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Appel à communication

En collaboration avec
Le Ministère de la culture
et
Le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique

L’ATERU (Association Tunisienne des Etudes et Recherches Urbaines)


et
L’IRCICA (Research centre for Islamic history, art and culture)
Organisent

Le colloque international
Le patrimoine artistique urbain
dans le monde islamique
Les 14, 15, 16 et 17 Novembre 2019
Résumé
La civilisation née de l’islam1 perdure depuis l'hégire (622 de l'ère chrétienne) et
avant de pousser ses ramifications un peu partout dans le monde, aussi bien en Chine
qu’au Brésil, elle s’est enracinée en particulier sur un espace qui va de l’Atlantique au
Pacifique, de l’Espagne jusqu’à l’Indonésie, autant de territoires jalonnés de monuments
et animés de traditions et de techniques, qui inspirent une dimension artistique évidente.
L'expression « arts de l'Islam » ou « art islamique » désigne2 la production
artistique qui s'est développée depuis quatorze siècles sur un territoire habité par des
populations de culture islamique3.
L'art produit dans ce contexte du monde islamique4 présente une certaine unité
stylistique5 due à la mobilité des artistes, des commerçants, des commanditaires et des
œuvres, en plus de l’existence de conditions particulières à la mise en place de l’art
islamique.
Les conditions particulières de la singularité de l’art de l’Islam, selon Oleg Grabar
(GRABAR Oleg 1992), sont regroupées en trois catégories :
- Le « tawhîd » ou l’unité cosmique, induite par le monothéisme absolu de l’Islam, et
la prégnance des formes unificatrices qu’il induit à travers les époques et les régions.
- La présence constante et souvent créatrice de nomades (arabes et sémites au
début, turcs et mogols au Moyen Âge) : l’abstraction géométrique que l’on trouve dans
les premiers palais6 des Omeyyades pourrait être rattachée aux traditions et techniques
culturelles des déserts, notamment.
- Le mécénat des cours princières au cours des diverses périodes, qui facilitait la
production de riches objets.
Par ailleurs, en plus de plusieurs autres facteurs7, l'emploi d'une écriture commune
dans toute la civilisation islamique et le développement de la calligraphie arabe étaient
des facteurs déterminants pour renforcer cette unité stylistique.
D’autre part, l’art islamique, est perçu comme étant une composante principale de
l’histoire générale de l’art et les divers travaux sur la définition, l’historiographie et l’état
actuel des connaissances sur l’art islamique8, permettent de confirmer que le concept de

