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UNIVERSIDAD AUTONOMA DE SANTO DOMINGO (UASD)

OBJET :
Philosophie

THÈME PRINCIPAL :
Philosophie

SECTION :
94

L'ENSEIGNANT :
Abraham Martínez de León

NOM :
Calderón Gálvez

NOM :

Jancy

INSCRIPTION :
100635795

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Introduction

Ce cahier est le résultat d'un besoin ressenti par les professeurs de philosophie que nous
sommes. Les nouvelles générations d'enseignants ont pris conscience de l'importance du
contact direct avec les textes des auteurs fondamentaux pour initier les élèves à l'étude de la
philosophie. Il s'agit d'une tâche difficile en raison du manque de matériel pédagogique
accessible aux étudiants du niveau d'introduction à la philosophie.

Le présent livret d'introduction à la philosophie est le résultat d'une série d'exercices


d'autoréflexion que nous avons utilisés à des fins didactiques pendant plus d'une décennie
dans le processus d'enseignement et d'apprentissage à l'Université autonome de Saint-
Domingue. Ce livret est le premier d'une série de trois, intitulée : Atelier de pratique I, II et
III (Exercices d'autoréflexion). Plus précisément, il contient six textes d'auteurs
contemporains qui présentent leurs réponses à la question "Qu'est-ce que la philosophie ? Il
s'agit de Leopoldo Zea, Jostein Gaarder, J.M. Bochenski, Andrés Avelino García, Julián
Marías et Bertrand Russell.

Le point commun de ces textes-fragments est l'unité par rapport à la question Qu'est-ce que
la philosophie ? Afin d'initier les étudiants à la recherche philosophique, à la réflexion et à
l'autoréflexion, le cahier d'exercices contient six exercices d'autoréflexion, un pour chaque
texte. Ces exercices contiennent des questions et des mandats pour : a) la recherche dans
différentes sources documentaires, b) la reproduction, c) l'analyse-synthèse et d)
l'autoréflexion (imagination créative).

Nous sommes simplement en présence d'un outil de travail, dont le but est de faciliter
l'accès de l'étudiant aux textes des auteurs classiques de la philosophie, afin qu'il puisse, par
une approche, s'identifier à leur pensée et franchir les étapes nécessaires à la réflexion
philosophique.

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LEOPOLDO ZEA

Qu'est-ce que la philosophie ?


(Fragment)

Texte numéro I

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SUR LE CONCEPT DE PHILOSOPHIE

1. Qu'est-ce que la philosophie ?

Une introduction à la philosophie doit partir de l'hypothèse d'une certaine idée de la


philosophie. Cette idée peut être positive ou négative, mais elle restera toujours une idée.
Pour entrer en philosophie, il faut avoir une idée de ce que l'on va faire, du moins l'idée qui
nous pousse à entrer dans ce qui peut nous être inconnu. Il y a quelque chose qui nous
pousse à savoir ce que nous savons, qui nous incite à le savoir. L'incitation, ce mouvement
pour le connaître, s'accompagne déjà d'une certaine idée. Dans le cas des philosophies, nous
en avons presque tous une idée, du savant au vulgaire, y entrer implique de savoir ce que
c'est. En d'autres termes, il s'agit d'affirmer l'idée que nous avons ou de la remplacer par une
autre qui semble plus vraie.

La première question que nous devons nous poser avant d'aborder la philosophie est la
suivante : qu'est-ce que la philosophie ? En d'autres termes, dans quoi allons-nous nous
engager ? Mais qu'est-ce que la philosophie ? Comment pouvons-nous nous lancer dans
quelque chose dont nous ne savons pas ce que c'est ? On peut penser que l'exploiteur entre
dans des lieux qu'il ne connaît pas, qu'il n'a pas besoin de connaître pour vouloir y entrer.
Mais si vous y réfléchissez, vous verrez que ce n'est pas le cas : l'explorateur entre quelque
part parce qu'il pense y trouver quelque chose ou non, de la même manière que nous allons
entrer dans la philosophie. Ce qui peut nous arriver, c'est que ce n'est pas cette idée qui se
révèle, que la philosophie se présente à nous comme autre chose que ce qu'elle était. Tout le
monde a une idée de la philosophie, de ceux qui pensent que c'est la science la plus
ennuyeuse à ceux qui pensent que c'est la chose la plus ennuyeuse au monde. Tous deux
espèrent tester cette idée, mais il se peut que ce ne soit pas de la plus haute science, tout
comme il se peut que ce ne soit pas aussi ennuyeux que prévu. En ce moment, on propose
une idée de la philosophie, on dit que la philosophie peut être une chose ou une autre, ou
des choses très différentes, on dit que la philosophie peut être des choses très différentes.
C'est-à-dire que vous avez déjà une certaine idée de la philosophie.

C'est très bien, pourrait-on penser, mais si la philosophie peut être différente, si l'on peut
avoir différentes idées sur la philosophie, il faut savoir quelle est l'idée précise de la
philosophie, ou du moins dans laquelle des idées que l'on a sur la philosophie on va entrer,
en la considérant comme de la philosophie. En d'autres termes, nous revenons à la
question : Qu'est-ce que la philosophie ? Et nous y revenons pour faire son histoire, pour
entrer dans son histoire. Ce que nous demandons, c'est une définition de ce qu'est la
philosophie, nous demandons sa délimitation, nous voulons la voir séparée de tout ce qui
n'est pas de la philosophie. Mais demander une telle chose
N'implique-t-elle pas aussi d'avoir une idée de la philosophie, une autre idée encore ? Quand
nous demander de
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La raison en est que nous supposons, nous avons l'idée que la philosophie est définissable,
qu'elle peut être acceptée, et nous nous attendons à ce que son histoire soit l'histoire de cette
définition de la philosophie que nous voulons avoir. Nous nous rendons compte que la
question "Qu'est-ce que la philosophie ?" peut recevoir des réponses différentes, selon l'idée
que l'on se fait de la philosophie. A celui qui dit que la philosophie est la science la plus
ennuyeuse et la plus inutile et donc sans intérêt, il suffit de dire qu'elle est la science des
sciences. La connaissance suprême. De ceux qui pensent que la philosophie est
définissable, à ceux qui pensent qu'elle est indéfinissable parce qu'elle a des significations
multiples.

2. Différentes interprétations de la philosophie

Si nous voulons entrer dans la philosophie, nous devrons choisir une interprétation parmi
celles données à la philosophie, c'est-à-dire Nous devrons répondre à notre question sur la
philosophie, afin d'y entrer. Lequel choisirons-nous ? Bien entendu, la meilleure chose à
faire est de demander, non pas à qui nous pensons, puisque nous ne savons rien ou presque
de la question, mais à ceux qui se sont consacrés à donner une réponse à la question, aux
philosophes,
Qu'est-ce que la philosophie ? Les philosophes nous diront certainement ce qu'est la
philosophie, ils nous donneront une définition de ce qu'est la philosophie et, sachant cela,
nous pourrons entrer dans le vif du sujet. Bien sûr, posons la question au plus grand des
philosophes. Avec l'assurance qu'ils nous diront ce qu'est la philosophie.

C'est en Grèce que l'on rencontre pour la première fois le mot "philosophie". Chez les
Grecs, raer est une expression qui se traduit par atan de la connaissance. Le premier à être
attribué
Ce nom est donné à Pythagore. Cicéron raconte ce que ce philosophe entendait par
philosophie : Pythagore ayant traité savamment et discursivement quelques questions,
Léon, prince des Phrygiens, lui demanda de quel art il se réclamait principalement, ce à
quoi Pythagore répondit qu'il pensait que la vie de l'homme et la foire qui se tenait avec lui
étaient les plus importantes.

Les jeux précédaient le concours de toute la Grèce, car, de même que certains aspiraient, par
l'habileté de leur corps, à la gloire et au nom d'une couronne, d'autres étaient attirés par le
profit, le désir d'acheter et de vendre, mais il y avait une classe, et précisément celle-là,
formée dans la plus grande proportionMais il y avait une classe, et précisément la plus
grande proportion d'hommes libres, qui ne recherchaient ni les applaudissements ni le profit,
mais venaient voir et observer avec empressement ce qui se faisait et de quelle manière ;
nous aussi, comme pour aller à une foire à partir d'une ville, ainsi nous serions allés à cette
vie à partir d'une autre, et ainsi nous serions allés à une foire à partir d'une ville. Les uns
pour servir la gloire, les autres l'argent, mais il y en a quelques-uns qui, ayant tout pour rien,
considèrent avec empressement la nature des choses, qui sont appelés zélés pour cela, c'est-
à-dire philosophes, et de même qu'ils le font là, de même ils le font là, de même ils le font là,
et de même ils le font là.Et de même que là, le plus convenable pour l'homme libre était
d'être spectateur sans rien acquérir pour lui-même, de même dans fa vie surpasse de loin tous
les désirs de contemplation et de connaissance des choses". L'idée de la philosophie est qu'il
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s'agit d'une connaissance libre, désintéressée, théorique, c'est-à-dire une connaissance de la
contemplation visuelle.
La philosophie est présentée comme une recherche libre et donc désintéressée de la
connaissance.

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Si nous interrogeons les premiers sages, les premiers hommes qui ont mérité le nom de
philosophes par les historiens, comme les présocratiques, nous constaterons que pour eux,
la philosophie est une volonté d'expliquer les choses du monde qui nous entoure, la nature
et la manière dont l'homme doit se comporter envers ses semblables. Tout cela projeté vers
l'extérieur, ils veulent savoir comment existent les choses qui les entourent, ils en cherchent
le commencement, l'origine et, et on leur donne des réponses différentes, pour certains ce
sera l'eau, pour d'autres l'air, ou la terre, ou le feu, ou tous les éléments ; on parlera aussi
des atomes. La philosophie est ici représentée comme une recherche des principes matériels
du cosmos, comme une recherche de son ordre.

Pour Socrate, la philosophie sera très différente. La sagesse, au sens où l'entendaient les
présocratiques, est un savoir réservé aux dieux. La connaissance à laquelle l'homme doit
aspirer est d'une autre nature, le désir de connaître, de s'orienter vers un autre plan, vers
l'homme lui-même. Dans "Connais-toi toi-même" est contenue l'idée que Socrate se faisait
de la philosophie. La philosophie est le désir de l'homme de se connaître lui-même. La
philosophie met l'accent sur les connaissances morales et politiques.

Pour Platon, la philosophie est l'acquisition de la science. Mais cette science n'a pas pour
objet les choses sensibles qui sont dans un état perpétuel de fluctuation, dans lesquelles on
ne trouve aucune vérité, aucune stabilité ; l'objet de la science doit être l'immuable,
l'identique, ce qui ne change jamais ; cet objet est ce que Platon appelle l'idée. Ces idées,
modèles éternels des choses, résident dans l'Être divin, et toutes sont résumées et comprises
dans l'idée suprême du bien. La philosophie est une recherche perpétuelle d'idées, un effort
pour savoir ce qu'est la Vérité et la Beauté, qui n'est autre que le bien en tant qu'idée
suprême. Le philosophe qui connaît le bien, qui est bon non seulement pour lui-même mais
aussi pour les autres, est le véritable homme politique, l'unificateur ou le législateur qui
peut donner à la cité la base du bien et de la vertu. La philosophie est aujourd'hui la plus
haute ascension de la personnalité humaine et de la société humaine par la sagesse.

Pour Aristote, la philosophie a pour objet l'être en tant qu'être. La philosophie est la science
qui traite des causes et des principes des choses, mais à partir des premiers principes et des
premières causes, jusqu'à ce qu'elle parvienne au principe absolu qui comprend tout. En tant
que science des principes, la philosophie est, en ce sens, une science universelle. Pour
Platon, la philosophie est une science de l'universel et du nécessaire. Si l'on résume sa
philosophie, on constate qu'Aristote donne à la philosophie les caractéristiques suivantes :
1. C'est une science universelle, "le "Sage possède autant que possible la science de toutes
les choses, sans posséder la science de chacune d'elles individuellement. 2 C'est une science
difficile, car celui qui peut connaître les choses difficiles et non faciles à connaître pour
l'homme, est un sage". 3. une science rigoureuse.
4. C'est une science didactique : -1. Et que le plus rigoureux et le plus apte à enseigner est,
en toute science, le plus sage". 5. Il s'agit d'une science préférable, la science préférable en
elle-même et en

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La grâce à la connaissance est la sagesse à un degré supérieur à ce qui est préférable pour
ses conséquences. 6. C'est une science principale, "Le principal est la sagesse avec plus de
justesse que le subordonné : car ce n'est pas en ce que le sage est commandé, mais en ce
qu'il commande, ni en ce qu'il obéit à un autre, mais en ce qu'il est le moins sage". 7. Elle
est divine dans son objet et dans son sujet. "Le plus divin est aussi le plus élevé en rang et,
de par sa nature, le seul qui puisse l'être de deux manières. Ce qui peut avoir Dieu plus que
quiconque est le divin parmi les sciences, et ce qui pourrait parler des choses divines, or
celui-ci, mais lui seul, s'avère être les deux : tous considèrent Dieu comme une des causes
et un certain principe, et Dieu seul, ou plus que quiconque, peut avoir une science de ce
genre.

Avec l'apparition des sceptiques, des épicuriens et des stoïciens, une nouvelle interprétation
de la philosophie "maître de la vie, inventeur de lois, guide de la vertu" est apparue.
Sénèque la définit comme la théorie et l'art de la bonne conduite. Les épicuriens donnent à
la philosophie un sens pleinement pratique. Épicure la considère comme une activité visant
à atteindre le bonheur par le biais du discours et du raisonnement. Toutes les sciences sont
subordonnées à cet objectif d'utilité pour la vie.

Avec le christianisme, une nouvelle interprétation de la philosophie verra le jour. La


philosophie sera pour Augustin une recherche de la sagesse, mais cette sagesse sera celle de
Dieu. Saint Thomas fera la distinction entre ce qui est du domaine de la raison et ce qui est
du domaine de la foi. Deux sciences ont ainsi vu le jour : la philosophie et la théologie.
Saint Thomas dit : "Il était nécessaire pour le salut de l'humanité qu'il y ait une science
basée sur la révélation, en plus des sciences philosophiques basées sur l'investigation de la
raison humaine". C'est la raison qui prépare les vérités à la foi, mais ces vérités sont
données par la grâce. La raison ne peut pas démontrer les vérités de la foi, mais elle peut
détruire les objections qui s'opposent à ces vérités. Ici, la science suprême est la théologie,
la science révélée, la philosophie n'est rien d'autre qu'une science mise au service de la
science divine. La philosophie est ici au service de la théologie.

À la Renaissance, la philosophie retrouve son indépendance. Bacon et Descartes ont laissé


la religion en dehors de la spéculation philosophique et ont donné à la philosophie des
objets de réflexion. Descartes dira que "le mot philosophie signifie l'étude de la sagesse, et
par sagesse on entend non seulement la prudence dans les affaires, mais une connaissance
parfaite de toutes les choses que l'homme peut connaître, tant pour la conduite de sa vie que
pour la conservation de sa santé et l'invention de tous les arts. Et pour que cette
connaissance soit telle, il faut qu'elle soit déduite de causes premières". La philosophie a ici
un caractère théorique et pratique. Comme Aristote, il conçoit la philosophie comme la
science qui recherche les causes premières, mais diffère en ce que celles-ci sont recherchées
dans un but pratique : le bonheur matériel de l'homo : a, son bien-être et sa santé. La théorie
est ici mise au service de

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de la pratique. La philosophie moderne sera un instrument de domination de la nature, mais
dans la nature, l'homme lui-même sera inclus. L'homme lui-même sera l'objet de la
connaissance : pour être dominé, il sera transformé en une série de ressorts calculables.

Avec Kant, la philosophie se transformera en une science critique, une science qui
s'interroge sur l'étendue de la connaissance humaine.

Nous obtiendrons ces réponses et d'autres encore si nous continuons à demander aux
philosophes ce qu'ils entendent par philosophie. Comme vous l'aurez constaté, chacune de
ces idées nous a été présentée comme distincte. La question "Qu'est-ce que la
philosophie ?" a reçu de nombreuses réponses :

I. La philosophie est une recherche libre et désintéressée de la connaissance. Pythagore.


II. La philosophie est une recherche sur les principes d'organisation du
cosmos. Les présocratiques.
III. La philosophie est la plus haute ascension de la personnalité humaine et de la
société par la sagesse. Platon.
IV. La philosophie est une science universelle, difficile, rigoureuse, didactique,
préférable, principale et divine. Aristote.
V.La philosophie est un professeur de vie, un inventeur de lois et un guide de la vertu.
Cicéron.
VI. La philosophie est la théorie et l'art de la bonne conduite. Sénèque.
VII. La philosophie est un désir de Dieu. St Augustin.
VIII. La philosophie est la servante de la théologie. Thomas.
IX. La philosophie est l'étude de la sagesse, tant pour la conduite de la vie que
pour la préservation de la santé et l'invention de tous les arts. Descartes.
X.La philosophie est une science critique qui s'interroge sur l'étendue de la
connaissance humaine.

