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: C7301 V1
Pathologies des
Date de publication :
10 septembre 2019 fondations
Mots-clés Résumé Les désordres de fondations sont relativement rares en raison des coefficients
pathologie | construction | de sécurité à appliquer, tant sur les capacités du sol que sur celles des matériaux (béton,
expertise | fondations |
désordres acier). Ils ont en revanche parfois des conséquences financières très lourdes.
L’article a pour objectif de classer les différentes pathologies des fondations à partir de
leur origine ou de leur cause, d’énoncer quelques principes élémentaires permettant de
les éviter, et enfin d’en tirer des enseignements pouvant être utiles aux constructeurs.
Keywords Abstract Foundation disorders are relatively rare because of the safety factors applied
pathology | building | expertise both on the capacities of the soil and on that of the materials (concrete, steel). On the
| foundations | deteriorations
other hand, they sometimes have heavy financial impacts.
The article aims to classify the various pathologies of foundations from their origin or their
cause, to state some basic principles to avoid them, and finally, to draw lessons that can
be useful to builders.
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Dans cette étude, nous avons cherché à classer les différentes pathologies
des fondations à partir de leur origine ou de leur cause.
Nous verrons que les sinistres que nous avons examinés étaient la plupart
du temps aisément évitables car tenant au non-respect de principes
élémentaires.
Enfin, pour clore cette étude, nous chercherons à en tirer des enseignements
pouvant être utiles aux constructeurs.
suivant leurs origines Soit l’exemple d’une maison individuelle de bel aspect n’ayant
fait l’objet d’aucune étude de sol préalable au motif que le sol
d’appui était, au dire du constructeur, « convenable » (sic), en fait
1.1 Absence de reconnaissance constitué de remblais récents, certes de qualité, mais non com-
et/ou d’étude de sol (ou incomplètes pactés et reposant sur 1 m environ de terre végétale (cf figure 1).
ou erronées) Bien entendu, des tassements – importants, différentiels d’ail-
leurs – eurent lieu, d’où de nombreuses fissures nécessitant une
Il est indéniable qu’il s’agit là de l’origine la plus fréquente des reprise en sous-œuvre de l’ouvrage par micropieux.
désordres de fondation.
Concepteurs et projeteurs de l’ouvrage à construire doivent 1.1.2 Fondations sur remblai, lui-même sur tourbe
connaître les caractéristiques du (ou des) sol(s) d’assise et du (ou
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des) sol(s) retenus ce qui suppose qu’il faut au préalable les avoir Nous citerons également le cas de cette maison individuelle
déterminées par sondages, mesures et essais. reposant sur un remblai ancien de très bonne qualité (déchets de
Le temps n’est pas si lointain où le taux de travail du sol était quartzite), mais disposé sur une couche de tourbe d’épaisseur iné-
fixé par un simple coup de talon donné à fond de fouille par gale et qui fût, bien sûr, affectée de désordres divers, consé-
l’ingénieur chargé de l’ouvrage. quence de tassements différentiels (cf. figure 2) nécessitant une
reprise par micropieux.
On cite souvent comme exemples de ce type de désordre le
théâtre de la ville de Mexico qui s’est enfoncé de près de 10 m et le
barrage voûte de Malpasset qui s’est effondré faisant plus de 1.1.3 Bâtiments fondés sur une couche d’assise
400 morts. (remblai) d’épaisseur variable
Si, en ce qui concerne le théâtre de Mexico construit sur un lac
Cet exemple concerne un bâtiment R + 3 dont la construction ne
asséché, en raison de l’époque de sa réalisation, les études ne pou-
fut précédée d’aucune étude de sol, si ce n’est du simple constat
vaient qu’être sommaires, pour le barrage de Malpasset, en revanche,
que le terrain d’assise (sables et graviers) était de « bonne qua-
il s’est révélé que les investigations concernant le terrain d’appui de la
lité » au dire des réalisateurs.
voûte sur ses flancs furent très réduites en raison de leur coût.
Avant la fin de la période décennale il apparut que le bâtiment
Nous exposons ci-après quelques cas de sinistres beaucoup avait pris de la gîte (non uniforme d’ailleurs) mais ce, sans
plus courants. désordres importants (cf. figure 3).
Maison individuelle
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VS
Sables et graviers
t1 t2 (remblai ancien)
h1 < h 2
t1 < t 2 h1
Tourbe h2
S/S
t1 A B
t2
h1 Gite
Remblai
h2 Risque de
Sol glissement
na ture
l roch
eux Terre végétale
mal décapée
h1 h2
Figure 3 – Construction fondée sur remblai lui-même sur un terrain naturel en pente
Des investigations plus sérieuses cette fois prouvèrent que plus, le terrain naturel – bon sol – était en pente et la couche de
l’ouvrage reposait sur un remblai comprenant certes des sables et terre végétale n’avait pas été décapée.
graviers, mais d’épaisseurs inégales et relativement récent. De
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A priori, le bâtiment présentait un risque, non seulement de tas- kage, construit au début des années 1980 sur un ancien site indus-
sements différentiels, ce qui avait bien été le cas, mais également triel, à proximité de Paris, au voisinage d’un canal.
de glissement, ce qui par chance ne s’était pas produit.
Le terrain superficiel était, sur plus d’un mètre, un remblai
D’importants travaux de renforcement de la structure et de récent constitué de gravats de chantier. (cf. figure 7).
reprise en sous-œuvre par micropieux furent nécessaires avant
redressement par vérins connectés et blocage de l’ouvrage avec Il fut donc logiquement décidé de fonder les poteaux de l’entre-
des pieux par précaution. pôt sur puits ou pieux, le dallage devant reposer directement sur
le sol après que, sur une épaisseur d’un mètre environ, celui-ci eut
été mélangé avec un coulis de ciment.
