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L’EMPOWERMENT DES FEMMES

EN POLITIQUE
dans les pays de l’Océan Indien
(Comores, Madagascar, Maurice, Seychelles)

Concept paper élaboré par Aline Wong

décembre
2009
Sommaire
Préface

1. Le réseau des femmes africaines ministres


et parlementaires

2. La situation dans l’Océan Indien

3. Les axes d’intervention


Axe 1 : Accroître la représentation des femmes en
politique
Axe 2 : Renforcer les capacités de négociation
et de lobbying
Axe 3 : Inciter à l’élaboration d’une loi favorisant
l’intégration des femmes en politique

4. Créer une plateforme des femmes en politique


dans l’Océan Indien

5. Recommandations
Préface
Les gouvernements des Comores, Madagascar, Maurice et Seychelles
ont réaffirmé leur engagement à atteindre l’égalité entre les sexes et
l’autonomisation de la femme en validant en Conseil des ministres de
la COI, en avril 2009, la politique et la stratégie Genre de la Commission
de l’Océan Indien. Le Fonds des Nations Unies pour la Population,
UNFPA, ne peut que les féliciter de cet engagement courageux et
exemplaire. Avec le Système des Nations Unies, l’UNFPA accompagnera
la mobilisation des ressources pour mettre en œuvre cette politique.
Cette note conceptuelle est élaborée dans ce cadre.

Elle prend sa source dans l’objectif 2 de ladite stratégie : « intensifier


les efforts pour accroître la participation des femmes dans la prise Benoit Kalasa,
Représentant UNFPA Madagascar
de décision et satisfaire à l’objectif de parité ». Comme les femmes et Directeur de Pays
forment la moitié des citoyen(ne)s des pays membres de la COI, leur pour les Comores, Maurice
représentation dans les instances de décision politique constitue la et Seychelles
réalisation d’un des droits politiques protégés par les Nations Unies. En
effet, l’article 25 de la déclaration universelle des droits de l’Homme stipule que tou(te)s
citoyen(ne)s ont le droit et la possibilité de prendre part à la direction des affaires publiques, soit
directement, soit par l’intermédiaire de représentants librement choisis. Malgré les engagements pris
au niveau international, peu de femmes ont accédé à des postes de décision politique dans les 4 Iles
de l’Océan Indien.

La faiblesse de la participation des femmes dans les instances politiques est due à la fois au statut
de « suiveur » et de « second plan » dévolu aux femmes par la société et aux rôles multiples qu’elles
doivent assurer. En effet, l’engagement dans la sphère politique requiert des aptitudes particulières
qui demandent à la femme, d’une part, de continuer à répondre aux obligations sociales et culturelles
et, d’autre part, d’assumer correctement des responsabilités et engagements dans le monde politique.

L’UNFPA est une organisation au service du développement qui renforce les actions pour défendre
et faire progresser l’égalité et l’équité entre les sexes et l’autonomisation des femmes. Plus qu’un
droit fondamental, la Plateforme de Beijing, un document politique stipulant les domaines critiques
de préoccupation sur le Genre, reconnaît que la participation des femmes en politique constitue
également un accomplissement des principes démocratiques mais surtout un moyen pour atteindre
l’égalité entre les sexes pour un développement durable.

C’est ainsi que le bureau de l’UNFPA Madagascar, qui couvre les pays de l’Océan Indien, a appuyé
l’élaboration de cette note conceptuelle. Celle-ci donne les lignes directrices des activités spécifiques
à mettre en œuvre aux Comores, à Madagascar, à Maurice et aux Seychelles pour (i) accroître la
représentation des femmes en politique, (ii) renforcer les capacités de négociation, de mise en réseau
et de lobbying et (iii) inciter à l’élaboration d’une loi favorisant l’intégration des femmes en politique.

La finalité de cette note est d’attirer l’attention de tous les acteurs du développement sur la nécessité
d’assurer la parité dans les instances de décision politique. Cette parité devrait se refléter en termes
de postes occupés, mais aussi en termes de programmes de développement qui améliorent les
conditions de vie et le statut de chaque femme, chaque homme, chaque fille et chaque garçon. Pour
une région de l’Océan Indien où chacun compte et où chaque jeune fille et chaque femme est traitée
avec dignité et respect !

