ACCIDENT DE LA CIRCULATION

À BIR EL ATER (TÉBESSA)

3 MEMBRES
D’UNE MÊME
FAMILLE
DÉCÈDENT
Lire en page 6 Le Quotidien

Mardi 8 Novembre 2011 n° 3351 - Prix : Algérie 10 DA — http://www.lexpressiondz.com — ISSN 1112-3397 — Directeur Fondateur : AHMED FATTANI

LEURS PARTIS
SERONT BIENTÔT AGRÉÉS
MOHAMMED VI TORPILLE LA REPRISE DES
Mohamed Saïd,
RELATIONS ENTRE L’ALGÉRIE ET LE MAROC Ghozali, Djaballah
et Benyounès
LA MALADRESSE concernés
Lire en page 3 l’article
de Mohamed Boufatah

HADJ NACER ABDERRAHMANE

DU ROI
Au regard des liens culturels, À L’EXPRESSION
linguistiques et religieux qui unissent
les deux peuples, la rupture peut-elle
durer éternellement ? On ne fait que
«Je participe
retarder une échéance inéluctable. au débat
Lire en page 2 l’article de Brahim Takheroubt
politique à
ma façon»
Lire en page 7 l’entretien réalisé
par Amar Chekar

SOUS COUVERT DE PAIX,

LES USA IMPOSENT LA GUERRE

Les Etats-Unis,
c’est ça
Lire en page 17 l’article
de Karim Mohsen

L’AFFAIRE CHARLIE HEBDO

Chronique de
l’islamophobie
ordinaire
Lire en page 15 l’analyse
du Pr Chems Eddine Chitour

LE PROCÈS DE CARLOS S’OUVRE À PARIS

«Je suis
révolutionnaire
de profession»
Lire en page 24 l’article
de Kamel Lakhdar-Chaouche

ANCIEN CHEF
DE LA WILAYA IV
Le colonel Sadek
est décédé
ce samedi
e son vrai nom Slimane
D Dehilès, le colonel
Sadek, l’un des princi-
paux chefs politico-militaires de
la Guerre d’Algérie, est décédé
samedi dernier à l’âge de 91
ans des suites d’une longue
maladie. Il a été enterré hier
aux Ouadhias, en Kabylie, sa
région natale. Né le 14 novem-
bre 1920, le défunt est connu
comme un véritable baroudeur
pour avoir consacré sa vie à la
lutte pour la liberté et contre
l’oppression. Soldat parmi les
troupes alliées en 1943, il a
combattu le nazisme allemand
en Italie et il est rentré en 1944
en France. Militant de la pre-
mière heure, il adhère au PPA-
Mtld en 1946.
Pour avoir distribué des
tracts contre la présence fran-
çaise en Algérie, Slimane
Dehilès a été arrêté en 1953 et
condamné à 8 mois de prison et
frappé d’interdiction de séjour
en Algérie pendant 5 ans. Au
déclenchement de la guerre de
Libération nationale, il a été
l’un des premiers baroudeurs à
rejoindre les rangs de l’ALN. En
militaire aguerri et expéri-
menté, il a pris part à la
réunion qui a regroupé en juin
1955 près de Tizi Ouzou les
plus importantes figures de la
Révolution : Amirouche, Krim
Belkacem, Mohamedi Saïd,
Yazourène (dit Vriruc) et
Abderahmane Mira. En 1957,
Abane Ramdane le désigne à la
tête de la Wilaya IV (Algérois)
après le départ d’Amar
Ouamrane à Tunis. En 1959, il
participe à une réunion des dix
colonels à Tunis dont l’objectif
était de remanier les organis-
mes extérieurs du Cnra et du
Gpra pour tenter de résoudre le
différend entre l’état-major et
le Gpra. Il devient ainsi mem-
bre du Conseil national de la
Révolution algérienne (Cnra)
jusqu’en 1962.
A l’Indépendance, en 1962,
le colonel Sadek a été élu
député de Tizi Ouzou. Le
Président Bouteflika a adressé
un message de condoléances à
la famille du défunt moudjahid,
le colonel Sadek, dans lequel il a
exprimé sa compassion en cette
pénible circonstance. « C’est
avec une profonde affliction que
j’ai appris la nouvelle du décès
du compagnon d’armes le colo-
nel Sadek, que Dieu lui accorde
Sa Sainte Miséricorde », a écrit
le Président Bouteflika dans
son message. « Le défunt a voué
sa jeunesse à la libération de sa
patrie du joug de l’occupation et
à l’affranchissement de sa
nation de l’aliénation et de l’ex-
ploitation (…)», souligne le pré-
sident de la République. «Je
prie Dieu Tout-Puissant d’ac-
cueillir le défunt dans Son vaste
paradis, aux côtés de ceux qu’il
a comblés de Ses bienfaits et
entourés de Sa grâce éternelle
et d’assister sa famille et ses
proches en cette pénible
épreuve», poursuit le Président
Bouteflika.
L’Actualité MARDI 8 NOVEMBRE 2011
MOHAMMED IV TORPILLE LA REPRISE DES RELATIONS ENTRE L’ALGÉRIE ET LE MAROC
LA MALADRESSE DU ROI
AU REGARD des liens culturels, linguistiques et religieux qui unissent les deux peuples, la rupture
peut-elle durer éternellement ? On ne fait que retarder une échéance inéluctable.
d’une initiative politique destinée à
renforcer leurs relations bilatéra-
les. Les deux pays ont conclu un
accord qui permettra des échanges
de visite ministérielle. La roue a

BRAHIM commencé à tourner dès le mois de
mars dernier quand les ministres
TAKHEROUBT
de l’Energie, de l’Agriculture et de
l’Education des deux pays ont
chaque fois que des bonnes
A volontés à Alger militent
pour un nouveau départ
échangé des visites. On se rappelle
des couvertures en grande pompe
réservées par les médias des deux
entre l’Algérie et le Maroc, le roi
alaouite ou un de ses ministres bri-
sent ces efforts par des maladresses
regrettables. Ils torpillent ainsi des
pays à ces visites, notamment celle
des ministres de l’Agriculture. On
est loin du clash de 1994. Le 26
août de cette année, une attaque
démarches que des hommes poli-
terroriste contre un hôtel à
tiques et des associations algérien-
Marrakech fait tomber le rideau de
nes et marocaines peaufinent pen-
fer. Avant même que le sang des
dant des mois loin des feux de l’ac-
deux touristes espagnols tués dans
tualité, pour la construction du
Grand Maghreb. Le dernier dis- l’attaque ne séche, les autorités
cours que le monarque a prononcé à marocaines accusent les services de
l’occasion du 36e anniversaire de la sécurité algériens d’avoir fomenté
« Marche verte » procèdent de ces cette attaque. Elles décident même
missiles dévastateurs. Pour les d’instaurer le visa pour les ressor-
observateurs politiques, rien ne jus- tissants algériens désireux de se
tifie cette attitude belliciste du roi. L’ouverture des frontières avec l’Algérie représente, au bas mot, rendre au Maroc. Tout cela, sans
Ce discours qui prend le sens une cagnotte de trois milliards de dollars à gagner attendre les conclusions d’une
enquête. Répondant par la récipro-
inverse de l’Histoire a surpris plus
d’un. Au plan régional, l’Algérie et très instable du côté libyen et incer- que cela sous-entend comme dépen- cité, Alger décide de fermer la fron-
tière terrestre avec le Maroc. Que
le Maroc apparaissent comme dés- taine sur le flanc tunisien. Le ses des touristes algériens nantis en
ormais deux îlots à sauvegarder et Maroc a d’autant plus besoin de pétrodollars. L’Algérie aura à béné- de dégâts économiques pour les
villes frontalières marocaines, que
qui ont jusque-là échappé à un cette ouverture d’abord pour sortir ficier évidemment des produits
d’occasions ratées depuis pour les
bouillonnement arabe dans lequel de son splendide isolement et agroalimentaires marocains très
deux peuples ! Des petits pas de
émerge un islamisme inattendu. A ensuite respirer au plan écono- prisés en Europe, du savoir-faire
la veille des élections législatives mique. L’Europe est au bord de dans le secteur agricole et de la part et d’autre ont permis d’éclore
anticipées au Maroc, ce discours l’asphyxie financière. Une réces- main-d’œuvre marocaine au lieu de des bourgeons d’espoir en mars der-
n’est pas fait pour resserrer l’axe sion économique, qui n’est pas faire appel à des Chinois dont on ne nier. Mais ce discours du roi
Alger-Rabat contre le péril vert exclue dans les toutes prochaines maîtrise pas la culture et on ne Mohammed IV vient d’annihiler
rampant sur toute la région magh- années, sera dévastatrice pour le comprend pas la langue. La liste des tout espoir d’une relance. Il faut
rébine. Jamais la conjoncture régio- Maroc dont le tourisme constitue avantages d’une réelle normalisa- attendre le prochain printemps.
nale n’a été aussi propice pour les l’une des premières ressources en tion entre les deux pays est loin Mais devant les liens culturels, lin-
deux pays – à défaut de tourner la devises. L’ouverture des frontières d’être exhaustive, encore faut-il guistiques et religieux entre les
page – se tourner vers l’avenir. avec l’Algérie représente, au bas une prédisposition politique. En deux peuples, la rupture peut-elle
L’Algérie a besoin d’une ouverture mot, une cagnotte de trois milliards février dernier, c’est-à-dire à deux durer éternellement ? Ils ne font
vers le voisin de l’Ouest étant de dollars à gagner et au moins un mois du début des révoltes arabes, que retarder une échéance inélucta-
donné que sa frontière orientale est million de touristes à attirer avec ce l’Algérie et le Maroc ont convenu, ble. B. T.
CONSTRUCTION DU MAGHREB, RELATIONS ALGÉRO-MAROCAINES, SAHARA OCCIDENTAL...
Mohammed VI noie le poisson
LE SOUVERAINmarocain a lancé un nouvel appel du pied à l’Algérie pour l’édification d’un Maghreb
nouveau dans un discours prononcé à l’occasion du 36e anniversaire de l’annexion du Sahara occidental.

MOHAMED TOUATI projet d’autonomie marocain doit exister et il en tants des droits de l’homme et des populations
fait sa promotion. «Nous réaffirmons que le sahraouies des territoires occupés que l’Envoyé
Sahara marocain sera un véritable modèle de spécial de l’Organisation des Nations unies a
’est le type d’événement que ne rate pas régionalisation avancée, impliquant une élection repris son bâton de pèlerin pour tenter de
C le monarque chérifien pour remettre sur
le tapis, et en filigrane, la question de la
normalisation des relations entre Rabat et Alger.
démocratique de ses instances et un large trans-
fert des pouvoirs et des moyens, du centre vers
les régions, et prévoyant des mécanismes de soli-
renouer les fils du dialogue entre le Maroc et le
Front Polisario.
Christopher Ross retourne
Tout en encensant la position du Makhzen. Le darité régionale et nationale, de mise à niveau
souverain marocain a, en effet, lancé un nouvel sociale et de développement humain », a-t-il sou- au charbon
appel du pied à l’Algérie pour l’édification d’un ligné tout en tentant d’ôter toute légitimité au Le représentant personnel du secrétaire
Maghreb nouveau. « Le Maroc réitère sa disposi- Front Polisario comme unique représentant du général de l’ONU pour le Sahara occidental a
tion à tout mettre en œuvre, tant sur le plan
peuple sahraoui. Le Royaume affiche : « La rencontré, vendredi dernier, à Madrid, le secré-
bilatéral et notamment avec l’Algérie sœur, dans volonté d’associer à ce processus les représen- taire d’Etat espagnol aux Affaires étrangères
le cadre de la dynamique constructive actuelle
tants véritables et authentiques des habitants de chargé de l’Amérique latine, Juan Antonio Yanez
qu’au niveau régional, pour la concrétisation nos provinces sahariennes, dans le cadre d’une pour tenter de relancer les pourparlers entre les
commune des attentes des générations présentes dynamique nouvelle, est de nature à mettre un deux parties en conflit. Pour débloquer « le pro-
et à venir qui aspirent à l’avènement d’un ordre terme définitif aux allégations de ceux qui s’au- cessus de négociations entre le Front Polisario et
maghrébin nouveau » a déclaré Mohammed VI toproclament représentants exclusifs des popula- le Maroc » a indiqué une dépêche de l’agence de
dans un discours prononcé le 6 novembre à l’oc- tions de la région, en s’obstinant désespérément presse sahraouie SPS qui s’est référée à une
casion du 36e anniversaire de l’annexion du à vouloir dissimuler le fait qu’ils ne disposent information de l’agence de presse espagnole, Efe.
Sahara occidental. Un discours qui, dans sa
d’aucune assise juridique, d’aucun fondement Après une première escale à Madrid, l’Envoyé
forme, apparaît apaisant s’il n’était intervenu
populaire et d’aucune légitimité démocratique, spécial des Nations unies pour le Sahara occi-
dans le sillage de la sortie médiatique fracas-
pour aspirer à la représentation des populations dental doit entamer un périple qui doit le
sante du chef de la diplomatie marocaine qui a
sahraouies», a affirmé Mohammed VI qui a affi- conduire dans les capitales (Paris, Londres,
pointé du doigt l’Algérie suite à l’enlèvement des
ché sa stratégie de récupération de la question Moscou...). Le représentant personnel du SG de
3 travailleurs humanitaires ( 2 Espagnols et une
Italienne) du camp de réfugiés sahraouis de des réfugiés sahraouis appelés à devenir des l’ONU déjà édifié sur l’évolution d’éventuelles
sujets marocains à travers son plan de régionali- discussions ne veut pas jeter l’éponge. «A la fin
Hassi Rabouni (près de Tindouf). «Il s’agit de la
responsabilité d’un État et c’est l’Algérie qui en sation dont il loue les bienfaits. « Le succès de de la réunion, chaque partie a continué à rejeter
cette dynamique permettra à nos frères dans les la proposition de l’autre comme base unique des
est le premier responsable», a déclaré Taïeb Fassi
Fihri lors d’un point de presse qu’il a conjointe- camps de Tindouf de bénéficier des mêmes négociations...», avait fait constater Christopher
droits, opportunités, perspectives et espoirs que Ross, dans une déclaration à la presse à l’issue
ment animé avec son homologue espagnole,
Trinidad Jimenez, à l’occasion d’une récente ceux qui sont aujourd’hui offerts à leurs frères du 8e round des discussions informelles qui se
dans nos provinces du Sud...», a souligné le sont tenues du 19 au 21 juillet à Manhasset dans
visite effectuée par cette dernière au Maroc.
monarque chérifien. La réplique du côté sah- la banlieue de New York aux Etats- Unis. Et c’est
Instrumentalisation du Sahara occidental raoui ne s’est pas fait attendre. « La régionalisa- ainsi depuis 2007. Les premières négociations
Mohammed VI, tout en souhaitant un règle- tion avancée préconisée par Mohammed VI, est directes ont débuté les 19 et 20 juin 2007. Une
ment rapide du conflit, demeure inflexible et fer- une incongruité et une mystification. Les mission qui ressemble à une opération casse-cou
mement opposé quant à l’organisation d’un réfé- Sahraouis n’ont rien à y voir...», a indiqué un si l’on se réfère à la situation explosive qui règne
rendum d’autodétermination qui permettrait au communiqué du gouvernement sahraoui réper- dans les territoires occupés couplée à la position
peuple sahraoui de décider librement de son des- cuté par une dépêche de l’agence de presse offi- inflexible du Maroc qui ne cédera pas un pouce
tin. Pour le souverain marocain, la question ne cielle sahraouie SPS. C’est sur fond d’une de « son Sahara » a prévenu Mohammed VI.
se pose même pas. Il l’a pliée d’avance. Seul le répression féroce qui s’est abattue sur les mili- M. T.
2
 L’Actualité MARDI 8 NOVEMBRE 2011

LEURS PARTIS SERONT BIENTÔT AGRÉÉS

Mohamed Saïd, Ghozali, Djaballah et Benyounès concernés

LES AGRÉMENTS ne seront accordés qu’une fois la loi sur les partis publiée.
vent tout refaire eu égard aux

MOHAMED BOUFATAH dispositions du projet de loi sur les
partis politiques. » Et de poursui-

Q uatre nouvelles formations

politiques seraient agréées
avant les prochaines législa -
tives. Ce ne sera tout de même pas
fait avant l’adoption de la nouvelle
loi sur les partis, selon toutsurlalge-
rie citant une source au ministère
de l’Intérieur. Or, de forts doutes
persistent quant à une éventuelle
ouverture du champ politique dans
l’immédiat. Dès lors que l’article 87
de l’actuel projet de loi impose aux
partis en attente d’agrément de
présenter un nouveau dossier. Une
procédure qui s’étalera dans le
temps et empêcherait ces partis de
participer aux législatives prévues
en 2012. La nouvelle loi organique
proposée au Parlement contraindra
les partis demandeurs d’agrément à
faire l’objet d’un nouveau dépôt de
dossier et à refaire même leur
congrès constitutif. La frustration
est d’autant plus grande que ces
nouvelles formations ne s’atten-
daient pas à ce genre de contrain-
tes. Ces derniers revendiquent
« l’application du système déclara-
Quels sont les partis concernés par l’obtention de l’agrément ?
tion de la présente loi organique
auprès de l’administration et aux-
quels il n’a pas été réservé de suite
doivent faire l’objet d’un nouveau
dépôt conforme aux dispositions de
la présente loi organique». Dès lors,
la quarantaine de dossiers en
attente dans les tiroirs du départe-
ment de l’Intérieur devraient atten-
geant islamiste Abdallah Djaballah,
le Parti de la liberté et de la justice
(PLJ) de Mohamed Saïd, (non agréé
après plus de deux ans de sa consti-
tution), le Front démocratique de
l’ancien chef de gouvernement Sid
Ahmed Ghozali, (privé d’agrément
depuis 2000) et l’Union pour la
démocratie et la République (UDR)
politiques ont rempli les conditions
exigées par la nouvelle loi sur les
partis qui sera votée avant la fin de
l’année en cours. Par ailleurs, selon
plusieurs observateurs : « Il est
clair que les partis concernés doi-
vre que le changement du paysage
politique n’aura pas lieu de sitôt.
« Toutefois, les agréments ne leur
seront pas donnés officiellement
avant le vote de la nouvelle loi sur
les partis politiques. Les agréments
leur seront donnés après l’entrée en
vigueur de la nouvelle loi pour leur
permettre de participer aux pro-
chaines élections législatives et
locales », assure-t-on. Par ailleurs,
le ministre de l’Intérieur, Ould
Kablia, a déclaré récemment lors
de la mise en service du métro
d’Alger qu’ « il existait entre cinq et
six partis politiques qui peuvent
remplir les conditions d’obtention
d’agrément parmi trente dossiers
déposés au niveau de son départe-
ment ». Il avait également ajouté
que « ceux qui ont pu déposer leurs
dossiers avant les élections pour-
ront se présenter en tant qu’indé-
pendants en attendant que leurs
dossiers soient réglés ». M. B.

