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Université Lyon 1-IUFM

CAPES Histoire et géographie Épreuve


sur dossier
Michelle Zancarini-Fournel, PR histoire

Histoire politique et
Histoire du temps
présent
Exemples de sujets possibles
à l’ESD
• 1- La place de l’histoire politique
dans l’histoire universitaire et
enseignée : permanences et
mutations
• 2-L’histoire politique : une histoire
totale ? Problématiques et enjeux
• 3-L ’Histoire du temps présent est-
elle une histoire comme les autres ?
• 4- Qu’est-ce qu’un événement
Problématiques
1- Y a t-il un renouveau de l’histoire politique ?
un manifeste l’affirme : René Rémond, Pour une histoire
politique, Seuil, 1988 (2ème édition 1996, coll. Points
Seuil Histoire)

2- L’histoire du temps présent une histoire comme une


autre ?
Deux points de vue contradictoires :
• Écrire l’histoire du temps présent, CNRS Éditions,1993
• Antoine Prost, « L’histoire du temps présent : une
histoire comme les autres », in Cahiers d’histoire
immédiate,
PLAN
I – L’HISTOIRE POLITIQUE = TOUTE L’HISTOIRE
jusqu’au début des années 1930 puis effacement
progressif avec les Annales (1929, naissance de la
revue jusqu’à 1978, publication du dictionnaire de la
Nouvelle Histoire)

II- LE « RETOUR » (ou le RENOUVEAU) DE


L’HISTOIRE POLITIQUE en même temps que la
« crise de l’histoire » à partir de 1988 ? (René Rémond
(dir.), Pour une histoire politique)
L’histoire politique une « histoire totale » ?

III- L’HISTOIRE DU TEMPS PRÉSENT de sa


légitimation à partir de 1978 (création de l’IHTP)
jusqu’à la remise en cause récente de sa spécificité
épistémologique
I – L’HISTOIRE POLITIQUE = QUASIMENT TOUTE
L’HISTOIRE jusqu’en 1929 (naissance de la revue Les
• 1-1 : La domination d’une histoire événementielle, une
histoire des règnes, des républiques et de leurs grands
hommes
• 1-2 : le discrédit de l’ histoire événementielle, la domination
de la longue durée braudélienne, de l’histoire quantitative
et sérielle et des structures économiques et sociales
Mais en même temps avec La Société aux XIe et XIIe
siècles dans la région mâconnaise (1953), Georges Duby
étudie le rôle (politique) de la seigneurie banale

• 1-3 : une permanence en fait de l’histoire politique


- Avec la sociologie électorale le « précurseur » André
Siegfried, le « pape » François Goguel, l’histoire des
II- LE « RETOUR » (ou le RENOUVEAU) DE
L’HISTOIRE POLITIQUE en même temps que
II-1 : un signe précurseur du renouveau de
l’histoire politique « Le retour de
l’événement » (après 1968) *
- Georges Duby, Le Dimanche de Bouvines, Gallimard,
1973
- Pierre Nora, « Le retour de l’événement », in Faire de
l’Histoire, 1974

II-2 : un manifeste de relégitimation de l’histoire


politique
- René Rémond, Pour une histoire politique, Seuil,
1988**

II-3 : de nouvelles orientations dans l’histoire


politique***
II-1 :  Le retour de l’événement, signe
précurseur du renouveau de l’histoire
politique
* Une nouvelle façon d’aborder l’événement avec
Georges Duby, Le Dimanche de Bouvines, Gallimard, 1973
= une histoire anthropologique de l’événement du 27 juillet
1214 dans le moment même et de son devenir dans les
différents récits ultérieurs
Pierre Nora, « Le retour de l’événement », in Faire de
l’Histoire, (manifeste de la « nouvelle histoire »), 1974
= une théorisation qui insiste sur le rôle des médias dans
l’événement en histoire du temps présent
Jean Lacouture, « L’histoire immédiate », La nouvelle histoire,
1978
= le rôle des journalistes dans l’histoire du présent

