Está en la página 1de 9

Historique de la protection cathodique

https://www.cefracor.org/fr/historique-de-la-protection-cathodique
Les origines de la protection cathodique
L’effet des couplages galvaniques entre métaux a été sans doute constaté depuis longtemps (peut-être
par les Romains). A Florence, en 1792, Giovanni Fabbroni a été le premier à décrire la corrosion
bimétallique.

En 1802, Alessandro Volta a décrit les principes de l’effet d’un courant électrique continu sur
l’oxydation des métaux : « L’oxydation augmente fortement sur le métal duquel le courant sort pour
entrer dans l’eau ou tout autre liquide oxydant. L’oxydation diminue ou s’élimine complètement sur
le métal dans lequel le courant entre et sur lequel l’hydrogène se dégage ».

La première application de la protection cathodique par « système galvanique » utilisant des « anodes
sacrificielles » s’est faite en eau de mer, milieu idéal pour la mise en œuvre de cette technique à
cause de sa conductivité élevée et sa forte homogénéité. En 1806, Humphrey Davy a avancé l’idée
d’un effet favorable sur la corrosion du cuivre en eau de mer d’un contact avec le zinc, l’étain ou le
fer. Suite à une commande de l’Amirauté Britannique en 1824, il établit en deux ans les principes de
base de la protection cathodique en eau de mer. Il dispose quatre anodes en fonte, deux à la poupe et
deux à la proue, avec un rapport de surface de 1/80 de la surface du cuivre, sur le SS Samarang,
bateau de guerre en bois équipé d’un fond en cuivre qui avait montré des signes de corrosion après
trois ans d’utilisation. On parle alors de « Electrochemical means ».

La première application de la protection cathodique par courant imposé a été introduite pour lutter
contre la corrosion galvanique dans les condenseurs de chaudières utilisés pour les machines à vapeur
à la fin des années 1900. Ce système utilisait le fer doux comme anodes et le courant était fourni par
des dynamos basse tension générant un courant continu sous 6 à 10 V. Ce procédé, appelé «
Cumberland Electrolytic System », a été introduit par Elliott Cumberland en Grande-Bretagne, les
anodes galvaniques de zinc utilisées alors devenant rapidement inefficaces à cause de la formation de

1
dépôts et nécessitant de fréquents remplacements. Cette technique a été appliquée pour la protection
de machines à vapeur, particulièrement sur les locomotives. Elle a été utilisée par l’Armée
Britannique pendant la Première Guerre Mondiale et sur des bateaux (peut-être le Titanic).

La première utilisation de la protection cathodique pour les pipelines enterrés d’eau, de gaz ou de
produits pétroliers a eu lieu dans les années 1920 aux USA, avec emploi d’éoliennes avant
l’apparition des redresseurs. Dans les années 1930, Illinois Bell Telephone Co protégeait des câbles
gainés de plomb avec des redresseurs à CuO2.

En URSS, un premier pilote de protection cathodique a été installé sur un pipeline de pétrole près de
Bakou en 1931. Un autre, couplé avec un drainage, a été testé en 1946 sur un pipeline Bakou-
Batoumi. Mais la première utilisation sur pipelines de gaz (Dachava-Kiev et Saratov-Moscou) a
attendu les années 1949-1951.

En Europe de l’Ouest, la protection cathodique s’est développée en complément du « drainage


polarisé » des courants vagabonds mis en place contre les attaques rapides par corrosion des
canalisations enterrées entraînées par l’électrification des réseaux ferrés en courant continu. La
réglementation a parfois freiné la mise en place de ces techniques, particulièrement en France.
L’arrêté du 30 avril 1935 interdisait la connexion électrique entre rails et masses métalliques dans le
sol (article 104) et l’utilisation de la terre comme partie d’un circuit de distribution électrique (article
133).

2
En Belgique, Distrigaz a étudié cette méthode (dite « électroprotection ») dès 1930 et l’a
expérimentée à partir de 1934, principalement contre la corrosion « électrolytique » par les courants
vagabonds, en complément des drainages polarisés. La protection cathodique par courant imposé n’a
été introduite en France qu’en 1946 par la RAP pour son réseau du Sud-Ouest (avec l’aide de
Distrigaz). A la même époque, Gaz de France a mis en application des méthodes électrochimiques de
prévision sous l’impulsion de J. Maurin. A la même date a eu lieu l’installation d’anodes de
magnésium sur une partie de canalisation entre Gennevilliers et Saint-Ouen.

