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PEDAGOGICKÁ FAKULTA
Katedra francouzského jazyka a literatury
Prononciation française
pour les débutants tchèques
Bakalářská práce
Brno 2010
2
Poděkovánì
Na tomto mìstě bych ráda poděkovala předevšìm PhDr. Zdeňce Schejbalové, Ph.D.
za trpělivost při vedenì mé práce a odbornou pomoc při jejìm zpracovánì. S dìky se obracìm
i na svou rodinu a přátele za jejich podporu a také ke svým žákům, kteřì mě k napsánì této
práce inspirovali.
3
Table des matières
INTRODUCTION .................................................................................................................. 6
LA PHONÉTIQUE ................................................................................................................. 9
4
6.2.1 Quelles consonnes peuvent être soumises à la liaison ? .............................................. 81
6.2.2 Dans quel contexte devrait-on employer la liaison ? ................................................... 82
7. Le rythme .......................................................................................................................... 84
7.1 Qu’est-ce qu’un groupe rythmique ? .............................................................................. 84
7.2 L’accent tonique ............................................................................................................. 85
8. L’intonation ...................................................................................................................... 86
8.1 Quels sont les modèles d’intonation ? ............................................................................ 87
8.1.1 La phrase déclarative (énonciative ou descriptive)...................................................... 87
8.1.2 La phrase interrogative ................................................................................................ 87
8.1.3 La phrase impérative.................................................................................................... 88
LA RECHERCHE ................................................................................................................ 90
ANNEXES ............................................................................................................................ 93
CONCLUSION..................................................................................................................... 97
RESUME .............................................................................................................................. 99
5
INTRODUCTION
1
Par exemple les manuels : Forum, Connexion, Espace etc.
2
Parmi les manuels les plus utilisés en Tchèquie, les nouvelles éditions du manuel On y va et du manuel
Francouzština nejen pro samouky y font exception. Tous les deux ont été modifiés pour correspondre mieux
aux besoins contemporains de l’enseignment compte-tenu aussi la prononciation
6
La « belle époque » de la phonétique et de la phonologie dans le dernier siècle nous
a fourni un grand nombre d’œuvres théoriques, pourtant, les œuvres consacrées à la
didactique de la prononciation franaçaise pour les tchèques n’étaient pas si nombreuses.
Est-ce la prononciation une matière qui ne mérite pas d’attention particulière dans le cadre
de l’enseignement des langues étrangères ? Pourquoi est-elle qualifiée comme un domaine
contradictoire et délicat ?
Savoir communiquer en langues étrangères, par écrit ainsi que par oral, exige pas
mal de capacités. S’adressant à la communication orale, à côté de la connaissance du
vocabulaire et de la grammaire, il faut nommer surtout la faculté de bien prononcer.
Cependant, l’expérience de nos jours, nous prouvent que c’est justement la prononciation
qui est le plus souvent une matière peu valorisée par l’institution enseignante.3 Sachant que
de mauvaises habitudes de prononciation peuvent empêcher la compréhension et ainsi
perturber la communication, il est très étonnant qu’un grand nombre d’enseignants
négligent cette matière.
Par rapport à la deuxième question, il faut mentionner des facteurs psychologiques
qui influencent l’apprentissage. Dans le monde francophone, il existe autant de formes du
français qu’individus. Pareil, chaque Tchèque a sa propre manière de parler la langue
maternelle. Acquérir l’accent d’une langue étrangère nécessite une sorte de perte de notre
individualité ou d’en adopter une autre, une nouvelle identité à la française.4 Parfois, quels
que soient nos efforts de familiariser l’élève avec la prononciation française, il n’accepte
pas de l’adopter.
Bien que l’accent étranger peut être charmant, il ne faut pas le garder au prix de la
compréhensibilité de la parole. N’oublions pas que tous les francophones, quel que soit
leurs pays d’origine ou leurs accent, comprendront mieux le français dit standard que le
français « tchèque ».
3
LAURET, B. Enseigner la prononciation du français, p. 13
4
Cette idée a été développé après la consultation du sujet de double identité avec une dizaine de jeunes gens
bilingues. La question de l’identité et de la souplesse de l’égo a été abordée aussi par B. Lauret. Voir
Enseigner la prononciation du français, p. 15-16.
7
La première partie comprend l’introduction à la phonétique, un résumé nécessaire
pour tous les enseignants des langues. La deuxième partie offre la comparaison du français
et du tchèque au regard de la prononciation et l’étude détaillée des sons et des
suprasegments de la parole. Les textes et les activités sont accompagnés des commentaires
méthodologiques. Afin que les passages décrivant la production et l’articulation des sons
soient plus explicites, les tableaux et les figures sont inclus dans le texte.
La dernière partie comprend aussi une petite recherche sur le niveau et
l’enseignement de la prononciation française en République tchèque. Parmi les répondeurs
étaient les étudiants et les élèves des écoles choisies à Brno.
Tous les travaux concernant la prononciation envisagent non seulement de la
décrire, mais aussi de démontrer l’importance de sa pratique. Etant destiné au préalable à
enrichir les connaissances des étudiants – futurs enseignants, le mémoire de licence n’y est
pas exception.
8
LA PHONETIQUE
A quel point est-il nécessaire de connaître les bases de la phonétique ? Du fait qu’on
n’a pas de possibilité de renaître lorsqu’on voudrait apprendre une langue étrangère, la
saisir de la même façon comme les natifs, vu nos connaissances et nos expériences
précédentes, lesquelles peuvent être avantageuses aussi bien que déroutantes,
l’entraînement pratique de la prononciation nécessite aussi les bases théoriques.
La valeur de cette idée est illustrée dans une vaste définition de la phonétique de
Marguerite Peyrollaz5 : La phonétique, étude détaillée des sons, des phonèmes, du
mécanisme de la respiration et de l’articulation, du jeu de la langue, de lèvres et des
mâchoires, va apporter à l’élève les principes de base qui lui donneront les moyens
pratiques de produire tel son, de le fixer, de le modeler, de le prolonger.
Dans une classe, on trouvera toujours des élèves qui apprendront vite et
spontanément à produire des sons d’une langue étrangère. Cependant, il y aura des élèves
en difficultés auxquels la réalisation de tel ou tel son peut poser des problèmes. Pour aider
ces élèves, il faut savoir leur expliquer comment le son est produit, quelle est la position de
la langue, la forme des lèvres etc.
Même les élèves peuvent apprécier telles connaissances. La possibilité de comparer
et d’accorder les connaissances de l’orthographe avec le caractère d’un son peut aider les
uns à trouver de nouveaux contextes dans le système de la langue, et faire découvrir le
know-how de l’articulation aux autres.
5
PEYROLLAZ, M. – BARA DE TOVAR, M. Manuel de phonétique et de diction françaises : à l'usage des
étrangers, p. 21
9
bien comprendre et nommer des règles principales de la base, en fin, pour être capable de
communiquer nos expériences aux autres, en ce cas, aux élèves.
La phonétique est l'étude... des unités vocales utilisées dans les langues humaines. Les
unités vocales se matérialisent sous la forme de segments, appelés sons, et de supra-segments comme
les syllabes, les accents, les tons, les groupes rythmiques, les syntagmes intonatifs, la courbe
mélodique. La phonétique est une science de l'oral, qui cherche à comprendre et à expliquer le
fonctionnement matériel des unités distinctives dégagées en phonologie, ainsi que l'articulation
prosodique des énoncés linguistiques...6.
La prononciation touche bien toutes les trois disciplines. Mais tandis que pour les
natifs les processus de transmission, perception et production des sons pendant un discours
français non-préparé ne sont pas pris en conscience, au cours de l'apprentissage du français
langue étrangère (FLE), cela devient le point prioritaire.
6
Voir le site Internet Laboratoire de Phonétique et Phonologie de l'Université Laval à Québec [en ligne].
[réf. 2010-02-28] Accessible de <http://www.phonetique.ulaval.ca/lexique/dico.html>
7
DOHALSKÁ, M. – SCHULZOVÁ, O. Fonetika francouzštiny, p. 30
8
Voir le site Internet Sur les sentiers de la linguistique [en ligne]. [réf. 2010-02-28] Accessible de
<http://www.linguistes.com/phonetique/phon.html>
10
2. LA PAROLE
A – cavité buccale
B – cavité nasale
C – cavité laryngale
1. lèvres (labial/e)
2. dents (dental/e)
3. alvéoles (alvéolaire)
4. palais (palatal/e)
5. voile du palais (vélaire)
6. luette (uvulaire)
7a. pointe de la langue (apical/e)
7b. dos de la langue (dorsal/e)
7c. racine de la langue
8. épiglotte
9. cordes vocales
10. larynx (laryngal/e)
11. tranchée
12. œsophage
9
Voir le site Internet Fonetika a fonologie, kap. 5 [en ligne]. [réf. 2010-03-08] Accessible de
<http://is.muni.cz/elportal/estud/ff/js08/fonetika/ucebnice/ch05.html>
10
DOHALSKÁ, M. – SCHULZOVÁ, O. Fonetika francouzštiny, p. 37
11
2.1 La production de la parole
2.1.1 La respiration
L'acte de respiration est produit automatiquement en deux phases qu'on appelle
l'inspiration et l'expiration. La première phase comprend le développement des poumons ce
qui emmène le courant d'air à l'intérieur de la cavité pulmonaire. Pendant la deuxième
phase le courant d'air est rejeté
et passe de nouveau par la
trachée et le pharynx et il est
finalement rejeté soit par les
fosses nasales (la cavité
nasale) soit par la bouche. En
ce qui concerne la phonation,
on utilise pour la plupart du
temps le courant expiratoire.
Exceptionnellement,
dans le cas de surprise,
d’épouvantes ou de sanglots,
on entend les sons articulés
pendant l'inspiration. 13
Fig. 2 – L’appareil respiratoire
11
MALMBERG, B. La phonétique, p. 24
12
PAČESOVÁ, J – OHNESORG, K. Úvod do obecné fonetiky a fonologie, p. 15
13
PAČESOVÁ, J – OHNESORG, K. Úvod do obecné fonetiky a fonologie, p. 15
12
2.1.2 La phonation
Le larynx termine la partie supérieure de la trachée. C'est une espèce de boîte de
quatre cartilages et des muscles qui leur permettent la mobilité. Les organes les plus
importants de l'appareil phonatoire – les cordes vocales – sont attachés à la partie interne du
système des cartilages.14 Il s'agit des membranes élastiques qu’on peut faire vibrer par le
courant d’air. La vibration des cordes vocales – la phonation – provoque un phénomène
acoustique connu comme la voix.15 C'est un peu le même mécanisme que lorsque l'on siffle,
sauf que dans ce cas, ce sont les lèvres qui font vibrer l'air.16
L'espace à la forme triangulaire entre les deux cordes vocales s'appelle la glotte.
Pendant la respiration normale et l'articulation de certaines consonnes sourdes, la glotte
reste ouverte.17 Mais la plupart des phonèmes utilisent la mobilité des cordes vocales qui
peuvent s'approcher les unes aux autres de telle manière qu'elles ferment ainsi la glotte. La
réalisation de différents phonèmes exige l’échange de la fréquence de la vibration et de la
position des cordes vocales. Les possibilités de régler la vitesse de vibration des cordes
vocales – et par là de changer la hauteur du ton laryngien – sont en partie individuelles
(selon l’âge, le sexe, les particularités individuelles)… Il est par conséquent naturel qu’une
femme ou un petit enfant parlent et chantent sur un registre plus haut qu’un homme.18
La forme finale d’un son n’est néanmoins faite que dans les cavités supra-glottiques.
14
MALMBERG, B. La phonétique, p. 25
15
PAČESOVÁ, J – OHNESORG, K. Úvod do obecné fonetiky a fonologie : Fonetika francouzštiny, p. 15
16
Voir le site Internet Canta : Apprenez à chantez juste [en ligne]. [réf. 2010-03-07] Accessible de
<http://www.chaumetsoftware.com/voix.html >
17
MALMBERG, B. La phonétique, p. 27
18
MALMBERG, B. La phonétique, p. 30
13
2.1.3 L’articulation
Le ton créé au larynx – le ton laryngien – est transmis dans les trois cavités qui
servent des résonateurs. On peut s’imaginer la guitare où les cordes représentent les cordes
vocales, qui peuvent initier un ton haut ou bas selon leur longueur et la fréquence de
vibration. Mais ce n’est que grâce au corps de la guitare qu’on entend les sons en pleine
sonorité et qui nous facilite la maîtrise du volume de la voix. Si on jouait de la guitare sans
un résonateur, par exemple de la guitare électrique non branchée sur un amplificateur, on
entendrait seulement du bruit.
19
HÁLA, B. Fonetika v teorii a v praxi, p. 63
20
D’après KRČMOVÁ, M. Fonetika a Fonologie. Masarykova univerzita. Filozofická fakulta, 2008. Voir le
site Internet Fonetika a fonologie, kap. 5.2.4 [en ligne]. [réf. 2010-03-10] Accessible de
<http://is.muni.cz/do/1499/el/estud/ff/js08/fonetika/ucebnice/ch05s02s04.html>
14
la position non-arrondie la position neutre la labialisation
21
MALMBERG, B. La phonétique, p. 33
22
MALMBERG, B. La phonétique, p. 45
23
Voir le site Internet Glossaire typographique et linguistique [en ligne]. [réf. 2010-02-13] Accessible de
<http://alis.isoc.org/glossaire/phonetique.fr.htm>
24
PAČESOVÁ, J – OHNESORG, K. Úvod do obecné fonetiky a fonologie : Fonetika francouzštiny Pačesová,
p. 19
25
DOHALSKÁ, M. – SCHULZOVÁ, O. Fonetika francouzštiny Dohalská, p. 42
15
Le voile du palais, surtout la partie postérieure – la luette, détermine si un son sera
prononcé avec, ou sans, résonance nasale. Si le voile ferme le passage par le nez en
s’accolant à la paroi postérieure du pharynx, on obtient une articulation orale.26C’est ainsi
qu’on produit les voyelles orales (/i/, /y/, /u/, /e/, /ø/, /o/, /ɛ/, /œ/, /ɔ/, /a/, /ɑ/, /ə/). Si la luette
abaisse un peu et ouvre le passage de la cavité nasale, on est prêt à produire des voyelles
nasales (/ /, /ɔ/, /ɛ/, /ɑ/). L’air passe par le nez et par la bouche en même temps.
Fig. 5 – La luette pendant l‘articulation des voyelles nasales et des voyelles orales
Pour l’articulation des consonnes nasales (/m/, /n/, /ɲ/), la luette ferme complètement le
passage de la cavité buccale et l’air passe uniquement par le nez.27
L’organe de la parole qui se trouve hors de cavité buccale, mais qui joue quand
même le rôle actif sont les cordes vocales nommées ci-dessus.
