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SERVICIO DE PUBLICACIONES
DEL CENTRO DE EDICIONES DE LA DIPUTACIÓN DE MÁLAGA
CASA DE VELÁZQUEZ, MADRID
2007
© De los autores
Edita: (CEDMA)
ISBN: 978-84-7785-122-6
ISBN: 978-84-96820-06-7
Code Sodis: F162889
Depósito legal: MA-1.020/2007
PRESENTACIÓN
Las Actas del encuentro dedicado a la época republicana, que formó la primera
parte de esta reflexión colectiva1, han revelado hasta qué punto resultó fragmenta-
rio y provisional el proceso de invención de una geografía de la Península Ibérica
durante el período de conquista. El progresivo control de los espacios hispánicos
por los romanos no puso fin a las dificultades a las que se enfrentaba la ciencia geo-
gráfica griega, más propensa a cuestiones teóricas y poco preocupada por las rea-
lidades humanas y su distribución territorial. La visión griega de la tierra habitada
sólo dejaba un sitio marginal a los finisterres occidentales bárbaros, mientras que la
etnografía era considerada una rama de la historia. Intelectualmente, la exploración
de nuevos territorios, desconectada de las investigaciones basadas en las matemáti-
cas y la astronomía, sólo contribuyó a las reflexiones de los geógrafos en la medida
en que les ayudaba en su empeño para hacer coincidir datos localizables y repre-
sentaciones, texto y mapa (F. Prontera en el volumen I). Sin embargo, la percepción
global de la superficie de la tierra necesitaba la existencia de divisiones siquiera
arbitrarias de la oikoumene, para hacer posible una descripción precisa de los ele-
mentos notables que de alguna manera formaban parte de su identidad. P. Arnaud
recuerda oportunamente en su trabajo que la «diversidad» era inevitable en una dis-
ciplina cuyos procedimientos no diferían de otras ramas del saber desde un punto
de vista epistemológico. La tradición ejercía un peso considerable sobre los intentos
de innovación, obligando a seguir las pautas de las clasificaciones existentes y de
1
Gonzalo Cruz Andreotti, Patrick Le Roux y Pierre Moret (eds.), La invención de una geografía de la
Península Ibérica, I . La época republicana. L’invention d’une geographie de la Péninsule ibérique, I. L’époque
républicaine (Actas del Coloquio Internacional celebrado en la Casa de Velázquez de Madrid entre el 3 y el 4 de
marzo de 2005), Málaga-Madrid, 2006.
La invención de una geografía de la Península Ibérica. II. La época imperial, CRUZ ANDREOTTI, G., LE ROUX, P., MORET, P.,
eds., Málaga-Madrid, 2007, pp. 5-12.
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Gonzalo Cruz Andreotti, Patrick Le Roux, Pierre Moret
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PRESENTACIÓN
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Gonzalo Cruz Andreotti, Patrick Le Roux, Pierre Moret
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PRÉSENTATION
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Gonzalo Cruz Andreotti, Patrick Le Roux, Pierre Moret
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PRÉSENTATION
d’arrivée et ce n’est qu’au bout d’un siècle ou un siècle et demi que l’intérêt pour
les «Itinéraires» et la mise au point du «Guide» cartographique de Claude Ptolémée
traduisirent des «innovations» importantes dans les conceptions et les pratiques
géographiques, intégrant désormais les données administratives. Auguste a donné
une impulsion par l’esprit même de son entreprise de reconstruction impériale en
faveur d’une curiosité intellectuelle toujours plus poussée, associée à la contempla-
tion triomphale d’une conquête aux dimensions inégalées auparavant. Tout simple-
ment, la part politique de la géographie, étroitement intégrée à un exercice défini du
pouvoir, ne recouvrait pas toutes les activités consenties au nom de la géographie
ou dans l’intérêt de la géographie.
L’œuvre de Strabon possède un relief particulier et, comme nous l’avions dit,
ne pouvait pas être intégrée au premier volume tout en appartenant légitimement
aux deux époques. Fort de sa culture et soucieux de comprendre les changements
qu’induisait la victoire d’Auguste pour l’hellénisme, le citoyen d’Amasée a resti-
tué les transformations lentes du monde impérial à la faveur de l’avènement d’une
domination sans partage de l’empire de Rome garant des héritages des hégémonies
passées. Les livres géographiques de Strabon, auxiliaires de son «Histoire» perdue,
expriment avec clarté l’inconfort du géographe quel qu’il fût: il est dépendant des
théories et des conceptions traditionnelles du monde dont il voit les limitations; il
ne parvient pas à se détacher de sources influencées par les périples et les itinérai-
res routiers et conserve des descriptions indifférentes aux cadres provinciaux des
Romains, privilégiant les ethnies, l’archéologie et le mode de vie (F. Prontera).
Comme grec, il fait toute sa place à la polis (G. Cruz Andreotti) dont l’extension
aux terres occidentales a commencé. Nous nous demandions, dans la présentation
du premier volume, si Strabon pouvait annoncer l’invention d’une géographie
régionale de la Péninsule. C’est à comprendre pourquoi la notion de «région» au
sens actuel n’a pas émergé qu’il a fallu finalement s’attacher, signe que l’Empire
romain n’était pas un état territorial au sens des états-nations modernes.
À l’aune du volume sur la République, la démarche s’était imposée d’elle-
même. Après une introduction de P. Arnaud sur l’état de la discipline géographi-
que à l’époque impériale et sur l’évaluation d’ensemble de notre information, nous
avons choisi de demander à des spécialistes d’horizons divers de nous livrer un
bilan de leur réflexion sur les grands auteurs de textes géographiques. Concernant
Strabon, F. Prontera et P. Counillon se sont interrogés en hellénistes sur sa démar-
che cartographique et sur ses méthodes de construction des espaces. Sur Pline l’An-
cien, G. Traina a insisté sur la romanité et l’originalité de sa culture puisée chez les
administrateurs romains et F. Beltrán Lloris a décodé les principes d’organisation
de ses sèches énumérations. Les informations de Pomponius Mela sont replacées
dans une juste perspective par P. Parroni. Chronologiquement le plus récent, Claude
Ptolémée construisit ses cartes régionales suivant des méthodes originales que met
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Gonzalo Cruz Andreotti, Patrick Le Roux, Pierre Moret
rigoureusement et finement au jour D. Marcotte, alors que J.L. García Alonso tire
parti de ses toponymes pour retrouver leur portée culturelle et ethnique dans l’envi-
ronnement péninsulaire.
Une deuxième partie, tenant compte de la quasi-nouveauté de cette docu-
mentation presque absente à l’époque précédente, a cherché à évaluer l’apport des
inscriptions à la connaissance des paysages et des territoires (J. Gómez Pantoja) et
de la géographie concrète ainsi que de l’esprit des références géographiques sus-
ceptible d’affiner l’approche des rapports entre administration et dénomination
des espaces (P. Le Roux). Pour un troisième volet, la Bétique, pendant méridional
des régions du Nord-Est pour l’époque républicaine, a paru se prêter à des illus-
trations exemplaires pour la recherche dans la confrontation des apports de toutes
les sources aujourd’hui disponibles. G. Cruz Andreotti s’est attaché à la Turdétanie
de Strabon entre cité et ethnie; M.ª L. Cortijo Cerezo au rôle des circonscriptions
judiciaires ou conventus dans la redistribution spatiale régionale sous l’Empire; S.
Keay et G. Earl ont élaboré des modèles archéologiques de relations et d’influence
urbaines en Bétique occidentale en fonction des contextes géographiques. F. Beltrán
Lloris a bien voulu dresser en conclusion le bilan de nos travaux et des pistes de
recherche ouvertes à l’occasion des débats qui ont animé le colloque.
Nous devons souligner la complémentarité réelle des deux colloques, le
second ayant bénéficié en outre des acquis du premier. Surtout, il nous a semblé que
la présence d’une partie des participants de 2005 à côté de nouveaux intervenants
de 2006, plus spécialisés sur l’Empire, a enrichi les discussions et les réflexions.
Le souhait des organisateurs n’était pas de clore les chapitres ni le sujet. Au terme
du parcours, il nous semble que la géographie romaine des espaces péninsulaires
ressort mieux perçue, moins conventionnelle et plus «démonstrative» qu’au départ.
Les réflexions sur les espaces antiques apportent un éclairage original constructif et
indispensable à la compréhension de l’histoire ancienne de la péninsule Ibérique.
L’invention prend ici tout son sens, celui de la création d’un nouvel objet, fruit de
rencontres nombreuses.
C’est enfin un devoir agréable que de remercier la présidente du Centro de
Ediciones de la Diputación de Málaga, Encarnación Páez Alba, et les directeurs de
la Casa de Velázquez, MM. Gérard Chastagnaret et Jean-Pierre Étienvre, ainsi que
tous ceux qui ont apporté leur soutien sans faille à ce projet, tant pour la préparation
et l’organisation du colloque qui s’est tenu à Madrid, à la Casa de Velázquez, les 3
et 4 avril 2006, que pour sa publication à Málaga.
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INTRODUCTION: LA GÉOGRAPHIE ROMAINE
IMPÉRIALE, ENTRE TRADITION ET INNOVATION
PASCAL ARNAUD
Université de Nice-Sophia-Antipolis
La invención de una geografía de la Península Ibérica. II. La época imperial, CRUZ ANDREOTTI, G., LE ROUX, P., MORET, P.,
eds., Málaga-Madrid, 2007, pp. 13-46.
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Pascal Arnaud
trois conséquences qui expliquent le choix de notre titre. La première est que nous
ne connaissons les auteurs antérieurs que par leur intermédiaire et qu’ils en restent
à ce titre largement tributaires. C’est l’un des aspects du poids de la tradition. La
seconde est que nous avons perdu les uns et conservé les autres, et que certains
auteurs d’époque impériale étaient à leur tour devenus, à la veille de l’Antiquité
Tardive, la tradition. La troisième est sans doute que la notoriété qui s’attache à un
auteur, et s’exprime, notamment, par son intégration à la doxographie, est inverse-
ment proportionnelle à la lecture directe et de première main de son œuvre.
1
AUJAC, G. (1966).
2
Sur ce point, la contestation par Strabon de la reconstruction polybienne de la Méditerranée occidentale
est exemplaire (STR., II 4.3 et II 5.8, cf. ARNAUD, P. (2005): 153-154).
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INTRODUCTION: LA GÉOGRAPHIE ROMAINE IMPÉRIALE, ENTRE TRADITION ET INNOVATION
savoir les états antérieurs: on sait comment, contre Ératosthène, Hipparque validait,
non sans un désir de provocation, «la carte des anciens»3, et comment Strabon pré-
fère ordinairement Ératosthène à Polybe dès qu’il s’agit de choix importants4.
Dans le contexte d’incertitude qui s’attachait aux données et aux savoirs géogra-
phiques de l’Antiquité, il est difficile de s’arrêter à une posture positiviste5 qui se
limiterait à admettre que toute connaissance nouvelle était immédiatement et sans
discussion admise et intégrée à l’édifice du savoir pour autant que nous pouvons
établir, par des liens d’une pertinence variable, une relation entre une terre nommée
par les Anciens et une terre aujourd’hui connue. D’une part, l’association avérée
entre un lieu réel et un toponyme issu de la tradition pouvait procéder dès l’Antiqui-
té de la mise en adéquation toujours hasardeuse de la réalité perçue et du contenu
semi-mythique des descriptions anciennes, constitutives de la mémoire collective
des lieux. Le terme de fabulosus est associé par Pline6 à des lieux des côtes atlan-
tiques de la péninsule ibérique auxquels s’attachaient des légendes ou traditions
anciennes, parfois homériques. Les îles extrêmes qui bornaient la connaissance de
l’extrême occident, Thoulè et Cernè, ou encore les îles Cassitérides et Fortunées,
avant d’être l’Islande, Mogador, les Canaries, les Açores ou toute autre île réelle
avec laquelle on voudrait ou aurait voulu les identifier, doivent aussi être consi-
dérées comme des lieux mythiques propres aux conventions de représentations de
l’exocéanisme parodiées par Lucien dans son Histoire vraie7. Dès que les eschatiaï
étaient l’objet d’une description, celle-ci était suspecte d’avoir travesti en historia
un plasma, conformément aux usages du genre romanesque, qui s’attachait à une
narration à la première personne, voire le mythos pur et simple, qui constituait un
trait indissociable de la représentation des eschatiaï.
D’autre part, le temps nécessaire à la validation d’un auteur et à la banalisation
du contenu de son œuvre –généralement synonyme d’une connaissance indirecte–
3
STR., I 4.1; cf. HIPPARQUE, frgts. 14 sq. Dicks; BERGER, H. (1903): 466 sq. & 590 sq.
4
STR., II 4.4.
5
DIHLE, A. (1980).
6
NH 4.115, à propos du fleuve Obliuionis, ou encore NH 3.6, 5.3. De même aux confins méridionaux du
monde: NH 6.195: reliqua deserta, dein fabulosa.
7
Ces conventions se retrouvent dans la description strabonienne des îles Cassitérides (STR., III 5.11, C
576) et dans le récit que donne Scribonius Démétrios de son séjour dans une île habitée par les esprits au large des
îles britanniques (PLUT., Def. Oracul. 419 E). Ces conventions relatives à l’Océan, à ses îles, sont bien résumées
par Pline (NH 32.59): insulaeque aliae atque aliae Oceani fabulose narratae. Sur l’Océan comme lieu de la fiction,
cf. ROMM, J.S. (1992): 172-214, en particulier 196-199.
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Pascal Arnaud
8
Sans doute convient-il en effet de bien distinguer les références doxographiques propres à certains points
du débat géographique ou chorographique. Cicéron fait figure de pionnier à Rome en lisant Eratosthène, mais il le
fait dans le cadre bien précis et original du projet de rédaction d’une géographie (CIC., Att. 2.4,1; 2.6,1; 2.7,1). Les
sources consultées par Cicéron sur les conseils d’Atticus, à savoir Sérapion d’Antioche, Tyrannion et Hipparque,
montrent un intérêt particulier d’Atticus et de Cicéron pour la géographie mathématique, au détriment de la géogra-
phie descriptive de Polybe ou d’Artémidore. Elles nous rappellent que c’ était en fait une idée d’Atticus de pousser
Cicéron à produire une nouvelle image du monde, entreprise dont ce dernier devait reconnaître qu’elle dépassait
ses capacités mathématiques.
9
ARR., Ind. 3.1. C’est de propos délibéré qu’Arrien a choisi d’achever l’ouvrage par une description, sans
rapport direct avec son propos, de Cyrène, patrie d’Ératosthène (43.13).
10
WOLSKA-CONUS, W. (1962): 240-270 et pl. XI. Cosmas s’inspire également d’Éphore dont il reproduit
la vision schématique du monde (pl. XIII).
11
DION, R. (1965).
12
La forme grecque originale paraît avoir été Qouvlh (GÉMIN., Isag. 6.9; STR., I 4.2-3; II 1.12; II 5.12;
DION. PER., 580; PTL., Géogr. 2.3,32; MARC. HERACL., Per. Mar. ext. 1.6 = GGM I p. 521) . La forme latine
Thule (VERG., Georg. 1.30) est translittérée à partir d’une source grecque. Par une démarche grécisante régres-
sive, le reste de la tradition latine unanime a fabriqué un toponyme Thyle (MEL., III 6.57; PLIN., NH 2.187; 2.246;
4.104; TAC., Agr. 10 [var.: Thile, Tyle]; OROS., I 2.79 [var.: tyle, tylae, thulae, tholae]).
13
Ind. 43.3-10.
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INTRODUCTION: LA GÉOGRAPHIE ROMAINE IMPÉRIALE, ENTRE TRADITION ET INNOVATION
sous l’empire. On peut, pour en améliorer notre perception, se fonder sur trois dos-
siers principaux: les termes du procès en imposture intenté par Strabon à Pythéas,
ceux du même procès intenté par Hipparque à Patrocle –et la défense de ce dernier
par Strabon– et ceux dans lesquels Marin de Tyr analyse les relations de voyage,
notamment celles des marchands14.
Le premier point à signaler, commun aux trois auteurs, est la défiance de
principe qui s’attache à la relation de voyage et au récit d’exploration, a fortiori
lorsqu’il a pour objet le lieu par excellence de la fiction, à savoir l’Océan15. On
le rapportera au contenu de l’Histoire vraie de Lucien. Pour leurs détracteurs, ces
narrations se présentaient comme autant d’historiaï, mais procédaient en réalité
de deux autres modes de représentation du réel, constitutifs de genres littéraires:
plasma –la fiction vraisemblable– ou mythos –l’Univers poétique. Cette défiance se
fondait sur la conscience des contraintes littéraires propres au récit de voyage dans
des terres lointaines, et, a fortiori, aux parocéanitides. L’habillage romanesque, le
goût du merveilleux et le poids des représentations convenues des eschatiaï ne per-
mettaient plus de distinguer le vrai du faux au sein d’une relation, fût-elle relative à
un voyage réel ou à des données connues par ailleurs. La relation du voyage d’ex-
ploration conduit par Polybe sur les côtes atlantiques du Maroc en donne un bon
exemple, puisque sous couvert de description d’un voyage réel, on y trouve toute
la collection des images qui s’attachent, d’Hérodote au pseudo-Hannon, en passant
par Aristote, à la représentation des côtes occidentales de l’Afrique, perçues comme
lieu d’origine du Nil16. Pas plus que Scribonios Démétrios17, dans le récit que lui
prête Plutarque (Def. oracul, 419 E), il ne parvenait à se défaire des tropismes pro-
pres à la description des eschatiaï et de leurs différentes parties. Pour Marin de Tyr,
les relations de marchands et de marins étaient par nature marquées du sceau de la
fausseté, car de telles relations étaient contraires à l’intérêt de leurs auteurs, et ne
pouvaient procéder que du désir de se faire valoir, antinomique de la vérité.
Toute description de terres nouvelles et de merveilles était-elle donc à écarter
par nature? Pas tout à fait, car les Anciens avaient élaboré en la matière quelques
critères susceptibles de distinguer le vrai du faux.
14
Pythéas: STR., I 4.2; I 4.3; II 4.2, C 104; II 5.8; IV 5.5, C 201; VII 3.1, C 295; Patrocle: HIPPARQ., apd
STR., II 1.4, C 68-69; Marin de Tyr: PTL., Géogr. 1.11: «Ces marchands se soucient peu de trouver la vérité, occu-
pés qu’ils sont par leurs affaires. Au contraire, ils exagèrent souvent les distances par fanfaronnade». STR., XV 1.4,
exprime la même défiance de principe à l’égard des marchands, et se refuse à utiliser leurs témoignages, parce qu’il
s’agit de simples privés. Les relations de commerce servaient de prétexte à bien des fables propres aux parocéaniti-
des. Caelius Antipater (HRR, frgt. 56 = PLIN., NH 2.169) aurait ainsi utilisé le témoignage d’un homme qui aurait
navigué d’Espagne en Ethiopie commercii gratia.
15
ROMM, J.S. (1992): 172-214.
16
DESANGES, J. (1978): 39-85;141-145.
17
L’historicité de ce personnage n’est pas douteuse: il a laissé à Eburacum (York) deux dédicaces jumelles
sur plaques de bronze, l’une aux dieux du prétoire de l’hémégonikon impérial, l’autre à l’Océan et à Téthys (RIB
622 et 623). DESSAU, H. (1911).
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Pascal Arnaud
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INTRODUCTION: LA GÉOGRAPHIE ROMAINE IMPÉRIALE, ENTRE TRADITION ET INNOVATION
relatives aux rivages de l’Océan en les plaçant sous la caution d’equites Romani, de
gouverneurs de province ou d’ambassades de décurions, comme celle du monstre
physiter, du triton danseur d’une grotte près d’Olisippo, des Néréides de la même
région ou de celles qui s’étaient échouées sur les côtes des Santons, ou encore des
monstres marins destructeurs de navires de l’Océan Gaditain24.
Le caractère divin de la dignité impériale peut enfin prendre le relais de la pres-
cience du vrai propre aux poètes épiques et tragiques en général, et à Homère en par-
ticulier, et devenir en soi le gage de la vérité. C’est l’argument ultime qu’avance Pline
(NH 3.17) pour expliquer la discordance des chiffres donnés par Agrippa avec ceux des
données avérées disponibles à l’époque de Pline pour les dimensions de la Bétique:
Agrippam quidem in tanta uiri diligentia praeterque in hoc opere cura, cum orbem
terrarum orbi spectandum propositurus esset, errasse quis credat? Et cum eo diuum
Augustum? Is namque complexam eum porticum ex destinatione et commentariis M.
Agrippae a sorore eius inchoatam peregit.
«Qui irait croire qu’Agrippa a pu commettre une erreur, quand on sait l’ampleur de sa
diligence et celle du soin particulier qu’il mit à la tâche qu’il s’était assignée d’afficher
publiquement le monde pour le donner à voir au monde? Et qu’Auguste se serait trom-
pé avec lui? Car c’est bien ce dernier qui mena à son terme le portique qui le renferma,
et dont la construction avait été commencée par la sœur de M. Agrippa conformément
au projet et aux Commentaires qu’avait laissés ce dernier».
24
PLIN., NH 9.8; 9.9; 9.10.
19
Pascal Arnaud
25
STR., I 4.4, C 63; II 5.8, C 115; VII 3.1, C 295; DION, R. (1965).
26
STR., II 1.2, C 68; à ces mérites personnels s’ajoute la caution royale (STR., II 1.6, C 69).
27
On soulignera néanmoins le précédent d’Eratosthène (fgt. III A 8 Berger = STR., II 1.5, C 69) et celui de
Posidonius (récit d’Eudoxe de Cyzique, cf. STR., II 3.4), qui appréciait la recevabilité individuelle de chacun de
ces récits.
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INTRODUCTION: LA GÉOGRAPHIE ROMAINE IMPÉRIALE, ENTRE TRADITION ET INNOVATION
les gloses ou les lexiques géographiques tels que celui de Vibius Sequester, dont P.
Parroni28 a bien montré qu’il correspondait à l’inventaire des toponymes cités par
les auteurs latins du répertoire scolaire.
Plus globalement, on en connaît les effets chez les géographes. Il n’est pas
inutile de jeter un œil sur la ventilation statistique des sources nommément citées
par Pline dans ses livres géographiques. L’exercice a assurément ses limites, car la
citation explicite d’un auteur est l’exception par rapport aux emprunts non signa-
lés, et parce qu’elle paraît obéir à des règles, ou, à tout le moins, à des intentions
encore mal mises en évidence par l’érudition. S’en tenir aux citations explicites est
nécessairement réducteur, car on ne comptabilise ni les sources administratives, ni
tous les auteurs que l’encyclopédiste à utilisés sans les nommer. Mais c’est le seul
ensemble quantifiable, et il exprime à tout le moins l’image que l’auteur a voulu
donner des liens qui l’unissaient à ses devanciers. L’étonnant équilibre du volume
des citations par auteur est à cet égard trop frappant pour ne pas avoir été le fruit
d’un choix délibéré de la part de Pline.
On remarque ensuite la place importante occupée non seulement par Agrippa
–près du double de la part dévolue aux autres auteurs– mais encore des recentiores
étrangers au débat géographique hellénistique: Varron, Juba, et Isidore de Charax,
qui, avec Agrippa, représentent plus de la moitié des auteurs cités, et contribuent
28
PARRONI, P. (1965).
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Pascal Arnaud
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INTRODUCTION: LA GÉOGRAPHIE ROMAINE IMPÉRIALE, ENTRE TRADITION ET INNOVATION
Si l’on observe maintenant la répartition des citations par livre, on se rend très
vite compte que les auteurs les plus récents ont été moins sollicités pour les régions
anciennement connues, où les auteurs anciens ont conservé intact leur attrait. Ce
phénomène s’inscrit de fait dans le cadre de la validation du consensus mentionné
plus haut, les auteurs récents étant nommément cités principalement là où ils pré-
sentent des données divergentes de la tradition, ce qui pose évidemment le problè-
me de tous les cas où ils étaient en accord avec celle-ci, qui semblent majoritaires et
placent ces ouvrages plus du côté du conservatisme que de l’innovation.
30
PLIN., NH 6.141, si toutefois Denys et Isidore de Charax ne font qu’un. Les sources les plus récentes
de Pline étaient donc, de son point de vue, augustéennes, ce qui ne manque pas de surprendre si l’on sait que
Pomponius Mela, qu’il ne cite jamais dans le texte, mais qu’il utilise à l’évidence, figure dans l’index du premier
livre de la Naturalis Historia, au nombre de ses sources pour chacun de ses livres géographiques –à moins, bien
sûr, qu’il n’emprunte la notule concernant Isidore-Denys de Charax à une autre source...
31
PLIN., NH 4.102.
32
KLOTZ, A. (1930-1931): 464-466.
23
Pascal Arnaud
qui lui sont explicitement attribués33 montrent qu’elle est largement tributaire de la
méthode d’Ératosthène, et que, quoiqu’elle ait débouché sur une réalisation specta-
culaire dont l’élément central paraît avoir été une carte, elle reposait assurément sur
un texte assez développé, irréductible à de simples notes préparatoires, et sans doute
située à mi-chemin d’Eratosthène34, d’Artémidore35 et de Varron36. L’adossement de la
description aux découpages administratifs de l’empire est en particulier un trait déjà
présent chez Artémidore (fgt. 21 Stiehle), qui inscrit Agrippa dans une tradition plutôt
qu’elle n’en fait l’auteur d’une construction administrative du monde soumis.
Cet ouvrage, pour autant que les fragments nous permettent d’en percevoir
la réalité, la forme et le contenu, paraît s’inscrire dans la plus pure tradition de la
géographie descriptive. Seuls les choix de Pline, par qui nous en ont été transmis
les fragments, ont pu conduire à la réduction apparente de cette œuvre à une simple
série de mesures. On y trouvait à l’évidence bien d’autres informations, notamment
des informations ethnologiques dans la lignée de Caton et de Varron (mention des
origines)37, et des citations relativement étendues d’autres auteurs, notamment de
Polybe38. La méthode se fondait sur un diaphragme mesuré39 le long duquel étaient
assemblés des sphragîdes: elle était celle d’Ératosthène. Le fait que les sphragîdes
d’Agrippa ne soient cités que pour l’occident montre bien qu’il a été utilisé prin-
cipalement là où le témoignage d’Ératosthène avait été rendu entièrement suranné
par les connaissances nouvelles, mais pas là où elles continuaient à faire autorité.
Elle comporte des données géographiques vouées à la mesure de la terre habitée
(diaphragme, continents, sphragîdes) et des données plus strictement chorographi-
ques (distances entre deux points, longueurs de segments de côte, largeur de bras de
mer ou périmètres insulaires).
33
Nous en excluons les fragments du «Chorographe de Strabon», admis par KLOTZ, A. (1930-1931), mais
que tout incite à rapporter à un autre auteur, cf. ŒMICHEN, G. (1880): 67 sq. qui y voit à tort Varron; PAIS, E.
(1886): 159 sq.; ALY, W. (1957): 224 sq. et 272; SALLMANN, K. (1971): 93 sq. et 105 sq.; ARNAUD, P. (1991):
1165 et n. 189.
34
Fgts. 51, 53 Klotz. KLOTZ, A. (1930-1931): 449 considère, sans doute avec raison, qu’Agrippa avait
d’Eratosthène une connaissance seulement indirecte, par le canal de Varron.
35
Plusieurs emprunts directs à Artémidore sont évidents: fgt. 13 Klotz = 7-8 Riese = PLIN., NH 3.86-87 où
KLOTZ, A. (1930-1931): 407 a reconnu une donnée d’Artémidore connue par ailleurs (AGATH., V 20 ); fgt. 34
Klotz = 37 Riese = PLIN., NH 5.38; 6.209; fgts. 16 et 47 Klotz = 13 Riese = PLIN., NH 3.150; DETLEFSEN, D.
(1906): 30, 87-89; PARTSCH, J. (1875): 40, 61; fgt. 55 Klotz = 39 Riese = PLIN., NH 6.64; fgt. 57 Klotz = PLIN.,
NH 5.31-32 (sans mention du nom d’Agrippa).
36
Fgts. 51-53 Klotz, cf. le commentaire de l’éditeur ad loc.
37
Fgt. 37 Klotz = 2 Riese = PLIN., NH 3.8: Oram eam (Baeticae) in uniuersum originis Poenorum existi-
mauit Agrippa.
38
Tout le périple polybien des côtes du Maroc (fgt. 59 Klotz = 25 Riese = PLIN., NH 5.9; DETLEFSEN, D.
(1906): 83) est donné au style indirect et est introduit par Agrippa dicit. DESANGES, J. (1978): 123-133 qui con-
clut à «une étourderie de Pline», pour les limites du fragment de Polybe chez Pline. Il s’agit en fait d’une citation
de Polybe, par Agrippa, qui lui emprunte d’ailleurs une de ses valeurs. Autre emprunt à Polybe, avec confusion de
chiffres signalée par Pline: fgt. 66 Klotz = 36 Riese = PLIN., NH 6.206; DETLEFSEN, D. (1906): 77 .
39
Fgt. 66 Klotz = 36 Riese = PLIN., NH 6.207.
24
INTRODUCTION: LA GÉOGRAPHIE ROMAINE IMPÉRIALE, ENTRE TRADITION ET INNOVATION
Les mesures d’Agrippa transmises par Pline sont en majorité originales, mais
pas toujours, du moins pour autant que nos connaissances nous permettent de nous
en faire une idée. Même originales, elles correspondent toutefois dans leur immense
majorité à des segments mesurés par d’autres géographes. Agrippa s’inscrit à cet
égard entièrement dans un corpus d’espaces mesurés relativement invariant d’Éra-
tosthène à Artémidore, où seules les estimations changent d’un auteur à l’autre.
C’est là typiquement l’ambiguïté de la diorthôse, qui fait de chaque auteur un conti-
nuateur autant qu’un contradicteur.
Quelques passages montrent par ailleurs que l’excellent Agrippa n’hésitait pas
à l’occasion à emprunter des données à ses prédécesseurs, notamment à Artémidore
et à Polybe, comme on l’a souligné plus haut, et que l’image qui se dégage de son
ouvrage est extrêmement classique et se définit comme un mélange d’emprunts à la
tradition dans la forme, dans la méthode et dans les données, et d’apports originaux,
principalement en matière de données, soit que ces dernières aient été le fait de
connaissance nouvelles soit qu’elles résultassent de calculs propres à l’auteur sur la
base de combinaisons originales de données anciennes. Certaines estimations parti-
culièrement faibles de bras de mer, par exemple entre la Crète et la Cyrénaïque, où
les valeurs données par Agrippa sont de deux fois inférieures à celles que retenaient
d’ordinaire les Anciens sur la base de l’expérience de la navigation40, paraissent
résulter de calculs géométriques.
En outre, comme on le verra bientôt, le recours systématique aux itinéraires
que l’on a voulu prêter à Agrippa est extrêmement contestable. Si Agrippa a uti-
lisé des itinéraires, il faut nécessairement supposer une intervention forte de sa part
pour expliquer l’écart frappant entre les valeurs qu’il nous a transmises et les don-
nées brutes des itinéraires.
Les rares sources récentes nommément citées par Pline sont en fait augustéennes.
Il est clair qu’il a utilisé des sources plus récentes telles que Pomponius Mela, qu’il
cite parmi ses sources au livre I, mais le refus de le nommer procède sans doute
d’un goût d’antiquaire et d’une idéalisation de l’époque augustéenne qui ne sont pas
étrangers à la première époque flavienne. Ce choix procède sans doute également
du goût de l’encyclopédiste pour les sources officielles ou liées à des personnages
officiels, comme autant d’autorités incontestables, et tient à la fois au fait que Pline
entend se poser en chantre de Rome, des empereurs et de l’empire, et à sa position
d’encyclopédiste, irréductible à celle d’un géographe.
40
Fgt. 62 Klotz =15 Riese = PLIN., NH 4.60 (cf. aussi 5.32); ARNAUD, P. (2005): 187, n.° 56.
25
Pascal Arnaud
41
NICOLET, Cl. (1988): 109. La seule certitude est que Vipsania Polla travaillait encore aux travaux du portique
en 7 (CASS. DIO, LV 8.3) et que ce fut Auguste, et non la sœur d’Agrippa, qui acheva le chantier (PLIN., NH 3.17).
26
INTRODUCTION: LA GÉOGRAPHIE ROMAINE IMPÉRIALE, ENTRE TRADITION ET INNOVATION
surtout, du rythme de ses transformations doivent dès lors être posée sans a priori
ni mésestimation des traits innovants d’une production géographique impériale qui
reste relativement mal connue.
On a tendance à considérer depuis quelques décennies qu’à l’instar du régime
impérial, la géographie impériale naîtrait achevée sous Auguste. Cette idée se fonde
largement sur le postulat d’un lien structurel nécessaire entre le nouveau régime et
une maîtrise intellectuelle de l’espace qui en aurait été la condition. L’émergence du
nouveau régime n’aurait pas seulement imposé de nouveaux outils administratifs
spatialisés adaptés aux exigences de gestion centralisée d’un espace aussi vaste et
complexe que l’empire; elle n’aurait pu faire l’économie de la construction d’une
image cohérente de cet espace qui aurait constitué la synthèse des informations
recueillies à travers ces nouveaux outils. L’expression idéale de l’adossement au
savoir géographique d’un nouvel ordre politique à la fois autocratique, centralisé, et
à prétention universelle serait à reconnaître dans la carte d’Agrippa, qui scellerait en
quelque sorte la naissance, avec Auguste, de l’Etat moderne, et serait devenue «la
mappemonde officielle de l’empire romain»42. En fait, au-delà du contenu intrinsè-
que de l’œuvre d’Agrippa, que nous ne pouvons aborder ici dans le détail, c’est le
principe même de l’unité de la «géographie impériale», qui doit être l’objet d’une
remise en cause prudente: elle est en effet largement fondée sur l’idée, hautement
contestable, mais largement répandue, de la dépendance universelle et systématique
de la production géographique de l’époque impériale à l’égard d’Agrippa.
42
MÜLLENHOFF, K. (1892). L’idée que la Table de Peutinger et l’Itinéraire d’Antonin dérivent de façon
plus ou moins directe d’Agrippa est extrêmement répandue: cf. infra, n. 65.
43
IV 3.37: et disco, qua parte fluat vincendus Araxes,/ quot sine aqua Parthus milia currat equus;/ cogor
et e tabula pictos ediscere mundos,/ qualis et haec docti sit positura dei,/ quae tellus sit lenta gelu, quae putris ab
aestu,/ uentus in Italiam qui bene uela ferat.
27
Pascal Arnaud
certes pas spécifique. D’autres plumes ont contribué, sous Auguste, à la description
du monde, et non des moindres, tels que Juba II de Maurétanie, Denys et Isidore de
Charax, ou encore Strabon, qui montre que cet intérêt restait intact dans la première
décennie du règne de Tibère, et la littérature fourmille sous Auguste de références
géographiques. L’intérêt de l’empereur et de son entourage pour la connaissance du
monde n’a sans doute pas été un fait isolé. Il procède sans doute de la convergence
d’un ensemble de phénomènes complexes qui n’excluent évidemment pas le souci
de la part de l’administration impériale d’avoir une meilleure maîtrise intellectuelle
des territoires sur lesquels elle exerçait son autorité, mais ne sauraient se limiter à
ce seul aspect des choses.
L’intérêt pour l’élaboration de représentations organisées du monde avait en
fait commencé à se manifester une génération plus tôt. On rencontre chez Cicéron
le même intérêt non seulement pour la géographie, mais encore pour Eratosthène:
poussé par Atticus, il avait caressé, en 60, le projet de rédiger une Geographia for-
tement inspirée d’Eratosthène44. Dès l’année suivante, diverses raisons, d’ordre
théorique autant que stylistique, mais aussi politiques paraissent l’avoir conduit à
renoncer à ce projet, mais cet échec n’ôte rien à l’importance d’une initiative qui ne
resta pas isolée. Bientôt, Varron livrait au lectorat romain un traité accessible, l’Ora
maritima, fondateur de la description chorographique latine. Son quasi-homonyme
Varron Atacinus, mort vers 35 av. J.-C., fut pour sa part le premier à populariser, à
travers sa Chorographia, les savoirs géographiques dans de petits ouvrages en vers
qui s’inscrivent dans ce mouvement indéniable d’intérêt pour la connaissance du
monde, ce qui n’a pas lieu de surprendre précisément au moment où l’idéal œcumé-
nique d’Alexandre, remis à l’honneur par Pompée, s’imposait. Cet auteur ouvrait la
voie à un type d’ouvrages voué à une fortune certaine: la description chorographi-
que brève, que l’on peut rencontrer en forme métrique, comme dans la Périégèse de
la Terre Habitée de Denys d’Alexandrie, sous Hadrien, ou en prose comme dans la
Chorographie de Pomponius Mela, sous Claude.
L’intérêt de l’époque augustéenne pour la connaissance du monde est sans
aucun doute aussi une conséquence de ce mouvement entamé près de quarante ans
avant l’entreprise d’Agrippa. Il n’avait sans doute pas peu contribué à la vulgarisa-
tion du savoir géographique ordonné dans ses formes littéraires, et, probablement,
cartographiques. On ne saurait également manquer d’être sensible à un goût domi-
nant pour la chorographie, qu’illustrent bien les titres retenus. Alors que Cicéron se
proposait de rédiger une Géographie, Varron Atacinus, le mystérieux «chorogra-
phe» de Strabon et sa Chorographie anonyme, qu’aucun indice clair ne permet de
dater précisément dans les rares fragments que l’on en possède, Pomponius Mela,
mais sans doute aussi Agrippa, à en juger par la tradition médiévale tardive, avaient
44
CIC., Att. 2.4,1; 2.6,1; 2.7,1.
28
INTRODUCTION: LA GÉOGRAPHIE ROMAINE IMPÉRIALE, ENTRE TRADITION ET INNOVATION
choisi d’écrire chacun une Chorographie. Ils se situaient alors dans la lignée de
Polybe qui en fixait clairement les objectifs et les limites45: une posture intellectuel-
le très attentive au monde actuel, aux positions relatives des lieux nommés et aux
distances qui les séparaient, mais relativement indifférente à la construction d’une
image d’ensemble du monde et encore plus à ses rapports avec la géométrie de la
sphère.
Ce goût collectif pour la connaissance du monde est indissociable d’une sorte
de vertige narcissique issu du changement d’échelle du monde soumis durant le
règne d’Auguste. L’accumulation dans les Res Gestae des toponymes liés à des vic-
toires réelles ou symboliques, illustre à quel point le monde rendu familier au public
par les bulletins de victoires avait vu ses limites repoussées. Cette familiarité, sinon
avec la géographie, du moins avec la toponymie et l’ethnonymie, qui a à l’évi-
dence stimulé l’intérêt général pour les représentations ordonnées du monde, est
sans doute l’un des traits les plus marquants de la géographie impériale. Autant et
plus que la maîtrise étatique de la perception géographique de l’empire, la banalisa-
tion des outils de transmission du savoir géographique paraît bien être dès Auguste
le trait marquant de la géographie impériale, mais encore une fois la «révolution
augustéenne» ne fut peut-être pas en soi le moteur exclusif d’une situation large-
ment héritière de processus engagés dès la dernière génération de la République
romaine.
En revanche, l’achèvement de la conquête et la maîtrise administrative des
territoires administrés sous Auguste apportaient une masse d’informations nouvel-
les qui appelaient une mise à jour importante des connaissances dans une forme
structurée, et de ce point de vue, il est clair que l’époque d’Auguste fixa les grandes
lignes non seulement des données relatives au monde, mais encore de sa représenta-
tion ordonnée. On a le sentiment que le monde habité apparaît désormais fini, inscrit
dans des limites certaines et consensuelles, et qu’à l’exception de quelques illumi-
nés émules de Polybe qui, comme Sénèque ou Ptolémée, envisageaient une zone
intertropicale tempérée et une extension de l’oecoumène au sud du tropique, l’idée
s’installe que les terres inconnues se limitent à quelques zones désertiques, indui-
sant une tendance certaine de la géographie à se figer dans les modèles de l’époque
augustéenne. Ses successeurs durent jusqu’à Domitien déployer des trésors de génie
pour tenter d’étendre la limite des connaissances acquises sous Auguste: la naviga-
tion de Germanicus au-delà du promontoire cimbrique, abondamment célébrée par
Pédo46, prenait le relais des parocéanitides classiques, Néron envoyait des prétoriens
à la recherche des sources du Nil, leur faisait établir une forma détaillée du cours
45
PLB., XXXIV 1.4-5: «mais nous, nous allons montrer ce qu’est aujourd’hui la position des lieux (théseïs)
et les distances qui les séparent (diastemata), car c’est le propre de la chorographie».
46
SÉN. RHÉT., Suas. 1.15.
29
Pascal Arnaud
du fleuve et recevait de Corbulon des situs depicti, probablement des cartes –car
le terme situs appartient au vocabulaire de la géographie–, de la région des Portes
caspiennes47, et Domitien envoyait un certain Scribonios Démétrios, grammairien
ami de Plutarque, pour faire la circumnavigation de la Bretagne et en ramener une
historia. Mais ces diverses entreprises ne paraissent pas avoir laissé de traces signi-
ficatives dans l’édifice des connaissances.
En revanche, la géographie, qui se déplace peu à peu du cabinet de quelques
savants d’exception vers les grammairiens et vers la formation scolastique, tient à
l’évidence une place croissante dans la culture des élites. Elle est précisément celle
que revendique pour elle Strabon (I 1.17-19), et la pratique du gouvernement y
côtoie la culture littéraire.
47
Prétoriens: SEN., Quaest. Nat. 6.8,3 sq.; PLIN., NH 6.181; 12.19; DESANGES, J. (1978): 321-325.
Corbulon: PLIN., NH 6.40; SALLMANN, K. (1971): 44 sq.
48
ARNAUD, P. (1983).
49
ID. (1993a).
50
JULIAN., Epist. 10 Bidez.
30
INTRODUCTION: LA GÉOGRAPHIE ROMAINE IMPÉRIALE, ENTRE TRADITION ET INNOVATION
Dans les prolégomènes à sa Géographie, Strabon souligne l’apport des deux empi-
res, parthe et romain, à la connaissance du monde. L’extension de la conquête n’a
certes pas repoussé les limites du monde connu dans les proportions engendrées par
la conquête d’Alexandre. Cette extension ne fut toutefois pas négligeable, notam-
ment en direction du nord et de l’ouest: à une époque où les confins occidentaux et
septentrionaux de l’œcoumène étaient pour l’essentiel terra incognita, Ératosthène
avait dû se résoudre à admettre au moins en partie Pythéas dans sa Géographie,
alors qu’il l’avait dans un premier temps rejeté52, parce qu’il offrait un témoignage
conforme aux supputations des astronomes, et dès lors vraisemblable. Quoique
Thyle devint à la suite de Virgile un pilier de la géographie impériale, les confins du
nord apparaissent désormais de façon plus circonstanciée. La conquête des Gaules
et d’une partie importante de la Germanie, ainsi que des provinces danubiennes
ouvrait dès l’époque augustéenne un horizon nouveau dont Agrippa se donna sans
aucun doute la mission de fixer l’image, comme Ératosthène après celles d’Alexan-
dre. Le progrès quantitatif et qualitatif se mesure à la fois à la précision croissante
de la représentation globale de ces régions et à l’émergence de toponymes nou-
veaux: la Vistule et Scandinavia font leur apparition respectivement chez Agrippa
d’une part et Pomponius Mela de l’autre53. Il en est de même des Orcades, qui font
51
IGRRP, IV 1445; ANTH. PAL., XI 89; 114; 131; 190; 257.
52
STR., II 4.2, C 104., fgt. III B 1 Berger; STR., II 1.41: «Disons seulement pour le moment que Timosthène,
Eratosthène et leurs prédécesseurs ignoraient totalement l’Ibérie et la Celtique, et mille fois plus la Germanie et la
Bretagne, de meme que le pays des Gètes et des Bastarnes. Et ils étaient aussi d’une grande ignorance sur l’Italie,
l’Adriatique, le Pont, et tous les pays du nord qui leur font suite».
53
Vistula: MEL., III 33; Vistla: PLIN., NH 4.81(= AGRIPPA, fgt. 21 Klotz = 18 Riese); 97; 100 (Visculus,
siue Vistla); PTL., II 3.14; Scadinauia: MEL., III.54; Scatinauia: PLIN., NH 4.96; 7.39; Skandivai: PTL., II
11.16; Orcades: MEL., III 54.
31
Pascal Arnaud
leur apparition dans la géographie avec Mela. C’est tout l’Occident d’Ératosthène
qui volait en éclats.
Les récits de voyage ont certainement joué un rôle important et nouveau
dans ces progrès. Il est pourtant difficile de dresser un inventaire précis de ces
relations de voyage, dont certains procédaient d’initiatives privées et d’autres
publiques, et dont il n’est pas dit qu’ils aient été un jour publiés: certains voya-
ges, officiels, furent l’objet d’un rapport en bonne et due forme, comme celui des
prétoriens de Néron, et en règle générale les autres expéditions militaires, comme
celle de Septimius Flaccus ou encore la circumnavigation des îles britanniques
par Scribonius Démétrius; d’autres étaient beaucoup plus que de simples rapports,
comme l’ouvrage de Corbulon54 ou l’ouvrage publié par Maes Titianus sur la route
terrestre de la soie, et sans doute de ceux d’une partie des autres auteurs cités par
Ptolémée, dont on ne sait trop s’il s’agit de compilateurs ou de voyageurs55.
Une partie de l’information semble toutefois être passée de bouche à oreilles,
comme celle qui était relative au voyage, sans doute entrepris à titre privé, par
un chevalier sur la route de l’ambre de la Baltique56, aux voyages de Cléombrote
de Sparte tels que les révèle Plutarque, ou encore à celui de Julius Maternus à
Agisymba, entre 83 et 9257 ainsi que nombre d’informations relatives à des voyages
officiels cités plus haut, et que nos sources disent avoir recueillies oralement de la
bouche des voyageurs.
On est en fait plus frappé encore de l’intérêt porté par divers auteurs d’époque
impériale à l’information tirée directement des voyageurs, même si d’un auteur à
l’autre, il était aisé de remettre en cause la fiabilité de telles informations. Philémon,
par exemple, qu’avait utilisé Marin de Tyr, avait décrit dès le 1er s. les îles britanni-
ques et l’Irlande en se fondant sur les informations des marchands. Marin lui-même
avait eu recours au témoignage de voyageurs, et Ptolémée consacre un chapitre
entier de sa Géographie (I 17) à réfuter Marin de Tyr en lui opposant les informa-
tions tirées de l’expérience des marchands. La géographie de la Méditerranée ne
s’était pas moins construite sur «l’expérience des marins», somme de données vali-
dées par le consensus, plus sans doute qu’un ensemble de publications. La banalisa-
tion de routes lointaines aurait pu permettre les mêmes résultats. L’expérience des
marins a assurément fondé de nouveaux savoirs. On songe évidemment au Périple
de la mer Erythrée, qui fourmille de données d’expérience, par exemple sur les
54
Reconnu par H. Peter comme une source importante des ch. 23-39 du livre VI de l’Histoire Naturelle, il
est cité quatre fois par Pline (NH 2.180; 5.83; 6.23; 40). L’application aux climats des différences d’éphémérides
entre Campanie et Asie figure au nombre des arguments en faveur d’un ouvrage élaboré et non d’un simple rapport
(SYME, R. (1958): 297).
55
Maes Titianus: PTL., I 11; Septimius Flaccus et Julius Maternus: ID., I 10; Théophilos et Diskoros: ID., I
9; I 14; Diogène: ID., I 9; Alexandros : ID., I 14.
56
KOLENDO, J. (1981).
57
PTL., I 8.4-5; I 9.4,6-7; I 10.1-2; I 11.3-5; I 12.2; DESANGES, J. (1978): 197-213.
32
INTRODUCTION: LA GÉOGRAPHIE ROMAINE IMPÉRIALE, ENTRE TRADITION ET INNOVATION
58
TAC., Agric. 10.
59
DION, R. (1966); ID. (1975); MOYNIHAM, R. (1986); CRUZ-ANDREOTTI, G. (1996).
60
Récemment encore WALLACE-HADRILL, A. (2005): 81. Vision «moderniste» justement mise en cause
par PODOSSINOV, A.V. (2000).
33
Pascal Arnaud
de l’espace dont les rapports avec la gestion administrative des territoires sont indé-
niables et complexes. Dès l’époque de Polybe, et plus encore d’Artémidore, la cho-
rographie a tendu à faire coïncider les découpages géographiques et les découpages
provinciaux qui étaient eux-mêmes en partie des commodités géographiques61.
Agrippa a largement suivi leur exemple, sans se plier strictement à cette règle.
Les documents administratifs permettaient certes d’accroître notablement la
masse des données disponibles, mais aussi et surtout de les ancrer dans une réalité
contemporaine, ce qui était l’un des buts assignés par Polybe à la chorographie.
Celui que l’on désigne, sans doute à tort, comme les formulae provinciarum62 per-
met d’en mesurer l’apport et les limites. Quel qu’en ait été le nom, sa structure est
connue: elle est celle d’une liste de communautés classées par ordre hiérarchique,
et puis par ordre alphabétique à l’intérieur de chaque ensemble. La classification
alphabétique, qui est celle qui se trouvait sans doute aussi à l’origine de l’ordre
adopté par le chapitre 35 de l’édit du Maximum de Dioclétien, relatif aux lignes de
navigation, paraît avoir logiquement présidé à la structure de documents voués à
permettre de retrouver rapidement l’information, et non à situer un lieu. Leur uti-
lisation était de ce fait assez limitée pour le géographe, sauf à recourir à d’autres
sources complémentaires, et l’on ne trouve de fait pas de traces d’utilisation de ce
type de documents en dehors de Pline.
Les matrices cadastrales ont certainement été d’un apport également limité.
Elles n’assurent en effet pas une couverture globale de l’empire, et ne sont normale-
ment pas jointives, puisqu’elles constituent en règle générale des documents liés à la
pratique de l’assignation, même si l’on connaît des cas limités d’utilisation de centu-
riations pratiquées en vue de la gestion de l’ager publicus. Seules les zones où avaient
été pratiquées des assignations par centuriation étaient donc normalement l’objet de
telles cartes. Il est très difficile de mesurer leur influence éventuelle sur la pensée
géographique, mais on ne peut néanmoins manquer de remarquer que, dans la Table
de Peutinger, les représentations de réseaux hydrographiques complexes, en Italie, se
rencontrent toutes dans les régions fortement centuriées (Campanie et plaine padane).
Il n’en reste pas moins que le trait sans doute le plus marquant de la géographie
impériale est la place dévolue aux itinéraires dans la construction imaginaire du
monde. La géographie grecque classique s’était construite sur la mesure des mers.
61
LE ROUX, P. (2006).
62
CUNTZ, O. (1888); DETLEFSEN, D. (1908); ID. (1909): 26-34; PALLU DE LESSERT, C. (1908): 279-
284; CHRISTOL, M. (1994), qui démontre la mise à jour de ces documents à l’époque de leur utilisation par Pline.
34
INTRODUCTION: LA GÉOGRAPHIE ROMAINE IMPÉRIALE, ENTRE TRADITION ET INNOVATION
La géographie impériale l’a enrichie des données itinéraires terrestres, dont elle
est devenue de plus en plus largement tributaire. Là encore, la révolution n’a sans
doute pas été aussi totale ni immédiate que l’on a bien voulu le croire, et les étapes
du chemin qui a conduit de la référence occasionnelle aux données fournies par le
bornage des routes à l’émergence d’une géographie fondée sur des itinéraires dotés
d’une forme spécifique ne sont pas aussi claires que l’on pourrait le penser.
D’une part, la mesure des mers n’a généralement pas disparu; d’autre part,
l’utilisation des données itinéraires n’a pas attendu l’empire ni les auteurs latins.
Polybe et ses continuateurs en avaient fait une large utilisation, essentiellement en
Italie63, mais aussi à propos de la via Domitia64.
L’époque augustéenne n’a de ce fait pas nécessairement marqué la révolution
que l’on a voulu voir dans l’utilisation et la diffusion des itinéraires. Il est indé-
niable que le développement colossal de la trame routière sous Auguste a poten-
tiellement nourri la documentation itinéraire, mais on peine à en mesurer les effets
immédiats. Agrippa est réputé y avoir largement puisé, mais cette affirmation résul-
te plus du postulat d’une dépendance étroite de l’Itinéraire d’Antonin et de la table
de Peutinger à l’égard de la carte perdue d’Agrippa65, que de la réalité des don-
nées chiffrées d’Agrippa. Ces dernières n’entretiennent en effet que des rapports
relativement lointains avec celles des itinéraires, exception faite des fragments du
«Chorographe» de Strabon, dont on a vu qu’il est assuré qu’il peut être identifié
avec Agrippa. On ne peut certes affirmer de façon catégorique qu’Agrippa n’a pas
utilisé les itinéraires, mais s’ils ont été utilisés, leurs données ont été à tout le moins
remaniées au point de ne pas être reconnaissables. Que les itinéraires aient été l’ob-
jet d’une utilisation limitée n’aurait rien de particulièrement surprenant si l’on sait
qu’une part importante des bornages, notamment en occident, est en fait postérieure
à la mort d’Agrippa. Strabon emprunte timidement quelques données aux voies
ouvertes par Auguste dans les Alpes66, mais on voit comment ces données restent
relativement marginales au début du règne de Tibère, et sont d’un usage limité à des
tronçons de routes relativement importants.
Les gobelets de Vicarello67 sont généralement portés aux crédit de l’extrême
banalisation des itinéraires sous le règne d’Auguste. On les assigne de fait tradi-
tionnellement à l’époque augustéenne, mais leur datation doit sans doute être recon-
sidérée: toute une série d’indices inhérents au tracé des voies, à la paléographie,
63
Les chiffres transmis par Strabon pour l’Italie recoupent systématiquement les données des itinéraires. Le
plus souvent le rapport de conversion du mille en stades propre à Polybe trahit l’utilisation de ce dernier.
64
PLB., III 39.8.
65
KUBITSCHEK, W. (1902): 801 sq.; 91 sq.; ID. (1919): 2118; WEBER E. (1976): 23; NICOLET, Cl.
(1988): 114.
66
STR., IV 3, C 178-9; V 1.11, C 217. Les distances, données en milles, et non en stades (sauf pour l’Aemi-
lia entre Placentia et Ariminium), sont strictement conformes aux computs réalisés à partir des itinéraires.
67
CIL, IV 3281-3284.
35
Pascal Arnaud
68
KÜNZL, E. & S. (1992); la date augustéenne a été établie par HEURGON, J. (1952) et n’a été depuis
l’objet que de discussions de détail, sans remise en cause globale de la datation augustéenne.
69
En particulier PTL., Géogr. 2.9,9-19; 2.57.
70
PTL., Géogr. 1.15,6, qui indique que Marin plaçait Noviomagus (Chichester) à 59 milles au sud de
Londres. La distance réelle en suivant la «Stane Street» est de 56 ¼ milles, cf. MARGARY, I.D. (1973): 64 sq.
Cette route est absente de l’Itinéraire d’Antonin, qui mentionne un itinéraire plus long par Venta (Winchester) et
Calleva (Silchester). L’erreur reprochée par Ptolémée à Marin qui aurait ensuite placé Noviomagus au nord de
Londres dans sa table des climats. Mais cette erreur s’explique probablement par une homonymie avec un autre
site homonyme, mineur, situé sur la «Watling street» à 10 milles à l’est de Londres, et connu des seuls itinéraires.
Contra RIVET, A.L.F. (1974): 67-68 qui oppose l’absence de tout milliaire avant Hadrien.
71
BERGGREN, J.L. et JONES, A. (2000): 23; DESANGES, J. (1964): 40-41.
72
JOSEPH., Bell. Jud. 2.16,368; bornage de la Thrace: CIL III 6123 = 14207 – ILS 231.
36
INTRODUCTION: LA GÉOGRAPHIE ROMAINE IMPÉRIALE, ENTRE TRADITION ET INNOVATION
Trajan qu’il faut sans doute assigner l’émergence du corpus d’ensemble dont déri-
vent les grands itinéraires plus tardifs et qui a facilité l’intégration des itinéraires à
l’édifice du savoir géographique.
Il n’en reste pas moins que ces documents d’un type original, dans la forme
très épurée qu’on leur connaît, distincte de celles des documents à l’usage de l’ad-
ministration, semblent caractéristiques de la période impériale, et ont tenu une place
croissante dans la géographie, jusqu’à devenir en soi un mode de représentation de
l’espace. Les changements induits par ce nouveau type de document dans la percep-
tion de la géographie du monde et de ses parties ont été considérables. En apportant
une masse colossale de données tirées de mesures effectives validées par l’autorité
impériale, les itinéraires alimentaient pour la première fois la géographie en données
terrestres incontestables. Ils ont ainsi contribué à un relatif consensus dont l’un des
effets immédiats est de brouiller sérieusement la question de la Quellenforschung,
comme le montre la question de l’identité du chorographe de Strabon: la conver-
gence entre une donnée du chorographe et une autre donnée renvoie plus sûrement
aux itinéraires sur lesquels ils s’est fondé qu’à l’utilisation directe ou indirecte du
chorographe.
Elle a aussi eu pour effet de saturer le géographe d’une information peu ou pas
utilisable directement par ses soins. Ptolémée –si Marin de Tyr ne l’a précédé dans
cette voie– fut le premier et sans doute le seul à parvenir à construire sur la base
quasi-exclusive des itinéraires terrestres et de relations maritimes, corrigées grâce
aux données terrestres, une vision ordonnée du monde73. Mais l’étude du même
Ptolémée montre que cette source nouvelle a également brouillé les cartes en fai-
sant émerger des toponymes dont la nature n’était pas toujours précisée, et dont les
règles de sélection n’étaient pas celles de la tradition classique de la géographie qui
retenait les toponymes «dignes de mémoire»74.
Dès le IIe s., les itinéraires, loin d’être confinés à une vocation utilitaire,
paraissent avoir fini par devenir en eux-mêmes et pour eux-mêmes le support de
la représentation écrite ou figurée du monde, telle que l’ont popularisée l’Itinéraire
d’Antonin ou encore la carte de Doura-Europos ou la Table de Peutinger 75: l’accu-
mulation des mesures finissait par devenir le support d’une lecture chorographique
de l’espace qui permettait à l’esprit de s’affranchir des perceptions erronées de
l’œil, et renforce l’indifférence du cartographe à l’égard de la forme de sa carte.
En fait, le choix de l’itinéraire comme forme descriptive de l’espace ne se réduit
ni à une approche strictement utilitaire, ni à une facilité. Il procède d’une forme sym-
73
MEURET, C. (1998); RAPIN, C. (2003).
74
ARNAUD, P. (1998).
75
Ibidem; ID. (1992); ID. (1993a); ID. (1993b); BRODERSEN, K. (2003); PRONTERA, F. (2003);
SALWAY, B. (2001); ID. (2005).
37
Pascal Arnaud
76
Le «stadiasme de Lycie» ou le milliaire de Lycie: AHIN, S. (1994); SEG 44 (1994), no. 1205; texte plus
complet dans ISIK, F., KAN, H., ÇEVIK, N. (1998/1999); sur ce document, voir également SALWAY, B. (2001):
56–58; JONES, C.P. (2001): 161–68; AHIN, S. & ADAK, M. (2004).
77
ANTH. PALAT., IX 559: en 26-25 av. J.-C., Crinagoras demande à Ménippe de Pergame un périple pour
le guider à l’occasion d’une ambassade. Ménippe fut de fait l’auteur d’un Périple abrégé par Marcien d’Héraclée
(GGM, I: 562-573). Gallien: GALL., Simpl. Med. Temp. 9.1,2 = KÜNH, XII: 173.
38
INTRODUCTION: LA GÉOGRAPHIE ROMAINE IMPÉRIALE, ENTRE TRADITION ET INNOVATION
monde romain sans frontières autres que celles du monde habité. Grâce aux artifi-
ces des cartes chorographiques et de leurs déformations structurelles, bien décrites
par Ptolémée (Géogr. 8.1,2-4), on pouvait appliquer, quella que fût la forme de cha-
cune, le principe évoqué par Eumène (Pro rest. Schol. = Paneg. Lat. 9.21,3): Nunc
demum iuuat orbem spectare depictum, cum in illo nihil uidemus alienum…
La principale caractéristique de la géographie impériale paraît être la grande
rareté des entreprises de construction globale d’une image géographique, et non
chorographique, du monde et le caractère assez limité de leur retentissement.
L’utilisation de Ptolémée par Ammien Marcellin78 comme une simple liste de topo-
nymes montre les limites intellectuelles possibles de la réception de la seule entre-
prise réellement globalisante, avec celle de Marin de Tyr.
Sur ces deux points elle ne se distingue pas radicalement de la géographie
grecque, dont elle paraît se démarquer plus nettement par sa diversité et par l’abon-
dance de productions «de second ordre» au regard des ouvrages majeurs, mais peut-
être est-ce lié à une meilleure conservation de ces sources. En fait, on a le sentiment
que, tant en matière de cartographie que de traités, les quatre formes de la conscien-
ce géographique, idéalement regroupées en un même dessein chez Marin ou chez
Ptolémée, ont normalement eu sous l’empire une vie indépendante qui les a ame-
nées à coexister séparément: d’un côté une géographie le plus souvent limitée à la
répétition mécanique du standard ératosthénien ou de doxographies géographiques
qui s’interrompent avec Posidonius, et de l’autre la chorographie, caractérisée par la
séparation croissante de ses trois éléments constitutifs la dimensuratio et la divisio
encore liés chez Agrippa, et l’inventaire de lieux nommés en forme de listes plus
ou moins ordonnées. Ce n’est assurément pas une nouveauté que d’affirmer que la
période romaine impériale fut la période d’élection de la chorographie, au sens où
l’entendait Polybe: une posture intellectuelle très attentive aux réalités actuelles,
aux positions relatives des lieux nommés et aux distances qui les séparaient, mais
relativement indifférente à la construction d’une image d’ensemble du monde. La
divisio devient, de Mela à Julius Honorius, un trait dominant d’une chorographie
romaine globalement indifférente à la forme d’ensemble de la terre habitée, que
l’on rencontre sur toutes les mappemondes médiévales les plus directement déri-
vées de modèles impériaux (vid. fig. 1)79. La mesure a été au centre de la plupart
des autres productions de l’époque impériale.
L’inventaire du monde fut une réalité indiscutable de l’époque impériale. Pour
autant, à en juger par la documentation survivante, il s’en est fallu de beaucoup
78
AMM. MARC., XXIII 6; ARNAUD., P. (1991): 104-110.
79
Mappemonde d’Albi: Médiathèque Pierre Amalric, Albi: MS 29, c 57 v); carte «anglo-saxonne» ou
«Cottoniana»: British Library, Londres, MS Tiberius B.V., c. 56 v; Jérôme 1: British Library, Londres, BM, add.
10049, f° Perg., f° 64 r.
39
Pascal Arnaud
• Les données traditionnelles de 1.000 stades ne sont présentes que des Pyrénées
à Gades. Parmi elles, les données d’Ératosthène sont nombreuses. Elle repré-
sentent la mémoire grecque de la navigation;
• Les côtes cantabriques ne sont connues de Pline que par des bribes d’itiné-
raire. La lecture des séquences littorales y est squelettique et hésitante, et mal
rattachée à une représentation intérieur largement dépendante de Mela ou
d’une source commune. Quoique Ptolémée ait considérablement enrichi cet
80
STR., III 3.4.
40
INTRODUCTION: LA GÉOGRAPHIE ROMAINE IMPÉRIALE, ENTRE TRADITION ET INNOVATION
Un autre caractère tout à fait frappant est l’extrême variété des formes topo-
nomastiques, surtout le long de la côte cantabrique. On rencontre jusqu’à quatre
formes et plus pour les mêmes lieux. Le même fleuve peut porter le nom indigène
de Bèlo, celui, grec, de Limneas, qui le caractérise comme un mouillage, celui, grec,
à tendance mythique, sans doute une réminiscence homérique, de Lèthè (STR., III
3.4) ou encore, celui, latin, d’ Oblivio qui n’est que la traduction latine du précédent
(MEL., III 1.10)82. Du coup, faute de toponymes familiers, les copistes ont multiplié
les erreurs sur ces noms rares et accru la difficulté de croisement de nos sources.
Cette diversité, rarissime chez les géographes anciens, souligne l’absence de conti-
nuité dans l’intégration des données. Ce trait particulier a rendu très difficile l’arti-
culation des données nouvelles propres à l’intérieur et des données antérieurement
acquises sur les côtes.
En Espagne, comme ailleurs, ses particularités rendent la géographie impériale
le plus souvent inestimable, sans être toujours pour autant transparente, comme
source administrative, en particulier lorsque Pline est notre référence. Pour autant,
elle n’en reste pas moins souvent très problématique dès qu’il s’agit de l’utiliser
dans le cadre de la topographie historique et lorsque l’on cherche à dater précisé-
ment une donnée. Un espace tel que la péninsule ibérique, où des données classi-
ques s’entremêlent avec des données récentes et dont certaines régions ont accédé
à une réelle connaissance avec l’empire, reflète bien toute la complexité et la diver-
sité d’un univers intellectuel partagé entre tradition et innovation et qui a tendu à
devenir à lui-même sa propre tradition.
81
MARC., Pér. Mar. Ext. 1.1 (= GGM, I: 516); DILLER, A. (1952): 45. Protagoras semble avoir écrit vers
200, une Géométria tès oïkouménès. Il était largement inspiré de Ptolémée.
82
Cette situation aboutit à cette formule de Pline (NH 4.115): Ab Minio, quem supra diximus, CC (ut auctor
est Varro) abest Aeminius, quem alibi quidam intellegunt et Limaeam uocant, Obliuionis antiquis dictus multum-
que fabulosus. Le nom d’Aeminius, présent chez Varron provient sans doute d’une erreur paléographique grecque
Aiminio~ pour Limnea~, à moins que ce ne soit l’inverse.
41
Pascal Arnaud
42
INTRODUCTION: LA GÉOGRAPHIE ROMAINE IMPÉRIALE, ENTRE TRADITION ET INNOVATION
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45
Pascal Arnaud
46
PARTE PRIMERA
FRANCESCO PRONTERA
Università di Perugia
La invención de una geografía de la Península Ibérica. II. La época imperial, CRUZ ANDREOTTI, G., LE ROUX, P., MORET, P.,
eds., Málaga-Madrid, 2007, pp. 49-63.
49
Francesco Prontera
sugli usi e sui costumi delle comunità indigene e ripropone in termini nuovi il vec-
chio contrasto fra «barbarie» e «civiltà». Riprendendo il tema già toccato lo scorso
anno1, mi limiterò a presentare alcune riflessioni sulla cartografia dell’Iberia, con-
siderandola da un duplice punto di vista: come porzione occidentale dell’ecumene,
da cui dipende il profilo dell’Europa e del Mediterraneo, e nella sua struttura inter-
na, che è segnata dalla delineazione dei sistemi orografici. Il carattere speculativo
della cartografia ellenistica, con la sua tendenza a tradurre in schemi geometrici
la realtà fisica e etnica di spazi la cui visione d’insieme sfugge alle capacità dello
sguardo umano, non può farci dimenticare le basi essenzialmente empiriche delle
sue costruzioni. E poiché i dati della geografia empirica (posizione relativa dei luo-
ghi, distanze, direzioni) sono prodotti essenzialmente dalle circostanze della storia
politico-militare, la rapresentazione cartografica ne conserva l’impronta soprattutto
quando si tratta di disegnare la fisionomia di singoli quadri regionali. Come cer-
cherò di mostrare, l’Iberia di Strabone costituisce un esempio di questo fenomeno
generale.
Una delle conseguenze più significative che ebbe la pubblicazione del tratta-
to di Eratostene sulla tradizione geografica fu senza dubbio il legame sempre più
stretto fra carta e testo, fra la geografia che rappresenta graficamente e quella che
descrive. Lo stesso campo semantico di gheographìa, -èo, -àphos designa indiffe-
rentemente l’una e l’altra attività, anche se in alcuni passi dei Prolegòmena strabo-
niani questi termini si riferiscono in senso stretto alle operazioni della cartografia. Il
medesimo discorso vale per l’uso di chorographìa -èo, il cui significato si sovrap-
pone a quello di gheographìa, -èo, quando Strabone nei Prolegòmena riprende e
critica idee di Polibio2. Il rapporto sempre più stretto fra l’ordine della descrizione
geografica e la sua controparte visiva non sottintende affatto che di norma i «libri»
di geografia ellenistica fossero illustrati da un apparato cartografico. Per quanto ne
sappiamo, le carte nel mondo antico non sono destinate al mezzo scrittorio, e tutta-
via la loro presenza nelle descrizioni geografiche si avverte ora in maniera più mar-
cata e più distinta rispetto al passato.
Ovviamente questo vale soprattutto per l’Asia dopo la conquista macedone.
Ma oltre all’ampliamento dell’orizzonte geografico, di cui lo stesso Eratostene è
ben consapevole, bisogna sottolineare un altro fatto nuovo: proprio grazie all’esem-
pio del grande alessandrino si apriva la possibilità di integrare nella carta del-
l’ecumene anche gli spazi continentali dell’Europa. La tendenza a schematizzare
in figure geometriche le regioni della terra abitata caratterizzava già la geografia
preellenistica; la novità sta però nel fatto che le medesime operazioni rientrano ora
in una griglia di coordinate. Questa griglia di linee parallele e ortogonali, tracciate
1
PRONTERA, F. (2006).
2
ID. (c.s.).
50
STRABONE E LA TRADIZIONE DELLA GEOGRAFIA ELLENISTICA
3
Uso l’aggettivo nel significato che gli attribuì MYRES, J.L. (1896).
51
Francesco Prontera
Armenia (XI 12.4 e 14.1; XII 3.18). Sono due esempi molto chiari di come la geo-
grafia straboniana dell’Asia, pur conservando l’impianto eratostenico (la fascia del
Tauro), attesta l’ordinamento di nuove informazioni prodotte dalla storia tardo-elle-
nistica (guerre mitridatiche e campagne di Pompeo).
Alla tradizionale rappresentazione litoranea della Grecia come una successio-
ne di penisole e di istmi, per usare le parole di Eforo (frg. 143 = STR., VIII 1.3),
si accompagna in età ellenistica la schematizzazione dei suoi sistemi orografici in
fasce parallele al corso dell’Istro e ortogonali rispetto al Pindo (STR., VII 7.1 e
8: Polibio?). La guerra annibalica portò a una migliore delineazione delle regioni
interne dell’Italia, dove la catena ininterrotta degli Appennini divide le regioni e i
popoli che si affacciano sull’Adriatico e sullo Ionio da quelli tirrenici, mentre le
Alpi insieme alla porzione settentrionale degli Appennini circoscrivono la pianura
padana e la separano dalla valle del Rodano (PLB., II 14-16). Come è ben noto, la
guerra annibalica e poi le conquiste romane fecero emergere la funzione diagram-
matica dei Pirenei, che si estendevano dal mare interno a quello esterno (PLB.,
III 37.9). Nella «carta di Strabone» l’erroneo orientamento dei Pirenei4 porta con
sé la rappresentazione distorta di altri elementi della geografia fisica, concepiti
come paralleli (l’Ebro, l’Idubeda, il Sucro, il Rodano, il Reno e i restanti tre fiumi
della celtica atlantica) o ortogonali ai Pirenei (i fiumi della Lusitania e il monte
Kèmmenon: cf. fig. 1). Come chi disegna un mappamondo deve cominciare dai due
assi principali, che intersecandosi a Rodi generano altre linee parallele alle prime
due (STR., II 5.16), così anche nella figura dell’Europa occidentale il tracciato
nord-sud dei Pirenei genera gli altri elementi diagrammatici delle regioni intere del-
l’Iberia e della Celtica (STR., II 5.27-28: cf. IV 1.1). La ricostruzione cartografica
che illustra l’edizione dei libri III-IV curata da F. Lasserre (Paris 1966) permette di
apprezzare l’interdipendenza fra la geografia dell’Iberia e quella della Celtica.
Questa rappresentazione dell’Europa occidentale non corrisponde però al
modello eratostenico. Proprio nei Prolegòmena, discutendo le ipotesi dei predeces-
sori sul plàtos dell’ecumene, Strabone (II 5.8) accenna infatti a una delineazione
del Mediterraneo occidentale ben diversa da quella di Eratostene, che aveva il suo
punto fermo nella latitudine di Marsiglia (ca. 43°N) collocata nettamente più a nord
rispetto alle Colonne (36°N)5. Secondo la vecchia ricostruzione di C. Müller6 (fig.
2) si tratterebbe di un’innovazione di Strabone, e inizialmente anche G. Aujac con-
divise implicitamente questa opinione, aggiungendo alla sua monografia Strabon et
la science de son temps (Paris 1966) una carta dell’ecumene che nel disegno del-
4
BELTRÁN LLORIS, F.-PINA POLO, F. (1994): 122 ss.
5
PRONTERA, F. (2006): 22 e 25.
6
Essa illustrava la sua edizione della Geografia straboniana nella Bibliothèque des auteurs grecs di Firmin-
Didot (Paris, 1853-58).
52
STRABONE E LA TRADIZIONE DELLA GEOGRAFIA ELLENISTICA
l’Europa occidentale era simile alla ricostruzione di Müller7. Nella successiva edi-
zione dei primi due libri (Paris 1969) la carta di Strabone (fig. 3) ripropone invece,
anche nel disegno del Mediterraneo, l’impianto eratostenico.
