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I.

COMMUNICATION – COMMUNIQUER

1. QU'EST-CE QUE COMMUNIQUER?

Flou termnologique (= ce terme ne correspond pas à un sens précis=


sens flou (d'ailleurs polysémique) notion de « mise en relation de 2 choses »

1. éthymologie
communicare (14e s.) : participer à, mettre en commun, en relation (communier)
moyens de communication, moyens de mise en relation
16e s. ~> partager (faire part(age) d'une nouvelle)
17e s. ~> transmettre (une information, une propriété, une maladie)
vases communiquants (qui se partagent et se transmettent un liquide)
pièces communicantes
réseaux de communication

communication entre deux êtres vivants :


transmission, échange (partage) = interaction, mise en relation

2.Qu'est-ce qui se transmet?


De l'information... mais c'est quoi?...

Ce qui se transmet, ce sont des signaux ou, selon l'acceptation, des signes.
signes, signaux, indices, symboles

Des signes (Saussure), ce sont des signaux associés à un sens (une interprétation)

ces signaux peuvent être intentionnels ou non. Càd que celui qui les transmet, le fait
volontairemenet et consciemment ou non. (signes vs. indices, ex : nuages gris => pluie,
cernes => fatigue vs. ).
c'est parce qu'il y a signal, que celui à qui est adressé le message perçoit (~stimulus)
3.DONC :
comuniquer, c'est transmettre des signaux. Cette transmission se fait d'un
point à un autre ( d'un émetteur à un récpeteur), l'émetteur et le récepteur
sont alors mis en relation.

Communication = interaction entre plusieurs individus par l'intermédiaire de


signes.
contexte
interaction

émetteur Transmission de signaux récepteur

II. LA COMMUNICATION ANIMALE

on remarque très tôt que les animaux aussi communiquent (afin de satisfaire
leur nécessités vitales... voir ludiques)

Aristote (philo. 4e s. av JC) remarque la particularité des cris des dauphins et les
décrits. Fondateur de la cétologie
Virgile (70-19 av. JC) observe les danses des abeilles (envoyées de dieu)
18e s. étudier le comportement des anx = une discipline => premières recherches
sur le langage des anx. Ex : GF Meier
« même si les anx ne possèdent aucune des langues inventées par les hommes, il
es possible qu'ils possèdent d'autres langues... Les anx peuvent communiquer entre eux
par le son et la mimique, que nous ne percevons pas; par les mouvements des ailes et
des membres »
~1800 GE Wetzel dictionnaire de correspondances (oiseaux, invertébrés, reptiles,
etc...)
20e s. Progès techniques : enregistrements sonores (+ ultra/infra sons)
cybernétique (reproduire artificiellement de la
communication - IA)
avancée en bio
étude du comportement animal = discipline

Tout porte à croire que les anx communiquent.

Mais ont-ils développé un langage comme les humains* (caractérisé par


l'idée de récursivité et de création et donc d'acquis) ou s'agit il seulement de
quelques stimuli, de signaux innés, des réflexes de survie ou je ne sais quoi.
* langage humain => système (symbolique, combinatoire, récursif – créatif,
adaptable)

1. 1. Signaux et fonctions de la communication animale

A L'éthologie (sc. Du comportement animal en milieu naturel)

L'éthologie est l'étude objective du (ou des) comportement(s) reposant sur


l'observation et la mise en rapport des différents éléments relevés durant cette
observation”
<=> psychologie expérimentale (Thorndike – 1898, Pavlov – 1904, Watson –
1913)
Watzlawick , la réalité de la réalité. Essais, ed° le Seuil
perspective systématique =
1. distinguer ce qui appartient à l'espèce étudiée de ce qui est propre à
l'individu
2. reconnaitre les actes à structures invariante (stabilité du signe) = actes
instinctifs (innés, mais...) => ritualisation
3. mettre en évidence et décrire des rituels = comportement à valeur de
communication, enchaînemenents de mouvement ou de postures, de cris, de
sons, de mimiques qui vont devenir des déclencheurs instinctifs, qui vont
entrainer une modifiction de comportement chez l'autre (ex : parades sexuelles,
défense du territoire, cri de détresse)

“on part du fait que pour chaque espèce il existe un répertoire de


stimulations qui, agissant comme des signaux, déclenchent des modifications
spécifiques du comportement des individus receveurs”.

B Le signal à la base de la com

L'existence d'un signal suppose l'existence d'un code commun à tous les
individus qui participent au même système de communication.
=> Propriétés formelles du signal :
– stabilité : un certain degré de constance et de stéréotypie
– perceptibilité : un caractère pregnant du point de vue perceptif
– distinctabilité : une configuration non assimilable à d'autres éléments de
l'environnement
En gros, le signal pour être communicatif doit être reconnaissable en tant que tel par
la communauté qui le pratique.

Ce signal est de forme (nature) diverse et peut toucher tous les sens : visuel, sonore,
chimique/olfactif, tactile.
Quant à son contenu (l'information qu'il transmet), il a trait aux différentes fonctions
que peut remplir la communication. Le signal n'est que le véhicule de l'information (du
message), le contenant (Saussure). Chez les animaux, il sert généralement un stimulus à
une réaction.

C Différentes fonctions de la communication animale

vie de groupe => communication et VIE DE GROUPE =>


1. l'idée d'appartenance à un groupe (fonction de reconnaissance) Fonctions
2. des relations de hiérarchie(fonction d'affirmation/domination) vitales
3. défense du groupe (fonction de protection)
4. la participation à la survie du groupe (alimentation et reproduction)

A ces fonctions correspondent des signaux... mais nous en savons encore très peu...
quelques exemples :
a) fonction de reconnaissance

fonction très fréquente dans le règne animal. Ex : les couleurs de peau, de plumage,
d'odeur, de son... ex : chez le signe vert, chez le pingouin (ou manchot), les mères
reconnaissent leur enfant par ses cris. EN plus chez le signe vert, les mères semblent
reconnaitre les enfants des autres (enfant cri => regard vers la mère de celui-ci)
b) fonction d'affirmation

grognement des signes devant leur chef, lui, silencieux. L'homme baisse la tête.
c) fonction de protection

Si un ennemi apparaît, certains animaux adoptent des postures (signaux visuels)


étranges pour décourager l’intrus et l’impressionner. Ainsi, les chiens montrent les crocs,
le poil du chat se hérisse, le rouge-gorge se tourne vers l'ennemi et hérisse les
plumes de sa gorge et se balance. De même, l’homme met les poings en avant.
Il y a également des signaux sonores (cris) notamment chez le singe vert où il
existe 3 cris différents selon que le danger est un aigle, un léopard ou un serpent. Il
s'agit bien ici de signaux liés à une information différente, puisque les singes récepteurs
réagissent en fonction du cri.
d) fonction de reproduction

une des fonction essentielle à la survie d'une espèce (valable aussi pour l'espèce
humaine). Les signaux utilisés, en plus d'avoir pour fonction l'attirance de l'autre, ont une
fonction de reconnaissance (ne pas se tromper de partenaire) et de protection/affirmation
(éloigner les rivaux).
signaux sonores , ex : les grenouilles mâles qui appellent les femelles, le chant du
rossignol
signaux visuels => parade : danses rituelles, gonflement de plumes (le paon fait la
roue).
Signaux olfactifs : les phéromones

La particularité de ces signaux est qu'ils sont utilisés dans un temps limité => dans un
contexte particulier
D Rôle du contexte

Q° : Dans quel contexte de vie sociale et d'environnement un signal présumé a


vraiment valeur de signal, càd de stimulus qui déclenche une réponse prévisible
comme pour la linguistique : pbl de la prise en compte de paramètres extra
caractéristiques des acteurs
situation
cumulation d'autres signaux (gestes et parole)
etc...
Pour le langage animal, il faut bien distinguer les situations (ex : captivité vs. Liberté).
Par ex. Un chat domestique va miauler pour sortir ou manger, ce qu'il n'aura jamais à
faire en liberté.

2. Exemples de communication animale

A. Les oiseaux, mise à part les imitateurs

Les oiseaux échangent des informations par leur chant (reconnaissance et


reproduction essentiellement). D'après certaines expériences, on sait que certains chants
s'acquièrent par stades = ils relèvent d'un apprentissage.
Ex : un pinson en captivité, qui n'a pas appris à chanter avec ses congénères,
chantera mais ne se fera pas comprendre de ses congénères. La structure de son chant
est complètement déformée (testé avec un sonographe)
Ils ne sont donc pas innés (le caractère inné d'un signal nous donne envie de le placé
plus du côté comportemental que communicatif, car dénué d'intention).
RQ : il existe des prononciations différentes chez des mêmes espèces
d'oiseaux. Ex : les passeraux du sud vs. Du nord.

