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UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL

La réforme du Conseil de Sécurité de l’ONU

TRAVAIL D’ANALYSE
PRÉSENTÉ À L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL

COMME EXIGENCE DU COURS POL 1400-30


À M. MATHIEU ARÈS

Par
COLIN PAQUETTE
FRANÇOIS MALO-JOYAL
PAQC11068706
MALF19049002

16 DÉCEMBRE 2009
Table des matières

1. Rappel historique...........................................................................................................pp.3-4

2. Les différents projets de réforme.......................................................................................p. 4


2.1 Modèle A.........................................................................................................................p. 5
2.2 Modèle B....................................................................................................................pp. 5-6
2.3 Les autres critères du HLP..........................................................................................pp. 6-7
2.4 Les autres projets de réforme...........................................................................................p. 7

3. L’approche théorique libérale.......................................................................................pp. 8-9


3.1 L’élargissement du Conseil de Sécurité...................................................................pp. 9-11
3.2 La représentativité géographique du Conseil de Sécurité......................................pp. 11-13
3.3 Le droit de veto au Conseil de Sécurité..................................................................pp. 13-15

4. L'approche théorique réaliste....................................................................................pp. 15-16


4.1 La position hégémonique des États-Unis................................................................pp. 16-18
4.2 La composition du Conseil de Sécurité...................................................................pp. 18-19

5. Synthèse comparative des approches libérales et réalistes........................................pp. 19-21


5.1 Critique....................................................................................................................pp. 21-22

6. Bibliographie.............................................................................................................pp. 23-25
1. Rappel historique

Le Conseil de Sécurité des Nations Unies est l’organe-clef de l’organisation


internationale universelle. Celui-ci a tenu sa première assemblée à Londres, en 1946 et depuis
chacune se tient au siège de l’ONU, à New York. Le maintien de la sécurité et de la paix au
niveau international est le leitmotiv de l’existence même du Conseil. Depuis sa création y
siègent les cinq membres permanents, les vainqueurs de la Deuxième Guerre mondiale, c’est-
à-dire les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Russie, la Chine et la France. Il est à noter que la
République Populaire de Chine a remplacé la République de Chine (Taïwan) en 1971 et que
la Russie a remplacé la défunte U.R.S.S. en 1991. C’est avec la conférence de Yalta, en 1944,
que la décision a été prise d’accorder aux cinq membres permanents le droit de veto, c’est-à-
dire que sans un consensus chez ces membres, aucune proposition ne peut être adoptée,
malgré une unanimité chez tous les autres membres. Ainsi, les membres permanents disposent
d’un pouvoir énorme.

En 1963, le nombre de membres non-permanents est passé de six à dix. Ces membres
sont élus pour deux ans et ne peuvent se présenter pour deux mandats consécutifs. Suite à une
résolution adoptée sur les rapports de la Commission Politique Spéciale de 1991, la répartition
géographique de ces membres se présente ainsi : cinq membres d’Afrique et d’Asie (de
manière générale trois d’Afrique et deux d’Asie), un État d’Europe orientale, deux pays
latino-américains et un État occidental (ceux-ci incluent la Turquie et Israël, l’Europe de
l’Ouest, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande).

Le Conseil de Sécurité dispose de pouvoirs majeurs. Il est le seul à détenir un pouvoir


décisionnel en matière de maintient de la paix. Donc, il peut appliquer des sanctions
économiques à un pays cible suite à l’échec de négociations diplomatiques et son rôle s’étend
jusqu’à l’action militaire pour résoudre tout conflit menaçant pour la paix. Ses décisions ont
un caractère impératif chez tous les membres de l’Organisation des Nations Unies.

Depuis la fin de la Guerre Froide, un grand débat fait rage au sein du Conseil de
Sécurité quant à une éventuelle réforme qui viendrait en changer la structure entière. Un débat
quant au nombre de membres non-permanents avait déjà eu lieu au début des années 1960 et
s’était soldé par l’ajout de quatre membres. Néanmoins, celui qui a lieu aujourd’hui est
beaucoup plus profond. Présentement, la question fondamentale se situe au niveau de la
permanence au Conseil de Sécurité et si, dans un premier temps, le nombre des membres qui
y ont une permanence devrait être élargi et, finalement, à qui. Le Conseil saura-t-il s’adapter
aux changements de pouvoirs et d’influence qui ont eu lieu depuis la fin de la Deuxième
Guerre mondiale?

De nombreux aspirants cognent aux portes du Conseil de Sécurité et la plupart des


pays de grande envergure, tant économique que politique, souhaitent en faire partie. C’est que
les membres du Conseil ont une notoriété certaine et un grand pouvoir relié à leur rôle. Pour
les aspirants, la plupart étant des pays en voie de développement (ce qui était hier encore le
tiers-monde), le Conseil de Sécurité représente un monde révolu où les pays du Nord étaient
les seuls à contrôler l’économie-monde dans son ensemble. Pour eux, leur sphère d’influence
s’est élargie et ils souhaitent ancrer leur puissance nouvellement acquise. Le Japon et
l’Allemagne ne suivent pas cette logique, mais en tant que perdant de la Deuxième Guerre
mondiale, ils ne pouvaient certainement pas faire partie du Conseil mais aujourd’hui de par
leur influence politico-économique et leur stabilité, ils croient légitime leur demande de
participation permanente à l’organe central de l’ONU. Tandis que pour les pays qui en font
déjà partie, il semble très dur d’accepter de partager leurs privilèges et le respect et l’influence
qui en découle.

Kofi Annan, secrétaire général des Nations Unies de 1997 à 2006, a férocement
défendu l’idée de réforme des Nations Unies. Celui-ci a mis sur pied, en 2004, le High Level
Panel on threats, challenges and change (HLP), un groupe de seize «sages» qui allaient
élaborer les différents projets de réforme et leur rapport a été adopté par Annan pour produire
In Larger Freedom, l’agenda du secrétaire général pour la mise en marche du processus de
réforme.

