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LES RISQUES GEOLOGIQUES

OU GEORISQUES

Dr. Azzedine BOUDIAF


Consultant en Géorisques

24-28 Mars 2019

Formation CTC : GEORISQUES Les risques géologiquess 24-28 mars 2019


PREAMBULE

A la demande du département Formation de l’Organisme de contrôle technique d’Alger, nous


proposons une formation-information de cinq jours sur la présentation de la géologie appliquée
au génie civil et des géorisques axés sur les effondrements de terrain tels que les éboulements,
cavités, glissements de terrain, les coulées de boues et le risque sismique.
L'objectif de cette formation est de transmettre et faire connaitre les géorisques aux ingénieurs
car la prévention du risque affecte autant les constructions que tous les autres ouvrages
(barrages, ponts, tunnels etc.) et réseaux vitaux de communication (routes, autoroutes, voies
ferrées etc.). Cette formation devra permettre aux ingénieurs contrôleurs du CTC d’être
sensibilisés sur les risques auxquels sont exposés les ouvrages et constructions. Le second objectif
étant de leur présenter les outils d'investigations destructifs et non destructifs mis en œuvre dans
la reconnaissance des géorisques.

Formation CTC : GEORISQUES Les risques géologiques 24-28 mars 2019


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SOMMAIRE

Introduction

1. Les géorisques

2. Les séismes

2.1. Le séisme d’El Asnam du 10 octobre 1980 ((M=7.3)


2.2. Le séisme de Boumerdès du 21 mai 2003 (M=6.8)
2.3. Les effets secondaires d’un séisme
2.3.1. La liquéfaction de sol
2.3.2. Les Tsunamis (Soo-Nah-Mee en japonais ou vagues du port) sol
2.3.3. La rupture de faille en surface
2.3.3.1. Le séisme d’El Asnam (Chleff) du 10/10/1980
2.3.3.2. Le séisme de San Fernando (USA) du 9 février 1971
2.3.3.3. Le séisme de Northridge (USA) du 17 janvier 1994
2.3.4. Les inondations dites « sismiques »

3. Les glissements de terrain et/ou coulées de boue

3.1. Les glissements de terrain en Algérie


3.1.1. Le glissement de Ain el Hamma (ex : Michelet)
3.1.2. Le glissement de Tigzirt
3.1.3. Le glissement de Constantine
3.1.3.1. Saint Jean
3.1.3.2. BenChergui
3.1.3.3. Ancienne décharge
3.1.3.4. Contournement routier de Constantine en dessous de CILOC
3.1.3.5. Grande Mosquée Emir Abdelkader
3.1.3.6. Quartier de Bellevue

3.2. Les plus grands glissements de terrain dans le monde


3.2.1. Le glissement de terrain du barrage de Vaiont (Italie) du 9 octobre 1963
3.2.2. Autres Glissements historiques

4. Les effondrements de cavités


4.1. Cas de l’effondrement karstique de Bouachria (Ech Cheliff, Algérie)
4.2. Cas de l’effondrement du forage pétrolier de Haoud Berkaoui (Algérie)
4.3. Cas de Winter Park (Floride, USA)

5. Subsidence du sol
5.1. La subsidence due à l'abaissement du niveau piézomètrique des
nappes souterraines : Cas de la région de San Joaquin en Californie.

5.2. La subsidence due à la dissolution des roches soluble

6. La subsidence due à l'activité de l'homme

Conclusion

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Introduction
Chaque année apporte son cortège de catastrophes naturelles ou catastrophes anthropiques induites par
l’activité de l’Homme. Les phénomènes atmosphériques violents tels que les ouragans, cyclones et
tempêtes causent surtout d’importants dégâts matériels, alors que les catastrophes naturelles liées aux
mouvements du sol tels que les éboulements, les glissements de terrain, les coulées de boues, les failles et
tremblements de terre causent chaque années de milliers de morts et blessés. Le plus souvent les dégâts
sont dus à l’absence de plans de préventions pour atténuer les effets de la catastrophe. On associe souvent
ces phénomènes aux erreurs humaines de conception et de localisation géologique des constructions
(habitations, ponts, routes et barrages etc.) dont l'effondrement instantané ou lent intervient après
l’occurrence du phénomène. Le 9 octobre 1963 au barrage de Vaiont (Italie) un glissement de terrain
provoqua une vague de 70 m qui déferla pardessus la digue inondant la vallée où 3000 personnes périrent.
La ville de Longarone, située à 0.5 km en contrebas de la digue fut rayée de la carte.
En Algérie les phénomènes naturels liés aux mouvements du sol se sont manifestés dans le passé
comme le prouvent les cicatrices laissées sur le terrain. Les catastrophes les plus récurrentes et les plus
médiatisées sont les tremblements de terre. Historiquement plusieurs villes furent détruites. : Alger (1365,
1716, 1856), Oran (1790), Blida (1825), Jijel (1856), Chlef (1954, 1980) et Boumerdès (2003). Hormis les
séismes, d’autres phénomènes d’instabilités du sol ont été observés à travers le pays durant les dernières
décennies. En 1988, l’effondrement d’une galerie karstique endommagea la RN4 à Oued Sly (Chlef). En
1978, une erreur de forage pétrolier entraina, huit années plus tard, l’effondrement d’une cavité de 300 m de
diamètre et de plus de 100 m de profondeur. En 1970 la ville de Constantine a été affectée par de sérieux
glissements de terrain causant de nombreux dégâts. Les villes de Tigzirt, Ain el Hamma et tout récemment
Azazga, Skikda et Bejaïa connaissent actuellement les mêmes problèmes. Ces quelques exemples,
montrent que les zones les plus touchées sont souvent des zones urbaines qui se développent ou se sont
développées rapidement. Les taux d'occupation des sols sont de plus en plus importants et le plus souvent
les nouveaux périmètres d'urbanisation, se développent intensément autour de villes préexistantes, le plus
souvent, sur des zones agricoles.
Si historiquement les sites originels ont été stratégiquement choisis (sécurité, point d'eau,
accessibilité), le choix ou la localisation des nouveaux sites d'urbanisation sont décidés par rapport à des
pressions socio-économiques conjoncturelles. Malheureusement, dans l’urgence, la prise en compte de la
nature du sol donc du risque géologique est occultée et l'urbanisation rapide est décidée sur des zones
géologiquement mal connues et le plus souvent instables (glissement de terrain, faille, effondrements
karstiques ou fluage). Le poids des constructions sur ces zones vulnérables ou l'occurrence de phénomènes
aléatoires (séisme ou pluies diluviennes) provoquent ou accélèrent le déclenchement des mouvements du
sol causant instantanément ou épisodiquement des dégâts matériels et humains aux conséquences
relativement graves. Ajouté à cela, les canalisations d’eau potable et usée se rompent et aggravent le
phénomène par surcharge et lubrification des plans de glissement.
Quant ces phénomènes géologiques se déclarent des années, voire des dizaines d'années plus
tard, les décideurs en charge des phénomènes se trouvent confrontés à des situations héritées et sont
soumis à des pressions socio-politiques importantes. Ceci est d'autant plus vrai pour la plupart des grandes
villes algériennes (Alger, Oran, Constantine, Blida, Ech Cheliff, Azazga, Bejaïa, Skikda, Batna etc.) où les
instabilités de terrain posent de sérieux problèmes.
Les phénomènes naturels atmosphériques et telluriques ont causé d’importants dégâts matériels et humains
au niveau des grandes villes du monde où l’urbanisation n’a pas été contrôlée (Mexico, Rio de Janeiro, La
Paz, Boumerdès etc.). L’analyse des géorisques est une voie qui se développe et s’impose de plus en plus
comme solution sur le long terme pour l’atténuation des dommages induits par les catastrophes naturelles et
anthropiques dues aux instabilités de terrain. Cette branche des géosciences englobe à la fois les études
géologiques, hydrogéologiques, géotechnique et géophysiques spécifiques à l’analyse de l’environnement
immédiat des sites. Elle a pour objectif de diagnostiquer l’état général du site et de modéliser son
comportement avant de décider de son occupation et de son aménagement. Elle a pour objectif de fournir
une synthèse sous forme de cartes des aléas et cartes de constructibilité spécifiques à chaque site. Les
risques pris en compte dans cette approche d’atténuation du risque sont les glissements de terrain, les
éboulements, les coulées de boue, les fluages et permafrosts, les séismes et ruptures de failles, les
effondrements karstiques, les effondrements induits par l’activité de l’homme (mines et pétrole), la sismicité
induite (galeries minières et barrages), les effets induits par les séismes (glissements, éboulements,
liquéfaction de sols, ruptures de failles en surface, tsunamis, incendies etc.). C’est à partir de ces études,
réalisées en amont de tous les projets, que le choix de localisation des sites et des techniques de
stabilisation pour l’amélioration des sols est décidé. Ces études en amont appuient également les choix des
systèmes de fondations adaptés au mieux aux conditions du sol (pieux battus ou moulés, puits, etc.).
C’est autour de cette idée que j’ai essayé de montrer l’importance des études de sites pour l’analyse des
géorisques dans l’aménagement et la construction en général tel que l’habitat et les ouvrages d’art (ponts,
routes, tunnels, voies ferrées, barrages).
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1. Les géorisques
Les catastrophes naturelles sont des phénomènes aléatoires, brutaux et instantanés. Elles résultent,
le plus souvent, d’un processus lent et latent. Si ces phénomènes sont diagnostiqués à l’amont,
temporellement et spatialement, il est possible d’en délimiter les zones potentiellement exposées et de
réagir le plus efficacement afin d’éviter des dégâts humains et matériels considérables. Par exemple, les
phénomènes météorologiques sont prévisibles grâce aux techniques d’observation spatiales et les
nombreuses stations de mesures nationales et internationales. Les prévisions sont données avec exactitude
pour une période de quelques jours à une semaine voire mensuelle. C’est ainsi que les tempêtes, les
ouragans et autres phénomènes épisodiques sont suivis temporellement et spatialement et les populations
sont mises en alertes bien avant l’occurrence de l’évènement. Ceci n’est pas du tout possible quand il s’agit
de phénomènes naturels liés aux phénomènes terrestres. Actuellement aucune science ni technique n’est
capable d’anticiper ou de prévoir à court terme l’occurrence d’un séisme, de l’effondrement d’une cavité,
d’un glissement de terrain ou d’un éboulement. Par contre, la connaissance des phénomènes terrestres et
leur distribution spatiale, de grandes avancées ont été acquises et les zones les plus vulnérables peuvent
être localisées et cartographiées grâces aux techniques spatiales et terrestres développées depuis les
dernières décennies. De fait, la cartographie d’un aléa terrestre donné et son étude détaillée permettent
d’élaborer des plans de prévention qui demeurent à l’heure actuelle le seul moyen d’atténuer les effets
dévastateurs de ces catastrophes naturelles. Les outils de télédétection spatiale et de cartographie
permettent de localiser les zones les plus vulnérables à un aléa donné et d’anticiper sur leurs effets
dévastateurs. Il est également possible par ces moyens techniques d’imagerie de réaliser l’historique de
l’occupation du sol depuis au moins une cinquante d’année. Ce travail a été réalisé sur l’ensemble de la
Wilaya d’Alger et les résultats sont assez éloquents [1]. Une autre méthode également basée sur les
techniques spatiales a permis de mesurer avec une grande précision les déplacements du sol sur une
période de 10 années (1992-2002). Par ailleurs, l’expérience a montré qu’une catastrophe naturelle peut
déclencher par effet ‘Domino’ une ou plusieurs catastrophes anthropiques type industrielle, nucléaire ou de
pollution du sol ou de l’air. Dans notre présentation nous décrirons le risque sismique et ses effets
secondaires induits naturels tels que les glissements de terrain, les ruptures de faille en surface, la
liquéfaction du sol, le tassement différentiel du sol, les éboulements, les effondrements de cavités
karstiques, les inondations, etc. Tous ces effets secondaires s’ils se manifestent sur des zones déjà
urbanisées ou industrialisées peuvent aggraver la catastrophe. L’exemple du séisme de San Francisco en
Californie, (USA) de 1906 est assez édifiant. Le 18 avril 1906 à 5h12 la ville a été touchée par un très
violent séisme de M=8.3 suivi par un gigantesque incendie. Avec environ 3000 victimes, ce tremblement de
terre et l'incendie qui en résulta, restent à ce jour parmi les plus grandes catastrophes naturelles ayant
touché une importante zone urbaine. En 1963, un glissement de terrain dans le barrage de Vaiont (Italie) a
causé l’inondation de la ville de Langarone où 3000 personnes périrent. Ceci démontre que les géosciences
doivent tenir compteb des aléas spécifiques mais également de leurs effets secondaires naturels ou
anthropiques. C’est pour cela que les études des géorisques doivent être adaptées à chaque contexte et ne
doivent en aucun cas être généralistes. Le “Sur Mesure” est un impératif pour l’atteinte des objectifs
d’atténuation des dommages liés aux risques géologiques.
Par géorisques, il est entendu tous les risques associés à des instabilités brusques ou lentes de
terrain pouvant causer de sérieux dommages aux ouvrages et aux hommes. Il s’agit principalement des
séismes et effets secondaires induits (rupture de faille en surface, liquéfaction de sol, effets anthropiques
etc. , des glissements de terrain, des effondrements de cavités et des éboulements.

