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La poésie macaronique et l’esprit de réforme :

le Baldus de Folengo

José Emilio BURUCÚA

Santiago Francisco PEÑA

1. Le macaronique et Folengo

L’invention d’une langue et d’une littérature macaroniques en Italie s’épanouit


comme une forme plaisante et académique de raillerie de l’épique qui produit en 1517 un
chef-d’œuvre, le poème héroïque-comique Baldus, composé par le moine bénédictin Teofilo
Folengo (1491-1544). L’histoire du macaronique commence autour de 1490, lorsqu’un
groupe d'étudiants et de jeunes maîtres des artes sermocinales à Padoue créèrent une langue
métisse, qui appliquait la syntaxe latine à des mots et des expressions caractéristiques de la
langue vulgaire et des dialectes de l'Italie du nord. La langue crée par ces universitaires pa-
douans systématisait les défauts de grammaire, étendait l'usage des mots communs, les
adaptait aux déclinaisons et conjugaisons régulières et construisait ainsi un langage qui se
montrait comme l'ombre, l'anamorphose comique et monstrueuse du latin des vieux scolas-
tiques et des humanistes récents. Le résultat ressemblait à ce qu'on appelait latinus grossus ou
Küchenlatein au Moyen Âge, une forme spontanée de parler un latin élémentaire et plein d'er-
reurs de vocabulaire et de composition.1

Michele di Bartolomeo degli Odasi (1450-1492), dit Tifi Odasi, le premier auteur
qui publia les résultats d'une expérimentation semblable, donna à son poème le titre de

1 Selon Ugo Enrico Paoli, la différence entre le Küchenlatein et le macaronique est, pourtant, claire: « l'ibridismo
linguistico che nasce spontaneamente nel Latinus grossus degl'ignoranti, nel maccheroneo letterario risponde
alla intenzione dell'autore di dar varietà e colorito comico al suo linguaggio » (Il latino maccheronico, Florence, Le
Monnier, 1959; Ivano Paccagnella, Le macaronee padovane: tradizione e lingua, Padoue, Antenore, 1979, p. 21).
Friedrich Genthe, de sa part, avait remarqué l'élégance du macaronique par rapport au Latinus grossus: « An-
ders verfährt dagegen der Macaronische Schriftsteller; sein Latein kann selbst zierlich sein und die Wörter,
welche er aus der Muttersprache in seinen Styl aufnimmt, werden nicht, wie im Küchenlatein, schlecht oder
überhaupt übersetzt, sondern erhalten nur Lateinische Formation und Endung, wodurch äußerst unbefangen
das fremde Wort für ein Lateinisches ausgeprägt wird » (Geschichte der Macaronischen Poesie und Sammlung ihrer
vorzüglichsten Denkmale, Halle & Leipzig, Reinicke, 1829, p. 63). Cf. Giorgio Bernardi Perini, « Macaronica
Verba. Il divenire di una trasgressione linguistica nel seno dell'umanesimo », in Convegni internazionale Integrazio-
ne, mescolanza, rifuto: incontri di popoli, lingue e culture in Europa dall'Antichità all'umanesimo, ed. Gianpaolo Urso,
Roma, L'Erma di Bretschneider, 2001, pp. 327-336; Luca Curti, « Sul macaronico », in Teofilo Folengo nel quinto
centenario della nascita, pp. 141-182; Paul Lehmann, « Mittelalter und Küchenlatein », Historische Zeitschrift, 137,
1928, pp. 197-213.
2

Macaronea pour célébrer, paraît-il, une confraternité de bourgeois padouans qui organisaient
périodiquement dans la ville de grandes ripailles de macaroni ou gnocchi.2 Un certain docteur
Paolo se distinguait parmi ces gloutons et se faisait nommer macaroneus doctor, grand man-
geur et excellent cuisinier aussi. Cela veut dire que le mot Macaronea voulait faire allusion
aux mœurs des compagnons d'Odasi et les caricaturer, plutôt que définir un genre nouveau
de la poésie comique latine. Ce pas stylistique serait donné plus tard, précisément, par notre
Teofilo Folengo. La visée de cette première production macaronique était de provoquer le
rire grâce à la violation de la grammaire latine classique, qui devait être familière au lecteur
pour déclencher son plaisir. 3

2 En effet, d'après Ugo Enrico Paoli, « il nome deriva dai maccheroni; questi maccheroni (gnocchi) sono un
impasto di farina, cacio e burro, un mangiare rozzo e da contadini; per conseguenza il parlar maccheronico
non deve contenere che cose grossolane, rozze et vocaboli terra terra [e anche] hanno un'evidente rappresen-
tazione figurativa: grossi, tondeggianti, tozzi, molti simili a quei confratelli tedeschi, che si chiamano Knödel »
(Il latino maccheronico, p. 5). Jacques-Charles Brunet, de sa part, avait repris la définition du Carmen macaronicum
de Giorgio Alione d'Asti, composé aussi à la fin du XVe siècle: « Est unus in Padua natus speciale cusinus, /
In macharonea princeps bonus atque magister » (Poésies françoises composées de 1499 à 1530 par J.-G. Alione
(d'Asti), ed. Jacques-Charles Brunet, Paris, Silvestre, 1836, p. 48; Opera jocunda metro macharonico materno et gallico
composita, s.l., 1521). Gabriel Naudé, au XVIIe siècle, suggérait tenir en compte la définition liée au sens du
bizarre de Ludovico Ricchieri (Cœlius Rhodiginus, 1469-1525): « Macaroné chez les Italiens, comme remarque
Cœlius Rhodiginus livre 17, chapitre 3, si j'ay bonne memoire, veut dire un homme grossier & lourdant, &
dautant que cette Poësie pour estre composee de differents langages, & de paroles extravagantes, n'est pas si
polie ny coulante que celle de Virgile, ils luy ont aussi donné le mesme nom, O Macaroneam Musæ quæ funditis
artem! Si toutefois ils n'ont mieux aimé la nommer ainsi à Macaronibus, qui est une certaine paste filée, & cuisi-
née avec des ingrediens qui la rendent l'un des agreables mets de leurs festins & débauches » (Jugement de tout ce
qui a este imprimé contre le cardinal Mazarin: deuis le sixième janvier, jusques à la déclaration du premier aril mil neuf cens
quarante-neuf, Paris, 1650). Cf. les propres mots de Richieri dans son Lodovici Cælii Rhodigini Lectionum Antiqua-
rum. Tomus Secundus, Bâle, Froben, 1550, l. XVII, c, III, p. 629. Cf. Opere di Theofilo Folengo, eds. Raffaele Mat-
tioli, Pietro Pancrazi et Alfredo Schiaffini, Milan-Naple, Ricciardi, 1977, Appéndice « Maccheronici Prefo-
lenghiani », I, p. 958, II. 44-45.
3 Dans ses propres mots: « Est auctor ripbis, leoncino atque parenzus / flora leonicum, retinet, phrosina
tiphetum. / sed magne communis stentat fornara parenzum / Omnes auctores rufiani sive poete. / Ortunam
miseram et casum risibile certe / et macharoneos scura persona ficatos / paratamque cenam zaffis magnati-
bus illam / sepeque buffantem multa cum fame cusinum / et persam cucham: gladium: platinamque: migio-
lum / quos inspiratam casam portavimus ipsi / et berrapagiam cornuti in forma diabli / et nimio risu bis
terque quaterque cacantem / et fugientem multo tremore cusinum / et negromantem portans candela de sevo
/ cum gropis: spagum: carbonem: sessumque biancum / implementemque domum cum signis atque figuris /
sepeque dicentem: nihil timete sodales / carceribus tandem cunctos sine centa menatos / incipimus nostre
veniant modo sepe putane / o putanarum putanissima vacha vacharum / o potifarum potissima pota potaza
/ quam nunquam potui faciam catare futendi / tu Phrosina mihi faveas mea sola voluptas / nulla mihi poterit
melius succurrere musa / nullus Apollo magis: quam tu pulcherrima, non si / Bellorophonteum tota cum
pelle caballum / magnassem aut montem omnemque heliconidis umbram / si modo ipocritos fratres chieri-
casque futentes / Paululum donec compono carmina linquens / non dico semper nihil est impossibile magis
/ tu tamen interea sive es mea sive fratorum / cognosces in me quantum tua numina possunt / queque tua
veniunt stilantia carmina pota / tuque leonico facilem concede potifam / Flora tuo haud aliter posset compo-
nere versum / tu quoque domicio faveas fornara parenzo / atque tuis manibus factam plenamque fenochis /
at te cum veniet caldam donato fugazam / aspices lector prisciani vulnera mille / gramaticamque novam
quam nos docuere putane / et versus quos nos fecimus post cena cantando / pro musis vocat vatem aliquan-
do putanas / at nunc incipimus aures adhibete benignas » (Carmen macaronium Typhis Odaxius, Ferrara, Andrea
Belfortis, s.d., fº a i (fin du Xve siècle)). Cf. Maccheronee di cinque poeti italiani del secolo XV: Tifi Odassi, Anonimo
Padovano, Bassano Mantovano, Giovan Giorgio Alione, Fossa Cremonese, ed. Paolo Antonio Tosi, Milan, G. Daelli,
1864, pp. 3-37.
3

Donnons alors un abrégé de l'argument du Baldus. Son premier chant commence


avec l'invocation habituelle aux Muses mais, dans ce cas, à celles qui ont fondé l'art maca-
ronique, Gosa, Comina, Striax, Mafelina, Togna, Pedrala. Elles ne réjouissent pas l'ouïe ou
l'esprit des poètes, mais elles remplissent leurs ventres avec des macaroni et des sauces. Ces
muses racontent l'histoire du chevalier Guidone da Montalbano qui fuit avec Baldovine, la
fille du roi de France. En échappant à la vengeance du monarque, le couple arrive jusqu'à
Cipada, un village près de Mantoue. Là-bas, le paysan Berto accueille les amoureux avec
une générosité et une joie telles qu'ils oublient vite leur détresse et se mettent à manger, rire
et chanter. Baldovine est enceinte mais Guidone part quand même en croisade. Baldus naît
et grandit tout de suite, miraculeusement, à la façon d'un Gargantua ou d’un Pantagruel. Il
se fait vite remarquer par sa force et sa capacité pour commander les enfants de l'école. Il
rejette les « sottises des pédants » (la logique et les arts du quadrivium), mais il accepte volon-
tiers la poésie épique et s'enthousiasme —au moins à partir de la deuxième édition du
poème— avec l'Orlando furioso de Ludovico Ariosto (publié très récemment en 1516).

Pendant ce temps-là, Berto se maria et eut un fils, Zambello, qui deviendra une
sorte de petit frère de Baldus. Celui-ci, toujours licencieux et prodigue, dépense les profits
gagnés par Zambello grâce à son travail à la campagne. Les amis de Baldus sont aussi ex-
travagants, fainéants et débridés que lui: le rusé Cingar, farceur, pillard d'autels et d'armoires
de sacristie, le géant Fracasse et le très fidèle Falchetto, qui a les jambes d'un chien et court
comme un lévrier. Les officiers du duc à Mantoue commencent à résister Baldus et sa
troupe. Pour sa part, Zambello se sent de plus en plus harcelé et exploité par Baldus. Il va
se plaindre chez le consul Tognazzo qui fait attention au paysan, tend un piège à l’héros,
réussit à le prendre entre ses mains, essaye de le faire emprisonner à perpétuité et même de
l’exécuter. Avec mille tracasseries, tramées par Cingar, les amis de Baldus arrivent à le libé-
rer.

