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Réf.

: C7301 V1

Pathologies des
Date de publication :
10 septembre 2019 fondations

Cet article est issu de : Construction et travaux publics | Vieillissement, pathologies et


réhabilitation du bâtiment

par Jean DELEFOSSE

Mots-clés Résumé Les désordres de fondations sont relativement rares en raison des coefficients
pathologie | construction | de sécurité à appliquer, tant sur les capacités du sol que sur celles des matériaux (béton,
expertise | fondations |
désordres acier). Ils ont en revanche parfois des conséquences financières très lourdes.
L’article a pour objectif de classer les différentes pathologies des fondations à partir de
leur origine ou de leur cause, d’énoncer quelques principes élémentaires permettant de
les éviter, et enfin d’en tirer des enseignements pouvant être utiles aux constructeurs.

Keywords Abstract Foundation disorders are relatively rare because of the safety factors applied
pathology | building | expertise both on the capacities of the soil and on that of the materials (concrete, steel). On the
| foundations | deteriorations
other hand, they sometimes have heavy financial impacts.
The article aims to classify the various pathologies of foundations from their origin or their
cause, to state some basic principles to avoid them, and finally, to draw lessons that can
be useful to builders.

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Pathologies des fondations

par Jean DELEFOSSE


Ingénieur ETP - Diplômé du Centre des Hautes Études de la Construction
Expert de justice (H)

1. Différentes pathologies suivant leurs origines .............................. C 7 301 - 2


1.1 Absence de reconnaissance et/ou d’étude de sol
(ou incomplètes ou erronées) .................................................................... — 2
1.2 Méconnaissance des propriétés et des phénomènes (physiques,
chimiques) des sols d’appui....................................................................... — 4
1.3 Fautes de conception.................................................................................. — 6
1.4 Défauts d’exécution .................................................................................... — 11
1.5 Modification des conditions initiales......................................................... — 13
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1.6 Attaques par le milieu. Eaux agressives ................................................... — 19


2. Quelques cas particuliers...................................................................... — 22
2.1 Zones sismiques ......................................................................................... — 22
2.2 Sécheresse................................................................................................... — 22
2.3 Plantations-Végétation ............................................................................... — 25
2.4 Creusement d’un tunnel ............................................................................. — 25
3. Quelques pathologies fréquentes propres
à certains types de fondations ............................................................ — 25
3.1 Radiers ......................................................................................................... — 27
3.2 Dallages ....................................................................................................... — 29
3.3 Pieux............................................................................................................. — 29
4. Recommandations (enseignements à tirer) ..................................... — 31
4.1 Cas général .................................................................................................. — 31
4.2 Quelques cas particuliers ........................................................................... — 32
5. Conclusion................................................................................................. — 37
6. Glossaire .................................................................................................... — 38
Pour en savoir plus ......................................................................................... Doc. C 7 301

I l convient tout d’abord de préciser au lecteur qu’il ne s’agit pas là d’une


étude théorique mais, au contraire d’une étude, établie à partir de constats
effectués lors de nombreux sinistres et expertises.
Le lecteur admettra donc aisément qu’une telle étude ne peut guère être
exhaustive.
8 - 2019

En première analyse, il ressort que la proportion de désordres de fondation


affectant les ouvrages de faible importance, telles que les maisons indivi-
duelles, est la plus élevée ceci tenant au fait que les études de constructions
plus importantes sont, en général, confiées à un bureau d’études ; un orga-
nisme spécialisé étant d’autre part chargé du contrôle des études et des
travaux.
C 7 301

Si les désordres de fondations sont relativement rares en raison des coeffi-


cients de sécurité à appliquer, tant sur les capacités du sol, que sur celles des
matériaux (béton, acier), ils ont en revanche parfois des conséquences finan-
cières très lourdes.

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PATHOLOGIES DES FONDATIONS ______________________________________________________________________________________________________

Dans cette étude, nous avons cherché à classer les différentes pathologies
des fondations à partir de leur origine ou de leur cause.
Nous verrons que les sinistres que nous avons examinés étaient la plupart
du temps aisément évitables car tenant au non-respect de principes
élémentaires.
Enfin, pour clore cette étude, nous chercherons à en tirer des enseignements
pouvant être utiles aux constructeurs.

1. Différentes pathologies 1.1.1 Fondations sur remblai

suivant leurs origines Soit l’exemple d’une maison individuelle de bel aspect n’ayant
fait l’objet d’aucune étude de sol préalable au motif que le sol
d’appui était, au dire du constructeur, « convenable » (sic), en fait
1.1 Absence de reconnaissance constitué de remblais récents, certes de qualité, mais non com-
et/ou d’étude de sol (ou incomplètes pactés et reposant sur 1 m environ de terre végétale (cf figure 1).
ou erronées) Bien entendu, des tassements – importants, différentiels d’ail-
leurs – eurent lieu, d’où de nombreuses fissures nécessitant une
Il est indéniable qu’il s’agit là de l’origine la plus fréquente des reprise en sous-œuvre de l’ouvrage par micropieux.
désordres de fondation.
Concepteurs et projeteurs de l’ouvrage à construire doivent 1.1.2 Fondations sur remblai, lui-même sur tourbe
connaître les caractéristiques du (ou des) sol(s) d’assise et du (ou
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des) sol(s) retenus ce qui suppose qu’il faut au préalable les avoir Nous citerons également le cas de cette maison individuelle
déterminées par sondages, mesures et essais. reposant sur un remblai ancien de très bonne qualité (déchets de
Le temps n’est pas si lointain où le taux de travail du sol était quartzite), mais disposé sur une couche de tourbe d’épaisseur iné-
fixé par un simple coup de talon donné à fond de fouille par gale et qui fût, bien sûr, affectée de désordres divers, consé-
l’ingénieur chargé de l’ouvrage. quence de tassements différentiels (cf. figure 2) nécessitant une
reprise par micropieux.
On cite souvent comme exemples de ce type de désordre le
théâtre de la ville de Mexico qui s’est enfoncé de près de 10 m et le
barrage voûte de Malpasset qui s’est effondré faisant plus de 1.1.3 Bâtiments fondés sur une couche d’assise
400 morts. (remblai) d’épaisseur variable
Si, en ce qui concerne le théâtre de Mexico construit sur un lac
Cet exemple concerne un bâtiment R + 3 dont la construction ne
asséché, en raison de l’époque de sa réalisation, les études ne pou-
fut précédée d’aucune étude de sol, si ce n’est du simple constat
vaient qu’être sommaires, pour le barrage de Malpasset, en revanche,
que le terrain d’assise (sables et graviers) était de « bonne qua-
il s’est révélé que les investigations concernant le terrain d’appui de la
lité » au dire des réalisateurs.
voûte sur ses flancs furent très réduites en raison de leur coût.
Avant la fin de la période décennale il apparut que le bâtiment
Nous exposons ci-après quelques cas de sinistres beaucoup avait pris de la gîte (non uniforme d’ailleurs) mais ce, sans
plus courants. désordres importants (cf. figure 3).

Maison individuelle

Remblais récents non compactés Forts tassements

Terre végétale non décapée 1 m env.


Bon sol

Figure 1 – Fondations sur remblais

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______________________________________________________________________________________________________ PATHOLOGIES DES FONDATIONS

VS

Sables et graviers
t1 t2 (remblai ancien)

h1 < h 2
t1 < t 2 h1
Tourbe h2

Bon sol (marne)


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Figure 2 – Construction fondée sur remblai (lui-même sur tourbe)

S/S
t1 A B
t2

h1 Gite
Remblai
h2 Risque de
Sol glissement
na ture
l roch
eux Terre végétale
mal décapée
h1 h2

Donc tassement Tassement Bon sol


en A (t1) en B (t2)

Figure 3 – Construction fondée sur remblai lui-même sur un terrain naturel en pente

Des investigations plus sérieuses cette fois prouvèrent que plus, le terrain naturel – bon sol – était en pente et la couche de
l’ouvrage reposait sur un remblai comprenant certes des sables et terre végétale n’avait pas été décapée.
graviers, mais d’épaisseurs inégales et relativement récent. De

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A priori, le bâtiment présentait un risque, non seulement de tas- kage, construit au début des années 1980 sur un ancien site indus-
sements différentiels, ce qui avait bien été le cas, mais également triel, à proximité de Paris, au voisinage d’un canal.
de glissement, ce qui par chance ne s’était pas produit.
Le terrain superficiel était, sur plus d’un mètre, un remblai
D’importants travaux de renforcement de la structure et de récent constitué de gravats de chantier. (cf. figure 7).
reprise en sous-œuvre par micropieux furent nécessaires avant
redressement par vérins connectés et blocage de l’ouvrage avec Il fut donc logiquement décidé de fonder les poteaux de l’entre-
des pieux par précaution. pôt sur puits ou pieux, le dallage devant reposer directement sur
le sol après que, sur une épaisseur d’un mètre environ, celui-ci eut
été mélangé avec un coulis de ciment.
1.1.4 Fondations sur d’anciennes carrières
Au bout de 2 à 3 ans, quelques fissures affectaient le dallage,
Il conviendra d’être particulièrement prudent en présence fissures considérées d’abord sans gravité qui furent attribuées par
d’anciennes carrières. l’ensemble des intervenants au phénomène de retrait différé,
favorisé par une insuffisance de joints de recoupement et d’arma-
Un bâtiment d’habitation R + 5 de dimensions 30 × 15 m envi- tures de peau du dallage.
ron devait être réalisé à proximité d’une ancienne exploitation, en
principe bien répertoriée sur les plans cadastraux. Toutefois, les désordres en question qui, si tel avait été le cas,
Il fut décidé d’effectuer 4 sondages à 25 m, aux 4 coins du bâti- auraient dû aller en s’estompant, s’aggravaient au contraire rapi-
ment, à la suite desquels il fut déterminé de fonder l’immeuble dement et ce, de manière totalement anarchique ; l’ouverture des
sur 3 files de puits de 12 m reposant sur le calcaire, les couches fissures augmentaient et des soulèvements localisés du dallage
superficielles étant de qualité médiocre (cf. figure 4a). ne tardèrent pas à apparaître.

Les constructeurs pensaient ainsi avoir pris toutes les précau- Un an après la première manifestation du désordre, les soulève-
tions nécessaires. ments de dallage constituaient des « vagues » atteignant, en cer-
tains points, plus de 10 cm et étaient tels qu’il devenait
Or, à peine la réalisation du gros œuvre terminée, d’importantes indispensable d’étayer les étagères industrielles (racks), ceux-ci
fissures apparurent sur le pignon Est. menaçant de s’écrouler avec, évidemment, des risques d’acci-
Il s’avéra que l’appui du puits central de la file support du dents corporels graves pour le personnel d’exploitation.
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pignon Est se situait à moins de 1,5 m du ciel de la carrière et


L’entrepôt dut alors être abandonné et reconstruit sur un autre
qu’un fontis était en formation. (cf. figure 4b).
site.
En fait, le contour de la carrière avait été mal reporté sur le plan
sur lequel s’étaient appuyés les réalisateurs pour implanter le L’analyse des prélèvements du sol supportant le dallage permit
bâtiment. de déceler la présence de cristaux d’ettringite et de thaumasite,
matériaux gonflants, tout d’abord sous forme de traces, mais qui
apparurent rapidement en quantité beaucoup plus importante.
1.1.5 Bâtiments de grande longueur On a vu précédemment que le terrain en place comprenait des
Dans le cas des ouvrages de grande longueur, on ne peut se gravats de chantier, donc béton et plâtre, et avait été injecté de
contenter d’une étude de sol ponctuelle comme le montre ciment.
l’exemple suivant. Or, il y avait des circulations d’eau et des remontées de la
Pour un bâtiment de 15 m environ de haut et de 60 m environ nappe phréatique de telle sorte que, les eaux se chargent de sul-
de long, un seul sondage avait été effectué. fate provenant des déchets de plâtre et se fixent sur l’un des com-
posants du liant, l’aluminium trétracalcique hydraté, pour former
Peu de temps après la fin de la construction apparurent pro-
du sulfo-aluminate tricalcique hydraté. C’est l’ettringite primaire
gressivement sur une zone d’une douzaine de mètres de lon-
appelé aussi « sel de Candlot », de formule :
gueur, en partie centrale et inférieure de l’ouvrage, de fines
fissures verticales, et de part et d’autre de cette zone des fissures
de même type mais en partie haute (cf. figure 5).
En fait la qualité du sol d’assise n’était pas homogène, le seul Phénomène bien connu de tous les vieux maçons qui savent
sondage effectué n’avait pas permis de mettre en évidence loca- depuis toujours qu’on ne doit pas mélanger plâtre et ciment.
lement, en partie centrale, la présence d’un sol argileux, des tas-
sements différentiels sont donc à l’origine des désordres La réaction est la suivante :
observés.
Thaumasite (et/ou
Ciment + Sulfate de calcium Ettringite primaire
Ou (plâtre ou gypse)
1.1.6 Glissement de la construction Chaux hydraulique + eau
avec augmentation
de volume H20)
Toujours sans aucune étude préalable, cette autre construction
reposait sur un terrain (sables et graviers) dont la qualité n’était
pas en cause mais qui, lui-même, recouvrait un terrain rocheux Mais, surtout, le phénomène de cristallisation s’accompagne
(calcaire) à forte pente (cf. figure 6). d’une forte expansion (M. Duriez, dans son célèbre « Traité de
De légères venues d’eau dans le terrain d’assise favorisèrent le matériaux de construction » parlait de 300 % ; cette valeur semble
glissement de l’ouvrage, le phénomène fut difficile à traiter, aujourd’hui incertaine.) qui a provoqué la fissuration et le soulève-
nécessitant entre autres la mise en œuvre de pieux inclinés. ment du dallage.
Le principe de réfection fut fort simple, il a suffi de casser le dal-
lage, de substituer au terrain traité, générateur du sinistre, une
1.2 Méconnaissance des propriétés grave ciment traditionnelle, puis de refaire le dallage.
et des phénomènes (physiques, Mais, si le coût des travaux de réfection est resté, somme toute,
chimiques) des sols d’appui relativement modeste (dallage cassé et repris, puis remblai récent
purgé), les pertes d’industrie corrélatives furent, elles, évidem-
Un dallage qui fait des vagues : cet exemple traite d’un dallage ment, d’un tout autre ordre de grandeur (plusieurs dizaines de
d’entrepôt de plusieurs milliers de mètres carrés, destiné au stoc- millions de francs de l’époque).

