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RÉPUBLIQUE D'HAÏTI
PROCESSUS PARTICIPATIF
Suivis
Mai 2007
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AGENDA DU DOCUMENT
PARTIE I : PROFIL DEPARTEMENTAL DE PAUVRETE
1- Avant – Propos
6- Classement des Communes selon leur niveau d’Accès aux Services Sociaux de Base
AVANT-PROPOS
Aujourd’hui, la pauvreté constitue, par son incidence notable à l’échelle mondiale, une
préoccupation majeure. Dans les pays dits en développement, l’inégalité et l’exclusion
sociale se sont particulièrement accrues engendrant un état d’insécurité, de violence et de
corruption au sein de ces sociétés.
La permanence des crises politiques, comme c’est le cas en Haïti, entraîne des niveaux de
plus en élevés de pauvreté chronique, compte tenu des réductions de revenus nominaux ou
aux érosions de pouvoir d’achat occasionnées par des taux d’inflation élevés, avec leur
impact sur les actifs physiques et le capital humain des groupes défavorisés.
De façon générale, ces situations ont porté de nombreux pays de l’Amérique latine, des
Caraïbes et d’autres régions du monde à définir de nouvelles approches passant par la mise
au point d’outils pouvant appuyer des stratégies visant à faciliter le recul de la pauvreté.
C’est ainsi que s’est expliqué le recours à la carte de pauvreté, dans plusieurs contextes, en
vue de faciliter l’orientation des allocations de ressources et la prise de décision en faveur
des populations démunies, dans une optique de justice sociale et de lutte contre l’exclusion.
Pour répondre notamment aux objectifs de justice sociale, les Cartes de pauvreté sont
utilisées au niveau du diagnostic, de la prise de décision et du suivi afin de mieux orienter
les investissements dans la fourniture de services de base au niveau local à la population.
Ainsi, des démarches entrant dans une logique de décentralisation de services sociaux et
d'aménagement du territoire sont adoptées avec succès dans plusieurs pays en voie de
développement. Ces expériences ont permis de mieux définir des programmes et plans
d'actions focalisés vers les couches les plus nécessiteuses et de mieux approcher les
grandes options en matière d’aménagement du territoire.
… Dans le contexte national haïtien, la carte de pauvreté s’harmonise avec l’option centrale
de l’Etat axée sur la lutte contre la pauvreté, avec un accent sur la décentralisation des
services sociaux de base dans les communautés locales. L’intérêt croissant des autorités
nationales et des bailleurs de fonds pour la déconcentration administrative et le
renforcement des collectivités locales, explique la nécessité de développer les capacités de
description générale de la pauvreté, en tenant compte de tous les facteurs pertinents.
… Les statistiques montrent que la pauvreté est répartie de façon inégale sur le territoire
haïtien. L’Aire Métropolitaine connaît une incidence de pauvreté extrême de 20%,
nettement inférieur au niveau qu’on trouve en milieu rural (59%) et en milieu urbain hors
Port-au-Prince (50%). La grande majorité de la population rurale (82%) tombe en dessous
de la ligne de 2 US$ (PPA) par personne par jour, comparé à «seulement» 41% de la
population en Aire Métropolitaine. Tel est donc en résumé le cliché assez éloquent de la
situation de la pauvreté dans le pays.
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Ces informations globales, entre autres intérêts, expliquent quelques éléments pour
lesquels le recours à une cartographie de la pauvreté se trouve pleinement justifié en
considérant notamment les options de développement local dans un souci de correction des
grands déséquilibres spatiaux, touchant les besoins sociaux de bas.
…Les résultats de ce travail constituent donc un outil précieux pour les planificateurs et les
décideurs qui auront la possibilité d’effectuer des simulations avec le logiciel d’accès aux
cartographies de la pauvreté en vue de mieux visualiser l’évolution possible des activités
devant contribuer à la réduction de la pauvreté, comme souhaité dans le cadre des
Objectifs de Développement du Millénaire.