La troupe file vers la mer et commence un voyage fantastique, deuxième partie du


poème, qui portera à travers beaucoup d'aventures les hommes de Cipada jusqu'aux enfers
où ils se battront contre les diables —c’est la célèbre patria diabolorum évoquée par Rabelais
lorsqu’il faisait allusion à Folengo. Ils y trouveront le propre poète sous le nom de Merlin et
avec lui arriveront au centre de la terre, occupée par une immense citrouille autour de la-

D'après Ettore Bonnora, Folengo se distingue d'Odassi « e dagli altri (macaronici) che erano stati per eccel-
lenza scrittori di una tradizione cittadina, di giarde di beffe e di umori satirici, affine a quella da cui era nata
tanta novellistica popolare e letteraria del secolo » (Le Maccheronee di T. Folengo, Venezia, 1956, p. 16, cité aussi
par Mario Pozzi, « Le quatre redazioni delle Macaronee di Teofilo Folengo », in Teofilo Folengo nel quinto centena-
rio della nascita, 1491-1991: Atti del Convegno Mantova-Brescia-Padova, 26-29 settembre 1991, Florence, Olschki,
1993, p. 36).
4

quelle, comme des oiseaux ou des insectes grammaticaux, pédagogiques, sophistiques et


dialectiques, voltigent les noms, les adjectifs, les verbes, les pronoms, les conjonctions et
prépositions, inde, deorsum, pro, contra, la substance, l'accident, la quidditas, le syllogisme. La
citrouille est habitée par les chanteurs, les astrologues, les poètes, les devins, qui interprè-
tent les rêves et remplissent les livres avec des choses vaines et folles sur le futur. Pluton a
prévu un châtiment pour ces menteurs: à chaque mensonge, on leur arrachera une dent qui
devra repousser pour qu'on puisse la leur arracher sans cesse quand ils continueront à in-
venter des faussetés et des choses ridicules.

2. Religion et mensonge

Le Baldus connaît trois versions postérieures à la première édition de 1517 (dite Pa-
ganini)4 en 1521 (dite Toscolanense)5, 1535 (dite Cipadaense)6 et une dernière, posthume, de
1552 (dite de Vigaso Cocaio ou vénitienne).7 La réputation de l’œuvre en France est bien repré-
sentée par la traduction publiée en 1606, dont le nom de traducteur reste malheureusement
inconnu.8 Étant donné qu'à partir de la deuxième édition de 1521, la présence du religieux
dans le poème devient de plus en plus importante, on analysera dans ce chapitre des pas-
sages principalement de l’édition V, texte qui inspira la traduction française, soulignant des
passages où les problèmes de la religion occupent une place centrale dans le fil de l’action,

4Merlini Cocai Poetæ Mantuani Liber Macaronices Libri. XVII. Non ante impressi, Venice, Alessandro Paganini,
1517.
5 Opus Merlini Cocaii Poete Mantuani Macaronicorum, totum pristinam formam per me Magistrum Acquarium Lodolam
optime redactum, in his infra notatis titulis divisum, Toscolano, Alessandro Paganini, 1521. Mario Pozzi a signalé
quelques différences « quanto la Paganini era ispirata a classica misura, questa [la Toscolanense] è frondosa e
fiorita » (« Le quatre redazioni delle Macaronee di Teofilo Folengo e il loro contesto culturale », in Teofilo
Folengo nel quinto centenario della nascita (1491-1991), eds. Giorgio Bernardi Perini et Claudio Marangoni, Firenze,
Olschki, 1993, p. 37). Cf. Angela Nuovo, « L’edizione toscolanense del Folengo », in Teofilo Folengo nel quinto
centenario della nascita (1491-1991), Firenze, Olshki, 1993, pp. 387-402.
6Macaronicorum Poema. Baldus. Zanitonella. Moschæa. Epigrammata. Tam sibi dissimilis, tamque alter habetur ab illo
Merlino, ut primum nesciat autor opus: Caus recantandi forma est aliena; malorum iudicio, haud vatis simplice morsa ioco,
Aurelio Pincio, 1535.
7Merlini Cocalii Poetæ Mantuani Macaronicorum poemata. Nunc recens accurate recognita cum figuris locis suis appositis,
Venezia, eredi Ravani, 1552. Il y a des éditions modernes bilingues: deux italiennes, traduites et annotées par
Giuseppe Tonna (Milan, Feltrinelli, 1958), Emilio Faccioli (Turin, Einaudi, 1989) et Mario Chiesa (Turin,
UTET, 1997, 2006). On utilise dans ce chapitre celle de Chiesa, d'où a été aussi tirée la version anglaise d'Ann
Mullaney (Cambridge, Mass., Harvard University Press, 2007, 2010). Toujours à partir du texte de la version
de 1552, c'est la version française en trois tomes, présentée par Mario Chiesa, traduite par Gérard Génot et
Paul Larivaille (Paris, Les Belles Lettres, 2004).
8 Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, prototype de Rablais. Ou est traicté les ruses de Cingar, les tours de Boccal, les
adventures de Leonard, les forces de Fracasse, les enchantemens de Gelfore & Pandrague, & les rencontres heureuses de Balde,
&c. Plus l'horrible Bataille advenuë entre les Mousches & les Fourmis, 2 vols., Paris, Toussaincts du Bray, 1606. Édi-
tion moderne, avec des notes et notice de Pierre-Gustave Brunet et revue et corrigée par Paul Louis Jacob:
Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, prototype de Rabelais […], Paris, Garnier, 1876.
5

ayant toujours sous les yeux quelques différences de contenu et de composition entre la
version T, d’un côté, et les C et V de l’autre, puisque les deux dernières sont presque iden-
tiques.

D’après notre sélection, on a trouvé un groupe particulier des mots macaroniques,


liés au religieux, qui se répètent dans ces passages —et même tout au long du poème. Nous
soulignons la fréquence remarquable des mots fingere (inventer, simuler), fraus (fraude), bosiæ
(mensonge) et baiæ ou ballæ (ruses), petit ensemble de termes destinés à signaler les trompe-
ries cachées au sein des croyances, des coutumes et des pratiques religieuses contempo-
raines. Mendacia (mensonge) n’apparaît qu’une seule fois au dernier livre à propos de la ci-
trouille des menteurs, juste après le mot bosia.9

Voyons donc les sujets et les passages en question. Parmi les embrouilles dessinées
par Cingar, se distingue l’épisode de la fausse relique du couteau de Saint-Barthélemy et la
prédication railleuse de ce personnage qui s’ensuit au livre IX, vv. 148-384 (version V).
Cingar, prévenu de la nature attirante des objets sacrés —ou simplement miraculeux—,
trouva le scénario parfait pour faire plonger Zambello encore plus sur sa condition misé-
rable. Il engagea Bertha, la femme de Baldus, qui, favorable à participer aux ruses de Cingar
afin de récupérer son mari, feignit tomber sous la séduction d’un voisin. Prise sur le fait par
Cingar, il simula l’égorger avec un couteau, justifiant son acte à cause de l’infidélité de la
femme. Or, tandis que les cipadiens s’interrogeaient sur les événements, Cingar procéda à
ressusciter Bertha, annonçant que l’instrument du miracle était le couteau avec lequel Saint
Barthélemy avait été écorché.

Le choc fut si grand que les notables de Cipada décidèrent d’acheter le couteau et le
garder pour le bien commun. Pourtant, la ruse de Cingar arriva finalement à son objectif
principal, Zambello, qui pria Cingar de lui vendre le couteau. Le frère de Baldus, heureux
avec la possibilité de revivre sa chère vache Chiarina, s’engagea à donner trente ducats en
échange du couteau, qu’il obtint se débarrassant de toutes ses possessions. L’enthousiasme
mena le frère de Baldus à essayer son nouvel outil miraculeux avec sa propre femme Lena,
qui hélas n’arriva pas à revenir à la vie après le coup mortel de son mari.

Il faut souligner que, dans la version Toscolanense de 1521, cette petite histoire se
trouve au livre VIII, vv. 133-180, où les noms d’Érasme et de Luther étaient mentionnés
ensemble, supprimés à partir de la version Cipadense de 1535. Cette mention précoce du
nom de Luther dans une œuvre littéraire du XVIe siècle est très ambiguë car elle situe ce

9 Voir le détail dans l'appendice.


6

« théologien » dans la liste des autorités que les moines prêcheurs mentionnaient habituel-
lement dans leur sermons pour impressionner les ignorants et les candides. Voilà la traduc-
tion du passage tiré de la version Toscolanense :

« Quelques-uns juraient que ce moine était un Robert, qui invoque d’abord le sixième décret
des Décrétales, / l’Angélique, la Glosse, la Bible, Saint-Thomas, Albert le Grand, Scotus, les
commentaires de Richard, / et après Bonaventure, la Pisanella, Origène, Gerôme, Josèphe,
Bernard et Grégoire, / qui verse d’un bout à l’autre tout le corpus d’Augustin, / sans oublier
Clément ni autres docteurs de la loi sacrée, piliers de la foi. / Et beaucoup d’autres encore
dont on ne se souvient pas lorsqu’il les énumère, parce que je crois qu’il les inventait, / un
certain Érasme, un Martin Luther, et un certain Sylvestre qui ne scrimile la bleuméthique hoc noc,
/ et il arrive aux Caldéens, aux Grecs, aux Juifs, Berith, Gnephot, Jobobu, Schiriotta, Boa-
chen, Crofnec, Baptonau, Mengir, / et plusieurs prophètes d’après lesquels il démontre que
ce couteau est sanctifié, puisqu’on a écorché Saint-Barthélemy avec, selon ce que les Roma-
gnols ont confessé, / et il reste toujours teint jusqu’à présent avec le sang sacré, ce qui est
prouvé aussi par le fait que les Turcs malignes l’ont volé. »10