3
1. Le réseau des femmes africaines ministres et
parlementaires
La première Conférence des femmes africaines ministres
et parlementaires qui s’est tenue en 1995 à Ouagadougou,
au Burkina Faso, a créé le Réseau des Femmes Africaines
Ministres et Parlementaires (REFAMP). Ce réseau tire son
inspiration de la Conférence du Caire qui, faisant en 1994
le constat de la faible représentation des femmes dans
la vie politique, économique et sociale, a mis l’accent sur
l’importance de l’égalité et l’équité entre les genres.

Le REFAMP regroupe quinze pays du continent, parmi


lesquels Madagascar, Maurice, les Comores et les Seychelles.
Créé dans l’objectif d’aménager un cadre de concertation et
de mise en commun des ressources en vue d’améliorer la
situation de la femme, il se décline aux niveaux régional, sous-régional et national, chaque
niveau étant libre de définir ses priorités et son plan d’action.

A l’approche du 15ème anniversaire de la création du REFAMP, force est toutefois de


constater qu’il manque dans la plupart des pays africains un engagement politique formel et
solennel des chefs d’Etat ou de gouvernement comme des leaders des partis politiques en
matière d’égalité entre les sexes, notamment en ce qui concerne l’inscription des femmes sur
les listes de candidats aux élections.

Or, sans une stratégie clairement énoncée et affirmée qui guide et oriente l’élaboration
et la mise en œuvre de réformes électorales, programmes politiques, projets d’échanges
ou programmes de formation accélérateurs de changement, l’Afrique aura la plus grande
difficulté à atteindre un niveau de représentation de 30% de femmes dans les instances
politiques. Alors même que, pour ne prendre qu’un seul exemple, le SADC Protocol 2008 a
fixé l’objectif de 50% pour ses Etats membres.

Pourtant, de nombreux Etats africains ont réitéré à maintes reprises au cours de la présente
décennie leur adhésion à la démarche d’égalité et d’équité entre les genres, notamment
à travers l’Accord de Cotonou, les Objectifs du Millénaire pour le Développement ou la
Déclaration de Paris. Ainsi, l’article 31 de l’accord de Cotonou recommande-t-il d’adopter
une approche sensible à la problématique du genre dans tous les domaines de coopération,
y compris au niveau des politiques macroéconomiques, des stratégies et des actions de
développement ; il encourage également l’adoption de mesures positives spécifiques en
faveur des femmes.

Les statistiques et indicateurs disponibles révèlent la faible représentation féminine dans


l’ensemble de la planète, à l’exception notable des pays nordiques. Ces données illustrent
l’ampleur du chemin qui reste à parcourir afin, sinon d’atteindre, du moins de tenter
d’approcher un réel niveau de parité entre les genres dans la vie politique aux niveaux
mondial et régional.

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Représentation des femmes au Parlement (juillet 2009)
Source : Union Interparlementaire au 30 juillet 2009

MOYENNE MONDIALE
Total de parlementaires 44 646
Répartition par sexe connue pour 43 718
Hommes 35 723
Femmes 7 995
Pourcentage de femmes 18.3%

CHAMBRE UNIQUE OU CHAMBRE BASSE DEUXIEME CHAMBRE OU SENAT

Total de parlementaires 37 701 Total de parlementaires 6 945


Répartition par sexe connue pour 36 845 Répartition par sexe connue pour 6 873
Hommes 30 040 Hommes 5 837
Femmes 6 805 Femmes 1 190
Pourcentage de femmes 18.5% Pourcentage de femmes 17.3%

MOYENNES REGIONALES
Régions classées par ordre décroissant du pourcentage de femmes dans la Chambre unique/basse

Chambre Deuxième Toutes Chambres


unique/basse Chambre/Sénat confondues
Pays nordiques 42.0% --- ---
Europe - Pays membres de l’OSCE 21.3% 19.4% 20.9%
Pays nordiques inclus
Amériques 20.5% 18.6% 20.2%
Europe - Pays membres de l’OSCE 19.3% 19.4% 19.3%
Pays nordiques non inclus
Asie 18.3% 16.7% 18.2%
Afrique subsaharienne 18.3% 21.0% 18.6%
Pacifique 13.0% 32.6% 15.2%
Etats arabes 9.7% 7.0% 9.1%

SITUATION DANS L’OCEAN INDIEN


Chambre unique ou basse Deuxième Chambre ou Sénat

Rang Pays Elections Sièges* Femmes %F Elections Sièges* Femmes %F

41 Seychelles 52 007 34 8 23.5% … … … …


66 Maurice 72 005 70 12 17.1% … … … …
127 Comores 42 004 33 1 3.0% … … … …
NC Madagascar 160 6 3.75% … … … …

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2. La situation dans l’Océan Indien
Au plan sous-régional, la situation est contrastée en matière de parité dans la sphère
politique, comme le fait apparaître le tableau précédent.