E
tif ». Les dispositions de l’article dre encore. Quels sont les partis de Amara Benyounès (en attente
sus-indiqué stipule que «les dos- concernés par l’obtention de l’agré- d’agrément depuis sa fondation en
siers de constitution de partis poli-
tiques déposés avant la promulga-
ment ? Il s’agirait du Front pour la
justice et le développement du diri-
juillet 2004), d’après la même
source. Il est précisé que ces partis L’ DITORIAL
ÉLECTIONS LÉGISLATIVES
La classe politique est à côté de la plaque Le chantage israélien

KARIM MOHSEN
L’OBJECTIF MAJEUR de l’Algérie est de sortir de la dépendance par rapport
aux exportations de pétrole. a paranoïa israélienne fait courir le plus grand des risques et

MOHAMED TOUATI
gique d´El Hadjar, véritable fleuron de l´industrie algé-
rienne. Une industrie industrialisante dont on mesure
L dangers pour le monde. Les menaces d’Israël d’attaquer les
installations nucléaires iraniennes sont désormais à prendre
au sérieux pour un pays qui a perdu le sens de la mesure. Depuis une
les conséquences aujourd’hui. Ce n’était que partie semaine, un cabinet restreint israélien examine avec le Premier
a rente pétrolière fait-elle l’affaire des responsa -

L bles politiques ? Ils ne le diront pas ouvertement,

occupés sans doute à foubir leurs armes dans le
cadre des prochaines joutes électorales. Leur existence
en dépend. Le Mouvement de la société pour la paix mon-
tre un appétit féroce et compte profiter du vent en poupe
qui fait pousser des ailes aux mouvances islamistes tuni-
sienne et libyenne et les pousse aux portes du pouvoir.
Quitte à en payer le prix fort : faire éclater une Alliance
présidentielle au sein de laquelle ils se sont payés une
petite place au soleil. Pendant ce temps-là, les tra-
vailleurs battent le pavé pour améliorer leur quotidien.
Le Front de Libération nationale donne un piètre spec-
tacle en tant que première force politique du pays en se
livrant à des luttes intestines sans merci et fait de la
repentance son cheval de bataille alors que le front social
demeure en ébullition. Un prototype de la diversion. Les
revendications (essentiellement les augmentations de
salaires) arrachées de haute lutte par les travailleurs
n’ont eu qu’un soutien « symbolique » par des forma-
tions politiques qui peuvent se compter sur les doigts
d’une seule main. Comble de l’ironie ! une majorité de
représentants du peuple (les députés) se sont opposés à
une augmentation des pensions des retraités et des han-
dicapés (Voir L’Expression du 3 novembre). Dans un
autre registre, certains partis ont carrément décliné l’in-
vitation qui leur a été adressée dans le cadre des discus-
sions concernant les réformes politiques que compte
engager le président de la République. La classe politique
est carrément à côté de la plaque alors que la flambée des
prix des produits de consommation de base, des fruits et
légumes... a repris de plus belle. Pendant ce temps, l’éco-
nomie algérienne tarde à trouver celui qui doit la mettre
sur les rails pour la sortir de sa dépendance par rapport
aux hydrocarbures. En tous les cas, s’il existe, on
éprouve bien du mal à lui mettre la main dessus.
L’Algérie, qui ne manque pourtant pas de compétences,
n’a pas trouvé, près de cinquante ans après son indépen-
dance, son maître en la matière. Les différents responsa-
bles qui se sont succédé au poste de ministre de
l’Industrie n’ont pu venir à bout de ce qui est devenu le
handicap premier de l’économie nationale qui repose sur
une seule mais solide béquille (pour le moment) : les
exportations des hydrocabures qui représentent plus de
97% de nos recettes en devises. A l’instar du projet de
stratégie industrielle, initié par l’ancien ministre de
l’Industrie et de la Promotion des investissements
Hamid Temmar, qui est tombé à l’eau, la création d’une
économie productrice de richesses est devenue la bête
noire de tous les Exécutifs qui ont pris en main la desti-
née et les affaires du pays. Les bases ont semblé pourtant
maintes fois installées. En vain. Ancien ministre de
l´Industrie et de l´Energie de feu Houari Boumediene,
Belaïd Abdesselam a posé les jalons d´une industrie
lourde : Arzew, Hassi Messaoud et le complexe sidérur-
remise puisque l’on s’est repris à rêver quelque quatre
décennies plus tard avec l’annonce en grande pompe de
la mise en chantier de la stratégie industrielle que devait
piloter le ministre de l’Industrie, Hamid Temmar. Des
Assises nationales se sont même tenues du 26 au 28
février 2007 au Palais des Nations à Alger. Moins de 10
mois après, soit au début du mois de décembre de la
même année, Temmar allait déchanter : «Nous n’avons
pas de grande stratégie industrielle», avait fait constater
le ministre de l’Industrie et de la Promotion des inves-
tissements, à l’occasion d’une rencontre organisée le 9
décembre 2007 par l’Union nationale des entrepreneurs
algériens (Unep) à l’hôtel Aurassi. Le Premier ministre
sera, quant à lui, sans pitié. «Pour cette stratégie indus-
trielle, je vais être brutal, elle a fait beaucoup plus l´objet
de communications que d´actions. Elle n´a jamais été
adoptée en Conseil des ministres», déclarera Ahmed
Ouyahia le 11 mars 2009 sur les ondes de la Chaîne III.
La sentence est tombée. Temmar a produit du vent. «Les
choix pris ces dernières années pour l’encouragement de
l’investissement direct étranger (IDE) et du secteur
privé n’ont pas donné de résultats sur le terrain», fera
remarquer le ministre de l’Industrie, de la Petite et
moyenne entreprise et de la Promotion de l’investisse-
ment, Mohamed Benmeradi, au mois de mars dernier
sur les ondes de la Chaîne III. Il y a comme une malédic-
tion qui frappe l’Algérie concernant la réalisation de cet
objectif qui demeure incontournable pour sortir l’écono-
mie nationale de sa dépendance par rapport aux expor-
tations de pétrole. Pourquoi tous les gouvernements s’y
sont cassé les dents ? Interrogé par l’Expression en juin
2007, l’expert économiste et docteur en sciences de ges-
tion Abdelhak Lamiri a tenté une explication : « Il est
impossible de redresser économiquement un pays se
basant uniquement sur les IDE. Car, l’économie se déve-
loppe aussi, qu’on le veuille ou non, grâce aux entreprises
nationales, notamment privées. Ce n’est pas uniquement
la stratégie qui est trop orientée sur les IDE, mais surtout
toutes les politiques économiques nationales qui sont
orientées vers l’étranger». Plus qu’un conseil ! Le chan-
gement de cap qui s’impose est justifié par les contre-per-
formances du secteur hors-hydrocarbures qui ne repré-
sente que 2,86% de la valeur globale des exportations
(l’année dernière). Elles « ne couvrent même pas les
importations des médicaments qui se sont chiffrées à
1,66 milliard de dollars (en 2010, Ndlr) », a fait remar-
quer Algex, l’Agence algérienne de promotion des
exportations. Des chiffres qui donnent une idée du che-
min qui reste à parcourir pour faire pencher la balance
du bon côté. En d’autres termes : ne plus compter que
sur la rente pétrolière pour gérer l’Algérie et lui ôter
cette image d’économie prédatrice qu’elle traîne depuis
près d’un demi-siècle. C’est sur ce terrain-là que sont
attendus ceux qui ambitionnent de gérer les affaires du
pays... M. T.
ministre Benjamin Netanyahu, la possibilité d’une telle option : réédi-
ter une attaque massive contre les centrales iraniennes, à l’instar de
ce que l’Etat hébreu avait déjà réalisé en 1981 contre la centrale
nucléaire irakienne de Tamuz. Une telle option n’est pas, en tout état
de cause, écartée par le président israélien, Shimon Peres, qui affir-
mait dimanche aux médias qu’une attaque militaire contre l’Iran était
une possibilité « plus proche que l’option diplomatique ». C’est dire
que la folie semble gagner de plus en plus la classe dirigeante israé-
lienne prête à déclencher l’apocalypse pour peu que l’Iran mette lui
aussi à exécution ses propres menaces de riposte à toute attaque
contre ses installations nucléaires. Que fait la « communauté inter-
nationale » qui semble observer les « prodiges » que peut accomplir
le petit monstre créé par l’ONU sous la pression des Etats-Unis ? Des
réactions mitigées ont été notées de la part des chefs de la diploma-
tie russe et française. Le premier, Sergueï Lavrov, a déclaré : « Notre
position sur ce point est bien connue : ce serait une très grave erreur,
aux conséquences imprévisibles. » Son homologue français, Alain
Juppé, a indiqué qu’une telle option serait « totalement déstabilisa-
trice pour la région et au-delà ». Las, ni l’un ni l’autre n’ont réellement
condamné comme il se devait le chantage d’une attaque contre l’Iran
qui serait une aventure suicidaire non seulement pour Israël mais
également pour la région, sans doute aussi pour l’ensemble du
monde, faisant même planer la menace d’une troisième guerre mon-
diale. Or, l’Agence internationale de l’énergie atomique (Aiea) dépen-
dant de l’ONU, actuellement en réunion à Vienne, occupée à préparer
un énième rapport sur le nucléaire iranien (qui sera rendu public
aujourd’hui) n’a pas trouvé politique de mettre en garde Israël contre
toute attaque de ce pays. Selon des informations parues jeudi dernier
dans la presse israélienne, des avions de chasse israéliens pren-
draient part aux manœuvres Vega 2011 de l’Otan dans une base près
de Cagliari (Sardaigne). L’aviation israélienne serait ainsi l’hôte
d’honneur qui, avec celles de pays membres de l’Otan, s’est exercée
à des « attaques à longue portée ». Outre ses missiles de courte et
moyenne portée (de 1 500 à 4 500 km), Israël dispose depuis 2005 du
missile Jéricho 3 à longue portée (7800 km). Tous les spécialistes
atomistes du monde estiment qu’Israël est la quatrième puissance
nucléaire. Il y a quelques années, un historien militaire israélien d’o-
rigine hollandaise, Martin Van Cleveld, chercheur renommé et auteur
d’études militaires, avait affirmé dans une interview qu’Israël avait
des armes atomiques pointées contre toutes les capitales du monde
occidental, évoquant au passage la « doctrine Samson » dont il a été
beaucoup question à une certaine époque. Selon cette théorie, s’il
arrivait qu’Israël serait confronté à une situation telle qu’il lui semble
être sur le point de succomber, alors il entraînerait le monde avec lui.
Avant de céder, il lancerait des bombes atomiques sur l’Europe, sur
le Monde arabe et sur les États-Unis. Des sources proches du dossier
affirment par ailleurs, que des scientifiques israéliens ont plusieurs
fois affirmé que les Israéliens peuvent frapper n’importe quel point du
globe. Si tel est le cas, ce n’est pas seulement Israël qui serait à met-
tre au banc de l’infamie, mais aussi ceux qui l’ont armé et l’ont intro-
duit dans la science nucléaire en en faisant un monstre échappant à
tout contrôle, demeurant impuni pour ses crimes et imposant ses
vues au monde entier. C’est la planète qui est aujourd’hui à la merci
du chantage israélien. K. M.

3
 L’Actualité MARDI 8 NOVEMBRE 2011

LANGUES ÉTRANGÈRES

Pourquoi les Algériens ne parleront pas chinois

L’ALGÉRIE traverse une crise linguistique qui ne dit pas son nom.
pression d’un représentant du

WALID AÏT SAÏD ministère de l’Enseignement supé-
rieur – pour la langue anglaise.
’apprentissage du chinois

L fait son apparition en

Algérie. Depuis ces dernières
années, des écoles proposant des
Ainsi, ce mélange des langues qui a
fait l’apparition du nouveau dia-
lecte « algérien » est aussi une des
raisons qui font que l’Algérien
cours de cette langue pullulent en n’est pas disposé à apprendre le
Algérie. « Des écoles d’enseigne- chinois. Néanmoins, le problème ne
ment de langues étrangères en réside pas seulement du côté de
Algérie ont pris conscience de l’im- l’Algérie. Il n’est un secret pour
portance de l’apprentissage de la personne que les ouvriers chinois
langue chinoise dans un pays où la présents en Algérie vivent en totale
main- d’œuvre chinoise occupe la autarcie. Ils sont refermés sur eux-
première place sur un total de mêmes et ne s’ouvrent pas ou très
50 000 travailleurs étrangers », a rarement à la société algérienne.
rapporté hier, une dépêche de Pis encore, même le contact com-
l’APS. Mais au-delà de l’impor- mercial est presque inexistant puis-
tance culturelle que revêt cette qu’ils ramènent pratiquement avec
information, une question se pose : eux tout ce dont ils ont besoin.
les Algériens sont-ils disposés à Cette situation relance un autre
apprendre le chinois ? Pour des spé- débat : les ouvriers des 600 entre-
Ph. : R. Boudina

cialistes en sociologie et en linguis- prises chinoises présente dans le

tique la réponse tend vers la néga-
tive. Pour cela, ils avancent plu-
sieurs arguments. « Déjà que la
langue française, longtemps ancrée
au sein de notre société, est en perte
de vitesse, les efforts colossaux faits
par les Anglo-Saxons afin de pro-
mouvoir leur langue n’arrivent pas
à donner les résultats escomptés que
dire alors du chinois ! » s’interro-
gent les spécialistes qui doutent
non pas des capacités des Algériens
à assimiler la langue chinoise mais
de la prédisposition de ces derniers.
En effet, les langues acquises
que sont le français et l’arabe litté-
raire sont en totale déperdition
dans une société majoritairement
jeune. Beaucoup d’entre ces jeunes
n’arrivent pas à formuler
une phrase correcte en français
ou en arabe littéraire. Et pour-
Les ouvriers chinois présents en Algérie se replient sur eux-mêmes et ne s’ouvrent pas ou très rarement
tant…L’arabe est la langue avec
laquelle sont dispensés les cours
depuis le plus jeune âge. Quant au
français, cette langue largement
utilisée dans l’enseignement supé-
rieur particulièrement les spéciali-
tés scientifiques, peine à trouver
ses marques au sein de la nouvelle
génération. Les autres preuves de
la difficulté des langues étrangères
à s’imposer en Algérie sont les
efforts considérables que sont en
train de consentir les Américains et
les Anglais pour faire apprendre
leur langue aux Algériens…Mais en
vain. Selon un câble révélé par le
site WikiLeaks l’ancien ambassa-
deur des Etats-Unis à Alger, David
à la société algérienne
Pearce, est arrivé à la même conclu-
sion : il a assuré que « l’Algérie tra-
verse une crise de langue unique
dans le Monde arabe ». M. Pearce
décrit dans un câble datant du 16
octobre 2008, avec stupéfaction,
l’indigence linguistique des
Algériens. « Le groupe 20-40 ans,
qui sont aujourd’hui candidats à
l’embauche, parle un mélange
confus de langue française, arabe et
berbère, que certains chefs d’entre-
prise jugent « inutile ». Ils ne peu-
vent se faire comprendre par n’im-
porte qui, sauf par eux-mêmes »,
souligne-t-il. Intitulé : situation, l’ambassadeur suggère à
« Analphabètes trilingues : crise de
la langue en Algérie », le télé-
gramme en question reprend une
discussion tenue lors d’un dîner
(iftar) à la résidence de l’ambassa-
deur vers la fin du Ramadhan, en
présence d’hommes d’affaires algé-
riens.
L’ambassadeur des Etats-Unis
s’étonne notamment de ce qu’il
appelle le « collage » des langues.
« Les diplomates qui viennent en
Algérie après avoir été dans la
région sont surpris de voir que les
Algériens terminent rarement une
phrase dans la même langue », rap-
porte-t-il. Pour remédier à cette
Washington que l’Algérie a besoin
d’un « plan Marshall » – selon l’ex-
pays ne créent pas une dynamique
commerciale et économique dans
les villes où ils travaillent. Bien au
contraire, ils le coulent en vendant
des produits ramenés de Chine à
des prix défiant toute concurrence.
Ils ne consomment donc rien et
font de la concurrence aux com-
merçants algériens. Plus encore, ce
sont eux qui souvent, se mettent à
apprendre la langue arabe. Ce qui
n’est pas le cas des Français, des
Américains ou des Britanniques.
Ces derniers achètent et consom-
ment les produits locaux et c’est
ainsi qu ’ils créent une dynamique
et boostent le commerce. Voilà donc
quelques raisons qui font douter de
l’avenir des langues étrangères, et
plus particulièrement le chinois, en
Algérie. A moins d’un plan
Marshall linguistique. W. A. S.

MÊME LES ENTREPRISES ÉTRANGÈRES SONT CONCERNÉES

L’accréditation imposée à toutes les sociétés
LA SÉCURITÉ alimentaire et sanitaire passe par un respect scrupuleux des normes.
scrupuleux de la législation algérienne en
matière de normes. Il a invité à ce propos les
entreprises participantes au salon à s’inter-
roger sur la qualité de leurs pièces usinées et
pour ce faire, à se rapprocher de son orga-
nisme afin de s’imprégner des textes et mesu-

AHMED MESBAH res régissant les normes et la qualité inhé-
rentes à leurs domaines d’intervention. Une
liste d’organismes d’expertise accrédités par
’Office algérien d’accréditation
baliser et les enrichir. « Nous, on s’est déve-
loppé en peu de temps parce qu’on a profité
des erreurs des autres », lance le même
responsable. Il ajoute que le certificat
d’Algerac deviendra une référence en
matière de qualité pour travailler en Algérie.
Il informe les entreprises du lancement
dès le 1er trimestre 2012 du fonds de soutien
à l’accréditation. L’Etat va supporter cer-
Amouri Brahiti, avait insisté sur la promo-
tion et le développement des partenariats
entre opérateurs publics et privés et entre
opérateurs locaux et étrangers. Il avait égale-
ment insisté sur la réduction de la facture des
importations en matière de sous-traitance
industrielle qui se chiffrerait à plus de 6
milliards de dollars. Parmi les entreprises
participantes, on y trouve des donneurs d’or-

L (Algerac) sera intégré officiellement à

l’European accréditation (EA) à comp-
ter du 1er trimestre 2012. C’est ce qu’a
déclaré son directeur général, Nouredine
Boudissa, à L’Expression.
Cette affirmation a été aussi destinée aux
participants au Salon de la sous-traitance de
Sétif qui s’est tenu récemment, a-t-il dit. Il
s’agit, précise-t-il, de promouvoir la recon-
naissance du système national au niveau
international. Le directeur général d’Algerac
s’est montré très ferme quant au respect
Algerac y est disponible, répond le conféren-
cier à un chef d’entreprise qui se plaint de la
cherté de l’expertise étrangère.
Désormais, explique M. Boudissa, Algerac
est seule habilitée à délivrer des accrédita-
tions, et que toute entreprise étrangère vou-
lant opérer sur le sol national est tenue d’a-
voir l’autorisation de son organisme.
Opérationnelle depuis 2006, Algerac a fait
des bonds en avant contrairement à ses
consœurs du Maghreb, à l’exemple de celle de
la Tunisie qui, malgré sa création en 1994,
revient aujourd’hui sur ses textes pour les
tains frais pour l’accréditation des entrepri-
ses, explique Boudissa. Combien coûte la cer-
tification d’une entreprise ? Pas moins de 1,2
million de DA par opération, répond
Boudissa qui rappelle que certaines entrepri-
ses ont par le passé dû payer rubis sur l’ongle
leur mise aux normes. Lors du Salon de la
sous-traitance de Sétif, des spécialistes ont
expliqué que le dispositif public de mise à
niveau est doté de plusieurs millions d’euros.
Le directeur général de la promotion des
PME au ministère de l’Industrie, de la PME
et de la Promotion de l’investissement,
dres comme Sonatrach tout comme des socié-
tés spécialisées dans les équipements indus-
triels et la mécanique de précision, environ
70 entreprises seront présentes à l’événe-
ment.
Le but de la manifestation était de donner
aux entreprises algériennes le maximum d’a-
touts et de moyens opérationnels pour favori-
ser leur réussite et pour que se développe un
tissu de PME sous-traitantes performantes,
capables de répondre aux diverses attentes
des industriels donneurs d’ordres.
A. M.

ALORS QUE LE FCE PRÉPARE SES ÉLECTIONS

Des patrons du Medef à Alger en décembre
LES DEUX ORGANISATIONS se rencontrent une fois par an pour faire le point sur la coopération
entre les deux pays et les opportunités d’investissement.

NABIL BELBEY Medef qui sera présidée par le point sur la coopération entre les d’opportunités d’investissements. les explorations de l’Algérie ont
Mme Parisot, le patron du Medef. deux organisations et les opportu- Plusieurs délégations d’hommes diminué de moitié, alors que les
Cette visite des capitaines de nités de partenariat et d’affaires d’affaires européens et américains importations des biens et services
ne importante déléga -

«U tion du patronat fran -

çais, en l’occurrence le
Medef, séjournera à Alger durant
l’industrie français interviendra au
lendemain de l’élection du prési-
dent du FCE Rédha Hamiani
(actuel président), le patron
quatre jours, soit du 13 au 17 d’Alliance Assurance Hassen
décembre prochain », a rapporté Khelifati et patron du groupe Iveco
hier, le journal online dzconfiden- Mohamed Bairi sont les trois candi-
tiel, citant des sources proches du dats prétendants à la présidence du
Forum des chefs d’entreprise patronat algérien. Depuis mainte-
(FCE). nant cinq ans, le Forum des chefs
Le même journal précise que d’entreprise et le Medef se rencont-
pas moins de 40 hommes d’affaires rent une fois par an, une fois à
composeront la délégation du Paris et une fois à Alger, pour faire
entre les entreprises des deux pays.
Comme de nombreux autres
investisseurs étrangers, les patrons
français étaient très gênés par les
dispositions de la loi de finances
complémentaire de 2009.
Ce déplacement tentera de rat-
traper le vide laissé par les investis-
seurs français depuis ces derniers
mois.
Ils semblaient en effet accorder
peu d’importance au marché algé-
rien pourtant florissant en termes
ont défilé depuis ces dernières
semaines à Alger. S’expliquant
devant ses homologues français, le
président sortant du FCE, Réda
Hamiani, a affirmé les avoir rassu-
rés.
«Il a eu l’occasion de confirmer
aux chefs d’entreprise français que
la révision de la politique écono-
mique est une réponse à la crise
économique qui a secoué tous les
pays du monde, y compris l’Algérie.
Avec la chute des prix du pétrole,
couplées aux opérations de trans-
fert de dividende croissent, au
contraire », rapporte le même jour-
nal. Il convient de noter que le pre-
mier partenaire économique de
l’Algérie demeure la France. Selon
les derniers chiffres communiqués
par le Cnis, l’Algérie importe pour
40 milliards de dollars.
Les services représentent
11 milliards de dollars. Et le trans-
fert de dividendes a atteint 7
milliards de dollars. N. B.

4
 De Quoi j’me Mêle MARDI 8 NOVEMBRE 2011

Semaine spéciale sur la Guerre d’Algérie

LA VILLE de Pleurtuit, en France,
a choisi pour son exposition
historique annuelle de mettre en
avant la Guerre d’Algérie. Le
programme a débuté hier avec la
Mohamed Kebir Adou projection du film L’Ennemi
intime. En Algérie, dans les
montagnes kabyles, en 1959, le
se penche sur le statut lieutenant Terrien, idéaliste et
volontaire, se retrouve affecté à
de la capitale la tête d’une section pour
remplacer un lieutenant tué. Au
DES RENCONTRES-DÉBATS autour du Plan de fur et à mesure de diverses
développement stratégique de la wilaya d’Alger, élaboré à opérations, Terrien se rend
l’horizon 2030, auront lieu du 13 au 15 novembre 2011. Les compte de la dure réalité
citoyens, les comités de ville, les associations, les du terrain... Il y aura aussi
commerçants, les entreprises, les professionnels et les l’exposition « La Tournée des
acteurs institutionnels sont conviés à cette large popotes » de Roland Bourgoin,
concertation sur le logement, les transports et l’intégration photographe militaire attaché au
urbaine. La première rencontre concernera la général de Gaulle lors de ses
Circonscription administrative de Chéraga. A cet effet, la déplacements en Algérie.
wilaya d’Alger a invité l’ensemble des acteurs locaux à Beaucoup de ses clichés ne sont
exprimer leurs points de vue sur un projet stratégique qui pas entrés dans les archives.
ambitionne de transformer la capitale et l’élever au rang de C’est une partie de ces images
grande métropole méditerranéenne. inédites qui seront présentées.

