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santé

ma
Océan de vie

Une pharmacie
sous la mer !
© thinkstock

P
Par MSR remier médicament avons voulu porter notre
avec la collaboration des étudiants du Master II utilisé dans le traite- contribution dans le cadre de
Biologie Santé de l’Université des Antilles et de la ment du sida, l’AZT cette année de la biodiversité
Guyane, promotion 2009-2010. est fabriqué à partir d’une en présentant un aperçu de la
éponge corallienne des Ca- richesse de nos régions. Car,
Les éponges, algues et autres raïbes. Le Yondelis, médica- nombre de ces composés pro-
mollusques des eaux tropicales ment développé à partir d’un viennent d’organismes vivant
petit animal vivant dans la dans les mers tropicales”,
constituent une véritable “pharmacie mer des Caraïbes (l’ascidie), expliquent les étudiants du
océanique” dont sont issus est utilisé dans le traite- Master II Biologie Santé de
de nombreux médicaments. Et ment de certains cancers. l’UAG, promotion 2009-
L’étude chimique des venins 2010.
la recherche n’en est qu’à ses
des cônes des Philippines
balbutiements. n a permis d’améliorer les Nouvelles
connaissances sur le fonc- molécules
tionnement de certaines La mer et les océans recou-
cellules nerveuses… Autant vrent 75 % de notre planète.
d’exemples qui expliquent Avec un million d’espèces
l’intérêt des scientifiques animales, végétales et micro-
pour la biodiversité tropicale biennes, le milieu marin est
marine. “Les potentialités une source quasi-inépuisable
sont considérables. Nous de nouvelles molécules. Leur

novembre - décembre 2010 n anform ! 49


ma santé

champ d’action s’étend de l’écosystème naturel s’avère


l’alimentation à la cancé- parfois indispensable”, expli-
rologie. Autres domaines quent les étudiants. De ce fait,
d’utilisation  : le traitement la richesse de la bio-diversité
de la douleur, les traitements marine est encore sous-es-
antiviraux, antifongiques et timée  : seulement 1 % des
antibactériens. “La cytara- espèces connues a été étudié
bine fut le premier agent anti- dans ce but.
cancéreux, issu d’une éponge
des Caraïbes et isolé dans les Algues, coraux,
années 1950”, rappellent les éponges…
étudiants. Depuis, d’autres Parmi les espèces les plus
médicaments ont été com- étudiées, il y a les algues,
Des coraux pour mercialisés et plusieurs subs- les coraux, les mollusques,
tances d’origine marine sont ou encore les éponges. Ces
soigner Alzheimer ? en cours d’étude. A ce jour, dernières semblent avoir dé-
près de 14 000 composés veloppé des molécules tout à
Déjà utilisé comme greffe pour la
reconstitution osseuse, le corail intéresse pharmacologiquement actifs fait exceptionnelles sur le plan
aussi les traitements contre le sida et le ont été isolés. biologique. Parce qu’elles sont
cancer. Récemment, un nouvel espoir à la merci des prédateurs, les
est apparu pour les personnes atteintes De la mer chercheurs se sont rendu
de maladies dégénératives comme les à la pilule compte que les éponges fa-
maladies d’Alzheimer et de Parkinson. Longtemps, la recherche a briquaient de véritables armes
Des scientifiques de l’Institut australien négligé les ressources marines, chimiques pour se défendre,
des sciences marines auraient trouvé des préférant se concentrer sur éloigner les voisins trop en-
bactéries anti-oxydantes, vivant à la surface les plantes et les micro-orga- vahissants ou communiquer
de la grande barrière de corail. Elles seraient nismes terrestres, plus faciles avec leurs pairs, constituant
capables de lutter contre les troubles liés
à obtenir. Les difficultés une véritable armoire à phar-
à la vieillesse et à la dégénérescence des
cellules nerveuses… d’approche du milieu marin macie. Ainsi, l’éponge des
ont beaucoup nui à son ex- Caraïbes, ptilocaulis spiculifer,
ploitation. L’extraction, la fournirait une famille d’alca-
séparation et l’analyse de ces loïdes présentant un grand
composés requièrent, en effet, intérêt en matière de thérapies
l'ascidie des techniques très sophisti- antivirales. Aux Etats-Unis, le
contre le cancer quées et très coûteuses. “Les chercheur Peter Moeller et son
chercheurs doivent d’abord équipe ont étudié une éponge
extraire les composés marins des récifs coralliens de la mer
et isoler les substances actives. des Caraïbes, l’agelas conifera.
Ensuite, il est nécessaire C’est sa capacité de survie
d’éliminer les propriétés in- dans un environnement co-
désirables. Bien souvent, cette rallien très menacé qui a in-
séparation s'avère complexe. téressé les chercheurs. Ils ont
En tout dernier lieu, il faut ainsi extrait de cette éponge
pouvoir synthétiser et produire une molécule qui s’est révélée
© thinkstock ; iStockphoto

ces molécules”. De plus, “les capable de rendre de nouveau


principales difficultés dans sensible aux antibiotiques
l’isolement des composés d’in- des bactéries très résistantes,
térêts à partir d’organismes comme celles responsables
marins proviennent de la des otites, de la coqueluche,
culture de ces organismes dont ou le staphylocoque doré. n

50 anform ! n novembre - décembre 2010


Des pansements…
aux algues
L’utilisation des algues dans la pharmacopée
remonte à la nuit des temps. Les algues
brunes étaient utilisées contre les ulcères à
l’estomac. Aujourd’hui, certains médicaments
contiennent des principes actifs qui en sont
issus, l’alginate étant le plus utilisé. Il sert
d’anti-inflammatoire œsophagien, de coupe-
faim, de laxatif mais aussi de pansement.
En effet, les capacités d’absorption et
hémostatiques des alginates de calcium sont
mises à profit dans les pansements.

L'agelas conifera
contre les bactéries

Le ptilocaulis spiculifer
contre les virus
© Steve Gittings

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