B. Danse des abeilles


Expérience
• Quand une abeille isolée découvre un butin, on la marque avant de la laisser retourner
à la ruche
• Peu après, on constat qu'un groupe d'abeilles, parmi lesquelles ne se trouve pas la
première, se rend au même endroit. Il a donc fallu que la messagère ait informé ses
compagnes
• En effet, rentrée à la ruche, elle s'est livrée à une danse que les autres ont suivie avec
excitation. Cette danse peut prendre trois formes :
• soit une danse en cercle, si le butin se trouve à moins de 100 m de la
ruche
• soit une danse en huit si le butin est à rechercher entre 100 m et 6 km
• soit une danse en huit frétillante si le butin est plus loin
Dans les deux derniers cas, la localisation du butin est indiqué par l'axe de la danse
p.r. Au soleil, la qualité du butin par la vivacité de la danse et la quantité par la
longueur de la danse.
Conclusion de cette expérience : les abeilles disposent d'un système de
communication. En effet, on retrouve les caractéristiques principales d'un langage.
1- un symbolisme : la forme et la fréquence de la danse renvoient à une réalité
constante et d'une autre nature (le butin)
2- un système combinatoire : 3 éléments sont combinés

3- l'exercice d'une relation : le message ainsi organisé est destiné à des individus qui
possèdent ce qui est nécessaire pour le comprendre

Mais Il n'y a ni interprétation (1) ni récursivité (adaptabilité) (2)

(1) Il n'y a pas réellement une communication dans le sens information


transmise, comprise, interprétée qui donne lieu à une réaction
En fait, plus la danse durera et sera vive, plus nombreuses seront les abeilles
alertées...
l'abeille receveuse ne comprend pas qu'il ya beaucoup de nectar, elle répond à un
stimuli
: quand une abeille fait cette dans je part chercher du nectar dans cette direction

(2) on a forcé l'abeille à marcher : la distance qu'elle a indiquée à ses collègues


était 25 fois plus loin : elle n'a pas su adapter son langage (son code de signaux) à la
situation

C. Le chant des balaines à bosse

Pourquoi les baleines chantent?


Ce chant à très basse fréquence se répand très loin dans l'océan et ne s'entend que
durant la période d'hivernage dans les zones tropicales.
Les chercheurs ont remarqué une structure dans les chants (ex : pulsions d'une
seconde répétées à intervalle réguliers pendant plusieurs minutes)
Certains chercheurs pensent que les sauts répétés des baleines sont des
manifestations de communications sonores à longue distance... on ne sait pas encore
grand chose.

D. Les dauphins

RQ : fascination de l'homme pour les dauphins


Q° : pourquoi des animaux dotés d'un si grand encéphale n'a pas plus
progressé
(// avec l'homme) et pourquoi est-il retrouné à la mer?
« Si l'on admet que le dauphin est retrouné à la mer il ya des millions
d'années après qu'il se fut adapté à la vie sur terre, comme le croient les
chercheurs, la question est de savoir pourquoi cette créature est pourvue
d'un si gros cerveau reste toujours sans réponse. S'ils ont renoncé à une
certaine évolution en retrounant à la mer (leur mains sont devenus
nageoires => ni invention, outils, écriture, etc.) et que dans cet
environnement là, ils n'ont besoin ni d'abris, ni de vêtements, ni de cultiver
la nourriture (abondante), ni de se portéger de prédateurs... a quoi leur
cerveau leur sert-il?.. Surtout qu'on remarque la même attirance de leur
part visi à vis de nous (ils aiment notre contact, jouer avec nous)
Les dauphins communiquent-ils? Càd sont-ils capables d'échanger des signaux avec
l'intention d'interagir avec d'autres individus, de transmettre de l'information?
Obsevations
les dauphins en captivité communiquent avec un autre dauphin en
captivité
il y avait un tuyau entre deux bassins et on y voyait souvent deux
dauphins des bassins séparés de part et d'autre de ce tuyau “discuter”
même expérience avec un système de “téléphone” : quand la ligne est
établie, ils parlent sept fois plus que quand elle est coupée.

converser, débatter d'une situation :


un obstacle (barrière), hésitation du groupe, finalement un
éclaireur y va => il revient et tous discutent. Il y retourne. Tous rediscutent
et finalement passent la barrière.

Tests : est-ce que ce sont bien des signes et non simplement des stimuli?
imitation du « cri de détresse international ». Ce cri, enregistré par
plusieurs hydrophones, entraîne immédiatement l'arrivée d'autres dauphins
au secours de l'émetteur de ce signal. Un homme imite ce cris. Direct, deux
dauphins viennent le secourir. Mais ils constatèrent qu'il allait bien et le
grondèrent (un coup de museau et de queue).

Tests : le dauphin peut-il signaler quelque chose à un autre dauphin


(ce qu'on avait cru déceler avec le débat)
un couple séparé de dauphin et la femelle doit transmettre des infos à son
compagnon. (appuyer sur un bouton droit si il y a une lumière continue et
sur le bouton gauche si elle clignote). Si les deux dauphins s'entendent : OK,
s'ils ne s'entendent pas, celui qui ne voit pas la lumière ne sait pas qur quel
bouton appuyer.
RQ : les sons émis pour bouton droit et bouton gauche sont
identiques. Seule la position du dauphin émetteur change => qualité
de son différente
Les recherches actuelles s'intéressent à la gestuelle des dauphins

donc dauphins => système complexe, conversation, code (même politesse ou


règles de bonne conduite) + besoin de communiquer.

Mais on ne sait pas encore grand chose et nos systèmes de communication, nos
conceptions (s'ils en ont) sont tellement différents : vie terrestre vs. Vie marine

E. Les singes

De nombreuses expériences ont été menées pour apprendre aux singes à parler ou du
moins à utiliser un langage signe arbitraire <-> sens.
Observations
Un systèle laryngé relativement proche, mais langue moins mobile qui
rend difficile l'usage de la parole expérience de Viky qui a appris à articuler “papa”,
“maman”, “cup” et “up”. Niveau max.
Les macaques du japon : structure sociale organisée (hiérarchies, apprentissage
de techniques... ex. Imo qui lave sa patae douce, puis les autres, puis les générations
futures)
Les chimpanzés : l'éthologie a mis en évidence un grand nombre de signes
codés (mimiques, rictus, postures, gestes, sons).
Importance du visage (non poilu, comme l'homme)

surtout des signes pour les émotions (main tendue ; apaisement, embrassades
: émoi, fixer dans les yeux : défi, accroupissement : allégence)

Expériences d'apprentissage d'un langage humain ou proche


idée : un chimpanzé qui a été élevé dans un environnement humain et qui a reçu les
instructions du langage, peut-il apprendre le langage humain?

a) Washoe et l'apprentissage de la langue des signes (Allen et Béatrice


Gardner).

W. a été élevée comme un enfant sourd.


À 4 ans : 85 signes, à 5 : 132. W. Fait des combinaisons
plus de + fruits
bébé + à moi
à 5 ans, elle est réintégrée avec d'autres chimpanzés. Au départ, elle a du mal.
Elle ne comprends pas les autres qui ne la comprennent pas et se prend pour un
humain (elle ne reconnait pas son appartenance au groupe). Puis ça va mieux et se
retrouve en gestation. Mais le BB meurt Elle demande alors où il est, et on lui répond
qu'il est mort => dépression. On lui trouve alors un BB d'adoption : Loulis (10 mois).
W. Lui apprend la langue des signes. En 3 mois : Loulis sait 55 signes.
Ensuite : famille passe à 5 singes ayant appris la langue des signes, Loulis et les
autres font alors d'énormes progrès.
Ils parlent la langue des signes entre eux et même à eux-mêmes (W :”Loulis,
où est Loulis?”) => même remarque que pour les hommes :
c'est en société que le langage se développe (enfants => maternelle)

Mais jamais le niveau de l'homme n'est atteint... on stagne

b) Sarah et l'apprentissage d'un langage artificiel (David Premack)

le langage enseigné était proche de celui des humain par la relation arbitraire
signe-sens et la présence de concepts abstraits dans le vocabulaire ( même que,
différent de, la négation, le ? <=> c'est une question)
questions sur le langage même (métalangue) :
“- la couleur du nom bleu?
- rouge”
phrases complexes : “si Sarah met rouge sur vert, Mary donne Sarah chocolat”

Mais : Sarah n'utilise pas le langage de façon spontannée, seulement en réponse à


des questions
c) Lana et l'apprentissage d'un langage artificiel

même style d'expéreience sauf que


24/24
cible = machine (besoins vitaux de Lana : manger, boire, jeu)

d) Conclusions de ces expériences

les singes semblent pouvoir apprendre et utiliser un langage symbolique. Mais rien ne
dit qu'ils sont capables d'en créer un pour leur usage personnel

De plus, toutes ces observations on été réalisée en labo (environnement spécifique);


et rien ne laisse présager que les singes aient besoin de tels moyens de communication
Dans leur environnement.