2. Les séismes
Les séismes sont des phénomènes instantanés et dévastateurs. Leurs effets sont souvent associés
à une réaction en chaine d’instabilités de terrain qui, le plus souvent, sont cachés par l’effondrement des
constructions. Les ruptures de failles en surface sont très spectaculaires. Elles affectent à la fois les
constructions et les réseaux vitaux de communication (routes, voies ferrées, câbles téléphonique etc.). Le
mouvement violent du sol entraine également des effets secondaires dont les plus récurrents sont les
ruptures des failles en surface, la liquéfaction du sol, les glissements de terrains, les éboulements rocheux et
les effondrements de cavités. De rares défluviations de rivières induites par une ou plusieurs de ces
instabilités ont également engendré des inondations. Par exemple, le 10 octobre 1980, la rupture de la faille
au niveau de l’Oued Cheliff a créee un barrage artificiel ayant inondé partiellement la région de Oued Fodda
[2]. Le séisme du Sichuan (Chine) du 12 mai 2008 (M=7.9) a été marqué par de nombreux glissements de
terrain au niveau de vallées encaissées créant ainsi des barrages artificiels dont la rupture brutal a menacé
de nombreuses villes. Quand l’épicentre du séisme est en mer et si la faille offshore présente une rupture,
un raz-de-marée peut causer également de sérieux dommages aux zones côtières. L’exemple du séisme de
Honshu du 11 mars 2011 (M=8.9) ayant affecté la côte pacifique du Japon a été suivi 10 minutes plus tard
par une vague de 20 m environ qui a causé de très sérieux dégâts aux installations nucléaires. Une
catastrophe sans précédent aura marqué à tout jamais le Japon.
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2.1. Le séisme d’El Asnam du 10 octobre 1980 ((M=7.3)
Le 10 octobre 1980 un important séisme de magnitude (M (M== 7,2) a été à l’origine d’une
d’u des plus
grandes catastrophes algériennes. 80% de la ville d’El Asnam a été détruite, plus de 2300 victimes furent
dénombrées. Une faille inverse de 47 de kilomètres de long et parfois avec un rejet vertical de 2m a affecté
plusieurs infrastructures routières
utières et ferroviaires.
La faille de l'oued Fodda, appelée faille d'El Asnam (actuel Chleff), a été responsable du séisme d'El
Asnam du 10 octobre 1980. L'examen de la morphologie dans les environs immédiats de la faille montre
que l'anticlinal domine la
a plaine du Cheliff dont le contact est marqué par un escarpement de plus de 50 km
de longueur. Lors du séisme du 10 octobre, la nature et la géométrie des ruptures en surface observ observées
sur environ 47 km (Figure ci-dessous)
dessous), montrent que cette faille correspond
espond à un chevauchement majeur. Le
bloc NW, plus élevé topographiquement, chevauche un bloc SE, représenté par la dépression d'Ech Cheliff.
Nous avons là, un exemple d'une faille active dont la croissance vers le SW et les défluviations de l'oued,
se sont
nt faites suite à des mouvements sismiques successifs (déformation plicative et/ou cassante). En
1980, le soulèvement 7 m de l'anticlinal et la croissance de la faille vers le SW ont entraîné la défluviation
progressive de l'oued vers le NE (Figure ci-dessous). ). Cette croissance ou propagation de la faille vers le S-
S
W s'est faite probablement, comme en 1980, par des séismes de forte magnitude (M (M≥6.5) [2].

Séisme d’El Asnam (Chlef) du 10/10/1980 (M=7.3). Rupture Séisme d’El Asnam (Chlef) du 10/10/1980 (M=7.3). Soulèvement de
de faille en surface sur 47 km environ. Actuellement la l’anticlinal et affaissement de la plaine au niveau de la faille (en jaune).
nouvelle autoroute traverse cette zone sismogène. Inondations induite par la défluviation conjointe
co de l’oued Fodda et de
l’oued Chelif

2.2. Le séisme de Boumerdès du 21 mai 2003 (M=6.8)


Le 21 mai 2003, un séisme d’une magnitude M=6.8 a été à l’origine du plus grand séisme qu’a eu à
connaître la région d’Alger. La source sismogène de ce séisme était une faille en mer. Cette faille inverse,
longue de plus de 30 km environ est parallèle à la côte méditerranéenne (direction NNE NNE-SSW) présentait à
pendage sud [3].... Elle a permis de comprendre l’ensemble des évidences morphotectoniques mises en
évidence
nce sur le terrain par les travaux de A. Boudiaf (1996 et 1998. Le bilan officiel fait état de 2 278
victimes, 11 450 blessés et 15 000 sans abri. La côte Est d’Alger, correspondant au compartiment
chevauchant de la faille a été soulevée définitivement de 30 à 60 cm. Bien que ce phénomène ait été
constaté mais non mesuré au niveau de l’anticlinal d’El Asnam lors du séisme du 10/10/1980, il a pu être
mesuré pour la première fois car le niveau de la mer a été un très bon référentiel (Figure ci-dessous).
ci

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Séisme de Boumerdès du 21/05/2003 (M=6.8). Fissures du sol
dans la région Est de Boumerdès. Contrairement à la faille
onshore d’El Asnam où la rupture de faille en surface a été Séisme de Boumerdès du 21/05/2003 (M=6.8).
spectaculaire, le séisme de Boumerdès a été associé à une MNT montrant la faille active offshore de Boumerdès [4].
faille offshore où la rupture de faille majeure était en mer, à 15
km au large de Zemmouri el Bahri.

Séisme de Boumerdès du 21/05/2003 (M=6.8). MNT (projet MARADJA° montrant la faille active offshore de Boumerdès [4].