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Vue de dessus
N Puits
y A
Limite réelle
de la carrière
x

Carrière
B
15 m

RdCh

Limite recensée
sur le plan fourni
Coupe X aux constructeurs

s/sol
Remblai
15 m env
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12 m env
Puits

Calcaire
Fontis en formation
15 m env

a coupe X

RdCh

Fissures

s/sol

A B
Remblai

1,5 m env
Calcaire Puits
Carrière
Fontis en formation

b coupe Y

Figure 4 – Construction réalisée sur une ancienne carrière

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60 m env

≈15 m Hall de stockage


Fissures
Remblai récent
(gravats de chantier
Dallage contenant du platre traités
par injection de ciment)

Tassements

1 m env
Sables Sol Sables
et graviers localement et graviers Remblai ancien
argileux pieux

Figure 5 – Bâtiment reposant sur un sol d’assise discontinu


Sables et graviers Remontée
d’eau
Bon sol

Désordres
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multiples Figure 7 – Soulèvement de dallage

Légères 1.3.2 Venues d’eau


venues
d’eau Un autre exemple nous est fourni par ce chalet implanté à flanc
de montagne et orienté plein SUD (Cf. figure 9).
Bien que les études de sol aient été correctement réalisées, les
concepteurs n’avaient pas pris en compte l’eau de fonte des
neiges accumulées en façade arrière provoquant des tassements
Terrain sablonneux de celle-ci.
Ter Pour éviter de tels désordres, il convient de réaliser un drainage
rain Gli
roc sse et une dalle imperméable en périphérie de la construction, le drai-
heu me
x nt nage pouvant être à un niveau inférieur à celui des fondations
(cf. figure 59).
Dans le cas présent, il fallut également procéder à la remise à
niveau de la façade arrière grâce à un système de vérins.

1.3.3 Charges extérieures non uniformes


Figure 6 – Glissement d’une construction
Une construction individuelle R + 2 sur sous-sol bâtie à proxi-
mité d’un cours d’eau et desservie par une rampe réalisée a pos-
teriori (cf. figure 10) donna lieu à une expertise délicate.
1.3 Fautes de conception
Le terrain d’assise étant constitué par une couche de limon
Les fautes de conception peuvent être d’origines multiples. vaseux de 10 m d’épaisseur environ, l’entreprise exécutante, sans
étude particulière, décida de fonder l’ouvrage sur un radier de
35 cm d’épaisseur présentant un débord périphérique de 40 cm de
1.3.1 Tassements prévisibles dus large.
à des surcharges externes Moins d’un an après la fin des travaux, d’importants tassements
apparurent, ceux-ci variant de 10 cm à l’angle Sud-Est, à 60 cm à
À titre d’exemple, nous citerons le cas de cet immeuble dont la l’angle Nord-Ouest.
fondation de la façade sur rue se trouvait surchargée par des remblais Les causes en étaient simples :
lourds. De plus, la circulation de poids lourds, à quoi venait s’ajouter
– la couche de limon vaseux à l’origine des tassements ;
(la différence de niveaux du terrain en pied des façades avant et
– le remblai de la rampe venant s’appuyer sur l’important
arrière, (cf. figure 8), entraînèrent des tassements très différentiels
débord du radier (40 cm) justifiant les différences entre les tasse-
entre les deux façades.
ments observés entre l’Est et l’Ouest.
La reprise, délicate, nécessita de :
La façade sur rue dut être reprise en sous-œuvre par micro-
pieux. – mettre en place à travers le radier une vingtaine de micropieux ;
– rétablir l’horizontalité des planchers des étages grâce à un
On retiendra que la détermination des fondations nécessite de ensemble de vérins connectés disposés en partie basse des murs
s’intéresser, non seulement au sol et aux efforts apportés par de façade mis en place dans des logements ad hoc ménagés dans
l’ouvrage, mais également aux efforts extérieurs. lesdits murs.

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1e

Circulation
Rdch de véhicules lourds

Différence de niveau
du terrain entre façades
avant et arrière S/S

Remblais
lourds

A B

Terrain d’assise
Vide sanitaire compressible
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Tassement en B > Tassement en A

Figure 8 – Tassements prévisibles dus à des surcharges externes

Chalet de montagne
Neige

Nei
ge

SUD
Vide sanitaire
Eau
de fonte

Terrain
Tassements d’assise
argileux

Figure 9 – Bâtiment subissant des tassements différentiels dus à des venues d’eau non prises en compte

1.3.4 Rupture de pieux obliques Peu de temps après sa réalisation, le mur donna des signes de
basculement, le diagnostic fut assez rapide car malheureusement,
Une société propriétaire d’un terrain en montagne jouxtant une des camions de fort tonnage empruntaient régulièrement ladite
voie de circulation, souhaitait éviter le ravinement du terrain la voie.
surplombant et les chutes de pierres fréquentes, un mur de soutè-
La réfection consista à fixer le mur par des tirants et à recréer
nement en L fut réalisé.
des pieux verticaux car les pieux obliques travaillaient en flexion
Pour s’opposer au basculement du mur, des pieux obliques composée pour laquelle ils n’avaient été, ni calculés, ni armés.
supportant la semelle du mur furent mis en place (figure 11).

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Tassement
de 60 cm
N

Débord du radier 2
A
40 cm environ

Tassement
de 10 cm
Rampe 1
Rampe

P>p

Débord important
Remblai
du radier : 40 cm
S/sol
P p

Radier 35 cm

10 m de limon
Rivière Forts tassements vaseux

a vue de dessus b coupe A


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Vérin

Coupure périphérique

Équipage fixé Niche pour vérins


sur le radier S/sol connectés

+ c – rd Sifflet de mortier
en biais 0

Soudure
Éléments de tubes métalliques
Reprise (bouteilles d’air comprimé déclassées)
par micropieux 10 m environ
forés à travers
le radier

Bon sol

c reprise d reprise, coupe

Figure 10 – Expertise d’une construction bâtie à proximité d’un cours d’eau

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______________________________________________________________________________________________________ PATHOLOGIES DES FONDATIONS

Il en résulta des reprises importantes fort coûteuses nécessitant


en particulier la création d’un ouvrage de soutènement en amont
et d’une liaison des têtes de pieux entre elles.
Mur de
soutènement
Basculement Remarque
du mur On notera que la résistance au glissement varie avec la
teneur en eau du sol.

1.3.6 Fondations inadaptées


L’ouvrage concerné est un hall de stockage de 90 m de long
réalisé par une charpente métallique.
Poids
Les sondages ayant montré que le sol était constitué :
du camion
– d’une couche de remblai récent non compacté de 5 à 7 m
Poids
d’épaisseur ;
du terrain – de sables limoneux et argileux jusqu’à –20 m.
Les constructeurs décidèrent de fonder les poteaux métalliques
Bon sol
espacés de 7,50 m sur des plots en béton reposant sur des pieux
Rupture
flottants de 10 m de long.
des pieux obliques En partie centrale, se situait en extérieur la zone de décharge-
ment des poids lourds (cf. figure 13).
Cinq à six ans après la construction de l’ouvrage, des tasse-
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ments importants apparurent au droit des travées de décharge-


Figure 11 – Basculement du mur par rupture des pieux obliques
ment.
Il est certain que le type de pieux, choisi par les constructeurs,
et dont la force portante provient du frottement positif et non de
1.3.5 Conception générale erronée l’effet de pointe – or le remblai tassait encore donc le frottement
était négatif – n’était pas adapté, en particulier dans la zone où
Examinons à ce propos le cas d’un immeuble a priori instable et des véhicules lourds (camions et engins de lavage) circulaient.
les désordres consécutifs qui affectèrent ses fondations.
Des injections s’étant révélées insuffisantes des pieux clas-
L’immeuble (habitations, parkings et commerces) dont il s’agit siques forées à –20 m où se situait le bon sol furent être mis en
comportait 5 niveaux et était fondé sur pieux, mais surtout se trou- place.
vait semi-enterré au droit de l’une de ses façades (cf. figure 12).

Très rapidement après sa construction, on nota un léger dépla- 1.3.7 Interférence des « bulbes »
cement horizontal de l’ouvrage accompagné d’un début de cisail-
On rappelle que les courbes d’« égale contrainte verticale »
lement des têtes de pieux et, bien entendu, des fissurations
sous une fondation ont l’allure d’un bulbe (dit d’ailleurs « bulbe
diverses.
des pressions »).
L’examen des notes de calculs mis en évidence que, si le proje-
teur avait tenu compte de la poussée des terres dans le calcul des Par exemple, lorsque deux semelles isolées sont trop rapprochées,
voiles en béton (en oubliant toutefois que celle-ci se trouve aug- leur deux bulbes vont interférer avec risque de tassement et donc de
mentée par la présence d’eau de circulation tenant à l’absence de désordres (Cf. figure 14)
drainage en amont), il avait omis de vérifier la stabilité
d’ensemble de l’ouvrage, la poussée des terres humides n’étant C’est évidemment un phénomène typique qui a lieu lorsqu’on
pas équilibrée. vient construire un nouvel ouvrage à proximité d’un ancien, les
deux immeubles auront tendance à tasser l’un vers l’autre,
comme ce fut constaté lors de la construction de la 2e phase d’un
ensemble immobilier réalisé quelques années après la première
tranche (figure 15).
C’est le même phénomène et le même résultat dans le cas
Habitations d’une fondation superficielle pouvant agir sur des pieux voisins
(cf. figure 16).
Parking Déplacement
P d’ensemble 1.3.8 Absence de joint de construction
Commerces
Poussée non
équilibrée Citons à ce sujet cet immeuble comprenant :
Vide
– un corps de bâtiment R + 8 ;
sanitaire Pieux – un corps de bâtiment socle R + 1.
L’ensemble sur deux niveaux de sous-sol reposant sur un radier
Coupe schématique de l’immeuble général et ce, sans qu’aucun joint de construction ou de rupture
ait été prévu (cf. figure 17).
Évidemment, les tassements du bâtiment R + 8 étaient plus
Figure 12 – Instabilité d’ensemble importants que ceux affectant le socle R + 1.

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35 m

Hall
de stockage

Livraisons 30 m 90 m

a vue de dessus
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Poids lourds

Hall de stockage
Frottements négatifs

Remblais récents
5à7m mal compactés Frottements négatifs

Sables limoneux
et argile
Pieux de 10 m
flottants

Tassements

b hall de stockage fondé sur pieux flottants – coupe A

Figure 13 – Hall de stockage avec fondations inadaptées

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En conclusion, dans la mesure du possible, on doit chercher à


réaliser une structure dans laquelle les charges descendent le plus
Interférence des bulbes
directement possible au sol en venant s’appliquer au centre d’un
massif de fondation.