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Les cartes de pauvreté sont élaborées à partir de données quantitatives issues de méthodes de
mesures de pauvreté. Les approches généralement élaborées visent à estimer « les niveaux et
changements de bien-être et d’inégalité au niveau désagrégé, pour de petites zones
géographiques » en permettant de considérer l’hétérogénéité géographique.
La Carte de pauvreté 2004 est conçue à partir de la méthode des Besoins Fondamentaux
Insatisfaits (BFI).
La méthode des Besoins Fondamentaux Insatisfaits (méthode directe), plus efficiente en termes
de mesure, par rapport à la méthode du seuil de pauvreté (méthode indirecte), ne fait référence à
aucune forme d’hypothèse sur le comportement des consommateurs, mais se base plutôt sur la
consommation effective. Ainsi, le seuil de pauvreté se résume en un seul indicateur, tandis que la
méthode BFI fait référence à un ensemble de normes et d’indicateurs constituant un noyau
important de l’ensemble des nécessités. Cette approche se concentre sur la disponibilité de
ressources capitales publiques et privées au niveau du ménage (conditions de logement, services
en réseau, points de service). La liste des variables spécifiques peut inclure : accès à l’éducation,
accès à l’eau potable, accès à l’assainissement, accès aux soins primaires de santé, conditions de
logement (surpopulation, qualité de la construction), accès à l’électricité, etc.
La méthode BFI inclut parfois des proxis pour la suffisance des revenus, tels que le ratio de
dépendance ou des données sur l’état nutritionnel (si ces données sont disponibles) et capacité de
survie. Les définitions urbaines et rurales peuvent varier aussi. Il est normal de reporter au
niveau de la communauté le pourcentage de ménages avec chaque besoin insatisfait, et un
résumé statistique du pourcentage de ménages avec 1, 2, 3, 4, 5, 6, etc., de besoins fondamentaux
insatisfaits (BFI).
Cette méthode favorise une perception structurelle de la pauvreté en permettant de désigner des
personnes ou groupes de personnes qui connaissent la misère de génération en génération et
cumulent entre autres de nombreux désavantages tels que des logements dépourvus de confort et
insalubres, état de santé déplorable, une alphabétisation déficiente, etc.
Cette démarche, qui a des avantages et des limitations, a été adoptée pour les raisons suivantes :
Elle permet de prendre en compte aussi bien les besoins humains fondamentaux en
termes de santé, d’éducation, d’eau, de logement, de transport, en définitive, les déficits
en services de base que des besoins immatériels en termes de participation et d’identité
culturelle ;
Elle touche de très près la réalité de la pauvreté en Haïti qui n’est pas seulement de nature
monétaire, mais qui se réfère aussi à toute une série de normes et d’indicateurs
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constituant des éléments significatifs de l’ensemble des nécessités de base et qui sont
indispensables au bien- être des Haïtiens;
Elle mesure de manière plus précise le niveau de vie atteint par la société étudiée, car elle
fait ressortir les principales déficiences en développement humain de la population visée;
la non-disponibilité de données relatives au revenu tant au niveau communal qu’à celui
de la section communale rendant impossible l’application de l’approche combinant
besoins fondamentaux et revenus qui serait en fait plus significative.
A noter c’est souvent la méthode des besoins fondamentaux insatisfaits qui est adoptée dans de
nombreux pays face à la carence de certaines données statistiques nécessaires.
La présente version est construite sur la base des communes comme unité de traitement des
données et de présentation des résultats.
services sociaux de base qui sont souvent concentrées au niveau des villes. Ces dernières
jouent généralement le rôle de «centres d’accès» aux services collectifs de base dont certains
sont localisés au niveau des chef lieux d’arrondissement et d’autres au niveau des chef lieux
départementaux;
De nombreuses institutions génèrent des données beaucoup plus au niveau de la commune
qu’à celui la section communale. Il est donc impossible de produire une carte de pauvreté à
l’échelle des sections communales en raison soit du manque de fiabilité des données à ce
niveau soit de leur non disponibilité. Les données d’enquête sont généralement basées sur un
échantillon de ménages (unité de base généralement utilisée lors des évaluations sociales)
représentatif pour des résultats au niveau départemental. Leur extrapolation au niveau des
sections communales ne saurait être assez fiable.
