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Est-ce que les sœurs sont libres de fonctionner?

Une exploration des préoccupations de Paul en 1 Timothée 2:11-15

Par Jon Zens

(traduit par: tommyab.wordpress.com)

Dans l'histoire de l'Église, 1 Timothée 2:12 a été utilisé sans relâche comme une preuve
pour régler de façon rapide et décisive le ministère des femmes dans les congrégations.
En 1987, l'Assemblée du pasteur Nancy Sehested a été mis hors de l'Association de
Memphis des Églises baptistes du Sud, et 1 Tim.2:12 a été utilisé comme un élément clé
à la base de cette décision. En 2006, Sheri Klouda a été renvoyée du Southwestern
Theological Seminary de Fort Worth au Texas. Elle enseignait l'hébreu au séminaire,
mais – basé sur 1 Tim.2:12 - il a été conclu que les femmes ne devaient pas enseigner à
des hommes.

Un examen honnête des preuves révèlera que l'utilisation traditionnelle de 1 Tim.2:12


pour réduire au silence les croyantes est sans fondement; et que cette interprétation a
causé des dommages incalculables sur la santé du corps de Christ sur terre. Tout le
monde admet que 1 Tim.2:11-15 est un texte difficile à tous les niveaux - contextuel,
culturel, linguistique, grammatical et conceptuel. Néanmoins, pour ceux qui désirent
réellement la lumière qui vient de la Parole de Dieu, on peut avoir assez de clarté pour
découvrir les à priori erronés et pour dénoncer les préjugés qui sont derrière
l’interprétation traditionnelle de 1 Tim.2:12. Ce texte a véritablement été utilisé pour
porter atteinte la moitié du peuple des croyants. Les preuves sont telles qu'il me semble
que les enseignants de la Bible et que les dirigeants d’église feraient bien de revisiter
l'application actuelle qu'ils font de 1 Tim.2:11-15, qui pourrait être erronée.

Comment le Nouveau Testament dans son ensemble considère les femmes?

Avant d’en venir à 1 Tim.2:12, qui est souvent considéré comme un texte contraignant
en ce qui concerne les femmes, il est impératif de revoir l'image particulièrement positive
des filles d'Abraham qui est dépeint dans le Nouveau Testament (Luc 13:16). Cette
information ne peut être rejetée ou oubliée lorsque nous étudions les deux passages (1
Cor.14:34-35 et 1 Tim.2:12), qui mentionnent des préoccupations concernant les sœurs.
- Ni les récits évangéliques, ni les paroles de Jésus n’ont jamais imposé de
restrictions sur le ministère des femmes.

- Jésus acceptait pleinement les femmes comme ses disciples et elles


l'accompagnaient dans ses voyages avec les disciples masculins (Luc 8:1-3). Ces
femmes soutenaient aussi la mission de Jésus avec leurs propres ressources. Ces
faits sont beaucoup plus importants que cela ne paraît à première vue. Au premier
siècle, il était inimaginable pour un rabbin juif d’avoir des femmes disciples. Luc
rapporte cette réalité d'un ton plutôt neutre, mais cette bande constituée de
femmes, d'hommes et de Jésus n’était vraiment pas «casher» pour les gens
curieux, alors qu’ils allaient dans les villes et les villages.1

- Après que Siméon eu prit l'enfant Jésus dans ses bras et vu le salut de Dieu,
Anne la prophétesse «rendit grâce à Dieu et parlait de lui [Jésus] à tous ceux qui
attendent la rédemption de Jérusalem» (Luc 2:25-38). Anne n’a pas annoncé
Christ seulement aux femmes, mais à «tous».

- Jésus a applaudi les efforts d'évangélisation de la Samaritaine (Jean 4:35-38).


Après que Jésus se soit révélé à elle, elle laissa sa cruche au puits et elle se rendit
dans sa ville pour proclamer le Messie aux hommes, aux femmes et aux enfants
(Jean 4:28-29). Tout le monde à Sychar connaissait son histoire de relations
brisées, et pourtant elle proclamait courageusement que Jésus était le Messie - le
Rédempteur, même pour ceux en-dehors du judaïsme!

- Lors de la crucifixion de Jésus, les disciples masculins ont fui, mais les femmes
sont restées et elles ont aidé à faire sa sépulture (Matt.27:55-56, 61; Marc
15:40-41; Luc 23:55-56; Jean 19:25-27).

- Le témoignage d'une femme n'était pas admis comme preuve devant les
tribunaux du temps de Jésus. Pourtant, le Seigneur a choisi des femmes pour être
les premiers témoins et celles qui ont annoncé en premier sa résurrection (Jean
20:1-2, 11-18; Luc 24:1-11, 22-24; Marc 16:1-8; Matt.28:1 -11).

- Après l'ascension de Christ, 120 hommes et femmes ont prié ensemble et ont
choisi un remplaçant pour Judas Iscariot (Actes 1:14-15).

- L'Esprit est venu sur les 120 disciples, et ils parlaient des œuvres admirables de
Dieu dans de nombreuses langues étrangères (Actes 2:1-4).

- Certains pensaient que les événements du jour de la Pentecôte étaient dûs à un


excès de vin, mais Pierre insista sur le fait qu'il s'agissait de l’accomplissement de
la prophétie de Joël - «Vos fils et vos filles prophétiseront,… Oui, sur mes
serviteurs et sur mes servantes, dans ces jours-là, je répandrai de mon Esprit; et
1
Ndt: dans le judaïsme, la nourriture casher est celle qui se conforme aux règles de la religion juive
ils prophétiseront.» (Ac 2:17-18). Il n'y a aucune indication dans le texte que les
hommes auraient la possibilité de prophétiser librement, mais que les femmes
seraient limitées à certains égards.

- Philippe l'évangéliste avait quatre filles vierges qui prophétisaient (Actes 21:9).
Nous ne serions pas dans l’erreur si nous supposions qu'il y avait certainement
plusieurs autres sœurs qui avait ce don, et pas seulement les filles de Philippe.

- Paul confia sa lettre aux Romains à Phœbé, et c’est elle qui l'a acheminée. Elle
était diacre dans l'assemblée de Cenchrées et Paul avait le plus grand respect pour
elle (Rom.16:1-2). Paul la reconnaissait comme un prostatis, ce qui implique l'idée
de leadership (cf. 1 Thess.5: 12).

- Paul désigne Priscille et Aquilas comme ses «compagnons d’œuvre» (Rom.16:3).


Le même mot est utilisé pour parler de gens comme Timothée et Tite.

- Junias et Andronicus (femme/mari ou sœur/frère) ont été qualifiés par Paul


comme jouissant «d'une grande considération parmi les apôtres» (Rom.16:7). Ils
étaient ses parents et avait été en prison avec lui. Il y avait des gens appelés
«apôtres» qui n'étaient pas parmi les douze, comme Barnabas et Paul. Junias était
également parmi ces ouvriers apostoliques. Il n'y a aucune raison de penser
qu'elle était la seule femme à être apôtre.

- Parmi tous les gens salués par Paul dans Romains 16, dix étaient des sœurs
parmi lesquels se trouvaient «Tryphène et Tryphose [qui étaient peut-être
jumelles], qui travaillent pour le Seigneur» (Rom.16:12).

- Conformément à Actes 2:17-18, Paul encourageait les frères et les sœurs à


prophétiser dans les assemblées d’église (1 Cor.11:4-5; 14:23-24).

- Dans les réunions ouvertes décrites dans 1 Cor.14, Paul parle de tous les
hommes et les femmes de l'assemblée - «toute l'assemblée» - «chacun de vous» -
«vous pouvez tous prophétiser». Il dépeint une assemblée qui fonctionne
ensemble de façon à s’encourager.

- Gal.3:28 indique «qu'en Christ» les distinctions humaines telles que celle entre
les hommes et les femmes, ne sont désormais plus une norme dans l’église. Au
premier siècle, les préjugés abondaient dans l'esprit des gens envers certaines
personnes comme les «Gentils», les «Juifs», les «esclaves» et les «femmes». Paul
dit que dans le Corps de Christ, cela ne devrait pas être le cas.

- Les femmes occupent une place importante dans l'assemblée de Philippes, à


commencer par la maison de Lydie. En Phil.4:3 Paul demande à deux sœurs – qui
avaient fort probablement une certaine influence spirituelle dans le corps - d'être
en paix l’une avec l'autre. Il appelle Évodie et Syntyche celles «qui ont combattu
pour l'Évangile avec moi», ainsi que ses «compagnons d'œuvre».

- 2 Jean est une lettre adressée à «la dame élue et ses enfants.» Il s'agit
probablement d'une sœur respectée dont la maison servait à la réunion des saints.
Elle aurait apparemment exercé une influence spirituelle considérable sur un
certain nombre de personnes. Des maisons appartenant à des femmes sont
mentionnées comme des lieux de rencontre pour les églises dans Rom.16:5; 1 Cor.
1:11; 16:9 et Col.4:15.

- En Apocalypse 2:20-24 Jésus réprimande la congrégation de Thyatire de


permettre à une fausse prophétesse surnommée «Jézabel», «d’enseigner» à
certains serviteurs du Seigneur à pécher gravement. Si c'était une erreur pour
une femme que d'enseigner les frères, pourquoi le Seigneur n’a-t-il simplement
pas condamner l'Assemblée de permettre à une femme d’instruire les autres? Cet
incident de Thyatire indique que l'Assemblée permettait à d'autres hommes et
femmes prophètes d'enseigner la vérité. Le problème qu’avait Christ avec cette
église n'était pas qu'une femme enseigne, mais que cette femme enseignait des
fausses doctrines. Nous reviendrons sur ce passage dans notre étude de 1Tim.
2:12.

Cette vue d’ensemble de la vision du Nouveau Testament à propos des femmes est
importante, car elle révèle la liberté d'action des sœurs dans le royaume. Dans
l’atmosphère du Nouveau Testament, les «restrictions» envers les filles de Christ ne
semblent pas être un sujet de débat. Une telle vue d’ensemble devrait également aussi
servir de correctif à ceux qui écrasent et intimident les sœurs par leur interprétation de
deux passages - 1 Cor.14:34-35 et 1 Tim.2:12 - et qui annule avec ces deux passages le
ministère des sœurs qui nous est révélé dans le reste des écritures.

Épîtres «pastorales»?

Avant d’en venir à notre passage de 1 Timothée, il est essentiel de noter que la tradition
de désigner les 2 épîtres à Timothée et Tite comme des «épîtres pastorales» est très
erronée. Un auteur appelle même Timothée un «jeune pasteur».2 Timothée et Tite
n’étaient pas des pasteurs, ni des anciens. Ils étaient des assistants apostoliques
itinérants. Paul dans un passage dit à Timothée de «faire le travail d'un évangéliste» (2
Tim.4: 5). Dans ses trois lettres, Paul donne à ses compagnons d’œuvre des instructions
2
David P. Kuske, “Exegesis of 1 Timothy 2:11-15,” at www.wisessays.net/authors/k/kusketimothy
concernant les questions et les problèmes rencontrés par les assemblées dans lesquelles
ils travaillent et qu’ils assistent.

Pourquoi la première épître à Timothée a-t-elle été écrite?

L'objectif de 1 Timothée est énoncé par Paul au chapitre un:

«Je te rappelle l'exhortation que je te fis, à mon départ pour la Macédoine, lorsque
je t'engageai à rester à Éphèse, afin de recommander à certaines personnes de ne
pas enseigner d'autres doctrines, et de ne pas s'attacher à des fables et à des
généalogies sans fin, qui produisent des discussions plutôt qu'elles n'avancent
l'œuvre de Dieu dans la foi.»

