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Une lecture juridique : La fusion d’entreprises en Algérie.

Présentation générale :

La nouvelle dynamique des relations internationales avec l’émergence des


multinationales, mais aussi l’interaction entre les entreprises, a stimulé non
seulement
l’économie mondiale mais surtout le contexte socioculturel des gens à travers le
globe.
En effet, on ne peut imaginer ce qu’un groupement entre deux ou plusieurs entités
économiques pourra engendrer comme conséquences non seulement sur l’économie
locale, mais aussi la vie des personnes touchées par ce groupement.
Toutefois, cette problématique relève plus de l’économie politique et de la sociologie.
Pour ce qui est d’une discipline normative qu’est le droit, c’est une autre paire de
manche.
Pour un juriste, le groupement de deux ou plusieurs entités économiques est une
série de procédure, mais surtout une expertise au préalable par rapport aux risques
juridiques, financiers et fiscaux.
La nécessité de définir ce groupement s’impose au préalable, le cadre légal de cette
opération en Algérie est à démontré et les procédures à suivre sont à définir.

Définition :

La fusion d’entreprises se définit comme étant une concentration des patrimoines de


deux ou plusieurs sociétés, qui aboutissent à la constitution d’une nouvelle entreprise
ou à une prise de contrôle de celle-ci.
Elle est aussi le résultat de l’union de deux personnes morales ou plus. Les éléments
d’actif, aussi bien que les dettes, deviennent alors ceux de l’entreprise issue de la
fusion.
Economiquement, la fusion se définit comme étant « L’opération économique
ayant pour objet d’intégrer dans une seule et même entreprise l’ensemble des moyens
de production dont dispose la ou les sociétés apporteuses »

Juridiquement, La fusion est définie comme étant « un phénomène contractuel par


lequel, à une pluralité de sociétés, se substitue une seule,
en deux variantes possibles par incorporation d’une nouvelle société dans laquelle
confluent deux ou plusieurs sociétés préexistantes ».

Types de Fusion :

Il existe plusieurs types de fusions dont les conséquences sur le plan juridique et
fiscal sont différentes. De manière générale, ces montages juridiques peuvent revêtir
la forme d’une fusion-absorption, ou d’une fusion-acquisition.

1/ Fusion Absorption :
Une ou plusieurs sociétés préexistantes disparaissent pour venir s’annexer à une
autre société préexistante : il s’agit de la fusion absorption, appelée aussi « fusion par
annexion».
C’est le cas où une société en absorbe d’autre tout en gardant son identité propre.
Elle consiste dans l’apport par une ou plusieurs sociétés de l’intégralité de leurs actifs
à une société existante qui les absorbe.
Les sociétés apporteuses étant dissoutes.

Il découle des définitions précédentes les caractéristiques suivantes :


– La réunion dans un seul être moral de la totalité des biens actifs et passifs des
sociétés fusionnantes.
– L’opération de fusion doit porter sur le patrimoine de la société absorbée ce qui
entraîne systématiquement sa disparition.
– La société absorbée reçoit en contrepartie de ses apports des titres de la société
absorbante, ces titres seront répartis entre les associés ou actionnaires de la société
absorbée, dont les parts ou actions seront annulés. De ces développements qui
précédent, on déduit que l’apport se traduit
par l’augmentation de capital de la société absorbante.
Cette augmentation entraîne la création de nouveaux titres au profit de la société
absorbée qui les échange contre ses propres titres détenus par ses propres associés.
Par la suite, la société absorbée détruit ses propres titres et disparaît à jamais. Les
associés de la société absorbée retrouvent leur qualité d’actionnaires dans
l’absorbante.
(Il faut noter que la fusion absorption est la méthode la plus retenue et ceux pour des
raisons fiscales concernant le droit d’enregistrement et juridiques relatives à la
constitution des sociétés).

