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SOMMAIRE
PRELIMINAIRE 4
Qui sont les Gilets Jaunes d’Erstein & Environs ? 4
Que contient la présente synthèse ? 4
RESULTATS DE L’OPERATION 9
Résultats quantitatifs 9
Données socio-démographiques 9
Données – réponses quantitatives 11
Thématique : « Pouvoir d’achat » 13
Thématique : « Fiscalité & budget » 13
Thématique : « Société & services publics & emploi » 14
Thématique : « Etat & institutions » 14
Thématique : « Citoyenneté & représentation » 15
Résultats qualitatifs 15
Généralités 15
Résultats qualitatifs par thématique 16
Thématique : « Pouvoir d’achat » 16
Thématique : « Fiscalité & budget » 18
Thématique : « Société & services publics & emploi » 21
Thématique : « Etat & institutions » 24
Thématique : « Citoyenneté & représentation » 25
CONCLUSION 27
CONTACT 29
ANNEXES 30
Annexe 1 : questionnaire « Consultation citoyenne Macron » 31
Annexe 2 : liste des médias et supports ayant couvert l’opération 34
3
PRELIMINAIRE
Les Gilets Jaunes d’Erstein & Environs (GJE&E) sont des individus de tous horizons, de toutes catégories
socio-professionnelles, de tous âges et de tous sexes qui se sont connus et (re)groupés dans le
prolongement de l’appel - originel - à la mobilisation contre la hausse des taxes sur le carburant du 17
novembre 2018.
Le groupe s’est étoffé et structuré au fil des semaines de mobilisation par une présence régulière sur le
terrain et sur les réseaux sociaux. Il se compose aujourd’hui de près de 300 membres dont une
cinquantaine « d’actifs » qui évoluent de manière transpartisane dans le canton d’Erstein (67150) situé à
environ 30 kms au sud de Strasbourg en centre Alsace.
Consciente des enjeux engendrés par le mouvement populaire des Gilets Jaunes à l’échelle nationale, la
section des GJE&E a pris le parti de se positionner à la fois comme acteur opérationnel et club d’échanges
constructifs autour du slogan : « L’action comme moyen de pression, la réflexion comme moyen de
transformation ».
Dans ce cadre, le groupement a lancé diverses opérations ces trois derniers mois, initiatives toujours
pacifiques, intelligibles et à valeur ajoutée destinées à :
- éclairer, sensibiliser et fédérer le plus grand nombre pour générer un dialogue novateur avec les
pouvoirs publics,
- recueillir et étudier les revendications croissantes d’une large partie de la population (bien au-delà
du simple sujet de la fiscalité),
- envisager des solutions plausibles à la fois pour sortir de la crise (court terme) mais aussi pour
envisager un plan de réformes menées en profondeur (moyen / long terme).
Le présent dossier formalise et récapitule l’action d’envergure lancée par les GJE&E à compter du 13 janvier
2019, action consistant en la diffusion d’un questionnaire nommé « Consultation citoyenne Macron » en
appui du moratoire national proposé par le Chef de l’Etat (Grand Débat National du 15/01/2019 au
15/03/2019).
Genèse du projet
Sous la pression du mouvement des Gilets Jaunes et après trois semaines de silence, le Président
Emmanuel Macron a pris la décision, le 10 décembre 2018, de lancer une vaste consultation populaire sous
la dénomination « Le Grand Débat National1 ». L’objectif affiché de cette action était de donner la parole à
toutes celles et à tous ceux qui souhaitaient participer à la création d’un « nouveau pacte économique,
social et environnemental ». Ce grand débat, voulu par le chef de l’exécutif, s’est décliné en :
- 4 grandes thématiques (transition écologique, fiscalité et dépenses publiques, démocratie et
citoyenneté, organisation de l’Etat et des services publics),
- un phasage faisant apparaitre 3 grandes étapes : lancement de l’opération (décembre 2018), mise
en œuvre des débats et recueil des avis (15 janvier au 15 mars 2019), analyse et plan de
propositions (avril 2019 et au-delà),
- des moyens organisationnels à savoir la mise à disposition de kits de présentation des thèmes pour
la tenue des débats, la mise online d’une plateforme numérique et l’organisation de conférences
animées par des citoyens tirés au sort.
En créant et diffusant un questionnaire spécifique, les GJE&E ont souhaité poursuivre leur action
précisément dans le cadre de ce Grand Débat National. En voici les principales raisons :
Raisons morales
- en tant qu’acteurs-relais du mouvement socio-revendicatif initié à l’automne 2018, il était légitime
– par conviction et par principe - de continuer à être présent dans cette phase cruciale très
attendue par un grand nombre d’acteurs publics et médiatiques,
- en étant partie prenante du Grand Débat National, la section d’Erstein a ainsi prouvé son
attachement à une démarche progressiste et constructive devant amener, par voie de
conséquence, l’exécutif à entendre la voix populaire et réformer de manière importante le pays,
- les GJE&E ont systématiquement dénoncé les actes de violence et actions menées hors du cadre
légal ; la présente initiative a permis d’illustrer cette position de dialogue et de respect du « droit »
pour faire en sorte que l’image des Gilets Jaunes en soit optimisée.
1
Lien vers le site officiel du grand débat national : https://www.gouvernement.fr/le-grand-debat-national
5
Raisons organisationnelles
- s’ils ont intégré les grandes thématiques proposées par Emmanuel Macron, les GJE&E ont,
cependant, souhaité conserver une forme d’autonomie dans le choix des sujets « abordables » et
« discutables » par le plus grand nombre,
- la volonté de diffuser un questionnaire directement dans les boîtes à lettres s’est inscrit dans une
logique de faire entrer concrètement et physiquement le débat au cœur des foyers alsaciens pour :
o celles et ceux qui ne disposaient pas d’outils informatiques ou ne pouvaient pas se
déplacer,
o celles et ceux qui, distanciés de ce débat pour des raisons culturelles ou par simple
désintérêt, ont ressenti le besoin d’être mieux associés et (at)tirés vers ce dernier (en
garantissant, au besoin, le principe d’anonymat),
- en milieu rural, un certain nombre de Mairies n’ont finalement organisé aucun débat et n’ont
parfois même pas mis à disposition de leurs administrés un cahier doléances (ou alors de manière
très confidentielle…).
Sur la forme, la réalisation du questionnaire a été établie en tenant compte de contraintes techniques
considérées comme non négligeables pour un groupement dépourvu de compétences, de services d’appui
et de moyens financiers conséquents (prévision de distribution, budget dédié à l’opération, zone
géographique couverte, taille du document, etc…). En conséquence de quoi, il a été décidé d’éditer un
document simple, lisible et compréhensible par le plus grand nombre de sorte que les interviewés puissent
s’approprier l’exercice dans les meilleures conditions et les meilleurs délais.