2. Les différents projets de réforme


Le document rédigé par le HLP est le pionnier du plus récent débat concernant la
réforme du Conseil de sécurité, et principalement son élargissement. Ces «sages» comme les
a nommé le secrétaire-général de l’Organisation des Nations-Unies de l’époque, Kofi Annan,
ont présenté deux modèles possibles pour élargir le Conseil. Les deux modèles présentés par
le groupe proposent une répartition des sièges correspondant aux différentes régions de la
planète. Ces régions sont l’Afrique, l’Asie-Pacifique, l’Europe et les Amériques.

2.1 Modèle A

Le modèle A propose six nouveaux sièges permanents, deux en Afrique, deux en Asie-
Pacifique, un en Europe et un dans les Amériques. De plus, il y aurait désormais 4 sièges non
permanent et non-renouvelable de 2 ans pour l’Afrique, 3 pour l’Asie-Pacifique, 2 pour
l’Europe et 4 pour les Amériques. Ainsi, chaque région mondiale aurait 6 sièges au Conseil de
sécurité.

Model A
Regional area Number Permanent Proposed new Proposed 2-years Total
of Seats permanent (non-renewable)
states (continuing) seats seats
Africa 53 0 2 4 6
Asia and Pacific 56 1 2 3 6
Europe 47 3 1 2 6
Americas 35 1 1 4 6
Totals 191 5 6 13 24
Source: A More Secure World, UN doc., 2004. [http://www.un.org/secureworld/report3.pdf]
p.81.

2.2 Modèle B

Le modèle B, quant à lui, ne propose pas de nouveaux sièges permanents, mais prévoit
2 sièges de 4 ans renouvelables pour chacune des régions déjà mentionnées. De plus, il
prévoit également augmenter de un les sièges de deux ans non renouvelable. Ainsi, dans ce
plan projeté, chacune des régions continentales aurait également 6 sièges au Conseil de
sécurité.

Model B
Regional area Number Permanent Proposed Proposed Total
of seats 4-years 2-years
states (continuing) renewable (non-renewable)
seats seats
Africa 53 0 2 4 6
Asia and Pacific 56 1 2 3 6
Europe 47 3 2 1 6
Americas 35 1 2 3 6
Totals 191 5 8 11 24
Source: A More Secure World, UN doc., 2004. [http://www.un.org/secureworld/report3.pdf]
p.81.

2.3 Les autres critères du HLP

Dans les deux modèles présentés par le HLP, le rapport recommande de favoriser aux
postes permanents ou renouvelables, dépendant du modèle choisi, les pays qui contribuent le
plus financièrement. Il est également proposé d’accorder une prépondérance à ces postes aux
pays qui contribuent de manière notoire dans l’envoi de militaires pour les missions de paix.
De plus, les «sages» proposent que les règles entourant le Conseil de Sécurité ne soient pas
temporellement fixes. Ils vont même jusqu’à proposer une révision de la structure et de la
nature du Conseil en 2020, afin que le Conseil soit représentatif de l’époque dans laquelle il
gravite.

Le rapport de la High Level Panel on threats, challenges and change apporte un autre
point majeur et récusant le droit aux nouveaux aspirants au Conseil de sécurité de détenir le
droit de veto. Ils souhaiteraient également enlever aux pays siégeant actuellement au Conseil
leur droit de veto, mais ils n’ont pas su trouver le moyen d’exercer la pression politique pour
que cette volonté se traduise de manière effective.

Le dernier point majeur apporté par le HLP consiste à instaurer un «vote indicatif» 1,
sans veto, qui permettra de ne pas rejeter trop rapidement un projet ne correspondant pas aux
intérêts des cinq permanents et qui ainsi entraînerait une négociation et, à terme, une
réduction de l’utilisation du droit de veto.

2.4 Les autres projets de réforme

Les deux autres projets dignes de mention sont ceux du «G4» et celui du «Uniting for
Consensus». Le projet du G4 est d’augmenter le nombre de membres du Conseil de 15 à 25,
en augmentant de six les membres permanents et de quatre les non-permanents. Ceux-ci
incluraient le Brésil, le Japon, l’Allemagne et l’Inde. Chacun de ces pays appuie la démarche
des autres et s’entendent sur le fait que l’Afrique devrait également être représenté. De plus,
ils acceptent à contrecœur l’idée de l’absence de droit de veto pour les nouveaux membres
permanents.

Quant au projet «Uniting for Consensus», celui-ci est défendu par les pouvoirs de
seconde ligne. Ces puissances moyennes qui sont les compétiteurs régionaux des pays qui
obtiendraient des sièges permanents. Ceux-ci incluent entre-autres : l’Argentine, l’Espagne, le
Mexique, le Canada, la Turquie et l’Italie. Ils proposent de doubler le nombre de membres
non permanents et demandent une possibilité de réélection immédiate, dépendant de l’entente
qui se crée au sein de leur aire géographique respective.2

3. L’approche théorique libérale

Pour traiter de la réforme du Conseil de Sécurité des Nations Unies, l’une des
approches les plus intéressantes est la théorie libérale en relations internationales. L’idée
originelle du libéralisme provient de la volonté, à la suite des révolutions de la fin du XVIII e
1
[http://www.un.org/secureworld/report3.pdf], p.82.
2
Au sujet des deux projets alternatifs voir : SCHRIJVER, Nico. Reforming the UN Security Council in
Pursuance of Collective Security, Journal of Conflict & Security Law, Vol. 12, No. 1, pp. 127-138.
siècle, de créer un régime politique où les libertés individuelles seront promues et protégées.
Ces libertés seront la pierre angulaire de ce régime. Nous parlons ici de la démocratie. Cette
idée est tout à fait nouvelle puisque jusque là, c’est les groupes humains qui avaient
prédominance en tout. De plus, l’être humain a des droits naturels, c’est-à-dire des droits
inaliénables et inaltérables, attribuables à chaque personne en tant qu’être humain. Ces droits
doivent être respectés car rien n’a plus de valeur que la personne humaine, qui est autonome,
indépendante et rationnelle. Ainsi, «le seul modèle de société qui est capable de donner corps
ou substance aux droits et aux lois naturels est celui qui conjugue un système économique
capitaliste et un régime politique démocratique.»3 Les libéraux sont persuadés que les États
démocratiques, s’ils ont développé une certaine interdépendance et qu’ils ont une égalité
relative au niveau des échanges économiques, pourraient abdiquer une partie de leur
souveraineté et faire ainsi primer le droit international ou l’autorité d’une organisation
internationale. Si tous les États en viendraient à devenir des démocraties capitalistes qui
suivent les paramètres décrits précédemment, une paix perpétuelle serait alors chose possible
et la traditionnelle compétition entre États ferait place à une ère de coopération.

