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Chapitre 4
Description de la cinématique d’un milieu continu
El Khannoussi Fadoua
1
Plan
• Trajectoires et dérivées temporelles
• Trajectoire en coordonnées eulériennes
• Ligne de courant
• Ligne d’émission
• Mouvement stationnaire ou permanent
• Gradient de la transformation
• Définition des tenseurs de déformation
• Interprétation des composantes des tenseurs de déformation
• Décomposition polaire
• Changement de volume
• Changement de surface
• Dérivée particulaire d’une intégrale de volume
• Dérivée particulaire d’une intégrale de surface
• Tenseur gradient des vitesses de déplacement
• Tenseur des taux de déformation et de rotation
• Taux de déformation matériel et spatial
2
A la différence de la mécanique des solides indéformables, la mécanique des
milieux continus permet de prendre en compte les déformations d’un corps.
3
1 Trajectoires et dérivées temporelles
4
1 Trajectoires et dérivées temporelles
Un milieu continu peut être vu comme l’assemblage d’une infinité de petits
éléments de matière appelés “points matériels”.
x =φ( point matériel,t )
5
1 Trajectoires et dérivées temporelles
Afin de distinguer deux points matériels, il faut donner un nom unique à chaque
point, tout comme on attribue un numéro de carte d’identité nationale unique à
chaque citoyen.
Ces coordonnées dites matérielles sont constantes dans le temps, c’est donc
une information intrinsèque de la particule. Par contre, les coordonnées spatiales
de la particule, x , évoluent dans le temps :
x =φ ( X,t ) (1)
Petit x définit les coordonnées spatiales de la particule (état actuel)
Grand X définit les coordonnées matérielles de la particule (état de référence)
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1 Trajectoires et dérivées temporelles
Par hypothèse de continuité, la transformation φ est régulière (suffisamment
différentiable).
Elle définit une bijection: à chaque point matériel X ne correspond qu’un
et un seul point spatial image à tout instant t. Deux points matériels différents
ne peuvent aboutir à la même position spatiale au même instant.
−1
X =φ ( x,t )
−1
La connaissance de la transformation φ ou de son inverse φ définit alors
complètement le mouvement.
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1 Trajectoires et dérivées temporelles
Étant donnée la bijection qui existe entre les coordonnées spatiales et matérielles,
on peut choisir comme variables indépendantes pour décrire le mouvement soit:
-le couple ( X,t ) dit variables de Lagrange (on suit la particule dans son
mouvement);
-le couple ( x,t ) dit variables d’Euler (on saute sur la particule, « on la flashe »).
Au couple ( x,t ) on préfère le couple ( v,t ) dit aussi variables d’Euler.
Ce couple est plus commode surtout dans le cas des fluides.
dérivation
( x,t ) ( v,t )
intégration
8
1 Trajectoires et dérivées temporelles
Une fois la transformation du milieu continu φ définie, il est facile de
définir les notions de déplacement, de vitesse et d’accélération:
u ( X,t ) = x ( X,t ) − X
∂u d d D
v ( X,t ) = = u ( X,t ) v = u =
∂t X dt dt Dt
d d2
γ ( X,t ) = v ( X,t ) = 2 u ( X,t ) γ=u
dt dt
Remarquons qu’à l’instant t=0, on a: x(X,0) = X et u(X,0) = 0
ce qui définit la configuration de référence.
La dérivée temporelle
intervenant dans les deux dernières équations s’effectue
pour une particule X donnée. C’est une dérivée en temps dite matérielle
(on parle aussi de dérivée particulaire ou lagrangienne).
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1 Trajectoires et dérivées temporelles
Il existe un autre type de dérivée temporelle dite eulérienne qui ne s’effectue
non pas pour une particule donnée mais en un point de l’espacedonné. En clair,
c’est une dérivée temporelle en considérant x fixe et non plus X fixe.
∂
∂t x
dg ∂g ( x,t ) ∂g ( x(X,t),t ) ∂g ( x,t ) ∂g ( x,t ) ∂x ( X,t )
= = = +
dt ∂t X ∂t X ∂t ∂x ∂t
dg ∂g ( x,t )
= + grad(g).v
dt ∂t
terme d'advection
dérivée lagrangiènne dérivée eulérienne
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1 Trajectoires et dérivées temporelles
Dans la cas où la quantité considérée est un vecteur, on a :
dg ∂g ( x ( X,t ) ,t ) ∂g ( x,t
) ∂g ( x,t ) ∂x ( X,t )
= = +
dt
∂t X ∂ t ∂ x ∂t
dérivée lagrangiènne
∂g ( x,t )
= + grad(g).v
∂t
terme d 'advection
dérivée eulérienne
2
v
grad(v).v = grad + rot ( v ) ∧ v
2
2
∂v v
γ = + grad + rot ( v ) ∧ v
∂t 2
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2 Trajectoire en coordonnées eulériennes
On appelle trajectoire d’une particule, la courbe géométrique lieu des positions
occupées par cette particule au cours du temps. x = x(X,t) est une représentation
paramétrée en temps de la trajectoire.