Sur le fond, il a été décidé de mettre en avant 23 affirmations (items) elles-mêmes ordonnées sous les 5
chapitres suivants :
- pouvoir d’achat,
- fiscalité et budget,
- société, services publics et emploi,
- Etat et institutions,
- citoyenneté et représentation.
Le choix des 23 revendications a été réalisé par le croisement d’informations recueillies auprès d’anonymes
au cours de deux opérations antérieures distinctes :
- les manifestations des actes I à V et l’occupation pacifique de lieux publics à différents endroits du
Bas-Rhin (ronds-points, bordures de routes, places de villages, etc…), initiative donnant lieu à de
fructueux échanges,
- un « sondage informel » organisé le 29 décembre 2018 aux abords des magasins Leclerc, Centrakor
et Action de la ville d’Erstein (67150) ayant permis l’obtention d’environ 120 avis. Cette action a
d’ailleurs donné lieu à un communiqué de presse diffusé le 30 décembre 2018 auprès de médias
locaux.
6
Afin d’écarter tout risque d’influence ou de biais interprétatifs, il a systématiquement été ajouté au bas de
chaque thématique deux champs vierges pour permettre aux sondés de s’exprimer en totale liberté. Enfin,
les interviewés n’ont été contraints par aucune obligation dans le cadre de la complétude du document :
- liberté de renvoyer ou non le questionnaire (participation ou non à l’opération),
- liberté de cocher les revendications de leur choix (toute, l’une ou l’autre ou aucune),
- liberté d’ajouter ou non des observations (sur le document concerné ou sur papier libre).
Le questionnaire a fait l’objet d’une distribution (« boîtage ») du 30 janvier au 9 février 2019. La diffusion a
été assurée par une équipe de plus de 40 Gilets Jaunes auprès des 19 communes du grand Pays d’Erstein à
proportion du nombre de foyers composant chacune des dites communes.
2
Le nombre d’exemplaires utiles correspond au nombre de foyers ayant effectivement réceptionné le document (il
s’agit de 92 % du nombre d’exemplaires imprimés ; 8 % d’entre eux étant considérés comme perdus pour cause de
foyers vacants, abandonnés ou dont les résidents sont durablement absents).
3
Sur une base de 2,52 habitants en moyenne par foyer et par transmissions complémentaires par mail à concurrence
de 10 % du total.
7
Trois types de retours ont été proposés aux sondés afin d’optimiser le recueil de leur formulaire :
- renvoi à l’adresse électronique des GJE&E : giletsjaunesersteinetenvirons@gmail.com,
- dépôt physique au sein du Quartier Général des GJE&E (permanence tous les jours entre 17 h 00 et
20 h 00),
- dépôt physique – de la main à la main – à la date butoir de renvoi soit le 23/02/2019 devant les 19
Mairies concernées où s’était posté au moins un Gilet Jaune (de 9 h 00 à 11 h 00).
Il est à noter que l’initiative a été couverte par de nombreux médias locaux et nationaux qui ont :
- pour les uns, assisté à une conférence de presse de présentation organisée le 30 janvier 2019,
- pour les autres, réalisé des reportages durant les phases de lancement et de distribution.
La liste des médias et supports qui ont relayé l’opération se trouve placée en annexe 2.
_________________________________________________
8
RESULTATS DE L’OPERATION
Les résultats contenus dans ce chapitre constituent, bien entendu, l’aspect central de la présente synthèse.
Ils sont le fruit d’un double dépouillement mené du 24 février au 15 mars 2019 :
- un dépouillement statistique à portée quantitative permettant de mettre au jour :
o les données socio-démographiques liées aux personnes ayant accepté de répondre au
questionnaire,
o les données correspondantes aux « coches » effectivement relevées auprès de chaque
interviewé (« données réponses »),
- un dépouillement à portée qualitative visant à lire, compiler, synthétiser et interpréter les « avis
libres » rédigés par les sondés.
Résultats quantitatifs
Les résultats quantitatifs contenus dans cette section sont le strict reflet des réponses portées sur les
questionnaires par les administrés du pays d’Erstein. Il n’y a eu, ici, aucun effort de jugement ou
d’interprétation. En ce sens, les données sont communiquées « brutes » et de façon totalement exhaustive.
Données socio-démographiques
Sur les 11.040 questionnaires distribués, 455 d’entre eux ont été complétés et renvoyés aux GJE&E soit
4,12 %.
Ce chiffre, à priori faible, permet néanmoins de tirer des conclusions statistiques avérées et donc
interprétables. Il se place, par ailleurs, dans les moyennes constatées (voire au-delà) comparativement :
- aux réunions publiques, à l’initiative de quelques Mairies ou inter-communalités, qui ont attiré sur
le Centre Alsace quelques dizaines de participants (en général moins d’une centaine) pour des
bassins de vie comptant entre 5.000 et 15.000 habitants soit un taux de participation de l’ordre de
1 à 2 %,
- au Grand Débat National qui a engendré près de 1.500.000 connexions et dépôts divers soit un taux
de participation d’environ 3,75 % si l’on admet 40 millions d’habitants en âge et en capacité d’y
participer (sur 65 millions d’habitants au total).
24%
51%
25%
9
(Graph. 2) Retour comportant ou non des commentaires « libres »
53% 47%
Retour identifié
Retour anonyme
51% 49%
Par ailleurs, dans la quote-part des questionnaires considérés comme étant « identifiés » (comportant donc
des informations personnelles sur les interviewés) :
Retour homme
Retour femme
37%
63%
10
(Graph. 5) Poids des communes dans les retours
35,00%
30,00%
25,00%
20,00%
15,00%
10,00%
5,00%
0,00%
A noter : le dernier item nommé « Autres » regroupe les questionnaires émanant d’administrés issus de communes extérieures à la
périmétrie de la présente opération (exemples : Strasbourg-Eurométropole, Haguenau et autres villes ou villages bas-rhinois).
Les données-réponses matérialisées par les graphiques ci-dessous présentent visuellement les 23 constats
et/ou revendications (items) sur lesquels les sondés ont porté leur choix parmi les cinq grandes
thématiques proposées dans le cadre du questionnaire « Consultation citoyenne Macron ».
Pour mémoire, voici les 5 thématiques et l’intérêt relatif (en %) des interviewés pour ces dernières :
1. pouvoir d’achat, 4. Etat & institutions,
2. fiscalité & budget, 5. citoyenneté & représentation.