Parmi les organes dits passifs qui servent à réaliser des obstructions, on pourrait
nommer : les lèvres participent à la prononciation des consonnes bilabiales et labiodentales
de la façon active aussi bien que passive ; les dents – les incisives, en particulier, sont
engagés à la production des sons labiodentaux, apico-dentaux, mais on ne peut pas se
passer des dents dans la prononciation des consonnes alvéolaires (/s/, /z/), non plus ; le
palais dur, y compris les alvéoles, constitue le plafond de la cavité buccale, c’est justement
cet endroit où l’articulation de la plupart des consonnes des langues européennes est
exécutée.28
26
MALMBERG, B. La phonétique, p. 35
27
DOHALSKÁ, M. – SCHULZOVÁ, O. Fonetika francouzštiny, p. 41
28
PAČESOVÁ, J – OHNESORG, K. Úvod do obecné fonetiky a fonologie : Fonetika francouzštiny, p. 19
16
3. RESUME : CLASSEMENT DES TYPES D’ARTICULATION29
Suivant les dispositions de notre appareil phonatoire, on peut classer des sons en
plusieurs groupes qui s’opposent.
Déjà à la phase de respiration, on reconnaît deux groupes de sons : les uns sont
produits à l’aide du courant d’air venant des poumons (leur production est traitée dans les
paragraphes précédents), les autres sans participation de la respiration (on les rencontre
dans les langues exotiques, par exemple africaines ; il s’agit des sons comme clics, qui
n’existent en langues européennes).
Il est aussi possible de modifier la manière dont le courant expiratoire passe par
l’appareil phonatoire. Si le passage reste sans obstacles, les sons prononcés sont classés
comme les voyelles. Si le passage est rétréci ou fermé complètement pour un moment, on
entend les consonnes.
La direction du passage de l’air, suivant la position du voile du palais, divise, par-
dessus, les sons en groupe nasal (/ /, /ɔ/, /ɛ/, /ɑ/ ; /m/, /n/, /ɲ/) et oral.
L’articulation des voyelles divisées en groupe de voyelles arrondies (/y/, /ø/, /ə
/, /u/, /o/, /ɔ/, /ɑ/, /ɔ/, /ɑ/) et écartées (/i/, /e/, /ɛ/, /ɛ/, /a/) varie d’après la position des
lèvres.
L’autre manière de classer les sons dépend de la présence ou de l’absence des
vibrations laryngiennes. On peut ainsi établir le groupe des sons sonores (soi-disant voisés),
accompagnés de la vibration des cordes vocales (toutes le voyelles et certaines consonnes
/b/, /d/, /g/, /m/, /n/, /ɲ/, /ŋ/, /v/, /z/, /ʒ/, /l/, /ʀ/, /h/) ; et le groupe des sons sourds (soi-disant
non-voisés), sans participation des cordes vocales (les consonnes /p/, /t/, /k/, /f/, /s/, /ʃ/).
29
D’après MALMBERG, B. La phonétique, p. 34
17
LA PRONONCIATION FRANÇAISE
Le français fait partie du groupe des langues dont l’orthographe n’est pas
phonétique. Celui du français est assez archaïque et diffère considérablement de sa forme
parlée contemporaine. Quoique la langue soit soumise aux progrès et aux échanges de
prononciation, le caractère de l’orthographe français n’a presque pas changé depuis
l’époque de renaissance.30 C’est un sujet qui pose couramment des problèmes aux Français,
eux-mêmes. Il n'est pas donc un cas d'exception que seule la question de la graphie et de la
prononciation peut décourager les débutants de continuer à apprendre le français.
Il est donc essentiel de battre l’interférence de la langue maternelle au cours de
premières leçons d’une langue étrangère. En ce qui concerne les débutants tchèques, on
peut mentionner plusieurs difficultés : articuler avec précision les voyelles arrondies (ne pas
interpréter le /y/ comme le /u/, le /œ/ comme le « e » tchèque), respecter la réalisation
sonore des consonnes finales (garage /ʒ/, arabe /b/ qui cèdent en tchèque à
l’assourdissement /gaʀa:ʃ/, /aʀap/) et du /s/ dans les groupes de consonnes -rs-, -ns- dans
les mots : conserve, université, conversation (en tchèque prononcés avec /z/) etc.31
Il faut introduire aux élèves le lien entre l’orthographe française et sa représentation
orale dès le premier contact avec la langue.
Pour travailler ce sujet, on utilise la transcription phonétique qui se sert de
l’alphabet phonétique internationale (API). Le principe sous-jacent de l'API est : un seul
signe pour un seul son, un seul son pour un seul signe.32 La transcription simplifie ainsi la
forme écrite de la langue où plusieurs signes peuvent correspondre à un seul son prononcé
(par exemple : ils aient /ilzε/ - on écrit cinq signes aient, mais on prononce seulement /ε/) et
un seul son peut être représenté par des signes différents (par exemple le son /i/ peut être
représenté par les graphèmes i, î , ï, y). Pendant l’enseignement des débutants tchèques, on
en profitera surtout pour manifester la différence entre les voyelles.
30
HENDRICH, J – TLÁSKAL, J. – RADINA, O. Francouzská mluvnice, p. 13
31
JANEŠOVÁ, J. Praktický kurs francouzské výslovnosti, p. 6-8
32
Voir le site Internet Graines de polyglottes [en ligne]. [réf. 2010-03-17] Accessible de
<http://www.grainesdepolyglottes.fr/rep-lexique/ido-7/api.html>
18
1. LES TRAITS CARACTERISTIQUES DE LA PRONONCIATION
FRANÇAISE (EN OPPOSITION AVEC LA LANGUE TCHEQUE)
Souvent, l’étranger prend, pour parler le français une voix qui ne lui est pas
naturelle. Il s’agit avant tout de trouver le timbre qui rendra le maximum, qui pourra
en s’amplifiant, rester souple et traduire toutes les nuances de l’émotion : la voix ne
doit être ni chevrotante, ni dure, ni sèche, ni saccadée.33
D’après divers manuels du FLE, les facultés nécessaires pour maîtriser la bonne
prononciation française sont suivantes :34
Les organes de la parole gardent une énorme tension permanente (surtout la langue
et les muscles de la bouche), ce qui est en contraste avec la manière relâchée de
l’articulation tchèque. P. Delattre parle dans ce contexte du mode tendu « Nulle part la
tension musculaire n’est pas comparable à celle qu’exige la prononciation française »35
Les lèvres s’arrondissent et s’écartent avec beaucoup plus de force et d’énergie
qu’en tchèque. En comparaison avec le français, on pourrait qualifier le tchèque comme une
langue assez relâchée.36
L’intonation est attachée notablement aux groupes rythmiques. A la fin de chaque
groupe rythmique (excepté le dernier de la phrase) la voix monte remarquablement. C’est la
raison pour laquelle les apprenants d’origine slave trouvent le français très mélodique (du
point de vue des Français, la langue tchèque est plutôt monotone).
L'accentuation française aussi bien que celle du tchèque n'est pas difficile à
apprendre ou bien à présumer, car elle est régulière et fixe. A la différence du tchèque ou
l'accent tombe sur la première syllabe, en français l’accent tonique est placé sur la dernière
syllabe prononcée d’un mot ou d’un groupe rythmique.37 C’est toujours cette syllabe-là,
qui est la plus forte38 : la cathéDRALE – la cathédrale Notre-DAME – la cathédrale Notre-
Dame à PaRIS.39
33
PEYROLLAZ, M. – BARA DE TOVAR, M. Manuel de phonétique et de diction françaises : à l'usage des
étrangers, p. 29
34
D’après PRAVDOVÁ, M. – PRAVDA, M. Francouzština nejen pro samouky, p. 20
35
PAČESOVÁ, J – OHNESORG, K. Úvod do obecné fonetiky a fonologie : Fonetika francouzštiny, p. 41
36
PAČESOVÁ, J – OHNESORG, K. Úvod do obecné fonetiky a fonologie : Fonetika francouzštiny, p. 41
37
JANEŠOVÁ, J. Praktický kurs francouzské výslovnosti, p. 14
38
MALMBERG, B. La phonétique, p. 91
39
Voir le site Internet Français interactif : The University of Texas [en ligne]. [réf. 2010-02-14] Accessible de
<http://www.laits.utexas.edu/fi/html/pho/03.html>
19
Le français est avant tout une langue liée et unie.40 Cela résulte de deux traits
importants de la parole : l’enchaînement et la liaison apparaissent à l’intérieur d’un
groupe rythmique, sans considération des limites physiques des mots écrits.41 On enchaîne
la voyelle ou la consonne finale d’un mot à la voyelle initiale du mot suivant (tu en veux
une /tyɑ arrive /i-la-ʀiv/). En tchèque, l’absence de l’enchaînement de deux
voyelles – un coup de glotte, demeure naturelle (u | okna, má | aktovka). La consonne finale
qui reste muette devant une autre consonne est prononcée/liée lorsqu’elle est suivie par une
voyelle (ils parlent x ils arrivent /il-za-Riv/).42
C’est généralement à cause de l’enchaînement et de la liaison que les élèves du FLE
affrontent l’incompréhension de la langue parlée. Les mots qui nous sont familiers étant
isolés peuvent changer en plusieurs formes à l’intérieur d’un groupe rythmique : l’âne /lɑn/,
/sǝ-bε-lɑn -nɑn/, /pə-ti-tɑn/, /no-zɑn/, /sɛ-kɑn/ (ce bel âne, un âne, petit âne, nos ânes,
cinq ânes) etc. Quelqu’un qui ne sait pas où commencent et où finissent les mots français
ne pourrait jamais le deviner en entendant parler, disait M. Grammont (1934). Néanmoins,
cela nous présente un grand nombre de jeux de mots et de poèmes holorimes. N’hésitons
pas d’en profiter pour animer les cours, encourager les élèves et leur montrer la langue de
l’autre côté.
La reine dit à Gall : « Beau moine rose et gras, jusqu'où peux-tu marcher, me tenant dans tes bras ? »
« Gall, amant de la reine, alla, tour magnanime,
Galamment de l'arène à la tour Magne, à Nîmes. » Marc Monnier
40
PEYROLLAZ, M. – BARA DE TOVAR, M. Manuel de phonétique et de diction françaises : à l'usage des
étrangers, p. 29
41
LAURET, B. Enseigner la prononciation du français : questions et outils, p. 59
42
LAURET, B. Enseigner la prononciation du français : questions et outils, p. 59-60
43
Voir le site Internet Catalogue de jeux de mots [en ligne]. [réf. 2010-02-14] Accessible de
<http://www.abacom.com/~oraby/fr/JeuxDeMots/Catalogue00.html>
20
2.1. Le crible phonologique
L’un des premiers obstacles qu’on affrontera dans l’enseignement d‘une langue
étrangère est un phénomène appelé le crible phonologique. Il s’agit d’un filtre qui, sous
l’influence de notre langue maternelle, nous rend « sourd » à certaines variations de son qui
ne sont pas familières à nous.
D’autres termes, on entend ce qu’on compte d’entendre,44 par exemple : le /e/ fermé
et le /ε/ ouvert ne correspondent ni l’un ni l’autre à la prononciation du « e » tchèque,
pourtant, nos oreilles tendent à l’entendre. D’ici vient, par exemple, la fausse interprétation
du futur simple et du conditionnel présent, qui est assez fréquente chez les élèves non-
francophones (« je parleʀai » /e/ fermé x « je parleʀais » /ε/ ouvert).45 Il ne s’agit pas de
« surdité », telle quelle, mais d’une perception limitée à cause du registre des sons de la
langue à laquelle on est exposé depuis notre enfance.46
De même qu’un guitariste a besoin de travailler des gammes et des accords pour
cultiver sa performance, nous avons besoin des exercices systématiques de gymnastique des
lèvres, d’agilité de la langue, de pose de la voix, de respiration…47 pour nous approcher à
« la musique » d’une langue étrangère.
44
LAURET, B. Enseigner la prononciation du français : questions et outils, p.30
45
DOHALSKÁ, M. – SCHULZOVÁ, O. Fonetika francouzštiny, p.89)
46
FENCLOVÁ, M. Fonetika francouzštiny jako ligvodidatický problém, p. 66
47
PEYROLLAZ, M. – BARA DE TOVAR, M. Manuel de phonétique et de diction françaises : à l'usage des
étrangers p.22
21
3. L’ETUDE METHODIQUE DES SONS FRANÇAIS
Comment appréhender le travail des sons et les présenter dans une classe ? Quelle
est la manière la plus pertinente d’apprendre aux élèves à bien prononcer les sons français ?
Beaucoup d’enseignants et pas mal de phonéticiens se sont posé ces questions pendant les
derniers siècles. Pourtant, le sujet n’est toujours pas résolu et il reste, sans doute, un point
d’actualité sur le champ de la didactique des langues.
L’objectif des chapitres suivants est de présenter tous les sons français en se
concentrant aux points qui posent des problèmes aux apprenants tchèques en particulier.
Les sons sont traités comme des unités séparées aussi bien qu’à l’intérieur d’un groupe
rythmique. On profitera des connaissances de bases de la production des voyelles et des
consonnes de la langue maternelle et on confrontera les élèves avec les différences
importantes. Néanmoins, vu que le français est rarement la première langue étrangère que
les élèves apprennent à l’école, n’hésitons pas à profiter aussi de leurs expériences de
prononciation anglaise, allemande etc.
Ce travail présente la méthode traditionnelle de l’enseignement de la prononciation,
c’est à dire, passer de l’étude théorique à la pratique d’un son. Cependant, le terme méthode
traditionnelle n’est pas, dans ce cas là, vraiment correcte. Au cours de l’enseignement des
langues étrangères, la prononciation n’était pas toujours un des points prioritaires. J. Zezula
attire l’attention sur ce problème dans la préface de son manuel de la prononciation
française (1967)48 destiné aux étudiants tchèques : « ... la prononciation des langues
étrangères représente dans nos écoles toujours un grave problème... spécialement la
maîtrise de la prononciation française est souvent insatisfaisante... » A nous de juger si la
situation d’aujourd’hui est différente.
L’étude méthodique de la prononciation ne se passe pas de la théorie. Les lignes
suivantes présentent donce une caractéristique détaillé des sons français. Le volume de la
description théorique que l’enseignant proposera aux élèves dépend bien sûr de l’âge, des
expériences précédentes et des besoins des individus. Les informations ci-dessous, plus ou
moins vastes, répondent aux questions fréquentes.
La faculté d’apprendre naturellement la prononciation d’une langue étrangère est
limitée aux enfants bilingues. A l’âge où la plupart des élèves tchèques commencent à
apprendre le français, c’est-à-dire treize ans et plus, il n’est pas suffisant d’écouter les
48
ZEZULA, J. Nácvik francouzské výslovnosti z hlediska metodického, p. 2
22
enregistrements sonores et suivre la prononciation de l’enseignant sans l’analyser
théoriquement. Le registre des sons de la langue maternelle est à l’âge mentionné déjà fixe
et nécessite d’être confronté avec le nouveau registre.
Cependant, n’oublions pas qu’à part des exercices d’écoute fournis par les manuels,
l’enseignant représente souvent pour les élèves le seul contact avec le français. Sa manière
d’articuler sert ainsi de modèle primaire.
