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Volume LxxxvIi n°19

- Le journal indépendant de l’Université d’Ottawa -

reposer sans
paix

www.larotonde.ca LaRotonde @LaRotonde La RotondeVideo la_rotonde1932


section

éditorial Mathieu Tovar-Poitras


redaction@larotonde.ca
Rédacteur en chef

Transition à ne pas prendre pour acquis


On peut lire dans cette publication que ne devrait pas – en venir à conclure quoi le marché dû à la disparition des com-
MATHIEU TOVAR-POITRAS
les deux parties auraient discuté des que ce soit avec ces déclarations. Il existe merces qui régulaient en partie les prix.
RÉDACTEUR EN CHEF
conséquences de ce rejet, soit un proces- deux versions opposées de la situation
Elle approche vite cette date.
La protection des clubs, des services sus qui inclut des congédiements. avec des faits qui sont probablement vé-
et des commerces était l’un des sujets ridiques dans les deux scénarios. Tels des dominos, les effets du référen-
Le SÉUO n’a pas répondu publique-
phares du référendum étudiant, pour ne dum commencent à apparaître les uns
ment à Booth, mais il l'a fait par l’entre- Toutefois, cela ne justifie pas l’absence de
pas dire le thème. C’était le mantra des après les autres. La suite demeure incer-
mise d’un commentaire sur l'une de ses transparence et l’impression de tensions
deux côtés du bulletin de vote. « On va taine, car l’état actuel de la Fédération a
propres publications. On y apprend un au niveau du processus de transition. Les
protéger les services et les commerces, changé de manière irréversible. De nou-
peu sur le plan en question. Une transi- niaiseries de politique étudiante et les ti-
c’est une priorité. » velles variables sont à présent en jeu, les
deux organisations devront retourner
Et maintenant ?
autour de la table pour s’entendre sur
Une vague de congédiements a débu- un plan d’action qui devrait inclure des
té au sien de la Fédération étudiante mesures d’atténuation.
de l’Université d’Ottawa (FÉUO). On a
annoncé la mort imminente des com-
Clarté, quelqu’un ?
merces. La FÉUO et l’organisation élue, C’est quand même une coïncidence inté-
le Syndicat étudiant de l’Université d’Ot- ressante que l’on revienne constamment
tawa (SÉUO), se lancent le blâme sur les sur l’enjeu de la transparence lorsqu’on
réseaux sociaux. parle de la FÉUO. Si la question se pose
à savoir pourquoi les gens ont opté pour
Pourtant, n’avait-on pas convenu d’une
une autre option, c’est peut-être une
transition paisible ? Le SÉUO n’avait-il
piste de réflexion sur laquelle se pencher.
pas annoncé après sa victoire d’entamer
un transfert « sans heurt » ? Paige Booth, Il n’est pas ici question de la clause de
présidente par intérim de la FÉUO, ne confidentialité des employés en lien avec
s’était-elle pas engagée à faire tout ce l’acquisition d’informations confiden-
qui était en son pouvoir pour protéger tielles obtenues dans le cadre de leurs
les services et les emplois ? « C’est une fonctions. C’est une obligation contrac-
promesse », avait-elle dit. tuelle dont la violation entraînerait des
conséquences aux employés et qui, de
À la lumière des récents développe- ILLUSTRATION : ANDREY GOSSE
toute manière n’est pas sujette à négo-
ments, on peut dire que ces promesses
ciation. La communication organisa-
vieillissent mal. Un peu comme celle rades de partis doivent cesser. Des indi-
tion qui aurait été proposée par la FÉUO tionnelle mériterait d’être retravaillée,
de la transparence, non ? Aucun com- vidus sont en train de perdre leur source
comme étant un « facelift de l’organi- mais c’est un enjeu interne dont les spé-
muniqué de la FÉUO à l’endroit de ses de revenus et la population étudiante
sation ». Le Syndicat explique que leur cificités ne sont connues qu’au sein de
membres annonçant et surtout, expli- perd graduellement ses ressources.
déclin de la proposition est dû au fait que cette sphère.
quant la liquidation des commerces.
« [cela] les aurait forcés à devenir une Là où la transparence doit être accrue
C’était pourtant le moment idéal pour 1er mai, date à encercler
FÉUO 2.0 […], mais qu’ils attendent de pour le bien de la population étudiante
agir sur cette promesse, mais au lieu, on
recevoir une liste des actifs, des passifs Imaginons un instant que les choses
poursuit la culture de l’omerta. dans son entièreté est au niveau com-
et d’autres obligations contractuelles de poursuivent leur trajectoire actuelle. Le
munautaire entre les organisations et le
Deux versions… deux vérités ? la FÉUO ». 1er mai arrive, le SÉUO est officiellement
public. La confiance est quelque chose de
en fonction et les commerces ne sont
fragile qui peut facilement se rompre lors
Au lieu, on retourne sur Facebook et C’est une réponse révélatrice parce qu’elle que de jadis souvenirs. Il y a un chantier
de l’apparition de doutes raisonnables.
on se renvoie la faute. La version de la s’emboîte avec des commentaires publics à remettre sur pied et avec un budget
FÉUO diffusée sur le compte de Booth de personnes affiliées à la FÉUO qui cla- flou à cause des récentes annonces du La dernière chose que l’on voudrait voir
allègue que la Fédération a soumis un ment que le référendum n’est « qu’un gouvernement Ford au sujet du finan- arriver est la perte de confiance envers
plan de transition qui a été refusé par le changement de nom et de logos ». Mais cement des organisations étudiantes. le processus de transition. Et pourtant,
SÉUO, qui désirait plus d’informations. à tout état de choses, on ne peut – et on L’Université d’Ottawa est avantagée sur nous y voilà.

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ACTUALITÉS Gabrielle Lemire


actualites@larotonde.ca
Cheffe de pupitre

Politique étudiante

Perte des services pour les étudiant.e.s de l’U d’O


MAEVE BURBRIDGE
JOURNALISTE

La Fédération étudiante de l’Univer-


sité d’Ottawa (FÉUO) annonçait, la
semaine dernière, l’annulation du fi-
nancement pour les clubs et services en
cette période de transition. Par la suite,
La Rotonde a été mise au courant du
fait que la FÉUO compte également fer-
mer ses commerces de manière perma-
nente. Il semble toutefois y avoir deux
versions de l’histoire, entre la FÉUO
et le Syndicat étudiant de l’Université
d’Ottawa (SÉUO), par rapport à qui
est responsable de la perte des services
sur le campus.

« En raison des résultats du référen-


dum, nous [la FÉUO] ne sommes pas
dans la capacité de continuer avec le fi-
nancement des clubs », pouvait-on lire
dans un courriel envoyé aux membres
exécutifs des clubs le 22 février dernier.

La présidente par intérim de la FÉUO,


Paige Booth, a toutefois confirmé au-
près de La Rotonde, le 21 février, que «
l’entente [intérimaire] fait en sorte que
la FÉUO puisse continuer à fonctionner.
Cela inclut les services, programmes MONTAGE : ANDREY GOSSE
de santé et U-Pass, les clubs, les corps
fédérés et tous autres services dont les Les membres de clubs et employés des Paige Booth, quant à elle, a réfuté les
Qui en est responsable ?
fonds sont recueillis par la FÉUO », ce bureaux de services de la FÉUO ne sont dires du SÉUO dans une publication
qui semble contredire les derniers mes- pas autorisés à discuter de ces coupures. Le SÉUO, syndicat qui prendra la re- Facebook qui date du 1er mars : « Les
sages-clé de la Fédération. Pourquoi lève de la FÉUO dès le 1er mai, a réagi propos du SÉUO sont complètement
donc, la FÉUO a-t-elle décidé de couper à la décision de la Fédération de lais-
Adieu aux commerces étudiants faux et très décevants », écrit-elle. Elle
ce financement, pourtant vital, pour les ser tomber les clubs, services et com- explique que la FÉUO « a invité [le
clubs et services sur le campus alors que Les clubs et services ne sont pas les merces, par voie de communiqué le 28 SÉUO] à prendre part à des rencontres
le contrat intérimaire stipule explici- seuls organes de la Fédération à souffrir février. Le Syndicat « exhorte la FÉUO pour planifier la transition et pour leur
tement que la FÉUO a le devoir de les de l’instabilité de la politique étudiante d’arrêter ses plans actuels de licencier offrir des ressources pour leur venir en
protéger ? à l’Université d’Ottawa. Les commerces des employés, de fermer ses entreprises aide. Le SÉUO a refusé ces proposi-
gérés par la FÉUO, tels que Pivik, le Café et de liquider des actifs jusqu’à ce qu’ tions, ce qui nous a choqué ». Booth dé-
La FÉUO manque de sous Alt et la librairie Agora fermeront, et ce [ils] puiss[ent] organiser une rencontre clare que le Syndicat avait eu la chance
D’après Booth, « le financement des probablement de manière permanente. pour planifier un processus de transi- d’empêcher la situation mais qu’il ne l’a
clubs s’arrête maintenant, car plusieurs tion mutuellement bénéfique ». pas prise.
La Fédération n’a malheureusement
demandes de subventions ont déjà été
pas été ouverte avec la population étu- Le Syndicat plaint également le fait que La FÉUO n’a pas fait suite aux de-
reçues par le Comité des clubs et ex-
cèdent la somme totale des cotisations diante, le SÉUO, ou les médias étu- la Fédération a omis de le consulter mandes d'entrevues de La Rotonde au
étudiantes pour cet objectif ». C’est-à- diants, en ce qui concerne la décision avant de faire ces changements, pour- sujet de la fermeture des commerces.
dire que la FÉUO manque de ressources de fermer les commerces. La Rotonde tant majeurs. La décision soudaine Toutefois, le SÉUO a avoué « qu’[il n’a]
adéquates pour financer les activités des a été mise au courant de la décision de d’annuler le financement de clubs et aucune idée de la façon que la FÉUO dé-
clubs pour le reste de l’année scolaire, la Fédération par plusieurs employés services, ainsi que la clôture voilée des sire aller de l'avant, puisqu'elle ne com-
et ne peut pas puiser dans ses propres des commerces susmentionnés, qui se commerces gérés par la Fédération munique pas avec [lui] de façon ouverte
coffres, vu la situation compromise de retrouvent eux aussi contraints à ne pas compliquera le processus de transfert et transparente », ce qui contredit les
l’organisation. en parler ouvertement. de services pour le Syndicat. propos de la Fédération.