Offshore, la protection cathodique par anodes galvaniques a d’abord été employée dans le Lac
Maracaibo (Venezuela). Une application de la protection par courant imposé sur un pipeline sous-
marin véhiculant de l’eau entre Miami et Keywest (Fl.) est signalée en 1935. Un large application de
la protection cathodique s’est développée sur les plates-formes du Golfe du Mexique à partir de la fin
des années quarante, par l’utilisation d’anodes en magnésium suspendues, fréquemment remplacées

Les véritables applications industrielles de la protection cathodique ont été liées au développement
des techniques pendant la seconde Guerre Mondiale : par exemple premiers redresseurs à semi-
conducteurs et anodes magnésium.

Le critère -0.85 V / sat. Cu-CuSO4 établi par R. J. Kuhn en 1933 pour les pipelines enterrés a été
interprété théoriquement en parallèle par T.P. Hoar en 1937 et R.B. Mears and R.H.Brown en 1938.
W. J. Schwerdtfeger a confirmé ce critère par des essais dans les sols en 1951 et l’eau de mer en
1958.

En 1952, Marcel Pourbaix et le Comité Technique Belge sur la protection cathodique (CT4 )
écrivait : « Depuis 1933 se sont développées des installations de protection cathodique de
canalisations en acier enterrées dans le sol (principalement pour la distribution d’eau, de gaz et de
pétrole). Ces installations sont à présent d’une efficacité parfaite et de contrôle aisé, grâce notamment
à une meilleure connaissance des bases scientifiques du comportement électrochimique du fer et des
aciers ordinaires. La protection cathodique est appelée à un grand avenir dans de nombreux autres
cas, et des études scientifiques et techniques complémentaires à ce sujet sont souhaitables… ».
Au milieu du XXe siècle
A l'époque de la fondation de la NACE (National Association of Corrosion Engineers) aux USA en
1953, de l'AIAC (Association des Ingénieurs en Anticorrosion) en 1954 puis du CEFRACOR (Centre
Français de la Corrosion) en 1960 en France, et de l'EFC (Fédération Européenne de Corrosion) en
1955, la protection cathodique commençait à prendre vraiment de l'importance. Cependant elle était

3
encore souvent considérée comme mystérieuse par les non spécialistes. La démystification a eu lieu
au cours des années soixante, avec l'aide des associations de corrosionnistes et des premiers manuels
techniques.

Les applications dans quelques pays de l'Europe de l'Ouest dont la France concernaient alors
essentiellement quelques pipelines enterrés et des jetées. Il faut ajouter à cela quelques applications
pour des canalisations en béton armé (tuyaux Bonna®).

Le réel développement de la protection cathodique des pipelines enterrés a eu lieu avec celui des
raffineries et du transport du gaz et des produits pétroliers. En 1955, seulement 1000 km de gazoducs
majeurs existaient pour l'ensemble France, Allemagne et Italie, contre environ 300 000 km
aujourd'hui ! En applications marines, il y avait alors sans doute quelques cas dans la marine militaire
en Europe (réel développement dans les années soixante). Offshore, aucune production pétrolière
n'avait commencé en Mer du Nord ou dans d'autres sites comme la Mer Adriatique ou le Golfe de
Guinée. La protection cathodique offshore a démarré en Mer Caspienne dans les années 1950.

En Grande-Bretagne, la protection cathodique est devenue un procédé industriel reconnu au cours des
années 1950. Par exemple, pour les jetées de Rosneath et Harwich (courant imposé avec anodes Fe-Si
suspendues). En Allemagne, la première installation de protection cathodique a été installée en 1952
et le premier drainage en 1953. E.On Ruhrgas emploie systématiquement la protection cathodique
depuis 1958 (3000 km n'ont pas été protégés depuis leur origine).

4
Jehan Changarnier, Roger Legrand, Bernard Heuzé et Georges Poirier ont été des pionniers pour
l'application de cette technique en France pour les canalisations de gaz, d'hydrocarbures et d'eau dès
les années cinquante. Sous leur impulsion, on comptait ainsi au début des années soixante plus de 20
000 km de conduites enterrées sous protection cathodique (1000 km pour Gaz de France, 2500 km
pour le Gaz du Sud-Ouest, 5000 km pour l'eau, un millier pour les pipelines d'hydrocarbures liquides
comme Le Havre – Paris, Donges-Metz, le pipeline Sud-Européen).