Exemple:

En juillet 2010, le premier groupe de télécommunications japonais


Nippon Telegraph and Téléphone (NTT) annonçait le rachat de la société
sud-africaine de services informatiques et de télécommunications
Dimension Data créée en 1983 et cotée à la Bourse de Londres, pour un montant
total de 3 milliards de dollars. Puis un an après, en juin 2011, c’était au tour du
numéro un mondial de la distribution, le géant américain Walmart, d’acquérir 51% du
capital de Massmart pour 17 milliards de rands, soit 2,36 milliards de dollars.
Se présentant comme le deuxième distributeur d’Afrique avec 9 chaînes de
distribution de gros et de détail et 288 magasins dans quatorze pays africains, ce
groupe sud-africain a réalisé un chiffre d’affaires en hausse de 12%, à 52,950
milliards de rands (6,61 milliards de dollars) sur l’exercice 2010-2011. Mais cette
opération a récemment été contestée par le gouvernement sud-africain qui a plaidé
en justice pour son annulation en raison d’un vice de forme.
Cependant, la plus grande opération fusionacquisition à ce jour reste le rachat en
2010 des filiales africaines du groupe de télécommunications koweïtien Zain par le
premier opérateur indien Bharti Airtel, pour un montant de 10,7 milliards de dollars.
Il a ainsi coupé l’herbe sous le pied du français Vivendi également intéressé par
l’opération, car il ne souhaitait pas revivre l’échec de l’année précédente avec le
groupe sud-africain MTN.
Ce géant des télécoms largement présent en Asie dans de multiples secteurs tels que
la distribution, les services financiers, les produits manufacturiers,
entend désormais prendre pied en Afrique. Mais, cette offre n’inclut pas les filiales au
Maroc et au Soudan de Zain qui opère dans 15 autres pays africains, dont le Nigeria,
le Ghana et le Tchad.

2/ Fusion par création d’une société nouvelle :


Deux ou plusieurs sociétés préexistantes disparaissant pour créer une société
nouvelle. La fusion par constitution d’une société nouvelle consiste dans la réunion
de deux ou plusieurs sociétés qui disparaissent toutes pour donner naissance à un
être moral nouveau, spécialement constitué à cet effet, et au sein duquel elles sont
toutes absorbées.
Les mêmes principes généraux de celui de la fusion absorption restent applicables, le
seul élément original consistant dans la disparition simultanée de deux sociétés.
Donc deux sociétés au moins sont dissoutes pour faire un apport global de leur
situation active et passive à une société nouvelle créée pour recevoir ces apports.
(Ce procédé est peu fréquent utilisé à cause des contraintes d’ordre fiscal, en effet ; La
création d’une société nouvelle entraîne l’exigibilité des droits d’enregistrement sur
les apports réalisés par toutes les sociétés qui interviennent dans l’opération.).

Exemple:

Récemment, le 09/05/2014, Google a racheté Stackdriver, une startup


spécialisée dans le monitoring d’applications et de services dans le
cloud. Sans donner de détails financiers sur la transaction, la firme de Mountain
View a simplement déclaré mercredi que « l’équipe de Stackdriver intégrera celle en
charge de la plate-forme cloud de Google ». Celles-ci sont chargées d’intégrer les
fonctionnalités de Stackdriver dans Google Cloud Platform.
Le cadre légal de la fusion d’entreprises en Algérie :
L’opération de fusion a été prévu dans les dispositions du code de commerce algérien,
articles 744 à 746 mais dans un contexte de liquidation pour les différentes formes
juridiques.
Toutefois, Aux termes des dispositions de l’article 15 de l’ordonnance n°03-03 du 19
juillet 2003, modifiée et complétée, relative à la concurrence, une opération de
concentration est réalisée :
• Lorsque deux ou plusieurs entreprises antérieurement indépendantes fusionnent
(fusion);
• Lorsqu’une entreprise acquiert le contrôle d’une autre entreprise (prise de contrôle).
• Lorsqu’une entreprise commune accomplissant de manière durable toutes les
fonctions d’une entité économique autonome est créée par deux ou plusieurs
entreprises distinctes.
Les opérations de concentration ne sont soumises à autorisation que si leur
importance dépasse un certain seuil. Pour apprécier cette importance, on dispose de
différents critères comme la part de marché ou le chiffre d’affaires des entreprises
concernées.
En application de l’article 17 de l’ordonnance précitée, le seuil retenu en Algérie pour
la déclaration d’une concentration est un seuil en part de marché (part de marché
supérieure à 40% des ventes ou des achats en cause) et les opérations qui doivent être
déclarées au Conseil de la Concurrence sont donc toutes les concentrations qui, du
fait qu’elles dépassent ce seuil, sont donc susceptibles de porter atteinte à la
concurrence sur un marché donné, quelle que soit – a priori – l’importance de ce
marché.
Les entreprises participantes ne sont pas autorisées à réaliser l’opération de
concentration tant que celle-ci n’a pas été notifiée et que le Conseil ne l’a pas déclarée
compatible avec le fonctionnement de la concurrence (articles 20 et 61 de
l’ordonnance modifiée et complétée n° 03-03 du 19 juillet 2003 ).
Exemples de fusion en Algérie :
En 2009, Sonatrach a procédé à la fusion-absorption de la société nationale de
raffinage de pétrole (Naftec), et des Entreprises de Gestion des zones industrielles
d’Arzew (EGZIA) et de Skikda (EGZIK).