L’utilisation de ce cadre théorique semble appropriée à l’étude de la réforme du


Conseil de Sécurité des Nations Unies. Dans la mesure où le monde est, encore aujourd’hui,
sous l’hégémonie d’une puissance démocratique-capitaliste, et que les échanges économiques
sont grandissants en cette ère de mondialisation, il nous semble tout indiqué d’appliquer
l’approche libérale à l’analyse de la réforme de l’organe suprême de l’ONU. Nous pourrons
ainsi exposer les bienfaits de cette réforme pour avoir un organe plus démocratique qui
mettrait sur un pied d’égalité les autres grandes puissances nouvellement émergées et ainsi
assurer une bien plus grande coopération entre ces acteurs majeurs sur la scène internationale.

Le libéralisme fait la promotion d’un État mondial, transnational, où les acteurs les
plus importants, les individus, peuvent s’adonner librement aux activités économiques.
Pendant des siècles, la prédominance a été donnée aux relations strictement entre États, les
individus étant mis au rencart. Mais depuis quelques décennies, la donne a changé,
notamment par la propagation de l’idéal démocratique et son application par plusieurs pays.
Ainsi, le libéralisme comme cadre pour analyser les relations internationales est plus que
3
ÉTHIER, Diane ZAHAR, Marie-Joëlle (coll.). 2007. Introduction aux relations internationales, Les presses de
l’Université de Montréal, Paramètres, Montréal, p. 35.
jamais évident. Plusieurs points plus précis sont particulièrement intéressants pour étudier la
réforme du Conseil de Sécurité. Dans un premier temps, nous aborderons la question de son
élargissement. Ensuite, nous nous pencherons sur les questions de représentativité
géographique. Enfin, nous analyserons l’épineuse question du droit de veto. Tout au long de
ces points, nous regarderons chacune de ces questions en les liants au principe de coopération
libérale en relations internationales et à celui de la propagation de la démocratie, du
capitalisme et du droit comme facteur de pacification mondial.

3.1 L’Élargissement du Conseil de Sécurité

Avant d’analyser les perspectives d’élargissement du Conseil de Sécurité, il semble


primordial d’expliquer le concept de coopération, selon le libéralisme.
Voici comment Robert Keohane, politologue états-unien, décrit l’idée de coopération :

« [la coopération] a lieu quand les politiques effectives


effectivement poursuivies par un gouvernement sont considérées
par ses partenaires comme un moyen de faciliter la réalisation de
leurs propres objectifs, comme résultat d’un processus de résultat
entre politiques [c’est-à-dire la négociation].»4

La coopération est un idéal recherché par tous libéraux dans le cadre des relations
internationales. C’est en faisant primer l’intérêt global de toutes les nations plutôt que l’intérêt
spécifique d’une nation particulière qu’il sera possible d’y parvenir. Pour qu’elle soit
appliquée, il est ainsi essentiel que la démocratie le soit également, puisqu’ils vont de paire.

Dans un idéal de coopération, n’est-il pas étrange d’ostraciser encore le Japon et


l’Allemagne, et ce 65 ans après la fin de la Deuxième Guerre mondiale? Ces deux États étant
désormais des puissances économico-politiques reconnues, des pays stables, quel risque y a-t-
il à les intégrer au Conseil de Sécurité. On se doute bien que si les P-5 (les cinq permanents au
Conseil) laissent la chance aux autres États influents sur la scène internationale d’obtenir un
4
KEOHANE, 1984 : 51-52 in MACLEOD Alex (dir.), DUFAULT Evelyne, DUFOUR F. Guillaume, MORIN
David. 2008. Relations internationales, théories & concepts. Outremont, Éditions Athéna, p.52.
siège, ces États leurs seront favorables et leurs appliqueront des politiques qui ne leurs seront
pas préjudiciables, au contraire.

De plus, certaines puissances du P-5 sont sur une «downward positionality» ce


concept se définit par les réactions qu’a un État lorsqu’il perçoit que son influence sur la
scène internationale ne croît pas de manière aussi rapide que d’autres États, ou que son
pouvoir décline de manière absolue.5 Alors que cela entre en conflit direct avec la «upward
positionality», qui peut être décrite comme les réactions qu’a un État lorsque son influence
relative croît de manière accélérée, voire absolue en comparaison aux autres États sur la scène
internationale.6 Ainsi, certains puissants États du Conseil de Sécurité étant sur une pente
descendante en termes de pouvoir et d’influence, ils essaient de contrôler et de garder la
mainmise sur les puissances et les honneurs de jadis, à une époque où ils étaient plus
influents. Tandis que certains pays dont l’Allemagne, le Japon, le Brésil et l’Inde ont vu leur
influence relative et absolue accroître grandement. Il est également intéressant de noter qu’en
1945, au moment de l’établissement du Conseil de Sécurité, un pays comme l’Inde n’existait
pas encore; ce pays faisant encore partie intégrante de l’Empire britannique.

