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eee Philosophie Politique Histoire Hannah Arendt sc. politique oer a cg Dec Soe orient Mes eee Cer Jean-Marc Durand-Gasselin ba Christina Schiies Perey Tere as] Sc) ree Christian Godin BAe EA 1h cl) puf INEDIT Apatridie HANNAH ARENDT Présentation : En 1955, Hannah Arendt enseigne (principalement les theories poli= gues européennes) durant un semestre a Cuniversté de Berkeley. Elle est arrivée en ‘mai 1941 ée New York, aprés avoir commu le Vel d'Hin (avant la grande rafle) puis Lecamp dinternement de Gurs en France durant les plus éprowante semaines de s vie. Cela lui inspivera le grand article « Werefugees » paru en janvier 1943 dans le n° 31 de la revue Menorah! ,coitsaare aiek Juifi curopéens avant le nazisme et sous Hitler, puis les pages sur les Sans-Droits et leurs droits dans le deusiéme volume, Limpétialisme, de la trilogie sur le totelitarisme qui assura sa renommée aus: Exat- Unis. Ses postions sur Vapatridie seront reprises dans laale Law Review dans une discussion sur « Lexpatriation act » de 1954, utilisées encore en 1957 conare ce dernier par le président de la Cour suprime (Earl Warren) qui le conteste comme fondement une dcision de justice. Le 22 avril 1955, ell ject sur le papier les grandes lignes lune conference venir sur cete condition spécifque des sans Etats 1) Probléme d'actualité méme dans ce pays (les USA]. 2) Phénoméne récent, apparu aprés la premigre guerre mondiale : avant cela, Tapani] un acide + ou bien de nationalité indéterminée, ou bien de Iénaturalisation par les Etats"Unis. Tes deux sans importance, sauf ceux seulement qui sont reconnus. 3) Important aprés 1a premidre guerre mondiale. Répandu aprés la seconde. Les Indes et les [pays] Arabes : solution & Papatridie juive crée immédiatement un autre probléme d'apatridie. Dans la marge : Apris la premitre guerre mondiale : la Russie, UArmiénie, la Hongrie, Utalie, 'Allemagne, les Balleans{ Larmite espagnole:) 1. Tse due qurane ans ps tad (en 1984) dan I eFC"). _ Aes 42 - d b. Repth) BI Apart Heth Ae 4) Lextension du mal est surprenante en raison de Pattention des hommes e’Exat. En premier liew : espoir qu'l soictemporaize, et donc [espoir| sseport Nansen Société des Nations Quand il s'avéra que cela n’était pas temporaire cr qu'il fallait S'actendre son augmentation [de 'apatridie) : pas de passeport Nansen. A la place tentative de-nier le probleme, de l'ignorer. 5) Tes deux fagons dignorer? a) au moyen de distinctions légales réfugiés et apatrides : Simposon a dgj& dit que pour raisons politiques tout réfugié est apatride. Aujourd’hui, cette tentative se reproduit : de fucto-c de jure, des peuples sans Etat (Times). b) « Le travail sur les réfugi¢s doit Stre liquidé avec Ta plus grande rapidité. » ~ La seconde fagon est la consequence dé Ta premiére : en ignorant le sans- Brat, on rend sa situation encore pire : il devient « indésirable », ainsi que le gouvernement hollandais a défini tous les Fefugiés dans une lettre circulaire. “Das la miarge : Leterme de « personnes deplacées » tente d dliminer ces diffi- cultés: il montre Uobstination bornée d reconnatire le statut et sa détérioration. 6) Changer les-gens sans-Fiat en réfugiés signifiaie que le droit d'asile Fonetionnerait, b) qu'on n'avait pas & sinquiéter parce que tout tect retevait des Organisations charitables: Dans ts-mange-: o} que-cet-espoir appartenait aux gens qui espéraient quiil sagissait lat d'un phénoméne temporaire — un espoir que plus personne ne peut se permettre dentretenir. Ex a) le droit d’asile s'est offondré pour deux raisons: un trop grand nombre Ge réfugiés dont la plupart men relevaient pas : ils navaient rien fait~tExemple debAnmsticect des Prats ist Talternative aurait été dans Ia marge : évacuation