1.4 Défauts d’exécution


Vue de dessus
1.4.1 Interruption provisoire des travaux

Dans ce chantier de construction d’un immeuble d’habitation


R + 3 fondé par semelles filantes sur un terrain argileux, les
fouilles confiées à un sous-traitant avaient été effectuées en Juil-
let, donc avant la période de vacances de l’entreprise et laissées
en l’état. Malheureusement, le mois d’Août avait été fort pluvieux
et les travaux, repris en Septembre, n’ont permis qu’un nettoyage
Coupe sommaire du fond de fouille.

Des tassements apparurent dès la fin de la construction du gros


œuvre.
Interférence
des bulbes Évidemment les eaux de pluie et de ruissellement avaient sta-
gné à fond de fouille et donc produit :
– un ramollissement de la couche d’assise ;
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Figure 14 – Interférence des « bulbes »


– une chute de la résistance du sol ;
– les tassements différentiels constatés (cf. figure 20).
On ne s’étonnera donc pas qu’un plan de fissuration vertical
soit apparu à la jonction des deux corps de bâtiment et en affec-
tant le radier. 1.4.2 Profondeur insuffisante des fondations (gel)

1.3.9 Efforts non superposés Il s’agit là d’un désordre que l’on peut observer (surtout dans
le Nord-Est de la France) quand l’appui d’une construction est
On connaît les problèmes posés dans les structures lorsque le trop près de la surface du sol. C’est le cas par exemple des
cheminement des charges n’est pas strictement vertical ce qui murets séparant les jardins de l’allée desservant un lotissement
conduit alors à des efforts importants (effort tranchant ou moment de maisons individuelles, lesquelles n’étaient fondées qu’à
fléchissant). 40 cm environ.
On retrouve le même problème s’agissant d’efforts appliqués et On se rendit compte qu’après de fortes pluies, suivies de gel à
de leurs réactions lorsqu’ils ne sont pas strictement opposés, –10 °C/–15 °C, que là où la terre végétale des jardins se trouvait à
comme dans le cas d’un poteau en périphérie d’un immeuble et un niveau plus élevé que le pavage de l’allée (Cf. figure 21), la
d’une semelle excentrée (cf. figure 18). terre gelée poussait le muret.
Une telle disposition peut conduire à des moments fléchissants
et des déformations, et donc à des désordres importants. En revanche, là où l’allée de circulation n’était pas revêtue, et
où le jardin se trouvait en léger contre-bas, c’est la poussée des
La solution consiste à disposer une poutre horizontale d’inertie terres qui déformait le muret vers le jardin. (Cf. figure 22).
verticale importante dite « longrine de redressement »
Pour les fondations superficielles, il convient de se référer à la
La figure 19 illustre également un exemple d’efforts non superpo- carte figurant dans le DTU, indiquant les profondeurs minimales à
sés pouvant entraîner des désordres importants. respecter (cf. figure 23).

Ancien
Nouvel
immeuble
immeuble
(tranche 1)
(tranche 2)

S/S S/S Action du nouveau bulbe


sur l’ancien d’où tassements

Figure 15 – Interférence des bulbes dans le cas de deux tranches de travaux successifs

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R+9
Bâtiment
R+8

Bâtiment
1 R+1 à ossature
1
poteaux poutres
Rdc Rdch

S/S ou l’S
S/S Semelles
Remblais isolées
anciens

Poussée Tassements
sur les pieux

Bon sol

Radier sur pieux


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Figure 16 – Interférence de deux systèmes de fondations

a Coupe X Poteau

Immeuble
R+8
Fissure affectant l’immeuble
jusqu’au radier

1 Immeuble socle
Rdch R+1
1re Vs
2e Vs Radier Poteau
A B C
Voile Longrine de redressement
13A
Tassement Tassement
suivant AB suivant BC
Rotation de la semelle d’où
b Vue en plan nécessité d’une longrine de
redressement

R
X R+8 R+1 X
Figure 18 – Exemple de semelle excentrée

Le rapport de sol – car il y en avait un – indiquait que les bâti-


ments pouvaient être fondés sur un banc calcaire situé à –15 m
environ du terrain naturel, mais que celui-ci se terminait par des
Figure 17 – Absence du joint de construction éboulis. Un schéma très précis était joint.
La réalisation des pieux fut confiée après appel d’offres au
moins disant (les documents de consultation très sommaires indi-
1.4.3 Pieux trop courts quant : « pieux de 15 m environ »), entreprise à laquelle n’avait
pas été communiqué le rapport de sol et qui réalisa des pieux
Dans cette affaire, les désordres affectèrent une importante forés, tous de longueur identique (15 m), y compris à l’aplomb de
opération immobilière dans la région parisienne à la fin des la zone des éboulis, à l’aplomb de laquelle se trouvait une partie
années 1970. des bâtiments (cf. figure 24).

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Bien entendu, des désordres multiples affectèrent ces derniers


ouvrages, dès la fin des travaux de structure, ce qui nécessita des
reprises longues, délicates et coûteuses.

1.5 Modification des conditions initiales


1.5.1 Modification des charges appliquées
La construction en question est un hangar métallique dont les
poteaux, espacés d’une dizaine de mètres, étaient fondés sur des
pieux battus en béton verticaux et inclinés.
Son dallage avait été calculé pour une charge de 2t/m2 (en prin-
cipe des céréales). Mais revendu, l’ouvrage fut alors consacré au
stockage de déchets métalliques.
Tout à fait par hasard d’ailleurs, des déformations de plusieurs
Déplacement de la semelle
centimètres de l’ouvrage furent constatées. (cf. figure 25).
Il était simple de déduire que les fortes surcharges atteignant 7
à 8 m de haut ne devaient pas manquer d’entraîner une action
Figure 19 – Exemple de déplacement possible des fondations horizontale sur les pieux.
Le bâtiment déchargé reprit à peu près son allure d’origine et,
après réfection de son dallage, fut remis en service pour un usage
moins pénalisant.
Défaut de précautions à la reprise des travaux
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R+3 1.5.2 Modification du trafic


Le trafic routier (ou ferroviaire) peut avoir des conséquences
assimilables à celles des mouvements sismiques.
Rdch
Eau de pluie
En effet, les passages répétés des charges roulantes de fort ton-
et de ruissellement
nage créent dans le sol des vibrations pouvant engendrer des
phénomènes de résonance, à l’origine de désordres dans les
Vide sanitaire constructions avoisinantes.

Exemples
1°) Ainsi, dans une petite ville du centre de la France, la circulation
de contournement du centre-ville avait dû être déviée durant les tra-
vaux de réalisation d’une rocade de telle sorte que le trafic des poids
lourds dut emprunter une avenue, construite au 19e siècle sur des
remblais alluvionnaires et bordée d’habitations particulières pour la
plupart, laquelle jusque-là n’avait été empruntée que par des véhi-
cules légers.
À l’issue des travaux qui durèrent près de deux ans, de nombreux
Tassements
bâtiments, tel celui représenté sur la figure 26, dont les assises
Ramolissement furent ébranlées par les vibrations se trouvèrent fissurés et durent
donc chute de la résistance et
du sol d’assise être l’objet des renforcements.
tassements différentiels
(argile)
Remarque : les vibrations de certaines machines sont susceptibles
d’être à l’origine de désordres de même type.
Figure 20 – Eau de pluie ayant stagné dans la fouille 2°) C’est un phénomène du même ordre que subit cet important
immeuble administratif fondé sur pieux, réalisé en province
(cf. figure 27) à proximité d’une voie de circulation importante de
véhicules de toutes catégories – données que les constructeurs pré-
tendirent ignorer – immeuble sur lequel on constata, peu de temps
Déformation du mur après sa construction, un léger basculement.
due au gelv En parade provisoire, la circulation dut être interrompue, puis limi-
tée aux véhicules de tourisme.
Jardin Avec le temps, il s’avéra que la déformation tendait à se stabiliser, ce
Allée qui permit l’exploitation du bâtiment en attendant un remède définitif.
Terre
végétale 1.5.3 Modification de l’hygrométrie du sol
Profondeur
Gonflement du sol gelé insuffisante d’assise
et poussée sur le mur de l’appui
du mur Citons également le cas de cette villa construite à flanc de
coteau dans le midi de la France.
Le terrain naturel en pente, sablo-argileux lui-même, recouvrant
Figure 21 – Muret déformé par le sol gelé vers l’allée
un banc rocheux en forte pente, avait été entaillé pour asseoir la

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Fortes pluies
puis gel (–15° c)

Bâtiment

Allée de circulation
Jardin
non revêtue
Dallage

Poussée des Remblais sablo-argileux


terres gelées fortement humides à
la suite des pluies
Déplacement de mur
Soulèvement
du dallage Faible
profondeur < 0,4 m

a coupe
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Déplacement
du mur de 10 cm env

Allée

Jardin
30 m environ

b vue du dessus

Figure 22 – Muret déformé vers le jardin par la poussée des terres

construction et un remblai important avait été mis en place en 1.5.4 Effets des sous-pressions et de remontée
façade sud pour constituer un jardin. de nappe
Quelque temps après la réalisation de l’ouvrage, de fines fis-
sures allant en s’agrandissant apparurent sur les pignons Est et ■ Sous-pressions
Ouest, preuve d’un tassement des fondations réalisées par Les pressions et sous-pressions dues à l’existence d’une nappe
semelles filantes (cf. figure 28). phréatique sont à l’origine de nombreux désordres affectant les
Constructeurs et sondeur mis en cause, l’expertise prouva que ouvrages (ou parties d’ouvrages) enterrés : radiers, dallages, murs
le terrain d’assise sablo-argileux n’était pas en cause, mais que le et voûtes contre les terres… voire la stabilité générale du bâtiment
terrain au voisinage de la villa était mal penté que les eaux de lui-même et qui peuvent tenir à :
pluie s’évacuaient mal, et que le jardin était fortement et fréquem-
– la non-prise en compte de la nappe phréatique ;
ment arrosé, à quoi s’ajoutaient des fuites provenant de la piscine,
de telle sorte que la teneur en eau du terrain d’assise se trouvait – la sous-estimation de la valeur de la sous-pression.
modifiée et sa portance diminuée.
Un drainage fut mis en place, ainsi qu’un système d’évacuation Remarque
des eaux superficielles du jardin qui fut, en partie, revêtu d’un dal-
lage, les fuites de la piscine furent aussi réparées, dispositions qui On notera que, dans certains cas, les sous-pressions
mirent fin aux désordres. peuvent ne pas être uniformes (cf. figure 29).

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0,5
0,7
0,25
0,4

0,8
0,25 0,5
0,6 0,7 0,9
0,4

0,6
0,5
0,7

0,8
0,6 0,7
0,7
0,4

0,5 0,6
0,6
0,25 0,5

0,4 0,25
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0,25

0,25

Figure 23 – Carte des profondeurs minimales des fondations en France métropolitaine

Importantes fissures

Alluvions
Pieux descendus
Calcaire à une profondeur
insuffisante et n’atteignant
Remblai Éboulis pas le bon sol
superficiel

Figure 24 – Bâtiment fondé sur pieux en partie trop courts

■ Remontée de nappe (voire modification de celle-ci) Les sous-pressions, remontées et variations des nappes
En général, une nappe phréatique n’a pas un niveau constant, peuvent donc avoir pour conséquences :
ce niveau peut d’ailleurs subir de fortes variations. – la fissuration des radiers et voiles ;
Il a été ainsi constaté, à la fin des années 1970, une remontée de – la détérioration des cuvelages ;
plusieurs mètres à Paris intra muros et dans certaines proches
banlieues à l’origine de sinistres aux conséquences financières – des venues d’eau ;
importantes. – l’inondation des locaux (éventuellement) etc.