10Citation traduite par nos soins à partir du texte de la Toscolanense, VIII, vv. 133-153: « Hume eqdem fratrem
giurabant esse Robertum, / Allegat in primis sextum, Decretale, decretum, / Angelicam, Glosas, Bibliam,
sanctumque Thomasus, / Albertum magnum, Scottum, commenta Ricardi, / Mox Bonaventuram, pisanel-
lam, moxorigenem, / Hieronymum, Ioseph, Bernardum, Gregoriumque, / Totum Augustini voltatl, sotosora
volumen, / Non clementina, domenticabat, et algros / Doctores sacre legis, fideique pilastros. / Mox alios
plures quos non memorarier unquam, / Noverat, ut credo fingebat nomen eorum, / Erasmum quemdam,
martinum luther, et unum / Silvestrum, qui non bleumetica scrimilat hoc noc. / Mox ad Chaldeos venit,
grecosque, zudeos, / Berith, Gnephot, Iobobu, Schinotta, Boachen, / Crofnec, Baptonam, Mengir, pluresque
prophetas. / Hunc probat esse quidem cortellum sanctificatum, / Qui divum quondam scoriavit Bartholo-
meum, / Quem romagnoli scortegavisse fatetur, / Qui quoque de sacro nunc restat sanguine tinctus, / Quem
probat et turcis olim robasse malignis ».
Voici la version vénitienne, IX, vv. 242-268, légèrement différente, sans la mention d'Érasme et Luther: « Dura-
rat grossam iam praedica Cingaris horam, / quem cuncti fratrem pensassent esse Robertum: / allegabat enim
Sextum, Decretale, Decretum, / Angelicam, Glosam, Bibiam, Sanctumque Tomasum. / Non fuit in fratrum
studiis bacalarius unquam, / atque catedrantus, scotistaque doctior alter. / Totas utrorum voltat sotosora
baianas, / argumenta facit, negat hinc, probat inde medemum. / Tum metuens ne quis veniens huc mente
cativus / detegat hanc fraudem populo, faciatque palesam » / providus ascondit gladium, descendit ab ara, /
inversusque casam propriam gravis aere caminat, / quem quoque nil parlans omnino Berta sequebat. / Cinga-
re partito, Iacopinus congregat omnes / campanae ad don don populos, gentesque Cipadae. / Hic parlamen-
tum saviorum grande tramatur / sentenzaeque altae dignaeque Catonibus octo. / Octo namque illic fuerant
insemma dunati: / Bertazzus, Menghus, Gobbus, Cagnana, Gurassus, / ipse Zanardonus, Garapinus, Slanza-
foiada. / Longa super santo gladio parlatio fitur, / utrum procurent Patres populique Cipadae / illum com-
muni spesa comprare, tenendum, / atque governandum sancti Brancatis in arca, / cui possint homines sua
reddere vota pregheris. / Tandem comprandi gladium conclusio facta est, / ipsaque cura datur Gobbo, Slan-
zaque foiadæ » (Chiesa 2006, pp. 424-426).
Robert est le fameux prêcheur franciscain Roberto Caracciolo da Lecce, mort en 1495. L’Angélique est Saint-
Thomas, mentionné deux fois dans la citation. La Glose est l’ordinaire des commentaires bibliques des Pères
de l’Église, compilée par l’école de Laon autour de 1100. Richard est le doctor solidus de Middletown, francis-
cain mort en 1308. La Pisanella est une summa de cas de conscience, réunis par Barthélemy de Pise en 1436.
Les autres théologiens et cannonistes du premier groupe sont bien connus. Le Silvestre, cité à côté d’Érasme
et Luther pourrait être le maître général de l’ordre dominicain, Francesco Silvestre de Ferrare, mort en 1528,
auteur d’une Apologie sur l´harmonie entre l’institution de l’Église Romaine et la liberté évangélique, une attaque contre
Luther publiée à Rome en 1525; de toute façon, Folengo mentionne le personnage dans la version de 1521.
7

Ce passage démontre en effet l’omniprésence en Italie de la figure du réformateur saxon,


souvent liée à celle d’Érasme, dont le nom prestigieux était parfois utilisé pour publier et
diffuser les œuvres de Luther et d’autres réformateurs au sud des Alpes.11

Par ailleurs, la critique contre les moines dans les livres VII, vv. 349-445 (T), VIII, vv.
472-736 et IX, 1-70 (V), est une forme de l’anticléricalisme, radicale et exaspérée par le lan-
gage, des lieux communs très répandus dans la littérature européenne depuis le Décameron
de Bocace et les Canterbury Tales par Chaucer. Par exemple : Dépouillé Zambello de sa
vache par les ruses de deux moines appelés Baldrach et Roch, Cingar l’encourage d’aller
dans leur abbaye pour récupérer le pauvre animal. Or, lorsqu’ils arrivent, il n’y a que les
frères qui mangent Chiarina comme des sauvages. Voyons la traduction française du début
du XVIIe siècle :

« Ils arrivent enfin aux portes de la saincte Abbaye, & n’estoit point besoing de frapper à la
porte ; car l’entrée n’est défenduë à personne, hommes & femmes y entrent & en sortent à
toute heure, & ce convent n’est jamais sans bons compagnons ; mais les reçoit tous. […] On
ne voyoit par tout le convent, & par les cloistres que mille ordures, avec une grande puanteur
de merde, & les arraignées penduës & attachées par tout. En ce lieu il n’y a aucune sobrieté,
nul silence, nulle discipline : mais la vie qui s’y meine est semblable aux pourceaux, ou bien à
la vache de Zambelle, laquelle pour lors ces Motellois [i.e. motellicolæ – moines] dévoroient
peau & tout […] L’un tire à l’espaule, l’autre à la cuisse : un autre tient un bon morceau du
fimier [fumier ?], un autre de la poitrine : un friand arrache les yeux de la teste : un aussi
friant, après avoir avallé la chair d’autour un os, en tire la mouëlle. Veistes vous jamais une
bande pourceaux se fouller plus salement autour de leur auge, pleine de sale lavage ? […] Ils
mangent hastivement ; car ainsi l’escriture le commande […] Le ventre est leur Dieu : le po-
tage est leur loy : la bouteille leur saincte escriture […] Ainsi passent leur vie heureusement

Les Caldéens, etc... sont des noms imaginaires et un peu drôles. Cité dans Marco Faini, La cosmologia macaroni-
ca. L’universo malinconico del Baldus di Teofilo Folengo. Manziana, Vecchiarelli, 2010, pp. 115-117.
11Cf. Ottavia Niccoli, « Il mostro di Sassonia. Conoscenza e non conoscenza di Lutero in Italia nel Cinque-
cento (1520-1530 ca.) », in Lutero in Italia. Studi storici nel V Centenario della nascita, ed. Lorenzo Perrone, Turin,
Marietti, 1983, pp. 3-26 ; Silvana Seidel Menchi, « Le traduzioni italiane di Lutero nella prima metà del Cin-
quecento », Rinascimento, NS XVII, 1977, pp. 31-108 ; Salvatore Caponetto, « Lutero nella letteratura italiana
della prima metà del ‘500. Francesco Berni », in Lutero in Italia, pp. 49-63.
Cette liaison entre Érasme et Luther, très commune à l'époque, fut signalé aussi par Alfonso de Valdés en
1527: « Allende de muchos buenos maestros y predicadores que ha enviado (Dios) en otros tiempos pasados,
envió en nuestros días aquel excelente varón Erasmo Rotterodamo, que con mucha eloquenzia, prudenzia y
modestia, en diversas obras que ha escrito, descubre los vizios y engaños de la corte romana y en general de
los eclesiásticos... Y como esto ninguna cosa aprovechase..., quiso Dios probar convertirlos por otra manera,
y permitió que se levantase aquel Fr. Martín Luther, el cual no solamente les perdiesse la vergüenza declaran-
do sin ningún respeto todos sus vizios, mas que apartase muchos pueblos de la obediencia de sus prelados »
(Diálogo en que particularmente se tratan las cosas acaecidas en Roma el año de M.D.XXVII., s.l., 1527, c iii r.).
8

ces gens ici devotieux. Ils se mocquent de ceux qui s’écauffent en la chaire à force de bien
prescher, qui vont aux enterremens des morts, qui jeunent, qui se foüettent, qui vont pieds
nuds, qui estudient, qui font mille compositions pour l’Escot, & contre l’Escot. »12

Sur le même plan se situent les deux longues tirades contre la corruption de la cour
papale vers la fin du poème. La première, au livre XXIII, vv. 232-479, est faite par l’âme
d’un faux Pasquino (il s’agît du Démogorgon déguisé en Pasquino) et suivie par une énu-
mération de pratiques sorcières. La deuxième, au livre XXV, vv. 219-283, est directement le
discours d’une sorcière telle quelle, Mégère, prononcé devant les portes de l’Enfer.13

Le dit Pasquino reçoit le héros et ses compagnons et leur décrit son ancien métier. Il
avait été hôtelier aux portes du Paradis. Voici ses mémoires :

« Nous avons tenu nostre hostelerie par l’espace de trois ans devant la porte de Paradis, avec
fort peu de gaing ; car les portes estoient tousjours cadenacées, & courrillées, & toutes moi-
sies, pour n’estre souvent remuées […] J’y ay veu fort rarement des Papes, des Roys, des
Ducs ; aussi peu des Seigneurs, des Marquis, des Barons, de ceux qui portent chappeaux
houppez, des mitres, & des chappes cardinalesques, lesquels eussent peu tirer de leurs gibbe-
cieres pleines d’escus dequoy m’y enrichir, & qui eussent bien voulu payer les chapons bouil-
lis avec le potage saffrané, & les tourtes avec les bouteilles de divers vins doux & fort. Ce
sont ceux-cy, qui despendent, & qui peuvent despendre leurs escus. Si d’adventure j’y voyois
arriver quelque Procureur, quelque Juge, quelque Avocat, ou Notaire, ne pouvant penser que
ce fussent de tels gens, soudain, je m’escriois : O le grand miracle ! Voilà qui a esté cause que
je me suis osté de ce quartier, mesme lors que l’Abbé Demogorgon, qui n’aime que des rejet-
tons de choux, des sardines, des figues, des feves, & des fraises, y vint sur sa mule maigre, &
si ensorcelée, qu’on eust peu couldre ensemble ses deux flancs ».14

12 Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, VIII, pp. 228-231.


Voici la version originnelle, tirée de l'édition vénitienne, VIII, vv. 643-709: « Hic immunditiis, hic strazzis tota
coperta / claustra videbantur, passim redolentia stronzis, / atque suos ragni lenzolos undique tendunt. / Non
ibi sobrietas, ibi nulla silentia, nulla / disciplina datur, sed vita est congrua porcis. / Sed tamen est melius
Zambelli dicere vaccam, / quam mottelicolae totam cum pelle vorabant. / […] Mangiant Chiarinam vinti vel
trenta capuzzi, / alter spallazzum, ferit alter dente groponem, / vult alius polpas, alius vult rodere pectus,/
unus de testa cavat occhios, unus ab osso / dente prius carnem speluccat, et inde smiollat. /Vidisti maium
circa brottalia porcos, / quam sint ingordi lordam sorbere menestram? […] Est Deus his venter, broda Lex,
Scriptura botazzus […] Sic ducit vitam gens haec devota beatam. / Bertezant illos, qui celso in pulpite braiant,
/ qui soterant mortos, ieiunant, seque flagellant, / vadunt excalci, studiant et mille fusaras / scribunt in libris
pro Scotto, contraque Scottum » (Chiesa 2006, pp. 400-404).
13Il était en effet le Démogorgon: « ille senex, qui se Pasquinum dixerat esse, non est Pasquinus, verum De-
mogorgon ille, qui solet et cauda vivaces battere fadas, aque stryas ipsas asinarum more cavalcat » (Chiesa
2006, XXIII, vv. 399-402, p. 938).
14 Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, XXXIII, pp. 529-261.
« Ergo super limen Paradisi nostra tre annos / ostaria fuit modico celebrata guadagno. / Namque cadenazzis
chiusæ stanghisque seratæ / semper erant portæ nulloque intrante mufosæ, et sua taccarant gambati lintea
9

Au cœur de l’Enfer, Baldus rencontre finalement la sorcière Megère, qui partage la


chevelure serpentine de Méduse, et même sa méchanceté, si grande et puissante qu’elle
arrive à contrôler le Saint-Siège :

« J’ay le soing du Siège de S. Pierre, & de la tiare Papale, & bien souvent je mets sans dessus
dessous les chappeaux cardinalesques […] La grande liberté que se donnent aucuns des Pon-
tifes, c’est la grande ruine de toutes choses, lors que je puis traîner ma queue, & faire ensorte
qu’aucun ne soit eslevé à ce haut degré d’honneur par saintes prieres, ni par le consentement
de la sainte colombe. O que nous sommes bienheureux ! ô, comme nous sommes bien par-
venus aux fins de nos doux & plaisans souhaits, quand un pontife est forgé par nostre fa-
veur ! »15

Dans la même constellation des invectives contre l’Église catholique réelle du temps,
se trouve le déguisement de Cingar comme franciscain lorsqu’il parvient à s’introduire dans
la cellule où Baldus reste prisonnier. Ruiné par la perte de sa vache, de sa femme et de
toutes ses possessions, Zambello reste à la merci de Cingar, qui, déguisé comme un francis-
cain, le convainc de l’accompagner à Mantoue. Or, conscient que s’il y était reconnu il serait
mis à mort, Cingar renforce l’atmosphère de confusion en indiquant qu’un bataillon de
turcs approchait pour attaquer la ville. Il conseille les mantouans de décapiter Baldus en
même temps qu’il demande au Préteur de la ville de permettre le prisonnier de se confesser
avant l’exécution. Mais une fois dans la cellule de Baldus, celui-ci ne le reconnaît pas et le
blâme par sa condition de moine. Sans se rendre compte que le faux franciscain arrive pour
le sauver, le héros rejette la fausse confession qui lui est proposée.