Le système des sons français diffère beaucoup du système tchèque non seulement
du point de vue quantitatif mais aussi qualitatif. Le système vocalique français comprend
16 sons dont aucuns ne correspond ni à une des 10 voyelles tchèques « a, e, i, o, u, á , é , ì ,
ó , ú » ni à une des 3 diphtongues « ou, au, eu ». Contrairement aux voyelles, le registre des
consonnes tchèques rassemblant 27 sons est beaucoup plus riche que le registre français qui
compte 17 consonnes (plus le [ŋ] dans les mots d’origine anglais). Au surplus, on rencontre
en français 3 semi-voyelles/semi-consonnes [w], [ɥ], [j].
23
Fig. 6 – Le trapèze vocalique français
Ces images correspond à la situation des voyelles dans la cavité buccale sur un profil ayant
la face à gauche .
Sur les schémas, on peut remarquer que les voyelles françaises sont placées plus à
l’extrémité de la bouche. L’aperture des voyelles tchèques se trouve entre la position de la
langue pendant la phonation des voyelles fermées et ouvertes en français.51 L’image des
voyelles tchèques est souvent simplifiée sous la forme de ce qu’on appelle le triangle
vocalique de Hellwag.
I U
E O
A
51
ZEZULA, J. Nácvik francouzské výslovnosti z hlediska metodického, p. 13
24
3.1.1.2 Le système vocalique français
Le système vocalique français étant beaucoup plus varié que le système tchèque
rendra difficile pour nous de discerner les qualités vocaliques inexistantes dans notre
langue maternelle.52 Pourtant, il est essentiel de respecter ces variations, puisqu’il existe
beaucoup de mots en français qui ne se distinguent que par la labialisation : il vous
salue [y] – il vous salit [i], par la nasalisation : non [nɔ] – nonne [nɔn] (jeptiška)53 ou par
l’ouverture : j’allai [e] (passé simple) – j’allais [ε] (imparfait).54
Ces oppositions, qui ne sont pas forcément évidentes en première écoute, posent aux
débutants tchèques de mêmes problèmes que la différence entre les voyelles brèves et les
voyelles longues, qui ont une valeur distinctive en tchèque, aux Français : chtěl bych byt
[i] – chtěl bych být [i:] ou en anglais food [u:] – foot [u] (jìdlo – chodidlo).
Les voyelles longues qu’on emploie en français spontanément dans les syllabes
accentuées fermées devant les consonnes [ʀ, v, z, ʒ] et le groupe [vʀ], par exemple : jour
[ʒu:ʀ], j’arrive [ʒaʀi:v], crise [kʀi:z], rouge [ʀu:ʒ], livre [li:vʀ], n’ont pas de valeur
distinctive.55 Les apprenants tchèques devraient faire attention à ne pas se tromper le « é »
de leur langue maternelle avec l’accent aigu qui n’est pas un signe de la longueur, mais de
la qualité de la voyelle.56
52
PAČESOVÁ, J – OHNESORG, K. Úvod do obecné fonetiky a fonologie : Fonetika francouzštiny, p. 39
53
JANEŠOVÁ, J. Praktický kurs francouzské výslovnosti, p. 10
54
DOHALSKÁ, M. – SCHULZOVÁ, O. Fonetika francouzštiny, p. 90
55
JANEŠOVÁ, J. Praktický kurs francouzské výslovnosti, p. 9
56
DOHALSKÁ, M. – SCHULZOVÁ, O. Fonetika francouzštiny, p. 76
57
PEYROLLAZ, M. – BARA DE TOVAR, M. Manuel de phonétique et de diction françaises : à l'usage des
étrangers, p. 123-124
25
d’après le point d’articulation (les lèvres – labial, les dents – dental, le palais –
palatal etc. voir Les organes de la parole)
k
sourde p t C’est
Un pas C’est tout qui?
occlusives
b d g
sonore Un bas C’est doux C’est
Guy
sonore m n ɲ (ŋ)
A moi Chez nous campagne parking
f
sourde
C’est fou!
s ʃ
Ils sont où? chouchou
v z
sonore C’est ʒ
Ils ont quoi? joujou
vous?
constrictives
sonore l ʀ
Il lit Il rit
j
consonnes
Bien ! w
sonore
semi-
C’est
ɥ Louis
C’est lui
26
Le phonème [ʀ] est reconnu en langue tchèque comme la fausse réalisation de « r »,
soi-disant rhotacisme (ráčkovánì). Pourtant, cette variente de la consonne « r » n’est pas la
seule en langue française. Jusqu’au XVIIIe siècle, les Français ont prononcé le [r] apical qui
est réalisé presque de la même manière que le [r] tchèque. Dans certaines régions la
variente alvéolaire appelée « r roulé » est prononcée jusqu’à nos jours.58
Le [ʀ] dorsal surnommé aussi « r parisien » ou bien « r français » est produit grâce
au frottement de l’air contre le palais et la langue (le dos de la langue monte vers le palais).
Le mouvement du voile du palais en ce moment est involontaire et pareil comme le
mouvement de la langue, il diffère selon la voyelle qui précède.59 Les lèvres ne jouent
aucun rôle dans l’articulation du [ʀ].60
L’articulation de la consonne [ʀ] représente pour les Tchèques un des symboles
caractéristiques de la langue française. Néanmoins, comme J.Zezula le propose, on ne
devrait pas lui prêter trop attention au détriment de l’entraînement des éléments plus
importants de la prononciation.61 Pas mal d’élèves prononcent le [ʀ] français spontanément,
les autres obtiennent habituellement un [ʀ] acceptable en s’entraînant eux-mêmes.
La consonne [ŋ] est réalisée avec la langue plus en arrière que pour le « ň »
tchèque. En français, elle existe dans les mots d’origine anglaise parking, camping,
pudding, smoking etc. et posent parfois des problèmes aux Français, eux aussi. En tchèque,
on ne connaît cette consonne qu’à la position intérieure, par exemple tank [taŋk]. En final –
ing, le « g » n’est pas prononcé.
58
DOHALSKÁ, M. – SCHULZOVÁ, O. Fonetika francouzštiny, p. 169
59
D’après DELATTRE, P. L'Enseignement de l'R français. 1946 Voir le site Internet JSTOR Trusted archives
for scholarship [en ligne]. [réf. 2010-03-24] Accesible de < http://www.jstor.org/pss/380395>
60
PEYROLLAZ, M. – BARA DE TOVAR, M. Manuel de phonétique et de diction françaises : à l'usage des
étrangers, p. 138
61
ZEZULA, J. Nácvik francouzské výslovnosti z hlediska metodického, p. 46
27
syllabe. Plus qu’on s’éloigne de la syllabe accentuée, plus l’articulation des sons devient
relâchée.
En général, toutes les consonnes françaises sont prononcées avec plus d’énergie et
plus de précision que les consonnes tchèques.62
Malgré le fait que la production des consonnes françaises pose très peu de
problèmes aux apprenants tchèques, ou justement pour cette raison, on aborde l’étude des
voyelles en premier.
62
ZEZULA, J. Nácvik francouzské výslovnosti z hlediska metodického, p. 45-46
28
4. L’ETUDE METHODIQUE DES VOYELLES
L’enseignement de l’articulation des voyelles françaises est un grand défi pour les
pédagogues aussi bien que pour les élèves. Il est, pourtant, nécessaire de maîtriser, pas à
pas, cette matière, car c’est surtout l’articulation incorrecte des voyelles qui empêche la
compréhension en langue française.
Dans le chapitre suivant seize voyelles françaises sont présentées avec le signe
correspondant adopté par l’API, un bref caractéristique du son et son articulation soutenue
par l’illustration du profil et de la forme des lèvres63 (y compris la comparaison avec le
tchèque),64 avec la représentation graphique complète,65 les remarques66 et avec le mode
d’entraînement accompagnés d’exemples.67
A côté de divers manuels français et tchèques, ce sont des expériences des cours du
FLE qui sont présentés ci-dessous. Le vocabulaire des exemples a été choisi compte tenu
du niveau débutant.
L’ordre des voyelles dans ce document correspond au niveau progressif de difficulté
de l’articulation. Suivant cette logique, on commence par les voyelles orales qui existent
aussi dans le système vocalique tchèque, ce qui nous permet de faire une sorte de
comparaison. On fini par le travail des voyelles nasales dont la production se base sur celle
des voyelles orales.
L’essentiel du travail, c’est de faire découvrir aux élèves la richesse du système
vocalique français, de les motiver de l’apprendre et d’éviter sa déformation sous l’influence
du crible phonologique de la langue maternelle.
Toutes les voyelles orales ont en commun les caractères suivants : les cordes
vocales vibrent, le voile du palais ferme entièrement le passage de la cavité nasale, l’air
63
D’après DOHALSKÁ, M. – SCHULZOVÁ, O. Fonetika francouzštiny
64
D’après POKORNÁ, J. – VRÁNOVÁ, M. Přehled české výslovnosti : logopedická a ortoepická cvičenì pro
dospělé
65
D’après HOŘEJŠÍ, V. Traité de prononciation française pour les Tchèques et DOHALSKÁ, M. –
SCHULZOVÁ, O. Fonetika francouzštiny, kap. V.
66
D’après JANEŠOVÁ, J. Praktický kurs francouzské výslovnosti et DOHALSKÁ, M. – SCHULZOVÁ, O.
Fonetika francouzštiny, kap. V.
67
D’après HRŮZOVÁ, N. Exercices de prononciation française
29
passe librement par la cavité buccale (la bouche reste ouverte même pendant la phonation
des voyelles dites fermées, ce terme signifie que la distance entre le dos de la langue et le
palais est très petite).
[u]
La caractéristique : la voyelle fermée, arrondie, postérieure
L’articulation : la pointe de la langue s’éloigne des incisives inférieures, le dos de la langue
est remonté vers le palais en arrière de la bouche, les lèvres projetées en avant, présentent
une forme très arrondie
La comparaison avec le « u » tchèque : le [u] français n’est pas trop différent de [u]
tchèque, pourtant, son articulation est un peu plus tendue et plus arrondie ce qui résulte en
ton plus bas
La représentation graphique :
« ou » prononcé [u], excepté le groupe : consonne + ou + voyelle (Louis [lwi])
bouche, pour, Moscou
« où » existe seulement comme le mot où (kde, kam)
« oû » toujours prononcé [u]
goût, croûte, voûte
Remarque :
la combinaison graphique « aoû » dans le mot août est prononcé [u(t)]
la combinaison graphique « aou » est prononcée [u] dans le verbe saouler et les
mots dérivés. Aujourd’hui, on trouve ces mots dans le dictionnaire avec
l’orthographe « oû » soûler
30
la voyelle [u] la voyelle [u]
en français en tchèque
Fig. 9
L’entraînement : pour bien labialiser le [u] français il faut projeter les lèvres encore plus
qu’en tchèque. Rappelons aux élèves la voyelle longue tchèque « ú/ů » (les traits
caractéristiques d’une voyelle deviennent plus évidents pendant la prononciation de la
variante longue).
Bonjour ! – Tout les jours il parle d’amour. – Il y a douze poules. – Elle a les joues
rouges. – Louvre
Il doute. – Il tousse toujours. – Il n’a pas de sous. – Mais vous êtes fou !
31
[i]
La caractéristique : la voyelle fermée, non-arrondie, antérieure, très aiguë
L’articulation : la pointe de la langue est placée contre les incisives inférieures, les
mâchoires très rapprochées, les lèvres collées contre les gencives avec les commissures très
écartées
La comparaison avec le « i » tchèque : le ton du [i] français est plus haut, les lèvres plus
fermées, l’espace entre la langue et le palais est plus petit.
La représentation graphique :
Fig. 10
32
Remarque :
les graphèmes « i » et « y », par exemple cygne – signe, se prononcent tous les deux
de façon identique [siɲ]. Faites attention de ne pas le confondre avec [y] qui
représente la voyelle arrondie « u » Salut !
la voyelle « i » en français ne change pas de caractère dur des consonnes « d, t, n »
en caractère mou comme en tchèque (divadlo x il dit, tisk x actif, nikdo x niveau)68
L’entraînement : le [i] français, pareil comme le [i] anglais, il est souvent surnommé la
voyelle souriante. N’oubliez pas ainsi de rappeler aux élèves la devise : « Gardez le
sourire ! » Quelle que soit l’articulation de cette voyelle joyeuse, elle pose quand même des
difficultés, surtout dans les mots où les voyelles de deux syllabes juxtaposées sont [i] - [y]
(minute, figure, musique, Russie etc.) Il faut toujours se rendre compte de former les lèvres
bien avant qu’on attaque l’articulation de la voyelle, elle-même. C’est une vraie
gymnastique articulatoire.
Il lit vite. – Philippe est ici ? – Il arrive à midi. – Il est timide. – Il réfléchit. – Vivre
sans limites. – Lili habite la ville de Lille. – Ils sont six ou dix ? – Tous crient :
« Bis ! Bis ! » - Ton fils est gentil. – Merci. – Rira bien qui rira le dernier.
[y]
La caractéristique : la voyelle fermée, arrondie, antérieure
L’articulation : la langue occupe la même position que pour [i] mais les lèvres sont
projetées est arrondies comme pour [u]
La comparaison avec le tchèque : la voyelle [y] n’existe pas en tchèque, les lèvres sont
arrondies avec plus de tension que pendant la prononciation de « u » tchèque
La représentation graphique :
68
JANEŠOVÁ, J. Praktický kurs francouzské výslovnosti, p. 41
33
nous eûmes, vous eûtes, ils eûrent (passé simple)
Remarque :
la combinaison graphique « um » dans le mot parfum est prononcé [ ] – [paʀ ],
dans les mots d’origine latine minimum, maximum, opium etc. et dans rhum, on
prononce [ɔm] – [minimɔm]
le graphème « u » n’est pas prononcé dans les mots où l‘on utilise pour garder au
« g » sa prononciation [g] devant les voyelles « e », « i » : fatigue [fatig], guerre
[gεʀ], guide [gid]
la voyelle [y]
Fig. 11
34
l’opposition des sons « i » le [i] mou et « y » le [i] dur, on dit : « Ve slově bydlet pìšeme
tvrdé [y] ! »
il a voulu – il a couru – il a cousu – pourvu – elle est venue – j’ai bu – j’ai vu – j’ai
pu – j’ai connu
Salut ! – Dans le sud du Portugal. – Il fume. – Gustave parle russe. – Jules joue de
la flûte. – Il est élu député. – As-tu vu Luc ? J’ai perdu la clé USB.
