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DES
QUEBEC, '
PRÉFACE
*,
B E I.A r RI" MI ERE ECJTIOÎf.
A NOS CONFRÈRES.
COLLEGES.
CHANSON CANADIENNE.
AIR : Ah,' quelle, quelle inquiétude.'
Sol Canadien, terre chérie !
Par des braves tu fus peuplé ;
Ils cherchaient loin de leur patrie,
Une terre de liberté.
Nos pères, sortis de la France,
Etaient l'élite des guerriers,
Et leHrs enfants de leur vaillance
N'ont jamais flétri les lauriers.
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LA P A R I S I E N N E . '
Ara : Peuple buveur, ami du verre-
Peuple Français, peuple de Mares,
La liberté rouvre ses bras.
On nous, disait : Soyez esclaves !
Nous avons dit : Soyons soldats, !
Soudain Paris, dans sa mémoire,
A retrouvé son cri de gloire :
E n avant, marchons
Contre leurs canons ;
A travers le fer, le feu, les bataillon»,
Courons à la victoire.
3
T a m b o u r s , du convoi de n o s frères
R o u l e z l e funèbre signal j
E t nous d e lauriers populaires
Chargeons leur cercueil triomphal.
O temple d e deuil et de gloire !
P a n t h é o n , reçois leur m é m o i r e !
Portons-les, marchons,
D é c o u v r o n s nos fronts.
S o y e z immortels, vous tous que nous pleurons,
M a r t y r s de la victoire !
CASIMIR DEILAVOUE.
L A MARSEILLAISE.
A l l o n s , enfants do l a p a t r i e ,
L e jour de gloire est arrivé •
Contre nous de la tyrannie
L ' é t e n d a r d sanglant est l e v é .
Entendez-vous dans les campagne»
Mugir c e s îoroces soldats 1
Ils viennent, jusque dans vos bras,
E g o r g e r vos iii-:, vo: ooinpijoes.
5
O CANADA ! M O NPAYS !
M a i n t s ruisseaux et maintes r i v i è r e s
A r r o s e n t nos fertiles champs ;
E t de nos montagnes a l t i è r e s ,
On voit de loin les longs pench.ar.l5.
Vallons, coteaux, forêts, chûtes, rapides :
De tant d'objets est-il plus beau concours 1
Qui n'aimerait tes lacs aux eaux limpides ?
O Canada ! mon pays ! mes amours !
fi %<fî
LE CITANT DU D E P A R T , 1794.
A 8Vf9
CHANT DE MORT DES SPARTIATES.
A I R DU Chant du départ.
Recevez notre encens, vous que la Grèce adore,
Muses, chastes filles des cieux :
Car avant que la nuit sur nous descende encore,
La mort aura fermé nos yeux.
L e Mèdc altier partout s'avance,
E t , répété par les échos,
L'airain trouble au loin le silence
Qui couvre déjà nos tombeaux.
12
L E S ADIEUX DE BERTRAND.
LA G U E R R E AMERICAINE, 1813.
AIR eu Soldat et tfHenri IV-
Baptiste, à la rieur de son âge,
De l'honneur suivant le sentier,
A la Fourche plein de courage,
Combattait comme un vieux guerrier :
La balle cruelle
Vient Patteiadre dan s le moment
Où la victoire est à nos vœux fidèle ;
Au champ d'honneur^ il meurt content.
Un autre aussitôt prend sa place,
Et moDtre la même valeur.
Le sort couronne son audace :.
De le suivre il a le bonheur.
Après la victoire.
Il chante et répète gaîment :
Quand on revient couronné par la gloire
Au champ'd'honneur, on vit content.
15
L E R E V E I L DE L A POLOGNE.
1
E l l e se l è v e , elle appelle à la v i e ,
L a nation qu'on veut anéantir ;
D e son tombeau sort le peuple martyr,
E t l'aigle blanc plane sur Cracovie.
D e la Pologne invincible génie,
O liberté ! soutiens tes défenseurs.
Q u e devant toi tombe la tyrannie ;
G l o i r e aux martyrs, et mort aux oppresseurs !
L E S GIRONDINS.
L A REVOLUTION DE FEVRIER.
fi
LE VIEUX SOLDAT.
A i n : Te souviens-tu.
L E C H A N T DE VICTOIRE DE
L'ESPAGNOL.
L E HAUT E T L E BAS-CANADA.
A I K : De la pipe de tabac-
Enfin je connais l'Amérique,
Et j'ai vu les deux Canadas :
23
Originaires de la France,
Aujourd'hui sujets d'Abion,
A qui donner la préférence,
D e l'une ou l'autre nation 1
Mais n'avons-nous pas, j e vous prie,
Encor de plus puissants liens 1
A tous préférons la patrie ;
Avant tout soyons Canadiens.
LE CANADIEN EXILE.
Un Canadien errant,
Banni de ses foyers,
26
Parcourait en pleurant
Des pays étrangers.
Un jour, triste et pensif,
Assis au bord des flots,
Au courant fugitif
Il adressait ces mots :
" Si tu rois mon pays,
" Mon pays malheureux,
" Va dire à mes amis
" Que je me souviens d'eux.
" Pour jamais séparé
" Des amis de mon cœur,
" Hélas I oui, je mourrai,
" Je mourrai de douleur.
" Plongé dans les malheurs,
" Loin de mes chers parents,
" Je passe dans les pleurs
" D'infortunés moments. "
A. LAJOIE.
4 ÎStt
LA FRANCE E S T BELLE.
fi 3S / a .
LE RETOUR DANS LA PATRIE.
L E S LANCIERS POLONAIS.
N a p o l é o n , l'âme attendrie,
L e u r dit, dans c e cruel moment :
K e t o u r n e z dans votre patrie,
Je vous remets votre serment,
n c r o y a i t , dans son triste asile,
N ' ê t r e suivi que des F r a n ç a i s ;
M a i s il trouve e n c o r dans son î l e
C e s braves lanciers Polonais.
O v o u s q u ' à nos b e l l e s j o u r n é e s
L a g l o i r e a fait p a r t i c i p e r ,
P o l o n a i s , de vos destinées
L e c i e l enfin doit s ' o c c u p e r .
M a i s fussiez-vous dans les alarmes,
A m i s , nous n'oublierons jamais
Q u e nous avions pour frères d'arme»
L e s braves lanciers Polonais.
5
LE VIEUX MAKIN.
J'ai d'Aboukir vu l e s p l a g e s b r û l é e s ;
J'ai combattu sur le T i m o l é o n ,
Quand d'Alténas le grand Napoléon
Chassait des troupes désolées.
Bien avant cela,
Sur le C a Ira,
T r o i s jours je fus dans la m ê l é e .
J'ai sur l ' o c é a n . & c .
33
A
L E SOMMEIL DU G R A N D HOMME.
I l dort ! et sa t ê t e repose
S u r les lauriers dus au vainqueur.
Il dort ! et son apothéose
S e grave au temple de l'honneur.
Tous avec .moi, versez des larmes,
Guerriers, que respecta la mort ;
C a r vous direz, posant vos armes :
I l dort ! il dort !
N. Al'BIN.
3-t
LE CITOYEN.
C e l t e horreur de la tyrannie,
C e mépris d'un v i l i n t é r ê t ,
C e noble amour de la patrie,
Sont-ils dans le cœur d'un sujet ?
L ' o r g u e i l d'un maître est la limite,
Q u ' i l ne peut franchir vers le bien ;
S o n âme étroite est trop petite
P o u r les vertus du citoyen. ^
A NAPOLEON L E GRAND.
A m i s , célébrons la naissance
D ' u n héros digue de ce nom.
Livrons-nous à la jouissance :
J e vais chanter N a p o l é o n ! ! !
Ouvrons nos cœurs à l'allégresse ;
Oublions nos m a u x un moment ;
Peut-on songer à la tristesse
E n chantant ce refrain charmant 't
T o u t g r a n d homme eut son é g a l ,
S o n émule ou son rival ;
M a i s au temple de mémoire
36
T r e m b l e z : N a p o l é o n s'avance.
Son calme inspire la terreur;
L a mort au combat le devance :
T e l est l'ange exterminateur.
Sur le rivage asiatique
Tl dissipe les bataillons,
T e l Eo!e aux déserts d'Afrique
Route le sabie en tourbillons.
MA PLACE E S T LA-BAS J
M è r e é c o u t e z . . . le canon t o n n e . . .
Ce bruit retentit dans mon cœur.
Songez que c'est la mort qu'il donne,
L a mort qui répand ia terreur.
38
L o i n de ma sœur et de ma m è r e ,
Comment vivrai-je désormais 1
Je v a i s , pensant à ma c h a u m i è r e ,
M e consumer en vains regrets.
Imitez-moi, prenez courage :
L à - b a s , du moins, au champ d'honneur,
L e souvenir de ce village
M e soutiendra dans mon malheur.
L e tambour, & c -
L E SOLDAT E T L E BKRGER.
LE SOLDAT •
LE BEEGEK.
LE SOLDAT.
L E S O L D A T E T L E BON P A S T E U R .
1
LES HIRONDELLES. '
S oi «"s
L A CHANSON DU BON P A S T E U R .
B o n s habitants du village,
P r ê t e z l'oreille un moment.
M a morale est douce et sage,
E t tonte de sentiment-
Vous saurez bien me comprendre :
C ' e s t mon cœur qui parlera.
Quand vous pourrez, venez m/entendre,
E t le bon Dieu vous bénira.
&
L E R E V E DU M O U S S E . ^
L a brise était a m è r e
S u r la flotte du roi.
Mais au fond de mon âme,
Dans des flots de soleil,
Marseille aux y e u x de tome
Réchauffait mon sommeil;
Lorsqu'une blanche f é e .
D e vos voiles coiffée,
M'appelle au fond de l'eau :
Bonjour, m a n i è r e ; oh ! que mon r ê v e était beau !
t £
— V i e n s , disait votre image :
L ' e a u seule est entre nous-
T r o p vite ton jeune â g e ,
A quitté mes genoux j
V i e n s , que j e berce encore
T e s r ê v e s de printemps ;
L e s flots en font é c l o r e
Qui nous calment longtemps ! . . . "
E t mon âme étonnée
S e réveille entraînée
P a r les baisers de l'eau*
Bonjour, & c .
LA RECONNAISSANCE.
MON V I L L A G E .
Combien j e te regrette.
Beau ciel de mon pays,
E t toi, douce retraite,
Que toujours jo chéris !
Soleil qui fais é clore
L e s trésors de l ' é t é ,
Dois-tu me rendre encore
L » vie et ma gaîté I
47
LA P R I E R E D'UNE ORPHELINE.
J e ne trouve de guides
Que dans mon souvenir.
Des cieux où tu résides,
Daigne encor me bénir I
Auprès de ma chaumière
Où tu me vois errer,
Veille sur moi, ma mère.
Toi que j'aime à pleurer.
49
A £S'2â
LA PETITE MENDIANTE.
S i ma plainte'vous importune,
E h bien ! je vais rire et chanter :
51
De l'aspect de mon infortune,
Je ne dois pas vous attrister.
Quand je pleure, l'on me rejette ;
Chacun me dit : " Eloigne-toi."
Ecoutez donc ma chansonnette :
Je chante, ayez pitié de moi.
BOUCHER DE PEKTHES.
LA SAVOYARDE.
A %S3o
LE PETIT FRERE.
D e ma sainte patrie
J'accours vous rassurer :
Sur ma tombe fleurie,
M e s sreurs, pourquoi pleurer ?
Dans son affreux mystère,
L a mort a des douceurs.
Je vous vois sur la terre :
N e pleurez point, mes sœurs.
M A D , EMILE DE G n t A R W r r .
(DELPHINE G A Y ) .
L'ENFANT AU BERCEAU.
T a d o r s ; m i l l e songes v o l a g e s ,
A m i s paisibles du s o m m e i l ,
T e p e i g n e n t de d o u c e s i m a g e s ,
Jii:sqii'*;"i s o m e n t d e t o n r o v c i l .
E s p o i r n a i s s a n t de t a f a m i l l e ,
T u fais son d e s t i n d ' u n s o u r i s ;
Q u e Sur ton front la g&îté b r i l l e ,
T o u s les fronts s o n t é p a n o u i s .
T o u t p l a î t à t o n â m e ing-emte :
S a n s regreta, c o m m e sans d é s i r s ,
C i i a q u e objet q u i s'offre à t a v u e
T ' a p p o r t e de n o u v e a u x p l a i s i r s .
P a r le- c h a r m e d e l a f a i b l e s s e ,
T u nous attaches à ta loi,
56
MA CHAUMIERE. A ^ *
MA N O R M A N D I E . A <
L E S A D I E U X DE M A R I E S T U A R T .
L ' a m o u r , la gloire, l e g é n i e ,
Ont trop enivré mes beaux jours ;
D a n s l'inculte C a l é d o n i c ,
D e mon sort va changer le cours.
H é l a s ! un p r é s a g e terrible
D o i t livrer mon c œ u r à l'effroi :
J'ai cru voir, dans un songe horrible,
U n c c h a f a u d d r e s s é pour moi-
A d i e u , c h a r m a n t , &c.
F r a n c e ! du milieu des a l a r m e s ,
L a noble ftlle des Stuarts,
C o m m e en ce jour qui v o i t ses larmes,
V e r s toi tournera ses regards.
M a i s Dieu î l e vaisseau trop rapide
D é j à vogue sous d'autres c i e u x ,
E t la nuit, dnns son YOI h u m i d e ,
D é r o b e tes bords à mes y e u x !
A d i e u , charmant, &c.
B E BAISSEE-
62
VAINE ATTENTE.
Sur ce rivage où t'attendait ma mère,
Ami, pourquoi plus tôt ne pas venir ?
Seul en ces lieux j ' a i fermé sa paupière,
Oui, seul, hélas ! j'eus sou dernier soupir.
A l'horizon lorsqu'apparut ta voile,
La pauvre mère était bien près des cieux ;
De l'espérance avait pâli l'étoile.
Pourtant encorjc lisais dans ses yeux :
Bons matelots, redoublez de courage,
Fendez les (lots, soyez vite au rivage :
Une mère qui va mourir
Attend son fils pour le bénir*
Lorsque, le soir d'une belle journée,
La pauvre mère interrogeait les cieux,
Par la douleur son âme était navrée ;
Oh! que de pleurs j ' a i vus baigner ses yeux ï
Pourtant encore elle avait i-espérance,
Du malheureux seul et dernier soutien ;
Elle disait, regardant vers la France :
Pour m'embrasser, demain, mon fils, reviens.
Bons matelots, &c.
J'ai vu souvent son front braver l'orage,
Quand un vaisseau demandait du secours ;
Elle était là, priant sur le rivage ;
Croyant te voir, elle exposait ses jours.
Quand le canon annonçait la détresse,
Quand son srlence était signe de mort,
J e l'entendais, dans sa vive tendresse,
Je l'entendais longtemps redire encor :
Bons matelots, &c.
6îi
LE ROSSIGNOL. ^
D e tes c o n c e r t s m é l o d i e u x
T u p r i v e r a s t r o p tôt c e s l i e u x .
Q u a n d l ' a u t o m n e flétrit l e u r s c h a r m e s ,
Q u a n d tu îious fuis, c'est p a r mes l a r m e s
Q u e j e r é p o n d s à tés a d i e u x .
M a i s aussitôt q u e le p r i n t e m p s
A u r a r e n d u la iîeur a u x c h a m p s ;
A h ! sois fidèle à r e p a r a î t r e ;
R e v i e n s a u bois qui t e vit n a î t r e
R e d i r e e n c o r tes d o u x a c c e n t s .
3
A MA S Œ U R .
A I R : O mon pays, heureuse terre!
LES SOUVENIRS.
L A P R I E R E DU C H A T E L A I N . '
LE JEUNE MALADE.
Q u a n d à l a h a î n e , à l'imposture,
J'opposais mes mœurs et le temps ;
D'une vie honorable et pure
Le terme approche, je Pattends.
II fut court mon pèlerinage !
J e meurs au printemps de mon âge ;
Mais du sort je subis la loi.
Vous qui priez, priez pour moi-
MlLLEVOYK.
ADIEUX A CHATEAUBRIAND.
• SOUVENIRS DU JEUNE A G E .
L'INFORTUNE. "
SUR MON R O C H E R .
1 L E B O N H E U R DE L A S O L I T U D E .
L E NID D E F A U V E T T E . A
C r i e z , sifflez, petits r e b e l l e s ;
.Débattez-vous, oh ! c'est e» vain.
V o u s n'avez point oncor vos ailes :
Comment vous sauver de mes mains ï
S o i t adressée au Créateur.
M o n fils, & c .
Ù L'HIRONDELLE E T L E PROSCRIT.
L E S R E G K E T S DE L A C A M P A G N E . ^
E l l e d i s a i t , t e n d a n t les b r a s :
( t
J e v e u x q u e la d a n s e s ' a c h è v e ï
J e d o r s m i e u x au b r u i t d e vos p a s , ' *
Non* rien n ' é t a i t b o n , & c
U n j o u r , se s e n t a n t affaiblie,
E l l e fit signe d e la main.
?
Q u e l o n o u v r i t sa j a l o u s i e ,
Q u e parfumaient rose et jasmin.
E t n o u s d i t , f e r m a n t sa p a u p i è r e t
i (
J e vais dormir entre vos-bras :
" V o w s j enfante, c o m m e à l ' o r d i n a i r e ^
?
" S u p p o s e z que j e n y suis p a s . "
E t , pour toujours, notre g r a n d ' m è r c
Alors quitta la terre . . . .
Seulement d'y penser,
C e l a m e fait p l e u r e r -
N o t r e c h a n t est sans m e s u r e ,
N o u s sommes pauvres pécheurs ;
M a i s , sous nos h a b i t s d e b u r e ,
N o u s p r i o n s avec nos c œ u r s .