Les Seychelles sont au premier rang de la représentation politique des femmes (avec 23,5%
de femmes au Parlement national, elles occupent la 41ème place au niveau mondial) et
constituent sur ce point une référence pour la région Océan Indien. Les femmes y participent
depuis longtemps à l’exercice du pouvoir et à l’administration du pays au même titre que les
hommes, sur la base de la Constitution du 8 juin 1993 qui reconnaît dans son préambule
la dignité intrinsèque et les droits égaux et inaliénables de tous les membres de la famille
humaine ainsi que l’égalité en dignité de tous les êtres humains.

Maurice occupe la 66ème place mondiale avec 17% de femmes au Parlement. Les femmes
détiennent 3,75% des sièges à Madagascar et 3% aux Comores (127ème place).

Conscient de ce déficit de représentation féminine, l’UNFPA a appuyé la réflexion au niveau


régional en vue de redynamiser le réseau des femmes ministres et parlementaires de
l’Océan Indien. L’objectif étant de catalyser le processus de féminisation de la vie politique et
d’explorer de nouvelles voies dans les quatre pays concernés.

L’élaboration de la présente note conceptuelle a été préparée par une large revue
documentaire, par des entretiens individuels avec des femmes qui sont ou ont été en
situation de responsabilité politique. A Madagascar et aux Comores, la tenue de groupes
de travail a permis d’ouvrir le débat aux ONG et à des responsables de partis politiques.

Cette réflexion ouverte à de nombreux acteurs a permis d’analyser les facteurs qui
influencent la réussite des femmes dans la sphère politique locale et régionale, et d’identifier
les contraintes à leur accès aux postes de décision. Les personnes rencontrées se sont toutes
montrées sensibles à l’importance de la mixité dans l’émergence d’une société plus juste,
et convaincues de la légitimité du combat pour l’accès des femmes à la vie politique.

Au fil des entretiens et des travaux de groupe, un large consensus s’est dégagé sur la
nécessité de :
- renforcer l’implication des femmes dans la vie politique,
- soutenir leurs premiers pas dans l’action politique,
- faire en sorte que celles qui ont déjà pris place dans les instances politiques aient
les moyens d’exercer pleinement les pouvoirs et responsabilités qui leur reviennent,
- mettre en place des plateformes nationales dynamiques, incluant les ONG et
la société civile,
- animer un réseau sous-régional des femmes impliquées en politique,
et lui donner une forte visibilité.

Sur la base de ce constat, il est proposé un plan de relance de la féminisation de la vie


politique dans les pays de l’Océan Indien, dont l’objectif global est :

Atteindre la parité hommes/femmes en politique pour un monde d’équité.

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Pour atteindre cet objectif, les 3 axes d’intervention suivants seront développés :

1- Accroître la représentation des femmes en politique afin d’atteindre 30%


de représentation dans les prochaines élections ;
2- Renforcer les capacités de négociation et de lobbying d’une plateforme régionale
regroupant les femmes ministres et parlementaires du REFAMP et les organisations ou
mouvements nationaux concernés par la féminisation de la vie politique ;
3- Inciter à l’élaboration, dans chaque pays, d’une loi favorisant l’intégration des femmes
en politique.

La méthode retenue pour la mise en œuvre de ce plan est l’empowerment, dont le concept
est explicité dans l’encadré ci-dessous.

L’empowerment
L’empowerment est le processus d’acquisition d’un «pouvoir»
(power) : le pouvoir de travailler, de gagner son pain, de décider
de son destin de vie sociale en respectant les besoins et termes
de la société. L’autonomie d’une personne lui permet d’exister
dans la communauté sans constituer un fardeau pour celle-ci ;
la personne autonome est une force pour la communauté.

