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ABSORPTION EN TRAITEMENT D’AIR ______________________________________________________________________________________________________
Les émetteurs de COV sont essentiellement les transports et les industries utili-
satrices de solvants [12] ;
— les fumées de combustion issues des incinérateurs contenant NOx , SO2 , HCl ;
— les gaz acides à base de HCl, HF, H2 S et CO2 ;
— des effluents contenant des composés odorants de type soufrés (H2 S,
CH3 SH), azotés (NH3 , CH3 NH2 ) ou oxygénés (acétone, acide acétique). Les
principales sources sont les stations d’épuration d’eaux usées, les industries
agroalimentaires (conserveries, équarrissages), les papeteries et les industries
chimiques.
Au sens où nous l’entendons dans cet article, l’absorption est l’opération uni-
taire dont le principe est basé sur le passage d’un ou de plusieurs constituants
d’une phase gazeuse dans une phase liquide. Il s’opère des échanges (ou trans-
ferts) de matière entre une phase gazeuse et une phase liquide dont les
compositions chimiques sont différentes. Ce transfert de matière mis en jeu
s’effectue au sein de contacteurs (ou réacteurs) gaz-liquide dans lesquels les
deux phases sont mises en contact pour favoriser les échanges de matière.
Le dimensionnement de ces appareils repose sur un certain nombre de
concepts fondamentaux qu’il est indispensable de rappeler ici, sans toutefois
entrer dans les détails de certaines démonstrations qui ont fait par ailleurs
l’objet de nombreuses publications.
Les points suivants seront ainsi abordés :
— les différents types de contacteurs gaz-liquide ;
— les concepts de base du transfert de matière gaz-liquide ;
— les principes du dimensionnement des absorbeurs ;
— la mise en œuvre des absorbeurs à travers des études de cas.
Nous supposerons que :
— les concentrations des constituants présents dans la phase gazeuse et sus-
ceptibles d’être absorbés au sein de la phase liquide sont relativement faibles ;
— les phases se comportent comme des solutions diluées ;
— le liquide est non volatil ;
— le gaz vecteur est insoluble dans le liquide et se comporte comme un inerte ;
— l’absorption se déroule de façon isotherme ;
— les débits des phases gazeuse et liquide peuvent être considérés comme
constants entre l’entrée et la sortie de l’absorbeur.
Le choix d’une technologie plutôt qu’une autre est basé sur Hydroéjecteur Aérateur mécanique de surface
l’application d’un certain nombre de concepts concernant les
aspects hydrodynamique, réaction chimique et transfert de matière.
Le dimensionnement de ces contacteurs repose sur l’utilisation — aux notions de coefficient de transfert (locaux et globaux) ;
d’un certain nombre de concepts qui font appel : — au couplage entre les phénomènes de transport par diffusion
— aux équilibres thermodynamiques aux interfaces gaz-liquide, et les cinétiques de réaction chimique (constante de vitesse, ordre
à savoir les solubilités des gaz au sein des liquides ; de la réaction) ;
— aux mécanismes et lois associées du transport des espèces — aux caractéristiques hydrodynamiques des inclusions pré-
au sein des phases ; sentes au sein des contacteurs.
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● p i = He′ C *
L
soit :
Hi MS *
avec pi pression partielle de i dans la phase gaz (Pa), p i = -----------------
-CL
ρS
C *L concentration à l’équilibre dans le liquide (mol · m–3) ;
● L’expression de He ′ devient donc :
● p i = He′′C *L
Hi MS
He ′ = -----------------
-
avec pi pression partielle de i dans la phase gaz (Pa), ρS
C *L concentration à l’équilibre dans le liquide (kg · m–3).