P r é s e r v e z notre nacelle
l>u g r o s t e m p s et d e l ' é c l a i r ;
E t , si vous v e i l l e z sur e l l e ,
N o u s vous d i r o n s c i n q pater,
Notre Dame de la mer !
78
M a i s , si la tempête gronde,
Prenez soin de nos enfants ;
C a r i l n'ont que vous an monde,
Lorsque nous sommes absents.
Vous qui commandez aux lames,
Vous qui parlez à l'éclair,
Consolez nos pauvres âmes ;
Nous vous dirons cinq pater,
Notre Darne de la mer !
L E CLOCHER DE MON V I L L A G E .
L E SIECLE PASTORAL. /?
L E ROSIER. 4 *
5 T S U R L'OCEAN DU M O N D E .
LE GARDIEN DE L A CITADELLE. «4
Gardien de la citadelle,
V o i s donc, situ veux m'ouvrir,
Pour remplir ton escarcelle
T o u t ce que je puis t'offrir ;
V o i s cet anneau, cette chaîne,
E t ces riches bracelets,
Pareils à ceux d'une reine :
Ouvre-moi donc, et prends-les.
— N o n , lui dit la sentinelle,
T o u t au loin portez vos pas ;
N o n , à mon devoir fidèle,
Je n'ouvre pas, je n'ouvre pas,
N o n , non, j e n'ouvre pas.
T i e n s , ouvre-moi j pour ta m è r e ,
Prends, ami, voici de l'or ;
E n songeant à sa misère,
86
L'OISEAU BLEU.
MA VOCATION.
L e char de l'opulence
M'eclabousse en passant ;
J'éprouve-l'insolence
Du riche et do. puissant :
D e leur morgue tranchante
R i e n ne nous garantit.
L e bon D i e u , & c .
Chanter, ou j e m'abuse,
E s t ma tâche ici-bas.
Tous ceux qu'ainsi j'amuse
N e m'aimeront-iis pas ?
Q u a n d un cercle m'enchante,
Quand le vin divertit,
L e bon Dieu me dit : Chante,
C h a n t e , pauvre petit.
BZJIAHOKB»
90
5 A MA M E R E .
Ma bonne mère,
Objet des plus doux sentiments,
Reçois mon hommage sincère,
Mes tendres voeux, mes simples chants,
Ma bonne mère.
Je veux, ma mère,
De ta vie embellir îc cours ;
Je veux d'une trame légère
Former le tissu de tes jours,
Ma bonne mère.
Pour toi, ma m è r e ,
Au ciel j'adresse des souhaits-
Seigneur, exauce ma prière :
Si je demande tes bienfaits,
C'est pour ma mère.
Tout pour ma mère,
E s t la devise de mon coeur.
Ah ! s'il est des biens sur la terre,
J e n'en veux point ; que mon bonheur
Soit pour ma mère.
L E MAL DU P A Y S .
Hélas ! qui pourrait oublier
Le triste sort
91
^ 4 LA N O S T A L G I E .
LA BRIGANTINE.
L a brjgantine,
Qui va tourner.
Roule et s'incline
Pour m'entraîner.
O vierge M a r i e !
Pour moi priez D i e u .
Adieu, patrie ;
Provence, adieu !
M a sœur se l è v e ,
E t dit : D é j à
J'ai fait un r ê v e ,
Il reviendra.
O vierge Marie !
Pour moi priez D i e u .
Adieu, patrie ;
M a sœur, adieu !
C , DiLAVISNE.
95
P R E S DU B E R C E A U .
Comme un pêcheur, quand l'aube est p r c s d ' é c l o r e ,
Court épier le réveil de l'aurore,
Pour lire au eiel l'espoir d'un j o u r serein,
T a m è r e , enfant, rêve à ton beau destin.
Ange des cieux, que seras-tu sur terre ?
H o m m e de paix, ou bien homme de guerre ?
P r ê t r e à l'autel, beau cavalier au bal î
Brillant p o è t e , orateur, g é n é r a l '{
E n attendant, sur mes genoux,
Auge aux yeux bleus, endormez-vous.
Son œil le dit, il est né pour la guerre :
D e ses lauriers comme j e serai i i c r e !
Il est soldat ; le voilà g é n é r a l .
I l court, il v o l e , il devient maréchal !
L e voyez-vous, au sein de la bataille,
L e front serein, traverser l a mitraille 7
L ' e n n e m i fuit ; tout cède à sa valeur.
S o n n e z , clairons, c a r mon fils est vainqueur.
E n attendant, sur mes genoux,
B e a u g é n é r a l , endormez-voes.
Mais non, mon fils, ta m è r e en ses alarmes
Craindrait pour toi le j e u sanglant des armes ;
Coule plutôt tes jours dans le saint lieu,
L o i n des périls, sous les regards de Dieu ;
S o i s cette lampe à l'autel allumée,
D e la p r i è r e haleine parfumée ;
Sois cet encens qu'offre le séraphin
A l ' E t e r n e l avec l'hymne divin.
E n attendant, sur mes genoux,
M o n beau l é v i t e , endormez-vous.
13
9Ù
S h h LA P R I E R E DU P Ê C H E U R ,
Refrain.
La nuit profonde
S'étend sur l'onde ;
La foudre gronde
Avec fureur.
Sainte Madone,
O ma patronne !
Sois toujours benne
Pour le pêcheur.
Allons, courage !j
Bravons l'orage : ;
Pourquoi gémir,
S'il faut périr V
Sire natale,
Sois moins fatale
A mon retour
En m»w aéjouy.
97
Le not rebelle
Trompe mon aèle ;
Vite en travail.
Mon gouvernail.
Tu vois ma peine,
O Carthagcne :
Pour moi, ce soir,
Non, plus d'espoir !
A coup de rames
-J Brisons les lames.
Le vent du nord
Me pousse à bord.
Ah ! la tempête
Fond sur raa tête !
Tout est en feu . . .
Grâce, ô mon Dieu !
C H E V E I . D E CHAELEMASME.
A 2£*4?? LE RETOUR.
A 3 J lu
r
LA MUSIQUE.
L ' O p é r a toujours
F a i t bruit et merveilles ;
On y voit les sourds
Boucher leurs oreilles.
Bon ! ko.
99
Acteurs très-profonds,
Sujets de disputes,
Messieurs les bouffons,
Soufflez dans vos flûtes.
Bon ! &c.
Et TOUS, gens de l'art,
Pour que je jouisse,
Quand c'est du Mozart,
Que l'on m'avertisse.
Bon ! &c.
Nature n'est rien ;
Mais on recommande
Goût italien
Et grâce allemande.
Bon ! & c
Si nous t'enterrons,
Bel art dramatique, .
Pour toi nous dirons
La messe en musique.
Bon!&c.
BXBANGER.
L E S DEUX F R E R E S SAVOYARDS.
L'HOMME RANGÉ.
Q u e Dorval, à la roulette,
A tout son or dise adieu ;
J ' y joûrais bien en cachette ;
102
BKBANGEB.
P L A I N T E S DU CAPTIF.
APRÈS LE TRAVAIL. ^
LE PAUVKE.
f
E N VERITE JE VOUS LE DIS.
L'ARGENT.
L e riche peut a c q u é r i r
R i c h e s s e , honneur e t plaisir j
Il peut pour se satisfaire,
F a i r e agir toute la terre.
L ' i n t é r ê t est son agent :
Voilà l'effet de Vàrgeajt.
Î08
4
"' LES ADIEUX.
A u s s i j e la perds sans r e g r e t .
E t j e tais gaîment m o n paquet :
B o n <>oir, la c o m p a g n i e .
L o r s q u e d'ici j e s o r t i r a i ,
J e ne sais pas trop o ù j ' i r a i ;
M a i s en D i e u j e m e fie.
I l ne peut me mener que bien :
A u s s i j e n ' a p p r é h e n d e rien ;
B o n soir, la c o m p a g n i e .
L'ATTAIGKATÎT.
LA VEUVE P U SOLDAI.
P o r t a n t de contrée en contrée
E t son enfant et sa d o u l e u r ,
U n e pauvre femme é p l o r c e
Racontait ainsi son m a l h e u r :
" D ' u n défenseur de l a patrie,
M o r t pour la F r a n c e , en combattant,
M e s bons M e s s i e u r s , j e vous en p r i e ,
S e c o u r e z la veuve et l'enfant,
110
L e b r a v e a suivi la v i c t o i r e
C h e z les p e u p l e s les plus g u e r r i e r s ;
U o c y p r è s . . • p o u r vingt ans de g l o i r e ï
R e m p l a c e ses n o m b r e u x l a u r i e r s .
D ' u u d é f e n s e u r . SEC.
V o y e z c e signe du c o u r a g e ;
Il b r i l l a i t j a d i s sur son c œ u r .
S a c r o i x est l ' u n i q u e h é r i t a g e ,
Q u e n o u s a laissé s a v a l e u r .
D ' u n défenseur, & c
P o u r venger L u t è c e envahie,
Il b a t t i t l ' A n g l a i s , le G e r m a i n ,
M a i s , h é l a s ! il p e r d i t la v i e .
S o n fils e t moi m a n q u o n s d e p a i n . "
D'un défenseur, &c.
A ÎS'll LE SOLITAIRE.
Q u i t r a v e r s e à la n a g e
Nos rapides torrents?
Q u i sur un r o c s a u v a g e
V a défier les vent* ?
111
15
112
L E NOUVEAU DIOGENE.
LA FIN DU JOUR. // $3
La fin du jour
Rend aux plaisirs l'habitant du village.
Voyez les bergers d'alentour
Danser en chantant tour autour :
Ah ! comme on aime, après l'ouvrage,
La fin du jour !
La fin du jour
Rend le bonheur aux oiseaux du bocage :
Bravant dans leur obscur séjour
Il*
La fin du jour
M e voit souvent commencer un bon somme.
E t pour descendre au noir séjour,
En fermant les yeux sans retour
Je dirai gaîment : C'est tout comme
La fin du jour.
ARMAND GOUFFC.
\ %$"%'• C H A N T DE L ' O U V R I E R .
L E REFRAIN D E S OUVRIERS,
Refrain-
Chantons, chantons, dans chaque métier :
L e chant ranime un bon ouvrier ;
L e chant nous délasse ;
Pour que le temps passe,
Chantons, chantons, dans chaque métier,
Oui, dans chaque métier.
Couvreur, ébéniste,
Menuisier, lampiste,
Maçon, machiniste,
Doreur, tonnelier:
Chacun d'eux se vante
D'avoir, lorsqu'il chante.
L'âme plus contente
Qu'un riche banquier.
Chantons, chantons, &c.
BARCAROLLE D E LA MUETTE,
r
LE CANOT. *• ~ *
MON R O C H E R D E S A I N ' S M A L O .
A tout je préfère
Le toit de ma mère,
Mon rocher de Saint Malo,
Que l'on voit sur l'eau,
De loin, sur l'eau.
119
1S
120
L E S O L E I L DE M A B R E T A G N E .
A S
CHANSON DE ROLAND,
C H Œ U B D E BECnUES.
LE SEEGENT.
LE VIEUX CAPORAL.
Q U E S T I O N S DU J E U N E SAVOYARD.
M o n o n c P , v o u s P r i v e z au pus j u s t e ,
J ' o n s d ' I ' h o n n c u r c t d'Ja p r o b i t é ;
J'somni' travail'enr, j ^ o m m ' i V a a C j j ' s o m n i '
— M o n n ' v c u , tu dis la v é r i t é ; [juste»
M a i s tout ç a n ' t e s e r v i r a g u è r e :
T u n'as p o i n t d ' o r . . -
Pauvre petit,
ï6
Ï2&
L E S PAVES-.
L E S GRANDS NEZ.
ÀIB de la garde royale.
Il existe encore au monde
De funestes préjugés ;
Il est des lieux où l'on fonde
D'admirables procédés :
A Paris, où l'on peut dire
Que le public est savant,
J'ai vu des gens oser rire
De mon grand ne*: ! . . . et pourtant
Les grands nez
Ne sont pas à dédaigner-
LE PAYSAN LUCAS.
'43
MON PAUVRE PIERRE.
A d i e u ! ma b o n n e m è r e !
J e p a r s : le t a m b o u r b a t .
P u i s q u e y sais m i l i t a i r e s
F a u t que j ' f a s s e m o n état*
N e crains rien : à la g u e r r e ,
J ' a u r a i bien soin d e m o i ,
E t le c i e l , j e l ' e s p è r e ,
M e conservera p o u r t o i .
K a m p a m p l a n , varop'irnplanj rampamplaBj
Tambour battant,
Oli ! r a m p a m p l a n .
LE JEUNE MILITAIRE.
P o u r m a r c h e r au p a s ,
J V o n s pas la t ê t ' dure :
J W a r r o n d i s les bras ;
J e prends d' la tournure ;
J e t e n d s le j a r r e t ,
E t , quand j ' m e dandine,
Dieu ! que j ' a i b o n n ' mine !
A v e c mon briquet,
Rampampianj
A v e c mon briquet.
J e valse a v e c g r â c e ;
J e sais f a i r ' des passes :
A u s s i 1' m o n d e d i t - i l
Q u e j ' sis ben g e n t i l .
Q u a n d le r é g i m e n t
P a s s * d.ins un v i l l a g e ,
J'.saJs en un m o m e n t
jVTett'tout au p i l l a g e ;
Poulets et dindons.
Je vous prends en traître ;
O n n ' v o i t pins reparaître
C e u x que j'aitrapons,
Rampamplan,
C e u x que j'attrapons,
S i l'on m e q u e r e l l e ,
Je cass' la vaisselle :
Aussi V mond* dit-il
Q u e j * sis ben g e n t i l .
135
LUS GUEUX.
Refrain-
L e s g u e u x , les g u e u x
S o n t des g e n s h e u r e u x ,
Ils s'aiment entr'eux :
V i v e n t les gueux.
O u i , le b o n h e u r est facile
A u s e i n d e la p a u v r e t é :
J ' e n atteste i"évangile,
J ' e u atteste m a g a î t e .
Les gueux, &c.
Au Parnasse la misère
A longtemps r é g n é , dit-on :
Q u e l bien p o s s é d a i t H o m è r e ?
U n e b e s a c e , un b â t o n .
L e s g u e u x , SLC.
V o u s qu'afflige la d é t r e s s e ,
S o n g e z que plus d'un h é r o s ,
D a n s le s o u l i e r q u i l e b l e s s e ,
P e u t r e g r e t t e r se8 sabots*
L e s gueux, &e.
Sa faste qui vous étonne,.
I / e x i l pimitplus d'un grand j
ÎHogène, dans sa tonne.
Brave en paix un conquérant-
Les gueux, & c .
L A DOT DE L ' A U V E R G N E .
A 5
LA CROIX D E M A MÈRE.
L E S BOSSUS. <*•"
Depuis longtemps je me suis aperçu
De l'agrément qu'on a d'être bos<u.
Polichinelle, en tout lieu si connu,
Toujours chéri, partout si bien venu,
Qu'en eût-on dit s'il n'eût été bossu ?
340
T o n s l e s bossus ont o r d i n a i r e m e n t
L e ton comique et beaucoup d ' a g r é m e n t .
Q u a n d un bossu se m o n t r e d e c ô t é ,
I I r o g n e en lui c e r t a i n e m a j e s t é
Q u ' o n n e peut v o i r sans e n ê t r e e n c h a n t é .
D a n s m e s j a r d i n s , sur i m "beau p i é d e s t a l ,
J ' a u r a i s fait m e t t r e un E s o p e e n - m é t a l ,
E t , par m o n o r d r e , un de m e s substituts
A u i a i t g r a v é p r e s d e ses attributs :
V i v e la bosse e t v i v e n t les bossus !
C o n c l u o n s d o n c , p o u r a l l e r jusqu'au bout,
• Q u ' a v e c la bosse on peut passer partout ;
Q u ' u n h o m m e soit ou f a n t a s q u e ou bourru,
Q u ' i l soit chassieux, n i a / p r o p r e , ma.1 vêtu ;
ï l est c h a r m a n t , p o u r v u . q u ' i l « o i t bossu.
F A I T E P A R UN BOSSU,
N E V E U DE
nt
L e s c l o c h e s du m o n a s t è r e
O ù j ' a i p r i s le c a p u c h o n
N e s o n n e n t j a m a i s sans faire
A u g e n r e h u m a i n la leçon ;
Soit p a r feinte,, ou p a r m é p r i s e ,
E l l e s ont p r i s p o u r devise :
.Dindon-, d i n d o n , d i n d o n , .
Mortels, écoutez-les donc,.
Dindon, dindon, dindon.
V o y e z - v o u s ce r i c h e a v a r e
Q u i j e û n a i t s u r son a r g e n t ,
D o n t le t r é p a s le s é p a r e 1
I l m o u r u t en e n r a g e a n t .
A peine est-il dans l ' e n c e i n t e ,
Q u e d é j à la c l o c h e t i n t e ;
Dindon, dindon, dindon,
Q u e n e j o u i s s a i s - t u d o n c 't
Dindon, dindon, dindon.
?
A n fond d u n e s i m p l e b i è r e
V o y e z ce p r o d i g u e fou,
Q u i , t r o i s fois m i l l i o n n a i r e ,
M o u r u t sans a v o i r un sou.
A. sa suite il n ' a p e r s o n n e ,
E t n o t r e c l o c h e hu sonne :
Dindon, dindon,, dindon,
Que ne ménageais-tu donc t
D i n d o n , dindon*- dindon;.
142
Orgueilleux de sa^parure,
L e premier criait ainsi :
" Oh ! qu'il sent la moisissure !
" On ne peut durer, ici : .
• '?Jtfûns.B&r,bJn>
" Otez viré cette ordure,
" Ce bouquin. "
ROGER BONTEMFS.
