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Mars 2009
Nous ouvrons ce
bulletin avec un Éditorial, François Décary-Gilardeau, rédacteur adjoint
article de la titu- Decary-Gilardeau.Francois@uqam.ca
laire de la Chaire,
consacré aux cais- Quelle responsabilité?
ses de retraite et à
la finance respon-
Le mois dernier, je consacrais mon édi- Souvent, on cède à la tentation de
sable. Puis, dans
torial à la responsabilité: j’abordais la vouloir séparer les opérations et la
cette édition spé-
question sous l’angle de la responsabili- politique. Dans ce scénario, le gouver-
ciale (partie 1)
té sociale et m’interrogeais sur le type nement et les ministres seraient res-
consacrée à la
de responsabilité qui liait les entreprises ponsables d’orienter les organismes
Conférence sur la
et les gouvernements dans la nouvelle publics et les agences gouvernemen-
RSE qui s’est tenue
ère « Obama ». Les résultats désas- tales, alors que les opérations seraient
à Agadir (Maroc)
treux de la Caisse de dépôt qui ont ré- sous la responsabilité des administra-
les 26-28 février
duit ses avoirs d’environ 25% en un an, teurs et du PDG. Dans les faits le pou-
derniers, nous pu-
m’incitent à poursuivre la réflexion, voir décisionnel est plus diffus que ce
blions les résumés
mais à un autre niveau. Celui de la res- que prétend cette division du travail.
de 10 communica-
ponsabilité, dans son sens de l’imputa- Même s’il n’est pas très fréquent de
tions qui y ont été
bilité (je préfère le terme anglais ac- voir un ministre s’ingérer dans les af-
présentées (les 10
countability). Qui est responsable de la faires courantes d’une société d’État, il
prochaines suivront
déconfiture de la Caisse de dépôt ? plane toujours le doute d’une telle in-
dans l’édition d’a-
tervention. Ce pouvoir bien réel sup-
vril). Les sujets
L’enjeu de l’imputabilité au sein des or- pose à son tour des responsabilités.
couverts explorent
ganismes publics, parapublics, voire des
à la fois la théorie
partenariats public-privé n’est pas nou- Dans le cas qui nous intéresse, le gou-
et la pratique de la
veau. En équilibre entre la responsabili- vernement a clairement voulu se dis-
RSE, ainsi que les
té ministérielle, la responsabilité du socier des déboires de la Caisse de
liens spécifiques
conseil d’administration et du PDG, trop dépôt, faisant porter le blâme au
entre la RSE et la
de responsables mène souvent à pas de Conseil d’administration (qui sera pro-
consommation ou
responsables du tout. fondément transformé) et à l’ancien
les parties prenan-
PDG. Comme pour Hydro-Québec, il
tes. Deux études
Le cas d’Hydro-Québec démontre bien semble pourtant qu’ultimement, la
de cas basées en
la dilution de l’imputabilité dans ce type Caisse de dépôt relève de l’adminis-
Algérie et en Tuni-
d’organisation. Chez Hydro-Québec, les tration publique, donc du gouverne-
sie viennent com-
structures sont nombreuses, il y a le ment en place. Alors que le débat se
pléter le tableau-
Conseil d’administration, la régie de l’é- porte beaucoup présentement sur la
Nous publions aussi
nergie, le PDG et finalement, il y a un mission de la Caisse, on devrait égale-
un compte-rendu
ministre responsable de la société d’É- ment se questionner sur l’imputabilité
de la conférence
tat. En cas de problème ou de crise, il de nos dirigeants pour minimiser les
Unisféra qui s’est
devient difficile pour le citoyen de bien risques de reproduction de tels événe-
tenue à Montréal
identifier le responsable des déboires. ments et d’autre part pour s’assurer
les 23-24 février
Pourtant ultimement, c’est une organi- que suite à de telles dérives, tout le
2009.
sation publique qui nous concerne tous. monde ne sorte pas de cette aventure
Bonne lecture!
plus blanc que neige.
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Ces dernières années, un citoyen semble avoir que le contenu de cette responsabilité sociale
émergé derrière le consommateur : on achète varie selon les chercheurs et les organisations.
bio, vert, éthique, équitable et responsable. Mais C’est pourquoi les différents indices responsables
le citoyen a aussi investi un autre domaine : ce- contiennent le plus souvent des titres qui ne se
lui de la finance. Ce qu’on appelle la finance ou recoupent guère, et que les premières places au
les investissements responsables sont encore rang des différents palmarès d’entreprises ci-
mal connus des spécialistes et des gestionnaires toyennes sont rarement occupées par les mêmes
financiers. Mais ils constituent une tendance organisations. Il est dès lors difficile de tirer une
lourde qui modifie en profondeur les pratiques et conclusion probante entre la rentabilité et une
les méthodes d’analyse du monde financier. Si variable qui demeure indéfinie. Néanmoins, on
l’investissement responsable était jusqu’à ré- peut constater qu’aujourd’hui, les bonnes prati-
cemment l’affaire de militants et de groupes de ques de gestion incluent bien souvent des di-
pression, de plus en plus d’organisations et mensions sociale et environnementale. De telle
d’institutions s’y intéressent et intègrent des cri- sorte que sans pouvoir départager ce qui relève
tères sociaux et environnementaux dans la ges- de la responsabilité sociale de ce qui relève tout
tion de leurs actifs. Plusieurs organisations du simplement de la bonne gestion, les entreprises
Québec ont même signé les Principes pour l’in- « bien gérées et socialement responsables » sont
vestissement responsable proposés par l’ONU en souvent plus rentables et moins risquées que les
2006. Ces principes reconnaissent que les di- autres.
mensions environnementale et sociale des activi-
tés productives peuvent avoir des répercussions Mais pour véritablement apprécier l’intérêt éco-
sur la rentabilité financière et la pérennité des nomique de la responsabilité sociale, il faut sortir
organisations. Par conséquent, à titre de fiduciai- du cadre financier de manière à appréhender
res, les intermédiaires financiers devraient en l’environnement dans une perspective dynami-
tenir compte dans l’analyse des portefeuilles. que. Il est dès lors plus facile de reconnaître que
ce sont les conditions elles-mêmes de la rentabi-
Il est clair que cette perspective attachée au ris- lité qui sont appelées à changer : un comporte-
que est indispensable pour légitimer sur le plan ment responsable qui n’est pas rentable aujourd-
juridique, compte tenu des devoirs de fiduciaire, ’hui le sera vraisemblablement demain. Beau-
l’adoption de principes d’investissement respon- coup de comportements responsables ne sont en
sable par les différents acteurs du monde finan- effet que des anticipations de la loi à travers les-
cier. En effet, ces principes ne peuvent être quelles les entreprises cherchent à se donner
adoptés que dans la mesure où ils ne nuisent une longueur d’avance par rapport à leurs
pas à la mission première du gestionnaire qui concurrents dans le respect des règles à venir, et
consiste à faire fructifier les avoirs. Pourtant, la même à influencer l’établissement de ces nou-
démonstration n’a pas encore été faite que les velles règles. Au delà de la diminution du risque
pratiques de responsabilité sociale s’avèrent né- que permettrait une gestion socialement respon-
cessairement bénéfiques sur le plan financier; sable, c’est la capacité de l’entreprise à partici-
même que plusieurs chercheurs se sont amusés per à l’édification des nouvelles règles en fonc-
à illustrer la thèse inverse en montrant la renta- tion de sa propre réalité dont l’investisseur res-
bilité de ce qu’ils appellent les « vice funds » : ponsable pourra bénéficier en sélectionnant les
alcool, tabac, etc. En fait, une des difficultés entreprises d’avant-garde dans son portefeuille.
