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Chaque année la communauté musulmane observe un jeûne d’un mois, durant lequel
le régime de vie est modifié. Aussi les rythmes veille- sommeil, alimentaire et endocrinien
sont considérablement changés.
A cet effet, la pratique sportive de performance et le jeûne est un sujet qui suscite maintes
questions au sein de la population sportive musulmane. Les plus pertinentes ont trait : à la
nature des effets du Ramadhan sur l organisme; à sa répercussion sur la "forme sportive" en
général, et les aspects concrêts de la capacité de la performance sportive en particulier; à la
détermination des étapes, où les capacités physique et énergétique sont affectées; aux
modalités d’entraînement des sportifs durant ce mois.
Le sport de performance actuel, dont le football, se caractérise par l’augmentation sans
précédent des volumes et intensités des charges d’entraînement et de compétition, qui
émettent des exigences de plus en plus élevées envers les capacités physiques, énergétiques
et psychiques de l’organisme des sportifs.
Est- ce que les sportifs musulmans ont les mêmes chances de réussite sportive que les non
musulmans ?, s’ils doivent respecter les principes méthodologiques régissant l’entraînement
sportif moderne, notamment de continuité, par conséquent de progressivité, et de tendance
vers la réalisation de hauts résultats sportifs; et impérativement jeûner durant tout un mois.
Ces charges d’entraînement et de compétition semblent difficiles à supporter lors du jeûne
d’un mois l’an, formant, selon Fayala H. (1972) ; Nacef T. et coll. (1974) ; Khedder A. et
coll. (1983) ; Monod H. et Flandrois R. (1985) ; Taubmann W. (1995) ; Hanifi R.(1993) ; les
entraîneurs et spécialistes algériens de football questionnés (2000), des charges
additionnelles contraignantes et variables selon les saisons.
Aussi selon Brikci A. (1995), il semblerait que les perturbations de la chronobiologie soient
responsables d’une baisse des performances sportives chez les sportifs jeûneurs.
Néanmoins, peu d’études scientifiquement fondées ont été menées pour confirmer ces
assertions. Et c’est ce qui en partie explique les controverses qui subsistent sur la nature des
effets du jeûne sur l’organisme des sportifs, tout le long du mois de Ramadhan ; et sur les
modalités d’entraînement qui en découlent.
Cet état de faits n’a fait que susciter notre intérêt grandissant, justifiant le choix de ce thème.
De ce fait, le Ramadhan pose aux sportifs musulmans des exigences particulières visant
d’une part, la tendance vers la stabilisation du niveau acquis de la « forme sportive », de
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l’aspect physique notamment, « pendant », et d’autre part, sa reacquisition et son élévation
« après » ce mois, sur la base d’un processus d’entraînement, et d’un régime de vie adaptés à
cet heureux événement.
Durant ce mois, on observe en général, une diminution naturelle et habituelle du
volume global des entraînements, et de leur intensité notamment, comme l’ont attesté les
entraîneurs et les spécialistes algériens de football questionnés (2000), alors que la durée de
la compétition est maintenue.
Aussi, du point de vue « forme sportive » et « périodisation de l‘entraînement », ce
phénomène coïncide avec la « mi-phase aller » de la période compétitive. Et les footballeurs
de la majorité des équipes algériennes sont encore en phase de continuation dans le
développement de la « forme sportive », au lieu de son affinement et de sa stabilisation.
D’où pour le respect des régularités de son développement et ou de sa stabilisation selon les
périodes d’entraînement annuel, de l’avis de Taubmann W. (1995), le « métabolisme
d’entretien » l’emporte en principe sur celui de « construction ».
Matveiev L.P. (1983) souligne à ce niveau, que le caractère du processus d’entraînement et
de compétition lors de la phase de « stabilisation de la forme sportive » pose des exigences
de plus en plus élevées et complexes à l’organisme des sportifs. Et ne peuvent être
indéfiniment continuées, sous peine d’atteindre le stade de surentraînement.
A partir de toutes ces constatations, nous avons procédé à une expérimentation consistant en
l’étude des effets d’un programme d’entraînement rationnellement déterminé et structuré en
microcycles compétitifs adaptés « avant », « pendant », et « après » le mois de ramadhan
chez des footballeurs de la catégorie « espoirs » en comparaison avec d’autres ayant adopté
des microcycles compétitifs ordinaires.
A cet effet, et dans la perspective d’optimiser la capacité de performance sportive en général,
et physique en particulier chez le groupe expérimental, nous avons jugé opportun de prévoir
une série de microcycles de choc ou de développement « avant » le Ramadhan, pour une
éventuelle stabilisation du niveau acquis de la « forme sportive » « pendant » ce mois, et son
élévation ultérieure (par obtention du phénomène de surcompensation).
Aussi, le phénomène d’adaptation de l’organisme des sujets des deux groupes au jeûne du
ramadhan est à déterminer sur la base de l’ évaluation de la dynamique d’évolution des
qualités physiques spécifiques de vitesse, de forcre-vitesse, d’adresse et d’endurance-vitesse,
lors des étapes « avant », « pendant » et « après » ce mois sacré.
Nous envisagerons dans ce travail, la démarche théorique et méthodologique de la
programmation de contenus succincts d’entraînement, rationnellement structurés selon les
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étapes d’ « avant » et « pendant » notamment et d’« après » le mois de Ramadhan, où
l’orientation, la tendance des séances, et des charges d’entraînement sont à définir et à
appliquer en tenant compte de l’état de forme des footballeurs.
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Chapitre 1 : Analyse bibliographique
Brikci A., (1995) estime que les qualités physiques semblent déterminantes à l'élévation du
niveau de performance, vu qu'elles sont développées d'une manière accrue chez les
footballeurs d'élite que chez les joueurs de niveau de performance moindre. Ceci nous
amène à considérer ces qualités comme critères pré-requis pour la pratique du football de
haut niveau.
Toutefois leur importance et leur rôle dépendent des caractéristiques et spécificités d'une
discipline donnée. Et en matière de football, la détermination de critères précis et
spécifiques de ces facteurs physiques, se heurte essentiellement à l'identification des
qualités de base nécessaires à leur hiérarchisation.
En détail l'activité sportive de ces jeux se caractérise par des enchaînements moteurs
rationnellement organisés dans l'espace et dans le temps, et sont déterminés d'un côté par
les règles et les conditions des compétitions, de l'autre par la nécessité d'une exploitation
efficace du potentiel du sportif pour réaliser avec succès un certain nombre de tâches
motrices. Par ailleurs cette activité sportive revêtant divers aspects, il paraît judicieux de
prendre comme critères de classification les particularités de l'organisation des
mouvements et actions du sportif et le rôle prépondérant de tel ou tel système fonctionnel
de l'organisme pour assurer la performance.
Schématiquement, le football est un jeu collectif de grand terrain – de dimensions
bien précises standardisées pour tous – dont la tâche est de marquer des buts, et au
moins un de plus que l'équipe adverse afin de remporter la victoire. Aussi, la
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principale difficulté réside au niveau du savoir faire de l'équipe et de tout un chacun
de ses membres, visant à élaborer et à appliquer des stratégies et tâches tactiques tant
collectives qu'individuelles.
Dans l'activité compétitive, les footballeurs des deux équipes en affrontement sont en
relation d'aide ou d'opposition que chaque joueur entretient successivement avec ses
partenaires et ses adversaires. La qualité du jeu dépend de l'efficacité des actions
offensives et défensives- conquête du camp adverse et de défense du sien – entreprises par
les footballeurs des deux camps.
L'activité de jeu des footballeurs est de caractère répétitif, mais variable. Les tâches
motrices nombreuses et variées se remplaçant dans le désordre, se répètent maintes
fois sous différentes variantes.
Les spécialistes s'accordent à dire que dans l'activité motrice des footballeurs, qu'une
grande place est occupée par les courses. L'action du footballeur est caractérisée par
des courses d'allures différentes : des accélérations, des démarrages dans diverses
directions, exécutées à partir de différentes positions de départ. En effet, la course à
grande vitesse est relayée par des arrêts soudains ou avec différents sauts lors des
duels, ou par des changements brusques de directions souvent inopinées.
A cet effet une batterie de tests est élaborée, inclut plusieurs mesures morphologiques,
cinq (5) tests d'évaluations des qualités physiques, et enfin les capacités physiologiques.
Aussi un questionnaire est soumis aux conseillers techniques et entraîneurs français
d'équipes professionnelles, et entraîneurs sélectionneurs internationaux, identifiant les
qualités physiques auxquelles fait souvent appel le langage de terrain communément
utilisé par ceux-ci.
Concernant les qualités de détente verticale et de puissance (force-vitesse et
explosive), les mesures se rapprochent de celles relevées dans plusieurs autres travaux :
Rowen et Coll., 1976; Thomas et Reilly, 1979; Ekblom, 1986.
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Pour ce qui est des tests de vitesse, comparés à ceux obtenus par d'autres joueurs de sports
collectifs, les footballeurs professionnels montrent des performances significativement
meilleures, ce qui confirme les options des entraîneurs : la vitesse de course, la détente et la
puissance musculaire semblent bien former trois des qualités physiques indispensables au
footballeur professionnel actuel et probablement des années à venir.
Ceci est déjà conforté par les observations de Duffour J. (1974) et Wrzos J. (1984) estimant
que le football, sport de mouvements, de déplacements et d'actions dynamiques acycliques,
est aussi caractérisé par l'opposition. A cet effet la notion de force organiquement liée à
celle de la vitesse, de la puissance et d'adresse sont essentiellement manifestées dans des
situations de duels et de conservation individuelle du ballon – par des conduites de balle,
des dribbles, des feintes plus que jamais déterminantes-, ainsi que dans la maîtrise
constante des appuis, des démarrages et accélérations dans différentes directions et
diverses positions de départ.
Aussi selon Wrzos J. (1984), la spécificité du football se traduit par la maîtrise du rythme à
imprégner au jeu; la coordination des efforts musculaires, l'appréciation des distances et
trajectoires du ballon, la sensation de la force de frappe, le positionnement et l'équilibre du
corps en rapport avec la perception et le développement de la notion " spatio-temporelle" ;
la prévision des intentions et actions de l'adversaire. Ainsi jouer vite rajoute t-il, nécessite
une grande maîtrise technique du ballon, un haut niveau de préparation physique, et un
long et systématique travail de réflexion et de pensée tactique.
Duffour J (1974) estime qu'au préalable, il convient de parler de l'importance des qualités
d'endurance générale et spéciale. Leur entraînement foncier permet au footballeur, non
seulement d'être actif avec le maximum d'efficacité, mais encore assure t-il tout au long
d'un match, ou des différents cycles compétitifs l'intégrité de ses processus psychiques et
mentaux (perception et projet d'action).
Aussi ces deux qualités - intimement liées – forment le support fondamental de
éveloppement des autres qualités physiques sus-citées, indispensables au footballeur, plus
particulièrement l'adresse sur laquelle s'articulent toutes les qualités physiques et les
aspects technico-tactiques.
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plus en plus élevée exige également du footballeur, non seulement la rapidité et l'endurance
avec ses différents types, mais aussi des efforts de force-vitesse: Démarrages,
accélérations, frappes de balle, sauts, duels à terre et en l'air, ainsi que leur coordination.
Plusieurs spécialistes considèrent que les qualités importantes pour le footballeur sont la
coordination des mouvements (adresse), la maîtrise et l'exécution variée des divers
procédés technico-tactiques à des vitesse élevées à maintenir dans le temps (endurance
spéciale) (Batte A. 1969; Lukchinov N.M ; Morozov U. 1970, cités par Akramov R A
1990).
Selon Lukchinov N.M (1981) cité par Akramov R A (1990), le progrès dans le football
moderne est observé au niveau de la qualité d'adresse spéciale. Les procédés technico-
tactiques (individuels et collectifs) sont exécutés d'une manière précise et efficace, et
avec beaucoup d'aisance par les joueurs de grandes renommées, avec une grande
concordance entre les efforts à consentir, le temps et l'espace à gérer d'une manière
rationnelle (perception de la notion " spatio-temporelle", appréciation, sensation et
gestion de l'effort, …)
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1-1-Caractéristiques de l'activité physique des footballeurs :
De tout temps, les observateurs de compétitions de haut niveau lors des coupes du
monde notamment, ont montré que le caractère et la charge de l'activité motrice diffèrent
d'un joueur à un autre, et dépendent du poste occupé dans l'équipe, de l'activité propre au
footballeur, de celle de l'adversaire, du plan et de la stratégie de jeu, des tâches tactiques
individuelles et collectives à accomplir, et d'autres paramètres…
Les diverses actions technico-tactiques ainsi que les distances parcourues sont en
général répertoriées dans les modes de déplacement suivant : marche, course lente,
modérée et intense, et les sprints. Ces derniers semblent être l'élément principal du
jeu, et sont traduits par divers enchaînements entre les différentes techniques de
déplacement et les procédés technico-tactiques individuels et de groupe souvent
spectaculaires, adaptés aux multiples situations de jeu changeantes.
En moyenne selon les observations de Lukchinov N.M. menées de 1970 à 1975, les
footballeurs réalisent :
- 224 à 367 parcourt(s) lents, correspondants à 5 – 7 Km, de durée de 25 à 35 minutes.
- 20 à 62 accélérations équivalentes à 2 Km, de durée de 2 – 5 minutes.
- De 30 à 80 démarrages estimés à 800 – 1600 mètres, et durent de 1 à 3 minutes.
- De 2 à 16 détentes verticales (jeu de tête).
- De marche ordinaire de 45 à 57 minutes
- De 14 à 42 luttes pour l'emprise du ballon (duels).
Saltin B (1973) a relevé des valeurs semblables : en résumé la distance moyenne
parcourue par les footballeurs d'un groupe de 5 suivis durant un match a été de 12 Km,
dont 24 % sont courus à vitesse maximale, 27 % en marchant et le reste à un rythme
modéré.
Selon Lukchinov N.M. (1981) cité par Akramov R.A (1995), l'activité motrice des
meilleurs footballeurs de la coupe du monde 1978 qui s'est déroulée en Argentine est
brièvement évaluée à 5200 – 7800 mètres courus à différents rythmes, dont 1330 à 2715
mètres à vitesse sub-maximale à maximale.
Les données de l'étude de Godik M.A (1985) cité par Akramov R.A (1990) ont permis de
comparer le volume et la structure de la course réalisés par certains footballeurs d'élite lors
de la coupe du monde de 1982 en Espagne (tableau n°1)
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Tableau n°1 : Volume et structure de la course de certains footballeurs d'élite lors de la coupe du monde de
1982 en Espagne
Course Course Course à Course Total
FOOTBALLEURS Lente Accélérée Vitesse Avec En un
(m) (m) Maximale Ballon Match
1-Boniek dans le match
POLOGNE –BELGIQUE
2050 950 650 450 4100
(3 : 0)
Lacour J.R. et Chatard J.C (1984), Fornaris et Coll. (1989) cités par Brikci A.
(1992) ont pu quantifier l'activité compétitive des footballeurs en :
- Une centaine de sprints de durée de 3 à 6 secondes, de distance estimée à 2500 à 3000
mètres.
- Une série de course à vitesse soutenue d'une distance de 4000 à 8000 mètres en 40 – 50
minutes.
- Une alternance de course lente et de marche sur une distance de 1000 à 2000 mètres en
30 – 35 minutes.
Les résultats des observations de Cazorla G. et Farhi A. (1998) réalisés par des footballeurs
comparés à ceux obtenus lors de la saison 1996/1997 demeurent très stables.
Les distances les plus longues sont parcourues par " les milieux de terrains " et " les
arrières latéraux", alors que "les arrières centraux" parcourent les distances les plus
courtes; " les attaquants" se situent entre ces deux extrémités.
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Les milieux de terrain et les défenseurs latéraux présentent généralement des
données supérieures, environ 900 m en sprints et 1600m en course intense, alors que ce
sont les défenseurs centraux avec lesquels on relève les données les plus faibles : 500m et
1300m. Les attaquants produisent des valeurs plus proches de celle observées chez les
milieux de terrain (800m et 1500m).
Quelque soit le poste, les distances de sprints et courses intenses se situent entre 3.5m et 60
m avec une moyenne de 17.2± 0.85m pour les sprints et de 18.05 ± 2.0m pour les courses
intenses.
Par contre, selon les postes, le nombre de sprints et courses intenses est très variable.
Déjà Lukchinov N.M (1970 – 1975) soulignait que les milieux de terrain et les attaquants
de pointe réalisaient le plus grand volume de travail de vitesse, évalué à 100 – 140
accélérations et démarrages avec et sans ballon.
Quant à Akramov R.A. (1990), il estime que les milieux de terrains se distinguent par des
valeurs élevées des indices de la capacité de travail générale et spéciale observée en
compétition, suivis des attaquants de pointe et des ailiers, puis des défenseurs latéraux et
centraux.
L'indice moyen des tâches motrices accomplies par les milieux de terrains est de 106, il est
de 86 pour les attaquants de pointe, suivis des arrières latéraux avec 73.4, et puis des
défenseurs centraux avec 50 tâches motrices.
Cazorla G. et Farhi A. (1998) ont observé que l'activité motrice des footballeurs sans ballon
représente environ 98% de la durée d'une rencontre, et que la capacité et l'aptitude à la
course et aux actions de jeu intenses de courte durée et souvent répétées, constituent une
des principales exigence du football. En effet selon le poste occupé, un footballeur réalise
entre 107 et 139 actions intenses par match. Ceci a été déjà confirmé par Saltin B. (1973);
Lacour J.R. et Chatard J.C. (1984) estimant que c'est à ces déplacements de durée de 3 à 6
sec, en moyenne que les footballeurs consacrent le plus de temps. Ces sprints (démarrages
en particulier) se produisent en général suite à des phases de course à vitesse moyenne
(accélérations), qui permettent à l'ensemble des joueurs de rester dans le jeu d'équipe
(tactique d'équipe) lorsqu'ils n'y sont pas directement Impliqués.
Palfai J. (1979) quant à lui, il les a déjà estimé à 140, constitués de sprints, de conduites
balle combinées au dribbles et feintes auxquels Cazorla G. et Farhi A. rajoutent les duels,
les tacles et le jeu de tête prompts et intenses. Ce dernier geste technique (détente verticale
et frappe de balle de la tête, tête plongeante) varie selon les postes:
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Les défenseurs latéraux et les milieux de terrain sont moins impliqués dans les luttes
aériennes que les attaquants et surtout les défenseurs centraux.
Outre une bonne détente verticale, les joueurs doivent posséder un bon "timing" et un bon
placement pour réussir leur jeu de tête (capacité spatio-temporelle liée à la qualité physique
adresse).