2.3.. Les effets secondaires d’un séisme


2.3.1. La liquéfaction de sol
Le mécanisme d'effondrement d'un sol sableux confiné et saturé en eau est appelé liquéfaction. Ce
phénomène physique est le résultat du réarrangement des grains de sable après un mouvement du sol.
Dans les conditions d'équilibre, un niveau sableux saturé en eau ayant une porosité de 47% voit l'ensemble
de la charge lithostatique supporté par le contact grain à grain. Si un tremblement de terre secoue cet
ensemble en équilibre, les grains se réarrangent en formant un sol plus dense avec une porosité de 26%.
Ceci entraîne instantanément un excès d'eau dans les interstices et les grains ne peuvent plus supporter la
charge lithostatique ou toute autre charge.
On désigne ainsi un processus dans lequel, sous l’effet de plusieurs cycles de déform déformations de
cisaillement alternées de grande amplitude, la pression de l’eau incluse dans les interstices des grains
s’élève de cycle en cycle jusqu’à égaler la pression d’étreinte: le milieu, perdant alors tout ou partie de sa
résistance au cisaillement, se comporte à la manière d’un fluide et devient inapte à supporter les charges
verticales apportées par les ouvrages ou les formations sus
sus-jacentes.
jacentes. Les ouvrages sont exposés à subir
des subsidences parfois considérables et à se déverser.
Dans le cas où les couches liquéfiables sont quelque peu inclinées, des glissements de terrain
affectant des volumes considérables peuvent se produire au au-dessus
dessus de la couche liquéfiée. Les séismes
d’Alaska (1964), de Niigata (Japon, 1964), Kobe (Japon, 1995) fournissent de très nombreux exemples de
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destructions de bâtiments consécutives à des phénomènes de liquéfaction. Lors du séisme du Montenegro
de 1977 plusieurs kilomètres de rivage ont disparu sous la mer dans les Bouches de Kotor. La liquéfaction
3 3
est également responsable d’un glissement de terrain ayant affecté 1,6 m et 30 millions m de sol lors du
séisme du Chili de 1960.
Les vibrations sismiques ont aussi tendance à faire évoluer les milieux non cohérents ou
faiblement cohérents et peu compacts vers des états plus denses. Il en résulte des tassements d’autant
plus importants que l’état initial est plus lâche. Ils peuvent prendre des proportions catastrophiques dans
les remblais.
Comme nous le verrons dans la projection vidéo, les dégâts causés par ce phénomène d'effondrement très
instantané, associé aux séismes et localisé le plus souvent près des zones côtières, peuvent être désastreux
(voir vidéo)

Exemple du séisme de Kobé (Japon) du 17 janvier 1995


Un mois, jour pour jour, après le séisme de Northridge la ville de Kobé au Japon fut dévastée par un
important tremblement de terre de magnitude Ml=7.2. Plus de 5000 personnes périrent et les dégâts ont été
évalués à plus de 100 milliards de dollars en plus des 10 milliards de dollars dus à l'arrêt brutal de l'activité
portuaires de cette ville pendant les semaines qui suivirent le séisme.
Comme la plupart des villes côtières, la ville de Kobé est construite sur un sol alluvionnaire.
D'ailleurs les constructions dans la zone du port, bien que conçues pour résister aux séismes, furent affectés
par de nombreux dégâts dus à la liquéfaction du sol. Bien que les normes constructives japonaises soient
très strictes, les dégâts occasionnés à l'infrastructure routière (ponts et viaducs) et aux constructions furent
énormes et inattendus.
Quelques signes précurseurs tels que l'élévation anormale du taux de gaz radon dans les puits et le
comportement anormal des pigeons quelques heures avant le séisme avaient notés mais n'avaient en aucun
ca inquiété les scientifiques.
L'épicentre a été localisé dans la baie d'Osaka le long d'une faille également non connue par les
géologues et présentant un déplacement cosismique latéral de 1.7 m. L'accélération dans les zones
alluviales était de trois fois plus importante que dans les zones rocheuses où elle atteignit une valeur de
0.82G.
La carte géologique de cette ville ne mentionne aucune faille et les ruptures cosismiques furent très
importantes en dehors des zones urbaines alors qu'à l'intérieur de la zone dévastée aucune trace n'était
apparente, l'effondrement des constructions empêchant toute observation. Nous verrons dans le film vidéo,
comment grâce aux caméras de surveillance des différents établissement commerciaux, bancaires etc., les
déplacement d'objets ont permis indirectement la cartographie de la faille qui traverse la ville.

Failles actives traversant la ville de Kobé (Japon) et sa région

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Effets de la liquéfaction du sol sur les ouvrages lors du séisme de Kobé (Japon) en 1995

2.3.2. Les Tsunamis (Soo-Nah-Mee en japonais ou vagues du port)


Dans les zones côtières, les séismes en mer, peuvent engendrer des lames déferlantes, qui
le plus souvent aggravent les conséquences du séisme. Plusieurs séismes localisés en mer,
notamment en Alaska, dans les Iles de Hawaii et au Japon, ont été suivis quelques minutes plus tard
par de gigantesques raz de marées appelés aussi Tsunamis causant d'énormes dégâts humains et
matériels. En Algérie, le séisme de Jijel de 1856 a été suivi par un important raz de marée [5]. La ville
d'Alger en 1961 a également été affectée par un petit raz de marée induit par un séisme en mer. Le
26 décembre 2004 vers 7 heures du matin (heure locale) un séisme d’une magnitude de 9 sur
l’échelle de Richter s’est produit au large de l’île de Sumatra. Il a provoqué un tsunami qui a frappé
les îles Nicobar. La vague d’environ 10 m de haut a atteint le sud de la Thaïlande, puis le Sri Lanka,
l’Inde du sud, les Maldives, les Seychelles et enfin l’île Maurice, Madagascar et les côtes africaines de
l’est. Avec ses 300 000 victimes il est l’une des plus grandes catastrophes de ces dernières
décennies.

Photo de la ville de Djidjelli avant (gravure du haut) et


après (gravure du bas) les séismes des 21-22 Août 1856.

2.3.3. La rupture de faille en surface


Comme nous l'avons déjà vu dans le chapitre précédent, l'une des principales causes des dégâts
dus aux séismes dans les zones urbaines est la rupture des failles en surface. Ces ruptures sont le plus
souvent spectaculaires. Elles affectent à la fois les constructions et les réseaux vitaux de communication
(routes, voies ferrées, câbles téléphonique etc.).

2.3.3.1. Le séisme d’El Asnam (Chleff) du 10/10/1980


La faille de l'oued Fodda, appelée faille d'El Asnam (actuel Chleff), a été responsable du séisme d'El
Asnam du 10 octobre 1980.
Lors du séisme du 10 octobre, la nature et la géométrie des ruptures en surface observées sur environ
47 km, depuis Bled El Guebli au SW jusqu'à El Abadia au NE montrent que cette faille correspond à un
chevauchement majeur. Le bloc NW, plus élevé topographiquement, chevauche un bloc SE, représenté par
la dépression d'Ech Cheliff. Dans certaines zones, le long de la fracture, la largeur de la zone de rupture
dépassait parfois 1 km et différentes structures tectoniques ont été reconnues. Ces dernières ont montré
qu'il existe une relation très claire entre le style tectonique et les conditions géologiques locales (Philip et
Meghraoui, 1983). Le long de cette zone fracturée, des escarpements topographiques d'amplitude métrique
sont associés à deux types de fissures. Les premières, sont localisées sur le bloc chevauchant, tout près de
l'escarpement. Elles sont disposées parallèlement à son axe. Il s'agit de fentes de tension en extrados. Les
secondes sont localisées de part et d'autres de l'escarpement et le recoupe obliquement. Il s'agit de fissures
en échelon qui montrent un mouvement latéral le long de la faille. Ceci est d'ailleurs confirmé par l'existence
de stries montrant un mouvement decro-chevauchant senestre.
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Cette zone de rupture montre également une succession de bourrelets compressifs de 10 cm à 1,50 m
de haut, relayés entre eux par des fissures en échelon. Ils sont l'expression du soulèvement du bloc nord de
la faille. Cette rupture marque donc un chevauchement comportant une légère composante décrochante
senestre (Philip et Meghraoui; 1983) avec un pendage de 50-60°N (King et Vita Finzi, 1981; Yielding et al ,
1981). Dans la région de Oued Fodda et de Zebabdja, au niveau de la voie ferrée, des mesures
topographiques effectuées juste après le séisme de 1980 montre un soulèvement de 5 m du compartiment
nord de la faille et un abaissement de 1 m du compartiment sud (Ruegg et al, 1982). Cette déformation a été
accompagnée par une rupture ayant montré un déplacement vertical de 1,65 m. Dans la région de
Zebabdja-Oued, la déformation cosismique, suite à ce séisme correspond à une variation du niveau
topographique de 6 mètres et ce, pour un seul événement sismique de Ms=7.3 . Dans la terminaison SW de
la faille, en même temps que le relief s'atténue et que l'escarpement disparaît, des rejets de 50 cm environ
ont été observés dans les conglomérats du Miocène. Ce même rejet affecte également les niveaux
quaternaires qui les surmontent (Philip, communication personnelle). Au delà, plus au SW, les niveaux
quaternaires et pliocènes ne sont plus affectés par la faille. Ces différentes observations montrent que ce
segment particulier de la terminaison de la faille, a été néoformé lors du séisme du 10 octobre 1980. Ceci
traduit la croissance de la faille d’Oued Fodda vers le SW. Cette croissance, s'est probablement faite
depuis la fin du Pliocène supérieur, de la même manière qu'en 1980, c'est à dire par une succession de
séismes de forte magnitude (Ms≥6.5).