«La clé pour comprendre la lettre», note Gordon Fee, «consiste à prendre au sérieux
cette raison que Paul donne dans 1 Tim 1:3. Il laissa Timothée à Éphèse pour combattre
certains faux docteurs, dont l'ascétisme et les absurdités fondées sur la loi engendraient
des dissensions et faisaient en sorte qu'un grand nombre de croyants étaient séduits par
ces fausses doctrines.»3

La première épître à Timothée n'est pas un manuel pratique pour un pasteur. C'est le
mandat d'un assistant apostolique pour traiter de questions graves impliquant des
fausses doctrines à Éphèse. Malheureusement, certaines femmes étaient impliquées dans
ce problème.

Le contexte immédiat de 1 Timothée 2:11-15

Si on considère la structure de base que Paul a utilisé dans cette section (2:1-15), on
peut noter les points suivants (j'ai essayé de suivre de près le grec dans la traduction des
versets de 1 Tim.2:1-15):

- «Je vous exhorte [toute l'assemblée à prier] ... afin que nous puissions vivre une
vie paisible et tranquille.» (v.1-2)

- «Je veux que les hommes [pluriel] prient . . . » (v.8)

3
Gordon Fee, Gospel & Spirit, p.54
- «De même, [je veux que] les femmes [au pluriel] (prient) dans des vêtements
adéquats . . . » (v.9)

- «Que la femme [au singulier] apprenne dans la tranquillité . . . » (v.11)

- «Mais je ne permet pas maintenant à une femme [au singulier] d'enseigner dans
le but de dominer un homme [au singulier], mais elle doit rester dans la
tranquillité» (v.12)

- «En effet, Adam [au singulier] a été formé le premier, Ève ensuite [au singulier]»
(v.13)

- «Mais elle [au singulier] sera délivrée au travers de l'enfantement si elles [au
pluriel] demeurent dans la foi» (v. 15).

Le même mot grec, hesuchia (silence), est utilisé dans le verset 2, en faisant référence à
tous les croyants qui doivent mener une vie tranquille, au verset 11, en disant qu'une
femme doit apprendre dans le calme, et au verset 12, en référence à une femme qui
reste dans le calme. En réalité, ce mot ne signifie tout simplement pas «silence». Le
verset 2 de toute évidence ne signifie pas que nous devrions avoir une vie «silencieuse»,
mais plutôt une vie dans laquelle nous ne sommes pas connus pour être des mauvaises
personnes. Ainsi donc, toutes les versions de la Bible qui rendent la femme
«silencieuse» (2:11-12) révèle un certain degré de partialité, et sont des traductions très
imprécises qui laissent une impression à l'esprit qui n'est pas du Seigneur.

Apparemment, la congrégation d'Éphèse était criblée de faux enseignements et il y avait


un certain niveau de désordre. On comprend, alors, pourquoi Paul mettait l'accent sur la
prière parmi les frères, et ensuite qu'il décrive le plan de salut de Dieu pour le monde en
Christ (v.3-7).

Le contraste entre les prières dans les assemblées chrétiennes et celles dans les
synagogues juives doit être souligné. Les Juifs, au premier siècle, étaient sous la
domination romaine. Leurs prières dans les synagogues étaient axées sur la destruction
de leurs ennemis païens, et non pas leur salut. Paul par contre exhorte l'assemblée à
intercéder en faveur des gens qui sont au pouvoir et pour le salut des gens partout dans
le monde.
Principales observations sur 1 Timothée 2:11-15

Pour essayer de comprendre ces versets, je dois énormément au travail ardu de plusieurs
autres (voir la liste dans «Sources proposées»). À part quelques possibles explications
que j'aie pu voir moi-même, dans la plupart des cas je ne fait que porter mon attention
sur des points fondamentaux qu'ils ont exploré grâce à leur recherches diligentes. Je
vais structurer mes commentaires en faisant la comparaison entre l'interprétation
traditionnelle de ce passage et les correctifs qu'il me semble justifié d'apporter à cette
tradition. Je fais appel à vous pour suivre mon exposé avec un cœur ouvert et avec la
volonté d'examiner les éléments de preuve qui sont exposés. Il y a de nombreuses
croyances et plusieurs couches de traditions qui doivent être passées au crible. Comme le
dit John R.W. Stott: «À mon avis, une personne est vraiment radicale lorsqu'elle est prête
à confronter les traditions et les pratiques qu'elle a hérités à la lumière de la Bible.»4 «Il
se pourrait bien que beaucoup de choses que nous qualifions de chrétiennes» note Bill
White, «devrait en fait être abandonnées à la lumière de ce que nous apprenons dans la
Bible. . . Approchons donc l'Écriture avec un esprit et un coeur ouverts, et découvrons ce
que Dieu veut nous ré-apprendre et ce qu'Il veut renouveller.»5 Il nous faut être
honnêtes et admettre que nous luttons tous pour nous débarrasser de vieilles croyances
et pratiques que nous avons apprises, pour laisser la place aux nouvelles choses qui nous
sont révélées.

1 Tim.2:11 - «Que la femme écoute l'instruction en silence, avec une entière


soumission.»

Interprétation traditionnelle: Le mot hesuchia a été traduit par «silence», ce qui signifie
que les femmes ne parlent pas dans les réunions de l'assemblée. «En toute soumission»
est interprété pour signifier que les femmes doivent être des réceptrices passives, et non
des participantes actives.

Correctifs:

- Hesuchia signifie «tranquillité», et non «silence». De plus, dans 1 Tim.2:2 la


signification de ce mot est bien: que tous les croyants mènent une «vie
tranquille». En 1 Thess.4:11, Paul instruit tous les frères, «à mettre votre honneur
4
Evangelical Newsletter, April 30, 1982, p.3.
5
Searching Together, Spring, 1983, p.32.
à vivre tranquilles, à vous occuper de vos propres affaires, et à travailler de vos
mains». L'apôtre exhorte les croyants qui ne travaillent pas à «manger leur propre
pain, en travaillant paisiblement». (2 Thess.3: 12)

- Comme la «tranquillité» devrait être une qualité qui caractérise tous les saints, le
fait que Paul mentionne qu'une femme doit apprendre dans la tranquillité,
n'indiquerait-il pas qu'il y avait des circonstances particulières qui exigeaient cette
instruction? N'est-il pas clair, dans le contexte, que les hommes aussi avaient
besoin d'une dose de tranquillité? En effet, ils sont exhortés à prier «sans colère
ni mauvaises pensées» (v.8).

- Le fait que hesuchia ne signifie pas «silence» illustre l'utilisation inconsidérée des
Écritures par ceux qui, avec plein de confiance et de dogmatisme cite 1 Tim.2:12
pour mettre fin à toute discussions supplémentaires. Examinons deux exemples
de tels abus, un par une personne du «clergé» et un autre par un «laïc».

1) En 1970, le théologien réformé britannique Donald MacLeod statua [En 1


Tim.2 :11-14], il est expressément interdit à la femme d'aspirer aux charges
d'enseignement et de leadership. Elle doit demeurer soumise, elle doit être
quelqu'un qui écoute l'instruction, elle doit se taire. Paul ne qualifie pas cette
dernière injonction en aucune façon. . . . L'injonction de silence, donc, est
complète. Les femmes ne doivent pas enseigner, ni décider, ni diriger la
prière publique de la congrégation.»6 Ses remarques intimidantes sont
fondées sur l'hypothèse erronée que hesuchia signifie «silence». Tout ce
qu'il dit est construit sur des bases fausses. En connaissant bien le grec, il
aurait pu savoir, mais en fait il ne semble pas vraiment se soucier de ce que
signifie réellement le mot hesuchia dans les versets 11 et 12. La traduction
erronée des versets convenait à sa vision des choses, il a donc utilisé cette
traduction.

2) Dans une lettre à un éditeur, «frère Richard» était en colère envers des
«libéraux» qui soulignaient la mention d'une femme apôtre dans Romains
16:7 et argumenta avec ce qu'il pensait être l'argument décisif sur la
question: «Ces libéraux, de toute évidence, n'acceptent pas la proclamation
de la Réforme «Sola Scriptura», comme un principe fondamental de la foi
luthérienne. Vous n'avez pas besoin de fatiguer votre cerveau pour
comprendre 1 Timothée 2.12, qui affirme sans équivoque: «Je ne permets
pas à la femme d'enseigner, ni de prendre de l'autorité sur l'homme; mais
elle doit demeurer dans le silence». Supprimez cela ou toute autre phrase
de la Bible et vous êtes maintenant libre de dire ou faire ce que vous voulez.
Sola Scriptura !»7 Vous pouvez voir comment un tel dogmatisme est basé

6
“The Place of Women in the Church,” Banner of Truth, #81, June, 1970, p.3.
7
Christian News, March 26, 2007, p.19.
sur (a) une traduction erronée des versets 11 et 12 et (b) des enseignants
de la Bible comme MacLeod qui perpétue une fausse compréhension de ces
versets.

Citer un verset des Écritures de cette façon n'est-il pas similaire à la façon dont les
sectes sortent un verset de son contexte pour construire de faux enseignements
basés sur un verset? Certaines sectes font valoir que Christ n'est qu'un être
humain avec un verset comme «le Père est plus grand que moi [Jésus]» et
mettent totalement de côté plusieurs autres textes qui confirment sa divinité.
Ceux qui prennent 1 Tim.2:12 comme un texte qui contient la preuve nécessaire
pour arrêter le ministère des femmes sont coupables d'utiliser un verset pour
annuler la claire révélation que nous avons de leur ministère dans plusieurs autres
versets. Dans ce cas, l'utilisation abusive de 1 Tim.2:11-12 est aggravée par le
fait qu'ils imposent le «silence» aux femmes alors que le mot grec, hesuchia, n'a
même cette signification. Utiliser un verset pour annuler plusieurs autres versets
qui vont dans le sens contraire n'est pas une manière très prudente d'interpréter la
Parole de Dieu.

- «avec une entière soumission», encore une fois, le Nouveau Testament enseigne
clairement que la «soumission» doit être une caractéristique de tous les croyants,
et pas seulement les sœurs.

Rom.13:1,5, chaque personne doit être soumise aux autorités civiles.

1 Cor.14:32, les esprits des prophètes sont soumis aux [par la maîtrise de
soi] aux prophètes.

1 Cor.16:15-16: «les frères doivent se laisser conduire (version du Semeur)


par ceux qui partagent leur travail et leurs efforts».

Eph .5:21: tous les chrétiens doivent se soumettre mutuellement les uns
aux autres dans la crainte de Christ.

Jacques 4:7: nous devons tous nous soumettre au Seigneur.

1 Pierre 5: 5, «tous, dans vos rapports mutuels, revêtez-vous d'humilité»

- Nous devons nous demander, si c'est seulement les femmes qui doivent apprendre
en toute soumission? Les hommes apprennent-ils d'une manière différente, sans
la soumission? La «tranquillité» et la «soumission» ne sont-elles pas des qualités
nécessaires pour quiconque veut apprendre? Si c'est effectivement le cas,
pouvons-nous supposer qu'il devait y avoir un problème avec certaines femmes,
ou une femme, ce qui expliquerait pourquoi Paul ait eu à émettre cette directive
spéciale?
- «Que la femme écoute [grec: manthano] . . . » Nous ne devons pas oublier que
l'enseignement dans l'Église primitive n'était pas donnée seulement par les
hommes et qu'il n'était pas seulement de la prédication par une seule personne.
C'était une expérience du corps entier à laquelle tous participaient. Nous avons
déjà vu que les hommes et les femmes sont libres de prophétiser (Actes 2:17-18,
1 Cor.11:3-5). Paul écrit très clairement dans 1 Cor.14 qu'il voulait que la
prophétie (par les deux sexes) joue un rôle central dans les réunions. Dans 1 Cor.
14:31, il écrit aux saints de la manière suivante: «vous pouvez tous [hommes et
femmes] prophétiser successivement, afin que tous [hommes et femmes] soient
instruits [manthano] et que tous soient exhortés.» Dans le Nouveau Testament,
même les chants servent à l'enseignement et l'encouragement (Eph.5:19; Col.
3:16).