Aussi au cours d'un match, le footballeur quel que soit son poste, est appelé à réaliser entre
2 et 8 tacles en moyenne, et un nombre important d'arrêts – changements de direction
(entre 40 et 70)- .
En Observation, il faut noter que lors de l'évaluation de la charge globale d'entraînement et
de compétition, la course à rythme lent (assimilée au petit trot ou à la marche) n'est pas
prise en compte en tant qu'effort affectant l'organisme.
Toute fois elle constitue une forme et un moyen de récupération entre les efforts intenses.
A cet effet, les durées de récupération entre les sprints ou les courses et les actions
intenses sont aussi variables (Cazorla G. et Farhi A, 1998). L'attaquant et le milieu de
terrain présentent des intervalles de temps les plus réduits : entre 6 sec pour les
durées de travail les plus courtes et 1 mn 48 sec pour les plus longues.
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2- Mécanismes d’adaptation lors du processus d’entraînement :
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C’est pourquoi le bon dosage des facteurs d’influence auquel l’organisme s’adapte, revêt
une importance capitale pour la commande de l’adaptation (Meerson F. Z., 1973, cité par
Werchoschanski J.W.1992).
A cet effet, Pavlov I. P. (1947 ) cité par Matveev S. F. (1990) rapporte que l’impression la
plus importante et la plus forte résultant de l’étude sur l’activité nerveuse supérieure - selon
sa méthode – résulte de la grande plasticité de cette activité, ses possibilités élevées
d’adaptation : ainsi rien ne reste immuable, rigide, mais tout peut être toujours atteint,
changé en mieux, si seulement si les conditions correspondantes sont remplies. La pratique
montre que la capacité d’adaptation s’entraîne.
L’orientation principale du processus d’entraînement, c’est la réalisation de hauts résultats
sportifs par le sportif.
La possibilité de réussite se base sur le respect des dispositions suivantes : les
transformations biologiques (bio-énergétiques) dans l’organisme, conditionnent ses
prédisposions optimales à supporter efficacement l’entraînement intense. Lors de ces
périodes de tendance à l’utilisation maximale des possibilités et capacités des sportifs, on
applique des régimes d’entraînement plus stressants, les moyens et les méthodes
permettant de stimuler les processus adaptatifs actifs de l’organisme ; l’approche
d’entraînement individuel où les exigences dans la conception et l’élaboration de régimes
optimales d’entraînement sont de mises ; aussi le rôle et l’influence de l’aspect psychique
des sportifs croit.
Aussi d’après les conceptions les plus récentes, et selon Werchoschanski J. W. (1992), le
phénomène d’adaptation n’est pas considéré comme un « mécanisme de compensation ».
L’adaptation c’est le maintien en activité d’un certain degré de déséquilibre entre
l’organisme et son environnement qui est la principale cause du déclenchement des
changements adaptatifs de l’organisme (Bawer E., 1935 ; Bernstjen N. A, 1966).
Et en réalité le changement observé est l’apanage d’un ensemble complexe de
modifications adaptatives affectant sans exception, tous les systèmes vitaux de l’organisme
(principaux et auxiliaires, généraux comme les spécifiques). Le degré d’effet et de
développement morpho-fonctionnel peuvent ainsi être différents.
Cette hétérogénéité de changements adaptatifs est expliquée par les faits suivants: par la
prépondérance de tels ou tels systèmes fonctionnels dans la commande et l’orientation
spécifique de l’adaptation à long terme ; leur degré de réaction (ou d’inhibition)
adaptative ; et enfin le changement de rôle et de son importance joué par l’un ou l’autre
système dans les différentes étapes et périodes du phénomène d’adaptation à long terme.
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Selon Matveiev L. P. (1983), biologiquement, l’adaptation aux charges de l’étape de
perfectionnement sportif se traduit par un enchaînement complexe de transformations
morpho-fonctionnelles dans l’organisme du sportif : sur la base de modifications profondes
structurelles et biochimiques, les possibilités fonctionnelles des différents organes
principalement ceux du système nerveux central, de l’appareil locomoteur, sanguin et
respiratoire, … s’accroissent et acquièrent un « niveau fonctionnel » supérieur. Le
métabolisme s’améliore. Par ailleurs, leur coordination s’harmonise et se perfectionne.
Liée à la « forme sportive » des sportifs, la capacité et la régulation des fonctions
physiologiques de l’organisme atteignent (comparaison faite avec d’autres moments) leur
rendement le plus élevé, comme l’ont montré de nombreuses études.
Selon le même auteur, l’adaptation de l’organisme aux exigences de l’entraînement ne
s’effectuant pas dans l’immédiat, nécessite un certain délai pour son parachèvement. Ce
délai est d’autant plus long que l’effet cumulatif des charges précédentes est plus marqué
(intense).
Le caractère du processus d’entraînement et de compétition lors de la "phase de
stabilisation de la forme sportive" pose des exigences de plus en plus élevées et complexes
à l’organisme des sportifs. Et elles ne peuvent être posées continuellement sans arriver au
stade de « surentraînement ».
A ce niveau il est approprié de faire l’analogie avec le « syndrome d’adaptation de Selye ».
D’après Selye H. (1952) cité par Matveiev L.P. (1983) différents facteurs apparaissant
dans l’organisme, jouent un rôle stressant dés qu’ils dépassent certaines limites. Ils
provoquent un « stress » traduit par un état particulier d’affaiblissement fonctionnel et
structurel, surtout dans le système endocrinien. Ce syndrome d’adaptation passe alors par
trois (3) stades successifs : de tremblements, puis une certaine résistance, enfin la phase
d’épuisement ou de réadaptation de l’organisme. Le troisième stade apparaît lors d’efforts
trop intenses ou trop longs.
Ainsi, il est évident que des charges intenses lors de « la phase d’acquisition et de maintien
de la forme sportive » peuvent être considérées, lorsqu’elles sont trop longtemps utilisées,
comme stressantes, et finalement elles provoquent des changements réadaptatifs dans
l’organisme.
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2-1-Types d’adaptation :
L’atteinte trop fréquente de ce troisième stade par des efforts intenses et prolongés peut
influer négativement sur le processus d’adaptation à long terme, et même induire des effets
néfastes sur les organes et systèmes sollicités.
Tandis que l’adaptation à long terme, elle fait participer des processus totalement
différents : quand on soumet un organe ou un ensemble d’organes à des charges élevées par
rapport à leur performances habituelles, une hyperfonction suivie d’une hypertrophie sont
observées.
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Cette adaptation à long terme, passe par quatre stades :
Le troisième stade se singularise par une adaptation stable et durable des divers organes
et systèmes impliquant une bonne harmonie et coordination dans leur fonctionnement. Ce
qui assure l’augmentation des réserves énergétiques de l’organisme.
Le quatrième stade n’intervient que quand l’entraînement est planifié d’une manière
anarchique. Généralement suite à l’application de charge d’entraînement excessives et
une récupération incomplète.
Il est évident que tout processus d’entraînement rationnellement structuré n’est en
rapport qu’avec les trois premiers stades d’adaptation à long terme. Et les réactions
adaptatives qui en découlent, est le produit des effets du processus unifier d’entraînement
et de compétition _ cas d’adaptation du muscle cardiaque et de certains systèmes
permettant le maintien de la capacité aérobie au niveau requis. C’est ainsi que s’acquiert le
niveau de préparation escompté, se traduisant par la réalisation des performances sportives
prévues à une étape donnée du processus de perfectionnement sportif.
Etudiant ce phénomène d’adaptation de l’organisme lors du processus
d’entraînement, Petrovski V.V (1978) cité par Platonov V. N. (1987).
Souligne que les réactions de l’organisme aux excitations externes se développent sous les
formes suivantes :
De multiplication d’éléments structurels au niveau des tissus et organes permettant
l’augmentation du potentiel énergétique de l’organisme.
De perfectionnement de la structure coordinative des mouvements.
De perfectionnement des mécanismes régulateurs assurant la coordination et
l’harmonie de l’activité des systèmes fonctionnels.
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D’adaptation psychologique aux exigences, aux conditions et contraintes de l’activité
d’entraînement et de compétition.
Cependant ces réactions caractérisant une adaptation durable ne se produisent que sous
l’effet de charges d’entraînement optimales (répondant au principe de la périodicité de la
charge d’entraînement) (Weineck J, 1983)
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Dans un cas, l’organisme du sportif se caractérise par de fortes réactions physiologiques
aux excitations du milieu externe de charges importantes, mais de courte durée. Les
processus de régénération interviennent immédiatement après l’effort.
L’organisme de ce type s’adapte mal aux charges d’entraînement prolongées, même
d’intensité modérée. La simultanéité de l’effort et des processus de récupération est moins
marquée, et les processus en question exigent un rythme d’exécution bien défini.
Dans l’autre cas par contre, l’organisme est moins stable aux changements importants de
courte durée de l’environnement, il possède en revanche la capacité de supporter des
charges physiologiques prolongées.
Les transformations adaptatives dépendent dans ce cas du déroulement adéquat (optimal)
des processus de restauration, de leur vitesse et de leur durée.
Lorsque prédomine ce type d’adaptation, les charges de travail s’articulent bien aux
processus de régénération, ce qui assure la possibilité d’une charge plus prolongée.
Ainsi le type d’adaptation de l’individu dépend de facteurs génétiques,
géographiques, climatiques, …etc.
Toutes les données expérimentales sur les réactions et le fonctionnement des différents
systèmes de l’organisme à l’effort, et ses processus de régénération, sont exclusivement
déterminées à brèves échéances (effet d’entraînement à court terme).
Cependant pour Platonov V.N (1987) ce type d’adaptation est conditionné par le
vécu sportif, le niveau de préparation et de qualification du sportif, ainsi que par le choix
judicieux et minutieux des moyens et méthodes adaptés. A titre d’exemple, chez les jeunes
sujets ayant 2 à 3ans au plus de pratique sportive, une adaptation efficace n’est possible
que par un travail de charge de trois on quatre fois moindre par rapport aux sportifs adultes
de haut niveau, ayant 7 à 10années d’expérience.
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- Le fait que les rythmes de croissance de performances dépendent également des
particularités de l’organisme et de la planification du processus d’entraînement, des
moyens, méthodes et charges appliquées, des bases matérielles et techniques requis pour la
préparation, etc .…
Aussi l’ensemble des réactions à court et à long terme décrit ci-dessus peut se révéler quelque
peu différent en fonction de la nature et de la spécificité des moyens utilisés. Il peut s’agir
d’exercices généraux et spécifiques, et leur corrélation optimale selon les étapes et périodes
d’entraînements, d’exercices auxiliaires et compétitifs.
Le mécanisme d’adaptation de l’organisme à l’effort, ne peut se prolonger indéfiniment, ni au
niveau du processus compensatoire (ponctuel), ou celui à long terme.
A chaque phase d’adaptation ponctuelle, l’effet sur le niveau de la capacité de performance
spécifique se trouve réduit. La dynamique d’évolution de ce niveau de performance dans le
temps est traduite par une parabole en chute continue. Ainsi, le volume de la réserve globale
d’adaptation de l’organisme a une limite fixée par les données génétiques.
3-Phénomène de surcompensation :
Il est prouvé que l’effet des charges physiques importantes, ne permet pas
seulement la compensation du coût énergétique dépensé par l’organisme du sportif,
mais son potentiel est augmenté. Ainsi le niveau de la capacité de performance initial
se trouve élevé. Ce phénomène (loi de la « surcompensation » de Weigert) fut l’objet de
nombreuses études, à commencer par Vol' Bort G. V. (1958) qui à l’unanimité ont rapporté
qu’en quantité mesurable pour tous les cas spécifiques, un lien existe entre les processus de
dépense et de régénération de l’énergie sous l’effet des charges d’entraînement ou de
compétition isolées ou en série (Jakovlev N. N., 1975 ; Gorkin M. J. et coll., 1973 ; Volkov
N. I., 1975, cités par Werchoschanski J. W., 1992).
Selon l’opinion de Krestovnikov A. N. (1951) cité par Matveev S. F. (1990) l’élévation
ultérieure de l’état d’entraînement au moment de l’atteinte d’un certain niveau de
préparation n’est possible que lors de l’utilisation de charges « extrêmes » relatives aux
possibilités fonctionnelles de l’organisme du sportif.
De nombreuses recherches (Klichine G. V., 1974 ; Platonov V. N., 1980 cités par
Matveev S. F., 1990) indiquent l’importance de la programmation et de la
19
multiplication de séances de grande charge lors de la préparation sportive,
permettent l’augmentation accrue de la capacité de travail générale et spéciale des
sportifs.
A cet effet, selon les données précises et variables de Harre D. (1971) cité par Weineck J.
(1997) ces séances sont accompagnées de symptômes suivants :
- Forte rubéfaction de la peau ;
- Manque (diminution) de la précision des mouvements -avec augmentation de fautes
et incorrections– baisse de l’attention et apparition d’incertitudes ;
- Baisse de la réceptivité lors du perfectionnement des procédés technico-tactiques –
diminution de la capacité de différentiation des phases de mouvements et
d’actions– ;
- Faiblesse musculaire (difficulté de respirer, diminution de la capacité de travail) ;
- Diminution de l’activité (aspiration à de plus longues pauses, diminution de
l'habitude à continuer le travail).
De ses symptômes, il en ressort que les caractéristiques de la charge selon la réaction de
l’organisme, déterminent plus exactement sa valeur.
Selon certaines données la capacité de travail des sujets après des charges « extrêmes » a
dépassé le niveau initial au bout de 4 à 6 jours. Ainsi de nouvelles charges peuvent être
planifiées à l’issue de ces journées.
Selon les résultats de recherches effectuées sur des nageurs, la reprise de charges
importantes d'entraînement pouvait se faire après 3 à 8 jours. Des expériences portant sur
des footballeurs ont indiquées quant à elles la répétition de ces grandes charges le septième
jour. De telles expériences ont été répétées plusieurs fois sur 10-15 années.
Aussi d’autres recherches ont montré la possibilité d’apparition de phases de
« surcompensation » 2 jours après l’arrêt d’application de charges importantes.
La diminution importante des indices physiologiques caractérisant l’état fonctionnel de
l’organisme, n’a été observée que durant les 24-30 premières heures après la charge.
L’utilité indubitable du déroulement d’un travail répétitif durant la « phase de
surcompensation » n’exclut pas l’application de séances d’entraînement ultérieures sur
fond d’une récupération incomplète.
20
incomplète de certains indices fonctionnels. On y souligne le rôle particulier de ces
charges dans l’élévation graduelle de la capacité de performance sportive.
21
Niveau de la capacipté
de performance sportive
z
1 2 3 Temps
Stimulus de charge
22
Si la planification de nouveaux stimuli d'entraînement est méthodiquement utilisée à
intervalle de temps optimal, l'augmentation soutenue de la capacité de performance
sportive est observée (figure n°2)
23
Niveau de la capacité de performance
sportive
24
Aussi Weineck. J. (1997) souligne à ce propos, que la "surcompensation" est en quelque
sorte un "excès de récupération". Ainsi que le montre la figure n°5, différents systèmes
partiels, diverses structures biologiques, présentent des temps de récupérations différents
ou suivent un processus de récupération différent.
A cet effet, il propose une série de moyens et de procédures de récupération et
de prophylaxie suivante:
Course de détente- bain relaxant- massages, régime alimentaire adéquat
(compensation des déficits dans le métabolisme de l'eau et des électrolytes ainsi que
les réserves cellulaires d'hydrates de carbone, etc.-), exercices de souplesse par voie de
la gymnastique, qui permettent l'accélération des processus de récupération.
Acidose
(Acide lactique)
Jusqu'à 1-2 2 8
1h 6h jours jours jours
Temps de récupération
25
4-Régularités du développement de la forme sportive
4-1-Concept de la forme sportive :
26
nécessite l’exploitation maximale des ressources du sportif, en venant seconder ses
rythmes d’adaptation biologique, son arsenal de procédés technico-tactiques, ses
aptitudes psychologiques, affectives, motivationnelles et culturelles, lui permettant de
donner le meilleur de soi-même, au moment propice.
Dans ce sens, la forme sportive est une condition relative, dans laquelle les actions des
facteurs biologiques, technico-tactiques et psychologiques se combinent harmonieusement.
Ces facteurs sont déterminants pour l’acquisition de la forme sportive.
Aussi, on peut répartir en deux groupes les méthodes de définition de la « condition
physique » : pédagogiques et médico-biologiques. Les premières pour déterminer le
niveau de préparation physique, technique, tactique, morale et volitive. Les secondes
pour évaluer la capacité de performance des principaux systèmes fonctionnels de
l’organisme.
Du point de vue biologique, l’état de la forme sportive est tributaire du niveau des
propriétés morpho fonctionnelles des différents organes et systèmes de l’organisme du
sportif, de leur capacités et potentialités de base, et lors de l’effort physique général et
spécial enregistré au cours des différents cycles d’entraînement (annuel par exemple), mais
également des données génétiques des sujets.
A l’étape de perfectionnement de la maîtrise sportive, on assiste à des changements
morpho fonctionnels et à des réactions biochimiques complexes et profonds des différents
organes et systèmes de l’organisme des sportifs, principalement du système Nerveux
Central, locomoteur, circulatoire, respiratoire et endocrinien.
27
Autrement, selon Matveev S. F. (1990), l’état de la « forme sportive » se manifeste
à travers la capacité de l’organisme à :
La « condition physique » est ainsi caractérisée par un processus équilibré des activités
physiques réalisées avec une grande efficacité. Le fondement physiologique de ce système
est résumé en ce qui est communément appelé « le stéréotype moteur dynamique » : il
s’agit d’un système cohérent et fermé de réactions nerveuses de l’organisme, reposant sur
des réflexes conditionnés (Matveiev L. P., 1983).
C’est ce que disait Pavlov I. P. (1949), cité par Matveev S. F. (1990), l’impression la plus
importante, la plus forte résultant de l’étude de l’activité supérieure du cortex cérébral, est
traduite par sa plasticité accrue, ses grandes possibilités d’adaptation : rien ne reste
immuable, rigide, mais tout peut être atteint, changé en mieux, si seulement les conditions
correspondantes sont remplies. La pratique montre que les capacités d’adaptation
s’entraînent.
28
En parallèle de l’analyse de la dynamique des résultats sportifs, on peut jauger le niveau de
la « condition physique » dans ces différentes phases d’acquisition, de son maintien et de
sa baisse relative.