1.1.4 Fondations sur d’anciennes carrières
Au bout de 2 à 3 ans, quelques fissures affectaient le dallage,
Il conviendra d’être particulièrement prudent en présence fissures considérées d’abord sans gravité qui furent attribuées par
d’anciennes carrières. l’ensemble des intervenants au phénomène de retrait différé,
favorisé par une insuffisance de joints de recoupement et d’arma-
Un bâtiment d’habitation R + 5 de dimensions 30 × 15 m envi- tures de peau du dallage.
ron devait être réalisé à proximité d’une ancienne exploitation, en
principe bien répertoriée sur les plans cadastraux. Toutefois, les désordres en question qui, si tel avait été le cas,
Il fut décidé d’effectuer 4 sondages à 25 m, aux 4 coins du bâti- auraient dû aller en s’estompant, s’aggravaient au contraire rapi-
ment, à la suite desquels il fut déterminé de fonder l’immeuble dement et ce, de manière totalement anarchique ; l’ouverture des
sur 3 files de puits de 12 m reposant sur le calcaire, les couches fissures augmentaient et des soulèvements localisés du dallage
superficielles étant de qualité médiocre (cf. figure 4a). ne tardèrent pas à apparaître.
Les constructeurs pensaient ainsi avoir pris toutes les précau- Un an après la première manifestation du désordre, les soulève-
tions nécessaires. ments de dallage constituaient des « vagues » atteignant, en cer-
tains points, plus de 10 cm et étaient tels qu’il devenait
Or, à peine la réalisation du gros œuvre terminée, d’importantes indispensable d’étayer les étagères industrielles (racks), ceux-ci
fissures apparurent sur le pignon Est. menaçant de s’écrouler avec, évidemment, des risques d’acci-
Il s’avéra que l’appui du puits central de la file support du dents corporels graves pour le personnel d’exploitation.
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Vue de dessus
N Puits
y A
Limite réelle
de la carrière
x
Carrière
B
15 m
RdCh
Limite recensée
sur le plan fourni
Coupe X aux constructeurs
s/sol
Remblai
15 m env
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12 m env
Puits
Calcaire
Fontis en formation
15 m env
a coupe X
RdCh
Fissures
s/sol
A B
Remblai
1,5 m env
Calcaire Puits
Carrière
Fontis en formation
b coupe Y
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60 m env
Tassements
1 m env
Sables Sol Sables
et graviers localement et graviers Remblai ancien
argileux pieux
Désordres
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1e
Circulation
Rdch de véhicules lourds
Différence de niveau
du terrain entre façades
avant et arrière S/S
Remblais
lourds
A B
Terrain d’assise
Vide sanitaire compressible
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Chalet de montagne
Neige
Nei
ge
SUD
Vide sanitaire
Eau
de fonte
Terrain
Tassements d’assise
argileux
Figure 9 – Bâtiment subissant des tassements différentiels dus à des venues d’eau non prises en compte
1.3.4 Rupture de pieux obliques Peu de temps après sa réalisation, le mur donna des signes de
basculement, le diagnostic fut assez rapide car malheureusement,
Une société propriétaire d’un terrain en montagne jouxtant une des camions de fort tonnage empruntaient régulièrement ladite
voie de circulation, souhaitait éviter le ravinement du terrain la voie.
surplombant et les chutes de pierres fréquentes, un mur de soutè-
La réfection consista à fixer le mur par des tirants et à recréer
nement en L fut réalisé.
des pieux verticaux car les pieux obliques travaillaient en flexion
Pour s’opposer au basculement du mur, des pieux obliques composée pour laquelle ils n’avaient été, ni calculés, ni armés.
supportant la semelle du mur furent mis en place (figure 11).
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Tassement
de 60 cm
N
Débord du radier 2
A
40 cm environ
Tassement
de 10 cm
Rampe 1
Rampe
P>p
Débord important
Remblai
du radier : 40 cm
S/sol
P p
Radier 35 cm
10 m de limon
Rivière Forts tassements vaseux
Vérin
Coupure périphérique
+ c – rd Sifflet de mortier
en biais 0
Soudure
Éléments de tubes métalliques
Reprise (bouteilles d’air comprimé déclassées)
par micropieux 10 m environ
forés à travers
le radier
Bon sol
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Très rapidement après sa construction, on nota un léger dépla- 1.3.7 Interférence des « bulbes »
cement horizontal de l’ouvrage accompagné d’un début de cisail-
On rappelle que les courbes d’« égale contrainte verticale »
lement des têtes de pieux et, bien entendu, des fissurations
sous une fondation ont l’allure d’un bulbe (dit d’ailleurs « bulbe
diverses.
des pressions »).
L’examen des notes de calculs mis en évidence que, si le proje-
teur avait tenu compte de la poussée des terres dans le calcul des Par exemple, lorsque deux semelles isolées sont trop rapprochées,
voiles en béton (en oubliant toutefois que celle-ci se trouve aug- leur deux bulbes vont interférer avec risque de tassement et donc de
mentée par la présence d’eau de circulation tenant à l’absence de désordres (Cf. figure 14)
drainage en amont), il avait omis de vérifier la stabilité
d’ensemble de l’ouvrage, la poussée des terres humides n’étant C’est évidemment un phénomène typique qui a lieu lorsqu’on
pas équilibrée. vient construire un nouvel ouvrage à proximité d’un ancien, les
deux immeubles auront tendance à tasser l’un vers l’autre,
comme ce fut constaté lors de la construction de la 2e phase d’un
ensemble immobilier réalisé quelques années après la première
tranche (figure 15).
C’est le même phénomène et le même résultat dans le cas
Habitations d’une fondation superficielle pouvant agir sur des pieux voisins
(cf. figure 16).
Parking Déplacement
P d’ensemble 1.3.8 Absence de joint de construction
Commerces
Poussée non
équilibrée Citons à ce sujet cet immeuble comprenant :
Vide
– un corps de bâtiment R + 8 ;
sanitaire Pieux – un corps de bâtiment socle R + 1.
L’ensemble sur deux niveaux de sous-sol reposant sur un radier
Coupe schématique de l’immeuble général et ce, sans qu’aucun joint de construction ou de rupture
ait été prévu (cf. figure 17).
Évidemment, les tassements du bâtiment R + 8 étaient plus
Figure 12 – Instabilité d’ensemble importants que ceux affectant le socle R + 1.