En Roumanie, un Groupe pour l'application de la protection cathodique a été formé en 1954 à


l'Institut de Recherche Pétrolière (ICEP), puis d'autres pour les réseaux d'eau et de gaz de Bucarest.
En URSS, pratiquement tous les pipelines majeurs ont été équipés de protection cathodique depuis
les années soixante.

En Afrique du Sud, première application des anodes magnésium pour les lignes de gaz de
Johannesburg dans les années cinquante et du courant imposé au début des années soixante sur les
pipelines.

Les applications de la protection cathodique dans les années cinquante étaient les plus répandues aux
USA:

 Pipelines, surtout au début des années soixante-dix suite aux réglementations du DOT 49CFR
Part 192 (gaz) et 195 (liquides)
 Quelques utilisations sur les bateaux (surtout US Navy), plus répandues à partir de 1960
 Courant imposé dans des ports comme New-York et Boston
 Quelques cas marginaux d'emploi pour les bacs de stockage, les puits, les tuyauteries
enterrées,…
 Nombreux châteaux d'eau protégés par courant imposé avec anodes remplacées tous les 8
mois. Quelques anodes Mg dans les piscines, boîtes à eau d'échangeurs thermiques
 Quelques exemples dans le béton.

A cette époque, les critères de protection cathodique établis par un "Joint Committee" britannique
étaient :

 Seuil de protection à -0.850 V/Cu-CuSO4 en conditions aérobies et -0.950 V/Cu-CuSO4 en


conditions anaérobies
 Tous les potentiels étaient mesurées en " conditions ON " (sans couper le courant)

5
 Le potentiel était limité à -2 V pour éviter le décollement des revêtements
 Un écart positif maximum de 20 mV dû aux interférences électriques était autorisé.

Les meilleurs multimètres (analogiques) avaient une résistance interne de 150 000 Ω/V. La seule
méthode permettant la détection des défauts de revêtement de pipelines enterrés était la méthode
Pearson, utilisée aux USA, en GB et URSS depuis les années cinquante.
Les développements techniques au cours des dernières décennies
Des études conduites par l’US Navy et en Europe à partir des années quarante ont démontré
l’importance de la pureté du zinc utilisé pour les anodes galvaniques et ont conduit au développement
d’alliages spécifiques pour la protection cathodique en eau de mer de 1955 à 1960.

Le développement de la protection externe des bacs de stockage, des casings de puits et de l’intérieur
de capacités a suivi.

Les anodes d’aluminium ont remplacé progressivement celles de zinc et de magnésium en eau de mer
(réduction des coût) :

 Etudes sur Al-Zn à partir de 1945


 Développement des anodes Al-Zn-Hg aux USA (1956) et en France (1959)
 Al-Zn-In a remplacé Al-Zn-Hg à partir des années soixante-dix.

Les premières anode-bracelets (« segmentées ») ont été installées sur des sea-lines dans le Golfe du
Mexique en 1957. En 1969, Les premières anode-bracelets en demi-coquilles ont été installées en
Mer du Nord.

Pour les anodes à courant imposé :


 Anodes Fe-Si en 1955
 Alliages de plomb (1965), anodes Ti platiné à partir de 1966 (en eau de mer)
 Ti revêtu Mixed Metal Oxides (MMO) à partir de 1980.

Les puits d’anodes profondes ont été installés depuis les années soixante et les postes automatiques
de protection depuis les années quatre-vingts. Les panneaux solaires photovoltaïques, considérés sans
avenir pour la protection cathodique en 1969, ont été utilisés avec succès ensuite.

Les interférences des courants alternatifs ont été étudiées depuis 1975 en Allemagne.

6
Les applications pour la protection de l’acier enrobé de béton (y compris en zone atmosphérique) ont
démarré aux USA. Aujourd’hui, l’US Federal Highway Agency (FHWA) considère que la protection
cathodique est la seule méthode pour éviter la corrosion en cas de contamination par les ions
chlorures. Les méthodes électrochimiques alternatives comme l’extraction des ions chlorures ou la
ré-alcalinisation sont encore en cours de développement.

Les multimètres numériques (plusieurs MΩ) ont été introduits à partir des années soixante-
dix.L’erreur de chute ohmique dans le sol a été considérée à partir des années soixante et plus
largement au milieu des années soixante-dix. Les mesures à courant coupé (« ON/OFF ») permises
par des interrupteurs cycliques synchronisés sont devenues courantes au cours des années quatre-
vingts.