Le transfert 65 000 autistes attendent des soins L’heure GMT vit

des sépultures DES ORTHOPHONISTES lancent un SOS. En Algérie, la prévalence de l’autisme est estimée à 4 cas
pour 1000 naissances. Certaines statistiques font état de 65 000 adolescents atteints par l’autisme. Il ses derniers
françaises touche 3 à 4 fois plus les garçons que les filles. Selon des comptes rendus de presse, la prise en charge

autorisé
dans notre pays est actuellement très insuffisante, et les parents vivent un véritable calvaire du fait de
l’absence de structures adaptées à la prise en charge scolaire, éducative, sociale et thérapeutique de
instants
leurs enfants. CINQUANTE scientifiques
jusqu’en 2012 du monde entier se sont
réunis à huis clos, dans un
C’EST SENIORACTU.COM
qui donne l’information.
Les Lieux Saints de l’Islam génèrent 50 milliards de dollars cadre champêtre, au nord-
ouest de Londres sous
Les familles pouvant AVEC QUELQUE 10 millions de l’égide de la prestigieuse
justifier par tout moyen la fidèles qui se rendent chaque année Royal Society pour débattre
sépulture de parents en en Arabie Saoudite, dont plus de 3 une nouvelle définition du
Algérie, disposent millions pour le seul pèlerinage, le temps, qui relèguerait l’heure
jusqu’au 31 janvier 2012 plus grand pays du Golfe est la GMT aux oubliettes. L’affaire
pour faire savoir au première destination touristique du déchaîne les passions dans
consul général Monde arabe. Autant de touristes la presse britannique. Selon
territorialement compétent qui alimentent une industrie de 50 le Sunday Times, il s’agit rien
(Alger, Oran ou Annaba) milliards de dollars. Et avec moins que de « la perte » du
si elles souhaitent l’augmentation continue du nombre GMT, « symbole pendant
effectuer le transfert en de musulmans qui effectuent leur plus de cent vingt ans du
France des restes mortels pèlerinage chaque année, ce rôle de superpuissance de la
de leurs défunts. Les montant devrait doubler d’ici à 2020 Grande-Bretagne
familles doivent mandater pour atteindre 100 milliards de victorienne ».
une entreprise de dollars. Il s’agit du deuxième flux de Le Greenwich Mean Time,
pompes funèbres. Celle- devises pour l’Arabie Saoudite basé sur le premier méridien
ci se chargera de après le pétrole. Et alors que les de Greenwich, à Londres,
l’ensemble des formalités réserves de pétrole sont limitées, le est devenu référence
administratives (consulat tourisme cultuel est un business mondiale lors d’une
+ administration éternel. conférence en 1884 à
algérienne).
Washington.

ON
remet Les sans-voix
« Kabyles de la Chapelle et des quais de Javel hommes de pays loin cobayes des colonies…..
ÇA Étranges étrangers
Vous êtes de la ville
Vous êtes de sa vie
I SELIM M’SILI même si mal en vivez, même si vous en mourez. » Prévert
Celui qui avait, de sa voie chaleureuse qui leur conviennent selon les intérêts « liberté ». Une femme qui meurt de
’est dans la nature des Etats et émue, violé les ondes pudiques du moment : un dictateur longtemps froid dans la rue avec dans la main un

C d’élever des statues à la mémoi-

re de leurs grands hommes, que
ce soit de leur vivant ou après leur
mort, pour honorer un moment de ful-
gurance où ces hommes ont su cristal-
liser toute l’énergie nécessaire pour
exprimer tous les désespoirs qui peu-
vent porter une société au bord de l’a-
bîme. Ces hommes-phares peuvent
être ensuite victimes des injustices
que seul un puissant lobby est capable
de commettre envers les idoles. C’est
le cas du regretté abbé Pierre, né
Henri Grouesses, ancien résistant et
ancien député, mais éternel défenseur
des naufragés de la vie qui aura connu
les lumières de tous les plateaux-télés
de la France bien-pensante, celle du
foie gras et du bœuf bourguignon,
avant de subir une traversée du désert
parce qu’il avait commis le suprême
sacrilège de douter du nombre des vic-
times de la Shoah tel qu’il est exploité
par le fonds de commerce sioniste.
d’un monde radiophonique naissant
au service à la bonne volonté d’un
gouvernement atlantiste plus préoc-
cupé d’appliquer en France les pra-
tiques mafieuses importées d’Amé-
rique que de la situation des sans-
abri, se verra désormais interdire les
chemins des studios. Qu’importe, il
avait dit ce que sa conscience lui dic-
tait de dire et ce qu’il avait fait, les
nombreuses associations créées
autour de son image d’homme intègre
et compatissant étaient reprises par
une génération d’hommes décidés…
A l’heure où des centaines d’heu-
res d’antenne sont quotidiennement
dévolues à la fameuse crise de l’euro
ou à la dette grecque, on peut remar-
quer que la situation n’a guère évolué
dans ces pays dits démocratiques qui
se sont payé le luxe de piller pendant
cinq siècles les autres continents et
de continuer à encore les piller en y
maintenant des régimes aux couleurs
adulé qui devient trop gourmand : il
passe à la trappe. Celui à qui on
déroulait le tapis rouge devient un
ignoble et infréquentable forban…
Force est de constater que dans
cette longue crise que connaissent les
sociétés occidentales, les voix des
peuples sont à l’écart et que les gou-
vernements négocient directement
avec les oligarchies financières qui
sont à l’origine des manœuvres spécu-
latives qui ont conduit le système
capitaliste dans l’impasse où il se
trouve actuellement. Mais dans les cri-
ses, ce sont toujours ceux qui sont au
bas de l’échelle qui paient la note :
le film consacré à l’abbé Pierre le
montre d’une manière assez habile,
par un montage parallèle édifiant : les
séquences d’agapes de bourgeois vau-
trés dans le luxe jusqu’à l’anesthésie
et la misère sordide de gens réduits à
l’état d’animaux par un système qui
prétend par ailleurs défendre la
arrêté d’expulsion signé des mains du
préfet de Paris (Papon n’était que
secrétaire général !) pendant que les
députés et les hauts fonctionnaires
sabrent le champagne, n’est pas loin
de la réalité actuelle. Les frasques de
Berlusconi et le train de vie des dépu-
tés italiens est insultant face aux
mesures de rigueur qu’on va imposer
aux sans-grade, aux sans-voix.
Le film n’évoque pas un seul
instant la situation des travailleurs
immigrés parqués dans les bidonvilles
de la banlieue parisienne et ne fait
même pas la moindre allusion à la
situation des fils du peuple de France
en train d’agoniser dans les rizières
pour défendre les intérêts des trafi-
quants de piastres…
Et l’Algérie ne pointe pas encore
son nez dans ce tableau de l’hiver 54
qui va sonner le glas du colonialisme
et qui va faire entendre désormais la
voix des sans-voix. S. M.

5

ACCIDENT
DE LA CIRCULATION
3 membres d’une
même famille décèdent
à Bir El Ater (Tébessa)
Trois (3) personnes d’une
même famille ont été tuées
et 5 autres blessées dans un
accident de la circulation
survenu dimanche soir à la
sortie Est de la ville de Bir
El Ater (90 km au sud de
Tébessa), a-t-on indiqué à la
Sûreté de daïra.
L’accident, une collision
entre une voiture de
tourisme transportant 5
personnes dont les 3
victimes décédées, et une
camionnette roulant à vive
allure, a coûté la vie à un
homme et son épouse ainsi
qu’à leur petit neveu, selon
la même source.
Deux parmi les trois
victimes blessées circulant à
bord de la camionnette ont
été arrêtés après avoir reçu
des soins à l’hôpital de Bir
El Ater, tandis que la
troisième personne a pris la
fuite, ont indiqué les
services de la sûreté de
daïra.
Une enquête a été ouverte
pour déterminer les
circonstances de ce drame
qui a endeuillé une famille
au premier jour de l’Aïd El
Adha.
FRANCE-MALI À PETIT
PRIX
Aigle Azur ouvre
une nouvelle ligne
Aigle Azur est la première
compagnie internationale à
desservir la ville de Kayes
au Mali au départ de Paris.
A compter du 23 novembre
2011, la compagnie étend
ainsi sa couverture au Mali
en ralliant la France à
Kayes.
Capitale de la 1re région
administrative du Mali, la
ville de Kayes abrite
plusieurs sites touristiques
à découvrir tels que les
Rapides de Félou, les
Chutes de Gouina ou le
Tata de Koniakary.
Aigle Azur dessert le Mali
depuis 2007 à travers ses
vols réguliers entre Paris
et Bamako, la nouvelle
ligne Paris/Kayes entre
dans sa politique de
développement au Mali et
favorise ainsi le
rapprochement des
cultures.
La compagnie propose un
tarif de lancement au
départ de Paris Orly Sud à
destination de Kayes. Pour
Paris Orly Sud/Kayes, ce
sera tous les mercredis à
partir de 555 euros aller –
retour. Pour Kayes/Paris
Orly Sud, ce sera à partir
de 367 400 francs CF
aller – retour.
Ces tarifs sont hors frais
de service et soumis à
conditions et dans la limite
des places disponibles.
Ces tarifs s’appliquent
pour des départs compris
entre le 23 novembre 2011
et le 15 mars 2012, pour
des réservations
effectuées avant le 23
novembre 2011.
L’Actualité MARDI 8 NOVEMBRE 2011
ABDERRAHMANE HADJ-NACER « LA MARTINGALE ALGÉRIENNE »
Au confluent d’une crise
ANCIEN GOUVERNEUR de la Banque d’Algérie, économiste à la compétence reconnue au niveau international,
Hadj-Nacer nous livre une réflexion pertinente quoique désabusée sur la crise que vit notre pays.
peu ce qu’ex - tions de responsabilité, dont celle

OTHMANE SIDDIK plique Hadj- de gouverneur de la Banque
Nacer pour d’Algérie et participé à l’élabora -
n pouvait s’attendre de la lequel la crise tion de plusieurs plans de dévelop -
O part d’un économiste de
haut vol, à une réflexion sur
le développement économique et
vécue par le pays
est d’abord poli -
tique et cultu -
pement. Il est actuellement con -
sultant international sur les ques -
tions économiques et bancaires. Fin
expliquer le pourquoi de l’échec du relle avant que observateur, il su diagnostiquer le
décollage économique de l’Algérie. d’être écono - mal qui ronge le pays préconisant
Or, dans son ouvrage « La mique, dans la ainsi une thérapie qui, selon lui,
Martingale algérienne » Hadj- mesure où le pourrait contribuer à sortir
Nacer, plutôt que de s’enfoncer politique et le l’Algérie du provisoire et de ses cri -
dans une étude scientifique qui c u l t u r e l ses répétitives. Ainsi, selon M.Hadj-
serait absconse pour la plupart de influent gran - Nacer :
ses lecteurs, a procédé autrement dement sur l’é - 1) « il n’y a pas de développe-
en revenant sur une crise récur- conomique et ment sans conscience de soi,, sans
rente qui a conduit le pays à une sur le dévelop - connaissance de l’anthropologie et
pement en de la sociologie d’un pays, mais
impasse. Ce qui ne l’empêche pas
de relever que ce n’est pas l’absence g é n é r a l . aussi de son histoire et de sa cul-
de démocratie, mais bien la corrup - L ’ a u t e u r ture, et sans respect de la nature
tion qui a empêché le décollage éco- insiste sur le 2) « il n’y a pas de gouvernance,
nomique du pays. fait que ce selon les standards d’efficacité,
Ainsi, avant que d’être écono - sont là des sans l’existence d’une élite natio-
mique, la crise que traverse réflexions per - nale
l’Algérie est avant tout politique, sonnelles, mais 3) « il n’y a pas d’économie per-
culturelle, civilisationnelle et Hadj- des réflexions formante sans démocratie,, c’est-à-
Nacer de trancher : « La conscience pertinentes dire sans légitimation par la popu -
étayées par lation
de soi est absente du débat poli -
tique en Algérie. Notre désaccumu - des arguments 4) « enfin, il n’y a pas de liberté,
lation ne se manifeste pas unique - irréfutables fut-elle économique, sans un Etat
ment dans l’ingénierie, la gestion, qui en fait, fort.
la gouvernance mais aussi dans recentrent le Des sentences frappées au coin
cette incapacité de nombre débat sur la du bon sens dans un pays qui, effec -
d’Algériens à ressentir et exprimer crise récur - tivement, fit tout de travers depuis
le respect de soi, donc des autres. rente qui fait près d’un demi-siècle, se contentant
Elle nous conduit à un règne sau - que l’Algérie de vivoter dans l’à-peu-près et dont
vit depuis l’Indépendance
vage où dominent les rapports de les dirigeants oublièrent qui ils sont
algérien, auquel on a scellé ses ori- dans un système transitoire qui et d’où ils viennent. «Au final, « La
violence», affirme-t-il. Et l’auteur
de se poser la question : « Qu’a-t-on gines et le passé ancestral de son n’arrive pas à donner au pays des Martingale Algérienne » est un
transmis à nos enfants ? » C’est pays, pouvait-il s’appuyer lorsqu’il fondements sociopolitiques et des condensé des expériences du haut
sans doute là la question fondamen- ne connaît pas la vraie histoire de institutions capables de survivre commis de l’Etat qu’avait été
tale qui se pose à l’Algérie et que son pays, parce qu’à celle-ci fut sub - aux hommes. Quoique né à Alger, Abderrahmane Hadj-Nacer qui
Abderrahane Hadj-Nacer pose fran - stitué un héritage historique étran - en 1951, Abderrahamne Hadj- s’est fait une religion quant à l’état
chement sans faux-fuyants en reve - ger qui n’est pas le sien. Il est Nacer est originaire d’une famille des lieux de l’Algérie. Un livre bien
nant sur le non-héritage, la non- patent que cet enfant soit de notables et intellectuels de la écrit, facile à lire. O. S.
culture qui ont été ceux de l’Algérie désorienté car sans attache avec Vallée du M’Zab (il est le cousin du
indépendante. Tout peuple a des son milieu naturel, culturel projeté grand poète Moufdi Zakaria). C’est La Martingale algérienne
repères historiques, socle sur lequel qu’il est dans un espace sociocultu - un homme cultivé qui a fait de de Abderrahmane Hadj-Nacer,
il peut s’appuyer. Sur quoi l’enfant rel qui n’est pas le sien. C’est un brillantes études et occupé des fonc - Edition Barzakh, Alger 2011
DEVENUES L’ULTIME RECOURS POUR LES BÉJAOUIS
Les fermetures de routes inquiètent
LES MANIFESTANTS recourent souvent à la fermeture des routes faute de prise en charge
de leurs problèmes.

AREZKI SLIMANI calcul sur la période des 80 jours perdus, cela se et l’organisation pour exprimer leurs revendica-
chiffre en milliards. « Pas une journée ne se tions légitimes dans l’intérêt de tous».
passe sans que le port n’enregistre des pertes La CCI avait lancé un appel pressant aux élus
e phénomène de fermeture des routes a
L pris des proportions alarmantes dans la
région de basse Kabylie. Ce phénomène,
qui a été ignoré au départ, suscite présentement
considérables », a-t-il soutenu en substance. Se
faisant plus précis, il dira à titre d’exemple que
« sur 1500 camions chargés habituellement,
moins de la moitié y est traitée ». Par voie de
et aux pouvoirs publics pour «prendre sérieuse-
ment en charge les doléances des citoyens et affi-
cher une rigueur dans la prise de décision».
«La fermeture des routes, l’opposition aux
des inquiétudes mais pas encore des mesures conséquence, ces récurrents mouvements de pro- projets générateurs de richesses et d’emplois
adéquates à même d’y mettre fin. testation sont enregistrés à travers les différen- pour la région, provoquent des pertes inestima-
Plus de 100 jours ont été rythmés à Béjaïa par tes localités de la wilaya de Béjaïa. bles au Trésor public, aux industriels, commer-
des actions de rue. Pendant plus de trois mois, Les manifestants procèdent souvent, face à çants, artisans, transporteurs des marchandises,
les routes de Béjaïa ont été fermées, sans pré- l’absence de prise en charge de leurs problèmes voyageurs, travailleurs et perturbent l’approvi-
avis. Tout mouvement, qu’il soit commercial ou par les pouvoirs publics, à la fermeture des rou- sionnement de 17 wilayas par des utilisateurs du
familial y est impossible. tes notamment la RN9 reliant Béjaïa à Sétif à port […]», avait noté la CCI dans sa déclaration,
Les principaux axes routiers de la wilaya l’est, et la RN26 reliant le chef-lieu aux différen- dénonçant un « laisser-aller » de la situation par
subissent le diktat des citoyens qui n’ont d’aut- tes localités ainsi que les wilayas situées à l’ouest des acteurs qui « se rejettent la responsabilité,
res recours que ces actions musclées. Lorsque ce de Bejaïa comme Tizi Ouzou, Bouira et Alger. pendant que des signaux faisant état que des
n’est pas la RN 09 qui est obstruée, c’est la La société civile n’est pas restée en marge de agents économiques réfléchissent sérieusement
RN 12 et son prolongement par la RN 26 qui ce phénomène. L’association de la jeunesse algé- à quitter le port de Béjaïa vers d’autres cieux
sont bloqués aux moyens de barricades de for- rienne d’avant-garde de lutte contre les fléaux plus cléments», prévient la chambre.
tune. Si cette manière de faire n’est pas propre sociaux de la wilaya de Béjaïa, s’est exprimée, Du côté autorités, on a fini par comprendre
à Béjaïa, il n’en demeure pas moins que dans déplorant l’état dans lequel se trouve otage la que l’ignorance du phénomène n’est pas payant.
cette région, elle a atteint des proportions alar- wilaya avec les récurrentes fermetures de route Le wali s’est résigné à appeler à la raison et à
mantes. Et ses répercussions sont incommensu- à travers les quatre coins de cette dernière et qui une plus grande implication des élus locaux pour
rables. pénalisent davantage et les citoyens et le secteur contenir le phénomène. Mettant en exergue les
Le cas du port de Béjaïa est à lui seul assez économique. Ladite association déplore le conséquences « désastreuses » pour l’économie
illustratif pour comprendre toutes les inconsé- recours à la fermeture des routes pour la moin- et le développement de la région, le wali a, lors
quences pour une économie locale qui venait à dre anomalie, tout en lançant un appel aux d’une session de l’APW, révélé que « beaucoup
peine de sortir d’une autre longue crise forte- citoyens en vue de favoriser la voie du dialogue d’unités ont émis le vœu de se délocaliser et pro-
ment pénalisante. avec les secteurs concernés. jettent sérieusement de passer à l’acte » . Après
Les coupures des routes nationales dans la Dans un communiqué affiché à travers la les déclarations de type « ce n’est pas mon
wilaya de Béjaïa sont devenues un moyen de wilaya et toutes ses daïras, l’association pense affaire », on en est arrivé à souligner que « ce
revendication, présenté comme ultime recours qu’il s’agit bel et bien d’une manipulation dont n’est pas normal ». Une avancée qui en appelle
devant le mutisme observé face aux autres l’objectif est la déstabilisation de la société au aux actes à même de soulager les populations
moyens autrement plus pacifiques de revendica- prix de désagréments subis amèrement par les aussi bien celles qui protestent de cette manière
tion. Mais cela cache mal ce que cela engendre citoyens. La Chambre de commerce et d’indus- que celles qui en subissent les conséquences.
comme pertes. trie de la wilaya, CIC-Soummam, était la pre- C’est la politique que souhaitent unanimement
Le port accusait chaque heure un préjudice mière à sortir de sa réserve pour interpeller les les citoyens de la basse Kabylie. Une population
de 200 millions de centimes, avait indiqué récem- pouvoirs publics et les citoyens sur la situation qui risque fort d’opter pour un vote sanction lors
ment le P-DG de l’Entreprise portuaire de générée par le recours récurrent à la fermeture des prochaines consultations électorales. Dans la
Béjaïa, M. Djelloul Achour. Si on fait un simple des routes, les invitant à «la sagesse, la patience rue on en parle déjà. A. S.
6