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35 m
Hall
de stockage
Livraisons 30 m 90 m
a vue de dessus
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Poids lourds
Hall de stockage
Frottements négatifs
Remblais récents
5à7m mal compactés Frottements négatifs
Sables limoneux
et argile
Pieux de 10 m
flottants
Tassements
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1.3.9 Efforts non superposés Il s’agit là d’un désordre que l’on peut observer (surtout dans
le Nord-Est de la France) quand l’appui d’une construction est
On connaît les problèmes posés dans les structures lorsque le trop près de la surface du sol. C’est le cas par exemple des
cheminement des charges n’est pas strictement vertical ce qui murets séparant les jardins de l’allée desservant un lotissement
conduit alors à des efforts importants (effort tranchant ou moment de maisons individuelles, lesquelles n’étaient fondées qu’à
fléchissant). 40 cm environ.
On retrouve le même problème s’agissant d’efforts appliqués et On se rendit compte qu’après de fortes pluies, suivies de gel à
de leurs réactions lorsqu’ils ne sont pas strictement opposés, –10 °C/–15 °C, que là où la terre végétale des jardins se trouvait à
comme dans le cas d’un poteau en périphérie d’un immeuble et un niveau plus élevé que le pavage de l’allée (Cf. figure 21), la
d’une semelle excentrée (cf. figure 18). terre gelée poussait le muret.
Une telle disposition peut conduire à des moments fléchissants
et des déformations, et donc à des désordres importants. En revanche, là où l’allée de circulation n’était pas revêtue, et
où le jardin se trouvait en léger contre-bas, c’est la poussée des
La solution consiste à disposer une poutre horizontale d’inertie terres qui déformait le muret vers le jardin. (Cf. figure 22).
verticale importante dite « longrine de redressement »
Pour les fondations superficielles, il convient de se référer à la
La figure 19 illustre également un exemple d’efforts non superpo- carte figurant dans le DTU, indiquant les profondeurs minimales à
sés pouvant entraîner des désordres importants. respecter (cf. figure 23).
Ancien
Nouvel
immeuble
immeuble
(tranche 1)
(tranche 2)
Figure 15 – Interférence des bulbes dans le cas de deux tranches de travaux successifs
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R+9
Bâtiment
R+8
Bâtiment
1 R+1 à ossature
1
poteaux poutres
Rdc Rdch
S/S ou l’S
S/S Semelles
Remblais isolées
anciens
Poussée Tassements
sur les pieux
Bon sol
a Coupe X Poteau
Immeuble
R+8
Fissure affectant l’immeuble
jusqu’au radier
1 Immeuble socle
Rdch R+1
1re Vs
2e Vs Radier Poteau
A B C
Voile Longrine de redressement
13A
Tassement Tassement
suivant AB suivant BC
Rotation de la semelle d’où
b Vue en plan nécessité d’une longrine de
redressement
R
X R+8 R+1 X
Figure 18 – Exemple de semelle excentrée
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Exemples
1°) Ainsi, dans une petite ville du centre de la France, la circulation
de contournement du centre-ville avait dû être déviée durant les tra-
vaux de réalisation d’une rocade de telle sorte que le trafic des poids
lourds dut emprunter une avenue, construite au 19e siècle sur des
remblais alluvionnaires et bordée d’habitations particulières pour la
plupart, laquelle jusque-là n’avait été empruntée que par des véhi-
cules légers.
À l’issue des travaux qui durèrent près de deux ans, de nombreux
Tassements
bâtiments, tel celui représenté sur la figure 26, dont les assises
Ramolissement furent ébranlées par les vibrations se trouvèrent fissurés et durent
donc chute de la résistance et
du sol d’assise être l’objet des renforcements.
tassements différentiels
(argile)
Remarque : les vibrations de certaines machines sont susceptibles
d’être à l’origine de désordres de même type.
Figure 20 – Eau de pluie ayant stagné dans la fouille 2°) C’est un phénomène du même ordre que subit cet important
immeuble administratif fondé sur pieux, réalisé en province
(cf. figure 27) à proximité d’une voie de circulation importante de
véhicules de toutes catégories – données que les constructeurs pré-
tendirent ignorer – immeuble sur lequel on constata, peu de temps
Déformation du mur après sa construction, un léger basculement.
due au gelv En parade provisoire, la circulation dut être interrompue, puis limi-
tée aux véhicules de tourisme.
Jardin Avec le temps, il s’avéra que la déformation tendait à se stabiliser, ce
Allée qui permit l’exploitation du bâtiment en attendant un remède définitif.
Terre
végétale 1.5.3 Modification de l’hygrométrie du sol
Profondeur
Gonflement du sol gelé insuffisante d’assise
et poussée sur le mur de l’appui
du mur Citons également le cas de cette villa construite à flanc de
coteau dans le midi de la France.
Le terrain naturel en pente, sablo-argileux lui-même, recouvrant
Figure 21 – Muret déformé par le sol gelé vers l’allée
un banc rocheux en forte pente, avait été entaillé pour asseoir la
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Fortes pluies
puis gel (–15° c)
Bâtiment
Allée de circulation
Jardin
non revêtue
Dallage
a coupe
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Déplacement
du mur de 10 cm env
Allée
Jardin
30 m environ
b vue du dessus
construction et un remblai important avait été mis en place en 1.5.4 Effets des sous-pressions et de remontée
façade sud pour constituer un jardin. de nappe
Quelque temps après la réalisation de l’ouvrage, de fines fis-
sures allant en s’agrandissant apparurent sur les pignons Est et ■ Sous-pressions
Ouest, preuve d’un tassement des fondations réalisées par Les pressions et sous-pressions dues à l’existence d’une nappe
semelles filantes (cf. figure 28). phréatique sont à l’origine de nombreux désordres affectant les
Constructeurs et sondeur mis en cause, l’expertise prouva que ouvrages (ou parties d’ouvrages) enterrés : radiers, dallages, murs
le terrain d’assise sablo-argileux n’était pas en cause, mais que le et voûtes contre les terres… voire la stabilité générale du bâtiment
terrain au voisinage de la villa était mal penté que les eaux de lui-même et qui peuvent tenir à :
pluie s’évacuaient mal, et que le jardin était fortement et fréquem-
– la non-prise en compte de la nappe phréatique ;
ment arrosé, à quoi s’ajoutaient des fuites provenant de la piscine,
de telle sorte que la teneur en eau du terrain d’assise se trouvait – la sous-estimation de la valeur de la sous-pression.
modifiée et sa portance diminuée.