* Une histoire totale de l’événement


Alain Dewerpe, Charonne 8 février 1962. Anthropologie
historique d’un massacre d’État, Folio Histoire, 2006,
II-2 : un manifeste en 1988, Pour une histoire
• Les élections (René Rémond)
Science-Po
• Les partis (Serge Berstein)
Science-Po
• L’association en politique (Jean-Pierre Rioux) Science-
Po
• Les protagonistes : de la biographie (Philippe Levillain) université ParisX-
Nanterre
• L’opinion (Jean-Jacques Becker) université ParisX-
Nanterre
• Les médias (Jean-Noël Jeanneney)
Science-Po
• Les intellectuels (jean-François Sirinelli) université Lille III puis Science-
Po
• Les idées politiques (Michel Winock)
Science-Po
• Les mots (Antoine Prost) université Paris1-Panthéon-
Sorbonne
• Religion et politique (Aline Coutrot)
• Politique intérieure et politique étrangère (Pierre Milza) Science-
II-3 : de nouvelles orientations dans
l’histoire politique
- une histoire symbolique et anthropologique du
politique : M.AGULHON : Marianne au combat. L’imagerie et la
symbolique républicaines de 1789 à 1880 (1979) ; Marianne au
pouvoir. L’imagerie et la symbolique républicaines de 1880 à
1914 (1989) ; Les Métamorphoses de Marianne. L’imagerie et la
symbolique républicaines de 1914 à nos jours (1989)
Influence de l’anthropologue Marc ABEL»S (les rituels de
l’État)

- une histoire sexuée du politique : Nicole LORAUX


revisite la démocratie athénienne avec Les enfants
d’Athéna (1991) et La cité divisée (1997)

- une histoire des cultures politiques : Jean-François


SIRINELLI, Histoire des droites, Gallimard (1992), en trois
partie « Politique », « Cultures », « Sensibilités »
Suite É.renouveau de l’histoire
politique
- une histoire intellectuelle (ou conceptuelle) du
politique : une histoire des idées revisitée ?
François FURET, Penser la Révolution française (1978)
Pierre ROSANVALLON le Moment Guizot, Gallimard
(1986), Le Sacre du citoyen. Histoire du suffrage
universel en France (1992)

- De la prosopographie à la biographie : en histoire


romaine et médiévale, la prosopographie désigne les
études biographiques collectives (exemple des
chevaliers dans la république romaine) .
Biographie ex. Jacques Le Goff, Saint-Louis, (1996)

- une socio-histoire ou histoire sociale du


politique :
Conclusion : replacer ce « retour » de l’histoire
politique dans la conjoncture historiographique
des années 1980-1990
- une critique du modèle historiographique des Annales :
Le « tournant critique » (1988, Annales ESC) ou la « crise
de l’histoire »
(Noiriel, 1996) ; le rejet d’une histoire structuraliste (avec
la construction de séries et de lois) et la mise en avant
d’un « paradigme indiciaire » (C.Ginzburg, 1981)
- une attention nouvelle aux « acteurs de l’histoire » et
aux « individus » (la biographie, la microstoria de C.
Ginzburg ou G. Levi)
- Un débat sur le nature de la scientificité de l’histoire
avec le rappel de « l’identité narrative » de Ricoeur (le
« retour au récit » L.Stone, 1978), le débat sur histoire et
fiction ( Paul Veyne et Michel de Certeau)et le rejet ( très
majoritaire en France) du linguistic turn américain
= la réaffirmation d’une tension vers la vérité
III- L’HISTOIRE DU TEMPS PRÉSENT de sa
légitimation à partir de la création de l’IHTP
en 1978, jusqu’à la remise en cause récente
III-1 : DIFFICULTÉS ET PROBLÉMATIQUES
• - une question de définition : histoire contemporaine,
histoire du temps présent, histoire récente, proche,
immédiate Éune histoire du très contemporain
• - une question de bornes chronologiques : définies par « la
présence de témoins vivants ? , « matrice de la Seconde
Guerre mondiale » (Michel Trébisch), ou ancrée dans une
histoire de longue durée.

