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FLSH, Département de psychologie

TPC
Psychologie clinique et pathologique -2-
Année 2019-2020
Madame Layla Sahab

Thème : La dépersonnalisation
Nathalie El Kai

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Sommaire
1. Définition..................................................................................................................................4
2. Historique et théories................................................................................................................5
3. Une ou des dépersonnalisations ?.............................................................................................5
a. La dépersonnalisation dans l’état Borderline.......................................................................5
b. La dépersonnalisation névrotique.........................................................................................6
c. La dépersonnalisation dans l’état psychotique.....................................................................6
4. Le traitement de la dépersonnalisation.....................................................................................7
5. Conclusion................................................................................................................................7
6. Bibliographie............................................................................................................................8

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Mots-clés : dépersonnalisation, trouble, personnalité, dépersonnalisé, corps

Keywords : depersonalization, disorder, personality, depersonalized, body

Autoportrait d'une femme de 22 ans souffrant de trouble de dépersonnalisation

« Je suis comme n’étant pas » (Amiel, 1949, p. 32)

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Depuis quarante ans, Maurice Bouvet, un psychanalyste français, a affirmé que : « la
symptomatologie de la dépersonnalisation contient assez de tableaux différents pour permettre
l'élaboration des théories les plus diverses ». Cette affirmation semble être vraie jusqu’à nos
jours car en effet, on trouve le trouble de dépersonnalisation qui s’associe à plusieurs autres
troubles, ou qui apparait après d’autres troubles. Pour commencer, il faut préciser que l’identité
de l’enfant est une réflexion de celle de la mère, ainsi que le sentiment de réalité s’établit par les
premières relations de l’enfant.

1. Définition
Le DSM-IV définit la dépersonnalisation comme : « une expérience prolongée et répétée d’un
sentiment de détachement et d’une impression d’être devenu un observateur extérieur de son
propre corps. » Alors le sujet souffrant de ce trouble, ressent un sentiment d’étrangeté, et il sent
qu’il est irréel dans le monde. Il observe son corps comme s’il était un objet extérieur. Ce
sentiment d’étrangeté va jusqu’au point de douter de sa propre existence. Le sujet croit que sa vie
est un film, ou même un rêve. Il n’est pas sûr de ce qui l’entoure. Il y a plus de cent ans, Sollier,
un neurologue et psychologue français, a écrit : « Le sujet dit qu'il voit, qu'il entend, qu'il sent
mais c'est comme s’il ne voyait pas, s'il n'entendait pas, s'il ne sentait pas. » Cependant, le
dépersonnalisé dit qu’il est conscient de son trouble, et reconnait que ce sentiment n’exprime pas
la réalité.

En effet il existe plusieurs causes de la dépersonnalisation : Ça pourrait être une défense face à
des sentiments de colère ou de manque d’affection, comme ça pourrait être une réponse face au
danger qui sépare le soi en une partie observante et une autre participante. En outre, la
dépersonnalisation pourrait être causée par la domination du Surmoi au Moi et l’obéissance de ce
dernier, ou enfin certains auteurs admettent qu’elle est le résultat des identifications hostiles avec
les deux parents.

Bien que les causes sont différentes, les effets et les conséquences sur l’individu le sont aussi.
Ses conséquences vont dépendre de la personnalité de l’individu et de son identité. Par la suite,
on distinguera les effets de la dépersonnalisation dans les différents états de l’individu.

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2. Historique et théories
La première fois qu’on a parlé des symptômes de la dépersonnalisation, c’était avec les
aliénistes. C’est en 1873, que Krishaber parle de dépersonnalisation en la nommant :
« névropathie cérébro-cardiaque ».

Dans un second temps, le psychiatre Pierre Janet, a étudié la dépersonnalisation dans «


L’automatisme psychologique », et a décrit le symptôme comme : « la marque de la dissolution
d’une fonction supérieure, la conscience, qui est perçue comme une capacité à se prêter de
l’attention. ». Donc Janet reproche à la dépersonnalisation « une faiblesse de synthèse
psychologique ».

Alors que Freud et Breuer ajoutent une autre notion qui est « le clivage de la conscience ». Ils
utilisent ce terme pour désigner des états de dédoublement alternant de la personnalité ou de la
conscience. Ce clivage implique une séparation d’une représentation - coupée du commerce
associatif - de son affecte, qui peut être converti, placée ou transformée.

Puis Follin, a mentionné dans son livre « Vivre en délirant », que la dépersonnalisation est un
passage vers un processus psychotique.

Lacan, dans le séminaire sur l’angoisse, a dit « la dépersonnalisation commence avec la non-
reconnaissance de l’image spéculaire ». Donc selon Lacan, la dépersonnalisation serait la
conséquence d’une méconnaissance du corps du sujet.

Enfin en 1972, Bouvet oppose la dépersonnalisation avec le délire. Il dit : « Le dépersonnalisé
n’abandonne pas la réalité, il s’y cramponne tout au contraire ».

De nos jours le DSM IV, range le trouble de dépersonnalisation avec les troubles dissociatifs
dont ces derniers se caractérisent par des interruptions du fonctionnement habituel de la
conscience, de la mémoire, de la perception et de l’identité.

