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Dans une deuxième partie, l’intervenant a présentés les instruments juridiques sur la protection de
l’enfant et les « droits fondamentaux qui y sont dégagés ». Faisant recours aux cas de terrain, l’orateur
a circonscrit les innovations de la loi congolaise du 10 janvier 2009 en donnant la ratio legis et la
sanction prévue contre le contrevenant.
Les participants ont été enfin, repartis en 4 groupes de travail de discussion sur la problématique des
droits de l’enfant et la formulation des recommandations.
Les innovations contenues dans la loi relative à la protection de l’enfant sont résumées en 7 points
suivants :
- Aux termes de l’article 2 de cette loi, par enfant il faut entendre toute personne âgée de moins
de dix-huit ans ;
- Par enfant en conflit avec la loi, il faut entendre l’enfant âgé de quatorze à moins de dix-huit
ans, qui commet un manquement qualifié d’infraction à la loi pénale.
- Par enfant en situation difficile, il faut entendre qui ne jouit pas de ses droits fondamentaux et
qui n’a pas accès aux services sociaux de base tels que la santé, le logement, l’alimentation et
l’éducation.
- Par enfant déplacé : contraint de quitter son milieu de vie par suite de la guerre, de
catastrophes naturelles ou d’autres événements graves et s’est installé dans un autre endroit à
l’intérieur du pays où il réside.
- Par enfant réfugié : l’enfant qui a été contraint de fuir son pays en franchissant une frontière
internationale et qui demande le statut de réfugié ou toute autre forme de protection
internationale.
- Par Enfant en situation exceptionnelle : l’enfant en situation de conflits armés, de
tensions ou de troubles civils, de catastrophes naturelles ou de dégradation sensible et
prolongée des conditions socio-économiques ;
- Par Enfant avec handicap physique ou mental : l’enfant se trouvant dans une
situation qui peut constituer un obstacle ou une difficulté à l’expression normale de
toutes ses facultés physiques ou mentales, notamment les fonctions intellectuelles et
cognitives, le langage, la motricité et les performances sociales.
- Par Enfant séparé : l’enfant séparé de ses père et mère ou de la personne qui exerçait
sur lui l’autorité parentale ;
- Par assistant social il faut entendre un agent de l’Etat ou d’un organisme agréé, spécialisé dans
la résolution des problèmes liés aux relations humaines afin d’améliorer le bien-être général. Il
œuvre pour la promotion de bonnes mœurs.
- Par intérêt supérieur de l’enfant, il faut entendre le souci de sauvegarder et de privilégier à
tout prix ses droits. Outre la procédure judiciaire, il est prévu le recours à l’accompagnement
psychosocial et à la médiation en tant que mécanisme de résolution à l’amiable des questions
concernant l’enfant en conflit avec la loi.
- Un problème pratique qui se pose est la difficulté d’établir l’âge exact de l’enfant en conflit
avec la loi, d’où l’inculpation par les OPJ de plusieurs mineurs ;
- Les enfants ont rarement des pièces d’identité ou attestation d’enregistrement de leur naissance,
ce qui fait qu’il est difficile de prouver l’âge d’un mineur (très souvent il y a des contradictions
entre la déclaration de l’enfant, celle de sa famille, et l’âge établi par des dossiers judiciaires) ;
- Cette situation encourage des pratiques et des décisions arbitraires.
- En droit pénal, la loi dit que l’âge de la personne pourra être déterminé notamment par examen
médical, à défaut d’état civil.
- L’article 84 de cette loi dispose qu’il est créé dans chaque territoire et dans chaque ville, une
juridiction spécialisée dénommée tribunal pour enfants conformément à l’article 149, alinéa 5
de la Constitution.
- Aux termes de cet article, en effet, la loi peut créer des juridictions spécialisées.
- placer l’enfant sous l’autorité de ses père et mère ou de ceux qui en ont la garde ;
- assigner à résidence l’enfant sous la surveillance de ses père et mère ou de ceux qui en ont la
garde ;
- soustraire l’enfant de son milieu et le confier provisoirement à un couple de bonne moralité ou
une institution publique ou privée agréée à caractère social.
7. DE LA DECISION DU JUGE :
- réprimander l’enfant et le rendre à ses parents ou aux personnes qui exerçaient sur lui l’autorité
parentale en leur enjoignant de mieux le surveiller à l’avenir ;
- le confier à un couple de bonne moralité ou à une institution privée agréée à caractère social
pour une période ne dépassant pas sa dix-huitième année d’âge ;
- le mettre dans une institution publique à caractère social pour une période ne dépassant
pas sa dix-huitième année d’âge ;
- le placer dans un centre médical ou médico-éducatif approprié ;
- le mettre dans un établissement de garde et d’éducation de l’Etat pour une période ne dépassant
pas sa dix-huitième année d’âge ;
NB : la mesure ci-dessus en gras ne s’applique pas à l’enfant âgé de plus de seize ans.
- Dès qu’il a connaissance des faits portés contre un enfant, l’OPJ en informe immédiatement ses
parents, son tuteur ou la personne qui exerce sur lui l’autorité parentale ; ces derniers lui
fourniront les renseignements dont il a besoin.