4.1.2 Les voyelles de deux timbres : [e] - [ε], [ø] - [œ], [o] - [ɔ]
Le groupe des voyelles de deux timbres représente une grande difficulté pour les
élèves. Aucune des six voyelles n’existent en langue tchèque. Les trois voyelles fermées
[e], [ø], [o] sont opposées aux voyelles ouvertes [ε], [œ], [ɔ]. Cependant, ce n’est pas
seulement la production de ces voyelles qui nous pose des problèmes. Pour savoir choisir le
bon timbre, il faut d’abord observer plusieurs facteurs69 :
la graphie – la réalisation de tel ou tel timbre peut être attaché à la graphie dont la
voyelle est représentée, par exemple le graphème « è » est toujours prononcé
comme [ε] ouvert, le « é » au contraire est dans la plupart des cas prononcé come
[e] fermé. Il s’agit alors, d’un facteur qui ne nous donne pas de réponse univoque,
mais qui peut quand même nous aider.
la position de la voyelle – à l’intérieur d’un mot, on distingue la position accentuée
– en français, c’est toujours la dernière syllabe – et la position inaccentuée. Le plus
la voyelle est éloignée de la syllabe accentuée, le moins de la tension on emploie
pendant sa réalisation. C’est ainsi que l’harmonisation vocalique est produite. Il
s’agit d’un phénomène de simplification de la prononciation...la voyelle accentuée,
plus forte, influence la voyelle inaccentuée, par exemple dans le verbe aimer [εme],
le [e] fermé accentué influence la première voyelle et on prononce [eme].70
le type de la syllabe – lorsqu’une syllabe est finie par la consonne prononcée, elle
est fermée, si elle finie est par la voyelle prononcée, elle est ouverte. Le timbre de
la voyelle peut dépendre du type de la syllabe accentuée :
69
D’après DOHALSKÁ, M. – SCHULZOVÁ, O. Fonetika francouzštiny, p. 84
70
PEYROLLAZ, M. – BARA DE TOVAR, M. Manuel de phonétique et de diction françaises : à l'usage des
étrangers, p.71
35
On prononce toujours dans la plupart des cas
[e]
La caractéristique : la voyelle mi-fermée, non-arrondie, antérieure, très aiguë
L’articulation : la pointe de la langue est placée contre les incisives inférieures, les
mâchoires rapprochées, les lèvres collées contre les gencives avec les commissure très
écartées, le dos de la langue recule vers l’arrière, l’espace entre les dents un peu plus grand
que pendant l’articulation de [i]
La comparaison avec le « e » tchèque : le [e] français est visiblement plus fermé, plus
tendu et plus aiguë. Il s’agit de la voyelle brève, néanmoins, comme le ton de la voyelle est
plus haut qu’en tchèque, on confond souvent la hauteur et la longueur et on la perçoit ainsi
comme longue.
La représentation graphique :
« é » dans la plupart des cas réalisé comme [e]
thé, café, élève, idée, agréable, amitié
« e » prononcé [e] devant les consonnes finales muettes, devant une consonne
double autre que -rr-
pied, cahier, essayer, effacer, pieds, clefs, volontiers
« ë » prononcé [e] dans le mot canoë
« ê » prononcé [e] facultativement grâce à l’harmonisation vocalique
fêter [fεte/feter], têtu [tεty/tety]
« ai », « aî » réalisé [e] facultativement dans les syllabes non-finales, grâce à l’harmonisation
vocalique : maison [mεzɔ/mezɔ], plaisir [plεzi:r/plezi:r], raisin [ʀεzɛ/ ʀezɛ], rafraîchi
[ʀafʀεʃi/ʀafʀeʃi]
« ay » prononcé [ej] dans les mots : pays, paysage, Pays-Bas
Remarque :
le [e] fermé dans la syllabe ouverte accentuée est réalisé dans les cas suivants :
- les suffixes des verbes -ai, -é, -er, -ez : j’ai parlé, parler, vous parlez
36
- les suffixes -é, -ée : thé, café, idée, fée
- noms, adjectifs, adverbes qui finissent en -er, -ers, -ez, -ied : cahier, dîner,
volontiers, nez, pied
- les monosyllabes : les, mes, tes, ses, ces, des et les mots dérivés : lesquels,
desquels etc.
et dans la deuxième personne singulière du verbe être tu es [ty e], dans la forme
verbales j’ai [ʒe], dans la conjonction et [e], habituellement aussi dans je sais [ʒǝ
se], je vais [ʒǝ ve] et dans les mots quai [ke ], gai [ge]
le future simple et le conditionnel présent, ainsi que le passé simple et l’imparfait,
diffèrent uniquement par l’articulation de la dernière syllabe : je parleʀai /e/ fermé
(futur simple) – je parleʀais /ε/ ouvert (conditionnel présent)
la voyelle [e]
fermée
Fig. 12
37
pas être prononcé comme le mot tchèque ženy. Il faut essentiellement leur montrer des
exemples les paires minimales. Pour motiver les élèves d’exagérer l’articulation au début de
l’apprentissage et pour simplifier la communication, on utilise les termes /e/ fermé et /ε/
ouvert, au lieu de mi-fermé, mi-ouvert.
[ε]
La caractéristique : la voyelle mi-ouverte, non-arrondie, antérieure
L’articulation : la langue est placée plus bas que pour le [e] fermé (le ton est
conséquemment aussi plus bas), la pointe de la langue est derrière les dents inférieurs, les
mâchoires et les dents sont plus écartées, les lèvres dans une position naturelle forment une
ouverture ovale
La comparaison avec le « e » tchèque : le [ε] français est proche de « e » tchèque, mais il
est plus ouvert et plus tendu. Les deux sons se ressemblent de façon que l’API leur
attribue le signe identique [ε].
La représentation graphique :
Quelle que soit la graphie, dans la syllabe fermée accentuée, on réalise toujours le [ε]
ouvert !
« è » prononcé toujours [ε]
tchèque, père, poème, dernière, entière, étrangère, Genève, Molière
« e » devant un groupe de consonnes, devant une consonne double « rr », devant
«x»
merci, erreur, examen
« ê » dans la plupart des cas réaliser comme [ε], excepté le mot poêle [pwal] et ses
dérivés
38
être, prêt, prêtre, Gênes (Janov)
« ei » dans la plupart des cas
neige, reine, seize, Eiffel, Seine
« ai » dans la plupart des cas réaliser comme [ε]
faire, mai, mais, sais, aile
« aî » toujours prononcé [ε]
maître, fraîche, il connaît, il paraît
« ë » prononcé [ε] devant consonne : Noël
« é » dans les formes verbales pour la première personne du singulier avec sujet inversé ou grâce à
l’harmonisation vocalique : à côté de [e] fermé devant [ǝ] caduc de la syllabe suivante et dans les
syllabe non-finales en général
parlé-je [parlεʒ], événement [evenəmɑ] > évén’ment [evεnmɑ]
« ey » prononcé [ε] dans la position finale et devant consonne
hockey [okε], poney [ponε], trolley [trolε]
« ay » prononcé [ε] à la fin du mot et devant consonne (ce sont les cas des mots étrangers)
tramway [tʀamwε], Orsay [ɔʀsε]
Fig. 13
39
Remarque :
le [ε] ouvert dans la syllabe ouverte accentuée est réalisé dans les cas suivants :
- les suffixes des verbes -aie, -aies, -ais, -ait, -aient : que j’aie, que tu aies, je
parlais, tu parlais, ils parlaient
- noms et adjectifs qui finissent en -ès, -et, -êt,-ect, -ai, -aid, -aie, -ais, -ait, -
aix : progrès, alphabet, intérêt, respect, laid, taie, français, lait, paix
et dans la troisième personne singulière du verbe être il est [ilε]
L’entraînement : certains manuels conseillent d’ouvrir la bouche comme pour « a » et
prononcer la voyelle « e ». Cependant, cela n’est pas la méthode la plus convenable pour
les Tchèques, puisque le « a » tchèque étant trop relâché résulte plutôt en [æ] anglais have
[hæv], cat [kæt] etc.
Pour articuler [ε] ouvert, on préférera de le démontrer à l’aide de « e » tchèque en insistant
sur plus de tension des muscles. N’oublions pas bien sûr d’observer dès le début
l’opposition [e] x [ɛ] les x lait.
très – près – mère – problème – entière – première– bref – brève – quel – quelle –
grec – grecque – sujet – projet – avec – hier – mai – mais – fait – lait – paix – laid –
air – maire – anniversaire – maison – haine – tête – fête – bête – même
Il fumait. – Si tu voulais, tu pourrais rester. – Un verre de lait. -
[o]
La caractéristique : la voyelle mi-fermée, arrondie, postérieure
L’articulation : la pointe de la langue s’éloigne distinctement des incisives inférieures, la
langue recule en arrière de la bouche, le dos de la langue remonte vers le voile du palais, les
lèvres projetées en avant en forme très arrondie
La comparaison avec le tchèque : le [o] français étant beaucoup plus fermé et prononcé
avec plus de tension des muscles ressemble plutôt à la voyelle tchèque « u ». C’est à cause
de cette raison qu’on peut entendre le « u » au lieu de « o » final dans les mots ano, bylo,
málo etc. chez les Français apprenants la langue tchèque.
La représentation graphique :
40
Quelle que soit la graphie, dans la syllabe ouverte accentuée, on réalise toujours le [o]
fermé !
« o » prononcé [o] fermé à la fin du mot et devant consonnes finales muettes, dans
les terminaisons « -otion », « -osion », « -osition »
piano, oh ! [o], gros, mot, trop, chose, rose, ohm, Vosges, émotion, position
« ô » prononcé [o] dans la plupart des cas
tôt, côte, diplôme, Rhône
« au » prononcé [o] dans la plupart des cas
faux, gauche, jaune, sauter, Baudelaire
« eau » dans la plupart des cas prononcé [o] fermé
eau, beau, morceau, Bordeaux
Fig. 14
Remarque :
le [o] fermé dans la syllabe fermée accentuée est réalisé dans les cas suivants :
- la combinaison graphique « ose » : chose, rose, prose, dose
- la graphie « au », « ô », « aô » : haute, chaude, nôtre, drôle, Saône [son]
41
- habituellement dans les mots qui finissent par -osse, -ome, -one, ône : fosse,
grosse, idiome, zone
le nom féminin Paule se prononce [pol], au contraire du mot masculin Paul [pɔl]
le « o » reste muet dans le nom paon [pɑ] (páv), taon
le [o] fermé est réalisé aussi dans les mots utilisés par les petits enfants : avoir bobo [bobo]
(bolìstka), faire dodo (spinkat), gogo (ťululum)
L’entraînement : pour la phonation de [o] fermé, les organes articulatoires prennent la
position de [u] et sans bouger les mâchoires et les lèvres (le seul organe qui bouge est la
langue) on prononce [o]. On peut également nous exercer en prolongeant le son, pareil
comme pendant l’entraînement de [u].
chose – faute – faux – fausse – gros – grosse – chaud – chaude – nos – vos – dos –
animaux – chevaux – journaux – nôtre – vôtre
Il fait chaud, aujourd’hui. – Il faut boire beaucoup d’eau. – Bravo ! Il n’ya pas de
fautes ! – Allô ! C’est Paule ? – C’est drôle.– En automne, les feuilles sont jaunes. –
Il mange trop de gâteaux. – Le château sur la photo à gauche est très beau.
[ɔ]
La caractéristique : la voyelle mi-ouverte, arrondie, postérieure
L’articulation : la partie antérieure de la langue est plus basse, les mâchoires et les dents
sont plus écartées que pour le [o] fermé, l’ouverture des lèvres projetées en avant en forme
arrondie est plus large que pour le [o] fermé
La comparaison avec le tchèque : le [ɔ] ouvert ainsi que le [o] fermé se caractérise par plus
de tension des muscles, il est plus ouvert que le « o » tchèque, le point d’articulation
s’approche plus au point d’articulation de la voyelle « a »
La représentation graphique :
« o » prononcé [ɔ] dans la plupart des cas, les syllabes inaccentuées y compris
homme, robe, encore, alors, d’abord, joli, soleil, donner
« os » les deux prononciations sont possibles, dans le nom os (kost), on distingue entre un os [ɔs]
au singulier et les os [lεzo] au pluriel
« ô » prononcé [ɔ] ou [o] dans les syllabes non-finales de plusieurs mots
hôtel [ɔtεl/otεl], hôpital [ɔpital/opital]
« au » prononcé [ɔ] ou [o] dans :
42
j’aurai [ʒɔrε/ʒorε], je saurais [ʒǝ sɔrε/ʒǝ sorε], taureau [tɔro/toro], automne [ɔton/oton],
Remarque :
le [o] fermé devant une consonne finale muette prononcée grâce à la liaison change
en [ɔ] ouvert : sot [so] – sot enfant [sɔtɑfɑ], mot [mo] – mot à mot [mɔtamo]
il faut faire attention à ne pas nasaliser les mots qui finient par -onne, -omme : il
sonne, personne, pomme
dans le mot alcool, on prononce un seul [ɔ] – [alkɔl], l’abréviation ZOO est
prononcée [zɔo]
la voyelle [ɔ]
en français
Fig. 15
43
notre – votre – bonne – pomme – homme – sotte – botte – bosse – gosse – sol – vol –
folle – fort – mort
C’est une bonne idée ! – Paul adore dormir dehors. – Victor fait beaucoup de sports
pour être en forme. – On sonne à la porte ! – Il est encore à l’école.
44
[ø]
La caractéristique : la voyelle mi-fermée, arrondie, antérieure
L’articulation : la pointe de la langue est placée contre les incisives inférieures, le dos de la
langue recule vers l’arrière comme dans la position pour [e] fermé, les lèvres sont très
rondes projetées en avant
La comparaison avec le tchèque : dans le registre tchèque, il n’existe ni voyelle [ø] ni
voyelle dont l’articulation serait proche de celle-ci
La représentation graphique :
Quelle que soit la graphie, dans la syllabe ouverte accentuée, on réalise toujours le [ø]
fermé !
« eu » prononcé [ø] à la fin du mot, devant consonnes muettes, au début du mot
devant consonne
bleu, eux [ø], heureux, il veut, i pleut, Europe, eucalipte, jeudi, deuxième
« œu » prononcé [ø] à la fin du mot ou devant des sons muets
vœu [vø], nœud [nø], œufs [ø]
« eû » prononcé [ø] dans le mot jeûne (půst)
Remarque :
le [ø] fermé est réalisé dans la syllabe ouverte innacentué : jeudi, neutre, deuxième
on distingue la prononciation du nom masculin en -eur [œ:ʀ] du féminin en -euse
[ø:z] : chanteur [ʃɑtœ:ʀ] – chanteuse [ʃɑtø:z], danceur – danceuse
la prononciation des adjectifs masculin en -eux [ø] reste habituellement la même
pour les féminins -euse [ø:z] : amoureux [amuʀø] – amoureuse [amuʀø:z]
les mots œuf [œf], bœuf [bœf] sont prononcés au pluriel avec [ø] : les œufs [lezø],
les bœufs [lebø]
45
la voyelle [ø]
fermée
Fig. 16
L’entraînement : le [ø] fermé est une de voyelles les plus difficile à apprendre pour les
Tchèques. A cause de son caractère, il est souvent surnomé « temné e ». Pour l’articuler, la
langue prend la position de [e] fermé, les lèvres la position de [o] fermé bien projetées et
arrondies et on prononce [ø]. Remarquons sur le schéma du profil que la voyelle [ø] est
située sur l’axe horizontal entre [e] et [o]. Le son qu’on entend est quand même plus proche
à la voyelle [e].
peu – jeu – feu – deux – vieux – mieux – lieux – ceux – eux – vœux – queue - jeûne
il peut – il veut – il pleut – heureux – heureuse – courageux – courageuse
Cette chanteuse a de très beaux yeux bleus.
