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PRESENTATION DES

RESULTATS DE
L’ETUDE DU SECTEUR
DE L’ENERGIE DES
PAYS DE L’UEMOA ET
DU CAMEROUN

Réalisé par :
J2CM GESTION
Supervisé par :
Le MEDS - Mouvement
des Entreprises du
Sénégal

Les opinions exprimées dans le


rapport sont celles du consultant
et ne représentent aucune opinion
officielle, ni de PRO€INVEST, ni de
la Commission Européenne, ni du
secrétariat des ACP.
février 2005 Cette étude a été réalisée avec
l’appui financier de PRO€INVEST.
PISE 2005 - Rencontre Sectorielle ACP /EU pour La Promotion du
Partenariat Interentreprises et des Investissements dans le Secteur de
l’Énergie

PRESENTATION DES RESULTATS DE L’ETUDE


DU SECTEUR DE L’ENERGIE DES PAYS DE
L’UEMOA ET DU CAMEROUN

Draft ≠1

7 février 2005

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 1


Table des Matières

Note du Consultant 4

Volet 1 : Profil Energie


Afrique de l’Ouest et Sahel 6
Energie Bénin 9
Burkina Faso 13
Cameroun 16
Cap Vert 23
Côte D’Ivoire 26
Guinée 33
Guinée Bissau 39
Mali 43
Mauritanie 50
Niger 56
Sénégal 63
Tchad 71
Togo 75

Volet 2 : Politiques d’intégration sous régionale au sein de l’UEOMOA


Les grandes lignes de la politique commune 80
L’EEEAO 84
L’état d’avancement 84
La régulation sous régionale 85
La stratégie de mise en œuvre de l’EEEOA 85
La contribution des bailleurs de fonds 86
Les prochaines étapes 87
Annexes : programme de développement tri annuel 93

Volet 3 : Les énergies renouvelables


I Introduction 97
2 La filière biomasse énergie 100
3 La filière de l’énergie solaire 110
4 La filière éolienne 112

Volet 4 : conclusions et recommandations préliminaires 117

Profils des grands projets d’interconnections sous régionaux


Interconnexion Sakete (Bénin) – Ikeja west (Nigeria) 123
Interconnexion Côte d’Ivoire – Mali 125
Ligne d’interconnexion Bobo–Ouagadougou 127
Projet OMVG (Sambangalou /Kaleta + ligne d’interconnexion) 128
Ligne d’interconnexion Takoradi – Tema /Volta (Ghana) 130
Ligne d’interconnexion Tema (Ghana) – Momehagou (Togo) Sakete 131
Ligne d’interconnexion Takoradi/Aboadze (Ghana) Preatea (Ghana) 133
Ligne d’interconnexion Boltanga (Ghana) Bagre (Burkina faso) 134
Etude de stabilité dynamique des réseaux interconnectés 135

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page2


Bibliographie

1. Bilans énergétiques, ENERDATA, Paris, janvier 2005


2. IEPF – site internet
3. Aide mémoire du 1er Août 2003 – Paris, CEDEAO
4. RPTES : Conférence des experts des Bailleurs de Fonds, compte rendu – Maastricht, Pays
Bas, 1995
5. Energy Afrika volume 2 Issue 2, septembre 2002
6. IAE, Site internet
7. UEMOA, site internet
8. CIA, World factbook site internet
9. Direction de l’énergie du Sénégal
10. Direction de l’énergie du Mali
11. Interview M Diaka, GAA
12. Finess program, site internet ADB
13. International Energy Outlook 2004
14. AfricInt03_fr – World Energy Council
15. Convention des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification dans les pays gravement
touchés par la sécheresse et ou la désertification, en particulier en afrique ; Texte avec
Annexes, PNUE ; CCD.
16. Lutte contre la désertification en Afrique de l’Ouest ; PASR, Cadre d’orientation ; CEDEAO,
CILSS, CCD ; Septembre 1997.
17. Evaluation de l’utilisation des énergies solaire et éolienne en Afrique ; Enda-tm, ONUDI ;
Aout 1997,
18. L’énergie en Afrique, situation énergétique de 34 pays ; Enda-tm, IEPE ; Dakar 1995.
19. The renewable energy market of West Africa, Demba Diop, Septembre 2004.
20. Diffusion des systèmes photovoltaïques familiaux : Bilan d’une action participative
21. L’énergie dans les zones rurales en Afrique : Pour l’environnement et contre la pauvreté ;
Forum Régional du conseil Mondial de l’Energie ; Youba Sokona, Jean Philippe Thomas ;
Février 1997
22. Rural Energy and development; world Bank; 1996.
23. Stratégie d’utilisation rationnelle de l’énergie en afrique de l’Oues ; Enda-énergie ;Dakar,
1995.
24. Energie 2010-2020, Rapport final de l’atelier " Les défis du long terme " ; Benjamin Dessus,
Michel Colombier ; Octobre 1997.
25. Disseminating Renewable Energy technologies in Sub-Saharan Africa ; Karakésy , AFREPREN,
FWD ; 1994.
26. Guide Biomasse – Energie ; Ademe, Iepf, ACCT ; 1994.
27. Répertoire des Institutions et experts en énergie nouvelle et renouvelable en Afrique ;
CERER, UCAD, UNEP ; Avril 1996.
28. Energie, un défi planétaire ; Benjamin Dessus ; Editions Belin, 1996.
29. Energy issues ; The World Bank Group, FPD Energy note N7, november 1995.

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page3


NOTE DU CONSULTANT

Cette étude a été commandée par le Mouvement des Entreprises Du Sénégal (MEDS) dans le
cadre du projet PISE 2005 - Rencontre Sectorielle ACP /EU pour La Promotion du
Partenariat Interentreprises et des Investissements dans le Secteur de l’Énergie – sponsorisé
par l’UEMOA et co-financé par le ProInvest (Union Européenne).

Les économies de l’Afrique de l’Ouest sont fortement dépendantes de l’agriculture qui


représente plus du tiers du PIB de la région. Le secteur énergétique, moteur du
développement en général, est identifié comme une lourde contrainte au développement des
entreprises, de la croissance et de l’emploi. En revanche, l’Afrique de L’Ouest possède un
grand potentiel en matière de sources d’énergie conventionnelles et renouvelables : pétrole,
gaz, tourbe, hydraulique, biomasse, ensoleillement et éolien.

Les réformes entreprises dans plusieurs des pays de la sous région Africaine pour libéraliser
le secteur des énergies ont permis des améliorations nettes. Le secteur privé local devra
cependant bénéficier de possibilités de partenariats technologiques et financiers afin de
répondre aux besoins du marché, notamment en matière d’énergie électrique et domestique.

Le projet PISE 2005 vise à renforcer les investissements sur le secteur des énergies en
Afrique de l’Ouest et à susciter un dialogue public - privé notamment sur les questions de
tarification pour alléger le poids du poste énergie dans les entreprises de la sous région
africaine.

Les résultats de cette étude ont pour objectif de présenter le secteur des énergies par pays,
incluant les acteurs, la politique, la demande, l’offre, les atouts et contraintes. Les grands
projets sous régionaux, principalement les interconnexions et échanges entre pays sont
également présentés. Nous espérons que les informations, présentées dans ce document de
manière concise mais complète, permettront aux investisseurs potentiels de s’intéresser à
ces pays.

La méthodologie empruntée s’est basée d’abord sur une recherche documentation qui a
permis de sélectionner une série d’études existantes et d’identifier des sources (experts et
organismes). Les sources de données primaires ont été principalement la CEDEAO, l’ UEMOA,
le GAA, le site internet de l’IEPF, ENERDATA, AIE, Banque Mondiale et de la FAO. Enfin, les
données statistiques complétant les profils par pays ont été acquises de ENERDATA. Plusieurs
entreprises et institutions de la sous région ont été visité par les représentants nationaux du
GAA durant la phase de collecte d’information.

A partir des données recueillies, un premier jet a été produit en janvier 2005 puis présenté à
des experts sélectionnés pour commentaires. Par la suite les données ont été actualisées
dans la mesure du possible avec les services techniques des différentes directions de
l’énergie des pays concernés qui ont voulu répondre à la demande du consultant.

A l’heure actuelle, le Consultant n’a pas pu disposer de données statistiques récentes pour la
Guinée Bissau, le Cap Vert, le Bénin et le Burkina Faso ; ce qui explique une présentation de
bilan énergétique de ces pays avec l’an 1999 comme année de référence.

La partie de l’étude qui consiste à collecter les fiches de projets privés en vue de partenariat
EU/Afrique de l’Ouest est toujours en cours. Les formulaires ont été développés a cet effet et
envoyer aux entreprises présélectionnés. Les résultats pourront être présentés dès qu’une
masse critique de formulaires remplies seront reçues.

Le Consultant remercie chaleureusement les experts du réseau GAA pour leur aide durant
cette étude.

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PISE 2005 - Rencontre Sectorielle ACP /EU pour La Promotion du
Partenariat Interentreprises et des Investissements dans le Secteur de
l’Énergie

VOLET 1 : PRESENTATION DES PROFILS


ENERGETIQUES DES PAYS DE L’UEMOA ET
DU CAMEROUN

Draft ≠1

7 février 2005

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AFRIQUE DE L’OUEST ET SAHEL

La région : Nord ouest de l’Afrique, bordée à l’ouest par l’Atlantique, Bénin, Côte d’Ivoire, Guinée,
Togo, Cap Vert et pays sahéliens : Burkina Faso, Guinée Bissau, Mali, Mauritanie,
Niger, Sénégal. 5,5 millions de km2.

Climat : Tropical humide au sud, puis sec, et désertique au nord du Mali, Mauritanie et du
Niger. Les pays sahéliens sont plus chauds et plus arides.

Population : 79 millions d’habitants, urbanisés à 34%. Taux de croissance démographique élevé


(autour de 3%). Densité moyenne : 16 hab./ km2.

Economie : Pouvoir d’achat par habitant : 1250 $. Croissance économique régulière comprise
entre 3 et 6% en moyenne, à l’exception de la Guinée Bissau qui a connu une forte
récession en 1998.

Plus de deux ménages sur trois n’ont pas accès à l’électricité dans l’espace de la CEDEAO et la faible
fiabilité de l’alimentation en électricité freine l’industrialisation et l’arrivée d’investisseurs.

La biomasse est la principale ressource énergétique de la région. Elle est menacée par la forte
croissance démographique et l’insuffisance de la gestion des ressources forestières. Seuls quelques
pays de l’UEMOA disposent de ressources fossiles : Niger, Cote D’Ivoire, Mauritanie ; quasiment
tous, par contre, jouissent d’un potentiel hydroélectrique, cependant mal réparti et dont
l’exploitation n’est pas toujours rentable.

La consommation finale d’énergies commerciales par habitant est faible (0,08 tep).

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page6


La part des produits pétroliers est largement majoritaire dans tous les pays (plus de 90%) à
l’exception de la Côte d’Ivoire et du Niger.
La biomasse est la principale source d’énergie des ménages.

La part de l’hydraulique dans la production d’électricité est en nette diminution et ne représente plus
que 20% de la production contre 40% en 1990. La Côte d’Ivoire produit 54% de l’électricité
d’origine hydraulique de la zone. Hormis la Côte d’Ivoire et, dans une moindre mesure, le Sénégal
où le gaz fait une percée dans la production d’électricité, la production d’électricité thermique des
autres pays de la zone est issue du pétrole.

La coopération régionale tend à se développer là où le potentiel hydroélectrique est important. Ainsi


les pays du Golfe de Guinée (Bénin, Togo, Ghana, Côte d’Ivoire, Nigeria, Burkina Faso) ont entrepris
l’interconnexion de leurs réseaux. La Côte d’Ivoire peut ainsi exporter de l’électricité vers le Ghana
depuis 1995. Le Bénin et le Togo reçoivent de l’électricité du Ghana tandis que le Niger
s’approvisionne auprès du Nigeria. Dans le cadre de la CEDEAO, existe un projet de création d’un
pool électrique à l’instar du pool du cône Sud Africain.

De leur côté trois pays sahéliens (Mali, Mauritanie, Sénégal) ont entrepris la construction de la
centrale de Manatali dans le cadre de l’Organisation de Mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS). La
production est opérationnelle depuis 2002, et est répartie entre les trois pays.
D’autres projets ambitieux sont à l’étude, mais à court terme, les efforts réalisés en matière
d’équipements seront essentiellement destinés à combler les déficits de production accumulés au
cours des années 80 et 90. D’importants programmes de réhabilitation des ouvrages sont en cours
et plusieurs pays procèdent à la réorganisation de leur secteur électrique. Ainsi, la gestion des
compagnies électriques nationales est confiée à des sociétés étrangères (Côte d’Ivoire, Guinée,
Guinée Bissau, Mali), et les constructions de nouvelles centrales sont réalisées sous forme de BOT
(Côte d’Ivoire, Sénégal).

Les niveaux de production de pétrole brut sont très faibles et les réserves d’hydrocarbures sont
localisées pour l’instant dans trois pays seulement (Bénin, Côte d’Ivoire, Sénégal). Les deux
raffineries de la région en service sont situées à Abidjan et Dakar, celle de Nouadhibou étant
fermée. Dans tous les pays enclavés, les produits pétroliers sont importés à 100% : ils proviennent
en grande partie du Nigeria et de Côte d’Ivoire, le reste étant surtout acheté sur le marché
international. La comptabilisation des échanges intra-africains est difficile du fait de la nature très
variée des contrats d’approvisionnement et des nombreuses importations illégales transitant par les
frontières du Nigeria avec les pays voisins.

La biomasse représente les ¾ de la consommation finale de la région. Elle est presque entièrement
absorbée par les besoins de cuisson des ménages et les artisans. Le couvert forestier, déjà réduit,
est en voie de disparition dans le Sahel : la population et l’urbanisation en croissance rapide et les
sécheresses chroniques qui y sévissent ont conduit à mettre en place des programmes de lutte
contre la déforestation en même temps que des programmes de substitution du bois et du charbon
de bois par le GPL. Le bon ensoleillement de la région permet d’espérer le développement du solaire
de matière significative.

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INDICATEURS DU TABLEAU DE BORD REGIONAL :

AFRIQUE DE L'OUEST ET SAHEL

1980 1996 1997 1998 1999


Population millions 46 73 75 77 79
PIB/habitant (à parité de pouvoir d'achat) $ ppa 1163 1178 1206 1226 1238
Taux de couverture pétrolière % 2 21 17 12 10
Production électrique TWh 3.3 6.6 7.7 8.1 9
Production hydroélectrique TWh 1.6 2.3 2.4 1.9 1.8
Cons, primaire (y.c. énergie non commerciale Mtep 12.9 18.9 18.6 20.6 21.3
Cons, primaire d'énergie commerciale Mtep 3.8 5.1 5.4 6.1 6.7
Consommation totale d'énergie/habitant tep 0.28 0.26 0.25 0.27 0.27
Consommation d'énergies commerciales/habitant tep 0.08 0.07 0.07 0.08 0.08
Consommation d'électricité/habitant KWh 67 80 85 89 91
d'après AIE, Banque Mondiale, Statistques
Source : ENERDATA nationales…

BILAN ENERGETIQUE 1999 AFRIQUE DE L'OUEST


Mtep CHARBON PETROLE PRODUITS GAZ HYDRO(*) ELECTRI TOTAL ENC 1+2

BRUT PETROLIERS NATUREL CITE * 1 2 TOTAL

PRODUCTION 0.11 0.54 1.13 0.16 1.93 15 16.5


IMPORTATION 0 5.71 4 0.09 9.8 9.8
EXPORTATION -0.52 -4.23 -0.09 -4.84 -4.84
SOUTES -0.18 -0.18 -0.18
VARIATION DE STOCKS 0.01 0.01 0.01
CONSOMMATION
PRIMAIRE 0.11 5.73 -0.4 1.13 0.16 0 6.72 15 21.3
RAFFINERIES -6.23 6.03 -0.2 -0.2
CENTRALES
ELECTRIQUES -0.12 -1.05 -1.3 -0.16 0.78 -1.84 -1.84
-
AUTOCONS. + PERTES 0.01 0.5 -0.09 0.18 -0.15 0.46 2.8 -2.32
CONSOMMATION FINALE 0 4.48 0.63 5.14 12 16.9
* 1 KWh = 0,086 kep ° 1 KWh = 0,26 kep ENC énergies non commerciales Source : ENERDATA

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BENIN

Sources : CIA-The World Factbook

Situation : Afrique de l’Ouest, bordé au sud par le Golfe de Guinée, 112 600 km2. Capitale
économique : Cotonou.

Climat : Tropical humide, plus sec au nord.

Population : 6,1 millions d’habitants, urbanisés à 41%. Densité moyenne : 54 hab./ km2, plus
élevée dans les régions du sud.

Economie : PIB moyen de 380 US$ par habitant. Croissance soutenue depuis cinq ans avec un
taux de croissance annuel moyen de 5%. Pouvoir d’achat : 930 $/hab.

Le Bénin dispose de réserves pétrolières, essentiellement situées en mer. Sa production de brut est
entièrement exportée faute de capacité de raffinage. La quasi-totalité de l’électricité est importée.
Les ressources en biomasse, importantes, sont menacées dans le sud où la pression démographique
est plus forte.

Le bois et le charbon de bois couvrent l’essentiel de la consommation domestique, la consommation


d’électricité étant le privilège quasi exclusif du sud du pays.

INSTITUTIONS

Au sein du Ministère des Mines, de l’Energie et de l’hydraulique, la Direction de l’Energie élabore et


met en œuvre la politique énergétique nationale et assure la tutelle des entreprises énergétiques

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page9


publiques. A ses côtés, la Direction de l’hydraulique est chargée de veiller à l’application de la
politique nationale de mise en valeur des ressources hydroélectriques.

La compagnie électrique nationale est la Société Béninoise d’Electricité et d’Eau (SBEE). Elle possède
le monopole de la distribution sur le territoire béninois et produit de l’électricité thermique.
L’exploitation des ressources hydroélectriques a été confiée en 1968 à un organisme bi-national
(Bénin/Togo), la Compagnie Electrique du Bénin (CEB). Régie par le Code Daho-Togolais de
l’Electricité", elle possède le monopole de la production hydroélectrique, du transport et des
importations d’électricité dans chaque pays. Elle est sous la tutelle d’un Haut Conseil Inter-Etatique
composé de ministres des deux pays.

La Société Nationale de Commercialisation des Produits Pétroliers (SONACOP) a perdu en 1995 le


monopole d’importation, de commercialisation et de réexportation des hydrocarbures avec la
libéralisation du marché pétrolier. Quinze sociétés privées sont à ce jour agréées pour importer et
distribuer les hydrocarbures au Bénin. En 1999, 45% du capital de SONACOP ont été cédés à une
société béninoise, la Continentale des Pétroles. L’exploitation du seul gisement du pays (Sémé) en
activité depuis 1992, fait actuellement l’objet d’une restructuration. De même, la promotion du
bassin sédimentaire côtier se poursuit.

Plusieurs compagnies pétrolières internationales ont été sollicitées, dont le Consortium Addax
Abbacan et Tarpon Petroleum, qui se sont vus confier des permis d’exploration et d’exploitation sur
le bassin béninois.

Les ressources forestières sont gérées par le Ministère du Développement rural et de l’Action
Coopérative ; une entreprise publique, l’Office National du Bois (ONAB), assure l’exploitation
commerciale des forêts ainsi qu’une très faible partie de la production de bois et de charbon de bois.

RESSOURCES ET PRODUCTION

Les ressources pétrolières du seul gisement en exploitation de Sémé sont estimées à près de 100
millions de barils dont seuls 8 millions de barils seraient récupérables. Malgré les efforts fournis pour
relancer la production, celle-ci a fortement diminué depuis 1986 (d’un facteur de 4).

Les importations de produits raffinés proviennent du Nigeria et de la Côte d’Ivoire, mais aussi du
Brésil, d’Espagne et d’Algérie. En raison d’une différence de prix (d’environ 50%) et d’un taux de
change avantageux, un volume considérable d’importations clandestines transite par la frontière
nigériane : aujourd’hui, la SONACOP ne couvre que 30 à 40% de la consommation effective du pays.

La SBEE satisfait l’essentiel de ses besoins par des achats à la CEB (90%). Le reste est couvert par
une production thermique qui a doublé depuis 1985 à environ 50 GWh. SBEE exploite également
une micro-centrale hydroélectrique (Youpao, 480 KW). La CEB de son côté exploite le barrage de
Nangbéto au Togo et importe 70% de ses disponibilités du Ghana et de Côte d’Ivoire.

En matière de combustibles traditionnels, même si on estime que le potentiel national excède


d’environ 6 fois la demande, des déficits apparaissent dans le sud et au centre, en raison d’une plus
forte concentration de la population.

CONSOMMATION

La consommation d’énergies conventionnelles par habitant est de l’ordre de 0,08 tep, dont 54 kWh
pour l’électricité. Les produits pétroliers, majoritairement destinés aux transports, représentent 90%
de la consommation d’énergies commerciales ; leur consommation est mal connue en raison des
importations frauduleuses. Le gaz butane, en légère croissance, n’a cependant pas eu jusqu’ici
beaucoup de succès auprès des béninois.

Le nombre d’abonnés électriques basse tension (175 000) progresse régulièrement et rapidement
(+12% entre 1997 et 1998 et +20% entre 1998 et 1999) mais reste faible (4,3%). Les ventes
d’électricité se répartissent à part égale entre petits consommateurs (basse tension) et industries
(moyenne tension).

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page10


La biomasse représente les ¾ de la consommation totale. Du fait de la forte croissance de la
population (3%/an), les besoins en bois continuent de s’accroître.

POLITIQUE ENERGETIQUE ET PERSPECTIVES

La politique énergétique nationale poursuit les objectifs suivants : pour les hydrocarbures,
l’intensification de la recherche et la sécurité des approvisionnements ; pour l’électricité,
l’augmentation du taux d’électrification, l’amélioration de la qualité du service et l’intégration
régionale ; et enfin, pour les énergies renouvelables, le développement de solutions techniques
adaptées aux conditions locales.

Dans le secteur électrique le Bénin s’est doté d’un programme ambitieux de développement
comprenant 46 projets hydroélectriques (dont la construction du barrage d’Adgaralla de 94 MW) et
un programme d’électrification commun avec le Togo visant l’équipement des deux régions
septentrionales de ces pays. Le succès de l’opération pilote d’électrification solaire doit se traduire
par l’extension à tout le pays du programme solaire. Un important projet d’électrification rurale a
obtenu un financement de la BAD et porte sur l’électrification de 17 villages. Ce projet s’inscrit dans
l’objectif d’accroissement du taux d’électrification (objectif de 6,1%).

Un protocole d’accord a été signé en 1999 pour la construction d’un gazoduc desservant à partir du
Nigeria, le Bénin, le Togo et le Ghana. Fin novembre 2004, le Conseil d’Administration de la Banque
Mondiale a approuvé une garantie d’un montant total de 125 millions d’US$ pour appuyer la
construction du gazoduc. Pour le Nigéria, ce projet contribuera à éliminer les gaz en flammes à
l’horizon 2008 (le Nigéria brûle actuellement 75% du gaz qu’il produit).

Des opérations de reboisement ont été menées dans le cadre du Projet Plantation de Bois de Feu
dans le Sud Bénin lancé en 1985 et un nouveau code forestier a été adopté en 1993 (et mis en
œuvre en 1996) : il définit les conditions de gestion et d’exploitation des forêts.

En matière de coopération régionale, la CEB étudie la possibilité d’une interconnexion de son réseau
avec celui du Nigeria. Ce projet, baptisé CEB-NEPA, permettra de fournir de l’électricité à partir du
Nigeria.

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page11


BENIN

INDICATEURS ECONOMIQUES 1980 1996 1997 1998 1999


Population millions 3.5 5.6 5.8 5.9 6.1
Taux de croissance du PIB % 6.8 5.5 5.7 4.5 5
PIB/habitant (à partité de pouvoir d'achat) $ ppa 500 879 896 897 933
Dette extérieur/exportations totales % 191 457 470 414 425
Service de la dette/exportaations % 6.3 5.9 8.7 9 10.9
VA industrie/PIB % 11 14 14 14 14
VA agriculture/PIB % 29 35 35 35 35
Taux d'inflation % n.d. 4.9 3.5 5.8 0.3
Taux de change 1 $ US 211 512 584 590 616
APPROVISIONNEMENT ENERGETIQUE
Taux d'indépendance énergétique % 7 25 16 12 10
Part du pétrole importé % 100 73 83 87 90
Part du pétrole raffiné localement % 0 0 0 0 0
Production électrique TWh 0.01 0.05 0.06 0.08 0.05
Production hydroélectrique Twh 0 0 0 0 0
Part du pétrole dans la production électrique % 100 100 100 100 100
CONSOMMATION ENERGETIQUE
Cons, primaire (y.c. énergie non commerciale Mtep 1.36 1.81 1.84 1.91 1.97
Cons. primaire d'énergie non commerciale Mtep 1.21 1.49 1.41 1.47 1.51
Cons. Primaire d'énergie commerciale Mtep 0.15 0.33 0.42 0.43 0.46
Consommation totale d'énergie/habitant tep/hab 0.39 0.32 0.32 0.32 0.32
Consommation d'énergies commerciales/habitant tep/hab 0.04 0.06 0.07 0.07 0.08
Cons. d'électricité/habitant Kwh/hab 29 48 52 49 54
Cons. d'électricité domestique/habitant Kwh/hab 14 15 18 18 19
Cons. de GPL + pétrole lampant/habitant Kwh/hab 8.7 13 15 15 16
Cons. du transport/consommation totale de pétrole % 69 59 62 65 65
Part de l'industrie/cons. d'électricité % 50 32 31 26 25
nd : non disponible Source : ENERDATA
d'après AIE, Banque Mondiale, Statistques
nationales…

BILAN ENERGETIQUE 1999


Mtep CHAR PETR. PRDTS GAZ HYDRO(*) ELEC.* TOTAL ENC TOTAL
NUCL.
BON BRUT PETR. NAT. (°)… 1 2 1+2

PRODUCTION 0.045 0.045 1.51 1.557


IMPORTATION 0.434 0.028 0.463 0.463
- -
EXPORTATION 0.045 -0.05 0.045
-
SOUTES -0 -0 0.001
CONSOMMATION PRIMAIRE 0.433 0.028 0.462 1.51 1.974
-
CENTRALES ELECTRIQUES -0.02 0.004 -0.01 0.011
-
AUTOCONS. + PERTES -0 -0 -0.3 0.275
CONSOMMATION FINALE 0.418 0.028 0.446 1.24 1.687
DONT INDUSTRIE 0.047 0.007 0.054 0 0.057
DONT TRANSPORT 0.297 0.297 0.297
DONT RESIDENTIEL
TERTIAIRE 0.095 0.021 0.116 1.24 1.353
* 1 KWh = 0,086 kep ° 1 KWh = 0,26 kep ENC énergies non commerciales Source : ENERDATA

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page12


BURKINA FASO

Sources : CIA-The World Factbook

Situation : Afrique Subsaharienne, enclavé. 274 000 km2. Capitale : Ouagadougou.

Climat : Chaud, très sec à aride.

Population : 11 millions d’habitants, urbanisés à 18% ; densité de population : 40 hab./ km2.

Economie : PIB par habitant : Fluctue autour de 230 US$ depuis 1995. Pouvoir d’achat : 965
$/hab.

Le Burkina Faso dispose de quelques ressources hydroélectriques. Le pétrole est entièrement


importé. La biomasse représente plus des deux tiers de l’approvisionnement énergétique.

INSTITUTIONS

La Direction Générale de l’Energie du Ministère des Mines, des Carrières et de l’Energie a la


responsabilité du secteur de l’énergie et s’occupe de l’élaboration et de la mise en œuvre des plans
énergétiques et du respect des lois et réglementations du secteur. La Société Nationale d’Electricité
du Burkina, SONABEL, société d’état, est la compagnie électrique nationale. La compagnie publique
SONABHY d’approvisionnements pétroliers est sous la tutelle du Ministère chargé du Commerce. Le
Ministère de l’Economie et des Finances a la tutelle financière des deux sociétés d’Etat. SONABHY a
le monopole de l’importation et du stockage des produits pétroliers. La distribution est assurée par
des filiales de multinationales (Total, Shell, Mobil, Elf) et une compagnie locale (Tagui).

RESSOURCES ET PRODUCTION

La biomasse constitue la principale source d’énergie du pays, essentiellement utilisée dans le secteur
domestique. Les forêts couvent à peu près la moitié du territoire. Le Burkina dispose par ailleurs de
quelques ressources hydroélectriques (100 à 200 MW).

Jusqu’en 1989, l’électricité était seulement d’origine thermique. Depuis, trois centrales
hydroélectriques ont été mises en service (Kopienga en 1990, Bagré en 1993 et Tourni et Niofila en
PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page13
1996) pour une puissance totale de 29 MW. La capacité thermique est de 133 MW répartie en 30
centrales diesel. La production hydroélectrique a aussi fortement augmenté : de 20 GWh en 1990 à
108 GWh en 2000 (soit 25% de la production publique totale). Les auto-producteurs représentent
9% de la production totale.

Tous les produits pétroliers sont importés par camions citernes (70%) et par chemin de fer (25%).
La capacité de stockage de la SONABHY est de 60 000 m3 environ. Il existe 270 stations de
distribution de produits pétroliers.

La production annuelle de bois est estimée à 2.3 Mt. On estime que la consommation de bois croît
plus vite que les ressources ; la déforestation est déjà forte dans certaines régions et devrait
s’amplifier avec une augmentation de la consommation de biomasse à moyen terme.

CONSOMMATION

La consommation d’énergies commerciales par habitant est de l’ordre de 0,03 tep, dont 28 kwh pour
l’électricité.

La biomasse couvre 90% environ des besoins d’énergie du pays et la quasi-totalité des besoins des
ménages. Ce taux pourrait augmenter car elle représente un concurrent redoutable du diesel en
termes de rentabilité pour produire de l’électricité.

Le secteur résidentiel-tertiaire consomme 90% de l’électricité, l’industrie absorbant le reste.


L’électrification des ménages est faible, mais en progression (de 7% en 1997 à 9% en 1999), en
particulier du fait de la diffusion de systèmes photovoltaïques. Près de 50 villes sont électrifiées mais
quatre d’entre elles absorbent 96% de la consommation du pays (Ouagadougou, Bobo, Banfora et
Koudougou).

Le pétrole représente 96% de la consommation finale d’énergies commerciales. Les 2/3 environ des
produits pétroliers sont consommés dans les transports. Globalement, ce secteur joue donc un rôle
déterminant dans la consommation d’énergies commerciales du pays.

POLITIQUE ENERGETIQUE ET PERSPECTIVES

En matière d’offre, la politique énergétique met l’accent sur la poursuite des interconnexions
électriques, intérieures et extérieures et de l’électrification rurale, sur la diversification de la
consommation de GPL, enfin, sur l’amélioration de l’offre de combustibles ligneux et la substitution
du GPL au bois et la promotion des énergies renouvelables (réduction des taxes à l’importation des
équipements). Côté demande, la politique mise en œuvre vise à la satisfaction de la demande et la
maîtrise des consommations.

Depuis janvier 1999, le secteur de l’électricité est ouvert à l’initiative privée dans tous ses segments
(production, transport, distribution).

La ligne d’interconnexion électrique avec la Côte d’Ivoire a été mise en service en avril 2001.
L’extension de la ligne vers Ouagadougou est à l’étude. Deux projets d’interconnexion avec le Ghana
sont prévus, dont le plus grand pour 2008. Une centrale et deux micro-centrales hydrauliques sont
également en projet, ainsi que la construction d’une centrale diesel. Le projet de nouvelle centrale le
plus prometteur est celui de la centrale hydroélectrique de Noumbiel. Après avoir été mis en
sommeil par manque de rentabilité, il est de nouveau à l’étude.

Les prix de l’énergie sont encadrés. Autant pour les produits pétroliers que pour l’électricité ils ont
subi une forte augmentation suite à la dévaluation du franc CFA en 1994 et n’ont pas fléchi depuis.
Depuis le premier trimestre 2001, il existe un mécanisme d’ajustement automatique du prix des
produits sur les prix à l’importation.

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page14


BURKINA FASO
INDICATEURS ECONOMIQUES 1980 1996 1997 1998 1999
Population millions 7 10.2 10.5 10.7 11
Taux de croissance du PIB % 0.8 6 4.8 6.2 5.8
PIB/habitant (à parité de pouvoir d'achat) $ ppa 451 875 896 916 965
Dette extérieur/exportations totales % 191 468 486 389 520
Service de la dette / exportations % 6 12 14 11 16
VA industrie/PIB % 29 24 25 27 28
VA agriculture/PIB % 32 32 31 30 30
Taux d'inflation % 12.3 6.2 2.3 5.1 -1.1
Taux de change 1 $ US 211 512 584 590 616
APPROVISIONNEMENT ENERGETIQUE
Taux d'indépendance énergétique % 0 4 3 3 4
Part du pétrole importé % 100 100 100 100 100
Part du pétrole raffiné localement % 0 0 0 0 0
Production électrique TWh 0.11 0.27 0.29 0.36 0.39
Production hydroélectrique Twh 0 0.1 0.1 0.09 0.13
Part du pétrole dans la production électrique % 100 78 84 85 86
CONSOMMATION ENERGETIQUE
Cons, primaire (y.c. énergie non commerciale Mtep 1.66 2.49 2.53 2.52 2.55
Cons. primaire d'énergie non commerciale Mtep 1.52 2.25 2.25 2.25 2.25
Cons. Primaire d'énergie commerciale Mtep 0.1 0.24 0.28 0.27 0.3
Consommation totale d'énergie/habitant tep/hab 0.24 0.24 0.24 0.23 0.23
Consommation d'énergies commerciales/habitant tep/hab 0.02 0.02 0.03 0.03 0.03
Cons. d'électricité/habitant Kwh/hab 16 21 21 26 28
Cons. d'électricité domestique/habitant Kwh/hab 5 7.9 8 9.9 10.5
Cons. de GPL + pétrole lampant/habitant Kwh/hab 1.7 2.9 3.3 3.6 4.1
Cons. du transport/consommation totale de
pétrole % 52 50 49 46 46
Part de l'industrie/cons. d'électricité % 17 17 18 17 18
nd : non disponible Source : ENERDATA
d'après AIE, Banque Mondiale, Statistques
nationales…

BILAN ENERGETIQUE 1999


Mtep CHAR PETR. PRDTS GAZ HYDRO(*) ELEC.* TOTAL ENC TOTAL
NUCL.
BON BRUT PETR. NAT. (°)… 1 2 1+2

PRODUCTION 0.012 0.012 2.25 2.261


IMPORTATION 0.285 0.285 0.285
CONSOMMATION PRIMAIRE 0.285 0.012 0.297 2.25 2.546
- - -
CENTRALES ELECTRIQUES 0.012 0.076 -0.012 0.033 -0.07 0.066
AUTOCONS. + PERTES 0.012 -0.01 0.005 -0 -7
CONSOMMATION FINALE 0.209 0.026 0.235 2.24 2.472
DONT INDUSTRIE 0.033 0.005 0.038 0.01 0.043
DONT TRANSPORT 0.131 0.131 0.131
DONT RESIDENTIEL
TERTIAIRE 0.045 0.022 0.066 2.23 2.298
Source :
* 1 KWh = 0,086 kep ° 1 KWh = 0,26 kep ENC énergies non commerciales ENERDATA

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page15


CAMEROUN

Sources : CIA-The World Factbook

Situation : Centre Ouest de l’Afrique, légèrement au nord de l’Equateur, bordé à l’ouest par le
Golfe de Guinée. 475 400 km2. Capitale administrative : Yaoundé. Capitale
économique : Douala

Climat : Tropical humide dans la moitié sud et ouest, devient sec puis sahélien vers le nord.

Population : 15,1 millions d’habitants, urbanisés à 48% ; densité moyenne de population 32 hab./
km2.

Economie : PIB par habitant : 590 US$. Economie en progression à près de 5%/an depuis 1996.
Pouvoir d’achat par habitant : 1 600 $.

Le Cameroun dispose de quelques réserves prouvées de pétrole et de gaz, en exploitation depuis


1977, et d’un bon potentiel hydroélectrique. Le bois constitue la principale ressource énergétique. Le
Cameroun est un exportateur net d’énergie.

La consommation d’électricité progresse rapidement depuis 1995. Les transports absorbent plus de
la moitié du pétrole consommé et l’industrie 60% de l’électricité environ.