47 km de rupture du sol lors du séisme d’El Asnam (Chleff) du 10/10/1980

2.3.3.2. Le séisme de San Fernando (USA) du 9 février 1971


La figure ci-dessous est une photo aérienne de la région de San Fernando. L'intense urbanisation
dans ce quartier périphérique situé au nord-est de Los Angeles est bien visible. L'épicentre du séisme de
magnitude locale Ml=6.5 a été localisé dans une zone montagneuse à 14 km au nord de San Fernando là où
les constructions sont moins denses. La faille qui causa des dégâts n'est pas la fameuse faille de San
Andreas qui, elle, est située à 30 km de distance. Le séisme est plutôt associé à une faille en
chevauchement dont le déplacement a été évalué à 3 m environ. Le choc principal a été ressenti au matin
du 9 février à 6h 01 mn et a duré 60 secondes. 64 personnes périrent et les dégâts matériels ont été estimés
à 1 milliard de dollars.
Ce séisme à induit plus de 1000 glissements de terrain et à produit des fractures et des coulées de
sols meubles sur l'ensemble de cette région. Les routes ont été bloquées, les bâtiments et les ponts des
autoroutes ont été détruits. Si ce séisme était arrivé une heure plus tard, les dégâts humains auraient été
beaucoup plus importants. Plusieurs stations sismologiques locale avaient enregistrés le choc principal qui a
montré une accélération horizontale de 1, considérée jusqu'à l'heure actuelle comme la plus importante en
Californie. Une partie de la digue du barrage de Van Norman a subit des dégâts très importants causés par
des phénomènes de liquéfaction. Si le mouvement du séisme avait causé l'effondrement total de la digue,
les conséquences auraient été difficilement imaginables. Suite à cet incident, l'état de Californie a demandé
l'expertise géotechnique de l'ensemble des digues des 33 barrages de cette région. Ce séisme a également
été un test, dans des conditions réelles, pour réévaluer la conception parasismique des ponts, viaducs,
bâtiments et barrages

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Rupture du sol lors du séisme de San
Fernando (USA) du 9 février 1971

2.3.3.3. Le séisme de Northridge (USA) du 17 janvier 1994

Le 17 janvier 1994 à 4h 31 mn un tremblement de terre de magnitude Ml=6.7 avait affecté la région de


Northridge, une autre zone périphérique de la région de Los Angeles en Californie. Ce séisme causa la
mort de 61 personnes et plus de 9000 personnes furent blessées. Il causa des dégâts matériels évalués à
plus de 20 milliards de dollars, ce qui en fit l'un des tremblements de terre le plus coûteux de l'histoire des
États Unis d'Amérique. La faille chevauchante à l'origine du séisme n'était pas cartographiée auparavant
par les géologues car, profondément enfouie et considérée comme faille aveugle, elle n'a jamais affectée la
surface du sol à ce jour. La profondeur du séisme était de 14 km et l'accélération enregistrée à sept
kilomètres de l'épicentre a été de 1.82G. Le déplacement latéral le long de la fissure qui traverse la zone
urbaine avait atteint 2 m de longueur (Figure ci-dessous).
Nous verrons dans le film vidéo l'importance des dégâts occasionnés par ce séisme dans une zone
considérée par les experts comme l'une des zones les mieux protégées contre les séismes.

Rupture du sol en décrochement senestre


sur une route après le séisme du 17 janvier 1994

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2.3.4. Les inondations dites « sismiques »
Le 10 octobre 1980 la région d’El Asnam (Chleff) a été affectée par un violent séisme (Ms=7.3).
D'importantes déformations cosismiques ont été à l'origine d'une perturbation du réseau hydrographique
des oueds Fodda et Cheliff. En effet, le soulèvement de l'anticlinal a formé une digue au niveau de la
cluse d'El Ardja provoquant ainsi l'inondation de la plaine. Quelques semaines plus tard, le lac ainsi formé
s'est vidangé naturellement. Quelles auraient été les conséquences si une ville était construite à cet
endroit ?

Zone inondée suite séisme du 10/10/1980

3. Les glissements de terrain et/ou coulées de boue


Un glissement de terrain est un déplacement d'une masse rocheuse caractérisée par une ou
plusieurs surfaces d'arrachement et une vitesse de déplacement allant de 1 m/jour à 300 km/h.
Ces phénomènes gravitaires naturels affectent des zones où les pentes sont importantes. Parfois, ils
sont provoqués ou amplifiés par une secousse tellurique.
Dans notre cas nous essayerons de comprendre le processus de ces mouvements de masse tout en
ayant à l'esprit que leur dynamique est sujette à des mouvements gravitaires de surcharge ou de
déchargement ainsi qu’aux mouvements du sol lors d'un séisme.
On a tenté à plusieurs reprises de classer ces glissements de terrain, malheureusement la nature à
horreur des classifications et aucune classification n'est à l'heure actuelle universellement admise. Un
recensement de l'ensemble de ces phénomènes est présenté dans la figure ci-dessous qui montre que les
mouvements de masses sont régis par quatre processus gravitaires : les éboulements, le fluage des sols,
glissement de terrain et les coulées de boues.

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Classification des glissements de terrain

La géométrie des glissements de terrain a été classée en deux groupes : les glissements rotationnels et les
glissements translationnels. Le glissement translationnel est un déplacement parallèle au plan de
glissement. Le séisme du lac Hegben au Montana aux USA a causé un énorme glissement de terrain qui fit
28 victimes, des campeurs en vacances, et obstrua la rivière Madison pendant plusieurs semaines.

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13
Le fluage des sols est le plus lent mouvement des sols, sa vitesse varie 0,3 à 50 cm/jour. Ce mouvement,
pratiquement visqueux est déclenché par une contrainte de cisaillement, suffisante pour produire une
déformation permanente, mais très faible pour déclencher un glissement soudain et rapide.
Le fluage peut être causé par plusieurs facteurs. Par exemple, les terrains sujets à des gels
successifs, présentent une stabilité relative durant l'hiver et une instabilité apparente pendant le dégel. Les
évidences de fluage peuvent être observées à travers le déplacement des objets se trouvant à la surface
(arbres, poteaux, constructions etc.). L'effondrement très lent de ces objets se fait à la manière de
l'effondrement d'un château de carte. La photo de la figure ci-dessous est une illustration de ce mouvement.
A la différence des glissements de terrain, le fluage ne présente pas une surface de détachement ou
d'arrachement et l'occurrence du mouvement n'est pas instantanée.

Expression morphologique d’un fluage.


Les éléments verticaux (ici des tombes :
les arbres peuvent également être de très
bons indicateurs) semi-enterrés sont
basculés vers la pente et démontrent
l’existence de ces mouvements. Le cas le
plus général concernent les arbres.

3.1. Les glissements de terrain en Algérie


3.1.1. Le glissement de Ain el Hamma (ex : Michelet)
L’urbanisation croissante de la ville d’Ain el Hammam durant les années 1990 a été à l’origine de la
réactivation actuelle d’un ancien glissement de terrain connu depuis l’époque coloniale. Depuis
l’indépendance, le plan spécial de développement de la Wilaya de Tizi Ouzou, vers les années 1970, a

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permis le développement urbain de cet important site urbain. Ce développement ne s’est pas fait sans
conséquence. En effet, des pluies exceptionnelles ont remobilisé les mouvements sur l’ancienne esplanade
du marché réputée instable. En 1971-72 des études géotechniques ont été réalisées par le laboratoire
national des travaux publics..Les conclusions de cette étude ont permis d’élaborer un plan d’occupation du
sol interdisant les constructions en hauteur sur le site du marché et ses environs. Malgré ces
recommandations, des constructions en R+5 ont été édifiées, dans les années 90, le long du boulevard
Amirouche. De nouvelles instabilités de terrain avaient été signalées lors de la construction du bâtiment de
la BDL. L’école située à l’amont a connu de sérieux désordres dans la structure et dans la maçonnerie.
Depuis 2006 l’activité générale du mouvement en partie haute ne cesse d’évoluer très défavorablement et
plus particulièrement lors d’événements pluvieux importants. Ce glissement est hectométrique. Il affecte, en
partie sommitale, une grande majorité des infrastructures placées le long du boulevard Amirouche (400 ml
environ) et s’étend sur une partie du versant non urbanisé. Ces récents événements ont fait l’objet de deux
campagnes de reconnaissance géotechniques et géophysiques [9].
De manière générale, le terrain sur lequel est situé le glissement, est constitué des schistes satinés
présentant une schistosité de direction moyenne orientée ENE-WSW avec un plongement qui varie de 40 à
60° vers le Sud-Est. Ils sont en contact soit avec les micaschistes, soit avec les gneiss. Ces schistes sont
recouverts par des épaisseurs parfois importantes de produits d’altérations diverses et de remblais
anthropiques (entre 3 et 6 m d’épaisseur selon les secteurs).Les observations de terrains permettent de bien
circonscrire la partie sommitale du glissement. Cette zone s’étend sur 400 ml environ.
L’amplitude et le sens des mouvements ont été mesurés sur les cibles topographiques entre octobre 2009 et
avril 2010. L’analyse des données recueillies montre que les résultats doivent être interprétés en
considérant une ellipse d’incertitude de la mesure probablement voisine de +/ 0.15 m.
L’ensemble des campagnes de sondages et des observations de terrain permettent de retenir les points
importants suivants :

- Les mouvements constatés sont le reflet d’un phénomène de grande ampleur et qui affecte tout
6 3
le versant (glissement de 10 ha, mobilisant un volume proche du 1.10 m ).
- Ce glissement s’initie probablement depuis le pied du versant mais les conditions d’accès n’ont
pas pu permettre d’établir un diagnostic exhaustif de ce secteur.
- La cinématique est relativement lente avec des réactivations qui sont principalement
saisonnières (périodes automnales et hivernales). ceci souligne l’importante de l’eau (pas
seulement d’origine anthropique) sur la stabilité du versant.
- De manière générale l’allure des surfaces de rupture successives est difficile à délimiter. A
l’exception de la partie haute du versant (au niveau de la ville) qui a pu faire l’objet
d’investigations détaillées.
- En partie sommitale le glissement est profond (entre 15 et 20 mètres environ en aval du
boulevard Amirouche).
- Les phénomènes sont très vraisemblablement accentués par des apports d’eaux d’origine
anthropique.
- L’apport de remblais et l’implantation d’ouvrages de grande hauteur au niveau de la zone du
marché sont des facteurs aggravants vis-à-vis de la stabilité.