- Nul part dans le Nouveau Testament, il est interdit aux sœurs de contribuer à
l'apprentissage des autres par leurs dons et les grâces qu'elles ont reçus de Dieu.
Ainsi donc, la préoccupation exprimée Paul dans 1 Tim.2:11-12 est probablement
expliquée par les problèmes rencontrés dans la congrégation d'Éphèse. Certaines
femmes, ou une femme, étaient impliquées dans de faux enseignements et avait
besoin d'être dans une position d'apprentissage. Cependant, en situation normale,
l'assemblée bénificie de la contribution des frères et des soeurs, et cela la fait
grandir. Donald Joy fait la remarque suivante qui me semble brillante:

«Nous sommes toujours limités lorsqu'un groupe de gens du même sexe se


réunit , discute, ou prend des décisions, parce qu'alors seulement une partie
des possibilités de la personnalité humaine semble en fait être présente.
Donc, lorsque des décisions urgentes sont prises, nous désirons
certainement que les deux sexes soient présents . . . »8

- Il est à noter que d'un point de vue pratique la notion traditionnelle relative aux
notions de «chef de la femme» et de «soumission de la femme» ont été parmis les
concepts le plus mal interprétés de l'histoire de l'église. Dans le passé et encore
aujourd'hui, il est très facile pour les hommes qui sont contrôlants d'utiliser la
notion de «chef» comme une justification «biblique» pour maintenir les femmes
sous leur contrôle.

On ne peut nier que le Nouveau Testament utilise certains mots pour parler de la relation
conjugale. Mais est-ce que la signification qu'avait ces mots pour les auteurs du Nouveau
Testament est la même que celle que leur ont donné les théologiens à travers l'histoire.
Par exemple, plusieurs croient que l'expression «chef de la femme» (1 Corinthiens 11,
Éphésiens 5) signifie que le mari a «autorité sur» l'épouse, et il y en a aussi plusieurs qui

8
Bonding: Relationships in the Image of God, 2nd ed., Evangel, 1999, p.25.
pensent que cela signifie que toutes les femmes doivent être soumises à tous les
hommes. Dans ma propre expérience, j'ai souvent vu l'importance de ce que le Nouveau
Testament enseigne en réalité, ce qui va souvent à l'encontre des traditions qui ont été
ajoutées qui très fréquement nous influencent lorsque nous lisons le texte biblique.

La régression qui s'est produite par rapport aux femmes à l'époque post-apostolique peut
être comparée à ce qui s'est passé dans d'autres aspects doctrinaux et pratiques. Par
exemple, le repas du Seigneur a été transformé: d'un repas que les chrétiens prenaient
ensemble pour se rappeler du Seigneur, il est devenu un «sacrement sacré» compliqué
administré par un membre du clergé.9 La différence monumentale, cependant, entre une
chose telle que le repas du Seigneur et ce qui est arrivé aux femmes, c'est que la moitié
de l'église a été rendue inférieure et inutile.

Il semble apparemment que nous pensons que l'expression «chef de la femme» signifie
«avoir l'autorité sur quelqu'un» et que cette expression serait reliée à la prise de
décision. Mais au premier siècle, les décisions étaient prises par le «cœur», et non par la
«tête»10, et il y a beaucoup de preuves pour suggérer qu' «avoir l'autorité sur quelqu'un»
n'était généralement pas liée à la notion de «chef».11

Plusieurs supposent que le fait que l'homme soit «le chef de la femme» mène à la
répression des dons de l'épouse. Cependant, l'Écriture ne confirme pas une telle opinion
déséquilibrée. Hulda et Deborah étaient des prophétesses, mais cela ne les a pas
empêché d'être des épouses pieuses.

La plupart des gens ignore une réalité historique très significative. Paul a en effet utilisé
les mots «tête» et «soumission» en référence aux maris et aux épouses. Il y a,
cependant, un gouffre énorme entre ce que Paul avait à l'esprit avec ces mots et
comment ils ont été dénaturés et mélangés à la philosophie grecque classique du
«dualisme entre l'esprit et le corps» par les pères de l'église afin de supprimer
totalement les femmes à la maison et dans l'église.12 Les hommes étaient liés à
«l'esprit» (spiritualité) et les femelles au «corps» (luxure). Ainsi Origène «enseignait que
les femmes sont plus étroitement reliées à la chair que les hommes et donc pas autant
spirituelles», et Augustin «relie les femmes avec le mal et la chair qui doivent être
contrôlés par l'esprit, qui selon lui ét ait supérieur chez les hommes.»13 Ainsi, «le but du
salut était de libérer l'âme pure du corps matériel mauvais.»14 L'état de célibat fut exalté
sur la base de cette «spiritualité platonique» qui élèvevait les choses invisibles et

9
P.E. Kretzmann, “The Eurcharist Between 30 and 325 A.D.,” Concordia Theological Monthly, 1:3, 1930, pp.
167-183; Emil Brunner, The Misunderstanding of the Church, Lutterworth Press, 1954, pp.63-70.
10
NdT: en anglais le mot chef est «head»
11
Cf. Laurie Fasullo, “What About the Word Kephale (‘Head’) in the New Testament?”
12
Joy Bussert, Battered Women, LCA, 1986, p.6. Cf. Murray J. Harris, “A Comparison of Immortality in the
New Testament with Immortality in Plato,” Raised Immortal: Resurrection & Immortality in the New
Testament, Eerdmans, 1985, pp.201-205.
13
Jann A. Clanton, In Whose Image? God & Gender, Crossroad, 1991, p.41).
14
Bussert, p.7.
dénigrait le corps. La vie qu'on croyait la plus spirituelle et qui se répandait de plus en
plus dans l'église était une vie de séparation par rapport au sexe. Dans la vie
quotidienne, cela signifiait, «demeurez loin des femmes, car elles sont la porte d'entrée
dans la luxure et la débauche.»15

«Les femmes sont assimilées à la définition du péché. Le principe corporel est vu


[chez Philon et les pères de l'église] comme si intrinsèquement démoniaque que la
grande route vers le salut exige la répression de la vie corporelle, de même qu'une
vie ascétique et de vierge. La sexualité et la procréation correspondent à la sphère
inférieure de la corruption. . . . le domaine charnel était considéré comme
féminin. . . . la femme, même les religieuses, [est considérée] comme l'incarnation
dangereuse du «principe de chair.» . . . »16

À la suite de cela, la sexualité féminine était considérée comme «responsable de la chute


suite à la création et de la descente de l'âme humaine vers la perdition.»17 Le fait de voir
les femmes avec dédain et comme la voie vers le péché a conduit nécessairement à leur
subordination aux hommes. «Comme la féminité était assimilée au corps, qui est
inférieur, il s'ensuit naturellement que la femme doit vivre dans la soumission à l'homme
d'une façon hiérarchique, de la même façon que le corps doit être soumis à l'esprit.»18

Cette dégradation des femmes a conduit plusieurs théologiens à se demander si les


femmes étaient des entités séparées des hommes en tant qu'image de Dieu. De plus,
puisque les femmes étaient considérées comme des «êtres inférieurs», les maris ont
obtenu le droit de corriger ou de châtier leurs épouses. Cela «a donné la sanction
religieuse et juridique pour justifier le contrôle absolu de l '«esprit masculin» sur le
«corps féminin», sous la forme de la violence physique.»19 Ainsi, une théologie pervertie
conduisit l'église a approuver la violence envers les femmes.

Le Concile de Toledo en l'an 400 «décréta que [les membres du clergé] ont le droit de
battre leurs femmes plus durement que les fidèles ordinaires: «Un mari est tenu de
châtier sa femme modérément, à moins qu'il soit [un membre du clergé]. Dans ce cas il
peut la châtier plus fort.» Un autre passage précise que« si les épouses de membres du
clergé transgressent les ordres de leur [mari], ils peuvent les battre, les garder
emprisonnées dans leur maison et les priver de nourriture mais pas jusqu'à la mort.»20

Cela nous aide à comprendre pourquoi les dirigeants de l'église étaient si insouciant
quand il s'agissait de violence envers les femmes. Une lettre de Jean Calvin à l'épouse
d'un mari violent reflète la dureté de cœur et de l'insensibilité à la souffrance des femmes
quand il a écrit:
15
Cf. Elizabeth A. Clark, Jereome, Chrysostom & Friends, Edwin Mellen Press, 1982, 254pp.
16
Rosemary R. Ruether, New Woman, New Earth, Beacon, 1995, pp.17-18.
17
Bussert, p.7.
18
Ibid., p.9.
19
Ibid., p.12. Cf. Del Martin, “An Overview of Cruelty,” Battered Wives, Pocket Books, 1977, pp.29-32.
20
Ibid.
Nous avons une sympathie particulière pour les femmes qui sont maltraitées et
violentées par leurs maris. . . . Nous ne sommes cependant pas autorisés par la Parole
de Dieu à conseiller à une femme de quitter son mari, sauf en cas de nécessité; et nous
ne pensons pas que le fait qu'un mari se comporte violemment envers sa femme et qu'il
la menace puisse être considéré comme une nécessité, et ce même s'il la bat, sauf s'il y
a un péril imminent pour sa vie. . . . Nous les exhortons à prendre sur elle avec patience
la croix que Dieu a jugé bon de lui faire porter, et aussi de ne pas s'écarter de l'obligation
qu'elle a devant Dieu de plaire à son mari, et d'être fidèle, quoi qu'il arrive.21

Cette vision pervertie des femmes s'est enracinée dans la théologie de l'église catholique
romaine, et est amplement documenté dans un texte de Uta Ranke-Heinemann Eunuchs
for the Kingdom of Heaven: Women, Sexuality, & the Catholic Church (Doubleday, 1990,
360pp.). Il est impératif de garder à l'esprit que la nature même des croyances à propos
des femmes dans la théologie traditionnelle sont suspectes. Tenter de lier les conceptions
de Paul quand il parle de «chef» et de «soumission» à ce qu'écrit Tertullien, Augustin,
Jérôme et plusieurs autres n'est pas possible. Il n'y a pas de lien entre l'enseignement de
Paul et la théologie platonienne «anti-corps» qui est venue par la suite, et qui a finit par
dominer la pratique de l'église.

Une telle déconnexion est illustrée de façon frappante lorsque Donald MacLeod relie
d'une manière simpliste les conceptions passées à propos femmes avec les déclarations
du Nouveau Testament. «Jusqu'à une époque relativement récente, il y avait
pratiquement une unanimité parmi les chrétiens à savoir que les femmes devaient être
exclus du ministère ordonné dans l'église. . . . La pratique traditionnelle de l'église peut
se prévaloir du soutien explicite de plusieurs passages du Nouveau Testament.»22 La
dernière phrase de MacLeod est trompeuse et dangereuse. Comme nous l'avons vu, «la
pratique traditionnelle de l'Eglise» considéraient les femmes comme des êtres inférieurs -
utilisées par le diable - qui doivent être maintenues soumises par une hiérarchie
masculine. La violence physique envers les femmes a donc été approuvée par l'église.
Cette oppression terrible des femmes était basée sur une philosophie platonicienne, et
non pas sur une certitude théologique. Une telle diminution de la femme ne peut
prétendre avoir le soutien explicite d'un quelconque écrit du Nouveau Testament. Ce que
le Nouveau Testament dit sur les des sœurs et ce que les théologiens post-apostoliques
ont dit sur les femmes sont deux mondes totalement différents. De plus, la tradition de
l'église statua que toutes les femmes doivent être soumises à tous les hommes. Le
Nouveau Testament ne fait référence qu'à la relation du mariage quand il parle de «chef»
et de «soumission».