HADJ NACER ABDERRAHMANE À L’EXPRESSION
«Je participe au débat politique à ma façon»
«LES INTERNAUTES ont compris, à juste titre, que je ne cherchais pas à gagner de l’argent, mais à diffuser des idées.»
ENTRETIEN RÉALISÉ PAR
I AMAR CHEKAR
L’Expression : M. Hadj Nacer, votre
récent livre La martingale algérienne
a été épuisé. Vous êtes sur un deuxième
tirage de 2000 exemplaires. Quelle expli -
cation donnez-vous à ce succès ?
Hadj Nacer : Je pense qu’il y a plu-
sieurs catégories de personnes qui se sont
retrouvées dans mon livre. Mais disons
que pour le premier tirage de 1000 exem-
plaires ce n’est pas grand-chose. Par
contre, ce qui est plus impressionnant,
c’est que ce livre circule beaucoup par
Internet. Les internautes ont compris, à
juste titre, que je ne cherchais pas à
gagner de l’argent, mais à diffuser davan-
tage des idées. C’est pour cela qu’ils sont
autorisés à le diffuser par le Net.
D’ailleurs, même l’éditeur a joué le jeu et
n’a rien trouvé à redire. Cependant, mal-
gré sa diffusion sur Internet, la demande
en livre-papier s’est accrue au point
qu’au moins une édition pirate est appa-
rue sur le marché. Ce qui m’a encore inté-
ressé davantage. C’est aussi ces groupes
de jeunes qui ont trouvé dans ce livre un
sujet de discussion et cela, ça m’a réelle-
ment fait plaisir. Auparavant, je craignais
de ne pas atteindre ce public aussi vite
que je souhaitais... donc, c’est ce résultat
inattendu qui a justifié de nouvelles édi-
tions. Il faut dire que cette nouvelle
livraison m’a permis de rajouter un cha-
pitre qui correspond à l’expression de
mes clés personnelles sur la crise inter-
nationale. Il s’agissait de donner une lec-
ture assez personnelle de cette crise mon-
diale sur laquelle on nous ment allègre-
ment.
Des observateurs pensent que les
réformes politiques en Algérie tardent à
venir. Est-ce votre avis ?
Premièrement, je pense qu’il y a un
débat sur la nature des reformes poli-
tique. Deuxièmement, sur l’ampleur des
réformes. Troisièmement, il existe aussi
un débat sur les acteurs qui doivent
débattre de ces réformes. A ces trois
niveaux on se rend compte qu’il n’y a pas
eu d’arbitrage. C’est pour ça qu’on patine
autour du concept des réformes.
Vous êtes trop bref dans votre
réponse. Vous bottez en touche pour un
sujet aussi important ?
Je refuse de rentrer dans le débat sur
la nature des réformes, parce qu’il est
nécessaire de répondre aux trois ques-
tions soulevées. Je suis un citoyen et je
participe à ma façon au débat, notam-
ment à travers le livre La martingale
algérienne. Si je parle maintenant, c’est
parce que La martingale étant sortie, je
ne peux me cacher derrière une obliga-
tion de réserve quelconque. Mais je n’ai
pas de réponse absolue à apporter sur des
réformes politiques. Mais lors d’un débat,
je peux effectivement donner des lectu-
res, mais personnelles. Je pose trois
conditions qui renvoient à trois niveaux
de compréhension de cette question,
sinon il n’y a pas lieu d’avoir un débat.
Justement, les Algériens regrettent l’ab-
sence du rôle que doivent jouer les intel-
lectuels et l’Université algérienne dans
ces débats politiques.
A partir du moment où l’on pousse
l’intellectuel à la porte et de l’université,
au point de les pousser à aller à l’étranger
pour se reproduire au sens technique du
terme rien que pour assurer l’avenir de
leurs enfants, effectivement, ils se
retrouvent absents sur la scène politique
et économique nationale. Mais n’oublions
pas tout de même, qu’ils participent à
partir de l’étranger. Mais là, on est dans
un non-sens. C’est-à-dire on produit des
intellectuels au profit de l’économie
externe et de la vie universitaire interna-
tionale, au détriment du pays.
L’Actualité
«Je refuse de rentrer dans le débat sur la nature des réformes»
Effectivement, on se retrouve avec des
capacités de production internes qui s’ap-
pauvrissent de plus en plus et après, on
dit qu’il n’y a pas de débat. Il existe tou-
tefois, dans l’Université algérienne, des
voix qui s’expriment, bien qu’on ait
réduit le système d’enseignement de
l’école à l’université à une espèce de
grande garderie qui permet d’éviter l’ar-
rivée sur le marché du travail de généra-
tions entières. On ne veut pas produire
des intellectuels au sens critique du
terme. Il n’existe même plus vraiment
d’intellectuels organiques du système, au
sens de Gramsci. Ceci dit, on produit des
gens qui lisent un peu les journaux et sur-
tout les répertoires sportifs etc. On
détruit même la capacité conceptuelle,
puisqu’on ne transmet aucune langue.
On ne transmet correctement ni l’arabe,
ni le français et puis on s’étonne des
résultats et autres conséquences négati-
ves. Il existe, aujourd’hui, une masse de
gens qui parlent uniquement une espèce
de sabir (charabia), assez amusant et
même créatif, parce que tout n’est pas
moche dans un sabir, il peut même être
beau, contenir des formules heureuses.
Mais néanmoins, il est difficile de
conceptualiser avec ce niveau de langage.
On est surpris à l’occasion de la révolu-
tion tunisienne d’entendre les Tunisiens
dans leur majorité s’exprimer dans une
langue arabe ou française correcte, et
nous qui maîtrisions et avions les
meilleurs professeurs d’arabe et de fran-
çais, une des meilleures universités, des
meilleurs intellectuels des deux langues,
maintenant nous n’avons plus rien. Voilà
l’explication sur la faiblesse du nombre
d’intellectuels et de l’université dans le
débat politique national.
Le Snmg est à 18 000 DA, plus la sup-
pression de l’article 87 bis, qui bloque
toute démarche de politique nationale
salariale, mais beaucoup reste à faire
selon les syndicalistes…
Si l’on parle d’une tripartite qui est un
mode de négociation tout à fait logique,
encore faut-il que les acteurs impliqués
soient dotés de légitimité. Donc, la ques-
tion se pose de la manière suivante :
-Est-ce que ce gouvernement est doté de
légitimité ?
-Est-ce que ce syndicat a la légitimité ?
-Est-ce que ces représentants du
patronat ont la légitimité ?
Ceci dit, si l’on répond correctement à
ces trois questions relatives à la légiti-
7
mité des trois acteurs, on peut considérer
le débat autour du Snmg. Or nous nous
rendons bien compte que les arbitrages
sont conduits sous forme monétaire,
sous forme d’encaisses, comme des
cadeaux octroyés à la population, sans
contrepartie. Or, ils sont considérés par
cette même population comme étant
insuffisants car ces octrois ne correspon-
dent pas à la profondeur de leurs reven-
dications.
Cette inadéquation explique la suren-
chère pécuniaire. Car la question posée
par la population, n’est pas une question
d’argent, mais c’est une question de jus-
tice sociale, de dignité, d’émancipation et
d’accès à la citoyenneté. Il est évident
que la question de la justice ne se règle
pas en rajoutant 200 DA/jour ou
1 000 DA ou toute autre somme d’argent.
La population se rend bien compte,
qu’il n’y a pas de réflexion technique ou
politique. A chaque fois qu’on observe un
mouvement d’un prix quelconque, cela
introduit un déséquilibre encore plus pro-
fond qu’auparavant, parce que, juste-
ment, il n’existe pas de réflexion globale
en termes de prix relatifs entre salai-
res/prix libres et prix de première néces-
sité. Par exemple, on augmente le Snmg,
mais à chaque fois on oublie les retraités.
On rajoute aux retraités et on oublie les
marins-pêcheurs et autres secteurs.
C’est-à-dire, à chaque fois on refait les
mêmes erreurs en oubliant tel ou tel sec-
teur. Dans ce cas, l’exercice devient très
compliqué. Il ne faut pas oublier qu’il y a
une règle essentielle dans l’économie qui
est l’équilibre général des prix. Cela dit,
quand on bouleverse ou on casse l’équili-
bre des prix, la tâche devient très com-
pliquée. Nous voyons aujourd’hui, un
pays comme l’Egypte contraint de consa-
crer 30 % de son budget au soutien des
prix. C’est injouable et insoluble sur plu-
sieurs générations.
En Algérie, nous sommes de la même
façon en train de pousser le pays qui est
un pays riche, dans ce même type de
gabegie et de mauvaise gouvernance que
l’Egypte. Et encore, en Egypte, ont-ils
une industrie que nous n’avons pas, un
tourisme que nous n’avons pas.
Quand vous analysez la macro-écono-
mie de l’Egypte qui est un pays pauvre,
vous vous rendez compte d’un équilibre
que nous n’avons pas en Algérie. Nous
nous dirigeons vers un même déséquili-
bre qu’eux. Il existe un réel problème de
stratégie économique dans notre pays.
MARDI 8 NOVEMBRE 2011
Quelle est votre analyse sur l’ouver -
ture de l’audiovisuel au secteur privé ?
Je ne crois pas qu’un privé peut dans
le même temps avoir un quasi-monopole
dans un secteur, posséder une équipe de
foot, posséder des journaux sur différents
supports et investir dans l’audiovisuel.
Il y a un problème. On ne peut pas créer
des groupes aussi puissants, bien que je
ne sois pas contre l’idée du groupe, mais
cela suppose un contre-pouvoir. Or dans
le Code de l’information encore en
vigueur, il me semble qu’il n’était pas pos-
sible de détenir 100% du capital, il fallait
que la société des rédacteurs détienne le
tiers (1/3) du capital. Justement afin qu’il
y ait un minimum de contre-pouvoir,
celui des professionnels. Nous avons
besoin de réfléchir un peu plus pour la
mise en forme et mise en scène de pou-
voirs nouveaux dont on ne mesure pas les
implications pour le futur. Ce n’est pas un
parti pris contre un privé particulier, ce
n’est un parti pris contre personne, mais
plutôt contre l’absence d’une détermina-
tion, d’une réflexion anticipative sur les
risques que nous encourons à travers
cette mise sur le marché de manière un
peu brutale.
Dans le même sens, on parle d’une
nouvelle loi sur les partis politiques, alors
qu’il n’y a pas longtemps, la scène natio-
nale a connu plus de 65 partis.
Là je suis obligé de renvoyer la ques-
tion à la première analyse. Mais qui a
débattu avec qui ? C’est quoi le nouveau
contrat politique et social du pays ? Il
n’est pas possible de se prononcer en ter-
mes de « je suis contre X ou Y », mais en
nous interrogeant plutôt « sur quelle
base doit-on se prononcer »? Est-ce sur
des sympathies personnelles, sur la base
d’un programme politique ? Ou sur celle
de l’adhésion de la population ? Ne me
demandez pas de donner mon avis, tant
que je ne sais pas sur quelle base je dois
prendre position. J’ai pu le faire sur l’au-
diovisuel, parce que le danger est là. On
ne mélange pas le pouvoir et l’argent
aussi facilement. C’est une chose sur
laquelle on doit réfléchir. Se battre pour
des champions nationaux c’est une
urgence nationale. Mais qu’il y ait des
champions privés qui symbolisent la
confusion et la concentration des pou-
voirs politique, pécuniaire, syndical, pou-
voir de l’information. Cette confusion
s’oppose à un système dit démocratique
qui, lui, repose sur la séparation des pou-
voirs.
La situation en Libye concerne direc -
tement l’Algérie, comment analysez-vous
la position algérienne dans cette guerre ?
Ecoutez, honnêtement, je n’ai pas tou-
tes les données qui me permettent d’ana-
lyser correctement la position algérienne.
Néanmoins, en tant que citoyen algérien,
je considère que c’est un devoir pour
l’Algérie de faire quelque chose pour ce
pays et pour l’intérêt mutuel. La Libye,
c’est la continuité de l’Algérie. Nous cons-
tituons un même peuple depuis des dizai-
nes de milliers d’années, il ne faut jamais
insulter l’Histoire et encore moins la géo-
graphie. Ce n’est pas aux étrangers de
venir faire un travail en Libye pour lequel
nous sommes équipés. Je pense qu’on
aurait pu faire ce travail avec l’accord de
la communauté internationale, en faveur
des intérêts du peuple libyen. Encore fal-
lait-il, que nous fassions un tri clair entre
les diverses forces politiques et leurs inté-
rêts, que nous indiquions de façon
claire quel était l’intérêt stratégique de la
région. Derrière des bombardements faci-
les, l’éclatement de solidarités ancestra-
les et la transformation d’un tyran d’opé-
rette en héros pour oublier par qui il fut
imposé, se cachent des desseins géopoli-
tiques qui nous concernent et qu’il
convient de bien analyser.
A. C.
 L’Actualité MARDI 8 NOVEMBRE 2011

AU PREMIER JOUR DE L’AÏD

ALGER ÉTAIT UNE VILLE FANTÔME

PETIT À PETIT, Alger renouait avec son rythme habituel. Un rythme qui aura gagné cette année les entrailles de la ville.
s’étaient déjà rencontrés une

SALIM BENALIA
heure plus tôt à la mosquée, au
sortir de la prière de l’Aïd.
près le tohu-bohu qui a

A précédé le jour de l’Aïd, les

quartiers de la capitale ont
subitement sombré dans un
En moins de temps qu’il n’en
fallait au bélier pour pousser son
ultime râle, des carcasses étaient
déjà accrochées aux balcons ou
calme étonnant. En effet, au pre- fixées sous des tonnelles qui abri-
mier jour de la fête du sacrifice taient les cours des maisons. Le
(Aïd El Kebir), les banlieues et le charbon de bois commençait à
centre de la capitale affichaient crépiter dans les braseros, chacun
une ambiance étrangement salivant déjà devant Madame en
sereine, sinon une tranquillité train de préparer les morceaux de
qui contrastait avec l’agitation foie ou de « cabda m’chermla »,
habituelle qu’on leur connaît. La ces cubes de foie frits ou grillés et
rue Didouche-Mourad, considérée généreusement recouverts de per-
comme le cœur palpitant de la sil.
capitale car ordinairement four- Vers midi, changement pro-
millante et regorgeant de voitu- gressif de décor. Les cafés que l’on
res et de piétons se fondant dans avait le plus grand mal à repérer
un inénarrable charivari, présen- aux premières heures de la mati-
tait l’image d’un quartier désert, née, rouvraient leurs portes, les
hier matin vers 9 heures. véhicules avaient refait leur
Le boulevard Amirouche, apparition et le pullulement habi-
principale artère traversant tuel était annoncé pour les minu-
Alger-Centre d’est en ouest, était tes à venir. Déjà, des centaines
également quasiment déserte. En d’enfants tout de neuf vêtus
fait, le tout-Alger avait quelque investissaient les lieux et fai-
chose de réellement saisissant saient entendre leurs piaille-
Ph. : R. Boudina

pour qui connaît El Bahdja. Il fal- ments. Petit à petit, Alger

lait s’enfoncer au plus profond
des quartiers d’habitation pour
espérer trouver trace de vie en
cette journée du 6 novembre, où
le mercure a accusé une baisse
sensible.
Au bas de tous les immeubles,
l’on pouvait observer une sorte de
foisonnement quasi silencieux.
Réunis en grappes, des pères de
Il fallait s’enfoncer au plus profond des quartiers d’habitation pour espérer trouver trace de vie
famille attendaient que le mouton
égorgé finisse de se débattre pour
entreprendre son dépouillement.
D’autres s’employaient à vider
la bête, certains vitupéraient
contre leurs enfants qui tardaient
à ramener la bassine d’eau
chaude pour les tripes et les
abats, pendant que d’autres
encore cherchaient désespéré-
ment des yeux le « volontaire »
qui voudrait bien immoler le
mouton et, si possible, aider au
dépouillement.
Tout cet empressement,
somme toute bon enfant, était
émaillé d’accolades et d’échanges
de bons vœux sauf pour ceux qui
renouait avec son rythme habi-
tuel.
Un rythme qui aura gagné
cette année les entrailles de la
ville, puisque le métro d’Alger
était en pleine exploitation com-
merciale et ce bien avant l’Aïd. Ce
moyen de transport urbain aura
alors assuré le service de 5heures
à 23 heures. S. B.

LE CRÉDIT IMMOBILIER PREND SON ENVOL

27 milliards de dinars accordés depuis le début de l’année
LA CAISSE NATIONALE d’épargne et de prévoyance a octroyé 15 805 crédits hypothécaires aux particuliers durant les neuf
premiers mois de 2011.

IDIR TAZEROUT
Au cours du deuxième trimestre 2010, l’ensemble des engagements, plus de 9 mds dit, lancé en avril 2008 et boosté en 2009,
seulement 142 crédits à taux bonifiés de DA ont été consacrés au financement de était de près de 3 000 crédits pour un mon-
d’une valeur globale de 209 millions de DA l’accession à 2 439 logements alors de 5,6 tant de 4 mds de DA fin 2010. Durant le
e montant des crédits hypothécaires

L à taux bonifié de la Caisse nationale

d’épargne et de prévoyance (Cnep-
banque) a quintuplé durant les trois pre-
miers trimestres de l’année en cours, attei-
gnant 8 716 crédits pour 12,26 milliards de
DA. Ces crédits, soumis à des taux bonifiés
à 1% et 3%, ont ainsi représenté 45,5% des
engagements de la banque en matière de
crédits hypothécaires durant la même
période. Les crédits bonifiés à 1% étaient
de 8 546 crédits pour un montant de 11,5
milliards de DA tandis que les crédits sou-
mis à 3% ne sont qu’au nombre de 170 avec
une valeur totale de 743 millions de dinars.
Lancés en mars 2010, les crédits bonifiés
étaient de 6 588 pour un montant de plus
de 9 milliards de DA durant le premier
semestre de 2011.
ont été octroyés par la même banque. En
2010, la sphère bancaire avait accordé 14
milliards de DA de crédits bonifiés dont
plus de la moitié octroyés par la Cnep.
La Cnep-banque a octroyé 15 805 cré-
dits hypothécaires aux particuliers durant
les neuf premiers mois de 2011, en hausse
de 36,6% par rapport à la même période de
2010, pour un montant avoisinant 27
milliards de DA, soit une évolution de 67%.
Ces crédits étaient au nombre de 11 567
pour un montant de 19 milliards de DA
durant le premier semestre de 2011, soit
une hausse de 8 mds de DA en trois mois.
Ainsi, et depuis sa spécialisation dans les
crédits immobiliers dans les années 1970,
la Cnep aura financé l’acquisition de 459
182 logements pour un engagement finan-
cier global de plus de 247 mds de DA. Sur
mds de DA ont été consommés pour la
réalisation de 4 576 constructions. Les cré-
dits bonifiés étaient de 8 716 totalisant
12,26 mds de DA, ce qui représente 45,5%
des engagements de la banque en matière
de crédits hypothécaires entre début jan-
vier et fin septembre 2011.
Les crédits bonifiés à 1% étaient de
8 546 crédits pour un montant de 11,5 mds
de DA tandis que ceux soumis à un taux
d’intérêt à 3% n’étaient que 170 crédits
d’une valeur totale de 743 millions de
dinars. Les crédits bonifiés, lancés en mars
2010, étaient de 6 588 crédits pour un
montant de plus de 9 mds de DA durant le
premier semestre de 2011. Quant aux
financements accordés aux jeunes de 35
ans et moins, ils ont atteint 970 crédits
pour 2,63 mds de DA. Le cumul de ce cré-
premier semestre de l’année 2011, la Cnep
avait consacré aux jeunes 691 crédits pour
un montant de près de 1,8 milliard de DA .
Les jeunes peuvent, grâce à ce mécanisme,
obtenir un crédit à 100% du prix de vente
d’un logement neuf ou du devis estimatif
dans le cadre des travaux de construction
ou d’extension d’une habitation. Mais la
limite de l’offre du logement en Algérie, les
coûts élevés en plus des conditions des jeu-
nes eux-mêmes, disposant généralement
de petits salaires, continuent de freiner l’é-
mergence de ce crédit. Les crédits pour la
cession de biens entre particuliers (Cbep),
classés deuxième meilleur produit de la
Cnep en 2010 après ceux bonifiés pour l’ac-
cession au logement, ont, à leur tour,
grimpé à près de 1 200 crédits pour un
montant de près de 5 mds de DA. I. T.

HALIM BENATALLAH SE REND AU CANADA

30 % des cadres algériens au chômage
e secrétaire d’Etat chargé bonne coopération entre les deux question de l’équivalence des pour une meilleure intégration et «un fait historique et ce n’est pas

L de la Communauté natio -
nale à l’étranger, Halim
Benatallah, a évoqué avec des
responsables canadiens la coopé-
ration algéro-canadienne dans le
domaine consulaire ainsi que la
situation de la communauté algé-
rienne au Canada.
Benatallah a rencontré, à cette
occasion, le ministre canadien de
la Citoyenneté, de l’Immigration
et du Multiculturalisme, Jason
Kenny, et la ministre d’Etat des
Affaires consulaires et des
Amériques, Mme Diane Ablonczy.
Il a exprimé avec Mme
Ablonczy leur «satisfaction sur la
pays dans le domaine consulaire
et ont souhaité son renforce-
ment».
De son côté, Kenny, qui s’est
félicité de la «qualité d’intégra-
tion» des citoyens algériens dans
la société canadienne, a mis en
exergue le modèle prôné par le
gouvernement canadien envers
tous les immigrants, en précisant
que son pays en accueille 250 000
annuellement.
Benatallah a d’autre part solli-
cité des éléments d’information
sur le «taux élevé» du chômage
(30%) parmi les cadres algériens
et a souhaité le règlement de la
diplômes.
Le secrétaire d’Etat a égale-
ment fait référence à la récente
mesure prise par les autorités
canadiennes qui consiste à ne
plus autoriser la tenue d’élections
législatives des pays étrangers
sur le sol canadien et a demandé
de permettre aux ressortissants
algériens de voter lors des futures
échéances électorales.
Par ailleurs, M. Benatallah a
rencontré les trois députés d’ori-
gine algérienne, qui ont «affirmé
leur profond attachement» à leur
pays d’origine et ont fait part de
leur «disponibilité» à œuvrer
réussite de leurs compatriotes
algériens résidant au Canada.
Benatallah avait, lors de ren-
contres précédentes, invité les
membres de la communauté algé-
rienne à l’étranger à «investir» le
champ politique du pays d’accueil
en vue d’une meilleure intégra-
tion.
Il a estimé nécessaire de met-
tre en place des «passerelles» afin
de faire bénéficier notre pays de
l’expérience acquise par les res-
sortissants algériens établis dans
ce pays.
L’élection de trois parlemen-
taires d’origine algérienne est
par hasard que cela se passe au
Canada», a-t-il déclaré mettant
en exergue la composante quali-
tative de la communauté algé-
rienne dans ce pays qui constitue,
selon lui, «un modèle de symbiose
d’intégration et de réussite».
Le secrétaire d’Etat chargé de
la Communauté nationale effec-
tue une visite au Canada du 1er au
6 novembre dans le cadre des
«efforts visant à établir des liens
permanents avec l’ensemble de la
communauté nationale établie à
l’étranger», a précisé le ministère
des Affaires étrangères.