Laquelle de ces réponses est la philosophie ? Entrons dans la philosophie, mais..,


quelle est la philosophie dans laquelle nous nous engageons ?

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JOSTEIN GAARDER

Qu'est-ce que la philosophie ?


(Fragment)

Texte numéro II

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Qu'est-ce que la philosophie ?

Chère Sofia. De nombreuses personnes ont des hobbies différents. Certains collectionnent
les vieilles pièces de monnaie ou les timbres, d'autres aiment faire de l'artisanat, et d'autres
encore passent la plupart de leur temps libre à faire du sport.

Nombreux sont ceux qui apprécient également la lecture. Mais ce que nous lisons est très
varié. Certains ne lisent que des journaux ou des bandes dessinées, d'autres aiment les
romans, et d'autres encore préfèrent les livres sur différents sujets, tels que l'astronomie, la
faune et la flore ou les inventions technologiques.

Même si je m'intéresse aux chevaux ou aux pierres précieuses, je ne peux pas exiger que
tout le monde ait les mêmes intérêts que moi. Si je suis avec grand intérêt toutes les
émissions sportives à la télévision, je dois tolérer que d'autres trouvent le sport ennuyeux.

Y a-t-il cependant quelque chose qui devrait intéresser tout le monde ? Y a-t-il quelque
chose qui concerne tous les êtres humains, quels qu'ils soient et où qu'ils vivent dans le
monde ? Oui, chère Sofia, il y a des questions qui devraient intéresser tout le monde. Telles
sont les questions sur lesquelles porte ce cours.

Qu'est-ce qui est le plus important dans la vie de Jo ? Si nous posons la question à une
personne qui est au bord de la faim, la réponse sera la nourriture. Si nous posons la même
question à une personne qui a froid, la réponse sera la chaleur. Et si vous posez la question
à une personne qui se sent seule, il est probable qu'elle vous répondra d'être avec d'autres
personnes.

Mais une fois tous ces besoins couverts, y a-t-il encore quelque chose dont tout le monde a
besoin ? C'est ce que pensent les philosophes. Ils croient que l'être humain ne vit pas
seulement de pain. Il est évident que le monde entier a besoin de manger. Chacun a
également besoin d'amour et de soins. Mais il y a encore autre chose dont tout le monde a
besoin. Nous devons trouver une réponse à la question de savoir qui nous sommes et
pourquoi nous vivons.

S'intéresser au pourquoi de la vie n'est donc pas un intérêt fortuit ou occasionnel comme,
par exemple, la collection de timbres. Quiconque s'intéresse à ce genre de questions se
préoccupe de quelque chose qui intéresse les êtres humains depuis qu'ils vivent sur cette
planète. La façon dont l'univers, la planète et la vie sont apparus est une question plus
importante que celle de savoir qui a remporté le plus de médailles aux Jeux olympiques
d'hiver.

La meilleure façon d'aborder la philosophie est de poser des questions philosophiques :


Comment le monde a-t-il été créé ? Y a-t-il une volonté ou une intention derrière ce que vous
faites ?

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Existe-t-il une autre vie après la mort ? Comment résoudre ce genre de problèmes ? Et
d'abord et avant tout. Comment devons-nous vivre ?

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À toutes les époques, les êtres humains se sont posé ces questions. Il n'existe aucune culture
connue qui ne se soit pas préoccupée de savoir qui sont les êtres humains et d'où vient le
monde.

En réalité, les questions philosophiques que nous pouvons nous poser ne sont pas si
nombreuses. Nous avons déjà formulé quelques-unes des plus importantes. Cependant,
l'histoire nous montre de nombreuses réponses différentes à chacune des questions que
nous avons posées.

Nous voyons donc qu'il est plus facile de poser des questions philosophiques que d'y
répondre.

Aujourd'hui aussi, chacun doit trouver ses propres réponses à ces mêmes questions. On ne
peut pas consulter une encyclopédie pour savoir si Dieu existe ou s'il y a une vie après la
mort. L'encyclopédie ne nous donne pas non plus de réponse sur la manière dont nous
devrions vivre. Cependant, pour se forger sa propre opinion sur la vie, il peut être utile de
lire ce que d'autres ont pensé.

La recherche de la vérité à laquelle se livrent les philosophes pourrait peut-être être


comparée à un roman policier. Certains croient qu'Andersen est le meurtrier, d'autres
pensent que c'est Niélsen ou Jepsen. Lorsqu'il s'agit d'un véritable mystère policier, la
police peut un jour le découvrir. D'un autre côté, il se peut aussi que le mystère ne soit
jamais élucidé. Cependant, le mystère a une solution.

Même s'il est difficile de répondre à une question, on peut néanmoins considérer qu'elle a
une, et une seule, bonne réponse. Soit il y a une sorte de vie après la mort, soit il n'y en a
pas.

Au fil du temps, la science a résolu de nombreuses énigmes. Il fut un temps où savoir à quoi
ressemblait l'autre côté de la lune était un grand mystère. Ces questions sont difficilement
discutables ; la réponse dépend de l'imagination de chacun. Mais aujourd'hui, nous savons
exactement à quoi ressemble l'autre côté de la lune. On ne peut plus "croire" que la lune est
un fromage.

L'un des anciens philosophes grecs, qui a vécu il y a plus de deux mille ans, pensait que la
philosophie était née de l'émerveillement des êtres humains. L'existence de l'être humain
semble si étrange que les questions philosophiques se posent d'elles-mêmes, pensait-il.

C'est comme lorsque nous regardons des tours de magie : nous ne comprenons pas
comment ce que nous avons vu a pu se produire. Nous nous posons alors la question
suivante : comment le prestidigitateur a-t-il pu transformer une paire de mouchoirs en soie
en un lapin vivant ?

Pour beaucoup de gens, le monde semble inconcevable comme lorsque le prestidigitateur


sort un lapin d'un chapeau qui était complètement vide il y a un instant.
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Quant au lapin, nous comprenons que le prestidigitateur a dû nous tromper. Ce que nous
voulons révéler, c'est comment il a réussi à nous tromper. En ce qui concerne le monde,
tout est un peu différent. Nous savons que le monde n'est pas un piège ou une tromperie,
car nous marchons nous-mêmes sur la terre comme si nous en faisions partie. En réalité,
nous sommes le lapin blanc sorti du chapeau. La différence entre nous et le lapin est
simplement qu'il n'a pas l'impression d'être dans un numéro de magie. Nous sommes
différents. Nous pensons être impliqués dans quelque chose de mystérieux et nous
aimerions percer ce mystère.

P.S. En ce qui concerne le lapin blanc, il peut être intéressant de le comparer à l'univers tout
entier. Ceux d'entre nous qui vivent ici sont de minuscules créatures qui vivent au plus
profond de la peau du lapin. Mais les philosophes essaient de grimper sur l'un de ces
cheveux fins pour regarder le grand prestidigitateur dans les yeux.

Vous me suivez, Sofia ? Elle se poursuit.

Sofia était épuisée Si elle l'a suivi ? Je ne me souviens pas avoir respiré pendant toute la
durée de la lecture.

Qui a apporté la lettre ? Qui, qui ?

Il ne peut s'agir de la même personne que celle qui a envoyé la carte postale à Hilde Moller
Knag, car la carte postale est timbrée et porte un cachet de la poste. L'enveloppe jaune avait
été glissée directement dans la boîte aux lettres, de même que les deux enveloppes
blanches.

Sofia regarde sa montre. Il n'était que trois heures moins le quart. Il restait presque deux
heures avant que sa mère ne rentre du travail.

Sofia est retournée dans le jardin et s'est précipitée sur la boîte aux lettres, mais s'il y avait
autre chose ?

Il a trouvé une autre enveloppe jaune portant son nom. Il regarde autour de lui, mais ne voit
personne. Il courut jusqu'à l'endroit où la forêt commençait et regarda fixement le chemin.

Il n'y avait pas âme qui vive non plus.

Soudain, elle crut entendre le bruissement d'une branche à l'intérieur de la forêt, elle n'en
était pas tout à fait sûre, il serait de toute façon impossible de courir après si quelqu'un
essayait de s'échapper :

Sofia est rentrée dans la maison, a laissé son sac à dos et le courrier de sa mère, est montée
à toute vitesse dans sa chambre, a sorti la grande boîte où elle gardait les jolies pierres, les a
jetées par terre et a mis les deux grandes enveloppes dans la boîte. Puis il retourna dans le
jardin avec la boîte dans les bras. Avant de partir, il a sorti de la nourriture pour Sherekan.
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Mili, misi, misi !

De retour dans la ruelle, il ouvre l'enveloppe et en sort plusieurs nouvelles feuilles de papier
dactylographiées qu'il commence à lire.

Un être étrange

Me revoilà. Comme vous pouvez le constater, ce cours de philosophie sera dispensé à


petites doses. Voici quelques remarques introductives supplémentaires.

Ai-je déjà dit que la seule chose dont nous avons besoin pour être de bons philosophes est
la capacité d'émerveillement ? Si je ne l'ai pas dit, je le dis maintenant : LA SEULE
CHOSE DONT NOUS AVONS BESOIN POUR ÊTRE DE BONS PHILOSOPHES EST
LA CAPACITÉ D'ÉMBRASSER.

Tous les jeunes enfants ont cette capacité. Cela va sans dire. Après quelques mois, ils
émergent dans une toute nouvelle réalité. Mais à mesure qu'ils grandissent, cette capacité
d'émerveillement semble diminuer. Comment cela se fait-il ? Sofia Amundsen connaît-elle
la réponse à cette question ?

Voyons voir : si un nouveau-né pouvait parler, il dirait certainement quelque chose sur le
monde étrange dans lequel il est arrivé. En effet, bien que l'enfant ne sache pas parler, nous
pouvons voir comment il désigne les choses qui l'entourent et comment il essaie d'attraper
avec curiosité les choses qui se trouvent dans la pièce.

Lorsqu'il commence à parler, l'enfant se lève et crie "whoa, whoa". Ceux d'entre nous qui
ont déjà quelques années peuvent se sentir un peu dépassés par l'enthousiasme de l'enfant.
"Oui, oui, c'est un wow wow", avons-nous dit, très au fait du monde, "il faut rester
immobile dans la voiture". Nous avons déjà vu des chiens.

Cet épisode de grand enthousiasme se répète peut-être deux cents fois avant que l'enfant
puisse voir passer un chien sans perdre son sang-froid. Soit un éléphant, soit un
hippopotame. Mais avant qu'il n'apprenne à penser philosophiquement, le monde est
devenu pour lui une habitude.

C'est dommage !

Ce qui m'inquiète, c'est que vous faites partie de ceux qui considèrent le monde comme
acquis, chère Sofia. Pour plus de sécurité, nous allons faire quelques expériences avant de
commencer le cours de philosophie proprement dit.

Imaginez que vous vous promeniez un jour dans la forêt. Soudain, vous découvrez un petit
vaisseau spatial sur le chemin devant vous. Un petit Martien sort du vaisseau spatial et reste
là, à vous regarder.

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Qu'auriez-vous pensé dans un tel cas ? Cela n'a pas d'importance, mais vous est-il déjà venu
à l'esprit que vous êtes vous-même un Martien ?

Il est vrai qu'il est peu probable que vous rencontriez un être venu d'une autre planète. Nous
ne savons même pas s'il y a de la vie sur d'autres planètes. Mais il arrive que l'on se heurte à
soi-même. Il se peut que vous vous arrêtiez soudainement un jour et que vous vous voyiez
d'une manière totalement nouvelle. Peut-être cela se produit-il lors d'une promenade en
forêt.

Je suis un être étrange, pensez-vous. Je suis un animal mystérieux.

C'est comme si vous vous réveilliez d'un très long sommeil, comme la Belle au bois
dormant. Qui suis-je ? demandez-vous. Vous savez que vous rampez sur une planète de
l'univers. Mais qu'est-ce que l'univers ? Si vous vous découvrez ainsi, vous aurez découvert
quelque chose d'aussi mystérieux que le Martien dont nous parlions il y a un instant. Vous
n'avez pas seulement vu un être venu de l'espace, mais vous sentez de l'intérieur que vous
êtes vous-même un être tout aussi mystérieux que lui.

Vous me suivez, Sofia ? Faisons une autre expérience de pensée.

Un matin, la mère, le père et le petit Tomás, âgé de deux ou trois ans, sont assis dans la
cuisine en train de prendre leur petit-déjeuner. La mère se lève de table et se dirige vers
l'enceinte, puis le père se met soudain à flotter sous le toit, tandis que Toma le regarde
fixement.

Que pensez-vous que Tomás dise à ce moment-là ? Peut-être montrera-t-il son père et dira-
t-il : "Papa flotte !

Thomas serait surpris, bien sûr, mais il est très souvent surpris. Papa fait tellement de
choses curieuses qu'un petit vol au-dessus de la table du petit déjeuner ne change pas grand-
chose pour Thomas. Son père se rase tous les jours avec un drôle de rasoir, il monte parfois
sur le toit pour réparer l'antenne de télévision, ou se met la tête dans le moteur d'une voiture
et la ressort toute noire.

C'est maintenant au tour de maman. Il entend ce que Tomás vient de dire et se tourne
résolument.
Comment réagira-t-elle au spectacle de son père volant librement au-dessus de la table de la
cuisine ?

Il laisse instantanément tomber le pot de confiture sur le sol et pousse un cri d'horreur. Il se
peut qu'il ait besoin d'un traitement médical lorsque papa sera de retour dans son fauteuil.
(Vous devez savoir que vous devez être assis lorsque vous prenez votre petit-déjeuner).

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Selon vous, pourquoi les réactions de Tomás et de sa mère sont-elles si différentes ?

La mère a appris que les êtres humains ne savent pas voler. Il doute encore de ce qui peut et
ne peut pas être fait dans ce monde.

Mais dans votre propre monde, Sofia ? Pensez-vous que le monde peut flotter ? Ce monde
est aussi en train de voler librement

Ce qui est triste, c'est que nous ne nous habituons pas à la loi de la gravité en vieillissant.
En même temps, nous nous habituons au monde tel qu'il est.

C'est comme si, en grandissant, nous perdions la capacité d'être surpris par le monde. Dans
ce cas, nous perdons quelque chose d'essentiel, quelque chose que les philosophes essaient
de réveiller en nous parce qu'il y a quelque chose en nous qui nous dit que la vie est en effet
une grande énigme. C'est quelque chose que nous avons ressenti bien avant d'apprendre à y
penser.

Je précise que si les questions philosophiques concernent tout le monde, tout le monde ne
devient pas philosophe. Pour diverses raisons, la plupart des gens s'accrochent tellement au
quotidien que l'opium de la vie est relégué à l'arrière-plan. (Il est entré dans la peau du lapin,
s'y est installé et y est resté jusqu'à la fin de sa vie.

C'est précisément sur ce point que les philosophes constituent une exception honorable. Un
philosophe n'a jamais pu s'habituer au monde en général. Pour lui, le monde reste quelque
chose de débridé, voire d'énigmatique et de mystérieux. Les philosophes et les jeunes
enfants ont donc cette capacité importante en commun. On pourrait dire qu'un philosophe
reste aussi sensible qu'un petit enfant tout au long de sa vie.

Vous avez donc le choix, chère Sofia. Es-tu une petite fille qui n'est pas encore devenue
une parfaite connaisseuse du monde ? Ou êtes-vous un philosophe qui peut jurer que vous
ne le connaîtrez jamais ?

Si vous vous contentez de secouer la tête et de rire, et que vous ne reconnaissez ni l'enfant
ni le philosophe, c'est que vous aussi vous vous êtes tellement habitué au monde qu'il a
cessé de vous étonner. Dans ce cas, vous êtes en danger. C'est la raison pour laquelle vous
recevez ce cours de philosophie, c'est-à-dire pour vous assurer. Je ne veux pas que vous
fassiez partie, à juste titre, des indolents et des indifférents. Je veux que vous viviez une vie
éveillée.

Le cours est entièrement gratuit. Toutefois, si vous souhaitez y mettre fin, vous avez tout à
fait le droit de le faire. Dans ce cas, vous devrez me laisser un signe dans la boîte aux
lettres. Une grenouille vivante serait la bienvenue. Il faut aussi que ce soit quelque chose de
vert, sinon le facteur aurait trop peur.