3. société &services publics & emploi,
Graph. 6
11
Parmi les 23 items proposés au public, voici les 3 d’entre eux qui ont obtenu le plus de suffrages et les 3 qui
en ont concentré le moins :
81%
82%
80%
76%
78%
76% 73%
74%
72%
70%
68%
1 2 3
50%
50%
48% 45%
44%
46%
44%
42%
40%
1 2 3
12
Thématique : « Pouvoir d’achat »
Graph. 9
27% 28%
30% 25%
25% 20%
20%
15%
10%
5%
0%
1 2 3 4
Graph. 10
19,00%
20,00% 18,00%
17,00% 16,00%
18,00% 15,00%
15,00%
16,00%
14,00%
12,00%
10,00%
8,00%
6,00%
4,00%
2,00%
0,00%
1 2 3 4 5 6
13
Thématique : « Société & services publics & emploi »
Graph. 11
15%
10%
5%
0%
1 2 3 4 5
Rappel des items de la thématique « Société & services publics & emploi »
1. retour à un service public - de qualité - aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural,
2. mise en place d’une vraie politique de création d’emplois (fin des travailleurs détachés, baisse généralisée
des cotisations sociales, création d’un cadre social protecteur pour les petits entrepreneurs, réforme de Pôle
Emploi…)
3. maîtrise accrue des flux migratoires pour protéger le système socio-économique français,
4. grand plan « seniors » visant à protéger et à accompagner avec dignité les personnes du 3ème et 4ème âge,
5. réaffirmation d’une société laïque tenant compte, néanmoins, des racines chrétiennes qui ont fait, jusqu’ici,
la France.
Graph. 12
30% 27%
Graph. 13
43%
50%
40% 30% 27%
30%
20%
10%
0%
1 2 3
Résultats qualitatifs
Les résultats qualitatifs contenus dans cette section sont le fruit d’une compilation des avis « libres »
formulés par les répondants soit :
- dans les espaces dédiés au bas de chaque thématique du questionnaire (2 champs par grande
thématique),
- soit sur papier libre annexé au questionnaire ou dans le corps des mails en cas de renvoi par voie
électronique.
Cette synthèse se veut représentative des avis ainsi collectés auprès de la population répondante. Elle met
en avant les commentaires les plus probants (cohérents, étayés et étoffés par leurs auteurs) mais aussi les
plus récurrents et ceci par grande thématique. Cette section concentre donc des avis variés qui peuvent, le
cas échéant, se compléter ou se contredire.
Généralités
De façon générale, il est constaté un degré d’adhésion fort et homogène aux revendications proposées
dans le questionnaire (Graph. 6). En effet, près de 75 % des personnes ayant retourné le formulaire ont
coché l’intégralité des items proposés, phénomène tendant à prouver la multiplicité des sujets
d’insatisfaction et d’attentes (réels ou latents). Ce taux peut être rapproché de la formulation même des
items, formulation qui revêt, bien entendu, une importance capitale dans l’adhésion ou l’opposition des
sondés à l’égard de chacun des éléments soumis.
Pour autant, des écarts parfois importants ont été enregistrés entre certaines revendications. C’est ainsi,
que les répondants ont davantage concentrés leurs votes sur le très symbolique sujet de la fin du cumul des
mandats et le plafonnement des salaires, traitements, indemnités (IRFM par exemple) et défiscalisation des
Elus (82 % => Graph. 7).
15
Sans surprise, les sondés ont également mis en exergue le principe de justice sociale et fiscale en
réclamant :
- des grands groupes internationaux (« GAFA ») qu’ils paient enfin leurs impôts en France en lien
avec les profits réalisés sur le sol hexagonal (76 %),
- une baisse de la TVA à 5,5 % pour ce qui concerne les produits répondants aux besoins
« primaires » (se nourrir, se vêtir, se loger, etc…), compensée par une hausse de cette même TVA
sur les produits dits de luxe.
A l’opposé, les interviewés ont délaissé des revendications dont on pouvait penser qu’elles seraient
amplement plébiscitées dans le contexte socio-économique actuel (Graph. 8) :
- la remise à plat de l’Union Européenne voire le départ de la France de celle-ci (« seulement » 44 %),
- plus de souplesse dans la possibilité de candidater à une élection notamment locale (45 %),
- l’introduction de la proportionnelle intégrale dans les scrutins futurs (50 %).
Ces taux, à priori importants, sont en réalité très relatifs car la majorité des items ont remporté plus de 70
% d’adhésion (sur la base d’une population dont il convient de rappeler la motivation à répondre de
manière revendicative au présent questionnaire).
Contre toute attente, les sondés n’ont nullement insisté sur les demandes de hausse de salaire. Bien
entendu, l’augmentation du Smic a été évoquée à diverses reprises (Smic réévalué notamment pour les
personnes en situation de handicap) mais pas de manière aussi massive qu’attendu. Cette donnée est peut
être à rapprocher de la typologie d’administrés ayant complété le questionnaire (catégorie socio-
professionnelle du secteur sondé).
Les répondants ont davantage soutenu le principe de justice et d’équité pour permettre au plus grand
nombre de vivre de manière « décente » et ceci par une maîtrise souhaitée de l’inflation ainsi qu’une
optimisation des charges et des coûts sociaux. L’accent a ainsi été mis :
17
- l’encadrement des dépassements d’honoraires en milieu hospitalier (clinique ou hôpitaux publics
autorisant certains praticiens à recevoir des patients en « consultations privées ») ou dans le cadre
de la médecine spécialiste, ces pratiques étant de plus en plus mal prises en charges par les
Mutuelles dans le cadre de la récente obligation d’affiliation auprès de ces dernières (Mutuelles
d’entreprises obligatoires),
- la prise en charge, au moins partielle, du coût des médecines douces dites « alternatives » intégrant
l’usage de l’homéopathie (les résultats semblant plutôt concluants).
La fiscalité pratiquée en France est actuellement l’une des plus élevée au monde par son poids et sa
diversité. Elle est très souvent perçue de manière contraignante pour ne pas dire punitive par celles et ceux
qui la subissent. Cette impression est amplement accentuée, parallèlement, par le principe de recul des
services publics et, plus généralement, par l’affaissement de la chose attendue en échange (« Payer des
taxes, des contributions et des impôts, oui ! Mais pour quel(s) service(s) en retour ? »).
Dans ce cadre, la classe moyenne se révèle la plus impactée car elle se trouve prise dans un étau :
- d’un côté, elle bénéficie finalement assez peu des aides sociales et fiscales qui sont souvent
réservées aux catégories socio professionnelles les plus défavorisées,
- d’un autre côté, elle se trouve soumise à un niveau d’impôts et taxes qui grèvent sensiblement son
budget de vie à l’opposé des classes aisées dont le « reste à vivre relatif » est bien plus important
(particulièrement depuis la suppression de l’ISF).
A l’image de la thématique précédente, les sondés ont prioritairement affiché une volonté d’équité et de
justice en dénonçant l’évasion fiscale des grands groupes nationaux et internationaux qui s’exonèrent
d’impôts alors qu’ils réalisent des profits commerciaux importants en lien avec leurs activités pratiquées sur
le sol français (cf. Graph. 10).