[œ]
La caractéristique : la voyelle mi-ouverte, arrondie, antérieure
L’articulation : la langue basse, derrière les dents inférieurs, les mâchoires et les dents
séparés comme pour le [ε] ouvert, les lèvres arrondies, projetées en avant
La comparaison avec le tchèque : la voyelle [œ] n’existent pas en tchèque
La représentation graphique :
« eu » réalisé [œ] devant une consonne finale prononcée, devant « -il » prononcé [j]
46
neuf, seul, meuble, aveugle, peuple, heure, peur, fleuve, fauteuil, feuille
« œu » prononcé [œ] devant « u » muet (suivie d’une consonne prononcée)
sœur [sœ:ʀ], œuf, cœur, œuvre
« œ » devant [j] : œil
Remarque :
on prononce [œ] dans certains mots d’originine anglais : flirt [flœʀt], club [klœb],
speaker [spikœ:ʀ]
le mot œil [œj] au singulier est prononcé avec le [ø] fermé au pluriel les yeux [lezjø]
la voyelle [œ]
fermée
Fig. 17
47
4.1.3 Les voyelles [a] – [ɑ]
Il s’agit de la voyelle d’origine à deux timbres. Le [ɑ] postérieur est, pourtant,
rarement réalisé. En français, on prononce dans 95% des cas le [a] antérieur, constate P.
Léon. Il existe très peu de mots où le timbre de la voyelle a la valeur distinctive, cependant,
en ce qui concerne le sens de ces mots, ce sont les paires tellement différentes, qu’il est
impossible de se tromper dans le contexte donné. Dans les manuels du FLE, on traite
rarement l’articulation différente de cette voyelle. Au niveau des débutants, on présente
ainsi seulement la réalisation :
[a]
La caractéristique : la voyelle ouverte, non-arrondie, antérieure
L’articulation : la langue est presque plate est peu tendue, la pointe, derrière les dents
inférieurs, touches les alvéoles, les mâchoires et les dents sont les plus écartées de toutes les
voyelles orales, les lèvres, vue de face, forment une ouverture ovale
La comparaison avec le « a » tchèque : le [a] français est tendu et un peu moins ouvert que
le [a] tchèque, la langue est placée un peu plus haut, le ton qu’on entend est aussi plus haut
La représentation graphique :
« à » prononcé toujours [a]
à, là, voilà
« a » dans la plupart de cas
ami, chat, table, cacao, sofa
« â » la prononciation de [ɑ] postérieure a été remplacée par [a] antérieure : âge, pâtisserie, surtout
dans les désinences verbales -ât, -âmes, -âtes : qu’il parlât, que nous parlâmes, que vous parlâtes
Remarque :
on prononce [a] dans le mot femme [fam]
la réalisation de [a] peut être liée à la semi-voyelle [w] dans certaines combinaisons
graphiques : « oi » moi [mwa], toi, soi, quoi, trois, soit, poivre [pwavʀ], « oî » boîte
[bwat], « oy » voyage [vwaja:ʒ], foyer, doyen
48
la voyelle [a] la voyelle [a] en
en français tchèque
Fig. 18
ma – ta – sa – achat – chocolat
il va – il part – il est sage – il attaque – c’est rare – ce soir – le jeu de cache-cache
49
Dans la langue familière, l’articulation de [ǝ] n’est obligatoire que dans certains cas,
par contre, on l’utilise souvent pour accentuer les mots où il ne faut pas le réaliser, par
exemple à la fin d’un groupe rythmique (J’ai vu exactement le même film ! [filmǝ]).71
[ǝ]
La caractéristique : la voyelle neutre, arrondie, antérieure
L’articulation : la langue plus plate que pour le [œ] ouvert, les lèvres arrondies, projetées
en avant, les muscles relâchés
La comparaison avec le tchèque : la voyelle [ǝ] telle quelle, n’est pas dans le système
vocalique tchèque
La représentation graphique :
« e » prononcé [ǝ] caduc s’il s’agit du graphème sans accent situé à la fin de la
syllabe, dans la préfixe re- et dans les mots dessus, dessous
je, te, me, le, ce , ne, de , que, ceci, cela, lever, mener, jeter, acheter,
appeller, rechercher, reposer, reprendre, redouter
la voyelle [ǝ]
caduc
Fig. 19
71
DOHALSKÁ, M. – SCHULZOVÁ, O. Fonetika francouzštiny, p.110
50
Remarque :
on prononce [ǝ] caduc dans la deuxième personne du pluriel du verbe faire et dans
les formes verbales dérivées : nous faisons [fǝzɔ] (présent simple), je faisais [fǝzε],
le mot monsieur [mǝsjø] au singulier est prononcé avec [ǝ] caduc , mais au pluriel,
on prononce messieurs [mesjø]
L’entraînement : la réalisation de [ǝ] est souvent décrite comme pour la voyelle [œ], mais
plus relâchée, elle ne demande pas d’effort, et de timbre un peu différente.
Les anglophones connaissent cette voyelle sous le nom de schwa, même si le rôle de schwa
n’est pas entièrement celui de [ǝ] français. Néanmoins, la prononciation est identique et on
peut donc en profiter, par exemple l’article défini anglais the [ðə], pareil que l’article défini
En tchèque, on rencontre une voyelle très proche de [ǝ] en discours spontané. Dans les
moments où on hésite, on prononce un son neutre, souvent prolongé, qui est enregistré dans
le texte comme « ee... řekl bych, ee…, že… » Cependant, le [ǝ] français n’est jamais long,
parfois il est plutôt coupé.
Les petits enfants en apprenant l’alphabet tchèque, prononcent souvent les premières
Généralement, ce n’est pas l’articulation de la voyelle qui pose des problèmes, mais la
question de son emploie :
72
SCHEJBALOVÁ, Z. Comment faciliter l’apprentissage du français aux apprenants tchèques atteints des
troubles spécifiques du langage oral et écrit. In Komunikativnì přìstup v cizojazyčné výuce u žáků s SPU,
p.108
51
le [ǝ] caduc dans la dernière syllabe du groupe rythmique -e final n’est pas
habituellement enregistré dans la transcription phonétique
je suis Tchèque [ʒə-sɥi-tʃεk], la robe rouge [la-ʀɔb-ʀu:ʒ], nous sommes
quatre [nu-sɔm-katʀ]
la voyelle finale du pronom le à l’impératif et la conjonction que dans la position
le [ǝ] caduc dans la syllabe inaccentuée peut tomber quand il est précédé d’une
seule consonne
samedi > sam’di [samdi], cela > c’la [sla], au secours ! > au s’cours
[osku:ʀ]
la prononciation de [ǝ] caduc est toujours respéctée dans les cas suivants73 :
- pour empêcher de prononcer trois consonnes juxtaposées à l’intérieur d’un
73
JANEŠOVÁ, J. Praktický kurs francouzské výslovnosti
52
4.2 Les voyelles nasales
Toutes les voyelles nasales ont en commun les caractères suivants : les cordes
vocales vibrent, le voile du palais descend et ouvre le passage de la cavité nasale, l’air passe
en même temps par tous les deux résonateurs – cavité buccale et cavité nasale. A l’écrit,
elle sont suivie de la consonne « m » ou « n ».
Les voyelles nasales, n’existent pas en langue tchèque, mais dans certains mots, on
peut remarquer une sorte de nasalisation à cause des consonnes nasales, par exemple banka
n’est pas prononcé avec le [n] – [banǝka] mais [baŋka]. En tchèque, on prononce la voyelle
aussi bien que la consonne, tandis qu‘en français, on ne prononce que la voyelle nasale
banque [bɑ:k].
En français, il existe quatre voyelles nasales dont chacune correspond (et s’oppose)
à une voyelle orale ouverte (le [ɔ] est dans certains manuels transcrit [õ]) :74
[ɑ] pan– [ɑ] panne
Pour les retenir, on apprend aux
[ɔ] don – [ɔ] donne
élèves l’expression
[ɛ] plein – [ɛ] pleine
« un bon vin blanc » [ ] [ɔ] [ɛ] [ɑ]
] à jeun – [œ] jeune
74
JANEŠOVÁ, J. Praktický kurs francouzské výslovnosti
75
PEYROLLAZ, M. – BARA DE TOVAR, M. Manuel de phonétique et de diction françaises : à l'usage des
étrangers, p.93
53
veiller à la posiotion des lèvres (forme ovale) pour [ɛ], ne pas en faire un son trop
nasal, trop tendu
pour les quatre voyelles, attaques très douce, le son de la voyelle nasale doit rester
clair et pur
[ɑ]
La caractéristique : la voyelle ouverte, non-arrondie, antérieure
L’articulation : la langue est plate, légèrement soulevée en arrière, la bouche est très
ouverte
La représentation graphique :
« an » pronncé toujours [ɑ], excepté le cas devant consonne « h » ou « n »
chanter, chantant, an, quand, plan
« en » prononcé [ɑ] dans la plupart des cas devant consonne
entre, enfant, lentement, Rouen
ennui, s’enhardir
« am », « em » prononcé [ɑ] devant « p » ou « b »
chambre, lampe, ambiance, amener [amne]
temps, sembler, remplir
« ean » dans le nom Jean et dans les cas où « e » marque la prononciation de « g »
encourageant
« aen », « aon », « aën » cette graphie n’apparaît que dans très peut de cas
Caen [kɑ], paon [pɑ], taon [tɑ], Saint-Saëns [sεsɑ:s]
Remarque :
la préposition en est réalisé [ɑn] devant une voyelle : en été, en Asie, j’en ai assez,
s’en aller
on prononce [ɑm] dans les mots : emmener [ɑmne], emménager
le mot ennemi est prononcé [εnmi]
le mot an est prononcé [ɑ] mais année [ane] sans nasalisation
54
la voyelle [ɑ]
la voyelle [ɑ]
postérieure
Fig. 20
[ɔ]
La caractéristique : la voyelle mi-ouverte, arrondie, postérieure
55
L’articulation : la position des organes pour [ɔ] est de même pour le [ɔ] ouvert que pour le
[o] fermé, en tout cas, les lèvres sont projetées en avant en forme arrondie comme pour le
[o] fermé
La représentation graphique :
« on » prononcé [ɔ] à la fin du mot et dans la plupart des cas devant consonne
- mon, ton, son, donc, dont, onze, oncle
« om » prononcé [ɔ] à la fin du mot et devant consonne, surtout devant « p »
ou « b »
nom, pronom, nombre, tombe, compte [kɔ:t]
« un », « um » prononcé [ɔ] dans les mots d’origine étrangère
jungle [ʒõ:gl/ʒ :gl], secundo [sekɔdo], opuntia [ɔpɔ:sja], punch [pɔ:ʃ], lumbago [lɔbago]
la voyelle [ɔ]
Fig. 21
Remarque :
le pronom on est réalisé [ɔn] devant une voyelle : on y va [ɔniva], on en a beaucoup
[ɔnanaboku]
les trois noms conte (povìdka), comte (hrabě), compte (účet) sont tous prononcées
de même manière [kɔ:t]
56
L’entraînement : l’articulation de [ɔ] est marquée par la labialisation assez forte, c’est la
voyelle la plus fermée parmi les nasales françaises. Pour l’entrainer on rappelle aux élèves
les mots tchèque :
bomba [boɱba] – bonbón [boŋbo:n]
En français :
bombe [bɔ:b] – bonbon [bɔ bɔ]
[ɛ]
La caractéristique : la voyelle mi-ouverte, non-arrondie, antérieure
L’articulation : la position des organes articulatoires est même que pour [ε], excepté le dos
de la langue qui baisse un peu, les lèvres sont très ouvertes en forme ovale dans le sens
horizontal
La représentation graphique :
« in », « yn » dans la plupart des cas prononcé [ ]
fin, chemin, intérêt, mince, syndicat, lynx :ks]
« im », « ym » dans la plupart des cas prononcé [ ]
important, timbre, symbole, sympathie
« ain », « aim », « ein », « eim », « oin » prononcé [ ] dans la plupart des cas
pain [pɛ], main, ainsi, faim [fɛ], peindre, plein,Reims [ʀɛ:s], loin [lwɛ]
« en » prononcé [ɛ] à la fin de certains mots en -ien, ïen, -éen, -yen
examen, combien, chien, il tient, il vient, païen, européen [øʀɔ ], moyen
« ïn », « în » prononcé toujours [ɛ] : coïncidence, Caïn, nous tînmes (passer simple tenir), qu’il vînt
(subjonctif de l’imparfait venir)
57
la voyelle [ɛ]
Fig. 22
Remarque :
on prononce [in] dans les mots qui comencent par in + voyelle ou n ou h : inattendu,
innocent, inhaler [inale]
on prononce [im] dans la plupart des mots qui commencent par im + m : immobile,
immense
on prononce [ɛ] dans le mot anglais shampooing [ʃɑ ], mais dans les autre mots
en -ing d’origine anglais, on prononce [iŋ], par exemple parking [paʀkiŋ]
L’entraînement : pour prononcer [ɛ], on sort de l’articulation de la voyelle [ε] ouvert. Le
son doit être attaqué doucement et prononcé avec souplesse, il faut faire attention qu’il ne
soit ni trop ouvert ni trop tendu. En tchèque, dans les mots : Lenka [leŋka] – temp [eɱpo].
Un moyen pratique pour fixer l’articulation de cette voyelle nasale est d’imiter le bruit
d’une moto démarrée comme le font souvent les petits enfants en tchèque [ɛ ɛ ɛ]76
vin – vingt – fin – cinq – sain – sein – Toussaint – bien – chien – ancien – musicien
plaindre – craindre – peindre – éteindre – joindre – il craint – il peint – il joint
Tout va bien ? – J’ai mal à la main. – Je connais beaucoup de musiciens européens
et americains. – Ton chien a besoin d’un bain. – Demain matin, on part en train
76
SCHEJBALOVÁ, Z. Comment faciliter l’apprentissage du français aux apprenants tchèques atteints des
troubles spécifiques du langage oral et écrit. In Komunikativnì přìstup v cizojazyčné výuce u žáků s SPU,
p. 108
58
chez mon cousin Alain. – C’est un médecin parisien. – Sébastien vient de passer son
examen.