« Il n’est plus Cingar, parce qu’il est vestu de saincts habits : & toutefois il est tousjours Cin-
gar. Car la robbe, ou le froc, ou le roquet, ou le capuchon ne fait pas les personnes saincts.
Ha ! bien souvent soubs de saincts habits sont cachez des meschans, & la laine des brebis
couvre quelquefois des loups […] Quiconque le rencontre luy fait grande reverence ; car il

ragni […] Raro pontifices vidi regesque ducasque, / raro signores, marchesos, raro barones, / raro capellutos,
mitratos, raro capuzzos, / qui mihi scudiferas possent aperire crumenas, / quique zafranatos vellent pagare
capones, / splumatosque toros, dulces garbasque caraffas » (Chiesa 2006, XXIII, vv. 326-333, p. 934)
15 Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, XXV, p. 325.
« Scragna mihi curae Petri est, et mitra papalis, / saepeque cardineos butto sotosopra capellos […] Maxima
pontificum libertas, maxima rerum est / pernicies, si quando meam tramittere codam / possim, ne sanctis
precibus, nutuque columbae, / ad sublime aliquis culmen tollatur honoris. / O venturatos nos tunc, o vota
secutos / dulcia, cum nostro fabricatur papa favore » (Chiesa 2006, XXV, vv. 222-232, p. 1016).
Voyons, d'après Cesare Federico Goffis, le sens de la sorcellerie pris par Folengo: « l’uomo medioevale con-
danna, riconoscendola, la stregoneria; il Folengo la utilizza come falso scopo, ricorrendo ancora ad una lunga
metafora, che tramuta l’invettiva di Dante contro l’Italia in invettiva religiosa, nella quale il saggio Palermo va
assai oltre, interpretando Geremia: ‘Amò quest’ebra sempre Sinagoga / piuttosto esser vil serva in lordi panni,
/ che donna di provincia in regal toga; / Piuttosto aver d’Egitto i mesi ed anni’ » (Roma, Lutero e la poliglossia
Folenghiana, Boulogne, Patron, 1995, p. 137).
10

sembloit un sainct Macaire : & quand il est blasphemé vous eussiez dit que c’estoyent vespres
qu’il disoit, tant il se feignoit estre un bon Religieux faisant le torticollis ».16

« Cingar plus rusé luy en dit encor davantage. Je suis confesseur, dit-il, confesse tes pechez
meschant, ribaut que tu es. Balde soulevant encor un peu les yeux soupire, & dit : Combien
que tes paroles ne meritent aucunes responses à toy qui parles & qui ne sçais que tu dis,
meschant moine ; toutefois je te dis que tu t’en ailles vilaine puanteur du diable. Si ces liens
de fer ne me tenoyent attaché, je te tordrois le col comme à un poulet beste que tu es. Toy
qui devrois me consoler, par doux propos, conforter mon ame pleurant pour la pesanteur de
ses fautes, tu te comportes maintenant en la sorte que tu me ferois plustost invoquer le diable
pour mourir du tout, que non pas Dieu. Meschant Moine tu as en l’estomach mille pippe-
ries : regarde toy toy-mesme, reprens & arguë tes mœurs vilaines, & sales : va-t-en d’icy de-
voureur de pain blanc : tu portes tonsure, laquelle je m’asseure que tu as reniée plus de mille
fois. Ta vie n’a jamais tendu qu’à la soupe. Va-t-en d’icy avalleur de pain, qui seroit mieux
employé à des mastins qu’a toy. Ha que de puanteurs sont couvées soubs ce capuchon.
J’auray plus de pardons de la misericorde supreme que toy, qui dis la Messe, qui pense tenir
par le merite de ta ceinture cordelée nostre Seigneur Dieu en to escarcelle. »17

Un autre point : Le refus de la théologie naturelle et spéculative dans le livre XXII,


vv. 112-132, accompagné de l’apologie de la poésie macaronique et suivi de l’épisode de la
confession auriculaire de Baldus et de tous les membres de sa compagnie devant le propre
Merlin Coccaius dans l’Enfer (vv. 160-171). Reçue par Merlin/Folengo en tant que moine
bénédictin, la valeur de cette confession se rallie ainsi à l’expérience libératrice d’une créa-
tion linguistique radicale. En même temps, plutôt qu’une pratique destinée à paver la voie
du salut, le sacrement devient, dans les mots de Baldus, une reconnaissance joyeuse de la

16 Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, X, pp. 264-265.


« Iam non est Cingar, quia sanctos portat amictus, / attamen est Cingar, quia sanctos nulla gonella, / nulla
cuculla facit, seu floccus sive rochettus: / sub tunicis latitant heu sanctis saepe ribaldi, / interdumque lupos
castronum lana covertat. […] Quisquis eum scontrat, multo se curvat honore, / namque videbatur sanctus
Maccharius esse. / Si biastemasset, iurasses dicere vesprum, / tam bene scit collo bonitatem fingere torto »
(Chiesa 2006, X, vv. 36-53, p. 448).
17 Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, X, pp. 276-278.
« Baldus item relevans oculos suspirat et inquit: / Quamvis non istæ meritant responsa parolæ, / qui parlas
nec scis quid parles, pessime frater, attamen hinc abeas, malvasi puzza diabli! / Si modo me strictum non ferri
vincla tenerent / tanquam pollastro, tibi, bestia!, colla tirarem. / Tu qui me debes solari voce relictum, / con-
fortare animam scelerum sub fasce gementem, / sic agis ut penitus moriar chiamemque diablum. Impie frater,
habes in pectore mille magagnas; / respice te stessum turpesque redarque mores; / tonsuram portas, renegas
quam mille fiatas. / Nil nisi broda fuit semper tua vita, ribalde. / Hinc procul absistas, blanchi destructio
panis, / qui melius quam te mastinos pasceret; heu quæ / sporcitiæ foetent capucino mille sub isto ! Plus ego
perdonum Pietatis habebo Supernæ / quam tu, qui celebras missam pesasque tenere / cordoni meritis in tasca
Dominidium! » (Chiesa 2006, X, vv. 335-353, pp. 466-468).
11

gratuité du salut octroyé par Dieu. Notre meilleure réponse consiste à énumérer et prendre
conscience des péchés dont nous nous sommes affranchis par la Grâce.

« On le baille puis après à un sage, & sçavant Maistre, & estant devenu docte à composer en
vers & en prose, il s’en alla avec plusieurs de ses compagnons à Boulogne, pour estudier, &
veoir que c’estoit des menteries de Peret Philosophastre, sur lesquelles il commença aussi-
tost à se tordre le nez : & cuisoit, & faisoit rostir ses saucisses avec les cartes de Pierre
d’Espagne, & s’addonna du tout aux ars Maccaronesques, ausquels il estoit voué dès son ber-
ceau, & dedié pour estre leur gras Poëte. Pendant donc que Pomponasse Peret faisoit ses le-
çons, & qu’il renversoit sans dessus dessous tous les gros livres d’Aristote, Merlin en soy-
mesme minutoit des vers Maccaronesques, & affermoit qu’il ne trouvoit point autre amuse-
ment plus plaisant que cestui-là. »18

« Il vous conviendra endurer de grands travaux, tant que vous vous desespererez de vostre
vie ; mais la grace & faveur du ciel, qui est tousjours avec vous, ne vous abandonnera point,
& la puissance du diable ne sçauroit vous offenser, quand le createur de toutes choses vous
sera en aide. Or, suivant l’ancienne institution de l’Eglise, je vous advertis qu’il est besoin que
vous vous confessiez à moy : car je suis Prestre sacré ; je suis legitimement esleu pour une
telle chose, par le moyen de laquelle les pechez sont lavez […] Il y a long-temps que nous
cognoissons la clemence de nostre Pere celeste, lequel ne mesure point les pechez que nous
commettons contre luy : mais encore que soyons meschans, il nous desire, il nous aime, il
nous attire, & nous sauve : mesme il nous a esleus, & nous a appellez pour estre les soldats &
Barons de sa justice invaincue ».19

18 Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, XXII, pp. 222-223.


«Traditur inde viro savio doctoque pedanto / Merlinus puer, et versu prosaque peritus / cum sociis multis ivit
studiare Bolognam / et philosophastri baias sentire Peretti ; / unde comenzavit super illas torcere nasum, /
inque Petri Hispani chartis salcicia coxit. / Ad macaronaeas potius se traddit artes, / in quibus a teneris ungis
fuit ille Cocaio / præceptore datus, pinguisque poëta dicatus. / Dum Pomponazzus legit ergo Perettus et
omnis / voltat Aristotelis magnos sotosora librazzos, / carmina Merlinus secum macaronica pensat / et giurat
nihil hac festivius arte trovari » (Chiesa 2006, XXII, vv. 100-132, pp. 882-884).
Il faudrait considérer la lecture de Cesare Federico Goffis: « Sull’ibridismo scolastico induce a soffermarci il
Folengo, accenando in una famosa disgressione autobiografica della Cipandese al magisterio di P. Pomopo-
nazzi, fittizio come rapporto universitario, ma reale per le singolari concordanze fra i due mantovani sul pro-
blema della lingua, indicate dal Bonora, da M. Pozzi poi estese ad atteggiamenti e prese di posizione in ulte-
riori campi; sono concordanze avvalorate dalla testimonianza di B. Nardi sull’opposizione pomponazziana
all’interpretazione dei dogmi cristiani con i sillogismi di Aristotele, che sarebbe un ‘fratizare, idest miscere
diversa brodia’, espressione che associa spirito anti fratesco, antitomistico, con spregiudicatezza macaronica »
(Roma, Lutero e la poliglossia Folenghiana, p. 10).
19 Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, XXII, pp. 224-225.
« Conveniet grandes vobis passare travaios, / ut desperati vitæ quandoque saritis. Gratia sed cœli, quæ
voscum semper habetur, / non aberit vobis, nec vos possanza diabli / offensare potest, si rerum Factor aiut-
tat. / Attamen, ut Gesiæ vetus retrovatio sanctiæ nuntio: vos omnes mihi confessare bisognat, / namque
pretus sacratus ego sum lectus ad istam / legitime impresam, per quam peccata lavantur […] Dudum cœlestis
nota est clementia Patris, / qui non misurat quantum peccamus in illum, / sed nos optat, amat, tirat salvatque
12

3. Vers une réforme macaronique ?

Les liens entre le macaronique et la Réforme, semblent dépasser l'Italie et atteindre


les origines du mouvement réformé en Allemagne. L’influence du macaronique pré-
Folengo (en tout cas) peut être détectée notamment dans les Épîtres des hommes obscures d'Ul-
rich von Hutten, mais aussi chez le même Luther et son entourage: une langue mixte
proche du Küchenlatein, une sorte de contrepoint verbal apparaît constamment aux Propos de
table, dans la bouche soit du grand réformateur, soit de ses amis et interlocuteurs.20 Les
phrases en allemand sont coupées par des interpolations latines en produisant un effet de
spontanéité, de légèreté dans le langage, utile pour saper les propositions solennelles et
vides que Luther attribuait au discours catholique. D’autre part, il faudrait tenir en compte
que, vers la fin du XVI siècle, un poème apologétique de Luther présent dans une édition
des Propos se revêtait encore d’une syntaxe macaronique.21

