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METHODES “ASSiMiL” méthode quotidienne ASSIMIL Volumes reliés, abondamment illustrés et enregistrés sur disques, bandes magnétiques ow cassettes «compact» nuPon Yoceitan Assi L’Allemand sans peine Le Latin sans peine e L’Anglais sans peine Le Néerlandais sans peine sans eme L’Espagnol sans peine Le Portugais sans peine L’Esperanto sans peine Le Russe sans peine Le Gree sans peine Le Serbo-Croate sans peine LiItalien sans peine L’Arabe sans peine par Alain NOUVEL As il Perfectionnement Matire de conférences et Directeur des recherches a Vuniversité de Constantine. Le Pratique de I’Allemand Le Pratique de l’Espagnol Chargé de conférences 4 Vuniversité de Montpellier Le Pratique de I’Anglais ‘Secrétaire-adjoint de défense et promotion des langues de France. Assimil Direct Let’s start (Book 1 Let’s better (Book 2 Preface de t's bette ’s start (Book 1) | s be' soo ) Charles CAMPROUX 5 An RERBITY OF NeW a | Dest Lsoaies rovlonsle ee > Professeur &'Université de Montpellier ne Directeur de la Revue des Langues Romanes Le Breton sans peine , Vice-président de l'Institut d'Etudes Occitanes Le Corse sans peine LrgRaRY ENREGISTREMENTS L'OCCITAN SANS PEINE Illustrations de J.L. GOUSSE ° Toutes les legons, & exception de celles de Révision et Notes, ASSiML sont enregistrées, 13, rue Gay Lussac 12 NOV 1985 94430 Chenneviéres sur Marne Amsterdam - Diisseldorf - Lausanne - London Madrid - Montréal - New York - Torino SSS ©Assimil 1975 N° ISBN.2-7005-0065-2 DU MEME AUTEUR : OUVRAGES PRINCIPAUX, ‘Les noms de la roche et de Ia montagne dans les termes ot les noms de lieux du Massif Central, au regard des langues d’Europe, Asie et d’Afrique. Essai d'archéolinguistique (origines histori- ques et préhistoriques de V'occitan, ses rapports avec les autres langues de ces continents) — Thése d'état, 1975, 300 p., (2éme Edition résumée), Le francais parlé dans Ie «Midi de la France» : dictionnaire illustré de 3200 mots empruntés & Toccitan par le francais parlé dans le Midi. Plus de 5000 expressions trés pittoresques 1975, = 150 p. Loceitan, langue de civilisation occidentale (Origines, passé, présent, avenir) — 2éme volume illustré de la collection CON- NAISSANCE DE L'OCCITANIE Voila donc les données du probléme : d’un coté une graphie défendue par Roumanille et ses amis, totalement condamnée par Mistral, de Fautre le systéme «régulier», hérité des Trouba- dours, repris par Crousillat et Honnorat et si vivement admiré par Mistral, dans lequel il commenga a rédiger sa Mireille et le Trésor du Felibrige. Le choix s'impose_ donc de lui-méme. Grands admirateurs des Troubadours et de Mis- tral, nous avons donc adopté leur point de vue, x1V celui du «bon sens et de la logique» (Mistral) Cest-a-dire la graphie classique. 3. LA GRAPHIE DE LOUIS ALIBERT. Cette graphie classique considérée comme réguliére par Mistral, —_ fut reprise et mise au point par Louis Alibert dont les principes sont suivis par I’Institut d’Etudes Occitanes. _ Toutefois, comme certains points de dé- tails étaient considérés par beaucoup de linguis- tes comme trop savants ou trop artificiels, la commission philologique de !’LE.O., composée en Poccurence de Pierre Bec, Jacques Bois- gontier, Roger Teulat, Jacme Taupiac et Alain Nouvel, décida de se réunir le 19 et le 20 avril 1975 et proposa de simplifier l’orthographe de certains termes : consi -» cossi; rotle, amétla, etc... role, amélla; realizar realisar, etc. Ces petites réformes sont appliquées dans cet ouvrage. Ainsi done, cette graphie, utilisée par les Troubadours de l’ége d’or de la littérature en langue d’oc, admirée par F. Mistral et moderni- sée par L. Alibert, est la seule qui permette non seulement de lire sans difficulté les auteurs anciens, maisaussi dese comprendre entre Occitans quelle que soit notre région d’origine (1). Elle (1) La graphie de Roumanille, au contraire, nous coupe de notre prestigieux passé et ne permet pas cette intercompréhension générale. Mistral regrettera d'avoir cédé a la pression de Roumanille.ct de ses amis comme latteste notamment des lettres Gcrites en 1912, Cette malheureuse histoire de graphie montre que les grands hommes ne devraiert écouter qu'eux-mémes. On peut toutefois comprendre que certains restent sentimen- talement attachés & cette graphie. xv permet donc de conserver ’unité historique et géographique de la langue d’oc, ce qui est essentiel. Ecoutons a présent le félibre Merius André nous parler de ce probléme orthographique et de la position de Mistral (Extrait de EME D’ARAN- GE UN CARGAMEN, Ed. du Cadran_ Paris 1924) : «... $7 (Mistral) avait prévu cet épa- nouissement (de notre langue), s'il avait prévu qu'il allait devenir aussi le chef politique de ces peuples qui se rassembleraient autour de lui, il se serait stirement appliqué a l’ceuvre de Punifica- tion de nos dialectes dans la mesure du possible, tout en conservant a chacun ses caractéres essentiels. La réforme était aisée & accomplir, quelques éléments suffisaient. Faute de l’avoir faite, il y a un fossé qui sépare aujourd’hui encore les écrivains provencaux des limousins et des languedociens, et méme des nicois. Et pourtant, ils parlent tous la méme langue. Les différences les plus marquantes sont seulement sur le papier. Du papier, il fallait — et il faut les faire disparaitre. De vieux amis, des confidents de Mistral, affirment qu'il a regretté de_ne pas Pavoir fait». Plus loin, il écrit aussi: «Des lois adoptées par tous existent dans le frengais unifié et académisé, et tel qui prononce presque enfon et médéme écrit enfant et madame. De méme dans notre langue, & l’époque des Troubadours, il y avait des lois que tous observaient. Cette unification se refera sans détruire les caractéres dialectaux...». XVI 4. CHOIX DU OU DES DIALECTES Peut-étre aurait-on pu présenter un assimil- occitan pour chacun des grands dialectes de la langue d’oc : languedocien, gascon, provencal, nord-occitan. C’était morceler faussement la langue d’oc et trahir a la fois nos ancétres et notre langue. Il fallait done choisir. Du point de vue de I’écrit, le probléme était peu important, puisque la graphie classique choisie permet dunifier considérablement la langue doc. Pour Yoral, il en allait autrement. Nous avons done choisi de réserver la place essentielle au languedocien central, puisque ce dialecte, situé & peu prés au centre géographique de l’Occitanie est aisément compréhensible par tous les autres Occitans. Fallait-il pour autant négliger les autres dialectes? Non, bien sir Vimpérialisme linguistique existant dans bien des pays est contraire A l'esprit de liberté et de tolérance de POccitanie. Ainsi, pour présenter cette diversité tout en gardant une unité, les legons ont été rédigées en languedocien central, alors que les exercices (les trois premiers excep- tés) sont présentés ‘en provengal, en gascon, en limousin ou en auvergnat. ‘A la suite de chaque exercice, les points qui différencient ces dialectes du languedocien cen- tral sont expliqués. En outre, comme, méme en languedocien, il existe diverses variantes parfaite- ment admissibles, les plus importantes d’entre elles vous sont présentées en notes. Enfin, n’oubliez pas que rien ne vous oblige & prononcer selon les principes du languedocien central, si vous étes d’une autre région. Dés que XVI vous avez reconnu' les mots, prononcez-les com- me vous en avez Uhabitude, Il n'y a pas de bonnes et de mauvaises prononciations en occi- tan. Toutes les prononciations sont bonnes, que ce soit celle de Gascogne, de Provence, du Limousin ou d’ailleurs. Perdez la détestable manie (qu’ont tant Occitans) de croire que vous ne parlez pas «le bon occitan». Sachez que votre grand-mére qui n’a jamais appris Poccitan a I'école, parle un occitan authentique. Ce fut_un procédé tres habile de faire croire aux Occitans qu’ils ne parlaient qu’un vulgaire patois et non la trés belle langue d’oc, ce qui avait pour but de les rendre honteux quand ils s'exprimaient dans leur langue maternelle, Quand on pense qu’a Mail- lane méme, ot Frédéric Mistral, prix Nobel de littérature, recevait des hommages du monde entier, linstituteur punissait les éléves qui par- laient provencal.... Nous sommes alors au regret de constater que on se trouve en présence du comble de Pintolérance, de ignorance et de la sottise. Au méme moment, dans toute l’Occitanie (et aussi en Bretagne, au Pays-Basque, etc...) circulait le fameux signal, bout de bois ou de fer, que les Glaves se passaient de Pun a Tautre dés qu’ils avaient prononcé un mot de «patois»; le dernier a le posséder était alors sévérement puni. Ot était la «douce France» pour ces Occitans bafoués, opprimés, ridiculisés ? De plus, pendant que l’occitan était pour- chassé dans le «Midi», il était enseigné dans le monde entier, en Allemagne, en Italie, etc... et méme au Japon (paradoxe qui continue encore). xvi Avant dentreprendrel’étude de ’occitan, il est donc nécessaire de vous débarrasser de ces préjugés inculqués depuis I’école primaire. Enfin, bannissez définitivement le mot de «patois» : cest un terme méprisant créé par les ennemis des langues «régionales» ignorant jusqu’aux rudi- ments de la linguistique et qu’ils ont souvent réussi a imposer aux usagers eux-mémes de ces langues. 5. QU'EST—CE QUE L’OCCITAN ? C’est la langue parlée par prés de 15 mil- lions de Francais dans 34 départements situés au sud de la Loire : Pyrénées Atlantiques (sauf le Pays Basque), Hautes-Pyrénées, Gers, Landes, Gironde et Lot-et-Garonne; Tarn-et-Garonne, Haute-Garonne, Ariége; une faible partie des Pyrénées-Orientales; Aude, Hérault, Tarn, Avey- ron, Lot; Dordogne, Corréze, Haute-Vienne; une partie de la Charente, plus de la moitié de la Creuse, Puy-de-Dome; une partie de I'Allier (autour de Gannat); sud-ouest de la Loire, Lozére, Gard, Ardéche; sud-est de I'Isére; Drome (le nord excepté); Hautes-Alpes, Basses-Alpes, Vaucluse, Bouches-du-Rhone, Var, Alpes- Maritimes ; Val d’Aran et Hautes Vallées Alpines d'ltalie (1). Quantitativement, il s'agit done dune des grandes langues du monde; c’est méme la plus grande langue non-officielle de I’Europe. Qualitativement, elle est trés intéressante pour deux raisons = a) Elle fut la langue culturelle de Europe pendant deux siécles, 4 l’époque des Trouba- dours. Les lettrés d’alors parlaient occitan en xIx Espagne, en Italie, en Angleterre (Richard Coeur de-Lion ‘écrivit des poémes en langue d’oc), et jusqu’en Europe centrale. Au XIVéme siécle, elle fut aussi, aprés le latin, la langue de la papauté fixée alors en Avignon. b) Du point de vue purement linguistique, elle fait admiration des linguistes du monde entier, & cause de sa richesse et de ses origines. Sa richesse est exceptionnelle : on compte actuellement 160.000 mots environ et tous les termes n’ont pas encore été répertoriés. Compa- rativement, le dictionnaire de la langue francaise de Littré compte environ 38.000 termes. Par le nombre de ces mots, Voccitan est ainsi la premiére langue du monde, et dire que quelques ignorants affirment qu’«on ne peut pas tout dire en occitan» parce que dos (asc) anew 1. Yous enseignez loccitan ? —2, Oui, parce que cest une belle langue apprise dans beaucoup de pays, la langue des Troubadours et de Amour, —3. Parlez-vous occitan avec des amis? —4. Bien Shi : avec mes (les) amis, c'est la langue de chaque jour.—S.1y @ des Japonais qui parlent bien Poccitan, sone LEICON 5 20 vint Seisena leicgon (6) Prononciation : séyzéno_ léyssou. Cal éstre fiér de conéisser V'occitan (1) 1— Compreni pas, Guilhém : perqué Voccitan interéssa los Japoneses? son calucs ! 2— Que non! Perqué gaireben tota la cultura de I'Eurdpa occidentala de uéi a per ori- ‘a la civilisacion dels Trobadors (2). 3— Mas alara, cal éstre fir de conéisser Vocci- tan | (3) 4— Cal éstre fir de parlar occitan, mas encara mai fiér d'aprene a lo parlar (4). Aital, poiretz descobrir e gostar las beutats vertadiéras de V'Occitania, mas tanben conéisser una lenga e una cultura passada € presenta extraordinaria (5) PRONONCIATION. — kal éstré tyér dé kounéyssé I'out- sita. 1 koumprént pas Gullyén perqué Voutsita intérésso louz japounézés ; sou(n) kaluts! - 2 ké nou! perké gayrébé touto 1a kulturo dé T'éourepo ouisidéntalo dé uéy a per ouridjino la sibilizassyou dés troubadous. - 3 maz ‘alaro, kal éstré fyér dé Kounéyssé l'outsita ! - 4 kal éstré fyer dé parla loutsita, may énkaro pus fyér dé V'apréné. - 6 aytal pouyrés déskoubri ¢ gousta las béoutats bertadyeros dé Youtsitaniyo, mas tabé kounéyssé uno léngo é uno kulturo passado € prézénto éstraourdinaryo. - vint-e-un 21 IL FAUT ETRE FIER DE CONNAITRE L’OCCITAN 1 Te no comprends pas, «Guilhemp (en fr. «Guillaume»): pour quelle raison (pourquoi) Toccitan intéresse-t-il les Japonais? ils sont fous !-2 Oh non ! (Quenon) Parce que toute Ia culture de Europe occidentale d’aujourd’hui a pour origine la civilisation des Troubadours. -3 Mais alors, il faut étre fier de connaitre Poccitan !- 4 Il faut étre fier de parler Voccitan, mais encore plus fier d'apprendre & le parler.- 5 Ainsi, vous poumrez découvrir ct apprécier (goiter) les beautés véritables de I'Occitanie, mais aussi connaitre une langue et une culture passé et présente extraordinaire. (1) Cal, var. cau (Lang. Gase,) ; en Provence «il par fau. Ty a donc ici deux verbes différents suivant les régions. caer et faler; var care (Bit. fate, (2) Perqué ou per @ que «parce quer. Europa, var. urdpa. De wai ou d'ubi. A cilay est prononeé a ou o. Notez la graphic-cion correspondant au frangtis tion. (3) Mas «mais», var. mai, mais ; mas devant voyelle se pron. maz. (4) Mai eplus» syn, pus plus, (5) Beutat var. beltat (Rg.) ; utat Prov.). ‘Tanben est prononcé tabé (Lang. et tanbén (ov) puisque Je-n final est prononcé dans cette région (tan + ben). Aital, var tal /antal. (6) Baste, var. basta, est un terme tris expressife:trés fréquent qui indique un regret (Que raje...) ow un souhait (pourva que) Pour exprimer le regret, on emploie baste / basta suivi du LEIGON 6 a 22 vint-edos 6 — Baste aja conegut mai léu l'occitan e ’Occi- tania | (6) 7 — Segur que dins qualques jorns, vos ser’ pas le de vos passar d'aquels tre- pus pos saurs (7) = 6 basté adjo_kou- négut may lou Youtsita(n)é Youtsitaniyo! - 7 Ségur ke din kaikés djours, bous sérk pas pus poussiplé dé bous EXERCICE. — 1 Una lenga es un grand tresaur que cal pas perdre. - 2 Una lenga garda una cultura que podem pas remplacar. - 3 Estre fiér de sa lenga, ¢s éstre fiér de se. - 4 Se Yoccitan devid morir en Occitania, demorari& encara al Japon ! vint-etres 23 ; =6Que nlakje connu plus t6t Toccitan et TOceitanie ! - 7 En effet (Sar que) dans quelques jours, il ne vous sera plus possible de vous passer de ces trésors. NOTES (suite) subjonetif présent (sans que) ou parfois, mais plus rarement, suivi de infiniti : baste Pajam vist, baste Paver vist! «Sion avait ‘vu, si nous Tavions vu, quel regret de ne pas Pavoir vu, quel dommage qu’on ne Tait vu !», ete. " . Pour exprimer le souhait, on emploic baste / basta suivi du subjonetif présent précédé de que : baste que venga ! , pluriel corses, avec un -e- de transition ; cf. Tegon 8 note 1. - G4) Per segur ou de (tot) segur cbien sir. Segur signfic «sir» ‘ou ‘Sem var. siém, &m ; siam (Prov.). 5) Pas brica, syn. pas ges. | Peer adele area on pout employer sol ol ml «Je tls seul». Mais comme adverbe, seul ou seulement se traduisent surtout par :res/ ren que ; ia pas que. LEICON 9 34 trenta quatre 7— Conta-me cossi se passan los corses d'occi- tan | (6) 8— Legisstm un pichon téxte € lo professor nos explica las dificultats al tabléu negre (7). 9— Puei, nos pausa de questions per veire savém comprés e entajam de respondre en occitan (8). 10— Enfin, atudam lo lum e lo méstre nos pro- jécta de diapositivas sus de témas tradi- cionals: la cort de la boria, una carridra, una granda vila, un port etc., 0 sus de questions modérnas: Fés, la Granda Mota, lo Larzac... (9). 11— Al comencament, aviam un pauc paur; degun ausava pas parlar (10). 12— Mas Lois, qu’es sortit d’en Cevenas, par- lava correntament, tan plan coma tu. Nos entrainét e ara es a qual parlara lo pri miér (11). 7 kounto = koussi - passon louz Koursés,- 8 pitchou tésté tapléou négré, - 9 puéy - nou paouzo dé késtyous - béyré s'aben. Koumprés - énsadjan dé réspoundré, - 10 énfi - lun - prodjétto - dyapouzitibos - témos tradissyounals - kour é Ia boryo - karryéro - bilo, dé késtyous - mouto. - 11 kouménsomén abyan un paou pdou - aouzabo - pas parla, - 12 louis kés sourtid d’én sébénos parlabo kourrén- tomén, tapla - nouzéntrainét 6 aro éza kal parlarh lou primyé. « irenta cine 35, 7 Racontemoi (contemoi) comment se passent les cours doccitan? — 8 Nous lisons un petit texte et le professeur nous explique les difficultés au tableau noir. ~ 9 Puis, il nous pose des questions pour voir si nous avons compris et nous essayons de répondre en occitan. — 10 Enfin nous éteignons la lumiére et Ie professeur nous projette des diapositives sur des thémes traditionnels : la cour de la ferme, une ruc, une grande ville, un port etc... ou sur des questions modemes : Fos, la Grande Motte, le Larzac...— 11 Au commencement, nous avions tun peu, peur et personne n’osait parler. ~ 12 Mais Louis, quiest rné dans les Cévennes, parlait couramment, aussi bien que toi. Il nous a entraings et maintenant cest 2 qui (auquel) parlera le premier. — NOTES (suite) (6) Cossé ¢comment» (meilleure graphie que consi est différent de coma «commen. Nous avons vi, legon 8 note 3, que des verbes, du type de portar & cause de alternance d’accent, ont leur -0 prononcé soit “ou, soit -0- (écrit 3). Toutefois, dans les patlers centraux, quand ce -o- est suivi d'un -n- ou d'un -m- (ex. cortar, comptar) ce -0- est toujours pron. ou. (7) Tabléu, var. tablel. Pichon, syn. pichdt. Ts indiquent une rnuance affective, & cause de leur suf. dim. mais aussi affectif, on ou ot. (8) Pudi, var- pudi, puéis; puei est pron. pyéy ou péy. Veire «voir», var. véser (Gasc.); véder (Bearn.) (9) Lo lum ‘la lumigze (surtout la source lumineuse, lampe, ete.) a lutz la lumiére, Ja clarté». Le mot Iumigra, que l'on entend parfois, est emprunté au francais. (QO) Ausar, var. gausar. (11) Le comparatif <'6galité est simple: tant (tan devant cons.) ». coma eaussi que» ; es tan grand coma tu «il est aussi ‘grand que toi ; inégalité : es pas tan grand coma ta «il n'est pas aussi grand que toin. On entend aussi la var. (pa:) tan(t) .. que. Es (pas) tan grand que tu ; tan est souvent pron. ta Comparatif d'infériorité : mens .. que «moits ...que» : es mens sabent que lo méstre «il est moins savant que le professeur (ou maitre)». Sortir de dans le sens de «étre originaire de», s‘emploie au LEIGON 9 36 trenta sitis 13— De caps, lo professor ditz: «Mas dm se creirié dins la cort d'una boria >. Puéi, ajusta en risent: «Se la polalha parla occitan, aqua va plan >! 13 de kots - prouféssou: mazon - kréyryo din la kour duno beryo, Puey ajust(o) én rizén : poulalyo - ba pla. Exercice en provencal. — 1 L'occitan es la lenga naturala d'Occitania. - 2 Lo francés i éra gaire par lat avant la guérra de Catorze. - 3 Lioccitan s‘estti- dia tornamai dins leis escdlas ¢ ndstra lenga pren tornar la placa qu’aurié jamai_ degut perdre. 4 Nastrei grands éran punits s'un cop parlavan «patés >, - 5 Es pér aqud quara n'i a qu’an ver- gonha de parlar la lenga ndsira. - 6 Fau stre fier ensenhar ¢ de parlar occitan, aquela lenga qu’a civilisat 'Occident e que deu viure per tot jamai Variaites proveneales :~3. leis var. de 1as ;—4.ndstrei var. de ndstres; ~6.Fau syn. de cal Le prov. connait Ia Var. cau. trenta st 37 13 Parfois le professeur dit : «Mais on se croirait dans la cour d'une ferme». Puis il ajoute en riant : «Si la basse-cour (la volaille) parle occitan, & la bonne heure (cela va bier)». NOTES (suite) passé compost : es sortit de Millan «il est originaire de Millau ; mais sortiguét de Millay Tan passat «il est sorti Gl sortit) de Millau Ian dernier (passé)>. Syn. es nascut en Cevenas, «il est né dans les Cévennes. Imparfait, conjugaison (verbes en -ar Ler groupe) ; aimar (pron. dizyéou), ee. Les verbes en -ir-se conjuguent presque tous (et méme tous dans ies parlers Or. et en Narb,) avec le su iss. Finis EXERCICE 1, Loocitan est Ia langue naturelle de TOccitanie, 2, Le francais y était peu parlé avant la guerre de Quatorze. 3. Loceitan est Guudié (s'étudie) & nouveau dans les Ecoles ct notre langue reprend (prend & nouveau) Ia place qu'elle n'aurait jamais di perdre. 4.NNos grandparents étaient punis quand ils parlaient patois». 5, Cest pour cette raison (ca) que maintenant, ily en a qui ont honte de parler notre langue. 6.11 faut tre fi d'enseigner et de parler Voccitan, la langue qui a civilisé POccident et qui doit vivre & (pour) tout jamais. LEICON 9 38 trenta uéch ‘Desena_leicon (10) Prononciation : dézéno léyssou. Un ostal roergas Coma es lo primigr cp que venétz dins ndstre novel ostal del Roérgue, lo vos fau visitar (1). O podetz veire, es bastit en peiras, las mura- Thas ¢ las parets son espessas. Aital, es pas freg en ivérn ¢ pas caud en estiu (2). 3— Las fenéstras son mai nautas que largas € sus la teulada a dods aigas i a pas de can- jagut ; serié contrari a l'estil del pais (8) 4— La teulada es capelada amb de lausas : son de péiras planiéras, pas talhadas, en chistre roge o en calquiér segon d que se trba dins la region. PRONONCIATION, — oustal rouérgas. 1 koumo = primyé kop - bénés - nostré noubél oustal del rouérgué, lou bous faou bisita. - 2poudés béyré - bastit en péyros - muralyos 6 las paréts sou éspéssos - frétch ibér Eaou én éstiou, ~ 3 fénéstros - naoutos qué larguos = su(s) Ia téotlado a douoz ayguos,y o pas dé ka/ko djagut ; seryo Kountrari a W'éstil dél'pais. - 4 téoulado és kapé- Indo - péyros planyéros pas talyadoz én tchistré roudjé ‘ou én kalkyé ségoun so ké sé trobo - rédjyou. tents ndu 39 UNE MAISON ROUERGATE 1 Comme cest In premigre fois que vous venez dans notre nouvelle maison du Rouergue, je vous Ia fais visiter. — 2 Yous pouvez le voir, elle est batie en piertes, ses (es) murs et ses (les) cloisons sont épais. Ainsi, elle nest pas froide en hiver et pas chaude en été. ~ 3 Ses (Les)fenétres sont plus hautes que larges et sur le toit @ deux pentes (deux eaux), il ny a pas de chien-couché ; ce serait contraire au style du pays. ~ 4 Le toit est ‘couvert avec des clauses» : ce sont des pierres plates non taillées, en schiste rouge ou en calcaire selon ce que T'on trouve dans la région. — NOTES (2) Le mot ostal est mas, alors que le mot frangais maison est fem. ; var ostau. Syn. maison (Gise. notamment). Le mot casa, «maison», autrefois trés employé est plus tare de nos jours, mais iTreste fréquent dans les noms de Hit "Yous avez certainement remargué que certains -a avaient soit un accent gave" roegis, soit un accent aig: send. Ce sont des ascents indquant la prononciaton, oil les régles de cette accentuation : 1) Les mots ferminés par une voyele ou une voyelssuivie un -SontTaceent tonigue plac sur Pavantdericre slabe # {aula taulas cable, tables, prene / prendre . cadiéra, cadiéras «chaise, gerry antes ‘chantes “ 2) Tous les autres mots sont régulfrement accents deme ie, Yi gucgus cemps: 2) Werbes “inf canta); pat. présent (canta), part. passé (cantat) ; 4¢me et Séme pers. jastaa e¢ pts ease 1) Mots autres que ls vetbes“vsin«voisiny; polit oli»; ost nalson> primi premier feo erg. 2s mots faisant exception @ ces deux régles présentent done une dtfiulté accentuation, quiet rxolu par un scent Placé sur la voyelle accentuée. 2) Verbes prinipalement st futur et au conditionnel : cantar / cantar «il chantera» ; cantarifi, cantariés, cantarifi «je chanteras tu chanterais il chanterait, Yous remargues que Yon accentue cantar ou canta. En effet selon lex regions, on prononce soit kantarayoit Kantaro. acest ve sla: marie pron.a, acon sgu argue ia pon. 's sur la LEICON 10 40 quaranta 5— Dins lo ndrd del Roérgue son grisas, sovent en calquiér, al ludc qu’al miégjorn de Sant- Africa son en chistre roge (4). G— Son pas claveladas mas solament pausadas ; es una tecnica: plan estudiada per que lisen pas. Ia de teuladas qu'an mai d’un ségle € que son totjorn en bon estat (5) 7— Las lausas éran pauc a pauc remplacadas per de teules, que son de melhor pausar, mas dempuéi qualques annadas, un fum de monde an comprés que los ostals devin pas perdre l’estil roergas ¢ tornan emplegar las Iausas, que son de mal pausar (6). 8— Ara, los Monuments Istorics restauran las, teuladas de la region amb de lausas. 9— Guston, auras Tocasion de veire d’autras teuladas en lausas, poiras far de polidas fotds (7). - 5 rouergué sou grizos, soubén en kalkyé, ol lyok k’al myédjour dé Sant afriko sou én tchistré roudjé. - 6 klabélados mas Soulomén paouzados, uno ténniko pla éstudyado, ké lizén pas. ya/yo dé téotlados k’an may d'un séklé ké sou toud- Jour én boun éstat, - 7 éron paou a paou rémplassados per détéoulés ké sou dé mélyou'r) paouza - annados, fun Pmoundé an Koumprés - débyon - tournon émplega. - 8 loz mounuménz Istourlts réstaouron. - 9 Gustou aouras Toukazyou de béyré - pouyras ia dé poulidos foutes. queranta un 41 5 Dans Ie nord du Rouergue elles sont grises, souvent cn calcaire, alors qu’au (au lieu qu’au) nord de Seint-Affrique elles sont én schiste rouge. —6 Elles ne sont pas pointées mais seulement posées; C'est une technique tres étudige, afin dqu’elles ne glissent pas. Certains (il y a des) toits ont plusieurs (plus d'un) si8cies et (qui) sont toujours en bon état. — 7 Les qui sont Jifficiles & (de mal) poser. — 8 Maintenant, les Monuments Historiques restaurent les toitures de la région avec des clauses», —9 «Gustou», twauras Poccasion de oir d'autres toitsen «lauses», {tu pourras faire de jolies photos. NOTES (suite) b) Les mots termings par -i ow -is accentués sur le +i :cosst comment» ; fini «il finit». ne) Ares mots: les mots termings par un -8 done par -is, és, -65 ou ~s accentués sur la finale : roergis crouergat», borgés «(de borg) bourgeois», rocalhiés «rocailleux», pals »marais Liusage traditionnel est d?écrire cantan sans accent et cantarin avec accent. Cet usage étant une exception & la régle générale, il est de pius en plus remplacé par Pusge inverse = edntan (pron, kanton) et cantaran (pron. kantaran). ___En général, peu d’Occitans sont a Tse dans ces problémes @accentuation tonique, méme ‘ils connaissent bien et pratt quent réguligrement leur langue. Ainsi, ne vous tourmentez pas pour, ces problémes. Tenez-vous en aux régles principales, autant ‘que possible, mais ne passez. pas des heures sur ce petit probléme secondaire. Certains sont méme partisans de supprimer ces accents toniques qu’ils jugent superfls, inutiles ou compliqués Le francais et bien d'autres langues n'en ont pas et vivent quand méme. L’usage décidera, pour Poceitan, du maintien ou de la suppression de ces accents toniques. La langue des Troubsdours, dont Ia graphie normalisée occitane est inspirée, n’était pas accentuée toniquement. Toutefois, si c'est un pet astreignant pour P'écriture, c'est commode pour la lecture. @) Lo pronom masc. «ley, est différent de -o- | -z0 «le (cela)» pronom neutre, O/ zo te dirai «je te le dirai (cela). Lo te mdstri age te le monire (personne)». Toutefois, certains Occitans mélangent les deux. LEICON 10 ee 42 quaranta dos Exercice en provengal. — 1 Es polit mon ostau, es Westile provencau, perqué vli que lo pais sigue bau. - 2 Lei muralhas son de péira, sa teulissa es de teule, - 3 Fau pas que lei fenéstras sigan mai Jargas que autas, seria pas 'estile dau pais. - 4 Pau- sar de teules, es pas de bin faire, que li fai anar aise. - 5 De cubérts de lausas, n'i a [orca dins ‘Avairon, - 6 I a de teules que son pas de bon pausar, Var. prov.:—l, Ostau, var. de ostal ; provongau var. de provencal; sigue, var. de sid —2, lei var. de las ~ sidn ; dau, var. de del ;—4.bon, var. de bon, ‘quaranta tres 43 NOTES (suite) (3) En occitan, le comparatif de supériorité ne pose aucun probléme ; pour le premier terme, on a le choix entre mai, pus ct plus, pour le second, on emploie que, comme en francais. Teulada a (ou de) dods aigas (deux eaux) ; syn, «a dods arrapengas (de arrapar egrimper, agripper») (Rg.) Larg(a) elarge> ; var. francisée large(ja). Can, var. canh. Estil ou estile estylen. (4) Lube, var. be. Chistre var. chiste. On dit aussi blesta ou paira blesta. ge, comme Gans roge se prononce ~dgé (ou -tché, Rg., Bit.) Miegjomn est prononcé myédjour (ou myBtchour, Rg. Bit.) (5) Lisar cglsser», syn. lisear,limpar. ‘An «ifs ont» ve pronvnce an ; Var, dun (pron, Bou), Gite aussi an. ©) La répétition, en ce qui concerne les verbes, est généralement exprimée en frangais par le préfixe re, ré-: redcrire, refire etc. Loccitan utilise & cet effet le verbe tornar, qui joue le role du préfixe re, ré-. Toutefois, c'est lui que Yon conjugue, alors que le verbe indiquant action reste & Tinfinitif : «je le refuisy se traduit donc par o tori far ; «je 'ai rovuy, Vai tomat veire ; «je le reécrirain, 0 tornarai eseriure. Teule ctuile». La var. fém. teula signifie «tuiles mais aussi acarrean de terre cuite, dalle, ardoise, brique a bits». Le fém. est aug. par rapport au mase.:un sac cun sac», una saca «un grand sac (une «sache» en fr. du «Midi»).. Notez l'expression tr8s occitane es de methor (pausar, far, traucar) «c'est plus facile & poser, fair, trouer». Es de mal (ou missant) far/faite ac’est difficile & faire,» ; es de bon far «c'est facile & (de bon) faire». On entend dailleurs en ‘ancais du Midi :e'est de bon jaire.Roergis, var. roergat. Tornan, var. rman, (7) Far, var. de faire, trés fréquente : voli far aqud «je veux faire cela (le faire)» EXERCICE. ~ 1 Elle est jolie ma maison, elle est de style provengal parce que je veux que mon (le) pays soit beau. ~ 2 Ses (les)murs sont en pierre, son toit est en tuile. ~3. 1 ne faut pas ‘que ses (les) fenétres soient plus larges que hautes, ce ne serait pas le style du pays. 4, Poser des tuiles est trés cifficile (pas de bon poser), il faut faire attention.5, Des toitures en clauses», ily en a beaucoup dans l’Aveyron. ~6.11 y a des tiles qui ne sont pas faciles & poser. (pas de bon poser), LEICON 10 44 quaranta quatre Onzena leigon (11) Prononciation : ounzéno léyssou. Los membres de Tostal Dintrem dins l’ostal, Guston ; gaita aquelas fustas que sostenon lo ponde, son en garric; Jas del fustatge tanben. Las doélas son de castanhiér. Amb de castanhiér sém segurs @aver pas cap d'aranhas (1). 2— Aqui, as de cadiéras ancianas, en palha. La taula es en noguiér, coma lo vaisseliér (2) 3— Veict las cambras. Los liéches son tanben en noguiér, mas los armaris son en noguiér o en ceriér (3). 4— Aici, una pendula drecha plan viélha. Lo balanciér es un simple plomb tot pichon (4) 5— Ara, sém dins. la solharda, ont rengui, la pala, las pelhas, lo ferrat € tot oo quai besonh per la cosina ; i fau tanben la vais- PRONONCIATION. — louz mémbrés dé Youstal, 1 gayt'akélos fustos ké sousténou(n) lou poundé - garrik - fustatehé, Douélos - kastanyé - abé. - 2 kadyéro - nou- guyé ~bayssélye. - 3 lyétehés - sérye. - 4 ploun. - 5 bézoun. quaranta cine 45 LES PIECES DE LA MAISON 1.Entrons dans la maison, ; regarde ces poutres, qui soutiennent le plancher, ‘elles sont en chéne ; celles dela charpente aussi, Les planches de volige sont en (du) chataigner. ‘Avec du chétaigner nous sommes assurés (srs) de ne pas avoir di tout aaignées, 2. Lis ta as des haisesancinnes en paille, La table est en noyer, comme le vasselier. 3. Voici les chambres. Les lits aussi sont en noyer, mais les armoires sont en noyer ou en eetsier. ~4. Ici une trésveille pendule droite, Son balancier est un simple plomb tout petit. NOTES (1) Goitar, var. agaitar, syn. (@gachar, espiar. Ponde : eplancher» mais aussi «plafond> (parce que = plancher vu de dessous) ; pondar «poser un plancher», Sosténer, var. sostenir ; sostengue (Gasc.). Fustatge, syn. carpenta (mot gaulcis). Garrie ‘cchéne kermésy ou «chéne (en général)» dans certaines régions (mot préindo-curopéen (préhistorique), néolithique et méditer- angen); 10 rove cle chéne rouvre. (2) Vaisseligr, syn. estanhiér de estanh «étainy. Noguiér pron, nouguy, var. locale nowy. G) Veiet evoiciy, syn. vejaict ow simplement aic ; vaqui soil», syn. ve'aqui, ou simplement aqui. Ligch, var. iit, let. Dans Ie BasLang., y- est pron. -y-; done lich y est pron. yatch ; méme pron. sur les bords dui Rhéne en Provence. Ceri, (4) Drech, var. dreit. Avec liéch/lidit et drech/dreit (nuéch nudit «nuit», fach/fait «fait» vous avez une des principales var. deToccitan -ct final, var. -it. (5) Le mot sotharda «sorte de petite pice contigué & la cuisine ob Ton fait Ia vaisselle . etc», typique de Occitani Mot sans correspondant en francais. Recatador «aéduit (pour ranger)» jreeanton «recoiny. Rengar, syn. estremar «bien ranger, mettre sous clef (argent etc.)» s'estremar «se dissimaler». Balaja syn. engraniéra (Toul., Mil. Narb., partie du Lang,), ecoba (Prov. etc.). Remarquez que «dlont», tour déja vu logon 2, phr. 6. LEIGON 11 a 46 quaranta sitis séla. Meti la balaja dins lo recatador (5). — Dintratz dins la cosina; aqud es una cosina: i podém manjar! E la chaminéia en péira, es pas polida? Coma es plan larga, nos i podém assetar dedins, de cada costat, e aital passar de velhadas meravi- Ihosas al canton del fudc. Lo fubc de lenha dins la chaminéia, es l'arma de Tostal (6). 6 dintras - tchamlnéyo - bélnados mérabllyouzos al antou del fyok ~ lényo. jo FRE Be Lane i a EP is LER OE LOL Exercice en provengal. — I Lei fustas son de rore, lo postam pereu, - 2 Lei fenéstras son de cast nhier, mai pas lei cadiéras. - 8 La chaminga es de paira,coma Tostau. - 4 Manjar au canton dau fudc es agradiv. - 5 Prdchi dau fudc, nos cremam lo davant e nos gelam lo darriér ;mai i fai bon pensar e mai parlar entre amics. PRONONCIATION. — 1 fusto - poustan péréou - 3 ous- taou. - 4 Kantoun daou fyo - agradiou /-dyéou (Arles, Avignon, Marseille) quaranta stt 47 ~ 5.Maintenant, nous sommes dans la «souillardey ob je range la pelle les torchons, le seat et tout ce dont (que) j'ai besoin pour la cuisine jy fais aussi la Vaisselle, je mets le talai dans le réduit. ~ 6. Entrez. dans la cuisine ; ga cest une cuisine : on peut (nous pouvons) y manger ! Et la cheminée en pierre, n’estelle pasjolie ? Comme elle est trés large, on peut s'asseoir (nous pouvons nous y) & intérieur (dedans), de chaque cdté, et ainsi passer de merveilleu- ses veillées au coin du feu. Le feu de bois dans la cheminée, c'est Péime de la maison. NOTES (suite) (6) Liimpératif (Ler groupe, finale -ar) : Dintra centres, dintrem_«entrons», dintratz «entrez». Canta chante», cantem ‘cchantons», cantaiz «chantezy. Remarquez les formes'en -em qui sont empruntées au subjonctif. Chaminéia est parfois pron. chimingia, L'ancienne forme du sud, caminads, au sens de cheminge», est plus rare : elle signifie plutét «presbytére» aujourd'hui. Attention a la place des mots dans expression nos i podém assetar : on pourrait dire toutefois, selon ordre francais, podem nos i assetar. S'assetar, var. 'assbire/s'asséser ou se sbire/ shser. Costat, syn. ban/pan. Fube var. fdc, fude ; huec (Gasc. avec Ie f- =h-). La lenha cle bois de chauffage» est différent de base bois (forét)» ; la forme bods cbois (coupé)> est empruntée au fr, arma de POccitania es son arma «'arme de I'Ocsitanie est son me (dicton); toute une philosophie! Le mot occitan arma «éme a 616 remplacé bien souvent par le gallicisme ama, raphie savante anma, La fésta d’Armas «le jour des Mort: (des Ames)». EXERCICE 1. Les poutres sont en (de) chéne, Ie plancher aussi. ~ 2. Les fenétres sont en chitaigner, mais pas les chaises. ~3 La cheminge est en pierre , comme la maison. ~ 4. Manger au coin Gu feu est agréable. — 5, Pres du feu, on (nous) se brile le ‘edevanty-et on (nous) se gile Ie «derritre» ; mais il y fait bon réfléchir et aussi parler entre amis. Var. prov. — 1. ore, lang. rove ; postam syn. ée ponde. ~ 3. mai, var. de mas, existe aussi en lang. ~3. stay, lang. ostal, =4. au, dau, lang. al, dal: —S. fai, var. de fa, existe aussi en lang. LEIGON 11 ON 48 quaranta wich Dotzena_leicon (12) Prononciation : doutséno Iéyssou (1). La velhada 1— Ai convidat d’amics; anuéch farem una velhada, coma dins lo temps. Aqud val totas las televisions de! monde ! (1) Te, arriban ; dintratz ! Vos saludi a totes, los grands e los pichons, los grasses € los magres, los borruts e los cappelats, dintratz que la velhada comence ! (2) La castanhada es gaireben présta. Bolega lo paniér, Guston ; cal que las castanhas susen; quand petaran, seran cuéchas (3) 4— Ara ies, petan; del temps qu’acaban de se cbire, prepara lo linge, Loison, per las i metre. Per que sidn melhoras, las anam confir (4). 1 ay kou(m)bidad d'amits ; anuétoh - téns - télébizyou. - 2 bourruts - kappélats - kouménsé. - 3 kastanyado - bou- Tego - swén - pétaran, séran kuatchos. - 4 péton - Jouizou - syon mélyouros’- kou(n) fi. ~ queranta ndu 49 LA VEILLEE 1. Fai invité des amis ; ce soir nous ferons une veillée comme autrefois (dans le temps). Ca vaut toutes les télévisions du monde | ~ 2. Tiens, ilsarrivent ; entrez ! Je vous salue (8) tous, les grands et les petits, les gros et les maigres, les velus et les chauves, entrez et que la veillée commence ! ~ 3. La flambée de chataignes est presque préte. Remue le panier, «Gustous, il faut {qu'elles suent, les chétaignes; quand elles péteront, elles seront cuites. —4. Maintenant, ca y est, elles pétent ; pendant (du. ‘temps qu’elles) finissent de cuire, prépare le linge, «Louisou», pour qu'on les y metto. Pour qu’elles soient meilleures, on va tes «coufiren. — | aes EE] Siew ms NOTES (2) Dotzen : Ia forme dotziéme est empruntée au francais. Anudeh : pour les var. ef. nuéch legon 11 note 4 ; dans certains parlers, anuéch (anuéit ..) signifie caujourd’hui». (2) Comence, subj. présent de comengar. Subjonctif présent ddes verbes du Ler groupe (finale en -ar) : Parle, es, c, em, -etz, (3) Castanhada, syn. virolada, risolada, Cuéch, var. cudch, dit, cudit, Far Ia castanhada «faire une grillée de caataignes». La veille du jour des Morts ou de la Saint-Martin, on «fait une castagnade» particuliére ; les enfants mettent quelques chatai- gnes dans leur lit, comme offrande aux ames des morts, (De temps aoe, sym. mente que, pendent que, de ob que. Cire, var. cdser, cbder. LEIGON 12 a 50 cinquanta 5— Metlas dins lo linge, Joanon, ¢ fai-las pas- sar a Marineta, que s'i asséte desstis, A un brave cuoleton per las coar (5). 6— Coquinas, me faras totjorn rire. Té, a tu de las confir las castanhas, aqud te recal- fara... lo cdr! Ara a tu, Guilhém, Camagues pas darriér ton paire ! (6) 7— Devon éstre préstas. Las anam poder man- jar. Que son bonas ! Diriatz qu'un lapinon me leca I'arma ! (7) 8— Sém talament plan aqui, davant aquel bon fudc de lenha, a manjar de castanhas ¢ a nos contar d'istdrias qu’anariam pas al liéch totara. Pr’aqud deman, comencam nostre viatge, a la descobérta de l'Occita- nia (8). 