Il convient cependant de garder en perspective qu’il sera utile de trouver des solutions techniques
permettant la réalisation des cartes de pauvreté à l’échelle de la section communale en raison,
d’une part, que celle-ci constitue la cellule de base de la démocratie représentative et, d’autre
part, elle est la base géographique sur laquelle devra se concevoir une stratégie de lutte contre la
pauvreté et la mise en oeuvre d’un programme efficace de développement local. En outre, dans
les grandes villes, en particulier la Région Métropolitaine et le Cap Haïtien, un focus spécial
devra être fait sur les bidonvilles qui sont des poches de pauvreté extrême.
La présente Carte de Pauvreté pour Haïti version 2004, offre une bonne lecture du profil de la
pauvreté au niveau des communes dans une optique orientée vers la visualisation des déficiences
de l’accès aux services sociaux de base. Elle est pratique, simple et transparente. Elle peut
raisonnablement être utilisée pour éclairer la prise de décisions en matière de planification
stratégique nécessitant une identification rationnelle des besoins et des zones prioritaires.
Cet outil cartographique, basé principalement sur la commune comme unité territoriale
communale, fournira des éléments permettant de réaliser :
• Un diagnostic rapide sur le bien-fondé d’un projet, notamment en matière de services sociaux
de base;
• Une allocation efficiente des ressources à consacrer aux actions et programmes de
développement local ;
• Une orientation dans la programmation des secteurs en matière d’équipements et de service de
base à offrir à la population ;
• La mise en oeuvre de politiques et de programmes efficaces pour les actions entrant dans le
cadre de la gestion décentralisée et d'une stratégie de lutte contre la pauvreté.
En dehors de ces grands points, la carte de pauvreté peut constituer un outil de transparence et
d’équité sociale pour le Gouvernement en matière d’interventions localisées. En plus, elle peut
constituer une base pour des approches concertées où chacun des acteurs (l’Etat, les collectivités
locales, la société civile, les associations communautaires ou locales, les organisations populaires
et les ONGs) pourrait cibler son niveau et son rayon d’actions, de façon harmonisée, à l’échelle
nationale.
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La Carte de Pauvreté version 2004 s’est développée autour de quatre secteurs traitant des besoins
fondamentaux de base : Santé, Education, Eau et Assainissement. Comme le montre la figure
suivante, la carte de synthèse produite sur la base de l'indice d'accès aux services sociaux de base
est dérivée des indicateurs fondés sur les quatre (4) thèmes.
La méthode de calcul de chacun des indicateurs ainsi que celle de la carte de synthèse sont
présentées ci-après.
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Le schéma suivant résume la méthode de calcul de l’indice d’accès aux services primaires de santé :
La situation sanitaire représente l’un des éléments clés permettant d’évaluer l’état de pauvreté
d’un pays. C’est notamment pour cela que le secteur santé a été retenu au niveau de la
cartographie et de l’analyse sur la pauvreté en Haïti. La présentation des résultats des données
statistiques et leur distribution spatiale sera décrite au point suivant, puis une analyse sera faite
sur la santé et la pauvreté de façon plus globale en utilisant des données additionnelles.
Les résultats de la carte de pauvreté sur l’accès aux services primaires de santé
Les résultats du calcul de l’indice d’accès aux services primaires de santé prouve la précarité de
ce type de service sur le territoire, car seulement 26 communes sur 133 bénéficient d’une offre
moins faible.
La carte sectorielle et le tableau ci-après permettent d’avoir une vue de la répartition spatiale des
différentes strates de l’accès aux services primaires de santé par commune.