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Mois de la francophonie

C’est pas de la poutine, mais ...


GABRIELLE LEMIRE
CHEFFE DU PUPITRE ACTUALITÉS

Le mois de mars souligne la francopho-


nie mondiale et le campus n’y échappe
pas cette année. Bien que pour plusieurs,
le mois soit synonyme du Festival de la
poutine, La Rotonde invite son lectorat à
aller au-delà du mets traditionnel cana-
dien-français pour goûter aux activités
organisées en français sur le campus
jusqu’à la fin du mois.

Le Service de vie communautaire or-


ganise le mois dans l’optique d’inclure
la francophonie locale, mais également
nationale et internationale. « On voulait
des invités qui proviennent de plusieurs
horizons et qui font la promotion de la
francophonie non seulement au Canada,
mais internationale. On essaie d’aller PHOTO : EMILIE AZEVEDO
chercher les étudiants internationaux, de
rejoindre le plus d’étudiant.e.s possibles découvrir la culture francophone sur le l’Université et la Fédération étudiante de Pour les branchés culture
», explique Maxime Brunet, coordinateur campus et dans la région et leur donner l’Université d’Ottawa.
Les fervents artistiques pourront trouver
du carrefour francophone. l’occasion de vivre en français ». Les acti-
Quant à la programmation organisée sur le chaussure à leur pied avec au programme
vités du mois de la francophonie servent
campus, Brunet souligne aussi que même un spectacle de Samian. Le rappeur ori-
Stratégie francophone donc d’écho à la présence des franco-
si la poutine est un « gros morceau » que ginaire de la nation Abitibiwinni fera un
phones sur le campus.
Dans le cadre du 50e anniversaire de la les étudiant.e.s attendent impatiemment, tour sur le campus mercredi le 7 mars
loi sur les langues officielles au Canada, c’est la francophonie qui sera représentée pour rapper en français et en algonquin
Célébrer notre présence
l’Université a notamment émis un plan à travers toutes les activités. dans le cadre de la Semaine du tra-
stratégique pour rehausser le bilinguisme Pour Trevor Stewart, président et fonda-
vail social. Le tout se déroulera au Café
et renforcer son engagement envers sa teur du Front franco-ontarien (FFO), en Pour les mordus de conférences
Nostalgica à 20h.
mission en francophonie. Les objectifs contexte des coupures du gouvernement
Sans la sauce et les curds de fromage,
du plan se résument à l’amélioration de ontarien, ces activités et ces célébrations Les deux spectacles d’humour font égale-
d’autres activités plutôt éducatives sont
la gouvernance de la francophonie sur le « permettent d’assurer que les franco-on- ment un retour cette année. L’humoriste
accessibles à toute la population étudiante
campus, le renforcement de sa présence tarien.e.s prennent leur place dans cette québécois Sam Breton foulera les
au cours du mois de mars. La population
et son rayonnement. Le plan appelle éga- province ». La crise linguistique que tra- planches du Nostalgica à 19h30 le 12
étudiante pourra assister le mardi 6 mars
lement à une meilleure communication verse l’Ontario français ne passe pas ina- à midi, à une conférence sur le nutrition- mars. « Coco » Béliveau, originaire d’Aca-
de la mission francophone de l’Université perçue selon Brunet, qui voit un mouve- niste urbain, c’est-à-dire sur les manières die, clôturera le mois de la francophonie
d’Ottawa. ment de solidarité francophone se créer : de bien s’alimenter de façon nutritive et en performant à l’Agora du Centre uni-
« Les gens s’intéressent plus à la question, éco-responsable en contexte urbain. Le versitaire le 28 mars à 11h30.
Cette prise de responsabilité est inhérente
ça a réveillé quelque chose », indique-t-il. tout se passe à l’Agora du Centre univer-
à la stratégie pensée par Linda Cardinal, Pour les créatifs qui souhaitent exercer
sitaire.
chargée de mission à la francophonie au Pour Francesco MacAllister Caruso, coor- leur plume en français pendant le mois de
cabinet du recteur. En lien avec les activi- donnateur du Syndicat étudiant de l’Uni- Une conférence sur les femmes nullipares mars, le Carrefour francophone organise
tés francophones sur le campus, son plan versité d’Ottawa, le Mois de la francopho- occupera également l’Agora le 8 mars à un concours de nouvelle littéraire. En lais-
stipule que l’Université devra fournir les nie est l’occasion idéale de « célébrer la 10h30, dans le cadre de la Journée inter- sant le thème au choix des participants, le
fonds nécessaire à l’élaboration d’activi- culture et les réussites de la communauté nationale pour les droits des femmes. C’est Carrefour souhaite également recevoir les
tés en français non seulement pour les francophone, franco-ontarienne ». Le la conférencière Catherine-Emmanuelle contributions d’étudiant.e.s en Français
étudiant.e.s francophones locaux mais Syndicat élu le 11 février n’organisera pas Delisle qui prendra la parole pour parler langue seconde. Des prix de 100$ à 300$
« auprès des étudiants francophiles d’activités avant le 1er mai, en attente de ces femmes qui n’ont pas d’enfants, seront attribués aux auteur.e.s des textes
et internationaux afin de leur faire de la fin de l’entente provisoire entre soit par choix ou par les hasards de la vie. gagnants.

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actualités la rotonde numéro 19 5

Retour sur la crise

Un duo inséparable
(RPFO) mardi dernier à Ottawa, a voulu
PASCAL VACHON souligner cette fibre militante. Un panel
JOURNALISTE de six qui regroupait des chefs de file de
la francophonie ontarienne tels que la
Près de 100 jours se sont écoulés depuis militante Jacqueline Pelletier et Félix
la crise linguistique déclenchée par le Saint-Denis, un animateur culturel fran-
gouvernement Ford. Depuis ce jour co-ontarien. Les panélistes ont entre
sombre du 15 novembre, les militants
autres parlé de leur fibre de militant
franco-ontariens ont fait sentir leur
qu'ils ont découvert à un très jeune âge.
présence via des regroupements et des
manifestations. La Rotonde vous dresse « Je savais que c’était pour être un pa-
un portrait de ce militantisme qui a nel des plus intéressants, mais ç’a été PHOTO: ÉMILIE AZEVEDO
marqué les derniers mois en Ontario au-delà de toutes mes attentes. On a
français. terminé plus tard que prévu, mais ma conférence
foi, on aurait pu en prendre encore pour
La rébellion d’Amanda Simard, la ma-
trois jours à tel point que les gens étaient
nifestation du 1er décembre 2018 et les
nombreux articles de journaux à travers
le Canada ont fait partie du mouvement
attentifs », se réjouit Diego Elizondo,
agent des communications du RPFO, au
Mieux imaginer avec le passé
sujet du panel.
franco-ontarien. Il rappelle aux plus âgés Le professeur avait aussi pour but
la crise de l'hôpital Montfort ; Martin PASCAL VACHON d’éclaircir la définition de droits hu-
Quatre grands moments
Normand, politologue à l’Université JOURNALISTE mains, un concept parfois très vague
d’Ottawa, juge cependant que la techno- La résistance contre le règlement 17 de et complexe pour les sociologues et les
logie a, cette fois-ci, joué un rôle clé. 1912, les crises scolaires des années 1970, Revenir au tout début des droits hu- chercheurs.
SOS Montfort et la crise linguistique de mains pour comprendre ce qu'ils vé-
« L’AFO a réussi en trois ou quatre jours hiculent était un point central du livre « Je pense qu’il y a vraiment une mécon-
2018 sont les quatre grands événements naissance de ce que sont les droits hu-
à mobiliser des gens de la façon dont de José Lopez. Un livre qu’il a présenté
de la résistance franco-ontarienne, selon mains, on pense toujours à la dignité de
SOS Montfort a réussi en trois ou quatre en partie mercredi dernier lors d’une
l’historien Serge Dupuis de l’Université l’individu et à l’égalité, mais ce sont tous
mois, la façon de rejoindre les gens et de conférence au sujet de l’imaginaire po-
Laval. Pour ce dernier, il est certain que des concepts qui sont assez abstraits,
communiquer s’est accélérée », explique litique des concepts de citoyenneté et de
le politologue. « Les ponts semblent être le mouvement anti-Ford marquera l’his- donc moi j’ai essayé d’identifier le pra-
droits humains.
toire de la province. « 2018 va s’inscrire tique », affirme t-il.
rompus entre la communauté franco-
phone et le Parti conservateur. C’est clair à la hauteur de Montfort, de la crise Son livre de 417 pages intitulé
scolaire et de la loi 17. Est-ce qu’on va L’imaginaire politique du concept des Visite à Rome
que les événements du 15 novembre et
les réactions qui ont suivi de la ministre avoir une lutte de la même durée ? Il ne droits humains s’intéresse à la politisa- L’auteur a surtout utilisé des archives
Caroline Mulroney et du premier mi- faut pas oublier non plus que ces luttes tion des droits humains. Le professeur des bibliothèques canadiennes pour
nistre semblent avoir miné les chances épiques là ont duré plusieurs années », de l’Université d’Ottawa a jugé qu’il fal- faire ses recherches. À plusieurs re-
affirme l’historien. lait retourner dans les années 1970 afin prises, il cite des historiens ou des so-
de rapprochement », ajoute-t-il.
de se pencher sur la question. Il utilise ce ciologues du passé. Quand les archives
L’AFO entame aussi des procédures contexte comme point de départ malgré canadiennes n’étaient pas suffisantes, le
Réunis pour un panel
judiciaires concernant l’Université de le fait qu’une organisation promouvant chercheur s’est déplacé jusqu’à Rome,
Un panel sur le militantisme en fran- l’Ontario français et le Commissariat les droits de l’homme, l'Organisation des en Italie, pour faire des recherches : « Je
cophonie ontarienne, organisé par le aux services en français. C'est un dossier Nations Unies, a vu le jour en 1945. suis allé à Rome parce que c’était dans
Réseau du patrimoine franco-ontarien à suivre au cours des prochains mois ! le contexte du droit à l’alimentation, et
« Dans les années 50, les gens évo-
c’est là qu’est le siège social de l'Organi-
quaient les droits humains mais c’était
sation des Nations Unies pour l'alimen-
dans des contextes circonscrits. À partir
tation et l'agriculture », précise-t-il au
des années 70, on commence à parler des sujet de son voyage en Europe.
droits humains d’une façon plus globale
et beaucoup plus quotidienne, alors c’est Le titre du livre reflète, selon l’auteur, le
vraiment à ce moment-là que cette no- manque de consensus sur la définition
tion commence à pénétrer l’imaginaire du droit humain. Ce titre avait pour but
des gens », commence le professeur. de révéler cet imaginaire du pouvoir
politique concernant les droits de la per-
Selon Lopez, cette vision des droits hu- sonne car pour lui, les droits humains ne
mains possède un plafond que les gens doivent pas être politisés.
n’osent pas - ou ne peuvent pas - dépas-
ser. « Je dis que c’est un imaginaire politique
car c’est une façon de concevoir le droit
« Quand on parle de droits de la per- de vivre ensemble, et imaginaire car
sonne, on limite le débat car on est tous c’est une façon de voir et d’imaginer le
d’accord par rapport à ça, donc il y’a au- monde autrement mais aussi d’essayer
PHOTO: ÉMILIE AZEVEDO cune discussion et ça c’est un problème », de travailler pour la transformation du
explique-t-il. monde. »