Ce lien si fort entre les deux libertés, celle du langage et celle de l’âme réconciliée
avec son créateur par la seule médiation du Christ, serait le résultat d’un changement intro-

ribaldos; nos imno elegit, nos imno vocavit ad esse / iustitiæ invictos soldatos atque barones » (Chiesa 2006,
XXII, vv. 146-166, pp. 884-886)
20 Les Épîtres des hommes obscures furent rédigées et lors de l’affaire Reuchlin en Allemagne entre 1515 et 1517.
À titre d'exemple de leur esprit macaronique: « Tunc magistri multum admiraverunt eius subtilitatem, et unus
portavit ei unum cantharum cerevisiæ Neubergensis, et ipse dixit: 'ego volo expectare, sed parcatis mihi', et
tetigit birretum, et risit hilariter, et portavit magistro warmsemel, et dixit: 'Ecce domine magister, ne putetis
quod sum inimicus vester', et bibit in uno anhelitu; et magister warmsemel respondit ei fortiter pro honore
Slesitarum. Et magistri omnes fuerunt læti, et postea fuit pulsatum ad vesperas » (Epistolæ obscurorum virorum ad
venerabilem virum Magistrum Ortuinum Gragium Daventriessem Coloniæ Agrippinæ bonas litteras docentem: variis & locis
& temporibus missæ: ac demum in volumem coactæ, Venice, Aldo Manuzio, 1516, fº a ii.).
On pourrait ajouter les invectives de Théodore de Bèze contre Pierre Lizet de 1553, publiées sous le titre
Epistola magistri Benedicti Passavantii Responsiva ad commissionem sibi datam à venerabili D. Petro Lyseto, nuper Curiæ
Parisiensis præsidente: nunc verò Abbate sancti Victoris, prope muros, s.l.. Cf. Le Passavant, édition critique, introduction,
traduction et commentaire, ed. Jetline Lambertha Regina Ledegang-Keegstra, Leyden & Boston, Brill, 2004.
Du côté catholique, on reconnaît le poème de Rémy Belleau antihuguenote composée au début des guerres de
religion, le Dictamen metrificum de bello huguenotico et reistrorum piglamine ad sodales, in Oeuvres complètes de Rémy Bel-
leau, ed. Aristide Gouverneur, Paris, Gouverneur, 1867, I, pp. 123-131. Cf. Jean Braybrook, « Remy Belleau's
Macaronic Poem. De Bello Huguenotico, and the French Wars of Religion », in Poets and Teachers: Latin Didactic
Poetry and the Didactic Authority of the Latin Poet from the Renaissance to the Present, ed. Yasmin Haskell et Philip
Hardie, Bari, Levante, 1999, pp. 183-198; Jean Braybrook, Rémy Belleau et l'art de guérir, London, Versita, 2013,
pp. 97-110.
21 Voici ses mots impertinents: « Verè vivit nunc Lutherus / In sinum Christi receptus, / Angelorum socius, /
Io Io. / Lœti sitis Luterani, / Nam vos estis Christiani, / Antichristum temnite, / Io Io. / Libertatem Chris-
tianam, Non existimantes vanam, / Fortiter defendite, / Io Io. / Nil nocebit Bulla minax, / Veritatem timet
fugax / Satanæ inventio, / Io Io. / Veniarum nundinator, / Fidei depopulator, / Resipisce Pontifex, / Io Io.
/ Restim quærant nunc Papistæ, / Regnum perit Antichristi, / Cum Corona triplici, Io Io. / Iam Primatus ille
ruit, / Quem dolosè nobis struit / Phocas, Bonifacius, / Io Io. / Si te ventris onus urget, / Papæ Bulla nates
purget, / Cum sit Antichristica, / Io Io » (Colloquia, Oder, Christliche, nützliche Tischreden Doctoris Martini Lutheri,
von den Heuptartickeln Christlicher Lehre, und andern Christlichen und nützlichen Sachen, eds. Johann Aurifaber, An-
dreas Stangwald, Jena, Tobias Steinman, 1591).
13

duit dans l’organisation du poème entre les versions Toscolanense et Cipadense. En 1521, le
passage de la confession se trouve au livre XX, vv. 620-696, tandis que l’éloge du macaro-
nique se place aux derniers vers du livre XXV, au bout du poème (vv. 552-604). À partir de
la version Cipadense, les deux passages sont l’un à la suite de l’autre, fortement articulés et
renforcés, car l’apologie du macaronique est enrichi par des paragons avec des nouveaux
poètes (Fracastoro, Vida) et de la comparaison avec la philosophie des universités, i.e., « les
ruses du philosophastre Peretto » (Pietro Pomponazzi).22

La signification du sacrement de la confession, déployée depuis la version Cipadense


entre 1530 et 1535, ouvre l’horizon vers le champ de la Réforme italienne dont l'un des
centres de gravité serait le Trattato utilissimo del beneficio di Giesu Cristo, publié à Venice en
1543.23 Le traité, qui insistait sur la puissance de la sola fides comme chemin d'attirer la jus-
tice du Christ, suggérait au même temps l'indifférence du rôle institutionnel de l'Église.24 Sa
sotériologie optimiste, fondée sur une dolcissima predestinazione, considérait les œuvres
comme des conséquences inhérentes à la vraie foi.25 Le confession auriculaire était en effet
une des voies prédilectes pour obtenir le salut.26

22 Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, XXII, v. 124.


Selon Mario Pozzi, dans la Toscolanense, « e segna i limiti estremi dell’amplissima escursione macaronica […]
L’adesione del Folengo alle correnti più raffinate e amanti degli artifici e dei preziosismi, evidente in tutte le
sue opere, è particolarmente forte in questa edizione. Il grande amore dei contrasti lo induce a mettere un
umanesimo sofisticato in contatto con tradizioni volgari molto basse come quelle rusticane » (Mario Pozzi, «
Le quatro redazioni… », pp. 38-39).
23 On utilise l'édition facsimilaire issue pour la première fois en 1855 en Angleterre (où le texte avait été rédé-
couvert 1744 au St. John's College de l'Université de Cambridge par Domenico Antonio Ferrari), qui répro-
duit l'édition vénitienne de 1543: Trattato utilissimo del beneficio di Giesú Cristo crocifisso verso i cristiani, Venice,
Bernardino de Bindoni, 1543, fº 18-r.v., in The Benefit of Christ's Death: Probably Written by Aonio Paleario: Reprin-
ted in fac-simile from the Italian Edition of 1543; together with a French Translation printed in 1551 […] to which is added
an English Version Made in 1548 by Edward Courtenay, Earl of Devonshire, ed. Churchill Babington, London, Bell
& Daldy, Cambridge, Deighton Bell & Co., 1855. On a consulté aussi les éditions critiques de Salvatore Ca-
ponetto, Il Beneficio di Cristo, con le versioni del secolo XVI, documenti e testimonianze, « Corpus Reformatorum Itali-
corum », Florence et Chicago, Northern Illinois University Press, 1972 et Carlo Ginzburg e Adriano Prosperi,
Giochi di pazienza. Un seminario sul « Beneficio di Cristo », Turin, Einaudi, 1975. Cf. Valdo Vinay, « Domenico
Antonio Ferrari, bibliofilo napoletano in Inghilterra nella prima metà del XVIII secolo », Studi di letteratura,
storia e filosofia in onore di Bruno Reel, Florence, Olschki, 1965, pp. 597-615; Benjamin Morgan Cowie, A Descrip-
tive Catalogue of the Manuscripts and Scarce Books in the Library of St. John's College, Cambridge, Cambridge, Cambrid-
ge University Press, 1843, p. 134, n. 51.
24 « Onde san Paulo dice che Cristo amò la Chiesa, cioè ciascuna anima diletta sua sposa, e si offerse per que-
lla alla morte della croce, per santificarla, purificandola col lavacro dell'acqua per la parola, per congiungerla a
se stesso: gloriosa chiesa, che non avesse macchia, né crespa alcuna, né cosa alcuna simile, ma fosse santa e
irreprensibile, cioè simile a se stesso in santità e innocenza, e vera e legittima figliuola di Dio » (Trattato utilissi-
mo del beneficio di Giesú Cristo, fº 17 v., p. 137).
25 « Oh consolazione ineffabile di colui che ha questa fede, e che rivolge di continovo nel suo cuore questa
dolcissima predestinazione, per la qual fa che, quantunque egli cada, il suo padre Dio, il qual l'ha predestinato
a vita eterna, sempre sostenta la mano sua » (Trattato utilissimo del beneficio di Giesú Cristo, fºs 54 v. – 55 r.).
« La fede, che giustifica, è una opera di Dio in noi, per la qual il nostro uomo vecchio è crocifisso, e noi tutti,
transformati in Cristo, diventiamo nuova creatura e figliuoli carissimi di Dio [e] non può essere senza buone
14

Ce n’est pas peut-être par hasard que notre Folengo et l’auteur du Bénéfice, le bénédic-
tin Benedetto Fontanini da Mantova (1495-1556), furent non seulement des compatriotes
mais aussi des confrères dans le monastère de San Benedetto Po à Mantoue vers 1512, ren-
contrés deux décennies plus tard au sud de la péninsule lors des contacts valdesiens de Be-
nedetto.27 Il faut tenir compte que les deux moines furent à la fois confrères dans le dit
monastère d’un autre réformateur mantouan célèbre, Luciano degli Ottoni (1490-1552), qui
publia en 1538 ses Commentaires de Saint-Jean Chrysostome sur l’Epître aux Romains, où il propo-
sait la notion du beneficium comme don gratuit de Dieu qui ouvrait la voie vers la récupéra-
tion de la bonté et de la perfection humaines.28 Giambattista Folengo, le frère de Teofilo et