Tali discrepanze nelle ricostruzioni moderne si spiegano con la oggettiva dif-
ficoltà di isolare nei Prolegòmena la posizione di Strabone da quella degli autori
discussi. Ora, ai fini del nostro discorso importa sottolineare un fatto: l’ipotesi stra-
boniana (II 5.8) secondo cui il Mediterraneo occidentale avrebbe una figura così
diversa da quella eratostenica (fig. 4), presuppone in realtà le stime degli itinerari
terrestri e marittimi di Polibio. Si tratta del famoso triangolo ottuso costruito da
Polibio per dimostrare che la distanza fra la costa di Narbona e il parallelo Rodi-
Colonne d’Eracle sarebbe solo di 2000 stadi, sì che la distanza in linea retta fra
lo stretto di Messina e le Colonne supererebbe di poco la somma dei due lati che
formano a Narbona l’angolo ottuso (STR., II 4.2). Il contesto della discussione
riguarda un problema tipico di geografia generale: si tratta di misurare l’estensio-
ne dell’ecumene (da est a ovest) nella sua porzione occidentale. Già Eratostene,
servendosi delle osservazioni di Pitea, aveva affrontato il problema di stimare la
sporgenza occidentale dell’Europa rispetto al meridiano di Cadice-Lixus. Polibio
non ripone nessuna fiducia sulle osservazioni di Pitea e fa invece valere le nuove
informazioni degli itinerari terrestri (STR., II 4.4 = PLB., XXXIV 7.1-5): l’Iberia
si estende dai Pirenei fino al suo lato occidentale per oltre 9000 stadi e questa stima
è commisurata all’intero corso «in linea retta» del Tago, le cui sorgenti distano più
di 1000 stadi dai Pirenei. Sono distanze fortemente sopravvalutate, come osserva
Strabone che può utilizzare le stime fornite da Artemidoro e da Posidonio (cf. III
1.3: 6000 stadi di mèkos, 5000 di plàtos).
Senza entrare nei dettagli delle cifre, importa considerarne le conseguenze sul
piano della rappresentazione geografica. Mentre nella carta di Eratostene Marsiglia
si trova ad occupare il vertice di un golfo ampio e profondo, nel triangolo di Polibio
la costa iberica e celtica del Mediterraneo si appiattisce, sì che tutto il litorale
compreso fra i Pirenei e le Colonne diventa il lato meridionale dell’Iberia. E’ la
medesima immagine che trasmette il testo del papiro di Artemidoro, dove il lato
mediterraneo dell’Iberia, dai Pirenei a Cadice, «è parallelo alle terre poste a sud»8.
Per Artemidoro il lato occidentale (il terzo lato) comincia da Cadice e non dal pro-
montorio sacro.
Quando nei Prolegòmena Strabone (II 5.8: p. 88 Aujac) prende in considera-
zione l’ipotesi che Marsiglia si trovi a una latitudine assai più meridionale rispetto a
7
Ora anche RADT, S. (2006) ha aggiunto al primo vol. di commento una carta dell’ecumene (1b), tratta
da Bunbury, che nel profilo mediterraneo ricalca la ricostruzione di Müller (la costa celtica e ligure nettamente più
meridionale di Bisanzio); cf. anche THOMSON, J.O. (1948): 194, fig. 26.
8
Cito da GALLAZZI, C., SETTIS, S. (2006): 157; cf. la parafrasi di KRAMER, B. (2006): 101.
53
Francesco Prontera
9
L’ipotesi di Strabone rientra nella discussione sui limiti della zona abitabile nell’Europa nord-occidentale
e quindi coinvolge l’attendibilità del resoconto di Pitea: STR., II 5.8 = Pitea, frg. 8c BIANCHETTI, S. (1998) con
il relativo comm.: 150 ss.
10
Esemplari le considerazioni sviluppate al riguardo da LE ROUX, P. (1995): 19-34; cf. inoltre ID. (2006) e
CADIOU, F. (2006).
54
STRABONE E LA TRADIZIONE DELLA GEOGRAFIA ELLENISTICA
zione di grandi spazi secondo unità etnico-regionali ben distinte, i cui contorni si
saldano reciprocamente, è operante anche nell’ Iberia; qui però il procedimento non
si traduce nel disegno di figure geometriche regolari anche perché, una volta abban-
donata la paralìa, i contorni delle regioni sono segnati unicamente dalla lista ordi-
nata dei popoli limitrofi.
Vale la pena richiamare per sommi capi la sequenza descrittiva della perie-
gesi iberica e i suoi principi strutturali. Strabone comincia dal promontorio sacro
«il punto più occidentale non solo dell’Europa, ma di tutta l’ecumene» (III 1.4),
dove il lato meridionale della penisola si salda a quello occidentale (III 1.6). Alla
descrizione del litorale compreso fra l’Anas e le Colonne seguono la Turdetania
e la Lusitania. Strabone torna quindi alle Colonne (II 4.1) da dove riparte per illu-
strare la costa mediterranea fino ai Pirenei con il suo entroterra. Quest’ ultima
porzione dell’Iberia fu però la prima ad entrare nell’orbita della conquista roma-
na, orientandone i punti di vista e le rappresentazioni geografiche. Occorre quindi
ripensare l’ordinamento degli spazi che si affacciano sull’oceano invertendo, in un
certo senso, la sequenza della descrizione straboniana. I fiumi che si gettano nel-
l’Atlantico esercitano la loro funzione ordinatrice non solo verso la zona litoranea
ma anche nei territori interni, dove le loro sorgenti e il loro corso vengono associati
ad una topografia etnica che costituisce un vero e proprio sistema in sé coerente di
relazioni spaziali. Il Tago, di cui già Polibio si serve per stimare la lunghezza del-
l’Iberia, nasce dal paese dei Celtiberi e scorre verso l’occidente equinoziale11 attra-
verso il territorio dei Carpetani e dei Lusitani (III 3.1). Carpetani, Oretani e Vettoni
si ritrovano «nelle parti alte» della mesopotamia formata dal Tago e dall’Anas (III
1.6), vale a dire «nelle parti orientali» da cui nascono i due fiumi e lo stesso Baetis.
Questa topografia etnica segna distintamente i limiti fra Turdetania-Lusitania da
una parte e Celtiberia dall’altra. La lista di quattro popoli (da sud a nord: Carpetani,
Vettoni, Vaccei, Callaici) costituisce il limite orientale della Lusitania e quello occi-
dentale della Celtiberia12; a sud dei Carpetani gli Oretani segnano il limite orientale
della Turdetania e meridionale della Celtiberia. Trova qui applicazione il principio
enunciato in un passo ben noto dei Prolegòmena (II 1.30) dove viene discussa la
costruzione eratostenica delle sphragìdes dell’Asia: le divisioni dello spazio geo-
grafico, osserva Strabone, dovrebbero corrispondere ai confini segnati dalla natura
(fiumi, monti, mari) o dall’insediamento di uno o più popoli.
Alle regioni dell’altopiano si fa riferimento già nella periegesi della Turdetania
e della Lusitania, ma solo perché da lì scendono i fiumi atlantici; perciò le regioni
11
L’intero corso del Tago è quindi perpendicolare al tracciato dell’Idubeda e dei Pirenei. La sua funzione
come asse di riferimento nelle rappresentazioni polibiane della penisola appare sconnessa rispetto al corso del-
l’Ebro, come osserva MORET, P. (2003): 282 s.
12
Cf. III 3.3 con III 4.12. Sulla nozione amplia di Celtiberia in Strabone, come riflesso di concezioni polibia-
ne, cf. CRUZ ANDREOTTI, G. (2003): 211 ss.
55
Francesco Prontera
interne restano come sullo sfondo. La mesògaia iberica in quanto tale, vale a dire
in quanto spazio geografico separato nelle sue peculiarità etniche e fisiche, emer-
ge solo in rapporto alla paralìa mediterranea, ed è da qui che bisogna partire per
riacquisire la prospettiva originaria della conquista romana. Il passo fondamentale
è III 4.10 dove leggiamo che la mesògaia dell’Iberia (vale a dire della zona preva-
lentemente marittima compresa fra le Colonne e i Pirenei) è divisa soprattutto da
due monti. Uno è parallelo ai Pirenei e si chiama Idubeda, l’altro «si estende verso
occidente dal centro13 (dell’Idubeda) poi piega verso sud e verso la costa che viene
dalle Colonne. All’inizio è una collina priva di alberi, poi attraversa il cosiddetto
spartàrion pedìon e si unisce quindi alla foresta che si trova alle spalle di Nova
Carthago e della zona di Malaga. Questo secondo monte si chiama Orospeda».
Come si è già accennato, la rappresentazione del rilievo come un insieme
articolato di montagne, e non solo come elevazioni isolate che si staccano dalla
pianura, si fa strada relativamente tardi nella geografia antica rispetto alla rappre-
sentazione del litorale marino. La continuità della paralìa corrisponde all’itinerario
costiero che prevede solo due direzioni; la sequenza di sporgenze e rientranze, di
foci fluviali, di porti e approdi, di popoli e di città può essere invertita nella regi-
strazione del periplo, ma rimane comunque invariato l’ordine della contiguità
topografica. I percorsi terrestri, da cui dipendono la percezione e rappresentazio-
ne del rilievo, sono ovviamente ben più diversificati, come diversificata è anche la
prospettiva da cui si guarda alla montagna. Poiché essa costituisce un ostacolo alla
marcia degli eserciti, si capisce che nel contesto di operazioni militari sono soprat-
tutto i passi e i valichi che segnalano la sua presenza, anche quando la fonte antica
non ne fa esplicita menzione. Quando si tratta di schematizzare la struttura orogra-
fica di un intero continente come l’Asia, è evidente che la «geografia scientifica»
opera un’astrazione ardita ricomponendo i dati della geografia empirica. Quando
però il geografo antico tratteggia il rilievo dell’Iberia mediterranea, egli riflette –e
forse in parte anche riordina– informazioni risalenti direttamente alla storiografia e
alle circostanze della conquista; egli riflette comunque osservazioni autoptiche, det-
tate dall’esperienza degli itinerari.
Due fatti vanno sottolineati nel nostro caso. Le fonti di Strabone hanno ela-
borato un’immagine abbastanza netta della «dorsale montuosa» che separa la costa
13
Recentemente RADT, S. (2006): 372 ad loc. («d.h. offenbar: von der Mitte der Küste»), ha riproposto l’
interpretazione di SCHULTEN, A. (19742): 190 s. La direzione assegnata da Strabone all’Orospeda è però incom-
patibile con tale interpretazione; poiché il secondo monte della mesògaia si estende prima verso occidente e poi
verso sud, non può avere inizio da una costa che si estende nel senso est-ovest e costituisce il lato meridionale della
penisola. Rispetto ai Pirenei e all’Ebro l’andamento dell’Orospeda non è né parallelo (come l’Idubeda) né orto-
gonale (come il Tago). L’interpretazione di Schulten si appoggiava su Ptol. Geogr. II, 6, 20, dove però l’Idubeda
non appare più come parallelo all’Ebro: cf. THOMSON, J.O. (1948): 232, fig. 29, e la carta dell’Iberia secondo
Tolemeo inserita alla fine del vol. di TOVAR, A. (1976).
56
STRABONE E LA TRADIZIONE DELLA GEOGRAFIA ELLENISTICA
14
Cf. nello stesso senso le osservazioni di CIPRÉS, P. (2006): 188.
15
La prospettiva sul corso del Baetis qui è opposta e complemetare rispetto a quella dell’itinerario fluviale
che risale dalla foce fino a Cordova, ma a monte di Cordova verso Castulo il fiume non è più navigabile (STR., III
2.3).
16
Il termine venne coniato nel 1799 da A. von Humboldt: cf. SCHULTEN, A. (19742): 155.
17
Cf. la tav. 27 (a cura di P. O. Spann, 1996) del Barrington Atlas of the Greek and Roman World, ed. by
Richard J.A. Talbert, Princeton University Press 2000 e il Map-by-map directory, vol. I, p. 446.
18
Cf. CIPRÉS, P. (2006): 186 ss. e CRUZ ANDREOTTI, G. (2006): 84 ss.
57
Francesco Prontera
senza nominarlo (III 17.2) quando osserva che Sagunto si trova in riva al mare pres-
so la propaggine della catena montuosa che separa l’Iberia dalla Celtiberia. Anche
in Strabone questo insieme di monti, ora più esteso e articolato (parte dell’Idubeda
+ l’Orospeda), dovrebbe dividere l’Iberia dalla Celtiberia. Quale che sia la corri-
spondenza con la realtà orografica, l’Orospeda stabilisce un collegamento fra il
Sistema Iberico e il Sistema Betico.
Per concludere queste riflessioni, nella carta straboniana dell’Iberia alcune
porzioni del mosaico etnico appaiono come sfumate o in ombra rispetto a quel-
le contigue, e tuttavia alla fine del III libro, prima della sezione insulare, si può
dire che la descrizione della mesògaia (divisa in due parti: la valle dell’Ebro e la
Celtiberia) si salda abbastanza coerentemente a quella delle regioni che si affac-
ciano sulla paralìa del mare interno ed esterno. Le condizioni storiche portarono
infatti ad una migliore raffigurazione della struttura fisica dell’Iberia e della sua
frammentazione etnica. Questa migliore raffigurazione non può naturalmente esse-
re confrontata con l’efficacia visiva della cartografia moderna, ma va interpretata
alla luce delle informazioni disponibili e nel quadro dei condizionamenti e dei limi-
ti che pesano sulle rappresentazioni approssimative della geografia empirica, sui
tentativi di tradurre in un’immagine coerente le mappe mentali di territori diversi e
non sempre contigui. Possono trovare così una spiegazione gli errori di orientamen-
to nella topografia, le inevitabili deformazioni come pure le lacune presenti nella
«carta straboniana» dell’ Iberia. Sotto certi aspetti essa può essere accostata a quella
dell’Asia Minore (libri XII-XIV): in ambedue i casi abbiamo una figura massiccia,
i cui quattro lati sono orientati secondo i punti cardinali. Mentre il Tauro assicura la
continuità fra le regioni montuose al di qua e al di là dell’istmo anatolico (Media-
Armenia-Cappadocia-Cilicia), sull’istmo iberico insiste la catena dei Pirenei, che
separa l’Iberia dalla Celtica; solo l’Idubeda e l’Orospeda intervengono nel disegno
delle regioni interne. Ma al di là di quest’accostamento esteriore e formale, è ovvia-
mente la geopolitica della storia ellenistica che fa dell’Iberia e dell’Asia Minore
due mondi totalmente diversi. Di questa diversità si ebbe certo una chiara percezio-
ne nel senato romano che nell’arco di appena un decennio (197 e 188 a.C.) deliberò
sull’organizzazione provinciale delle due Hispaniae e stabilì il nuovo assetto poli-
tico dell’Asia. Nel primo caso si trattava di governare su territori situati al limite di
spazi geografici ostili e ancora inesplorati, nel secondo caso le clausole territoriali
dettate da Roma esprimevano semplicemente il comune interesse dei suoi alleati
greci di ricacciare Antioco al di là del Tauro.
58
Fig. 1. F. Lasserre, Strabon, Géographie, livres III-IV, Paris, 1966
59
STRABONE E LA TRADIZIONE DELLA GEOGRAFIA ELLENISTICA
60
Francesco Prontera
Fig. 2. Il Mediterraneo nella carta di Strabone secondo C. Müller, in Ch. Jacob, Géographie et ethnographie en
Grèce ancienne, Paris, 1991, p. 113
Fig. 3. Il Mediterraneo nella carta di Strabone secondo G. Aujac, Strabon, Géographie, livres I et II, Paris, 1969
61
STRABONE E LA TRADIZIONE DELLA GEOGRAFIA ELLENISTICA
Francesco Prontera
62
STRABONE E LA TRADIZIONE DELLA GEOGRAFIA ELLENISTICA
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63
LA REPRÉSENTATION DE L’ESPACE ET LA
DESCRIPTION GÉOGRAPHIQUE DANS LE LIVRE III
DE LA GÉOGRAPHIE DE STRABON
PATRICK COUNILLON
Institut Ausonius-Bordeaux
La invención de una geografía de la Península Ibérica. II. La época imperial, CRUZ ANDREOTTI, G., LE ROUX, P., MORET, P.,
eds., Málaga-Madrid, 2007, pp. 65-80.
65
Patrick Counillon
ge de la péninsule qu’un lecteur ancien de Strabon pouvait s’en former, même sans
expérience particulière de la péninsule Ibérique, en n’ayant pour s’en représenter
la géographie que le secours du texte de Strabon lui-même3. Pour me simplifier la
tâche, j’ai omis le dernier chapitre, consacré aux îles.
Je me suis donc attaché en premier lieu aux passages du livre III où Strabon
décrit un espace géographique, à la façon dont cet espace est décrit et à l’articulation
de ces passages entre eux4. Cette première lecture révèle que dans ces passages, cer-
tains espaces occupent une place particulière, soit que Strabon y soit particulièrement
elliptique, soit au contraire qu’il y revienne à plusieurs reprises: je m’y attacherai
dans ma seconde partie. Enfin, je mettrai ces parties descriptives en perspective: après
la lecture du livre III, en effet, un lecteur avait acquis sur la péninsule des savoirs
météorologiques, climatiques, ethnographiques, botaniques, archéologiques, histori-
ques et bien d’autres: comment s’intègrent-ils dans l’espace géographique décrit par
Strabon, et qu’est-ce, à ce compte, qu’un espace géographique pour Strabon?
La comparaison de la péninsule à une peau de boeuf et son intégration dans les repré-
sentations générales de l’oikoumène apparaît avant le livre III5. Quand il y arrivait,
3
C’est pourquoi, dans la suite de l’article, les orientations données ne sont pas les orientations réelles des
territoires, mais celles que leur donne Strabon. Quant au lecteur de la Géographie, cf. STR., I 1.23: «Nous avons
jugé bon d’y [aux Commentaire historiques] ajouter le présent traité: il est de même forme, s’adresse aux mêmes
lecteurs et tout particulièrement aux gens haut placés». La suite justifie par avance les contradictions que je sou-
lignerai infra dans la construction de l’espace ibérique: «De la même manière que, en histoire, on ne fait mention
que de ce qui est relatif aux hommes illustres et à leur existence, tandis qu’on omet les détails mineurs… de même
il faut négliger les détails mineurs et sans notoriété… Tout ainsi que dans les statues colossales, l’on ne cherche pas
l’exactitude de chaque détail, mais l’on s’attache plutôt à l’essentiel», trad. AUJAC, G. (1969).
4
Par description d’un espace géographique, j’entends tous les passages où Strabon demande à son lec-
teur de se représenter une région ou un lieu en s’appuyant sur des repères géographiques définis, qu’il s’agisse de
points cardinaux ou d’accidents de la géographie physique: dans ce type de catégories entrent par exemple aussi
bien l’image de la péninsule Ibérique que la description de Tarrakôn (III 4.7) ou Emporion (III 4.8). Cf. STR., II
1.30: «En matière géographique, mieux vaut prendre modèle sur les dissections par membre plutôt que sur celles
qui sont le fruit du hasard; cela permet d’adopter les dessins signifiants et les limites claires qui sont utiles à la géo-
graphie. Un pays a des limites claires chaque fois qu’il est possible de le définir par des fleuves, des montagnes, la
mer, ou encore par un peuple ou une série de peuples, ou encore par les dimensions et la forme, là où c’est possible.
Partout, au lieu d’une définition géométrique, une définition simple et globale suffit. Pour les dimensions, il suffit
de donner la plus grande longueur et la plus grande largeur… Pour la forme, il suffit de représenter le pays par une
figure géométrique (par exemple la Sicile par un triangle) ou par quelque autre forme connue (par exemple l’Ibérie
par une peau d’animal, le Péloponnèse par une feuille de platane)», trad. AUJAC, G. (1969). Même technique chez
Polybe, cf. CRUZ ANDREOTTI, G. (2006): 80-81.
5
STR., II 5.27: «Si on entre dans le détail, on trouve d’abord, en partant de l’occident, l’Ibérie, fort sembla-
ble à une peau de boeuf dont la partie formant le cou se continuerait jusqu’à la Celtique attenante, c’est à dire en
66
LA REPRÉSENTATION DE L’ESPACE ET LA DESCRIPTION GÉOGRAPHIQUE...
le lecteur avait dans l’esprit une représentation constituée de la péninsule dans son
ensemble et Strabon en avait précisé l’image en y ajoutant quelques golfes et quel-
ques corrections d’orientation selon les habitudes de la diorthosis géographique6.
Strabon revient à cette image, après un premier paragraphe qui la structure
plus globalement en opposant le nord inhospitalier au sud prospère7: elle est orien-
tée, il en donne les dimensions approximatives, son articulation avec la Celtique, en
parcourt le périmètre, introduisant ainsi les toponymes qui lui serviront de balises
dans la description régionale, le Hièron Akrôtèrion, le cap Nérion, et les deux extré-
mités du mont Pyrènè. Il s’en dégage une image générale cohérente dans laquelle
Strabon va loger la chorographie des différentes régions qu’il définit.
Soulignons encore que ce découpage chorographique n’est pas annoncé, que
les subdivisions –Tourdètania, Lusitania, «reste» de l’Ibèria– sont signalées au fur
et à mesure, et que le texte progresse continuement comme un discours qui cons-
truirait progressivement l’image du seul ensemble déterminé par Strabon, l’Ibèria.
direction de l’est, et serait coupée par la chaîne des montagnes dénommée Pyrènè, qui constitue un des côtés. Le
pays lui-même est encerclé par les flots: au sud, c’est notre mer jusqu’aux Colonnes d’Hercule; pour le reste, c’est
l’Atlantique jusqu’aux Promontoires septentrionaux du mont Pyrènè. L’Ibérie mesure dans les 6000 stades de long
au maximum et 5000 stades de large». Autres passages: II 5.28, golfes; II 5.14: diaphragme du cap Sacré à Rhodes.
L’image de la peau de boeuf, héritée, n’est d’ailleurs pas claire, comme le montre la diversité des interprétations.
J’y vois pour ma part un parallelélogramme aux angles étirés pour correspondre aux départs des cuisses du boeuf/
aux principaux caps; les Pyrénées pourraient en représenter le départ du cou, ce qui rendrait compte du rétrécisse-
ment de la péninsule à ce niveau, et des golfes de Celtique.
6
STR., II 5.15: «Quand on fait voile en sens opposé à partir du cap Sacré, jusque chez les dénommés
Artabres, le trajet se fait en direction du nord, en regardant toujours à droite la Lusitanie: puis tout le reste se fait
vers l’est, formant un angle obtus, jusqu’aux caps Pyrénéens qui viennent mourir dans l’océan». Ce passage est
suivi un peu plus loin d’un passage bien connu et important ici, II 5.17: «C’est la mer au premier chef qui décrit la
terre et lui donne sa forme, façonnant des golfes, des océans, des détroits et conjointement des isthmes, des pres-
qu’îles, des promontoires», trad. AUJAC, G. (1969). Sur la diorthosis, cf. JACOB, Ch. (1986).
7
STR., III 1.2., voir infra sur ce paragraphe.
8
Après la région du Hièron Akrôtèrion, la description de la Tourdètania (fin de III 1.6) assimilée à la
Bétique, est annoncée par une discussion sur le nom, l’antiquité et la culture des Tourdètanoi qui se termine par
l’annonce d’un éloge en règle, o{sa sunteivnei pro;~ to; maqei`n th;n eujfui?an tw`n tovpwn kai; th;n eujdaimonivan.
La conclusion, III 2.15, est laconique: «Voilà pour ce peuple».
9
STR., III 1.6: «Cette région, l’en-deçà de l’Anas, s’étend vers l’est jusqu’à l’Ôrètania, au sud jusqu’au
67
Patrick Counillon
proprement dite qui vient ensuite se fait en deux mouvements10. Un périple part de
Kalpè et des Colonnes, limite orientale de la Tourdètania, en direction de l’ouest et
de l’embouchure de l’Anas, et se termine par une récapitulation des distances entre
les différents points de la côte, de Kalpè au Hièron Akrôtèrion11. Il définit alors plus
précisément les limites continentales de la Tourdètania: les limites nord et ouest par
l’Anas (dont nous avons appris que le cours est orienté d’abord vers l’ouest puis
vers le sud), celles de l’est par les Karpètanoi et les Ôrètanoi, tandis qu’au sud les
Bastètanoi occupent la côte de Kalpè à Gadeira et au-delà. Strabon en donne les
dimensions approximatives, 2000 par 2000 stades.
Pour son lecteur, l’espace ainsi défini est une nouvelle fois cohérent et ima-
ginable, et cela d’autant plus que sa contiguïté au Hièron Akrôtèrion est soulignée
par les toponymes et les comparaisons12. Mais quiconque chercherait à le cartogra-
phier buterait inévitablement sur des impossibilités matérielles et des contradictions
(Comment articuler Cuneus, Tourdètania et Lusitania? Comment prendre en comp-
te les distances du périple et les mesures itinéraires?). D’ailleurs, à peine cet espace
défini, Strabon paraît l’oublier immédiatement lorsqu’il en arrive à la description
détaillée des villes de la Tourdètania et de ses ressources: c’est à peine si quelques
distances sont données ici ou là (en particulier sur la vallée du Bètis)13.
rivage qui va depuis l’embouchure de l’Anas juqu’aux Colonnes». C’est le point de vue de quelqu’un qui se trouve-
rait dans l’angle nord-ouest du carré approximatif dont Strabon fait la Tourdètania, point où il a amené son lecteur à la
page précédente, l’endroit où les cours du Tage et de l’Anas cessent d’être parallèles.
10
La côte d’abord (III 1.6-9) puis la partie continentale (III 2.1).
11
Périple = III 1.7-9.
12
III 2.1. Cette description vient confirmer celle du paragraphe précédent (III 1.6, image du territoire et
mention des Ôrètanoi et des Karpètanoi).
13
STR., III 2.1-15: villes de Tourdètania –aucune d’entre elle n’est véritablement localisable (III 2.1-2);
richesse générale du pays (III 2.3), les rivières et leurs étiers (III 2.3-5), commerce et produits d’exportation, tant
continentaux (III 3.5-6) que maritimes (III 2.7); éloge des produits des mines (III 2.8-11); excursus de géographie
homérique (III 2.12-13); éloge des bienfaits de la présence romaine.
14
La correction de LASSERRE, F. (1966), 51, mille stades pour la distance de l’embouchure du Tage au
Hièron Akrôtèrion (III 3.1) est inacceptable, par rapport aux dimensions données par Strabon à la Tourdètania au
nord de laquelle coule le Tage.
68
LA REPRÉSENTATION DE L’ESPACE ET LA DESCRIPTION GÉOGRAPHIQUE...
15
Voir infra.
16
La traduction de LASSERRE, F. (1966), «le littoral nord» (III 3.3), p. 53, est fautive, car Strabon oppose
le côté oriental (c’est à dire continental) à la côte qui lui fait face, c’est à dire la côte pour lui occidentale, o} poiei`
to; eJwqino;n pleuro;n eij~ th;n ajntikeimevnhn paralivan.
17
STR., III 3.7, voir infra n. 25.
69
Patrick Counillon
18
Périple de la côte méridionale (III 4.2-9), puis partie continentale, partie orientale d’abord (piémont
Pyrénéen et vallée de l’Èbre, III 4.10-11), puis Celtibérie (III 4.12-14).
19
Productions et ethnographie, III 4.15-18. Administration romaine, III 4.19-20.
20
Cf. n. 5.
21
STR., III 4.2-9. Ce périple de la côte Ibérique est peu fourni en informations maritimes, et sert de prétexte
à une collection de notes diverses: archéologie (III 4.2: Mainakè), érudition (III 4.3.: légendes de fondation; III 4.4.
critique homérique; III 4.5. histoire comparée et ethnographie); III 4.6, Carchèdôn Nea (fondation, qualité du site,
production -mines et salaisons-, rôle d’emporion) puis histoire de quelques fondations massaliotes, de Sagonte,
éloge de Tarrakôn (III 4.7) et description d’Emporion (III 4.8).
22
STR., III 4.10: Piémont Pyrénéen, Iakkètanoi, Ilergetai et Ouaskônes; sauf pour les Ouaskônes, il est
impossible de situer les territoires de ces peuples, dont Strabon nomme quelques villes localisées par des données
itinéraires (Ilerda). Le passage se termine, III 4.11 par l’évocation des jambons des Kerrètanoi vaguement installés
dans «les vallées intérieures» des Pyrénées. Sur cette description, cf. BELTRÁN LLORIS, F. (2006): 221-223.
23
STR., III 4.12: «Au nord des Celtibères habitent les Bèrônes voisins des Kantabroi Koniskoi, [Bèrônes]
eux aussi issus de la migration celtique et dont la ville est Ouaria installée au passage de l’Èbre; ils viennent à la
suite des Barduètai, que les contemporains appellent Bardylloi. A l’ouest ils [les Celtibères] ont pour voisins cer-
tains des Astyroi, des Kallaïkoi» etc. La traduction de LASSERRE, F. (1966) fait des Bèrônes les seuls habitants de
la Celtibérie. Sur III 4.13, voir infra. BELTRÁN LLORIS, F. (2006): 224 se pose la question dans les mêmes ter-
mes. Sur la Celtibérie de Strabon, cf. CIPRÈS, P. (2006), 180-181.
70
LA REPRÉSENTATION DE L’ESPACE ET LA DESCRIPTION GÉOGRAPHIQUE...
Les unités géographiques déterminées par Strabon dans l’image à peu près quadran-
gulaire qu’il donne de la péninsule ne s’y intègrent pas sans difficulté, soit qu’il en
sache peu de choses, soit qu’il ait des difficultés à les faire entrer dans l’une des
unités plus grandes qu’il découpe dans l’image générale.
2.1. Ignorances
Sans parler de son orientation générale, Strabon ne sait presque rien de la côte sep-
tentrionale de la péninsule: la collection de peuples qui lui sert à la parcourir n’ap-
paraît qu’au détour d’un paragraphe consacré à l’ethnographie lusitanienne, puis au
fil des descriptions régionales25. On peut mettre sur le même plan ce qu’il écrit des
peuples du piémont pyrénéen, ou des frontières septentrionales des Celtibères26. Et
il ne recule pas, à l’occasion, devant la rhétorique: «Je ne me risque pas à multiplier
leurs noms, reculant devant la corvée que représenterait leur transcription. Quel
plaisir apporter à l’oreille, d’ailleurs, avec des noms tels que Pleutauroi, Bardyètai,
Allotriges et tant d’autres plus laids et plus insignifiants encore?»27.
Strabon n’est pas forcément plus renseigné sur la Celtibérie28. Selon lui,
les Celtibères sont divisés en quatre, et, parmi eux, les plus puissants sont les
24
STR., III 4.15-18; III 4.19-20.
25
STR., III 3.7: «Tel est le genre de vie, comme je l’ai dit, des populations montagnardes, j’entends par là
celles qui jalonnent le côté nord de l’Ibérie, à savoir les Kallaïkoi, les Astouroi et les Kantabroi, jusqu’au pays des
Ouaskônes et le Pyrènè»; Astouroi, III 3.3, III 4.10, III 4.12, III 4.20; Kantabroi, III 3.8, III 4.3, III 4.6, III 4.10, III
4.12, III 4.16, III 4.20; Ouaskônes, III 4.10. L’opposition entre nord barbare et sud civilisé est étudiée systémati-
quement par THOLLARD, P. (1987). Pour son utilisation comme outil descriptif, cf. TROTTA, F. (1999).
26
STR., III 4.10-12.
27
STR., III 3.7: ojknw` de; toi`~ ojnovmasi pleonavzein feuvgwn to; ajhde;~ th`~ grafh`~, eij mhv tini pro;~
hJdonh`~ ejstin ajkouvein Pleutauvrou~ kai; Barduhvta~ kai; ÆAllovtriga~ kai; a[lla ceivrw kai; ajshmovtera
touvtwn ojnovmata.
28
Cf. CIPRÈS, P. (2006): 193-195. Sur le texte, cf. MORET, P. (2004): 110-114. Comme l’a soutenu A.
Capalvo (1996, apud MORET), et le confirme Moret, il faut revenir au manuscrit en III 4.19 (duvo mevrh et non
tevttara mevrh; Lasserre, en traduisant mevrh par «peuplades», ajoute encore à la confusion): dans ce contexte, th;n
cwvran tauvthn renvoie à la péninsule dans son ensemble. L’expression pourrait renvoyer à III 1.2 comme le pense
Capalvo (la même expression, kaqavper ei[pomen, renvoie par exemple de IV 1.12 à IV 1.3); P. Moret y voit une
opposition entre peuples situés de part et d’autre de l’Idoubeda –on trouve une ellipse similaire, III 2.2. à propos
71
Patrick Counillon
Arouakoi29. La notice les localise par les points cardinaux (l’est et le sud) et leur
voisinage (Karpètanoi et sources du Tage), puis énumère leurs villes. La mention de
Numance entraîne le récit de son siège; la mention de Segèda et Pallantia en est la
suite, à peine interrompue par une allusion à un autre peuple celtibère, les Lusônes,
localisés eux aussi à l’est et aux sources du Tage. Après Segèda et Pallantia,
Strabon revient à Numance, qu’il situe par rapport à Caesaraugusta, puis continue
avec la mention de Ségobriga et Bilbilis. En fait, partant d’une notice ethnographi-
que, Strabon glisse à un catalogue des villes (où viennent s’intercaler les Lusônes)
analogue de celui des villes de Turdétanie30. La suite explique ce choix: Strabon
y prend parti entre Polybe et Posidonius, alimentant la discussion sur les rapports
entre urbanisation et sauvagerie qui traverse le livre III: les Celtibères sont des sau-
vages qui habitent les forêts, et les villes ne peuvent y prospérer.
Certaines régions lui sont mieux connues, mais elles sont situées en dehors de son
découpage de la péninsule (Tourdètania, Lusitania, Ibèria orientale). Elles forment
une sorte de scorie du travail chorographique, et, dans le même temps, des régions
charnières, indispensables outils du découpage.
de «montagnes dont il a été question». Elle pourrait aussi renvoyer aux deux parties de la description de la pénin-
sule par Strabon, occident, (III 1.6-3.3) puis orient (III 4).
29
STR., III 4.13. Aujtw`n oppose les Celtibères aux peuples qui en déterminent les frontières au paragra-
phe précédent, et le génitif initial est complément du superlatif oiJ kravtistoi. Je pense, comme P. Moret (2004:
112-113), qu’il faut ici admettre les corrections des philologues. Certes, le texte aurait pu être pro;~ novton eijsivn
ÆArouavkoi kai; pro;~ novton oiJ Oujrakoi;, car les ethnonymes de peuples voisins sont souvent similaires, mais il
manquerait toujours une partie, et la construction du passage ne me paraît pas aller dans ce sens.
30
STR., III 2.1-2.
31
Les problèmes de transmission du texte, en particulier pour la distance qui sépare le Hièron Akrôtèrion
de l’embouchure du Tage, rendent les choses encore plus complexes. Sur sa place dans la géographie grecque, cf.
PRONTERA, F. (2003): 27; (2006): 17-23.
72
LA REPRÉSENTATION DE L’ESPACE ET LA DESCRIPTION GÉOGRAPHIQUE...
Leur ubiquité a troublé les commentateurs mais s’explique assez aisément à la fois par
leur installation dans une zone montagneuse, et par le rôle de pivot que joue leur terri-
toire dans plusieurs des chorographies du livre III puisqu’ils sont associés à la région
de Malaca: leur présence accompagne chacun des retours du géographe vers Kalpè35.
La première mention des Ôrètanoi les intègre dans une liste des peuples de
l’intérieur (en tois anô meresi), Karpètanoi, Ôrètanoi, Ouettônes: impossible de
localiser ces peuples avec précision avant la fin de ce même paragraphe, lorsque
Strabon donne pour la première fois les frontières de la Tourdètania36.
32
STR., III 2.2. Sur les Celtici, voir MORET, P. (2004).
33
STR., III 1.6: «Dans l’intérieur habitent les Karpètanoi, les Ôrètanoi et nombre des Ouettônes. Cette
région [le Cuneus] est donc assez prospère, mais celle qui se trouve du côté du sud-est ne le cède en rien en excel-
lence à la comparer à la terre habitée tout entière, pour sa beauté et les produits de la terre et de la mer. Cette région
est celle que traverse le Bétis»...
34
Mais, quelles que soient les raisons initiales de l’apparition d’un lieu géographique, il acquiert ensuite
une existence autonome, et vient, le cas échéant, s’inscrire dans le paysage géographique des siècles suivants. Cf.
COUNILLON, P. (2004).
35
STR., III .1.6; III 2.1; III 3.2; III 4.1-2; III 4.12; III 4.14. Les peuples de montagnes continentales, à cheval
sur les massifs montagneux, ont tendance à se dédoubler sur les deux versants de la chaîne, quand ils ne se perdent
pas dans ses replis. Cf. LEBRETON, St. (2005): 655-674.
36
STR., III 1.6. Bien que la suite montre que les Ôrètanoi sont les plus méridionaux et les Ouettônes les plus
septentrionaux, tout se passe comme si la mention des Karpètanoi, régulièrement situés aux sources du Tage avait
73
Patrick Counillon
Ils reviennent une nouvelle fois avec les Karpètanoi lorsque Strabon définit la
frontière orientale de la Tourdètania: cette fois, la liste de Strabon est orientée (dex-
trogyre), et les Ôrètanoi sont en place, dans la montagne qui domine Kalpè37.
La principale notice consacrée aux Ôrètanoi (elle commence et finit par leur
nom) arrive après l’évocation du bassin du Tage. On a même suspecté une interpo-
lation, à cause de leur réapparition en III 4.1438. En fait, le paragraphe est à sa place,
si l’on remarque que les Ôrètanoi ne font pas partie de la Lusitania dont la descrip-
tion ne commence qu’au paragraphe suivant, puisque les Karpètanoi, au sud des-
quels ils se situent, en forment la frontière sud-est. Ils jouent ici le même rôle que
la région du Hièron Akrôtèrion au sud-ouest, ce qui explique que cette notice aussi
soit moins consacrée à ce peuple qu’à ceux qui définissent la frontière orientale de
la Lusitania. Le parallèle dans le rôle de ces deux régions est d’autant plus signifi-
catif que les montagnes «précédemment évoquées» habitées par les Ôrètanoi sont
implicitement celles des hautes vallées du Tage, de l’Anas et du Bètis où ils appa-
raissent pour la première fois; et par anticipation celles dont il est question ensuite,
lorsqu’ils sont rattachés au littoral Ibérique et à l’Orospeda.
C’est justement le flou qui entoure les frontières de ce peuple pourtant si régu-
lièrement nommé qui permet à Strabon de définir confortablement les entités choro-
graphiques qu’il détermine.
entraîné celle de leurs voisins du sud et du nord. La fin est plus claire: «Cette région, celle qu’enferme l’Anas, s’étend
à l’est jusqu’à l’Ôrètania, et au sud jusqu’à la côte qui s’étend depuis l’embouchure de l’Anas jusqu’aux Colonnes».
37
STR., III 2.1: «Elle est limitée à l’ouest et au nord par le fleuve Anas, à l’est par certains des Karpètanoi et
les Ôrètanoi, au sud par ceux des Bastètanoi qui sont établis sur l’étroite bande côtière entre Kalpè et Gadeira»…
38
STR., III 3.2. VALLEJO, J. (1952): 461-466 voudrait le rattacher à III 4.14, où la rubrique s’intègrerait si
elle n’était ici à sa place. Strabon ne dit pas qu’ils fassent partie de la Lusitania et la traduction de LASSERRE, F.
(1966), 52 («le peuple le plus méridional de la Lusitanie») est fautive.
39
STR., III 3.2-3; III 4.12.
74
LA REPRÉSENTATION DE L’ESPACE ET LA DESCRIPTION GÉOGRAPHIQUE...
res de l’Ibérie40. Les Karpètanoi, par exemple, sont nommés avec les Orètanoi et les
Ouettônes 41; «certains» d’entre eux forment la frontière orientale de la Tourdètania;
ils forment également la frontière occidentale de la Celtibèrie: ils sont alors situés
sur le Tage, avec les Ouettônes (pourtant situés plus au nord dans la liste fronta-
lière), et les Lusitanoi. Ils ne font pas partie des Lusitanoi, puisqu’ils sont à la fois à
l’est de la Tourdètania et de la Lusitania–et que l’une se trouve au sud de l’Anas et
l’autre au nord du Tage–, ils se trouvent simplement dans cette zone intermédiaire
que forment pour Strabon les hautes vallées de l’Anas et du Tage et qui lui sert à
rabouter ses chorographies.
On ne peut manquer d’être frappé, en somme, par la petite place que tiennent dans
le livre III les passages consacrés proprement à la description des espaces géo-
graphiques. Certes, on y trouve des passages dignes d’une géographie moderne,
comme la géographie physique de la Lusitanie42. Par ailleurs, la côte méridionale
de la péninsule Ibérique est présentée entièrement sous forme de périples où la des-
cription énumère vectoriellement les lieux remarquables de la côte sur laquelle ils
sont situés43. Mais même les périples, à y regarder d’un peu près, sont davantage
le prétexte à des excursus historiques ou légendaires, qu’à l’analyse des distances,
du relief, des ports, et de tout ce que l’on pourrait attendre d’une étude géographi-
que44. Sur le canevas périplographique, le discours se fait historique, naturellement;
il organise la discussion entre Artémidore et Posidonius, entre Polybe et Aristote,
entre les partisans et les ennemis d’Homère.
Lorsque Strabon se détourne de la géographie physique, lorsque même le péri-
ple n’est plus là pour organiser le discours, d’autres modèles prévalent. Certaines
de ces notices sont à peine organisées comme celles qui portent sur l’ethnogra-
phie de la Lusitania45. On a vu, à propos des Celtibères, comment des rubriques
secondaires, appelées par un mot, venaient s’y enclaver. Cet élément nouveau sert
40
Les Karpètanoi sont associés aux Ôrètanoi et aux Ouettônes, III 1.6; aux Ôrètanoi et aux Bastètanoi,
III 2.1; aux Celtibères, III 2.3; aux Celtibères, aux Ouettônes, aux Lusitanoi et au Tage, III .3.1, III 4.12-13. Les
Ouettônes apparaissent une fois seuls, III 4.16. Les Ouakkaioi sont associés au Dourios, au Lèthè, au Bainis et aux
Celtibères, III 3.4.
41
Cf. n. 4.
42
STR., III 3.3-4.
43
STR., III 1.7-9;III 4.1-9.
44
On en revient toujours aux questions fondamentales posées par PRONTERA, F. (1984).
45
Nombre d’entre elles se contentent d’amplifier un mot-clé développé sommairement, cf. III 3.6: Tou;~
dÆ ou\n Lusitanouv~ fasin ejnedreutikouv~, ejxereunhtikouv~, ojxei`~, kouvfou~, eujexelivktou~. Ou: Qutikoi;
dÆ eijsi; Lusitanoiv, suivi d’un développement sur les sacrifices. Ou, III 3.7: {Apante~ dÆ oiJ o[reioi litoiv,
uJdropovtai, camaieu`nai.
75
Patrick Counillon
46
L’articulation des différentes parties entre elles, le fait qu’elles soient à la fois closes sur elles-mêmes de
façon régulièrement circulaire, et le système de concaténation des paragraphes entre eux pour organiser le discours
évoque irrésistiblement la Ring-Komposition de la poésie épique.
47
L’ethnographie Ibérique commence (III 4.16) par souligner la barbarie des peuples du nord de la pénin-
sule, en arrive aux usages féminins (III 4.17); ceux-ci servent de transition pour présenter d’autres usages comme
n’étant «pas propres» aux Ibères (III 4.18, Oujk i[dion): cette opposition n’a d’autre fonction que rhétorique.
48
Voir supra.
49
Cf. supra n. 13. L’évocation des villes de Tourdètania commence par les plus célèbres, Corduba et Gadeira
(décrite en III 5.3-9). Corduba est fondée par un général Romain, prime par l’excellence et l’étendue de son ter-
ritoire et la présence du Bétis, tous critères retenus, par exemple, par MEN.RHET., Peri Epideictikôn, 2.2. Vient
ensuite Hispalis parce qu’elle est une colonie romaine, puis des villes secondaires (III 2.1-2). Qu’il s’agisse de
population, de mines, de territoire, les superlatifs s’accumulent, et l’éloge est de plus en plus appuyé, la progression
de l’hyperbole structurant la description: ainsi, les explorations de l’intérieur sont-elles encore inférieures à celles
de la côte, et celles-ci encore inférieures aux ressources minières.
76
LA REPRÉSENTATION DE L’ESPACE ET LA DESCRIPTION GÉOGRAPHIQUE...
77
BIBLIOGRAPHIE
79
Patrick Counillon
THOLLARD, P., (1987): Barbarie et civilisation dans Strabon. Étude critique des livres III et IV de la
Géographie, Paris.
— (2003): «Représentation de l’espace et description géographique: les peuples du Nord de la Gaule
chez Strabon», en Peuples et territoires de la Gaule méditerranéenne. Hommage à Guy Barruol.
Suppl. 35 à la Revue archéologique de Narbonnaise, Montpellier, pp. 367-374.
TROTTA, F., (1999): «Estrabón, el Libro III y la tradición geográfica», en G. Cruz Andreotti (ed.),
1999: Estrabón e Iberia: nuevas perspectivas de estudio, Málaga, pp. 81-99.
VALLEJO, J., (1952): «Un paisaje de Estrabon dislocado (descripción de la Península Ibérica III, 3,
2)», Emerita 20: 461-466.
80
LA SPAGNA DI POMPONIO MELA
PIERGIORGIO PARRONI
Università di Roma «La Sapienza»
Il panorama della letteratura latina del I sec. d.C. è, come è noto, dominato in larga
misura dagli Spagnoli. Il progressivo aprirsi di Roma al mondo provinciale accres-
ce via via la sua forza di polo d’attrazione, che nei secoli precedenti si era eser-
citato prevalentemente in Italia e in Gallia Cisalpina1. Dalla Spagna provengono
infatti numerosi scrittori di quest’epoca, dai due Seneca a Quintiliano, da Lucano
a Marziale, da Columella a Pomponio Mela appunto, per limitarci ai maggiori, i
quali a Roma si formano, si insediano stabilmente, operano per tutta la vita o quasi,
insomma si romanizzano a tal punto che non appare azzardato concludere che «la
grande stagione degli Spagnoli … è stagione soprattutto romana»2.
La romanizzazione della Spagna, anche da un punto di vista linguistico, deve
essere avvenuta per tempo, parallelamente o quasi a quella che «portò all’affer-
mazione della lingua latina e della cultura romana in Italia e alla scomparsa delle
lingue diverse dalla latina»3. In particolare per quanto riguarda Pomponio Mela,
la zona da cui, per sua stessa testimonianza (II 96), egli proviene, l’attuale baia di
Algeciras sullo stretto di Gibilterra, fu colonizzata nei primi decenni del II sec. a.C.
Dice Livio (XLIII 3.1-4) che nel 171 a.C. un gruppo di oltre 4000 uomini, nati da
libere unioni di soldati romani con donne iberiche (ex militibus Romanis et Hispanis
mulieribus, cum quibus conubium non esset), chiesero che fosse loro assegnata una
città in cui abitare (orabant ut sibi oppidum in quo habitarent, daretur) e che il
senato concesse loro di fondare una colonia latina a Carteia ad Oceanum4. E Carteia
1
Sull’argomento GUALANDRI, I. (1989): 469 ss.
2
Ibid.: 483.
3
LO CASCIO, E. (2003): 15.
4
Dato e relativa bibliografia in Ibid.: 14, n. 24.
La invención de una geografía de la Península Ibérica. II. La época imperial, CRUZ ANDREOTTI, G., LE ROUX, P., MORET, P.,
eds., Málaga-Madrid, 2007, pp. 81-93.
81
Piergiorgio Parroni
sorgeva a brevissima distanza dalla città natale di Mela. Egli infatti, procedendo da
est a ovest, la nomina subito dopo Carteia. Doveva trattarsi di una località minore,
considerato che in tutta l’antichità Mela è il solo a citarla. Una piccola concessione
all’amor di patria, che possiamo perdonargli: Mela non riserva un trattamento parti-
colare alla Spagna, né glielo avrebbe permesso il piano dell’opera, ma sono questa
ed altre piccole spie di cui diremo tra breve a tradire il suo profondo legame con la
sua terra d’origine.
Dunque, dopo aver parlato delle Columnae Herculis e dei due promontori che
le delimitano, Abila e Calpe, Mela ricorda il sinus che si apre subito ad ovest di esse
(l’attuale baia di Algeciras), in cui si trovano Carteia, ut quidam putant aliquando
Tartesos, et quam transvecti ex Africa Phoenices habitant atque unde nos sumus
Tingentera. Tingentera (trattandosi di un unicum non siamo del tutto sicuri che la
forma tramandata sia quella giusta) era, a detta di Mela, una fondazione di Fenici
trapiantati dall’opposta sponda africana. In quella stessa posizione Strabone (III
1.8) conosce una città «trapiantata» di nome Iulia Ioza, mentre Tolemeo (II 4.6),
Marciano Eracleense (II 9 = GGM I, p. 545) e il Geografo Ravennate (305.12 P.
P.) ricordano una località dal nome «parlante»: Traducta. Quest’ultimo toponimo è
noto anche come Traducta Iulia da un passo di Plinio (NH 5.2)5 e da alcune monete
del tempo di Augusto6. È dunque comprensibile come queste coincidenze abbia-
no fatto pensare a una identità fra Tingentera, Iulia Ioza e Traducta Iulia. Anche
se quest’ipotesi non si può ulteriormente confermare7, resta comunque il fatto che
Tingentera, colonia in terra spagnola di popolazioni della costa nordafricana, richia-
ma nella forma il nome della supposta madrepatria Tingis. Naturalmente anche
questa fondazione libico-fenicia avrà subito la colonizzazione romana, se la vicina
Carteia, come abbiamo visto, venne colonizzata per la prima volta nel 171 a.C.
Questa e simili fondazioni «sono sin dall’inizio caratterizzate dalla fusione
dell’elemento indigeno con gl’immigrati»8, né poteva essere altrimenti, considera-
to che questi romano-ispanici si trovavano nelle migliori condizioni per integrarsi
facilmente nella preesistente comunità, che non veniva soppiantata dai sopraggiunti
coloni, ma poteva, se voleva, tranquillamente convivere con essi a parità di condi-
zioni e per di più, come testimonia Livio, agro adsignato. Tale fenomeno di roma-
nizzazione dovette intensificarsi nel corso di due secoli fino a raggiungere il suo
5
Il quale peraltro sembra far confusione fra il nome della colonia e quello della madrepatria: oppida fuere
Lissa et Cottae ultra Columnas Herculis, nunc est Tingi, quondam ab Antaeo conditum, postea a Claudio Caesare,
cum coloniam faceret, appellatum Traducta Iulia. Riserve sull’errore di Plinio sono state espresse da DETLEFSEN,
D. (1908): 25. Qui e di seguito attingo ampiamente materiale da PARRONI, P. (1984), senza di volta in volta rin-
viare al commento della mia edizione.
6
Vid. DESANGES, J. (1980): 85. Ciò, secondo ID. (1980: 84), rende poco plausibile nella testimonianza di
Plinio anche la parte relativa alla rifondazione della città attribuita a Claudio.
7
Pienamente giustificato lo scetticismo di GALSTERER, H. (1971): 32 s.
8
LO CASCIO, E. (2003): 13.
82
LA SPAGNA DI POMPONIO MELA
9
Ibid.: 16.
10
Ibid.: 11.
11
Ibid.: 10.
12
Cf. COLUM., II 10.17: lini semen … locum … modice umidum poscit.
13
Questo naturalmente non prova la parentela con la famiglia di Seneca: vid. GLEASON, J.M. (1974): 279.
83
Piergiorgio Parroni
so imperatore Adriano (SPART., Hadr. 3.1), i cui maiores ai tempi degli Scipioni
erano stati residenti apud Italicam e la cui madre era Gadibus orta14.
Si è già detto che il piano dell’opera non consentiva a Mela una trattazione
privilegiata della Spagna e che a tradire il suo affetto di provinciale sono i picco-
li dettagli di cui abbiamo parlato. Il criterio del periplo, che egli adotta in osse-
quio alla tradizione greca, è inattuale in quanto non corrisponde più alle esigenze
di una civiltà come quella romana, orientata verso una geografia prevalentemente
«continentale». È vero che, non insensibile alle nuove esigenze, Mela abbandona
spesso la costa per addentrarsi nelle regioni dell’interno, ma non si può negare che
il criterio del periplo da lui seguito lo costringe a evidenti forzature, come quella
di tornare due volte sullo stesso argomento. Questo si verifica in modo particolare
per la Gallia e appunto per la sua Spagna, la cui trattazione è smembrata fra II e III
libro. Il II libro infatti parte dalla descrizione della riva destra del Tanais per arriva-
re alle Columnae Herculis, mentre il III libro comprende il periplo dei mari esterni
in senso orario, con la conseguenza che la costa mediterranea della penisola iberica
è descritta alla fine del II libro, mentre quelle occidentale e settentrionale sono rin-
viate all’inizio del III. Più fortunate da questo punto di vista la Grecia e l’Italia, alle
quali il criterio del periplo assicura una posizione centrale all’interno del secondo
libro e dell’intera opera, quasi a sottolineare la posizione preminente di queste due
regioni nell’ambito dell’ecumene (cf. fig. 1).
Lo smembramento della Spagna soggiace a un’altra forzatura: le sue principali
isole, le Baleari (Maiorca e Minorca), Ibiza e Formentera, sono ricordate molto più
avanti, alla fine del II libro, dato che la trattazione delle isole del Mediterraneo è
demandata a un excursus, col quale si conclude appunto il II libro. Poiché l’excur-
sus segue la stessa direzione del periplo, le isole della Spagna vengono ad occupare
gli ultimi tre paragrafi del II libro. Lo stesso accade per le isole della costa atlantica
e di quella settentrionale, la cui trattazione è rimandata a un analogo excursus, che
trova posto circa a metà del III libro (§§ 46-58), quando Mela, prima di dirigersi a
sud lungo l’oceano orientale, fa una sosta per enumerare le isole, sempre nella dire-
zione del periplo, da Cadice alla Scizia. È qui che ricorre una minuziosa descrizione
di Gades, dove, accanto a varie notizie confermate da altre fonti antiche, si trova un
dato tramandato dal solo Mela. A proposito del tempio di Ercole egizio (in realtà del
dio fenicio Melqart identificato con Ercole), le cui rovine sono ancora visibili nel-
l’isoletta di Santipetri15, si dice infatti che la particolare sacralità del luogo dipende
dal fatto che vi sono custodite le ossa del dio (§ 46: cur sanctum sit ossa eius ibi
sita efficiunt). Altra notizia che non trova altrove conferma è quella relativa alla
straordinaria fecondità dell’isola di Erythia e di altre isolette adiacenti sine certis
14
GUALANDRI, I. (1989): 477.
15
SILBERMAN, A. (1988): 279.
84
LA SPAGNA DI POMPONIO MELA
16
GALLAZZI, G., SETTIS, S. (2006): 157. Devo la segnalazione a Guglielmo Cavallo. Non ha ancora visto
la luce Il Papiro di Artemidoro, a cura di C. Gallazzi, B. Kramer, S. Settis, in collaborazione con G. Adornato,
annunciato come in corso di stampa nel 2006 presso la Casa Editrice L.E.D. di Milano. Vid. anche KRAMER, B.
(2006): 101.
17
SILBERMAN, A. (1988): 219.
85
Piergiorgio Parroni
abundans et adeo fertilis ut, sicubi ob penuriam aquarum effeta ac sui dissimilis
est, linum tamen aut spartum alat. A parte la lode abilmente celata nel riferimen-
to alla feracità della Spagna a cui abbiamo già accennato (non dimentichiamo che
Mela più che un geografo è un retore), l’enumerazione dei principali prodotti è fatta
in maniera oggettiva e quale ci è in genere confermata da altre fonti. Celebri erano
i cavalli della Lusitania e ben note le miniere di ferro, piombo (piombo e stagno
secondo Plinio –NH 4.112–), argento e oro, presenti in tutta la regione (PLIN., NH
3.30: metallis plumbi, ferri, aeris, argenti, auri tota ferme Hispania scatet), ma in
modo particolare nella Turdetania (STR., III 2.8). A proposito delle cavalle della
Lusitania, Mela, così pronto ad accogliere notizie favolose, avrebbe potuto fare spa-
zio alla leggenda della loro fecondazione attraverso il vento favonio, di cui trovia-
mo notizia in Plinio (NH 4.116; 7.166) e Varrone (R.R. 2.1,19) e di cui serbano l’eco
Columella (VI 27.4) e Virgilio (Georg. 3.275 ss.), ma se ne astiene. Questo mi pare
in carattere con la sua descrizione della Spagna, condotta in modo contenuto, poco
concedendo al personalistico o al pittoresco. Se la confrontiamo con la descrizione
che ne fa Solino (XXIII 1-2), che non risulta essere stato spagnolo, si può vedere
quanto più accesa e vivace sia quella tramandataci da quest’ultimo: terrarum plaga
comparanda optimis, nullis posthabenda frugibus et soli copia, sive vinearum pro-
ventus respicere sive arborarios velis. Omni materia affluit, quaecumque aut pretio
ambitiosa est aut usu necessaria. Argentum vel aurum requiras, habet: ferrariis
numquam deficit: non cedit vitibus, vincit olea. Un dato che non trova conferma in
altre fonti è piuttosto quello della abbondanza della popolazione. Viris abundans è
una notizia che risulta solo di qui. Si ritrova più tardi in Marziano Capella (VI 630),
che nell’attribuire alla Spagna, sulla scorta di Plinio (NH 3.7), 175 oppida, aggiun-
ge che essi erano habitantium multitudine frequentata, una notizia che deriva certa-
mente da Mela.
Dopo la descrizione fisica della Spagna e l’enumerazione dei suoi prodotti,
Mela passa alla sua divisione politico-amministrativa. Egli ha presente la divisio-
ne più recente e non fa cenno a quella più antica. Dopo che nel 206 a.C. la Spagna
divenne provincia romana fu infatti divisa in Hispania Citerior e Hispania Ulterior.
Nel 27 a.C. dall’Hispania Ulterior viene ritagliata la parte occidentale, che prende
il nome di Lusitania; la parte orientale della Ulterior viene chiamata Baetica, men-
tre la Citerior viene detta anche Tarraconensis, da Tarragona sede del governo cen-
trale. Lusitania e Tarraconensis diventano province imperatorie, rette quindi da un
legatus Augusti pro praetore, mentre la Baetica è eretta a provincia senatoria ed è
governata da un proconsole. E Mela appunto dice della Spagna: tribus … est distinc-
ta nominibus, parsque eius Tarraconensis, pars Baetica, pars Lusitania vocatur,
senza fare alcun cenno alla precedente divisione. Non sarà un caso che egli, che si
serve di solito di fonti invecchiate, si dimostri invece aggiornato per quanto riguar-
da la sua terra.
86
LA SPAGNA DI POMPONIO MELA
Seguono i confini delle tre province. Qui Mela si dimostra come al solito essen-
ziale, ma anche non completamente aggiornato. Sia i confini della Tarragonese,
delimitati a oriente dalle Gallie, a occidente dalla Betica e dalla Lusitania, a sud e a
nord rispettivamente dal Mar Mediterraneo e dall’Oceano settentrionale, sia i confi-
ni della Betica, individuati nel fiume Anas (Guadiana) verso la Lusitania e di nuovo
nel Mar Mediterraneo a sud e nell’Oceano a ovest, sono sostanzialmente esatti (§
87: Tarraconensis, altero capite Gallias, altero Baeticam Lusitaniamque contin-
gens, mari latera obicit Nostro qua meridiem, qua septentrionem spectat oceano.
Illas fluvius Anas separat et ideo Baetica maria utraque prospicit, ad occidentem
Atlanticum, ad meridiem Nostrum). Ma per quanto riguarda la Lusitania, dicendo
che guarda verso l’Oceano da tre lati (Lusitania oceano tantummodo obiecta est,
sed latere ad septentriones, fronte ad occasum) mostra di ignorare che intorno alla
fine del I sec. a.C. la parte nord-occidentale della penisola fino al Durius era stata
annessa alla Tarragonese, come informano Strabone (III 4.20) e Plinio (NH 4.113).
Prima di iniziare la descrizione della costa mediterranea, procedendo secon-
do il criterio del periplo dai Pirenei verso occidente, Mela fa una piccola deroga
nominando alcune città significative dell’interno della Spagna (de mediterraneis).
In precedenza aveva citato nell’ordine Tarragonese, Betica e Lusitania, ora, obbe-
dendo al gusto retorico della variatio, inverte la posizione di Betica e Lusitania.
Della Tarragonese ricorda come un tempo clarissimae Palantia (Palencia a nord di
Valladolid), invano assediata nel corso della guerra contro i Celtiberi dal 181 al 134
(STR., III 4.13), e Numantia, distrutta da Scipione Emiliano nel 134; fra le recenti
c’è solo Caesaraugusta, rifondata da Augusto nel 19 a.C. sul luogo della preesis-
tente Salduba. Della Lusitania si menziona solo Emerita, anch’essa fondata da
Augusto nel 25 a.C.; della Betica Astigi (Écija), Hispal (Siviglia), Corduba.
Il periplo è interessante per alcuni toponimi che non ricorrono altrove, ma
che trovano spesso corrispondenza nell’onomastica moderna. Il punto di partenza,
Cervaria, già citata al § 84 come Galliae finis, corrisponde all’odierna Cerbère; se
il Mons Iovis è da identificare col Mongó, le Scalae Hannibalis (oggi La Escala)
ne rappresenterebbero il versante orientale, non occidentale come dice Mela (§ 89:
mons Iovis, cuius partem occidenti adversam, eminentia cautium quae inter exi-
gua spatia ut gradus subinde consurgunt, Scalas Hannibalis appellant)18. L’attuale
Cabo de la Nao sarebbe il promunturium quod Ferrariam vocant (§ 91). Di un
promontorio così chiamato non abbiamo nell’antichità altre attestazioni, ma più o
meno in quella posizione Strabone (III 4.6) ricorda delle miniere di ferro, di cui
potrebbe serbar traccia l’oronimo. Neppure del sinus Sucronensis (l’odierno Golfo
di Valenza), il cui nome è sicuramente da mettere in relazione col fiume Sucro che
vi sfocia o con l’omonima città, possediamo altre testimonianze. Murgi (§ 94) è la
18
SCHULTEN, A. (1955): 228.
87
Piergiorgio Parroni
prima città della Betica anche per Plinio (NH 3.8), ma né Plinio né alcun altra fonte
antica conosce il Murgitanus sinus. Non credo che si debba leggere con i più Urci
e di conseguenza Urcitanus sinus (che peraltro sarebbe anch’esso un unicum), con-
siderato che Urci era città della Tarragonese, come sappiamo da Plinio (NH 3.19) e
altri19. In ogni caso non vi è dubbio che questo sinus, comunque lo si voglia chia-
mare, corrisponde all’odierno Golfo de Almería.
Nell’excursus sulle isole spagnole (II 124-126) Mela non dice nulla a proposi-
to di Baleari, Ibiza e Formentera che non sia noto anche da altre fonti. Si può solo
osservare che egli, assecondando il suo gusto per il thaumastón, accorda uno spazio
maggiore di Plinio alla leggenda secondo la quale la terra di Ibiza (Ebusos) portata
a Formentera (Colubraria) servirebbe ad allontanare i serpenti di cui la prima era
priva, la seconda assai ricca. All’assenza di conigli ad Ebusos si accenna solo in
modo indiretto: omnium animalium quae nocent adeo expers, ut ne ea quidem quae
de agrestibus mitia sunt aut generet aut si invecta sunt sustineat.
La descrizione della costa atlantica della Betica riprende, dopo un breve
excursus sull’origine delle maree, all’inizio del III libro. La definizione di essa fino
al fiume Anas (Guadiana) come paene recta (paene in quanto incisa dal sinus dove
sorge Cadice e poi da quello più ampio, oggi Golfo di Cadice), è sorprendente, con-
siderato che questo tratto di costa piega verso nord-ovest, e quindi presuppone da
parte di Mela un orientamento sostanzialmente errato20. Diverso il caso della costa
dal fiume Durius al promontorio Celtico (più o meno Capo Finisterre), anch’essa
definita, ma in questo caso a ragione, generalmente recta: infatti la frons procede,
a parte le irregolarità della costa, nella direzione del periplo, cioè sud-nord (§ 9).
In modo analogo è perfettamente giustificata in III 12 la definizione di paene recta
attribuita alla costa settentrionale della penisola iberica dal promontorio Celtico ai
Pirenei (su questo punto torneremo tra poco).
La descrizione del fiume Baetis (Guadalquivir) è inesatta: è vero che nasce
nella Tarraconensis, ma non che per hanc fere mediam … decurrit (§ 5), a meno
che non si voglia forzare il testo supponendo, con Tzschucke, che hanc designi la
Baetica. È ipotesi decisamente insostenibile, considerato che di Baetica non si parla
neppure nel contesto prossimo, ma semmai, poco prima (§ 3), di ora Baeticae fron-
tis, che è cosa diversa.
19
A favore di Urci e Urcitanus starebbe la tradizione, rappresentata dal solo Vat. Lat. 4929, che così traman-
da il passo: urgi in sinum quem uirgitanum vocant. Ora, a parte sinum che va corretto sicuramente in sinu, io credo
che uirgitanum sia corruzione di murgitanum, complice il quem che precede, e che tale corruzione abbia poi attratto
a sé murgi trasformandolo in urgi. Oltretutto Urci segnava il confine fra la Hispania Citerior e Ulterior, una distin-
zione che, come abbiamo visto, è ignota a Mela. Sul problema vid. PARRONI, P. (1981): 429.
20
STÜRENBURG, H. (1932): 13. Anche nel nuovo Artemidoro si dice che questo tratto di costa «che dà a
nord, si estende verso ovest»: vid. GALLAZZI, C., SETTIS, S. (2006): 157; KRAMER, B. (2006): 101.
88
LA SPAGNA DI POMPONIO MELA
Nel tratto di costa che va dall’Anas al Tago Mela conosce tre promontori, il
Cuneus, il Sacrum e il Magnum, in cui si sono riconosciuti abbastanza concor-
demente il C. de S. Maria, il C. de São Vicente e il C. da Roca, e due sinus, che
dovrebbero essere compresi, anche se non espressamente detto, l’uno fra C. de S.
Maria e C. de São Vicente e l’altro fra C. de São Vicente e C. da Roca. E qui sorge
un problema perché al primo sinus Mela ascrive Salacia, che è invece compresa
fra C. de São Vicente e C. Espichel (il Capo Barbario, che Mela non conosce), al
secondo Ulisippo (Lisbona), città compresa fra C. Espichel e C. da Roca. Altri ten-
tativi di interpretazione del passo21 vanno incontro a non minori difficoltà, per cui
converrà rassegnarsi a riconoscere in questa erronea localizzazione una delle tante
incongruenze di Mela.
Degna di nota è la descrizione del Tago come fiume ricco, oltre che d’oro, di
gemmae (§ 8: Tagi ostium, gemmas aurumque generantis), notizia quest’ultima che
non trova riscontro in nessun’altra fonte antica.
La frons della penisola iberica è descritta sommariamente al § 6: at Lusitania
trans Anam, qua mare Atlanticum spectat, primum ingenti impetum in altum abit,
dein resistit ac se magis etiam quam Baetica abducit. La parte prominente nel-
l’Atlantico è rappresentata dai promontori che abbiamo detto, poi la costa rientra e
si ritira fino a formare un arco più grande di quello formato dalla Betica, più grande
nel senso di più vasto raggio, non più profondo. Questa descrizione è poi ripresa in
modo più dettagliato ai §§ 8-9: ab his promunturiis in illam partem quae recessit
ingens flexus aperitur. Si tratta ovviamente dell’ingens flexus che si distende da C.
da Roca a Finisterre. Qualche problema interpretativo pone l’espressione in illam
partem quae recessit, che Silberman intende come «la côte nord de la péninsule
ibérique, a partir du cap Finisterre»22, ma recessit sembra variatio del precedente
se abducit e forse in illam partem non indica il punto di arrivo (non a caso Mela
dice in non ad), ma la direzione: (procedendo) nella direzione di quella parte della
costa che si ritira si apre un ingens flexus. In esso vengono correttamente collocati
il Munda e il Durius. L’intero tratto di costa che va dal Magnum al Durius è consi-
derato da Mela come latus dell’ultimo promontorio, cioè del Magnum, sicché egli
può dire che il Munda sfocia a metà di detto latus e il Durius lambisce le «radici»
del Magnum: Munda in medium fere ultimi promunturii latus effluens, et radices
eiusdem alluens Durius (§ 8).
Da questo momento (§ 9) la costa procede in linea retta (frons illa aliquamdiu
rectam ripam habet), poi rientra un po’ per emergere di nuovo probabilmente con
quello che è oggi il C. Silleiro e che Mela non nomina (dein, modico flexu accepto,
mox paululum eminet), infine, pur incisa da numerose insenature, presenta un anda-
21
Vid. BRAUN, F. (1909): 40.
22
SILBERMAN, A. (1988): 252.
89
Piergiorgio Parroni
mento sostanzialmente rettilineo fino al Capo Celtico (tum, reducta iterum iteru-
mque, recto margine iacens ad promunturium quod Celticum vocamus extenditur).
Quando al paragrafo successivo Mela dice che totam (sc. frontem illam) Celtici
colunt, credo che abbia presente solo quella frons che ha nominato prima, cioè quel-
la che va dal Durio al Celtico, non «la façade … délimitée par le cap Magnum au
sud et le Celticum au nord», come vorrebbe Silberman23. È vero che i Celtici alme-
no a partire dal V sec. abitavano tutto il sud-ovest della penisola iberica, ma qui si
ha l’impressione che ormai Mela sia interessato solo all’ultimo tratto della costa
atlantica che sta descrivendo e che dunque i Celtici di cui parla siano quelli che abi-
tavano intorno al capo Celtico, come dice Strabone (III 3.5), il quale precisa che si
tratta di Celtici ‘parenti’ di quelli che abitavano presso il fiume Anas. Da segnalare
in questa zona due idronimi, Laeros e Ulla, non menzionati da altre fonti, ma quasi
certamente da identificare rispettivamente nel Lerez che sbocca a Pontevedra e nel-
l’Ulla, che mantiene anche oggi lo stesso nome.
La descrizione della penisola iberica continua (§ 12) col lato settentrionale
che guarda verso l’oceano: deinde ad septentrionem toto latere terra convertitur a
Celtico promunturio ad Scythicum usque. Il promunturium Scythicum è immagina-
to all’estremità nord dell’ecumene, come sappiamo dal § 59, e dunque qui è citato
a sproposito. Il tentativo di giustificarlo, ritenendo che Mela descriva l’intero lato
settentrionale della terra abitata24 si scontra contro una difficoltà a mio avviso insor-
montabile: terra non può che riferirsi alla Spagna, considerato che immediatamente
dopo Mela passa alla descrizione della sua ora: perpetua eius ora, nisi ubi modici
recessus ac parva promunturia sunt, ad Cantabros paene recta est. D’altra parte
un costrutto analogo è impiegato in II 47: terminata con Capo Sunio la descrizione
della costa orientale della Grecia (§ 46: Sunium promunturium est, finitque id litus
Hellados quod spectat orientem), così si introduce la descrizione di quella meridio-
nale: inde ad meridiem terra convertitur usque ad Megaram. G. Ranstrand25, che
accoglie la congettura di Bursian Pyrenaeum, non si nasconde la difficoltà paleo-
grafica di una simile soluzione; converrà, io credo, pensare piuttosto a una svista di
Mela, non nuovo a tali confusioni (in I 14 i Babylonii sono collocati del tutto fuori
posto; in I 89 l’Hermus è confuso col Thermodon).
Da segnalare in questo tratto il Salia (§ 14), non noto da altre fonti, che senza
dubbio sopravvive nell’odierno Sella, il fiume che sfocia presso Ribadesella, e il
Namnasa (§ 15), certo da identificare coll’odierno Nansa. La descrizione fino ai
Pirenei è ricca di toponimi mal tramandati o irrimediabilmente corrotti, sulla cui
ricostruzione ci si è invano affaticati e su cui non è opportuno soffermarci in questa
23
Ibid.: 253.
24
Vid. ID. (1983): 103 s.
25
(1971): 32 s.
90
LA SPAGNA DI POMPONIO MELA
sede. Non si può escludere che ulteriori scoperte archeologiche possano apportare
elementi utili a identificare tutta una serie di nomi che non trovano altrove confer-
ma. Delle isole della costa atlantica, la cui descrizione è differita all’excursus sulle
isole in III 46 ss., abbiamo già detto.
Non resta dunque che trarre le conclusioni di questa sommaria esposizione.
La descrizione della Spagna dello spagnolo Pomponio Mela non è priva di interes-
se. Essa è nel suo insieme senz’altro corrispondente alla realtà geografica, politi-
co-sociale ed etnografica del suo tempo, il che è tanto più apprezzabile se si tiene
conto che il geografo spagnolo attinge notizie spesso a fonti invecchiate. La cosa
più interessante è rappresentata dal fatto che egli accanto a dati noti da altre fonti, ci
tramanda in qualche caso toponimi altrimenti ignoti. Spesso, proprio perché hapax,
non siamo in grado di dire se la forma tramandata sia quella corretta (a cominciare
da Tingentera, il nome della sua patria), ma talvolta è il nome moderno ad assicu-
rarci della loro esattezza. Il piano dell’opera lo ha costretto a descrivere la sua terra
non in modo unitario, ma dividendo la trattazione fra secondo e terzo libro. Mela
avrebbe potuto superare questo limite se avesse saputo svincolarsi dal criterio del
periplo, che, elaborato da una civiltà marinara come quella greca, mal si adattava
a una civiltà tipicamente «continentale» come quella romana. Ma il peso della tra-
dizione era troppo forte per consentirgli di muoversi in modo autonomo. Alla sua
terra non poteva riservare un trattamento particolare, anche se qualche piccola dero-
ga qua e là se l’è concessa. D’altra parte egli si sentiva perfettamente romano e la
sua ispanicità non era tutto sommato diversa dall’arpinità di Cicerone o dalla pata-
vinità di Livio. Ciascuno di noi anche oggi ha una patria cordis e una patria iuris:
come per Mela la patria iuris era l’impero romano, così per noi oggi è diventata
l’Europa.