D’autres parts, il est important, dans une logique libérale, de considérer la propagation
de la démocratie comme idéal et comme objectif. Ainsi, pour arriver à atteindre cet objectif, il
est important que l’un des hauts lieux de la politique internationale, c’est-à-dire le Conseil de
Sécurité, soit lui-même plus démocratique. Or, il est intéressant de noter qu’avec les deux
modèles de projets de réforme déposés par le High Level Panel on threats, challenges and
change propose d’augmenter le nombre de pays présents et ainsi permettre de représenter plus
de la moitié de la population mondiale. Puisque ce sont les acteurs majeurs et influents et qui
participent de manière notoire au financement de l’Organisation et à l’envoi de troupes qui
peuvent souhaiter prendre part à la permanence du Conseil ou aux sièges de quatre ans
renouvelables, il est évident que seul les plus gros pays en terme économique et de population
humaine pourront y prendre part. La légitimité du Conseil en serait ainsi augmentée puisque,
par la présence de pays représentant plus de la moitié de la population mondiale, il semble
rationnel de penser que les actions du Conseil en serait modifiée et qu’il agirait vraiment dans

5
McCARTHY, Patrick A. 1997. Positionality, Tension and Instability in the UN Security Council, EUI Working
Papers, European University Institute, RSC No. 97/12, Italie, p.4.
6
IBID, p.3.
l’intérêt de l’humanité. Il pourrait véritablement en venir à jouer le rôle d’un organe
décisionnel gouvernemental et ce, au niveau planétaire.

3.2 La représentativité géographique du Conseil de Sécurité

Lorsque l’on lit la Charte des Nations Unies et plus particulièrement les articles se
rattachant au Conseil de Sécurité, il est intéressant de voir à quel point l’idée de
représentativité géographique est importante. Ainsi, l’article 23 de la Charte nous dit : «Dix
autres Membres de l'Organisation sont élus, à titre de membres non permanents du Conseil de
sécurité, par l'Assemblée générale qui tient spécialement compte, en premier lieu, de la
contribution des Membres de l'Organisation au maintien de la paix et de la sécurité
internationales et aux autres fins de l'Organisation, et aussi d'une répartition géographique
équitable.»7 Ainsi, il nous semble étrange que ce principe défendu par la charte même des
Nations Unies ne soit pas encore appliqué aux membres permanents du Conseil de Sécurité.
Encore aujourd’hui, le continent africain n’est pas représenté avec un membre permanent au
Conseil.

Un autre point intéressant est que depuis 1963, la date de la dernière légère
modification à la quantité de membres au Conseil, le nombre de membres est passé de 110 à
195 à l’Assemblée Générale. Il s’agit d’une augmentation de 68 pourcent. La grande majorité
de ces nouveaux États membres proviennent du «monde en développement», des nations non
occidentales. Ainsi, «this increase in membership has skewed even more the geographical
distribution of representation on the Security Council in favour of developed states. It has also
made it more difficult for individual developing states to be elected as non-permanent
members of the Security Council.»8 De plus, durant la Guerre Froide, les pays en voie de
développement avaient moins à s’en faire avec la structure et le processus d’adhésion au
Conseil car ils se doutaient que le Conseil ne serait pas instrumentalisé contre eux par un
concert entre les différentes puissances du P-5. Les intérêts idéologiques et économiques
étaient trop marqués, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui. Sommes toutes, il y a un grand
mécontentement dans les pays du «sud»9.

7
[ http://www.un.org/fr/documents/charter/chap5.shtml]
8
Op. Cit. McCARTHY, Patrick A. p. 5.
9
Par sud, nous l’entendons ici au sens économique et politique, et non au sens géographique.
Cela entraîne un grand manque dans un processus de coopération entre les divers États
les plus importants au niveau économico-politique. La présence accrue de ces nouveaux États
entraînerait une légitimité beaucoup plus grande. Puisque leur adhésion ne peut se faire sans
un vote préalable à l’Assemblée Générale et qui doit être voté aux deux tiers, les divers
aspirants ont créé une coalition très forte d’États répartis sur la planète entière. Le groupe qui
a eu le plus de poids politique est sans le moindre doute le G4. Il s’agit du Japon, de
l’Allemagne, de l’Inde et du Brésil. De plus, ils réclament deux sièges supplémentaires au
continent africain, qui n’est pas à l’heure actuelle représenté en tant que membre permanent
au Conseil de Sécurité. Bien que leurs motifs quant à la demande de sièges pour l’Afrique
soient douteux, (s’agit-il de réussir à faire passer leur demande d’accession au Conseil par le
vote des pays africains qui constituent le quart des pays pouvant voter à l’Assemblée Générale
ou est-ce un réel désir de représentativité géographique?) on ne peut que se réjouir que chacun
des continents soient représentés au Conseil, dans ce projet. Il en résulterait sans doute des
politiques de concertation appliquées par ces États et qui, pour saluer la bienveillance de leurs
partenaires, appliqueraient à ces États des politiques amicales.

Dans une perspective de développement de la démocratie mondiale, une plus grande


représentativité géographique serait un pas en avant considérable. Puisque les pays
industrialisés du nord n’ont pas le type unique de société, il est important que les différentes
zones géographiques du monde y soient représentées.

«The extent, nature and modalities of the expansion of the Security


Council should be determined on the basis of equitable
geographical distribution and sovereign equality of states. There
shall be no partial or selective expansion or enlargement of the
membership of the Security Council to the detriment of the
developing countries. Attempts to exclude the NAM from any
enlargement in the membership of the Council would be
unacceptable to the Movement.»10

10
See Final Document of the XIIth Summit of the nonaligned Movement, 2-3 September 1998, Durban, South
Africa, para. 66 © in MORRIS, Justin. 2000. UN Security Council Reform: A Counsel for the 21 st Century,
Security Dialogue, No. 31, Vol. 265, p. 271.
Sans un élargissement et une bien plus grande représentativité géographique, il ne
pourra y avoir une baisse de la demande des diverses puissances montantes quant à leur
légitime demande d’accès au club sélect des membres permanents du Conseil de Sécurité.

