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Conservatoire National des Arts et Métiers

Cours du Conservatoire National des Arts et Métiers

GMSK

Version 3.0

Michel Terré
Octobre 2002
terre@cnam.fr

GMSK 1
Conservatoire National des Arts et Métiers

1.1 Modulation GMSK


Dans le cadre des modulations numériques linéaires [1], on décompose souvent la "modulation" en plusieurs étapes.
Une première étape dite "de mapping" que l'on peut traduire par "de correspondance", fait correspondre un ensemble de
bits à un ensemble de symboles. Ces symboles (qui peuvent être réels ou complexes) que l'on notera a n appartiennent à

un alphabet M-aire. Chacun d'entre eux représente log 2 (M ) bits.


A la suite de l'étape de mapping vient une étape de mise en forme qui consiste à transformer la suite de symboles en un
signal qui sera adapté au canal de transmission. Cette mise en forme est en général réalisée par une opération de filtrage
linéaire. Le message m(t ) à transmettre s'écrit alors sous la forme :
+∞
m(t ) = ∑ a n h(t − nTs ) ) (1.)
−∞

expression dans laquelle h(t ) représente la réponse impulsionnelle du filtre de mise en forme et Ts représente le temps
symbole.
La dernière étape est "la montée sur porteuse" ou modulation, qui consiste à placer le signal sur une fréquence à même

de se propager sur le support de transmission choisi. Le message m(t ) module alors une porteuse e jω0 t et le signal
modulé réellement transmis s'écrit :

{
s (t ) = Re m(t )e jω0 t } (2.)

Lorsque l'on fait apparaître les parties réelles i (t ) et imaginaires q (t ) de m(t ) = i (t ) + jq (t ) , le signal modulé s'écrit
alors :
s (t ) = i (t ) cos(ω0 t ) − q (t ) sin (ω0 t ) (3.)

On dit alors que i (t ) module une porteuse en phase et que q (t ) module une porteuse en quadrature (on parle alors de

voies I et Q). Par comparaison au signal sur porteuse s (t ) , le signal m(t ) est appelé : "signal en bande de base". Il est
possible d'écrire la modulation GMSK sous cette forme, en particulier en utilisant les équivalences développées par P.A
Laurent [2]. Cependant pour les modulations de fréquences CPM [3] (Continuous Phase Modulation), dont fait partie la
GMSK, on préfère, sans faire explicitement apparaître les composantes I et Q, écrire directement le signal modulé sous
la forme :

 E s jφ(t ) jω t 
s (t ) = Re e e 0  (4.)
 Ts 

Le signal en bande de base s'écrit :

E s jφ(t )
m(t ) = e (5.)
Ts

Es
Le terme va représenter l'amplitude du symbole complexe. L'énergie d'un symbole est, par définition, égale à son
Ts

module au carré que multiplie la durée du symbole, le terme E s représente donc bien l'énergie du symbole.

Avec l'écriture proposée Le terme de phase φ(t ) va "porter" l'information. Dans le cas des modulations de fréquences à
phase continue, ce terme s'écrit :

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+∞ t
φ(t ) = 2πh ∑ a n q(t − nTs ) avec q (t ) = ∫ g (u)du (6.)
n = −∞ −∞

Dans cette expression le terme h représente l'indice de la modulation et l'intégrale de la fonction q (t ) de −∞ à t − kTs

va représenter la contribution du symbole a k à la phase du signal modulé à l'instant t . Enfin g (t ) va s'appeler


l'impulsion de phase.