Pour des solutions aqueuses diluées
Hi , He , He ′ et He ′′ sont diverses expressions possibles de la
constante de Henry. He ′ = (1,474 × 108 × 0,018015) / 998,2
= 2,66 × 103 (Pa · m3 · mol–1)
Un exemple de passage d’une unité à l’autre pour l’expression
de la constante de Henry est présenté dans le cas de la dissolution ● He ′′ se déduit de He ′ par la relation :
du CO2 dans de l’eau (valable uniquement pour des pH inférieurs
à 6) (cf. encadré). He ′′ = He ′/44 = 60,6 (Pa · m3 · g–1)
● La pression partielle peut être reliée à la concentration
(0)
C G (mol · m–3) dans la phase gazeuse par la relation :
pi = CG R T
Tableau 3 – Valeurs des constantes de Henry
de composés dans l’eau soit :
C G RT = H i C *L M S / ρ S = He′C *L
Composé Hi (Pa) He
Soit encore :
Oxygène O2 40 500 × 105 29,91
C G = C *L × He′ /RT
Dioxyde de carbone CO2 1 474 × 105 1,09
● L’expression de He devient alors :
Sulfure d’hydrogène H2S 498 × 105 0,368
He = He ′/(RT ) = 2 660/(8,3145 × 293,15) = 1,094
Trichloroéthylène 474 × 105 0,350 ● Le coefficient de solubilité α = 1/He = 0,914
Benzène 251 × 105 0,185
(1) Masse molaire de l’eau : M S = 18,015 g · mol–1.
Masse volumique de l’eau à 20 oC : ρ S = 998,2 kg · m–3.
Méthylmercaptan 239 × 105 0,176
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3. Modélisation
du transfert de matière CG C*
Interface
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3.2 Absorption avec réaction chimique C’est la valeur du nombre de Hatta qui va fixer les différents régi-
mes possibles. Pour affiner la description des différents régimes,
Considérons la situation suivante : le composé A, qui est passé on peut utiliser les autres expressions citées ci-dessus.
de la phase gazeuse au sein de la phase liquide, réagit de façon De plus, elle va également orienter le choix du contacteur gaz-
irréversible avec un composé B dissous dans la phase liquide selon liquide à mettre en œuvre. Le tableau 4 indique les critères de
la réaction d’ordre 2 (de constante de vitesse k 2) : choix du contacteur à partir du nombre de Hatta et des caractéris-
tiques du régime.
A+bB=P (6)
Les expressions des vitesses de réaction s’écrivent :
3.2.2 Exemples d’absorption
r A = k2 CA CB avec réaction chimique
r B = b k 2 CA CB
Dans le domaine du traitement des effluents gazeux, il existe plu-
avec r A et r B vitesses des réactions (m3 · kmol–1 · s–1 ou sieurs procédés basés sur le principe d’une absorption en présence
L · mol–1 · s–1), d’une réaction chimique afin d’accélérer le transfert d’un composé
A présent dans une phase gazeuse et ainsi de diminuer les dimen-
C A et C B concentrations en composés A ou B (kmol · m–3 sions du contacteur. Le choix des réactifs liquides constituant les
ou mol · L–1). solutions de lavage dépend de la nature des composés gazeux pré-
sents dans l’effluent.
Il existe plusieurs situations possibles selon la compétition entre
diffusion moléculaire au sein du film et vitesse de réaction chimi-
que. Il faut donc savoir où a lieu la réaction chimique, au sein du ■ Absorption du dioxyde de carbone CO2
liquide, en partie au sein du liquide et en partie dans le film liquide, Les réactifs liquides sont, soit des solutions alcalines (soude,
dans le film liquide ou bien au niveau de l’interface ? potasse), soit des solutions d’amines (mono-, di- ou triéthanola-
En général, par rapport à l’absorption physique, les profils des mine). Les réactions sont du premier ordre par rapport à CO2 et par
concentrations des espèces A et B ne sont plus linéaires et le flux rapport à l’amine ou à l’ion hydroxyle OH–. Elles s’écrivent :
de matière transférée (calculé au niveau de l’interface) peut être
nettement supérieur à celui obtenu précédemment. L’approche r CO2 = k 2 [CO2] [OH–]
théorique a fait l’objet de nombreux travaux [3] [5] [7] [8].
r CO2 = k 2 [CO2] [amine]
3.2.1 Identification des divers régimes. avec k2 constante de vitesse de la réaction dépendant essentiel-
Choix des contacteurs gaz-liquide lement de la température de travail (m3 · kmol–1 · s–1).