3.3 Le droit de veto au Conseil de Sécurité

La question de la réforme du droit de veto est sans le moindre doute la plus sensible
qui est abordée par le projet de réforme du Conseil de Sécurité. En effet, les seize «sages» de
Kofi Annan qui ont rédigé le rapport ont avoué que, de manière inéluctable, il serait
impossible de retirer aux P-5 le droit de veto qu’ils possèdent. Il n’en reste pas moins qu’il
l’aurait souhaité. Ainsi, si le modèle A est adopté, il y aurait deux classes de membres
permanents. Ceux qui ont le pouvoir absolu, c’est-à-dire le droit de veto, et ceux qui ne
seraient autres choses que des membres non-permanents continuellement réélus, car comme
les membres non-permanents, ils ne posséderaient pas le veto. Les P-5 continueront à
pouvoir empêcher la vision commune des 14 autres. «The five powers which wrote the
Charter not only granted themselves permanent seats with veto powers, they also granted
themselves a veto over the amendment of the Charter, a process which initially requires a
two-thirds majority vote in the General Assembly.»11

Il nous apparaît comme étant clair que les membres permanents n’abdiqueront pas ce
vestige de leur victoire de la Deuxième Guerre mondiale qu’est le droit de veto. Pourtant, il
semble évident qu’encore aujourd’hui un seul des P-5 a le pouvoir, est capable d’interdire
une action et ce sont les États-Unis. Il y a là une profonde dichotomie quant à la répartition
du pouvoir au sein du principal organe de l’ONU, et ce système fait en sorte que les
«downward positionality» des uns viennent en contact direct avec les «upward positionality»
des autres.

Il est important de noter que «le véto a été utilisé 248 fois entre 1945 et 2004, dont
232 fois entre 1945 et 1990.»12 Chacun des gouvernements successifs représentés à l’organe
11
IMBER, Mark. 2006. The Reform of the UN Security Council, International Relations, No. 20, Vol. 328, , p.
330.
12
HASBI, Aziz. 2005. ONU et ordre mondial : réformer pour ne rien changer. L’Harmattan, Questions
contemporaines, p.61.
central de l’ONU a instrumentalisé le droit de veto afin de l’appliquer à ses purs intérêts
nationaux. Les cas d’usage du droit de veto ont été très nombreux durant la Guerre Froide,
mais ils ne sont pas en restes durant l’époque actuelle. Ainsi, on peut expliquer l’absence de
projet de maintien de la paix au Darfour par le fait que la Chine laisse planer la menace de
l’application de son droit de veto dans le cas où il y aurait sanction contre le régime de
Khartoum. C’est que la Chine est le principal exploitant du champ pétrolifère soudanais. De
plus, les États-Uniens ont également posé leur veto sur une résolution visant à condamner les
raids israéliens sur la Bande de Gaza de même que le retrait de ses troupes.

Or, il est notoire que cette instrumentalisation du droit de veto entrave directement le
processus de coopération qui vise à, de par ses politiques, causer des résultats favorables aux
autres pays. Il se crée une ambiance de compétition beaucoup plus que de coopération, ce qui
est défavorable à l’intérêt global de la population mondiale. De plus, cela fait en sorte que
des régimes anti-démocratiques qui vont à l’encontre des droits naturels de chaque individu y
vivant sont, d’une certaine manière, légitimés par le fait que les acteurs internationaux ne
font rien pour lui nuire et rétablir une démocratie. La démocratie mondiale ne peut être
défendue par un Conseil de Sécurité anti-démocratique qui peut, par la décision d’un seul,
entraver le consensus créé chez les 14 autres.

Puisque le retrait du droit de veto aux cinq permanents semble impossible et que ce
dispositif est condamnable au point de vue de la propagation de la démocratie, du droit, du
capitalisme et de l’idéal de coopération, il paraît important d’amener une autre piste de
solution. En 1950, il y a eu une certaine évolution juridique pour combler la différence entre
l’utopie de la charte des Nations Unies et sa pratique. Quand un veto empêche une situation
de maintien de la paix d’être mise sur pied, l’Assemblée Générale peut se rassembler pour
une session extraordinaire et exiger la création d’une mission de maintien de la paix. Il s’agit
de la résolution 377, qui a été adoptée pendant la guerre de Corée afin d’empêcher les
Soviétiques d’imposer leur veto sans cesse au Conseil de Sécurité. Ainsi, l’Assemblée
apporte une solution au problème :

«Resolves that if the Security Council, because of lack of


unanimity of the permanent members, fails to exercise its primary
responsibility for the maintenance of international peace and
security in any case where there appears to be a threat to the peace,
breach of the peace, or act of aggression, the General Assembly
shall consider the matter immediately with a view to making
appropriate recommendations to Members for collective measures,
including in the case of breach of the peace or act of aggression the
use of armed force when necessary, to maintain or restore
international peace and security.»13

En d’autres termes, cette résolution renforce les prérogatives de l’Assemblée


Générale, elle a pu permettre de sauver des situations de maintien de la paix de la mauvaise
gestion du dossier par le Conseil du Sécurité. Néanmoins, cette mesure est nettement
insuffisante pour contrer l’instrumentalisation du droit de veto et ne peut remplacer en aucun
cas une abolition pure et simple du droit de veto, redonnant ainsi à la démocratie ses droits.

4. L'approche théorique réaliste

Le paradigme réaliste permet une analyse très critique du modèle qu'utilise l'ONU à
l'intérieur du conseil de sécurité. Ce n'est pas sans raison que les multiples tentatives de
réforme de la composition de ses membres échoues invariablement.

