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période
ART CON
TEXTE DE RÉFÉRENCE
CHRONOLOGIE
BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE
Ce dossier s’inscrit dans une série Un mouvement, une période, qui sera
régulièrement augmentée dans cette partie du site. - Ces dossiers sont réalisés
autour d’une sélection d’œuvres des principaux mouvements ou tendances
représentés dans les collections du Musée national d’art moderne. - S’adressant
en particulier aux enseignants ou aux responsables de groupe, ils ont pour
objectif de proposer des points de repères et une base de travail pour faciliter
l'approche et la compréhension de la création au 20e siècle, ou pour préparer une
visite au Musée*. Chacun de ces dossiers comporte : - une présentation
générale permettant de définir et de situer le mouvement dans un contexte
historique, géographique et esthétique, - une sélection des œuvres des
collections du Musée les plus représentatives, traitées par fiches comportant une
notice d’œuvre, une reproduction et une biographie de l’artiste, - un ou plusieurs
textes de référence apportant en complément une approche théorique, - une
chronologie, - une bibliographie sélective. *À NOTER Les collections du Musée
comportent 59 000 œuvres. Régulièrement, le Musée renouvelle les œuvres
présentées dans ses espaces situés aux 4e et 5e niveaux du Centre Pompidou.
Les dossiers pédagogiques sont réalisés en lien avec ces accrochages. Pour en
savoir plus sur les collections du Musée : www.centrepompidou.fr/musee
SOL LEWITT
Hartford, Connecticut, 1928
Sol LeWitt, 5 Part Piece (Open Cubes) in Form of a Cross, 1966-1969 (Pièce en cinq
unités (cubes ouverts) en forme de croix) Acier peint (laque émaillée) 160 x 450 x 450 cm ©
Adagp, Paris 2007, Paris 2005
Biographie
Après des études d’art, Sol LeWitt travaille comme graphiste auprès
de l’architecte I. M. Pei. De cette expérience, il retient d’idée de la
supériorité d’un projet sur sa réalisation. Il élabore ses premières
œuvres autour de 1962, des tableaux en relief où se mêlent des
mots et des formes géométriques.
Robert Morris, Card File, 1962 (Fichier) Tiroir de fichier métallique, monté sur planche de
bois, fiches cartonnées 68,5 x 27 x 4 cm © Adagp, Paris 2007, Paris 2005
Biographie
Après avoir fréquenté différentes écoles des beaux-arts, à Kansas
City, San Francisco et Portland, Robert Morris pratique tout d’abord
la peinture, dans un style proche de celui de Pollock. A la fin des
années 50, son intérêt pour la musique et la danse le conduit à New
York où il fréquente des musiciens comme John Cage et la Monte
Young, avant de rencontrer Jasper Johns et Frank Stella. C’est
dans ce contexte qu’il développe l’idée d’un art sans qualités, ni
peinture ni sculpture, ses "Formes neutres" ("Blank Form"), dont le
principe est très proche de celui des "objets spécifiques" de Donald
Judd. Ces formes ont été utilisées comme accessoires au cours de
performances réalisées notamment avec Yoko Ono et le Living
Theater. Dans le même temps, son intérêt pour Marcel Duchamp
lui suggère des objets post-dadaïstes qui jouent avec humour des
contradictions entre l’intelligible et le visible.
*J. L. Austin, Quand dire, c’est faire, éd. du Seuil, Paris, 1970, pour la traduction française.
Joseph Kosuth, One and Three Chairs, 1965 (Une et trois chaises) Installation : chaise en
bois et 2 photographies 200 x 271 x 44 cm © Adagp, Paris 2007, Paris 2005
Dans One and Three Chairs, un objet réel, une chaise quelconque,
est choisi parmi les objets d’usage courant les plus anonymes. Il est
placé contre une cimaise, entre sa photographie – son image
reproduite par un procédé mécanique – et sa définition rapportée
d’un dictionnaire anglais (ou bilingue en fonction du lieu
d’exposition). L’ensemble est la triple représentation d’une même
chose sans qu’il y ait une répétition formelle. Ce qui est multiplié
d’une partie à l’autre de l’œuvre, ce n’est pas la chaise réelle, encore
trop particulière malgré sa neutralité, ni la photographie qui ne
représente que son image du point de vue du spectateur, ni enfin sa
définition qui envisage tous les cas répertoriés de l’emploi du mot
"chaise" mais néglige de fait celui de la chaise réelle et de son
image. Il s’agit dans les trois cas d’un degré distinct de la réalité de
l’objet. Tous trois désignent, par leur association, une quatrième
chaise, idéale et invisible dont le concept se trouve ainsi suggéré,
bien plus que défini. Là où défaille l’objet, intervient l’image, et là où
celle-ci à son tour défaille, apparaît le langage, lui-même insuffisant
mais déjà relayé par l’objet.
Biographie
Joseph Kosuth, en réaction contre l’école formaliste américaine,
abandonne la peinture sitôt ses études d'art achevées. Pour lui, l’art
doit se fonder sur des propositions positives, alors que les questions
d’ordre formel ou celles touchant à la personnalité de l’artiste ne le
sont jamais absolument. En théoricien de l’Art conceptuel, dont il
devient rapidement une figure majeure, il affirme que l’art, par les
efforts de l’artiste, ne peut que mettre l’art en question, en
l’interrogeant sur sa propre nature : "Le ready-made fit de l’art une
question de fonction. Cette transformation – ce passage de
l’apparence à la conception – marquera le début de l’art moderne et
de l’Art conceptuel. Tout l’art après Duchamp est conceptuel" (Art
after philosophy, 1969). Il reprend la formule du peintre Ad
Reinhardt "Art as art as art", l’adapte à ses vues "Art as idea as
idea", et parvient à une proposition satisfaisante : "l’idée de l’art et
l’art sont la même chose". Prenant exemple sur l’analyse logique, il
reconnaît que les tautologies sont les seules propositions valables
puisque, comme l’art, elles restent vraies en vertu d’elles-mêmes :
"L’art est une tautologie. L’art est la définition de l’art".