Pourtant la performance sportive, de par sa valeur complexe et globale de ces différents
indices ne permet pas de déterminer séparément et avec précision le niveau et l’état
d’entraînement du sportif. De ce fait, dans certains sports, dont le football, la performance
ne s’exprime pas en critères quantitatifs objectifs. A cet effet, la recherche de critères
partiels et complémentaires est de mise : l’état fonctionnel des organes et systèmes
essentiels à la discipline, leur capacité de récupération après la charge ; le niveau de
développement des qualités physiques principales ; la capacité et aptitude d’utilisation et
de répartition rationnelle de l’effort en compétition ; les connaissances, savoir-faire et
pensée tactique ; le niveau de motivation et la capacité de concentration à l’effort ; ….etc.
Ainsi le choix de critères quantitatifs de contrôle de la « forme sportive » est d’une
importance capitale, aussi bien théorique que pratique. La recherche a permis de distinguer
deux types de critères : de progression et de stabilité.
Les critères de progression selon Matveiev L. P. (1983), permet d’apprécier la « condition
physique » en se basant sur le degré d’amélioration et le niveau absolu des performances
observées au cours du macrocycle. Parmi ces critères on peut distinguer :
- La différence entre les performances obtenues par les sportifs lors du macrocycle
(annuel) précédent et celles du cycle en cours. Plus marquée est l’amélioration, plus
forte est la probabilité que les sportifs soient en bonne condition physique et vice-
versa.
- La différence entre les résultats obtenus lors des compétitions de contrôle et ceux
obtenus lors des premières compétitions officielles du macrocycle considéré. Plus
importante est l’amélioration enregistrée par rapport à ces premières compétitions,
plus forte est la probabilité pour que les sportifs soient proche de leur condition
physique.
29
considérer qu’il perd sa condition physique. Des résultats en compétition dépassant
fréquemment le niveau minimal requis sont le témoin d’un maintien de la forme
sportive.
30
Suivant une autre conception de la « forme sportive », le sportif peut et doit constamment
se trouver et se sentir en « forme ».
Nous pensons que les conceptions d’entraînement moderne, et particulièrement chez les
sportifs efficacement entraînés sur l’année, la forme sportive optimale, ou à un degré
proche, peut être tout le temps conservé (Peters J. et coll., 1960, cités par Matveiev L. P.,
1983).
Dans ce cas, la forme sportive et le niveau d’entraînement se confondent.
On peut effectivement au cours du processus de préparation à long terme se maintenir à un
haut niveau d’entraînement. Néanmoins, une telle exigence pour la forme sportive serait
impossible à atteindre et à satisfaire. La preuve en est :
Les conclusions tirées des études médico-biologiques, concernant la dynamique
d’évolution de la capacité de travail générale et spéciale des sportifs lors du processus
unifié d’entraînement et de compétition.
Aussi les observations et les données expérimentales recueillies jusqu’à présent ont mis en
évidence le caractère cyclique du développement de la « condition physique », qui s’opère
suivant un processus en trois phases : d’acquisition, de stabilisation relative et de perte
temporaire (Matveiev L. P., 1983 ; Platonov V. N., 1984 ; Manno R., 1992 ; Weineck J.,
1997).
Indépendamment de la manière dont est caractérisée la baisse relative de la forme sportive
des sportifs entre les sommets de performances, rien n’altère la véracité du postulat selon
laquelle la « condition physique » puisse être considérée comme état fixe et immuable.
Aussi l’essence même de la périodisation de l’entraînement sportif est intimement liée à
l’analyse de l’état de la « forme sportive » et des lois de son développement. L’état de
forme sportive ne peut être invariable (stable). La baisse périodique de la capacité de
travail du sportif et son élévation ultérieure sur des bases de plus en plus solide de
préparation, forme un principe objectif du processus d’entraînement sportif.
Ces phases de développement et d’évolution de la forme sportive se caractérisent par
l’élévation continue du niveau d’entraînement annuel et pluriannuel pour finalement
aboutir à la performance maximale individuelle visée.
31
Schématiquement c’est la phase de l’assemblage de tous les éléments et matériaux
d’établissement et de la construction des fondements de l’édifice de la forme sportive.
Weineck J. (1997), souligne que cette phase a pour finalité le développement et le
renforcement de la forme sportive.
De la solidité et de la qualité de ces fondements dépendra le niveau de la « condition
physique », par conséquent les performances du sportif (Matveiev L. P., 1983).
Platonov V. N. (1984) de son coté résume le contenu de cette phase en l’augmentation
des possibilités des principaux systèmes fonctionnels du sportif, simultanément qu’il
acquiert la maîtrise technique. Ces opérations forment la base des modifications
spécifiques qui s’opéreront à la deuxième phase de développement de la forme
sportive.
La deuxième phase de stabilisation de la « forme sportive », selon Matveev S. F. (1990) et
Manno R. (1992), est caractérisée par la tendance des sportifs à la réalisation de
performances maximales, et est basée sur un entraînement spécifique approfondi, où sont
développées d’une manière harmonieuse et optimale l’ensemble coordonné des capacités
physiques, physiologiques et mentales déterminantes de la performance.
Selon Matveiev L. P. (1983), elle est caractérisée par une stabilisation relative de la
« condition physique », et est considérée comme un ensemble structuré des composants
contribuant à la réalisation de hauts résultats sportifs.
Sous le règne du S.N.C. et son action de coordination des qualités spécifiques, des
modifications et l’amélioration de cette « condition physique » sont observées, tandis que
les qualités morphologiques, physiologiques et psychologiques, résultant de l’effet de
l’entraînement, restent remarquablement stables.
Sous cette appellation, il ne faut pas entendre l’arrêt de développement de la « condition
physique », mais elle est appelée à évoluer durant toute la période compétitive, où tous ses
aspects sont continuellement perfectionnés, ce qui par conséquent influe positivement sur
le niveau des performances, permet l’obtention de meilleures performances lors des
compétitions les plus importantes.
Selon le même auteur, lors de cette deuxième phase, et en période compétitive, la « forme
sportive » est soumise à d’inévitables oscillations bien définies, conséquence de variations
de l’état d’entraînement et de l’instabilité de l’état de fonctionnement du S.N.C.. Ce
phénomène est expliqué par : les efforts consentis par le sportif et sa capacité d’adaptation
à des compétitions de différents niveaux (où les objectifs, les tâches, les contenus et les
32
charges d’entraînement varient selon l’importance et l’enjeu des compétitions) ; les
variations internes –endogènes- du niveau des possibilités fonctionnelles de l’organisme et
les changements des conditions externes –exogènes- (conditions climatiques, matérielles
diverses) ; que l’impondérables (blessures légères, ….etc. imprévisibles).
De telles fluctuations peu importantes au niveau des résultats sportifs ne signifient pas
perte de forme, sauf s’il s’avère qu’elle s’oriente inéluctablement et progressivement dans
le sens de sa détérioration.
Les transformations morpho fonctionnelles s’opérant dans l’organisme du sportif
s’atténuent lors de la période compétitive –de maintien de la forme sportive-, ce qui
explique la stabilisation relative des performances de haut niveau : les changements
fonctionnels importants recherchés et observés lors de la précédente phase –
d’acquisition de la forme sportive- n’ont pas lieu d’exister dans cette seconde phase, si
non ils entraîneraient la perte inexorable de la forme sportive.
Ces dernières années et dans de nombreuses disciplines, notamment en football, on
assiste à la multiplication effrénée des compétitions par l’allongement de la période
compétitive. Il fallait trouver à cet effet les moyens et les modalités d’allongement et
du maintien de la forme sportive, si bien que l’on constate la programmation
adéquate de charges d’entraînement et différentes formes de courbes de la
dynamique des performances.
Matveiev L. P. (1983), suppose que cette phase englobe dans des cas précis des étapes
intermédiaires particulières jouant un grand rôle dans le maintien de la forme sportive.
Ainsi si l’on prévoit un certain nombre d’étapes intermédiaires dans le processus global
d’entraînement et de compétition, on allonge automatiquement le système de maintien de
la forme sportive.
Ainsi, ces intervalles de temps relativement brefs qui apparaissent entre les performances
maximales, ne signifient pas absence de forme sportive.
En général, après ces étapes de régression de la forme sportive, les performances
s’élèvent de nouveau rapidement au niveau déjà acquis (phénomène de
compensation), et souvent le dépasse (phénomène de super compensation). Ce qui ne
serait pas possible s’il y avait évidemment perte de la forme sportive dans ces étapes
dites intermédiaires (communément appelées passages à vide du sportif).
Ainsi les composants essentiels de la « condition physique » se maintiennent et se
perfectionnent, notamment l’aspect technico-tactique en football.
33
Selon le même auteur, c’est surtout l’aspect fonctionnel spécifique qui perd de son
potentiel acquis, dont le niveau reste toute fois supérieur au cas où il y a perte de la
« condition physique ».
Pour cette phase Manno R. (1992), tout court, la caractérise par une stabilisation relative de
la « Condition physique ». Elle est consacrée à l’amélioration des facteurs dont dépend
directement la performance.
La troisième phase de perte temporaire de la forme sportive est caractérisée par la
chute brusque du niveau d’entraînement, se limitant parfois aux seules qualités
spécifiques par la disjonction et la disharmonie d’action des composants constitutifs de la
« condition physique », et la diminution des possibilités et capacités fonctionnelles de
l’organisme.
Généralement, les différents aspects de la « condition physique » n’enregistrent pas
leur baisse en même temps. Les premiers à l’être sont les capacités coordinatives
spécifiques (d’adresse spéciales liée aux capacités et habiletés technico-tactiques).
Contrairement ce qui constitue les fondements de la structure des mouvements, la capacité
de travail générale (le niveau général des possibilités fonctionnelles de l’organisme) se
maintiennent plus longtemps (Kossowskaja E. B., 1952 ; cité par Matveev S.F., 1990).
La baisse de la « condition physique » n’est pas celle des fonctions vitales de
l’organisme. Si une organisation rationnelle du mode et de l’hygiène de vie du sportif
et de l’entraînement est observée.
Maintenant la question qui reste posée est : « Pourquoi la « condition physique », qui
est pour le sportif, un niveau optimal, ne peut être maintenue constamment ? ».
34
5-Structure générale du processus d'entraînement:
35
tant de pour cent de la charge globale d'une séance de type complexe, représentent la
structure de l'entraînement sous son aspect "Statique".
En revanche, évoquer la programmation des séances d'entraînement et des intervalles de
repos au cours des différents types de microcycles, la répartition optimale des charges
d'entraînement et de repos au niveau des étapes ou des périodes, constitue l'approche
"dynamique" de la structure d'entraînement.
C'est sur cette double perspective que se fonde l'élaboration de la séance d'entraînement.
Actuellement, on distingue trois niveaux structurels d’entraînement (Matveiev L. P.;
1983, Matveev S. F., 1990; Platonov V. N., 1984);
- La micro-structure, se rapporte à la structure d’une séance d’entraînement, ou de
quelques séances constituant le cycle court appelé microcycle;
- La méso structure, constituée par 2 ou plusieurs microcycles formant ainsi le
mésocycle;
- La macrostructure, forme la structure des macro-cycles, ou cycles d’entraînement
longs, semi-annuels, annuels et pluriannuels.
Pour le besoin de notre étude, nous nous limitons juste à la structure des microcycles.
36
A ce sujet Matveiev L. P. (1983) estime que c'est à la multiplication des séances
(bi - ou tri quotidiennes), plutôt qu'à la diversification du programme pour chacune,
que l'on doit faire recours pour satisfaire à des objectifs et tâches multiples et
complexes.
En général, la séance d'entraînement est composée de trois parties en étroite relation:
Introductive et préparatoire, principale et finale (Matveiev L. P., 1983 ; Platonov V. N.,
1984 ; Matveev S. F., 1990 ; Weineck J., 1997).
37
des parties centrales et périphériques de l’appareil neuro-musculaire d’activer les fonctions
du système végétatif, ceci crée les prémisses requis pour un déroulement efficace de la
séance en entier.
Le volume de travail réalisé durant cette partie représente 20 à 25% du volume
global de la séance.
Partie principale:
C’est par définition au cours de cette partie que s’effectue la plus grande part
du travail correspondant aux objectifs de la séance (Platonov V. N., 1984).
Dans cette partie de la séance de durée plus longue par rapport aux autres, sont prévues
et résolues une ou plusieurs tâches principales de l’entraînement visant le
développement continu de la capacité de performance des sportifs ou sa stabilisation,
son contrôle et son évaluation (Grosser M. et Neumeier A., 1982 ; Raede H., 1982 ;
Matveev S. F., 1990 ; Weineck J., 1997).
Ces différentes tâches consistent en le perfectionnement de la maîtrise des procédés et
actions technico-tactiques, le développement et le perfectionnement des qualités
physiques, morales et volitives inhérentes à l’atteinte de hauts résultats sportifs. Ces
tâches sont diverses et extrêmement variées, et leur choix dépend de l’âge, du niveau
de qualification, de l’état de préparation des sportifs, et de la place de la séance dans
les différentes étapes et périodes du processus d’entraînement.
Dans le cas où la séance d’entraînement comporte plusieurs tâches, elle doit respecter le
principe de la succession judicieuse des charges de travail.
Cette partie de la séance est soumise à des critères méthodiques et organisationnels
de base. Ainsi l’entraînement de la maîtrise technique doit précéder celui de l’aspect
physique.
Dans la première phase de cette partie la priorité est accordée à l’entraînement de
l’aspect technique, la vitesse et la force-vitesse.
Dans sa deuxième phase sont développées les capacités physiques de force et
d’endurance.
Généralement le développement des qualités physiques lors d’une séance complexe
est ordonné comme suit :
Vitesse + Coordination Force Endurance
(Grosser M., Neumeier A., 1982)
38
La valeur de la charge peut être différente selon le nombre de périodes de l’état
fonctionnel de l’organisme qui se succèdent dans une séance. (Figure n°6).
Les séance de petite et moyenne charge activent les systèmes fonctionnels de l’organisme
et contribuent au maintien de l’état d’entraînement des sportifs.
Les séances de petite charge sont interrompues au début de la période où la capacité de
travail est « stable (stady-stade) » ; celles de charge moyenne au début de la deuxième
période.
L’état stable est caractérisé par l’exécution de tâches durant un certain temps à un niveau
relativement constant de la capacité de travail, assuré par une activité coordonnée des
fonctions motrice et végétative. Les exercices réalisés dans cette période constituent 30-
50% de ceux effectués durant toute la séance.
volume de travail essentiel accompli dans les séances de charge élevée et grande
La charge moyenne coïncide avec la période de la « fatigue latente ». Dans cet intervalle de
temps on réalise jusqu’à 25-35% de tout le travail de la séance.
Les séances de charge élevée sont interrompues dès l’apparition de signes persistants d’une
fatigue compensée. Celle de grande charge correspond à la période de fatigue latente où est
manifestée la capacité de travail la plus efficiente.
La fatigue latente : se caractérise par l’augmentation progressive de la tension des
fonctions motrices et végétatives pour une capacité de travail relativement invariable. Ce
fait se déroule jusqu’à est ce que les possibilités compensatoires permettent l’atteinte du
niveau planifié de la capacité de travail.
39
La baisse du niveau de la capacité de travail exprime l’installation de la fatigue. Ce
processus se déroulant progressivement, doit être remarqué et arrêter la séance à temps.
Une surtension est possible à cet effet, et l’interruption prématurée du travail ne permet pas
d’atteindre la phase de fatigue caractérisant l’effet d’une grande charge. Aussi,
l’interruption de l’entraînement est le critère de diminution de 5 à 10% de la rapidité
d’exécution des actions technico-tactiques pour une charge dont l’objectif est le
développement de la vitesse, et de 10 à 15% pour une séance orientée vers le
développement de l’endurance spéciale.
A cet effet, le volume de travail durant la période d’apparition marquante de la fatigue ne
doit pas dépasser 5 à 10% du volume globale de la séance pour atteindre l’effet et le stress
correspondants à une grande charge d’entraînement.
Ainsi, la valeur globale de la charge d’une séance d’entraînement dépend du volume de
travail réalisé par le sportif durant sa partie principale.
Partie finale :
Quoique le contenu de cette partie de la séance n’est pas d’augmenter la
charge de travail, il influe énormément sur l’effet d’entraînement escompté.
Selon Platonov V. N. (1984), Matveev S. F. (1990) cette partie assure une réduction
progressive de l’intensité du travail de façon à ramener l’organisme à un état aussi
proche possible de son état initial, ce qui crée les conditions propices au déroulement
des processus de récupération.
Ainsi, cette partie joue le rôle de sédatif, modère l’activité des organes et systèmes
sollicités (le petit Larousse, 1998), et la fonction de régénération en tant que repos actif.
A cette fin, on a recours à des exercices spécialement élaborés permettant le
relâchement des principaux groupes musculaires sollicités, l’enclenchement et
l’accélération des processus de récupération.
40
années, du fait de l'accroissement des volumes de travail et de la multiplication et
diversification des moyens et méthodes de préparation.
Aussi le recours trop fréquent aux charges d'entraînement intenses et extrêmes perturbant
la capacité d'adaptation de l'organisme du sportif, peut conduire à des états pré-
pathologiques. A cet effet, la conception juste et rationnelle du processus
d'entraînement et d'une importance capitale, ainsi que le contrôle du rythme et de la
qualité de la récupération.
Ainsi, selon Matveiev L. P. (1983) l'une des règles fondamentale d'élaboration des
microcycles consiste à renouveler la séquence optimale des séances en faisant varier les
objectifs d'entraînement.
Le programme d'entraînement hebdomadaire indique la planification de séquences
d'entraînement de plusieurs jours, pouvant aller jusqu'à une semaine. Il contient d'une part
la détermination de la charge d'entraînement pour la semaine, d'autre part la succession et
la variation des tâches principales au niveau des séances d'entraînement. Il transparaît ainsi
les jours des charges de différentes grandeurs, et la programmation judicieuse et
méthodique des moyens et méthodes d'entraînement.
Ainsi le microcycle est la composante la plus variable de la structure du processus
d'entraînement.
Les microcycles favorisent la concentration et l'attention lors de la résolution des tâches
d'entraînement et permettent l'utilisation maximale des possibilités de l'organisme des
sportifs, par conséquent l'atteinte d'un effet optimal. En outre ils assurent un juste équilibre
entre les phénomènes de fatigue et de récupération (Harre D., 1971; Platonov V. N., 1980;
cités par Matveev S. F., 1990).
Chaque microcycle comprend deux phases : une phase se stimulation (cumulative)
caractérisée par l'accumulation d'un certain degré de fatigue et une phase de récupération
(repos totale ou repos actif) (Matveiev L. P., 1983).