17
En bref : on peut faire sortir un lapin blanc d'un chapeau vide. Comme il s'agit d'un très
gros lapin, ce tour dure plusieurs milliards d'années. C'est à l'extrémité des poils fins de sa
peau que naissent toutes les créatures humaines. C'est ainsi que l'on peut s'émerveiller de
l'art impossible de la magie. Mais à mesure qu'ils grandissent, ils s'enfoncent de plus en
plus dans la peau du lapin et y restent. Elles sont tellement à l'aise qu'elles n'osent plus
revenir aux poils fins de leur peau. Seuls les philosophes entreprennent ce voyage périlleux
aux limites extrêmes du langage et de l'existence. Ils restent sur la route, mais d'autres
s'accrochent fermement aux petits poils de la fourrure du lapin et crient à tous les êtres assis
confortablement au fond de la douce fourrure du lapin, mangeant et buvant
merveilleusement.

- Mesdames et Messieurs", disent-ils. Nous flottons dans le vide.

Mais ces êtres à l'intérieur de la peau n'écoutent pas les philosophes. -Quelle plaie !

disent-ils. Et ils continuent à discuter comme avant.

- Donnez-moi le beurre. Comment se porte la bourse aujourd'hui ? Comment sont les


tomates ? Avez-vous entendu dire que Lady Di attendait un autre enfant ?

Lorsque la mère de Sofia est rentrée à la maison plus tard, Sofia était en état de choc. La
boîte contenant les mystérieuses lettres du philosophe était bien rangée dans la ruelle. Sofia
commençait à faire ses devoirs, mais elle continuait à réfléchir et à méditer sur ce qu'elle
avait lu.

Il y a tellement de choses auxquelles je n'avais jamais pensé auparavant ! Elle n'est plus une
enfant, mais elle n'est pas tout à fait une adulte non plus. Sofia comprend qu'elle a déjà
commencé à entrer dans la peau épaisse du lapin qu'elle a sorti du chapeau noir de l'univers.
Mais le philosophe l'a arrêtée.

Il - ou était-ce elle ? - l'avait saisie fermement et l'avait tirée hors de sa peau, là où elle
jouait quand elle était enfant. Et là, au bout des cheveux, il avait revu le monde comme s'il
le voyait pour la première fois.

Le philosophe l'a sauvée, cela ne fait aucun doute. L'expéditeur de la lettre inconnue l'a
sauvée de l'indifférence de la vie quotidienne.

Lorsque sa mère est arrivée à la maison vers 17 heures, Sofia l'a emmenée dans le salon et l'a
forcée à s'asseoir dans un fauteuil.

- Maman, tu ne trouves pas que c'est étrange de vivre ? - a commencé.

18
La mère était tellement stupéfaite qu'elle ne savait pas quoi dire au sujet des devoirs
lorsqu'elle est rentrée du travail.

- Eh bien", a-t-il dit. Parfois, c'est le cas.

- Parfois ? ce que je veux dire, c'est qu'il ne vous semble pas étrange qu'il y ait un monde

- Mais, Sofia, tu ne dois pas parler comme ça.

- Pourquoi pas ? Le monde vous paraît-il tout à fait normal ?

- Bien sûr que oui. En règle générale, du moins.

Sofia a compris que le philosophe avait raison. Pour les adultes, le monde était assis. Ils
sont entrés une fois pour toutes dans le rêve quotidien de la Belle au bois dormant.

Bah ! On est tellement habitué au monde qu'on n'en est plus étonné", a-t-il déclaré.

- Qu'en dites-vous ?

- Je dis que vous êtes trop habitués au monde. Complètement rabougri, - Sofia, je ne te
laisserai pas me parler comme ça.

- Permettez-moi donc d'aborder la question sous un autre angle. Vous êtes bien dans la peau
du lapin qui vient de sortir du chapeau noir de l'univers. Maintenant, tu vas faire bouillir les
pommes de terre, puis tu vas lire le journal et, après une demi-heure de sieste, tu regarderas
le journal télévisé.

Le visage de la mère prend un air inquiet. Comme prévu, il se rend à la cuisine pour faire
bouillir les pommes de terre. Au bout d'un moment, elle est revenue dans le salon et c'est
elle qui a poussé Sofia dans un fauteuil.

- Je dois vous parler de quelque chose", a-t-il commencé.

Au ton de sa voix, Sofia comprend que c'est sérieux.

- Tu ne te drogues pas, n'est-ce pas, mon enfant ?

Sofia rit, mais elle comprend pourquoi cette question s'est posée exactement dans cette
situation.

Avez-vous perdu la tête ? a-t-il déclaré. Les drogues vous handicapent encore plus. Et rien
de mal n'a été dit, ni sur les drogues, ni sur le lapin blanc.

19
J. M. BOCHENSKI

Philosophie
(fragment)

Texte numéro 3

20
PHILOSOPHIE

La philosophie n'est pas seulement l'affaire du professeur de philosophie. Aussi étrange que
cela puisse paraître, il n'y a probablement aucun homme qui ne philosophe pas. Ou, du
moins, tout homme a des moments dans sa vie où il devient philosophe. C'est
particulièrement vrai pour nos scientifiques, nos historiens et nos artistes. Tôt ou tard, tout
le monde a tendance à s'enfoncer dans la farine philosophique. En fait, je ne dis pas qu'il
s'agit d'un service éminent rendu à l'humanité. Les livres des philosophes profanes - par
ailleurs physiciens, poètes ou hommes politiques célèbres - sont généralement mauvais et
contiennent souvent une philosophie naïvement enfantine et généralement fausse. Mais cela
n'est qu'accessoire. L'important est que nous philosophions tous et, comme il semble, nous
n'avons pas d'autre choix que de philosopher.

D'où, pour nous tous, l'importance de la question : Qu'est-ce que la philosophie elle-même ?
Malheureusement, il s'agit là d'une des questions philosophiques les plus difficiles. Peu de
mots que je connaisse ont autant de sens que le mot "philosophie". Il y a quelques
semaines, j'ai assisté en France à un colloque réunissant d'éminents penseurs européens et
américains. Ils parlaient tous de philosophie, et par philosophie, ils entendaient des choses
complètement différentes. Examinons plus lentement les différentes significations et
essayons de trouver un chemin vers l'intelligence dans cette ruche d'opinions et de
définitions.

Il y a tout d'abord un point de vue selon lequel la philosophie serait un collectif pour tout ce
qui ne peut pas encore être traité scientifiquement. C'est, par exemple, le point de vue de
Lord Bertrand Russell et de nombreux philosophes positivistes. Les partisans de ce point de
vue attirent notre attention sur le fait que, chez Aristote, philosophie et science signifiaient la
même chose et que, par la suite, les sciences particulières ont été progressivement détachées
de la philosophie : d'abord la médecine, puis la logique formelle elle-même, qui, comme on
le sait, est aujourd'hui généralement enseignée dans les facultés de mathématiques. En
d'autres termes : il n'y aurait absolument pas de philosophie, au sens, par exemple, où il
existe une mathématique, avec son propre objet. Un tel objet de philosophie n'existe pas.
Cela ne désignerait que certaines tentatives de résolution ou de clarification de divers
problèmes encore immatures.

C'est un point de vue intéressant et les arguments avancés semblent soudain convaincants.
Cependant, si l'on y regarde de plus près, des doutes très sérieux apparaissent. Tout d'abord,
si c'était ce que disent ces philosophes, il devrait y avoir moins de philosophes aujourd'hui
qu'il n'y en avait il y a mille ans. Ce n'est pas le cas. Il n'y a pas moins de philosophie
aujourd'hui, mais beaucoup plus qu'avant. Non seulement en termes de nombre de
personnes qui le cultivent - estimé actuellement à environ dix mille - mais aussi en termes
de nombre de problèmes traités. Par rapport aux

21
Au vingtième siècle après Jésus-Christ, nous sommes confrontés à bien plus de problèmes
que n'en connaissaient les fondateurs de la philosophie.

Deuxièmement, il est vrai qu'au fil du temps, un certain nombre de disciplines ont émergé
de la philosophie. Mais ce qui est frappant, c'est qu'au fur et à mesure qu'une science
particulière s'est autonomisée, une discipline philosophique parallèle a toujours vu le jour
presque simultanément. Ainsi, ces dernières années, lorsque la philosophie de la logique
formelle a été séparée de la philosophie, une philosophie de la logique a immédiatement
émergé, qui a été largement fondée et a fait l'objet de vifs débats. Aux États-Unis
d'Amérique, elle est écrite et discutée peut-être plus que les questions purement logiques,
bien que ce pays soit à l'avant-garde de la logique, ou précisément à cause de cela. Les faits
montrent que la philosophie, loin de s'éteindre avec le développement des sciences, se
vivifie ou s'enrichit.

Enfin, une question malicieuse à ceux qui disent qu'il n'y a pas de philosophie : au nom de
quelle discipline ou science cette affirmation est-elle faite ? Aristote répondait déjà aux
négateurs de la philosophie : soit on philosophe, soit on ne philosophe pas. S'il ne faut pas
philosopher, c'est au nom de la philosophie. Ainsi, si vous ne devez pas philosopher, vous
devez philosopher. On peut dire la même chose aujourd'hui. Il n'y a rien de plus amusant
que le spectacle des prétendus ennemis de la philosophie qui présentent de grands
arguments philosophiques pour prouver que la philosophie n'existe pas. Il est donc difficile
de se rallier au premier avis. La philosophie doit être autre chose qu'un contenant général de
problèmes immatures. Elle a dû jouer ce rôle à un moment donné, mais elle est plus que
cela.

La seconde opinion, au contraire, affirme que la philosophie ne disparaîtra jamais, même si


toutes les sciences possibles en découlent, car la philosophie, selon cette opinion, n'est pas
une science. Si l'objet, dit-on, est le supra-rationnel, l'incompréhensible, ce qui est au-
dessus de la raison ou du moins aux frontières de la raison. Elle n'a donc pas grand-chose
en commun avec la raison ou la science. Son domaine se situe en dehors du rationnel. Selon
elle, philosopher ne signifie pas enquêter avec raison, mais d'une autre manière, plus ou
moins irrationnelle. Il s'agit d'une opinion très répandue sur le continent européen
aujourd'hui et représentée, entre autres, par les philosophes dits existentialistes. Un
représentant extrême de cette orientation est certainement le professeur Jean Whal, le plus
grand philosophe de Paris, pour qui il n'y a fondamentalement aucune distinction entre la
philosophie et la poésie. Mais le célèbre philosophe existentialiste Karl Jaspers est
également proche de Jean Whal à cet égard. Selon l'interprétation de Jean Hersch,
philosophe du

Genève, la philosophie est une pensée frontière entre la science et la musique. Gabriel
Marcel, un autre philosophe existentialiste, a fait imprimer un morceau de sa musique
originale directement dans un livre philosophique. Sans parler des romans que certains

22
philosophes d'aujourd'hui ont tendance à écrire.

23
Ce point de vue est également une thèse philosophique respectable. En réalité, différents
arguments peuvent être avancés en leur faveur. Tout d'abord, dans les questions limites - et
ce sont généralement des questions philosophiques - l'homme doit utiliser toutes ses forces,
y compris, donc, le sentiment, la volonté et la fantaisie, comme le fait le poète.
Deuxièmement, que les données fondamentales de la philosophie ne sont même pas
accessibles à la raison. Nous devons donc essayer de les comprendre autant que possible
par d'autres moyens. Troisièmement, tout ce qui touche à la raison appartient déjà à une
science ou à une autre. Il ne reste donc à la philosophie que cette pensée poétique à la
frontière ou au-delà de la frontière de la raison. Et l'on pourrait peut-être avancer d'autres
arguments dans ce sens.

De nombreux penseurs se défendent de ce point de vue, notamment ceux qui sont fidèles à
l'adage de Ludwig Wittgenstein : "Ce dont on ne peut pas parler, il faut le taire". Par parler,
Wittgenstein entend ici parler rationnellement, c'est-à-dire penser. Si une chose ne peut être
comprise par les moyens normaux de la connaissance humaine, c'est-à-dire par la raison,
disent ces adversaires de la philosophie poétique, elle ne peut pas être comprise du tout.
L'homme n'a que deux façons possibles de connaître les choses : soit en voyant l'objet
directement, soit en le déduisant. Dans les deux cas, cependant, il y a une fonction cognitive
et, essentiellement, un acte de raison. De l'écrasement de l'amour ou de la haine, de
l'angoisse, du dégoût ou de la répugnance, etc., il peut résulter que l'on est heureux ou
malheureux, respectivement, mais rien de plus. C'est ce que disent ces philosophes qui, de
surcroît - et je le regrette - se moquent des représentants de l'opinion adverse et les traitent
de sonneurs, de poètes et de désinvoltes.

Je ne peux pas approfondir la discussion sur ce sujet ici. Nous y reviendrons plus tard. Je
voudrais juste faire une observation. Si l'on regarde l'histoire de la philosophie - du vieux
Thalès de Milet à Merleau-Ponty et Jaspers - on constate avec constance que le philosophe
a toujours cherché à clarifier la réalité. Or, clarifier ou éclairer la réalité ne signifie rien
d'autre qu'interpréter rationnellement un objet donné. Même ceux qui ont lutté le plus
farouchement contre l'utilisation de la philosophie, par exemple Bergson, l'ont toujours fait.
Le philosophe - c'est du moins ce qu'il semble - est un homme qui pense rationnellement et
tente d'apporter de la clarté - c'est-à-dire de l'ordre et donc de la raison - au monde et à la
vie. Historiquement, c'est-à-dire dans ce que les philosophes ont réellement fait et non dans
ce qu'ils ont dit de leur travail, la philosophie a toujours été, dans l'ensemble, une activité
rationnelle et scientifique, une doctrine ou une théorie, et non de la poésie. De temps en
temps, les philosophes avaient aussi des dons poétiques. Ainsi Platon et un Saint Augustin.
Ainsi, s'il est légitime de comparer un contemporain, Jean-Paul Sartre, qui a écrit quelques
bonnes pièces de théâtre, aux grands de l'histoire. Tout, cependant, semble avoir été
davantage un moyen de communiquer une pensée. Dans son essence, comme nous venons
de le dire, la philosophie a toujours été une théorie, une conscience.

24
Mais si c'est le cas, la question se pose à nouveau : une science de quoi ? Différentes écoles
de pensée répondent à cette question avec une grande variété de réponses. Je n'en citerai
que quelques-uns parmi les plus importants.

Première réponse : théorie de la connaissance. Les autres sciences le savent. La philosophie


étudie la possibilité de la connaissance elle-même, les présupposés et les limites de la
connaissance possible. C'est le cas d'Emmanuel Kant et de nombre de ses disciples.

Deuxième réponse : les valeurs. Toutes les autres sciences étudient ce qui est. La
philosophie étudie ce qui devrait être. Cette réponse a été donnée, par exemple, par les
adeptes de l'école dite sud-allemande et par de nombreux philosophes français
contemporains.

Troisième réponse : l'homme comme fondement et présupposé de tout le reste. Selon les
tenants de ce point de vue, tout ce qui existe dans la réalité se réfère d'une manière ou d'une
autre à l'homme. Les sciences naturelles et même les sciences de l'esprit laissent cette
référence de côté. La philosophie y est confrontée et, par conséquent, a l'homme pour objet.
Il en va de même pour de nombreux philosophes existentialistes.

Quatrième réponse : la langue. Il n'y a pas de propositions philosophiques, mais seulement


des clarifications de proportions", dit Wittgenstein. La philosophie étudie le langage des
autres sciences du point de vue de leur structure. Telle est la théorie de Wittgenstein et de la
plupart des positivistes logiques actuels.

Tels sont quelques-uns des différents avis sur le sujet. Chacune a ses arguments et est
défendue de manière presque convaincante. Chaque défenseur de ces points de vue accuse
les défenseurs de l'autre de ne pas être des philosophes. Il suffit d'entendre avec quelle
intime conviction ces jugements sont portés. Les positivistes logiques, par exemple, ont
tendance à qualifier de métaphysiciens ceux qui ne sont pas d'accord avec eux. Et la
métaphysique, selon eux, est une absurdité au sens le plus strict du terme. Un
métaphysicien émet des sons, mais ne dit rien. Il en va de même pour les kantiens : pour
eux, quiconque ne pense pas comme Kant est un métaphysicien, ce qui ne signifie pas,
selon eux, qu'ils racontent n'importe quoi, mais qu'ils sont démodés et ne sont pas des
philosophes. Et ne parlons pas, comme cela est universellement connu, du mépris avec
lequel les existentialistes traitent ceux qui ne le sont pas.
Or, si vous me permettez de vous donner mon modeste avis personnel, j'éprouve un certain
malaise devant cette foi inébranlable en l'une ou l'autre conception de la philosophie. Il me
semble très raisonnable de dire que la philosophie doit traiter de la connaissance, des
valeurs, de l'homme, du langage. Mais pourquoi seulement cela ? Un philosophe a-t-il
prouvé qu'il n'y a plus d'objets de philosophie ? Je lui conseillerais tout d'abord, comme le
"Méphistoles" de Goethe, d'aller dans un collegium logicum, afin qu'il apprenne ce qu'est la
logique.