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L’analyse au niveau des départements a indiqué un problème sérieux non seulement relatif au
nombre d’écoles et des infrastructures scolaires existantes mais aussi en ce qui concerne le
personnel enseignant, en dépit du bon comportement d’une minorité de département.
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L’eau, dénommée «l’or bleu», constitue l’élément indispensable à la vie, elle joue un rôle
irremplaçable dans le développement de la vie humaine, animale et végétale. Le slogan adopté par
l’assemblée Générale des Nations–Unies, lors du lancement en décembre 1980 de la décennie
internationale de l’eau potable et de l’assainissement, à savoir « Un point d’eau potable vaut mieux
pour la santé que 1000 lits d’hôpitaux» reste et demeure encore pour Haïti un thème d’actualité.
En effet, Haïti dispose d’une grande potentialité en matière de ressources en eau avec une
quantité importante de rivières, sources, étangs et lagons. Mais il n’existe que seulement 88
services (Wasams, Août 2001) de distribution d’eau potable à travers tout le territoire. Cette
situation traduit non seulement l’importante faiblesse de la desserte en eau potable mais
également la déficience des politiques visant à l’amélioration de la salubrité de l’eau.
L’assainissement est vu d’une façon générale comme la collecte et l’épuration des eaux usées, la
collecte et la disposition finale des déchets solides, et des excrétas soit la disponibilité,
l’existence ou non de latrines à la portée de la population.
Les résultats de la carte de pauvreté sur l’accès aux services d’assainissement de base
Les résultats relatifs à l'assainissement ont démontré la forte déficience en offre de services
primaires d’assainissement dont fait face le pays, car seulement 25 communes sur les 133
bénéficient d’un service plus ou moins supportable, tout en sachant que globalement le pays à un
important déficit sanitaire en ce qui à trait au pourcentage de population desservie par les
services de ramassages d'ordures.
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Accès à Accès à
Accès aux soins Accès à l’Eau
Communes l’Éducation de l’Assainissement
Primaires de Santé Potable
Base de Base
Jacmel Modérément faible Très faible Modérément faible Modérément faible
Marigot Très faible Extrêmement faible Faible Très faible
Cayes Jacmel Moins faible Modérément faible Modérément faible Faible
La Vallée Extrêmement faible Extrêmement faible Faible Extrêmement faible
Bainet Moins faible Extrêmement faible Extrêmement faible Extrêmement faible
Côtes de Fer Modérément faible Très faible Faible Extrêmement faible
Belle-Anse Extrêmement faible Extrêmement faible Faible Extrêmement faible
Grand Gosier Faible Faible Extrêmement faible Très faible
Thiotte Modérément faible Faible Faible Faible
Anse à Pitre Très faible Très faible Extrêmement faible Moins faible
REMARQUES :
Classements des communes du Sud’Est selon l’accès aux services sociaux de base
REMARQUES:
Classements des communes du Sud selon l’accès aux services sociaux de base
REMARQUES:
Classements des communes du Sud selon l’accès aux services sociaux de base
REMARQUES :
En effet, toutes les communes localisées dans la partie Ouest de ce département jouissent d’un
accès en santé favorable. Situation qui s’explique d’abord par le rapport population/personnel
et infrastructures sanitaires existants, car cette région n’a pas une population dense, elle a une
densité démographique de 166 personnes au Km2, ensuite par la proximité de l’hôpital de
Milot, et celui de la Grande Rivière du Nord. Néanmoins la situation de Ouanaminthe est
paradoxale, car elle est non seulement entourée de communes jouissant d’une bonne
accessibilité, mais elle renferme elle-même un Hôpital et quatre dispensaires ce qui pourrait
indiquer qu’il devrait bénéficier d’un avantage certain par rapport à d’autres régions.