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6 actualités l laar ro ot to onnd de e l e lmuanrddi i 42 9m amrasr s2 021091 6

Ottawa et Gatineau, l'histoire d'amour


Nelson Mahmoudi
résident d’Ottawa
C'est une idée profondément absurde, avec très peu de preuves, de soutenir que
cela profitera aux citoyens d'Ottawa ou de Gatineau. Nos systèmes de trans-
port en commun sont déjà très intégrés, ce qui était une étape étonnante pour
faciliter le passage de la frontière. Je peux voir comment certains citoyens de
Gatineau peuvent tirer profit de cette fusion, mais les avantages seraient mi-
nimes. Et n'oublions pas que le Québec et l'Ontario ont des politiques de scola-
risation et de soins de santé très différentes. Celles-ci étant l'un des services les
plus importants offerts au Canada, elles seraient compromises par la bureau-
cratie des lois provinciales. Et enfin, avec la légalisation récente du cannabis,
quelles lois provinciales seraient suivies ? L’âge légal à 19 ans ou à 18 ans ?

Les maires d’Ottawa et de Gatineau se sont


MAEVE BURBRIDGE mis d’accord sur un rapprochement des deux
JOURNALISTE villes. Pour élucider ce qui motive ladite union,
Noémie Poirier le directeur des relations communautaires
résidente de Gatineau d'Ottawa, Mathieu Gravel, divulgue les détails du plan auprès de La Rotonde. Les uOt- Pascale Couturier-Rose
taviens ont quant à eux réagi aux plans de rapprochement en soulevant des enjeux tels
que le transport en commun et la complexité d'un tel projet.
résidente d’Ottawa
Je dois prendre les transports en
commun chaque jour pour me L’union fait la force Non je ne pense pas que ça serait
rendre à l’école. Je dois prévoir en- faisable. Les infrastructures sont
viron une heure et demie de dépla- Le projet de rapprochement a été annoncé le mercredi 20 février, lors d’une réunion des trop différentes entre les deux
cement tandis que le même trajet entreprises et gens d’affaires de la région d’Ottawa-Gatineau. D’ailleurs, c’est le com- villes (système de santé, système
pourrait me prendre 15 minutes en merce, la circulation de capitaux et l’échange de main-d’œuvre qui semblent être les mo- d’éducation). De plus, étant donné
auto. En effet, je trouve que c’est tivations primaires de la toute nouvelle alliance. « La région d’Ottawa-Gatineau est une que ces systèmes sont des systèmes
une belle idée de vouloir rappro- région orientée vers l’économique. Si l’économie d’Ottawa va bien, alors l’économie de provinciaux, ils ne pourraient pas
cher les deux villes car beaucoup Gatineau va bien et vice versa. On veut donc travailler ensemble pour attirer des grandes vraiment être changés. Il faut que
d’étudiant.e.s et de travailleurs entreprises et créer des emplois dans la région », explique Gravel. la province s’arrête quelque part
traversent la rivière chaque jour. ; si toutes les villes en bordure de
Gatineau et Ottawa sont des villes En combinant la puissance économique d’Ottawa et de Gatineau, Gravel prédit que le provinces essayaient de se fusion-
très souvent dépendantes l’une de secteur privé des technologies verra un boom dans la région. Selon Gravel, les opportu- ner, le Canada deviendrait éven-
l’autre et c’est d’ailleurs à leur avan- nités d’embauche se multiplieront, tout particulièrement pour les postes bilingues. tuellement une grande province.
tage de travailler ensemble princi- En plus, Ottawa a déjà assez de
palement dans le but de promouvoir Transport communément mauvais choses à gérer dans sa propre ville
le bilinguisme ! L’Université d’Ot- sans se mêler des affaires de Ga-
Les loyers abordables font de Gatineau un paradis des logements pour les étudiant.e.s
tawa est un établissement bilingue tineau. Entre autres le fameux train
de l’U d’O. Pour bénéficier d’un loyer modique, il faut toutefois faire un compromis, soit
qui accueille des milliers d’étu- léger qui ne semble pas vouloir ou-
celui d’affronter le défi de traverser la rivière en empruntant la STO, une entreprise qui
diant.e.s qui habitent à Gatineau. vrir et le prix exorbitant du trans-
ne s'avère pas toujours facile, pour se rendre en cours à tous les jours. C’est d’ailleurs une
Je pense que de rapprocher les deux port en commun. La différence de
plainte qui revient souvent parmi les étudiant.e.s sondé.e.s.
villes ne peut qu’améliorer les dé- langue serait aussi un obstacle. Le
placements et ainsi contribuer à Le conseiller a annoncé un projet de train léger dans l’ouest de la ville de Gatineau, qui maire Jim Watson s’affiche peut-
l’essor économique de chacune. Per- travaillerait de concert avec celui d’Ottawa pour mettre fin à la grogne du transport entre être comme un allié des franco-
sonnellement, je vais à l’école à Ot- les villes. D’après un communiqué de presse publié le 20 juin 2018, « deux points d’ar- phones, mais il s’est longtemps
tawa, mais j’y passe aussi une bonne rimage sont prévus avec Ottawa pour créer une boucle avec le train léger, soit la sta- opposé au mouvement d’Ottawa
partie de mon temps personnel. Par tion Bayview via le pont Prince-de-Galles et la station Rideau via le Pont Alexandra ». ville bilingue disant qu’Ottawa
contre, j'ai parfois l’impression de Il n’existe toutefois présentement aucun délai officiel pour l’ouverture de ce réseau de était déjà « assez bilingue ». Je
me sentir loin de chez moi même trains légers. ne suis pas certaine que les Qué-
si je ne suis qu’à 15 minutes de la bécois voudraient collaborer avec
maison. J’aimerais bien pouvoir Est-ce réellement possible ? quelqu’un qui semble accorder
bénéficier d'un accès plus rapide si peu d’importance au français.
et plus efficace à mon université. La raison qui revenait le plus souvent parmi les étudiant.e.s qui s'opposent au projet de
rapprochement est la complexité du processus d’intégration. Nelson Mahmoudi, étudiant
en première année en science politique et en droit, déplore l’initiative de rapprochement,
le qualifiant d’un « désastre administratif ». Il explique que « ça pourrait prendre des
années à débattre la logistique d’un tel projet, et ensuite on passera plusieurs années à
passer la législation. Et finalement, ça prendrait encore plus longtemps pour établir un
bon fonctionnement dans une ville séparée par une frontière provinciale ».

Gravel, quant à lui, affirme ne voir « aucun réel inconvénient » par rapport au projet
de rapprochement.

Sean Maher
résident d’Ottawa
Je suis d'accord avec l'idée de Watson quant à la fusion de Gatineau - Ottawa.
Ma ville natale de Thunder Bay a été fusionnée à partir de deux villes plus pe-
tites, ce qui me permet d’attester de la simplicité et de la rationalité des choses.
D'autant plus que beaucoup de gens vont chaque jour entre les deux villes.

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actualités la rotonde numéro 19 7

Carrières

Stage coop, on coopère ou pas ? concerne une portion importante des mais également pour le salaire élevé. mens de mi-session et une dissertation
MILÉNA FRACHEBOIS étudiant.e.s à l’Université d’Ottawa car il à rendre, seulement en une semaine »,
JOURNALISTE donne chaque année l’opportunité de 3 Selon Gaby St-Pierre, directeur du ré- s’exclame-t-elle. Elle indique que le ré-
400 stages. Le régime figure maintenant gime Coop et Carrières, « un étudiant gime coop n’était pas très flexible sur les
parmi les cinq meilleurs au Canada, les peut débuter son développement de emplois du temps. La gestion du temps
Tous les étudiant.e.s de l’Université
effectifs du programme ont augmenté de carrière, acquérir une habileté qu’il n’a est donc une responsabilité qui revient
d’Ottawa vont à un moment ou un autre
54 % en seulement 5 ans. De nouvelles pas en salle de classe, bâtir son réseau de aux étudiant.e.s.
se poser cette question : faire un stage
initiatives sont prises pour répondre contacts ». Quant à Annabelle Laliberté,
coop ou pas ? La Rotonde a interrogé
à la demande croissante telle que la étudiante de 2ème année à Telfer, celle- De plus, les étudiant.e.s à la maîtrise
quelques membres de la population uni- ci aimerait participer au programme passent en priorité dans la disponibili-
présence du régime dans davantage
versitaire au sujet du régime en ques- de programmes. Celui-ci est de plus en coop à cause de la dimension réelle qui té des emplois. De cette façon, obtenir
tion. plus prisé pour les avantages qu’il four- permet de voir à quoi ressemblerait un poste devient parfois difficile, et le
nit dans le parcours universitaire de ses son futur et ainsi voir si le secteur lui processus contraignant, et c’est pour-
Une expérience en croissance participant.e.s. convient. quoi elle a décidé de garder le même
employeur pendant ses troisième et
Le régime coop, aussi appelé pro- Les 16 mois de travail au menu n’ef- Faire face à des défis quatrième années. Elle mentionne aussi
gramme d’enseignement coopératif, fraient pas les étudiant.e.s comme Stefan que parfois, les opportunités d’emploi
Regier, qui vient tout juste Si plusieurs s’entendent pour dire que ne sont pas celles que l’on croirait avoir.
de finir son dernier stage cette expérience est bénéfique pour le Celle-ci dénonce la difficulté d’obtenir un
coop et qui attend son di- choix de carrière et le développement boulot directement relié à son domaine
plôme en histoire et sciences personnel, s’enrôler dans le régime coop d’études, l’histoire. Elle a souvent accès
politiques. Celui qui avait signifie sortir de sa zone de confort et à des emplois qui n’ont pas de lien direct
coché inconsciemment la faire face à des défis parfois inattendus. avec ce domaine.
case coop à l’inscription re- Pour Roslin Sinclair, étudiante en his-
commande le régime qui est toire, qui, de manière générale, a appré- Somme toute, les étudiant.e.s interro-
« une bonne expérience de cié le programme d’enseignement coo- gé.e.s disent avoir vécu une expérience
travail, permet de créer des pératif, l'expérience a tout de même été enrichissante grâce au régime coop, et
connexions et aide à trouver très stressante et parfois frustrante : « Le seraient prêts à le recommander à tous
un travail plus facilement processus d’application peut être stres- ceux qui désirent relever des défis et
». Il insiste sur l'expérience sant, notamment pour les entrevues : vivre de nouvelles expériences en-de-
ILLUSTRATION : ANDREY GOSSE qui sera bénéfique à l’avenir j’en ai eu 14, en même temps que les exa- hors du monde académique.