INSTITUTIONS ET POLITIQUE ENERGETIQUE

Le Ministère des Mines, de l'Eau et de l'Energie est chargé de la conception et de la mise en


oeuvre de la politique énergétique nationale. Plusieurs ministères interviennent également dans le
secteur de l'énergie : le Ministère du Développement Industriel et Commercial (tutelle de la Caisse
de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures et de la Direction des Prix, Poids et Mesures pour les
tarifs électriques) ; le Ministère des Finances ; le Ministère du Plan (contrôle du transport des
hydrocarbures) ; le Ministère de l'Agriculture (responsabilité des forêts).

ARSEL (Agence de régulation du secteur de l’électricité) est en charge de la régulation du


secteur électrique. Face à l'épuisement progressif des gisements d'hydrocarbures et à la baisse
corrélative de la production et des exportations, la politique énergétique mise en oeuvre vise à
promouvoir les ressources d'hydrocarbures et à améliorer l'approvisionnement des populations en
électricité et en gaz butane.
PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page16
Le dispositif juridique dans lequel les compagnies d’exploration et de production d’hydrocarbures
opèrent, a été modifié une première fois en juillet 1995 par l'adoption d'une nouvelle loi visant à
favoriser la relance de l'exploration. Cette nouvelle loi pétrolière a conduit en particulier l'Etat à
participer au remboursement des dépenses d'exploration en cas de découverte. Pour favoriser
l’exploration-production, la loi pétrolière a été révisée une seconde fois en 1999 et redéfinit les
conditions de partage des profits (40% pour l’opérateur) ainsi que les taxes.

Pour faire face à la diminution des recettes d'exportation, le Cameroun mise sur l’oléoduc, mis en
service à l’automne 2003 (d'une capacité de 150 à 200 000 bl/j) entre le gisement de Doba au
Tchad et la région de Kribi. Le Cameroun compte sur les redevances de transport (évaluées à 46 US
cents/baril) et qui devraient rapporter sur la durée de vie du projet entre 500 et 900 M US$.

En décembre 1998, le secteur de l'électricité a été libéralisé : la production, le transport et la


distribution sont ouverts au secteur privé par voie de concession (sauf l'exportation, concessions sur
10 ans renouvelables), de licence (production et vente haute et moyenne tension, y compris
exportation), ou d'autorisation de liberté (entre 100 kW et 1 000 kW liberté totale
d'autoproduction).

LES ENTREPRISES

Electricité : AES Sonel (AES 56%, Etat 44%) est la compagnie électrique nationale. Elle résulte de
la privatisation de la Sonel en 2001. AES a obtenu une concession de 20 ans sur la production, le
réseau de transmission et la distribution. AES Sonel compte 467 000 abonnés. Dans le cadre du
contrat qui la lie au gouvernement, AES s’est engagée à porter le nombre d’abonnés à 1 million dans
les 20 prochaines années. AES-Sonel possède deux réseaux indépendants de transport et de
distribution : le Réseau interconnecté Sud (90% de la consommation d’énergie) et le Réseau
interconnecté Nord; les autres régions du pays (notamment l’Est) qui ne sont pas connectées à ces
réseaux sont alimentées par des centrales diesel indépendantes.

Pétrole : La Société Nationale des Hydrocarbures (SNH), placée sous la tutelle de la Présidence
de la République, représente l'Etat dans les entreprises pétrolières mixtes : Société Nationale de
Raffinage (SONARA), Société Camerounaise des Dépôts Pétroliers (SCDP). En septembre 1999, SNH
a créé une nouvelle filiale, Tradex, chargée de la revente à l’exportation du pétrole brut et des
produits pétroliers.

Les activités de recherche et production pétrolière sont aux mains de sociétés privées
internationales : Philips Petroleum, Serepca, Perenco, Total, Pecten (filiale de Shell), ExxonMobil,
Texaco, et plus récemment Euroil Trophy (Canada) et Geophysica (Rep. Tchèque). Le nouveau code
pétrolier n’a pas eu les effets attendus sur l’exploration : le dernier round d’octroi de licences
d’exploration s’est soldé par un échec, puisque sur les quatre blocs mis aux enchères (2 offshore et
2 on shore), seuls les deux blocs offshore ont fait l’objet d’offres et un seul contrat pour l’exploration
avait été signé en mars 2001 entre Fusion Oil (Australie) et SNH. La portion camerounaise du
pipeline (880 km) servant à l’exportation du pétrole tchadien a été construite par COTCO
(Cameroon Oil Transport Company, composée des membres du consortium et des gouvernements
tchadien et camerounais).

Le raffinage est assuré par SONARA, détenue à 66% par l’Etat via la SNH, le reste du capital étant
détenu par Total (18%), ExxonMobil (8%) et Shell (8%). Depuis 1997, la SONARA a le droit de
s’approvisionner auprès d’autres compagnies que la seule SNH. En contrepartie, cette dernière a
cessé de subventionner la raffinerie. La distribution est assurée par des grandes compagnies
étrangères : Texaco (qui après le rachat du réseau de Agip est le premier distributeur du pays avec
120 stations service), Total, ExxonMobil, Shell. La SCDP est la seule compagnie assurant le stockage
des produits pétroliers. Le gouvernement en détient 51%, le reste du capital étant partagé entre les
différents distributeurs : Texaco (11%), ExxonMobil (10%), Shell ( 10%), Total (18%).

L'APPROVISIONNEMENT

Ressources : Le Cameroun dispose de réserves modestes de pétrole et plus significatives de gaz


(respectivement 54 Mt et 102 Gm3). Si le gaz ne fait pas encore l'objet d'une exploitation
commerciale, le pétrole en revanche est exploité depuis 1977. L'hydraulique constitue l'autre grande

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page17


ressource d'énergie conventionnelle du pays qui dispose du second potentiel hydroélectrique
d'Afrique : 23 000 MW de potentiel technique, dont 40 % exploitables dans de bonnes conditions
économiques (103 TWh/an). La ressource forestière est très abondante, surtout dans la partie sud,
fortement arrosée. Elle est en revanche sujette à une détérioration significative dans les zones les
plus sèches (nord).

Electricité : La capacité électrique installée est de 870 MW, dont 725 MW d’hydraulique. Les
principaux barrages sont sur la Sanaga, Edea (263 MW) et Song Loulou (388 MW), et sur la Bénoué,
Lagdo (72 MW).
La production varie entre 3,3 et 3,5 TWh : elle est à plus de 95% hydroélectrique. Une faible
pluviométrie et des difficultés financières ont conduit AES à procéder à de nombreuses coupures de
l’approvisionnement électrique en 2002 et 2003. Cette dégradation du service s’est accompagnée
d’une hausse du prix de l’électricité suscitant la colère des usagers.

Pétrole : La production décline lentement : elle était de 6,1 Mt/an en 2003, très en dessous du
niveau record de 1984 (9,3 Mt). Environ 80 % du pétrole est exporté assurant 25 % des recettes
d'exportation, le reste permettant de faire face aux besoins nationaux.

LES PRIX

En juillet 1999, les prix des produits pétroliers ont été libérés, permettant aux distributeurs de fixer
librement leurs prix.
Le prix de l’essence est de 0,68 $/l et celui du gazole de 0,54 $/l.
En théorie, la fixation des prix de l’électricité relève de la responsabilité du Gouvernement et de
Arsel (Agence de régulation de l’électricité). Dans le cadre de l’accord de concession passé avec AES,
une augmentation moyenne de 8% par an du prix de l’électricité est prévue pour les 4 premières
années de la concession afin de rattraper l’écart entre le coût de production et le prix facturé. En
2002, le prix moyen de l’électricité pour les ménages était de 8 € cents/kWh (56,6 FCFA/kWh) et
pour le secteur commercial de 6 € cents/kWh (41 FCFA/kWh).

LA CONSOMMATION

La consommation totale par habitant est de 0,4 tep et 160 kWh.


Comme dans la plupart des pays d'Afrique sub-saharienne, le bois constitue la forme d'énergie la
plus utilisée : 8 Mt sont produits chaque année. Près de 40% du bois de feu fait l'objet d'une
commercialisation. La biomasse couvre près de 80 % de la consommation totale et près de 90 %
des besoins des secteurs résidentiel et tertiaire.
La consommation d'énergies commerciales est dominée par le pétrole (80 %) : après avoir
globalement diminué entre 1986 et 1992, celle-ci repart à la hausse (1%/an en moyenne de 1993 à
2003). La consommation d'électricité est en hausse continue depuis 1995 (4%/an en moyenne).

L'industrie absorbe 44 % de la consommation d'électricité, principalement pour la seule production


d'aluminium (la consommation de l’usine Alucam d'Edea représente 40% de la production de la
Sonel). La consommation d'énergie de l'industrie (hors usages non énergétiques) représente 16 %
de la consommation d'énergies finales.
Le secteur résidentiel-tertiaire absorbe 70% environ de la consommation d’énergie finale (biomasse
incluse). La promotion de butane en substitution aux énergies traditionnelles, après avoir connu un
léger passage à vide en 1999, semble repartir à la hausse et dépassait en 2000 son niveau de 1990
(31 kt en 2000 contre 25 kt en 1990).
Le taux d’électrification est de 30% en zone rurale.

Les transports, premier secteur consommateur d'énergies commerciales, absorbent près de 80%
des produits pétroliers et 60 % environ des énergies commerciales, tous produits confondus.

ENJEUX ET PERSPECTIVES

La stimulation des efforts de prospection dans les champs pétroliers marginaux (notamment dans le
bassin de Douala) vise à relancer la production. L'ambition du gouvernement est d’atteindre une
production de 8 Mt.
La valorisation des réserves de gaz et le développement des usages du GPL, susceptible d'être
produit à partir des ressources gazières, sont un autre objectif de la politique énergétique. Il
PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page18
permettrait de lutter contre la déforestation dans un premier temps, puis d'exporter du GPL vers
l'Europe à plus longue échéance (Plan National Gazier démarré en 1990). En juin 2002, 9
compagnies ont été invitées à soumettre des offres pour le développement du champ gazier offshore
de Sanaga Sud (région de Kribi), qui pourrait contenir 28 Gm3 de gaz.

Globalement, les réserves prouvées et probables pourraient atteindre quelque 109 Gm3, réparties
pour l’essentiel entre les régions de Rio del Rey et de Kribi.

Le pays a été soumis en 2002 et 2003 à de fréquentes interruptions de fourniture d’électricité dues
pour partie à une mauvaise hydraulicité ces dernières années, et pour partie à une insuffisance de la
capacité de production (déficit évalué à 150 MW). Pour tenter de remédier à cet état de fait, la
SONEL a lancé en juillet 2003 un plan d’urgence de 129 M$. Financé pour l’essentiel par Proparco
(filiale privée de l’Agence Française de Développement), la Banque Européenne d’Investissement et
la SFI (filiale privée de la Banque Mondiale), ce plan a conduit à la construction d’une centrale fioul
lourd à Limbé (85 MW construite par Wartsila pour un coût de 65 M$). La construction de la Centrale
s’est achevée fin 2004, mais on parle de défaut de fabrication (une centrale de 16MW aurait été
livrée contre une centrale de 85MW commandée).

Le plan électrique prévoit la construction de deux barrages à l’horizon 2005-2006. Pour l’instant, des
études d’impact ont été lancées pour étudier le barrage de LomPangar sur le fleuve Sanaga. Ce
barrage devrait permettre d’augmenter la puissance des centrales de Song Loulou et d’Edea de 182
MW.

Plusieurs compagnies étrangères, parmi lesquelles Total, Euroil, Perenco et Pecten, se sont
proposées pour construire une centrale gaz qui permettrait de réduire la dépendance à l’égard de
l’hydroélectricité. Deux projets de centrales électriques au gaz sont à l’étude : le premier, en cours
depuis 1998, est mené par la compagnie canadienne Ocelot Energy. Celle-ci prévoit de mettre en
exploitation le gisement gazier de Sanaga Sud et de construire une centrale électrique de 175 MW
alimentée par le gaz produit. La privatisation de la Sonel a fait prendre du retard au projet. Le
second est celui mené par la firme écossaise BowLeven et porte sur la construction d’une centrale
gaz de 150 MW prévue pour une mise en service en 2006 et le développement de champs gaziers
pour un coût de 290 M US$.

L'extension du réseau électrique dans les zones encore non desservies se poursuit également,
l'objectif étant de passer d'un taux d'électrification rurale de 30 % en 2003 à 80 % en 2010 (% des
villages électrifiés).

Un projet d’interconnexion avec le Tchad est à l’étude : il devrait permettre d’exporter du courant à
partir du barrage de Lagdo.

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CAP VERT

Sources : CIA-The World Factbook

Situation : Océan Atlantique, archipel de 10 îles dont 9 habitées, à 650 km des côtes du Sénégal,
4 033 km2. Capitale : Praia.

Climat : Sahélien maritime avec périodes de sécheresse.

Population : 428 000 d’habitants, dont plus de la moitié sur l’île de Santiago, urbanisés à 61% ;
densité de population : 106 hab./ km2.

Economie : PIB par habitant : 1 200 US$. Croissance économique soutenue depuis 1993 (plus de
6%/an en moyenne). Pouvoir d’achat : 4 500 $/hab.

Economie basée sur les services (68% du PIB dont principalement des services maritimes et
aériens) dépendant totalement des importations pour ses besoins pétroliers.

INSTITUTIONS

La Direction Générale de l’Energie du Ministère de l’Intérieur coordonne l’ensemble des activités


relevant de l’énergie. En pratique, son domaine d’action est limité au seul secteur électrique. Deux
directions du Ministère des Pêches, de l’Agriculture et de l’Animation Rurale s’occupent du domaine
forestier et des ressources renouvelables : le Service Forestier National coordonne la politique
forestière ; la Division des Energies Renouvelables gère les programmes relatifs à ces énergies
(éoliennes, foyers améliorés). Enfin, l’Institut National de Recherches Technologiques est en charge
de l’aspect technologique de mise en œuvre du potentiel d’énergies renouvelables et de son
évaluation.

La Compagnie Nationale des Combustibles et Lubrifiants (Enacol), société d’Etat, est chargée de
l’importation et de la distribution de produits pétroliers en liaison avec Shell Cabo Verde, société
d’économie mixte. Dans le cadre de la politique de privatisation, 65% du capital ont été vendus aux
entreprises nationales de pétrole angolaise et portugaise Sonagol et Petrogal (32,5% chacune). La
Compagnie Nationale d’Electricité et d’Eau (Electra) a été partiellement privatisée fin 1999 au profit
de EDP (30,5%) et IPE (20,5%) (entreprises portugaises d’électricité) ; Etat et municipalités
détiennent ensemble 49% du capital. Electra distribue l’électricité dans tout le pays et l’eau dans les

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page23


îles Santiago, San Vicente, Sal et Boa Vista. Il était prévu une ouverture des réseaux d’eau et
d’électricité d’Electra en 2003 à des producteurs indépendants.

RESSOURCES ET PRODUCTION

La situation du couvert forestier est particulièrement préoccupante du fait d’une utilisation


importante et d’une longue période de sécheresse. La mise en œuvre d’un programme de
reforestation a toutefois permis de reboiser plus de 63 000 hectares dont plus de 80% destinés à la
population de bois de feu. La totalité des produits pétroliers sont importés mais plus de la moitié des
importations sont réexportées.

La quasi-totalité de la capacité électrique (42 MW) est thermique. La production, qui croit fortement
depuis 1994 (17% par an en moyenne), a atteint 140 GWh en 1999. Plus de 90% de cette
production est d’origine thermique, le reste étant de l’électricité éolienne. Le potentiel éolien est
assez important : la capacité installée est de 3 MW.

CONSOMMATION

La consommation d’énergies commerciales par habitant est d’environ 0,22 tep, dont 270 kWh pour
l’électricité. La consommation finale a crû fortement depuis 10 ans (16%/an en moyenne). La
consommation d’électricité augmente encore plus vite (+22%/an) sur la même période.

La consommation de GPL des ménages après avoir fortement augmenté durant la décennie 80 (se
substituant en partie au pétrole lampant sous l’effet d’une politique de butanisation) s’est stabilisée
depuis. Le taux d’équipement en GPL des ménages urbains dépasse 80%. La consommation de
biomasse (environ 55 kT principalement sous forme de bois de feu) reste importante malgré la
situation du couvert forestier.

Le pétrole représente près de 90% de la consommation finale d’énergies commerciales. Les


transports représentent 38% de la consommation totale de pétrole. Les centrales électriques
absorbent 40% des produits pétroliers consommés. Le résidentiel-tertiaire absorbe 80% de
l’électricité commercialisée.

POLITIQUE ENERGETIQUE ET PERSPECTIVES

La valorisation et la rationalisation de l’utilisation du potentiel d’énergies renouvelables


(principalement éolien, géothermique et solaire) en vue de réduire la facture pétrolière restent une
préoccupation du gouvernement.

Un programme d’électrification solaire sur l’ensemble des îles est à l’étude.

Le thermique continue de se développer : à Praia, 16 MW sont en projet dont 8 MW d’ici 2 à 3 ans.

La situation géographique et les infrastructures aériennes et maritimes existantes de Cap Vert


pourraient l’amener, dans le cadre de la rationalisation des approvisionnements de l’Afrique de
l’Ouest à devenir une plaque tournante des échanges internationaux.

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page24


CAP VERT
INDICATEURS ECONOMIQUES 1980 1996 1997 1998 1999
Population millions 0.29 0.39 0.4 0.42 0.43
Taux de croissance du PIB % n.d. 4 5 8 8
PIB/habitant (à partité de pouvoir d'achat) $ ppa n.d. 3991 4072 4208 4490
Dette extérieur/exportations totales % 33 181 157 197 211
Service de la dette/ exportations % 1 4 7 10 11
VA industrie/PIB % 17 19 18 18 18
VA agriculture/PIB % 14 18 16 16 16
Taux d'inflation % n.d. 6 8.6 4.4 4.4
Taux de change 1 $ US 40 83 93 98 103
APPROVISIONNEMENT ENERGETIQUE
Taux d'indépendance énergétique % 0 1 1 1 1
Part du pétrole importé % 100 100 100 100 100
Part du pétrole raffiné localement % 0 0 0 0 0
Production électrique TWh 0.02 0.099 0.11 0.108 0.142
Production hydroélectrique Twh 0 0 0 0 0
Part du pétrole dans la production électrique % 100 100 100 100 100
CONSOMMATION ENERGETIQUE
Cons, primaire (y.c. énergie non commerciale Mtep 0.04 0.1 0.1 0.103 0.119
Cons. primaire d'énergie non commerciale Mtep 0.03 0.025 0.03 0.025 0.025
Cons. Primaire d'énergie commerciale Mtep 0.01 0.075 0.08 0.078 0.094
Consommation totale d'énergie/habitant tep/hab 0.14 0.25 0.26 0.25 0.28
Consommation d'énergies commerciales/habitant tep/hab 0.05 0.19 0.19 0.19 0.22
Cons. d'électricité/habitant Kwh/hab 42 203 220 214 266
Cons. d'électricité domestique/habitant Kwh/hab 24 88 96 93 116
Cons. de GPL + pétrole lampant/habitant Kwh/hab 18 40 39 38 44
Cons. du transport/consommation totale de pétrole % 15 32 35 35 39
Part de l'industrie/cons. d'électricité % 8 13 15 15 15
nd : non disponible Source : ENERDATA
d'après AIE, Banque Mondiale, Statistques
nationales…

BILAN ENERGETIQUE 1999


Mtep CHAR PETR. PRDTS GAZ HYD.(*) ELEC.* TOTAL ENC TOTAL
NUCL.
BON BRUT PETR. NAT. (°)… 1 2 1+2

PRODUCTION 0.001 0.001 0.03 0.026


IMPORTATION 0.205 0.205 0.205
- - -
EXPORTATION 0.107 0.107 0.107
- - -
SOUTES 0.005 0.005 0.005
VARIATION DE STOCKS 0.001
CONSOMMATION PRIMAIRE 0.093 0.1 0.094 0.03 0.119
- - -
CENTRALES ELECTRIQUES 0.028 -0.001 0.012 0.016 0.016
- -
AUTOCONS. + PERTES -0 0.002 0.002
CONSOMMATION FINALE 0.066 0.01 0.075 0.03 0.1
DONT INDUSTRIE 0.01 0.001 0.012 0.012
(dont non énergétiques)
DONT TRANSPORT 0.037 0.037 0.037
DONT RESIDENTIEL
TERTIAIRE 0.019 0.008 0.027 0.03 0.052
Source :
* 1 KWh = 0,086 kep ° 1 KWh = 0,26 kep ENC énergies non commerciales ENERDATA

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page25


COTE D’IVOIRE

Sources : CIA-The World Factbook

Situation : Afrique de l’Ouest, au nord du Golfe de Guinée, bordée par l’Océan Atlantique au sud.
322 500 km2. Capitale administrative : Yamoussoukro. Capitale économique : Abidjan.

Climat : Tropical humide au sud, plus sec au nord.

Population : 15,1 millions d’habitants, urbanisés à 45% dont 20% à Abidjan. Densité moyenne de
45 hab./ km2.

Economie : PIB moyen par habitant de 680 US$ en légère baisse depuis 1996 ; économie en
récession de 1987 à 1993 (1% de baisse par an en moyenne), forte croissance de
1995 à 1998 (6% en moyenne), fort ralentissement depuis (2,5%). Pouvoir d’achat
par habitant : 1 600 $.

La Côte d’Ivoire dispose de ressources pétrolières et gazières en cours d’exploitation et d’un


potentiel hydraulique non négligeable. Le bois et les déchets agricoles constituent les ressources
énergétiques les plus importantes et les plus largement exploitées.

La consommation d’énergie est en hausse régulière depuis 1994. la biomasse couvre 70% des
besoins du pays. Les transports absorbent la moitié du pétrole et l’électricité est partagée entre
l’industrie et le secteur résidentiel tertiaire.

INSTITUTIONS ET POLITIQUE ENERGETIQUE

Le secteur de l'énergie a subi de profondes modifications et a été l'objet depuis 1990


d'un important mouvement de restructuration, privatisation et libéralisation. Le Ministère des
Mines et de l'Energie assure la mise en oeuvre de l'exploitation des ressources à travers trois
directions (hydrocarbures, mines, géologie). Le Ministère des Infrastructures Economiques
(dont dépend désormais la Direction de l'Energie) assure la tutelle des principales entreprises
énergétiques du pays.
Le Bureau des Economies d'Energie (BEE) est en charge de la mise en œuvre des programmes
de maîtrise de l'énergie.

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page26


Le Ministère de l'Agriculture et des Ressources Animales (MARA) gère l'approvisionnement en bois-
énergie.
La politique économique ivoirienne, après avoir été axée sur le développement de l'agriculture, est
aujourd'hui fondée sur la valorisation des ressources minières et d'hydrocarbures. Dans cette
optique, le gouvernement compte mener quatre types d'actions : augmenter les productions pour
diversifier les bases de l'économie; accroître les recettes d'exportation; assurer l'autonomie
énergétique du pays et alimenter la sous région en électricité, pétrole raffiné et gaz butane; enfin,
renforcer la compétitivité de l'économie en réduisant à moyen terme, grâce à la mise en valeur de
ses ressources gazières, le coût de l'énergie. Un nouveau code des hydrocarbures a été adopté afin
de favoriser l'installation de compagnies pétrolières étrangères.
Le secteur électrique a été restructuré à 2 reprises : en 1990, en concédant l’exploitation du secteur
à une société privée, la CIE, et en décembre 1998 en créant une Autorité de Régulation du Secteur
de l’Electricité (ANARE) et 2 nouvelles sociétés publiques, SOGEPE et SOPIE.

LES ENTREPRISES

Pétrole, gaz : La Société Nationale d'Opérations Pétrolières de la Côte d'Ivoire (Petroci), a


été restructurée en 1996 en une holding et trois filiales (Exploration-production, Petrocigaz, Petroci
Industries-Services). Petroci devrait être privatisée.
La Société Ivoirienne de Raffinage (SIR) (Etat 1,54 %, Petroci 45,73 %, Total 10,25 %, Shell
10,29 %, Elf 15,1 %, Mobil 8 %, Burkina Faso 5,39 % et Texaco 3,7 %), gère l’unique raffinerie du
pays. La SIR a le monopole des importations de produits pétroliers. La libéralisation initialement
prévue en 2000 a été repoussée à 2002. La privatisation de la SIR a été annulée en août 2000 après
un appel d’offres jugé infructueux ; l’Etat avait décidé de privatiser 37 % des 47,25% qu’il détient
dans la compagnie directement ou via Petroci. En décembre 1999, le contrat de privatisation avait
retenu Engen et un consortium associant Shell, Elf et Total (Octides Finances). La privatisation de la
SIR a été reportée dans un premier temps à 2003/2004 avec la mise en place d’un nouveau cadre
réglementaire, puis repoussée sine die. Le processus de libéralisation a conduit l'Etat à réduire sa
participation dans les compagnies de distribution (Shell CI, Elf Oil Africa et Société Nationale de
Bitumes). Les compagnies de distribution sont associées dans le GPP, Groupement des Producteurs
Pétroliers.
Sept consortiums étrangers ont des contrats de partage de production (Ocean Energy, Apache,
Shell, Ranger Oil, Addax, Tullow Oil et Sashra). Les 3 principaux consortiums sont contrôlés par les
sociétés Ocean Energy (USA), (anciennement UMIC - United Meridian International Corporation),
sur les gisements Lion (pétrole) et Panthère (gaz) avec 25%, associée à Petroci (45%) ; Apache
(USA) (gisement gazier de Fox Trot) avec 24%, associée à Petroci (40%), Saur Energie (24%) et
Enerci (12% filiale d'EDF/GDF) ; et CNR (UK) sur le gisement de Espoir avec 59% associée à Tullow
(UK) avec 21% et Petroci (20%). Sonepi (Maroc), Raga Engineering (Italie) et Petroci Gaz ont créé
une société « La Nouvelle Simgaz » pour construire une usine produisant 350 000 bouteilles de
GPL/an, entrée en service en 2000.

Electricité : La Côte d'Ivoire a été l'un des premiers pays à privatiser son secteur électrique. Ainsi,
depuis octobre 1990, la production, le transport et la distribution de l'électricité ont été concédés à
la CIE, Compagnie Ivoirienne d'Electricité, société contrôlée à 51% par la SISP (EDF (25%) et
la SAUR (65%)), avec une participation de l'Etat (24%) et d'intérêts privés nationaux (25%). Deux
sociétés ont été créées pour développer des projets de centrales électriques : la CIPREL
(Compagnie Ivoirienne de Production d'Electricité), contrôlée par la SAUR (65%) et EDF (35%) pour
la centrale de Vridi et Azito Energie (ABB 38 %, IPS 26% et EDF 36 %) pour la centrale d’Azito.

En 1998, SOGEPE (Société de Gestion du Patrimoine du Secteur Electrique) et SOPIE (Société


Ivoirienne d’Electricité) ont remplacé EECI, Energie Electrique de Côte d'Ivoire, l’ancienne
compagnie électrique nationale qui depuis 1990 avait la propriété et la gestion du patrimoine. SOPIE
est chargée de la gestion des mouvements d’énergie, de la planification de l’offre et de la demande
et de la maîtrise d’oeuvre des investissements sur le réseau de transport et d’électrification rurale. A
partir de 2005, SOPIE devrait avoir le contrôle du transport d’électricité.

L'APPROVISIONNEMENT

Ressources : La Côte d'Ivoire dispose de réserves de pétrole et de gaz dont l'exploitation remonte
à 1980. On évalue actuellement les réserves exploitables à 14Mt de pétrole et 30 Gm3 de gaz,
essentiellement offshore. Le potentiel hydraulique exploitable se monte à 1 650 MW, dont 37% sont

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page27


équipés. Le bois et les déchets agricoles constituent la principale ressource énergétique du pays. Les
résidus agricoles et agro-alimentaires représentent un potentiel de 1,5 Mtep, dont 20% déjà
exploités dans l'industrie agroalimentaire.
Le couvert forestier est particulièrement menacé. Il est passé de 12 millions d'hectares à 1 million
aujourd'hui.

Pétrole, Gaz : Quatre gisements offshore sont en production. Depuis 1995, les gisements Panthère
(gaz) et Lion (pétrole) sont exploités par un consortium dirigé par Ocean Energy (ex UMC). Ils
assurent une production de 0,5 Mt de pétrole et de 1,4 Gm3 environ de gaz naturel. Mais la qualité
du brut produit (huile légère) ne peut être raffinée dans la raffinerie de la SIR et tout le pétrole
produit est exporté.
Le gisement Foxtrot géré par Apache produit environ 500 Mm3/an. Le gaz naturel produit est utilisé
à 60% pour la production d'électricité, notamment par la centrale d’Azito.
Le gisement d’Espoir, fermé en 1988 à cause de coûts de production trop élevés, a été remis en
production en février 2002. La production devrait atteindre 1,8 Mt/an à plein régime de pétrole et
360 Mm3/an de gaz.
La capacité de la raffinerie est de 3,5 Mt/an. Le pays exporte près de 80% de la production de
produits pétroliers. La moitié de la production est exportée vers les pays africains (essentiellement
Mali et Burkina Faso), le reste étant exporté vers les Etats-Unis et l’Europe.

Electricité : La puissance électrique installée est de 1 350 MW (2003) dont 604 MW d'hydraulique.
A la capacité de la CIE s’ajoute la capacité des 2 producteurs indépendants : centrale de Vridi avec 3
turbines pour CIPREL et centrale d’Azito pour Azito Energie (288 MW). En 2002, la production a
atteint 5,3 TWh ; le thermique représente environ les 2/3 de la production totale. Importatrice nette
en 1994, la Côte d'Ivoire est depuis 1995 en situation d'exportatrice nette d'électricité : 1,5 TWh en
2002 en direction du Togo, du Bénin et du Burkina Faso.
La Côte d’Ivoire est reliée au Ghana depuis 1985 avec une ligne de 200/250 MW de capacité au
travers de laquelle elle alimente le Bénin et le Togo. Depuis mi 2001, le pays est connecté au
Burkina Faso par une ligne de 50 MW servant à alimenter l’agglomération de Bobo Dioulasso.
Abidjan concentre environ 2/3 de la consommation d’électricité du pays. Le réseau comprend 25 000
km de lignes et assure un taux de couverture de 32 % de la population en 2002 (contre 27% en
1997).

LES PRIX

Le prix des carburants est en principe libre depuis juillet 1996. Cependant, la fixation
des prix reste sous la tutelle de l’Etat. Les prix sont bloqués depuis 1999, malgré la hausse du prix
du pétrole brut ; ceci a entraîné des pertes pour la SIR. La fiscalité est parmi les plus élevées dans
la sous région.
Le prix moyen de l’essence est de 0,73 €/l ; il est de 0,52 €/l pour le gasoil. Le prix moyen de
l’électricité est de 0,11 €/kWh pour les ménages et de 0,09 €/kWh pour l’industrie.

LA CONSOMMATION

La consommation d'énergie par habitant est de l'ordre de 0,4 tep, dont 200 kWh d'électricité. Bois,
charbon de bois et résidus agricoles couvrent 70% de la consommation totale. Le pétrole a une part
de marché de 12% et le gaz 17%. La consommation finale d'énergies commerciales a progressé très
rapidement entre 1995 et 1999 avec la reprise de la croissance économique (12%/an en moyenne),
mais décroît depuis la crise qui a débuté en 2000 (-7,3%/an en moyenne). La consommation
d'électricité a elle aussi subit les effets de la crise : son rythme de croissance est passé de 5%/an
entre 1995 et 1999 à 1,7%/an entre 1999 et 2002 et la demande à légèrement diminuée en 2003.
Le secteur résidentiel-tertiaire absorbe à lui seul plus de 80% de toute l'énergie consommée (bois
inclus) et 40% de l'électricité. Hors énergies traditionnelles, ce secteur n'absorbe que 45% de la
consommation finale. Les transports et l’industrie absorbent chacun environ 10% de la demande
finale.

ENJEUX ET PERSPECTIVES

La crise que traverse la Côte d’Ivoire, qui s’est accentuée fin 2002, rend incertains toutes les
perspectives et projets envisagés précédemment. Pour faire face à la croissance de ses besoins
d’énergie, la Côte d'Ivoire mise beaucoup sur les gisements gaziers de Fox Trot et Panthère. La
PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page28
production devrait servir, pour 70% du gaz extrait, à la production d'électricité et pour le reste, à la
production de GPL. De plus, le gisement de Baobab, découvert en mars 2001 devrait être mis en
production au deuxième trimestre 2005. Il devrait permettre de multiplier par 4 la production du
pays dans un premier temps et de produire à terme environ 3 Mt/an de pétrole. D’autres puits sont
en exploration et devraient permettre d’augmenter encore la production. Le plus avancé de ces
projets est Acajou, découvert en mai 2003 (CNR 66%, Tullow 24% et Petroci 10%). La situation
critique du couvert forestier amène la Côte d'Ivoire à accentuer la politique de butanisation. Un
autre contrat gazier a été signé avec le consortium Apache pour la fourniture sur 10 ans du gaz
produit par le gisement Fox Trot.
Le gouvernement souhaite une augmentation de la capacité de la raffinerie de la SIR à 10 Mt à
l’horizon 2005- 2006 afin d’exporter dans la région et même aux Etats-Unis. La SIR contrôle déjà 50
à 60 % des marchés du Burkina Faso et du Mali et vise à étendre ses débouchés de la Mauritanie à
l’Angola.
Enron est associé à Petroci Gaz pour la construction d’un réseau de gazoducs ; l’association
s’intéresse en particulier à l’extension du gazoduc de l’Ouest Africain depuis le Ghana jusqu’à
Abidjan.
La consommation de GPL devrait atteindre 500 000 t/an en 2005 et 1 Mt en 2010, ce qui implique la
construction de 5 nouvelles unités de production.
L'ambition de la Côte d'Ivoire est de devenir le fournisseur de la sous région en électricité. Cette
ambition, couplée à une croissance prévue de la demande intérieure de 8% par an, se concrétise par
de nombreux projets d'interconnexion (extension de la ligne du Burkina Faso, vers Ouagadougou
courant 20041, Mali en projet pour 2007 – ligne de 200 MW de Ferkessedougou à Sikasso, coût 653
M € – et Guinée) ainsi que la construction de nouvelles centrales. La 3ème phase de la centrale
d’Azito (installation d’un cycle combiné, 150 MW), qui devait initialement entrer en service en 2002,
a été repoussée du fait de la faiblesse de la demande, tant sur les marchés intérieurs (avec la crise
économique) qu’extérieurs (retards de paiement de la VRA du Ghana). Les arriérés de paiement ont
finalement été soldés fin 2001 par VRA. Le projet de barrage de Soubrè (320-360 MW) en BOT est
repoussé (appel d’offres initialement prévu en 2000 pour une construction de 6 à 10 ans). Par
ailleurs, un vaste programme d'électrification est lancé en vue d'électrifier 7500 localités.

1
La mise en service de la ligne reste à vérifier
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GUINEE

Sources : CIA-The World Factbook

Situation : Afrique Occidentale, bordée à l’Ouest par l’Océan Atlantique à l’Ouest. 245 860 km2.
Capitale : Conakry.

Climat : Tropical humide.

Population : 7,3 millions d’habitants, urbanisés à 32% dont 60% vivent dans la capitale. Densité
moyenne : 30 hab./ km2.

Economie : PIB par habitant : 490 $. Croissance économique régulière et soutenue (environ
4.5%/an depuis 1993). Pouvoir d’achat : 1 900 $/hab. économie fortement dominée
par le secteur minier (bauxite alumine et or) dont elle tire l’essentiel de ses recettes
d’exportation.

Outre le bois de feu, principale ressource énergétique du pays, la Guinée peut compter sur un
potentiel hydroélectrique conséquent. La totalité du pétrole consommé est importée. Près de la
moitié de la production d’électricité est le fait d’auto-producteurs, essentiellement des sociétés
minières.

Les sociétés minières absorbent une grande partie des importations de produits (production
d’électricité), le transport venant en seconde position. L’énergie la plus largement consommée reste
le bois de feu et le charbon de bois.

INSTITUTIONS ET POLITIQUE ENERGETIQUE

Au travers de la Direction Nationale de l’Energie (DNE), le Ministère de l’Hydraulique et de


l’Energie a la responsabilité du secteur énergétique.
La régulation du secteur électrique est assurée par le Ministère assisté d’un conseil consultatif, le
Conseil National de l’Energie Electrique, créé en 1993.
La Direction Nationale des Eaux et Forêts (DNEF), rattachée au Ministère de l’Agriculture et des Eaux
et Forêts, a la charge de la gestion des ressources forestières (bois de feu, charbon de bois et
déchets d’exploitation).