M e t t r e u n m a n t e a u de b u r e ,
V i e i l a m i de v i n g t ans j
E h gai ! c ' e s t la parure
Du gros R o g e r B o n t e m p s .
D i r e a u c i e l : J e m e fie,
Mon p è r e , à ta bonté ;
D e m a philosophie
Pardonne la gaîté ;
Que nia saison dernière
S o i t e n c o r e un printemps ;
E h gai ! c'est la prière
D u gros R o g e r Bontemps-
LA P E T I T E FILEUSE.
E s t toujours, ma belle,
Agréable à Dieu.
F i l e , file, file, file, J e a n n e .
I>ien notre p è r e est indulgent,
Kicn indulgent ;
T a quenouille fait tomber la manne
Entre les mains de l'indigent;
F i l e , file, file,
F i l e , file, file,
F i l e , file, Jeanne :
Travailler,
C'est prier,
Jeanne, c'est prier.
Depuis l'aube é c l o s e ,
Sous ton beau doigt rose
S e métamorphose
L a blancheur du lin.
A plus d'une é p r e u v e
L e pauvre s'abreuve :
F i l e pour la v e u v e
F t pour l'orphelin.
F i l e , file, file, & e .
F a i s tourner bien r i t e
T o n fuseau, p e t i t e ,
P o u r le saint e r m i t e ;
L e preux a c c a b l é ;
F i l e avec constance
Pour chaque souffrance ;
Pour rendre la France
Au pauvre e x i l é .
F i l e , file, file, &e.
FRANCIS TOURTE.
147
AVE MAKI A.
Ave, Maria ï
Cor voici l'heure sainte ;
La cloche tinte :
Ave, Maria !
Tous les petits anges
Au front radieux
Chantent vos louanges,
O Iteine des cieux f
Ave, Maria ! Sec*
Tout dort sous votre aile
L'enfant au berceau,
La pauvre hirondelle
Dans son nid d'oiseau.
Ave, Maria ! & c
MA C H A U M I E R E E T MON TROUPEAU.
Du s e r m e n t de s e r v i r la F r a n c o
V i n ^ t blessures m ' o n t d é g a g é ;
Maisj'eiïïporte pour récompense
L a c r o i x du b r a v e et m o n c o n g é .
L o i n tlu t u m u l t e d e l a guerre,,
J e v i v r a i paisible au h a m e a u ;
.T'y r e v e r r a i m o n v i e u x p è r e ,
M a c h a u m i è r e et m o n troupeau-
S i v e r s les r i v e s <l2 la F r a n c e
L ' é t r a n g e r m a r c h a i t en v a i n q u e u r ,
L e n o b l e é l a n d e la vaillance
S o u d a i n ferait b a t t r e mon c œ u r ;
A v e c a r d e u r on v e r r a i t P i e r r e ,
P o u r c h e r c h e r au loin son d r a p e a u ,
Q u i t t e r e n c o r son v i e u x p è r e ,
S a c h a u m i è r e e L son t r o u p e a u .
LE BONHOMME.
T e n e z , m o i , j e suis «m b o n h o m m e ,
J e l'affirme de b o n n e foi ;
Il faudrait a l l e r j u s q u ' à R o m e
Pour e n t r o u v e r u n c o m m e m o i :
P o u r é v i t e r , d a n s u n e affaire,
L e s querelles q u ' o n veut c h e r c h e r ,
T r a n q u i l l e m e n t j e laisse faire
Ce que j e ne puis e m p ê c h e r .
J ' a i du p e n c h a n t p o u r ê t r e i v r o g n e ,
J'iàolàtre un Vfcrre de vin ;
150
En commençant ma chansonnette,
J'espérais, je dois l'avouer,
Vous plaire ; mais la voilà faite,
E t je ne puis pas m'en louer.
Sans démentir mon caractère,
Il faut, mes amis, dans ce casj
Prendre le parti de me taire,
Pour que Pon n« m'y force pas.
F AN F AN L A T U L I P E . / %
Comme Pmuri d'notre mère
Doit toujours s'app'Ier papa,
Je vous dirai que mou père
Un certain jour me happa ;
Puis, me m'nant jusqu'au bas de la rampe,
M'dit ces mois qui ra'mir' tout sans d'ssus d'ssous
J'tc dirai, ma foi,
Qu'i ivya plus pour toi
Jlifîi chcï nous ;
V i a cinq sous,
E t décampe.
En avant,
Fanfan la Tulipe ;
1
Oai, mi 11 nom d'un' pipe,
Eu avant.
Q u a n d j ' e n t e n d i s la m i t r a i l l e ,
C o m m ' j e r ' g r e t t a i s m e s foyer» '
M a i s q u a n d j ' v i s , à la b a t a i l l e ,
M a r c h e r nos vieux g r e n a d i e r s :
Un i n s t a n t , nous s o m m ' s toujours e n s e m b l e ,
Y e u t r e b l e u ! m e dis-je a l o r s tout b a s ,
A l l o n s , mon e n f a n t ,
M o n petit F a n f a n ,
V i t e au pas ;
Qu'où n'dis' pas
Q u e tu t r e m b l e s .
E n avant,
Fanfan la T u l i p e ;
Oui, mill' nom d ' u n ' p i p e ,
E n avant.
E n vrai s o l d a t d e la g a r d e ,
Q u a n d les feux é t a i e n t cessés,
S u n s r ' g a r d e r à la c o c a r d e ,
J ' t e n d a i s la m a i n aux b l e s s é s .
D ' i n s u l t e r des h o m m ' s vivant e n c o r e
Q u a n d j ' v e y a i s des l â c h ' s se faire un j e u .
Q u o i ! mill* v e n t r e b l e u !
Devant moi, morbleu !
JVouffWrais
Qu'un Français
S'déshonore !
E n avant,
Fanfan la T u l i p e ;
Oui, mill' nom d ' u n ' pipe,
E n avant.
M o n p è r e , dans l ' i n f o r t u n e ,
M ' a p p ' l a pour l e p r o t é g e r ;
S i j ' a v a i s eu d ' i a r a n c u n e ,
Q u e l moment pour me venger 1
M a i s un franc et l o y a l m i l i t a i r e
D'iea p a r e n t s d o i t toujours e t ' l ' a p p u i :
S i j ' n ' a v a i s eu q u ' l u i ,
J e s'rais aujourd'hui
M o r t de faim ;
M a i s enfin
C'est mon p è r e .
E n avant,
Fanfan la T u l i p e ;
O u i , m i l l ' n o m d'un' p i p e ,
E n avant.
M a i n t e n a n c e me repose
Sous le chaume hospitalier,
E t j ' y o u l t i v e lu r o s e ,
San» négliger l e laurier.
154
TEMPETE.
J'aime le tapage,
L e tapage, le tapage ;
Oui, je suis tapageur >
J'ai besoin d'orage.
J'aime le tapage,
L e tapage, le tapage ;
Oui, je suis tapageur ;
C'est là mon humeur.
J'aime le tapage,
L e tapage, le tapage ;
Moi, je suis tapageur.
J'aime le tapage,
I.c tapage, le tapage ;
Oui, c'est là mon humeur.
Le tapage, le tapag» ;
Moi, je suis tapageur.
J'aime te tapage,
L e tapage,, le-tapage?
Oui> c'est là mon humeur.
PAPA-MIGNON.
II était de la Garonne,
Rivière un peu fanfaronne,
Il avait l'âme gasconne,
E t s'exaltail sans façons.
Ne parlant que de noblesses,
D'alliances, de comtesses,
De marquis et de duchesses,
De lambels et d'éeussons.
L e maréchal de Martignon
N'était rien près Papa-Mjgnon,
Mignon, Mignon, Papa-Mignon.
Dans les frayeurs qu'on lui donne,
Il se transporte à Navbomie,
Sans en rien dire à personne,
Pour prendre le saint habit-
D è s l o r s qu'on le vit paraîtra,
L e révérend père maître
L'introduisit dans le c l o î t r a ,
E t d'un ton nasard lui dit :
" Venez-vous iei tout de bon ?
** N'êtes-vous plus Papa-Mignon 1
l i
Mignonj Mignon, Papa-Mignoi*.
" Quelle e$t la raison, mon père,
(
* Qui vous fait quitter la chaire
" Qui a rejeté Saint-Pierre
" E t la constitution 1
" Chez vous l'on fait borme c h è r e ,
" I c i ce n'est que misère ;
t {
S i noua sommes votre affaire,
" I l vous faut changer de ton :
** Vous porterez sur le chignon
f
* L a besace, Papa-Mignon,
( <
Mignon, Mignon, Papa-Mignon. "
" Nous avons notre langage :
( (
Nous disons, notre fromage,
f <
Notre pain, notre potage ;
" Méprisons le beau français.
( (
Du savoir Ja politesse,
f t
Du langage In justesse
" Ne sied point à la noblesse t
L E CORBEAU E T L E R E N A R D .
— O u i , r é p o n d le n i g a u d , à c e - p r o p o s flatteur..
E t l u i d o n n e a u s s i t ô t J V Î r e s s ' d e son t a i l l e u r -
S u r l'air du tra-la-la-îa, & c .
C e r t e s , s i r o t ' r a m a g e * r é p o n d à vat> p a P î o î ,
V o u s enfoncez D i i p r o , L a p h i u c h e et M a r i Ilot ;
C h a n t e z - m o i d o n c q u e l q ' c h o s e , u n e a r i e t t e , un r i e a r
C a r c h e z v o u s d ' p è r e e n fils c h a c u n n a î t musicien*
S u r l'air du tra-la-îa-la, & c
A l o r s , m a î t r e C o r b e a u resta tout c o n f o n d u :
J u s t e c i e l ! q u e l m a l h e u r ! U> u n e ! e s t défendit*
J e suis v o l e , d u p é : m a u d i t soit Je d e s t i n !
he d o y e n d e s c o r b e a u x p a s s e r p o u r u n s e r i n !
S u r l'air du tra-la-la-la, & c .
O r d o n c , do c e s c o u p l e t s la m o r « I e v o i c i ;
C o r b e a u x , p e t i t s et ç r a n d s , r e t e n e z b i e n c e c i :
C ' e s t q u ' i l est m a l a d r o i t , a dit u n v i e u x g o u r m a n d 5
Q u a n d o n ai m ' l e f r o m a g e de c h a n t e r en m a n g e a n t .
Sur l'air d« tra-la-Kvla & c - ;
161
L E R A T DE V I L L E E T L E R A T D E S
CHAMPS.
A la porte de la salle
Ils entendirent du bruit :
L e rat de ville détafe ;
Son camarade le suit.
Le bruit cesse, on se retire j
Itats en campagne aussitôt,
E t le citadin de dire :
Achevons tout notre rôt.
BERGERONNETTE.
Inconstante bergeronnette,
P a u v r e petit oiseau des c h a m p s ,
Q u i voltiges vive et coquette,
E t qui siiiies tes jolis chants ;
Bergeronnette si gentille,
Q u i tournes autour du troupeau,
P a r le* prés sautille, sautille,
E t mire-toi dans le ruisseau.
L'OCEANT.
J e suis de quart*
L a mer est belle ;
.11 é t i n c e l l e
Mon paquebot.
D o r s , matelot,
Dors, il est tard ;
Dors :
Il est tard.
Dors.
J e suis de quart.
C a l m e , immobile,
I l ê v e tranquille
J u s q u ' à demain.
B r a v e marin,
Dors, il est lard,
Dors :
I l est tard,
Dord.
J e suis de quart.
D é j à lu brise
Court et se brise
S u r le rocher.
D o r s , o nocher,
D o r s , il est tard j
Dors :
I l est tard,
Dors-
164.
J e suis de -quart.
M a i s mon n a v i r e
S e m b l e se r i r e
Des flots amers
Sous les é c l a i r s -
Dors il est tard ;
Dors :
I ! est t a r d ,
Dors.
A u quart ! au q u a r t !
L'onde en furie
G é m i t et crie
S u r le r o c h e r .
L'on va toucher !
Enfants, au q u a r t !
L'onde en f u r i e
G é m i t et c r i e
S u r le r o c h e r .
L ' o n va toucher 1
C ' é t a i t trop t a r d :
Ca;* la t e m p ê t e
M o n t r a sa t ê t e ,
E t le vaisseau
S o m b r a sous Peau :
C ' é t a i t trop t a r d .
P, CH. S
LA CAMPAGNE.
J ' y v o u d r a i s un é p a i s o m b r a g e ,
D e s g a z o n s , des fleurs, un ruisseau ,
U n v i e u x t i l l e u l d o n t le f e u i l l a g e
S u r nn banc t o m b â t en b e r c e a u ;
E î m o n a u i ; j dans ma retraite^
D e tous ses c h a r m e s à ia tbis
E m b e l l i r a i t la m a ï s o n n e t f e ,
L a m a i s o n n e t t e d e d a n s les b o i s .
L'AIGLE.
U n j o u r , une m è r e i m p r u d e n t e
A u x champs dormait.
U n a i g l e , à la s e r r e s a n g l a n t e
3
A u x c i é u x planait.
166
L'ÉDUCATION A L A J E AN-JACQUES.
C o c o , le livre de la vie
Apprend lui seul à tout savoir :
Or, si l'instruire est ton envie,
Sortons de Paris pour tout voir.
— P a p a , mais tout savoir, ma foi !
A quoi ç a s e r t i dites-le-moi-
— Tout savoir ! ô candeur biblique !
Que d?im mot j e vais é c l a i r e r ,
Tout savoir, 6 mon fils unique,
C a sert . . . à ne rien ignorer.
Ah ! jeunesse ! ah ! jeunesse !
C'est ainsi qu'il faut qu'on vous dresse ï
C a r à vous former bel et bien
L'université n'entend rien.
- ~ P a p a , c'est t r è s - j o l i , m a foi !
A quoi ça sert? dites-le-moi.
— E n ce m o n d e , où t o u t s ' a p p r é c i e ^
Souviens-t'en, mon petit l a p i » ,
C ' e s t avec l ' o r m e , que P o u s c i e ,
Q u ' o n failles planches de sapin.
A h ! jeunesse, & c
R e g a r d e ces p a l a i s s p ï e n d î d e s *
P o u r ça P a r i s n ' a pas d ' é g a l .
A d m i r e au loin les I n v a l i d e s ,
C e gros nougat l ï ï o n u m t n t a î .
J
—• I a p a c'est t r è s - j o l i , m a foi !
}
E n t r o n s à 3a mérra»'erJe,
L e rendez-vous dos a n i m a i r e ;
O b s e r v e c e u x - c i , j e t ' e n prie :
C e sont dey ours et des c h a m e a u x .
— P a p a , c'est t r è s - j o l i , m a foi I
A quoi ça sert 1 d i t e s - l e - m o i .
— M o n enfant, ce b é t a i l n o m a d e
S e c o n s o m m e c h e z les coiffeurs
A fabriquer de la p o m m a d e ,
E t des barbes p o u r les s a p e u r s .
A h f jeunesse, &c.
fi
L E CHEVRIEE DE LA MONTAGNE.
E M I L E BAHATEATT.
L E R E T O U R D U MONTAGNARD.
Où j e r e ç u s tant d e g a g e s d ' a m o u r !
A . BSTW.-BNÉ-
L ' E N F A N T DK SALI-ANCHES.
Voilà Sallauches,
Mon doux p a y s ,
Ses bois chéris,
Ses maisons b l a n c h e s ;
Voilà Saihmche.s ;
Adieu, Paris.
I c i , quelqu'un m'aime et m'attend,
K t j e dirai dans un instant :
JL'-tiiiAtiit qui frappe à v o i r e porte}
{.Petit P i e r r e et c e n t francs q u ' i l a p p o r t e ,
C e n t francs d ' o r pour voua opzvgués :
O u v r e z , m a m è r e , ils s o n t a;ag.tics.
Voilà Sailanches, &o.
A H o n s 1 vite, u n e v a c h e à l a i t ,
U n clos à J ' e n l o u n U i c h a l e t ,
U n pain b l a n c p a r c h a q u e j o u n w e ;
A v o u s , la vieille., et p a r a n n é e
U o e messe à la S a i n t J u l i e n ,
P o u r celui que vous s a v e z b i e n .
Voilà Sallanehes, &c.
E t p u i s lorsque v i e n d r a le s o i r .
D e v a n t vous h e u r e u x d e m ' a s s e o i r
A u coin de noire feu p a i s i b l e ,
J e vous lirai tout h a u t la bible ;
C a r j e sais l i r e , et c o m m e il faut.
T e n e z , m è r e , é c o u t e z plutôt,
^oilà S aHanches, &c.
L l i PA711E DU T Y I i G L .
EMBARQUONS-NOUS.
Je verrai ma chaumière ,
Ses bosquets odorants,
Les sentiers où ma mère
Guida mes premiers ans.
Le dieu du jour, &o .
Enchantez le voyage,
Songes dqux et légers ;
Bercez jusqu'au rivage
Les heureux passagers-
Le dieu du jour, &te.
M M E . A N T O I N E T T E DE LA B .
175
On v a n t e ces p a l a i s , c e s t e m p l e s , ces t r o p h é e s ,
Q u e la belle Italie é l è v e j u s q u ' a u x e i e u x ,
Kt q u ' o n p r e n d r a i t p l u t ô t p o u r l'ouvrage des iWw*
T a u t leur ffrandem' diadique é b l o u i t tous les yea*:
M o i p o u r t a n t )e p r é f o i e
A ce brillant séjour
L'l«iral>le-tort rte m o n pew>,
O u j e feçfcsf t e j o n r
L E RETOUR AU T Y R O L .
NAPLES.
L e doux printemps se l è v e ,
Riche comme un beau rêve :
Partons, ami*, partons.
177
L^hirondelie légère
î<ïe rase pas la terre :
Les vents nous seront bous*
Vogue ma balancelle ;
3
CE QUI R E N D L E S A N G E S JOYEUX.