Chronique

« Accepterais-tu de m’accompagner au bal ?»


une fois rendu à l’université. Marchands de bonheur hommes à leur collègue de classe, je
GABRIELLE LEMIRE n’identifie aucun aspect positif dans
CHEFFE DU PUPITRE ACTUALITÉS Transposition adulte de la parti- Les médias du divertissement capi- cette scène. Le bal, qui marque avant
talisent depuis toujours sur la nostal- tout le départ des finissants pour le
tion
Les mains moites, le cœur bat- gie. C’est ce que les bals universitaires
marché du travail, pourrait servir d’oc-
tant, Roméo rejoint sa prétendante C’est le retour de l’excitation du bal du semblent viser comme phénomène. Ma
casion pour apprécier le chemin par-
pour lui poser la question fatidique. secondaire. On sort des boules à mites surprise fut donc minime samedi en
couru depuis l’entrée à l’Université. Si
Évidemment, il a tout prévu pour costards et robes de soirée… à moins que croisant plusieurs filles qui portaient,
chemin parcouru il y a eu.
convaincre sa dulcinée : pancartes le freshman fifteen ne nous ait atteints en effet, la même robe qu’à leur bal du
avec jeu de mots cocasse, chocolat et entretemps. Ces « proms » servent de secondaire. C’est le jour de la marmotte. Il faut être en mesure de se questionner
bouquet de roses. Évidemment, Juliette prétexte pour revivre des moments du sur notre évolution. Et ce, même si plu-
accepte. Évidemment, ils vivent heu- Bien entendu, les beaux habits font
passé, des rituels qui reproduisent l’idéal partie des conventions établies dans ce sieurs veulent en finir avec les cours et
reux jusqu’à la fin des temps.
hétéronormatif du film américain. Après type d’événement. Des prix sont même attendent le papier officiel pour déguer-
Le bal des finissants est un rituel in- avoir participé à un bal samedi, le tout accordés aux mieux habillés. Mais pir. Ce simple papier fait-il en sorte que
contournable de la fin du secondaire. est encore plus inquiétant... outre ces habits conventionnels, ce sont l’on est tout à coup prêts à affronter la
Remercions Hollywood d’avoir lobo- les traits de personnalité récompensés « vraie vie » ? Si oui, l’Université serait
La tendance est aux remakes. Et le
tomisé les jeunes pour que ceux-ci par les prix très peu inclusifs présen- une usine à fabriquer des adultes ac-
s’attendent à des feux d’artifice. Outre concept du bal universitaire rajoute tés dans ces soirées qui ressortent du complis, des citoyens. Mais après la soi-
les faux espoirs, le concept reste un es- épilogue après épilogue à un rituel qui lot. Ces prix cocasses sont une excel- rée de samedi, il m’est difficile d’iden-
pace performatif, une mise en scène qui est déjà performatif. On s’obstine alors lente manière de souligner l’apport de tifier une quelconque pensée critique
contraint ses acteurs à des rôles pres- à rejouer des souvenirs préfabriqués, certains membres de la promotion, je supposément inculquée par la docu-
crits. convaincus qu’on peut mieux perfor- le concède. Jusqu’à un certain point. mentation et les cours magistraux uni-
mer lors de sa deuxième fois. Samedi, un prix a été décerné à la fille
Jusque là, ça va. Le bal comme rite de versitaires. Il m’est uniquement donné
qui aurait le plus de potentiel de deve-
passage au monde adulte, la fin des La tendance est à l’épilogue, on n’a d’identifier la reproduction d’une struc-
nir une MILF en vieillissant.
études secondaires… Cette chronique qu’à noter le remake récent de Passe- ture performative, le temps d’un rituel
n’est pas anti-plaisir. Ce qui m’inquiète, partout ou tous les films qui reprennent Même en ressassant des dizaines de fois encodé de nostalgie et de rôles qu’on
c’est la volonté de subir ce même rituel des classiques. l’annonce de ce prix par deux jeunes rejoue sans cesse.

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8 actualités l laar ro ot to onnd de e l e lmuanrddi i 42 9m amrasr s2 021091 6

Trois questions pour comprendre  par Gabrielle Lemire La


Insécurité linguistique Francosphère
MILÉNA FRACHEBOIS
Chaque semaine, La Rotonde interroge un des
Shana Poplack 1200 professeurs de l’U d’O sur un sujet d’actualité.
L’occasion pour vous d’en apprendre davantage,
et pourquoi pas, de briller dans les Algérie
Professeure de sociolinguistique soupers de famille et autres lieux propices aux
Le président Abdelaziz Bouteflika dépose
débats.
ce dimanche sa candidature pour les
élections du 18 avril prochain au Conseil

1
Qu’est-ce que l’insécurité linguistique ? constitutionnel. Cependant, beaucoup
de personnes s’opposent à un éventuel
L’insécurité linguistique, c’est la crainte que notre façon de parler ne soit pas suffisamment bonne. cinquième mandat du président sortant.
Les francophones en contexte minoritaire jugent qu’ils ne parlent pas aussi « bien » que ceux qui Tout juste âgé de 82 ans, il est hospitalisé
jouissent d’un statut majoritaire. Les francophones canadiens craignent que leur français soit d’une en Suisse et est reproché de manquer de
qualité inférieure à celui parlé en Europe. Plusieurs sont convaincus que c’est dû à la longue sépara- présence en public depuis son accident
tion entre le Canada et la France, et surtout au contact intense avec l’anglais. cardiovasculaire de 2013.

Pourquoi l’insécurité linguistique existe-t-elle ?

2
L’insécurité linguistique surgit – non seulement au Canada, mais partout dans le monde – parce que
Madagascar
les instances normatives (les grammairiens, les profs de langue et les académies comme l’OQLF) nous
disent comment il « faut » parler. Mon laboratoire, par exemple, abrite des enregistrements de cen-
Une épidémie de rougeole frappe l’île
taines d’heures et de milliers de mots de conversations en français et en anglais. Il arrive que les gens
de Madagascar. En 4 mois, on recense
ne parlent pas comme les instances normatives le voudraient. Notre étude révèle que les grammairiens
non loin de 80 000 cas et presque 1 000
changent souvent d’idée par rapport à ce qui est correct ou incorrect. Le parler vernaculaire des locu-
décès selon l’OMS. Bien que Madagascar
teurs ordinaires, par contre, est très structuré, consistant et stable.
soit fortement touché, la contagion est
Quelles solutions permettraient de réduire les conséquences de l’insécurité linguistique ? mondiale selon une alerte de l’OMS qui
remarque une augmentation de 50% par
L’insécurité linguistique peut inciter quelqu’un à restreindre de plus en plus les situations sociales où rapport à l’année dernière. 229 000 cas

3
il ou elle va parler la langue jusqu’à ce que ces situations viennent à disparaître complètement. Pour de rougeole pour l’année 2018 contre 170
pallier à ce problème, il est bon de connaître les résultats des études dans le domaine. Bien qu’il y ait 000 en 2017 dans le monde. Le problème
des différences entre ce qui est considéré comme « standard » et la langue parlée par les francophones de Madagascar se trouve dans le vaccin
dans leur quotidien, il est impossible de conclure, d’un point de vue scientifique et communicationnel, qui ne serait pas assez dosé, et ainsi, ne
que l’une est meilleure que l’autre. Elles sont tout simplement différentes. La meilleure arme contre protégerait pas toute la population.
l’insécurité linguistique et ses effets néfastes, c’est le maintien et l’utilisation de sa langue, aussi im-
parfaite soit-elle, dans toutes les situations et contextes possibles.

France
revue de presse par Mathieu Tovar-Poitras
Pour la 16ème semaine consécutive, les
gilets jaunes ont manifesté dans les rues
de France. On compterait plus de 40 000
Un incendie qui envoie un garde de sécurité à l'hôpital manifestants cette semaine, en baisse par
The Eyeopener - Université Ryerson rapport à l'acte 15. Alors que cela fait polé-
mique depuis près de 4 mois maintenant,
Les pompiers ont été sollicités durant la soirée du 1er mars dernier suite à des appels concernant un incendie dans le pavil- de plus en plus de Français se fatiguent
lon d'ingénierie et d'informatique George Vari. Un garde de sécurité a ensuite été envoyé à l'hôpital après avoir inhalé de la du mouvement qui ne saurait plus où il
fumée. L'administration a prévu la réouverture du bâtiment pour le lendemain (le 2 mars). va. Quant à Macron, sa cote de popularité
augmente de semaine en semaine.

4,9 millions de dollars fournis par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) République Démocratique du Congo
The Sheaf - Université de la Saskatchewan
À Goma, des habitants ont bloqué une
Cinq équipes de recherche se partageront les fonds octroyés par les IRSC dont la moitié vise la recherche sur les connais- partie de la ville pour montrer leur mé-
sances traditionnelles autochtones liées à la santé et au bien-être. Les autres bourses vont venir supporter le travail de contentement. Cela serait dû à la mort
recherche portant sur des avancées dans le traitement du cancer colorectal avancé, le cancer des os et sur des protéines de 5 civils et d’un militaire tués par des
naturelles qui causeraient des mutations du VIH. bandits armés lors d’une fusillade. Les
policiers ont essayé de dégager la voie et
de demander le calme. Depuis le début de
l’année, au moins 25 personnes auraient
Plus d'argent en provenance des étudiants internationaux que du gouvernement été tuées par des groupes armés toujours
The Varsity - Université de Toronto non identifiés.