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REMARQUES :
Classements des communes du Nord’Est selon l’accès aux services sociaux de base
REMARQUES:
Classements des communes du Nord selon l’accès aux services sociaux de base
REMARQUES :
Classements des communes du Sud’Est selon l’accès aux services sociaux de base
Une seule commune (Cerca Carvajal) est positionnée dans la classe moins faible et une autre
dans la classe faible (Maïssade). A noter que les huit (8) communes avec un accès
extrêmement faible à l’éducation de base se retrouvent au Bas Plateau Central (voir tableau
ci-après).
Saut'Eau Boucan Carré et Savanette, recensées dans le groupe très faible se trouvent localiser
dans le bas du plateau central.
REMARQUES :
Classements des communes du Sud selon l’accès aux services sociaux de base
Pour sa part, le département de l’Ouest affiche un résultat surprenant, car seule l’île de la
Gonâve avec ses deux communes (Pointe à Raquette et Anse à Galets) se trouvent dans le
quintile moins faible. Dans la catégorie modérément faible, on retrouve Port-au-Prince,
Léogâne et Ganthier.
Le département de l’Ouest est parmi les mieux dotés en soins primaires de santé, il a
enregistré douze (12) communes sur dix-huit (18) – soit 67,7% - dans les classes privilégiées,
c’est-à-dire, qu’elles se sont localisées dans les quintiles modérément faible et moins faible.
La majorité de ces communes se regroupe autour de la capitale, Port-au-Prince, telle que
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Le département de l’Ouest a enregistré quatre (4) communes sur dix-huit (18) soit seulement 22%
dans le groupe moins faible, ce qui décrit un niveau d’accès acceptable en matière de services
d’assainissement. En effet, cette catégorie renferme Port-au-Prince, la Capitale et les communes
avoisinantes comme Delmas, Pétion-Ville et Carrefour. Il comporte également deux (2)
communes dans la classe modérément faible, ce sont celles de Petit-Goâve et d’Anse à Galets.
Les douze (12) autres communes soit les 66,6% se situent dans les quintiles indiquant les niveaux
les plus dépourvus, et plus spécifiquement quatre (4) dans le groupe extrêmement faible.
REMARQUES :
Classements des communes du Centre selon l’accès aux services sociaux de base
PARTIE II
Notes de cadrage # 1
Tony CANTAVE
Conseiller au Secrétariat Technique National
Mars 2007
C’est en ce sens qu’il est urgent de mettre au point des stratégies cohérentes, sérieuses et
dynamiques propres à chaque Collectivité Territoriale Départementale pour assurer leur
développement en vue de :
Dans cette perspective, il revient à l’État de créer de meilleures conditions d’accès aux services
sociaux de base, tout en améliorant l’environnement matériel par la définition de l’armature
urbaine et rurale du pays, la structuration des centres urbains et ruraux par niveau de services et
d’équipements compatibles aux besoins des populations à desservir.
Notes de Cadrage
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Sections
Département Arrondissement Commune Quartier Habitation
Communale Population/hab.
s Superficie s s s s
s
Ouest
4,833.97 5 18 112 18 1.808 3093699
KM2
Nord
2,105.19 7 19 82 10 1.069 773546
KM2
Artibonite
4,982.55 5 15 63 6 1.247 1070397
KM2
Grand Anse
3,308.99 5 18 79 9 1.040 603894
KM2
Centre
3.674.14 4 12 35 4 606 565043
KM2
Sud
2,793.05 5 18 69 7 1.014 627311
KM2
Sud-Est
2,022.68 3 10 49 5 737 449585
KM2
Nord-Est
1,804.28 4 13 36 7 551 300493
KM2
Nord-Ouest
2,175.14 3 10 39 3 494 445080
KM2
Total :
41 133 57 564 8.566 7929048
27,700 KM2
Notes de Cadrage
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Remarques :
Remarque # 1-Les habitations ne sont pas retenues par la Constitution ni comme divisions
administratives (article 9), ni comme collectivité territoriale (article 61) –
Cependant la loi du 28 mars 1996 portant sur l’Organisation de la Collectivité
Territoriale de Section Communale leur confère un certain statut juridique qu’il
convient de préciser, de définir.