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page33


Pour améliorer la coordination des administrations en matière de politique énergétique, une instance
de concertation interministérielle à caractère consultatif a été créée : le Comité de Suivi et de
Restructuration du Secteur de l'Electricité.
Dans le souci d'attirer des investisseurs privés dans divers secteurs du développement, dont
évidemment celui de l'énergie, il a été promulgué le 1er juin 1998 une loi (Loi/97/012/AN)
autorisant le financement, la construction, l'exploitation, l'entretien et le transfert d'infrastructures
de développement par le secteur privé.
Après l'échec en 2001 du schéma de réorganisation du secteur électrique, le gouvernement envisage
d'opérer une nouvelle restructuration.
La Guinée est membre de plusieurs organismes multinationaux visant à développer le potentiel
hydroélectrique des cours d'eau communs: Organisation de Mise en Valeur du fleuve Gambie
(OMVG) regroupant la Guinée, la Guinée Bissau, la Gambie et le Sénégal ; Manon River Union
(MRU) composée de la Guinée, de la Sierra Léone et du Liberia.
La Guinée siège en qualité d'observateur à l’Organisation de Mise en Valeur du fleuve Sénégal
(OMVS).

LES ENTREPRISES

Electricité : « Electricité de Guinée » (EDG) est depuis fin 2001 la nouvelle entreprise électrique
publique nationale ; elle fusionne les activités d’Enelgui et de SOGEL. Cette société est constituée à
titre provisoire en attendant une nouvelle réforme sectorielle. L’Entreprise Nationale d’Electricité de
Guinée (Enelgui) était jusqu’en 1994 détentrice du monopole de la production, du transport et de la
distribution d’électricité. La gestion du parc a ensuite été privatisée et confiée pour 10 ans à une
nouvelle société, la SOGEL (Société Guinéenne d'Electricité), dont les actionnaires étaient le
consortium constitué d'Hydro-Québec International (HQI), EDF, SAUR avec 66,6% du capital et
l'Enelgui pour le compte de l’Etat guinéen (34,4%). Enelgui conservait la propriété du patrimoine. En
septembre 2001, suite au retrait du personnel expatrié de la SOGEL, le gouvernement a retiré sa
mission au consortium et un nouveau partenaire stratégique va être recherché. Les deux sociétés
Enelgui et SOGEL ont été alors dissoutes fin 2001 et remplacées par EDG, entité totalement
publique.

Pétrole : Le secteur pétrolier, déjà privatisé, compte quatre entreprises privées (Shell, Petrogui,
TotalFinaElf et Mobil) qui assurent la distribution des produits raffinés importés par la SGP (Société
Guinéenne de Pétrole). Les prix de détail sont fixés par l'Etat (Ministère de la Promotion du Secteur
Privé, de l’Industrie et du Commerce et Ministère des Finances).

L’APPROVISIONNEMENT

Ressources : Le pays ne possède pas de ressources énergétiques fossiles connues. Il possède par
contre un fort potentiel hydroélectrique (6 000 MW), dont moins de 3% a été aménagé.

Electricité : Après la mise en service en 1999 de la centrale hydroélectrique de Gafiri (75 MW), la
Guinée dispose d'une capacité hydroélectrique installée de 130 MW. La capacité électrique
thermique publique est de 70 MW, entièrement située sur le site de Tombo ; elle a fortement
augmenté en 1997 (+54 MW). A cette capacité publique de 190 MW s’ajoute la capacité des auto-
producteurs, estimée à 89 MW.
Environ la moitié de la production d’électricité provient des auto-producteurs, en particulier les
sociétés minières (CBG, SBK et Friguia). Les ventes d’électricité ne représentent que 40% environ
de la production publique (reflet de pertes élevées et d’un mauvais taux de recouvrement) (pertes
de transport, distribution, techniques et non techniques). Le nombre d’abonnés est de 115 000
environ ; il progresse rapidement.
L’année 2003 a été marquée par des difficultés d’approvisionnement liées à une mauvaise
hydraulicité. Une capacité complémentaire de 35 MW diesel est en cours d’installation. La
consommation du réseau public a ainsi chuté de 20% environ par rapport à 2002 où elle atteint 527
GWh.

Pétrole : L’adoption d’un nouveau code pétrolier et d’un contrat de partage de production, après
avoir suscité quelques espoirs, ne semble pas pour l’instant donner de résultats, le sous-sol guinéen
et la zone littorale n’ayant pas encore révélé l’existence de gisements d’hydrocarbures.
Les produits raffinés, importés aux environs des 2/3 par l’industrie minière, proviennent du Nigeria,
de Côte d’Ivoire et du Brésil.

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page34


LES PRIX

Les prix sont soumis à une TVA de 18%. Le prix de l’essence était de 0,75 US$/l (0,48 €/l) et celui
du gasoil de 0,68 US$ (0,42 €/l) début 2004. Les prix ont fortement augmenté en août 2004 : +
60% pour l’essence, conduisant à un niveau de 0,8 €/l (1$/l).
Les tarifs de l’électricité comprennent une prime fixe (entre 0,7 et 2 $ HT/mois en basse tension ;
1,2 $/kVA en moyenne tension) et une partie variable par tranche de consommation. Le prix moyen
en basse tension est de 6 à 7 US cents/kWh (< 100 kWh/mois). En moyenne tension, il est de 12,5
US cents/kWh.

LA CONSOMMATION

La consommation d'énergie par tête est de l'ordre de 0,24 tep (0,12 tep pour les énergies
modernes), dont 110 kWh d'électricité.
Le bois représente environ 50% de la consommation totale d’énergie et est utilisé en quasi-totalité
par les ménages. Avec une part de plus de 50% de la consommation totale d'électricité, le secteur
minier auto-produit la majeure partie de ses besoins. La répartition de la consommation finale
d’électricité est estimée de la façon suivante : 25% résidentiel tertiaire et 75% industrie. Pour le
service public, la répartition est de 68% pour le résidentiel tertiaire et 32% pour l'industrie. Elle est
essentiellement concentrée dans la zone de Conakry (environ 80% de l’énergie livrée). Le taux
d'électrification est faible : 12,5% (dont 60% à Conakry, 41% en moyenne en zones urbaines et 1%
environ en zone rurale). Le secteur des transports absorbe 16% de la consommation finale totale,
37% de la consommation finale d'énergies commerciales et 30% de la consommation de produits
pétroliers.

ENJEUX ET PERSPECTIVES

La croissance économique est régulière et soutenue (environ 4.5 %/an depuis 1993).
L’économie est fortement dominée par le secteur minier (bauxite, alumine et or) dont elle tire
l’essentiel de ses recettes d’exportation. Les prévisions d’EDG retiennent une très forte croissance
des consommations avec l’hypothèse de la réalisation de nouvelles centrales et de l’installation de
nouvelles industries fortes consommatrices d’énergie : la consommation totale du pays (auto-
producteurs inclus) atteindrait ainsi selon EDG 2,7 TWh en 2010 (soit un quasi doublement par
rapport à 2003), 6 TWh en 2015 et 6,7 TWh en 2020.
Le projet Energie III (2002-2007) vise à réhabiliter les moyens de production, transport et
distribution, à réaliser un dispatching et à étendre le réseau de distribution pour un coût estimé à
192 M US $.
Après la mise en service de la centrale hydroélectrique de Garafiri, le gouvernement souhaite
continuer à exploiter le fort potentiel hydroélectrique en construisant de nouvelles centrales :
centrale de Kaleta sur le Konkouré (105 MW), complexe de Souapiti sur le Konkouré de 975 MW (13
fois Garafiri), centrale de Fomi sur la rivière Niandan, affluent du Niger (90 MW, 374 GWh), centrale
de Guilde (45 MW).
La Guinée n’est pas interconnectée avec les pays voisins. A terme, plusieurs projets d’interconnexion
existent dans le cadre de la CEDEAO (projet WAPP, « West Africa Power Pool), avec la Côte d’Ivoire,
la Sierra Leone, le Mali et la Guinée Bissau.
La plupart sont conditionnés à la réalisation des nouvelles centrales hydroélectriques. La centrale de
Fomi devrait permettre l'interconnexion avec le Mali (ligne Mamou-Fomi-Bamako) et la Côte d'Ivoire
(ligne Fomi-Nzérékoré-Man). La centrale hydroélectrique de Bumbuna (50 MW, 157 GWh) en Sierra
Leone, réalisée à 85% avant l’arrêt des travaux à cause de la guerre civile, pourrait impliquer la
Guinée dans le cadre de l’interconnexion entre les 2 pays (ligne prévue de 170 km de 225 kV entre
Bumbuna et Linsan sur le réseau issu de Gafiri).

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GUINEE-BISSAU

Sources : CIA-The World Factbook

Situation : Afrique Occidentale, bordée à l’Ouest par l’Océan Atlantique. 36 120 km2. Capitale :
Bissau.

Climat : Tropical humide.

Population : 1,2 million d’habitants, dont 22% sont urbanisés. Densité moyenne de 34 hab./ km2.

Economie : Revenu moyen par habitant : 180 US$. Pouvoir d’achat par habitant : 680 $.
Croissance économique soutenue jusqu’en 1997 (plus de 4%/an en moyenne), mais
forte récession en 1998 avec la guerre civile. Le conflit, qui s’est terminé en mai 1999,
a entièrement dévasté le pays qui fait désormais partie des vingt pays les plus
endettés du monde.

La Guinée-Bissau dispose de ressources pétrolières et hydrauliques encore non exploitées. Elle est
donc entièrement dépendante d’importations de produits pétroliers pour son approvisionnement
énergétique.

Le bois et le charbon de bois fournissent environ la moitié de l’énergie consommée dans le pays. La
consommation d’énergies commerciales par habitant est de l’ordre de 0,1 tep et dépend à près de
95% du pétrole. L’électricité est surtout consommée dans la capitale.

INSTITUTIONS

Sous l’autorité du Ministère de l’Energie, de l’Industrie et des Ressources Naturelles, la Direction


Générale de l’Energie (DGE) a la responsabilité de la politique énergétique nationale. Elle coordonne
le secteur pétrolier et, en collaboration avec la Direction Générale des Ressources Hydrauliques
PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page39
(DGRH), le secteur électrique, dont elle fixe le niveau et la structure des prix. En mars 1996, une
Commission de Coordination Gouvernementale a été chargée de coordonner le secteur de l’énergie.

Electricidade e Aguas de Guinée-Bissau (EAAGB) qui assurait la production, le transport et la


distribution de l’électricité ainsi que la distribution de l’eau – pour Bissau uniquement – a pris le
contrôle des huit centrales exploitées par la DGE dans le reste du pays.

Pétrole de Guinée (PETROGUI) intervient dans l’exploration pétrolière et l’octroi des permis
d’exploration. L’importation, le stockage et la distribution des hydrocarbures sont assurés par
Distribuidora de Combustiveis e Lubrifiantes (DICOL), société mixte guinéo-portugaise (51%/49%),
qui contrôle également Dicolgaz, unique société d’importation et de distribution de gaz butane. La
DICOL a été déclarée en faillite commerciale en 1995.

L’exploitation des ressources forestières et de la biomasse est contrôlée par le Ministère du


Développement Rural et de l’Agriculture (MDRA).

RESSOURCES ET PRODUCTION

Malgré l’existence d’un gisement pétrolier off-shore (potentiel de 7 Mt/an), son exploitation n’est pas
envisagée car non rentable et les recherches se sont arrêtées en 1989. depuis l’entrée en vigueur en
juin 1995 de l’accord de Paris réglant le différent territorial entre la Guinée et le Sénégal
l’exploration a été relancée. Cet accord réserve 15% de toute production éventuelle dans la zone
maintenue sous contrôle sénégalais par le traité. Les importations de produits raffinés en
provenance d’Algérie, d’Angola et de Côte d’Ivoire pèsent sur les échanges.

Le potentiel hydroélectrique, non encore exploité, se résume au site de Saltinho sur le Rio Corubal
(18 MW, 80 GWh/an). Toute l’électricité est d’origine thermique (gasoil). La production électrique
publique provient des neuf centrales du pays. Mais depuis le conflit, un seul générateur est
utilisable, ce qui conduit à de fortes pénuries d’électricité. La production publique représente environ
90% de la production totale, le reste étant assuré par de nombreux petits auto-producteurs. Le
réseau électrique n’est pas interconnecté.

CONSOMMATION

La consommation d’énergies commerciales par habitant est de l’ordre de 0,1 tep, dont 41 kWh
environ d’électricité. Les produits pétroliers représentent 95% de la consommation finale. Les
secteurs des transports et de l’industrie consomment tous les deux 40% des produits pétroliers.

Le bois et le charbon de bois couvrent environ la moitié de la consommation finale totale.

Le taux d’électrification de la population est estimé à 6% (50% environ pour la capitale, 1% pour les
ménages ruraux). Les ventes d’électricité se répartissaient avant la crise à près de 30% en moyenne
tension et 70% en basse tension.

POLITIQUE ENERGETIQUE ET PERSPECTIVES

Depuis la fin de la guerre civile, la priorité est à la réhabilitation des infrastructures. Avant le conflit
la politique énergétique du pays était marquée par trois grandes orientations : réhabilitation et
développement des secteurs électrique et pétrolier, valorisation des ressources énergétiques locales
(solaire photovoltaïque, hydraulique), renforcement et organisation institutionnelle du secteur de
l’énergie (gestion de l’entreprise électrique). Le programme Energie de la Banque Mondiale lancée
en 1995 portrait sur la privatisation du secteur de l’énergie et particulièrement de EAGB. En Octobre
1995, EDF et LYSA (Lyonnaise des Eaux) avaient remporté l’appel d’offres pour la gestion sous
forme de règle de l’EAGB mais dans l’attente du transfert de pouvoir, EAGB était placée sous la
tutelle directe de la DGE.

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page40


Pour tenter d’enrayer la déforestation, les autorités ont pris différentes mesures : amélioration de la
gestion forestière, reforestation, contrôle des coupes, diffusion de foyers améliorés et lancement
(1991) d’un programme de substitution des combustibles traditionnels par du gaz butane, sans réel
succès au vu de la stagnation de la consommation finale de GPL.

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page41


GUINEE-BISSAU
INDICATEURS ECONOMIQUES 1980 1996 1997 1998 1999
Population millions 0.8 1.11 1.14 1.16 1.18
Taux de croissance du PIB % -16 4.6 5.4 -28.1 7.8
PIB/habitant (à partité de pouvoir d'achat) $ ppa 369 883 894 631 678
Dette extérieur/exportations totales % 994 3292 1632 3253 1669
Service de la dette/exportaations % n.d. 37 16 25 16
VA industrie/PIB % 14 11 11 9 21
VA agriculture/PIB % 44 53 54 62 62
Taux d'inflation % n.d. 51 49 7 -0.7
Taux de change 1 $ US 0.5 406 584 590 615.7
APPROVISIONNEMENT ENERGETIQUE
Taux d'indépendance énergétique % 0 0 0 0 0
Part du pétrole importé % 100 100 100 100 100
Part du pétrole raffiné localement % 0 0 0 0 0
Production électrique TWh 0.02 0.06 0.07 0.07 0.07
Production hydroélectrique Twh 0 0 0 0 0
Part du pétrole dans la production électrique % 100 100 100 100 100
CONSOMMATION ENERGETIQUE
Cons, primaire (y.c. énergie non commerciale Mtep 0.15 0.2 0.2 0.2 0.2
Cons. primaire d'énergie non commerciale Mtep 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1
Cons. Primaire d'énergie commerciale Mtep 0.05 0.1 0.1 0.1 0.1
Consommation totale d'énergie/habitant tep/hab 0.19 0.18 0.17 0.17 0.17
Consommation d'énergies commerciales/habitant tep/hab 0.07 0.09 0.09 0.09 0.08
Cons. d'électricité/habitant Kwh/hab 19 38 39 40 41
Cons. d'électricité domestique/habitant Kwh/hab 13 25 25 26 27
Cons. de GPL + pétrole lampant/habitant Kwh/hab 1.3 5.6 5.5 5.4 5.3
Cons. du transport/consommation totale de
pétrole % 52 41 41 41 41
Part de l'industrie/cons. d'électricité % 34 35 35 35 35
nd : non disponible Source : ENERDATA
d'après AIE, Banque Mondiale, Statistques
nationales…

BILAN ENERGETIQUE 1999

Mtep CHAR PETR. PRDTS GAZ HYDRO(*) ELEC.* TOTAL ENC TOTAL
NUCL.
BON BRUT PETR. NAT. (°)… 1 2 1+2

PRODUCTION 0.98 0.98


IMPORTATION 0.1 0.1 0.1
CONSOMMATION PRIMAIRE 0.1 0.1 0.1 0.199
-
CENTRALES ELECTRIQUES 0.013 0.006 -0.01 -0.007
AUTOCONS. + PERTES -0 -0 -0.002
CONSOMMATION FINALE 0.087 0.004 0.092 0.1 0.19
DONT INDUSTRIE 0.04 0.001 0.042 0.042
(dont non énergétiques) 0.016 0.016 0.016
DONT TRANSPORT 0.041 0.041 0.041
DONT RESIDENTIEL TERTIAIRE 0.006 0.003 0.009 0.1 0.0107
* 1 KWh = 0,086 kep ° 1 KWh = 0,26 kep ENC énergies non commerciales Source : ENERDATA

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MALI

Sources : CIA-The World Factbook

Situation : Pays enclavé de l’Afrique sahélienne. 1 240 000 km2. Capitale : Bamako.

Climat : Tropical humide au sud, plus sec au centre et désertique au nord.

Population : 10,6 millions d’habitants, dont 29% vivent en zones urbaines. Faible densité moyenne
de population : 9 hab./ km2.

Economie : Croissance irrégulière du Produit Intérieur Brut : +4%/an au cours de la période 1990-
1999. PIB par habitant en 1999 : 235 US$. Pouvoir d’achat par habitant : 750 $.

L’approvisionnement énergétique du Mali est en quasi-totalité couvert par les combustibles


traditionnels. Du fait d’un bon potentiel hydroélectrique, la production d’électricité est à 60%
d’origine hydraulique. Les produits pétroliers sont entièrement importés.

La consommation de biomasse est quasi exclusive en milieu rural et dominante dans les centres
urbains, tandis que le pétrole satisfait l’essentiel de la consommation finale d’énergies
conventionnelles (93%). La majeure partie de l’électricité (90%) est absorbée par la région de
Bamako.

INSTITUTIONS ET POLITIQUE ENERGETIQUE

Le Ministère des Mines, de l'Energie et de l'Hydraulique par le biais de la Direction Nationale


de l'Hydraulique et de l'Energie (DHNE), est responsable de l'élaboration de la politique énergétique,
de l'organisation générale du secteur, de l'étude et de la réalisation des ouvrages hydroélectriques
et de la tutelle du secteur électrique.
La CREE, Commission de Régulation de l’Electricité et de l’Eau, assure la régulation du service
public de l’électricité.

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page43


L'Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS) qui rassemble le Mali, la
Mauritanie et le Sénégal, a développé la centrale de Manantali.
Le Ministère des Finances et du Commerce assure quant à lui la tutelle de l'Office National des
Produits Pétroliers (ONAP) qui a pris la suite de la société Pétrostock et de l'Office de Surveillance et
de Régulation des Prix. Cet établissement public à caractère commercial est chargé de la
planification, régulation et réglementation du secteur. La gestion des ressources forestières est du
ressort du Ministère du Développement rural et de l'Environnement.
La loi du 15 mars 2000 définit les conditions de libéralisation du secteur électrique. Elle prévoit que
la gestion opérationnelle de la production, du transport, de la distribution et de la vente soit confiée
à des opérateurs privés dans le cadre de concessions soumises à appel d’offres. Elle ouvre la
production aux producteurs indépendants. Le gestionnaire du réseau a le statut d’acheteur unique
pour une durée de 10 ans.
Bien que la situation du couvert forestier ne soit pas encore critique, la croissance de consommation
de la biomasse prévue pour les années à venir (3 % par an environ) a conduit le pays à adopter un
Plan National de Lutte contre la Désertification. Son but est d'encourager les économies d'énergie
(développement des foyers améliorés) et de favoriser la substitution du bois par le GPL (création
d'un Plan National pour les Economies d'Energie), ainsi que de promouvoir les actions en vue d'une
meilleure gestion à la fois de la production de bois et de sa commercialisation (augmentation des
taxes forestières).

LES ENTREPRISES

Electricité : EDM, Energie du Mali, a été privatisée en décembre 2000 et est devenue EDM-SA. Son
capital est détenu à 60% par un consortium associant Saur International et IPS-WA (Industrial
Promotion Services – West Africa, fonds d’investissement de l’Aga Khan). L’Etat a conservé 40% du
capital. EDM-SA est le concessionnaire du service public d’électricité pour une période de 20 ans
(possibilité de prolongation de 5 ans). Cette concession couvre la production, le transport, la
distribution ainsi que l’achat et la vente d’électricité.
L'Office d'Exploration des Ressources Hydrauliques du Haut Niger (OERHN) est propriétaire du
barrage de Sélingué, après avoir cédé en 1990 l'exploitation de la centrale et le transport de
l'électricité à la société électrique nationale.
OMVS a concédé en 2001 la gestion de la centrale hydroélectrique de Manantali (200 MW) à TSI,
Technology Services International, holding d’Eskom Enterprises, filiale internationale d’Eskom.

Pétrole : Depuis la liquidation de Petrostock en 1993, les approvisionnements pétroliers sont libres.
Ils sont assurés à 40 % par 3 filiales de multinationales (Total (25%) Exxon-Mobil (9%), et Shell
(6%)) regroupées au sein du Groupement Professionnel des Pétroliers du Mali (GPP). Le GPP
disposait jusqu'en 1988 de l'exclusivité des approvisionnements. Sa part de marché décroit du fait
que des distributeurs indépendants sont autorisés à s'approvisionner directement à partir de Lomé.

L'APPROVISIONNEMENT

Ressources : Le Mali ne dispose d'aucune ressource fossile prouvée et est entièrement dépendant
de l'extérieur pour son approvisionnement. Le potentiel hydro-électrique du fleuve Sénégal est
évalué à 1 000 MW. Le couvert forestier occupe 300 000 km2 dont 33 000 km2 de forêts classées,
soit 25 % du territoire.

Electricité : La capacité électrique installée est de 260 MW (218 MW disponible) (2004). Elle a
fortement augmenté en 2001 et 2002 avec la mise en service de la centrale hydroélectrique de
Manantali (200 MW, dont 52% revient au Mali, 33% au Sénégal et 15% à la Mauritanie). La
première tranche de Manantali a été achevée en 2001 mais n’a pu être mise en service que
partiellement du fait de problèmes techniques ; la deuxième tranche est entrée en service en 2002.
La capacité hydraulique (hors Manantali) est de 59 MW (51 MW disponible) (Selingué 46,2 MW,
Sotuba 5,7 MW sur le fleuve Niger et Félou/Kays 6,9 MW) Le parc de centrales thermiques a vu la
mise en service de la centrale de Balingué (24 MW) : elle représente une puissance installée de 86
MW dont 63 MW disponible (28,7 MW pour des sites isolés).
La production d'électricité (895 GWh en 2003 dont 30% environ pour les auto-producteurs)
progresse rapidement.
La production thermique et publique baisse suite à la mise en service de Manantali. En 2003,
l’hydroélectricité a représenté plus de 80% de la production publique, contre 50% en 2000 et 56%
de la production totale (auto-producteurs inclus).

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page44


Le nombre d’abonnés d’EDM est passé de 66 200 en 1995 à 118 800 en 2002. Le réseau de
transport-distribution comporte 359 km de lignes 150 kV, 69 km de lignes 66 kv et 24 km de lignes
30 kv. De plus, une ligne très haute tension (225 kV) reliant la centrale de Manantali à Bamoki a été
construite (306 km) pour approvisionner le pays.

Pétrole : La totalité des produits pétroliers consommés sont importés. Le pays importe
principalement de la Côte d’Ivoire (65%), le reste provenant du Sénégal (15%) et depuis peu du
Togo et du Bénin (20%).

Energies non conventionnelles :


L'approvisionnement énergétique est dominé par les combustibles ligneux (1,5 Mtep selon les
statistiques FAO, beaucoup plus selon d'autres informations de source nationale, soit 5,6 Mtep). Le
photovoltaïque est présent au niveau des administrations territoriales, en éclairage photovoltaïque
(800 lampes) et en chauffe-eau (200).
Par ailleurs 200 pompes solaires produisent 10 000 m3 d'eau par jour.

LES PRIX

Depuis 1993, les prix des produits pétroliers ont été libérés. Le mécanisme de fluctuation de
l’assiette de prélèvements fiscaux mis en place en 1997 pour maintenir stables les prix à la pompe a
été stoppé suite à la flambée des prix internationaux qui a commencé en 1999 ; la diminution de
l’assiette ne permettait plus à l’Etat des ressources suffisantes. Un nouveau mécanisme a été
instauré, sécurisant les ressources de l’Etat, préservant la marge des opérateurs du secteur et
permettant aux consommateurs de bénéficier d’éventuelles baisses des prix internationaux. Une
Taxe Intérieure des Produits Pétroliers (TIPP) flottante a été instaurée pour remplacer l’Impôt
Spécial sur Certains Produits (ISCP) appliqué auparavant. Le prix du supercarburant est de 77 US
cents/l et celui du diesel de 60 US cents/l (2002). Le prix de l’électricité varie entre 100 (tarif social)
et 140 FCFA/kWh (tarif normal) pour les ménages (basse tension) (2003) ; il varie en moyenne
tension entre 90 et 116 FCFA/kWh selon la puissance souscrite (respectivement pour 100 et 25 kW).
Les tarifs électriques sont régulés selon le principe du prix plafond et sont approuvés et contrôlés
par la Commission de Régulation.

LA CONSOMMATION

La consommation d'énergie commerciale par tête est très faible de l'ordre de 20 kep par habitant,
dont 63 kWh d'électricité. Avec les énergies traditionnelles, elle atteint 0,79 tep/habitant. La
consommation d'énergies traditionnelles représente 75 % de la consommation totale d'énergie, le
pétrole 23% et l’hydraulique 2%.
Dans la consommation finale d'énergie conventionnelle la part du pétrole est prépondérante (88 %).
La part de l'électricité progresse puisqu'elle passe de 9 % en 1990 à 13 % actuellement. La
consommation d’électricité a doublé ces deux dernières années, en particulier grâce à la mise en
service du barrage de Manantali, alors qu’elle croissait en moyenne de 7% en moyenne par an
auparavant. Hors biomasse, la part du pétrole est de 23% et celle de l’industrie 3%.
Le secteur résidentiel est le plus gros consommateur d’énergie (77% de la consommation finale), les
transports représentent 16% de la consommation et l’industrie 7%. Hors biomasse, la part des
transports est de 64%, celle de l’industrie 17%. Le taux d’électrification est de 8%.

ENJEUX ET PERSPECTIVES

Dans un contexte d’absence de ressources pétrolières et d’épuisement progressif des ressources


forestières, l’enjeu principal est d’accroître le taux de desserte de la population en électricité. Pour
cela, le pays souhaite d’une part développer les ressources hydrauliques jusque là sous exploitées
ainsi que les réseaux de distribution, et d’autre part augmenter l’utilisation des énergies
renouvelables.
EDM prévoit une forte progression de la demande d’électricité, avec un doublement entre 2003 et
2013 (1140 GWh pour une puissance de 190 MW en 2013). EDM compte sur une augmentation des
achats à Manantali de manière à atteindre son quota de 52% de la production, qui ne peut être
atteint actuellement faute d’infrastructures de transport/distribution suffisantes. EDM compte
également sur 2 nouvelles centrales hydroélectriques : Kenie et Felou.

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page45


Dans le contrat de la concession, EDMSA s’est engagé pour un programme d’investissement de 140
milliards FCFA sur 5 ans (2001-2005). Le projet de construction de la centrale de Kenie (56 MW,
175 GWh) a été lancé ; la mise en service est prévue pour 2006-2007. L’OMVS a lancé fin 2004 une
étude de faisabilité pour la construction de la centrale hydroélectrique de Felou (105 MW). Les
autres projets hydroélectriques envisagés sont Gouina (35 MW) et Markala (5 MW) qui ne devraient
pas être exploités avant 2010. Le budget du programme d’investissement d’EDM pour les 5 ans à
venir est de 220 M US $ comprenant l’extension du réseau et la construction d’une interconnexion
avec le réseau de la Côte d’Ivoire.
Dans le cadre des projets d’interconnexion et de développement d’un marché de l’électricité au
niveau de la CEDEAO (« West Africa Power Pool »), une interconnexion entre les réseaux électriques
du Mali et de la Côte d’Ivoire a été lancée avec la signature du protocole d’accord en septembre
2003. La ligne devrait être opérationnelle en 2007 (coût 650 M€ environ). Une ligne de 225 kV
reliant Labao et Ferkessédougou en Côte d’Ivoire devrait être construite pour améliorer l’exploitation
du réseau. Ce projet pourrait permettre au Mali d’importer de l’électricité à un prix avantageux.

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MAURITANIE

Sources : CIA-The World Factbook

Situation : Maghreb, bordé au sud-ouest par l’Océan Atlantique. 1 030 000 km2. Capitale :
Nouakchott.

Climat : Sec, désertique au nord.

Population : 2,6 millions d’habitants, urbanisation rapide (56%). Densité moyenne : 1,4 hab./ km2.

Economie : PIB/habitant : 370 US$. Croissance élevée modérée depuis 1992 (4,5%/an). Pouvoir
d’achat : 1 600 $/hab.

La Mauritanie ne possède pas de ressources d’ hydrocarbures. Son faible potentiel forestier est
sérieusement menacé par la déforestation et la désertification : le pays est devenu importateur de
charbon de bois au début des années 1980. Le potentiel éolien et solaire est par contre important et
encore très peu exploité.

Les produits pétroliers jouent un rôle important dans la consommation finale, même si l’on considère
les énergies traditionnelles. L’électricité est essentiellement utilisée dans les deux villes du pays.

INSTITUTIONS ET POLITIQUE ENERGETIQUE

Sous l'autorité du Ministère de l'Hydraulique et de l'Energie (MHE), la Direction de l'Energie est


chargée de la planification, de l'élaboration et de la mise en oeuvre de la politique énergétique
nationale; elle assure la tutelle des entreprises énergétiques.
La gestion de la forêt est sous la responsabilité de la Direction de la Protection de la Nature (DPN)
du Ministère du Développement Rural (MDR), et les énergies renouvelables relèvent plus
particulièrement de la Cellule Nationale des Energies Alternatives (CNEA) du MHE, rattachée à la
Direction de l'Energie.
Le monopole de production et de distribution de l’énergie électrique concédé à l’opérateur public a
été aboli en 1999.
Deux agences publiques ont été créées en 2001 : l’Ader, l’Agence de développement de
l’électrification rurale, et l’APAUSR, l’Agence pour la promotion de l’accès universel aux services

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page50


régulés. Les compétences de l’Autorité de Régulation créée dans le cadre de la libéralisation du
secteur des télécommunications ont été étendues au secteur électrique.
La gravité de la situation en matière de ressources forestières et d'approvisionnement pétrolier a
conduit les autorités à adopter en 1991 un programme de maîtrise de l'énergie sur l'horizon 2000.
Ses objectifs sont la diminution de la facture pétrolière, une meilleure utilisation des ressources
énergétiques locales (solaire, éolien, biomasse), une rationalisation des consommations
énergétiques.

LES ENTREPRISES

Electricité : La Société Nationale d'Electricité (Sonelec) qui assurait la production, le transport et la


distribution d'eau et d'électricité a été scindée en 2 compagnies en 2001. Somelec (Société
Mauritanienne d’Electricité) a repris le secteur de l’électricité. La privatisation de 51% de Somelec,
lancée en 2001, a été annulée ; la seule proposition financière, reçue de l’ONE, été jugée trop basse
(10,5 M US$). Un nouvel appel d’offres devrait être relancé d’ici 6 mois à 1 an.

Pétrole : L'exploration pétrolière, entamée en 1987, n'avait jusqu'à dernièrement donné aucun
résultat. Plusieurs compagnies se sont retirées en l'absence de découvertes. Après 9 années d'arrêt
de l'exploration, celle-ci a repris en avril 2001 sur le puit offshore de Chinguetti. L'exploration est
menée par un consortium emmené par la compagnie australienne Woodside Petroleum (34% Shell)
qui détient 35% du permis, les autres partenaires étant l'Eni (35%), Hardman Resources (18,6%),
Fusion Oil & Gas (6%), Planet Oil (3%) et Elixir Corp (2,4%). Du pétrole a été découvert en 2001.
Des nouveaux forages sont en cours pour décider de la mise en production du champ. Les réserves
sont évaluées pour l’instant à 180 millions de barils.
La distribution de produits pétroliers hors GPL est dominée par 3 compagnies : Elf Mauritanie
(TotalFinaElf 34,4%, solde groupes privés mauritaniens), avec 40% du marché et 60 stations
service environ, Total Mauritanie (TotalFinaElf 51%, Bouamatou 49%) avec 17% du marché (30
stations environ) et Naftec (ex Société
Mauritanienne de Commercialisation des Produits Pétroliers (SMCPP)), société d'économie mixte
(66% privée), avec 32% du marché.
Le GPL est mis en bouteille et distribué par la Société Mauritanienne du Gaz (SOMAGAZ : 34% Etat,
33% NAFTAL, 33% sociétés privées).
L’approvisionnement en produits pétroliers est assuré par la Société Mauritanienne de
l'Industrie du Raffinage (SOMIR), qui contrôle, pour le compte de l'Etat, l'exploitation de la
raffinerie de Nouadhibou. L’exploitation de la raffinerie, confiée depuis 1988 à la société de raffinage
algérienne Naftal, filiale de Sonatrach, dans le cadre d'un contrat renouvelable tous les cinq ans, a
été confiée pour 2 ans à la société italienne Galaxy en juillet 2002.

L'APPROVISIONNEMENT

• Ressources : la Mauritanie ne dispose d'aucune ressource énergétique au delà des ressources


offshore récemment découvertes.

Electricité : La capacité électrique publique installée est entièrement d'origine thermique (71 MW
environ). La production publique (230 GWh en 2000) est réalisée à plus de 90% à Nouakchott et
Nouadhibou. La production de Somelec est assurée principalement dans ses deux centrales de
Nouakchott (42 MW avec 6 groupes de 7 MW, dont 2 installés en 2000) et de Nouadhibou (22 MW,
avec 4 groupes de 5,5 MW). La Somelec compte 64 000 clients, dont la moitié à Nouakchott. Le rôle
de l'autoproduction est considérable : le secteur minier, principalement la Société Nationale
Industrielle et Minière (SNIM), génère dans ses propres centrales à peu près 50% de l'électricité du
pays.

Pétrole : La raffinerie du pays, d'une capacité de 20 000 bl/j, est véritablement opérationnelle
depuis 1988. Elle est alimentée en brut importé. L'essentiel de la production (80% environ) est
écoulé sur le marché international. Les importations de produits raffinés, dominées par le gasoil
(50%), après avoir fortement augmenté entre 1990 et 1997 (+71%) sont stables depuis autour de
400 kt.

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page51


LA CONSOMMATION

La consommation d'énergie par habitant est évaluée à 0,4 tep, dont 180 kWh d'électricité. Les
produits pétroliers représentent 92% de la consommation finale d'énergies commerciales (45% de la
consommation totale, biomasse inclus). Ils sont utilisés à 60% par les transports et à 30% par
l'industrie (y compris usages non énergétiques), c'est-à-dire essentiellement les mines (SNIM).
L'électricité, essentiellement consommée dans les deux grandes villes du pays (85%) ne touche
qu'une partie de la population, à l'exception de la zone Zouérat-Fdérik, largement desservie par la
SNIM.
Selon une enquête de la Banque Mondiale (1988), le bois est la principale source d'énergie pour la
cuisson dans les zones rurales (80%), alors que le charbon de bois et le gaz butane sont les plus
répandus dans les villes (70% et 27% respectivement Nouakchott ; 24% et 73% à Nouadhibou).
La politique de butanisation menée ces dernières années a permis de faire passer la production de
2700 tonnes en 1987 à 16000 tonnes en 1999.