Les fonds provenant de l'enrôlement d'étudiants internationaux représentent 30 % (928,61 millions de dollars) des revenus
de l'institution. À titre de comparaison, les fonds gouvernementaux provinciaux occupent une part de 25 % de la tarte. Pré-
cisons que depuis les 11 dernières années, les frais de scolarité ont augmenté ; les montants dus par les étudiants internatio-
naux ont haussé de 127,5 % durant cette période.

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section

Arts et culture Emmanuelle Gingras


culture@larotonde.ca
Cheffe de pupitre

littérature

De la poésie unifiante pour le SLO une arme influente à la culture fran- double capacité d’utilisation lui donne L’Association des auteurs et auteures
EMMANUELLE GINGRAS co-ontarienne : la poésie. un ton plus revendicateur, selon lui. de l’Outaouais (AAAO) invitait les gens
CHEFFE DU PUPITRE ARTS ET CULTURE à conclure la soirée au petit matin à la
Témoin de cette réponse ayant rapide- La poésie représente l’un des premiers
Maison Fairview, intime lieu de ren-
Du 28 au 3 mars dernier, le Salon ment pris de l’ampleur, les éditions Prise genres littéraires en Ontario français,
contre selon une thématique... vertigi-
du Livre de l’Outaouais célébrait ses de Parole ont contacté Andrée Lacelle : souligne Cormier. « Pour Prise de
neuse.
quarante ans. Suite à une année où la « Prise de Parole a vu ça et m’a dit : “Si Parole, le premier livre publié, c’est de
culture francophone en Ontario a dû tu veux, Andrée, tu seras celle qui va di- la poésie. Justement parce qu’avec la Michelle Lapierre est directrice géné-
se serrer les coudes, La Rotonde a sou- riger ce collectif et on va faire un livre poésie, on a un accès direct au texte puis rale de l’Association depuis maintenant
haité couvrir deux événements se dé- avec ça” », explique-t-elle. « Ça vaut la à la culture franco-ontarienne, comme un an. Celle-ci est une fervente de la
roulant la soirée du 2 mars : la soirée peine de faire un livre et de réunir avec plusieurs cultures minoritaires. C’est littérature, lieu échappatoire qui la fas-
de poésie Oser la résistance suivie du cette idée de résistance », enrichit-elle. créé en grande partie par l’oralité », cine : « Depuis toute jeune, la littérature
Bordel littéraire. Intitulé Poèmes de la résistance, le livre souligne-t-il. a été un vecteur de joie
et de grandes émotions,
Soirée de poésie Oser la d’aventures, un endroit
résistance où puiser l’énergie, la dé-
termination, la résilience
C’est sur la scène étriquée
qui me manquaient ».
et sous les éclairages ta-
C’est avec la directrice ad-
misés du Bistro-Brasserie
jointe générale, Mélanie
Gainsbourg que les éditions
Rivet, que les deux amies
Prise de Parole ont présenté
ont proposé ce concept il
une série de poètes de grande
y a un an.
envergure. La thématique
de cette année, fidèle aux Le déroulement de la
circonstances politiques, est soirée est simple, tout en
« Oser la résistance ». C’est étant peu conventionnel.
sous une orchestration diri- Le public se déplace où il
gée par Stéphane Cormier, veut, tant qu’il n’enfreint
organisateur de la soirée, et pas une porte fermée.
Stefan Psenak, animateur et Dans chaque salle, « [des]
président d’honneur, que le auteurs d’ici et d’ailleurs
public a pu témoigner d’une élaborent des mises en
série de mises en lecture af- scène et choisissent des
famées d’opposition. PHOTO : LOIC GAUTHIER LE COZ extraits de textes éro-
tiques de leur cru qu’ils
Derrière la thématique et
liront à un public averti »,
la sélection des poètes sur Ce n’était toutefois pas que des poètes
est présentement en chantier pour être explique Lapierre. Dans la salle à man-
place se cache le collectif La Lumière franco-ontariens qui étaient sur place.
publié en mai prochain et il était pos- ger principale, le DJ Simon Charron
de notre colère, un poème « rapaillé » Certains Québécois ont présenté des
sible d’en écouter quelques extraits au Poggioli faisait vibrer toutes les salles
ayant fait le tour des réseaux sociaux cet textes qui touchaient la thématique
cours de la soirée. de sa musique.
hiver. L’initiatrice de ce collectif : Andrée de la résistance, mais, selon différents
Lacelle, qui a été nommée poète lauréate Pour Stéphane Cormier, organisateur contextes : la résistance au colonia- L'événement était gratuit. Lapierre croit
de la ville d’Ottawa en 2017. Alarmée de la soirée et codirecteur général et di- lisme, le machisme, l’appropriation des en effet à l’accès à la culture pour tous.
par les coupures de Ford, celle-ci s’est recteur de la commercialisation des édi- corps, la résistance électrique/des ma- « Je crois que nous devons, en tant
procurée le bottin de l’Association des tions Prise de parole, la poésie est l’un tériaux, etc. qu’organismes culturels, aspirer à se ré-
auteurs et auteures de l’Ontario : « J’ai des moyens les plus efficaces de résister approprier le lieu commun, à sortir du
regardé pour les poètes qui pourraient à Ford. Soulignant l’appel au sentiment Le Bordel littéraire cadre pour stimuler l’intérêt de toutes
être concernés par ça », affirme la poète. et l’engagement qu’elle évoque, « un et tous et ce, pour toutes sortes de litté-
Suite à la soirée de poésie, Oser la résis- ratures », explique-t-elle, en soulignant
C’est suite à un courriel que celle-ci a su de ses avantages [poésie], c’est que ça
tance, le public a pu se diriger vers un l’importance que l’AAAO accorde à cet
recruter dix-neuf poètes de la région se véhicule par le livre, mais aussi par
concept où celui-ci « visite » la poésie.
pour unir ce même bouillonnement par la représentation, le spectacle ». Cette accès.

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10 A R T S e t C U LT U R E l al ar or toot no dn ed e l e mlaurnddi i 249 mmaarrss 22001196

entrevue

Mia Kelly, étoile montante de la région mais je trouve ça plus poétique, j’aime grand rêve qui semble irréalisable, je contacts, mais j’ai aussi des connexions
MILÉNA FRACHEBOIS jouer avec la langue. Mais en anglais ça sais que c’est difficile pour beaucoup avec des gens qui organisent des spec-
JOURNALISTE sort plus rapidement. d’artistes de percer, puis je n’ai pas vrai- tacles. Depuis l’âge de 11 ans, je fais des
ment encore « percé » comme on dit, spectacles. J’étais la première partie de
Que faisiez-vous à 16 ans ? Mia Kelly,
LR : Aviez-vous une idole étant plus c’est beaucoup de travail et je suis prête Sultans of String, un groupe folk. C’était
originaire de Gatineau, jongle les
jeune? à le faire. Sinon il y a toujours d’autres mon premier spectacle.  
études secondaires avec une carrière
plans, d’autres cheminements qu’on
montante comme auteure-composi- LR  : Vous venez d’écrire une nou-
MK  : Quand j’ai commencé à vouloir peut trouver, mais comme industrie,
trice-interprète. La Rotonde s'est en-
velle chanson  : Cardboard box,
tretenue avec la jeune artiste qui se dé-
marque par sa polyvalence et, surtout, parlez-nous un peu de ce projet?
son talent.
MK  : Déjà, en septembre, j’ai décidé
LR  : Depuis quand chantez-vous ? que je voulais enregistrer un EP, un
mini album. J’ai choisi le studio Little
Qu’est-ce qui vous a poussée à chan-
Bullhorn. C’était vraiment fantastique,
ter ? professionnel. L’homme qui organise
a 25 ans d'expérience. Je suis rentrée
MK  : J’ai commencé à chanter quand avec une douzaine de chansons puis
j’avais 7 ans en théâtre musical. J’ai on a choisi les quatre qu’on croyait dé-
vraiment adoré ça, alors j’ai décidé une tenaient le plus de potentiel. Au cours
couple d’années plus tard d’apprendre de deux mois et demi, j’étais en studio
le piano et la guitare pour m’accompa- quelques fois par semaine pour enregis-
gner puis depuis l’âge de 11 ans, je fais trer les chansons qui étaient choisies.
des spectacles et je m’accompagne. J’ai Pour l’écriture des chansons, ça fait
pris des cours privés. Dès que j’ai com- deux ans que j’écris assez souvent deux
mencé le théâtre musical, je suis tom- fois par semaine. Des fois, c’est seule-
bée en amour avec les arts de la scène ment quelques phrases par-ci par-là et
puis après, en m’accompagnant, j’ai des fois c’est des chansons qui sortent
commencé à faire des spectacles, mais d’un coup. Le titre de l’album c’est une
c’était seulement des interprétations chanson, une invitation pour que les
de chansons d’autres artistes. Après gens sortent de leur zone de confort,
quelques années à faire des interpré- leur routine monotone de la vie de tous
tations, je voulais vraiment composer les jours, puis j’ai utilisé l’imagerie de
mes propres chansons, donc il y a deux la cardboard box, la boîte en carton.
ans j’ai commencé à faire mes propres J’invite à sortir de ta petite boîte de car-
chansons. Quand j’étais plus jeune, je ton qui te confine à ton confort.
me cherchais des activités, je suis vrai-
ment une fille sociable puis il y avait une LR : D’où vous vient l’imagination de
compagnie de théâtre de comédie musi- vos textes comme celle de votre
cale qui s’appelait Artishow super près
nouvel album?
d’où j’habitais donc j’ai fait ça quelques PHOTO : MILÉNA FRACHEBOIS
années puis j’ai adoré. J’étais vraiment MK  : Je m’inspire de ma vie au quoti-
à l’aise sur scène puis toutes les autres dien, mais aussi la vie des personnes
jeunes filles de sept ans étaient soit pas chanter seule, je pensais à Adèle qui généralement, c’est difficile. qui m’entourent et la leur. J’observe
à l’aise, soit on ne les entendait pas, est une grande idole parce que tout le beaucoup mes amis, mon entourage,
mais moi j’ai pris ça très au sérieux. monde aime Adèle pour sa voix et non LR  : Quels concerts sont à venir ? et j’essaye de me mettre dans leur peau
pour son physique ou d’autres choses Des projets ? puis de voir la vie de plusieurs pers-
LR : Qu’est ce que vous aimez le plus superficielles. Elle a une voix étonnante. pectives. Sur le EP, j’ai une chanson
dans la musique? MK : J’aimerais beaucoup en parler d’un, qui s’appelle Dépaysé, et c’est la seule
LR : Que pensez-vous des métiers du mais j’en ai un qui est secret. Cependant chanson en français puis je me glisse
MK  : Ça a changé depuis que j’ai com- spectacle et de la vision que l’on en j’ai quelques opportunités qui s’en dans un personnage que j’ai inventé,
mencé. En ce moment je dirais que a de nos jours ? viennent, je performe à Wakefield donc c’est pas toujours la réalité que je
c’est composer mes propres chansons, pour un événement de la journée de la vis quotidiennement, c’est des histoires
jouer avec les mélodies, les accords, les MK  : Quand les gens me demandent femme, puis je fais la première partie que je m’invente. C’est raconté du point
instruments pour créer la chanson que ce que je veux faire dans ma vie, je me de Oh Suzanna. Dans les dernières an- de vue d’une dame âgée qui réalise peu
je veux vraiment. J’écris en français sens gênée de dire que je veux être mu- nées, les gens viennent me voir après les à peu qu’elle devient sénile. J’ai plein de
et anglais, et ça change beaucoup de sicienne parce que je me sens comme spectacles et me demandent si je serai scénarios qui me passent par la tête, ou
langue en langue je trouve. En français, une petite fille de cinq ans qui dit qu’elle intéressée à faire de nouveaux projets je m’inspire d’une amie qui passe par un
je trouve ça moins facile de m’exprimer, veut être ballerine. C’est comme un donc ça aide beaucoup pour se faire des temps difficile.