Remarque # 2-Le quartier est reconnu par la Constitution comme une des divisions territoriales du
pays (articles 9, 9.1). Cependant, de part sa composition hétéroclite, il devient difficile
dans le cadre d’un projet de Décentralisation Territoriales du pays d’en déterminer le
statut juridique réel.
Remarque # 5-Le développement des villes avec un double flux (augmentation naturelle de la
population, exode rural…) d’une part, avec ses corollaires obligés (conurbation,
bidonvilisation…), d’autre part, commandent une organisation et une gestion
moderne et efficace de l’espace. Les communes notamment de Port-au-Prince, des
Cap-Haïtien, des Cayes méritent une attention particulière leur soit accordé dans
la dynamique Décentralisation, Aménagement du Territoire et Développement
Local.
Remarque # 6-Avec le Projet Constitutionnel de Décentralisation axe sur l’existence de trois (3)
Collectivités Territoriale, le système de planification mis en place depuis les
années 1970 se retrouve battu en brèche. La planification décentralisée est devenu
le maître-mot, à côté de la planification nationale (art 81).
Cependant, depuis 1996, avec la loi portant organisation de la Collectivité Territoriale de Section
Communale la question de plan de développement semble s’incruster dans le paysage à tous les
niveaux de prise de décision (département, arrondissement, commune, section communale). Des
interrogations s’imposent donc !
Notes de Cadrage
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Notes de cadrage # 4
Tony CANTAVE
Conseiller au Secrétariat Technique National
Mars 2007
Le niveau local est l’environnement immédiat dans lequel la plupart des entreprises - et en
particulier, les petites se créent et se développent, trouvent des services et des ressources, dont
dépendent leur dynamisme et dans lequel elles se raccordent à des réseaux d’échange
d’information et de relations techniques ou commerciales. Le niveau local, c’est-à-dire une
communauté d’acteurs publics et privés, offre un potentiel de ressources humaines,
financières et physiques d’infrastructures éducatives et institutionnelles dont la mobilisation
et la valorisation engendrent des idées et des projets de développement.
O. C. D. E.
On ne développe pas l’homme : il ne se développe que par lui-même (…) c’est parce qu’il fait
qu’il se développe par lui-même (…), par ses propres décisions, en comprenant mieux ce qu’il
fait et les raisons pour lesquelles il le fait (…) en participant entièrement, sur un pied d’égalité
avec les autres à la vie de la communauté à laquelle il appartient.
(Nyerere J. Freedom and Development – Oxford University Press, 1973)
A- LA DÉCENTRALISATION
La décentralisation vise donc avant tout l'amélioration du cadre et des conditions de vie des
populations locales par la satisfaction des besoins de base en mettant en œuvre un plan de
développement conçu de manière autonome et concerté, maîtrisé par des acteurs locaux mais
intégré dans un plan national. Axée sur les Collectivités Territoriales et centrée sur le
Développement Local et Régional, la Décentralisation met l'accent sur les initiatives de la
Notes de Cadrage
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population et des acteurs locaux en partant du principe qu'une communauté est pauvre parce
qu'elle n'a pas le contrôle de ses ressources naturelles, financières, humaines et matérielles.
En réalité, il s'agit d'un renversement de la vision traditionnelle qui plaçait le pouvoir central
comme seul maître d'oeuvre du développement économique et social du pays. La
décentralisation se veut un processus par lequel une communauté obtient par l'intermédiaire de
ses institutions un véritable contrôle sur ses ressources et assure une gestion de celles-ci par le
biais d'une concertation entre partenaires du Développement Local, Régional et National.