Cela représente l'anarchisme qui règne au niveau international des relations


interétatiques modernes, soit la base de la théorie réaliste. Les intérêts nationaux de chacun
des États étant généralement foncièrement égoïstes, la rivalité et la compétition font rage au
sein l'ONU. Toujours selon la théorie réaliste, il s'agit ici des intérêts nationaux respectifs de
tous les pays membres qui rentrent en collision, puisque chaque État ne considère comme fin
que ses propres vues. Morgenthau défini donc l'intérêt national en terme d'aspiration à la
puissance, pour ainsi maximiser la sécurité national (réalisme défensif) ou assoir son
influence internationale (réalisme offensif).

13
[http://www.un.org/Depts/dhl/landmark/pdf/ares377e.pdf], Resolution 377, A, 1.
Le conseil de sécurité agirait ainsi comme une institution supranational ayant autorité
sur les États souverains. L'État prime sur l'individu car celui-ci est le seul capable de prendre
un décision rationnel par rapport à la puissance et la prospérité de l'État, c'est à dire opérer ses
décision sur une base d'analyse coût/bénéfice. L'individu doit être au service d'État, car seul
ce dernier est en moyen de protéger l'individu. Cette rationalité, alliée à l'équilibre des
puissances de la théorie réaliste, légitimise la compétition jusqu'à l'utilisation des armes,
l'homme n'hésitant pas à gagner en puissance au détriment des autres, de sa nature de loup,
comme le dirait Hobbes, mais aussi car selon Weber : «Interests, not ideas, dominate directly
the actions of men»14. La compétition pour siéger au conseil de sécurité représente
merveilleusement le concept d'équilibre des puissances et de domination hégémonique de la
théorie réaliste.

Ces États souverains, territorialement et culturellement intègre, entre donc en


compétition, pour certain il s'agira de gagner en puissance, pour les autres d'assurer la sécurité
de leur État. Cette lutte de pouvoir est tel qu'elle peut être analyser au sein du conseil de
sécurité de l'ONU. La composition du conseil et des différentes coalitions qui en découlent
seront analysés au sous-point deux. La question d'hégémonie plus néo-réaliste sera abordé
quant à elle au sous-point trois.

4.1 Position hégémonique des États-Unis au Conseil de Sécurité

Considérons ici les États-Unis d'Amérique comme étant le pays le plus puissant et
influent depuis la deuxième guerre mondiale, et plus encore depuis la chute de l'union
soviétique. Il s'agit ici d'une position hégémonique, la définition généralement utilisée en
science politique selon Gramsci étant « la domination idéologique d'un groupe qui lui permet
de s'assurer la légitimité et l'autorité nécessaires pour gouverner en présentant sa propre vision
du monde comme le « sens commun », la seule façon raisonnable d'envisager les choses »15.
Les États-Unis possèdent un autre avantage indéniable face aux Nations Unis : « Today there

14
MORGENTHAU, Hans J. 1978. « Six principles of political réalism » In Politics Among Nations : Struggle
for power and peace. <http://www.mtholyoke.edu/acad/intrel/morg6.htm> consulté le 3 décembre 2009
15
KEENES, Ernie, LÉGARÉ, Gregg et Jean-François RIOUX. 1988. « Le néo-réalisme ou la formulation du
paradigme hégémonique en relations internationales ». En Ligne. p. 5.
<http://www.erudit.org/revue/ei/1988/v19/n1/702292ar.pdf > consutlé le 5 décembre 2009
are two world ''organizations'' : the UN – global in membership – and the United States –
global in reach and power -.»16 En effet, les Nations Unis ont un impacte militaire minime
sans la collaboration des États-Unis, alors même si la résolution 377 « Uniting for Peace » est
utilisé, l'accord des États-Unis est le seul à réellement compter.

17
Il n'y a donc pas équilibre des puissances, d'un point de vue plus néoréaliste, on peut
démontrer que le conseil de sécurité sert aujourd’hui le statut hégémonique de nos voisins du
Sud. Pas seulement le conseil de sécurité, mais toutes institutions où les États-Unis sont les
instigateurs ou les principaux acteurs. Par exemple, le cas du Zimbabwe peut illustré
l'utilisation coercitive que les États-Unis serait en mesure d'entretenir grâce au Fond
Monétaire International (FMI). En 1981, le Zimbabwe obtint son premier prêt du FMI de
37,5G$. En 1981, le Zimbabwe obtint son premier prêt du FMI de 37,5G$. En 1982-83, il
obtint sa première participation au Conseil de Sécurité et en 1983, il fut octroyé un prêt de
300 million DTS (droits de tirage spéciaux) dont 175 million lui furent retirés. Il est à noter
que le Zimbabwe vota avec les États-Unis pour les résolutions contre l'Irak, mais aussi, contre
l'Afrique du Sud, rival régional et allié américain. Le Zimbabwe ne participa pas à aucun
programme du FMI pendant près d'un décennie, ce qui est plutôt inhabituel pour un pays en
voie développement (PVD). En 1991-92, il participa pour une deuxième fois au Conseil de
Sécurité, ce qui coïncide avec un nouveau prêt financé a 90% par le FMI. Le Zimbabwe
adopta plusieurs résolutions importantes pour les intérêts américains contre l'Iraq, qui furent
pourtant rejetées ou ignorées par la plupart des autres PVD (dont, l'Équateur, le Yémen et
Cuba) siégeant au Conseil de Sécurité. Le Zimbabwe s'opposa par contre à la résolution 688,
légitimant l'attaque en Irak, et fut ensuite menacé par le FMI de nouvelles conditions au prêt
tout juste acquis. Toutes les résolutions votées par le Zimbabwe par la suite côtoyaient le vote
américain, laissant donc la totale liberté d'action pour ces derniers.

