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LA SEMIOLOGIE SANGUINE
Sémiologie sanguine
A. Les anémies :
I. Rappel physiologique des constituants du sang :
Constituants
Ces deux phases, liquide et solide, peuvent être séparées in vitro par
centrifugation du sang veineux recueilli sur anticoagulant.
L’on obtient une colonne de globules rouges, surmontée d’une bande
mince blanchâtre contenant les globules blancs et les plaquettes et au-
dessus, le plasma.
Taux d’hématocrite : le volume occupé par les globules rouges par rapport au sang total.
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Lydia Tadjadit Module de sémiologie 2017/2018
Normalement, les globules rouges sont normocytaires (VGM normal) et normochromes (CCMH
normale).
Ces données numériques peuvent être vérifiées par l’étude morphologique des globules rouges sur
le frottis sanguin.
Ce sont des cellules nucléées, spécialisées dans les réactions de défense de l’organisme.
Le chiffre normal est compris entre 4000 et 10000 /mm3.
Leucocytes
Granulocytes
Monocytes Lymphocytes
(polynucléaires)
Les polynucléaires :
Eosinophiles Destruction des vers parasites ; rôle complexe dans les allergies et l’asthme.
Neutrophiles Phagocytose des bactéries.
Basophiles Libération de l’histamine et d’autres médiateurs chimiques associés à la
réaction inflammatoire ; contiennent de l’héparine, un anticoagulant.
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*fl : femtolitre = 10 litres.
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Les lymphocytes :
Assurent la défense de l’organisme par l’attaque directe des cellules, c’est l’immunité cellulaire
(lymphocyte T) ou par l’entremise d’anticorps, c’est l’immunité humorale (lymphocyte B).
Les monocytes :
Formule leucocytaire :
c. Les plaquettes :
Leur taux normal est compris entre 200 000 et 400 000 /mm3.
Il sera vérifié par l’évaluation sur le frottis sanguin.
Rappel : le lieu de fabrication des éléments figurés du sang est la moelle osseuse.
•L'anémie est définie comme une diminution des globules rouges, du taux
d'hémoglobine et du taux d'hématocrite. (↘ GR , Hb, Ht).
•La meilleure définition de l'anémie est la diminution du taux d'hémoglobine,
car cette dernière reflète la valeur fonctionnelle des globules rouges.
Il s’agit d’un symptôme et non d’une maladie. Ce symptôme biologique se manifeste par un
symptôme clinique : la pâleur des téguments et des muqueuses.
Ce symptôme est fréquent et relève de plusieurs mécanismes.
III. Physiopathologie :
a. A l’état normal :
1. Erythropoïèse :
Définition :
Chaque jour la moelle osseuse libère environ 1 % de réticulocytes, qui sont des précurseurs
Sémiologie hématologique
L’érythropoïèse est l’ensemble des processus qui aboutissent à la production d’érythrocytes (GR).
Elle nécessite absolument une quantité suffisante de :
Le point étymologie :
L’anémie pernicieuse est reconnue d’abord par Thomas Addison puis par Anton Biermer qui lui donne le
nom d’anémie pernicieuse qui voulait dire : anémie durable et fatale, alors incurable et de cause inconnue.
NB : pernicieux = dangereux, mauvais, nocif, …
Régulation :
L’érythropoïèse est régulée par l’érythropoïétine.
L’érythropoïétine est une hormone d’origine rénale qui stimule l’érythropoïèse.
2. Hémolyse physiologique :
Les GRs ont une durée de vie moyenne de 120 jours au terme desquels ils sont détruits, c’est
l’hémolyse physiologique.
b. A l’état pathologique :
L’anémie résulte de la rupture de cet équilibre, elle peut relever de plusieurs mécanismes :
Anémie
Sémiologie hématologique
congénitale
↘durée de vie
des GRs
Périphérique Anémie Acquise
(régénératif)
Perte excessive
Hémorragies
de GRs
Mécanisme Fer
↘ matériaux
Facteurs
antipernicieux
Central ↘production
(arégénératif) médullaire ↘ Insuffisance
érythropoïétine rénale
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Anomalies
médullaires
Lydia Tadjadit Module de sémiologie 2017/2018
Dans ces deux cas, le mécanisme de l’anémie est périphérique, la moelle osseuse est normale.
Aussi, elle va tenter de compenser le déficit périphérique en multipliant sa production. L’on observe
alors une hyper-réticulocytose définissant les anémies régénératives.
Cette insuffisance de production médullaire réalise une anémie de mécanisme central, au cours de
laquelle le taux de réticulocytes est bas ; il s’agit d’anémies arégénératives.
a. Cliniquement :
L’anémie se manifeste surtout par des signes muco-cutanés et par des signes cardiovasculaires.
1. Signes muco-cutanés :
Sémiologie hématologique
Lorsqu’elle est discrète, la pâleur est recherchée dans des endroits privilégiés :
Au niveau du lit unguéal dont la coloration normalement rosée disparaît.
Au niveau des muqueuses : lèvres, gencives et conjonctives.
Au niveau de la paume des mains : la disparition de la teinte plus foncée des lignes de la main
indique une perte de 50 % du taux d’hémoglobine.