Lors d'une réunion à la Wesleyan Chapel en juillet 1848, à Seneca Falls, New York, une
Déclaration concernant les femmes nota que «dans l'alliance du mariage, elle est obligée
de promettre obéissance à son mari, celui-ci devenant, à toutes fins pratiques, son

21
Cité par Bussert, pp.11-12.
22
Banner of Truth, 1970, p.1.
maître - la loi lui donnant le pouvoir de la priver de sa liberté et de lui administrer des
châtiments»23 Encore une fois, nous voyons que le châtiment physique d'une femme
était justifié par des hypothèses sur le mariage et protégé par la loi.

Nous est-il possible de commencer à comprendre pourquoi la plupart des épouses dans le
monde grincent des dents quand elles entendent parler de la soumission des femmes aux
autorités de l'église? Ana Moreira Audilia de Campos en 1979 décrit la vie quotidienne
des femmes rurales en El Salvador. Cette réalité est la même dans bien des endroits dans
le monde.

«Les hommes qui gagnent peu ou pas de revenus n'ont rien pour être fiers à
l'exception de leur virilité. Ils ne savent pas comment soulager leurs frustrations,
de sorte que les femmes portent souvent le fardeau de leur mécontentement. Il
n'y a absolument aucun respect pour la dignité humaine des femmes. Il est
fréquent que leurs maris et leurs pères les battent, leur donne des coups de pied
et les humilient des manières les plus vulgaires. . . . La majorité des hommes dans
nos collectivités rurales parlent des femmes en utilisant les mots: «idiotes»,
«truies», «inutiles», «désobéissantes», «trompeuses», «déloyales»,
«paresseuses», «stupides» et «filles de putes" . . . . Si cela convient à son humeur,
l'une des qualités ci-dessus sert comme une raison suffisante pour maltraiter son
épouse. . . . À partir du jour de sa naissance, une femme est considérée comme
inférieure. La naissance d'une fille est une grande déception. . . . Personne ne
célèbre la naissance d'une fille. . . . Le travail de la femme ne finit jamais. Elle doit
travailler au moins seize heures par jour pour remplir ses tâches. . . . Toutefois, les
hommes pensent que le travail des femmes a peu de valeur. . . . Les femmes sont
devenues la bêtes de somme de la nation, assumant les responsabilités
fondamentales de la famille et de la société, pour que les hommes soient libres de
faire le travail et les plaisirs qu'ils désirent. . . . Le mythe de l'infériorité des
femmes continue de prospérer en raison des coutumes traditionnelles et de
préjugés dans l'éducation qui conditionnent les deux sexes à croire que le sexe
masculin est supérieur. . . . Cette infériorité nationale a été créé et imposée par les
hommes. Sur le plan institutionnel, elle est entretenue et renforcée par le système
scolaire, le gouvernement, l'église, la communauté et la famille.»24

Notez bien la dernière phrase. «Cette infériorité nationale . . . est entretenue et


renforcée par . . . l'église.» Comment pouvons-nous être surpris de cela, compte tenu
de la façon dont les femmes ont été traités dans l'histoire de l'église? L'église a ouvert la
voie dans l'oppression des femmes. Ce que Paul entendait par «soumission» n'a rien à
voir avec la signification qu'elle a prit lorsque la notion platonique du corps vs l'âme a
infiltré la théologie chrétienne.
23
Coline Jenkins-Sahlin, “The Women’s Declaration,” 33 Things Every Girl Should Know About Women’s
History, Tonya Bolden, ed., Crown Publishers, 2002, p.19.
24
“Challenge of Women’s Liberation,” Cross & Sword: An Eyewitness History of Christianity in Latin America,
H. McKennie Goodpasture, Orbis, 1989, pp.264-267.
Dans La subversion du christianisme, Jacques Ellul note que, lorsque l'église est devenue
puissante

«tout ce qui représentait la faiblesse, ou l'infériorité (physique, social, ...) passait


au second plan. L'exemple le plus spectaculaire est celui de la femme. Elle va,
après sa période d'indépendance acquise avant la diffusion du christianisme se voir
reléguée au second plan. . . . plus on réprimait la liberté féminine, plus on accusait
la femme (d'être la tentatrice de la Genèse, etc), plus on la réduisait au silence.»25

Ce statut inférieur des femmes dans l'ère post-apostolique n'a pas émergé en raison
d'une étude attentive des Écritures. Elle est née par l'amalgame de forces politiques et
philosophiques non-chrétiennes. «Ce qui avait commencé comme un mouvement qui
offrait la dignité et l'égalité aux femmes,» observe Ross Saunders, «est devenu une
organisation presque totalement centrée sur les hommes.»26 Ainsi, le monde de
Tertullien au IIe siècle n'était pas vraiment différente de la plupart des cultures dans le
monde du 20e siècle - «Dans notre société, les hommes contrôlent presque toutes les
facettes de la vie. Autant dans le gouvernement que dans l'église, les partis politiques,
les coopératives et les sports, ce sont les hommes qui gèrent les choses.»27

Pratiquer ce que le Nouveau Testament enseigne sur le mariage - être un, l'égalité, le
mari comme «chef», la femme «soumise» - peut être difficile, surtout quand vous tenez
compte de la chimie particulière de chacune des personnalités à l'intérieur du couple.
Quand Paul parle de «en toute soumission» en 1 Tim.2 il ne semble pas qu'il fait
référence au mariage. Il a probablement en tête la soumission à l'enseignement
évangélique. Lorsque l'Apôtre mentionne la soumission de l'épouse en Eph.5:22, le lien
intime de ce verset avec le verset 21 doit être souligné. Au verset 21, après avoir
exhorté les chrétiens à vivre selon la vie de l'Esprit, Paul mentionne une dernière
caractéristique de cette vie: la soumission. La soumission mutuelle les uns aux autres
dans le corps de Christ est une marque de la plénitude de l'Esprit. Au verset 22, il n'y a
pas de verbe - «Les femmes à leurs propre mari . . . » Le verbe est celui du verset 21 -
«Les femmes à leurs maris [se soumettent] . . . » En Eph.5:22-33, le mari qui est le
«chef de la femme» n'a rien à voir avec une «autorité sur» la femme. La plupart des
instructions dans ce passage sont dirigées vers les maris, qui doit nourrir, aimer et de
donner sa vie pour son épouse. Sous le règne de l'Évangile, la relation mari-femme est
un reflet de la relation entre Christ et son église. Le standard n'est plus la guerre entre
les sexes engendrée par le péché (Genèse 3:16), mais l'harmonie créée par l'évangile de
l'époux et l'épouse qui travaillent ensemble sous la direction du Christ (1 Cor.7: 5).

Une réflexion plus approfondie sur le mariage, sur la notion de «chef de la femme» et sur
la soumission peut être trouvée dans les ouvrages suivants: Patricia Gundry, Heirs

25
Eerdmans, 1986, pp.33-34; cf. pp.73ff., 90ff.
26
Ana De Campos, “Liberation,” p.266.
27
Outrageous Women, Outrageous God: Women in the First Two Generations of Christianity, E.J. Dwyer,
1996, p.165.
Together: Mutual Submission in Marriage (Zondervan, 1980, 192pp.); John C. Howell,
Equality & Submission in Marriage (Broadman, 1979, 140pp.); et I. Howard Marshall,
“Mutual Love & Submission in Marriage, Col.3:18-19 & Eph.5:21-33,” Discovering Biblical
Equality, Pierce & Groothuis, eds. (IVP, 2005), pp.186-204.

1 Tim.2:12 - «Je ne permets pas à la femme d'enseigner, ni de prendre de


l'autorité sur l'homme; mais elle doit demeurer dans le silence.»

Interprétation traditionnelle: Ce verset est un commandement qui interdit en toute


circonstances que les femmes enseignent aux hommes, et que si elles le font, elles sont
coupables d'une usurpation grave de l'autorité de l'homme. Au lieu d'enseigner, les
femmes doivent garder le silence.

Correctifs:

- D'abord, il faut souligner qu'il n'y a pas de commandement (impératif) de Paul dans
ce texte. Les mots de la version Louis Second, «Je ne permets pas à la femme»,
peut certes sembler être un commandement, mais cela ne l'est pas. En fait, la
phrase est au présent simple: «Je ne permet pas maintenant à une femme ....»
Cela pourrait impliquer un changement dans la stratégie de Paul à cause des
problèmes qui existaient à Éphèse. Timothée avait travaillé avec Paul depuis des
années et n'était pas habitué à entendre des restrictions envers les sœurs de la
part de Paul. Mais maintenant, Paul annonce: «Je ne permet pas maintenant à
une femme ...».

- Tenir compte du contexte de l'assemblée d'Éphèse est très utile pour comprendre ce
texte. Lisez Actes 18:34-20:1 et vous verrez que Paul a passé trois ans là-bas. Ce
fut son plus long séjour dans une même ville au cours de ses voyages. Avec ce
contexte à l'esprit, nous pouvons supposer que, pendant ses années à Éphèse -
environ 54-57 après Jésus-Christ - les sœurs fonctionnaient avec les frères d'une
façon semblable aux réunions décrites en 1 Cor.14. Ce n'était pas l'habitude de
Paul que d'imposer des restrictions aux sœurs. Toutefois, les choses ont changé
lorsque de fausses doctrines se glissèrent à l'intérieur et que certaines femmes ont
été impliquées dans ces erreurs. En conséquence, à cette époque, environ six ans
après avoir quitté Éphèse (environ l'an 63), Paul doit annoncer à Timothée: «Je ne
permet pas maintenant à une femme d'enseigner . . . »
- Après avoir quitté Éphèse, autour de l'an 58, Paul est allé à l'île de Milet (70
kilomètre au sud d'Éphèse) et a appelé les anciens de l'assemblée d'Éphèse. Dans
son discours d'adieu, Paul ne mentionne aucune inquiétude à propos des sœurs,
mais il les avertit: «Je sais qu'il s'introduira parmi vous, après mon départ, des
loups cruels qui n'épargneront pas le troupeau, et qu'il s'élèvera du milieu de vous
des hommes qui enseigneront des choses pernicieuses, pour entraîner les disciples
après eux.»(Actes 20:29-30). Déjà en l'an 63, cela se réalisa, et Timothée fut
laissé à Éphèse pour lutter contre la confusion créée par les faux docteurs et les
fausses doctrines (1 Tim.1:3-4).

- Paul a écrit une lettre à l'assemblée d'Éphèse en 61. Cette épître est le summum
de la description sublime que Paul fait du dessein de Dieu en Christ et dans son
corps, mais il n'exprime pas de préoccupations au sujet des sœurs, ni aucune
restriction les concernant ne sont mentionnées dans sa lettre.

- Autours de l'an 64-65, le Christ lui-même a fait envoyé une courte lettre à
l'assemblée d'Éphèse qui est écrite dans Apocalypse 2:1-7. Jésus a exprimé ses
préoccupations envers eux, mais les correctifs a apporter n'avait rien à voir avec le
fonctionnement des sœurs. Ceci est significatif, car dans la lettre de Jésus à
Thyatire, il était en colère contre le ministère d'enseignement d'une femme
surnommée «Jezabel» (Apo.2:20).