25
correctement une démonstration. Rien de tel ne s'est avéré non résolu, d'importants
problèmes non résolus qui concernent tous les domaines susmentionnés, mais qui ne sont
pas et ne peuvent pas être traités par une science particulière. C'est, par exemple, le
problème de la loi. Il ne s'agit certainement pas d'un problème mathématique. Le
mathématicien peut tranquillement formuler et étudier ses lois sans se poser la question de
la loi. Elle n'appartient pas non plus à la philologie ou à la science du langage, car il ne
s'agit pas de langage, mais de quelque chose qui est dans ce monde, ou du moins dans la
pensée. D'autre part, la loi mathématique n'est pas non plus une valeur, car elle n'est pas
quelque chose qui doit être, mais quelque chose qui est. Elle ne relève donc pas de la
théorie des valeurs. Si la philosophie se limite à une science particulière ou à une discipline
que j'ai énumérée, ce problème ne peut être élucidé du tout. Il n'y a pas de place pour lui. Il
s 'agit pourtant d'un problème réel et important.

Il semble donc que la philosophie ne puisse pas s'identifier aux sciences spéciales, ni se
limiter à un seul domaine. Il s'agit en quelque sorte d'une science universelle. Son domaine
ne se limite pas, comme celui des autres sciences, à un champ strictement délimité.
Toutefois, si tel est le cas, il peut arriver, et c'est effectivement le cas, que la philosophie
traite des mêmes questions que les autres sciences.

En quoi la philosophie diffère-t-elle de cette autre science ? Elle se distingue - répondons-


nous - à la fois par sa méthode et par son point de vue. Pour sa méthode parce que le
philosophe ne s'interdit aucune des méthodes de connaissance. Ainsi, il n'est pas obligé,
comme le physicien, de tout ramener à des phénomènes observés de manière sensible. En
d'autres termes, le philosophe ne doit pas se limiter à la méthode empirique et déductive. Il
peut également faire appel à l'intuition des données et à d'autres moyens.

La philosophie se distingue également des autres sciences par son point de vue. Lorsqu'il
considère un objet, il le fait toujours et exclusivement du point de vue de la limite, des
aspects fondamentaux. En ce sens, la philosophie est une science des fondements. Là où les
autres sciences s'arrêtent, là où elles ne se posent pas de questions et prennent mille choses
pour acquises, le philosophe commence à se poser des questions. Les sciences savent ; il
demande ce que c'est que savoir. D'autres font des lois, lui se demande ce qu'est la loi.
L'homme ordinaire parle de sens et de but. Le philosophe étudie ce qu'il faut entendre par
sens et finalité. Ainsi, la philosophie est également une science radicale, car elle va à la
racine plus profondément que n'importe quelle autre science. Là où les autres sont satisfaits,
la philosophie continue de questionner et d'enquêter.

Il n'est pas toujours facile de déterminer où se situe la frontière entre une science
particulière et la philosophie. Ainsi, l'étude des fondements des mathématiques, qui allait
connaître un si beau développement au cours de notre siècle, est certes une étude
philosophique, mais elle est au même titre que l'étude des mathématiques.

26
étroitement liée à la recherche mathématique. Il y a cependant des domaines où la frontière
semble claire. Il s'agit, d'une part, de l'ontologie, une discipline qui ne traite pas de telle ou
telle chose, mais de choses plus générales, telles que l'être, l'essence et l'existence, la
qualité, etc. D'autre part, la philosophie s'intéresse également à l'étude des valeurs en tant
que telles, non pas telles qu'elles apparaissent dans l'évolution de la société, mais en elles-
mêmes. Dans ces deux domaines, la philosophie ne se limite pas au néant. Il n'existe aucune
science extérieure qui traite ou peut traiter de ces questions. L'ontologie est alors considérée
comme allant de soi dans la recherche dans d'autres domaines, ce qui la distingue
également d'autres sciences qui ne veulent rien savoir de l'ontologie.

C'est ainsi que la plupart des philosophes de tous les temps voyaient la philosophie :
comme une science. Pas comme de la poésie, pas comme de la musique, mais comme une
étude sérieuse et sereine. En tant que science universelle, dans le sens où elle ne se ferme à
aucun domaine et utilise toutes les méthodes qui lui sont accessibles. En tant que science
des problèmes limites et des questions fondamentales, et donc aussi en tant que science
radicale qui ne se satisfait pas des hypothèses des autres sciences, mais veut enquêter
jusqu'à la racine.

Il faut aussi dire qu'il s'agit d'une science extrêmement difficile. Là où presque tout est
toujours remis en question, où aucune hypothèse ou méthode traditionnelle ne s'applique,
où les problèmes extrêmement complexes de l'ontologie doivent toujours être gardés à
l'esprit, le travail ne peut pas être facile. Il n'est pas étonnant que les opinions divergent
autant en matière de philosophie. Un grand penseur et non un sceptique - au contraire, l'un
des plus grands systématiciens de l'histoire - Saint Thomas d'Aquin, a dit un jour que seul
un très petit nombre d'hommes, après une longue période et non sans mélange d'erreurs,
sont capables de résoudre les questions fondamentales de la philosophie.

Mais l'homme est, qu'il le veuille ou non, destiné à la philosophie. En conclusion, il me


reste une chose à vous dire : malgré son énorme difficulté, la philosophie est l'une des
choses les plus belles et les plus nobles de la vie. Quiconque est entré en contact avec un
vrai philosophe sera toujours attiré par lui.

27
ANDRES AVELINO GARCIA

L'essence de la théorie de la connaissance et l'essence de la


philosophie (Fragment)

Texte numéro 4

L'essence de la théorie de la connaissance et l'essence de la philosophie

Pour savoir ce qu'est la théorie de la connaissance et ce qu'elle vise, il faut d'abord savoir ce
qu'est la philosophie. Mais la question de savoir quelle est l'essence de la philosophie exige
une réponse antinomique et problématique. En tant qu'essence de tout autre être, l'essence
de la philosophie

28
ne peuvent être délimités de manière précise et définitive comme le scientifique prétend
délimiter les objets de son intérêt cognitif. L'essence de tout être en tant qu'être est un objet
problématique antinomique, car ni la démonstration ni la vérification expérimentale
sensible ne permettent de démontrer et de prouver ce qu'est un être en tant qu'être.

Chaque philosophe donnera une réponse, (sa réponse), à la question : quelle est l'essence de
la philosophie ? Les innombrables réponses différentes que les philosophes ont données à
cette question, et le fait qu'ils s'excluent les uns les autres, est déjà une indication qu'il s'agit
d'un objet antinomique. Dans l'étymologie grecque du nom philosophie, "amour de la
sagesse" ; "amour de la connaissance" laisse entrevoir une définition de la philosophie qui,
bien qu'elle ait été rejetée en tant que définition très générale, donne le contenu de l'essence
de la philosophie. Les étymologies grecques ont été rejetées parce qu'elles n'ont pas fait
l'objet d'un examen critique ou n'ont pas été suffisamment prises en compte dans la
définition étymologique. Mais pour pénétrer dans le sens du concept de philosophie, dans la
signification de la pensée : "La philosophie est l'amour de la sagesse", il faut savoir quelle
est l'essence de l'amour, qui est aussi un objet par rapport à l'essence duquel se posent des
réponses qui sont aussi antinomiquement problématiques.

Si l'amour est l'aspiration à ne pas être possédé, plus exactement l'aspiration à ne pas être
possible, le mot philosophie donne le sens de l'essence de la philosophie. La philosophie est
l'amour de la sagesse, l'aspiration à un être que l'on ne possède pas et que le vrai philosophe
entrevoit comme impossible à posséder définitivement. La sagesse est un être que l'on ne
possède pas parce que la philosophie, qui cherche à l'obtenir, n'est qu'un discours sur des
pensées antinomiques et problématiques. La science en vient à connaître, à posséder
intellectuellement ses objets, ou du moins le scientifique, dans son attitude dogmatique, se
satisfait d'une certaine possession de ceux-ci. Mais les objets de la philosophie sont d'une
nature radicalement différente des objets scientifiques. Ces derniers sont des objets optiques
matériels, alors que les objets philosophiques ne sont que des pensées antinomiques et
problématiques sur des objets optiques substantiels.

La philosophie est donc une discussion problématique des problèmes antinomiques et


problématiques qui se posent à propos des objets scientifiques et des réalités substantielles
de toutes sortes.

Les pensées que le scientifique énonce sur ses objets ne sont pas antinomiquement
problématiques ; elles sont simplement problématiques ; elles admettent une solution
univoque qui peut être testée. Le scientifique trouve ou considère qu'il trouve une
vérification sensible et une démonstration exhaustive de ses problèmes. Le philosophe ne
peut trouver ni vérification sensible ni démonstration de ses problèmes, car ses objets sont
des pensées problématiques antinomiques, étrangères au réel sensible et au démontrable.

29
au sens mathématique du terme. Ses objets sont seulement immédiatement non
expérimentaux d'une manière non sensible, et non immédiatement expérimentaux d'une
manière sensible comme les objets réels de la science.

La philosophie et la science ont toujours été indissociables ; elles sont le produit de deux
attitudes de l'homme : l'attitude sceptique et l'attitude dogmatique. La première attitude
conduit l'homme vers les objets : les pensées antinomiques problématiques, la seconde le
conduit vers les objets non problématiques, les objets non pensés, les objets substantiels,
qu'il considère comme connus dans leur essence et dans les principes généraux qui les
régissent et dont il ne s'intéresse qu'à une connaissance, une connaissance de second degré :
leurs comportements, leurs processus, leurs relations, leurs ordonnancements, leurs lois.

Il n'existe pas de sceptique absolu en philosophie ni de dogmatique absolu en science. Un


scientifique absolument dogmatique serait un religieux et non un scientifique ; un
philosophe, dans les plus hautes sphères de la recherche, tombe dans le domaine du
scientifique et le scientifique, dans sa "marche mesurée" vers la connaissance d'une preuve
absolue, s'élève parfois dans la sphère d'une connaissance antinomique et problématique.

La philosophie a rarement été donnée dans un état de pureté absolue. A l'aube de la pensée
problématique occidentale, les Ioniens discutaient en grec de la pensée problématique
antinomienne : Quel est le principe fondamental de toutes choses ? La philosophie peut être
pure par la question qu'elle suscite et impure par la méthode ou le procédé qu'elle utilise
pour y répondre. La métaphysique est un type de philosophie d'une grande pureté, mais elle
ne parvient pas toujours à la maintenir. Avec Parménide, Platon et Aristote, nous avons le
plus haut degré de pureté métaphysique jamais atteint dans l'Antiquité. La métaphysique
n'est pas le degré le plus élevé de la philosophie, car bien qu'elle discute de la pensée
problématique antinomique, qui est son objet, cette discussion se fait de manière
dogmatique et, dans la plupart des cas, en se référant constamment à des objets non
problématiques. De ce point de vue, la métaphysique la plus pure que la philosophie
grecque nous ait léguée est celle de Parménide. Elle est suivie dans sa pureté par celle de
Platon et d'Aristote.

La philosophie la plus pure qui ait été donnée jusqu'à présent est la philosophie
platonicienne. Ses objets sont toutes les pensées antinomiques problématiques sur tous les
types de réalité. Et sa méthode était la méthode authentiquement philosophique : la
discussion dialectique de problèmes antinomiques de toutes sortes.

Ce sont précisément ces mêmes antinomies, que Kant a ensuite tenté de supprimer de la
métaphysique parce qu'il les considérait comme inutiles, qui constituent l'essence de la
philosophie.

30
En philosophie, il existe une discipline dont le degré de pureté est encore plus élevé que
celui de la métaphysique : la théorie de la connaissance. Toutes les questions portent sur
des pensées problématiques antinomiques ; leurs positions sont des antinomies duales et
polaires et sont développées dans des discussions problématiques et sans soutien possible
dans des réalités raisonnables. Il est vrai qu'en métaphysique, ces choses existent aussi,
mais elles ne se produisent pas de la même manière. La position métaphysique est exposée
de manière dogmatique, bien que la position antinomique opposée soit en fait évidente. La
tentative de Socrate de " faire de toute action humaine une action consciente " n'est pas de
la philosophie : 1. Une philosophie absolument pure, comme la philosophie platonicienne
des dialogues socratiques et polémiques, dans laquelle les discussions problématiques
antinomiques n'apportent aucune connaissance. Cela comprend la philosophie et la théorie
de la connaissance ; 2. La philosophie de la métaphysique transcendantale, dans laquelle les
énoncés sur des objets antinomiquement problématiques, bien qu'ils ne l'obtiennent pas,
sont certainement considérés comme obtenant des connaissances ; pour eux, c'est une
philosophie moins pure que celle de la théorie de la connaissance certaine, définie, non
altérée par aucun doute, ni contestée par aucune critique, est une connaissance scientifique,
qu'elle provienne de la science ou de la philosophie.La philosophie de la métaphysique
transcendantale, dans laquelle les énoncés sur des objets problématiques antinomiques, bien
qu'ils ne l'obtiennent pas, sont certainement considérés comme obtenant une connaissance ;
pour eux, il s'agit d'une philosophie moins pure que celle de la théorie de la connaissance
certaine et définitive, qui n'est altérée par aucun doute, ni contestée par aucune critique, il
s'agit d'une connaissance scientifique, qu'elle provienne de la science ou de la philosophie.
Toute connaissance acquise dans une philosophie impure est une connaissance à caractère
définitif.

Toute philosophie acceptée comme un savoir définitif et incontesté devient un savoir


scientifique, une science dogmatique pour ceux qui l'acceptent sans discussion, même si
elle peut, après une époque, être à nouveau contestée, transformée en ce qu'elle est
proprement, un objet problématique antinomique, et redevenir ce qu'elle est proprement,
une philosophie.Elle peut cependant, après une époque, être à nouveau contestée, devenir
ce qu'elle est proprement, un objet problématique antinomique, et redevenir ce qu'elle est
proprement, une philosophie.

3. un autre type de philosophie est celui de la métaphysique inductive immanente, qui, bien
que ses pensées se réfèrent à des objets antinomiques problématiques, vise à obtenir une
connaissance certaine, dont l'être est, selon le scientifique, incontestable. Enfin, il existe
une philosophie qui, par essence, n'est plus une philosophie, le positivisme et les
philosophies dites scientifiques, qui ne sont pas étudiées au moyen de pensées
problématiques antinomiques.

Ces philosophes ne veulent pas faire de la philosophie mais de la simple science. Toute
connaissance acquise par eux est une connaissance, définitive, non pas parce qu'elle l'est

31
assurément, mais parce que le scientifique la considère comme telle.

32
JULIÁN MARÍAS

L'idée de la philosophie et l'origine de la philosophie (Fragment)

Texte numéro 5

L'IDÉE DE PHILOSOPHIE

Il vaut la peine de s'arrêter un instant sur quelques moments forts de l'histoire pour voir
comment se sont articulées les interprétations de la philosophie en tant que savoir et mode
de vie. Pour Aristote, la philosophie est une science rigoureuse, la sagesse ou la
connaissance pour la vie.

33
l'excellence : la science des choses telles qu'elles sont. Or, lorsqu'il parle de modes de vie, il
place parmi eux, comme forme exemplaire, une vie théorique, qui est précisément la vie du
philosophe. Après Aristote, dans les écoles stoïciennes, épicuriennes, etc., qui peuplent la
Grèce depuis la mort d'Alexandre, puis tout l'Empire romain, la philosophie est vidée de
son contenu scientifique et devient de plus en plus un mode de vie, celui du sage serein et
imperturbable, qui est l'idéal humain de l'époque.

Au sein du christianisme, pour Saint Augustin, il s'agit du contraste encore plus profond
entre une visitation théorique et une visitation bénie. Et quelques siècles plus tard. Le sarde
Thomas évoluera entre une scientia theologica et une scientia philosophica ; la dualité est
passée de la sphère de la vie elle-même aux différents modes de la science.

Chez Descartes, au début de l'ère moderne, il ne s'agit plus d'une science, ou du moins
simplement d'une science ; c'est peut-être une science de la vie ; il s'agit de vivre, de vivre
d'une certaine manière, de savoir ce que l'on fait et surtout ce que l'on doit faire. La
philosophie apparaît ainsi comme un mode de vie qui postule une science. En même temps,
les exigences les plus élevées en matière de rigueur intellectuelle et de certitude absolue
sont imposées à cette science.