Le contenu d'un microcycle est composé de séances de différentes grandeurs et tendances
d'entraînement. La durée des microcycles varie entre 2-3 à 7-14 jours. Cependant le
microcycle hebdomadaire est le plus répandu, notamment dans les sports collectifs (Gorkin
M. Y. et Coll., 1973; Matveiev L. P., 1965; Ozolin N. G., 1970; Harre D., 1971; cités par
Matveev S. F., 1990; Weineck J., 1997; Platonov V. N., 1984).
Généralement les microcycles de courte durée ne sont que rarement utilisés, du fait qu'ils
n'offrent que des possibilités de travail limitées et se révèlent d'autant plus insuffisants à
assurer le perfectionnement de la maîtrise sportive et l'élévation du niveau d'entraînement.
41
Selon Weineck J. (1997) les microcycles se subdivisant en cycles périodiques de
préparation, de compétition et de transition permettent une meilleure maîtrise de gestion du
processus d'entraînement.
D'après Matveiev L. P. (1983); Weineck J. (1997) parmi les facteurs et conditions
susceptibles d'influencer la structuration des microcycles, on en distingue:
Ainsi selon Matveiev L. P., il n'existe pas de structure de microcycle passe partout. Elle
varie sous l'effet de nécessités et d'impondérables internes ou externes à l'entraînement.
42
Le microcycle doit par définition être structuré de manière que les unités d'entraînement
exigeant un effort particulier de vitesse, de force-vitesse, de technique ou de capacités
coordinatives coïncident avec les moments où la capacité de performance est optimale (cf.
Harre D., 1976, cité par Weineck J., 1997).
Aussi bien le macrocycle et le microcycle obéissent au principe de la variation ondulatoire
de la charge d'entraînement.
Les microcycles de la période préparatoire sont programmés de façon à assurer un effet
sélectif sur les qualités physiques les plus déterminantes dans la spécialité. L'ordre des
séances est fixé en fonction de l'interaction des effets des microcycles.
Il est par exemple plus efficace de placer les séances de développement de la vitesse avant,
plutôt qu'après les séances de développement des différents types d'endurance, ou bien
d'entre couper celles-ci de séances de récupération.
L'exécution d'une nouvelle charge dans un intervalle de temps long, alors que l'effet de la
précédente a presque disparu, est moins efficace, et son effet est insignifiant;
43
Figure n° 7 : Corrélation du travail et du repos dans le processus d’entraînement
(Yakovlev N.N., 1969, Cité par Matveev S.F.1990)
5-2-Types de microcycles :
L'activité sportive compétitive et d'entraînement des sportifs est organisée sous
forme de microcycles de divers types.
En fonction des objectifs, tâches et contenus propres aux différentes étapes, périodes,
cycles et plans d'entraînement, Matveiev L. P. (1983); Platonov N. V. (1984); Matveev S. F.
(1990); Manno R. (1990) ; distinguent les microcycles d’entraînement et de compétition
dits essentiels et les microcycles additionnels (les microcycles d’introduction selon
Matveiev L. P., d’approche pour Platonov V. N. et de base de l’avis de Matveev S. F.), et
les microcycles de récupération.
Les microcycles d’entraînement proprement dit, distinguent à leur tour ceux de préparation
générale et spéciale caractérisant successivement comme leur nom l’indique, l’étape de
P.PG. et celles de P.PS. et P.C. et certaines étapes bien définies des cycles longs pour les
deux types de préparation. Au préalable ces deux types de microcycles peuvent toute fois
présentés des physionomies différentes.
Certains qualifiés d’ordinaires sont caractérisés par l’accroissement uniforme des charges,
de volume considérable et d’intensité fluctuante d’une séance à l’autre. Ce type de
44
microcycle est prépondérant surtout à l’étape de P.P.G., et de fréquence moindre à l'étape
de P.P.S.
D’autres microcycles dits de choc, représentant la majorité des microcycles de préparation
spéciale sont principalement programmés lors des deux premières étapes de la période
préparatoire –stimulant les phénomènes d’adaptation de l’organisme au travail intense, ils
diffèrent toute fois par leur volume et intensité de charge-. En bref ils sont caractérisés par
l’accroissement du volume de la charge et l’élévation de l’intensité dus particulièrement à
la grande fréquence et la densité des séances d’entraînement dans le temps.
Les microcycles d’introduction sont utilisés à l’étape P.C de préparation directe et
immédiate aux conditions de la compétition. Leur contenu et organisation sont fonction des
particularités de l’entraînement des étapes précédentes et de l’état de préparation des
sportifs. Ces microcycles peuvent suivant donc les conditions, reproduire le régime des
compétitions à venir, ou s’atteler à corriger ou consolider des tâches technico-tactiques
particulières.
Aussi ce type de microcycle (de réadaptation) de 10-12 jours peut être programmé
lors de l’étape de P.P.G chez les équipes appelées à disputer un ou une série de matchs
internationaux.
5-2-1-Microcycles de compétition :
Leur régime est déterminé par les règles officielles des compétitions et l’ordre
pratique de leur déroulement. Ils sont élaborés conformément au programme des
compétitions à venir, de leur fréquence et des intervalles de temps les séparant.
D’après les auteurs sus-cités, ils sont conçus dans le but de garantir une préparation
précompétitive optimale et la participation des sportifs aux compétitions avec un maximum
de réussite. Aussi les contenus d’entraînement et le comportement des sportifs à ce niveau
sont réglés de façon à favoriser la récupération, voir une surcompensation de la capacité de
travail en vue des compétitions officielles.
5-2-2-Microcycles de récupération :
Font suite aux compétitions éprouvantes ou bien à l’issue de séries de microcycles
d’entraînement, notamment de choc. Ils sont caractérisés par une relative diminution des
effets d’entraînement, des journées de repos actif plus nombreuses, le changement de la
composition des exercices, de l’ambiance et du cadre de travail et d’entraînement. Tout
ceci dans le but d’optimiser les processus de récupération. Ce type de microcycle
45
caractérisé par une intensité de la charge assez basse est encore appelé microcycle
d’allègement.
5-2-3-Microcycles de développement :
Il est orienté vers l’amélioration des qualités physiques en retard, et le
perfectionnement de la maîtrise technico-tactique dans les conditions et situations de jeu
compétitives. Leurs orientations va essentiellement vers une préparation optimale en vue
du prochain match.
5-2-4-Microcycles de maintien :
Son régime est basé sur le maintien de la forme sportive des footballeurs et leur
préparation optimale à la compétition.
46
Ainsi compte tenu de l’extrême variété des microcycles, il est évident que la
multiplicité de leur combinaison dans les cycles moyens offre à ces derniers une diversité
encore plus grande.
La programmation des différentes séances au niveau du microcycle à pour but la résolution
des tâches assignées aux étapes et périodes des différents cycles d’entraînement.
L’élaboration du microcycle se base sur le respect des processus de fatigue à l’issue de
séances et de la récupération optimale qui s’ensuit.
Il est également recommandé de considérer l’effet cumulatif de certaines charges
d’entraînement ou au contraire l’intensification et l’accélération des processus de
récupération par voie d’exécution d’exercices de faible intensité après les charges intenses.
Aussi lors de la programmation de séances d’entraînement bi ou tri-quotidiens de
sollicitations différentes, il faut maîtriser les principes régissant le déroulement et la
variation (évolution) de la capacité de travail spéciale au cours d’une journée.
Pour Platonov V. N. (1984), l’alternance dans la programmation des régimes de travail et
de repos dans le microcycle provoque différentes réactions de l’organisme ;
l’accroissement maximal de la capacité de performance sportive est obtenue à l’issue de
l’application correcte d’un volume optimal de séances de grandes charges en alternance
avec des séances de moindre grandeur.
La capacité de performance du sportif stagnera si l’on planifie un volume de faible
proportion de séances de grande charge. En revanche la trop forte proportion de séances de
grande charge peut conduire au surmenage et au surentraînement (Matveiev L. P., 1967 ;
Yagorkine M. et Coll, 1973 ; cités par Matveev S. F., 1990).
47
6-Notions et entraînement des qualités physiques
6-1-Endurance :
En général, l'endurance selon Weineck J. (1993), est la capacité psycho-physique du
sportif de résister à la fatigue.
Dekkar N. et Coll. (1990) la définissent comme la capacité de réaliser un effort d'intensité
donnée pendant une longue durée, sans diminution de l'efficacité.
L'endurance pour Ritter I. et Reh J. (1986), c'est la capacité des sportifs de résister à la
fatigue lors des efforts de charges sportives spécifiques.
En matière de football, l'endurance est la capacité d'exécuter un complexe d'actions
motrices, et de les soutenir à des rythmes différents, le long de la rencontre (Ladislav K.,
Ladislav H., 1986.)
Entraînement de l'endurance :
Pour le développement effectif des différentes capacités d'endurance, il faut
appliquer des moyens et des méthodes d'entraînement se rapprochant cas par cas des
exigences bioénergétiques de la discipline, et les perfectionner selon les objectifs
préétablis.
Une programmation rationnelle d'entraînement de l'endurance exige donc :
- la connaissance des exigences posées aux mécanismes énergétiques propres aux
capacités d'endurance.
- La maîtrise de la charge physique et physiologique inhérente à chacune des
méthodes et exercices en question.
48
- d'un grand volume de la charge, systématiquement et progressivement
augmenté;
- d'une intensité de la charge adaptée aux capacités de performances
individuelles, permettant un grand apport en oxygène.
- d'une grande part du volume global d'entraînement.
Cette charge optimale permet le développement général et harmonieux de tous les
organes et systèmes de l'organisme inhérents au métabolisme aérobie (systèmes
respiratoire, cardio-vasculaire, musculaire, sanguin, et autres…)
Parmi les moyens généraux et spécifiques essentiels utilisés pour le développement de
l'endurance générale on en distingue :
- le cross, la natation, le cyclisme, le ski de fond, l'aviron, ….etc.
- la pratique d'autres sports collectifs comme le rugby, le handball, le basket-ball,…
et les jeux récréatifs.
- Tout exercice physique général et spécial (travail technico-tactique) répété sur un
même rythme en augmentant progressivement leur volume (durée, distance, nombre de
répétitions,…), qu'en courant – footing – à un rythme modéré en augmentant
progressivement le temps ou la distance de course.
Les méthodes essentielles appliquées pour son développement sont :
Continue, variable, d'intervalle training extensive, de jeu et compétitive.
A cet effet, Kozlovski S. (1977); Savine S.A. (1978); Taelman R. (1981); préconisent
l'application de la méthode régulière. Le sportif accomplit différents exercices de jeux,
ceux liés aux longs parcours : marche sportive rapide, natation,… cross – de 3 à 5 km pour
Savin S.A ; d'une durée minimale de 30 mn pour Taelman R.- avec un rythme régulier et
une intensité de 75 à 80 % de la maximale-, F.C. de 140 à 160 b/mn de l'avis de Kozlovski
S. En outre Savine S.A. programme des courses de 800 à 2000 m.
Ces exercices sont accomplis à un rythme modéré au début de la période préparatoire,
quand le footballeur n'est pas en mesure d'effectuer des efforts intenses.
A ce niveau Kozlovski S. utilise quelque fois la méthode d'intervalle-training, où l'exercice
est réalisé à une intensité élevée avec une F.C de 165 à 180 b/mn. :
- la durée des séries est de 25 mn.;
- l'intervalle de repos entre les exercices est de 30 à 45 sec. (Abaissement de la F.C.
à 120-130 b/mn); et il est de 5 à 6 mn entre les séries.
49
Selon Ritter I. et Reh J. (1986), l'entraînement de l'endurance spécifique à la
compétition est effectué sur la base
- de la forme et structure de coordination des mouvements;
- de la vitesse et de son évolution;
- des exigences et tâches tactiques;
- des exigences psychiques;
- des facteurs et conditions extérieurs;
- de l'augmentation d'une proportion relativement faible du volume global
d'entraînement par rapport au volume compétitif,
- d'une durée de récupération relativement longue.
La charge spécifique à la compétition doit répondre aux exigences de plus en plus
élevées des possibilités et capacités morpho-fonctionnelles de l'ensemble des systèmes de
l'organisme du sportif et de son psychisme. Ceci entraîne le développement complexe et
coordonné de toutes les capacités et aptitudes inhérentes à la performance sportive.
Pour son développement, on utilise essentiellement les méthodes variable, répétitive,
d'intervalle - training intensif, de jeu et compétitif.
Suivant la durée des exercices, l'intensité et les temps de récupération entre les répétitions,
il y a lieu de distinguer :
- l'endurance anaérobie alactique -endurance de vitesse de sprint-.
- L'endurance anaérobie lactique –endurance de vitesse de distance-.
- L'endurance aéro-anaérobie-endurance mixte-.
Pour Taelman R. (1981), l'entraînement de la puissance aérobie, consiste à effectuer des
efforts d'environ 2à5mn.à un rythme n'excédant pas 80% de la VO2 max., et entrecoupés
par des intervalles de repos égaux. Ce type d'entraînement peut être réalisé soit sous forme
de footing en forêt (avec accélération toutes les 2, 3,5mn. avec difficultés progressives),
soit sur un terrain de football proprement dit.
50
Remarque, l'entraînement exclusif ou excessif de la sorte, souvent ne permet pas au sportif
de supporter longtemps de hautes intensités de travail- soit par un changement de cadence
(sprints intermédiaires, démarrages et accélérations, etc.), soit dans le sprint final-, qui
exigent une consommation accrue de glycogène (cf. Senger H.- Donath R., 1977, cités par
Weineck J., 1983).
51
d'endurance, 15 à 30 mn chez ceux des autres sports, tel que le football – car elles mènent
rapidement à l'épuisement des réserves de glycogène.
Ainsi l'entraînement d'une telle intensité ne devrait pas être programmé plus de 2 ou 3 fois
par semaine pour permettre un intervalle de temps suffisants à la régénération des réserves
de glycogène (pratiquement épuisées) lors des périodes de repos (Weineck J. 1997).
- L'ELD - I - (8 à 30 mn) :
Caractérise l'entraînement au niveau du "seuil anaérobie" – il se situe aux alentours
d'un niveau de lactate de 04 mmol/l-.
Ce type d'entraînement d'endurance s'avère le plus efficace.
Selon Kindermann W. et Coll. (1978) cités par Weineck J.(1983), le seuil "anaérobie" se
situe chez les sportifs d'endurance vers 80 % de la capacité de performance maximale, avec
une fréquence cardiaque moyenne de 174 b/mn. (Pratiquement cas du football).
Chez les sujets normaux, le début de la brusque montée des lactates se situe vers 40 à 60 %
de la VO2 max., et elle dépend du niveau d'entraînement (Hoffmann H. et Coll., 1975, cités
par Weineck J., 1997).
De ce fait, et en matière de football, le recours est fait à la méthode variable, plus efficace
(adaptée aux caractéristiques de l'activité de jeu en football).
52
Méthode variable :
Elle est caractérisée par la variation de la charge durant l'entraînement général et
spécial des différents types d'endurance, de la vitesse et de l'adresse, avec des changements
orientés de l'intensité des efforts dans des durées différentes.
L'influence de la charge d'entraînement sur l'organisme a lieu durant l'effort.
Cette méthode est appliquée dans des exercices cycliques et acycliques.
Pour les exercices cycliques, les charges sont principalement régies et réglées par des
changements de la vitesse de course. Durant le parcours, le sportif effectue des
changements
d'accélérations sur des distances et durées différentes. Le rythme de la course peut varier
du modéré au maximal.
La nature des processus physiologiques qui interviennent durant l'effort dépend des
changement de vitesse et de la durée de réalisation de l'exercice, ce qui contribue à
l'amélioration des différents processus énergétiques : anaérobie, mixte et aérobie.
Pour les exercices acycliques, la méthode variable est caractérisée par des changements
continus d'intensité et du rythme d'exécution des procédés technico-tactique durant les
combinaisons tactiques, les exercices de jeu et les compétitions amicales et officielles.
Il existe plusieurs variantes d'application de cette méthode :
- variation rythmée de l'intensité :
Ce qui veut dire, que pour une période de travail donnée à intensité élevée, est programmée
une autre de même durée, mais réalisée à faible intensité. Par exemple, la distance de 3000
m est courue de la manière suivante : 500 m à 50% de la vitesse maximale, suivis de 200 m
à 75% de la maximale, relayés de 300 m au trot, … etc.
- variation non rythmée de l'intensité et du volume : le fartelek sert d'exemple à ce type
de travail, consistant en une course prolongée avec différents rythmes, de 30 mn à 2
heures. La vitesse, la durée de son maintien et les distances partielles à parcourir ne
peuvent être programmées à l'avance. Ainsi le farte lek est prévu en forêt, dans les
parcs sur des terrains accidentés, …etc.
- variation non rythmée de l'intensité :
Ceci concerne principalement la résolution des tâches tactiques lors des courses en
athlétisme, les jeux et les compétitions dans les sports collectifs.
Les changements de rythme et de la nature des efforts dans les exercices cycliques et
acycliques permettent successivement le perfectionnement des qualités physiques, des
mouvements, procédés et actions technico-tactiques.
53
Le dosage des composants de la charge ne peut être prévu à l'avance. Ces indices ne sont
planifiés et réglés qu'approximativement. Il sont laissés au libre choix du sportif, à ses
capacités, à son appréciation et son intuition lors de la réalisation des jeux notamment.
Méthode d'intervalle-training :
On distingue deux types d'entraînement par intervalle : extensif et intensif, qui se
subdivisent à leur tour en intervalles courts (EIC), moyens (EIM) et longs (EIL).
L'entraînement extensif par intervalles se caractérise par un volume important et une
intensité relativement faible; l'entraînement intensif par intervalles par contre se distingue
par un volume relativement faible et une intensité élevée.
Les intervalles courts, moyens et longs, selon Harre D. (1976), cité par Weineck J. (1997),
correspondent successivement aux volume suivants : 15-60 sec. 1-8 mn. et 8-15 mn. Il
souligne toute fois, qu'à partir d'une durée de stimuli de 5-8mn., l'effet propre à cette
méthode d'intervalle- training – alternance optimale et systématique du travail et du repos -
n'agit presque plus ou plus du tout, du fait de la longue durée de l'exercice (ex. 10-15 mn.),
aussi cette alternance ne se produit pas assez souvent lors d'une séance d'entraînement
(Steinhöfer D., 1993, cité par Weineck J., 1997). Ce qui caractérise la méthode d'intervalle-
training, c'est le repos, dit utile.
En général, la reprise du travail se fait avant la récupération complète – cas de la méthode
répétitive -, c'est-à-dire lorsque la fréquence cardiaque est à 120-140 b/mn.
Selon les distances parcourues, et le niveau d'entraînement du sportif, la pause utile varie
entre 30 sec. et 5 mn., sous forme de trot de 100 à 1000 m. (Schmolinskey…1980, cité par
Weineck J., 1997).