8
 L’Actualité MARDI 8 NOVEMBRE 2011

ZONES HUMIDES PROTÉGÉES

Les eaux usées envahissent le parc d’El Kala

CE FLUX INSIDIEUX des communes littorales d’El Taref se déverse entièrement dans le complexe de zones humides.
Ben M’Hidi, Echatt, El Kala,

SALIM BENALIA
Souarekh, Ramel Souk et
Bouteldja) ou dans les oueds (El
l’instar des nombreuses

A zones humides recensées et

protégées à l’échelle du ter -
ritoire national, le parc d’El Kala
subit la pression démographique,
avec comme corollaire un déverse-
ment inconsidéré des eaux usées.
Ce fléau, qui frappe d’ailleurs d’au-
tres sites à l’instar du lac naturel
de Réghaïa, à Alger, doit alerter au
plus haut point les décideurs et
interpeller les consciences des
citoyens. C’est là le substrat d’étu-
des menées récemment par le
Cneap (Centre national d’études et
d’analyses pour la population et le
développement) qui relève du
ministère de l’Intérieur et des
Collectivités locales. Ces études ont
été menées par d’éminents expert,
dont le Dr. Chazée, Coordinateur
de l’Observatoire des zones humi-
des méditerranéennes.
La Tour du Valat, en France.
Ces études insistent sur l’implica-
tion de la société civile dans la sau-
vegarde de ces écosystèmes. Elles
recommandent surtout de trouver
des solutions aux nombreuses pres-
sions qui stressent ces régions.
Notamment celles générées par
le flux insidieux des eaux usées, les
déchets, la démographie galopante,
l’habitat rural, le surpâturage et le
défrichement illégal. Ainsi, l’étude
révèle que la population des com-
munes actuelles du parc national
d’El Kala (Pnek) a triplé entre 1856
et 1955, passant, durant cette
Le parc d’El Kala
période, de 11 299 à 37 351 habi-
tants. La population de ces commu-
nes était estimée en 1987 à 80 000
habitants, 122 000 habitants en
2003 pour atteindre en 2008, 126
743 habitants. Sur ce nombre la
population vivant sur le territoire
du parc est évaluée à 77 000 habi-
tants.
L’analyse évoque une pression
sur le littoral qui s’explique par la
proximité du port, les activités et
les commodités qu’offre l’espace lit-
toral en termes de développement
socioéconomique. Ce phénomène
aurait en outre été encouragé après
la promotion d’El Taref au rang de
wilaya.
L’urbanisation de la zone litto-
rale même si elle n’atteint pas les
seuils inquiétants des autres seg-
ments de la côte algérienne a eu
pour effet immédiat l’augmenta-
tion des rejets liquides directement
en mer sans traitement préalable.
Cette situation, eu égard au
développement annoncé dans la
zone, fait craindre des effets néga-
tifs sur les ressources naturelles.
« Les eaux usées des communes lit-
torales d’El Taref se déversent
entièrement dans le complexe de
zones humides (El Taref, Aïn Assel,
Taref, Berrihane, Echatt et
Bouteldja) sinon directement en
mer pour la commune d’El Kala.
Les neuf autres communes en ques-
tion rejettent près de 6 893m3/j. Soit
un volume annuel de 2 515 945m3.»,
assène l’étude. L’on rappelle que la
Pnek a été classée par l’Unesco le
17 décembre 1990 comme réserve
de la biosphère, devenant par là-
même un site mondial d’observa-
tion et un patrimoine de l’huma-
nité. Ce parc, qui est le plus grand
des huit parcs nationaux du Nord,
couvre une superficie de 78 600
hectares. Il fait désormais l’objet
d’une extension vers sa partie
marine, affirme encore l’étude.
Cette dernière, qui précise qu’en
dépit des nombreuses agressions
relevées, la richesse faunistique et
floristique du Pnek ainsi que ses
valeurs patrimoniales, culturelles
et historiques ne semblent pas être
atteintes de manière irréversible.
L’étude invite donc à tenir
compte de ce jugement relative-
ment positif que l’administration
du parc et les acteurs locaux sont
appelés à mettre à profit. Tous doi-
vent s’appuyer sur les recomman-
dations de Nagoya (Japon 2010)
pour asseoir une stratégie efficace
de gestion, de protection et de valo-
risation de ce territoire classé
comme patrimoine de l’humanité.
S. B.

ILS RENTRERONT PAR AVION SPÉCIAL

Les ex-otages du MV Blida bientôt à Alger
EN RÉACTION aux informations publiées par certains magazines en ligne à propos de la libération des otages du MV Blida,
l’Algérie n’a versé aucune rançon, indique le porte-parole du ministère des AE.
d’une prétendue rançon en relation avec la de préciser : « La position de l’Algérie à ce de navigation des côtes kenyanes afin de ras-

KACI AGGAD
libération des marins du navire du MV Blida propos est ferme et sans équivoque et nous surer les familles des marins, Amar Belani a
qui a fait l’objet d’un acte de piraterie en l’appliquons.» Attendus qu’ils rentrent au expliqué que le premier responsable du sec-
’Algérie n’a versé aucune ran-

«L çon pour la libération des

otages », a déclaré vendredi à
Alger Amar Belani, porte-parole du ministère
des Affaires étrangères. Revenant sur la libé-
ration des 27 captifs, au nombre desquels
figurent 17 marins algériens, le représentant
du ministère des AE est formel : « L’Algérie
ne verse pas de rançon et elle condamne fer-
mement cette pratique qu’elle soit le fait des
Etats ou d’organismes publics ou privés »,
souligne-t-il. En réaction à la référence faite
par certains magazines en ligne au paiement
haute mer le premier janvier dernier, Amar
Belani, tout en réfutant ces allégations,
indique que « l’Algérie a une position doctri-
nale qui a été réaffirmée à de nombreuses
reprises et de manière la plus solennelle, à
savoir qu’elle ne paie pas de rançon ».
S’exprimant sur cette affaire, le directeur
général de l’International Bulk Carries,
armateur du navire, Nacereddine Mansouri,
avait indiqué mercredi, pour sa part, qu’
« aucune rançon n’a été payée aux pirates
pour la libération des marins algériens. » Et
pays jeudi, le processus de rapatriement des
otages algériens est lancé. C’est en tout cas
ce qu’aurait déclaré l’armateur du navire le
MV Blida à un quotidien algérien.
Installée au lendemain de l’arraisonne-
ment du bateau, « la cellule de suivi poursuit
sa mission qui consiste à sécuriser le navire
jusqu’au port kenyan de Mombasa. » Selon le
porte-parole du ministère, « toutes les dispo-
sitions nécessaires ont été prises pour rapa-
trier par vol spécial les marins libérés.»
Le MV Blida se trouvait jeudi à trois jours
teur, Mourad Medelci, suit de près cette
affaire et qu’il a pu s’entretenir au téléphone
avec un des officiers algériens du navire qui
lui a indiqué que « le moral des marins est
bon et qu’ils sont impatients de regagner
l’Algérie et de rejoindre leurs familles » Bien
que n’étant pas informées de la date exacte
de leur arrivée, celles-ci ont préparé à leur
intention gâteaux traditionnels et couscous
garni pour les accueillir et fêter dans la joie et
les retrouvailles et l’Aïd El Kébir.
K. A.

INCENDIE À LA CITÉ DES 130 LOGEMENTS À BOUIRA

Un brasier à quelques mètres du siège de la wilaya
IL A FALLU plus de trois heures de lutte pour venir à bout d’un gigantesque incendie.
des flammes, la Protection civile a stagiaires, mal formés et incapa- Le combat durera jusqu’ à notre premier objectif reste de

ABDENOUR MERZOUK
dépêché pas moins de 6 camions de bles…le capitaine Saâdna rentré en 22h30. Après l’extinction totale des sécuriser la bâtisse par un refroi-
lutte contre le feu, une ambulance urgence prendra les choses en main flammes, une brigade de la police dissement des structures qui ris-
n appartement situé au et un camion-échelle. et coordonnera les opérations avec judiciaire prendra le relais pour quent de s’affaisser suite à la dila-

U deuxième étage d’un bloc

de la cité des 130
Logements, sise à quelques mètres
du siège de la wilaya a été dévasté
par un impressionnant et dange-
reux incendie. Selon des témoins
oculaires, le feu aurait pris aux
alentours de 18h20. Avertis, les élé-
ments de la Protection civile ont
rapidement intervenu. Le premier
problème auquel seront confrontés
les hommes du feu sera le moyen
d’accès.
En effet, la porte d’accès, les
fenêtres et le balcon sont tous sécu-
risés et rendaient l’accès difficile
surtout que, selon les premiers ren-
seignements, personne ne se trou-
vait à l’intérieur. Devant l’ampleur
La seconde difficulté sera la
grande influence humaine qui vien-
dra assister à cette opération spec-
taculaire. Pendant plus de trois
heures, on encerclera le foyer par
trois côtés.
Un groupe luttera contre le bra-
sier par la façade Ouest, un autre
par le côté Est et des hommes équi-
pés de bouteilles d’oxygène et de
masques accéderont au bâtiment
par la cage d’escalier. Devant l’am-
pleur, quelques habitants des deux
étages supérieurs seront évacués
grâce au camion échelle. Dans ce
combat de titans, certains specta-
teurs se découvriront une nouvelle
vertu. Ils commenteront la scène
en accusant les pompiers d’être des
ses éléments qui ne lésinaient pas
sur les moyens pour maîtriser des
flammes immenses. Il nous expli-
quera que devant l’ampleur des
flammes, il fallait refroidir les murs
et attaquer le feu du dehors surtout
que le risque d’effondrement de la
dalle supérieure était grand. Pour
écarter tout risque de perte en vies
humaines, il a été décidé d’évacuer
la totalité des occupants du bloc et
de celui d’à côté.
Les éléments de la police venus
en grand nombre délimiteront un
cordon de sécurité. Les agents de la
SDC aussi sont venus prêter main
forte aux hommes du feu et ont
coupé les alimentations en gaz et
électricité.
tenter de déterminer la cause de ce
gigantesque sinistre.
Accompagné par le capitaine,
nous avons accédé à l’intérieur de
cet appartement complètement
dévasté. Les murs, les plafonds et
la totalité des meubles ont brûlé.
Dans un amas de cendres
fumantes, il était difficile d’avancer
sans porter un casque parce que
des morceaux du plafond conti-
nuaient de tomber.
En voyant le désastre on com-
prenait mieux pourquoi les pom-
piers ont passé plus de la moitié du
temps à attaquer le feu du dehors.
« Dans pareille situation et
après s’être assurés qu’il n’y a
aucune personne à l’intérieur,
tation des matériaux surtout que
les températures atteignent des
degrés inimaginables.
Voilà la raison qui a retardé la
maîtrise du brasier » nous dira l’of-
ficier chargé de coordonner les opé-
rations.
La propriétaire du logement,
une veille dame, arrivée sur place a
été prise en charge par les voisins
qui l’ont soutenue dans cette rude
épreuve en ce jour de fête.
L’incendie qui n’a heureuse-
ment pas fait de victime repose ce
problème et cette tendance des
Algériens à se barricader en instal-
lant des grilles de sécurité tout
autour de leurs domiciles.
A. M.

9

Les Occidentaux face à leurs responsabilités
LA NÉCESSITÉ

IKRAM GHIOUA
as de répit pour Abdelkader
P Messahel, le ministre délé -
gué chargé des Affaires
maghrébines et africaines. Il est
depuis hier à Washington où il par-
ticipe à une importante réunion
consacrée à la lutte antiterroriste
au Sahel regroupant outre des
responsables américains de haut
rang, des représentants maliens,
mauritaniens et nigériens.
Ayant présidé la délégation
algérienne qui était vendredi der-
nier à Ouagadougou dans le cadre
du suivi de la coopération écono-
mique entre l’Algérie et le Burkina
Faso, il avait eu juste le temps d’ef-
fectuer une « escale » au pays,
imposée par la fête de l’Aïd, avant
de rejoindre la capitale fédérale
américaine. Bien qu’elle s’inscrive
dans la suite logique de la
Conférence d’Alger sur le partena-
riat, la sécurité et le développement
qui s’est tenue les 7 et 8 septembre
dernier, cette réunion constitue
pour les pays concernés une nou-
velle opportunité de mettre au
point une politique sécuritaire
concertée face au grand défi que
représente la prolifération à une
grande échelle d’importantes quan-
tités d’armes dans la région.
Bamako avait mis en garde récem-
ment contre le risque d’une dégra-
dation de la situation sécuritaire au
Sahel, après que des dizaines de
Touareg lourdement armés aient
rejoint leurs tribus en provenance
de la Libye. Les craintes du régime
malien sont particulièrement moti-
LUTTE ANTITERRORISTE AU SAHEL
d’une coopération sécuritaire entre les pays de la zone en question.
Mettre au point une politique sécuritaire concertée
vées par le danger potentiel que
représentent des combattants
Touaregs que l’on dit déterminés à
en découdre avec un pouvoir cen-
tral qu’ils accusent de ne pas
respecter les « Accords d’Alger ».
Au Niger, l’actualité sécuritaire de
ce pays est toujours ternie par le
feuilleton des enlèvements ayant
ciblé de nombreux ressortissants
occidentaux.
L’Actualité
En Mauritanie, la situation est
quelque peu stable, mais elle pour-
rait basculer d’un moment à l’autre
au cas où les choses s’aggravent
chez un des voisins. Quant à
L’Algérie, de nouvelles données
sécuritaires liées à la situation
chaotique en Libye et l’amorce de
connexions meurtrières entre Al
Qaîda au Maghreb islamique et les
différents réseaux maffieux qui
10
activent au Sud imposent à ce pays
un plan de défense qui soit adapté à
la conjoncture.
Lors de ses nombreuses inter-
ventions, Messahel n’avait pas
manqué de souligner la nécessité
d’une coopération sécuritaire entre
les pays de la zone en question,
sans que cela ne soit un alibi pour
une intervention militaire étran-
gère. L’Algérie mise à part, les pays
MARDI 8 NOVEMBRE 2011
présents à Washington sont parmi
les plus pauvres de la planète. Les
Américains, qui possèdent de gros
intérêts dans cette région ne doi-
vent pas omettre la question écono-
mique catastrophique dans laquelle
elle se trouve, rappelle-t-on encore.
Dans la plupart des cas, c’est
elle qui contribue d’une manière
directe à aggraver la situation.
Dans ce domaine, l’Algérie a de
tout temps été à l’avant-garde en
accordant des aides multiples à ses
voisins. En outre, elle a toujours
considéré que la lutte contre le ter-
rorisme dans une région comme le
Sahel ne doit pas se limiter au volet
sécuritaire.
Si le régime malien est aujourd’-
hui interpelle pour lâcher du lest
au profit des Touareg, la commu-
nauté internationale est elle aussi
invitée à dépasser le stade des bon-
nes intentions.
Au Sahel, la solution des problè-
mes d’existence et de subsistance
de milliers de personnes sont déter-
minants dans la lutte contre des
terroristes et des trafiquants qui
exploitent la misère des popula-
tions autochtones «abandonnées» à
leur sort dans des territoires où le
pouvoir central n’a aucun contrôle.
En un mot, la lutte est économique
et c’est ce que l’Algérie a toujours
souligné et continue de souligner.
Après Washington, la délégation
conduite par Messahel ira à
Bruxelles où elle se réunira avec
des responsables européens.
Américains et Européens sont
désormais devant leurs responsabi-
lités ! I. G.

FC VALENCE
L’entraîneur
encense Feghouli
L’entraîneur du FC Valence
(Liga espagnole de football),
Unai Emery, n’a pas tari
d’éloges sur le néo-international
algérien, Sofiane Feghouli,
auteur d’une remarquable
prestation lors du déplacement
de son équipe à Levante
(victoire 2-0), pour le compte de
la 12e journée du championnat.
« Feghouli avait besoin de
sentir son importance dans
l’équipe pour
gagner en confiance, et il a eu
ce sentiment, traduit par son
bon rendement lors des
derniers matchs», a expliqué le
coach de Valence,
à la presse locale, à l’issue
du match.
« C’est un joueur important
dans notre effectif. Ses
capacités à presser l’adversaire
a contribué dans l’amélioration
de notre style de jeu »,
a-t-il ajouté.
De retour de prêt à Almeria,
relégué en fin d’exercice dernier
en deuxième division
espagnole, Feghouli commence
à s’imposer au sein de la
formation de Valence, qu’il avait
rejointe en été 2010, en
provenance de Grenoble
(Ligue 2, France).
Face à Levante, le nouveau
milieu offensif des Verts (21
ans) a été l’un des meilleurs
joueurs sur le terrain, forçant
ainsi le respect de son
entraîneur. « Feghouli est un
modèle de la nouvelle politique
de Valence qui veut
se reconstruire en misant sur
des jeunes joueurs », a-t-il
conclu. Emery n’était pas le
seul à encenser Feghouli après
sa belle production contre
Levante puisque la presse
espagnole a fait de même, en le
désignant homme du match
face à Levante. A l’issue de la
12e journée, Valence occupe la
3e place avec 24 points, à 4
unités du leader, Real Madrid.
Feghouli est attendu mardi à
Alger pour honorer sa première
sélection en équipe d’Algérie,
en stage du 8 au 16 novembre,
durant lequel elle disputera
deux matches amicaux contre la
Tunisie et le Cameroun, le 12 à
Blida, et le 15 à Alger,
respectivement.
GRANADA
Yebda reprend
service
L’international algérien,
Hassen Yebda, a repris
service, avec son club
Granada pensionnaire de la
‘’Liga espagnole’’, en prenant
place sur le banc de touche,
lors de la réception du Racing
Santander (0-0), pour le
compte de la 12e journée du
championnat. Revenant d’une
blessure l’obligeant à rater le
précédent match de son
team, remporté en
déplacement face au FC
Séville, l’ex-joueur de Napoli,
n’a toutefois pas fait son
entrée en cours du jeu contre
Santander. Son entraîneur n’a
pas voulu prendre de risques,
en dépit de la situation
difficile de Granada, toujours
scotchée à la 19 place au
classement avec 9 points.
Le rétablissement de Yebda
coïncide avec le stage de la
sélection algérienne, prévu
entre le 8 et le 15 novembre à
Alger, pendant lequel les
Verts donneront la réplique
en amical, à la Tunisie (le 12 à
Blida) et le Cameroun (le 15 à
Alger).
S ports
LA TUNISIE ET LE CAMEROUN AU MENU
MARDI 8 NOVEMBRE 2011
Début de stage des Verts
Halilhodzic a réuni l’ensemble de son staff élargi et celui de la sélection nationale A’, à savoir
Fergani et Belloumi pour préparer ce stage des Verts et les deux matchs amicaux.
I SAÏD MEKKI
n attendant que le sélec -
E tionneur national, Vahid
Halilhodzic, anime mer-
credi prochain une conférence
de presse à 10h30 au centre de
presse du Complexe Mohamed-
Boudiaf d’Alger (stade 5-
Juillet), les joueurs convoqués
rejoindront dès aujourd’hui le
centre de préparation de Sidi
Moussa (Alger).
Ainsi, le coach Halilhodizc
qui, depuis qu’il a publié la liste
des 31 joueurs dont deux nou-
veaux, Feghouli Sofiane
(Valence-Espagne) et Bouchouk
Saïd (CA Batna) en vue des
matchs amicaux contre respec-
tivement la Tunisie le 12
novembre et le Cameroun le 15
novembre, coach Vahid ne cesse
de sillonner les stades pour
dénicher de nouveaux joueurs.
Pour le coach national ces deux
matchs amicaux seront d’un
grand apport pour lui dans la
mesure où il compte utiliser Et ça repart !
tous les joueurs convoqués dans
la perspective d’en choisir les ment à une mise au point pour joueurs qui devront effectuer sitions. D’ailleurs, certains
les anciens et à des directives avec lui l’opération qualifica- parmi eux sont en train de reve-
meilleurs pour poursuivre le
pour les deux nouveaux afin de tion aussi bien pour la CAN nir en force avec leurs clubs
travail avec lui dès l’année pro-
chaine. Lui-même l’a évoqué: donner le meilleur d’eux- 2013 que le Mondial 2014. Le respectifs à l’image de Belhadj,
« Je ferai jouer deux équipes mêmes pour ne point être sur- sélectionneur national a par récemment auréolé du titre de
pour les deux prochains matchs pris par la suite. D’ailleurs, il ailleurs précisé que le dernier champion d’Asie, les
amicaux. Ce qui me permettra est juste utile de savoir qu’hier délai pour lui serait le début Boudebouz, Lacen, Ghilas,
d’avoir une idée des disposi- Vahid a réuni l’ensemble de son janvier. Puisque c’est à moment Djebbour, Guedioura, Kadir etc.
tions des joueurs afin d’en choi- staff élargi et celui de la sélec- là que Vahid compte livrer la qui sont bien en forme. La
sir les meilleurs qui pourront tion nationale A’, à savoir liste des 23 joueurs avec les- concurrence est donc lancée et
participer avec moi aux prochai- Fergani et Belloumi pour prépa- quels il doit travailler tout au bien lancée. Que chacun prenne
nes qualifications à la CAN rer ce stage des Verts et les deux long de l’année 2012. Bien sûr donc ses responsabilités… A
2013 et au Mondial 2014. » matchs amicaux. Vahid avec quelques petites retouches noter que le premier adversaire
C’est ainsi que pour aujour- Halilhodzic est en train de dans le cas où des joueurs émer- des Verts, la Tunisie, est atten-
d’hui, Vahid réunira ses joueurs superviser tous les joueurs et geront d’ici là. du jeudi prochain avant d’effec-
après le dîner. Cette rencontre ceux évoluant à l’étranger et les La balle est donc dans le tuer une seule séance à Tchaker
entre le staff technique et les locaux. Ceci pour une simple camp des joueurs et c’est à eux le 11 novembre.
joueurs sera consacrée certaine- finalité : arriver à sortir 23 de prouver leurs bonnes dispo- S. M.
SÉLECTION OLYMPIQUE
Aït Djoudi à la recherche de ses 21 joueurs
« Je peux confirmer la présence de ces quatre éléments évoluant à l’étranger, qui nous seront d’un bon
apport lors du tournoi final. Leurs clubs ont fini par accepter de les libérer en vue de ce rendez-vous. »
près avoir disputé le tournoi de Jugurtha Hamroun (Chernomorets deux visages qu’a montré la sélection algé-
A l’Union nord-africaine (UNAF)
ponctué par une défaite face à
l’Arabie Saoudite (3-1) et une victoire face
Burgas-Bulgarie). Aït Djoudi l’a lui-même
annoncé: « Je peux confirmer la présence de
ces quatre éléments évoluant à l’étranger,
rienne lors du Tournoi de l’UNAf, le sélec-
tionneur national Aït Djoudi reste serein et
très optimiste en déclarant, entre autres:
au Niger (3-0), le sélectionneur national de qui nous seront d’un bon apport lors du « Pour moi, il s’agit beaucoup plus de
l’équipe olympique, Azzedine Aït Djoudi, tournoi final. Leurs clubs employeurs ont matchs de préparation qui nous ont permis
est préoccupé par la préparation de la liste fini par accepter de les libérer en vue de ce d’évaluer notre niveau, et de là, essayer de
des 21 joueurs qui devront représenter rendez-vous. » Ce qui revient à dire que le nous corriger en vue du tournoi qualificatif
l’Algérie au dernier tournoi qualificatif aux sélectionneur Aït Djoudi doit écarter 6 aux JO-2012 qui reste notre principal objec-
Jeux olympique de Londres 2011 prévu à joueurs au moins et ce au moins dans la tif. » Les joueurs seront donc sous pression
partir de la fin de ce mois de novembre au mesure où il n’est pas du tout écarté qu’il puisque leur place est en jeu. Aux dernières
Maroc. puisse refaire confiance à Belaïli qui de nouvelles, Aït Djoudi compte livrer la liste
En effet, autant les camarades de subir avec succès une opération, et Demou de ses 21 joueurs le 16 novembre prochain.
Benaldjia ont déçu face à l’Arabie saoudite, le défenseur de l’USM El Harach aussi D’ailleurs, il précise bien : « J’ai à 90% la
autant ils ont rassuré lors du second match pourrait faire partie du groupe. N’oublions liste des joueurs, il ne me reste que
face au Niger. D’ailleurs, ces deux matchs pas que le secteur défensif avait montré sa quelques-uns à revoir pour prendre une
se sont déroulés sous l’œil attentif du prési- fébrilité devant l’équipe saoudienne lors du décision définitive. »
dent de la Fédération algérienne de football premier match du Tournoi de l’UNAF. Notons que la sélection algérienne
(FAF), M. Mohamed Raouraoua et du coach C’est dire que pour le coach de l’Equipe devrait s’envoler en direction du Maroc le
de la sélection A, Vahid Halilhodzic. Lors de olympique algérienne, le choix n’est vrai- 17 novembre prochain. Le tournoi qualifi-
ce tournoi de l’UNAF Aït Djoudi avait ment pas facile à faire. Et c’est donc lors catif aux Jeux olympiques 2012 de Londres
convoqué 22 joueurs, mais comme la régle- des prochains matchs amicaux prévus est prévu au Maroc du 26 novembre au 10
mentation de la Confédération africaine de contre l’Afrique du Sud les 12 et 15 décembre. Lors de cette compétition,
football (CAF) ne permet que 21 joueurs novembre prochains que le sélectionneur l’Algérie évoluera dans le groupe B en com-
pour un championnat d’Afrique des U23, des Olympiques prendra une décision fina- pagnie du Maroc (pays hôte), le Nigeria, et
Aït Djoudi devra nécessairement faire de la le à propos de cette liste. En effet, l’Equipe le Sénégal. Les trois premières équipes de
purge au sein de son effectif. De plus, il olympique algérienne devrait rentrer en la compétition seront qualifiées directe-
devra prendre en compte la présence des stage dès demain en prévision des ces deux ment pour le tournoi olympique « Londres
quatre joueurs algériens évoluant à l’étran- matchs amicaux. Le premier se jouera au 2012 ». L’équipe classée quatrième dispute-
ger, à savoir Mohamed Chellali (Aberdeen- stade militaire de Ben Aknoun (Alger), ra un match de barrage le 26 avril, à
Ecosse), Amir Sayoud (Ismaïly-Egypte), alors que le second test aura lieu au stade Londres, contre une équipe de la zone Asie.
Mehdi Abeid (Newcastle-Angleterre) et Mustapha-Tchaker de Blida. A l’issue des S. M.
12