Pour identifier les divers régimes (qui sont au nombre de six), on Les valeurs de ces constantes de vitesse sont rassemblées dans
utilise des nombres sans dimension dont les expressions sont défi- le tableau 5. La gamme des concentrations des solutions de soude
nies ci-dessous. varie entre 0,2 et 2 kmol · m –3 et celle des amines entre 1 et
k 2 C BS D AL 2 kmol · m–3.
● Nombre de Hatta : Ha = ----------------------------------
(0)
- (0)
kL
avec C BS concentration du composé B dans la solution liquide Exemple : identifier les régimes réactionnels et calculer les fac-
(kmol · m–3), teurs d’accélération E dans le cas des cinq solutions basiques de
lavage du tableau 5 dont les concentrations sont de 1 kmol · m–3. Les
DAL coefficient de diffusion du composé A en phase liquide autres données sont :
(m2 · s–1) ;
— concentration de CO2 dans l’air : 5 % en volume ;
D BL C BS — coefficient de transfert de film k L = 2 × 10–4 m · s–1 ;
● Nombre Z : Z = ---------------------------
-
b D AL C Ai — C Ai = 1,8 × 10–3 kmol · m–3 ;
— D AL = 1,8 × 10–9 m2 · s–1 ;
avec D BL coefficient de diffusion de B en phase liquide — D BL = 3,2 × 10–9 m2 · s–1 pour OH– ;
(m2 · s–1),
— D BL = 0,9 × 10–9 m2 · s–1 pour les amines.
C Ai concentration du composé A à l’interface i (kmol · m–3) ;
Les grandeurs Ha, E AL sont calculées à partir des relations du
● Facteur d’accélération limite : E AL = 1 + Z paragraphe 3.2.1. L’ensemble des résultats est rassemblé dans le
tableau 6.
k 2 C BS
● R = --------------------
- L’examen du tableau 6 met en évidence les comportements des dif-
k La
férentes solutions de lavage.
avec a aire interfaciale volumique d’une dispersion (m2 · m–3) ; Les nombres de Hatta étant supérieurs à 3 pour les 4 premières
● Nombre de Damköhler : Da = k L a τ solutions de lavage, les réactions ont lieu au sein du film liquide
(cf. tableau 4). Les valeurs des facteurs d’accélération limite E AL sont
avec τ temps de séjour de la phase liquide. telles que la réaction est considérée comme du pseudo-premier ordre
et donc E A = Ha. Des facteurs d’accélération de 17 sont atteints, ce qui
● Facteur d’accélération : veut dire que la quantité transférée de la phase gazeuse vers la phase
liquide sera 17 fois plus importante qu’en présence d’une simple
Flux de matière transférée à l′interface avec réaction chimique
E A = --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- absorption physique. Cela aura pour conséquence de réduire la dimen-
Flux de matière transférée à l′interface sans réaction chimique sion des installations pour un même débit d’air à traiter.
Flux transféré à x = 0
● Rapport des flux = -------------------------------------------------------------- Avec la triéthanolamine le facteur E A est d’environ 1,5. Cette valeur
Flux transféré à x = e est nettement inférieure à celles trouvées pour les autres solutions de
avec e épaisseur du film. lavage.