91
92
Piergiorgio Parroni
Fig. 1. L’ ecumene di Pomponio Mela (ricostruzione di P. Parroni; esecuzione di I. Pierangeli, Instituto di Geografia,
Università di Roma “La Sapienza”)
LA SPAGNA DI POMPONIO MELA
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93
LA GÉOGRAPHIE ENTRE ÉRUDITION
ET POLITIQUE: PLINE L’ANCIEN ET LES FRONTIÈRES
DE LA CONNAISSANCE DU MONDE
GIUSTO TRAINA
Università di Lecce
1. Introduction
Ainsi que l’a bien démontré Claude Nicolet, l’étude de la géographie romaine
a été longtemps conditionnée par une vision «dichotomique» de la science
des Anciens. Dans cette vision, les Grecs ont été considérés comme les seuls
dépositaires de la science «pure», tandis que les Romains ne seraient que les
représentants d’une attitude «pratique»1. Bien que des historiens de l’Antiquité
aient commencé à balayer ce poncif, comprenant qu’il s’agit d’un faux problème,
cette attitude n’a pas entièrement disparu de la réflexion des savants. C’est ainsi
que le mathématicien Lucio Russo, dans un livre qui a connu un certain succès en
Italie, considère l’Empire romain comme le responsable principal de la décadence
de la science hellénistique. Le problème est que toute la construction de Russo
s’appuie sur un malentendu car la culture romaine était bilingue, et le grec était
la langue scientifique. C’est pourquoi le fait que les Eléments d’Euclide n’ont pas
été traduits en latin ne doit pas être considéré comme la preuve de l’absence de
culture scientifique à Rome2.
Néanmoins, au Ier siècle de notre ère, Pline l’Ancien a voulu dresser un «inven-
taire du monde» en latin. Cette heureuse expression n’a pas été introduite dans la
littérature scientifique par Nicolet, qui en a fait le titre de son remarquable ouvrage,
mais par le latiniste Gian Biagio Conte qui a ainsi introduit la traduction italienne
1
NICOLET, Cl. (1989): 82 s.
2
RUSSO, L. (2001); pour la géographie mathématique voir les pp. 89-95. Pour une critique des positions
de Russo voir notamment GEYMONAT M., MINONZIO, F. (1998a); MINONZIO, F. (2005): 281; TRAINA, G.
(sous presse).
La invención de una geografía de la Península Ibérica. II. La época imperial, CRUZ ANDREOTTI, G., LE ROUX, P., MORET, P.,
eds., Málaga-Madrid, 2007, pp. 95-114.
95
Giusto Traina
de l’Histoire Naturelle de Pline l’Ancien, parue entre 1982 et 19883. Dans cet essai,
Conte a très bien saisi l’enjeu du projet encyclopédique de Pline: «Trop peu scien-
tifique pour plaire aux positivistes, Pline est éminemment positiviste par rapport à
son propre travail, rassembler les données»; «Ce n’est pas à la gloire de l’explo-
rateur que Pline peut prétendre. En revanche, il a la chance d’arriver au début de
l’automne d’une culture entière, quand les fruits de la grande saison classique ont
mûri depuis longtemps»4.
Sur le plan scientifique et culturel cela est sans doute vrai. Mais sur le plan des
connaissances géographiques, Pline ne vivait pas du tout au début d’un automne.
Au contraire, le Naturaliste se trouvait au plein milieu d’une saison exceptionnelle
d’explorations et de découvertes qui s’est développée au moins jusqu’à l’époque des
Antonins5. Comme nous le verrons, il pouvait utiliser des données très récentes comme
les chiffres du recensement accompli par Vespasien et Titus en 73-74 ap. J.-C.6
Selon Francesco Prontera, «La contribution originale que Pline donne à la géo-
graphie descriptive consiste dans l’intérêt particulier qu’il prête, en bon fonctionnaire
de l’Empire, à son organisation administrative»7. Prontera a remarqué que ces ren-
seignements peuvent être occasionnellement «extra-littéraires», comme dans le cas
d’Apamée de Syrie où la source est représentée par des marchands romains (nostri
negotiatores, 6.146). En même temps, Pline ajoute plusieurs indications tireés des com-
mentarii de généraux entre l’époque de Claude et celle de Néron. «Mais même là où
l’engagement à mettre à jour le tableau ethnico-géographique traditionnel est évident,
souvent il y a une cohabitation de vieux et de nouveau. C’ est ainsi qu’il juxtapose des
notices acquises par la littérature hellénistique avec des renseignements plus récents,
sans que Pline arrive à systématiser l’ensemble de façon méditée et ordonnée»8.
Cette limite dans l’ouvrage de Pline est évidente dans les livres géographi-
ques, une partie de l’Histoire Naturelle dont le caractère technique a attiré l’inté-
rêt de la Quellenforschung –dès Detlefsen et jusqu’à Sallmann–, mais qui ont été
négligés par la récente floraison de monographies sur la nature de l’ouvrage: du
côté anglo-saxon, les livres de Beagon, Carey et Murphy, en France celui de Valérie
3
Ce détail n’a pas été retenu dans le milieu savant francophone: voir, par exemple, NAAS, V. (2002): 416:
«Malgré la différence des époques concernées, L’Inventaire du monde pourrait servir de sous-titre à l’HN…».
4
CONTE, G.B. (1982): xviii; xix.
5
NICOLET, Cl.(1989): 79-82.
6
Voir le commentaire de LE ROUX, P. (1998): 148 s.; cf. NICOLET, Cl. (1989): 140 s.
7
PRONTERA, F. (2002): 241. Sur le rapport entre les fonctions administratives et l’ouvrage de Pline, voir
maintenant l’approche critique de CECCONI, G.A. (sous presse): «Non credo abbiamo sufficienti elementi in
mano per dire che la routine amministrativa, vista come scissa da ogni forma di gestione del potere, fosse l’unica
ambizione del nostro autore: c’è un problema di confronto fra gli effettivi contenuti della Storia Naturale (dove di
tracce dirette e indirette del Plinio dirigente indefesso ne rimangono poche e poco visibili) e la lettera dedicatoria
a Tito con i condizionamenti retorici e di maniera delle dediche ai principi e del genere proemiale anche in forma
epistolare…». Je remercie l’auteur pour m’avoir envoyé son article avant sa publication.
8
PRONTERA, F. (2002): 241.
96
LA GÉOGRAPHIE ENTRE ÉRUDITION ET POLITIQUE...
Naas et, en Italie, les ouvrages de Citroni Marchetti et, tout récemment, de L. Cotta
Ramosino. D’ailleurs c’est la méthode même de Pline déterminant son manque
relatif d’organicité qui a fait sourciller les admirateurs de la science hellénistique
comme, par exemple, Geoffrey E.R. Lloyd qui considère le Naturaliste comme une
«victime de la tradition littéraire»9. Mais nous ne pouvons pas analyser l’ouvrage
de Pline comme s’il s’agissait d’une tentative manquée de récupérer la tradition de
la science grecque. Au contraire, nous verrons que son souci d’ajouter le maximum
de détails, de préférence exceptionnels, qui l’emporte sur le principe d’organicité
de l’Histoire Naturelle, ne peut s’expliquer sur des bases purement culturelles, sans
prendre en considération le contexte historique10.
Dans son «inventaire», Pline l’Ancien distingue ses auctores –les auteurs latins– des
sources externae «étrangères», généralement des auteurs grecs. Les distances qu’il
prend avec l’érudition hellénistique ont fait conclure que son énumération des auteurs
grecs n’impliquerait pas une véritable connaissance directe de ces auteurs. Il s’agit là
d’une interprétation trop poussée11. Certes, sa manière de se rapporter à la littérature
grecque montre son effort de présenter le monde dans une véritable dimension latine.
Ceci est particulièrement évident dans les livres géographiques. Non seulement
Pline s’éloigne des usages littéraires courants, mais de plus, il blâme ces auteurs «a
iuratissimis ex proximis» qui ne citent pas les textes dont ils recopient pourtant des
passages entiers ad verbum12. L’examen des livres géographiques montrera les limites
d’une interprétation exclusivement littéraire, voire scientifique de Pline.
On rencontre souvent des comparaisons entre Strabon et Pline. Comme l’a
indiqué Nicolet, Pline aurait fait mieux que Strabon car il a intégré la géogra-
phie dans un projet plus vaste et ambitieux, en utilisant la description du monde
pour mieux encadrer la totalité de la nature autour de Rome, le nouveau centre de
l’œcumène, le terrarum caput (3.38)13. Certains ont même observé que Pline est
9
LLOYD, G.E.R. (1983): 136; voir MURPHY, T. (2003): 301 s., selon lequel Lloyd «makes a persuasive
case». Voir également ID. (2004): 52 s.
10
CONTE, G.B. (1982): xlvi. Le problème de la géographie comme composante scientifique pour la forma-
tion du gouvernant a été abordé par OLIVEIRA, F. de (1992): 200 ss. Une étude importante a été réalisée récem-
ment par CECCONI , G.A. (sous presse).
11
Voir les critiques de SALLMANN, K. (1971): 49 ss.
12
PLIN., NH, praef. 21-22: argumentum huius stomachi mei habebis quod in his voluminibus auctorum
nomina praetexui. est enim benignum, ut arbitror, et plenum ingenui pudoris fateri per quos profeceris, non ut ple-
rique ex <i>is, qu<os> attigi, fecerunt. scito enim conferentem auctores me deprehendisse a iuratissimis e<x>
proximis veteres transcriptos ad verbum neque nominatos…
13
PLIN., NH 3.38: Italia dehinc primique eius Ligures, mox Etruria, Vmbria, Latium, ibi Tiberina ostia et
Roma, terrarum caput, XVI p. intervallo a mari. Cf. NICOLET, Cl. (1989): 69.
97
Giusto Traina
14
SHAW, B. (2000): 374; voir MURPHY, T. (2004): 87.
15
DILLER, A. (1975): 7: «Pliny in his Natural History gives long lists of authors in all fields of knowledge
and would surely have mentioned Strabo’s Geography if it had been known».
16
Deipn. 3.121a; 14.657 ss. Voir DILLER, A. (1975): 8 s.
17
PLIN., NH, praef. 14: praeterea iter est non trita auctoribus via nec qua peregrinari animus expet<a>t.
nemo apud nos qu<i> idem temptaverit, nemo apud Graecos qui unus omnia ea tractaverit. Dans son courriel du
19 avril 2006, mon ami et collègue Roberto Nicolai, qui a eu l’amabilité de m‘envoyer plusieurs suggestions pour
améliorer cet article, écrit: «Se Plinio conosceva l’opera di Strabone si può pensare che l’abbia presa in conside-
razione –per escluderla– nel momento in cui confrontava la sua opera con altre precedenti. Nell’ottica di Plinio
la Geografia non è paragonabile alla sua opera, che è la vera enciclopedia. Il vero problema potrebbe essere che
Plinio considerava Strabone come un precedente troppo diretto (imbarazzante?) e non come un auctor da citare. Su
questo punto si possono fare solo supposizioni»; «Non si può ridurre la geografia al solo aspetto delle esplorazioni.
Il filone di studi scientifico-matematici, in effetti, raggiunge i risultati più alti in età ellenistica, per poi decadere
nella ripetizione. Questo non avviene per colpa dell’impero romano (pace RUSSO, L. 2001), ma bisogna tener pre-
sente che lui per scienza considera quasi esclusivamente le scienze cosiddette esatte, in particolare la matematica e
la fisica. Strabone, che non è certamente al livello di Eratostene e di Ipparco sotto questo profilo, è già un enciclo-
pedista come Plinio: riassume i risultati della scienza ellenistica, talvolta fraintendendoli». Sur la culture scientifi-
que de Strabon voir AUJAC, G. (1966). Pour une autre comparaison (entre Strabon et Pausanias) voir PRETZLER,
M. (2005).
98
LA GÉOGRAPHIE ENTRE ÉRUDITION ET POLITIQUE...
de Solin, inspirée il est vrai du modèle de Pline18. Il ne serait donc pas nécessaire
de préférer la conjecture urbi, proposée par Detlefsen, à la leçon orbi de la tradi-
tion manuscrite, dans le célèbre passage de 3.17, où Pline fait allusion à la carte
d’Agrippa19. Ce dernier «s’apprêtait à offrir le monde entier», et non pas «l’Urbs»,
«aux regards du monde» (cum orbem terrarum orbi spectandum propositurus
esset). Plusieurs savants ont néanmoins retenu cette conjecture20. Encore récem-
ment, Catherine Edwards et Greg Woolf ont ainsi commenté ce passage: «The
notion of display is foregrounded here, the city itself personified as the viewer»21.
Parmi d’autres différences entre Strabon et Pline, il faut remarquer la manière
dont ces auteurs décrivent la ville de Rome. Dans sa description de l’Urbs, Strabon
commence par les remparts et par quelques considérations d’ordre économique22,
mais quand il parle de la ville, il s’attarde surtout sur le Champ de Mars aménagé
par Agrippa qui, en effet, lui confère une caractéristique hellénistique. Il s’agit de
la véritable agorà, là où le Forum a perdu toute importance politique. Quant au
Capitole, véritable centre de la ville aux yeux d’ un Romain, il ne fait l’objet que
d’une petite remarque finale (STR., V 3.7-8). Pline quant à lui fait une description
plus courte, proportionnée à la taille de son ouvrage, mais avec une certaine atten-
tion aux realia de Rome, où il intègre une «fiche» augustéenne, en résumant la noti-
tia Urbis, avec les données tirées du recensement accompli en 73/4 par Vespasien et
Titus23.
Le projet de Pline avait peut-être l’ambition de marginaliser la tradition hellé-
nistique, ainsi que la géographie qui constituait, comme l’a bien expliqué Katherine
Clarke, la réponse des Grecs à l’impérialisme romain dont Strabon constituait un
paradigme24. Dans cette perspective, il lui arrive souvent de confondre l’orbis terra-
18
GEYMONAT, L., MINONZIO, F. (1998b): 416 s.
19
PLIN., NH 3.17: Baeticae longitudo nunc a Castulonis oppidi fine Gadis CCL et a Murgi maritima ora
XXV p. amplior, latitudo a Carteia Anam ora CCXXXIIII p. Agrippam quidem in tanta viri diligentia praeterque in
hoc opere cura, cum orbem terrarum orbi spectandum propositur<u>s esset, errasse quis credat et cum eo Divum
Augustum? Sur l’attitude de Pline à l’égard des Grecs, voir SERBAT, G. (1985).
20
Voir BRODERSEN, K. (1995); DESANGES, J. (1996). Selon Roberto Nicolai (courriel cité supra, n.17),
«Se andiamo a esaminare il passo, possiamo trovare argomenti a difesa di orbi e di urbi: l’autore può aver cercato
il poliptoto; viceversa, per chi accoglie l’emendamento, l’errore potrebbe essersi generato dal precedente orbem.
La soluzione del problema testuale è legata con l’intera questione della carta di Agrippa».
21
EDWARDS, C., WOOLF, G. (2003): 6 (d’après Nicolet).
22
MURHPY, T. (2004): 188-193, fait une longue et brillante digression sur l’anecdote concernant la cons-
truction de la Cloaca Maxima (XVI 2-4). Il ignore visiblement le passage de STR., V 3.8. J’ai parlé de ces problè-
mes dans TRAINA, G. (sous presse).
23
Un autre indice de l’évolution de Pline par rapport au modèle augustéen, qui semble plutôt refléter les
événements des années 50/70, est sa considération de l’Empire parthe. Ce dernier et l ‘Empire romain sont appelés
summa imperia (5.88), et ils courent le même risque de succomber à la luxuria (6.162). Ces indications contrastent
de toute évidence avec l’idéologie de l’œcumène augustéenne, avec l’image virgilienne de l’imperium sine fine.
Sur cette dernière question voir SCHLANGE-SCHÖNINGEN, H. (2005).
24
CLARKE, K. (1999): 1-76.
99
Giusto Traina
rum avec l’orbis Romanus25. Son langage, comme on l’a remarqué, relève d’un état
d’esprit «colonialiste»26. Mais il ne s’agit pas de la même attitude que l’on peut ren-
contrer chez des auteurs de tradition grecque comme Strabon. C’est donc une erreur
de méthode que considérer l’ouvrage de Pline exclusivement comme un chapitre de
l’ethnographie gréco-romaine27.
3. «Nuda nomina»
Pline est conscient de la faiblesse structurelle de son ouvrage, mais il préfère tou-
jours l’exhaustivité à l’organicité. D’ailleurs, submergé par le nombre de ses sour-
ces, différentes selon le genre et l’époque, il n’aurait pas pu fondre dans un tout
organique sa vision et sa description de l’Empire28. La structure des livres III-VI,
fondés sur trois sources principales plus ou moins intégrées par d’autres renseigne-
ments, reste hybride et variable29. En même temps, la dimension encyclopédique
lui évite la contrainte de suivre le modèle littéraire de Strabon, et lui permet d’en-
registrer un maximum de toponymes et d’ethnonymes, y compris ceux qui étaient
perçus comme barbares. Au début du IIIe livre, il défend son choix d’exposer les
nuda nomina des lieux, «avec toute la brièveté possible»30. Également brèves, sinon
sporadiques, les données de caractère antiquaire qui concernent les villes mortes,
les mythes de fondation, d’autres allusions à des récits mythologiques et, dans une
certaine mesure, les étymologies31. À la différence de Strabon, qui alterne des péri-
ples avec des excursus de contenu variable32, Pline préfère renvoyer ces détails aux
livres correspondants de l’Histoire naturelle: «maintenant, c’est de l’ensemble que
je vais parler» (ibid.). Les livres géographiques de Pline constituent donc la struc-
ture qui permet de mieux comprendre le tout.
L’élément distinctif le plus important est la présence relativement massive
de toponymes et d’ethnonymes exotiques et donc barbares que Pline a triés parmi
ses sources, souvent des documents officiels relatifs à des recensements. Là où les
Grecs déforment les toponymes, en fabriquant par exemple des «noms parlants»,
quand il n’éliminent pas les noms jugés trop «barbares», Pline le fonctionnaire
25
Bibl. chez NAAS, V. (2002): 418.
26
JAL, P. (1987): 491.
27
Il s’agit de la faiblesse principale de MURPHY, T. (2004).
28
GEYMONAT, M., MINONZIO, F. (1998a): 232.
29
ZEHNACKER, H. (2004): xviii.
30
PLIN., NH 3.2: locorum nuda nomina et quanta dabitur brevitate ponentur, claritate causisque dilatis in
suas partes; nunc enim sermo de toto est. quare sic accipi velim, ut si vidua fama sua nomina, qualia fuere primor-
dio ante ullas res gestas, nuncupentur et sit quaedam in his nomenclatura quidem, sed mundi rerumque naturae.
31
SALLMANN, K. (1971): 193-197.
32
Voir NICOLAI, R. (sous presse).
100
LA GÉOGRAPHIE ENTRE ÉRUDITION ET POLITIQUE...
s’applique à en énumérer un certain nombre, et cela même s’il les considère «peu
faciles à prononcer», comme en Liburnie33, sinon ineffabilia, «imprononçables»
comme les tribus de l’Afrique du Nord34. Certes, le nombre de ces tribus est fort
réduit par rapport au chiffre de 500 indiqué par Pline. Le même type de sélection
est appliqué pour la Bétique: des 175 villes recensées, on ne retient que «celles
qui méritent mention ou qu’il est facile de nommer en latin»35. En définitive, pour
utiliser l’expression de Dick Whittaker, nous avons ici une sorte de «carte men-
tale» qui reflète une manière de voir «comme un Romain»36. L’acte de cataloguer,
au moins en partie, ces noms imprononçables, est en quelque sorte une forme de
romanisation37.
Dans plusieurs cas, l’inventaire de Pline constitue la source la plus complète
et souvent la seule attestation du nom d’une tribu indigène38. C’est l’aspect le plus
difficile de la philologie plinienne, d’autant que nous manquons encore d’une syn-
thèse qui tienne compte des données textuelles. En revanche, le texte de l’His-
toire Naturelle a fait souvent l’objet d’interventions non nécessaires39. Un autre
exemple, très intéressant pour l’histoire des études classiques, a été étudié par
Jehan Desanges, dans une contribution offerte en l’honneur du Président Senghor.
Desanges a revu une conjecture de Mayhoff à 6.190, dans la description de l’Ethio-
pie, concernant le peuple des Hipsodores qui «enduisent de rouge tout leur corps
d’une noire couleur»40. Le philologue allemand a remplacé hipsodores par hi
p<u>dore, en imaginant que ces Noirs auraient eu honte de leur propre couleur!
C’est attribuer à Pline, ou bien à sa source, des propos assez courants durant l’âge
d’or du colonialisme, mais tout à fait anachroniques pour l’époque41.
33
PLIN., NH 3.139: Arsiae gens Liburnorum iungitur usque ad flumen Titium. pars eius fuere Mentores,
Himani, Encheleae, Bu<l>ini et quos Callimachus Peucetios appellat, nunc totum uno nomine Illyricum vocatur
generatim. populorum pauca effatu digna aut facilia nomina.
34
PLIN., NH 5.1: populorum eius [scil. Africae] oppidorumque nomina vel maxime sunt ineffabilia praeter-
quam ipsorum linguis, et alias castella ferme inhabitant.
35
PLIN., NH 3.7: oppida omnia (scil. Beticae) numero CLXXV, in iis coloniae VIIII, municipia c. R. X, Latio
antiquitus donata XXVII, libertate VI, foedere III, stipendiaria CXX. ex his digna memoratu aut Latio sermone
dictu facilia, a flumine Ana litore oceani… Voir à ce propos CAREY, S. (2003): 34 s.
36
WHITTAKER, Ch.R. (2002).
37
CAREY, S. (2003): 36.
38
Voir, pour l’Afrique du Nord, DESANGES, J. (1962).
39
Voir ci-dessus, p. 99.
40
PLIN., NH 6.190: ultra eos Dochi, dein Gymnetes, semper nudi, mox Anderae, Mattitae, Mesaches;
Hipsodores atri coloris tota corpora rubrica inlinunt. at ex Africae parte Medimni, dein Nomades, cynoce-
phalorum lacte viventes, Alabi, Syrbotae, qui octonum cubitorum esse dicuntur.
41
DESANGES, J. (1977): 313 s. Les nouveaux volumes de la Collection des Université de France commen-
cent à combler cette lacune, mais on remarquera que la «nouvelle vague» d’études sur Pline tend à privilégier le
commentaire brillant à l’analyse des détails.
101
Giusto Traina
Malgré la brièveté qu’il énonce au début de sa section géographique, fort peu con-
venable sur un plan littéraire, Pline commence sa description du monde à partir du
détroit de Gibraltar, avec une image fort suggestive: «Le point de départ est à l’Occi-
dent, au détroit de Gadès, par où l’Océan Atlantique fait irruption et se répand dans
les mers intérieures. En entrant par là, on a l’Afrique à sa droite, l’Europe à sa gauche
et l’Asie entre les deux; leurs limites sont les fleuves Tanaïs et Nil» (tr. Zehnacker)42.
Quand Pline composait le IIIe livre, le territoire de l’ancien royaume de Maurétanie
était entré depuis plus d’une trentaine d’années dans le système provincial romain,
ce qui permettait à Pline de pénétrer le mare internum par un point de départ –les
Colonnes d’Hercule– entièrement romain. Après quoi, il indique immédiatement la
supériorité de l’Europe par rapport aux autres parties du monde43.
Ce passage d’une grande intensité, avec sa perspective «aérienne», devrait faire
réfléchir les historiens qui s’attachent à revoir le concept de Méditerranée44. Il serait
souhaitable d’ étudier la conception de la Méditerranée dans la Naturalis Historia; à
ce sujet on peut évoquer un autre passage sur les échanges maritimes et leur impor-
tance sur le développement de l’économie45. Une orientation semblable se retrouve
dans le célèbre début de la dixième Satire de Juvénal, où l’ensemble des terres est
décrit a Gadibus usque Auroram et Gangem. Il s’agit d’un parcours d’Ouest en Est,
où Cadix est considéré comme le point de départ, mais aussi le terme ultime du
monde connu, selon une ancienne tradition littéraire qui remonte au moins jusqu’à
Pindare. Polybe observait que le détroit de Gibraltar était une merveille de la natu-
re, et que sa description était incontournable pour les géographes (PLB., III 57)46.
Glen Bowersock a récemment rappelé un passage analogue de Sénèque, dans la
42
PLIN., NH 3.3: Terrarum orbis universus in tres dividitur partes, Europam, Asiam, Africam. origo ab
occasu solis et Gaditano freto, qua inrumpens oceanus Atlanticus in maria interiora diffunditur. hinc intranti dex-
tera Africa est, laeva Europa, inter has Asia. termini amnes Tanais et Nilus.
43
Selon Pline, le détroit est nommé porthmos par les Grecs, tandis que les Romains l’appellent Gaditanum
fretum (3.74). Après quoi, il indique immédiatement la supériorité de l’Europe par rapport aux autres parties du
monde. Voir WHITTAKER, Ch.R. (2002): 65: «The distortions of the size, shape and centrality of Europe, when
compared to Asia or Africa in then continental divisions of cosmic maps, both fed and fed upon the Euro-centric
and Romano-centric prejudices reflected in Roman mental mapping and Roman rhetoric».
44
Voir notamment HARRIS, W.V.(2004). On préférera la perspective plus traditionnelle de TIMPE, D.
(2004, p. 15 s.): «Die relative und zeitweilige Einheit des Mittelmeerraumes ist ein spezifisches Ergebnis, nicht
aber die allgemeine Voraussetzung der antiken Geschichte». Sur la perspective à vol d’oiseau voir PLIN., NH 27.2-
3, avec le commentaire de MURPHY, T. (2004): 131-133. Pour ses parallèles grecs, notamment Denys le Periégète,
voir JACOB, Ch. (1984); cf. WHITTAKER, Ch.R. (2002): 75 s.
45
Cf. PLIN., NH 14.2: quis enim non communicato orbe terrarum maiestate Romani imperii profecisse
vitam putet commercio rerum ac societate festae pacis omniaque, etiam quae ante occulta fuerant, in promiscuo
usu facta ? Voir WHITTAKER, Ch.R. (2002): 68: «Pliny’s eye for description is that of the traveller who pauses to
view the landscape stretching horizontally in front of him».
46
Sur l’image de la Péninsule Ibérique voir CRUZ ANDREOTTI, G. (2006).
102
LA GÉOGRAPHIE ENTRE ÉRUDITION ET POLITIQUE...
préface des Questions naturelles, dans lequel il fait allusion à un monde qui s’étend
ab ultimis litoribus Hispaniae usque ad Indos47. Il va de soi qu’une telle orientation
relève d’un espace géographique marqué par la Méditerranée, où le seul axe pos-
sible est celui d’Orient à Occident ou vice-versa. D’ailleurs, l’intérêt des Romains
pour la limite occidentale du monde était déjà marqué à l’époque de Cicéron. Ce
dernier, dans les Tusculanes (1.45), fait allusion aux gens qui visitaient cet endroit
pour l’admirer, sans nécessairement l’associer à la culture mythologique48. Un autre
passage d’une intensité extraordinaire, remarqué par Mary Beagon et plus récem-
ment par Murphy, concerne la chaîne du Taurus49. Ce passage, tout comme celui sur
l’Euphrate (5.84 s.) que l’on verra plus loin, pourrait bien être tiré des Commentarii
de Corbulon ou, à la limite, des epîtres ou des acta de Mucien. Ces écrits, riches
d’images spectaculaires (ce qui est par ailleurs typique de l’époque de Néron), relè-
vent d’une véritable narration et non pas d’une simple description des lieux.
Si l’on peut être sceptique à l’égard d’une conception romaine de la frontière
au sens moderne, comme le fait Dick Whittaker, il n’est pas déplacé de rechercher,
dans la «carte mentale» de Pline , sa perception des limites du monde. Il suffira de
lire le début du livre 27 consacré à la botanique médicale: «et (quelle merveille de
voir) d’autres plantes transportées de part et d’autre sur toute la terre pour le salut
des hommes; grâce à l’immense majesté de la paix romaine, qui permet la connais-
sance mutuelle non seulement des hommes qui appartiennent à des terres et à des
nations éloignées les unes des autres, mais aussi leurs montagnes et leurs cimes qui
disparaissent dans les nuages, et leur faune et leur flore!»50.
Le début du livre 27, que l’on a évoqué, est aussi important pour son allusion
à l’appropriation par les Romains d’un autre espace situé, dans un certain sens, aux
limites du monde: les cimes des montagnes. L’intérêt pour la découverte des mon-
tagnes se retrouve dans d’autres passages de Pline. Au début du livre 36, il observe
qu’à son époque la montagne n’est plus considérée comme une entité étrangère: si,
47
BOWERSOCK, G.B. (2005): 169 s.
48
MURPHY, T. (2004): 46.
49
PLIN., NH 5.97 s.: Taurus mons, ab Eois veniens litoribus, Chelidonio promunturio disterminat, inmen-
sus ipse et innumerarum gentium arbiter, dextro latere septentrionalis, ubi primum ab Indico mari exsurgit, laevo
meridianus et ad occasum tendens mediamque distrahens Asiam, nisi opprimenti terras occurrerent maria. resilit
ergo ad septentriones flexusque inmensum iter quaerit, velut de industria rerum natura subinde aequora oppo-
nente, hinc Phoenicium, hinc Ponticum, illinc Caspium et Hyrcanium contraque Maeotium lacum. torqueturitaque
collisus inter haec claustra et tamen victor flexuosus evadit usque ad cognata Ripaeorum montium iuga, numerosis
nominibus et novis, quacumque incedit, insignis etc. Voir BEAGON , M. (1986): 199; MURPHY, T. (2004): 149 s.
50
PLIN., NH 27.2-3: Scythicam herbam a Maeotis paludibus et Euphorbeam e monte Atlante ultraque
Herculis columnas e<x> ipso rerum naturae defectu, parte alia Britannicam ex oceani insulis extra terrapositis,
itemque Aethiopidem ab exusto sideribus axe, alias praeterea aliunde ultro citroque humanae saluti in toto orbe
portari, inmensa Romanae pacis maiestate non homines modo diversis inter se terris gentibusque, verum etiam
mont<e>s et excedentia in nubes iuga partusque eorum et herbas quoque invicem ostentante! aeternum, quaeso,
deorum sit munus istud! adeo Romanos velut alteram lucem dedisse rebus humanis videntur. Voir le commentaire
de NAAS, V. (2002): 424 s., note 112.
103
Giusto Traina
durant l’expédition d’Hannibal, le simple passage des Alpes constituait un fait mer-
veilleux, à présent les hommes s’attachent à les démolir pour obtenir du marbre51.
Ces passages ont été étudiés surtout sur le plan scientifique, pour déceler une sorte
de moralisme écologique52.
Une déclaration encore plus explicite se retrouve à 3.39, à propos de l’Italie
«choisie par la volonté des dieux pour donner au ciel même plus d’éclat, rassembler
des empires dispersés, adoucir les mœurs, rapprocher par la pratique d’une langue
commune les idiomes discordants et sauvages et de tant de peuples et faire naître
le dialogue, donner aux hommes la civilisation (humanitatem), en un mot devenir
l’unique patrie de toutes les nations du monde entier»53.
Certes, ces passages contrastent avec un passage du livre 14, dans lequel le
Naturaliste déplore la laxitas mundi qui porte la richesse, mais en même temps la
décadence54. Cet extrait relève d’une conception pessimiste qui se retrouve chez
d’autres historiens. C’est ainsi que Tite-Live remarque les difficultés périodique-
ment rencontrées par les Romains pour élever leur Empire in hanc magnitudinem,
quae vix sustinetur (VII 29.2). Mais chez Pline, les deux tendances ne se contre-
disent pas nécessairement: si la pax Romana permet de nouvelles découvertes, il
convient cependant d’être vigilant sur les conséquences d’un élargissement des
frontières de l’Empire. Trevor Murphy a pris en considération le contexte de ce pas-
sage, concluant que ces observations montrent le «dilemme de l’encyclopédiste»
partagé entre le progrès de la connaissance et l’avaritia qu’une telle connaissance
51
PLIN., NH 36.1-3: montes natura sibi fecerat <u>t quasdam compages telluris visceribus densandis,
simul ad fluminum impetus domandos fluctusque frangendos ac minime quietas partes coercendas durissima sui
materia. caedimus hos trahimusque nulla alia quam deliciarum causa, quos transcendisse quoque mirum fuit. in
portento prope maiores habuere Alpis ab Hannibale exsuperatas et postea a Cimbris: nunc ipsa caeduntur in mille
genera marmorum. promunturia aperiuntur mari, et rerum natura agitur in planum; evehimus ea, quae separandis
gentibus pro terminis constituta erant, navesque marmorum causa fiunt, ac per fluctus, saevissimam rerum naturae
partem, huc illuc portantur iuga, maiore etiamnum venia quam cum ad frigidos potus vas petitur in nubila cae-
loque proximae rupes cavantur, ut bibatur glacie. secum quisque cogitet, et quae pretia horum audiat, quas vehi
trahique moles videat, et quam sine iis multorum sit beatior vita. ista facere, immo verius pati mortales quos ob
usus quasve ad voluptates alias nisi ut inter maculas lapidum iaceant, ceu vero non tenebris noctium, dimidia parte
vitae cuiusque, gaudia haec auferentibus! En général voir BEAGON, M. (1986).
52
CITRONI MARCHETTI, S. (1991). Voir récemment DESIDERI, P. (2001): 17-20.
53
PLIN., NH 3.39: nec ignoro ingrati ac segnis animi existimari posse merito, si obiter atque in transcursu
ad hunc modum dicatur terra omnium terrarum alumna eadem et parens, numine deum electa quae caelum ipsum
clarius faceret, sparsa congregaret imperia ritusque molliret et tot populorum discordes ferasque linguas sermonis
commercio contraheret ad conloquia et humanitatem homini daret breviterque una cunctarum gentium in toto orbe
patria fieret. Sur ce passage voir le commentaire de ZEHNACKER, H. (2002): ad l., et surtout les remarques de
CAREY, S. (2003): 35 s.
54
PLIN., NH 14.4 s.: nimirum alii subiere ritus circaque alia mentes hominum detinentur et avaritiae tantum
artes coluntur. antea inclusis gentium imperiis intra ipsas adeoque et ingeniis, quadam sterilitate fortunae necesse
erat animi bona exercere, regesque innumeri honore artium colebantur et in ostentatione has praeferebant opes,
inmortalitatem sibi per illas prorogari arbitrantes, qua re abundabant et praemia et opera vitae. posteris laxitas
mundi et rerum amplitudo damno fuit.
104
LA GÉOGRAPHIE ENTRE ÉRUDITION ET POLITIQUE...
apporte55. Murphy –qui a écrit un ouvrage ingénieux mais assez faible sur le plan
historique, avec un panorama bibliographique plus que sélectif– observe chez Pline
une «théorie de l’histoire» déterminant la décadence du savoir et due à une sorte de
globalisation qui effacerait les éléments traditionnels. Il est difficile de tirer d’une
analyse brillante, mais limitée à l’étude de l’Histoire Naturelle, des certitudes sur
les effets de la romanisation. J’ai plutôt l’impression que les réflexions de Pline,
dont l’œuvre historique ne nous est pas parvenue, constituent un écho d’un débat
politique dont nous avons quelques éléments –par exemple, le célèbre discours de
Calgacus dans l’Agricola de Tacite–, et qui se retrouve dans les changements de la
politique étrangère impériale au Ier siècle.
55
MURPHY, T. (2004): 71: «As a consequence , knowledge specific to individual lands decays as the hori-
zon of human experience widens to international scale».
56
NAAS, V. (2002): 398; CAREY, S. (2003): 24.
57
Valérie Naas a récemment défini le rapport de ce projet à la politique impériale. Face à la «dégradation du
savoir», «l’originalité de Pline consiste précisément à donner à sa réaction un ancrage politique: l’HN se rattache à
la perspective universaliste préparée par la République finissante et systématisée par Auguste»: NAAS, V. (2002):
408.
58
PLIN., NH 5.11: Romana arma primum Claudio principe in Mauretania bellavere, Ptolemaeum regem
a Gaio Caesare interemptum ulciscente liberto Aedemone, refugientibusque barbaris ventum constat ad mon-
tem Atlantem. nec solum consulatu perfunctis atque e senatu ducibus, qui tum res gessere, sed equitibus quoque
Romanis, qui ex eo praefuere ibi, Atlantem penetrasse in gloria fuit.
105
Giusto Traina
fuere. À propos de ces derniers, stimulé par une remarque de J. Gascou, Desanges
remarque: «Nous ne pouvons savoir si les gouverneurs équestres qui tirèrent gloire
d’avoir pénétré dans l’Atlas à partir de 45 le firent au cours de raids militaires
de moindre importance ou d’expéditions pacifiques à prétention scientifique qui
auraient pu leur valoir aussi une certaine renommée»59. C’est peut-être pousser
l’interprétation un peu loin. Pline voulait simplement valoriser l’activité des pro-
curateurs équestres dont il était l’un des représentants, ces auctores in equestri
ordine splendentes qui rapportent, entre autres, la présence de monstres marins
en Espagne60. Peut-être, comme le croyait Münzer, Pline se référait-il à Turranius
Gracilis, un chevalier originaire de Gadès qui lui avait fourni des renseignements
sur les distances maritimes entre l’Espagne et l’Afrique61. Mais il y avait une autre
autorité sur la faune marine, Trebius Niger, dont on ne connaît pas le rang, qui
donne également des renseignements sur l’Espagne et la Maurétanie. Pomponius
Mela peut être inclus de droit dans ce groupe de lettrés équestres62, tout comme
Columelle (un autre chevalier originaire de Gadès dont il nous reste un traité sur
l’agriculture), mais aussi Cornelius Bocchus, que Pline utilisa pour des informa-
tions sur l’Afrique et la Lusitanie (Fr. 4*-7* Peter). L’identification de ce person-
nage est incertaine63. Si nous nous en tenons à l’hypothèse de Ségolène Demougin,
qui a identifié au moins trois personnages de cette famille, appartenant à trois géné-
rations différentes, on pourrait identifier la source de Pline avec le plus jeune de ces
personnages, ce L. Cornelius L.f. Bocchus qui fut flamine de Lusitanie après avoir
milité en Afrique, dans la IIIe légion Auguste, vers 60/70. Il s’agit du «seul cheva-
lier attesté dont le flaminat de Lusitanie couronna la carrière»64. Une récente étude
de L. da Silva Fernandes, qui a eu le mérite de rassembler tout le dossier (qui com-
prend les nouvelles trouvailles épigraphiques au Portugal, AE 1999; n.° 857 = 2002,
n.° 662), ne résout pas le problème mais confirme l’hypothèse que ce personnage
était originaire de Salacia65. Les difficultés de lecture du dossier épigraphique, étu-
59
DESANGES, J. (1980):123 s.; cf. GASCOU, J. (1974): 308, note 5.
60
PLIN., NH 9.10 s.: auctores habeo in equestri ordine splendentes, visum ab iis <in> Gaditano oceano
marinum hominem toto corpore absoluta similitudine; ascendere <e>um navigia nocturnis temporibus statimque
degravari quas insederit partes et, si diutius permaneat, etiam mergi. […] Turranius prodidit expulsam beluam in
Gaditana litora, cuius inter duas p<i>nnas ultimae caudae cubita sedecim fuissent, dentes eiusdem CXX, maximi
dodrantium mensura, minimi semipedum.
61
MURPHY, T. (2004): 61, accepte cette identification sans pour autant citer ses sources.
62
Voir ibid. et SYME, R. (1969): 760.
63
PETER, H. (1906): cxxiii-cxxv; les fragments 1*-3*, cités par Solin, parlent d’autres contextes. Sur son
identité SYME, R. (1969): 759.
64
LE ROUX, P., dans l’Année Épigraphique (2002): n.° 662; DEMOUGIN, S. (1992): n.° 513 du cata-
logue; GONZÁLEZ HERRERO, M. (2002). Sur les problèmes prosopographiques de ce personnage voir aussi
LEFEBVRE, S. (2001): 231, note 87 et p. 234.
65
SILVA FERNANDES, L. da (2002); LE ROUX, P., dans l’Année Épigraphique (2002): n.° 661.
106
LA GÉOGRAPHIE ENTRE ÉRUDITION ET POLITIQUE...
dié par Mme González Herrero, posent toutefois des problèmes qui peut-être pour-
ront être résolus par de nouvelles découvertes.
Pline utilise plusieurs commentarii pour intégrer ses listes géographiques66:
pour l’Arabie, l’autorité est constituée par un autre chevalier, Aelius Gallus67; pour
l’Ethiopie, c’est le préfet d’Egypte Publius Petronius qui relate l’expédition des pré-
toriens68; Pline fait aussi allusion à une forma Ethiopiae69. Dans plusieurs passages
des livres V-VI il évoque même l’autorité littéraire de l’empereur Claude. En outre,
Pline fait référence à ses propres observations. Comme l’a remarqué Henriette Pavis
d’Escurac, ses nombreuses informations sur la fertilité exceptionnelle du Byzacium
et notamment de Tacape pourraient bien remonter à l’époque de sa procuratèle fis-
cale, datable sans doute entre 70 et 7270. Ce détail ajoute de nouveaux éléments à
ceux assemblés par Ronald Syme dans son étude pionnière sur les procuratèles de
Pline. Syme a pris en considération une série de données que Pline aurait pu acqué-
rir lors de sa procuratèle en Espagne citérieure, probablement entre 72 et 7471. Si
d’une part, en 3.27, il n’enregistre pas le changement de nom de Iuliobriga, devenue
Flaviobriga sous Vespasien, en même temps l’épithète d’urbs magnifica attribué à
Asturica ainsi que le stagnum amœnum près de la regio Editania pourraient être les
indices d’une observation personnelle72. Murphy a relevé l’utilisation d’épithètes
de ce genre pour les montagnes et les fleuves, comme dans le cas du Rhin (4.99) ou
bien du Parthenias, un affluent du Tigre (6.129)73. D’ailleurs, ces épithètes doivent
être étudiés en relation avec les nombreux cas où des cités ou des tribus sont affu-
blées de l’épithète d’ignobilis, comme par exemple les dix-neuf oppida ignobilia
66
Sur le rapport entre géographie, commentarii et renseignements militaires, voir aussi les remarques, mal-
heureusement limitées, de AUSTIN, N.J.E et RANKOV, N.B. (1995): 118-120.
67
PLIN., NH 6.160: Romana arma solus in eam terram adhuc intulit Aelius Gallus ex equestri ordine, nam
C. Caesar Augusti filius prospexit tantum Arabiam.
68
PLIN., NH 6.181: Haec sunt prodita usque Meroen, ex quibus hoc tempore nullum prope utroque latere
exstat. certe solitudines nuper renuntiavere principi Neroni missi ab eo milites praetoriani cum tribuno ad explo-
randum, inter reliqua bella et Aethiopicum cogitanti. intravere autem et eo arma Romana Divi Augusti temporibus
duce P. Petronio, et ipso equestris ordinis praefecto Aegypti.
69
PLIN., NH 12.19: cognita Aethiopiae forma ut diximus, nuper allata Neroni principi raram arborem
Meroen usque a Syene fine imperii per DCCCCLXXXXVI p. nullamque nisi palmarum generis esse docuit. Voir
MURPHY, T. (2004):163.
70
PLIN., NH 5.24; 17.41; 18.94, 188 s. Voir PAVIS D’ESCURAC, H. (1980): 178-181.
71
Pour une synthèse de la carrière de Pline, voir DEMOUGIN, S. (1992): n.° 706 du catalogue.
72
PLIN., NH 3.27 s.: nam in Cantabricis VII<II> populis Iuliobriga sola memoretur, in Autrigonum X
civitatibus Tritium et Virovesca. Arevacis nomen dedit fluvius Areva. horum VI oppida, Secontia et Vxama, quae
nomina crebro aliis in locis usurpantur, praeterea Segovia et Nova Augusta, Termes ipsaque Clunia, Celtiberiae
finis. ad oceanum reliqua vergunt Vardulique ex praedictis et Cantabri. Iunguntur iis Asturum XXII populi divisi
in Augustanos et Transmontanos, Asturica urbe magnifica. in iis sunt Gigurri, Paesici, Lancienses, Zoelae. nume-
rus omnis multitudinis ad CCXL liberorum capitum. Lucensis conventus populorum est sedecim, praeter Celticos
et Lemavos ignobilium ac barbarae appellationis, sed liberorum capitum ferme CLXVI; 3.20: regio Editania,
amoeno praetendente se stagno, ad Celtiberos recedens. Voir SYME, R. (1969): 757.
73
MURPHY, T. (2003): 313 ss.
107
Giusto Traina
74
PLIN., NH 3.36 s.: In mediterraneo coloniae Arelate Sextanorum... oppida Latina Aquae Sextiae
Salluviorum…, Vocontiorum civitatis foederatae duo capita Vasio et Lucus Augusti, oppida vero ignobilia XVIIII,
sicut XXIIII Nemausiensibus adtributa.
75
Pour la première interprétation voir CAREY, S. (2003): 34 (qui cite d’autres cas); pour la deuxième voir
ZEHNACKER, H. (2004): ad l. Selon OLIVEIRA, F. de (2005): 71 s., une telle dénomination relève de la «vitupe-
ratio do desconhecido, do bárbaro e do inculto».
76
PLIN., NH 5.14: Suetonius Paulinus, quem consulem vidimus, primus Romanorum ducum transgressus
quoque Atlantem aliquot milium spatio, prodidit de excelsitate quidem eius quae ceteri, imas radices densis altis-
que repletas silvis incognito genere arborum, proceritatem spectabilem esse enodi nitore, frondes cupressi similes
praeterquam gravitate odoris, tenui eas obduci lanugine, quibus addita arte posse quales e bombyce vestes confici.
verticem altis etiam aestate operiri nivibus.
77
Sur Mucien voir mon étude: TRAINA, G. (1987).
78
PLIN., NH 5.84 s.: Et de Euphrate hoc in loco dixisse aptissimum fuerit. oritur in praefectura Armeniae
Maioris Caranitide, ut prodidere ex iis, qui proxime viderunt, Domitius Corbulo, in monte Aga, Licinius
Mucianus, sub radicibus montis, quem Capoten appellant, supra Zimaram XII p., initio Pyxurates nominatus.
fluit Derzenen primum, mox Anaeticam, Armeniae regiones a Cappadocia excludens. Dascusa abest a Zimara
LXXV p.; inde navigatur Sartonam L, Melitenen Cappadociae XXIIII, Elegeam Armeniae X, acceptis fluminibus
Lyco, Arsania, Arsano. apud Elegeam occurrit ei Taurus mons nec resistit, quamquam XII p. latitudine praevalens.
Ommam vocant inrumpentem, mox ubi perfregit Euphraten, ultra quoque saxosum et violentum.
79
SYME, R. (1969): 744 en déduit, sans fondement, que Mucien aurait milité comme légat d’une légion
108
LA GÉOGRAPHIE ENTRE ÉRUDITION ET POLITIQUE...
Les chevaliers et les sénateurs qui permettaient à Pline de mieux préciser les
données augustéennes de la géographie impériale se trouvaient sur le même plan
que le Naturaliste qui avait déjà précisé sa propre position dans Epître à Vespasien,
18: celle d’un homme «accaparé par ses propres fonctions», qui travaillait à ses heu-
res perdues. Ces généraux devaient faire rêver les Romains. Leur renommée encou-
rageait les citoyens qui poussaient leurs enfants à intégrer les unités légionnaires, à
l’instar de ce père évoqué par Juvénal (Sat. 14.96), peu importe qu’il s’agisse des
cabanes des Maures ou des castella des brigantes de Bretagne.
On peut considérer ces auteurs comme le trait d’union entre l’ethnographie
césarienne, encore liée aux clichés hellénistiques, et l’ethnographie de Tacite. Ces
légats fournissaient une série de détails plus ou moins autoptiques, recueillis lors
de leurs services dans une ou plusieurs provinciae. Leurs ouvrages furent compo-
sés à une époque où la dimension littéraire latine s’ouvrait à un public plus vaste,
et en même temps ajoutait une perspective autobiographique. Pline récupère ces
données à la fin d’une époque glorieuse pour les découvertes géographiques, pro-
mues notamment par Néron qui envoya des explorateurs pour obtenir des informa-
tions aux frontières du monde, de la Baltique à l’Ethiopie, jusqu’au Caucase d’où
il se fit envoyer des situs depicti80. Une autre donnée importante est fournie grâce
au recensement des vingt-trois îles connues par les militaires romains dans l’Océan
septentrional81. En revanche, les sources du Nil restent inconnues, faute de guerres
qui auraient pu conduire des explorateurs: un texte qui n’aurait pas déplu à Yves
Lacoste82.
Mais cette génération de généraux écrivains, qui ajoutaient un chapitre romain
à une histoire déjà tracée par les auteurs hellénistiques de Commentaires, devait
bientôt s’interrompre. Les Empereurs ne pouvaient pas tolérer que leurs chefs mili-
taires s’illustrassent par des conquêtes qui devaient être attribuées au prince. C’est
peut-être ce qui constitua la cause principale de la mort de Domitius Corbulon, un
sous le commandement de Corbulon. Il est plus probable que Mucien ait retenu cette information à l’époque de son
proconsulat en Syrie: TRAINA, G. (1987): 383 s.
80
PLIN., NH 37.45: DC M p. fere a Carnunto Pannoniae abesse litus id Germaniae, ex quo invehitur, per-
cognitum nuper, vivitque eques R. ad id comparandum missus ab Iuliano curante gladiatorium munus Neronis
principis. qui et commercia ea et litora peragravit, tanta copia invecta, ut retia coercendisferis podium protegen-
tia sucinis nodarentur, <h>ar<en>a vero et libitina totusque unius diei apparatus in variatione pompae singulo-
rum dierum esset e sucino; 6.40: Corrigendus est in hoc loco error multorum, etiam qui in Armenia res proxime
cum Corbulone gessere. namque ii Caspias appellavere Portas Hiberiae, quas Caucasias diximus vocari, situs-
que depicti et inde missi hoc nomen inscriptum habent. Voir KOLENDO, J. (1971) et DESANGES, J. (1978).
WHITTAKER, Ch.R. (2002): 64, met en garde contre la tendance à identifier ces documents comme de véritables
cartes.
81
PLIN., NH 4.97: promunturium Cimbrorum excurrens in maria longe paeninsulam efficit, quae Tastris
appellatur. XXIII inde insulae Romanis armis cognitae. earum nobilissimae Burcana…
82
PLIN., NH 5.51: Nilus incertis ortus fontibus, ut per deserta et ardentia et inmenso longitudinis spatio
ambulans famaque tantum inermi quaesitus sine bellis, quae ceteras omnes terras invenere…
109
Giusto Traina
83
ARNAUD, P. (1983). Pour un état de la question sur la cartographie à Rome, avec un examen critique de
la bibliographie principale, voir LEBRETON, St. (2005): 267-273.
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114
LOCORUM NUDA NOMINA? LA ESTRUCTURA DE LA
DESCRIPCIÓN PLINIANA DE HISPANIA1
1
Una primera reflexión sobre esta cuestión, «Plin. NH III 13-14: ¿Beturia céltica o convento hispalen-
se? Sobre la estructura de la descripción pliniana de la Bética», fue presentada en el III Congreso Peninsular de
Historia Antigua, celebrado en Vitoria en 1994, e incluida en sus Preactas (vol. II, pp. 413-426), que no llegaron
a editarse en forma de libro; desde 2005 puede consultarse en la página web del Grupo de Investigación Hiberus,
http://155.210.60.15/hant/hiberus/beltran.html, por desgracia sin los gráficos, una carencia que puede suplirse
ahora con las figuras 2 y 3 de este artículo. Agradezco muy cordialmente a Gonzalo Cruz Andreotti, Patrick Le
Roux y Pierre Moret la posibilidad que me han brindado de volver diez años después sobre la cuestión, invitándo-
me a participar en la segunda edición de estos fructíferos coloquios sobre la geografía antigua de Hispania.
2
III 6-30, III 76-78 y IV 110-120. Como edición crítica he utilizado fundamentalmente la teubneria-
na de IAN, L. & MAYHOFF, C. (1906) –que, al menos en la parte relativa a Hispania, no ha sido substancial-
mente mejorada por la más reciente de la Colección Budé a cargo de ZEHNACKER, H. (2004)– y asimismo la
de DETLEFSEN, D. (1904). Existe traducción al castellano de los pasajes hispanos –GARCÍA Y BELLIDO,
A. (1947) con comentario; BEJARANO, V. (1987); FONTÁN, A., GARCÍA ARRIBAS, I., DEL BARRIO, E.
& ARRIBAS, M.L. (1998)– y al portugués, de los relativos a Lusitania: GUERRA, A. (1995), con comentario.
Para el libro III pueden verse también las ediciones alemana de WINKLER, G. & KÖNIG, R. (1988) e italiana de
CONTE, G.B. (1982).
3
Por ejemplo, la descripción de Hispania no supera las nueve páginas en la edición de BEJARANO, V.
(1987): 22-30.
La invención de una geografía de la Península Ibérica. II. La época imperial, CRUZ ANDREOTTI, G., LE ROUX, P., MORET, P.,
eds., Málaga-Madrid, 2007, pp. 115-160.
115
Francisco Beltrán Lloris
4
Ya GARCÍA Y BELLIDO, A. (1947): 92 señalaba que Plinio reunía en los libros III y IV cerca de 400
nombres propios frente a los 200 de Estrabón y los 150 de Mela; los recogidos por Ptolomeo en sus listados se
aproximan a 600. A propósito de estos autores, además de las aportaciones recogidas en este mismo volumen,
puede verse por ejemplo sobre Estrabón CRUZ ANDREOTTI, G. (1999).
5
Según Suetonio, Plinio procurationes splendidissimas et continuas summa integritate administrauit (de
uir. ill. frag. 80), sin embargo sólo el cargo hispano está atestiguado con seguridad gracias a una carta de su sobrino
(PLIN., ep. 3.5,17: cum procuraret in Hispania): hay acuerdo en torno a la fecha aproximada y la provincia en la
que lo desempeñó, aunque se discute si como procurator provincial, según me parece más probable –así también
PFLAUM, H.G. (1960): 106-111 y (1961): 1048 u OJEDA, J.M. (1993): 135 ss.– o con su autoridad restringida
a Asturia y Gallaecia, como sugiriera ALFÖLDY, G. (1969): 81-84 y 243-245. Sobre la carrera de Plinio pueden
verse además los trabajos de SYME, R. (1979; 1987) y la síntesis de NAAS, V. (2002): 86-87.
6
PLIN., ep. 6.16; SUET., de uir. ill. frag. 80.
116
LOCORUM NUDA NOMINA? LA ESTRUCTURA DE LA DESCRIPCIÓN PLINIANA DE HISPANIA
fía pliniana, como bien señalara hace más de un siglo D. Detlefsen7. Sin embargo la
austeridad de estilo –tan denostada por algunos críticos8– que muestran la Naturalis
historia en general y los libros geográficos en particular no es en absoluto ni una
consecuencia de la incapacidad literaria de su autor ni un resultado indeseado del
uso de fuentes administrativas, sino una opción deliberada que Plinio anuncia al
comienzo del libro III:
Locorum nuda nomina et quanta dabitur breuitate ponentur, claritate causisque dilatis
in suas partes, nunc enim sermo de toto est. Quare sic accipi uelim, ut si uidua fama
sua nomina, qualia fuere primordio ante ullas res gestas, nuncupetur et sit quaedam
in his nomenclatura quidem, sed mundi rerumque naturae (III 2).
7
DETLEFSEN, D. (1908); más recientemente, CHRISTOL, M. (1994): 45-63.
8
Véanse, por ejemplo, las observaciones de SERBAT, G. (1986): 2085 ss., matizando los negativos juicios
–«mise à mort» sans nuances los denomina– vertidos en obras como el Oxford Classical Dictionary (1979: 703-
704) por D.J. Campbell («his style is the most formless among contemporary writers») o en la Cambridge history
of classical literature (1982, II: 670-672) por F.R.D. Goodyear («an aspirant to style who could hardly frame a
coherent sentence»).
9
Con ellas introduce Plinio los contenidos de los libros III a VI en los índices.
10
Éstas son las principales noticias de contenido no estrictamente geográfico –incluyendo las étnográfi-
cas– que Plinio introduce a propósito de Hispania: en la Bética, observaciones sobre los pueblos que a lo largo de
los siglos llegaron a la Península Ibérica e indicaciones etimológicas sobre el nombre de Lusitania y de Hispania
(III 8), alguna escueta referencia histórica como la dedicada a Munda (III 12), reflexiones etnográficas como la
consagrada a los Célticos de la Beturia (III 13) o advertencias sobre los factores que pueden afectar al cómputo de
las medidas, incluida su sorpresa por el error cometido por Agripa y por el mismo Augusto en el mapa de la por-
ticus Vipsania (III 17). En el tratamiento de la Hispania Citerior, además de la referencia inicial a las alteraciones
de sus fronteras a lo largo del tiempo (III 18), se permite en el periplo litoral algunos comentarios sobre el Ebro y
la etimología de Hiberia (III 21) o sobre las principales ciudades costeras –Saguntum… oppidum fide nobile (III
117
Francisco Beltrán Lloris
20), Tarracon Scipionum opus, sicut Carthago Poenorum (III 21), Emporiae, geminum hoc ueterum incolarum et
Graecorum, qui Phocaensium fuere suboles (III 22)– y, en la descripción del interior, comentarios sobre la homo-
nimia de algunas ciudades (III 27), el carácter bárbaro de los nombres de ciertas comunidades (III 28), así como las
referencias a los datos censales de los conventos noroccidentales (III 28). En III 30 introduce el conocido comen-
tario sobre las riquezas mineras de Hispania y la concesión a toda ella del derecho latino por Vespasiano. En la
sección dedicada a Pitiusas y Baleares, además de las notas etimológicas tan de su gusto (III 76), termina con un
comentario sobre las serpientes y los conejos que las poblaban (III 78). En el tratamiento de las regiones occiden-
tales de Hispania introduce un comentario sobre las minas del noroeste de la Tarraconense (IV 112) y, en lo que
respecta a Lusitania, además del largo excurso geográfico sobre el promunturium Magnum (IV 113-114), una refe-
rencia a las legendarias yeguas olisiponenses (IV 116). Finalmente, desarrolla una larga serie de citas a propósito
de los nombres de Gades y de sus orígenes, remontándose hasta Hércules y Gerión (IV 120).
11
Sobre Plinio el Viejo pueden verse, entre otros, los estados de la cuestión de SALLMANN, K. (1975) y
SERBAT, G. (1986), y más recientemente el estudio de NAAS, V. (2002).
12
Así la denomina SHAW, B.D. (1981): 431.
13
Especialmente DETLEFSEN, D. (1877) y (1908), y KLOTZ, A. (1906).
14
Así, por ejemplo, DÉSANGES, J. (1980): 11 ss. o ZEHNACKER, H. (2004): xiv-xvi aceptan explícita-
mente la «Dreiquellentheorie» en sus ediciones de los libros V y III.
15
Sin embargo, como demostrara SALLMANN, K. (1971), Plinio 1ejos de utilizar una obra de Varrón o de
otro autor para componer sus descripciones costeras, recurrió para ello a fuentes diversas.
16
Agripa es mencionado habitualmente como fuente de diversas medidas y en III 17 se menciona el orbis
terrarum expuesto en la porticus Vipsania, que RODRÍGUEZ ALMEIDA, E. (2001): 24-31 y fig. 5 ha propuesto
concebir como un mapa semejante a la Tabula Peutingeriana. MURPHY, T. (2004): 130, a cambio, niega la utiliza-
ción de mapas por Plinio sin argumentación específica.
17
De «philogische Ausgrabungskunst» habla SALLMANN, K. (1971): 1, a este respecto.
18
(1988): 250, nota 32.
118
LOCORUM NUDA NOMINA? LA ESTRUCTURA DE LA DESCRIPCIÓN PLINIANA DE HISPANIA
Plinio19, razón por la que algunos de los rasgos más conspicuos y originales de esta
sección de su obra han permanecido obscurecidos, mientras que se han subrayado a
cambio los aspectos más deficientes y se han vertido valoraciones de conjunto muy
negativas sobre ella20.
Pero si, por el contrario y como recomendara Kl. Sallmann en su fundamen-
tal estudio de 197121, se parte de un análisis estructural de la descripción pliniana
que procure establecer los criterios rectores de su composición y que, sólo secun-
dariamente y en función de este propósito, se ocupe de las fuentes que manejó22,
el estudio de la geografía pliniana y en particular de sus secciones hispanas revela,
además de la acusada originalidad que supone el recurso a fuentes documentales y
cartográficas, la existencia de un método expositivo propio y de una reflexión pre-
via sobre la materia que se traducen en principios rectores muy claros, por mucho
que en cada unidad descriptiva se plasmen de manera diferenciada o se adapten a
la documentación disponible. Ello, evidentemente, no eximió a Plinio de cometer
errores ni produjo siempre descripciones de igual precisión, pues los resultados de
su trabajo dependían no sólo de la calidad y actualidad de sus fuentes –en ocasio-
nes insuficientes o desfasadas–, sino también de su misma actitud ante el trabajo
que, por ejemplo, parece más concentrada y cuidadosa al comienzo de la descrip-
ción de Europa, cuando aborda los importantes territorios de Bética, Tarraconense,
Narbonense o Italia, que al final de su periplo continental cuando debe ocuparse
de tierras menos relevantes y peor documentadas como Lusitania, Galia comata o
Britania, de cuyo tratamiento se desprende una cierta lasitud, señalada también en
otras secciones de su geografía23.
En realidad y aunque no haya sido suficientemente destacado, lo cierto es que
en su descripción de Hispania Plinio compuso pasajes dotados de una gran pre-
cisión geográfica, particularmente en la Bética, donde su tratamiento del interior
presenta rasgos que, como veremos, parecen haber exigido el manejo de un mapa y
ofrece secciones tan minuciosas como la dedicada al curso del Guadalquivir, en la
que señala incluso la ubicación de las ciudades con respecto a la orilla del río, infor-
mación que ha sido valiosísima para fijar la situación de muchas de ellas:
Oppida Hispalensis conuentus Celti, Axati, Arua, Canama, Naeua, Ilipa cognomine
Ilia, Italica et a laeua Hispal colonia cognomine Romulensis, ex aduerso oppidum
19
Así lo señala, por ejemplo, NICOLET, Cl. (1988) en p. 19 a propósito de los geógrafos latinos en general.
20
Desde BUNBURY, E.H. (1879): 371 ss. –«the geographical portions, which are perhaps de most defective
parts of the whole work» (sc. de la Naturalis historia)– hasta DILKE, O.A.W. (1985): 66-71.
21
SALLMANN, K. (1971): 4.
22
Una perspectiva reciente sobre las fuentes de Plinio en NAAS, V. (2002): 137 ss.
23
Así KLOTZ, A. (1910): 475 n. 3 a propósito de la descripción del Mar Rojo y Etiopía al final del libro VI
y, siguiéndole, DÉSANGES, J. (1980): 27.
119
Francisco Beltrán Lloris
Osset quod cognominatur Iulia Constantia, Lucurgentum quod Iuli Genius, Orippo,
Caura, Siarum, fluuius Maenuba, Baeti et ipse a dextro latere infusus (III 11).
Pero aquí, además, si estoy en lo cierto, Plinio parece distinguir entre comu-
nidades urbanas y no urbanas, una sorprendente precisión que ha pasado un tanto
desapercibida debido a la desacertada interpretación del pasaje en algunas ediciones,
según las cuales 179 sería el número total de comunidades de la provincia y 293 el de
ciuitates contributae26, un error que resulta evidente si se suman las cifras parciales
que Plinio va desgranando en cada convento27, de las que se desprende claramente,
como ya viera en su día Detlefesen28, que la provincia contaba con 293 comunidades
además de las contributae. Sin embargo lo que llama la atención es que Plinio preci-
se que de ellas 179 eran oppida, es decir ciuitates dotadas de un centro urbano, con-
cretamente 12 colonias, 13 municipios romanos, 18 latinos viejos –o preflavios29–, 1
24
175 en la Bética (III 7), 293 en la Tarraconense (III 18) –sin contar la decena de ciuitates de Baleares y
Pitiusas (III 76-78, cf. III 18 y 25)– y 45 en Lusitania (IV 117).
25
Aunque en las ediciones críticas no suele incluirse un punto entre seposita y ciuitates, la cesura resul-
ta necesaria y así queda reflejada en las traducciones del texto: BEJARANO, V. (1987): 122; ZEHNACKER, H.
(1998): 14; FONTÁN, A., GARCÍA ARRIBAS, I., DEL BARRIO, E. & ARRIBAS, M.L. (1998): 18. Esta es una
de las típicas indicaciones que Plinio introduce para remitir al lector a otra sección de la obra.
26
Por ejemplo, «Pero la provincia misma, además de las 293 anejas a otras, tiene 179 poblaciones, entre
ellas 12 colonias, 13 poblaciones de ciudadanos romanos, 18 de latinos viejos, una de federados y 135 poblacio-
nes estipendiarias», BEJARANO, V. (1987): 122. Bien interpretado a cambio por ZEHNACKER, H. (1998): 14:
«quant a la province proprement dite, elle contient 293 communautés, sans compter celles qui sont rattachées à
d’autres…», y por FONTÁN, A., GARCÍA ARRIBAS, I., DEL BARRIO, E. & ARRIBAS, M.L. (1998): 18.
27
42 en el tarraconense, 55 en el cesaraugustano, 65 en el cartaginense, 69 en el cluniense, 22 en el astur, 16
en el lucense y 24 en el bracaraugustano (III 23-28).
28
DETLEFSEN, D. (1873): 603-604.
29
Plinio es perfectamente consciente de que los datos que suministra sobre los municipios latinos de Hispania,
120
LOCORUM NUDA NOMINA? LA ESTRUCTURA DE LA DESCRIPCIÓN PLINIANA DE HISPANIA
ciudad federada y 135 estipendiarias. ¿Qué ocurre entonces con las 114 comunidades
restantes que eran ciuitates, pero no oppida? Aunque el número sea muy elevado, no
parece existir otra solución que identificar esas 114 ciuitates como «comunidades no
urbanas». Y para entender el alcance de esta expresión ningún ejemplo mejor que las
comunidades integradas por castella de los Susarri y los Gigurri mencionadas en el
edicto de Bembibre del año 15 a. E.30 y coetáneo por lo tanto de los datos –evidente-
mente augústeos– que maneja Plinio: buena parte de las 62 ciuitates mencionadas por
el enciclopedista en los conventos noroccidentales debían ser de este género y tam-
bién otras muchas del convento cluniense o de las áreas marginales de los tres con-
ventos más orientales en los que se concentraba la inmensa mayoría de los oppida.
Precisamente para el Noroeste peninsular suministra Plinio otra información
excepcional como son las cifras censales, único dato demográfico conservado para la
antigua Hispania31, según las cuales la población libre de los conventos astur, lucen-
se y brácaro ascendía respectivamente a 240.000, 166.000 y 285.000 personas libres,
distribuidas en 22, 16 y 24 populi o ciuitates (III 28). La generalización de esta corre-
lación –700.000 personas en 62 ciuitates– está en la base de la difundida atribución al
conjunto de Hispania de una población de unos 6 millones de habitantes32.
correspondientes con toda probabilidad a un momento no muy tardío del principado de Augusto, han quedado desfasa-
dos tras la concesión a Hispania del ius Latii por Vespasiano de la que se hace eco en III 30; por ello cuando se refiere a
ellos rara vez deja de señalar (III 15.23: Latinorum) que se trata de comunidades privilegiadas mucho antes –Latio anti-
quitus donata (III 7), Latinorum ueterum (III 18, 24), Lati ueteris (III 25), Latii antiqui o ueteris Latii (IV 117)– para
distinguir los municipios cesarianos y augústeos de los que se beneficiaron de la concesión de Vespasiano (III 30).
30
HEp 7 (2001), 378. Entre las diferentes ediciones del texto puede verse, por ejemplo, la de ALFÖLDY, G.
(2001): 17 ss. y los estudios reunidos por SÁNCHEZ-PALENCIA, F. J. & MANGAS, J. (eds.) (2000). Los Gigurri
son mencionados por Plinio entre los Astures (III 28).
31
No está claro de cuándo datan estas cifras que no parecen corresponder a un censo general de ciudadanos
romanos como los ordenados por Augusto, Claudio o Vespasiano (BRUNT [1981]: 163 s.), puesto que se refiere
a capita libera y no a ciues Romani, ni tampoco a un censo provincial como el realizado por Quinto Vibio Prisco
en época de Vespasiano (AE 1939, 60), pues en tal caso Plinio contaría con datos censales para toda la provincia y
no sólo para el noroeste. Pese a las objeciones de TRANOY, A. (1981): 181, no puede excluirse la posibilidad de
que deriven de un censo realizado, no en época flavia, sino tras la conquista del noroeste por Augusto, como sugi-
rió BOSWORTH, A.B. (1973): 76-77. En efecto, ésta era una medida habitual tras reducir a un enemigo (caso de
los Helvecios en tiempos de César –CAES., bell. Gal. 1.29,3–; de Capadocia bajo Tiberio –TAC., ann. 6.41,1–; de
Dacia bajo Trajano –LACT., mort. persec. 23.5–; … véase BRAUNERT, H. [1957] para Judea). En tal caso, que no
haya cifras relativas a los cántabros podría explicarse si el censo hubiera sido realizado desde la Lusitania ampliada
con Asturia y Galaecia: de hecho hay constancia de un Tito Clodio Pró[culo], [ab imp(eratore)] Caesare Aug[usto
missus pro] censore ad Lus[itanos] (CIL X, 680), que bien pudo estar relacionado con esta medida. Recuérdese que
en otras ocasiones también maneja Plinio datos correspondientes a este breve período en el que Asturia y Galaecia
estuvieron incorporados a Lusitania (ALFÖLDY, G. [1969]: 207 y 224-225), como las medidas provinciales (IV
118) o la producción aurífera (XXXIII 78).
32
Por ejemplo, SALMON, P. (1974): 23 ss. La fórmula está clara: la población media de las 62 ciuitates del
noroeste sería de 11.290 habitantes que multiplicada por las c. 523 ciuitates hispanas daría un total de casi 6 millones
de habitantes. Obsérvese, no obstante, que Plinio habla sólo de personas libres y que, precisamente, por su carácter no
urbano en noroeste hispano no es precisamente representativo de toda la Península, máxime si el censo se realizó tras
la conquista (ver nota anterior) con toda la mortandad que provocó, sin que ello suponga que deba rechazarse la cifra
de 6 millones, entendida como una mera aproximación.
121
Francisco Beltrán Lloris
Añádase que Plinio nombra a menudo sus fuentes y detalla en los índices los
auctores relevantes para cada libro, proporciona sumarios de contenidos de cada sec-
ción con indicación final del número de entradas temáticas y multiplica las remisiones
internas para facilitar la consulta de su monumental obra, recursos todos ellos que
prestan a su trabajo un aspecto de modernidad científica pionero en su época33.
A pesar de todas las condiciones objetivas de credibilidad que la descripción
hispana de Plinio reúne –renuncia a la retórica, manejo de documentos administra-
tivos, búsqueda de la precisión geográfica, exactitud en la caracterización jurídica,
apoyo en datos cuantificados, uso de mapas, conocimiento de primera mano en el
caso de la Tarraconense, …–, el texto ha suscitado entre los investigadores dudas de
todo género. Así, se discute acerca de la fecha del grueso de la información transmi-
tida por Plinio, que algunos no consideran de tiempos de Augusto, sino que atribu-
yen a época tardorrepublicana o flavia34. Se duda del significado de términos cuyo
sentido, sin embargo, parece claro y no sólo en latín, sino en Plinio mismo como
oppida ciuium Romanorum, oppida Latinorum, municipium ciuium Romanorum,
ciuitas, populus, gens,…35. Y, lo que es más grave, se sospecha de la fiabilidad del
texto, recurriéndose con demasiada frecuencia a la fácil, pero muy peligrosa receta
de «corregir a Plinio» ante el menor problema36.
Los avatares de la transmisión textual y la condición enciclopédica de la obra
son sin duda parcialmente responsables de la incertidumbre que pesa sobre el texto
de Plinio; sin embargo ésta es fruto ante todo de la particular trayectoria que han
seguido las investigaciones, asunto en el que no podemos detenernos ahora, pero
del que conviene destacar cuatro circunstancias negativas:
33
Véase en último lugar NAAS, V. (2002) : 171 ss.
34
Véase, por ejemplo, LE ROUX, P. (1986): 335 ss.
35
Al respecto, CAPALVO, Á. (1986): 49-67 y BELTRÁN LLORIS, F. (1999): 247-267.