- Deux infinitifs. Quand Paul dit: «Je ne permets pas maintenant à une femme...»,
cela est suivi d'une structure de phrase en ni ..., ni qui inclut deux infinitifs,
didaskein (enseigner) et authentein (dominer). Il faut se demander comment les
deux infinitifs doivent être mis ensemble. Philip Payne et d'autres suggèrent que
le meilleur agencement est celui d'un but ou d'un objectif. En d'autres termes,
Paul, dans cette situation à Éphèse où certaines femmes propageaient l'erreur, ne
voulait pas qu'elles enseignent dans le but ou l'objectif de dominer un homme.
Payne voit le plus proche parallèle anglophone à la manière dont deux infinitifs
sont employés dans nos expressions hit'n run (frapper et courir - au baseball),
eat'n run (manger et partir), et donc, «teach'n dominate» (enseigner et dominer) -
enseigner dans le but de dominer (avec les fausses doctrines). C'est ce type
spécifique de l'enseignement que Paul ne permet pas.28

- Il n'y a qu'une seule utilisation du verbe authenteo dans le Nouveau Testament et


c'est le authentein à l'infinitif dans 1 Tim.2:12. Traditionnellement, il a été traduit
ainsi: «ni de prendre autorité sur l'homme». Ce point de vue suppose que le fait
même qu'une femme enseigne un homme est en soi un acte illicite qui viole
l'autorité des hommes. Mais la Bible ne justifie nulle part une telle notion.

1) Déborah était prophétesse, juge et épouse. Elle demeurait assise sous son
28
Philip Payne, “Authentein in 1 Timothy 2:12,” Evangelical Theological Society Seminar Paper, Atlanta, Ga.,
November 21, 1986.
palmier et prononçait des jugements pour les hommes et les femmes qui
venaient à elle pour les conseiller dans l'application de la loi de Moïse dans leur
vie (Juges 2:16-19; 4:1 - 5:31).

2) Le roi Josias envoya un émissaire vers la prophétesse Houldah après que le livre
de la loi ait été découvert. Elle leur a donné (et à Israël) la Parole de l'Éternel
(2 Rois 22:14-20, 2 Chron.34:22-28).

3) Aussi nous savons que Priscille et Aquilas, ont expliqué la voie de Dieu plus
exactement à Apollos dans leur maison à Éphèse (Actes 18:19-26).
L'assemblée se réunissait également à Éphèse, dans la maison d'Aquilas et
Priscille, et on peut certainement supposer qu'elle avait quelques paroles
édifiantes à dire.

4) Lorsque les hommes et les femmes prophétisent dans une assemblée, Paul dit
que «l'enseignement» est l'un des résultats. Les frères et sœurs apprennent
constamment les uns des autres. En ce sens, il est clair que ce n'est pas mal
pour les femmes de contribuer à l'apprentissage (manthano) des hommes.

S'il y a une loi divine qui dit que le fait que les femmes enseignent les hommes est
un péché, alors il ne peut pas y avoir d'exceptions. Cependant, il n'y a aucune
préoccupation à cet égard exprimée dans les Écritures, et il y a manifestement des
cas où les femmes ont appris des choses aux hommes. Dans Romains 12:6-7 où
Paul énumère certains dons, il mentionne la «prophétie» et «l'enseignement». Il
n'y mentionne aucune restriction en lien avec le sexe - les hommes et les femmes
peuvent être impliqués dans ces activités. Il n'y a rien de mauvais en soi dans le
fait que les femmes enseignent les hommes, mais il y a un problème lorsque les
femmes enseignent l'erreur, ou qu'elles enseignent en vue de dominer sur les
hommes. Bien entendu, les mêmes préoccupations s'appliquent si les hommes
enseignent l'erreur ou s'ils enseignent dans le but de dominer les autres!

- Mais la question essentielle qui doit être reconnue est que le mot authentein n'a tout
simplement pas le sens de «exercer l'autorité». Dans la littérature classique
grecque avant Jésus-Christ, le mot était utilisé pour désigner un meurtrier ou à
celui qui avait payé pour qu'un assassinat ait lieu. Linda Belleville observe:

«Si Paul avait voulu parler d'un exercice ordinaire de l'autorité, il aurait pu
choisir plusieurs mots. Dans le domaine sémantique de «exercer l'autorité»,
les lexicographes bibliques JP Louw et Eugene Nida ont douze mots
équivalant à cette définition, et pour les mots «régir» [et] «gouverner» il y a
quarante-sept mots. Pourtant Paul n'a choisi aucun d'eux. Pourquoi? La
raison évidente est que authentein implique une nuance qui est
particulièrement adaptée à la situation d'Éphèse (qui n'existe pas dans
«régir» ou «exercer l'autorité») . . . [Louw et Nida] place authenteo dans le
domaine sémantique de «contrôler, restreindre, dominer» et définissent le
verbe comme suit: «contrôler de manière dominatrice»: «Je ne permets pas
une femme ... de dominer un homme» (1 Tim.2:12). . . . [Ils] notent aussi
que [authentein] peut se traduire par les expressions: «crier des ordres à»…
ou «aboyer des ordres». . . . Il n'y a donc pas de raison pour qu'au premier
siècle nous traduisions authentein par «exercer l'autorité» et pour que nous
interprétions les écrits de Paul dans 1 Timothée 2:12, comme étant une
description d'une tâche d'enseignement normale et officielle. Le sens est
plutôt «dominer, obtenir ce qu'on veut de quelqu'un.»29

- Nous devons nous rappeler que notre Seigneur nous a enseigné que dans son
royaume, «l'autorité» est une notion qui n'existe pas et ne devrait pas être un
problème. (Matt.20:24-28; 23:11, Marc 9:34, Luc 9: 46; 22:24). L'idée qu'une
personne ait un pouvoir sur une ou plusieurs autres personnes est l'essence même
de tout ce qui est antichrist. Personne n'est le patron, et il n'y a pas de positions
d'autorité. Je ne sais pas combien de fois j'ai entendu, «les femmes ne doivent
pas être en position d'autorité.» La vérité est que ni les hommes ni les femmes ne
doivent être en position d'autorité! Il n'y a pas de hiérarchie dans le royaume de
Christ. Le poste le plus grand est situé au bas de l'échelle. Ceux qui ont le plus
d'influence spirituelle vivent comme ceux qui n'ont aucune autorité. Ils vont vivre
comme des esclaves et des enfants - qui n'avaient aucun statut dans la culture du
premier siècle. Le plus grand dans le royaume du Christ donne sa vie pour les
autres - et c'est précisément ce que Jésus a fait, Lui le serviteur par excellence.

- Dans cette même veine, nous devons nous débarrasser de l'idée traditionnelle selon
laquelle une certaine forme d'autorité existe dans la position d'«enseignant» ou de
«prédicateur». Christ est celui qui a toute autorité dans son royaume et il
supervise ses assemblées avec sa parole. Tout ce qui est apporté devant les frères
et sœurs est pesé et évalué à la lumière de la vérité telle qu'elle est révélée en
Jésus. Hébreux 5:12 dit: «Vous, en effet, qui depuis longtemps devriez être des
maîtres, vous avez encore besoin qu'on vous enseigne les premiers rudiments des
oracles de Dieu...». De toute évidence, ce n'est pas tout le monde qui a le don
d'enseignement (cf. Jacques 3:1), mais tous les frères et sœurs peuvent être des
enseignants d'une certaine façon et contribuer au processus d'apprentissage dans
l'assemblée. Là encore, le Nouveau Testament n'est pas contre l'enseignement par
les femmes, mais Paul met des limites aux enseignements d'une femme qui aurait
pour but de dominer un homme.

- En passant, il est crucial de noter que le seul endroit dans le Nouveau Testament où
le mot «autorité» est relié au sexe est dans 1 Cor.7:1- Il est intéressant de noter
que «l'autorité» (exousia) mentionnée dans ce passage n'a rien à voir avec un
mari qui serait le patron de son épouse. En fait, ce mot parle d'une autorité

29
Belleville, “Usurping,” pp.211,216.
mutuelle - ni l'homme ni la femme n'a «l'autorité» sur leur propre corps. L'épouse
a autorité sur le corps de son mari, et le mari a autorité sur le corps de sa femme.
Une conséquence de cette vérité est que ni l'un ni l'autre ne peut se séparer de
l'autre physiquement à moins qu'ils ne décident ensemble [symphonou: être en
symphonie] qu'ils doivent faire cela. Plusieurs prennent l'expression «le mari est
le chef de la femme» (Éphésiens 5) comme l'équivalent de dire que le mari a «le
dernier mot». Mais comment cela se pourrait-il être à la lumière de 1 Cor.7 :1-7?
Paul enseigne que le mari ne peut pas annoncer de façon unilatérale: «Nous allons
être physiquement séparés pendant un certain temps.» Une telle action ne peut
avoir lieu que s'ils s'accordent mutuellement pour la faire. Si tel est le cas, pour
une question importante comme la séparation physique, on peut supposer que
l'idéal pour la prise de décisions dans le couple c'est d'être en accord l'un avec
l'autre. À la lumière de ce passage, nous avons à réfléchir à nouveau sur ce que
signifie réellement «le mari est le chef de la femme».

1 Timothée 2:13 - «Car Adam a été formé le premier, Ève ensuite.»

Interprétation traditionnelle: La création d'Adam avant Ève montre que les femmes sont
subordonnées à l'autorité des hommes. Paul se réfère à l'ordre de création afin de
renforcer qu'il est mal pour les femmes que d'enseigner aux hommes.

Correctifs:

- Il n'y a aucune preuve dans le récit biblique de la création d'Adam et Ève (avant la
chute), ou en 1 Tim.2:12, que la subordination de l'épouse à son mari soit sous-
entendue. L'Écriture n'enseigne nulle part que toutes les femmes doivent se
soumettre à tous les hommes. Les concepts de «chef» et de «soumettre» sont
mis ensemble dans les Écritures spécifiquement en parlant du couple marié (Éph.
5:22-24).

- On ne doit pas oublier que Ève était déjà en Adam, avant son apparition sur terre.
Le nom «Adam», en fait, inclus celui d'Ève - «Lorsque Dieu créa l'homme (ou
Adam), il le fit à la ressemblance de Dieu. Il les créa homme et femme et les
bénit, et il les appela du nom d'homme (ou Adam), lorsqu'ils furent créés.» (Gen.5
:1-2). Il s'agissait d'un type de Christ et de son épouse. Tout comme Adam tomba
dans un profond sommeil et que sa femme sortit de son côté, Christ est descendu
dans le sommeil de la mort et quand son côté fut transpercé son épouse fut créée.

- Nous avons tendance à penser que ce qui est en «premier» est plus important,
supérieur ou prioritaire. Mais l'utilisation de Paul des mots premier et ensuite,
«ne fait que définir une séquence d'événements ou d'idées. . . . Ceci, en fait, est le
cas dans toutes les lettres de Paul (et le Nouveau Testament, d'ailleurs).
«Premier... ensuite» définit une séquence dans le temps, et non une primauté
dans ce qu'est la première chose, ou dans ce qu'elle fait.»30 Les animaux ont été
créés avant Adam, mais cela ne leur donne pas une «autorité sur» lui! Treize
versets plus loin, Paul dit en parlant des diacres: «Qu'on les éprouve d'abord, et
qu'ils exercent ensuite leur ministère, s'ils sont sans reproche.» (1 Tim.3:10).

On peut comprendre pourquoi Paul a écrit à propos de la création d'Adam quand


on considère le contexte religieux d'Éphèse, où la religion était centrée sur la
femme.