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qui contrôle l‘ensemble du phénomène. La réaction génère des ions ■ Vitesse de déplacement des inclusions
sulfite qui sont ensuite oxydés en sulfate par de l’oxygène dissous. Pour le calcul de la vitesse de déplacement U g des gouttes
Dans le cas d’utilisation de lait de chaux [Ca(OH)2], il se forme du (en m · s–1) tombant sous l’effet de la gravité dans une phase gaz,
sulfate de calcium (CaSO 4 ) qui, dans le cas des réacteur s- il faut utiliser les relations générales suivantes :
évaporateurs, va se retrouver sous forme solide à la sortie de
l’absorbeur. 4 ∆ ρ gd g
Ug = ------------------------
-
3 ρG C D
■ Absorption de l’ammoniac NH3
Les solutions de lavage de l’ammoniac sont des solutions acides, avec CD coefficient de traînée,
à base d’acide chlorhydrique ou sulfurique. Elles mettent en jeu
∆ρ différence des masses volumiques des phases
des réactions dont les vitesses sont extrêmement rapides et qui
(kg · m–3),
sont donc considérées comme instantanées de surface.
dg diamètre de l’inclusion (m),
■ Absorption du chlore Cl2 ρG masse volumique de la phase gazeuse (kg · m–3) ;
L’absorption de chlore gazeux peut être réalisée en présence soit
d’eau, soit de solutions de carbonate-bicarbonate de sodium, soit 24 0,0175
et C D = --------- 1 + 0,15 Re 0,687 + -----------------------------------------------------------
de solutions de soude. La réaction est considérée comme instan- Re 1 + 4,25 × 10 4 Re –1,16
tanée de surface.
6
a = --------
Les performances d’absorption dépendent des caractéristiques dg
hydrodynamiques liées à l’écoulement des phases au sein des
contacteurs. Un certain nombre de grandeurs sont nécessaires pour
■ Calcul des coefficients de transfert de film k L , k G
mieux dimensionner un échangeur gaz-liquide.
Ces coefficients permettent de caractériser la facilité de transfert
■ Diamètre des inclusions : bulles (d B) et gouttes (d g ) au niveau de l’interface gaz-liquide. Dans le cas de l’absorption
Le diamètre des inclusions (bulles et gouttes) dépend du type de d’un gaz par un liquide, l’ordre de grandeur de k G est 10–2 m · s–1,
distributeur de gaz ou de liquide et des propriétés physico- et celui de k L est 10–4 m · s–1, soit un rapport d’environ 100 entre
chimiques des phases en présence. Le diamètre des bulles varie les deux valeurs.
entre 1 et 5 mm avec une valeur moyenne autour de 3 à 4 mm pour Le tableau 7 rassemble les principales corrélations pour le calcul
des systèmes aqueux ne contenant pas d’électrolyte. Le diamètre des coefficients de transfert dans le cas des colonnes à garnissage
des gouttes varie dans une gamme de 0,4 à 2 mm. et des contacteurs à gouttes. (0)
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0,50 0,33
Sh G = 2 + 0,6 Re g Sc G
Coefficient de transfert fluide-goutte k G k G dg Ug dg ρG
équation de Frössling Sh G = ---------------
- ; Re g = ---------------------
-
D AG µG
µ Lg 0,33 – 0,66
a0
0,66 –0,50
k L = 0,0051 -----------
- ( a* d p ) –0,27 --------- × Re L Sc L
ρL a*
Coefficient de transfert de film k L
U LS d p ρ L
Re L = -------------------------
-
µL
0,70 0,33
Sh G = 5,23 ( a*d p ) –1,70 Re G Sc G
Films
(colonnes à garnissage) avec
kG dp
Coefficient de transfert de film k G Sh G = --------------
D AG
U GS d p ρ G
Re G = -----------------------------
-
µG
5. Absorption physique : cas des solutions diluées (un effluent gazeux contenant un très
faible pourcentage en composé indésirable, pour fixer une idée,
dimensionnement inférieur à 10 % en volume). Pour cela, le dimensionnement fait
appel aux concepts de hauteur d’unité de transfert (HUT ) et de
du contacteur nombre d’unité de transfert (NUT ) [3] [4] [5] [6].