Mon cher enfant, loi que j^ainie,
Viens apprendre, en m'écoutant,
Ce qui rend, dans le ciel même,
Ton bon ange plus content.
A chaque mot prends bien garde ;
Et tous les anges des cieiix,
D'où la Vierge te regarde^
Seront joyeux -'
178
O u i , si la V i e r g e t e r e g a r d e s
T o u s les a u g e s s e r o n t j o y e u x .
L e m a t i n , quand tu t e l è v e s ,
I l faut r e m e r c i e r D i e u ,
I n » qui f a i t s i d o n x l e s r ê v e s .
E t ion firmament si bleu.
D e Dieu c h a r t e 1A l o u a n g e ,
E t tous les anjrcs des c i e u x ,
Q u i te p r e n d r o n t p o u r un a n g e ,
Serontjoyeux !
E n te rejyftrfJan't cornise un a n g e ,
T o u s les anges seront j o y e u x !
A l'orphelin de ton â g e .
A u vieillard q u i <iit : J ' a i faim î
S u r l e c h a m p , c r o i s - m o i , .partage
T e s plus beaux fruits et ton pain ;
A t o u t pau«ce»fa jss-j'aupiOrvé,
E t tous lesangeséesI cieùx*
B é n i s s a n t Penfant ;quj d o m ï e ,
Seront joyeux !
E n b é n i s s a n t l'enfant (jui d o n n e .
T o u s les anges s e r o n t j o y e u x !
L ES CRAINTES MATERNELLES.
C a r de votre m è r e
Pour charmer le cneur,
Il n'est sur la terre
Point d'autre bonheur.
Toujours, sœurs et f r è r e s ,
Soyez bons amis ;
Dans vos jours prospères
Vous serez bénis.
Jamais de c o l è r e ,
D e propos menteur :
L a bouche sincère
Sait toujours le cœur.
N'ayez défiance
De sévérité :
Toujours l'indulgence
Suit la vérité-
pour v o t r e m è r e ,
IVÏes p e t i t s c h é r i s ,
Vons ferez sur t e r r e
U n vrai p a r a d i s .
MME. PBIOUX
A DIX ANS,
A VINGT ANS,
J e a n disait : C ' e s t u n g r a n d m a l h e u r s
Croyez-en m a parole.
D'être i n s o u m i s , t r i s t e , e t b o u d e u r ,
Q u a n d on p a r l e d ' é c o l e !
E c o u t e z - m o i bien :
Q u a n d o n ne sa.it r i e n ,
L'avenir épouvante*
N e m ' i m i t e z pas :
J ' a i m a l fait, h é l a s !
Dr- r i r e do. m a t a n t e .
TH. DXIÏIVE
183
L A B U L L E D E SAVON. ^ ^
D'un souffle n é e ,
D'azur o r n é e ,
Huile de vent,
L é g è r e et folle,
V e r s le ciel vole,
T e balançant.
De ta peinture,
De ta dorure,
Q.u'est-il resté ?
Comme toi fière,
Mais é p h é m è r e ,
E s t la beauté.
LE CIÎANÏEUR.
O u b l i a n t le c h a g r i n .
U n contretemps m ' a r r ê t e :
Fant-ii me rebuter ?
A vaincre j e m ' a p p r ê t e .
E t sais encor c h a n t e r .
Ranimant mon courage,
JLe c h a n t est à m o n c œ u r
C e q u ' e s t a u vert b o c a g e
D u matin la fraîcheur.
L a gentille a l o u e t t e .
L e rossignol des b o i s ,
L a caille e t l a f a u v e t t e
Font résonner leur voix,
ïkins P a i r , dans-la p r a i r i e .
J ' a i m e leurs c h a n t s j o y e u x ;
A u s s i , toute la v i e ,
.Te veux c h a n t e r c o m m e e u x .
C H . L A sir;
L'OREILLER D E L ' E N F A N T .
hA. C H A P E L L E D E G U I L L A U M E TELL.
A % y •
HANNETON, VOLE.
Q u a n d (u reviens sons le f e u i l l a g e ,
T o u t est v i v a n t tout est j o y e u x ;
N o u a dansons g a î m e n t sous l ' o m b r a g e ,
E t tu t e m ê l e s à nos j e u x .
Oh !
H a n n e t o n ^ v o l e , v o l e , vole ;
'Hanneton,
Voie d o n c .
/ T
LA PETITE MAMAN.
Comme i! sourit ! comme il sommeille !
Dans son berceau qu'il est charmant !
Moi, bonne sœur, pour lui je veille ;
Mon pied le berce doucement.
Dormez, petit frère,
Oh ! ne craignez rien :
Je suis votre mère ;
Maman le veut bien.
D'abord c'est moi qui veux l'instruire,
Pour le former suivant mon goût ;
Dans ce dessein j'apprends à lire :
Car je prétends qu'il sache tout.
O h ! que m a t a n t e s ' c i t t r o m p é e ,
H i e r , avec son beau p r é s e n t !
L à , m'appoyter une p o u p é e
Q u a n d j e me dois à m o n enfan* !
J.-J, POKCHA
L E JOVR DE L'AN.
O u i ! g-ui ï
L e j o u r de Tan
Auprès d'elle
N o u s rappelle*
G a i ! gai !
P r è s de m a m a n ,
F a i s o n s bien le j o u r d e l'an.
T o u t c o m b l e ici n o s d é s i r s ;
L a voix du c œ u r nous c o n v i e ,
C o m m e au b e r c e a u de la v i e ,
A g o û t e r les v r a i s p l a i s i r s .
P o u r t a n t un r e t o u r f â c h e u x
T r o u b l e e n c o r ce j o u r p r o s p è r e :
M a m a n , nous ne t'offrons g u è r e
Q u e des c a r e s s c s d e s vœtix.
}
D e tes bienfaits a s s i d u s ,
N o t r e e x i s t e n c e est le m o i n d r e :
C a r tu fais tout p o u r y j o i n d r e
L e s talents et les vertus-
189
/i $
LE GOURMAND.
J e me peins la Volupté
Assise la bouche pleine
Sur les débris d'un pâté.
L E S DEUX E N F A N T S DU P E C H E U R .
S e s f i l e t s , sa b a r q u e f r a g i l e r
V o i l à notre unique trésor ;
S a c a b a n e est le s e u l a s i l e
O ù toujours nos r ê v e s sont d'or.
F r è r e , qu'apporte cette l a m e ?
D u r e t o u r e s t - c e un p r é c u r s e u r ?
— H é l a s ! elle apporte une r a m e
E t les v ê t e m e n t s d'un p ê c h e u r .
Silence
7
* " SILVIO PELLICO
au Spielberg.
H é l a s ! d a n s m a prison» q u a n d d ' u n c i e l s a n s n u a g e
G l i s s e un r a y o n plus p u r , c o m m e un r e g a r d a m i ;
L o i n d e m e c o n s o l e r , ,je p e r d s b i e n t ô t c o u r a g e ;
J e sens des pleurs venir, et m o n c œ u r a g é m i :
E n voyant ce beau ciel, non, jamais je n'oublie
Q u ' i l n'est qu'un ciel, un seul, pour les pauvres
[proscrits.
A h î p o u r q u o i n'es-tu pas m o n b e a u c i e l d'Italie %
L e c i e l a i m é de m o n p a y s ?
193
H é l a s ! dans ma prison, parfois, lorsque je rêve,
Un songe, cet ami de mon sommeil léger,
M é d i t que je suis libre, et que mon mal s'achève ;
Que j ' a i ma liberté sur un sol étranger.
Sur un sol étranger ! oh ! je vous en supplie,
Mon Dieu ! je ne veux pas être libre à ce prix,
Qu'on me donne plutôt des fers en Italie :
J e veux mourir dans mon pays.
EMILE BARATEAT;.
L'ALOUETTE.
Alouette légère,
Si joyeuse aux beaux jours,
Loin des bruits de la terre
Chante-nous tes amours.
Dès que l'aube étincelle,
J'aime à suivre des yeux
Vers la voûte éternelle
Ton essor radieux.
E n ouvrant ta paupière,
Loin des ombres du sol,
A u foyer de lumière,
Vers Dieu va, prends ton vol.
Nul bonheur en ce monde
N'est constant, ni r é e l ;
L'allégresse profonde
N e se trouve qu'au ciel.
Ah !
Alouette l é g è r e , & c .
EUCENE FJE LoNLAV.
L E BUIS B É N I .
L e laboureur et sa compagne
Amènent leurs petits enfants
Chercher au loin daus la campagne
C e buis qu'ils offrent pour encens,
E t le Dieu qui donna sa vie
Afin de nous donner les cieux,
L e jour de la P â q u e fleurie
S e contente du buis pieux.
A. D.ECOUKCELLE-
L'hirondelle frileuse
Fuit, revient tous les ans,
L a belle voyageuse,
Aux doux feux du printemps.
Moi, je reviens comme elle,
Quand le froid glace l'air :
C'est pourquoi l'on m'appelle
L'hirondelle d'hiver.
C'est moi, &c.
Habitants de la ville,
Vous attendez toujours
Votre hirondelle agile
Ramenant les beauxjours ;
E n plenrantmon absence^
Ma mère attend ainsi,
Le cœur plein d'espérance,
Son hirondelle aussi.
C'est moi, & c
FHAKCÏS TOURTE»
197
D A N S L A MAIN D E DIEU. $
T o i qui touches la p l u m e .
T o i qui tiens le p i n c e a u ,
T o i qui frappes l'enclume
E t saisis le marteau,
P o u r vous la d e s t i n é e 1
E s t là dans un burin,
D a n s la rude j o u r n é e ,
D a n s le bois ou l'airain.
M a i s du p ê c h e u r a g i l e ,
Qui vit sur le flot b l e u ,
L a barque si fragile
E s t dans la main de D i e u .
Soldat, au cœur de flamme,
T o n sort est dans ta m a i n ,
E s t dans ton oriflamme,
Qui te trace un c h e m i n ,
D a n s Pair qui t'environne,
Dans ton magique essor,
D a n s la main qui te donne
U n e épaulette d'or.
M a i s du p ê c h e u r , &c.
L O I N DU B R U I T D E S V I L L E S .
L a campagne est b e l l e .
L ' a i r limpide et pur ;
L a vague étincelle
Sous un ciel d'azur :
Oublions l a terre ;
Quittons le coteau ;
Du l a c solitaire
Viens charnier l ' é c h o -
Loin du bruit des villes,
Chantons toujours
Nos plaisirs tranquilles
E t nos beaux j o u r s .
T o u t dans la nature
Semble s'animer ;
Parfum, doux murmure,
Tout virnt nous charmer-
Dans notre nacelle,
Oublions P a r i s ;
V i e n s , ma susur fidèle,
Sur ces bords fleuris.
Loin du bruit, & c .
Quant! le cieî se v o i l e -
T o u t l à - b a s , là-bas,.
Aujardin, Fétoile
M e p a r l e tout b a s , , *
G r a c i e u s e et b e l l e ,
p a y o n s tout d o r é s ,
Dis, que m e dit-elle ?
D i s , que me dit-elle 'i . .
— E î l e dit : R e n t r e z ;
il est t a r d , r e n t r e z ;
M o n e n f a n t , r e n t r e z .;
i l est t a r d , r e n t r e z ,
Rentrez, rentrez*
Qtunr.ci la n u i t a p p r o c h e ^
;
î .lu-"fm ne p e u t r i e n v o i r .
M o i , j ' e n t e n d s 1s cloelnv
.Me p a r l e r , le soir . . >
'Doux s o n s , yoix fidèle,
D u ciel e n v o y é s ,
D i s , q u e me, «lit-elle ?
D i s , q u e m e d i t - e l l e j • • ••
— E l l e dit : P r i e z ;•
ï l est t a r d , p r i e z ;
M o n enfant, p r i e z :
ï l est t a r d , p r i e z »
^ j i e z feriez-
;
'201
€ £ u i u d , dans la nuit b r u n e .
S u r sou c h a r t r e m b l a n t .
Voyage la lune
T o u t en m e p a r l a n t . • .
S a Manche étincelle
R e n d mes yeux charmes \
-Dis, que m e dit-elle 1
D i s , que m e dit-elle % . - -
— Elle dit : Dormez :
Il est tard, dormez ;
M o n enfant, dormez ;
Il est t a r d , d o r m e z ,
Dormez., dormez,
L'étoile s'apptochc;
Dit. l ' e n f a n t , r e n t r o n s .
E n t e n d s - t u la oloclie ?
O h ! v i e n s , nous p r î r œ u .
Soudain petit Pierre
I t e n t r a , p r i a Dieu,
E m b r a s s a sa m è r e ,
E m b r a s s a sa m è r e ,
E t lui dit : A d i e u ;
I l est t a r d , adieu ;
A demain, adieu ;
A u revoir, adieu,
Adieu, adieu.
E M I L E B A K A T E J S . &
502
t
%é> 5SL U N Ï 0 I J T PETIT ROI.
Sur cet arbuste sans feuillage
Voyez cet oiseau tout petit,
Si petit qu'une fleur sauyag<s
Set ait trop vaste pour sou. nid :
Eh bien, c'est le roi des bruyères,
Ne régnant qu'aux jours-des frimas*
A l'entour de« pauvres chaumières ;
Un arpent forme ses états.
Roi d'un petit royaume,
C'est Pami du chalet ;
Sou palais est un chaume.
Son nom, le Roitelet*
Il n'a point de manteau d'hermine,
Vêtement de la royauté,
Cependant, qu'il a bonne mine
Dans sa petite majesté
Cherchant, lorsque tombe la neige.
Un abri contre les glaçons.
Sous Phumble toit qui le protège
II entre sans plus de façons*
ïtoi d'un petit royaume, &c<
Une branche lui sert.de tfône ;
Il n'a ni courtisans; tô"ç^hlÇi
Pour lui, le poids û'ffî&^àwcqntie
:
Le plus" léger sera it trop lourd»
Il pr-end sur ses sujets fidèles
Un très-mince impôt, croyez-moi ;
E t puis, comme il porte des ailes,
Point d'esclavage, c'est sa loi.
Roi d'un petit royaume, &e.
JGMILC BARATJ&A*;.
203
À h/ .v.r
ri S fcr' •
L ' A N G E DE L A PITIE.
L o i n du sol q u i m ' a vu n a î t r e
Si j ' a i dû p o r t e r m e s p a s ,
J e n ' a i JHI vous m é c o n n a î t r e ,
B o r d s .chéris, h e u r e u x climats.
F r a i s vallons, r i c h e s c a m p a g n e s .
L a c s d ' a z u r , b o s q u e t s en fleur,
r
iS oirs t o r r e n t s , s o m b r e s m o n t a g n e ^
.Rendez-moi tout m o n b o p h e u r .
Ta-la-1;*, la-la-ln, ta-ïa-ïu ;
T u - l a - l a , t a - ï a - ï a . ta-ly.-k.
Q u e j ' a i m a i s sur !a v e r d u r e
A c h a n t e r de gais r e f r a i n s ,
Q u a n d , au b r u i t d e P o n d e p u r e 3
R é s o n n a i e n t les t a m b o u r i n s !
A u x a c c e n t s de P a l l é g r e s s e ,
J e sentais b a t t r e m o n c œ u r .
J e tressaille eiicor d ' i v r e s s e ,
Q u a n d j e songe à m o n b o n h e u r .
M a i s , de la v e r t e b r u y è r e ,
O n a c c o u r t , on v i e n t vers moi ;
C ' e s t m a s œ u r , c ' e s t m o n vieux p è r e .
M a m è r e que j e revois !
5
O chalets d e l ' H e l v c t i c j
P a r d o n n e z un j o u r d ' e r r e u r .
D<;&oriïKus, à vous m a vie :
Près de vous est le b o n h e u r .
Mur.. A M A S us TASZ-C
205
L E C H A N T DU C O N T R E B A N D I E R .
Narguant la régie.
J'ai du bon tabac,
De i'horlogevis,,
Du rum et du me ;
Au diable la clique,
Douane et commis.
Moi, je fais la nique
Aux droits réunis.
XAVIER CE MOSTEPAIK.
LA R E S S E M B L A N C E E T L A "
DIFFERENCE.
L a douceur et la beauté
F o n t notre félicité :
Voilà la ressemblance.
L a beauté, deux ou trois ans ;
L a douceur, dans tous les temps : »
Voilà la différence.
L e voleur et le tailleur
Du bien d'autrui font le leur :
V o i l à la ressemblance.
L ' u n vole en nous dépouillant.
E t l'autre en nous habillant :
Voilà la différence.
26
20.8
Hippocrale et le canon
Nous dépêchent chez Pluton :
Voilà la ressemblance.
.L'un le fait pour de l'argent,
L'autre gratuitement :
Voilà la différence •
L e perroquet et l'acteur
Tous deux récitent par cœur :
Voilà la ressemblance.
Devant le monde assemblé,
L'un siffle, l'autre est sifflé :
Voilà la différence.
PANUASD.
L E TRAVAIL P L A I T A DIEU.
L E CHANT DU BERCEAU.
Sous la charmille,
L'oiseau s'enfuit j
L a lune brille ;
Voici la nuit.
L a blanche étoile
Luit au ciel d'or,
Pure, sans voile,
E t tout s'endorj.
Clos ta blonde paupière ;
Enfant, dors sous mes yeux ;
Ton bon ange et ta m è r e
Sur tei veillent tous d e u x ;
Dors, dors.
On dit qu'en r ê v e ,
Enfant charmant,
Dieu vous enlève
A u firmament"
L à , tous les anges
Chantent j o y e u x
Gloire et louantes
A u roi des cicux.
Clos ta blonde paupière, & c .
Sommeille encore,
E t que longtemps
T o n cœur ignore
Tons nos tourments.
Q u e tous les songes
Soient au r é v e i l
Les doux mensonges
D'un doux sommeil-
Clos ta blonde paupière, & c
E. Piouviss.
2il
LE LOUVETIEU.