1
Les religions ont joué un rôle important dans le développement de l’art islamique, les productions ayant souvent des
fins sacrées. On pense, bien entendu, à la religion musulmane, mais aussi, au christianisme dans une zone s’étalant de l'Égypte à
la Turquie actuelle et dans une moindre mesure au zoroastrisme dans le monde iranien, à l'hindouisme, au bouddhisme dans le
monde indien et à l'animisme au Maghreb.
2
Dans le monde islamique, il y a des aspects qui témoignent de l’effet de plusieurs religions sur l’art. Toutefois, l’impact
de la religion musulmane est le plus important. C’est la raison pour laquelle nous focalisons ici sur « l’Art Islamique ».
3
L'Islam est considéré ici plutôt comme une civilisation que comme une religion. Par convention, on différencie par la
graphie la religion (islam) de la civilisation (Islam). Dans La formation de l'art islamique, Oleg Grabar montre comment l'art
islamique n'est pas l'art musulman.
4
Pour Oleg Grabar, l'art d'Islam ne peut d'ailleurs se définir que par « une série d'attitudes vis-à-vis du processus même
de la création artistique ». Grabar, Oleg. La formation de l'art islamique. [trad. Yves Thoraval]. Paris : Flammarion, coll.
"Champs", 2000. p. 297.
5
Toutefois, la grande diversité des formes et des décors, selon les pays et les époques, amène souvent à parler plus
« d'arts de l'Islam » que « d'un art islamique ».
6
Contrairement à l’occident, les palais dans le monde islamique, se présentent généralement de sous la forme de petites
entités dispersées.
7
D'autres facteurs ont été mis en valeur, comme l'attention portée au décoratif et l'importance de la géométrie et des
décors tapissants.
8
Oleg Grabar, « Reflections on the Study of Islamic Art », dans Muqarnas, 1, 1983, p. 1-14 ; Oleg Grabar, « Islamic Art
I.1: Definitions », dans Jane Turner éd., Dictionary of Art, XVI, New York, 1996, p. 99-101 ; Sheila S. Blair, Jonathan M. Bloom,
« The Mirage of Islamic Art: Reflections on the Study of an Unwieldy Field », dans Art Bulletin, 85/1, 2003, p. 152-184.
l’esthétique est ancré dans la tradition islamique, vu que le prophète Mohamed disait,
entre autres, «Dieu est beau et aime la beauté»9, d’autant plus que, de leur coté, les
croyants savent également que les noms de Dieu dans le coran sont des plus beaux.
Par ailleurs, les récits des historiens de l’art islamique permettent d’affirmer que ce
phénomène a trouvé sa pleine éclosion dans le milieu urbain, en tant que territoire de
concentration des fortunes et des élites.
Toutefois, les villes du monde islamique et leurs populations ont connu d’énormes
transformations, qui ont touché leur vie quotidienne, aussi bien que leur culture et leur
pensé. L’aspect artistique a été certainement plus ou moins remodelé et les
manifestations artistiques « matérielles », tout au moins, ont évolué, entre autres, avec
l’apparition, même embryonnaire, du « Street Art », des graffitis, etc.….
Cette immuabilité, d’un coté et ces mutations de l’autre, nous ont incités à organiser
un colloque international sur le thème du patrimoine artistique urbain dans le monde
islamique.
Ce colloque s’adresse aux doctorants, enseignants-chercheurs et chercheurs,
ainsi qu’à tous ceux qui s’intéressent aux questions du patrimoine, de l’art islamique,
aussi bien sous l’angle des réflexions théoriques de portée générale ou à partir d’études
de cas particuliers, qui conduisent aux systèmes d’acteurs et des représentations
sociales de leurs opérateurs.
Nous privilégions la documentation et l’analyse des multiples interactions entre
savoir-faire artistique, ses produits (monuments et métiers) et transformation des
différents systèmes de représentation du patrimoine, et ses logiques d’acteurs dans le
monde islamique.
La réflexion devrait s’appuyer sur les travaux de thèses, sur des enquêtes de
terrain, des entretiens et des observations, ainsi que sur l’analyse des plans et projets
patrimoniaux, et d’archives dans divers pays.
Cette manifestation privilégie, entre autre, deux autres aspects:
*L’analyse des questions techniques propres aux monuments, aux métiers et aux
traditions de ce secteur, ainsi qu’à leur évolution.
*L’examen des mécanismes économiques, qui sous-tendent ces objets d’art, ainsi
que les pratiques de leur protection et leur valorisation : conservation, muséologie,
développement touristique…etc...

Thématiques de la rencontre :
Dans le cadre de ces questionnements, les participants (communications, vidéos ou
posters) sont invités à s’inscrire dans un ou plusieurs des cinq axes suivants :
1) Problématiques et approches liées au patrimoine artistique urbain
dans le monde islamique
2) Architecture islamique et design d’intérieur.
3) Arts du livre islamique et calligraphie arabe.
4) Métiers artistiques (bois, métal, tissu, cuir ....) des villes traditionnelles
islamiques.
5) « Street Art » ou « Art de la rue » dans les villes islamiques

 AXE THÉMATIQUE 1 - Problématiques et approches liées au patrimoine


artistique urbain dans le monde islamique.
Pour traiter la question du patrimoine artistique urbain dans le monde islamique,
d’emblée se pose la question de la méthode d’investigation : comment appréhender