ENJEUX ET PERSPECTIVES
La politique énergétique vise d'une part à développer le potentiel pétrolier, d'autre part à freiner la
déforestation liée à l'utilisation intensive du bois comme source d'énergie (environ 800 000 m3 par
an de défrichements imputables au charbon de bois), et enfin à améliorer l’alimentation de la
population en électricité.
Le taux de desserte de Nouakchott et de Nouadhibou doit atteindre 80% à l’horizon 2010. Dans le
cadre du Programme de Développement Urbain (PDU), le réseau électrique doit être modernisé et
étendu ; le PDU est financé pour plus de 100 M US$ sur 10 ans par la Banque Mondiale.
Fin 2002, l’électricité produite par le barrage de Manantali au Mali est arrivé à Nouakchott par une
ligne haute tension de 225 kV entre Dagana et Rosson. La Mauritanie a droit à 15% de l’électricité
produite. Elle contribuera à couvrir les besoins d’électricité croissants (10 à 15%/an prévus).
Des projets éoliens (Alizé Electrification Rurale, financés par un don du gouvernement français de
2,21 M € prévoient l'installation d'éoliennes dans 135 villages permettant d’assurer l'électrification
de 7000 foyers, le pompage de l'eau et l'éclairage public) ; des projets solaires sont en cours et le
programme de “butanisation” initié en 1990 (Programme Régional de Promotion du GPL) se poursuit
avec succès.

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NIGER

Sources : CIA-The World Factbook

Situation : Pays enclavé de l’Afrique sahélienne. 1 270 000 km2. Capitale : Niamey.

Climat : Un des pays les plus chauds du monde. Climat sec et désertique au nord, humide au
sud.

Population : 10,54 millions d’habitants, urbanisés à 20% et très concentrés le long de la frontière
sud. Densité moyenne : 8,3 hab./ km2.

Economie : PIB par habitant : 190 US$. Pouvoir d’achat par habitant 750 $. Croissance
économique soutenue depuis 1994 (4,6%/an en moyenne).

Le Niger est riche en minerais, en particulier d’uranium qu’il exporte (2/3 des recettes d’exportation)
ainsi que du charbon entièrement absorbé par le secteur électrique. Il ne produit ni pétrole ni
hydroélectricité. La majeure partie de son approvisionnement, tant pétrolier qu’électrique, provient
du Nigeria. Ses ressources en bois de feu sont faibles et menacées.

La biomasse représente 90% de la consommation énergétique finale. La consommation finale


d’énergies commerciales augmente régulièrement depuis 1990 (environ 3%/an) après avoir
fortement décru entre 1982 et 1986.

INSTITUTIONS ET POLITIQUE ENERGETIQUE

Le secteur énergétique est contrôlé en grande partie par l'Etat. La Direction de l'Energie (DE) du
Ministère des Mines, de l'Energie et de l'Industrie (MMI) est responsable de la politique
énergétique et assure la tutelle des deux grandes entreprises énergétiques, sociétés d'économie
mixte. L'Office National des Ressources Minières (ONAREM) représente l'Etat dans les deux
sociétés mixtes d'extraction d'uranium. Le Secrétariat de la Présidence a sous sa tutelle directe le
secteur pétrolier. Le Ministère de l'Hydraulique et de l'Environnement gère les ressources forestières
et l'approvisionnement en bois. Le Ministère du Commerce, des Transports et du Tourisme fixe les
prix des produits pétroliers.
La privatisation du secteur électrique a été lancée officiellement en février 2001. Le principe de
privatisation retenu repose sur la mise en place d'une société nationale de patrimoine, propriétaire

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page56


des biens publics, et d'une société privée chargée de la production, la transmission et de la
distribution d'électricité dans le cadre d'un contrat de concession et de gestion ; il sera créé un
organe de régulation et un fonds national de l'électricité pour répartir les ressources financières du
secteur.
Les grandes orientations de politique énergétique sont organisées autour de la réduction de la
dépendance énergétique à l'égard du Nigéria, la diminution de la facture énergétique, une meilleure
gestion des ressources forestières, une meilleure adéquation des approvisionnements énergétiques
aux besoins de la population et l'élaboration d'un plan national de l'énergie.
Dans le cadre du projet Energie 2 mené en collaboration avec la Banque Mondiale, le Niger a
totalement réformé l'exploitation et la commercialisation du bois. Les principales innovations
consistent en un transfert aux communautés rurales de la gestion de l'exploitation (celles-ci
percevant directement le produit des taxes versées par les exploitants et s'engageant à respecter
des quotas d'exploitation) et en la mise en place d'un système de contrôle à l'entrée des villes. Ceci
consiste à faire payer une taxe au bois entrant en ville, ce qui représente un changement par
rapport aux systèmes de permis de coupe basés sur un volume mensuel de coupes. Parallèlement à
ces efforts, le Niger tente de promouvoir la substitution du bois par le GPL ou le kérosène en
pratiquant une politique de prix incitative tant sur le combustible que sur les réchauds.

LES ENTREPRISES

Electricité : La Société Nigérienne d'Electricité (Nigelec, 94,65 % l'Etat, 4,75 % nationaux


privés et 0,6 % étrangers) est la compagnie nationale d'électricité. Nigelec a le monopole du
transport et de la distribution d'électricité.
L’option finalement retenue par l’Etat dans le cadre de la privatisation de Nigelec est une concession
octroyée pour 25 ans à un professionnel détenteur de 51% du capital de la compagnie.
Vivendi et NEPA (Nigéria) sont pré-qualifiés mais la situation est bloquée, la Banque mondiale
souhaitant que des investissements soient réalisés par le repreneur. Un avis de pré-qualification
pour l’ouverture de 51% du capital de la société a été auparavant lancé en avril 2002 ; Vivendi et
NEPA (Nigéria) étaient les principaux intéressés mais la procédure avait été suspendue en
septembre 2003 par les autorités qui voulaient réétudier la stratégie de privatisation. Un appel
d’offres sur cette opération n’était pas prévu avant mi 2004.
Uranium, charbon : La production d'uranium est assurée par deux sociétés :
la Compagnie minière d'Akouta, Cominak (34 % Cogema, 31 % ONAREM, 25 % Overseas Uranium
Resources Development (Japon) et 10 % Enusa (Espagne)) et la Société des Mines de l'Air,
SOMAIR (29 % Cogema, 36,5 % ONAREM, 19,3 % Mokta, 7,6 % Pechiney et 6,5 %
Urangesellschaft).
La Société Nigérienne des Charbons, Sonichar (60 % Etat) exploite les mines de charbon du
Niger. Elle possède une centrale charbon et produit l'électricité approvisionnant les mines d'uranium.

Hydrocarbures : L'exploration production est totalement contrôlée par les compagnies pétrolières
internationales (Elf, Exxon, Hunt oil).
Depuis 1991, la législation a été assouplie afin d'inciter les compagnies pétrolières à venir s'installer.
La Société Nigérienne de Distribution des Produits Pétroliers (SONIDEP), société publique, détient
le monopole de l'importation de produits pétroliers.
Mais l'on estime à 25 % du montant des importations les quantités échappant aux statistiques
officielles d'importation, du fait de l'existence d'une contrebande importante avec le Nigéria. La
SONIDEP est responsable de la sécurité des approvisionnements pétroliers et possède 5 dépôts, lui
assurant ainsi 72 jours d'approvisionnements. Un processus de privatisation a été lancé en mars
2002.
Les principales compagnies intéressées par le rachat de 51% de la société sont Total, Mobil et
Tamoil. Un appel d’offres devrait être lancé courant 2004.
La distribution est assurée par le Groupement des Producteurs Pétroliers (GPP), constitué par Elf,
Texaco-Total, Shell et Mobil. Le GPP achète les produits pétroliers à la SONIDEP et dispose d'un
dépôt à Niamey. Enfin, des distributeurs indépendants assurent environ 1 % de la distribution. Sur
le marché de la distribution, Total gère 33 % des stations, Elf 30 %, Mobil 22 % et Shell 14 %, la
moitié de leurs stations étant situées dans la zone de Niamey.

L'APPROVISIONNEMENT

Ressources : Le Niger est assez bien doté en ressources énergétiques : uranium avec des réserves
évaluées à 170 kt, récupérables à moins de 80 $ US/kg ; charbon avec des réserves prouvées

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page57


estimées à 70 Mt ; potentiel hydroélectrique de 235 MW non exploité pour l'instant. Les ressources
pétrolières sont encore mal connues (de l'ordre de 3 Mt). Le Niger est doté d'un faible couvert
forestier (10 % de la superficie du pays dont seulement le tiers est économiquement exploitable).

Electricité : La totalité de l'électricité produite est d'origine thermique avec une capacité installée
de 63 MW pour Nigelec (24 MW en turbine gaz et le reste en turbine diesel) et de 32 MW pour
Sonichar (centrales charbon). La production est de 220 GWh largement inférieure aux besoins du
pays.
Après avoir réduit fortement ses achats aux auto producteurs depuis 1987 (de 110 GWh en
moyenne à seulement 10 -11 GWh aujourd'hui), Nigelec s'est orienté vers une politique massive
d'importation d'électricité en provenance du Nigéria (environ 215 GWh en 2002), mettant ainsi ses
centrales de Niamey, Tillabery, Konni et Dosso en réserve depuis 1976. En effet, les conditions
avantageuses de prix consenties par le Nigéria ainsi que les gains de change entre le naïra et le
franc CFA depuis 1994 rendent actuellement la production nigérienne non compétitive.
L'approvisionnement électrique du pays a été perturbé au cours de l'année 2000 du fait de l'arrêt de
fourniture de la compagnie du Nigéria, NEPA, faisant suite à des factures impayées par Nigelec.
NEPA a repris son approvisionnement en octobre 2000 après le règlement des 7,6 M€ de dette
accumulées en deux ans.
Le réseau de distribution de Nigelec est constitué de trois zones : un réseau principal dans la région
de Niamey, interconnecté avec le Nigéria via une ligne de 132 kV et suivant un contrat de fourniture
signé en 1976 et reconduit en 1992. La zone minière (Agadez, Araren, Arlit) desservie par une ligne
de 132 kV partant de la centrale de Sonichar. Des centres isolés (16 localités) alimentés par des
groupes diesel.

Pétrole : Les premières explorations (Agadem) laissaient entrevoir la possibilité d'un gisement
important (similitude géologique avec le Tchad). Cependant, sur les trois forages effectués par Elf et
Exxon, seul un forage (Goumeri 1) a donné des résultats positifs. En dehors de ce permis, 4 autres
blocs ont été offerts aux compagnies pétrolières étrangères à Djado (142 000 km2 attribués à Hunt
Oil), à Bilma (60 800 km2), à Fafra (23 000 km2) et à Ténéré (100 000 km2).
Le Niger ne dispose pas de raffinerie et importe donc la totalité de ses produits pétroliers. La
structure des importations de produits pétroliers s'est sensiblement modifiée depuis 1981 avec la
mise en exploitation par Sonichar de sa centrale électrique charbon entraînant une baisse des
importations de gasoil.

Uranium, charbon : La production d'uranium a culminé en 1981 à 4 350 t et décroît régulièrement


depuis (3 075 t en 2002) sous l'effet combiné de la diminution de la demande mondiale et de la
baisse des prix sur le marché mondial. Les exportations d'uranium ont chuté de 40 % des recettes
du budget à la fin des années 70 à 10 % actuellement.
La production de charbon (160 kt) est entièrement consommée localement pour la production
d'électricité par Sonichar.

Energies non conventionnelles : Les énergies non conventionnelles, principalement le bois,


constituent une source importante d'approvisionnement pour le Niger. La demande de bois est
estimée à 700 ktep par la FAO mais les statistiques nationales fournissent un chiffre deux fois plus
élevé. Ceci, au regard de la faiblesse des ressources, ne va pas sans poser des problèmes de
surexploitation particulièrement à la périphérie des centres urbains.
L'exploitation du potentiel d'énergie solaire n'en est pour l'instant qu'à une phase expérimentale.

LES PRIX

Les prix des énergies sont fixés par les pouvoirs publics. Un fonds de stabilisation permet d'éviter de
trop grandes disparités au niveau du territoire (subventions croisées) et de lisser les fluctuations de
cours. Les prix de vente des produits pétroliers ont subi une forte augmentation entre 1992 et 1994
suite à la dévaluation du franc CFA. Ainsi, en moyenne, les prix des produits pétroliers ont augmenté
de 30 % entre 1992 et 1994. Le prix de l'essence est de 0,68 US $ et celui du diesel de 0,48 US $.
Les prix de vente de l'électricité sont en moyenne de 14 US cents/kWh (75 francs CFA) en moyenne
tension et de 16 US cents/kWh (89 francs CFA) en basse tension.

LA CONSOMMATION

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page58


La consommation d'énergie par habitant est de 80 kep par an dont 31 kWh d'électricité. La part des
énergies non conventionnelles dans la consommation totale est d'environ 72 % (69 kep). La
consommation finale d'énergie augmente lentement (environ 0,7 % par an).
La part du pétrole dans la consommation finale d'énergie commerciale est stable autour de 82 %,
celle de l'électricité restant voisine de 19 %. Les chiffres sur la consommation de pétrole restent
soumis à une incertitude importante due à l'existence de marchés informels le long des frontières
avec le Nigéria et l'Algérie.
Le secteur résidentiel-tertiaire est de loin, le plus gros consommateur d’énergie (84% de la
consommation finale) ; le transport et l’industrie représentant chacun respectivement 14 % et 2 %.
L'industrie est le plus gros consommateur d'électricité (58 % du total), les mines d'uranium
absorbant le tiers de la consommation du Niger; mais sa part décroît au profit du secteur résidentiel
qui représente 41% de la consommation d’électricité. Toutefois, le Niger a l'un des plus faibles taux
d'électrification de la région (5 %): 60 % des ménages connectés se trouvent sur le réseau
interconnecté de Niamey. La consommation de bois représente la quasi-totalité de la consommation
des ménages.

ENJEUX ET PERSPECTIVES

Afin de réduire sa dépendance énergétique, le Niger a en projet, depuis de nombreuses années, la


construction d'un barrage hydroélectrique à Kandadji. Celui-ci a déjà fait l'objet de trois études de
faisabilité. La première, au début des années 80, financée par la Banque Africaine de
Développement (BAD) pour un montant de 1,5 million de dollars, étude qui a conduit à revoir à la
baisse la puissance installée initialement proposée de 250 MW à 125 MW pour une production de
700 GWh/an. La deuxième, en 1998 sur un financement de 1,5 million de dollar du FAD, Fonds
Africain de Développement qui n’a pas permis de prendre une décision quant à la réalisation du
projet. Une troisième étude sur l’impact environnemental et social du projet a été lancée fin 2003,
pour un coût de 1,8 M$, financé à 87% par le FAD.

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SENEGAL

Sources : CIA-The World Factbook

Situation : Nord Ouest de l’Afrique, Ouest du Sahara, bordé par l’Océan Atlantique. 196 722 km2.
Capitale : Dakar.

Climat : Sec, tropical, semi-désertique.

Population : 9,3 millions d’habitants, urbanisés à 47% ; croissance démographique modérée


(2,6%/an) ; densité de population 48 hab./ km2.

Economie : PIB en forte progression depuis cinq ans (environ 5%/an). PIB par habitant : 510 US$.
Pouvoir d’achat par habitant : 1 400 $.

Le Sénégal dispose de certaines ressources énergétiques, encore insuffisamment exploitées :


hydroélectricité sur les fleuves Sénégal et Gambie, tourbe, gaz naturel, énergie éolienne sur la
bande côtière, et énergie solaire. Enfin, l’équivalent de 4 Mm3 de bois est prélevé chaque année sur
les ressources du pays.

Les consommations de pétrole et d’électricité croissent fortement depuis 10 ans (en moyenne
5%/an environ). Bois et charbon de bois couvrent environ 60% des besoins des consommateurs.
Les transports absorbent environ 40% de la consommation de pétrole et l’industrie consomme
environ la moitié de l’électricité.

INSTITUTIONS ET POLITIQUE ENERGETIQUE

Le Ministère des Mines, de l'Energie et de l’Hydraulique, par le biais de la Direction Générale


de l'Energie (DGE) prépare et met en oeuvre la politique énergétique du pays et assure la tutelle
des entreprises énergétiques nationales, parapubliques ou d'économie mixte.
La production et la commercialisation du bois sont placées sous la responsabilité du Ministère de
l'Environnement et de la Protection de la Nature. Le Ministère de l'Economie et des Finances joue un
rôle important dans le financement des investissements et les modifications du système des prix.
Le développement des capacités hydroélectriques du Sénégal est confié à l'Organisation de Mise
en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS) qui réunit les quatre pays riverains (Mali, Mauritanie,
PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page63
Guinée et Sénégal). La mise en valeur du fleuve Gambie est confiée quant à elle à une autre
organisation multinationale, l'OMVG).
Jusqu’en 1998, le secteur de l’énergie était régulé par un organisme unique : la Commission
Nationale de l’Energie (CNE). Depuis la libéralisation du secteur, deux organismes sont en charge de
la régulation sous la tutelle du Ministère des Mines, de l’Energie et de l’Hydraulique: le Comité
National des Hydrocarbures et la Commission de Régulation du Secteur de l’Electricité.
Le Comité National des Hydrocarbures (CNH) a pour principaux rôles de déterminer les prix
plafonds pour le pétrole et d’instruire les dossiers de demande de licences.
La Commission de Régulation du Secteur de l’Electricité (CRSE), autorité indépendante, est
chargée de la régulation des activités de production, transport et distribution de l’électricité.
Une Agence Sénégalaise pour l’Electrification Rurale (ASER) a également été créée pour
promouvoir et financer l’électrification rurale.
Les priorités du Sénégal en matière énergétique sont rassemblées dans le plan RENES 2000
(Redéploiement Energétique du Sénégal) qui succède au plan RENES 1981. Elles consistent en la
préservation de l'environnement, le redéploiement de l'approvisionnement énergétique, la
réhabilitation et la modernisation des infrastructures énergétiques, la promotion d'une politique de
prix énergétiques plus attractive pour les entreprises et le développement de l'accès des ménages
aux énergies modernes, en particulier en milieu rural.
Au début de l'année 1997, le Gouvernement a décidé un programme de réformes pour le secteur de
l'énergie, incluant les actions suivantes :
- modification du cadre institutionnel du secteur électrique pour encourager le secteur privé à
investir dans la production et la distribution, incluant la privatisation partielle de Senelec ;
- libéralisation du secteur des hydrocarbures avec l'abolition des monopoles existants (importation,
raffinage, transport et distribution) et un ajustement automatique du prix des produits pétroliers sur
les prix internationaux ;
- transfert aux collectivités locales de la gestion des ressources ligneuses, suppression progressive
de la subvention au butane, et promotion de l'usage du kérosène.
Deux lois sur le secteur électrique ont été votées en 1998 par l’Assemblée Nationale : loi sur
l’ouverture du capital de Senelec (janvier 1998) et loi d’orientation du secteur électrique (mars
1998) amendée en 2002.
La loi de privatisation de Senelec prévoit que l’Etat détiendra au plus 41% des actions de Senelec,
les employés 10% et pour les 49% restant 33,3% au moins seront cédés à un opérateur privé. La
privatisation de 51% de Senelec a été lancé en 2001. Elle a échoué.
La loi d’orientation du secteur électrique prévoit d’ouvrir progressivement à la concurrence la
production, la distribution et la vente. Dans sa nouvelle forme elle permet à la Senelec de continuer
à investir en production en concurrence toutefois avec des opérateurs indépendants (sa forme
initiale stipulait que toute nouvelle centrale serait construite par des producteurs indépendants et
interdisait ainsi à Senelec d’accroître sa capacité de production). Senelec garde le monopole de la
distribution dans ses réseaux de distribution existants.
Une loi sur la libéralisation des importations et du raffinage des produits pétroliers a été votée en
1998.

LES ENTREPRISES

Electricité : La Senelec (Société Nationale d'Electricité) est la compagnie nationale de


production, transport et distribution. Malgré deux tentatives, la compagnie n’est toujours pas
privatisée. L'Etat a, tout d’abord, vendu en avril 1999 34% du capital de la société à un consortium
associant Hydro-Quebec et Elyo et a demandé une résiliation à l’amiable en septembre 2000 du fait
de la persistance des délestages. Il a ensuite lancé en 2001 un appel d’offres portant sur la vente de
51% du capital qui a échoué, le groupe Vivendi-Environnement qui avait remporté cet appel d’offres
n’ayant pas assez de fonds pour financer le coût de l’investissement et le groupe AES Frontier Ltd,
classé deuxième, refusant de revoir son offre à la hausse.
Toutefois, le processus de privatisation, stoppé depuis juillet 2002, devrait être relancé courant
2005.

Pétrole : La SAR (Société Africaine de Raffinage), société d'économie mixte (54,6 % Total, 23,6
% Shell, 11,8% Mobil Oil Senegal, 10 % Etat sénégalais) assure le raffinage, l'approvisionnement du
marché pétrolier national et exporte dans les pays voisins. Depuis le vote de la loi de libéralisation
du secteur des produits pétroliers en 1998, la SAR ne détient plus le monopole des importations et
de la production de produits pétroliers, excepté pour le GPL. La SAR gère la seule raffinerie du pays.

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page64


Petrosen, société d'économie mixte, est chargée de promouvoir et de contrôler les activités
d'exploration et de production. De faible taille, elle fait appel pour ses opérations à des bureaux
d'étude et à des consultants étrangers.
Ainsi, Petrocanada est en charge depuis 1981 de l'exploration sur le permis de Dome Flore. Afin
d'attirer des compagnies étrangères, l'impôt sur le bénéfice a été ramené de 50 % à 35 %, ceci en
vue de prochains appels d'offres sur des permis offshore.
La distribution est assurée par trois sociétés pétrolières étrangères et, suite à la libéralisation, par
deux petits distributeurs : Shell (39%), Total (39%) et Mobil (14,5%) regroupées au sein du
Groupement de l'Industrie Pétrolière qui coordonne leurs relations avec l'administration et Elton
(5,5%) et Oryx (2%).

L'APPROVISIONNEMENT

Ressources : Le Sénégal est très pauvre en ressources énergétiques à l'exception des produits de
la biomasse.
Le couvert forestier est en forte diminution et ne représente plus aujourd'hui que 45 % de la
superficie du pays contre 70 % il y a vingt ans. Les ressources gazières (11 Gm3) ont augmenté
suite à la découverte de deux gisements en 1993 et 1997. Les ressources pétrolières sont estimées
à 1 milliard de barils dans la zone offshore commune au Sénégal et à la Guinée Bissau. Grâce aux
deux fleuves Sénégal et Gambie, le Sénégal dispose de ressources hydroélectriques (1400 MW) non
développées pour l'instant.
L'ensoleillement généreux du pays (2 000 kWh/m2/an) représente un potentiel important. Enfin, le
Sénégal dispose de ressources significatives de tourbe (gisement de Niayes, 52 Mm3), non rentables
dans l'immédiat pour la production d'électricité, mais qui pourraient se substituer au charbon de bois
(sous la forme de charbon de tourbe desséché).

Electricité : Avec la mise en service de deux nouvelles unités de 15 MW à la centrale de Cap des
Biches, la capacité totale du pays est passée à 450 MW en 2003. L’hydraulique représente 13% de
la capacité (centrale de Manantali 60 MW, mise en service 2002), le reste étant thermique. La
production d’électricité était de 1,9 TWh en 2003.
La Senelec gère un réseau électrique composé d'un réseau général, de trois centres régionaux et de
23 centres secondaires isolés.

Pétrole et gaz : Le Gouvernement mène depuis plusieurs années des campagnes d'exploration
avec des résultats qui nourrissent déjà de sérieux espoirs : découvertes de réserves de gaz naturel
de 500 Mm3 dans la région de Sébikotane, mises en exploitation depuis 1986 avec la société
irlandaise Tullow Oil ; découverte d'un important gisement de gaz par Petrosen à Thiès en 1997 dont
le potentiel est estimé à 3 Gm3. La production de gaz est de 50 Mm3, entièrement utilisée pour
alimenter les turbines à gaz de la centrale du Cap des Biches.
Les quantités de pétrole produites localement sont minimes. Les approvisionnements sont assurés
par les importations soit de pétrole brut, soit de produits raffinés, le partage entre les deux étant
assez variable d'une année sur l'autre (80% et 20% respectivement en 2003).
Le Sénégal a une raffinerie d'une capacité de 17 000 bl/j. Celle-ci, construite en 1960, ne dispose
pas d'unité de conversion secondaire. Sa production est donc limitée tant par la gamme de brut
qu'elle peut traiter que par la variété des distillats produits.

Energies non conventionnelles : Le bois représente la majorité de ces énergies, avec 1,04 Mtep
utilisées dont 10 % sont transformées en charbon de bois. La production de bois énergie est pour
l'instant inférieure à la capacité de la forêt sénégalaise. A la suite de l'épuisement des forêts
naturelles des régions de l'Ouest à dominante urbaine et du Nord, 90 % des approvisionnements
proviennent des régions de l'Est et du Sud (principalement de la région de Kolda en Casamance).
Il existe plusieurs applications de l'énergie solaire, thermique et photovoltaïque, tournées vers la
production d'eau chaude, le pompage et la production décentralisée d'électricité : 550 MW ont été
installés dernièrement dans les îles Saloum ; s'ajoutent à cela un millier de systèmes solaires
familiaux. Environ 150 éoliennes de pompage sont en service.

LES PRIX

Les prix de l'énergie sont fixés par les pouvoirs publics. Les prix des produits pétroliers sont fixés
toutes les 4 semaines par le CNH sur la base des cotations publiées pendant la période précédente.

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page65


Les produits pétroliers sont fortement taxés (70 % pour l'essence, 57 % pour le gasoil). L'ensemble
des taxes pétrolières perçues représente le quart des ressources budgétaires de l'Etat.
Le prix de l'essence est de 494 Francs CFA/l (0,8 € /l) ; celui du gazole est de 414 Francs CFA/l (soit
0,56 € /l). En vue de favoriser la substitution du bois par le GPL, le prix officiel du charbon de bois à
Dakar a lui aussi fortement augmenté.
Enfin, le prix de l'électricité fondé sur une tarification au coût marginal est de 91 Francs CFA/kWh
(15 c€), 75 Francs CFA (13 c€) et 46 Francs CFA (7,7 c€), respectivement pour la basse tension, la
moyenne tension et la haute tension.

LA CONSOMMATION

La consommation d'énergie par habitant est de 0,32 tep par an, dont environ 145 kWh d'électricité
(2003). Les énergies non conventionnelles, principalement le bois, couvrent 54 % des besoins
énergétiques du pays.
Après avoir augmenté de 1990 à 1992 et avoir retrouvé son niveau initial en 1994, la consommation
finale a connu une forte croissance entre 1994 et 2003 (+4%/an en moyenne) suite à la reprise
économique.
La biomasse représente 53% de la consommation finale, le pétrole 42 % et l'électricité 5 %. La
consommation d'électricité connaît une croissance rapide (6 %/an en moyenne entre 1990 et 2003).
Le nombre total de clients desservis est de 470 000 environ.
Le secteur résidentiel-tertiaire est le principal consommateur d'énergie (57 % de la consommation
finale). Le transport arrive en deuxième position avec près d’1/4 de la consommation ; l’industrie
absorbe le reste. La part de l'industrie dans la consommation d'électricité décroît légèrement,
environ 41% ; le reste est consommé par les ménages. Environ 80 % des besoins des ménages sont
couverts par le bois, le charbon de bois et la biomasse.
Le taux d’électrification des ménages est en moyenne de 33 % (55 % en zone urbaine et 10 % en
zone rurale).

ENJEUX ET PERSPECTIVES

L'accent est mis sur la valorisation des ressources nationales de pétrole et gaz. De nombreux appels
d'offres ont été lancés depuis 1990 par Petrosen pour l'exploration de zones offshore.
Le Sénégal souffre d’un manque de capacité électrique. De plus, la Senelec prévoit un doublement
de la demande d’électricité d’ici 2012 et un triplement d’ici 2018 ; le développement de nouvelles
capacités est donc primordial.
L'OMVS a identifié une quinzaine de sites hydroélectriques, représentant un potentiel de 1 400 MW.
Trois centrales sont en projet sur le fleuve Sénégal (mise en service 2008-2011). La première, d’une
capacité de 128 MW est située à Sambagalou. Une ligne d’interconnexion avec les trois autres pays
de l’OMVS devrait être construite en parallèle pour leur permettre d’être approvisionnés par la
centrale. La seconde, d’une capacité de 60 MW est une centrale au fil de l’eau située à Felou : elle
consiste en la réhabilitation d’un vieux barrage existant (coût : 80,5 M US $). La dernière, d’une
capacité de 85 MW, sera construite à Gouina (coût : 73 M US $). Une ligne d’interconnexion Kayes
(Mali) -Kaolack (Sénégal) de 570 km devrait être construite pour distribuer la production de cette
centrale.
De plus, un plan d’équipement à moyen terme a été lancé pour faire face au déficit en électricité du
pays. Dans ce cadre, huit centrales diesel de 60 MW devraient être mises en service sur la période
2005-2015 sous forme de BOT (dont Sangalkam (coût 80 M US $). Au niveau du transport, la
construction d’une ligne Tobène-Touba est en projet. Cette ligne devrait être prolongée jusqu’à
Kaolack (poste d’arrivée du réseau OMVG) par la suite. La construction d’une ligne Kayes-
Tambacounda est aussi en pourparlers dans le but de sécuriser les importations à partir de la
centrale de Manantali et permettre d’améliorer l’alimentation de la région sud du pays.
Un vaste programme d’électrification rurale a été lancé en mai 2003 avec l’objectif d’augmenter le
taux d’électrification rural à 15% (contre 8% avant le lancement du programme).
Dans le cadre de ce programme les îles Saloum ont été électrifiées (coût du projet 20 M US $
financé par le Fonds d’Aide au Développement (FAD) espagnol) par la pose de 10 000 systèmes
solaires de 55 kW chacun, de 11 centrales solaires et de chambres froides et de moulins à mil
solaires.
Ainsi l’électrification de cette nouvelle zone porte à 10% le taux d’électrification rurale du pays. Les
prochains départements et localités sur la liste sont Fatick, Gossas, Thiès, Bambey, Diourbel,
Mbacké et Tivaouane. La déforestation rapide conduit le Sénégal à mettre en oeuvre une politique
visant à réduire la consommation de bois et de charbon de bois. Pour ce faire, plusieurs mesures

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page66


sont en place : incitation à la substitution par le GPL à l'aide d'une politique de prix attractifs couplée
à une augmentation progressive de la taxe forestière, valorisation des réserves de tourbe par l'étude
d'un projet d'utilisation sous forme de briquettes, meilleure gestion du parc forestier existant.
Le Ministère de l'Industrie, dans le cadre d'un programme d'économies d'énergie appuyé par le
PNUD et soutenu et financé par l'Agence Canadienne de Développement International, a engagé une
série d'actions spécifiques visant à améliorer l'efficacité énergétique dans l'industrie.
Dans le cadre de ce programme, une cellule des combustibles domestiques a été créée afin de
disposer d'un cadre plus favorable à la réussite des actions de maîtrise de l'énergie, et ce pour tenir
compte du demi-échec qu'a connu la politique de diffusion de foyers améliorés. La création d'une
Agence pour l'efficacité énergétique est à l'ordre du jour.

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page67


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TCHAD

Sources : CIA-The World Factbook

Situation : Pays enclavé de la zone sahélienne. 1 284 000 km2.

Climat : Désertique au nord, plus humide au sud.

Population : 7,7 millions d’habitants, dont 24% vivent dans les villes. Densité moyenne faible : 6
hab./ km2.

Economie : PIB par habitant : 180 US$ environ. Croissance économique faible très irrégulière.
L’essentiel des exportations du pays sont constituées par le coton et la viande (70%).
Pouvoir d’achat par habitant : 850 $.

Le pays a des ressources d’hydrocarbures partiellement identifiées mais pas encore développées. Le
bois et les produits pétroliers importés constituent les deux seules sources d’énergie du pays. Les
ressources en bois sont dans une situation critique.

La consommation d’énergies commerciales est faible et concentrée dans la capitale.

INSTITUTIONS

Le Ministère des Mines, de l’Energie et du pétrole a la responsabilité du secteur de l’énergie et


coordonne la politique énergétique du pays. Le Ministère des Finances définit la fiscalité sur les
PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page71
produits énergétiques. Le Ministère du Commerce et de l’Industrie intervient dans le contrôle et la
fixation des prix des produits pétroliers et des tarifs de l’électricité.

STEE, Société Tchadienne d’Eau et d’Electricité, est l’entreprise électrique nationale ; c’est une
société publique dont l’Etat détient 81% du capital et l’AFD (ex Caisse Française de Développement
Economique) 19%. Vivendi assure depuis septembre 2000 la gestion de la STEE.

Plusieurs sociétés pétrolières interviennent dans l’exploration. Exon Mobil (40%), Petronas (35%) et
Chevron (25%) sont associées sur le gisement de Doba et la construction d’un oléoduc.
L’importation et la commercialisation des produits pétroliers est assurée par des filiales de
compagnies internationales (Total, Mobil, Shell et Elf) et des petites sociétés commerciales
tchadiennes.

La Direction des Eaux et Forêts du Ministère du Tourisme et de l’Artisanat est chargée du contrôle de
l’exploitation des ressources forestières.

RESSOURCES ET PRODUCTION

Le pays dispose de ressources pétrolières dans le sud du pays estimées selon les sources entre 90
Mt et 160 Mt. Le premier gisement (Sedigi) devrait entrer en production prochainement ; sa
production (3 000 à 4 000 bl./j) serait destinée à l’approvisionnement du Tchad et raffinée dans une
nouvelle raffinerie construite à cet effet. Trois autres gisements de pétrole très lourd en cours
d’exploration dans la région de Doba vont voir leur production (prévue pour 2003 au rythme de 225
000 bl./j) évacuée par oléoduc au travers du Cameroun vers un terminal pétrolier pour être
exportée en Europe. Pour l’instant tout l’approvisionnement pétrolier est couvert par des
importations du Nigeria et du Cameroun.

La totalité de la capacité de production électrique est thermique (29 MW). La production d’électricité
progresse lentement (100 GWh environ). L’approvisionnement électrique est très irrégulier du fait
de la vétusté des installations de production et de transport. Les pertes électriques (techniques et
non techniques) sont élevées (30%).

Le Tchad a enfin un potentiel solaire important (durée d’ensoleillement entre 2 600 et 3 600
heures/an). Les ressources en bois sont dans une situation critique.

CONSOMMATION

La quasi totalité de l’énergie consommée est constituée d’énergies traditionnelles (96%). La


consommation d’énergies commerciales par habitant est très faible, soit 0,01 tep et 8 kWh. Cette
consommation est concentrée dans la capitale (80 à 90% des ventes d’électricité). Le secteur
résidentiel tertiaire (basse tension) représente un peu plus de la moitié des ventes. Le secteur des
transports absorbe 59% des produits pétroliers importés et représente 75% de la consommation
d’énergies commerciales. La consommation des ménages est essentiellement composée d’énergies
traditionnelles (2,5 Mt de bois).

POLITIQUE ENERGETIQUE ET PERSPECTIVES

L’exploitation des ressources pétrolières, le projet de raffinerie (capacité de 3 500 bl./j alimentée à
partir du gisement de Sedigi couplée à une centrale thermique de 21 MW, la réhabilitation des
installations électriques et la participation à des projets électriques régionaux constituent les
grandes priorités de la politique énergétique pour les énergies modernes.

La mise en exploitation des gisements pétroliers de Doba est 2003, a correspondu avec l’entrée en
service en juillet 2003 de l’oléoduc de 1 000 km environ entre le Tchad et le port camerounais de
Kribi (dont 170 km au Tchad). La production des gisements est estimée à 225 000 bl./j pour les
premières années. Elle devrait décliner rapidement ensuite (100 000 bl./j au bout de 10 ans). Sur
les 30 ans du projet, les recettes de l’Etat devraient se situer autour de 100 M US$/an (soit le
double du budget actuel de l’Etat). La Banque Mondiale a assorti ses financements au Tchad au
contrôle de l’utilisation des recettes pétrolières pour éviter tout détournement.

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page72


Dans le secteur électrique, la privatisation de la distribution est de nouveau à l’ordre du jour après
avoir été reportée à de nombreuses reprises. Un projet d’interconnexion des réseaux camerounais et
tchadien est à l’étude. Ce projet permettrait d’exporter de l’électricité vers le Cameroun.

Pour les énergies traditionnelles, la priorité est la lutte contre la déforestation. Le gouvernement a
ainsi mis en place un programme de butanisation et de diffusion de foyers améliorés. La mise en
place d’un programme de pré-électrification rurale solaire constitue également un objectif prioritaire.