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A R T S e t C U LT U R E la rotonde numéro 19 11

théâtre

Rire et pleurer en même temps un.e comédien.ne capable de relever un Parmi les vingt personnages de la pièce que seuls les Blancs ont le droit d’aller
MAEVE BURBRIDGE tel défi. se trouvent des personnages Noirs dans certains endroits et que le monde
JOURNALISTE sud-africains, qui sont également dans lequel elle vit est aussi violent. En
Dominique, quant à elle, a ressenti une
joués par Dominique, une comédienne mêlant un univers enfantin et jovial avec
Les yeux rivés sur la scène et le cœur connexion et attraction naturelle envers
blanche. un contexte de violence, de racisme et
au bord du siège, le public qui assistait la pièce : « ​J'ai entendu parler de cette
d’injustices profond, ​Le lilas africain​
à la pièce L
​ e lilas africain ​à la Nouvelle pièce de Pamela Gien qui était une seule « [L’auteure, qui est Blanche] a écrit
est une expérience « à faire rire et pleu-
Scène Gilles Desjardins du 28 février au comédienne interprétant les 20 person- sa pièce en se basant sur sa vie, et
rer en même temps », d’après Liliane
2 mars était tenu dans un suspens à ne nages. Ça m'a intriguée ; je suis allée voir puisqu'elle est aussi comédienne, elle
Durocher, qui a assisté à la pièce.
plus pouvoir respirer. La pièce, traitant la pièce et ce fut un coup de foudre, au- a décidé d'incarner à elle seule tous les
de l’expérience d’une jeune fille durant tant pour la beauté et l'intérêt du texte, personnages, peu importe qu'ils soient
L’amour au-delà des divisions
la période d'apartheid en Afrique du que pour le défi d'interprétation que cela de nationalité Sotho, Xhosa, Afrikaner,
représente pour une comédienne ». Zulu ou de descendance britannique. Pour Perrier​
, l’histoire valait la peine
Sud, est un rappel à ce qui nous unit en
J'ai donc suivi l'exemple de l'auteure et d’être racontée puisque « c’est une his-
tant qu'humains, dans un contexte de
Un défi de taille je n'ai pas reçu de critiques à cet égard », toire qui se répète, celle de la race qui dé-
division et d’injustice.
affirme Dominique. cide de la supériorité. C’est intéressant de
Dominique a dû faire preuve d’une ex-
La pièce, originalement rédigée en an- la raconter de la perspective d’un enfant
trême concentration pour interpréter
glais par Pamela Gien, a été traduite en Entre violence et émerveillement qui essaie de comprendre pourquoi, de
tous ces personnages, pour ne pas tom-
français et jouée dans son entièreté par ber dans le caricatural et l’irréel. « Il Le personnage principal dans ​ Le lilas trouver sa place ». En voyant l’intrigue
la comédienne Sasha Dominique. Cette fallait trouver pour chacun d'eux un vo- africain ​est une jeune fille, qui grandit de la pièce par les yeux d’un enfant sans
dernière joue en effet tous les person- cabulaire, une voix, un rythme de parole, dans le contexte de l’a​partheid​. Elle se préjugés, la pièce met en valeur l’absur-
nages de la pièce, soit une vingtaine. une posture physique et une gestuelle retrouve dans une position privilégiée, dité des divisions raciales. ​Le lilas afri-
André Perrier, le metteur en scène de particulière et reconnaissable pour que vu qu’elle est blanche, descendante de cain ​est une véritable histoire d’amour
la pièce, ​explique que le texte est en fait le spectateur puisse suivre facilement colonisateurs européens. Toutefois, elle qui reconnaît qu’il y a plus qui unit les
écrit pour être joué par une seule per- tous les changements de personnages », ne saisit pas pourquoi certaines per- humains que de lignes superficielles qui
sonne. Le défi allait donc être de trouver explique la comédienne. sonnes ont plus de droits que d’autres, nous divisent.

Chronique

S'endolorir au nom de l'art


un élément thérapeutique non pas seu- est un processus qui
EMMANUELLE GINGRAS lement pour lui-même, mais peut-être peut se faire pertinent
CHEFFE DU PUPITRE ARTS ET CULTURE pour le public qui témoigne d’une ap- s’il est abordé selon un
proche du désir controversé et auquel concept extérieur à l’ar-
Le corps est un outil pour tout artiste, il s’identifie peut-être. Pourquoi garder tiste. Ainsi, oui, sa par-
qu’importe le domaine. J’en suis venue dans le silence « sa maladie » ? ticipation complète ne
à la question suivante : à quel point le devrait pas être refusée
Si nous parlons encore de mutilation, puisqu’une constata-
corps peut-il être mutilé pour se porter
mais dans ce cas à des fins politiques, je tion plus complète des
à la parole ? Sans nier son importance
crois que le discours est le même. Quoi concepts peut être faite.
et le respect qu’on lui doit, je crois for-
de mieux pour activer la discussion que
tement que des limites ne peuvent lui
de pousser les limites d’un concept ? Attirer l’attention ?
être imposées si celui-ci souffre pour
l’art. Au-delà des artistes qui véhiculent par Si certaines formes d’art
le dépassement des limites du corps, se veulent flamboyantes,
Thérapie au grand public ? plusieurs théoriciens artistiques pro- vides de contenu et pro- ILLUSTRATION : ANDREY GOSSE
posent un travail intérieur plutôt tor- duits de vente, pour-
Que dire, par exemple, d’une personne tueux, une exorcisation par les émo- quoi les taire ? Ne de- nous parlons ici de contexte artistique.
comme Flanagan, souffrant de fibrose tions, pour atteindre un résultat final. viennent-elles pas en soi un moyen de Si nous sommes si bien protégés par
kystique et de sadomasochisme, où son
discuter de la corruption ?
corps mutilé le rendait complètement Prenons ici Konstantin Stanislavski. Sa des structures autour de nous, l’art ne
en contrôle de sa maladie à laquelle il doctrine très répandue dans le jeu en- On demande la liberté d’expression, peut avoir de limite puisqu’il est un la-
était soumis ? core aujourd’hui propose un processus alors pourquoi le destin du corps en art boratoire de la science éthique.
centré sur l’expérience personnelle de se doit-il d’être limité par la convention
Il s’agissait d’une déviation de sa l’acteur et la transmission de ses émo- Que le public s’exorcise avec l’artiste,
alors qu’il ne demande qu’à la remettre
propre souffrance, d’une pleine consta- tions dans un contexte de théâtre. On qu’il devienne participant. Non pas
en question ?
tation de son corps. Ainsi, peut-on lui demande ainsi à l’acteur de revivre des seulement artificiellement, protégé par
en vouloir de s’être cloué le scrotum en moments difficiles, ou joyeux. N’est- Bon, on me dira que certaines limites la convention et le « semblant ». L’art
grand public ? Non. Le dépassement du ce pas torturant d’enfoncer le couteau doivent être imposées, car le respect de constate. L’art est intrusif. Il peut deve-
corps a pu, dans le cas échéant, devenir dans la plaie ? Je ne crois pas que l’art soi est important. Revenons au sujet ; nir ce qu’il veut.