5 sassété - kyoul - Kowa, - 6 koukinas - rékalfara - payré. - 7 débou(n) ~ mandja - diryas - lapinou - léko, ~ 8 fyok - lyéteh ~ dema - byatehé. cinquanta un 51 5. Metses dans le linge, eJeanoup, et fas les passer a Marinette pour qu'elle s'asseye dessus.Elle a un bon (grand) derritre, notre chére Marinette pour les couver. ~ 6. Grand coquin, tu me feras toujours rire. Tiens, & toi de les «coutire> Tes chataignes, ga te réchauffera .. le coeur! Mairtenant & toi, fou egrand> : una brava péira cune grande pierre». Vous aver certainement constaté que le féminin des adjectfs est en -a: brave, fémn.brava ; bon kbon», fém. bona, Cuol est moins grossier que ie fr. cul; var. chol ; syn. detris ‘cderrite>. Remarquez expression : a un brave cuoleton : Marinette a un «bon denréze rave)», mais cuol, est suivid'un double suf. qui n'a pas ii une valeur diminutive (ce que contredirait adj. brave), mais une valeur affective. L’expression signifi done& peu pts : elle a un bon (grand) derridze, Marinette qu'on aime bien». (©) Le suf. -is de coquinas est augmentatif ic. Il est parfois péjoratif : un ostalas est «une maison grande et laiden. Cor, var. francisée cur. Paire, var. péra (pron. péro) empruntée au francais. aire signifie aussi parfois «chef des domestiques». Recalfar, var. recaufar, dér. de calfar, var. caufar «chauffer» (7) Bstre, var. ésser. Poder, var. porte, poire. Le suf. on de Iapinon est dim. et affectif ; ef. legon 8 note7. Trés belle expression languedocienne indiquant que l'on se «xégale» comme si aun petit lapin vous léchait ames. (8) Istbria, var. francisée istodra. Anariam, var. aniriam ; anguerem (Gasc.). LEICON 12 2 ————eeee——EEee 2 cinquanta dos Exercice en provencal. — 1 Te convidi a venir a Yostau, que i fau una castanhada. - 2 Ai convidat tot lo monde, totei leis amics. - 3 Vaqui lei cas- tanhas que petan, seran Iéu cuéchas. - 4 Asseta-te sus lei castanhas, Marineta, aqud te recaufara... leis idéas. PRONONCIATION. — 2 kounvida - ami, - 8 kastanyo - péton ~ kuéteho / kyetcho. Tretzena_leigon (13) Prononciation : trétséno léyssou. Lo viatge comenga : las Garjas de Tarn (1) 1— Anem, despachatz-vos un pauc, las femnas ; que sétz longanhas! E alara, los enfants, es acabada la nuéch, levatz-vos ! (1) 2— Aqui Milhau, serem du a las gorjas de la Jonta que veirem aqueste matin, pudi visi- tarem Pavenc “Armand e tornarem per las gorjas de Tarn (2). PRONONCIATION. — gordjos dé tar, 1 déspatcha (2)bous - lounganyos. - 2 milyaou - Iéou - abenk arman. - cinguanta tres $3 L.Je tinvite (convie) & venir & ma (la) maison, od je fais une arillée de chataignes. — 2, J'ai invité tout le monde, tous mes amis, —3, Voici les chataignes qui pétent, elles seront bientot cuites. ~"4, Assiedstoi sur les chataignes, Marinette, ga te réchauiffera.. es idées. Var. prov. — 2, totei var. do totes, — 4. recaufara, var. de recalfari, connue aussi en Lang. LE VOYAGE COMMENCE : LES GORGES DU TARN 1, Allons, dépéchez-vous un pew, mesdames (les femmes) ; vous nen finissez plus (que vous étes «loungagnes»)! Et alors, les enfants, elle est finie la nut, levez-vous ! — 2. Yoila Millau, nous serons vite aux gorges de la Jonte que nous verrons ce matin, puis nous visiterons Aven Armand et nous reviendrons (retour- nerons) par Ies gorges du (de) Tarn, — NoTES (1) Le -n final r’étant plus prononcé en languedocien depuis des sigcles, c'est donc une erreur de dire tar : on doit dire tar. Bien souvent, les noms de rividres, nfont pas darticle : Tarn, Garona, «le Tarn, la Garonne». Notez. Pexpression las femnas «mesdames». Longanhe, dér. de long, signifie «long et pénible; nonchalant». Mot bien expressif. empleyé aussi en francais du «Midi : eque tu es loungagne !». Enjant,syn. drblle, ‘mainatge, mainadet, niston. Les mots pichon, pichdt sont plus affectueux ;un «jeune enfant» se dira un menut (menu), trasson, de tras(se)' «malingrey, castanhon (petite chataigne), etc. On cemploie aussi les dim. pichonél/-net. 2) Mithau : 1a graphie actuelle, Millau, est francisée. Aqueste matin, syn. uéi matin (aujourd'hui matin), de matin. Tornar signifie «s'en retourner, revenir» : «tourner» se dit virar. Vira a drecha «tourne & droite». LEICON 13 $4 cinquanta quatre 3— Arribam a la Jonta, gaitatzme aquel pai- satge, aquels debauces, aquela ribiéra al fons del barrenc, aquelas colors : aqud val pas lo desplagament ? (8) 4— Ara stm sul cause, prendrem a man esquétra per T'avenc Armand, veiretz la balma, es una meravilha (4). Que vos disidi! Aviatz ja vist d'estalactitas tan bélas! E aquelas estalagmitas ! Alara, sétz contents ? Nos demdra pas pus que de veire las gorjas de Tarn ¢ aqué vos fara una brava jornada (5). 6— Agachatz, comengan aila; nos arrestarem ala Malena, per davalar en barca dusqu'a las Vinhas, N’ai logada una per telefane, es pus prudent (6). Tot lo monde dins la barca! Partissém ! Gaitatz aquels rocasses, l'augada de la mon- tanha, avétz pas paur? — Ieu, ai pas paur, ‘mas tremdli..ontunhes pas a bolegar coma aqua, Guston, o-anam taular (7). 3 gayta(z) mé - paizatché - Koulous ~ bal - désplassomén, - 4 aro - kaoussé - balmo - méra- bilyo. - 5 dizyoy - abyas - bist - éstalattitos - éstalam- mitos. - 6 agatchats, kouménson ayla - dabala - nay lougado - prudént, - 7 tou()loa moundé - gaytazakés roukassés - laoussado - abés - pou ~ yéu - kountunyés ~ taoula. - cinquanta cine 55 3. Nous arsivons & la Tonte, regardez-moi ce paysage, ces rochers& pic, cette rvidre au fond du ravin, ces couleurs ; ga ne vaut pas le deplacement ? =4, Nous sommes maintenant sur le Causse, nous prendzons & (inain) gauche pour l'Aven Armand, vous verre le grotte, c'est line mervelle. ~ 5. Qu'estce que je vous disais ! Vous avice déja vu d'aussi belies stalagtites ! Et ces stalagmites ! Abr, vous étes contents ? Tl ne nous reste plus qu’a (de) voir les gorges du (de) Tam et yous aurez eu une (ct cela vous fera une) journée bien remplie (grande). ~ 6, Regardez, elles commencent a-bas 5 nous nous arréterons 8 la Maléne, pour descendre en barque jusqu’aux Yignes. Jen ai lous une par téléphone, c'est plus srudent. — 7. Tout Te monde dans la barque ! Nous partons ! Regardez. ces rochers, la hauteur de Ia montagne, vous 1avez pas peur? Moi, je n'ai pas peur, mais je tremble. Ne continue pas femuer ainsi (comme cela), «Gustou», ou nous allons chavirer. \ Bey (3) Barrenc, syn. rée cpetit ruisseau, ravin». (4) Esquérra «gauche» : le mot sgauchay est emprunté au francais. Balma , var. bauma : mot préhistorique dont la racine est méditerranéenne. (5) Que! exclamatif, s'écrit sans accent. Qué, var. de qué, interrogatif ow aprés préposition, porte un accent aigu : qué ou de qué cercas? «que cherches-tu? » (6) Le francais en se traduit généralement par ne (n° devant Yoyelle) : ne voli «j’en veux). Mais aprés les pronoms 1o(s), las, ‘nos, vos, on emploie en : vos en portarai «Je vous en porterat». LEIGON 13 56 cinquanta siis 8 Es acabat ; nos sém plan regalats ! Perqué viatjar a Pestrangiér quand avém de tre- saurs aital en Occitania ! (8) 8 trézaous. Exercice en provengal. — 1 Jeu, vau visitar lei gor- jas @’Artubi. - 2 Puéi anarai manjar prdchi de la Mescla. - 3 Apres, davalarai lei gorjas de Verdon. - 4 Enfin tornarai pér Rogon. - 5 Aquela jornada foguét béla. - 6 Anuéch, es bon de se pausar au canton dau fude. PRONONCIATION. — 1 gordjo. - 4 énfin. - 5 fougué. - 6 anue / anyee ~ kantoun, ee cirquanta sit $7 8. Cest fini (achevé) ; nous nous sommes bien «régalés» ! Pourquoi voyager & Tétranger quand nous avons de parcils trésors (ainsi) en Occitanie ! NOTES (suite) (7) Nous avons vu Fimpératif positif des verbse du Ler groupe, econ 11 note 6. En occitan, on forme différemment l'impératif, ‘quand il est négatif; on emploie le subjonctif présert pour toutes, Jes personnes : parles pas, parlem pas, parletz pas «ne parle , parlons, parlez pas !»; men parles pas «ne m’en parle paso. Retenez bien les finales, -s, em, etz. Taular, syn. abocar. (8) Perqué, var. per de qué. 1.Moi, je vais visiter les gorges de PArtuby. —2. Puis, jirai manger prés de la Mescla. — 3. Ensuite, je descencrai les gorges du Verdon. —4. Enfin, je reviendrai par Rougon. ~ 5. Cette journée fut belle. — 6, Le soir, il est bon de se reposer au coin du feu, Var. prov. ~ 6. Au, var. de al ; dau var. de del. LEICON 13 58 cinquanta uéch Catorzena_leigon (14) Prononciation : katourzéno léyssou REVISIONS ET NOTES Vous commencez peut-étre a ressentir cer- taines difficultés, Avec cette nouvelle série de sept legons, sont apparus en effet de nombreux points grammaticaux qui ont da vous demander une certaine attention. Mais persévérez, vous avez céja été en contact avec la plupart des quelques difficultés que peut présenter loccitan qui, finalement, ne sont pas trés importantes. Les notes et les exercices vous ont permis de connaitre la réalité des différences dia- lectales de Poccitan. De plus, les exercices de cette série de legons vous ont été présentés en provencal, Vous entendrez souvent dire ceci: «Poccitan (que beau- coup, malheureusement, appellent encore patois) change @’un village & l'autre». C’est exact : mais ces différences sont souvent minimes ; elles ne génent pas l'intercompré- hension entre personnes originaires de ré- gions différentes. Cette diversité dans l'uni- té est considérée a juste titre comme une richesse. N’oubliez pas que vous avez tout a fait le droit de prononcer ’oczitan selon les prin- cipes et particularismes de votre région et que méme, vous le devez. Il n’y a pas cinquanta ndu 59 d’impérialisme dune région particuliére. Vous avez pu vous rendre compte des principes de la graphie occitane, qui vise 4 recouvrir le plus possible de particu- larités locales. Cependant, dans certains cas, toutes les variantes ne peuvent pas étre comprises dans une seule graphie & moins avoir recours @ une graphie trop chargée, ce qui n’est pas souhaitable. Il est alors possible décrire ces variantes, avec leurs propres particularismes, en faisant en sorte (autant que faire se peut) que le mot soit reconnu des Occitans utilisant d’autres dia- lectes. Par exemple, pour le mot «nuit», nuach en languedocien, il est possible de Pécrire aussi, par exemple, nudch (Bas- Languedoc) ou nuéit (Gascogne) : ces va- riantes orthographiques étant facilement reconnaissables et identifiables par les occi- tans étrangers A ces régions. Je répéte donc une des devises de l’occitan et de l’Occita- nie: de Ia diversité dans U'unité et la tolérance. Cette formule correspond sim- plement a esprit de convivéncia (coexis- tence pacifique et tolérante) qui animait la civilisation occitane des Troubadours que nous allons découvrir dans les lecons qui suivent. La seule difficulté de Poccitan conceme la conjugaison ; non qu’elle soit redoutable, mais parce qu’elle est la chamniére de la langue. Le verbe est en effet le seul mot qui varie beaucoup. Pour pouvoir parler, il faut donc étre capable de prononcer rapidement LEIGON 14 60 seissanta la forme verbale adéquate. II en est de méme de toutes les langues. Vous pouvez posséder un vocabulaire considérable sans pour autant étre capable de construire une phrase, précisément a cause des formes verbales. Il faut done vous entrainer & jongler avec les conjugaisons, en formant de petites phrases, en utilisant les formes verbales que vous avez rencontrées ; exem- ple : dintra, 'amic (égalité totale), mérite (prix) , liberté , Toyaute, fidalité, énérosité (largesse), amélioration personnelle, amour, «jain (félicité supréme obtenue pir Pobservance de tous ces principes). (Vous avez. des exemples de cette philosophic dans les textes des Troubadours présentés dans la demnixe série de legons : legons 71, 72, 73). ~ 7. Mais alors, que deviennent les priviiges abolis & ia Révolution Francaise, Ie 4 (F)aout (de) 1789 ? ~ 8. Les priviléges ? Il n'y en avait pas beaucoup a cette Epoque. L’Occitanie n’était pas encore en France j li eivlisation du «Midi» était fort différente de celle du «Nord». NOTES (suite) (5) Acnaquela : on introduit souvent un -n- de transition, centre les deux a; var. asaquela (Quercy). Celui, celle de, se traduisent en occitan par Io, 1a de. Quatre vingts, syn. ochanta var. oitanta coctantey en ancien fr. en fr. de Suisse et de Belgique. wi vig) pas un fum, syn. pas gare ou pas forga. LEICON 15 66 seissanta siéis Exercice en gascon. — 1 Que’m cau repausar pra mor la visita de las gorjas de Tarn qu’estoc peni- bla. - 2 Adara, que vau escotar I'Esclarmonda qui'm va parlar deus Trobadors. - 3 Los Trobadors qu’es- ctivén sonque en occitan.- 4 Non éran pas de petits cantairdts qui amusavan los senhors. - 5 Que volén cantar Ia libertat, Vegalitat e l'amor. - 6 Qu’éran poétasilosbfes qui espandiscén la civilisacion occi- tana per tota IEurdpa d'alavetz. PRONONCIATION. — 1 kaou - éstouk. - 2 baou = dous. 3 késkriwoun, - 4 gon. - 5 boulén, - 6 éspandiskoun, Setzena_leicon (16) sétséno (1) Lo pais ont vivid Paratge Coma 0 vos disidi, lo sistéma politic en terra d’dc repausava sus la nocion de Paraige. Aqud volia dire que totes los mes devian éstre pars. Per plan comprene aquel fach, cal rapelar que lo poder dels senhors feudals éra alara. forga mens absolut dins lo « Miégjorn » que dins lo «Nord ». PRONONCIATION, — bibyo paratché. 1 sistemo poulitikén térro - noussyou - débyon - dés sényous {éoudals - atsoulut. - 2 dépéndyo. - 3 béngué- se'ssanta sét 67 1. Il faut que je me repose (il me faut reposer) car la visite des gorges du Tarn a ét8 (fut) pénible. — 2. Maintenant, je vais Gcouter Esclarmonde qui va me parler (qui me va parler) des ‘Troubadours. — 3. Les Troubadours n'ont écrit qu’en occitan. 4, Ce m’était pas de petits chanteurs (acantairdt» dim. un peu péjoratif de ccantaire» chanteur) qui amusaient les seigneurs. Is voulaient chanter la liberté, Iégalité et amour. — 6. ‘était des podtes-philosophes qui ont répandu (qui pandirent) 1a civilisation occitane dans (par) toute Europe dalors. Variantes gasconnes : 1. Que énonciati, caractéristique du gascon. — 2. estoc, lang. foguét ; adara, dér. de ara conn aussi en lang., deus, lang. dels. — 3. escrivOn, lang. escriguéron. ~ 5. volén, lang. volian. ~6. espandiscon, lang. espandiguéron. LE PAYS OU VIVAIT «PARATGE> 1. Comme je vous Ie disais, le systime politique en terre doc reposait sur la notion de «Paratgen. Cela Voulait dire que tous les hommes devaient tre égaux. Pour bien comprendse ce fait, il faut rappeler que le pouvoir des seigneurs féodaux était alors beaucoup moins absolu dans le «Sud» que dans le «Nord». NOTES (1) Setzen Ia forme sezi8me est francisée. LEIGON 16 OI ell (68 seissanta wach 2— Forca tarras occitanas eran possedidas en aladi, es a dire que lo proprietari dependi& pas de degun (2). — Coma cadun podid crompar de térras aital segon aquel principi, venguéron alara de mai en mai nombrosas e asseguravan donc una egalitat vertadiéra de totes, davant la proprietat_privada (3). 4— En mai d'aqud, al regard de la lei, i avid pas de grandas diferéncias entre un dme e una femna, per ¢d qu’una femna podid possedir de térras, exercir plan de profes- sions e subretot eiretar, cd que se podia pas pensar al nord de Léira (4). Mas alara, i avié pas ca-que-la de ndbles d'un costat, de borgeses e de paisans de Vautre ? s vertat, Mas i avid tanben ordre de la avalaria, que son importancia s‘arrestet pas de créisser, ¢ que repausava sus Paratge. 6- ben ara, ti, Guilhém, parlanos dels Cavaliers... rouin)- asségurabon, - 4 yabyo - fénno - lyro. ~ 5 bour- ajérés.- 6 kréyssé. - "7 kabalyés. seistanta ndu 69 2, De nombreuses terres occitanes étaient possédées en alleu Cesta-dire que leur (Ie) propristaire ne dépendait de personne. 3. Comme tout le monde (chacun) pouvait acheter de telles terres (des terres ainsi) selon ce principe, elles sont devenues (Venues) alors de plus en plus nombreuses et elles assuraient done une égalité réelle (véritable) de tous, devant la propriété privée. =4, De plus (en plus de cela) au regard de la Io, il r'y avait pas de grandes différences entre tun homme et une femme, puisque lune femme pouvait posséder des terres, exercer de nombreuses professions et surtout hériter, ce qui était inconcevable au Nord de Ia Loire. —5, Mais a cette époque (alors), n'y avaitil pas algré tout des nobles d'un cdté, des bourgeois et des paysans de autre? —6. Cest vrai (vérité). Mais il y avait aussi ordre de la Chevalerie, dont (que) Timportance ne cessa de croitre, lequel (qui) reposait sur .—7.Eh bien mainccnant, toi, «Guithem», parle-nous des Chevaliers. NOTES (suite) (2) Degun, var. dogus, deguns. (3) Crompar, var. comprar (avec métathése du -r), (4) Femna est pron. fénno (Lang), fémo (Prov.) ; var. hhemna (Gasc.) LEICON 16 70 setanta Exercice en gascon. — 1 L’Occitania qu’éra Ia terra de Paratge. - 2 Qu’ei a diser que dens lo pais dc, Vegalitat qu’éra un principi. - 3 Los dmes que podén crompar térras, las hemnas tanben. - 4 Lo maridatge d’Aliendr d’Aquitania dab Enric Il d’An- glatérra qu’estoc a Yorigina de la Guérra de Cent ‘Ans. - 5 Dens lo Mieijorn, las hemnas que podén eretar, com los dines. PRONONCIATION. — 2. éy - dizé - dén - hénnos - tanbén. 5. myéyjour - lassénnos. setanta un 71 1. L’Occitanie était la terre de Paratge. — 2. fire que dans le pays doc, Pégalité était un principe. —3. Les hommes pouvaient acheter des terres, les femmes aussi. — 4. Le mariage @Alienor d’Aquitaine avec Henri Il Angleterre fut A Torigine de Ia Guerre de Cent ans. —5. Dans le Midi, les femmes pouvaient hériter, comme les hommes. gase.—2. Que énonciatif typique du gascon. — 2. ei, Lang. es; diser, Lang. dire ; dens, Lang. dins. — 4. dab, Lang. amb. — 5. Mieijorn, Lang. Miégjorn ; com, Lang. coma. UNFENA PODIA POSSEDIR DE TERRAS.., 72 setanta dos setanta tres 73 Deétz-e-setena_leicon (17) | LA CHEV ALERIE OCCITANE ET «PARATGE» . | L.La chevalerie occitane stenracine dans Ia féodaité ; par ses dézéséténo. principes et son importance, elle est plus qu'un ordre, ‘lle ext un | Gvénement. — 2. Son principe premier est cParatge>, Pégulité enire tous les chevaliers, quelle que soit leur origine sociale pour tre un chevalier, i était pas nécessaire d'tre noble de haissance, mais il fallat tre noble de caur, ~ 3. Cette notion tait a cette époque une veritable sévolution dans la conception de Pexistence, puisque les notions de naissance et de classe Sociale, si importantes pour la noblesse francaise alors (de Vépoque) étaient remplacées en Occitanie par cells de Valeur 1— La cavalarié occitana stenracina dins la personnelle et de Mérite (prix). ~ feudalitat ; per sos principis e son impor- tancia, es mai qu’un ordre, es un eveni- ment (1). La cavalarié occitana e Paratge Za 2 ARDEA Lo siew principi primiér es Paraige, 'ega- litat entre totes los cavaliérs, quala que si lor origina sociala: per éstre un cava- ligr, ra pas necessari d’éstre noble de naissenga, mas calid &tre ndble de cor (2). 3— Aquela nocion éra an-aquela epdca una revolucion vertadiéra dins la concepcion de Vexisténcia, per que las nocions de naissenca e de classa sociala, tant impor- tantas per la noblessa francesa de l'epoca NOTES é lagadas en Occitania per las’ de ia eran remplagalas en Occitania pe () Cavaliée, «Chevalier», var. chivalidr, influencée par le Valor e de Pretz. franpal (@) Ladjectif possess occitan est mon (mase.), ma (fém.), plus mos, mas vt. mei/mi, meisfmis devant voyelle Prov) fon, ta; son, sa; ndstre, nd: stre, vostra ; lor «leur» PRONONCIATION, — kabalasye = paratené. cxie toutfor ane tauinre enphatae: eal, Ge de 1 féoudalitat - ébénimén. - 2 syéou - soussyalo - nays- tbstre, voeie ; toon capél sgnifie canon chapeaua, hr mee condi senso, - 3 notssyou - bértadyéro - kounsétsyou. rion Capea 8 aa LEICON 17 74 setanta quatre 4— Aital, dins aquel ordre, pas cap de senhors e de vilans, pas cap de rei e de servidor mas d’dmes pars que devién aver fachas las provas de lor granda Valor ¢ de lor grand Prétz. mo Mas la filosofia d'aquel drdre éra pas pas- siva, L’egalitat fondada sus la Valor éra mai que mai un principi de vida, non pas una finalitat. Aital, ome quavid degut provar son Protz per poder venir cavalier, devia accep- tar tanbén coma finalitat de se melhorar, enmostrant Leialtat, Fiseltat, Respécte de la Vida e de la Libertat (3). 7— Mas aquela filosofia, éra acceptada pels Trobadors ? 8— Oc, de segur, perque sabém que.forga € mai probable totes los Trobadors éran cavaliérs. 9— Quina concepcion de la vida extraordi- nariament elevada! Contunhatz encara, Guilhém, es apassionant ! (4) 4 ot. nyous - bilans - sérbidou - débyen abé - balou - préts. F illowzoutiyo - passibo - bido. - 6 atséttabo - mélyoura - Teyaltat - fizéltat ~ réspatté, ~ 7 atséttado, - 9 éstraour- dinaryomén. setanta cine 75 4, Ainsi, dans cet ordre, plus du tout de seigneuss et plus du tout de vilains, plus de rois et de serviteurs, mais des hommes égaux qui devaient avoir fait les preuves de leur grande Valeur et de leur grand Mérite (prix). ~ 5. Mais la philosophie de cet ordre n’était pas passive. L'égalit fondée, sur la Valeur personnelle était avant tout un principe de vie et non un but (une finalité). — 6. Ainsi, "homme qui avait dt, prouver son Mérite pour pouvoir devenir (venir) chevalier, devait accepter aussi comme but de s‘améliorer, en montrant (sa) Loyauté (sa) Fidélité, (son) Respect de la Vie et de la Liberté.— 7. Mais cette philosophie, étaitelle acceptée par les Troubadours ? = 8. Oui, bien sOr, parce que nous savons que beaucoup de Troubadours et méme probablement tous, étaien: chevaliers. 9. Quelle conception de Ia vie extraordinairement élevée | Continuez. encore, «Gullhemp, c'est passionnant ! NOTES (suite) (3) Dogut, var. d(eugut, dechut. er 2) APusionant, var. pssonant ; de (apasionar epesiony (5) Caldra, var. calri, caura, carr; calera (Gase.). En Prov. ‘on emploie le verbe faler doi faudra «il faudra>. A Bordeaux, on utilise également faler et non caler ¢falloira. Se levar d'ora, sya. se levar bona ora «de bonne heure». LEICON 17 76 sotanta sidis 10— Voldriai ben, mas comenca d’éstre tard ; deman matin, se caldra levar d’ora per anar a Tolosa (5). Exercice en gascon, — 1 En Occitania, que vivé wa civilisacion fondada sus Paratge. - 2 Aqueth Paratge quexistiva entre los chivaliérs. - 3 Tot dme que podé viéner chivaliér, estose ndble o non. - 4 Totun, que calé éste ndble de cdr € d'esperit. - 5 En mei d’aqud, cada chivalir que devé cercar lo Melhorament per la Leialtat, la Fiseltat e, mei que mei, peu respecte de Faute, qu’ei a diser de la vita. - 6 En eféit, ua civilisacion qui non considéra pas mei la vita coma sacrada, qu’ei ua civilisacion decadenta, aperada a morir com los qui a decidit de tuar. PRONONCIATION, — 1 biwé wo, - 2 akép - Kédzistiwo - chibalyés. - 3 byéné - éstoussé. - asté. - 5 méy - déwé ~ aouté, - 6 éfeit. setanta s8t 77 10. Je Voodrsis bien, mais dl se fait tard (il commence dete tara); jemain matin, il faudra se lever de bonne heure (@heure) pour aller & Toulouse. Seana EXERCICE ‘1. En Occitanie vivait une civilisation fondée sur «Paratge». — 2. Ce Paris ‘exit ents es chevaies, ~3. “Tout homme pouvait detenir chevalier, Mtl noble ou ps. ~ 4. Copendent, Falat ete noble de cusur et esprit. 5. En ont, chaque Chevalier devaitrechercher le «Methorament> par la «Leila», Ia eFlistaty et surtout, parle respect de Taye, ceet bade ds la vie, ~ 6. En effet, uge evlisation qui ne considie plus (oat is) ia ve corte faces est uno eulmtion dicadente, appalse ‘A mourir comme ceux qu’elle a décidé de tuer. Yar, gase.: ce texte vous présente presque tou particularités du gascon : presque toutes les 1.-m- intervocalique amui : (1, 6) ua, lang. una. 2.1 final (issu de-F) dovenu -w :(5) peu, lang. pel. 2nd Gas de A) devem et) agueth, lang age intervocalique (issu de -IL) dovenu -r: (6) agerada, ln co ) (6) aperada, lang. S.-ak devenu -eF : (5, 6) mei, lang. mai. 6. Finale de Vimparfait, 38me pers. en, lang. -i: (1) vive, lang. vivid ; 3) pod®, lang. podid ; (4) cal, lang. eas; (5) dev’, lang, devi. Autres var: (3) vgn, lag. vei; exo lang fogudsse ou Siaguésse 3(4) este, lang. estre j (5) aute, lang. au fogoine on sng iC) os (5) aute, lang. autre LEICON 17 78 setanta uéch setanta ndu 79 Détz-e-uechena_leicon (18) REO Tee dézéuétchéno. 1. Bonjour, Toulouse, capitale du Languedoc, la ville rose ot bila jadis, !ame de !'Oceitanie. ~ 2, Ce fut la ville des Raimon« Irie de in deste ui coats trnzls Sion Montfort, — 3. Elle était aussi une ville ob les pblerinsallant (qui allaient) & Saint-Jecques de Compostellefaisaientétape, accueil lis dans P'lise SaintSernin, un des chefs-d’euvre de Fart roman occitan, ~ 4, Mais cette église a-telle dispar aujourd hui ? — 5. 1— Bonjorn, Tolosa, capitala del Lengadoc, Non, heursement, Dally noosa y abe, piss la vila rdsa ont lusiguét bal temps a, : a Varma de VOccitania(1). Bonjorn Tolosa 2Q— Foguét la vila dels Ramond, la vila de la resisténcia als crosats franceses de Simon de Montfort. 3— fra tanben una vila ont los romieus quanavan a Sant-Jacme de Compostéla fasidn estapa, aculhits dins la gleisa Sant- Sernin, un dels capsd’dbra de Y'art roma- nic occitan (2). 4— Mas aquela gléisa, a disparegut uei ? (3) Non, urosament. Ge-quela, i anam arri- bar, que sém prép de la plaga SantSer- pa (2 Bt temps a9, iso ons (2) Romiew ‘«pélerin (allant & Rome a Torigine)», syn. peeps. Tuo, ar. Henta {oetan or) Auli, nar occ NOTES aciilher. PRONONCIATION. — toulouzo , LEICON 18 82 ochanta dos Exercice en gascon. — 1 Tolosa qu'ei ua vila plan berdia. - 2 Qu’i podém véser gleisas, com la gleisa de Sant-Sarnin. - $ Los romius que s'i arrestavan ent passar la nueit avant de tornar préner lo camin de Sant-Jacme de Compostéla. - 4 Dens Diu. - 5 Que caminavan las jornadas entiéras en cantar l'amor ¢ la gloria de Diu-6 Aqueth pere- grinatge qu’estoc plan celébre a !Edat Mejana, aus ségles onzen e dotzen. PRONONCIATION. — 2 bézé, - 3 arréstawon - nuéyt - jammé. - 4 akéro - droumiwor, prégawon. - 5 kain{- hawon. - 6 akép - késtoup - aous, Detz-e-novena leicon (19) dézénoubéno, Quand Leialtat vivid Ter, vos parléri de Paratge, qu’éra una régla essenciala pels cavaliérs e Trobadors occitans que, ‘en plus d’aqud, devién recercar l'amelhoracion personala (1) P_ NONCIATION. — léyaltat - bibyo, 14 8 kabalyés - débyon - amélyourassyou, ockanta tres 83 EXERCICE ‘oulouse est une ville trés jolie. — 2. Nous pouvons y voir Conus y pouvons voi) des lies, comme Pep unt Serna <3. Les pélern SY anetaent pour pair Ia ait avant de reprefidre (revenir prendre) la route de SainvJacquesde- Compostete. 4 Dans cette Ege fr mango, domain pret (int Dis), “51s machaiont peda de lrg Jountes (Us marchaint les jon nvr) on. canta foal saat fe td au Moyen Age, aux XIéme et XITéme siécles. ‘Var. gasc. - 2, véser, lang. ae -3. Se aoa a a tg ap ea a Re ate ores QUAND LOYAUTE VIVAIT Reet eee el lesan sa eras Se ae da Sette State NOTES (1) Ber, var. jer Gase.). LEIGON 19 a 84 ochanta quatre 2— Devian pensar mai que mai a créisser moralament e espiritualament e, per aqud far, éstre /eials envérs los autres. Devidn donc forabandir tota Desleialtat. 3— En mai d'aqud, cadun devia astre fidal a sos amics, ¢ a sa dama, considerada coma sa para et sa castiadoira que devia viure amb ela en acordanga perfiécha, sens éstre un tiran o un gelés (2). 4— Devid combatre Cobeitat per mostrar Lar- guesa a totes los dmes dins un esperit de convivéncia. Es aital que se vesid de senhors riches distribuir de bens consi- derables (3). 5— Lenemic éra donc pas un autre poble mas lo Mal. 6— Es al nom d’aquela convivéncia que, a la plan celébra escdla de Montpelhier, fins al comengament del ségle tretzen, ense- nhavan al prép de catolics, de professors josieus © arabis, = 2 kréyss6.- fa - émbés. - 3 débyo - amits - kastyadouyro ~ pér- fyétcho - djélous. - 4 moustra koumbibéntsyo - ritchés. — 5 Vénémik. - 6 ensényabon - Katoulits - djouzious, - cochanta cine 85 2. Is devaint avoir pour but este (penser tus que plus) de grandir (croitre) moralement et spirituellement pour ela (ei), te loyany envers les auc, Is devant done rejeter toute fourberie (Déloyauté). — 3. De plus (en plus de cela), chacun devait étre fidéle & ses amis et sa dame, considérée comme son égale et sa «castiadouyrey avec qui il devait vivre (qu'il devait vivre avec elle) en parfaite harmonic, sans étre un tyran ni un jaloux, ~4. I devait combattre Convoitise pour montrer Largesse & tous les hommes dans un esprit de coéxistence tolérante. I était ainsi courant de voir (Cest ainsi que se.voyait) de riches seigneurs distribuer des biens considérables. ~S. L’ennemi n’était done pas un autre peuple ais le Mal. ~6. Cest au nom de cette coéxistence tolérante que, & la trés célébre école de Montpellier, jusqu’au début du XIlleme siecle, enseignaient aux cOtés (auprés) de catholiques, des professeurs juifs et arabes, (2) La dame était 1a «castiadoiray du troubadour et le troubadour le «eastiador» de sa dame. Ce terme est issa de Poceitan castiar «chitier, corriger>. Cela veut dire que le troubadour et sa dame ‘devaient se corriger, se guider, se conseiller mutucllement, afin de rechercher ensemble 'améliona- tion (lo methorament) dans la drechura «droitures. Ces termes de civilisation n'ont pas ’équivalent exact en frangais st dans les autres langues. (3) Le mot d'ancien occitan ric a été remplacé, sauf en nigard, par le gallicisme «riche». LEICON 19 86 ochanta sitis 7— Aquel fach espantét los crosats franceses venguts portar la guérra sus ndstra terra per i exterminar pel férre € pel fudc totes los qu’éran pas catolics, mai que mai los catares e aqud, curiosament, al nom de Jésus-Crist que diguét : «Lo que se servis de Vespasa perira per l'espasa » 8— Aqui donc aquela filosofia, que totes sos principis son los de Amor, amor de Yautre e amor de la Vertat, que sol per- metid d’aténher lo Jdi, es a dire lo gaug perfiéch dins Varmonia umana, image de Yarmonia de Dieu (4). 9— Mas resistiguéron pas? Luchéron pas per salvar lor civilisacion ? (5) 10— Segur que luchéron, pendent vint ans, coma o veirem lu, Mas va éstre migja nudch, lo fudc s'atuda e los uélhs se clu- can, E deman, devém visitar Montpe- Ihiar (6). 8 filouzoufiyo - d’atényé lou djoy- gaoutch pérfyétch - imadjé. - 9 salba - (wels. ochanta s8t 87 z 7. Ce fait a stupéfié les croisés rangais venus porter la guerre sur notre terre pour y exterminer par le fer et le feu tous ceux qui 1étaient pas catholiques, principalement les cathares et cela, curieusement, au nom de Yésus-Christ qui a dit : «Qui se sert de l'épée périra par I'épéey. 8. Yoild done cette philosophie, dont (que) tous les princip\ sont ceux de Amour, amour de T'autre et amour de la Vérité, qui seul permettait d'atteindre le Joy, c’est-A-dire a joie parfaite dans 'harmonie humaine, image de Pharmonie de Dieu.—9. Mais Frontils pas résisté? Nontils pas lutté pour sauver leur civilisation? — 10. Bien sO, (qu’)ils ont lutté, pendant vingt ans, comme nous le verrons bientot. Mais ilva étre minuit, le feu S'teint et nos (les) yeux se ferment. Et demain nous devons visiter Montpellier. NOTES (suite) (4) Le mot «francais» amour est un empruat a Poccitan, comme le prouve son vocalisme. Le véritable mot francais est ameur qui signifie encore dans les dialectes d'oil (frangais) le ‘rut du taureauy. Ce simple mot marque la diférence entre Tamour élevé des ‘Tzoubadours et l'amour pratiqué alors outre- Loire. Noublions pas que Guihem IX, comte de Poitiers et due €’ Aquitaine, le premier des Troubadours conus, considérat les Frangais de son temps comme des cbarbares» : ane non ac (0c. mod. aguét) Normand ni Francés dins mon ostau_ cil n'y eut jamais ni Normand ni Frangais dans ma maison» (chanson TY), ‘Aténher, var. aténger. (5) Resist, var. resistar gallicisme. Luchar s'emploie aussi pour désigner les baufs qui «luttenty en pousunt contre le timon ; par extension de sens, il désigne des amoureux qui veulent tellement se serrer en marchant, qu’ils dornent limpres sion de lutter Pun contre Pautre ; var. francisée lutar clutter. Salvar, var. sauvar. (© Uah, var. udth. Clucar, var. clocar, clutar, eutar. LEICON 19 88 ochanta uéch Exercice en gascon. — 1 Lo Paratge qu’éra Vega- litat entre los chivaliérs occitans. - 2 Tots que devén @ste leiaus envérs los autes. - 3 Los chivaliérs qu’avén ua dama com castiadoira. - 4 Eths tanben que devén ¢castiar» Ja loa dama. - 5 Que devén pensar aus autes € pas a la Cobeitat. - 6 Quii ave Arabis ¢ Josius qui ensenhavan a Montpelhér. - 7 Los catars qu’aimavan la puretat. - 8 Los crosats qu’avén causit Tespasa e non pas I'Amor. - 9 Até nher lo Joi per YAmor, qu’éra lo but deus chiva- lidrs e Trobadors occitans. ERONONCIATION. — 2 léyaouz émbes, - 4 6ts ~ louo. ~ 5 énsényawon, - 7 aymawon, ochanta ndu 89 L,Le «Paratgey était Légalité entre les chevaliers occitans. ~2. Tous devaient étre loyaux envers les autres. -3. Les cheva- Hiers avaient une dame comme , li disi, ara compreni, es tot drech. PRONONCIATION. — Liatsén, 1 pliou. - 2 bértadyéro. - 3 marichabo 6 parlabo poun- tehut s'aproteho. - 4° éstabourdit-milyaou - miyo, - 5 miyo - drétch. a nn aa aa a a a nonanta ndu99 ACCENT 1, Aujourd'hui, comme (qu’) il pleut, nous resterons & la maison. Louisou, racontenous une histoire ! 2, Puisque vous y tenez, je vais vous en (ra)conter une, mais une vraie (véritatle). ~3. Hier, lun touriste qui marchait et parlait «pointu» s’approche et me dit : «Cher monsicur, connaissez-vous la croud de Miloy » ? Je lui réponds tout de go : «Mais cher monsieur, la Venus de Milo n'a pas de roue !» «Et alors quiil.me regarde (en me regardant) stupéfait, il me montre sur une carte la vile de Millau quien francais, dans le pays, on prononce (se dit) «miyon. =5. Millay, lui disje, maintenant je comprends, c'est tout droit. ssdessin de cette lecon en page 111. NOTES : Pour le dessin, cf. legon 40 fin. (2) Marchar ponchut «marcher pointu» se dit de personnes un peu snobs qui sefforcent davoir une allure distinguée on Imarchant le corps taide; allusion & ceux qui affectent «de parler pointu» pour paraitre distingués. a (2) Li aduin, var. ij i qui signifie y, i vau «jy vaien, est parfois ‘employé au Sens de «lip, i dis je lui dis Mais on dira : pensi a el «je pense & luiv; pari el aje parle de lui». Es el «c'est Iuin (elfela (fém.) «luifelle» aprés prep.) cf. legon 12 note 5. B)Es aqud que c'est pour ostte ison, pour cela que» cxpresion tee courante taduite en frangais dt «Mid. On niond en effet; Cest ga case de oss) qui et part ees Ge (pour cette raion) qu'il avait pas faim | On pourra die Parlejaire et un nologimme corrspondant au _franhis Cipeaters. Palare sige sesement epareury. ['mplot & Suffixe of marquant la répetion permet de mieax taduie le mmol epeater», qui indigut ne personne qui cpl beaucoup et souvent»: Ce sufixe est tes frequent potonsr «donner un talkers, potoner edonner de nombreux buisers, potonejaire “personne qui embrase souvent». Vous avez un autre exemple de se (se vendria) a0 sens de on (on vendrait). ‘Droge ccromue» Semploe pour designer tou: produit de quai ps ou mote bonne LEICON 22 100 cent 6— Mas, digatz-me, sétz de Paris? Es aqud quavéwz un drolle d’accent en francés. Se i avid en Occitania, un ofici de radid o de television, pendent las reclamas, fariam parlar los parlejaires amb vastre accent parisenc, ¢ vos prometi que se’n vendria de drogas ! (3) = 6 diga(z) mé - Paris? sé yabyd un oufiss! - radyd télébizyou - parlédjayrés- drogos. Exercice en limousin (lemosin). — 1 Chasque cdp que qud pleu, demoram a la maison (1). - 2 Avem demandat a Loison de nos contar una brava istd- ria (2). - 3 Loison es un coquinaud, s'es mocat d'un torista qu'escharaunhava los noms de ludc dau pais (8). - 4 Aura, los Occitans an pus vergonha de parlar francés emb l'accent dau ¢ Mieijorn >, que quel accent es la presenca de la lenga dins lo fran- cés; mas quo es enquera mielhs de parlar occi- tan (4). - 5 Fau estre fier d’esser de sa region. Alhors quo es pas sovent melhor (5). - 6 Se mocar de son propri accent, quo es se mocar de se (6). Pron, — 1 tsaké ko ké pléou / pleu, démouram a lo meyzou. - 2 avém démanda a Louizou dé nou kounta uno bravistoryo. - 3 Louizou ey un koukinaou, s'cy mouka d'un touristo Keytsarounyavo loa noum dé lyo doou payi. - 4 aouro, lou oussiian an pu vergounyo dé parlé fransey em Vaksén doou myeydzour, ke kel aksén ey Jo prézénso dé lo 1éngo dins lou fransey. ma kouey/ key enkéro myéy d® parla oussitan. - 5 foou dytre tyer d’éssé dé so redziou / rédzi. alyour Kouey / key pa souven meélyour, - 6 sé mouki dé soun prapr’aksén, kouey / key s moUKa de sv. cent un 101 Mais dites-moi, vous étes de Paris ? Crest (pout) a que vous avez un dedle accent en francais. S'l y avait en Oceitanie un office de radio ou de télévision, pendant les réclames, on ferait parler les speakers avec votre accent parisien, et je vous assure (promets) qu’on en vendrait (qu'il s'en vendrait) des drogues ! EXERCICE 1.Chaque fois qu’il pleut, nous restons & la maison ~2. Nous avons demandé & «Louisouy de nous raconter une jolie (brave) histoire. ~3. «Louisou» est un grand coquin, il ses: moqué d'un touriste qui écorchait les noms de lieux du pays. ~4. Maintenant, les Occitans n'ont plus honte de parler frangais avec Paccent di «Midip, car cet accent, c'est Ia présence de leur (Ia) langue dans le francais; mais c'est encore mieux de parler Yoccitan, ~5, Il faut etre fier d'étre de sa région. Ailleurs ce n'est pas souvent mieux. ~6.Se moquer de son propre accent, c’est se moquer de soi. NOTES : (1) Chasque, var. chada, lang. cada. Cap, syn. vetz. leu, lang. pldu. Chasque # én limousin, la pron. du -e, varie selon Tenvironne- ment phonologique et les régions. Voild pourquoi la graphie ne note pas ouverture de certains de ces -e-. Ecoutez bien les disques pour vous familiarise avec ce fat. @) Demandat : comme en provencal méridional, en nord- ccitan, chute des consonnes finales et de I's du pluriel (suf prov. alpin). pron. démanda. @) Notez la pron. du -ch- (ts) escharaunhava, pron. eytsarou- nyavo. Toutefois, dans certaines régions du nord-ccitan, on pron. -tch- Le-v- est pron.-- et non-b- comme en lang. 4) Aura, lang. ara. Enquera, lang. encara, (5) Fau, var. cau, lang. cal. Este, va. ser; syn. estar. (6) Se mocar, syn. lang. se trufar; se mocar signifie «se moucher> en lang. LEICON 22 102 cent dos Vint-e-tresena_leigon (23) Las vendémias 1 Ter sul ser, mon vesin, Péire, lo qu’a una vinha a Lodeva me telefonét per nos convidar a venir veire los vendemiaires : tenétz-vos préstes, partissém dins una ora que siém pas en retard pel dinnar qu’es a miégjorn € pas a una ora coma a la vila (1). 2— Oblidam pas degun? Alara en rota pel pais del vin. I sem, Agachatz Péire, aila, davant sa porta, que fuma la pipa. Sembla un san- ton amb sa barba béla (2) ‘aqui los convidats, un pauc mai vos esperavi, Devétz aver fach bon viatge, perqué sétz aqui; venetz veire mos amics al trabalh. 5 Vesétz, copam los rasims que Jos vende- miaires meton, dins lo banaston portat per un dme. Quand es plen, lo van vojar. N'i a que Se servisson de semals que se portan a dos, amb de semaliérs (3). PRONONCIATION, — béndémyos. 1 binyo - béndémyayrés.- 2 dégun. - ? santou. - 4 kow(m)~ bidats, - 5 rains. - cent tres 103 LES VENDANGES 1. Hier vers (sus) le soir, mon voisin, Pierre, celui qui a une vigne & Lodéve m’a téléphoné pour nous inviter & venir voir ses (les) vendangeurs. Préparez-vous (tenez-vous préts), nous partons dans une heure, afin de ne pas étre (que nous ne soyons pas) en retard ppour le déjeuner (diner) qui est & midi et non (pas) & une heure comme a ia ville ~2. Nous n’oublions personne ? Alors en route pour le pays du vin. ~3.Nous y voila. Regardez Pierre, li-bas, devant sa porte, qui fume sa (la) pipe. Il ressemble a (semble) un santon avec sa grande et belle barbe. —4. Voici mes (les) invités, j'ai failli vous attendre (un peu plus, je vous attendais). Yous ‘devez avoir fait bon voyage, puisque Yous étes 18; venez voir mes amis au travail. —S. Yous voyez, on coupe (nous coupons) les raisins que les vendangeurs mettent dans Ia hotte portée par un homme. Quand elle est pleine, ils vont la vider. I! y en a qui se servent de comportes que l'on porte & doux, aver des «séma- liers». > 1) Sul ser; on aurait pu dire aussi: ir sera ou ie al ser chier (au) soiro; syn. ix sul véspee, de vespre. Dinar, var. disnar. (2) Semblar signifie csemblery mais aussi «ressembler>. On retrouve cette particularité dans le francais du «Midi»; on entend fréquemment des phrases du type suivant : «fu sembles le diable avec ton chapeau (tu ressembles a.) Le mot francais «santon> est emprunté & Toccitan @) Vojar «versero, var. vuejar, vujar; voidar. Semal, syn. lairan. Semaliés, syn. pals (Rg.) cbarres pour porter les comportes» LEICON 23 a 104 cent quatre G— Es pas wp penible de trabalhar plegat en dos 0 de portar tot aquel rasim ? Aqué me sembla un crebador (4). 