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QL
- = HUT L + × HUT G
HUT OL = ----------------------
QG ,CGe QL ,CLs KL a0 Ω
QG HUT L
Figure 2 – Bilan matière sur une tranche dz d’un contacteur HUT OG = ----------------------
- = HUT G + -----------------
-
KG a 0 Ω
à contre-courant et à écoulement piston
1 1 A – EG
NUT OL = ------ × NUT OG = ---------------- ln ----------------------------
-
–1 A ( 1 – EG )
C Li concentration du composé A à l’interface gaz-liquide,
côté liquide (kmol · m–3), (1) NUT G : nombre d’unité de transfert (film gazeux).
NUT L : nombre d’unité de transfert (film liquide).
Ω section droite de l’échangeur (m2). HUT G : hauteur d’une unité de transfert (film gazeux).
En définissant le taux d’absorption et l’efficacité d’absorption HUT L : hauteur d’une unité de transfert (film liquide).
E G par : NUT OG : nombre d’unité de transfert (global gaz).
HUT OL : hauteur d’une unité de transfert (global liquide).
1 L
= ------- × -----
-
m G molaire
C Ge – C Gs KG a 0 Ω Z ( – 1 ) –1
E G = ---------------------------- avec α = ------------------------------------------------
- = -------------- × NUT OG
C Ge QG
EG efficacité d’absorption désirée, Les autres façons d’exprimer la hauteur Z sont données dans le
tableau 8 qui rassemble les relations entre HUT globales et HUT de
en considérant des solutions diluées et en supposant que la film.
concentration en soluté est nulle dans la phase liquide à l’entrée de
l’échangeur, une des façons d’exprimer la hauteur totale Z du ■ Pour les colonnes à garnissage, il suffit de calculer tout d’abord le
contacteur est donnée par l’équation : diamètre de la colonne à partir des considérations des conditions
d’engorgement définies dans les références [1] [2] [3] [4] [5] [6],
QG – EG ensuite la valeur de l’aire réellement mouillée a 0 du garnissage et
Z = ----------------------- × ---------------- ln ---------------------------
- (9) enfin celle du coefficient de transfert k G (cf. tableau 8). La hauteur Z
KG a 0 Ω – 1 ( 1 – EG ) est déduite de l’équation (9). Si la hauteur de la colonne est fixée,
l’efficacité de l’absorption est calculée avec l’équation (10).
avec
D’un point de vue pratique, la gamme recommandée pour le
QG taux d’absorption est comprise entre 1,2 et 2. Des valeurs
----------------------- = HUT OG hauteur d’une unité de autour de 1,4 à 1,5 sont courantes.
KG a 0 Ω transfert global gaz,
■ Pour les colonnes à pulvérisation (à pluie), dans ce type d’échan-
– EG geur, les gouttes sont générées par des pulvérisateurs à cône plein.
-------------- ln ------------------------------
–1 (1 – E G )
- = NUT OG nombre d’unité de transfert Ces gouttes, de diamètre compris entre 400 et 1 600 µm, chutent par
global gaz. gravité dans une enceinte avec une vitesse U g (cf. § 4), la phase gaz
s’écoulant à contre-courant avec une vitesse en fût vide U GS .
(0)
Si Q L désigne le débit volumique du liquide, l’aire interfaciale
L’expression générale de l’efficacité d’absorption E G s’écrit, d’échange s’exprime par la relation :
d’après (9) :
( 1 – e–α ) 6 QL τ
E G = ------------------------------- (10) a 0 = ------------------ (11)
– e–α d g ΩZ
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tableau 8, le seul changement provient de la définition de HUT L L’intégration de cette équation conduit à :
qui s’exprime par l’équation :
1 QG
QL Z = ln ------------------ × ----------------------- (18)
HUT L = -------------------------------
- 1 – EG K G a 0 Ω
EA kL a0 Ω
QG
----------------------- = HUT OG
6.1 Réaction instantanée de surface, KG a 0 Ω
phase gaz « piston » à contre-courant
Le coefficient de transfert K G est calculé à partir de la relation (13),
Dans ces conditions de fonctionnement, l’équation (7) devient : ce qui nécessite la valeur du nombre de Hatta (Ha ). En général, la
valeur de K G est plus petite que celle de k G .