Un drainage fut mis en place, ainsi qu’un système d’évacuation Remarque
des eaux superficielles du jardin qui fut, en partie, revêtu d’un dal-
lage, les fuites de la piscine furent aussi réparées, dispositions qui On notera que, dans certains cas, les sous-pressions
mirent fin aux désordres. peuvent ne pas être uniformes (cf. figure 29).
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0,5
0,7
0,25
0,4
0,8
0,25 0,5
0,6 0,7 0,9
0,4
0,6
0,5
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0,8
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0,25
0,25
Importantes fissures
Alluvions
Pieux descendus
Calcaire à une profondeur
insuffisante et n’atteignant
Remblai Éboulis pas le bon sol
superficiel
■ Remontée de nappe (voire modification de celle-ci) Les sous-pressions, remontées et variations des nappes
En général, une nappe phréatique n’a pas un niveau constant, peuvent donc avoir pour conséquences :
ce niveau peut d’ailleurs subir de fortes variations. – la fissuration des radiers et voiles ;
Il a été ainsi constaté, à la fin des années 1970, une remontée de – la détérioration des cuvelages ;
plusieurs mètres à Paris intra muros et dans certaines proches
banlieues à l’origine de sinistres aux conséquences financières – des venues d’eau ;
importantes. – l’inondation des locaux (éventuellement) etc.
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25 m
Forte surcharge
(déchets métalliques)
Dallage
Remblai récent
compacté Action horizontale
Terrain sur les pieux
peu consistant Tassements
Bon sol
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Faible trafic
puis
important trafic
de poids lourds
Fissures
Remblai
ancien
Cave
Tassements
Terrain naturel ancien
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Bâtiment
administratif Léger
basculement
S/sol
Parade provisoire
La circulation doit
Remblais
être interrompue, puis
anciens
limitée aux voitures de tourisme
Bon sol
NORD
Jardin
SUD fréquemment
arrosé Piscine
Rocher
Terrain sablo-argileux
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Terrain
Niveau
de l’eau
Niveau
de l’eau
R+9
TN 0.00
–1
–2 Remontée de la nappe
–3
–4 Position initiale de la nappe
–5
–6
Tirants
Sables
–30.0
Calcaire
Ancrage des tirants dans le calcaire
eaux de circulation avait été noté, lors de l’étude de sol, à 1 m ■ Crue
environ au-dessus du niveau du dernier sous-sol. Mais, après réa- Nous pouvons également placer sous ce même titre les
lisation des murs contre les terres (paroi moulée), le niveau des désordres ayant affecté cette construction ancienne R + 1 située à
eaux de circulation a progressivement remonté de plus de 3 m, ce proximité d’un cours d’eau, tranquille depuis toujours. Ses fonda-
qui a provoqué – les planchers n’étant pas encore coulés – un tions par semelles filantes étaient établies sur des sables et gra-
déplacement localisé dudit mur de plusieurs centimètres et néces- viers surmontant un lit rocheux (cf. figure 34).
sité d’importants travaux (cf. figure 33).
À la suite de précipitations locales exceptionnelles, le niveau du
L’ensemble se trouvant en limite de propriété, un drainage ne cours d’eau dépassa légèrement celui des fondations sans dégâts
pouvait donc être réalisé. apparents sur l’ouvrage, mais suite à la décrue de très nom-
On retiendra qu’un ouvrage enterré modifie les circulations breuses fissures – fort heureusement d’importance limitée – affec-
d’eau et, dans certains cas, peut créer l’équivalent d’un barrage tèrent l’ensemble de la construction.
derrière lequel le niveau d’eau peut monter avec, pour consé- L’examen des lieux prouva que le terrain d’assise avait été
quences, une poussée sur l’ouvrage lui-même plus importante à affouillé et que les fines s’étaient retrouvées dans le lit, ou sur la
tel point que les poussées (terre + eau) peuvent ne pas être rive immédiate de la rivière, à l’origine de légers tassements
identiques sur tous les côtés d’un même ouvrage et varier dans presque uniformes, et donc de fissures sans gravité constatée
le temps, ne serait-ce qu’entre périodes sèche et humide. mais pouvant devenir infiltrantes.
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Soulèvement de la cuve
à mazout vide
Cuve
Socle
Piscine vidée
en période froide
Par principe, le terrain sous les fondations fut injecté par coulis 1.6 Attaques par le milieu.
de ciment.
Eaux agressives
■ Venue d’eau par rupture de canalisation
La dégradation des bétons situés dans le sol, tels ceux des fon-
Une canalisation fuyarde peut entraîner de graves désordres dations, s’effectue par l’action de l’eau (voire d’un liquide). Il y a
comme ce fut le cas pour cette maison individuelle située en bor- peu d’actions corrosives par contact direct entre un corps solide
dure d’une route. ou un terrain sec et le béton.
L’eau est donc le vecteur pathogène
Par suite, probablement de la circulation des véhicules dont cer-
tains lourds, l’égout communal peu profond à cet endroit s’est Les désordres les plus courants sont la conséquence de l’action :
rompu. Il s’en suivit une dégradation du sol d’assise de l’ouvrage – de l’eau de mer ;
et un tassement de ses fondations (semelles filantes). Voir la
figure 35. – des eaux dites « séléniteuses » (chargées de SO4Ca), en parti-
culier dans le bassin parisien ;
Les responsabilités furent difficiles à définir. – des eaux de pluie paradoxalement.