[ ]
La caractéristique : la voyelle mi-ouverte, arrondie, antérieure
L’articulation : la langue basse et plus plate que pour [œ], située derrière les dents
inférieurs, les lèvres souples et arrondies
La représentation graphique :
« un » réalisé [ ] devant une consonne et à la fin du mot
lundi, emprunter, brun, chacun, un
« um » prononcé [ ] devant consonne et dans le mot parfum
humble :bl] (pokorný), Humbert ε:ʀ]
« eun » prononcé [ ] dans l’expression à jeun [aʒ ]
la voyelle [ ]
Fig. 23
Remarque :
] figure dans très peu de mots français, cependant, ce phonème
correspondant à l’article masculin indéfini un, il est assez fréquent
le [ ] a très rarement la valeur distinctive, par raport à la nasale [ɛ]. Grâce à la
tendence d’économiser pendant la prononciation, on tend ainsi à prononcer dans
59
tout les cas [ɛ] qui n’exige pas autant d’énergie . La distinction entre les deux
voyelles est respectée dans la langue soutenue, surtout dans les paires minimales77 :
[ ] [ɛ]
brun brin
emprunt empreint
défunt des fins
un, Hun hein
77
PAČESOVÁ, J – OHNESORG, K. Úvod do obecné fonetiky a fonologie : Fonetika francouzštiny, p. 59
60
françaises spontanément, il faut chercher la motivation en nombreux exemples en forme de
l’opposition.
Activité 1
Entraînez les voyelles avec l’image du trapèze vocalique : à l’aide d’un miroir de
poche, prononcez bien toutes les voyelles et les exemples78 en gardant la forme des lèvres
illustrées. Procédez d’abord ligne par ligne, de gauche à droite en observant la projection
des lèvres et en suite, colonne par colonne, de haut en bas en focalisant l’attention sur
l’aperture.
Fig. 24
Activité 2
Entraînez l’opposition79 :
78
Exemples choisies d’après Phonétique corrective, p.9-11
79
DOHALSKÁ, M. – SCHULZOVÁ, O. Fonetika francouzštiny, p. 83
61
Notez : Il vous salit. ≠ Il vous salue.80
Activité 2
Lisez les petits dialogues suivants :
Activités 3
Entraînez l’opposition :
[e] [ε]
80
JANEŠOVÁ, J. Praktický kurs francouzské výslovnosti, p. 41
62
des dès
fée fait
les lait
mes mais
ses c’est
dernier dernière
Activité 4
Lisez le dialogue suivant :
Activités 5
Entraînez l’opposition81 :
[o] [ɔ]
81
DOHALSKÁ, M. – SCHULZOVÁ, O. Fonetika francouzštiny, p. 99
63
paume pomme
saute sotte
côte cote
nôtre notre
vôtre votre
Activité 6
Lisez les phrases suivantes :
[o] – Sur le côte d’Azur, il fait très beau et aussi très chaud, aujourd’hui.
[ɔ] – On sonne à la porte ! Ah, ce sont Paul et Monique !
Activités 7
Entraînez l’opposition82 :
82
DOHALSKÁ, M. – SCHULZOVÁ, O. Fonetika francouzštiny, p. 103
64
Lisez la phrase suivante : arondissez bien les lèvres pour [ø] et [œ], profitez de
l’aperture des voyelles [e] et [ε] dans les mots précédants
Activité 9
[ǝ] [e]
monsieur messieurs
avec le professeur avec les professeurs
pour ce garçon-là pour ces garçons-là
prends-le prends-les
je dit j’ai dit
je fais j’ai fait
Activité 10
Observez bien la différence entre la voyelle nasale [ɛ] et [ɑ] :
[ɛ] [ɑ]
pain pan, paon
fin faon
enfin enfant
importer emporter
83
LÉON, M. Exercises systématiques de prononciation française, p. 14-15
65
Notez : l’article indéfini un est prononcé avec la voyelle nasale arrondie [ ],
néanmoins, la prononciation d’aujourd’hui avec la réalisation [ɛ] est assez
fréquente et chez les élèves débutants, elle est acceptable
Activité 11
Distinguez bien la préposition en de l’article indéfini un : répétez pas à pas plusieurs
fois la phrase suivante, articuler nettement les voyelles [ɛ/ ] et [ɑ]
Les semi-voyelles, comme le titre suggère, sont les sons intermédiaires. Par rapport
à leur caractèrre articulatoire et acoustique, on pourrait dire, qu’il s’agit des consonnes
ressemblant beaucoup aux voyelles. En français, il existe trois semi-voyelles dont chacune
est formée d’une voyelles orale :
[j]
La caractéristique : la semi-voyelle fermée, non-arrondie, antérieure
L’articulation : la langue s’approche au palais, la cavité est ainsi plus petit que pour [i]
La comparaison avec le « j » tchèque : le [j] français ressemble à la prononciation de [j]
tchèque situé entre les voyelles, l’articulation de [j] français, quelle que soit sa position, elle
est plus forte et plus tendue
La représentation graphique :
66
iode, pied, cahier [kaje], hiéroglyphe [jeʀɔglif], nous jouions [ʒujɔ], aïeux [ajø],
païen ], yeux [jø], yacht [jɔt], Lyon [ljɔ]
Remarque :
le son [j] peut être est réalisé non seulement comme la semi-voyelle mais aussi
comme la consonne :
- le groupe -ill- après consonne ou la voyelle « u » : famille, fille, habiller, cuiller
[kɥijε:ʀ], juillet [ʒɥijε], excepté un certain nombre des mots prononcés avec [il]
dont les plus fréquents sont : tranquille [tʀɑkil], ville, mille, million [miljɔ] et leur
dérivés, et les noms propres : Lille, Achille, Cyrille etc.
- les groupe finals -ail(l), -eil(l), -euil(l), -œil(l), -ueil : émail, travailler, orteil,
bouteuille, deuil, feuillage, œil, œillet, accueil
on prononce [ij] uniquement dans la combinaison graphique : consonne + liquide
[ʀ] ou [l] + « i » + voyelle : plier, ouvrier, griller [gʀije], client [klijɑ]
il faut faire attention à ne pas couper la syllabe en deux quand le « i » est précédé
d’une seule consonne : lion [ljɔ] x nous plions > pli|ons [plijɔ]
L’entraînement : pour prononcer le [j] en variente de voyelle, on réalise de facto la voyelle
[i], pour le prononcer en variente de consonne, on réalise la voyelle [i] et immédiatement
après on prononce la voyelle suivante en formant une seule syllabe. La variante vocalique
est réalisée dans les cas où il n’est pas possible de réaliser la variante consonnantique (la loi
des trois consonnes), par exemple nous crions [crjɔ] – [crijɔ].
bien – rien – mien – tien – sien – chien – action – rayon – papier – billet –
essayer
Il a sommeil. – J’ai failli tomber. – Il y a du soleil. – Ça y est. J’ai fini mon
travail.
[w]
La caractéristique : la semi-voyelle fermée, arrondie, postérieure
L’articulation : les organes articulatoires prennent la position presque comme pour [u], la
langue monte plus vers le palais, la cavité est plus petite que pour [u]
La comparaison avec le tchèque : la semi-voyelle [w] n’existe pas en tchèque, les mots
d’origine anglaise comprennant cette semi-voyelle sont en tchèque prononcés avec [v]
67
La représentation graphique :
« oi », « oy » prononcé toujours [wa]
moi, trois, voiture, froid,envoyer [ɑvwaje], voyager, moyen, foyer
« oin » prononcé toujours [wɛ]
loin, coin, moins
« ou » prononcé [w] devant voyelle
oui, ouest, Louis, louer
Remarque :
on rencontre la prononciation aussi dans poêle [pwal] et moelle [mwal] (morek) et
dans les mots d’origine étrangère: aquarium [akwaʀjɔm], équateur, jaguar,
quadragénaire
on prononce [u] uniquement dans la combinaison graphique : consonne + liquide [ʀ]
ou [l] + « ou» + voyelle : trouer [true], éblouir [eblui:ʀ], prouesse
L’entraînement : pour prononcer le [w] en variante de voyelle, on réalise de facto la voyelle
[u], pour le prononcer en variante de consonne, on réalise la voyelle [u] et immédiatement
après on prononce la voyelle suivante en formant une seule syllabe. La variante vocalique
au début du mot apparaît seulement dans oui [wi], dans les autres cas, on réalise la variante
consonnantique.
Moi – toi – soi – bois – doight – voix – croix – roi – loin – soin – point – moins –
joint
Il doit – il voit – il bois – il croit
Il fait froid. – Prends soin de toi ! – Cette boîte est en bois. – Voilà, les Pragois !
[ɥ]
La caractéristique : la semi-voyelle fermée, arrondie, antérieure
L’articulation : les organes articulatoires dans la position pour [y], la langue monte un peu
plus que pour [y]
La comparaison avec le tchèque : la semi-voyelle [ɥ] n’existant pas en tchèque est souvent
la plus difficile à prononcer. Les débutants placent incorrectement les organes dans position
de [u] au lieu de [y]
La représentation graphique :
68
« ui » prononcé toujours [ɥi]
huit, lui, fruit, juin
« u » prononcé [ɥ] devant voyelle
ruelle [ʀɥεl], nuage, muet
Remarque :
on prononce [y] uniquement dans la combinaison graphique : consonne + liquide [ʀ]
ou [l] + « ou» + voyelle : cruel [kʀyεl], influence flyɑ:s], excepté pluie [plɥi].
le mois de juillet est prononcé [ʒɥijε], le juin peut être prononcé [ʒɥ /ʒ ]
L’entraînement : pour prononcer le [ɥ] en variante de voyelle, on réalise de facto la voyelle
[y], pour le prononcer en variante de consonne, on réalise la voyelle [y] et immédiatement
après on prononce la voyelle suivante en formant une seule syllabe. Comme la voyelle
suivante est fréquemment le [i], le mouvement brusque des lèvres exige beaucoup
d’énergie, en comparaison avec le [w] qui est plus lourd, plus lent.
69
5. L’ETUDE METHODIQUE DES CONSONNES
Pour que l’étude des consonnes soit bien complète et systématique, elles sont
traitées individuellement à l’ordre alphabétique85 avec les points supplémentaires
concernant les difficultés pour les apprenants tchèques.
84
Voir le site Internet Office québécois de la langue française [en ligne]. [réf. 2010-04-10] Accessible de
<http://66.46.185.79/bdl/gabarit_bdl.asp?T1=grivois>
85
D’après BEAUSSONIE, P. Les particularités de prononciation. Voir le site Internet Le français en vrac [en
ligne]. [réf. 2010-04-04] Accessible de <http://www.lefrancaisenvrac.info/anomaliesdeprono/index.html> et
HOŘEJŠÍ, V. Traité de prononciation française pour les Tchèques
70
«b»
1. dans la plupart des cas prononcé [b] : bonjour, beau, bien sûr, balon, brun, blond,
habiter, combien, république, robe
à la fin de certains mots, surtout des mots d’origine étrangère : club [klœb], snob, baobab,
job, pub
toujours dans la graphie « bb » : abbé, abbaye, rabbin, sabbat
2. prononcé [p] devant consonne sourde : absent, absolument, obstacle, obtenir
3. dans la plupart des cas, on ne prononce pas -b final : aplomb, plomb, Colomb
Remarque : faites attention à l’opposition, n’oubliez pas de bien articuler la consonne
sonore [b] en finale -be
trompe – trombe, serpe – serbe
robe – globe – aube – cube – tube – crabe
«c»
1. prononcé [s] devant voyelles « e », « i », « y » : France, cent [sɑ], céder, cinq, da
Vinci [vɛsi], cycliste
toujours dans la graphie « ç » : ça, garçon
2. prononcé [k] devant voyelles « a », « o », « u » : café, école, comment, coup, cul
souvent prononcé à la fin des mots : avec, bloc, lac, échec, sec, parc, chic,
choc, grec, turc et dans la plupart des mots finissant par « -ct » [kt] :
contact, exact, tact, affect, correct, direct, intellect, sélect, convict, district,
strict, verdict. La terminaison « -ct » est muette dans les mots : respect,
aspect, instinct !
dans « ch » + consonne ou à la fin du mot et dans bien des mots devant
voyelle : technique, chrétien, Munich, chaos, écho, archéologie,
psychologie, orchestre, orchidée, choral, chœur
dans « cc » : d’accord, accueil [akœj], accuser, accabler, mais [ks] devant
« e », « i » : accepter, occidental
devant les autres consonnes : clé, crayon, crier, bifteck, Jacques, acquérir
71
3. prononcé [ʃ] dans certains mots « ch » + voyelle : chat, chez, bouche, chercher,
archive, architecture, chimie, machine, Chine, chirurgie, schéma [ʃema], tchèque
[tʃεk], chips [tʃip]
4. on ne prononce pas -c final dans très peu de mots : tabac, estomac, porc, banc,
blanc, donc
Remarque : on ajoute la cédille « ç » devant « a », « o » et « u » pour garder la
prononciation [s] dans les mots dérivés, par exemple : France – français, commencer –
nous commençons – je commençais, recevoir – j’ai reçu
«d»
1. dans la plupart des cas prononcé [d] : dans, de, deux, demain, dimanche, dire, dos,
droit, drôle, pardon, idée, adorer, admirer, garder, adresser, rideau
à la fin de certains mots, surtout des mots d’origine étrangère : Sud, yard, stand, David,
Madrid
toujours dans la graphie « dd », « dh » : addition, pudding, adhérer
2. prononcé [t] à la fin des mots dans le cas de liaison : homme [grɑtɔm]
- - il viendra ?
3. dans la plupart des cas, on ne prononce pas -d final, surtout devant -s et -t muet final
: pied, d’abord, d’accord, profond, regard, Nord, poids, remords, Rembrandt
Remarque :
- observer la prononciation des adjectifs masculins et féminins
blond – blonde, chaud – chaude, lourd – lourde, grand – grande, sourd – sourde
- faites attention à l’opposition, n’oubliez pas de bien articuler la consonne sonore
[d] en finale -de
monte – monde, rente – rende, vite – vide, honte – onde, coûte – coude
«f»
1. dans la plupart des cas prononcé [f] : fils, femme, fleur, France, café, parfait, enfant,
cafard, parfait, carafe
habituellement à la fin du mot : vif, chef, bref, nerf (au sens de la vigueur
physique), bœuf, vœuf, œuf, soif, golf
toujours dans la graphie « ff » : affaire, effacer, bouffer, coiffeur, offrir
72
2. prononcé [v] dans neuf devant dans les expressions : ans [nœvɑ],
heures [nœvœ:ʀ]
4. le -f final n’est pas prononcé seulement dans les mots: clef, cerf, cerf-volant, nerf
(nerv) et dans les pluriels : bœufs [bø], œufs [ø]
Remarque :
- faites attention à l’opposition
actif – active, neuf – neuve, veuf – veuve
fou – vous, ils font – ils vont, il faut – il vaut
- faites la différence entre neuf adjectif numéral (dans la plupart des cas, le -f n’est
pas prononcé devant consonne neuf livres [nø]) et neuf adjectif qualificatif (le -f
prononcé)
«g»
1. prononcé [ʒ] devant voyelles « e », « i », « y » : neige, gens, agile, gymnastique,
mais [dʒ] dans le mots d’origine étrangère : gentleman [dʒεntləman], gin
2. prononcé [g] devant voyelles « a », « o », « u » : gare, yoga, gomme, guerre, Guy,
aiguï, aiguille, bague, Prague
à la fin de certains mots d’origine étrangère : grog [gʀɔg], gang [gɑ:g], gag, ping-pong
[piŋpɔ:g], gong, rotang et à la fin du mot zinc :g]
73
il mange – il bouge – âge – cage – paysage
blague – Prague
«h»
Le graphème « h » existe en français en deux formes opposées, « h muet » et « h aspiré »,
qui ne peuvent être reconnues qu’à l’aide du dictionnaire. Quelle que soit sa forme ou
position, le « h » n’est jamais prononcé en français : malheur [malœ:r], silhouette [silwεt],
souhaiter [swεte], bohème [bɔεm], brouhaha [bʀuaa], bah, eh etc.