U n jour, me voyant en f o r ê t ,
L e rai me dit : Virus à Versailles.
— S i r e , hélas ! lui dis-je à regret.
L à - b a s , vous n'avez que des cailles,
.Site, à Vureaillu ! y songez-vous '{
Toujours des cerfs, jamais de loups !
Jamais de danger,
Ni d'homme à venger !
Harloup î vlaô ! harloup ! vlaô !
Gais louvetiers, & c .
S o i t , j e te fais grand l o u v e t i e r ,
M e dit le roi ; par tes prouesses
S a c h e ennoblir ton beau m é t i e r ;
T u peux compter sur mes largesses.
Kn appréciant ça, de phiisir
M a pauvre mfire en crut mourir.
Depuis ce jour-là,
.le chante, oui-da :
Harloup ! vîuô ! harloup ! vlaô !
Gais louvetiers, &c-
ERNEST BOTJS<»ET.
213
A 8é>$>
LE PETIT JEAN.
Sur la terre,
Vous qui passez, écoutez ma prière,
Ma prière :
Je suis un pauvre enfant,
Sans pain et sans argent.
Ma chanson pour eompag-ne,
J'ai quitté la montagne j
Protégez mon retour,
Que je retrouve un jour
Ma vieille mère,
Que je chéris.
Nos bons amts,
Notre chaumière,
Tous biens, hélas ï
Qu'on ne remplace pas.
FEEDEIUC BEHAT.
DEUX ENFANTS.
LA VIERGE DOREE,
Vierge dorée,
Mère adorée
De nos jeimes cœurs.
Brillante étoile,
Guide la voile
Des pauvres pêcheur*-
27
216-
C'est pour n o u s que leur courage?.
T é m é r a i r e en ses bienfaits.
Va braver pendant l'orage
L e flot p r o p i o e a u x filets.
L à - b a s , sur la m e r qui g r o n d e ,
Battus par les noirs a u t a n s ,
Ils n'ont pour seul bien au m o n d e
Q u e les pleurs de leurs enfants-
Vierge dorée, &c.
O providence divine
Du pêcheur qu'elle conduit,
D o n t l e front d'or s'illumine
C o m m e un f;ma! d a n s l a n u i t ,
Daigne encor, V i e r g e si b o n n e l
F a i r e un miracle en ce j o u r $
Q u e l'or de ton front r a y o n n e ^
P o u r éclairer leur retour-
Vierge doréaj^&c
K. AUCOVET.
L'HORLOGE DE LA NOURRICE,
A St>b$
LA F E T E DE L'EGLISE.
L a cloche sonne,
E t Pair résonne
D e chants j o y e u x ,
E t de l'église
L a voûte grise ;
L ' é c h o redit les airs pieux.
A
CAPTIVITÉ.
Q u a n d je partis, m a bonne m è r e
M e d i t : " Tu vas sons d'autres c i e u s ;
t c
D e nos savanes la c h a u m i è r e
( {
V a disparaître de tes y e u x ;
£ (
Pauvre enfant ! si tu savais lire,
" J e t'écrirais souvent, h é l a s ! "
F i l e z , fiiez, ù mou navire :
C a r le bonheur m'attend là-bas.
LA MOUETTE DE SAINT-MARCOU-
Légende de Normandie-
E N P A R L A N T DE M A M È R E .
De la bible, en sa chaumière,
Elle lisait les trésors j
Puis, nous faisions la prière ;
On priait si bien alors !
Je l'entends qui me répète :
Ici-bas, désire peu ;
" Pour être heureux, sois honnête :
" Voilà ce qu'enseigne Dieu."
Ah ! ah !
Son souvenir, je !e révère,
Moi qui suis maintenant si vieux.
Voyez, enfants, en parlant de ma mère,
Des pleurs, des pleurs mouillent mes yeux.
EMILE BARATEAT'.
2Z«
F r è r e , oh ! vois n o t r e p a y s ;
E t l à - b a s , dans le t a i l l i s ,
C ' e s t notre m è r e , à ses fils
Q u i tend ses b r a s c h é r i s !
Il est l à le paradis !
GUSTAVE LKuorae-
227
L A R É P O N S E C U E O N DIEU.
Un p è l e r i n , hasard suprême !
K n secret avait écouté ;
D e son pain noir, pauvre lui-même,
I l leur jeta la c h a r i t é ,
E t quand s'éveilla leur misère,
Dans le calme de ce saint lieu :
Oh ! dit l'enfant, ta vois, ma mère
C ' e s t la réponse du bon Dieu.
ÏIIRPOJ.YTS GVZK
22S
,i
(\"9 la°~''
> DORS, MON E N F A N T .
L E C H A N T DU M A T E L O T .
* L E ROSSIGNOL
Q u e , le soir, & c .
EMILE: B A R A TE AU.
Q 7C LE MARQUIS DE CADEDIS.
29
332
/"77 LA P E T I T E P E L O T E .
Au retour de la guerre,
Quand un soldat français
Porte à sa boutonnière
L e prix de ses hauts faïtS|
Je croîs à sa vaillance
Sans demander pourquoi.
Voilà comme j e pense ;
Pensez-vous comme moi î
Du faste l'étalage
N e séduit pas mon cœur.
Dans mon saint ermitage.
Je goûte le bonheur ;
-
Je sui; en conséquence
i'ius heureux que le roi.
Voilà comme &c.3
Si jamais la richesse
M'accorde ses faveurs,
234
Je veux avec largesse
Soulager le malheur ;
Protéger l'indigence
E s t ma plus douce loi.
Voilà comme, & c
L E S SOUVENIRS DU F O Y E R . $ Y™ %
Q u a n d j ' y songe ! n a g u è r e ,
A la moisson d e r n i è r e ,
S o u s ton feuillage é p a i s
J'allais prendre le frais j
Maintenant, de l'aïeule
Chauffe les doigts frileux-
P r è s de toi j e suis seule,
Mais tu nous as vus deux*
A i n s i la vieille Marguerite,
Songeant au jour de son bonheur,
A u coin du foyer qui l'abrite
Réchauffe ses mains e t son cœur.
FlïKDERIC D E COUIÎCY.
, > LE VOYAGEUR.
T A B L E A U D E PARIS r\
A CINQ, H E U R E S Df." MATIIf•
L'ombre s'évapore,
E t déjà l'aurore
De ses rayons dore
Les toits d'alentour ;
30
240
les lampe» pâlissent,
tes maisons blanchissent,
Les marchés s'emplissent ;
On a TU le jour.
De'la Villette,
Dans sa charette,
Suzon brouette
Ses fleurs sur le quai,
Et de Vincenne
Gros-Pierre amène
Ses fruits, que traîne
Un âne efflanqué.
Déjà l'épicière,
Déjà la fruitière,
Déjà l'écaillère
Saute à bas du lit.
L'ouvrier travaille,
.L'écrivain rimaille,
Le fainéant bâille,
Et le savant lit.
J'entends Javotte,
Portant sa hotte,
Crier : Carotte,
Panais et chou-fleur !
Perçant et grêle,
Son cri se mêle
A la voix frêle
Du noir ramoneur.
Le joueur aride,
L* mine livide
241
TABLEAU DE PARIS
L à , je devine
Poularde fine,
E t bécassine,
E t dindon truffé ;
Plus loin, je hume
S a l é , légume,
Cpits dans l'écume
D'un bœuf réchauffé.
243
Le sec parasite
Flaire, et trotte vite
Partout où l'invite
L'odeur d'un repas j
Le surnuméraire
Pour vingt sous va faire
Une maigre chère
1
Qu'il ne paîra pas. !
La tragédie,
La comédie.,
La parodie,
Les escamoteurs :
Tout, jusqu'au drame
E t mélodrame,
Attend, réclame
L'air des amateurs.
Dix heures sonnées,
Des pièces données
Trois sont condamnées
E t se laissent choir.
Les spectateurs sortent,
Se poussent, se portent ;
Heureux, s'ils rapportent
E t montre et mouchoir !
e i
Saint-Jean, L a Flèche,
" Qu'on se dépêche . . .
( t
Notre calèche I
— Mon cabriolet I "
E t la livrée,
Quoîqu'enivrée,
Plus altérée
Sort du cabaret.
245
Les earosses viennent,
S'ouvrent et reprennent
Leurs maîtres, qu'ils raôneîst
En se succédant ;
E t , d'une voix acre,
Le cocher de fiacre
Peste, jure et sacre,
E n rétrogradant.
Quel tintamare !
Quelle bagarre !
Aux cris de gare
Cent fois répétés,
Vite on traverse,
On se renverse,
On se disperse
De tous les côtés.
Faute de pratique,
On ferme boutique.
Quel contraste unique
Bientôt m'est offert !
Ces places courues,
Ces bruyantes rues,
Muettes et nues,
Sont un noir désert.
Une figure
De triste augure
M'approche, et jure
En me regardant . . -
Un long qui vive
De loin m'arrive,
Et jo m'esquive,
De peur d'accident*
P a r longs intervalles.,
Quelques lampes paies,
Faibles, inégales,
?
M éelaire«t encor.
Leur feu m'abandonne ;
L ' o m b r e m'environne ;
L e vent seul résonne ;
Silence î . . . tout dort.
D E S A usinas
LE M É N A G E D E G A R Ç O N .
Ç ( %G LA. L E T T R E D E F A I K K PART,
0 *
Rose, l'intention d'ia présente
Est de t'informer d'ma santé.
L ' a r m e ' française est triomphante,
Et moi j ' a i l'bras gauche emj)orté.
Nous avons en d'grands avantages ;
La mitraill' m'a brisé les os.
Nous avons pris arm's et bagages ;
Pour ma part, j ' a i deux ball's dana l'doa.
ROULE T A BOSSE.
Roui' ta bosse,
Mon p'tit luron,
Et ris toujours,
urs, à pieds comme
coma eu carrosse;
Roui' ta bosse,
Mon p'tit luron ;
Sois toujours gai, toujours franc, toujours rond*
250
L E R E V E N A N T SIMON. A 7'£
A mon s'eours, mes enfants !
Entrons, il est temps :
D'frayeurme v'Jà morte.
C'est Simon, not'grand gas,
Qui r'vient d'son trépas
E t nous terrd les bras.
C'est ben lui, voyez-vous ?
Enfermons-nous tous,
Tenons^ben la porte ;
Toi, pour le renvoyer,
Prends vit' ton psautier,
Moi, mon bénitier.
— Pan, pan, pan, ouvrez-donc,
C'est vot'gas Simon
Qui r'vient d'Angleterre-
Me trouvant mal là-bns,
J'm'en r'viens à grands pas ;
N'vous sauvez donc pas.
— Va-t'en, mon cher enfant,
Pour toi dans l'instant
J'somm's tous en prière :
Pour gagner l'paradis,
Ecout' ben, j'te dis,
Un I>e profundi*.
252
— Bon, un De profanait !
C'est toujours ça d'pris
?
Par l'trou d la serrure.
Mais êt's-vous donc tous fous %
Ou bien voulez-vous
M'renvoyer d'ehez nous %
—Oui, ouï, mon cher enfant,
D'nous tu s'ras content :
Car demain, j't'assure,
Pour adoucir ton sort,
J'te frai dir' d'abord
Un servie' de mort-
CA M'ARRANGE E T CA M ' D E R A N G E . /|
AIR : Turluretle.
( Si je rencontre un arai
Qui ne m'aim' pas à demi,
Qui pour moi vol'rait au Gange,
• Ca m'arrange,. ...
Vraiment ça m'arrange.
Accosté par und'ees gens
Prodigue» de compliment?,
.Là-d'siis comm'je n'prends pas l'eliange,
Ca m'dérange,
Vraiment ça ni'dérange.
Q O LA TOURNÉE DU DIABLE.
i "*•
<c
Et vous, bons cultivateurs,
Qui n'êtes point de ce nombre,
Vous êtes des gens d'honneur ;
L e diable n'a rieu de contre :
Vos terres vous cultivez ;
Honnêtement vous vendez
A la bonne mesure :
Vous n'irez pas en voiture. "
S60
L E PAYSAN.
A mes dépens est-c'qae vous voulez rire ?
Depuis une heur' vous m'app'lez paysan ;
Sans vous fâcher, permettez-moi d'vous dire,
Qu'un paysan vaut bien un suffisant.
Avec un mot j'pourrais bien vous fair' taire :
5
Monsieur Pvalet, faut bien qu'on trouv chez lions
Des gens comm'moi prnir labourer la terre,
Afin d'nourrir des parresseux comm' vous.
Pavions chacun not'go'ût, not'caractère •
Quand il fallut adopter UD métier.
Mon frère prit l'état de militaire,
£ t moi j'adoptai celui, de fermier.
Pour mon pays, quoique j'donn'raïs ma vie,
Au labourag' je m'Hyre avec plaisir :
S'il faut des bras pour servir la patrie,
Il faut aussi des bras pour la nourrir.
CONSERVONS L'ESPÉRANCE.
Ain de la Boulangère.
/ ^ (r L E C A F É -
Si v o u s v o u l e z s a n s p e i n e
Vivre bonne santé.
S e p t jours de la semaine^
P r e n e z du bon c a f é ,
ii vous préservera de toute m a l a d i e ;
S a v e r d i c h a s s e r a , l à , \k p
M i g r a i n e et fluxion ; d o n , , c l o n ,
R h u m e et m é l a n c o l i e .
S e s petits corpwscwïes
Tiennent lieu de tabae ?
Il ouvre les i d é e s
A u plus savants auteursj
K l fournit des p e n s é e s
A u x grands prédicateurs-
L e s fibres du cerveau par loi sont r é v e i l l é e s ,
E t la, mémoire «a a, l à , l à ,
L e s traces d'un sermon, don, d o » , f
Beaucoup m i e n s i m p r i m é e s .
Veut-on à l'audience
N e s'endormir jamais 1
V e a t - o n avec aisance
Rapporter un p r o c è s ,
P r o n o n c e r tin discours, faire quelque lecture !
U s e z , pour tout cela, là, l à ,
D e l'utile boisson, d o n , don :
S a force est toujours s u c e .
P r e n e z ce doux breuvage
f
Sans trop d empressement ;
A s s i s , en homme s a g e ,
H u m e z - l e lentement.
S a respiration communfqne la vie ;
E l l e réveillera, l à , l à ,
Toute la r é g i o n , d o n , d o n ,
D ' i m e t ê t e assoupie.
266
LE SPECIFIQUE UNIQUE-
Refrain.
A d m i r e z ce spécifique
Unique,
Qui guérit les maux
F a s s e s , présents, futur», nouveaux: :
Il est stomachique,
Odontalgique ;
J e le c è d e à tous,
Pour combien 1 pour deux sous, [sous !
Pour combien, messieurs ? pour c o m b i e u î pour deux
S u c des plantes les plus rares,
Q u e l e grand roi X i c o g o
F i t cueillir par les Tartares
D a n s les marais du C o n g o .
T&ri'^ en sa d o u b l e espèce,
A d t : u x fins il p e u t servir :
P r i s en l i q u i d e , il engraisse
P r i s en p o u d r e , il fait m a i g r i r .
C ' e s t le roi J e s a n t i d o t e s ;
P a r un p r o d i g e n o u v e a u ,
I l s e r t à cirej' les b o t t e s ,
E t m ê m e à blanchir la peau.
S a v e z - v o n s p o u r q u o i , m e s amis,
N o u s s o m m e s tous si r é j o u i s %
C ' e s t q u ' u n r e p a s n'est b o n
Q u ' a p p r ê t é sans f a ç o n .
Mangeons à la gamelle :
V i v e le son !
Vive- l e son !
M a n g e o n s à la g a m e l l e :
V i v e le son !
Du chaudron.
L E ROI D ' Y V E T O T .
II f a i s a i t s e s q u a t r e r e p a s
D a n s son palais de c h a u m e ^
E t sur un â n e , pas à pas,
Parcourait son royaume.
J o y e u x , simple et c r o y a n t ïe bien,
P o u r t o u t e g a r d e il n ' a v a i t r i e n
Qu'un chien.
Il n ' a v a i t d é g o û t o n é r e u x
Q u ' u n e soif un peu vive ;
M a i s , en r e n d a n t son peuple heureux,
I! faul b i e n q u ' u n r o i v i v e .
,
L m * a i ê m e v, t a b l e e t a'dixs . s u p p ô t ,
Wur c h a q n e m n i d l e v a i t t m p o t .
D'impôt.
Il n ' a g r a n d i t p o i n t ses é t a t s ,
F u t un voisin c o m m o d e ,
E t . modèle des potentats,
P r i t le p l a i s i r p o u r c o d e .
Ce n'est que lorsqu'il expira
Q u e le p e u p l e qtù l'euteï-ra
Pleura-
O » c o n s e r v e e n c o r le p o r t r a i t
D e ce digne et bon p r i n c e ;
CN**t P e n s e i g u e d ' u n c a b a r e t
275
F a m e u x dans la provinoe.
I-.es jours de f ê t e , bien souvent,
ïja. foule s'écrie en buvaot
Devant :
O h ! oh ! oh ! oh ! & c
BÉBÀHOER.
PROPHETIE TURGOTINE.
LE FLANEUR. A & 7 0\
M o i , je flâne ;
Qu'on m'approuve ou me condamne,
M o i , je flâne.
Je vois tout,
Je suis partout.
Dès sept heures du matin,
Je demande à la laitière
Des nouvelles de Nanterre,
Ou bien du marché voisin ;
Ensuite au café, je flûte
Un verre d'eau pectoral ;
Puis, tout en mangeant ma fiûte,
Ju dévore le journal.
M o i , je flâne, & c .
Pressant ma digestion,
Je cours à la promenade ;
Sans moi, jamais de parade,
Jamais de procession.