La communication animale ne semble pas nécessiter un langage élaboré.

RQ : ces exp. Ont permis de mettre en place des méthodes d'apprentissage de la


langue à des enfants en difficultés ou avec des problèmes mentaux. Et ça apporté de très
bons résultats!!

3. Conclusion

Dans tous ces exmples, on voit bien que les animaux communiquent (Sté =>
communication)

Mais communiquer =/= parler

établissement d'une relation entre 2 êtres afin d'entraîner une réaction (pour certains plus
évolué, trasmettre une information), OK
MAIS communiquer sa pensée, des concepts abstraits, transmettre des représentations
internes, OK

Les animaux ne commniquent pas autre chose que leur besoins vitaux ou leurs émotions
de l'instant présent :
III. Q° : À PARTIR DE QUAND PARLE-T-ON???

1. Montaigne
les anx ont un langage, puisqu'il y a échange d'information entre un émetteur et un
récepteur par l'intemédiaire de signaux, cet échange entraînant un changement de
comportement du récepteur (stimulus – réponse)
Bref : pour montaigne, si les animaux parlent tout comme l'homme, c'est parce que le
langage est naturel. Etant naturel, il ne peut pas être la différence spécifique entre
l'homme et l'animal. (rappel : Montaigne : mythe du bon sauvage)

2. Descartes
va se poser la question de savoir si le fait que les animaux communiquent entre eux,
et parfois de manière vraiment très complexe est bien le signe que les animaux parlent,
en isolant d'abord les caractéristiques du langage humain au sein des systèmes de
communication.
Il montre que ces caractéristiques se ramènent à l'expression des pensées : la
parole véritable renvoie à une pensée dont elle est l'extériorisation.
=> Les anx ne parlent pas puisqu'ils ne pensent pas. S'ils pensaient, ils nous le
communiquerient puisqu'ils savent nous communiquer leurs sentiments.
On ne trouve chez l'animal que quelque chose de l'ordre de la réaction immédiate à
une sollicitation extérieure

3. parler, c'est réferrer


La différence est dans ce à quoi on réferre : la situation ou une représentation, un
concept, une idée, une pensée... on retrouve la triade de Saussure :

concept

signe sens

Dans le langage des animaux, les signaux sont des stimuli à des réactions... on peut y voir
la relation signal => signes; mais pas la relation signes – sens – concept.
Double fonction du langage humaine : communiquer ET produire une pensée
Julia Kristeva (1981) Le langage, cet inconnu, “Points”, le Seuil

4. Un code de signaux et non un langage


Il y a un langage animale qui correspond à ce que Benveniste appelle un code de
signaux et non un réel langage.
– Ca reste un langage restreint (vocabulaire, combinaisons)
– pas de créativité lexicale, encore moins syntaxique
– concerne essentiellement les besoins vitaux (fonctions vues au dessus)
– pas d'histoire => pas de transmission de connaissance par un tiers , un messager
(toujours en contact direct)
– pas d'abstraction
=> communication ancrée dans l'ici et maintenant

Le langage humain vise à comprendre plutôt qu'à réagir


Les anx expriment des émotions, des besoins, mais pas des concepts (une pensée)
Leur langage vise une réaction et non une réflexion.

Travail sur le texte de Benveniste


- dégager le plan général, i.e. Les gros points du texte (¼ h)
RESUME
éthologie // psychologie expérimentale, méthodes d'observation

– stabilité
le signal – perceptibilité
– distinguabilité
FONCTION : entraîner une réaction, voir véhiculer une information

Com Animale = contexte

émetteur Signaux - stimuli récepteur Réaction

FONCTION : les fonctions vitales - reconnaissance du groupe


- respect de la hiérarchie
- protection et survie du groupe
- pérénité du groupe (reproduction)
Exemples de communication Animale
• oiseaux : - apprentissage
- dialectes
• abeilles : - système (symbolique, combinatoire)
MAIS : manque de récursivité
manque de dialogue
Q° : stimulus -> interprétation -> réaction ou stimulus ->
réaction
• dauphins : - fascination : à quoi leur sert leur cerveau ? Océan, contexte
différent - système (symbolisme, combinatoire, récursivité - boutons)
- existence de dialogue (débat) + besoin de communiquer
- il semble y avoir interprétation (réaction au cri de détresse) ... mais
vite le réflexe de Pavlov prend le dessus
MAIS... et la pensée, l'abstraction?
• Singes : de nombreuses exp. pour “apprendre à parler” = apprende un système
symbolique, combinatoire et récursif.
MAIS rien ne semble affirmer qu'ils en ont besoin et leur apprentissage
semble avoir un seuil maximum.
Conclusion
Société => communication (fonctsion vitales)
Langage = communiquer + produire une pensée
=> animaux = code de signaux qui permet de communiquer
mais pas de produire une pensée (<=> récursivité)
humain = langage
LA COMMUNICATION NON-VERBALE
1. Introduction
On a vu que la différence entre la communication animale et la communication
Humaine réside dans l'absence de “pensée” chez les premiers
Ainsi, alors que chez les animaux les signaux transmettent des informations p.r. à une
réaction attendue, chez les humains, les signaux transmettent des informations quant à
“ce que l'on a dans l'esprit”.

Le schéma général ne change pas réellement, on cherche à entraîner une réaction


chez l'autre (réaction = rire, compréhension, apprentissage, action, ...), et pour cela, on
utilise des signes.

A. Les signes de communication chez l'homme


On distingue généralement 3 types de signes : l'indice, le signal et le symbol
indice : fait immédiatement perceptible qui nous renseigne sur un autre fait non
immédiatement perceptible
signal : Fait produit artificiellement pour servir d'indice = indice intentionnel.
symbol : signal qui marque un rapport analogique, constant dans une culture
donnée, avec un élément qu'il signifie.

indice : fait immédiatement perceptible qui nous renseigne sur un autre fait non
immédiatement perceptible
(nuage gris -> pluie, symptômes d'une maladie)
“le symptôme nous renseigne (transmet des informations) sur la maladie”
émetteur : le corps, récepteur : le docteur
en communication : un indice informe sur un état psychologique qui
demeure caché pour notre perception (Hans le malin), sauf dans la mesure
où il s”extériorise” ou se manifeste par ses csq perceptibles.
Généralement indice <=/=> communication Intentionnelle
“les animaux disposent d'une aptitude extraordinaire à percevoir et à
interpréter correctement des indices tout à fait informes.” (certains humains
aussi)
=> histoire de Hans le Malin
cheval savant. Tous les savants venaient voir ce génie qui comptait, disait l'heure,
reconnaissait des gens sur des photos, etc. Pour communiquer ses réponses,
il tapait du sabot par terre. Pour les réponses non numériques, on lui avait
appris l'alphabet (1 = a, 2 = b, etc.). Il pouvait répondre correctement à
toute personne.
Un savant Pfungst remarqua que le cheval se trompait à chaque fois que les
réponses étaient inconnues de celui qui posait les questions. Lorsque par
exemple on plaçait devant lui des nombres écrits ou des objets à compter
que seul Hans pouvait voir ( et pas le questionneur), il se trompait => il ne
savait ni compter, ni lire, ni résoudre des Pb de math.
Le cheval échoua encore à chaque fois que des oeillères siffisamment
grandes pour l'empêcher de voir les gens et notamment le questionneur. Il
avait besoin d'un secours visuels, sans pour autant que ces secours lui
soit donnés intentionnellement.
Pfungst ne vois qu'une seule explication : le cheval a dû apprendre, au cours de
sa longue période de résolution de problèmes, à être toujours plus attentif,
tout en tapant du sabot, aux changements imperceptibles de l'attitude
corporelle du maître qui accompagnait inconsciemment les étapes de son
propre raisonnement et à les utiliser comme des signaux. La récompense
régulière (carottes et pain) constituaient la motivation et renforçait
l'attention. Cette sorte inattendue d'activité indépendante, ainsi que
l'assurance et la précision de la perception de mouvements infimes ainsi
atteintes, sont des plus étonnantes.
Le mouvement qui incitent le cheval à réagir sont dans le cas de son maître
(M. Von Osten) si parfaitement imperceptibles qu'on comprend aisément
comment il est possible qu'ils aient pu échapper même aux observateurs les
mieurx entrainés. Cependant Pfungst, ayant hérité de son expérience de
laboratoire une grande maîtrise dans la perception de stimuli visuels ayant
une durée et une étendue très faibles, est parvenu à identifier chez von
Osten les différents types de mouvement qui étaient à l'origine des diverse
performances du cheval. Il a ensuite réussi à contrôler ses propres
mouvements (dont il n'vait pas eu jusqu'ici conscience) en présence du
cheval et est devenu si compétent qu'il a pu rendre intentionnels ces
mouvements initialement inintentionnels. Il peut maintenant provoquer à
volonté les diverses réactions du cheval en produisant la sorte appropriée de
mouvements, sans poser la question qui convient ni donner aucun ordre.
Pfungst remporte autant de succès si, au lieu de se concentre sur les
mouvements nécessaires, il se concentre sur la bonne réponse, faisant alors,
qu'il le veuille ou non, les mouvements nécessaires.
=> études en psychologie expérimentale des indices minimaux circulant entre les
expérimenteurs et les sujets (taille de la pupille, rictus insignifiant, ...)