LIGUE 1 FRANÇAISE
Boudebouz et
Sochaux victorieux
contre Lyon
Le milieu international algérien
du FC Sochaux (Ligue 1
française de football), Ryad
Boudebouz, a inscrit le but de
la victoire de son équipe face
à Lyon (2 - 1), dimanche en
match comptant pour la 13e
journée du championnat. Alors
que le score était à égalité (1 -
1), Boudebouz a réussi à
inscrire le second but sur
penalty (53), offrant ainsi au
club doubiste les trois points
de la victoire. Sochaux avait
ouvert la marque dès la 10e
minute de jeu par Réveillère
qui a inscrit contre son camp,
avant l’égalisation des
Lyonnais par Lacazette à la
14e minute de jeu. A la faveur
de ce résultat, le club de
Montbéliard occupe la 11è
place avec 17 points pour 13
matchs joués (4 victoires, 5
nuls et 4 défaites). Convoité
ces dernières semaines par le
Paris SG et l’Olympique
lyonnais qui veulent s’attacher
ses services, le joueur
algérien entend terminer la
saison à Sochaux, écartant
ainsi l’idée d’un éventuel
départ durant le mercato
d’hiver. « Il n’est pas question
de départ en janvier pour le
moment. Je n’ai pas de bon
de sortie ou de promesse du
président Lacombe, donc je
ne me prends pas la tête avec
ça », a indiqué Boudebouz,
samedi, au site d’Eurosport.
OLYMPIAKOS
5e but de la saison
pour Djebbour
L’attaquant algérien de
l’Olympiakos, Rafik
Djebbour, a inscrit son
cinquième but de la saison
en Championnat de Grèce,
samedi soir lors de la
victoire en déplacement de
l’Olympiakos contre l’Aris
Salonique (3-2) pour le
compte de la 9e journée.
Djebbour a ouvert le score
pour l’Olympiakos à la 7e
minute sur corner avant que
Modesto ne double la mise
(0-2, 28e). En deuxième
période, Toja réussit à
réduire l’écart pour l’Aris
Salonique (1-2, 76e). A la
83e minute, Makoun
redonne deux buts d’avance
à l’Olympiakos avant que
Faty n’inscrit le second et
dernier but de son équipe
une minute plus tard (2-3,
84e). Hormis le match retour
perdu face à Dortmund en
Ligue des champions,
Djebbour, en grande forme,
a marqué à chaque
rencontre lors des cinq
dernières sorties de son
équipe. Grâce à cette
réalisation, l’international
algérien se trouve à la
deuxième place du
classement des buteurs du
Championnat grec avec 5
buts, derrière l’Argentin du
Panathinaïkos, Sebastian
Leto avec 8 réalisations.
Suite à ce succès en
déplacement, l’Olympiakos
s’empare de la tête de la
Super League avec 17
points en 7 matches joués,
devant le Panathinaïkos qui
compte 16 unités en 6
matchs.
S ports LIGUE 1
MARDI 8 NOVEMBRE 2011
Le trio USMA-CRB-USMH à bout de souffle ?
Les Usmistes, qui accueillaient à huis clos les Sanafir du CS Constantine, ont été contraints
au partage des points (1-1)
Ententistes incroya-
I BACHIR BOUTEBINA
blement réalistes en
seconde période de
e fait marquant au terme
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end dernier de la huitiè -
me journée du championnat
jeu, et qui ont surtout
réussi à inscrire coup
sur coup la bagatelle
de trois buts. Un pre-
professionnel de Ligue 1 aura mier signe de sérieux
été incontestablement dominé fléchissement apparu
par le coup d’arrêt subi à domi- dans les rangs du
cile par l’USM Alger, le CR CRB, notamment à la
Belouizdad et l’USM El veille de leur pro-
Harrach. Trois formations en chain match prévu en
tête du championnat qui se
déplacement face à
voyaient offrir une belle oppor- l’ASO Chlef, l’autre
tunité de confirmer leurs excel-
vainqueur à Alger
lents résultats obtenus lors du aux dépens de l’USM
7e round, mais qui ont finale- El Harrach.
ment marqué le pas chez eux, Un champion en
notamment les Belouizdadis et titre chélifien, pour-
les Harrachis. Les Usmistes, tant peu en verve jus-
qui accueillaient à huis clos les qu’ici, mais qui a su
Sanafir du CS Constantine, ont réagir grâce à un but
été contraints au partage des inscrit par l’inévita-
points (1-1), au terme d’une ble Messaoud, devant
rencontre où tout s’est joué en des Harrachis qui
fin de partie, et qui s’était sur- sont malheureuse-
tout avérée comme un véritable ment retombés dans
match- piège pour les Rouge et leurs travers, et qui
Noir de la capitale. D’habitude semblaient surtout
si prompts et surtout souvent manquer de jus. Les
très réalistes en première mi- poulains de l’entraî-
temps face aux précédentes neur Boualem Charef
équipes qui avaient été reçues viennent de marquer
jusqu’ici à Bologhine, et qui le pas, alors qu’ils
n’ont pas réussi à prendre le auront comme pro-
moindre point face à la « Dream Les Rouge et Blanc du Chabab dominés par les Sétifiens chain adversaire, le
Team » algéroise, les coéqui- 19 de ce mois au stade
piers de Khaled Lemmouchia, niveau, l’USM Alger qui conser- deux formations algéroises 5-Juillet, un MCA de son côté
notamment les attaquants, ont ve néanmoins pour l’instant paraissaient intouchables à désormais complètement dos au
manqué de réussite. son poste de leader, mais désor- domicile ? Deux équipes qui ont mur.
C’est d’ailleurs une fois de mais en solo, vient tout de visiblement bu le calice jusqu’à Quant aux Rouge et Noir de
plus un joueur à vocation défen- même de concéder pour la pre- la lie, surtout les Belouizdadis Soustara, actuels leaders du
sive, en l’occurrence Nassim mière fois à domicile deux pré- qui occupaient conjointement championnat, on ne peut pas
Bouchema, qui sera à son tour cieux points qui pourraient s’a- avec l’USMA, avant ce dernier dire que leur prochain match,
l’auteur de l’unique but usmis- vérer déterminants au moment match perdu contre l’Entente prévu à Tizi Ouzou face à la JS
te. Certes, au cours du premier du décompte final. Comment sétifienne, une première place Kabylie, s’annonce de tout
half, les Rouge et Noir ont tou-
interpréter aussi la dernière au classement que les camara- repos. Un prochain round qui
ché à maintes reprises la trans- déroute du CR Belouizdad au des de Amar Ammour sem- risque d’ailleurs de provoquer
versale de la cage clubiste gar-
stade du 20-Août face à l’ES blaient être en mesure d’occu- un sérieux tassement au niveau
dée par le portier Dif, malgré Sétif (1-3), et la première défai- per quelques semaines encore. de l’actuel classement, notam-
l’apport en attaque d’un excel- te concédée à Lavigerie par Mais les protégés du coach ita- ment entre les équipes du haut
lent Yacine Bezzaz qui revient l’USM El Harrach, devant lien Solinas ont finalement du tableau.
peu à peu à son meilleur l’ASO Chlef (0-1), alors que les déchanté devant des B. B.
MCA-MCO-NAHD
Ça se complique de plus en plus
Un trio qui n’arrive toujours pas à trouver ses repères en ce début de championnat.
près le déroulement de huit journées sa léthargie devenue trop flagrante à ses plus mal, et qui occupe pour l’instant la
A du championnat de Ligue 1 qui obs -
ervera jusqu’au 19 novembre pro -
chain une nouvelle pause, la situation du
yeux.
Le Mouloudia d’Alger continue donc sa
traversée du désert, et désormais l’heure
très peu reluisante quinzième place, suivi
de deux longueurs seulement par le NAHD,
l’actuelle lanterne rouge.
Mouloudia d’Alger, des Hamraoua du MC est grave, et surtout de plus en plus inquié- Des Nahdistes, totalement à la dérive en
Oran, et celle des Sang et Or du NAHD, tante aux yeux de la majorité des incondi- queue de classement, et qui viennent d’es-
n’est guère rassurante pour l’instant. tionnels du Doyen. En effet, aujourd’hui le suyer à El Eulma, un éloquent 4 à 0 devant
Pis, les trois clubs en question sont prestigieux et populaire club algérois occu- le MCEE. Les Sang et Or qui n’ont
aujourd’hui reléguables et leurs dernières pe la première place reléguable au classe- d’ailleurs, pas encore remporté la moindre
sorties en date, ont encore été marquées ment, suivi d’une petite longueur du victoire, avec de surcroît deux petits points
par des échecs cuisants au score. Le Doyen Mouloudia d’Oran, l’autre grand perdant récoltés pour le moment, et qui accueillent
a, en effet, subi une très sévère défaite dans de la précédente journée. Un MCO toujours à Alger lors du 9e round, prévu le 19 de ce
les Aurès, face au CA Batna (3-0), après en rade, et qui a concédé à Zabana une nou- mois, la très coriace et accrocheuse forma-
avoir donné durant les premières quarante- velle défaite (1-2) et cette fois, devant la JS tion de l’AS Khroub. Un match à six points,
cinq minutes, l’illusion de rééditer son Kabylie très en réussite, mais qui a donné au même titre que le derby de l’Ouest
match livré précédemment en déplacement, quelques signes d’inquiétudes en défense, prévu à Saïda entre le MCS et les
et sanctionné par un encourageant score au moment où les Hamraoua avaient réus- Hamraoua du MCO.
vierge obtenu contre le MC Saïda. Mais au si à réduire le score, grâce à un but d’an- Quant aux Mouloudéens de la capitale,
plus grand dam du néo coach mouloudéen, thologie inscrit de manière très spectaculai- ces derniers ne seront pas en reste, puis-
en l’occurrence le Corse François Bracci, re par le jeune néo attaquant des qu’ils joueront de leur côté un autre match
l’équipe alignée par ses soins face aux Hamraoua, l’ex-Sétifien, Kouriba. Mais au derby contre l’USMH, avant de rendre visi-
Cabistes, s’est totalement effondrée en final, les poulains du coach Henkouche sont te aux Khroubis le 22 novembre, et quatre
seconde mi-temps. Aujourd’hui François finalement rentrés bredouilles aux vestiai- jours plus tard, retrouver au 5-Juillet
Bracci insiste beaucoup à son tour sur la res et risquent sérieusement de s’enliser l’USM Alger. Un mois de novembre qui ne
nécessité urgente de recruter au plus vite dans les profondeurs du classement, s’ils s’annonce guère sous de bons auspices pour
au cours du très prochain mercato, des continuent d’enregistrer à cette allure, le Doyen, ni pour les Hamraoua, encore
attaquants capables de sortir le Doyen de revers sur revers. Un Mouloudia d’Oran au moins pour le NAHD. B. B.
14
 Analyse MARDI 8 NOVEMBRE 2011

L’AFFAIRE CHARLIE HEBDO

Chronique de l’islamophobie ordinaire

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15
 Internationale MARDI 8 NOVEMBRE 2011

FACE À L’AIEA ET AUX MENACES D’ISRAËL

L’Iran affiche sa fermeté

TÉHÉRAN a rejeté d’avance les nouvelles accusations que l’AIEA s’apprête à porter contre son
programme nucléaire et a menacé Israéliens et Américains de représailles en cas d’attaque.
e président Mahmoud en même temps balayé par avance
RETRAIT DE TUBMAN
DE LA PRÉSIDENTIELLE L Ahmadinejad a mis en garde
hier les Etats-Unis et Israël
contre une attaque éventuelle des
les accusations attendues dans le
rapport de l’AIEA : elles se basent
sur de « faux documents » connus
Les opposants installations nucléaires du pays,
affirmant dans une interview au
depuis longtemps et auxquels l’Iran
a déjà répondu en détail dans le
marchent sur quotidien égyptien Al-Akhbar que passé, a affirmé ce week-end
Téhéran était capable de leur tenir M. Salehi. Le ministre a dénoncé la
Monrovia tête. «Ils essaient d’obtenir un sou- « propagande » autour de ce dossier
tien international pour une opéra- selon lui « totalement politisé » par
es partisans de l’opposant tion militaire destinée à supprimer les Occidentaux, une accusation

D libérien Winston Tub-

man, qui s’est retiré du 2e
tour de la présidentielle d’aujour-
d’hui face à la présidente sortante
Ellen Johnson Sirleaf, se sont ras-
semblés hier à Monrovia en vue
d’une marche dans la journée, a
constaté un journaliste de l’AFP.
Environ 200 personnes, parlant
fort, étaient regroupées devant le
siège du Congrès pour le change-
ment démocratique (CDC), la for-
mation de M. Tubman, qui a
appelé à boycotter le scrutin,
affirmant qu’il serait entaché de
fraudes semblables à celles qu’il a
dénoncées au premier tour, tenu
le 11 octobre. «On ne va pas
voter !», «On veut la justice et la
liberté », «Les élections sont frau-
duleuses », pouvait-on entendre
dans le groupe. Selon des pro-
Tubman, des partisans du CDC
devraient converger de différents
quartiers de la capitale vers le
siège du parti dont est membre
George Weah, populaire ex-star
du football international. Une
marche est prévue plus tard dans
la journée, projet à haut risque
qui fait craindre des déborde-
ments. Des véhicules de la
Mission des Nations unies au
Liberia (Minul) et de la police
patrouillaient sur l’artère princi-
pale de Monrovia. La décision de
M. Tubman, 70 ans, inquiète la
communauté internationale qui
craint qu’elle ne provoque une
reprise des violences dans ce pays
se relevant doucement de guerres
civiles qui, de 1989 à 2003, ont
tué quelque 250 000 personnes et
ruiné l’économie libérienne.
Dimanche, Mme Sirleaf, prix
Nobel de la paix 2011 et désor-
mais seule en lice après le retrait
de M. Tubman, a tenu ses der-
niers meetings et a exhorté les
électeurs à un vote massif mardi,
pour « consacrer la paix revenue
au Liberia il y a huit ans cette
année ». « Plus personne dans ce
pays ne veut revenir à la guerre »,
a dit la présidente sortante, 73
ans, arrivée en tête au premier
tour avec 43,9% des voix contre
32,7% à M. Tubman. Pour le 2e
tour, Mme Sirleaf est soutenue
notamment par l’ex-chef de
guerre Prince Johnson, classé 3e
avec 11,6% de voix au premier
tour.
l’influence » iranienne dans la
région, mais « l’Iran ne leur permet-
tra pas d’agir », a-t-il insisté. La
brandie par Téhéran chaque fois que
l’Iran est mis sur la sellette par
l’agence onusienne. Un important
presse israélienne évoque depuis responsable religieux iranien, l’aya-
une semaine un débat au sein du tollah Ahmad Khatami, a enfoncé le
gouvernement sur l’opportunité de clou lundi en accusant l’AIEA de
frappes préventives contre les instal- n’être qu’un «instrument aux mains
lations nucléaires iraniennes. des Américains» dans leur lutte de
L’Agence internationale de l’énergie 30 ans contre le régime de Téhéran.
atomique (AIEA) doit en effet Téhéran, dont la plupart des instal-
remettre aujourd’hui un rapport lations sont sous la supervision de
qui, selon des sources diplomatiques Ahmadinejad : « L’Iran ne leur permettra pas (à Israël) d’agir » l’AIEA, a toujours farouchement
occidentales, étaye les soupçons sur démenti chercher à se doter de
les ambitions militaires du pro- « affrontement avec l’Iran ». Depuis large de ses côtes. L’Iran « punira » l’arme atomique, contrairement à ce
des années, les dirigeants iraniens Israël en cas d’attaque, a réaffirmé
gramme nucléaire iranien. Le prési- que soupçonne depuis des années la
dent israélien Shimon Peres a lui- répètent que toute attaque israé- la semaine dernière le chef d’Etat- communauté internationale.
lienne contre l’Iran entraînera des major des forces iraniennes, le géné-
même prévenu que la possibilité Washington et ses alliés occiden-
d’une attaque militaire contre l’Iran représailles directes contre l’Etat ral Hassan Firouzabadi. « Mais les taux n’ont pas caché leur intention
hébreu mais aussi contre les Etats- Etats-Unis savent que toute attaque
était « plus proche que l’option d’utiliser le futur rapport de
diplomatique ». Interrogé sur cette Unis, et en particulier contre les for- du régime sioniste contre l’Iran leur l’agence onusienne pour durcir leurs
éventualité, le ministre iranien des ces américaines dans le Golfe. causera aussi de sérieux domma- sanctions unilatérales contre l’Iran,
Affaires étrangères, Ali Akbar Téhéran, qui donne une large publi- ges». Le ministre russe des Affaires mais également pour essayer de
Salehi, a affirmé la semaine dernière cité au développement de ses forces étrangères, Sergueï Lavrov, a convaincre Moscou et Pékin, jusqu’à
lors d’un déplacement en Libye que navales et missilières, a insisté ces d’ailleurs répété hier qu’une inter- présent réticents, de renforcer celles
l’Iran était « préparé au pire », met- derniers mois sur la « vulnérabilité » vention armée contre l’Iran serait de l’ONU adoptées par quatre réso-
tant en garde Washington contre un de bâtiments américains croisant au une « très grave erreur ». Téhéran a lutions depuis 2007.
LA FÊTE DE L’AID EL ADHA MARQUÉE PAR LA VIOLENCE
Le Nigeria sous le choc
LES HABITANTS de Damaturu ont célébré, dimanche, dans un climat de peur et de deuil, la grande fête de l’Aïd
El Adha après des attaques revendiquées par des islamistes radicaux qui ont fait au moins 150 morts.
endredi soir, la capitale de l’Etat de Yobe marquer l’Aïd. Des véhicules incendiés et des pays connaît régulièrement des épisodes de vio-
V a été secouée par plusieurs attaques
contre des postes de police et des églises,
dont une menée par un kamikaze en voiture,
bâtiments endommagés étaient visibles. La secte
radicale islamiste Boko Haram a revendiqué les
attaques à Damaturu ainsi que celles survenues
lence à caractère ethnique et religieux. En prévi-
sion des festivités, la police nigériane avait été
placée dès vendredi en « état d’alerte rouge »
selon le chef de la police de cet Etat. Au moins quelques heures plus tôt à Maiduguri, capitale dans tout le pays. 13.000 hommes ont ainsi été
150 personnes ont été tuées et une centaine bles- de l’Etat voisin de Borno, où quatre kamikazes déployés rien qu’à Abuja, selon un porte-parole.
sées dans ces « actes haineux » dénoncés par le se sont fait sauter sans faire d’autre victime. Un A Abuja, des policiers gardaient l’entrée de mos-
président Goodluck Jonathan. Le pape Benoît homme affirmant parler au nom de la secte, quées et d’églises, où les fidèles étaient parfois
XVI a lancé un appel pour le Nigeria, dimanche, Abul Qaqa, a menacé de continuer « à attaquer » passés au détecteur de métaux à leur arrivée.
lors de la prière de l’Angelus, afin qu’il soit mis des « cibles gouvernementales ». A Damaturu, le quartier général de la police
« fin à toute violence », en soulignant que la Les symboles de l’autorité de l’Etat sont des a été détruit. Les assaillants ont attaqué des pos-
haine et les divisions ne peuvent pas résoudre les cibles de prédilection du groupe. Boko Haram, tes de police et des églises avant d’engager le
problèmes. particulièrement active dans le nord-est, a mené
combat avec les forces de sécurité. Dans un quar-
Dimanche matin, des milliers de musulmans de nombreuses attaques à la bombe et avec des
tier majoritairement chrétien, appelé Jérusalem,
s’étaient réunis sur le principal lieu de prière de armes à feu. La secte a revendiqué l’attentat sui-
Damaturu (nord-est du Nigeria) à l’occasion de cide contre le siège de l’ONU dans la capitale six églises, un poste et un atelier de la police ont
l’Aïd El Adha, sous la surveillance de policiers. Abuja le 26 août, qui a fait 24 morts. Il semble été attaqués à la bombe. « Toute la ville est trau-
« C’est une saison de deuil et de célébration en que les explosions en série de vendredi soient matisée », a souligné un habitant.
même temps », a déclaré un habitant, à un cor- son assaut le plus meurtrier. Samedi, le secré- Dans une autre ville de l’Etat de Yobe,
respondant de l’AFP sur place. « Nous n’aurions taire général des Nations unies Ban Ki-moon a Potiskum, une grenade a explosé près d’un poste
jamais pu imaginer que de telles destructions et condamné ces violences. Le Nord-Est du Nigeria de police et un agent a été tué dans des échanges
tueries puissent se dérouler dans notre ville. - pays le plus peuplé d’Afrique avec plus de 160 de tirs. Un responsable des secours nigérians qui
Nous prions pour que rien de tel ne se repro- millions d’habitants - est en proie à de fréquen- se trouvait samedi soir à l’hôpital de Damaturu
duise », a dit un autre résident. tes attaques menées par des combattants de a déclaré avoir « personnellement compté 150
Police et armée patrouillaient dans les rues Boko Haram. morts ». Il a ajouté que certaines familles
de la ville désormais sous couvre-feu, où circu- Le nord est majoritairement musulman tan- avaient depuis récupéré les corps de leurs pro-
laient des femmes et des enfants apprêtés pour dis que le sud est à dominante chrétienne et le ches pour les enterrer.