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Déformation
de la paroi
Limite de propriété
Paroi montée
Rdch
1er S/sol
Planches
à construire
3e S/sol
Niveau maximal initial des eaux
1 m environ
Absence de drainage
(impossible à réaliser
car hors limite
de propriété)
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Figure 33 – Mur de sous-sol contre les terres soumis à une variation des eaux de circulation
Sables et graviers
R
V.S
Crue
Affouillement et tassements
3m
Sol rocheux
Niveau
habituel
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Zone de marnage
PHE
PBE
Enrochement
Rupture
Tassements de canalisation
Exemples
Figure 35 – Tassement dû à une rupture de canalisation 1/ En moyenne montage, les fondations d’un mur de soutènement et
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1 500 m environ
Fondations dégradées
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Exemple Remarque
On retiendra que l’objectif principal à rechercher n’est pas
Un tel désordre fut constaté sur la face externe d’un mur de soutè-
l’absence de désordres, mais la protection des personnes.
nement qui, légèrement inclinée, s’est trouvée ravinée par les eaux
(pluie et fonte de neige) et ses aciers proches de la face externe
menacés de corrosion (cf. figure 39).
La face externe du mur dut être décapée par sablage, les aciers 2.2 Sécheresse
passivés et une nouvelle peau réalisée par projection de béton,
laquelle reçut également un traitement de surface pour lui assurer Ce n’est que vers les années 1970-1975 que les constructeurs
une meilleure tenue dans le temps. furent amenés à se préoccuper des désordres affectant les bâti-
ments consécutivement aux variations de pluviométrie.
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62
59
80
76 02 08
60
50 14 95
27 51 55 57
61 78
77
22 91 54 67
29 28
35 53 10
72 52 88
56 45 68
89
41 70 90
44 49
21
37
18 58 25
85 36
79 86 71 39
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03
23 01 74
17 87 69
16 63 42
73
19 38
24 15 43
33 07
46 05
Zone de sismicité 48 26
47
12
Forte 40 82 01 06
Moyenne 30 84
Modérée 32 81
Faible 34 13
31 83
Très faible 64
65 11
09
66 28
27
Figure 40 – Zonage sismique de la France (entrée en vigueur le 1er mai 2011) (d’après l’article D.563-8-1 du code de l’environnement)
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2.2.3 Réfection
À éviter Parmi les solutions de réfection les plus courantes on peut citer
la mise en place d’une géomembrane sur 2 à 3 m de largeur en
périphérie de l’ouvrage sinistré (cf. figure 46).
– l’environnement ; Remarques
– En cas de réfection, on peut s’interroger si, en raison du
– la végétation (proche de l’ouvrage), celle-ci pouvant être la dérèglement climatique, il n’y a pas lieu d’abaisser le niveau
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cause des désordres hors tout phénomène de sécheresse car : d’appui des fondations d’autant qu’en cas de récidive, la
sécheresse attaque des couches du sol de plus en plus pro-
• elle absorbe l’eau (chênes, peupliers en particulier),
fondes et que la cicatrisation du sol en cas de réhydratation
• les racines peuvent agresser les fondations ; n’est pas parfaite.
– Là encore, on doit considérer que les désordres dus à la
– les évacuations des EU et EP ; sécheresse sont en fait, dans la plupart des cas, la consé-
quence d’une absence d’étude de sol que la présence d’argile
– le drainage (s’il y a) ; aurait dû déclencher.
– les eaux souterraines (nappe phréatique ou eaux de circula- – Les techniciens ne manquent pas de s’interroger sur l’ori-
tion). gine de l’augmentation des sinistres allégués de ce type, les
causes généralement avancées sont :
– le dérèglement climatique ;
Par exemple, l’existence d’une nappe peu variable située à un
– l’aménagement de zones considérées jusque-là comme
niveau proche de celui des fondations exclut, bien entendu, que la
étant inconstructibles ;
sécheresse puisse être la cause des désordres allégués : la pente du
– le nombre d’arrêtés de catastrophes naturelles, etc.
terrain, etc. (liste non limitative).
Isolateurs
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–2 m environ
τ teneur en eau du sol Δl variation de longueur de l’échantillon
Remarques
Les espèces les plus avides d’eau sont :
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– chênes ;
– peupliers ;
– frênes ;
– tilleuls ;
– érables ;
– platanes.
Les fondations (semelles filantes et surtout dallages)
peuvent également être soulevées et/ou déformées par les
racines, ce qui vient s’ajouter, mais dans l’autre sens, au
phénomène de succion.
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Est Ouest
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Géomembrane
periphérique
Dalle de protection
de la géomembrane
Géomembrane
2,50 m environ
Géomembrane Semelle
filante
2 à 3 m environ
Coupe A
Figure 46 – Géomembrane
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Peupliers
3.1 Radiers
Le radier peut être assimilé à un plancher courant de bâti-
ment, recevant tout le poids de la construction et travaillant à
l’envers.
3 m env
Bien souvent, on voit apparaître en surface des radiers des fis-
sures parfois infiltrantes (cas I de la figure 50).
COUPE A
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Peupliers
jeunes
Tassements
différentiels
Succion
A
Tassements
B B
Allée de circulation
Barbacanes
Tassements
Allée Peupliers
de circulation Eau jeunes
Coupe B
Allée de circulation
A
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Parkings
TUNNEL
Radier
Injections
à 40 bars
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CONSTATS CAUSES
Fissures
Déformation
a
Radier Radier
Voile Voile BA
A B
Fissures II ou
b Acier remonté
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• Soulèvement de dallage
L’ouvrage est tout à fait original puisqu’il se trouve être un terrain
de sport réalisé à 30 m de profondeur grâce à une paroi moulée circu-
laire en béton armé de 15 m de rayon.
Le sol d’évolution était un simple dallage en béton armé reposant
Aciers
sans précaution particulière sur le terrain de type argileux.
Radier
Au bout de quelque temps, on s’aperçut que le dallage se soulevait
progressivement jusqu’à atteindre 15 cm en partie centrale. (Cf.
figure 53).