– Q G dC G = k G a 0 Ω dz C G (14)
L’efficacité de l’absorption E G s’exprime alors par la relation :
soit après intégration :
KG a 0 Ω Z
1 QG
Z = ln ------------------- × ----------------------
1 – EG kG a0 Ω
- (15)
E G = 1 – exp – ----------------------------
QG
-
= 1–e –NUT OG
(19)
= 1–e
6 kG Q L Z – NUT G
- × ----------- × -------------------------------
E G = 1 – exp – ----------- Les équations sont similaires et ne se différencient que par le
dg Q G U g – U GS
coefficient de transfert côté gaz :
Cette équation met en évidence les paramètres importants qui — k G pour le régime instantané de surface ;
conditionnent l’efficacité de cet échangeur : — K G pour le régime de réaction rapide.
— le rapport Q L / Q G dont la valeur est, en général, comprise
entre 0,5 × 10–3 et 10 × 10–3 ;
— le rapport k G /d g qui, d’après l’équation de Frössling
(tableau 7) évolue proportionnellement à d g
–1,5
, ce qui signifie qu’il
7. Exemples d’applications
faut travailler avec des gouttes les plus fines possibles sans toute-
fois atteindre des valeurs trop basses à cause de la formation De nombreux polluants présents en phase gazeuse sont suscep-
d’aérosols. tibles d’être traités par un lavage avec de l’eau. Il s’agit des
composés hydrosolubles tels que les cétones, les alcools ou le tétra-
hydrofurane, par exemple. S’agissant de composés relativement
solubles, la valeur des constantes de Henry (cf. § 2) implique le
6.2 Réaction rapide, écoulement piston contrôle du transfert de matière par le film gazeux. Le contacteur
pour les deux phases, contre-courant le mieux adapté est alors la colonne à garnissage en vrac ou
structuré.
Le nombre de Hatta étant supérieur à 3, toute la réaction a lieu Si les composés présents dans l’effluent gazeux sont peu solubles
à l’intérieur du film. Un bilan de matière (phase gaz) sur le dans l’eau, il est possible de réaliser l’absorption :
composé absorbé s’écrit d’après l’équation (13) :
— soit sous pression pour augmenter le potentiel d’échange ;
– Q G dC G = k G a 0 Ω dz (C G – C Gi ) = K G a 0 Ω dz C G (17) — soit en utilisant des solvants organiques lourds.
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Afin de réduire les dimensions des contacteurs gaz-liquide, le La hauteur de la colonne est relativement importante. La surface
transfert du polluant peut s’effectuer en présence d’une réaction réelle d’échange des garnissages en vrac utilisés (métallique de
chimique avec diverses solutions de lavage (acide, basique ou 38 mm de diamètre) est relativement faible (55 m2 · m–3). Il faudra
autres). peut-être s’orienter vers des garnissages structurés dont la surface
Les données de base sont en général réduites, à savoir le débit d’échange est beaucoup plus importante, autour de 250 m2 · m–3. La
de l’effluent gazeux à traiter, le type de polluant à éliminer et l’effi- valeur de la HUT OG serait alors voisine de 0,20 à 0,30 m, ce qui
cacité souhaitée d’élimination. À partir de ces données, il faut arri- aurait pour conséquence de diminuer fortement la hauteur de la
ver à dimensionner le contacteur gaz-liquide. Plusieurs exemples colonne (environ 2 m). Une étude économique doit être impérati-
sont présentés ci-dessous. vement réalisée car le prix des deux garnissages présente des dif-
férences importantes (plus cher pour le structuré).