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page73


TCHAD
INDICATEURS ECONOMIQUES 1980 1996 1997 1998 1999
Population millions 4.5 6.9 7.1 7.3 7.5
Taux de croissance du PIB % -6 2.4 4.5 6.7 -0.7
PIB/habitant (à partité de pouvoir d'achat) $ ppa 405 825 842 860 850
Dette extérieur/exportations totales % 162 354 359 348 439
Service de la dette/exportaations % 8 9 10 9 10
VA industrie/PIB % 11 14 14 15 14
VA agriculture/PIB % 41 35 35 37 35
Taux d'inflation % n.d. 12 6 12 -7
Taux de change 1 $ US 211 512 584 590 616
APPROVISIONNEMENT ENERGETIQUE
Taux d'indépendance énergétique % 0 0 0 0 0
Part du pétrole importé % 100 100 100 100 100
Part du pétrole raffiné localement % 0 0 0 0 0
Production électrique TWh 0.02 0.09 0.09 0.1 0.09
Production hydroélectrique Twh 0 0 0 0 0
Part du pétrole dans la production électrique % 100 100 100 100 100
CONSOMMATION ENERGETIQUE
Cons, primaire (y.c. énergie non commerciale Mtep 0.74 1 1 1.01 1
Cons. primaire d'énergie non commerciale Mtep 0.64 0.92 0.92 0.92 0.92
Cons. Primaire d'énergie commerciale Mtep 0.09 0.08 0.08 0.09 0.08
Consommation totale d'énergie/habitant tep/hab 0.17 0.15 0.14 0.14 0.13
Consommation d'énergies commerciales/habitant tep/hab 0.02 0.01 0.01 0.01 0.01
Cons. d'électricité/habitant Kwh/hab 4 10 10 9 9
Cons. d'électricité domestique/habitant Kwh/hab 2 6 6 5 5
Cons. de GPL + pétrole lampant/habitant Kwh/hab 1 0 0 0 0
Cons. du transport/consommation totale de
pétrole % 57 41 40 41 40
Part de l'industrie/cons. d'électricité % 56 43 43 43 43
nd : non disponible Source : ENERDATA
d'après AIE, Banque Mondiale, Statistques nationales…

BILAN ENERGETIQUE 1999


Mtep CHAR PETR. PRDTS GAZ HYDRO(*) ELEC.* TOTAL ENC TOTAL
NUCL.
BON BRUT PETR. NAT. (°)… 1 2 1+2

PRODUCTION 0.9 0.923


IMPORTATION 0.083 0.083 0.083
EXPORTATION
SOUTES
-
VARIATION DE STOCKS -2 -0 0.002
CONSOMMATION PRIMAIRE 0.081 0.081 0.9 1.004
-
CENTRALES ELECTRIQUES -0.02 0.008 -0.02 0.016
-
AUTOCONS. + PERTES -0 -0 0.002
CONSOMMATION FINALE 0.057 0.006 0.063 0.9 0.986
DONT INDUSTRIE 0.025 0.002 0.027 0.2 0.045
DONT TRANSPORT 0.032 0.032 0.032
DONT RESIDENTIEL
TERTIAIRE 0.003 0.003 0.9 0.908
* 1 KWh = 0,086 kep ° 1 KWh = 0,26 kep ENC énergies non commerciales Source : ENERDATA

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page74


TOGO

Sources : CIA-The World Factbook

Situation : Afrique de l’Ouest, bordé au sud par le Golfe de Guinée. 56 700 km2. Capitale : Lomé.

Climat : Tropical humide, plus sec au nord.

Population : 4,6 millions d’habitants, urbanisés à 32% ; forte croissance démographique


(3,1%/an). Densité moyenne 83 hab./ km2 ; grandes disparités entre le sud et le nord
fortement peuplés, et le centre.

Economie : PIB moyen de 320 US$ par habitant. Economie très sensibles aux aléas des cours du
phosphate, café, cacao et coton. Croissance négative de 1991 à 1998. forte reprise
depuis 1994 (à l’exception de 1998). pouvoir d’achat de 1 400 $/hab.

Bien que relativement peu abondante, la biomasse constitue la principale ressource énergétique du
pays. Le potentiel hydraulique n’étant que modérément exploité, les besoins en énergies
conventionnelles sont presque entièrement couverts par des importations.
La consommation finale est satisfaite majoritairement par la biomasse. Le pétrole représente près de
90% de la consommation finale d’énergies conventionnelles ; cette consommation est surtout
concentrée dans la région de Lomé.

INSTITUTIONS

La Direction Générale de l’Hydraulique et de l’Energie du Ministère des Mines, de l’Equipement, des


Transports et des Postes et Télécommunications élabore et met en œuvre la politique énergétique.
Elle assurait jusqu’en décembre 2000, aux côtés du Ministère des Sociétés d’Etat et du
Développement de la zone Franche, la tutelle de l’entreprise nationale d’électricité, la Compagnie
d’Energie Electrique du Togo (CEET). Depuis le 1er décembre 2000, CEET a été remplacée par Togo
Electricité, nouveau nom de la compagnie dont le concession a été confiée à un consortium composé

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page75


de Elyo et Hydro-Québec International. Les repreneurs se sont engagés à investir 275 millions de
francs sur les 5 premières années de la concession prévue pour durer 20 ans. Togo Electricité
distribue l’électricité qu’elle produit ou achète à la Communauté Electrique du Bénin (CEB).
Organisme binational (Bénin-Togoà créé en 1968, CEB a le monopole de la production
hydroélectrique, du transport et des importations d’électricité dans chaque pays, ainsi que de la
réalisation d’installations hydroélectriques. Il est placé sous l’autorité d’un Haut Conseil Inter-
Etatique composé de ministres des deux pays.

Le secteur pétrolier est supervisé par le Ministère de l’Industrie et du Commerce. Le groupement


professionnel des Pétroliers (GPP) importe et distribue les produits pétroliers. Regroupant à l’origine
six sociétés, il ne compte plus, depuis décembre 1995, que Elf, les autres compagnies s’étant
retirées. La Société Togolaise d’Entreposage (STE) assure le stockage avec la Société Togolaise de
Stockage de Lomé (STSL). La Société Togolaise des Hydrocarbures a été mise en liquidation en
décembre 1995 ; l’unité de raffinage la composant a été mise en vente dans le cadre d’un
programme de privatisation.

Trois administrations se partagent la gestion des ressources forestières : l’Office pour le


Développement de l’Exploitation des Ressources Forestières (ODEF, production et
commercialisation), la Direction des Productions Forestières (DPF, exploitation des forêts
communautaires, délivrance des permis de coupe), et le Ministère de l’Environnement et des
Ressources Forestières (environnement et reboisement).

RESSOURCES ET PRODUCTION

N’ayant pas été concluante, l’exploration pétrolière s’est arrêtée en 1987. les importations de
produits pétroliers, en provenance de divers pays dont le Gabon, la Côte d’Ivoire, l’Espagne et le
Nigeria, sont stables depuis 1990. toutefois, certains (GPP) estiment que les importations illicites de
carburants atteignent jusqu’à 25% de la consommation.

L’approvisionnement total du Togo (520 GWh en 2000) comprend la production de Togo Electricité,
celle des auto-producteurs (50% de la capacité de production togolaise et 36% de la production) –
essentiellement l’Office Togolais des Phosphates (OTP) -, et les achats à la CEB. Cette dernière
exploite le barrage de Nangbéto sur le Mono (65 MW dont 30 MW reviennent au Togo) et se fournit
à 70% auprès de la Volta River Authority (VRA) au Ghana. Depuis août 1994, CEB achète en outre
de l’électricité à la Compagnie Ivoirienne d’Electricité (30MW pour l’alimentation aux heures de
pointe). Le potentiel hydroélectrique du pays est estimé à plus de 200 MW. La production électrique
d’origine thermique fluctue de façon importante.

Les ressources forestières diminuent chaque année face à la surexploitation, en particulier au nord
où la densité de population rurale est plus forte. La production de charbon de bois absorbe environ
la moitié de la consommation de bois de feu.

CONSOMMATION

La consommation d’énergies conventionnelles par habitant s’élève à environ 0,1 tep, dont 100 KWh
d’électricité. L’existence d’importations illicites de produits pétroliers rend difficile l’appréciation des
consommations finales et leur répartition par secteur. Toutefois, le secteur industriel est sans nul
doute le plus gros consommateur final (environ 56%), le reste étant consommé par le secteur des
transports. La majeure partie des ventes (85% environ) se réalise à Lomé.

La consommation d’électricité, très concentrée dans la capitale (70% des abonnés), a doublé depuis
1980. Elle est stable depuis 1995. Le nombre d’abonnés est de 87 000 en basse tension et 375 en
moyenne tension. L’électrification rurale reste embryonnaires (quelques localités seulement
électrifiées). Toutefois, Togo Electricité s’est engagé dans un programme d’électrification rurale de
40 villages au centre du pays.

L’énergie la plus largement utilisée reste malgré tout la biomasse (bois et charbon de bois) ; elle
couvre à peu près 60% des besoins des consommateurs finals selon les statistiques de la FAO (85%
selon les statistiques nationales). Le charbon de bois est surtout utilisé dans les zones urbaines (plus
des 2/3, dont 50% dans la capitale).

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page76


POLITIQUE ENERGETIQUE ET PERSPECTIVES

Très endetté et dépendant fortement des recettes d’exportation, le Togo suit depuis 1983 une
politique d’austérité dans la cadre de plans d’ajustement structurel successifs. Il a l’ambition de
devenir une zone franche pour les investisseurs étrangers et une plaque tournante commerciale
pour ses voisins.

L’amélioration de la gestion des produits pétroliers, complétée ultérieurement par l’amélioration de


la distribution, a pour but de diminuer les coûts d’approvisionnement.

Dans le secteur électrique, le programme d’investissement prévoit la construction de nouvelles


lignes, la densification du réseau dans les principales villes et la réhabilitation de la centrale
thermique de Lomé Port.

Un protocole d’accord a été signé en 1999 pour la construction d’un gazoduc desservant à partir du
Nigeria, le Bénin, le Togo et le Ghana. Fin novembre 2004, le Conseil d’Administration de la Banque
Mondiale a approuvé une garantie d’un montant total de 125 millions d’US$ pour appuyer la
construction du gazoduc. Pour le Nigéria, ce projet contribuera à éliminer les gaz en flammes à
l’horizon 2008 (le Nigéria brûle actuellement 75% du gaz qu’il produit).

En matière de coopération régionale, la CEB étudie la possibilité d’une interconnexion de son réseau
avec celui du Nigeria. Ce projet, baptisé CEB-NEPA, permettra de fournir de l’électricité à partir du
Nigeria.

Des mesures ont été engagées pour réduire la consommation de bois, telles que la diffusion de
foyers améliorés conçus localement ou des opérations de reboisement (projet de plantations péri-
urbaines mené par l’ODE).

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page77


TOGO
INDICATEURS ECONOMIQUES 1980 1996 1997 1998 1999
Population millions 2.62 4.23 4.35 4.46 4.57
Taux de croissance du PIB % 14.6 9.6 4.2 -2.2 2.1
PIB/habitant (à partité de pouvoir d'achat) $ ppa 1183 1461 1471 1385 1410
Dette extérieur/exportations totales % 181 325 269 320 353
Service de la dette/exportaations % 9 9 10 7 8
VA industrie/PIB % 24 21 21 22 21
VA agriculture/PIB % 24 40 40 40 41
Taux d'inflation % 12.3 4.7 8.3 1 -0.1
Taux de change 1 $ US 211 512 584 590 615.7
APPROVISIONNEMENT ENERGETIQUE
Taux d'indépendance énergétique % 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1
Part du pétrole importé % 100 100 100 100 100
Part du pétrole raffiné localement % 64 0 0 0 0
Production électrique TWh 0.02 0.05 0.05 0.1 0.1
Production hydroélectrique Twh 0 0 0 0 0
Part du pétrole dans la production électrique % 87 92 94 97 97
CONSOMMATION ENERGETIQUE
Cons, primaire (y.c. énergie non commerciale Mtep 0.72 1.27 1.29 1.34 1.37
Cons. primaire d'énergie non commerciale Mtep 0.56 0.93 0.96 0.99 1.01
Cons. Primaire d'énergie commerciale Mtep 0.15 0.34 0.33 0.35 0.36
Consommation totale d'énergie/habitant tep/hab 0.27 0.3 30 0.3 0.3
Consommation d'énergies
commerciales/habitant tep/hab 0.06 0.08 0.08 0.08 0.08
Cons. d'électricité/habitant Kwh/hab 73 106 112 106 106
Cons. d'électricité domestique/habitant Kwh/hab 28 30 37 35 35
Cons. de GPL + pétrole lampant/habitant Kwh/hab 5.6 7.9 7.5 8.7 8.5
Cons. du transport/consommation totale de
pétrole % 50 45 40 40 40
Part de l'industrie/cons. d'électricité % 32 41 41 43 43
nd : non disponible Source : ENERDATA
d'après AIE, Banque Mondiale, Statistques nationales…

BILAN ENERGETIQUE 1999

Mtep CHAR PETR. PRDTS GAZ HYDRO(*) ELECTRI TOTAL ENC TOTAL
NUCL.
BON BRUT PETR. NAT. (°)… CITE * 1 2 1+2

PRODUCTION 0 0 1.01 1.015


IMPORTATION 0.313 0.037 0.35 0.35
EXPORTATION
VARIATION DE STOCKS 0.007 0.007 0.007
CONSOMMATION PRIMAIRE 0.32 0 0.037 0.357 1.01 1.372
RAFFINERIES
CENTRALES ELECTRIQUES -0.04 0 0.008 -0.03 -0.03
AUTOCONS. + PERTES -0.004 -0 -0.6 -0.56
CONSOMMATION FINALE 0.28 0.041 0.321 0.46 0.782
DONT
INDUSTRIE 0.113 0.018 0.131 0 0.134
(dont non énergétiques) 0.067 0.067 0.067
TRANSPORT 0.127 0.127 0.127
RESIDENTIEL TERTIAIRE 0.039 0.023 0.062 0.18 0.244
* 1 KWh = 0,086 kep ° 1 KWh = 0,26 kep ENC énergies non commerciales Source : ENERDATA

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PISE 2005 - Rencontre Sectorielle ACP /EU pour La Promotion du
Partenariat Interentreprises et des Investissements dans le Secteur de
l’Énergie

VOLET 2 : LES POLITIQUES SOUS


REGIONALES D’INTEGRATION EN MATIERE
D’ENERGIE ELECTRIQUE

Draft ≠1

7 février 2005

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page80


CHAPITRE 1

LES GRANDES LIGNE DE LA POLITIQUE ENERGETIQUE


COMMUNE DE LA CEDEAO
(Extrait rapport annuel CDEAO)

1. Dans le cadre de la mise en œuvre du Système d’Echanges d’Energie Electrique Ouest Africain
(EEEOA) et du Projet de Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest (PGAO), le Secrétariat Exécutif de la
CEDEAO a réalisé des progrès significatifs dans ce domaine. Le présent rapport a pour but de
faire le point sur l’état d’avancement des activités menées aux niveaux des Etats, du
Secrétariat et des Bailleurs de fonds.

2. Lors de sa 4éme réunion, tenue à Conakry, le 18 octobre 2002, le Comité Directeur et les
bailleurs de fonds ont convenu d’avoir régulièrement des réunions de coordination pour
superviser la mise en œuvre de l’EEEOA. A cette fin, trois réunions de coordination ont été
successivement organisées en décembre 2002, et en mars et juin 2003, respectivement à Paris
et à Washington. La dernière réunion s’est tenu à Dakar en octobre 2004, en parallèle à cette
session des Groupes de Travail Technique et Institutionnel.

3. En janvier 2003, lors du 26éme Sommet qui s’est tenu à Dakar, les Chefs d’Etat et de
Gouvernement ont adopté le Protocole sur l’Energie de la CEDEAO et crée l’Observatoire de
l’Energie de la CEDEAO.

4. Le Conseil des Ministres qui a précédé le Sommet de Dakar, a adopté le programme de


renforcement des capacités et de formation destiné à l’amélioration des performances du
secteur et à sa viabilité technique et financière

5. Le Secrétariat Exécutif de la CEDEAO a élaboré une stratégie de mise en œuvre de l’EEEOA


basé sur un programme de développement triennal qui permettra de faire passer le projet
d’une phase conceptuelle à une phase opérationnelle. Le document de stratégie développée par
le Secrétariat Exécutif de la CEDEAO a été soumis aux bailleurs de fonds lors des réunions de
coordination mentionnées plus haut.

6. En ce qui concerne le cadre institutionnel de l’EEEOA, le Protocole sur l’Energie a été signé et
soumis aux Etats Membres pour ratification.

7. Pour donner suite à la décision du Comité Directeur concernant la création d’un organe de
régulation régional, l’Agence Française de Développement (AFD) a donné son accord de
principe pour appuyer la CEDEAO dans la mise en place de la régulation régionale. Afin de lui
permettre de définir les ressources nécessaires, l’AFD a recruté un Consultant qui présentera
son programme et sa méthodologie de travail à cette session.

8. En ce qui concerne le programme d’investissement, les études de faisabilité et d’impact


environnemental des lignes de transport prioritaires, exigées par la Banque Mondiale avant la
présentation du dossier de projet à son conseil d’administration pour financement, sont en
cours de réalisation.

9. La première tranche du programme d’investissement, qui concerne principalement la Zone A,


est estimée à 335 millions de US$. Le principe de la mobilisation du financement de ces projets
sous la forme d’une ligne de crédit à long terme, est en cours de négociation avec la Banque
Mondiale, l’Agence Française de Développement, la Banque Européenne d’Investissement, la
Banque Africaine de Développement, la Banque pour l’Investissement et le Développement de
la CEDEAO et le Fonds Koweitien pour le Développement Economique.

10. A la demande du Comité Directeur, un programme d’investissement prioritaire a été élaboré


par le secrétariat Exécutif de la CEDEAO pour la Zone B et adopté par le Comité de Pilotage de
la Zone B à Bamako en mai 2003.

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page81


Le projet OMVG (projet hydroélectrique de Sambangalou et lignes d’interconnexion entre la
Gambie, la Guinée, la Guinée Bissau et le Sénégal) complété du projet hydroélectrique de Kaléta
a été retenu comme programme prioritaire de la Zone B.

11. L’Etat d’avancement des projets d’infrastructures prioritaires est joint dans le volet 3 de ce
document. La construction de la ligne d’interconnexion Nigeria- Bénin devait être mise en
route depuis 20032. Un accord de prêt a été signé au Secrétariat Exécutif de la CEDEAO, en
décembre 2002, entre la BAD et la NEPA. Le processus de contractualisation est en cours. Cet
ouvrage permettra de raccorder le Nigeria aux autres pays de la Zone A.

12. Le Secrétariat Exécutif de la CEDEAO en collaboration avec les bailleurs de fonds a assisté les
Etats Membres pour la préparation des études de faisabilité et d’impact environnemental ainsi
que pour la préparation des documents de projet pour la décision d’investissement. Le
processus de sélection des consultants est en cours. Les études préparatoires pour les
segments manquants de l’interconnexion 330 kV Ghana- Bénin ainsi que pour l’interconnexion
Mali- Côte d’Ivoire entre la Zone A et la Zone B seront lancés d’ici fin 2003.

13. La réalisation de l’interconnexion Mali- Côte-d’ivoire permettra de relier le Sénégal et le Mali


aux pays de la Zone A, permettant ainsi l’interconnexion de neuf pays de la CEDEAO en 2006.
Par ailleurs, la réalisation des projets prioritaires de la Zone B prévue pour 2010 fera passer le
nombre des pays interconnectés de la CEDEAO de neuf à douze sur un total de quatorze pays
membres.

14. La décision de création de l’Observatoire de l’Energie de la CEDEAO en janvier 2003 a été


suivie d’une réunion de lancement pour le Secrétariat Exécutif et les Groupes de Travail de
l’EEEEOA à Cotonou en février 2003. La décision a reçu l’adhésion immédiate et complète de la
Communauté Electrique du Bénin (CEB), et de National Electric Power Authority ( NEPA),
Nigeria. La CEB a fourni à Cotonou les locaux pour accueillir l’Observatoire , tandis que la NEPA
a accepté de fournir deux véhicules, dont un pour le coordonnateur nommé par la NEPA et un
de liaison. L’Observatoire de l’Energie est le premier élément du futur Centre d’Information et
de Coordination. Il facilitera l’échange d’information entre les sociétés d’ électricité de Etats
Membres et l’adoption de règles d’exploitation communes pour une fourniture en énergie
électrique optimale et fiable.

15. Le programme de renforcement des capacités et de formation par le Conseil des Ministres à
Dakar en janvier 2003, a été financé par l’USAID. L’ US Energy Association (USEA) a été
choisie pour coordonner le programme de formation qui s’étalera sur trois ans. Le programme
devrait démarrer début 2004 et sera axé sur la régulation et les domaines techniques et
institutionnels afin de mieux appréhender les réformes devant faciliter les échanges d’énergie
dans le cadre d’un marché régional de l’énergie.

16. Dans la même veine, un voyage d’étude à Washington, Philadelphie et dans l’Indiana a été
organisé en 2003 à l’attention des directeurs généraux de sociétés d’électricité de la Zone B.

17. Grâce à l’assistance de l’Université de Purdue, le Secrétariat Exécutif de la CEDEAO a


également progressé sur la Planification Régionale. Le modèle de planification a été mis à jour
et une interface a été développée et ajoutée pour faciliter son utilisation par les Etats
Membres. Une formation de formateurs pour le transfert du modèle aux Etats Membres a été
organisée en septembre 2003 à Lafayette aux Etats- unis par l’Université de Purdue.

18. De même, la préparation d’un guide régional pour les études d’impact environnemental et
l’élaboration d’Indicateurs de performance du Secteur Electrique (IPSE) sont en cours.

19. En ce qui concerne le Projet de Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest (PGAO), des avancées
importantes ont été réalisées pour le démarrage effectif du projet. Ces avancées sont les
suivantes :

Un plan d’action a été développé pour la mise en œuvre de la stratégie de développement


des marchés gaziers dans les Etats Membres concernés ( Bénin, Ghana et Togo) ;

2
Information encore a vérifier
PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page82
Le traité sur le Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest a été signé et soumis aux Etats Membres pour
ratification ;

L’étude d’impact Environnemental a été réalisée, finalisée et soumise aux Etats Membres et
aux bailleurs de fonds pour approbation ;

Un accord de projet international a été signé par la « West African Gas Pipeline Compagny
Limited » et les quatre Etats Membres concernés ;

Pour anticiper la mise en place de l’Autorité du PGAO, une Autorité intérimaire, représentant
les pays concernés, a été mise en place pour assurer la bonne coordination et le démarrage
du projet. Elle a été installée à ONIKAN, Lagos, dans les anciens locaux du Secrétariat
Exécutif de la CEDEAO ;

Le programme de mise en œuvre du Projet a été élaboré et approuvé par l’Autorité


intérimaire pour le compte des Etats Membres ;

La décision finale d’investissement était fixée en mars 2004, et la fourniture de gaz devrait
démarrer en juin 2005 ;

20. Malgré les progrès réalisés pour la mise en œuvre du GAO, quelques défis méritent d’être
soulignés :

L’entrée dans le capital du GAO du Ghana, du Togo et du Bénin pourrait entraîner des retards
dans la prise de décision finale d’investissement nécessaire au démarrage du projet, sauf si
ces prises de participation sont garanties ou levées. En conséquence, il a été demandé aux
Etats concernés de prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir leur prise de
participation au capital dans les meilleurs délais.

Il est aussi important de noter que la participation de la Banque Mondiale à la réalisation du


GAO peut entraîner les retards liés aux longues procédures de leur processus de décision. Fin
novembre 2004, le Conseil d’Administration de la Banque Mondiale a approuvé une garantie
d’un montant total de 125 millions d’US$ pour appuyer la construction du gazoduc.

21. S’inscrivant dans la perspective du cadre de lutte contre la pauvreté (DSRP), le programme
énergétique de la CEDEAO ne peut ignorer les problèmes d’énergie que vit la majorité des
populations de la région. C’est pourquoi, en collaboration avec la National Rural Electrification
Administration (NRECA) des Etats-Unis d’Amérique et Electricité de France (EDF), le Secrétariat
Exécutif de CEDEAO a initié un concept d’électrification rurale qui est soumis à l’appréciation
des Etats avant d’être intégré au dossier relatif aux investissements de l’EEEOA en cours
d’élaboration par la Banque Mondiale. Un document relatif aux grandes lignes de cette initiative
a été élaboré et devrait être présenté pour discussion et adoption au cours d’une session.

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page83


CHAPITRE II

LE SYSTEME D’ECHANGE D’ENERGIE -EEEOA


(Extrait de l’aide mémoire du 1er Août 2003 – Paris, CEDEAO)

1. ETAT D’AVANCEMENT DU PROJET EEEOA

SAKÉTÉ (BÉNIN) – IKEJA WEST ( NIGÉRIA)


le financement est déjà acquis (Accord de prêt entre la BOAD et CEB signé le
12/11/02 à Cotonou, Accord de don entre la BAD et le Bénin signé le 12/11/02,
Accord de prêt entre la BIDC et la CEB signé le 17/03/02, Accord de prêt entre la
BAD et la NEPA signé en décembre 2002) ;
Les travaux de construction ont démarré fin avril 2003 ; la mise en service a eu lieu
fin 2004 ;
Le coût total du projet est de 40 millions de US$, financé par la BAD, la BOAD et la
BIDC.

FERKESSEDOUGOU (COTE-D’IVOIRE)- SIKASSO (MALI)- SEGOU (MALI)


Les TDR pour l’actualisation de l’étude de faisabilité technique et économique, de
l’étude d’avant- projet détaillé et de l’étude d’impact environnemental ont été
finalisés ;
La mise en service est prévue en 2006 ;
La Banque Mondiale, la BAD, l’AFD, la BEI et la BOAD ont montré leur intérêt au
financement de ce projet ;
Le coût total est estimé à $ 85 millions de US$.

BOBO-DIOULASSO – OUAGADOUGOU (BURKINA FASO)


Processus en cours selon le calendrier prévu:
l’étude d’avant projet détaillé et la préparation des dossiers d’appel d’offres ainsi
qu’une évaluation financière ont été lancées par la SONABEL.
Le coût total est estimé à 85 millions de US (incluant le renforcement des lignes de
transport autour de Ouagadougou) ;
A la réunion des Bailleurs de Fonds organisée à Ouagadougou en décembre 2002,
l’AFD, la BEI, le Fonds Nordique et la Banque Mondiale ont déclaré leur intérêt pour
financer ce projet.

TAKORADI – TEMA (GHANA) 300 KV


Le projet financé moitié- moitié par la VRA et le Fonds Koweitien ;
Le coût total du projet est estimé à 30 millions de US $ ;
une étude a été effectuée pour construire la ligne en 330 KV ;
la BEI a indique son intérêt pour financer le projet.

TEMA (GHANA) – MOMEHAGOU (TOGO) – SAKETE (BENIN)


L’étude de pré faisabilité a été financée par la BAD en 1992 et actualisée en 1997 ;
Une actualisation de l’étude de faisabilité est nécessaire ainsi qu’une étude d’impact
environnemental ;
Le coût total du projet est estimé à 70 millions de US$ ;
Le plan de financement doit être discuté ; d’ores et déjà, la Banque Mondiale, la
BAD et la BEI ont manifesté leur intérêt pour financer ce projet.

TAKORADI (GHANA) – PRESTEA (GHANA)


Les TDR pour l’étude d’impact environnemental ont été finalisés et soumis à la
Banque Mondiale; l’approbation par l’Agence de protection de l’environnement du
Ghana est attendue ;
La Banque Mondiale va financer la projet, estimé à 25 millions de US$ incluant le
passage de la ligne à 330 kV.

BOLGATANGA (GHANA) – BAGRE (BURKINA FASO)


ce projet ne fait pas partie de la phase 1 des projets prioritaires ;
PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page84
le coût total est estimé à 13 millions de US$ ;
la Banque Mondiale et la BAD ont donné leur accord de principe pour financer ce
projet.

En ce qui concerne l’étude de stabilité dynamique des réseaux électriques interconnectés


de l’Afrique de l’Ouest, les TDR ont été approuvés par la Banque Mondiale et
communiqués à l’USAID qui finance l’étude et qui se charge de la publication de l’appel
d’offres et de la passation du marché. L’étude avait démarré au courant de l’été 2003.

Pour le projet de GAZODUC Ouest Africain « WAGP » l’etat d’avancement est comme
suit :
Les besoins d’équité ont eté levés (100% capital);
Nécessité de mettre en place des compagnies de distribution de gaz au niveau des
Etats ;
Création d’une Autorité de Régulation Régionale pour l’industrie gazière ;

La Banque Mondiale a indiqué qu’elle étudie la possibilité de garantir les obligations de


l’Etat du Ghana et a manifesté son désir de participer à la mise en place de l’Autorité de
Régulation du WAGP.

2. LA REGULATION

L’AFD (coopération française) est chargée de la définition de la problématique de la


Régulation Régionale

Les mécanismes de régulation régionale devront notamment :


Promouvoir la confiance économique entre les différentes parties prenantes (sociétés
d’électricité, offices gouvernementaux, bailleurs de fonds, secteur privé) et assurer
un accès transparent à l’électricité ;
Aider à l’amélioration de la performance technique et commerciale des sociétés
d’électricité ;
Mettre ne place des règles de contrôle communes aux sociétés d’électricité ;
Permettre l’élaboration de normes techniques et commerciales du marché de
l’électricité des pays membres de la CEDEAO ;
Améliorer la gestion de l’ensemble de la filière énergétique.

3. STRATEGIE DE LA CEDEAO POUR LA MISE EN ŒUVRE DE L’EEEOA

Le Secrétariat de la CEDEAO a présenté aux Bailleurs de Fonds un document de stratégie


pour la mise en œuvre du projet EEEOA, en particulier les tableaux fournissant une
évaluation financière des besoins. La stratégie présentée s’articule autours des
principaux volets suivants :
Schéma Directeur de l’EEEOA : infrastructures Production et Transport
d’Energie ;
Cadre juridique et de Régulation de l’EEEOA.
Structure Organisationnelle Cible de l’EEEOA ;
Observatoire de l’Energie/Centre d’Information et de Coordination de l’EEEOA ;
Programme de Renforcement des capacités et de Formation.

Pour chacun des ces domaines d’activité, les objectifs de la CEDEAO ont été définis et les
tâches à effectuer pour atteindre ces objectifs ainsi qu’une évaluation financière des
besoins associés ont été listées. Ce document de stratégie répond à la demande
exprimée par les Bailleurs de Fonds lors de la première réunion de coordination tenue à
Paris, en décembre 2002.
Des discussions ont eu lieu sur les itérations à effectuer pour accorder les tâches , les
produits , les coûts et les financements relatifs à l’Observatoire de l’Energie en prenant
en compte les échéances suivantes : 2003, 2004, 2005 et après 2005. Il a été convenu
que les Bailleurs de Fonds pressentis (MAE, AFD) pour participer au financement de

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page85


l’Observatoire approfondiront ce point avec le Secrétariat de la CEDEAO pour le clarifier
avant la prochaine réunion de coordination

4. CONTRIBUTIONS DES BAILLEURS DE FONDS

Suite à la présentation de la stratégie développée par la CEDEAO pour la mise en œuvre


du marché régional de l’électricité et des besoins en financement correspondants, les
Bailleurs de Fonds ont exprimé tour à tour leurs intentions ainsi que les contributions
qu’ils souhaitent apporter pour faciliter cette mise en œuvre.

Banque Mondiale
La contribution de la Banque Mondiale pour la préparation des projets est la suivante :
L’administration d’un don de 829.000 US$ du gouvernement japonais (PHRD) pour
les études d’impact environnement, les évaluations financières des lignes de
transport et le Centre Régional de l’Information et de Coordination ;
Un solde de 140.000 US$ du don ESMAP pour les études générales relatives à
l’adaptation des cadres réglementaires nationaux ;
Un PPF de 800.000 US$ à attribuer au Mali pour la préparation de l’interconnexion
Mali- Côte-d’Ivoire.

La Banque Mondiale souhaite faire débloquer une enveloppe financière qui permettra de
faire face aux besoins de mise en œuvre de l’EEEOA sur le long terme (15-20 ans) afin
d’éviter des retards dus au processus d’adoption par le Conseil d’Administration de la
Banque.

L’USAID

L’USAID a confirmé que le « Limited Scope Grant Agreement » signé par la CEDEAO et le
Bureau Régional des Programmes USAID pour l’Afrique de l’Ouest sera prolongé d’un an
à partir de mai 2003. Le programme d’assistance de l’USEA sera également prolongé de
deux ans. Le programme d’assistance de l’USAID portera sur le renforcement des
capacités, principalement sur la régulation régionale et les aspects contractuels, et sur
l’amélioration de la performance des sociétés d’électricité ainsi que leur compétitivité.

LE MAE FRANCE

Le MAE (France) a confirmé de son intention d’apporter son soutien à la mise en œuvre
de l’EEEOA par le biais de projets FSP (Fonds de Solidarité Prioritaire) avec deux
objectifs : (i) promouvoir les politiques de développement énergétiques nationales ainsi
que leurs composantes d’intégration régionale, (ii) aider à la mise en œuvre de
l’Observatoire de l’Energie de la CEDEAO en tant qu’outil de cadre de régulation
énergétique du Secrétariat Exécutif de la CEDEAO.

AFD
Au niveau des Etats membres, l’AFD contribue à la mise en place des infrastructures de
l’EEEOA avec les sociétés d’électricité. Elle a exprimé le souhait de devenir également un
partenaire de la CEDEAO pour la mise en place des actions d’accompagnement du projet
EEEOA au travers de subventions, notamment pour le renforcement du cadre
institutionnel : mise en place de mécanismes de régulation (organe de régulation
régional et renforcement des capacités pour la régulation régionale). L’AFD a aussi
montré son intérêt pour le concept de Fonds de Sécurisation des Echanges du fait de son
lien avec l’Organe de Régulation Régionale. La contribution financière pourra s’élever à 5
millions d’euros, sous la forme d’un programme de subventions ajustable sur 5 ans.

La BEI, BAD, BOAD et BID

La BEI, BAD, BOAD et BID ont aussi indiqué leurs possibilités de financement des
infrastructures dans la mesure où les projets sont « banquables » ainsi que leur volonté
de devenir des partenaires de la CEDEAO pour la mise en œuvre de l’EEEOA.
PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page86
Les représentants des sociétés d’électricité, appuyés par celui du MAE français, ont
souhaité que les financements des infrastructures, partie intégrante de la stratégie de
lutte contre la pauvreté, soient de type concessionnel (durée totale et différé de
remboursement, taux d’intérêt).

5. PROCHAINES ETAPES

L’AFD pour les questions de régulation régionale,


L’USAID pour la mise en place de la régulation au niveau des Etats membres et pour
le renforcement des capacités ;
Le MAE pour l’Observatoire de l’Energie ;
La Banque Mondiale pour le financement des infrastructures.

Au niveau des activités, les étapes suivantes sont prévues

51. ETUDE TECHNIQUE, ETUDE DE STABILITE ET ANALYSE OPERATIONNELLE DU SYSTEME

ELECTRIQUE REGIONAL

L’objectif de l’étude de stabilité dynamique consiste à vérifier si le système électrique est apte à
revenir à un état normal de fonctionnement (conditions normales d’exploitation) suite à un
défaut important ou à une avarie sur un ouvrage d’interconnexion.

En général, l’étude de stabilité dynamique a montré que la Zone A retrouve un état normal de
fonctionnement suite à des perturbations sur les lignes, alors que le réseau de la Zone B est plus
vulnérable aux déclenchements en cascade. Les perturbations sur les lignes d’interconnexion
transfrontalières identifiées comme étant fatales pourront être traitées dans les études
d’ingénierie finales et dans les procédures d’exploitation de l’EEEOA relatives aux lignes
d’interconnexion afin de s’assurer que le système électrique régional est correctement protégé.

La ligne d’interconnexion entre la CIE et la VRA ne permet pas d’atténuer les perturbations
survenant sur les réseaux de la VRA, CEB et NEPA, ce qui conduit à des oscillations de l’angle
interne des rotors des groupes de production de la VRA trop importantes. Ceci montre la
nécessité de renforcer la ligne 225 kV Abobo – Prestea qui relie la CIE à la VRA.

Les conclusions spécifiques de l’étude de stabilité dynamique des réseaux interconnectés de


l’EEEOA sont les suivantes :

• Interconnexion Nigeria – Bénin : la simulation pour 2007 montre que l’interconnexion


Nigeria – Bénin ne perturbe pas le réseau de la Zone A en cas de défaillance. L’ouverture de
la ligne Saketé – Ikeja West avec un transit de 100 MW n’a pas d’impact sur la tension et la
fréquence du réseau. Les groupes de la CEB présentent des oscillations insuffisamment
amorties, mais ils restent synchrones. Les groupes au Nigeria et au Ghana indiquent des
oscillations correctement amorties. Toutefois, la NEPA devrait mettre en place un système de
délestage sur basse fréquence conforme aux systèmes existants dans les autres réseaux de
la Zone A.
• Interconnexion Volta – Momé Hagou – Sakété : cette ligne qui est proposée, améliore
de façon significative la stabilité générale du réseau interconnecté en comparaison au statu
quo. La simulation pour 2011 montre que le système demeure stable après la perte d’un
segment quelconque de la ligne. Toutefois, pour un défaut barres triphasé, le réseau de la
CEB devient instable. Les groupes de la CIE restent synchrones mais leurs rotors montrent
des écarts d’angle interne par rapport aux groupes de la VRA.