L’empowerment est, avant tout, un processus de développement


personnel qui vise à changer les relations de pouvoir en se
transformant soi-même, en modifiant les relations dans la
société et en changeant les schémas culturels.

Il se traduit, au plan individuel, par l’acquisition d’une plus grande autonomie,


le développement d’une meilleure capacité d’autodétermination, l’appropriation
de moyens permettant à chacun d’élargir la palette de ses choix dans la vie en
général et d’oser prendre une place dans la vie politique. Et, au plan collectif, par
l’accroissement de la capacité d’un groupe à influencer les changements sociaux
au bénéfice d’une société plus juste et égalitaire, notamment dans les rapports
entre les hommes et les femmes.

La notion d’empowerment s’inscrit dans une vision d’acquisition de pouvoir


social, économique et politique. La capacité d’empowerment est liée aux
institutions, aux lois, à ce qu’elles permettent de faire ou de ne pas faire dans le
ou les contextes culturels de la société dans laquelle on vit.

Plus encore que dans d’autres approches, la formulation d’indicateurs de


résultats doit se faire de façon participative et évolutive. Le fait même de
réfléchir ensemble constitue, pour les femmes et les hommes concernés, un acte
d’empowerment.

La prise de conscience et le renforcement des capacités feront que les acteurs


seront en mesure de jouer un rôle de plus en plus important dans l’acquisition
de résultats, d’où la nécessité de mettre l’accent sur le processus d’évolution et
d’appropriation du projet.

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3. Les axes d’intervention
Pour lutter contre le faible niveau de féminisation de la vie politique, les trois axes
d’intervention mentionnés précédemment sont déclinés en propositions d’activités et en
indicateurs de résultats.

Le premier axe concerne plutôt les facteurs internes tenant aux femmes elles-mêmes ou
à leur environnement humain et sociétal. Les axes 2 et 3 concernent les facteurs externes
qui dépendent du pouvoir politique ou des structures de pouvoir, facteurs à modifier par le
recours au lobbying ou à la loi.

AXE 1 : ACCROITRE LA REPRESENTATION DES FEMMES


EN POLITIQUE
Activité 1.1 :
- Former les femmes intéressées à une bonne connaissance de leur environnement
social, économique et culturel ainsi qu’à la préparation des campagnes électorales et
aux techniques de lobby ;
- Améliorer la compréhension de la psychologie féminine, en mettant l’accent sur
les tabous ou interdits culturels ;
- Elaborer un programme de société concernant l’éducation, la santé, l’environnement,
la vie économique et la vie citoyenne ;
- Inclure la formation de formateurs en vue de pérenniser l’activité.

Résultats attendus :
- Des femmes sont formées qui acquièrent des outils, du savoir-faire et des compétences
pour appliquer et concrétiser la mise en œuvre de leur engagement à contribuer au
processus du développement ;
- L’accent est mis sur la qualité de la femme politique et la durabilité de l’action ;
- Un vivier de femmes intéressées à la politique est constitué dans chaque pays.

Activité 1.2 :
- Développer l’éducation électorale pour les hommes et les femmes de façon à ce que
le vote des femmes exprime leurs propres opinions et non celles de leur entourage ou
environnement culturel ;
- A plus long terme, faire inscrire cette approche dans les programmes d’éducation
civique, de préférence dès le plus jeune âge.

Résultats attendus :
- La population est incitée à la responsabilité citoyenne ;
- Elle est informée de ses droits civiques, de la constitution du pays ainsi que du rôle d’un
Etat, d’une démocratie ou d’un gouvernement.

Activité 1.3 :
- Concevoir et mettre en œuvre une campagne de communication et de sensibilisation ;
- Elaborer du matériel de communication pour faire passer les messages clés du
mouvement ;
- Mobiliser dans chaque région ou district en vue d’une action nationale visible et
effective ;

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- Diffuser des débats et des programmes
spécifiques sur les radios/télévisions ;
- Organiser une campagne médiatique avec
projection des rôles modèles ;
- Soutenir des projets réalisés par les femmes
au sein des communautés ;
- Organiser un grand meeting qui montre la force et
la crédibilité du mouvement pour l’implication
des femmes dans la vie politique.