27S
Xi a s .le m ' ê t r e p r o m e n é ,
J e .vais, on gai parasite,
Rendpe à mes amis visite,
Quand vient l ' h e u r e du d î n é .
P a r une mode i n c i v i l e ,
S'il a r r i v e p a r m a l h e u r ,
Q u ' h é l a s ! ils dînent en v i l l e ,
A l o r s j e dîne p a r c œ u r .
M o i , j e flâne, & c
L e s o i r , p r è s des é t o u r n c a u x ,
A mon c a f é , j e habille
S u r les effets d'une b i l l e ,
Sur un coup de dominos.
J e fais la p a i x ou la g u e r r e
A v e c quelque vieux nigaud,
Qui sable un cruchon de b i è r e ,
Kn r a i s o n n a n t comme un pot.
M o i , j e flâne, &c.
Enfin soyez a v e r t i s
Q u e j e ne v a i s au spectacle
Que quand, par un grand miracle,,
S a n s orgueil et sans e n v i e ,
B u v a n t de l'eau pour soutien,
A i n s i j e m è n e la v i e
D'un j o y e u x é p i c u r i e n .
M o i , j e flâne, & c
CASIMIR MENKTKIEK.
280
MONSIEUR DE LA PALISSE.
B i e n instruit d è s le b e r c e a u ,
J a m a i s , t a n t il fut h o n n ê t e ,
11 n e m e t t a i t son c h a p e a u ,
Q u ' i l ne se c o u v r i t l a t e t e .
I l 6 t a i t affiible e t d o u x .
D e l ' h u m e u r d e feu s o n p è r e ,
Et i i ' e n t r a i t g u è r e e n c o u r r o u x ,
S i ce n ' e s t d a n s l a c o l è r e .
ï i se plaisait en bateau ;
E t , soit en paix soit en guerre,
31 allait toujours par eau*
A moins qu'il n'allât par terre.
I l m o u r u t en v r a i h é r o s ,
P e r s o n n e a u j o u r d ' h u i n ' e n doute ;
Sitôt q u ' i l e u t les y e u x clos,
A u s s i t ô t il n e vit g o u t t e .
I l m o u r u t le v e n d r e d i ,
L e d e r n i e r j o u r d e son âge ;
S'il fût mort lesaraedi,
Il eût vécu davantage.
L E G A S C O N .
O n a vu d é l ' a c a d é m i e
L a s m e m b r e s les plus é r u d i t s
C é d e r la p a l n i e à m o n g é n i e ;
E n lisant les d o c t e s é c r i t s
Q u ' u n plat écrivassier m ' a pris-
L e u r s t i t r e s ! . . • j ' e n fais un m y s t è r e ?
L e sot qui leur doit un r e n o m ,
P a r v i n t au fauteuil littéraire
E n les p u b l i a n t s o u s son n o m .
Plus d'un gascon* &c.
E u b o n F r a n ç a i s , d é n:a patrie
J é fus le z é l é U é i c a s e u r ;
Mille f o i s j ' e x p o s a i ivia v i e ,
?
E t j e u s , p o u r p r i x dé nia valeur,
Croix dé St. Louis, croix d'honneur.
Q u ' i m p o r t e ! on voit mes boutonnières
Veuves dé ces riens élégants ;
286
P o u r m o i , p o u r les f r a c t i o n n a ire s ,
JLes saluts s e r a i e n t fatiguants.
P l u s d'un g a s c o n , & c
J ^ e u s toujours p o u r la c h a n s o n n e t t e
U n talent vraiment précieux ;
J
E t sans c e s s é j a i d a n s la t ê t e
D e s couplets m a l i n s , g r a c i e u x ,
E t les r e f r a i n s les plus h e u r e u x .
J u g e z , jnjez; d é m o n m é r i t e ;
F a v a r t , qu'on n ' a p a s s u r p a s s é ,
E t P a n a r d , que partout on cite,
Ont écrit cé que j'ai*'pensé.
P l u s d'un g a s c o n , &c.
P. J. CHARRIH.
JÇ TJË R E F R A I N DU CHASSEUR.
M e s avais, p a r t o n s p o u r la c h a s s e ;
D u cor j ' e n t e n d s le j o y e u x son-
T o n , ton, ton, ton,
Tontaine, ton, ton.
J a m a i s c e plaisir n e n o u s lasse j
Il e s t b o n en t o u t e s a i s o n .
Ton, ton,
Tontaine, ton, ton.
A sa m a n i è r e c h a c u n c h a s s e ,
E t le j e u n e h o m m e et le b a r b o n ;
T o n , ton, ton, ton,
T o n t a i n e , t o n , ton ;
287
Maïs le vieux chasse la bécasse,
&t le jeune un jeune oisillon.
Ton, ton*
Tontaine, ton, ton.
LE MOUSSE NAPOLITAIN.
M a l g r é la vague en f u r i e 3
C e s bras Font s a u v é d e s m e r s .
T o u t mouillé des flots amers^
i l va cherchant qui l ' e s s u i e .
L o i n de s a palria, &c
H é l a s ï il n ' a p l u s de m è r e ,
P o u r l'aimer et te n o u r r i r :
A douze a n s j i l va p é r i r
S u r u n j terre é t r a n g è r e !
L o i n de sa patria? & c .
HENBI LEDUCQ,
289
JEMMY. À ^
T A B L E A U DU JOUR D E L ' A N .
ï , e soleil à p e i n e a b r i l l é , .
Q u e tout le m r n d c est r é v e i l l é j
A c h a q u e ct:ig-e o » c a r i l l o n n e ^
O n r t ç n i t , on d o n n e .
O n sort, on rés-onne,..
Chacun va, vient, monte et descend :
V ' L à . c'que, c ' e s t q a e L'joav d e P t o .
:
A t v l e v e r Je ce j o n r c h é r i ,
i a l o t l P j . (pi!- n*u pay dormi",
A c c o u r t r e c e v o i r la p r m i c r e -
S i x francs d e son p è r e y
P i r i s , Hn d e sa m è r e ^
U n psautier de su g r a n d ' m i i m a r } :
?
V*jà c ' q u e c ' e s t q u e ( ' j o u r de l a a .
L'ORAGE.
Refrain.
Chers enfants, dansez, 4ansez :
Votre âge
1
Echappe à l'orage ;
Par l'espoir gaîment bercés,
Danoez, chantez, dansez.
292
x
E n f a n t s , l ' o r a g e , qui redouble,
Du ciel présage le courroux.
L e ciel ne vous cause aucun trouble 5
M a i s à mon â g e on craint ses coups.
S ' i l faut que j e succombe
E n chantant nos malheurs,
D é p o s e z sur ma tombe
V o s couronnes de fleurs.
UÉKANOEB-
ID'abord, indulgente,
K'allez empêcher
V o i x reconnaissante
Prête à s'épancher.
Qui vous complimente,
, Ma tante.
Qui vous complimente
Risque de vous fâcher.
Amitié touchante.
Bonté « « P S détour
Par vos soins enchante
C e t heureux séjour, '
E t toujours augmente.
Ma tante,
E t toujours augmente
Vos droits à notre amour.
F ê t e ravissante,
O ù , sans vous flatter,
Nu! qui ne consente
A vous exalter !
Mais lapins charmante,
Ma tante,
Mais la plus charmante
1
C ' e s t de vous imiter.
? ? M O N C L O C H E R A JOUR
M a i s , q u a n d on m M H que pour l a g u e r r e
Il fallait quitter mes amours,
M a métairie et mou vieux p è r e ,
E t p a r t i r au son d u t a m b o u r ;
Je répondis,
C o m m e j*VoiTâ P d i s »
Je r é p o n d i s aussi vr-u que j ' v o u s I M i s i
C i
J'aime mieux tua b r u y è r e
" E t mon c l o c h e r à j o u r . ' '
L a game'.I' ne m ' p v o ï i t a i t g u è r e ;
J ' d é p é r i s s a i s de j o u r en j o u r .
E n m a i c h a n t y j,"restai* en a r r i è r e ^
JVX'arrêiant, à c h a q u e d é t o u r ,
E t p u i s j.*p le tirais»
E l j e m'Jisais :
** Q u i V q u ' a u r a i t d i t , mon. g a r ç o n , q u ' t o m o u r r a i s
C i
^ S a n s r e v o i r t;i b r u y è r e
C i
E t ton c l o c h e r à jour î "
— ** A c ' ^ a r ç o n - l à i r y a r i e n à f a i r e ,
( c
Q u ' u n bon e o i i g é ; c ' e s t le p l u s c o u r t »
" D î t l e - m é d ' c i n : c a r au c i m ' t i c r e
u J >
À g r a n d s \nis il v a c h a q u e j o u r *
Aussitôt fait,
Comme il disait :
296
LE PETIT AVEUGLE. A
("pleurs,
Je trottai bien longtemps, toujours vsrsant des
Sur la route inconnue, o ù tant cueillaient des Heurs,
E t voilà que soudain la triste maladie
E n l è v e à mon p'tit chien le reste de sa v i e .
Viens à mon secours,
Maître de mes jours :
J e suis seul en ce lieu ;
E n perdant mon chien,
4 Je perds tout mon bien.
A la grâce de Dieu !
Loin de ma chaumière ! . • .
A h ! ah ! ah !
E t mourir sans mère î
A h ! ah ! ah !
Q u o i 1 tu me laisses, mon petit chien !
A h ! quel malheuï 1 ah ! tout me quitte-
Seul ici-bas tu m'aimais bien ;
<4u« ne suis -je encore à ta suite !
300
O glaive redoutable
D'un génie indomptable !
Vingt ans infatigable,
T u fis trembler les rois.
C'est mon seul héritage ï
L a gloire est son partage ;
Q u ' i l reste comme un gage
D e s plus brillants exploits.
A d i e u , F r a n c e chérie, & c
Longtemps une douce chimère
iierça mon cœur d'un tendre espoir.
On me parla d'une autre terre ;
Je ne devais jamais la voir.
O ma belle patrie !
Que n'ai-je pu t'offrir mon bras !
A d i e u , France chérie,
L e c i e l veut mon trépas.
C B E V E L DE C H A E L I M A O N E .
302
e
- Que les fronts y soient sans nuage ;
Que rien n'y révèle un tombeau :
Quand on est pur comme à ton âge,
Le dernier jour est le plus beau. "
Et, secouant ses blanches ailes.
L'ange, à ces mots, a pris l'essor
Vers les demeures éternelles . . .
Pauvre mère ! ton fils est mort.
REBOUL,
SI LOIN î SI LOIN !
Q u a n d , signal d'une b a t a i l l e ,
P o u r nous le fer va briller,
A u milieu de la mitraille,
Enfant, j e suis le premier :
C a r même ardeur nous rassemble.
Pourtant, Dieu m'en est témoin,
L e cœur me bat, et j e tremble
P « u r ma mère : elle est si loin !
305
Quand en mer près de nous passe
Allant en France ua vaisseau,
Pour le suivre dans l'espace
J e porte envie à l'oiseau.
Comme il va dans ma patrie.,
Pleurant, Dieu m'en est témoin,
.le luijette un nom, et prie
Pour ma mère : elle est si loin !
L A V E N G E A N C E COUSE, A
D E P A R T DU J E U N E SOLDAT.
L E D E P A R T DU MARINIER. A
L E D É P A R T DU COLLEGE.
Amis, le départ sonne,
Adieu.
Emportez prix, lauriers,
Vœux, couronne
Aux foyers,
310
A d i e u , toi, notre p é r e ,
Adieu.
Garde-nous souvenir,
V œ u x , prière,
P a i x , plaisir.
A h ! garde-nous ton z è l e ,
Adieu,
Ton z è l e et ton amour
Si fidèle,
A u retour.
ERRATA.
Page vers au Heu de lisez
8 10 un an
129 9 fonde fronde
163 L'OCEANT L'OCEAN.
164 27 assourdit étourdit
165 6 dedans dans
179 2 nos vos
TABLE ALPHABÉTIQUE
Indiquant le titre, le premier vers et ordinaire-
ment le refrain de tontes les chansons
contenues dans ce recueil.
G i r o n d i n s ( c h a n t des)
Goiirniar.il (JA
Grand' m i r e (ma pauvre)
Grands n e z (les)
Guerre américaine (lu)
Gueux (les)
G u i d é la nuit par m a p â l e lumière
H a n n e t o n vole
Haut ( l e ) et le B a s Canada
H é l a s ! dans ma prison
H é l a s ! qui pourrait oublier
H e u r e u x enfant, que j e t'envie
Hirondelle d'hiver (!')
Hirondelle (!') et le proscrit
Hirondelles (les)
H o m m e ran«é (1')
H o r l o g e (!') de la nourrice
H u m b l e cabane de mon p è r e
H u m b l e toit ( l ' ) de mon p è r e
Il dort, c e héros dont la g l o i r e
ï l est dans nos villages
i l est l à l e paradis
Il est tard ; l'ange est p a s s é
Il est un temps o ù la nature
II était un roi d'Yvetot
ï l existe encore au monde
I l s vont courant la terre
Inconstante bergeronnette
Infortune (!')
J ' a i m e l e tapage
J'ai sur l ' o c é a n , refrain,
J'ai vu Mars descendre en c a d e n c e
J'aurai bientôt quatre-vingts ans
J e a n disait : C e sont le niais
J e a n n e , sois sans crainte
Je l'ai planté» j e l'ai vu naître
320
Je le tiens c» nid de fauvette 71
Je loge au quatrième étage 246
Jemniy ' 289
J'entends dans nos montagnes 48
Je somm' devenus vieux sans rien savoir 257
Je suis de quart 163
Je suis grognard, refrain, 260
Je suis natif du Finistère 294
Je suis pauvre, sur la terre 104
J'étais un p'tit aveugle 297
Jeté sur cette boule 8S
Jeune malade (le) 66
Jeune militaire (le) 133
Je vous revois, ce n'est point an prestige 176
Jour de l'an (le) 188
Joyeux viveurs, l'onde est tranquille 117
lia brigantine 94
La campagne est belle 198
La cloche sonne 218
La douceur et la beauté 207
La fin du jour 313
La France est belle 26
L'air était froid, ma mère 43
La mer m'attend, je veux partir demain 120
Lanciers polonais (les) 30
La nuit profonde 96
La pauvre vieille pleura 170
La victoire en chantant nous ouvre 9
Leçon d'un père à son fils 73
Le diable est sorti d'enfer 258
Le dieu du jour s'avance 174
Le doux printemps se lève 176
Les gueux, les gueux, 135
Le tambour résonne, rtfrain, 37
Lettre (la) de faire part 24S
324
L'humble toit de mon père
Loin de sa patria,
Loin des chalets qui m'ont vu naître
Loin du bruit des villes
Loin du sol qui m'a vu naître
L'ombre s'évapore
Longtemps battu de l'orage
L'on m'avait dit : .Sur un^utre rivage
Lorsque enfant j'avais ma mère
Lorsque la brise est assoupie
Lorsque l'hiver couvre le sol
Louis XVI aux Français
Louvetier (le)
Ma bonne mère
Ma Bretagne
Ma cabane au bord de l'eau
Ma chaumière
Ma chaumière et mon troupeau
Maint vieux parent me répète
Mais il n'a pas du tout mal fait, refrain.
Maisonnette (ta) dans les bois
Mal (le) du pays
Ma Normandie
Ma pauvre grand'mère
Ma place est là-bas
Marquis (le) de Cadédis
Marseillaise (la)
Ma tante, ma tante
Ma vieille nière, refrain,
Ma vocation
Ménage (le) de garçon
ÎVière, écoutez . . . le canon tonne
Merveilles (les) de l'opéra
Met* amis, partons pour JachMsa
40
322
K«ssicurs, TOBS pLiît-ild'wiir 2SG
Moi, j ' a i deux* enfants 214
Moi, je flâne 277
Moi pourtant, je préfère, refrain, 49
Mon cher enfant, toi que j'aime 177
Mon clocher à jour 294
Mon enfant, tu voudrais comprendre 34
Mon fils, ma tendresse m'inspire 73
Mon frère, mon frère 99
Mon pauvre Pierre 132
Mon rocher de Saint Malo 118'
Monsieur La Palisse 280
Mon village 46
e
Mouette (la) "1 Saint Marco» 221
.Mourir pour la patrie, refrain, 1S
Mousse napolitain (le) 288
Mousse noir (le-petif) 220
Musique (la) 98
Naples 176
Napoléon, la patrie et l'honneur, refrain, 16
Napoléon (à) le Grand 35
Ne v'ià que six mois 133
tjid (te) de fauvette 71
Non, rien n'était bon sur la terre 76
Normandie (ma) 59
Nostalgie (la) 92
Notre chant est sans mesure 77
Notre Dame de la mer 77
Notre père est parti 191
Nouveau Diogène (le) 112
v
0 Canada ! mon pays, mes amours î 8
Océan (!') 163
G France, mie éternelle gloire 19
llh, ! ne va pas loin de notre bexcea» 120
•323
Rossignol (le) 63
Kossignol (le) du foyer 229
Koule ta bosse 249
Sachant que pour voir du nouveau 236
SaJIanches (l'enfant de) 172
Savez-vous pourquoi, mes amis 269
Savoyarde (la) 51
Savoyards (les deux frères) 99
Ses dernières paroles, ou Adieu, France 300
Siècle pastoral (le) 79
Si jeune eneor, je connais l'infortune 69
Si loin ! si loin I 304
SilvioPellico 192
Si vous voulez sans peine 264
Sol canadien, terre chérie 1
Soldat (le) et le berger 39
Soldat (le) et le bon pasteur 40
Soldat français (le) 233
Soldats français, chantons Roland, refrain, 121
Soleil (le) de ma Bretagne 120
Solitaire (le) 110
Sommeil (le) du grand homme 33
Son souvenir, je le révère, refrain, 222
Souvenirs (les) 64
Souvenirs (les) du foyer 235
Souvenirs du jeune âge 68
Souvenirs (les) d'un vieux militaire 6
Souvent de la Grande Bretagne 24
Spécifique unique (le) 268
Sur ce globe, argent fait tout 107
Sur ce rivage où t'attendait ta mère 62
Sur cet arbuste sans feuillage 202
Sur la cité brille un soleil de fête 203
Sur l'airdu tra 159
327
S ) î r le g r a n d m â t d ' u n e c o r v e t t e
f>nr les flots, quand la b r i s e est fraîche
S u r l ' o c é a n du m o n d e
Sur mon rocher
S u r n o s g r a n d s b l é s d é j à le soleil brille
T a b l e a u de P a r i s ^ a o h . d u m a t i n
T a b l e a u de P a r i s à 5 h . d u soir
T a b l e a u du j o u r de l'an
T a p a g e ( l e ) , ou T e i n p ô t e ,
Tempête
T e n e z , m o i , j e suis im b o n h o m m e
T e souviens-tu
T o i qui t o u c h e s la p l u m e
T o n t a i n e , tonton
T o u r n é e ( l a ) du d i a b l e
T r a v a i l (le) p l a î t à D i e u
?