Introduits dans les années quatre-vingt dix, la télésurveillance et le télécontrôle se sont développées
progressivement sur les longs pipelines.

L’emploi de témoins métalliques (ou « coupons ») permettant des mesures « ON/OFF » locales sur
des « défauts artificiels » a été introduit au début des années quatre-vingt-dix (Russie, USA, Europe,
Afrique du Sud,…)

Les sondes à résistance électrique (« ER probe »s) sont encore utilisées marginalement.

L’utilisation des « méthodes de mesure intensives » tout le long des pipelines est apparue à partir des
années soixante en URSS. Le « CIPS » (Close Interval Potential Survey) est apparu en Grande-
Bretagne au milieu des années soixante-dix. Le « DCVG » (Direct Current Voltage Gradient) s’est

7
développé en Europe (Grande-Bretagne, Allemagne) et en Australie dans les années 1970/80 et est
devenu mature dans les années quatre-vingt dix. Aux USA, l’extension de ces méthodes est due aux
règlements sur l’intégrité publiés par le DOT en 2001, entraînant la méthodologie ECDA (External
Corrosion Direct Assessment) de la NACE.

Les progrès en normalisation


Les premières actions pour une approche commune de la protection cathodique ont été lancées par
des Symposiums de l’Electrochemical Society et de la NACE tenus en 1949.

Le premier document pré-normatif (« CP of buried structures ») a été publié en Grande-Bretagne en


1957 par le « Joint Committee for Co-ordination of the CP of buried structures » créé en 1953. Le
premier document normatif expérimental a été le « CP Code of practice » (BS CP 1021) issu en 1973,
remplacé par la norme British Standard BS 7361 – Part 1 en 1991.

D’autres normes ont été publiées par plusieurs pays Européens : Roumanie en 1965, Allemagne
(DVGW en 1971 puis DIN 30676 en 1986), URSS/Russie en 1974 et 1984, Pays-Bas (NPR 6912 du
NEN en 1979), Italie de 1990 à 1993, France de 1991 à 1995. En Norvège, la première
recommandation (DNV RP B401) pour la protection cathodique des structures offshore a été publiée
en 1986.
Suite au lancement de la normalisation Européenne par le CEN TC262 « Corrosion protection of
metallic structures » en 1990, puis en 1994 par le CEN TC219 spécifique à la protection cathodique,
un ensemble de normes EN ont été publiées depuis 2000 et certaines sont en révision ou encore en
préparation.

Aux USA, la NACE a publié la première « Recommended Practice » en 1969. Elle traitait de
protection cathodique (RP 01-69, « Control of external corrosion on underground or submerged
metallic piping systems »).
En Afrique du Sud, le Code of practice SABS 0121 a été publié en 1977.

Sur le plan international, l’ISO TC 156 WG 10 reprend certaines normes EN et l’ISO TC67 (Oil &
Gas) a publié des normes spécifiques traitant de protection cathodique des pipelines en 2003 et 2004 :
ISO 15589- Part 1 (onshore) et Part 2 (offshore).

8
Les progrès en certification
Il est apparu progressivement évident qu’une vérification tierce-partie de la compétence du personnel
ou des compagnies en protection cathodique était nécessaire pour contribuer à la qualité.

Aux USA, la NACE a introduit un « Accreditation Program » en Corrosion en 1971, puis un «


Corrosion Professional Recognition Program » spécifique à la protection cathodique en 1987. Le
système « NACE CP Training and Certification Program » est apparu en 2000. Depuis 2004, le
système comporte 4 niveaux (1=CP Tester, 2=CP Technician, 3= CP Technologist, 4=CP Specialist).

Le système Européen le plus ancien (1976) est celui de l’Allemagne, pour les compagnies (DVGW).

En France, le CFPC a été lancé par le CEFRACOR en 1996 et mandaté par l’AFNOR en 1998. Une
norme sur la certification des services a été publiée en 2006.

Des systèmes voisins existent en Italie, Grande-Bretagne et aux Pays-Bas.

La norme EN 15257 « Protection cathodique- Niveaux de compétence et certification du personnel


en protection cathodique » publiée en décembre 2006 a défini 3 niveaux de compétence et 4 Secteurs
d’application.

Visiter le module « Certification – Conseil Français de la Protection Cathodique, CFPC » pour plus
d’informations sur le système français.

También podría gustarte