En second lieu, la CSG-CRDS est régulièrement qualifiée de « racket fiscal » qui pèse d’autant plus dans le
budget des interviewés qu’elle :
- a fortement augmenté ces 20 dernières années (passant de 0,5 % en 1996 à 17,2 % en 2019 soit
une multiplication par 35),
- se retrouve sous forme de ponctions dans de nombreux revenus ou aides (revenus du travail,
revenus des placements, revenus sociaux tels que la CAF, pensions de retraite…).
Au-delà, les personnes ayant répondu à l’enquête ont mis en avant les revendications et propositions
suivantes :
- mettre en place la Taxe sur les Transactions Financières (TTF familièrement appelée Taxe Tobin) à
l’échelle européenne permettant la récupération de plusieurs milliards d’euros liés aux pratiques
spéculatives et boursières de nombreux établissements financiers,
- créer une TVA dite « sociale » ayant pour vocation de limiter l’impact de l’inflation sur le budget
des personnes en situation défavorable (en lieu et place de la TVA conventionnelle),
18
- (re)nationaliser les autoroutes et mettre en œuvre un système de portique payant pour le
transport routier en transit sur le territoire national. Ce sujet a, bien entendu, une résonnance
toute particulière :
o en Alsace qui est devenue au fil des années un « couloir à camions » (les allemands ayant
lancé depuis 2005 la taxe LKW Maut sur leurs autoroutes ce qui engendré un basculement
du trafic en plaine d’Alsace),
o dans le Bas-Rhin qui vient de lancer les travaux du Grand Contournement Ouest (GCO =>
1ère autoroute alsacienne à droit d’entrée),
- remettre en place le Crédit d’Impôt Compétitivité (CICE) mais plus spécifiquement en direction des
PME avec contrôle des emplois effectivement créés (contrepartie sinequanone pour en bénéficier),
- exonérer de toute fiscalité les avantages en nature consentis par les entreprises à leurs
collaborateurs (part patronale de la Mutuelle santé, véhicule de fonction, etc…),
- permettre aux catégories sociales défavorisées ou aux personnes âgées de poursuivre leurs
démarches sociales et fiscales de manière « traditionnelle » (et non de façon dématérialisée
comme cela prévaut aujourd’hui),
- encadrer les salaires hors normes dans le secteur public comme dans le secteur privé (dénonciation
des parachutes dorés) et plafonner le versement des dividendes aux actionnaires,
- renforcer les contrôles notamment par le biais de la Cours des Comptes pour ce qui concerne la
dépense publique (dépenses de fonctionnement et dépenses d’investissement) ; plusieurs milliards
d’euros pourraient ainsi être économisés au sein des Collectivités locales, de la fonction publique
d’Etat, des participations obligatoires aux divers fonds européens. Interdiction de voter un budget
déficitaire. Un bilan annuel détaillé et transparent pourrait être mis à disposition des citoyens sur la
nature des dépenses engagées et leur affectation poste par poste (besoin de transparence),
- remédier aux fraudes massives à la Carte Vitale qui pèseraient près de 13 milliards d’euros par an
(par le jeu de millions de numéros de Sécurité Sociale fictifs d’assurés domiciliés en France ou à
l’étranger),
- réinstaurer l’ISF dans sa configuration « non-immobilière » (ISF originel),
- optimiser voire supprimer certaines niches fiscales (il en existe plus de 450 représentant un
manque à gagner pour l’Etat de l’ordre de 50 à 70 milliards d’euros => la suppression de
l’abattement de 30 % au titre de la déduction forfaitaire spécifique (DFS) est citée à plusieurs
reprises concernant les journalistes),
- limiter la fiscalité dite « écologique » car celle-ci est :
o vue comme illégitime puisque basée sur un postulat invérifiable à savoir la soi-disant
destruction de l’environnement par le développement accru des activités humaines,
o vue comme culpabilisante puisqu’elle trouve sa genèse dans la notion répétée de
responsabilité collective du « désastre » en cours (alors que l’ensemble des pays
occidentaux ont paradoxalement créé, soutenu et développé les principes de
consommation et de croissance tous azimuts),
o vue comme inéquitable car souvent appliquée de manière homogène à l’ensemble des
strates de la population (indifféremment des niveaux de revenus et de patrimoine),
o vue comme inépuisable puisque cette fiscalité est désormais applicable à tous les acteurs
et secteurs économiques (industries, services, agriculture, artisanat, transports…).
19
- envisager l’extension de l’impôt sur le revenu à toutes les personnes physiques (même s’il peut
s’agir d’un impôt « symbolique » pour des contribuables considérés comme non imposables
aujourd’hui) et redéfinir les tranches en y ajoutant éventuellement de nouvelles pour garantir une
meilleure progressivité de l’impôt,
- garantir aux collectivités (notamment aux communes) les moyens de ne pas avoir à augmenter les
impôts locaux pour compenser les baisses de dotations jusqu’ici assurées par l’Etat,
- dans le cadre de la taxe foncière, croiser les caractéristiques du bien immobilier imposé avec
l’importance des revenus déclarés par les assujettis (ce qui n’est pas le cas pour l’heure, le calcul
n’étant lié qu’aux spécificités de la propriété bâtie ou foncière),
- réduire la fiscalité (Impôt sur les Sociétés, charges sociales, taxes diverses…) pour les TPE/TPI &
PME/PMI pourvoyeuses d’emplois notamment en phase de lancement (sur les 2 ou 3 premiers
exercices par exemple) ou en cas de difficulté économique ou encore en cas de recrutement de
salariés au statut CDI,
- imaginer de nouvelles rentrées fiscales en instaurant des taxes ou en les augmentant sensiblement
sur :
o l’usage de la robotique dans le secteur productif et/ou industriel (taxes sur la destruction
d’emplois connexes),
o les sociétés faisant appel aux entreprises de fret (maritime ou aérien) dans le cadre de leur
stratégie logistique,
o les sociétés (notamment françaises) faisant produire hors des frontières nationales (avec
réimportation du produit fini),
o toutes organisations répondant au concept de « pollueurs-payeurs »,
- obliger les grands groupes nationaux et internationaux à payer leurs impôts en France dès lors
qu’ils tirent leurs profits de l’exploitation commerciale des marchés hexagonaux (les fameux GAFA),
- réviser à la baisse les droits de succession entre parents et enfants même au-delà du 70ème
anniversaire (exemple de l’assurance-vie),
- supprimer l’Aide Médicale d’Etat (AME) qui s’adresse – sans contreparties – aux ressortissants
étrangers en situation irrégulière (1 milliard d’euros chaque année),
- rétablir la demi-part fiscale pour les veufs(ves),
- mettre en place un crédit d’impôt intergénérationnel pour les foyers fiscaux hébergeant des
personnes âgées dépendantes (dans le cadre de la politique de maintien à domicile plutôt que de
placement en EHPAD ou en maison de retraite),
- accroître les subventions publiques dans le cadre du soutien aux sorties scolaires à connotation
sportive, culturelle ou pédagogique,
- augmenter les droits de douane sur les produits d’importation (extérieurs à la zone euro) comme
cela est pratiqué dans de nombreux pays du monde (plusieurs milliards d’euros pourraient ainsi
être récupérés),
- supprimer les taxes d’intercommunalités (de communautés de commune) qui se sont
subrepticement ajoutées aux taxes départementales ou régionales déjà existantes.