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25 m

Forte surcharge
(déchets métalliques)

Dallage

Remblai récent
compacté Action horizontale
Terrain sur les pieux
peu consistant Tassements

Bon sol
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Figure 25 – Hangar de stockage dont les charges furent modifiées

Modification des trafics

Faible trafic
puis
important trafic
de poids lourds

Fissures

Remblai
ancien
Cave

Tassements
Terrain naturel ancien

Figure 26 – Désordres dus au trafic

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Bâtiment
administratif Léger
basculement

Voie de circulation importante


camions et autres
Entrée
principale Rdch

S/sol
Parade provisoire
La circulation doit
Remblais
être interrompue, puis
anciens
limitée aux voitures de tourisme

Bon sol

Figure 27 – Bâtiment déformé par la circulation


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NORD

Jardin
SUD fréquemment
arrosé Piscine
Rocher

Terrain Sables argileux de bonne


d’assise qualité mais fortement
Remblai arrosés donc chute du taux
Route
Légers de résistance du sol
fossements

Terrain sablo-argileux

Figure 28 – Tassements dus à la modification de l’hygrométrie du sol d’assise

Au sujet des nappes phréatiques, on ne manquera pas de citer


Exemples le sinistre spectaculaire d’une cuve à fuel enterrée, vide pendant
la période estivale et soulevée jusqu’à être en partie extraite du
Ce fut le cas pour un immeuble de bureaux situé en proche ban- sol par une remontée brutale de la nappe phréatique à la suite de
lieue de Paris, au voisinage de la Seine, et comportant 9 niveaux en violentes précipitations (cf. figure 31).
superstructure sur 6 niveaux de sous-sols.
En raison de la remontée du niveau de la nappe de 4 m environ, le
6e et dernier niveau du sous-sol, où étaient installés les équipements Remarque
techniques, s’est trouvé progressivement inondé jusqu’à être inutili- C’est évidemment un sinistre de même type que le soulève-
sable et le radier fissuré, lequel dut être renforcé par ajouts d’aciers ment d’une piscine de plein air, vidée pendant la période
disposés dans les saignées et ancré par des tirants passifs dans la froide à l’occasion d’une remontée de nappe (cf. figure 32).
couche de calcaire située à 30 m de profondeur, les voiles en béton
armé contre les terres doublés et le cuvelage entièrement reconstitué
(figure 30). ■ Variation du niveau des eaux de circulation
Ces travaux, qui durèrent 6 mois, nécessitèrent un rabattement de Lors de l’étude d’un important ensemble immobilier compor-
nappe durant toute l’opération. tant un parking en sous-sol de 3 niveaux, le niveau maximal des

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Terrain

Niveau
de l’eau
Niveau
de l’eau

Figure 29 – Inégalités possibles des pressions


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R+9

TN 0.00
–1
–2 Remontée de la nappe
–3
–4 Position initiale de la nappe
–5
–6
Tirants

Sables
–30.0

Calcaire
Ancrage des tirants dans le calcaire

Figure 30 – Immeuble de bureaux soumis à une remontée de nappe

eaux de circulation avait été noté, lors de l’étude de sol, à 1 m ■ Crue
environ au-dessus du niveau du dernier sous-sol. Mais, après réa- Nous pouvons également placer sous ce même titre les
lisation des murs contre les terres (paroi moulée), le niveau des désordres ayant affecté cette construction ancienne R + 1 située à
eaux de circulation a progressivement remonté de plus de 3 m, ce proximité d’un cours d’eau, tranquille depuis toujours. Ses fonda-
qui a provoqué – les planchers n’étant pas encore coulés – un tions par semelles filantes étaient établies sur des sables et gra-
déplacement localisé dudit mur de plusieurs centimètres et néces- viers surmontant un lit rocheux (cf. figure 34).
sité d’importants travaux (cf. figure 33).
À la suite de précipitations locales exceptionnelles, le niveau du
L’ensemble se trouvant en limite de propriété, un drainage ne cours d’eau dépassa légèrement celui des fondations sans dégâts
pouvait donc être réalisé. apparents sur l’ouvrage, mais suite à la décrue de très nom-
On retiendra qu’un ouvrage enterré modifie les circulations breuses fissures – fort heureusement d’importance limitée – affec-
d’eau et, dans certains cas, peut créer l’équivalent d’un barrage tèrent l’ensemble de la construction.
derrière lequel le niveau d’eau peut monter avec, pour consé- L’examen des lieux prouva que le terrain d’assise avait été
quences, une poussée sur l’ouvrage lui-même plus importante à affouillé et que les fines s’étaient retrouvées dans le lit, ou sur la
tel point que les poussées (terre + eau) peuvent ne pas être rive immédiate de la rivière, à l’origine de légers tassements
identiques sur tous les côtés d’un même ouvrage et varier dans presque uniformes, et donc de fissures sans gravité constatée
le temps, ne serait-ce qu’entre périodes sèche et humide. mais pouvant devenir infiltrantes.

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Soulèvement de la cuve
à mazout vide

Cuve

Socle

Remontée de la nappe phréatique


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Figure 31 – Soulèvement de la cuve à mazout vide

Piscine vidée
en période froide

Remontée Déformation du fond


de la nappe de la piscine

Figure 32 – Déformation du fond d’une piscine vide

Par principe, le terrain sous les fondations fut injecté par coulis 1.6 Attaques par le milieu.
de ciment.
Eaux agressives
■ Venue d’eau par rupture de canalisation
La dégradation des bétons situés dans le sol, tels ceux des fon-
Une canalisation fuyarde peut entraîner de graves désordres dations, s’effectue par l’action de l’eau (voire d’un liquide). Il y a
comme ce fut le cas pour cette maison individuelle située en bor- peu d’actions corrosives par contact direct entre un corps solide
dure d’une route. ou un terrain sec et le béton.
L’eau est donc le vecteur pathogène
Par suite, probablement de la circulation des véhicules dont cer-
tains lourds, l’égout communal peu profond à cet endroit s’est Les désordres les plus courants sont la conséquence de l’action :
rompu. Il s’en suivit une dégradation du sol d’assise de l’ouvrage – de l’eau de mer ;
et un tassement de ses fondations (semelles filantes). Voir la
figure 35. – des eaux dites « séléniteuses » (chargées de SO4Ca), en parti-
culier dans le bassin parisien ;
Les responsabilités furent difficiles à définir. – des eaux de pluie paradoxalement.

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Déformation
de la paroi
Limite de propriété

Paroi montée

Rdch

1er S/sol
Planches
à construire

Niveau des eaux


2e S/sol après réalisation de la paroi
3m

3e S/sol
Niveau maximal initial des eaux
1 m environ
Absence de drainage
(impossible à réaliser
car hors limite
de propriété)
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Figure 33 – Mur de sous-sol contre les terres soumis à une variation des eaux de circulation

Sables et graviers
R

V.S

Crue
Affouillement et tassements
3m

Sol rocheux
Niveau
habituel

Figure 34 – Affouillement et tassement à la suite d’une crue

gine chimique entraînant la corrosion des aciers et donc, la des-


Remarque truction progressive des ouvrages.
Le béton des fondations peut également être sensible à Les bétons les plus exposés sont ceux qui se trouvent dans la
l’action des eaux chargées : zone dite de « marnage » (figure 36).
– de matières organiques ;
– d’acides ; La bonne tenue du béton et des aciers nécessite :
– de nitrates, sulfates… etc., telles que les eaux provenant – une forte compacité ;
d’égout. – une faible porosité du béton ;
– l’emploi :

1.6.1 Eaux de mer • d’agrégats siliceux,


• de ciment de type CPM (Ciment dit « Prise Mer »),
Celles-ci ont, pour les ouvrages de béton armé (par exemple
murs de quai), un effet pathogène. Il s’agit d’une agression d’ori- • d’un dosage suffisant.

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Zone de marnage

PHE

PBE

Enrochement

Rupture
Tassements de canalisation

Sol d’assise dégradé


Figure 36 – Mur de quai béton dégradé en zone de marnage
par les venues d’eau

Exemples
Figure 35 – Tassement dû à une rupture de canalisation 1/ En moyenne montage, les fondations d’un mur de soutènement et
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d’un chalet situés sur le parcours d’eaux séléniteuses, provenant d’un


banc de gypse situés à leur aplomb, se sont trouvées fortement
Exemple dégradées, aucune précaution pour éloigner les circulations d’eau
On constate que, bien souvent, les murs de quai en béton armé n’ayant été prises par les constructeurs (cf. figure 37).
des ports de mer apparaissent « rongés » entre PBE et PHE. 2/ Le même phénomène est à l’origine d’un grave sinistre ayant
affecté un important immeuble situé en proche banlieue de Paris
(figure 38).
1.6.2 Eaux dites « séléniteuses » La nappe phréatique, très chargée en sulfate, avait fortement
dégradé les murs contre les terres des sous-sols réalisés en béton
Rappelons qu’il s’agit d’eaux chargées de sulfate de calcium armé courant (c’est-à-dire à base de ciment CPA).
(SO4Ca) provenant de la dissolution du gypse (très répandues
dans les terrains de la région Parisienne). De ce fait, l’étanchéité n’était plus assurée.
Fort heureusement, le radier avait été réalisé en béton à base de
Leur action est des plus néfastes pour le béton. CLK (Ciment de laitier) et n’avait pas été attaqué dans sa masse.
Il se forme avec les bétons courants à base de CPA (Ciment
Portland Artificiel) un composé dit « Sel de Candlot » (ou ettringite
qui est un sulfo aluminate tricalcique) matériau très expansif. Remarque
Ce type de sinistre est à rapprocher de ceux qui affectent les
Pratiquement, on constate, sur un béton ayant été en contact ouvrages réalisés avec des agrégats contenant du gypse,
avec une eau séléniteuse, un fort gonflement et un ramollisse- comme ce fut le cas en Maurienne (cf. [C 6 150]).
ment.

1 500 m environ

Chalet Banc de gypse

Mur de soutènement aux


d’e
t i on
ul a ses
Circ léniteu
s é

Fondations dégradées

Figure 37 – Fondations dégradées par les eaux séléniteuses

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2. Quelques cas particuliers


2.1 Zones sismiques
Comme rappelé dans l’un des articles consacrés à la pathologie
du béton armé (Cf. [C 6 100]) bien que faibles, les risques sis-
miques ne sont pas nuls sur le territoire métropolitain, en particu-
lier dans les zones montagneuses (Alpes et Pyrénées), l’Alsace et
le Sud-est en partie (Cf. Carte figure 40).

Nappe Il faut d’abord attirer l’attention des constructeurs sur le fait


Voiles phréatique que, même lorsque l’ouvrage se situe dans une zone à sismicité
BA faible, le non-respect des règles élémentaires peut entraîner des
Béton
procédures contentieuses, même en l’absence de désordres.
dégradé
Radier Il est évident que les ouvrages à risques sont a priori ceux qui
se trouvent :
– implantés au droit d’une discontinuité de terrain ;
Figure 38 – Ouvrage dégradé par les eaux séléniteuses – fondés sur un sol compressible (sol de type alluvionnaire) ;
– posséder plusieurs types de fondation (semelles filantes et
pieux par exemple) et ce, sans joint de construction, voire semelles
isolées indépendantes (cf. figure 41) etc.
1.6.3 Eaux de pluie Les fondations étant un élément essentiel de la stabilité de
l’ouvrage pouvant être affecté par des phénomènes sismiques,
Les eaux de pluie et de fonte de neige très pures et non minéra-
puisqu’il s’agit de transmettre au bâtiment les mouvements du
lisées possèdent un pouvoir dissolvant très élevé. Elles sont
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sol, d’où l’idée d’interposer entre le bâtiment et le sol des « isola-


considérées comme agressives en raison de leur aptitude à dis-
teurs » (Cf. figure 42) ayant pour effet de limiter les déplacements
soudre la chaux libre du béton [Ca(OH)2], ce qui a pour effet, de
de l’ouvrage, et donc les dommages et les risques.
rendre le béton poreux.

Exemple Remarque
On retiendra que l’objectif principal à rechercher n’est pas
Un tel désordre fut constaté sur la face externe d’un mur de soutè-
l’absence de désordres, mais la protection des personnes.
nement qui, légèrement inclinée, s’est trouvée ravinée par les eaux
(pluie et fonte de neige) et ses aciers proches de la face externe
menacés de corrosion (cf. figure 39).
La face externe du mur dut être décapée par sablage, les aciers 2.2 Sécheresse
passivés et une nouvelle peau réalisée par projection de béton,
laquelle reçut également un traitement de surface pour lui assurer Ce n’est que vers les années 1970-1975 que les constructeurs
une meilleure tenue dans le temps. furent amenés à se préoccuper des désordres affectant les bâti-
ments consécutivement aux variations de pluviométrie.

2.2.1 Constructions principalement concernées


Ce nouveau type de pathologie donna lieu à plusieurs enquêtes,
Neige en particulier celles initiées par le CEBTP et par l’Agence Qualité
Construction.