B- LE DÉVELOPPEMENT LOCAL*
Orienté prioritairement vers la création de la richesse tout en menant une lutte vigoureuse contre
la pauvreté, le Développement Local vise à rechercher et à accroître le potentiel de
développement d'un espace local pris en tant qu'entité d'inter-action d'acteurs locaux. Il s'agit de
fournir un accompagnement systématique au consensus le plus large pour la mise en place d'un
partenariat local apte à rechercher l'amélioration du cadre et des conditions socio-économiques
de vie de la population à partir de l'exploitation des potentialités d'un territoire, de leur gestion et
de la distribution des fruits de la richesse produite. Il s'agit notamment de motiver, dynamiser et
soutenir le partenariat local autour de la nécessité d'élaborer un plan de développement à l'échelle
locale. Il faut surtout renforcer l'idée que les plus pauvres, les marginalisés sont, eux aussi, de
penser et d'agir pour eux-mêmes et par eux-mêmes, d'avoir leur propre capacité d'initiatives et
d'organisation. Il s'agit alors de centrer l'action sur les possibilités sur l'ensemble des acteurs
sociaux, institutionnels et économiques présents sur le territoire, d'inter-agir et de s'unir pour
attaquer le phénomène de la pauvreté.
*
La vision, les orientations et propositions présentées ici s'articulent parfaitement à celles développées depuis l'an
2000 par le Ministère de la Planification et de la Coopération Externe (MPCE), dans l'optique de la Planification
Décentralisée comme le postule la Constitution de 1987
Notes de Cadrage
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Notes de Cadrage
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Le Développement Local rompt avec l’attentisme pour intervenir sur l’offre, en faisant appel à la
volonté et la capacité du milieu à agir sur son propre destin. Pour ce faire, les personnes doivent
maîtriser des savoirs et des savoirs-faire mais aussi acquérir des pouvoirs qui leur permettront
d’agir efficacement et en toute légitimité. La décentralisation est de nature à assurer aux
instances locales et régionales les leviers politiques et économiques nécessaires pour encourager
les initiatives de développement (stratégies et plan d’action, fonds de démarrage, services aux
entreprises, aménagement et équipement…)
Une approche globale et intégrée qui vise la promotion et la mise en valeur des ressources d’un
milieu donné par l’ensemble des composantes de la Collectivité, dans une optique de prise en
charge et de satisfaction des besoins.
SUCO
Un processus de valorisation des ressources des territoires porteur (d’une histoire, d’une culture
et d’un patrimoine naturel) en vue de l’émergence d’initiatives nouvelles, leur mise en
cohérence, leur interaction et leur intégration dans un projet de société autonome et
interdépendant.
I.R.F.E.D
Notes de Cadrage
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Université de Sherbrooke
Le Développement Local est :
Un processus par lequel une Collectivité Territoriale, personne morale, obtient par l'intermédiaire
de ses organes légitimes et légaux un véritable contrôle sur ses ressources et en assure la gestion
par la mise en place d'un partenariat avec les différents opérateurs de terrain en vue d’améliorer
le cadre et les conditions de vie de la population concernée.
Notes de Cadrage
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Résultats escomptés
Niveau économique
Engager le pays sur la voie d'un développement soutenable et durable.
Garantir des revenus suffisants pour accompagner l'augmentation du niveau général des prix.
Viser un accroissement sensible, soutenable et durable de l'offre exportable.
Engager des réformes et des infrastructures économiques pour empêcher les coûts de
transactions de contrarier les efforts de recherche d'efficacité.