20
Thématique : « Société & services publics & emploi » (Graph. 11)
Au-delà des questions de pouvoir d’achat et de fiscalité, le mouvement des Gilets Jaunes a été l’occasion de
dévoiler et d’agréger un certain nombre d’autre sujets. Parmi ceux-ci, les questions inhérentes aux services
publics, à l’emploi et, de manière plus générale, les questions sociétales se sont traduites par un fort
engouement.
Les interviewés ont particulièrement rappelé leur attachement à la présence de l’Etat, des collectivités
locales et de leurs administrations respectives dans leur quotidien. Il s’agit là d’une réponse à
l’amenuisement constaté des services publics ces dernières années :
- notamment en milieu rural (fermetures d’agences postales, d’unités hospitalières, regroupements
de classes dans les écoles de campagne, etc…),
- par la poursuite des privatisations (ouverture du rail à la concurrence, construction de routes à
péages, vente des aéroports à des groupes privées ou à des puissances étrangères),
- par le développement du « tout dématérialisé » qui génère une diminution de la qualité des
prestations fournies voire même une perte complète de ces prestations (pour les personnes ne
disposant pas ou en incapacité de se servir des outils télématiques/informatiques requis).
Sur le plan intergénérationnel, les personnes ayant répondu à l’enquête ont fait montre d’un intérêt
particulier pour une meilleure prise en charge du 3ème et surtout du 4ème âge, position motivée par :
- un vieillissement naturel de la population (plus de 10 millions de personnes seront âgées de plus de
70 ans d’ici 2020),
- la difficulté de s’occuper des aînés dans un environnement de rallongement des carrières
(problèmes d’organisation et de disponibilité) et de dislocation de la structure familiale,
- l’explosion des coûts de santé, d’entretien et d’hébergement de cette catégorie de personnes
notamment en cas de placement en milieu spécifique (hausse constante des tarifs pratiqués par les
EHPAD et maisons de retraite),
- le lien affectif important qui unit les générations entre elles en France et le degré de
reconnaissance envers les aînés.
De manière plus détaillée, voici les propositions et revendications qui sont revenues le plus régulièrement
dans le cadre de cette thématique de premier plan :
Au niveau sociétal :
- application réelle des peines de prison (sans sursis, ni aménagements, ni remises) suivant le
principe retrouvé de « confiance en la justice » (valable aussi pour les Elus et représentants de
l’Etat,
- pourvoir les maisons de retraite, maisons de repos, centres de santé et EHPAD de collaborateurs
suffisamment nombreux et qualifiés pour assurer l’accompagnement et l’encadrement des
pensionnaires – parfois en fin de vie - dans les meilleures conditions possibles (conditions de
respect et de décence),
21
- imposer une priorité nationale pour ce qui concerne :
o l’octroi des aides sociales devant être réservées aux personnes ayant cotisées pour obtenir
le droit d’en bénéficier (exemple : suppression de l’AME tel que mentionné dans la section
précédente),
o l’accession au logement (qu’il soit « social » ou en « pleine propriété »),
o l’accession aux produits et services distribués par les associations caritatives ou reconnues
d’utilité publique.
- reconnaissance du droit à mourir (suicide assisté) à l’instar du modèle suisse qui permet
l’euthanasie (via, notamment, des associations privées reconnues et soutenues par les cantons),
- suppression de la limitation à 80 km / h pour les routes non pourvues de séparateurs centraux
(avec retour aux 90 km / h) et adaptation des vitesses sur autoroutes – en temps réel - en fonction
du trafic, des conditions météorologiques ou des incidents recensés (signalétique dite
« adaptative » ou « dynamique »),
- recrutement d’Auxiliaires de Vie Scolaire (AVS) afin de pallier le manque d’accompagnement et
d’encadrement des enfants en situation de handicap ou de retard et ceci dès la rentrée scolaire,
- réforme complète des conditions de détention en maison d’arrêt / centre pénitentiaire : contrôle
des visites, prise en charge par les familles des coûts de détention (plusieurs centaines de millions
d’euros de recettes pourraient être dédiés à la rénovation et à l’agrandissement des centres
pénitentiaires),
- réaffirmation des valeurs chrétiennes qui forment le socle civilisationnel de la France et maitrise
des courants religieux tiers dont l’islam considéré comme expansionniste (écoles coraniques,
alimentation halal, séparation des sexes en lieux publics, burqa, construction de mosquées avec le
concours financier de l’Etat et/ou des collectivités locales, etc…),
- mise en place de quotas en terme d’immigration (selon le modèle anglo-saxon) permettant le
distinguo avec les vraies demandes d’asile politique ; déchéance de la nationalité pour les fichés S
d’origine étrangère ou dotés de la double nationalité sous le coup d’une condamnation,
- refus du retour des djihadistes provenant des terrains de conflits islamistes (Lybie, Syrie, Pakistan,
etc…) d’origine étrangère ou dotés de la double nationalité,
- mise en place d’une politique adaptée aux personnes dites « sensibles » ou ponctuellement en
situation de précarité (étudiants étrangers souhaitant intégrés les universités françaises, SDF,
handicapés, chômeurs de longue durée…),
- reconnaissance du statut de bénévole en milieu associatif,
- envisager un service public réinventé tenant compte des attentes des différentes couches sociales
(présence en milieu rural, adaptation des horaires pouvant inclure le samedi matin, accueil
physique des administrés, rémunération des fonctionnaires indexée sur des objectifs qualitatifs
et/ou quantitatifs, etc…),
- créer un bureau unique pour ce qui concerne les formalités administratives courantes (retrait
d’actes, demande de cartes grises, demande d’aides ou d’allocations, etc…),
- simplification des démarches qui restent mal connues et parfois même inaccessibles au plus grand
nombre, création d’une base de données visant à lister les dispositifs d’aides existants et leurs
conditions d’accès),
22
- augmenter et requalifier les personnels de l’inspection du travail pour lutter contre le travail
dissimulé et le non-respect du droit du travail par des sociétés peu scrupuleuses,
- réformer le fonctionnement de Pôle Emploi qui est aujourd’hui perçu comme moins performant
dans l’accompagnement des chômeurs que certains organismes privés,
- créer une banque d’Etat pour permettre aux personnes en difficultés de trouver les moyens de :
o ouvrir un compte et envisager des mouvements sur ce dernier,
o contracter des crédits personnels ou professionnels (dans le cadre d’un projet
entrepreneurial par exemple),
o bénéficier de garanties et de moyens de paiement (dans le cadres de projets).