opere; e diciamo che gli giustificati per la fede sono quelli, che fanno le opere che veramente si possono
chiamare buone » (Trattato utilissimo del beneficio di Giesú Cristo, fº s 30 v. - 36 r.).
26« Comparando [san Paulo] la giustizia della Legge con la giustizia dell'Evangelio, dice che quella consiste
nell'operare, e questa consiste nel credere, perché, se tu confesserai con la boca tua il signor Iesú Cristo e
crederai nel tuo cuore che Dio lo ha suscitato da morte, tu sarai salvo, perché col cuore si crede alla giustizia e
con la bocca si confessa alla salute. Ecco come chiaramente san Paulo dimostra che la fede senza alcuno aiuto
delle opere fa l'uomo giusto » (Trattato utilissimo del beneficio di Giesú Cristo, fº 22 v., p. 147).
27 Le Trattato, toujours anonyme, fut attribué à divers auteurs depuis sa publication. Pier Paolo Vergerio avait
déjà signalé Benedetto Fontanini et Marco Antonio Flaminio, mais au XVIII e siècle Johann Georg Schelhorn
indiqua Aonio Paleario (1500-1570) comme l'auteur. Peu après, Leopold von Ranke et Karl Benrath refusè-
rent cette hypothèse proposant de nouveau le nom de Benedetto Fontanini. Récemment, Salvatore Caponetto
et Emilio Menegazzo sont arrivés à renforcer l'attribution à Fontanini. Cf. Pier Paolo Vergerio, Il Catalogo de
libri, li quali nuovamente […] sono stati condannati, & scomunicati per heretici, Zurich, 1549, fº g v.; Johann Georg
Schelhorn, Amoenitates Historiæ ecclesiasticæ et literariæ, Frankfurt & Leipzig, Daniel Bartholome, 1737, p. 157;
Leopold von Ranke, Die römischen Päpste, ihre Kirche und ihr Staat im sechszehnten und siebzehnten Jahrhundert, Berlin,
Dunker & Humblodt, 1834-1836, pp. 29-72; Karl Benrath, « Chi fu la autore del 'Benefizio di Cristo'? », La
rivista cristiana, 4, 1876, pp. 3-10 et « Über den Verfasser der Schrift 'Won der Wohltat Christi' », Zeitschrift für
Kirchengeschichte, 1, 1877, pp. 575-596; Valdo Vinay, « Il Beneficio di Giesu Christo und ihre Verbeitung in Europa
nach der neueren Forschung », Archiv für Reformationsgeschichte-Archive for Reformation History, 58, 1967, pp. 29-
72; Philipp McNair, « Benedetto da Mantova, Marcantonio Flaminio, and the 'Beneficio di Cristo': A Deve-
lopping Twentieth-Century Debate Reviewed », The Modern Language Review, vol. 82, nº 3, juillet 1987, pp. 614-
624; Salvatore Caponetto, Il Beneficio di Cristo, pp. 481-496; Ginzburg e Prosperi, Giochi di pazienza, pp. 3-22.
On sait aujourd'hui, grâce à Emilio Menegazzo, que Benedetto resta à Mantoue jusqu’à 1524 autant que degli
Ottoni y séjourna entre 1511-1514 et 1520-1523. Cf. Emilio Menegazzo, « Contributo alla biografia di T.
Folengo », in Colonna, Folengo, Ruzante e Cornaro. Ricerche, testi e documenti, ed. Andrea Canova, Roma, Padova,
Editrice Antenore, 2001, p. 78 . Menegazzo insiste sur les liens entre Folengo et Fontanini: « Nelle mie opi-
nioni, non posso tacere che proprio in questi anni era a Venezia, ma in evidenti (e non amichevoli) contatti
con S. Giustina, il benedettino Teofilo Folengo, anche lui ‘licenziato’. E proprio in quest’anno doveva atende-
re alla composizione di quell’Orlandino (uscito nel 1526), nel quale continuo a credere che ci sia una allusione
al Beneficio di Cristo (libro, non concetto) e a un suo autore di nome Benedetto […] Sono parole che,
nell’ipotesi, potevano essere dette solo da chi era al corrente di un lavoro forse ancora preparatorio (‘…col
tempo…’), ma almeno in fase avanzata di composizione » (« Per la conoscenza della Riforma in Italia. Note
d’archivio », in Atti e memorie dell'Accademia Patavina di Scienze, Lettere ed Arti, 90, 1977-1978, p. 187).
28 Citons à titre d'exemple: « Per legem.n.cognitio peccati, Igitur & supplicium maius apud iudeos. Lex.n. effecit, ut
te peccatum minus lateret: tuum autem erat illud vitare: non vitando autem, maiorem tibi poenam accumula-
sti: atque ita legis beneficium maioris damni tibi causa fuit. Postquam igitur timorem adauxit: eosque in ma-
gno veniæ desyderio statuit: tunc demum inducit sermonem de gratia, dicens » (Divi Ioannis Chrisostomi in apo-
stoli Pauli epistolam ad Romanos commentaria. Luciano Mantuano divi Benedicti monacho interprete, & in eos, qui eundem
Chrysostomum divinam extenuasse gratiam, arbitriique libertatem supra modum extulisse suspicantur, & accusant, defensore,
Brescia, Ludovico Britannico, 1538, c. III, fº 26 v. Cf. aussi Ibidem, sermo XI, fº 47 r.; sermo XIV, fº 58 r.;
sermo XXIII, fº 99 r.
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bénédictin réformateur lui-même, écrivit la préface de l’édition tandis que Teofilo composa
à la suite le poème latin en éloge de l’œuvre.29 Les frères Folengo avaient inclus Degli Otto-
ni à côté de Benedetto Fontanini comme des personnages dans leur Varium poema et Ianus,
publié en 1534.30 Par ailleurs, Degli Ottoni serait peu après présent lors des premières ses-
sions du Concile de Trent en 1545 défendant une sotériologie inspirée directement des
écrits (traduits d’abord de la langue sicilienne par le même Benedetto Fontanini) de Giorgio
Rioli, dit il Siculo, l’hérésiarque qui fut condamné et étranglé à Ferrare en 1550.31

Voyons comme exemple de cet optimisme sotériologique caractéristique de la Ré-


forme italienne la bataille contre les diables dans le livre XIX des versions Cipadense et véni-
tienne. Baldus et ses camarades luttent avec courage, force et sagacité, mais tout paraît en
vain jusqu’à l’instant où le bouffon Bocale se lance contre les démons et les déroute, armé
seulement avec un crucifix. Le symbole du salut suffit à vaincre tous les maux. Les efforts
de la bataille, emblèmes des bonnes-oeuvres, se montraient impuissants face aux offensives
des armées de Satan.

Cf. Barry Collett, « A Benedictine Scholar and Greek Patristic Thought in pre-Tridentine Italy: a Monastic
Commentary of 1538 on Chrysostom », Journal of Ecclesiastical History, XXXVI, 1985, pp. 66-81; Gigliola Frag-
nito, « Ercole Gonzaga, Reginald Pole e il monasterio di San Benedetto Polirone. Nouvi documenti su Lu-
ciano degli Ottoni e Benedetto Fontanini (1549-1551) », Benedictina, 34, 1987, pp. 253-271; Francesco Gio-
vanni Battista Trolese, « L'introduzione della Riforma della Congregazione di Santa Giustina in San Benedetto
di Polirone. Aspetti e problemi », in Polirone nella Congregazione di Santa Giustina di Padova, ed. Francesco Gio-
vanni Battista Trolese et Paolo Golinelli, Boulogne, Patron, 2007, pp. 9-38.
Un autre réformateur italien avait été formé au monastère de San Benedetto Polirone: Francesco Buonaminte
ou Francesco Negri, qui fuya en 1525 en Allemagne à cause de sa foi. Il revint en Italie autour de 1538, plus
précisement à Chiavenna, où il rédigea son Tragedia di F. N. B. intitolata, Libero Arbitrio, publié en 1546 à Bâle
par Oporinus. Il abbandona l'Italie vers 1550 et finit sa vie en Pologne identifié avec le mouvement hérétique
anti-trinitaire. Cf. Francesco Milocca, « La tragedia 'Libero arbitrio' di Francesco Negri Bassanese (sec. XVI) »,
Esperienze letterarie, 16, 1991, pp. 51-64 et 18, 1993, pp. 39-47; Luca Ragazzini, « La cultura della memoria nelle
polemiche confessionali del Cinquecento italiano: la 'Tragedia del Libero arbitrio di Francesco Negri' », Di-
mensioni e problemi della ricerca storica, XII, 1, 2000, pp. 101-132; Giuseppe Zonta, « Francesco Negri l'eretico e la
sua tragedia 'Il libero arbitrio' », Giornale Storico della Letteratura Italiana, LXVII, 1916, pp. 256-324.
29Voici les vers de Teofilo: « O quam aliis supra est Auri hoc insigne Metallis, / Electi decorat quam bene
Vasis opes. / Intus opes illæ, illæ intus ab arbore gemmæ, / Scilicet excussus de cruce patris Amor. / Infinitus
Amor viget hoc in Vase: nec aureum / Defuit os summi promere sensa boni. / Hut feslimet Homo dite scere:
cuncta volenti / (Ne dubitet) gratis prodigit alma Charis. / Cuique potestatis summa est, modo Velle secun-
det: / Velle stat Arbitrii machina, Velle cadit » (« Theophili Folengii Car. », in Ibidem). Pour les mots de Giam-
battista Folengo: « Ioannes Bap. folengius monachus Ad Lectorem », in Divi Ioannis Chrisostomi).
Sur les liens de Degli Ottoni avec la Réforme, cf. Barry Collett, Italian Benedictine Scholars and the Reformation,
Oxford, Clarendon Press, 1985, pp. 119-137.
30« Pomilio I. De lege animi et membrorum. ad Lucianum Monachum Amicum », in Ioannis Baptiste Chrysogoni
Folengii Mantuani Anachoritæ Dialogi, quos Pomiliones vocat. Theophili Folengi Mantuani Anachoritæ varium poema, et
Ianus, Ardente Sirio, 1533. Édition moderne préparé par Cesare Federico Goffis, Turin, Loescher, 1958.
31Carla Faralli, « Una polemica all'epoca del Concilio di Trento: il teologo e giurista Domingo de Soto censu-
ra un'opera del benedettino Luciano degli Ottoni », Studi senesi, LXXXVII, 1975, pp. 400-419. Sur Giorgio
Siculo, cf. Adriano Prosperi, L'eresia del Libro grande: storia di Giorgio Siculo e della sua setta, Milan, Feltrinelli, 2000.
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« Boccal se voyant surprins, prend vistement le Crucifix, qui estoit selon la coustume, pos-
sé aux pied de la biere ; non pas pour s’en vouloir defendre, mais je ne sçay quelle bonne
fortune donne sans y penser à un bon homme souvent quelque bon secours. O Dieu !
quelle plus grande merveille se peut presenter ? Quelle chose plus digne pour estre mise
parmy les histoires ? quel œuvre plus noble se peut proposer aux graveurs, aux peintres, &
aux Poëtes ? Groindefer [un des diables] aussi-tost qu’il eut veu la saincte representation
qui estoit en ceste croix du grand Dieu tout-puissant, qui perpetuellement le chastie & ses
compagnons en un feu éternel, tourne son cheval, & donne de l’esperon tant qu’il peut,
braillant avec une forte voix, & demandant secours ».32

Ce type d'expressions peuvent être mieux comprises si l'on considère qu’un des
premiers auteurs (sinon le premier) à enregistrer par écrit l’expression « bénéfice du Christ »
en italien fut le même Teofilo Folengo dans son poème Orlandino (son premier en langue
vulgaire) publié en 1526.33 Depuis la strophe 16 jusqu’à la 21 du chapitre III de l’Orlandino,
qui raconte une autre version de la naissance et de l’enfance de Roland reprenant les ori-
gines du propre Baldus, Folengo s’éloigne du récit chevaleresque et satyrique pour faire une
digression, un passo, sur le pouvoir de la poésie. Ayant raconté un duel où participent les

32 Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, XIX, pp. 156-157.