36
Particularmente abrupta en este sentido fue la labor de Mayhoff en la edición teubneriana; a modo de ejem-
plo, en III 24, optó por introducir enmiendas como salduba, edetaniae o ispallenses sin apoyo en la tradición manus-
crita y que se han revelado totalmente desacertadas, pese a lo cual siguen apareciendo en ediciones críticas recientes
como la de ZEHNACKER, H. (2002) o en traducciones como la de FONTÁN, A., GARCÍA ARRIBAS, I., DEL
BARRIO, E. & ARRIBAS, M.L. (1998): 20-21 que recitifican Salduvia, pero mantienen Edetania e Ispalenses; al
respecto, véanse FATÁS, G. (1973) sobre la Sedetania; FATÁS, G. & BELTRÁN LLORIS, M. (1997): 27 ss. sobre
Salduie; BELTRÁN LLORIS, F. (2000): 78-79 sobre ispallenses y la posible lectura Grallenses.
37
Sobre los códices de la Naturalis historia, que no han sido objeto de una recensión general desde hace
un siglo, puede verse DETLEFSEN, D. (1904): vii-xvii y JAN, P. & MAYHOFF, C. (1906): v-xiv, para los libros
geográficos, y REYNOLDS, L.D. (1983): 307-316, en general; debe señalarse como excepción la Colección Budé
cuyos últimos volúmenes comportan el examen directo de algunos códices: pese a ello, por ejemplo en el tomo
dedicado al libro III son mínimas las diferencias respecto de la edición de Jan y Mayhoff –ZEHNACKER, H.
(2004): xxvi–, que pese a recoger los resultados previos de Detlefsen y Jan, y ser en términos generales sólida, pre-
senta algunos errores de lectura, un aparato crítico caprichoso en ocasiones y sobre todo, como ya se ha dicho (ver
122
LOCORUM NUDA NOMINA? LA ESTRUCTURA DE LA DESCRIPCIÓN PLINIANA DE HISPANIA
(i) El periplo, que al fin y al cabo era el género más clásico entre los geógrafos
antiguos, le suministra una secuencia expositiva general para el conjunto de su
geografía al tiempo que le permite describir las tierras y ciudades litorales de
cada provincia o región según un orden lineal al que, después, agregará el tra-
tamiento de las zonas del interior.
nota 36), enmiendas un tanto violentas. Una tabla comparativa de las variantes de lectura en las diferentes edicio-
nes de los libros III y IV en WINKLER, G. & KÖNIG, R. (1988): 494-524.
38
Remediado en parte para Lusitania por GUERRA, A. (1995); no era éste el objetivo de la edición anotada
de GARCÍA Y BELLIDO, A. (1947).
39
Con la destacada excepción de SALLMAN, K. (1971) y la previa tesis doctoral –no editada– de RÖMER,
F. (1968).
40
Como queda de manifiesto si se repasan, por ejemplo, los trabajos dedicados a la geografía pliniana reco-
gidos por SERBAT, G. (1986): 2114 ss. En parte estas deficiencias intentaron ser solucionadas para Hispania en un
proyecto de investigación desarrollado en la Universidad de Zaragoza (1988-1991) bajo mi dirección con la cola-
boración de G. Fatás y Á. Capalvo, que pese a estar muy avanzado no llegó a culminar en su día en una monografía
como estaba previsto, pero que no descarto revisar y completar a medio plazo.
41
Sobre la geografía pliniana, ver especialmente SALLMAN, K. (1971): 191-236 (reeditado en una versión
abreviada por WINKLER, G. & KÖNIG, R. [1988]: 466-493), donde se individualizan y analizan los diferentes tipos
de informaciones aportados por el naturalista: antiquaria, relatos de fundaciones, noticias mitológicas, etimologías,
«metonomasias», datos etnográficos, datos históricos, paradoxa, datos estadísticos, medidas de esfrágidas, distancias
y periplos. Más recientemente, MURPHY, T. (2004): 129 ss., subrayando también la importancia del periplo.
123
Francisco Beltrán Lloris
Así, Plinio empieza por dividir el terrarum orbis uniuersus en tres partes princi-
pales correspondientes a los tres continentes entonces conocidos, Europa, África y
Asia (III 3), que a su vez articula en grandes sectores en función de criterios estric-
tamente geográficos: así, por ejemplo, distribuye la Europa mediterránea en cuatro
peculiares grandes «golfos» correspondientes grosso modo al litoral entre Gibraltar
y el sur de Italia el primero (III 3-94), al mar Adriático el segundo (III 95-152), a la
costa entre el Épiro y el Bósforo el tercero (IV 1-74), y al mar Negro el cuarto (IV
75-93), tras el tratamiento de cada uno de los cuales inserta el de las islas sitas en
ellos42 (figura 1), todo a modo de un gran periplo mediterráneo.
Tras esta primera articulación general según criterios estrictamente geográ-
ficos, Plinio procede a delimitar unidades descriptivas menores recurriendo para
ello a criterios administrativos, históricos o étnicos. En occidente el marco privi-
legiado es la provincia43, un tanto más desdibujada en el Ilírico y la zona danubia-
na44. A cambio en oriente, si se exceptúa Egipto, tanto en Siria-Palestina como en
Anatolia y Grecia prefiere recurrir a criterios etno-históricos en detrimento de los
límites provinciales que, aunque siempre presentes, quedan más desvaídos. Podría
decirse así que mientras el oriente helenístico imponía sus profundas raíces étnicas
e históricas, sustentadas además en una larga y densa tradición literaria, en occi-
dente, esa parte del mundo «descubierta» en gran medida por Roma, era la nueva
personalidad provincial –es decir romana– la que se superponía a las previas iden-
tidades étnicas.
En cualquier caso, esta compartimentación en grandes unidades quedaba supe-
ditada al orden expositivo general de la obra, en beneficio del cual Plinio no duda
42
Mientras que los dos primeros golfos y el último resultan coherentes con nuestra percepción de la geogra-
fía mediterránea, el tercero resulta chocante por corresponder a la Península Balcánica; ahora bien si se contemplan
las versiones que conservamos de mapas antiguos como la copia del siglo XIII del de Ptolomeo (Bibl. Apost. Vat.,
Urbinas Graecus 82, fols. 60v-61r; HARLEY, J.B. & WOODWARD, D. (1987): lám. 9) o la Tabula Peutingeriana
(p. ej. BOSIO, L., 1983) podrá observarse que, en efecto, el cabo Acroceraunio, al sur de Dyrrhachium, es el punto
que marca el cambio de inflexión en este tramo de la costa, si bien, desde luego, la caracterización de la Península
Balcánica como golfo sea totalmente arbitraria y parezca obedecer a la necesidad de Plinio de repartir el lito-
ral mediterráneo en cuatro secciones de tamaño similar. En cualquier caso, esta circunstancia hace verosímil que
Plinio empleara un mapa para delimitar estos cuatro «golfos».
43
Bética, Tarraconense, Narbonense, Britania, tres Galias, Lusitania,… y, en África, Mauritanias Tingitana y
Cesariense, Numidia y África.
44
La descripción pliniana se centra en Dalmacia (III 139-144) y trata de manera somera el Nórico, Panonia y
Mesia (III 146-149).
124
LOCORUM NUDA NOMINA? LA ESTRUCTURA DE LA DESCRIPCIÓN PLINIANA DE HISPANIA
Nunc ambitum eius urbesque enumerabimus, qua in re praefari necessarium est auc-
torem nos Diuum Augustum secuturos discriptionemque ab eo factam Italiae totius in
regiones XI, sed ordine eo qui litorum tractu fiet; urbiumque quidem uicinitatis ratio-
ne utique praepropera seruari non posse, itaque interiore parte digestionem in litteras
eiusdem nos secuturos, coloniarum mentione signata, quas ille in eo prodidit numero
(III 46).
Así pues, indica, abordará Italia siguiendo el litoral y adoptando como sec-
ciones descriptivas las once regiones augústeas, pero no por orden numérico, sino
siguiendo su disposición a lo largo de la costa de acuerdo con su programa expo-
sitivo general, mientras que en el interior, al no ser fácil enumerar las ciudades de
45
V 102-127.
46
IV 1: Epiros, Acarnania, Aetolia, Phocis, Locris, Achaia, Messenia, Laconica, Argolis, Megaris, Attice,
Boeotia iterumque ab alio mari eadem Phocis et Locris, Doris, Phthiotis, Thessalia, Magnesia, Macedonia,
Thracia.
125
Francisco Beltrán Lloris
126
LOCORUM NUDA NOMINA? LA ESTRUCTURA DE LA DESCRIPCIÓN PLINIANA DE HISPANIA
b) El orden descriptivo
127
Francisco Beltrán Lloris
(iii) la descripción del interior, en la que los listados de ciudades –distribuidas por
conventos, rangos jurídicos y, dentro de ellos, por orden alfabético– se articu-
lan en secciones menores según criterios diversos –étnicos, administrativos,
geográficos– con la excepción de Lusitania, en donde las tierras interiores
conforman una sola sección;
Bética:
Introducción con datos numéricos (III 7)
Periplo (III 7-8)
con peculiaridades en otras descripciones provinciales –por ejemplo en la Narbonense la introducción carece del
resumen numérico de las ciuitates (III 31-37)–, pero no es ni mucho menos sistemática.
53
Estos datos estadísticos no los hace constar Plinio de forma sistemática: sólo en África (V 29) aparecen
tan articuladamente como en las provincias hispanas; en Córcega (III 80) y Sicilia (III 87) indica el número de ciui-
tates y el de colonias, en la Narbonense los oppida ignobilia y adtributa (III 37), en algunos conventos de Asia
(V 96, 105, 106) el número total de ciuitates, o el total de oppida en Chipre (V 130), de populi ac tetrarchiae en
Capadocia (V 146), de decuriae en Dalmacia (III 142 ss.), de populi (V 150), … Los conventos sólo son menciona-
dos, además de en Hispania, en el Ilírico y en Asia.
128
LOCORUM NUDA NOMINA? LA ESTRUCTURA DE LA DESCRIPCIÓN PLINIANA DE HISPANIA
Tarraconense:
Introducción con datos numéricos (III 18)
Periplo (III 19-22 --- IV 110-112)
Interior (III 23-28)
Medidas (III 29)
---
Islas (III 76-78)
Lusitania:
Periplo (IV 113-116)
Datos numéricos (IV 117)
Interior (IV 117-118)
Medidas (IV 118)
3. La Bética
La descripción de la Bética constituye, sin duda, una de las más cuidadas, articu-
ladas, precisas y complejas de toda la geografía pliniana, y también una de las más
originales54, según ponen de manifiesto la alteración del programa expositivo ini-
cial, el elevado número de secciones descriptivas, la acusada orientación geográfica
de secciones y enumeraciones, y el papel desempeñado por el Betis:
54
Una primera aproximación a la estructura de la descripción pliniana de la Bética, en la que se basan estas
páginas, fue presentada en BELTRÁN LLORIS, F. (1994), en donde se estudian con detalle varios pasajes, particu-
larmente III 10, y se recoge la bibliografía específica, a la que remito.
129
Francisco Beltrán Lloris
(ii) Por otra parte y pese a no ser una circunscripción de gran tamaño, divide la
Bética en doce secciones, lo que representa un número muy superior a las res-
tantes provincias occidentales, despachadas normalmente en dos, y ligeramente
superior a las diez que emplea en la Tarraconense, pese a ser ésta cuatro veces
más extensa: recuérdese que la misma Italia es dividida por Plinio en once sec-
ciones en función de las regiones augústeas, si bien cada una de ellas se articula
después al menos en otras dos, correspondientes al litoral y la costa.
55
(1989): 303-333.
56
Como ocurre con el Ebro en III 21 o con el Ródano en III 33, por ejemplo.
130
LOCORUM NUDA NOMINA? LA ESTRUCTURA DE LA DESCRIPCIÓN PLINIANA DE HISPANIA
• Con ello finaliza el recorrido por la provincia, aunque debe agregar, a modo de
apéndice, las ciudades del interior del convento gaditano que también debería
de haber tratado en BS 3 (BS 11, III 15).
131
Francisco Beltrán Lloris
132
LOCORUM NUDA NOMINA? LA ESTRUCTURA DE LA DESCRIPCIÓN PLINIANA DE HISPANIA
litoral (BS 1, 2 y 12) y a los estuarios del Betis (BS 6) se extendía al este de la des-
embocadura del Guadalquivir por el interior de lo que hoy es la provincia de Cádiz
–Carisa, Cappa, Saudo, Saguntia, Lascuta, Vsaepo?, …– . Y el hispalense, además
de las tierras situadas al norte del Guadalquivir, en la Beturia (BS 9), y junto al río
(BS 5), disponía de una cuña al otro lado del Betis que se adentraba por la actual
provincia de Sevilla hasta la de Málaga –Arunda, Acinippo, …–. Teóricamente estas
dos zonas del gaditano y el hispalense, cuya percepción no era fácil encerradas
como estaban entre las áreas cubiertas por el periplo litoral y el recorrido fluvial del
Guadalquivir y Genil, deberían de haber sido tratadas en la sección situada entre el
Betis y el Mediterráneo (BS 3), sin embargo no fue así, pues Plinio sólo delimitó al
Sur del Betis dos sectores y ambos del astigitano, el que denomina Bastetania uer-
gens ad mare (BS 3) y el dedicado al Genil (BS 7), por lo que quedaron excluidas
de su programa expositivo tanto las comarcas más internas del gaditano, que debie-
ron ser añadidas al final –repitiendo además por error las ciudades de Barbesula y
Baesippo– (BS 11), como la cuña meridional del hispalense (BS 9), error este que
motivó los mayores desajustes de la descripción.
Como argumento detenidamente en el trabajo de 1994, ésta es a mi juicio la
explicación de que Plinio incluya entre las ciudades célticas e hispalenses de la
Beturia algunas que realmente no pertenecían a esta región geográfica, sino que se
ubicaban al sur del Guadalquivir. El naturalista creyó que tras abordar las ciudades
hispalenses en el periplo del Guadalquivir, sólo restaba por introducir las de la Beturia
céltica, cuando en realidad había omitido previamente algunas de las ubicadas en la
cuña sita al sur del río como Callenses Aeneanici, Arundo, Acinippo o Salpesa, que
desde luego eran hispalenses, pero no se encontraban en la Beturia ni en el territo-
rio de los célticos, por lo que yerra al introducirlas con las palabras praeter haec in
Celtica, cuando debería haber dicho praeter haec in Hispalensi o algo similar57.
En cualquier caso estos errores son consecuencia de la voluntad de precisión
geográfica que Plinio muestra en la descripción de la Bética y que se ve acentuada,
además, con el particular tratamiento de las ciudades privilegiadas de la Bastetania
(III 10) y de la Beturia céltica (III 14), de los municipios latinos del convento gadi-
tano (III 15) y de las colonias romanas del astigitano (III 12) que no son menciona-
dos por orden alfabético como las restantes comunidades, sino en un orden distinto
que parece geográfico y que debió exigir el manejo de un mapa como se observa,
por ejemplo, en III 12, donde tras mencionar Astigi introduce los nombres de las
restantes colonias del convento –Tucci, Ituci, Vcubi y Vrso– en un orden que no es
evidentemente el alfabético, pero que corresponde a su ubicación geográfica de este
a oeste. A todo ello debe añadirse, finalmente, que todas las secciones descriptivas
57
No resuelve en absoluto el problema enmendar el texto para que diga praeter haec in <Bae>tica, como
propone CANTO, A.M.ª (1993): 178 ss.
133
Francisco Beltrán Lloris
58
Obsérvese que también menciona a unos Bastuli en la costa Tarraconense (III 19).
134
LOCORUM NUDA NOMINA? LA ESTRUCTURA DE LA DESCRIPCIÓN PLINIANA DE HISPANIA
4. Tarraconense
59
Como ya señalara HOYOS, B.D. (1979): 439-471.
60
Abundan por ejemplo lo que SALLMAN, K. (1971): 200-201 denomina paradoxa o las referencias a
diversos auctores como se observa en el caso de Gades (IV 119-120).
135
Francisco Beltrán Lloris
61
III 10 (Bética), 36 (Narbonense), 130 (regio X), …
62
Excepcionalmente no se ajustan exactamente al orden alfabético las comunidades de ciudadanos romanos
del convento tarraconense: Dertosani, Bisgargitani (III 23).
136
LOCORUM NUDA NOMINA? LA ESTRUCTURA DE LA DESCRIPCIÓN PLINIANA DE HISPANIA
los Arévacos del alto Duero63 (fig. 4 núm. 1) y, por otro, las ubicadas al pie de los
Pirineos hasta los Vascones64 (fig. 4 núm. 3). Estas dos series convergentes delimi-
tan a grandes rasgos la parte de la provincia ocupada por los tres conventos jurídi-
cos más orientales –tarraconense, cartaginense y cesaraugustano–65 y suministran
junto con las referencias étnicas sistemáticas introducidas en el periplo (III 19-22)
(fig. 4 núm. 2)66 y las más selectivas insertadas en el convento cesaraugustano (III
24) (fig. 5 núm. 4) un panorama bastante completo de los pueblos de la Hispania
oriental, en el que sólo se echa de menos la mención de los Celtíberos más orienta-
les o de los Berones.
En lo que respecta a la parte occidental de la provincia, la información étnica
domina en la presentación de las comunidades del convento cluniense que sigue
una confusa secuencia espiraliforme que se inicia en los Várdulos y termina pre-
cisamente en los Arévacos (III 26-27) (fig. 5 núm. 5), mientras que en los tres
conventos del noroeste deja de ser relevante pues uno, el de los Ástures, coincide
con un único solar étnico y los otros dos, el Lucense y el Brácaro, corresponden al
territorio de los Galaicos (III 28) (fig. 5 núm. 6), según queda claro por otra parte
en el periplo atlántico, en el que se suceden las referencias a Vascones, Várdulos,
Cántabros, Astures y Lucenses y Brácaros, quos super Gallaecia y, más adelante
y en referencia al Duero, disterminatis (…) a Lusitania Gallaecis (IV 112) (fig. 4
núms. 7-8).
Mientras que en los periplos litorales Plinio tiende a introducir las referencias
étnicas de manera territorializada mediante el término regio, a cambio en las dos
listas que enmarcan el periplo mediterráneo y en el tratamiento del interior suele
recurrir a los etnónimos, aunque haya excepciones en uno y otro caso: así, por
ejemplo, en el periplo mediterráneo se refiere a los Bastuli, Laeetani e Indigetes sin
emplear el término regio (III 19, 21) y en el atlántico a Vascones, Varduli, Cantabri,
Bracari o Gallaeci (IV 110-112), mientras que por el contrario alude a la regio
Edetania, a la regio (S)uessetania y a una gens Surdaonum en la descripción del
convento cesaraugustano (III 24). Sin embargo la equivalencia de estas expresiones
queda meridianamente clara en casos como el de los Cántabros o Ástures, a los que
alude sucesivamente como Cantabri (III 27, IV 111), Cantabrici populi (III 27) o
regio Cantabrorum (IV 111), o bien como Asturum populi (III 28), regio Asturum
(IV 111) o Asturia (IV 112).
63
Post eos (sc. Bastuli) quo dicetur ordine intus recedentes Mentesani, Oretani et ad Tagum Carpetani,
iuxta eos Vaccaei, Vettones et Celtiberi Areuaci (III 19).
64
Post eos (sc. Indigetes) quo dicetur ordine intus recedentes radice Pyrenaei Ausetani [Fitani], Lacetani
perque Pyrenaeum Ceretani, dein Vascones (III 22). Como explico en otro lugar, me parece preferible la lectura
lacetani a la conjetura iacetani introducida por Mayhoff: BELTRÁN LLORIS, F. (2001): 70 ss.
65
Resulta tentador suponer que Plinio se valió de un mapa para localizar estos pueblos.
66
Con el error de mencionar a los Ilergetes en la costa pese a su emplazamiento claramente interior.
137
Francisco Beltrán Lloris
Como expongo con más detenimiento en otro lugar67, el mero hecho de que
Plinio haga referencia también en la costa atlántica, conquistada en época de
Augusto, a una regio Cantabrorum y a una regio Asturum invalida la conocida pro-
puesta de R. Knapp de considerar las regiones plinianas como una reminiscencia
de una vieja organización territorial de época republicana68, un problema que no se
soluciona en absoluto transfiriendo la cronología de esas supuestas circunscripcio-
nes hasta época augústea69. Conviene recordar que el uso del término regio lejos de
ser una peculiaridad propia de Hispania70 –y naturalmente de Italia–, como supo-
nen quienes lo interpretan como referencia a una circunscripción administrativa, se
aprecia en diversas secciones de los libros geográficos correspondientes al Ponto,
África, Egipto, Siria, Asia, etc., en ocasiones utilizado con bastante frecuencia,
como ocurre en Grecia71, o incluso de forma casi tan sistemática como en el litoral
tarraconense tal y como sucede especialmente en la costa de la Narbonense72, que
es obviamente una prolongación geográfica de la Tarraconense. En estos últimos
casos el término regio hace referencia normalmente a etnias y es empleado como
una mera variante del etnónimo, aparentemente para evitar la monotonía73, pero
Plinio lo emplea también para designar regiones geográficas como la Baeturia béti-
ca (III 13) o territorios de ciudades como en las islas Baleares74 o en Grecia75.
No debe sorprender el diferente tratamiento que recibe en las descripcio-
nes conventuales la información étnica, marginal en los tres conventos orientales
–salvo un par de referencias en el cesaraugustano– frente al papel estructural que
desempeña en el cluniense. Sin duda estas discrepancias obedecen, ante todo, a la
contraposición existente en el período augústeo –del que datan las listas manejadas
por Plinio– entre la Tarraconense oriental, en la que se concentraban las ciudades
privilegiadas políticamente –colonias, municipios, ciudades federadas y libres–,
y la parte occidental, en la que casi todas, si no todas, eran peregrinas y estipen-
diarias. Por ello en la parte oriental condensa la información étnica en el periplo y
en los dos listados que lo enmarcan (III 19, 22), y así puede presentar después las
67
BELTRÁN LLORIS, F. (en prensa).
68
KNAPP, R. (1977): 66-79, sugerencia que plantea también problemas de índole histórica y numismática:
BELTRÁN LLORIS, F. (1986): 902-905 y (en prensa).
69
Pese a las argumentaciones en este sentido de RODRÍGUEZ COLMENERO, A. (1996): 271-274;
MORET, P. (2004): 31-62; OZCÁRIZ, P. (2006): 27 ss.
70
Como equivocadamente suponía KNAPP, R. (1977): 66.
71
IV 8, 13, 14, 15, 20, 23, 33, 36, 38, 43, 45, 47, ...
72
III 32-25: In ora regio Sordonum intusque Consuaranorum (…) regio Volcarum Tectosagum (…) regio
Anatiliorum et intus Dexiuatium Cauarumque; rursus a mari Tricorium et intus Tritollorum Vocontiorumque et
Segouellaunorum, mox Allobrogum (…) regio Camactulicorum (…) regio Oxubiorum Ligaunorumque (…) regio
Deciatium.
73
III 35: regio Oxubiorum Ligaunorumque, super quos Suebri, Quariates, Adunicates.
74
III 78: e regione Palmae urbis.
75
IV 20: regio Nemea.
138
LOCORUM NUDA NOMINA? LA ESTRUCTURA DE LA DESCRIPCIÓN PLINIANA DE HISPANIA
76
La menor importancia de las ciudades de la mitad occidental de la provincia queda de manifiesto en la
valoración que Plinio realiza de sus nombres que considera cacofónicos y bárbaros, por lo que su enumeración
tampoco resultaba fundamental como indican las expresiones ex quibus Alabanenses tantum nominare libeat (III
26), praeter Celticos et Lemauos ignobilium ac barbarae appellationis o … Querquerni citra fastidium nominentur
(III 28).
77
No puede excluirse la posibilidad de que en los listados manejados por Plinio las ciudades peregrinas estu-
vieran organizadas por etnias.
139
Francisco Beltrán Lloris
6. Lusitania
78
El orden no queda claro: la secuencia Augusta Emerita, Metellinum, Pax, Norba Caesarina y Scalabis,
que respeta el orden alfabético salvo por Norba, no se ajusta a ninguna disposición geográfica.
140
LOCORUM NUDA NOMINA? LA ESTRUCTURA DE LA DESCRIPCIÓN PLINIANA DE HISPANIA
118). Y termina con las medidas de Lusitania y Gallaecia según Agripa, a las que
añade las correspondientes al circuito de la Península (IV 118).
Frente a la austeridad de la descripción del interior, a cambio destacan en el
periplo dos largos excursos sobre el promunturium Magnum y sobre los ríos de la
parte norte de la provincia, ambos con un fuerte tono polémico y ambos errados.
El primer error deriva de la falsa configuración de la Península que Plinio
maneja, pues sitúa el punto extremo noroccidental de Hispania no en el finisterre
gallego junto al que habitaban los Ártabros o Arrotrebas mencionados por él mismo
previamente (IV 111), sino en el cabo de Roca (IV 113). Esta confusión, que tal vez
remonte a Agripa79, le conduce a malinterpretar lo que otros autores dicen respecto
del punto noroccidental de Hispania –en referencia al finisterre gallego– creyen-
do que aluden al cabo de Roca, al que, equivocadamente, supone que otros llaman
promunturium Artabrum y negando la existencia en sus cercanías de un pueblo lla-
mado Ártabro, que considera una grafía errónea de los Arrotrebae galaicos, cuando
en realidad, si damos crédito a Estrabón (III 3.5), se trata tan sólo de otro nombre
más moderno del mismo pueblo80: de hecho, ninguno de los geógrafos cuyo texto
se conserva hace referencia alguna a una ubicación de los Ártabros o Arrotrebas
junto al cabo de Roca81. En cualquier caso, conviene subrayar también que frente a
Estrabón y Ptolomeo que no mencionan el promunturium Magnum, Plinio es junto
con Mela (III 6-8) el único que señala la gran prominencia del cabo de Roca, hoy,
en efecto, reconocido como el saliente más occidental de la Península.
El segundo error afecta a los ríos, pues Plinio es el único autor conocido que
menciona el hidrónimo Aeminium82 como nombre del moderno Mondego83 (IV
113), el río que baña la actual Coimbra y al que las demás fuentes denominan unáni-
memente Munda84. Más adelante al precisar el emplazamiento de los ríos lusitanos
menciona casi seguidos los dos hidrónimos, Aeminius y Munda (IV 115), sin repa-
rar en la identidad de la corriente a la que ambos se refieren, señala la confusión de
79
BRAUN, F. (1909): 28 ss., 40 ss., 58 ss. la atribuye a Posidonio, de quien a través de Varrón llegaría a
Plinio; sobre este pasaje y las posibles fuentes de Plinio SALLMANN, K. (1971): 153 ss. con la bibliografía ante-
rior.
80
Sobre el pasaje, GUERRA, A. (1995): 85-87.
81
Para Posidonio son los últimos de Lusitania hacia el Norte y el Oeste (apud STR., III 2.9); Estrabón los
sitúa junto al cabo Nevrion, punto de inflexión entre los lados occidental y septentrional de Iberia (III 3.5) y Mela,
junto al mismo cabo, al que los romanos llamaban Celticum, desde donde corre el lado norte de Hispania hasta
los Pirineos (MEL., III 12-13); Ptolomeo, igualmente, los fija junto al Nevrion, punto que limita el Poniente y el
Septentrión de la Península (II 6.1 y 3).
82
En realidad los manuscritos recogen las lecciones emenium, minium, enumenium, eumenium, sin embar-
go al hacer el topónimo referencia a la vez a la ciudad y el río presuntamente homónimos, oppidum et fluuium
Aeminium, el establecimiento del texto no ofrece dudas.
83
El dato, a juzgar por el inicio de IV 115, podría derivar de Varrón.
84
STR., III 3.4 –mss. Moulivada~–; MELA, III 8; PTOL., II 5.3; sobre el pasaje, GUERRA, A. (1995): 88-
89 y (1996): 147 ss. sobre el Limia.
141
Francisco Beltrán Lloris
otros autores –de la que no tenemos constancia alguna– entre Aeminius y Limia85,
y detalla una distancia de 200 millas, es decir de unos 296 km, entre Aeminius y
Minius según Varrón, que no coincide ni con la existente entre Miño y Limia, que
es de apenas 20 km, ni tampoco con la que separa al Miño del Mondego, que se
aproxima a 190 km. Independientemente de cómo deba explicarse esta medida86,
parece evidente que aquí Plinio comete un nuevo error al atribuir al río comúnmen-
te conocido como Munda el nombre Aeminius y al pensar después que era confun-
dido por otros autores con el Limia. Este error contrasta vivamente con la precisión
del resto de las distancias que señala entre el Tagus y otros puntos87 (IV 115).
En lo que respecta a la articulación de la descripción, Lusitania se asemeja
al tratamiento de la Bética y la Tarraconense por constar de los cuatro consabidos
apartados: el resumen numérico de conventos y ciudades –en este caso reducido a la
mínima expresión–88, el periplo, el tratamiento del interior a base de listados jerar-
quizados de comunidades y las medidas provinciales; a cambio, por su extensión
más bien limitada89 y sobre todo por el tratamiento del interior en una sola sección
muestra afinidad también con las descripciones de provincias poco extensas y con
limitado desarrollo continental como Narbonense, Córcega y Cerdeña o Sicilia, y
sobre todo con provincias de incorporación más reciente o con escasa incidencia de
las políticas de promoción municipal y de fundación de colonias como Aquitania,
Bélgica, Lugdunense o Britania. En este sentido la descripción pliniana del interior
lusitano es la menos articulada y la de menor precisión geográfica de las tres penin-
sulares, pues se limita a mencionar las ciudades jerarquizadas según su condición
política, pero sin precisar a qué convento pertenecen ni dar indicaciones geográfi-
cas o étnicas que permitan localizarlas mejor, en abierto contraste con su modo de
proceder en la Bética y en la Tarraconense. Ello no obsta, sin embargo, para que
Plinio haga constar con bastante detalle los cognomenta latinos de las ciudades
privilegiadas –Scalabis quae Praesidium Iulium uocatur, Olisipo Felicitas Iulia
85
Río de la Tarraconense que menciona en IV 112, en una ubicación, por cierto, desacertada para identificar-
lo con el Limia actual, pues lo menciona entre Bracara (Braga) y el Duero (IV 112), mientras que éste se encuentra
en realidad entre el Miño y Braga.
86
Podría entenderse que las 200 millas son un error por 200 estadios, es decir unas 25 millas o 37 km –de
hecho la grafía Limaea parece apuntar a una fuente griega, si bien sólo la recoge el códice Florentino Ricardiano;
los demás presentan las grafías limeam y lineam–, y que la referencia es al Limia, situado a unos 20 km en línea
recta, que es lo que parece asumir SALLMANN, K. (1971): 263; o bien, como sugiere GUERRA, A. (1996), que
el río conocido como Limaiva (STR., III 3.4), Obliuionis o Lhvqh~ y Bevliwn –SCHULTEN, A. (1963): 85-86, LIV.,
per. 55; FLOR., I 33.12; STR., III 3.5, SIL. ITAL., I 236; XVI 476– y asociado a diversas leyendas que lo identi-
ficaban con una de las entradas del Averno –al respecto GARCÍA QUINTELA, M.V. (1986)–, tuviera en realidad
varias localizaciones correspondientes entre otros a los modernos Limia y Leça.
87
Sobre estas medidas ALY, W. (1957): 116; SALLMANN, K. (1971): 263
88
Pero recuérdese que este resumen no aparece en todas las unidades descriptivas, ver notas 52 y 53.
89
Entre las descripciones de Europa occidental, Lusitania ocupa un lugar intermedio, con un tratamiento de
6 parágrafos de extensión, ver nota 50.
142
LOCORUM NUDA NOMINA? LA ESTRUCTURA DE LA DESCRIPCIÓN PLINIANA DE HISPANIA
cognominatum, Ebora quod item Liberalitas Iulia, …–, cuya nómina reproduce
exhaustivamente.
Tampoco hace particular hincapié en las articulaciones étnicas que desempe-
ñan un papel menor aún que en la Bética, pues sólo se refiere a ellas en una escueta
frase del periplo con una enumeración que no parece responder a un orden geográ-
fico: gentes Celtici90 Turduli et circa Tagum Vettones, ab Ana ad Sacrum Lusitani
(IV 116). Si la referencia a los Vetones y al Tajo puede darse por buena91, a cambio
la ubicación de los Lusitanos entre el Guadiana y el cabo Sacro difiere de las que
atribuyen a este pueblo otros autores, como Ptolomeo que los ubica entre el Duero
y el Guadiana (II 5.3 y 6) o Estrabón que los emplaza al norte del Tajo (III 3.3 ss.),
y también de la que suelen atribuirles los investigadores modernos entre el Duero y
el Tajo92.
En definitiva, la descripción de Lusitania, como anticipábamos antes, es la
menos trabajada, extensa, articulada y precisa de las tres hispanas, rasgos estos que
quizá no obedezcan sólo a la menor extensión e importancia de esta provincia en
comparación con la Bética y la Tarraconense, sino también a las contradicciones
que Plinio encontró en sus fuentes y a los errores de orientación y de identificación
que éstas le indujeron a cometer o en los que cayó por sí mismo. En cualquier caso,
todo ello, además de poner de manifiesto ante nuestro ojos la menor calidad de la
información que Plinio manejaba a propósito de Lusitania, forzó al naturalista a
introducir excursos justificativos –promunturium Magnum, Aeminius flumen– que
hicieron más laboriosa la composición y que tal vez le empujaran a concluir de
manera menos cuidadosa y un tanto precipitada esta descripción que no sólo corres-
pondía a la provincia menos importante de Hispania, sino que además cerraba el
tratamiento de Europa.
90
Aunque los manuscritos recogen las lecturas celtice, celtic[---], celticae, la referencia inmediata a los
Turduli induce a pensar que se refiere a los Celtici mencionados en la Beturia (III 13) a caballo de ambas provin-
cias; contra GUERRA, A. (1995): 90 que prefiere la lectura celticae, aunque atribuyéndola a los Celtici.
91
Y encaja con la situación que les atribuyen STR., III 3.4 y PTOL., II 5.7.
92
Por ejemplo ALARCÃO, J. de (1974): 20.
143
Francisco Beltrán Lloris
93
Aunque quizás algo menos actualizado para Lusitania.
94
Ver nota 53.
144
LOCORUM NUDA NOMINA? LA ESTRUCTURA DE LA DESCRIPCIÓN PLINIANA DE HISPANIA
Precisamente este último aspecto merece una atención más detenida. En efec-
to, las tres descripciones hispanas tienen en común una longitud considerable, pues
Plinio les consagra 39 parágrafos en conjunto95, un cifra cuya importancia queda de
manifiesto tras una rápida comparación con otros territorios occidentales de dimen-
siones similares:
95
Aunque los parágrafos fueron introducidos por los editores modernos y no tienen exactamente la misma
extensión, constituyen una referencia útil para nuestros propósitos.
145
Francisco Beltrán Lloris
96
Incluye diversas noticias sobre la costa atlántica, el Atlas y las expediciones romanas por el norte de
África: V 3-4, 6-16.
146
LOCORUM NUDA NOMINA? LA ESTRUCTURA DE LA DESCRIPCIÓN PLINIANA DE HISPANIA
«Inmediatamente tras ella (sc. Italia), exceptuadas las fabulosas tierras de la India,
colocaría yo a Hispania doquiera esté rodeada por el mar. Aunque en parte áspera, en
verdad donde produce es feraz en grano, aceite, vino, caballos y minas de todas clases;
en esto es igual Galia. Pero vence en verdad Hispania en sus desiertos con el esparto
y la piedra especular, también por la delicadeza de sus tintes, por el ardor en los traba-
jos, por la pericia de sus esclavos, por la dureza corporal de sus hombres y por la vehe-
mencia de corazón» (XXXVII 203)99.
97
De hecho, esta noticia, situada al final de la principal sección dedicada a Hispania (III 6-30), constituye
en cierto modo la culminación de la larga nómina de colonias y municipios mencionados previamente en Hispania,
de igual modo que la afirmación referida a la Narbonense, Italia uerius quam prouincia (III 31), anticipa la nutrida
lista de comunidades privilegiadas de esta provincia.
98
Como ha señalado NAAS, V. (2002): 427 ss.
99
Ab ea exceptis Indiae fabulosis proximam equidem duxerim Hispaniam quacumque ambitur mari: quam-
quam squalidam ex parte, uerum, ubi gignit, feracem frugum, olei, uini, equorum metallorumque omnium generum,
ad haec pari Gallia; uerum desertis suis sparto uincit Hispania et lapide speculari, pigmentorum etiam deliciis,
laborum excitatione, seruorum exercitio, corporum humanorum duritia, uehementia cordis (XXXVII 203).
147
Francisco Beltrán Lloris
100
Como sugería para el valle del Ebro en BELTRÁN LLORIS, F. (2006): 232 ss.
101
Ver nota 29. Sobre la concesión del ius Latii a Hispania, ANDREU, J. (2004).
148
LOCORUM NUDA NOMINA? LA ESTRUCTURA DE LA DESCRIPCIÓN PLINIANA DE HISPANIA
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LOCORUM NUDA NOMINA? LA ESTRUCTURA DE LA DESCRIPCIÓN PLINIANA DE HISPANIA
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APÉNDICE*
1. Introducción [7]:
etimología; elogio; resumen numérico de conventos y ciudades por categorías políticas.
3. Interior [10-15]:
(a) inter Baetim et oceani oram: Bastetania uergens ad mare: ciudades con cognombre en
orden geográfico (?), ¿ciudad libre? y ciudades sin cognombre por orden alfabético [10 /
BS 3]
(b) Baetis: enumeración por orden geográfico de las ciudades del convento cordubense
[10 / BS 4], del convento hispalense [11 / BS 5] y de los aestuaria Baetis [11 / BS 6];
río Singilis / convento astigitano: colonias por orden geográfico, oppida libera y sti-
pendiaria por orden alfabético [12 / BS 7]; río Maenuba: ciudades por orden geográfico
(?) [12 / BS 8]
(c) Baeturia: comentario étnico-administrativo [13]; Célticos / convento hispalense: ciu-
dades con cognombre por orden geográfico (?), praeter haec in Celtica (= convento
hispalense al sur del Betis): ciudades sin cognombre por orden alfabético [14 / BS 9];
Túrdulos / convento cordubense: ciudades por orden alfabético [14 / BS 10]
(d) convento gaditano: ciudades de derecho romano, latino (¿orden?) y estipendiarias por
orden alfabético [15 / BS 11]
*
S = sección; B = Bética, L = Lusitania, T = Tarraconense.
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LOCORUM NUDA NOMINA? LA ESTRUCTURA DE LA DESCRIPCIÓN PLINIANA DE HISPANIA
4. Medidas [16-17]:
longitudo y latitudo según Agripa, causas de error en las medidas, medidas nunc, el orbis
terrarum de Agripa.
1. Introducción [18]:
conformaciones previas, ciudades sometidas por Pompeyo, resumen numérico de conven-
tos, mención separada de las islas y ciudades por categorías políticas
2. Periplo [19-22]:
litoral mediterráneo, enumeración de sur a norte de ciudades, ríos y accidentes geográfi-
cos: etnias de la frontera «occidental» [19], descripción por regiones étnicas con excurso
sobre el Ebro [19-21], etnias de la frontera «oriental» y resto del periplo [22] [TS 1]
3. Interior [23-28]:
(a) convento tarraconense: ciudades alfabetizadas por categorías políticas [23] [TS 2]
(b) convento cesaraugustano: ciudades alfabetizadas por categorías políticas, con alguna
referencia a las regiones étnicas [24] [TS 3]
(c) convento cartaginense: ciudades alfabetizadas por categorías políticas [25] [TS 4]
(d) convento cluniense: ciudades por etnias [26-27] [TS 5]
(e) convento astur: ciuitates y cifra censal [28a] [TS 6]
(f) convento lucense: ciuitates y cifra censal , [28b] [TS 7]
(g) convento brácaro: ciuitates y cifra censal [28c] [TS 8]
4. Medidas [29]:
longitudo y latitudo, conformación de la provincia.
• Varia de Hispania [30]: metales, concesión del ius Latii por Vespasiano, los Pirineos
frontera con las Galias.
155
Francisco Beltrán Lloris
6. Periplo [110-112]
litoral atlántico: enumeración de ciudades, ríos y accidentes geográficos de este a oeste
por etnias y conventos (lucense, brácaro) con indicación de islas menores; excurso sobre el
Duero [TS 10]
1. Periplo [113-116]:
(a) enumeración de ciudades, ríos y accidentes geográficos hasta el promunturium Magnum
[113]
(b) excurso sobre el punto extremo noroccidental de Hispania [114]
(c) excurso sobre los ríos, con distancias [115]
(d) etnias [116]
(e) enumeración de ciudades, ríos y accidentes geográficos hasta el Guadiana [116] [LS 1]
3. Interior [117]:
ciudades por categorías políticas en un solo listado [117-118] [LS 2]
4. Medidas [118]:
longitudo y latitudo de Lusitania con Asturia y Gallaecia, según Agripa, y de Hispania.
[BÉTICA 119-120]
5. Islas
Gades [119-120] [BS 12]
156
LOCORUM NUDA NOMINA? LA ESTRUCTURA DE LA DESCRIPCIÓN PLINIANA DE HISPANIA
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159
Francisco Beltrán Lloris
160
PTOLÉMÉE ET LA CONSTITUTION
D’UNE CARTOGRAPHIE RÉGIONALE
DIDIER MARCOTTE
Université de Reims
1 Sur la réception de la Géographie à Byzance et dans le monde arabe, voir en dernier lieu DILKE, A.
(1985): 154-160; BERGGREN, J.L. & JONES, A. (2000): 50-52; dans l’Occident latin, avant les traductions de
l’arabe, GAUTIER DALCHÉ, P. (1999): 80-89. –Dans les notes ci-dessous, les renvois à la Géographie suivent
l’édition de Müller (-Fischer) pour les livres I-V, celle de Nobbe pour les livres VI-VIII; voir Bibliographie.
2 Mas’udi, Les prairies d’or, 191 et 193 (trad. C.-A. Barbier de Meynard & A. Pavet de Courteille, rev. par
Ch. Pellat, vol. I, Paris, 1962, pp. 76-77).
3 Il s’agit de l’Urbinas gr. 82, du Seragliensis 57 et du Fabricianus 23, ce dernier étant réduit à un bifolio.
Voir DILLER, A. (1940): 62-67 (et pl. 1-3).
La invención de una geografía de la Península Ibérica. II. La época imperial, CRUZ ANDREOTTI, G., LE ROUX, P., MORET, P.,
eds., Málaga-Madrid, 2007, pp. 161-172.
161
Didier Marcotte
un Ptolémée sans carte (c’est l’actuel Vaticanus gr. 177), la restitution même de la
mappemonde et des cartes régionales, qu’il aurait dressées en partant du texte4.
La Géographie est unique aussi dans sa méthode et par son contenu. Elle ne
souffre aucune comparaison possible avec l’œuvre de Strabon, qui dresse ad usum
principis un état du monde, commandé par des considérations politiques et conçu
comme une synthèse historique totale, ouverte aux faits les plus illustres comme
aux réalités les plus modestes, conformément à une tradition qui se réclamait aussi
d’Hérodote. Le titre retenu par Ptolémée, uJfhvghsi~ gewgrafikhv, exprime claire-
ment une intention différente; ce n’est pas tant une «introduction» qu’il annonce,
ou une «explication», mais bien des «instructions». Le genre uJfhghtikov~, en effet,
comporte en soi quelque chose de prescriptif, qu’assied d’ailleurs son usage dans la
langue des philosophes5. Si l’on suit ce sens, il faut comprendre alors que le texte
porte des recommandations techniques, assez précises pour guider les étapes d’une
représentation graphique (katagrafhv) de la terre habitée. C’est, au reste, l’évi-
dence du pouvoir évocateur des prescriptions, chiffrées ou non, dont l’uJfhvghsi~
gewgrafikhv est lourde, qui a suggéré l’hypothèse que Maxime Planude n’avait
besoin que du texte pour restituer les cartes de Ptolémée et dessiner ainsi le modèle
de nos manuscrits primaires6.
Sans doute Agrippa avait-il observé, avec ses Commentarii, une méthode qui
préfigurait celle de Ptolémée. En un recueil qui tenait du mémoire (tel est bien le
sens de commentarii7), il produisait en effet les données numériques nécessaires à
l’établissement de la carte de l’œcumène. La procédure lui était inspirée par celle
des mensores, qui confiaient à un rapport ou à un procès-verbal, appelé commen-
tarius8, les indications relatives aux mesures d’une parcelle ou du territoire d’une
cité, dans le but d’en dresser une forma le cas échéant. Or, Ptolémée déclare aussi
avoir eu recours, dans la préparation de sa katagrafhv, à des recueils de chiffres,
trouvés par lui dans ce qu’il appelle des uJpomnhvmata, c’est-à-dire précisément des
rapports ou mémoires de techniciens9:
4 La Géographie était encore recherchée par Planude à l’automne 1295, à en juger par sa correspondance;
voir Epist. 119 (éd. M. Treu, Maximi Monachi Planudis epistulae, Breslau, 1890, p. 171). Le texte hexamétrique
par lequel il salue sa découverte (son édition complète est chez STÜCKELBERGER, A. [1996]: 200-201) ne sau-
rait faire exclure que des cartes aient été jointes au texte.
5 Par exemple, le terme intervient chargé de ce sens («qui délivre des instructions») dans la classification
des œuvres de Platon chez Diogène Laërce (III 49), où il désigne, avec le terme zhthtikov~ («qui procède de l’in-
vestigation»), les deux grands caractères des dialogues socratiques.
6 Au livre I, le titre du chapitre 19 établit le but des instructions: peri; tou` th`~ kaq j hJma`~ uJfhghvsew~
proceivrou pro;~ th;n katagrafhvn (p. 50, l. 16-17 Müller).
7 Sur les emplois techniques du terme latin, notamment dans la langue de la magistrature, voir BÖMER, F.
(1953): 212-215 et 228-236; dans le domaine de l’exploration géographique, voir SHERK, R.K. (1974): 537-543.
8 Voir les sources citées par NICOLET, Cl. (1988): 112.
9 PTOL., Géogr., 1.22,4 (p. 55 Müller); cf. Géogr., 1.6,2 (à propos de Marinos); 18,2 et 4. Sur l’emploi tech-
nique de uJpomnhvmata, voir BÖMER, F. (1953): 215-226.
162
PTOLÉMÉE ET LA CONSTITUTION D’UNE CARTOGRAPHIE RÉGIONALE
163
Didier Marcotte
Les lieux pour lesquels on dispose des indications et des observations les plus
crédibles (aiJ ajkribevsterai thrhvsei~) deviennent les pierres d’angle ou de fon-
dation (qemevlioi) à partir desquelles va s’organiser progressivement la construction
de la figure cartographique15:
Eu[logon a]n ei[h kai; to;n touvtoi~ ajkolouvqw~ gewgrafhvsonta ta; me;n dia; tw`n
ajkribestevrwn thrhvsewn eijlhmmevna prou>potivqesqai th`/ katagrafh`/ kaqavper
qemelivou~, ta; d` j ajpo; tw`n a[llwn ejfarmovzein touvtoi~, e{w~ a]n aiJ pro;~ a[llhla
qevsei~ aujtw`n meta; tw`n pro;~ ta; prw`ta thrw`sin wJ~ e[ni mavlista sumfwvnw~
ta;~ ajdistaktotevra~ tw`n paradovsewn.
«Il peut sembler raisonnable que celui qui entreprend une géographie en accord avec
ces principes fixe les données obtenues à partir des observations les plus sûres comme
13 Hapax en cet emploi, periodikov ~ ne saurait être traduit par «systématique», comme le proposent
BERGGREN, J.L. & JONES, A. (2000): 59.
14 PTOL., Géogr., 1.2,2 (p. 6 Müller). Dans ce passage, le terme ejpivskeyi~ renvoie à une procédure prati-
quée par les inspecteurs du cadastre dans l’Égypte ptolémaïque et impériale; cf. P. Congr. XV, 15, 2; MARCOTTE,
D. (2005): 152.
15 PTOL., Géogr., 1.4 (p. 13 M.).
164
PTOLÉMÉE ET LA CONSTITUTION D’UNE CARTOGRAPHIE RÉGIONALE
S’il fallait une comparaison, on pourrait dire que les lieux repères étaient à la
carte ce que les dates époques (ejpocaiv) étaient aux tables chronologiques, au sein
desquelles elles autorisaient les datations relatives. De la même façon qu’un fait
daté en chronologie relative est, une fois rapporté à une époque, fixé en chronolo-
gie absolue16, ainsi un lieu quelconque ne se trouve établi dans le réseau de la carte
qu’une fois son rapport à un qemevlio~ traduit par un écart en longitude et en lati-
tude, exprimé en parts de cercle.
Comme on l’a déjà dit, Ptolémée évoque bien, parmi ses sources, des tables
de coordonnées traduites également en parts de cercle (moirografivai), qu’il aurait
trouvées dans des uJpomnhvmata dont il ne cite pas les auteurs17. Avant d’entrepren-
dre sa Géographie, lui-même annonçait dans l’Almageste un kanw;n ejpishvmwn
povlewn, qui aurait répertorié des lieux remarquables pour l’exactitude de leur loca-
lisation géométrique ou astronomique18. La matière en a été intégrée, avec quelque
360 toponymes, aux kanovne~ provceiroi, perdus pour nous, mais elle constitue
sans doute la substance du commentaire annexe aux vingt-six cartes régionales qui
forme le livre VIII de la Géographie19.
Aux livres II-VIII, les descriptions régionales sont organisées en periorismoiv
ou perigrafaiv, littéralement «tracés de contours»; dans la langue de Ptolémée,
ces termes techniques désignent des régions qui se laissent définir par des limites
à la fois géographiques et ethniques, plus rarement politiques20. Quelque quatre-
vingt quatre periorismoiv sont ainsi dénombrés: trente-deux en Europe, huit en
Libye, quarante-quatre en Asie; selon les cas, ils peuvent être appelés ejparcei`ai
ou satrapei`ai, ce dernier terme s’appliquant plutôt aux contrées extérieures à
l’Empire21. Le choix du terme ejparceiva n’entraîne pas que, pour chaque région
16 La méthode avait été mise au point par Ératosthène et développée par Apollodore; cf. JACOBY, F. (1902):
80.
17 PTOL., Géogr., 1.22,4 (moirografivai mhvkou~ te kai; plavtou~; cf. supra n. 9). Hipparque a pu fournir
une partie du matériau.
18 PTOL., Synt., 2.13 (p. 188 Heiberg).
19 Sur les provceiroi kanovne~, voir KUBITSCHEK, W. (1919): 2064-2065. Sur la nature du commentaire
aux cartes en Géogr. 8 et les difficultés textuelles qu’il présente, cf. DILLER, A. (1939): 231-237. POLASCHEK,
E. (1959): 37 attribue à Ptolémée lui-même le projet d’ajouter le commentaire en question aux sept livres de la
Géographie.
20 Sur les periorismoiv ptoléméens, voir DILLER, A. (1939): 228-231.
21 L’adversaire de Rome le plus important est, à cette époque, l’Arsacide; ce fait a dû commander le choix du
terme satrapeiva.
165
Didier Marcotte
166
PTOLÉMÉE ET LA CONSTITUTION D’UNE CARTOGRAPHIE RÉGIONALE
Dio; kai; ta;~ paraqevsei~ tw`n moirw`n ejf j eJkavstou toi`~ ejkto;~ mevresi tw`n
selivdwn pareqhvkamen kanonivwn trovpon, protavssonte~ mevntoi ta;~ tou` mhvkou~
tw`n tou` plavtou~, o{pw~, ejavn tine~ ejmpivptwsi diorqwvsei~ ajpo; th`~ pleivono~
iJstoriva~, ejnh`/ ejn toi`~ ejcomevnoi~ dialeivmmasi tw`n selidivwn poiei`sqai ta;~
paraqevsei~ aujtw`n.
«C’est pourquoi nous avons placé les mentions des coordonnées, en regard de chacun
des lieux, dans les marges extérieures des colonnes d’écriture, à la manière de réglet-
tes graduées, en faisant figurer les mesures en longitude avant celles de la latitude, en
sorte que, si quelques rectifications devaient intervenir du fait des progrès de notre
information, il soit possible de les consigner dans les intervalles successifs qui sépa-
rent les colonnes d’écriture».
Dès les premières lignes du livre II, la course de la description régionale est
présentée comme dirigée vers la droite et celle de la main sur le livre comme la tra-
duction même de ce mouvement général, qui fait aller de la matière déjà organisée
vers celle qui ne l’est pas encore29:
Proeilov m eqa de; tav x in tou` peri; th; n katagrafh; n euj c rhv s tou pantach` /
poiouvmenoi provnoian, toutevsti kaq j h}n ejpi; dexia; poihsovmeqa ta;~ metabavsei~,
ajpo; tw`n h[dh katatetagmevnwn ejpi; ta; mhdevpw th`~ ceiro;~ ejklambanomevnh~.
«Nous avons retenu un ordre d’exposition qui réponde d’avance au souci d’une repré-
sentation commode à tout point de vue, c’est-à-dire celle qui nous fera mener nos
déplacements vers la droite, la main se trouvant ainsi portée de ce qui a déjà été mis en
ordre vers ce qui ne l’est pas encore».
27 La présentation qu’offre Nobbe du texte de la Géographie est un reflet vraisemblable de ce que devait être
une colonne d’écriture dans l’édition antique de Ptolémée (cf. infra n. 30). Autres emplois de kanwvn ou de kanovnion
au sens de «règle graduée»: Géogr., 1.22,5; 24,1; 24,7.
28 PTOL., Géogr., 2.1,3 (p. 72 M.).
29 ID., 2.1,4 (p. 72 M.).
167
Didier Marcotte
de la matière géographique. Mais elle impose aussi avec une certaine force l’idée
d’un véritable déroulement des selivde~ 30, ce qui invite à penser en des termes
matériels très précis le rapport entre le texte et les cartes correspondantes.
Sur le mode d’élaboration de ces dernières, Ptolémée livre des instructions
explicites, qui prennent en compte les contraintes du support. Ainsi, il envisage de
grouper plusieurs ejparcei`ai ou satrapei`ai en fonction des dimensions du pivnax
et préconise, pour réunir la totalité des quatre-vingt quatre periorismoiv, de recou-
rir à vingt-six pivnake~, dix pour l’Europe, quatre pour la Libye, douze enfin pour
l’Asie. La notion d’échelle est introduite à cette occasion31:
30 Dans plusieurs manuscrits primaires, dont l’Urbinas et le Seragliensis, on relève des traces de renvoi à
l’organisation du texte en selivde~ dans quelque archétype (voir CUNTZ, O. [1923]: 6; DILLER, A. [1939]: 238);
ainsi dans le synopsis du livre II que conservent notamment l’Urbinas gr. 82 et le Seragliensis 57 (voir MÜLLER,
C. [1883]: 70-71, dans l’apparat critique):
ijouerniva~ nhvsou brettanikh`~ pivnax prw`to~, aÑ sel, oÑõÑ
iJspaniva~ baitikh`~ pÑdÑ
iJspaniva~ lousitaniva~ pÑhÑ
(...) ijllurivdo~ libourniva~ rÑlÑaÑ
De la description de l’Hibernie à celle de l’Illyrie, le texte se déroulait donc sur 55 selivde~; dans l’édition de
Nobbe, qui offre 29 lignes en moyenne par page, la différence est de 68 pages, soit 1972 lignes. Si on admet qu’il y
avait dans l’archétype visé dans le synopsis un nombre de lignes équivalent à celui que produit l’édition de Nobbe,
on se représentera un archétype offrant 36 lignes à la colonne.
31 PTOL., Géogr., 2.1,8 (p. 73 Müller).
168
PTOLÉMÉE ET LA CONSTITUTION D’UNE CARTOGRAPHIE RÉGIONALE
jEpi; touvtwn de; oujde; dioivsei tini; ajxiolovgw/, ka]n parallhvloi~ crhswvmeqa
tai`~ meshmbrinai`~ grammai`~, eujqeivai~ de; tai`~ tw`n parallhvlwn, eja;n movnon
lovgon proslambavnh/ ta; moiriai`a diasthvmata tw`n meshmbrinw`n pro;~ ta; tw`n
parallhvlwn, o}n oJ mevgisto~ e[cei kuvklo~ pro;~ to;n mevson ejsovmenon touvtou tou`
pivnako~ paravllhlon.
«Sur ces cartes, il n’y aura pas davantage de différence notable, si nous traitons comme
parallèles les lignes méridiennes et comme droites les lignes traçant les parallèles; il
suffira que, sur les méridiens, les distances en degrés respectent, par rapport aux dis-
tances mesurées sur les parallèles, la même valeur (lovgon) que celle qu’on affectera
au grand cercle par rapport au parallèle qu’on fera passer par le milieu de la carte».
32 Voir ci-dessous, en annexe, la composition du pivnax 5, qui correspond à l’Illyricum d’Agrippa (5e région
dans la liste de KUBITSCHEK, W. [1919]: 2105-2106).
33 PTOL., Géogr., 2.1,9 (p. 73-74 M.).
34 ID., 8.4,1 (II, p. 198, l. 8-12 Nobbe).
35 ID., 8.3,1 (II, p. 196, l. 26-28 N.); 28,1 (p. 254, l. 5-6 N.). Sur les valeurs relatives du degré de longitude
dans la Géographie, voir BERTHELOT, A. (1930): 118-119.
169
Didier Marcotte
170
PTOLÉMÉE ET LA CONSTITUTION D’UNE CARTOGRAPHIE RÉGIONALE
ANNEXE
Liste des periorismoiv (scil. ejparcei`ai uel satrapei`ai) de l’Europe (Géogr., II-III),
avec références aux pivnake~ et à la pagination de Nobbe (N.)
171
Didier Marcotte
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172
LA GEOGRAFÍA DE PTOLOMEO Y EL CORPUS
TOPONÍMICO Y ETNONÍMICO DE HISPANIA
Claudio Ptolomeo escribe su obra en griego, pero depende (como Marino de Tiro)
tanto de la tradición científica de la geografía griega como, en gran medida, de las
fuentes de información romanas y de la ampliación de los conocimientos geográfi-
cos motivada por las conquistas del Imperio.
La influencia de Ptolomeo en el desarrollo de las cartografías europea, árabe,
y moderna, fue enorme, como se puede ver en la intervención de D. Marcotte en
este mismo volumen en lo que se refiere en concreto a la Península Ibérica. Con su
Almagesto1, un tratado de matemáticas y astronomía en 13 libros, y los ocho libros
de su Guía Geográfica, Ptolomeo dominó la astronomía y la geografía durante
más de catorce siglos. Y ello aunque entre los siglos II y XV no ejerció influencia
directa en occidente, sino sólo en los astrónomos y geógrafos árabes. El Almagesto,
traducido al latín en el siglo XII, no tuvo excesivo eco. En cambio, la traducción
al latín de la Geografía en el siglo XV causó una reestructuración completa de la
cartografía europea. Ptolomeo es el vínculo más claro entre el mundo antiguo y el
nuestro en geografía. Sus series de coordenadas son las únicas del mundo antiguo
que nos han llegado.
Curiosamente sabemos poco de su vida. Ni su lugar ni su fecha de nacimiento
están establecidos. Ningún manuscrito es más antiguo del siglo XII y carecemos
aún hoy de una edición científica de su obra. Ni siquiera es claro que los mapas que
acompañan a la Geografía sean realmente suyos2.
1
El árabe al-mjsty procede de un griego megivsth «el (tratado) mayor». Muestra del influjo en el mundo
árabe es el nombre que hoy le damos.
2
Durante mucho tiempo se ha debatido si: a) los hizo él mismo o un contemporáneo, b) fueron añadidos des-
pués de su muerte, pero en época imperial, o c) sólo son de época bizantina. Lo cierto es que mientras no se acometa
una edición crítica global con las suficientes garantías es prácticamente imposible llegar a una conclusión definitiva.
La invención de una geografía de la Península Ibérica. II. La época imperial, CRUZ ANDREOTTI, G., LE ROUX, P., MORET, P.,
eds., Málaga-Madrid, 2007, pp. 173-193.
173
Juan Luis García Alonso
3
«Cada uno de estos sistemas conceptuales tiene sus ventajas. El primer sistema, que sitúa el mapa en una
esfera, obviamente conserva el parecido de la forma del mundo y elimina la necesidad de ninguna manipulación
posterior; por otro lado, apenas proporciona el tamaño necesario para contener la mayoría de los elementos que
debe recoger, ni tampoco permite contemplar el mapa entero desde un mismo punto […]. El segundo sistema, la
representación en una superficie plana, evita estas limitaciones completamente. Pero carece de algún tipo de méto-
do para preservar el parecido con la forma esférica de modo que pueda conseguir que las distancias recogidas en el
plano sean todo lo proporcionales que sea posible a las distancias verdaderas» (I 20.1-2).
174
LA GEOGRAFÍA DE PTOLOMEO Y EL CORPUS TOPONÍMICO Y ETNONÍMICO DE HISPANIA
4
(1939): 228.
5
Posteriormente a Müller, el siglo XX ha ido trayendo avances por la aparición de nuevos códices, por el
trabajo de importantes eruditos sobre la tradición manuscrita de la obra y por la publicación de pequeñas ediciones
parciales: es la obra de autores como O. Cuntz, J. Fischer, P. Schnabel, L. Rénou, I. Ronca, A. Diller, S. Ziegler y
H. Humbach, así como, ahora, yo mismo (referencias en J.L. García Alonso, 2003). Estos trabajos han sacado en
claro, como era de esperar, mucha información nueva sobre el texto de la Geografía, sus códices y las ediciones
decimonónicas. Así sabemos hoy de las muchas deficiencias de la edición de Müller, con su farragoso aparato crí-
tico y comentario. Utiliza treinta y nueve códices diferentes, pero de una forma indiscriminada, dando preferencia
en demasiadas ocasiones a manuscritos que hoy sabemos que son secundarios sobre otros que hoy sabemos que
son primarios. No hay un sistema en su edición. No hay un stemma claro en ningún momento, en ningún sentido.
Además, a pesar de la profusión en códices, Müller no tenía a su disposición dos manuscritos que hoy se consi-
deran de los más importantes, K y U. Hoy los estudiosos están de acuerdo en que los manuscritos primarios esen-
ciales de los que derivan todos los demás son sólo once: los que llamamos, siguiendo las últimas convenciones al
respecto, X A Z C R V W O U K N. En mi libro de 2003 se ofrece una tabla con la información pertinente relativa a
estos manuscritos y una reproducción del stemma que hoy por hoy se maneja.
175
Juan Luis García Alonso
a) Los nombres más abundantes y mejor estudiados, los personales, tienen el pro-
blema principal que derivan del fenómeno de la «moda»; son probablemente,
de entre los nombres propios, los que con mayor facilidad se difunden de los
hablantes de una lengua a los de otra, sin que ello prejuzgue nada en relación a
la lengua hablada por los individuos que los usan6;
b) los teónimos, en los últimos años objeto de estudios importantes, pueden ser
un poco más fieles a la lengua hablada por sus usuarios, pero la seguridad no
es siempre completa;
c) los topónimos tienen ya una larga tradición de estudios y también problemas
particulares, como la dificultad de ubicarlos en una dimensión temporal deter-
minada: un nombre de lugar, en el caso de que pueda ser atribuido a una len-
gua concreta, no indica necesariamente que esa lengua se habla en esa zona en
un momento específico7; y, finalmente,
6
Mi nombre, Juan Luis, no implica que yo hable hebreo ni una lengua germánica; a partir de mi nombre no
se podría averiguar que mi lengua es una forma moderna del latín de Hispania; por lo menos no en lo que se refiere
a la etimología de los nombres: en cambio la forma concreta que estos nombres tienen y que los diferencia de, por
ejemplo, el francés Jean Louis, responde a detalles fonéticos típicamente castellanos.
7
Pero puede en cambio ser testimonio inequívoco de que en algún momento esa lengua se ha hablado en
ese territorio, aunque puede ser un fósil de un pasado, cercano en el tiempo o muy alejado.
176
LA GEOGRAFÍA DE PTOLOMEO Y EL CORPUS TOPONÍMICO Y ETNONÍMICO DE HISPANIA
d) los etnónimos, los nombres con que nuestras fuentes denominan a los grupos
que ellas perciben como unidades étnicas de una mínima coherencia.
1. Corpus toponímico
Los problemas planteados por los nombres de lugar en particular son bien conoci-
dos. En muchas ocasiones, muy a menudo, los topónimos creados por los hablantes
de una lengua son mantenidos e incorporados, junto con el paisaje, por los hablan-
tes de una nueva lengua invasora.
Nuestra tarea al estudiar la toponimia de una región es definir lo más clara-
mente posible esos diferentes estratos: establecer una cronología relativa asignando
cada estrato a una lengua determinada, por difícil que ello sea cuando se trata de
lenguas muy poco conocidas.
La toponimia ha sido un elemento fundamental en los estudios relativos a la
Hispania antigua, en relación a la división de Hispania entre una región básicamente
no indoeuropea, y otra básicamente indoeuropea. Todo ello a partir de elementos lin-
güísticos, como la presencia de -briga al que Jürgen Untermann8 concedió una enorme
importancia9. Para J. Untermann la presencia de este elemento al oeste y al norte de
una línea divisoria de la Península que iría desde el oeste del País Vasco hasta Huelva,
junto con su ausencia al este y sur de esta línea, donde tenemos en cambio otros tipos
toponímicos (ili- /ilti-, etc.), documentaría esta división básica de la Península.
Hoy creo que está demostrado que la idea de Untermann debe matizarse.
Encontramos nombres indoeuropeos (célticos y no célticos) en el lado «equivoca-
do» de la famosa línea divisoria. Sólo el estudio detallado de todos los nombres de
todas las zonas basado en el menor número posible de ideas preconcebidas (o al
menos sin condicionar de antemano el resultado de cualquier análisis), puede ayu-
darnos a avanzar en este difícil camino.
8
(1961): 26-27 y Map 3.
9
Acerca de -briga, vid. mi 2006.
177
Juan Luis García Alonso
a. Cauca
El nombre que Ptolomeo (II 6.49) da como Kau`ka10 es una ciudad vaccea bien cono-
cida11. Se identifica con Coca (Segovia), en la vecindad ya del territorio arévaco12.
Presenta la misma raíz que los antropónimos Caucaius y Cauceti (dat. o genit.)
de Ávila, recogidos por Albertos, un Caucinus de Madrid13, un Caucainos lusitano,
un Caucei (genitivo) de Alconétar y dos Caucirus de la provincia de Cáceres14. En
Irlanda15 Ptolomeo (II 6.8) recoge un grupo étnico de Caucoi, sin duda el mismo
nombre.
Es un derivado por medio de un sufijo adjetival bien conocido en indoeuropeo,
-ka, sobre una base *Kau-. La raíz *k u-, *kHu-16, «golpear» daría al étnico un sig-
nificado del tipo de «los que golpean». Pero si pensamos en el antiguo indio çavas,
«fuerza, poder», el topónimo vacceo Cauca podría ser un derivado adjetival con el
significado de «la fuerte», «la poderosa», algo que cuadra bien en un topónimo y
que está en la misma esfera semántica que topónimos célticos como Segovia, ciu-
dad arévaca vecina. De la misma manera cuadra muy bien este significado para el
etnónimo irlandés Cauci, «los fuertes», «los poderosos», en todo paralelo a nuestro
topónimo vacceo. Todos estos paralelos en países célticos me llevan a sospechar un
origen céltico para el topónimo vacceo Cauca17.
b. Uama
La ciudad que Ptolomeo (II 4.11) llama Ou[ama y atribuye a los célticos béticos se
identifica con Salvatierra de los Barros, provincia de Badajoz, cerca de Jerez de los
10
It. 435; Ravennate 312; Caucenses PLIN., NH 3.3,26.
11
GARCÍA ALONSO, J.L. (2003): 268.
12
TIR K-30: 90.
13
Sobre los antropónimos vid. PALOMAR LAPESA, M. (1957): 62.
14
Pueden verse antropónimos extrapeninsulares en HOLDER, A. (1896-1910): vol. I, 866 y ss.
15
DE BERNARDO, P. (2000): 100.
16
IEW: 535.
17
Sin embargo, M. Palomar Lapesa (1957: 62) relaciona estos nombre con una raíz indoeuropea *keu-
«encorvar» (IEW: 588), con -a- en germánico y en báltico (de ahí el etnónimo germánico Cauci o Chauci), y con
una significación de «altura» o «elevación del terreno» para estos nombres. Aunque esta segunda explicación sea
verosímil en el plano semántico, la fonética impediría que nuestro nombre fuera céltico si deriva de esta raíz. Pero
esto me parece una opción más complicada. La primera idea parece mejor y ubicaría este nombre en un estrato cél-
tico, nada sorprendente en la meseta norte.
178
LA GEOGRAFÍA DE PTOLOMEO Y EL CORPUS TOPONÍMICO Y ETNONÍMICO DE HISPANIA
c. Lapaticorum Promontorium
Este nombre lo conoce sólo Ptolomeo (II 6.4), quien lo atribuye a los galaicos
lucenses. Ya Müller sugiere que se trata del Cabo Ortegal.
Los únicos paralelos (y no es nada claro que tengan algún tipo de relación eti-
mológica con el topónimo galaico) para este nombre, de apariencia en principio no
céltica, por su -p- conservada, son los antropónimos Lapius (y el topónimo Lappi-
acus), Lappianus, Lappius, Lapponius y Lappus23.
Aunque tanto en la edición de Müller de la Geografía como en la de Nobbe24
este lugar se llama «Lapativa Kwvrou a[kron to; kai; Trivleukon», éste es uno
de los numerosos pasajes en los que el manuscrito X se separa de los otros. Este
manuscrito tiene una gran importancia, al ser el único que representa sin ninguna
18
GARCÍA ALONSO, J.L. (2003): 81.
19
CIL II, 989.
20
HOLDER, A. (1896-1910): vol. III, 421, ve este *upo en nombres célticos como Vo-bergensis, *vo-ceton,
Vogladensis, vo-redos, Ad-vorix, Vo-segos.
21
Hay una larga serie de nombres galos con este elemento. Vid. PEDERSEN, H. (1909-1913): vol. I, 92
y vol. II, 295; SCHMIDT, K.H. (1957): 63 y 299s.; POKORNY, J. -IEW- (1951-59): 1106 ss., y EVANS, D.E.
(1967): 288-89, quien señala que a lo mejor en algunos nombres, más que vo- «under», podríamos tener un galo
vo- «two» o «double», como posiblemente en Vocontii, quizá con el sentido de «veinte», aunque para ello hay pro-
blemas. Vid. EVANS, D.E (1967): 289, n. 12.
22
Vid. THURNEYSEN, R. (1946): 511-13.
23
Vid. HOLDER, A. (1896-1910): vol. II, 143.
24
II 6.4 en ambos.
179
Juan Luis García Alonso
d. Illiberis
La ciudad que Ptolomeo (II 4.9) llama jIlliberiv~, la última ciudad en su lista de
ciudades túrdulas, Plinio30 la sitúa en la Bastetania. Debe referirse al mismo lugar
Esteban de Bizancio cuando habla de E j libuvrgh povli~ Tarthssou`. También tene-
mos testimonios epigráficos del Municipium Florentinum Iliberritanum31, y mone-
das latinas (FLORENTIA e ILIBERI), relacionables con las monedas con escritura
ibérica en las que se lee i-l-tu-r-i-r o i-l-be-r-i-r32.
25
Le acompañan, de entre los manuscritos importantes, solamente A (Vat. Palatinus Graecus 388) y Z
(Vaticanus Palatinus Graecus 314), que, sin embargo, muestran síntomas de que en su elaboración ha intervenido
algún manuscrito de la recensión W.
26
Como los manuscritos secundarios FY (Florentinus Laurentianus 28,38 y Florentinus Laurentianus 28,42
respectivamente), y no Lapatikwvroum, como lee Müller en X.
27
Sin duda debido a una fuente latina manejada por Ptolomeo, a quien quizá le pasó desapercibido como
tal, pues si no probablemente hubiera empleado la terminación casual griega. En este mismo sentido dice L.
Monteagudo (1957: 65): «Nosotros creemos que este nombre: Lapatiakwvroum (todo junto) representa la simple
transcripción al griego de un nombre gentilicio, recogido en forma de genitivo de plural, latino, posiblemente a tra-
vés de alguien que militó en las filas de Decio Junio Bruto el Calaico, con motivo de la expedición de éste a Galicia
el 137 a.C. (STR., III 3.4) o bien tomado durante las campañas contra cántabros, astures y calaicos bajo los cónsu-
les Antistio, Furnio y Agripa en 25 a.C. Quien sabe si este nombre fué tomado, en la misma Roma, de alguno de los
poquísimos supervivientes del monte Medulio llevados a la Ciudad Eterna para figurar en algún triunfo... y por ello
escrito, naturalmente, de primera intención en latín».
28
(1957): 65. También en (1947): 78 y ss.
29
24 km al SSW. de la punta dos Aguillóns. Esta identificación resulta muy atractiva a pesar de ciertos pro-
blemas fonéticos no satisfactoriamente resueltos por L. Monteagudo. Por ejemplo, la -n- ausente en la forma de
Ptolomeo: habíamos reconstruido *Lapatiaci, pero el antepasado de Labacengos sería *Lapatian(i)ci. Puede pen-
sarse quizá en una corrupción más de la transmisión textual. O en una -n- no antigua, introducida secundariamente
por algún proceso analógico o fonético.
30
III 10.
31
CIL II, 2070, 2077 y 5505.
32
MLH, I, 2, A. 99.