Pluie Les constats, analyses et statistiques, amenèrent à la conclusion que


la grande majorité de ce type de sinistre affectaient des maisons indi-
viduelles à simple rez de chaussée (ou R + 1), c’est-à-dire des construc-
tions légères fondées superficiellement sur des terrains de type
argileux (Silt, limon et sable argileux, argile pure, marne…), ceci tenant
aux facies spongiforme de ce type de sol qui augmente de volume
Ruissellement
avec son hygrométrie et a contrario se rétracte si celle-ci décroît.
C’est donc à un phénomène alternatif retrait-gonflement auquel
sont soumis les sols du type argileux (Cf. figure 43) qui entraîne
Parement
donc les fondations et pratiquement se traduit par des désordres
dégradé et
sur les constructions légères et mal fondées (Cf. figure 44).
aciers corrodés
On notera que l’hygrométrie du sol situé au voisinage du centre
de la construction et protégé du phénomène par la construction
elle-même est à peu près constante (Cf. figure 45).
On retiendra que les constructions sinistrées :
– sont de type à Rez-de-Chaussée simple ou R + 1 ;
– sont fondées sur un sol de type argileux à 95 % environ ;
– prennent appui sur le sol à moins de 2 m de profondeur à 96 %
environ.
Figure 39 – Mur dégradé par les eaux de pluie et ce à près de 95 %.

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______________________________________________________________________________________________________ PATHOLOGIES DES FONDATIONS

62
59

80
76 02 08
60
50 14 95
27 51 55 57
61 78
77
22 91 54 67
29 28
35 53 10
72 52 88
56 45 68
89
41 70 90
44 49
21
37
18 58 25
85 36
79 86 71 39
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03
23 01 74
17 87 69
16 63 42
73
19 38
24 15 43
33 07
46 05
Zone de sismicité 48 26
47
12
Forte 40 82 01 06
Moyenne 30 84
Modérée 32 81
Faible 34 13
31 83
Très faible 64
65 11
09

66 28

27

Figure 40 – Zonage sismique de la France (entrée en vigueur le 1er mai 2011) (d’après l’article D.563-8-1 du code de l’environnement)

2.2.2 Facteurs principaux


Remarque
Attention, outre rassembler les données et décrire les Dans ce type de désordre, les facteurs, qui rentrent en compte
désordres, l’expert dans ce type d’expertise piège doit se et que le technicien devra examiner avec le plus grand soin, sont
poser un certain nombre de questions et y répondre afin a priori nombreux, à savoir :
d’être certain que les désordres constatés sont bien en rapport
avec le phénomène sécheresse évoqué. – la pluviométrie (déficit). À ce sujet, la date d’apparition des
désordres (ou de leur aggravation) doit être en rapport avec celle
Il est en effet probable qu’un arrêté de catastrophe naturelle de la période de sécheresse du lieu de l’ouvrage ;
dans une commune va donner lieu à un grand nombre de
déclarations de sinistre auprès des assureurs, voire d’actions – la nature du sol d’appui et le niveau auquel celui-ci n’est pas
en justice dont certaines seront sans rapport avec l’objet de affecté par le phénomène ;
l’arrêté. – le niveau des fondations et leur nature ;
– le type de construction et la qualité de sa structure ;

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2.2.3 Réfection

À éviter Parmi les solutions de réfection les plus courantes on peut citer
la mise en place d’une géomembrane sur 2 à 3 m de largeur en
périphérie de l’ouvrage sinistré (cf. figure 46).

Il est souhaitable, pour la mettre en œuvre, d’attendre que le sol


ait retrouvé son hygrométrie initiale

Terrain Cette solution peut d’ailleurs venir en complément des sui-


Terrain
rocheux vantes :
alluvionnaire
– reprise en sous-œuvre reportant le niveau d’appui des fonda-
tions à une profondeur non atteinte par la dessiccation soit par :
Semelles
Pieux • plots jointifs, ou,
filantes

• plots espacés et longrines ou,

• micropieux sous murs de façade et refends ;

Figure 41 – Bâtiment reposant sur 2 types de fondations – radier et micropieux.

– l’environnement ; Remarques
– En cas de réfection, on peut s’interroger si, en raison du
– la végétation (proche de l’ouvrage), celle-ci pouvant être la dérèglement climatique, il n’y a pas lieu d’abaisser le niveau
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cause des désordres hors tout phénomène de sécheresse car : d’appui des fondations d’autant qu’en cas de récidive, la
sécheresse attaque des couches du sol de plus en plus pro-
• elle absorbe l’eau (chênes, peupliers en particulier),
fondes et que la cicatrisation du sol en cas de réhydratation
• les racines peuvent agresser les fondations ; n’est pas parfaite.
– Là encore, on doit considérer que les désordres dus à la
– les évacuations des EU et EP ; sécheresse sont en fait, dans la plupart des cas, la consé-
quence d’une absence d’étude de sol que la présence d’argile
– le drainage (s’il y a) ; aurait dû déclencher.
– les eaux souterraines (nappe phréatique ou eaux de circula- – Les techniciens ne manquent pas de s’interroger sur l’ori-
tion). gine de l’augmentation des sinistres allégués de ce type, les
causes généralement avancées sont :
– le dérèglement climatique ;
Par exemple, l’existence d’une nappe peu variable située à un
– l’aménagement de zones considérées jusque-là comme
niveau proche de celui des fondations exclut, bien entendu, que la
étant inconstructibles ;
sécheresse puisse être la cause des désordres allégués : la pente du
– le nombre d’arrêtés de catastrophes naturelles, etc.
terrain, etc. (liste non limitative).

Isolateurs

Figure 42 – Principe de l’« isolateur »

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τ min τm τ max Δl retrait 0 0 Δl gonflemet


Profondeurs

–2 m environ
τ teneur en eau du sol Δl variation de longueur de l’échantillon

Figure 43 – Sols de type argileux

Remarques
Les espèces les plus avides d’eau sont :
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– chênes ;
– peupliers ;
– frênes ;
– tilleuls ;
– érables ;
– platanes.
Les fondations (semelles filantes et surtout dallages)
peuvent également être soulevées et/ou déformées par les
racines, ce qui vient s’ajouter, mais dans l’autre sens, au
phénomène de succion.

2.4 Creusement d’un tunnel


Il arrive que lors du creusement d’un tunnel, il soit procédé à
des injections à partir du front de taille dans le but de désorgani-
Figure 44 – Type de désordre consécutif à la sécheresse ser le terrain.
Il est évident qu’un tel procédé est propre à entraîner des
désordres importants sur les infrastructures et, en particulier, les
2.3 Plantations-Végétation fondations des ouvrages situés à proximité, comme ce fut le cas
vers les années 1970 lors de la construction d’une voie souter-
Certaines espèces ont la particularité d’être très avides d’eau. raine dans la proche banlieue parisienne, où la pression des injec-
C’est le cas, par exemple, des peupliers. On a là un phénomène tions atteignait 40 bars (cf. figure 49).
semblable à celui de la sécheresse.
Ainsi une rangée d’arbres d’une telle espèce, plantée en aval le
long d’un mur de soutènement et qui s’était rapidement dévelop-
pée, avait, par succion continue de l’eau, déstabilisé le terrain
d’assise et la semelle du mur, soumise alors à des tassements
3. Quelques pathologies
progressifs (cf. figure 47). fréquentes propres
Au grand dam des riverains, les arbres durent être abattus. Une
bèche verticale en pied du mur avait été exclue en raison de son à certains types
coût lors de la construction.
C’est un désordre de même type qui affecta un lotissement
de fondations
récent de plusieurs maisons individuelles à proximité desquelles
avaient été disposées des plantations en tous genres. Nous exposons dans le présent paragraphe quelques types de
désordres affectant certains modes de fondations tels que :
Le phénomène se trouvait d’ailleurs aggravé par l’existence
d’une allée de circulation en contre-bas des pavillons, le perré – radiers plats (voir § 3.1) ;
étant, comme il se doit, muni de barbacanes (cf. figure 48). – dallages (voir § 3.2) ;
Une reprise en sous-œuvre à 3 ou 4 m de profondeur était envi- – pieux (voir § 3.3).
sagée, mais une précontrainte double face des murs enterrés, On les retrouve assez souvent et on pourrait, en quelque sorte,
s’avéra à long terme satisfaisante. les qualifier de récurrents, voire d’endémiques.

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Est Ouest
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Terrain affecté Terrain affecté


Humidité variable Zone d’humidité Humidité variable
constante

Figure 45 – Terrain affecté par l’humidité variable

Géomembrane
periphérique

Dalle de protection
de la géomembrane

Géomembrane

2,50 m environ

Géomembrane Semelle
filante
2 à 3 m environ

Coupe A

Figure 46 – Géomembrane

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Peupliers
3.1 Radiers
Le radier peut être assimilé à un plancher courant de bâti-
ment, recevant tout le poids de la construction et travaillant à
l’envers.

3 m env
Bien souvent, on voit apparaître en surface des radiers des fis-
sures parfois infiltrantes (cas I de la figure 50).

basculement Celles-ci sont généralement dues à un ferraillage insuffisant


(faute de calcul) voire à des aciers supérieurs mal mis en place ou
qui, mal fixés, se sont déplacés vers le bas, le bras de levier deve-
nant alors insuffisant.

Dans le cas II de la figure 50, on ne verra pas obligatoirement


les fissures qui peuvent ne pas être traversantes, mais s’il y a pré-
sence d’eau dans le terrain, il est possible de constater des traces
Succion d’eau
d’humidité sur la face supérieure du radier.

Figure 47 – Succion d’eau sous la semelle du mur et tassement


(voire basculement)

COUPE A
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Peupliers
jeunes

Tassements
différentiels
Succion
A

Tassements

B B
Allée de circulation

Barbacanes

Tassements
Allée Peupliers
de circulation Eau jeunes

Coupe B
Allée de circulation
A

Figure 48 – Tassements différentiels

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Parkings
TUNNEL
Radier

Injections
à 40 bars
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Figure 49 – Creusement d’un tunnel à proximité d’un immeuble

CONSTATS CAUSES

Fissures

Déformation
a
Radier Radier

I ou 2e lit trop court

Aciers trop bas

Voile Voile BA

Acier trop court


voire absence d’acier

Déformation Radier a Radier

A B
Fissures II ou

b Acier remonté

Figure 50 – Fissures affectant les radiers

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– une insuffisance de joints pour absorber dilatation et retrait ;


Remarques – une erreur d’appréciation des efforts appliqués, en particulier
– Dans le cas d’un joint de dilatation, pour éviter la fissura- des charges :
tion du radier au droit du joint, la section doit être convenable-
ment armée et ce, d’autant plus, que le radier se situe à un • ponctuelles : pieds de racks par exemple pouvant exercer des
niveau inférieur à celui de la nappe phréatique. forces ponctuelles d’une dizaine de tonnes,
– Les problèmes évoqués ci-dessus étant, bien entendu, • dynamiques : chariots de stockage de plusieurs tonnes à ban-
aggravés en cas de sous pression ou de remontée de nappe. dages pleins,
• une insuffisance, voire une absence d’armatures, en particu-
lier supérieures, ou encore un défaut de mise en place des
armatures inférieures que l’on retrouve parfois dans le lit de
sable, etc.
Joint de dilatation
de type « diapason » Exemples
• Présence d’un rognon rocheux
Nous citerons le cas dans une petite ville de montagne du dallage
de la salle polyvalente qui, quelques années après sa réalisation, fut
affecté de spectaculaires fissures en étoile (cf. figure 52), le sol
d’assise était pourtant réputé de bonne qualité (sables et graviers).
Radier
Des investigations rapides mirent en évidence la présence d’un
Fissure
bloc rocheux qui avait échappé aux sondages, évidemment trop som-
maires.
Joint de dilatation
de type « diapason »
L’insuffisance de joints nécessita une reprise quasi-complète du
dallage.
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• Soulèvement de dallage
L’ouvrage est tout à fait original puisqu’il se trouve être un terrain
de sport réalisé à 30 m de profondeur grâce à une paroi moulée circu-
laire en béton armé de 15 m de rayon.
Le sol d’évolution était un simple dallage en béton armé reposant
Aciers
sans précaution particulière sur le terrain de type argileux.
Radier
Au bout de quelque temps, on s’aperçut que le dallage se soulevait
progressivement jusqu’à atteindre 15 cm en partie centrale. (Cf.
figure 53).
Figure 51 – Disposition d’armatures d’un radier au droit d’un joint
« diapason » La nappe phréatique se situant environ à mi-hauteur de la paroi
(soit vers –15 m), le sol d’appui du dallage, argileux et saturé, tendait
à refluer comme une pâte sous une pression importante à l’intérieur
3.2 Dallages du cylindre du fait d’une dénivellation importante du niveau du terrain
et de la nappe, effet que certains techniciens baptisèrent effet « den-
Les dallages (en particulier ceux à usages industriels) se tifrice » et qui aurait pu se trouver atténué par un rabattement.
trouvent, malgré de nombreux textes normatifs, affectés de
Le mode de réfection donna lieu à des discussions très contradic-
désordres rendant difficile, voire impossible, l’exploitation des
toires.
locaux concernés (usines, ateliers…), car bien souvent considérés
à tort comme accessoires, ce type d’ouvrage ne fait l’objet
d’aucune étude.
Aucun plan n’étant établi et sa réalisation laissée à l’initiative
3.3 Pieux
des exécutants, il peut donc en résulter des pathologies récur-
rentes, d’où des pertes d’exploitation industrielles, parfois très 3.3.1 Tous types de pieux
importantes financièrement.
Les défaillances de ces ouvrages peuvent tenir : De longue date, les désordres récurrents propres à ces
ouvrages tiennent le plus souvent à la corrosion, qu’ils soient en
– au dallage lui-même (épaisseur, ferraillage, qualité du béton…) ;
béton (armé ou précontraint), en métal, ou en bois.
– au sol ;
– à un usage non-conforme, etc.
Outre les tassements qui tiennent au sol, les principaux désordres 3.3.2 Pieux en béton
se trouvent être :
Rappelons que, pour les pieux en béton, certains milieux sont a
– fissures ; priori pathogènes (cf. [C 5 200]).
– dégradation des joints ;
– pianotage. C’est le cas du milieu marin, en particulier dans la zone de mar-
nage (entre PBE et PHE), des terrains parcourus par des eaux
L’origine de tels désordres est
agressives (en particulier les eaux séléniteuses), et de certains
– principalement le fait du retrait lui-même dû à :
sites industriels.
• un excès d’eau
Cas particulier des pieux tubés à tube remonté (Cf. figure 54).
• un surdosage en ciment
La mise en œuvre des pieux tubés (dont le tube est progressive-
• une absence de cure ment remonté) est une technique génératrice de nombreuses mal-
• un coulage par temps chaud, etc. façons aux motifs suivants (figure 55) :