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3 Ligne de courant à un instant td
Elle se caractérise par le fait que le champ des vitesses est tangent en chacun
de ses points:
dx1 dx 2 dx 3
dx ∧ v(x,t) = 0 ⇔ = =
v1 (x,t d ) v 2 (x,t d ) v3 (x,t d )
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3 Ligne de courant à un instant td
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4 Ligne d’émission
En un point géométrique x P et à partir de l’instant t0, on marque chaque
particule passant par ce point. On observe à un instant ultérieur T>t0,
les positions de ces particules par la prise d’une vue en instantané.
La courbe géométrique correspondante est la ligne d’émission du point
considéré observée à l’instant T.
Ligne d’émission
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4 Ligne d’émission
x = x φ−1 ( x P ,t′) ,T t 0 ≤ t′ ≤ T
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5 Mouvement stationnaire ou permanent
Elle se caractérise par le fait que le champ des vitesses est tangent en
chacun de ses points:
v(x,t) = v(x)
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5 Mouvement stationnaire ou permanent
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6 Gradient de la transformation
Une quantité clef dans la description de la déformation d’un corps est
le gradient de la transformation noté F . Ce tenseur d’ordre 2 permet de relier la
position relative de deux particules voisines avant et après déformation.
∂φ( X,t ) ∂x ( X,t )
F( X,t ) = =
∂X ∂X
EIle est parfois également appelée
matrice jacobienne car c’est la matrice
du changement des variables X en x .
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6 Gradient de la transformation
( dx )1 = F( X P ,t ) ( dX )1
( dx )2 = F( X P ,t ) ( dX )2
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6 Gradient de la transformation
Extension simple
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6 Gradient de la transformation
Glissement simple
x1 = X1 +ζX 2 1 ζ 0
[F] = 0 1 0
x 2 = X 2
x = X 0 0 1
3 3
24
7 Définition des tenseurs de déformation
Le tenseur F est la dérivée des positions actuelles par rapport aux positions
initiales (de référence).
x ( X,t ) =φ ( x,t ) = R(t).X + c(t)
F = R(t)
or la déformation est nulle!
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7 Définition des tenseurs de déformation
Pour arriver à la définition d’un tenseur de déformation plus pertinent, écrivons
le changement de produit scalaire entre deux vecteurs élémentaires
( dX )1 , ( dX )2 lorsqu’ils se transforment en ( dx )1 , ( dx )2 :
( )( )
dx1.dx 2 = F.dX1 . F.dX 2 = dX1.( F .F ).dX 2 = dX1.C.dX 2
T
Rappelons que: ( )
a.b = a b cos a,b
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7 Définition des tenseurs de déformation
Inversement, on peut exprimer le produit scalaire des vecteurs élémentaires
dans la configuration de référence à partir des vecteurs dans la configuration
actuelle
(−1 −1
)( )
dX1.dX 2 = F .dx1 . F .dx 2 = dx1. F (
( −1 )T −1 ) −1
.F .dx 2 = dx1.B .dx 2
1 1
dx1.dx 2 − dX1.dX 2 = dX1.C.dX 2 − dX1.dX 2 = dX1.E.dX 2
2 2
1( 1
E= C − I ) = ( FT .F − I ) (lagrangien)
2 2
1 1
dx1.dx 2 − dX1.dX 2 = dx1.dx 2 − dx1.B−1.dx 2 = dx1.A.dx 2
2 2
−1 ) 1
1( T
A = I − B = I − ( F ) .F−1
−1
(eulérien)
2 2
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7 Définition des tenseurs de déformation
Les tenseurs de Green-Lagrange et d’Euler-Almansi sont de bonnes
mesures de déformation car ils sont nuls pour des transformations rigides.
1( T
E= R .R − I ) = O
2
F=R
1 ( −1 ) T −1
A= I − R .R = O
2
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8 Interprétation des composantes des tenseurs
de déformations
Afin d’interpréter physiquement les composantes des tenseurs de déformation
E et A , nous allons considérer des vecteurs matériels particuliers.
dX1 = dX 2 = dX → dx1 = dx 2 = dx
1 dl2 − dL2
dX = dLN et dx = dln ⇒ = N.E.N
2 dL 2
dl
δ= ⇒ δ −1= 2N.E.N ⇒ δ = 1+ 2N.E.N
2
dL
1
N = ei ⇒ δi = 1+ 2Eii ⇒ Eii = ( δi2 −1)
2
Les éléments diagonaux du tenseur de Green-Lagrange donnent donc les
changements relatifs de longueur de vecteurs élémentaires initialement dirigés
selon les axes. (Idem pour Euler-Almansi).