Le « h muet » comme le nom indique est muet. Il influence la prononciation en position :
initiale – les mots commençant par « h muet » sont considérés comme s’ils
commençaient par une voyelle, ce qui permet l’élision et la liaison : l’homme
[lɔm] – hommes [lezɔm] – – histoires etc.
intervocalique – le « h » entre deux voyelles indique qu’elles se prononcent
distinctement de la manière séparée : Sahara [sa|aʀa], trahir [tʀa|i:ʀ], chahuter
[ʃa|yte]
Le « h aspiré » malgré son nom ne provoque pas d'aspiration telle qu’on la rencontre par
exemple en anglais dans le mot pin [pʰin]. Le « h aspiré » n’est pas prononcé, mais
êmpeche l’élision et la liaison : le | haricot [lǝ aʀiko] – les | haricots [le aʀiko], le | hibou
– les | hiboux, je | hais, en | haut
Remarque :
- faites attention à respecter le « h aspiré » dans :
– – êtres, les Huns – les uns,
les|héros – les zéro, je|hais – j’ai, le|haut - l’eau
- on dit le héros, mais l’héroïne (feminin de héros ou la drogue)
«j»
dans la plupart des cas prononcé [ʒ] : je, joli, jambe, jusque, ajouter, déjà, objet, déjeuner
etc., [dʒ] dans certains mots d’origine étrangère : jazz [dʒɑ:z], job, jogging
74
«k»
toujours prononcé [k] : kilogramme, kilomètre, kiosque, ketchup, ski, week-end, polka,
stick, dock
«l»
1. dans la plupart des cas prononcé [l] : livre, lit, lait, leur, leçon, alors, table, parler,
celui, aile [εl]
habituellement à la fin du mot : seul, tel, nul, cool, vol, sol, bal, fil, avril, exil
dans la plupart des cas dans la graphie « ll » : aller, je m’appelle, nulle,
folle, illégal, illustrer, collection, intelligent, installer, excellent, vallée
2. prononcé [j] dans « -il », « -ill- » (voir Les semi-voyelles [j])
«m»
1. toujours prononcé [m] : moi, monde, musique, aimer, demain, hymne [imn],
gymnastique, impossible, impoli
à la fin des mots d’origine étrangère : film, islam, maximum [ɔm], opium, rhum, mais dans
les mots français : nom [nɔ], faim ], parfum [paʀ ]
dans la graphie « mm » : commencer, commerce, grammaire, immobile
2. devient muet dans les mots : automne [otɔn], condamner [kɔdɑne] et les mots
dérivés
«n»
1. dans la plupart des cas prononcé [n] : nu, ni, nuit, unique, initule, genou, snob
à la fin des mots d’origine étrangère : clown [klun], amen [amεn], spleen [spli:n], barman,
jean [dʒi:n], mais dans les mots français : bon [bɔ], non, européen, fin, brun, américain
dans la graphie « nn » : personne, bonne, honneur, tennis, année
75
3. prononcé [ŋ] (voir La consonne [ŋ] dans 3.1.2.1 Système consonantique)
«p»
1. toujours prononcé [p] : Paris, pas, père, place, psychologie, après, septembre,
capital
à la fin des mots : cap, cep, croup et des mots d’origine étrangère : stop, clip, pop, rap, hip-
hop, handicap
toujours dans la graphie « pp » : apporter, appeler, opposer
2. toujours prononcé [f] dans « ph » : phrase, physique, phénomène, Joseph, Philippe
3. devient muet dans les mots : baptiser, compter, sculpter, sept [sεt], septième et les
mots dérivés, excepté la famille de sept- : septante [sεptɑ:t], septembre etc.
4. dans la plupart des cas, on ne prononce pas -p final : coup, trop, champ, loup
Remarque : -ps final n’est pas prononcé uniquement dans corps [kɔ:ʀ], temps [tɑ] et les
mots dérivées, dans les autres mots, on le prononce : biceps, chips, relaps
«q»
1. toujours prononcé [k] : que, qui, qoui, quand, quinze, quai, question, disque,
fréquent, enqûete, aquarelle, Pâques
à la fin (seuls deux mots en français) : coq, cinq
2. devient muet dans cinq devant consonne : les cinq derniers, cinq pour cent, mais il
est prononcé dans la date : le cinq mai
«r»
1. toujours prononcé [r] : rue, rouge, roman, regard, heureux, Paris, après, parler,
porte
dans la plupart des cas à la fin des mots : pour, pur, sur, air, mer, car, cour,
hiver, désir, fier, tier, hier etc.
toujours dans la graphie « rr » : arranger, arriver, terre
2. on ne prononce pas -r final
dans les infinitifs en -er : parler, chanter, aimer, dîner etc.
dans bien des mots (surtout les noms et les adjectifs) en -er, -eur, -rs, (-cher,
-ger) : monsieur, messieurs, gars, boulanger, oreiller, Alger, léger
76
Remarque : observez la différence entre fier [fje] (verbe důvěřovat) et fier, fière [fjε:ʀ]
(adjectif hrdý)
«s»
1. prononcé [s] toujours dans la graphie « ss » : dessert, assez, professeur, discussion,
renaissance et en cas de deux s juxtaposées : nous sommes, ils sont
toujours au début du mot : sur, salle, station, stupide
dans la plupart des cas après, devant où entre consonnes : chanson, danse,
réponse, liste, égoïste, lorsque, abstrait, excepté les mots : lesquels [lekɛl],
desquels, mesdames
à la fin de certains mots, surtout des mots du langage savant : sens, virus, gratis, atlas, jadis,
tennis, hélas, maïs, campus, mars, ours
2. prononcé [z] entre voyelles : désert, chose, rose, cause, posez, maison, usage
3. dans la plupart des cas on ne prononce pas -s final : pays, dos, bras, mais, vers,
moins, gens, Paris, Jacques, ils sont arrivés
4. la graphie « sc » peut être prononcé [s] science, descendre, [sk] sculpture, esclave
ou [ʃ] fasciste
Remarque :
- observer l’opposition
– – avez
- n’oubliez pas de bien articuler la consonne sonore [z] en finale –se
rose – vase – pose – chose – aise
- dans le mot plus on distingue [ply] de [plys] pour préciser le sens de la phrase en langue
familière, parce que le ne est souvent omis : Je (ne) veux plus. [ply] – Je veux plus. [plys].
On prononce souvent [ply] devant consonne : plus de monde, d’autant plus que et [plys]
dans les expressions mathématiques : le signe plus et dans les mots composés : plus-que-
parfait, surplus, mais [plyz] devant voyelle :
aimable.
- dans le mot tous on distingue [tu] de [tus] selon le sens : tous les jours [tu] (adjectif) – il
sont tous venus [tus] (pronom)
- faites attention dans la graphie « -rs- », « -ns- » prononcé [s] au milieu du mot : université,
conversation, conserve, consonne et dans « -isme » : réalisme, égoïsme
77
«t»
1. dans la plupart des cas prononcé [t] : toi, tante, terre, toujours, état, bateau, entrée,
actif, luth, myth, théâtre, rythme
dans « ti » dans un grand nombre des mots : tigre, tirer, tien, partie, sortie,
amitié, moitié, entier, septième, métier, question, modestie, chrétien
à la fin de certains mots, surtout des mots d’origine étrangère : huit, l’est, l’ouest, soft,
smart, flirt [flœʀt], net, mat, basket, cricket, (août, but, un fait), [kt] dans : contact, exact,
affect, correct, direct, intellect, sélect, strict, verdict, [pt] dans : concept, percept, script
toujours dans « tt » : attention, attendre, littérature, patte
2. souvent prononcé [s] au millieu du mot devant i + voyelle : national, démocratie,
essentiel, prétentieux, patient, initial, ralation, fonction
3. dans la plupart des cas on ne prononce pas -t final : mot, salut, achat, vert, vingt,
doigt, haut, sujet, ouvert, mont, aspect [aspε], respect, suspect, instinct ]
«v»
toujours prononcé [v] : vie, vue, vous, vrai, avis, trouve, juive, vive, rêve
Remarque : n’oubliez pas de bien articuler la consonne sonore [v] en finale -ve
active – vive – neuve – veuve – preuve
«w»
dans la plupart des cas prononcé [v] : wagon, Wagner, Waterloo (existe seulement
dans les mots d’origine étrangère)
prononcé [w] surtout dans les mots d’origine anglais : whisky, sandwitch, tramway
«x»
1. dans la plupart des cas prononcé [ks] : excuser, excellent, exciter, expert,
extraordinaire, xylophone, boxer, maxime
à la fin des mots d’origine étrangère : box, index
2. prononcé [gz] dans « ex- » devant voyelle (h muet) : examen, Saint-Exupéry, Aix-
en-Provence, exhaler
3. prononcé [s] : dix janvier [dis], dix-sept [disεt] mais dix femmes [di fam], six,
soixante [swasɑ:t] mais six maison [si mεzɔ], Bruxelles [brysεl]
78
4. dans la plupart des cas, on ne prononce pas -x final : paix, prix, voix, époux,
Bordeaux
Remarque : -x final peut être prononcé [z] en cas de liaison :
en mieux
«z»
1. dans la plupart des cas prononcé [z] : zéro, zone, bronze, horizon, azur, bazar,
Balzac, Zola, Mozart
à la fin de certains mots, surtout des mots d’origine étrangère : gaz, merguez, Suez, Berlioz
2. dans la plupart des cas, on ne prononce pas -z final : vous parlez, assez, nez, riz
3. on prononce -z final en cas de liaison : chez eux [ʃezø], pensez-y [pɑsezi]
Remarque : n’oubliez pas de bien articuler la consonne sonore [z] en finale –ze
onze – douze – bronze – topaze
79
6. L’ENCHAINEMENT ET LA LIAISON
L’étude des sons français, surtout des consonnes, ne peut pas se passer de l’étude
de l’enchaînement et de la liaison. Le français, contrairement à la plupart des langues (le
tchèques y compris), ne détache ni les mots ni les syllabes. Les professeurs feront bien
d’habituer leurs élèves à cette réalité, au lieu de les bercer de l’illusion d’une diction
artificielle.86
6.1 L’enchaînement
Pour garder le rythme et ainsi l’harmonie de la parole, il faut bien enchaîner les
mots. En français, toutes les syllabes inaccentuées sont pratiquement égales du point de vue
de l’intensité... l’absence d’occlusion glottale (coup de glotte) et la syllabation ouverte
(80% des syllabes sont ouvertes) favorisent l’enchaînement à l’intérieur du groupe
rythmique. Toutes les syllabes sont étroitement liées jusqu’à la syllabe accentuée87. Cela
veut dire, que la finale d’un mot est enchaînée à la voyelle initiale du mot suivant. On
reconnaît deux types de l’enchaînement :
86
LÉON, P. – LÉON, M. Introduction à la phonétique corrective, p. 61
87
LÉON, P. – LÉON, M. Introduction à la phonétique corrective, p. 71
88
VONDRÁČEK, A. Úvod do studia francouzského jazyka, p. 25
89
JANEŠOVÁ, J. Praktický kurs francouzské výslovnosti, p. 26
80
6.2 La liaison
La liaison est effectivement un cas particulier de l’enchaînement consonantique, elle
est réalisée entre la consonne finale habituellement non-prononcée et la voyelle qui suit :
il(s) parlent [il pa:ʀl] – ils écoutent [ilzekut]. Remarquez la différence entre les deux :
90
LAURET, B. Enseigner la prononciation du français : questions et outils, p. 60
91
ZEZULA, J. Nácvik francouzské výslovnosti z hlediska metodického, p.50
81
La consonne « f » est liée comme [v] dans heures [nœvœ:ʀ], ans [nœvɑ]. Le « g » dans le mot
long peut être lié comme [k] long hiver [lɔkivεʀ] ou [g] [lɔgivεʀ].
92
PEYROLLAZ, M. – BARA DE TOVAR, M. Manuel de phonétique et de diction françaises : à l'usage des
étrangers, p. 173
93
LAURET, B. Enseigner la prononciation du français : questions et outils, p. 61
82
- préposition d’une seule syllabe prononcée :
un toit etc.
la liaison est interdite entre autres94
- après la conjonction et : un livre et | un dictionnaire
- après les pronoms ils, elles, on dans l’inversion : Sont-elles | arrivés ? A t-on |
apporté ?
- devant h aspiré : les | halles, en | haut
- devant onze et huit : en | onze jours, dans | huit jours
Activité
Entraînez l’enchaînement et la liaison sur les expressions suivantes : répétez
plusieurs fois, commencez lentement et continuez plus vite. Pour tenir compte de
l’enchaînement, coupez les mots en segments correspondant aux syllabes phonétique et
prononcez pas à pas de la fin de la phrase vers le début, par exemple : Il est à l’école [i-le-
ta-le-kɔl] → [le-kɔl] → [ta-le-kɔl] → [le-ta-le-kɔl] → [i-le-ta-le-kɔl]. Cette méthode est
pratique surtout pour les phrases longues coupées en groupes rythmiques.
94
DOHALSKÁ, M. – SCHULZOVÁ, O. Fonetika francouzštiny, p. 182
95
LAURET, B. Enseigner la prononciation du français : questions et outils, p. 61
83
Il est blond [i-lε] Il a soif [i-la]
Elle est belle [ε-lε] Elle a peur [ε-la]
7. LE RYTHME
La parole est caractérisée du changement des syllabes accentuées (toniques) et des
syllabes inaccentuées (atones) à l’intérieur d’un groupe rythmique. Ce changement est
appelé le rythme.96
96
HENDRICH, J – TLÁSKAL, J. – RADINA, O. Francouzská mluvnice, p. 38
97
PEYROLLAZ, M. – BARA DE TOVAR, M. Manuel de phonétique et de diction françaises : à l'usage des
étrangers, p. 150
98
LAURET, B. Enseigner la prononciation du français : questions et outils, p. 43
84
7.2 L’accent tonique
Le groupe rythmique est toujours limité de l’accent qui tombe sur la dernière
syllabe. L’accentuation française est conséquemment régulière. Le volume de la voix
augmente d’une façon continue du début jusqu’à la syllabe accentuée, laquelle est un peu
allongée, par rapport aux autres syllabes du groupe. Cependant, les syllabes inaccentuées,
étant prononcées plus vite et moins fort, elles sont toutes aussi bien articulées que les
syllabes accentuées.99
A l’intérieur du groupe rythmique, on aperçoit aussi les unités formés par un
ensemble des mots se rapportant à une idée, une image, un symbole ou une action
unique...100 A l’oral, pour qu’on se comprenne bien, on sépare les mots d’après le sens
donné :
Plus qu’on parle vite, moins on tient à séparer les mots.101 Aussi, est-il souvent
suffisant de demander les natifs de parler plus lentement, pour qu’on comprenne mieux.
