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Michel Camprubi*
*
Professeur émérite, Université de Toulouse-Le Mirail, ERSS.
Le passif utilise ser, et parfois estar avec des verbes évoquant une faible
activité : el jefe del estado estuvo representado por el Ministro de Hacienda
(Pottier 1969, p. 65).
Francia fue ocupada en menos de tres semanas por los alemanes /vs./
Francia estuvo ocupada por los alemanes durante cuatro años.
(limite) (segment ou
laps de temps)
Quant à la notion d’objet, elle nous paraît être le résultat d’une plus grande
abstraction à partir des valeurs les plus proches de la spatialité. Autrement dit,
il y a objet (indirect) dans la mesure où il y a déspatialisation, perte de valeur
spatiale-concrète, pour aller vers le plus notionnel-abstrait.
Mais comme il s’agit de gradation, une zone intermédiaire se fait jour où le
complément est encore un lieu mais figuré, déjà abstrait et où la syntaxe reflète
le fonctionnement ou système de la spatialité ou localisation. (p. 58)
[...] certains compléments sont plus facilement ou plus souvent donnés comme
présupposés que d’autres et ce seraient les compléments circonstanciels. Pour
les autres, donc, il y aurait place, entre le strict complément d’objet indirect et
le circonstanciel, occupant une position intermédiaire en système, pour des
compléments au plein sens du terme, sans lesquels, en somme, se manifesterait
une incomplétude quelque part dans le champ de la signification. Tout bien
considéré, moins périphériques que les purs circonstants, ils constituent de
véritables arguments du verbe ou adjectif dont la valence conduit à leur
existence au moins implicite. (p. 59)
suppose, au moins, une certaine « neutralité » quant au contenu de base qui est
le sien et une très grande généralité quant à sa fonction de relation. De fait, il
apparaît que cette fonction se limite à une mise en relation de deux termes
(syntames nominaux), disant simplement du premier que c’est par le second –
ou mieux à partir du second d’où le de – qu’on peut l’appréhender quant à sa
nature, identité, action, portée, situation spatiale ou temporelle, etc. Nous avons
là le rapport le plus général et abstrait qui soit : à peine plus qu’une simple
mise-en-présence concomitante (ce serait la parataxe) ; mais c’est finalement
par le seul jeu des contenus respectifs des deux termes nominaux et par la
combinatoire qui en résulte et qu’une stratégie adéquate, comme le dit
Bartning, doit déterminer, qu’on forge une interprétation […]. (p.12)
Nous traitions aussi, dans l’article, d’une autre sorte de complément de nom
en espagnol, introduit par de également (el hombre de ojos azules) qu’on peut
appeler « de caractérisation », correspondant à un complément introduit en
français par à (l’homme aux yeux bleus) et qui est plus ou moins en
concurrence avec le complément prépositionnel introduit par con (El hombre
con abrigo negro =l’homme avec un manteau noir). Egalement, on peut
trouver un complément nettement « circonstanciel », comme après un verbe
(tela para camisas = de la toile pour des chemises). Au total, on a une échelle
du degré d’intégration à l’entité concernée de la qualification qu’apporte le
complément de nom. Soit, en figure, sur un axe d’intégration allant du plus
au moins :
de con para
(= caractéristique (= élément descriptif (= destination,
intégrée) conjoint) usage)
(frç.) être/se trouver sur la place + le port + les quais + la plage +...
(esp.) estar en la plaza + el puerto + los muelles + la playa
(cat.) ésser a la plaça + (a)l port + (a)l moll + la platja
Conclusion
Comme nous l’avons signalé, une démarche de type lexique-grammaire est
apparue dès nos premières analyses de la référence temporelle, établissant
des classes d’objet. Cette orientation nous a retenu dernièrement de façon
plus précise et systématique (Camprubi 2005), en particulier parce que nous y
voyons un moyen d’affiner l’analyse des constructions prépositionnelles, en
Références bibliographiques
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