Une réflexion sur le contexte de l'église d'Éphèse serait utile maintenant. Le Temple
d'Artémis était une structure massive et était le centre de la religion à Éphèse. Son nom
latin était Diane. Son temple était l'une des sept merveilles du monde. Les effets de
cette religion centrée sur une femme se faisaient sentir dans tous les aspects de la vie à
Éphèse. Une part importante du commerce dans cette ville était reliée à la vente d'idoles
et d'objets religieux. Paul et ses associés sont demeurés à Éphèse pendant trois ans. Il
est probable que certaines des converties à Christ étaient des femmes qui avaient
pratiqué le culte d'Artémis, ce qui incluait la pratique de la prostitution dans les temples.
Beaucoup de dames à Éphèse avaient probablement une vision de la vie très centrée sur
la femme. L'influence de l'Évangile atteignit un point où de nombreux croyants
confessaient leurs mauvaises actions passées et brûlaient publiquement leurs livres
d'occultisme (Actes 19.18-19). Une émeute est presque survenue. L'enjeu était
l'honneur du dieu féminin - «la grande déesse Diane ... celle qui est révérée dans toute
l'Asie et dans le monde entier » .... Ils ont tous crié la même chose pendant deux
heures: «Grande est la Diane des Éphésiens! » (Actes 19:27, 34). N.T. Wright résume
d'une excellente façon la religion d'Éphèse et le «pourquoi» des instructions de Paul dans
1 Tim.2 :11-15:

«Il y a certains signes dans la lettre qui suggèrent que celle-ci a été initialement
envoyée à Timothée, alors qu'il était à Ephèse. Et l'une des principales choses que
nous savons sur la religion à Ephèse, c'est que la religion primaire - le plus grand
temple, le sanctuaire le plus célèbre - était un culte exclusivement féminin. Le
Temple d'Artémis (c'est son nom grec, les Romains l'appelaient Diane) était une
structure massive qui dominait la région, et, comme il convenait à des adorateurs

30
Ibid., p.220
d'une divinité féminine, les prêtres étaient toutes des femmes. Elles dirigeaient le
culte maintenaient les hommes à leur place.

Maintenant, si vous écriviez une lettre à quelqu'un dans un petit groupe de


nouveau chrétiens basés à Éphèse, et que vous vouliez dire qu'à cause de
l'Évangile de Jésus les anciennes façons d'organiser les rôles masculins et féminins
devaient être repensées de fond en comble, de telle sorte que les femmes
devaient être encouragés à étudier et à apprendre et à jouer un rôle de
leadership, vous voudriez éviter de donner de fausses impressions. Ces chrétiens
d'Éphèse se questionneraient sur les paroles de l'apôtre: est-ce que les femmes
doivent être formées de façon à ce que le christianisme devienne progressivement
un culte comme celui d'Artémis, où les femmes dirigent et a maintiennent les
hommes dans la soumission? Voilà, il me semble, ce que le verset 12 vient
contredire. Paul dit, comme Jésus dans Luc 10, que les femmes doivent avoir
l'espace et le loisir d'étudier et d'apprendre à leur façon, non pas pour dominer, ni
pour prendre le leadership de la même façon que dans le culte Artémis, mais
plutôt pour que les hommes et les femmes puissent développer tous les dons
d'apprentissage, d'enseignement et de leadership que Dieu leur donne»31

Cette connaissance du contexte religieux nous aide à comprendre 1 Tim.2:9-15, du


moins, d'une des manières suivantes:

- Nous pouvons voir pourquoi au v.9 Paul était préoccupé par la modestie des
femmes. L'influence de Diane d'Éphèse incluait l'idée que les femmes sont
supérieures, et certaines des sœurs qui provenaient de cette religion avaient des
coutumes vestimentaires qui étaient loin d'être modestes.

- Cela nous aide à comprendre pourquoi une femme influencée par le culte
féministe de Diane pourrait «enseigner dans le but de dominer un homme.»

- Nous pouvons alors comprendre pourquoi des femmes séduites par de fausses
doctrines avaient besoin d'écouter dans la tranquillité.

- «Adam a été formé en premier» est une véritable déclaration coup de poing en
ayant comme arrière-plan le culte de Diane. Cette religion enseignait que la
femme était venue à l'existence en premier et que l'homme originait de la femme.
Dans les légendes de cette religion, les hommes provenaient de la déesse.

- Nous sommes en mesure de comprendre pourquoi Paul tient à souligner qu'Ève a


été «séduite». La religion de Diane glorifiait les femmes comme étant supérieures
31
«The Biblical Basis for Women’s Service in the Church», présentation donnée au Collège St. John's, à
Durham, en Angleterre, à la Conférence de la CBE 4 Septembre 2004).
aux hommes. Paul défait les faussetés de Diane d'Éphèse de deux façons - Adam a
été créé en premier d'abord, et non la femme, et Ève n'était pas supérieure à
l'homme car elle a été entraînée à pécher contre Dieu.

- Le verset 15 est assez mystérieux, mais avec Diane en toile de fond, nous
pouvons tenter une explication. Cela nous aide à comprendre pourquoi Paul
mentionnerait l'enfantement comme un processus de foi en Christ. Les femmes à
Éphèse se tournaient vers Diane pour les aider pendant l'accouchement. «En tant
que déesse mère, Artémis était la source de la vie, celle qui nourrissait toutes les
créatures et qui était la puissance de fertilité dans la nature. Les femmes
célibataires se tournaient vers elle pour protéger leur virginité, les femmes stériles
demandaient son aide, et les femmes en travail se tournaient vers elle pour avoir
de l'aide»32

«Elle [au singulier] sera néanmoins sauvée en devenant mère», pourrait aussi
suggérer l'idée que même si Ève a été trompée, Dieu a toujours promis dans
Genèse 3:15 une postérité (enfant) qui écraserait la tête de Satan et apporterait le
salut (cf. Apo.12 :4-5).

1 Timothée 2:14 - "et ce n'est pas Adam qui a été séduit, c'est la femme
qui, séduite, s'est rendue coupable de transgression.»

Interprétation traditionnelle: Le verset 14 montre que de graves problèmes surgissent


lorsque les femmes prennent les devants. Paul ne veut pas que les femmes enseignent
parce qu'elles sont plus facilement séduites que les hommes. Les femmes sont plus
sujettes à se perdre dans l'erreur. Par conséquent, le rôle d'enseignement a été laissé
entre les mains des hommes.

Correctifs:

- L'idée que les femmes sont plus sujettes à l'erreur est fondée sur le préjugé que les
femmes sont inférieures aux hommes pour ce qui est du discernement spirituel.
L'histoire de l'église - dans laquelle les femmes sont essentiellement supprimées -
illustre de façon presque ridicule que les hommes sont très portés à inventer
l'erreur et à la propager. La plupart des fausses doctrines ont été inventées et
32
Belleville, “Usurping,”, p. 220
propagées par des hommes.

- «Mais Paul n'utilise-t-il pas l'exemple de Ève pour illustrer comment les choses
peuvent tourner mal quand les femmes prennent le rôle de leadership qui revient
aux hommes?. . . Cette opinion est sans fondement scripturaire. Ève n'a pas été
trompée par le serpent pour l'entraîner à prendre autorité sur l'homme. Elle a été
trompée et entraînée à désobéir à Dieu, qui avait ordonné de ne pas manger le
fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Elle a écouté la voix de la
fausse doctrine et elle a été trompée par elle.»33

- La notion que les femmes ont plus tendance à se laisser séduire que les hommes est
fausse, et en fait, Paul utilise l'exemple d'Ève pour l'appliquer à une congrégation
chrétienne (hommes et femmes) tout entière (2 Cor.11: 3). La possibilité d'être
séduit par les fausses doctrines n'est donc pas un problème propre aux femmes.

- «Le fait que Paul fasse référence à la séduction d’Ève fait penser aux activités des
faux docteurs à Éphèse. Si les Éphésiennes étaient encouragées à assumer le rôle
d'enseignant en tant que sexe supérieur en ayant autorité sur les hommes, cela
expliquerait bien pourquoi le passage de 1 Timothée 2:13-14 fut écrit. La relation
entre les sexes n'était pas supposée être une domination féminine et une
subordination de l'homme. Mais elle n'était pas supposée être non plus une
domination masculine et une subordination de la femme. Une telle pensée prend
son origine à la chute (Gen 3, 16).»34

Pourquoi voudrions-nous prendre notre modèle dans les mots de la malédiction de


la chute: «tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi.» (Gen 3,
16)? Ces mots sont simplement une description des conséquences du péché sur la
relation entre le mari et l'épouse. Ne voulons-nous pas connaître les
conséquences de la rédemption de la croix de Christ et de sa résurrection dans nos
relations?

- Il est fascinant de faire des parallèles entre 1 Tim.2:11-15 et Apocalypse.2:20-24:

Paul - «Je ne permets pas maintenant à la femme d'enseigner ...».

Jésus à Thyatire - «tu laisses la femme Jézabel, qui se dit prophétesse,


enseigner et séduire mes serviteurs».

Paul - «d'enseigner dans le but de dominer un homme ...».

Jésus à Thyatire - «…enseigner et séduire mes serviteurs pour qu'ils se


livrent à l'impudicité et qu'ils mangent des viandes sacrifiées aux idoles».
33
Ibid, p 223
34
Ibid
Paul - «la femme [Ève] a été séduite ...».

Jésus à Thyatire - «…la femme Jézabel, qui se dit prophétesse, enseigner


et séduire mes serviteurs ...».

Paul - «Elle sera néanmoins sauvée en devenant mère, si elle persévère


avec modestie dans la foi, dans la charité et dans la sainteté.»

Jésus à Thyatire - «...je vais la jeter sur un lit, ... et je ferai mourir de
mort ses enfants»

Comme je l'ai souligné auparavant au sujet de Apocalypse 2:20-24, le problème de Jésus


n'était pas qu'une femme enseignait, mais plutôt qu'elle était une fausse prophétesse
dont l'enseignement faisait tomber des serviteurs de Dieu dans le péché. Ceci signifie
donc que Jésus n'a pas de problème avec les prophètes hommes et femmes qui exaltent
Christ dans l'assemblée. Si la coutume apostolique était que les sœurs se taisent, on
devrait s'attendre à ce que les anciens des assemblées aient réprimandé sévèrement
cette femme «Jézabel» pour avoir violer une règle si fondamentale. Apparemment, Jésus
n'a pas vu la situation de Thyatire comme un problème du fait qu'une femme enseignait,
mais il était plutôt dérangé par ce qui était enseigné et par les effets qu'avait cet
enseignement sur ceux qui l'entendaient.

L'Évangile appliquée à la situation culturelle

Une préoccupation majeure avancée par certains est que si nous ne voyons pas un
passage comme 1 Tim.2:11-15 comme une expression de la «vérité éternelle», ne
sommes-nous pas en train de glisser sur une pente qui relativiserait la vérité? La
réponse à cette préoccupation est un retentissant «Non !»

Les lettres du Nouveau Testament ont été écrites en réponse à des problèmes spécifiques
dans diverses cultures. Steve Atkerson fait l'observation suivante: «Tous les écrits du
Nouveau Testament sont ce qu'on appelle des «documents d'une occasion». Il y avait une
«occasion», habituellement un problème, qui motivait l'auteur à écrire le livre.»35 En 1
Tim.2:11-15 Paul explique la vérité de l'Évangile pour répondre à une situation concrète
à Éphèse.

Voici un résumé de la façon dont la vérité de l'Évangile a été appliquée à cette situation:
35
In Search of the Biblical Church, DVD, Timothy Germain, ed., 2007).
- Habituellement, les sœurs et frères ont fonctionné ensemble dans les réunions
participatives de l'assemblée. En raison de fausses doctrines qui avaient infecté
certaines femmes, Paul a demandé que certaines écoutent dans la tranquillité, et
qu'elles cessent d'enseigner dans le
but de dominer les hommes.