Règle capitale pour l'auteur : en début, la durée de la pause active doit être aussi longue
que celle de la course. Par la suite, la durée de la pause utile doit être diminuée de moitié,
ou pour de plus longues distances, être égale au dixième du parcours.
Une telle variation ne convient toute fois pas aux jeunes sportifs, car les enfants et les
adolescents nécessitent des durées plus longues de récupération.
L'argumentation avancée à ce sujet est comme suit :
54
- la pause ne devrait par excéder 1-1,5 mn. (Cas de courses usuelles sur de petites
distances), car les paramètres cardio-vasculaires et métaboliques reviendraient alors à
leur valeur initiale d'état de repos.
Ce qui nécessiterait alors la remise en route des divers mécanismes de régulation, et
de nouveau passer par les étapes de production d'énergie, ce qui n'est pas l'objectif
recherché par cette méthode d'entraînement.
55
marquée des "fibres FT" et par conséquent une diminution des réserves d'énergie
accompagnée d'une hypertrophie de ces fibres musculaires.
L'entraînement extensif, en revanche, sollicite plutôt les "fibres ST".
Les deux formes d'entraînement ont toute fois en commun une forte utilisation du
métabolisme des hydrates de carbone, car même la variante d'intervalles extensive,
comparée à l'entraînement de la course de longue durée (ELD III), atteint encore des
intensités suffisantes pour dépasser le seuil anaérobie.
Pour ce qui est de l'amélioration de la VO2 max., les recherches de Fox et Coll. (1972)
cités par Weineck J. (1997), ont montré que la méthode d'intervalle – training intensive
produisait le taux d'accroissement le plus élevé, et par conséquent la plus forte amélioration
de la performance.
Au début de la période préparatoire de tout cycle long, l'entraînement par intervalles
extensif est toute fois recommandé. Par ailleurs, il est souhaitable d'appliquer les deux
formes, car de cette manière, on obtient aussi bien une amélioration de la capacité aérobie
qu'anaérobie.
A ce sujet, Savine S.A. (1978) souligne que la charge est exécutée de façon que la
fréquence cardiaque atteigne les 180-200 b/mn. Et à la fin de la pause, elle ne doit pas
dépasser les 120-140 b/mn.
Aussi pour le développement de cette qualité chez footballeurs, il est nécessaire
d'utiliser des exercices technico-tactiques aussi bien que des exercices non-spécifiques dont
l'intensité varie entre 80 et 95 % de la maximale, traduite par une F.C. de 165 à 180 b/mn.
La durée des exercices diffère selon leur intensité, elle est de 5 à 10mn. – cas d'exercices
de jeu sur surfaces réduites – et de 25 à 30mn. – cas d'exercices de jeu sur surfaces
relativement grandes -.
Les méthodes essentielles permettant le développement efficace de l'endurance mixte sont :
variable, d'intervalle training, répétitive, de jeu et compétitive.
Pour la méthode d'intervalle-training la durée des exercices est de 30 à 90sec.
La reprise du travail s'effectue lorsque la fréquence cardiaque minimale est à 130-140
b/mn.
Lors du repos, les spécialistes préconisent les deux procédés de récupération suivants :
° Le travail doit être assez intense, résumé en conduite de balle, jonglerie en
mouvements.
° Les jeux : 3c2, 3c1,…
Et progressivement, diminuer la durée de repos jusqu'à atteindre les 60 sec.
56
6-2-Force :
Les auteurs en général, dont Ritter I. et Reh J. (1986); Palau J.M (1985); Guillet R. et
Coll (1980); Zatciorskij V.M. (1966) cité par Petit D. (1983) s'accordent à définir la force
proprement dite – avec toute fois des orientations et spécifications diverses et différentes –
comme étant la capacité du sportif de vaincre des résistances extérieures ou de leur résister
grâce à des efforts musculaires.
Utilisant la notion de "capacités de force" Matveiev L.P. (1983) précise que, proprement
dite cette notion se révèle essentiellement dans les mouvements lents effectués contre
d'importantes résistances et des efforts isométriques (cas de certains exercices compétitifs :
épauler – jeter en haltérophilie, la croix en gymnastique, la mobilisation au sol en lutte et
en judo, avec maintien de ses techniques).
A ce niveau interviennent : la charge externe, la durée maximale de l'effort musculaire
(statique) et la force mécanique mise en jeu (produit de la masse mobilisée par
l'accélération, effort dynamique). Pour ce dernier point, et autrement, Guillet R. et Coll.
(1980) insistent sur le développement de la puissance (produit de la force par la vitesse).
En somme, le footballeur utilise sa force pour éliminer l'inertie de son propre poids, et celle
du ballon. Le démarrage, l'accélération, le changement de direction, la frappe de balle,
etc… sont des exercices où se manifestent la force du footballeur (Savine S.A, 1978).
Aussi Hedergolt K.H. (1976) souligne que le déploiement de la force dépend dans une
large mesure, des conditions du milieu extérieur, dans lesquelles se déroule le match : état
du terrain, conditions climatiques, tension psychique, etc…
Tandis que pour Weineck J. (1993), la définition précise de la notion force – englobant à la
fois ses aspects physiques et psychiques, contrairement à la définition simple en physique –
n'est pas possible en dehors de ses modalités et formes d'expression dans les différents
sports.
Matveiev L.P. (1983) de noter à cet effet, que la recherche a montré que ces divers types de
force présentent peu de rapports, et même des corrélations négatives entre eux. Ainsi faut-il
distinguer différentes et diverses notions de force.
Suite à la définition de la force, Zatciorskij V.M. (1966), cité par Petit D. (1983) distingue
trois types de contraction musculaire :
- Sans modification de la longueur ou régime isométrique (contraction statique);
- Avec raccourcissement ou régime dynamique concentrique;
- Avec allongement ou régime dynamique excentrique.
57
En plus de ces différents types de contraction cités par Zatciorskij V.M., Dekkar N. et Coll
(1990) les classent selon la vitesse :
- Statique, lorsque la vitesse est nulle;
- Dynamique, lorsque la vitesse est variable;
- Isométrique, lorsque la vitesse est constante.
Entraînement de la force :
L'entraînement de la force selon Matveiev L.P. (1983), doit être organisé de façon à :
- potentialiser les capacités de force dans le cadre de la discipline et/ou les maintenir à
leur niveau optimal durant les diverses périodes et étapes du processus d'entraînement
annuel et pluriannuel;
- déterminer les formes et contenus d'entraînement de ces capacités de force selon les
exigences spécifiques à la discipline (Ehlenz H., et Coll., 1983, cités par Weineck J.
1997).
Le premier de ces objectifs se rapporte à l'entraînement général de la force; le second à
l'entraînement spécifique. Les deux se subdivisent en tâches partielles dont le contenu est
établi en fonction des besoins de la discipline, des capacités individuelles du sportif, des
diverses phases d'entraînement et autres aspects…
L'entraînement général de la force consiste en le développement harmonieux de
l'ensemble des groupes musculaires, qui permettront au sportif de donner sa pleine mesure
lors des exercices spécifiques à la discipline, qu'il s'agisse de sa force ou de ses autres
qualités. Rationnellement conjugué avec l'entraînement spécifique, il permet d'avoir une
topographie de la force "optimale".
Pour le choix des exercices généraux et leur orientation, l'entraîneur doit tenir compte du
phénomène de transfert positif facilitant l'amélioration des capacités de force spécifique.
A cet effet Bayer C. (1979) spécifie qu'un travail sans charge additionnelle, de
renforcement et de tonification des muscles profonds (transverse, fixateur de l'épaule,…),
est indispensable à la base pour la fixation et l'harmonie des différentes parties du corps, et
pour le fonctionnement aisé des membres supérieurs et inférieurs lors de la réalisation des
différents mouvements et gestes techniques.
58
L'entraînement physique spécifique est étroitement lié à celui de la maîtrise technique. De
ce fait, l'entraînement de la force ne présuppose pas un développement maximal de
l'ensemble de ses capacités. La force chez le footballeur par exemple ayant à supporter son
propre poids seulement en compétition, ne doit pas être développée jusqu'à entraver les
aptitudes à associer force et vitesse – parfois désignée sous l'expression de force explosive
– capacités de base dans la pratique du football.
Lors des séances d'entraînement de la force, éviter à tout prix la monotonie. Les exercices
doivent être variés et ressembler le plus à l'activité de jeu en football, ceci afin de permettre
au joueur d'exprimer au maximum ses capacités physiques.
A ce niveau Hedergott K.H. (1976) souligne que l'entraînement de la force est orienté vers
le développement simultané de l'adresse dans le jeu. Ce qui conditionne une bonne
coordination lors par exemple de changements rapides des situations de jeu.
Aussi l'entraînement préalable de la force maximale chez le sportif confirmé, a pour effet
la baisse provisoire de la vitesse gestuelle en début de la période préparatoire, constitue
néanmoins une base sûre de travail de la force dynamique quelques semaines après
(Tchernyavsky D., 1963; Korobkov A.B., 1962 cités par Bayer C., 1979). Pour augmenter
la puissance d'un geste technique, il faut utiliser des charges légères optimales, qui ne
détérioreront pas la structure et la dynamique d'exécution de ce geste.
Et chez le footballeur, pour Klemig H. (1976), la force ne nécessite pas un développement
à son niveau maximal - pas trop d'hypertrophie musculaire-.
Il faut surmonter des résistances de charges petites et moyennes, et ce à grande vitesse de
contraction musculaire.
Toute fois le développement de la force maximale ne devrait se faire que durant un laps de
temps, au début de la période préparatoire, et succédée directement par le développement
de la force explosive.
Spécificités d'élaboration des exercices de développement de la force :
Selon Matveiev L.P. (1983), les exercices de force proprement dits sont caractérisés par des
tensions musculaires infiniment plus élevées que celle mises en jeu lors de l'activité
compétitive. Pour cela, sont utilisées en général des résistances extérieures, qu'il s'agisse
d'appareillage, d'un partenaire, de son propre poids, ou du milieu naturel.
Sur le plan méthodologique, il est important de cerner précisément le type de résistance
utilisé et dans quel but.
Il convient de distinguer :
59
- les résistances de volume strictement contrôlé : au moyen d'appareils ou
d'équipements permettant un dosage précis non seulement du volume mais de
l'intensité des forces utilisées (barres à disques de poids différents, ressorts,
balanciers, et autres dispositifs…)
- les résistances approximativement contrôlées :
Ce sont celles inhérentes au milieu naturel :
course le long d'une pente, dans la neige molle, dans l'eau, dans le sable…, ou celles liées à
des appareils spécialement conçues à cet effet, mais de résistances difficiles à qualifier
(tendeurs, systèmes élastiques d'absorption de chocs, chaussures lestées, gilets lestés, …).
Le matériel et les équipements modernes de musculation sont conçus dans le sens de
moduler et de préciser les résistances, de sélectionner les groupes musculaires à faire
travailler, de déterminer le régime de travail. Comme il existe des appareils destinés à
entraîner la force générale ou spécifique. Certains d'entre eux offrent les possibilités les
plus variées, avec une multitude de positions : balanciers et pendules, machines à ramer
avec appareil de dosage, etc…
En outre, sont largement utilisés les exercices où le propre poids du sportif constitue le
moyen de résistance ou d'inertie : tous les exercices aux différents agrès gymniques tels
que les tractions à la barre fixe et autres exercices de ce genre, maintien du corps en croix
entre les anneaux, exercices aux barres parallèles, aux espaliers, … Exercices avec ou sans
appareils, les sauts, les pompes, et autres mouvements sur le tapis gymnique et la
trampoline,…
L'inconvénient de ces types d'exercices, indispensables dans certains cas, c'est que le sujet
travaille à base d'une résistance à peu près invariable, ce qui ne suffit pas au
développement de la force proprement dite.
Pour les variantes de charges possibles, en général tous les auteurs, tels que Bayer C.
(1979); Matveiev L.P. (1983); Ritter I.- Reh J.(1986); Weineck J.(1997) citent les types
d'exercices suivants :
- surmonter la charge de son propre poids du corps (vaincre l'inertie et le poids de son
corps), lors de l'exécution des exercices généraux, tels que : les sauts, pompes, tractions
à la barre fixe,…
- exercices d'oppositions avec partenaire, entre autres sont proposés les prises ou
techniques tirées des sports de combat, lutte pour s'emparer d'un médecine-ball ou
d'autres ballons; où divers exercices technico-tactiques.
60
Exercices avec charges additionnelles (en employant divers engins : médecin-balls,
haltères, disques à barre, gilets lestés, etc.; surmonter des charges équivalentes au tiers ou
au cinquième du poids du corps lors de différents sauts sur deus pieds, à cloche pied; levée
de poids avec flexion, en extension, avec rotation du tronc, avec élévation rapide des
genoux,…
- Utiliser les moyens et conditions du milieu : courses et exercices de jeu sur du sable,
terrain en pente ou en descente, dans l'eau, etc.
Organisation de la charge :
Lors de l'entraînement des capacités de force, la charge est généralement
caractérisée : soit par de grandes résistances et peu de répétitions, soit de faibles résistances
et un nombre élevé de répétitions (Ritter I. et Reh J., 1986).
Le volume du travail musculaire effectué contre des résistances de valeur connue est
généralement apprécié en pourcentage (de la charge maximale individuelle) ou en nombre
de répétitions possibles du même exercice, lors d'une même séance.
Durant les pauses entre les exercices, il est recommandé l'exécution d'exercices de
relâchement et d'étirement des différentes parties sollicitées.
61
Méthode des efforts maximals :
Pour cette méthode Ritter I. et Reh J. (1986) proposent les valeurs suivantes des
composants essentiels de la charge d'entraînement de la force maximale :
62
rapport au travail de charge maximale, et évite les traumatismes et les incidents
musculaires.
Comme elle permet le choix aisé des exercices orientés vers le renforcement ou le
développement de groupes musculaires bien définis.
L'entraînement de l'endurance-force consiste en la multiplication du nombre de répétitions
dans le cadre des méthodes extensives. Ainsi, selon Bayer C. (1979) l'effet recherché par
l'application de cette méthode, c'est la fatigue. Et ce sont les ultimes répétitions d'une série
qui feront l'effet. De ce fait, le nombre moyen de répétitions est fixé comme suit :
Une fois la série terminée, le sportif est en mesure d'effectuer deux ou trois répétitions
supplémentaires.
Dans le même ordre d'idées Ritter I. et Reh J. (1986) parlent d'un nombre de
répétitions d'exercices généraux et spéciaux, allant de la moitié aux deux tiers de celui de
répétitions maximal du sportif.
Et à Bayer C. de préciser que pour le développement de l'endurance-force, les charges à
employer doivent être légères : de faible intensité, de volume relativement long, à un
régime cardiaque de 130-135 b/mn.
Et pour la résistance-force, les charges de travail sont en revanche plus grandes: d'intensité
moyenne et de régime cardiaque de 150 b/mn.
Au moyen d'exercices compétitifs, cela nécessite de longues durées de travail avec de
faibles résistances externes (durée plus longue que celle de la compétition); ou une durée
de travail avec de grandes résistances externes (durée inférieure à celle de la compétition).
Matveiev L.P. (1983) quant à lui prévoit jusqu'à 15 répétitions par série, ajoutée à
l'augmentation du volume global de la charge pondérale et à une plus grande intensité de la
séance d'entraînement.
C'est le régime de la charge qui fait la spécificité des méthodes d'entraînement de
l'endurance-force :
Pour les sports de compétition de longue durée -cas du football-, augmentation de la
puissance, mais maintien de charges pondérales relativement faibles. Les poids sont
calculés de manière que la durée des phases de charge corresponde autant que possible à
celle de l'exercice de compétition.
Aussi, pour les sports n'impliquant pas l'usage de charges additionnelles, tel que le football,
une surcharge pondérale peut être ajoutée dans le cadre des exercices compétitifs à but
d'entraînement, à la condition qu'elle soit suffisamment faible pour ne pas induire de
déformation essentielle du mouvement.
63
Dans le cas du football, de l'avis de Savine S.A. (1978), pour un volume de travail de 10 –
12 répétitions, l'intensité est estimée à 35 – 40% de la maximale.
Le temps de repos est de l'ordre de 3 à 5 mn permettant ainsi une récupération complète de
la capacité de travail générale et spéciale.
En pratique, cette méthode s'utilise sous différentes formes d'entraînement, en circuit-
training notamment. Pour un footballeur, ce circuit comportera 6 à 12exercices, répartis en
ateliers, à action locale ou générale réalisés sans et/ou avec des poids représentant 20 à
40% du maximum, et répétés jusqu'à 30 fois de suite.
Méthode des efforts dynamiques :
Ce type d'entraînement, le plus fréquent dans la pratique selon Weineck J. (1997),
consiste à induire un développement de la force de raccourcissement musculaire, suivant la
formule :
Travail = force (kg) x distance (m)
Où : distance = vitesse (m/sec) x temps (sec)
Et la force de contraction des fibres musculaires concernées, c'est-à-dire la section
transversale ou le volume des muscles sollicités, peut être améliorée par la méthode des
répétitions maximales ou de l'entraînement de la force maximale.
Le facteur décisif pour l'augmentation de la force-vitesse est le développement des fibres
de type F.T., ce sont celles qui atteignent le plus vite leur maximum de contraction et
produisent la plus grande force.
La méthode de développement des capacités de force-vitesse présente des aspects
particuliers, variables selon les sports. La tendance de l'entraînement à privilégier le
développement de la force ou de la vitesse doit répondre aux exigences spécifiques de la
discipline (Matveiev L.P., 1983).
A cet effet, Weineck J. (1997) souligne que cette méthode d'entraînement de la force est
efficace dans les sports où il est exigé un haut niveau de l'endurance-force et de la vitesse
motrice associées à un haut niveau de maîtrise technique.
Et le développement des capacités de force-vitesse dépend au préalable du développement
de la force proprement dite, mais à base de résistances limitées, avec la recherche de la
vitesse ou de l'accélération (Bayer C., 1979, Matveiev L.P., 1983).
En développant ce facteur force, il faut néanmoins considérer les résultats des études
et des expériences existantes, qui insistent sur les points essentiels suivants : (Bayer C.,
1979)
64
- Avec charge légères (cas des jeux sportifs collectifs), l'entraînement basé sur la
capacité de force maximale, ne permet pratiquement pas l'amélioration de la vitesse
d'exécution des gestes techniques.
- Utilisant le geste lui-même comme exercice visant le développement de la puissance
("méthode des actions conjuguées" de Diatchkov), où est exigé l'amélioration et de la
technique, et celle d'une qualité physique, le problème de la charge se pose.