Surface du
glissement
de 10 Ha
dont 2 Ha
en zone
urbaine

3.1.2. Le glissement de Tigzirt


Ce glissement a été essentiellement induit par le développement urbain incontrôlé de la ville dès les
années 1980. Il est probable qu’une urbanisation mal contrôlée depuis les années 1970 (entailles,
modification des écoulements superficiels naturels, infiltrations liées à un réseau de collecte défectueux ou
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mal entretenu,...) ait aggravé l’instabilité chronique qui devait exister et surtout provoqué sa régression vers
l’amont.
Depuis 1995, date des premières manifestations de mouvements de terrain, les constructions ont subi
régulièrement des dégradations, en particulier durant les périodes pluvieuses.
En 2002, à la suite d’une étude géotechnique réalisée par le LNHC, aucune mesure de surveillance n’a été
mise en œuvre. Par contre, une interdiction de construire a été décrétée à l’aval de la route nationale.
En 2005, le CNERU (Centre National d’Etudes et de Recherches appliqué en Urbanisme) a étudié un projet
d’extension de la ville vers l’Est (POS n°1). Le secteur retenu se situe juste en amont de la route nationale, à
proximité des pentes déstabilisées.
Au droit du lotissement de maisons individuelles côté ouest en contrebas de la route, le mouvement apparaît
particulièrement actif. Les dommages récents en témoignent.
D’une façon générale, les désordres se produisent plutôt en période hivernale, à la suite de pluies
abondantes.
En effet, d’une façon générale le substratum « rocheux » est constitué de marnes pélitiques grises
appartenant au Crétacé. Il est surmonté plus au sud par des formations sédimentaires (marno-calcaires,
marnes, grès,…) d’âge Eocène. Les terrains meubles quaternaires sont variés, souvent remaniés sur les
pentes (colluvions et coulées terreuses anciennes).
En examinant les photographies aériennes, l’attention est attirée en particulier par la présence de grands
mouvements de terrain anciens dont le front a atteint la mer. Sur le terrain, ils se révèlent comme des
coulées terreuses avec une grande quantité de blocs gréseux volumineux transportés dans une masse
“boueuse”, caillouteuse et dense, sur 0,5 à plus de 1 km.
Ces coulées gigantesques, “décantées” et stabilisées depuis longtemps semblent méconnues. Il est
probable qu’elles se soient formées durant une période préhistorique, guère avant (post glaciaire), compte-
tenu de la fraîcheur relative de leur morphologie en front de mer.
Une analyse plus détaillée reste à faire pour mieux connaître la géométrie des volumes mobilisés, la
profondeur des surfaces de glissement et des circulations d’eau souterraine, ceci dans le but d’apprécier
l’évolution des fronts instables proches de la mer.
Les courtes missions réalisées à Tigzirt ont permis d’acquérir une première vision de l’ampleur des
désordres, de l’extension des glissements actifs, de l’état des réseaux de drainage et des reconnaissances
nécessaires pour optimiser la (ou les) solution (s) de travaux de mise en sécurité des secteurs les plus
touchés.

Sondages carottés
7 sondages (S01 à S07) ont été réalisés en 2009.
Ces sondages montrent principalement :

- Une couverture quaternaire meuble constituée de limon argileux et caillouteux à gros blocs de grès,
localement abondants ; il s’agit de formations éocènes remaniées, mêlées à des colluvions, des
épandages torrentiels, voire à des graves roulées et du sable d’anciennes plages surélevées.

- Un substratum marno-schisteux altéré dont le toit se situe à une profondeur variant de 10 m (SO5) à
près de 30 m (SO1).

Inclinomètrie
Une mesure de référence a été effectuée en décembre 2009 sur les sondages S1 (prof. 25,25 m) et S6
(prof. 28 m). Le rapport de mission correspondant est joint en annexe G.

Piézométrie
Une première mesure a été effectuée en décembre 2009 sur les sondages S2 (prof.~ 6,9 m) et S5 (prof. ~
0,45 m). Le rapport de mission correspondant est joint en annexe H.

Levers géologiques de terrain


Ils ont consisté surtout à relever sur des extraits de plans non référencés :
- des indices de mouvement (fissures, arrachements,) ;
- les limites approximatives des glissements actifs ;
- des affleurements divers de substratum marno-schisteux et d’entailles dans le quaternaire (cf.
clichés en annexe A).
Relevés du réseau actuel de récupération des eaux de pluie
Au mois d’août 2009 un relevé systématique du réseau de récupération des eaux pluviales a été réalisé sur
la zone amont du glissement située sur le POS Est. Ce relevé intégré dans la base de données SIG est à
vérifier (fonctionnement) et à replacer sur la topographie du MNT.
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Lors de ce lever de terrain, il a été observé un dysfonctionnement de certains segments des caniveaux et
l’absence d’entretien des avaloirs.
Ces dégradations peuvent être à l’origine de désordres ou entretenir des mouvements existants, en
particulier des affaissements du sol au droit des constructions situées aux abords de la route nationale (cf.
plan ci-dessous).

Premières interprétations géologiques

Secteur est
Deux grandes coulées terreuses anciennes forment chacune un bombement topographique et un bourrelet
qui avance légèrement dans la mer, la plage ayant été ici recouverte. La plage Ferraoun sépare les deux
bourrelets frontaux instables. Ces deux coulées gigantesques proviennent du versant nord du massif
éocène Sour Bouaouine. La distance entre les niches d’arrachement et leur front, baignant dans la mer, est
de 2 km environ. Leur largeur varie de 300 m à 800 m. L’estimation du volume de terrain mobilisé est :
3
- 5 à 8 millions de m pour la coulée occidentale ;
3
- 3 à 5 millions de m pour la coulée orientale.

C’est surtout la coulée occidentale, large de 1 km au niveau de la route nationale, qui présente une
réactivation frontale étendue.
Les 5 sondages carottés réalisés sur cette coulée, des observations sur le terrain et depuis la mer,
permettent de présenter une première esquisse du contexte géologique sur 3 profils interprétatifs à 1/200.
L’implantation des profils est figuré sur le plan de l’annexe C.

Ces coupes montrent en particulier :

- L’épaisseur variable de la coulée ancienne, de 10 m à plus de 30 m ;


- Une partie frontale avec un talus abrupt tombant dans la mer ;
- L’extension de la partie inférieure déstabilisée à l’aval de la route nationale, celle-ci constituant
actuellement une limite amont approximative des désordres.

Les causes principales de cette instabilité, hormis la faible cohésion de la matrice fine des matériaux, sont
hydrologiques avec :

- L’existence d’une nappe souterraine (et/ou de circulations diffuses d’eau souterraine) dans le corps
de la coulée, le mur hydraulique étant le toit des marnes schisteuses altérées et peu perméables ;
- La saturation du pied du talus dominant la mer, entraînant en particulier une absence de cohésion
dans la matrice fine de l’assise du front de la coulée.

Secteur Ouest

Le talus abrupt qui domine la route menant au port présente localement une instabilité dans un contexte
géomorphologique différent, avec un substratum marno-schisteux apparemment moins profond et couvert
d’épandages variés, remaniés ou non.
Les secteurs instables apparaissent relativement limités à la pente forte en contrebas du poste de police et
de la rue principale qui domine la route du port.
Le sondage SO7 montre environ 12 m de couverture meuble qui correspondrait à une coulée terreuse à
blocs très ancienne, remodelée par l’érosion postérieure à sa mise en place.
Deux secteurs ont été examinés plus en détail, car leur déstabilisation récente présente une menace pour la
route et les constructions au sommet du talus abrupt.

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Vue générale des paléocoulées de boue de tigzirt

3.1.3. Le glissement de Constantine


La zone urbaine de Constantine a été affectée par de nombreux glissements de terrain dont la
plupart ont été à l’origine anthropiques.

3.1.3.1. Saint Jean


C'est un glissement qui débute sur le plateau et qui intéresse pratiquement toute la dénivellation
d'environ 250 mètres, son étendue en largeur est de l'ordre de 100 à 200 mètres.

Dans sa partie supérieure on observe des glissements déjà dans une rue horizontale qui borde le
plateau : quelques maisons sont touchées côté pente, mais au moins une maison est touchée de l'autre côté
de la rue et celle-ci porte des traces d'effondrements sous chaussée en face de la maison lézardée.
Les maisons qui bordent les petites rues perpendiculaires qui s'engagent dans la pente sont très
fortement fissurées dans le sens de la pente. n immeuble d'une trentaine de mètres de haut a été
abandonné. Sur la placette en bord de crête, on observe un affaissement de la partie centrale avec des
maisons fissurées en harmonie avec cet affaissement.