Activité 1
Entraînez la perception du rythme : divisez les élèves en paires ou en deux groupes
qui se mettent face à face et répétez à haut voix le dialogue à l’aide des percussions ou du
battement des mains.
Activités 2
Identifiez les groupes rythmiques102 : l’enseignant lit les prénoms et les élèves
devinent combien de personne il y a.
99
HENDRICH, J – TLÁSKAL, J. – RADINA, O. Francouzská mluvnice, p. 38
100
PEYROLLAZ, M. – BARA DE TOVAR, M. Manuel de phonétique et de diction françaises : à l'usage des
étrangers, p. 150
101
LAURET, B. Enseigner la prononciation du français : questions et outils, p. 44
102
LAURET, B. Enseigner la prononciation du français : questions et outils, p. 45
85
1. Jean, Jacques, Paul et Henri.
2. Jean-Jacques, Paul et Henri.
3. Jean-Jacques et Paul-Henri.
Activités 3
Proposez aux élèves d’imiter l’accent français dans leur langue maternelle103 :
l’objectif de cet entraînement est de démontrer l’opposition de l’accentuation française et
l’accentuation tchèque.
Dnes VEčer PŮJdeme DO kina.
Dnes veČER půjdeME do kiNA.
da da daa, da da daa, da da daa
On va au ciNÉ ce SOIR.
8. L’INTONATION
L’un des éléments essentiels de l’apprentissage de la langue est la maîtrise de
l’intonation. Vu qu’on est habitué à percevoir la parole de la manière complexe, une bonne
prononciation chez les étrangers peut faciliter la communication et cacher de nombreuses
petites fautes.104 Néanmoins, ce n’est pas quelque chose qu’on pourrait maîtriser en
plusieurs jours ou semaines, l’apprentissage de la musique d’une langue étrangère est un
processus infini. Il est donc important d’exposer nos oreilles au français parlé le plus
souvent possible (radio, télévision, cinéma, musique etc.), même si notre niveau n’est pas
encore suffisant pour comprendre tout.
103
LAURET, B. Enseigner la prononciation du français : questions et outils, p. 47
104
ZEZULA, J. Nácvik francouzské výslovnosti z hlediska metodického, p. 55
86
8.1 Quels sont les modèles d’intonation ? 105
Suivant les types de la phrase, on reconnaît la mélodie montante, descendante ou
leur combinaison. Pareil comme pour signaler l’enchaînement, on s’aide d’une courbe
graphique ou d’une flèche, pour marquer l’intonation :
105
D’après LÉON, M. Exercises systématiques de prononciation française, p. 110
106
LÉON, M. Exercises systématiques de prononciation française, p. 104
107
LÉON, P. – LÉON, M. Introduction à la phonétique corrective, p. 79-80
87
interrogatif. Ensuite, on descend et on ne remonte légèrement que sur la dernière
syllabe de la phrase : Comment allez-vous ? – Quelle chanson préférez-
vous ? :
Quelle
Co mment chan
a vous ? son
llez- préfé vous?
rez-
A
ppor
tez-
moi
une
ca
rafe
d’eau,
s’il vous
plaît.
108
LÉON, M. Exercises systématiques de prononciation française, p. 117
88
Au cours de l’enseignement des langues, la consigne la plus typique est : « Ecoutez
et répétez ». Néanmoins, en ce qui concerne la prononciation, l’intonation en particulier, la
consigne devrait être plus précise : « Ecoutez et imitez ».109 Les avantages de l’imitation
sont considérables. Avant tout, on ne se concentre pas seulement au vocabulaire et à la
syntaxe donnés, mais aussi à la mélodie et le rythme. Si l’enregistrement sonore présente,
par exemple la voix très aigue d’une femme, n’hésitons pas d’exagérer et répétons les
phrases en imitant tous les éléments de la parole qu’on a reconnus : mélodie, rythme,
volume et hauteur de la voix, marques d’hésitations, enchaînement et liaison etc.
Activité 1
Imitez la mélodie des phrases déclaratives : n’oubliez pas de placer bien l’accent
tonique, accompagnez la prononciation du geste de la main
Activité 2
Imitez la mélodie des phrases interrogatives et répondez aux questions : observez la
différence entre les modèles d’intonation
109
LAURET, B. Enseigner la prononciation du français : questions et outils, p. 88
89
LA RECHERCHE
Introduction
Pour mieux comprendre la situation de la prononciation française dans les écoles
tchèques, nous avons exécuté pendant l’année 2009 à Brno une recherche sous la forme du
questionnaire. Parmi les cents vingt-deux répondeurs, il y avait les étudiants universitaires
de la formation des maîtres, de la faculté des lettres et les élèves du lycée français.
La recherche aborde les sujets de la relation et l’influence des langues connues par
les apprenants avant qu’il commencent à apprendre la langue française, le rôle du choix du
manuel avec lequel on travail dans la classe et de l’accent que l’enseignant met sur la
prononciation. Nous avons examiné aussi quels sont les traits les plus difficiles de la
prononciation française à maîtriser pour les tchèques et quel est leur niveau des
connaissances par rapport à cette problématique.
90
L’analyse
Du fait que le français est dans les écoles tchèques enseigné dans la plupart des cas
(97% des répondeurs) comme la deuxième langue étrangère, nous avons prévu que
l'expérience de la prononciation de la première langue étrangère (l’anglais pour 99 des
répondeurs, l’allemand pour 10 répondeurs) facilite l’apprentissage de la prononciation de
la deuxième langue étrangère – le français. Cette hypothèse a été positive seulement chez
24% des répondeurs.
L’influence du choix du manuel sur le niveau de la prononciation des apprenants
n’était pas prouvé. Par contre, l’analyse des questions sept à dix, nous montre l’importance
de l’attitude de l’enseignant envers le travail de la prononciation.
Chez les répondeurs qui trouvent leur prononciation excellente on peut constater
que, d’après le questionnaire, leurs enseignants ont payé beaucoup d’attention à
l’entraînement de la prononciation au début de l’apprentissage et la moitié d’eux ont
travaillé la matière constamment chaque leçon au moins pendant quelques minutes.
Néanmoins, on trouve le même attitude des enseignants aussi chez huit sur quatorze
des répondeurs qui ont évalué leur prononciation comme insuffisante.
Plus que la moitié des questionnaires énoncent que le nombre d'exercices consacrés
à l’entraînement de la prononciation dans les manuels utilisés dans la classe est très petit,
pourtant, il a été prouvé que seulement 43% des enseignants utilisent des copies
supplémentaires pour travailler la prononciation.
Les informations considérables nous révèle les réponses à la question numéro
douze. Selon les résultats du questionnaire, les éléments de la prononciation française les
plus difficile à apprendre pour les débutants tchèques sont (par ordre dégressif suivant la
fréquence des éléments dans les réponses) : l’articulation des voyelles nasales, la différence
entre le « e fermé » et le « e ouvert », l’articulation du « r français », l’articulation du [y],
l’enchaînement et la liaison, la différence entre l’orthographe et le français parlé,
l’articulation de [œ] et des voyelles arrondies en général.
Ce qui est remarquable, c’est que seulement trente personnes ont répondu au moins
partiellement à la question quatorze examinant la brève connaissance des voyelles
françaises. Ces répondeurs savaient plus ou moins que les voyelles sont classées de la façon
suivante : orales/nasales, fermées/ouvertes, antérieures/postérieures. Un seul répondeur a
mentionné la labialisation et a écrit le nombre exact des voyelles, mais il a avoué en même
temps de savoir bien réaliser seulement certaines phonèmes et cela uniquement comme les
sons séparés.
91
Cependant, même parmi le reste des apprenants, il y en avaient trente-quatre qui
dénonçaient de savoir bien prononcer les voyelles, soit individuellement soit dans le
contexte.
A la fin, on voudrait constater que 64% des répondeurs ont qualifié la prononciation
de leur premier enseignant comme excellent et dont quatorze apprenants trouve excellent
aussi l’enseignement de la prononciation française en République tchèque. Les autres ont
trouvé la prononciation de leur premier enseignant satisfaisante. Trente-quatre des
questionnés (28%) évaluent l’enseignement de la prononciation française en République
tchèque comme insatisfaisante.
Conclusion
L’objectif de la recherche présentée était de documenter le niveau de la
prononciation française des apprenants tchèques dans le milieu tchèque. En ce qui concerne
la valeur des réponses dans le questionnaire, il est nécessaire de remarquer qu’il s’agit des
rapports subjectifs qui ne peuvent pas être employés au sens général.
Pour résumer la recherche, nous voudrions, avant tout, souligner la preuve des
meilleurs effets sur la prononciation des élèves chez les enseignants initiatifs qui travaillent
la matière régulièrement.
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ANNEXES
Tento dotaznìk sloužì jako podklad pro bakalářskou práci na téma: Francouzská výslovnost
pro české začátečnìky. Veškeré uvedené informace zůstanou anonymnì.
Předem Vám děkuji za čas strávený při jeho vyplněnì. Martina Horáková
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11. Za nejtěžšì při výuce francouzské výslovnosti pro české začátečnìky považuji:
……….………………..………………………………………………………………
12. Dovedu přečìst francouzský text zapsaný pomocì transkripčnìch znaků fonetické
abecedy : ano / ne / nevìm, co je to fonetická transkripce
13. Francouzština má (doplňte počet) …………. samohlásek, které můžeme rozdělit na
……………….……… a ……………………… . Samohlásky umìm / některé umìm
/ neumìm správně vyslovit a to pouze jednotlivě / pouze v kontextu (v konkrétnìch
slovech) / jednotlivě i v kontextu.
14. Během studia francouzského jazyka jsem se setkal(a) / nesetkal(a) s rodilým
mluvčìm.
15. Při setkánì s rodilým mluvčìm mám občas / vždy / nemám problém s porozuměnìm
16. Správná výslovnost cizìho jazyka je i klìčem k lepšìmu porozuměnì : souhlasìm /
nesouhlasìm
17. Výuka výslovnosti francouzštiny je dle mé zkušenosti na českých školách výborná /
dostačujìcì / nedostatečná.
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FIGURES
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Fig. 32 – Le tableau des consonnes
D’après LAURET, B. Enseigner la prononciation du français : questions et outils, Ed.
N°01 Paris : Hachette Livre, 2007. p.71
Fig. 9 – la voyelle [u], Fig. 10 – la voyelle [i], Fig. 11 – la voyelle [y], Fig. 12 – la voyelle
[e], Fig. 13 – la voyelle [ε], Fig. 14 – la voyelle [o], Fig. 15 – la voyelle [ɔ], Fig. 16 – la
voyelle [ø], Fig. 17 – la voyelle [œ], Fig. 18 – la voyelle [a], Fig. 19 – la voyelle [ǝ], Fig.
20 – la voyelle [ɑ], Fig. 21 – la voyelle [ɔ], Fig. 22 – la voyelle [ɛ –
]
D’après DOHALSKÁ, M. – SCHULZOVÁ, O. Fonetika francouzštiny. 1. vyd. Praha :
Univerzita Karlova v Praze, Nakladatelstvì Karolinum, 2003. 234 s. ISBN 80-246-0570-8
et
POKORNÁ, J. – VRÁNOVÁ, M. Přehled české výslovnosti : logopedická a ortoepická
cvičenì pro dospělé. 1. vyd. Praha : Portál, 2007. 925 s. 9788073671693
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CONCLUSION
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Les figures et les tableaux dans le travail ont été, dans la plupart des cas, simplifiés ou
modifiés afin de correspondre mieux à l’usage des débutants.
Le mémoire de licence ne conçoit pas entièrement la problématique de la
prononciation française. Offrant les connaissances élémentaires, il représent plutôt un
tremplin pour ceux qui en veulent acquérir des expériences plus profondes. Veuillez vous
inspirer de ce travail qui a pris pour son but, entre autre, de souligner l’importance de
l’enseignement de la prononciation et de réveiller l’intérêt de ce-ci.
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RESUME
Česky
Tato práce pojednává o francouzské výslovnosti z hlediska lingvodidaktického.
Zabývá se konkrétně otázkou jejì výuky u českých začátečnìků. Ve svém rozsahu
představuje stručný úvod do fonetiky jako takové s využitìm přìkladů z francouzského
jazyka. Dále pak obsahuje kapitolu srovnávajìcì typické rysy české a francouzské
výslovnosti, na kterou navazuje podrobný popis francouzských hlásek.
Charakteristika způsobu artikulace jednotlivých hlásek je doplněna o poznámky a
ukázkové přìklady, u obtìžnějšìch fonémů uvádìme taktéž praktická cvičenì, jejichž slovnì
zásoba a gramatika jsou přizpůsobeny úrovni začátečnìka. Podobně je tomu i v kapitolách o
rytmu, přìzvuku a intonaci.
Kromě teoretických poznatků z oblasti fonetiky se v této práci setkáme
s metodickými komentáři k výuce jednotlivých prvků francouzské výslovnosti.
English
The bachelor thesis introduces the linguodidactic aspect of the French
pronunciation. It deals particularly with teaching the pronunciation to beginners. The work
includes a brief introduction to the phonetic studies supported by the typical examples of
the French language. The following chapter covers a comparison of special features of the
French and the Czech pronunciation.
The individual sounds are charecterised with a regard to the manner of the
articulation, involving examples and notes as well. The difficult ones are enriched of the
activities using the beginner level of the vocabulary and the grammar. The same structure is
followed in the chapters about rhythm, stress and intonation.
Apart from the theoratical knowledge of the phonetics, the thesis provides us with
the methodical notes concerning the teaching of the particular segments of the
pronunciation in the class.
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BIBLIOGRAPHIE/SITOGRAHIE
JANEŠOVÁ, J. Praktický kurs francouzské výslovnosti. 1. vyd. Voznice : Leda, 1995. 229
s. ISBN 80-85927-05-5
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POKORNÁ, J. – VRÁNOVÁ, M. Přehled české výslovnosti : logopedická a ortoepická
cvičenì pro dospělé. 1. vyd. Praha : Portál, 2007. 925 s. 9788073671693
DELATTRE, P. L'Enseignement de l'R français, 1946. Voir le site Internet JSTOR Trusted
archives for scholarship [en ligne]. [réf. 2010-03-24] Accesible de
<http://www.jstor.org/pss/380395>
Français interactif : The University of Texas [en ligne]. [réf. 2010-02-14] Accessible de
<http://www.laits.utexas.edu/fi/html/pho/03.html>
101
KRČMOVÁ, M. Fonetika a Fonologie. Masarykova univerzita. Filozofická fakulta, 2008.
Voir le site Internet Fonetika a fonologie, kap. 5.2.4 [en ligne]. [réf. 2010-03-10]
Accessible de
<http://is.muni.cz/do/1499/el/estud/ff/js08/fonetika/ucebnice/ch05s02s04.html>
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