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8 Interprétation des composantes des tenseurs
de déformations
Les termes diagonaux des tenseurs E et A s’interprètent comme la mesure
des changements de longueur des vecteurs élémentaires initialement ou
actuellement dirigés selon les vecteurs de base.
Quant aux termes non diagonaux, ils peuvent s’interpréter comme des
changements d’angle.
dx 2 π
−γ
2
dX1 ⊥ dX 2 avec dX1 = dX 2 dx1
1 dl dl
dX1 = dL1N1 et dX 2 = dL 2 N 2 ⇒ sin ( γ ) 1 2 = N1.E.N 2
2 dL1 dL 2
1 dl dl
N1 = ei et N 2 = e j ⇒ sin ( γ ij ) 1 2 = E ij
2 dL1 dL 2
−1
2E ij
⇒ γ ij = sin
1+ 2Eii 1+ 2E jj 31
8 Interprétation des composantes des tenseurs
de déformations
Lagrangien
Eulérien
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8 Interprétation des composantes des tenseurs
de déformations
Allongement dans la direction N
ε ( N ) = 1+ 2E ij Ni N j −1
Glissement (distorsion) dans les directions M et N
−1
2E ijM i N j
( )
γ M,N = sin
(1+ε(M) )(1+ε(N) )
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9 Décomposition polaire
D’un point de vue purement mathématique, on peut montrer que tout
tenseur d’ordre deux peut s’écrire comme le produit d’un tenseur orthogonal
et d’un tenseur symétrique (dit de déformation pure avant rotation), ainsi:
F( X,t ) = R ( X,t ).U ( X,t )
Transformation rigide: F( X,t ) = R t et U ( X,t ) = I
( )
C = FT .F = U T .R T .R.U = U.U = U 2 ⇒ U = C
Pour prendre la racine d’un tenseur, il suffit de l’écrire sous une forme
spectrale:
C =λ i2 Ni ⊗ Ni ⇒ U =λ i N i ⊗ N i ( λi ≥ 0) et R = F.U −1
( N1,N 2 ,N3 ) Trièdre propre matériel ( n1 ,n 2 ,n 3 ) Trièdre propre spatial
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9 Décomposition polaire
Il est également possible de décomposer F en terme du même tenseur
de rotation suivi d’un tenseur d’extension dans la configuration spatiale (dit
de déformation pures après rotation)
F = V.R
Les tenseurs de déformation s’expriment en terme des tenseurs de déformations
pures comme suit:
1( 2 ) 1(
E= U −I A= I − V −2 )
2 2
1 2
E = ( λ i −1) Ni ⊗ Ni A=
1
(1−λi−2 ) n i ⊗ n i
2 2
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9 Décomposition polaire
37
10 Changement de volume (transport d’un volume)
38
10 Changement de volume
∫ a ( x,t ) dΩ = ∫ a ( x(X,t),t ) J dΩ0
Ω (t ) Ω0
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11 Changement de surface (transport d’une surface orientée)
Relation entre l’aire (et l’orientation) d’un petit élément de surface après et
avant déformation en fonction du gradient de la transformation.
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12 Dérivée particulaire d’une intégrale de volume
Soit K(t) = ∫ k ( x,t ) dΩ une intégrale de volume sur le domaine Ω(t ) dans la
Ω (t)
configuration actuelle. Pour en déterminer la dérivée temporelle, nous devons
au préalable exprimer K(t) sur la configuration de référence pour "passer"
la dérivation sous l’intégrale.