de tous les Juifs européens, et ensuite de tous les habi- tants des territoires de Est, ec.) b) La charivé nlest pas juste : elle devrait suryenir apres que justice a été fendue. C’est vieux comme les chemins. ( Les [réfigiés] envoyer dans le-giron des organisations charitables signifiait en pratique? its sont Complétement dépourvus de droits : aucun droit de vi reuse fe rien frire-sur terre Sur ine fouille libre F qua ne menacent que la position de ceux qui sone déja naturalists. Nowveles lois sur la nationalicé dans tous les pays. ©) Déportation, ilégalite 7) Aucune mauvaise volonté a l'ceuvre. Les deux facons légitimes de sésoudre le probléme dans te cadre des limites de la souveraineté nationale étaient ——— a) La naturalisation ; b) le retour & la pattie ou Pexpulsion. a) La naturaljsation s effondra a l'exception des Etats-Unis, qui traitent leurs immigrants commie de Futurs citoyens. Question de dispositif et de population hortogene : lexemple des 45.000 Arméniens et de la loi de 1936 en Grice. ) Le renvoi a la patrie ou I'expulsion dordinaire le pays d'origine re parce qu'on ne peut le déporter. 8) Le prbléane enter Sex mis 4 tourner autour de la question de savoir comment le [réfugié] rendre déportable, comme si le fait de pouvoir etre déporté constituait le droit majeur. Childs, par exemple, qui déplore absence de dro eased 1 Charte des Nations unies, netrouve finalementqu une solution : le camp d'internement auquel on fans-Etat] renvoyer. 9) Les camps sd oeernemnene soo" devenus etl, ss Hwa pas TE rghe ile néTont pas ph oa Cet dire des Gimpsde concentration / Dans la-rarge : les camps d internement qui ne sont pas contrblés par des ucintions (aermSbaale peuoT aeveRte ais Camp ae concensration 2 chaque instant, et, Tegalement prertant, me se WistogUENT plus de ces derniers es camps d'initernement francais pour Nazts,cest-a-dite étrangers ennemis, ‘mais ces [camps de concentration] pour réfugiés, ———$—___— 10) Intéressons-nous maintenant aug personnes sans-Erat elles-mémes la mcilleure fagon serait de les distinguer ainsi que Teur Statut — 7 aiiomal pour laquelle il n’existe pas e niche dans Te cae Toi générale » — de a) du criminel b) de I'étranger ennemt par temps de guerre. La premigre distinction mont leur absence de droits en termesdedroic interne et la seconde en iasppnde deci kneel a) Criminel : ce qui lui est arrivé comme la conséquence d’un acte déli- béré et pas du tout extérieur a la loi. La polices un droit trés restreint pour traiter de son cas. [Ta toujours te droit de faire appel. Sa punition est son droit, et je le répéte elle est sous le contrdle de la loi, La gedle et la nourti- ture lui sont assurées non par charité mais selon le droit. Sans-Etac : n'est pas nécessairement un acte délibéré, mais.sa seule pré- sence. Aucun droit de rester nulle part, pas méme-errprison-A-moins quill ne contmerte ur crime-Normatisacion. Dans la‘ marge? mt la loi tient compte : le criminel qui releve dela loi: le genie qui releve de la société : normalisation du faie de exception 4 la norme. Tits peu de monde dans chaque cas, b) Eerangers ennemis en temps de guerre peuvent étre internés selon cer- taines comentigns IETRABORAtes FF rut est toujours sous controle ee, impossibles : le premier parce que accueil ‘Etat} la seconde | et bien meilleur que celui des réfugiés dont le seul refuge était-la Légion étrangére, 11) Si nous!envisageons [le probléme] du py énorme flux dé personnes auxquelles droit de-résidence, qurse Pabsence de droits: — A cela correspond un remade : on Jes place sous contrdle policier, mais maintenant, la police perd son caractére constitutionnel de seul exécutant des lois pour devenir législateur en méme temps qu’exécutant. Elle régne sur les\gens-gagne des sujetsy-devient un état