180
LA GEOGRAFÍA DE PTOLOMEO Y EL CORPUS TOPONÍMICO Y ETNONÍMICO DE HISPANIA
2. Corpus etnonímico
a. Astures
Este nombre es de los que siempre ha resistido una explicación plenamente satis-
factoria. Se aplica a uno de los grupos étnicos de mayor extensión del norte penin-
sular, ocupando las actuales provincias de Asturias, que ha conservado el nombre,
León, donde estaba la capital, Asturica, hoy Astorga, y la mitad norte al menos de la
provincia de Zamora (más o menos hasta el Duero). Las fuentes, como he señalado,
también hablan de Asturica Augusta como la capital, una formación adjetival que
33
(1974): 137.
34
Ibidem. Vid. F. Molina y J.M. Roldán en Historia de Granada, Granada, 1983.
35
No es seguro que el ibérico Il(t)i- tenga que ver, después de todo, con el vasco iri.
36
GARCÍA ALONSO, J.L. (2003): 310-2.
37
Véase no obstante UNTERMANN, J. (1992).
181
Juan Luis García Alonso
38
Vid. TIR K-30.
39
Vid. GARCÍA ALONSO, J.L. (2003): s.v. Asturica
40
Frente a ello ya COROMINAS, J. (1972): vol. I, 101-2.
41
(1996).
42
Cf. formas bálticas idénticas en IEW: 300.
43
Origen señalado por J. Pokorny para los ríos Iesla y Eisra.
44
J. De Hoz recoge esta raíz entre las del repertorio antiguo europeo (1963: 234).
45
(2000): 191-208 y (2005): 35-6.
46
La hipótesis es verosímil para algunos de los casos. Pero es muy verosímil también que no todas las for-
mas que tengan una secuencia -ur- supongan necesariamente la presencia de este elemento.
182
LA GEOGRAFÍA DE PTOLOMEO Y EL CORPUS TOPONÍMICO Y ETNONÍMICO DE HISPANIA
47
(2000): 302.
48
PRÓSPER, B. (2002): 387 ss.
49
JORDÁN, C. (2004): 60-1.
50
En cambio la -u- de Asturias, pese a llevar el acento, no pasa a -o-.
51
Cabe preguntarse si el cambio del acento no provocaría un desarrollo diferente de la /ä:/ inicial postula-
da. ¿Es verosímil pensar que, con el acento sobre ella, se mantuvo a lo largo del tiempo más nítidamente su timbre
palatal y eso la llevó finalmente a pasar a /e/, y que, en cambio, en posición átona, quizá porque perdió antes su
cantidad larga, volvió a /a/? En cualquier caso desde una /ä/ es tan verosímil en principio un resultado /e/ como uno
183
Juan Luis García Alonso
El uno es un río de nombre indígena. El otro una fundación romana con un nombre
de base indígena que ha sido manipulado por hablantes de latín, responsables de la
derivación adjetival. Cabe pensar que el hidrónimo sería esperable que siguiera por
un tiempo indeterminable pronunciándose en labios indígenas como /ä:stura/, con
acentuación en la primera sílaba, mientras que Asturica, fundación romana y acu-
ñación lingüística latina a partir de una base indígena, fuese desde sus comienzos /
asturica/, con acento en la segunda y con pérdida del carácter palatal de la A- inicial
(el latín tampoco conocía una /ä/) e incluso quizá de su cantidad. Así, con el tiempo,
los leoneses diríamos Esla por un lado pero Astorga por el otro.
Quiero llamar la atención sobre un topónimo Esles que podríamos hacer deri-
var de un /ä:stures/ esdrújulo si derivamos Esla de una /ä:stura/ acentuada igual.
¿Podría este lugar provenir del etnónimo en pronunciación nativa? Lamentablemente
el nombre no es de tierras astures, aunque sí muy próximas. Esles es el nombre de un
pueblecito cántabro a media distancia entre Santander y el valle del Pas. Podríamos
pensar que se trata de un grupo de astures establecido en tierras casi limítrofes con las
suyas o en un nombre que hace referencia a la no demasiada lejanía de la Asturia52.
b. Vettones
Este etnónimo muestra rasgos tanto en su fonética como en su formación que hacen
muy verosímil la hipótesis de que se trate de un nombre céltico, lo que, a mi modo
de ver, refuerza mis análisis anteriores, basados en la toponimia, que conferían una
fuerte presencia de celtas en este territorio (Salamanca, Ávila, oeste de Toledo,
norte de Cáceres53), pese a la idea muy difundida de que muy probablemente los
vettones hablaban algo semejante a lo que llamamos lusitano54.
184
LA GEOGRAFÍA DE PTOLOMEO Y EL CORPUS TOPONÍMICO Y ETNONÍMICO DE HISPANIA
55
(2005): 306.
56
La forma la recoge, efectivamente A. Holder (1896-1910: vol. III, 267) aunque no me parece muy de fiar.
Se trata de variantes textuales de dos o tres fuentes literarias secundarias, variantes sistemáticamente corregidas por
los editores (lo que no es con seguridad una decisión acertada: los editores no hacen más que dar la versión más
conocida del etnónimo). No recoge tal forma sin embargo la TIR en ninguno de los dos ejemplares que tienen la
entrada «Vettones».
57
(2005): 305-7.
58
Como Avectius, AVETUS, ADVETISSO(NIS), VETTILLA, VECTINIA, Ouectinio~ o incluso la forma
(atestiguada en escritura ibérica en el sur de Francia) a-u-e-ti- -i- (< *ad-wecti-rics); también hay formas britanas
como (AD)VECTI o ADVECTO, o incluso el antepasado del antropónimo galés Matgueith (< *Matu-wecto-).
59
Así también PRÓSPER, B. (2005): 305-07. IEW: 1118.
60
Cf. DELAMARRE, X. (2003): 309.
61
Aunque no podemos desechar por completo la posibilidad de que se trate de un cognado de una lengua
afín al lusitano, lo que en cualquier caso sería una opción menos económica: en céltico la forma es conocida. En
lusitano no, salvo que el ejemplo sea éste o algunas otras formas analizadas por B. Prósper. Pero esto sería la pesca-
dilla mordiéndose la cola.
185
Juan Luis García Alonso
Los vettones serían, así pues, «los guerreros» o «los saqueadores», o incluso
«los viajeros». ¿Fue éste un nombre surgido dentro de la comunidad o es exógeno?
Uno puede pensar que si la connotación es positiva es más fácil que sea endógeno.
«Los guerreros» puede ser endógeno. Pero incluso una connotación para nosotros
«negativa» podría provenir de un nombre endógeno que tuviera el fin de aterrorizar
a los vecinos. Así, «los saqueadores». Ya sabemos, en cualquier caso, que para los
romanos era chocante comprobar que entre los bárbaros europeos la actividad del
saqueo y el pillaje de territorios vecinos era una noble actividad.
c. Laeetani
Las tierras de este pueblo ocupan la llanura costera desde Barcelona a Blanes,
además de la ciudad de Rubricata tierra adentro. La forma exacta del étnico es
confirmada por inscripciones latinas62 así como por las monedas indígenas con la
leyenda, en escritura ibérica63, l-a-i-e-s-ke-n. Aquí encontramos una vez más el
«sufijo» ibérico presente en monedas nativas y que marca el origen, mientras que la
terminación es -etani en la versión grecorromana del nombre, de modo que ambas
terminaciones parecen de algún modo equivalentes. El radical sería algo así como
Lai-, que podría ser casi cualquier cosa. Quizás sólo sea homofonía casual, pero, no
obstante, me parece tentador pensar en relacionar este nombre con la raíz indoeuro-
pea *pel-H2 - / pla-, de donde palavmh, planus, flat, OIr. lám, etc., la cual, con foné-
tica céltica, daría el significado de «habitantes de la llanura» o «de las tierras bajas»
al étnico. Lo cierto es que habitaban las tierras bajas cercanas a la costa, las comar-
cas llamadas hoy, significativamente, Vallés y Maresme64. Sería muy interesante si
tuviéramos un par al que oponer este nombre. Pues bien, más al interior, ascendien-
do hacia las alturas del Pirineo, siguiendo, corriente arriba, el río Rubricatus, las
fuentes antiguas sitúan al grupo étnico de los BERGISTANI. Estos podrían ser los
«habitantes de las tierras altas» o los «montañeses»65. También tenemos irlandés
antiguo lám, quizá con un cognado en el británico Veru-lam-ium, además de, como
ya he sugerido en otro lugar66, el hispánico Lama67.
62
CIL, II 4226 y 6171.
63
MLH 1 A. 13.
64
Vid. TOVAR, A.; ibidem.
65
Del indoeuropeo *bhergh-, quizá del grado e céltico, quizá seguido de un sufijo (¿de superlativo?) -isto- y
finalmente del latín -an-i. Es decir, el nombre de los bergistanos, como vimos, no es propiamente un nombre en -
etani.
66
(2001): 393.
67
También he reconstruido una forma *Ver-lan-ia para el nombre del arroyo que discurre a los pies del cas-
tro de Yecla de Yeltes (Salamanca), llamado hoy Varlaña.
186
LA GEOGRAFÍA DE PTOLOMEO Y EL CORPUS TOPONÍMICO Y ETNONÍMICO DE HISPANIA
En nuestro Lai-etani parece que tendríamos un derivado en -io-, algo así como
*pla-io-, exactamente el origen supuesto para el irlandés antiguo laë (<*plaiom),
«día», quizá originalmente «giro», aunque Pokorny lo recoge, claro, bajo una raíz
pel-/ pelH-/ pla- distinta, la que explica el griego pevla~ «cerca», o pelavth~ «veci-
no», un campo semántico, por cierto, también apropiado para un grupo étnico68.
Si alguna de estas opciones fuera correcta, el étnico Laeetani mostraría la pre-
sencia en principio sorprendente de celtas en estas tierras. La pérdida de la p- inicial
sería muy elocuente. Si el emparejamiento con los Bergistani no es un espejismo,
ello daría más peso a la posibilidad de una interpretación como céltico del nombre
de los Bergistani, claramente indoeuropeo, aunque sin nada intrínsecamente céltico.
Si hubiera celtas en esta zona, parece fácil explicarlos como una penetración
reciente de galos desde el SE de la Galia, especialmente en el caso de los bergista-
nos o, incluso, como un capítulo más de la expansión céltica por Hispania, quizá de
gentes del mismo grupo de los celtíberos69.
d. Contestani
Este pueblo parece ibérico en sentido estricto y habitaban la parte oriental de la pro-
vincia de Albacete y el norte de la de Murcia, limitando con bastetanos y edetanos.
El nombre es uno de los que no parece tener exactamente la terminación -etani,
-itani de la que se ha hablado más arriba. Parece más bien que nos enfrentaríamos a
una base *Contest- seguida de una terminación banal en latín, -ani. Si partimos de
*contest- podríamos tener, de modo algo sorprendente, una clara explicación indo-
europea, concretamente céltica, desde la raíz *tep-, con derivados como *tepent- o
*tepor-, «calor (tanto físico como espiritual)»: latín tepor «calor», sánscrito tápati
«calentar, quemar», avéstico tafnah- «fiebre», persa tab «fiebre», ruso teplo «calien-
te», hetita «fiebre, calor»70. El celta insular71 conoce una derivación *testus, *tessus,
de *teps-tu-: irlandés antiguo tess «calor», galés tes «calor», bretón tez «calor». El
galo parece mostrar un derivado de *teps-ti-: galo tessi-, te i-.
Pues bien, por medio de este elemento precedido por con- «con» hay un buen
número de nombres personales galos: Con-tessus, Con-tessa, (Ko)nteqi(Con-
teddius, Con-tessilo, Conteddilicia. Una base con-tess(i)o- es también lo que sub-
yace al galés cynnes «cálido, afectuoso, amable, querido», término del que deriva el
verbo cynhesu «to warm, to cherish».
68
Aunque esta explicación haría responsible del nombre a algún otro grupo de la comarca.
69
Acerca de los topónimos layetanos, como de todos los del nordeste, he hecho recientemente un trabajo (en
prensa-b).
70
IEW: 1069-70.
71
DELAMARRE, X. (2003): 294.
187
Juan Luis García Alonso
Una formación idéntica a la que hemos visto en celta insular y en galo, *Con-
teps-t- hubiera dado, con fonética céltica, Contest-, exactamente la base que sirvió
a los romanos para formar el etnónimo que analizamos. Tendríamos que traducirlo
como «los amigos, los aliados», o algo así.
Es difícil rechazar esta idea como homofonía casual, pues se trata de una
secuencia de siete fonemas y de una formación con paralelos idénticos en varias
lenguas. Pero resulta muy chocante una etimología céltica en el corazón del mundo
ibérico. No descarto que hayamos encontrado una explicación desde el indoeuropeo
simplemente porque conocemos mucho mejor esta familia lingüística y no porque
el nombre sea realmente indoeuropeo. Eso sí, aunque conocemos miles de palabras
ibéricas no hay, o al menos yo no conozco, términos ibéricos comparables con el
nombre de los contestanos. De la presencia de algunos celtas en el SE peninsular
sería una evidencia incontestable el topónimo Segisa, hoy Cieza, mencionada por
Ptolomeo (II 6.60) entre las ciudades bastetanas72.
72
Vid. GARCÍA ALONSO, J.L. (2003): 361.
188
LA GEOGRAFÍA DE PTOLOMEO Y EL CORPUS TOPONÍMICO Y ETNONÍMICO DE HISPANIA
189
Juan Luis García Alonso
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193
PARTE SEGUNDA
La aportación de la epigrafía
L’apport de l’épigraphie
GÉOGRAPHIE PÉNINSULAIRE ET ÉPIGRAPHIE ROMAINE1
PATRICK LE ROUX
Université de Paris XIII
1
Par «épigraphie» j’entends toutes les formes de l’écrit sur support durable (ce qui la distingue de la papy-
rologie mais inclut en principe les légendes monétaires). Conformément à la proposition de nos collègues éditeurs
des IRC, j’adopte l’expression instrumentum inscriptum au lieu de domesticum (CIL).
2
On citera, à titre d’échantillon, les bronzes de Turris Lascutana (CIL I2 614 = ILLRP 514 = CIL II 5041),
d’Alcántara (AE 1984 495 = 1986 304), de Botorrita ou Contrebia Belaisca (AE 1979 377).
3
Sur l’esprit de l’œuvre de Pline et de Ptolémée, outre les contributions incluses dans ce volume:
MURPHY, T. (2004), qui met en valeur, parmi d’autres traits des énumérations pliniennes, une approche intempo-
relle et une parenté avec les pratiques triomphales que rejoint, peut-on ajouter, la pratique épigraphique; AUJAC,
G. (1993), consacré à l’esprit et à l’environnement scientifiques de la géographie de Ptolémée.
4
Sur la chorographie et Strabon: CLARKE, K. (1999).
La invención de una geografía de la Península Ibérica. II. La época imperial, CRUZ ANDREOTTI, G., LE ROUX, P., MORET, P.,
eds., Málaga-Madrid, 2007, pp. 197-219.
197
Patrick Le Roux
phie. Les cartes quelles qu’elles fussent ou quelle qu’en fût la teneur n’étaient pas
en mesure, pas plus qu’aujourd’hui, de représenter la synthèse complète des faits
dans l’espace. La «géographie» est précisément la prise en compte de la dimension
spatiale et territoriale, de découpages territoriaux individualisés, de la construction
et de la représentation d’images destinées à faciliter la distribution dans l’espace
péninsulaire de réalités multiples et d’ordre différent.
À partir d’Auguste, la péninsule Ibérique cesse d’être seulement ce qu’elle
avait été pour les Grecs, une terre extrême-occidentale de l’écoumène dont les divi-
sions demeuraient mal perçues ou identifiées. Il est légitime de parler de «vision
rapprochée» et régionalisée. L’espace ibérique comparé à une peau de boeuf
déployée5 n’est plus seulement une partie de la terre habitée mais un ensemble de
territoires divers dont les contours et les contenus se combinaient suivant les con-
textes et les langages ou les registres administratifs. La mise en relation des apports
de l’épigraphie et des textes à caractère géographique ou ethnographique pose prin-
cipalement la question des discours sur les territoires et leur peuplement, de leurs
interférences ou de leur interversion et impose de distinguer les points de vue, c’est-
à-dire qui nomme et pourquoi.
Comment et en quoi l’épigraphie éclaire-t-elle les rapports entre usages de la
géographie et structuration des relations à l’intérieur des provinces? En quoi les
contenus géographiques des témoignages inscrits nous renseignent-ils sur la géo-
graphie elle-même? Il s’agit surtout d’analyser les constructions et les dynamiques
des espaces provinciaux que reflètent les données des inscriptions de même que
leurs liaisons avec les conceptions et les méthodes traduites par les expressions
géographiques du temps. Après un travail de classification des différentes catégo-
ries d’informations proposées par les documents épigraphiques et l’évaluation des
problèmes d’interprétation qu’ils soulèvent, il convient d’accorder une place à part
aux regards de l’administration et des gouvernants avant de réfléchir à l’émergence
ou non d’une approche régionale de l’Hispania comme contribution de l’épigraphie
à la constitution d’une géographie péninsulaire d’époque romaine.
1. Ubique geographica
198
GÉOGRAPHIE PÉNINSULAIRE ET ÉPIGRAPHIE ROMAINE
lations: pour se déplacer ou se mouvoir dans un espace donné, les Anciens avaient
bien sûr besoin de lieux et de localisations commodément identifiés. Une revue de
détail des occurrences ne peut pas oublier que cette opération de reconnaissance
allait de pair avec la nécessité de «nommer», ce qui n’est jamais neutre ni sans
signification même pour les noms apparemment les plus anodins7.
Statistiquement les plus répandues, les épitaphes ne comportent pas systéma-
tiquement des noms de lieux ni d’adjectifs à valeur toponymique, ce qui confère
un intérêt particulier à la présence de telles informations. On note, par exemple,
l’inclusion du nom de la cité dans la formule funéraire banale s. t. t. l., comme à
Baelo, l’interprétation s. t. b. t. l. en s(it) t(ibi) B(aelonis) t(erra) l(euis) étant la plus
vraisemblable8. A Cidadela, Sobrado dos Monxes, dans la province de La Corogne,
Iulius Severianus est dit defunctus in valle Mini9, ce qui ne suggère aucune mort
violente ni accidentelle mais paraît impliquer un décès loin de chez soi en rai-
son d’une activité professsionnelle. On rapprochera cette formule de l’inscription
de Conimbriga dont le jeune homme, disparu à 18 ans, est dit defunctus monte
Mariano, secteur minier confisqué par Tibère au chevalier Sex. Marius10. Il n’en
va pas de même pour le Caedriponensis mort sur le territoire d’Ostippo dont l’épi-
taphe précise: hic interfectus est11. On peut imaginer une rixe voire une attaque par
des voleurs malgré l’absence de la mention a latronibus. Dans la même région, un
affranchi a été enseveli dans sa propriété rurale située dans le pagus Singiliensis12.
Enfin, on relève la formule Aug(ustobrigensis) ann. XXXV obit fine Arcobrigensium
sur un texte funéraire de Trébago, Soria13. Ce type de notation, relativement rare,
7
Voir par exemple PLIN., NH 3.28 et MURPHY, T. (2004): 129-163.
8
Baelo V 20: T(i)b(i), envisageable épigraphiquement, ne paraît pas satisfaisant: le point entre T et B dif-
férencie l’abréviation de MBVS pour M(ani)bus, sans ponctuation; on note, en outre, l’insistance à signaler que le
personnage n’est pas un citoyen local et n’est donc pas enterré dans sa cité comme l’expriment les lettres D. B. à
développer d(efunctus) B(aelone).
9
CIRG I 34. Le lieu de sépulture correspond au camp de la Ire cohorte des Celtibères. Le personnage défunt,
âgé de 47 ans, n’est ni un soldat ni un vétéran, ce qui aurait été mentionné, mais appartenait sans doute à la popu-
lation civile dont les activités dérivaient de la présence militaire. La vallis Minii dont il est question n’est pas
immédiatement localisable, car les textes géographiques montrent qu’il y avait confusion avec l’affluent appelé
aujourd’hui le Sil dont le cours traversait le Bierzo et la province moderne d’Orense: voir TRANOY, A. (1981):
27. Toutefois, la haute vallée du Miño abritait Lugo et c’est probablement dans le secteur en aval de la ville qu’on
devrait situer la disparition de Severianus.
10
ILER 6342; Fouilles de Conimbriga II 32: le défunt, un pérégrin appelé Vegetus Aviti f., était probable-
ment un travailleur de la mine: DOMERGUE, C. (1990): 339-345.
11
CIL II 1444 = CIL II2/5 988. La cité de Caedripo, si c’est bien son nom car le monument est perdu, n’est
pas attestée ailleurs dans les sources disponibles.
12
CIL II2/5 989: sepultus est fundo suo pago Singiliens. Le pagus est nommé d’après le Singilis affluent de
la rive gauche du Baetis. On ne voit pas pourquoi pagus et fundus se confondraient, malgré la référence à un fundus
Singiliensis sur les amphores à huile exportées à Rome (CIL XIV 4447 et 4456).
13
AE 2002 794 = HEp 11 520. Arcobriga, sur la rive droite du Jalón, est localisé à proximité de Monreal de
Aziza, Saragosse. Aug(ustobriga), lieu d’origine probable, se trouvait à Muro de Agreda (CIL II: 390) sur la route
entre Numance et Turiaso, l’abréviation incitant à ne pas retenir Talavera la Vieja appelée aussi Augustobriga et
rattachée à la province de Lusitanie romaine. L’expression fine au singulier (et non le pluriel finibus qui eût indi
199
Patrick Le Roux
qué le territoire même de la civitas) semble signifier que le voyageur est mort aux confins de la cité nommée, avant
d’avoir pu y arriver, sans que l’on sache si elle représentait sa destination ou si elle se trouvait seulement sur sa route.
14
On recense, dans une moindre mesure, des terminaisons en -anus, -inus: Augustanus, Oretanus, Otobesanus,
Valentinus, etc.
15
ILER 6347; TRANOY, A. (1981): 59: l’adjectif, assurément transminianus et non transminiensis (Tranoy
et d’autres), est employé à Astorga (ILER) et à Felgueiras, Carviçais, Moncorvo (AP 29 (1930-1931): 157 sq); il
indique que les Seurri formaient une communauté à cheval sur le fleuve et que Q. Varius Reburri f. Maternus et
Tridia Modesti f. appartenaient à la partie du peuple située au-delà du Minius selon un regard porté d’est en ouest,
ce qui peut signifier qu’à l’image des Astures, les Seurri, peut-être dominants à un moment donné de la conquête,
avaient été sans doute divisés en deux populi par le pouvoir romain.
16
CIL II 2586 = IRPLugo 30, avec quelques interrogations, non décisives pour le sujet concerné, sur la pro-
venance exacte du document.
17
AE 1952 117 = ERAE 145.
18
AE 1993 903 = HEp 5 88: le dédicant est à la fois le neveu (elle est sa matertera) et l’affranchi de Verana.
Sur le sens de sobrinus: ARMANI, S. (2002).
19
AE 1993 904 = HEp 5 89.
20
CIL II 494 = ERAE 113.
21
AE 1998 709: on ne connaît pas de civitas Turdulorum, à plus forte raison de rang municipal ou de droit
latin qu’impliquerait la tribu flavienne; les Turdules habitaient deux régions principales, celle de Mérida (STR., III
2.15), en Lusitanie, et la Béturie, intégrée au conventus de Cordoue, en Bétique: PLIN., NH 3.13.
200
GÉOGRAPHIE PÉNINSULAIRE ET ÉPIGRAPHIE ROMAINE
22
CIL II 523. Mérida était située en territoire turdule comme l’on sait par Strabon (supra n. 21).
23
AE 1963 146 = IRCP 621: il est possible que la stèle funéraire provienne du territoire et non de la ville
chef-lieu.
24
Celticum Flavium: AE 1996 890 = HEp 7 374; Interamicus: AE 1989 435.
25
Le répertoire est trop fourni pour être cité en entier. Ici, par ordre de présentation: AE 1993 1035 a-b =
HEp 5 874; AE 1993 1037 (j’interprète Cabrumuria et Paligum comme des toponymes et non comme des anthro-
ponymes: voir AE 1994 1005); AE 1981 526 (ce n’est sans doute pas la même localité que la Calubriga des Gigurri
attestée comme origine d’un prétorien au CIL II 2610); AE 1993 1035 a-b = HEp 5 874; CIL II 2633; ILS 2530
(Salonae); AE 1973 299 (où je supprime volontiers aujourd’hui la ligature AE, non convaincante, qui avait conduit
à la lecture Elaeneobriga); AE 1993 1035 a-b = HEp 5 874.
26
CIL II 4154 = RIT 193: le soldat est dit ex provincia Baetica Italicensis, sans doute par transcription du
matricule et dans le contexte de la capitale administrative de la province voisine de la Bétique. On ajoutera qu’Ita-
lica de Bétique était la patrie d’empereurs et était devenue colonie romaine sous Hadrien.
27
Voir parmi beaucoup d’autres documents: CIL II 395, 3284; 114, 353; 2957, 2971, 3135; 2080, 3388; 283,
1166, 2025; 601, 823.
201
Patrick Le Roux
28
Voir à titre d’échantillon: ILER 862 dont la divinité Larocus porte un nom qui se confond avec celui de la
montagne; CIL II 2377 consacré à Tameobricus, théonyme à caractère toponymique ou ethnique; CIL II 5564 dédié
au Genius Tongobrigensium; ILER 687 qui est une inscription à Mars Tilenus évoquant la zone des mines et carriè-
res du mont Teleno; la dea Ataecina Turibrigensis se rapporte à Turi- ou Turobriga: AE 2002 663; AE 1997 778 b-c
mentionne, à Mérida même, les noms de l’Ana et de son affluent le Barraeca.
29
D’après la table des matières du CIL II2/5 (conventus d’Astigi) et II2/7 (conventus de Cordoue), on comp-
tabilise 54 et 23 territoires civiques.
30
En raison des mises à jour récentes des textes dans le cadre de la réfection du CIL II2. Aurgi: CIL II2/5 25-
48; Singili: CIL II2/5 770-801; Obulco, CIL II2/7 92-134.
31
Le CIL II2/5, établit une règle apparemment cohérente en mettant le toponyme au singulier devant un sin-
gulier et au pluriel devant un pluriel, mais on recense un exemple en toutes lettres de l’ordo Singiliensium (791), et
il est probable que le génitif pluriel ait été la forme la plus courante développant l’abréviation Sing. ou Singil. La
collectivité des habitants représentait l’élément déterminant d’une cité et fondait son existence.
32
Emerita et Pax Iulia ne rentrent pas à proprement parler dans cette catégorie, dans la mesure où aucun topo-
nyme au sens strict n’y est accolé, ce qui milite en faveur de fondations coloniales sur un site inoccupé auparavant.
33
Le nom du municipe Flavien d’Irni ne serait pas apparu sans les tables de bronze portant le règlement
municipal (AE 1986 333), ce qui ne peut pas surprendre quand on observe le décalage entre les communautés
effectivement identifiées et les chiffres du texte plinien. Il suffit d’indiquer que les inscriptions ne livrent les noms
que d’environ 200 cités alors que le texte de l’Histoire de la Nature fait état de plus de 500 communautés.
202
GÉOGRAPHIE PÉNINSULAIRE ET ÉPIGRAPHIE ROMAINE
34
On a noté précédemment la mention du Minius et du Singilis de même que de l’Ana(s) et du Barraeca (à
Mérida au voisinage de laquelle ils confluent: AE 1997 778 a-c); le Tagus apparaît en liaison avec le pont d’Alcan-
tara (CIL II 761); le flumen Hiberus (CIL II 4075 = RIT 22) est honoré comme divinité dans la capitale provinciale;
le Baetis (par exemple CIL II 6208) est présent dans un contexte routier comme on va voir.
35
Voir note précédente (CIL II 6208, de Caligula, et 4701, d’Auguste); CIL II 4712, de Tibère; CIL II 4722.
Pour le corpus complet, SILLIÈRES, P. (1990): 88-111. Les fleuves et les éléments naturels tels que l’Océan fai-
saient partie des données signalées aux voyageurs et utilisées comme jalon ou borne. Comme pour le Tage, c’est la
facilité à franchir le fleuve grâce aux travaux de l’empereur qui est en fait mise en valeur par le Ianus ou arc sym-
bolisant aussi l’entrée dans la province de Bétique, nommée d’après le fleuve. C’est à ma connaissance une des
seules inscriptions à nous faire connaître une limite provinciale.
36
La loi d’Urso, CIL II2/5 1022, ne fait qu’une place modeste aux informations géographiques et topogra-
phiques concernant la ville et son territoire: outre le nom officiel de colonie Genetiva Iulia on note l’allusion à des
itinera publica et à des viae publicae (R. 78) ainsi que l’énumération, sans doute théorique et empruntée à d’autres
documents, des lieux aquatiques (R. 79): fluvi, rivi, fontes, lacus, aquae, stagna, paludes. On peut citer également
la R. 104 sur les fossae limitales ou fossés bordant les chemins ou limites.
37
AE 1993 1035 a-b = HEp 5 874: tout n’est pas sûr dans la compréhension d’un texte inhabituel et incom-
plet, à plus forte raison s’agissant de réalités locales topographiques et juridiques inconnues par ailleurs.
38
CIL II2/5 343 de Doña Mencía, Cordoue: l’indication, qui émanait sans doute d’un propriétaire, visait à
éviter au voyageur de continuer tout droit.
203
Patrick Le Roux
partir d’une agglomération ou jusqu’à celle-ci: sur 277 milliaires inventoriés dans
les conventus de Clunia, Caesaraugusta, Carthago Nova et Tarraco, seuls 28 ont
conservé un nom géographique de distance correspondant en fait à 11 villes ou
fragment de nom urbain39. Aucun site n’est nouveau. Les bornes routières sont, en
général, moins utiles que les ponts40 sous cet angle et servent davantage à retrouver
des tracés de voie41. On n’oubliera pas enfin les gobelets de Vicarello, en forme
de colonne milliaire, donnant les étapes et les distances de l’itinéraire routier entre
Gadès et Rome42.
Les tituli picti attirent l’attention sur une géographie économique associée à
des produits tels que le vin et surtout l’huile43. Les amphores Dressel 20 compor-
tent en effet plusieurs inscriptions peintes classées suivant une lettre de convention
allant d’alpha à epsilon. Les inscriptions delta sont les plus importantes pour les
références topographiques. Deux données sont exploitables lorsque le titulus est
complet: la ville où s’est effectué le contrôle fiscal (Hispalis, Astigi et Corduba mais
aussi parfois Carmo, Malaca ou Castulo); l’appellation d’origine du produit expri-
mée par le nom de la propriété qui peut être un anthroponyme ou un toponyme, non
localisable avec précision le plus souvent il est vrai. On note, en outre, que l’oleum
est dit Hispanum44, même quand il provient de la Bétique, mais dans des contextes
qui ne sont pas à proprement parler locaux45. Les olearii se présentent pour leur part
comme ex provincia Baetica46. Enfin les lingots métalliques estampillés, à certaines
époques privilégiées en tout cas, révèlent des noms de société dans lesquels entre
39
LOSTAL PROS, J. (1992): 300; cinq textes supplémentaires comportaient une mention géographique
aujourd’hui disparue. La liste proposée dans les indices est la suivante: Andelo, Augustobriga (10 bornes), Cara (2,
entre Saragosse et Pampelune vraisemblablement), Caesaraugusta, Castulo (2), Clunia, Complutum (3), Pisoraca
(4), Segisamo (2), Turiaso, [---]gon[---].
40
Les dédicaces des deux ponts d’Alcántara et d’Aquae Flaviae font connaître chacune 11 et 10 noms de
peuples ou communautés urbanisés: CIL II 760 et CIL II 2477 = 5616 (voir TRANOY, A. (1981): 60-61 pour des
corrections).
41
Certaines indications routières à caractère rupestre constituaient des limites de terrritoire ou de domaine:
par exemple, suivant une lecture restituée, ALFÖLDY, G. (1987): 69-74 (CIL II 3167 près d’Alcantud, sur le terri-
toire d’Ercavica, mentionné dans le texte) qui se rapporterait à la construction évergétique au début de l’Empire de
12 km de voie sur des portions de sol appartenant à la cité municipale. Il convient cependant d’être circonspect sur
le rôle des voies comme facteur d’implantation des villae et des routes comme limites de domaine: SILLIÈRES, P.
(1990 ): 813-818.
42
Ibidem: 35-37, avec la bibliographie et les circonstances de leur découverte. Pour la partie hispanique du
parcours, les gobelets procurent certains détails toponymiques précieux. Ils seraient à ranger dans une série particu-
lière – intermédiaire entre guide routier et borne milliaire – avec les tablettes d’argile d’Astorga (AE 1921 6-9) ou
le document fragmentaire de Valence (CIL II 6239).
43
Voir parmi de nombreux travaux: RODRÍGUEZ ALMEIDA, E. (1989).
44
Et non pas Hispanicum, ce qui confère une identité géographique, sans autre nuance que fiscale peut-être,
au produit, comme quand on dit c’est un «vin français» ou une «huile espagnole». Il est admissible qu’hispanus et
hispanicus aient dans certains contextes été usités l’un pour l’autre au même titre qu’Italus et Italicus.
45
Oleum Hispanum: CIL II 1180 (ad oleum Afrum et Hispanum recensendum); CIL VI 1935 = ILS 7489
(mercator olei Hispani ex provincia Baetica).
46
CIL VI 1625 b = ILS 1340; AE 1980 98.
204
GÉOGRAPHIE PÉNINSULAIRE ET ÉPIGRAPHIE ROMAINE
une part de géographie minière47: on retiendra ici les fodinae montis Ilucro(nensis?),
la societas C(astulonensis), la societas Ba(edronensis ou eculensis), le timbre Nova
Carthago ou colonia Augusta Firma Astigi. La lex de Vipasca a permis d’identifier
le toponyme antique des exploitations de cuivre et d’argent d’Aljustrel au sud du
Portugal48 et un metallum Alboc(---) d’une inscription d’Asturie paraît rencontrer
un écho chez Pline l’Ancien49. On soulignera enfin la singularité du locus alvari
gravé sur une plaque de plomb trouvée dans la Sierra de Córdoba50.
L’épigraphie relative aux mines et aux terres publiques ouvre sur la dimension
romaine et administrative de l’organisation sous l’Empire des espaces péninsulai-
res. Celle-ci et d’autres documents à caractère militaire ou institutionnel s’ajoutent
à tout ce qui vient d’être évoqué pour composer par touches éparses un tableau foi-
sonnant et en partie déconcertant parce que fragmenté. Avant de consacrer l’atten-
tion qu’elle mérite à la géographie élaborée par le regard de l’administration et du
gouvernement de l’Empire, on peut mettre en exergue le développement progressif
et ininterrompu des références toponymiques et territoriales au diapason de l’évo-
lution des activités de toute sorte et des échanges. On peut parler d’un mouvement
d’appropriation, par la mémoire et le savoir, des lieux et des espaces péninsulaires
dans des contextes et à des niveaux très variés qui ne passaient assurément pas par
la cartographie en majorité.
205
Patrick Le Roux
Turanci f. était originaire de Lucocadia, non attesté par ailleurs, peut-être à chercher du côté du conventus Asturum
ou de la Lusitanie occidentale d’après les noms, et mentionne l’un des dédicants, Pentius Dovideri f., comme
Aligantiesis soit originaire d’Aligantia, non localisé, et sans doute à situer dans le conventus Asturum d’après
l’onomastique.
52
ROLDÁN, J.M. (1974): 299 et 528-529.
53
Ibidem: 300-301 et 529-532.
54
RE III: 1433; ROLDÁN, J.M. (1974): 104.
55
PLIN., NH 3.22-23. La capitale portait le nom d’Ausa selon PTOL., II 6.69: elle correspondrait à Vich
(TOVAR, A. (1989): 42 et 444).
56
CIL V 1127, de Bergame. Une cohors Gallica, à ne pas confondre avec une cohors Gallorum, s’était peut-
être illustrée en Gaule ou y avait été recrutée non sur un critère ethnique mais suivant un cadre administratif pro-
vincial. Le cas de Baetica, adjectif utilisé pour la province est toutefois plus ambigu et n’interdit pas absolument
une dénomination associée à une affectation, mais serait sans parallèle; un recrutement en Bétique serait une solu-
tion plus conforme aux statistiques. Les légions Italica tirèrent précisément leur nom d’un recrutement en Italie en
vue d’une affectation hors de ce territoire.
57
PLIN., NH 3.26: Velia, selon toute vraisemblance, Veleia, aujourd’hui Iruña, Álava.
58
STR., III 4.13, ne mentionne que Segeda et Pallantia comme villes des Arévaques et situe ce peuple à l’est
et au sud de la Celtibérie, ce qui n’est pas compatible avec les sources d’époque impériale. PLIN., NH 3.27 place
les Arévaques à la limite occidentale de la Celtibérie et non en Celtibérie, attribue l’étymologie du nom du peuple à
la rivière Areva, et nomme six villes (Segontia, Vxama, Segovia, Nova Augusta, Termes et Clunia). PTOL., II 6.55,
inclut Numance parmi les Arévaques de même que Termes et Vxama Argaela. On observe des fluctuations sensi-
bles des contours ethno-politiques qui suggèrent surtout une recomposition des cadres territoriaux lors de la remise
en ordre augustéenne. Voir aussi infra n. 60.
206
GÉOGRAPHIE PÉNINSULAIRE ET ÉPIGRAPHIE ROMAINE
Bracari furent à l’origine du nom de Bracara Augusta. Les Astures, les Cantabri,
les Lemavi, les Lucenses, paraissent correspondre à un schéma comparable dans
la mesure où ils désignent une communauté formée en cité autour d’Asturica, de
Iuliobriga, de Dactonium, de Lucus Augusti59. Une deuxième catégorie concerne
apparemment des groupes ethniques composés par divers peuples: les Astures et
Callaeci, les Carietes et Veniaeses, les Celtiberi, les Lusitani, les Vettones. Les
trois derniers, malgré une dénomination unique, concernaient effectivement divers
populi susceptibles d’avoir donné naissance chacun séparément à une cité, ce que
montre la lecture de Strabon, de Pline l’Ancien et de Ptolémée60. Les Celtibères de
Pline l’Ancien étaient divisés en quatre peuples dont la cité de Numance, mais aussi
Segobriga61. Les Lusitani et les Vettones, souvent associés par la géographie, ne
sont pas situés de la même manière selon les auteurs. Les Vardulli et les Vascones
soulèvent des questions de définition territoriale similaires et les deux gentes res-
tent associées sous l’Empire comme le montre l’inscription de Rome relative à un
recensement, mais le regroupement effectué ne correspond pas aux répartitions
par conventus de Pline l’Ancien62. Reste un troisième niveau: les Hispani que rien
n’autorise a priori à fixer dans une région plutôt qu’une autre, ce qui interdit de
conclure sans plus que les critères administratifs sont allés dans le sens d’une redé-
finition réductrice des entités ethnographiques et politiques.
La documentation relative aux unités militaires montre que les dénominations
adoptées pour les corps de troupe n’avaient obéi à aucune motivation autre que
celle des circonstances et du moment du recrutement initial des contingents dont
la datation n’est jamais très précise. La combinaison du jeu sur la notoriété dans le
passé de tel ou tel peuple désormais soumis et contrôlé, de la volonté de récompen-
ser des communautés de taille variable jugées respectueuses de leur fides envers
Rome, de l’adaptation indispensable, faute de repères antérieurs, des levées aux
cadres administratifs mis en place sous Auguste, eux-mêmes fondés sur la prise en
compte de facteurs socioculturels, explique la complexité du problème et la diffi-
59
Les Cantabri, dont on ne sait pas s’ils formèrent à l’origine un peuple précis, regroupent neuf peuples
chez PLIN., NH 3.27: Iuliobriga n’était qu’une cité cantabrique parmi d’autres. Il n’est donc pas certain, dans tous
ces cas, que le cadre du populus, c’est-à-dire d’une cité, ait été utilisé comme circonscription de recrutement.
60
Sur les Celtiberi, voir supra n. 58, infra n. 61 et STR., III 2.15. Sur les Lusitani et les Vettones: PTOL.,
II 5.6-7, de définition aussi large qu’imprécise, les Vettons se situant à l’est de la Lusitanie; STR., III 3.4, retient
comme Lusitaniens les peuples entre Tage et cap Finisterre. Les définitions géographiques sont dérivées de l’histoi-
re et Celtibères et Lusitaniens rassemblent tous ceux qui, y compris voisins et alliés, combattirent dans les armées
ennemies de Rome lors des grandes guerres du IIe s. av. J.-C. La géographie administrative augustéenne semble
avoir restreint les territoires ethniques les plus importants: sur ce point, CIPRÉS, P. (1993): 275 sqq en particulier.
61
PLIN., NH 3.26 sur la quadripartition des Celtibères; III 25 sur caput Celtiberiae Segobrigenses.
62
CIL VI 1463: C. Mocconius C. f. Fab. Verus est dit tribunus laticlavius legionis VII Geminae at census
accipiendos civitatium XXIIII Vasconum et Vardulorum (l’orthographe Varduli diffère de celle de Pline, Vardulli,
situation fréquente extensible à de nombreux autres auteurs). PLIN., NH 3.24-26, rattache les Vardulli à Clunia et
les Vascones à Caesaraugusta.
207
Patrick Le Roux
63
LE ROUX, P. (1980): 10-11 et Tableau 1. Il n’est pas nécessaire de répéter ici la démonstration selon
laquelle le génitif pluriel Bracarum de PLIN., NH 3.18, n’est pas la preuve d’un nominatif non attesté Bracares.
64
Comme nous l’avons vu pour les Lemavi, supra, p. 206-207, qui ne sont nommés que dans des sources
d’époque impériale: TRANOY, A. (1981): 58.
65
Ibidem: 64-65. Il considère que les Astures, dont l’appellation viendrait du fleuve Astura, n’ont pas
formé à l’origine un peuple qui aurait donné son nom à un ensemble régional, ce qui fut, en revanche, le cas des
Callaeci (sur ces derniers, ibidem: 65-66). L’origine géographique du nom des Astures ne paraît pas incompatible
avec l’idée d’une procédure romaine de dénomination étendue à un territoire plus large et devenu l’Asturia.
66
Voir LE ROUX, P. (2004): 337-344.
67
Voir IRPLugo 23 où l’on rencontre des Lares Callaeciarum invitant à distinguer les deux secteurs gali-
ciens évoqués. On ajoutera l’expression conventus Bracari au génitif, utilisée dans le texte de la tessère d’hospita-
lité de Castromao, Orense, en 132 p. C.: AE 1972 282.
68
LE ROUX, P. (2004): 348-355; je ne partage pas le point de vue adopté ici même par notre collègue M.ªL.
Cortijo Cerezo, car il me semble trop influencé par la réalité moderne: un conventus ne reproduisait pas une cir-
conscription administrative régionale ou départementale d’un État national contemporain et l’on serait en peine
de nommer des fonctionnaires et des représentants spécialisés des conventus en dehors des prêtres. Comme les
régions d’Italie, les conventus servaient seulement de support commode à des pratiques administratives routiniè-
res (recensement et justice) mettant en jeu les finances et la fiscalité: une démarche abstraite, on pourrait presque
dire géométrique, avait présidé à leur constitution, indépendamment de toute référence à une identité régionale que
tente de promulguer une historiographie récente, calquée sur les évolutions européennes d’aujourd’hui; le conven-
tus romain n’existait en fait que comme la somme des communautés locales rattachées à son chef-lieu.
208
GÉOGRAPHIE PÉNINSULAIRE ET ÉPIGRAPHIE ROMAINE
69
LE ROUX, P. (2004): 347-348. Un culte de conventus n’est pensable, à mon avis, que s’il existait un culte
provincial. Le culte municipal fut, pour sa part, à la base de l’extension à la province des honneurs religieux à l’em-
pereur.
70
AE 2001 1253-1257. Si, de ce fait, un lien étroit est affirmé entre la province et ses conventus, il serait
excessif de parler pour autant de hiérarchisation administrative rigoureusement étagée et ciblée: Tarraco, capitale
et siège du concilium, elle-même chef-lieu d’un conventus, traduisait en langage religieux qu’elle dépassait en
prestige et en rang les autres villes de la province habilitées à recevoir régulièrement le gouverneur.
71
L’adjectif transmontanus s’explique évidemment par la répartition des populations au nord et au sud de la
montagne suivant une orientation à partir du chef-lieu, Asturica.
72
Voir HAENSCH, R. (1997): 486. ALFÖLDY, G. (1969): 238: la précision Tarraconensis s’explique par
l’existence d’une deuxième juridiction, celle d’Asturia et Callaecia: voir infra, n. 85.
73
RIT 250-335, pour les flamines.
74
ALFÖLDY, G. (1969): 22, 24-26, 28.
75
Ibidem: 131-148.
209
Patrick Le Roux
76
CIL IX 2335 = ILS 961; ALFÖLDY, G. (1969): 149-150.
77
De Milet: ILS 8970 = ALFÖLDY, G. (1969): 157; d’Antioche de Pisidie: AE 1925 126 = ALFÖLDY, G.
(1969): 160; à Tarquinii, CIL XI 3364 = ILS 1047, on note l’expression provincia Baetica Vlterior Hispania. AE
1950 251, de Nicée, et IG V 1172, de Gytheion indiquent en grec Hispania Baetica.
78
PFLAUM, H.-G. (1960-1961): 1047-1050 et (1982) 117-118.
79
Pour les Hispaniae tres (CIL VIII 23219 = ILS 9016 ou AE 1930 148) et pour les Hispaniae dont le plu-
riel n’est pas justifié par le ressort administratif CIL II2/5, 1022.39: prove magistratu qui provinciar. Hispaniar.
Vlteriorem Baeticae (sic). S’agissant d’une lex coloniale on peut penser à une formule tralatice.
80
TRANOY, A. (1981): 178-189.
81
PFLAUM, H.-G. (1960-1961): 1048, avec les références.
82
Outre PFLAUM, H.-G. (1960): 1048 et (1982): 118; voir également AE 2003 932. L’usage du pluriel
Hispanias souligne que la péninsule n’est plus seulement une réalité géographique et qu’elle est moins encore per-
çue comme un tout homogène et unifié. Les nouveaux découpages de Dioclétien sanctionnèrent une connaissance
renouvelée et approfondie des réalités géographiques provinciales.
83
PLIN., NH 3.18-30, privilégie la péninsule Ibérique sur ce point parce qu’il y avait exercé des responsa-
bilités. Son silence sur les conventus des autres secteurs en dehors de l’Asie, n’est pas la preuve de leur non exis-
tence: voir HAENSCH, R. (1997): 28-35.
210
GÉOGRAPHIE PÉNINSULAIRE ET ÉPIGRAPHIE ROMAINE
84
STR., III 4.20.
85
ALFÖLDY, G. (1969): 67-70; TRANOY, A. (1981): 147-148 sq.
86
L’accord existe pour penser que, si division il y a eu, c’est le territoire de Callaecia proprement dit qui
a été concerné: ou bien celui-ci a constitué une province de rang procuratorien autonome, détachée de l’Espagne
citérieure, et abritant des troupes auxiliaires assez peu nombreuses, ou bien, là aussi durant un temps indéterminé
mais relativement court, il a été rattaché, comme à l’époque augustéenne, à la Lusitanie du légat de Mérida.
87
Voir AE 1998 282; ALFÖLDY, G. (2000): 7-16.
88
CIL II 2661 et 5680.
211
Patrick Le Roux
critère de présentation, s’agissant de postes de même niveau? Or, si l’on se fie aux
postes centenaires l’ordre est indirect, ce qui signifie que le procurateur du Norique
était moins prestigieux en rang que celui de la Mésie inférieure. Il devrait donc en être
ainsi concernant l’Hispanie supérieure qui dans l’hypothèse où il s’agirait non pas
d’une province financière mais d’une province à gouvernement procuratorien devrait
être supérieure en dignité à l’Espagne citérieure. Si tel n’était pas le cas, comme cela
est possible, superior serait ici inscrit pour Asturia et Callaecia et ne saurait donc cor-
respondre à la partie détachée de l’Espagne citérieure, dont on sait qu’elle fut rétablie
dans ses limites originelles après Caracalla, à une date imprécise. Enfin, superior,
dans le vocabulaire de l’époque impériale s’oppose à inferior et est donc l’équivalent
de citerior89: auquel cas on pourrait théoriquement intervertir les identifications.
L’unicum que constitue l’emploi du terme superior dans un contexte péninsu-
laire et le fait que les provinces hispaniques aient préservé le vocabulaire républicain
de citerior et ulterior contraint à envisager aussi l’idée d’une confusion soit avec ulte-
rior soit avec un autre ensemble provincial, malgré le pluriel. Au total, on manque
d’éléments sûrs pour asseoir une conclusion ferme. Quoi qu’il en soit, l’ensemble des
données relatives à la définition des espaces administratifs péninsulaires illustre la
réflexion de Strabon90: «Quant aux Romains, ils ont donné à tout le territoire le nom
d’Ibérie ou d’Hispanie et distinguent ses deux parties par les épithètes Ultérieure et
Citérieure; leurs divisions, d’ailleurs, varient avec le temps, du fait qu’ils adaptent
leur administration aux circonstances du moment». Il est remarquable qu’Hispania
soit un terme exclusivement romain et que Strabon souligne le lien étroit entre domi-
nation et modifications territoriales au fur et à mesure des évolutions de la conquête et
du régime politique. Le fait est d’autant plus notable que les corrections et divisions
récentes étaient appelées à durer en raison même de la stabilisation du pouvoir monar-
chique. Malgré tout, on l’a vu, les adaptations à caractère administratif et interne n’ont
pas cessé au cours des siècles pour des raisons d’efficacité technique le plus souvent,
mais aussi à l’aune d’un progrès des savoirs géographiques.
89
Le comparatif superior a le sens en latin de «plus élevé» et inferior de «plus bas», ce qui convient d’un
point de vue romanocentrique (évident dans le cas de citerior/ulterior) à la qualification des paires provinciales de
l’Empire occidental (voir LE ROUX, P. (2006): 118); l’interprétation en est renforcée par un sens attesté de «qui
précède» dans une succession, ce que traduisent également les couples superior/inferior tant de la Bretagne sévé-
rienne, que des Germanies, des Pannonies, des Mésies et des Dacies.
90
III 4.19 (trad. de F. Lasserre).
212
GÉOGRAPHIE PÉNINSULAIRE ET ÉPIGRAPHIE ROMAINE
91
Voir pour l’esprit d’une chorographie STR., III 1.2. PLIN., NH 3.2 confirme la théorie en prétendant ne
fournir dans un premier temps que les noms qualia fuere primordio ullas res gestas.
92
Qui, à leur tour, les explicitent et permettent de les replacer dans leur contexte.
93
Supra, n. 40.
94
LE ROUX, P. (1995): 42-45.
95
STR., III 3.7; PLIN., NH 3.28. Ces noms obscurs rappellent que l’une des sources de cette géographie
résidait dans les listes des triomphateurs qui ne négligeaient aucun détail pour illustrer leurs mérites et appeler une
juste et glorieuse récompense (voir aussi MURPHY, T. (2004): 129-163).
96
PTOL., II 6.50 la place chez les Cantabres. Voir en outre TRANOY, A. (1981): 155-156.
213
Patrick Le Roux
97
Sur Pline: MURPHY, T. (2004): 129-131. Sur Strabon: CLARKE, K. (1999): 210-228, qui analyse la
vision romanocentrique de l’espace strabonien qui reste simultanément en grande partie grecque. Strabon introduit
ainsi des concurrences et des compétitions sans lesquelles une définition du pouvoir et de la domination romaine
serait biaisée. Voir, en outre, NICOLET, Cl. (1988): 27-68, plus particulièrement.
98
Sur le discours civique et le désir de gloire et de prestige, symbole d’un retour à la dignité grâce à des rap-
ports apaisés avec Rome: AEL. ARST., Éloge 64.
99
Même quand il est question de la péninsule, la formule employée n’est pas Hispania mais Hispaniae tres:
RIT 200-250.
214
GÉOGRAPHIE PÉNINSULAIRE ET ÉPIGRAPHIE ROMAINE
son d’une géographie sociale qui combinait paysages organisés, exploitation du sol,
propriété et accessibilité des lieux.
Le contenu géographique des inscriptions conduit parfois à poser la question
de la structuration ou non des espaces économiques provinciaux et de la pertinence
d’une géographie économique ordonnée de la péninsule de l’époque impériale. Les
provenances des documents relatifs aux ressources minières ou aux productions tel-
les que l’huile, le vin ou autres spécialités agricoles à usage artisanal dessinent une
répartition des richesses naturelles que les populations furent capables de faire fruc-
tifier. Les contenus épigraphiques, là aussi à l’égal du texte strabonien ou plinien,
induisent le commerce et l’acheminement vers Rome ou d’autres grands centres
urbains sous le contrôle du pouvoir et de l’administration fiscale. L’échelle est ici
la province ou le lieu d’enregistrement mais la notion de regio n’apparaît pas dans
ce contexte100. Dans une perspective qui serait celle de la géographie régionale de
Vidal de la Blache101, l’ethnie, la communauté humaine historiquement constituée,
l’emporterait sur les déterminations du milieu géographique et la situation politique
sur les questions liées à la mise en valeur économique et ses évolutions. Les cho-
rographes anciens n’avaient pas pour critères la reconnaissance d’entités géogra-
phiques régionales, tributaires du relief, du sol et du climat, susceptibles de rendre
compte des complémentarités et des diversités territoriales appelant rééquilibrage
et adaptation aux conditions locales. Les espaces déterminaient en partie l’aptitude
à une vie civilisée, mais le facteur humain importait plus que l’environnement et le
milieu naturel. Le temps primait sur l’espace et les distorsions entre les aptitudes
physiques et les situations concrètes n’entraient pas en ligne de compte. La notion
de regio en latin, polysémique, ne désignait que rarement, voire jamais, ce qu’est
une région géographique moderne. Le premier sens est celui de l’orientation ou
direction associée à la ligne droite102. Un deuxième registre concerne une zone, une
portion d’espace arbitrairement délimitée ou non103. Pline l’Ancien, dans sa descrip-
tion de la péninsule, utilise regio suivi d’un adjectif ethnique ou d’un génitif plu-
riel de nom de peuple104. Différente de la région italienne ou urbaine affectée d’un
numéro105, la région nommait ici un territoire imprécis (les frontières sous l’Empire
obéissaient au départ à des critères politiques ou culturels) correspondant approxi-
mativement à la zone occupée par tel ou tel peuple et non une circonscription. Elle
100
A ma connaissance, le terme regio n’est d’ailleurs pas attesté à ce jour dans une inscription provenant de
la péninsule. Pour ses applications à la péninsule Ibérique: infra n. 104. L’une des acceptions que ne semblent pas
retenir les dictionnaires est celle de territoire non civique placé sous le contrôle d’une communauté locale à laquel-
le il n’appartient pas à proprement parler: voir par exemple la regio Montanensium en Mésie (AE 1969-1970 577).
101
VIDAL DE LA BLACHE, P. (1903).
102
C’est le cas chez César, Cicéron ou Tite-Live.
103
Voir aussi NICOLET, Cl. (1988): 221.
104
PLIN., NH 3.19-21.
105
Ibidem, 3.46.
215
Patrick Le Roux
106
JACOB, Ch. (1992): 310-344.
107
JANNI, P. (1984).
216
GÉOGRAPHIE PÉNINSULAIRE ET ÉPIGRAPHIE ROMAINE
par définition. D’une manière générale, l’éloignement fut un des facteurs décisifs
d’un besoin de référence géographique dans la mesure où la séparation d’avec la
communauté mettait en jeu l’amour de la patrie, l’identité politique et individuelle,
le désir de retour chez soi.
Confrontés au maintien de l’ordre public et de la sécurité des citoyens dans les
territoires placés sous leur responsabilité, les agents de l’empereur et du sénat ou
des communautés locales ne devaient rien ignorer du passé des territoires traver-
sés. Les Numantins vaincus et organisés selon les modèles politiques civilisés fai-
saient écho à la victoire et à l’invincibilité de Rome et leur nom ravivait la mémoire
d’une résistance farouche toujours susceptible de renaître. La vallée du Minius est
citée non seulement parce que chacun pouvait la localiser au moins grossièrement
mais parce qu’elle demeurait un lieu dangereux qu’il ne fallait emprunter qu’avec
prudence et précautions. Comme je l’ai dit à plusieurs reprises, les espaces consti-
tuifs des provinces étaient modelés par les événements humains et prévalaient par
les populations qui les composaient parfois depuis des temps très reculés. Enjeu
et symbole de puissance et d’autorité, l’espace administratif était pensé comme
malléable et extensible ou réductible: les évolutions des divisions provinciales en
sont les meilleurs témoins. En revanche, les territoires civiques sont de plus en plus
délimités et tendent à se fixer. La nouveauté tient au processus créateur de rela-
tions régulées et de réseaux stabilisés à l’échelon local et entre cités substitués aux
oppositions traditionnelles entre barbarie et civilisation. Le langage de l’épigraphie
examiné sous un angle particulier, les expressions à caractère géographique, rap-
pelle que ses registres ne sont jamais très éloignés, quel qu’en soit le contexte, de la
langue du pouvoir, de la vie civique et de la culture au quotidien. On observe enfin
que les perceptions de l’espace provincial révélées par les inscriptions ne diffèraient
guère de celles que les armées avaient développées et affinées au fur et à mesure de
la conquête: aux prises avec de longues distances, les individus ou les communau-
tés ne pouvaient les réduire et les apprivoiser que par la pratique d’une «géographie
de contiguïté» fondée sur les relations de voisinage et creuset des histoires locales
qui fixaient l’horizon essentiel.
217
Patrick Le Roux
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219
UNA VISIÓN «EPIGRÁFICA» DE LA GEOGRAFÍA DE
HISPANIA CENTRAL
JOAQUÍN L. GÓMEZ-PANTOJA
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La invención de una geografía de la Península Ibérica. II. La época imperial, CRUZ ANDREOTTI, G., LE ROUX, P., MORET, P.,
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221
Joaquín L. Gómez-Pantoja
literarios suelen ser los que dan más problemas, ya que si requieren del aderezo
arqueológico y epigráfico es porque hay serias discrepancias entre lo que sabemos
y el testimonio de las autoridades antiguas; en tales casos, y en contra de lo que a
primera vista pudiera parecer, los restos arqueológicos apenas deciden nada, por
su abundancia y porque ruinas y artefactos suelen permanecer silentes respecto a
su naturaleza, función y nombre. No es infrecuente, pues, que detallados análisis
de geografía histórica antigua lleven a un callejón sin salida en el que el estudioso
clama por el único testimonio ausente y al que se atribuye generalmente un valor
decisivo: la seule véritable identité d’un site, on le sait, est épigraphique1.
1
ARNAUD-PORTELLI, A. (1998): 93.
2
AGUSTÍN Y ALBANELL, A. (1744): diálogo X. La figura de este notable humanista ha recibi-
do en los últimos tiempos una atención bien merecida y que resalta su contribución a la formación de nues-
tras disciplinas: unas Jornadas (1988-1990) organizadas en la ciudad de la que fue Arzobispo, la edición de su
Epistolario (FLORES, C. [1980]; FERRARY, J. L. [1992]), un estudio de su actividad epigráfica y numismática
(CARBONELL, J. [1992]) y una reunión internacional cuyas Actas (CRAWFORD, M.H. [1994]) acumulan un
considerable acopio de detalles sobre inscripciones y monedas.
222
UNA VISIÓN «EPIGRÁFICA» DE LA GEOGRAFÍA DE HISPANIA CENTRAL
char que, dos milenios después, íbamos a examinar con tal interés lo que escri-
bieron sobre asuntos que ellos tenían por menores e incidentales. De lo contrario,
es posible que nuestra curiosidad les hubiera animado a comprobar en persona
esas noticias, aún al coste de sufrir las incomodidades y peligros que conllevaba
desplazarse por comarcas en extremo agrestes; a tolerar los hábitos incómodos y
chocantes de quienes –recuérdese–, bebían cerveza, preferían las grasas animales
al aceite, usaban orines como colutorio bucal y practicaban otras desagradables
costumbres en cuestiones de mesa y cama; y sobre todo, a arrostrar los riesgos del
trato con quienes les perseguía la mala fama de ser gente bragada y con demasiada
querencia por el latrocinio.
No debe extrañar, pues, que la mayor parte de las informaciones de Estrabón
y, en menor medida, de Plinio, provengan de fuentes indirectas, de los relatos de
segunda y tercera mano de viajeros curiosos que estuvieron en Gades, Corduba,
Saguntum o Tarraco (lo que era, de por sí, una aventura) y que allí fueron infor-
mados o se informaron de cómo eran las tierras de celtíberos, lusitanos y galaicos
y de cuanto de notable tenía la forma de vivir sus moradores. El resultado son las
descripciones esquemáticas y generalizadoras del interior peninsular a las que esta-
mos acostumbrados: un país montaraz, estéril y de clima desapacible, pero rico en
minerales y ganado; además, se resalta su escuálida demografía y se supone que el
carácter de esos pocos habitantes era reflejo directo de la dureza del medio en que
vivían, pues eran ariscos y más dados al pastoreo y al bandidaje que a las pacíficas
costumbres que surgían de la agricultura y la vida urbana. En Estrabón, por ejem-
plo, esos retratos tienden al claroscuro, basculando entre dos conocidas y paradig-
máticas estampas: la de los chocantes hábitos y costumbres de quienes habitaban
los confines occidentales de la Península3 y la fácil asimilación de aquellos otros
que fueron admitidos en ciudades fundadas «a la romana» y que, por ello, se deno-
minaban toga`toi o stola`toi4.
Desde un punto de vista menos etnográfico y más institucional, la detallada
descripción de las tres provincias hispanas constituye una de las partes más conoci-
das de los libros III y IV de la Naturalis Historia5, en los que se supone que Plinio
se guió por algún tipo de plantilla o esquema administrativo, quizá los estadillos del
3
STR., III 3.7; el componente tópico ha sido suficientemente resaltado por otros, vid. THOLLARD, P.
(1987): 7-19 y GARCÍA QUINTELA, M.V. (1990): 181-210.
4
STR., III 2.15, que concierne, específicamente, a los habitantes indígenas de tres ciudades de fundación
augustea: Emerita Augusta, Pax Augusta (sic) y Caesar Augusta. Togatoi era la conjetura erudita que resolvía un
pasaje que se tenía por corrupto y que era aceptada por los editores; pero uno de los últimos (LASSERRE, F.
[1966]: 193, n. 9) la ha rechazado de plano por arbitraria, ya que los Mss. tienen unánimemente stolatoi, un rasgo
que apunta a otras bien conocidas designaciones étnicas que tienen que ver con el vestido. Algunos (LE ROUX, P.
[1995]: 8-10) consideran infundada la enmienda pero hay también quien la ha aceptado con entusiasmo (CANTO,
A.M.ª [2001]: 427-76).
5
3.7-17 (Baetica); 3.18-30 (Citerior); 4.110-112 (más Citerior); y 4.113-118 (Lusitania).
223
Joaquín L. Gómez-Pantoja
officium del procurador o de otro alto cargo de la burocracia provincial, porque los
datos se presentan por riguroso orden alfabético, primero los de la Bética, luego la
Citerior y finalmente, los lusitanos; además, dentro de cada una de las provincias,
el orden es el de los conventus iuridici, una peculiar subdivisión atestiguada en
pocos lugares del Imperio, y que en las Hispanias parece haber cumplido diversas
funciones, de las que la jurídica (a pesar de su nombre) es la peor conocida. En los
conventus más vertebrados (i.e., los de la Bética y los del litoral mediterráneo), el
listado del enciclopedista se ordena por la condición legal frente a Roma de oppida
y civitates, comenzando con los cives optimi iuris de colonias y municipios, seguido
de los cives Latini, los foederati y los stipendiarii; en cada categoría, la lista sigue
un riguroso orden alfabético, lo que da a los datos ese aire de clasificación manida
que otorga el uso burocrático.
Un modelo ejemplar de este esquema descriptivo por sus abundantes entradas
en cada una de las categorías, la ofrece el conventus caesarugustanus, cuya jurisdic-
ción entra directamente en el ámbito de nuestro estudio, porque cubría aproximada-
mente el cuadrante nororiental de la Península, con la depresión del Ebro actuando
de núcleo central de una amplia región que iba desde las comarcas pirenaicas por el
norte, compartía frontera en el oeste con el reborde montañoso de la Meseta y por el
sur penetraba ampliamente en ella hasta alcanzar la cuenca alta del Tajo, incluyendo
los territorios de Segontia, Complutum y Ercavica6.
Frente a este mundo «politizado» o «civilizado», Plinio dibujó las tierras más
occidentales en un tono más «tribal», lo que seguramente indica que los adminis-
tradores romanos tenían mucho menor interés por esos territorios y, por lo tanto,
menos ganas de intervenir (o interferir) en ellos: Lucensis conventus populorum est
sedecim, praeter Celticos et Lemavos ignobilium ac barbarae appellationis, sed
liberorum capitum ferme CLXVI7. Como se ve, un módico de datos y una confir-
mación más de que la fuente de Plinio debió de ser algún tipo de registro oficial,
porque los integrantes de la circunscripción podían ser pueblos mayormente desco-
nocidos y con nombres impronunciables pero está claro que el officium provincial
conocía al dedillo su capacidad demográfica y, por lo tanto, militar y fiscal.
Tanto en Estrabón como en Plinio, el tránsito entre urbes y gentes parece lle-
varse a cabo de modo brusco y la dicotomía es aún más aparente cuando uno se
vuelve a la evidencia arqueológica, pues los yacimientos conocidos y excavados
en las comarcas orientales y meridionales de la Península devuelven planos de edi-
ficios y objetos de uso común apropiados a las formas de vida modeladas según el
paradigma itálico o que podían ser reconocidas como tales por los contemporáneos;
en el resto del país, en cambio, los vestigios materiales parecen adecuarse a las cos-
6
NH 3.24.
7
NH 3.28.
224
UNA VISIÓN «EPIGRÁFICA» DE LA GEOGRAFÍA DE HISPANIA CENTRAL
tumbres de gentes como las descritas por Estrabón y lo foráneo apenas asoma en el
fortísimo sustrato local8.
El análisis de las inscripciones, sin embargo, atempera la nítida frontera ante-
rior entre «civilizados» y «tribales». Es cierto que en la mayor parte de la Meseta,
los usos epigráficos –onomástica, las fórmulas e, incluso, las formas y modelos
decorativos característicos de estelas y lápidas–, aparentan refractar las modas
mediterráneas; baste recordar que es precisamente en esta región donde con más
frecuencia se documenta ese peculiar idiotismo hispano consistente en que los
nombres personales van seguidos de epítetos en genitivo plural, lo que se ha dado
en llamar «gentilidad» o «unidad suprafamiliar»9. Sin embargo, que conozca-
mos individuos con nombres tan peregrinos como Caesarria Paesica Sahi filia10,
Luntbelsar11 o T. Pompeius Urcalocus12 no deja de ser un indicio de apertura a las
influencias exteriores, porque es cada vez más claro que el «hábito epigráfico» (la
necesidad o conveniencia de usar inscripciones) es consecuencia directa o indirecta
de la influencia de Roma13.
Además lo único singular de los ejemplos anteriores es la onomástica porque
en todo lo demás se cumplen las pautas ordinarias en cualquier parte más civilizada
de la Península: Luntbelsar (suponiendo que esa fuera la forma en nominativo de su
nombre) fue enterrado con un epitafio que sigue los cánones del género y Pompeius
Urcalocus sólo tiene de particular su cognomen, pues se trataba de un ciudadano
romano inscrito, como sus demás convecinos de Clunia, en la tribus Galeria.
Pero mi ejemplo favorito de cómo las apariencias pueden resultar engañosas
son sendos pedestales con los que se honró en Tarraco a un aristocrático matrimo-
nio local, cuando ambos accedieron al selecto colegio de los flámines de la pro-
vincia Hispania Citerior; en el que sostenía la estatua del marido, éste fue filiado
como L. Antonius Paterni filius, Quir(ina tribu), Modestus, Intercatiensis ex gente
Vaccaeorum, Cluniensis, mientras que en el otro se identificaba a la esposa como
Paetinia Paterna, Paterni fil., Amocensis, Cluniensis ex gente Cantabrorum14. De
este modo, lo que en lugares más civilizados requería una simple palabra para expre-
sar la origo o la domus, aquí se ha transformado en una triple referencia a la aldea, la
8
Vid., por ejemplo, las observaciones de SASTRE, I. (2001): 38-47 sobre los lugares de habitación llama-
dos «castreños» en el lejano conventus Asturum.
9
Vid. GONZÁLEZ RODRÍGUEZ, M.ªC. (1986):121-165; GÓMEZ-PANTOJA, J.L. (1996): 77-100.
10
ABÁSOLO ÁLVAREZ, J.A. (1974): cat. n. 11; la inscripción, con su correspondiente fotografía y demás
datos pertinentes está ahora a disposición de todos en Hispania Epigraphica on Line (HEpoL) en http://www.ubi-
erat-lupa.austrogate.at/hispep/public, introduciendo en el cajetín de Búsquedas el número 24194.
11
AE 1994, 1042 = HEp 6, 4 = HEpoL 12776.
12
CIL II, 2800 = DE PALOL, P. & VILELLA, J. (1987): cat. n.73 = HEp 2, 1992, 133.
13
BELTRÁN LLORIS, F. (2003): 179-91.
14
Se trata de CIL II, 6093 y 4233 = ALFÖLDY, G. (1975): cat. nn. 256 y 323 = HEpoL 12439 y 9944 res-
pectivamente.
225
Joaquín L. Gómez-Pantoja
15
La fecha según ALFÖLDY, G. (1973): 63 y 95-96.
16
Las 6350 inscripciones catalogadas por E. Hübner a fines del siglo XIX son ahora cuatro veces más y el
crecimiento no tiene visos de parar (BODEL, J. [2001]: 160-161). Por si sirve de pauta para valorar el fenómeno,
en Hispania Epigraphica recogemos y comentamos anualmente más de 600 inscripciones halladas en España y
Portugal, de las que algo más de una cuarta parte son absolutas novedades, es decir, nunca habían sido publicadas
con anterioridad.
17
De acuerdo con el ya célebre –y para algunos, controvertido– «Bronce de Bembibre» (HEpoL 16498); vid.
HEp 7, 378 y 8, 325; AE 1999, 915; 2000, 760; 2001, 1214 y 2002, 763 para referencias precisas a la considerable
bibliografía generada desde el hallazgo de este interesante documento a fines de 1999.
18
Citado por primera vez en la sospechosa Tabula Lougeiorum (HEp 1, 458; AE 1984, 553) y unos años
después en otro misterioso epígrafe de la época de Galba en el que se menciona a las gentes Aragustanae (HEp 6,
1005 = AE 1997, 766); vid. ahora FERNÁNDEZ OCHOA, C. & MORILLO CERDÁN, A. (2002): 889-910.
19
Vid. GÓMEZ-PANTOJA, J.L. (2000a): 105-17; ID. (2000b): 169-90 y MORILLO CERDÁN, A. &
GARCÍA MARCOS, V. (2000): 589-607.
20
BELTRÁN LLORIS, F. (2004): 67-88.
21
SÁEZ, P. (1990): 205-28; ID. (1991):437-38; CLAVEL-LÉVÊQUE, M. (1993): 175-182; GORGES,
J.-G., (1993): 7-24. A pesar de ser quizá uno de los pocos casos de mapa a escala conocidos, la pieza ha pasado
desapercibida en la discusión actual sobre la cartografía antigua, vid. BRODERSEN, K. (2001): 9-11 y TALBERT,
R.J.A. (2004): 113-41.
22
ROBERT, L. (1961): 463.
226
UNA VISIÓN «EPIGRÁFICA» DE LA GEOGRAFÍA DE HISPANIA CENTRAL
2. La ciudad esquiva
Lo anterior, sin embargo, no endorsa que los epígrafes sean el bálsamo de Fierabrás
al que los demás colegas presentes en esta Table-Ronde deban acudir cada vez que
se encuentren en un aprieto de cualquier clase. La mayor parte de las veces las ins-
cripciones sólo proporcionan testimonios curiosos o anecdóticos; además, lápidas,
altares y pedestales tienen por costumbre aparecer privados de un adecuado contex-
to, lo que hace imposible construir un discurso razonablemente coherente basado
sólo únicamente en ellos; en definitiva, es una documentación tan inductora al error
como cualquier otra y no faltan ejemplos recientes que así lo demuestran. El más
descarado por su pujante presencia entre las novedades arqueológicas y epigráficas
del último decenio es el referido a la ciudad celtibera de Segobriga, cuyos espléndi-
dos restos –ahora lo sabemos–, están siendo fructuosamente explorados en el pago
llamado «Cabeza del Griego», en la jurisdicción de Saelices, cerca de Uclés y a
apenas120 km al sureste de Madrid por la A-323.