Stanley Brouwn, Trois Pas = 2587mm, 1973 Casier métallique : 3 tiroirs superposés
avec fiches blanches imprimées 46 x 19,8 x 39,7 cm Achat 1989 AM 1989 - 199
Biographie
Depuis le début des années 60, Stanley Brouwn refuse tout
catalogue personnel contenant d’autres indications que la stricte
description des œuvres exposées. Son retrait de toute scène
publique (ainsi n’est-il jamais présent à ses vernissages) explique en
partie la discrétion dans laquelle est tenu son travail. Il s’agit
pourtant d’une œuvre fondée sur une rigueur et sur une cohérence
internes, qui en font l’une des œuvres les plus significatives de l’Art
conceptuel. Toutefois, à la différence d’autres artistes conceptuels,
Stanley Brouwn se situe toujours par rapport à une réalité physique.
Son langage se constitue non à l’intérieur d’un champ clos, mais
toujours dans un rapport au monde.
Art & Language, Singing Man, 1976 Sérigraphie avec mine de plomb et encre de
Chine 76 x 61 cm Achat 1977 AM 1977 - 661 (1 à 3)
Combinant image et langage, le groupe, qui joue sur les mots (heart
= cœur et/ou art), manifeste ses préoccupations centrées sur
l’articulation de problématiques sociales et visuelles, et affirme ici
ses distances avec la plupart des pratiques artistiques britanniques
plus directement engagées dans l’action politique.
Pour en savoir plus sur Art & Language, consulter le site de PS1
Cette œuvre est, comme toutes celles de Weiner depuis 1968, une
proposition linguistique écrite sur un mur choisi par le collectionneur
ou l'institution détentrice. Les phrases de Weiner sont des titres
d'œuvres qu'il a réalisées pour sa part dans son atelier, sans les
communiquer au public, et qu'il transmet en offrant la possibilité
d'une nouvelle matérialisation. C'est pourquoi Wiener se déclare à
de nombreuses reprises sculpteur.
Biographie
Les caractéristiques de l'œuvre conceptuelle de Lawrence Weiner ont
été élaborées au fil d'une première carrière picturale méconnue.
Dans le contexte artistique américain du début des années 60, qui
hésite entre une problématique concentrée sur le pouvoir de la
peinture et, à l'opposé, l'introduction d'objets quotidiens dans le
domaine de l'art, Lawrence Weiner choisit une solution hybride qui
consiste à démystifier la peinture en assimilant le tableau à un objet
courant. Par exemple, en 1964, il expose à la galerie dirigée par
Seth Siegelaub de New York des toiles représentant des hélices
vues à la télévision, dont les variations tiennent aux couleurs, aux
formats et aux matériaux.
Précédée d'un chiffre : note de Joseph Kosuth Précédée d'une * : note de la rédaction
(1) La tâche dont une telle philosophie s’est chargée est la seule "fonction" qu’elle pouvait
remplir sans poser des affirmations philosophiques * Il s'agit de la philosophie
contemporaine américaine qui, globalement, à la suite de Wittgenstein et des penseurs du
Cercle de Vienne (1926-1935), réduit l’activité philosophique à l’analyse logique, d’où son
apparente austérité. Selon ces courants de pensée, la philosophie doit disparaître au profit
de la logique. (2) J’en traite à la section suivante. (3) Je voudrais toutefois dire clairement
que je n’ai l’intention de parler au nom de personne d’autre. Je suis arrivé seul à ces
conclusions, et c’est à partir de cette pensée que mon art, depuis 1966 (sinon avant) a
évolué. C’est seulement récemment après avoir rencontré Terry Atkinson que j’ai su que lui
et Michael Baldwin partagent des opinions qui sont analogues aux miennes, bien que ne leur
étant pas identiques. (4) Webster’s New World Dictionary of the American Language. (5) Le
niveau conceptuel de l’œuvre de Kenneth Noland, Jules Olitsky, Morris Louis, Ron Davis,
Anthony Caro, John Hoyland, Dan Christensen, etc. est fourni par les critiques le soutenant.
On le verra plus tard. ** Clement Greenberg est un éminent critique d’art américain,
défenseur de l’Expressionnisme abstrait contre l’arrivée des néo-dadaïstes et du Pop Art,
qu’il assimile au "kitsch" (en yiddish "mauvais goût").
CHRONOLOGIE
1961 Henry Flynt utilise pour la première fois les termes "Concept
Art" (ce qui n’est pas encore le Conceptual Art) pour intituler un
court essai, publié en 1963 par La Monte Young, représentant du
mouvement Fluxus. Dans ce texte, il est question pour Flynt
d’inventer un art dont le matériau serait le concept et dont la beauté
serait analogue à celle des formules mathématiques. Robert Morris
réalise Card File, une œuvre qui ouvre la voie de l'Art conceptuel.
1967 Sol LeWitt, artiste issu de l’Art minimal, publie dans le numéro
d’été de Art Forum les "Paragraphs on Conceptual Art". Il définit
comme Art conceptuel tout travail artistique entièrement conçu
avant sa matérialisation. Ainsi, "l’idée devient une machine qui fait
de l’art". LeWitt est le tenant d’une acception large de l’Art
conceptuel.
BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE
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