Ce n'est pas la fin de l'histoire. Dans sa Logique et à la fin de la Critique de la raison pure,
au moment de la maturité européenne, Kant nous parlera d'une conception scolastique et
d'une conception mondaine de la philosophie. La philosophie, selon sa conception
scolastique, est un système de toutes les connaissances philosophiques. Mais dans son sens
mondain, qui est le plus profond et le plus radical, la philosophie est La science de
l'émanation de toute connaissance à partir des fins essentielles de la raison humaine Le
philosophe n'est plus un artificier de la raison, mais le législateur de la raison humaine ; et
en ce sens, dit Kant, il est très orgueilleux de se dire philosophe. La fin ultime est la
destinée morale ; le concept de personne morale est donc l'aboutissement de la
métaphysique kantienne. La philosophie dans le sens du monde - un mode de vie essentiel
pour l'homme - est ce qui donne un sens à la philosophie en tant que science.

Enfin, à notre époque, alors que Hussert insiste à nouveau pour présenter la philosophie
comme une science stricte et rigoureuse, que Ckithey la lie essentiellement à la vie humaine
et à l'histoire, l'idée de raison vitale (Ortega) repense radicalement le cœur même de la
question, en établissant un rapport intrinsèque et nécessaire entre la connaissance rationnelle
et la vie elle-même.L'idée de raison vitale (Ortega) repense radicalement le cœur même de la
question, en établissant une relation intrinsèque et nécessaire entre la connaissance
rationnelle et la vie elle-même.

34
ORIGINE DE LA PHILOSOPHIE

Pourquoi l'homme philosophe-t-il ? Cette question a rarement été suffisamment soulevée.


Aristote l'a abordé d'une manière telle qu'il a influencé de manière décisive tout le
processus ultérieur de la philosophie. Le début de sa Métaphysique est une réponse à cette
question : Tous les hommes tendent par nature à connaître. La raison du désir de savoir de
l'homme n'est autre, pour Aristote, que sa nature. Et la nature est la substance d'une chose,
ce en quoi elle consiste réellement ; ainsi, l'homme semble se définir par la connaissance ;
c'est son essence même qui pousse l'homme à connaître. Ici encore, nous trouvons une
implication plus sage entre la connaissance et la vie, dont la signification deviendra plus
claire et plus transparente tout au long de ce livre Mais Aristote dit quelque chose d'autre.
Un peu plus loin, il écrit "C'est par l'étonnement que les hommes ont commencé, de temps
en temps, à philosopher, en s'étonnant d'abord des choses les plus étranges et les plus
proches, puis, en avançant ainsi peu à peu, ils ont commencé à s'interroger sur les choses
les plus sérieuses, comme les mouvements de la lune, du soleil et des étoiles, et la
génération de l'ensemble". La racine la plus concrète du philosopher est donc une attitude
humaine, qui est l'étonnement. L'homme passe à côté de ce qui lui est proche, puis de la
totalité de ce qui existe. Au lieu de se mouvoir parmi les choses, de les utiliser, d'en jouir ou
de les craindre, il se tient à l'extérieur, éloigné d'elles, et s'étonne de ces choses proches et
quotidiennes qui, pour la première fois, apparaissent devant lui, donc seules, isolées en
elles-mêmes par la question : "Qu'est-ce que c'est ?" C'est à ce moment-là que commence la
philosophie.

Il s'agit d'une attitude humaine totalement nouvelle, qui a été qualifiée de théorique par
opposition à l'attitude mythique (Zubiri). La nouvelle méthode humaine surgit un jour en
Grèce, pour la première fois dans l'histoire, et depuis lors, il y a quelque chose de plus
radicalement nouveau dans le monde, qui rend la philosophie possible. Pour l'homme
mythique, les choses sont des puissances propices ou. nuisible, avec lequel il vit et qu'il
utilise ou fuit. C'est l'attitude qui a précédé la Grèce et qui est encore partagée par des
peuples où la merveilleuse découverte hellénique n'est pas parvenue. La conscience
théorique, quant à elle, voit les choses dans ce qui était autrefois des pouvoirs. C'est la
grande découverte des choses, si profonde qu'aujourd'hui nous avons du mal à voir qu'il
s'agit bien d'une découverte, à penser qu'il pourrait en être autrement. Pour cela, nous
devons utiliser des modes qui n'ont qu'une lointaine analogie avec l'attitude mythique, mais
qui diffèrent de notre attitude européenne : par exemple, la conscience infantile, l'attitude
de l'enfant, qui trouve le monde plein de puissances ou de personnes bénignes ou hostiles,
mais pas de choses au sens strict du terme. Dans l'attitude théorique, l'homme, au lieu d'être
parmi les choses, est devant elles, éloigné d'elles, et les choses acquièrent alors une
signification propre qu'elles n'avaient pas auparavant. Ils apparaissent comme des choses
qui existent par elles-mêmes, en dehors de l'homme, et qui ont une certaine consistance :
des propriétés, quelque chose qui leur appartient et qui leur est propre. -
35
puis les choses comme les réalités qu'elles sont, qui ont un contenu particulier. Et ce n'est
que dans ce sens que l'on peut parler de vérité ou de mensonge. L'homme mythique évolue
en dehors de cette sphère. Ce n'est qu'en tant que quelque chose qui est que les choses
peuvent être vraies ou fausses. La forme la plus ancienne de cet éveil à la vérité des choses
est l'émerveillement. C'est pourquoi elle est la racine de la philosophie.

LA PHILOSOPHIE ET SON HISTOIRE

Le rapport de la philosophie à son histoire ne coïncide pas avec celui de la science, par
exemple, avec le vôtre. Dans ce dernier cas, il s'agit de deux choses différentes : la science,
d'une part, et ce qu'a été la science, c'est-à-dire son histoire, d'autre part. Elles sont
indépendantes et la science peut être connue, cultivée et exister en dehors de l'histoire et du
passé. La science se construit à partir d'un objet et des connaissances que l'on possède à son
sujet à un moment donné. En philosophie, le problème est lui-même ; de plus, ce problème
se pose dans chaque cas en fonction de la situation historique et personnelle dans laquelle
se trouve le philosophe, et cette situation est, à son tour, déterminée dans une large mesure
par la tradition philosophique dans laquelle il se trouve : tout le passé philosophique est
déjà inclus dans chaque action de philosopher ; troisièmement, le philosophe doit remettre
en question l'ensemble du problème philosophique, et donc la philosophie elle-même, à
partir de sa racine originelle : il ne peut pas partir d'un état existant de facto et l'accepter,
mais il doit partir du début et, en même temps, de la situation historique dans laquelle il se
trouve. C'est-à-dire que la philosophie doit être posée et réalisée dans son intégralité en
chaque philosophe, mais pas n'importe comment, mais en chacun d'une manière
irremplaçable : telle qu'elle lui est imposée par toute la philosophie antérieure. Ainsi, toute
l'histoire de la philosophie est inscrite dans tout philosopher, et sans elle, il n'est ni
intelligible, ni surtout, il ne peut exister. Et, en même temps, la philosophie n'a pas d'autre
réalité que celle qu'elle atteint historiquement dans chaque philosophe. Il existe donc un
lien indissociable entre la philosophie et l'histoire de la philosophie. La philosophie est
historique, et son histoire lui appartient essentiellement. En revanche, l'histoire de la
philosophie ne l'est pas. n'est qu'une simple information érudite sur les opinions des
philosophes, mais est le véritable exposé du contenu réel de la philosophie. Il s'agit donc, à
proprement parler, de philosophie. La philosophie ne s'épuise pas dans l'un ou l'autre de ses
systèmes, mais consiste en l'histoire effective de tous ces systèmes. Et, à son tour, aucun ne
peut exister seul, mais nécessite et implique tous les précédents ; et plus encore : chaque
système n'atteint la plénitude de sa réalité, de sa vérité, qu'en dehors de lui-même, dans
ceux qui lui succéderont. Tout philosopher part de la totalité du passé et se projette dans
l'avenir, mettant en mouvement l'histoire de la philosophie. C'est en résumé ce que l'on
entend lorsqu'on dit que la philosophie est historique.

36
BERTRAND RUSSELL

Doutes philosophiques
(Fragment)

Texte numéro 6

37
DOUTES PHILOSOPHIQUES

Le lecteur s'attend peut-être à ce que nous commencions ce traité par une définition de la
philosophie ; mais, à tort ou à raison, ce n'est pas mon but. La définition que l'on donne de
ce mot varie en fonction de la philosophie adoptée ; par conséquent, tout ce que l'on peut
dire d'emblée, c'est qu'il existe certains problèmes qui intéressent certaines personnes et qui,
du moins pour l'instant, n'appartiennent à aucune science particulière. Tous ces problèmes
sont de nature à faire naître des doutes sur ce qui passe communément pour de la
connaissance ; et si ces doutes doivent être levés, ils ne le seront en aucun cas uniquement
par une étude spéciale à laquelle on donne le nom de "philosophie". Par conséquent, le
premier pas que l'on peut faire pour définir ce mot est d'indiquer ces problèmes et ces
doutes, qui constituent le premier pas dans la véritable étude de la philosophie. Parmi les
problèmes philosophiques traditionnels, il en est certains qui, à mon avis, ne se prêtent pas
à un traitement intellectuel en soi, car ils transcendent nos facultés cognitives ; nous ne les
aborderons donc pas. Mais il en est d'autres qui, si elles ne sont pas susceptibles d'être
résolues aujourd'hui, peuvent au moins faire l'objet d'une réflexion sur la direction à suivre
pour les atteindre et sur le type de solution qui leur convient, et qui peut être atteint à terme.

La philosophie naît de l'effort exceptionnellement obstiné pour atteindre le vrai. Ce qui


passe pour de la connaissance dans notre vie ordinaire souffre de trois défauts : il est trop
confiant ; il est vague ; il est contradictoire. Il existe également une autre qualité que nous
souhaitons pour nos connaissances, à savoir l'exhaustivité : nous voulons que le domaine
des connaissances soit aussi vaste que possible. Mais cela relève plus de la science que de
la philosophie. Un individu n'est pas un meilleur philosophe parce qu'il connaît plus de faits
scientifiques ; si c'est la philosophie qui l'intéresse, ce sont les principes, les méthodes et les
conceptions générales qu'il apprendra de la science. Le travail du philosophe commence,
pour ainsi dire, là où s'arrêtent les faits bruts. La science les rassemble en faisceaux au
moyen de lois scientifiques : et ce sont ces lois, plutôt que les faits originaux, qui
constituent la matière première de la philosophie. Cela implique la critique de la
connaissance scientifique, non pas d'un point de vue fondamental autre que celui de la
science, mais d'un point de vue moins intéressé par l'harmonie de l'ensemble des sciences
spéciales.

Les sciences spéciales sont toutes nées de l'utilisation de notions issues du sens commun,
telles que les choses et leurs qualités, le temps et l'accusation. La science elle-même en est
venue à montrer qu'aucune des notions du sens commun n'est pleinement adéquate pour
expliquer le monde ; mais si elle ne peut guère être considérée comme engagée dans l'une
des notions du sens commun, alors il n'est pas possible d'expliquer le monde de manière
complète.

38
des sciences spéciales la nécessaire reconstruction des fondations. C'est une question de
philosophie. Je dois dire à ce stade que je considère qu'il s'agit d'une question de la plus
haute importance. Je crois que les erreurs philosophiques dans les croyances de bon sens ne
produisent pas seulement de la confusion dans la science, mais nuisent également à
l'éthique et à la politique, aux institutions sociales et même à la conduite de notre vie
quotidienne. Il n'est pas dans notre intérêt, dans le présent travail, de mettre en évidence les
effets pratiques d'une mauvaise philosophie : notre tâche sera purement intellectuelle. Mais,
si je ne me trompe pas, l'entreprise intellectuelle que nous allons entreprendre a des
conséquences dans de nombreux domaines qui, à première vue, semblent n'avoir plus aucun
rapport avec le sujet qui nous occupe. L'effet de nos passions sur nos croyances est l'un des
sujets favoris des psychologues modernes ; mais l'effet inverse, c'est-à-dire l'effet de nos
croyances sur nos passions, existe également, bien qu'il n'ait pas le caractère que l'on aurait
supposé dans la psychologie intellectualiste de l'ancienne école. Bien que nous ne nous
arrêtions pas à en discuter, il n'est pas inutile de s'en souvenir, afin de se rendre compte que
nos discussions peuvent entraîner certaines conséquences ou avoir certaines relations avec
des sujets qui se situent en dehors de l'intellect pur.

Il y a quelques instants, nous avons mentionné trois défauts dont souffrent les croyances
communes : elles sont sûres d'elles-mêmes, vagues et contradictoires. Il incombe à la
philosophie de remédier à ces défauts dans la mesure où elle peut être dotée d'une
connaissance complète. Pour être un bon philosophe, un homme doit être doté d'un ardent
désir de savoir, d'une grande prudence pour croire qu'il sait ; il doit aussi posséder une
grande pénétration logique et l'habitude de la pensée exacte. Tout cela est bien sûr une
question de degré. L'imprécision, en particulier, appartient à une certaine extension de la
pensée humaine ; par conséquent, il s'agit d'une activité continuellement perfectible, et non
d'un domaine dans lequel nous pouvons atteindre une perfection définitive une fois pour
toutes. À cet égard, la philosophie a beaucoup souffert de son association avec la théologie.
Les dogmes théologiques sont figés et sont considérés par les orthodoxes comme ne
pouvant plus être améliorés. Les philosophes ont souvent eu tendance à établir des systèmes
définitifs dans une telle lumia et ne se sont pas contentés de l'approximation graduelle qui
satisfait les hommes de science. C'est une erreur. La philosophie serait de toute façon
fragmentaire et provisoire comme la science ; la vérité définitive est une chose du ciel et
non de ce monde.

Les trois défauts que nous avons mentionnés sont mutuellement dépendants et il suffit
d'être conscient de l'un d'entre eux pour reconnaître l'existence des deux autres.

Nous allons essayer d'illustrer ces trois types de défauts à l'aide de quelques exemples.

39
Considérons d'abord la croyance en des objets communs, tels que les tables, les chaises et
les arbres. Nous nous sentons tous parfaitement en sécurité sur ces questions dans la vie
courante, et pourtant notre confiance repose sur des bases fragiles. Le bon sens naïf suppose
qu'ils sont tels qu'ils apparaissent à nos sens, ce qui est impossible, puisqu'une même chose
n'apparaît pas exactement de la même manière à deux observateurs simultanés ; il n'est en
tout cas pas possible que si l'objet est unique, il soit le même pour tous ceux qui l'observent.
Si l'on admet que l'objet n'est pas ce que l'on voit, on n'est plus aussi sûr de son existence, et
c'est là que naît le premier doute. Cependant, nous allons rapidement sortir de la
contradiction et dire que, bien sûr, l'objet est en ''réalité'' ce que la physique nous enseigne.
Or, la physique nous dit qu'une table ou une chaise est "en réalité" un système
incroyablement vaste d'électrons et de protons en mouvement rapide, séparés par un espace
vide. Jusqu'ici tout va bien, mais le physicien, en tant qu'homme ordinaire, dépend de ses
sens pour prouver l'existence du monde physique. Mais si l'on dit sans préambule : "Est-ce
que cela existe ?", la réponse est : "Bien sûr que cela existe, ce n'est pas vrai !Mais si l'on
disait, sans préambule, "Est-ce que cela existe ?", la réponse serait : "Bien sûr que cela
existe, ce n'est pas vrai !", ce à quoi il ne faut pas répondre par la négative, mais par la
négative. Je vois certaines taches de couleur, mais je ne vois pas d'électrons ni de protons,
et vous me dites que ce sont eux qui constituent la chaise. Il répondra peut-être : "oui, mais
un grand nombre d'électrons et de protons apparaissent à l'œil comme une tache colorée".
Qu'entendez-vous par "se présenter" ? Je lui demande alors. Il a une constellation
d'électrons et de protons (ou, plus probablement, se réfère à eux provenant d'une source
lumineuse), ils atteignent l'œil, provoquent une série d'effets sur la cornée et la rétine, le
nerf optique et le cerveau, et enfin produisent une sensation. Mais le physicien n'a jamais
vu un œil, ni un nerf optique, ni un cerveau avec plus de certitude qu'il n'a vu une chaise : il
n'a vu que des taches de couleur qui, dit-il, ont la ressemblance de ces choses. C'est-à-dire
qu'il croit (comme tout le monde) que la sensation que l'on éprouve en voyant une chaise
dépend d'une série de causes physiques et psychologiques qui sont toutes, nous montre-t-il,
essentiellement et à jamais extérieures à l'expérience. Néanmoins, il prétend fonder sa
science sur l'observation. Il s'agit manifestement d'un problème de logique, qui ne relève
pas de la physique, mais d'un tout autre type d'étude. Voici un premier exemple de la façon
dont une enquête précise détruit la certitude.