A cet effet, et dans le cadre des jeux sportifs collectifs, il faut donc proposer le
déplacement d'une charge non maximale à vitesse maximale, où le geste conserve son
amplitude maximale et sa structure d'exécution Spatio-temporelle : le choix de cette charge
ne devra aucunement déboucher sur une altération, une modification significative ou une
détérioration de la structure du geste.
Ainsi selon Matveiev L.P. (1983), le dosage de la charge au niveau pondéral obéît à la règle
générale suivante : accroissement prévu de manière à ne jamais réduire significativement la
rapidité des mouvements correspondant à la vitesse indispensable aux actions de
compétition.
Il considère que la gamme utile des charges pondérales à l'entraînement sera d'autant plus
vaste que la discipline exige, durant la compétition, la mise en jeu de charges plus variées
et vice- versa.
La force-vitesse est non seulement fonction de la coordination intermusculaire, mais aussi
de la coordination intramusculaire, de la vitesse de contraction et de la force de contraction
des muscles sollicités. La coordination intermusculaire est améliorée par un entraînement
technique spécifique de la discipline sportive. La coordination intramusculaire et la vitesse
de contraction sont améliorées par des entraînements qui impliquent des efforts
dynamiques explosifs maximals.
L'entraînement par la méthode des contraires et la méthode plyométrique y parviennent
parfaitement (Weineck J., 1997).
A ce niveau Matveiev L.P. (1983) estime que l'attention se porte de plus en plus sur les
exercices dits de "choc", propres à activer l'appareil moteur. Leur originalité réside dans
l'utilisation de l'inertie précédant l'action proprement dite, qui met déjà l'appareil
musculaire en situation de contrainte; lorsque le saut vers le haut est relayé par le saut en
contrebas avec charge pondérale, ou bien en soulevant des poids avec un système de
poulies par exemple.
Ainsi dans la phase d'absorption du choc, l'énergie de la masse déplacée est transmise
aux muscles, stimulant ainsi la vitesse et la puissance. Ce type d'exercices éprouvant pour
65
la mécanique de l'appareil locomoteur actif et passif, doit être précédé d'un entraînement
général et spécial de force.
Par ailleurs, la pratique d'exercices de choc avec charges additionnelles doit être prévue
dans l'étape de P.P.S. de la période préparatoire des cycles d'entraînement longs et, même
pour les sportifs qualifiés, de limiter approximativement le volume de charge : 1 à 2
séances par semaine, 3 à 4 séries d'exercices par séance, 5 à 8répétitions par série.
Enfin pour le développement de la force-explosive, Ritter I. et Reh J. (1986) nous
proposent les charges d'entraînement suivantes :
66
6-3-Vitesse :
Selon Zatciorskij V.M. (1966) cité par Petit D. (1983); Frey G. (1977) cité par
Weineck J. (1993) ; Ritter I. et Reh J. (1986) la vitesse est la capacité du sportif d'exécuter
des actions motrices en un minimum de temps, et Frey G. de rajouter sur la base de la
mobilité des processus du système neuromusculaire et des propriétés qu'ont les muscles à
développer la force requise à cet effet.
Exemples : feinte et démarrage, appel de balle, attaque rapide, etc. en matière de football.
Savine S.A. (1978) souligne que la vitesse est non seulement la rapidité de déplacement sur
le terrain, mais aussi la vitesse de la pensée et d'exécution des procédés technico-tactiques.
Un joueur rapide a la possibilité de gagner du terrain et du temps sur son adversaire, et
donc peut résoudre avec plus de réussite les taches tactiques durant un laps de temps libre.
Quant à Hedergott K.H. (1976), il estime que la plus grande signification tactique est le
changement soudain de la vitesse (du rythme) des mouvements individuels et collectifs,
passage soudain à la vitesse maximale lors de l'activité de jeu en football.
67
Selon Ritter I. et Reh J. (1986) la subdivision de la qualité de vitesse dépend de la
structure du mouvement :
- la vitesse d'exécution, caractérisant le mouvement acyclique isolée.
- La capacité d'accélération et l'atteinte de la vitesse maximale, inhérente aux
mouvements
- cycliques.
Entraînement de la vitesse :
La plus part des sports font appel à l'ensemble des capacités de vitesse, mais à des
degrés divers pour chacune d'elles, des corrélations et des formes différentes.
D'où un certain nombre de spécificités du point de vue contenu d'apprentissage et
d'entraînement.
La spécialisation dans ce domaine implique un travail aussi profond et polyvalent que
possible des diverses capacités de vitesse, ce qui ne peut être obtenu qu'à travers un
processus d'entraînement de longue haleine.
En matière de football, toutes ces capacités sont d'une importance capitale aux situations de
jeu diverses et variées.
Pour Ballreich R. (1969) cité par Weineck J. (1983), la vitesse de réaction, l'accélération de
sprint et l'endurance de sprint – mieux encore l'endurance de vitesse – ne s'influençant pas
mutuellement, chacune de ces composantes réacquiert des contenus d'entraînement
différenciées et spécifiques (cf. Zatciorskij V.M, 1972, 74 ).
Selon Weineck J. (1997), la force spécifique et ses sous-catégories, la force vitesse
notamment décisive pour le mouvement de la course est déterminée par la technique de
départ et celle de la course, mais aussi par le degré d'accélération.
Une attention particulière doit donc être accordée à l'entraînement de ces composants de la
vitesse.
68
Les footballeurs anglais n'utilisent-ils pas les chaussures de pointes spéciales athlétisme –
pour l'entraînement de la vitesse ? "Nous nous servons de pointes, ayant découvert que nos
joueurs pouvaient ainsi améliorer leur technique de course et leur force explosive au
démarrage. Démarrer vite est aussi important en football qu'en athlétisme, cela signifie
amener plus rapidement le poids du corps à sa vitesse maximale" déclarait en substance
Cyril L. l'entraîneur d'Ipswich Town et des pays de Galles (Batty E., 1981).
69
programmation annuelle doit se baser sur une augmentation progressive des distances
allant, selon le niveau de performance, de 10 à 60m., exemple typique de sprinters de haut
niveau, où des divergences en la substance sont considérables.
Organisation des pauses :
Pour la reconstitution des réserves énergétiques des composés phosphatés et
éviter les charges lactiques - effet non recherché lors de l'entraînement aux accélérations –
la durée des pauses devrait être d'une (01)mn pour 10 mn de course.
Pour les accélérations maximales, le repos entre les répétitions doit être encore plus long
(Stein R., 1993, cité part Weineck J., 1997).
6-4-Adresse:
70
L'adresse synonyme de capacité de coordination, est déterminée d'abord par les
processus de contrôle et de régulation du mouvement (Hirtz P. 1981 cité par Weineick J.,
1993). Elle permet au sportif de maîtriser des actions motrices dans des situations
prévisibles (stéréotypes) ou imprévisibles (adaptation), de les exécuter de façon précise et
économique, et d'apprendre assez rapidement les mouvements sportifs (Freys G., 1977
cités par Weineick J, 1993).
Pour Angeluscu N. (1980), l'adresse est la qualité qui permet au sportif d'effectuer des
mouvements coordonnés et précis en un temps assez court et dans des conditions les plus
variées, conformément aux situations toujours mouvantes de l'entraînement ou de la
compétition.
En parlant de capacités coordinatrices, en tant que condition psycho – physique de base de
la performance du sportif, elle joue le rôle de régulation des actions motrices (Ritter I. et
Reh J, 1986). Elles se caractérisent par leur inter –dépendance, se manifestent t d'une
manière complexe, assurent le lien des différents mouvements et actions partiels en
formation globale, et ne s'expriment qu'en conjugaison avec les différents facteurs de la
performance, notamment physique, technique, tactique et psychologique.
En somme, l'adresse, selon Brikci A. (1990), permet l'utilisation efficace et optimale de
toutes les potentialités du sportif.
Ainsi ces notions recouvrent :
- d'abord, la capacité à former de manière rapide et efficace, à assembler et coordonner
les actions motrices;
- ensuite, l'aptitude à transformer des actions déjà élaborées, ou à réaliser dans
différentes
- situations et conditions de jeu.
Et Arestov U.M.et Godik M.A. (1980) de conclure que l'adresse est probablement
la qualité la plus complexe, aussi une évaluation quantitative lui est accordée.
A cet effet, Zatciorskij V.M. (1972) l'évalue sur la base des indices suivants:
- Précision et efficacité d'exécution des mouvements;
- Complexité de coordination des mouvements ;
- Temps d'exécution des mouvements (soit le temps minimum nécessaire
d'assimilation du
- Degré de précision fixé, soit le temps minimum à partir du moment de
changement de situation de jeu, jusqu'au début du mouvement de réponse -
vitesse de réaction complexe en somme-).
71
Entraînement de l'adresse :
A l'opposé des autres qualités physiques, qu'on peut développer par le biais de
certains moyens et méthodes d'entraînement, l'adresse est une qualité qui peut être
améliorée prioritairement par des moyens complexes (Weineck J., 1983).
Il faut donc programmer le plus possible d'exercices variés, les appliquer au même titre que
les exercices de vitesse afin d'éviter la fatigue précoce du joueur, vu ses exigences
considérables vis-à-vis du S.N.C.
L'utilisation d'exercices complexes et leurs variétés dans des conditions et situations proche
et similaires à celles de la compétition -exigeant un travail à objectif bien déterminé- .
Ainsi le développement de la qualité d'adresse ne doit pas être programmé seulement dans
des séances de type sélectif, mais aussi dans des séances de types complexes avec les
autres qualités physiques, et les aspects technique et tactique.
Condition de développement des différentes capacités d'adresse:
Mesures méthodiques à observer :
- développement complexe des qualités physiques, avec respect (variation) des
temps intermédiaires de repos requis;
- variation dans la perception des différents stimuli;
- travail sous contraintes du temps (avec limitation du temps de réalisation des
différents exercices technico-tactiaques et de jeu notamment);
- travail dans des conditions extérieures changeantes;
- travail d'adresse à programmer en fin de séance d'entraînement (dans des
conditions de fatigue).
72
- Sauts de différents obstacles de différentes hauteurs mobiles et immobiles (haies
par exemple)
- Sauts alternés dans différentes zones de réception;
- Enchaînements de différentes techniques de déplacements tirées des différents
sports;
- Parcours du combattant. (exercice militaire).
- Parcours chronométré, où sont combinées différentes formes de déplacements et
course avec et sans obstacles (en slalom, direct, en arc de cercle, en zigzag, et
dans différentes directions par exemple).
Autres contenus :
Les différents jeux récréatifs et collectifs (basketball, handball, volley-ball, et rugby
notamment) où sont utilisés non seulement les mains, mais aussi les pieds et la tête, sont
souvent utilisés pour le développement et le perfectionnement de la qualité d'adresse avec
ses différentes capacités.
- Entraînement de l'adresse spéciale :
Pour le développement spécifique de chacune des capacités de coordination en
général les mesures méthodiques sus citées sont à observer.
En outre lors des séances d'entraînement de l'adresse, le footballeur doit sans cesse,
apprécier la force et la vitesse, la trajectoire et la position du ballon dans l'espace et temps,
et y adopter rapidement les positions et les mouvements des parties du corps, requis
(Arestov U.M. et Godik M.A, 1980).
Ainsi une importance particulière est accordée au perfectionnement de la précision des
mouvements (techniques de déplacements inhérentes au football), des frappes exécutées
sur ballon roulant, aérien (de différentes hauteurs et trajectoires – capacité spacio-
temporelle -).
Aussi lors de l'entraînement de cette qualité, l'utilisation d'un matériel auxiliaire est
souhaitable, ceci aide à perfectionner la précision des mouvements et des procédés
techniques.
Les moyens essentiels d'entraînement de la qualité d'adresse spéciale consistent en :
- les courses avec franchissement d'obstacles, avec programmation de tâches
supplémentaires : arrêts subits, pivotements avec différents sauts, ou différentes
73
rotations suivis d'accélérations dans différentes directions, pour lesquels il est exigé
rapidité et précision d'exécution;
- les divers enchaînements des différentes techniques de déplacements en football;
- les courses légères, ou accélérations (direct ou en slalom), ou exercices généraux
(élévation rapide des genoux, sauts groupés, …), avec simultanément exécution de
différentes tâches motrices: lors de la phase de suspension des sauts par exemple (sans
ou avec rotation – complète ou incomplète -), exécuter différentes techniques de frappe
des pieds ou de la tête, avec ou sans ballon; ou bien le saut est relayé d'accélération
avec et sans ballon dans différentes directions;
- les passes de différents types - courtes, moyennes ou longues – sur place et en
mouvement, avec et sans déplacement des partenaires;
- les divers enchaînements de procédés technico-tactiques en actions technico-tactiques
simples et complexes;
- les variations de positions de départ lors de l'exécution de différents mouvements et
actions technico-tactiques;
- les enchaînements rapide et précis de procédés technico-tactiques selon les situations
de jeu, lors des phases finales d'actions technico tactiques offensives et défensives;
Tableau n°2 : Jeux et mesures méthodiques d’entraînement spécifique des capacités
coordinatives.
Capacités coordinatives
Mesures méthodiques Exemples de jeux
à développer
74
- Entraînement des capacités coordinatives (d'orientation, d'enchaînement, de
différenciation, du rythme, de changement notamment):
Exemples de jeux :
- Jeux sportifs collectifs et récréatifs :
° Travail de placement individuel et collectif;
° Travail de marquage, de démarquage, d'appels de balle dans différents sens et
directions imprévus.
° Travail avec déséquilibre du nombre de joueur par équipe;
° Avec adoption des différentes stratégies tactique de jeu défensif et offensif.
6-5-souplesse :
La souplesse, selon Dekkar N. et Coll (1987), Manno R.(1992), est définie comme
l'aptitude à réaliser un mouvement actif ou passif avec une grande amplitude.
Pour Matveiev L.P.(1983), la souplesse par rapport aux autres qualités physiques,
n'intervient pas comme facteur causal du mouvement, mais constitue l'une des priorités
morpho-fonctionnelles du système locomoteur et par là, conditionne le degré de mobilité
de ses éléments les uns par rapport aux autres. Elle se mesure à l'amplitude maximale des
75
mouvements et notamment de ceux qui mettent en jeu la structure articulaire : les flexions
et extensions.
La souplesse est la capacité et qualité du sportif d'exécuter de lui-même, ou sous l'influence
de forces auxiliaires extérieures, des mouvements de grandes amplitudes angulaires (Harre
D., 1976; Frey G., 1977, cités par Weineck J., 1993).
La souplesse selon Frey G. (1977) cité par Weineck J. (1993) est synonyme de flexibilité,
mobilité articulaire (visant la structure de l'articulation) et étirabilité (visant les muscles,
tendons, ligaments et capsules articulaires), mais il serait judicieux d'y voir des
composants, donc des sous notions de la souplesse.
Entraînement de la souplesse :
En théorie, la souplesse est une qualité complexe. Un sportif peut montrer une grande
amplitude dans certains mouvements, et une souplesse moindre dans d'autres. C'est pour
cela que lors de son développement, il est nécessaire d'utiliser une large panoplie
d'exercices spécifiques et auxiliaires (Arestov U.M. et Godik M.A, 1980).
L'amélioration de la souplesse, selon Matveiev L.P. (1983), répond à un double but :
atteindre et maintenir le niveau optimal exigé par la spécialité sportive.
La souplesse ne doit pas être développée que dans la proportion utile et nécessaire à la
préparation optimale des procédés techniques, et celle efficace des capacité motrices dans
un sport donné (Matveiev L.P., 1981, cité par Weineck J., 1983); sauf dans le cas de besoin
de maîtriser des mouvements nouveaux ou bien si ce travail est resté insuffisant lors des
étapes d'éducation et de développement général.
Son développement ne se limite pas seulement à la simple amélioration de la coordination
inter- musculaire, mais comprend un certain nombre de modifications morpho-
fonctionnelles spécifiques liées à l'augmentation de l'élasticité musculaire et ligamentaire.
Des années de travail de la souplesse se traduisent par une modification des surfaces
osseuses au niveau des articulations (Matveiev L.P., 1983).
76
La plupart de ces exercices d'élongation sont de type dynamique : enchaînements
combinant des mouvements d'abord doux et lents – glissements ou balancements – à des
évolutions de rythme plus alerte, voir saccadé à la fin; ces exercices prévoient en principe
toujours une phase rapide.
Les exercices d'élongation statiques, y compris ceux où le sujet s'agrippe à son propre
corps pour effectuer des étirements, concernant toutes les postures visant à assurer une
extension maximale (grand écart, flexions jambes tendues, tête entre les genoux, etc.). Ces
types d'exercices doivent être complétés avec ceux d'"extension", et la répartition des uns
et des autres variant en fonction des spécificités de la discipline.
Les exercices "d'élongation" de préparation générale sont tirés de mouvements de
gymnastique de base. Ce sont pour la plupart des mouvements intéressant des parties
localisées du corps : flexions, extensions, écarts, cambrures, rotations qui, convenablement
enchaînés, influencent sélectivement les groupes musculaires et ligamentaires voulus, tout
en limitant la mobilité au niveau des articulations.
Pour Bayer C. (1973), il semble que la pratique des jeux sportifs collectifs peut entretenir
et développer la souplesse, en particulier en utilisant les gestes et la motricité induite par
telle ou telle spécialité, en effectuant donc un choix judicieux au niveau des exercices
proposés, ceux d'étirement et d'extension qui vont augmenter l'amplitude gestuelle.
Les exercices de préparation spéciale sont élaborés à partir d'éléments des actions de
compétition : souplesse coxo-fémorale, des membres inférieurs notamment en football. Ils
sont généralement exécutés de plusieurs manières différentes, afin que le travail
d'assouplissement soit aussi polyvalent que possible sur le groupe musculaire ou
ligamentaire que l'on cherche à étirer.
Les formes intégrales des exercices de compétition, de l'avis de Matveiev L.P. (1983), ne
jouent en général qu'un rôle auxiliaire sur ce plan, compte tenu de la difficulté qu'il y a à
orienter avec précision leur effet. Il est à peu prés impossible de maîtriser leur régime de
charge optimal dans un domaine aussi circonscrit que le travail d'assouplissement.
Ainsi les moyens spécifiques d'amélioration de la souplesse sont les exercices d'étirement,
consistant en des mouvements simples tirés de la gymnastique de base, et agissant sur des
groupes musculaires bien déterminés (Matveiev L.P. et Kolokowa…, 1962 cités par
Weineck J., 1983).
On distingue les exercices d'étirements actifs et passifs :
- les exercices actifs permettent l'amélioration de la souplesse par contraction des muscles
agonistes et simultanément l'étirement des antagonistes et vice-versa.