HOMS PILONNÉE ET ASSIÉGÉE

L’opposition syrienne veut une protection de l’ONU
’opposition syrienne a appelé à une res barbares ». « Nous demandons aux orga- régime et sa tutelle et qui sont déterminés à Homs faisant des « dizaines de morts et de

L « protection internationale » des civils

dans la ville de Homs (centre), pilon-
née et assiégée par les forces du régime de
Bashar Al Assad et théâtre d’accrochages
meurtriers entre soldats et déserteurs présu-
més. Déclarant Homs « ville sinistrée » le
Conseil national syrien (CNS) a demandé à
l’ONU, à l’Organisation de la conférence isla-
mique et aux organisations internationales et
arabes à « agir pour arrêter le massacre que le
régime commet à Homs en assurant une pro-
tection internationale aux civils ». Le CNS,
qui regroupe la majorité des courants de l’op-
position, réclame dans un communiqué « l’en-
voi immédiat d’observateurs arabes et inter-
nationaux à Homs pour qu’ils surveillent la
situation sur le terrain et empêchent le
régime de continuer à commettre ses massac-
nisations (...) d’appliquer les lois internatio-
nales ayant trait à une ville sinistrée », pour-
suit-il en parlant de Homs, devenue un haut
lieu de la contestation du régime. Selon les
ONG de défense des droits de l’Homme
syriennes, les troupes ont lancé avant l’aube
une attaque d’envergure contre les quartiers
de Homs, avec des « assassinats » perpétrés
par les milices loyales au régime. « Les corps
jonchent le sol », selon le CNS. L’armée du
régime syrien, qui tente de mater dans le sang
la révolte populaire lancée il y a huit mois, a
recours à « l’artillerie lourde, aux roquettes et
à l’aviation pour bombarder les quartiers
résidentiels », a affirmé le CNS. « Le régime
encercle Homs pour la cinquième journée
consécutive afin de briser la volonté de ses
habitants qui ont osé rejeter l’autorité du
revendiquer leur droit légitime à la liberté et
à la dignité », ajoute ce Conseil. « Des tirs
étaient entendus à Homs où des quartiers ont
été pilonnés à la mitrailleuse lourde à
l’aube », a indiqué l’Observatoire syrien des
droits de l’Homme (Osdh) dans un communi-
qué ajoutant que « plus de quarante explo-
sions y ont été entendues ». « La plupart des
quartiers de Homs sont pilonnés. Des bruits
de violentes explosions étaient entendues
dans tous les quartiers, notamment à Baba
Amro qui est pilonné depuis cinq jours », ont
affirmé les comités locaux de coordination
(LCC) qui chapeautent les manifestations sur
le terrain, dans un communiqué. Selon
l’Osdh, une ONG basée au Royaume-uni, de
violents affrontements nocturnes à l’artillerie
lourde ont éclaté entre soldats et déserteurs à
blessés dans les deux camps ». La Ligue
arabe, accusant Damas d’avoir failli à ses
engagements concernant le plan de sortie de
crise proposé par ses membres, a annoncé une
réunion sur la Syrie le 12 novembre au Caire.
Le CNS a appelé la Ligue arabe à « intervenir
immédiatement auprès du régime syrien pour
qu’il cesse sont attaque sauvage contre Homs
et autorise l’entrée des produits alimentaires
et du matériel médical ». Dimanche, 19 per-
sonnes ont péri dans la répression, au pre-
mier jour de l’Aid El Adha. Depuis l’accepta-
tion par le régime syrien mercredi du plan
arabe pour un arrêt des violences, ses forces
ont tué plus de 70 personnes dans les opéra-
tions de ratissage, dans les perquisitions et la
dispersion des rassemblements anti-régime
dans plusieurs villes, notamment à Homs.

16
 Internationale MARDI 8 NOVEMBRE 2011

SOUS COUVERT DE PAIX, LES USA IMPOSENT LA GUERRE

LES ETATS-UNIS, C’EST ÇA

LA PAIX c’est la guerre ! Cela a été, ce l’est, le leitmotiv des Etats-Unis lors des six dernières décennies.

KARIM MOHSEN long des 60 dernières années. Depuis défende et pour préserver la liberté
la fin de la Seconde Guerre mondiale et la paix», R. Reagan. « Nul, qu’il
et l’émergence des Etats-Unis en soit ami ou ennemi, ne devrait dou-
ous nous en tenons ici, uni-

N quement aux interventions

militaires américaines dans
le monde depuis la fin de la Seconde
Guerre mondiale. De la guerre de
Corée (1950) à la guerre en
Afghanistan (depuis 2001 à ce jour) -
en passant par les guerres au
Vietnam, en ex-Yougoslavie, au
Kosovo, en Irak, les opérations mus-
clées en Libye (le 14 avril 1986, opé-
ration El Dorado Canyon, bombarde-
ment de plusieurs centres politiques
et bases militaires en Libye) en
Somalie, au Soudan et en Amérique
latine, Cuba (attaque de la Baie des
Cochons en 1962), Panama (attaque
en 1989 contre le palais présidentiel
et arrestation du président Manuel
Noriega), Grenade (bombardement
du palais du président Bishop et
invasion de l’île), Chili (participation
de la CIA au coup d’Etat militaire qui
a déposé Salvador Allende), les mul-
tiples interventions militaires en
Amérique centrale et aux Caraïbes-
les Etats-Unis - si l’on excepte les
guerres coloniales – ont été le pays
qui a le plus usé du poids de sa puis-
sance militaire et financière pour
imposer au monde son hégémonie
sur les choses et les faits. Cette dispo-
sition des Etats-Unis à user prioritai-
rement de la force est présentée uni-
ment par les différents présidents
américains comme étant une néces-
sité incontournable, le tout enrobé de
principes nobles et vertueux. La
guerre et ses dommages collatéraux
sont ainsi aseptisés, devenant une
exigence pour les Etats-Unis afin de
conserver leur rang de superpuis-
sance. « Nous luttons pour le prin-
cipe d’autodétermination. Le peuple
sud-vietnamien devrait pouvoir choi-
sir sa propre destinée » expliquait le
président (démocrate) Lindon B.
Johnson au moment où il autorisait
l’armée US à déverser des tonnes de
bombes sur le Nord-Vietnam occa-
sionnant des dizaines de milliers de
morts civils. Justifiant le bombarde-
ment de la capitale libyenne Tripoli
George Bush, directeur de la CIA et futur président américain,
en compagnie du président Noriega, arrêté et condamné par les USA
en tant que trafiquant de drogue
en 1986, le président (républicain)
Ronald Reagan explique à propos
d’El Gueddafi : « Ce salaud du
Moyen-Orient, n’est pas seulement
barbare, Il est fou. » La même action
américaine se reproduisit en 1989
lorsque les GI’s ont commis un acte
de piratage en attaquant le palais
présidentiel panaméen, avec à la clé
l’arrestation du président Noriega.
« Cet homme lié au milieu de la dro-
gue est le dictateur du Panama. » Le
hic est que ce « dealer » selon
Reagan, Noriega, n’était autre qu’un
« Honorable correspond » (espion) au
service de la centrale de renseigne-
ment américain, la CIA, dirigée à l’é-
poque par un certain… George H.
Bush, futur chef de l’Etat américain
qui lança en 1990 la première guerre
contre l’Irak. Par une propagande
sophistiquée et efficace, les diri-
geants américains ont manipulé les
faits et la réalité pour justifier les
guerres, surtout les vendre aux
citoyens américains, et les convain-
cre de leur nécessité. Il faut admettre
que les services de propagande de la
Maison-Blanche excellent dans les
travail de synthèse qui fait que
chaque guerre initiée, préparée, pro-
voquée par les agents US apparaisse
comme une contrainte imposée aux
Etats-Unis. Et cela marche à tous les
coups, dès lors que les Américains ne
pouvaient faire autrement que de
défendre « la paix » « la liberté », « la
démocratie » dans le monde. Et plus
le mensonge est gros, plus cela mar-
che. Cela a été vérifié lors de la
guerre contre l’Irak. « De tels Etats et
leurs alliés terroristes constituent un
axe du mal, s’armant pour menacer
la paix dans le monde. Ce sont des
barbares, au service du mal, qui vénè-
rent le mal. C’est une gigantesque
lutte du bien contre le mal. Mais le
bien l’emportera. » George W. Bush,
emphatique, vendant la guerre
contre l’Irak aux Américains et,
accessoirement, à ses alliés dans le
monde. Et Bush Junior d’appuyer
« Saddam Hussein est un dictateur
meurtrier accro aux armes de des-
truction massive. » Allégation qui
s’est avérée fausse par la suite. Mais
le mal, si l’on peut dire, est fait.
Ainsi, la propagande et la désinfor-
mation ont joué un rôle magistral
dans les déclarations de guerre amé-
ricaines aux peuples et aux Etats qui
ne s’alignent pas. Ainsi, si le nom du
pays où les présidents américains
promouvaient la guerre changeait, le
discours lui, demeure immuable ;
que les hôtes de la Maison-Blanche
soient Républicains ou Démocrates,
ceux-ci défendent le principe de la
« guerre pour avoir la paix ». Ce
qu’ils n’ont cessé de marteler tout au
qualité de grande puissance aux
côtés de puissances traditionnelles
qu’ont été la Grande-Bretagne, la
France et l’Union soviétique. « Nous
ne cherchons pas à provoquer la
guerre », L.B. Johnson ; « Les Etats-
Unis ne déclenchent pas les hostili-
tés » R. Reagan. « Les Etats-Unis ne
cherchent pas les conflits » George
W.H. Bush ; « Je n’aime pas recourir
à la force militaire » Bill Clinton ;
« Notre Nation se lance dans cette
guerre à contrecœur » George W.
Bush. Ces cinq présidents américains
qui se sont succédé au pouvoir ont
été chacun le promoteur d’une
guerre et tout cela, bien sûr « au nom
de la paix» et pour apporter la
« liberté et la démocratie » aux « peu-
ples ». Lindon B. Johnson résumait
pour tous ses pairs ce concept US
« Notre cause : la liberté, la compas-
sion et la bonne entente. » Tout est
dit. Fermez les bans ! Il faut donc y
croire. Les intentions américaines
sont altruistes, disent-ils. Plus ver-
tueux que les Américains, tu meurs !
En fait, c’est là une présentation sim-
pliste de la guerre, comme de la paix,
tout est dans l’emballage. Et les
Américains, pays de la consomma-
tion par excellence, y excellent.
« Aujourd’hui nos forces armées s’u-
nissent à nos alliés de l’Otan pour
mener des frappes aériennes contre
les force serbes responsables des bru-
talités au Kosovo », Bill Clinton.
Bombarder des villes, détruire des
villages en devient, dans la bouche
des dirigeants américains, un acte de
bonté, surtout lorsque cela se fait du
ciel avec un risque (de presque) zéro.
Toute proportion gardée, du coup les
actes des kamikazes apparaissent,
eux, presque plus humains, plus
moraux « L’Amérique se tiendra aux
côtés des alliés et de la liberté pour
soutenir l’avancée de la démocratie
au Moyen-Orient et au-delà dans le
but suprême de mettre fin à la tyran-
nie dans le monde », G. W. Bush.
« Nous maintenons nos effectifs pour
dissuader l’agression, pour nous
ter de notre profond désir de paix »,
Bush Senior. « Les Etats-Unis sou-
haitent la paix », B. Clinton. « Nous
recherchons la paix. Nous tentons
d’obtenir la paix » Bush Junior. « J’ai
promis lors de la campagne présiden-
tielle de mettre fin à la guerre pour
que nous puissions jouir de la paix »
Richard Nixon, celui-là même qui
était prêt à lancer une bombe ato-
mique sur le Nord-Vietnam, mais
largua sur ce pays des bombes au
Napalm qui firent des ravages parmi
la population civile vietnamienne.
Qui pourrait jamais oublier ces ima-
ges atroces, pathétiques de ces
enfants nus profondément brûlés
fuyant l’enfer qu’est devenu le bourg
de My Lai ? Un crime de guerre dou-
blé d’un crime contre l’humanité,
sans doute aussi de génocide pour
lequel les Etats-Unis n‘ont jamais été
mis en état d’en répondre. Mais qui
osera demander aux Etats-Unis de
rendre compte de leurs actes de
guerre sous couvert de recherche de
la paix ? Pour vendre la guerre aux
Américains d’abord, aux alliés
ensuite, la propagande américaine
est efficace et parfaitement au point.
Les Américains, à les en croire, sont
des anges qui travaillent unique-
ment pour le bien-être des femmes,
des hommes et des enfants dans le
monde. Paradoxalement, la guerre
est prolongée au nom même de son
achèvement. Et pour ce faire, il fal-
lait un budget conséquent.
De fait, le budget de la Défense
américain, qui avoisine les 700
milliards de dollars en 2011, est plus
important que ceux réunis de l’en-
semble des pays du monde y compris
les grandes puissances (la Chine, la
Russie et la France). En effet, la
seule paix que les Américains veu-
lent imposer est bien sûr la « pax
americana » avec tout ce que cela
peut induire comme conséquences.
Comme d’imposer leur prépondé-
rance militaire, financière et écono-
mique sur le monde. Cqfd !
K. M.

L’HÔTE DE LA MAISON-BLANCHE FACE À LA QUESTION PALESTINIENNE

OBAMA : UN CAS !
VOILÀ un homme politique, chef d’Etat de la première puissance mondiale,
qui a « réussi » un improbable virage à 180°. Indigne. Lamentable.
l’instar de ses pairs de la Maison- diale. Voilà ce que disait Obama à propos de la Blanche, que de chemin parcouru et

A Blanche, l’actuel hôte du Bureau ovale,

s’est essayé aux proclamation grandilo-
quentes, voire absurdes, sur la guerre et la paix.
Mais Obama s’est fait remarquer en en faisant
trop alors qu’à l’évidence il n’avait pas les
moyens de sa politique. Cela apparut de
manière marquante au détour de ses déclara-
tions en rapports avec le contentieux israélo-
palestinien. En fait, le président Barack
(Hussein ?) Obama a réussi la gageure unique
dans les annales présidentielles américaines, de
décrocher le prix Nobel de la paix tout en accen-
tuant l’effort de guerre de son pays en
Afghanistan. Obama parla, d’ailleurs, si bien de
la paix, tout en renforçant l’effectif de guerre
américain, qu’il en obtint, à la surprise géné-
rale, le prix Nobel de la paix. Il fallait le faire.
Mais ce qu’il fit aux Palestiniens restera gravé
dans les chroniques de la diplomatie internatio-
nale. Il y a juste un an à l’époque de
l’Assemblée générale de l’ONU, le président
américain, du haut de cette auguste tribune, fit
le souhait de voir la Palestine siéger parmi les
Etats aux Nations unies en 2011. Mais, depuis,
Obama est devenu le plus déterminé pourfen-
deur de la Palestine; menaçant de faire usage
du veto pour faire barrage à son entrée à
l’ONU. Que s’est-il alors passé ? Ainsi, lors de
son discours du 23 septembre 2011, le prési-
dent US s’est réellement surpassé tant par son
cynisme que par l’aberration de ses propos sur
la Palestine. Voilà un président qui fait, sans
état d’âme, un virage à 180° rarement observé
dans les longues annales de la diplomatie mon-
Palestine lors de son « fameux » discours du
Caire en juin 2010 « (…) Ceci dit, il est égale-
ment indéniable que le peuple palestinien, qui
regroupe des musulmans et des chrétiens, a
souffert en quête d’un territoire. Depuis plus de
soixante ans, il connaît la douleur de la dislo-
cation. Beaucoup attendent dans des camps de
réfugiés en Cisjordanie, à Ghaza et dans des
terres voisines de connaître une vie de paix et de
sécurité à laquelle ils n’ont jamais eu le droit de
goûter. Ils subissent au quotidien les humilia-
tions - grandes et petites - qui accompagnent
l’occupation. Il n’est pas permis d’en douter : la
situation du peuple palestinien est intolérable.
L’Amérique ne tournera pas le dos à l’aspira-
tion légitime du peuple palestinien à la dignité,
aux chances de réussir et à un État à lui. » Mais
le 23 septembre l’Amérique a bel et bien tourné
le dos aux Palestiniens. Et pour cause ! On
raconte que le Premier ministre israélien,
Benjamin Netanyahu qui, resté dans les coulis-
ses, n’a pas assisté au discours d’Obama, jeta
un regard goguenard et méprisant au président
américain sortant de l’enceinte de l’Assemblée
générale, en faisant ostensiblement semblant
de lire le discours que devait prononcer
Mahmoud Abbas. Le lobby américain pro-israé-
lien a bien fait son travail avec un Obama qui
se l’est tenu pour dit. Quand il est question
d’Israël on lui a appris que le président états-
uniens n’a pas le droit d’avoir une opinion. Il a
surtout à s‘exécuter. Ce que lui a rappelé le
lobby pro-israélien. Du sénateur en campagne
électorale au président bien établi à la Maison-
surtout que de renoncement à des
idéaux en définitive peu assurés. « No
one is suffering more than the
Palestinians » (Aucun peuple ne souf-
fre autant que les Palestiniens). Cette
déclaration du candidat Obama avait
ému et suscité un grand respect pour
l’homme parmi les peuples épris de
paix, notamment les peuples palesti-
nien et musulmans. Ces propos, pro-
noncés, il ne fait pas de doute, dans un Obama a-t-il subi un lavage de cerveau
moment de lucidité ont valu à Barack de la part du lobby pro-israélien ?
Obama une avalanche de volée de bois
verts et de critiques d’Israël et de la droite US en Israël se déclare juif pour se voir illico-presto
et occidentale. Il y a donc un gouffre sidéral fournir logement, allocation, prime d’installa-
entre l’Obama, en campagne électoral qui fit sa tion…Les Palestiniens sont parqués depuis 60
déclaration au journal Des Moines Register le ans dans des «bantoustans», sous blocus à
12 février 2008, et l’Obama président qui Ghaza, encerclés par le mur de l’apartheid en
menace de brandir le veto US à l’admission de Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Voilà la vérité
la Palestine à l’ONU. Entre ces deux faits il a que M.Obama ne veut plus voir, jusqu’à pro-
été prix en charge par le lobby sioniste qui lui noncer, aux Nations unies, le discours le plus
fit un lavage de cerveau en règle. Un lavage de indigne, le plus honteux prononcé par un chef
cerveau qui fit nier au chef de la Maison- d’Etat. Israël est la quatrième puissance
Blanche ce qu’il affirmait naguère. Il est patent nucléaire, les Etats-Unis sont les mieux placés
qu’il existe des peuples, parmi les minorités, pour le savoir, il occupe des territoires qui ne lui
qui souffrent et continuent de souffrir dans le appartiennent pas, reconnus palestiniens par
monde. Aucun toutefois n’a enduré autant que l’ONU, la communauté internationale, et les
ce que supportent les Palestiniens, chassés de USA eux-mêmes. Cela n’a pas embarrassé
leurs territoires où vécurent depuis des temps outre mesure Obama qui mit sur un même pied
immémoriaux leurs ancêtres comme aucun d’égalité un oppresseur israélien, détenteur de
peuple n’a assisté au repeuplement de son pays l’arme atomique, et des Palestiniens opprimés
par d’autres peuples venus de toutes les et disloqués (dixit Obama au Caire). C’est celui-
contrées de la planète sans aucun lien avec ce là le monde « juste » qu’Obama prétend vouloir
territoire. Il suffit que n’importe débarquant construire ? K. M.