d’associer de façon déterminante la responsabili- Car le jour où les nouvelles règles seront instau-
té sociale et la rentabilité financière vient du fait rées, l’entreprise avant-gardiste jouira d’un net
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avantage stratégique sur ses concurrentes qui se devoir fiduciaire et leur mission, à l’effort collectif
reflètera dans la solidité du titre tout autant que en vue d’un développement durable?
dans sa rentabilité.
La mise à profit de cette marge discrétionnaire
Il n’en reste pas moins que l’intérêt de l’investis- en regard des grands enjeux qui marquent notre
sement responsable ne saurait se limiter à une société soulève par ailleurs des questions de
analyse utilitaire que seule une association dé- gouvernance qui peuvent être délicates : quelles
terminante avec la rentabilité peut satisfaire. valeurs privilégier? Quelles causes appuyer?
L’investissement responsable est le résultat Quels moyens choisir? Dans son cheminement,
d’une incursion du monde social dans l’arène une caisse peut bénéficier de ressources de plus
économique longtemps confinée à une perspec- en plus diversifiées pour adopter une politique
tive fonctionnelle. Dès le 17ième siècle, certains d’investissement responsable en commençant
acteurs ont contesté le caractère moralement par les principes de l’ONU. Mais elle aura avan-
neutre de l’économie en appliquant des critères tage à procéder dans une perspective de consul-
moraux à leurs pratiques financières. Pendant tation et de démocratie qui pourra sans contredit
les années 1960, les mouvements sociaux sont enrichir le processus tout en légitimant les choix
allés jusqu’à utiliser la finance pour faire valoir qui en résulteront.
leurs revendications (campagnes de désinvestis-
sement dans les entreprises impliquées en Afri-
Principes pour l’investissement respon-
que du Sud). Aujourd’hui, l’utilisation de moyens
sable
économiques pour faire valoir des revendications
1 Nous prendrons en compte les questions
sociales est devenue la norme chez les mouve-
ESG dans les processus d’analyse et de déci-
ments sociaux, qu’il s’agisse de consommation
sion en matière d’investissements.
ou d’investissement responsables. Il n’y a plus
2 Nous serons des investisseurs actifs et
de frontières entre le monde économique d’une
prendrons en compte les questions ESG dans
part, et le monde social de l’autre. Et les entre-
nos politiques et pratiques d’actionnaires.
prises sont sujettes non seulement à des
3 Nous demanderons aux entités dans les-
boycotts et à des désinvestissements, mais aussi
quelles nous investissons de publier des infor-
à des classements et à des certifications en vue
mations appropriées sur les questions ESG.
de « buycotts » et d’investissements ciblés. On
4 Nous favoriserons l’acceptation et l’applica-
peut dès lors se demander quel positionnement
tion des Principes auprès des acteurs de la
peuvent avoir les caisses de retraite dans cette
gestion d’actifs.
nouvelle dynamique socio-économique?
5 Nous travaillerons ensemble pour accroître
notre efficacité dans l’application des Princi-
Les caisses de retraite sont un acteur économi-
pes.
que et un intermédiaire financier, certes. Mais
6 Nous rendrons compte individuellement de
elles sont aussi partie intégrante du tissu social
nos activités et de nos progrès dans l’applica-
compte tenu du potentiel et de la sécurité qu’el-
tion des Principes.
les offrent à leurs bénéficiaires d’une part, des
capitaux financiers qu’elles insufflent dans le
secteur économique d’autre part, et enfin parce Proposés par UNEP Finance Initiative et UN Glo-
qu’elles représentent des milliers de salariés qui bal Compact.
leur confient leurs actifs. La manière dont elles Source: http://www.unpri.org/principles/
assument leur mission a des répercussions dé- french.php
terminantes sur le développement et la qualité
de l’économie dans laquelle elles opèrent. Et si
certains aspects de cette mission sont balisés
par la législation, plusieurs domaines comportent Cet article est reproduit avec la permission de la
une marge discrétionnaire et ouvrent par consé- revue Avantages, où il a été publié une première
quent des zones de responsabilité pour les cais- fois en octobre 2008 (Volume 20, numéro 7, pp.
ses à l’égard de la société. Face aux change- 33-35).
ments climatiques, à la fragilisation sociale, aux
risques industriels, à l’épuisement des ressour-
ces, les caisses doivent-elles rester silencieuses
ou chercher à contribuer, tout en respectant leur
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Pilier du développement durable, le management cul peut se traduire par un risque de perte de
environnemental fait l’objet de nombreux tra- clientèle, la peur de payer des amendes, ou, de
vaux académiques souvent consacrés aux gran- manière plus cynique, par la possibilité de béné-
des entreprises situées dans les pays développés ficier de subventions publiques. Dans les deux
(Boiral, 2007). Plus récemment, des travaux sur contextes, les PME présentant des degrés d’en-
les Petites et Moyennes Entreprises (PME) posent gagement élevés ont des degrés d’innovation et
l’hypothèse de l’influence des variables entrepre- de créativité plus importants que leurs homolo-
neuriales sur l’engagement environnemental de gues moins engagées. Ceci confirme les travaux
la PME (Berger-Douce 2006). Cette communica- antérieurs sur l’orientation entrepreneuriale
tion a donc pour objet d’analyser l’engagement comme condition nécessaire pour l’engagement
environnemental des PME dans deux contextes de la PME dans le DD (Spence et al. 2007b). En
nationaux, à savoir la France et la Tunisie. Plus effet, en l’absence de fortes pressions de la part
précisément, cette recherche explore le lien en- des parties prenantes, l’engagement environne-
tre le profil du dirigeant (Daval et al. 2002) et mental peut être considéré comme une forme
l’engagement environnemental de l’organisation d’innovation nécessitant des changements orga-
appréhendé selon ses trois dimen- nisationnels que les entrepreneurs proactifs et
sions (intégration dans la stratégie de la PME, visionnaires affrontent plus facilement que les
caractère volontariste de la démarche et degré autres (Portugal et Yulk 1994 ; Shrivastva
de formalisation) (Spence et al. 2007a). 1994). Un niveau d’éducation élevé du dirigeant
apparaît comme un indice en faveur d’un enga-
L’approche méthodologique qualitative et explo- gement environnemental élevé dans les deux
ratoire (Hlady Rispal 2002) utilisée repose sur pays. Le tissu relationnel et la présence d’un en-
l’étude de dix PME dans chaque pays. Les don- tourage entrepreneurial semblent également es-
nées ont été collectées lors d’entretiens semi- sentiels pour permettre à l’entrepreneur de s’en-
directifs et traitées par analyse thématique. gager d’un point de vue environnemental. Ceci
est de nature à confirmer l’importance « de la
Les résultats présentent des points communs et communauté, de la famille élargie, du clan et
des divergences entre les deux pays. des réseaux » dans les deux contextes
(Marchesnay et al. 2006).