• Interconnexion Côte d’Ivoire – Mali : la simulation pour 2011 montre que suite à la perte
de la ligne Côte d’Ivoire – Mali ou à un défaut triphasé sur la ligne avec un transit de 64 MW,
les niveaux de tension et de fréquence sur le réseau restent au-dessus des limites de
sécurité. Mais les groupes du Mali indiquent des oscillations insuffisamment amorties. Cela

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page87


signifie que le défaut se propagerait dans la Zone B. Ceci pourra être résolu lors des études
d’ingénierie du projet.
• Boucle OMVG : la simulation pour 2011 identifie une forte probabilité d’instabilité du réseau
OMVS suite à un défaut barres aux postes 225 kV de Soma et Tambacounda. Ceci pourra
être résolu lors des études d’ingénierie du projet.

5.2 STRATEGIE DE MISE EN ŒUVRE DES PROJETS PRIORITAIRES D’INTERCONNEXION

Le montant total des investissements pour les Projets Prioritaires de l’EEEOA s’élève à environ
1,1 milliard de dollars US, soit environ 60 millions de dollars US par an jusqu’en 2020.
Approximativement 60% de ce montant correspond aux investissements de la Zone B, et 40%
pour la Zone A, ce qui correspond à une charge financière élevée pour la Guinée (245 millions
$US) et , proportionnellement à la taille du pays, pour la Gambie (45 millions $US) et la Guinée
Bissau (56 millions $US).

Par conséquent, il est recommandé de procéder à la mise en œuvre des projets par phases
successives de la manière suivante :

a) Projets Phase I
Projets engagés, avancés dans leur développement et pour lesquels le financement a été
totalement ou partiellement obtenu. Ces projets doivent être achevés pour 2007.

b) Projets Phase II (jusqu’à 2011)


Projets qui sont déjà en phase de développement et qui peuvent être achevés pour 2011.

c) Projets Phase III


Projets d’interconnexion qui sont juste au stade préliminaire et qui pourraient être
achevés vers 2015.

d) Projets Phase IV
Projets d’interconnexion qui auront une durée de gestation au-delà de 2015.

Le détail de la stratégie de mise en œuvre se présente de la façon suivante :

Phase I
La phase I comprend les projets engagés suivants ; ces projets sont déjà en phase de

développement et devrait être achevés en 2007 :

♦ Interconnexion Nigeria – Bénin : ligne 330 kV Ikeja West – Sakété (2006)


♦ Côte d’Ivoire – Burkina Faso : ligne 225 kV Bobo Dioulasso – Ouagadougou (2006)
♦ Renforcement du réseau du Ghana : ligne 330 kV Aboadze – Volta (2007)

Le coût total pour la réalisation de ces projets est estimé à 139 millions de dollars US

Phase II
La phase II comprend les projets prioritaires suivants qui devraient être achevés en 2011 :

Renforcement du réseau du Ghana : ligne 330 kV Aboadze – Prestea (2008), ou en


Alternative Aboadze – Kumasi
Interconnexion Ghana – Bénin/Togo – Nigeria : ligne 330 kV Volta – Momé Hagou –
Sakété exploitée en 161 kV (2009)
Interconnexion Mali – Côte d’Ivoire : ligne 225 kV Ferkéssédougou – Sokasso et la ligne
150 kV Sikasso – Ségou (2009)
Interconnexion Guinée – Guinée Bissau – Gambie – Sénégal : réseau de l’OMVG (2011)

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page88


Le coût total pour la réalisation de ces projets est estimé à 530 millions de dollars US. La

part du transport du projet OMVG se montre à près des deux tiers de ce montant, soit

plus de 330 millions de dollars US.

Phase III
Les projets d’interconnexion suivants sont au tout début, de leur phase de développement et
pourraient être mis en exploitation vers 2015 :
♦ Interconnexion Sierra Leone – Guinée : ligne 225 kV Bumbuna – Linsan
♦ Renforcement du Réseau OMVS : ligne 225 kV Kayes – Tambacounda
♦ 2ème Ligne d’Interconnexion Mali – Côte d’Ivoire : ligne 225 kV Sikasso – Bamako
♦ Interconnexion Ghana – Burkina Faso : ligne 225 kV Bolgatanga – Ouagadougou

Il est à noter qu’il est prématuré de fournir un calendrier ferme pour les projets 2015 qui
feront l’objet d’études de planification et de faisabilité complémentaires. Ces projets devront
être réévalués dans le cadre de la prochaine révision du Schéma Directeur régional ou à toute
autre occasion si les pays concernés le souhaitent.

Phase IV
Les projets d’interconnexion suivants auront probablement une période de gestation plus longue
allant au-delà de 2015 :
♦ Interconnexion Nigeria – Niger – Burkina Faso
♦ Interconnexion Côte d’Ivoire – Guinée et Guinée – Mali (avec le projet hydroélectrique de
Fomi qui sera raccordé au réseau HT de la Guinée à Linsan)

Cette date pourrait être rapprochée si les pays concernés le souhaitent en démontrant la
faisabilité technique et économique des projets en cause. Le programme de mise en œuvre des
projets prioritaires de l’EEEOA est résumé dans le Tableau 2 ci-dessous :

CALENDRIER DE MISE EN ŒUVRE DES PROJETS PRIORITAIRES DE L’EEEOA

N° NOM DU PROJET DATE

Phase I – Engagés

1 Ligne 330 kV Sakété – Ikeja West 2006

2 Ligne 225 kV Bobo Dioulasso – Ouagadougou 2006

3 Ligne 330 kV Aboadze – Volta 2006

Phase II, jusqu’en 2011

4 Ligne 330 kV Aboadze – Prestea (ou Kumasi) 2008

5 Ligne 330 kV Volta – Momé Hagou – Sakété (exploitée en 161 kV) 2009

6 Lignes 225 kV Ferkessédougou – Sikasso and 150 kV Sikasso – Ségou 2009

7 Boucle OMVG : lignes 225 kV Linsan – Kaléta – Boké – Saltinho – 2008

Bambadinca – Mabnsoa – Bissau – Tanaf – Soma – Brikama – Kaolack –


2009
Tambacounda – Sambangalou – Labé – Mali – Linsan
8 2010
Centres de Conduite Nationaux (Burkina Faso, Guinée, Mali et Sénégal)

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page89


Autres Projets

9 Ligne 225 kV Bumbuna – Linsan 2015

10 Ligne 225 kV Kayes – Tambacounda Line (OMVS) 2015

11 Ligne 225 kV Sikasso – Bamako 2015

12 Interconnexion 225 kV Ghana – Burkina Faso 2015

13 Interconnexion 330 kV Nigeria – Niger – Burkina Faso 2020

14 Interconnexion 225 kV Côte d’Ivoire – Guinée - Mali 2020

5.3 REVISION DES EQUILIBRES OFFRE/DEMANDE ET DU SCHEMA DIRECTEUR DU


SYSTEME ELECTRIQUE REGIONAL

Le Schéma Directeur Régional récapitule les besoins en matière de production et de transport


d’énergie électrique pour chaque pays définit les moyens nécessaires aux interconnexions des
systèmes électriques nationaux pour la période allant de 2004 à 2020.

Pour réaliser cette tâche, le consultant a entrepris les activités suivantes :

Analyse de l’équilibre de l’offre/demande actuelle et future et les sources de


production prévues pays par pays jusqu’en 2020 ;
Révision des programmes de développement des systèmes électriques nationaux et
des études de faisabilité réalisées pour chaque Etat membre de la CEDEAO, et
évaluation des impacts sur le développement du système électrique régional ;
Revue des combustibles et technologies de production d’énergie disponibles pour
satisfaire les besoins en énergie des différentes Sociétés d’électricité des Etats
membres ;
Analyse des projets d’interconnexion prioritaires de l’EEEOA sur la base d’une revue
détaillée des rapports d’études de faisabilité et de planification existants ;
Analyse des flux d’énergie sur chaque tronçon du réseau de transport régional par
période de 4 ans.
Les conclusions de l’étude sont résumées comme suit et présentées dans le Tableau 1 joint

au présent Mémorandum :

En 2011, les Zones A et B seront interconnectées grâce à la ligne reliant la Côte d’Ivoire
au Mali et la plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest (à l’exception de la Sierra Léone et
du Libéria) seront interconnectés et synchrones ;

Après 2011, le renforcement des interconnexions régionales se poursuivra et la Sierra


Léone intégrera le réseau interconnecté. Le Libéria pourra être également inclus mais
l’exploitation de son réseau en 60 Hz constitue un obstacle et empêche sa synchronisation
avec le reste du réseau régional ;

Les interconnexions transfrontalières de l’EEEOA ne satisfait pas à la règle d’exploitation


du N-1. Seule la ligne 330 KV Volta – Momé Hagou – Sakété satisfait ce critère de
sécurité de fonctionnement (interconnexion Ghana – Togo – Bénin) ;
PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page90
Le montant total des investissements des Projets Prioritaires de l’EEEOA s’élève à environ
1,1 milliard de dollars US, soit environ 60 millions de dollars US par an jusqu’en 2020.
approximativement 60% de ce montant correspondent aux investissements de la Zone B,
et 40% pour la Zone A. Ce qui correspond à une charge financière élevée pour la Guinée
(245 millions $US), le Sénégal (169 millions $US), le Burkina Faso (140 millions $US) et
le Mali (140 millions $US) et, proportionnellement à la taille du pays, pour la Gambie (45
millions $US) et la Guinée Bissau (56 millions $US) ;

Quelques économies pourraient être faites sur le projet OMVG en réduisant le nombre de
postes 225 kV en Gambie et Guinée Bissau de six à deux, un poste par pays ;
l’alimentation à partir de ces postes se ferait à un niveau de tension inférieur. L’économie
ainsi réalisée s’élèverait à environ 25 millions $US ;

En plus des besoins en infrastructure de réseau de transport mentionnés ci-dessus, des


investissements complémentaires seront nécessaires pour augmenter la capacité de
production afin de faire face à la demande et avoir une réserve suffisante, et pour
améliorer les systèmes de protection des réseaux, les moyens de communication et les
centres de conduites (SCADA et EMS).

e) Recommandations complémentaires

Les Projets Prioritaires de l’EEEOA couvrent principalement les interconnexions Haute


Tension qui, à elles seules, ne peuvent garantir la faisabilité de l’alimentation en
énergie électrique. Chaque pays devra également investir beaucoup plus pour
construire et exploiter ses moyens de production, transport et distribution d’électricité.

La CEDEAO et les Bailleurs de Fonds internationaux devraient également donner la


priorité à l’élaboration d’accords commerciaux type, de codes et normes, de règles
techniques d’exploitation ainsi qu’à l’établissement d’une cadre institutionnel pour
l’exploitation du système électrique régional interconnecté.

Pour terminer, les accords type suivants sont recommandés :


Accords commerciaux d’échanges d’énergie à court terme – jusqu’à 3 ans et
facturés au coût marginal ce qui accélèrera les échanges d’énergie entre participants
du pool énergétique. Ceci pourra être réalisé sous couvert d’un contrat d’échange
entre deux ou plusieurs parties.
Tarifs et Règles de Transit – directives appliquées de manière uniforme par les
acteurs pour spécifier et limiter les droits et les obligations de transit. Jusqu’à ce que
ce point soit résolu, les acteurs de l’EEEOA qui considère que la construction de lignes
de transport d’énergie sert principalement au transit d’énergie pour les autres acteurs
du marché, seront réticents à s’engager dans la construction de telles lignes ; les
distributions seront réticentes aux importations d’énergie électrique et préféreront
utiliser les sources d’approvisionnement locales . Les accords court terme qui
permettraient de faire des économies ne se feront pas compte tenu des difficultés de
négociations sans fin sur les coûts de transit.
Normes d’Exploitation des Systèmes Electriques – établissent des règles
techniques d’exploitation appliquées de manière uniforme par les acteurs. Elles
permettront d’établir les critères que chaque société d’électricité devra appliquer afin
d’assurer un fonctionnement sûr et optimal du système électrique interconnecté.
Cadre Institutionnel – définit les réformes institutionnelles de l’EEEOA dont les
différents comités sont en charge de formuler les directives techniques, légales et
contractuelles ainsi que les dispositions nécessaires aux échanges d’énergie entre les
Sociétés d’électricité des Etats membres.

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page91


f) Conclusions et recommandations
Les conclusions et recommandations sur l’étude sont les suivantes :

Le Consultant a analysé l’état de l’équilibre Offre/Demande dans la région, a revu


les rapports des études de faisabilité et de planification long terme pertinentes, a
effectué l’analyse technico-économique pour déterminer les options
d’approvisionnement en électricité au moindre coût et les transits d’énergie sur les
lignes d’interconnexion de la région, s’est assuré de la stabilité du système
électrique interconnexion suite à des défauts, a développé une stratégie de mise
en œuvre des projets prioritaires de l’EEEOA et présenté ses résultats et
recommandations dans divers rapports selon les termes de référence de l’étude.
Les conclusions, recommandations et programme de mise en œuvre présentés par
le Consultant fournissent une vision claire et une feuille de route pour le
développement du marché intégré de l’électricité de l’Afrique de l’Ouest le plus
rapidement possible et au moindre coût.

A la lumière de ce qui précède les Groupes de Travail Technique et Institutionnel sont invités
à procéder à l’examen des conclusions et recommandations de l’étude et de les soumettre à
du Comité de Pilotage et du Comité Directeur.

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN Page92


ANNEXE 1

PROGRAMME DE DEVELOPPEMENT TRI ANNUEL


APPUI FINANCIER POUR LE SECTEUR DE L’ENERGIE DE LA CEDEAO (2003 -2006)

Ressources Hum. Ressources Fin.


OBJECTIFS/ACTIVITES OPERATIONNELLES Sources de Fin.
H/M kE

REALISATIONS
Cadre institutionnel
- Etudes sur la structure organisationnelle de L’EEEOA
USAID
- Protocole sur l’Energie USAID
- Etude sur le renforcement des capacités (volet Formation) des sociétés d’électricité des USAID
Etats membres et du Secrétariat

Assistance Technique USAID


- Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest 4410 USAID
- Soutien à l’organisation des réunions des différents comités de coordination et de suivi de
USAID
l’EEOA
USAID-MAE
- Partenariat USEA/Indiana Regulatory Commission/EEEOA/CEDEAO
- Equipe de soutien de la Division Energie de la CEDEAO pour l’EEEOA

APPUI INSTITUTIONNEL – SECTEUR ENERGIE 500 MAE

MISE EN ŒUVRE DU SCHEMA DIRECTEUR DE L’EEEOA :


Préparation de projets
Don japonais
- Ferkessedougou (Cote d’Ivoire) – Sikasso (Mali) – Ségou (Mali)
Banque Mondiale AFD
- Bobo-Doulasso – Ouagadougou (Burkina Faso) Don japonais
- Prestea – Aboadze/Takoradi(Ghana) : Etude d’impact environnemental (étude de
faisabilité faite et financée par VRA) Don japonais
- Bolgatanga (Ghana) – Bagré (Burkina Faso)

- Ateliers de concertation des projets prioritaires de la zone B en restant dans le cadre du 70


schéma Directeur USAID
- Etudes de préparation des projets prioritaires de la zone B - Etudes d’impact A déterminer
environnemental–lancement, suivi et coordination des projets d’interconnexion (sur 3 ans) A identifier
PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 93 93
- Suivi et coordination des études de préparation des projets prioritaires – études d’impact
environnement- lancement, suivi et coordination des projets d’interconnexion (sur 3 ans)
- Etudes de Stabilité Dynamique des Réseaux Interconnectés USAID
- Investissements : 700
- Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest USAID
450.000* WAPCO
- Bobo Dioulosso- Ouadougou (Burkina Faso) AFD/BEI/BOAD
85.000* Banque Mondiale
- Ferkessédougou (côte- d’ivoire) – Ségou (Mali) Fonds nordique
85.000* BAD/AFD/BOAD
- Presta – Takoradi (Ghana ) (incluant le passage à 330kv) Banque Mondiale
- Takorida – Tema /(Ghana) 25000* Banque Mondiale
30.000* Fond Koweitien
- Tema/volta – (Ghana)- Momehagou (Togo)- Sakete ( Bénin) ( BEI finance le passage à VRA
330 KV) 70.000* BAD / BIDC / BEI
- Sakete ( Bénin ) – Ikeja West ( Nigeria) Banque Mondiale
- Bolgatanga (Ghana ) - Bagré ( Burkina Faso) ( 2éme phase) 40.000* BAD/BOAD/BIDC
- Projets prioritaires de la zone B 13.000* BAD
- Renforcement des réseaux interconnectés pour assurer la stabilité Banque Mondiale
A déterminer BAD / BIDC
A déterminer A identifier

MISE EN OEUVRE DU CADRE JURIDIQUE ET REGLEMENTAIRE DE L’EEEOA


- Etablissement d’un Panel d’Experts AFD
- Ratification du protocole de l’Energie 75 USAID
- Organe de Régulation Régionale 500 AFD
- Fonds de Sécurisation Financière des Echanges (étude de faisabilité) 300 AFD et autres

MISE EN ŒUVRE DE LA STRUCTURE ORGANISATIONNELLE CIBLE DE L’EEEO


6 300 A identifier
- Elaboration des Statuts et des règlements intérieurs
- - Mise en oeuvre

CENTRE D’INFORMATION – 1ERE PHASE : L’OBSERVATOIRE DE L’ENERGIE


Statuts de l’Observatoire et Règlement Interne 2 100 Don japonais
Observatoire de l’énergie et les points focaux :
- Equipement Informatique de l’observatoire 100 MAE
- Site WEB de l’observatoire 100 Bailleurs
- Equipements des points focaux de l’observatoire (raccordement Internet pour 3 ans) 100 MAE & Autres
Assistance Technique pour le démarrage de l’observatoire ( durée prévue 3 ans) Sociétés d’électricité
- Conception et implantation des outils,
- Formation du personnel- transfert de savoir faire,
- Assistance technique pour l’élaboration d’indicateurs, de tableaux de bord, la réalisation 1200 MAE- AFD
PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 94 94
d’études… & Autres
- Prescriptions pour l’exploitation des systèmes électriques nationaux.

CENTRE D’INFORMATION – 2EME PHASE : SYSTEME DE COMMUNICATION REGIONAL ET


CENTRE DE COORDINATION
- Etude de faisabilité du système de communication régional 4 250 Don japonais
- Rédaction des spécifications techniques du système de communication régional 3000* Bailleurs
- Réalisation du Système de Communication Régional - Estimation 1250 Bailleurs
- Mise en œuvre du Centre de Coordination

22.5 200 MAE


CENTRE D’INFORMATION – LIVRABLES 550 AFD& Autres
1000 AFD& Autres
Collecte de l’information : standardisation et harmonisation

Codes de réseaux nationaux harmonisation régionale


Elaboration d’un Cadre Technique d’Exploitation du Système Electrique Régional
Interconnecté

PROGRAMME DE RENFORCEMENT DES CAPACITES ET DE FORMATION


Mécanismes de régulation au niveau national et régionale 2200 USAID-AFd& Autres
USAID-AFD& Autres
80 1000 USAID-AFD& Autres

2000
Elaboration du cadre contractuel des échanges d’énergie

Renforcement des capacités pour rehausser le niveau de compétitivité et d’efficacité


des sociétés d’électricité
TOTAL 15.445

(*) Hors Investissements Infrastructures

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 95 95


PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 96
PISE 2005 - Rencontre Sectorielle ACP /EU pour La Promotion du Partenariat
Interentreprises et des Investissements dans le Secteur de l’Énergie

ENERGIES RENOUVEALBES DANS L’ESPACE UEMOA ET


CAMEROUN: UN FORT POTENTIEL VERSUS UN SECTEUR
PRIVE EMBRYONAIRE

Source : http://solarcookers.org/basics/where.html

Présenté par

J2CM GESTION
90 Rue du Commerce
75015, Paris , France
7 Mars 2005

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 97


I. INTRODUCTION

L’Afrique de l’Ouest possède des ressources en énergie renouvelables en abondance,


lesquelles peuvent contribuer significativement à la satisfaction des besoins
énergétiques du contient. L’importance de ce secteur est reconnue par l’Union
Africaine et intégrée dans son principal programme de développement durable, le
NEPAD. Au sein de l’UEMOA, les défis pour l’Initiative Energie et Infrastructure du
NEPAD sont de développer pleinement les ressources en énergie de la sous région
dans le but de fournir des services énergétiques à un coût abordable pour les
secteurs économique et social. Sous cette initiative les importantes ressources en
énergie renouvelables du continent seront développées à travers la coopération
régionale. Cette initiative met l’accent sur le fait que la mise à disposition de service
durable et abordable d’énergie contribue de manière significative à la réduction de la
pauvreté, l’inégalité et la dégradation environnementale.

Les énergies renouvelables recouvrent classiquement un ensemble d’énergie


inépuisable à l’échelle humaine, toutes issues, directement ou indirectement, de
l’activité solaire. Il s’agit principalement de six grandes filières : le solaire
photovoltaïque, le solaire thermique, la biomasse, l’éolien, la micro-hydraulique et la
géothermie.

Pour les pays de l’UEMOA compte tenu des potentialités existantes et les possibilités
présentes d'exploitation et de mobilisation des ressources, cinq filières d’énergie
nouvelle et renouvelable paraissent pertinentes dans le cadre de la lutte contre la
pauvreté.

Il s'agit:

• du solaire photovoltaïque : conversion de la lumière solaire en électricité. Elle


est destinée à diverses applications telle que l’éclairage, la réfrigération, le
pompage de l’eau etc… à partir des systèmes photovoltaïques.

• Le solaire thermique : l’utilisation du rayonnement solaire pour la production


d’eau chaude, pour la cuisson et pour le séchage. Les technologies sont
constituées de capteurs solaires (eau chaude) ou des cuisinières solaires (pour la
cuisson) ou de séchoirs.

• Les éoliennes : utilisation de la force du vent pour le pompage de l’eau


(éoliennes de pompage) et pour produire de l’électricité (aérogénérateurs)

• La biomasse : utilisation du bois, des déchets végétaux et animaux, etc à des


fins énergétiques. Les procédés sont multiples pour satisfaire les besoins de
cuisson, de chauffage etc. mais également pour produire de l’électricité. Les
technologies de valorisation de la biomasse sont également multiples : Foyers
traditionnels, foyers améliorés, biogaz etc.

• Micro-hydraulique : production d’énergie par turbinage de l’eau emmagasinée


dans les micro- barrages. Pour des exploitations décentralisées, la technologie
peut s’avérer coûteuse.

Chacune des filières offre potentiellement des prédispositions pour contribuer de


manière sensible à la satisfaction des besoins en eau et en énergie des populations.

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 98


Matrice des impacts potentiels de l'utilisation des TER dans la lutte contre la désertification
Filières Technologies Types Atouts Impacts socio-économiques
énergétiques d’applicatio /désertification potentiels
ns

Solaire PV SPV Pompage -renforcer les actions -intensification de la production


Eclairage de reboisement agricole
Irrigation - Protection des sols - accroissement des revenus
Motorisation -accroissement - réduction corvée des femmes
déssalement biomasse énergétique - amélioration des conditions de
et fourragère. santé, d’éducation et
d'existence.

Solaire Chauffe-eau Chauffage -substitution au bois - réduction facture électricité


Thermique Cuisinières Cuisson et charbon de bois - réduction corvée des femmes
Séchoirs séchage - réduction pression - amélioration santé de la
sur couvert végétal femme
-conservation des produits
agricoles

Eolien éoliennes de Pompage - renforcer les actions - intensification de la production


pompage Eclairage de reboisement agricole
aérogénérateur motorisation - assurer la protection - accroissement des revenus
des sols - réduction corvée des femmes
- amélioration des conditions
d’existence
- développement de l’artisanat

Biomasse Fours et Chauffage - réduire la pression - fertilisation des sols


meules Cuisson sur le couvert végétal - amélioration des conditions
Foyers Eclairage -renforcer les actions d’existence
améliorés Pompage de reboisement amélioration des revenues
Gazéificateurs motorisation - meilleure utilisation
Bio digesteurs de la ressource
Briquettes - fertilisation des sols
Cogénération

Micro Eclairage - développement artisanal


hydraulique motorisation amélioration du cadre de vie.

Dans le cadre de ce rapport, seul la biomasse, le solaire et l’éolien sont traités


compte tenu du fait que l’espace de l’UEMOA se caractérise principalement par un
climat du type sahel (faible potentiel pour la micro hydraulique ; l’énergie
hydraulique à grande échelle ayant été traitée dans le rapport provisoire sur les
profils énergie.

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 99


2. LA FILIERE BIOMASSE ENERGIE DE l’UEMOA ET DU CAMEROUN

En l’absence de technologie et de savoir faire accessible et viable pour la valorisation


de la biomasse énergie, cette filière se résume au bois – énergie dans la sous
région.

En effet, la consommation de bois et charbon de bois occupe 60 à 90 % de la


consommation totale d’énergie. Les populations dépendent considérablement du
bois et du charbon de bois pour les usages cuisson et chauffage. Cette forte pression
sur le couvert végétal freine les possibilités de régénération et accélère ainsi le
phénomène de désertification et ses corollaires: la pauvreté, les ruptures sociales
(les migrations), la dégradation du milieu, etc.

D’après les estimations de la banque mondiale, la consommation de biomasse risque


de garder les mêmes proportions à l’horizon 2000 et 2010.

Région 1990 2000 2010

Afrique sub-saharienne 85 83 80

Asie du sud 60 52 43

Asie de l’ Est et Pacifique 33 26 20

Afrique Nord 27 23 19

Amérique Latine- Caraïbe 26 22 19

Sources : estimation de la Banque Mondiale, in Rural Energy and Development, 1996

L’étude de la Banque Mondiale démontre que malgré les programmes énergétiques


de substitution (butanisation), la transition à l’usage du gaz s’est finalement traduite
par le renforcement de la dualité entre monde rural et le monde urbain : le gaz en
milieu urbain et le bois - charbon en milieu rural. Encore, faut il constater que le gaz
PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 100
est principalement utilisé dans les zones résidentielles des métropoles africaines et
que les zones péri urbaines se trouvent presque dans la même dynamique
énergétique que le milieu rural.

Ainsi, si les tendances se confirment, les prélèvements de biomasse énergie de


même que les pratiques agricoles feront perdurer le cycle vicieux de la
désertification avec ces diverses conséquences telles la baisse continue des
rendements agricoles et de la production animale, l’accentuation de la migration,
l’accroissement de la pauvreté, etc.

A cette préoccupation environnementale relative au bois énergie compromettant le


développement économique et social, s’ajoute le faible accès des populations à
l’électricité. Le taux d’accès des populations à l’électricité reste parmi les plus faibles
au monde. La quasi totalité de la population du continent se trouve ainsi confiner à
l’usage des combustibles traditionnels.

Face à ces contraintes, plusieurs experts recommandent le recours aux technologies


plus modernes de valorisation de la biomasse pour trois raisons fondamentales : les
technologies sont pratiquement bien adaptées aux usages décentralisés; les
potentiels mobilisables sont importants et leur exploitation entraîne beaucoup moins
d’impacts environnementaux que les énergies fossiles ou nucléaires.

La bioconversion au travers du biogaz dispose d'atouts en ce sens que d’abord le


biogaz est utilisé comme combustible de cuisson et ensuite les effluents issus du
biodigesteur peuvent servir d’engrais. Ainsi, l’option bioconversion contribue à la
lutte contre la désertification sur un double front:

L’utilisation du biogaz permet aux populations en zones rurales de substituer le


bois contribuant ainsi à réduire la pression sur le couvert végétal d’une part ;
les effluents issus du biodigesteur peuvent servir de fertilisant au sol contribuant
ainsi à la restauration des terres d’autre part.

Au regard de ce qui précède, on s’aperçoit que les énergies renouvelables peuvent


jouer un rôle déterminant dans la lutte contre la désertification mais beaucoup plus
sur ses aspects de lutte contre la pauvreté.

Cependant, si on se rappelle des caractéristiques principales de la problématique


énergétique du continent avec la prédominance de l’usage du bois, on s’aperçoit que
malgré le potentiel important qu’elles représentent dans les pays africains et tout
l’intérêt qu’on leur porte, les énergies renouvelables ne peuvent, à court terme, se
substituer entièrement à toutes les formes d’énergie traditionnelles utilisées.

Au niveau domestique, elles n’offrent des possibilités de substitution que pour


certains usages au travers des chauffe- eau, cuisinières solaires et le biogaz.

Ainsi, si on aborde la problématique de la désertification sous son angle physique on


s'intéressait davantage aux possibilités réelles de substitution du bois et aux
méthodes ou technologies d’utilisation rationnelle de l’énergie.

Le Bénin

Les plantations privées et domaniales, les forêts protégées et classées, les


formations végétales naturelles et des jachères anciennes constituent les principales
sources d'approvisionnement en bois- énergie. Toutefois, au niveau de la fiabilité
des données correspondantes, elle reste encore non représentative car il n'existe

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 101
pas dans le pays de structure organisée chargée de la collecte, de l'analyse et de la
gestion des données relatives à la filière bois-énergie.

Cependant, le Bénin s'est doté d'un cadre juridique et réglementaire important pour
une gestion durable des ressources forestières. Toutefois, il est constaté un manque
de rigueur dans l'application des textes législatifs et l'exploitation se fait en dehors
de tout cadre légal, sans permis de coupe, utilisation de la tronçonneuse,
exploitation frauduleuse et pillage des plantations.

Bien que l'expérience de RPTES au Bénin ait permis de créer une synergie entre tous
les acteurs du secteur, elle ne s'est pas accompagnée de programmes conjoints. Les
différentes institutions la composant travaillent toujours de manière sectaire.

Le Cameroun

Le Cameroun est un pays potentiellement riche en ressources énergétiques, et plus


particulièrement en bois-énergie dont les ménages dépendent étroitement. Le
Cameroun n'a toujours pas appliqué de façon suivie et régulière une politique
énergétique nationale.

Sur un plan national, la phase-I du Projet Energétique National (PEN-I) a réalisé un


certain nombre d'activités consistant à :

mener des enquêtes de consommation d'énergie ;


réaliser des prévisions de demande énergétique dans les divers secteurs
(ménage, transport, industrie) ;
faire un bilan de consommation d'énergie finale des années 1987-88 et des
bilans prévisionnels à l'horizon 1995/2010 ;
réaliser des études d'appui sur la tarification énergétique ;
tenir un séminaire national sur l'énergie afin de rédiger un projet de PEN au
Cameroun.

Le bois-énergie reste ainsi l'une des formes d'énergie les plus utilisées par habitant
au Cameroun (586 kg/hab).

Les statistiques sur ces produits (bois de feu et charbon de bois) sont ainsi
élaborées à partir d'estimations de données recueillies, d'enquêtes sporadiques
menées dans certains grands centres urbains du Cameroun (Yaoundé, Douala,
Garoua, Maroua) et annoncent des bases d'estimation des consommations suivantes
: 0,75 m3/hab/an, ou 1,6 kg/hab/jour, ou 2 stères/hab/an

L'analyse des statistiques nationales du secteur forestier a relevé ce qui suit :

les statistiques obtenues sur le potentiel disponible de bois-énergie ne


permettraient pas de répondre aux besoins des utilisateurs ;
la collecte des statistiques n'est pas harmonisée ;
l'absence d'une politique globale et d'un suivi régulier ou permanent des
problèmes énergétiques ;
la difficulté de la maîtrise des consommations de bois-énergie compte tenu
de la variation de la conjoncture, l'urbanisation et la paupérisation.

La Côte d'Ivoire

Le bilan énergétique de la Côte d'Ivoire établi en 1990 (Plan National de l'Energie,


DCGTX) a fait apparaître la prédominance de la biomasse au niveau de la production
et de la consommation d'énergie (71 à 73%) surtout par les ménages.
PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 102
La biomasse naturelle, ainsi que les résidus agro-industriels, constituent le potentiel
d'énergie renouvelable le plus important et directement utilisable. La consommation
de la biomasse-énergie concerne 85 à 92% de la population. Le bois de chauffe et le
charbon de bois (les plus couramment utilisés par la population) sont issus des
forêts naturelles, des plantations forestières et agricoles, ce sont des sous-produits
de l'exploitation forestière et des résidus de l'industrie de première transformation
du bois.

Les sources de données sur la production et la consommation du bois-énergie sont


les suivantes :

a) Les Statistiques Agricoles et Forestières du Ministère de l'Agriculture et des


Ressources Animales ;

b) La Direction de la Production, des Industries Forestières et du Reboisement pour


le compte du Ministère des Eaux et Forêts ;

c) Les statistiques énergétiques et de planification par le Bureau National d'Etudes


Techniques et Développement (BNETD) et par le Bureau d'Economie d'Energie (BEE)
du Ministère de l'Energie pour la planification des besoins énergétiques ;

d) Les structures de recherche et développement telles que la station de Recherche


Technologique du Centre National de Recherches Agronomiques (SRT - CNRA) et la
Société de Développement des Forêts (SODEFOR) ;

e) L'Institut National de la Statistique (INS).

Les données statistiques obtenues à partir des différents sources, en dehors des
études et des estimations faites par certaines structures, ne prennent en compte
que les ressources commercialisées par voie formelle (MINAGRA, DPIFR). Toute la
production informelle et l'autoconsommation dans les villes et les zones rurales sont
très mal connues. Les statistiques dans ce secteur sont pratiquement inexistantes.

Les principales sources d'approvisionnement en bois- énergie demeurent :

Les forêts naturelles, les savanes boisées et arbustives ;


Les plantations agricoles productives et les jachères ;
Les plantations forestières.

Les orientations politiques pour la gestion durable des ressources forestières sont
déjà définies à travers la politique forestière mise en œuvre. Un Plan Directeur
Forestier couvrant la période 1988-2015 a été élaboré et a connu un début de mise
en œuvre de 1991 à 1999, perturbé depuis par la crise politique de ce pays.

La nouvelle orientation politique visait à renforcer la participation du secteur privé et


des populations rurales à la gestion des ressources naturelles en général et du bois
d'œuvre en particulier dans le souci de maintenir le tissu industriel, distribuer des
ressources et garantir les emplois.

La Guinée

En Guinée, il est aujourd'hui difficile d'établir une quelconque situation du bois-


énergie sans faire recours au rapport « RPTES 1998 », élaboré dans le cadre de
l'Examen des Politiques, Stratégie et Programme du Secteur des Energies
Traditionnelles.

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 103
En se basant sur les résultats des différentes études réalisées depuis 1958, l'on
s'aperçoit que la Guinée, historiquement, dispose d'une potentialité forestière
importante eu égard à la diversité des formations végétales existantes.

L'ensemble de ses formations couvre 53,60% du territoire national (24.586.000 ha),


ajoutées des jachères et savanes arbustives dont le taux de couverture du pays a
été estimé à 30,51%. Ces ressources sont réparties essentiellement entre le
domaine classé de l'Etat et le domaine non classé, avec respectivement des taux de
couverture estimés à 4,6% pour 1.142.183 ha et 85,4% pour 20.999.389 ha. Ces
formations représentent l'essentiel de l'offre et constituent la principale source
d'approvisionnement en bois-énergie, soit 90% des besoins du pays. Dès lors, on
comprend que le bois-énergie consommé en Guinée est produit essentiellement sur
la base de l'exploitation des ressources forestières : ramassage ou coupe.

Malgré la place importante qu'occupent les combustibles ligneux (bois et charbon de


bois) dans le bilan énergétique du pays, le potentiel reste encore mal connu.
L'évaluation du potentiel disponible n'a pas encore fait l'objet d'études exhaustives
couvrant les quatre régions naturelles du territoire national.

La production annuelle (qui correspond à la croissance annuelle des formations


forestières) de l'ensemble des ressources forestières de la Guinée, était estimée en
1990 entre 21 et 39 millions de m3. Avec un taux d'accessibilité, selon le type de
formation compris entre 20 et 50%, la production accessible était 13,3 millions m3.