=> communication par les indices : non-verbale et non intentionnelle

Indice vs. signal


L'indice ne donne d'information qu'occasionellement, alors que le signal en fournit par
nature. L'indice est une donnée de la réalité qui n'est pas en soi un indice, mais qui le
devient quand elle se. trouve utilisée par un cerveau (humain) comme source de
renseignement; le signal, lui, est produit pour être un signal, il ne préexiste pas au sens
qu'on lui donne quand on l'émet

signal : Fait produit artificiellement pour servir d'indice = indice intentionnel.

Marque porteuse d'information et produite dans l'intention qu'elle soit reçue


en tant que marque porteuse d'information.
Le signal (et non l'indice) est nécessaire à la communication. Ex : les mots qui on
pour fonction de réferrer à une entité de l'expérience et de transmettre cette référence
d'un émetteur à un récepteur.
Communication par les signaux : verbale (ou non-verbale) et intentionnelle.

Signal vs. symbol


Le signal entretient une relation arbitraire avec la réalité à laquelle il réferre; par contre le
symbol entretient une relation d'analogie.
Ex : feu rouge = signal, information portée : ordre de s'arrêter
virage dangereux = symbol puisqu'il reprend les caractéristiques de la réalité qu'il
désigne.

symbol : signal qui marque un rapport analogique, constant dans une culture donnée,
avec un élément qu'il signifie.
5. Moyens d'émission et de réception des signaux

RQ : souvent les signaux sont complexes et multcanaux. Et ainsi le verbal et le non-verbal


contribuent ensemble à la signification.
tableaux de quelques signes no-verbaux et de leur moyens d'émission

émission/canal type de signal sens possible

visuel attitude Recul brusque du corps Peur, étonnement

Sueur Peur, maladie, effort

Larmes Joie, tristesse, douleur

Se déhancher et croiser “J'attends”, “ça vient?”, ...


les bras + (lèvres
pincées, taper du pied...)

mimique Sourire Joie, malignité

Yeux écarquillés Surprise, incompréhension

Sourcils froncés Colère, incompréhension

Clin d'oeil Complicité ou “salut poulette”

geste Pointer du doigt “ça”, “(vers) là”

Se pincer le nez “ça pue”

sonor gestes Frapper des mains “bravo”, “bouh!”, “allez on y


va!”

Pichenette “Hey!”

voix Racler la gorge, tousser “je suis là”, “attention”, “ça


vient?”

rire Joie, moquerie

Caractéristiques de la Fort = colère, vite =


voix speed/peur...

tactil (+ Battements de coeur Émotions fortes variées ou


thermique) maladie
Chaleur corporelle

caresse “calme toi”, tendresse

Tape sur l'épaule Amitié, par derrière : “coucou”

olfactif Odeur forte Saleté, sueur, maladie


On remarque tout de suite qu'en énumérant juste un peu des signaux une infinité
de possibilités et de combinaisons sont représentées (ex : “ça vient?” : posture,
mimique, geste, voix)
tableaux de quelques signes non-verbaux et de leur moyens de réception
réception/canal signal sens possible

En plus de tous ceux vus dans le tableau précédents (qui ne deviennent signaux qu'une
fois reçus en tant que tel)

visuel Lumière dans l'appart Il y a quelqu'un

Mine déconfite des autres Il y a une mauvaise nouvelle

sonor Silence quand on arrive qqe part “on m'attend au tournant”,


“tout le monde me regarde”

olfactif Bonne odeur de repas “c'est prêt”

Odeur de cramé “ça a brulé”

Gustatif

Tactil

Réception =/= émission


Mais c'est la réception qui prévaut dans la communication : Il faut que le récepteur
perçoive le stimuli et ensuite l'interprète comme étant un signal pour que celui soit un
signal. De plus, on perçoit énormément de signes (pour bcp, des indices)

Watzalwick (chapitre 'les avantages de la confusion”)


“Nous sommes bien plus perceptifs et bien plus influencés par nos perceptions que nous
ne le pensons. Autrement dit, nous sommes constamment engagés dans les allées et
venues d'une communication dont nous ne savons rien, mais qaui fait beaucoup pour
déterminer notre comportement”

Et on ne perçoit pas tout... notre perception est sélective (comme pour Hans, on ne
voyait pas les signes – indices – envoyés par von Osten)

C. Classification des différents types de signes (Cosnier et Brossard)


Cosnier et Brossard (1984) La communication non verbale, Delachaux & Niestlé
1. signes voco-acoustiques
a) matériel verbal i.e. Phonologique, lexical, morpho-syntaxique
b) matériel paravrebal i.e. Prosodie, prononciation, débit, pauses,
timbres de voix, etc.
2. signes corporo-visuels
a) les statiques = apparence physique (le look) naturelle, acquis,
surajoutés
b) les cinétiques lents = attitudes et postures
c) les cinétiques rapides = regards, mimiques, gestes
3. signes tactiles, olfactifs, thermiques, ...

=> disciplines propres à chaque type de signes


• kinesique : les cinétiques (gestes ou mouvements). PMG = étude de
la communication posturo-mimo-gestuelle -> Cosnier
• proxémique : communication par l'espace -> Hall
- prosodie
- lexicologie, morpho-phonologie, syntaxe

IV. 1. DISCIPLINES ÉTUDIANT LA COMMUNICATION NON VERBALE

1. A. Palo Alto
école fondée dans les 50's, par des anthropologues et des psychiatres
Principe de base : 'On ne peut pas ne pas communiquer'
“Si l'on admet que, dans une interaction, tout comportement a la valeur d'un message,
c'est-à-dire qu'il est une communication, il suit qu'on ne peut pas ne pas communiquer,
qu'on le veuille ou non” (Watzlawick, et al. 1967 : Une logique de la communication)

=> 75% de la communication Est non verbale et notamment indicielle

communication ~= comportement

centre d'intérêt : comprendre comment fonctionnent les interrelations entre individus et


groupes, et particulièrement les interactions “malades” (confusion, paradoxe,
désinformation) dans le cadre d'opérations thérapeutiques.

Méthode : observer comment les individus “réussissent à échouer” leurs actions.


=> déterminer certaines des règles régissant les individus entre eux. La plupart de ces
règles sont respectées à leur insu (communication Indicielle). Seul le manquement aux
règles les fait apparaître.

axiomes :
(1)on ne peut pas ne pas communiquer
(2)il y a deux niveaux de communication : le contenu (le message, l'information
transmise) vs. la relation (façon dont le contenu doit être compris information
transmise par le comportement et l'engagement des participants au discours)
(3)l'interaction symétrique(égalité) vs. Complémentaire (dominant-dominé)
etc.
B. La kinésique
étude des signes comportementaux émis naturellement ou culturellement.
“ le corps incorpore une culture et la retransmet dans ses actes de communication”
Birdwhistell (intégra ensuite PaloAlto) : “la cigarette de doris”

=> repérer les gestes répétitifs dans les actes de communication (propre à chq
langue)
but : dégager les unités de base et essayer de les organiser en système.
(méthodes d'analyse structurale appliquée au système des gestes)

établir des correspondaces entre unités gestuelles et unités linguistiques :


Unités linguistiques
phnomènes => kinèmes : plus petite unité d'action – geste ou mimique)
(ex : oeil gauche fermé, mains serrées)
morphèmes => kinéorphèmes : plus petite unité significative d'action – geste ou
mimique)
(ex : clin d'oeil)

S'il n'a pas réussi à mettre en évidence l'existence d'une syntaxe, Birdwhistell a
montré que le comportement kinesthésique est intrinsèquement lié au
comportement verbal et qu'il y a une synchronie des attitudes et des gestes dans le
dialogue (verbal) entre deux interlocuteurs.
Le comportement kinesthésique se présente sous deux formes complémentaires.