Il existe d'autres évidences de pareil achat de vote au Conseil de Sécurité à l'aide


d'organisme international autre que l'ONU. Des cas comme la Roumanie et l'Équateur peuvent

16
WEISS, Thomas G. Automne 2003. « The illusion of UN Security Council reform ». En ligne. p. 6.
<http://www.ony.unu.edu/The%20Illusion%20of%20UN%20Security%20Council%20Reform.pdf> consulté le
22 novembre 2009
17
DREHER, Axel et James Raymond VREELAND. Octobre 2007. « The political economy of the United
Nations Security Council ». En ligne. P 14. <www.ibei.org/admin/uploads/activitats/236/Vreeland_paper.pdf>
consulté le 22 novembre 2009
aussi corroborés de telles pratiques18. Le fais que les États-Unis soit de plus en plus enclin aux
actions unilatérales plutôt que multilatérales19 démontre encore une fois le caractère
anarchique du système politique international, il ne peut y avoir d'ordre là où la concertation
n'est pas généralisé. L'incertitude et l'instabilité sont énorme au conseil de sécurité car les
intérêts différents de 192 États entre en chocs.

Le veto des cinq permanents est ici l'outil par excellence en ce qui consiste à limiter
l'influence d'autrui. Le droit de veto, pourtant limité au gagnant de la deuxième guerre, était
supposé servir l'efficacité du système de vote de l'ONU, en opposition avec le système utilisé
au sein de la SDN, où l'unanimité devait être obtenue au conseil de sécurité. Il est tout de
même plus aisé de poser des actions concrètes grâce à ce système, mais l'efficacité au prix de
l'égalité fut le prix à payer. Aujourd’hui, tous les 187 États membres ne faisant pas parti du
Conseil de Sécurité permanent critiquent le veto comme étant inéquitable 20. En effet, il y a
une problématique majeure là où certains États ont un pouvoir face à la souveraineté de ses
pairs. Une telle autorité ne devrait pas émaner d'États, qui ont toujours bon fin leurs intérêts
nationaux, mais bien d'une institution supraétatique comme l'Assemblée Générale de l'ONU
qui considère également tous les États. Le calcul utilitaire coût/bénéfice indique que tous
veulent maintenir la paix, donc le maintient du régime hégémonique est nécessaire en ce sens
selon la théorie néoréaliste. Par contre, en se basant sur les affrontements de pouvoir au
Conseil de Sécurité dans la présente hégémonie américaine, la théorie réaliste dicte une
progression vers l'équilibre des puissances, la suite mécanique du cycle de domination
internationale.

4.2 La composition du Conseil de Sécurité

Chaque État cherche à maximiser son pouvoir, sinon à minimiser le pouvoir de ses
rivales, donc tous aspirent au statut le plus élevé possible au sein de conseil de sécurité. Les
rivalités sont d'échelle mondiale, mais régionalement, plusieurs pays ont des intérêts

18
DREHER, Axel, STURM, Jan-Egbert et James Raymond VREELAND. Octobre 2006. « Does membership on
the UN Security Council influence IMF decisions? » En Ligne. p. 8-9.
<http://www.polisci.umn.edu/pdf/unsc_imf.pdf> consulté le 28 novembre 2009
19
WEISS, Thomas G. Automne 2003. « The illusion of UN Security Council reform ». En ligne. p. 11.
<http://www.ony.unu.edu/The%20Illusion%20of%20UN%20Security%20Council%20Reform.pdf> consulté le
2 décembre 2009
20
Ibid p.2
divergeant quant aux aspirations à un siège au sein du conseil de sécurité. Par exemple, le
Brésil et l'Inde seraient tous deux candidats de choix étant leur représentativité
démographique mondial, mais leur autorité n'est pas nécessairement accepté à l'échelle
régionale. L'Argentine n'aurait pas intérêt à voir ce puissant rival gagner en force à l'intérieur
de la communauté internationale, puisque sa force régionale relative en serait amoindrie. Dans
le même ordre d'idée, le Pakistan ne laisserait pas s'échapper une chance de tant gagner en
puissance, influence et crédibilité à cette échelle internationale.21

Il y a déjà un déséquilibre entre pays industrialisés et pays en voie de développement,


alors l'ajout de l'Italie, du Japon ou de l'Allemagne ne ferait qu'accroître celui-ci, et les
revendications des PVD n'en serait que plus forte encore pour une révision de la reforme.
Dans l'autre sans, aucun État n'a comme intérêt de passer à côté d'un tel gain de puissance, ces
pays n'en démordront pas.

22
La question de l'Afrique reste la plus complexe. Pratiquement tous sont toujours en
voie de développement et politiquement très instable, pourtant, leur représentativité au
Conseil de Sécurité semble impératif. En 2005, l'Union Africaine (UA) réclamait donc une
présence de deux États au sein des membres permanents du Conseil de Sécurité. Créé en 1963
sous le nom d'Organisation de l'Unité Africaine, l'Afrique décolonisé domande sa part de
responsabilités internationales. En 1997, 2 sièges parmanents et 5 sièges non-permaments
était réclamé par l'UA. Même si les cinq puissants industrialisés permettaient cette adhésion,
la compétition en les nations africaines seraient féroces pour avoir accès aux sièges les plus
convoités. En effet, outre la Gambie, l'Angola et le Sénégal qui sont officiellement en liste,
l'Afrique du Sud, le Nigéria, l'Égypte, l'Algérie, le Kenya et la Lybie seront aussi dans la
course.

5. Synthèse comparative de l’approche libérale et réaliste

21
WEISS, Thomas G. Automne 2003. « The illusion of UN Security Council reform ». En ligne. p. 5.
<http://www.ony.unu.edu/The%20Illusion%20of%20UN%20Security%20Council%20Reform.pdf> consulté le
2 décembre 2009
22
LECOUTRE, Delphine. Juillet 2005. « L'Afrique et la réforme des Nations Unis » In Le monde diplomatique.
En ligne. <http://www.monde-diplomatique.fr/2005/07/LECOUTRE/12441> consulté le 18 novembre 2009
L’approche libérale et réaliste aborde le réel d’une manière différente. Le premier vise
à poser des balises afin d’atteindre un idéal qui lui est propre. Quant au réalisme, il se
présente comme analysant le réel tel qu’il est.