Sin embargo, a pesar de las claras pistas sobre la situación de la ciudad y la
identidad de sus vecinos según Estrabón, Plinio, Ptolomeo y la «Cosmografía de
Rávena»24, una constante tradición que arranca en el siglo XII y estuvo activa hasta
bien entrado el siglo XX, tendió a situar el solar de Segobriga en Albarracín (Teruel)
y, a partir del siglo XIII, en Segorbe (Castellón). El dislate surgió cuando la marcha
de la Reconquista hizo caer en la zona de influencia de la sede arzobispal de Toledo
(es decir, del reino de Castilla) la comarca de Albarracín, a la que la Geografía y
la Historia reservaban para el también expansivo reino de Aragón. Recreando en
Albarracín el linajudo obispado de Segobriga, cuyas estrechas relaciones con Toledo
estaban bien documentadas en la época visigoda, los prelados toledanos favorecían la
extensión de su cura pastoral (y sus correspondientes flecos en cuanto rentas y bene-
ficios eclesiásticos) hasta el litoral mediterráneo. Lo interesante es que el engaño
continuó, y con mayor fuerza, cuando los obispos de Albarracín, al avanzar la fron-
tera cristiana hacia Oriente, se instalaron en Segorbe (Castellón) y la toponimia aña-
dió fuerza a quienes defendían la identificación de la nueva sede con el obispado de
época visigoda. Incluso cuando el control del obispado de Albarracín-Segorbe, que
se disputaban las Coronas de Castilla y Aragón, recayó en esta última por decisión
23
TALBERT, R.J.A. & BAGNALL, R.S. (2000): mapa 27, C2; COMITÉ ESPAÑOL DE LA TABULA
IMPERI ROMANI (2001): 297-299; ROLDÁN HERVÁS, J.M. (2006): s.v. Segobriga. Sobre los resultados de
los trabajos recientes en el yacimiento arqueológico, vid. ABASCAL PALAZÓN, J.M. (2002): 123-61, aunque los
hallazgos más espectaculares son, sin duda, los epigráficos, vid. ABASCAL PALAZÓN, J.M. & CEBRIÁN, R.
(2000): 199-214; ID. (2002): 151-86; ALFÖLDY, G. & alii (2003a): 255-74 y (2003b): 217-32, que dejan comple-
tamente obsoleto el catálogo de ALMAGRO BASCH, M. (1984). Segobriga, por último, fue también una impor-
tantísima ceca que estuvo en activo en los años inmediatos al cambio de Era, vid. RIPOLLÈS ALEGRE, P.P. &
ABASCAL PALAZÓN, J.M. (1996).
24
Una útil compilación historiográfica sobre el yacimiento en ALMAGRO BASCH, M. (1983).
227
Joaquín L. Gómez-Pantoja
papal en el siglo XIV, la identificación entre Segobriga y Segorbe era tan fuerte que
se convirtió en la opinión común durante quinientos años, apenas erosionada por las
fundadas discrepancias de preclaros humanistas como Antonio Agustín, Ambrosio
de Morales, Jerónimo de Zurita, Juan de Mariana y Gregorio Mayans, así como por
los hallazgos arqueológicos ocurridos en Cabeza del Griego a lo largo de los siglos
XVII y XVIII, que hicieron patente que el campo de ruinas no podía sino pertenecer
a una ciudad de porte y cuyo nombre algunos quisieron leer en un fragmento inscrito
descubierto en las excavaciones de fines del siglo XVII donde se veía con toda clari-
dad la secuencia [------]GOBR[-----]25.
Sin embargo, entre los que militaron en la opinión contraria estuvieron Enrique
Flórez, Jaime Villanueva y Aureliano Fernández Guerra, unos investigadores de
tanta doctrina y buen sentido que influyeron decisivamente en Emil Hübner, cuyo
volumen hispánico del Corpus Inscriptionum Latinarum disocia los títulos descu-
biertos en Cabeza del Griego de Segobriga, que el sabio alemán emplazaba con
algunas dudas en Segorbe; ni siquiera el hallazgo en el mismo Saelices en 1892 del
epitafio de un servus Rei publicae Segobrigensium fue suficiente para acabar con
esa convicción y al recoger esa inscripción, Hübner comentó que de situ Segobrigae
quae olim exposui (loc. cit. en la nota precedente) vix mutantur hoc titulo26. De este
modo, la máxima autoridad en la epigrafía hispana perpetuó por otros cien años el
multisecular dislate de colocar Segobriga fuera de su lugar natural y hasta los años
cincuenta del pasado siglo siguió siendo novedoso mantener lo contrario27.
A modo de coda, nótese que no acaba aquí la disputa geográfica sobre
Segobriga, porque cuando está resuelta definitivamente la cuestión de la identidad
de sus ruinas, numísmatas y arqueólogos han abierto un nuevo frente de discusión
y controversia. El asunto es relativamente simple: salvo por algún que otro hallaz-
go aislado, no se ha encontrado hasta ahora en Cabeza del Griego evidencia alguna
de ocupación urbana anterior a mediados del s. I a.C., pero existe una numerosa
serie monetal con leyendas en alfabeto prerromano procedente de una ceca llama-
da Sekobirikes. La similitud de este nombre con el de la ciudad y el que ésta alo-
jase también un productivo taller monetario desde temprana época augustea hasta
el tiempo de Calígula, cuyas primeras acuñaciones iban signadas como Segobris
(indudablemente una transcripción de la forma céltica *Segobrix), ha sido inter-
25
La inscripción fue descubierta en marzo de 1790 y la conocemos por la carta que el archivero del Priorato
de los Santiaguistas en Uclés envió a un corresponsal sevillano, quien la comunicó a la Academia local, vid.
RADA Y DELGADO, J. & FITA, F. (1889): 115, de quien la tomó CIL II, 3122; más información en ALMAGRO
BASCH, M. (1984): 95-96, con el dibujo de la pieza.
26
Eph. Epigr. VIII (1896): cat. n. 182. La inscripción había sido previamente publicada por FITA, F. (1892):
136; vid. ALMAGRO BASCH, M. (1984): cat. n. 67.
27
Vid. BELTRÁN VILAGRASA, P. (1953): 231-53; ALMAGRO BASCH, M. (1982): 130; ALFÖLDY, G.
(1987): 75 cat. n. 9.
228
UNA VISIÓN «EPIGRÁFICA» DE LA GEOGRAFÍA DE HISPANIA CENTRAL
28
HÜBNER, E. (1893): 174-175, n. 40 = GÓMEZ MORENO, M. (1949): 31, n. 85 = ALMAGRO BASCH,
M. (1984): 17-20, con fotos y dibujos.
29
VILLARONGA, L. (1986-1989): 364-6.
30
GARCÍA-BELLIDO, M.ªP. (1994): 245-59.
31
RIPOLLÈS ALEGRE, P.P. & ABASCAL PALAZÓN, J.M. (1996): 21.
32
PLIN., NH 3.26.
229
Joaquín L. Gómez-Pantoja
mente los datos de las autoridades antiguas33, pero el corolario inevitable en el caso
que nos ocupa es que es más que probable que el nombre moderno Segorbe derive
seguramente de una Segobrix / Sekobirika / Segobriga, que pudo ser o no la sede de
la ceca monetaria cuya situación es aún disputada34.
No cabe duda que el principal y más útil incentivo del conocimiento geográfico
fue y es la necesidad de viajar; cualquier desplazamiento requiere previamente que
el viajero decida dónde quiere ir y a hacerlo ayuda mucho saber de antemano cuá-
les son las condiciones físicas y humanas de los potenciales destino. Resuelta esa
cuestión, hay que informarse también sobre el itinerario, especialmente en lo que
concierne a las distancias, los obstáculos que la Naturaleza impone al viandante
(puertos de montaña, vados, la temporada climática adecuada) y la idoneidad y con-
dición de los caminos en lo referente a seguridad, aguadas y alojamientos. Muchos
de esos conocimientos se transmiten por la vía de la experiencia personal, pero la
redundancia en los mismos destinos acaba creando un corpus doctrinal que puede
estar más o menos difundido35.
En cuestión de viajes y viajeros de época romana, la opinión corriente es que
se trató de una actividad fuera del alcance de la mayoría de la población, que esta-
ba atada a sus lugares de residencia por la universal necesidad de vivir de la tierra
y porque viajar era una actividad cara, peligrosa y extenuante; sólo circunstancias
peliagudas como guerras, hambrunas y pestes forzaban a esa mayoría a abandonar
sus hogares. Por lo tanto, viajar era algo propio de determinados grupos sociales,
como los militares o los comerciantes y buhoneros, para quienes la itinerancia eran
parte de la forma de vida; y también para quienes, teniendo medios sobrados para
suavizar las dificultades y durezas del camino, podían viajar simplemente para
satisfacer su curiosidad por conocer las antigüedades del Nilo o para acudir al cum-
pleaños de un amiga distante36.
33
El caso más llamativo es quizá el que puso sobre la mesa KONRAD, C.F. (1994): 440-53 al reconstruir la
topografía de las guerras sertorianas, trasladando dos de las operaciones narradas por Plutarco desde la mitad sep-
tentrional de la Península a la Bética.
34
ALBERTOS FIRMAT, M.L. (1990): 131-46.
35
Recientemente se ha señalado la importancia de las rutas pastoriles y de los pastores en la conformación
de la red viaria antigua de la Península o, al menos, las que conocemos de época imperial romana, vid. SALINAS
DE FRÍAS, M. (1999): 281-93 y ALFARO GINER, C. (2001): 215-31.
36
Me refiero, claro está, al famoso viaje de Germánico por Egipto en 19 d.C., cuyo motivo fue según TAC.,
Ann. 2.59 «para conocer sus antigüedades», entre las que se incluían, cómo no, las Pirámides y los Colosos de
Memnón; uno de éstos, «al ser herido por el sol, emite un sonido como el de la voz» (ibid. 61), lo que atrajo a
otros visitantes ilustres como la emperatriz Sabina. Desde su publicación, la más famosa invitación de cumplea-
ños legada por la Antigüedad es la que Sulpicia Lepidina recibió en Vindolanda de su amiga Claudia Severa, vid.
230
UNA VISIÓN «EPIGRÁFICA» DE LA GEOGRAFÍA DE HISPANIA CENTRAL
BOWMAN, A.K. & alii (1994): cat. n. 291; también en BOWMAN, A.K. (1994): 127 cat. n. 21.
37
Respecto al más completo de estos documentos, el arbitrariamente denominado «de Antonino», porque
su fecha no puede ser anterior a la época tetrárquica o incluso constantiniana (vid. recientemente, ARNAUD, P.
[1993]: 33-47), se ha dicho hace poco que se trata de un documento privado, posiblemente compilado por alguien
de origen hispano o mauritano, no sólo por el mayor detalle con que se describe la pars Occidentis, sino porque las
copias más antiguas son, precisamente, de origen visigótico, vid. SALWAY, B. (2001): 39-43 e ID. (2004): 68-69.
38
Los sendos ejemplos de viaje por motivos festivo y luctuoso son, respectivamente P.Oxy XXXVI 2791 y
P. Fouad 175. Para los curiosos atraídos por la fama de los Colosos de Memnón, vid. los índices de BERNAND, A.
& BERNAND, B. (1960).
39
Vid. ADAMS, C. (2001): 138-66.
231
Joaquín L. Gómez-Pantoja
nes del Imperio40 pero la peculiaridad de Hispania es que muchos de los viajeros
procedían de zonas muy concretas y fueron a residir (o morir) en un reducido grupo
de destinos, lo que lleva a suponer que sus desplazamientos sucedieron en el con-
texto más amplio de un fenómeno migratorio, del que no existen referencias explí-
citas en las fuentes antiguas.
Este silencio puede causar una cierta extrañeza en estos tiempos, pero es de
lo más razonable visto desde la perspectiva antigua, porque nuestra especial sen-
sibilidad por las cuestiones migratorias difícilmente fue compartida por quienes
estaban acostumbrados a ver los desplazamientos de población como connaturales
a determinados oficios o consecuencias inevitables de coyunturas como la guerra,
las hambrunas o la peste. Ocasionalmente, esos movimientos llamaron la atención
de los autores clásicos, pero sólo cuando su volumen se salía de lo ordinario o los
migrantes se convertían en un peligro, como sucedió con el largísimo trek que
llevó a cimbrios, teutones y otras gentes afines desde sus comarcas bálticas hasta
el Mediterráneo a fines del s. II a.C., o cuando el ambicioso César se sirvió de los
deseos helvecios de dirigirse desde sus valles alpinos hasta las costas atlánticas para
ganar notoriedad en Roma y rehacer su fortuna. Igualmente, una mención de pasada
de Estrabón sobre la presencia de picentini en el golfo de Apolonia o la transfor-
mada toponimia del Samnium son los únicos indicios disponibles de poblaciones
forzadas a dejar sus lares durante la conquista romana de Italia41. En el caso de
Hispania, nuestras autoridades recuerdan que los promagistrados romanos organi-
zaron ocasionalmente repartos de tierras –quizá en conexión con desplazamientos
forzados de población por motivos estratégicos– que llegaron a congregar miles de
personas y permitieron, inter alia, que Ser. Sulpicio Galba llevara a cabo con éxito
la infame masacre de la que escapó Viriato; también consta que un grupo de celtíbe-
ros (que algunas fuentes califican de latrones) fuera exiliado a tierras de ultrapuer-
tos por Pompeyo como parte del asentamiento del país tras las guerras sertorianas.
Es muy probable, sin embargo, que esos pocos casos visibles oculten una larga serie
de deportaciones de las que sólo queden indicios indirectos42.
Lo que aquí nos ocupa, sin embargo, es un fenómeno mucho más difuso y
difícil de concretar en sus circunstancias temporales y de volumen, aunque esta-
mos bien ciertos de otras peculiaridades, como las del origen y los destinos de los
40
Por citar únicamente estudios referidos a provincias vecinas de las Hispanias, vid. el trabajo modélico de
LASSÈRE, J.M. (1977) o el más reciente de WIERSCHOWSKI, L. (1995); otros ensayos de menor ambición son
los de RICCI, C. (1992): 102-144; ID. (1993): 205-55, respectivamente sobre los hispanos y germanos atestiguados
epigráficamente en Roma o el GARCÍA DE CASTRO, F.J. (1999): 179-88 sobre los hispanos en las Galias.
41
Picentini: STR., V 4.13 = C 251; ligures lejos de sus solares ancestrales, LIV., XL 38.1-9 y vid.
BARZANÒ, A. (1995): 177-201 y LUISI, A. (1995): 203-214. Sobre el fenómeno de la deportación y las migracio-
nes forzadas, vid. SONNABEND, H. (1995): 14-17.
42
El episodio de Sulpicio Galba en APP., Iber. 59-61; los deportados por Pompeyo en IERON., Chr. ad ann.
72, p. 152 Helm. Vid. sobre estos y otros movimientos demográficos forzados, PINA POLO, F. (2004): 211-247.
232
UNA VISIÓN «EPIGRÁFICA» DE LA GEOGRAFÍA DE HISPANIA CENTRAL
43
El cálculo se basa en los datos compilados hace veinte años por HALEY, E.W. (1986): 294 (cf. ID. [1991]:
87), refinados y actualizados por mí diez años después (GÓMEZ-PANTOJA, J.L. [1998]: 187-201). Ahora habría
que tener en cuenta el notable incremento del catálogo peninsular, que ronda ya las 24000 inscripciones; aunque
también se han descubierto muchos más epígrafes de viajeros, el peso estadístico de este grupo ha disminuido res-
pecto al conjunto total; sin embargo, el porcentaje de migrantes de la región que nos ocupa sigue siendo tan rele-
vante como hace unos años.
44
ARIAS, L.A. (1949): 1-50; ID. (1952): 22-49; ID. (1954): 16-69; ID. (1958): 67-98; GARCÍA Y
BELLIDO, A. (1963): 39-52; FABRÉ, G. (1970): 314-339; GARCÍA MERINO, C. (1973): 9-28; ID. (1975):
187-200; JIMENO, A. (1980): 187-190; HALEY, E.W. (1986): 294; ID. (1991): 93-94; GÓMEZ-PANTOJA, J.L.
(1995): 495-505; HERNÁNDEZ GUERRA, L. (2003): 229-51.
45
Sobre el campamento, vid. GÓMEZ-PANTOJA, J.L. (1987): 232-6, LE ROUX, P. (1992): 231-57 y
MORILLO CERDÁN, A. & AURRECOCHEA, J. (2006): 247. Sobre el augustobrigensis que triunfó en la capi-
tal provincial en el reinado de Antonino Pío, vid. CIL II, 4277 = ALFÖLDY, G. (1975): cat. n. 352; recientemente
se ha descubierto un titulus pictus (HEp. 7, 952) que lo atestigua como propietario de la rica villa dels Munts, en
Altafulla, próxima a la capital provincial.
46
Vid. FITA, F. (1896): 524; JIMENO, A. (1980): 97-8 cat. n. 78,
233
Joaquín L. Gómez-Pantoja
tafio conmemora a quien murió peregre, sin indicar exactamente dónde sucedió tan
luctuosa circunstancia47, pero esa imprecisión queda compensada por una tercera lápi-
da hallada en las proximidades de Muro de Ágreda y perteneciente sin duda alguna a
un aug(ustobrigensis) al que le alcanzó la muerte fine Arcobrigensium, una indicación
topográfica sobre cuyo significado no se ponen de acuerdo los especialistas48; por
último un cuarto y último epitafio, encontrado también en cercanías de Augustobriga,
atestigua a otro individuo que decesit (!) in [G]allaecia, un lejano destino occidental
que fue buscado al menos por otro compatriota49.
Si esto es revelador de la vocación viajera de las gentes de la Meseta, el fenó-
meno es aún más patente cuando se trata de las dos grandes ciudades de la zona,
Clunia y Uxama, porque la abundancia de datos –en este caso, los epitafios de quie-
nes murieron in itinere o ya en sus destinos–, permite conocer con mayor certeza
algunas características de la migración. El catálogo de los viajeros fue establecido
por mí hace ya unos años y es poco lo que hoy puedo añadir o corregir50. Lo más
47
Vid. JIMENO, A. (1980): 96 cat. n. 77, cuya equivocada recensión del epígrafe ha ocultado el rasgo que
nos interesa. Examiné la pieza en 1995 y de esa autopsia procede mi lectura, ya reseñada en otros lugares.
48
Vid. ibidem: 185-86 cat. n. 115, con la corrección de lectura de HALEY, E.W. (1991): 74; más recientemen-
te, GIMENO PASCUAL, H. & RAMÍREZ SÁNCHEZ, M. (2001-2002): 291-309, han vuelto a editar esta inscrip-
ción con cambios mínimos en la onomástica del difunto. La localización del misterioso finis Arcobrigensium puede
entenderse, como hacen muchos por obvias razones, en referencia al territorio de la no muy lejana Arcobriga, en
el Valle del Jalón (pero entonces, ¿por qué tanto interés en detallar finis cuando bastaba el nombre del lugar, como
sucede en la mayor parte de los epitafios?) o como el topónimo de un lugar menor no identificado, quizá situado en
Lusitania, vid. GÓMEZ-PANTOJA, J.L. (2001): 200 y P. LE ROUX, n. 13, en estas mismas páginas.
49
Vid. BELTRÁN LLORIS, F. (1989): 141, con la corrección de M. Navarro, en AE 1989, 451 (cf. HEp.
4, 951). El otro turiasonensis es el mencionado en una preciosa tessera hospitalis hallada en Paredes de Nava,
Palencia, vid. HEp 9, 478 = AE 1999, 922.
50
Vid. GÓMEZ-PANTOJA, J.L. (1998): 186-193 (un resumen en [1995]: 498-499). Mi listado incluye 63
emigrantes de Clunia y Uxama y otros nueve casos dudosos, dejando fuera a los soldados, los sacerdotes pro-
vinciales y a otros personajes como el conocido grammaticus latinus cluniense que fue empleado pecunia publi-
ca (CIL II, 2892) en Tritium Magallum. Un ensayo similar más reciente, pero limitado sólo a los clunienses
(HERNÁNDEZ GUERRA, L. [2003]: 239-245), no modifica sustancialmente mis resultados (cuando se homolo-
gan los criterios de ambas encuestas), aunque L. Hernández omite un nuevo epitafio de Tritium Magallum relevan-
te a su propósito (CIL II, 2899b con HEp 7, 595). Hay más novedades en lo que respecta a los uxamenses, porque
deben añadirse los testimonios de Alcalá de Henares (GÓMEZ-PANTOJA, J.L. [2003a]: 504-505 n. 5) y el curio-
so epitafio de Santibáñez de Vidriales (HEp 6, 996, con mi comentario). He tratado de las circunstancias políticas
y económicas de la comarca de donde proceden los emigrantes en GÓMEZ-PANTOJA, J.L. (2003b): 231-85. La
adición de los desplazados de ciudades vecinas confirma la impresión apuntada respecto a los destinos: una novau-
gustana se documenta en Río Tinto, en la provincia de Huelva, en un epígrafe de buena factura, quizá del s. II (vid.
GONZÁLEZ FERNÁNDEZ, J. [1989]: 93-94 n. 39 = AE 1965, 300), mientras que los termestini constituyen un
grupo de emigrantes numeroso y bien localizado, con clara querencia por las tierras lusitanas y por los lugares
situados entre sus comarcas de origen y sus destinos: Avila (vid. KNAPP, R. [1992]: 13-14 cat. nn. 15-16 = HEp 4,
90-91 = HERNANDO, R. [2005]: 90-93 cat. nn. 14-15); Augusta Emerita (EE VIII, p. 364-365, n. 23; HEp. 7, 127)
y la zona minera de Huelva (GONZÁLEZ FERNÁNDEZ, J. [1989]: 93-94 n. 39 = AE 1965, 300). Ya se ha dicho
que Segontia fue un nombre de lugar corriente en Hispania, pero el correspondiente etnónimo se prodiga poco en
las inscripciones: aparte de un flamen provincialis de la Citerior (CIL II, 4195) y un personaje de ese origen ates-
tiguado en la propia Roma (CIL VI, 3853), los únicos segontini viajeros son dos cuyos epitafios se encontraron en
Complutum y sus alrededores (ABASCAL PALAZÓN, J.M. [1983]: 69-71 cat. n. 15 y ABASCAL PALAZÓN,
J.M. & FERNÁNDEZ-GALIANO, D. [1984]: 17 cat. n. 13 = KNAPP, R. [1992]: 116-117 cat. n. 124).
234
UNA VISIÓN «EPIGRÁFICA» DE LA GEOGRAFÍA DE HISPANIA CENTRAL
51
Este famoso camino que atravesaba las comarcas occidentales de la Península de Norte a Sur no figura
como tal en los Itinerarios antiguos, sino que resulta de la conjunción de sendas rutas que partían de sus términos
(It. Ant. 433.1-7 y 434.1-6; 439.5-10) y que coincidían en Ocelo Duri para tomar dirección Este hacia a Caesar
Augusta. Es una de las rutas mejor conocidas de la Península, gracias a que en el tramo Emerita-Salmantica (pro-
piamente «la vía o camino de la Plata») quedan muchos restos de infraestructuras viaria y abundantes miliarios vid.
ROLDÁN HERVÁS, J.M. (1971); PUERTAS, C. (1994) y CHAMORRO K. & alii (1995).
52
Pero con indicios patentes de uso antiguo, vid. GÓMEZ-PANTOJA, J.L. (1999): 98-99.
53
Vid. CLARK, C. (1967): 110-111.
54
Todos los datos en GÓMEZ-PANTOJA, J.L. (1999): 94-100, con referencia a las inscripciones y un mapa
de la distribución que resalta el papel de Capera en la migración.
235
Joaquín L. Gómez-Pantoja
55
Vid. CIL II2/7, 873: L. Iulius C. f. Gal. Ebura[n]cus; sus homónimos norteños proceden de San Esteban de
Gormaz (CIL II, 2828, mal leído; vid., en cambio. JIMENO, A. [1980]: 111 cat. n. 94) y Dombellas (ibidem: 80 cat.
n 59); la primera es un lugar a pocos km de Uxama y la otra está en la inmediaciones de Numantia.
56
Respectivamente, CIL II, 5672 = HEp 10, 350 = HEpoL 11977 y CIL II, 4306 (p 973) = ALFÖLDY, G.
(1975): cat. n. 385.
57
Vid. CIL II, 806 y 821; HEp 2, 224 ; 9, 251 y 11, 204.
58
CIL II, 2731-2732 = KNAPP, R. (1992): 208-210, cat. nn. 227-228 = SANTOS YANGUAS, J. & alii
(2005): 209-211, cat. nn. 133-134.
59
En el caso de las dos inscripciones segovianas antes mencionadas, ello es muy posible porque aparecie-
ron muy juntas en el mismo sector de la muralla medieval de Segovia (vid. SANTOS YANGUAS, J. & alii [2005]:
203), lo que posiblemente indica que originariamente también estuvieron muy juntas, KNAPP, R. (1992): 209. Una
tercera lápida sepulcral de un uxamensis (pero sin mención de sodalitas, vid.. CIL II, 2733 = KNAPP, R. [1992]:
208, cat. n. 226 = SANTOS YANGUAS, J. & alii [2005]: 219 cat. n. 142), apareció en el mismo área pero despla-
zada unos centenares de metros de las otras dos.
60
PLIN., NH 3.13.
236
UNA VISIÓN «EPIGRÁFICA» DE LA GEOGRAFÍA DE HISPANIA CENTRAL
61
GARCÍA MERINO, C. (1973): 20-28.
62
Vid. HALEY, E.W. (1992): 159-63.
63
Vid. GÓMEZ-PANTOJA, J.L. (1995): 495-505; ID. (1998): 187-201; ID. (2001): 177-213; ID. (2004): 98-
106; y GÓMEZ-PANTOJA, J.L. & SÁNCHEZ MORENO, E. (2003): 23-35.
64
Vid. BRODERSEN, K. (1995): 165-190 (resumido en [2001]: 12-19) con una encendida defensa de la
omnipresencia de estos documentos en la Antigüedad; y SALWAY, B. (2004): 43-96, sobre su diversidad, nacida de
la adecuación a distintas necesidades.
65
A pesar de la entusiasta apología de UGGERI, G. (1998): 31-78, es poco probable que el Mediterráneo
clásico conociese otras ayudas de navegación que las meras relaciones verbales o escritas de singladuras y referen-
cias de paso, vid. JANNI, P. (1998): 38.
237
Joaquín L. Gómez-Pantoja
estaba –literalmente– en la calle e incluso un estudio reciente postula que los itine-
rarios (tabellaria66) podían ser un elemento del paisaje viario tan corriente como los
miliarios.
En la Península Ibérica se conserva noticia de al menos tres de esos documen-
tos (uno de ellos en cuatro copias), lo que constituye uno de los más completos y
variados catálogos disponibles, no sólo por su número sino por las múltiples formas
que podían adoptar, cumpliendo todos la misma misión67. Los que quizá fueron más
vulgares por su estricta adecuación al uso fueron las planchas o placas que se colo-
caron en las proximidades de las puertas urbanas para informar a los transeúntes
del camino que aún les quedaba por recorrer hasta sus respectivos destinos; aunque
es de suponer que debió de haber muchos tituli picti sobre planchas de madera o
directamente sobre los muros, los pocos itinerarios de esta clase conservados son
epigráficos, como la tabla pétrea hallada en 1727 junto a la puerta meridional de
la muralla de Valencia, justo por donde el camino de Saetabis y Carthago Nova
embocaba la ciudad68. La inscripción fue destruida a poco de su hallazgo, no sin
que antes un curioso pudiera copiar total o parcialmente su contenido, que listaba,
precisamente, las estaciones principales del tramo entre Valentia y un lugar más allá
de Tarraco (quizá Gerunda, el Summum Pyrenaeum o la capital de la Narbonensis),
porque la inscripción debió de aparecer malamente mutilada a partir de la capital
provincial y los nombres de las mansiones aparecen truncados y faltan las distan-
cias entre ellas69.
El monumento de Valentia, fueran cuales fueran sus características, listaba
uno de los trayectos parciales de la via Augusta, la importante y antigua ruta que
ligaba Roma con Gades a través del litoral mediterráneo y luego, por el valle del
66
El término es el propuesto por SALWAY, B. (2001): 48-54, a partir de los enigmáticos tabellari mencio-
nados en llamado «Elogio de Polla» (CIL I2, 638) entre los equipamientos de la vía, junto con otras infraestructuras
más fácilmente identificables como miliarios y puentes
67
Vid. SALWAY, B., (2001): 54-58, que sólo lista otros cuatro de Galia y Germania, uno de África y la
reciente adición de Patara, sobre la cual vid. infra n. 71.
68
Una circunstancia también interesante es la costumbre de apellidar las puertas urbanas con el nombre de
la vía que recibían o, más frecuentemente, con el de la ciudad que afrontaban, lo que brindaba a sus habitantes
un intuitivo sistema de orientación geográfica; salvo en el bien documentado caso de Roma, para el que existen
abundantes referencias de toda clase, en otras ciudades dependemos del testimonio epigráfico, lo que hace que la
lista sea azarosamente incompleta; aún así, una rápida ojeada a los índices de ILS (p. 674) revela la univesalidad
de la costumbre; en Hispania, sólo he encontrado tres casos: la porta Popilia de Carthago Nova (CIL II, 3426 =
ABASCAL, J.M. & RAMALLO, S.F. [1997]: cat. n. 5 = HEp 6, 664); la porta Romana de Caesar Augusta (CIL II,
*512 pero vid. AE 2000, 773) y la porta Sucronensis de Valentia (CIL II, 3747 = CORELL VICENT, J. [1997]: cat.
n. 42).
69
CIL II, 6239 = II2/14, 38, respetando escrupulosamente el testimonio del único testigo; en cambio el últi-
mo editor (vid. CORELL VICENT, J. [1997]: 321, cat. n. 112), supone que la placa fue descrita sin anotar que esta-
ba rota por la derecha, es decir, que había sitio para indicar los nombre completos de las mansiones, seguidas de las
distancias entre ellas. Aunque la cuestión es delicada por contradecir el testimonio de nuestra única autoridad, los
paralelos con otras piezas similares parecen darle la razón.
238
UNA VISIÓN «EPIGRÁFICA» DE LA GEOGRAFÍA DE HISPANIA CENTRAL
70
Para el tramo francés de esta ruta (via Domitia), vid. CLEMENT, P.A., (2005). Al cruzar los Pirineos,
(vid. CASTELLVÍ, G. [1997]), el camino cambia de nombre (via Augusta), aunque es indudable que el cami-
no litoral estaba en uso mucho antes de Augusto, vid. PALLÍ, F. (1985) y MOROTE BARBERÁ, J. G. (2002); a
partir de Carthago Nova, cuando se separa de la costa internándose en las montañas en busca de las fuentes del
Guadalquivir, la via Augusta es conocida tradicionalmente como «el camino de Aníbal»; el último tramo sigue en
gran medida el curso del Guadalquivir, hasta Gades, vid. SILLIÈRES, P. (1990).
71
CIL XI, 3281-3284. Estas cuatro piezas constituyen una minúscula parte del rico tesoro encontrado duran-
te la refacción del establecimiento termal a mediados del siglo XIX; los hallazgos (principalmente numismáticos)
se dispersaron por diversos museos y colecciones de Italia y del mundo y muchos de ellos permanecen sin estudiar
o no han alcanzado la resonancia de los vasos itinerarios; el prof. L. Gasperini me comunica amablemente que está
tratando de reconstruir este singular depósito votivo. Una copia fidedigna de los vasos obra en poder del Gabinete
de Antigüedades de la Real Academia de la Historia de Madrid, adquiridos en Roma por agencia de GARCÍA Y
BELLIDO, A. (1953): 189-92. La edición comentada del tramo hispano de la vía, con imágenes de los vasos, puede
consultarse en ROLDÁN HERVÁS, J.M. (1975): 149-160; también en ARIAS BONET, G. (2002): 1307-22.
72
Las tres tablas aparecidas a lo largo del siglo XIX en Augustodunum (Autun) (CIL XIII, 2681a.b.c = XVII/
2, 490 a.b.c) y muy similares a la de Valentia, debieron formar un monumento de proporciones notables, de quizá
3 m. de altura por 2 de ancho (vid. THÉVENOT, E. [1969]: 59-66). Ciertamente mucho más grande fue el que se
ha dado en llamar stadiasmus provinciae Lyciae, encontrado pocos años ha en Patara, en el litoral meridional de
Turquía, y cuyos sillares inscritos han permitido reconstruir un monumento de c. 5,5 x 1,6 x 2,35 m, en el que se
grabó por orden de Claudio los resultados de una medición de las distancias camineras desde Patara a diversos
lugares de la provincia de Licia, vid. SEG 1994, 1205; y más recientemente, I IK, F. & alii (1998/1999; publicado
sin embargo en 2001).
73
Aunque no se sabe bien qué es lo que tenía inscrito el monumento, si tenía algo, vid. PLIN., NH 3.66 y
PLUT., Galba 24 y cf. la reciente discusión de BRODERSEN, K. (1996-1997): 273-78.
74
Nótese que los Pilares de Hércules (i.e., el Estrecho de Gibraltar) era un apropiado comienzo para las des-
cripciones geográficas antiguas, incluido el «Itinerario de Antonino», vid. SALWAY, B. (2001): 40.
239
Joaquín L. Gómez-Pantoja
75
Las tablas son AE 1921, 6-9, pero esas referencias sólo recoge una parte mínima de la bibliografía genera-
da por estas piezas y por supuesto, carecen de fotos que son imprescindibles para hacerse idea de la naturaleza de
estos documentos; tanto la bibliografía actualizada como las fotos están en HEpoL 14524-14527.
76
La mención del [castra legionis] VII Gemina en una de las tablas es responsable de la fecha post quem
pero la existencia de la mansio Legio I[V] en la misma ruta exige una cercana data ante quo, pues la IV Macedonica
abandonó definitivamente Hispania en época de Claudio o algo antes (GÓMEZ-PANTOJA, J.L. [2000a]: 111),
pero su castra fue ocupado por otra unidad militar hasta bien entrada la época flavia (MORILLO [2000]: 615), lo
que ofrece una cierta justificación al uso (impropio) del topónimo.
77
Aparentemente, esto fue lo que detrajo a SALWAY, B. (2001): 54-58, esp. 55 nt. 102 de considerar estos
documentos en su reciente discusión de los itinerarios epigráficos.
78
Un resumen de los argumentos en contra en ROLDÁN HERVÁS, J.M. (1975): 163-175 (publicado tam-
bién independientemente en forma de artículo en Zephyrus, 23-24 [1972-1973]: 221-32).
79
Vid. GARCÍA Y BELLIDO, A. (1975): 547-63; GONZÁLEZ ECHEGARAY, J. (1979-1980): 7-39;
DIEGO SANTOS, F. (1997): 91-104.
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UNA VISIÓN «EPIGRÁFICA» DE LA GEOGRAFÍA DE HISPANIA CENTRAL
haber sido suscritas por un magistrado municipal, el IIvir C. Lep(idius) M.f.80, del
que no se menciona ni su ciudad de origen (se ha sugerido Asturica Augusta, pero
sin el menor fundamento) ni las causas de la suscripción, aunque una de las tablas
(y todos los indicios apuntan a que también estuvo en las otras tres) aún conserva
un asa triangular horadada, lo que algunos interpretan como signo de que los later-
culi estuvieron colgados en alguna pared a disposición de todos, siendo entonces
la suscripción el modo de verificar la identidad del ordenante de la exposición. Sin
embargo, el agujero pasante pudo servir también para mantener juntas unas cuan-
tas tablillas permitiendo a la vez su fácil consulta y dado su tamaño, más parecen
hechas para uso privado; es cierto que en tal caso, la mención de un magistrado es
más difícil de explicar salvo que se suponga quizá como una garantía de la veraci-
dad de los datos expuestos, de los que podía depender una tarifa, cuyo estableci-
miento y regulación ciertamente dependía de los magistrados municipales.
Los pocos ejemplos anteriores no son suficientes para evaluar la difusión del
saber geográfico en Hispania, pero es evidente que éste estaba a disposición del
público de un modo más amplio y corriente del que habitualmente se atribuye. Esto,
que parece de sentido común, ha sido sin embargo resaltado en los últimos tiempos
como novedosa, quizá porque la sola consideración de textos como los de Estrabón,
Plinio y Mela o de fuentes como el «Itinerario de Antonino», la «Cosmografía de
Rávena» o los listados de coordenadas astronómicas de Ptolomeo parecían conve-
nir la impresión de un conocimiento esotérico y restringido: los primeros porque su
finalidad era describir regiones y lugares a quienes ciertamente no estaban familia-
rizados con ellos; y el resto, porque no se conoce con precisión la finalidad última
de esas tres compilaciones. Es evidente, en cambio, que los «vasos de Vicarello», la
placa ad portam de Valencia y las tabletas del «Itinerario de Barro», son reflejo de
un notable grado de conocimiento geográfico, lineal u «odológico» y posiblemente
menos completo y adecuado que la Weltanschaung bi-dimensional resultante de la
abundancia y vulgaridad de los mapas81, pero que hacía que clunienses y uxamen-
ses, por ejemplo, llegasen sin dificultad a sus destinos tradicionales y que les permi-
tía, incluso, encontrar Segobriga.
80
La suscripción figura en las cuatro tablillas, pero en sólo dos se conserva completo el nombre en la forma
que se ha trascrito y que habitualmente se ha interpretado como un NP formado por praenomen + cognomen
(Lepidus) + filiación; pero como notó adecuadamente CURCHIN, L. (1990): 232, n. 968, es más corriente y apro-
piada la secuencia praenomen + nomen, sobre todo si las cuatro terracotas se datan c. 68 d.C.; Lepidius es cierta-
mente un gentilicio raro en Hispania, pero no desconocido (vid. CIL II, 1647 y 1654, de Alcalá la Real; HEp 7, 972,
de Consuegra).
81
Sobre el concepto de spazio odologico, vid. JANNI, P. (1984): 34. En este punto, resulta quizá interesante
reflexionar cómo va a cambiar la perspectiva del mundo en los próximos años conforme se popularicen los nuevos
SIG con capacidad de representar la superficie terrestre en tres dimensiones, i.e. Google Maps.
241
Joaquín L. Gómez-Pantoja
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247
Joaquín L. Gómez-Pantoja
248
PARTE TERCERA
Si Estrabón lo vemos en esta segunda edición de los Coloquios sobre «La invención
de una geografía de la Península Ibérica» obviamente no es solo por una cuestión
cronológica, sino porque representa otra etapa en la percepción de Iberia. Una etapa
que no está marcada por una «geografía de la guerra», es decir, la que se construye al
paso de los ejércitos durante el largo proceso de conquista y pacificación (y que es la
que queda reflejada en las actas publicadas en el 2006)1, sino por una «geografía de
la civilización», entendida como la de la integración de los territorios peninsulares
*
Este trabajo se enmarca en el Proyecto de Investigación HUM 2004-02609/HIST del Ministerio de
Educación y Ciencia y en el Grupo de Investigación de Estudios Historiográficos (N.º Hum. 0394) de la Consejería
de Educación de la Junta de Andalucía.
Las citas textuales del Libro III corresponden a la traducción realizada por F.J. Gómez Espelosín para Alianza
Editorial, Madrid, 2007. Salvo que se indique lo contrario, las referencias son a la Geografía de Estrabón. Damos
las gracias desde aquí a todos los colegas que nos han permitido consultar los trabajos en prensa.
1
Una introducción muy sugerente a la relación entre conquista y aprehensión geográfica para el período
republicano en LE ROUX, P. (2006): 37 ss.
La invención de una geografía de la Península Ibérica. II. La época imperial, CRUZ ANDREOTTI, G., LE ROUX, P., MORET, P.,
eds., Málaga-Madrid, 2007, pp. 251-270.
251
Gonzalo Cruz Andreotti
2
Como apunta PRONTERA, F. (2003): 101: «De la plena y declarada adhesión del autor a los motivos
ideológicos del Imperio, fundado por Augusto, deriva la perspectiva dominante que origina la reelaboración de la
literatura helenística. Pero reflexionar sobre la enorme trama en que se inserta la tradición de la geografía ibérica,
puede quizás ayudar a comprender mejor la novedad de la perspectiva de Estrabón».
3
Vid. TROTTA, F. (1999): 81-99.
4
Y siempre vistos desde una perspectiva procesual: «…los romanos por su parte denominaron de la misma
forma Iberia o Hispania a todo el territorio, a una parte de ella la llamaron ulterior y a la otra citerior; pero sus
divisiones varían con el tiempo adaptando su dominio político a las circunstancias…» (III 4.19). Ello explicaría la
superposición de terminologías distintas: cf. POTHECARY, S. (2005): 162-68.
5
THOMPSON, L.A. (1979): 213-230.
6
Las citas sobre qué entiende por geografía, hasta construir un verdadero manual de la disciplina, son muy
abundantes en todo el libro I, especialmente en su capítulo 1. Elevar a la geografía a la categoría de filosofía es,
de esta manera, ponerla en el primer nivel de las enseñanzas fundamentales, lo que coincide –por ejemplo– con el
renovado interés sobre el tema en estos momentos: cf., por ejemplo, la intención frustrada de Cicerón de redactar
una geografía (CIC., Att. 2.4,1; 2.6,1; 2.7,1) –vid. en estas mismas páginas el trabajo de Pascal Arnaud y el ya clá-
sico de NICOLET, Cl. (1989): 3 ss. Es la geografía una filosofía porque comparten ambas «disciplinas» una forma-
ción interdisciplinar, una tradición común y un conocimiento universal. Y, además, porque es útil al hombre culto y
de gobierno, le aporta sabiduría y placer (vid. PRONTERA, F. [1984]: 215 ss.).
252
ACERCA DE ESTRABÓN Y LA TURDETANIA-BÉTICA
Aunque el Libro III define una unidad peninsular, delimitada de manera clara con los
Pirineos como frontera (III 1.3; 4.11), la articulación interna sigue un modelo peri-
7
Trabajos que se han convertido en clásicos: ARCE, J. (1989): 213-222; PLÁCIDO, D. (1987-1988): 243-256.
8
En la que juegan un papel substancial las condiciones naturales y climáticas y el nivel de aislamiento/
comunicación: «De ésta [Iberia], la mayor parte de su territorio está poco habitado: pues consiste sobre todo en
montañas, bosques y llanuras de suelo pobre y ni siquiera regado de manera uniforme; la parte situada al norte
es muy fría además de escarpada y se halla situada junto al Océano, a lo que se añade su aislamiento y su falta de
relación con las demás partes, de manera que destaca por las difíciles condiciones de su habitabilidad. Estas par-
tes son tales como decimos. En cambio la parte del sur es casi toda ella fértil, sobre todo la situada más allá de las
Columnas» (III 1.2).
Ver en general THOLLARD, P. (1987); recientemente: CASTRO PÁEZ, E. (2004a): 243-253, y el trabajo de
Patrick Counillon en estas mismas páginas.
9
Clarificador: «Pues en los pueblos más conocidos y reputados se conocen las migraciones y las distribu-
ciones del territorio y los cambios de denominación y cualquier otra cosa similar: pues son objeto de mención por
parte de muchos y especialmente por los griegos, que se han convertido en los más locuaces de todos en estas cues-
tiones. Pero en lo que respecta a los pueblos bárbaros, alejados, pequeños y dispersos, las menciones existentes no
son seguras ni numerosas; pues cuanto más lejos quedan de los griegos más aumenta la ignorancia» (III 4.19).
Aunque no es la intención de este trabajo, el papel de Roma en el interior debe ser matizado, pues no es lo
mismo Celtiberia que la zona septentrional, poniendo por caso. Recuérdese que debe polemizar con Polibio y
Posidonio (en III 4.13) sobre el número de ciudades que computaban uno y otro en la Celtiberia en tiempos de
T.S. Graco, lo que está en relación con el grado de desarrollo de la región en el pasado no romano y el papel juga-
do por Roma: «de la misma manera los que afirman que las ciudades de los iberos son más de mil, me parece que
llegan hasta esta cantidad calificando como ciudades las aldeas grandes. Pues ni la naturaleza del territorio permi-
te la existencia de numerosas ciudades por la aridez, el aislamiento y su carácter salvaje, ni sus modos de vida ni
sus acciones, a excepción de los que habitan el litoral de nuestro mar, avalan nada semejante: pues los que habitan
en aldeas son salvajes, y tales son la mayor parte de los iberos; y ni siquiera las ciudades constituyen un factor de
civilización cuando predomina el hecho de habitar en los bosques para daño de sus vecinos…» (ibidem), porque
ahora «…todos los iberos que han adoptado esta forma de comportamiento son denominados togati (entre estos se
incluyen también los celtíberos que fueron considerados en un tiempo los más salvajes de todos)…» (en III 2.15).
Pero compárese con la descripción de los «pueblos montañeses» que tienen un nivel de vida primitivo y donde la
acción civilizadora a través de la guerra de conquista ha sido más directa e inmediata: galaicos, astures, cántabros,
pleutauros, bardietas, alotriges, etc. (en III 3.7), … «en la actualidad, como dije, todos han dejado de hacer la gue-
rra: pues César Augusto ha puesto fin a las actividades de los cántabros y sus vecinos, que todavía en la actualidad
persistían en sus costumbres de bandidaje…» (III 3.8).
253
Gonzalo Cruz Andreotti
254
ACERCA DE ESTRABÓN Y LA TURDETANIA-BÉTICA
tebrado y limitado según los principios geográficos más clásicos –costa, río, monta-
ña–; y, para rematar, está la evidencia constatada del «éxito» romano. La Turdetania
se presenta, de esta manera, como el espacio ideal en el que poner en práctica buena
parte de lo elaborado y aprendido hasta ahora sobre la geografía histórica12.
12
Vid. los trabajos de ARCE, J. (1989) y PLÁCIDO, D. (1987-1988) cits. y CRUZ ANDREOTTI, G. (1993):
13-31.
13
Y obviamente defiende la continuidad Tarteso-Turdetania (pero ¿en algún momento coexistirían ambas
denominaciones, como sostiene F. Villar [1995]: 265?).
Estrabón distingue, además, el nombre derivado del hidrónimo del término administrativo que, para él, sigue
siendo «ulterior» (XVII 3.25 y III 4.20 para la división en dos provincias); en él lo que tenemos en realidad es el
proceso de transición hacia la definición del 16/15 a.C.; vid. POTHECARY, S. (2005): 163-65 e infra, n. 25.
255
Gonzalo Cruz Andreotti
14
RODRÍGUEZ ADRADOS, F. (2000): 12-16; Un estudio exhaustivo con todas las variables en VILLAR,
F. (1995): 268-270, donde propone un carácter indoeuropeo.
15
Una síntesis en GARCÍA FERNÁNDEZ, F.J. (2002a): 45 ss.
16
Para este tema CANTO, A.M.ª (2001): 423-474 e infra § 5.
17
Recuérdese un L. Antonio Vegeto Túrdulo (de los alrededores de Mérida), quien todavía a finales del siglo
I o principios del II mostraba interés en resaltar este étnico en su origo (cf. SAQUETE, J.C. [1998]: 117-29).
18
Que Estrabón (III 3.5) hace ir hacia allá junto con los célticos.
19
En extenso: PLÁCIDO, D. (2004): 15-42, especialmente 36-41. Para Plinio nos remitimos al trabajo de
F. Beltrán en estas mismas páginas. Para la Beturia túrdula ver PÉREZ GUIJO, S. (2001): 315-349; (2000-2001):
105-121.
20
(2004): 299-214, especialmente pp. 204-208.
256
ACERCA DE ESTRABÓN Y LA TURDETANIA-BÉTICA
21
Curiosamente, en la estructura descriptiva distingue Estrabón la Turdetania fluvial de la costera; la pri-
mera constituye el grueso de la narración (capítulo segundo), mientras que la segunda (exceptuando Gades que,
como islas, son detalladas por separado, según era habitual) merece unos parágrafos inmediatamente después
de la descripción del Promontorio Sagrado (III 1.7 a 9). Obviamente, la razón inicial hay que verla en fuentes
elaboradas a la manera de periplo –¿Artemidoro?, ¿Timóstenes?– (la organización narrativa así lo indica) (cf.
KRAMER, B. [2006]: 97-114). Pero no es menos cierto que esa «unidad geográfica costera» coincide con una
identidad fenicia particular; una singularidad que también tiene su traslación política (¿conventual?) en torno a
Gades, véase sino en III 2.2: «La ciudad más conocida en los esteros (…) es Asta, donde los gaditanos se reúnen
en asamblea habitualmente, ya que está situada a menos de cien estadios del puerto de la isla». Vid. para un
sustrato púnico a un lado y otro de las Columnas FERRER ALBELDA, E. (2004): 283-298 e ID. y PRADOS
PÉREZ, E. (2001-2002): 273-282; interesante es la consideración de A. Domínguez Monedero –(1995): 223-
239– que piensa que Estrabón en la identidad bástulo-bastetana, «ha contaminado nombres correspondientes a
dos entidades diferentes (o más probablemente a momentos y circunstancias distintas), los bástulos y los baste-
tanos, del mismo modo que se ha producido entre los turdetanos y los túrdulos» –p. 234–; autor que no descarta,
por otro lado, el sustrato púnico.
22
Ampliando lo que apuntábamos al principio (cf. ns. 8 y 9), Turdetania es un espacio con etnias pero –para-
fraseando a G. Nenci cuando se refería a Heródoto– «sin etnografía», pues su condición de «sociedad urbana» con
todo lo que ello implica no precisa de más precisión sobre la «forma de vida» de sus habitantes, al contrario de
otras zonas peninsulares: con afirmar que tenían «crónicas y poemas de antigua tradición, y leyes versificadas de
seis mil años» (III 1.6) bastaba y sobraba.
257
Gonzalo Cruz Andreotti
23
Curiosamente la Lusitania que comprende ahora también el sur del Tajo está «habitada en su mayor parte
por célticos y algunos lusitanos, que habían sido trasladados allí desde el otro lado del Tajo por los romanos; en las
regiones más hacia el interior habitan también carpetanos, oretanos y una buena parte de los vetones» (III 1.6). Cf.
para todo ello PÉREZ VILATELA, L. (1990): 99-125; ID. (1991): 459-467; en extenso: ID. (2000) passim.
24
Que, como tal, Estrabón explícitamente no nombra; ¿hay que ponerlo posiblemente en relación con
la prouincia transduriana del edicto del Bierzo (fechado en el 15 a.C.)? Cf. para este edicto a SÁNCHEZ
PALENCIA, F.J. & MANGAS, J. (2000); GRAU LOBO, L. & HOYAS, J.L. (2001); un análisis muy sugerente
sobre las implicaciones que conlleva para el estudio del alcance real de la transformación romana sobre el paisaje
político y humano de Callaecia y, por extensión, del conjunto de territorios conquistados (diferente interrelación
entre castellum, ciuitas y ethnos; reubicaciones de comunidades; política de premios y castigos, etc.), aunque sin
entrar en lo que implica para un concepto amplio de prouincia, en PEREIRA, G. (2005): 121-128.
25
POTHECARY, S. (2005): 165-67 y GARCÍA FERNÁNDEZ, F.J. (2002b): 193-94.
258
ACERCA DE ESTRABÓN Y LA TURDETANIA-BÉTICA
En este contexto se explica perfectamente que el caso turdetano sea el único en todo
el libro III en el que podemos integrar de una forma más o menos coherente el terri-
torio con una historia antigua mediterránea pos-troyana. Primero aclara su posición
en relación a qué noticias de Homero sobre el extremo occidente son fiables y cuá-
les no: por imposibles de corroborar rechaza todas aquellas lecturas que se pierden
en el tiempo del mito, para aceptar sólo las que se pueden colocar tras la caída de
Troya, el retorno de los heraclidas y las sagas de los nostoi, hasta desembocar final-
26
CADIOU, F. y MORET, P. (2004): en prensa. Eso está claro en la combinación de términos como Ulterior/
Turdetania/Bética-Lusitania/Citerior (vid. POTHECARY, S. [2005]).
27
Cf. MORET, P. (2006): 49 ss.
28
Pero, como afirma Domingo Plácido (2004), Estrabón recoge finalmente una situación cuyo proceso for-
mativo, aunque en buena medida se nos escapa, tuvo que establecerse en torno a la conquista: «La realidad prerro-
mana consistiría en una diversidad amplia con tendencia a la reducción por motivos históricos de hegemonía, y no
en un proceso lineal (…). La etnogénesis de los pueblos conocidos sería resultado de aquel proceso de homoge-
neización política. Ello facilitaría la homogenización étnica (…). La etnicidad aparecería así como producto de la
guerra, más que como causa» (p. 36). Véase nuestro (2007a), en prensa y GARCÍA FERNÁNDEZ, F.J., en prensa,
en el que se hace una extensa puesta al día de la cuestión turdetana desde esta perspectiva de «etnicidad/identidad
dinámica», y en la que concluye que el caso turdetano se podría caracterizar por su heterogeneidad cultural y su
complejidad étnica, integrante de muy diversos «pueblos», tal como se hace eco Estrabón.
259
Gonzalo Cruz Andreotti
260
ACERCA DE ESTRABÓN Y LA TURDETANIA-BÉTICA
de demostrar que la ciudad hunde sus raíces en el desarrollo histórico, está propi-
ciada por las condiciones naturales del territorio y favorecida por la acción romana
como elemento catalizador. No vamos a entrar sobre qué entiende un geógrafo grie-
go, y en particular Estrabón, sobre ciudad, pues originaría todo un debate aparte.
Lo que es indudable es que lo que Estrabón interpreta como ciudad lo es desde la
perspectiva de un observador acostumbrado a vivir en ellas, a lo que se añade la
de un estudioso habituado a reflexionar sobre sus funciones y características en un
contexto histórico, no administrativo o urbanístico32. Así, Turdetania es un territorio
densamente urbanizado (se afirma con prudencia que tiene «incluso 200 ciudades»
–III 2.1–; un total de 38,09% de las menciones consideradas como tales33), aunque
en la práctica solo cita unas pocas y solo a partir de determinadas características.
Veámoslas:
• Por su historia antigua: Tarteso –III 2.11–, Odisea –III 2.13; 4.3– (Uliso/i
– ¿Loja?–34), Carteia –III 2.14–, o la misma Gades –III 2.11; 2.13–35.
32
PRONTERA, F. (1994): 845-858.
33
CASTRO PÁEZ, E. (2004b): 176.
34
CIL II, 880, 1182, 5498, 5499.
35
Seguimos a CORTIJO CEREZO, M.ªL. (2004): 119-138; CASTRO PÁEZ, E. (2004b): 169-199.
261
Gonzalo Cruz Andreotti
262
ACERCA DE ESTRABÓN Y LA TURDETANIA-BÉTICA
condición del término: «…el tercer [legado] vigila las tierras del interior; se ocupa
de los llamados ya <togados>, como si se les denominara ‘pacíficos’ y han cambia-
do su modo de vida a la civilización y a la manera itálica en su vestimenta togada»
(III 4.20). Itálicos aquí en un sentido muy amplio, es decir, todos los habitantes de
Italia, ya romanos por estas fechas, y togado con un significado evidentemente cul-
tural.
En un trabajo denso y muy cuidado ya citado, A.M.ª Canto38 replantea la
cuestión, no sólo en lo relativo al término togati en sí, sino también respecto a la
interpretación y las implicaciones del conjunto del texto39. Aceptando una lectura
restrictiva –de manera que Estrabón estaría hablando de Turdetania, por un lado, y
de su periferia, por otro40– o general, es cierto que el término togati no aparece en
ningún códice, y es una «imposición» admitida por una interpretación específica
del contexto, ya sea en III 2.15 como en III 4.1041.
De todas maneras, ya sea admitiendo la toga o la stola –lo que está más en con-
sonancia con la tradición manuscrita–, no es menos cierto que es difícil admitir que
detrás de una expresión de este tipo pudiera haber algo más que una reflexión de
naturaleza cultural, es decir, que hiciese una alusión explícita a una categoría jurídi-
demuestra que, en ningún caso, dicha fórmula se aplica más allá de Italia y/o los itálicos. Es por ello que P. Le
Roux –(2006): 22– habla de que el término «evoca» la formula, no la concreta.
38
(2001): 423-474.
39
Sobre todo en lo relativo a la condición de las tres ciudades citadas: apunta que hubo deducciones de vete-
ranos sobre comunidades indígenas preexistentes hasta constituir, por ello, comunidades mixtas a la manera de
Corduba (III 2.1); en este sentido, el texto estraboniano hay que leerlo como una casuística particular –sinoicísti-
ca– aplicable exclusivamente a las citadas comunidades, dentro de las cuales un grupo selecto de «indígenas» fue-
ron seleccionados para integrarse en un modo de vida urbano y ciudadano, conocidos como stolati. Es importante
reproducir su traducción: «…La mayoría [de los Turdetanos] se han convertido en ciudadanos Latinos y han acogi-
do nuevos colonos romanos, de forma que es poco lo que les separa de ser todos Romanos. Por otro lado, las ciu-
dades [preexistentes] que acaban de ser repobladas de forma mixta, como Paxaugusta entre los Célticos, Augusta
Emerita entre los Túrdulos, Caesaraugusta en la vecindad de los Celtíberos y otros asentamientos de veteranos,
demuestran claramente el progreso de los (indígenas) elegidos para vivir como ciudadanos. Los hispanos que pro-
ceden de este origen son llamados estolados [stolátoi], y entre éstos se cuentan incluso los Celtíberos, que antes
eran tenidos por los menos civilizados de todos...» (pp. 433-434). La clave de su argumento es que Estrabón dife-
rencia la realidad de Turdetania, más latinizada y «casi» romanizada, de la periferia, en fase de transición a través
de mecanismos sinoicísticos que conducen a la latinidad de grupos concretos –expresada por Estrabón a través de
la vestimenta o stola– (todo ello en pp. 437-61).
40
Como ya comentamos en otro lugar ([2002-2003]: 35-54, especialmente n. 44, pp. 47-8), la distinción
geográfica es clara: una cosa es la condición de los que habitan junto al/en torno al (peri; to;n) Betis, de los que
habitan entre (ejn) los célticos, entre (ejn) los túrdulos o junto/en torno a (peri; to;n~) los celtíberos. Por consiguien-
te, ni podemos hacer extensiva la condición de togati –en caso de que ese fuese el término usado– a todos los ibe-
ros, ni incluso a los más civilizados, ya que explícitamente afirma que a éstos «poco les falta».
41
La stola, que admite F. Lasserre para III 2.15, no lo acepta para 4.10. Aquí (n. 1, p. 81) conjetura togati
por la alusión a la «vestimenta togada» (...th` thbennikh` ejsqh`ti...) que «nos habla de ciudadanos romanos» que,
obviamente, vestían toga, al contrario de la stola de III 2.15; contra CANTO, A.M.ª (2001): 459-60, quien argu-
menta razones de contexto («…inexacto e incorrecto llamar ‘togados’ a quienes el propio Estrabón dice que no son
aún ‘romanos’ sino todavía ‘itálicos’… –p. 460–) e históricas: como en III 2.15, Estrabón se refiere a un estatuto
intermedio entre lo indígena y lo romano, parangonable con lo itálico, esto es, latino.
263
Gonzalo Cruz Andreotti
ca latina: en uno u otro caso significa una «prenda honorable». Además de que para
estas fechas romanos e itálicos (y más para un griego) son sinónimos, la vestimenta
para Estrabón no es reflejo de un estatus político sino de una condición o forma de
vida: cuando Estrabón quiere expresar una categoría jurídica bien que lo dice con
claridad, como así lo hace para los turdetanos, añadiendo con ello un dato más a la
pérdida de su identidad ligüística y cultural en el sentido más amplio del término42.
En este sentido, son acertadas las palabras de P. Le Roux –quien admite la lec-
tura de togati– que visto el texto en su conjunto, con la adopción de una indumen-
taria romano-itálica «…correspondiente al ámbito de lo visto y lo vivido, la toga
refleja valores culturales y políticos cuyo contenido no está determinado a priori; es
apenas un indicio (…) sugiere que la toga va unida a un determinado tipo de com-
portamiento y propicia una progresión dentro de un proceso de aculturación cada
vez más profundo», de manera que «…el deseo de identificación se transformó así
en título de identidad otorgado por el conquistador», aunque «…la dimensión no
romana no está excluida del proceso de integración» y «remite a las modalidades
y a las dificultades de elaboración de una nueva identidad, pero en un contexto
muy concreto, el del gobierno romano o, mejor dicho, el de las formas sucesivas de
gobierno romano»43.
¿Qué podemos concluir? Estrabón eleva a Turdetania –dentro del conjunto de los
territorios hispanos– a la categoría de paradigma de un proceso histórico de larga
duración, en la que a sus cualidades excepcionales inherentes a un territorio y un
pueblo singulares (pronoia), se le suma su capacidad para aprender de aquéllos que
vienen de fuera (simpateía), hasta desembocar en el modelo idealizado de civili-
dad y cultura en torno al modo de vida urbano, que da estabilidad social y progreso
económico. La presencia romana a través de sus colonias, la progresiva conversión
de los turdetanos en togati –parafraseando a P. le Roux–, los cambios en la catego-
ría de las provincias, la división conventual, la articulación de pactos con ciuda-
des relevantes o la constitución de comunidades mixtas, son escalones dentro de
un esquema que, dadas las condiciones, se entiende como procesual y natural. En
este contexto, una gran etnia con fuertes bases en el pasado (lengua, cultura y tra-
diciones históricas), pero consolidada al calor de la prosperidad romana –a decir de
42
ORTIZ DE URBINA ÁLAVA, E. (2000): 93: aunque no descarta la lectura estraboniana de la situación
de los turdetanos como referida a la categoría concreta de latinos, tiende a pensar que hace más bien una reflexión
cultural, aunque de fondo se puede reconocer dicha condición jurídica. Para la «latinidad» republicana puede verse
GARCÍA FERNÁNDEZ, E. (2001): 150 ss.
43
LE ROUX, P. (2006): 24-25.
264
ACERCA DE ESTRABÓN Y LA TURDETANIA-BÉTICA
44
En un trabajo muy reciente, y enormemente sugerente, se apunta la posibilidad de que en estos momen-
tos (al menos hasta la «homogenización» flavia) estemos asistiendo en cierta medida a una reafirmación identitaria
propia (alrededor, quizás, de la existencia de un étnico aglutinante como turdetanos/Turdetania) a partir de este ele-
mento común (¿helenístico-púnico?), como sobre todo queda patente en la moneda –un elemento identitario de pri-
mer orden– a pesar de la aparente diversidad de tipos (vid. CHAVES TRISTÁN, F., GARCÍA FERNÁNDEZ, F.J.
& FERRER ALBELDA, E., [2006]: 813-828).
45
MORET, P. (2006): 67.
46
Para las oligarquías ciudadanas como público lector de la Geografía de Estrabón ver ENGELS, J. (2005):
129 ss.
265
266
Gonzalo Cruz Andreotti
Fig. 1. Etnias de Iberia en Estrabón. Adaptado por M.V. García Quintela de J.M. Gómez Fraile (Los celtas en los valles altos
del Duero y del Ebro, Alcalá de Henares, 2001) y editado en Estrabón: Geografía de Iberia, trad. de F.J. Gómez Espelosín;
introducciones, notas y comentarios de G. Cruz Andreotti, M.V. García Quintela y F.J. Gómez Espelosín, Madrid: Alianza, 2007
Fig. 2. Las ciudades de Iberia en Estrabón, por M.V. García Quintela en Estrabón: Geografía de Iberia, trad. de F.J. Gómez
267
ACERCA DE ESTRABÓN Y LA TURDETANIA-BÉTICA
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EL PAPEL DEL CONVENTUS IURIDICUS
EN LA DESCRIPCIÓN GEOGRÁFICA DE PLINIO
EL VIEJO. EL CASO BÉTICO
Cuando nos planteamos traer a este foro el tema de los conventus iuridici en la
Bética no teníamos aún muy definido el sesgo que pretendíamos darle; ni siquiera
si había motivos reales (cambios importantes) que justificaran una nueva reflexión
sobre el mismo. De todas formas, en una reunión destinada a tratar la geografía de
la Península Ibérica, la vertiente administrativa debe estar presente, ya que es la
plasmación política de la realidad geográfica. En lo relativo a los conventus iuridici,
la simple mención explícita de esta unidad administrativa en Plinio y en un número
relativamente reducido de epígrafes (algunos poco claros) prueba fehacientemente
su existencia teórica, sostenida parcialmente por los testimonios de otros autores y
por la interpretación dada a ciertas inscripciones que recogen actividades conjuntas
de varias ciudades que, según la descripción pliniana, se integraban todas o varias
en un mismo conventus o eran capitales conventuales.
Pero si su existencia teórica es una realidad indiscutible, el uso práctico que de
ellos se hizo, al menos en algunas provincias, no está tan definido. Para el caso de
Hispania, se conoce relativamente bien la organización de sus provincias y ciuda-
des (las leyes municipales de que tenemos sobrada constancia en la Bética son una
prueba de la vitalidad administrativa y territorial del ámbito urbano) y, como ocurre
en otros territorios, para mantener sujetos a sus súbditos, Roma no hubiera necesi-
tado oficializar ninguna subdivisión de índole jurídica. En la mayoría de las provin-
cias (salvo 5), aunque el ejercicio de la justicia está constatado y garantizado, Plinio
no alude a esta realidad administrativa, cabe pensar que porque no la había, ya que,
al hablar de ellas, sí suele explicitar cuál era su capital y la condición jurídica de las
principales ciudades, siguiendo cierto esquema expositivo.
La invención de una geografía de la Península Ibérica. II. La época imperial, CRUZ ANDREOTTI, G., LE ROUX, P., MORET, P.,
eds., Málaga-Madrid, 2007, pp. 271-304.
271
M.ª Luisa Cortijo Cerezo
En un mundo dominado por Roma, ¿qué importancia podía tener para los escritores
el criterio administrativo a la hora de estructurar sus obras? Es más, ¿qué interés ten-
drían sus lectores en conocer los tediosos entresijos de la administración con la deli-
mitación de las fronteras provinciales o la definición de realidades administrativas
internas? Esos criterios serían útiles a nivel de estado con fines operativos: censo,
fisco, ejército, cargos provinciales, competencia senatorial-imperial..., pero poco
adecuados para presentar a un lector medio la grandeza de Roma y la extensión del
orbe. De las obras que hemos conservado cuyo objetivo fue ofrecer una visión global
del mundo, y que cuentan con una descripción coherente y más o menos amplia de
la Península Ibérica, hemos de quedarnos, como es ya habitual, con Estrabón, Plinio,
Ptolomeo y, bajo otro prisma, con los Itineraria (Antonino y Rávena, básicamente),
todas ellas obras que ofrecen una visión general y que son «amenas» o prácticas,
tanto para el lector como para los cargos administrativos que trabajaban en Roma
o debían administrar una provincia que les era desconocida. El lector ávido tendría
suficiente con estas descripciones; el hombre de estado las completaría con los datos
recogidos en los archivos oficiales, información que, sin duda, consultaron nuestros
autores y que, de una u otra forma, se encuentra solapada en sus obras. La diferencia
es que quizás Plinio, por los avatares de su propia vida, no sólo conoció la teoría,
sino que aplicó la práctica. De ahí que su obra, encuadrada de lleno en las caracterís-
ticas generales que definen a los demás autores1, avance un paso más hacia un tipo
de información derivada de su propia «deformación profesional».
*
Salvo que se indique lo contrario, todas las referencias a fuentes son de la Naturalis historia de Plinio.
Para los límites conventuales, las ciudades y las comunicaciones, en particular de la Bética, véase la figura adjunta.
1
Hay dos ejes básicos en la estructura de todos estos relatos generales: el Mediterráneo, como centro geográ-
fico, político e ideológico, y el extremo occidente, como punto de partida de toda descripción geográfica universal,
salvo en los Itineraria, quizás por la estructura práctica del formato. Son escasas y vagas las alusiones a términos
administrativos (mevro~, cwvra, tovpo~, gh, ejvqno~, ejparci/va, STR., III 4.20, IV 1.3; XVII 3.25, y especialmente III
4.20 única referencia directa; nada sobre conventus iuridici, pero sí habla de impartición de justicia, empleando tér-
minos derivados de dikaiovw. STR., XIII 4.12 afirma que el término latino conventus se asemeja al griego ajgora
dikwn, hJ ajgoraivo~ o hJ ajgoraiva; por extensión, conventus afecta al área geográfica que rodea a la ciudad en que
se hace la reunión, y esto en griego se traduce como dioivkhsi~). Mela emplea escasamente la palabra provincia (II
6.85; III 1.5) que comparte con pars (II 6.87), y recoge algunos términos para describir ciudades o grupos étnicos:
castellum, colonia, gens, oppidum, urbs, pero su obra no se vertebra en un esquema administrativo, sino geográfico.
Ptolomeo utiliza una terminología adecuada: ejparciv/a, mevro~, povli~, metrovpoli~, kwloniva, oppidana, fovro~,
para una estructura provincial (Bética, Lusitania, Tarraconense, delimitándolas) basada en pueblos y grupos étni-
cos, cuya presentación se rompe ante un esquema diferente y geográfico: costa-interior, que, a su vez, tampoco se
cumple al no seguir circularmente la línea costera (sea cual sea el punto de partida) y que le hace incurrir en repe-
ticiones, rompiendo la unidad de sus listas de ciudades. El itinerario de Antonino y el Anónimo de Rávena siguen,
grosso modo, un esquema similar, presentando primero las vías de amplias franjas costeras o pseudocosteras, para
centrarse después en el interior. Ver DESANGES, J. (1980): 20-29; FONTÁN, A. & MOURE CASAS, A.M. et al.
(1995): especialmente págs. 80-82; GARCÍA ALONSO, J.A. (2003); MEANA, M.ªJ. & PIÑERO, F. (1992); PÉREZ
VILATELA, L. (1989-90): 205-214; ID. (1990): 99-125.
272
EL PAPEL DEL CONVENTUS IURIDICUS EN LA DESCRIPCIÓN GEOGRÁFICA DE PLINIO...
273
M.ª Luisa Cortijo Cerezo
2
La bibliografía clásica sobre este fenómeno en Asia, origen de los conventus iuridici, la podríamos con-
densar en BADIAN, E. (1956): 104-117; BURTON, G.P. (1975): 92-106; GIRARD, P.F. (1903): 217-222; GRAY,
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por el romano dioecesis, pero, desde Augusto, se generaliza conventus iuridicus o iurisdictio; HASSALL, M.,
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W. (1982): 205-208.
3
CORTIJO CEREZO, M.ªL. (1993): 124-130.
274
EL PAPEL DEL CONVENTUS IURIDICUS EN LA DESCRIPCIÓN GEOGRÁFICA DE PLINIO...
miento actual se centra en el hecho de que no son estas provincias en concreto las
que necesitan de forma específica una estructura de este tipo, sino que es Roma la
que, por razones que a ella afectan, decide adoptar esta solución. El primer lugar
donde se dio esta realidad es la provincia romana de Asia que, además, nos ofre-
ce una información privilegiada (tanto de fuentes literarias y epigráficas como
de estudios y debates sobre el tema) sobre su incorporación como provincia, las
repercusiones que su anexión tuvieron en la propia Roma, su evolución posterior y
la creación y funcionamiento de los conventus iuridici como distritos territoriales.
Y junto a la información sobre Asia, hemos de recordar a Cilicia y Cicerón, que
nos ha dejado testimonios de su actividad judicial en la zona. No vamos a reco-
ger aquí las fuentes clásicas relativas a los conventus de Asia (ni más adelante de
Dalmacia), sólo, y al hilo de lo que nos afecta, recordaremos que Cicerón (ad Q. fr.
1.7,20) dice que la principal función de Asia es la justicia y que el ejercicio de la
misma no es complicado, requiriendo sólo firmeza, debido posiblemente a la can-
tidad de ciudadanos romanos existentes y gentes con privilegios especiales. Esta
opinión se contextualiza perfectamente dentro de lo que, hasta su tiempo, ha sido
la historia de esta provincia y alcanza mayor credibilidad si tenemos en cuenta
que es la opinión de un jurista que, además, será gobernador en la vecina Cilicia
y habrá de encargarse de algunos distritos asiáticos que le son anexionados. Sobre
cuándo se crean estos distritos asiáticos y sobre la época en la que adquieren su
marcado carácter judicial, las opiniones son muy diversas, apuntando los estudios
(muy buenas síntetis en Habicth en su momento y Campanile más recientemente)
a una herencia del reino de Pérgamo, Escévola, Sila, Pompeyo, o el momento de
creación de la provincia. La datación es un tema que aún pertenece al terreno del
debate, al igual que lo será en el caso de Dalmacia e Hispania (muy vinculadas a
César y Augusto), aunque Campanile cree que no sería, al menos, posterior a las
medidas fiscales de Cayo Graco, tras la remodelación del territorio y el fomento de
la red viaria (lo que también tuvo lugar en Dalmacia y en la Hispania de Augusto,
como veremos más adelante para la Bética)4. Pero, al menos para Asia, tenemos
dos hechos creo que fuera de duda: primero, que la organización judicial es un
objetivo prioritario a la hora de delimitar los distritos administrativos territoriales;
y segundo, que la forma en la que se ejerce la justicia en ellos es sobradamente
4
CAMPANILE, D. (2003): 277-284, argumenta que, en Asia, a la construcción de grandes arterias viarias
podría vincularse la aparición de los conventus iuridici, y aduce como argumento el caso de Licia. (pág. 281). En
este sentido, recordemos la labor de los miliarios en los conventos bracaraugustano y asturicense, haciendo partir
de la capital el recuento de las millas de las vías públicas: CASTRO NUNES, J. (1950): 162-174; ESTEFANÍA,
D. (1958): 51-57. No hallaron idénticos resultados ni SANCHO ROCHER, L., (1978): 193, n. 106 ni PRIETO,
A. (1972): 128-132; ID. (1973): 27. También sabemos que en ¿Iliria-Dalmacia? el territorio se va estructurando a
medida que se conquista y luego se reorganiza, articulado por importantes vías militares y colonizando con vete-
ranos la franja costera, desplazando a los dálmatas hacia el interior: WILKES, J.J. (1996): 578. La influencia de la
reestructuración de la red viaria en la Bética la veremos al hablar de sus conventus, especialmente el astigitano.