9
« Sahih » Mouslim n° 131
l’unité supposée de l’art islamique ? D’ailleurs est ce qu’on parle « d’art islamique » ou
« des arts islamiques » ? C’est à dire y-a-il unité ou diversité de l’art islamique ? Par
ailleurs, cette unité ou cette singularité pourrait être abordée aussi sous plusieurs angles.
Lesquels ? Les fondements idéologiques, l’histoire des formes, les particularités
géographiques seraient-ils des critères suffisants pour aborder une réflexion sur l’art
islamique ?
Il est certain que les difficultés majeures que présentent ces arts seraient liées à
l’étendue de l’ère géographique et à la diversité des pays, sans compter les problèmes
définitionnels liés aux diverses occupations des pays par les autres10.
Le rapport entretenu par les sociétés musulmanes, avec les monuments, selon les
historiens, s’est appuyé sur le souvenir du passé11 et sur la mise en relation d’un héritage
idéologique et des groupes nationaux identifiés et légitimés. Quelle serait la place et la
nature de ce passé? Quelle seraient les aspects de cet héritage et quelle serait
l’importance de ces groupes nationaux et leurs tendances?
On pourrait traiter enfin de la question de catégorisation du patrimoine artistique du
monde musulman : doit-on alors utiliser une terminologie dynastique plutôt que nationale
ou ethnique, afin d’éviter les confusions historiques ?
Dans quelle mesure aussi peut-on parler d’une production artistique particulière aux
peuples musulmans ? Doit-on conclure à un déterminisme contextuel, c’est-à-dire à
l’existence de conditions particulières au monde islamique tout entier ?

 AXE THÉMATIQUE 2 - Architecture islamique et design d’intérieur


La Mosquée « Masjid12 » représente le lieu le plus sacré de l’Islam.
Avec le palais13 et la « Madrasa14 », la Mosquée occupe une place de choix dans la
décoration architecturale. Celle-ci est souvent polychrome, sculptée en bas relief, en
général épigraphique, géométrique ou végétal, et mélangeant le plus souvent les trois
ordres15.
Pour l’architecture dans le monde islamique, les bâtiments aux fonctions
spécifiques, souvent en liaison avec la religion musulmane, prennent de nombreuses
formes caractéristiques, suivant un même schéma, comme c’est le cas pour
les mosquées, mais aussi les madrasa, les lieux de retraite16, etc.…., qui sont autant de
bâtiments typiques, adaptés au culte.
Les principaux éléments de l'architecture de la mosquée sont :

10
Les grandes mosquées et mausolées du XVe siècle à Samarkand (Ouzbékistan), par exemple, ou à Hérat
(Afghanistan) doivent-ils être considérés comme iraniens, tadjiks, ou bien afghans ou ouzbeks ?
11
La mosquée Qarawiyyîn de Fès, par exemple, recopie au XVIIIe siècle les pavillons de la cours des Lions de
l’Alhambra à Grenade.
12
Masjid en arabe signifie lieu de prosternation. Cette catégorie de mosquée est réservée aux cinq prières quotidiennes, à
l’opposé du « Jâmaa », qui signifie en arabe : lieu du grand rassemblement pour la prière hebdomadaire du vendredi « Jumoua »
13
De moindre envergure, les palais islamiques sont souvent composés d’une salle d'audience : le Diwan, d’appartements
privés de l'habitant : le Harem et enfin de pavillons de plaisance.
14
Une madrasa est à la fois une école coranique et un établissement où on étudie le droit, fondé sur la Chariaa (la loi
islamique), telle qu'expliquée dans le Coran.
15
Le décor architectural du monde islamique est très rarement figuratif, il s’oppose à l’utilisation de scènes figuratives à
des fins didactiques. L’iconophobie de l’art religieux islamique serait un héritage antéislamique, sémitique et proche-oriental.
16
- Il existe trois grands types de lieux de retraites : les Ribats (édifices à la fois religieux et militaires, abritant des
militaires tournés vers la foi), les Khanqah (lieux de vie de mystiques musulmans et de retraite temporaire pour des personnages
« civils ») et les Zawiya (bâtiment abritant des sufis et un tombeau généralement celui du fondateur).
- Le tour ou Minaret : est l’élément le plus visible de la mosquée, du haut duquel le
« Muezzin » invite les fidèles à la prière
- Le dôme ou « Kubba » : est une construction à coupoles, caractéristique de l’Iwan.
- La salle de prière ou « l’Iwan », est une grande salle voûtée en berceau brisé,
imposante par ses colonnes, ses chapiteaux et ses arcs. La salle est sans ouvertures sur
trois côtés, mais elle est béante sur le quatrième, généralement la cour.
- Le » Sahn » : est une grande cour entourée d’arcades ou « Riwak »
- La piscine : pour les ablutions qui précèdent chaque prière.
- Le « Mihrab » : est une niche murale, vers laquelle s’orientent les fidèles pour la
prière, en direction de la Mecque.
- La tribune ou « Minbar » : est une sorte d'escabeau servant de chaire, d'où
le khatib « Imam » fait son sermon « Khutba » lors de la prière du vendredi.
Dans quelle mesure pourrait-on, ou devrait-on garder intacte ce fait architectural?
Avec l’apparition de nouveaux designs dans la construction des mosquées17, nous
sommes en droit de nous poser la question : jusqu’à quelle limite les architectes
pourraient-ils retaper la structure ou le décor intérieur ou extérieur des mosquées, que ce
soit lors de la construction de nouveaux édifices ou lors de la restauration des anciens.