Figure 51 – Disposition d’armatures d’un radier au droit d’un joint
« diapason » La nappe phréatique se situant environ à mi-hauteur de la paroi
(soit vers –15 m), le sol d’appui du dallage, argileux et saturé, tendait
à refluer comme une pâte sous une pression importante à l’intérieur
3.2 Dallages du cylindre du fait d’une dénivellation importante du niveau du terrain
et de la nappe, effet que certains techniciens baptisèrent effet « den-
Les dallages (en particulier ceux à usages industriels) se tifrice » et qui aurait pu se trouver atténué par un rabattement.
trouvent, malgré de nombreux textes normatifs, affectés de
Le mode de réfection donna lieu à des discussions très contradic-
désordres rendant difficile, voire impossible, l’exploitation des
toires.
locaux concernés (usines, ateliers…), car bien souvent considérés
à tort comme accessoires, ce type d’ouvrage ne fait l’objet
d’aucune étude.
Aucun plan n’étant établi et sa réalisation laissée à l’initiative
3.3 Pieux
des exécutants, il peut donc en résulter des pathologies récur-
rentes, d’où des pertes d’exploitation industrielles, parfois très 3.3.1 Tous types de pieux
importantes financièrement.
Les défaillances de ces ouvrages peuvent tenir : De longue date, les désordres récurrents propres à ces
ouvrages tiennent le plus souvent à la corrosion, qu’ils soient en
– au dallage lui-même (épaisseur, ferraillage, qualité du béton…) ;
béton (armé ou précontraint), en métal, ou en bois.
– au sol ;
– à un usage non-conforme, etc.
Outre les tassements qui tiennent au sol, les principaux désordres 3.3.2 Pieux en béton
se trouvent être :
Rappelons que, pour les pieux en béton, certains milieux sont a
– fissures ; priori pathogènes (cf. [C 5 200]).
– dégradation des joints ;
– pianotage. C’est le cas du milieu marin, en particulier dans la zone de mar-
nage (entre PBE et PHE), des terrains parcourus par des eaux
L’origine de tels désordres est
agressives (en particulier les eaux séléniteuses), et de certains
– principalement le fait du retrait lui-même dû à :
sites industriels.
• un excès d’eau
Cas particulier des pieux tubés à tube remonté (Cf. figure 54).
• un surdosage en ciment
La mise en œuvre des pieux tubés (dont le tube est progressive-
• une absence de cure ment remonté) est une technique génératrice de nombreuses mal-
• un coulage par temps chaud, etc. façons aux motifs suivants (figure 55) :
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Paroi moulée
15 m circulaire
Ø 30 m
30 m
Marnes
argileuses
Niveau
de la nappe Nappe
Terrain de sport Dallage
… Poussée du terrain
15 cm et de la nappe
Fiche
Soulèvement
du dallage
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Remarque
Des économies dans ce domaine peuvent être catastro-
phiques.
C’est malheureusement souvent le cas lors de la construc-
tion de maisons individuelles.
Bon sol
D’autre part, les charges d’exploitation, les conditions clima-
tiques du site (neige, vent…) les risques sismiques, de même que
tous les autres efforts appliqués sur l’ouvrage, en particulier la
Figure 55 – Type de malfaçon sur pieu tubé poussée des terres s’il y a, de même que les surcharges sur les
terres-pleins doivent être à ce stade parfaitement déterminées, ce
qui revient à faire un inventaire complet des efforts appliqués.
4. Recommandations Nota : Ne pas manquer à ce stade de préciser la zone dans laquelle est situé l’ouvrage
et, si besoin est, les mesures parasismiques qu’il convient de prendre en compte.
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Pour les études et travaux, ceux-ci devant faire l’objet d’un 4.2 Quelques cas particuliers
contrôle technique, il conviendra :
– de ne rien laisser à l’initiative propre des exécutants, en parti-
culier les plans d’exécution (PEO) doivent parfaitement définir les 4.2.1 Fondations superficielles
fondations ;
C’est le cas fréquent des fondations de maisons individuelles et de
– d’effectuer les contrôles sur le chantier portant sur :
petits bâtiments à rez de chaussée sans sous-sol (ou vide sanitaire).
• la composition du béton mis en œuvre (granulométrie,
dosage…), Il y a risque de gel du terrain d’appui des fondations si son niveau
• la qualité du béton (Slump test, résistance à la compression est insuffisant et que la température reste inférieure à –10 °C, –15 °C
et à la traction), pendant plusieurs jours.
• la mise en place des aciers (conformité aux plans, calage des Si le terrain est à grains fins et imprégné d’eau (voire s’il s’agit
aciers, en particulier supérieurs, etc.), de terre végétale), il y aura, lors du gel, gonflement du sol et les
– sauf cas particulier, de ne pas remanier le sol d’assise, surtout fondations insuffisamment enterrées seront soulevées et tasse-
s’il est de nature argileuse, et de couler si possible les fondations à ront lors du dégel.
pleine fouille ; Par contre, si le terrain est du type graviers, cailloux, aux vides
– de prendre le plus grand soin des opérations de compactage non remplis d’eau, il n’y aura pas (ou peu) de gonflement.
s’il y a, en évitant que des engins lourds soient proches des fonda-
tions, etc. Nous avons vu (cf. § 1.4.2) que les fondations devaient dans
tous les cas être « hors gel ».
Il faut, bien entendu d’une façon générale, préférer si possible
Les profondeurs hors gel varient en France de 0,25 m à 0,90, et
des formes simples, et ne pas hésiter à créer des joints de
ce pour une altitude inférieure à 150 m. Au-delà, il convient de
construction entre les différentes parties d’un ouvrage si celui-ci
majorer la profondeur de 5 cm tous les 200 m.
présente des formes complexes ou/et des hauteurs différentes.
Ces dispositions sont valables pour tous les types de fondation
Concernant le calcul des fondations, ne pas oublier que les
même s’agissant de celles de murs ou murets extérieurs à l’ouvrage.
méthodes de calcul doivent être appropriées au cas d’espèce et que,
si l’informatique est un moyen puissant, utilisé sans précaution ou Attention au soulèvement possible des dallages, particulière-
mal utilisé, elle peut être à l’origine de graves sinistres. Enfin que les ment en limite de l’ouvrage et surtout s’ils sont extérieurs.