Les attitudes et les postures qui expriment inconsciemment ce que sont vraiment
la personne et les sentiments qui l'anime, et
Les mouvements et les gestes, ceux qui accompagnent et soulignent la parole et
ceux qui complètent la signification des attitudes et des postures.

En France => la kinésique est intégrée à la pragmatique


C. Cosnier et la posturo-mimo-gestualité (PMG)

1. Conceptions générales sur la communication


2. l' “énoncé total” => interactivité, multicanalité
+ rappel : contenu/relation
3. problèmes méthodologiques
4. qu'observer et comment
5. constats => approche fonctionnelle comme alternative
6. PMG <=> approche fonctionnelle
7. gestes extracommunicatifs
8. gestes communicatifs
9. G.C. Quasi-linguistiques / se substituent
10.G.C. Co-verbaux / accompagnent la parole
11.référentiels / dénotent
12.déictiques / montrent
13.illustratifs / qualifient
14.spatiographiques
15.pictographiques
16.kinémimiques
17.expressifs / connotent
18.paraverbaux / organisent
G. Synchronisateurs / coordonnent la relation, régulent l'interaction

Ces gestes permettent de synchroniser l'échange, càd d'assurer la synergie ente le


locuteur et le récepteur.
Cette synchronisation est de deux types :
autosynchronie => activité phatique
émissions du locuteur, coordonnées à ce que dit le locuteur
hétérosynchronie => activité régulatrice
émissions du receveur, coordonnées à ce que dit le locuteur
ex de fonctions d'autosynchronie
– est-ce qu'on m'entend?
– Est-ce qu'on m'écoute?
– Est-ce qu'on me comprend?
– Qu'est-ce qu'on en pense?
Ex de fonctions d'hétéorsynchronie
– je t'entends mal : oreille tendue
– oui, je t'écoute : regard vs. Non regard
– oui, je te comprends et/ou je suis d'accord : acqièscements, hochements de tête
– non, je pense différemment : moue, froncement de sourcils...
– ...

Ces gestes caractérisent particulièrement bien l'”alternance des tours” de parole


propre aux conversations.
lire les indices notés par Duncan et Fiske (Cosnier et Vayssard (pp 16-17) )

RQ1 : avoir le dernier mot se gagne essentiellement par des indices non verbaux.

RQ2 : cette synchronisation est universelle et innée => observations de bébés


américains à qui l'on parlait en chinois et en anglais. Les mouvements de leur corps était
en synchronie avec le discours quelle que soit sa langue... cette synchronie universelle se
perd avec l'âge.

RQ3 : cette synchronisation est inconsciente => observations des


électroencéphalogrammes de 2 hommes de même langue et même culture en
conversation. Lorsque les personnes se parlent, on observe les mêmes variations. Si une
3e personne intervient et interromp la conversation, les courbes ne se ressemblent plus
=> LES CERVEAUX NE SONT PLUS SYNCHRONES;

Ces gestes synchronisateurs premettent essentiellement de répondre aux questions


d'ordre contenu (m'entends-on, me comprends-on). Reste la question vitale de “QU'EST-
CE-QU'ILS EN PENSENT... DE CE QUE JE DIS?”, qui touche un autre type de communication
:

I. LA COMMUNICATION AFFECTIVE

concerne la question : “QU'EST-CE-QU'ILS EN PENSENT... DE CE QUE JE DIS?


1. 2 aspects de la communication affective
Communication émotionnelle <=> manifestations spontannées des états internes =>
symptômes ou indices “bruts”, non contrôllés => réflexes t.q. Tremblements, rougeur,
sueur, odeur...
Communication émotive <=> résultat d'une élaboration secondaire = “travail affectif” =
PMG controllés et mis en scène... si une information surprend, nous pouvons controller le
fait d'indiquer ou non notre état de surprise. ON peut aussi faire semblant d'être surpris...

communication Émotionnelle => indices communication Émotive =>


indicateurs
2. Deux types d'état émotionnel
- des affects toniques
états stables = qui durent toute la conversation ~humeurs (excitation, mauvaise
humeur, fatigue, embarras) ou traits de caractères timidité, engagement...
- des affects phatiques
états furtifs, qui varient selon le discours ~ surprise, colère, ...

3. PMG concernés
Les gestes vus précédemment peuvent bien entendu participer à ce versant affectif de la
communication.

Les principaux types de signes utilisés ici sont les mimiques, mais il y a aussi des
gestes comme les gestes extracommunicatifs dont nous avons parlé (grattement,
trituration, balancement) ou encore des postures (aspect figé du déprimé, décontracté du
à l'aise...)

4. Phénomènes d'échoïsation ou de synchronie affective


Au delà de l''éhange de signes affectifs, la communication affective est tributaiore du
principe de synchronisation => les participants à un discours extériorisent des
affects semblables ~ s'échangent leurs affects.
Ainsi, des rires entraînent des rires, des pleurs => des pleurs, etc...
Les 'mines de circonstances' sont fréquentes et surtout contagieuses
phénomène d'empathie : sorte de solidarité affective : partager les affects de l'autre,
de celui qui les exprime.
=> Reversibilité de ce principe :
Exprimer certains indicateurs corporels => ressentir les affects liés à ces
indicateurs et faire ressentir ces affects aux autres (ex : le jeu d'acteur)

II. CCL

L'approche fonctionnelle de cosnier et Vayssard permet de définir tous les gestes


participant ou apparaissant dans des actes de communication.
Une importance est donnée aux deux derniers aspects non verbaux que sont les
signes de synchronisation et les signes liés aux affects des participants au discours.
Ces deux fonctions se croisent : la synchronisation pouvant être liée à la régulation de
l'acte de langage (est-ce qu'on m'entends, m'écoute, me comprends) comme à la
synchronisation / l'échange des émotions que suscite cet acte chez les participants.

Dans les deux cas, on peut parler de


convergence vs; divergence communicationnelle

tableau d'indices potentiels à cette absence/présence de synchronisation


convergence divergences

Mimiques en harmonie, sourire Mimiques asynchrones et absence de


sourire

Regards longs et fréquents Absence ou rareté + bièveté des regards

Hochements de tête Absence ou rareté des hochements de tête

Corps face à face et mouvements Corps non face à face et gestes d'”ailleurs”
synchrones. = mouvements en dehors du discours (en
asynchronie)

CCL de COSNIER :
Il apparait vite qu'il est difficile de considérer que l'on a affaire à un système
homogène : il n'existe pas un langage des gestes, mais des systèmes de gestes dont
certains sont intégrés au syst. Langagier, d'autres au syst. Physico-corporel et d'autres, à
la proxémique micro-sociale.... HALL

D. Hall et la proxémique ou dimension territoriale

La dimension cachée = le rapport de l'homme à l'espace


idée : chaque culture organise l'espace de façon différente à partir d'un substrat animal
identique : le “territoire”
En gros, l'homme conçoit différents types de territoires, d'espaces, sorte de bulles dans
lesquelles il est au centre. Il y a une bulle intime, personnelle, sociale et publique. Si
quelqu'un que l'on ne veut pas voir dans sa bulle intime (par exemple, on ne veut pas qu'il
nous touche, nous tutoie, etc.) y entre – pour provoquer ou plus souvent sans le savoir –
alors on est géné et ça peut entraîner des confusions, des ambiguités dans le contenu du
message.
RESUME
Communication non verbale = 75% de nos échanges
“énoncé total”
étudier ce que font les gens quand ils parlent plutôt que ce qu'ils disent (le contenu)
Plusieurs classifications
deux classifications formelles
Cosnier & Brossard
Scheflen (la nouvelle communication p147)
une classification fonctionnelle
Cosnier & al.