 AXE THÉMATIQUE 3 - Arts du livre islamique et calligraphie arabe18


Vu que la tradition orale prévalait dans la société préislamique de la péninsule
Arabe, l’art du livre (ou les arts du livre) n’a pris son essor qu’avec l’Islam : le livre, a pris
progressivement la place de la «récitation» et l’art d’écrire est devenu comme un art
enseigné par Dieu à l’homme ; d’ailleurs recopier le Coran était une œuvre pieuse, dont
s’acquittaient les humbles, comme les princes.
Les arts du livre sont infiniment valorisés dans le monde islamique, par le seul fait
que la religion est fondée sur un texte, sur une parole divine. En outre, le Coran dit
explicitement que « l’art d’écrire est d’essence divine »19.
De ce fait, le livre20 (ou l’écriture), voie principale du savoir et de la poésie, est l'un
des domaines les plus importants de l'art.
Encore rudimentaire au temps de la révélation du Coran, cette écriture fut très vite
perfectionnée par les grammairiens et embellie par les calligraphes. Les artistes et les
artisans ont fait de la calligraphie21 l’art de la belle écriture, un art majeur dans le monde
musulman, qui est encore très vivant de nos jours.
On regroupe dans l’art du livre islamique plusieurs disciplines :
- La peinture ;
- La reliure ;
- La calligraphie;
- L'enluminure22.
D’autre part, l’Arabe, « la langue sacrée », a donné naissance à la calligraphie qui
est à la fois une véritable science23 et un art accompli.