7— Pensatz-vos, las vendémias, es pas un tra- balh, ¢s una tradicion. Gaitatz Loiseta que se fa mascarar de rasims pels fraires Qu’es polida! Es un pauc moqueta, mas ritz (5). 8— E puéi, dins las rengas, entre las socas, a qualques potons de cops (6). 9— Venétz amb ieu, es ora de manjar. Anem, vendemiaires, a la sopa ! 10— Prenéu de cambajon € de salsissdt: es de natural ¢ del melhor. Fa tres meses qu’éran, dins la cendre € ara son fumats (7). 11— Mas manjatz coma d’aucelons. Cantatz amb nosautres, aqud vos obrira l'engoli- dor. Aquel monde de la vila, sabon, pas viure. Son. totjorn preissats, prenon pas lo temps de manjar (8). 6 trabalya, - 7 frayrés - its. - 8 puey - poutous dé kots. - 9 ézouro. - 10 kambadjou - salssissot. - 11 aoussélous - oubrira V’éngoulideu. - 12 Rokofort. cent cine 105 6. Ce n'est pas trop pénible de travaillerpligen deux ou de porter tout ce raisin? Pour moi, cela semble étre un ccrébadou». ~7.Pensez-vous, les vendanges, ce rest pas un travail, c'est une tradition. Regardez Louisette qui se fait barbouiller de raisins par ses (les) frétes. Qu’elle ext jolie ! Elle fait la moue, mais elle rit. 8. Et puis, dans les rangées, entre les souches, il y a quelques baisers parfois, ~9. Venez avec moi, cest (yheure de manger. Allons, vendangeurs, & la soupe ! -10. Pre- nez.du jambon et du saucisson: c'est du naturel et du meilleur. IL Y a (fait) trois mois quils étaient dans la cendre et maintenant ils sont fumés. —11. Mais vous mangez comme de petits oiseaux. Chantez avec nous, ga Yous ouvrira la : a-e-i-0-u(4) 14— O Batiston, quina canon extraordina- ria: la vau aprene sens esperar ! wee Exercice en limousin. — 1 Per chantar de las chan- ons occitanas, fau de Ia votr, mas tanben dau cdr, perqué parlan d’amor. - 2 Joana fuguet la filha de Ramond Sét (1). - 3 Fuguet plan malurosa, per- qué son pais era roinat per la guerra. - 4 La chan- con dau boier nos rapela sos malurs (2). - 5 A V'Edat- Meiana, los Trobadors chantavan amor, mas tan- ben Ia libertat, 'amistat e la leiautat (8), Pron. — 1 per tsanta dé-la tsansou oussitana, foou dé lo vou, ma tobé ddou kor, pérké parlan d'amour. - 2 dzano fugué lo filyo dé ramoun sé. - 3 fugué plo malurouzo/ maleyrouzo, pérké soun payi éro roueyna pér lo guérro. - 4 lo tsansou ddou bouyé nou rapélo sou malur. - 5 a Yeda_meéyang, lou troubadour tsantavan Tamour, ma tobé lo liberta V'amita € lo léyaouta. cent tretze 113 —13. Quand le bouvier vient de labourer, il plante son aiguillon wei-o-, I] trouve sa femme au pied du feu, toute affligée (cdéconsolée») a-e-io-u... Et les pélerins qui passeront prendront de eau bénite (signée). Ils diront :(qui laquelle) est morte ici ? ‘«Cest la pauvre Jeanne, Elle s'en est allée au paradis, toute seule vee ses chivresy: a-e-io-u. —14, Oh «Batistou», quelle chanson extraordinaire : je vais 'apprendre sans attendre ! wee NOTES (suite) (4) Cabra, var. craba (avec métathése). Dans certains mots, le est baladeur». ef. aussi dobrir (doubri)’ couvrir», var. dorbir! durbir, wee EXERCICE 1. Pour chanter des chansons occitanes, il faut de la voix mais aussi du caeur, parce qu’elles parlent d'amour. ~2. Jeanne fut la fille de Raimond VII —3. Elle fut tres malheurewse, parce que son pays était ruiné par la guerre. —4, La chanson du bouvier nous rappelle ses malheurs. ~5, Au Moyen Age, les Troubadours chantaient Pamour mais aussi la liberté, Vamiti€ et la loyauté. NOTES : (1) Fuguet, var. de foguat, présente aussi en lang. (2) Chancon, lang. cangon (ca- = cha- en nord-occit) (3) Meiana, lang. mejana. LEICON 24 114 cent catdrze Vint-e-cinquena_leicon (25) Lo torista e Ti Aig 1— Guston, agacha sul camin, un torista, diriam un American. Deu voler fotografiar un indigéna (1). 2— Lanam colhonar. Carga ta bldda € ton capél roergas. Lo vau queérre (2). 3— Bonjorn, Mossur ; se volétz prene de poli- das fotds, sabi ont ia un Occitan verta- digr. Venétz amb ieu (3). 4— Avém fach una resérva d’Occitans, coma vosautres amb los Indians. Es cinquanta francs la dintrada 5— Very good, réserve d’Occitans ! G—_Pr’aqud, son de monde fiers, qu'aiman pas qu’dm los espie o qu’dm los fotografie, alara vos cal éstre discrét € prudent (4). PRONONCIATION. — Vindidjéno. 1 kami, - 2 rouérgas - kérré, - 4 frans. cent quinze 115 LE TOURISTE ET L'INDIGENE. 1. «Gustou, regarde sur Je chemin, un touriste, on dirait (nous ditions) un Américain. Il doit vouloir photographier un indigne. 2, On va (Nous allons) le «posséder». Mets (charge) ta «blode» et ton chapeau rouergat. Je vais le chercher. —3. Bonjour, Monsieur; si vous voulez prendre de jolies photos, je sais oit ily a tun vrai Occitan. Suivez-moi. —4. Nous avons fait une réserve Occitans, comme vous avec les Indiens. C’est 50 francs entrée. =5. Very good, réserve d’Occitans ! ~6, Toutefois, ce sont des gens (du monde) fiers, qui n'aiment pas étre observés ou Photographiés, alors, soyez (il vous faut Gtre) discret et prudent. * dessin de cette legon en page 181. NOTES : (4) Condtonnel présents formation et simple ‘Aimar «aigner»; Var. amar (Provence) AIMARLAT Cyoylyay, Montp. et Civ)/ AK; AS; ~1%; 1AM, TATE, AN; Coon yen toni Bio! 80 (CE) at. AUN Gyeou) (partie du M. Cent), que Yon peut écrire 4AN, par souct Funité graphique. . Prov.: AMARIAU (you); -LAS; -1A; -IAM (yan); TATZ (ya); AIANGyen)s Gase.: AIMAR(; ~RES; ~RE; “REM; -RETZ; -REN. Entrainez-vous & jongler avec ce temps : aimarié(i) cantar «aimerais chanter»; aimaria venir amb tu «il aimerait venir avec toio; aimariam veire/véser «nous aimerions voir @) Bldda blouse traditionnelle, bleue ou noite; ; cargar, tombar «mettre, enlever (habit).» Colhonar est moins grossier que son correspondant francais. Quérre (var. querit)«(aller) chercher (sins avoir perdu quelque chose)» est’ différent de cercar «chercher (quelque chose de perdu)». La difference qui existait en afr. entre querir et ‘chercher est toujours vivante en occitan. Le francais est done actuellement moins précis que Toccitan sur ce po:nt. G) Ont, var. onte, ant(e); déx. vont, dont, (@nont, decont, (o)lant. , - Mossur’ est un gallicisme trés répandu : oc. sénher ou monsen (4) Monde «les gens» sing, collect, est accompagné par un LEICON 25 116 cent sotze Te! Nave un aqui qu’es plan polit. Sembla pas que sa familha sid aici. An degut anar vendre de péls de béstias a la vila. Amagavz-vos darriér aquel arbre. Tomba plan: vejatz-lo que s‘aprocha ; fagatz pas de bruch (5). 8— Va plan, avétz pres de fotds ? (6) 9— Yes, l'authentique, rien ne vaut « Pauthen- tique folklore»! am Exercice en limousin. — 1 Veiqui un brave torista pas gaire escarabilhat qu’arriba (1). - 2 Nos anam mocar dieu, juste un pauc, perqué som pas meschaents (2). - 8 Aima de prener de bravas fotds emb son bel aparelh tot nudu(3). - 4 Vou prener un Occitan vertadier, pas un per torista, per lo far veire aus amics. - 5A reiissit, es plan content. - 6 Regretaré pas d’estre vengut, Una fotd coma quela vau mai que cinquanta francs (4). - 7 Viva los toristas, € viva los Occitans ! Pron, — 1 Véyki un bravé touristo pa gayré éykarabilya Rarribo / arryébo. - 2 Nou anam mouka d’éou, dzust’un paow, perké som pa meytsén / meytsan. - 3 Eymo dé prénéy dé brava fouto m soun bél aparey tou nydou. - 4 Véou prénéy un oussitan vértadyé, pa un per touristo, per lou fa vayre dou-z-ami, - 5 a zélissi, eyplo countén. - 6 Régrétaro pa deytre vengu, Uno fouto koumo kélo yaou may ke sinkanto fran, - 7 Vivo lou tourista, @ vivo Jou oussitan, cent dbtz-e-sét 117 7. Tiens, en voila un qui est magnifique (trés joli). I ne semble pas que sa famille soit ici. Elle a dt (Ils ont di) aller vendre des eaux de bétes & la ville. Cachez-vous demriére cot arbre. Yous avez de la chance, (ca tombe bien) : regardezie, (qu’) il s‘approche, ne faites pas de bruit. -8, Ca y est (ga va bien), vous avez pris des photos? —9. Yes, 'authentique, rien ne’ vaut «Tauthentique folklore». NOTES (suite) adjectif au pluriel. Accord selon la logique psychologique Le passif est moins employé en occitan qu'en francais : «étre obseivéss, en ovcitan, qu'dm los expe (qu'on les obset¥6)- (5) Arbre, var. aubre,albre, aure. (6) On peut accorder le part. passé, & Pinverse du frangais actuel, quand il est employé avec Pauxilire avoir, méme s'il n'y a pas de complément objet direct placé avant lui (accorc psychologi- que) var.» avétz presas de folds? EXERCICE 1.Yoici un brave touriste pas trés dégourdi (évellé) qui arrive. 2. Nous allons nous moquer de Iuy juste un pet, parce que nous ne sommes pas méchants. ~3. Il aime (de) prende de joles photos avec son bel appareil tout neuf. ~4. Il veut prendre un vrai Occitan, pas un pour touriste, pour le faite voir & ses (les) amis. ~5. 11's réussi, i est ts content. ~6. IL ne regrettera pas, tre venu. Une photo comme cele vaut plus de cinquante francs. ~7. ¥ive les touristes et vive les Ocsitans ! NOTES : (1) Yeiqui, prov. vaquf, en lang. on emploie plut6t aqui- ‘Arriba ou arrieba. (2) Eu, lang. el; en timousin, on pourrait dire aussi mocar de se. Mesehaent, lang. missant (3) Nudu, iang. ndu. 4) Regretard, lang. central regretari. Quela, lang. aquela. LEICON 25 ae 118 cent détz-e-uéch Vint-e-seisena leigon (26) bintésséyzénd. 6- Al mercat Uéi, repaus. Ne profitarem per crompar qualques afars (1) Primiér, qualques bonbons, aqud fa pas de mal (2) Qualques pralinas de Vabres, fachas amb daméllas e de sucre pel pralinaire (3). Caldridé pas oblidar lo pan, que ne demora pas gaire. Aici qualques gimbeletas per dejunar deman matin e de chaudéls (4) Sem arribats al mercat. Son las femnas que vendon, coma a lacostumada, Te! De tomatas, son plan maduras. Amb de viétdases ¢ de cebas, poirem preparar una bona chichoméia (5). Caldra pas oblidar la frucha. I a encara de ceriéras, mas es la fin, An a pauc prés totas lo verme (6). cent ddizendu 119 AU MARCHE 1.Aujourd’hui, repos. Nous en profiterons pour acheter quek ques affaires. -2. Tout @abord, quelques bontions, @ ne fait pas de mal. ~3. Quelques pralines de Vabres, fates avec des amandes et du sucre par le «pralinier». 4.1 ne faudtait pss oublier le pain, (Gtant donné) qu'il n’en reste pas beaucoup. —S. Voici quelques gimblettes pour Te petit déjeuner (pour déjeunet) ‘demain matin et des, échaudés. ~6. Nous voil (sommes) arrives au marché. Ce sont les femmes qui vendent, comme cest la coutume. ~7, Tiens, des tomates, elles sont bien mares. Avec des aubergines et des cignons, nous pourrons préparer une bonne ‘chichoumeille». 8.11 ne faudra pas oublier les fuits. Il y a encore des cerises, mais est la fin, elles ont presque (3 peu pres) toutes le ver “dessin de cette lecon en page 167. NOTES : (1) Profitay, var. profechar. ‘Afar, var afaire, {@) Bonbon, ou bonbonitha.s syn. pastilha. ) Amélla, var. aménla; graphie du dic. d"Aliber, améta, (4) On fait des «chaudéls» surtout & Paques, et des «fogassasy pour les fétes locales, (3) Chichoméia, var. chauchiméia, chichiméia et shichimiana rov.); syn. ratatotha. Vi8tdase , syn aubergina, merinjana, (6) Frucha est un sing. collect, i signifie «les, des fruits; var. fruta, Un fruit se dit un fruch, pron. «fru» en Prov. (chute des cons. finales autres que -n); var. frut. Ceriéra, var. ceritisa Aver lo vérme/vérm; Toul. vérp. Pour «avoir Ie very, on dit aussi (Rg) : aver bernat (cerises ou prunes); aver lo babarst (le double ‘menton) (graines); aver Ia babOta (huzerne, fourrage) PRONONCIATION. — al mérkat, L afas. - 8 améllo. - 4 pa. - 7 Byédazés - sébos. - 8 caldra. LEICON 26 120 cent vint 9— Me cal crompar tanben siéis udus, per far una bona créma. La manjarem amb la fogassa que deu crompar lo papeta, se oblida pas. Mas la mameta lo li rape- lara (7). 10— Cresi qu’avém ¢d que nos cal. Avém pas qua tornar a lostal, per preparar tot aqua. Exercice en limousin. — 1 Una bona fojassa es totjorn bona a minjar(1). - 2 La fasem cueire auprep dau fudc, onte i a de las buschas (2). - 3 Au merchat, se pot 'chaptar de la frucha que minjarem au dessert, avant una bona crema (8). - 4 Faudrd pas dintrar udp tard per poder preparar lo min- jar (4). - 5 Aime mielhs la crema que la sopa, emai s'es facha emb de bonas patatas (5). - 6 Se lo pepet obluda de ‘chaptar lo pan, mandarem Jo filh, que sas jambas son jounas. Pron. — 1 Uno bouno folidzasso ey toudzour bouno a mindza. - 2 lo fazém koueyré / kéyré oupré doou tyo, ounté y a d@ la butsa, - 3 dou mértsa, sé po tsata dé lo frutso ke mindzarem dou déssér, avan uno bouno krémo. - 4 fooudro pa dintra tro tar pér poudey prépara lou min- dza, - 5 aymé myéy lo kreémo Ké lo soupo, ¢ may sey fatso em dé bouna patata. - 6 sé lou pépé oubludo de tsata lou po, mandarem ‘lou fi, ké sa dzamba soun dzbouna, cent vint-eun 121 -9.11 faut que jfachéte aussi six eafs pour faire une bonne créme. Nous la mangerons avec la fouace que doit acheter (le) grand-pére, s'il n'oublie pas. Mais (la) grand-mére le lui rappellera. 10. Je crois que nous avons ce qu'il ncus faut. Nous avons qu’a renirer & la maison, pour préparer tout ca. NOTES (site) (7) Fogasaa; dans le Rés PAlb le Quercy, le Vely, ete, on ne pron. ps leg intervocalique, sartout devant un -aon dit done “touassoy; sy la coca (Tot, Lomagne) lo tortéth (Gas). Papeta ov Papet et mameta on dit ass pepin et menina grand ct panda, Rapelar, syn. semausir (Rg. c'oi: la mameta to Ké remausted tiey are syn. remembrar. EXERCICE 1. Une bonne fouace est toujours bonne & manger. ~2. On la fait ccire prés du fen, oi iy a des biiches. —3. Au marché, nous pouvons acheter des fruits, que nous mangerons au dessert, avant lune bonne créme. 4. Ine faudra pas rentrer trop tard pour pouvoir préparer le repas (le manger). —5.Je préfére (aime mieux) la créme & (que) la soupe, méme si elle est faite avec de ‘bonnes pommes de terre. ~6. Sile grand-pére oublie acheter le pain, nous enverrons son fils, dont les jambes sont jeunes. NOTES + (1) Fojassa, lang fogassa (ga-=ja- en nord-occitan Minjar, var. de manjar, présente aussi en lang. @) Cueire, lang. edire. Buscha, syn. lang. brea. ) Chaptar (pour achaptar), syn. comprar (sud du lim.) présent aussi en lang. erompar/comprar. (4) Fauds4, syn. chaudsd, lang. caldra. (S) Aime, var. de aimi, présente aussi en lang.. En limousin, la Te pers ost en - ot non en i (6) Pepet, lang. papeta. Obludar, lang. oblidar. una, lang. jovaljoina. LEICON 26 122 cent vint-e-dos Vint-e-setena_leigon (27) bintésséténo. Mon sartre es riche Ara qu’avém plan manjat, nos cal tornar sortir per crompar de vestiments e de sabatons (1). 2— Dintrem dins aqueste magasin, gd que vendon es plan solide. Aimarids pas aquelas caugaduras ? Son en cuar . (2) Semblan de bona qualitat mas me pareis- son pas a la darriéra méda. 5— Per la campanha, es gb que cal. E qual te ditz que son pas en avanca sus la novéla méda? L’an que ven, se tornaran far tan ponchudas benléu. 6— Per crompar una vésta, cresi_qu'aquel magasin es lo melhor. 7— Agacha aquela, amb de flors. Diriam una vesta color d’estiu. PRONONCIATION. — ritehé. 2 magadi, - 3 Kuér. - 4 sémblon / blou(n), - 5 kampanyo. 7 flous ~ diryan, cent vinte-tres 123 ‘MON TAILLEUR EST RICHE 1. Maintenant que nous avons bien mangé, il nous faut ressortir pour acheter des vétements et des chaussures, ~2. Entrons dans ‘ce magasin, ce qu’ils Vendent est trés solide. ~3, N’simeraistu ppas ces souliers ? ls sont en cuir. ~4. Ils ont lair (semblent) de bonne qualité mais ils ne me paraissent pas & la derniére mode. =5. Pour la campagne, c'est ce qu'il faut. Et qui te dit qu’ils ne sont pas en avance sur la prochaine (nowvelle) mode ? Lan prochain (qui vient) on les refera (ils se referont) peut-étre aussi pointus, -6. Pour acheter une veste, je crois que 2e magasin est le meilleur. —7. Regarde celle-a, avec des fleurs. On dirait une veste couleur dété. NOTES : (1) Sartre, var. saltre (Rg., Quercy). Toutefois, bien souvent, on entend'le gallicisme talhur. ‘YVestiment, var. vestit. Sabaton, syn. caugaduras; soliér est un gallicisme. (2) Cur, var. eudr. (3) Un paue pus corta , syn. un brigat, briat pus corta (Rg.); un bricon(e). LEICON 27 124 cent vinte-quatre 8 Aimi melhor Ia verda, a pas cap de flors mas es un pauc pus corta, fara pus jove (3). Jeu tanben, aimi mai que prengas la qu’a pas de flors, es pus simpla (4). 10— Quant vos devi, mossur? Quinze mila francs ; lo prétz me conven. Es mens car que fach sus mesura. Es aqué que mon, sartre es riche! 11— Aquela darridra frasa me rapéla quicdm ! 12— E ara, cal dintrar per manjar ¢ anar al liéch que deman matin, devém anar veire Joanon. = 10 moussu - kar. Exercice en limousin. — 1 Per que me puesche vestir, deve anar au talhor (1).- 2 Per que ieu sia brave, ‘chaptarai un costume nudu. - 3 Fau que puesche me n’anar avant la nuech, - 4 Voles qu’ane veire lo pepet? (2) 5 Vdle que puescham venir avant eu a sa maisoneta(8). - 6 Vou que prenham quauquaren per minjar (4). Pron. — 1 pér ké mé péché / poeché veyti, dévé na dou talyour. - 2 pér ké you / yaou syo bravé, tsataray un koustumé nydou. - $ fou ké péché / paxché mé nana avant lo né. - 4 voley kané veyré lou pépé? 5 vole ke pécham / peucham veni avan éou a so meyzounéto. - 6 vaou ke prégnam kaoukoré per mindza, cent vinte-cine 125 —8.Je préfére la verte, elle n’s pas du tout de fleurs mais elle est un peu plus courte, elle fera plus jeune. =8.Moi aussi, je préfére que tu prennes celle qui n’a pas de fleurs, elle est plus discréte (simple). -10. Combien vous dois-e, monsieur? — 15.000 francs; le prix me convient. Cest moins cher que fait sur mesure. Voild pourquoi (c'est gi que) mon tailleur est riche! —11.Cette dernitre phrase me rappelle ‘quelque chose ! -12. Et maintenant, il faut rentrer pour manger ct aller au lit (parce) que demain matin, nous devons aller voir «Jeanou». NOTES (suite) (A) Les verbes du 3éme groupe (finale en -e ou -er) ont leur subjonctif présent souvent formé avec -ga : (que) prenga, -gus, “#8, -gam, -gatz, -ganscf. lecon 12 note 2. En Limousin on dit renhe «que je prenne» etc. Aimar mai ou melhor «préférery. Faire, subjonctif présent : (que) faga, Toutefois on rencontre aussi (que) fasea, faga, Poder/pomre «pouvoir» : (que) pga, var. posca - Dans certains parlers, la finale de ces subj. est pron. -6 (fagué, etc) ‘Yous remarquez done deux formations : soit -ga, soit -sea, qui sont des variétés dialectales parfaitement acceptables (ainsi que leurs autres variantes). EXERCICE 1. Pour que je puisse me vat, je dois aller chez. Ie (au) tailleur. - Pour que je sois jli,jachéierai un costume neuf. —3. 1 faut ue je puisse partir avant la nuit 4, Veux-tu que jaille voir (le) «Pépé> ? Je veux que nous puissions parvenir avant lui d sa (jolie) ‘maisonette, 6. I veut que nous prenions quelque chose pour manger. (1) Puesche, lang. pdsca. Deve, var. de devi, présente aussi en lang 2) Voles, lang. vols. (3) Puescham , lang. poscam. Maison, syn. ling. ostal. (4) Prenham, lang. prengam. Quauquaren (comme en prov.), syn. lang. quicom. LEICON 27 126 cent vinte-sidis Vint-e-uechena leigon (28) Vous devez maintenant étre familiarisé avec Jes tournures propres a l’occitan : es aqud que/es per aqud que «c'est pour cette raison que»; ’'amic que-ne parli . Toutefois, on pourrait dize aussi : ont vos mostrarai coi je Yous montrerai>. Corcha «raccourci», dér. de méme sens corchidira (Rg.). (3) Oim est prononeé «oun, oul; var. dlme, olme, orme (lang); Sume (Prov.) Dér. olmat/-mac cormeau.; olmiéra, olmeda ), les pointes (d'une scieetc.)>. (4) Lo base cbois non coupé, forét» est différent sctuellement de bots cbois coupé, lequel est emprunté au francais. (5) Los pials (sing. 16 pial) signifie cles cheveux, la chevelures. Parfois le pluriel de pial est pialses (plur. redouble); syn, cles cheveux, a chevelures. sym opal PRONONCIATION. — bosk. 1 prépaowzi, - 2 kourtcho. - 8 oun. - 4 fuélyos - garrits - moplés. - 5 éspinta. LEICON 29 130 cent trenta 6— Pels pials, mas perqué? 7 Perqué los pials son totjorn un pauc graissuts. Aqud evita de se prene un topi- non de graissa. ‘Aquel d’aqui, es un sause ¢ aquel daila, un fraisse. Aqui un vérnhe, es un boés que poirls pas dins l'aiga. Es aqud que se met dins las fondacions d’ostals ¢ de gléisas ; la de Sant-Africa es aital bastida sus de vernhas (6). 9— Gaitat-me plan lo grés, es un noguier. Pel menusiér, es lo rei dels arbres. Son bods ¢s pas tan solide que lo del garric, mas es forca mai polit, que son gran es plan fin ; es de bon trabalhar. 10— Malurosament, se’n copét talament que ne demara pas gaire. Pels mables, s'em- plega tanben de ceriér. Es pas de bon trabalhar perqué espeta, mas sa color roja ¢ la finessa del gran lo fan de cops aimar melhor que lo noguiér. 11— Las cadiéras son sovent fachas amb de fau. = 7 toupineu, - 8 saouzé - frayssé - bérnyé - pouyris- bérnyas. - 9 gra. - 10 séryé. - 11 kadyé- ros ~ faou. cent tcenta un 131 ~6.Dans (pu) es cheveux, mais pourquoi 7 —7. Farce que ls cheveux sont toujours un peu gras. Cala vite de prendre avec sl (dese prendre) Un petit pot de graise, “8. Celts, est un sui tc, n Bene No dase tua begin ourit pas dans Tea, Pour cote raion (est qq! 0 Given met) dans ls Tondations Ges maison ef des lar celle de Saint-Affrique est batie ainsi sur de 'aulne. ~9, Regardez (mod) bien le gros, Pest un noyer. Pour le menus, est le rol des arbres. Son bols est moins solide que celui du cine, mais i fst beaticoup pls oli eause de son gain (que son pain et) ‘trés fin; il est facile & (de bon) travailler. -10. Malheureusement, on en a tellement coupé (il s'en est coupé) qu'il n’en reste Presque pls, Pour les meubles,on emplote aus! da easier Meat ps facile & (pas de bon) trvaler parce ul 6late, mais a coulotr rouge ot fines do son rain e font parfow préfeet a noyer. “It; Las chaises sont souvent fates avec au hetre NOTES (suite) (6) Lo vérnhe est «I’aulney alors que lo vernhis ale bois (coupé) de l'aulne». Vérnhe, var. vera, st ce Po LEIGON 29 132 cent trenta dos 12— Goma o vesétz, los émes coneisson plan las qualitats los defauts dels arbres. 13— E lo pibol, a qué servis ? 14— Lo pibol, sen fa sovent de doélas, de detrasses de mobles ; se patina pas coma lo noguier o lo ceriér, mas se cussona pas, sustot s'es borrut (7). 15— Coma lo temps passa en parlant, arribam a l'ostal de Joanon. = 14 kussouno, Exercice en limousin. — 1 Los muebles son fachs emb lo bois daus aubres dau pais, mai que mai emb dau rdure, dau nogier ¢ dau cirier (1). - 2 Dins lo temps, se fasid dau beu e dau solide. - 3 Se copam pas un aubre quora se deu iar, son bois se cusso- naré. - 4 De tots los aubres, lo mai solide es lo jarric que frdja tot suau dins los terrens rocalhés, (2). - 8 Per i pincar un claveu o una tacha, fau tustar {rt € mai d'un cp. Pron, — 1 lou meubley soun fa ém lou bouey doow aoubrey deou payi, may ke may ém doou roouré, ddou noudzyé e daou siryé. - 2 din lou tém, sb fazyo doou béou @ doou soulide. - 3 sé Koupam pa un aoubré kouro sé déou fa, soun bouey sé kussounaro. - 4 dé tou lou aoubrey, lou may soulidé ey lou dzari ké frodzo / freudzo tow syaou din lou terrén roukalyou. - 5 pér i pinka un Klavéou ou uno tatso, foou tuta for. cent trenta tres 133, =12. Comme vous le voyez, les hommes connaissent bien les qualités et les défauts des arbres. ~13. Et le peuplier, & quoi sertil? -14. Le peuplier, on en fait (il s'en fait) souvent des planches de voliges, des dos de meubles; il ne se patine pas ‘comme le noyer ou le cerisier, mais il n'est pas attaqué par le ver, surtout s'il est «bourruy (couvert de cbourre», de duvet). 15. Comme le temps passe en parlant, nous arrivons chez «Teanous (2 la maison de «Jeanou»). NOTES (suite) (7) Cusson «ver du bois», var. cosson, quisson, quesson; doit ‘cussonar, cossonar, quissonar ou quessonar «ronger, en parlant des vers du bois, des insectes»; cusson, sens dérivé, «avare>. 1. Les meubles sont faits avec le bois des arbres du pays, surtout avec du chéne, du noyer et du cerisier. —2. Autrefois (ans le temps), on faisait du beau et du solide. —3. 81 l'on ne coupe pas un arbre quand cela doit se faire, son bois sera attaqué par les vers du bois. ~4. De tous les arbres, le plus solide c'est le chéne qui pousse doucement dans les’ terrains rocailleux, 5. Pour y enfoncer un clou ou une «tatehe» (gros clou & téte carrée), il faut frapper fort et plus d'une foi NOTES : (1) Mueble, lang. mable. Bois, oi — se prononce -ouey. ‘Nogier, lang. noguiér. Beu, lang. ba (1 final =-u en limousin). ©) farrc, ling. gare Ga- nord-occitan = gx lang). Froja/fniejasyn. long. but cris. ) Pintar, syn lang. espintar. Claveu, lang. claval (ct cidessus beu). LEICON 29 134 cent trenta quatre Trentena_leigon (30) Lo brave Joanon, sa baria e sos mobles 1— Adieu, Joanon ; soi vengut amb los amics del Nord que te parléri. Veném veire ta baria ¢ tos mébles (1). Alara, se compreni plan, sétz pas ‘venguts que per veire mos mdbles ancians ? Mas non, Joanon; sém venguts veire d’antiquitats regionalas ¢ coma as_pas encara mai de cent ans, sm pas venguts per tu, qu’és pas encara una antiquitat ! Bon, ¢ ben aqud m’empachara pas de beure amb la joventut. Aladonc tw, Gui- Ihém, qu’as pas pus de vint ans, auras pas que d’aiga. Aqud taprendra a far lo degor- dit ! (2) 5— D’aiga, mas me vols tuar, Joanon! 6— Mas non, Guilhém, teni trop a ta vida. 7— Alara, me balhésses pas d’aiga, mas d'aigar- dent (3). PRONONCIATION. — djanou, 4 émpatchara- béouré - aygo. - 7 balyéssés. cent trenta cine 135 LE BRAVE «JEANOU>, SA FERME ET SES MEUBLES. 1. Bonjour, «Jeanoup; je suis venu avec les amis du Nord dont (que) je tai parié (parlai). Nous venons voir ta ferme et tes meubles. ~2. Alors, si je comprends bien, vous n’étes venus que pour voir mes meubles anciens ? —3. Mais non, «Jeanouy; nous sommes venus pour voir des antiquités régionales et comme tu n'as pas encore plus de 100 ans, nous ne sommes pas venus pour foigpuisque tu n’es pas encore une antiquité ! ~4. Bon, et bien cel! rie m’empéchera pas de boire avec la jeunesse. Done toi, «Guilhem», comme (que) tu n’as pas plus de 20 ans, tu n’auras que de Teau. Ca t'apprendra a faire le malin ! ~S. De eau, mais veux me tuer, «Jeanou» ! 6. Mais non, «Guilhemp; je tiens trop a ta vie. 7. Alors, ne me donne surtout pas de eau, mais de eau de vie. NOTES : (1) Bara termes, sym bra efeoe, métsiin mas cfrme, 2) Ta joventut «jeunesse» signfie pl nes» alors que jovenga indique le «fat jovenca? «Od est ma jeunesse» ? ; aqui ia de joventut «ici, il y 2 de ia jeunesse». Joventut var. joventura (Prov.). On entend parfois, la place de joventut ou de jovenga, le mot junessa qui ‘est emprunté au frangais. (3) Le subjonctif imparfait sert @’impératif d’insistance. Parles pas (subj. présent) signifie «ne parle pas»; parlesses pas( subj. Iimparfait)signifie cet surtout ne parle pas>. Noubliez pas que Timpératif négati «ne..pas» est formé a Paide du subjonctfs en occitan. Le subj. imparfait est d'emploi régulier en occitan, pour respecter Ja concordance des temps (bien connue en aicen francais). En frangais moderne on dra tes pew il faudrat que fe vingse. Cela serait affecté. Seue la troisiéme persoane, il feudrait quit vine est. parfois employée, En occitan, il faut done TOUJOURS respecter cette concordance des temps. On dia ainsi: ealdrié que venguésse/2si, -guésses, -guéssel gues -guessem (ou guessiam en Provence), guéssetz (ou -guessiatz en Provence), -guéssen/-ésson, LEICON 30 136 cent trenta sibis 8— Te! Vas aqui ton riquiqui coquin ; amb ta maissa, te’n sortisses totjorn, pintai- ras (4). 9— Caldrid que sachésse se sétz venguts per veire ma boria e de mdbles o per beure un cp? Pel moment, vesi pas que de gargantas que « badan ». Venétz amb ieu, anam veire lo bestial (5). 10— Vesétz las vacas dins la prada, n'ai pas que tres ara. La de drecha m’a vedelat. Fau pusléu la cabra dempuéi un parelh d’ans (6). 11— Té! Me semblava que la fasiés dempuei mai longtemps ! 12— A tw cabrassa! Quanta lenga qu’as, mon paure Guilhem ! (7) 13— Dins lo temps, aviai de pores ¢ de truéjas. Mas la femna trapat que sentissid trop missant, Avidi de budus tanben, per lau- rar, € qualques fedas. Vendéri tot (8). 14— E lo pardt, I'as encara ? (9) = 8 koukl - maisso. - 9 kaldryo - qu’agatchon. - 10 bédélat. - 18 port)s - truédjos. cent trenta sit 137 -8. Tiens, le voici ton ariquiquin (petit vere dalcoo!) coguin | Avec ta wblague>. tu t'en Sors toujours, iviogne. ~9. 11 faudrait que je sache (susse) si vous étes venus pour voir ma ferme et des meubles ou pour boire un coup ? Pout le moment, je ne vois que des gosiers qui xbadent>. Suivez-moi (Venez avec moi), nous allons voir les animaux (le bétail). ~10. Vous yovez Jes vaches dans la prairie, je n’en ai que trois maintenant. Celle de droite (m’) a vele. Pléve plutot des chévres Ge fais plutst la chévre) depuis deux ans (une paire dans). —I1.Tiens, il me Semblait que tu la faisais depuis plus longtemps | ~12, Grosse (ou vilaine) chévre toimeme ! Quelle langue (que) tu as, mon pauvre , pintairis xivrogne»; as (suf. péjorati). On Ait aussi ibronhe mais ce terme est un emprunt au francs. ‘lvreo so dit ébri. Familiérement, on dit bandat ou pintat, mots fréquents dans le francais Occitan : wil ese bande, pinté> (es bandat, pintat). (5) Sachésse, var. saupésse,sapiésse, sabasse. Tei, on pourrait dire aussi: caldria saber «il faudrait savoir. Badar cregarder bouche bée», cbader» en fr. du «Midi». (6) Vedal «veau> (pron. bEou budal en Lang); 11 veddla «la sénisse>. (7) Cabrassa: cabra cchévrey avec le suf. (fm, ici) -assa, péjoratif. (8) Trugja, var. trucia, trdjas syn. maura, (9) Part ‘ou perdt ‘ qui consiste A foncer Pun vers l'autre téte baissée et & se ctrucar> (cogner la t8te) comme le font les béliers qui se battant; pardt, syn. aret, marce/arrans un ‘ruc «un coup, une ecchymosey, différent de true «mont» LEICON 30 138 cent trenta uéch 15— Lo teni estacat, qu’es dangeirés lo bogre : pensa pas qu’a trucar (10). 16— E ara, dintrem a Tostal Exercice en limousin. — 1 Joanton aima los braves muebles ancians (1). - 2 Mos amics lo volen anar veire (2). - 3 Guilhem tba que Vaiga rolha los budeus, € que fau beure dau vin per se portar plan (3).- 4A la campanha, ofren la gota; n'i a que son famosas (4). - 5 Ia mas los monges per ne'n far de melhoras -6 Una gobeletada de bon vin fai lo jorn plasent ¢ fin (5). Pron. — 1 dzantou éymo lou bravey mesbléy ansyan. - 2 mou(-z-)ami lou volén na veyré. - 3 guilyem trobo ke Yaygo roulyo lou budéou / budee, @ ké fou béoure / bere dou vi pér sé pourta plo. - 4 2 lo kampanyo, oufrén lo gouto; nya ke soun famouza. - 5 ya ma lou moundzéy per nén fa dé mélyoura, - 6 uno groubélétado dé boun vi fay lou dzour plazén é fi, cent trenta ndu 139 ecoat (Re), elisa LEICON 30 a 140 cent quaranta ‘Trenta_unena leicon (81) Guilhém espért (1) 1— Vejam un pauc se Guilhém es tan fort coma o ditz ; mesclem un méble nou amb los vielhs. 2— Te! Guilhém, véni agachar mos mébles € nos mostrar ton saber (2). Sera léu fach Joanon! Aquel armari, a drecha, es tot nou (3). 4— Mas cossi diable I'as vist? Emai que sos- quéssi compreni pas! (4) 5— Es facil! Quand la copia es plan recenta, son boés es pas encara patinat ¢ es ressat plan sovent a la maquina (5) 6— E aqueste cabineton, qué ne pensas ? (6) 7— Un méble aital; lo podém considerar coma d’epdca Lois tretze, mas deu éstre del ségle détz ¢ uechen, pr'amor de sas fer- raduras (7). PRONONCIATION. — éspért. 1 béjan - dits - mople. - 2 sabé(x), - 3 noou. - 4 dyaplé. - 5 boués - maquino. - 6 kabinétou. cent quaranta un 141 «GUILHEM» EXPERT. 1. Yoyons un peu si «Guilhemy est aussi fort qu’ le dit; mélons tun meuble neuf aux (avee les) vieux. ~2. Tiens, «Guilhems, viens examiner mes meubles et nous montrer ton savoir. -3. Ce sera vite fait «eanou» ! Cette armoire, & droite, elle est toute neuve. —4.Mais comment diable V'as-tu vu? Bien que je réfléchisse je ne comprends pas! -S.Cest facile ! Quand la copie est ties récente, son bois n'est pas encore patiné et il est scié trés souvent a la machine. 6. Bt ce ccabinétou» (petite armoire régionale), qu’en pensestu? ~7.Un tel meuble (un meuble ainsi), nous pouvons (ou on peut) le considérer comme époque Louis XIII, mais il doit étre du XVilléme siecle ‘cause de ses ferrures. NOTES : (1) Espart cexpert>; var. espérs (Rg. eraphie savante expért. (Q) Mostrar «montrer»; montrar, que Pon entend parfois, est un zallicisme. La mostra cla montre, Pexposition». (3) Liu «bientdt», Ibu ou Ibudéu eviter. (4) Emai, var. amai bien quer est suivi du subjonctif imparfait. Comme exclama tion, amai signifie «ah oui, et comment !» : as vist ? -Amai! «atu fas vu? ~Et comment; Ah oui (que tx0p)!>. (4) Emai ou amai. (5) Facil, var. pariée facile. Ressar, ou ressegar (lang.); serra (Prov.)«scier». La escie» se dit donc a réssa, ot fa rességa; la sbrra (Prov); la Toba egrande scie de scieur de longo: Maquina, var. francisse machina, (6) Cabineton, diminuti de cabinet «buffet». Les «cabinetons> sont de petits buffets ou de petites armoires occitans, trés echerchés, en fr. d'Occitanie, mot trés employé : xregarde ce ‘ccabinétou> I G) Un moble atal «un tel meuble» est plus occitan qu'un tal moble. Pramor de <2 cause de (pour amour de)». Trés belle expression rappelant que famor «l'amour» est le moteur et la ison d’étre {ela civilisation occitane. Per amor/pr'amor dala soi aqui « ou «afin que» : li pari, pPamor que ‘venga «je lu parle, afin qu'elle vienne. LEICON 31 142 _ cent quaranta dos 8— Aladonc, Guilhém, i compreni pas res pus: Lois tretze moriguét en setze cents quaranta tres ; pr'aqud soi pas caluca !(8) 9— E vimagenas bensai que los estils mori- guéron amb los reis? Sabes pas que Lois quinze, que moriguét en détz-esét cents setanta cinc, faguét tornar moblar Ver- salhas en détz-e-sét cents quaranta cinc... en estil Lois setze ? (9) 10— Aital, Jos estils correspondon pas als renhes dels reis. Dins las provincias sustot, Vestil Lois wetze se contunhét fins al debut del ségle détze-ndu. Un méble qu’es pas d'epdca es un madble que copia un estil que se fasié pas pus (10). 11— Mas cossf se fa que los mébles ancians son tan polits e tan solides ? 12— Un odp éra, la qualitat comptava en pri- miér. Causissidn lo boés e tanben Vepaca de lo, copar. Aici, s‘esperava totjorn la luna viélha € unarbre se copava pas que se lo ndrd bufava ! Sens aqua, las plancas se cussonan. Daissavan secar lo boés avant de lo trabalhar (11). + 8 mouriguét. - 9 bés- say. - 10 sustout, - 12 kaouzissyon - kussounon. - ‘cent quasanta tres 143 8, Alors, «Guithem», je n'y comprends plus ren (pas rien plus): Louis Xill est mort (mourut) en 1643 ; je ne suis pourtant pas ctoguée> !-9.Et tu te figures (tu timagines) peut-étre que les Styles sont morts (moururent) avec les rois ? Tu re sais pas que Louis X¥, qui est mort (mourut) en 1775, @ fait it) remeubler Yersilles en 1745... en style Louis X¥1 2” ~10. Aint, ls styles ne correspondent pas aux rognes des rois, En province surtout, le Style Louis XIIL a continué (s'est continué) jusqu'au début du Xixbme siécle. Un meuble qui nest pas ¢ Epoque tun meuble nui copie un style qui ne se faisit plus. —11. Mais comment s fhitst que les meublesanciens sont si jols et si solides? “12, Autrefois, la qualité comptait avant tout (en premier). On choisissait (ils choisissaient) le bois, ainsi que T'epoque oi on le coupait (de le coupes). Ici, on attendait (il sattendait) toujours fa lume vieile et on ne coupait (se coupait) un arbre que si le (Gent du) nord soutflat !Sinon (sans cela), les planches prennent Te ver. On laissait (ils laissaient) sécher le bois avant de le travailler. var. fasquiri «j'ai fait, je fis» Sol fasquéres, fasquat..g autre var. fori etc. (10) Rei trois est parfois prononcé ré, (Toul). (QD) Bufar, var. bofar; bohar (Gase.) (9) Fagua LEICON 31 144 cent quaranta quatre 13— A Vora d’ara, i a pas que la quantitat ¢ la rendabilitat que comptan. Es aqud que gd que se fa uéi val pas un damne (12) 14— E ben Guilhém, és sabentas ; me riscarai pas pus a ensajar de ¢agantar ! (13) nae Exercice en limousin. — 1 Ia ren de pus brave qu'un mueble d'epaca (1). - 2 Sa patina e sa qua litat li balhan una arma. - 3 Faudrié pas creire qu'un estile moriguet emb-tun rei, - 4 Tot lo monde recercha auré daus muebles ancians, que podem ‘chaptar chas un antiquari, 0 b’etot un pelhaire (2). - 5 Los muebles los mai ancians datan de I'Edat-Meiana. Son gotiques, ¢ daus uns dps, mas rarament, iques. - 6 Se planhid pas lo bois, ‘a lepdc lanchas eran espessas (3) Pron. — ya ré dé pu brave k'un meublé d’époko. so patino @ so kalita li balyan un'armo. - 3 fooudryo pa kréyre k’un éstilé mourigué endun réy. - 4 tox lou moundé ressertso aouro deou meubley ansyan, ke poudém tsata tsa un antikari oubétou un pélyayré. - 5 lou meubley lou may ansyan datan dé Veda meéyano soun goutikey, @ doou- z-u-ko, ma raromén, roumanikey. - 6 sé planyo pa lou bouey, a Vepoko; la plantsa eran egpéssa, ccent quaranta cine 145 =13. De nos jours (A Theure daujourd"hui), seules la ‘quantité et la rentabilité comptent (il n'y @ que... qui comptent). Cest la raison pour laquelle (Cest ca que) ce qu’on fait aujourd'hui (se fait) ne vaut pas un pet de lapin (un juron). 14.Et bien «Guilhem», tu es drOlement savant; je ne me risquerai plus & essayer de jouer au plus fin avec toi (te duper)! NOTES (suite) (12) Damne «iuron» (de damnar . Damnejer ¢jurer souvent ou longuement ». (13) Sabentis . EXERCICE L.Il n'y arrien de plus joli qu'un meuble d'époque. ~2. Sa patine cf sa qualité lui donnent une ame. —3._l ne faudrait pas croire qu'un style est mort avec un roi —4. Tout le monde recherche maintenant des meubles anciens que nous pouvonsacheter chez tun antiquaire ou mémo un chiffonnier. ~S. Les meubles les plus anciens datent du Moyen Age. Ils sont gothiques et parfois, mais rarement, romans. 6. On ne «plaignait» pas le bois & ’époque (on mhésitait pas & mettre Ia quantité nécessaire); les planches Gtaient épaisses. NOTES : (2) La ren ou i a pas ren (comme en prov.), ang. res (2) Recercha, lang. recerca. Chas un, lang. en ed de. B'etot, syn. lang. tanben. . (3) Planchas, lang. plancas; syn. lim. las posts. LEICON 31 ——— A 146 cent quaranta sigis Trenta_dosena_leicon (32) Primiéra jornada a la boria © Becassina en cd dels Occitans Alara, madomaiséla la parisenca, aqud vos agrada las vacangas a la boria ? (1) Oc-ben ; Joanon es plan brave. Dempudi una semmana que soi aici, me’ soi plan regalada (2). Contatz-me un pauc la primiéra. jornada passada amb los amics. Se volétz; mas per ¢d qu’es la fésta, me'n vau vos contar e tanben vos jogar la péca que sferititolara : « Primiéra jornada a la campanha de « Francoise » la parisenca : dialdgue entre « Francoise » ¢ 1a boriéra » @) Bonjorn « Frangoise », avétz plan dor- mit? Avéwz aqui lo café amb un toston de burre ¢ de mél (4). Bonjorn madama la boriéra ; mas quanta ora es? cent quarenta sét 147 PREMIERE JOURNEE A LA FERME DE FRANCOISE ou BECASSINE CHEZ LES OCCITANS. 1. Alors, mademoiselle la parisienne, ga vous plait les vacances & la ferme? —2. Oui, vraiment; «Jeanouy est trés gentil. Depuis tune semaine que je suis ici, je me suis bien «régalée>. =3.Racontez-moi un peu votre (la) premitre journée passée avec nos (les) amis. ~4, i vous voulez; mais comme c'est la féte, je (m’en) vais vous raconter et aussi vous jouer la piéce intitulée (qui sintitulera) : «Premigre journée & la campagne de Frangoise la parisienne; dialogue entre Francoise et la fermiére». ~5. Bon- jour, Frangoise, vous avez bien dormi? Voila (Vous avez ici) votre (Ie) café avec une tartine de beurre et de miel. ~6. Bonjour madame la fermiére; mais quelle heure est-il ? wee PRONONCIATION. — boryo. 