Parmi les fonctions (sans parler de conscient/inconscient) des signes non verbaux, une
fonction très importante :

la synchronisation = réguler et maintenir l'échange, la relation

Parmi cette synchronisation : il y a celle de l'espace de chacun => mise en commun de


deux espaces, deux terrirtoires => proxémique : gestion des distances entre participants.

Cette synchronisation est innée mais répond à un code culturel :


“nos comportements (et donc notre communication dixit PaloAlto) fonctionnent
selon un code secret et complexe qui n'est écrit nulle part, connu de personne mais
compris par tous [issus d'une même communauté ethnique]“ (Sapir)
2. Kerbrat-Orechionni (l'énoncitaion – 401.41 KER)

critique principale du modèle de Jackobson : la gestion du code

considérer que le Signifié du message ne varie pas entre les codage et le


décodage
~situation de communication idéale : ni ambiguité, ni polysémie, ni
incompréhension au niveau de la construction des phrases...
les Destinateur et Destinataire sont considérés comme des experts de la langue

Or :
Le message ne passe pas dans sa totalité « de main en main », dans être altéré :

Signifiant (forme)
du message

Signifié (sens) Signifié (sens)


encodé =/= reconstruit au
décodage

Compétence de Compétence
production d'interprétation

Les sujets ont des compétences linguistiques et para-linguistiques qui leur


permettent de construire et d'interpréter les signifiants, les formes correspondantes au
message, à la représentation.
Compétence linguistique = somme de toutes les possibilités linguistiques
= éventail complet de ce qu'il est susceptible de produire et d'interpréter

IL y a 2 intentions signifiantes, 2 vouloir dire :


– « tout mot veut dire ce que je veux qu'il signifie »
– « tout mot veut dire ce qu'il veut dire »
entre ce que je veux dire par ce mot et ce que le mot veut dire en dehors de ma
volonté... il y a ce qui est dit.

PARLER = faire se coïncider ces 2 vouloir dire.

Cette compétence linguistique est indissociable d'une compétence para-


linguistique :
la communication est multicanale (verbale {Lk et prosodie} + posturo-mimo-
gestuelle... proxémique mis en compétence culturelle)

Toute communication se situe dans un univers de discours = contraintes qui


réduisent les possibilité linguistiques (lexique, sémantique, syntaxe, structures
discursives) et para-linguistiques (prosodie, PMG) permettant de dire ce que l'on a à
dire, ou permettant de comprendre ce qui est à comprendre.
2 types de contraintes :
- les conditions concrètes de la communication = situation de communication
propriétés du locuteur et de l'allocuteur (âge, statut, niveau de connaissance,
comportement, nombre, ...)
organisation et disposition de l'espace
visée de l'échange => genre
distance entre L et A => genre

- les contraintes de « genre » i.e. Caractères thématiques et rhétoriques =


contraintes stylistico-thématiques
genre soutenu, académique, personnel, familier (ici, genre = didactique)
thème = la communication

situation de communication + genre et thème = univers de discours

Cet univers de discours ou données situationnelles interagissent avec les


compétences linguistiques.
Ainsi, si le canal ets de nature écrit vs. Oral, les compétences activées sont
différentes.
De même pour certains types de genres discursifs

Ces données situationnelles ont une gestion différente selon la compétence


culturelle et idéologique des sujets = représentations, images, que se font les sujets
énonciateurs des données situationnelles
compétence culturelle = connaissances
compétence idéologique = point de vue, façon d'interpréter, de comprendre,
d'aborder, de décrire... (ex: vocabulaire plus communisme – prolétaire- que capitaliste –
profit)

ex
Image pour L : qui est-il pour que je lui parle ainsi,
qui suis-je pour lui parler ainsi
Images pour A : qui est-il pour me parler ainsi
qui suis-je pour qu'il me parle ainsi

En fait, par leur compétence culturelle et idéologique, les sujets ont des images, se
font des représentations : d'eux-mêmes,
de leur discours
du support de leur discours
de la langue utilisée
de l'autre
de la réalité sociale et physique

A ces compétences linguistiques, culturelles et idéologiques s'ajoute des


déterminations PSY.
PSY pour psychologique, psychanalitique, ...
= état psy (passager ~humeure ou permanent~caractère, pathologie)
influe sur les modes de production et d'interprétation des sujets énonciatifs
ex : colère, dépression, apaisement, aphasie...
Enfin, les processus d'encodage et de décodage suivent, selon Kerbrat-Ochioni, des
modèles de production et d'interprétation qui sont composés de règles universelles
qui régissent notre capacité cognitive à encoder, décoder de l'information.

Par exemple : la résolution d'anaphore, l'information cruciale en premier ou


l'information donnée... principes de continuité et discontinuités, principes de cohérences...
voir article de Borrel & Nespoulous (XDP1010, Grammatica IV – 1975 – p.91)

3. CRITIQUES de K-O à son modèles :

1. il manque les propriétés caractéristiques de la communication verbale (de la parole)


que sont :
(a) la réflexivité
L est en même temps son premier A (=/= abeilles ou panneau)
(b)la symétrie
le message appelle une réponse (idée de dialogue) : A est un émetteur en
puissance ~synchronisateurs
(c) la transitivité = transmission du savoir
si A transmet une information à B. B peut transmettre cette info. À C sans pour
autant avoir fait l'expérience de la validité de cette info.
2. Ce modèle ne permet pas de représenter la complexité des instances émettrices et
réceptrices
il peut y avoir ++ Destinateurs, ++ Destinataires
il peut y avoir des chaînes de Destinateurs (auteur, éditeur, imprimeur, lecteur ->
résumé)
3. ce modèle ne représente pas la RELATION = les suppositions, images que l'allocutaire
se fait du locteur et réciproquement.
V. SYNTHESE

Communiquer (ethymologie) = mettre en relation → partager → transmettre

La communication a été étudiée selon deux approches :


 selon une théorie du message (communiquer = transmettre un message)
 selon une théorie du comportement (communiquer = mettre en relation, vivre en
société)

 Selon la 1ere approche, la communication est reliée à l'idée de trasmettre,


d'apporter de l'information : → info → 
La communication est alors vue comme le moyen de de transmettre de l'information
d'une personne à une autre. Et c'est là sa seule fonction...

Q° : en restant au niveau de la communication verbale, tout ce que nous disons


n'a-t-il pour vocation que d'apporter de l'information à l'autre?
Jackobson prend en compte d'autres fonctions : établir ou réguler un contact,
exprimer ces émotions, considérer l'autre, référer au monde. Mais ces fonctions
restent associées à l'idée d'intentionalité de transmettre un message. Or, on ne
communique pas toujours volontairement et intentionnellement... indices vs.
signaux

Pour être transportable, l'information (ou la pensée) est codé en signaux. Ce codage
est effectué grace au langage, vu comme un instrument de la communication.

Pour Shannon & Weaver ainsi que pour Jackobson, ce processus de codage est
idéal. Nous connaissons et maîtrisons notre code langagier tous de la même
manière :
si A code l'idée x par le mot Mx, alors B, en entendant Mx, décodera x. En d'autres
termes, B, pour coder l'idée x, aurait aussi utilisé Mx.
Cette idéalisation du code est contestée par Kerbrat-Orechionni qui inclue dans le
schéma de la transmission du message [les compétences (para)linguistiques et
culturelles, les déterminations PSY et idéologiques] des participants :
compétences et déterminations → info → compétences et déterminations

Jackobson et Kerbrat-Orechionni apportent des compléments, des précisions au


modèle télégraphique de Shannon et Weaver, sans réellement le remettre en cause.
On reste dans des cas de communication verbale, où un émetteur transmet de
l'information, volontairement et intentionnellement à un récepteur passif (pris en
compte ou non par l'émetteur) qui reçoit l'information.
Cette conception qui place le message au centre de la communication s'oppose à la
conception orchestrale qui s'intéresse plutôt aux relations humaines dans nos sociétés, à
l'échange entre individus.

 le modèle orchetral conçoit la communication comme une activité sociale.