Parmi les points communs, la présence d’un État
protecteur ayant mis en place des dispositifs in- Des différences de comportement apparaissent
citatifs et une attitude très prudente face au ris- toutefois entre les entrepreneurs français et tuni-
que de la part des dirigeants de PME sont à rele- siens. Contrairement au contexte français, une
ver. Par ailleurs, la dimension calculatrice de différence apparaît dans les comportements des
l’engagement environnemental est importante entreprises tunisiennes suivant le niveau généra-
dans les deux échantillons. Même si elle ne suffit tionnel aux commandes. La combinaison de l’âge
pas à motiver un dirigeant à s’engager, elle y du décideur à l’âge de l’entreprise est pertinente
contribue efficacement. Cet engagement par cal- dans le cadre tunisien en raison de la faible dis
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Submergée par une pléthore de discours d’ac- Aussi convient-il, et c’est l’objet de la 2ème partie,
compagnement le plus souvent valorisants, la de se déprendre des mots et des notions par les-
Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) est quels la RSE se livre à notre perception pour en
un objet qui se dérobe au regard du sociologue. éprouver la pertinence à la faveur d’une démar-
Aussi l’analyse sociologique critique doit-elle tra- che fondée d’abord sur l’analyse qualitative de
cer son chemin jusqu’à la RSE, en s’attachant de terrain. En participant à des manifestations pro-
près aux discours, aux pratiques et à l’histoire de fessionnelles organisées par des organisations
cette politique patronale. Moins réponse appor- patronales de promotion de la RSE, on peut ac-
tée à une demande sociale pressante que projet céder à un discours plus décomplexé que dans
social et politique volontariste, cet objet est sa forme écrite ou lorsqu’il est prononcé face à
longtemps resté dans l’ombre de l’éloge. En nous des salariés ou des acteurs associatifs. De
fondant sur nos propres recherches préalables même, l’attention portée aux carrières et aux
sur des champs proches (le mécénat d’entreprise parcours biographiques des acteurs met à mal la
et le monde associatif notamment), nous avons conception de la RSE comme réponse à une
tenté de dégager des outils méthodologiques « demande sociale » de citoyenneté d’entreprise.
propres à le rendre intelligible.
Le développement du mécénat d’entreprise et
Le travail symbolique mené par divers organis- l’émergence du concept de RSE peuvent être
mes (instituts, think tanks, instances patronales) analysés comme le produit des dispositions et
ou personnalités et les entreprises elles-mêmes aspirations sociales et politiques des dirigeants
obéit à une véritable division du travail discursif, d’entreprises et cadres supérieurs français ap-
avec ses leaders, auxquels sont dévolus les partenant à la « noblesse d’Etat ». Leur sociali-
grands principes (responsabilité vis-à-vis des gé- sation à être les garants de l’intérêt général et
nérations futures, solidarité…), et ses seconds un désir de moderniser le patronat français, ex-
rôles, qui se chargent de pourvoir le débat public pliquent entre autres l’attirance d’une partie des
en arguments de moindre ampleur. dirigeants pour la RSE. Ce regard donne une
épaisseur historique et politique à la RSE et per-
A cette communication propre à l’entreprise met d’accéder à une chaîne de causalité moins
vient s’ajouter l’écho donné par nombre d’instan- univoque que celle présentée habituellement.
ces publiques et de structures internationales,
qui produit un effet de validation et de caution- Un détour par les analyses historiques du pater-
nement d’une pratique caractérisée avant tout nalisme industriel au 19ème siècle montre des
par son caractère volontaire et déclaratoire. analogies avec la RSE. Avec ce dernier, les politi-
Enfin la communication d’entreprise est confor- ques de responsabilité sociale partagent une pré-
tée par un discours d’escorte des sciences hu- tention à se mêler de l’intérêt général, une vo-
maines. Les sciences de gestion et de la commu- lonté d’encadrement des engagements des sala-
nication, et à un degré moindre la sociologie et riés, une vision communautaire de l’entreprise. A
les sciences politiques ont investi le thème en ces traits communs, il faut ajouter une même
laissant toutefois souvent de côté sa dimension intention d’étendre la sphère d’influence de l’en-
politique (1ère partie). treprise à l’ensemble de la société.
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De fait, la RSE n’a conquis la place significative sivement les acteurs emblématiques, les cadres
qu’elle occupe aujourd’hui qu’à l’issue d’un pro- idéologiques de cette construction, ses canaux de
cessus de légitimation dont nous posons, dans diffusion (canaux de diffusion traditionnels incar-
une 3ème partie, quelques jalons en nous limitant nés par les organisations patronales ou des voies
pour l’essentiel au cas de la France depuis les idéologiques plus inattendues comme certaines
années 1970. C’est un travail sur l’opinion qui ONG ou milieux syndicaux), et enfin la validation
vise à emporter la conviction. L’analyse des pro- par les pouvoirs publics de la RSE comme cause
blèmes sociaux incarnée par le courant interac- légitime.
tionniste qui s’est intéressé aux processus de
construction de ces problèmes nous semble une Dans de tels processus où un groupe social, un
approche appropriée. Devenue une « cause », courant d’opinion tentent d’imposer une cause
digne de retenir l’assentiment de l’opinion publi- comme légitime, le dernier mot appartient en
que, la RSE s’est imposée comme un thème de dernière instance à l’Etat et plus largement aux
premier plan. Elle nous semble gagner à être instances publiques, qui seules peuvent donner
saisie comme l’aboutissement d’une construction un encadrement légal à un engagement volon-
symbolique d’une cause. En sont étudiés succes- taire.