3. Une ou des dépersonnalisations ?


a. La dépersonnalisation dans l’état Borderline
Le trouble de personnalité Borderline est caractérisé par des crises de violence et une instabilité
des émotions, des relations interpersonnelles et de l'image de soi. Ces violences sont précédées
par des expériences frustrantes et le corps du patient lui-même est la première cible. Les patients

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Borderline qui souffrent de dépersonnalisation déclarent qu’ils ne supportent pas le sentiment de
non existence. Et pour se sentir existant, ils ont tendance à se taillader et à voir sortir le sang : «
Je n’existe plus, je ne suis pas réel. Quand je commence à me taillader et que je vois le sang,
alors ça s’arrête. Je reviens en arrière et je me sens de nouveau à l’intérieur de moi-même. »
affirma une patiente. Pour les patients Borderline, l’élimination de leur personnalité est une
angoisse pour eux ; et pour affirmer leurs vies ils utilisent les méthodes les plus violentes : ils
font sortir le soi pour « se libérer de cette mort psychique ».

b. La dépersonnalisation névrotique
Une caractéristique fréquente de la dépersonnalisation névrotique c’est le changement de la
perception du corps. Le sujet ne reconnait plus son corps, ni son soi psychique. Cette
dépersonnalisation se passe soudainement, et a une durée variable. On reproche certaines
caractéristiques de cette dépersonnalisation à celle d’une attaque de panique : une transpiration
excessive, battement de cœur, souffle coupé, … En effet, la dépersonnalisation névrotique est
généralement précédée par des émotions réfutées. D’un point de vue dynamique, le manque de
défenses d’un soi fragile provoquera une dépersonnalisation, qui causera en un second temps de
l’angoisse.

c. La dépersonnalisation dans l’état psychotique


Pour un psychotique, se réintégrer dans le monde réel et reprendre une vie normale, lui parait une
déstabilisation. Quand il sort de son état mental délirant, il se sent dépersonnalisé et qu’il n’a
aucun contact avec le monde extérieur ou encore avec lui-même : « Elle rêvait d’être un cheikh
entouré d’une troupe de bayadères. Elle atteignait ainsi un état de plaisir extatique, mais le
problème apparaissait quand elle sortait de cet état mental. » affirma une thérapeute d’une
patiente psychotique. Donc quand le psychotique se plonge dans ses idées délirantes, il se sent
agréable. Mais une fois sorti de son monde, il se sent inconnu, sans identité, ce qui lui
provoquera de l’angoisse.

La différence d’une dépersonnalisation névrotique et d’une dépersonnalisation dans l’état


psychotique est une différence de réversibilité. Certes les patients névrotiques perçoivent les
phénomènes de dépersonnalisation comme étant un drame, mais ceci est limité par le temps,
réversible et n’affecte pas vraiment la personnalité. Alors que les patients psychotiques ont une

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base d’identité très fragile. Ils sont la plupart des temps dans leur monde de fantasme et peu de
temps dans la réalité ce qui affaiblit encore plus leur identité.

4. Le traitement de la dépersonnalisation
Depuis longtemps, les chercheurs n’admettent pas une psychothérapie efficace pour les
dépersonnalisés. Mais de nos jours, des recherches nouvelles étaient plus optimistes et semblent
trouver des psychothérapies qui conviennent à soigner les dépersonnalisés.

Pour les patients qui ne souffrent pas d’une dépersonnalisation continuelle, mais d’une
dépersonnalisation dite « chronique », (c’est-à-dire ils souffrent de ce trouble juste dans des
moments d’angoisse, de stress, ou de dépression.) le traitement efficace serait un traitement de
gestion de stress, et d’angoisse. Ainsi une thérapie cognitivo-comportementale sera opérante
puisqu’elle cherche à identifier et à corriger la pensée et par la suite changer les modèles de
comportement inadaptés.

Alors que pour les patients qui souffrent d’un des troubles de personnalités suivantes : troubles
psychotiques, personnalité Borderline, personnalité narcissique, une thérapie psychodynamique
peut leur être efficace. Cette thérapie psychodynamique se concentre sur les états émotionnels
sous-jacents aux symptômes.

Enfin pour certains patients l’usage de médicaments ou d’hospitalisation est nécessaire, surtout
dans les cas où les dépersonnalisés souffrent d’autres troubles graves comme la schizophrénie.

5. Conclusion
Après avoir définit la dépersonnalisation et abordé ses différentes théories et ses différentes
formes, on peut en conclure que la dépersonnalisation est un trouble dissociatif où le sujet se
perçoit étranger dans son corps et dans le monde extérieur. Quelques soit la théorie suivie, le
dépersonnalisé aura beaucoup de mal à s’intégrer dans le monde : quelquefois il se sent vivant, et
d’autres fois il se sent irréel, comme s’il vivait un rêve. « Je me réveille, j’ouvre les yeux au
milieu d’un silence et d’une lumière que je ne connais pas, et de choses qui pour moi n’ont pas
de sens [...]. Quelle femme suis-je encore ? » - Donata Genzi, dans Se trouver, Luigi Pirandello.

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6. Bibliographie
1- La perte de soi dans la clinique psychanalytique avec une attention particulière à l'état
psychotique, Franco de Masi, Daniela Avakian, Dans Revue française de psychanalyse 2013/4
(Vol. 77), pages 1095 à 1113 : https://www.cairn.info/revue-francaise-de-psychanalyse-2013-4-
page-1095.htm?contenu=article
2- Dépersonnalisation, le doute d'exister ? Didier Lauru, Dans Figures de la psychanalyse 2004/1
(no9), pages 87 à 95 : https://www.cairn.info/revue-figures-de-la-psy-2004-1-page-87.htm#s1n2
3- La dépersonnalisation : étude psychanalytique de la dimension contemporaine du phénomène,
David Fradet : https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01619290/document

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