Prendre des mesures propres à ralentir la dégradation de l'environnement
Promouvoir une classe de producteurs capables de soutenir le produit Intérieur
Niveau social
Eliminer l'exclusion sociale par la création de conditions pour arriver à une société plus
équitable par les bienfaits de l'éducation, la santé, la justice
Satisfaire les besoins fondamentaux de base comme l'éducation, la santé,
l'assainissement, le logement (art. 19 et 22 de la Constitution);
Notes de Cadrage
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Approche analytique
Phase I - Les Paramètres de base du Développement Local
1- La maîtrise du cadre constitutionnel et légal de la Décentralisation et des Institutions
Territoriales Décentralisées;
2- La connaissance du Programme National de Développement (PND) et le Programme
d'Investissement Public (PIP) du gouvernement;
3- La connaissance du Plan de Développement Départemental (PDD) et du schéma
d'aménagement du territoire retenu;
4- La maîtrise des mécanismes d'articulation entre la planification nationale, et la planification
décentralisée;
5- La maîtrise de la connaissance des vocations et compétences générales et spécifiques de
chaque catégorie de Collectivités Territoriales et du rôle respectif des organes;
6- Le potentiel économique et l'exploitation actuelle du milieu physique (Potentialités et Contraintes);
7- L'identification des partenaires du Développement Local;
8- La hiérarchisation des besoins et priorités;
9- La maîtrise du financement local;
10- L'évaluation de la desserte des services collectifs et son impact sur la distribution de la
population et les correctifs à y apporter;
11- La mise en place et le déploiement du Comité Communal de Concertation
12- La mise en place et l'entretien des réseaux de communication.
Phase II - Les Paramètres globaux du Développement Local
1- Identification des obstacles macro-économiques et politico-administratifs du Développement
Local;
2- Evaluation des stratégies et des propositions;
3- Planification et financement du Développement Local.
Phase III- Définition du cadre stratégique de Développement Local
1- Synthèse des études et travaux: consultation, débats;
2- Elaboration du cadre stratégique;
3- Présentation aux partenaires locaux;
4- Présentation aux instances départementales;
5- Présentation aux instances décisionnelles nationales;
6- Recherche et financement.
B- Approche opérationnelle
- Déterminer les moyens, atouts et actions à mener pour atteindre plus efficacement les objectifs
fixés;
- définir la lumière du modèle spatial, décentralisé et participatif retenu, la stratégie globale de
Développement Local en dégageant d'une part les grandes orientations de développement à
court, moyen et long terme, et d'autre part, la stratégie opérationnelle et les politiques ainsi que
les programmes d'actions correspondants au moyen et long terme;
- proposer une stratégie d'investissement en rapport au modèle spatial et organisationnel retenu;
- déterminer à partir d'indicateurs de performances identifiées les impacts escomptés.
Notes de Cadrage
44
Notes de Cadrage
45
Il y a 10 ans, le MPCE et le PNUD constataient que la situation générale d’Haïti est critique et
inquiétante.
En témoignent, les données suivantes:
- La densité moyenne est de 250 habitants au km2, atteignant 2500 habitants dans certains
quartiers de Port-au-Prince, qui à l’instar d’autres villes, s’étend sur les terres agricoles;
Les indicateurs suivants sont généralement admis pour déterminer le profil familial de
pauvreté:
- Temps parcourus par un enfant de 6 ans pour rejoindre l’école excède 30 minutes.
excède 30 minutes.
mètres.
50 mètres.
- La famille doit marcher plus d’une demi-heure pour rejoindre une route voiturable.
Annexe III: Questionnement sur les structures de prise en charge des BFI
Les rubriques relatives aux services sociaux de base ou aux besoins fondamentaux insatisfaits
relèvent, dans le cadre de la décentralisation territoriale, des collectivités territoriales
communales. A cet effet, il convient d’identifier d’une part, au niveau des structures
déconcentrées de l’administration centrale les organes de prise en charge d’autre part, au
niveau des collectivités territoriales communales, les politiques publiques à mener pour un
repositionnement visant à l’amélioration de l’accès aux services sociaux de base.
Il faudra dès lors envisager la constitution d’un atelier spécifique portant sur les services
sociaux de base avec les membres des collectivités territoriales communales notamment ainsi
que les partenaires du secteur public et du secteur non-public intervenant dans ces dossiers.
- Qui assure la prise en charge en premier de lieu l’accès aux services sociaux de base dans
le cadre des besoins fondamentaux insatisfaits?
- Quelles sont les axes stratégiques prioritaires à identifier pour tenter d’améliorer le
classement des communes dans la hiérarchie départementale, nationale dans le cadre de
l’élaboration du DSNCRP.