Le physicien croit que les électrons et les protons sont déduits de ce qu'il perçoit ; mais
cette déduction n'est jamais clairement établie dans une concaténation logique, et même si
elle l'était, elle pourrait ne pas être suffisamment plausible pour justifier la confiance. En
réalité, le développement des idées, depuis les objets du sens commun jusqu'aux électrons
et aux protons, a été guidé par certaines croyances dont nous sommes rarement conscients,
mais qui existent dans la nature de chaque homme.

40
grandir et se développer comme un arbre grandit et se développe. Nous commençons par
croire que la chaise est ce qu'elle semble être, et qu'elle le reste même si nous ne la
regardons pas. Cependant, avec un peu de réflexion, on s'aperçoit que ces deux croyances
sont incompatibles. Si la chaise subsiste, que nous la voyions ou non, elle doit être autre
chose que la tache de couleur que nous voyons, car elle dépend de conditions extérieures à
la chaise, telles que la façon dont elle reçoit la lumière, la couleur de la lentille que nous
utilisons, etc. Cela incite l'homme de science à considérer la chaise "réelle" comme la cause
(ou la partie indispensable de la cause) de nos sensations lorsque nous voyons la chaise.
Cela implique l'idée que l'accusation est une croyance a priori sans laquelle il n'y aurait
aucune raison de supposer de quelque manière que ce soit l'existence d'une "vraie" chaise.
En même temps, l'idée de permanence entraîne la notion de substance : la chaise "réelle" est
une substance ou un conglomérat de substances qui jouissent de la permanence et ont le
pouvoir de produire des sensations. C'est cette croyance métaphysique qui, plus ou moins
inconsciemment, nous amène à inférer des électrons et des protons dans nos sensations. Le
philosophe doit mettre ces croyances à la lumière du jour pour voir si elles survivent encore
; très souvent, il constatera qu'elles meurent dès que leur clarté est exposée.

Auto-exercices. Réflexion

Auto-exercices. Réflexion : Texte n°. 1

1. Recherche de données biographiques sur Leopoldo Zea.

Mexico, 30 juin 1912 - 8 juin 2004) était un philosophe mexicain, l'un des penseurs du
latino-américanisme intégral dans l'histoire. Il était le disciple de José Gaos, qui l'a connu à
l'époque où il étudiait à la fois le droit et la philosophie et devait travailler le soir, de sorte
que Gaos l'a aidé à obtenir une bourse pour se consacrer exclusivement à la philosophie. Il
est devenu célèbre grâce à sa thèse de doctorat El positivismo en México (1945), dans
laquelle il a appliqué et étudié le positivisme dans le contexte de son pays dans le monde en
transition des XIXe et XXe siècles. Il a ainsi lancé la défense de l'intégration américaine,
conçue par le libérateur et homme d'État Simón Bolívar, et lui a donné un sens propre,
fondé sur la rupture avec l'impérialisme américain et le néocolonialisme. Dans ses
approches, il montre que les faits historiques ne sont pas indépendants des idées et, de la
même manière, ne se manifestent pas dans l'abstrait, mais comme une simple réaction à une
certaine situation de la vie humaine et populaire.

2. Identifier, écrire et définir cinq concepts centraux contenus dans le texte.

La science (du latin scientĭa, "connaissance") est un système qui organise et ordonne les
connaissances par le biais de questions vérifiables et d'une méthode structurée qui étudie et
interprète les phénomènes naturels, sociaux et artificiels.

41
La discipline consiste à imposer à une personne ou à un animal un certain code de conduite
ou un certain ordre. Dans le domaine du développement de l'enfant, la discipline fait référence
aux méthodes permettant de forger le caractère et d'enseigner la maîtrise de soi et un
comportement acceptable, par exemple en apprenant à un enfant à se laver les mains avant les
repas.
Philosophie (du grec ancien φιλοσοφία "amour de la sagesse", dérivé de φιλεῖν [fileîn]
"aimer" et σοφία [sophia] "sagesse";1 trans. en latin philosophĭa) est une discipline
académique et un ensemble de réflexions et de connaissances de caractère transcendantal qui,
dans un sens holistique, étudie l'essence, les causes premières et les fins ultimes des choses.
Elle tente de répondre à une série de problèmes fondamentaux concernant des questions telles
que l'existence et l'être (ontologie et métaphysique), la connaissance (épistémologie et
gnoséologie), la vérité (logique), la moralité (éthique), la beauté (esthétique), la valeur
(axiologie), l'esprit (philosophie de l'esprit), le langage (philosophie du langage) et la religion
(philosophie de la religion).456 Au cours de l'histoire, de nombreux autres sujets ont été
abordés : la logique, la moralité (éthique), la beauté (esthétique), la valeur (axiologie), l'esprit
(philosophie de l'esprit), le langage (philosophie du langage) et la religion (philosophie de la
religion).456 Au cours de l'histoire, de nombreuses autres disciplines ont émergé dans le
sillage de la philosophie, ce qui explique que de nombreux auteurs la considèrent comme la
base de toutes les sciences modernes.7Le terme a probablement été inventé par Pythagore.
La didactique est la science qui a pour objet d'étude le processus d'enseignement éducatif
visant à résoudre le problème que nous appelons la tâche sociale : préparer l'homme à la vie,
un processus qui ne se déroule qu'à l'école, dans le cadre de l'éducation formelle.
Doutes philosophiques : Avoir des doutes sur de nombreux aspects de la vie est
caractéristique des personnes dotées d'un sens particulièrement aigu de la curiosité. Certains
essaient de réfléchir profondément et de trouver des réponses aux questions qu'ils se posent,
tandis que d'autres évitent de trop réfléchir, car ils ont du mal à trouver des solutions aux
questions.
Ces questions, considérées comme existentielles, correspondent au sens de la vie et à des
aspects de toute nature : de la banalité la plus absolue aux questions impossibles à résoudre.
Ils font partie du raisonnement humain qui tente de répondre à tous ses doutes.

3. Les réponses de Leopoldo Zea à la question "Qu'est-ce que la philosophie ?

C'est une discipline qui ne peut avoir qu'une justification historique, qui exprime des
vérités valables pour un certain lieu et un certain temps, en dehors desquels elle serait
totalement invalide et fausse.

4. Comment Leopoldo Zea argumente-t-il son affirmation selon laquelle "Nous


avons tous une idée de la philosophie" ?

I. La philosophie est une recherche libre et désintéressée de la connaissance.


Pythagore.

II. La philosophie est une recherche sur les principes d'organisation du cosmos.
42
Les présocratiques.

III. La philosophie est la plus haute ascension de la personnalité humaine et de la


société par la sagesse. Platon.

IV. La philosophie est une science universelle, difficile, rigoureuse, didactique,


préférable, principale et divine. Aristote.

V. La philosophie est un professeur de vie, un inventeur de lois et un guide de la vertu.


Cicéron.

VI. La philosophie est la théorie et l'art de la bonne conduite. Sénèque.

VII. La philosophie est un désir de Dieu. St Augustin.

VIII. La philosophie est la servante de la théologie. Thomas.

IX. La philosophie est l'étude de la sagesse, tant pour la conduite de la vie que pour la
préservation de la santé et l'invention de tous les arts. Descartes.

X. La philosophie est une science critique qui s'interroge sur l'étendue de la


connaissance humaine.

5. D'où vient l'expression "philosophie" ?


en Grèce

6. Quel est le sens du mot "philosophie" ?


signifiant littéralement "amour de la sagesse", est une approche de la pensée critique et
du questionnement sur le monde, la connaissance et l'existence humaine. Elle existe depuis
l'Antiquité en Occident et en Orient , à travers la figure du philosophe , non seulement
comme activité rationnelle mais aussi comme mode de vie. L' histoire de la philosophie
permet de comprendre son évolution.

7. Qui a utilisé pour la première fois le nom de philosophie ?


Selon Cicéron, c'est Pythagore qui a utilisé le premier le mot philosophie. Il compare la
vie aux festivités de l'Olympia où certains sont des hommes d'affaires, d'autres viennent
pour concourir, d'autres pour s'amuser et d'autres encore par curiosité.

43
8. Veuillez raconter les circonstances dans lesquelles Pythagore a utilisé pour la
première fois l'expression "Philosophie".

Pythagore ayant traité savamment et discursivement quelques questions, Léon, prince


des Phrygiens, lui demanda quel était l'art qu'il professait le plus, ce à quoi Pythagore
répondit que la vie de l'homme et la foire qui se tient avec les jeux devant le concours de
toute la Grèce lui paraissaient une chose semblable, car de même que là certains aspirent
par l'habileté de leur corps à la gloire et au nom d'une couronne, d'autres sont attirés par le
désir du gain et le désir de la gloire d'une couronne, de même d'autres sont attirés par le
désir de la gloire d'une couronne.S, le désir d'acheter et de vendre, mais il y avait une
classe, et précisément celle constituée dans la plus grande proportion d'hommes libres, qui
ne recherchait ni les applaudissements ni le profit, mais qui venait voir et observer avec
empressement ce qui se faisait et comment cela se faisait.

9. Notez brièvement les différentes réponses à la question "Qu'est-ce que la


philosophie ?

Pour Platon, la philosophie est l'acquisition de la science.


Pour Aristote, la philosophie a pour objet l'être en tant qu'être. La philosophie est la
science qui traite des causes et des principes des choses. _

Kant transformera la philosophie en une science critique, une science qui s'interroge sur
l'étendue de la connaissance humaine.
10. Faire un commentaire autoréflexif sur le texte lu.

La première chose à faire lorsque nous devons résumer un texte est de suivre la procédure
suivante :

a) Effectuer une première lecture de l'ensemble du texte. Cela nous permettra d'avoir une vue
d'ensemble des questions qui y sont soulevées. Certains élèves commencent à souligner dès la
première lecture, de sorte qu'ayant une vue partielle du texte, ils ne soulignent pas
correctement.

b) Faire une deuxième lecture en soulignant les idées principales, les idées secondaires, les
concepts pertinents et les termes inconnus (il est très important de comprendre ces termes, soit
en utilisant un dictionnaire, soit en demandant à un expert). Les lacunes les plus courantes des
étudiants dans l'utilisation du soulignement sont de deux ordres : souligner la quasi-totalité du
texte et ne rien souligner du tout.

44
(c) Faire une sorte de plan. Il est important qu'il ait une structure hiérarchique, ce qui nous
permettra de montrer la structure du texte : les idées principales, les idées secondaires et leurs
relations les unes avec les autres. Un modèle de schéma hiérarchique est la cartographie
conceptuelle. Il est fréquent que les élèves n'effectuent pas cette étape, ce qui conduit à un
mauvais résultat lors du résumé : répétition des idées, copie littérale du texte, désordre et
manque de structure,... L'utilisation de diagrammes hiérarchiques facilitera également le
travail d'explication du texte de manière ordonnée.

d) Rédiger le résumé. La ou les idées principales, les idées secondaires et les relations entre
elles, c'est-à-dire la structure logique ou de raisonnement du texte. L'attention portée aux
aspects syntaxiques du texte facilitera cette tâche. Le résumé est la tâche la plus simple dans
un commentaire de texte, mais de nombreux étudiants n'y attachent pas d'importance et sont
donc incapables de donner une bonne explication.

Exercice d'autoréflexion : Texte n° 2

1. Recherche d'informations biographiques sur Jostein Gaarder et son roman Le


monde de Sophie.

Né le 8 août 1952 à Oslo, en Norvège, il est un écrivain norvégien, auteur de romans, de


nouvelles et de livres pour enfants. En 1990, il a reçu le prix national de la critique littéraire
en Norvège et le prix littéraire du ministère des affaires sociales et scientifiques pour Le
mystère de l'homme seul et, l'année suivante, le prix européen de littérature pour la
jeunesse. En 2012, il a publié son livre Det spørs (Je m'interroge), illustré par l'artiste turco-
norvégien Akin Düzakin, qui traite de cinquante questions philosophiques universelles afin
d'encourager le dialogue intergénérationnel. Les questions portent à la fois sur des aspects
moraux (amitié, justice, beauté) et métaphysiques (l'univers, la vie, la mort, Dieu). Selon
Gaarder, la question philosophique la plus importante du présent est celle qu'il n'a pas
incluse dans son livre : à quoi ressemblera l'être humain dans le futur ? .

Chère Sofia. De nombreuses personnes ont des hobbies différents. Certains collectionnent
les vieilles pièces de monnaie ou les timbres, d'autres aiment faire de l'artisanat, et d'autres
encore passent la plupart de leur temps libre à faire du sport. Nombreux sont ceux qui
apprécient également la lecture. Mais ce que nous lisons est très varié. Certains ne lisent
que des journaux ou des bandes dessinées, d'autres aiment les romans, et d'autres encore
préfèrent les livres sur différents sujets, tels que
comme l'astronomie, la faune et les inventions technologiques. _

2. Selon Gaarder, quelle est la meilleure façon d'aborder la philosophie ?

45
La meilleure façon d'aborder la philosophie est de poser des questions philosophiques :
Comment le monde a-t-il été créé ? Y a-t-il une volonté ou une intention derrière ce que
vous faites ? Existe-t-il une autre vie après la mort ? Comment résoudre ce genre de
problèmes ? Et d'abord et avant tout. Comment devons-nous vivre ? À toutes les époques,
les êtres humains se sont posé ces questions. Il n'existe aucune culture connue qui ne se soit
pas préoccupée de savoir qui sont les êtres humains et d'où vient le monde.

3. Quelles sont les questions philosophiques qui apparaissent dans le texte ?


Comment le monde a-t-il été créé ? Y a-t-il une volonté ou une intention derrière ce qui
se passe, y a-t-il une autre vie après la mort ? Comment résoudre les problèmes de ce type
sur le site?Etd'abordetavanttout.Commentdevons-nousvivre?

4. Quelle est la seule chose dont nous avons besoin pour être un bon philosophe ?

Pour être un bon philosophe, un homme doit être doté d'un ardent désir de savoir, raison
d'une grande prudence pour croire qu'il sait ; il doit aussi posséder une grande pénétration
logique et l'habitude de la pensée exacte. Tout cela est bien sûr une question de degré.

Auto-exercices. Réflexion : Texte n°. 3

1. Recherche de données biographiques sur J.M. Bochenski

Philosophe et théologien, dominicain, né à Czuszow en 1902, mort à Fribourg, Suisse,


le 8 février 1995. Il a été professeur d'histoire de la philosophie moderne à l'université de
Fribourg. Il a utilisé la logique symbolique (dont il était un grand cultivateur) dans de
nombreuses recherches sur le développement de la logique ancienne et médiévale, en
s'appuyant strictement sur les thèses de l'école de Lukasiewicz. En outre, il a réalisé des
études très instructives sur la pensée contemporaine, y compris la pensée de l'Europe de
l'Est. Œuvres : Méthodes actuelles de la pensée (1957), Matérialisme dialectique (1958),
Qu'est-ce que l'autorité (1989) et Introduction à la pensée philosophique (1963).

2. Identifier, noter et définir cinq concepts centraux contenus dans le texte lu.

La science (du latin scientĭa, "connaissance") est un système qui organise et ordonne les
connaissances par le biais de questions vérifiables et d'une méthode structurée qui étudie et
interprète les phénomènes naturels, sociaux et artificiels.
La discipline consiste à imposer à une personne ou à un animal un certain code de conduite ou

46
un certain ordre. Dans le domaine du développement de l'enfant, la discipline fait référence
aux méthodes permettant de forger le caractère et d'enseigner la maîtrise de soi et un
comportement acceptable, par exemple en apprenant à un enfant à se laver les mains avant les
repas.
Philosophie (du grec ancien φιλοσοφία "amour de la sagesse", dérivé de φιλεῖν [fileîn]
"aimer" et σοφία [sophia] "sagesse";1 trans. en latin philosophĭa) est une discipline
académique et un ensemble de réflexions et de connaissances de caractère transcendantal qui,
dans un sens holistique, étudie l'essence, les causes premières et les fins ultimes des choses.
Elle tente de répondre à une série de problèmes fondamentaux concernant des questions telles
que l'existence et l'être (ontologie et métaphysique), la connaissance (épistémologie et
gnoséologie), la vérité (logique), la moralité (éthique), la beauté (esthétique), la valeur
(axiologie), l'esprit (philosophie de l'esprit), le langage (philosophie du langage) et la religion
(philosophie de la religion).456 Au cours de l'histoire, de nombreux autres sujets ont été
abordés : la logique, la moralité (éthique), la beauté (esthétique), la valeur (axiologie), l'esprit
(philosophie de l'esprit), le langage (philosophie du langage) et la religion (philosophie de la
religion).456 Au cours de l'histoire, de nombreuses autres disciplines ont émergé dans le
sillage de la philosophie, ce qui explique que de nombreux auteurs la considèrent comme la
base de toutes les sciences modernes.7 Le terme a probablement été inventé par Pythagore.
La didactique est la science qui a pour objet d'étude le processus d'enseignement éducatif
visant à résoudre le problème que nous appelons la tâche sociale : préparer l'homme à la vie,
un processus qui ne se déroule qu'à l'école, dans le cadre de l'éducation formelle.
Doutes philosophiques : Avoir des doutes sur de nombreux aspects de la vie est
caractéristique des personnes dotées d'un sens particulièrement aigu de la curiosité. Certains
essaient de réfléchir profondément et de trouver des réponses aux questions qu'ils se posent,
tandis que d'autres évitent de trop réfléchir, car ils ont du mal à trouver des solutions aux
questions.
Ces questions, considérées comme existentielles, correspondent au sens de la vie et à des
aspects de toute nature : de la banalité la plus absolue aux questions impossibles à résoudre.
Ils font partie du raisonnement humain qui tente de répondre à tous ses doutes.