17
A titre d’exemple: la mosquée Sakirin sur la partie asiatique d’Istanbul.
18
Dans le monde islamique, la calligraphie est le fait de toutes les langues. Cependant, la calligraphie arabe reste la plus
étendue, vu que le Coran et le Hadith sont écrits en Arabe.
19
Sourate 96, 4.
20
Etymologiquement, en langue arabe, livre « Kitab » est de la même famille que écriture « Kitaba ».
21
La calligraphie est plutôt l’aspect technique de l’écriture.
22
L'enluminure ce sont les arabesques et les dessins des marges et des titres. Dans l’art islamique, on réserve en général,
le terme de miniature aux illustrations figurées et celui d’enluminure aux décors abstraits.
23
C’est sous l'impulsion du vizir abbasside ibn Muqla, au Xème siècle, que la calligraphie arabe se dota de règles
d'inspiration mathématique.
Le goût pour la belle écriture s'est vite développé, grâce à son statut de support de
la parole divine, mais aussi à cause de la méfiance vis-à-vis de la représentation
figurative.
Les artisans commencèrent rapidement à utiliser de façon harmonieuse les textes
du Coran comme ornementation sur les édifices et les objets, ce qui a permis un meilleur
développement de la calligraphie.
Par ailleurs, il existe divers styles d’écriture calligraphique arabe. Les principaux
sont : Le Diwani24, Le Koufique25, Le Naskhi26, Le Riqa27, Le Taliq28, Le Thuluth29, Le
Maghribi30 et Le Mohaqqaq31.
Parmi les questions que nous sommes en droit de nous poser, concernant les
arts du livre islamique et la calligraphie arabe :
- L’art du livre et la calligraphie sont ils devenus un luxe pour une certaine élite ?
Seraient-t-ils encore plus des activités sélectives ?
- A-t-on donné toute la chance à ces arts pour se développer ?
- Quelle évolution peut-on prévoir pour les arts du livre à l’ère de l’informatique ?
- A-t-on utilisé toutes les vertus éducatives de la calligraphie ?

 AXE THÉMATIQUE 4 - Métiers artistiques (bois, métal, tissu, cuir ....)


Les métiers artistiques dans les villes islamiques traditionnelles couvrent le secteur
économique de fabrication en particulier d’objets décoratifs, réalisés manuellement avec
des matériaux et outils traditionnels, par une main d'œuvre locale.
La nature spéciale des métiers artistiques se fonde sur le caractère distinctif de ses
produits, lesquels peuvent être utilitaires, esthétiques, artistiques, créatifs, culturels,
décoratifs, fonctionnels, traditionnels, symboliques et importants d'un point de vue
religieux32 ou social.
Les objets de ces métiers, caractéristiques des villes traditionnelles islamiques ou
Médinas, sont généralement, d’utilisation quotidienne, au point que l’on parle plutôt
d’artisanat33.
Les matériaux favoris vont du bois simple, qui permet de réaliser, par exemple, des
fenêtres en dentelles (les moucharabiehs), jusqu’à l'ivoire et le cristal de roche. Les
produits élaborés en métal, en céramique ou en zellige34 (ou zellij), atteignent

24
Le Diwani : ce style a connu son apogée durant le règne Ottoman, et se définit par l’élongation des caractères.
25
Le Koufique : ce style anguleux et géométrique est encore très employé de nos jours dans la décoration architecturale.
26
Le Naskhi : remonte au 8e siècle et est caractérisé par une forme plus rythmée. Avec l’arrivée du papier et grâce à Ibn
Al-Bawbab, ce style a gagné ses lettres de noblesse, en acquérant plus d’élégance, et sert principalement d’écriture pour les
manuscrits du Coran.
27
Le Riqa : ou « Petite Feuille », dérivé du Naskhi et du Thuluth, est caractérisé par l’aspect géométrique de ses lettres et
particulièrement par les fioritures des finales. C’est de nos jours l’écriture manuscrite la plus employée dans le monde arabe.
28
Le Taliq (ou Farsi): est un style léger et élégant, créé par les Perses pour les recueils de poésie. Actuellement il est
prépondérant chez les Persans, les Indiens voire les Turcs.
29
Le Thuluth : est une calligraphie statique et monumentale, utilisée dans les manuscrits et les inscriptions. Elle a
également servi pour la copie des Corans, surtout pour les têtes de chapitre. On la juge comme la plus importante des écritures
ornementales.
30
Le Maghribi : utilisé jadis dans les pays du Maghreb, en Espagne et au Soudan, ce style tend aujourd’hui à être
remplacé par le Naskhi en Afrique du Nord.
31
Le Mohaqqaq : c’est une écriture aux lettres moins angulaires que le Koufique. Avec la découverte du papier autour de
750, cette calligraphie acquit une certaine rondeur et devint l’écriture privilégiée des scribes.
32
Il n'existe quasiment pas d'art de la sculpture, à l’image de l’Europe ou l’Afrique subsaharienne.
33
L'UNESCO attribue pour les produits de l’artisanat la définition suivante : « On entend par produits artisanaux, les
produits fabriqués par des artisans, soit entièrement à la main, soit à l'aide d'outils à main ou même de moyens mécaniques, pourvu
que la contribution manuelle directe de l'artisan demeure la composante la plus importante du produit fini ».
34
Le zellige (ou zellij) est une mosaïque aux pièces découpées après cuisson dans des carreaux de céramique émaillée
monochrome. Il décore et protège les murs des palais, des mosquées, des médersas ou habille les fontaines des médinas
marocaines.
fréquemment une grande perfection technique, donnant parfois des œuvres rares et
précieuses35.
Au niveau de cet axe thématique, nous pouvons nous poser la question des
processus d’identification des professions du patrimoine, par exemple, « y a-t-il
concordance ou décalage entre la culture professionnelle et les pratiques des
artisans » ?
Nous nous questionnons également à propos des catégories de produits créées par
ces métiers et les actions menées au regard du monde artisanal.
Enfin, nous interrogeons à propos des influences croisées entre et les
professionnels du secteur et les divers acteurs institutionnels.