Par Marie-Pascale Senkel, maître de conférences en sciences de gestion à l’université de Nantes, CERL-
LEM
Et Pétia Koleva, maître de conférences en sciences économiques à l’université de Nantes, CERL-LEM
L’intérêt pour les questions environnementales, Oxibar (2005) souligne que « d’autres outils,
sociales et sociétales augmente tant dans le notamment les sites web, sont également utili-
monde académique que dans celui de l’entre- sés par les entreprises et offrent des fonction-
prise (privée comme publique). Cet intérêt n’est nalités nouvelles comme l’interactivité, spécia-
pas spécifique à l’époque actuelle puisque Lentz lement avec les parties prenantes ». Wheeler et
et Tschirgi (1963) étudiaient déjà la place prise Elkington (2001) n’intitulaient-ils pas leur arti-
par les questions éthiques dans les rapports cle « The end of the corporate environmental
d’activités d’une population de 219 entreprises report » ? Il est d’ailleurs étonnant que dans
américaines. Notons d’ailleurs que Guthrie et leur ouvrage sur la communication des entre-
Parker (1989) montrent qu’une grande entre- prises en matière de RSE, de la Broise et La-
prise australienne diffusait plus d’informations marche (2006) occultent complètement cet ou-
« RSE » à la fin du XIXème siècle qu’à la fin des til.
années quatre-vingts. Néanmoins, lié à cet in-
térêt croissant pour la RSE, le besoin en infor- Les prestataires de services logistiques, comme
mation sur ces questions augmente, comme le toute entreprise, sont également sollicités pour
soulignent Adams et Frost (2004). Le rapport mettre en évidence leur engagement en matière
d’activité, un support traditionnel de divulgation de RSE.
des informations financières aux actionnaires,
permet aussi aujourd’hui à de nombreuses en- L’objet de cette communication est de caractériser
treprises de communiquer sur leurs actions so- la communication de 50 prestataires de services
ciales, environnementales et sociétales. Mais logistiques (PSL) mondiaux en matière de respon-
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sabilité sociale sur leur site Internet. Cette re- sentiel est que le fournisseur n’ait pas fait l’objet
cherche permet de mieux comprendre l’applica- d’attaque publique sur ses performances envi-
tion de la RSE dans le secteur de la prestation de ronnementales ou éthiques. Compte tenu de la
services logistiques et l’utilisation d’internet place des prestataires de services logistique dans
comme média de divulgation de cette informa- la chaîne logistique, les résultats de cette étude
tion. Elle montre que les pratiques sont similai- apporte un éclairage nouveau sur nos propres
res à celles d’autres secteurs d’activité et que résultats. Nous sommes donc portées à l’issue
l’utilisation d’internet n’est pas aussi « poussée » de cette recherche à émettre l’hypothèse sui-
qu’on pouvait le penser a priori. vante : le souci de divulguer des informations
sur leur responsabilité sociale (notamment sur
Les limites de cette recherche sont principale- internet) sera plus forte sur le leader de la sup-
ment d’ordre méthodologique. L’analyse de l’in- ply chain que sur les autres membres et notam-
formation divulguée sur Internet ne permet pas ment les prestataires logistiques. Des études de
de juger de l’application concrète dans les entre- cas permettraient de valider cette hypothèse.
prises de la politique RSE. Par ailleurs, contraire-
ment à des études de cas comme celle de Néanmoins, « l’investissement » dans la commu-
McMurtrie (2005) qui examine tout à la fois l’in- nication sur la RSE n’est pas inutile comme le
formation divulguée et, par le biais d’interviews soulignent Lober et alii (1997). La production
semi-directifs, les raisons de la divulgation de d'un rapport environnemental peut aider une en-
ces informations, notre recherche ne se situe treprise a mieux évaluer ses programmes envi-
qu’au niveau de la caractérisation des informa- ronnementaux, sa politique et sa performance en
tions divulguées et ne permet pas de se pencher la matière. C’est donc, pour ces auteurs, un réel
sur le point de vue managérial. outil de management qui ne se limite pas à un
simple outil de communication.
Par ailleurs, cette recherche fournit une photo-
graphie à un instant t et ne permet pas de retra-
cer le processus d’intégration de ces questions
dans la communication de l’entreprise. Suggestion de lecture
Nous pensions que le secteur de la prestation de
services logistiques était un secteur où la pres- Claudio Vitari, Isabelle Bourdon, and Florence
sion publique est forte et où donc, comme le Rodhain (2008)
montre les travaux de Clarke et Gibson- L’utilisation d’Internet par les grandes entrepri-
Sweet (1999), les prestataires vont communi- ses françaises pour la communication externe de
quer pour essayer de diminuer cette pression. leur RSE : une étude sur les entreprises du CAC
Force est de constater que cette idée de départ 40
est certainement erronée. Tous les prestataires
ne sont pas soumis à la même pression publique.
Ainsi, on remarque que les deux prestataires qui
sont des spécialistes du colis, sont aussi ceux qui
divulguent la plus grande quantité d’information
RSE et ont une « note » d’utilisation d’internet
largement supérieure à la moyenne de notre
échantillon.
Notre recherche s’inscrit dans la lignée des tra- social : entre une défense et donc la focalisation
vaux (Capron, Quairel, 2004 ; Perez, 2005 ; Du- sur la dimension historique internationale Nord-
puis, Le Bas, 2005 ; Martinet, Payaud, 2008 ; Sud du CE et une ouverture paradigmatique vers
Igalens, 2004) qui visent à comprendre la rela- une logique plus globalisante du mouvement. Le
tion entre management stratégique des organi- statut socio-économique de l’organisation dans
sations et le paradigme de la Responsabilité So- le mouvement : qui serait une façon d’envisager
ciale [RS par la suite] qui tend à être assimilée leur « entreprise » responsable, de visualiser
aujourd’hui comme l’opérationnalisation du Dé- leurs résultats allant de l’utilité économique à
veloppement Durable [DD par la suite]. Nous l’utilité sociale à travers toute la palette de sta-
proposons de discuter plus particulièrement des tuts qui s’intègrent dans les trois grands sec-
organisations du Commerce Equitable [OCE par teurs de l’économie (Lipietz, 2001) ou qui les
la suite] dont la loi en faveur des Petites et décloisonnent.
Moyennes Entreprises de 2005 les inscrit dans ce
champ du DD en France. Comment les OCE intè- De notre analyse et en faisant correspondre ces
grent le développement durable dans leur mana- déterminants du management responsable des
gement responsable ? Tel est notre questionne- OCE à leur représentation des pratiques recueil-
ment. lie par notre étude, quatre idéaux-types - au
sens de Weber – de vision stratégique
Pour topographier le management responsable d’« entreprise responsable » se dégagent. Ils
des OCE, nous avons confrontons ce peuvent servir de repères et de références pour
« framework » de la RS à l’étude des pratiques positionner les organisations dans le mouvement
et stratégies des organisations françaises à tra- et pour matérialiser leur intégration progressive
vers une méthodologie qualitative matérialisée et diversifiée d’une RS.
par vingt entretiens semi-directifs centrés menés
auprès de la communauté des OCE françaises. Les premières conclusions nous permettent donc
Les résultats indiquent une grande diversité des de voir que le mouvement du CE continue sa
positionnements pris par les OCE dont les di- construction sociale. Ainsi, notre contribution,
mensions suivantes permettraient de mieux qui réside dans la matérialisation sous forme de
comprendre leur vision stratégique du DD. Les « framework », s’adresse aux responsables des
logiques de changement : oscillant entre les OCE pour positionner et définir leur vision straté-
deux logiques proposées par Diaz Pedregal gique d’un management responsable. Cet apport
(2007), réformatrice et révolutionnaire. La permet aussi de participer au projet de concep-
conceptualisation de la responsabilité sociale : tualisation et de mise en œuvre du DD et de la
entre éthique et obligations sociales. Du côté de RS des organisations. Un cadre d’analyse qui
l’éthique, celle des individus et celle organisa- nous a permis d’étudier des types d’entreprise
tionnelle des OCE. Du côté des obligations socia- responsable qui sont plus ou moins éloignés de
les, entre une RS « stricte » équitable des OCE par leurs caractéristiques de la notion dominante
et une RS plus globale mobilisant toutes les di- d’une entreprise ou d’une économie non encas-
mensions du DD. Les logiques d’un mouvement trée dans la Société. Notre communication
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Ethique des Ethique de l’économie soli- Obligations d’é- Obligations d’in- Obligations d’utili-
affaires et daire quilibre tégration té sociale et com-
libéralisme social / environ- socio - éco - poli- munautaire
responsable Hybride coo- Hybride as- nemental / éco- tico - environne-
socio - co -
économique économique
Bibliographie indicative
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211/212, pp.29-49.