Cette production de 13,3 millions de m3 accessible de bois-énergie est la dernière


enregistrée et correspond à 9 millions de tonnes de bois environ. La Guinée reste
encore excédentaire en bois-énergie: l'offre annuelle disponible en bois de feu est de
13,3 millions de m3 et la consommation (demande) est estimée à 9,7 millions de m3.

D'une manière générale, les données sur les paramètres (approvisionnement,


commerce, demande et consommation), liés à la gestion du bois-énergie sont
d'ordre croissant. Cette croissance confirme une diminution sensible des forêts
depuis le début du siècle et un état de dégradation des superficies boisées.

Compte tenu du nombre limité d'interventions dans le secteur du bois-énergie et le


manque d'informations précises sur le sujet, aussi bien pour l'offre en bois-énergie
que pour la demande, le Gouvernement Guinéen a engagé, en rapport avec la
Banque Mondiale, de nouvelles politiques et stratégies qui s'articulent autour des
éléments définis dans le cadre de l'examen des politiques, stratégies et programmes
du secteur des énergies traditionnelles (RPTES).

La Guinée-Bissau

Les principaux facteurs déterminant la structure de la consommation de bois-énergie


en Guinée-Bissau est la dotation en ressources forestières et les modes
d'exploitation qui les caractérisent. En milieu rural, le bois de feu constitue
quasiment la seule source d'énergie domestique pour environ 90% tandis qu'en
ville, principalement dans l'agglomération de Bissau, le charbon de bois les
supplante.

Globalement, les données chiffrées sont issues d'approches méthodologiques


dissemblables et sont donc difficilement comparables, par exemple les types de
formations végétales ne permettent pas de positionner les variations dans l'espace
par sites, régions, ou par provinces.

Le bois de chauffage et le charbon de bois distribué dans les grandes villes ont
essentiellement une origine forestière. Selon le type de produit, il existe plusieurs
PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 104
circuits de distribution faisant intervenir de nombreux intermédiaires que l'on peut
rencontrer avant le consommateur final. Cependant, certains consommateurs
comme les ménages ruraux (70% de la population est rurale) se ravitaillent
directement en forêt et intégrent dans ce cas la filière d'auto-approvisionnement.

Le bois de feu est de loin le combustible dominant avec une demande qui dépasse
probablement maintenant les 550.000 tonnes par an. Ensuite vient le charbon,
combustible largement utilisé dans la capitale Bissau et qui entraîne un prélèvement
de bois important estimé à 137.000 tonnes par an.

Les principales évaluations de la ressource forestière ont estimé à plus de 2 millions


d'hectares les superficies couvertes par les forêts naturelles et savanes, soit 56% du
territoire national.

L'approvisionnement des agglomérations en Guinée-Bissau reste marqué par


l'existence d'un auto- approvisionnement urbain qui caractérise les filières des
grandes et petites villes où la professionnalisation du commerce bois-énergie est
encore récente et en cours de développement. Alors que les zones rurales et villes
de l'intérieur connaissent un modèle de consommation énergétique différent basé
sur le bois de chauffe, on remarque que la consommation du charbon de bois à
Bissau prend des dimensions de plus en plus grandes.

Cette situation est à l'origine d'un ralentissement de l'approvisionnement vers les


centres urbains et pour ce qui concerne Bissau, et compte tenu des méthodes
traditionnelles de carbonisation peu productives et mal maîtrisées, un impact
important sur la récolte forestière correspondante mais aussi en provenance des
mangroves.

De ce constat, on déduit une consommation de bois de chauffe se situant entre 1,7


et 2 kg/personne/ jour, soit annuellement 465 à 550.000 tonnes de bois pour
l'approvisionnement des 750.000 ruraux.

En Guinée-Bissau, les principales sources d'approvisionnement en bois-énergie sont


les forêts naturelles qui contribuent quasiment la seule source d'énergie domestique
pour environ 90% à satisfaire la demande.

Malgré l'existence de la proposition d'organisation des filières (bois de feu et


charbon de bois) à la disposition du Gouvernement, le PAFT (Plan d'Action Forestier
Tropical), Plan Directeur Forestier, etc, le dispositif réglementaire et fiscal efficace
sur les combustibles ligneux n'est pas applicable.

Les contraintes principales à la planification du secteur bois-énergie, conformément


à la gestion durable de ressources, sont :

Manque de données statistiques actualisées au niveau de la demande et au


niveau de l'offre ;
Manque de contrôle et suivi institutionnel.

Le Mali

La superficie totale des formations ligneuses estimée à près de 33 millions


d'hectares avec un volume sur pied d'environ 516 millions de m3 et une productivité
pondérée sur l'ensemble du pays de près de 0.86m3/ha/an.

Au Mali, la quasi totalité du bois-énergie consommé en milieu rural comme urbain


provient des forêts naturelles. Cependant des plantations privées concourent à
PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 105
l'approvisionnement de certaines unités industrielles telles que les tabacs et
allumettes, les sucreries, les céramiques, etc.

Le domaine classé de l'Etat contribue également à l'approvisionnement des


populations mais dans les conditions d'une gestion organisée. Les informations sur
la contribution des forêts classées exploitées sont éparses et ne sont pas stockées
en un seul endroit, mais disponibles au niveau des structures en charge de ces
forêts. Quant à la contribution des formations privées l'information n'est pas
disponible.

La politique de l'énergie du Gouvernement du Mali vise à permettre l'utilisation


rationnelle de toutes les formes d'énergies (traditionnelles et modernes)
susceptibles de favoriser le développement humain, économique et industriel, et
l'amélioration des conditions d'accès aux énergies modernes des populations en
particulier, les populations les plus démunies - à moindre coût, dans une perspective
à long terme.

Un des axes principaux de cette politique est la sauvegarde des ressources


forestières, notamment le bois-énergie, par une exploitation soutenable au profit
des populations rurales.

La Mauritanie

La Mauritanie couvre une superficie de 1.030.700 km2 aux deux tiers désertiques. Le
couvert végétal constitué de formations ligneuses arborées et arbustives à
dominance Acacias est par endroits maigre et épars. La superficie que couvrent les
ressources forestières avoisine environ 4.387.000 ha dont 3.500.000 ha de massifs
forestiers accessibles qui font l'objet d'une surexploitation forestière pour la
satisfaction des besoins en bois et de son dérivé, le charbon de bois.

Les statistiques en bois-énergie sont peu connues et souvent contradictoires. Le


matériel cartographique est assez rare et généralement ancien. Les derniers
inventaires forestiers remontent aux années 1980.

Les principales sources d'approvisionnement en bois-énergie sont pour la Mauritanie


le bois mort des forêts classées et quelques massifs forestiers denses éparpillés
dans les régions Est du territoire national.

Les principales sources de données d'approvisionnement en bois-énergie


proviennent de trois institutions nationales : les Directions de l'Environnement et de
l'Aménagement Rural, de l'Energie et des Douanes (importations). Toutefois, les
ressources forestières restent mal connues en l'absence d'inventaires du couvert
végétal de l'ensemble.

Sur le plan réglementaire et législatif, plusieurs lois ont été promulguées et


adoptées. Toutefois plusieurs lacunes ont été identifiées notamment au niveau de
leurs applications.

Cette situation en Mauritanie est encore marquée par l'absence d'une structure
institutionnelle spécialement chargée du pilotage du secteur de l'énergie
domestique. Une coordination informelle existe, regroupant plusieurs départements
dans l'optique de la mise en œuvre d'une cellule ou unité d'énergie domestique. Les
contraintes principales à la planification du secteur bois-énergie semblent être :

L'absence de données fiables sur le secteur ;

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 106
L'absence de concertations et de coordination entre les différents partenaires
concernés par le secteur ;
Le manque de sensibilisation des décideurs au plus haut niveau ;
Les difficultés à mobiliser des fonds importants pour des programmes
d'envergure.

Le Niger

Les principales sources de collecte d'informations en matière de demande en bois-


énergie sont essentiellement les services de l'Etat à travers la Direction de
l'Environnement, le Service des Peuplements Naturels et d'Appui à la Gestion des
Terroirs, et la Direction de l'Energie.

Plusieurs enquêtes de consommation de bois-énergie ont été réalisées au Niger sur


financement extérieur. Ces différentes enquêtes ont démontré que la demande de
bois de feu est fonction de plusieurs paramètres, parmi lesquels le milieu (rural ou
urbain) et la taille de l'agglomération.

La demande totale du pays en bois-énergie pouvait donc être estimée à plus de


2.300.000 tonnes pour les grands et moyens centres urbains cumulés, soit
respectivement 78% et 22%, cette demande croissant sensiblement au même
rythme que la population.

La demande nationale en bois-énergie serait, à l'horizon 2010, de l'ordre de 4,200


millions de tonnes, ce qui est énorme en comparaison avec le capital forestier du
pays et à sa capacité d'accroissement.

La proportion des quantités consommées dans les villes par rapport à la


consommation totale augmente dans le temps. Mais, vu la prépondérance actuelle
de la consommation rurale (78%), le faible revenu des ménages et le
renchérissement des produits de substitution, il paraît très difficile d'envisager à
court, ou même à moyen terme, de se passer de cette ressource énergétique. Le
bois- énergie restera donc, pour longtemps encore, la principale source d'énergie
des ménages nigériens.

Au Niger, les principales sources d'approvisionnement en bois-énergie sont les forêts


naturelles. Les plantations ne représentent qu'une très fine partie en terme
d'exploitation en bois de chauffe.

Sur le plan socio-économique, on observe un réel transfert de la gestion des forêts


naturelles aux ruraux. Des relations de cause à effet sont établies entre l'état de
pauvreté des populations et la dégradation de l'environnement. Ce qui revient à
valoriser l'arbre sur pied et les forêts en milieu rural, en créant un intérêt pour les
ruraux autour de la ressource forestière (création de revenus monétaires).

Au niveau de la politique au Niger, elle se résume par la Stratégie Energie


Domestique et ses quatre (4) piliers en ce qui concerne l'offre en bois-énergie :

Schéma Directeur d'Approvisionnement en bois-énergie ;


Mise en place d'un système d'exploitation contrôlé à travers les marchés ruraux
de bois-énergie ;
Réforme législative et réglementaire : révision et adoption du code forestier ;
Contrôle et suivi administratif du système d'exploitation.

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 107
Le Sénégal

L'analyse de l'état actuel du système d'information sur le sous-secteur des énergies


traditionnelles au Sénégal montre que l'une de ses principales faiblesses est
indéniablement le manque de statistiques complètes et régulières sur les
combustibles ligneux. Et quand bien même ces données existent, elles sont
dispersées et souvent contradictoires selon les sources, mettant du coup en cause
leur fiabilité.

Les défaillances du système rendent complexes l'exercice de la planification. En


effet, la prise de décisions et l'évaluation de la politique mise en œuvre ainsi que la
cohérence des différentes actions menées nécessitent la mise en place d'un système
d'information intégré et hiérarchisé.

Des dispositions d'ordre institutionnel furent prises pour favoriser un meilleur suivi
et une meilleure coordination des actions des nombreux intervenants aux divers
segments de la filière bois-énergie.

La politique du Sénégal dans le domaine des combustibles domestiques est pilotée


par la Direction de l'Energie et la Direction des Eaux et Forêts. De par son caractère
multisectoriel, plusieurs autres structures interviennent dans le domaine et, de ce
fait, produisent des informations utiles à la planification du sous-secteur.

La planification du sous-secteur des combustibles domestiques requiert la


disponibilité régulière de données relatives à l'offre (ressources et réserves), à la
demande (approvisionnement, consommation, prix) et au contexte macro-
économique (population, balance commerciale).

Il existe beaucoup d'incertitudes dans la connaissance de la demande réelle en


combustibles ligneux des ménages sénégalais. L'origine de ces disparités réside,
d'une part dans la non maîtrise du circuit frauduleux de l'exploitation forestière, et
d'autre part aux méthodologies non uniformisées de réalisation des enquêtes.

La collecte et la circulation de l'information relative à l'approvisionnement et à la


consommation de combustibles domestiques est confrontée à quelques difficultés
qui compromettent souvent la fiabilité des données.

Une planification efficace du secteur des énergies domestiques pour pouvoir


maîtriser les politiques et stratégies mises en œuvre exige la disponibilité de
données fiables. Mais pour y parvenir, il faudra nécessairement développer des
synergies institutionnelles en vue d'harmoniser les méthodes de collecte et
d'exploitation des données et sans omettre de systématiser la collecte ; ce que tente
de réaliser le PROGEDE.

Le Tchad

Le Tchad est un vaste pays d'une superficie de 1.284.000 km². La population,


estimée à 7.900.000 en 1999, vit à 80% en milieu rural.

La principale source des données de consommation en bois-énergie est l'œuvre du


programme conjoint PNUD/Banque mondiale d'assistance à la gestion du secteur
énergétique. Au Tchad, la principale source d'approvisionnement en bois-énergie est
la formation ligneuse naturelle. Selon les textes en vigueur, le domaine forestier
appartient à l'Etat. Mais en fait, le régime foncier est plus compliqué du fait de la
coexistence des lois officielles et des droits islamiques et coutumier. Les forêts
privées (arbres plantés par des particuliers sur leur propre terrain), estimées à

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 108
20.000 hectares, restent très modeste quant à leur contribution à
l'approvisionnement en bois-énergie.

Les principales sources des données d'approvisionnement en bois-énergie sont :

Le Ministère de l'Environnement et de l'Eau et le Ministère des Mines et de


l'Energie ;
Les organismes internationaux ;
Les ONG ;
Les rapports des consultants ;
CTFT/CIRAD ; etc.

Plusieurs facteurs limitent la fiabilité de l'évaluation des ressources actuelles :

l'absence d'enquêtes au sol pour évaluer le volume sur pied ;


l'insuffisance de la corrélation entre les données sur les ressources forestières
et la répartition géographique de la population et les préférences en matière
d'utilisation de combustibles ; et
les estimations de la production généralement fondées sur la moyenne des
approximations régionales.

Les principales contraintes à la planification du secteur bois-énergie, conformément


à la gestion durable des ressources, sont technico-institutionnelles et matérielles.
Pour gérer efficacement les ressources forestières, il est nécessaire de disposer des
cadres compétents en nombre dans les domaines requis.

Le Togo

Au Togo il n'existe pas une structure créée par les textes chargée de la collecte, du
traitement et de la diffusion des statistiques forestières. En 1996 pour remédier à
cette situation, le Togo a mis en place un comité inter-services chargé de la collecte
des informations forestières.

La surface totale de forêts naturelles est estimée à 1 443 200 ha en 1995 avec un
taux de dégradation moyen annuel de 3,5%, soit une estimation en 1999 d'une
superficie de 1 207 712 ha. La superficie des aires protégées non occupées couvrent
environ 445 300 ha. Les aires de production sont évaluées à 762 412 ha avec un
potentiel en ressources d'environ 3,55 millions de m3/an dont 3,05 millions
susceptibles d'être affectées aux besoins énergétiques. La surface totale plantée
entre 1908 et 1996 est de 34 734 ha. Il ressort également que ces forêts, ayant en
général un accroissement annuel de 15 m3 , leur productivité annuelle est de 174
218 m3. En conclusion, le volume de bois exploitable annuellement pour les énergies
est de l'ordre de 3 374 218 m3.

Le Togo n'importe pas d'énergie d'origine ligneuse et une productivité d'environ 3


374 218 m3 pour les forêts togolaises est établie. Un excédent de 60 268 m3 /an,
soit 1,7%, a été établi pour les énergies d'origine ligneuse. La pénurie en bois est à
la porte du Togo. En fait, certaines régions, comme la zone maritime et le pays
kabyè, aux fortes densités de populations, connaissent déjà cette pénurie et sont
obligées d'importer du bois d'autres régions, ou d'utiliser des déchets agricoles
comme substituts.

Au niveau cadre législatif, le Togo est caractérisé par l'absence d'un cadre
d'orientation stratégique, l'inexistence d'un cadre institutionnel formel, un cadre
législatif et réglementaire désuet, un mode d'appropriation de la terre peu favorable
au développement et à la gestion durable des ressources forestières.

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 109
3 LA FILIERE DE L’ENERGIE SOLAIRE

Les pays de l’UEMOA et le Cameroun sont bien exposés au soleil, mais la technologie
est généralement encore trop onéreuse pour être appliquée à grande échelle. Sur
l’ensemble du continent, le Maroc mène la danse avec 3 MWe de capacité installée,
suivi par l'Egypte avec 2MWe et le Sénégal et l'Afrique du Sud avec environ 1MWe
chacun. Les panneaux PV commencent à apporter une solution dans les zones les
plus éloignées où ils peuvent constituer une solution moins onéreuse que des
options comme le diesel

Carte de l’ensoleillement moyen (kWh/m2/j)

Source : http://www.southwestpv.com/Catalog/PDF/solo9.pdf

L’utilisation de l’énergie solaire semble bien adaptée au contexte de ces pays. En


effet, la ressource solaire, abondante et de qualité, est disponible sur la majeure
partie de ces territoires. De plus, les équipements de base (modules
photovoltaïques) sont disponibles auprès de distributeurs locaux

Les premières expériences de diffusion dans la sous région datent des années 1970
mais la pénétration s'est véritablement opérée à partir des années 1980, sous
l'impulsion de projets nationaux et de programmes d'envergure sous-régionale.
Parmi les programmes les plus importants mis en œuvre, on peut citer :

le Programmes Spécial Energie (GTZ) conduit dans plusieurs pays de la Sous-


région (Mali, Burkina, République de Guinée, Niger et Sénégal). Ce programme
ambitieux vise un meilleur approvisionnement local et/ou national en énergie. Il
couvre entre autres, les volets systèmes photovoltaïques (dans tous les pays),
micro-hydraulique (Guinée) et digesteurs à boiras (Mali, Burkina, Niger).
le Programme Régional solaire (PRS) qui s'inscrit dans le cadre de la coopération
régionale entre l’UE et les pays d'Afrique de l'Ouest (accords de Lomé III). Ce

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 110
programme vise à promouvoir l’utilisation de l’énergie solaire PV pour le
pompage de l’eau dans les neuf pays du CILSS.

• Depuis les années 2000, les politiques d’électrifications rurales supportées


financièrement par la Banque Mondiale et le BAD au Sénégal, l’Union
Européenne au Mali et Burkina ont permis une vulgarisation rapide des panneaux
solaires dans le monde rural.
• Les programmes de portée sous-régionale sont complétés par des programmes
et de moindre envergure et des projets nationaux dans divers domaines tels que
le photovoltaïque, les chauffes eau et séchoirs solaires et hydroélectricité. Pour
ne citer que quelques exemples: au Mali (Mali Aqua Viva pour le pompage, le
projet italo-malien pour les équipements photovoltaïques, etc.), Sénégal (Projet
Sénégalo-nippon pour l'electrification , le pompage et le dessalement),
Mauritanie (le projet Alizé de pompage), au Niger (chauffe eau solaire) etc.

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 111
4. L’ENERGIE EOLIENNE

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 112
4.1 LE POTENTIEL EOLIEN

En dépit des ressources éoliennes considérables en Afrique, l’industrie éolienne est


encore inexistante. Selon une étude de la Banque Africaine de Développement de
2004, 20% du potentiel mondial de l’énergie éolienne se trouve en Afrique.

Les ressources de la planète en énergie éolienne sont estimées à un total de 53,000


TWh par l’étude de la Banque Africaine de Développement, la distribution
géographique laisse entrevoir une deuxième place pour le continent Africain, juste
derrière l’Amérique du Nord et bien avant l’Europe.

Distribution géographique du potentiel éolien


Région géographique Potentiel TWh
Amérique du Nord 14,000
Afrique 10,600
La Russie et l’Europe de l’Est 10,600
L’Amérique Latine 5,400
Europe 4,800
Asie 4,600
Australie 3,000

14,000

12,000

10,000
Amerique du Nord
Afrique
8,000
TWh La Russie et l’Europe de l’Est
6,000 L’Amérique Latine
Europe
4,000 Asie
Australie
2,000

continents

Données reconstituées à partir de l’étude commanditée par la BAD en 2003-2004

Par conséquent, la grande diversité du relief et l’influence des courants maritimes


sur le continent africain contredise l’idée suivant la quelle plus on se rapproche de
l’équateur, moins le potentiel éolien est bon.

Cependant, ce potentiel n’est pas encore exploité. En 2002, seul 148 MW ont été
installé sur le continent, ce qui représente 0,5 % de la puissance installée sur la
planète.

4.2 L’ETAT DES LIEUX DANS L’UEMOA

Au niveau du potentiel éolien, l’espace géographique de l’UEMOA est bien desservie.


En effet la frange côtière entre le Nord de la Mauritanie et les Iles du Cap Vert

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 113
regorgent des « plus beaux sites » pour le développement de l’éolien avec des
moyennes mesurées dépassent les 7 à 8 m/s à 20 mètres par endroit.

La distribution des ressources peut caractérisée de la manière suivante :

Pays à fort potentiel : le Cap Vert et la Mauritanie avec des sites de première
classe. L’ensemble de l’énergie électrique nécessaire pour le développement de
ces deux pays pourrait provenir de centrales éoliennes. De plus, ces pays
pourraient tirer de cette ressource l’énergie nécessaire pour atténuer le climat
sec et désertique par le dessalement de l’eau de mer pour les besoins humains
et le développement agricole. La Mauritanie seraient à même de devenir un
exportateur d’énergie électrique dans la sous région en faisant un emploi
rationnelle de ses ressources.

Pays à bon potentiel pour la grande éolienne. Il s’agit de sites pouvant faire
l’exploitation de centrale éolienne pour la production commerciale (de réseau)
avec des moyennes de vent entre 5 et 6 m/s. Au delà de la Mauritanie et du Cap
Vert, il s’agit :

a. de la Grande Cote du Sénégal (entre Saint Louis et Dakar) avec des moyennes
supérieures à 5m/s a 10 mètres.

b. le nord du Mali ou le Gouvernement Malien et la GTZ développe un projet


d’électrification de la ville de GAO

c. Quelques sites non encore exploités au Niger mais reconnus comme porteurs.

Pays à bon potentiel pour la petite éolienne de pompage et d’électrification


décentralisée. L’ensemble de la bande du Sahel serait éligible pour ce type
d’installation.

4.3 BARRIERES ENTRAVANT LE DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE

Bien que la technologie éolienne ait connu un essor technique et commercial


exceptionnel au cours des dernières années dans le monde, il subsiste un bon
nombre d’obstacles entravant son plein développement.

Ces barrières sont résumées ci-après en quatre catégories.

Les barrières législatives et réglementaires :

Absence d’un cadre permettant la participation du secteur privé dans la


production de l’énergie ;
Absence d’un cadre encourageant le développement de la production
d’électricité d’origine éolienne.

Les barrières économiques et financières :

Surcoût élevé de l’énergie éolienne;


Conditions d’investissement exigeantes.

Les barrières techniques :

Méconnaissance du gisement éolien;


Méconnaissance des caractéristiques du réseau électrique;
Absence de portfolio de projets éoliens.
PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 114
Les barrières causées par le manque de formation et d’information :

Méconnaissance de l’énergie éolienne;


Manque de personnel qualifié;
Manque d’expérience de marchés IPP;
Manque de coordination et d’échange d’expérience à l’échelle régionale et
continentale.

4.4 RECOMMENDATION POUR LE DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE EOLIENNE

4.4.1 Cadre réglementaire

Les principales contraintes à lever concernent:


(i) le coût de l’énergie éolienne, un peu plus cher par rapport au kWh
conventionnel thermique ;
(ii) la variabilité de la ressource par rapport aux contraintes de livraison en
cas de production pour le réseau ;
(iii) la technologie qui est peu connue des financiers et
(iv) l’inadaptation des structures institutionnelles et administratives à la prise
en compte de l’éolien.

Un plan d’action sous régional pourrait être développé au tour des axes
suivants :

• Elaboration d’un code des énergies renouvelables ; dans le cas de l’éolien,


des mesures réglementaires, incitatives et fiscales seront indispensables.
• Définition d’une politique pour le développement éolien : exploration du
gisement, prévision de capacités à installer
• Etude prospective des besoins nationaux : électricité, dessalement,
agriculture, usages industriels
• Définition d’un schéma d’intégration de l’éolien dans l’organisation actuelle de
production et de distribution d’énergie.
• Définition d’un schéma de libéralisation du marché, obligation de rachat de la
production en prenant en compte la gestion des coûts additionnels de
l’éolien.
• Définir un plan d’action d’une politique d’électrification rurale décentralisée
par voie éolienne hybride.
• Réaliser une évaluation des opportunités de financement de l’éolien offertes
par le commerce vert et l’intégration des engagements internationaux en
matière de changement climatiques ; notamment le Mécanisme de
Développement Propre issue du Protocole de Kyoto.

4.4.2 Meilleure connaissance de la ressource

Les principales contraintes à lever concernent :


« Aboutir à une meilleure connaissance des gisements et des besoins afin de
donner aux investisseurs publics et privés les données pouvant justifier la
mise en œuvre de projet éoliens ».

Plan d’action préconisé :


• Identifier des sites pour implanter des mâts de mesure de vent
• Implanter des stations de mesures de vents par pays avec des mesures
systématiques sur 30, 50 et 60 mètres
• Acquisition et analyse de l’information météorologique
PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 115
• Etablissement ou achats de carte topographiques pour la définition et d’atlas
éoliens précis et détaillé
• Prospecter les sites en zone d’intérêts pour identifier l’emplacement de projets
• Caractérisation des sites potentiel par type de projet : distribué, hors réseau ou
éolien pour la production sur réseau
• Définition des contraintes environnementales par site

4.4.3 Initiation d'un pole industriel en petit éolien

Un transfert de technologie basé sur la notion de services énergétiques décentralisés


au delà de la nécessité de fabrication de turbines éoliennes, ou aérogénérateurs au
niveau local est nécessaire. Il s’agit de créer des conditions saines pour les utilisateurs
d’accéder à des services complets et adaptés. Au delà des centrales éoliennes, il
faudrait développer une politique de maîtrise des composants périphériques, en partie
électrique mais surtout des applications sur l’eau, l’éclairage et les activités
génératrices de revenu afin de répondre aux besoins des populations.

Le transfert de technologie proprement dit pourrait concerner :


• Production locale de turbine éolienne basée sur des composants standards,
éprouvés et "tropicalisée".
• Simplification maximale des composants électriques et électroniques,
standardisation, facilité de remplacement.
• Adaptation des tours et systèmes de montage, d'inspection et d'affaissement des
éoliennes.
• Maintenance réduite au minimum, disponibilité de pièces de rechange.
• Suivi permanent à distance des centrales par systèmes télémétriques de pointe
mais adaptés au contexte Africain.

Les objets et connaissances qui font partie du transfert de technologie portent sur
les composants suivants:
• Les turbines éoliennes et la réalisation locale des pales.
• La conception et fabrication de tours et systèmes de levage.
• Les tableaux de contrôle et de régulation.
• L'alimentation ou la création de réseaux électriques et charges adaptés au
contexte éolien
• L'assemblage de composants et l'entretien des systèmes.
• Le couplage éolien/solaire ou éolien / toute autre source.
• Les technologies et outils de surveillance à distance.
• La conception d'installations complètes et la gestion de projets d'énergie
éolienne.

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 116
PISE 2005 - Rencontre Sectorielle ACP /EU pour La Promotion du Partenariat
Interentreprises et des Investissements dans le Secteur de l’Énergie

VOLET 4 : CONCLUSIONS ET
RECOMMENDATIONS SUR L’ETUDE DES
PROFILES ENERGIE ET LE POTENTIEL
DES ENERGIES RENOUVEALBES DANS
L’ESPACE UEMOA ET DU CAMEROUN

Présenté par

J2CM GESTION
90 Rue du Commerce
75015, Paris , France

7 Mars 2005

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 117
1 CONTRAINTES AUX DEVELOPPEMENT DES ENERGIES RENOUVELABLES

Les contraintes et obstacles auxquels la diffusion des énergies renouvelables fait


face, ne diffèrent pas fondamentalement selon les pays de l’espace UEMOA et du
Cameroun. Les plus importants ont trait à :

L’absence d’affirmation d’une volonté politique dans la plupart des pays. Au


manque de structures qualifiées à tous les stades des filières et des projets
s’ajoute l’inexistence de politique cohérente de diffusion des TER (technologie
Energie Renouvelables). Dans la plupart des pays, la diffusion des TER s’inscrit
dans des logiques de projet de démonstration. Ce qui n’est pas de nature à
favoriser le développement d’une politique cohérente centrée sur les énergies
alternatives.
le manque d’information sur les avantages des technologies énergies
renouvelables.
l'inadéquation entre le coût d’acquisition de certaines technologies et le niveau
bas des revenus surtout en milieu rural en l’absence de mécanisme de
financement approprié.
le manque de mécanisme national de financement de la diffusion des TER
la faible implication des opérateurs privés
le manque d’expertise locale pour assurer les opérations de service après vente.
la forte dépendance des projets de l’extérieur
la multiplicité des acteurs sans mécanisme de coordination nationale et de
harmonisation des actions.

2 UN SECTEUR PRIVE EMBRYONNAIRE

Les énergies renouvelables restent une exclusivité des institutions publiques et des
ONG. Ce sont souvent les structures étatiques qui assurent la conduite des projets
d’énergie renouvelables, de la conception à la diffusion des produits. Le manque de
connaissance du marché suite à la faible implication des acteurs potentiels explique
le faible taux de pénétration même si le produit proposé est susceptible de répondre
à un besoin réel. Les différents acteurs travaillent de manière cloisonnée.

Ainsi, depuis les années 70, pour la plupart des cas, les programmes initiés au
niveau de la biomasse, du solaire et l’éolienne sont des programmes publiques ou
des ONG ou aucun rôle n’est dévolu au secteur privé local. Les principaux bailleurs
de ces programmes ayant plutôt favorisés l’exportation de produits prêts à l’emploi
plutôt que de susciter un assemblage local.

A l’heure actuelle, à l’exception du gaz butane, le secteur des énergies


renouvelables est toujours enfermé dans un système de production, de distribution
et de maintenance dominés par les institutions publiques et les ONG malgré la
présence d’une multitude d’entreprises du secteur informelle.

Le Gaz Butane

L’activité d’embouteillage et de distribution du LGP est particulièrement dynamique


au Sénégal, Mauritanie, Cote d’Ivoire et Cameroun et commence à prendre pied au
Mali, Burkina Faso et Niger. Le marché est dominé par les grandes multinationales
mais on note une émergence de compagnies locales comme Touba Gaz et ELTON au
Sénégal et SODIGAZ au Mali. Face à l’urbanisation grandissante et le besoin de
confort ménagers de la classe moyenne naissante, cette activité possède encore de
grands champs de progrès.

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 118
Le Bois Energie

La production et distribution du bois énergie repose principalement sur des milliers


de petits exploitants artisanaux malgré quelques tentatives de regrouper ces acteurs
en association afin d’améliorer les performances financières, logistiques et
environnementales de ces exploitants. Ces tentatives ont eu peu pour l’instant peu
d’effet car l’informel et l’imprévisible reste le mode d’emploi dans la filière sur
l’ensemble de la sous region.

Les quelques tentatives d’industrialisation de la production et de la distribution (au


Sénégal notamment) pour améliorer la qualité et les réduire les coûts de production
ont échoués.

Le Solaire

Le solaire se limite principalement à l’importation de panneaux solaires et produits


accessoires. Les grandes compagnies pétroliers, principalement Shell, Total et Mobil
se partagent le marché des projets en mobilisant l’aide Internationale (EU
principalement) sur les grands projets d’électrification rurales. Les exemples
typiques sont le projet ALTESERA ou l’UE et l’Espagne financent l’exportation de
panneaux solaires Espagnoles pour l’électrification de la Région de Factick au
Sénégal ; le programme ACCESS (EDF - NUON ) au Mali ; etc….

D’autre part, des centaines de distributeurs informels existent dans les milieux peri-
urbains de la sous région. Il s’agit souvent de boutiques de quincailleries et
d’ateliers de production métallique.

Un manque criard d’opérateurs privés locaux de taille conséquente est à déplorer.

L’énergie éolienne

A l’image du solaire, le secteur privé est absent dans le développement de


programmes et de projet dans la filière, dominée par les associations et ONG de
développement. Ainsi, plusieurs artisans ont été formés dans la production
d’éolienne de pompage mais avec un impact minimal dans la mesure ou la demande
locale ne suit pas. Le coût de production élevé et de la faible qualité sont évoqués
comme principaux facteurs de blocage.

Cependant un espoir nouveau est permis au niveau de la grande éolienne avec


l’instauration d’un dialogue secteur public – privé progressif pour le développement
de parc éolien. C’est ainsi que la Région de Saint du Sénégal s’est associés avec des
groupes privés pour le développement d’un parc éoliens de 15 MW. De même, le
projet TERNA (GTZ) de GAO (Mali) recherche activement des investisseurs privés à
qui la gestion de la production sera transférée.

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 119
Conclusion préliminaire sur la filière des énergies renouvelables

La biomasse énergie est réduite à la filière bois énergie malgré les efforts des états
d’introduire les technologies de gazéification et la récupération de l’éthanol comme
énergie de cuisson (projet Gel fuel de la RPTES).
La sous filière bois énergie est du ressort du secteur informel, les tentatives de
rationalisation et de modernisation ayant jusqu’à présent donnés peu de résultats.
L’action des ONG et du secteur public dans le domaine de l’énergie éolienne et
solaire avait plutôt revêtu un sens démonstratif voire de biens d’équipements. Les
cimetières de centaines d’éoliennes de pompage voire de milliers de panneaux
solaires vandalisés qui parsèment les territoires de l’UEMOA témoignent de ce
gâchis. Certains experts argumentent que l’implication du secteur privé ou la
privatisation de ces projets avec obligation de résultats aurait pu renforcer le sens
de l’entreprenariat dans le domaine des énergies renouvelables et de limiter les
gâchis.
L’analyse des filières des énergies renouvelables révèle une absence notoire du
secteur privé. Très peu d’entreprises viables sont présents sur ces marchés au delà
du LPG. L’absence d’investissement pour développer une industrie d’assemble locale
de systèmes énergétiques (éoliens, équipements solaires et valorisation de la
biomasse) réduit cette activité à l’importation de biens d’équipement au fils des
projets de coopération.
Ces entreprises d’importation et de représentation ainsi que la multitude de micro
entreprise spécialisée sur le solaire, la charbon de bois et l’éoliennes de pompage
sont peu attractifs pour les objectifs de la rencontre de partenariat sectorielle prévue
par le projet PISE 2005.
Ces entreprises ne répondent pas par ailleurs aux critères d’éligibilité du ProInvest
(principal bailleurs du programme PISE 2005) en terme de chiffre d’affaires et plan
d’investissement, respectivement € 250.000 et € 80.000, pour pouvoir participer
à la rencontre prévue.
Ces entreprises, informelles pour la plupart des cas, sont peu attractives pour les
entreprises Européennes en terme de partenariat commerciales, techniques et
financières. Les activités générées par ces micro- entreprises ne peuvent pas encore
justifier l’intérêt des entreprises européennes recherchées dans le cadre du projet
PISE.

Ratisser au large pour stimuler la participation des entreprises

Dans le but de susciter le nombre souhaité de partenariat d’affaire entre entreprises


Africaines et Européenne dans le cadre du PISE 2005, il s’avère nécessaire de présenter
des projets qui peuvent qui attirer l’attention des entreprises Européenne mais aussi
convenir aux exigences du bailleur (ProInvest). Pour cela, les enseignements suivants
peuvent être pris en considération.

La filière des énergies renouvelables n’est pas des plus attractifs pour le secteur
privé dans le contexte actuel du marché de l’énergie en Afrique de l’Ouest. Elle reste
tributaire des politiques nationales et de l’aide internationale pour les grands
projets. Le reste est un marché niche déjà fortement occupé par des milliers
d’artisans et de revendeurs.
Les coûts additionnels nécessaires au développement de projet d’énergie
renouvelable de tailles attractives constituent de sérieuses barrières en l’absence de
subvention ou du commerce vert (MDP). La faisabilité économique de tels
investissements privés reste dès lors questionnable.
L’UEMOA et le Cameroun ne sont pas encore outillés au point de vue institutionnel,
légal et commercial pour attirer les investisseurs privés dans les grands projets
d’énergies renouvelables.
En revanche, le développement d’unité d’assemblage locale de matériel d’énergie
renouvelable peut répondre à l’intérêt de l’industrie Européenne.
PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 120
Enfin, la forme la plus commode et maîtrisée reste l’énergie électrique
conventionnelle. A ce niveau, les opportunités de partenariat sont réellement
présentes grâce aux politiques d’intégration et d’interconnexion au niveau de la
CEDEAO et de l’UEMOA.