Parution : septembre 2019 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
ordres de grandeur doivent être vérifiés par tous moyens. Dans le cas de fondations prenant appui à moins de 2 m, on
peut également s’interroger sur l’intérêt de mettre en place une
Remarque géomembrane en périphérie de l’ouvrage pour éviter l’assèche-
ment de la couche d’assise. (Cf § 2.2.3)
Attention, il convient de bien distinguer entre joint de dilatation
(diapason) et joint de construction. Les joints de construction
devront également fractionner les fondations. La figure 56 4.2.2 Sécheresse
donne des exemples de dispositions conseillées et à proscrire.
Si l’on se trouve dans une zone où est possible un phénomène de
Surtout ne pas manquer de disposer des joints de rupture sécheresse, c’est-à-dire principalement dans le cas où le sol d’appui
au droit de discontinuités du système de fondation. est de type argileux ou à moins de 2 m de profondeur environ.
Joints de construction
Joint de dilatation
Joint de construction
désolidarisant les 3 parties
de la construction
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Remarque
temps (cycles saisonniers).
S’assurer également de l’étanchéité des canalisations EU et
EP et des regards car, si certains terrains sont peu modifiés
par la présence d’eau tels sables, graviers, galets (terrains à Remarques
gros grains), d’autres, telles argiles, marnes, graves (terrains à • Attention ! Les sous-pressions peuvent, à un même niveau,
grains fins), peuvent l’être dans des proportions importantes ne pas être uniformes.
Ainsi, en cas de venues d’eau (par remontée de la nappe • Si besoin est, les ouvrages peuvent être lestés ou fixés en
phréatique) par exemple, l’argile va gonfler et donner lieu à profondeur par tirants ancrés.
soulèvements, et donc fissures, et se dégonfler lors du départ • Les radiers (et voiles) d’un ouvrage, pouvant être soumis à
de l’eau d’où tassements et fissurations. une sous-pression dépassant celle prévue, doivent être équi-
Attention : l’eau de ruissellement peut inonder les fouilles pés de clapets de sécurité ou de cheminées (appelées à tort
avant coulage des fondations et ramollir le terrain d’assise « d’équilibre ») qui feront en sorte que l’ouvrage soit inondé si
d’où tassements divers. l’eau monte au-dessus d’un niveau pour lequel il a été calculé.
• Attention ! Ces dispositifs ne réduisent pas la pression en
sous-face du radier.
• On ne doit pas oublier qu’un ouvrage enterré vient modi-
4.2.5 Sous-pression et remontée de nappe
fier les circulations d’eaux souterraines et, dans certains cas,
Il est essentiel de vérifier la stabilité de l’ouvrage au soulèvement. former, en quelque sorte, l’équivalent d’un barrage derrière
lequel le niveau d’eau peut monter.
Les constructeurs sont, en principe, renseignés sur l’existence
d’une nappe phréatique et/ou de circulation d’eau et de leurs Il en résulte en amont une poussée plus importante que
variations par la mise en place de tubes piézométriques lors de la celle prévue initialement et prise en compte dans les calculs
reconnaissance de sol. de stabilité et de résistance.
Venues d’eau
Risques de venues
d’eau dans le s/sol
Remblai
Tassements
possibles
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Regard
Point haut
Pente
générale
du terrain
Vers
l’évacuation
Coupe
Dallage
en pente 1 %
Pente
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Vide sanitaire
ou sous-sol
Remblai
Matériaux
filtrants h
Drain l
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Terrain d’assise
d’épaisseur
t1 h1 t2 variable P2
h2
t2 > t1
P1 P2
Figure 61 – Terrain d’assise d’épaisseur variable
Joints
de rupture
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4.2.11 Risques de glissements
L’ouvrage ne doit pas se déplacer sous l’action de poussées du
terrain (Cf. figure 64a) ou sous l’effet de glissements éventuels
des terrains (cas de terrains en pente ou couches de terrain incli-
nées (Cf. figures 64b et 64c).
Dans certains cas, l’ouvrage pourra être stabilisé grâce à la mise
en place de pieux obliques.
Remarque
C’est le rôle du technicien du sol d’informer les construc- Glissement possible
teurs des risques présentés par la construction envisagée.
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réalisés avec le plus grand soin. connues, mais ne donne qu’une idée, rien ne vaut un essai in
situ) ;
– les pieux flottants sont des pieux sans effet de pointe.
Alors attention aux frottements négatifs ! ;
– les travaux de pieux doivent être réalisés par une entre-
prise qualifiée
Joints
de construction
Joint
5. Conclusion
d’isolement
Dans cette étude, qui ne peut être exhaustive, nous avons tenté,
à partir de nombreux désordres affectant les fondations (superfi-
cielles et/ou profondes), dont nous avons eu connaissance dans le
cadre d’expertises amiables ou judiciaires, d’effectuer dans la
Joints de retrait mesure du possible un classement par origine technique des
sinistres : exercice difficile, parfois délicat, les causes pouvant être
Joints de construction multiples et la part de chacune souvent discutable.
ou de dilatation
In fine, nous avons retenu au titre des causes les plus cou-
rantes :
– l’absence, ou l’insuffisance, de reconnaissances et d’études du
sol d’assise, et du terrain retenu (s’il y a), voire la méconnaissance
des phénomènes géotechniques. Ceci étant vrai surtout pour les
Armatures bâtiments courants (maisons individuelles en particulier) ;
Joints au droit du joint – l’eau, ennemie n° 1, au moins des fondations superficielles ;
de retrait – des modifications postérieures à la réalisation de l’ouvrage,
etc.
Ces études et investigations permettent, non seulement une
Armature
meilleure connaissance de diverses pathologies liées aux fonda-
filante
tions, mais fournissent également sur le plan technique de nom-
breux enseignements que nous avons tenté de résumer au
Joint périphérique chapitre précédent.
ou joint d’isolement D’autre part, les constructeurs ne doivent pas ignorer qu’à côté
de facteurs essentiellement technique, en existent bien d’autres,
Chainage parfois aggravants, tels que :
ou longrine – la complexité des formes ;
– la compétence des intervenants ;
– le niveau de prix, etc.