 AXE THÉMATIQUE 5 - Street Art ou Art de la rue


« Le Street Art », ou Art de la Rue36, est un art contemporain, qui englobe toutes
les œuvres artistiques matérialisées dans la rue ou les endroits publics.
Ce phénomène artistique, autant démocratique qu’éphémère, captive aujourd’hui
de plus en plus les foules, non seulement dans le milieu urbain d’Europe et d’Amérique,
mais aussi dans certaines villes islamiques. Ce phénomène investit non seulement les
façades murales qu’il recouvre, ainsi qu’Internet, qu’il anime, mais aussi il gagne de plus
en plus les musées et les galeries. Utilisant les pochoirs, les autocollants, ou la
mosaïque, le graffiti bien entendu, ou encore les surprenantes installations, les « Street
Artists » rivalisent d’ingéniosité pour capter l’attention du public.
Le graffiti en particulier, est un phénomène anthropologique, qui remonte aux
années trente37, mais c’est l’apparition de la bombe aérosol (spray), dans les années
soixante qui lui donna un élan exceptionnel, permettant à la jeunesse désabusée des
années soixante dix et quatre vingt, d’exprimer son ras-le-bol et communiquer ses
revendications d’une manière voyante et efficace, en laissant des inscriptions-messages
sur les murs des rues ordinaires, considérées jusque-là comme des non-lieux d’art.
Procédant d’une essence romantique, selon les spécialistes, le graffiti s’inscrit
dans un mouvement dominé par la culture hip-hop en Amérique ou davantage punk-rock
en Europe.
Dans le cadre de cet axe thématique on pourrait examiner la place de ces créations
les plus contemporaines, décrypter ses principales caractéristiques et faire découvrir ses
principaux acteurs internationaux38 à travers des pièces récentes et représentatives
d’une certaine maturité artistique, tout au moins.
On pourrait aussi poser le problème de la légitimité salutaire du Street Art à travers
l’examen de la nature de son produit, considéré comme hautement créatif et
incroyablement inventif pour certains, mais aussi fantaisiste, voire même grave et
équivalent à une «une vraie bombe culturelle» pour d’autres.
On pourrait enfin étudier la philosophie des « artistes de la rue », leur méthodologie
et leurs valeurs créatives, ainsi que l’effet de l’insertion de ce type de produit artistique
urbain dans le contexte du monde islamique.