- Dans ses contacts avec l’enfant il veille au respect strict des droits de ce dernier et de sa dignité
d’homme.
- C’est ainsi que la loi interdit le recours à certaines méthodes pour tenter d’arracher un aveu à
la personne interrogée telles que les menaces, les tortures qu’elles soient physiques ou
morales, par exemple laisser la personne interrogée affamée ou assoiffée; lui dire qu’on va
arrêter ses parents s’il n’avoue pas.
- L’OPJ dresse un procès verbal ; C’est un document où il consigne tous les faits et détails.
- Le procès-verbal doit être dressé immédiatement,
- Il doit veiller à marquer la date et l’heure exacte et le lieu des faits
CONCLUSION :
Quelle que soit la gravité apparente ou réelle des faits commis par l’enfant, l’Officier de police
judiciaire doit respecter la procédure en matière d’enfant en conflit avec la loi.
Il ne doit jamais le traiter comme un majeur ni le brutaliser ou le traumatiser par toutes sortes
d’appellations péjoratives, ni attenter à sa pudeur, ni le soumettre à des tortures ou autres châtiments
corporels.
Il veille à le sécuriser contre le verdict populaire.
Il informe et invite immédiatement ses parents, son tuteur ou la personne qui exerce sur lui l’autorité
parentale ; ces derniers lui fourniront les renseignements dont il a besoin
RECOMMANDATIONS :
Que l’Etat congolais prenne des mesures effectives sur les plans juridiques, administratifs,
judiciaires et autres, afin d’endiguer des actes de torture sur l’ensemble du territoire National ;
Que l’Etat congolais s’assure que tous les actes de torture sont réprimés par le droit pénal
congolais et punissable par des sanctions qui prennent en compte la gravité de ces actes ;
etc..
RESOLUTION FINALE :
A l’occasion de cette journée, il a été convenu de la mise sur pied d’une commission provinciale
de lutte contre la Torture au Nord Kivu. ACAT-Nk a été désigné comme point focale pour cette
dernière et aura pour mission de compiler toutes les données issues des différentes organisations
de défense de droits humain, de proposer des actions susceptibles d’être mené pour une bonne
réhabilitation des victimes de la Torture.
Après la table
ronde, un verre d’eau avait été offert aux participants.
RAPPORT DE LA JOURNEE DU 26 JUIN 2010
INTRODUCTION
La journée internationale des Nations Unies pour le soutien aux victimes de la Torture, été célébrée à
Goma en 2 événements, les 24 et 26 Juin 2010.
Cette commémoration a été organisée au Nord Kivu par le Bureau de Coordination des Nations Unies
aux Droits de l’Homme et l’ACAT Nord- Kivu en collaboration avec les ONG locales de défense des
droits de l’homme.
DEROULEMENT DES ACTIVITES
Cette compréhension a permis l’intervenant d’aborder la situation de la Torture au Nord- Kivu durant
le 1èr semestre 2010 et quelques cas de 2009.
Pour une bonne appréhension, l’orateur a démontré les méthodes de la torture utilisées, les lieux de
torture, les auteurs de la torture (la police et les FARDC viennent e n tête) et les causes de la torture
au nord – kivu.
Avant de terminer son exposé, l’intervenant a proposé des perspectives :
- Enseignement et information personnel civil et militaire chargé de l’application des lois, personnel
médical, etc(conformément à l’article 10 de la convention contre la torture)
- Surveillance systématique sur le respect des règles, instructions, méthodes et pratique (article 12
de la convention contre la torture). C’est le travail que doit faire notamment le l’officier du MP par
exemple
- Sanctionner et veiller à la réparation des dommages causés aux victimes
- Le respect des accords en le Gouvernement et le CNDP (congrès national pour la défense du
peuple, de l’ex rebelle rwandais général Nkunda) et d’autres groupes armés pour unifier
l’administration de la province
- Que la loi réprimant la torture en RDC soit rapidement adoptée et promulguée et que celle
de protection de l’enfant soit respectée
- Veiller aux bonnes conditions dans les lieux de détention
- Interdire (fermer) les lieux illégaux de détention, comme les cachots souterrains de Ngungu,
Kitshanga, etc…
- Autoriser l’accès de centres de détentions par les ONGDH et sans préavis, sans calendrier et
lorsque des cas sont dénoncés dans le respect de leur déontologie, que les défenseurs des droits de
l’homme ne soient pas intimidés ou arrêtés
- Une enquête urgente doit être déclenchée pour établir les responsabilités sur la mort de Monsieur
Bwira Aimedi, décédé le 26 Avril de suite des tortures dans le cachot de la PNC à Kashuga.
Pour répondre au rendez-vous des pays qui se veut Etat de droit, la RDC doit bannir toutes ces
pratiques et reprendre urgemment ses responsabilités nationales et internationales
Après une série d’échanges sur des mécanismes communs de lutte contre ce fléau, l’autorité
provinciale a reconnue que suite aux conflits qu’a connu la province et ses implication sur le
comportement des certains, ces pratiques continuent malheureusement.
Cependant, des dispositions sont entrain d’être prises pour que des cas pareils ne reviennent plus.