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PATHOLOGIES DES FONDATIONS ______________________________________________________________________________________________________

– remontée du tube trop rapide. Celle-ci, doit, au contraire, être


relativement lente afin que la terre (et éventuellement l’eau
VUE DE DESSUS contenue dans le sol) ne puisse interrompre la continuité du pieu
(avec une poche de terre) ;
– béton trop sec ou trop humide d’où un manque de « tenue »
du béton ;
– ségrégation (béton déversé par le haut) et délavage du béton
(s’il y a de l’eau dans le tube) ;
– béton de qualité médiocre ;
– pilonnage trop vigoureux à l’origine de déformation du pieu,
voire du tube, etc.

3.3.3 Pieux métalliques


De prix de revient élevé, ils sont aujourd’hui en France peu uti-
lisés dans les travaux de bâtiment.
Il peut s’agir de profilés normalisés (type IPN), de tubes remplis
ou non de béton, le plus souvent armés. Quoi qu’il en soit, il est
Fissures
certain qu’aucun revêtement ne peut empêcher la corrosion.

3.3.4 Pieux en bois


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Peu utilisé de nos jours, si ce n’est pour des travaux provisoires,


ce type de pieux peut être attaqué par un champignon, mais aussi
détruit par certains mollusques (tarets ou autres) et doit être traité
Rognon à la créosote.
rocheux
Sables et graviers (point dur)
Remarque
On notera que les pieux de Venise (ou de Hollande) ont dans
COUPE
l’ensemble bien résisté au temps, tels ceux du Campanile de
St Marc qui ont plus de 1 000 ans et ont été réutilisés lors de
sa reconstruction.
Figure 52 – Fissuration du dallage en étoile Peu de risque donc pour les pieux toujours immergés.

Terrain 0, o A Terrain naturel


naturel

Paroi moulée
15 m circulaire
Ø 30 m

30 m
Marnes
argileuses
Niveau
de la nappe Nappe
Terrain de sport Dallage

… Poussée du terrain
15 cm et de la nappe

Fiche
Soulèvement
du dallage

Figure 53 – Soulèvement de dallage

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______________________________________________________________________________________________________ PATHOLOGIES DES FONDATIONS

Cette étude devra préciser :


– la géologie du site avec coupe de terrain permettant de
Tube métallique connaître la nature des différentes couches et leurs épaisseurs ;
– les caractéristiques géotechniques (par mesures et essais) des
Terrain naturel terrains ;
– le sol d’assise en indiquant :
• résistance (poinçonnement, cisaillement),
• déformation (tassements…) ;
Garde
de bétonnage > 2 Ø – le terrain retenu (s’il y a : cas des murs de soutènement par
exemple) en indiquant ;
• poids volumique ;
• angle de frottement internet ;
Bon sol • cohésion ;
– l’existence et/ou la possibilité de venues d’eau ou de nappe
phréatique (niveau, puissance, composition chimique), et/ou d’eau
Figure 54 – Pieu tubé à tube remonté de circulation, ce avec des tubes piézométriques permettant
d’apprécier les variations de niveau ;
– la présence éventuelle de vides de dissolution qui doivent être
également recherchés.
Sondages et essais étant en nombre adaptés aux dimensions de
Terrain naturel l’ouvrage.
Enfin il convient également à ce stade de vérifier que les tra-
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vaux ne risquent pas de déstabiliser les existants (terrains et


constructions s’il y a)

Remarque
Des économies dans ce domaine peuvent être catastro-
phiques.
C’est malheureusement souvent le cas lors de la construc-
tion de maisons individuelles.

Bon sol
D’autre part, les charges d’exploitation, les conditions clima-
tiques du site (neige, vent…) les risques sismiques, de même que
tous les autres efforts appliqués sur l’ouvrage, en particulier la
Figure 55 – Type de malfaçon sur pieu tubé poussée des terres s’il y a, de même que les surcharges sur les
terres-pleins doivent être à ce stade parfaitement déterminées, ce
qui revient à faire un inventaire complet des efforts appliqués.

4. Recommandations Nota : Ne pas manquer à ce stade de préciser la zone dans laquelle est situé l’ouvrage
et, si besoin est, les mesures parasismiques qu’il convient de prendre en compte.

(enseignements à tirer) L’ensemble des données précédentes permettent au construc-


teur et à ses conseils de déterminer les fondations qui doivent
être spécifiées dans un cahier des charges (CCTP) définissant
Dans l’étude qui précède, nous avons cherché à mettre en évi-
l’ouvrage avec le plus de précision possible. Il n’appartient pas à
dence les origines les plus courantes des désordres affectant les
l’exécutant de fixer les prestations.
ouvrages de fondations, sans toutefois avoir la prétention d’être
exhaustif. De nombreux désordres, contestations et contentieux ont trop
souvent pour origine l’imprécision, des pièces du marché (CCTP
Des types de sinistres examinés, nous avons tenté de tirer des
en particulier).
recommandations pouvant intéresser les constructeurs (concep-
teur, contrôleur, exécutant), voire les experts.
Nous résumons donc ci-après les points qui apparaissent essen- 4.1.2 Exécution (études et travaux)
tiels de façon générale, ainsi que quelques cas particuliers.
Les fondations (ainsi que les ouvrages de béton armé), même
de complexité courante, doivent faire l’objet d’une étude confiée à
un technicien (bureau d’études ou ingénieur conseil) compétent,
4.1 Cas général chargé d’établir une note de calcul et des plans d’exécution, qui
détermineront donc les fondations de l’ouvrage en fonction du
terrain, et des efforts appliqués par l’ouvrage, de sa structure,
4.1.1 Études préalables – Reconnaissance de sol – sans oublier les efforts provenant des constructions existantes
Détermination des fondations voisines s’il y a.
Une reconnaissance de sol doit être effectuée par un organisme L’exécution des travaux devra être confiée à une entreprise pos-
spécialisé pour déterminer les conditions d’assise de l’ouvrage sédant les qualifications et les compétences nécessaires et conve-
projeté. nablement assurée (RC Exploitation et Décennale).

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Pour les études et travaux, ceux-ci devant faire l’objet d’un 4.2 Quelques cas particuliers
contrôle technique, il conviendra :
– de ne rien laisser à l’initiative propre des exécutants, en parti-
culier les plans d’exécution (PEO) doivent parfaitement définir les 4.2.1 Fondations superficielles
fondations ;
C’est le cas fréquent des fondations de maisons individuelles et de
– d’effectuer les contrôles sur le chantier portant sur :
petits bâtiments à rez de chaussée sans sous-sol (ou vide sanitaire).
• la composition du béton mis en œuvre (granulométrie,
dosage…), Il y a risque de gel du terrain d’appui des fondations si son niveau
• la qualité du béton (Slump test, résistance à la compression est insuffisant et que la température reste inférieure à –10 °C, –15 °C
et à la traction), pendant plusieurs jours.
• la mise en place des aciers (conformité aux plans, calage des Si le terrain est à grains fins et imprégné d’eau (voire s’il s’agit
aciers, en particulier supérieurs, etc.), de terre végétale), il y aura, lors du gel, gonflement du sol et les
– sauf cas particulier, de ne pas remanier le sol d’assise, surtout fondations insuffisamment enterrées seront soulevées et tasse-
s’il est de nature argileuse, et de couler si possible les fondations à ront lors du dégel.
pleine fouille ; Par contre, si le terrain est du type graviers, cailloux, aux vides
– de prendre le plus grand soin des opérations de compactage non remplis d’eau, il n’y aura pas (ou peu) de gonflement.
s’il y a, en évitant que des engins lourds soient proches des fonda-
tions, etc. Nous avons vu (cf. § 1.4.2) que les fondations devaient dans
tous les cas être « hors gel ».
Il faut, bien entendu d’une façon générale, préférer si possible
Les profondeurs hors gel varient en France de 0,25 m à 0,90, et
des formes simples, et ne pas hésiter à créer des joints de
ce pour une altitude inférieure à 150 m. Au-delà, il convient de
construction entre les différentes parties d’un ouvrage si celui-ci
majorer la profondeur de 5 cm tous les 200 m.
présente des formes complexes ou/et des hauteurs différentes.
Ces dispositions sont valables pour tous les types de fondation
Concernant le calcul des fondations, ne pas oublier que les
même s’agissant de celles de murs ou murets extérieurs à l’ouvrage.
méthodes de calcul doivent être appropriées au cas d’espèce et que,
si l’informatique est un moyen puissant, utilisé sans précaution ou Attention au soulèvement possible des dallages, particulière-
mal utilisé, elle peut être à l’origine de graves sinistres. Enfin que les ment en limite de l’ouvrage et surtout s’ils sont extérieurs.
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ordres de grandeur doivent être vérifiés par tous moyens. Dans le cas de fondations prenant appui à moins de 2 m, on
peut également s’interroger sur l’intérêt de mettre en place une
Remarque géomembrane en périphérie de l’ouvrage pour éviter l’assèche-
ment de la couche d’assise. (Cf § 2.2.3)
Attention, il convient de bien distinguer entre joint de dilatation
(diapason) et joint de construction. Les joints de construction
devront également fractionner les fondations. La figure 56 4.2.2 Sécheresse
donne des exemples de dispositions conseillées et à proscrire.
Si l’on se trouve dans une zone où est possible un phénomène de
Surtout ne pas manquer de disposer des joints de rupture sécheresse, c’est-à-dire principalement dans le cas où le sol d’appui
au droit de discontinuités du système de fondation. est de type argileux ou à moins de 2 m de profondeur environ.

Joints de construction

Dispositions à proscrire Dispositions conseillées


Joint de construction

Joint de dilatation

Joint de construction
désolidarisant les 3 parties
de la construction

Figure 56 – Exemples de dispositions constructives à proscrire et celles conseillées

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En simplifiant, le sol fonctionne comme une éponge, au départ


de l’eau le sol se rétracte et, à son retour, le sol gonfle. Élévation
Les variations d’hygrométrie entre les aplombs du centre de la
construction et de l’extérieur vont entraîner des tassements diffé-
rentiels.
A priori, il sera donc essentiel de déterminer la profondeur non-
atteinte par la sécheresse par examen des constructions voisines
et de prévoir une géomembrane en périphérie de l’ouvrage.
Limite
de
4.2.3 Semelles excentrées propriété Longrine
de redressemet
Dans un tel cas, des longrines de redressement doivent être
créées comme figuré sur la figure 57.
Toutefois, si l’absence de ce type d’ouvrage a donné lieu à de
nombreux désordres, ceux-ci restent souvent mineurs, se bornant
à des déformations.