w w w. l a r o t o n d e .c a
section

sports et bien-être Maxime Jolicoeur


sports@larotonde.ca
Chef de pupitre

basket-ball féminin

Défaite crève-cœur en finale pour les Gee-Gees


fois. La marque est de 63 à 59 après 8 mi- fier de sa troupe et impressionné du duel côté masculin, Guillaume Pépin a été
PASCAL VACHON nutes dans le troisième quart. L’équipe qui s'était déroulé sous ses yeux. « C’était nommé recrue de l’année en plus d’être
JOURNALISTE
d'Hamilton creuse l’écart à 5 points alors un très bon match universitaire féminin, sélectionné sur la deuxième équipe
Dans un match enlevant du début à la qu’elles mènent 68 à 63 après 30 mi- si tous les matchs étaient comme ça, on étoile et dans l’équipe des recrues. Les
fin, le gris et grenat s’est incliné par la nutes. Menées par les 38 points du duo remplirait le gymnase chaque soir, c’était 354 points comme recrue de Pépin en
marque de 79 à 75 face aux Marauders Hanaka-Gates, les Marauders gardent vraiment un match de haut niveau », ju- saison régulière ont constitué un record
de l’Université McMaster en finale de leur mince avance alors qu’elles mènent geait Sparks. dans le programme de basket-ball mas-
la coupe Critelli. Devant ses nombreux 73 à 67 avec cinq minutes à faire à la ren- culin de l’Université d’Ottawa. Chez les
Très opportuniste à la ligne de trois
partisans, le gris et grenat n’a pu conte- contre. femmes, McAlear-Fanus, Besselink et
points, McMaster a toujours gardé une
nir l’offensive des Marauders qui ont Lefebvre-Okankwu ont été sélectionnées
Avec moins de trois minutes à faire, la mince avance entre 4 et 7 points, pro-
inscrit plus du tiers de leurs points via respectivement pour la première, la deu-
troupe de Sparks réduisent l’écart à un fitant d’une moins bonne rencontre du
la ligne de trois points. xième et la troisième équipe étoile de la
point alors que Besselink inscrit son cin- gris et grenat en défensive. « On poussait
et ensuite elles poussaient à leur tour, on ligue. Finalement, Andy Sparks s’est vu
Abondance de points quième trois points. Tirant de l’arrière
n’a jamais pu créer un long momentum. décerner le trophée de meilleur entraî-
par quatre points avec moins de 40 se-
Les deux formations se partagent le dé- Notre défense nous a fait mal en pous- neur-chef du circuit, pour une 5e fois en
condes, Ottawa réduit l’écart à un point
but du match alors qu’elles s’échangent sant comme ça », affirmait l’entraîneur 11 ans.
grâce à trois points sur des lancers francs
les points pour emmener la marque de l’équipe locale.
de Ribarich. Le retour de la troupe otta-
13 à 10 en faveur des locaux après cinq
vienne en fin de match n’est pas suffisant
minutes de jeu. Après 10 minutes, les Direction Toronto
alors que McMaster remporte le match
ottaviennes tirent pour un impression-
79 à 75. L’équipe d’Andy Sparks
nant total de 73 %, mais les Marauders
prend désormais la di-
font de leur côté 3 en 8 à la ligne de trois Dernière minute enlevante rection de Toronto pour
points. Ribarich prend son équipe sur
le championnat universi-
ses épaules alors qu’elle inscrit 11 des 24 Les 30 dernières secondes du match ont
taire canadien, place as-
points des siennes. donné lieu à plusieurs rebondissements.
surée grâce à sa participa-
Les locaux tiraient de l’arrière par quatre,
Les Gee-Gees mènent 24 à 20 après tion en finale. Le premier
mais trois lancers francs réussis par
un premier quart très offensif. Les match des championnes
Ribarich et une interception d’Ottawa
Marauders reviennent dans la première de la division Est sera ce
leur ont permis de réduire l’écart à un
moitié du deuxième quart alors qu’elles jeudi. L’entraîneur-chef
point avec 14 secondes à faire. Leurs ad-
inscrivent 14 points en quatre minutes des Gee-Gees espère que
versaires ont ensuite inscrit deux points
contre 6 pour la troupe de Sparks. Après cette défaite en finale
et la contre-attaque ottavienne n’a pas
15 minutes de jeu, les deux clubs sont à propulsera sa troupe à
porté fruit alors que le tir de la ligne de
égalité à 34. Le jeu défensif très agressif Toronto. « Si cette défaite
trois points de Besselink a été bloqué par
de l’équipe d’Hamilton porte fruit alors ne nous motive pas, rien
la défensive de McMaster.
qu’elle crée huit revirements. La forma- ne va nous motiver », ju-
tion locale retraite au vestiaire en retard Un match qui semblait avoir glissé entre geait-il.
42 à 39. les doigts de la formation d’Andy Sparks.
Honneurs individuels
« On est fâchées et déçues évidemment,
McMaster garde sa mince avance
on voulait vraiment gagner ce match-là, Plusieurs honneurs ont
Chaque club commence les dernières 20 surtout qu’on avait perdu contre eux en été distribués aux équipes
minutes en s’échangeant les avances à demi-finales l’an passé, mais on s’est dit masculines et féminines
presque chaque attaque. Sarah Besselink qu’on va les revoir aux nationaux et c’est de basket-ball avant leur
y va de trois tirs de trois points consécu- nous qui aurons le dessus », a dit Brigitte victoire en demi-finale
tifs dans le milieu du troisième quart, Lefebvre-Okankwu après la rencontre. de 68 à 60 contre l’Uni-
PHOTO : MARC LAFLEUR
mais McMaster contre-attaque à chaque Malgré la défaite, l’entraîneur-chef était versité Lakehead. Du

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Sports et Bien-être la rotonde numéro 19 13

opinion

Le format doit changer


lors de la finale de l’Est cette saison.
MAXIME JOLICOEUR L’autre équipe de la capitale nationale,
CHEF DU PUPITRE SPORTS les Ravens, a perdu les deux premiers
matchs de sa série pour ainsi terminer sa
Le format des séries éliminatoires saison. Incroyable qu’une saison puisse
au hockey universitaire ne fait pas prendre fin en seulement 3 jours.
l’unanimité depuis un certain temps.
Actuellement, elles sont formés d'une Continuons avec les Gee-Gees, après
PHOTO : MAXIME JOLICOEUR
une défaite serrée d’un seul petit but lors
série de 3 matchs seulement; la pre-
du premier match, l’U d’O (Université
mière équipe qui obtient deux victoires
remporte la série, mettant fin à la sai-
d’Ottawa) devait absolument remporter
un match sur la route pour garder sa sai-
plaines Lebreton
son de l’autre équipe assez rapidement.

Pas d’aréna pour les Sénateurs


son en vie. Imaginez, après seulement
Il est cependant temps de changer.
une petite défaite d’un but, une équipe
Depuis longtemps, nous disons que le
est sur le bord de l’élimination. Il y a
hockey universitaire est du même ca-
clairement un problème ici et U-Sports reuse », s'est exprimé Eugene Melnyk
libre que le hockey junior. Maintenant,
doit absolument réagir. MAXIME JOLICOEUR dans un communiqué quelques minutes
démontrons-le.
après l’annonce de la mauvaise nou-
Une déviance du système velle. Il faut aussi mentionner que plus
Une saison gâchée Après une date limite des transactions
Comme mentionné plus tôt, au hockey, tôt cette année, John Ruddy de Trinity
assez mouvementée et négative pour
Pour comprendre mon point, il faut Developpement Inc., la compagnie
il n’y a jamais de séries de trois matchs les Sénateurs, les partisans pouvaient
premièrement comprendre la situation responsable du projet RendezVous, et
en séries éliminatoires. Par exemple, se tourner vers la direction de Eugene
des Gee-Gees de l’Université d’Ottawa. le hockey Atom AA fait des séries de Eugene Melnyk ont tous les deux décidé
Melnyk et John Ruddy pour savoir si
Après avoir terminé au premier rang de 5 matchs et une série de 7 matchs lors de se poursuivre l'un l’autre pour 700
la médiation qui avait eu lieu entre les
la division Est avec une fiche de 22 vic- de la finale. Oui, Atom. Mais le niveau millions de dollars. Ce qui était un indi-
deux avait fonctionné. Eh bien non.
toires, 5 défaites et 4 défaites en temps universitaire, un des niveaux les plus cateur clair que le projet n’allait simple-
Les Sénateurs devront encore attendre
supplémentaire, la saison de l’équipe élevés au pays, ne veut rien savoir de ment pas fonctionner.
pour un nouvelle aréna au centre-ville.
ottavienne a terminé sa saison après la cette formule. Les trois ligues de hoc- Le maire d’Ottawa se dit très déçu.
deuxième ronde des séries. Plusieurs key junior au pays disputent aussi des Pourquoi cet échec ?  
vont dire que je ne chialerais pas si les séries de sept matchs, comme le hockey « J'ai dit plus tôt aujourd'hui que l'un
Gee-Gees avaient vaincu les Gaels de des irritants dans ce partenariat avec Après ce fiasco, plusieurs partisans des
professionnel partout en Amérique du
l’Université Queen’s en deuxième ronde Eugene Melnyk, c'est le fait que pendant Sénateurs se demandent « Pourquoi
Nord , ainsi qu'en Europe aussi. Il faut
et vous avez probablement raison, mais la Classique hivernale de la LNH (un ? ». La réponse est simple : Melnyk ne
sérieusement commencer à se poser des
cette défaite démontre une grande er- match présenté à la TD Place d'Ottawa veut pas que les Sénateurs jouent dans
questions lorsque le hockey mineur a un
reur dans le système du sport universi- en 2017), ou juste avant ça, il avait ex- un aréna qu’il ne possède pas. Lorsqu’il
système plus performant que le hockey
taire. primé la possibilité de ne pas concrétiser a acheté la franchise en 2003, il a aussi
universitaire.
ce projet au centre-ville », a affirmé le acheté le centre Canadian Tire. Après
Prenons le hockey Midget AAA comme Le hockey universitaire devient de plus maire Jim Watson après l’annonce de la avoir réalisé qu’il n'avait pas les moyens
exemple. On parle ici de jeunes âgés de en plus compétitif. Plusieurs joueurs de mauvaise nouvelle. de s'acheter un nouvel aréna au complet,
15 à 16 ans. Lors de leur série d’après-sai- hockey junior qui n’ont pas été en me- Melnyk a tenté d’obtenir le plus que pos-
son, les équipes disputent des séries de 5 sure d’atteindre les rangs professionnels Un problème de longue date sible avec beaucoup moins d’argent que
matchs, et non de 3. Il faut donc rempor- se dirigent vers le hockey universitaire Trinity Development. Pour Melnyk, il est
ter 3 matchs pour vaincre l’autre équipe, pour continuer leurs études. Cependant, Après avoir remporté le droit du terrain clair depuis quelques mois que ce projet
pour ceux qui comme moi, ne sont pas il semble que U-Sports ne remarque pas sur les plaines Lebreton en avril 2015, le pour un nouvel aréna au centre-ville
très forts en mathématiques. Une série cela. Si le changement aux matchs en groupe RendezVous Lebreton n'a pas eu est tombé à l’eau. Il ne voulait pas rui-
de 5 rencontres permet réellement à la séries est effectué, les partisans seront beaucoup de positif depuis. Plusieurs dis- ner son image, et a donc fait miroiter la
meilleure équipe de remporter la série, plus intéressés, il y aura de nouvelles putes à l’interne, un manque d’argent et possibilité aux partisans des Sénateurs,
ce qui n’est tout simplement pas le cas rivalités et encore mieux, les meilleures même un manque d’organisation. Il faut tout en sachant que le tout n’arriverait
dans une minisérie de trois petites ren- équipes ne seront pas éliminées trop ra- aussi souligner que la CCN (Commission jamais.
contres. Le même scénario s’est produit pidement. de la Capitale nationale), responsable du
terrain, avait mentionné qu’il n’y aurait Une vente possible ?
pas d'extension à la date limite de mé-
diation, qui était le 28 février dernier. Il y a quelques semaines, la chaîne de
Pendant la médiation, le juge Warren télévision Sportsnet a sorti une nouvelle
Winkler était celui qui tenait à tout bout expliquant qu'Eugene Melnyk avait reçu
de champ qu’une entente ait lieu, mais des offres sérieuses pour les Sénateurs
ce ne fut malheureusement pas le cas. d’Ottawa, la meilleure étant de 400 mil-
Le Conseil d’administration de la CCN lions de dollars, soit moins cher que ce
aura une rencontre jeudi prochain, soit que la nouvelle franchise de Seattle aura
le 7 mars, pour recommencer le même à payer en 2021. Melnyk aurait immédia-
processus qui a eu lieu en 2015. tement refusé l’offre, selon Sportsnet. Ce
qu'il serait cependant intéressant de voi,
« Nous avons considéré la médiation est si le commissaire Gary Bettman se
comme étant notre meilleure opportu- mêlera de cette situation. Les Sénateurs,
nité afin d'aborder et résoudre ces pro- sous Melnyk, ont perdu de la valeur au
blèmes. Nous avons participé au proces- cours des années précédentes, dont une
sus jusqu'à la fin, nous sommes dévastés perte de 4 000 billets de saison lors du
que notre rêve ait été brisé. Cependant, dernier calendrier. Selon le propriétaire,
nous ne laisserons pas notre vision le projet d’un aréna au centre-ville est
PHOTO : ANDREY GOSSE mourir, ni que notre enthousiasme soit encore possible. Reste à voir où exacte-
amoindri par cette expérience malheu- ment.