Résultats attendus :
- La plateforme régionale Océan Indien démontre sa
capacité à sensibiliser la population et à faire émerger une force avec laquelle le monde
politique devra compter, cette capacité étant le principal levier pour le lobby ;
- Un nombre significatif de votes est mobilisé en faveur des femmes candidates.

AXE 2 : RENFORCER LES CAPACITES DE NEGOCIATION ET


DE LOBBYING
Activité 2.1 :
- Réunir les partis politiques pour négocier l’inscription de femmes dans leur liste de
candidats aux élections ;
- Organiser des débats télévision/radio en forum et en direct ;
- Organiser des rencontres du vivier des femmes intéressées par l’action politique avec les
partis pour prendre connaissance de leur programme et de leur philosophie ;
- Dans l’attente des réformes électorales souhaitées, proposer des formules innovantes
pour faire avancer progressivement les choses (par ex. : un candidat sur 3 dans chaque
circonscription est une femme).

Pour cette activité, il est attendu du REFAMP qu’il joue un rôle essentiel de lobby, ses
membres ayant occupé ou occupant un poste de responsabilité politique.

Résultats attendus :
- Les leaders politiques respectent leurs intentions ou engagements de présenter 30%
des femmes parmi les candidats du parti ;
- Le REFAMP/OI est valorisé par les avancées constatées dans la cause de l’égalité
entre les genres en politique.

Activité 2.2 :
- Trouver des solutions au problème du financement de la caution des femmes candidates ;
- Convaincre les partis politiques que la féminisation des candidatures représente pour
eux une réelle valeur ajoutée.

Résultats attendus :
- Des actions affirmatives sont développées, qui encouragent les femmes et les partis à
atteindre l’objectif des 30 % ;
- Des candidates sont présentées dans des circonscriptions où le parti est bien implanté.

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Activité 2.3 :
- Redynamiser les REFAMP nationaux, qui redéfiniront leurs objectifs et détermineront les
formes de plaidoyer les plus efficaces ;
- Mettre en place un dispositif de mentorat par les membres du REFAMP auprès des
nouvelles candidates ;
- Construire un réseau régional solide et efficace par la mise en place d’une plateforme
régionale ;
- Favoriser les échanges de bonnes pratiques avec des collègues d’autres pays.

Résultats attendus :
- Un accompagnement de qualité est mis en place pour les nouvelles candidates ;
- Le lobby est plus solide et efficace ;
- Un site Internet est développé et régulièrement mis à jour pour accroître la visibilité des
actions et maintenir la dynamique régionale.

Activité 2.4 :
- Mettre en place une structure pour la mobilisation des ressources financières auprès des
institutions et bailleurs de fonds internationaux, du secteur privé et autres partenaires ;
- Mobiliser des ressources intellectuelles et de l’ingénierie auprès des universitaires, des
médias et des jeunes diplômés.

Résultats attendus :
- Les moyens nécessaires sont dégagés pour la mise en œuvre effective des plans
d’action ;
- Un vivier de compétences est disponible et mobilisé en tant que de besoin.

AXE 3 : INCITER A L’ELABORATION D’UNE LOI FAVORISANT


L’INTEGRATION DES FEMMES EN POLITIQUE
Activité 3 :
- S’interroger sur les freins à la conception et à la mise en œuvre de réformes électorales
favorisant la parité dans les différents pays, et proposer des actions concrètes ;
- Pousser à l’inscription de la parité dans les statuts et programmes des partis politiques ;
- Etudier les effets positifs d’instruments tels que le système des quotas ou la représentation
proportionnelle comme catalyseurs de changement ;
- Proposer une loi qui réponde aux attentes d’une société juste et équitable.

Résultats attendus :
- Une loi électorale est proposée et adoptée par les parlements de chaque pays ;
- Une feuille de route est établie qui permet d’en suivre la mise en œuvre.