Contact
ramonjyd@esc-larochelle.fr
Groupe Sup de Co La Rochelle
102 rue de Coureilles – Les Minimes
17024 La Rochelle Cedex
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Parmi les stratégies de croissance de la grande (panneaux solaires, éoliennes, etc.). La philan-
distribution, la communication d’entreprise et le thropie, entendue comme étant le soutien en-
marketing ont un rôle extrêmement important à vers les communautés locales au travers d’ac-
jouer, notamment en matière de RSE. Le tions de mécénat, est le deuxième plus petit dé-
consommateur assimilant le nom de l’enseigne à nominateur commun. Néanmoins, Colruyt l’envi-
une marque (Duarte et al., 2005), nous soute- sage autrement que Delhaize puisqu’il a déve-
nons l’idée selon laquelle les distributeurs envi- loppé son propre programme de financement de
sagent la RSE comme un instrument visant à la scolarisation et de la formation dans les pays
renforcer leur image de marque en sorte de se du Sud. Enfin, le consommateur et les ressour-
différencier de la concurrence (Girod & Michael, ces humaines sont particulièrement ciblés
2003). Une des spécificités de ce secteur réside comme parties prenantes.
dans la très large diversité des problématiques
RSE et des parties prenantes. Selon la vision ins- Mais l’élément le plus important de cette analyse
trumentale de la théorie des parties prenantes, réside moins dans la nature des choix des thè-
la grande distribution visera celles qui lui sont mes et des parties prenantes que dans l’évolu-
stratégiquement les plus profitables sur le plan tion de la communication de la RSE. On observe
de ses obligations financières (Mercier, 2001). en effet que les enjeux qui relevaient strictement
du social et de l’environnemental sont peu à peu
Le processus de légitimation et d’institutionnali- mêlés à des enjeux économiques (la vente de
sation de la RSE étant toujours au centre des produits, la création de valeur, la gestion des
débats entre l’entreprise et son environnement ressources humaines) ainsi qu’aux missions et
(Champion et al., 2005 ; Burchell & Cook, valeurs des groupes. Les glissements sémanti-
2006 ; Jones & al., 2007 ; Jonker & Marberg, ques tels que « entreprendre de façon responsa-
2007 ; Ben Mlouka & Boussoura, 2008), nous ble » ou « créer de la valeur ajoutée pour tous
pensons qu’il est essentiel de s’intéresser aux les partenaires » sont là pour en témoigner. On
actes discursifs de la RSE. Dans cette recherche, entrevoit par ailleurs que la RSE vient renforcer
nous portons notre attention sur les données l’image de marque des enseignes. L’analyse criti-
textuelles accessibles depuis les sites Internet que du discours que nous utilisons (Fairclough,
des deux plus grandes enseignes belges, Del- 2005) prend ici tout son sens puisqu’elle insiste
haize et Colruyt, ce qui nous permet de retracer sur la nécessité de placer les discours étudiés
l’évolution de la communication de la RSE depuis dans leur contexte de production. A cet égard,
la fin des années ’90 jusqu’à aujourd’hui. nous expliquons l’évolution de la communication
de la RSE d’une part à cause de l’histoire propre
De tous les enjeux abordés par les deux grou- des groupes, et d’autre part, à cause de la trans-
pes, la thématique environnementale est la plus formation du profil du consommateur depuis les
partagée. Nous remarquons cependant que si années ’90. La succession des crises alimentaires
Delhaize se concentre essentiellement sur la ré- (vache folle, dioxine, …) va amplifier la tendance
duction de la consommation énergétique, Colruyt du consommateur à revendiquer plus de droits et
présente une vaste liste d’initiatives et met en notamment plus de sécurité. Mais le consomma-
exergue ses propres solutions énergétiques teur est aussi plus conscient de l’impact de son
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Bibliographie
Ben Mlouka, M., & Boussoura, E. (2008). La
Théorie néo-institutionnelle contribue-t-elle à
l’éclairage du concept de Responsabilité Socié-
tale ?, Actes du 5ème Congrès de l’Aderse, http://
www.aderse.org/indexfr.htm
Burchell, J. & Cook, J. (2006). Confronting the
“corporate citizen”: shaping the discourse of cor-
porate social responsibility. The International
Journal of Sociology and Social Policy, 26 (3/4) :
121-137.
Champion, E., Gendron, C. & Lapointe, A.
(2005). Les représentations de la responsabilité
sociale des entreprises : un éclairage sociologi-
que. Les cahiers de la Chaire de responsabilité
sociale et de développement durable, 5 : 24 p.
http://www.crsdd.uqam.ca/pdf/
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La préoccupation pour l’environnement (PPE) est à des résultats mitigés, en effet Giannelloni
devenue un sujet dominant à l’échelle planétaire. (1995) a montré que la PPE augmente avec
Les pays développés ont été les premiers à avoir l’âge,Van Liere et Dunlap (1981) ont montré le
pris des mesures en faveur de la protection de contraire.
l’environnement et leurs concitoyens ont adopté Pour ce qui est du revenu, de la CSP et du ni-
des comportements dans ce sens. La préoccupa- veau d’éducation, une majorité des études s’o-
tion pour l’environnement (PPE) fait partie d’un riente vers le fait que le consommateur PPE au-
concept plus large : la consommation sociale- rait un revenu plutôt élevé (Dolish, Tucker, Wil-
ment responsable (CSR). Un consommateur so- son, 1981) et un niveau d’éducation élevé égale-
cialement responsable étant appréhendé par Ro- ment (Samdahl et Robertson, 1989).
berts (1995), comme «celui qui achète des biens Enfin concernant le sexe, les hommes sont
et services qu’il perçoit comme ayant un impact mieux informés, et les femmes plus sensibles et
positif, ou moins mauvais sur son environnement actives en faveur de l’environnement
et qui utilise son pouvoir d’achat pour exprimer (Giannelloni, 1998).
ses préoccupations sociales ». La CSR a donc
une double dimension, sociale, traduisant l’inté- Les variables psychosociologiques permettent
gration de l’impact des comportements de également de cerner le profil du consommateur
consommation sur le bien être de la société et PPE, notamment à travers l’influence des valeurs
environnementale traduisant la prise en compte individuelles ou collectives (hédonisme, univer-
de la dimension écologique dans les comporte- salisme…) et certaines variables de personnalité,
ments de consommation d’où le concept de PPE. tel que le centre de contrôle, l’efficacité perçue
Un consommateur sera qualifié de préoccupé par du consommateur, l’aliénation, le libéralisme, le
l’environnement lorsqu’il « adopte un comporte- dogmatisme, etc.