Glissement de St Jean : loupe d’arrachement (?) affectant la


chaussée, Constantine Glissement de St Jean : Dommages affectant les
constructions, Constantine

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Glissement de St Jean : constructions affectées par le
glissement (?) dans la partie centrale, Constantine Glissement de St Jean : pied du glissement, Constantine

A priori cela ressemble bien à une tête de glissement avec disparition des matériaux sous chaussée
et sous fondation. En partie centrale, on observe de nombreuses fissurations dans les maisons des rues
Kitouni et des Maquisards. La rue Kitouni elle-même, pratiquement horizontale présente un affaissement de
plusieurs décimètres côté pente. Certaines maisons même fissurées dans un sens ne présentent pas de
fissure ni même de bombement dans le plan parallèle aux lignes de niveau. Il semblerait que le glissement
soit bien uniaxial. De nombreuses maisons construites probablement sans fondations sont détruites. On
observe également des poteaux partant du pied (dans des zones humides) ou de la tête dans des zones
sèches.
Le pied du glissement n'est pas très net : s'arrête-t-il en une seule fois ou y a t il plusieurs
glissements imbriqués ne partant pas du même point bas ?

Géologie : on est sur les alluvions en terrasse du Rummel. La tectonique moderne associée à
l'érosion régressive aurait produit ses terrasses anciennes ( voir documents d'A. Boudiaf). Ces alluvions
sont formées de galets pluridécimétriques enrobés par des remplissages sablo-argileux fin. Plus ils sont
anciens plus ils sont (un peu) consolidés, c'est donc toujours le pied des terrasses qui est la plus instable...

Phénomène déclencheur : inconnu actuellement pente trop forte due à la tectonique rendant le
phénomène inéluctable et simplement déclenché par l'activité humaine un peu plus tôt que prévu ?
II n'est pas non plus impossible dans ce cas qu'on soit en présence d'un phénomène château de
carte : rupture de terrain par surcharge ponctuelle très locale sur le plateau, ou par loupe superficiellement
suivie d'une consolidation puis de nouveau de glissement avec l'apparition de nouvelles pressions
interstitielles etc. Cette hypothèse est moins probable car le glissement serait bien parti par en bas d'abord
en 1973, puis en 1994 ; l'orage de début septembre 99 a, sans doute, accéléré une nouvelle fois le
phénomène.

3.1.3.2. BenChergui
A l'intérieur d'un, méandre très encaissé du Rummel, les alluvions des terrasses les plus jeunes à
côté du Rummel sont érodées par celui-ci. N'ayant pas de cohésion, celles-ci entraînent toutes les terrasses
: au-dessus les rues et les maisons. C'est un problème simple géotechniquement dont la parade serait
simple si l'ouvrage à réaliser doit être important.

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Glissement de Ben Chergui, Constantine

3.1.3..3. Ancienne décharge


Vu de loin cette décharge est probablement également appuyée sur les alluvions grossières de
terrasses. Il est possible que cette situation ne soit pas pire que la précédente, la décharge étant réalisée
avec une pente naturelle

3.1.3.4. Contournement routier de Constantine en dessous de CILOC


Quelques barres d'immeuble de 50 mètres de haut son placés au sommet d'une colline constituée
essentiellement ou totalement de marnes. Cette colline était recouverte d'eucalyptus il y a une quinzaine
d'années. Les travaux d'aménagement d'une aire de loisir en contrebas des immeubles ont consisté à
enlever des marnes du pied de la colline ; des glissements se sont produits au niveau des immeubles sans
les affecter (ils sont fondés sur des pieux d'une quinzaine de mètres).
Il semble évident qu'il y a une relation directe entre l'enlèvement de marnes en pied de colline et le
glissement survenu plus haut. On a enlevé de la butée en pied de colline ; il faut donc en remettre au même
endroit en sachant qu'entre-temps il y a eu rupture et qu'il faut donc remettre plus de rupture qu'il y en avait
précédemment. Ce principe a trouvé un début d'application par la mise en place de groupes de pieu (de 25
mètres ?) sur lequel repose une dalle. Comme ces pieux et cette dalle n'ont aucun autre but, la dépense est
élevée. On pourrait reprendre ce principe en l'intégrant dans un projet qui aurait une autre finalité salle
omnisports, théâtre de plein air par exemple.
On pourrait également imaginer de déposer des enrochements très grossiers de manières à
reconstituer une butée tout en permettant un drainage naturel et sans entretien du pied du talus. Bien
entendu, ceci devrait être examiné plus en détail.

Glissement de CILOC: plates-formes en béton réalisées en


aval du glissement pour stabiliser le site, Constantine

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3.1.3.5. Grande Mosquée Emir Abdelkader
La mosquée est située au flanc d'une colline en pente douce, nettement moins accentuée que la
précédente. La grande terrasse présente de légers désordres. On observe des petits glissements en amont
et en aval de la terrasse, malgré l'existence d'un système de drainage constitué d'un réseau de tuyauterie
en acier. Le problème est actuellement nettement moins grave que les cas précédents.
Le glissement devrait faire l'objet d'une surveillance qui pourrait être limitée à la mise en place
d'inclinomètres et de mesures de pression interstitielle sur des hauteurs probablement pas trop élevées
basées sur les éléments constitués lors de la construction. Un ou deux tassomètres pourraient être utiles à
proximité immédiate de la mosquée allant au-delà de son niveau de fondation.

Glissement de la mosquée Emir AbdelKader, Constantine

3.1.3.6. Quartier de Bellevue


La pente dans ce quartier est du même ordre de grandeur que celle de la zone de la grande
mosquée. Derrière une mosquée nouvellement construite, on observe des désordres très importants sur
quelques immeubles, dont un a dû être (partiellement ?) évacué.

Dommages sur les constructions, Bellevue Constantine


Glissement de Bellevue : bâtiment incliné présentant des
désordres structuraux, Constantine

Le problème pourrait être dû comme dans le cas de la zone du CILOC par le déchaussement du pied
de la colline lors des travaux de la petite mosquée.

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3.2. Les plus grands glissements de terrain dans le monde

3.2.1. Le glissement de terrain du barrage de Vaiont (Italie) du 9 octobre 1963


L'un des plus catastrophiques glissements de terrain au monde a eu lieu le 9 octobre 1963 au
barrage de Vaiont en Italie. Plus de 3000 personnes périrent et un village entier a été effacé de la carte. La
catastrophe a été causée par un immense glissement translationnel d'une masse rocheuse de 240 millions
3
de m qui se déversa brutalement dans le plan d'eau qui était retenu par une digue de 266 m de haut. Le
barrage a été construit par la SADE (Societa Adriatica di Electricita, Venezia). La vague géante qui en
résulta avait atteint une hauteur de 70 m et effaça sur son passage le village de Casso situé sur l'autre flanc
opposé du barrage. La digue n'avait subit aucun dégât mais la masse d'eau traversa par delà la digue et
inonda la vallée. La ville de Longarone, située à 0.5 km en contrebas de la digue, avait complètement
disparue de la carte.
La Figure ci-dessous montre une carte et une coupe de la zone affectée par le glissement.
L'escarpement de pente où a eu lieu le glissement était connu pour avoir eu dans le passé des épisodes de
faible fluage et le glissement du 9 octobre n'a été que la réactivation d'un phénomène préexistant.
L'histoire de ce barrage avait déjà commencé dès 1960 lors de son premier remplissage. A cette
époque des fissures actives ont été observées sur la pente du Mont Toco et des craquements étaient
souvent entendus par les habitants à tel point qu'ils l'appelèrent "la montagna che cammina" (la montagne
qui parle). Les ingénieurs de la SADE ont été souvent sollicités pour des glissements mineurs et le plus
souvent ils vidangeaient le barrage par mesure de sécurité.
Personne n'avait pu imaginer qu'une catastrophe allait avoir lieu en 1963 et avec autant de dégâts
humains. En 1963, le réservoir avait été entièrement rempli faisant remonter le niveau d'eau jusqu'à
atteindre la pente déjà presque instable. A cela s'est rajouté une pluie incessante durant la première
semaine d'octobre ce qui augmenta le poids de la masse rocheuse.

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Date Vitesse du glissement lent Type de mouvement

18-24 Septembre 1963 1 cm/jour Fluage lent

25 Septembre – 01 octobre 1963 10-20 cm/jour Fluage quasi-visqueux

02-07 Octobre 1963 20-40 cm/jour Fluage quasi-visqueux

08 Octobre 1963 40 cm/jour Fluage-glissement

09 Octobre 1963 80 cm avant l’effondrement final Fluage-glissement

Glissement de Vaiont du 9 octobre 1963.

Un léger fluage a été observé mais les ingénieurs n'avaient pas jugé utile de déclencher l'alerte pour
avertir les populations. Durant cette première semaine d'octobre, les animaux sauvages commençaient à fuir
la zone dangereuse. Le 8 octobre, le fluage des masses rocheuses sur les flancs du barrage a augmenté de
vitesse, contraignant les ingénieurs à entamer la procédure de vidange du barrage. Durant la nuit du 9
octobre, le glissement a eu lieu, Kiersh (1964) avait fait la description suivante : "Le réservoir contenait 135
3
millions de m d'eau au moment du désastre. Le 9 octobre 1963 une accélération de la vitesse du fluage
avait été notée par les ingénieurs. Cinq membres du staff technique du barrage ainsi que les autorités
avaient évalués la situation. Le tunnel d'évacuation avait été ouvert durant la nuit du 9 octobre. A 22h
41mn 40s une lame d'eau dévasta l'ensemble de la région détruisant sur son passage les équipements du
barrage ainsi que les bâtiments techniques où 20 techniciens trouvèrent la mort."