4. Créer une plateforme des femmes en politique


dans l’Océan Indien
Les entretiens et réunions de groupe réalisés dans le cadre de la mission préparatoire à ce
document, effectuée à Madagascar et au Comores du 7 au 15 septembre 2009, ont permis
d’identifier les difficultés rencontrées par le REFAMP au niveau des pays de l’Océan Indien.
Celles-ci consistent essentiellement en un manque de ressources humaines et financières
ainsi qu’en un déficit d’organisation. Les femmes ministres et parlementaires sont, en règle
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générale, très prises par leur fonction et l’on comprend que, dans ces conditions, la mission
du REFAMP ne soit pas leur priorité. En revanche, on observe sur le terrain la mobilisation de
femmes qui militent activement pour une meilleure représentation des femmes en politique
et effectuent le plaidoyer avec une réelle force de conviction.

C’est pourquoi il est proposé de créer une plateforme réunissant, non seulement les femmes
ministres et parlementaires du REFAMP dont la mobilisation et le leadership sont à l’évidence
essentiels pour le succès de la plateforme, mais aussi tous les acteurs de la société civile
impliqués dans la lutte pour la féminisation de la vie politique.

Une telle plateforme aurait d’autant plus de chances d’être la structure gagnante qu’elle
pourrait s’appuyer sur un important potentiel de ressources humaines et organisationnelles.

A la date de rédaction du présent document, le niveau de mobilisation et de réseautage des


acteurs de la société civile dans l’Océan Indien est le suivant :

Comores :
Le Réseau National Femmes et Développement (RNFD) s’organise dans la perspective
des prochaines élections aux assemblées des îles et de l’Union des Comores, dans le
but d’intégrer un nombre important de femmes en politique. Le Réseau National des
Avocats du Genre (RENAG) a élaboré un plan d’action pour le recensement des femmes
qui souhaitent faire de la politique. L’UFCD (Union des Femmes Comoriennes pour la
Démocratie) fait le plaidoyer pour l’équité. Une plateforme nationale a été créée en
septembre 2009 avec les acteurs suivants : REFAMP Comores, RNFD, RENAG et UFCD
pour travailler ensemble à la cause de la féminisation de la vie politique.

Madagascar :
Le mouvement de femmes “Vondrona Miralenta ho an’ny Fampandrosoana” (VMLF) a
comme objectif de contribuer à la lutte contre la pauvreté par la réduction des disparités
de genre et l’autonomisation de la femme, notamment par l’épanouissement de la
femme en politique. Un plan national d’action a été développé, dont l’axe central est le
plaidoyer, la mobilisation et le renforcement des capacités des femmes en politique. On
a noté, lors des élections de 2007, le résultat positif du soutien à la formation apporté par
l’Electoral Institut of Southern Africa (EISA), sur financement du gouvernement norvégien.
Des membres du REFAMP, notamment sa présidente, sont actifs au sein du VMLF.

Maurice :
Un réseau Women in Network (WIN - www.winmauritius.net) a été créé en 2006, regroupant
4 associations avec le soutien du PNUD : l’AMFCE (Association Mauricienne des Femmes
Chefs d’Entreprise), la Jeune Chambre de Commerce International, Soroptimist
International et Media–Watch. Les objectifs visés sont de (i) promouvoir les valeurs de
l’égalité hommes-femmes, (ii) faire émerger des femmes leaders dans toutes les
sphères de la société à travers le programme WLP, (iii) doubler le nombre de femmes
au Parlement d’ici 2010 à travers WIP et, enfin, (iv) renforcer et étendre le réseau de façon
à atteindre une masse critique pour un lobbying efficace. Le réseau WIN a comme projet de
s’étendre aussi à Rodrigues. Le REFAMP Maurice s’appuie sur la dynamique du réseau WIN.

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Seychelles :
Les femmes parlementaires se sont regroupées en 2000 pour former une association dont
l’objectif est d’encourager et accompagner les jeunes qui aspirent à faire de la politique.
Ce groupe d’action des femmes parlementaires est membre de la Seychelles Women’s
Commission sous la tutelle du LUNGOS (Liaison Unit for Non-Governmental Organisation).
Une commission organise des ateliers de lobbying pour les femmes politiques. LE REFAMP
Seychelles a par ailleurs organisé une réunion commune avec le groupe des femmes
parlementaires, qui a débouché sur la décision de travailler en bonne synergie.

Île de la Réunion :
La Réunion n’est pas directement concernée par la présente proposition. Mais, la France
étant membre de la COI, les femmes politiques réunionnaises pourraient utilement par-
ticiper à la réflexion régionale et contribuer à la vie du réseau avec leurs moyens propres
et selon des modalités à déterminer.