«For realism, theory consists in ascertaining facts and giving them


meaning through reason. It assumes that the character of a foreign policy
can be ascertained only through the examination of the political acts
performed and of the foreseeable consequences of these acts. Thus we
can find out what statesmen have actually done, and from the
foreseeable consequences of their acts we can surmise what their
objectives might have been.»23

Ainsi, le libéralisme vise, dans le cas précis de la réforme du Conseil de Sécurité, à


créer un cadre démocratique permettant une coopération véritable entre les États y participant.
De plus, les cinq permanents en permettant aux puissances régionales d’y tenir un siège
verraient une augmentation des politiques coopératives car les États y ayant dorénavant un
siège se verraient dans l’obligation morale de créer une réciprocité avec leurs nouveaux
partenaires.

En ce qui a trait au droit de veto, il y a une dichotomie quant à l’application réaliste


qui est faite du droit de veto, et celle qui devrait l’être dans une perspective libérale. Les États
l’appliquent définitivement pour satisfaire leurs intérêts nationaux plutôt que pour défendre
les intérêts généraux des pays représentés à l’Assemblée Générale. Pour les libéraux, la vision
de l’ambassadeur à l’ONU du Laos «… the veto power was anachronistic, antidemocratic,
and contrary to the principle of sovereign equality of states».24

Pour les réalistes, une tentative de plus grande représentativité géographique par
l’admission au Conseil de nouveaux pays occidentaux tels l’Allemagne, le Japon ou même
l’Italie paraît être en contradiction directe avec cette idée libérale. Pourtant, les libéraux
23
MORGENTHAU, Hans J. 1978. « Six principles of political realism » In Politics Among Nations : Struggle
for power and peace. <http://www.mtholyoke.edu/acad/intrel/morg6.htm> consulté le 3 décembre 2009.
24
Osifa G. Afoaku and Okechukwu Ukaga. « United Nations Security Council Reform : A critical Analysis of
the enlargement options. » Journal of Third World Studies. Fall 2001. 18 :2 . p.158 in MIKHAILITCHENKO,
Maria. 2004, 14 janvier. «Reform of the Security Council and its implications for Global Peace and security.» En
ligne. 15pp. www.cdfai.org/PDF/Reform_of_the_Security_council.pdf Consulté le 18 novembre 2009.
défendent leur point en se référant à la charte et à son article 23 selon lequel les nouveaux
sièges doivent faire référence à la participation aux activités de maintien de la paix, au
financement de l’organisme international ainsi que le critère de représentativité géographique.
Par ailleurs, les libéraux soutiennent l’idée d’une présence des pays du «sud».

La souveraineté étatique est le point central de l’analyse réaliste. Pour ceux-ci, la


souveraineté est le leitmotiv de tout échange entre États qui vise à asseoir leur stabilité
étatique. Néanmoins, les libéraux souhaitent que les États cèdent une part de leur souveraineté
de manière à ce que les États concernés puissent en venir à outrepasser leurs intérêts
particuliers et ainsi atteindre une coopération profonde, comme l'énonce ici Sarvepalli
Radhakrishnan, philosophe et président indien :

«We must surrender a part of our sovereignty, work together for the
elimination of every kind of injustice... The United Nations is the
first step towards the creation of an authoritative world order. It has
not got the power to enforce the rule of law... Military solutions to
political problems are good for nothing. Ultimately they will leave
bitterness behind... The challenge that is open to us is survival or
annihilation... but what are we doing to bring about that survival?
Are we prepared to surrender a fraction of our national sovereignty
for the sake of a world order? Are we prepared to submit our
disputes and quarrels to arbitration, to negotiation and settlement by
peaceful methods? Have we set up a machinery by which peaceful
changes could be easily brought about in this world? So long as we
do not have it, it is no use merely talking.»25

Les États-Unis, de par leur puissance militaire et leur stature, sont l’essence même du
pouvoir coercitif du Conseil de Sécurité. Les autres forces armées au niveau mondial sont
négligeables en comparaison avec celle des États-Unis. Malgré tous les votes et résolutions
votés, aucun ne pourrait être véritablement appliqué sans le bon vouloir de cette puissance
hégémonique. Ainsi, des entraves se posent sur le chemin de la coopération puisque ce pays
25
SCHLICHTMANN, Klaus. Octobre 1999. « A Draft on Security Council Reform » En ligne. p. 1.
<www.ne.jp/asahi/peace/unitednationsreform2007/unscreform_1999.pdf > consulté le 18 novembre 2009
est nécessairement partie prenante à tous processus de coopération décidé au sein de l’organe.
Ainsi, une forme de coopéraftion extra-américaine pourrait venir à se développer, créant ainsi
une tentative d’équilibre des pouvoirs

5.1 Critique

Il est difficile de considérer la coopération probable dans le système politique


international présent, où les États-Unis, puissance hégémonique, cherchent à conserver leurs
intérêts nationaux au détriment des autres nations. La coopération la plus plausible serait
considérable à l'échelle des rivaux, qui pourrait s'allier pour rééquilibrer les puissances. La
théorie libérale ne s'appliquerait qu'à l'intérieur d'un cadre de théorie réaliste. Au sein du
Conseil de Sécurité de l'ONU, la coopération joue en effet un rôle minime. On la perçoit
uniquement là où les intérêts de différents États se rencontre.

La propagation de la démocratie comme vecteur de paix et de coopération concorde


uniquement entre États démocratique. Cette action commise en territoire non démocratique
conduit à la discorde plutôt qu'a la coopération. Il est hautement improbable qu'un État se
laisserait laver pour se faire imposer un nouveau régime, c'est changements sont généralement
d'origine interne plutôt qu'externe, sinon il s'agirait d'ingérence dans les affaires extérieurs. Le
Conseil de Sécurité à donc la tache délicate de concentrer ses efforts sur la sécurité mondiale
sans intervenir dans les affaires intérieures des États.
Bibliographie

Monographies

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