77
- Dans les exercices passifs, l'étirement est produit essentiellement par des forces
extérieures. A ce niveau un étirement des antagonistes ne produit pas l'effet de
renforcement recherché des agonistes.
Les exercices d'étirement actifs sont répartis en :
- Exercices activo-statiques – où les muscles antagonistes sont iso métriquement contractés
lors de la position d'étirement finale (maintien de la position finale).
- Exercices activo-dynamique- où les muscles antagonistes auxotoniquement contractés
produisent de brefs stimuli d'étirement (comme par exemple lors des battements ou
balancements des bras ou des jambes en arrière)-.
Savine S.A. (1978) quant à lui recommande d'utiliser les exercices spécifiques et les
procédés méthodiques suivants :
- Mouvements actifs libres, avec augmentation constante de l'amplitude;
- Emploi de l'inertie des différentes parties du corps : balancement et rotation des jambes
par exemple;
- Mouvements de ressort avec une grande distension musculaire;
- Exercices avec l'aide du partenaire (mobilité passive).
78
7-Caractéristiques du jeûne du mois de Ramadhan
7-1-Considérations religieuses :
Le Ramadhan mois sacré des musulmans, trente jours durant, dans la piété et la
ferveur, conscient d'appartenir à une civilisation prestigieuse, des centaines de millions de
personnes observent chaque année le jeûne obligatoire, l'un des cinq piliers de l'Islam.
Le Ramadhan:n.m. (mot arabe) .1. Neuvième mois du calendrier islamique, période de
jeûne et de privations (abstention de nourriture, de boisson, de tabac et de relations
sexuelles du lever au coucher du soleil).2. Ensemble des prescriptions concernant ce mois
(le petit Larousse, 1998).
Depuis quand l'humanité connaît-elle la notion de jeûne? Il serait difficile de déterminer
avec exactitude le début de la connaissance de la notion de jeûne, depuis l'existence du
genre humain sur notre planète. Cependant, une chose est certaine: les nations et les
peuples antiques, les grandes religions connues, notamment le judaïsme, le christianisme et
l'Islam suivant les directives de leurs livres sacrés respectifs, ont prescrit à leurs adeptes un
nombre de jours déterminés de jeûne par an. (Hamidullah M., 1981).
Les Sabéens de Harraân (Irak) au temps du père des prophètes Abraham, que le salut soit
sur lui, observaient un jeûne de tente jours, sans manger ni boire, du lever au coucher du
soleil, et ceci en l'honneur de la lune!.
Nous notons au passage, que se fut le rôle imminent de l'Islam d'appeler les
hommes à ne pas adorer le soleil ou la lune, mais leur ordonna d'adorer celui qui les a
crées:"la nuit et le jour, le soleil et la lune sont parmi les preuves de l'existence de dieu.
N'adorez ni le soleil ni la lune. Mais adorez dieu, leur créateur, si vous avez la foi" (coran
41-36).
L'Islam a donc aboli cette fausse pratique en l'honneur du soleil et de la lune et prescrivit
un mois de jeûne à la gloire de dieu uniquement.
Dieu ayant lui-même souligné cette nécessité en précisant par l'intermédiaire du
prophète: (dieu à dit: pour tout acte de charité, j'ai prescrit une récompense de dix à sept
cents fois sa valeur, à l'exception du jeûne, qui est pour moi, et je le récompenserai moi-
même, car on abandonne désirs et aliments pour moi seul).
De ce qui précède nous constatons que le Ramadhan est une injonction prescrite par dieu et
qu'il incombe aux croyants de le faire en conformité avec le "Hanifisme" ou religion
authentique du prophète Abraham.
79
Et l'histoire de l'Islam selon Aniba M. (1990) nous apprend que le jeûne est finalement
devenu obligatoire en l'an 2 de l'hégire.
80
7-3-1-Aspect spirituel :
Le croyant doit jeûner, au temps prescrit par le coran; tel est l'ordre divin. Obéir à
l'ordre du seigneur est déjà acte de piété.
A chaque instant durant le jeûne, volontairement nous réprimons nos passions et nos désirs
et nous proclamons par notre conduite la suprématie de la loi divine. Cette conscience du
devoir et l'esprit d'endurance que le jeûne d'un mois complet nous inculque, nous aide à
fortifier notre foi, la crainte de dieu et le jour du jugement. La rigueur et la discipline
pendant ce mois nous mettent face à face avec les réalités de l'existence et nous aident à
faire de notre vie pendant le reste de l'année une vie de véritable soumission à sa volonté
(Maudoudi A., 1973).
Et la pratique du jeûne, commandée par une religion et par une loi révélée, entraîne avec
elle la grâce divine (Aniba M., 1990).
Selon Hamidullah M. (1981), en affaiblissant le corps pour un temps, il fortifie l'esprit, le
dégages des désirs temporels. Ne pas manger, ni boire est un trait de la nature angélique, et
en s'imposant ce régime, l'homme tend à ressembler aux anges, et comme il le fait pour
obéir à l'ordre de dieu, il se rapproche de lui et obtient son agrément, ultime but de
l'homme.
Ainsi cette épreuve est en réalité une leçon d'autodiscipline spirituelle qui consacre
l'obéissance à dieu le très haut et nous rend conscient de ses grâces à notre égard.
D'autre part, le jeûne a un impact énorme sur la société, tous les musulmans, quelque soit
leur statut, doivent respecter le jeûne pendant le même mois. Cela souligne l'égalité
essentielle des hommes, et crée en eux un sentiment encore plus profond d'amour et de
fraternité (Maudoudi A., 1973).
Aussi devant la faim ressentie par tout le monde, il s'ensuit un élan de compassion
et de solidarité avec les pauvres et les plus démunis.
Pendant ce mois, le mal se cache, tandis que le bien passe au premier plan, et toute
l'atmosphère est imprégnée de piété et de pureté.
Selon Hamidullah M. (1981), les mystiques font observer que la force de la nature animale
empêche la perfection de l'esprit, il faut briser la force du corps et augmenter celle de
l'esprit. Dans ce but, rien n'est plus efficace que la faim, la soif, le renoncement aux désirs
charnels, et le contrôle de la langue (parole), du cœur (pensée) et des autres organes de
sens.
81
Un des aspects de la perfection individuelle est la soumission de la nature animale à la
raison, à l'esprit; la nature se trouve parfois en rébellion, et parfois en soumission; l'homme
a donc besoin de la pratique d'exercices durs, comme le jeûne, pour contraindre l'animalité.
7-3-2-Aspect matériel :
Les gens travaillent continuellement pendant plusieurs mois, puis ils prennent leurs
vacances d'été. Ils travaillent six jours, se reposent le septième jour de la semaine. Ils
accomplissent durant le jour des efforts physiques et intellectuels, après quoi, le sommeil
vient renouveler leurs capacités et facultés pour le jour suivant.
N'est-ce donc pas raisonnable de penser, comme tous les organes et systèmes de
l'organisme, que notre appareil digestif a lui aussi besoin de repos ? Et jeûner et le seul
moyen concevable dans ce but.
Tels sont les éléments exigés dans l'éducation Islamique. En outre, il y a également dans le
jeûne d'autres intérêts ayant trait à la santé –excepté le malade- même si le jeûneur en
éprouve des difficultés: tels le self-contrôle, l'amélioration de la condition physique
(surtout pour l'estomac et l'appareil digestif en général), la thérapeutique de certaines
maladies.
Les statistiques démontrent que les personnes habituées au jeûne chaque année sont
rarement atteintes de certaines maladies de l'appareil digestif, telle que les colopathies
(Kechrid S.E., 1989; Aniba M., 1990).
C'est à peu prés à cette conclusion que la médecine moderne est arrivée. Ainsi de
nombreux médecins, en Suisse, en Allemagne et partout ailleurs, prescrivent la faim et la
soif (le jeûne) dans le cas de bien des maladies surtout chroniques, et cela pour des durées
plus au moins longues, selon la nature de la maladie et la résistance du malade
(Hamidullah M., 1981; Aniba M., 1990).
Toute fois, et du point de vue médical, on a souligné que le jeûne perpétuel devient une
habitude, qui ne fait pas le même effet que l'interruption temporaire des habitudes; qu'un
jeûne de moins d'un mois ne fait pas grand effet, et qu'un jeûne de plus de quarante jours
devient une habitude (Hamidullah M., 1981).
Outre la rééducation de nos organes et systèmes fonctionnels, le jeûne en utilisant nos
réserves énergétiques, libère ces organes de la graisse qui les étouffe et régénère nos
réserves. A cet effet, l'acide chlorhydrique et la bile qui continuent naturellement à se
déverser dans le tube digestif ne sont pas affaiblis par l'effet tampon et l'action absorbante
des aliments. Ils détruisent ainsi bon nombre de bactéries parasites et nocives, desquament
82
les vieilles cellules intestinales, et décapent les parois digestives (Kechrid S.E., 1989;
Aniba M., 1990).
"Jeûnez, vous acquérez la santé" (Hadith dinii) affirmait déjà le prophète
83
8-Jeûne et capacité de performance sportive :
84
bien que le rendement du système cardio-respiratoire soit poussé à son maximum
(consommation d’O2 significativement plus basse pour un niveau d’effort donné pendant
le jeûne).
Des modifications de faible amplitude des divers paramètres biologiques sont observées.
Ils ont conclus à cet effet, que l’observance du Ramadhan est incompatible avec la pratique
d’un sport, surtout de compétition. Et une telle règle n’est pas observée du moins en
Tunisie et les calendriers des compétitions -souvent démesurés- sont toujours respectés.
A ce sujet, Nacef T. et coll. (1989) soulignent en résumé : que l’organisme soumis à de
nombreuse sollicitations durant le mois de Ramadhan, aux effets de la restriction
énergétiques et hydroélectrolytiques, s’ajoutent ceux du stress lié aux bouleversements des
rythmes de vie, au travail, à l’entraînement, au climat et à l’insomnie, les mécanismes
adaptatifs mis en jeu par l’organisme permettent un fonctionnement à l’économie à la
limite de l’équilibre.
Pour Hanifi R. (1993), la somnolence post-prandiale (survenant après les repas) que peut
ressentir le sportif, ajouter les veillées caractéristiques de ce mois, de plus la nécessité de
réhydratation pendant et après l’effort, et le dysfonctionnement gastrique dû au nouveau
régime alimentaire, … perturbent considérablement le processus de récupération du sportif
et handicape celui d’entraînement pendant la journée.
Taubmann W. (1995) rapporte que l’entraînement durant le mois de Ramadhan, se
caractérise par la diminution inévitable de la capacité de performance sportive et par
conséquent la baisse du niveau de la forme sportive acquise juste avant ce mois sacré. Il
spécifie que l’effet de la charge d’entraînement en général se trouve limité, du fait de
l’impossibilité de s’astreindre et de maintenir un volume d’entraînement global élevé,
conséquence de l’installation progressive et continue de la fatigue, surtout vers la fin du
mois de Ramadhan.
Pour les jeunes cyclistes jeûneurs en pleine croissance, les conséquences en sont
généralement des effets néfastes sur le long terme et l’atteinte réelle de leur capacité de
performance maximale.
Ainsi la programmation de stages pré-compétitifs à des tournois internationaux et
mondiaux, ou la participation imminente à ces types de compétitions lors du mois de
Ramadhan posant ainsi de véritables problèmes, ne sont pas souhaités par les populations
sportives musulmanes et totalement évités entre elles, pour semble-t-il baisse de la capacité
de performance sportive qui jusqu’à présent et de l’avis de l’ensemble des auteurs, restent
à résoudre.
85
En plus, le sportif musulman est soumis à des habitudes sociales héritées, qui en général le
contraint à modifier d’une manière brusque et profonde son régime de vie général, son
rythme veille – sommeil notamment.
Aussi ce changement de rythme est difficile à définir, vu que les sportifs sont souvent actifs
la nuit et la journée.
De même les réactions de l’organisme ne peuvent être précisées dans le cas de veillées
longues et fréquentes d’activités diverses (soirées animées, suivi excessif de programmes
T.V., accompagnées de consommation excessive d’excitants : café, thé, épices, etc.…) ne
favorisant pas un sommeil suffisant et réparateur, continué à des moments inhabituels de la
journée.
A ce niveau Hanifi R. (1993) estime qu’il est incontestable que sans récupération, la
capacité de travail ne peut s’améliorer normalement, au contraire on peut aboutir à une
phase de surmenage faisant régresser les potentialités physiques et énergétiques du sportif.
Et quand la récupération intervient tardivement, l’état d’épuisement s’installe, ce qui
provoque le phénomène de surentraînement (de décompensation progressive).
Taubmann W. (1995) estime à cet effet, qu’en général un transfert aussi conséquent de
toute activité de la journée dans la soirée peut être achevé en une semaine de temps. Ainsi
au changement du rythme veille-sommeil, l’organisme s’y adapte comme c’est dans le cas
d’un voyage du continent africain vers le côté diamétralement opposé du globe terrestre.
A ce sujet Perrin P., Goudard P. (1992) attirent notre attention sur le syndrome de décalage
des transports aériens intercontinentaux (jet-lag), provoquant : des troubles de sommeil,
avec asthénie diurne et somnolence ; des troubles de l’humeur ; de la baisse des
performances cognitives ; de symptômes gastro-intestinaux (à distinguer de ceux induits
par les modifications du régime alimentaire ou par une pathologie infectieuse) ; d’une
exacerbation d’une pathologie antérieure ; d’une altération des performances sportives.
Une baisse de la capacité physique (force musculaire, vitesse de pointe) et des
performances globales est constatée. En particulier, certaines capacités spécifiques, telles la
force et l’endurance des muscles brachiaux seraient diminuées alors que la fonction cardio-
respiratoire ne serait pas affectée. Néanmoins, ceci peut découler isolément du manque de
sommeil.
Le décalage entre les horloges biologiques et le nouveau synchroniseur externe jour, nuit
intervient, mais également la désynchronisation entre les différents rythmes endogènes, les
pace-makers faibles (cycle veille-sommeil) s’adaptant plus rapidement au nouvel horaire
que les pace-makers forts (rythmes hormonaux).
86
Aussi dans la revue « Maghreb Médical » (1990), on peut lire que l’alternance
veille/sommeil est une composante importante du système circadien humain ; elle est sous
la dépendance d’un rythme endogène et est normalement synchronisée sur l’alternance
jour/nuit. L’organisme est soumis à une double régulation homéostatique et circadienne.
Toute privation de sommeil entraîne une récupération limitée en terme de durée, elle se
traduit surtout par une augmentation de la quantité de sommeil lent profond (stade 3 et 4).
Pour que cette récupération se fasse normalement, il faut que le sommeil soit nocturne.
Quand il est soumis à des contraintes temporelles inhabituelles (décalage horaire,
périodicité différente de deux heures), la régulation homéostatique ne s’effectue que
partiellement.
L’importance de la composante circadienne du sommeil longtemps méconnue a d’abord été
reconnue par des chronologistes et des médecins du travail confrontés à des conditions
inhabituelles de travail que sont les horaires de nuit, le travail posté, les décalages horaires
et le travail commençant très tôt, c'est-à-dire avant 7 heures du matin.
Pour Chair M.-K. (1991), il est nécessaire à cet effet d’opérer par la réduction de la charge
d’entraînement –notamment l’intensité-, car l’utilisation ou la sollicitation excessive de la
voie anaérobie est déconseillée durant le jeûne du Ramadhan.
Aussi d’après une étude non publiée portant sur l’analyse de quelques composants
biochimiques sanguins, lors d’un entraînement de caractère anaérobie lactique de sprinters
algériens de haut niveau, pendant et après le moi de Ramadhan, il a été vérifié que ce type
d’entraînement est très mal supporté par l’organisme et présente un danger pour la santé
des sportifs durant le jeûne (personnel médical du C.N.M.S (1) d’Alger, 1992).
Ainsi durant ce mois sacré, est observé la réduction naturelle et automatique de la charge
de travail globale, notamment de l’intensité et de la densité d’exécution des exercices, et
par conséquent de l’augmentation des intervalles de repos.
La solution pourrait être comme l’envisagent certains spécialistes du sport, par la
programmation de stages à l’étranger (pays non musulmans) ! avec maintien du mode de
vie habituel, comme le spécifie Taubmann W. (1995), serait une continuation logique du
processus d’acquisition ou de maintien de la forme sportive, que le mois de Ramadhan
viendrait à interrompre, et par la même interrompre la progression de la capacité de
performance sportive.
Et ces jours de rupture du jeûne sont à récupérer de préférence durant la période transitoire.
87
Ainsi cet auteur parmi tant d’autres, propose que le mois de Ramadhan soit fixé tout
simplement durant la période transitoire, qui de surcroît dure généralement un mois.
Mais le problème n’est pas pour autant résolu, car le nombre de concernés par ce stage est
réduit aux seuls sportifs membres des équipes nationales.
De plus ces sportifs sont confrontés à un choix difficile entre d’une part l’obéissance aux
directives de leurs responsables, et d’autre part la soumission aux lois divines ; la déchirure
est d’autant plus profonde qu’elle se traduit par un sentiment de culpabilité irréversible.
Alors, face à ce dilemme, qu’adviendra-t-il des sportifs qui restent dans leur pays, ou qui
refuse de partir ?
Pour les sportifs non musulmans, il est inconcevable de se priver d’aliments et de sources
hydriques durant tout un mois. Pour les musulmans, il est par contre inconcevable et hors
de question de transgresser les règles relatives au jeûne.
Aussi u grand nombre de sportifs, après le mois de Ramadhan et les deux jours de fête
–« l’aïd el-fitr »-, y ajoute encore six jours- dits de « Sabrine »- continus ou discontinus (un
jour sur deux) baissant selon nos observations davantage la capacité de performance
sportive, marquée surtout par l’arrêt des entraînements (ou leur continuité de charge
petite), et la reprise difficile du travail, dû à notre humble avis à la réadaptation au rythme
de vie normal.
C’est ce que souligne aussi Taubmann W. (1995) en observant parfois la pratique de
débrayage d’un mois environ chez les cyclistes, durée qui retarderait davantage le
processus de reprise effective des entraînements. Toutefois, il est évident que malgré un
entraînement relativement intensif durant le mois de Ramadhan, 2 à 3 mois suivants sont
nécessaires pour atteindre de nouveau une forme sportive de base permettant
d’appréhender le restant des échéances dans de bonnes conditions.
Selon toujours, le même auteur, l’atteinte à nouveau d’une forme sportive optimale et la
réalisation de hauts résultats sportifs, nécessite environ 6 à 8 semaines d’entraînement
spécifique supplémentaire, suite à la perturbation du processus d’entraînement précédent
causée par tout un mois de carême.