T r o u p e a u que j a c c o m p a g n e
T u g u i d e s sur la m o n t a g n e
T u vas quitter n o t r e m o n t a g n e
T u veux q u i t t e r , m ' a - t - o n d i t ce village
3
T u v e u x quitter nos g r è v e s
T y r o l (le r e t o u r a u )
T y r o l (le r e t o u r d u )
U n a n g e au r a d i e u x visage
U n Canadien errant
Un jour maître Corbeau
U n j o u r une m è r e i m p r u d e n t e
U n tout petit rôi
U n vieux marin
U s a g e s (les) b r e t o n s
Vacances (les)
V a droit à lui, refrain,
Vaine attente
328
Fin de la table.
SUPPLEMENT
AU
L E S TRIBULATIONS D'UN A N G L A I S .
Refrain.
Pans les pays que je parcours,
Partout on en veut à mes jours,
Partout, ycs, partout où je cours,
.T'étais contrario toujours,
Partout, yvà; partout ou je cours,
.Votais* contrarie toujours ;
Partout, yes, partout où je cours,
J'étais contrarié toujours.
Toujours, toujours.
L o i n du p a y s d e m o n p é t r i e ,
Aul'fois comme esclave emmené
D a n s les d é s e r t s d e b a r b a r i e ,
J ' a i manqué d'être exterminé.
Parlé.—J'étais p a r t i p o u r le M é d i t e r r a n é e d a n s
u n b ê t e a u , et j e t r o u v a i un a u t r e b ê t e a u e n c o r e
p l u s . . . plus . ; . b ê t e a u q u e m o n b ê t e a u . Il a t -
t r a p a i t nous pour t r a v a i l l e r d a n s l'esclavage d ' A -
f r i q u e — { G r o s s e voix) " V o u s allez t r a v a i l l e r . "
•—" N o , j e travaillais j a m a i s . " — " V o u l e z - v o u s
t r a v a i l l e r 1 " — " N o , n o . " — " N o 1 . . . " B i e n ! ou
fiche à m o â des coups de b â t o n b e a u c o u p . O h !
p a r e x e m p l e , a l o r s , j e travaillais tout de s u i t e .
{Grosse voix) " Vous allez couver des œufs d e
d i n d o n . " — " C o u v e r quoi ! des œufs d e dindon ! "
J a m a i s d e m a v i e , j e n ' a v a i s appris à c o u v e r , m o â .
O n m e t t a i t six dans le p o â t r i n e , avec, le r e c o m -
m e n d a t i o n de t e n i r les m a i n s dessus pour le c h a -
leur- L e p r e m i e r fois, dans le p r é c i p i t a t i o n , j e
faisais une o m e l e t t e dans m o n p o â t r i n e ! Encore
d e s c o u p s d e b â t o n ! e n c o r e des œufs ! A p r è s 21
j o u r s et 21 nuits aussi, j e s e n t a i s le p i c o t e m e n t , e t
le c h a t o u i l l e m e n t dans le p o â t r i n e ; j e tirai $e s u i -
t e a v e c l'es m a i n s , e t j e votais beaucoup d e p e t i t s
d i n d o n s , qui c o u r a i e n t a u t o u r de m o â c o m m e de»
p e t i t s deveh !
-Dans les p a y s q u e j e p a r c o u r s , Sic.
4
LA MÉTEMPSYCOSE,
G-ABOIil.
M o n p a u v ' B i u g r o n , i f a u t q u e j ' i e dise
U n e affair' qui m ' o c c u p ' t o u t plein :
J e n ' s a i s pas si c'est d ' i a b ê t i s e ;
J ' a i lu dans un 3;v' ce m a l i n ,
Q u ' a p r è s not' mort yavait qucuqtrchosc
Qui nous Psait a v e n i r autrement ;
C a s ' a p p c i P la rr.ùironipsycose :
Sais-tu q u ' ç a s ' r a i t ben a m u s a n t !
Parte-—Tiens, vois-tu, v ' i à l a c h o s e : on n e
r ' v i e n t p a s e n h u m a i n , pas d ' b c t i s e ! on a r r i v e eu
m a g n e r e d e plante ou d ' a n i m a l . P a r e x e m p l e , t e
5
v 3à, toi . . . bien ! tu descends la g a r d e . • • bon !
E h bien ! l ' I e m P :r.ain m a t i n , t ' e s toi«t é t o n n é de te
:
r ' t r o u v e r dessus ta i" nùtrc, dans un pot d e g i r o f l é e .
BLUGEON.
— A h ! g r a n d Dieu ! quel p l a i s i r d e m o u r i r ,
Q u a n d on sait d ' e n r e v e n i r !
BLUGEON.
C a tt*m'a pas P a i r t r è s - v c r i d i q n e ;
M a i s c ' q n i fait que j ' t e c r o i r a i b i e n ,
C'est que Psoir, quand j ' v i e n s d'ia boutique,
J ' s u i s toujours suivi par un c h i e n ;
J e l ' t a p p ' ; c'est tout d'infime, il s ' o s t i n e ,
E t , dans mon émagination,
Ca fait, vois-tu, mais, qu'çà m'taquine ;
Parc'que je m'dis un'réllexion :
Parlé.—Au fait, c'est p't-étre une connaissance
qui est revenue en caniche- Ois donc, Gaboir, si
ça alïait êtr' mon pauvre oncle Rémi ! . . . avec'
c'qu'il était frisé . . . Tonnerre ! ! ! j'm'en veux-
t-i, quandj'pcnse qucj'peiïx avoir donne des coups
d'pied à mon onc' ! . . . J'vas-t-i respecter les
chiens maintenant ! N ' y a pas d'danp;er que j ' i e s
maltraite : je croirais toujours voir mon onc' R é m i .
Ah ! grand Dieu ! quel plaisir de mourir,
Qaand on sait d'en revenir !
GATÏOffi.
V l à déjà que j ' c h e i c h ' dans ma tôte
C'quc j'veux-etre apvcs mon trépas.
Ca m'est égal de d.Vinnr bote ;
Mais j'veux des iuîî's ouc l'on n'mang' pas.
On pourrait v i v ' dans la rivière ;
Un poisson, c'est qtieuqn'fois très-beau j
Mais ça n'est pas là ma manière :
Tu saisqtrje n'pcux pas sentir Peau.
Parlé.—Quoiqu'ça, j'pensc que ça s'rait encore
un fameux moyen pour vivre longtemps, que d'se
mett' poisson. Tieus, écoute, voir, une superbe
ebance : nous v'îà ^on^cons tous les deux. Nous
uous en allons en nous promenant tout du long ;
en arrive un malin, qui jette son hameçon . . . Un
moment: nous aut's, qn-a peché dans le tcmps ?
LE PETIT VOLONTAIRE.
L A M I N E D'OR,
ov
L E D E P A R T POUR LA C A L I F O R N I E .
Refrain.
C'est délirant,
Ebouriflant, (
J'en suis vraiment
Dans l'raviss'ment.
Jour de Dieu, quel divin trésor
Que ce pays tout cousu d'or !
Tout l'univers, je le parie,
Va filer en Californie.
Sans plus tarder,
J'vcux m'embarquer,
9
MA T A N T E OPPORTUNE3
OU
JL'ASTRONOMANIE.
Refrain^
Collez votre œil à mon optique,
Kt, grâce à c'ionrnon sans pareil,
Vous découvrirez, jé m'en pique,
.La lune mieux qu'en plein soleil.
C o l l e z votre œ i l , & c
PETIT-JEAN T E T E DURE.
v u s les documents.
F o i n , p a i l l ' , foin, p a i l l ' . . .
A l i o n s , l'etit-Jeau,
S o i s donc intelligent :
FoiD, paill', paill', ibin . . .
Caporal, c'a va plus mal.
C'cst-i foin 1 c'est-i paill' ï
Q.ueu c a s s ' t ê t e infernal !
Caporal ! caporal !
Ca va-t-encor plus m a l .
B o n j o u r , m a m a n ! b o n j o u r , papa !
P E T I T I O N DU P E R E TRAFALGAR,
COCHEE D E COUCOU.
T o u t m e u r t dans P s i è c l ' de la l u m i è r e î
L ' c o n c o u , v a i n c u p:iv la v a p e u r ,
A cessé d T o u r n i r sa c a r r i è r e :
?
C a r P e a u , le fou c a u s m o n m a l h e u r -
D e St- G e r m a i n j'Taisais P s e r v i c e ,
J ' m e l t a i s quatr* h e u r ' s o r d i n a i r e m e n t ;
C h e v a u x , lapins, soldats, nourrice.
O u i ! tout le m o n d e é t a i t c o n t e n t .
Varié-—Qu'est-ce qui ^ c o n n a i s s a i t p a s , de P a -
r i s à S t . G e r m a i n , le vieux Truf'algar, le p è r e d u
lapitij la p r o v i d e n c e du T o u r l o u r o u 1 . . . à q u i n -
z e sous ses p l a c e s ! et m o i t i é prix p o u r m e s s i e u r s
les m i l - î - M i t a i r e s ! • • • ç a m a r c h a i t , dans c e
t e m p s la ! - . . pas t r o p v i t e , niais enfin . . . Q u a n d
t o u t d ' u n c o u p ; ie diable s*en mole : on pose d e s
t r i n g l e s en fer à, t r a v e r s les c h a m p s ; on chauffe
u n e b o u i l l o t t e , et j-'vois une t r e n t a i n e iîe c h a r - à -
b a n c s q u i c o u r a i e n t à la q u e u e pour nous la fai-
r e . . . C ' e s t c o m m e ç a que ça se j o u e , que j ' d i a t
U n e m i n u t e ; j e n e suis pas le plus fort : aussi
Au gouvernement,
Moi, directement,
C r a i n t ' d e fin t r a g i q u e ,
J ' a d r e s s e utP supplique-
24
Le tuyau fumeur
Fera mon malheur :
Aussi j'en ai peur,
K t j'fuis la vapeur.
T o u t m o n e s p o i r est e n A f r i q u e :
C ' e s t un p a y s d é p o u i l l é d'eau ;
P a s d ' e h a r b e n d ' i e r r ' , pas d ' m é c a n i q u e ;
M o n seul r i v a l sera i> c h a m e a u .
M a i s j e ti'craîns pas e ' t e c o n c u r r e n c e .
P o u r m é n a g e r leurs e s c a r p i n s ,
i L e s b é d o u i n s v i e n d r o n t , c o m m e en F r a n c e ,
S ' m e t t ' sur la b a n q u e t t e aux lapins.
Parlé.—Oui, c'est ç a ; j e d é b a r q u e a v e c m e s
b ê t e s e n A l g c r e , e t , c o m m e il n ' y c r o î t aucun
c h a r b o n , en d é p i t d e la v a p e t i r , j ' é t a b l i s une l i -
g n e d ' O r a n à M a s c a r a (criant) : " Mascara !
M a s c a r a ! Oran ! Oran ! M a s c a r a ! " • • • Je d i -
m i n u e m e s p r i x , et j e fais Je bonheur des n o u r r i c e s
i :
e t du l a p i n b é d o u i n . . . IVÎaseara ! M a s c a r a !
? : ;
v o i l à not' bourgeois ! ' — M o n t e z , mon. roori-
c a u d ; à bas la v a p e u r ! e n f o n c é s , les c a r a v a n e s e t
l e s c h a m e a u x du d é s e r t !
A u gouvernement, &c.
E RM EST B O U B G & T .
D
26
L'ANGLAIS ÉCONOME.
Enfin j é avais vu le F r a n c e ,
S u r le bâtiment de vapeur.
O h '. le beau pays de bombance !
C'est un pays de bamboebeur.
L e s Français n'étaient pas avare ;
C h e z eux l'argent n'était pas rare.
Parlé.—Au lieu que dans cette s c é l é r a t e de
L o n d o n , il fallait guincter beaucoup pour divertir
soi ; il fallait de-; argents en foule, des monnaies
en multitude : c'était beaucoup fort yery d é s a -
gréable !
Oh ! c'était sans regrets
Que j e quittais
L e Angleterre :
Car pour tout* les anglais,
Oh ! que la patrie est c h è r e !
S u r le p a q u e b o f d e f u m é e ,
Je avais eu le tournoîment ;
J'ai joui de beaucoup de n a u s é e
E t bien d'autres d é s a g r é m e n t s .
L e mer m'avait fait tant malade,
Q u e j e souis venu tout • • • panade.
Parlé.—C'était encore cette gredin de p a y s qui
était cause ! S i je avais é t é naqui dans le F r a n c e ,
j e né avait pas besoin de traverser le mer pour y
être • . • voiture. Oh ! que le Angleterre m ' a -
vait c o û t é f
O h ! c'était sans regrets, &c.
27
Comme il fallait du numéraire,
Rien que pour le nouvrissement,
Kt le rosbiff aux pomm's de terre,
Il était grandement coûtant ;
Il fallait s'enivrer de bière,
Souvent de l'eau de le rivière.
Parlé*—Au lieu qu'à Paris, dans Richelieu
streetjje dînai fort bien pour dix neufe sous, et le
Chester fromage, il valait bien moins que dans son
pays natal.
Oh ! c'était sans regrets, &c-
N o n , n o n , n o n , n o n , &c>
5
Q u a n d m ê m q u ' I ' o u v r a g e est p a s f a i t e ,
L e c a n i a r a d ' q u ' e s t pas m a n c h o t ,
D é e o u c h ' , s a n s t a m b o u r ni t r o m p e t t e ,
R e n t r ' p a r l a P n è t r e , e t ne d i t m o t .
P u i s on d i t q u ' c ' e s t m o i q u ' u n d é m o n t r a n s p o r t e ,
Q u ' e s t la c a u s ' d e t o u t c e b r u i t ;
C o m r a ' la v i v a n d i e r ' l'ant' semain' qu'est m o r t e ,
E t qui se r e l e v a i t l a nuit.
C a r e n f i n , c a p i t a i n e , si c ' é t a i t p a s m o i q u i f a i t
t o u t , e h b e u ! ç a serait fort m i e u x . F a u t v o u s
d i r e , c a p i t a i n e , q u e l e c a m a i v . d e de c h a m b r é e , i
d i t c o m m e ça., q u ' i s ' a m u s e à m o n o m b r e ; à l a
g a m e l l e , i pique deux coups pendant moi qu'un,
e t q u a n d q<ie m o n ' f o u r n i m e n t e s t b i e n r ' i u i s a n t e ,
il f a i t c e l u i d e se t r o m p e r , p i n c e l a m i e n n e , et à.
la p a r a d e , c'est moi qu'est p i n c é .
L A M E R E JOCRISSE.
V o u s , qui c r o y e z à l ' é c l a i r a g e ,
Q u i d o i t d é t r ô n e r le s o l e i l ;
V o u s qui c r o y e z tant au c i r a g e
Detachofugc et sans pareil ;
V o u s me p r o c u r e z bien des peines.
V o u s qui c r o y e z tous aux ballons ;
O u i , nous verrons
C e s f a m e u s ' flott' a é r i e n n e s
E n Pair nous m ' n e r à r e c u l o n s .
32
M a i s c ' e s t - à - d i r e q u ' i l en t o m b e , q u ' i l en p l e u t ,
q u ' i l en g r ê l e , des J o c r i s s e ! • • • L e s gens q u i
p r e n n e n t p o u r des beeflecks des vacWtecks : Jo-
crisse ! . . . L e s £e»s qui c r o i e n t au s e r p e n t de
m e r : Jocrisse ! a u x veaux à t r o i s t c t e s : Jocris-
se / , . . a u sel r e n v e r s é : Jocrisse .' Jocrisse f Jo-
crisse ! . • . E t d a n s les t e m p s , c ' é t a i t e n c o r e
b i e n p i s ! . • . M a i s , à J i r o f l a y , mou v i l l a g e , d ' o ù
j ' s u i s n é e n a t i v e , e.'-t-ce que le conseil m u n i c i p a l
n ' a v a i t p a s fait é c r i r e sur les p r o m e n a d e s : Bancs
pour s'asseoir, Pont pour passer Peau, {Nota)
Les personnes qui ne savent pas lire peuvent
prendre le bac? • . . Kl n o l ' v o i s i n , dans l ' m ê -
m e p a y s , en v ' i à un J o c r i s s e r e n f o r c é ! J e m e
s o u v i e n d r a i t o u t e nia vie du j o u r o ù il est v e n u ,
d ' u n air si t r i s t e , t r o u v e r mon p è r e p o u r lui d i r e
C i
(Jargon normand) : A h ! mon bounhoumme,
j ' a v i o n s p l a n t a i dans m o n j a r d i n des potimes d e
t e r r e . . . tu t ' n ' i m a g i n e r a i s j a m a i s c ' q u ' e s t venu ;
( a v e c c o l è r e ) L ' s a i s - t u , c ' q u ' e s t venu 1
" N o n " — - " Ë h l b ' e n , il est v'iiu une foule d e
jp'tits c o c h o n s qui les ont toutes m a n g e a i I " . , ,
E s t - o n plus b ê t e , Sec-
M o n s i e u r J o b l o t a p p r e n d la flûte
P o u r s ' a c c o m p a g n e r en c h a n t a n t ;
D a n s tous les c o i n s , on se d i s p u t e
D e s O r v i é t a n s de c h a r l a t a n .