35
Ces œuvres sont souvent vendues à l'étranger ou conservées dans les trésors des palais et monastères occidentaux.
36
Nous nous intéressons dans le cadre de cette manifestation aux produits visibles de l’Art de la rue et non aux
représentations musicales et spectacles de la rue.
37
Le photographe Brassaï, est le premier qui s’est intéressé à ce type d’inscriptions.
38
Les incontournables Banksy Jr ou encore Obey mais également des nouveaux venus, comme Pejac ou Oak-Oak,
Dates importantes et contacts :
Les propositions de communications (en français, Arabe ou en anglais), de posters ou de
vidéos, doivent être adressées simultanément par voie électronique aux adresses de courriels
suivantes :
ateru.recherches.urbaines@gmail.com
secretariatateru@gmail.com
Echéancier :
*30 Avril 2019 : Date limite d’envoi des résumés pour les propositions de
communications, de posters ou de documentaires vidéo.
Pour les communications : Un résumé de 2000 signes maximum (espaces compris),
présentant la problématique, la méthodologie et les résultats - 10 références bibliographiques
maximum et 5 mots-clés.
*31 Mai 2019 : Notification aux auteurs de la décision par le comité scientifique.
*20 Aout 2019 : Envoi du texte final pour les propositions de communication acceptées,
et d’une version A4 lisible pour les posters, qui seront diffusés sous forme de brochure ou de
DVD.
Les textes définitifs des communications seront rédigés sur Word (times new roman, police
12, titre en gras) et comporteront le nom de l’auteur et la structure de rattachement. Lorsqu’il
s’agit de deux ou plus de deux auteurs d’une même communication, le nom du premier auteur est
à préciser en premier lieu.
Ces textes doivent avoir 12000 signes au maximum - espaces compris - (y compris
tableaux et illustrations) et contenir 20 références bibliographiques au maximum et 5 mots-clés.
Pour être admis définitivement, les communications devraient être rectifiées selon les avis
émis des membres du comité d’évaluation.

Comité scientifique :
ABUL HAIJA Ahmed - Université des ingénieurs – Médine – Arabie Saoudite
ALLAHAM Abir – Université Imam Abderrahmane Ben Fayçal – Arabie Saoudite.
ALLANI Nejla - ENAU - Université de Carthage (Tunisie).
AL SAYYED Waleed, Director and Editor/Lonaard, London (UK)
AYARI Adel - l’ISAJC, Université de Tunis - CAREP
BAKLOUTI Habib - ENS de Tunis - Université de Tunis (Tunisie).
BELHARETH Taoufik - ENS de Tunis - Université de Tunis (Tunisie).
BENBOUBAKER Habib –FLAH – Université de la Manouba.
BOUCHEMAL Salah - Institut GTU - Université Larbi Ben M’hidi, Oum El Bouaghi
(Algérie).
BOUKHEMIS Anissa - Université Badji Mokhtar - Annaba (Algérie).
BOUKHEMIS Kaddour - Université Badji Mokhtar - Annaba (Algérie).
BROT Jean – Université de Nancy2 – (France).
CHEKIR Mohamed Salah - ASVM - Monastir (Tunisie).
CHOUIKI Mustapha - Université Hassan II, Casablanca
EL FELEH Ramla - ENS de Tunis - Université de Tunis (Tunisie).
EREN Kalit - IRCICA (Research centre for Islamic history, art and culture) Turquie.
FEKIH Kabil - ENAU - Université de Carthage (Tunisie).
GAUCHE Evelyne – Section de géographie - l'Université de Tours (France)
HADDAD Mustapha – Faculté des Sciences de Meknès, Université Moulay Ismail (Maroc)
IBNOUSSINA Moncif - Université Cadi Ayyad – Marrakech (Maroc).
KHARRAT Fakher - ENAU - Université de Carthage (Tunisie).
KOUADRIA Nouredine - Université Badji Mokhtar - Annaba (Algérie).
MAACHOU Hadj Mohamed – Université Oran 2 – (Algérie).
MABROUK Mehdi FSHS de Tunis - CAREP – Tunisie)
MAHFOUDH Faouzi - Institut National du Patrimoine – Tunis (Tunisie).
NAJEM Dhaher - ENAU - Université de Carthage (Tunisie).
OTMANE Tayeb – Université Oran 2 – (Algérie).
REJEB Hichem - ISA - Université de Sousse (Tunisie).
SEBAI Abid - ENAU - Université de Carthage (Tunisie)
ZIDI Mondher – ENIM – Université de Monastir (Tunisie).