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Chronique

Le fiasco des Sénateurs continue


Matt Duchene en novembre 2017, pain sur la planche. Sans surprise, avec le club, Duclair ne déçoit pas.
MAXIME JOLICOEUR ce fut une chute assez remarquable après le temps des Fêtes, aucun des Cependant, ce qui frustre les par-
CHEF DU PUPITRE SPORTS pour l’équipe ottavienne. Après avoir agents libres n'avait signé de contrat tisans n'est pas juste les échanges,
terminé en 30e position l’an dernier, dans la capitale nationale. Plus le mais le manque d'argent investi dans
Depuis les séries éliminatoires de les Sens n’ont pas remporté la lo- temps avançait, plus les partisans des l'équipe et ses infrastructures. Que ce
2017, la franchise des Sénateurs terie du repêchage de 2018. Ils ont Sénateurs se doutaient de la possi- soit le nouvel aréna qui n'arrivera ja-
d’Ottawa est une véritable blague. Le choisi en quatrième et ont décidé bilité que les trois meilleurs joueurs mais, ou le manque d'argent dépensé
tout a commencé en novembre 2017 de se pencher vers Brady Tkachuk. du club pourraient changer d’adresse pour produire une équipe qui peut
avec l’échange de Matt Duchene. Une décision qui a plu à l’Avalanche avant la date limite des transactions. garder une fiche au-dessus de 500.
Ensuite, le propriétaire Eugene du Colorado, qui possède le premier
choix des Sénateurs lors de l’encan de Sans surprise, c'est ce qui est arrivé. À quoi s’attendre ?
Melnyk a indiqué la possibilité qu’il
2019. Avec tout cela, Melnyk n’aide Trois jours avant la date limite des
déménage l’équipe en décembre Après avoir fait le ménage du prin-
pas la situation. transactions dans la LNH (Ligue
2017. Après tout cela, les Sénateurs temps (d'hiver, d'automne et d'été
nationale de hockey), Matt Duchene
ont littéralement échangé leur cinq aussi), le seul moyen pour les parti-
72 heures a pris le chemin de Columbus. Les
meilleurs joueurs en moins d’un an. Sénateurs ont reçu en retour un choix sans des Sénateurs d'être un peu plus
Avant le début de la campagne 2018- de première ronde cette année, Vitalii optimistes est de regarder vers le
Un changement drastique 2019, il y avait déjà un nuage noir Abramov et Jonathan Davidsson. Ils futur. Avec l'échange de Mark Stone,
au-dessus de la tête des Sénateurs. recevront aussi un choix de premier les Sénateurs ont obtenu les services
Il faut se rappeler que les Sénateurs
Il faut quand même se rappeler que tour l’an prochain si Duchene signe du jeune défenseur Erik Brannstrom,
étaient à un petit but de la finale de l’équipe a décidé d’échanger le meil- qui se fait déjà comparer à un autre
un contrat avec les Blue Jackets.
la Coupe Stanley en mai 2017. Une leur joueur de l’histoire de la fran- Erik ; peut être le connaissez-vous.
défaite en deuxième période de pro- chise en septembre dernier. Après Ensuite, le lendemain, un autre Il y a aussi les jeunes joueurs qui
longation contre les Penguins de avoir avalé cela, les partisans devaient joueur des Sénateurs a pris la di- se trouvent déjà avec l'équipe. Des
Pittsburgh lors du septième match, se rappeler aussi que Matt Duchene, rection de Columbus. Ryan Dzingel jeunes comme Brady Tkachuk,
merci à Chris Kunitz. Depuis, les Mark Stone et Ryan Dzingel en- a été transigé pour deux choix de Thomas Chabot, Colin White, Drake
partisans des Sénateurs n’ont pas tamaient leur dernière saison de deuxième ronde (2020, 2021) et Batherson, Nick Paul, Logan Brown
eu beaucoup de nouvelles positives. contrat avec les Sens. Ceci étant dit, Anthony Duclair. Un échange qui et plusieurs autres. Cependant, des
Après avoir donné un bras et une le directeur général des Sénateurs, a quand même plu aux partisans années pénibles s’annoncent pour
jambe pour obtenir les services de Pierre Dorion, avait beaucoup de des Sénateurs, et depuis son début vous, chers partisans des Sénateurs.

Calendrier Par Maxime Jolicoeur Brèves


NATATION YOGA Basket-ball féminin

5 mars
25m, Piscine de l’Université
6
salle multisports
MARS
7h
L’équipe de basket-ball féminin de l’Univer-
sité d’Ottawa s’est inclinée 78 à 75 lors de la
finale face à McMaster après une saison qua-
si parfaite. Les Gee-Gees iront tout de même
aux championnats nationaux à Toronto. Les
Ravens, elles, se sont inclinées en demi-finale
contre McMaster.

Hockey masculin
BASKET-BALL RÉCRÉATIF ATHLÉTISME
Après avoir été éliminés beaucoup plus

9
tôt que prévu, les Gee-Gees ont pu regar-
mars
7 mars der en arrière pour admirer leur superbe
saison de 2018-2019. De plus, les Gaels de
11h l’Université Queens qui les ont éliminés
ont balayé les Ravens et sont maintenant
Gymnase Montpetit Championnat National U-Sports, Université en finale de l'OUA.
du Manitoba

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Rédacteur en chef WEB
Les horoscopes de la semaine! Mathieu Tovar-Poitras
redaction@larotonde.ca
Maria Princene Dagba
web@larotonde.ca

Par les Maths Secrétaire de rédaction


Molly de Barros
journalistes
correction@larotonde.ca Miléna Frachebois
informations@larotonde.ca
Directrice de production Pascal Vachon
Capricorne – 21 déc. au 20 janv. Cancer – 22 juin au 23 juil. Caroline Fabre
production@larotonde.ca reportage@larotonde.ca

Maeve Burbridge
Il est dans votre intérêt d’arrêter de faire Actualités nouvelles@larotonde.ca
semblant de savoir danser dans les bars, J'aimerais profiter de cette tribune pour Gabrielle Lemire
rappeler à tous la dérision qu'incarnent les actualites@larotonde.ca
avec de l'alcool dans le sang. Long island
iced tea ou pas, restez assis. Sénateurs d'Ottawa. C'est tout. #MelnykOut Correctrice
Arts et culture Mélanie Chénier
Emmanuelle Gingras texte@larotonde.ca
culture@larotonde.ca
Vidéaste
sports Quentin Reinhart
Maxime Jolicoeur videaste@larotonde.ca
Verseau – 21 janv. au 19 fév. Lion – 24 juil. au 23 aout sports@larotonde.ca

Travail : Vous en avez encore un ??? Photographe


Directeur artistique Emilie Azevedo
Andrey Gosse photographe@larotonde.ca
Personne n'aime se faire dire que leur ré-
Argent : C'est pour ça que je pensais que direction.artistique@larotonde.ca
ponse doit être recto-verso. On préfère tous
se contenter du recto, personne aime devoir
vous n'aviez pas d'job... Direction générale
Ghassen Athmni
aller au verseau - oh désolé, verso. direction@larotonde.ca
Amour : Au moins... ouais non, on laisse
tomber.

Poisson – 20 fév. au 20 mars Vierge - 24 août au 23 sept. Prochaine édition: le 11 mars 2019
La Rotonde est le journal étudiant de l’Université d’Ottawa, publié chaque
lundi par Les Publications de La Rotonde Inc., et distribué à 2 000 copies
Oui, le Pivik en est à ses derniers jours. Le
dans la région d’Ottawa. Il est financé en partie par les membres de la FÉUO
deuil sera long et les temps sombres. Mais
Bloup bloup. et ceux de l’Association des étudiants diplômés. La Rotonde n’est pas res-
sachez que le café de Fauteux est encore là,
ponsable de l’emploi à des fins diffamatoires de ses articles ou éléments gra-
maintenant et pour toujours.
phiques, en totalité ou en partie.

Bélier – 21 mars au 20 avril Balance – 24 sept. au 23 oct.

Les pigeons sont des drones envoyés par


Le vent de changement dans votre vie le gouvernement, faites attention, ils vous
sentimentale est équivalent au change- suivent de près. Quoi ? Avez-vous déjà vu
ment climatique : +1°C, muy caliente. des bébés pigeons ? Non ? Et bien voilà.

Taureau – 21 avril au 20 mai Scorpion – 24 oct. au 22 nov.

C'est la saison des galas et des bals. Mais


c'est aussi la saison de la motivation pré-fin Le vent l’emportera, laissez vos désirs noirs
de session. Que choisirez-vous ? Vous avez s’évader. À moins que ce soit de vous enfuir
le temps d'y penser en attendant votre Uber aux Maldives. Dans ce cas-ci, suivez votre
pour la danse. cœur.

Gémeaux – 21 mai au 21 juin Sagittaire – 23 nov. au 20 déc.

Si vous n’êtes pas une cougar à 80 ans, noyez


votre tristesse dans les biscuits que vous cu- Quand le missionnaire ne vous suffit pas, vi-
sinerez pour vos petits-enfants. sez plutôt pour l'évêque.

ILLUSTRATION : ANDREY GOSSE


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