- Il n'est pas bien pour une femme ou un homme d'enseigner dans le but de dominer
les autres. Dans le royaume du Christ, personne ne doit dominer les autres. «Vous
êtes tous frères». Pas de clergé. Pas de laïcs. Pas de titres honorifiques. Pas
d'élévation de quelques-uns au-dessus des autres. L'honneur va aux moins
estimés.

- Le mandat de dominer la terre a été donné à Adam et Ève. Ils ne devaient pas
chercher à dominer l'un sur l'autre, mais devaient s'occuper de la Terre en tant
qu'équipe. Les femmes ne sont pas supérieures aux hommes comme cela est
enseigné dans la religion d'Artémis à Éphèse.

- Tout comme Ève avait été séduite par les fausses doctrines de Satan dans le jardin,
certaines femmes à Éphèse avaient été trompées par de fausses doctrines.

- Beaucoup de femmes à Éphèse se tournaient vers la déesse pour les aider et pour
être guidées au sujet des questions de virginité, de fécondité et d'accouchement.
Paul écrit aux femmes chrétiennes de se tourner vers le Seigneur Jésus.

La vérité est que dans beaucoup de cas nous n'avons que des bribes d'informations sur
ce qui était

derrière les écrits des apôtres à l'origine. Souvent, il est difficile de savoir exactement
quelle question était traitée ou à quel problème l'apôtre est en train de répondre. Nous
n'entendons, pour ainsi dire, qu'un côté d'une conversation. Mais cela ne nous empêche
pas de profiter du Nouveau Testament, ni de discerner la pensée du Seigneur. L'Esprit
Saint nous enseigne la pensée de Christ. Cependant, nous devons confesser en toute
humilité qu'il y a beaucoup de choses que nous aurons toujours du mal à comprendre
correctement.

Il y a dans le Nouveau Testament des questions culturelles auxquelles nous faisons face.
Dans 1 Cor.11:1-16, par exemple, Paul amène l'éclairage de l'Évangile sur la question
culturelle qu'est le voile. Certains concluent que les femmes doivent encore porter le
voile, d'autres voient le voile comme un élément culturel que nous ne sommes pas tenus
d'imiter de nos jours. 1 Tim.2:8 mentionne des hommes priant les mains levées. Est-ce
que cela fait que nous enseignons que les prières des hommes ne sont pas valides à
moins que les mains soient levées? Est-ce que 1 Tim.2:9 nous conduirait à confronter
une sœur qui aurait enfilé des bijoux qui contiennent des perles ou de l'or? En se basant
sur 1 Tim.5:9, serions-nous autorisé à dire à une veuve de 62 ans dans le besoin que
nous ne pouvons pas lui venir en aide pendant encore trois ans, jusqu'à ce qu'elle
atteigne sa retraite à 65 ans? Pourquoi ne nous saluons-nous pas «les uns les autres par
un saint baiser» (1 Thess.5:26)?

Le Nouveau Testament a été écrit au premier siècle et de nombreuses questions


enracinées dans la culture apparaissent dans ses pages. À cause de cela peut-on
conclure que tout ce qui est écrit n'est que «culturel» et ne contient aucune «vérité»
pertinente pour nous aujourd'hui? Non, au contraire, nous affirmons que l'Évangile a été
appliqué à de nombreuses questions culturelles juives et païennes et que cela a eu un
impact important sur les premières assemblées chrétiennes.

Lorsque nous, les croyants de la Nouvelle Alliance, approchons n'importe quel sujet ou
préoccupation, le point de vue essentiel pour nous doit être «si du moins vous l'avez
entendu, et si, conformément à la vérité qui est en Jésus, c'est en lui que vous avez été
instruits...» (Eph.4: 21). La vérité fondamentale sur les sœurs en Christ, c'est qu'elles
sont libres de fonctionner. Il n'y a pas de révélation sur des restrictions applicables de
façon universelle pour leur service dans le royaume.

Conclusion

Les arguments ont été présentés pour démontrer que la conception traditionnelle de 1
Tim.2:11-15 repose sur des hypothèses très fragiles et sur des malentendus
fondamentaux sur ce que Paul a réellement écrit. Les difficultés d'interprétation
rencontrées dans ce texte sont souvent passées sous silence par ceux qui les utilisent
pour museler les ministères des femmes. Il est temps pour les étudiants honnêtes de la
Bible de revisiter 1 Tim.2:11-15, et de séparer la réalité de la fiction. Ceux qui, de façon
simpliste, agitent 1 Tim.2:12 comme un texte qui contient toutes les preuves pour faire
taire les femmes feraient mieux de faire attention pour ne pas être ceux au cou desquels
on suspende la meule tant redoutée après qu'ils aient scandalisé les plus petits de Christ
(Matt.18: 6, Marc 9:42; Luc 17: 2).

En termes de ce qui s'est réellement passé dans l'histoire, je pense que Bart Erhman met
le doigt sur un autre facteur énorme dans la marginalisation des femmes dans l'église -
le mouvement de la simplicité vers l'institutionnalisation.

Les femmes ont joué un rôle prépondérant dans les églises de Paul, en tant que
missionnaires et comme leaders; d'ailleurs, Paul maintient qu'en Christ les
distinctions entre hommes et femmes, ont été anéanties. Mais Paul n'a pas
préconiser une révolution sociale en faveur des femmes; il a plutôt insisté pour
que les hommes et les femmes à gardent leur rôles respectifs . . . Au début du
christianisme, dans les premières communautés chrétiennes, les femmes ont
bénéficié de rôles importants parce que les églises se réunissaient dans les
maison, le lieu d'influence des femmes. Quand les églises acquis un caractère plus
publique, cependant, les hommes semblent avoir affirmé beaucoup plus leur
prétentions dans le fait d'être des hommes et éloignèrent les femmes des positions
d'autorité.»36

En terminant, je crois que Cheryl Schatz nous interpelle avec une observation très
intelligente sur la nécessité d'avoir plusieurs témoins pour déterminer si quelque chose
est un péché ou la saine doctrine. Elle écrit:

«Le dilemme est que chaque péché qui est énoncé dans l'Écriture est toujours
confirmé par deux témoins. La raison en est qu'il doit y avoir au moins deux ou
trois témoins pour qu'un fait soit établi (Deut.17:6, 19:15). Y a-t-il au moins une
autre confirmation dans l'Écriture qui fait de l'enseignement par les femmes à des
hommes un péché? Non. Il n'y a même pas un seul endroit dans l'Écriture qui dit
que c'est un péché pour une femme que d'enseigner la Bible aux hommes. Le fait
qu'il n'y a pas d'autres passages qui confirment que les femmes pèchent
lorsqu'elles enseignent aux hommes, prouve que cette interprétation ne peut pas
être vraie. . . Jésus a confirmé cette règle dans Matt.18:16 en étendant son
application à la nécessité d'avoir deux ou trois témoins quand on affirme un fait qui
entraînerait une accusation contre une personne. . . N'avoir qu'un seul témoin est
invalide selon la loi de Moïse. Dans Jean 8:16-18 Jésus dit lui-même qu'il a besoin
de deux ou trois témoins pour établir la validité de son témoignage. Ainsi, Jésus
lui-même se soumet à la règle de deux ou trois témoins. Paul se place lui aussi
sous cette condition puisqu'il établit en 2 Cor.13:1, que sa troisième visite aux
Corinthiens répond à l'exigence en vue d'établir un fait. Puis, en Phil.3:1, Paul
nous dit pourquoi il est si important d'avoir un deuxième et un troisième
témoignage. Il dit que c'est une garantie pour l'église. . . . Nous voici donc dans
1Tim.2:11-15. Ceux qui disent que c'est interdit aux femmes d'enseigner la Bible
aux hommes sont sans un second témoin. . . . Pour ceux de nos frères en Christ
qui croient que Paul ordonne à toutes les femmes de s'abstenir d'enseigner ou
alors d'enseigner mais d'être accusées de pécher, nous demandons simplement de
prouver leur interprétation avec un deuxième témoin qui se trouve dans l'Écriture,
ou de retirer l'accusation de péché aux femmes qui font partie du corps de Christ,
mais que Dieu a appelés à enseigner l'ensemble du corps du Christ.»37
36
The New Testament: A Historical Introduction to the Early Christian Writings, 3rd Ed., Oxford, 2004, p.406.
37
(http://strivetoenter.com/wim/2006/07/02) Certains suggèrent que 1 Cor.14 :34-35 pourrait être un
second témoin. Toutefois, le discours de l'apôtre en 1 Cor.11:1 à 14:33 ne peut nous faire penser autrement
qu'à une pleine participation des sœurs. Ils prophétisent avec les hommes dans 1 Cor.11:4-5 (cf. Ac
Sommaire

1) 1 Timothée 2:11-15 ne demande pas aux femmes de se taire.

2) Il n'y a pas de commandement (pas de verbe au temps impératif) en 1 Tim.2:12 par


rapport aux femmes qui ne devraient pas enseigner. Paul utilise le temps présent simple:
«Je ne permet pas maintenant ...».

3) L'infinitif, authentein, ne signifie pas «exercer l'autorité envers». Les deux infinitifs,
didaskein et authentein, sont mieux placés ensemble pour illustrer un but ou un objectif,
ce qui traduit par «Je ne permet désormais à une femme d'enseigner dans le but de
dominer un homme.»

4) Certains éléments clés dans 1 Tim.2:11-15 sont clarifiés et élucidés en examinant


l'influence omniprésente du culte d'Artémis à Éphèse:

(a) les femmes qui sortaient d'une religion fondée sur une déesse avaient besoin
qu'on leur rappelle la nécessité d'être modeste dans l'habillement;

(b) la nécessité d'une attitude d'écoute de la part de certaines femmes en raison


de l'influence des fausses doctrines;

(c) en raison de l'importance excessive donnée à la femme dans la religion


d'Artémis, on peut comprendre pourquoi ces femmes pouvaient être porté à
enseigner avec le but de dominer un homme;

(d) comme dans le culte d'Artémis on croyait que les hommes originaient de la
déesse, on peut comprendre pourquoi Paul enseigne qu’ Adam a été formé le
premier;

(e) comme les femmes étaient considérées comme supérieures à Éphèse, on peut
comprendre pourquoi Paul tient à signaler qu'Ève a été séduite par le péché;

(f) alors que de nombreuses femmes se tournaient vers Artémis pour les
2,17-18). Dans 1 Cor.12: 7,14 Paul enseigne que toutes les parties du corps ont une manifestation de
l'Esprit pour le bien de l'ensemble. Dans 1 Cor.14 Paul mentionne «vous tous», «l'église tout entière»,
«chacun de vous», et «vous pouvez tous prophétiser» Ainsi, utiliser 1 Cor.14:34-35 comme baguette
magique pour annuler le contexte immédiat est une façon plutôt cavalière de traiter les Écritures. Si
l'Écriture ne se contredit pas, alors on ne peut pas utiliser quelques versets pour nier plusieurs autres qui
révèlent et assument le plein fonctionnement des filles du Seigneur.
problèmes de fertilité et d'accouchement, Paul dirige les femmes chrétiennes vers
Christ comme la postérité qui avait été promise à Ève dans Genèse 3:15.