1 madoumaysélo. - 2 oppé. - 4 bouléts - bouryéro. - 5 kafe. NOTES : (1) Parisene(a) est la forme occitane, La var. parisidn(a) que Yon centend parfois, est francisée. dar «plaire», syn. convenir. (BBeben on empoic aus ben plan, deen ast (3) Le titre se dit en occitan lo titol; titolar «titrer»; entitolar ‘cintituler», var. savante intitular. Frangoise se dit en occitan Francesa Comme la personne est frangaise et non occitane, son prénom frangais est ccnservé. Dialdgue «dialogue», var. savante dialdg; une causerie, une conversation (plut6t longue) se dira un parladis; parladissa «trés longue conversation (fém. aug.) (4) Toston ctartinen var. tdsta (Quercy); tostet (Prov.); syn, lesea/tisea. LEICON 32 a 148 cent quaranta uéch 7- is oras manca un quart: ia bel brie que lo solelh lusis. Es ora de se levar. Liame es ja pels camps e las béstias espe- ran ; las cal apasturar (5). Que farem puéi? Anarem dalhar la lusérna ? (6) Pensatz-vos ; amb las maquinas, los mes se'n tiraran ben tot sols! Nosautres, pre- pararem lo manjar ; ausiguéri a la radio una receta que me sembla famosa; la pizza a l'occitana, amb de cambajon e de rocafort ! (7) 10— Anarem al mens far la bugada al riu ? 11— I pensatz pas! La lavadoira fara la bugada melhor ¢ pus léu. Mas perqué me disétz aqué? Anatz totjorn lavar la farda a Seina a Paris ?(8) ee 7 briow - pés kan(t)s, - 8 apuéy. - 10 riow. - 11 labadouyro - farda séyn(o) a paris, cent quaranta ndu 149 -1.ix heures moins le (manque un) quart: y a beau temps que Te soll brie, Cest Theure de se kver. Mon mari (Phomime) est deja aux (par es)-champs ot les betes attendent; fat les soir “El que feroneaous ensuite. Ironeaaus fauchet la hzetne . Be ora (et non et Tora) den; cette Gemite expression signiie aust ll est (pus que) temps de Era oma de parti il Stat (plus qu) temps de pati Say var dg infucoée par fe rang (Daas, syn. separ. Toutetoi ‘tuucher® sepa sgite emotsonner>. Dana iaivsrn aug Lusérna, va. aus, suid, . Gy Ausir centendre> syn, entendre entenddi ou entendigus ‘fal entendu, entendss. (@) La frda, yo inge a fara siti aussi cles habits. LEIGON 32 od Yon dit dathar pour 150 cent cinguanta Exercice en limousin. — 1 Per poder bien dalhar Ja luserna, la fau pas traulhar(1). - 2 Agusas la dalha sus la peira que tenes dins la codiera (2).- 8 Se n’as pas beucdp a copar, te sierves d’un volam (8). - 4 Per podar, un se sierv d'un podon (4). - 5 Quand an mestivat per los champs, fan de las gerbas (5). - 6 Minjam lo grun, mas pas la palha, que nen fasem daus chapeus (5). - 7 Per pas se chaulhar a la campanha, se fay botar un davan- tau (7). Pron. — per poudey byén dalya lo luzérno, lo fdou pa traotlya. - 2 aguza lo dalyo su lo péyro ké ténéy din lo Koudyéro. - 3 se na pa béouke / beuko a koupa, w syérvey dun voulam, - 4 pér pouda, un sé syér d'un poudow. = 5 kan an meytiva per lou tsam, fan dé la dzérba. - 6 min- Gzam lou gru, ma pa lo palyo, ké néa fazém dou tsapéou. 7 per pa sé tsaoulya a lo kampanyo, sé fou bouta un @avantaou. eee cent cinquanta un 151 1: Pox poor ben faucet i fot ps tin “2. Tu aiguses in faux sur la pierre & aiguiser que tu ranges Gens) dans le coffin. 3. Situ nen a pas beaucoup 4 coupe, tu te sors d'une faucile. 4. Pour tiller lavigne, on s sert une Serpe (4 taller) -S.Quand ils ont mossonné dans (pat) les Champs, ils font des gerbes, ~6. Nous mangeons dv grain, mais pas Tapa dont on fait (que. nous en faisons) des chapeatx. Pour ne. pas se tacher & la campagne, il faut se metic (charger un table NOTES : (1) Poder, var. lim. puesser. Bien, lang. ben. ‘Traulhar, syn. lim. chauchar, lang. cauear. Codier, ‘var. lim. codiéra,synclim. cossot. @) Beacdp, syn. lang. forca, Serves, lang, servisses. @) Un, lang. dm. Sierv, lang. servis. Podon, lang. podador. (S) Mestivar, lang. segar. ‘Champ(s), lang. camp(s)- Gerba(s), lang. garba(s). ©) Gran, lang. gran. Daus chapeus, lang. de (sans article) caps. 7) Chauthar, ang. tacar. Botar un davantau, lang. cargar un davantal. see LEIGON 32 ne 152 cent cinquanta dos ‘Trenta_uesena _leigon (33) Lo dinnar Parlam, mas miégjorn aprocha. Anem far lo mercat ; de parlar es plan, mas de tot preparar es melhor. 2— E de manjar, es plan melhor. 3— E se contunhas a parlejar, manjaras de corropias. Té! pren lo davantal: 6c, aquel faudal que penja al croc. Fai-te un nos dins lesquina e comenga de copar la carn qu’es dins lo fregedor (1) 4— Un autre cop, tendrai ma lenga. Enfin, i soi, debi nadar ¢ per ara, nadar es de copar aquela carnassa, que seridi pus a Vaise sus una cadiéra a legir POccitan sens Pena (2). 5 — E las carratas, las te caldria pelar ara, amb las patanas, Nii a que dison las patanas mas dins TAvairon se ditz las trufas (3). 7-— Te demandi pas cossf se ditz ca-que-la, mas de prendre lo cotél, pas la cotéla, ¢ de «parlar amb tos dets», blagueta cent cinquanta tres 153 LE DEJEUNER, 1. Nous parlons, mais midi approche . Allons faire le marché; (de) parler c'est bien, mais (de) tout préparer c'est mieux. ~2. Et de manger, c'est bien mieux. ~3, Et si tu continues & eparléjers, tu. mangeras des «caroubes». Tiens, prends le tablier : oui, ce tablier qui pend au crochet. Fais (-toi) un neeud dans ton (le) dos et commence A (de) couper la viande qui est dans le réfrigéra- teur. = 4, Une autre fois, je tiendrai ma langue. Enfin, iTy suis, je dois nager et en occurrence (pour maintenant), nager ‘est (de) couper cette «viandasse», alors que je serais bien’ mieux (plus & Taise) sur une chaise & lire ’Occitan sans Peine. ~5. Et les carottes, il fe faudrait les peler maintenant, avec les pommes de terre. ~6.11 y en a qui disent les «patanesy mais dans Faveyron, on dit (il se dit) les «trutfes». —7. D'ailleurs, je ne te demande pas comment on dit, mais de prendre le couteau, pas le coutelas, et de «parler avec tes doigts» «blaguetten. NOTES : -faudal. (1) Davantal ow simplement vantal; sy Corr6pia, var. condbia, cardbia. (@) Yous avez un exemple de 'emploi du suffixe as, ici péjoratit (Carnassa). Pour donner une impression encore plus péjorative, on peut employer le double sfise aris. (a): camarasa dangue tds vilaine, tr8s longue» (Sens propre ou figuré); ortalars «maton tas ideo, dot le sens drive de sbuleing G3) Dans le Rouergue notamment, patana signifie « mais ia «saitans, comme sa sceur Marie, 10. Appellela comme tu veux, mais fais (moi) cure la viande, sinon (qu'ensuite, quand ils passeront & table, elle ne sera pas cute, “11. André, qui est de Herault (le Pays Bas) , ne dit pas ceudch» mats ccudchy, Tens, elle y est (u as) dans fa poéle, ta viande. Il y a méme Thuile, afin que le desous ne se arabine> pas, 12, Tu parles, tu parle, mais pour que tu ne la rabastines» pas, ou alors (que) tu te feras cappeler Baptiste =13.Et toi, au’ liew de (@ la place de) «sousquers, sors les assiettes & Soupe, les verres, les fourchettes, les eulléres, les serviettes, les couteaux et les petits couteaux pour le fromage. “i4.Je iets une. petite asslette pour le fYomage ov nous retournerons Tassiette 2 (——— (4 Le mot xpodte» se traduit par des mots différents suivant régions. Le plus fréquent est padena (Lang., Gasc.) ou padila ang. occid,) padéra (Gase., avec la passage normal du 4+ intervocalique & -r); sartan (Prov.); pela (nord-occitan). (5) Un exemple de Palternance -ue-, -ud- (pron. yo) (Sud-Av., Montp,). La limite passe juste au nord de St-Afrique (AY.). Dans cette legon vous avez certains mots qui ne sont pas vraiment traduisibles en francais : rabinar signifie & pew prés «. —16. Yoici la salade, c'est de la frisée, c'est bon pour le sang. A table tout le monde, le repas (le manger) est prét ! Vous en prcfiterez. pour ‘me dire olf vous aimeriez aller demain. NOTES (suite) (7) Sieton ow assieton «petite assiette; soucoupen.. (8) Ensalada, var. salada. Le mot sang est fém. ou masc. en occi pourrait done dire ic per Ia sang. Le repds se dit trés souvent lo manjar «le manger», En frangais du «Midia, on dit aussi «prendre le manger» pour prendre le ‘repas; syn. repais «xepasy. nla sang ov lo sang. On 1, Pour bien se porter, il faut bien manger. ~2. Si nous parlons top, nous avons une langue trop longue. ~3. Nous pouvons nous asseoir sur une chaise ou sur un fauteuil. —4. A la campagne, on retourne souvent Passiette pour manger le fromage. ~8. Aprés un morceau de fromage, il faut boire un plein verre de bon vin. 6. Le roquefort et la cantal sont des fromages occitans. Le premier se fait avec du lait de brebis, Pautre avec du lait de vache, NOTER : (1) Platussa, syn. lim. lengassa, mot présent en lang. (2) Sietar, lang. assetar. Chadiéra, lang. cadiéra. (3) Fromatge : le groupe -atge se prononce -adzé (im.), -atché (ang. central) (4) Prumier, lang. priniier. Ovelha, syn. lang. feda. YVacha, lang. vaca; lach de vacha, syn. lim. breta. LEICON 33 188 cent cinquanta uéch ‘Trenta_quatrena_leicon (34) Lorda Coma o me demandéretz, vos ai menats a Lorda. Son pelegrinatge es ara tan celébre coma autres cps lo ce Compostéla. Uei_ matin, visitam la basilica. Es pas anciana mas ¢s bela, ¢3 qu’es rare per una gléisa dicha modérna {1). ‘Ara, nos cal seguir lo Camin de Crow. Agachatz aquestes que marchan descauces € aqueles d'aqui que montan de geno- Ihons. Escotatz-me tanben aquelas pre- guieras (2). Anem a la grota de Bernadeta. Espiatz totes los malautes que demandan a la Verge de los garir. Quant monde ! Los que sabon pas loccitan se’n planhis- son; se devon contentar del francés, de Valemand‘o d’una autra lenga Mas perqué s‘en planhisson, compreni pas brica ? cent cinquanta ndu 159 LOURDES 1.Comme vous me Tavez demandé, je vous ai done conduits (imenés)& Lourdes; Son pélerinage est de nos jours aussi célébre que jadis celui de Compostelle. -2.Ce matin, on visite (nous visitons) la basilique. Elle n’est pas ancienne mais elle est belle, ce qui est rare pour une église dite moderne. ~3. Maintenant, il nous faut suivre le Chemin de Croix. Regardez ceux-ci qui ‘marchent pieds nus et ceux-ld qui montent genoux. Ecoutez moi) aussi ces pridres. 4. Allons & la grotte de Bernadette. =5, Regardez bien tous les malades qui demandent ala Vierge de les guérir. Quel monde ! ~6. Ceux qui ne savent pas loccitan le regrettent (s'en plaignent); ils doivent se contenter du francais, de allemand ou d'une autre langue. —7. Mais pourquoi le egrettentils, je ne comprends pas du tout ? | Aaacware AauzeTes Ge] MARCHAN DESCAUCES NOTES : (1) Rare, varsavante rar , (0) Segur, var. sore, sire. Preguida, var. pregivia. PRONONCIATION. — Lourdo. 1 démandérés, - 8 déskaoussés - djénoulyous. LEICON 34 160 cent seissanta 8 oo 10- 1 12— Fl Perqué la Verge parla occitan pas? © sabiatz | La Verge Maria parla oc © tenétz aqua? n! Mas dont © sabi, perqué parlét en occitan a Ber- nadeta: quand la pichona Gascona li demandét qui éra, vi respondét : « Que soi era Immaculada Concepcion » (3). Es aqud que los qu’aprenon loccitan fan lo melhor afar possible que, al Darriér Jorn, poiran anar veire la Verge Maria © li explicar lors problemassons (4). Mas alara, compreni perqué tant de monde, que sid en Franca, en Alemanha, al Japon o endacdm mai, aprenon Tocci- tan: es a dire que, parlar loccitan, es aver ja un pé dins lo Paradis ! (5) ee cont seissanta un 161 8. Parce que la Vierge parle occitan; vous ne le saviez pas? -9. Mais d’oit le tenez-vous (cela) ? -10, Je le sais, parce qu’elle s'est adressée en occitan & Bernadette : quand Ia chére petite Gasconne lui a demandé qui elle était, elle (te) Inia répondu «iQue) Je suis Timmaculée Conception». —11. C'est la raison pour laquelle (sa que) ceux qui apprennent Toccitan font la meilieure affaire possible car, au Dernier Jour, ils pousront aller voir la Vierge ‘Marie et Iui expliquer leurs petits problémes. —12. Mais alors, je comprends pourquoi tant de personnes (monde), que ce soit en France, en Allemagne, au Japon ou ailleurs, apprennent locci- tan : Crest que, parler 'occitan, c'est avoir défi un pied dans le Paradis ! (3) Ce que est le que énonciati, caracteristique du gascon. Era, art, fém., var. pyrénéenne’de la; oc. central: soi Pimmacula- da Concepcion. I var. de li «lui. (@) Problemasson : le terme est composé du mot probléma et de deux suf., -As (aug. et péf.), on (dim, et affectif). Le terme, au pluriel dans le texte, est donc d'une extréme richesse sémantique et signifie exactement : «problémes graves (ou grands) sur des choses lnides (fautes), (As aug. et péj.) mais que l'on essaiera de faire admettre, en plaidant sa cause, comme petits et pas trop aids (méme assez mignons) Con dim. et affectif). Aucune autre langue au monde ne permet de muancer et préciver autant sa pensée. Grice A son systéme de suffixes, Poccitan peut done EXPRIMER TOUTES LES NUANCES DU COEUR ET DE LESPRIT. Autre exemple : un lapinonas est un lepin jeune et mignon (on, premier suffixe, donc le plus important, dim. et affectif), mais grand pour son age (puisque jeune) et un peu lourdatidy (As suffixe aug. et péi.). Un lapinasson est un grand lapin un peu lourdaud (ais Ler suf.), qu’on aime bien malgré tout ct jeune (-on suf. affec.et dim.). Darriér Jorn ou Jorn del Judici. Crest par cette particularité extraordinaire (expression aussi ‘complete que possible des moindres nuances de Pssprit et des sentiments) que Moccitan suscite admiration des linguistes du monde entier. (8) Endacdm’ (pron. parfois éndikon, éntakon tc. ) signifie cquelque part, var. enquicdm. Endacom mai ou enquicdm mai signifie cailleurs». Le terme athur, que l'on entend parfois, est emprunté au francais (aillewrs). La forme vraiment 'occitane est alhors, syn. endacdm/enquicm mai. LEICON 34 162 cent seissantados Exercice en limousin. — 1 La vila de Lorda es au pe daus Pireneus. - 2 Dempuei lo segle passat, daus romieus van prejar davant la grota miraclosa (1). - 3 Daus musulmans tanben i venen, perqué la Vierja Maria es la mair de Jestis, que prenen per un grand profeta (2). - 4 A Lorda, un trdba [orca malauts que demandan la garison. - 5 N'i a tanben que prejan Maria que los oblude pas au Darnier Jorn (3). 6 A queu jorn, los qu'auran agut Ia bona idea daprener Toccitan lo regretaran pas, que se podran far comprener de la Vierja Maria, que la parla plan la lenga ndstra (4), Pron. — 1 lo vilo dé lourda éy dou pé dou pirenéou, ~ 2 dempéy lou séglé passa, doou roumiou / roumi van prédza davan lo groto miraklouzo. - 3 déou muzulman tobé i vénén pérké lo vyérdzo mariyo ey 1o may dé dzézu, ke prénén pér un gran prouféto. - 4a lourda, un trobo forso malaou ke démandan lo garizou. - 5 nyo tobé ke prédzan mariyo ke low(-2-) doubludé pa dou darnyé @zour. - 6 a keou dzour, lou k’aouran gu lo bouno idéyo @aprénéy Voussitan lou régrétaraa pa, ke sé pourran fa Koumprénay dé lo vierdzo mariyo, ké lo parlo plo lo lengo notro. cent seissanta-tres 163 1, La ville de Lourdes est au pied des Pyrénées. -2, Depuis le sifcle dernier, des pélerins vont prier devant la grotte mirsculeu- se. 3. Des musuimans y viennent aussi, parce que la Vierge Marie est la mére de Jésus, qu’ils considérent (prenrent) pour un grand prophéte. ~4. A Lourdes, on trouve de nombreux malades ‘qui demandent leur (la) guérison. —5.1l y en a aussi qui prient Marie afin qu'elle ne les oublie pas au Dernier Jour. -6.Ce jourla, ceux qui auront eu la bonne idée d’apprerdre loccitan ine le regretteront pas, parce qu’ils pourront se faire comprendre de la Wierge Marie qui le parle bien Toccitan (Ia. la langue notre). NOTES : (1) Projar, lang. progar. ‘Venen, lang. venon (var. voir exercice de la legon 30 note 2). Q) Jesus, lang. Jesus} jes. Prenen, lang. prenon (cf cisdessus venen), (3) Prejan, lang. pregin. Oblude, lang. oblide; cf prumier, lang. primiér (alternance savlim., - lang.) exercice de la legon 33 note 4. (4) A quey, lang. a aquel. ‘Agut, par aphérése se dit gu et non agus, Vierja, lang. Verge. Comme pour la 6éme pers. du présent, le -an de la 6#me pers. du futur se prononce -an. Le limousin, pour cette finale en -an, a conservé la prononciation ancienne. ‘autre graphie “gut). LEICON 34 164 cent seissanta quatre Trenta cinquena leicon (35) REVISIONS ET NOTES Vous étes presque a la moitié de loccitan sans peine. Vous étes déja capables de former a peu prés toutes les phrases possi- bles étant donné que essentiel de la grammaire a été vu. Il ne vous reste plus qu’a enrichir votre vocabulaire. N’oubliez pas de vous eatrainer & «jongler» avec les verbes et les conjugaisons. Faites attention au subjonctif imparfait, qui est obligatoire et général en occitan. Il s‘emploie quand le verbe de la proposition principale est au passé ou au conditionnel méme présent (le conditionnel est 4 lorigi- ne un futur du passé); exemple : je pensais qu'il viendrait : les deux actions se situent dans le passé. Voila pourquoi le condition- nel présent (4 V’origine un temps du passé) demande le subjonctif imparfait dans la proposition subordonnée. De cent seissanta cine 165 A la lecon 21, note 4, il vous est rappelé Vemploi des différents temps du passé. Veillez & ne pas trop vous tromper dans Vemploi du passé simple et du passé composé : passé simple est temps normal du passé, le passé composé indique une action passée depuis 24 heures au maxi- mum. Enfin, la legon 24, note 3, vous donne des exemples de l'emploi des suffixes. On peut ajouter a presque tous les mots des suffi- xes marquant notamment la petitesse ou la grandeur, mais n’oubliez pas qu'ils sont bien souvent chargés d’EXPRIMER AUSSI LES SENTIMENTS. Vous en verrez d’au- tres exemples plus loin. wee LEICON 35 166 cent-seissante sidis, Trenta seisena leicon (36) Liaiga de Lorda (istoria vertadiéra) — Guston, as pas oblidat de prene una botelha d’aiga de Lorda per ta sorre que to a plan recomandat, avant de partir? 2— Non: soi anat a la font que i avid plan de monde ¢ soi arribat a emplenar aquel botelhon. Aqudé anira plan. Sera con- tenta (1). 3— Ara, se cal pas retardar s’ém vol montar al Tormalet, Sétz préstes, e ben fai tirar ! 4— Qu'aqud monta! Cosi fan los correires del Torn de Franca per montar amb la bicicleta d’aqui-a la cima sens s'arrestar per bufar un pauc ? (2) 5—» Agachatz aqueles paisatges, aquelas mon- tanhas, los pics, aquelas pradas verdas amb de ‘vacas que semblan tan pidtas coma las nastras: Te ! Calfa 6— Qué calfa? PRONONCIATION, — Vaygo de Lourdo. 1 sorré. ~ 2 foun - boutélyou, - $ tourmalét. - 4 mounto - fan lows Kouréyrés.- 5 pits - knoufo. cont seissinta sét 167 EAU DE LOURDES (histoire vraie)I. «Gustouy, n'astu pas oublié de prendre une bouteille d’eau de Lourdes pour ta sceur qui tea bien recommands, avant de partir. ~ 2. Non, je suis alle & la fontaine oi il (qu'il) y avait grand monde et j'ai réussi remplir cette petite bouteille. Ca ira bien. Elle sera contente, = 3. Maintenant, il ne faut pas se retarder si ’on veut monter au ‘Tourmalet. Vous étes préts, et bien en route (fais tires). ~ 4. Que ga monte! Comment fontils les coureurs du Tour de France our monter avec leur (le) vélo jusqu’au bout sans s'aréter pour souffler un peu? — 5, Regardez ces paysages, ces montagnes, les pics, ces prairies vertes avec des vaches, qui ont lair aussi béte Gdindes) que les nore. Tins, cv chafe! ~ 6, Questce qu [GREeT QUAEW GE cae, NOTES (1) Font, var. fOnt (Lang. of Prov). Queiavia..:on pourrait dire aussi:ont / ant | avin @) Correire est souvent remplacé par corrur emprunté au fe, LEIGON 36 168 cent seissanta wach 7— Lo motur, de segur. De qué cresias ? (3) 8— Se cal arrestar ¢ veire se manca pas d’aiga. 9— Malurés! Per segur qu’'a degut fumar, dempuéi un brave moment, ne cal tornar metre. 10— E daiga, ont trapar daiga aici? 1 a pas qu’una solucion, se volém contunhar. Cal mew dins lo radiator l'aiga de Lorda de Guston (4) 11— Setz pas calucs? D’aiga de Lorda dins lo motur ! 12— Qué i vols metre? Voldrids esperar que ploguésse benléu ! (5) 18— S'es pas possible de far autrament, pren- Ja! 14— Tornam partir. La Verge nos_protejis, riscam pas res pus. 15— 1 es, sém en naut.. Demdra pas qu'a davalar.... Sem” de retorn ; comengavi destre las. 16— Arrésta-te : una font a man drecha! cent seissanta nou 169 TeLe moteur, bien sir. Qu’estie que tu croy 8.11 faut Sarréter et voir sil ne manque pas de Peau (eau). =9, Matheureux ! Gua di certainement fumer depuis un bon (grand) moment, il faut en remettre. — 10.Et de eau, ot trouver de eau ici? Il n'y a qu'une solution, si nous voutons continuer, Il faut mettze dans le radiateur V'eau de Lourdes de Gustou, — 11, Yous n'étes pas fous ? De eau de Lourdes dans le moteur! —12-Que veux-tu y mettre? Tu voudrais attend qui pleuve (plat) peut-tre! —13.$°I nest pas, possible de faire autrement, prendsla! ~ 14.0n repart. La Vierge nous protége, nous ne risquons plus rien. ~ 15. Ga y est, nous sommes en faut... Ine reste plus qu’a descendre.. Nows sommes de retour; je commencais & (@’) étre Latigu Amétetoi: une foniaine sur la (X main) droite! — NOTES (suite) (3) Motur est un emprunt au fr. ; var- 0c. motor. (@) Radiator (occitan), var. radiatur (empruntée au fr). (5) Noro mb, tmpitlt ape cond viii fessorga, var. mensorga, messbrga. Sorre, var. sbr. Le mot sur «seeur (religieuse)» est emprunté au fr.ima sdtre es venguda sur «ma sceur est devenue religieuse» LEICON 36 i 170 cent setanta 17— Una font, Guston, mas per qué far? 18— Per metre d’aiga de Lorda dins la botelha; aital, la sdrre sera contenta. 19— Mas li vas far una messorga a ta paura sorre (6). 20 — Pas cap. Sem tornamai a Lorda, dc 0 non? ‘Alara, se sem a Lorda, es ben d’aiga de Lorda ! = 7 moutur. - 10 ra~ dyatou, - 12 bouldryos, - 14 pa rés pus. --15 rétour, - 19 méssourgo. Exercice en gascon. — 1 A Lorda qu'i a ua hont celébra on i pisha ua aiga miraculosa. - 2 Qu’ei la Bernadeta, Ia petita Gascona, qui trobec Ia dow. 3 La soa aiga quei, bona enti la santat deus dmes € tanben deus motors. - 4 Ende montar au Torma- let en bicicleta, € cau aver de braves pompilhs. - 5 Ende ne tornar devarar, cadun dew anar lenta- ment, ti cabussar pas dens lo yarat, sustot que varat nia pas nat. - 6 Se yos mancatz un contorn, com non ia pas nat varat, vos tornatz trobar dens la plana... o en cd deu Bon Diu, dab la Bernadeta Atau, qu’étz tostemps en pais de coneishenga, Aqud que pot tostemps servir. Pron. — 1 houn - picho. - 2 douts. - 3 souo. - 6 débara, - 6 én s0 - diou kounéchénso. cent setanta an 171 17.Une fontaine, «Gustou», mais pour quoi faire? — 18. Pour mettre eau de Lourdes ‘dans fe bone; sia mt Ca) sit toe contente, ~ 19. Mals tu vas Il faire un mensonge a ta pave sour, 30, Pas tout. Nous sommes 4 nowweau Lourdes, ol ou non? Alor, si nous sommes 4 Lourdes, est bien de Feat (d'eau) de Lourdes! sae EXERCICE 1, A Lourdes il ya une fontaine célébre oft coule une eau miraculeuse. ~ 2. Crest Bernadette, la petite Gasconne, qui a trouvé la source. ~3.Son cau est bonne pour la santé des hommes et aussi des moteurs. — 4. Pour monter au Tourmalet Bieyelete il faut avoir de Bons moles, — 5.Pour en redesoee ,, chacun doit aller lentement, pour ne pas culbuter (pour Cuber py das le ose, Tatan pus qu ty a ps defo (surtout que fossé il n'y en a pas aucun). —6. Si vous ratez un virage, comme il n'y a pas de fossé, vous vous retrouvez dans la Plaine... ou chez le Bon Diew, avee Bernadette. Ainsi, vous étes toujours en pays connu (en pays de connaissance). Cela peut toujours servir. i, pn. (1) Hat, eng. font (lang. ga). =2.Trobie, var. de trobat présente aussi en lang. occid. of gas. Rac og pe a Tang cll og = 3.La soa, lang. a sii. =4.Au, lang. al cau, lang. cal. Pompilhs, syn. lang. botelhs. — 5.Devarar, lang. davalar; varat, lang. valat (gase.se= lang = atin). ‘ pas nat, syn. lang. n'ia pas brica, pas cap. =6.En gb de lang.encbdes ‘Tostemps, syn. lang. totjorn, sempre. Coneishenca, lang. coneissenca . Etz, var. de sétz, présente aussi en lang. occid. LEICON 36 SS 172 cent setanta dos Trenta _setena _leicon (37) Escrivém als amics 1— Sem en Occitania dempuéi qualques jorns, avém visitadas forca vilas coma Lorda, mas avém pas encara enviadas de cartas postalas als amics (1). 2— Sem talament plan aici, que n’oblidariam Ja résta del monde. 3— Aqui un buréu de tabat, lo tabaton es darriér lo comptador, amb la tabatona (2). 4— Bonjorn, sénher; avétz de cartas del pais ? 5— Per segur, las avétz sus aquela taula Causissétz. 6= Ieu, aimi melhor de vistas de paisatges. Coma aqud, es un pauc de la region quenviam. PRONONCIATION. — éskribén azamits. 1 son, - cent setanta tres 173 ON ECRIT (nous éerivons) AUX AMIS 1 Nous sommes en Occitanie depuis quelques jours, nous avons visité de nombreuses villes comme Lourdes mais nous navons pas encore envoyé de cartes postales & nos (aux) amis. ~ 2. Nous sommes si bien ici, que nous en oublierions le reste du monde, =3.Voila un bureau de tabac, le buraliste est derriére le comptoir, avec la buraliste. ~ 4. Bonjour, monsiewr; vous avez des cartes du pays? — 5. Bien sir (pour sir), vous les avez sur cette table. Choisissez. ~ 6. Moi, je préfére (faime meilleur) des vyues de paysages. Comme cela, c’est un peu de la région que l'on envoie (nous envoyons). NOTES (1) Forga, syn. bravament de, un fum de. Enviar; la var. envoiar (émbouya) est empruntée au fr. Remarquez accord du part. passé visitadas. En occitan, Ia fendance a accord est générale, sau quand ccla heurte la logique. Q) Notez Ia formation occitane tabaton, fém. tabatona. Parfois on entend le mot buralista, emprunté au fk Pour désigner la femme de quelqu’un, on ajoute le-s du fEminin soit au prénom du mari (souvent employé avec le suf.-on) ou au nom du métier du mari, Ains, la femme de Paulon (Paul +-on suf. affecif) se verra fréquemment appeiée la Paulona, la femme de Guston, la Gustona. La femme du menusiée «menuisier» sera appelée la Menusiéra, etc. Comptador, syn. comptogr, emprunté au fr. Lo comptador est «la chose qui permet de comptar (compter)»; cf. Tescotador «la chose qui permet d'écouter» doi «l'écou- tury. Ce suffixe ~(a)dor, indiquant un objet qui permet de faire quelque chose, est trés employé: cf. aussi fregedor «la chose qui donne le froid>, donc «irigérateurs, mocador «mouchoit>, cagador «cabinets, WC» (la cuvette se disant Ix cagadoira adouyro-)((a)doira fEm. de -(a\dor), pissador «pot de cham- bre». Ces trois demniers termes sont employés en fr. du «Midi, avec une nuance un peu comique. On francise alors leur orthographe: cagadou, ete. LEICON 37 ee 174 cent setanta quatre 7— Ieu, son los costumes que m’interéssan. Agachatz aquela joveneta, ses braveta amb Ia longa rauba ¢ lo davantal brodat. E aquel pastron, amb la bloda, los esclops, Jo capél negre € la cana de bois. Sembla un senhor dels Causses (8). 8— E ben, prengam de paisatges ¢ de cos- tumes. Nrenviarem una partida € ne gar- darem tanben, coma sovenirs, Avéw de timbres € d'envelopas ? Ne vol- driai det, amb un estild a bilha tanben, que lo mieu es acabat. 10— Mercé plan, sénher, adicu-siatz (4). 11— Ara, las cal escriure. Venes amb ieu, Joanon ? 12— Non que deman, Guston m’a dich qu'ana- riam a Carcassona ¢ voli mandar de cartas de la Ciutat 7 raoubo - ésklots - négré - bouys ~ sényou. 9 bouldryat. - 10 adioussyats, - 11 éskriouré. - 12 sioutat, cent setanta cine 175 7. Moi, ce sont les costumes qui mintéressent Regardez cette jeune fille, si elle est mignonne ave> sa longue robe et son (le) tablier brodé. Et ce jeune berger, avec sa xblode» (blouse), ses sabots, son chapeau noir et sa canne en (de) buis! Il semble (étre) un seigneur des Causses. ~ 8. Eh bien, prenons des paysages et des costumes. Nous en enverrons une partie et nous en girderons aussi, comme souvenirs. — 9. Yous avez des timbres ct des enveloppes? Fen voudrais dix, avec un stylo 4 bille aussi, (tant donné) que le mien est fini achevé). ~ 10.Merci bien, ‘monsicur, au revoir. ~ 11, Maintenant, il faut tes éerire. Tu viens vee moi, «Jeanouy? — 12,Non parce que demain, «Gustou» m’a dit que nous irions & Carcassonne et je veux envoyer des cartés de la Cité NOTES (suite) (3) S'es, contraction de se es. ‘Attention au mot bois (bouys) qui signfie «buis» et non «bois», Tequel se dit bose (Forét) ou boés (coupé) comme nous avons vu lecon 29 note 4; lenha cbois de chauffagen; fusta cbois de construction; poutre». (4) Adieu-siatz, var. adessiatz. LEIGON 37 176 cent setanta sitis Exercice en gascon. — 1 Qu’ém talament plan en Occitania que nos desbrembam d'enviar cartas aus amics. - 2 Las cartas que’s crompan au buréu de tabat ont deméra la marchanda de tabat. - 3 Qui podem crompar cartas qui muishan los paisatges e los arrius berdis. - 4 Que n'i a de berdias qui representan un pastor au miei dew tropéth d'aue: Ihas. - 5 Dens lor reiaume de Ia natura, los ndstes pastors que son com senhors. Pron, — 3 muchon ~ artius, - 4 awélyos. ‘Trenta_uechena_leigon (88) Carcassona 1— Arrésta-te un pauc pus luénh, sul pueg, que poscam agachar la Ciutat de Carcas- sona (1). 2— Gaitatz-me aquela vista. Vesétz los barris ¢ las torres quilhadas cap al cél ? (2) PRONONCIATION. — Karkassouno. 1 Kwen- puétch ~ sioutat. - 2 kilyados. - cent setanta s8t 177 1. Nous sommes tellement bien en Occitanie qu’on oublie (nous oublions) d'envoyer des cartes & nos (aux) amis. — 2. Les cartes Sachétent au bureau de tabac oii habite la buraliste. — 3. Nous pouvons y acheter des cartes qui montrent la beauté des ‘montagnes et des ruisseaux (les.-.beaux). — 4.11 y en a de belles qui représentent un berger au milieu de son troupeau de brebi =5.Dans leur royaume de Ia nature, nos chers (les notres) pergers sont comme des seigneurs. Var. gase, ~ 1.8m, var. de sém présente aussi en lang. =2.Desbrembam, syn. lang. (d)oblidam. = 3.Muishan, syn. lang. mostran, ‘Arriu(s), lang. riu(s): (initial lang. = anr- en gase.). —4,Pastor, lang. pastre. Mii, lang: mieg. ‘Tropath, lang. tropal. CARCASSONE 1. Arrétetoi un peu plus loin, sur Ia hauteur (puy), que nous puissions regarder la Cité de Carcassonne, — 2. Regardez (-moi) cette vue. Yoyez-vous les remparts et les tours dressées vers le ciel (téte vers)? NOTES (1) Pug, var. pudg. Poscam, var. poguem. Nous avons déji vu, legon 27 note 4, cette alternance de formation -squ/-gu-. (2) Barri signifie «rempart» mais aussi cfaubourg» (prés des remparts i Porigine) Cap al est beaucoup plus occitan que vérs Lo (cdl) qui est aussi possible. La var. lo ciélest empruntée au fr. LEICON 38 Leen eee eee eeeeeeeeeeneeeneenenan 178 cent setanta uéch 3— Vesétz las teuladas? N'i a que son en ardesa ¢ d’autras en teule, Quand Viollet- le-Duc restaurét la Ciutat, al ségle passat, cobrigueét las dodlas amb d'ardesas grisas, perqué aqud fasia mai polit, a cd que cresia (3). 4— Mas ara, quand cal tornar cobrir una teulada al Pais-Bas. sempléga de teules € pas pus d'ardesasy que dins lo pais de Carcassona, i avid pas d’ardesa. Mas se ViolletleDuc cometét qualques fautas, oblidetz pas que salvét la Ciutat de Car cassona de la roina totala, Se n’éra pas octipat, ne demorarid pas que de clapasses. Se'n cal sovenir (4). 5— Arrésta-te sus la placa, cap drech a la porta Sarrasina. Pareis qu'es aqui que Carlemanhe aurid escagassat_ los Sarra- sins (5). Agachatz lo valat en passant sul pontet. Vesétz, i a dods rengas de muralhas: Coma aqud, se Venemic avid passat la primigra, i calié encara encambar la segonda per poder dintrar dins la vila (6). 8 téoulados - ardézos - téoulés. - 4 rouino. - § karlémanyé, cent setanta ndu 179 3, Vous voyez les toitures? Ily ena qui sont cen ardoise et d'autzes en tuile. Quand Viollet-le-Duc a restauré la Cité, au sicle dernier (passé), ila couvert les planches de voliges avee des ardoises grises, parce que cela faisait plus joli, selon lui (@ ce qu'il croyait). — 4. Mais maintenant, quand il faut refaire (recouvrit) une toiture dans le BasLanguedoc (au Pays-Bas), on cemploie (il s'emploie) des tuiles et non plus des ardoises, (Gtant donné) que dans le pays de Carcassonne, il n'y avait pas Gardoise. Mais si ViolletleDuc a commis quelques fautes, rroubliez pas qu'il a sauvé la Cité de Carcassonne de la ruine totale. S'il ne s'en était pas occupé, il ren resterzit que des tas de pierres. Il faut s'en souvenir. — 5. Arréte-toi sur Ia place, en face de la porte Sarrasine. Il parait que c'est ici que Charlemagne aurait éorasé (wescagasséy en francais du «Midiv) les Sarrasins. (6. Regardez le fose6 an passant sur le petit pont. Vous voyer, il y a deux rangées de murailles. Comme cela, si “ennemi avait franchi (passé) la premite, il lui fallait encore franchir (enjam- ber) la seconde pour pouvoir entrer dans la ville. (3) Ardesa, var. ardaisa; ardesar «ardoiscr»; var. ardaisar. Mot différent de lausa epierte plate pour couvrir les toiis». (4) Clapis est un mot pré-indo-européen (préhistorique) méditer ranéen:sa racine kl- «dur, pierren,var.kal, est d'erigine proche- orientale et néolithique. (5) Escagassar est un mot trbs expressif qui signifie exactement donner & quelque chose la forme d'un exerément, aplatir complétement»; (cf. eagar «faire ses besoins). Toutefois, le mot rest pas du tout vulgaire; il est employé couramment en francais SOccitanie: eescagassers un chapeau, une voiture (détériorer complétement) ete. LEICON 38 EE 180 cent ochanta q- 10— ul Anam montar la carrierassa, que mena al castél. Es plan conservat perqué Viollet- leDuc Toblidét pas, el tanpauc, qu’éra pas pus qu’un castelas, I a un pichon muséu d’antiquitats dedins; val d’éstre vistalhat (7). Ta, vesétz aquel membre, es aqui que Simon de Montfort faguet morir lo paure Trencavel, vescomte de Carcassona, que defendét son pais contra los crosats. ‘Ara, podém agachar la gléisa gotica. Sem arribats a la bona ora, que lo solelh comenga de virar ; los vitralhs devon éstre plan esclairats. Qué vos disiai? Nos diriam a Chartres. Admiratz aquelas colors. Semblan las colors del Paradis ! Sabi ben qu’es béla la Ciutat de Carcas- sona, ne'n partiriam pas, mas avém de ‘camin per tornar venir. Amb aqud, me sentissi pas plan» Me demandi s’ai pas trapat quicom ; benléu es la traciéra que me trapa ! (8) cent ochenta un 181 ~7.Nous allons monter la grandue, qui méne au chateau. Il est bien conseré parce que Viollet-le-Duc ne I'a pas oubli, iti non plus, (lors) qu'il n’était plus qu’un chateau en ruines. Ily a un petit musée d'antiquités & V'intérieur (dedans); i vaut une visite (d'etre 8. Tiens, vous voyez cette pitce, c'est ici que Simon de Montfort a fait mourir le pauvre Trencavel, vicomte de Carcas sonne, qui a défendu son pays contre les croisés. — 9. Mainte- nant, “nous pouvons regarder Téglise gothique. Nous ‘sommes amrivés la bonne heute, au moment ob (que) le soleil commence & descendre (tourner). Les vitraux doivent étre bien éclair’s 10.Qu’estce que je vous disais? On se dirait (Nous nous ditions) & Chartres, Admirez. ces couleurs. On dirait les (elles ressemblent aux) couleurs du Paradis! ~ 11. Je sais bien qu'elle ‘est bolle la cité de Carcassonne, nous n'en partirions pas, mais nous avons du chemin pour rentrer (re-venir). De plus (Avec cela), je ne me sens pas bien. Je me demande si je rai pas cattrapé» quelque chose; peut-tre estce la etraciéten qui me ‘ Ny MAGATE VOB. BEER See (6) Pontet, syn. pontilh «petit ponty. () Castelis: le suffixe -is, aug. mais aussi péj., a aussi le sens érivé de «cen muines> (parce que tune maison en raines est plus Jaide qu'une maison en bon état). Un ostalas signfie donc «une maison grande, laide, ot en ruines»; idem pour eastelis. Antiquitat, oi antiquitaire cantiquaire>, var. antiquari (anti- cari graphie d’Alibert). (8) La traciéra est le fait de devenir traga/trace, cest-i-dire ‘malingre, chétif, vieux et fatigué, usér: mot tés expressif, sans correspond en francais; fr. du «Midi» ctraciérea;syn. vielhum, LEICON 38 182 cent ochante dos Exercice en gascon, — 1 Deu puei estant, que’s pot véser la Ciutat de Carcassona. - 2 Sos teules n’éran pas cobérts de lausas mes de teulas. - 3 Au ségle passat, sas murralhas n’éran sonque rueinas; que las restauréc Viollet-le-Duc. - 4 Qu’ei agradiu de's passejar entremiei las doas murralhas, per lérba 5 Que's cau pas desbrembar de vesitar la gléisa avant de tornar devarar a Yautd. - 6 La Ciutat de Carcassona qu’estoc la patria deus Trencavéls Pron. — 1 bézé, - 2 ruéynos, - 6 k’éstouk. Trenta novena leigon (39) Lo medecin 1— Ter, a Carcassona, te cobriguéres pas coma 0 te disidi, ¢ ara és enraumassat. As trapat de fébre ¢ patisses a marchar. Me'n vau quérre lo medecin (1). 2— Non, que me’potingara e qu’aprés serai encara mai malaut. Balha-me una tisana de frigola. amb dlaigardent dedins ¢ deman serai garit (2) PRONONCIATION. — médé: 1 kérré, ~ 2 poutingara ~ balyo - frigoulo - aygardén. cent ochanta tres 183 1. De la hauteur, on peut (que se peut) voir la Cité de Carcassonne. 2. Ses toitures n’étaient pas couvertes de «clauses» mais de tuiles. — 3. Au siécle dernier, ses murals n’étaient que ruines, lesquelles furent restaurées par Violet-leDuc (que les restaura... — 4.11 est agréable de se promener entre les deux ‘murailles dans (par) Pherbe. — 5. Ine faut pas oublier de visiter église-avant de redescendre & la voiture (auto). ~6. La Cité de ‘Carcassonne (que) fut la patrie des Trencavel Var. gase.: ol. Puei, lang. pudg, 2. Teule, lang. toulada. En lang. toule signifie «tule». 3. Rueinas, lang, roinas. LE MEDECIN 1, Hier, & Carcassonne, tu ne tes pas couvert comme je te le disais, ct maintenant tu es enrhumé. Tu as «attrapé de la fiévre et tu as de la peine & marcher. Je m’en vais chercher le médecin. =2,Non, (qu’)il me bourrera de remédes et (qu')aprés je serai encore plus malade. Donnemoi une tisane de thym avec de Teaude-vie (dedans) et demain je serai guéri NoTES (1) Le mot occitan métge emédeciny a été sapplanté par mmedein; octorla forme doctar eat ancien @) Gc)’ potingar est un verbe tres expressif qui signifie «(se), bourrer de remédes> (oc. potinga «reméder, de oc. pot «lévre» done «ce que l'on avale par les lévres»). On dit fréquemment en frangais d’Occitanie «(se) poutinguer». Potingaire «personne qui rend (ou médecin qui donne) trop de remédes». Frigola, var. frigol, fribola; syn, pdta. LEICON 39 184 cent ochanta quatre ‘Auras ton aigardent mas tanben Jo mede- cin, Ga-que-la, Batiston es partit lo quérre. Seran aqui dins un momenton (3). 4— Te! Ariban. Bonjor, doctor. Anatz plan? Que non ! Soi vengut pr'amor de vos, que rabali un raumas del diable. 6— Vos tanben doctor ? Me'n vau vos dire ¢d que vos caldria per vos,garir. Daissat-me totas aquelas potingassis que vos créban Yestomac e lo fetge. Marineta, porta la gota pel doctor, que lo devém sonhar coma cal, lo paurat (4) 7- Cambiaras pas tu, coquinasson ! Marineta, cal totjorn escotar ome. Portanos la gota, que n’avém plan besonh per garir ! (5) E ben mon vielh, aviatz rason. Me sentissi melhor. Aqud te reviscolarié un mort! Alara, avant de partir, demandatz una botelha a Marineta: per vos plan garir, ne prendretz tres cops per jorn. Al reveire; doctor | 3 sakéla, - 5 raoumas, - 6 doutton - kaldryo - éstoumak € lou fétché - sounya. - 7 Koukinassou - bézoun. cent ochanta cine 185 = 3. Tu auras ton cau de vie mais aussi le médecin, D'ailleurs, Batistou est parti le chercher, lis seront 18 dans un petit moment, ~ 4. Tiens, ils arrivent. Bonjour, docteur. Yous allez bien? — $.Oh (que) non! Je suis venu parce que c’était Yous (pour amour de vous), (tant ‘donné) que je tiens (traine) un rhume du diable. — 6. Yous aussi, docteur ? Je (m'en) vais vous dire ce qu'il vous faudrait pour vous guérir. Laissez-moi tous ces remédes affreux qui vous erévent Testomac et le foie. Marinette, apporte la gostte pour le docteur; (que) nous devons le soigner comme il faut, ce (le) pauvre ami. -7.Tu ne changeras pas toi, cher grand coquin ! Marinette, il faut toujours écouter son mari (homme). Apporte- nous la goutte, (que) nous en avons bien besoin pour guérir ! Eh bien, mon vieux, vous aviez raison... je me sens mieux ! a (te) remettrait un mort sur pied ! —9. Alors, avant de partir, demandez une bouteille & Marinette : pour bien vous guérir, vous en prendrez trois fois par jour. Aw revoir, docteur ! (3) Remarquez Ie dim. momenton, de moment. Un mémentonis signifiera «un moment relativement long». Cf. note 5 coquinas- son. (4) Le suffixe dt, affectif (comme -on), montre que le «pauvre docteur est estimé et aimé, le traduire par le mot ami n'est pas ‘exagéré. On pourrait dire aussi pauron (avec suf. affectif on). (5) Ici, nous avons avec coquinasson un double suffixe:~is aug. et péjoratif, -on dim. et affectif, Ce mot est donc sémantique- ment extrémement riche; le traduire par «cher grand coquiny rend assez bien le sens, mais non lexpressivité, étant donné qu'il faut dans ce cas trois mots francais pour traduire & pew prés un seul mot occitan. LEIGON 39 186 cent ochanta sigis, 10— Al reveire, Batiston ; per segur, vos sabétz sonhar a la campanha! Exercice en gascon. — 1 L’bme de la Marineta qu'ei malaut, qu’a la frébe. - 2 Lo Batiston qui éi brave se'n va cercar lo métge entd que'u balhe potingas. - 3 Mes lo malaut que’s vou suenhar a la soa maniéra. 