4.2.4 Venues d’eau Vue en plan


S’il y a risque de venues d’eau internes et/ou superficielles (Cf.
figure 58), pour éviter les effets des circulations d’eau, il convient Figure 57 – Longrine de redressement
de prévoir un système efficace de drainage et d’évacuation
d’entretien facile afin d’éviter le colmatage avec dallage extérieur Ces tubes doivent être assez nombreux en raison de la possible
étanche et penté autour de l’ouvrage (Cf. figure 59) . variation de la perméabilité du terrain sur l’emprise générale de la
construction à réaliser. Le niveau de la nappe doit être observé
sur une durée assez longue, celui-ci pouvant être variable dans le
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Remarque
temps (cycles saisonniers).
S’assurer également de l’étanchéité des canalisations EU et
EP et des regards car, si certains terrains sont peu modifiés
par la présence d’eau tels sables, graviers, galets (terrains à Remarques
gros grains), d’autres, telles argiles, marnes, graves (terrains à • Attention ! Les sous-pressions peuvent, à un même niveau,
grains fins), peuvent l’être dans des proportions importantes ne pas être uniformes.
Ainsi, en cas de venues d’eau (par remontée de la nappe • Si besoin est, les ouvrages peuvent être lestés ou fixés en
phréatique) par exemple, l’argile va gonfler et donner lieu à profondeur par tirants ancrés.
soulèvements, et donc fissures, et se dégonfler lors du départ • Les radiers (et voiles) d’un ouvrage, pouvant être soumis à
de l’eau d’où tassements et fissurations. une sous-pression dépassant celle prévue, doivent être équi-
Attention : l’eau de ruissellement peut inonder les fouilles pés de clapets de sécurité ou de cheminées (appelées à tort
avant coulage des fondations et ramollir le terrain d’assise « d’équilibre ») qui feront en sorte que l’ouvrage soit inondé si
d’où tassements divers. l’eau monte au-dessus d’un niveau pour lequel il a été calculé.
• Attention ! Ces dispositifs ne réduisent pas la pression en
sous-face du radier.
• On ne doit pas oublier qu’un ouvrage enterré vient modi-
4.2.5 Sous-pression et remontée de nappe
fier les circulations d’eaux souterraines et, dans certains cas,
Il est essentiel de vérifier la stabilité de l’ouvrage au soulèvement. former, en quelque sorte, l’équivalent d’un barrage derrière
lequel le niveau d’eau peut monter.
Les constructeurs sont, en principe, renseignés sur l’existence
d’une nappe phréatique et/ou de circulation d’eau et de leurs Il en résulte en amont une poussée plus importante que
variations par la mise en place de tubes piézométriques lors de la celle prévue initialement et prise en compte dans les calculs
reconnaissance de sol. de stabilité et de résistance.

Venues d’eau

Risques de venues
d’eau dans le s/sol

Remblai

Tassements
possibles

Figure 58 – Exemple de venues d’eau possibles

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Vue de dessus Venues d’eau

Regard

Point haut
Pente
générale
du terrain

Vers
l’évacuation

Coupe
Dallage
en pente 1 %
Pente
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Vide sanitaire
ou sous-sol

Remblai

Matériaux
filtrants h

Drain l

Figure 59 – Principe de drainage

4.2.6 Risques de tassements


Le terrain doit tasser le moins possible sous les massifs de fon-
dation.
Pour se faire, il est souhaitable que le terrain d’assise soit sur
toute la surface du bâtiment identique et d’épaisseur constante.
En pratique, les tassements doivent rester limités et surtout
être, pour un même bâtiment, les plus uniformes. Des tassements
non-uniformes sont dits « différentiels ».

■ Ouvrage reposant sur des sols de natures différentes t1 t2


Voir la figure 60

■ Ouvrage reposant sur une couche de terrain d’épaisseur Terrain d’assise


variable, voire aussi sur un remblai insuffisamment tassé de natures différentes
t1 ≠ t2
Voir la figure 61

■ Ouvrage reposant sur des fondations identiques chargées dissy-


métriquement
Figure 60 – Terrain d’assise de natures différentes
Voir la figure 62

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Terrain d’assise
d’épaisseur
t1 h1 t2 variable P2
h2

t2 > t1

P1 P2
Figure 61 – Terrain d’assise d’épaisseur variable
Joints
de rupture

Figure 63 – Joints de rupture sur bâtiment

La résistance à la compression de tels terrains peut varier de 1


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à 10 (voire de 1 à 15) suivant la présence d’eau.

4.2.8 Milieux agressifs-Sols pollués


Les fondations sont en contact avec le sol. Il n’y a pas en prin-
t 1 ≠ t 2 ≠ t3 cipe d’agression avec un sol sec.
t1 t2 t3 C’est d’un terrain humide que provient l’agression, ce sont des
eaux chargées qui attaquent le béton.
Autrement dit, s’il n’y a pas de circulation ou de venues d’eau il
Figure 62 – Terrain reposant sur des fondations identiques chargées n’y aura théoriquement que peu de risque de désordres.
dissymétriquement
■ Types d’eaux agressives
Mais, il faut toutefois se méfier des eaux agressives (eaux sélé-
La solution pourra consister à découper le bâtiment par des
niteuses, eau de mer). Mais également la méfiance doit porter sur
joints sur toute sa hauteur (fondation comprise) (Cf. figure 63).
les :
– eaux industrielles (pour la plupart très corrosives car chargées
Remarques d’acides divers) ;
• Les tassements différentiels de fondation sont à l’origine – eaux d’égouts ;
de très nombreux sinistres. – eaux de pluie de fonte des neiges, etc.
• Pour les sols de types sables ou graviers, le tassement
total a lieu peu de temps après l’application de la charge. S’il ■ Solutions et mises en œuvre
s’agit d’un sol argileux le phénomène est beaucoup plus lent.
• Le tassement de certains remblais est très long, il peut se Pour conclure il conviendra de :
faire sur une période de 15 à 30 ans. – réaliser une couche de protection dite de « décontamination »
• Dans les sols saturés à grains fins, la baisse du niveau de constituée en général par un hérisson de pierre et un film polyane ;
la nappe phréatique entraîne le tassement des bâtiments. – protéger les parements (enduits bouche-pores ou mieux étan-
chéité dans le cas d’eaux très agressives, en particulier séléni-
teuses) ;
Exemple – utiliser un béton de bonne compacité et non-poreux.
Le théâtre de Mexico qui est descendu de 10 m du fait du rabatte- Ce qui nécessitera :
ment de la nappe et des pompages.
– une étude granulométrique précise du béton qui devra être
composé d’agrégats résistants à l’agression considérée ;
4.2.7 Terrains argileux – un dosage suffisant (au moins 350 kg/m3) d’un ciment appro-
prié au type d’attaques chimiques possibles ;
On retiendra que les terrains argileux sont très sensibles à l’eau. – une vibration efficace afin d’obtenir un bon serrage ;
Ces terrains donnent lieu à tassement si la teneur en eau – une quantité d’eau minimale ;
décroît, et à gonflement dans le cas contraire. – d’éviter la corrosion des aciers grâce à un enrobage suffisant ;
– d’éloigner les canalisations en raison des risques de fuite ;
Il faut donc s’en méfier ! Ils sont à l’origine d’un sinistre sur 5
environ. Mais, dans tous les cas, une étude spécifique devra être faite.

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4.2.9 Sols hétérogènes


Il faut toujours se méfier des sols hétérogènes. C’est en particu-
lier le cas des sols meubles comportant des rognons rocheux sus-
ceptibles de constituer des points durs.
On trouve ce genre de sol en particulier dans les régions riches
en pierres meulières. Risque
de glissement
Mais, d’une manière générale, c’est le cas de sols de natures
différentes confirmées par des essais (in situ ou en laboratoire) ou
bien par exemple de plateformes situées pour partie sur rocher et Poussée
en remblai pour le reste. Dans de tels cas, il sera bien entendu du terrain
nécessaire de prévoir un joint de rupture, c’est-à-dire un joint frac-
tionnant la fondation à la limite des deux zones.

4.2.10 Ouvrages en zone sismique a sous l’action de poussées du terrain

Dans une telle situation, éviter :


– d’implanter l’ouvrage au droit d’une discontinuité de terrain ;
– de fonder l’ouvrage sur un sol compressible (de type alluvion-
naire). Il est bien entendu préférable, si c’est possible, de fonder
l’ouvrage sur un sol rocheux ;
– le mélange de différents types de fondation pour un même
ouvrage, comme par exemple des semelles isolées et pieux est a
priori à proscrire.
Si le terrain impose néanmoins des techniques de fondations Risque
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différentes (par exemple : semelles filantes et pieux), des joints de de glissement


construction devront alors être créés. du terrain
D’autre part, sauf peut-être sur sol rocheux, il est impératif que
les différents ensembles de fondations d’un même ouvrage
(semelles isolées, semelles filantes) soient reliés les uns aux
autres par un système de longrines bidirectionnelles pour limiter
b dans le cas de terrains en pente
les mouvements différentiels entre semelles.

4.2.11 Risques de glissements
L’ouvrage ne doit pas se déplacer sous l’action de poussées du
terrain (Cf. figure 64a) ou sous l’effet de glissements éventuels
des terrains (cas de terrains en pente ou couches de terrain incli-
nées (Cf. figures 64b et 64c).
Dans certains cas, l’ouvrage pourra être stabilisé grâce à la mise
en place de pieux obliques.

Remarque
C’est le rôle du technicien du sol d’informer les construc- Glissement possible
teurs des risques présentés par la construction envisagée.

c dans le cas de couches de terrains inclinés


4.2.12 Dallages
■ Terrains incompatibles avec la réalisation d’un dallage
Certains terrains sont a priori à rejeter pour la construction d’un Figure 64 – Risque de glissements dans plusieurs cas typiques
dallage :
– sols meubles avec rognons ou cavités ;
– doit faire l’objet d’un calcul tenant compte des conditions
– sols hétérogènes ;
réelles d’exploitation et non pas d’hypothèses forfaitaires, en parti-
– sols de natures différentes donnant lieu à des tassements diffé-
culier pour ce qui concerne les charges ponctuelles ;
rentiels ;
– tourbes (sols meubles) ; – étant en général de grande surface, il doit être recoupé par un
– remblais quelconques ; ensemble de joints :
– terrains avec venues d’eau possible, voire inondables ;
– et surtout : les sols argileux qui ont la faculté de changer de • de dilatation,
volume suivant leur teneur en eau : ils gonflent à l’humidité et se • de retrait tous les 5 à 6 m,
rétractent en séchant.
• de construction dans le sens longitudinal,
■ Précautions préalables à la réalisation d’un dallage
Un dallage, surtout s’il s’agit d’un dallage industriel : • périphériques ou d’isolement.

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______________________________________________________________________________________________________ PATHOLOGIES DES FONDATIONS

L’ensemble de ces joints découpent ainsi des surfaces qui ne 4.2.13 Pieux


doivent pas outrepasser 30 à 40 m2 entre joints (Cf. figure 65 qui
illustre ces différents types de joints).
Il faut rappeler que la force portante d’un pieu est la somme
de l’effet de pointe et de l’effet du frottement de sa surface laté-
Remarques rale.
1 – Il convient que toutes les charges suivantes soient parfai-
tement précisées :
Attention :
– charges réparties (stockage) ;
– charges ponctuelles (pieds des étagères industrielles, – les pieux ne doivent pas être trop rapprochés (l’espace entre
Racks) ; deux pieux voisins doit être supérieur à 2,5 Ø(Ø, diamètre du pieu) ;
– engins roulants, machines, ainsi que les surfaces d’impact – un groupe de pieux se bat à partir du centre ;
et les coefficients dynamiques – bien s’assurer que l’ouvrage repose sur les pieux
Vitesse des engins roulants limitée pour l’utilisation et S’il y a risque de frottement négatif (par exemple : remblai qui
devant figurer sur les PEO (Plans d’Exécution des Ouvrages) et tasse), il faut vérifier :
les pièces écrites
2 – L’épaisseur d’un dallage ne doit pas être inférieure à
12 cm
Le frottement négatif peut être compensé par un chemisage
3 – Avant coulage, le béton mis en place doit faire l’objet indépendant du pieu, ce qui est une technique onéreuse. Sinon
d’un Slump Test prévoir des pieux les plus lisses possibles, donc préfabriqués.
4 – Il est actuellement envisagée, par certains, la possibilité
de réaliser des dallages sans joint.
Il convient, à notre avis, d’émettre des réserves sur de tels Remarques :
ouvrages qui doivent nécessairement faire l’objet d’une étude – les formules permettant de déterminer la force portante
précise et être confiés à une entreprise hautement qualifiée et sont multiples (la formule des Hollandais étant l’une des plus
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réalisés avec le plus grand soin. connues, mais ne donne qu’une idée, rien ne vaut un essai in
situ) ;
– les pieux flottants sont des pieux sans effet de pointe.
Alors attention aux frottements négatifs ! ;
– les travaux de pieux doivent être réalisés par une entre-
prise qualifiée