ment d’achat cohérent avec la conservation des
écosystèmes » (Kinnear, Taylor et Ahmed, La littérature en matière de PPE s’est également
1974). intéressée à répondre à la question fondamen-
tale suivante : quel est le lien entre attitude et
Cette PPE peut s’exprimer à travers 3 dimen- comportement en matière d’environnement ?
sions : l’information à propos des problèmes en- Une attitude pro-environnementale conduit-elle
vironnementaux (dimension cognitive), la sensi- systématiquement à l’action proprement dite ? Il
bilité environnementale (dimension affective) et semble que non et que « même si les préoccupa-
le comportement concret en faveur de l’environ- tions environnementales sont fortes, du discours
nement (dimension comportementale). Giannel- au passage à l’acte, le chemin reste
loni (1998) sur la base de la synthèse d’un large long » (Giannelloni, 1998).
éventail d’études sur la PPE a fait ressortir l’im- Cette constatation nous a amené à essayer de
pact de deux groupes de déterminants permet- dégager, à partir d’une synthèse de la littéra-
tant d’expliquer la PPE. ture, les principaux freins et motivations à l’a-
doption ou non de comportements écologi-
Tout d’abord, les variables socioéconomiques et ques.Sept facteurs ont été dégagés : la
démographiques : contrainte financière, l’aspect contraignant
L’étude de l’impact de l’âge sur la PPE a abouti (Albertini et Bereni, 2003), la réglementation
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Par Jacques Poirot, Maître de conférences, IUT Charlemagne, département Techniques de com-
mercialisation, Laboratoire : BETA-REGLES-CNRS, Université de Nancy 2
Les partenariats entre ONG et entreprises, après le modèle utilitariste, les véritables fondements
une période d’indifférence et d’affrontement, se de la collaboration entre les entreprises et les
sont développés à partir du début des années ONG. Les entreprises sont engagées, comme les
1990. Deux modèles ont été mobilisés pour ana- autres acteurs de la société, dans un système de
lyser ces nouvelles relations entre les entreprises dons et de contre-dons ; elles ont l’obligation
et les ONG : le modèle utilitariste et le modèle morale de « rendre » à la société les dons qu’el-
du don. Selon le modèle utilitariste, les entrepri- les ont initialement reçus et dont elles continuent
ses et les ONG collaborent, car les deux parte- à bénéficier (infrastructure, main-d’œuvre quali-
naires en tirent un avantage réciproque. Il s’agit fiée formée par le système éducatif, moyens de
d’un avantage économique, financier et stratégi- financement, découvertes et inventions dont
que. Les entreprises minimisent le risque socié- peuvent profiter tous les acteurs etc.). Pour dis-
tal, en limitant notamment le risque de boycott ; poser, dans l’esprit du public de la licence to
elles bénéficient également d’économies exter- operate, les entreprises doivent effectuer des
nes apportées par les ONG qui aident les entre- contre-dons en devenant socialement responsa-
prises à mettre en œuvre les principes du déve- bles et en allant au-delà des prescriptions légales
loppement durable. Les labels décernés aux en- que le public juge insuffisantes. Cet échange so-
treprises leur permettent de vendre parfois plus cial, qui caractérise cette économie du don, est à
facilement leurs produits et même à un prix plus la fois libre et obligatoire. Les partenaires fixent
élevé que celui de leurs concurrents. Les ONG, librement le montant de leur don, tout en restant
de leur côté, bénéficient d’une nouvelle source soumis à la pression sociale. Les ONG apparais-
de financement qui complète l’apport des fonds sent alors comme des intermédiaires entre les
publics et des donateurs privés. Elles peuvent entreprises (les donatrices) et la société
aussi mieux comprendre les contraintes écono- (ensemble des donataires). Les donataires cor-
miques et financières des entreprises et se mon- respondent notamment aux générations futures,
trer plus efficaces dans leurs actions auprès des dans le cadre de la protection de l’environne-
entreprises. L’objectif essentiel des deux parte- ment, ou à des groupes sociaux spécifiques,
naires est d’obtenir, à travers leur collaboration, pour les actions dans le domaine social. Dans
une reconnaissance du public ; pour les entrepri- leur rôle d’intermédiaire, les ONG sont incitatri-
ses, il s’agit de la reconnaissance de leurs enga- ces et médiatrices, en devenant des prestataires
gements en faveur du développement durable de services et en ajoutant parfois leur propre
et, pour les ONG, de leur compétence profes- don à celui de l’entreprise. Après une analyse
sionnelle. Dans le jeu stratégique qui oppose en- des relations ONG-entreprises dans cette optique
treprises et ONG, chaque partenaire cherche de l’économie du don, une typologie des rela-
parfois à développer sa marge d’autonomie, à tions entre ces deux partenaires a été établie à
acquérir un pouvoir, c’est-à-dire la capacité à partir des caractéristiques essentielles du modèle
influencer le comportement du partenaire. du don.
Par Ahmed Turki, Chercheur en Sciences de Gestion, URGE-Faculté des Sciences Economiques et de
gestion de Sfax
La recherche d’une performance environnemen- affaires. Toute action de la part des entreprises
tale ne constitue pas l’unique objectif des actions est tenue d’être analysée sur les plans social,
écologiques. Les dirigeants cherchent à travers écologique, économique et non seulement sur le
la performance environnementale à réaliser cer- plan économique avant d’être adoptée.
tains objectifs qui sont généralement de nature
relationnelle, économique et éthique. En effet, C’est dans ce cadre que s’inscrit cette recherche
par crainte de représailles de la part de leurs qui vise à identifier ce qui pousse les dirigeants
parties prenantes, certaines firmes optent pour des entreprises tunisiennes à mettre en œuvre
les actions écologiques. Les parties prenantes, des actions écologiques. Afin de répondre à cet
comme les associations écologiques et les pou- objectif, une enquête est réalisée sur 8 cas dont
voirs publics, deviennent de plus en plus sensi- deux sont certifiés à la norme ISO 14001. Trente
bles aux questions écologiques et exercent par cinq entretiens semi-directifs sont effectués et
conséquent des pressions écologiques, parfois traités avec le logiciel Nvivo 7. L’analyse de
menaçantes, sur les entreprises. Face à ces contenu fait ressortir que la réduction des pres-
pressions potentielles, les entreprises sont te- sions écologiques constitue la principale, sinon
nues d’améliorer leurs résultats environnemen- l’unique motivation des actions écologiques. Les
taux d’une part et de les diffuser aux parties pre- dirigeants des entreprises sont amenés à mettre
nantes d’autre part. Cette diffusion a pour objec- en œuvre des actions écologiques afin d’alléger
tif d’influer sur les comportements de ces par- les pressions essentiellement d’origine gouverne-
ties. mentale.