Pour analyser l'expression de φ(t ) on peut faire l'hypothèse que tous les symboles sont nuls sauf un. Soit a k ce

symbole non nul qui est donc créé à l'instant t = kTs . Enfin, les fonctions g (u ) considérées sont en général nulles pour

u < 0 , dans ce cas la phase s'écrit donc :


t − kTs
φ(t ) = 2πh a k ∫ g (u)du (7.)
0

On voit donc que cette impulsion de phase va "commencer" à t = kTs et que pour un fonction g (t ) telle que
+∞
∫ g (u) = 1 , le symbole a k contribuera finalement (pour t → ∞ ) à une incrémentation de phase de 2πha k .
0

Les modulations CPM peuvent être vues sous deux angles différents, ce sont des modulations de phase puisque toute
l'information est contenue dans la phase. On notera cependant qu'un symbole, dans le cas le plus général, n'est pas codé
seulement par l'état de la phase à l'instant nT s , mais par le chemin parcouru par celle ci. Supposons que l'impulsion de
phase s'étende sur L temps symbole, on peut alors décomposer la phase en deux termes :
Une phase partielle. Elle correspond à l'évolution de la phase causée par les L − 1 symboles précédents le symbole
courant.
Une phase établie. Elle représente l'accumulation de phase correspondant aux symboles plus anciens
La phase totale peut ainsi être vue comme la convolution du train de symboles avec l'impulsion de phase sur l'intervalle
[0, LTs ] , puis on rajoute le terme de phase établie.

Enfin, en dérivant la phase du signal modulé en fonction de t, les CPM peuvent aussi être "vues" comme des
modulation de fréquence. La fréquence instantanée vaut :

Fi (t ) = (ω0 t + φ(t )) (8.)
∂t
+∞
Fi (t ) = f 0 + 2 πh ∑ a n g (t − nTs ) (9.)
n = −∞

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1.1.1 Modulation MSK
Pour cette CPM, on choisit une impulsion de phase rectangulaire de durée Ts :

 1
 si 0 ≤ t ≤ T s
g (t ) =  2Ts (10.)
0 sinon

g(t)

1/2Ts

t
Ts

t
La fonction q (t ) = ∫ g (u)du est telle que :
−∞

q(t)

1/2

t
Ts

On a donc :
+∞
1
∫ g (u ) =
2
(11.)
−∞

et des symboles a m ∈ {±1} (il y a ainsi 1 bit


1
Enfin, la modulation MSK est définie avec un indice de modulation h =
2
par symbole).
La modulation MSK est ainsi caractérisée par une phase telle que :

π  t − mTs m −1 
mTs ≤ t < (m + 1)Ts , φ(t ) = am + ∑ an  (12.)
2  Ts 
n = −∞ 

L'incrémentation de phase observée entre les temps mTs et (m + 1)T s , due à "l'émission" du symbole a m est alors
égale à :
π
φ((m + 1)T s ) − φ(mTs ) = am (13.)
2

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Pour calculer la densité spectrale de puissance de la MSK, il faut calculer la Transformée de Fourier de la fonction
d'autocorrélation du signal modulé. On arrive ainsi à :

16 T s2  cos(2 πfTs ) 

PMSK ( f ) = (14.)
π 2  1 − 16 f 2 T s2 

1.1.2 Modulation GMSK


Pour la GMSK on choisit une impulsion g (t ) qui est une porte carrée de durée Ts filtrée par un filtre de forme gaussien
(d'où le nom de la modulation). Ceci permet d'obtenir une "montée" de phase plus douce que pour la MSK et une
dérivée de phase continue aux extrémités de l'impulsion. Ces deux propriétés ont pour effet de diminuer
l'encombrement spectral de la modulation.
 t 
g (t ) = h(t ) ⊗ Π 
 (15.)
 Ts 
avec Π (t ) = 1 pour 0 ≤ t ≤ 1

−t 2
1
e 2σ
2
et h(t ) =
2πσ 2

La variance σ 2 de la gaussienne est en général exprimée à travers un paramètre B lié à la décroissance à 3 dB de la


densité spectrale de puissance de la modulation. On écrit ainsi :
Ln(2 )
σ2 = (16.)
4π 2 B 2

Dans le cas du GSM, la modulation est ainsi une GMSK avec un produit BTs = 0.3

En développant le calcul de l'impulsion de phase :



t −u  
g (t ) = ∫ h(u ).Π T du (17.)
−∞  s 
on obtient :

t −u 2
1
∫ e 2 σ du
2
g (t ) = (18.)
t −Ts 2πσ 2
soit en développant :

t −u 2 t −Ts −u 2
1 1
∫ e 2σ du − ∫ e 2σ du
2 2
g (t ) = (19.)
−∞ 2 πσ 2
−∞ 2πσ 2