4 Com lo métge n'avé pas poscut se guarir eth- medish dab las potingas, que T'aconselha brav: ment de préner la soa pontinga miraculosa : aiga- ardent. - 5 Lo métge... qui’s vou guarir lu, que demanda a la Marineta que'u porte aquera ‘brava potinga. Pron, — 1 drébé, - 2 balyé. - 3 bso suénya, - 4 ét- ‘médich-- 'brdbomén. cent ochanta sét 187 = 10. Au revoir, «Batistou»; vraiment (pour sir), vous savez vous soigner & Ja campagne! 1. Le mari de Marinette est malade, il a de la five. ~ 2. (Le) vie. — 5. Le médecin,.. qui veut vite se guérir, (que) demande @ ‘Yar. ease. +L. Frébe, lang. febre; ef. gasc. et lang. occid. ersba, lang. of. cabra «chévrey. +2. Suenhar, lang. sonhar. “4. Eth-medish, lang. el-meteis; meteis «mémey a été remplact parle gallicisme «méme(s)», dans la langue parlée. 5. Vou, lang. vol. “6. Que'u, lang. que li, LEICON 39 188 cent ochanta uch Quarantena_leicon (40) La Crosada contra los Albigeses 1— Ai profitat de gd qu'avém un malaut per far venir Peironet que nos va parlar de la Crosada contra los Albigeses 2— Cars amics, vos vau parlar del drama de la civilisacion occitana: aital, en dotze cents ndu comencét aquela Crosada que séra promés de destruire leretgia catara (1). 3— Los senhors del Nard, comandats per Simon de Montfort, venguéron envasir lo nastre pais. De catares, n’i avid. Mas aquela eretgia éra una de per las autras (2). 4— Mas alara, Peironet, perqué aver causit de combatre aquela d'aqui? 5—*Perqué lo temps de la conquista avid sonat. En dotze. cents ndu, los crosats comencan per roinar Besiérs e tuan a pauc prés tota sa populacion ; lo flume n’éra roge de sang PRONONCIATION. — la Krouzado - albidjézés. 3 sényous ~ nyabyo. - 4 abé. cent ochanta ndu 189 LA CROISADE CONTRE LES ALBIGEOIS 1.F'ai profité de ce que nous avons un malade pour faire venir @Peirounet» qui_va nous parler de la Croisade contre les Albigeois. ~2. Chets amis, je vais vous parler du drame de la Civilisation occitane : ainsi, en 1209 a commencé cette Croisade ui visat & (s'était promis de) détruire Phérésie cathare. ~3. Les seigneurs du Nord commandés par Simon de Montfort, sont venus envahir (Ie) notre pays. Des cathares, il y en avait. Mais cette hérésie était une parmi les autres. —4, Mais alors, «Peirounet», pourquoi avoir choisi de combattre celle? -$. Parce que le temps de la conquéte avait sonné. En 1209, les roisés commencent par ruiner Béziers et tuent & peu prés toute sa population ; le fleuve en était rouge de sang. — NOTES (A) S'ra promés de, syn. gaitava de. Destruire, var. destruis, destruisir. (2) Envasir, var. envi. LEICON 40 190 cent nonanta G— Mas perqué los crosats faguéron aqud? 7— Perqué Besiérs refusét de lor liurar los qualques catares que si trobavan. Puéi, pauc a pauc, ataquéron las autras vilas, ont avidn metut lo séti (3). 8— Mas Ramond Siéis de Tolosa, qu’avid vist lo dangiér aumentar, apelét lo rei Péire d'Aragon, son bélfraire, que ven- guét amb son armada. 9— La batalha foguét liurada en dotze cents tree a Muréth, mas foguét una victoria francesa ; lo rei d’Aragon i perdeguet qui- tament la vida (4). 10— Pr'aqud, lo comte de Tolosa resistiguét encara longtemps ¢, quand moriguét, sas térras occitanas li semblavan deliuradas. 11— Mas, coma lo rei de Franga Lois Uach decidiguét alara de dirigir personalament aquela. crosada, Ramond VII, que son pais éra trop estripat per suportar una novéla guerra deguét acceptar en dotze cents vint-e-ndu lo tractat de Meaux que disié que las térras de Tolosa seridn resta- cadas a la Franca se, un jorn, los comtes de Tolosa avian pas pus d’eretiér (5). 7 troubabon. - 8 aouménta, 11 atséita = séryon-abyon, cent nonanta un 191 6. Mais pourquoi les croisés ontils fait cela? —7,Parce que Béziers a refusé de leur livrer les quelques cathares qui s'y trouvaient. Puis, peu 4 peu, ils ont attaqué les autres villes apres y avoir mis le siége (oil ils avaient mis le sigge). ~8. Mais Raimond VI de Toulouse, voyant le dangers augmenter, 4 fait alors appel au roi Pierre d’Atagon, son beau-frére, qui est venu avec son armée. -9, La bataille fut livrée en 1213 & Muret, mais ce fut une victoire frangaise; Ie roi d’ Aragon y perdit ‘méme la vie. — 10, Toutefois, le comte de Toulouse a résisté tencore longtemps, et quand il est mort, ses terres occitanes lui paraissaient libérées. — 11. Mais comme le roi de France, Louis VIII a décidé alors de diriger personnellement cette croisade, Raimond VI, dont le pays était trop ravagé pour supporter une nouvelle guerre, a dii accepter en 1229 le Traité de Meaux, selon Tequel (qui disait que) los terres de Toulouse seraiont rattachées & la France si, un jour, les comtes de Toulouse n'avaient plus de descendant (héritier). eee NOTES (suite) Catare, var. savante catar. Una de per ou una demest Ias autras, (3) Refusar, var. refudar. Seti var. francisée sidti. @ Batatha cbataille», syn. batésta. Perdeguét, var. perdét. (5) Deure, var. dever. LEICON 40 i 192 cent nonanta dos 12— Alara, quand en dotze cents setanta un sa filha Joana e son ame Anfés lo Segond, fraire de Sant Lois, moriguéron sens enfant, las térras del comtat de Tolosa devenguéron francesas, « Amor e Paratge >, foguéron remplagats per « Desleialiat ¢ Cobeitat » coma lo diguet lo posta qu’escri- guet la Cancon de la Crosada, Exercice en gascon. — 1 En Occitania que i ave catars. - 2 Las terras deus Occitans qu’interessavan mei los barons francés que non pas la fe. - 3 Que comencén per rueinar Besiérs th espaurir las autas vilas : atau, que’s renderén sense resistir, ca distvan. 4 Los comtes de Tolosa qu’estén coratjoses. - 5 Los cdssos € lo pdble de Tolosa que'us aidén héra dens Ja luta per la libertat. - 6 Au cap de vint ans de guerra, lo pais qu’éra rueinat. - 7 Cobeitat’ qu’ave vengut Amor. Pron. — awe. 7 bénsut. 2 Wintéréssawon. - 8 dizéwon. - 4 k’éstoun, cent nonanta tres 193, = 12. Alors, lorsque en 1271 sa fille, Jeanne, et son mari, Alphonse II, frére de Saint-Louis, mouru- rent sans enfant, les terres du comté de Toulouse sont devenues frangaises. «Amour et Egalitéy ont été remplacés par «Fourberie et Cupidité» comme Ma dit le potte qui a écrit la Chanson de la Croisede, A. En Occitanie (qu’)il y avait des cathares. — 2. Les terres des Oceitans (qu')intéressaient plus les barons francais que (non pas) a foi. — 3. Ils ont commencé par ruiner Béziers pour faire peur aux autres villes: ainsi, elles se rendraient sans résister, disaient- iis. —4. Les comtes de Toulouse furent courageux. — 5. Les consuls et le peuple de Toulouse les aidérent beaucoup dans la lutte pour la liberté. — 6. Aprés vingt ans de guerre, le pays était ruiné, — 7. «Cobeitat» avait vaincu «Amor». Var. gase.: -2. Mei, lang. mai. 3 Comencén, lang. comencéron, Ta, syn. lang. per. ‘Atau, lang, atal/aital. Disivan, lang. disian, Renderén, lang. rendriin. -4. Est6n, lang. fogubron. 3505, lang. consols. Lu, lang. los. Aiden (aida), lang. ajudéron (de ajudar). Hera, lang. forca. LEICON 40 Sh ia 194 cent nonanta quatre Quaranta _unena leigon (41) Paratge tornara viure 1— Mas alara, es una granda civilisacion que foguét estrifada per la Crosada (1). Ocben. Un grand pdble que volia viure amb totes los émes ¢ tanben los aimar, foguesson josieus, arabis 0 crestians, venid de pérdre son arma (2). Liasiranga xemplacava la convivéncia, © lo fude de VInquisicion, lo fubc de Amor. Qualques trobadors fugiguéron en Italia, en Aragon ¢ tanben a Montpelhiér qu’éra pas encara francesa. Contunhéron a cantar I'Amor, mas Amor es fragil, la guérra l'avid tuat, Pichon a pichon, los Trobadors e la civi- lisacion occitana s‘oblidéron. En Italia o en Alemanha, qualques especialistas contu- nhavan a parlar d’eles. Mas éra tot. PRONONCIATION. — paratché. 2 oppé-poplé - boulye. - 3 fuok. - 5 pitchou. - cent nonanta cine 195 «PARATGEy REVIVRA 1. Mais alors, c'est une grande civilisation qui a été déchiquetée par la Croisade, — 2. ertes oui. Un grand peuple qui voulait Vivre avec tous les hommes et aussi Ies aimer, qu’ils soient (fussentils)juifs, arabes ou chrétiens, venait de perdre son ame. = 3. La haine remplagait la olérance, et le feu de l'Inquisition, le feudeTAmour. Quelques troubadours ont fui en Italie,en Aragon et méme (aussi) 2 Montpellier qui n’était pas encore francaise. =4,lls ont continué & chanter 'Amour, mais [Amour est fragile, Ia guerre Tavait tué. —5,Peu 4 peu, on ¢ oublié les Troubadours et la civilisation occitane (soubligrent). En Italie ou en Allemagne, quelques spécialistes ont continsé & parler deux. Mais était tout. JA BURR £4 4 FRAN Wy Zonas tS ial? tye NOTES () Estrifar «déchirer, mettre en pices», syn. estripar «étriper, éventrer» dol «déchier, mettre en pices. (2) Estre/ésser «tre» subjonctif présent: (que) siti, sigs, sid, siém, sidtz, sin, Var. radicasx siag(u)-, sias(qu)-, fug(u), fus(qu)- et terminaison en a (régu igre) ou en we (analogique du subjonctif des verbes en -AR) d'ou (3éme pers.):_siaga/siague, siasca/siasque, fuga/fugue, fusca/fusque. Subj. imparfait: foguéssi,ésses, (se), €ssem, éssetz, éssenj-on, var, siaguessi, fusquéssi, ct LEICON 41 196 cent nonanta sidis 6— Urosament, lo pdble d’dc, dempudi_ un ségle, torna prene consciéncia de sa perso- nalitat, de sa valor e de sa grandor. De pertot tornamai, s'escriu en occitan. Los libres sus néstre pais € ndstra civilisacion venon cada jorn mai nombroses E ara que lo monde semblan aver perdut lo sens, que la libertat es menagada, que la paur remplaga la fisanga ¢ la bomba lo laiit, avém pus que jamai besonh d’una pensada que torne balhar sa dignitat € sa valor a 'umanitat : lo monde a besonh que Paratge, Drechura e Amor tornen viure 6 urouzo- mén - balou-grandou. - 7 s'éskriou. - 8 bézoun - dinnitat. Exercice en gascon. — 1 La Grosada contra los Albigés que tiiéc ua de las mei grandas civilisacions deu monde. - 2 En Occitania, totas las religions que podén viver; qu’éra lo pais de la Convivéncia. - 8 Los senhors occitans que volén ganhar Prétz en balhar deus sons bens, mentre que los Francés que s'ac volén préner tot € tornar pas arren. - 4 Alavetz, Larguesa qu'estoc remplacada per Cobeitat, - 5 Pen- dent quauquas annadas, qu'i avoc Trobadors qui’s refugién en Italia 0 a Montpelhér. - 6 Lo Roérgue tanben, pas tocat per la Crosada, que'n receboc quauques-uns Pron, — 2 biwé. - 5 awouk. - 6 réssébouk. cent nonanta sét 197 ~ 6. Heureusement, le peuple doe, depuis un sifcle, reprend conscience de sa personnalit, de sa valour et de sa grandeur. — 7. (De) Partout & nouveau, on écrit (il Sécrit) en occitan. Les lives sur notre pays et notte civilisation deviennent chaque jour plus nombreux. ~ 8. Et maintenant que le monde semble avoir perdu esprit (le sens), que la Liberté est menacée, que la peur remplace la confiance et la bombe Ie luth, nous avons plus que jamais besoin d'une pensée qui redonne sa dignité et sa valeur & Thumanité: le monde a besoin que «Paratge» Eqalits), «Drechurw (Droiture) et «Amor» (Amous) revivent, 1, La Croisade contre les Albigeois (que) a tué une des plus grandes civilisations du monde. — 2.En Occitanie, toutes les religions pouvaient vivre; c’était le pays de la «Convivéncia» (Coexistence pacifique et tolérante). ~ 3. Les seigneurs occitans (que) voulaient gagner du Mérite en donnant de leurs biens, pendant que les Frangais voulaient tout prendre et ne rien donner. ~4, «Larguesay (générosité, largesse) fut alors remplacée par «Cobeitat» (Cupidité). ~5. Pendant quelques années, il y eut des Troubadours qui se réfugiérent en Italie ou Nontpellier. =6. Le Rouergue lui-méme, non touché par la Croisade, en recut quelques-uns. Var. gase.: =2.Podén, lang. podifn. Viver, lang. viure. =3.En bathar (part. présent formé de en + infiritif): cette tournure est présente en lang; var. en balhant (lang.). Deus sons bens, lang. de lors bens. Que sae volen, lang, volian. ‘Amen, lang. res, Var. ron; pour ary- cf. legon 37 note 3 des exercices gascons. <4.Av06, lang. agudt. Refugién, lang. refugiguéron. 6 ,Receboc, lang. receupat receguat, recebét. ‘Quauques, var- de qualques présente en lang. LEICON 41 eh EE iene [1111 1 198 cent nonanta uéch Quaranta dosena leigon (42) REVISION ET NOTES Veillez toujours a manier les verbes régulié- rement. Si vous avez étudié loccitan, sans peine mais avec zéle, vous devez y parvenir. REVISION Cantar (ler groupe, finale en —ar) Présent : Uéi, canti, canta per ela «aujour- @hui, je chante, il chante pour elle». Imparfait : Ir cantavi, cantavem per ela «hier, je chantais, nous chantions pour elle». Passé simple : Iér cantéri, cantéretz per ela chier, je chantai, vous chantates pour elle». Passé composé : Uéi matin ai cantat, an cantat per ela «ce matin j’ai chanté, ils ont chanté pour elle», Toutefois, cantéri etc. signifie aussi «ai chanté», et-s’emploie si l’action est passée depuis plus d’un jour. Futur ; Deman cantarai, cantarem per ela «demain, je chanterai, nous chanterons pour elle». Conditionnel : Cantarii per ela se la vesiéi «je chanterais pour elle si je la voyais». Subj. présent : voli que cantes, que cantés cent nonanca ndu 199 per ela «je veux que tu chantes, qu’il chante pour elle». Subj. imparfait : caldrid que cantésses, que cantéssetz. par ela «il faudrait que tu chantes (-tasses), que vous chantiez (-tassiez) pour elle». Impératif : canta, cantem, cantatz per ela «chante, chantons, chantez pour elle». Impératif négatif ; cantes pas, cantem pas, cantetz pas per ela «ne chante, chantons, chantez pas pour elle». Forme emphatique : cantésses pas, cantés- sem pas, cantéssetz pas per ela «surtout ne chante , chantons, chantez pas pour elle». 2.Finir (28me groupe, finale en —ir) Présent : Uéi finissi, finés lo trabalh «Au- jourd’hui, je finis, il finit le travail». Imparfait : ler finissiai, finissiam lo trabalh hier, je finissais, nous finissions le tra- vail». Passé simple : Iér finiguéri, finiguéretz lo trabalh “Hier, je finis, vous finites (j’ai fini, yous avez fini) le travail». Passé composé : Totara, ai finit, an finit lo trabalh «tout a Pheure, j'ai fini, ils ont fini Ie travail». Futur: deman finirai, finirem lo trabalh «Demain je finirai, nous finirons le travail». Conditionnel : Finiriai lo trabalh, se podidi «Je finirais le travail si je (le) pouvais». Impératif : finis, finiscam, finissétz lo tra- bath . Imparfait: Iér preniai, preniatz Tavion «Hier, je prenais, vous preniez l'avion». Passé simple : Jér prenguéri, prenguéron Pavion «Hier je pris, ils prirent l'avion». Impératif : pren, prengam, prenétz Pavion prends, prenons, prenez l’avion». Impératif négatif : prengas pas, prengam pas, prengatz pas l'avion «ne prends, pre- nons, prenez pas l’avion». Les verbes du 3éme groupe sont souvent irréguliers - 4. Vous avez vu de nombreux exemples de Temploi des suffixes, qui ont pour but @indiquer la grandeur ou la petitesse, mais aussi la laideur ou Paffection. Vous étes ici en présence de l'un des aspects les plus essentiels de «lame de Poccitan», qui est une langue qui traduit aussi bien les mouve- ments du coeur que ceux de esprit. permet done a Phomme de s’exprimer plus totalement que r’importe quelle autre Jan- gue au monde (d’autant plus que son vocabulaire est plus important que celui des autres langues) et I’on comprend qu’au Moyen Age, elle ait été la plus grande langue de culture et de civilisation de dos cent un 201 iEurope. Retenez surtout : ~as (aug. péj.) castelas «chateau grand, laid; en ruines»;-on, -Ot (dim. affectifs); canhon petit chien mignon»; Paurdt! «Mon cher petit !». Ces suffixes peuvent se combiner : montasson «mont assez grand». Certains mots de civilisation trés impor- tants, qui résument la pensée et la philoso- phie de P’Occitanie vous ont été présentés (cf. aussi les legons consacrées aux Trouba- dours (15~19 et 71-3). Pour en connaitre plus, vous pouvez consulter les ouvrages cités au début de cet ouvrage, & la bibliographie. Paratge (égalité), Libertat (liberté), Drechura (droiture), Leialtat (loyauté) Melhorament (amélioration), Amor (amour), Préte (prix, mérite), Onor (honneur), Valor (valeur) et Joi (oie supréme obtenue par la pratique harmonieuse de toutes ces valeurs). ae LEIGON 42 202 dos cent dos Quaranta _tresena_leigon (43) Arribam a Avinhon 1— Uai, que néstre malaut es garit, podém partir a Avinhon, la vila dels Papas. 2— Passarem per Montpelhiér, qu’avém ja vist. 3— Ou, Guston, dormisses? Sem arribats. ‘Agacha-me un pauc aquela vista ! Ont sém? ‘A Vilandva d’Avinhon. A man esquerra, as lo fort Sant-Andrieu e en facia, una de las vistas pus bélas de V'Occitania. Los barris qu’entornan la vila, lo celébre pont d’Avinhon amb sa capéla, que la mitat foguét emportada pel Rose, ¢ lo Palais . dels papas. Espiatz-me aqud ! (1) 6— Tot aqud es plan polit, mas val pas ma borieta e mon tropelon de fedas (2). PRONONCIATION. — arriban a abinyou / avinyoun (Provence) 3 dou - arribats - paouk ~ 5 andriou - poun - palays. - 6 bouryéto, dos cent tres 203, NOUS ARRIVONS A AVIGNON 1. Anjoudhuk, comme (que) note malade et uli, nous ouvon para & Avignon lt le gos Papen 2. Now pons fer Monel, quefots avons ah °3- ep, eau thes? Nous sonics aatie: Ryarte Gnol) ea pet ose et ~4. Ol sommes-nous ? —5, A Villeneuve-lés-Avignon. A (main) patche ate frt Slade et tn Tce, une dt Pestle fis fOcctante. Les tenparts qui emouren' eects pont Avignon eae chapt oe fur mold enports rats Binge nap Repo (ma en i Su ga Ges ute ol mae ne tpn Poe en ‘mon cher petit troupeau de brebis. ® patie * NOTES (Pont, variante pont (lang. oriental, Prov. 2) Borieta dérivé de boria. Quand le} n’est plus accentué (@ cause du suffixe qui prend accent) le -}~ devient-o- (ow Iegon 8 n. 3. : aces LEIGON 43 204 dos cent quatre 7— Mon paure Guston, i coneisses pas res. Te rendes pas compte de cd qu’as aqui, davant ton nasas (3). 8— Que si, que o vesi; mas se voli parlar, mas fedas me comprenon, al ludc qu’aque- las péiras parlan pas, € se voli manjar, una feda es melhora qu'un rocas (4). 9— Mon paure amic, coma cervéla, as_pas qu'un estomac. E ben, si avid pas agut que de monde coma tu, seria polida la cultura occitana, Té! Meritarids que Vescampessi dins lo Rose ! (5) 10— Marineta, qu’és polida quand és en coléra: véni que te fagui un potonasson que « pete > ! (6) = 8 koumprénou(n) - parlon - kun roukas. ~ 9 éstoumak, - 10 poutounassou - pété see dos cent cine 205 7.Mon pauvre «Gustou», ‘tu n'y connais rien, Tu ne te rends pas compte de ce que tu as ld devant ton vilain nez. ~ 8. Oh. si, (que) je le vois; mais si je veux parler, mes brebis me comprennent, alors (au lisu) que ces pierres ne parlent pas, et si je veux manger, uns brebis est meilleure qu'un rocher. —9. Mon pauvre ami, comme cervelle, tu n'as qu'un estomac. Eh bien, s'il n'y avait eu que des gens comme toi, elle serait belle’ la culture occitane. Tiens, tu ‘mériterais que je te jette (etasse) dans le Rhone! ~ 10. Mark nette, que tu es jolie quand tu es en colére : viens que je te fasse tun gros baiser qui te montre combien je t'aime, (et) qui «pétey ! @) Vous avez encore un exemple du suffixe -is (aug. ou péjoratif) (nasi), (4) Melhor donne au fém. methora. Toutefois, on entend aussi methona, dans le BasLanguedoc notamment, parce qu’on a substitué au suffixe -r le suffixe -on, qui a la méme prononci tion (+ et-n finals ne sont plus prononcés) «’oi ona, GS) Agut, var. abut, ajut, augut. (6) Fagui «(que) je [asse> var. faga, fasqui,fasca, fase, faca. Potonasson: dérivé de poton «baiser» (de pot clévres) avec deux suffixes: is (aug. ic) ct -on (affectf). I est done nécessaire de faire appel & une longue périphrase pour le traduie aussi bien que possible. ee LEICON 43 206 dos cent sidis Exercice en provengal. — 1 Guston es entendut, saup apreciar V'estile ¢ 1a beutat d'un monument. « 2 Mai fa créire a Marineta qu'es pas capable C'ai- mar Ia vista d’Avinhon denaut de Vilandva. - 3 Lo Palais dei Papas foguét bastit a I'Edat_mejana, sobretot au ségle catdrze. - 4 Ara, per que sigue mai beu, la comuna an restaurat 1a placa que davala dayant d’eu. - 5 A man drecha se troba un ostau renaissénca ambé de fenéstras remirablas que deu servir leu de muséu. - 6 Fa un pauc oblidar qu'an tombat leis ostaus viélhs dau quartier de la Balanga Pron. — 2 visto d'avinyoun. - 8 papo fougue. Quaranta quatrena leigon (44) Avinhon ¢ sas beutats 1— Dintam per la porta de l'Ola, anam daissar Yautd aqui; passejarem a pé (1). 2— Aquela carridra s'apéla la carriéra de la Republica; es la mai granda d'Avinhon. — Sém aici sus la’placa del Reldtge, amb Jo cloquiér que pica las oras (2) PRONONCIATION. — béoutats. 1 pé. - 2 karryéro, dos cent sit 207 1. «Guston» est connaisseur (entendu), il sait apprécier le style ci la beauté d'un monument. — 2. Mais il fait croire & Marinette qu'il mest pas capable d'aimer la vue d’Avignon den haut de Villeneuve. — 3.Le Palais des Papes a été bati au Moyen Age, surtout au XT¥éme sigcle. — 4, Maintenant, pour qu'il soit plus beat, la municipalité a restauré la place qui descend devant Tul. =5. Aa droite, (a main droite) se trouve une maison renaissance aux (avec des) fenétres admirables qui doit servir bientOt de ‘musée, —6. (Ca) fait un peu oublier qu'on a fait détruire (qu'ls ‘ont tombé) les veilles maisons du quartier de la Balance, Yar. prov. ~ L.saup, lang. sap. = 4:bou, lang. bal; eu, lang. el. Remarquez. les pluriels an restaurat et an tombat: ccla est dit au fait que la comuna est un singulier représentant un groupe de personnes. AVIGNON et ses BEAUTES L.Nous entrons par la porte de POule, nous allens laisser ta voiture ici. Nous nous proménerons a pied. ~2. Cette me sappelle la rue de la République : c'est la plus grande d’ Avignon. ~3. Nous voici (Nous sommes ici) sur la place de 'Horloge, avec son clocher qui sonne les heures. NoTES (1) Ola signifie «marmite», (2) Sém aicf, syn. nos veici/vaqui. Cloquizr, «clocher» syn. campanal. Picar «sonner», syn. sonar (qui signifie aussi «appeler»).. LEIGON 44 208 dos cent uéch 4— Aqui, la placa del Palais dels Papas qu’éra transformat, al ségle passat, en casérna € los soldats s’amusavan amb un cotelon a gratusar las frescas ; cal ben rire ! Gaitatz-me aquelas fenéstras goticas, valon, lo desplagament, 6— Ara, cal veire la cort donor. Es aqui que se ten lo festival d’Avinhon que lo TNP coneguat de grandas oras 7— E las votas, aquestas chaminéias, aquelas frescas! Ca-que-la, V'art occitan aqud’s quicbm ! 8— Ne'n sortiriam pas, mas devém anar veire encara lo palais renaissenca del Rore. 9— Veséwz, darriér aquel portal se tenon d'acampadas sabentas coma las de I'Aca- démia de Vauclusa (8), 10—" E lo ser tomba sus una de las pérlas 0c tanas de Provenga e pensam que deman, es Arles que nos aculhira. 4 souldats - s'amuzabon koutélow, - 5 balou(n) lou désplassomén. - 10 akulyira. dos cent ndu 209 4. Voila (la) la place du Palais des Papes qui était transformé, au siécle dernier, en caserne et les soldats s'amusaient avec un canif & gratter les fresques; il faut bien rire! — 5, Regardez-moi ces fenétres gothiques, elles’ valent le déplacement. — 6. Maintenant, il faut voir la cour d'honneur. Crest a que se tient le festival ¢PAvignon et que le TNP a connu de grandes heures. —7.Et les votites, ces cheminées, ces fresques ! raiment (cortes), Tart occitan c'est quelque chose! — 8, Nous n’en sortirions pas, mais nous devons aller voir encore le palais renaissanee du Route. — 9. Voyez-vous (c'est) derritre ce portail (que) se tiennent des réunions savantes commes celles de TAcadémie de Vaucluse. - 10. Et le soir tombe sur une des perles occitanes de la Provence et nous pensons que demain, c'est Arles qui nous accueillera 107 AQUOS EB FRAN Fear. | | ie an ic Ma BORA NOTES (suite) (3) Téner, var. tenir; ténguer (Gase.). LEIGON 44 210 dos cent détz Exercice en provengal. — 1 En Avinhon, banhada per Rase, podém veire e visitar lo Palais dei Papas, tot de péiras de talha. - 2 D'estiu, fdrca joves venon de tota la Franca per lo festenau. - 3 Dins aqueu Palais se ten tanbén la figra deis antiquaris qu’ex- pausan sei mdbles, de candeliérs d'argent, d'estanhs, de capfudcs... 4 Dins quauquei membres se pat veire dle polidas frescas que lei soldats perissin pér pas- satémps. - 5 Se volétz una bila vista, vos fau (ou cau) passar Rose sus lo pont nou, de nuéch ; aure davant leis uelhs emberlugats lo pont vielh d'Av nhon, Io verai, lei barris, lo Palais clei Papas, Nostra Dona de Doms esclairats, que mostran ais estélas g_ que leis Omes son capables de bastir quand volon Pron. — 8 kefyo. - 4 pd - soulda - passatén, - 5 nue, Quaranta cinquena leigon (45) Arles porta de la Camarga 1— Ara qu’avem passat Malhana, la patria de Frederic Mistral, serem lu a Arles ont nos espéran los Aliscamps (1), 2— Vesétz totes aqueles tombéls en peira e en marbre qu’an dos mila ans, coma son plan talhats e escrincelats. PRONONCIATION. — kamargo, 1 patriyo = arlé - ‘aliskans. - 2 coumbéls dos cent onze 211 1.A Avignon, baigné par le Rh6ne, nous pouvons voir et visiter le Palas des Fapes tout en pier de taille, ~2.En été, de nombreux jeunes viennent de toute la France pour le festival =3. Dans ce Palais se tient aussi la foire des antiquaires qui exposent leurs meubles, des chandeliers en argent, des 6tains, des chenets... — 4. Dans quelques piéces, on peut voir de jolies fresques que les soldats abimaient (périssaient) par amusement (passe-temps). — §.Si Yous voulez une belle vue, il vous faut traverser (passer) le Rhéne sur le pont neuf, de muit; vous aurez devant vos yeux éblouis Ie vieux pont dAvignon, le vrai, les remparts, le Palais des Papes, Notre Dame des Doms, éclairés, qui ‘montrent aux étoiles ce que les hommes sont capables de bitis, quand ils (le) veutent. Var. prov. ~3. seis, lang, lors. | 4 membres, lang. membres; t&mps, lang temps. On peut dire tots ia Franga ou tots Franga (ph.2) ARLES PORTE de la CAMARGUE, 1. Maintenant que nous avons dépassé Maillane, Ia patric de Frédéric Mistral, nous serons vite & Arles ol: nous attendent les Aliscamps. — 2. Yous voyez tous ces tombeaux en pierre et en marbre qui ont deux mille ans, comme ils sont tien taillés et ouvragés. NOTES (1) A Arles. On dit souvent a-n-Arles: cet -n- sert de transition phonique. LEICON 45 212 dos cent dotze 3— Seguissétz-me. per veire la gleisa Sant-Tre- fume e son portal romanic plan famés. 4— Lo dedins val la visita tanben e particu- ligrament las tapissaris ancianas. Jas arenas, las caldrid pas oblidar. I manca pas que tres 0 quatre lions per que Vespectacle rapéle la vida de epoca romana quand lor fasiin manjar qualques crestians per dire d’amusar lo brave pable. Gd que sabidn rire los Romans ! (2) 6— Te! Agachatz-los qu’arriban : son de gar- dians, amb las caucas raiadas et lo grand capal (3) 7— Los anam seguir, perqué van en Camarga. 8— Se tombam plan, veirem de taures ; mas es pas a dire que ne traparem, qu’espéran pas los toristas (4). 9—. Per una changa, n’avém una de brava. Vesétz al fons, una manada. E lo gardian qu’ensaja datrapar un brau (6). - 8 pourtal. - 4 tapissaryos. - 5 kaldryo - fazyon-sabyon. - 6 arribon, - 7 bon, - 9 braow. dos cent tretze 213 3.Suivez-moi pour voir église Saint Trophime et son portail roman trés o6lebre. — 4. L'intérieur (le dedans) vaut la visite également et particuligrement les tapisseres anciennes. 5. Btlesarénes, il ne faudrait pas les oublier. n'y manque que trois ou quatre lions pour que le spectacle rappelle la vie de époque romaine quand on leur fasat (ils lou faisient) manger quelques chrétiens pour (dire d') amuser le brave peuple. Comme (Ce que) ils savaient rite les Romains! ~ 6, Tenez, (Tiens), rogardez ceux qui arrivent; ce sont des gardians avec leurs (les) pantalons rayés et leur (Ie) grand chapeau. — 7. Nous allons les suivre, puisqu’ils vont en Camargue. ~ 8.Si nous avons de la ‘chance (Si nous tombons bien), nous verrons des taureaux; mais JI ’est pas sir que nous en trouvions (trouverons), (parce qi’) ils Mattendent pas les touristes. —9.Pour une chance cest une ‘chance (nous en avons une de grande). Vous voyer au fond, une manade. Et le gardian qui essaie d'aitraper un jeune taureau. NOTES (suite) @) Rapile, subj. présent de rapelar «xappeler» Per die de est couramment employé au sens de intention de, dans le but de>. 3) Le mot gardian n'a pas de correspondant en francais qui !'a done adopté au sens de «gardien de troupeaux en Cemargue. Caugas «pantalons» (mot dorigine latine), var. calgas, n'a pas supplanté son rival bragas «pantalons» (mot d'origine celtique), ui est aussi employé que [ui et méme parfois plus. (4) Pas a dire que epas stir que var. es pas per dire que, es pas dire que. Es pas dire / a dire / per dire que demare aqui «ce n'est pas sir qu'il habite ici» (5) Manada: comme pour le mot gardian (ci-dessus note 3), le francais a adopté ce mot en francisant la finale d'oit wfrancais» manade «troupeau de Camargue» mais aussi «mas de Camargue it on élve des taureauxy. Taure «taureau, var. taur, Atrapar ou trapar cattraper» (6) Estanh «étangy, dim. estanhdl, var. estanc. A’ ne pas confondre avec estam «'étainy var. estanh; estamar «étamer» et estamaire <étameury. de» dans LEICON 45 DN 214 dos cent catdrze 10— Aqui, es un camp de ris. Buta plan en Camarga. 11— Aila, agachatz, de flamencs roses; aqud 6c! 1a lo primiér que guida los autres, se van pausar de l'autre ban de Vestanh del Vacarés (6). 12— Quina serada agradiva passada dins lo calme ¢ la beutat de la Provenca ! = 10 ris. - 11 éstan. Exercice en provengal. — 1 Arles es una polida vila que s'i vei frca monuments romans. - 2 Vau la pena d’i anar e d'i restar una brava jornada. - 3 De mai, i siam prochi de la Camarga ont podém veire de polits aucéus devérs leis estanhs, en paluns 3 dins lo céu. - 4 Lo dimenge, dins lei mas, se pot veire lei gardians, a chivau, acampar la manada ; se pot veire debudus.e, de cdps, de polidas corsas. - 5 Mai lo pus béu, es de destoscar aqueu terraire encara tn pauc oblidat per la vidassa fdla de ndstre témps. - 6 I podem alenar, pensar, cantar sens éstre entrainats pér la foligé modamna de la vitessa. Pron, — 4 tehivaou - kd! = 6-foulyo. wee dos cent quinze 215 10. La, c'est un champ de riz, Il pousse bien en Camargue. ~ 11. La-bas, regardez, des flamants roses; ga cui! Mya le premier qui guide les autres, ls vont se poser de Tautre cOté de Fétang du Vacarés. ~ 12. Quelle soir agréable passée dans le calme et la beauté de Ia Provence! 96 Cue Sueiiy pie 208 Rosas! 1, Arles est une jolie ville oi 'on voit (s'y voit) beaucoup de monuments romains. — 2. Cela vaut Ja peine d'y aller et d’y passer une bonne journée. ~ 3. De plus, nous y sommes prés de la Camargue ob nous pouvons voir de beaux oiseaux, vers les Gtangs, dans les marais ou (passant) dans le ciel. — 4, Le dimanche, dans les mas, on peut voir les gardians, & cheval, assembler leur troupeau (cmanade»); on peut voir des taureaux ct, parfois, de belles courses. — 5. Mais le plus extraordinaire (beau), c'est de trouver ce coin de terre encore un peu oublié par Ia vie folle de notre temps. ~6. Nous pouvons y respirer, penser, chanter, sans étre emportés (entrainés) par la folie moderne de la vitesse. Var. prov. =2,vau, lang. val. ~3. siam, lang. sém; aueéus, lang. aucdls. — -chivau (influencé par le francais) ou cavau, lang. chaval. aes LEICON 45 216 dos cent setze Quaranta seisena leigon (46) De libres occitans Coma avém una ora o dods davant nos- autres, podém anar dins una libraria per crompar qualques libres occitans. Bonjorn, monsen ; voldriam saber s'avétz de libres, que sian en occitan o que parlen de 1'Occitania ? Vos interessatz a ndstra lenga, la lenga dels Trobadors ¢ de Mistral, alara sez de brave monde. Me'n vau miocupar de vosautres personalament. Qué vos cal- arid? Avém cap d'idéa pel moment. Digatz-nos gd qu’avétz dins vastra libraria (1). Se volétz aprene Ja lenga d’dc 0 solament vos perfeccionar, qu’a cd que vesi a par- latz plan, avétz aick lo Tresor dou Felibrige de Mistral qu’es un bon diccionari, lo mai complet. Mas se ne volétz un en grafia normalisada modérna, que poscatz escriure e vos comprene, que siatz de Pro- venga o d'una autre region, podétz crom- par lo d’Alibért. E puéi, es pas tan car coma lo de Mistral. dos cent dtze-sbt 217 DES LIVRES OCCITANS 1, Comme nous avons une heure ou deux devant rous (autres), nous pouvons aller dans une librairie pour acheter quelques livres occitans. — 2. Bonjour, monsieur. Nous voudrions savoir sivous avez des livies qui soient en occitan ou qui parlent de LOccitanie?— 3, Yous vous intéressez notre langue, Ia langue des Troubadours et de Mistral, alors vous étes de traves gens. Je (m’en) vais m'occuper de vous personnellemen:. Que vous faudraitil? — 4.Nous n'avons pas du tout d'idée pour le moment. Dites-nous ce que vous avez dans votre librairie. — 5. Si vous voulez apprendre Ia langue d’oc ou seulement vous perfectionner, étant donné que je vois (qu’A ce que je vois) que vous la parlez bien, vous avez ici Le Trésor du Félibrige de Mistral, qui est un bon dictionnaire, le plus complet, Mais si vous en voulez un en graphie normalisée moderne, afin que vous puissiez Gcrire et yous comprendre, que vous soyez. de Provence ou d'une autre ségion, vous pouvez acheter celui d'Alibert. De plus (Et puis), il n'est pas aussi cher que celui de Mistral. ~ [sae ees ERA PRCBAR UN ORES MOMENT / (1) Ha, var. iddia. LEICON 46 218 10— us 12 13 — dos cent datz-e-uéch De gramaticas, ne manca pas. N’espéri dautras, que devon sortir Iéu. L’occitan interéssa tant de monde ara que mancam de libres. Mas dins qualques meses, aurem cd que cal, Aquel-d'aqui es plan tanben. Permet de legir de téxtes comentats, seguits per una pichdta gramatica, S'es YOccitania que volétz melhor conéis- ser, deuriatz crompar la Pichona Enciclo- pedia Occitana, escricha en francés. I avétz tot cd que volétz saber sus ndstre pais: originas, istdria, geografia, lenga, cultura, industria, arts, dmes. celébres, etc. Avem tanben de libres policiérs ¢ aqui de romans, de poésias. E ben, ne manca pas de libres. Se bolega l'Occitania. Se cresém los que dison que «la fe sens obra, morta es», podém pensar que lo pable d’dc se revelha ¢ torna comengar a siinteressar a sa cultura (2). dos cont C&tzendu 219 6. Des grammaires, il n'en manque pas. J’en attends d'autres, qui doivent sortir bientét. — 7. L’occitan intéresse tant de monde maintenant que nous manquons de livres. Mais dans quelques mois, nous aurons ce qu'il faut. — 8, Celuéld est bien aussi. H permet delire des textes commentés, suivis Tune (par une) petite grammaire. — 9. Si c'est POccitanie que vous voulez mieux connaitre, vous devriez acheter la Petite Encyclopédie Occitane, Gerite en francais. — 10. Yous y avez tout ce que vous voulez savoir sur notre pays: origines, histoire, géographie, langue, culture, industrie, arts, hommes eélébres ete. — 11. Nous avons méme (aussi) des livres policiers et, la, des romans, des poésies. — 12.Et bien, il n’en manque pas des livres. Elle se remue YOccitanie. — 13.Si nous croyons ceux qui disent que «sans ceurres, la fol est morte», nous pouvons penser que le peuple ‘d'ac se réveille et recommence & s'intéresser A sa culture. nw seman pocefauts | . eatin herbed Bier 06 MOE AA! spre, Hocran 4 YH NOTES (suite) (2) Revelhar, dér.desrevelhar de méme sens. LEICON 46 220 dos cent vint Exercice en provengal. — 1 Se vos legir de libres en occitan, te fau comengar pér legir ’Occitan sensa Pena, te fara pas (de) mau, - 2 Se te languisses, que sabes pas (de) que legit, pés far coma ieu, te pren dre lo «Tresor déu Felibrige> ¢ l'aprendre de cdr; te fara pasar un grds moment. - 3 En Pro: venga, podém crompar, tanbén, de textes de Pasto: ralas. Son de pécas de teatre que nos cdntan la naissénga de Jésus-Crist en Provénca. - 4 Se ne volém veire jogar, basta de passar Nadau en Pro- venga per exemple a-n-Avinhon, 8 a Seguret, que sa pastorala es coneguda de tota Eurdpa. Pron, — 1 maou. - 2 gr. - 3 konion - dzézce 000000000080 00008 Quaranta setena_leigon (47) Los Bauces 1— E ben mon vidlh, sém cargats coma de mudls, amb tot cd qu'avém crompat a-n- aquel librari. Un autre cdp, vendrem amb un camionas (1). 2— Quand tot lo monde sera prést, poirem tornar partir per anar veire lo polit vilatge dels Bauces. PRONONCIATION. — 1 myols - kamyounas. dos cent vinte-un 221 1, Si tu veux lire des livres en occitan, il faut que :u commences par lire ’Occitan sans Peine (cela) ne te fera pas de mal. ~ 2. Si tu tlenmuies (te languis), si tu ne sais pas que lire, tu peux faire comme moi, (te) prendre le «Trésor du Félibrige» et l'apprendre par coeur; (cela) te fora passer un long moment. ~ 3. En Provence, nous pouvons acheter, aussi, des textes de Pastorales. Ce sont des pices de th6ftre qui nous racontent la naissance de ‘HésusChrist en Provence. ~ 4. Si nous voulons en voir jouer, i suffit de passer Noél en Provence, par exemple & Avignon ou a Seguret, dont Ia (que sa) pastorale est connue dans toute Europe. Var, prov. — 1. sensa, var. de sens présente aussi en lang.; mau, Jang. mal, ~ 3. edntan, var. de contan, présente aussi en lang. = 4, En provengal, «Noél> se dit Nadau ou Nove, ng. Nadal; «conn se dit conegut ou conoissut LES BAUX 1. Eh bien mon vieux, nous sommes chargés comme des mulets, avee tout ce que nous avons acheté chez ce (& ce) libraire. Une autre fois, nous viendrons avec un gros eamion. ~ 2- Quand tout le monde sera prét, nous pourrons repartir pour aller voir le jli village des Baux. NOTES : GQ) Mudt, var. mul, fém, mudta/mula. On dit aussi cargat coma Aabelhas «chargé comme des abeilles». Remarquez le suf. aug. ‘as de camionas. LEICON 47 Fc 222 dos cent vint-e-dos 3— Sarrate a drecha, anam visitar lo Val d'Inférn. Son de peiriéras dins la monta- nha que valon un cap d’uélh (2). 4— Coma es curiés! Nos diriam en inférn, i manca res que lo Diable (3). 5— A ieu, ne manca pas, qu’aquel polissonas nos vendrid de pega per de recuécha (4). 6— Que parlas fort, Guston ! 7— Es per far paur al Diable, se 'enveja de venir lo trapava. 8— Al ludc de dire de sotisassas, farias melhor de nos cantar quicém, que sém dins un endrech plan polit (5). 9— Coma i a pas lo Diable, vos poiriai cantar lo Vedel d’Aur de Faust (6). 10— Es aqué, dins lo cdr de la Provenga, nos vas cantar en francés! Pades pas cantar en occitan, coma tot lo monde ! 11— Alara, brave monde, escotatz : = 3 ifer, - 4 dyaplé, - 8 al lyok. - 9 bédel, dos cent vinte-tres 223 3. Range-toi (serre-toi) & droite, nous allons visiter le Val @Ehfer. Ce sont des carritres de pierres dans la ‘montagne qui valent un coup doeil. ~4. Comme c'est curieux ! Nous nous dirions en enfer, il n'y manque que le Diable. ~5..A moi, il ne me manque pas, vu que ce grand polisson nous Yendrait de la poix pour de la erecuite». ~6. Que tu parles fort, XGustouy | -7.Cest pour faire peur au Diable, dans le cas oit Gi Tenvie de Venir le prendrait (Vattrapait). -8. Au liew de dire de grosses sottises, tu ferais mieux de nous chanter quelque chose, puisque (que) nous sommes dans un enéroit trés joli <9. Comme il n'y a pas le Diable, je pourrais vous chanter le Veau d'Or de Faust. —10, Crest a, dans le cqeur ¢e la Provence, tu vas nous chanter en francais! Tu ne peux pas chanter en occitan comme tout le monde ! ~11. Alors, braves gens, écou- CA AUTRE BP VENPPEM AB. wn caunyine ! NOTES (suite) Q) Inférn, pron. ifér (lang.), inférm (Prov.); ihér (Case). (3) Res ou ren (Prov.). «Le Diablen se dit aussi lo grifet epetite griffe» (Rg. (4) Polissonds : polisson + ~is (suffixe aug.). GS) Sotisassas : autre emploi du suffixe -as(sa) (aug). On peut dire aussi de sornetas «des sornettes». (6) Aur cor», var. 6r, empruntée au fr LEIGON 47 224 dos cent vint-e-quatre 12— Quand vau a la montanha Per trapar de trabalt Fasém missanta vida Manjam de missant pan La mitat de garrota Liautra mitat de jélh Nos disém l'un a l'autre Que la tésta nos dal (7). 