5) Lorsque l'ekklesia a commencé le jour de la Pentecôte, la première chose qui a été


mentionnée fut que les hommes et les femmes prophétiseraient ensemble. Les femmes
et les hommes qui prophétisent sont mentionnés par Paul dans 1 Cor.11:4-5. Dans 1 Cor.
14, Paul voulait que la prophétie - de toute l'assemblée - soit centrale dans les réunions.
Donc, utiliser 1 Tim.2:11-15 comme base pour faire taire complètement les sœurs dans
les assemblées chrétiennes n'est pas une bonne façon de manier l'Écriture. C'est utiliser
un texte pour annuler la révélation de nombreux autres.

Puissions-nous avoir la grâce et l'humilité pour rechercher ensemble dans les Écritures,
pour voir ce qui est bien!

Sources suggérées pour complément d'étude:

Elizabeth Abbott, A History of Celibacy, DeCapo Press, 2001, 493pp.

Linda Belleville, “What the English Translators Aren’t Telling You About 1 Tim.2:11-15,” Christians
for Biblical Equality Conference, Orlando, FL, 2003 (cassette).

Linda Belleville, “Teaching & Usurping Authority: 1 Tim.2:11-15,” Discovering Biblical Equality,
Ronald Pierce & Rebecca Groothuis, eds., IVP, 2005, pp.205-223.

Biblical Illustrator, “Hairstyles of First-Century Asia Minor,” 6:4, 1980, pp.71-74.

Del Birkey, The Fall of Patriarchy: Its Broken Legacy Judged by Jesus & the Apostolic House
Church Communities, Fenestra Books, 2005, 376pp.

Kathleen E. Corley, Private Women, Public Meals: Social Conflict in the Synoptic Tradition,
Hendrickson, 1993, 217pp.

Alan Crandall, “St. Paul Versus the Femi-Gnostics,” 1996, unpublished paper, 3pp.

Richard W. Dortch, Fatal Conceit: How the Deception of Power Becomes Every Man’s Trap, Every
Woman’s Dilemma, New Leaf, 1993, 257pp.
Eldon Jay Epp, Junia: The First Woman Apostle, Fortress, 2005, 138pp.

Lauren Fasullo, “What About the Word Kephale (“Head”) in the New Testament?” and “A Critique
of Wayne Grudem’s Understanding of ‘Head’ in the N.T.,” 1995. Studies presented to Grace Bible
Fellowship, Baton Rouge, LA.

Joy E. Fleming, Man & Woman in Biblical Unity: Theology from Genesis 2-3, CBE, 1993, 44pp.

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Rena Pederson, The Lost Apostle: Searching for the Truth About Junia, Jossey-Boss, 2006, 278pp.

“Professor Made to Leave Seminary ‘Because Women Can’t Teach Men,’” Tyler [TX] Morning
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Kathy Sanders, “Headship from a Woman’s Perspective,” 4th Searching Together Conference,
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Cheryl Schatz, “Is There A Law That Forbids Women from Teaching Men?” Women In Ministry
Blog, July, 2006, at http://strivetoenter.com/wim/2006/07/02 or www.mmoutreach.org

“Seven Wonders of the World, Version 2.0,” Duluth News Tribune, March 19, 2007, pp.A1,A5.

Willard Swartley, “The Bible & Women,” Slavery, Sabbath, War & Women: Case Issues in Biblical
Interpretation, Herald Press, 1983, pp.178-183,324.

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Frank Viola, “God’s View of a Woman,” www.ptmin.org/view.htm

Frank Viola, “Now Concerning A Woman’s Role in the Church,” www.ptmin.org/role.htm

Jon Zens, “Romans 16:1-16 – Brothers & Sisters Doing Kingdom Work,” 7th Searching Together
Conference, Osceola, WI, 2006 (cassette).

Jon Zens, “Those With the Most Spiritual Influence Live As Those With No Authority,” 6th
Searching Together Conference, Osceola WI, 2005 (cassette).

Jon Zens with Cliff Bjork, “Women in the Body of Christ: Functioning Priests or ‘Silent’ Partners?”
Searching Together, 31:1-3, 2003, 47pp.
If you are interested in obtaining any of the above materials, please contact us at
jzens@searchingtogether.org; 651-465-6516; www.searchingtogether.org
www.jonzens.com

© Août 2007 Jon Zens

Annexe: Réponse de Frank R. Ames

Le courriel suivant est venu de Frank R. Ames, qui est un professeur d'Études Bibliques à
la Colorado Christian University, Lakewood, CO. Il a parlé à propos de 1 Tim.2:11-15 le
11 août 2007, à la Christians for Biblical Equality conference à Denver. Je lui ai envoyé
mon article sur 1 Tim.2, et voici sa réponse.

Cher Jon,

Je vous remercie pour l'envoi d'un brouillon de votre article sur 1 Timothée 2. J'ai bien
aimé le lire, mais j'ai aussi été attristé d'apprendre le licenciement de Sheri Klouda. Je
n'étais pas au courant de sa situation et j'ai pris le temps de lire un peu plus sur son sort
(http://kerussocharis.blogspot.com/2007/01/sheri-klouda-gender-
discrimination_17.html).

Concernant votre article, je pense que vos références à Artémis d'Éphese fait avancé le
débat dans la bonne direction, mais je pense que ces arguments peuvent être nuancés et
élargis. La réalité du culte d'Artémis nous aide à comprendre l'arrière-plan culturel qui
est derrière la première épître à Timothée, parce que les chrétiens d'Éphèse était des
anciens adorateurs d'Artémis ou, à tout le moins, ils étaient influencé de façon
significative par la culture d'une ville consacrée à Artémis. L'auteur de l'épître semble
lutter contre un amour diminué envers Jésus, vers qui les convertits s'étaient tourné,
mais qui aimaient encore Artémis à laquelle ils ne voulaient pas renoncer encore tout à
fait. Bien que l'épître ne mentionne pas Artémis par nom, les citoyens d'Éphèse
n'auraient pas été manqué, ni mal compris ses allusions à des croyances et des pratiques
de la religion d'Artémis. Dans une autre épître, lorsque Paul rapporte qu'il «a combattu
les bêtes sauvages à Ephèse» (1 Cor 15,32), il se réfère sans doute à son conflit avec les
adorateurs Artémis. En effet, la déesse d'Éphèse était connu comme «Artémis la
chasseuse, la reine des bêtes sauvages» (Iliade, 21.470). Voici quelques autres
exemples, bien que beaucoup puissent être identifiés dans 1 Timothée.

1. La première doxologie dans l'épître est dirigée «seul Dieu», et le langage implique
que l'auteur de la doxologie a une divinité concurrente à l'esprit (1:17). La
doxologie finales réitère cette préoccupation, dans la description suivante «qui seul
possède l'immortalité, qui habite une lumière inaccessible, que nul homme n'a vu
ni ne peut voir. . . » (6:15-16a, cf. 2:5). Artémis était, bien sûr, connue sous le
nom de Phosphore ou de porte-lumière (Strabon, Geo. 3.1.9), qui portait sa torche
à travers les forêts, mais ne pouvait jamais être approché (voir aussi «sauveur»,
«immortel», «invisible»).

2. La promesse d'être «sauvée en devenant mère» (2:15) se réfère à la croyance des


Éphésiens selon laquelle Artémis était la déesse qui protégeait les femmes lors de
l'accouchement. Interpréter que cette promesse se réfère à une vie passée à
s'occuper des enfants ou à la naissance de Jésus, c'est tout simplement ne pas
connaître le contexte social des gens d'Éphèse ou le taux de mortalité et les
préoccupations des femmes de cette époque. Cette promesse confronte
directement le recours à la protection d'Artémis. Craignant la mort et les dangers
de l'accouchement, les femmes dans le monde antique et particulièrement dans les
villes où il y avait des sanctuaires consacrés à Artémis se tournaient vers elle pour
être protégées. Artémis n'était pas une déesse de la fertilité, et son culte n'en était
pas un de la fécondité. Artémis était une vierge perpétuelle qui dénonçait le
mariage et qui punissait fréquemment les femmes enceintes au moment de
l'accouchement en leur infligeant la mort.

3. Les exhortations concernant la prière qui se trouve dans 1 Timothée 2 fait aussi
référence aux pratiques du culte d'Artémis. Les hommes lui demandaient de l'aide
dans les combats, les femmes la priaient pour la protection dans l'accouchement.
C'est je pense pourquoi l'épître instruit les hommes à prier pour la paix et pourquoi
il exhorte les femmes à s'habiller modestement: les deux instructions sont reliées
à des pratiques de prière traditionnelles du culte d'Artémis. Afin de reconnaître que
1 Timothée 2 est un tout cohérent qui s'attaque aux pratiques de ce culte, il nous
suffit de lire quelques textes qui proviennent de la littérature antique. Je n'en cite
que deux provenant de The Greek Anthology: «Le voile bleu clair d'Amphareta est
sur ta tête, Déesse de l'accouchement, parce qu'elle a promis de leur donner
quand elle vous a demandé de tenir la mort redouté loin pendant le travail;» et
«Déesse, Salvatrice des enfants, accepte et garde ce manteau de mariée et la
couronne brillante et tressée de ma tête, Bienheureuse déesse de l'accouchement,
de Tisis, qui se souvient de la façon dont tu l'as gardée quand elle sentit les
douleurs du travail.»(VI, 270; VI, 274).

(Note: je n'ai pas eu le temps de re-vérifier mes références et citations, donc à utiliser
avec prudence.)

À Éphèse, les femmes priaient Artémis en offrant des vêtements élaborés et ornés de
tresses de cheveux, tandis que les hommes priaient en levant la main légèrement au-
dessus niveau de la taille, les paumes vers le haut. En ce qui concerne ces femmes,
Héliodorus écrivit: «Leurs mèches de cheveux contiennent des prières» (Aeth. 1.12).

D'autres aspects du culte d'Artemis sont évidents dans les références au naufrage, au
sauveur, aux fausses veuves (une classe de dévots d'Artémis), aux instructions de se
marier, de respecter les dirigeants, et les avertissements contre la cupidité. En ce qui
concerne la création d'Adam et Ève de référence, l'analogie est la naissance d'Artémis et
d'Apollon, car Artémis était née la première.

Je pense que vous avez repéré une dynamique culturelle et religieuse cruciale pour bien
comprendre le contexte de l'épître. Peut-être que certains de ces détails seront utiles
pour résoudre d'autres questions d'interprétation qui reste en suspens dans cette lettre.
Dans mon travail, je suis moins attentif aux arguments philologiques, parce que les
mots, comme vous le savez bien, sont compris dans le contexte. Pour cette raison, je
consacre la plus grande partie de mon énergie à la reconstruction détaillée du monde
social derrière le texte. Cela fournit un cadre qui permet de décider qu'est-ce que les
textes signifient dans une perspective historique.

J'ai plus à dire sur les instructions concernant le silence des femmes dans 1 Timothée 2,
qui je pense se réfèrent d'une certaine manière au sujet de la prière, mais je suis en
train de peaufiner mes idées et je ne voudrais pas avancer des idées qui n'ont pas été
bien critiquées à ce stade-ci. Ce que je présente dans cette lettre-ci a été jugé dans les
salles de classe, dans des conférences et dans de nombreuses discussions avec des pairs,
je suis donc confiant que dans l'orientation générale ce que j'avance est juste. J'ai
commencé à aller dans cette direction il y a une quinzaine d'années, mais je n'ai pas
encore publié mes arguments expliquant que l'église d'Éphèse était prise dans un
syncrétisme qui mélangeait la religion d'Artémis et le christianisme. Je le ferai lorsque les
une ou deux questions qui me restent pourront être répondues de façon satisfaisante.
Mon champs d'étude principal est la Bible hébraïque, et mon étude du Nouveau
Testament et des études classiques est secondaire et progresse très lentement.
J'aimerais bien que vous commentiez éventuellement ce que j'écrirai.

Salutations,

Frank Ritchel Ames

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