« Boccalus achiappat / sic improvistus crucifixum præstiter illum, / qui pedibus morti, velut est usanza, tene-
tur; / non quod eum, pro se deffendere, vellete aposta, / verum nescio quæ bona sors dat sæpe socorsum /
imprivsa bono, qui nil pensabat, homazzo. / Prohque Deum atque homines! nam quæ maravilia maior / esse
potest? quæ cosa magis tradenda librazzis / historiatorum? quod opus mage nobile dandum / est scarpellinis,
pistoribus atque poëtis? / Grugnifer, ut vidit sanctos in imagine vultus / illius æternique boni summique
Tonantis, / qui se consortesque suos castigat in igne, / illico ronzonem voltat calcagnaque menat, / smergolat
altisono clamore petitque socorsum » (Chiesa,XIX, vv. 590-608, p. 794).
Cesare Federico Goffis, une fois encore: « Dante tratta della Redenzione dell’umanità, sotanza della sua fede.
Il Baldus sino alla fine è figura di battaglia contro una Chiesa che non si redime, e strega gli animi, legandoli
all’inferno, dopo averli intricati nei suoi ‘laberinti’. Anche il Folengo ha gran fede in Dio; non negli uomini,
per i quali non vuol combattere (Baldo è una finzione, un’ipotesi, tanto meno viva quanto più si allontana dal
monello di Cipada), se non nei limiti consentiti dalla realtà storica italiana. La conclusione ‘sconclusionata’ del
poema, ove l’inferno è considerato, non come luogo di punizione dei malvagi, ma come la dimora, la patria di
essi, in cui trovano più potere, non può essere che il luogo della battaglia finale tra il bene e il male, entrambi
di natura soprannaturale; ma visti nella loro implicazione terrena, come magìa santa e magìa nera. Questa
vittoria non sarà reale nel Baldus, è speranza soltanto, auspicio forse, giacché non saprei dire fino a che punto
il celebratore del card. Pomeo Colonna, il partigiano di Carlo V, esecrante la Chiesa, approvasse l’infamia del
Sacco di Roma » (Roma, Lutero e la poliglossia folenghiana, pp. 115-116).
33 Salvatore Caponetto donne quelques précisions de plus, identifiant cette fragment comme « una verifica
della partecipazione del Folengo al grande dibattito religioso della prima metà del secolo » (« Erasmo e la
genesi dell'espression 'Beneficio di Cristo' », Annali della Scuola Normale Superiore di Pisa. Lettere, Storia e Filosofia,
II, vol. 37, nº ¾, 1968, p. 273). Cesare Federico Goffis renforce les liens avec le Bénefice du Christ: « Penso che
ora, estratto dal geode della buffoneria del Pitocco, questo ottavo capitolo riveli i suoi cristalli: finezza teolo-
gica e conoscenza della storia della Chiesa e delle sue correnti di pensiero, di dogma, di eresia; sì che ne esca
rafforzata l’ipotesi che al Folengo sia debitore al movimiento eterodosso italiano, a cominciare da G. B. Fo-
lengo e da don Benedetto da Mantova, autore del Beneficio di Cristo, più giovane confratello ed amico di Teofi-
lo » (Roma, Lutero e la poliglossia Folenghiana, p. 70).
Une autre grande œuvre macaronique de l’époque, la Macharonea de Guarino Capello, fut publiée aussi en
1526: Macharonea in Cabrinum Gagam agogae regem composita, Rimini, Soncino, 1526.
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quatre paladins de France, il mentionne l’étoile qui le gouverne, c’est-à-dire, la planète Sa-
turne, qui ébranle son « esprit jour et nuit avec des fantaisies, parce que le métier du poète
consiste à amuser et donner plaisir de style au lecteur comme Dante l’a fait dans sa Comé-
die ».34 L’apologie de Dante qui s’ensuit lui permet d’étaler une comparaison entre l’Alighieri
et Pétrarque d’après l’idée de Pico della Mirandola qui distingue entre un Dante supérieur
sur le plan du sens et un Pétrarque champion « des mots ».35 Folengo ajoute à propos de la
primauté de Dante sur Pétrarque deux vers surprenants : « autant que la foi vaut mieux que
les œuvres, / ainsi Laura cède devant Béatrice ». Alors, la foi (la vertu) équivaudrait au sens
chez Dante et les œuvres (le vice) aux mots chez Pétrarque.36

La digression de Teofilo continue sur un plan philologique et théologique et revient


sur une comparaison, celle d’Érasme et des maîtres de la scolastique (Saint-Thomas et
Duns Scot), où Érasme est le héros qui ouvrit « le pot que les Moines avaient renfermé en
style barbare de façon qu’on ne sentait plus l’odeur des premiers Docteurs ».37 Folengo
culmine ce long passage avec la référence explicite au sommet théologique qui nous inté-
resse. Il chante : « J’ai trouvé beaucoup de science de toute sorte, mais très peu de bons
écrivains, et de jugement moins encore. Mais, avec le temps, les portes s’ouvriront et on

34« La stella di Saturno o sia pianeta / è quella che mi fa d'uomo chimera, / lo qual non ebbi mai né avrò mai
queta / la mente, in fantasie matin e sera: / ciò dico, perché officio è del poeta / giovar e dilettar con tal mai-
nera / di stile che 'l lettore non si attedia; / e ciò fa Dante ne la sua Comedia » (Orlandino. Per Limerno Pitocco da
Mantoa composto, Venezia, Agostino Bindon, 1550, fº 24 v.).
35 Pico avait développé ce sujet dans sa lettre à Laurent de Médicis du 15 juillet 1484: « Sunt apud vos duo
præcipue celebrati poetæ Florentinæ linguæ Franciscus Petrarcha, & Dantes Aligerius, de quibus illud in uni-
versum sim præfatus, esse ex eruditis, qui res in Francisco, verba in Dante desiderent: in te, qui mentem ha-
beat & aures, neutrum desideraturum, in quo non sit videre, an res oratione, an verba sententiis magis illus-
trentur » (« Epistola Ioannes Picus Mirandula Laurentio Medici. S.P.D. », in Gravissime et copiosissime Epistolæ,
Liepzig, 1514, fº 4 v.). Cf. aussi Ioannis Pici Mirandulæ, illustris & consummatissimi viri, Epistolarum Liber, Recensitus
& illustratus a Christoph Cellarius Smacaldiensi, Iéna, Johann Bielcke, 1682, p. 12.
36« Tal dico ancor, ch'un Chirie di Iosquino, Iosquino / sí come assai piú val di tante e tanti / canzone e
madricai del Tamburino Tamburino / (o 'merdagalli' gli appellàr alquanti), / cosí parmi che Dante alto e
divino / si lascia po' le spalle gli altrui canti, / che quanto piú de l'opre val la fede, / a Beatrice tanto Laura
cede. » (Orlandino, fº 25 r.).
37 « Lettor sta queto, & tien piu corto il naso, / Lode di Dante non biasman Francesco; / Credil’ a mi se scot-
to & San Thomaso / Hebber l’honor dinnanzi, hor’ un tedesco, / O sia di Franza, Erasmo aperse il vaso. /
Lo qual d’e frati il stile barbaresco / Havea rinchiuso si, che nullo odore / Piu si sentia d’alcun primo dottore
» (Orlandino, fº 25 r.).
Cesare Federico Goffis remarque cette référence, liée à son avis à l'entrée de la Réforme en Italie: « il Folengo
corregge la storiografia di Melantone, facendo che ‘un tedesco’, Erasmo, abbia per primo riaperti ‘il vaso’
dell’antica fede, e riportato a noi il profumo dei primi dottori, sì che ‘col tempo’ s’apran le porte ‘di saper
sceglier la virtù dal vicio’. Riferimento questo all’ingresso delle tesi luterane, con riconoscimento globale dei
nuovi maestri: ‘o sante, o benedette, o degne scorte / a conoscer di Cristo il beneficio’, e implicitamente di
Teofilo, che dalla musa si è fato dire: ‘né da l’antiche leggi ('primi dottori'), per le nove, / sia mai, se non Iesù,
che ti divida, / lo qual non pur è saggia scorta e fida / ma via che da vertù non si rimove’). La Chiesa pura del
primo cristianesimo scoperta e idoleggiata da Erasmo, ma già ammirata per i suoi martiri da Dante, viene da
tutti i movimienti riformisti confrontata nel ‘500 alla chiesa gerarchica e, pertanto, corrotta » (Roma, Lutero e la
poliglossia Folenghiana, p. 130).
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saura choisir entre le vice et la vertu. Oh saintes, oh bénies, oh dignes armées qui connaî-
trez du Christ le bénéfice ».38 Dans les strophes de l’Orlandino, poésie, contrastes de langage,
rapports de la foi et des œuvres au sein de l’âme s’entrecroisent, s’entremêlent et se font
l’écho des relations que nous avons trouvé entre l’expérience littéraire du macaronique et
l’esprit de la Réforme en Italie.39

Les événements qui bouleversèrent l’Italie —et l’Europe— après l’édition Tosco-
lanense de 1521, comptant parmi les principaux la Diète de Worms, la diffusion très rapide
et répandue des Loci communes theologici de Melanchthon (publiés en 1521 et traduite en ita-
lien en 1530 par Lodovico Castelvetro)40, la rupture publique entre Érasme et Luther, il
sacco di Roma, le couronnement à Boulogne de Charles V en 1530, la chute de la république
florentine la même année, la traduction italienne des Écritures d’Antonio Brucioli achevée
en 153241, la montée de la domination espagnole à Milan, à Naples, en Sicile et Sardaigne et
les progrès visible de la Réforme et des spirituali au-dedans de la société italienne —et
même de l’ordre bénédictine—, expliquent peut-être les transformations du poème.

Cela expliquerait aussi l’enlèvement des noms d’Érasme et de Luther à partir de


l’édition de 1535 et, d’autre part, la condition de pretus sacratus revendiqué par Merlin au
moment d’inviter Baldus et ses compagnons à se confesser lors de leur rencontre dans
l’Enfer, détail institutionnel tout à fait absent dans la version de 1521, où la confession
semblait se dérouler dans un espace sans prêtres ni autorisations cléricales mais également
posée sur le optimisme sotériologique qui deviendrait la marque distinctive de la réforme
italienne.

La période de pèlerinage des frères, licenciés par leur ordre entre 1525 et 1534, con-
firme ces aventures théologiques, même avouées dans son œuvre autobiographique Chaos

38« Molta scientia i trovo d’ogni sorte, / Ma pochi bon scrittori & men giudicio; Pero col tempo s’aprino le
porte / Di saper sceglier la virtu dal vicio ; O sante, o benedettem o degne scorte / A conoscer di Christo il
beneficio, / Ma perche forse i passo gli confini / Hora torniamo ai quatro paladini » (Orlandino, 1550, fº 25 v.)
Consulter au sujet l'interprétation de Cesare Federico Goffis, Roma, Lutero e la poliglossia Folenghiana, pp. 135-
136.
39 Sur le contexte de production de ces vers, voir Mario Pozzi, « Le quattro redazioni… », pp. 44-45.
40 I Principii della Theologia di Ippofilo da Terra Negra, Venice, 1529. Cf. Salvatore Caponetto, « Due opere di Me-
lantone tradotte da Lodovico Castelvetro: 'I Principii della Theologia di Ippofilo da Terra Negra' e 'Dell'auto-
rità della Chiesa e degli scritti degli antichi », Nuova Rivista Storica, LXX, fasc. III-IV, 1986, pp. 253-274 et
Melantone e l'Italia, Turin, Claudiana, 2000.
41 La Biblia quale contiene i Sacri Libri del Vecchio Testamento, tradotti nuovamente dalla hebraica verita, in lingua toscana
per Antonio Brucioli. Co divini libri del nuovo testamento di Christo Giesu Signore & salvatore nostro. Tradotti di Greco in
lingua Toscana pel medesimo, Venise, 1532. Au sujet de l'influence d'Érasme sur Brucioli, voir Reinier Leushuis, «
Antonio Brucioli and the Italian Reception of Erasmus: The Praise of Folly in Dialogue », The Reception of Eras-
mus, Karl Enenkel (ed.), Leyden, Brill, 2013, pp. 237-260.
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del tri per uno de 1527, où il insistait sur le bénéfice sotériologique donné par Dieu à
l’humanité, toujours pécheresse.42 Ainsi, nous sommes autorisés de reprendre la définition
de Cesare Federico Goffis, qui considère Folengo comme un nicodémite solitaire partisan
d’un christianisme évangélique sans intermédiations.43