Un air chargé en acétone (1 %) dont le débit gazeux (essentielle- ■ Par de l’eau en colonne à garnissage
ment constitué d’air) est de 1,39 m3 · s–1 passe à travers une colonne
à garnissage dans laquelle est réalisée l’absorption par l’eau de ce Soit à traiter un effluent gazeux contenant 3 % de NH3 et 97 %
composé volatil. La colonne fonctionne dans les conditions norma- d’air. Le débit est de 1 000 m3 · h–1 et l’efficacité désirée est de
les de travail (20 oC et pression atmosphérique) et l’efficacité 96,7 %.
demandée est de 95 %. La constante de Henry vaut m = 1,67. L’absorption est effectuée dans une colonne à garnissage rem-
Pour mener le calcul, il est nécessaire de faire des choix plie d’anneaux Raschig en céramique (diamètre 51 mm) et opérant
concernant : à la température ambiante (20 oC) et à la pression atmosphérique.
— le type de garnissage (Raschig acier) ; Le taux d’absorption choisi est = 1,50. Les résultats des calculs
— le taux d’absorption (1,70) qui permet de calculer le débit sont rassemblés dans le tableau 11.
d’eau nécessaire.
■ Par une solution acide en colonne à garnissage
En réalité, le dimensionnement définitif de la colonne nécessite
de réaliser plusieurs calculs complets afin d’étudier l’influence de On travaille dans les mêmes conditions que pour l’absorption par
certains paramètres, par exemple la nature et le diamètre du de l’eau en colonne à garnissage ; par contre, la solution de lavage
garnissage ou bien le taux d’absorption , sur le diamètre ou la est désormais une solution aqueuse d’un acide fort (HCl ou H2SO4).
hauteur de la colonne. Dans le tableau 10 n’est présentée qu’une La réaction est considérée comme instantanée de surface. C’est le
des solutions possibles. film gazeux qui contrôle le transfert. Les résultats sont rassemblés
(0) dans le tableau 12.
Débit gazeux massique 1,66 kg · s–1 Débit gazeux massique 0,33 kg · s–1
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(0)
Débit gazeux massique 0,33 kg · s–1 Diamètre du garnissage Raschig acier 0,038 m
Débit de solution acide 0,25 kg · s–1 Aire interfaciale du garnissage a* 128 m2 · m–3
KG 0,0024 m · s–1
La hauteur de la colonne est de 1,5 m alors qu’elle était de 6,7 m HUT OG 3,1 m
pour une absorption avec de l’eau seule.
Cet exemple démontre parfaitement le rôle et l’intérêt de la pré- NUT OG 3
sence d’une absorption couplée avec une réaction chimique dans
le dimensionnement de la colonne. Hauteur Z 9,3 m
7.3 Absorption de CO2 par une solution conduit à K G ≈ 0,0026 m · s–1 et HUT OG = 3,1 m, soit une hauteur
de monoéthanolamine (MEA) de colonne de 9,3 m.
L’ensemble des valeurs des grandeurs est rassemblé dans le
Soit un effluent (débit 0,48 m3 · s–1) contenant de l’air et du CO2 tableau 13.
dont la teneur est de 1 % en volume. On souhaite ramener la
teneur en CO2 à la valeur 0,05 %, soit une efficacité de 95 %. Cette hauteur peut paraître excessive mais, en réalité, le CO2 est
un composé qui est considéré comme peu soluble dans l’eau.
Pour ce faire, une solution de MEA (C BL = 1 kmol · circule à m–3) L’introduction d’une réaction chimique permet de réduire les dimen-
contre-courant dans une colonne à garnissage (anneaux Raschig sions de la colonne par rapport à une simple absorption physique
en acier de 0,038 m). Le débit de la solution est calculé pour que à l’eau. Pour réduire encore la dimension des colonnes d’absorp-
la concentration en MEA ne varie pas de façon significative entre tion, on peut agir sur deux paramètres :
l’entrée et la sortie de la colonne. De toute façon, la solution est
— disposer de garnissage ayant des surfaces d’échange plus
régénérée et ensuite renvoyée dans la colonne. Le débit choisi est
importantes (les garnissages structurés peuvent répondre à ce
de 8,3 kg · s–1.