Au niveau emploi :
- limiter l’emploi de ressources et/ou de personnels basés à l’étranger par les entreprises françaises
(principe de la délocalisation ou des travailleurs détachés) dans la mesure où ces dernières sont
susceptibles de disposer de ces mêmes ressources sur le territoire national, ceci en échange de
mesures défiscalisantes (diminution des charges sociales, baisse de l’IS ou de la CFE, aides des
collectivités territoriales, etc…),
- diminuer les cotisations sociales/patronales pour faire en sorte que la main d’œuvre ne soit plus
l’un des postes de charges les plus importants dans les bilans comptables des entreprises (le coût
de la main d’œuvre étant excessivement élevé en France),
- mieux encadrer l’emploi du Contrat à Durée Déterminée (CDD) au sein de certaines organisations
publiques ou privées qui en usent parfois hors du cadre règlementaire (quotas atteints,
renouvellements abusifs…),
- envisager une forme de contrepartie(s) de la part des bénéficiaires sociaux à l’image des
allocataires du RSA (selon la proposition qui avait été faite par le député Eric Straumann, député de
la 1ère circonscription du Haut-Rhin),
- favoriser la formation professionnelle pour les jeunes (en sortie ou en complément de leur cursus
scolaire/universitaire) mais aussi pour les personnels « confirmés » ou « seniors » en quête
d’évolution ou de reconversion,
- contrôler l’usage de produits dangereux ou toxiques dans les grandes entreprises industrielles, PMI,
exploitations agricoles ou viticoles (employant encore des fongicides / pesticides) afin d’assurer la
protection des consommateurs et des salariés travaillant au contact de ces substances,
- dans une logique gouvernementale de développer l’entrepreneuriat individuel (et ceci depuis
plusieurs années), il est souhaitable que les pouvoirs publics accompagnent les créateurs
(optimisation des aides, accompagnement renforcé par les chambres consulaires, défiscalisation,
etc…),
- contrôler les conditions de maintien ou de prolongation des indemnités chômage (particulièrement
pour les demandeurs d’emploi de longue durée) avec obligation d’accepter un emploi après un
temps d’inactivité à qualifier,
- amplifier les compétences et prérogatives des chambres consulaires notamment les CCI (Chambre
de Commerce et d’Industrie) pour ce qui concerne l’accompagnement à la création et au
développement des entreprises (surtout TPE, PME/PMI).
23
Thématique : « Etat & institutions » (Graph. 12)
Parmi l’ensemble des thématiques proposées aux habitants d’Erstein et environs, la thématique « Etat &
institutions » a concentré, en son sein et à elle seule, les deux extrêmes en terme de volume de retours :
- d’une part, l’item ayant obtenu un nombre écrasant de suffrages à savoir la fin du cumul des
mandats, le plafonnement des salaires et indemnités des Elus, la renonciation au système de
pensions ou de retraite garanti à vie pour cette catégorie de représentants,
- d’autre part, l’item ayant suscité le moins d’intérêt (avec surprise) à savoir la remise à plat de
l’Union Européenne dans sa configuration actuelle (voire même le départ de celle-ci en cas de
désaccord avec Bruxelles sur de nouvelles réformes envisagées).
Bien entendu, cette thématique a donné lieu à de nombreuses critiques et suggestions connexes
répertoriées ci-dessous :
- réduire le train de vie de l’exécutif et plus particulièrement celui du Chef de l’Etat et de son(sa)
conjoint(e), le cas échéant, pour rompre avec la notion de modèle considéré comme
« monarchique » par de nombreuses personnes sondées,
- sortir du mille feuilles administratifs en réduisant le nombre de strates souvent jugées comme
inutiles et onéreuses (maintien des départements et des communes uniquement ; suppression des
intercommunalités) ; sur le plan local, le sujet de la sortie de l’Alsace de la nouvelle région
Grand’Est est apparu comme récurrent pour les principales raisons suivantes :
o peur de perdre l’identité culturelle et les particularismes locaux (bilinguisme, régime
Alsace-Moselle, activité économique transfrontalière, etc…),
o crainte de générer un déséquilibre budgétaire entre les départements du Grand’Est
(suivant le principe que certains vont payer pour d’autres),
o beaucoup d’alsaciens se sont sentis trahis par leurs propres Elus locaux au moment de la
réforme territoriales de 2015 (loi NOTRe votée par de nombreux députés et sénateurs y
compris de la plaine du Rhin),
o le récent sondage IFOP qui fait état d’une volonté, majoritairement exprimée (66 %), de
sortir du Grand’Est, volonté que ne semble nullement entendre le gouvernement actuel.
- (re)donner aux Mairies un pouvoir de décision certain et une allocation budgétaire digne de leurs
dépenses de fonctionnement et d’investissement (particulièrement dans les petites communes),
- supprimer certaines chambres, assemblées, organisations publiques ou parapubliques considérées
comme désuètes, sans intérêt ou coûteuses (exemples : Conseil Economique, Social et
Environnemental Régional, Sénat, Conseil Constitutionnel, commissions diverses,…),
- diminuer le nombre de représentants dans le système bicaméraliste français (moins de députés et
de sénateurs) entrainant de facto une économie de plusieurs centaines de millions d’euros chaque
année selon les études,
- obliger les Elus à une présence assidue durant les périodes de débat et de vote (l’image
d’hémicycles désertés semblent insupporter les interviewés) à défaut de quoi des sanctions
financières pourraient leur être appliquées,
24
- limiter à 2 le nombre de mandats successifs et contraindre à un âge maximum de représentation
(70 ans par exemple) pour :
o lutter contre la « carriérisation » des Elus dans le cadre de leur parcours politique,
o soutenir le renouvellement et le dynamisme de la représentation nationale,
- introduire le principe de participation directe dans les choix et réformes politiques envisagés
(instauration du fameux référendum d’initiative populaire ou citoyenne à l’instar du modèle
scandinave ou du système des votations suisses) ; en cas de défiance vis-à-vis de l’exécutif ou du
gouvernement en place, possibilité d’organiser des élections anticipées,
- créer un nouveau modèle de décentralisation permettant aux régions de s’auto-administrer dans
une logique – « girondine » – d’adaptation aux contraintes, objectifs et enjeux locaux (principe
d’une « France riche de ses régions »),
- contraindre l’Europe à mener une politique d’harmonisation des droits sociaux pour les populations
(Smic européen), des aides économiques pour les entreprises et des règles fiscales pour l’ensemble
des acteurs,
- compte tenu des 10 millions de retraités (d’ici 2020), créer une politique consacrée aux seniors
(3ème et 4ème âge), politique menée par un ministère ou un sous-ministère dédié (Ministère des
Solidarités et de la Santé par exemple) comme cela a déjà été détaillé dans la section précédente
« Société & services publics & emploi »,
- désengager la France de certains conflits internationaux (mobilisant d’importants moyens humains,
matériels et financiers) qui amènent une dégradation de son image tout en engendrant le
terrorisme sur son territoire,
- obliger les pouvoirs publics à mieux protéger les citoyens-consommateurs notamment contre les
pratiques commerciales douteuses ou trompeuses (harcèlement téléphonique, scandales liés à la
composition de certains médicaments ou aliments, encadrement des frais bancaires…).