−u
avec le changement de variable x = , il vient :
2σ 2

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∞ ∞
1 − x2 1 − x2
g (t ) =
π
∫e dx −
π
∫e dx (20.)
t t −Ts
− −
2σ 2 2σ 2

d'où :

1  2πB   2 πB 
g (t ) = erfc − t  − erfc − (t − T s ) (21.)
2  2 Ln(2)   2 Ln(2) 
    
Le support de g (t ) est donc infini mais on va tronquer cette réponse impulsionnelle, de façon symétrique, en la
réduisant à sa partie significative.

La figure ci dessous représente la réponse impulsionnelle normalisée du filtre g (t ) pour différentes valeurs de BTs .

Impulsion de phase
2

1.8
BTs=1
1.6 BTs=0.5
1.4 BTs=0.3
1.2
g(t)

0.8

0.6

0.4

0.2

0
-3 -2 -1 0 1 2 3
Temps symbole

On rappelle que la fonction q (t ) qui représente l'incrémentation de phase est définie par :
t
q(t ) = ∫ g (u ).du
−∞

En utilisant l'expression de g (t ) , il est possible de représenter l'allure de l'incrémentation de phase q(t ) pour un
étalement sur une durée de quatre symboles.

Incrémentation de phase GMSK


1.6

1.4

1.2

1
Phase (rad)

0.8

0.6

0.4

0.2

0
0 1 GMSK 2 3 4 6
Temps
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Phase partielle et phase établie
Comme précisé plus haut, on peut décomposer la phase φ(t ) en deux un terme de phase partielle traduisant la
contribution des quatre symboles les plus récents et la phase établie traduisant la contribution de tous les symboles
passés.
On a donc :
n− L n
φ(t ) = 2πh ∑ ai q(t − iTb ) + 2πh ∑ ai q(t − iTb ) (22.)
i = −∞ i = n − L +1

En utilisant la propriété :

q(t ) =
1
pour t ≥ L.T s (23.)
2
il vient :
n− L n
φ(t ) = πh ∑ a i + 2πh ∑ ai q(t − iTb ) (24.)
i = −∞ i = n − L +1

Exemple
Considérons l'évolution de la phase à partir d'un exemple de transmission d'une séquence de 7 bits. La figure ci-dessous
représente les incrémentations de phase q(t − nTs ) pour le train binaire suivant :

a = [1 1 1 1 −1 −1 1]

1.5

0.5
q(t-nTb)

-0.5

-1

-1.5

-2
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
t

Incrémentations de phase q(t − nTs ) pour une séquence binaire a = [1 1 1 1 − 1 − 1 1]

En effectuant la somme de ces incrémentations q(t − nTb ) on obtient la phase φ(t ) .

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Phase en (rd)

0 t
0 T 2T 3T 4T 5T 6T 7T 8T 9T

a0 a1 a2 a3 a4 a5 a6

Evolution de la phase d'un signal GMSK correspondant à la séquence binaire 1111-1-11.

Trajectoires de phase
A partir d'un état de phase donné, plusieurs "trajectoires" de phase sont possibles en fonction des symboles à émettre. Il
arrive fréquemment de représenter cet ensemble de trajectoires de phase.

Phase en radian

-2

-4

-6

-8 n
0 5 10 15 20 25 30 35

Trajectoire de phase GMSK

1.2 Références
[1] : J.G. Proakis " Digital Communications", Prentice Hall 1994.
[2] P.A Laurent modulations d'indice ½ "IEEE trans on Communications", 1984 (référence à confirmer)
[3] K. Aulin et P. Sundberg "Continuous Phase modulation"
[4] : A. Glavieux, M. Joindot, "Communications numériques introduction", Masson 1996.
[5] : Norme ETSI GSM 05.04, "Modulation phase 2+", Version 6.00 1997.

Quelques sites internet


http://www-com.enst.fr/~vallet/dom_com/Coste.
http://www.enst.fr/~calan

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