Joints
de construction

Joint
5. Conclusion
d’isolement
Dans cette étude, qui ne peut être exhaustive, nous avons tenté,
à partir de nombreux désordres affectant les fondations (superfi-
cielles et/ou profondes), dont nous avons eu connaissance dans le
cadre d’expertises amiables ou judiciaires, d’effectuer dans la
Joints de retrait mesure du possible un classement par origine technique des
sinistres : exercice difficile, parfois délicat, les causes pouvant être
Joints de construction multiples et la part de chacune souvent discutable.
ou de dilatation
In fine, nous avons retenu au titre des causes les plus cou-
rantes :
– l’absence, ou l’insuffisance, de reconnaissances et d’études du
sol d’assise, et du terrain retenu (s’il y a), voire la méconnaissance
des phénomènes géotechniques. Ceci étant vrai surtout pour les
Armatures bâtiments courants (maisons individuelles en particulier) ;
Joints au droit du joint – l’eau, ennemie n° 1, au moins des fondations superficielles ;
de retrait – des modifications postérieures à la réalisation de l’ouvrage,
etc.
Ces études et investigations permettent, non seulement une
Armature
meilleure connaissance de diverses pathologies liées aux fonda-
filante
tions, mais fournissent également sur le plan technique de nom-
breux enseignements que nous avons tenté de résumer au
Joint périphérique chapitre précédent.
ou joint d’isolement D’autre part, les constructeurs ne doivent pas ignorer qu’à côté
de facteurs essentiellement technique, en existent bien d’autres,
Chainage parfois aggravants, tels que :
ou longrine – la complexité des formes ;
– la compétence des intervenants ;
– le niveau de prix, etc.
Les statistiques relatives à la sinistralité insistent également sur
les facteurs suivants :
Figure 65 – Dallages – des économies inappropriées ;

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PATHOLOGIES DES FONDATIONS ______________________________________________________________________________________________________

– une conception technique hasardeuse ; Compacité


– un défaut de contrôle, etc. Rapport de la densité apparente à la densité absolue, il déter-
Enfin, les fondations étant une partie essentielle de l’ouvrage, il mine le rapport des vides
est évident que, si celles-ci se trouvent pour mauvaise conception Compactage
et/ou exécution ou toute autre raison sinistrées, l’ensemble de
l’ouvrage pourra en supporter toutes sortes de conséquences, Action consistant à augmenter la compacité d’un sol mécani-
d’où désordres divers (tassements, fissurations, etc.). quement ou par damage manuel
Contrefort
Élément vertical d’un mur de soutènement destiné à reprendre
la poussée sur l’écran
6. Glossaire Coulis (de ciment)
Liant gâché liquide – Mélange de ciment et d’eau
Abattage
Procédé de terrassement pour la taille d’un terrain CPA
Accélérateur de prise Abréviation de Ciment Portland Artificiel
Adjuvant du béton réduisant le temps de prise CPM
Affouillement Ciment destiné à la réalisation de béton en milieu marin
(Ciment prise de mer)
Deux définitions possibles :
Damage
– se dit d’un terrassement sous une fondation pour permettre
une reprise en sous-œuvre ; Action de compacter le sol avec un outil appelé « dame » per-
– remaniement progressif d’un sol par circulation d’eau. mettant d’exercer sur le sol des chocs verticaux répétés
Affouillable Dame vibrante
Caractérise un terrain susceptible d’être creusé par des circula- Engin fonctionnant à l’air comprimé pour compacter le sol,
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tions d’eau voire le béton frais


Afnor Drainage
Abréviation d’Association française de normalisation Évacuation de l’eau contenue dans le terrain
Alluvionnaire Eaux agressives
Se dit d’un terrain comportant une part importante d’alluvions Eaux contenant des produits susceptibles de réagir avec les
(en général sables ou fines) constituants du béton
Bar Eaux séléniteuses
Unité de pression voisine de 1 kg/cm2 ou 106 Newton Eaux contenant du sulfate de calcium
Barrage Enrobage
Ouvrage (en maçonnerie, en béton armé, en terre, etc.) retenant Épaisseur de béton compris entre les aciers et la peau du béton
les eaux
Faïençage
Batardeau
Réseau de microfissures superficielles
Enceinte (en palplanchés, paroi moulée ou autre) retenant l’eau
durant l’exécution de travaux Fouille blindée
Bêche Excavation dont les parois sont étayées par un blindage sou-
tenu par des étais
Poutre horizontale ancrant la semelle d’un mur de soutènement
dans le terrain d’assise Gâchage
Béton de propreté Opération consistant à mélanger les constituants d’un béton ou
d’un mortier
Béton à faible teneur en ciment disposé en sous-couche
Blocage Géomembrane

Remplissage d’un vide ou calage par des matériaux divers Il s’agit d’une membrane géotextile (souple, légère, continue,
(pierres, béton, etc.) imputrescible, étanche) d’épaisseur supérieur à 1 mm
Butée (des terres) Géotechnique
Dite aussi « poussée passive ». Action des terres sur un ouvrage Substantif : synonyme de mécanique des sols, Adjectif : rela-
en réaction à des poussées actives tif(ve) au terrain
Cale d’espacement Granitique
Élément en béton ou plastique permettant de maintenir les Se dit d’un matériau ou d’un agrégat constitué principalement
armatures en position d’éléments provenant du granit
Carottage Granulats roulés
Prélèvement d’un échantillon de matériau ou de sol Granulats de forme arrondie provenant d’un lit de cours d’eau
Chapeau Grave ciment
Aciers principaux disposés au droit des appuis de poutre, pou- Béton constitué de sables et graviers et faiblement dosé en
trelles, dalles, etc. ciment
Coffrage glissant Gypse
Coffrage mobile permettant la réalisation continue d’un ouvrage Matériau constitué de sulfate de calcium (SO4Ca)

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______________________________________________________________________________________________________ PATHOLOGIES DES FONDATIONS

Hérisson Pressiomètre
Forme réalisée sur le terrain avec des blocs de pierre Appareil utilisé en géotechnique
Indice de plasticité Puits
Étendue de domaine plastique. C’est la différence entre les deux Fondation réalisée en coulant du béton, en général non armé,
limites de plasticité et de liquidité dans une excavation souvent circulaire
Injection (de ciment ou de mortier) Quartzite
Opération consistant à introduire un ciment ou un mortier sous Roche de grande dureté constituée de cristaux de quartz (SiO2)
pression dans un terrain pour modifier sa compacité, sa résis- agglomérés
tance, voire son étanchéité Radier
In situ Dalle en béton armé ou précontraint de forte épaisseur suppor-
tant un ouvrage
Sur les lieux
Raidisseur
Lézarde
Élément de construction chargé de limiter la déformation d’un
Fissure d’ouverture importante et profonde ouvrage
Longrine Refus
Poutre en infrastructure reliant 2 semelles de fondation ou 2 Limite au-delà de laquelle un pieu ne peut être battu
types de fondation
Retardateur de prise
Marne
Adjuvant permettant de différer le phénomène de prise d’un
Roche sédimentaire argilo-calcaire à la base de la fabrication du mortier ou d’un béton
ciment Retrait
Massif d’ancrage Diminution de volume du béton (ou d’un matériau) lors du
Bloc stable en béton ou rocheux sur lequel est fixé une struc- séchage
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ture ou un élément de structure Ségrégation


Mur mitoyen Phénomène consistant à séparer les différents constituants d’un
Mur séparant 2 propriétés construit sur la ligne divisoire béton ou d’un mortier
Nappe phréatique Sel de Candlot
Nappe d’eau de niveau constant ou variable située sous le Sel expansif dû à l’action des eaux séléniteuses sur les bétons
niveau du sol et mortiers (synonyme Ettringite)
Paroi berlinoise Silt
Sol de nature argileuse dont les éléments constitutifs sont de
Paroi de fouille de grande hauteur
très faibles dimensions
Pénétromètre
Sondage
Appareil utilisé en géotechnique Investigation localisée d’un sol, ou d’un matériau, dans le but
Perré de déterminer nature, caractéristiques, propriétés,… etc.
Paroi inclinée, en maçonnerie ou béton, protégeant le talus Tassements différentiels
d’une berge Tassements de valeurs différentes en différents points d’un
Pieu ouvrage
Élément de construction (en béton armé, métal, ou bois) battu, Tirant d’ancrage
moulé ou foncé dans le sol pour supporter un ouvrage Tirant dont une extrémité est solidarisée à un point fixe (ancre)
Porosité Vérin
Rapport du volume des vides d’un matériau à son volume Dispositif mécanique permettant d’exercer une force localisée

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P
O
U
Pathologies des fondations R

E
par Jean DELEFOSSE
N
Ingénieur ETP - Diplômé du Centre des Hautes Études de la Construction
Expert de justice (H)

S
Sources bibliographiques A
[1] CAQUOT (A.) et KERISEL (J.). – Traité de mé-
canique des sols, Éd. Gauthier-Villards.
CHARON (P.). – Calcul des ouvrages en béton
armé, Éd. Eyrolles.
PHILIPPONAT (G.) et HUMBERT (B.). – Fondations
et ouvrages en terre, Éd. Eyrolles. V
[2] CAQUOT (A.) et KERISEL (J.). – Tables de bu- DAVIDIAN (Z.). – Pieux et Fondations sur pieux, Éd.

[3]
tée et de poussée, Éd. Gauthier-Villards.
TCHENG (Y.). – Guide UTI pour l’étude et la
Eyrolles.
FILLIAT (G.). – Pratique des sols et fondations, Éd.
SCHNEEBELI (G.). – Les parois moulées dans le sol,
Éd. Eyrolles. O
[4]
réalisation des soutènements, Éd. SEDIMA.
GRAUX (D.). – Fondations et excavation pro-
du Moniteur.
GASC (Y.) et BERTIN (R.). – Les fondations et re-
VERITAS. – Guide Veritas du bâtiment, Éd. du Mo-
niteur. I
Parution : septembre 2019 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100

fondes. Éd, Eyrolles. prises en sous-œuvre, Éd. Eyrolles.

Autres ouvrages
HUNTER (L.E.). – Reprises en sous-œuvre, Éd. Ey-
rolles
WAYNE (PL.D.) et TANG (C.). – Calcul des Fonda-
tions et murs de soutènement, Éd. Eyrolles. R
CEBTP. – Déterminations des solutions adaptées à LHERMINIER (R.). – Mécanique des sols, Éd. SDTBTP.
la réparation des désordres des bâtiments pro- LOGEAIS (L.). – Articles de la revue « Bâtir » consa-
voquées par la sécheresse. crés aux fondations.

P
À lire également dans nos bases L
BENOIT (O.). – Fondations superficielles, [C 246]
(2017).
REIFFSTECK (P.). – Stabilité des pentes – Glisse-
ments en terrain meuble, [C 254] (2015).
DELEFOSSE (J.). – Pathologie des murs de soutè-
nement [C 7 201] (2013).
U
SIMONNOT (T.) et JUILLIÉ (Y.). – Ouvrages de sou-
tènement-Poussée et butée, [C 242] (2015).
SIMONNOT (T.) et JUILLIÉ (Y.). – Murs et écrans de
LOR (M.). – Pathologie, diagnostic, prévention et
maintenance des structures, [C 7 100] (2015).
DELEFOSSE (J.). – Pathologies du béton armé. – Er-
reurs de conception et de calcul, [C 6 100] S
(2011).
soutènement, [C 244] (2015). DELEFOSSE (J.). – Pathologies du béton armé.
QUIRIN (L.) et MULLER (S.). – Eurocode 8 : fonda- Actions physico-chimiques, cas particuliers et DELEFOSSE (J.). – Pathologies du béton armé –
tions superficielles et profondes, [C 250] (2015). ouvrages spécifiques [C 6 200] (2013). Origines des désordres [C 6 150] (2011).

Normes et standards
* Documents techniques unifiés (DTU) ** FEU
13.2 Fondations profonds • Règles F. B
8 - 2019

Méthode de prévision pour le calcul de comportement au feu des struc-


13.11 Fondations superficielles tures en béton
13.12 Règles pour le calcul des fondations superficielles – Neige et Vent
* Règles et Méthodes de calculs • Règles N.V.
Règles définissant les effets de la neige et du vent sur les constructions
– Béton armé
– Séismes
Doc. C 7 301

• Règles BAEL 91 modifiées 99


• Règles PS
Règles techniques de conception et de calcul des ouvrages et construc- Construction parasismique des maisons individuelles et des bâtiments
tions et béton armé suivant la méthode des états limites assimilés
• Eurocode 2 • Zonage sismique de la France

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