Les statistiques relatives à la sinistralité insistent également sur
les facteurs suivants :
Figure 65 – Dallages – des économies inappropriées ;
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Remplissage d’un vide ou calage par des matériaux divers Il s’agit d’une membrane géotextile (souple, légère, continue,
(pierres, béton, etc.) imputrescible, étanche) d’épaisseur supérieur à 1 mm
Butée (des terres) Géotechnique
Dite aussi « poussée passive ». Action des terres sur un ouvrage Substantif : synonyme de mécanique des sols, Adjectif : rela-
en réaction à des poussées actives tif(ve) au terrain
Cale d’espacement Granitique
Élément en béton ou plastique permettant de maintenir les Se dit d’un matériau ou d’un agrégat constitué principalement
armatures en position d’éléments provenant du granit
Carottage Granulats roulés
Prélèvement d’un échantillon de matériau ou de sol Granulats de forme arrondie provenant d’un lit de cours d’eau
Chapeau Grave ciment
Aciers principaux disposés au droit des appuis de poutre, pou- Béton constitué de sables et graviers et faiblement dosé en
trelles, dalles, etc. ciment
Coffrage glissant Gypse
Coffrage mobile permettant la réalisation continue d’un ouvrage Matériau constitué de sulfate de calcium (SO4Ca)
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Hérisson Pressiomètre
Forme réalisée sur le terrain avec des blocs de pierre Appareil utilisé en géotechnique
Indice de plasticité Puits
Étendue de domaine plastique. C’est la différence entre les deux Fondation réalisée en coulant du béton, en général non armé,
limites de plasticité et de liquidité dans une excavation souvent circulaire
Injection (de ciment ou de mortier) Quartzite
Opération consistant à introduire un ciment ou un mortier sous Roche de grande dureté constituée de cristaux de quartz (SiO2)
pression dans un terrain pour modifier sa compacité, sa résis- agglomérés
tance, voire son étanchéité Radier
In situ Dalle en béton armé ou précontraint de forte épaisseur suppor-
tant un ouvrage
Sur les lieux
Raidisseur
Lézarde
Élément de construction chargé de limiter la déformation d’un
Fissure d’ouverture importante et profonde ouvrage
Longrine Refus
Poutre en infrastructure reliant 2 semelles de fondation ou 2 Limite au-delà de laquelle un pieu ne peut être battu
types de fondation
Retardateur de prise
Marne
Adjuvant permettant de différer le phénomène de prise d’un
Roche sédimentaire argilo-calcaire à la base de la fabrication du mortier ou d’un béton
ciment Retrait
Massif d’ancrage Diminution de volume du béton (ou d’un matériau) lors du
Bloc stable en béton ou rocheux sur lequel est fixé une struc- séchage
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P
O
U
Pathologies des fondations R
E
par Jean DELEFOSSE
N
Ingénieur ETP - Diplômé du Centre des Hautes Études de la Construction
Expert de justice (H)
S
Sources bibliographiques A
[1] CAQUOT (A.) et KERISEL (J.). – Traité de mé-
canique des sols, Éd. Gauthier-Villards.
CHARON (P.). – Calcul des ouvrages en béton
armé, Éd. Eyrolles.
PHILIPPONAT (G.) et HUMBERT (B.). – Fondations
et ouvrages en terre, Éd. Eyrolles. V
[2] CAQUOT (A.) et KERISEL (J.). – Tables de bu- DAVIDIAN (Z.). – Pieux et Fondations sur pieux, Éd.
[3]
tée et de poussée, Éd. Gauthier-Villards.
TCHENG (Y.). – Guide UTI pour l’étude et la
Eyrolles.
FILLIAT (G.). – Pratique des sols et fondations, Éd.
SCHNEEBELI (G.). – Les parois moulées dans le sol,
Éd. Eyrolles. O
[4]
réalisation des soutènements, Éd. SEDIMA.
GRAUX (D.). – Fondations et excavation pro-
du Moniteur.
GASC (Y.) et BERTIN (R.). – Les fondations et re-
VERITAS. – Guide Veritas du bâtiment, Éd. du Mo-
niteur. I
Parution : septembre 2019 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Autres ouvrages
HUNTER (L.E.). – Reprises en sous-œuvre, Éd. Ey-
rolles
WAYNE (PL.D.) et TANG (C.). – Calcul des Fonda-
tions et murs de soutènement, Éd. Eyrolles. R
CEBTP. – Déterminations des solutions adaptées à LHERMINIER (R.). – Mécanique des sols, Éd. SDTBTP.
la réparation des désordres des bâtiments pro- LOGEAIS (L.). – Articles de la revue « Bâtir » consa-
voquées par la sécheresse. crés aux fondations.
P
À lire également dans nos bases L
BENOIT (O.). – Fondations superficielles, [C 246]
(2017).
REIFFSTECK (P.). – Stabilité des pentes – Glisse-
ments en terrain meuble, [C 254] (2015).
DELEFOSSE (J.). – Pathologie des murs de soutè-
nement [C 7 201] (2013).
U
SIMONNOT (T.) et JUILLIÉ (Y.). – Ouvrages de sou-
tènement-Poussée et butée, [C 242] (2015).
SIMONNOT (T.) et JUILLIÉ (Y.). – Murs et écrans de
LOR (M.). – Pathologie, diagnostic, prévention et
maintenance des structures, [C 7 100] (2015).
DELEFOSSE (J.). – Pathologies du béton armé. – Er-
reurs de conception et de calcul, [C 6 100] S
(2011).
soutènement, [C 244] (2015). DELEFOSSE (J.). – Pathologies du béton armé.
QUIRIN (L.) et MULLER (S.). – Eurocode 8 : fonda- Actions physico-chimiques, cas particuliers et DELEFOSSE (J.). – Pathologies du béton armé –
tions superficielles et profondes, [C 250] (2015). ouvrages spécifiques [C 6 200] (2013). Origines des désordres [C 6 150] (2011).
Normes et standards
* Documents techniques unifiés (DTU) ** FEU
13.2 Fondations profonds • Règles F. B
8 - 2019
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