3. Réponse de J.M. Bochenski à la question Qu'est-ce que la philosophie à


proprement parler ?

Malheureusement, il s'agit là d'une des questions philosophiques les plus difficiles. Peu
de mots que je connaisse ont autant de significations que le mot "philosophie". Il y a
quelques semaines, j'ai assisté en France à un colloque réunissant d'éminents penseurs
européens et américains. Ils parlaient tous de philosophie, et par philosophie, ils
entendaient des choses complètement différentes.

4. Quelle est la question et l'argumentation de l'auteur à ceux qui disent "il n'y a
pas de philosophie" ?

47
S'il ne faut pas philosopher, c'est au nom de la philosophie. Ainsi, si vous ne devez pas
philosopher, vous devez philosopher. On peut dire la même chose aujourd'hui. Il n'y a rien
de plus amusant que le spectacle des prétendus ennemis de la philosophie qui présentent de
grands arguments philosophiques pour prouver que la philosophie n'existe pas. Il est donc
difficile de se rallier au premier avis. La philosophie doit être autre chose qu'un contenant
général de problèmes immatures. Elle a dû jouer ce rôle à un moment donné, mais elle est
plus que cela.

5. Qui est le philosophe, selon Boechenski ?

Il a été professeur au Collegium Angelicum de Rome de 1935 à 1940, et professeur


extraordinaire, puis professeur titulaire, à l'université de Fribourg. Disciple de Jésus
Łukasiewicz, il a consacré une grande partie de ses travaux à la logique, et plus
particulièrement à l'analogie. Il met également en lumière ses recherches historiques sur la
logique dans l'Antiquité, en particulier celle de Théophraste et la logique orientale, et
valorise surtout la logique scolastique des 13e et 14e siècles .

6. Réponses des différentes écoles philosophiques à la question : Que reste-t-il à la


philosophie en tant que science ? Quel est votre terrain d'action ?

Première réponse : théorie de la connaissance. Les autres sciences le savent. La


philosophie étudie la possibilité de la connaissance elle-même, les présupposés et les
limites de la connaissance possible. C'est le cas d'Emmanuel Kant et de nombre de ses
disciples.
Deuxième réponse : les valeurs. Toutes les autres sciences étudient ce qui est. La
philosophie étudie ce qui devrait être. Cette réponse a été donnée, par exemple, par les
adeptes de l'école dite sud-allemande et par de nombreux philosophes français
contemporains. Troisième réponse : l'homme comme fondement et présupposé de tout le
reste. Selon les tenants de ce point de vue, tout ce qui existe dans la réalité se réfère d'une
manière ou d'une autre à l'homme. Les sciences naturelles et même les sciences de l'esprit
laissent cette référence de côté. La philosophie y est confrontée et, par conséquent, a
l'homme pour objet. Il en va de même pour de nombreux philosophes existentialistes.
Quatrième réponse : la langue. Il n'y a pas de propositions philosophiques, mais seulement
des clarifications de proportions", dit Wittgenstein. La philosophie étudie le langage des
autres sciences du point de vue de leur structure. Telle est la théorie de Wittgenstein et de la
plupart des positivistes logiques actuels.

7. Il commente l'affirmation selon laquelle la philosophie "est en quelque sorte une


science universelle". En quoi la philosophie diffère-t-elle de ces autres sciences ?

48
Il s'agit en quelque sorte d'une science universelle. Son domaine ne se limite pas, comme
celui des autres sciences, à un champ strictement délimité. Cependant, si tel est le cas, il
peut arriver et il arrive que la philosophie traite des mêmes questions que les autres
sciences. En quoi la philosophie diffère-t-elle de cette autre science ? Elle se distingue,
répondons-nous, à la fois par sa méthode et par son point de vue. Pour sa méthode parce
que le philosophe ne s'interdit aucune des méthodes de connaissance. Ainsi, il n'est pas
obligé, comme le physicien, de tout ramener à des phénomènes observés de manière
sensible.

8. Pourquoi ''la philosophie est une science des fondements'' ?

Les sciences savent ; il demande ce que c'est que savoir. D'autres font des lois, lui se
demande ce qu'est la loi. L'homme ordinaire parle de sens et de but. Le philosophe étudie
ce qu'il faut entendre par sens et finalité. Ainsi, la philosophie est également une science
radicale, car elle va à la racine plus profondément que n'importe quelle autre science. Là où
les autres sont satisfaits, la philosophie continue de questionner et d'enquêter.

9. Pourquoi l'auteur affirme-t-il que la philosophie "est la science la plus


difficile" ?

C'est une science extrêmement difficile. Là où presque tout est toujours remis en
question, où aucune hypothèse ou méthode traditionnelle ne s'applique, où les problèmes
extrêmement complexes de l'ontologie doivent toujours être gardés à l'esprit, le travail ne
peut pas être facile. Il n'est pas étonnant que les opinions divergent autant en matière de
philosophie. Un grand penseur et non un sceptique - au contraire, l'un des plus grands
systématiciens de l'histoire - Saint Thomas d'Aquin, a dit un jour que seul un très petit
nombre d'hommes, après une longue période et non sans mélange d'erreurs, sont capables
de résoudre les questions fondamentales de la philosophie.

10. Faire un exercice d'autoréflexion sur le contenu du texte lu.


L'explication est l'aspect le plus complet du commentaire de texte et probablement le plus
difficile. Comme nous l'avons déjà indiqué, cela ne peut se faire correctement si l'on n'a pas
compris le texte littéralement et si l'on n'a pas effectué les étapes précédentes (même si ce
n'est que mentalement).

Comme dans le résumé, il existe des techniques qui permettent de donner plus facilement une
explication correcte. Les mesures que nous pourrions prendre sont les suivantes :

a) A partir du schéma hiérarchique, certains l'oublient et commencent leur explication en


énonçant la pensée générale de l'auteur sans s'en tenir au contenu du texte.

49
b) Compléter le schéma précédent, ou en faire un nouveau, avec les aspects que nous allons
développer dans l'explication. Il y a un certain nombre d'éléments à garder à l'esprit :

Partez de l'idée principale du texte et de la problématique du texte.


Indiquer le contexte philosophique et les circonstances à l'origine du problème.
Se référer à la situation du problème dans l'évolution de la pensée de l'auteur et dans l'œuvre à
laquelle le texte appartient.
Justifier les idées du texte par rapport à la pensée de l'auteur.
Indiquer les solutions ultérieures au problème dans le texte.
Rédigez de manière ordonnée et correcte, en tenant compte du schéma ci-dessus.
En suivant ces étapes, vous pourrez commenter un texte philosophique avec des garanties de
succès suffisantes. Suivre ces étapes peut sembler un peu forcé, mais au fil du temps, vous
gagnerez en aisance et parviendrez à un style personnel.

Il est important d'éviter les travers typiques de l'explication : dire ce que l'on sait de l'auteur,
répéter des idées, reproduire ce qui figure dans le texte, écrire dans le désordre et sans fil
conducteur, etc.

Auto-exercices. Réflexion : Texte n°. 4

1. Recherche de données biographiques sur le philosophe Andrés Avelino García


Solano.

était un poète dominicain. Il est né le 13 décembre 1900 à San Fernando de Montecristi


et est décédé le 18 mars 1974 à Santo Domingo. Il est l'un des trois créateurs de
Postumismo, les autres étant Domingo Moreno Jimenes et Rafael Augusto Zorrilla. Il se
caractérise principalement comme le théoricien du groupe, donnant au mouvement ses
fondements esthétiques et idéologiques, qui apparaissent dans le Manifeste postumiste
publié dans Fantaseos. On peut dire que son œuvre poétique, comme celle de Moreno
Jiménez, commence par une forme très particulière de modernisme, qui met l'accent sur les
éléments les plus faibles et les plus extérieurs du romantisme, dont il est issu. Son style est
parfois si proche de celui de son compagnon idéalistequesonpoèmeleplusambitieux,"Cantosamimuerteviva"(Chants
àmamortvivante),

2. Selon le philosophe Andrés Avelino, quelle est l'essence de la philosophie ?

Les innombrables réponses différentes que les philosophes ont données à cette
question, et le fait qu'ils s'excluent les uns les autres, est déjà une indication qu'il s'agit d'un
objet antinomique. Dans l'étymologie grecque du nom philosophie, "amour de la sagesse" ;
50
"amour de la connaissance" laisse entrevoir une définition de la philosophie qui, bien
qu'elle ait été rejetée en tant que définition très générale, donne le contenu de l'essence de la
philosophie. Les étymologies grecques ont été rejetées parce qu'elles n'ont pas fait l'objet
d'un examen critique ou n'ont pas été suffisamment prises en compte dans la définition
étymologique.

3. Recherchez la signification du terme "antinomique".

Il s'agit d'un terme utilisé en logique et en épistémologie qui, dans un sens large,
signifie paradoxe ou contradiction insoluble.

4. Que signifie qu'un "objet est antinomique" ?

L'antinomie signifie, dans un sens général, paradoxe ou contradiction insoluble. Il est utilisé
en logique et en épistémologie.

En logique, l'existence de deux affirmations contradictoires à propos d'un objet, avec des
motifs logiques également convaincants, est appelée antinomie.

5. Pourquoi, selon Andrés Avelino, le philosophe ne trouve pas de non-


démonstration sensée de ses problèmes ?

Le philosophe ne peut pas trouver de vérification sensible ou de démonstration de ses


problèmes, parce que ses objets sont des pensées problématiques antinomiques, étrangères
au réel sensible et à la démonstration au sens mathématique. Ses objets sont seulement
immédiatement non expérimentaux d'une manière non sensible, et non immédiatement
expérimentaux d'une manière sensible comme les objets réels de la science.

6. Quelle est la philosophie la plus pure à ce jour, selon Andrés Avelino ? (Veuillez
justifier votre réponse)

La philosophie la plus pure qui ait été donnée jusqu'à présent est la philosophie
platonicienne. Ses objets sont toutes les pensées antinomiques problématiques sur tous les
types de réalité. Et sa méthode était la méthode authentiquement philosophique : la
discussion dialectique de problèmes antinomiques de toutes sortes. Ce sont précisément ces
mêmes antinomies, que Kant a ensuite tenté de supprimer de la métaphysique parce qu'il les
considérait comme inutiles, qui constituent l'essence de la philosophie. En philosophie, il
existe une discipline dont le degré de pureté est encore plus élevé que celui de la
métaphysique : la théorie de la connaissance. Toutes les questions portent sur des pensées
problématiques antinomiques ; leurs positions sont des antinomies duales et polaires et sont
développées dans des discussions problématiques et sans soutien possible dans des réalités
raisonnables.

51
Auto-exercices. Réflexion : Texte n°. 5

1. Trouver des informations biographiques sur le philosophe Julián Marías.


Né à Valladolid le 17 juin 1914. En 1919, il s'installe avec sa famille à Madrid et étudie
au Colegio Hispano. En 1931, il obtient une licence en sciences - avec un prix
extraordinaire - et en littérature à l'Institut Cardenal Cisneros.
Entre 1931 et 1936, il étudie la philosophie et les lettres (spécialisation en philosophie) et
obtient son diplôme en 1939 à l'université Complutense de Madrid, où il est le disciple
d'Ortega y Gasset, de Xavier Zubiri, de José Gaos et de Manuel García Morente, entre
autres. Il entame également des études de chimie, qu'il abandonne lorsqu'il se rend compte
que sa véritable vocation est la philosophie. À l'âge de vingt-six ans, il rédige une Histoire
de la philosophie , citant des textes originaux qu'il consulte dans sa bibliothèque privée. Il
apprend le grec sous la direction de Xavier Zubiri et, en lisant la première édition de Sein
und Zeit de Heidegger en 1934, il perfectionne l'allemand qu'il a appris dans ses cours de
lycée avec Manuel Manzanares. Sa première publication d'importance fut sa participation
au livre Juventud en el mundo antiguo(La jeunesse dans le monde antique), publié en 1934
(qui comprenait des textes de Marías, Carlos Alonso del Real et Manuel Granell) qui
raconte la croisière universitaire que ces étudiants ont effectuée en 1933 dans la mer
Méditerranée et à laquelle ont participé Salvador Espriu, Enrique Lafuente Ferrari, Luis
Díez del Corral, Antonio Rodríguez Huéscar, etc. En 1934, il publie également une
traduction d'Auguste Comte, commandée par Ortega.

2. Quelle est l'origine de la philosophie dans le concept de Julián Marías ?

Le début de sa Métaphysique est une réponse à cette question : Tous les hommes tendent
par nature à connaître. La raison du désir de savoir de l'homme n'est autre, pour Aristote,
que sa nature. Et la nature est la substance d'une chose, ce en quoi elle consiste réellement ;
ainsi, l'homme semble se définir par la connaissance ; c'est son essence même qui pousse
l'homme à connaître. Ici encore, nous trouvons une implication plus sage entre la
connaissance et la vie, dont la signification deviendra plus claire et plus transparente tout au
long de ce livre Mais Aristote dit quelque chose d'autre. Un peu plus loin, il écrit "C'est par
l'étonnement que les hommes ont commencé, de temps en temps, à philosopher, en
s'étonnant d'abord des choses les plus étranges et les plus proches, puis, en avançant ainsi
peu à peu, ils ont commencé à s'interroger sur les choses les plus sérieuses, comme les
mouvements de la lune, du soleil et des étoiles, et la génération de l'ensemble". La racine la
plus concrète du philosopher est donc une attitude humaine, qui est l'étonnement.

3. Pourquoi l'homme philosophe-t-il ?

Cette question a rarement été suffisamment abordée. Aristote l'a abordé d'une manière
telle qu'il a influencé de manière décisive tout le processus ultérieur de la philosophie. Le
début de sa Métaphysique est une réponse à cette question : Tous les hommes tendent par
52
nature à connaître. La raison du désir de savoir de l'homme n'est autre, pour Aristote, que sa
nature. Et la nature est la substance d'une chose, ce en quoi elle consiste réellement ; ainsi,
l'homme semble se définir par la connaissance ; c'est son essence même qui pousse
l'homme à connaître.

4. Quelle est la racine du philosopher ?

Et ce n'est que dans ce sens que l'on peut parler de vérité ou de mensonge. L'homme
mythique évolue en dehors de cette sphère. Ce n'est qu'en tant que quelque chose qui est
que les choses peuvent être vraies ou fausses. La forme la plus ancienne de cet éveil à la
vérité des choses est l'émerveillement. C'est pourquoi elle est la racine de la philosophie.

5. À quel moment commence la philosophie, selon Julián Marías ?

La racine la plus concrète du philosopher est donc une attitude humaine, qui est
l'étonnement. L'homme passe à côté de ce qui lui est proche, puis de la totalité de ce qui
existe. Au lieu de se mouvoir parmi les choses, de les utiliser, d'en jouir ou de les craindre,
il se tient à l'extérieur, éloigné d'elles, et s'étonne de ces choses proches et quotidiennes qui,
pour la première fois, apparaissent devant lui, donc seules, isolées en elles-mêmes par la
question : "Qu'est-ce que c'est ?" C'est à ce moment-là que commence la philosophie.

6. Que signifie l'attitude théorique par rapport à l'attitude mythique ?

la conscience infantile, l'attitude de l'enfant, qui trouve le monde plein de puissances ou


de personnalités bénignes ou hostiles, mais pas de choses au sens strict. Dans l'attitude
théorique, l'homme, au lieu d'être parmi les choses, est devant elles, éloigné d'elles, et les
choses acquièrent alors une signification propre qu'elles n'avaient pas auparavant. Ils
apparaissent comme des choses qui existent par elles-mêmes, en dehors de l'homme, et qui
ont une certaine consistance : des propriétés, quelque chose qui leur appartient et qui leur
est propre. -Les choses apparaissent alors comme des réalités qui sont, qui ont un contenu
particulier.