dΩ = JdΩ0 ⇒ K(t) = ∫ k ( φ( X,t ) ,t ) J dΩ0
Ω0
dK dk dJ
= ∫ J + k dΩ0
dt Ω0 dt dt
Mais
dJ 1 ∂Fip
= εijk ε pqr Fjq Fkr
dt 2 ∂t
∂Fip ∂ ∂x i ∂ 2 x i ∂ ∂x i ∂vi ∂vi ∂x l ∂vi
= = = = = = Flp
∂t ∂t ∂X p ∂t∂X p ∂X p ∂t ∂X p ∂x l ∂X p ∂x l
dJ 1 ∂v 1 ∂v ∂v ∂v
= εijk ε pqr i Flp Fjq Fkr = εijk εljk i det ( F ) =δil i det ( F ) = i J = Jdiv ( v )
dt 2 ∂x l 2 ∂x l ∂x l ∂x i
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12 Dérivée particulaire d’une intégrale de volume
D’où
dK dk dJ dk
= ∫ J + k dΩ0 = ∫ + kdiv v ) J dΩ0
(
dt Ω0 dt dt Ω0 dt
soit
dK dk )
= ∫ + kdiv v dΩ
(
dt Ω (t) dt
Or
dk ∂k ∂k
= + v.grad(k) = + div ( kv ) − kdiv ( v )
dt ∂t ∂t
Finalement
dK ∂k
= ∫ + div ( kv ) dΩ
dt Ω (t ) ∂t
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13 Dérivée particulaire d’une intégrale de surface
Soit K(t) = ∫ k ( x,t ).n dΣ une intégrale de surface le domaine Σ(t ) dans la
Σ (t)
configuration actuelle. Pour en déterminer la dérivée temporelle, nous exprimons
au préalable K(t) sur la configuration de référence pour passer la dérivation sous
l’intégrale.
dΣn = JF .dΣ0 n 0 ⇒ K(t) = ∫ k ( φ( X,t ) ,t ) .J F− T .n 0 dΣ0
−T
Σ0
dK dk − T d −T
= ∫ .J F .n 0 + k. J F .n 0 dΣ0
dt Σ0 dt dt
Mais
dF−1 dF ∂v ∂X k ∂v
=− F−1. .F−1 = − F−1. i ei ⊗ e j = − F−1. i ei ⊗ e j = − F−1.grad ( v )
dt dt ∂X k ∂x j ∂x j
dF− T T −T
⇒ = − grad ( v ) .F
dt
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13 Dérivée particulaire d’une intégrale de surface
D’où
dK dk − T dF− T − T dJ
= ∫ .J F .n 0 + Jk. .n 0 + k.F .n 0 dΣ0
dt Σ 0 dt dt dt
dk T
= ∫ + div ( v ) k − k. grad ( v ) .J F− T .n 0 dΣ 0
Σ0 dt
dk T
= ∫ + div ( v ) k − k. grad ( v ) .ndΣ
Σ (t ) dt
soit
dK ∂k
= ∫ + div ( v ) k + grad ( k ) .v − grad ( v ).k .ndΣ
dt Σ (t) ∂t
dK ∂k
= ∫ + rot ( k ∧ v ) + vdiv ( k ) .ndΣ
dt Σ (t) ∂t
()
( ) ( )
où la relation rot k ∧ v = kdiv v − vdiv k + grad k .v − grad v ).k a été utilisée.
( ) (
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14 Tenseur gradient des vitesses de déplacement
d ( ) ∂ (dx)
d ( ) −1
dx = = F.dX = F.dX = F.F .dx = L.dx
dt ∂t X dt
( ) ( )
∂v ( x,t ) ∂v x X,t ,t ∂v x X,t ,t ∂X −1
grad ( v ( x,t ) ) = = = . = F.F
∂x ∂x ∂X ∂x
∂vi
L = F.F−1 = grad ( v ) Tenseur gradient des vitesses Lij =
dans la configuration courante ∂x j
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14 Tenseur des taux de déformation et de rotation
Par définition, le tenseur des taux de déformation D , ou des vitesses de
déformation d’Euler, est la partie symétrique du tenseur gradient des
vitesses de déplacement dans la configuration courante.
1 1 ∂vi ∂v j
D = ( L + LT ) Dij = +
2 2 ∂x j ∂x i
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14 Tenseur des taux de déformation et de rotation
1( 1 ∂v ∂v j
W= L − LT ) Wij = i −
2 2 ∂x j ∂x i
L = D+ W
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15 Taux de déformation matériel et spatial
Le tenseur taux de déformation (matériel) est la dérivée particulaire du
tenseur de déformation de Green-Lagrange
∂E dE
E = =
∂t X dt
A = F− T .E.F−1 E = FT .A.F
D = F− T .E.F−1 E = FT .D.F
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15 Taux de déformation matériel et spatial
d dE
( dx1.dx 2 − dX1.dX 2 ) = 2dX1. .dX 2 = 2dX1.E.dX 2
dt dt
d
(dx1.dx 2 − dX1.dX 2 ) = d ( dx1.dx 2 ) = d ( dx1 ).dx 2 + dx1. d ( dx 2 )
dt dt dt dt
= dx1.LT .dx 2 + dx1.L.dx 2 = 2dx1.D.dx 2
T
= 2dX1.F .D.F.dX 2
T
E = F .D.F
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