Depuis octobre 2000, 14 Etats membres de la Communauté économique des Etats


de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ont décidé d'un commun accord de lancer un
projet visant à accroître l'offre d'électricité dans la région. Au terme de l'accord de
mise en commun des ressources énergétiques en Afrique de l'Ouest, les pays
espèrent mettre en place des sites de production énergétique et assurer
l'interconnexion de leurs réseaux électriques respectifs. Selon l'accord, les travaux
seront effectués en deux phases. La première concerne les pays déjà connectés,
notamment le Nigeria, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Niger
et le Togo. La seconde concerne les pays non encore connectés, à savoir la Gambie,
la Guinée, la Guinée-Bissau, le Libéria, le Mali, le Sénégal et la Sierra Leone. Ces
pays s'emploieront à harmoniser leurs réglementations régissant le secteur de
l'électricité.

Selon les estimations de la CEDEAO, 5 600 kilomètres de lignes électriques reliant


les réseaux nationaux seront construites. Il faudra environ 11,8 milliards de dollars
pour installer les nouvelles lignes nécessaires et construire de nouvelles centrales
hydro, thermiques et a gaz. Ces infrastructures devraient doter la sous-région de la
CEDEAO d'une puissance installée de 10 000 mégawatts (MW). Le développement
de grandes centrales éoliennes pourraient être intégrée dans ce politique commune
avec l’appui de la Banque Africaine de Développement.

Il semble opportun de mettre les moyens nécessaires sur ces projets à caractère
sous régionale de manière à attirer un secteur privé Européen de premier choix pour
la rencontre prévue par le PISE 2005.

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 121
PISE 2005

Rencontre Sectorielle ACP /EU pour La Promotion du Partenariat


Interentreprises et des Investissements dans le Secteur de l’Énergie

VOLET 5 : PROFILS DES GRANDS


PROJETS D’INTERCONNECTION DE LA
SOUS REGION DANS LE SECTEUR DE
L’ENERGIE

Draft ≠1

7 février 2005

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 122
FICHE N° 1

INTERCONNEXION SAKETE (BENIN) – IKEJA WEST (NIGERIA)


DESCRIPTION

70 km de ligne d’interconnexion 330 kV entre Sakété (Bénin) – Ikeja West


(Nigeria) dont 16 km au Nigeria ;
Extension du poste d’Ikéja West avec l’installation d’une réactance de 75 MVAR ;
Construction d’un nouveau poste 330/161 kV à Sakété équipé de deux
transformateurs : un de 200 MVA, 330/161 kV et un de 25 MVA, 161/63/20 kV ;
Surveillance et supervision des travaux

La puissance maximale de transfert entre le Nigeria et le Bénin par cette ligne


compte tenu des conditions actuelles des réseaux sera théoriquement de 210 MW.

COUTS ESTIMES : 40 millions US $

AVANCEMENT DE L’INSTRUCTION

Les entreprises suivantes ont été choisies pour les travaux :


Lot A1 (travaux de ligne au Bénin) : ABB Afrique du Sud
Lot A2 (travaux de ligne au Nigeria) : ABB (en négociation)
Lot B1 (extension sous station d’Ikéja) : Alsthom Areva
Lot B2 (Sous station de Sakete) : Spie Enertrans (France)

Le Consultant choisi pour la supervision des travaux est Lahmeyer International.

Les contrats des travaux au Bénin ont été signés depuis le 28 mars 2003 tandis que le
contrat de l’extension du poste d’Ikeja a été signé en septembre 2004 par la NEPA ; la
signature des contrats des travaux de ligne au Nigeria et la supervision des travaux
est prévue avant fin septembre 2004.

PLAN DE FINANCEMENT DES INVESTISSEMENTS


Le financement est déjà bouclé :
Accord de crédit BOAD – CEB signé le 12/11/02 à Cotonou,
Accord BAD – Bénin signé le 12/11/02 à Abuja,
Accord de crédit entre la Banque Nationale d’investissement de la CEDEAO (BRIC)
et la CEB signé le 17/03/02,
Accord de crédit BAD – Nigeria signé en Décembre 2002,

EMPRUNTEUR (S)/EMPRUNTEUR(S) FINAL (AUX)


Communauté Electrique du Bénin/République du Bénin
République Fédérale du Nigeria/NEPA

ELEMENTS DE RENTABILITE ECONOMIQUE ET FINANCIERE

La ligne d’interconnexion permettra de relier le Nigeria et le Niger au réseau HT


d’interconnexion existant entre le Burkina - Faso, la Cote d’Ivoire le Ghana et
Togo/Bénin. Cette ligne constituera une autre source d’approvisionnement pour la
CEB. Elle devra garantir la fourniture à la CEB de 360 GWH par an à partir de la NEPA
avec une demande de pointe de 75 MW avec les effets positifs suivants :

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 123
Diversifier les sources d’approvisionnement de la CEB et supprimer les goulots
d’étrangement sur le réseau qui limitent les importations d’énergie en provenance
du GHANA et de la Cote d’Ivoire ;
Amélioration de la fiabilité et de la stabilité du réseau de la CEB ;
Optimisation des coûts de production dans la zone A du WAPP (Burkina Faso, Cote
d’ivoire, Ghana, Togo, Bénin, Nigeria et Niger) ;
Réaliser la première étape du grand projet sous régional d’interconnexion en 330
kV des réseaux de la NEPA, de CEB et de VRA.

PROCHAINES ETAPES ET CALENDRIER PREVISIONNEL


Mise en service : Mars 2006 (Durée des travaux : 18 mois)

CONTACTS
Managing Director/Chief Executive Monsieur le Directeur Général
NEPA Communauté Electrique du Bénin (CEB)
Abuja – Nigeria Lomé Togo
Tel : 234-9-413 55 00 Tel : 228-2216132/228-2215795

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 124
FICHE N° 2

INTERCONNEXION COTE- D’IVOIRE – MALI

DESCRIPTION
- Tronçon Ferkessédougou - Sikasso
Extension du poste de Ferkessédougou en Côte-d’Ivoire
Construction de 234 km de ligne 225 kV de Ferkessédougou à sikasso
Construction d’un poste de 225/150/33/15 kV à Sikasso au Mali

- Ségou – Koutiala- Sikasso :


Construction de 307 de ligne 150 kV
Extension du poste de 150 kV de Ségou (création d’une travée 150kv)
Construction d’un poste abaisseur 150/15/33 à Koutiala
Extension du poste 150kv de Koutiala (création d’une travée 150 kV)

COUTS ESTIMES : Le coût total est estimé à 77 millions de US$

AVANCEMENT DE L’INSTRUCTION
- Le processus de sélection du Consultant pour l’étude de faisabilité technique et
économique, de l’étude d’avant-projet détaillé a été finalisé.
- Une non objection est demandée à la Banque Mondiale ;
- Les offres reçues pour l’EIE se sont révélées non conformes au dossier d’appel
d’offres. Le processus de sélection du Consultant pour l’EIE devait être relancé
courant octobre 20043 par la partie malienne dans le cadre du PPF malien.

PLAN DE FINANCEMENT DES INVESTISSEMENTS


- Le financement du projet est attendu de la BAD, de l’AFD, de la BOAD et de la
Banque Mondiale ;

EMPRUNTEURS(S)/EMPRUNTEURS (S) FINAL (AUX)


- Gouvernements du Mali et de la Côte – d’Ivoire

ELEMENTS DE RENTABILITE ECONOMIQUE ET FINANCIERE


Cette ligne d’interconnexion sera la première entre les zones A et B de l’EEEOA. Elle
aura les effets positifs suivants :
o A court terme, approvisionner le Mali avec une source d’énergie moins
coûteuse que le développement d’un parc thermique et réduire les
approvisionnements en combustible du Mali ;
o A moyen terme, faciliter les échanges entre les zones A et B.

PROCHAINES ETAPES ET CALENDRIER PREVISIONNEL


Lahmeyer a été choisi pour faire l’étude de faisabilité. Le contrat devait être signé
en septembre 2004. L’étude devait démarrer en octobre 2004 et durer 6 mois4.

Octobre 2004 : Début de l’étude de faisabilité et relance de l’appel d’offres pour


l’étude d’EIE.
Janvier 2005 : Début de l’étude d’impact environnemental et social
Mars 2005 : Rapport final de l’étude de faisabilité
Juillet 2005 : Rapport final sur l’APD et les documents DAO
Août 2005 : Rapport final de l’étude d’EIE
2008 : Mise en oeuvre

3
Aucune information n’a pu être recueillie au niveau de EDM.
4
Idem
PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 125
CONTACTS

M. Amadou DIALLO Monsieur le Directeur général Monsieur le Directeur Général


Head, Energy Division Energie du Mali –SA Société d’Opération Ivoirienne
ECOWAS Secretariat Square Patrice Lumumba D’électricité (SOPE)
60 Yakubu Gowon, BP 69 Bamako Tour de la république Abidjan
Asokoro, Abuja Mali Plateau
Nigeria 01 BP 8529 Abidjan 01
e-mail Côte d’Ivoire
adiallo@ecowasmail.net Tél :((223) 222 30 20 tél. :((225) 20 20 62 02
Tel : 234-9-314 7639 Fax : (223) 223 84 30 Fax : ( 225) 20 32 74 77
Fax : 234-9-314 3267

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 126
FICHE N° 3

LIGNE D’INTERCONNEXION BOBO DIOULASSO–OUAGADOUGOU


(BURKINA- FASO)

DESCRIPTION
- 340 km de ligne d’interconnexion 225 kV pour prolonger la ligne d’interconnexion
entre la Côte- d’Ivoire et le Burkina Faso ;
- extension du poste 225 kV de Bobo Dioulasso et création d’un poste 225 kV à
Ouagadougou

COUTS ESTIMES
Le coût total est estimé à 78 millions d’euros

AVANCEMENT DE L’INSTRUCTION
Les banques intéressées ont déjà fait l’évaluation du projet avant de le présenter à
leurs Conseils d’Administration respectifs courant octobre 2004.
Sonable est en train de finaliser l’amendement du contrat d’importation d’énergie avec
la Côte–d’Ivoire.

PLAN DE FINANCEMENT DES INVESTISSEMENTS


AFD- Banque Mondiale – BEI - BAOD – FMO – Fonds Nordique sont les Banques qui
ont évalué le projet et ont annoncé leur volonté à le financer.

EMPRUNTEUR(S)/ EMPRUNTEURS(S) FINAL(AUX)


Le gouvernement de Burkina Faso

ELEMENTS DE RENTABILITE ECONOMIQUES ET FINANCIERE


Cette ligne prolonge la ligne d’interconnexion Ferkessedougou (Côte- d’Ivoire)- Bobo-
Dioulasso (Burkina Faso). Elle permettra de substituer une énergie importée de la Côte-
D’ivoire moins chère à celle produite par les centrales diesels de Ouagadougou (en
2002 le coût de l’énergie importée de la Côte- d’ivoire était de 3,5 F CFA/ kWh tandis
que le coût de la production locale était de 60 F CFA/ kWh).

PROCHAINES ETAPES ET CALENDRIER PREVISIONNEL


Après la deuxième table ronde des bailleurs de fonds tenue en mars 2004 et qui a
permis de boucler le financement, les prochaines étapes sont les suivantes :
- Octobre 2004 : Passage aux C.A des bailleurs de fonds
- Janvier 2005 : lancement des Appels d’offres
- 2007 : Mise en service

CONTACTS

Directeur Général
SONABEL
Ouagadougou – Burkina Faso
Tél. : (226) 306100/02/03/04
Fax : (226) 31 03 40

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 127
FICHE N° 4

PROJET OMVG (SAMBANGALOU /KALETA + LIGNE D’INTERCONNEXION)

DESCRIPTION
- Barrage hydroélectrique de Sambangalou ( 120 MW –400GWH/an)
- Barrage hydroélectrique de Kaléta (105 MW –660 GWH/ an)
- 1712 km de ligne d’interconnexion entre la Gambie, la Guinée Bissau et le Sénégal
- 15 postes MT/BT

COUTS ESTIMES
- Barrage de Sambangalou : 227.7 millions euros
- Ligne d’interconnexion : 272 millions euros
- Barrage de Kaléta : 150 millions euros

AVANCEMENTS DE L’INSTRUCTION
- Etude de faisabilité et Etude Environnementale terminées ;
- Mission BAD pour la finalisation des Termes de référence effectuée en Août 2004 ;
- Un don du FAD/BAD de 4.4 millions de $ est disponible pour le financement des
études. Un financement complémentaire de 2.9 millions de $ est à rechercher.
- Des fonds complémentaires devraient être recherchés pour financer la cellule de
suivi du projet afin d’éviter les délais inutiles dans la mise en œuvre du projet.

PLAN DE FINANCEMENT DES INVESTISSEMENTS


Le financement du projet est attendu de la BAD, l’USAID, la Banque Mondiale, l’AFD, la
BOAD, la BEI et la BIDC.

EMPRUNTEURS (S)/ EMPRUNTEURS (S) FINAL(AUX)


Gouvernements de la Gambie, Guinée, Guinée Bissau et Sénégal

ELEMENTS DE RENTABILITE ECONOMIQUE ET FINANCIERE


L’étude terminée en 2004 a porté sur Sambangalou et le réseau d’interconnexion. Cette
étude fait apparaître un taux de rentabilité de 18.8 % pour le projet d’interconnexion
entre les 4 pays. L’interconnexion associée à la centrale de Sambangalou présente un
taux de rentabilité de 12%. Ces calculs ont été faits avec une hypothèse de base de 25$
pour le coût du baril de pétrole.

L’étude de faisabilité disponible sur Kaléta fait apparaître un coût de production de


l’énergie de 2 US cents/KWh. L’intégration de Kaléta devrait améliorer sensiblement les
taux de rentabilité citée ci-dessus en doublant le volume d’énergie transitant dans le
réseau OMVG.

PROCHAINES ETAPES ET CALENDRIER PREVISIONNEL


- Janvier 2005: Lancement des A.O pour les études d’APD, DE, DAO et de l’EIE.
- Mars 2005 : Démarrage des études APD, DAO & EIE
- Mars 2005 : 1ére réunion des bailleurs de fonds pour examiner les conclusions
des études de faisabilité et de l’étude environnementale
PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 128
- Juin 2006 : 2nd réunion des bailleurs de fonds pour examiner les conclusions des
études d’APD, DAO et EIE.
- 2007 : Démarrage des travaux
- 2009 : Mise en service Kaléta et Tronçon de ligne ; Linsan- Kaolack ;
- 2010 : Mise en service Sambagalou et Tronçon de ligne Linsan-
Sambangalou -Kaolack
CONTACTS

Secrétariat Exécutif OMVG


Dakar – Sénégal
Tél. : (221) 822 31 59
Fax : (221) 822 59 26

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 129
FICHE N° 5

LIGNE D’INTERCONNEXION TAKORADI – TEMA /VOLTA (GHANA)

DESCRIPTION
- 220 km de ligne d’interconnexion 330 kV
- Création de travées 330 kV et Takoradi/Aboadze

COUTS ESTIMES
Le coût total est estimé à 30 millions de US $.

AVANCEMENT DE L’INSTRUCTION
Le financement est assuré par la construction d’une ligne de 330 kV opérant en 161 kV.

PLAN DE FINANCEMENT DES INVESTISSEMENTS


- L’enveloppe prévue pour la construction de la ligne en 161 kV est financée moitié-
moitié par la VRA et le Fond Koweïtien
- BEI a proposé de financer le surcoût lié à une réalisation en 330 kV

EMPRUNTEUR(S)/EMPRUNTEUR(S) FINAL(AUX)
- Gouvernement ghanéen
- Volta River Authority

ELEMENTS DE RENTABILITE ECONOMIQUE ET FINANCIERE


Cette ligne fait partie de la liaison 330 kV CEB-VRA –NEPA, elle permettra de faire face
à la saturation du réseau 161 kV et en particulier :
- d’évacuer l’énergie des projets de centrales de production prévus sur les sites de
Takoradi, Tema et celle importée de Côte d’ivoire (100 GWh/an au minimum) vers
les gros centres de consommations ;
- de faire face aux besoins de transits de la Côte d’ivoire vers la CEB( Togo/Bénin) qui
sont passés de 195 Gwh en 1996 à 578 Gwh en 2001.

CONTACTS

The Managing Director


Volta River Authority
Accra Ghana
Phone: 233-21666037 233-22302562

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 130
FICHE N° 6

LIGNE D’INTERCONNEXION TEMA (GHANA) – MOMEHAGOU (TOGO)


SAKETE (BENIN)

• DESCRIPTION
- 330 km de ligne 330kv entre Sakété (Bénin) – Moméhagou (Togo) et Téma (Ghana)
avec 110, 83 et 136 km au Bénin, au Togo et au Ghana respectivement ;
- Extension des postes à Sakété, Momehagou et Téma

• COUTS ESTIMES : 70 millions de US$.

• AVANCEMENT DE L’INSTRUCTION
- La dernière étude de faisabilité réalisée par Danish Power Consult date de 1987.
Toutefois, VRA a actualisé l’étude sur le tronçon Téma – Moméhagou en 1997. Une
actualisation de l’étude de faisabilité est donc nécessaire ainsi q’une étude d’impact
environnementale ;

- Le Secrétariat de la CEDEAO et les sociétés d’électricité concernés ont bouclé le


processus de choix du Consultant pour les études de faisabilité, d’APD et DAO et de
l’étude d’impact environnemental depuis mai 2004. Le processus s’est déroulé sous
la supervision de la Banque Mondiale. Toutefois la Banque n’a pas encore donné sa
non- objection sur le choix final ;

- Les études devraient être financées par le don japonais à la CEDEAO qui est
administré par la Banque Mondiale. Toutefois, étant donné que la Banque Mondiale
n’est pas en mesure d’étendre la période de validité de ce don, le Secrétariat de la
CEDEAO et les Etats Membres ont adressé des requêtes à la BOAD et au Fonds
NEPAD pour le préparation des projets d’infrastructures (NEPAD-IPPF) géré par la
BAD.

- Une réunion de coordination s’est tenue à Abuja en octobre avec la BAD, la BOAD,
les Ministères et sociétés d’électricité des pays concernés ;

- Un engagement formel était attendu du NEPAD-IPPF/BAD,South African


Development Bank et BOAD en fin Octobre 20045.

PLAN DE FINANCEMENT DES INVESTISSEMENTS

Le financement du projet est attendu de la Banque Mondiale, la Banque Africaine de


Développement, la Banque Européenne d’Investissement et la Banque
d’Investissement et de développement de la CEDEAO.

EMPRUNTEUR(S)/EMPRUNTEUR(S) FINAL(AUX)

- Communauté Electrique du Bénin


- Volta River Authority
- Gouvernement du Ghana, du Togo et du Bénin

ELEMENTS DE RENTABILITE ECONOMIQUE ET FINANCIERE

5
Aucune information n’a pu être recueillie au niveau de la BAD en janvier 2005
PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 131
La liaison 161 kv actuellement en exploitation entre la VRA et la Communauté
Electrique du Bénin (CEB) ne permet plus de transiter les importations de cette
dernière à partir du Ghana et de la Côte –d’ivoire. Elle fonctionne à la limite de sa
capacité avec d’importantes pertes et une fiabilité réduite.

PROCHAINES ETAPES ET CALENDRIER PREVISIONNEL

Octobre 2004 : Confirmation du financement des études


Novembre 2004 : Négociation avec les consultants choisis et signature
des contrats
Décembre 2004 : Début des études
Juin 2005 : Fin des études
Juillet 2005 : Rapports finaux
Septembre 2005 : Evaluation du projet par les bailleurs
Novembre 2005 : Examen par les Conseils d’Administrations des bailleurs
2008 : Mise en service de la ligne

CONTACTS

Amadou DIALLO The Managing Director Monsieur le Directeur Général


Head, Energy Division Volta River Authority Communauté Electrique du
ECOWAS Secretariat Accra Ghana Bénin (CEB)
60 Yakubu Gowon, Lomé Togo
Asokoro,Abuja Phone: 233-21 66 60 37 tél. :(228) 221 61 32
Nigeria (228) 221 57 95
e-mail 233 –22 30 25 62
adiallo@ ecowas.net Fax : (228) 221 37 64
tel:234-9-3147639
Fax: 234-9-3143267

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 132
FICHE N° 7

LIGNE D’INTERCONNEXION TAKORADI/ABOADZE (GHANA)


PREATEA (GHANA)

DESCRIPTION
85 km de ligne d’interconnexion 330kv pour relier le centre de production de Takoradi
à Prestéa, poste d’interconnexion avec la Côte d’ivoire

COUTS ESTIMES : 25 millions US$

AVANCEMENT DE L’INSTRUCTION
Les deux entreprises adjudicataires provisoires des études de faisabilité, d’ADP et DAO
et de l’étude d’impact environnemental ont été choisies et soumises à la non- objection
de la Banque Mondiale.

PLAN DE FINANCEMENT DES INVESTISSEMENTS

Financement des travaux attendu de la Banque Mondiale et de la BEI

EMPRUNTEURS(S)/EMPRUNTEUR(S) FINAL(AUX)
- Gouvernements du Ghana
- VRA

ELEMENTS DE RENTABILITE ECONOMIQUE ET FINANCIERE


L’étude de faisabilité effectués par VRA en juillet 2002 fait ressortir une VAN de US$
1.43 million sur la durée de vie du projet et un taux interne de rentabilité de 10.8 %
avec un taux d’actualisation de 10%. Toutefois l’analyse a été faite avec l’hypothèse
d’un fonctionnement initiale de la ligne en 161 kV.

PROCHAINES ETAPES ET CALENDRIER PREVISIONNEL


Après la non- objection de la Banque Mondiale et la mise en place du financement,
l’étude devrait durer 6 mois. La durée des travaux de construction est estimée à 18
mois.

CONTACTS

Amadou DIALLO The Managing Director


Head, Energy Division Volta River Authority
ECOWAS Secretariat Accra Ghana
60 Yakubu Gowon,
Asokoro,Abuja Phone: 233-21 66 60 37
Nigeria
e-mail: adiallo@ ecowas.net 233 –22 30 25 62
tel:234-9-3147639
Fax: 234-9-3143267

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 133
FICHE N° 8

LIGNE D’INTERCONNEXION BOLTANGA (GHANA)

BAGRE (BURKINA FASO)

DESCRIPTION
- 80 km de ligne d’interconnexion 225 kv
- Construction de poste HT à Bolgatanga et Bagré

COUTS ESTIMES
Le coût total est estimé à 13 millions de US $

AVANCEMENT DE L’INSTRUCTION
Le projet est à l’étape d’identification

PLAN DE FINANCEMENT DES INVESTISSEMENTS


Financement de la Banque Mondiale et de la BAD attendus

EMPRUNTEUR(S)/EMPRUNTEUR(S) FINAL(AUX)

ELEMENTS DE RENTABILITE ECONOMIQUE ET FINANCIERE

PROCHAINES ETAPES ET CALENDRIER PREVISIONNEL

CONTACTS

The Managing Director Monsieur le Directeur Général


Volta River Authority SONABEL
Accra Ghana Ouagadougou – Burkina Faso
Tél : 233-21666037/233-22302562 Tél :( 226) 30 61 00/02/03/04
Fax : (226) 31 03 40

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 134
FICHE N° 9

ETUDE DE STABILITE DYNAMIQUE DES RESEAUX INTERCONNECTES

DESCRIPTION
L’étude comporte l’actualisation du schéma directeur des installations de production-
transport d’énergie électrique de la région CEDEAO et une étude de fonctionnement
(écoulement de puissance, stabilité dynamique) de l’ensemble du système électrique
régional, pour la période 2004-2020. L’étude devrait analyser la faisabilité technico-
économique des nouveaux projets de transport qui ont été proposés pour le système
d’énergie interconnecté d’Afrique de l’Ouest. L’étude devrait entre autres :

Evaluer l’Equilibre Offre/Demande d’ électricité actuelle et future dans la région ;


Présenter les caractéristiques du futur réseau de transport d’énergie régional ;
Fournir un programme indicatif des interconnexions régionales pour la période
2004-2020 et en analyser les avantages.

L’étude de fonctionnement devrait déterminer, sur la période 2004-2020, les conditions


de fonctionnement du système interconnecté et ses limites, de mettre en œuvre les
moyens de compensations nécessaires à un tel fonctionnement (tension, fréquence)
ainsi que les moyens de défense des systèmes électriques nationaux contre la
propagation des grands incidents.

COUTS ESTIMES : 800.000 US $

AVANCEMENT DE L’INSTRUCTION
L’étude a été lancée en novembre 2003. Les rapports finaux sont disponibles et
devaient être soumis aux organes du WAPP en septembre 2004 à Dakar6.

PLAN DE FINANCEMENT DES INVESTISSEMENTS


Financement de l’USAID

EMPRUNTEUR(S)/ EMPRUNTEUR(S) FINAL(AUX)


Don de l’USAID à la CEDEAO

CONTACTS

Amadou DIALLO
Head, Energy Division ECOWAS Secretariat
60 Yakubu Gowon, Asokoro,Abuja
Nigeria
e-mail: adiallo@ ecowas.net
tel:234-9-3147639 Fax: 234-9-3143267

6
Cette information reste à être vérifiée
PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 135
TABLEAU 1 : CALENDRIER PROPOSES POUR LA MISE EN ŒUVRE DES
PROJETS PRIORITAIRES DE L’EEEOA

Durée
Coût Critère pour l’intégration du Recommandations du
N° Nom du Projet Année en Caractéristiques
Projet projet dans le schéma directeur consultant
mois1
70 km(54 km au Interconnexion NEPA- CEB Doit être inclus dans la
Ligne 330 kV Ikeja
40 millions Nigeria et 16 km au phase I des projets
1 West(Nigèria)- 2006 40
$ US Bénin L’appel d’offres pour la construction prioritaires de l’EEEOA
Sakété(Bénin)
est en cours
380 km, ligne 225 kV Décision d’investissement déjà Doit être inclus dans la
Ligne 225 kV Bobo-
58.6 ligne pour relier prise par les bailleurs de fonds phase I des projets
Dioulasso/
2 2006 millions 40 Ouagadougou au prioritaires de l’EEEOA
Ouagadougou au
$ US réseau de la Côte La préparation de l’appel d’offres
Burkina Faso
d’ivoire est en cours
216 km, ligne 330kV le Un financement partiel du Fonds Doit être inclus dans la
long de la côte au Koweïtien est disponible phase I des projets
Ligne 330 kV
26 millions Ghana (au 3éme ligne prioritaires de l’EEEOA
3 Aboadze- Volta 2007 40
$US côtière) Le recrutement d’un consultant
pour la supervision du projet est en
cours
85km, ligne 330kV Permet un transit de puissance de Projet viable.
ligne au Ghana pour 200MW de la CIE vers CEB, réduit Toutefois, une liaison
évacuer la puissance les pertes de VRA et assure que le directe d’Aboadze à
fournie par la centrale système de la VRA satisfasse au Kumasi fournirait les
thermique de Takoradi critère de planification du N°1 mêmes performances
Ligne 330 kV
15 millions techniques avec une
4 Aboadze- Pretea 2008
$ US Le recrutement de consultants pour économie de16 millions
(Ghana)
les études de faisabilité détaillées de $ US
et d’impact environnemental est en
cours Doit être inclus dans la
phase II des projets
prioritaires de l’EEEOA

1
La durée de développement du projet est basée sur un cycle CAC typique de l’attribution du contrat d’ingénierie jusqu’au moment où la ligne est opérationnelle
PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 136
PHASE II : NOUVEAUX PROJETS ( 2008-2011)

Durée
Coût Critère pour l’intégration du projet Recommandations du
N° Nom du Projet Année en Caractéristiques
Projet dans le schéma directeur consultant
mois
Réduit la surcharge et les pertes élevées
de la ligne existante.
Renforce l’interconnexion
VRA- CEB- NEPA en Augmente la capacité de transfert entre la
ajoutant une ligne de 335 VRA, la CEB et la NEPA de 130 MW à 330 Projet viable qui doit être
Km MW. réalisé.
Ligne 330 kV Volta-
63
Moméhagou
5 2009 millions 40 Le Projet dégage un bénéfice de 83 Doit être inclus dans la
(Togo)- Sakété
$ US millions de $ US et un bénéfice net phase II des projets
( Bénin)
Réduit les coûts actualisé rapporté à 2004 de 23 millions prioritaires de l’EEEOA
d’exploitation et les coûts de $US pour une période de 15 ans
d’investissements en
production d’énergie, réduit Le recrutement des consultants pour les
les pertes et augmente la études de faisabilité détaillée et d’impact
fiabilité du réseau environnemental est en cours
Permet l’interconnexion des zones A et B. Projet viable de la Phase
II (2008-2011)
Augmente l’utilisation de l’hydroélectricité
au Mali. Mais nécessite le
Ligne 225 kV et Ligne de 535 Km pour renforcement du réseau
150 kV 77 interconnecter la CIE et Augmente la production d’énergie national de la Côte
6 Ferkéssédougou ( 2009 millions 40 EDM thermique à un coût relativement faible d’ivoire entre
côte d’ivoire)- $ US de la Côte d’ivoire. Ferkéssédougou et Laboa
Ségou ( Mali Le coût estimé est pour un coût de 58
d’environ 77 millions $US Le recrutement des consultants pour les millions $US pour
(58 millions $US pour le études de faisabilité détaillée et d’impact permettre l’exploitation
Mali et 19 millions $US environnemental est en cours. d’énergie vers le Mali et
pour la Côte d’ivoire le Burkina Faso

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 137
PHASE II – NOUVEAUX PROJETS (2008-2011) - SUITE

Durée Critère pour l’intégration du


Coût Recommandations du
N° Nom du Projet Année en Caractéristiques projet dans le schéma
Projet consultant
mois directeur

7 Boucle 225 kV 2008- 335 72 1.721 km de ligne 225 -Raccordement des pays de la Projet viable pour la phase II
OMVG reliant la 2011 millions kV,12 nouveaux postes zone B aux ressources (2008-2011)
Guinée Bissau, $ US dans 3 centrales hydroélectriques de la Guinée.
la Gambie et le hydroélectriques Constituer une équipe de projet
Sénégal (Kalété, Fomi et -Réduction de la réserve de pour réussir la mise en œuvre du
Souapiti) production. projet.
Coût total estimé à 335
millions $ US (120 - Remplacement en Gambie et Une modification de schéma
millions $US en Guinée, en Guinée Bissau de l’énergie consistant à réduire le nombre de
52 millions $US en à coût élevé par de l’énergie postes 25 kV en Guinée Bissau et
Guinée Bissau, 41 hydroélectrique peu chère en Gambie permettrait de réduire
millions $US en Gambie produite en Guinée. le montant des investissements
et 122 millions $US au pour la Guinée Bissau de 52
Sénégal) - Le réseau a une valeur nette millions $US à 33 millions $US et
actualisée d e 140 millions pour la Gambie de 41 millions
$US rapporté à 2004 $US à 33 millions $ US

8 Centres de 2007 20 40 Centres de conduite L’exploitation de systèmes Inclure les centres de conduite
conduite millions modernes avec les électriques interconnectés ne dans la liste des projets
Nationaux au $US SCADA,les peut pas se faire sans des prioritaires de l’EEEOA Phase II
Burkina Faso, et télécommunications et centres de conduite modernes (2008-2011) pour le Burkina
en Guinée, au 24 les systèmes de dans chaque société Faso, la Guinée, le Mali et le
Mali et au millions télémesures et télé d’électricité des Etats Sénégal
Sénégal $US conduite. membres.
Les centres de conduite de la VRA
et de la NEPA devront être
également rénovés en 2007
Les centres de conduite de la CIE
et de la CEB sont modernes et
nécessitent seulement des EMS.

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 138
AUTRES PROJETS D’INTERCONNEXION QUI PEUVENT ETRE MIS EN SERVICE AVANT 2015

Durée Critère pour l’intégration du


Coût Recommandations du
N° Nom du Projet Année en Caractéristiques projet dans le schéma
Projet consultant
mois directeur
18 170 km de ligne 225km Le projet permet l’exploitation Doit être inclus dans la phase III
Projet
pour raccorder la centrale d’énergie excédentaire de la des projets prioritaires de
hydroélectrique
hydroélectrique de 50MW centrale hydroélectrique de l’EEEOA(2011-2015)
de Bumbuna
de Bumbuna en Sierra Bumbana vers la Guinée et
(Sierra Léone)
Léone à Linsan en Guinée permettra plus tard à la Sierra
et
9 2015 Léone d’importer de l’énergie de
la Guinée.
Ligne
d’interconnexion
Des mesures sont en cours pour
225 kV jusqu’à
le financement de l’étude de
Linsan (Guinée)
faisabilité détaillée de ce projet.
40 Deuxième ligne de Permettra l’évacuation de Ce projet est lié aux projets des
transport de l’OMVS (280 l’énergie de Manantali et de centrales hydroélectriques de
km). centrales hydroélectriques en Gouia et de Félou et doit être
20 Le transport permet projet de Félou et Gouia considéré comme faisant partie de
Ligne 225 kV millions l’interconnexion de l’OMVS ces projets car ils nécessitent une
Kayes – $US et l’OMVG Réduit la surcharge du réseau capacité de transport
10 Tambacounda 2010 et existant de l’OMVS et améliore supplémentaire pour évacuer
(OMVS 2éme 24 la stabilité du réseau régional l’énergie produite.
generation) millions
$US Nécessite une étude de Doit être inclus dans la phase IV
faisabilité détaillée. L’OMVS doit des Projets prioritaires de l’EEEOA.
indiquer le travail réalisé sur ce
projet à ce jour
40 2éme ligne pour améliorer Renforcera l’interconnexion Il est prématuré d’envisager une
la fiabilité de Côte d’ivoire- Mali pour 2éme ligne entre la Côte d’ivoire et
Ligne 225kV 59.5 l’interconnexion proposé respecter le critère de N-1 et la Mali alors que la 1ére ligne est
(370km) simple millions entre la Côte d’ivoire et le facilitera le transit de puissance toujours en phase de
circuit entre 2008- $ US Mali. vers les autres pays de la zone développement.
11 Sikasso entre 2011 Renforcera B à travers le Mali. Ce projet et
Bamako l’interconnexion Côte la 2éme priorité du Mali. Le projet devra être inclus dans la
d’ivoire- Mali pour phase IV des projets prioritaires
respecter le critère du N- de l’EEEOA et sera réétudier lors
1. de la prochaine révision du
schéma directeur.

PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 139
AUTRES PROJETS D’INTERCONNEXION QUI PEUVENT ETRE MIS EN SERVICE AVANT 2015 –SUITE

Durée Critère pour l’intégration du


N Coût Caractéristiqu
Nom du Projet Année en projet dans le Schéma Recommandations du consultant
° Projet es
mois Directeur
Ce projet permet au Ghana et
au Burkina Faso de partager
l’énergie produite par les
centrales à gaz à cycle combiné Ce projet pourrait être retardé si le
Ligne 225kV du Ghana en substitution de projet de ligne Bobo- Dioulasso-
(198km) simple l’énergie produite par les petits Oouagadougou se déroule comme
Première
circuit de groupes diesel du Burkina Faso. prévu.
33.5 interconnexion
Bolgatanga (
12 2015 millions 40 entre le Ghana
Ghana- 40 km) Permettra à la Côte d’ivoire
$US et le Burkina
à Ouagadougou d’exporter de l’énergie au
Faso
( Burkina Faso- Burkina Faso en passant par le Le projet devra être inclus dans la
158 km) Ghana et de rendre ainsi phase IV des projets prioritaires de
l’interconnexion de la zone A l’EEEOA.
plus fiable.
Ce projet est le 2éme projet
prioritaire du Burkina Faso
Permet de fournir de l’énergie Projet non justifié car son coût est trop
produite par le Nigeria au élevé comparativement à la faible
Burkina Faso. puissance transitée. La future
demande du Burkina Faso peut aussi
Interconnexion Compléter la boucle nord de la être satisfaite par l’importation de Côte
330kV Birmin- zone A. d’Ivoire. Il est peu probable que cette
Kebbi (Nigèria)- Ligne 330 kV, ligne alimente le Burkina Faso en
Niamey( 750km Une étude de faisabilité est énergie en cas d’indisponibilité de
Niger)- 130 raccordant nécessaire pour justifier la l’interconnexion Côte d’ivoire- Burkina
13 Oouagadougou 2015 millions 46 Birmin- Kebbi viabilité de ce projet pour une Faso.
(Burkina Faso) $ US au Nigeria à mise en œuvre plus rapide
Niamey Le projet devra être inclus dans la
( Niger), et à phase IV des projets prioritaires de
Ouagadougou l’EEEOA
au Burkina Faso

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PISE 2005 ETUDES DES PROFILS ENERGETIQUES UEMOA ET CAMEROON Page 141

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