• Le problème des sources : la question de l’accès aux


archives (nouvelle loi de 2008, dérogations), des sources
spécifiques – les sources orales avec les « grands témoins
ou les individus ordinaires ? La surabondance des sources
en particulier médiatiques
• - une histoire contrainte : manque de recul ?, les pressions
de tous ordres du politique ou de groupes, risques d’une
III-2 : UN PROCESSUS DE LÉGITIMATION
(1978-1998)
• - 1978 : création de l’Institut d’Histoire du temps
présent laboratoire du CNRS (à partir du Comité d’histoire
de la Seconde Guerre mondiale, son premier directeur est
l’historien de l’Angleterre François bédarida, ancien résistant)
• - dans un contexte de crise identitaire (un « passé qui
ne passe pas ») et de crise du modèle
historiographique (voir ci-dessus), l’IHTP se veut un
modèle de laboratoire épistémologique : par une
réflexion approfondie du rapport de l’historien-ne à son objet,
par la nécessaire « défatalisation » du passé, renouvelle le
questionnement sur les rapports entre mémoire et histoire
(Henry Rousso, Le syndrome de Vichy, Seuil, 1987) la
dimension éthique de l’Histoire et la fonction sociale de
l’historien
• 1993 : Écrire l’histoire du temps présent, CNRS-
Éditions sous la direction de son deuxième directeur, Robert
frank, acte la légitimation et la spécificité de l’histoire
du temps présent. C’est la période de « l’âge d’or »
III-3 : la remise en cause de l’IHTP
puis de l’HTP
• III-3-1 : les procès : l’historien expert, juge
ou témoin ?
ProcèsBarbie, procès Touvier, procès Papon, les historiens sont
convoqués à la barre des témoins des tribunaux comme
experts
«  On attend des historiens qu’ils tranchent des débats, qu’ils
soient des arbitres dans les controverses qui divisent la
conscience publique et troublent l’opinion, qu’ils fassent la
vérité. On leur demande d’exercer une magistrature É
C’est la confusion des rôles » René
rÉmond
Carlo Ginzburg, le Juge et l’historien, 1991 (Ière édition en
italien, traduction française en 1997 chez Verdier) =
une distinction nécessaire entre juge et historien + un
plaidoyer pour la preuve et une charge contre les
représentations.
Olivier Dumoulin, Le rôle social de l’historien, de la
chaire au prétoire, Albin Michel, 2003
III-3-2 : les « affaires » : autour de l’accès
aux archives, au récit des témoins, des
- Un accès « réservé »
historiens aux archives?
se font juges dénonce
Sonia Combe, dans Les archives interdites, 1994. A la
suite de ce livre, commission Braibant pour réfléchir aux
pratiques des archivistes et préparation d’une nouvelle
loi É. adoptée en juillet 2008
- L’ ouverture des archives à l’Est : Karel Bartoseck « Les
aveux des archives. Paris-Prague-Paris, 1948-1968 ? »,
Seuil, 1996 Publication du livre retardée d’un an car
mise en cause de Raymond Aubrac pour son action
dans la période « stalinienne » des « démocraties
populaires ».
- Des historiens se font juges : l’ Affaire Aubrac surtout en
1998 : un  « jury d’honneur » d’historiens et de
résistants à la demande de Lucie et Raymond Aubrac,
une table-ronde à Libération qui dérape avec « une
question de trop » (Antoine Prost dans Le Monde)
- = un début de déligitimation dans l’appellation, d’où l’expression
III- 3-3 : une déligitimationde la spécificité
épistémologique Antoine Prost, « L’histoire du
temps présent : une histoire comme les
autres », Cahiers d’histoire immédiate, 2007

« L’histoire du temps présent est indispensable à


qui veut comprendre le monde où il vit. Les
historiens ne doivent pas l’abandonner aux
politologues et sociologues, dont l’horizon
chronologique est souvent trop court. De ce
point de vue, la création de l’Institut d’histoire
du temps présent a été importante pour
attirer vers le second XXe siècle de nouveaux
chercheurs, et l’on ne peut que s’en féliciter.
Faut-il pour autant accorder à cette histoire un
statut épistémologique particulier, qui la
mettrait à part, en raison de contraintes ou de
difficultés spécifiques que les autres histoires
ne connaîtraient pas ? »
É..réponse : non
Suite ÉÉ Antoine Prost, conclusion de son
article

« Or plus j’étudie l’histoire de notre enseignement, plus


je découvre le poids d’une histoire très longue. Ne
coupons pas le présent de ses racines et n’insultons
pas la longue durée au nom de spécificités
épistémologiques illusoires. Ne brandissons donc pas
l’étendard de ‘l’histoire du temps présent’. Essayons
seulement de faire de l’histoire tout court. Jusqu’à hier
quand c’est possible. »
**********
Conclusion d’Antoine Prost en partie discutable
: une spécificité irréductible de l’HTP, la
présence de témoins vivants
= l’Histoire n’appartient pas seulement aux
seuls historiens
IV- Histoire politique et histoire du temps
présent dans les programmes du collège et
du lycée
• Dans les programmes depuis Victor Duruy (1863)
• Aujourd’hui, l’essentiel des programmes du
second degré
• 1- en collège : une partie des programmes de 6ème (la
démocratie athénienne ou la république romaine) de
5ème(l’empire byzantin, la féodalité, le pouvoir royal) de 4ème
(la monarchie absolue, les révolutions), l’essentiel du
programme de 3ème (pour l’histoire du temps présent ex. du
régime de Vichy, de 1958, de la Guerre d’Algérie ou des
indépendances des colonies)
• 2- en lycées : en Seconde (démocratie athénienne,
Révolution française, les nationalités au XIXe), en Première
(les idéologies, du colonialisme au socialisme, les guerres du
XXe siècle), en Terminales (les mémoires de la Seconde
Guerre, la  guerre froide, les indépendancesÉ)

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