La France, pays de droit et de démocratie par excellence, souffre depuis de nombreuses années d’une
défiance de ses citoyens vis-à-vis de la classe politique. Très paradoxalement, le pays offre des possibilités
importantes d’expression et surtout de représentation politique (comme peu de pays les proposent à
travers le monde) mais les habitants s’en désintéressent à l’image des taux croissants d’abstention ou de
votes blancs lors des différents scrutins locaux ou nationaux. Ce phénomène peut s’expliquer par la
conjonction des phénomènes suivants :
- une crise des institutions sans précédent qui se manifeste par une délégitimisation des organes de
pouvoir et de représentation (nombreuses affaires…),
- une offre politique assez peu diversifiée et non évolutive,
- une distanciation de plus en plus prégnante entre les électeurs et « leurs » élus, ces derniers étant
perçus comme des carriéristes dans un contexte ou la pratique politique s’apparente plus à un
métier qu’à un don de soi,
- un défaut de représentation lié au jeu politique des alliances et des arrangements qui aboutit, par
exemple, à un Parlement (Assemblée Nationale et Sénat) différent de ce qu’il devrait être à l’issue
d’un premier tour (élection législative),
- une classe politique perçue comme favorisée – parfois même arrogante – sans velléité réelle de
tenir compte de la voix populaire dans la prise de décision (« votez pour moi d’abord et je vous
dirais ce qui est bon pour vous ensuite ! »).
25
Dans cet esprit, les participants à l’enquête ont souligné l’importance de tenir compte du vote blanc (sans
pour autant en envisager la manière) et d’introduire la proportionnelle dans le système électif actuel.
Les sondés ont, par ailleurs, mis en avant les revendications suivantes :
- obligation de participer aux scrutins sous peine de sanctions financières (à l’image du système
contraignant belge ou australien),
- introduction du référendum d’initiative populaire ou citoyenne (comme vu dans la section
précédente) visant à associer le peuple de manière directe aux choix et innovations politiques (RIC
législatif, abrogatoire, révocatoire et constituant),
- introduction d’un système de votation à l’échelon local illustré par une participation à certaines
décisions municipales ou régionales (bassins de vie) tels qu’un projet d’aménagement (autoroute,
aéroports, voies à grande vitesse), l’ouverture ou la fermeture d’un édifice public comme un
hôpital ou une établissement scolaire, l’organisation d’un grand évènement culturel. Le choix de
recourir à un tel procédé pourrait être dicté par la nature du projet, sa destination, son ampleur ou
son montant,
- possibilité d’attaquer l’Etat à l’image des class actions dans le privé (actions de groupe) pour tout
préjudice collectif relevé ou subi (seuil de déclenchement à fixer),
- accélération du déploiement du Service National Universel (SNU) dans la perspective de sensibiliser
les jeunes générations au don de soi, aux valeurs de la Nation, aux principes de solidarité, de
rigueur, d'engagement et de défense du territoire,
- réintroduction d’un cours d’éducation civique en école élémentaire pour pallier les carences
pédagogiques de certaines familles (lutte contre le phénomène de démission parentale au sujet des
« valeurs communes »),
- suppression de la nationalité française pour les condamnés disposant de la double nationalité ou
ayant fait l’objet d’une naturalisation (principe de la déchéance),
- obligation de présenter un casier judiciaire vierge pour toute participation à des élections (quel
qu’en soit le niveau et la nature) ; déchéance de mandat en cas de condamnation en cours
d’exercice,
- obligation de passage (et de réussite) de tests pour tout étranger souhaitant acquérir la nationalité
française (maîtrise linguistique minimum, connaissances historiques de base, apprentissage des
préceptes et fondamentaux qui font la République Française…),
- sensibilisation des citoyens-consommateurs à la transition écologique et, parallèlement, création
d’un cadre contraignant pour les entreprises polluantes ou non respectueuses des directives
environnementales françaises et européennes,
- mise en œuvre d’un système incitant les citoyens à créer et adhérer à une association. A défaut,
obligation de collaborer à une action citoyenne (par exemple tous les 5 ans),
- réforme de certain mode de scrutin pour assurer une meilleure représentation (exemple : scrutin
uninominal majoritaire à 1 tour comme c’est le cas en Islande ou en Corée du Sud),
- requalification des conditions d’attribution de la Légion d’Honneur en revenant à la vocation
première de cette distinction (« services éminents rendus à la Nation »…),
- à l’échelle locale, organisation d’un référendum visant à interroger les habitants des départements
Bas-Rhin et Haut-Rhin sur leur volonté de quitter la région Grand’Est (régions arbitrairement créée
sous le mandat de François Hollande).
_________________________________________________
26
CONCLUSION
Quoiqu’en dise et quelle qu’en fut sa forme, la mobilisation des Gilets Jaunes entamée le 17 novembre
2018 a créé un environnement propice au dialogue, à l’échange, au foisonnement des idées et des
revendications. Trop souvent – et trop facilement - amalgamé avec des épisodes récurrents de violence, le
mouvement a engendré une expression générale sans précédent en sortant de l’anonymat des individus
que les évolutions sociétales récentes ont souvent transformés en « oubliés-silencieux ». Pour cela aussi, le
mouvement restera dans l’histoire.
On peut exprimer son accord, ses doutes ou même sa désapprobation à la lecture des centaines de
doléances contenues dans ce document. Toutefois, ce dernier ne vise nullement à prendre position mais
bien d’avantage à livrer – sur le mode restitutif - une base de travail « brute » et objective aux équipes
d’Emmanuel Macron dans le cadre des nécessaires réformes que celui-ci s’est engagé à mener dans les
prochains mois4.