De même, certaines actions écologiques, comme À la lumière des résultats de l’enquête, nous
les opérations de recyclage, demeurent rentables supposons que les motivations des actions écolo-
sur le plan économique. Ces actions ne sont pas giques suivent un processus de trois étapes.
le résultat des obligations imposées par les ac- Dans la première, les dirigeants commencent à
teurs sociétaux. Contrairement aux motivations s’intéresser à la protection de l’environnement
relationnelles, les motivations économiques sont suite aux pressions sociétales. Progressivement,
de nature interne. Leurs actions ne sont pas le ces derniers ne sont plus disposés à s’intéresser
fruit d’une pression externe et/ou interne, elles continuellement aux actions écologiques puis-
ne sont déclenchées que si elles sont économi- qu’ils les considèrent comme génératrices de
quement rentables. charges. Ils commencent par conséquent à allier
l’environnement à l’économie en prenant en
La troisième catégorie de motivations écologi- compte les attentes des actionnaires. En accu-
ques est celle s’inscrivant dans le cadre de l’éthi- mulant de l’expérience, l’intérêt se porte aux au-
que et de la responsabilité sociétale. Certains tres parties prenantes et les actions écologiques
dirigeants procèdent à des actions écologiques seront motivées, en plus des facteurs relation-
parce qu’ils admettent disposer d’une responsa- nels et économiques, par des facteurs éthiques.
bilité sociétale à assumer. Les entreprises ne
peuvent négliger les conduites éthiques dans Contact
leur fonctionnement afin qu’elles assurent leur E-mail : ahmed.turki@fsegs.rnu.tn
survie. La notion d’éthique prend aujourd’hui de B.P. 1088 - 3018 Sfax-Tunisie
plus en plus de l’importance dans le monde des TEL : 216 23 23 02 10
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Par Dr. Ahmed ATIL, Assistant Professor, Centre pour l’Entreprise Responsable, ESC-
Rennes School of Business
Après la vague des programmes de privatisation 140 PME. Les données recueillies ont été traitées
en Algérie, les petites et moyennes entreprises sommairement par des analyses statistiques
(PME) constituent aujourd’hui l’essentiel du tissu (Tris à plats, Tris croisés….) et principalement
industriel algérien et le principal facteur de déve- par des analyses factorielles conduisant à l’éla-
loppement économique et de création d'emplois. boration de typologies. Notre approche d’analyse
Cependant, en matière de politique environne- est basée principalement sur une grille de lecture
mentale, ces PME sont généralement oubliées au inspirée des travaux de recherches de BUTEL-
profit des grandes entreprises publiques. Sou- BELLINI (97), BOIRAL (2001) et BERGER DOUCE
vent, manquant de moyens humains et techni- (2004 / 2007).
ques, la plupart d'entre elles considèrent l'envi-
ronnement comme une contrainte. Les résultats de la recherche nous ont permis
d’examiner les pratiques environnementales des
Ce papier de recherche vise à étudier l’engage- PME. A cet égard, pour la grande majorité (plus
ment et l’intégration de la démarche environne- de 85%) des managers, la préoccupation envi-
mentale dans le système de gestion des entre- ronnementale est plutôt importante. Ensuite, se-
prises. La problématique centrale de notre re- lon les motivations et les enjeux environnemen-
cherche porte sur l’hypothèse suivante : l’identi- taux nous avons élaboré une typologie de trois
fication des motivations et des enjeux environ- groupes de PME (Eco-Nocif, Eco-Passif, Eco-
nementaux permet aux managers des PME de Actif). Enfin, à l’aide de ces analyses typologi-
transformer la prise de conscience en pro- ques, nous proposons un processus d’évolution
gramme d’action en faveur de l’environnemental des PME en fonction de leur groupe d’apparte-
[BOIRAL 2005]. nance.
www.ethipedia.net
'ethipedia' a été conçu et créé par les codirecteurs d'ethiquette Inc., Brenda
Plant et Tom Liacas. Le projet est né d'un dialogue avec notre partenaire
majeur, le fonds des travailleurs Fondaction CSN, qui évoquait le fait que les
PME québecoises ne savaient pas comment s'y prendre pour embarquer sur
la piste du développement durable. Le prototype du site (BETA) a été lancé
le 5 janvier 2009.
Son but est d'offrir une bibliothèque de stratégies réapplicables pour per-
mettre d'implanter des principes de développement durable dans une orga-
nisation. En rendant cette information disponible, ethipedia espère accélérer
la prise de conscience du monde économique sur la nécessaire mise en ap-
plication du développement durable en son sein.
C'est également une vitrine pour les bonnes stratégies implantées à travers
le monde. Les représentants des organisations et des entreprises, cher-
cheurs, étudiants et consultants sont tous invités à soumettre du contenu
sur les meilleures pratiques mondiales en développement durable.
Le site est organisé sous forme de méritocratie : plus une organisation pu-
blie de pratiques sous son nom, plus elle est visible !
vités locales, dans les consultations et le déve- Allocution de William George, directeur général
loppement des projets. Rio Tinto – Alcan tente de Edelman Montréal
de passer d’un modèle d’entreprise protectrice/ W. George nous présente ici ses recherches sur
philanthropique à un fonctionnement de co- les attentes des canadiens et canadiennes en
initiation des stratégies. Les prochains défis matière de DD et de RSE, ainsi que sur leurs
concernent les GES et PFC qui restent très pro- comportements de consommation. En étudiant
blématiques à l’heure actuelle. en premier lieu l’environnement dans les mé-
Les deux vice-présidents cités ci-dessus, recon- dias, nous constatons que la couverture médiati-
naissent que la situation de crise économique va que de l’Environnement connaît une croissance
affecter le budget des politiques de DD, contre- exponentielle, qui est aujourd’hui le 3ème sujet le
balançant quelque peu l’optimisme affiché plus plus couvert dans les médias canadiens. W.
haut par P.M. Johnson. George étudie les liens entre l’économie verte, la
crise, et comportements de consommation des
Nadine Gudz, directrice de stratégie durable à canadiens. L’économie verte est ici définie
Interface comme l’activité économique des compagnies et
des consommateurs, sous forme de produits,
Nous connaissons déjà l’engagement d’Inter-
services ou modèles économiques qui entraînent
face, nous verrons ici la spécificité de son enga-
à la fois une croissance économique, une baisse
gement et de comment le virage a été fait. Ain-
des impacts environnementaux et une améliora-
si que le savent désormais les entreprises, le DD
tion du bien être social. Les conclusions des étu-
est une opportunité de marché, mais Interface le
des ici présentées laissent espérer que les atten-
perçoit de plus comme un réel facteur catalyseur
tes de la population en termes d’environnement
d’innovation. Pour Interface, traiter les déchets
deviennent telles que les consommateurs pour-
en réutilisant ces matières et en évitant les dom-
raient changer leurs habitudes pour satisfaire à
mages pour la nature est devenu un défi pour
ces attentes, y compris leurs habitudes électora-
atteindre la durabilité par les processus, les
les. Ainsi, cette nouvelle importance des ques-
gens, les produits...et par les gains financiers
tions environnementales pourrait même juguler
ainsi réalisés. Interface se penche désormais sur
l’effet de la crise sur les progrès environnemen-
l’intégration des parties prenantes dans les pro-
taux.