Bien que l’invention et l’usage de ce monstre linguistique dans l’epos grotesque ita-
lien puissent être considérés, comme dans le cas des Epîtres de Von Hutten, des manifesta-
tions radicales de la critique contre les abus et les contresens cultivés par le clergé catho-
lique, à partir de la version C du Baldus, le macaronique deviendrait finalement un instru-
ment culturel voué à une réconciliation du bas et du haut, de la vie commune des hommes
et de la chance de leur salut. Ce trait est le produit d'une transformation du macaronique de
la langue abrupte et pleine de violence grammaticale et syntactique, qui caractérise la ver-
sion T de 1521, à une langue capable de cultiver le grand style de recherche de la beauté
dans la représentation verbale, qui domine de plus en plus l'expression poétique des ver-

42 « Vedi, vedilo lá, uomo, vedi lo tuo salvatore, vedi la via, la veritade, vedi come lagrimoso dal presepio ti
mira e guata, vedi come gestisse d'abbracciarti in foggia di caro germano! Egli ben sa che per te, uomo, solo in
questa miseria fu dal Padre mandato, discese in terra per guidarti al cielo, s'ha fatto famiglio per costituirti
signore! Or dunque chi renderá mai guiderdone a tanto beneficio eguale? qual grazie, qual lode a tanto pre-
mio? fia forse di oro, di gemme, di porpora, di altri beni temporali cotesto premio? anzi del preciosissimo suo
sangue. Con questo ti laverá, ti monderá de le peccata, de le tante scelleraggini; con questo ti pascerá e nudri-
rá, lasciandotilo, con la carne sua propria, ad essere tuo cibo di vita eterna » (Caos del Triperuno, Chaos del tri per
uno, Venise, Giovanni Antonio e Fratelli da Salbio, 1527, Selva Seconda, Genio, pp. 70-73).
« Lo animale ragionevole, lo quale per vivere o soperstizioso o lascivamente, ovvero che per falsa dottrina
avvezzato e abituato non piú sente lo errore suo, ma cieco ed oblivioso nel grembo de la regina de' peccati e
difetti, che è la ignoranzia, sede e dorme, costui non pur di bestia peggiore, ma un'ombra, anzi uno niente si
pò chiamare, come quello che non ode, non sente, non vede, non tocca piú di se stesso lo essere. Or dunque
trovasi egli nel Caos, e a lui non è fatto ancora il mondo: dilché per divina pietade apparegli una fiammella
d'intelletto, e cosí a poco a poco entra egli in cognizione di queste cose per lui da Dio criate e talmente vi
affigge il core, che distinguendo e scegliendo va lo smisurato beneficio da Dio a lui dato. Ma non troppo egli
vien poi rassicurato da questa nostra umana e corrotta natura, che non caschi o poscia egli cadere in alterigia,
vedendosi essere di tante belle cose tiranno » (Ibidem, Selva Terza, prefazio, p. 189).
Une nouvelle fois, l'herméneutique de Cesare Federico Goffis: « Il Chaos del Triperuno è disegnato come
dramma interiore, commedia con striplicamento del protagonista, per indicare i tre fondamentali errori del
cristiano, già sopra elencati: abbandono del Vangelo per la superstizione e corruzione (Merlino), vanità, o
attribuzione a sé dei meriti di Cristo (Limerno), ricaduta nel peccato originale con la pretesa di definire in
teologia il mistero di Dio (Fùlica) » (Roma, Lutero e la poliglossia Folenghiana, p. 125).
43 « Solitudine nicodemita in un cristianesimo evangelico senza intermediazione » (Ibidem, p. 143).
Cf. Delio Cantimori, « Atteggiamenti della vita culturale nel secolo XVI di fronte alla Riforma », Rivista Storica
Italiana, LIII, 1936, pp. 41-69; Massimo Firpo, « Riforma della Chiesa ed eresie nell'età di Carlo V. Riflessi
spagnoli in Italia », in Valdesiani e spirituali. Studi sul Cinquecento religioso italiano, Roma, Edizioni di Storia e Let-
teratura, 2013, pp. 91-108.
Au sujet du Caos, Cesare Federico Goffis suggère une liaison nitide avec l'ambience religieux de l'époque: «
L’argomento del Chaos insiste sull’aspetto culturale antiteologico; Triperuno, posto al bivio tra ‘l’evangelica’ e
la ‘peripatetica d’oggidi teologia’, si precipita dietro a questa ‘per chimere, sogni e favole sifisticali’, dentro il
mondo stregato trovando Merlin Cocai. Si ripete sempre lo stesso rapporto fra carnalità, terrestrità, errori
teologici, astrusità e finzioni, sogni del Baldus, nonché la materia sua golosa e corposa, trattata da ‘trippivoræ
Camoenæ. È quiestione di materia, non di linguaggio; però si stabilisce un preciso legame fra la materia del
poema e la realtà religiosa del mondo cristiano cinquecentesco » (Ibidem, pp. 18-19).
20

sions C et V postérieures à 1530 mais garde, à la fois, la force comique de l'inversion carna-
valesque.44

Malgré sa répudiation du ridiculoso Baldo dans son poème pieux L’humanità del figliuolo
di Dio de 1533, rédigé dans le contexte de sa réadmission au-dedans de l’ordre bénédictine,
le travail souterrain qu’il poursuivit jusqu’à sa mort en 1544 autour de ses grandes œuvres
macaroniques permettent de proposer l’hypothèse selon laquelle la langue macaronique
telle qu’elle était utilisée par Folengo contribua à attaquer le latin des clercs, devenant un
des signes les plus éclatants du renversement de la société et du monde moral, provoqué
par la corruption institutionnelle et conceptuelle du message chrétien.45 Le langage officiel
de l’Église et de l’érudition des écoles s’inscrivait par contre dans la constellation des
mœurs dépravées qui menaient le clergé à sa perte.

44 D'après Massimo Zaggia, en effet: « l’autore amplifica enormemente ogni spunto di contenuto e di stile,
immette più incisivamente nell’oggettività relativamente distaccata della narrazione gli umori e i risentimenti e
le idee della propria personalità, e soprattutto centrifuga ed estremizza in ogni direzione le risorse espressivi-
stiche del macaronico » (« Presentazione », in Macaronee minori, ed. Massimo Zaggia, Torino, 1987).
Mario Pozzi, de sa part, signale les divergences du macaronique par rapport au classicisme: « Nel giro di pochi
anni una letteratura così ricca e così varia sembrò dileguarsi senza lasciare tracce. Il rigoroso classicismo bem-
biano impose aree definite e non ampliabili per il volgare e per il latino, e mise ai margini, anzi fuori della
letteratura vera e propriam tutte le esperienze non riconducibili a poche e selezionate tradizioni ‘alte’. Accom-
pagno dall’essigenza di un decorum anche sociale, il rappel à l’ordre ebbe un tale successo che di lì a poco si perse
addirittura il ricordo delle ricerche, delle tesi, degli scritti dei decenni precedenti. Un abisso sembrò allora
separare la letteratura policentrica, sperimentale, plurilingue, mescidata, contaminata del passato e la nuova
letteratura nazionale italiana, omogenea e retta da precisi canoni stilistici, linguistici, etici, politici. La tran-
sformazione, negli ambienti culturali che qui ci interessano, avvene grosso modo fra il 1525 e il 1530 » (« Le
quattro redazioni… », p. 43)
La proposition de Cesare Federico Goffis permet de placer la littérature macaronique parmi les genres classi-
ques, chevaleresques et humanistes: « Questo mi pare il significato del macaronico come espressione di un
mondo inquinato da disfare; questa l’origine di una struttura fuori da rigide regole, che meno racconta di
quanto combatta, identifica l’essere con il fare, la verità con la lotta, perché a fondamento dell’azione umana
pone la fede nell’inscrutabile Dio […] La poesia macaronica del Baldus non è in antitesi dialettica con quella
classica, o cavalleresca, o umanistica: ma contraponne il vigore del suo espressionismo alla nebulosità dei
fantasmi tomistici, per il Folengo vero inferno dello spirito, dove tutto si deformerebbe e disumanerebbe. La
deformazione macaronica è la ricorrente analogia nel regno linguistico della deformazione teologica nel regno
dell’intelletto, e tanto più essa duramente si fa emblema della corruzione della società conventuale, e in genere
ecclesiastica, del Rinascimento, quanto più pare frivola, e canta con Gosa e Caritunga […] posizione linguisti-
ca più profonda, collegata ad una visione della cultura come rinunzia all’astratto, al platonismo, ed
all’aristotelismo, alla teologia; riduzione al pragmatico della vita evangelica, cioè del vivere ed agire con fede
senza intellettualismi, i quali si concretano nella costituzione ed azione della Chiesa condannata » (Roma, Lute-
ro e la poliglossia Folenghiana, pp. 22-23).
45 « Gia non per altro, che ver ubedire quegli honorati maggiori miei Basiglio; Theophilo, Leonardo, & altri
prudentissimi huomini, sonomi forse ad una tanta impresa con troppa bañdanza rallentato: seden domi pute
nella memoria quel loro spesse volte à me donato aviso, che ’n ricompenso de i miei piu freschi giorni, si
giovenilmente datoino al ridiculoso Baldo gittati, via piu la penna, che la zappa in questa solitudine, ove mi
sto, affatticare debbia… » (La Humanità del Figliuolo di Dio. In ottava rima, per Theophilo Folengo Mantoano, Aurelio
Pincio, 1533, « Alli valorosi campioni di Christo, & del Padolirone habitatori. »).
21

Bibliographie

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26

Appendice

Mots macaroniques liées au mensonge

(D'après l'édition critique de Mario Chiesa, Turin, UTET, 2006.)

1. Fingere (feindre): 24

Baldus (V), III, 23; IV, 409; V, 38, 92 ; VI, 252 ; VII, 12, 487 ; VIII, 64, 113, 413, 558; IX, 117 ; X,
53 ; XI, 632 ; XII, 196, 198 ; XIX, 133, 181 ; XXIII, 461 ; XXIV, 98, 98, 114 ; XXV, 609, 613.
Baldus (T), VIII, 131.

2. Fraus (fraude): 29

Baldus (V), II, 39 ; III, 291, 516 ; IV, 551 ; V, 4, 196, 352, 367 ; VI, 12, 58 ; VII, 12 ; IX, 85, 156,
251 ; X, 499 ; XI, 451, 554 ; XII, 36, 154 ; XVI, 260 (proche du mot « diabolus » ; XVII, 211
(proche du mot « diabolicus »), 286, 314 (proche du mot « diabolus »), XIX, 262 ; XXIII, 404, 676 ;
XXIV, 568 ; XXV, 193.

3. Bosiæ (mensonge): 12

Baldus (V), I, 30 ; IV, 54 ; VII, 607, 731, 745; VIII, 307; X, 160; XI, 584; XII, 116 (proche du mot «
falsum »), 230 (proche des mentions aux « capucins et confesseurs »); XIV, 39 ; XXV, 639.

4. Baiæ ou ballæ (ruses): 24

Baldus (V), I, 517 ; II, 159 ; III, 99; IV, 314; VII, 516; IX, 248 (on y mentionne le Décret de Gratien,
la Glosse, Saint-Thomas d’Aquin, la Bible), 468; X, 495 ; XI, 494, 583; XII, 569; XIV, 2,; XVIII, 295
(proche des expressions « signa stryarum », « arte diabolica » et du mot « burla »); XIX, 229, 268
(proche du mot « diabolus »), 324, 490; XX, 709, 790; XXII, 123 (dans le passage sur Pomponazzi);
XXIV, 88; XXV, 491, 523, 613.
27

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