L'inondation de la vallée très étroite entraîna des débris de toute sorte. Il en résulta un souffle très
violent et très froid suivi quelques secondes plus tard par la lame déferlante. En six minutes l'inondation fit
disparaître la ville de Longarone de la carte.
La catastrophe du barrage de Vaiont a été causé par une mauvaise prise en charge des problèmes
géologiques et géotechniques, bien avant la construction de la digue. Le glissement de terrain a atteint une
vitesse de 90 km/h ce qui laisse supposer un faible coefficient de friction. Après le désastre, les géologues et
les ingénieurs ont été sévèrement blâmés, non pas pour la catastrophe elle même, mais pour n'avoir pas
alerté les populations pour une évacuation immédiate.
Un autre glissement meurtrier, toujours en Italie, avait fait 27 victimes. Le 28 juillet 1987 une masse
rocheuse s'est détachée du Mont Zandila en Italie du Nord pour poursuivre, vers l'aval, son glissement à
travers une étroite vallée à une vitesse évaluée à 370 km/h. Ce mouvement de masse rocheuse a été
classé comme l'un des plus rapides glissements de terrain du monde. Il avait perturbé l'ensemble du réseau
fluvial faisant obstruer la rivière Ada et causant d'importantes inondations.

3.2.2. Autres Glissements historiques

 Par exemple le glissement préhistorique de Blackhawk en Californie est un immense glissement,


3
sous coussin d'air, d'une masse rocheuse de 320 millions de m . Le déplacement sur plus de 8 km
s’est effectué dans le désert sur une pente de 2,5°.

 Les glissements peuvent être dévastateurs comme celui de Porto Rico en 1985 où 129 personnes
périrent après 56 cm de pluie incessante. La surcharge d'eau déclencha le mouvement de 250 000
3
m de terrain argilo-calcaire.

 Le séisme du lac Hegben au Montana aux USA a causé un énorme glissement de terrain qui fit 28
victimes, des campeurs en vacances, et obstrua la rivière Madison pendant plusieurs semaines.

 Un immense glissement de terrain a été observé pendant la construction du canal de Panama.


L'excavation géante, realize en 1914, a causé un glissement translational le long de niveaux de tuf.
Cette immense excavation a été entamée par l'état français puis reprise par les américains. La
3
compagnie française arracha plus de 15 millions de m de roches et la compagnie américaine plus
3
de 73 millions de m . Le plus sévère glissement a été celui de Cucaracha localisé sur le flanc Est de
l'excavation (Figure ci-dessous). Le 4 octobre 1907, après des pluies exceptionnelles, le flanc
oriental avait glissé en contrebas de l'excavation, ensevelissant deux pelles hydrauliques, aucune
victime n'avait
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été signalée. Par la suite le glissement a continué à se déplacer à la vitesse de 4m/jour. Après sa
mise en service en 1914, le canal a connu plusieurs problèmes de glissement et à maintes reprises il
est resté non opérationnel pendant plusieurs jours voire plusieurs semaines. Jusqu'à l'heure actuelle
de sérieux problèmes de maintenance de stabilité des versants du canal se posent.

Glissement de Culebra (canal de Panama).


(A) : coupe explicative de l’évolution des pentes
depuis 1913. (B) : glissement de Culebra du
4/10.1907.
Glissements transrationnels

4. Les effondrements de cavités


La subsidence dans les terrains carbonatés et salifère est due à la dissolution chimique des roches telles
que les calcaires, les dolomites et les évaporites (sel, gypse etc.). La dissolution chimique est un
phénomène naturel très courant dans la nature sauf, que dans le cas des effondrements, l'homme à souvent
tendance à modifier le régime hydraulique ce qui accélère ce processus qui le plus souvent se traduit par
des effondrements.

Le terme de "Karst" a été depuis longtemps utilisé pour définir un ensemble de phénomènes
caractérisant des régions où des roches solubles sont exposées à l'érosion. Les caractéristiques
morphologiques tels que les dolines, vallées de dissolution, cavités souterraines, nappes souterraines
profondes, sources et rivières souterraines sont souvent associés aux karsts. Pendant que la dissolution
chimique s'active, une cavité se crée progressivement. La surface du sol subside soit de façon lente, c'est le
cas de San Joaquin en Californie ou de la ville de Mexico, soit brutalement comme à Bouachria en 1988.
Les principales causes sont :
- l'abaissement du niveau de piézométrique, par pompage excessif de l'eau dans des sols composés de
sédiments peu consolidés,
- la dissolution de roche soluble (calcaires et roches évaporitiques enfouies sous la surface du sol),
- le creusement, par l'homme, des galeries minières dans de larges zones d'exploitation souterraine.

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Paysage calcaires avec cavités karstiques

4.1. Cas de l’effondrement karstique de Bouachria (Ech Cheliff, Algérie)


Cet effondrement a eu lieu sur la route nationale N°4 reliant Ech Cheliff à Oran, au niveau du lieu dit
" Bouachria". Ce qui est important, dans le cas de cet effondrement, c'est le suivi en une seule journée de
l'évolution du phénomène depuis les premiers signes de subsidence jusqu'à l'effondrement totale de la
doline. Le jeudi 13 juin 1988 à 7h 30 mn, le terrain longeant la RN4 entre Oued Sly et Boukadir, a montré
des signes d'affaissement avec apparition de fissures sur une zone de 200 m de rayon (Figures ci-dessous).
Des craquements souterrains furent entendus par les habitants des alentours. Vers 14 h un effondrement
instantané du sol affecta la RN4 ainsi que le terrain agricole avoisinant formant une dépression circulaire de
8 m environ de profondeur et de 200 m de rayon. Deux heures plus tard, le processus d'effondrement s'est
continué jusqu'à atteindre la nappe souterraine à une profondeur de 25 m. Ainsi en l'espace de quelques
heures, comme cela été le cas en Floride, un lac s'est formé. Cet effondrement a causé des dégâts au
niveau de la route ainsi que la rupture des câbles téléphoniques et canaux d'irrigation. Les habitations
avoisinantes ont été également endommagées partiellement. Comme pour les autres cas que nous venons
d'étudier, les causes de cet effondrement sont liés à la nature carbonaté du substratum karstique et au
pompage excessif de la nappe phréatique dans cette région.

A 14h l'effondrement du toit de la cavité karstique souterraine


10h30 : apparition de fissures sur la route

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Deux heures plus tard, le processus d'effondrement s'est continué. L'eau de la rivière souterraine a pu jaillir au
niveau du cratère qui avait alors atteint une profondeur de 25 m : En plus des dégâts constatés sur la R.N.4, trois
câbles téléphoniques, un canal d'irrigation et des habitations ont été sérieusement endommagés.

4.2. Cas de l’effondrement du forage pétrolier de Haoud Berkaoui (Algérie)


Dans la cadre du développement du champ pétrolier de Berkaoui, le forage OKN-32 fut entamé en
1977. En mai 1978, suite à des problèmes d'instrumentation le puits OKN32 fut abandonné à la profondeur
de 2523 m sans atteindre son objectif situé à 3550 m. Un second puits OKN32 bis fut alors foré à 80 m
d'OKN32. Ce dernier complété sans problèmes fut mis en production en avril 1978. L'arrêt brutal de sa
production en mars 1981 a mis en évidence une importante cave centrée sur le premier puits. Les tubages
des deux puits avaient été ensevelis.
L'aquifère du Sénonien carbonaté a été mis en contact avec l'eau de l'Albien à travers une épaisse
couche de sel du Sénonien salifère située entre 450 et 600 m de profondeur. La dissolution du sel a
entraîné la création d'une cavité, centrée d'abord sur le premier puits, puis s'agrandissant progressivement
jusqu'à atteindre le seuil critique de l'effondrement de la couverture sénonienne. Le phénomène
d'effondrement total a été observé en octobre 1986 créant un cratère de 200 m de diamètre et d'une
profondeur de 80 m environ (Figures ci-dessous).
Plusieurs expertises ont été effectuées pour évaluer l'extension latérale de ce phénomène
exceptionnel au monde. La contamination à faible vitesse de l'aquifère s'étend sur 4 km à l'Est et au Sud du
forage OKN32. Le diamètre de la cave dans le sel s'est relativement stabilisé et est estimé à 500 m environ.
Le diamètre du cratère en surface pourrait connaître de nouveaux effondrement pour atteindre un diamètre
équivalent à celui de la cave de sel c'est à dire 600 à 700 m environ. A terme, le diamètre définitif de
stabilisation serait de l'ordre de 1200 m.

Effondrement de la cavité des puits pétroliers OKN-32 ET OKN-32BIS de Berkaoui, Ouargla (Algérie). Photo de
gauche : gradins d’effondrement. Photo de droite : vue générale de la cavité

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Schéma explicatif de l’effondrement par dissolution du sel par l’eau douce. Exemple des puits 0KN-32
ET OKN-32BIS, Haoudh Berkaoui, Ourgla.

4.3. Cas de Winter Park (Floride, USA)


La Floride a connu plusieurs incidents liés aux effondrements de terrain. En 1975, la route nationale
n°4 (équivalent de route nationale) près de Lakeland en Floride s'est effondrée brutalement.
La photo ci-dessous est une vue aérienne d'un important effondrement ayant affecté Winter Park.
En 1981, en l'espace de quelques heures, une habitation, plusieurs voitures et la moitié de la piscine
municipale s'écroulèrent dans la dépression. Après plusieurs mois, l'eau avait surgit formant un petit lac. Les
investigations géotechniques, incluant les sondages, indiquèrent que la doline a été causée par l'érosion
intense d'un sol qui aurait rempli, au préalable, une cavité déjà formée.

Abaissement du niveau d’eau et effondrement rapide des galeries souterraines (karsts) .

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Des travaux montrèrent que le remplissage de ces cavités par de sols latéritiques crée une stabilité
des caves. Dans ce cas ci, il ne s'agit pas d'une dissolution chimique mais plutôt d'une érosion mécanique.
Cet effondrement est survenu après une longue période de sécheresse qui a été suivie, en 1981, par une
intense pluviométrie (38 cm en quelques jours).
La remontée du niveau piézométrique aurait déclenché l'effondrement. Les dégâts ont été estimés à
plus de 2 millions de dollars. Dix années plus tard, la dépression a été transformée en un lac naturel où l'on
explique aux visiteurs comment se sont formé l'ensemble des lacs de la Floride.