18— Quand siérem a la paga (8) Nos poguet pas pagar, Passét la man a la pacha La sérp lo mordiguet A tu, fripon de boire, Te farem ben pagar Aicl avém la maura La te farem tastar. Exercice en provengal. — 1 Se te vos pas esquintar per portar un fais trop pesuc, pren una carreta d un camion. - 2 Pér garar sa veitura, fau éstre pru- dent, pér pas versar } se desbaugar. - 3 Lo diable, de cdps, es pas qu'un diabloton enraubat, mai de cdps, sencapa qu’es un diablas de béla-maire. - 4 Guston es un pauc barja-mau, l'aimam bén, pas- méns. - 5 E canta bén, puéi, que l'escotariam tota uni serada. Pron. — 4 pamen. dos cent vinte-cine 225 =12. Quand je vais & la montagne — pour trouver du travail nous menons pauvre vie (faisons méchante vie) ~ nous ‘mangeons du mauvais pain — la moits de gesse — autre moitié divraie — nous nous disons 'un a autre — que la téte nous fa mal, 13. Quand arriva (nous {mes &) la paye, ~ il ne put pas nous payer. ~ I passa la main a la poche ~ le serpent le mordit (@) toi, fripon de «boutre», nous te ferons bien payer ~ ici nous avons le gros baton ~ nous te le ferons goiiter.. see NOTES (suite) Testa ctétey syn, de cap. J, var jul, (@) Sion tague jets de foot ute var fsa Bore (Gass). wae 1, Situ ne vux past cevor pore an fea top tour ends une charrette ou tn eamion, 2.PoUr garer sa voiture, faut etre prudent, pour ne pas verser ou tomber dans un précipice. 3. Le diable, parfois, n'est qu’un mignon petit diable tn robe, mais i arrive qu’ soit (st) un méchant diable de tellemére. 4. «Gustou» ext (un peu) mal embouché, malré cela, nous Taunons bien, 5-Et puis, il chante (si) bien que nous Téeouterions toute une soirée Var. prov. ~S. canta bén, lang. canta plan. LEIGON 47 SS TTS Pail a 226 dos cent vint-e-sigis Quaranta_ochena_leigon (48) Nimes 1— Avant de quitar aquela region, vos deviai menar a Nimes, una autra granda vila romana coma Arles 2— Arribam al centre. Contunharem a pe. Dins dods minutas, serem a las arenas. 3— Vesi las votas, al cap de la carriéra. Las péiras son un pauc rosigadas per la pludja ¢ lo vent. Es aqua que de tras en tras se'n cambia qualques unas. Se aqud contunha aital, dins trenta ségles, ne demorara pas una de lepdca romana (1). 4— Nos podém arrestar un momentonas per agachar l'Ostal Carrat qu’es rectangulari caque-la, Finalament, es melhor conservat que las arenas. Era un temple, es ara un muséu peironenc (2). 5— E aqui los orts de la Font de Nimes, amb sos cinnes € los petancaires (3). PRONONCIATION. — nimés. 4 mouméntounas. - 5 sinné, dos cent vinte-sét 227 NIMES 1. Avant de quitter cette région, je devais vous conduire (mener) 8 Nimes, une autre grande ville romaine comme Arles. ~ 2. Nous arrivons au centre. Nous continuerons & pied. Dans deux mimates, nous serons aux arénes. ~3. Je vois ses voiites, au bout de ia rue, Les pierres sont un peu rongées par la pluie et le vent. Crest pour cette raison (c'est pour cela) que parfois (de temps en temps) on en change («qu'il s'en change», en frangass du «midi») ‘quelques-unes. Si cela continue ainsi, dans trente sigcles, il n’en restera pas une de 'époque romaine. —4. Nous pouvons nous anréter tin bon petit moment pour regarder la Maison Carrée qui est ailleurs rectangulaire. Finalement, elle est mieux conservée que les argnes. Cétait un temple, est maintenant un musée lapidaite. NOTES (1) Rosigadas; on pourrait dire aussi capusadas, de capusar couper le(s) bout(s); dégauchir ete.» Plugja, var. ploja, plaja plévas ploja (Gasc). | De tras en tras , pour (de dire de) voir si un professeur est aussi adroit avec un filet et un trident qu'(comme) avec un livre et un stylo) Var. prov. — aquestas. ~ sredonas, lang. redondas. —3-aquestei, lang. let lang. eles. LEIGON 48 230 dos cent trenta Quaranta_novena leigon (49) REVISIONS et NOTES Veillez toujours a bien conjuguer les verbes en construisant de petites phrases; subjonctif : Cal qu’aime Penfant «il faut que j'aime mon enfant»: cal que sofriga per éstre polida «il faut qu’elle souffre pour étre jolie ; cal que prengas un sou «il faut que tu prennes un sou»; cal qu’anem / anguem a Tolosa «il faut que nous allions 4 Tou- louse»; cal que pogam / poscam parlar «il faut qu’ils puissent parler». Caldrid qu’aimésses enfant «il faudrait que tu aimes (aimasses) ton enfant»; caldrid pas que sofriguéssem «il ne faudrait pas que nous souffrions (souffrissions)»; calia que prenguessetz un sdu «il fallait que vous preniez (prissiez) un sou»; caldria qu’anésse | anguesse «il faudrait qu'il aille (allat)»; caldrid que poguésse / posquésse parlar «il faudrait que je puisse (pusse) parler». Suffixes: entrainez-vous 4 former des déri- vés; ostal «maison»: ostalas «maison gran- de, laide, en ruines»; ostalaras «maison trés grande et laide; building»; ostalet «petite maison»; ostalon «petite maison mignonne, qu’on aime bien»; ostalonas «maison qu’on aime bien mais un peu trop grande». Tropél «troupeau»: tropelas «troupeau dos cent trenta-un 231 (trop) grand» (terme un peu péj.); tropelet «petit troupeau»; tropelon «petit troupeau mignon»; tropelonis «troupeau a Tallure sympathique mais (trop) important»; tro- pelasson «grand troupeau qu’on aime bien». Les traductions données ne sont qu’appro- ximatives. Le degré d’intérét ou d'aversion, di a la présence des suffixes, dépend du contexte. Los meses : tabléu «les mois : tableau». Janvier : geniér Février : febriér Mars : marg Avril : abril, abrial Mai : mai Juin : junh Juillet : julh, var. julhet Aoit : agost Septembre : setembre Octobre : octdbre, octobre Novembre : novembre Décembre : decembre, desembre Néu de febriér ten coma @aiga dins un paniér La neige de février tient comme de Peau dans un panier». En abrial, quites pas un fial, al mes de mai, va coma te plai: «En avril, ne quite pas un fil, au mois de mai, va comme il te plait. LEIGON 49 232 dos cent trenta dos Ginquantena_leigon (50) La Granda Mota 1— Coma fa bél e caud uéi, es lo jorn d’anar a la mar veire la Granda Mota sus la Florida occitana, coma o dison — Avétz pres lo malhdt? Sabi ben qu’ara n'i_a que se’n passan, pareis que fa modére, al mens que sid un biais per copiar las béstias que ne pdrtan pas. ‘Anem, podém partir, que la rota es longa Aprés lo contorn, m’arrestarai, aurem un bél punt de vista sus la vila. Davalatz e cutetz pas los uélhs (1). — Nos creiriam en Egipte, al temps dels faraons, amb totas aquelas piramidas. Aquo’s pas un estil occitan, me conven pas gaire. —+Finalament, a ieu, aqud m'agrada. Qu’au- riam pogut far de mai, al temps dara; tot cdsta tan car; de cubes de beton? E puei, coma aqud, cadun a de solelh a son estatge (2). PRONONCIATION. — la grando mouto, 1 kaou. - 2 malyot, - 3 kountour - (u)éls.- 4 faraou(n)s, dos cent trenta tres 233 LA GRANDE MOTTE 1.Comme il fait beau et chaud aujourd'hui, est Ie jour @aller & la mer voir la Grande Motte sur la Floride’Occitare, comme on Tappelle (ils Fappellent). —2. Yous avez pris votre maillot ? Je sais bien que maintenant ily en a qui sen passent, i parait que (Ga) fait moderne, & moins que ce soit une fagon de (pour) copier les animaux (bétes) qui n’en portent pas. Allons, nous pouvons partir, parce-que la route est longue. — 3. Aprés le Yirage, je m’arréterai, nous aurons un beau point de vue sur la ville. Descendez et ne fermez pas les yeux. —4.0n se croirait (Nous nous croirions) en Egypte, au temps des pharaons, avec toutes ces pyramides. Ce nest pas un style occitan, ga ne me plait guére. —5, Finalement, (8) moi, ga me plait. Qu’auraiton DU faire deutre (de lus), de nos jours (au temps de maintenant); tout cotite si cher; des cubes de béton ? Et puis, comme cela, chacun a du soleil & son étage. Fiasn ab nexe waa 7) NOTES (2) Contorn evirage>, syn. virador, viratge. (2) Auriam pogut : le cond. imparfait se construit comme en fr. LEICON 50 234 dos cent trenta-quatre 6— Nos anam arrestar a-n-aquel campador per demandar s‘an de placa per un amic (8). Bonjorn, sénher ; avétz una placa per una caravana, pel mes d'agost ? Mon paure amic, aqueste campador es reservat pels minaires de Lorrena E lo que vesém aila? 10— Aquel al fons, es reservat pels emplegats de la Pasta del Nord (4). 11— Mas alara, podém pas caravanar dins nostre pais, macarel ? (5) 12— Si, n'avétz un, de l'autre ban de autdrota, benléu qu’an encara de placas. 18— E saqui n’an pas pus, aurem pas qu’a anar caravanejar al bord d’una lavanha (6). 6 kampadou. - 13 labanyo. dos cent trenta-cine 235 ~6,Nous allons nous arréter & ce camping pour demander siils ont de (la) place pour un ami. “7. Bonjour, monsieur; avez-vous une place pour une caravane, pour le mois d'aoit ? —8,Mon pauvre ami, ce camping est réservé atux mineurs de Lorraine. -9. Et celui que nous voyons licbas? 10. Celui-li au fond, il est réservé aux (pour les) employés des PTT du Nord. —11. Mais alors, nous ne pouvons pas faire du caravaning dans notre pays? —12. Si, vous en avez tn, de autre e6té de 'autoroute, ila peut-étre (peut-étre qu'il a) encore des places. —13, Et si celu+li r’en a plus, mus n'aurons plus qu’a aller «caravangjero au bord d'une mare ! 5 aa ¢ ek, Lay \ ae L oe hee wf (3) Campador, néologisme afin. d'éviter le mot franglais camping. @) Emplegat : on entend aussi le mot emploiat (emplouyat), qui est francisé. De méme emploiar cemployer» est emprunté au frangais. (5) Caravanar, comme campador, est un néologisme. (6) Es'aqui n'an pas pus, on dira également (lang.). e ‘aqui n’an pas pussas, Pus est considéré dans ce eas comme un adjectif, il se ‘met done au pluriel comme le mot plagas (auquel il se rapporte).. De méme, on mettra souvent trép au fém. devant un mot fém. ‘comme penta : la teulada a tropa de penta «la toiture a trop de vente». Caravaacjar,néologisme, signfie exactement «faite du crave ning dans de mauvaises conditions» sur le modéle de trabalhejar itravailler mal, sans trop se fatiguer; travaillotero; le sulfixe -ejar n'a pas ici un sens fréquentatif, mais indique qu> I'action est accomplie mal, sans z3le, dans le mauvaises conditions etc. LEIGON 50 236 dos cent trenta sitis Exercice en provengal. — I I a de plajas de sabla coma aquelei de Palavas o de Vauras ; d'autrei son que de codoliéras. - 2 N'i a puéi que son pegosas de masot. - 8 Es un biais modérne pér far bronzar Jo monde léu Jéu e sensa patir. - 4 Ambé lo masot, ¢s pas de besonh de se rabinar lo cuer a la raja daut soléu. Te vas jaire un cdp de véntre, un cdp d'es- quina ¢ siés moret. - 5 Sus una plaja, es agradiu d'i passar lei vacangas quand siatz dos tes mila esquichats coma d'anchdias e grasilhats. - 6 Ras de Yaiga, la sabla es trempa. Es aqui que podém bastir de castelets ambé de muralhas espessas, d’autas torres, una valat qu'i fasém venir Vaiga. - 7 Leis joves jdgan au balon. - 8 S'un cdp un de crentés saup pas coma far pér parlar a una polida femna, limanda lo balon desstis. - 9 Quand tomba la nuech, Ja plaja se vueja. Lei bateus son au port e la mar totjorn béla e féra bronzina e canta a la Tuna sota Yestelam. dos cent trenta sét 237 1, ILy a des plages de sable comme celles de Palavas ou de Valras; autres ne sont que des plages de galets. ~ 2. Ily en a méme (puis) qui sont «pégueuser» (collantes) de mhazout, ~3. Cest un ‘moyen moderne pour faire bronzer les gens tris vite et sans souffrance (souffrit). ~4. Avec le mazout, il n'est pas nécessaire (besoin) de se rStir le cuir aux rayons du soleil. Tu vas allonger une fois sur le (de) ventre, une fois sur le dos, et tu es_trés brun, =5. Sur une plage, il est agréable de (d'y) passer ses vacances quand on est (vous étes) deux ou trois mille «esquichés» (serrés) comme des anchois, et'rills. - 6. Tout prés de leat, le sable est mouillé, Cest la qu'on peut bitir des chiteaux avec des murs Gpais, de hautes tours, un fossé ot (qu’) on fait venir eau. =7 Les jéunes jouent au ballon. — 8. Quand parfois un timide ne sait pas comment faire pour parler & une jolie femme, il Iui envoie Ie ballon dessus. — 9. Quand la nnit tomte, la plage se vide. Les bateaux sont au port et Ia mer toujours belle et sauvage bruit et chante sous les étoiles. Var. Prov. 1. Vauris, ang. Valras; autre, lang. dautras, 4. solu, lang. sole; sis, lang. €3/sids. ~ 9. soa, lang. jos. LEICON 50 238 dos cent trenta ach Cinquanta_unena leigon (51) Guston cérca una aubérja 1— Lo solelh a trescolat, fantons. Son uéch oras manca cinc. Se cercam pas una aubérja, dormirem jol pont. Té! Guston, demanda n-aquel ont podém anar ! (1) 2— Digat-me, sénher, coneisseria pas dins vostre pais una ostalarid plan bona e pas cara? 8— Voléw benléu tanben un endrech tranqui- lon e sens bruch ? 4— Oc, es ben aqud; m’avétz comprés. 5— Vos ai comprés! E ben, per dire de trobar quicém de bon mercat e de plan tranqui- lon, prenétz a man drecha ¢ al cap. de la carriéra, trobaret aqud. 6— Mercé, sétz plan. brave... Vertaditrament, son pas morruts dins aquel pais. Segur que podém anar ont a dich. PRONONCIATION. — aoubérdjo, dos cent trenta nou 239 «. 1. Le soir, il faut se dépécher de trouver une chambre pour la nuit, -2. Dans un cimetiére, c'est tranquille et pes cher, mais les rnuits y sont trop longues et trop fraiches. ~3. Nous pourrions dormir aussi sus un pont, (que) ce n'est pas la peine (besoin) dy) ouvrr les fendtres pour pouvoir respirer, bercés par le bruit ‘du ruisseau, —4.Dans un cimetiére, il y a des tombes, des tombeaux avee des croix. ~5, A la Toussaint, Ia velle du jour des Morts, on porte des fleurs sur les tombes bien arrangées. 6. Noubliez pas, sivous vous croyez libres, que essentiel, vous ne le choisissez pas, c'est-a-dire votre vie et votre mort. -7. Et ce ne sont pas quelques phisosophes qui pourront y changer quelque chose. —8, Alors, il ne vous reste qu'une chose, faire beaucoup de progrés en occitan, si vous voulez gagner le Paradis (Vous en voyez la raison lecon 34). Var. prov. —$, b&n, lang. plan, ~6. oblidessiatz, lang. oblidéssetz ‘pas; essenciau, lang. essencial. —7quauquei, lng. qualques) ‘quauques; quauqua rén, lang. quicdm. Remarquez les finales des. verbes en -iatz (Prov.), correspondant aux finales en -etz (lang,) au subj. imparfait. LEICON 51 STS TT ail aia 242 dos cent quaranta dos Cinquanta _dosena_leigon (52) Guston a trobat cd que voli 1— Podétz ben rire totes, ¢ tu tanben Joanon amb ta pascada sus Yuélh, Ara, me repausi; se volétz trobar de cambras, avétz pas qu’a cercar (1). ‘Te | Bra pas la pena de far tant de bruch, aviatz pas qua levar lo nas per veire la plancarda : « Cambras tot confort, a cin- quanta métres ». Seguissétz-me Bonjorn, madama ; avétz encara de cam- bras? 4— Amb banh o sens banh ? 5— Per Guston sens banh, qu’a recebut una brava « bugada », e per nosautres tanben, per ¢ que demoram pas qu'una nuéch (2). 6— Al primiér estatge, ai dods cambras, amb dos grands liéches. I dormiretz plan. Fa dos mila franes caduna, en francs ancians, per segur. Aqui la clau. PRONONCIATION. uel, - 2 Kountor. boulyo, 4/s6n ban, - dos cent quaranta tres 243 «GUSTOU» A TROUVE CE QU'IL VOULAIT 1. Vous pouvez bien rire tous, et toi aussi cleznous avec ta tpaveaden (gand beret) sur Pail, Maintenant, je me repose, s weus youtes tower des chambres, vous raver qu’ chercher vations, ce metait pas la peine de fae tant de brut, vous iavier qu’ lover le nee pout voi la pancarte: «Chambres tout Utter a SO, mettesy, Suivezmol 3. Bonjour, madame; Svezous encore des chambres ? 4. Aver bain ou sans bain oS Pour sans bain, (vu) qu'il a dgj requ une bonne “Goushen ‘esse) et pour nows fa méme chose (aussi), Gant donne (parce) que nous ne restons quvune nut, ~6, Au premier tage, fai du chambres ves deux prands its. Vous y dormitez treks don fate deur mile ance chacne, on franc anions, bien Jehan om NOTES : (2) Une pascada apascaden est une sorte de crépe épaisse faite avec de la farine, que Ton préparait autrefois pour Paques (Pascas) d’od son nom. Actuellement, on en mange aussi & la chandeleur, la candelor / —losa, et ‘parfois, quelle que soit Tépoque. Au sens figuré, ce mot signifie «béret large, chapeau trop plat et trop large (en forme de pascade)»; cans le Quercy, pascada signifie «omelette». (2) Recebre «recevoir», var. reaupre, receure, receupres part. passé recebut, var. recatiput/regauchut, recegut, receubut, recau- pegut. LEIGON 52 244 dos cent quaranta quatre 7 10— 1 Bon, e ben! va plan! las preném. E per dejunar, de qué servissewz? GB que volétz. De café al lach, amb de pan burrat, de mél e de confitura, 0 de chocolat. Tanléu que vos desrevelharetz, podétz telefonar. Avétz qualqu'un que nos poiria balhar un cop de man a montar las valisas, que sem cargats coma d’abelhas ? Vau sonar lo pichon que vos vendra aju- dar a portar los bagatges. A totara e bona nuéch dins ndstra vila. Anam far un torn, una miéja-orada, ¢ tornarem dintrar, que deman, devém éstre matiniérs per anar a Marselha wee dos cent quaranta cine 245, =7.Bon, et bien ga va (bien); nous tes prenons. Kt pour déjeuner, que servez-vous ? —8, Ce que vous voulez. Du café au lait, avec du pain beurré, du micl et de la confiture, ou du chocolat. Dés que vous vous réveillerez. ‘yous pouvez téléphoner. —9. Avez-vous quelqu'un qui pourrait nous donner un coup de main pour (&) monter les bagages, (que) nous sommes chargés comme des abeilles?—10. Je vais appeler le petit qui viendra vous aider & porter les bagages. A tout a heure ft bonne nuit dans notze ville. ~11. Nous allons faire un tour, lune demiheure et nous rentrerons, (étant donné) que demain, nous devons étre matinaux pour aller & Marseille E FER DETAR me DE Qué SREEET) LEICON 52 246 dos cent quaranta sitis Exercice en provencal. — 1 Dins una ostalarid, podém causir una cambra ambé banhador 8 sensa. - 2 Una cambra sensa banhador, es pas tant cara, mai Vestiu, es brave de se poder prendre un banh } una docha quand fa caud e qu’avém susat. - 3 Per montar lei bagatges, es possible de se far ajudar per un serviciau que li fau, puéi, donar Ja pega. - 4 Per bén dormir, pensatz de demandar una cambra sus lo darriér per ésser pas desrevelhats, dins la nuech, per lo bruch de la carrigra. - 5 Devétz pren- dre garda que i ague ges de grifon que rage, que vos atacaria lei nervis. - 6 Demandatz tanbén de pas jaire prdchi de.la cambra d'un roncaire ni mai prochi dau cagador. - 7 E se, maugrat toteis aquelei precaucions podétz, pudi, pas dormir, avez plus que de far lume, de vos carrar contra un coissin ben mofle e de legir [Occitan sensa Pena. De matin, partetz pas sensa pagar: que serid pas polit! Cinquanta_tresena_leigon (53) Marselha 1= Dins qualques minutas, serem al cdr de Marselha ; nos-anam garar sul Viélh Port, al fons de la Canabiera 2— A pas gaire cambiat dempuéi lo temps que ipassejavan Cesar e Panissa (1) PRONONCIATION. — marsélys 1 kanabyéro. - 2 passéjabon. - dos cent quaranta sét 247 1. Dans un hétel, on peut (nous pouvons) choisir une chambre avee ou sans salle de bains. ~2. Une chambre sans sclle de bains est moins chére, mais Pt, il est agréable de pouvoir prendre un ain ou une douche quand il fait chaud et que Ton a (nous avons) sué. ~3. Pour monter les bagages, il est possible de se faire faider par un serviteur auquel il faut, ensuite, donner la pice. =4. Pour bien dormir, pensez & (de) demander une chambre sur le derriére pour ne pas étre (pour n’étre pas) réveillés, pendant la nuit, par le bruit de la rue. ~S. Yous devez prendre garde qu'il n'y ait pas de robinet qui coule, car (que) cela vous énerverait (attaquerait les nerfs). ~6. Domandez aussi a (de) ne coucher ni prés de la chambre ’un ronfleur ni prés des WC. ~7. Et si, rmalgré toutes ces précautions, vous ne pouvez toujours (ensuite) pas dormir, vous n’avez plus qu’A éclairer, a vous installer & votre aise contre un orelles (Coussin) bien moelleux et lite VOccitan sans Peine . Le matin, ne partez pas sans payer :(que) ce ne serait pas joli! Var, Prov. 5. ague, lang. aja5 rage, lang. raja. —7. maugrat, ang. malgrat. Remarquez done les subj. présent en -e {provencal), correspondant aux subj. présents ena (lang. MARSEILLE 1.Dans quelques minutes, nous serons au centre (contr) de ‘Marseille; nous allons nous garer sur le Viewx Port, au fond de la Canebigre, -2.Il n'a pas beaucoup changé depuis 'époque (le temps) oll y déambulaient César et Panisse. NOTES : (1) Passejar ou se passejar (fréquentatif de passer); syn. se promenar (gallicisme). LEICON 53 248 — dos cent quaranta uéch 3— D'un ban, la comuna amb lOstal Dia- mantat, de l'autre, la gléisa Sant-Victor, una de las mai bélas de l'Occitania. 4— Stes restaurada i a pas longtemps; las péiras de talha de las murathas e las votas son plan bélas. o 1 Ara, anam montar a Nastra Dama de la Garda ; perqué fa bél i poirem anar a pe. La gleisa es pas plan anciana mas merita un cp d'uélh. Pogétz profitar tanben d'un punt de vista extraordinari sus Mar- selha. 6— Om pot pas quitar Marselha sens passejar sus la Canabiéra. A cd que dison los Mar- selheses, lo sieu nom vendria que, dins lo temps, lo monde plan, que marchavan amb una cana, i veniin beure un veire de biera ! (2) 7— Tot simplament, vol dire « canabiéra » (3). 8— Regalatz-vos d’aquela vista, amb lo Vielh Port e la mar al luénh! An pas aqud a Paris ! 9— Per ¢d que comengam d’éstre un pauc lasses, anam longar la Cornicha en auto. 3 sambitou, - 6 bényon, - pars, dos cent quaranta ndu249 -3. Dun cdté, la mairie avec la Maison Diamantée, de Tautre, Méglise Saint— Vietor, une des plus belles de l’Occitanie. ~4. On Ta (elle s'est) restaurée récemment; les pierres de taille de ses (les) murs (et) ses voiites sont trés belles. —5,Maintenant, nous allons monter & Notre Dame de la Garde; puisqu’il fait beau nous pourrons y aller & pied. L'église n’est pas bien ancienne, mais elle mérite un coup dil, Yous pouvez profiter aussi d’un point de vue extraordinaire sur Marseille. ~6. On en peut pas quitter Marseille sans (se) promener sur la Canebiére. D'apris (A)ce que disent les Marseillais, son nom viendrait (de ce) qu’autrefois, les «gens bien», marchint avec une canne, venaient y boire un verre de igre! —7. Tout simplement, il veut dire xchenevitren (endroit oii I'on vend le chanvre). ~8. Régalez-vous de cette Yue, avec le Vieux-Port et Ia mer au loin! Ms wont pas cela & Paris ! =9, Comme(Parce que) nous commencons & (d') étre un peu fatigués, nous allons longer la Corniche en voiture NOTES (suite) (2) Lo monde plan, syn. lo monde coma cal «comme il faut». (3) La Canabiére, célébre avenue de Marseille, of! on trouvait cordiers et fileurs de chanvre :o¢. eanabidra «cheneviére ; lieu oi on travaille, ou l'on vend le chanvre»; var. eam(b)iniéra. LEICON 53 250 dos cent cinquanta 10— Gaitatz-me los polits ostals ; respiratz plan Ja sentor de la mar! Al luénh, es lo castel d'If; Planhi qu’ajam pas pro de temps per Vanar visitar ! Sera per un autre cdp (4) 11 = Se fa tard, cal dintrar. Benléu que lo Gui- Ihém nos poirid recitar un poéma, qu'un viatge per I'Occitania sens poésia es coma una jornada sens solelh. ee Exercice en provencal. — 1 Pér anar a Marselha, podém prendre l'autdrota, es un pauc car mai i siam mai léu, - 2 Es la mai granda vila d’Occitania, ambé quasi un milion darmas. - 8 D’un caire, la mar, detras, de cdlas. - 4 Es pér aqud que Marselha sembla un pauc esquichada. - 5 S'aimas viatjar ambé Jo batéu, 0 pds far, pron de te crompar una bilheta. - 6 Se vos anar Iku, pos anar prendre Tavion a Marinhana, pér Argerié per exémple. Pér Constantina, i a un vou cada jorn a onze oras. - 7 Mai, de cops, partes tres 5 quatre oras apres, qu'un avion que part a ‘Tora, se vei pas totjorn. dos cent cinquanta un 251 10. Regar- ez (-moi) ces (les) jolies maisons; respirez bien Todeur de la mer! Au loin, c'est le chiteau if; jeregrette que nous nayons pas assez de temps pour aller le visiter ! Ce sera pour une autre fois. —L1.J1 se fait tard, nous devons (il faut) rentrer. Peut-étre que xGuilhem» pourrait nous séciter un posme, car (qu’) tun voyage & travers (par) 'Occitanie sans poésie est comme une journée sans soleil. ee NOTES (suite) (4) Castal : en prov. on dit castéu. A Marseille on dit «Castéou in (cons. finales non pron. en prov ). 1.Pour aller & Marseille, nous pouvons prendre I'autoroute, c'est lun peu cher mais nous y sommes plus vite. ~2.C’est la plus grande ville d'Occitanie, avec presque un million d'dmes. 3. D'un e8té, la mer, demise, des collines. ~4, Cest pour cela quo Marseille semble un peu «esquichée» (enserrée). ~5. Si tu dimes voyager en bateau, t% peux le faire; il te suffit (assez) acheter un billet. ~6.Si tu veux aller vite, tu yeux prendre avion & Marignane, pour I'Algérie par exemple. Pour Constarr tine, il y a un vol chaque jour & onze heures. ~7.Mais, parfois, tu pars trois ou quatre heures plus tard (aprés), parce qu'un avion qui part & Theure, ga ne se voit’ pas toujours. Var. Prov. ~8. pron, long. pro. ~6. vou, lang. vol. LEIGON 53 SS FSP 252 dos cent cinquanta dos Ginquanta_quatrena leigon (54) D’al Brég a la Tomba 1— Alara escotatz lo comengament de D'al Brég a la Tomba, de V'abat Besson : Liostal que soi nascut n’es pas riche ni paure ; Nou i avém espelit, e ndu i podiam claure, E i avém pas patit, mai que dins un castél, Los potons, l'aiga fresca e lo pan del cantel (1). Gai avid sét frairons quand ieu cai arribéri; Podiai ben, me diretz, demorar decont éri? Aital rasona pas Vobrigr trabalhador E perqué Dieu o val, dins lo nastre Avai- ron, Las néras dels paisans, piliérs de las fami- lhas, Brecon, d'un méme brég, quatre enfants € cine filhas (2)... Viva lo Segalar ! Viva la térra sansa Que beu per sos enfants la rosada del cél E leva lo segal € lo froment rossél ! (3) PRONONCIATION. — 2 say - dékoundéri, - 3 béou. - éfans / éfons (Nrgt.). dos cent cinquanta tres 253 DU BERCEAU ALA TOMBE 1. Ecoutez done (alors) le début(commencement) de Du Berceau 4'la Tombe, de Pabbé Bessou. La maison ott (que) je suis né nest ni siche ni pauvre; neuf, nous y avons éclos, et neuf nous y pouvions contenir, et nous n'y avons pas souffert, plus que dans tun chateau, du manque de baisers, d'eau fraiche et de pain de la miche. ~2.1l y avait ici sept mignons petits fréres quand moi j'y suis arrivg; je powvais bien, me ditez-vous, rester 1a ott j'étais ? ‘Ainsi ne raisonne pas ouvrier travailleur, et parce que Dieu le Yeut, dans (le) notre Aveyron, les brus des paysans, piliers des familles, bercent en méme temps (d'un méme berceau) quatre garcons (enfants) et cing filles... Vive le Ségalar ! Yive la terre saine qui boit pour ses enfants la rosée du ciel et produit le seigle et Ie froment doré ! eee NOTES : D'al Brac a la Tomba est le chef-d'aeuvre de l’abbé Justin Besson (1845-1918), né d'une famille rurale, surnommé le Mistral rouergat. En effet, avec une langue dune richesse et d'une beauté exceptionnetes, ila conté Mime profonde du Rouergue. En 1902, il fut élu félibre majoral du Rouergue, aux fetes félibréennes de Béziers, tenes sous la présidence de F. Mistral. Peu d'écrivains ont manié leur langue avec autant de cqur et de génie. ‘Afin de garder Pauthenticité de cette page connue de tous les ‘Aveyronnais, Tenregistrement a 616 effectué avec accent rouergat. () Aiga, pron. aigo (oc. central), ayo (nord lang.) et méme oyo. Pan, pron. pa (oc. central), po (nord lang); a + (nord lang.) 2) Decont, dér. de ont. Yan, pron bdou Re.) (@) Lo Segaiar, région di Nord-Aveyron. Sansa, var. d=sana. Segal var. sial, segle «seigle». Rossél sens exact «un blond roux». Oc. visea «vive; Ia var. viva est empruntée au fr. Porre, var. de LEIGON 54 SSS 6 dos cent cinquanta quatre Viva los ostals plens de fraires e de sores Degordits, estirats e verds coma de pdrres, Que dormon sus la paiha ¢ creisson dins los camps ! Viva los ostals plens! e viva los paisans |... «Que fa'qui mai, paire, Sém paures, sém roinats, 0 sen manca ‘pas gaire, E de drdlles totjorn!... A la bontat de Dieu! 1a quinze besengons que piéutan dins lor niéu Catin? co fa lo paure Ambe lo béc dubért per prene la becada... (4) E besenga jamai s'es pas desesperada, E cap de besengons ses pas acantelit. » E ben! que ne disétz? qué i a de pus polit Qu’aquel rasonament ambe la Provi- denga ? (5) Atanben Lo qu’amont benesis la semenga Lo fara pas mentir dlaver parlat aital : Veird pas los escuts pldure dins son ostal, Mas li mancar pas de pan de torta bruna Per noirir sos enfants, sa pus béla fortuna, E dira de cadun, dusqu’al darriér vengut : dos cent cinquante cine 255 4. Vive les maisons pleines de fréres et de soours, dégourdis, grands (étirés) et verts comme des poiresux, ‘qui dorment sur la palle et grandissent dans les champs ! Vive les maisons pleines ! et vive les paysans !... ~5, Que faire d’autre ici, «Cathy»? (cela) fait le pauyre pére. Nous sommes pauvres, nous sommesruinés, ou peu s’en faut (ou il ne s'en manque guére), et des, enfants toujours! ... A la bonté de Dieu! Il y a quinze petites mésanges qui piaulent dans leur nid avec leur (lei bec ouvert pour recevoir (prendre) la becquée... 6, Et mésange jamais ne slest désespérée, et pas un seul petit de mésange n'a dépéri. «Eh bien ! qu’en dites-vous qu’y stil de plus beau (joli) que ce raisonnement avec la Providence ? -7. Aussi Celui qui la-haut Dénit la semence cela ne le fera pas mentir d’avoir parlé ainsi: il ne verra pas les écus pleuvoir dans sa maison, sais il ne Iui manquera pas du pain de tourte brune pour nourrit ses enfants, sa plus belle fortune, et il dira de chacun, jusqu’au dernier venu «Courage ! nous avons chez nous (ici) un nouveau revenu 1» A) Go, var. rgt. de go. Paire «pire», var. francisée pra, Méme chose pour maire, var francisée méra cmére»; fraire fiérey, var. franesée de sens spécialisé fréra afrére religieux)». Meme remarque pour sOrsbrre «sceur», var. @efancisée sur «sour (celigieuse)>. Il vaut mieux éviter ces gallicismes, principalement dans la langue écrite. LEICON 54 256 dos cent cinquanta siéis « Coratge | cai avém un novel revengut ! » (6) Exercice en provencal. — 1 La guerra, es una laida causa. - 2 Dins la preistria, se batian a cdps de calhaus € de bastons. - 3 Mai leis dmes, que son forca intelligents, se urachéron qu’aqud fasid pas pron de mau e inventéron la podra ambé lo fusiu. - 4 Amb aqud, valid la pena de se batre. - 5 Ma penséron leu que n’i avid pas pron. - 6 Adonc fabriquéron de canons. - 7 Puéi, coma se tuavan pas pron encara, fabriquéron de bombas ambé davions pér leis mandar sus la tésta dei vesins. - 8 Fin finala, trobéron de qué se contentar: foguét Ta bomba atomica. - 9 Aquela si qu’es eficaca! Te la mandas sus una vila que te vai pas, ¢ ia plus ges, ren qu’un polit pinhen qu’es Vescasénca d’una polida fotd. - 10 Guston, eu, es pas tan colhon. Lo dimenge, se beu una botelha dei bonas ambé Mari- neta, qu’es son biais a eu de far Ia bomba ! Besenga, var. de mesenga Pieutar, var. de piutar. Niéu, ax. de nis, niu. Degordits, etc. :-ts est pron. tch dans le Rouergue. (5) S'acantelir, var. de sacantir «exténuer, s'épuiser, dépérir, (par manque de travail ou de nourricure)».. dos cent cinguanta sit 257 NOTES (suite) (©) Atanben, var. de tanben. Far, var. en nord-lang. et en nord-oc. de fara. Méme remarque pour toutes les 3émes pers. du futur, vei, mancard, dick. Torta «touste, gros pain de campagne. «Chez» se dit en cd defa cd de/ed de; en d de (Gas, Sopar «diner». En Occitanie, on. déjeane le matin (dejunar aprendre son petit déjeuner»); on dine & midi (dinnar «déjeu- nes); on soupe le soit (sopar «diners). Le systéme occitan est bien plus logique puisque déjeuner et diner sont tous deux issus du latin disjejunare (tout comme dejunar et dinnay) qui signitie sortir du jetine>, ce qui rend le mot frangais diner sémantique- ment curieux. see EXERCICE 1, La guerre, cest une chose horrible. —2. Pendant (dans) ta pishistoire, On se battat (ils se battaient) & coups de calloux et de batons. -3.Mais les hommes, qui sont trés intellgents, Sapergurent que ga ne faisait pas assez de mal et inventérent la poudre et le fusi ~4, De cette fagon (avec ca), ¢avalait la peine dese battre. —$.Mais, ils pensérent rapidemen: que ga ne suffisait pas (que ce n’était pas assez). ~6 Alors, ils fabriquérent des canons. ~7. Puis, comme ils ne se tuaient pas encore assez, ils fubriquirent des bombes et des avions pour les exvoyer sur la téte des voisins. ~8. En définitive (fin finale), ils trowvérent de quoi se contenter : ce fut la bombe atomique. -9. Celle la, oui, (qu) elle est efficace ! Tu (te) Menvoies sur tne ville qui ne te plait pas (ne te va pas), et il n'y a vraiment plus rien, qu'un beau champignon qui fournit (est) occasion d'une belle photo. 10. «Guston>, lui, n'est pas si béte. Le dimanche, il (se) boit tune bonne bouteille (une bouteille des bonnes) avec Marinette, (que) c'est sa fagon a lui de faire la bombe! Yar. Prov. ~9.i.a plus ge, lang i pas res pus. LEIGON 54 ET TY a anna 258 dos cent cinquanta aéch Cinquanta_cinquena _leigon (55) Nica e la costa 1— Avant de dintrar dins Nica, aimaridi de conéisser un pauc la sid istoria. Avant Varribada dels Romans, éra una colonia gréca. Del ségle quatren enla, foguét un grand evescat. Mas, per so: malur, los Sarrasins la pilhéron en ueéc cents tretze 3— Al ségle detzen, foguet ajustada al comtat de Provenca, puéi venguét angevina e passét a la Savoia en wetze cents quatre vints udch. Los Tures lassetgéron, els tan- ben, € pudi los Franceses ocupéron man- tun ‘cop pendent los ségles détz-e-seten € detz-e-uechen (1). Per acabar, es pas qu'en détz-e-uech cents seissanta que devenguét definitivament francesa, 5— Mas alara, quand aprenon als pichons niceses, a l'escdla, l'istoria dels reis de Franca, es pas lor istoria ! PRONONCIATION. — nisso 6 la Kosto. 2 koulouniyo. - 3 andjébino - saboyo. dos cent cinquanta ndu 259 NICE ET LA COTE. 1, Avant dentrer dans Nice, 'aimerais connaitre un peu son (la sienne) histoire. ~2 Avant Varrivée des Romains, était une colonie grecque. Dés le IVéme siécle, elle a 616 un grand évéché. Mais, pour son malheur,-es Sarrasins Font pillé en 813. ~3. Au Kéme sile, elle a été annexée (ajoutée) au compté de Provence, puis elle est devenue angevine et elle est «passée» & la Savoie en 1388. Elle-« méme 616 assigée par les Tureset ensuite occupée par les Francais & plusieurs reprises pendant le XVileme et le XVIlléme siscle. ~4. Pour finir (achever), ce n'est qu’en 1860 qu'elle ext devenue définitivement frangase.. ~$.Mais alors, quand on apprend (ils apprennent) aux petits Nigois, & Pécole, Thistoire des rois de France, ce n'est pas leur histoire! NOTES : (1) Ajustar, syn. savant anexar. Loccitanaimemoins les tournures passives que le francais : Los Tures Vassetgiron... «Elle a été assiégée par les Turcs... LEICON 55 260 dos cent seissanta 6— Enon; mas oblidem pas qu’dm ensenhava als pichons Arabis e als enfantons d’Africa Negra que lors ancessors ran de Galeses blonds als uélhs blaus. Trobavan caqueli que dempuai aquel temps, avidn plan bronzat ! (2) 7— Que voldtz, la politica e las messorgas son plan sovent sdrres, 8— Sem aqui al bord de la mar. La mar, quala mar? 10— La mar Miégterrana, 0 sabidés pas, Gus- ton 2 (3) 11— Llaprenguéri a Tescoleta, mas coma la vesidi pas, eri estabosit per cd que me disias. 12— Enfin, Guston, la mar, es darriér los osta- lasses. Cal astre gelés de ¢d qu'avém de bél ¢ lo plan amagar! Pareis que s'apéla la Baia dels Angels. Gresi qu’aquels osta- larasses an embaurat los angelons que senvoléron (4). . = 6 énsenyabo as Bitchouz arabis - éfantous - anséssous. - 12 oustalaras- sés. dos cent seissanta un 261 6 Et non; mais n’oublions pas qu'on enseignait aux petits Arabes et aux jeunes enfants d’Afrique Noire que leurs ancétres étaient des Gauiois blands aux yeux bleus. Ils trouvaient d’ailleurs que, depuis ce tempsli, ils avaient bien bronzé ! ~7. Que voulez-vous, la politique et les mensonges sont bien souvent frézes (seeurs). =8.Nous voila au bord de la mer. —9. La mer, quelle mer ? 10. La mer Méditerranée, tu ne le savais pas, +Gustou» ? = 1. Je Pai appris & alcolette» (Vécote primaire), mais comme je ne la voyais pas, ’Stais stupéfié par tes paroles (par ce que tu me disais). -12.Enfin, eGustou», la mer, elle est demrire ces (les) buildings. Ii faut étre jaloux de ce que nous avens de beau, et bien le cacher ! Il parait que ga s'appelle la Baio des Anges. Je ctois que ces buildings grands et iaids ont effarouché les angelots gui se sont envolés. DIG LA PRETSTORY, SE BATON 4 COR DE CALAIS £ DE EASTON, NOTES (suite) (2) Loccitan blau, fém. blava, a été remplacé par le gallicisme blu, fém. blua, var. bl (3) On dit aussi la mer Mediterranéa, (4) Golds, var. jalds. 262 dos cent seissanta dos 13— Urosament, de tras en tras, la mar se vei encara. 14— Esperem que nos bastiran pas sus la pas- sejada dels Angleses, aqua seria escanar g que deméra encara de la beutat de Nica. 15— Sabétz ben que podém pas servir dos méstres: Beutat e Sénher Picalhon | = 18 urouzomén, - 15 sényé pike“you. Exercice en provengal nigard. — 1 Nica es en riba de mar, mas dau mai vai dau mens li es. - 2 Fai pas longtemps que es francesa, a pena mai de cent ans ! 8 Liistdria de Franca que conoissem es quaucaren propri bén, quora li a pas trop de cauvas que non son veras. - 4 A Nica la Bela, podém veire forca maisons (per de dire leis ostaus). - 5 Coma que son fers de li sias maisons, alara, n’an bastit dapertot € de grandaris per-escondre la mar o Paion, que es propri d’aiga que serid pas bina per beure e tin- ben un molon d'estassi. Per pilhar V'aria fresca, aurétz a anar a Ja montanha. dos cent seissan‘a tres 263 ~13. Heureusement, de temps en temps, la mer se voit encore. —14. Espérons qu’ils ne (nous) construiront pas sur la promenade des Anglais, ce serait tuer (en étranglant) ce qu'il reste encore de la beauté de Nice. —15, Vous savez bien qu'on ne peut pas servir deux maitres : Beauté et Monsieur Fre. EXERCICE 1L.Nice est au bord de la mer, mais de moins en moins: 2.11 n'y 4 pas (ca ne fait pas) longtemps qu'elle est francaise, & peine plus de cent ans. ~3. histoire de France que nous connsissons est une jolie chose (quelque chose de proprement beau), quand il Ty a pas trop de choses qui ne sont pas viaies. ~4. A Nice la Belle, on peut voir (nous pouvons) beaucoup de maisons (pour dire les maisons), 5. Comme (Qu') ils sont fiers de leurs maison, alors, ils en ont bati (de) partout et de trés grandes pour cacher la mer ou Paillon, qui n’est (proprement) que de Peau méme (qui ne serait) pas bonne & boire et méme un tas de balayures. Pour profiter de Tair frais, vous n'avez qu’a er (vous aurdz 3 aller) & la montagne. Var. Prov. —8. i sias, lang. lors. LEIGON 55 TY Ti EE 264 dos cent seissanta quatre REVISIONS ET NOTES Loheure: vous avez vu a la legon 51 la fagon de dire Pheure. Voici un tableau complet: ; Una ora détz, mens d&tz ou manca détz, une heure dix, moins dix» (2 fagons). Doas oras un quart, mens.lo quart ou manca un quart | «deux heures un quart, moins le quart» (deux fagons). Tres oras e migja «trois heures et demie». ora, orada (durée) «une demi-heure>. Un parelh d’oras, dods oras: «deux heures» (durée). Es ora de... «c'est ’heure, le moment, la saison de. . .». Era ora de partir «c’était "heure, le mo- ment de partir». Era ora de semenar «c’était Yheure, la saison de semer>. Es, son dos oras «il est deux heures» (2 facons). : , ; La miéja a sonat, picat «la demie a sonné» 2 facons). Es, son tres oras petantas «c'est trois heures précises». dos cent seissanta cine 265 Exercice concernant les tournures idiomati- ques: L’ome que te parléri es vengut a tres oras manca un quart, «L’homme dont (que) je Yai parlé (parlai) est venu a trois heures moins (manque) un quart». Remarquez Vemploi de que «dont» et la différence de valeur entre le passé simple (passé lointain) parleri et le passé composé (action accomplie dans la journée) es ven- gut; la traduction de «moins le quart» par manca un quart. Es aqud que fa caud «c'est pour cela qu’il fait chaud». (c'est ca que . . .en frangais du «Midi»). O te dirai se la vesi: «je te le dirai si je le vois». Lo vesi qu’arriba «je le vois artivery. Ne confondez. pas 0 «le, cela» (neutre) avec lo «de» (quelqu'un ou quelque chose de coneret et de précis). De plus, Poccitan emploie moins Pinfinitif complément que le frangais:... qu’arriba «.. arrivery. LEICON 56 i 266 dos cent seissanta si Ginguanta setena leigon (57) AL perruquiér 1— Dempuai que viatjam per !'Occitania, lo pel a pas oblidat de butar. Del temps que Marineta nos fa lo manjar, nos poiriam Yanar far copar, que comengam de far vergonha. Semblarem d'ipis coma se ditz, se contunham (1). Venes, Guston ? Oc, qu’ai besonh de rasar tanben (2). Se sortisses, Guston, ne profitaras per me crompar d’aiga de Colonha o de lavanda, de la que sentis bon. 5— Es malurés, amb las femnas, podes pas metre lo nas defora sens qu’ajan quichm a te demandar. Enfin, ganham Io cél... 6+ Perqué roscalhas de longa, Guston, que lo portaras gaqueld. mon botelhon. 