Ce sont là des réflexions et des expériences à considérer lors de la fixation des objectifs,
l’organisation et la programmation des différents cycles d’entraînement.
Ainsi, ce mois de jeûne pose aux sportifs musulmans de haute performance des exigences
particulières, visant d’une part la limitation dans la baisse de la capacité de performance
sportive, et d’autre part l’atteinte d’un niveau de forme sportive acceptable après et lors du
88
restant du cycle annuel d’entraînement sur la base : d’un entraînement bien conçu ; d’une
hygiène de vie proprement sportive ; une nutrition bien étudiée (Taubmann W., 1995).
Tout en sachant que l’élévation de la maîtrise sportive suppose la conception méthodique et
rationnelle du processus d’entraînement, la combinaison judicieuse et optimale de la
charge de travail et de repos, où ce dernier composant nécessite un régime de vie rigoureux
et rationnel (sommeil, alimentation et vitaminisation).
De ce fait, il est indispensable d’utiliser d’une manière rationnelle tous les moyens de
récupération, à savoir : pédagogiques, psychologiques et médico-biologiques …
Aussi Chair M.-K. (1991) et Hanifi R. (1993) soulignent que le degré de tolérance aux
charges d’entraînement et de compétition des sportifs, est tributaire du respect des moyens
de récupérations préliminaire, tel que le sommeil ; l’alimentation, etc…
Ils citent encore un autre facteur important, c’est l’aspect psychologique.
Pour ce dernier facteur, Hanifi R. (1993) et Taubmann W. (1995) estiment que durant ce
mois sacré, il s’y prête bien, le zèle, la discipline, la force de la volonté, etc.…
caractérisant la satisfaction du devoir religieux, et par la même la résolution et la
concrétisation des objectifs et des tâches du processus d’entraînement.
Cette conscience du devoir et l’esprit d’endurance que le jeûne permanant pendant un mois
complet, nous inculque, nous aide à juste titre à fortifier notre foi et notre santé physique et
morale.
Aussi la performance et la forme sportive du sportif sont conventionnellement évaluées sur
la base de nombreux paramètres. Tous ces facteurs s’ils sont pris en compte vont d’une
certaine manière retarder l’apparition de la fatigue et participer à l’amélioration de la
capacité de performance sportive en générale et physique en particulier.
Sachant que certains athlètes de l’avis de Chair M.-K. (1991), ont la sensation de fatigue le
matin, alors que le taux de glycémie se trouve supérieur à la normale. Elle baisse vers 13
heures (milieu de la journée) pour se restabiliser en fin de journée (à l’approche de
l’horaire de la rupture du jeûne).
89
9-Jeûne et les réserves énergétiques :
Par ailleurs, il diffère du jeûne expérimental continu, par la périodicité et la courte durée de
ce dernier.
A ce sujet on déplore l’absence subséquemment d’études concernant le jeûne intermittent
et prolongé.
Rareté d’étude qui selon Brikci A. (1995), est principalement liée aux difficultés de réaliser
des explorations approfondies des mécanismes physiologiques mis en jeu et notamment
énergétiques.
Ces explorations impliqueraient, entre autres des prélèvements sanguins que les sportifs en
général réfutent systématiquement durant la période de Ramadhan.
Il est hors de question de soumettre un sportif respectant le jeûne du Ramadhan à des
épreuves de contrôle médico-physiologiques et biochimiques dynamiques lourdes à
supporter.
Considéré comme un phénomène physiologique, la pratique du jeûne de sources
concomitantes, joue un rôle similaire à l’effort physique vis-à-vis des réserves
énergétiques.
De ce fait, il semblerait que les perturbations biologiques liées au mois de Ramadhan,
entraînent chez les sportifs de moins bonnes réponses physiologiques lors de la réalisation
des exercices physiques imposés.
Les effets du jeûne expérimental plus ou moins prolongé ont fait l'objet de nombreux
travaux, où les mécanismes physiologiques qui permettent à l'organisme de s'y adapter sont
bien connus. Par exemple l'expérience de Fréminent …et coll. (1974) menée sur des rats
90
ayant subit un jeûne suivi d'une réalimentation, a révélée une augmentation significative
des stocks de glycogène hépatique et musculaire.
Concernant le mois de Ramadhan, Brikci A. (1995) s'est proposé d'évaluer la dynamique
d'évolution des capacités physiques chez 11 nageurs de performance, et déterminer la
phase de ce mois la plus sensible à l'effet du jeûne.
D'une manière générale, les résultats enregistrés lors des trois premières semaines de
Ramadhan sont significativement plus bas que ceux des semaines suivantes.
Les différentes qualités physiques, à l'exception de la capacité aérobie, ne semblent
s'exprimer pleinement qu'au-delà de la troisième semaine du Ramadhan, pour se stabiliser
par la suite, même au-delà du Ramadhan.
Sur la base de ces observations, il semble difficile d'affirmer d'une manière catégorique que
la pratique du Ramadhan réduise la performance physique. L'auteur à cet effet avance deux
hypothèses possibles:
- L'aspect psychologique se manifestant au travers de la motivation, constitue un
stimulant pour la réalisation de bonnes performances sportives. La faiblesse relative
des résultats, durant les 3 premières semaines du mois de Ramadhan, pourrait
s'expliquer par une adaptation psychologique progressive à l'effet du jeûne.
- L'aspect physiologique et notamment énergétique où l'alimentation riche en
glucides associée au jeûne et à l'entraînement, pourrait être à l'origine d'une
amélioration éventuelle des réserves en glycogène des sujets.
Ceci expliquerait l'amélioration relative des performances physiques dès la troisième
semaine du Ramadhan.
Déjà Hanifi R. (1993) estimait que l'épuisement des réserves glucidiques provoqué par le
jeûne et l'entraînement physique pouvait favoriser, après réalimentation (en hydrate de
carbone) une élévation de ces réserves par rapport à l'état initial (communément appelé
phénomène de surcompensation), d'autant plus que notre alimentation durant ce mois est
très riche en glucide.
Le mois de Ramadhan peut donc améliorer les réserves glycogéniques de l'organisme d'un
sportif soumis à un programme d'entraînement précis.
Donc, si l'on se réfère à ces études le jeûne peut être considéré comme un stimulus
physiologique important vis-à-vis de l'amélioration des réserves énergétiques.
Depuis les travaux de plusieurs équipes scandinaves, et en particulier de celle de
Bergstrom,J, Hultman E, Hermansen L. et Saltin B.(1967), cités par Monod H. et Coll.
(1990), sur la restriction alimentaire et performance, dans les années soixante, il est
91
couramment admis que l’endurance à l’exercice prolongé est étroitement liée aux réserves
glycogéniques musculaires. Ces auteurs avaient notamment pu montrer que l’arrêt de
l’activité musculaire survient au moment même où les stokes glycogéniques locaux sont
épuisés. A l’aide de diverses manipulations diététiques, ils montrèrent qu’il est possible de
privilégier l’accumulation des glucides et, dans ces conditions, l’épuisement peut être
significativement retardé.
Or Tabartchuk A. (1987) dans une étude non publiée, souligne que l’organisme ne peut
stoker que 500 gr. d’hydrates de carbone situés principalement dans les muscles sous forme
de glycogène, et plus exactement 380 à 400 gr. dans les muscles, 70 gr en moyenne dans le
foie et 7 gr dans le sang, chiffres avancés par les travaux scandinaves dans les années
soixante, obtenus grâce à la pratique de la biopsie.
Par conséquent l’apport hyperglucidique et excessif de la veille ne sera d’aucune utilité ; le
jeûne qui va épuiser le glycogène hépatique entraînera une augmentation importante de
l’utilisation des lipides.
Fayala H. (1972) rapporte à cet effet, qu’après un jeûne de vingt-quatre heures, 8.5% de
l’énergie myocardique est fournie par les graisses.
Aussi d’après Astrand P.O. et Rodahl K. (1980), en cas de jeûne, le métabolisme et aussi
l’apport énergétique des lipides et graisses augmente et devient important lorsque
l’exercice se prolonge, car la contribution relative des glucides à l’apport énergétique
diminue.
Toute fois selon Favier R. J. in Monod H. (1990), les mécanismes mis en place par
l’organisme pour assurer la redistribution dans l’utilisation des substrats énergétiques lors
de l’activité musculaire chez le sujet à jeûne, demeurent mal connus. On peut cependant
invoquer une adaptation du système adréenergique qui, simultanément, favoriserait la
lipolyse au niveau du tissu adipeux, et réduirait la glycogénolyse au sein du muscle actif.
L’organisme humain poussé vers ses limites, trouve toujours les moyens de stabiliser ses
constantes biologiques. Sachant que le glucose est le principale et unique carburant du
cerveau, et qu’à défaut d’apports nutritionnels, connaît des diminutions brutales durant le
jeûne du mois de Ramadhan, notamment lors des derniers jours, entraînant «le malaise
hypoglycémique ». En partant de cette hypothèse, déclenchant tout un arsenal enzymatique
permettent la dégradation d’autres molécules généralement plus énergétiques (les lipides)
et néoglucoformatrices (le lactate, le pyruvate et le glycérol). Cette adaptation de
l’organisme aux conditions très dures (jeûne, entraînement,…) selon Mouhamdi M. et Coll.
(2001), peut être expliquée par le suivi du métabolisme intermédiaire.
92
Aussi l’objectif de l’étude de Bougrida M. et Coll. (2001) était d’évaluer les réponses
physiologiques de l’organisme de dix sportifs de haut niveau soumis à une épreuve
d’endurance d’intensité de 85% de la maximale, une semaine avant et lors de la troisième
semaine du mois de Ramadhan. A la fin de l’épreuve durant le Ramadhan, ils ont observé
une F.C. de repos basse, une augmentation significative de la glycémie, une diminution des
triglycérides, des acides gras libres, du lactate plasmatique.
L’augmentation du temps d’endurance à 85% de la P.M.A. observée au cours de ce mois
sacré pourrait être liée à l’intervention des mécanismes d’adaptation basés sur la déviation
des voies énergétiques par la mobilisation plus accrue du métabolisme lipidique
essentiellement, et par une plus grande motivation des athlètes dans ces circonstances.
Par ailleurs, en considérant le jeûne du mois de Ramadhan comme charge additionnelle
pouvant influer sur la capacité aérobie, une étude a été menée cinq années durant par Faci
M. et Coll. (2001) sur 2 groupes de cyclistes. Le premier a suivi un programme spécial
mois de Ramadhan, et le second l’entraînement normal –avec diminution de l’intensité de
travail-. Les auteurs ont mesuré les variations des paramètres biologiques liés directement
à la formation et la libération de l’énergie, la capacité de travail 170 (PCW. 170), la course
individuelle contre la montre (CLM.I) sur six km (parcours plat), dix jours avant, la veille,
les dixième, vingtième et dernier jour pendant, puis dix jours après le mois de Ramadhan.
Les résultats de cette recherche ont démontré que les deux groupes ont augmentés leurs
capacités, mais celui qui a suivi l’entraînement basé sur l’amélioration de la puissance
aérobie, était plus significatif. A cet effet ils ont conclus que le jalonnement de ce mois
lunaire dans le temps, et sa coïncidence avec les différentes périodes d’un cycle annuel et
leurs caractéristiques nécessitent l’adoption de programmes d’entraînement spécifiques
basés notamment sur le développement de la capacité oxydative catabolisante permettant la
mobilisation d’énergie.
En dehors de l’importance des réserves énergétiques initiales dans l’accomplissement
d’une performance, la vitesse à laquelle elles sont utilisées est aussi déterminante. Ainsi il
est possible de réduire l’utilisation des glucides en augmentant la disponibilité des acides
gras libres qui constituent un excellent substrat énergétique de substitution.
L’apport en acides gras libres peut être élevé notamment par la restriction alimentaire
(jeûne) et, dans ces conditions on peut mettre en évidence un ralentissement de la
glycogénolyse musculaire induite par l’exercice, tant chez l’homme (Coyle et Coll., 1985 ;
kapnik et Coll.1988) que chez l’animal (Dohm G. et Coll., 1983 ; Zorzano et Coll., 1985)
cités par Monod H., (1990).
93
Chapitre 2: Méthodologie de la recherche
1- Objectifs de la recherche :
Les objectifs de notre travail de recherche consistent en :
2- Hypothèses de la recherche :
a- De nos jours, l’entraînement des footballeurs algériens est généralement basé sur
l’expérience personnelle des entraîneurs, et est appliqué sur la méthode dite « d’essai-
erreur », en fonction de l’intuition et de quelques principes méthodologiques logiques,
sans tenir compte des régularités de développement de la « forme sportive » et la
tendance à sa stabilisation dans les conditions particulières du mois de Ramadhan.
94
3- Moyens et méthodes de la recherche :
Afin d’apporter des éléments de réponses aux objectifs que nous nous sommes fixés, et
de mener à bien la résolution des tâches que nous nous somme assignés, il nous a paru
nécessaire d’utiliser les moyens et les méthodes suivantes :
3-1-Population :
Sujets :
Vingt-huit (28) footballeurs de la catégorie « espoirs», dont 14 de l’équipe de
l’USMAlger (groupe expérimental) de niveau 1, et 14 de l’ESBen Aknoun (groupe témoin)
de niveau 2, respectivement âgés en moyenne de 19.64 ans ± 1.39 et de 19.64 ans ± 0.63,
de stature moyenne de 176.57 cm m ± 7.71 et de 177.29 cm ± 4.16, et de poids moyen de
73.89 kg ± 8.19 et de 69.81kg ± 4.72.
En dehors des questions relevant de l’identification des entraîneurs enquêtés, ces derniers
ont eu à se prononcer sur 19 questions centrées successivement sur :
- La nature des effets du mois de Ramadhan sur l’organisme du sportif et sur les
différents aspects de la performance, notamment physique ;
95
- La planification du processus d’entraînement sportif, sa structuration en
microcycles et leurs variantes dans les différentes étapes d’avant, pendant et après le mois
de Ramadhan.
b- L’interview (mot anglais, du français entrevue). Entretien avec une personne pour
l’interroger sur ses actes, ses idées, ses projets, afin d’en publier ou diffuser le contenu,
soit de l’utiliser aux fins d’analyse –enquête d’opinion- (le petit Larousse, 1997).
Dans ce cadre, nous avons eu l’occasion d’avoir des entretiens avec des conseillers
et sélectionneurs nationaux de football. Ces interviews ont été élaborées à partir de
l’analyse et interprétation des différentes réponses au questionnaire. Elles sont portées sur
les questions dont les réponses nous ont semblé non concluantes, se rapportant
essentiellement à la structuration et l’orientation des contenus et des charges
d’entraînement à programmer avant et pendant notamment, et après le mois de Ramadhan,
auxquelles nous avons demandé aux interviewés sus-cités, d’apporter plus de précisions.
96
processus d’entraînement des footballeurs, en le corrigeant constamment sur la base des
résultats et informations obtenus systématiquement.
Ce programme comprenait dix (10) microcycles hebdomadaires –les huit (08) premiers
compétitifs et les deux (02) derniers d’entraînement-, de régimes successifs de
« développement » (de « choc ») avant (pour la création du phénomène de
surcompensation après), de « récupération » et de « maintien » pendant, de
« récupération » ou « maintien », et de « développement » après le mois de Ramadhan.
Pour cela, nous avons choisi l’équipe de l’USMAlger comme groupe expérimental, et celle
de l’ESBen Aknoun comme groupe de contrôle.
- Déroulement de l’expérimentation :
Tests d’évaluation des qualités physiques essentielles et spécifiques à la phase aller
de la période compétitive, dont les résultats sont à recueillir au niveau des différentes
étapes avant, pendant et après le mois de Ramadhan considérées dans notre étude.
Avant le Ramadhan :
Pendant le Ramadhan :
Période allant du lundi 27/11/2000 (début du jeûne) au mardi 26/12/2000 (dernier jour
du Ramadhan).
Tests réalisés successivement :
Du lundi 27 à mercredi 29/11/2000
(Etape « R 1»).
Du dimanche 10 à mardi 12/12/2000
(Etape « R 2»).
Du dimanche 24 à mardi 26/12/2000
97
(Etape « R 3»).
Après le Ramadhan :
La performance physique des sujets est appréciée à partir des tests du 30 mètres vitesse, le
S.L.S.E., le 8 d’Akramov et le 180 mètres de Newmijanov.
Remarque :
Ce test avec départ arrêté évalue objectivement la capacité de démarrage, ainsi que
la vitesse de réaction simple.
Il mesure la puissance anaérobie alactique (puissance de démarrage, variante des capacités
de force-vitesse).
Matériel : plots, chronomètre, sifflet.
98
Déroulement du test :
Après l’échauffement général et spécial, le sujet prend la position de départ et réagit au
signal.
L’évaluation correspond au temps mis, en secondes, pour couvrir une distance de 30
mètres, limitée par deux plots.
Les sportifs réalisent deux essais, et le meilleur temps est enregistré.
On forme un carré de dix (10) mètres de côté à l’aide de quatre (04) montants, et on
place un cinquième en son milieu, équidistant des quatre autres.
Le sujet doit courir à vitesse maximale selon un parcours imposé (voir figure n°8).
Ce test évalue la qualité d’adresse spécifique aux footballeurs.
Donc nous utilisons de préférence des montants numérotés de un à cinq et un chronomètre.
Le déclenchement du chronomètre se fait aussitôt que le sujet ait démarré.
Le meilleur des deux essais accordés au sujet est pris en compte.
99
Figure n°8 :Illustration du test d’Akramov
15 m 15 m
A B C
Déroulement du test :
Il se réalise sur une ligne droite matérialisée par trois plots distants de quinze (15)
mètres l’un de l’autre. Le sportif doit effectuer une course de 180 mètres suivant un
parcours imposé.
AB + BA + AC + CA + AC + CA + AB + BA soit
100
A l’arrivée il faut relever :
- Le temps réalisé pour courir cette distance (180m) ;
- Les pulsations à l’arrivée (f1), au début de la deuxième minute (f2) et de la troisième
minute (f3) de la récupération.
La performance est calculée selon la formule : P = temps x (f1 + f2 + f3).
La meilleure capacité de travail est celle qui résulte d’une plus grande vitesse de
course et de la plus petite somme des pulsations (circulation sanguine économique)
(Newmijanov A., 1975).
Ce dernier a établi ce test pour évaluer la capacité de travail spéciale des
footballeurs dont l’échelle des valeurs est portée sur le tableau n°3.
Quant à l’étude analytique, nous avons eu recours au « t » test de student pour séries
appariées.
Le seuil de probabilité retenu pour la présente étude étant : P<0.05.
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