Effondrement karstique affectant une route à Vera Cruz, Photo aérienne de l’effondrement karstique à Winter Park,
Pennsylvanie (USA). Floride (USA) affectant un complexe municipal (piscine et
centre culturel). Le diamètre du cratère est de 100 m

5. Subsidence du sol
La surface du sol subside souvent de façon lente, c'est le cas de San Joaquin en Californie ou de la
ville de Mexico. Ce mouvement peut également être rapide et brutal comme nous le verrons dans le cas de
Bouachria près d'Ech Cheliff. Les principales causes, qui le plus souvent sont combinées, sont :
- l'abaissement du niveau de piézométrique, par pompage excessif de l'eau, dans de larges zones
composées de sédiments peu ou très peu consolidés,
- la dissolution de roche soluble telle que les calcaires et les roches évaporitiques enfouies sous la
surface du sol,
- le creusement, par l'homme, des galeries minières dans de larges zone d'exploitation souterraine.

5.1. La subsidence due à l'abaissement du niveau piézométrique des nappes souterraines : Cas de la
région de San Joaquin en Californie.
La Californie est la région la plus affectée par le phénomène de subsidence. La zone méridionale de
2
Great Valley est intensément irriguée par l'eau de pompage souterrain. Au moins 11000 km de cette
importante zone agricole se sont affaissés de plus de 3 m en moyenne depuis 1920. Dans certaines poches
3
bien délimitées cet affaissement a atteint 8.5 m avec un volume subsidé de 20 km (fig 2.12).
Le taux d'affaissement est très lent et ne peut être perceptible qu'avec les déformations et parfois
cisaillement des équipements hydrauliques d'irrigations (canalisations, tubages etc.). La relation entre cette
subsidence et l'abaissement du niveau piézométrique est très clair. La subsidence est active là où
l'abaissement du niveau piézométrique dépasse le niveau de sécurité.
La Figure ci-dessous montre le niveau piézométrique des puits dans la zone où ont été reportés le
niveau du sol en 1955, 1963 et 1975. Comme le montre la courbe, l'affaissement est d'autant plus important
que le niveau piézométrique s'abaisse. Ceci a été vérifié dans plusieurs zones sujettes à ce type
d'affaissement. La solution pour palier à ce type de problème induit essentiellement par un pompage
excessif, consiste à réguler le pompage si la pluviométrie est assez importante. Or dans le cas de San
Joaquin, zone considérée comme semi aride, l'arrêt du pompage n'a pas solutionné le problème. Les
besoins en eau de la zone agricole ont trouvé leur solutions à travers la réalisation d'importants canaux
d'irrigation à partir de barrages se situant souvent à plusieurs centaines de kilomètres.

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5.2. La subsidence due à la dissolution des roches soluble
La subsidence dans les terrains carbonatés et salifère est due à la dissolution chimique des roches
dites solubles telles que les calcaires, les dolomites et les évaporites (sel, gypse etc.). La dissolution
chimique est un phénomène naturel très courant dans la nature sauf, que dans le cas des effondrements,
l'homme à souvent tendance à modifier le régime hydraulique ce qui accélère ce processus qui le plus
souvent se traduit par des effondrements.
Le terme de "Karst" a été depuis longtemps utilisé pour définir un ensemble de phénomènes
caractérisant des régions où des roches solubles sont exposées à l'érosion. Les caractéristiques
morphologiques tels que les dolines, vallées de dissolution, cavités souterraines, nappes souterraines
profondes, sources et rivières souterraines sont souvent associés aux karsts. Pendant que la dissolution
chimique s'active, une cavité se crée progressivement (Figure ci-dessous).

Abaissement du niveau d’eau par pompage excessif à San Joaquin (USA) induisant un effondrement
lent (subsidence) du sol de 9 m de 1955 à 1975.

Le terme de doline dans les terrains karstique est utilisé pour désigner une dépression circulaire
formée par l'effondrement de la surface du sol se trouvant immédiatement au dessus de la cavité. La
dissolution de volumes très importants de calcaire demande un temps relativement long (de 1 à plusieurs
centaines de milliers d'années). Deux types de dolines peuvent être observées dans la nature :

- dans les zones où l'épaisseur des sédiments est importante, la surface du sol à tendance à s'abaisser
graduellement jusqu'à former une dépression circulaire sans effondrement de la surface du sol.

- dans les zones présentant une fine couverture sédimentaire au dessus de la cavité qui se forme,
l'effondrement est souvent très imprévisible, brutal et instantané. Ce phénomène a été observé à
Bouachria près d'Ech Cheliff (voir les pages suivantes).

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6. La subsidence due à l'activité de l'homme
Comme nous venons de le voir dans le cas des effondrements karstiques, l'homme peut
indirectement accélérer ou amplifier des phénomènes naturels.
Il existe des calculs mathématiques simples pour prévoir l'extension et le taux de subsidence au
dessus des zones minières. Par exemple, si l'on exploite un niveau horizontal de minerai à une profondeur
donnée, la surface du sol se trouvant juste au dessus de la zone exploitée aura tendance à s'affaisser de
quelques centimètres voire de quelques mètres.
La subsidence due à une exploitation souterraine de charbon près de Sheridan dans le Wyoming
aux USA a été à l'origine de sérieux problèmes d'affaissement en surface.
Dans la région de Sheridan, le réseau sismologique mis en place pour la surveillance sismique de la
région détecte plus de 2500 secousses par jour attribuées aux effondrements souterrains et en surface ou
des explosions dues probablement à la combustion spontanée du charbon (grisou). Les barrières de
protections de la région minière installées par les opérateurs de la mine durant les années 1950 ont été
toutes détruites par les explosions qui, le plus souvent, sont suivies d'effondrement. Un bulldozer de 90
tonnes a même été instantanément enseveli par un affaissement. Depuis son exploitation en 1860, plus de
2
60 km de charbon ont été extraits. Les galeries sont constamment en feu et, périodiquement, les
effondrements affectent la surface du sol donnant une morphologie appelée thermokarst.

Effondrement de galeries minières abandonnées suites aux explosions souterraines (grisous) et aux
effets de la gravité.

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Conclusion
La réduction ou l’atténuation des effets des catastrophes naturelles liées aux conditions du sol, passe par
l’identification, au niveau des zones prioritaires, des paramètres sismiques, géologiques,
géomorphologiques et géotechniques pour tout développement urbain ou économique. Des propositions de
requalification de sites, de confortement, d’aménagement hydrauliques des oueds et barrages afin de
limiter les risques liées aux instabilités des sols. Des cartes d’aléas doivent être élaborées et mises en
œuvre en développant des cartes et règlements de constructibilités pour tout type d’instabilités de terrain.
Une première expérience a été faite sur la commune de Ain el Hammam (Tizi Ouzou) où le développement
urbain et économique se base sur les cartes et règlements de constructibilité que nous avons développés
dans cette région. Une telle approche pourrait être généralisée pour l’ensemble des autres régions du pays
qui connaissent ou connaitront un développement futur.

Réferences

Groupement BURGEAP-Tti-ME2i- Hydroenvironnement (2006), “Etude de la vulnérabilité de la Wilaya d’Alger aux


catastrophes naturelles, Alger, Algérie. Direction des Ressources en Eau de la Wilaya d’Alger, Rapport final.

Swan F. H.; Youngs R.R.; Power M. S.; Boudiaf A.; El Foul D.-1984- “Characterization of earthquake sources and
assessment of seismic hazards in the Ech Cheliff region, Algeria”. Actes de la conférence internationale sur le
microzonage sismique. 10-12 octobre 1984, Ech Cheliff, Algérie.

Yelles A., Domzig A, Déverchère J, Bracène R, Mercier de Lépinay B, Strzerzynski P, Bertrand G, Boudiaf A, Winter T,
Kherroubi A, Le Roy P et Djellit H “Plio-Quaternary reactivation of the Neogene margin of NW Algiers, Algeria: The
Khayr al Din bank”. Tectonophysics 475 (2009) 98–116.

Yelles K. ; Boudiaf A; Djellit H et Bracene R., “La tectonique active de la région Nord algérienne“. Comptes rendus de
l’académie des sciences de Paris ; N° spécial Maghreb, géosciences 338 (2006) 126–139.

Ambraseys, N.N. (1982), “The seismicity of North Africa. The earthquake of 1856 at Jijelli, Algeria”, Boll. Geofis. Teor.
Appl., 24(93), 31-37.

Boudiaf A. “Les sources sismogènes potentielles dans la région d’Alger (Algeria)“. Symposium CRAAG, Dynamic Active
Faulting in the Mediterranean Region, Alger 9-11 octobre 2000.

Boudiaf A., Ritz J-F. and Philip H. “Drainage Diversions as Evidences of Propagating Active Faults: Example of the El
Asnam and Thenia Faults”, Algeria. Terra Nova, 10, 236-244, 1998.

Boudiaf, A. (1996), “Etude sismotectonique de la région d'Alger et de la Kabylie (Algérie): Utilisation des modèles
numériques de terrain (MNT) et de la télédétection pour la reconnaissance des structures tectoniques actives:
contribution à l'évaluation de l'aléa sismique“. Thèse de doctorat, 274 pp., Université de Montpellier II.

Groupement ANTEA-Tti-Hydroenvironnement (2010), “Etude du glissement de Ain el Hammam, Tizi Ouzou. Rapport
final de la mission C. N°57665/A, Mars 2010.

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