cessus de décisions, mais restent un exemple
pour l’intégration des analyses par cycle de vie
Session 3 – Gouvernance durable et responsa-
de leurs produits et le contrôle de leurs émis-
ble : de la planification de l’intégration à la mise
sions de gaz.
en œuvre
Michel Bourbonnière, responsable Développe-
Anne Duffy, responsable développement dura-
ment durable à la STM
ble du comité pour les JO 2010 Vancouver
La présence de la STM à la conférence Unisféra a
L’accent du travail réalisé par le Comité JO 2010
tout son sens, tant les liens entre transports col-
est placé sur une étude des best practices réali-
lectifs urbains et développement durable sont
sées lors des précédents grands évènements
forts. Outre ses implications traditionnelles
sportifs en termes d’environnement, mais a éga-
(qualité de l’air, santé, smog urbain…) la STM se
lement permis des études sur la réceptivité des
penche aujourd’hui sur de nouvelles problémati-
Canadiens à propos de la durabilité. Les projets
ques, telles l’efficacité énergétique, les orienta-
présentés mettent en avant une inscription dans
tions des plans d’aménagement du territoire,
le cadre du GRI, et une préoccupation sur la pé-
l’intégration de la dimension sociale du DD. La
riode « post-Jeux », pour Vancouver et les in-
STM assurant 30% des transports de la ville de
frastructures développées pour l’occasion. Anne
Montréal, le DD devient un axe essentiel des
Duffy insiste sur la compensation en 5 ans des
stratégies, et se décline sur deux dimensions :
surcoûts occasionnés pas la construction de bâti-
La dimension institutionnelle et la dimension or-
ments éco-efficients, la mise en place d’une stra-
ganisationnelle. Les objectifs sont de monter une
tégie spécifique pour le carbone, et surtout met
approche cyclique, mêlant des mécanismes top-
l’accent sur l’importance du reporting et de la
down et bottom-up, organisée autour de trois
comptabilité : on décrit ce que l’on mesure, une
axes : la mobilité durable, la gestion durable et
étape déterminante à toute évaluation de politi-
la promotion du développement durable.
que, surtout environnementale.
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sures ne seront perceptibles que dans quelques Session 10 – Les récents développements gou-
années seulement. Aussi, l’abstraction de cer- vernementaux et intergouvernementaux qui par-
tains enjeux dont les changements climatiques, ticipent à la définition du cadre socio-politique du
par rapport à la problématique du bruit qui est développement durable et de la responsabilité
pour sa part, bien tangible pour les populations sociale dans lequel les entreprises évoluent
riveraines, rend difficile l’adoption de certaines Marie-France Houde, Économiste senior, Divi-
mesures. sion Investissement, Département Finance et
Julie Gelfand Vice-présidente, Développement Entreprise, Organisation internationale de coopé-
durable, Association minière du Canada ration et de développement économique (OCDE)
Le mandat de Julie Gelfand consiste à implanter La crise financière et économique ouvre des
le programme Vers un développement minier perspectives intéressantes sur un éventuel ren-
durable dont l’Association minière du Canada forcement des Principes directeurs qui feront
s’est dotée afin d’améliorer la réputation de ces l’objet d’une révision en 2010. En matière de
entreprises membres. Ce programme volontaire RSE, les Principes directeurs sont considérés
prévoit un système de mise en œuvre du déve- comme les plus complets et les plus légitimes
loppement durable basé sur la participation, la d’une part, puisqu’ils émanent des États et d’au-
vérification de parties tierces et la transparence. tre part, parce qu’ils comprennent un mécanisme
Le défi majeur est d’inclure le plus grand nombre de mise en œuvre, les Points de contact natio-
d’entreprises à leur démarche puisque les com- naux (PCN). Dans le cadre de leur réexamen, il
portements irresponsables de quelques firmes sera sans doute question de la performance des
parviennent à eux seuls à entacher la réputation PCN de leur manque de ressources et de la
de l’ensemble de l’industrie. chaîne de l’offre.
Robert Lauzon, Directeur, Bureau de coordina-
Session 9 – S’outiller afin de mettre en œuvre et tion de développement durable, Ministère du Dé-
de mesurer sa performance en durabilité veloppement durable, de l’environnement et des
François Berthiaume, Conseiller, Environne- parcs
ment, Aéroports de Montréal Le Québec a adopté une Loi sur le développe-
François Berthiaume nous a détaillé les mesures ment durable en 2006 et s’est doté d’une straté-
prises par l’aéroport de Montréal, le 2ième aéro- gie en la matière. Cette stratégie se traduit au
port au Canada, tels que le renouvellement des sein des Ministères et de l’administration publi-
aérogares, la construction d’une station géother- que par la définition de 150 plans d’action. La Loi
mique etc. Cette entreprise implante la norme sur le développement durable constitue un projet
ISO 14001 depuis novembre 2000 dans le but de extrêmement ambitieux puisqu’elle implique la
rassurer ses parties intéressées quant à la sécu- publication de rapports annuels par les Ministè-
rité et l’impact environnemental de ces activités. res et les organisations gouvernementales, l’édi-
L’application de cette norme a donné lieu à une tion de rapports annuels de mise en œuvre ainsi
nouvelle organisation du travail sous le mode de qu’un bilan et une révision de la Loi dans cinq
gestion de projet. ans. Une des difficultés rencontrées actuellement
Stella Leney, Directrice principale, Environne- par le Ministère réside dans la définition et le
ment et affaires corporatives, Hydro-Québec choix des indicateurs à retenir pour l’implanta-
Hydro Québec a intégré le développement dura- tion de cette Loi.
ble au plus haut niveau décisionnel et a appliqué Mot de clôture par Johanne Gélinas, Associée,
tôt l’évaluation et la vérification environnemen- Responsabilité d’entreprise et développement
tale à différents aspects de ses opérations. Hy- durable, Deloitte
dro Québec applique la norme ISO 14001 depuis Pour terminer, Johanne Gélinas a constaté que
dix ans, publie un rapport de développement du- les entreprises québécoises progressaient dans
rable depuis 2003 (dont les informations sont leur implantation du développement durable et
vérifiées par une tierce partie) etc. Assujettie à qu’elles avaient entrepris de structurer leur dé-
la Loi sur le développement durable, Hydro Qué- marche en la matière. Malgré ces avancées, les
bec déposera son plan d’action au cours de l’an- entreprises resteront scrutées par le public et les
née. L’entreprise travaille actuellement sur l’ap- organisations de la société civile, ce qui implique
plication de l’analyse du cycle de vie à ses activi- une amélioration continue de leurs pratiques.
tés et entend augmenter à l’avenir ses achats
éco responsables.
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Courriel: crsdd@uqam.ca
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