L'individu est un acteur social empreint de la culture dans laquelle il baigne. Tout son
comportement est signification. De ce fait, tout ce qu'il fait communique (indique ou
signifie) quelque chose à qui le perçoit. « on ne peut pas ne pas communiquer »
=> ce n'est pas nous qui décidons de déclencher la communication. Non-
intentionalité

Des canaux multiples et des modalités qui se relaient pour maintenir


l'engagement dans la communication
Nous commes tous des hommes orchestres jouant de plusieurs instruments en même
temps : nous jouons de la parole, du regard, du geste, de l'espace que nous structurons,
du temps, des silences...
Ex : je parle à quelqu'un : le regarde en lui parlant
puis, je ne trouve pas les mots pour dire ce que je veux dire.
Je regarde ailleurs, fait un geste de la main : « attends, si je baisse les yeux, ce
n'est pas pour me désengager de la conversation, c'est que je cherche »
J'ai trouvé ma formulation, mon regard flottant revient franchement sur mon
interlocuteur

Un code secret, un code socio-culturel, un orchestre

« Nous sommes tous comme immergés dans l'immense orchestre qu'est la société »
cette société « joue ». A priori, elle n'a pas ni chef, ni partition... mais nous nous
accordons les uns aux autres, entre autre par synchronie interactionnelle. Il y a parfois
des malentendus, des fausses notes, mais généralement, nous arrivons bien à jouer
ensemble, selon une sorte de code, secret et compliqué, écrit nulle part, connu de
personne, mais entendu par tous : la culture.

A la base de la communication, il y a la relation (l'interaction = agir ensemble). La


communication se fait à plusieurs, comme dans un orchestre. On s'accorde : on accorde
nos techniques de jeu (nos compétences si l'on prend l'instrument verbal), notre façon de
jouer (notre idéologie, notre détermination PSY, notre culture), et on reste perceptif aux
mélodies et rythmes dans lesquel on s'engage ou on est engagé.

La communication vue comme une « performance » de culture


Tout comme la parole est une performance de la langue (to perform), la
communication (vu ici comme comportement) est une performance de la culture. Ou
notre interprétation de la partition invisible qu'est notre culture.

Notre culture nous donne des règles de gestion de l'espace, des règles posturo-mimo-
gestuelles, des règles de vie en société, de règles (para) linguistiques, etc. A nous de
jouer avec ces règles afin de vivre tous ensemble, le plus en harmonie possible.
Ne pas accepter le jeu des autres => incompréhension, conflits, guerres, ...

Nous retrouvons dans cette conception certains aspects de la communication animale


:
– règles de groupe (hiérarchie)
– règles de reconnaissance

Dans la conception orchestrale, la communication animale a sa place. Comme nous


l'avions conlut en fin de partie sur la communication animale :
Société => communication
langage = communiquer + produire une pensée (des informations)
VI. DISSERTATION : MÉTHODE

but : apporter des réponses à une question générale


=> 1) clarifier la question = établir une problématique
=> 2) proposer une réponse structurée en arguments accompagnés d'illustrations
plan :
1) introduction
1. présentation du texte support (citation, image, ...)
2. reformulation de la problématique ( quelles sont les questions concernant la
communication que pose le sujet... situer le problème posé)
3. description du plan du développement
2) développement
➔ plusieurs parties consacrées chacune à un argument avancé

➔ plusieurs choix pour structurer les arguments :

• du plus au moins important


• du moins au plus important
• si pas de relations hiérarchiques, selon votre cheminement personnel
• par alternance (argument / contre-argument)
➔ construction d'une partie :

• exprimer l'hypothèse qui vous pousse a exposer ce (contre)argument


• situer cette hypothèse dans le cours. A quels éléments fait-elle référence?
• Illustrer avec des exemples (inventés, vécue ou transmise en cours)
3) conclusion
➔ reprendre la problématique très brièvement

➔ synthétiser les réponses qui constituent votre point de vue

EXEMPLE DE DISSERTATION

« Dès le début de l'opération d'encodage, bien avant que les premiers éléments aient
été articulés, l'émetteur, désireux de transmettre son message sans une trop grande
déperdition d'information, se doit d'adapter son discours à son interlocuteur, en
choisissant en particulier un registre de langue qui, pour autant qu'il puisse en juger à
priori, soit connu de ce dernier.
Cette adaptation à l'interlocuteur ne se limitera d'ailleurs pas au seul choix du code mais
sera un trait constant dans la démarche sémiotique du locuteur qui, tout au long de l'acte
de communication, devra (re)modeler son message en fonction des réactions,
linguistiques ou autres (ex : mimiques), du décodeur. » (borrell & Nespoulous 1975)

Cette citation de Borell & Nespoulous expose brièvement la complexité de l'opération