Les autres signes cutanés : La peau devient sèche, écailleuse, possibilité d’ulcères chroniques
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L’on parle d’ulcère veineux, artériel et mixte (qui combine les deux) :
Ulcère veineux : dans les maladies veineuses (varice, insuffisance veineuse…) les toxines ne sont pas
éliminées correctement. A long terme, elles agressent les tissus puis tuent les cellules les constituant.
Les tissus se nécrosent et l’ulcère apparait.
Ulcère artériel : celui qui nous intéresse dans ce cas. L’obstruction d’une artère empêche les éléments
nutritifs, dont l’oxygène d’arriver au niveau des tissus. Les tissus mal nourris souffrent puis meurent,
et l’ulcère apparait.
2. Signes cardiovasculaires :
L’intensité des signes cardiovasculaires dépend du mode d’installation de l’anémie et de son
intensité.
Une anémie aigue : d’installation brutale (ex : hémorragie abondante) s’accompagne d’un état
de choc avec :
Polypnée (augmentation de la fréquence respiratoire avec ↘ du volume d’air courant).
Refroidissement des extrémités.
Agitation.
Pouls rapide, petit et filant (faible, difficile à percevoir).
TA abaissée.
Oligurie (raréfaction des urines).
Veines périphériques collabées (parois affaissées).
Pression veineuse centrale diminuée.
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Une anémie chronique : d’installation progressive, les signes cardiovasculaires vont être
fonction de l’intensité de l’anémie.
Anémie sévère : elle réalise un tableau d’insuffisance cardiaque globale avec dyspnée
permanente, tachycardie, hépatomégalie congestive (augmentation subite de la quantité de
sang dans les vaisseaux), œdèmes des membres inférieurs et douleurs angineuses chez le
sujet âgé.
3. Autres signes :
Signes neurologiques : céphalée, vertiges et lipothymie.
Plus rarement, paresthésies (troubles du toucher) qui font évoquer une carence en vitamine B12
au cours de laquelle l’on recherchera un syndrome cordonal postérieur.
Splénomégalie : de taille variable, peut se voir au cours des anémies hémolytiques chroniques,
des hémopathies malignes et des anémies ferriprives.
b. Biologiquement :
L’anémie suspectée par la clinique est prouvée par la biologie, et cela en mesurant trois paramètres :
la numération des globules rouges, le taux d’hématocrite et surtout le taux d’hémoglobine.
Ces trois paramètres permettront de calculer les indices hématimétriques dont le résultat sera
indispensable pour classer l’anémie et avoir une orientation étiologique.
En effet, en cas d’anémie aigue par hémorragie abondante, au cours des premières heures, les trois
paramètres restent normaux, car il y a eu perte proportionnelle de plasma et de globules rouges et
Sémiologie hématologique
si l’on veut apprécier la perte sanguine, l’on devra se baser sur la clinque : en recherchant l’existence
de signes de choc ou sur la mesure du volume sanguin total.
Les signes biologiques classiques de l’anémie n’apparaissent que plusieurs heures après, lorsque les
phénomènes compensateurs ayant pour but de rétablir la volémie auront lieu : passage de l’eau des
secteurs extravasculaires et liquides perfusés.
V. Enquête étiologique :
L’enquête repose sur : l’interrogatoire, l’examen clinique et les examens biologiques.
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a. L’interrogatoire : précisera :
L’alimentation du malade : recherche des carences.
Les antécédents personnels :
Chez la femme : le nombre de grossesses, la notion de trouble des règles : ménorragies.
Chez l’homme : la notion d’hémorragies digestives (ex : ulcères gastriques).
Les antécédents familiaux : notion d’anémie familiale, de consanguinité des parents.
Le mode d’installation : installation brutale (anémie aigue) ou progressive (anémie chronique).
b. L’examen clinique : recherchera les signes associés à l’anémie qui peuvent orienter vers une
étiologie précise.
Splénomégalie et subictère : anémie hémolytique chronique.
Douleurs osseuses : anémie hémolytique congénitale : drépanocytose ou bien leucémie aigue.
Fièvre et hémorragies cutanéo-muqueuses : insuffisance médullaire.
Adénopathie-splénomégalie : leucémie aigue.
2. L’examen du frottis sanguins : permet de vérifier la taille et la coloration des globules rouges,
d’apprécier les globules blancs et les plaquettes et de rechercher des cellules anormales (leucémies).
CAUSES
Anémie Anémie
chronique aigue
Les causes les plus fréquentes sont les hémorragies génitales chez la femme et digestives chez
l’homme.
Biologiquement, l’anémie est de type microcytaire hypochrome avec hyposidérémie (diminution
du fer sérique).
Elle se manifeste cliniquement par une anémie profonde associée à des signes digestifs et à des
signes neurologiques (syndrome cordonal postérieur en cas d’avitaminose B 12).
Biologiquement l’anémie est de type macrocytaire normochrome.
Elle peut relever de causes diverses : l’exemple le plus caractéristique est l’accident transfusionnel
par transfusion de sang incompatible dans le système ABO.
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