dans Pétat, un genre de royaume = “Finalement, elle crée_des camps de concentration, c'est-i-dire qu'elle acquiert ine me dere fait que d’une certaine facon, elle avait déja dex sujets quelque part, 12) Ce qui artive & ces gens sous contréle policier n'est plus Paffaire de personne : en méme temps que leur citoyenneté, ils ont comme perdu tout contact avec humanité, ‘Ainsi les Nazis qui étaient res juridiques prenaient-ils toujours soin de priver de eur chopenneté ceux quilsenvisageaiene dexterminer: abord les Juifs qui étaient déportés-ainst que tous Tes Juifs qui avaient quitté le pays Graient déchus de Jeur-citoyenneté (1940) ; en second lieu : contre Rosenberg, le fait que les gens des-tertitoires occupés de l'Est euro- péen, n’ong aucune « Staatsangchdrigkeie » (sic) ; nationalité. (Procés des principaux criminels de guerre, Nuremberg 1947, vol. 26, p. 60, sans date —mémorandum pour l'administration). 13) Dernier point : question des droits de l'homme. De toute évidence, elle devrait s'appliquer qdand-tes droits dela nationalité et ceux de la citoyenngténe fonctionnent pas. Cependant, le contraire est vrai : mé les droits de Phommie tes plus élémentaires fonctionnent seulement en tant que droits du citoyen. Nul corps, nulle institution internationale ne peut les supplantes, en raison de Ta souveraineté, Le seul droit de Vhomme internationalement garanti pourra silvantr personne ne devi teal ALTAGSIe-ot leet anL-Eese-eunl droconlenien que puissent étre ses lois, ne peutavoir le droit de déchéance de la nationalité [citizenship]. 14) Ca d’espaces vides au sens d’ espaces sans propriétaires. De plus : nous vivons dans Stier de caledane Ineemnatiannies ob neve sort légal est por- table (notre statut Iégal nou accompagne partout), et nous restons sous nede vue de ces nations : ue nulle loi, qui n’ont nul it dans le pays. Extension de jous vivons dans un monde qui a éé partagé, od il n'y pas sa protection oit que nous allions. Une fois que nous perdons cette pro- tection, c'est comme si nous tombions dans un abime. Sinous rcons notre civilisation humaine dans son-ensemble, le fait d&Papatridie Binsi que notre incapacité & nous en dépétrer montre claire- ment qu'il existe un danger qui vient de lintérieus, le fait que Lapatridie ou la destruction puisse provenir d'un processus de pourrissement. Cela pourrait survenir seulement parce que nous vivons déja dans Un Monde (un monde unique), ce qui, signifie que personne ne peut plus aller nulle part, Ceux qui, pour de quelconques desseins, proposent de déchoir quel- qu'un de sa nationalité pour le punir, montrent seulement combien ils en savent peu sur les conditions et nécessicés de notre sidele. Si nous nous demandons en quoi consiste ce danger, la meilleure réponse peur étre extraite de extrémisme brutal de la fogique nazic. Lienfant trouvé est « sans-Ftat » aussi longtemps que son-appartenance-taciale n'a pas été déterminée, Nous savons maintenant qu’apatride signifie sans-droits, qu’on peut faire n’importe quoi, que seule la correction de la charité préserve le droit de vivre. Cest pourquoi 00800 (sic). Voici notre position sur les droits de VThomme : tout homme est né avec des droits inaliénables. Et Ja position inverse pour | [ceux qui la défendent] eux : tous les honiinesfaissent sans dr droit, cestTe droit d’avoir des droits eifot ent gra par Ta city sSinous ne mettons pas un terme & cela fon pas en instaurant un acte comptant d’innombrables ns les plus développées — mais eté internationalement garantie)— quelle que cette citoyenheté priisse étre—, nous aurons ainsi Toujours davantage de gens qui en raison de leur statue Tégal ne sont plus humains, qui n’onr plus de place dans ’humanité— — 135 Apatie nth rd

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