7— Rondini per G que, se sortissidi en te fasent riseta, es pas un botelhon d’aiga de Colonha que me demandarids, mas una barrica PRONONCIATION. — 1 bérgounyo. - 7 boutélyou. - dos cent seissanta sét 267 CHEZ LE (au) COIFFEUR 2. Yiens-tu, «Gustou»? — 3. Oui, (étant donné) que j'ai égale- celle qui sent bon. — 5. C'est malheureux, avee les femmes, tu ne [peUX pas mettre le nez dehors sans qu’elles aient quelque chose & NOTES () Vergonha, var. vergonja chonte». (2) Ai besonh de rasar signifie exactement «j'ai dela barbe qu'il faudrait raser» done «j'ai besoin de me raser» ou «de me faire LEICON 57 268 dos cent seissanta uéch ‘A tw barrica ; qw’és tan grds que me sem- bla que portas un pichon ! (3) 9— Veni, Joanon, qu’amb la femna auriam 7 pas jamai lo darrier. 10— Adieu, Paul, veném per la barba ¢ lo pel. Nos faras una copa moderna, per far jove. 11— Assetatz-vos davant la glaca, vos anam plan penchenar. 12— Alara, Guston, te trdbas polit coma aqud? T’ai perfumat, que sentiguésses a lavanda (4). 18— Per ma fe, m'i fas pensar, Dieu m'abirme anavi oblidar lo botelhon de la Mari- neta ! (5) 14— E ben ara, podém tomar a T’ostal per dinnar, que mon ventronél, que sidi rasat © non, aqué li fa una « béla camba ». 15— E se deman volém anar as-Albi, nos cal prene de farcas (6). 10 djoubé, - 13 diou m'abirmé, - 14 béntrounél. dos cent seissanta nou 269 8. Barri- que toi-méme; tu es si gros qu'il me semble que tv attends un enfant (que tu portes un petit)! ~ 9. Viens, «leanou»; (qu’)avec ma (la) femme, nous n'aurions jamais le dernier (mot). — 10. Bonjour, Paul, nous venons pour la barbe et les sheveux. Tu nous feras tine coupe moderne, pour faire jeune. — 11. Asseyez- vous devant la glace, nolis allons vous faire une belle coiffure (bien yous peigner). — 12. Alors, «Gustou», tu te trouves joli comme cela? Je t’ai parfumé, (pour) que tu sentes (sentisses) la (@) lavande. 13, Par exemple (Par ma foi), tu m'y fais penser, «Dieu m'abirme>, j'allais oublier la petite bouteille de Marinette. “14.Eh bien maintenant, nous pouvons rentrer (tourner) 8 la maison pour déjeuner («diner» en frangais du «Midi»), parce que ‘mon gentil petit ventze, que je sois rasé ou non, cela {ui fait une fcbelle jamben. —15.Et si demain nous youlons aller & Albi, il nous faut prendre des forces. see NOTES (suite) (3) Notez les expressions: tu (barrica)! «(barrique) toi-mémel»; portar un pichon «porter un petit, étre enceinte». (4) Le subj. imparfait est obligatoire en Occitan, quand le verbe de la principale est au passé ou au conditionnel, méme présent (concordance des temps): ici sentiguésses. Ne oubliez pas. (S) Dieu m’abirme juron rouergat trés expressif, signifiant exactement «que Dieu me jette dans Pabimen. S'eatend princi- palemient & Saint-Affrique, dont les habitants sont surnommés pour cette raison, les Abirmats. Chaque village a ainsi en Gccitanie son surnom collectif. Les Toulousains sont des Ramondins (sujets des Ramond) ; ceux de Camarés (Aveyron) Jos Manja-fetge «les Mange-foier & cause de leur gout pour la bagarre» etc. (A Albi, var. a-s-Albi, avec un-s- de prononciation. LEICON 57 270 dos cent setanta Exercice en gascon. — 1 Quan 6m va a V'armada, entau servici militar, dm se hé copar lo péu plan cort : qu’ac cau atau. - 2 Los que se’u volen gardar per poc mei long, que balhan lestrea au perruquiér. Lo paure ome, que risca la plaga ¢ dus jorns de preson | - 3 Lo matin, en se levar, los émes qu’an besonh de rasar. - 4 Se no's volen pas rasar, que’s pdden gardar la barba e atau semblan profétas 0 artistas, - 5 Enta rasi’s, ob de prumér que’s cau passar créma a rasar o sabon a barba. E dab lo rasor, los mauagits que’s talhan. - 6 Aprés, om se pot perfumar dab ua locion d’aprés-rasatge qui bota Jo huec per las gautas mes hé ben. - 7 Quan los ‘ames son plan rasats, qu’an dret au potet de la hemndta Pron, - 6 hwék - he. - 7 hénnoto, see dos cent setanta un 271 1. Quand on va a 'armée pour Ie service militaire, on se fait couper les cheveux bien courts; il faut qu'il en soit ainsi. sBiCeux. qui veulent les garder (que se les veulent garder) un peu plus longs, (que) donnent la piece ('étrenne) au coiffeur. Le auvre homme, (que) il risque sa place et deux jours de prison! P’3. Le matin, quand les hommes se Iévent (en se lever) ils ont Desoin de se (out se faire) raser. ~4, S's ne veulent pas se raser, iis (se) peuvent garder la barbe et ainsi ils ressemblent a (ils semblent) des prophétes ou des artistes. ~S. Pour se raser, il faut abord (ga de premier) se passer de la créme raser ou du savon |i barde. Et avec leur rasoir, les madadroits se coupznt. ~6. Puis (Apres), on peut se parfumer avec une lotion (@")aprés-rasage qui (te) met le feu aux (par les) joues mais fait du bien. ~7. Quand les hommes sont bien. rasés, ils ont droit au baiser de leur femme bienaimée. =1.Entau, lang. pel. Péu, lang. pel. Qu’ac cau atau, lang. cal que sid aital/atal. ~2. Volen, lang. volon; volen se dit aussi en lang. (Toul., Fux.). Per poe mei long, , lang. un pauc mai long. Leestrea, lang. estrena (chute du -n- intervoe. en gascon). Dus, lang. dos. —4,Poden, lang-podonjcf. ci-dessus -2_volen. —5.Prumér, lang. primigr. ‘Mauagit(s), lang. maladrech(es). Talhan, lang. copan (de préférence). =6.Huec, lang. fude, fuee (h- gasc, He ben, ling. fa/fai de ben. 7. Dret, ing. drechy dreit (gasc. et, lang. -ech/-cit). Potet, lang. poton. Hemndta, lang. femndta: (Ot(a), suf. affectif). lang). eee LEICON 57 2 dos cent setanta dos Cinquanta_uechena leicon (58) Albi Avant dlarribar a-s-Albi, vos vali deman- dar quicém : coneisséz la vila rsa? Oc: es Tolosa, pas vertat ? Per segur, mas i a una autra vila rosa en Occitania : es Albi Albi, los Albigeses... Mas es una vila isto- rica! Aqué m’interéssa bravament. Anem- ri (1). Agacha aquel caminon estraversut sus Tam. Es la passejada mai aimada dels Albigeses lo dimenge. Lo paradis dels pescaires e dels amoroses (2) Aici Albi e la catedrala que se destaca dins lo cél blau : es una fortalesa de bricas rosas, Ta pas que lo portal de dintrada, pus tardiu, que sid de péira blanca Senauca coma un vaissél al miég de la vila, Mas sas doberturas son raras ¢ estre- chas. dos cent setenta tres 273 ALBI arrives & AM je eux vous demander queue chose: LoAitesaous lavie for 2, Osi" ces Tovlows, este seul (ga weet 3. Cates (Ss), mas ily a une ute vil Poe'en Gectanie, est Abbie = 4+ Al, Tes Aigo. Mais cet 1 le storie I Ga minrese beavcoup. Alors. 5. gard ce ett ehemin gut serpent Teng des tes du Tn Bes iromenads peters des albgek le imancls parade Gea plcheur e des amoureux. 6. Voie ADB eh cahoaale i anche dan esl bla, Ces e fortress de ries Diese e portal ent, plus tari, est de pte Danse {i's ay qu toitd. -7-Ele seve comme un vabseau a Ite aia ile. Masts ouverts sont rare eerie. eee NOTES (2) Bravament «grandement, beaucoup»: retenez bien cet adver- bbe courant, ero rete. cpécheur (devant Dieu)» Pecaire! «Pauvre (pe ccheur, ami, ete)!». ane PRONONCIATION. — lb. : E Gsirabessut sus tar ~ paradis - péskayrés. - 6 pourtal tardion LEICON 58 274 8 10— us 12- 13— 14— dos cent setanta quatre Oc; s'es dich qu’éra estat bastida en desfis contra lo gotic del Nord qu’envasissid alara lo Miégjorn vencut (3). Mas qual éra donc lo sieu estil del Migg- jorn? Es l'estil romanic, eretat, coma son nom 0 ditz, dels Romans. As pas vistas dins los vilatges qu’avém traversats totas aquelas gleisétas romanicas que son de jdias del nastre pais ? (4) E qu'es aquel ostal de senhors a costat de la catedrala? Es l'ancian palais dels arquevesques. Se'n faguét un muséu. Las dbras del celébre pintre occitan Tolosa-Lautréc i son espau- sadas. Venez ara badar dins los quartiérs vielhs. Qu’es plan rafistolat aquel ostal ! Agacha aquelas plancas: s‘endevenon plan amb Ja color cauda e rdsa de la brica. Avis rason ; quand ne parlarai als amics, dirai a comptar d’uei : « Veire 'Occitania, ¢s veire la vida rasa ». E ara dintrem. Pro- fitarem de la serada per parlar encara un pauc de lOccitania (5). dos cent setania cine 275 Cues aN AEE| eer acne os ral. NOTES (suite) (G) Venere «vaincres, var. véneer, vencir, venguir; part, passé vencut/vencit. () Del ndstre pais, mot-2-mot «du notre pays>. Cf. le francais POccitanie, est la notre maison. «c'est notre maison, & nous. (5) A comptar d'uéi, syn. d’ora enlai/aila, d’ora encai, d’aquela fora en avant edorénavant>. LEICON 58 276 dos cent setanta sigis Exercice en gascon. — 1 Albi qu’er en Lengaddc, dens la plana. - 2 Aquera vila que baliée son nom a la Crosada contra YOccitania, engiiéra que la guérra se passéc mei que mei en quauque ldc mei. - 3 La catedrala de teula rosa que sembla un bateu. - 4 Lo deguens qu’estoc pintrat per artistas italians. 5 A l'Edat Mejana, gaireben totas las gléisas qu’éran pintradas. Que devé estar berdi! - 6 Vos cau pas partir €’Albi sens aver vist l'ostau Enjalbért ¢ las carreras ancianas. Pron. — 2 balyék - énkwéro, - 4 déguéns. Ginquanta_novena_leigon (59) La guerra dels castéls 1— Guilhém, coma es pas encara wp tard, aimariam que nos parlésses ara dels autres Albigeses, los de la Crosada. Que faguéron Jos senhors dins los castéls ? (1) 2— E ben, quand los crosats aguéron pres Besiérs e Carcassona, se n’anéron atacar los castéls, V'estin de dowe cents dew. PRONONCIATION. — 1 sényous. - 2 sénanérou(n). - dos cont setanta sit 277 1. Albi est dans le Languedoc, dans la plaine. — 2. Cette ville donna son nom a la Croisade contre l'Occitanie, bien que la guerre se soit passée principalement ailleurs. — 3.Sa (La) ‘cathédrale en brique rose (que) ressemble (semble) a un bateau. = 4. Liintérieur (que) peint par des artistes italiens. — 5. Au Moyen Age, presque toutes les églises (que) étaient peintes. (Que) Cela devait etre beau! —6.Il ne vous faut pas quitter (partir) Albi sans avoir vu la maison Enjalbert et les rules Var. gases 2. Engiiéra que, lang. encara que, syn. pr’aqud que, emai que. in quauque loc mei, syn. lang. enquicim, endacdm mai. -4-La deguens, lang. lo dedins. “5. Deve, lang. devid; estar, syn. lang.: éstre, essen. “5. Carréra(), lang. earriéra(s). LA GUERRE DES CHATEAUX 1. «Guilhem, comme il n'est pas encore trop tard, nous ‘aimerions que tu nous parles (parlasses) maintenant des autres Albigeois, ceux de la Croisade. Qu’ont fait (firent) les seigneurs dans leurs (les) chateaux ? —2. Bh bien, quand les Croisés eurent pris Béziers et Carcassonne, ils sont allés (allérent) attaquer les chiteaux, (pendant) Pété de 1210. see NOTES (2) Remarquez le subj. imparfait parlésses aprés le conditionnel aimariam (concordance des temps). LEIGON 59 ee 278 dos cent setanta uéch Mas comencéron per metre lo séti davant Menétva. Es un vilatge que consérva encara la sid personalitat, quilhat sus son ro. 4— gra plan defendut per de muralhas soli- das. Mas Simon de Montfort 0 sabid Alavewz, degidiguét de bombardar amb de trabucs per roinar la paura vilota. 5— Pauc a pauc, las teuladas bordeleron, Jos barris merletats foguéron escabassats. 6— Liaiga venguét a mancar, sofrissidn de la calor ¢ tanben de la malauti 7— Fin finala, dobriguéron las portas de la vila. Menérva éra tombada. Los crosats dintréron dins la gléisa que podét mira- Ihar encara, ¢ la purifiquéron, que disién que los catares éran lo Diable. Aluquéron un grand fuocas ¢ los catares se traguéron. dins lo lenhiér en gardant dins lo cor la fe en Dieu ¢ l’amor de lor patria (2). 8— Quand apreriguéron la redicion de Menétva, de senhors prenguéron paur, coma Péire-Rogiér de Ventajor que se sometét stil cop, sens combatre,a Montfort que li rasét lo castél. Ne demora uei que de clapasses. 6 malaoutyo. dos cent setenta nu 279 = 3. Mais ils ont commencé (commencérent) par mettre Ie sidge devant Minerve. Cest un village qui conserve encore sa personnalité, perché sur son rocher. — 4.11 était bien défendu par de solides muralles. Mais Simon de Montfort le savait. Alors, il a décidé (décida) de bombarder avec ses trébuchets (grandes catapultes) pour ruiner la pauvre petite ville. — 5. Peu & peu, les toits se sont écroulés (croulérent), les remparis crénelés ont été (furent) arasés. ~ 6. Leau s'est mise (vint) 4 manquer, ils souffraient de la chaleur fet aussi de (la) maladie. — 7, Finalement (Fin finale). ils ont ouvert les portes de la ville, Minerve était tombée. Les Croisés sont entrés dans I'église que vous pouvez admirer encore, et ils Vont purifige (purifigrent), (parce) qu'ils disaient que les cathares étaient le Diable. ils ont allumé un grand feu horrible et les cathares se jetérent dans le bitcher en gardant dans leur (le) ceur la foi en Dieu et 'amour de leur patrie. ~ 8. Quand ils ont appris la reddition de Minerve, des seigneurs ont pris peut, comme Pierre-Roger de Yentajou qui s'est soumis sur l'heure, sans combattre, & Monfort qui lui rasa son chateau. Il n'en reste que des tas de pierres aujourd'hui. (2) Fuocas: comme le nom est précédé de l'adjectif grand, le suf. is a done une Valeur essentiellement péjorative, que Yon ne peut traduire que par un adjectif comme par exemple chorrible». LEICON 59 280 dos cent ochanta 9— Diautres castéls ensagéron de resistir coma Termes ¢ Puég-Verd. 10— Per prene Térmes, Simon de Montfort avid una armada que comptava de Fran- ceses, de Belges, d’Alemands. 11— Termes, los Occitans éran segurs que lo podrién pas prene, qu’es quilhat sus un rocis mai naut que lo de Menérva. 12— Conwnha, Guilhém, contunha! - 12 kountunyo, eee Exercice en gascon. — 1 La visita deus castéths @Occitania que comencéc bith temps a. - 2 Au ségle tretzen, los crosats, qui éran de plan brave monde, que vengén véser los qu'i vivén deguens. - 3 Coma los qui i demoravan non pensavan pas pariér com eths, los crosats que lancén péiras sus las murralhas ti las traucar. - 4 Los crosats qui éran monde plan organisats, en tot lancar péiras suus Occitans, qu’aprestavan tanben lenhérs enti cramar los catares qui-n’avén plan besonh. - 5 Se quaugw’un non pensa pas pariér com t, gd de mi¢lhor ta que cambie d'idéa, qu’ei enqiiéra de'u her cramar sus un brave huec! Pron, — 1 kastéts. - 2 béngoun. - 3 éts. dos cent ochanta un 281 = 9, D'autres chateaux ont essayé de résister comme Termes et Puy-Vert, — 10. Pour prendre Termes, Simon de Montfort avait uno armée qui comptait des Francais, des Belges, des Allemands. ~ 11. Termes, les Occitans étaient stirs qu’ils ne pourraient pas le prendre, ‘uisqu’il est perché sur un rocher plus haut que celu. de Minerve. = 12, Continue, «- Colina syn. montet petit mont», truquet «tertre> ete. tepe amonticule, terte»; sérre «plateau, colliney est un mot dont a ucine est préindo-européenne, néolithique, d'origine ouralo- altaique, comme sa variante sérra «montagne allongée. Cf. dans introduction, le paragraphe réservé aux origines de occitan. (2) Encai, syn. empr'aqui. Endevenis, var. adevenir «s'harmoniser, s'accorder. étre assortin. Endevengut ou adevengut «charmonieux, bien assor‘in. (3) Bramadis, var. aug. bramadissa «cris continus, répétés Mercant, pron. parfois marcant, a été remplacé bien souvent par le frangais marchand, notamment en Prov. (4) Coconiér est un mat trés expressif, dérivé de loceitan cocon eceuf> (pron. koukou). Le féminin coconiéra désigne soit la marchande d'eeufs» soit la «femme du marchand d'eeufs». (5) Forma; var. forma «moule & fromage, etc». Le mot forma, entre autres sens, désigne un | ay de awe se Bema Bie RISEN oon dos cent nonanta tres 293 16.Mon pauvre «Gustou», quelle culture! Préférer le foie gras A une cathédrale! — 17, Bien sir que je aime, Ja culture. Jen fais chaque jour dans mon (au) jardin! NOTES (suite) (10) Lo pais: le mot patria est aussi employé. Un escaliér désigne «une marche (d'escalier)». Pour désigner un cescalier» on dit 1os escalirs, plutdt que Iescalidr au singulicr, qui stentend tontefois La forme nord-occitane chaval (c- = ch-) a remplacé celle du sud-occitan caval. Toutefois, pour la jument, on dit cavala ou gu. Le nigard a conservé lee cavau. Padenar «passer & la poéle» de padena «poéie». En Frovence, oft la poéle se dit la sartan, on dira done sartanar. (11) Le mot drt a une var. fém. drta qui signifie «grand jardin (entouré d'une haie)» EXERCICE 1.La Gascogne est un beau pays. -2.On y mange (quill sy mange) du bon foie doie —3. (Le) «Gustous (que) préfére manger du foie doie que des pommes de terre bouillies. =4. Vous ne pouvez. pas Visiter la Gascogne sans vous arréter & ‘Auch pour visiter la belle cathédrale. ~§. La Gascogne est le pays du rugby; un dimanche, si vous avez le temps (aver. list), allez voir une partie. ~6..i le soleil vous «assommey, vous n’ave7, qu’ acheter un chapeau de paille. ~7. Et peut-8tre que quelque Plaisantin vous dira, pour samuser (maniére de ri) : «Tu Fas, payé le chapeau? >. Var. gase. : Hitge, lang. fetge: (hase. Atuea, var lang. assuea. Trufandér, lang. trufandiér, vay. trufet, de trufar «se mo- query lang.) LEIGON 61 294 dos cent nonanta-quatre Seissanta dosena leigon (62) Bordéu 1— Es sidis oras manca vint, anam_arribar, Vesétz al fons, es Bordu, que s'apelava a Tepaca preistorica Burdigala, es a dire « for- talesa » 0 « rocas » (1). 2— Benleu sabétz pas que foguét anglesa, pen- dent tres cents ans € que conegueét alara una granda prosperitat? Exportava en Anglatérra de vins, que «lo vin de Bordeu es lo plus béu! » (2) 3— Coma la vila avid perdut sas libertats en venent francesa, los borgeses se revoltéron contra lo poder central en quinze cents quaranta uéch e en seize cents cinquanta. Pudi, Bordéu coneguét una novela pros- peritat, dieumercé lo comérci amb las ilas e V'Africa (8). 5— Mas es pas a Bordéu que lo govérnament se refugiguet en mila ndu cents quaranta? PRONONCIATION. — bourdéou, 1 fourtalézo. - 2 anglézo - anglotérro dé bis - bi - béou. - 3 bourdjézés, - 4 dioumérsé. - 5 goubérnomén. - dos cent nonants cine 295 BORDEAUX 1st 6 hers ms sna) 20, on llon ares, Vay a fond, cest Bordeaux, qui fuppelait& Tépoque prehistorique Burdigaa, Cestadire eforteresie> ol «rochet>. 2. Peuc-ere ‘avezous quelle été (fut) anglaise, pendant trols cents ans et Gvelle 4 connw (conn) lors une grande prospérté ? Elle xportaiten Angleterre ds ving, pusgue al vn de Bordeaux, Cet le plus beat I>. -3.Comme vile avat perdu es ibertés en devenant tungise, ies Dourgets se revlteent contre le pouvoir central en 1548 et en 1650. —4. Par la suite (puis), Bordeaux a conn une nouvelle prosprité grice au commerce avec ess et Afrique. ~8. Mais nfeshce pas A Bordeaux que le gouvernement vest seugié en 1940? ~6. Bordeaux aun grand Fost, wert certain (Wet! 40 Vi De Borde 4840 Pius BLu/ (1) Burdigala mot préhistorique :kala/gala «pierre, rocker, forte- (2) Bau, var. de bal. @)Dieumercé est une trés belle expression occitane (Dieu rere); on pourrait dire aussi grcia a. LEICON 62 SSS SSS 296 dos cent nonanta sigis Bordéu a un grand passat, aquo's vertat ! 7— Oc, ¢s una de las viles occitanas pus cele- bras, Agachatz a man drecha son amfi- teatre roman del ségle tres, Mas Bordéu a mai que de monuments d'epdca romana. Possedis plan de gleisas de I'Edat Mejana, coma Santa-Crotz, la catedrala Sant-Andrieu 0 la gléisa Sant- Miquél ; ne sém pas luénh qu’arribam al part (4). 9— Remarcatz lo siew cloquiér a despart : es } Yestil del pais. Es domatge qu’ajan fach passar la rota entre la gléisa ¢ lo campanal. 10— Juste un cdp d’ualh sul port, que comer- } ceja amb l'America e I’Africa. S'i exporta de vins, s'i impdrta de petrali, de carbon e adieu Bordéu, grand port de l’Aqui- tania. 6 akos bértat. - 10 un ko(d) ¢'(u)il- akitanyo. dos cent nonanta sit 297 7. Oui, cest une des villes de POccitanie les plus céldbres. Regardez & (main) droite son amphithéitre romain du Iléme sigcle. —8. Mais Bordeaux n'a pas que (@ plus que) des monuments d’époque romaine. Elle possbde de nombreuses églisos du Moyen Age, comme Sainte- Croix, la cathédrale Saint-André ou I'église Saint-Michel, (dont) nous ne sommes pas loin puisque (que) nous arrivons au port. =9. Vous remarquez son clocher s6paré (8 part) : Cest le style du pays. Il est dommake qu’on ait (qu’ils aient) fait passer la route entre l'église et son (le) clocher. ~10, Juste un coup deil sur le port, qui commerce avec TAmérique et Afrique. On y exporte (il'’y exporte) des vins, on importe (il s'y importe) du pétrole, du charbon: et au revoir Bordeaux, grand port de Aquitaine (A, BE EF Rie L'ENEME (4) Possedir «posseder, vat possesir, LEICON 62 298 dos cent nonanta uéch Exercice en gascon. — 1 Bordéu qu’ei la capitala de YAquitania; qu’estoc longtemps anglesa. - 2 Qu’ei ua vila plan utila. - 3 Cada cdp que lo govérnament vei que l'enemic ei proche, hug a Bordéu. - 4 La mar n'ei pas Jonh e que yau mei estar sus un vaishéth que non pas en preson. - 5 En mei d’aqud, se calé que s‘embarquéssen, que’s poi- rén préner quauquas bonas botelhas de vin de Bordéu. - 6 En se las béver, qu’aurén Vimpression de sauvar lo patrimdni de la Franga. - 7 Un cp cada botelha acabada, que’s desbremberén pas de diser: ¢ Ua de mei que l'enemic aura pas! > Pron, — 3hutch- 4 louny - bachét, dos cent nonanta ndu 299 1. Bordeaux est Ia capitale de l'Aquitaine; elle fut longtemps anglaise. -2.C'est une ville trés utile. ~3. Chaque fois que le gouvernement voit que T'ennemi est prés (prochs), il fuit & Bordeaux. —4. L'océan (la mer) n’est pas loin et il vaut mieux tre sur un vaisseau qu’en (que non pas en) prison. ~5. De plus (En plus de cola), sls dovaient embarquer (5'il fallait qu'ls embarquassent) ils pourraient prendre quelques bonnes bouteil: les de vin de Bordeaux. ~6.En (se) les buvant (boire), ils auraient [impression de sauver le patrimoine de la France. =1. (Une fois) Chaque bouteille finie, ils n’oubliemient pas de dire : «Une de plus que lennemi n’aura past». Var. gase. =1. Hug, lang. fugis. <4, Vau, lang. val, prov. vau. Vaishéth, lang. vais. =5. Cale lang. cal Poirén, lang. poi ‘Aurén, lang. aurién, 1. Desbremberén, ling. desbrembarién, syn. (Aoblidarién. Us de mei, lang. una de mai LEICON 62 a 300 tres cents Seissanta_tresena_leigon (63) REVISIONS et NOTES Vous avez vu & nouveau Pemploi du sub- jonctif imparfait a la lecon 57, note 4. ‘N’oubliez donc pas que loccitan respecte la concordance des temps: aimaridi que ven- guésses «j’aimerais que tu viennes (vinsses)» yoldrié que parlésse «il voudrait qu’il parle (parlat); caldria que demoréssen en Occita- nia cil faudrait qu’ils demeurent (demeuras- sent) en Occitanie». N’oubliez pas qu’il est primordial de s’en- trainer 2 conjuguer les verbes. L’imparfait (legon 9, note 11) présente deux forma- tions: groupe 1 (-ar) -av-; deux autres grou- pes -ia-. Cantavi perqué o voli «je chantais parce qu’il le voulait». Venidi cap a el, per gd que parlava. de ieu «je venais vers lui, parce qu'il parlait de moi». Disiam que Guston éra brave «nous disions que «Gus- tou» était gentil». Prenidn Paiga que troba- van dins lo potz «lls prenaient l'eau qu’ils trouvaient dans le puits». tres cent un 301 Le passé simple se forme avec. les suffixes —tr— (premier groupe, finale -ar), -quér- —squér- (autres groupes), comme cela est expliqué lecon 14. Ne oubliez pas: Parléri a Guston que finiquét / finisquét lo trabalh. «J’ai parlé (je parlai) a Gustou qui a fini (finit) son (le) travail. Cantéres coma un trobador «tu as chanté (chantas) comme un troubadour». Lo sortiguéron per cd que cantét coma una gamata; «ils l’ont «sorti» («sortirent») parce qu'il a chanté (chanta) comme une «gamate» (auge de magon)». tee LEICON 63 tl lS 302 tres cent dos Seissanta_quatrena leigon (64) Al restaurant Profitatz plan d’aquela virada, es la dar- rigra. Pudi, las vacangas son acabadas. Uéi que pldu, podém pas manjar defora ; nos cal tobar una aubérja (1). 2— Aquela d'aqui sembla plan: dintrem. 3— Bonjorn, sénhers ¢ dénas; volétz una bona taula? (1) 4— Oc, una taula per cine personas. 5— Se vos volétz assetar aici 6— Va plan: portatz-nos la carta. 7— De quavétz de bon a manjar? Tée! De cambajon per comencar, e de pais, pas de Paris; que nos volém regalar. Jeu, tant aimariai de tomatas a l’éli d’oliva € qualques rafes tanben, se son tendres (2). 9— Etu, Guston, despacha-te de causir, raba- laire ! Qué vols manjar ? (3) tres cent tres 303 AU RESTAURANT. L,Profitez bien de ce petit voyage (virée), c'est le dernier. Ensuite, les vacances sont finies (achevées). Aujourd’hui, comme (qu) if pleut, nous ne pouvons pas manger dehors, il nous faut trouver une auberge. 2. Celle-la semble bien : entrons. 3. Bon- jour messiours et dames; voulez-vous une bonne table? “4. Oui, une table pour cing personnes. ~S. Si vous voulez vous asscoir ici! -6. Crest bien(ca va bien). Portez-tous Ia carte. =7.Qu'avez-vous de bon & manger? Tiens, du jambon pour ‘commencer, et de pays, pas de Paris, (parce) que nous voulons nous régaler. 8. Moi, j'aimerais autant des tomates & 'huile olive et quelques radis aussi s’ils sont tendres. -9.Et toi, «Gustou», dépéche-toi de choisir, trainard ! Que veux-tu man- ger? NOTES : (1) Ploure, var. plaure, pléure, pléver : Plou «il pleut», var. plan, plou. Plovi «il pleuvaito; ploguet «il plut, ila pluy; que) ploga «(qu il pleuve»; ploura «il pleuvra»; plouria «il pleuvrait»; (a) plogut «ia) pla». (2) Rafe, var. rabe; & ne pas confondre avec raba «rave». (3) Rebalaire est parfois pron, rabalaire (Rg,); rebalar «trainer». PRONONCIATION. — al réstaouran. 1 pléou. - 7 kambadjou. - LEICON 64 a SS... 10— u- 12— 13— 1b — 16— 7— 18— 19— tres cent quatre Prendrai de salsissot de campanha, per far pas coma tot lo monde. E puei, que vos portarai ? De trochas, per totes (4) Non, pas per iew; descagardls amb de burre ¢ de jauverd, aqud dc: me'n por- taretz una brava dotenada (5). Avém d’anhél, plan plagat ¢ pas gras: lo vos conselhi. ‘Alavetz, pas d’anhél, mas de vedél ; los conoissi: dins un restaurant, quand te conselhan quicom, es que lor deméra sus Yesquina e que o volon far partir. E ben, manjatz ; e tu, Marineta, beves pas tant de vin que te bandaras e puéi nos cantaras la granda! ‘Ara, ya melhor: stm confles; avém lo yentronel qu’es plan bombut | Balhatz-me la «dolorosa »; € nos estar russetz pas, que sém pas de monde qu’an de qué. tres cent cine 305 10. Je prendrai du saucisson de campagne, pour ne pas faire comme tout le monde. —L1-Et ensuite (puis), que vous porterai-je? —12. Des truites, pour tous. ~13. Non, pas pour ‘mois des escargots, avec du beurre et du persil, a oui : vous m’en porterez une bonne (grande) douzaine. —14. Puis, de la viande (un roti), du boeuf ou du veau. 15. Nous avons de 'agneau, bien placé et pas gras. Je vous le conseille. ~16. Alors pas @agneau, du veau, jo les connais : dans un restaurant, quand ils te conseillent quelque chose, c'est (parce) que (ca) leur reste sur le dos (chine) et quils veulent le faire partir. ~17. Eh bien mangez; et toi, Marinette, ne bois pas tant de vin que tu te saouleras et ensuite tu chanteras cla grandey. ~18, Maintenant, ga va mieux : nous sommes bien repus («coufles» en fr. du @Midis); nous avons notre gentil petit ventre qui est bien rond (vombe}: 19. Donnez-moi la «doulourcusey; et ne nous casso- mez» pas, (que) nous ne sommes que de pauvres gens(qui n'ont pas de quoi). [Revs eee ores Pew Bouse / NOTES (suite) (4) Trocha, var. troita;trocha signe aussi comelette», trochada egrosse omelette avec sucre et mie de pain». (5) Escagardl, var. escagardt, escaragot, escaragol, escargol, esc sgaraule. LEICON 64 _ a 306 tres cent siéis 20— Aqui la ndta; vos fa uech mila francs, tot comprés. 21— De qué? E ben macaral, avétz pas oblidat de comptar dins lo pais ! (6) 22— Perqué romégas, Guston? Es pas car! Cresids benléu qu’auriam pogut manjar e pagar d’una crana capelada? 20 frans. ee Exercice en auvergnat. — 1 Per ben manjar, i a mas un pais: Occitania. - 2 Cada encontrada a sas especialitats renomadas. - 3 En Provenca avetz l'alh- li, la borrida, la bolh-abaissa. - 4 Dins lo Lengaddc podetz tastar de tripons, de pastis de rocafért, un bon cassolet. - 5 En Gasconha, regalatz-vos amb de fetge gras arosat d’armanhac. - 6 Dins lo_nérd @Occitinia, manjatz de bons fromatges. - 7 Per tastar tots los plats,chaudria una vida. Prononciation. — 1 per bien mandza yo maz un payi: oussitanya, - 2 kada encountrada o saz espéchialitat renoumada, - 3 in proubensa abez V'ayioli la bourrida 1a bouyabayssa, - 4 dyin lou lingado poudez tasta dé tripow dé pasti dé roukafor un boun kassoulé, - 5 in gaskounya regalaz boz amb dé fidjé gra arouza d'armanyak. - 6 dyin lou nor d'oussitanya mandza dé boun froumatché. - 7 pér tasta toutch louz pla tsaoudryo una vyida. tres cent sét 307 ~20. Voici la note, huit mille franes, tout compris. 21. De quoi! Et bien «macarely vous navez pas oublié de compter dans ce (le) pays. ~22.Pourquoi crouspétes-tun, . Localenent, le Puy se dit Lo Puei (lou pay). i Q) Espinchador, dér. de espinchar «observer» done «lieu dot Von observe, hauteur». Ponchut, var. ponchuc. (3) Retrobar «retrouvery au sens de arejoindre»; «retrouvery au sens de «trouver & nouveau» se dirait tornar trobar. LEICON 65 eee 310 tres cent dtz — Caldrié pas oblidar la catedrala ; vesétz aquelas péiras de color diferenta, placadas quora una quora I'autra, ¢ las copdlas? Aqud vos méstra Vinfluéncia de YOrient (4). 7— Aveéw plan vistalhat? Alara, cap a Sant- Flor. 8— Isem. Agachatz en passant la catedrala en basalte del ségle catorzen e l'ustal noble renaissenca sul costat, qu'i es installat un muséu plan bél d'art populari occitan Quand tornaretz, un autre estiu, aurem mai de temps, lo poirem visitar. I veiretz los autisses de 'esclopiér e del menusiér, de topins de tota mena per conservar d’éli, daiga o de vin, de grasalas que s'i metid la frucha, de costumes regionals que se portavan autres cdps ¢ que se tornan sortir per las féstas. I trobaretz tanben d’esple- ches plan polits. Lostal de l'amic Charlon es juste darriér aquel muséu. Te! Lo vesi que braceja per nos dire de venir (5) 8 éskloupyé - ménuzyé - toupis. - | ‘res cent onze 311 6.11 ne faudrait pas oublier la cathédrale; vous voyez cette alternance de pierres de couleur différente (placées alternativement), et ces (les) coupoles ? Cela vous montre T'influence de ['Orient. 7. Yous avez bien vu? ‘Alors, en route pour Saint-Flour. ~8, Nous y sommes. Regardez fen passant la cathédrale en basalte du XIVéme siécle et 'hotel renaissance sur le cté, oll (qu'y) est installé un trés beau musée d'art populaire occitan. Quand vous reviendrez, un autre &é, ‘nous aurons plus de temps, nous pourrons le visiter. Yous y verrez les outils du sabotier et da menuisier, des rots de toutes sortes pour conserver de Ihuile, de l'eau ou du vin, des vasques en grés ol Ton (que s'y) mettait des fruits, des costumes régionaux que Von portait (se portaient) autrefois et que l'on ressort (se ressortent) pour les fetes. Vous y trouverez aussi des instruments trés jolis. -9. La maison de mon (’) ami «Charlown est juste demiéte ce musée. Tiens, je le vois gesticuler (qui gesticule) pour nous dire de venir. NOTES (suite) (4) Quora una quora lautra, syn. una Pautra non. (5) Charlon, var. nord-occitane de Carion, dér. de Carle + on suf.affectifica =nord-oc. cha-. LEICON 65 312 tres cent dotze 10— Adieu, Guston ; adieu, Joanon. Alavetz, avetz fach bon viatge? Venétz, me'n vau vos presentar a de joves amics que passan las vacanas dins una baria. Es la novéla moda, lo retorn a la natura, a la vida sana de la campanha. 11— E per festar vastra venguda, ai demandat’a Claudon 16 cabretaire d’arrengar una velhada. Poira pas venir anuéch mas deman de véspre sera amb nosautres. Vei- retz qu’en Auvérnha, se sap encara amu- sar, LL cabrétayré. Exercice en auvergnat, — 1 Al Puei, podetz veire una catedrala que l'estil reverta las gleisasd’Orient, 2 Liinfluéncia de VOrient se vei a las copdlas ¢ las peiras de talha que son de doas colors. - 3 La cate drala de Sant-Flor es mai simpla mas praqud tan brava coma aquela del Puei. - 4 Se voletz veire quicdm de gente entratz al mustu d'art populari. - 5 Per veire una crana festa vos chau anar en Auvernha. Frononeiation. —- 1 arh poey poudez, viré una katedrala ké Vestil rébérta las gleyza d'ourlyen, - 2 Vinfluinoyo de Youriyen sé bi a laz koupola 6 a laz peyra de tayia ké cou é douazkoulour. - 3 la katédrala dé son flour és may simpla mas prako ta braba Koums akéla derh poey. 4 sé boulez viré tyikon dé djinté intra arh muséou d’ar popularyi- 5 pér biré una krana festa box tsaou ana in aoubernyia, tres cent tretze 313 10. Bonjour, «Gustous; bonjour, «Jeanouy. Alors, avez-vous fait bon voyage? Yenez, je (mn’en) vais vous présenter & de jeunes amis qui passent leur (Les) vacances dans une ferme. C'est la nouvelle mode, le retour a la nature, & la vie saine de la campagne. —11. Et pour féter votre venue, j'ai demandé 8 «Claudon» le «cabrétayre> d'organiser une veillée. Il ne pourra pas venir ce soir mais demair soir il sera parmi (avec) nous. Vous verrez qu’en Auvergne, or sait encore 1.Au Puy en Velay, yous pouvez voir une cathédrale dont le style rappelle les églises Orient. ~2. Linfluence de Orient se voit aux coupoles et aux pierres de taille qui sont de deux couleurs. —3. La cathédrale de Saint-Flour est plus simple mais aussi belle que celle du Puy. —4. Si vous voulez visiter quelque chose de joli, entrez dans le musée d'art populaire. ~5. Pour voir une belle féte, il vous faut aller en Auvergne. Var. auy. 1. Puei, lang. pug. Reverta, syn. lang. rapéla, remembra. 4, Gente, syn. lang. polit i =S. Chau, lang. cal : Cu final awv. lang). Dans la pron. figurée, -th- note le 4- qui se pron. un peu comme la jota de Pespagnol LEICON 65 (Ee a 314 tres cent catdrze Seissanta_seisena_leigon (66) La borréia a la velhada 1— Los amics, calem nos! Claudon lo cabre- taire ven d’arribar amb sa cabreta. Nos va jogar qualques borréias que vos faran oblidar lo rdk e lo jérk ; cresétz-me | 2— Anatz, los Auvernhasses,totes en plaga per la danga e que la borréia comence. A tu, Claudon ! (1) 3— Quand éri tot pichon, ma maire me bra- gava, dempuéi que soi grandon, me bra- gui soleton. Aquela pola blanca, pichona, pichonéla, aquela pola blanca que passa per l'ostal ; que passa per l’ostal, pichona, pichonéla, que passa per Vostal, va care- car lo gal! 4— Alara los amics, qué ne pensatz d’aquel enavant ? 5— Aqud me fa trefolir; Terré du! Quin ritme ! Agachatz Guston, que fa la crosada amb un veire sus cada man ¢ un autre sul cap (2) (4). PRONONCIATION. — bourreyo - bélyado. 2 aoubérnyassés. - 8 pitchou. - 4 énaban, tres con: quinze 315 LABOURREE ALA VEILLEE 1. Mes (les) amis, un peu de silence (taisons-nous) ! «Claudous le ceabrétayre vient darriver avec sa , Tous les Occitans connais- Sent le fameux bolega ! (pron. boulégo) «remuel>, que Fon erie (méme en parlant «frangais») & celui qui tient le sae des pions & «la quine» (le quine en francais de Paris), afin que la chance tourne. A Montpellier, on crie aussi montado! cmoxtele (le pion fgagnant)» ! (4) La crosada : bourrée A trois figures; elle se danse & quatre personnes qui se crosan ese croisent» réguligrement. La tornejaira : bourrée & cing figures, oli les danseurs et danscuses tornejan «tournoient >. La montanharda : bourrée & deux figures, ol les couples forment un cortége. Les bourrées sont jouées par des qui fait Ia musique, avec la tambourin. —S,Ceux qui jouent Sappellent le «galoubérafres et le «tambourinalren. ~6-On tient le «galoubet» (se tient) de la main gauche, pendant qu’on joue du tambourin (se joue) de la main droite. —7.A la fin d'une soirée, les Provencaux chantent souvent In Coupo Santo (Coupe Sainte) de Frederic Mistral. C'est un peu comme un chant national (pour eux). Yar. auv, 1. Aquel qu’(aima), lang. fo qu'(aima). 4. Fa, var. auv. fait, =6. Dreit(a), var. de drech(a) présente en lang. occid. =7. Provencau(), lang. provencal(s). ‘Chantan, lang. eantan; chant, lang, cant, Frononciation, — 1 akizh kayma pa dé danse kount pa Jou plazi dé vious, - 2 in aoubemyia aoun la boureyia in proubensa aoun la, farandola, ~ 3 si bouléga pas ton Kouma pér la bourtyia akoz iyikom daoutre. - 4 akoz Tow galoubé 6 fo la mujika amb low tambeurinayré. - 5 akich ké daogou 86 sonou lou galoubétayré 6 lou tam- Dourinayré. = 6 lou galoubé sé ti dé Ta'mo gaoutcha ton ke s6 dzoga dérh tambourt dé la mo drita, = 7 a la fyi d’una besprada louz proubensaou tsantou soubin Ta Keupa Sonia dé frédérik mistral akoz una mena dé tson nachio- nal LEICON 66 _e ee 318 tres cent détz-euéch Seissanta_setena_leigon (67) L’Auvérnha 1— Quina vesprada ier al ser, a cb de Char- lon! Auriai plan volgut demorar encara qualques jorns. De dancas coma aqud, n’avém agut vistas dins lo temps, mas ara, los joves an pas pus de sanqueta ; fan pas que de trolhadisses ! (1) 2— Que vols, la rota nos sona. Ai convengut d'anar a Clarmont ¢’Auvérnha udi, la capitala dels Arvérnes. 3— Es pas aqui que nasquét Telhard de Ghar- din? 4— Non, pas exactament. Lo ndstre pus grand dme de sciéncia ¢ filosdfe d’aqueste ségle, nasquét a costat de Clarmont, a Sarcenat ; V'Auvérnha es una térra de grands dmes. Oblidetz pas que vegét naisser Pascal tan- ben (2). 5— Mas qué diable sentis a caochoc? Aqud’s curiés ! PRONONCIATION. — aoubérnyo, 4 Gtsattomén - syénsyo. - tres cent détz-e-ndu 319 L’AUVERGNE 1. Quelle soinée hier soit, chez en fr. du «Midio); ils ne font que du surplace ! ~2. Que veux-t, la route nous appelle. ai décidé (conven) aller & Clermont- Ferrand aujourd'hui, la capitale des Arvernes. ~3. Ce n'est pas It oi ext né Teithard de Chardin? ~4. Non, pas eXactement. (Le) Notre plus grand homme de science et philosophe de ce siéle, est né A cbt6 de Clermont, & Sarcenat; Auvergne est une terre de grands hommes. Noubliez pas qu'elle vit naitre aussi Pascal. “5, Mais qu'est-ce qui sent le (8) caoutchouc que dable ? Cest [eainn vee aa Bm A bam, 4 2 De Cision NOTES : ()Trothar «fouler (ux pieds) le raisin » dob «faire du surplace (notamment en dansanty. Le dér, tds express trothadis employé aussi en francais du «Midi» indique I'xaction de marcher ou de danser sur place». Le fouloir ou le pressoir se dit 1o truéth var. lo truth. Noter le passé sur-composé n’avém agut vistas, qui indique une action lointaine et imprécise. 2) Nasquet, var. naisset. ‘Vesbt, var. vegust, vesquat. LEICON 67 _ a 320 tres cent vint Mas non, Guston; sabes pas que Clar- mont es lo pais de Michelin ? 7— Es tanben dins aquela vila qu'Urban Dos presiquét la primiéra crosada (3). 