Comité d’organisation :
BELHARETH Taoufik (Coordinateur) - Ecole Normale Supérieur de Tunis - Université de
Tunis, (Tunisie).
ABBES Eya - Institut Supérieur des Technologies de l’Environnement de
l’Urbanisme et du Bâtiment (Tunisie).
AZZOUZ Olfa - - Ecole Normale Supérieur de Tunis - Université de Tunis,
(Tunisie)
BEN AYED Raoudha - Institut Supérieur des Technologies de l’Environnement de
l’Urbanisme et du Bâtiment (Tunisie).
DIMASSI Rachida - FSHS - Université de Tunis (Tunisie).
FEZAÏ Seddik - ENS de Tunis - Université de Tunis (Tunisie).
GUERMAZI Rachid – Association Tunisienne des Etudes et Recherches Urbaines.
HADDADA Mounir – ISBA de Sousse – Université de Sousse - (Tunisie).
HALOUANI Yassine - ISBA de Nabeul - Université de Carthage (Tunisie).
JABALLAH Asma: Représentant régional ATERU à Monastir - (Tunisie).
NAJEM Dhaher - ENAU - Université de Carthage (Tunisie).
SEKMA Riadh – Conseiller médiatique – ATERU - (Tunisie).

Questions pratiques :
° Le programme :
Les journées du 14 et 15 Novembre 2019 seront consacrées à la présentation des
contributions (communications, posters et documentaires vidéo), alors que celles du 16 et 17
Novembre seront consacrées à des excursions d’études, focalisées sur le patrimoine.
° Langues du Colloque :
Les communications pourraient être présentées en Arabe, Français et Anglais.
° Publication :
La publication ne sera envisagée, après évaluation de la part d’un comité de lecture, que
pour les communications dont le résumé et le texte auront été envoyés dans les délais (selon les
formats exigés) et ayant fait l'objet d'une présentation effective par l'auteur.
° La deuxième annonce : précisera plusieurs paramètres, dont les conditions matérielles, les
sorties (focalisées sur le patrimoine) à prévoir, etc.…
° Contacts ATERU : ++216 54 418 314
++216 52 055 406
Eléments bibliographiques :
CURATOLA Giovanni 2007
« La Grande histoire de l'Art : L'Islam » - Le Figaro éditions - 2007.
GRABAR Oleg 1992
« Penser l’art islamique, une esthétique de l’ornement » -
Bibliothèque Albin Michel - idées, 1992, Collection « La chaire de
l’IMA » de l’Institut du Monde Arabe
2000
« La formation de l'art islamique » - Traduction THORAVAL Yves-
Edition Paris Flammarion – Collection "Champs" - 2000.
GWENAËLLE Fellinger (Direction) 2018
« L'Empire des roses : chefs-d'œuvre de l'art persan du XIXe
siècle », coéditions Louvre-Lens/Snoeck, 2018.
HATTSTEIN Markus & DELIUS Peter (Direction) 2005
« L'Islam, Arts et civilisations » - Edition. H. F. Ullmann, 2005.
LENIAUD Jean-Michel
« Patrimoine, art et culture » - Encyclopædia Universalis (en ligne).
MAKARIOU S. (Direction) 2012
« Les Arts de l'Islam au Musée du Louvre » - édition. Musée du
Louvre et Hazan – Paris – 2012 (ISBN 9782350313610) et
(ISBN 9782754106191).
MANDEL KHAN Gabriele 2007
« L'Islam » Edition Hazan (Guide des arts) - 2007.
ROUX Jean-Paul 2007
« Dictionnaire des arts de l'Islam » - coédition Réunion des Musées
nationaux/Fayard, 2007, (ISBN 978-2-71185-383-0).
STIERLIN Henri 2005
« L'Art de l'Islam en Méditerranée, d'Istanbul à Cordoue » - Edition
Gründ - 2005.
THORAVAL Yves 2011
« Dictionnaire de civilisation musulmane » Larousse - 2011.

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