Les revendications ainsi décortiquées mettent en exergues de riches enseignements qui peuvent être
résumés comme suit :
- s’il est largement abordé, le pouvoir d’achat ne constitue pas le seul point d’intérêt (ou
d’inquiétude) de la part des personnes interrogées,
- le principe de justice économique et sociale ressort comme une thèse prépondérante. Cela se
traduit par un souhait de plus d’équité face aux taxes et impôts mais aussi un meilleur emploi de
ces derniers dans un contexte de restriction budgétaire intense,
- le besoin d’une représentation électorale optimisée ne fait aucun doute pour sortir de la crise
actuelle des institutions et la défiance ambiante vis-à-vis d’une classe politique dont l’efficacité, la
probité et l’intégrité sont régulièrement remises en cause,
- à l’image d’une grande entreprise, les interviewés attendent de « leur » France des réformes
concrètes pour ne pas dire palpables (mesures objectivées, détaillées, quantifiées et « timées »),
4
La totalité des questionnaires complétées et collectées peut être mis à la disposition des décideurs sur simple
demande (rappel : 455 questionnaires ont été réceptionnés).
27
- à l’image d’une grande institution, les interviewés attendent de « leur » France des mesures tenant
au principe du « symbole » afin d’être guidés, rassemblés et fédérés dans un réel esprit de « vivre
ensemble » et de rayonnement mondial (la France devant retrouver le rang qui a longtemps été le
sien),
- conscients des moyens financiers nécessités par les réformes à venir, les sondés ont amplement
évoqués les sources de financement possibles (notamment par de larges économies sur certains
postes de fonctionnement ou d’investissement),
- soucieux de leur qualité de vie, les citoyens interrogés ont fait montre d’un vif intérêt pour un
meilleur aménagement des bassins de vie et une plus grande cohérence des territoires
(décentralisation des décisions, accroissement de la proximité, défense de la ruralité…) tout en
maintenant la position française dans la (re)contruction européenne,
- et tant d’autres enseignements…
Au-delà de cela, le mouvement des Gilets Jaunes a permis de soulever la problématique de l’isolement
personnel et donc du désir de lien social. Sur les ronds-points, les places publiques, les routes ou les
champs , dans des salles louées ou dans de simples abris de fortune, le jour, la nuit, par beau temps ou sous
la neige, les Gilets Jaunes ont réussi à créer une forme d’union - pacte moral - avec toutes celles et tous
ceux qui, loin des « y a qu’à, faut qu’on », ont souhaité participer, agir et donc exister dans une société qui
a peut-être jusqu’ici eu tendance à les exclure. A leur échelle, la communauté des Gilets Jaunes d’Erstein &
Environs (GJE&E) a permis à ses membres de s’accomplir autour de la présente opération : proposer,
réaliser des choses, envisager un autre avenir, vivre. Tout simplement.
C’est avec plaisir, détermination et respect que nous nous tenons à votre disposition pour vous aider à
construire, collégialement, une France réinventée.
_________________________________________________
28
CONTACT
Contact : giletsjaunes.ersteinetenvirons@gmail.com
29
ANNEXES
Annexe 1
Annexe 2
30
Annexe 1
Questionnaire
« Consultation citoyenne Macron »
31
CONSULTATION CITOYENNE « MACRON »
Sous la pression continue des Gilets Jaunes, le Président Macron nous a adressé le 14 janvier
« L’action comme moyen de
dernier une lettre et a fini par lancer une vaste consultation citoyenne visant à collecter les
pression ; la réflexion comme
moyen de transformation » avis, revendications et propositions de toutes celles et tous ceux qui souhaitent voir la France
évoluer dans ses mesures, sa politique mais aussi dans son fonctionnement et ses institutions.
Dans ce cadre, votre Mairie a la possibilité de tenir à votre disposition, depuis le 15 janvier
Gilets Jaunes
Erstein & Environs 2019 et ceci pour une durée deux mois (15 mars 2019), un cahier de doléances destiné à
centraliser vos positions, idées et suggestions. Parallèlement, les Gilets Jaunes d’Erstein &
Adresse du QG Environs vous proposent une synthèse des principales exigences entendues au sein du
Allée dite des « Gilets Jaunes »
Rond Point Gare – RD 426
Mouvement depuis le 17 novembre dernier. Il vous appartient de vous en servir. N’hésitez
67150 ERSTEIN pas à compléter ce document puis à nous en faire part. Nous ferons suivre l’ensemble de
vos doléances aux pouvoirs publics dès la fin de ce moratoire. Votre avis est important ;
E-mail
votre avis compte. Profitez de cette chance unique pour vous exprimer librement !
giletsjaunes.ersteinetenvirons@
gmail.com
Comment ça marche ? Un certain nombre de constats et/ou de revendications vous sont
proposés ci-dessous classés par grandes thématiques. Cochez ceux/celles qui vous
semblent correspondre à vos positions personnelles. Vous pouvez y ajouter les sujets de votre
Mir rede Elsassisch choix. A l’issue, faites nous suivre ce document comme indiqué au bas du verso.
le retour à un service public - de qualité - aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural (éducation,
hôpitaux…)
la mise en place d’une vraie politique de création d’emplois (fin des travailleurs détachés, baisse
généralisée des cotisations sociales, création d’un cadre social protecteur pour les petits entrepreneurs,
réforme de Pôle Emploi…)
une maîtrise accrue des flux migratoires pour protéger le système socio-économique français
un grand plan « seniors » visant à protéger et à accompagner avec dignité les personnes du 3ème et 4ème
âge aussi bien sur le plan financier que sur le plan de la santé (fin de vie)
la réaffirmation d’une société laïque tenant compte, néanmoins, des racines chrétiennes qui ont fait,
jusqu’ici, la France (le sujet symbolique de la fameuse « crèche de Noël » en Mairie…)
(avis supplémentaire n°1) : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
(avis supp. n°2) : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Vous avez achevé de compléter ce document et nous vous en remercions sincèrement. Désormais, vous
pouvez nous en faire part – avant le 23/02/2019 - de la manière suivante :
Renvoi par mail
giletsjaunes.ersteinetenvirons@gmail.com
Dépôt physique tous les jours entre 17 h 00 et 20 h 00 à notre « Quartier Général »
en contrebas de la RN 83 (en bas du rond-point de la Gare à Erstein => cf. adresse au recto de ce document)
Venez nous déposer physiquement votre questionnaire
un de nos Gilets Jaunes se tiendra devant la Mairie de votre commune le samedi 23 février 2019 de 9 h à 11 h
33
Annexe 2
34
Télévisions
Radios
RCF - Radio Chrétienne Francophone (interview diffusée à plusieurs reprises début février 2019)
Presse
Internet
Nombreux directs et comptes rendus sur les réseaux sociaux (notamment sur Facebook)
35
Gilets Jaunes – secteur d’Erstein & Environs
Allée dite des « Gilets Jaunes » - Rond-Point Gare, RD 426 – 67150 ERSTEIN
Mail : giletsjaunes.ersteinetenvirons@gmail.com
36