d'encodage lors d'un échange verbal : encoder un message ne consiste pas uniquement à
produire des signaux traduisant une pensée. Comme le remarquent les auteurs : «
l'émetteur, désireux de transmettre son message sans une trop grande déperdition
d'information, se doit d'adapter son discours à son interlocuteur ». Cette remarque met en
avant la question du rôle joué par l'interlocuteur dans un acte de communication. Les
auteurs se situent ici dans un acte d'échange verbal, ce qui justifie cette notion
d'encodage propre aux modèles de communication verbale : le langage est le code qui
permet de véhiculer une pensée. Cependant, comme ils le notent très justement, cet
échange verbal peut être accompagné de signes non verbaux comme les mimiques. En
effet, des signes de diverses nature peuvent participer à un acte de communication, les
signes de nature verbale ne représentant pas la majorité de ceux-ci.
Dans cette dissertation, il sera montré que la communication est un acte qui se joue à
deux, une place d'importance équivalente étant donnée aux deux participants que sont le
locuteur et l'interlocuteur.
Cette position se situe dans une conception orchestrale de la communication, conception
qui s'oppose à la conception télégraphique. Dans la conception orchestrale, deux
aspects de la communication sont distingués : le contenu et la relation. L'adaptation à
l'autre se situe essentiellement au niveau de la relation. Elle consiste en fait à maintenir
et réguler le contact établi, à synchroniser les participants à la communication.
La conception télégraphique
Linguistiquement parlant, la rôle joué par l'interlocuteur est très faiblement représenté si
l'on considère les modèles de communication de S&W, Jackobson ou encore Kerbrat-
Orechionni. Dans ces modèles, qui sont des modèles de la communication verbale et non
de la communication en général, le rôle de l'interlocuteur est réduit à celui de destination.
Ainsi, la communication est conçue de façon linéaire et unidirectionnelle : partant d'une
source d'information (le locuteur) pour aller vers une destination, un récepteur
(l'interlocuteur). On parle généralement de conception télégraphique, le télégraphe étant
un système de communication linéaire et unidirectionnel.
Au centre de ces conceptions, il y a le message, le contenu. Le but principal de ces
modèles étant de représenter comment s'achemine un contenu d'une source émettrice à
une destination réceptrice. Cependant, la communication n'est pas uniquement la
transmission d'un contenu; elle est aussi, voir essentiellement, une relation entre deux
personnes (ou instances). Pour représenter cette relation, les modèles linguistiques de
Jackobson ou Kerbrat-Orechionni ont fait évoluer le modèle de Shannon et Weaver en
intégrant des facteurs extérieurs au message lui-même. Jackobson introduit ainsi la
fonction conative (fonction du langage qui consiste en la prise en compte de l'autre) et
phatique (fonction du langage qui à réguler et maintenir le contact). Kerbrat-Orechionni
parle des compétences linguistiques et culturelles et des états idéologiques et psy des
participants au discours.
L'idée de K-O est de souligner que la façon dont on produit et dont on interprète un
message est modelé par notre image (de notre jugement à priori) que l'on se fait de
l'autre : ses connaissances et ses idées, sa capacité à manier la langue, son état affectif...
Ainsi, si je pense que mon interlocuteur connaît Jackobson et K-O, je ne vais pas lui
préciser qu'il s'agit de linguistes qui ont cherché à établir un modèle de la communication
verbale. Si c'est un étranger ne parlant pas encore très bien notre langue, je vais essayer
de parler lentement avec des mots et des constructions que je juge faciles (qui n'a pas
parler « petit nègre » à des étrangers croyant que cette façon de parler leur simplifiait la
tâche!). Si c'est quelqu'un que je sais en pleine dépression, je vais essayer de parler de
choses gaies.
Dans le modèle de K-O, une place relativement importante est attribuée à la prise en
compte de l'interlocuteur. Cependant, et Kerbrat-Orechionni le note elle-même par
rapport à son modèle, la conception générale du télégraphe ne permet pas de représenter
le rôle primordial joué par l'interlocuteur lors de l'acte de communication. Cette
conception ne permet pas de montrer que le message est autant le produit d'une relation
avec quelqu'un, que le produit d'une pensée à transmettre. Pour mettre en évidence cette
relation, une conception dite « orchestrale » de la communication est nécessaire.
Le collège invisible et la conception orchestrale de la communication
Le collège invisible est un regroupement informel de chercheurs en réaction à la
conception télégraphique issue des travaux de Shannon et Weaver. Pour les membres de
ce collège, la communication est conçue comme un acte qui se joue à plusieurs, une
interaction entre des personnes. Birdwhistel, linguiste appartenant à ce collège, utilise
l'image de l'orchestre pour représenter la communication : tout comme les musiciens
d'un orchestre jouent ensemble, les différents membres d'une communauté
communiquent ensemble.
Dans cette conception dite « orchestrale », le rôle réservé à l'interlocuteur est aussi grand
(si ce n'est plus) que celui joué par le locuteur. En reprenant l'adage de l'école de Palo
Alto où se trouvent la majorité du collège invisible, « on ne peut pas ne pas
communiquer ». Cet énoncé signifie que tout ce que l'on fait, tout notre comportement
transpire de signification, pour peu qu'il y ait quelqu'un pour interpréter notre
comportement.
Ainsi, notre comportement signifie quelque chose. Nous sommes en permanence en train
d'émettre et d'interpréter des signes (de communiquer). Quand nous regardons
quelqu'un, nous cherchons à l'interpréter en essayant de répondre aux questions : qui est-
il, pourquoi est-il là, d'où vient-il, comment va-t-il, ... Pour répondre à ces questions, notre
première source d'information est d'observer le comportement de l'individu. Ce n'est que
très rarement que nous osons aller vers lui pour lui poser directement ces questions.
Quand Borell et Nespoulous parlent d'adapter son discours à son interlocuteur, il faut que
préalablement, le locuteur ait perçu et interpréter des signes lui permettant de juger son
interlocuteur (Borell et Nespoulous parlent de jugement à priori). Il y a déjà, dans ce
jugement à priori, un acte de communication. Ce jugement évolue au fil de la
communication : « tout au long de l'acte de communication, [le locuteur] devra
(re)modeler son message en fonction des réactions, linguistiques ou autres (ex :
mimiques), du décodeur ».
Cet acte ne passe que faiblement par le canal verbale. En effet, nous interprétons et
émettons, consciemment ou non, de nombreux signes de nature non verbale pour juger
l'autre et pour que l'autre nous juge.
Ainsi, quand nous arrivons dans un lieu, nous regardons autour de nous et jugeons le lieu,
l'ambiance qui s'y trouve, etc. De plus, si nous arrêtons notre regard sur une personne en
particulier, nous regarderons son apparence physique, sa façon de bouger (ses gestes),
de grimacer (ses mimiques), de se tenir (sa posture) et de se situer dans l'espace
(proximité avec les autres, isolement, ...). Nous interprétons tous ces signes comme des
indices qui nous permettent de juger, de comprendre, de réfléchir... d'interpréter la
situation, les personnes. Cette interprétation de la situation et des personnes se fait chez
tout le monde. Ainsi, en même temps que nous recevons et interprétons des signes des
autres, nous émettons des signes que les autres perçoivent et interprètent. Si je m'habille
avec des habits usés et sales, je signifie aux autres quelque chose : soit l'appartenance à
un mouvement (grunge par exemple), soit de la misère, soit de la négligence, etc...
Le fait que nous communiquons par des indices de natures diverses correspond à la
deuxième signification du mot orchestre selon Birdwhistell : nous sommes tous des
hommes orchestres, jouant simultanément de plusieurs instruments. Ces instruments
sont autant de façon de signifier que ce soit en jouant du langage (le verbe), des gestes,
des mimiques, de l'espace, ...
la distinction contenu/relation
Que ce soit dans la conception télégraphique (excepté dans le modèle de S&W) ou dans la
conception orchestrale, il semble évident que l'interlocuteur ne constitue pas seulement
la destination d'un message. Cette évidence est davantage soulignée dans la pensée du
collège invisible qui distingue le contenu en jeu dans un acte de communication (la
signification) et la relation établie entre les participants.
Si l'on reprend la citation de Borell et Nespoulous, il est dit que le locuteur doit
(re)modeler son message en fonction de son interlocuteur. Cette adaptation se fait « tout
au long de l'acte de communication ». Mais, si nous distinguons contenu et relation, nous
pouvons penser que ce qui change le plus, ce qui est principalement (re)modeler, ce n'est
pas le contenu du message, mais plutôt sa forme. Cette forme englobe le « registre de
langue » énoncé par Borell et Nespoulous. Nous pouvons également intégrer à cette
forme le comportement du locuteur, et ajouter à la citation : « le locuteur devra adapter
son comportement en fonction des réactions du décodeur ».
La distinction entre contenu et relation, nous permet de séparer le niveau de la
signification, du niveau de l'interaction qui comprend entre autre l'intention de
communiquer, les cultures et émotions des participants.
Bien sûr, le contenu n'est pas isolé de la relation établie; il se construit avec cette relation,
ce qui signifie que le contenue est tributaire de l'interaction entre participants. Ainsi, si je
veux souhaiter la bonne année à quelqu'un et lui parler des bonnes résolutions, mais que
ce quelqu'un me dit immédiatement qu'il déteste les fêtes de fins d'année, ... je vais
raisonnablement changer de sujet et adapter le contenu de mon message en ne parlant
plus de la nouvelle année. Je peux aussi insister et demander pourquoi il déteste tant cela.
Si il me dit qu'il ne veut pas en parler et que j'insiste encore, il aura toutes les raisons de
se mettre en colère ou de ne plus vouloir communiquer avec moi et donc de s'en aller. Je
serais alors complètement responsable de cette fin de communication, n'ayant rien fait
pour m'adapter à mon interlocuteur, n'ayant pas essayer de maintenir le contact entre
nous.
Le contact et la synchronisation
La question de la prise en compte de l'autre dans un acte de communication peut être
reliée à la question de la maintenance du contact établit entre les personnes
communiquantes. Cette maintenance du contact est de l'ordre de la fonction phatique
telle que définie par Jackobson : fonction du langage qui permet la régulation et la
maintenance du contact. Cette fonction se retrouve également (voir essentiellement) au
niveau non verbal. Ainsi, dans la classification fonctionnelle établie par Cosnier et
Vayssard concernant les postures, mimiques et gestes (PMG), les auteurs parlent de PMG
synchronisateurs. Ces PMG ont une fonction communicative, tout comme les PMG quasi
linguistiques et les PMG co-verbaux. Cette fonction communicative joue au niveau de la
relation et non le contenu, en reprenant les notions définis par le collège invisible.
Les PMG synchronisateurs permettent la coordination de l'interaction, la synergie entre
les participants. En nous replaçant dans des situations de communication verbale (tout
comme Borell et Nespoulous, Cosnier se situe dans l'étude de situations de
communication verbale) les synchronisateurs permettent de s'assurer que la relation est
toujours bonne. Ainsi, quand je parle, mon interlocuteur émet des signes qui m'assurent
de son écoute et m'informe sur sa compréhension. Si je parle à quelqu'un et que tout à
coup il fronce les sourcils (ce qui correspond à une réaction telle qu'en parlent Borell et
Nespoulous). Je vais alors penser qu'il n'a pas bien entendu ou pas bien compris ce que je
disais. Je vais alors répéter mes paroles ou reformuler mon message jusqu'à ce que je
perçoive des signes de compréhension : opiner de la tête, détendre ses sourcils, parler
(« ah d'accord! »), se renfoncer dans sa chaise si sa réaction avait été de soulever son dos
du dossier, etc.
Conclusion
La prise en compte de l'autre est essentielle dans tout acte de communication. Dans une
conception linguistique de la communication, il s'agit principalement de s'accorder aux
connaissances et capacités de l'autre (connaissances et capacités jugées à priori). Dans
notre conception qui s'apparente à celle du collège invisible, il n'est plus question de prise
en compte de l'autre puisque il y a communication à partir du moment où il y a relation.
Ainsi, nous communiquons en permanence. Dans des situations de communication
verbale, que l'on soit celui qui parle ou celui qui écoute, nous émettons et recevons en
permanence des signes autres qui jouent au niveau de la relation. Ainsi, si l'on se place
dans une vision orchestrale de la communication, il n'y a pas de récepteur et pas
d'émetteur, mais toujours des émetteurs-récepteurs. Dans cette relation entre personnes,
certains des signes ont spécifiquement trait à l'adaptation des personnes entre elle. Nous
parlons alors de synchronisation. En reprenant l'image de l'orchestre, on peut dire que le
fait de « s'adapter à son interlocuteur » consiste plutôt au fait de s'accorder ensemble,
pour jouer un morceau de musique.

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