7. Comment expliquer que dans l'attitude théorique, l'homme se place en dehors des
choses ?

Dans l'attitude théorique, l'homme, au lieu d'être parmi les choses, est devant elles,
éloigné d'elles, et les choses acquièrent alors une signification propre qu'elles n'avaient pas
auparavant. Ils apparaissent comme des choses qui existent par elles-mêmes, en dehors de
l'homme, et qui ont une certaine consistance : des propriétés, quelque chose qui leur
appartient et qui leur est propre. -Les choses apparaissent alors comme des réalités qui sont,
qui ont un contenu particulier. Et ce n'est que dans ce sens que l'on peut parler de vérité ou
de mensonge. L'homme mythique évolue en dehors de cette sphère. Ce n'est qu'en tant que
chose qui est que les choses peuvent être vraies ou fausses.
53
Auto-exercices. Réflexion : Texte n°. 6

1. Recherche d'informations biographiques sur Bertrand Russell.

Il est connu pour son influence sur la philosophie analytique, avec Gottlob Frege, son
collègue G. E. Moore et son élève Ludwig Wittgenstein et A. N. Whitehead, co-auteur des
Principia Mathematica. Son travail a eu une influence considérable sur les mathématiques,
la logique, la théorie des ensembles, la philosophie du langage, l'épistémologie, la
métaphysique, l'éthique et la politique. Troisième comte de Russell, il était le fils du
vicomte Amberle, John Russell, et le filleul du philosophe utilitariste John Stuart Mill, dont
les écrits ont eu une grande influence sur sa vie. Elle s'est mariée quatre fois et a eu trois
enfants.

2. Comment Russell explique-t-il que les problèmes sont le point de départ de la


philosophie ?

Parmi les problèmes philosophiques traditionnels, il en est certains qui, à mon avis, ne
se prêtent pas à un traitement intellectuel en soi, puisqu'ils transcendent nos facultés
cognitives ; nous ne traiterons donc pas de ces problèmes. Mais il en est d'autres qui, si
elles ne sont pas susceptibles d'être résolues aujourd'hui, peuvent au moins faire l'objet
d'une réflexion sur la direction à suivre pour les atteindre et sur le type de solution qui leur
convient, et qui peut être atteint à terme. La philosophie naît de l'effort exceptionnellement
obstiné pour atteindre le vrai. Ce qui passe pour de la connaissance dans notre vie ordinaire
souffre de trois défauts : il est trop confiant ; il est vague ; il est contradictoire.

3. Quelle est l'origine de la philosophie selon Bertrand Russell ?

La philosophie naît de l'effort exceptionnellement obstiné pour atteindre le vrai. Ce qui


passe pour de la connaissance dans notre vie ordinaire souffre de trois défauts : il est trop
confiant ; il est vague ; il est contradictoire. Il existe également une autre qualité que nous
souhaitons pour nos connaissances, à savoir l'exhaustivité : nous voulons que le domaine
des connaissances soit aussi vaste que possible. Mais cela relève plus de la science que de
la philosophie. Un individu ne vaut pas mieux

54
philosophe parce qu'il connaît davantage de faits scientifiques ; si c'est la philosophie qui
l'intéresse, ce sont les principes, les méthodes et les conceptions générales qu'il apprendra
de la science.

4. Quels sont les trois défauts de la connaissance ordinaire selon Bertrand


Russell ?

Les trois défauts que nous avons mentionnés sont mutuellement dépendants et il suffit
d'être conscient de l'un d'entre eux pour reconnaître l'existence des deux autres. Nous allons
essayer d'illustrer ces trois types de défauts à l'aide de quelques exemples. Considérons
d'abord la croyance en des objets communs, tels que les tables, les chaises et les arbres.
Nous nous sentons tous parfaitement en sécurité sur ces sujets dans la vie courante, et
pourtant notre confiance repose sur des bases fragiles.

5. Quels sont les éléments qui intéressent le philosophe ?

Un individu n'est pas un meilleur philosophe parce qu'il connaît plus de faits
scientifiques ; si c'est la philosophie qui l'intéresse, ce sont les principes, les méthodes et les
conceptions générales qu'il apprendra de la science. Le travail du philosophe commence,
pour ainsi dire, là où s'arrêtent les faits bruts.

6. Selon Russell, quels sont les éléments qui constituent la matière première du
philosophe ?

Le travail du philosophe commence, pour ainsi dire, là où s'arrêtent les faits bruts. La
science les rassemble en faisceaux au moyen de lois scientifiques : et ce sont ces lois, plutôt
que les faits originaux, qui constituent la matière première de la philosophie.

7. Selon Russell, que faut-il pour être un bon philosophe ?

Pourêtre un bon philosophe, un homme doit être doté d'un ardent désir de savoir, d'une
grande prudence pour croire qu'il sait ; il doit aussi posséder une grande pénétration logique
et l'habitude de la pensée exacte. Tout cela est bien sûr une question de degré.
L'imprécision, en particulier, appartient à une certaine extension de la pensée humaine ; par
conséquent, il s'agit d'une activité continuellement perfectible, et non d'un domaine dans
lequel nous pouvons atteindre une perfection définitive une fois pour toutes.

55
8. Étudier, à partir d'une lecture réfléchie du texte, "le rôle des croyances dans le
processus de connaissance" et voir la relation de ces croyances avec la nature
humaine.

La croyance a été considérée comme la forme la plus simple de contenu mental représentatif
dans la formation de la pensée.

Deux formes fondamentales de formulation des croyances sont envisagées :

Croire que... à propos de la vérité d'un contenu cognitif particulier. Je crois que la terre est
ronde
Croire à ...., qui, à son tour, a deux formes différentes :
Croyance en une personne, au sens de "confiance" ou "assurance en elle" : J'ai confiance... ;
Je crois en sa capacité à faire telle ou telle chose.
Croire en l'existence de quelque chose : Je crois aux sorcières.
Toutes les croyances reposent sur une hypothèse générale :

un individu, celui qui croit.


une intentionnalité à l'égard d'un objet, qui constitue le contenu de la croyance en tant que
telle. Une proposition logique qui objective le contenu.
un énoncé dans lequel il peut s'exprimer linguistiquement.
Lynne Ruder Baker25 examine quatre façons de considérer la croyance :

Selon le sens commun : selon lequel il existe des entités qui correspondent à ce dont on parle
quand on parle de croyances.
Bien que le bon sens ne soit pas entièrement approprié à un contenu comme vrai, il est
néanmoins utile pour prédire et prévenir le comportement psychologique d'un individu.
L'interprétation générale du sens commun est totalement erronée et peut être abolie dès qu'une
théorie émerge qui rend l'utilisation du concept inutile.26
Le sens commun n'offre aucune vérité dans les croyances ; mais les animaux et les personnes,
même les ordinateurs, s'ils ont des croyances, offrent, à travers elles, des stratégies positives
en matière de comportement.27
Une croyance dont le contenu est faux a-t-elle encore un contenu cognitif ? Platon28 définit la
connaissance comme une croyance vraie justifiée par la raison. Cela signifie
traditionnellement qu'une fausse croyance ne constitue pas une connaissance, même si cette
croyance répond à une attitude sincère de véracité de la part de l'individu qui la détient.

La justification d'une croyance comme étant vraie serait une connaissance évidente. Mais la
question est de savoir si une croyance est vraie parce qu'elle est une connaissance évidente ou,
inversement, si elle est évidente parce qu'elle est une connaissance vraie. Il n'est pas facile de
distinguer la connaissance de la croyance.2930
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Les croyances sont l'un des fondements de la tradition. Ils impliquent une évaluation
subjective de soi-même, des autres et du monde qui nous entoure. Les croyances les plus
importantes sont des convictions et des préjugés qui ne sont pas confrontés aux principes et
aux méthodes de la science qui en feraient de véritables connaissances.

9. Quel est le rôle du philosophe vis-à-vis des croyances ?

Les sources de croyances sont variées :

externes, lorsqu'elles trouvent leur origine dans des explications culturelles reçues pour
l'interprétation et la compréhension de certains phénomènes et la compréhension déterminée
de certains discours.7
internes, lorsqu'elles découlent de la pensée, de l'expérience et des convictions de chacun.
Des croyances externes sont générées :

En raison de la tendance à intérioriser les croyances des personnes qui nous entourent et à
imiter leur comportement, surtout si celui-ci est approuvé par la réussite sociale. Elle joue un
rôle fondamental dans la formation de la personnalité de l'enfant. C'est souvent le cas des
croyances culturelles, politiques8 et religieuses9.
Les gens ont tendance à adopter les convictions des dirigeants, même si elles sont en
contradiction avec leurs intérêts.
Les croyances ne sont pas toujours volontaires, car les individus ont besoin d'associer leur
expérience de la réalité à des croyances rationnelles, en tant que théories qui évitent les
contradictions cognitives et justifient les comportements. Le refuge dans le collectif ou dans
le "bon sens" de la tradition, ainsi que la sécurité de se soumettre à la norme imposée par le
groupe, le "patron" ou les responsables, jouent un rôle clé à cet égard.
La répétition obsessionnelle de contenus spécifiques dans les messages publicitaires trouve là
sa justification.10
L'idéalisation de l'interprétation d'un contenu cognitif ou d'un fait (abstrait ou concret) pour
lequel aucune justification ou base rationnelle n'est requise est souvent présentée comme un
paradigme de la croyance : la foi et l'expérience religieuse ou magique ; mais il s'agit
également des préjugés culturellement reçus avec lesquels nous avons tendance à interpréter
le monde.

10. Quel rôle Russell attribue-t-il à la mémoire et au témoignage des autres dans le
processus scientifique ?

L'intention de la méthode scientifique est d'atteindre le chemin de la vérité exacte, elle doit
donc fonder ses connaissances sur une structure rigoureuse et systématique. Or, pour établir

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une loi scientifique, il faut commencer par observer les faits les plus significatifs, puis en tirer
des hypothèses qui expliquent strictement ces faits, et une fois ces hypothèses établies, il faut
aussi les tester par les faits que l'observation a permis de dégager. Ainsi, si l'hypothèse est
vérifiée, elle est établie comme une vérité provisoire, car l'homme de science ne cherche pas à
établir des vérités absolues, mais vise à s'approcher de la vérité exacte en acceptant des
"erreurs probables", qui peuvent être installées chez l'observateur. Qu'est-ce que la science
pour Russell ? Russell nous dit : "La science, dans son idéal ultime, consiste en une série de
propositions disposées dans un ordre hiérarchique". (Russell, 1983, p. 59). Mais qu'est-ce que
cela signifie ?

La hiérarchie dont parle Russell consiste en un double chemin commençant par l'induction
des faits particuliers vers les faits généraux et la déduction des faits généraux vers les faits
particuliers : "The ascending connection proceeds by induction ; the descending by
deduction" (Russell, 1983, p. 60). (Russell, 1983, p. 60) De cette façon, la science fonctionne
toujours par déduction et induction, en tout cas, la physique est la seule qui réussit à s'en
approcher.

L'événement marquant.

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Il a été question au début de l'événement important, mais qu'entend-on par événement
important ? Le physicien Antoine Henri Becquerel a découvert la radioactivité par hasard,
comme le raconte Russell : "Becquerel possédait des plaques photographiques très sensibles,
qu'il avait l'intention d'utiliser ; mais, comme le temps était mauvais, il les garda dans une
armoire sombre, dans laquelle se trouva de l'uranium". (Russell, 1983, p. 63). C'est ainsi
qu'ils ont découvert que l'uranium était radioactif. Quoi qu'il en soit, il s'agit d'un événement
fortuit qui a donné lieu à un fait important. D'autre part, il est nécessaire de préciser que les
théories scientifiques ne naissent pas du néant, chacune d'entre elles ayant une base préalable.
Par exemple, la physique actuelle doit beaucoup à Albert Einstein.

Hier, j'ai rêvé que j'étais chauve


La physique a toujours été réputée pour être un édifice théorique solide qui exige en même
temps une rigueur dans l'expérimentation et l'observation, mais cela entraîne des difficultés
lorsqu'il s'agit de mesures exactes, comme nous l'explique Bertrand Russell : "Dans la théorie
newtonienne de la gravitation, il était impossible de calculer comment trois corps pouvaient
se déplacer sous l'effet de leurs attractions mutuelles ; on n'y parvenait qu'approximativement,
lorsque l'un d'entre eux était beaucoup plus grand que les deux autres." (Russell, 1983, p. 63).
Il n'est donc possible de soutenir que des approximations, car calculer exactement
impliquerait de dépasser les limites de la force humaine, ce qui est absurde (Russell, 1983). Et
c'est ici que nous affirmons que l'homme de science ne recherche pas les vérités absolues.
C'est pourquoi la science est surtout critiquée par les théologiens, qui affirment souvent
qu'elle est en constante évolution et remettent en question son exactitude. En d'autres termes,
ils remettent en question la rigueur formelle de la science, qui, comme nous l'avons vu plus
haut, doit fonctionner de manière systématique afin d'élaborer une théorie bien fondée.

Mesure et droit qualitatif.

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Les mesures et la rigueur formelle dans la connaissance scientifique sont d'une importance
énorme, mais Russell nous dit que cela a été exceptionnellement exagéré. Les mathématiques
ont donc un grand pouvoir dans ce domaine quantitatif, mais il existe des lois qui ne sont pas
quantitatives. Quelle loi n'est donc pas quantitative ? Dans ce cas, ce sont les expériences
d'Ivan Pavlov qui ont formulé pour la première fois une loi de réflexe conditionnel utilisée à
des fins politiques et scientifiques. Ils ont ainsi manipulé plusieurs chiens pour voir s'ils
étaient capables de donner une réponse à un stimulus antérieur. C'est pourquoi Pavlov s'est
rendu compte que lorsqu'il leur donnait de la nourriture, ils produisaient instantanément de la
salive. Il a donc commencé à les conditionner en leur faisant entendre des cloches avant de
leur donner de la nourriture et, par la suite, les canidés ont également produit de la salive par
le simple fait de les entendre, même s'ils n'avaient pas de nourriture, rien qu'en écoutant le
son, ils bavaient. En ce sens, il s'agit du fameux stimulus-réponse et d'un mode d'entraînement
particulier. Par conséquent, le comportement peut être étudié qualitativement mais pas
quantitativement, puisqu'il s'agit d'un comportement.

Hypothèse et analyse

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L'induction fonctionne logiquement dans toutes les lois scientifiques, cependant, des
problèmes peuvent être rencontrés qui peuvent remettre en cause l'hypothèse que vous
essayez de mettre en œuvre, auquel cas, si cela devait arriver, vous devriez construire une
hypothèse beaucoup plus abstraite. Et c'est pourquoi, quelles que soient la rigueur et la
précision dont une hypothèse fait preuve, elle ne doit pas être considérée comme vraie : "Car
ce n'est probablement qu'un aspect très abstrait de l'hypothèse, qui est logiquement nécessaire
dans les déductions que nous faisons à partir d'elle pour les phénomènes observables"
(Russell, 1983, p. 66). (Russell, 1983, p. 66) Après tout, quel problème pouvez-vous avoir ?
Bertrand Russell explique : "Tous les chats ont une queue. Mais la première fois que l'on voit
un chat Manx, il faut adopter une hypothèse plus compliquée". (Russell, 1983, p. 67). C'est
pourquoi une telle hypothèse peut échouer et obliger le scientifique à rechercher des faits plus
abstraits, ce qui est souvent une tâche très complexe, du fait que l'imagination est toujours
présente et peut intervenir dans le processus d'identification de ces faits. D'autre part, il y a
l'analyse, qui est d'une importance vitale en science, car on ne peut pas tout obtenir en même
temps, comme le dit Russell, il faut analyser séparément pour arriver à un fait concret. Par
exemple : "La lune est attirée simultanément par la Terre et le Soleil. Si la terre agissait seule,
la lune décrirait une orbite ; si le soleil agissait seul, elle en décrirait une autre ; mais son
orbite actuelle est calculable en connaissant les effets que la terre et le soleil exerceraient
séparément". (Russell, 1983, p. 68).

Enfin, la méthode scientifique suit des étapes édifiantes qui sont étroitement liées à des
systèmes formels exigeant une précision concrète. C'est pourquoi, pour qu'une connaissance
soit considérée comme scientifique, elle doit être soumise à des expériences qui peuvent être
reproduites par n'importe quel scientifique afin de déterminer l'exactitude de l'hypothèse
émise.

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