17

ORIGINAIRE, DÉCOUVERTE D’UNE FORCE EN MILIEU OUVRIER, FILM DE MASSINISSA HOCINE
L’olive comme symbole de rapprochement
LE SÉMILLANT cinéaste algérien vivant en France vient de produire un nouveau court métrage qui plaide pour la tolérance
I O. HIND
près nous avoir séduits avec
A son court métrage Nautil-
Us,, produit par sa boîte
CréActive Films Emotion, film
découvert lors du Festival interna-
tional du court métrage de Taghit
en 2008, le voilà qui revient avec un
nouveau court métrage tourné en
super 16 mm.Son nom ? Originaire,
découverte d’une force en milieu
ouvrier. La légende du cinéaste
comme rappelé dans le dernier film
de Steven Spielberg Super 8 est de
voir le réalisateur valoriser ce qui
l’animerait plus ou moins. En l’oc-
currence, l’actrice principale de son
film. Pour Massinissa Hocine et son
nouveau film court, ce serait l’huile
d’olive ! C’est son aliment préféré
dans la vie, qu’il a ainsi transposé
dans son film, faisant de cet élé-
ment le symbole de la force de l’hu-
manité et du rapprochement des
peuples. Le réalisateur a choisi en
effet, de valoriser ce produit ali-
mentaire noble par affection per-
sonnelle. L’histoire, qui mêle le
réalisme à la science-fiction, est
celle de la découverte d’une force
dénommée Z.I.62. Cette force est
portée par un jeune travailleur qui
exerce dans un milieu industriel, en
concurrence avec les machines de
l’usine pour le soulèvement d’objets
hors normes. Un jour ce jeune
homme sauve un vieux monsieur
d’une bande de malfaiteurs. Un
coup de couteau, qui devait le bles-
ser, lui laissera la vie sauve sans
aucune égratignure sur sa main.
C’est ainsi qu’on lui envoie une
entre les peuples, un message fort à saluer.
Massinissa Hocine
demande d’examen médical. Le sort
de cet ouvrier en zone industrielle
93 tombe entre les mains d’une
entité médicale de l’Etat afin de
déterminer le phénomène et son
origine. Ce jeune ouvrier vient en
fait de l’autre côté ; orphelin il a été
retrouvé à l’âge de 10 ans sur la
rive de la Méditerranée, entendons
–nous. «Sa force est notre diversité»
déclare le médecin. Pour le jeune
réalisateur, cet ouvrier représente
la genèse des peuples. « A lui seul il
regroupe toutes les populations les
plus diverses. Mais il pourrait aussi
représenter l’avenir. Car nos sociétés
actuelles se déplacent de plus en
plus. Les cultures se rencontrent. Et
notre ouvrier, symbole de cette diver-
Culture
sité, pourrait devenir l’homme de
demain », souligne le réalisateur.
Mais pourquoi l’huile d’olive ?
Fierté culturelle pour notre jeune
cinéaste algérien vivant en France,
l’olive, en plus d’être célèbre pour
ses valeurs nutritives prouvées
scientifiquement, c’est pour notre
réalisateur un symbole de paix
grâce à l’olivier. Un rapprochement
des peuples voulu par le réalisateur.
C’est pourquoi cette notion est très
importante dans ses films. Un mes-
sage universel qu’il tend à véhiculer
partant de cette notion d’altérité
qu’il espère émerger d’abord en
France, car dit-il : « En France et
dans le monde, je vois l’homme
craindre parfois l’autre. L’autre
21
MARDI 8 NOVEMBRE 2011
culture, l’autre civilisation. Ce qui tournages de courts et longs métra-
ne lui ressemblait pas. Cet acte de ges. En 2002, il réalise un premier
rejet envers l’autre est souvent lié à court métrage intitulé L’Improvisé,
un préjugé standard, à une mécon-
naissance. La peur de l’inconnu. A
travers l’idée du film, j’essaie effec-
tivement de rapprocher les peuples
inspiré de tous ces artistes comé-
diens qui montent sur les planches
populaires parisiennes. Des artistes
qui donnent tout sur scène, dans
l’espoir d’être repérés un jour par
en disant qu’avant d’être différents,
un producteur pour vivre de leur
nous nous ressemblons. Autrement
passion. C’est devant cette diffi-
dit, nous sommes d’abord des êtres
culté rencontrée par tous ces artis-
humains. Respectons-nous et deve-
nons des citoyens du monde au serv- tes qui veulent réussir que germe
l’idée principale du film Nautil-Us.
ice de la nature et de l’homme. » Ce
n’est sans doute pas fortuit donc En 2005, il scénarise définitivement
cette idée, la tourne puis monte
que Massinissa Hocine interprète
lui-même le rôle de cet ouvrier, pour une structure de production intitu-
lée Cré-Active destinée à regrouper
mieux accentuer le degré de son
engagement. Un engagement total son petit carnet d’adresses. Depuis,
l’aventure n’a de cesse de poursui-
pour aller vers l’autre dans le sens
du partage et de l’échange. Jeune vre son chemin.. Ce sont les décors
naturels et magnifiques du sud de
cinéaste indépendant depuis le plus
jeune âge, Massinissa Hocine gran- l’Algérie rappelle-t-on, qui lui ont
inspiré ce film Originaire, décou-
dit avec ses petits jouets d’enfant
dans un certain parallèle entre fic- verte d’une force en milieu ouvrier.
Dommage qu’il ne puisse retourner
tion et réalité. En 1999, il entame
sa vie professionnelle aux cafés à Taghit pour le présenter aux gens
de cette ville, le Festival du court
théâtres parisiens, avec la volonté
d’interpréter des comédies autour métrage, un grand acquis pour
cette région a hélas, disparu. Un
de ses univers. De fil en aiguille, en
continuant l’écriture, la mise en événement pourtant à relancer. Le
scène, la comédie au conservatoire ministère de la Culture devrait y
et au sein d’associations théâtrales, penser sérieusement.
O. H.
il travaille également sur divers
HAMID GRINE À EL BIAR
L’écrivain Hamid Grine dédicacera
son recueil de nouvelles :
« Une vie sur la pointe des pieds », éditions
Alpha, le samedi 12 novembre, à partir de
14 heures, à la Librairie générale,
place Kennedy, El Biar.
 DERNIÈRE
HEURE
sur internet http://www.lexpressiondz.com
POUTINE S’EN PREND
AUX GRANDES PUISSANCES
LE PROCÈS DE CARLOS S’OUVRE À PARIS

«Je suis révolutionnaire de profession»

« LE PROCÈS DE CARLOS, l’homme de la prise en otage de onze ministres des pays de l’Opep en 1975
à Vienne, s’ouvre après un quart de siècle… »
I KAMEL LAKHDAR-CHAOUCHE guerre, et son statut n’est pas
respecté puisqu’on l’accuse de crimes
Le Premier ministre russe,
de droit commun. » Cependant,
e suis révolutionnaire de Vladimir Poutine, a critiqué le

«J profession » , a d é c l a r é ,
hier, Ilich Ramirez
Sanchez, alias Carlos, qui s’est pré-
senté devant la cour d’assises spé-
ciale de Paris, où il est jugé pour qua-
tre attentats qui, il y a près de 30
ans, ont fait en France 11 morts et
quelque 150 blessés. Cependant,
Ilich Ramirez Sanchez qui a revendi-
qué dans un entretien publié diman-
che dans un quotidien vénézuélien
plus d’une centaine
d’attaques, qui auraient fait entre
« 1 500 et 2 000 morts », conteste les
quatre attentats qui lui sont imputés
par la justice française. Le défenseur
de la cause palestinienne est accusé
d’avoir orchestré quatre attentats
afin d’obtenir la libération de sa com-
pagne allemande Magdalena Kopp et
du Suisse Bruno Bréguet, deux mem-
bres de son groupe arrêtés à Paris en
février 1982 avec armes et explosifs.
Ainsi, le 29 mars 1982, une bombe
explosait dans un train Paris-
Toulouse (sud-ouest) faisant 5 morts
et 28 blessés. Le 22 avril de la même
année, l’explosion d’une voiture pié-
gée devant le siège du magazine
Al Watan Al Arabi, rue Marbeuf à
Paris, tuait une passante et faisait 66
blessés. Et enfin, le 31 décembre
1983, deux attaques terroristes tou-
chaient la gare Saint-Charles de
Marseille (Sud-Est, 2 morts et 33
blessés) et un TGV Marseille-Paris
(3 morts et 12 blessés). Par ailleurs, il
est à signaler que trois autres memb-
res du groupe Carlos sont également
jugés pour certains des attentats,
mais par défaut: Johannes Weinrich,
AQMI, TOUAREG ET PRISE D’OTAGES
« On l’accuse d’avoir été un terroriste. Mais il fut en réalité
l’un des grands combattants de l’OLP »
l’ancien bras droit de Carlos, détenu
en Allemagne et que Berlin a refusé
de livrer à la justice française, ainsi
que Christa Frohlich et Ali Kamal Al
Issawi, tous deux en fuite. « Le pro-
cès de l’homme de la prise en otages
de onze ministres des pays de l’Opep
en 1975 à Vienne, la bête noire des
pays de l’Ouest, est jugé pour des
faits vieux de plus d’un quart de siè-
cle, 17 ans et 85 jours après avoir été
trahi et livré aux services français
par le gouvernement soudanais, qui
aura lieu devant une cour d’assises
« spéciale sans jurés populaires »,
jusqu’au vendredi 16 décembre », a
précisé Damien Viguier dans ses
conclusions portant sur le procès de
Carlos, avant de soutenir que « mon
impression, c’est que la Justice et le
Droit n’ont rien à voir dans cette
affaire. Il s’agit d’une guerre. Les
services français, aux ordres, ont
enlevé un responsable politique, et
maintenant ils attendent le paiement
d’une rançon. C’est le sens de ce pro-
cès et du défilé des victimes qu’on
nous prépare. » Et d’ajouter, dans le
même contexte, que la grande tradi-
tion du droit de la guerre est bafouée.
« Ilich Ramirez est un combattant
du camp adverse de celui pour lequel
travaillent les services français. C’est
donc en vérité un prisonnier de
Hugo Chavez disait à propos d’Illich
Sanchez Ramirez alias Carlos : « On
l’accuse d’avoir été un terroriste.
Mais il fut en réalité l’un des grands
combattants de l’Organisation de
libération de la Palestine. Il a, je
pense, été injustement condamné.
On l’accuse de choses dont il n’est
pas responsable. » « Quoi qu’il en
soit, j’ai pris sa défense, en effet, mais
je ne le tiens pas pour un privilège
(…), c’est Carlos qui a dit quelque
chose comme la terreur est l’essence
de la guerre. Il faut se méfier de la
distinction entre terrorisme et résis-
tance, elle sert à criminaliser les uns
et à béatifier les autres, en fonction
du parti pris », a déclaré, dans une
interview accordée par Me D. Viguier,
avocat – docteur en droit, défenseur
de Carlos, à J.-L. Duvigneau, fonda-
teur du Centre bolivarien de docu-
mentation et analyse stratégiques
(Cedae) vénézuélien. Alors que de
son côté, J.-L. Duvigneau a qualifié le
procès de Carlos devant la justice
française comme celui d’un pirate de
l’Antiquité, s’adressant à un tyran
qui l’avait capturé, lui dit : « Je com-
mande un petit bateau et on m’ap-
pelle un pirate. Toi tu disposes de
toute une flotte et on t’honore
comme un grand conquérant ! ». Ceci
rappelle aussi, relève-t-il, les propos
de Ben M’hidi s’adressant à l’officier
de parachutistes qui l’avait capturé,
sans doute le colonel Trinquier :
« Certes, nous transportons nos bom-
bes artisanales dans des paniers,
mais nous sommes prêts à échanger
nos paniers pour vos bombardiers. »
K. L. C.
comportement des «puissances
mondiales arrogantes» qui ont
soutenu des soulèvements
dans des pays d’Afrique du
Nord, s’exprimant à Saint-
Pétersbourg devant des
responsables chinois et iranien
notamment. « Ces puissances
mondiales arrogantes ont sou-
tenu les régimes précédents en
Afrique du Nord et, ce qui est
curieux, les mêmes pays ont
soutenu les révolutions qui ont
renversé ces régimes», a
déclaré M. Poutine, cité par
Interfax, au cours d’une réunion
de l’Organisation de coopéra-
tion de Shanghaï.
ERDOGAN PRÔNE LA FERMETÉ
CONTRE LES KURDES
Le Premier ministre turc,
Recep Tayyip Erdogan, a
annoncé la poursuite de la
répression visant le mouve-
ment politique pro-kurde qui
a déjà entraîné l’incarcération
de nombre de militants, affir-
mant que celui-ci voulait se
substituer à l’appareil d’Etat
en Turquie. «Les dernières
opérations (d’arrestations)
visant le KCK. Personne ne
doit s’attendre à ce qu’elles
se terminent», a-t-il dit à la
presse dans sa ville natale de
Rize (Nord-Est), cité par l’a-
gence de presse Anatolie. Le
KCK est une organisation
clandestine qui est soupçon-
née d’être la branche urbaine
du mouvement armé kurde du
PKK (Parti des travailleurs du
Kurdistan), lui-même qualifié

Messahel coordonne la stratégie de l’Algérie avec Washington d’organisation terroriste par

Ankara.

APRÈS WASHINGTON, la délégation conduite par Messahel ira à Bruxelles où elle se réunira DAMAS ACCUSE WASHINGTON D’ÊTRE
avec des responsables européens. IMPLIQUÉ DANS LES TROUBLES
réseaux maffieux qui activent au sud imposent à ce le terrorisme dans une région comme le Sahel ne Les autorités syriennes ont
I IKRAM GHIOUA pays un plan de défense qui soit adapté à la doit pas se limiter au volet sécuritaire. Si le régime accusé les Etats-Unis d’être
conjoncture. malien est aujourd’hui interpellé à lâcher du lest impliqués dans «les événe-
as de répit pour Abdelkader Messahel, le

P Lors de ses nombreuses interventions,
ministre délégué chargé des Affaires magh-
rébines et africaines, est depuis hier à
Washington où il participe à une importante
réunion consacrée à la lutte antiterroriste au Sahel
regroupant outre des responsables américains de
haut rang, des représentants maliens, maurita-
niens et nigériens. Ayant présidé la délégation
algérienne qui était vendredi dernier à
Ouagadougou dans le cadre du suivi de la coopéra-
tion économique entre l’Algérie et le Burkina-Faso,
il avait eu juste le temps d’effectuer une « escale »
au pays, imposée par les fêtes de l’Aïd, avant de
rejoindre la capitale fédérale américaine. Bien
qu’elle s’inscrive dans la suite logique de la confé-
rence d’Alger sur le partenariat, la sécurité et le
développement qui a eu lieu les 7 et 8 septembre
dernier, cette réunion constitue une nouvelle
opportunité aux pays concernés pour mettre au
point une politique sécuritaire concertée face au
grand défi que représente la prolifération à grande
échelle de grandes quantités d’armes dans la
région. Bamako avait mis en garde récemment
contre le risque d’une dégradation de la situation
au profit des Touareg, la communauté internatio- ments sanglants» en Syrie et
Messahel n’avait pas manqué de souligner la nale est elle aussi, invitée à dépasser le stade des demandé l’aide de la Ligue
nécessité d’une coopération sécuritaire entre les bonnes intentions. Au Sahel, les problèmes d’exis- arabe, dans une lettre adressée
pays de la zone en question, sans que cela soit un tence et de subsistance de milliers de personnes à l’organisation panarabe, selon
alibi à une intervention militaire étrangère. Mis à sont déterminants dans la lutte contre des terro- un communiqué de la Ligue.
part l’Algérie, les pays présents à Washington sont ristes et des trafiquants qui exploitent la misère Dans cette lettre, le ministre
parmi les nations les plus pauvres de la planète. des populations autochtones « abandonnées » à syrien des Affaires étrangères,
Les Américains qui possèdent de gros intérêts dans leur sort dans des territoires où le pouvoir central Walid Mouallem, accuse
cette région ne doivent pas omettre la question n’a aucun contrôle. En un mot, la lutte est écono- Washington «d’être impliqué
économique, rappelle-t-on encore. Dans la plupart mique et ce que l’Algérie a toujours souligné et actuellement dans les évène-
des cas, c’est elle qui contribue d’une manière continue de le souligner. Après Washington, la ments sanglants en Syrie» et
directe à aggraver la situation. Dans ce domaine, délégation conduite par Messahel ira à Bruxelles demande à la Ligue «de
l’Algérie a de tout temps été à l’avant-garde en où elle se réunira avec des responsables européens. condamner cette implication et
accordant des aides multiples à ses voisins. En Américains et Européens sont désormais devant de faire le nécessaire pour y
outre, elle a toujours considéré que la lutte contre leurs responsabilités ! mettre fin».
I. G.
l’aviation libyenne
DANS SON DERNIER LIVRE, NOUS ET LE COLONEL à survoler le terri-
toire algérien, avec
Amimour raconte El Gueddafi l’intention de bom-
barder le palais de
S’khirat au Maroc.
I A. MOHAMED son genre. Cette fois, Alger a
Le commentaire
devancé Le Caire et Beyrouth en édi-
n choisissant ce titre pour son dernier amusé de

sécuritaire au Sahel, après que des dizaines de
Touareg lourdement armés aient rejoint leurs tri-
bus en provenance de la Libye. Les craintes du
régime malien sont particulièrement motivées par
le danger potentiel que représentent des combat-
tants touareg que l’on dit déterminés à en décou-
dre avec un pouvoir central qu’ils accusent de ne
pas respecter les « Accords d’Alger ». Au Niger,
l’actualité sécuritaire de ce pays est toujours ternie
par le feuilleton des enlèvements ayant ciblé de
nombreux ressortissants occidentaux. En
Mauritanie, la situation est quelque peu stable,
mais elle pourrait basculer d’un moment à l’autre
dans le cas où les choses s’aggraveraient chez un
des voisins. Quant à l’Algérie, de nouvelles don-
nées sécuritaires liées à la situation chaotique en
Libye et l’amorce de connexions meurtrières entre
Al Qaîda au Maghreb islamique et les différents
E
tant un livre sur l’actualité qui mar-
livre, le Dr Mohieddine Amimour a tenu à quera sans doute l’histoire du Boumediene ne
s’est pas fait atten-
consacrer une vieille formule. Dans la Monde arabe. Le Dr Amimour pré-
mémoire collective universelle, il est admis dre. Il confie à son
cise qu’il s’agit d’un témoignage
aujourd’hui que le titre « Le Général » revient émanant de ses souvenirs person- conseiller de l’in-
souvent à Charles de Gaulle, « Le Caporal » vise nels avec le leader libyen. formation : « Ce
Adolf Hitler et « le Maréchal » indique Philipe Cependant, un témoignage soutenu monsieur n’a même
Pétain. « Le Colonel » s’est vu le monopole de par un arsenal d’informations « ren- pas une carte tou-
Mouamar El Gueddafi, depuis septembre 1969. versant ». L’affaire du Tchad, celle ristique qui indique
où se trouve le
Le choix de la photo de couverture n’est pas de Lockerby ou encore celle du
anodin non plus : celui qui s’est pris pour le roi bombardement du palais de S’khirat, p a l a i s . »
Boumediène
des rois, se trouve là, assis, tête baissée devant le livre comporte des révélations qui
son aîné. Dans ce livre édité par l’Enag, l’ancien ajoute : « La stabi-
ont fait, cette semaine, la une du
ministre de la Culture fait l’étalage de la vie et de quotidien marocain El Ayam, qui a lité de la région est
la pratique du dictateur libyen, de ses débuts consacré six pages entières au livre. un souci majeur
jusqu’à sa liquidation par des jeunes de la En extrait. En juillet 1971, des insur- pour l’Algérie et la
révolte libyenne, le 20 octobre dernier. Avec gés marocains avaient tenté un coup stabilité du Maroc
plus de six cents pages, une centaine de ren- d’Etat contre le roi Hassan II. Dès est une garantie
pour la stabilité de
vois ainsi que des dizaines de photos inédites, lors, « Le colonel» a demandé au
ce livre, est, faut-il le reconnaître, le premier en Président Boumediène d’autoriser la région.» A. M.