275
M.ª Luisa Cortijo Cerezo
conocida (al menos para la época de Cicerón). El primer punto justificaría el hecho
de que se denominara a estos distritos con el nombre de conventus iuridici, aunque
albergaran muchos más aspectos del funcionamiento administrativo; el segundo,
nos acerca a la praxis judicial e impositiva de esta división administrativa5 y a
la evolución de los conventus iuridici como unidades territoriales; en este punto
las opiniones son muy diversas, tanto en lo que se refiere a la estructura como al
número de conventus iuridici que tuvo Asia a lo largo de su historia6, pero, tanto
el cambio en el número de sedes judiciales conocidas como la presencia y tem-
porización de Cicerón en cada una de las que visita (que queda bien recogido en
su correspondencia), nos muestran que no hubo en época republicana una gran
rigidez en la compartimentación judicial, hecho que se mantenía en época impe-
rial, con conocidos casos en los que un litigante se veía obligado a acudir a varios
foros para solucionar (o no) su problema (Arístides, Dión Crisóstomo). El carácter
anual del gobierno provincial, la distinta gravedad de los casos a tratar y su núme-
ro no harían posible su resolución directa por el gobernador, que se vería asistido
o sustituido por legados (quizás el caso de Cicerón respecto a Chipre, o del legatus
iuridicus de Citerior), pero que, además, contaría en la provincia con tribunales
permanentes y la resolución de litigios en diversas instancias judiciales, llegando
a la sede conventual sólo aquellos casos más significativos, resolviendo los demás
la validación firmada del gobernador7. Por tanto, su gira anual no bastaba para
solucionar los problemas judiciales de su provincia8, pero, además, los gobernado-
res no sólo cumplían prioritariamente funciones judiciales, sino también militares,
administrativas, financieras..., y de imagen, para conocer y ser conocidos y para
crear lazos que les sirvieran en sus proyectos futuros. Los conventus territoriales
podrían servir más para organizar esta administración de justicia que se daba «ya
resuelta» al gobernador que para diseñar sus pasos, aunque ambos aspectos (ciuda-
des principales y sedes de conventus) acabarían convergiendo.
5
CAMPANILE, D. (2003): 283-284 cree que esta organización jurídica de Asia pudo estar inspirada en
el modelo impositivo siciliano, la decima, y en su similitud organizativo-cultural: civilización, urbanismo, tierras
catastradas..., que facilitaban las previsiones contributivas. Quizás la Bética y la zona del Ebro en época de César
y Augusto puedan guardar cierta similitud con la visión civilizada y urbana de Asia o Sicilia, pero no sería el caso
para Dalmacia (al menos en su parte interior) ni para Lusitania o el NW peninsular, por lo que los conventus iuridi-
ci, así considerados, no tendrían por qué haber sido en estas zonas el modelo de partición provincial elegido.
6
GRAY, E.W. (1978): 970-971 opina que la flexibilidad pudo afectar más a la capitalidad de los conventus
que a su territorialidad, pero el problema no es que cada vez se nombren ciudades diferentes (pero en un mismo
número), sino que distintas fuentes presentan 9, 10, 12 o hasta 14 ciudades que podrían ser capitales conventuales.
7
El caso de Egipto, aunque no se contemple allí la existencia de conventus territoriales, ha sido uno de los
estudiados con más detalle. Ver LEWIS, N. (1981): 119-129.
8
Como plantea precisamente Cicerón, y precisamente para Asia. Ambos, hombre y provincia, tenían muy
especiales vínculos con el tema judicial, y en este contexto y en la situación especial de la provincia hay que enten-
der la cita del jurista.
276
EL PAPEL DEL CONVENTUS IURIDICUS EN LA DESCRIPCIÓN GEOGRÁFICA DE PLINIO...
277
M.ª Luisa Cortijo Cerezo
como la provincia, parece absurdo pensar que los conventus iuridici tuvieran un
valor especial para él (en su faceta de escritor); pero los de Hispania se presentan
bastante claros y coherentes, aunque con perfiles diferentes. La Lusitania pliniana
(IV 35.113-118) ofrece una descripción somera con predominio de costa y ríos y
una presentación básica e impecable del esquema conventual: nombre de la provin-
cia, tres conventus iuridici, número de pueblos que la integran, condición jurídica
de las ciudades (con individualización clara de las privilegiadas y contributas y lista
alfabética de 19 de los oppida stipendiaria). Dentro de la brevedad del relato, que
nos sabe a poco, el esquema es claro, simple y limpio. Citerior, la que fuera su pro-
vincia, a pesar de integrarse en este esquema básico, se presenta de forma menos
clara: provincia, número y nombre de los conventus iuridici y un total de 179 oppi-
da (a los que se añaden 293 contributos) entre los cuales hay 12 coloniae, 13 oppi-
da c. R., 18 latinorum veterum, foederatum unum, stipendiaria 135 (III 4.18). Sigue
una descripción de la costa mediterránea y los Pirineos, adentrándose en ocasiones
hacia el interior (III 4.19-22) y, nunc per singulos conventus reddentur, recorrerá
estas unidades administrativas comenzando por los conventus más mediterráneos
(Tarraconensis, Caesaraugustanus y Carthaginiensis) para pasar después a los can-
tábricos y atlánticos (Cluniensis, Asturum, Lucensis y Bracarum). La descripción
geográfica (aunque con someras alusiones conventuales) de la costa cantábrica,
aparece ya en el libro IV (34.110-112), después de habernos presentado toda Europa
(la descripción de Hispania abre el libro III y cierra el IV). Lo que individualiza a
la Citerior es ese anuncio (y cumplimiento) de que va a describir los conventus uno
por uno9.
El retrato de la Bética coincide en su planteamiento general con el esquema
seguido en las dos provincias anteriores. La descripción conventual, sobre todo lo
relativo a sus límites y a la identificación de las ciudades privilegiadas, es confusa y
ha dado lugar a infinidad de trabajos que intentaban definir el esquema argumental
pliniano, por una parte y, por otra, cuáles eran las ciudades con un estatus privile-
giado10. El esquema bético es importante porque la provincia, senatorial como Asia,
9
Se observará que en la descripción general el orden seguido es Carthago Nova, Tarraco, Caesaraugusta,
Clunia, Asturica, Lucus y Bracara y en la individualizada se comienza por Tarraco, Caesaraugusta, Carthago
Nova, Clunia, Asturica, Lucus y Bracara. El segundo criterio es claramente geográfico, aunque se contemplen dos
«categorías» de conventus (los 4 últimos siempre aparecen en el mismo orden, y orientados hacia el Cantábrico,
un mar de mucha menos entidad que el Mediterráneo), pero ¿y el primero? Sin poder asegurar nada en este senti-
do, me vienen a la cabeza las reflexiones de GIMENO, J. (1994): 39-79, sobre la primitiva capitalidad de Citerior
(Carthago Nova versus Tarraco). Quizás el orden sea casual o quizás corresponda al de la lista oficial consultada
por Plinio, pero la Bética presenta también una alteración en el orden entre la enumeración y la descripción de sus
conventus iuridici, aunque es indiscutible la capitalidad.
10
Magistralmente sintetizados en MAYER, M. (1989): 303-333. El autor considera la geografía pliniana
como una obra literaria. Este planteamiento, que se ha hecho también con la obra estraboniana, responde quizás
a la importancia excesiva que en otros momentos se ha dado a la información transmitida por estos autores. A mi
entender, cada época, cultura y periodo histórico tiene su forma de ver y expresar los concimientos, y Estrabón,
278
EL PAPEL DEL CONVENTUS IURIDICUS EN LA DESCRIPCIÓN GEOGRÁFICA DE PLINIO...
zona conocida desde tiempos muy antiguos por griegos, púnicos y romanos, era
posiblemente la región más culturizada y romanizada de la península y la que mejor
conocían los lectores grecorromanos; también es la que abre la geografía de Plinio
y, por tanto, la que primero lleva a la práctica el esquema mental que el autor se fijó
para la parte geográfica de su obra.
Comienza afirmando que la Bética se llama así por el río que la corta por la
mitad; tiene 4 conventus iuridici con sede en Gades, Corduba, Astigi e Hispalis;
alberga 175 oppida de los que 9 son colonias, 10 municipios c. R., 27 de derecho
latino antiguo, 6 libres, 3 federados y 120 estipendiarios. Comienza la descrip-
ción de la costa atlántica y mediterránea, para después informar sobre el Betis
y las poblaciones más célebres del interior (III 3.7-10). A continuación cita los
conventus con sus ciudades: Cordubensis (III 3.10; siguiendo la línea del Betis);
Hispalensis (III 3.11; siguiendo también este río; al final, ciudades de los estua-
rios que Plinio no adscribe necesariamente al conventus: es un criterio geográfico
que, de entrada, podría coincidir o no con el conventual); Astigitanus (III 3.12;
el Singilis es una mera referencia geográfica que no articula la descripción, que
es claramente administrativa: colonias, libres, tributarias en orden más o menos
alfabético; al final se nombran ciudades cercanas al río Maenuba, que Plinio no
adscribe necesariamente a este conventus); Hispalensis (III 3.13-14; con ciudades
de la Beturia céltica que llevan allí sus pleitos y otras ciudades célticas que Plinio
no adscribe necesariamente a este conventus); Cordubensis (III 3.14; con ciuda-
des de la Beturia túrdula que llevan allí sus pleitos ordenadas alfabéticamente) y
Gaditanus (III 3.15; con criterio exclusivamente administrativo: c. R., latinorum,
stipendiaria alfabéticas)11. Quizás, como hemos dicho, Plinio, al aludir a los con-
ventus iuridici de estas cinco provincias, se limita a verter sobre el papel algunos
datos técnicos de la administración, pero el reflejo práctico de la teoría administra-
tiva conventual (recogido en la epigrafía) pudo ser distinto en cada una, hecho que
Plinio desconocía o no quiso recoger.
Plinio..., sólo son exponentes de la suya. Habrá, obviamente, que procesar la información que nos transmiten, pero
recordando siempre que nosotros también somos producto de nuestra época, y que mañana ya es el futuro. Sobre
Estrabón, ver ARCE, J., (1989): 213-222, que considera su Geografía como una obra de lectura, no detallista ni téc-
nica, pero sí una buena incitación pedagógica para ubicar los recursos fiscales.
11
Es un esquema paralelo al usado en Lusitania y Citerior y que presenta el mismo orden en la jerarquía jurí-
dica de las ciudades, salvo cuando alguna condición es privativa de cualquiera de las provincias, en cuyo caso la
ubica en el lugar que estima oportuno, pero aplicando una lógica. Esto nos muestra que sigue un esquema adminis-
trativo, tomado posiblemente de los archivos de las capitales provinciales y de la misma Roma, pero en la descrip-
ción de Lusitania se prescinde del desglose conventual, que tuvo que existir necesariamente, ya que Plinio enumera
en cuatro de los cinco casos de provincias con conventus al menos parte de los oppida que corresponden a la juris-
dicción de cada sede conventual. Sobre la estructura bética, ver ALBERTINI, E. (1923): 83-94, recogiendo la tra-
dición anterior (Hübner, Detlefsen, ...); más recientemente, CORZO, R. & JIMÉNEZ, A. (1980): 21-47; MAYER,
M. (1989): 303-333; CORTIJO CEREZO, M.ªL. (1993): 142-164; CIL II/7. Conventus Cordubensis; CIL II/5.
Conventus Astigitanus, CILA y TIR, J-29 y J-30.
279
M.ª Luisa Cortijo Cerezo
La Bética comparte con las otras dos provincias hispanas un esquema muy similar
de presentación, con descripción de los rasgos geográficos del cuadro administrati-
vo. Su descripción es más compleja que la lusitana (al ofrecer más datos dispersos
o poco claros) y que la citerior (al no estructurar la información convento a conven-
to), pero hay otros rasgos distintivos, derivados de su realidad geográfica. Veamos
algunas de las características generales:
280
EL PAPEL DEL CONVENTUS IURIDICUS EN LA DESCRIPCIÓN GEOGRÁFICA DE PLINIO...
14
Ossigi, Iliturgi, Ipra, Isturgi, Ucia, desciende buscando Obulco («irregularidad» que Plinio constata) y
vuelve a la orilla con Ripa, Epora, Sacili, Onuba, Corduba, Carbula y Detumo. También en III 3.10 se recogen las
ciudades del interior, bastetanas, que se extienden desde el Betis hasta el océano. Aunque la mayoría de ellas pare-
cen ser astigitanas, el caso está descartado para Baedro (cordubense) y Urgao (más cerca del Betis que Obulco,
por lo que se adjudica a Corduba). Igualmente, Arialdunum, si se identificara con El Arahal, podría pertenecer al
conventus Hispalensis (si se traza la frontera de éste con el astigitano en el río Corbones, aunque algunos han abo-
gado por el Guadaira como límite, lo que la dejaría en el astigitano). Este último caso, las dudas sobre la ubicación
281
M.ª Luisa Cortijo Cerezo
Plinio acaba III 3.10: oppida Carbula, Detumo, fluvius Singilis, eodem Baetis
latere incidens. Quizás hubiera sido lógico comenzar aquí la descripción de ese
conventus (III 3.12), sobre todo si tenemos en cuenta que la mayoría de las ciu-
dades de la primera parte de III 3.10 parecen pertenecerle, pero Plinio no lo hace.
Prefiere seguir la línea del Betis, por lo que el segundo conventus individualiza-
do es el Hispalensis (III 3.11), con la enumeración de una serie de oppida con
o sin apelativo, sin orden alfabético, pero con un marcado orden geográfico, al
seguir la línea del río hasta que el Maenuba vierte en él sus aguas. At inter aes-
tuaria ... Nabrissa ... Colobana ... Hasta ... Asido15. Geográficamente, Plinio está
en una situación perfecta para hablar del conventus Gaditanus, pero tampoco lo
hace. El tercer conventus individualizado es el Astigitanus (III 3.12). Plinio da
un salto geográfico consciente hacia atrás (Singilis fluvius, in Baetim quo dictum
est ordine irrumpens) y vuelve al punto en el que dejó de hablar del conventus
Cordubensis y nombró el río Singilis. ¿Por qué Plinio prefiere describir el Singilis
en vez de la margen derecha del Betis (lo que hace en III 3.13-14), con lo que
completaría la información sobre los conventus Cordubensis e Hispalensis en sus
sectores serranos?16. La razón geográfica, como destacaron Corzo & Jiménez, es
válida, aunque se aprecia ya un trasfondo administrativo-económico, influido,
como veremos más adelante, por la promoción de Astigi como capital conventual.
Y es que el conventus Astigitanus (en la individualización pliniana, con indepen-
de Ebura Cerialis, Ilipula Laus, Vesci Faventia, Agla Minor, Sucaleo, Unditanum... ; la certeza de que Baedro
y Artigi son cordubenses y no se hallan entre el Betis y el océano, hacen de este párrafo pliniano uno de los más
oscuros en lo que a su integración en un conventus se refiere, ya que, con total seguridad, hay oppida pertenecien-
tes al Cordubensis y el Astigitanus y, si miramos el tema con la mente abierta, existe la posibilidad de que también
los haya hispalenses. Lo que parece primar es el carácter étnico-geográfico sobre cualquier otra consideración. Para
los comentarios conventuales y de localización de ciudades remitimos a la bibliografía tradicional: D. Detlefsen, E.
Albertini, A. Tovar y R. Corzo & A. Jiménez, CIL II/5 y 7 y TIR J-29 y J-30.
15
Otro de los pasajes confusos de Plinio, adscribible al conventus Hispalensis o Gaditanus según el criterio
que se prefiera seguir. At puede implicar tanto oposición como insistencia; el salto geográfico no es destacable, ya
que el Maenuba conecta perfectamente con las marismas (los aestuaria de Plinio), pero Nabrissa, Colobana, Asta
y Asido están muy bien comunicadas con Gades, sobre todo las dos últimas, por lo que este sector lo más probable
es que sea gaditano.
16
Es obvio que la conexión fluvial es más importante para él que la estructura administrativa y conventual.
Quizás uno de los elementos que diferencian la configuración de Andalucía-Bética dentro del marco geográfico que
le da esa gran coherencia y unidad sea la importancia para la antigüedad de un segundo río navegable, el Singilis
que, en menor medida, estructura la provincia romana en dirección N-S, (y que carece de interés para la Andalucía
actual por razones obvias). Todo esto hace que la oposición costa-interior no sea aquí tan patente como en otras
partes del mundo por él descrito, incluida la propia Italia. Siendo muy frecuente esta oposición, sólo en una ocasión
se constata en la Bética la expresión in mediterraneo vinculada a una región (III 3.10, la Bastetania; en dos oca-
siones se refiere a ciudades, pero sólo para expresar su lejanía respecto al Betis: Obulco, III 3.10 y Asido, III 3.11),
correspondiendo la cita a uno de los párrafos cuya adscripción y lista de ciudades es más confusa. Creemos que
esta fuerte estructura territorial, que no se da en las otras provincias conventuales, ha condicionado el orden de apa-
rición de los conventus béticos, más desorganizados que los de Citerior (Lusitania no ofrece datos suficientes para
establecer comparaciones). Con todo, si Plinio no enumera la Bética per singulos conventus no es porque no pueda,
sino porque no quiere, optando una vez más por un criterio geográfico y no administrativo.
282
EL PAPEL DEL CONVENTUS IURIDICUS EN LA DESCRIPCIÓN GEOGRÁFICA DE PLINIO...
dencia de las ciudades de III 3.10 que le estén adscritas) no se describe enumeran-
do las ciudades ribereñas del Singilis, sino por categorías jurídicas, adquiriendo
un carácter claramente administrativo, debiendo buscar en III 3.10 algunos muni-
cipios y más ciudades estipendiarias del conventus, o sea, parte de su esquema
geográfico. Esta circunstancia marca entre la descripción administrativa de este
conventus (compartida por el Gaditanus) y la geográfica de los dos anteriores una
diferencia palpable.
Tras cerrar III 3.12 con una referencia al Maenuba y a los oppida de Olontigi,
Laelia y Lastigi, vuelve al Betis, como hemos dicho, para describir su orilla dere-
cha (III 3.13-14), a la que valora menos que al Singilis, posiblemente también por
motivos económicos. El centro de atención no es ya un río ni una jerarquización
de oppida, sino una regio ... in duas divisa partes totidemque gentes: Celticos,
qui Lusitaniam attingunt, Hispalensis conventus, Turdulos, qui Lusitaniam et
Tarraconensem accolunt, iura Cordubam petunt. Retoma Plinio el curso del
Betis como criterio, pero en direccción contraria a la primera vez: antes río abajo
(Cordubensis-Hispalensis), ahora río arriba (Hispalensis-Cordubensis). Las ciu-
dades célticas con apelativo (claramente integradas en el conventus Hispalensis),
conviven con otras célticas (praeter haec in Celtica) que guardan cierto orden alfa-
bético: Acinipo y Arunda (zona de Ronda, conventus posiblemente Hispalensis,
cerca de límite con Astigitanus), Arucci, Turobriga, Lastigi (en la sierra de Huelva,
lo que adscribiría esta zona al Hispalensis), Salpensa, Saepo, Serippo (río Guadaira
a la Sierra de Grazalema, zona de Hispalensis) (III 3.14). Se guarda una terna de
orden alfabético-geográfico-étnico, que no reniega del carácter de tributarias de las
ciudades sin apelativo y ordenadas casi alfabéticamente. Las túrdulas cordubenses
se citan alfabéticamente y sin apelativo; serían estipendiarias (III 3.14) cuando se
redactó la formula (algunas municipios flavios después).
El cuarto conventus citado es el Gaditanus (III 3.15, aunque Gades es la ciu-
dad con más referencias): conciso, con datos sólo administrativos (oppida c. R.,
latinorum con apelativo y stipendiaria alfabéticos), centrado en un área geográfi-
ca que circunda el Estrecho, que se completa con la relación de ciudades costeras
que abre la descripción de la Bética (III 3.7-8). Plinio maneja una documentación
que le informa de la condición y adscripción jurídica de cada centro; listas pare-
cidas usaría para las demás provincias con conventus, pero sólo en la península
concreta al principio de la descripción el número y nombre de los conventus en
que se divide cada una. El relativo uso práctico del conventus como unidad bási-
ca articuladora del territorio, después de presentarlo como una peculiaridad de
muy pocas provincias, es algo que nos decepciona, sobre todo para el caso de la
Bética, pero, dada la amplitud, diversidad, rigor y extensión de su obra, no cre-
mos que concretamente la estructuración de sus libros geográficos se haya hecho
desde la improvisación.
283
M.ª Luisa Cortijo Cerezo
17
Quizás hubiera sido más adecuado ubicar una cuarta sede en el curso alto del Singilis, ocupando una posición
central en un conventus que bien podría haber tenido unas dimensiones inferiores a las que tiene (tengamos en cuenta
que Astigi no era una ciudad prestigiosa, sino que se promocionó posteriormente). El Betis, por una parte, y el mar,
por otra, habrían articulado con comodidad los otros tres conventus, a pesar de la posición excéntrica que Gades tiene
respecto a su territorio. Si en 7 días se va de Roma a Gades, en 4 a Citerior, en 3 a Narbonense y en 2 a África, incluso
con poco viento (PLIN., NH 19.1,4), un viaje de 2-3 días por mar en el peor de los casos no sería algo tan extraño.
284
EL PAPEL DEL CONVENTUS IURIDICUS EN LA DESCRIPCIÓN GEOGRÁFICA DE PLINIO...
voluntad imperial, propuesta o impuesta al Senado; por eso, la elección de una cuar-
ta sede, en una ciudad sin tradición republicana y recién promocionada por Augusto
con veteranos del ejército, adquiere un relieve muy especial18. Centrándonos en
datos relativos al s. I a. C. y, muy especialmente, al momento de las guerras civi-
les, ya destacan con fuerza Corduba, Hispalis y Gades (aunque no Astigi)19, todas
ellas futuras sedes de conventus iuridici y ciudades que jugaron un papel destacado
en las contiendas, lo que muestra su alto grado de implicación en los sucesos que
afectaban a Roma. No entramos a analizar este hecho porque es de sobra conocido
y nos desviaría de nuestro objetivo, centrado en la peculiaridad de Astigi. La ciudad
no aparece en las fuentes prefundacionales salvo en una ocasión, con motivo de las
campañas contra Viriato (APP., Ib. 68) y Estrabón (III 2.2) la recuerda como una
ciudad algo alejada del Betis20. Tenemos, pues, tres centros que desde antes de la
llegada de Augusto al poder destacan en la Bética, con roles (para tiempos de paz)
diferenciados, aunque con matices: Corduba se decanta desde tiempos muy anterio-
res como capital provincial, sede de los gobernadores y centro de vital importancia
para el control del territorio y las comunicaciones con la Citerior y las ricas minas
de Castulo. Hispalis adopta más un papel comercial, como puerto fluvial y lugar de
recepción de los productos agrarios campiñeses cordobeses y sevillanos (vía Singilis,
con frecuencia). Gades se reserva desde tiempos inmemoriales el puesto de gran
puerto comercial, abriendo camino a la exportación de productos de todo tipo; la ciu-
dad, de origen fenicio, tiene trazadas sus escalas en un ámbito político-cultural que
controla y colabora activamente en las contiendas civiles, arrimándose sabiamente al
bando vencedor. Las tres reciben beneficios de César y Augusto. Unidas entre sí por
el Betis y la vía Augusta, mantienen una equidistancia relativa bastante armónica, y
articulan a la perfección la provincia. Corduba e Hispalis se comunican con el inte-
rior, tanto hacia las ricas campiñas del sur como hacia la zona montañosa del norte
(enlazando con las provincias Citerior y Lusitania), Gades articula la línea marítima,
trazando una ruta que la conecta con Roma en 7 días. ¿Y la Astigi preimperial?
18
Está claro, por lo que decimos, que partimos de la base de una cronología augustea para la división con-
ventual hispana, que creemos que concuerda más con este momento (en el que la sumisión teórica de todo el terri-
torio se había logrado y se procedía a una división provincial tripartita), que con otros posteriores, en los que no
se da este vigor organizativo. Nos afirma en esta idea la frecuencia con la que se cita a Agripa en los textos litera-
rios y la epigrafía hispana (muchas veces como patrono) y los apelativos Iulia o Augusta que tienen Pax, Emerita,
Scallabis, Bracara, Lucus, Asturica, Caesaraugusta, Carthago Nova, Astigi e Hispalis, además de los beneficios
que es sabido que César o Augusto otorgaron a Corduba, Gades, Tarraco y Clunia. Síntesis de la polémica respecto
a la cronología de los conventus iuridici hispanos, en CIL II/14, praef. pág. XIII.
19
Recopilaciones de las fuentes relativas a las cuatro ciudades hallamos, por ejemplo, en las siguientes
monografías: IBÁÑEZ CASTRO, A. (1983); ORDÓÑEZ AGULLA, S. (1988); ID. (1991); RODRÍGUEZ NEILA,
J.F. (1980).
20
ORDÓÑEZ AGULLA, S. (1988): 41-44: hechos importantes pasan cerca, pero no se cita: Sertorio (Tucci,
en la ruta; Segovia, en el Genil), guerra civil (B.Alex.: Ilipa y Obulcula; B.Hisp.: Urso, Munda, 17-18 kms de Astigi;
tras Munda, pompeyanos y César vuelven a Corduba, y quizás pasarían por Astigi); PLIN., NH 3.3,12: Astigi Vetus es
libera, quizás la premió César por serle fiel en campaña de Munda. Nada más anterior a Plinio y Augusto.
285
M.ª Luisa Cortijo Cerezo
4.3. Posible distribución de las funciones entre los cuatro conventus béticos
Se suele considerar a los conventus iuridici como un eficaz sistema para cohesio-
nar comunidades o regiones desestructuradas, eliminar viejas rencillas de época
prerromana (al compartir un centro administrativo común), romanizar de forma no
traumática a comunidades indígenas, crear unidades administrativas de mayor enti-
dad en una geografía muy compartimentada, o para generar la creación y jerarqui-
zación de ciudades que centralicen la administración ante la inexistencia de centros
hegemónicos21. Quizás eso sirva en lugares poco romanizados y con escasez de ciu-
dades; los conventus suplirían el vacío administrativo y sus sedes serían el centro
aglutinador de la población, romanizándola (aunque cualquier otro tipo de subdivi-
sión, sin el apelativo «jurídico», habría servido igualmente). Pero esos argumentos
no parecen muy válidos para la Bética ni para Asia, origen de los conventus iuridici.
En ambas había ciudades e incluso rivalidad por el control del territorio: tanto peca
lo de menos como lo de más, y la Bética estaba lo suficientemente urbanizada como
para ofrecer un número holgado de ciudades que, incluso, rivalizasen (como en
Asia) por tener ese honor22. La «homogeneización» de las tres provincias hispanas
bajo el modelo conventual en época augustea (caso paralelo al de Dalmacia) impli-
ca que éste responde también a otro tipo de necesidades diferentes a las dichas.
Es, por otra parte, normal que se hayan esgrimido esos argumentos para justi-
ficar la necesidad de los conventus en Hispania, ya que, independientemente de la
información pliniana, sólo la epigrafía nos ha dado un número aceptable de inscrip-
ciones conventuales (sobre todo de carácter religioso y honorífico) en la Citerior,
conservadas en buena medida en la capital provincial, pero procedentes muchas
veces (hecho que se intensifica si tenemos en cuenta la proporción número de ins-
cripciones-tamaño del conventus) del NW peninsular, donde bastantes personajes
que llegan a ser flamines provinciales proceden de comunidades menores donde
han ejercido funciones locales y su llegada al flaminado provincial es la prueba de
un gran esfuerzo de integración. Esto no es necesario en la Bética y quizás ésa sea,
en buena medida, la razón del silencio de la epigrafía; pero, en Citerior, la práctica
totalidad de los epígrafes en los que aparece el término conventus aluden a cuestio-
nes diferentes a las judiciales, centrándose mayoritariamente en el culto imperial.
Hay dos posibles alusiones a conventus en la Bética que centran nuestra aten-
ción. La primera, muy ambigua, es una de las interpretaciones dada a CIL II, suppl.,
21
ALBERTINI, E. (1923): 83-85; PÉREZ, J.A. (1981): 37-38; DOPICO CAÍNZOS, M.D. (1986): 273-277;
ID. (1988): 59-63; CURCHIN, L.A. (1994): 87-89.
22
ROBERT, L. (1949): 212-223, donde el orden de las ciudades dedicantes se estableció por sorteo;
CAMPANILE, D. (2003): 275-276, alega que ser capital provincial puede traer problemas, por los roces inevi-
tables que podía haber con la autoridad romana; pero ser sede conventual, con una presencia sólo temporal del
gobernador, era un privilegio ambicionado.
286
EL PAPEL DEL CONVENTUS IURIDICUS EN LA DESCRIPCIÓN GEOGRÁFICA DE PLINIO...
23
GONZÁLEZ FERNÁNDEZ, J. (1982): n.º 19, recoge las opiniones anteriores al respecto, en el sentido de
que la lectura: d d/ c g a a, resulta demasiado forzada para interpretar una alusión al c(onventus) g(aditanus).
En general, quizás la clarificación epigráfica llegue de la mano de los tituli picti (Estudios sobre el Monte
Testaccio, I a III, Barcelona, 1999 a 2003), que aluden casi exclusivamente a Corduba, Astigi e Hispalis como cen-
tros de control (casi monopolizan la zona de producción oleícola), quizás conventuales (hay otros centros de con-
trol que no coinciden con capitales conventuales). Ver recientemente OZCÁRIZ GIL, P. (2006): 91-107.
24
FÁBREGA GRAU, J. (1953 y 1955): I: 161-164 y II: 353 ss; RIESCO CHUECA, P. (1995): 202-211;
PÉREZ VILATELA, L. (1997): 13-19. Apartados 9-11: Quum autem Uiator nomine, agens uicariam prefecture, ex
ciuitate Emeritensi de prouincia Lusitanie ad prouinciam Mauritanie pergeret ... Tandem enim quum uentum esset
ad fundum, cui nomen est Ursiano, qui est in territorio Gaditano, huic loco diuina gratia magnum lumen infudit,
ut conuentus Gaditanus tanto diuino munere inlustraretur martyrum passione, qui solus tantam gloriam indigere
uidebatur (9). Inluxit ergo dies passionis eorum in Ursianensi loco ... (10). O quam multum beata terra Gaditana,
que gremio suo beatissimorum martyrum sanguinem suscepit … Sed Spalensium et Emeritensium urbes magne
sunt eorum passionis gratiam consequute, siquidem Germani corpus Emeritensis altrix terra suscepit, … Seruandi
uero corpus, in cimiterio Spalensi …quiescit (11). El texto latino ha sido tomado de Riesco.
25
Basta revisar las conocidas obras de I. Kajanto (págs. 362 y 416), H. Solin & O. Salomies (págs. 206 y
422) y, por ser breves, los índices antiguos y revisados del CIL; para la Bética, concretar en CILA II, Sevilla y en
H.Ep., 1, 2, 3, 5 y 7 (al menos). Buena parte de ellos (aunque no todos por la fecha de la datación del libro) apare-
cen en ABASCAL PALAZÓN, J.M. (1994): 544.
287
M.ª Luisa Cortijo Cerezo
26
OJEDA TORRES, J.M. (1994); ID. (1999): 145-166.
27
CIL II/5, 780-782, de Singilia Barba; CILA II, 21 y 23 (conservadas en Hispalis, pero se desconoce su
origen, aunque sería cercano), 294 (de Ilipa, pero dedica un dispensator portus Ilipensis a su superior), 379 (de
Italica, aunque el procurator fue también curator en la ciudad, donde sanearía las finanzas al tiempo que ejercía su
cargo; es un agradecimiento de Italica por los servicios prestados). También en Italica (H.Ep., 5, 718) encontramos
un procurator Aug. patrimonii prov. Baet. y tal vez otro en Astigi (H.Ep., 9, 510 a-b, de lectura dudosa). Hispalis y
Astigi son las capitales conventuales donde pudieron residir, pero no pasa de ser una especulación.
288
EL PAPEL DEL CONVENTUS IURIDICUS EN LA DESCRIPCIÓN GEOGRÁFICA DE PLINIO...
28
Ver, además, CIL II/5, 441, 623, 1167, 1296; CIL II/7, 133, 278-279, 285 procedentes de Ucubi, Iliberri,
Astigi, Seguida Augurina, en el conventus Astigitanus, y Obulco y Corduba en el Cordubensis.
29
Seguimos básicamente a CASTILLO, C. (1998): 437-460; ID., (1999): 201-218; LE ROUX, P. (1994):
397-411, sin olvidar ETIENNE, R. (1974), aunque el aumento de los hallazgos desvirtúa sus conclusiones. Las
dedicatorias tienen, en su mayoría, carácter honorífico o evergético. Flamines del conventus Cordubensis con origo
segura o casi (Corduba, Obulco, Mellaria, Urgavo) hallamos en CIL II/7, ¿67?; ¿133?; 292; 255; ¿294?; 296; 297;
¿799?; H.Ep., 3, 167; H.Ep., 4, 282; 659. Tres inscripciones halladas en Corduba no indican la origo del personaje,
que bien pudo ser cordubense o no: CIL II/7, 221; 282; ¿294?
30
Conventus Gaditanus: CIL II/7, 259; CILA IV, 169; H.Ep., 7, 282; H.Ep., 9, 367. Conventus Hispalensis,
CIL II/7, 291; CILA II, 1055. Conventus Astigitanus, CIL II/5, 1171, CIL II/7, 293. Teniendo en cuenta el lugar de
hallazgo de la inscripción, casi con seguridad contamos con un igabrense, CIL II/5, 316; celtitano, CIL II/7, 295;
cananiense, CILA II, 238; italicense, CILA II, 343; ossetano o arvense, CILA, II, 587; Los Santos de Maimona,
H.Ep., 7, 163 y abderense, H.Ep., 2, 22.
289
M.ª Luisa Cortijo Cerezo
«La noción misma de conventus implica que los romanos, para determinar estas
subdivisiones, han debido tener en cuenta los medios de comunicación, hacer de
31
CORZO, R. (1973): 241-257; SILLIÈRES, P. (1989): 357-365.
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manera que los justiciables puedan dirigirse a las capitales con el minimum de difi-
cultades»32. Esto implica, en nuestra opinión que, con independencia de la estruc-
turación provincial de la red viaria, tendríamos que encontrar estructuraciones
conventuales que articulen cada una de las sudivisiones de la provincia. De hecho,
en las páginas anteriores hemos visto cómo, con carácter previo a la división con-
ventual de Asia, Dalmacia e Hispania, hubo una profunda intervención romana en
este sentido. En las provincias con conventus, en casi ningún caso la capital pro-
vincial ha ocupado una posición central, porque su elección está en función de su
relación con Roma, no de los avatares provinciales; así, Éfeso, Tarraco, Emerita y
Corduba ocupan, recurrentemente, una posición excéntrica dentro de su provincia,
pero muy adecuada para su relación con Roma. El gobernador bético altoimperial
se movería por la vía Augusta, resultado de la adecuación de una vía ya existente
a las reformas administrativas que Augusto impuso a la provincia tras la división
tripartita de la península. No sólo el carácter senatorial de la provincia hace innece-
saria la existencia de un legado jurídico que ayude al gobernador en sus funciones,
sino que éste, dado el pequeño tamaño de la provincia, su pacificación y la facilidad
en las comunicaciones, tendría muy fáciles los traslados.
La forma en la que se ordenan los conventus dentro de la provincia parece, en
general, bastante coherente si tenemos en cuenta la red viaria oficial (y nos centra-
mos en el Itinerario de Antonino), aunque vemos cierta dificultad en la conexión de
Astigi con el sector oriental de su conventus, donde colonias como Tucci (por poner
sólo un ejemplo) se comunicarían más fácilmente con Corduba (a través de Urgao
y la vía sur Castulo-Corduba) que con Astigi.
A pesar de la posición central de Astigi dentro de la provincia, su presencia en
los itinerarios33 no pasa de ser la de una mansio dentro de una vía con origen y des-
tino en otros lugares. Las vías béticas recogidas en el Itinerario de Antonino son las
siguientes:
32
ALBERTINI, A. (1923): 85.
33
ITIN. Anton. Aug., 413.3; 414.4; ITIN. Vic., I-II-III-IV; ITIN. Rav., IV 44 (315.3). Nos servimos básica-
mente de ROLDÁN HERVÁS, J. (1975); SILLIÈRES, P. (1990) y CORZO, R. & TOSCANO, M. (1992), acudien-
do a estudios más concretos cuando la situación lo requiera. Para el caso de Astigi, ver ORDÓÑEZ AGULLA, S.
(1988): 23-27. Cf. mapa adjunto.
291
M.ª Luisa Cortijo Cerezo
Las vías 3-11 son béticas; una anterior alusión a Castulo es la que da pie a la
descripción de esta provincia. El orden correlativo es síntoma de una perfecta per-
cepción de la provincia como un espacio territorial homogéneo y con escasos pro-
blemas de estructuración viaria; sólo la vía 23, que recorre territorio básicamente
bético, pero su origen y destino la hacen parecer lusitana (por lo que aparece junto
a las n.º 21 y 22, que parten de Esuri), se salta esta norma. La comunicación terres-
tre costera queda perfectamente cubierta con el recorrido de las vías 5-6, y com-
plementada con la activa comunicación marítima. La claridad del mapa se aprecia
también en el hecho de que sólo hay un cabalgamiento en el tramo entre Hispalis y
Astigi, la 8 (Hispalis-Obulcula-Astigi) y la 10 (Hispalis-Carmo-Obulcula-Astigi); la
incorrecta sería la 10, que no es una vía directa, y el problema se subsanaría preci-
samente colocando a Astigi (y no a Hispalis) como cabecera de ruta. ¿Por qué tras
terminar la vía 2 en Castulo el redactor no continuó la ruta ligando Corduba-Astigi-
Hispalis-Gades, siguiendo la vía Augusta y la línea del Betis y uniendo las cuatro
capitales conventuales? ¿Por qué desaprovechó también una segunda oportunidad
en la vía 7, a Gadis Corduba? Aunque la Bética queda perfectamente reflejada
como provincia en el esquema del Itinerario, no podemos decir lo mismo de su
esquema conventual.
Teniendo en cuenta que la red viaria reflejada en el Itinerario es el resultado
de un proceso constructivo muy anterior a su datación y considerando que lo que
importa a la hora de preparar el viaje son, en verdad, las ciudades, no los conven-
tus iuridici ni las provincias, buscaremos en la adjudicación de cabeceras de ruta
el posible rastro conventual. En lo relativo a la Bética, Corduba es cabecera en 5
ocasiones, Hispalis 3, Gades 2 y, en ningún caso Astigi (superada por Malaca en
2 e Italica en 1); pero el criterio no es válido sólo bajo la perspectiva origen-des-
tino, sino también en lo relativo a las citas totales: Corduba 7, Hispalis 4, Gades
y Malaca 3, Astigi 2. El orden de importancia en la estructuración de las vías es
coherente: Corduba (capital provincial y conventual), Hispalis (capital conventual
y centro económico de primer orden) y Gades (que compensa su menor aparición
en la red viaria terrestre con la importancia del tráfico marítimo); Astigi vuelve a
representar la peculiaridad. Otra característica de las vías béticas antoninianas es la
coherencia en su estructura y recorridos34.
34
La vía 7, la única bética con un recorrido anómalo, tiene un significado claramente económico, al enlazar
las campiñas de Córdoba y Sevilla con posibles puntos de embarque para el comercio de sus productos (quizás por
eso une Gades-Hispalis-Anticaria-Corduba, considerando Anticaria el enlace con el Mediterráneo en las proximi-
dades de Malaca); también la única repetición de un tramo de vía se da entre Hispalis y Astigi (vías 8 y 10; casos
más destacables son, fuera de la Bética, las vías 1-32, 32-34 y 24-25-26-29), en un sector con un valor económico
muy alto. Tampoco se incluyen en el bloque de la Bética la vía 23 y el último tramo de la 21, dos vías que tienen
como origen y destino ciudades lusitanas; en lo que a la vía 21 se refiere, no importa demasiado en qué lugar se
ubique (porque es plenamente compartida), pero la 23 es una vía «casi» bética, aunque su recorrido serrano la hace
menos atractiva en lo económico, respetando su indudable potencial minero.
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Los destinos de estas vías son ciudades de poca entidad, pero en la mayoría de
los casos cercanas a núcleos más importantes, que para la Bética son Italica, Carmo,
Anticaria, Arastipi, Assido y Arucci. De todas formas, las principales cabeceras:
Caesaraugusta, Complutum, Emerita e Hispalis definen puntos importantes y nudos
viarios de las provincias bajoimperiales de Tarraconense, Cartaginiense, Lusitania y
Bética; la provincia Gallaecia se perfila en una vía circular (320.1-321.8). El anóni-
mo de Rávena refleja mal la estructura provincial de la Bética (que se articula desde
Emerita en su sector occidental y vagamente desde Hispalis y Corduba en las rutas
hacia el mar) y no deja prácticamente resquicios de su organización conventual; cen-
tra casi todo su interés en Hispalis, disminuyendo la influencia de Corduba, Astigi y
Gades, las otras tres antiguas capitales conventuales. Esto es para nosotros un indi-
cio más de la decadencia de los conventus iuridici en el sur frente a la pervivencia
que mantienen en el NW peninsular, donde provincia y capitales conventuales se
articulan en el anónimo en una red viaria circular (320.1-321.8) que, en un recorrido
ciertamente anómalo, conecta Bracara con Lucus y Asturica.
Excepciones aparte, el ciudadano que tuviera que resolver algún litigio, no
necesariamente utilizaría la red de caminos principal, sino ramales secundarios
o caminos rurales que sirvieran de enlace con la red oficial. Las cuatro capitales
conventuales se hallan, grosso modo, en la línea del Betis, por lo que los desplaza-
mientos del gobernador hacia ellas serían fáciles y rápidos, pero el ciudadano debe
293
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35
Para la bibliografía básica, ver n. 33. Como estos estudios aparecen estructurados en vías perfectamente
individualizadas, no creemos necesario recargar el aparato de notas. Ver, además, GOZALBES CRAVIOTO, C.
(1986). Para las distancias calculadas, usamos los mapas del IGN, escala 1:200.000 y 1:50.000: se trata de estimar
jornadas de viaje más que millas exactas (lo que sería imposible), ya que, hecho nuestro recuento con ediciones
distintas de mapas, el resultado ha sido similar, pero diferente.
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tan las comunicaciones, pero la sede conventual ocupa una posición más o menos
central dentro de una línea imaginaria que uniera su población más NW con la
más SE. Hemos destacado Contributa, Arucci y Callet. La primera (Anton. Aug.,
432.7) se halla en el punto más lejano que podemos concretar hacia el norte (pres-
cindimos de Perceiana por las dudas que aún ofrece su ubicación), pero integrada
dentro de una vía que conecta Italica (a 6 millas de Hispalis) con Emerita; cono-
cemos la distancia respecto a su sede conventual, que es de 119+6 millas, o sea,
125 millas, apreciable si tenemos en cuenta que es una vía serrana (si conectamos
Seria con esta mansión sumaríamos aproximadamente 26 millas más de camino,
151, que podrían cubrirse en 3-4 jornadas de viaje). Arucci se ubica en uno de
los puntos más occidentales del conventus, conecta con Tucci e Italica a través
de vías conocidas con nudo en Urion (Rav., IV 45=317.16) en una ruta que uni-
ría Hispalis con Pax Iulia, dando un gran rodeo en el anónimo de Rávena y mal
definida en el Itinerario de Antonino (Arucci, Anton. Aug., 427.2)36; la distancia
entre Arucci e Hispalis, dudosa por recorrer zonas serranas, sería de unas 110-120
millas aproximadamente, muy parecida a la que separa Contributa de Hispalis.
En el sur Callet se encuentra en un punto intermedio entre la vía Gades-Corduba
y la Carteia-Hispalis, pero en una zona en la que se conoce relativamente bien
el recorrido de los caminos. O tomamos la vía Malaca-Hispalis a la altura de
Lucurgentum y Basilippo (Hispalis-Basilippo=21 millas, item a Gadis Corduba,
Anton. Aug., 410.4, algo escasa), lo que suma unas 16 millas desde El Coronil,
con lo que tendríamos un total de 37 millas; o se toma el item a Gadis Corduba:
Callet, Siarum, puente de Alcantarillas (unas 9 millas al norte de Ugia; Ugia-
Hispalis=33 millas, Anton. Aug., 410.1-3; Vic., I-IV; Rav., IV 44=315.12), lo que
nos daría una distancia desde el puente a Hispalis de 24 millas y desde Callet al
puente unas 18, lo que sumaría un total de 42 millas, que también pueden hacerse
en una jornada de viaje.
En lo relativo al conventus Cordubensis, Contosolia37, al norte, aparece
como mansión en el ITIN. Anton. Aug., 444.5, vía Per Lusitaniam ab Emerita
Caesarea Augusta, pero existe un problema insoluble en las distancias (a 12 millas
de Emerita y 36 de Mirobriga). Si la ubicamos en Magacela y la consideramos
cordubense, la comunicación más fácil con la capital se haría a través del item a
Corduba Emeritam, unas 22 millas al norte de Artigi (Anton. Aug., 416.1; Rav., IV
44=315.9); la distancia Artigi-Corduba es de 88 millas, lo que daría un total de 110
36
RUIZ ACEVEDO, J.M. (1998): 72, 83-90 y 92-94, con los tramos Urion-Arucci, Urion-Italica y Urion-
Tucci. Los recorridos cambian algo respecto a los de Sillières, pero la diferencia no excede de 10-12, lo que no es
muy significativo, sobre todo teniendo en cuenta que las únicas distancias conocidas son las de Tucci a Italica e
Italica-Hispalis (Anton. Aug., 432.2-3 y 413.6), que suman 18+6 y constituyen una mínima parte del recorrido.
37
Su ubicación es problemática, pudiendo ser ¿Magacela?; por su situación fronteriza, podría adjudicarse al
conventus Cordubensis o el Emeritensis. Ver CIL II/7, pág. 216 ss. y TIR, J-30.
295
M.ª Luisa Cortijo Cerezo
millas, 2-3 días de viaje. Otra ciudad significativa es Solia38, integrada en la red
viaria secundaria, habiéndose rastreado una vía Epora-Solia que iría próxima a la
carretera que conecta Montoro-Vva. de Córdoba-Torrecampo hasta Solia, y una
vía Corduba-Toletum que, desde Torrecampo, desciende hacia Córdoba a través
de Pozoblanco y el puerto del Calatraveño, hasta unirse a la altura de El Vacar con
el item a Corduba Emeritam, que nos ha dejado pocas distancias (a Mellaria, 52
millas, Anton. Aug., 415.3-4), pero que puede seguirse a través de la ruta musulma-
na a Toledo: de Córdoba a Arlés 11 millas, a El Vacar, 6, a Bitraws (=¿Baedro?),
40 millas. De ser así, tendríamos 57 millas entre Corduba-Baedro por una ruta
muy parecida a la que describe Sillières; sólo faltaría conectar Baedro (Belalcázar,
Hinojosa del Duque, El Viso, hemos adoptado un punto convergente, más cercano
a las dos primeras, calculando unas 20 millas por caminos rurales actuales, pero
no deja de ser una vaga aproximación) con Solia, que estaría, siguiendo esta ruta,
a unas 77-80 millas de Corduba. El viaje por Solia y Epora marca ya 28 millas
entre la segunda ciudad y Corduba (Alio itinere a Corduba Castulone, Anton. Aug.,
403.4-6) y le quedaría un recorrido de unas 65-70 millas por zona de sierra, lo que
no hace aconsejable el camino. Finalmente, la ciudad más alejada en la línea del río
y recogida en la red viaria oficial sería Iliturgi (Anton. Aug., 402.6-7, 403.1-3, item
a Corduba Castulone), a 79 millas, que conllevaría un viaje de 2-3 jornadas.
En lo relativo al conventus Astigitanus, los problemas son mayores, por la
posición excéntrica de la capital. La zona occidental del mismo se comunica bien
con ella por su mayor proximidad y por la densa red viaria oficial y local de la que
tenemos constancia; la oriental es más conflictiva. Tomemos como ejemplos Tucci,
Iliberri y Anticaria. La última no ofrece problemas, ya que aparece en el Itinerario
de Antonino (412.2) en item a Gadis Corduba; la distancia entre Anticaria e
Ipagrum es de 43 millas (a Ulia son 53) y, desde este punto, la conexión con Astigi
es viable siguiendo (existen aún caminos locales) el río de Cabra (o el arroyo
Salado, algo más al norte) hasta su enlace con el Genil; habría que sumar unas 30
millas a las 43 existentes (73 millas), en un viaje llevadero de dos jornadas; también
sería viable el viaje desde Ad Gemellas o desde Ulia.
Tucci es quizás el peor ejemplo que tenemos de adjudicación de una ciudad a este
conventus, ya que es obvio que su conexión con Corduba es más rápida y fácil, dada
su proximidad a Obulco, desde la que existía una vía hasta la capital cordubense; salvo
Astigi, ninguna de las colonias del conventus aparece en los itinerarios conocidos,
aunque la vía Obulco-Ulia podría poner en contacto con la capital astigitana a Tucci,
Iptuci y Ucubi a través de cortos ramales de conexión. Dada la abundancia de yaci-
38
Para el conventus Cordubensis y la parte occidental del Astigitanus, nos guiamos también por MELCHOR
GIL, E. (1995) y ORDÓÑEZ AGULLA, S. (1988): 23-27 para las interconexiones de la sede conventual. También,
para la ruta medieval, HERNÁNDEZ GIMÉNEZ, F. (1959): 39-50; ID. (1967): 37-123.
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D. Campanile39 defiende una clara relación entre los conventus iuridici asiáticos,
las primeras medidas administrativas tomadas en la provincia, el fomento de la red
viaria y la política fiscal de C. Graco. La rápida promoción de Astigi está muy vin-
culada a la campaña de Munda, la «creación» de la Bética, la reestructuración de
la red viaria y el desarrollo económico, sobre todo relacionado con el aceite, que
traería un gran volumen de negocio a la zona, obligaciones fiscales y aumento de
los posibles litigios entre comunidades o personas. Si Corduba, Hispalis y Gades ya
eran centros donde los gobernadores republicanos habían impartido justicia, Astigi
emerge de una forma muy rápida y quizás «artificial» como sede conventual, «arre-
batando» el privilegio a ciudades que, por su trayectoria anterior, quizás lo merecían
más o que, sin necesidad de cambios importantes, estaban ya preparadas para ello.
Este hecho podría relacionarse con la situación en la que quedan Munda y Urso
tras la victoria de César sobre los hijos de Pompeyo y con la promoción en lo que
luego será el conventus iuridicus Astigitanus de una serie de ciudades que alcanzan
el rango de colonias inmunes40: Tucci, Ituci, Ucubi, Astigi y Urso, que marcan una
línea casi paralela al Betis y al límite norte conventual, conectando entre sí y jalo-
nando el acceso a los dos ríos que articulan el conventus y su prolífica campiña,
el Salsum y el Singilis. En este proceso, como hemos dicho, la gran derrotada es
Munda, seguida de Urso, al perder ambas sus áreas de control, y la gran vencedora
Astigi, que pasa casi desde el anonimato en las fuentes a ser colonia y capital con-
ventual, proceso que marcha paralelo a una reestructuración de la red viaria (hacien-
do coincidir el cruce de la Via Augusta sobre el Singilis a la altura de la ciudad) y
a un desarrollo económico centrado principalmente en la economía del olivar, que
alcanza su momento de máximo apogeo en el s. II41. Augusto se impone en la Bética
con la fundación de colonias y el apoyo de las promociones julias, hecho que es muy
patente en la articulación de este conventus iuridicus. Sobre si el Astigitanus es un
conventus artificial o no, compartimos con Ordóñez la idea de que el territorio es, al
menos, tan homogéneo y compacto como pueda ser el de cualquier otro conventus,
39
(2003): 278-282.
40
Respecto a los premios y castigos, CAES., Civ. 2.21,2-3; CASS. DIO., XLI 23-24; XLIII 39.5. Colonias
inmunes: PLIN., NH 3.3,12; CIL II, 5, 69 y 1171. Munda, como nos dice Estrabón (III 2.2), era, en cierto sentido,
la metrópolis de su territorio, y el potencial de Urso puede verse con claridad en todo el relato del B. Hispaniense.
GIMENO, J. (1994): 43-44, n. 11 considera que Estrabón utiliza el término metropolis en un sentido comercial, y
Astigi heredará este papel dentro del conventus; Urso tenía un papel más vinculado con el control territorial, que
también cae bajo en ámbito de la sede conventual.
41
Síntesis en ORDÓÑEZ AGULLA, S. (1988): 45-3 y 89-109. Sobre la importancia económica de Astigi,
ver también CHIC, G. (1985 y 1988); ID. (2001); RODRÍGUEZ ALMEIDA, E. (1989). La red viaria en época
republicana es todavía bastante deficitaria en la Bética, potenciándola Augusto entre 8-2 a.C. con la colabora-
ción de los veteranos que se asentaron en el territorio, principalmente en las colonias integradas en el conventus
Astigitanus. Ver CORZO, R. (1973): 241-257; SILLIÈRES, P. (1981): 255-271; ID. (1989): 3357-365; ID. (1990).
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pero no pensamos lo mismo sobre su capital, que, en nuestra opinión, fue potencia-
da conscientemente para este fin, con independencia de que la deductio coincida o
no con la fecha exacta de la creación de los conventus iuridici42.
Una potenciación tan rápida no puede ser sólo explicada por su ubicación
en un punto donde un río (acondicionado en época augustea) «comienza» a ser
navegable. La tradición y prestigio de ciudades como Munda y Urso, muy próxi-
mas a este punto en una región donde las comunicaciones eran densas y rápidas y
donde habrían establecido de antiguo zonas de control, hubiera hecho innecesario
el esfuerzo de levantar una ciudad si las razones fueran sólo económicas. La simi-
litud entre la política de César y Augusto en el sur peninsular, la derrota de ambas
ciudades en la guerra civil, las medidas punitivas tomadas después, los apelativos
de las principales ciudades promocionadas, los de las cinco colonias inmunes de
la Bética y su inclusión en este conventus, la reestructuración de la que será la Via
Augusta (llamada Via Militaris), el interés de Augusto por el control del territorio
(asentamiento de veteranos)..., estimo que son razones sobradas a la hora de valorar
en su justa medida la subdivisión en época de Augusto de la Bética en conventus
(siguiendo la tónica de las demás provincias de la península). La creación de esta
cuarta sede (quizás innecesaria) y la promoción de una nueva ciudad que «anulara»
los lazos político-económicos establecidos en esa zona desde antiguo por Munda
y Urso explicaría, en parte, la «artificialidad» que algunos han querido dar a este
conventus (que engloba la mayor parte del escenario de la campaña de Munda),
que tiene su capital en un punto tan excéntrico que dificulta la conexión con ella
de algunas de sus ciudades de primer orden (Tucci, Iliberri), que incluye 5 de las 9
colonias plinianas, alineadas en la franja septentrional del mismo (la de mayor inte-
rés económico) y provistas de privilegios especiales (pero que sólo se promociona
ampliamente en época flavia). También es el conventus bético donde los itinerarios
oficiales dejan más zonas sin cubrir y cuya capital no es cabecera ni destino de
ninguna ruta importante (rompiendo, además, la equidistancia entre las otras sedes
conventuales) y, para terminar, esta sede surge (si no de la nada, porque hay una
Astigi Vetus con status libre) claramente de la voluntad organizativa del emperador,
no de la dinámica histórica de la región.
Las razones de su promoción no responden a una clara necesidad jurídica (al
menos por los datos que tenemos hasta el momento), ni administrativa (porque se
descuida la accesibilidad de parte de su territorio), ni religiosa (el flaminado que
destaca es el cordubense). Nosotros vemos, ante todo y hasta tener más datos, una
42
Ninguna de las dos realidades puede datarse con exactitud. Respecto a los conventus iuridici, no sólo béti-
cos, sino hispanos en general, nosotros compartimos la tesis de que son consecuencia de la reforma administrativa
de Agripa-Augusto en la península, sin poder ser más precisos; sobre la deductio de Astigi, las fechas se mueven
entre 19 y 14 a.C., pero relacionándose siempre con la labor administrativa augustea. ORDÓÑEZ AGULLA, S.
(1988): 28 y n. 109 y págs. 46-47; GONZÁLEZ, J. (1995): 281-293.
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303
M.ª Luisa Cortijo Cerezo
304
STRUCTURING OF THE PROVINCIAL LANDSCAPE: THE
TOWNS IN CENTRAL AND WESTERN BAETICA IN THEIR
GEOGRAPHICAL CONTEXT
SIMON KEAY
GRAEME EARL
University of Southampton
1. Introduction
Scholarship in recent years has shown that Roman concepts of geography were diffe-
rent from our own. Cl. Nicolet1 has argued that knowledge of the world, particularly
of conquered peoples and cities, was accumulated by means of conquest during the
Republican period, and then deployed in terms of an ideology of empire from the
reign of Augustus onwards. One of the ways in which this knowledge was commu-
nicated within the Roman world, was through written texts, such as the Geographia
of Strabo or the Naturalis historia of Pliny. As far as the Iberian peninsula is con-
cerned, these have provided us with crucial, but highly polemical, information about
the continued existence of major groupings of population (populi, gentes etc.) in the
early imperial period. They also frequently cite a range of towns, thereby providing
us with crucial information about the status of communities in all three provinces of
Hispania Citerior Tarraconensis, Lusitania and Ulterior Baetica. Whilst this kind of
geographical knowledge may well have drawn upon some kind of representation in
map form, it was most frequently conceptualized for the traveller in terms of itinera-
ries, in which towns were recorded in a sequence with distances marked2. In a sense,
therefore, geographical knowledge about the Roman empire in general, and the
Iberian peninsula in particular, was an «invention» intimately bound up in the proc-
ess and ideology of conquest. For example S. Carey3 has argued that Pliny’s Historia
1
(1991).
2
BRODERSON, K. (2001); SALWAY, B. (2001).
3
(2003).
La invención de una geografía de la Península Ibérica. II. La época imperial, CRUZ ANDREOTTI, G., LE ROUX, P., MORET, P.,
eds., Málaga-Madrid, 2007, pp. 305-358.
305
Simon Keay, Graeme Earl
naturalis, a major source for our understanding of the geography of the early Roman
empire, is best understood as a whole as a catalogue of world empire.
Most of the recent discussion about these issues has largely taken place within
the parameters of the historical records themselves. Furthermore, whilst the geogra-
phical location of towns is often taken into account with the use of maps at diffe-
rent scales and resolutions, comparatively little effort has been directed towards
relating urban location to the archaeological reality of towns on the ground, and
thinking through the implications of their relationship to surrounding geographical
contexts. Recent work has also suggested that our understanding of the history of
the Mediterranean in general, not least the Roman period, has been dominated by
a town-specific perspective. It has been argued that instead, more account needs
to be taken of changing inter-regional relationships, or «connectivity»4, if we
are to understand better the key tensions between regionalism and broader pan-
Mediterranean groupings that underlie much Mediterranean history.
This paper analyzes the geographical contexts and spatial relationships of
Iberian and Roman towns in central and western Baetica5. It emphasizes the impor-
tance of inter-urban visibility in structuring the regionalization of relationships
between towns. It considers the archaeological evidence for Roman urbanism in
the region as spatially contingent; products and producers of both real and imagi-
nary multidimensional networks. Furthermore, it argues that Rome created a new
geographical reality in the region in the sense that it worked within geographical
constraints, and adapted pre-existing urban settlement patterns to its administrative
necessities. When this is set against the geographical descriptions of Baetica by
writers such as Pliny, it allows us to appreciate better the relationship between the
day to day reality on the ground and the rhetoric of empire.
This paper is part of an on-going project to study changing social, economic and
geographical relationships between towns and nucleated settlements in the area
of central and western Baetica between c.500 BC and AD 2006. The project from
4
HORDERN, P. & PURCELL, N. (2000).
5
The writers would like to thank the organizers of the Conference for their invitation to participate in what
was a very stimulating meeting. They would also like to acknowledge Prof. Antonio Caballos and Prof.ª Isabel
Rodà for reading and commenting upon an earlier draft of the article.
6
The project is funded by the Arts and Humanities Research Council of the UK. The collaboration and
support of the Delegación Provincial de Cultura (Sevilla) of the Dirección General de Bienes Culturales of the
Consejería de Cultura of the Junta de Andalucía, the Instituto Andaluz del Patrimonio Histórico, the Departamento
de Prehistoria y Arqueología and the Departamento de Historia Antigua de la Universidad de Sevilla, and the
Department of Archaeology of the University of Southampton are gratefully acknowledged.
306
STRUCTURING OF THE PROVINCIAL LANDSCAPE...
7
FRACHETTI, M. (2006).
8
KEAY, S., WHEATLEY, D.W. & POPPY, S. (2001).
9
KEAY, S. (2006): forthcoming.
10
KEAY, S. & EARL, G. (2007/ 2008): forthcoming.
11
ID. (2006).
12
ID. (2007): forthcoming.
13
ID. (2007a): forthcoming.
307
Simon Keay, Graeme Earl
Central and western Baetica have been a focus of academic enquiry since the 16th
century14. A number of scholars have gradually drawn together a very rich range of
historical, archaeological and epigraphic data, although any attempt at systemati-
cally analysing them is fraught with difficulties. This is because the archaeological
material has had a long and unequal history of accumulation. Prior to the 1960’s
there had been only sporadic and unfinished investigations of archaeological infor-
mation about sites across the region, such as that by J. Hernández Díaz and others15.
Surveys by M. Ponsich during the 1960’s and 1970’s16 laid the foundations for the
systematization of pre-existing and new data about Roman urban and rural sites
over much of western Baetica. However, he largely excluded Turdetanian sites and
extensive areas to the south of the river Guadalquivir fell outside his survey area,
and the level of recorded detail was minimal. His surveys formed the basis for the
Inventario of the mid 1980’s –a catalogue that comprised map references, very
basic information and bibliography for each known site, to which were added occa-
sional surveys of limited scope17. In the 1990’s this was systematized into a digiti-
zed data retrieval system, originally called ARQUEOS and now SIPHA (Sistema de
Información del Patrimonio Histórico de Andalucía). This has been supplemented
by a number of periodic surveys, leading to revisions of the Inventario, carried out
by the Consejería de Cultura of the Junta de Andalucía, both of which take modern
municipal limits as their boundaries. In addition, there have been many rescue
excavations in towns like Hispalis18, Astigi19 and Carmo20, as well as occasional
research projects at such towns as Munigua21, Celti22 and Laelia23. All of this site-
based information was combined in the present study to form a large project data-
base of some three hundred and fifty Iberian and Roman sites that could be loosely
classed as «urban». This built upon the records in ARQUEOS/SIPHA and drew
in additional published surveys and revisions that had not yet been incorporated.
These data were supplemented by further information derived from visits by pro-
ject members to a large number of these sites, particularly GPS derived site coordi-
nates, photographic records, assessment of vistas and inter-visibility, identifications
14
For example, SALAS ÁLVAREZ, J. (2002): 32ff.
15
BONSOR, G. & CLARK MAXWELL, W.G. (1931); HERNÁNDEZ DÍAZ, J. et alii (1951).
16
PONSICH, M. (1974, 1979, 1987 and 1991).
17
E.g. RUIZ DELGADO, M.M. (1985).
18
Summarized in ORDÓÑEZ, S. (2002).
19
SAÉZ, P. et alii (2004).
20
BELÉN, M. & LINEROS, R. (2001).
21
Most recently, SCHATTNER, T. (2003).
22
KEAY, S. et alii (2001).
23
CABALLOS RUFINO, A. et alii (2005).
308
STRUCTURING OF THE PROVINCIAL LANDSCAPE...
of surface material etc. The end result of this was to produce an up-to-date database
for all three hundred and fifty urban sites in the study area. Entries for individual
sites were then augmented by a large amount of systematically collected epigraphic
evidence24, together with a patchwork of published reports about ceramics, sculptu-
re, coins and other material evidence, much of which had been studied for its own
intrinsic value, rather than for what it might tell us about the towns from which it
derived. All these site records, together with some 150,000 individual data records,
were then linked by means of a Geographical Information System (ESRI ArcGIS)
to vectorized digital cartography and aerial photography at scales of 1:5000 and 1:
10000.
All of the data described above were collected and recorded in such a way that
we have effectively re-contextualized «old» data in order to provide us with a broad
empirically-based framework for urban sites in the region. This has the key advan-
tage that it can be continually updated as new information for individual towns
comes to light. Data integration was fundamental to the success of this approach.
It has drawn extensively upon technologies aimed at minimising the generalisation
so often associated with such a synthetic approach. In particular it has explored
various «fuzzy» database techniques and attempted to define the semantics under-
lying the data when combined25. Thus, the realities of the record –its uncertainty,
variability and inconsistency– remain, without unduly limiting its potential role in a
synthetic approach.
One of the biggest challenges was designing a method that would allow us to inte-
grate chronological evidence of different degrees of resolution. The chronological
terms used by different archaeologists varied both in terms of their internal consis-
tency –for example use of the competing terms «Late Empire» and «Late Roman»
to describe the same kinds of material on different sites– and in their integrity. In
many cases the original context of the dating source was unclear, giving rise to a
need for a subjective and objective assessment of which sources to trust, what infor-
mation to exclude and how to «weight» the value of various information sources.
Clearly, many chronological data do not support detailed scrutiny but it was vital
that the analyses that used them were qualified in terms of the circumstances of
their origin. Thus, the finished database accepts and combines four sources: (i)
24
GONZÁLEZ, J. (1989); CILA II.1; CILA II.2; CILA II.3; CILA II.4; STYLOW, A. (1995) and ID. et alii
(1998).
25
NICCOLUCCI, F. et alii (2001).
309
Simon Keay, Graeme Earl
There is little doubt that it would be tempting to use some of the above mentioned
data to create a settlement hierarchy. This is most frequently done on the basis of the
presence or absence of colonial or municipal status at individual towns at specific
periods. A disadvantage of this approach is that urban status tells us little in its own
right about the actual character of the town as a built environment susceptible to
archaeological analysis. The approach adopted by this project has been to produce
a set of data-sensitive regional urban hierarchies based on attributes and variables
that are used in subsequent network and other inter-site analyses. Rather than being
based upon pre-conceived hierarchies defined by historical/ epigraphic evidence or
summary archaeological analyses, these are fluid, synchronic hierarchies predicated
310
STRUCTURING OF THE PROVINCIAL LANDSCAPE...
upon the presence and absence of the different known archaeological and historical
attributes used to define urban sites in the project, such as defences, public archi-
tecture, cemeteries, key classes of pottery, pottery kilns, visual prominence etc.,
as well as a consideration of the historical/ epigraphic evidence, for the Iberian,
Roman Republican, early Imperial, mid Imperial and late Imperial periods26. The
hierarchies draw upon the quantitative presence of a range of data at each of these
sites collected especially for this project by collaborators, all of whom are leading
scholars in their respective fields27. While they are thus limited by being dependant
upon data available at the current time, they can be updated as new material comes
to light.
3.1. Geography
The research area is focussed upon the middle and lower Guadalquivir valley and
its tributaries from approximately Almodóvar del Río (Córdoba) down to where
the mouth of the river flows into the Atlantic immediately to the north of Sanlúcar
de Barrameda (Cádiz) (Fig. 1). It was chosen so that it encompassed a full range
of geographical variation in the middle valley, whilst conforming to a notionally
contiguous landscape. Thus it includes the foothills of the Sierra Morena in the
north where land rises to c. 400m above sea level, the broad flood plain of the
Guadalquivir westwards from just to the east of its intersection with the Genil,
the very fertile soils of the Campiña lying to its south, and down to the Sierra de
Grazalema; to the south of Seville the lower Guadalquivir valley opens out to
encompass the flatter lands of the Marismas and anticipate the Atlantic coast. One
of the key characteristics of this region is its topography, which consists of very
extensive flat areas interspersed with low-lying hills and plateaux and facilitates
visibility over considerable distances –in some cases well over 60km. This area is
encompassed within the modern province of Sevilla, together with the western edge
of the Provincia de Córdoba, the northern fringe of the Provincia de Cádiz and the
eastern edge of the Provincia de Huelva.
26
KEAY, S. & EARL, G. (2006).
27
Antonio Caballos Rufino (Departamento de Historia Antigua, Universidad de Sevilla), José Beltrán Fortes
(Departamento de Prehistoria y Arqueologia, Universidad de Sevilla), Francisca Chaves Tristán (Departamento
de Prehistoria y Arqueologia, Universidad de Sevilla), Enrique Melchor (Departamento de Historia Antigua,
Universidad de Córdoba), Myriam Gordón (Departamento de Historia Antigua, Universidad de Sevilla) and
Urbano López (Departamento de Prehistoria y Arqueologia, Universidad de Sevilla).
311
Simon Keay, Graeme Earl
It is generally understood that central and western Baetica were amongst the most
densely urbanised regions of the western Roman empire, excluding central Italy
and parts of north Africa. It is also assumed, although not demonstrated, that most
towns would have conformed to the Graeco-Roman understanding of a town in
which a single built-up political focus, with its walls, public buildings and houses,
was conceptually indivisible from its surrounding countryside and rural popula-
tion28. In spite of this, there has been a general tendency by archaeologists to focus
either upon the built-up areas of towns or swathes of rural settlement in isolation,
rather than looking at them together: this is an approach that may have its origins in
some scholars’ adopting the bias of the ancient sources and privileging the study of
towns per se. An opposite view is that in general ancient towns should not be iso-
lated from broader human settlement patterns in Mediterranean landscapes29.
Notwithstanding these considerations, the focus of this project is primarily
upon the built-up area of the towns themselves. This is because the archaeological
evidence for studying political, social and cultural connections between them was
largely created at, and displayed in, urban and not rural contexts30. The project has
also taken a holistic stance in its definition of what can be classed as urban, with a
view to incorporating as broad a range of settlements as possible. Thus sites selected
for analysis range from the largest centres upwards of sixty Hectares, like Italica,
down to much smaller settlements that in conventional hierarchies are too large to
be classed as farms or villas and which are as a consequence often referred to as
agglomerations. In this way, rather than seeking to explore the nature of urbanism
through the medium of pre-defined notions of what constitutes Iberian and Roman
towns, the project adopts a more fluid approach, defining a broad range of urban
characteristics at sites in the study area and then looks for inter-relationships and
the degree to which they changed through time.
Reconciliation of the Iberian and early Roman settlements encompassed within
the project (Fig. 2) with the communities named by the Greek and Roman authors
or with names recorded on epigraphic and numismatic sources is fraught with diffi-
culty31. Although a considerable number of them can thus be identified with known
ancient towns, the names of many others are unknown. This makes it difficult to
28
Some of the complex nuances of the archaeological and historical evidence for the organizational structure
of Roman towns in Iberia are discussed by BENDALA, M. (2003): 26ff. and LE ROUX, P. (1995): 79ff. amongst
others.
29
HORDERN, P. & PURCELL, N. (2000): 89ff.
30
Notwithstanding this – the relationship between urban and rural will be looked at in a future paper (KEAY,
S. & EARL, G. [2007a]).
31
See discussions of individual towns by STYLOW, A. (1995) and ID. et alii (1998); CABALLOS, A. (1996).
312
STRUCTURING OF THE PROVINCIAL LANDSCAPE...
fully reconcile the archaeological remains of Roman towns with the places cited by
Strabo or in the lists of Pliny, or to understand the rationale behind which commu-
nities were mentioned and which were omitted.
The towns are distributed throughout the study area, including the low foothi-
lls of the Sierra Morena and the Sierra de Grazalema, although they are densest in
the rolling hills and plains of the Campiña lying to the south of the Guadalquivir.
Although the precise geographical limits of the conventus are elusive (see discus-
sion below on pp. 323ff), this area corresponds roughly to the area which is gene-
rally understood as lying within the Conventus Astigitanus, while the more sparsely
urbanised regions within the study area correspond to areas encompassed by the
Conventus Hispalensis and Cordubensis (between the foothills of the Sierra Morena
and the southern terrace of the Guadalquivir), and the Conventus Gaditanus (the
Sierra de Grazalema adjacent to the Marismas).
In general terms, the settlement pattern became established in the course of
the Iberian period (5th to later 3rd centuries BC) (Fig. 3) with settlements cluste-
ring away from the Guadalquivir and Genil rivers, across the Sevillan Campiña as
a whole. The key geographical locations, particularly elevated positions and rich
cultural sequences at Carmo (Carmona) in the north-west Sevillan Campiña, and
particularly Urso (Osuna) in the south-east Sevillan Campiña, suggest that these
were key centres at this time; other comparable centres of similar scale and impor-
tance are to be found beyond the study area to the east, at Colina de los Quemados
(Córdoba), Obulco (Porcuna) and Castulo (Linares). Furthermore, many Iberian
centres were provided with fortifications –a majority of which continued in use
through the Republican period down into the early Empire. This is somewhat of a
surprise since traditional studies have tended to imply that, with the obvious excep-
tion of Carmo, settlements along the Guadalquivir were the dominant urban centres
in the pre-Roman period, largely on the assumption that the river was the primary
economic focus of the region.
Within the later Iberian and Roman Republican periods, the urban settlement
pattern remains much the same (Fig. 3), particularly along the Guadalquivir and
Genil, with no evidence for any major transformation of the region by Carthage
or Rome, either in terms of new urban foundations or in the appearance of new
rural settlements32. The limited number of foundations that do take place, occur
on the richer soils of the middle Sevillan Campiña. All of this suggests that Rome
32
Notwithstanding the undoubted importance of the Carthaginian episode of the late third century BC in
southern Iberia (BENDALA, M. [2000]), as may be evidenced by defensive walls at Carmo that are tradition-
ally ascribed to the later 3rd century BC (but which probably date to the 1st century BC: see MORET, P. [1996]:
540ff.; SCHATTNER, T. [2005]: 81ff.), and occasional discoveries of Hispano-Carthaginian coins, specifically
Carthaginian cultural influence is not readily identifiable at many sites in the study area. This makes it difficult to
distinguish Carthaginian horizons from an Iberian cultural background.