8— Pren a man drecha, poirem veire la cate- drala gotica 9— Gaitatzme las bélas carriéras, qu’an conservat d’ostals anc 10— Aqui la catedrala :boleguetz pas pus, que prenga una fotd (4) 11— Es fach, vos podétz anar passejar per las carriéras viélhas. Mas oblidetz pas de tor- nar a miégjorn pel dinnar. Anuéch, lo viatge contunha. 12— Lo repais es acabat, Guston a begut lo riquiqui, Marineta lo cafeton, alara en rota per Limatges (5). 18— Vesétz aquel paisatge de colinas, coma es brave. Amb aqud, es pas la confida de las grandas plajas. Espéri que los toris- tas saupran pas de longtemps encara que VOccitania es un pais meravilhés que i fa bon viure.(5) tes cent vint-e-un 321 —6, Mais non, «Gustou; tu ne sais pas que Clermont-Ferrand est le pays de Michelin? —7.Cest également dans cette ville qu’'Urbain II précha Ia premiére croisade. ~8.Prends & (main) droite, nous pourrons voir la cathédrale gothique. ~9, Regardez (-moi) ces (les) belles rues, qui ont conservé des maisons anciennes. —10, Voila (la) la cathédrale : ne bougez plus, que je prenne une photo. —11. Crest fait, vous pouvez aller vous promener dans (par) lesvieilles rues. Mais rfoubliez pas de rentrer (retourner) & midi pour le déjeuner diner). Ce soirsle voyage continue. — 12 Le repas est fini (achevé), «Gustour a bu. son (le) eriquiquir (pousse-café), Marinette son (le) bon petit café, alors en route pour Limoges. =13. Vous voyer ces paysages de collines, comme c’est reposant. De plus (Avec cela), ce n’est:pas la cohue (Pétoutfée) deserandes plages. Jespére que les touristes ignoreront (ne sauront pas) (de) longtemps encore que V’Occitanie est un pays mervilleux ob il fait (qu'il y fait) bon vivre. at [TERRE aT Guar PET" A ee a NOTES (suite) (3) Presicar, var savante predicar. (4) Pronga, var. prengui. (5) Notez la présence du suf. affectif -on :pour faciliter la pron., on a inséré un +- d’oi eafeton. Brave, syn. tranquilon, qui est un mot trés employé, correspond € pou prés au francais familier epeinardy. Il est empioyé aussi en Frangais du «Midi». (© Esmaut, var-esmalt. | Rejénher, var. rejinher, rejGnger, rejunhir. LEICON 67 _e a 322 tres cent vint-e-dos 14— Cala-te, Guilhém, que los vas far venir! 15— Vej'aqui Limbtges, la vila de la porcelana. Pareis que las usinas emplegan détz mila obridrs res que per aquela industria, 16— De segur, sabétz que lo comtat de Limi ges foguét restacat a la Franca en mila sidis cents sét. Es a dire que la catedrala que vesétz ara, que foguét bastida als ségles dotzen e quatorien, es d'epdca occi- tana. 17— Aqui lo muséu. I veirewz d'esmauts plan polits dempuéi lo ségle dotzen.(6) 18— E ara, me'n vau cercar una aubérja qu’aja encara de cambras. Vos i rejonherai totara (6) 17 ésmaous, - 18 rédjounyéray. Exercice en auvergnat. — 1 Per passar una bona velhada se chau assetar davant un bon fudc. - 2 Atencion a las belhisas que vos trauquen pas las brajas. - 8 Per faire fudc chau prendre de papeir, de base menut € d'estelas que copam amb una ascha. - 4 A cada cdp d’ascha, se tustam fort, fasem de clapas. - 5 Aqud’s Yora.de cachar de notz e de despelonar las chastanhas. - 6 Se visitam Occitan aqud’s lo moment que parlam de ¢d qu’avem vist Jo temps de la jornada. tres cent vint-e-tres 323 14. Taistot, «; nous Sons psi Jounée dns Tes montane, Auverme, 4. Je mets ma (a) Yeste et Jatne, 5. Chemin fant (Gr chemin Asti entendu parler des voicans, eGuston> ? 6. Non; ai Ce que. cent? ~7.Tu ne te souvens pas de sate grande montagne, foue rouge, qh cichat du £64? Nous Tavors vu Trautre soir & a télevision |-* Ah ot, la montagne qui etait des pierre et de la tene brdlanter ils disaient (cela) quelle (te) Frflerait une ville comme (un) rien ; tu en as méme ‘méme que tur en as) fermé les yeux Marinette ! NOTES : aug s¢ pron. pros paourt. (2) Canaria ta emst tn vests; toma Lava Cuter ow ete “ (Emendre centendren, syn. aus: oU entendut ou aust, ‘cenents ‘ " Ca) Romsraier place de Tadietif tEminin grade, qui est fentpone En octan Tadjecif et sowvent pace spe e om, Te Ruble pas, metne quand, en fancaliest pace avant le om Toutes um panda montane possible er cctan. randantcrilnts sya ealent ; Shiba que sot 8 not ects ls dsuent que.o, tour ts LEICON 68 _——— 326 tres cent vintesitis 9— Te rapélas, Guston, qui avid un traucas que vomissid de fudc e de lava; aqud se sona un cratéri, Quand lo volcan s’es endormit, aquel cratéri_ s‘emmantéla d'érba, mas se pot desrevelhar d'un cdp € te sautar sus la codena coma un canhas enrabiat (6) 10— Bondieu! Mas es afrés ! (7) 11— E ben! gaita a ton entorn, Guston, sem dins un cratéri, 12— (Guston): « Veja, Marineta! Aqud fuma al fons ; sentisses pas que la terra estre- mentis ? » 13— (Marineta): «Al secors, lo volcan se revelha ! » (8) 14— (Joanon): « A Vautd, ¢ leu leu! » 15 — (Guston se risent) : «Coquinasses, coma aqud, me voliatz espaurugar ¢ es ien que vos ai plan eriganats|! » (9) wee tres cent vint-e-8t 327 u te rappelles, , nous sommes dans un cratére, 12. «Gustou> : «Regarde (vols) Marinette, ga fume au fond; tu ne sens pas que la tere tremble? »13, Marinette : «Au secaurs, le volean se réveille !» —14. ceanouy : «A la voiture, et Vitel». 15. «Gustou» (e) riant : «Grands coquins, comme «2, ‘ous ouliez me faite peur et c'est moi qui vous ai bies eus !». (6) Traueis, augm. de traue avec le suf. augm. as. S'emmantela, var (@emmantolar et & Marinette qu'il ne sait pas ce qu’est un volcan pour se moquer deux. —2, ls pensent qu'il est peureux, mais ce n'est pas vrai (vérit8). —3, Eux, ils veulent jouer aux (faire les) courageux, mais ils ont peur d'un brave petit volcan peu méchint. —4,En Auvergne, il y a de nombreux (un troupeau de) cratéres au-dessous desquels dort la lave (que la lave y dort dessous) =5. Le soit, les Auvergnats leur chantent des chansonnettes pour quills continuent & dormir longtemps. Var. auy. 1, Jeantdt, lang. Joanon, ~3. Ben bravonel, ang plan (ou ben) bravonél. <4. Duerm, lang. dormts/durmis. En dessota, lang. dejés. Changonetas, var. auv. sansonhas. Per que contuahan de durmir de temps, syn atv. per que duermen enquera de temps; lang. per que dormigan (dorman ou duérman) encara longtemps. LES BLEUS D’AUVERGNE (histoire vraie) 1.Je ne voudrais pas quitter Ie Limousin et I'Awergne sans (in"}emporter avec moi une spécialité du pays. ~2.Tu pourrais peut-étre (UJacheter quelques bons fromages : du cantal et du bleu d'Auvergne. PRONONCIATION. — d'aoubérnyo. 4 latehyes - Layré.- LEICON 69 330 tres cent trenta Dintrem dins aquela especiarid: « Mada- ma ’especiéra, de quavéz a nos prepau- sar?» 4— Bravament de causas, e mai que mai de produches lachiérs del terrador (1). 5— Lo bél pan de burre! Qu’es salivés ! (2) 6— Avétz vistas, en passant, las vacas dins las pradas ? 7— Oc, paissién tranquillament, I'aire bra- vas (8). Lrba del néstre pais es tendra e grassa. Balha de bon lach cremés e un burre saborés. 9— Per gd qu’es dels fromatges, vesetz la pasta onchosa. Aqué te fa salivar. 10— Diga-me, Guston; l’aimas, tu, lo blau Auvérnha? Ne _ voldrias pas un talhon? ‘aquel, que tuteja lo Bon Dieu! D 11— Me respondes pas? (En se revirant) Mas ont és passat, te vesi pas pus? 12— (Sausis una pichdta votz montar) Oi, malurés! qu’ai mal a lesquina ! tres cent trenta-un 331 3.Entrons dans cette épicerie : «Madame épiciéee, qu’avez-vous & nous proposer ? » ~4. Bien des choses, et surtout des produits latiers de notre (du) terroir. -5. La belle ‘motte (pain) de beurre ! Qu'elle est appétissante ! 6, Avez-vous, ‘yu, en passant, les vaches dans nos (les) prairies ? ~7. Oui, elles paissaient tranquillement, Pair débonnaite, -8. L'herbe de (du) notre pays est tendre et grasse. Elle donne du bon lait exémeux et un beurre savoureux. -9. Quant & nos fromages (Pour ce qui est des fromages), voyez leur (la) pate onctueuse. Ils donnent eau & la bouche (cela te fait saiver). 10, Dis-moi, «Gustou>, tu Paimes, toi, le bleu @’Auvergne ? N’en voudraistu pas une (bonne) portion ? De celuili, qui dit tu (tutoie) au Bon Diew. =11, Tu ne me réponds pas? (En se retournant). Mais ott tu passé, je ne te vois plus? —12.(On entend une faible (petite) Woix monter) Ai, malheureux ! que j'ai mal au dos ! NOTES ( Voccitan blau «bleu» a souvent été romplacé par le tillicisme blu zne Toubliez pas. Produch; eproduire» se dit produire, va. produsi. (2) Salivds cappétissant (qui fait saliver)»; gostés ¢savoureux»; ragostds «savoureux, appétissanty.. G) Vaire, var. Le. LEICON 69 ——— oo 332 tres cent trenta-dos 13— Mas d’ont cridas ? 14— Soi al fons d'un traucis negre, medamne ! ) 15— (L’especiéra desperduda) Mon Dieu! es tombat al fons de la cava per la trapanéla abadalhada ; ajudatz-lo a montar ! (5) 16— (Guston, que parla a pro pena) soi tot endolentit ; ai de blaus de pertot! Cresi que me'n sovendrai dels blaus d’Auvér- nha ! (6) Exercice en auvergnat. — 1 La borréia: « Per ben la dancar visca la limosina, per ben la dangar visca los Auvernhats ». - 2 Per ben la dancar chau portar un costume de festa, una brava blauda. - 3 Los esclops devon remplacar los soliers ¢ los émes tustan fort lo sdu per marcar la danga, - 4 Las femnas ensajan de mostrar de gracia en faire las figuras. - 5 Quand an ben dangat, los dmes manjan un croston de pan e de blur. - 6 Un blur vau mai Yagure dins lestomac que sobre la cueissa Prononciation. — 1 1a bouréya pér byen la dansa byiska Ia Iimoujina pér byen la dansa byiska loz aoubernya, - 2 pér byen la dansa tsaoll pourta un Koustumé dé festa una brava blaouda, - $ lous eskle débou rimplassa lous souyé 6 louz omé tustou for lou siou pér marka la dansa, 4 Jas finna assadzou de moustra dé grassyo in fayré las fyigura. - 5 kon z-aou byen dansa loz omé manjou un Kroustou dé po é dé bloer. - 6 un bloer baou may laguré dyin Testouma ké soubré Ia koeyssa, tres cent trontactres 333 =13. Mais dod criesta? —14.Je suis au fond d'un affreux trou noir, onédamnés | -15. (L'épiciére affolée) Mon Dieu ! il est tombé dans (par) la trappe grande ouverte au fond de la cave; aidezle & monter ! ~ 16. (¢Gustou, qui parle a grand peine) «Je suis tout endolori; j'ai des bleus (de) partout ! Je crois que je m’en souviendrai des bleus d’Auvergne ! eee NOTES (suite) (A) Traucls, dér. de traue +-As (suf. ici péjoratif). (S) S'abadaihar «(s)ouvrir entidrement», dér. de badalhar «bail ler», Tuméme dér, de badar «regarder bouche bée ; faire le badaud>. (©) Endotentit, var. endolesit, endolit, dér. de dotent «souf- frant» soi un paue dolent je suis un peu soufirants; 1o cap me idol «j'aimal AL téter, de doler, var. ddler «avoir mal, scouftriry 1. La bourrée : « Pour bien la danser vive la limousine, pour bien i danser, vive les Auvergnats»—2. Pour bien Ia danser, il faut porter un costume de féte, une belle «blodey (blouse tradition- hells). -3.Les sabots doivent remplacer les souliers et les hommes frappent fort le sol pour rythmer (marquer) la danse. rj. Les femmes essaient de montrer leur (de) grice en faisant (faire) des figures. —S. Quand ils ont bien dansé, les hommes mangent un casse-crofite: du pain et du bleu. ~6. Un blew GAuvergne, il vaut- mieux Tavoir dans Testomac que sur la Var. aw, 2. Blauda, lang. bloda, 3, Marcar la danga ou marcar Jo pas. Ta. En faire : le part. présent comme en gascon et aussi en lang, peut étre formé de en + infinitif. 6. Agure, lang. aver. LEICON 69 a i hr 334 tres cent trenta-quatre Setanta leigon (70) REVISIONS et NOTES Vous avez fini votre voyage en Occitanie. Vous avez pu visiter le Rouergue, le Lan- guedoc, la Provence, la Gascogne et les ré- gions septentrionales comme le Limousin et PAuvergne. Vous avez pu entrevoir lu grande richesse de Yoccitan, remarquer son unité et sa di- versité. Il vous reste beaucoup a découvrir, ne serait-ce que du point de vue linguis- tique. Mais avant de pouvoir améliorer et appro- fondir vos connaissances, il vous faut bien assimiler celles qui vous ont été présenté Voici un trés bref résumé des particularités principales de loccitan. Le verbe: c’est la partie de Poccitan la plus délicate. a) Absence de pronom sujet: Aimi «jaime». — b) Emploi régulier du passé simple (ou prétérit), alors qu’en frangais, ce temps est plus rare: anéri a Tolosa «je suis allé, j'allai_A Toulouse». Le pronom: a) pas de sui pronom sujet. — b) Place parfois différente de celle du pro- nom en francais: lo te balharai «je te le donnerai». tres cent trenta-cine 335 Le nom: son sens peut étre complété ou nuancé par des suffixes afin qu’il puisse ex- primer la laideur (ls), la répugnance Caras), l'affection (-on, -dt) etc.; ces suffi: xes (et d'autres) peuvent se combiner pour nuancer encore la pensée: lapinis «lapin laid (ou désagréable)», lapinaras «lapin trés laid, repoussant»; lapinon «jeune lapin mi- gnon», lapinonet ou lapineton «trés jeune lapin mignon»; lapinonas «jeune lapin mi- gnon, grand pour son age et un peu lour- daud» etc. Ladjectif: comme le nom, son sens peut @tre complété ou nuancé par un-ou plu- sieurs suffixes: grandon «assez grand et mi- gnon»; grandonél «jeune (enfant) grand pour son age; grandis «grand et laid; trop grand». Le comparatif: a) d’égalité: tant ...coma ‘ou que :estan brave coma (que) tu «il est aussi gentil (brave) que toi»; b) de supé- riorité, trois variantes mai, pus, plus... que; es mai (pus ou plus) polit que tu «il est plus joli que toir. Le superlatif relatif, placé aprés le nom, se passe de l'article; la mai (pus ou plus) bela filha, mais, la filha pus (ou mai ou plus) béla «la plus belle fille». LEICON 70 ETP SS 336 tres cent trenta-s 6. Négation: a) simple et non double comme en frangais officiel: voli pas «je ne veux pas». — b) Se place parfois aprés un infi- nitif. Li ai dich de lo prene pas «je lui ai dit de ne pas le prendre». Conjonctions de subordinations et pronoms relatifs: emploi fréquent du que «A tout faire. L’ome que te parli «l’homme dont je te parle»; Postal que ivau (en réaité de Roumanille) i aurait été actuellement trés difficile de comprendre ces poémes de Trouba- dours Quelle’ catastrophe inéparable ce serait, si nous étions coupés par 18 graphie de nos ancétres si prestigioux LEICON 71 344 tres cent quaranta quatre Tant m’abelis. «Tant m'abelis vostre cortés demand Qu’iew non me puesc ni volh a vos cobrir. Jeu sui Arnaud, que plora e vau cantant ; Consirés vei la passada folor E vei jaussent lo jdi qu'espere, denant, ‘Ara vos prec, per aquela valor Que vos guida al som de lescalina Sovenhatz vos a temps de ma dolor! ANT Cada SABER PAMOR, Ve: “ENT FETHEN EAL tres cent quaranta cine 345 ‘Tant m'agrée «Tant m'agrée votre courtoise question, que je ne puis, ni ne veux me cacher & vos yeux (3 vous). (Moi) Je suis Arnaut, qui pleure et vais chantant; Je vois, avec chagrin (chagriné) ma folie passée et je me réjouis fen voyant, (vois joyeux), devant moi, le «jin que attends. Or (maintenant) je vous prie, par cette force (valeur) qui vous conduit au sommet de Tescalier : souvenez-vous 4 temps (lors- u'll sera temps) de ma douleur ! Dante : La Divine Comédie Le Purgatoire, chant XXVI (fin) NOTES : (2) Dante, bien qu'il ne fut pas occitan, avait choisi d'écrire sa Divine Comédie en langue doc, parce qu'elle était slors la langue la plus prestigieuse Europe. Il est dommage pour nous qu'il ait, cédé aux pressions de ses compatriotes qui lui demandaient @écrire son euvre dans leur propre langue : il aurait 66 un des plus grands po®tes de langue d'oc. Toutefois, il tint & écrire la fin du Purgatoire dans la langue des Troubadours quil considérait comme ses maitres, afin de rappeler que la langue doc était pour Iu la plus belle des langues. (2) 11 écrivit ce passage en nord-occitan, suivant exemple de la ajorité des Troubadours qui étaient effectivement Limousins et ron pas Provencaux, comme cela est parfois soutena. Le terme le plus fréquemment employé aux XMleme et XMlIéme siécles par les Troubadours pour désigner leur langue est «lemosin» et non pas «provencal», qu’ils fussent du Limousin ou dTailleurs. Remarquez les formes nord-occitanes comme : sui, lang. so; vei, lang. vesi. (3) Yous pouvez remarquer, au vers 5, le terme JO, symbole de la philosophie des Troubadours, qui était fort bien connue de Dante. LEICON 71 346 tres cent quaranta siéis Setanta dosena_leigon (72) Tant ai mon cor... 1— Coneissétz pas una autra cancon de Ber nat de Ventadorn ? Si, escotatz aquela, que parla tanben @Amor. Tant ai mon cdr plen de joia..(1) 3— Tant ai mon cdr plen de jdia Tot me desnatura ; Flors blanca, vermelh’ € bloia M’ sembla la freidura, Qu’ab lo vent e ab la ploia Me creis aventura, Per que mos’ prétz monta e poia E mos chants melhura. Tant ai al cdr d’amor De joie de dougor Qu'iverns me sembla flor E la neus verdura. tues cent quaranta s8t 347 1.Ne connaissez-vous pas une autre chanson de Bernard de Yentadour ? —2. Si, écoutez celle’, qui parle aussi d'Amour. Fai mon cour si plein de joie .. (3) Fai mon ceeur si plein de joie que tout me parait changer de nature (litt.: tout se edénature» pour moi); la froidure me semble fleur blanche, vermeille et claire, car avec le vent et la pluie eroit pour moi le bonheur; c'est’ pourquoi mon mérite monte et s'éléve, et mon chant s‘améliore. J'ai au coeur tant damour, de «joi et de douceur que Vhiver me semble fleur et la neige verdure. (Les Troubadours différenciaient la jBia» du «jbir qui est «ia joie, Ja félicité suprémey obtenue par application des vertus {elles que Paratge «égalité», «Amor» etc, comme nous avons va legon 71 (2) Dans cette poésie sont présents un grand nombre de mots-clefs de la philosophic des troubadours : prétz «mérite», melhurar (Valeur, Mérite) et «Paratge> (Egalité totale entre rous) qui étaient ensevelis ~ Sont vivants, restaurés, assainis et guéris, — Puisque le comte est entré & Toulouse pour la relever — Et pour les Francais détruire et pour Prbétz» lever; —Partout (Dans toutes les terres) les hommes (ils) Ont retrouvé la parole — Et s'écrient : « Toulouse ! Que Dieu la ‘dirige et la garde — Et lui donne Valor (¥aleur), la secoure la sgaide et la protige ! — Et lui donne (le) pouvoir e (Ia) force de réparer ses pertes, — (Et) de délivrer «Paratge> et de faire resplendir «Joip. (2) Enansar «mettre en avant, relever, élever» de enans/enant (adj, et nom) en avant; succds, progres»; terme de sens approchant, enaussar/enautar «élever, rehausser». ; G) Notez la traduction de re-+an tornat trobar«ils ont retrouvé», que vous avez déja vu A plusieurs reprises. Yous avez une série de subj. présents, indiquant le souhait, comme en francais : dirige (de dirjar); garde (de gardar); balhe (de balhar); protege. LEICON 73 352 tres cent cinguanta dos — Aqui un estrach del ritual catare escrich al ségle tesen, que presenta los principis daquesta religion: son crestians, que creson en Jésus-Christ ¢ en I'Evangeli ; considéran lo monde reialme del Mal, coma l’ébra del Diable; recércan Ja puretat espiritala (catare es un mot d'origina que vol dite « pur): Mas aissi coma la santa paraula de Dieu nos ensenha ¢ los sants apdstols ¢ los ndstres fraires espiritals nos 0 anoncian, que nosautres degitem tota desiranca de la carn ¢ tota lagesa, e fasam la volontat de Dieu, lo perfach ben complit, mas nos, servitors negligents non fasém solament la volontat de Dieu enaissi coma se convendrié, mas soventa- ment acomplissém los desits de la carn e las curas del ségle, si qu’als ndstres esperits nosém... entre Jos crestians sém pecadors... O tu, sant e bon Senhor, totas aquelas causas qu’a nosaustres endevénon, al ndstre sens e a la néstra pensada, a tu las mani- festam, Sanh Senhor, e tota la moltesa dels pecats pausam en la misericdrdia de Dieu e en Ia santa orason ¢ en lo sant Evangéli, car nombroses son los néstres pecats... O Senhor, juja ¢ condamna los vices de la carn; non ajas mercés de la carn, nada de corrupcion, mas aja mercés del esperit, pausat en preson, € administra a nos jorns ¢ oras € venias € dejuns e orasons € presicacions, enaissi coma es costuma de bons crestians, que nos non sidm jujats, ni cohdamnats al Jorn del Judici coma los felons. tres cent cinquanta tres 353 eee ae ee a le Chrulny nous somes pesheurser © tol, saint et ton Seinen, eae oe neeipenemap (posé) en prison, et accorde-nous (administre & nous) jours et ee eee que nous ne soyons pas jugés, ni condamnés au Jour du ee LEICON 73 354 tres cent cinquanta quatre tanta_quatrena leigon (74) Catdia Oc soi Catéia. Catdia !Enfarinat. Jamai soi pas estat coma los autres. Jamai Perqué soi Catdia. E tanben perqué soi Enfa- rinat. A Sant-Geniéis, degun sap pas que soi Catdia. Degun sap pas que soi Enfarinat. Mas ie o sabi Teu Amans, Baptista, Blasi Codomiér. Codomiér soi a Sant-Genidis. Encara mai Amans. FE m'agrada d’ésser Amans. Sant Amans primiér evesque de Rods... Al meu pais la mia maire m’apelava Manson. Me coneissiai pas d’autre nom: Manson. Mas quand anéri_a l'escbla, La mia maire m/aurié volgut metre a Mescdla per Pascas, Lo méstre me volguét pas. Calguat esperar lo mes doctébre: un temps de devalada, un jorn de vent d’autan ¢ de castanhas. tres cent einquanta cine 355 Oui, je suis ¢Catdian, «Catdia PEnfarinat». Jamais je n'ai été comme les autres. Jamais. Parce que je suis «Catdia», Et aussi, parce que je suis «Enfarinat». . ‘A Saint-Geniés, personne ne sait que je suis «Catdiay. Personne ne sait que je suis «Enfarinat», Mais, moi, je le sais . Moi, Amans, Baptiste, Blaise Coudoumier. A Saint-Genits, je suis Coudoumier. Encore plus Amans. Et cela ime plait d'étre Amans. Saint Amans, premier évéque de Rodez... Dans mon (Au mien) pays, nia mére m'appelait «Mansou. Je ne ‘me connaissais pas dautre nom : «Mansou». Mais quand je suis allé & Pécole. Ma mére aurait voula me mettre & Pécole pour Piques.L'instifuteur ne m’a pas voulu. 1 a fallu attendre le mois d’Octobre : un temps d’automne, un jour de vent dautan et de chataignes. ABRAMS FAISAL escald P LEICON 74 356 tres cent cinquanta siéis A Sant-Geniéis coneisson pas lo vent d’autan Al meu pais lo Segalar. a mid maire me carguét la blodeta negra tota ndva. Me donat la saqueta amb tres chau- déls banuts dedins. Me prenguét per la man. Dins la cort de Mescdla, tanléu nos veire arri- bar, los autres enfants quitéron de s'amusar. nos agachavan, Tew sarravi las mans de la mia mama. Anérem trobar lo méstre al seu buréu per escriure lo meu nom sus sabi quines registres Lo meu nom... A! lo meu nom. La mid maire me daissét dins la cort sens gausar me potonejar, Los autres nos agachavan. Me teniai contra la paret, la saqueta dels chau- déls jol brag. La mid maire se n’éra anada. « Catdia... Catdia lo pichon... Catdia... ». Qual cridét lo primiér? Totes los enfants éran aqui que m’enrodavan e me guinhavan del det : « Catdia... » tres cent cinquanta sét 357 A Saint-Genits, ils ne connaissent pas le vent d’autan. Dans mon pays le Ségalar.. Ma mére m’a mis (chargé) ma petite blouse noire toute neuve. Elle m’a donné mon petit sac avec trois échaudés cornus dedans. Elle m’a pris par la main. Dans la cour de 'école, ds qu’ls nous ont vu arriver, (sit6t nous voir arriver), les autres enfants ont cessé de s'amuser. Et ils nous sregardaient. Moi, je serrais es-mains de ma maman. Nous sommes allés trouver T'instituteur dans son bureau pour insorire mon nom sur je ne sais quels registres. Mon nom... Ah ! mon nom ! Ma mére m’a laissé dans la cour, sans oser m’embrasser. Les autres nous regardaient. Je me tenais contre Iz mur, mon petit sac d’échaudés sous le bras. Ma mére s'en était al «Catdia... le petit Cardia... Catdia». Qui a crié ie premier ? Tous les enfants étaient 1a, (qui) ils mentouraient et me montraient du doigt, «Catia.» ee NOTES : Jean Boudou publia en 1966 ce livre, Catdia, aux éditions LO LIBRE OCCITAN, qui connut un grand succés. Jean Boudow vient de nous quitter. L’Occitanie perd Pun de ses meilleurs romanciers du XXéme sigcle. Les Enfarinats (Enfarinés) sont des catholiques qui, aprés avoir refusé pendant toute la Révolution, la Constitution Civile du-Clergé, n‘acceptérent pas de se soumettre au Concordat signé par le Pape et Napoléon I. Ils se couvzaient la téte de farine dont la blancheur symbolisait pour eux la pureté de leur doctrine. Ils considéraient qu’ils Gtaient les vrais catholiques et estimaient que le reste de I'Eglise, Gtait la proie du Démon. Dans ce livre de Jean Boudou, le mot Catdia est Is déformation du mot catolic (katoulik) dans la bouche d’un Enfarinat buégue, ancétre d’Amans, le héros. Toute la famille porte depuis lors ce LEICON 74 SST TTS TY ES 358 tres cent cinquanta uéch Compreniai pas encara qual éra Catdia. Del meu det pichon los guinhéri tanben, E cridéri coma eles : « Catdia... » Piquéron de las mans totes. Sautéron coma de falords. Se sarréron encara mai de ieu. « Catdia, Catdia... Lo Catoion... ». Alara comprengueri ieu. Bri ieu Catdia. Mas perqué éri ieu Catdia ? Me viréri contra la paret ¢ ploreri. Lo méstre venguét ben per me consolar. Mas cossi me portarid solag, el ? Bri Catdia... Quand sortiguérem a onze oras, la mia maire m'esperava al canton de la cort. Anéri a cla los uélhs confles, sens poder parlar, aufegat de glops... Me potoneget emai los autres nos agachésson que passavan en se trufant. — T'agradas pas a lescdla? Me demandét ela. Mas de que as, paure Manson ? — Catdia... bretonegeri ieu. Catdia... tres cent cinquanta ndu 359 Je ne comprenais pas encore qui était «Catdiay. Avec (De) mon, petit doigt, je les ai montrés aussi et j'ai crié, comme eux eCatdia... Ils ont tous frappé dans lours mains. Ils ont fait des bonds comme des fous. Ils s'approchérent encore plus de moi «Catdia, Catdia.. Le Catouiou...» ‘Alors jai compris, moi : c’était moi (jétais moi) «Catdia>. Mais pourquoi moi, étaisje Catdia ? Je me suis tourné vers (contre) le ‘mur et j'ai pleuré. L'instituteur est bien venu pour me console. Que pouvait-l faire pour moi (pour me porter assistance, soulagement), lui ? J’étais «Catdian.. ‘Quand nous sommes sortis & onze heures, ma mére m’attendait au coin de la cour. Je suis allé vers (8) elle, les yeux gonflés, sans pouvoir parler, étoutTé de sanglots et de larmes.. Elle m’a embrassé, bien que les autres nous regardent (regardas- sent) (tandis) qu'ils passaient en se moquant, “Tu ne te plais pas a P'école ? M’a-telle demandé, (elle). Mais qu'astu pauvre «Mansou»? = «Cali je bredowillé (moi). «Catdia». Cet outage raconte la triste fin des derniers «Bnfarinés, aprés la disparition du dernier prétre réfractaire, «leur» dernier prétre. Cette cuvre nostalgique symbolise la’ dépersonnalisation de POceitanie et Malignation des Occitans, souvent étrangers sur leur propre terre, comme Catoia dans son village. De plus, beaucoup d’Occitans, en lisant cette premiére page du livre de Jean Boudou, se souviennent de leur premire journée de classe, oit souls, comme abandonnés, on se moquait d’eux quand ils pronongaient un mot de «patois». Eux aussi ont connu le drame de Jean Boudou, & qui il était interdit de parler a langue des Troubadours sur les banes de «I'école». LEICON 74 360 tres cont seissanta Alara ela de me prene a bél bragat ¢ de me portar a Vostal coma un nenon. E sonét lo meu paire, tanléu arribar, € lo pepin viélh, Cridava, la mid maire, e me sarrava amb encara pus de vam. — Partirai d’aici, bramava. Partivai sola, se cal. Dins un pais que degun nos conesca pas. Lo meu paire se calava. Lo pepin viélh qu tat lo capél. Aqueles pels blancs tan longs sus las espallas. Docament lo pepin parlet «Soven-te, femna, ¢ tu tanben Amans, per tant que patiscatz, Nastre Sénher a mai patit... » Lo pepin se senhét. Nosautres amb el. Puéi tornat pausar son capél sus sos pels d’Enfarinat tres cent seissanta un 361 Alors elle m’a pris (elle de me prendre) dans ses bres tout contre elle et elle m'a porté (de me morter) A la maison comme un bébé. Et elle @ appelé mon pére, ds son arrivée (sit6t amtver) et mon Vieux grand:pére. Elle criait, ma mére, et elle me setrait avec plus de force encore : «Je partirai ici, criat-elle. Je partrai seul, s'il le faut. Dans un ppays od (que) personne ne nous connaisse...2 Mon pére se taisait. Mon vieux grand-pére a quitté son (le) chapeau. Ces cheveux blancs si longs sur ses (les) €paules. A voix basse, (doucement), mon grand-pére a parlé . LEICON 74 362 tres cent seissanta dos — Letra d’Enric Quatre. — A néstres cars € ben amats los jurats de nostra val d’Ossau, — lo Rei Senhor sobiran. Cars ¢ ben amats, vos avém ci-devant mandat de nos far aver e trasméter sidis marres e «los canhs mastins que avém ordonat méter en ndstra borda de Duranga, a que ne vos étz encara sociats d'obedir. A-d-aquesta causa, avém ben volgut far la presenta recarga per vos diser que vos non falietz, incontinent aprés que I'auretz rece- buda, de nos trasméter losdits marres ¢ canhs, ¢ los deliurar au filh deu vaquér qui garda ndstre bestiar, qui los condusira a néstra dita borda de Duranca. E atant pregam lo Creator, cars ¢ ben amats, vos tenga en sa guarda, A Nerac lo VIII en jorn de april 1.585. Enric tres cent seissanta tres 363 LETTRE D'HENRI IV L.A nos chers et bien-aimés (les) jurés de notre vallée d’Ossau, =le Roi Seigneur souverain. -2. Chers et bien-aimés, nous vous avons ci-devant demandé de nous faire avoir et transmettre six béliers et deux chiens matins que nous avons ordonné de mettre dans notre métairie de Durance; & cela, vous ne vous étes pas encore soucié dobéir. ~3. Pour cette affaire (chose), nous avons bien voulu faire la présente recharge pour vous dire que vous ne manquiez pas, immédiatement aprés Tavoir reque (que vous aurez tegue), de nous transmettre les dits béliers et chiens et de les livrer (délivrer) au fils du vacher qui garde notre bétail, qui les conduira & notre dite métairie de Durance. Et nous prions le Ceéateur, chers et bien-aimés, de telle sorte qu’ll vous tiene en sa garde. ANéna, le 8 avril 1.585. Henry. NOTES : Henri I¥, le roi de France occitan, ne parlait qu’en béarnais avec ses amis et ses sujets. Le francais était pour Iui une langue Gtrangére, quill n’utilisait qu’avec des interlocuteurs ne connais- sant pas Foccitan. Yar. béarnaises. —2. (tras)méter, lang. (tras)méter, lang. var. de sétz, présente aussi en lang. ~3. diser, lang. dire; bestiar, lang. bestial. LEIGON 74 364 tres cent seissanta quatre Setanta cinquena leigon (75) La Vents d’Avinhon Sis uelhs d’enfant, fons ¢ verdaus, Si grands uelhs purs vos dison : d’aut! In pauc riséntas, un pauc moquetas, Téndri, se duerbon si boquetas ; Si dents, pus blancas que lo lach, Brilhan... Chut! qu’arriba; vewz-la! Tot just s'a quinze ans, la chatona. Passes plus, que me f2s morir, O Iaissa-me te devorir De potonas ! Arratge, son peu negringu S'estropa a trenéla’, en anéus ; Un velds cremesin Vestaca ; Foitat dau vent, de roge taca Sa cara bruna e son cdu nus Diriatz qu’es lo sang de Vents, Aqueu riban de*la chatona. 4— Passes plus, que me fas morir, O laissa-me te devorir De potonas ! tues cent seissanta cine 365 La Vénus a’ Avignon 1. Ses yeux d’enfant, profonds et verts, ses grands yeux purs vous disent : Va ! Un peu souriantes, un peu boudeuses, tendres, ses levres sventrouvrent ; ses dents, plus blanches que le lait, brillent... Chut ! (qu’}elle arrive : voyez-la ! Elle a quinze ans & peine, la jeune fille, ~2. Ne passe plus, car tu me fais mourir, ou laisse-moi te dévorer de baisers. ~3.Vagabonde, sa chevelure noire, se retrousse en torsades, en boucles; un velours cramoisi attache; fouetté par le vent, il tache de rouge son visage brun et son cou nu :on dirait le sang de Vénus, ce ruban de la jeune fille. =4..Ne passe plus, car tu me fais mourir, ou laisse-moi te dévorer de baie. NOTES : ‘Théodore Aubanel est, aprés Mistral, le plus grand pote de la Provence. Bien quill fat . tres cent ochanta un 381 6. Et je vis, au milieu d'un épouvantable tourbillon de flammes : c@ gueux de Cog-Géline qui se soiiait si souvent et qui si souvent battait (secouait les puces a) sa pauvre Clairon. Je vis la Catherinette, cette garce de fille avec son air prétenticux: (son nez en Pair)... celle qui couchait toute seule dans sa grange... ‘Yous en souvenez-vous, les gars? Mais, allons, jen ai trop dit. Je viis Pascal Doigt-de-Poix, celui qui faisait son huile avec les olives de Monsieur Julien. Je vis Babette, la glancuse, celle qui pour avoir plus tot lié sa gerbe, se servait aux dizeaux (tas) a pleines mains (poignées). Je vis maitre Grepasi, celui qui graissait (huilait) si bien la roue de sa brouette. ~7. Et Delphine, qui vendait si cher Teau de son puits. Et le Tortillard qui, lorsqu'il, ‘me rencontrait portant la communion (le Bon Dieu : Notre Seigneur) passait son chemin, son bonnet sur la téte et sa pipe au bec... fier comme Artaban... Comme sil avait renvoatré us ch Et «Coulau» avec sa Zette, et Jacques, et Pierre, et Antonin... Emu, blanc de peur, Vauditoire gémit grand ouvert qui son pére, qui st mére, elutla sa sour ~ Vital TORABR PRENE “LicatvaN EPMA Ae VOBTHES ENENTS LEICON 76 382 tres cent ochanta dos Lo cagaire de sarris , lo cagaire devaréc dins la vath. Un an viscoc pas que d’aqueth fromatge mira- culés que trobava pas jaméi entamenat, cada cop que voléva minjar, N'avéva per- dut lo gost de la carn; € benléu lo de cagar... Los sarris éran uroses! Tornavan Auger hisanga en V’ome, au punt que deva- ravan dinca dins la vath. ..Un ser que lo cacaire éra a la fenestra, un sari vengoc proche de sa casa. Se penséc: « Lo poirt tuar d’act estant, N’éi pas jaméi avut nat a portada coma 'qud ». Lo cagaire angoc quérre son arbaleta, pen- jada dempts un an a una punta dew chamBranle, Ajustéc, dambe son adreca qu'avéva pas perduda, la béstia que passava sens se maufisar de ren, € la tide... Se n’aprestéc un polit talhon ende soparfn tot lo minjar, lo gostava, coma ndsta pruméra mair, la fruta defenduda Lo cagaire angoc a la limanda, més en sin que la dierbeva, un gros gatas negre, qu'aveva los uélhs’e las mans d’un dme, ne sortiscoc coma un lambret, en s'emportar lo fromatge a masses. Sautéc per la fenestra demorada dubérta ¢ disparescoc ¢ lo fro- matge dambe eth. tres cent ochanta tres 383 LE CHASSEUR D'ISARDS Leu. Ie chasseur descendit dans la vallée. Pendant un an, il ne vyecut que de ce fromage miraculeux qu'il ne troavait jamai tentamé chaque fois qu'il voulait manger. Il en avait perdu fe gout Ge bi viande; et peut-étre celui de chasser... Les isards étaient hheureux ! Ils reprenaient (revenaient avoir) confiance en I'hom- me, au point de descendre jusque dans la vallée... Un soir que le Chassour était a la fenétre, un isard vint prés de sa maison. Tl se dit (pensa) : ele pourra le tuer d'ici méme, Je n’enai jamais eu aqui soit (de si) & portée comme cela. 316 chasseur alla chercher son arbaléte, suspendue depuis un an une pointe duchambranle. Il ajusta, avec son adresse qu'il 5 avait pes perduc, la bate qui pasait sans se méfier de ren, et la {uae H sen prepara un beat morceau pour souper. Tout en fnangeant, il le dégustait, comme notre premiére nére, le fruit défendu. 3ULeGhasseur alla A armoire, mais en méme temps qu'il Pouvrait, un énorme chat noir, qui avait les yeux et les mains d'un homme, en sortit comme un éclair, en emportant le Fromage dans sa gueule. Tl sauta (par) la fenétre restée ouverte et disparut et le fromage avec Ini. NOTES : (1) Ce texte e’ André Dupuy est extrait d'une émission radiopho- nique. Yous apprécierer le naturel de ta langu ‘Var, greconnes : 1 devarée, lang. davalet; vath, lang. val. viscocy lang. visquat; aqueth, lang. aquel; jaméi, lang. jamai; voléva, lang. volid; minjar, var. de manjar, présente aussi en lang.; avéva, lang. avid; tornavan auger, hisanga, lang. tornavan aver fisanga; Gevaravan, lang davalavan; dinca dins la vath, lang. dusca dins Ia val; vengoc, lang. venguét; penséc, var.de pensét présente aussi en lang. occid.; n°éi pas jaméi avut, lang. n'ai ‘pas jamai agut/ abut. “3: angoc, lang. anéU/anguét; dempus, lang. dempud Jang. mesfisar; pruméra mair, lang. primiéra maire; fruta,var. de frucha, présente aussi en lang. —3. dierbéva, lang. dobrissid/ durbissify sortiscoc, lang. sortiguét; disparescoc, lang. disparé- sgutt/ disparesquet; eth, lang. el. LEICON 76 384 tres cent ochanta quatre Setanta setena_leicon (77) Visca l'Occitania e visca l'Occitan ! Ara, es acabat vastre viatge per I'Occita- nia. L’occitan sens pena vos a permés de conéisser 0 de conéisser melhor aquela béla lenga al passat prestigids. Civilisét !Eurdpa a l’'Edat Mejana, que li balhét un ideal de Libertat, de Paratge d’Amor. Mas la guérra e d'eveniments maluroses Vestarusséron. D’ames geloses de son pres- tige, que mesclavan unitat e uniformitat de la Franga, ensagéron de la tuar. Mas pauc a pauc, dieumercé Frédéric Mistral ¢ lo Felibrige, dieumercé totes los Occitans de Bordéu o de Marselha, de Limétges o de Tolosa, que tornan prene conciéncia de lor personalitat vertadiéra, Ja lenga néstra trelusis tornamai. Avétz donc aprés~a aprigondir astra lenga, mas vostre trabalh es pas acabat: vos cal tornar prene 'Occitan sens Pena amb véstres enfants: son l'avenir de ndstra lenga. Vesétz coma es aisat: véni aici Guilhon. tres cent ochanta cine 385 VIVE L'OCCITANIE ET VIVE LOCCITAN 1. Voil& donc achevé (maintenant, est achevé) votre voyage & travers TOccitanie, L’oceitan sans peine vous 2 permis de connaitre ou mieux connaitre (meilleur) cette belle langue au passé prestigioux. ~2. Elle a civilisé l'Europe au Moyen Age, en Tui donnant (qu'elle iui a donné) un idéal de Liberté, d’Egalité et d'Amour. ~3.Mais la guerte, ct des événements malheureux iui ont porté un grand coup. Des hommes jaloux de son prestige, confondant (qui confondaient) unité et tiniformité de la France, ont essayé de la tuer. —4.Heureusement, peu & peu, grace & Frédéric Mistral et au Félibrige, grace tous les Occitans de Bordeaux ou de Marseille, de Limoges ou de Toulouse qui repronnent conscience de’ leur personnalitS véritable, notre langue resplendit & nouveau. —§. Yous avez donc appris & approfondir votre langue, mais votre travail n'est pas fini (achevé) : il vous faut reprendre L'Occitan sans Peine avee vos enfants, ils sont favenir de votre langue. Voyez comme c'est facile (isé) : viens ici «Guillow. ViSCALOLIAN) 386 tres cent ochanta sidis — Diga-me, Guilhon, POccitan, qu’es aqué ? 7— Lioccitan, es la lenga del Miégjorn de la Franca, la lenga de l'Occitania. 8— Perqué la parlas? 9— Perqué es ma lenga; de mai, es béla e plan celébra. 10— Ara diga-nos un poéma, Guilhon : 11— Liostal que soi nascut n'es pas riche ni paure. Nou i avém espelit e ndu i podiam clare E i avém pas patit mai que dins un castel Los potons Vaiga fresca ¢ lo pan del cantél Exercice en languedocien. 1— Vos parlarai d'un bel pais © mon pais, Occitania Vos parlarai d'un vielh pais Paure pais, qu'a tant patit. 2— E ara son davant Besiérs Que van cramar, cramar Ia gleisa, E ara son davant Menétba Paura Menerba vas sofrir, 3— E ara son a Montsegur O Monsegur, vas morir. 4— Vos ai parlat d'un grand pais O mon pais, Occitania, Vos ai parlat del meu pais Pais de Joi, pais d'Amor. tres cent ochanta sét 387 6. Dis-moi «Guillou», POccitan, qu’est-ce que c'est? ~7. L'oc- citan, c'est la langue’ du de la France, la langue de POccitanie. -8. Pourquoi la parlestu ? 9. Parce cue c'est ma langue; de plus, elle est belle et trés célébre. —10, Maintenant, disnous un poéme «Guillou». ~L1. La maison oi je suis né n'est ni riche ni pauvre. — Neuf, nous y avons éclos et neuf nous y pouvions contenir. — Et nous n'y avons pas souffert, plus que dans un chateau, Du manque de baisers, d'eau fraiche et de pain ‘de la miche. 1.Je vous parlerai d'un beau pays. ~O mon pays, cvitanie. ~je ‘Yous parlerai d'un viewx pays. ~Pauvie Pays, quia tnt souffert. 2.Les voici devant Béziers (Et maintenant ils sont devant Béziers) (qu’)ls vont briler, briler Méglise ~ Les voici devant Minerve —Pauvre Minerve tu vas souffrir. -3.Les voici & Montségur, -O Monségur tu vas mourir. ~4. Je rous ai parlé aun grand pays. -O mon pays, Occitanie, —Fe bous ai parlé de mon pays, ~Pays de

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