Analyse juridique de cette fusion :


Aux termes des actes notariés respectifs, les sociétés Naftec, EGZIA et EGZIK sont
dissoutes le 30 juin 2009 par la procédure de fusion-absorption et leurs activités
respectives intégrées dans l’objet social de Sonatrach dès le 1er janvier 2009, date
«effective» de la fusion-absorption, selon les termes des contrats respectifs approuvés
par les assemblées générales de ces sociétés.
Au capital social de Sonatrach (500 milliards de dinars) vont désormais s’ajouter 50
milliards de DA de Naftec, 3,256 milliards de da d’EGZIA et 160 millions de DA
d’EGZIK, selon la même source.
Selon les explications de l’ex-ministre de l’énergie Chakib Khalil, l’existence d’une
filiale complètement indépendante intervenant au même titre que l’entreprise-mère
dans l’activité raffinage poserait toujours problème dans ce domaine. «Certaines
activités qui sont nécessaires à Sonatrach doivent lui appartenir et le raffinage fait
partie des activités intégrantes de Sonatrach», a-t-il expliqué.
L’autre raison qui a conduit Sonatrach à récupérer cette filiale est, selon M. Khelil,
l’incapacité de Naftec de financer son programme d’investissement estimé à prés de 3
milliards de dollars.
On remarquera que c’est toujours l’enjeu financier et non pas managérial qui prime
dans ce type de fusion.

Appréciations personnelles pour ce qui est de la fusion d’entreprises :

Lorsque deux ou plusieurs entreprises nouent une alliance, elles cherchent avant tout
à réaliser un gain d’ordre qualitatif tel que l’amélioration de leur système de gestion
ou leur capacité commerciale ou leur savoir-faire technologique.
Quand deux entreprises fusionnent, elles répondent à certaines motivations,
puisqu’elles permettent de renforcer leur pouvoir sur le marché, d’augmenter le
pouvoir de négociation eu égard les partenaires économiques (fournisseurs, clients,
banquiers).
La fusion peut permettre d’augmenter les marges bénéficiaires, constituer une
réponse aux actions stratégiques des concurrents en se repositionnant par rapport
aux concurrents.

La réussite d’une fusion dépend donc des facteurs suivants :

La stabilité de l’alliance et de la fusion, de manière à mener à bien un projet ou une


activité spécifique en coordonnant les compétences, moyens et ressources
nécessaires.
La culture d’entreprise que possèdent les dirigeants (ouverture sur le marché, respect
des lois, sens du management stratégique,…etc.).
La prise de conscience du contexte économique, sécuritaire et politique avant la
fusion.
L’étude et l’analyse financière, fiscale chapeauté par une équipe spécialisée (avocats,
financiers, expert comptables,…etc).
En conclusion, pour ce qui est de la fusion en Algérie, le cadre légal demeure assez
loin de l’évolution de ce qu’on appelle le droit vivant par rapport aux entreprises
algériennes surtout privées. La législation en ce sens, doit absolument être à jour des
défis futurs, notamment la probable adhésion de l’Algérie à l’organisation mondiale
du commerce, qui engendrera certainement des réformes en ce sens.

Par MEHDI Tarik Abdallah


Avocat à la cour et juriste d’entreprise

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