313
Simon Keay, Graeme Earl
33
SILLIÈRES, P. (1990).
34
DURÁN RECIO, V. & PADILLA MONGE, A. (1990).
35
AMORES CARREDANO, F. et alii (2001).
36
VARGAS JIMÉNEZ, J.M. & ROMO SALAS, A. (2002).
314
STRUCTURING OF THE PROVINCIAL LANDSCAPE...
the patterns of settlement within them37. The extreme rarity of explicit epigraphic
evidence makes it very difficult to comment upon the extent and limits of urban
territories, apart from the obvious point that the greater the density of urban settle-
ment in a given region, the more likely they are to have had smaller territories.
One may note, however, the excellent recently published maps of the Conventus
Cordubensis and Conventus Astigitanus38. These adopt an intuitive approach based
upon the careful analysis of the historical and epigraphic evidence for boundaries
of all towns attested by historical or epigraphic sources, but also take geographical
issues into account. From a computational perspective whilst Cartesian systems of
locational analysis, such as derivations of Thiessen polygons, can be used as a gene-
ral guide, these only allow one to attribute given sites to territories in a notional
geometrical sense (Fig. 9)39. The limitation of this approach is that they effectively
ignore the geographical realities of the landscape and are thus of reduced analyti-
cal value. However, given the dispersed nature of much of the data considered in
this study it is imperative that some notional territory is defined in the case of each
site. We consider that topographic data and its products, such as Thiessen polygons,
visibility, apparent routes and connections, distributions of archaeological vari-
ables and so on, when used in combination and together with the approach adopted
by A. Stylow, can provide further insights. A combination of different approaches
offers the way forward with most potential. This is particularly significant given
the perceived conflict between scientific understandings of landscape seemingly
enforced by Geographic Information Systems and the worlds of place and expe-
rience so prevalent in contemporary archaeological writing. The place of an inte-
grated study such as this remains complex. One might argue40 that digital practice
and digital contexts have themselves a powerful influence on theory and hence the
interpretation of Roman Baetica, in addition to emerging from theories of Roman
use and definition of the landscape; in other words, as tools available within a given
theoretical milieu. The utility of a combined approach can perhaps best be exem-
plified by analysis of urban territories that integrates all these approaches (Fig.
10). Here one may explore the diversity of «territories» associated with the urban
centres considered by A. Stylow. It becomes apparent that territoriality is a func-
tion of many components, each of which has implications for the connectivity of
central and surrounding locations. The landscape can be seen as multifaceted, with
relationships between places ebbing and flowing not merely in time (which is a
highly significant benefit of such analyses) but also in terms of cost of travel, tan-
37
The papers in GUITART, J., PALET, J.M. & PREVOSTI, M. (2003) provide good comparative studies
from the coastal area of north-eastern Hispania Tarraconensis.
38
STYLOW, A. (1995) and STYLOW, A. et alii (1998).
39
In a GIS context see for example LOCK, G.R. & HARRIS, T.M. (1996).
40
Following ZUBROW, E. (2006).
315
Simon Keay, Graeme Earl
gible network factors such as rivers, visibility, similarity of urban material culture
assemblages, chronology and spatial patterning, topography including slope and
landscape character, and so on. The derivation of territories, whether epigraphically,
topographically, culturally or through some other means, is inevitably complex but
deserves to be explored more widely41.
Connections that may have existed between Roman towns across the study area are
fundamental to defining the shape and structure of urban networks. Whilst it might
be argued that these can be intuitively inferred from some of the better published
maps of Roman Baetica42, these do not include all known urban settlement and do
not consider the geographical perspective in a rigorous way. They have been inves-
tigated in this project by means of network analysis, and examples of Geographic,
Derived and Weighted networks are developed to posit possible links between
towns in different locations across the study area.
In the first instance Geographic Networks have been used as a way of defining the
potential for interconnectivity between towns, thus providing spatial shape to the
site hierarchies created by the project and a background context for understanding
the relationship between and around the urban settlements. This paper will focus
upon relationships between towns and routes of communication in central and wes-
tern Baetica43. Here the technique works on the principle of using visual analysis
to understand the relationship of individual towns to a notional broader network
(topology) of towns as expressed in terms of the number of connections (degrees).
These are supported by a range of spatial statistics, including geographical (e.g. dis-
tance) and topological (e.g. degrees) components. Thus, here we consider two indi-
ces for analysing the spatial relationship of towns. The first of these is «Closeness»
which measures topological distance between towns and the degree to which each
is accessible to all the others in the network. The second index is «Betweenness»
which measures the probability of each town (node in network analysis parlance)
41
KEAY, S. & EARL, G. (2007): forthcoming.
42
Amongst the best are maps by SILLIÈRES, P. (1990): fig. 18; ALARCÃO, J. et alii (1995); ÁLVAREZ
MARTÍNEZ, J.M. et alii (2001); TALBERT, R. (2000): sheets 26 and 27, each with different strengths and weak-
nesses.
43
ISAKCSEN, L. (2005).
316
STRUCTURING OF THE PROVINCIAL LANDSCAPE...
being passed by traffic travelling along the shortest route between two other towns
in the network. It thus provides an index of the importance of each town in the
sense of it having a higher degree of «control» over the network –or in transport
terms, its influence over the flow of traffic. The network analyses were conducted
using three approaches: the Pajek network analysis program, the ArcGIS Network
Analyst extension, and custom scripts, utilities and database routines developed by
the authors. Elaboration of the approaches used is explored elsewhere44 although it
is appropriate here to highlight the extent to which such analytical methods remain
under-developed and under-utilised, at least within an archaeological context, and
therefore require technical development.
Whilst the project is analysing these indices with respect to the study area
as a whole, looking at all towns and all known roads and itineraries, this paper
focuses upon two specific case studies. The first of these considers towns along the
rivers Guadalquivir and Genil. Since these two rivers are the main axes of natural
communication in the region it is easy to justify them as the geographic rationale
underlying a linear network. The results of the analysis (Chart 1 and Fig. 11) show
that in terms of «Closeness» all towns are relatively equally spaced and that it is
the towns towards the centre of the network (Axati, Arva, Canania, etc) that have
the higher values, while the conventus capitals of Hispalis and Astigi have nota-
bly lower values –i.e. they are about as far apart as possible. Similarly, in terms of
«Betweenness», it is smaller centres such as Axati, Arva and others which appear
to exercise the highest degree of «control» in this linear system, while Hispalis
and Astigi have the lowest. The second case study looks at the effect of adding
another linear network (Chart 2 and Fig. 12), this time along the Via Augusta, crea-
ting a multimodal network and incorporating a full range of towns along its length.
Analysis of the degree of «Closeness» and «Betweenness» for the Via Augusta
alone yields a similar result to the river system, with towns towards the centre of
network exhibiting prominence, while the Hispalis and Astigi have relatively low
values. However, when the «Closeness» and «Betweenness» for the rivers and the
Via Augusta are considered together as an integrated network, there is a significant
change in which Hispalis and Astigi have amongst the highest values. It seems
likely that this is because they act as interfaces between the fluvial and terrestrial
routes. Individuals using the road system had to pass through Hispalis and Astigi to
access the river and vice versa. They are also best placed to access (and be accessed
by) both those sites on the road, and those on the river45.
These results suggest that the nexus of road and river at Hispalis and Astigi
made them key points in the regional transportation network –and, in the course of
44
EARL, S. & KEAY, G. (2007).
45
ISAKCSEN, L. (2005): 42-5.
317
Simon Keay, Graeme Earl
the 1st century AD onwards, the obvious distributional nodes for the export of olive
oil exported in Dressel 20 amphorae produced at kilns across the area46, and precious
metals from the Sierra Morena to Rome47. This suggestion is further reinforced by
the well-known statements from ancient sources that sea-going ships moving up the
Guadalquivir from the Atlantic could go no further than Hispalis (STR., III 2.3),
while river barges moving up the Guadalquivir to the north of Hispalis and down
the Genil could go no further south than Astigi (PLIN., NH 3.12).
In this second analysis, inter-urban visibility is used as a basis for suggesting the
existence of Derived Networks in central and western Baetica. This was undertaken
with a view to understanding the significance that visibility might have had in con-
tributing to the structuring of urban relationships in a region where long-distance
visibility is an important geographical characteristic. Networks of inter-visibility
were derived from computer-based analyses of regional topographic map cover-
ages, and involved the creation of cumulative viewsheds at varying spatial resolu-
tions. These have ranged from 10m to 50m, supported by additional probabilistic
and fuzzy viewsheds, including a random spread of initial viewer locations within
each proposed town area, and utilising other approaches to uncertainty that incor-
porate analyses in terms of view distance and direction, our own site survey results,
and other factors48. The ground-truthing of visibility analyses formed a significant
aspect of the fieldwork undertaken and has allowed for rigorous study informed
both by the analytical and subjective appraisal of visual territory and context.
Analysis was initially undertaken on a town by town basis for all the towns in
the study area, and it rapidly became clear that there were very marked differences
in the viewsheds of some centres like, for example, El Guijo (Écija), where the
more enclosed nature of the surrounding country meant that visibility of other settle-
ments was comparatively limited (Fig. 13), and Urso where the dominant position
of the town and the comparative openness of the surrounding landscape meant that
a far greater number were visible (Fig. 14). Once this analysis was completed for
all the known settlements within the study area to produce a cumulative viewshed,
it was clear that there were very significant differences in the degrees of visibility
from sites from one region to another. In particular, areas lying immediately to the
46
See for example REMESAL RODRÍGUEZ, J. (1998).
47
See for example DOMERGUE, C. (1998).
48
ALLEN, K. et alii (1990); FISHER, P.F. (1994); WHEATLEY, D. & GILLINGS, M. (2002); ZHANG, J.
et alii (2002).
318
STRUCTURING OF THE PROVINCIAL LANDSCAPE...
south of the foothills of the Sierra Morena, to the south of the Alcores and in the
eastern Sevillan Campiña were particularly marked (Fig. 15).
The significance of this becomes clearer when these relationships are
expressed in terms of the number of sites which can be seen from a particular
site and, in turn, the number of sites from which that site is visible (Fig. 16). The
interim results point to considerable differences across the study area. In essence,
however, it suggests that inter-urban visibility was primarily a characteristic of that
part of the Sevillan Campiña lying to the south of a line running approximately
from the Alcores to Écija, with most settlements being able to see and be seen by
others. Cases where settlements could see others, but otherwise remained invisible
on account of idiosyncracies in the landscape were rarer and primarily in the foot-
hills of the Sierra de Grazalema in the south-western Sevillan Campiña.
The reality of visibility in these contexts must not be forgotten. In our own and
in other studies it has been clear that distance plays a considerable role in the impact
any given visible site has on its neighbours49. It is for this reason that we have con-
sidered visibility of sites to be a more complex process than simply can or cannot
see50, and thus considered probability error surfaces, view distance and orientation.
The visual territory of an urban centre is thus not a discrete known but rather a
statistically defined function overlying the landscape. This enables comparisions
of patterns of visibility to be defined: where and how changes occur in the visual-
scape51. Such work is ongoing via a total viewshed52 produced for a small sample
area, and by the construction of hierarchies of visibility incorporating the full range
of analytical products available. For example, when the visibility characteristics are
translated into the maximum distance visible from each of these settlements (Fig.
17), it is noticeable that only a few would have been able to see neighbours at a
distance of less than c. 10km, and that most would have been much better able to
see settlements at a distance of between c. 20 and 50km. In these terms the greatest
visibility was primarily from the key centres of Carmo and Urso, in the west and
east Sevillan Campiña, as well as a number of lesser settlements on the periphery
of the study area, such as Carbula (Almodóvar del Río), Setefilla (Lora del Río),
Pancorvo and Cerro del Castillo (Gerena). In contrast to all of this, the lowest visi-
bility was in the depression between the foothills of the Sierra Morena and the
second terrace on the south side of the Guadalquivir.
In some ways these results complement the evidence from the analysis of
urban hierarchies, with high degrees of visibility emphasizing the regional pre-emi-
49
HIGUCHI, T. (1989).
50
GILLINGS, M. & WHEATLEY, D. (2002); LOCK, G. (2000).
51
LLOBERA, M. (2003).
52
ID. (2006).
319
Simon Keay, Graeme Earl
nence of such centres as Urso and Carmo. In other ways, however, they are coun-
ter-intuitive. Hispalis and Astigi, for example, have an extremely low visual profile.
Furthermore, inter-urban visibility in the central and eastern Campiña tends to privi-
lege more distant towns over closer towns, so that towns closer to dominant centres
tend not to be visible. One interpretation of this would be that it would have made
it harder for the two key Iberian and early Roman centres of this region, Urso and
Carmo, visually to monitor neighbouring settlements. Moreover, since the Campiña
was also so rich agriculturally, it is easy to see how it might have become an area of
contention between Urso and Carmo. One might also consider the impact of such
visibility patterns on broader notions of urban connectivity. For example, it is possi-
ble that the long distance views are a consequence of a highly demarcated, compart-
mentalised Roman landscape.
Inter-urban relationships in central and western Baetica have been further studied in
this project by means of Weighted Networks. These are derived from archaeologi-
cal variables, such as Latin inscriptions, sculptures and locally minted bronze coins
specifically collated for the project and re-contextualized with the town from which
they derived. Since all towns have the same theoretical possibility of access to
these, their cumulative presence or absence at particular sites can be used as a way
of signalling connections between them and, may ultimately suggest the existence
of possible networks, identifiable to some degree by contemporaneous populations.
Underlying this is the assumption that these epigraphic components are symptoma-
tic of the movement of people and ideas between towns in the region.
One analysis focussed upon the distribution of alieni (incolae) recorded on
inscriptions at towns throughout the study area53. These account for only a tiny pro-
portion of all the inscriptions known from these settlements. In general the inscrip-
tions date to between the 1st and 3rd centuries AD, although most are of later 1st or
2nd century AD date. Table 1 shows the town where the inscription was found, its
date, the community from which the named individual originated: this was either
within Baetica, elsewhere in the Hispaniae, elsewhere in the Roman empire or
uncertain, together with its reference number54. This information has then been used
to postulate the existence of connections between the town from where named indi-
viduals originated and where they were commemorated, for whatever reason (Fig.
53
This excludes imperial officials present on official business.
54
This builds upon HALEY, E. (1991) but amends and updates his list in the light of the subsequent publica-
tion of CILA II.1, II.2, II.3, II.4 and CIL II2/7; the table was compiled with assistance of Myriam Gordón.
320
STRUCTURING OF THE PROVINCIAL LANDSCAPE...
18). While the sample of inscriptions used in this analysis is relatively small, those
that are known suggest that there may have been a regionalization of relationships,
possibly with a greater tendency for links between towns in the Campiña than along
the Guadalquivir, even though the latter region tends to have larger epigraphic
assemblages than the former. Furthermore, communities in the west (such as Río
Tinto and Hispalis), centre (such as Celti and Oducia (Lora la Vieja)) and east (such
as Astigi, Urso and Olaura (El Hachillo) of the study area exhibit links primarily
with local communities, as well as beyond both the study area and the province
itself. The evidence from Hispalis, for example, points to connections to Salpensa
(El Casar), Conobaria (Cabezas de San Juan), Segovia (Isla del Castillo), Canania
(Alcolea del Río) and Ilipa (Alcalá del Río), while the only link back to Hispalis
was from Siarum (Torre de Águila). In numerical terms Hispalis and Astigi stand
out as the main poles of «attraction», further hinting at the regional importance
detected earlier.
A second analysis was undertaken to establish the geographical scale of urban
elite involvement in olive oil production in western and central Baetica (Fig. 19).
It would be difficult to overstate the importance of this kind of economic activity
in Roman Baetica. Archaeological research since the late 19th century down to the
present day has revealed up to 100 kilns producing the characteristic Dressel 20
amphorae55 along the Genil and the Guadalquivir between Corduba and Hispalis.
They transported locally produced olive oil down the Guadalquivir to Hispalis, and
then onwards to Gades, Rome and a range of sites across the Roman empire. The
analysis undertaken for this project consisted of relating individuals attested on
stone inscriptions from towns in the study area to abbreviated names that appear
on Dressel 20 amphora stamps. This is not a straightforward exercise since there
is considerable disagreement amongst specialists about the reliability of many pro-
posed reconciliations. For the purposes of this paper, therefore, the analysis has
only used the most unambiguous readings56.
A table of equivalence was produced to show links between the location of
the kiln of specific stamps and the town where the identified individual was located
on a stone inscription (Table 2). This evidence suggests that estates where olive oil
was produced57 were in the hands of elites based primarily in towns along the valley
itself, such as Arva (El Castillejo), Axati (Lora del Río), Celti (Peñaflor), Iporca
55
BONSOR, G. & CLARK MAXWELL, W.G. (1931); PONSICH, M. (1974, 1979, 1987 and 1991);
REMESAL RODRÍGUEZ, J. (1998).
56
The references to stone inscriptions have been updated to take into account the publication of CILA and
CIL II 2; interpretation of the amphora stamps follow those of REMESAL RODRÍGUEZ, J. (1980), supplemented
by CHIC, G. (2001) and HALEY, E. (2003) when appropriate.
57
Which is one interpretation of the significance of the amphora stamps (REMESAL RODRÍGUEZ, J.
[1998]).
321
Simon Keay, Graeme Earl
5. Discussion
This paper set out to look at the geographical contexts and spatial relationships of
Iberian and Roman towns in central and western Baetica. It has drawn upon syste-
matically collected data and analyses that have been undertaken in the context of a
Geographical Information System. In the first instance, it attempted to characterize
Iberian and early Roman towns on the basis of their location, geographical con-
text and the archaeological evidence for their development. It then looked at the
archaeological evidence for inter-urban relationships, specifically the relationship
between location and routes of communication, inter-urban visibility and social
connections between towns.
Taken together the evidence suggests that Rome was sufficiently aware of
the geographical realities of central and western Baetica and its own adminis-
trative needs to have substantially re-structured urban networks in the course of
the Republican and early imperial periods. Differences in regional topography
mean that as in antiquity the study area can be understood in terms of several
interrelated zones, including the foothills of the Sierra Morena and the middle
Guadalquivir valley, the Genil valley, the central and eastern Campiña, and the
lower Guadalquivir valley. Whilst there are few consistent differences in urban
location or topography across the zone, quite significant variations can be drawn
between the density of urban settlement and inter-urban visibility. Counter-intui-
tively, the Campiña stands out as the main area of settlement in the Iberian period,
with urban settlement tending to polarise around the dominant centres of Carmo
(Carmona), in the west, and Urso (Osuna) in the east. Differences in the density and
inter-visibility of settlements suggest that the latter may have been more loosely
structured than the former. Urban settlement along the Guadalquivir and Genil was
322
STRUCTURING OF THE PROVINCIAL LANDSCAPE...
less intensive and with more limited visibility, suggesting the existence of less cen-
tralized control.
The Roman period saw these differences being subverted better to suit
Rome’s administrative and ideological needs. The major catalysts for change were
the foundation of coloniae at Hispalis (Seville) and Astigi (Écija). Both rapidly
became key nodes of communication with high degrees of «betweenness» because
they lay at the interface of the fluvial (Guadalquivir and Genil) and terrestrial (Via
Augusta) communication networks. The former had been an important centre at
a key trading nexus for the lower valley since the Late Bronze Age, and assumed
special importance in its rôle as a depôt for clearing the export of olive oil and pre-
cious metal exports to Rome in the early imperial period. The latter had little appa-
rent significance prior to Augustus, whilst its position at the limit of navigability
on the Genil provided it with an important economic advantage. It could also have
made sense in strategic terms. It was argued above on the basis of the characteris-
tic inter-urban visibility of towns in the eastern Sevillan Campiña, that Urso could
have played a monitoring role in the pre-Roman and Roman Republican periods.
After the Civil Wars of the mid 1st century BC, Astigi’s position on the Genil and
Via Augusta might have helped ensure that it carried out this role more efficiently
than Urso. These important developments make it easier to understand why the
chain of towns along the Guadalquivir and Genil seem to have gained prominen-
ce over centres in the Campiña –a development that can be gauged in terms of the
high tenor of urban attributes and urban status. These changes have significant
implications for urban settlement to the south of the Guadalquivir. Carmo is effec-
tively «neutralized» by being drawn into a new communication network that runs
across the northern part of the Campiña and connects two key centres of Roman
power, while Urso, with its new colonial foundation, is marginalized and beco-
ming a more regional node of communication in the south-east, closely connected
to Astigi and Ostippo, etc.
Whilst these developments take place within the constraints of the geographi-
cal realities of the region, they represent a manipulation by Rome of existing geo-
political relationships in order to create new hierarchies and networks. This implies
an implicit awareness of the geographical realities of southern Spain that may also
underlie some of the rationale behind the division of Baetica into its four conventus.
These were assize districts, an important feature of which would have been a capital
easily accessible from all the towns within each conventus. Our primary source for
these is, of course, provided by Pliny’s description of Baetica in his Naturalis histo-
ria (3.7-12,14 and 15)58. This was probably informed by official Roman administra-
58
Discussed by ALBERTINI, E. (1923), especially 85-7, and CORZO, R. & JIMÉNEZ, A. (1980), amongst
others.
323
Simon Keay, Graeme Earl
tive lists. Details about the conventus are somewhat obscured by the literary form of
Pliny’s presentation59, which may be best understood in terms of the Rome-centred
and imperialist rhetoric of the Naturalis historia as a whole60.
In any event, Pliny’s narrative suggests that the Conventus Cordubensis61 and
Hispalensis were articulated by the river Guadalquivir, encompassing communities
lying between the Sierra Morena and the south side of the Guadalquivir valley.
This is an area with a handful of sites exhibiting exceptional long distance visi-
bility (the Sierra Morena) and a larger number amongst whom inter-urban visibi-
lity was relatively limited (the valley itself) (see above, pp. 319). By contrast, the
Conventus Astigitanus62, which lay to the south of these conventus, had no major
and readily characterizable landscape features of note, apart from the river Genil
running in a north-westerly direction close to its western edge. The results of this
project from that part of the conventus that today falls within the central and eastern
Sevillan Campiña, suggest that its landscape was considerably different to that of
the Conventus Cordubensis and Hispalensis, and characterized by a high degree of
inter-urban visibility (see above pp. 320)63.
The network analyses introduced above give us some idea about the mecha-
nics of movement between the conventus capitals and other towns in their respec-
tive assize districts. The positions of Hispalis and Astigi at the nexus of the Via
Augusta and the Guadalquivir and Genil respectively ensured that they were key
nodes of communication, although it is unclear how far their foundation as coloniae
can be explained in terms of a conscious decision to create a regional network. It is
hoped that further analysis of the relationship between settlement location, commu-
nications and inter-urban visibility will further enhance our understanding of move-
ment across and between all three of these conventus.
Insufficient analysis of the Conventus Gaditanus has been undertaken in this
project to ascertain how far it can be characterized in terms of inter-urban visibili-
ty. However, the fact that it corresponded to the mountains and coasts of southern
Baetica again points to a geographical rationale. If the conventus divisions are in
any way related to the topographic properties of the landscapes which they encom-
passed, and if one accepts a relationship between these and the patterns of urban
settlement that have been explored above, it suggests that Roman administrators
59
MAYER, M. (1989): 326ff. See also papers by CORTIJO, M.ªL. and BELTRÁN LLORIS, F. in this volu-
me.
60
CAREY, S. (2003): 17-40, particularly 32ff.
61
STYLOW, A. (1995): XVII-XX and map analyzes the most recent epigraphic evidence.
62
ID. et alii (1998): XVII-XX and map analyzes the most recent epigraphic evidence.
63
See also comments by CORTIJO, M.ªL. in this volume about significant differences between the structure
of the Conventus Astigitanus, and the Conventus Hispalensis and Cordubensis.
324
STRUCTURING OF THE PROVINCIAL LANDSCAPE...
were effectively formalizing a reality that they encountered on the ground, and that
conventus divisions were not imposed in a random manner.
Against this background, the analysis of epigraphic evidence for connections
between towns on the basis of the presence of aliens or incolae points to a predo-
minately localized movement of people. Similarly, a comparison of the stone ins-
criptions from towns in the province and stamps on Dressel 20 olive oil amphorae
suggests that production of olive oil was primarily undertaken by local elites in the
Guadalquivir valley, on estates close to their towns. Incomplete though it is, this evi-
dence tends to suggest that whilst major rivers like the Guadalquivir and Genil, and
major roads like the Via Augusta undoubtedly promoted long-distance movement
across Baetica, the primary sphere of every-day activity was at the local or regional
level. This suggests that whilst major routes of communication undoubtedly played
their role in the movement of key traded goods and official business, there would
have been a more indirect capillary movement of ideas and information would have
moved from one community to the next.
All of this leads one to believe that the geographical realities in which urban
communities were situated have important implications for our understanding of
Roman Baetica. Differing degrees of access and inter-urban visibility were key
factors in ensuring that connectivity played an important role in the way that the
provincial landscape was used and negotiated by its inhabitants. This could have
important consequences for our understanding of the movement of the fashions
and styles that are visible in the archaeological record of towns in Baetica, and
which played an important role in cultural change during the Republican and early
Imperial periods.
325
Table 1 Presence of alieni at towns within study Area
326
Town where inscription was found Community from which Individual Originated
Modern Name Ancient name Date Region Town Comments Ref.
This link is not
Alcala del Río Ilipa Magna Late Second Century AD Beyond Roma CILA II.1, 294
shown on Fig.18
Alcolea del Río Canama Late First to Early Second Century AD Baetica Patriciensis CILA II.1, 237
Simon Keay, Graeme Earl
C(colonorum)
Almodovar del Río Carbula Second Century AD Baetica c(coloniae) CIL II 2/7, 730
P(atriciae)
Aparicio El Grande Late Second to Early Third Century AD Baetica Ventipponens[is] CIL II 2/5, 1006
Arcos de la Frontera Unknown Baetica Astigitanus? Haley, 1991: 305
Aroche Arucci Unknown Hispania Arabrigensis Haley, 1991: 213
Interamicus ex
Aroche Arucci Unknown Hispania Haley 1991: 212
(castello)
Aroche Arucci Unknown Hispania Turobricesis Haley, 1991: 214
Carmona Carmo Late Second to Early Third Century AD Uncertain [---]diens(is) CILA II.3, 874
Cerro de las Cabezas Pagem
Late Republican to Early Empire Baetica Singili CIL II 2/5, 1135
(Osuna) Singiliensem?
Cerro del Pascualejo
Unknown Baetica [Obu]l[c]ulens(is) CIL II 2/5, 1133
(Ecija)
Constantina Iporca Second Half of Second Century AD Baetica Naevensis CILA II.4, 1049
[…Co]l(oniae).
Dehesa del Santo Mons Mariorum Unknown Hispania Aug(ustae). CILA II.4, 1042
Eme[ritae..]
Écija Astigi Early to Mid Second Century AD Baetica Emerit(ensis) CILA II.3, 745
Écija Astigi Late First to Early Second Century AD Uncertain Onicitanus CIL II 2/5, 1184
Écija Astigi Late Second to Early Third Century AD Baetica Anticariensis CIL II 2/5, 1185
Écija Astigi Late Second to Early Third Century AD Baetica Carulensis CIL II 2/5, 1187
Écija Astigi Late Second to Early Third Century AD Baetica Nescanie(n)sis CIL II 2/5, 1186
Écija Astigi Unknown Hispania Clun(iensis) CILA II.3, 703
[Lucurgenti..] Iuli
El Casar Salpensa Second Century AD Baetica CILA II.3, 967
G(eni)?
El Castillejo Arva Unknown Uncertain Bedul(ensis) CILA II.1, 250
El Castillejo Arva Unknown Baetica M[uniguensis]? CILA II.1, 227
Ilien[sium
El Gandul Irippo? Unknown Baetica CILA II.3, 916
Il]ipensium
El Gandul Irippo? Unknown Baetica Lucurgent(inus) CILA II.3, 920
El Hachillo Olaura Late Second to Early Third Century AD Baetica [O]stip(ponensis) CIL II 2/5, 942
El Hachillo Olaura Mid Second to Early Third Century AD Baetica [V]entipp(onensis) CIL II 2/5, 945
El Hachillo Olaura Unknown Baetica [O]stipp(onensis) CIL II 2/5, 940
Ermita de San Sixto Unknown Uncertain Lac(…) Haley, 1991: 215
Estepa Ostippo Early to Mid Third Century AD Baetica Cordubensis CIL II 2/5, 966
Estepa Ostippo Late First to Early Second Century AD Uncertain Cedripponensis CIL II 2/5, 988
Estepa Ostippo Third Century AD Baetica Italicens[is] CIL II 2/5, 916
Itálica Italica Late First to Early Second Century AD Hispania Salac(e)nsis CILA II.2, 467
Italicensis origine
Itálica Italica Unknown Baetica CILA II.2, 478
Seriensis
La Rambla Unknown Baetica Muniguensium CIL II 2/3, 523
Las Cabezas de San
Conobaria Unknown Baetica Hisp[alensis] Patron of Hispalis CILA II.3, 992
Juan
Lora del Rio Axati Third Century AD Baetica Patriciensi CILA II.1, 207
Lora La Vieja Oducia Second to Third Century AD Baetica [A]xati CIL II 2/5, 1331
? Baegensi,
Los Baldíos Irni Late First to Second Century AD Hispania Two individuals CILA II.4, 1203
Cembricinus
Late First Century BC to Mid First
Niebla Ilipula Uncertain Al[…]iiensis CILA I, 73
Century AD
327
STRUCTURING OF THE PROVINCIAL LANDSCAPE...
Town where inscription was found Community from which Individual Originated
328
Modern Name Ancient Name Date Region Town Comments Ref.
Late First Century BC to Mid First Bedonie(n)si;
Niebla Ilipula Hispania Two individuals CILA I, 72
Century AD Limicus
Osuna Urso Late Second to Early Third Century AD Beyond Graccur(i)ta[nus.. CIL II 2/5, 1038
Osuna Urso Unknown Baetica [As]ticitan[a..] CIL II 2/5, 1082
Location
unknown but in
Simon Keay, Graeme Earl
Osuna Urso Second to Third Century AD Baetica Tispitana CIL II 2/5, 1029
the vicinity of
Urso?
Location
unknown but in
Osuna Urso Second to Third Century AD Baetica Tispitana CIL II 2/5, 1039
the vicinity of
Urso?
Peñaflor Celti Mid Second Century AD Baetica Ita[licensis] CIL II 2/4, Unpubl
Peñaflor Celti Third Century AD Baetica Detumonen[s() HEp 10, 537
Peñaflor Celti Mid to Late Second Century AD Baetica Patriciensis HEp 10, 536
Río Tinto Early to Mid First Century AD Hispania Emeritensis CILA I, 37
Río Tinto Late Republican Uncertain b]rigensis HEp 3, 221
Río Tinto Second Century AD Hispania Novaugustana CILA I, 39
Río Tinto Second Century AD Hispania Oli[siponen]sis CILA I, 44
Río Tinto Second Century AD Hispania Olisip(onensis) CILA I, 38
Río Tinto Unknown Uncertain ]pensis CILA I, 45
Río Tinto Unknown Hispania T]alabrig(ensis) CILA I, 40
Río Tinto Unknown Hispania Talabrig(ensis) CILA I, 33
Santaella Mid First Century AD Baetica Aug(usta) Fir(ma) Astigi CIL II 2/5, 1284
Segoviensis…
Sevilla Hispalis Early to Mid Second Century AD Baetica CILA II.1, 4
Naevens(ium)
Ilurconensis idem
Sevilla Hispalis Early to Mid Second Century AD Baetica CILA II.1, 59
Patriciensis
Sevilla Hispalis Unknown Baetica Patriciensis CILA II.1, 72
Sevilla Hispalis Unknown Baetica [Il]ipnes[is?] CILA II.1 38
Cananienses, Erected by
Sevilla Hispalis Unknown Baetica Oducienses et Lyntrarii of all CILA II.1, 32
Naevenses three towns
Sevilla Hispalis Unknown Baetica Conobariens(is) HEp 4, 829
I]lurcon[ensi..]
Sevilla Hispalis Unknown Baetica Obulci[tano..] Bronze Fragment HEp 4, 828
Istu[rgi..]
Sevilla Hispalis Unknown Baetica [Salpen]sana CILA II.1, 122
[Col]onia Ro[mula
Torre del Águila Siarum Second Century AD Baetica CILA II.3, 963
Hispalis]
329
STRUCTURING OF THE PROVINCIAL LANDSCAPE...
Table 2 Links between individuals named in abbreviated form on stamps from known Dr. 20 amphora kilns and inscriptions from neighbouring towns
330
Source for Individual Mentioned on
Kiln Site Stamp Expansion Town Reference Date
Equivalence Inscription
Azanaque-
L.AE.OP.COL L.Aelius Optatus Chic, 2005: 215 Peñaflor (Celti) Q. Aelius Optatus CILA II.1, 168 Second Century AD
Castillejo
Q AE OPCOL Q.Aelius Optatus
La Catria Q.AE.O.POR Q.Aelius Optatus Chic, 2001: 188 Peñaflor (Celti) Q, Aelius Opatus CILA II.1, 168 Second Century AD
Simon Keay, Graeme Earl
El Judío Q.AE.OPCO Q.Aelius Optatus Chic, 2001: 216 Peñaflor (Celti) Q. Aelius Optatus CILA II.1, 168 Second Century AD
M(arcus) Aem(ilius) Aelia Rustici (filia) Late First to Late
Arva M.AEM.RUS Chic, 2001: 231 Peñaflor (Celti) CILA II.1, 165
Rus(ticus?) Artemisia Second Century AD
La Saetilla (Segida First to Second
Aemilia c.f. Rustica CIL II 2/5, 1319
Augurina) Century AD
Q(uinti) F(lavii) Lora La Vieja 5 Late Second to Mid
La Catria QFF Haley, 2003: 155 Lucius Flavius Flavianus CIL II 2/ , 1342
F(laviani) (Oducia) Third Century AD
P(ortus) Q(uinti) Lora La Vieja Late Second to Mid
La Catria PQFLFL Chic, 2001: 189 Lucius Flavius Flavianus CIL II 2/5, 1342
FL(avii) FL(aviani) (Oducia) Third Century AD
Q. Fulvius Q. Fulvi Attiani
Q(uintus) F(ulvius) f(ilius) Q. Fulvi Rustici Early Second
Penaflor Q.F.C. Haley, 2003: 156 El Castillejo (Arva) CILA II.1, 224
C(arisianus) n(epos) Gal(eria tribu) Century AD
Carisianus
Casilla de C. Iuventius C.F. Quir C. Iuventius C.F. Quir Mid to Late Second
Q.I.AL Chic, 2001: 118 Lora del Río (Axati) CILA II.1, 206
Malpica Albinus Albinus Century AD
Casilla de C. Iuventius C.F. Quir C. Iuventius C.F. Quir Mid to Late Second
C.I.A Chic, 2001: 118 Lora del Río (Axati) CILA II.1, 206
Malpica Albinus Albinus Century AD
Casilla de C. Iuventius C.F. Quir C. Iuventius C.F. Quir Mid to Late Second
CIALB Haley, 2003: 158 Lora del Río (Axati) CILA II.1, 206
Malpica Albinus Albinus Century AD
Casilla de C. Iuventius C.F. Quir Haley, 2003: 158; C. Iuventius C.F. Quir Mid to Late Second
CIVENALBEP Lora del Río (Axati) CILA II.1, 206
Malpica Albinus Chic, 2001: 116 Albinus Century AD
Casilla de C. Iuventius C.F. Quir C. Iuventius C.F. Quir Mid to Late Second
Q.I.C.SEG Haley, 2003: 158 Lora del Río (Axati) CILA II.1, 206
Malpica Albinus Albinus Century AD
Casilla de C. Iuventius C.F. Quir C. Iuventius C.F. Quir Mid to Late Second
Q.I.M. Haley, 2003: 158 Lora del Río (Axati) CILA II.1, 206
Malpica Albinus Albinus Century AD
Casilla de C. Iuventius C.F. Quir C. Iuventius C.F. Quir Mid to Late Second
Q.I.MF Haley, 2003: 158 Lora del Río (Axati) CILA II.1, 206
Malpica Albinus Albinus Century AD
Casilla de C. Iuventius C.F. Quir C. Iuventius C.F. Quir Mid to Late Second
QIMFN Haley, 2003: 158 Lora del Río (Axati) CILA II.1, 206
Malpica Albinus Albinus Century AD
Cazalla de la Sierra
(Possible site of
L. Sergius Aelius
estate [Chic, 1992: L. Sergius Aelius Rusticus Early to Late
Not Known L.S.A.R. Rusticus Quir(ina Haley, 2003: 161 CILA II.4, 1049
15-16] – while Quir(ina tribu) Second Century AD
tribu)
Naeva (Cantillana)
was his home town
Guadajoz,
Remesal
Adelfa,
Rodríguez, 1980:
Juan Barba II SER Lucius Servilius Pollio Mulva (Munigua) L. Servilius Pollio CILA II.4, 1052 AD 79
142-4; Haley,
& Villar
2003: 161-2.
Tesoro
Guadajoz,
Remesal
Adelfa,
Rodríguez, 1980:
Juan Barba LSPBOEQ Lucius Servilius Pollio Mulva (Munigua) L. Servilius Pollio CILA II.4, 1052 AD 79
142-3; Chic, 2001:
& Villar
260.
Tesoro
Guadajoz,
Adelfa, Remesal, 1980:
Juan Barba MSP Marcus Servilius Pollio 142-4; Chic, 2001: Mulva (Munigua) L. Servilius Pollio CILA II.4, 1052 AD 79
& Villar 263.
Tesoro
Molino de
Early to Mid Second
la Peña de la MEGN M(arcus) Egn(atius).. Haley, 2003: 164 El Castillejo (Arva) Marcus Egnatius Venustus CILA II.1, 223
Century AD
Sal (Arva)
Torre de los Mid First Century
L. Egnatius…. CILA II.2, 601
Herberos (Orippo) AD
Tobalina Oraa, Constantina Late Second
Las Sesenta Q.C.CL Q. Cornelius Clemens Cornelia Clemens CILA II.4, 1047
2003: 103-4 (Iporca) Century AD
Tobalina Oraa, Constantina Late Second
Las Sesenta Q.C.CLE. Q. Cornelius Clemens Cornelia Clemens CILA II.4, 1047
2003: 103-4 (Iporca) Century AD
331
STRUCTURING OF THE PROVINCIAL LANDSCAPE...
Source for Individual Mentioned on
332
Kiln Site Stamp Expansion Town Reference Date
Equivalence Inscription
Tobalina Oraa, Constantina Late Second
Las Sesenta Q.CO.CLE. Q. Cornelius Clemens Cornelia Clemens CILA II.4, 1047
2003: 103-4 (Iporca) Century AD
Tobalina Oraa, Constantina Late Second
Las Sesenta Q.C.C. Q. Cornelius Clemens Cornelia Clemens CILA II.4, 1047
2003: 103-4 (Iporca) Century AD
Tobalina Oraa, Constantina Late Second
Las Sesenta Q.C.C.F. Q. Cornelius Clemens Cornelia Clemens CILA II.4, 1047
2003: 103-4 (Iporca) Century AD
Simon Keay, Graeme Earl
San Juan de
Tobalina Oraa, Caballos, 1990:
La Catria SISEN Aznalfarache Mummii Sisennae Second Century AD
2003: 105 236-9
(Osset)
or Seville (Hispalis)
Q(uintus) Ant(istius) Tobalina Oraa, Caballos, 1990:
La Catria Q.ANT.R Córdoba (Corduba)? Quintus Antistius Rusticus First Century AD
R(usticus) ? 2003: 105 70-71
Chart 1. Network topological statistics for the Riverine network
333
STRUCTURING OF THE PROVINCIAL LANDSCAPE...
334
Simon Keay, Graeme Earl
Chart 2. Network topological statistics for the multi-modal Riverine and Via Augusta network
335
STRUCTURING OF THE PROVINCIAL LANDSCAPE...
Figure 2. Urban sites, including those associated with known Latin names
337
STRUCTURING OF THE PROVINCIAL LANDSCAPE...
Figure 4. Urban sites indicating their relative sizes in hectares overlain on modern Terminos Municipales
339
STRUCTURING OF THE PROVINCIAL LANDSCAPE...
Figure 5. Periods of urban development –Early imperial and Iberian and Rpublican continuing into the Imperial period
340
Simon Keay, Graeme Earl
343
STRUCTURING OF THE PROVINCIAL LANDSCAPE...
Figure 10. An example of how spatial and other data can be integrated in the creation of multiple «territories» in the western conventus
astigitanus. It includes territores defined on the basis of epigraphic and other data (STYLOW, 1995; STYLOW, et al 1998)
345
STRUCTURING OF THE PROVINCIAL LANDSCAPE...
Figure 11. Riverine network indicating navigable portions of the rivers Genil and Guadalquivir
346
Simon Keay, Graeme Earl
Figure 12. Multimodal network incorporating the Via Augusta and the navigable rivers Genil and Guadalquivir; a multimodal
network allows for transhipment between road and river and vice versa
Figure 13. The urban site identified at El Guijo; analytical viewshed derived from viewing points randomly distributed within the
347
STRUCTURING OF THE PROVINCIAL LANDSCAPE...
proposed urban area indicating areas of the surrounding landscape visible from El Guijo
348
Simon Keay, Graeme Earl
Figure 14. The urban site of Urso; analytical viewshed derived from viewing points randomly distributed within the proposed urban area
indicating areas of the surrounding landscape visible from Urso
349
STRUCTURING OF THE PROVINCIAL LANDSCAPE...
Figure 15. A cumulative viewshed of the overall study area indicating areas of the landscape visible to one or more urban sites
350
Simon Keay, Graeme Earl
Figure 16. Non-reciprocal intervisibility of urban sites across the study area; comparison of sites that are visible to others and which can in turn see
sites. This incorporated the data from Fig 15 but was calibrated by visits to many of the sites to ground-truth the computer-predicted visibility
Figure 17. Lines of sight between urban sites; lines indicate maximum distance visible; derived from 50m viewshed derived probabilistically using
351
STRUCTURING OF THE PROVINCIAL LANDSCAPE...
Figure 18. Connections implied in data concerning alieni; links created between ascribed locations of inscriptions and origins of the
individuals to which they refer
Figure 19. Connections implied in amphora stamps; sample area with suggested links between individuals named in abbreviated form on
353
STRUCTURING OF THE PROVINCIAL LANDSCAPE...
stamps from known Dr. 20 amphora kilns and inscriptions from neighbouring towns
Simon Keay, Graeme Earl
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358
A MODO DE RECAPITULACIÓN
1
G. Cruz Andreotti, P. Le Roux y P. Moret, «Presentación» en La invención de una geografía de la
Península Ibérica. I. La época republicana, Málaga-Madrid 2006, p. 7.
La invención de una geografía de la Península Ibérica. II. La época imperial, CRUZ ANDREOTTI, G., LE ROUX, P., MORET, P.,
eds., Málaga-Madrid, 2007, pp. 359-363.
359
Francisco Beltrán Lloris
360
A MODO DE RECAPITULACIÓN
agrega las etnias, aspecto este último en el que, a propósito de la Turdetania, incide
en su contribución Gonzalo Cruz Andreotti.
A este mismo asunto se aproxima Patrick Counillon desde una perspectiva
distinta, intentando establecer la imagen de Iberia que obtendría el lector de la
geografía estraboniana. Desde su punto de vista el de Amasia divide la penínsu-
la en tres grandes ámbitos –Turdetania, Lusitania y el resto de Hispania– que, en
parte por falta de información, resultan deficientemente integrados a través de otras
áreas intermedias, definidas como scorie du travail chorographique. En cualquier
caso, esos tres espacios principales sirven en realidad a Estrabón como marco para
ordenar una serie de noticias misceláneas de carácter enciclopédico que son las que
caracterizan su aproximación geográfica.
El segundo autor examinado es Plinio el Viejo, en cuya geografía reconoce
Giusto Traina la clave de toda la Naturalis historia, alimentada en buena parte por
los grandes descubrimientos que tanto en áreas marginales del entorno mediterráneo
como en la ecúmene en general se llevan a cabo durante los primeros decenios del
Principado, a menudo de la mano de senadores y caballeros romanos cuyos infor-
mes recoge el enciclopedista. La atención de Plinio se centra en la organización
administrativa del Imperio, como ya señalara Prontera, de manera que el resultado
de su trabajo presenta el aspecto de lo que cabría denominar una «geografía roma-
nizada» alimentada por la búsqueda de la exhaustividad.
Francisco Beltrán Lloris reivindica la labor geográfica de Plinio e intenta desen-
trañar la estructura de las tres descripciones provinciales –Bética, Tarraconense y
Lusitania–, diferentes entre sí, pero que se sitúan entre las más claras, articuladas,
precisas y amplias de los libros geográficos. En ellas combina la perspectiva hodo-
lógica tradicional, propia del periplo, con la cartográfica, concediendo prioridad a
la información política y haciendo patente el elevado grado de integración política
de las Hispanias merced al simple procedimiento de enumerar los nombres de colo-
nias y municipios junto con sus sonoros cognomenta latinos en sus listas de loco-
rum nuda nomina.
En cuanto a Pomponio Mela, Piergiorgio Parroni, subraya cómo pese al origen
hispano del autor, la Península Ibérica no recibe en su obra –un periplo de corte tra-
dicional– un tratamiento privilegiado, salvo en pequeños detalles locales relaciona-
dos con su patria chica. No obstante, muestra un nivel de actualización superior al de
otras regiones del Imperio para las que la información que suministra se encuentra
más anticuada, por más que no falten anacronismos como la vinculación de Asturia
y Galaecia a Lusitania, y lleva a cabo un repaso de los topónimos que desgrana en su
periplo, señalando el carácter de citación única que muchos de ellos tienen.
La última obra geográfica objeto de estudio es la de Ptolomeo, de la que
Didier Marcotte subraya la orientación matemática y cartográfica –tan diferente de
las anteriores– y estudia detenidamente su método y características en lo tocante al
361
Francisco Beltrán Lloris
362
A MODO DE RECAPITULACIÓN
363
RESÚMENES Y PALABRAS CLAVE DE LAS
CONTRIBUCIONES
(por orden alfabético)
Pascal ARNAUD. Introduction: la géographie romaine impériale, entre tradition et innovation pp. 13-46
Résumé: La géographie impériale est moins bien connue que l’on pourrait le croire. L’érudition
souligne généralement son côté novateur. Elle présente pourtant un caractère très conservateur sur
lequel cet article entend mettre l’accent. Les critères de validation du vrai reposent essentiellement
sur un argument d’autorité : autorité de la tradition ou autorité politique. Ce critère donne les clés
à la fois de l’innovation et du conservatisme d’une géographie impériale qui paraît plus diversifiée
que la tendance fréquente à la réduire à un modèle unique ne laissent d’ordinaire imaginer. La
géographie augustéenne apparaît comme le fruit d’une évolution plus que d’une révolution. Elle
témoigne d’un intérêt croissant des élites qui paraît être l’un des traits les plus novateurs d’une géo-
graphie impériale marquée par la chorographie et prompte à intégrer les données nouvelles issues
de la conquête. Il explique l’important développement de relations de voyages généralement mal
intégrées à l’édifice des connaissances. La place des contemporains d’Auguste, et d’Agrippa en par-
ticulier, dans les citations de Pline, reflète sans doute plus un choix idéologique de l’encyclopédiste
que la notoriété réelle de ces auteurs. La contribution des documents administratifs à la construction
d’une image cohérente du monde est l’objet d’un jugement nuancé. Le recours systématique aux iti-
néraires, qui avait des précédents avant l’empire, n’est sans doute pas antérieur à l’époque flavienne
et ne laisse pas de traces nettes chez Agrippa. La création d’un véritable corpus itinéraire, au plus
tard au IIe s., débouche pourtant sur de nouvelles formes de représentation de l’espace et sur une
forme de saturation documentaire.
Mots clés: Géographie. Cartographie. Itinéraires. Exploration. Pline. Agrippa. Ptolémée. Pomponius
Mela. Isidore de Charax. Varron Atacinus. Juba de Maurétanie.
Resumen: La geografía imperial es peor conocida de lo que parece. Aunque la tradición erudita
suele recalcar sus aspectos innovadores, presenta un carácter muy conservador, sobre lo que este
trabajo quiere insistir. Los criterios de validación de lo verdadero descansan fundamentalmente en
un criterio de autoridad: autoridad de la tradición o de la política. Este criterio nos da la clave tanto
de la innovación como del conservadurismo de una geografía imperial que se revela más diversi-
La invención de una geografía de la Península Ibérica. II. La época imperial, CRUZ ANDREOTTI, G., LE ROUX, P., MORET, P.,
eds., Málaga-Madrid, 2007, pp. 365-374.
365
RÉSUMÉS ET MOTS CLÉS DES CONTRIBUTIONS
ficada de lo que transmite una visión reductora a un modelo único. La geografía augustea aparece,
por tanto, como el resultado de una evolución más que de una revolución, reflejando un interés
creciente de las elites, lo que parece ser uno de los aspectos más innovadores de una geografía im-
perial marcada por la corografía y propensa a incorporar la información generada por la conquista.
Este interés explica el importante desarrollo de los relatos de viajes que encajan mal en la estruc-
tura clásica de los saberes. El lugar ocupado por los contemporáneos de Augusto, particularmente
Agripa, en las citas de Plinio, refleja probablemente una postura ideológica del enciclopedista más
que la notoriedad real de esos autores. La contribución de los documentos administrativos a la
construcción de una imagen coherente del mundo debe ser matizada. La utilización sistemática de
los itinerarios, aunque tiene algún precedente antes del Imperio, no es anterior a la época flavia y no
parece haber dejado rastros en la obra de Agripa. La creación de un auténtico corpus de itinerarios,
como más tarde en el siglo II, entraña nuevas formas de representación del espacio, en las que se
llega a una especie de saturación informativa.
Palabras clave: Geografía. Cartografía. Itinerarios. Exploración. Plinio. Agrippa. Ptolomeo. Pom-
ponio Mela. Isidoro de Cavax. Varrón Atacino. Juba de Mauritania.
Resumen: El propósito de este artículo es reivindicar la labor geográfica de Plinio y poner de ma-
nifiesto la estructura de las tres descripciones provinciales dedicadas a Hispania, que, sin duda, se
cuentan entre las más claras, articuladas, precisas y amplias de los libros geográficos.
Résumé: Cet article consacré à l’œuvre géographique de Pline l’Ancien, analyse la structure des
trois descriptions de provinces qui concernent l’Hispanie. Elles comptent parmi les descriptions les
plus claires, les plus précises, les plus développées et les mieux articulées des livres géographiques
de Pline.
Abstract: This paper aims to revindicate the work of Pliny the Elder as geographer and to show the
structure of the three provincial descriptions devoted by him to Spain, which are certainly among
the most clear, organized, precise and long of his whole geography.
M.ª Luisa CORTIJO CEREZO. El papel del conventus iuridicus en la descripción geográfica
de Plinio el Viejo. El caso bético pp. 271-304
Resumen: Hemos intentado paliar la escasez de datos que las fuentes nos han dejado sobre los con-
ventus iuridici en la Bética realizando un estudio comparativo con las demás provincias que adop-
tan esta estructura, resaltando las peculiaridades de esta provincia, sobre todo en relación con las
otras hispanas. Centrándonos en el caso bético, hemos rastreado la evolución de Corduba, Hispalis,
Gades y Astigi antes de convertirse en capitales conventuales, las funciones que se desarrollarían
366
RESÚMENES Y PALABRAS CLAVE DE LAS CONTRIBUCIONES
Résumé: Nous avons essayé de pallier la rareté des sources disponibles sur les conventus iuridici
de la Bétique en réalisant une étude comparative avec les autres provinces qui ont adopté cette
organisation, en soulignant les particularités de cette province, surtout par rapport aux autres pro-
vinces hispaniques. En nous concentrant sur le cas de la Bétique, nous avons étudié l’évolution de
Corduba, Hispalis, Gades et Astigi avant qu’elles ne deviennent des capitales de conventus, les
fonctions qui incombaient aux conventus et la structuration du réseau viaire (facilité d’accès à la
capitale), en nous penchant surtout sur le cas d’Astigi.
Abstract: We have tried to make up for the scarcity of facts that sources give us about the conven-
tus iuridicus in the Baetica region by carrying out a comparative study with other provinces that
shared this type of administrative structure. In this way we have underlined the peculiar aspects of
this region when compared to other Spanish regions under the Romans. Focusing on the Baetica
region, we have traced the evolution of Corduba, Hispalis, Gades and Astigi before they became
administrative capitals, investigated the functions of the conventus and the structuring of the road
network (ease of access to the capital), placing special emphasis on the case of Astigi.
Résumé: Certains passages du livre III construisent pour le lecteur une collection de cartes mentales
de la péninsule Ibérique, ce qui ne va pas sans contradictions et approximations. L’analyse des procé-
dés de construction de ces passages mis en relation avec ceux du reste du livre, amène à s’interroger
sur ce qu’est pour Strabon l’espace géographique, et plus généralement la Géographie.
Resumen: Algunos pasajes del libro III construyen para el lector una colección de mapas mentales de
la Península Ibérica, lo que no se desarrolla sin contradicciones y aproximaciones. El análisis de los
procesos de construcción de estos pasajes puestos en relación con la totalidad del libro, nos ayuda a
interrogarnos sobre lo que es para Estrabón el espacio geográfico, y más generalmente Geografía.
Abstract: Some parts of the Book III of Strabo’s Geography are devoted to the construction of an
imagery of the Iberian Peninsula. His approach entails contradictions and approximations. When
we analyse how his devices and the organization of Book III interact, we wonder what Strabo
means by geographic space and more generally what his conception of geography is.
367
RÉSUMÉS ET MOTS CLÉS DES CONTRIBUTIONS
Resumen: Estrabón presenta una Turdetania plenamente integrada en los esquemas históricos
clásicos de civilidad y cultura mediterránea. Etnia y ciudad, en este modelo, son elementos irrem-
plazables sin las que el progreso auspiciado por las nuevas condiciones impulsadas por Roma no
hubiera sido posible. Elabora, por tanto, una geografía particular dirigida, quizá, a unos provincia-
les necesitados de una nueva identidad y un nuevo pasado.
Résumé: Strabon présente une Turdétanie pleinement intégrée dans les schémas classiques de la
civilisation et de la culture méditerranéennes. Dans ce modèle, l’ethnie et la cité sont des éléments
essentiels qui rendent possible le développement de la province, dans le contexte favorable créé
par la domination romaine. Strabon élabore ainsi une géographie orientée, qui répond peut-être à la
demande de provinciaux soucieux de se doter d’une nouvelle identité et d’un nouveau passé.
Resumen: En este trabajo se señala la relevancia que la obra de Claudio Ptolomeo tiene para el
mejor conocimiento de las lenguas indígenas de la Península Ibérica en la Antigüedad. Se inserta
al geógrafo en su contexto científico, en relación con las ciencias geográfico-astronómicas de su
tiempo, y se resalta la relevancia de sus mapas, de sus coordenadas y, de modo especial, su corpus
toponímico y etnonímico. En relación con éste, se hace hincapié en las dificultades, y a la vez
posibles beneficios, de una edición científica de la obra. Los nombres propios se convierten en
argumentos centrales en la discusión acerca de las lenguas habladas en las distintas regiones penin-
sulares debido a que, aparte de pequeños núcleos en la Península con epigrafía en lenguas indígenas
(generalmente, además, escasa), tenemos una larga serie de pueblos, de regiones enteras, ágrafos.
Poseemos sólo nombres: de persona, de lugar, étnicos, teónimos. Aunque siempre es difícil valorar
la información lingüística que encierran, el propósito principal del presente trabajo es mostrar los
procedimientos seguidos por los lingüistas en este sentido.
Palabras clave: Geografía antigua. Claudio Ptolomeo. Lenguas antiguas de Hispania. Toponimia.
Etnonimia.
Résumé: Ce travail a pour objet les informations de première importance l’œuvre de Claude
Ptolémée apporte à la connaissance des langues indigènes antiques de la péninsule Ibérique. Ce
géographe est replacé dans son contexte scientifique, en relation avec la science géographique et
astronomique de son temps, et on souligne l’importance de ses cartes, de son système de coordon-
nées et, plus particulièrement, de son corpus toponymique et ethnonymique. De ce point de vue,
on signale les difficultés, et en même temps les bénéfices possibles, d’une édition scientifique de
l’œuvre. Les noms propres jouent un rôle majeur dans le débat concernant les aires géographiques
des langues parlées dans la péninsule, étant donné qu’à l’exception d’une zone limitée où existe
une épigraphie non latine (d’ailleurs généralement réduite), de nombreuses régions n’ont pas connu
l’écriture. Les seuls témoins de leur langue sont donc les noms : noms de personnes, de lieux, de
peuples ou de dieux. Il est vrai que l’information linguistique qu’ils peuvent procurer est difficile à
368
RESÚMENES Y PALABRAS CLAVE DE LAS CONTRIBUCIONES
évaluer, mais, précisément, le propos principal de ce travail est de présenter les procédures suivis
par les linguistes à cet effet.
Mots clés: Géographie ancienne. Ptolémée. Langues anciennes de l’Hispanie. Toponymie. Ethno-
nymie.
Abstract: In this paper, I try to stress the importance that Claudius Ptolemy’s work has for a better
understanding of the languages spoken in the Iberian Peninsula in Antiquity. This work is adequate-
ly inserted in his scientific context, in relation with the geographic-astronomic sciences of his time.
The paper pays attention as well to the importance of his maps, his coordinates, and, particularly,
his toponymic and ethnonymic corpus. In relation with this, it is noted how difficult and, at the same
time, important, it is to have a new scientific edition of the work. Proper names become central ar-
guments in a discussion about the languages spoken in the different areas of the Peninsula because,
apart from a small number of regions with a native epigraphy (generally limited), we have a long
series of peoples, entire regions, which are absolutely writing-less. We have only names: personal,
place, ethnic, god names. It is true that the linguistic information that may provide is difficult to
evaluate, but, even so, the main aim of this paper is to show the procedure that we, linguists, follow
with this purpose.
Key Words: Ancient Geography. Claudius Ptolemy. Ancient languages from Hispania. Place
names. Ethnic names.
Joaquín L. GÓMEZ-PANTOJA. Una visión «epigráfica» de la geografía de Hispania central pp. 221-248
Sumario: En este artículo se muestra como las inscripciones halladas en las regiones interiores de la
Península ofrecen un notable aporte de información geográfica, que no sólo enmienda y amplia los
datos de las fuentes literarias sino que, en ocasiones, los completan de modo exclusivo, como sucede
en el caso de los viajes y viajeros, topografía y toponimia y las circunscripciones políticas y étnicas.
Palabras clave: Hispania. Meseta Central. Geografía antigua. Inscripciones, viajes y viajeros en la
Antigüedad. Ciudades. Itinerarios.
Résumé: Cet article montre comment les inscriptions trouvées dans les régions intérieures de la
péninsule Ibérique contribuent de façon très notable à la connaissance géographique de l’Hispanie,
en corrigeant et augmentant les informations des sources littéraires. Elles permettent aussi parfois
de les compléter en ce qui concerne les itinéraires des voyageurs, la topographie, la toponymie ou
encore les circonscriptions politiques et ethniques.
Mots clés: Hispanie. Meseta Centrale. Géographie antique. Epigraphie. Voyages et voyageurs.
Itinéraires.
Abstract: This paper shows how the ancient inscriptions from Central Spain could be used to
amend and expand the geographical information provided by our authorities. Sometimes they are
our unique sources for some important social events with geographical implications, such local
topography and place names, political and ethnic district and travellers.
Keywords: Ancient Geography. Epigraphy. Itineraries. Roman Spain, Travel and travellers.
Towns. Topography.
369
RÉSUMÉS ET MOTS CLÉS DES CONTRIBUTIONS
Simon KEAY and Graeme EARL. Structuring of the provincial landscape: the towns
in central and western Baetica in their geographical context pp. 305-358
Abstract: This paper analyzes the geographical contexts and spatial relationships of towns in central
and western Baetica between the late 3rd century BC and the 2nd century AD. It discusses the archaeo-
logical evidence for some 350 towns in the region collected by the Urban Connectivity in Iron-Age
and Roman southern Spain project. This is interrogated within a Geographical Information System
(GIS) context as a means to gauging how far they were spatially contingent at different periods, both
as products and producers of both real and imaginary multidimensional networks. These networks
are characterized by means of the network analysis of a range of epigraphic evidence. The paper also
argues for the importance of inter-urban visibility in structuring the regionalization of relationships
between towns. It builds upon these analyses to argue that Rome created a new geographical reality in
the region in the sense that it worked within existing geographical constraints, and adapted pre-exist-
ing urban settlement patterns to its administrative necessities.
Key Words: Baetica. Roman towns. Geographical Information System. Network Analysis. Re-
gional Networks.
Resumen: En este trabajo se analizan los contextos geográficos y relaciones espaciales de ciuda-
des en la Ulterior Baetica entre finales del siglo III a.C. y el siglo II d.C. Tiene en cuenta para ello
la evidencia arqueológica de unas 350 ciudades de la zona, incluida en el proyecto Conectividad
urbana en la España meridional entre la Edad de Hierro y la época romana. Aquélla es interroga-
da en el contexto de un Sistema de Información Geográfica (SIG) con el objetivo de comprender
hasta qué punto los yacimientos están interrelacionados en diferentes épocas, como «productos» y
«creadores» de redes (networks) reales y imaginarias. Se han caracterizado a estas redes por medio
del «Network Analysis» de una serie de evidencias epigráficas. En este estudio se subraya también
la importancia de visibilidad inter-urbana en la estructuración de relaciones entre ciudades, y se
argumenta que Roma ha creado una nueva realidad geográfica en la zona en el sentido de que fun-
cionó dentro los limites geográficos previos, y adaptó patrones de asentamiento ya existentes para
sus necesidades administrativas.
Palabras clave: Bética. Ciudades romanas. Sistemas de Información Geográfica. Análisis de Net-
works. «Networks» Regionales.
Résumé: Cet article étudie le contexte géographique et les relations spatiales des villes dans le
centre et l’ouest de la Bétique entre la fin du IIIe s. av. J.-C. et le IIe s. ap. J.-C., grâce à l’analyse des
données archéologiques concernant 350 agglomérations de cette région, collectées par le projet Ur-
ban Connectivity in Iron-Age and Roman southern Spain. Ces données sont exploitées dans le cadre
d’un Système d’Information Géographique (SIG), afin d’évaluer les interrelations spatiales de ces
agglomérations à divers moments de leur histoire, à la fois en tant que produits et producteurs de
réseaux multidimensionnels, réels ou imaginaires. Ces réseaux sont identifiés et caractérisés grâce à
l’analyse d’un certain nombre de données épigraphiques. Les conditions d’intervisibilité entre sites
urbains jouent également un rôle important dans la structuration d’espaces de relation régionaux. Il
ressort de cette étude que si Rome a donné une nouvelle réalité géographique à cette région, c’est en
tenant compte des contraintes du milieu géographique et en adaptant des agglomérations urbaines
préexistantes aux besoins de son administration.
Mots clés: Bétique. Cités romaines. Système d’Information Géographique. Analyse de réseaux.
Réseaux régionaux.
370
RESÚMENES Y PALABRAS CLAVE DE LAS CONTRIBUCIONES
Résumé: L’article cherche, pour la première fois, à prendre systématiquement et sous tous les an-
gles possibles la mesure de la documentation épigraphique en matière de géographie provinciale,
ici celle des provinces péninsulaires. L’inventaire s’avère d’une grande richesse qu’il s’agisse d’in-
formations ou de construction d’une géographie intégrant les éléments locaux et régionaux. Une
place particulière est occupée par les enseignements tirés de l’épigraphie militaire et des carrières
administratives. Ces données illustrent le passage d’une approche conquérante des territoires à une
structuration ordonnée et apaisée des espaces péninsulaires, avec ce que cela comportait de remises
en question, de découvertes et d’enjeux de pouvoir. Le contrôle attentif des provinces, la diver-
sité de leurs ressources, la multiplication des communautés locales gouvernées selon les modèles
civilisés induisent l’émergence d’une géographie régionalisée qui n’est pas celle des géographes
modernes mais qui révèle des combinaisons et des échanges complexes que les inscriptions situent
dans une perspective quotidienne, politique et sociale.
Resumen: Por primera vez, se intenta valorar de modo sistemático y completo las aportaciones del
material epigráfico al conocimiento de la geografía peninsular en el Alto imperio. La riqueza de
datos o informaciones diversas, o la construcción de un cuadro geográfico que abarca elementos
locales y regionales mejor definidos, ofrece un primer resultado notable de esta investigación. Las
inscripciones militares y los epígrafes de contenido administrativo constituyen una fuente de parti-
cular importancia para el analisis de la evolución histórica después de la conquista, que camina hacia
una nueva ordenación de los espacios hispanos en un contexto de paz, teniendo en cuenta las nuevas
divisiones de los territorios, los descubrimientos geográficos y la lucha por el poder. Una nueva geo-
grafía regionalizada de la Península surge como consecuencia del atento control ejercido por Roma
sobre sus provincias, de la diversificación de los recursos y del incremento del número de ciudades
organizadas según el modelo romano, aunque no se trata de lo que hoy llamamos geografía regional.
Sin embargo, esta nueva percepción de la península, basada en intercambios y combinaciones com-
plejas, se refleja en las inscripciones a nivel del quehacer cotidiano de la vida política y social.
371
RÉSUMÉS ET MOTS CLÉS DES CONTRIBUTIONS
pación por la geometrización del espacio físico y humano heredada de la ciencia del clima y de los
métodos de la cartografía alejandrina.
Riassunto: Lo spagnolo romanizzato Pomponio Mela non riserva nel De Chorographia un tratta-
mento privilegiato alla propria terra d’origine. Anzi il criterio del periplo, adottato in ossequio alla
tradizione greca, lo costringe addirittura a smembrarne la trattazione fra II e III libro. Rispetto a questo
rigido schema egli si è consentito qua e là qualche piccola deroga o qualche comprensibile debolezza,
come, p. es., quella di ricordare, fra città ben più note, la sconosciuta Tingentera, che non sembra aver
avuto altro merito che quello di avergli dato i natali. La descrizione della penisola iberica è ridotta
all’essenziale, ma precisa e abbastanza aggiornata, cosa questa non priva di rilievo, se si tiene conto
del fatto che egli attinge per lo più a fonti invecchiate. Mela conosce, p. es., la più recente divisione
della Spagna in Tarraconensis, Baetica e Lusitania, ignorando quella più antica in Citerior e Ulterior,
anche se poi mostra di non sapere che alla fine del I sec. a. C. la parte nord-occidentale della Lusitania
fino al Durius era stata annessa alla Tarraconensis. La conoscenza dell’interno della Spagna è ridotta
a ben poco, ma questo non meraviglia, perché così era richiesto dal periplo. Abbastanza accurata in-
vece la descrizione della costa, pur con qualche errore di orientamento, in genere condiviso con altre
fonti antiche. Di particolare interesse è la presenza di alcuni toponimi non altrimenti tramandati, che
trovano in qualche caso corrispondenza nella toponomastica moderna.
Résumé: Dans son De Chorographia, l’Espagnol romanisé Pomponius Mela ne réserve pas un
traitement de faveur à sa terre d’origine. Au contraire, la forme du périple qu’il adopte en honneur
à la tradition grecque, l’oblige même à en décomposer la présentation entre les livres II et III. Mal-
gré ce schéma rigide, il s’est autorisé, ça et là, quelques petites dérogations ou quelques faiblesses
bien compréhensibles, comme par exemple le fait de présenter, parmi des villes bien plus célèbres,
372
RESÚMENES Y PALABRAS CLAVE DE LAS CONTRIBUCIONES
l’obscure Tingentera, qui n’a d’autre mérite que d’avoir été sa cité natale. La description de la pé-
ninsule Ibérique, bien que réduite à l’essentiel, est précise et suffisamment informée, ce qui n’est
pas sans intérêt, si on tient compte du fait qu’il s’est appuyé sur des sources vieillies. Mela connaît,
par exemple, la dernière division de l’Espagne en Tarraconensis, Baetica et Lusitania, laissant de
côté la plus ancienne en Citerior et Ulterior, même si par ailleurs il montre qu’il ignore qu’à la fin
du Ier siècle avant J.-C., la partie nord-occidentale de la Lusitania jusqu’au Durius avait été annexée
à la Tarraconensis. Sa connaissance de l’Espagne intérieure est réduite à très peu de choses, mais ce
n’est pas étonnant car le périple l’exigeait ainsi. Par contre, la description de la côte est très soignée
malgré quelques erreurs d’orientation, que l’on retrouve souvent dans d’autres sources anciennes.
Particulièrement intéressante, la présence de certains toponymes non cités ailleurs, qui trouvent
parfois des correspondances dans la toponymie moderne.
Riassunto: Una delle conseguenze più significative che ebbe la pubblicazione del trattato di Erato-
stene sulla tradizione geografica fu il legame sempre più stretto fra carta e testo, fra la geografia che
disegna e quella che descrive la terra abitata. L’Iberia di Strabone viene qui considerata sia come
porzione occidentale dell’ecumene, da cui dipende il profilo dell’Europa e del Mediterraneo, sia
nella struttura dei sistemi orografici (Idubeda e Orospeda).
Resumen: Una de las consecuencias más significativas que tuvo la publicación del tratado de
Eratóstenes sobre la tradición geográfica, fue la unión más estrecha entre mapa y texto, entre la
geografía que diseña y aquélla que describe la tierra habitada. La Iberia de Estrabón está aquí con-
siderada ya sea como parte occidental de la ecúmene, de la que depende el perfil de Europa y del
Mediterráneo, ya sea desde la estructura interna de su sistema orográfico (Idúbeda y Orospeda).
Résumé: Une des conséquences les plus marquantes qu’entraîna la publication du traité d’Eratos-
thène sur la tradition de la géographie hellénistique fut le rapport de plus en plus étroit entre carte
et texte, entre la géographie qui dessine la terre habitée et celle qui la décrit. L’Ibérie de Strabon
est ici analysée aussi bien en tant que portion occidentale de l’œcoumène, qui détermine le contour
de l’Europe et de la Méditerranée, que dans la structure de ses systèmes orographiques (Idubéda
et Orospéda).
373
RÉSUMÉS ET MOTS CLÉS DES CONTRIBUTIONS
374
DIRECTORIO
ADRESSES
Pascal Arnaud
Université de Nice-Sophia-Antipolis
Maison des Sciences de l’Homme (UMS 2979)
Pôle Universitaire Saint-Jean d’Angély
24 av. des Diables Bleus
F - 06357 Nice Cedex 4
E.mail: Pascal.ARNAUD@unice.fr
Patrick Counillon
Maître de Conférence de Grec
Institut Ausonius
CNRS-Université Bordeaux III
F - 33607 Pessac Cedex
E.mail: patrick.counillon@wanadoo.fr
La invención de una geografía de la Península Ibérica. II. La época imperial, CRUZ ANDREOTTI, G., LE ROUX, P., MORET, P.,
eds., Málaga-Madrid, 2007, pp. 375-377.
375
ANNUAIRE
Graeme Earl
Department of Archaeology
University of Southampton
UK - S017 1BF
E.mail: gpe195@soton.ac.uk
Joaquín L. Gómez-Pantoja
Dpto. de Historia y Filosofía
Facultad de Filosofía y Letras
Universidad de Alcalá de Henares
Colegio de Málaga
C./ Colegios, 2
E - 28801 Alcalá de Henares
E.mail: gomez.pantoja@uah.es
Simon Keay
Department of Archaeology
University of Southampton
UK - S017 1BF
E.mail: sjk1@soton.ac.uk
Patrick Le Roux
UFR des Lettres, sciences de l’Homme et des sociétés - Université Paris 13
99, avenue Jean-Baptiste Clément
F - 93430 Villetaneuse
E.mail: leroux.patrick@club-internet.fr
Didier Marcotte
Faculté des Lettres et Sciences Humaines
Université de Reims
57, rue Pierre Taittinger
F - 51096 Reims Cedex
E.mail: didier.marcotte@univ-reims.fr
376
DIRECTORIO
Pierre Moret
Casa de Velázquez
Calle de Paul Guinard, 3
Ciudad Universitaria
E - 28040 Madrid
E.mail: moret@cvz.es
Piergiorgio Parroni
Dipartimento di Filologia greca e latina
Università degli Studi di Roma «La Sapienza»
Piazzale Aldo Moro, 5
I – 00185 Roma
E.mail: piergiorgio.parroni@uniroma1.it
Francesco Prontera
Dipartimento di Scienze Storiche. Sezione Scienze Storiche dell’Antichità
Università degli Studi di Perugia
Via Aquilone, 7
I - 06123 Perugia
E.mail: prontera@unipg.it
Giusto Traina
Dipartimento di Filologia classica e Scienze filosofiche
Facoltà Lettere e Filosofia
Università degli Studi di Lecce
edificio Parlangeli
via Stampacchia
I - 73100 Lecce
E.mail: giusto.traina@unile.it; giusto.traina@gmail.com
377
ÍNDICE / SOMMAIRE
PRESENTACIÓN/PRÉSENTATION
Gonzalo Cruz Andreotti, Patrick Le Roux y Pierre Moret ............................................................................................ 5