critère) ;
Les données sont les suivantes : — réaliser l’absorption sous pression afin d’augmenter la solu-
— constante de vitesse k 2 = 4 561 (m3 · kmol–1 · s–1) (cf. tableaux 5 bilité du CO2 : le terme HUTOG diminue fortement de 3,1 à 0,2 m.
et 6) ;
— coefficient de diffusion du CO2 dans la phase liquide :
D CO2/L = 1,83 × 10–9 m2 · s–1 ; 7.4 Absorption de SO2 dans une colonne
— coefficient de diffusion de la MEA dans la phase liquide : à pulvérisation type pluie
D MEA/L = 0,94 × 10–9 m2 · s–1.
Le nombre de Hatta est de 13,1, ce qui signifie que la réaction est Un effluent gazeux, dont le débit est de 30 m3 · s–1 (température
rapide et a lieu au sein du film liquide. De plus, la valeur du facteur de 20 oC et pression atmosphérique) contient du SO2 dont on veut
d’accélération limite E AL est de 677, à l’entrée de la colonne pour réduire la teneur de 99,5 %.
la phase gazeuse. La réaction est donc du pseudo-premier ordre, La hauteur utile du laveur à gouttes est de 5 m. Le diamètre des
avec E A = Ha = 13,1. gouttes produites est de 1 mm. La vitesse de chute des gouttes est
L’équation (13) (3e) devient : de 4,2 m · s–1. À l’intérieur du laveur, le gaz s’écoule à contre-cou-
rant des gouttes avec une vitesse U GS de l’ordre de 50 % de la
1 1 He vitesse de chute, soit une valeur U GS = 2 m · s–1. La section droite
--------- = --------- + -------------------------------------- (21)
KG kG k D C 2 AL BL 30
et le diamètre valent donc : Ω = -------- = 15 m 2 et D C = 4,4 m.
(0)
2
1 La vitesse de la goutte par rapport à la phase gaz est :
Le terme -------- = 37 est petit par rapport au terme
kG 2 + 4,2 = 6,2 m · s–1, ce qui correspond à un nombre de Reynolds
He 1 He de la goutte égal à 413. L’application de la relation de Frössling
-------------------------------------- = 380 . Cela signifie que --------- ≈ ----------------------------------
- , ce qui (cf. tableau 7) permet d’en déduire le coefficient de transfert k G ,
k 2 D AL C BL KG k 2 D AL C BL soit k G = 0,2 m · s–1.
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______________________________________________________________________________________________________ ABSORPTION EN TRAITEMENT D’AIR
L’équation (20) permet de calculer le rapport des débits Q L /Q G , Exemple : pour des effluents gazeux issus de station d’épuration
soit 2 × 10–3. Le débit de la solution basique sera d’au moins de traitement des eaux usées urbaines et contenant différents
216 m3 · h–1, un coefficient de sécurité de 20 % donnera un débit de composés aminés, soufrés et oxygénés, Manéro, dans [1], propose
260 m3 · h–1 qu’il faudra pulvériser par des cônes pleins en tête de une station de désodorisation constituée de trois tours de lavage en
laveur. série : la première traite les composés azotés (lavage acide avec
H2SO4), la deuxième les composés soufrés ou acides (lavage basique
à la soude) et la troisième les composés oxygénés et autres (lavage
oxydant au NaOCl).
7.5 Traitement des odeurs par absorption
dans des colonnes à garnissage Compte-tenu de la complexité de l’effluent, le dimensionnement
est beaucoup plus difficile à faire ; aussi pour un débit de
placées en série 85 000 m3 · h–1, les ordres de grandeur des colonnes à garnissages
sont :
Le traitement des nuisances olfactives [1] [10] est résolu la plu- — hauteur, environ 3 m ;
part du temps par des lavages acido-basiques chimiques. — diamètre 3,5 m.
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