Calendrier des élections dans les pays de la COI


(hors La Réunion)

Comores
Elections législatives : décembre 2009
Madagascar
Elections présidentielles et législatives prévues en 2010
Maurice
Elections législatives : juillet 2010
Seychelles
Elections présidentielles : 2011
Elections législatives : 2012

La plateforme régionale pourra compter sur une mobilisation significative, celle-ci étant
appelée à s’accroître grâce à la dynamique régionale. De ce point de vue, le calendrier
électoral ci-dessus montre l’urgence des actions à mener pour atteindre l’objectif n° 3 des
Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) : “promouvoir l’égalité des sexes”.

La plateforme régionale pourra également compter sur une forte mobilisation internationale
et régionale. Les liens Internet ci-après permettent d’accéder aux sites de quelques-unes des
ONG ou organisations internationales qui sont déjà partenaires des pays de l’Océan Indien
ou sont susceptibles d’apporter leur soutien :

- www.genderlinks.org.za
(l’organisation Gender Links dispose d’une antenne à Madagascar, à Maurice et aux Seychelles)
- www.iknowpolitics.org
- www.ipu.org
- www.genreenaction.net
- www.unifem.org
- www.eisa.org.za
- www.unfpa.org
- www.undp.org
- www.coi-ioc.org

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5. Recommandations

La constitution d’une plateforme régionale réunissant tous les acteurs impliqués dans la
féminisation de la vie politique permettra de poursuivre l’objectif d’accroissement de la place
des femmes dans le développement de leur pays et l’amélioration des conditions et de la
qualité de vie de ses habitants. Appelée à jouer avant tout un rôle de plaidoyer, la plateforme
pourrait vite devenir incontournable dans les espaces nationaux comme dans l’espace
régional Océan Indien.

Dans la mesure où il sera nécessaire de disposer d’un secrétariat commun pour assurer la
mise en œuvre des plans d’action, on pourrait envisager sa création dans le cadre de l’axe
“Femmes en Politique” de la stratégie Genre de la Commission Océan Indien (COI), le
schéma général devenant le suivant :

MAURICE REUNION

COI
SECRETARIAT COMMUN

COMORES MADAGASCAR

SEYCHELLES

Un secrétariat commun - pour assurer la mise en œuvre des plans d’action 13 A com
MAURICE REUNION

COI
SECRETARIAT COMMUN

Une telle approche s’inscrit dans la volonté d’identifier puis d’utiliser les bonnes clés au bon
COMORES MADAGASCAR
moment pour concrétiser l’égalité entre hommes et femmes. Ce qui requiert l’engagement de
femmes inspirées non par l’opportunisme, mais bien par le désir de mener le combat pour
l’équité au bénéfice de l’ensemble de SEYCHELLES
la société. Cette condition est essentielle pour assurer la
raison d’être et la pérennité de la démarche.

Le réseau régional s’appuiera dans chaque pays sur un réseau national regroupant
Un des
l’ensemble secrétariat
forces commun - pour
concernées parassurer la mise en œuvreles
cette problématique, des plans d’action
plateformes nationales A co
fonctionnant selon le schéma ci-après :

Secteur
Privé Lois
Médias Electorales

Etat S
Société
Civile
Plateforme nationale
Institutions Insti
Partis
Politiques

Formateurs
REFAMP
Jeunes Institutions
Réligieuses

On soulignera en conclusion que la féminisation de la vie politique ne saurait être l’apanage


ou la responsabilité des seul(e)s hommes ou femmes engagé(e)s en politique mais que,
pour être efficace, elle devra mobiliser l’ensemble de la société. Chacun des réseaux
nationaux sera d’autant plus crédible, solide et durable qu’il sera ouvert, interactif et
transversal. En d’autres termes qu’il sera porteur d’une voix neutre et impartiale.

En conséquence, il apparaît primordial de développer, dans chaque pays aussi bien


qu’au niveau régional, un plan d’actions qui reprenne les engagements des organisations
mondiales ainsi que les Objectifs du Millénaire pour le Développement. Idéalement, ce plan
devrait déboucher sur un projet d’empowerment des femmes qui, par-delà sa nécessaire
dimension politique, serait porteur d’un authentique projet de société.

14
Notes

15
Notes

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