J e vis h i e r , s ' m e t t r e en s e r v i c e ,
U n n è g r e qui c r o y a i t aussi
Q u ' e n f.sant a i n s i .
Il s ' r a i t c o m m ' les a u t ' gens d'I'office,
L o g é , n o u r r i , mais d ' p l u s b l a n c h i !
33
Refrain-
Marner* m'a donné quat' sous,
Pour ra'amuser à ia foire.
C ' e s t pas pour manger, ni boire ;
C ' e s t pou m'régaler d'jonjous.
J'ai quat' sous ! j ' a i quat' sous!
H i e r , en r'venant de l ' é c o l e ,
C o m m e j'avais un bon billet,
i S
M a m è r ' m ' a d i t : Man N i c o l l e ,
s
" T i e n s , j ' t e donn 9e p'tit paquet. "
V-*là que j'prends, et pis v ' i à qu' j ' o u v r e
Un p'tit paquet d'papier blanc ;
E n Couvrant, qu'est'quej'découvre 1
C ' t e pauv' m è r ' ! c'était d'Pargent !
M a nier' m'a donné, &©.
E
34
L'ANGLAIS TOURISTE.
H a o w ! y e s , d e d a n s le T y r o l . . . J e aimais a s -
sez f o r t t r è s - b e a t i c o p c e t t e p a y s pitt . . . p i t t . . .
p i t t • • - i o u r e s q u e ; mais l e m a l h e u r il volait q u e
l é h a b i t a n t s . . . its é t a i e n t tous p l a o n g é s d a n s un
miaulement miousical p e r p é t i o u e l : c'était bien
t r è s - d i s a g r é è b l e ; p a r c e q u e , tout ce q u e j e d e -
m a n d a i s p o u r le m i t n g e m c n t du n o u r r i t i o u r e , ou
p o u r a u t r e c h o s e , ils m é faisaient tojor : Ta* la-
la, la-la, la-la, ou-tous ! et tojor tou, tou, p a r -
t o u t la-la, p e r p è t i o u e l l e m e n t ou tou ! E h b i e n ,
m o s s e u , c e t t e b ê t e de. c h a o s e , il é t a i t p o u r m o i u n
é c l a i r c i s s e m e n t du ciel ; j é avais compris q u e l é
m i o u s u j u e , e U e p o v a i t ê t r e une langage iouniver—
selle ; et j e avais, p a r m o â , tout de «ouite, s i o u b i -
t e m e n t , lé preuve. U n j o r , j é q u i t t a i s l é p r i n c i p a u -
t é d e M o n a c o , et j e h é t a i s dans le d i l i g e n c e à
caoté d'iounc petite française. J e loui d i s • :
** H o w do y o u d o , m é d è n i e 'f . . . J e g a g e a i s , à
v o t r e tinurniourc f r a n ç a i s e , q u e vo é t i e z Té-lé-léy
lé-té;, te-lc-lé, lé-lé (sur F u i r En avant marchons').
( (
E l l e m e dit : P a r i s i e n n e ï oh ! no ; j é »ouis
Té lé lé lé lé lé lé lé le lé (sur Pair Allons y en-
fants de la patrie)* " — O h ! y e s , very w e l l , m a r -
seillaise ; très-bien ; et m o â , j e é t a i s Té lé lé lé
lé A n g l a i s ; j e venais d e Té lé lé Monaco*
H a o w ! y e s , &c>
38
LE CORBOO ET LE RENARD.
Fèble-
Mossenle Corboo, il était assis,
Dessus un arbre en l'air ;
Il tenait dans son baouche
Un morceau de fromage de Chester.
Monsieur le Renard, il voit le Corboo,
Et i dit au Corboo :
" How do you do ? . . . bonne jour !
Et comment vous portez-vous soi-même, cette
J e souis très-content de vous voar. " [soar t
Le Corboo ne dit rien di tout.
39
L e ïtenarJ, il dit au Corboo '•
** Oh ! mosseu îe Corboo, si vos chansons,
II était absolument le même que votre pantalon d*
pioumes,
Vo étiez le premier aubergiste de ces boas,
Je croa.
Le Corboo, i fut tout content ;
Il devint toute joyeuse, et pour montrer son chaet-
11 ouvrait son baouche»et le fromage, fson,
Il tombait par terre, dedans le herbage.
Le Renard y mangerait le fromage \
E t i dit au Corboo :
Oh ! mosseu le Corboo,
Apprenez que le flatteur, i mangerait tojor d u -
fromage ;
Le Corboo U fut en colère, et il devient rouge
comme un coq
E t iï jioura, sapristi ! . . . Godem! mille diables !
c'est tcrribllll' !
Que tojor il mangerait du fromage !
Mais, ii jioura cette chaose un peu pion trop tard !
La moralité, C'était qu'il fallait tojor manger
son fromage soâ-raême ! . . .
LA TROMPETTE.
L E GASÏIN D E PARIS.
E s t d'm'échapper de la boutique :
Car not' cher bourgeois
Ne m'iaiss* sortir qu'un' lois par oaoU.
Aussitôt parti,
J'coui's au L a z a r i , •
Ou chez la Saqui :
JLà, j\suis heureux, et dans l'entr'acte,
Comme i fait ben chaud,
On s'donn' du coco,
5
E t l'on r'raont bientôt
Croquant chaussons etherlingo.
M a i s j ' c r o i s qu'on pi-end ma place ;
J'bouscul' l'usurpateur,
Q u i m'uppliqu' sur la faco,
Comme on dit, no* couleur !
( i ;
Coquin î j V o î s miU chandelles !
f <
N'iuiport', q u c j M i s , sortons:
( i
Car des ir.jm'' pareilles
" N o s'îav' qu'à coups d'ehaussons.
ï r a de ri de ris,
V ' i à Pgamin d'Paris.
I vit sans soucis
£ t n'eonnaît point de dépendance ;
T r a de ri de ra,
E t de c'qu'on dira
I s'en moquera,
E t puis v o i l à ,
Dra!
A la m o r g u e a u p l u s t ô t j ' r n e g l i s s e .
P s u i s q n ' ç a n e s t p a s bien :
M a i s c ' e s t la m o d e , a l o r s j ' y t i e n .
P e n d a n t les t r o i s j o u r s .
J ' e n a i fait d ' c e s t o u r s
Auîr v i e u x t r o u b a d o u r s ;
J ' a l l a i s v o l e r d a n s les g i b e r n e s ;
P u i s sur les c a n o n s ,
A r m é s de b â t o n s .
E n vain nous t o m b o n s ,
S i t ô t l'feu fait, n o u s y c o u r o n s .
3
M a i s j vois u n S u i s s qui Ûle ;
P e s furieux suiv* ses p a s .
X / s a u v c r c est d î l H c i l e -
N'import-*, j ' s a u t * d a n s ses b r a s .
Vainement i r e c u l e ,
5
TJJÏ' b a l ) me r a s ' l e f r o n t ;
C a m a fait u n ' v i r g u l e ,
3
M a i s j ' e r o i s q u y a p a s d. affront.
T r a de H de r i s , &c.
S e l o n la s a i s o n .
C h a q u e j e u vient à t o u r d e r ô l e :
T a n t ô t n o u s glissons ;
T a n t ô t à c l o c h ' pied n o u s s a u t o n s ;
P u i s nous n o u s p e i g n o n s ;
O n s ' p o c l i ' les y e u x , r i e n n ' e s t p l u s d r ô l e
O n s'mefc en l a m b e a u x ,
3
E t n o t ' bourgeois nous f r o t t les o s .
M a i s le s a m ' d i s o i r ,
A h ! d a m e , i faut v o i r ,
O o m m ' sur le c o m p t o i r
E n rang- d'o^-nons b r i l l e n t nos v e r r e s j
P u i s , c o m m e a u signal
45
Bientftt dans l'becal
S'insiuu' l'régal,
E t quand on yest, ça n'vas pas mal.
Puis à mes yeux tout s'brouille,
E t battant ehaqu' maison
Je tombe dans un' patrouille,
Qui me jette au violon . . .
, Mais j'erois qu'à rrion oreille
On parle de voleur ! . . .
Voleur ! c'mot-là, m'réveille :
Quoiqu' gamin, j'ons d'I'honneur.
T r a de ri de ris, &c.
Si j'suis en retard,
Je grimpe derrière un* voiture.
Comme ell' suit l'boul'vard,
J'm'endors bientôt à tout hasard ;
Mais, par un pétard
Que l'eocher m'sonn' dans la figure,
J'me réveille soudain
Tout en haut du faubourg Martin.
Mais c o m m ' j ai d'I'argenc,
Ce qu'est consolant,
Je vais lestement
Ach'ter un sou d'pomm' de térr' frites
Puis faisant l'grand tour,
Car j aim' pas l'plus court,
J'vois tout l'morid' qui court,
Vers le canal : j'trotte à mon tour.
J entends les cris d un' mère . . .
J'comprends, et, sans retard
Plongeant d un' bonn' manière,
J'iui sauv' son p'tit moutard.
On parlait d'récompense ! j
46
C o m m ' si y a v a i t b e n d ' q a o i ; *
E n pareil!' c i r c o n s t a n c e ,
T o u t a u t ' e û t fait c o m m ' m o i .
T r a de r i de r i s , & c .
E n t e n d e z - v o u s pas
L à - b a s le plaisir qui m a p p e l l e 1
J e vais d e ce p a s
3
A v e c les a u t ' p r e n d m e s é b a t s :
C est qu V a t a n t d a p p a s .
D e v o i r les amis s ' d o n n e r d ' F a i l e ,
Q u on peut b e n flâner ;
J ' d i r a i queuque c o ï t ' p o u r m e s c u s e r .
Q u a n d j e serai g r a n d , ^
O a s'ra différent :
D i e u ! quel a g r é m e n t
D e p o u v o i r agir à m a t ê t e !
N é pour le p l a i s i r ,
À me divertir,
F l â n e r à loisir
J ' v e u x c o n s a c r e r tout m o n flv'nir..-(sî7âïice)
M a i s , m a p a u v ' vieille m è r e ,
5
Q u i d a n s le m o n d n a q u ' m o i ,
S e r a i t d o n c dans la m i s è r e !
C'tidée-là m'glac'd'effroi • . .
D a n s ce c œ u r y a pas v i c e j
G u g u s , tu t ' c o r r i g ' r a s .
4
E l i , mourir à Y hospice !
O h ! n o n , mais dans m e s bras . • •
T r a d e ri d e ris, &c.
47
L E D E P A R T DU C O N S C R I T .
L e M a i r e , et aussi l ' P r é f e t ,
N ' e n sont deux jolis cadets j
Ils nous font tirer z-au sort,
T i r e r z-au sort, tirer z-au sort,
Ort ;
Ils nous font tirer z-au sort,
F o u r nous eonduir'z-à la mort.
49
Adieu donc ! mes chers parents,
N'oubliez pas votre enfant ;
Criyez-li de temps en temps,
De temps en temps, de temps en temps,
En ;
Crivez-li de temps en temps,
Pour lui envoyer d'I^argent
Adieu donc ! dans sa douleur,
Vous consolerez ma sœur ;
Vous y direz que fan fan,
Que fanfan, que fanfan,
An;
. Vous y direz que fanfa»,
Il est mort z-en combattant.
Qui qu'a fait cette chanson,
N'en sont trois jolis garçons j
Ils étiont faisuux de bas,
Faiseux de bas, faisons de bas,
Ah ;
Ils étiont faiseux de bas,
E t à c'theure ils sont soldats.
CADET ROUSSELLE.
Cadet Rousselle a trois maisons
Qui n'ont ni poutres ni chevrons :
C'est pour loger les hirondelles.
Que direz-vous d'Cadet Rousselle ?
Ah ! ah ! ah ! mais vraiment
Cadet Rousselle est bon enfant-
G
50
Ah !ah ! &c~
C a d e t Rousselle a t r o i s deniers ;
C ' e s t pour payer ses créanciers.
Q u a n d î i a montré ses ressources,
I l les remet dedans sa bourse-
A h l a h ! &c.
GUÏLLERI.
L e s dam' deVHopitale
Sont arrivc's au brui',
Carabi,
Titi C a r a b i , & c .
L e s dam' de VHopitalt
Sont arrivc's au brui',
Carabi ;
L ' u n e apporte un emplâtre,
L'autre de la charpi',
Carabi,
Titi Carabi, & c .
J'AI DU B O N T A B A C
L E T R É P A S DU CHAT.
11 «5ta.it d a n s ïa ville
line petite fille,
B i e n c h è r e à sa f a m i l l e ,
Mais bien dans l'embarras,
A h ! a h l a h ! a h ! ah ! ah !
l i e g r a n d m a l qui l'oppresse
E t si fort l ' i n t é r e s s e ,
Sujet d e six t r i s t e s s e ,
E s t la m o r t d e son c h a t ,
E s t la m o r t d e son c h a t , ah ! «h
E s t la m o r t d e son c h a t .
P a r un g r a n d j o u r de f ê t e ,
Q,ue cette p a u v r e b o t e
A v a i t m a l à. ht t ê t e
D e s douleurs d ' e s i o m a c ,
A h ! a h ! a h ! ali ! a h ! a h !
Cette pauvre carcasse,
E t e n d u ' dans la p l a c e ,
D é p l o r a i t sa dit-grâce,
E n poussant des hélas,
E n poussant des hélas-, ali ! a h !
E n poussant des h é l a s . *
Q u a t r e d o c t e u r s ensemble
S ' a c h e m i n e n t , s'assemblent,
A r r i v e n t ; le c h a t t r e m b l e ,
O i t : J e suis.au t r é p a s ,
A h ! aK ! a h ï a h ! a h ! a h !
II
5S
On court au S é m i n a i r e
Chercher monsieur V a l l i è r e ,
F o u r t r a n s p o r t e r en t e r r e
L e s restes d e ce chat..
A h ! ah ! ah ! ah ! a h ! a h !
( i u a l i e a u t r e s chats h o n n ê t e s ,
L e voile sur la t ê t e ,
E t tout couverts de crêpe3,
P o r t a i e n t les coins d u d r a p ,
P o r t a i e n t les coins d u d r a p , ah ! ail t
P o r t a i e n t les coins d u d r a p .
l i e j o u r de son p o r t a g e ,
U n matou du v i l l a g e ,
Habile personnage,
S u r sa t o m b e g r a v a .
A h ! a h j ah ! ah ! a h ! a h t
C i - g î t d e n o t r e ville
" L e c h a t le p l u s h a b i l e ,
" Q u i fut toujours h o s t i l e
" A u x souris et a u x r a t s ,
" A u x souris et a u x r a t s , a h ! aïs £
" A u x «oari» et aux r a t s . "
59
LE GRAND NEZ.
Refrain,
Ah ! quel nez, ah ! quel nei!
Tout l'monde en est effrayé ;
A i ! quel nez, ah ! quel, nez i
Tout l'monde en est effrayé.
An raond' quand j'suis venu,
J'avais l'nez biscornu ;
Maintenant me v'ià grand,
C'est pis qu'un sabot d'enfant.
Ah ! quel nez, &c
l^uand j'demand' du tabac,
C't-à qui n'm'cn doim'ra pas :
D'chaqu' narin', voyez-vous,
J'en r'nitîlc au moins pour deus soua-
Ah ! quel nez, &e.
C O M P L A I N T E DU J U I F - E R R A N T .
J'accepterais de boire
Ï3eux coups avecqne vous ;
Mais je ne puis m'asseoir,
Je dois rester de bout -
Je suis en vérité
Confus de vos bontés.
Ah ! de savoir votre âge
1
Nous serions fort curieux :
A voir votre visage,
Vous paraissez fort vieux ;
Vous avez bien cent ans ;
Vous montrez bien autant.
L a vieillesse me gêne,
J
J ai bien dix-huit-cents ans.
Chose sûre et certaine,
62
J e passe encor douxeuns :
J'avais douze ans passé
Quand Jésus-Christ est né.
N'êtes-vous point cet homme
De qui l'on parle tant ?
Que l'Ecriture nomme
ïsa'c, le Juif-Errant 1
De grâce, dites-nous
Si c'est sûrement vous.
Isaac Laquedem
Pour nom me fut donné ;
Né à Jérusalem,
Ville bien renommée,
Oui, c'est moi, mes enfant»,
Qui suis le Juif-Errant.
Juste ciel ! que ma ronde
Est pénible pour moi !
Je fais le tour du monde
Pour la cinquième fois.
Chacun meurt à son tour.
E t moi, je vis toujours.
N o u s pensions c o m m e un songe
L e vecit de vos maux ;
N o u s traitions d e mensonge
T o u t vos plus grands travaux :
Aujourd'hui nous voyons
Que nous nous mépreniong.
J é s u s , la b o n t é m ê m e ,
M e dit en s o u p i r a n t :
Tu marcheras toi-même
P e n d a n t plus de mille a n s ;
L e dernier jugement
F i n i r a ton t o u r m e n t .
Je; vous en r e m e r c i e :
J e suis t r o p t o u r m e n t é
Q u a n d j * suis a r r ê t é .
65
IL E T A I T UN' BERGÈRE.
Il était un' b e r g è r e ,
R o n , ron, ron, petit patapon,
Il était un' bergère
Qui srardait ses moutons,
E l l e fit un fromage,
R o n , ron, ron, petit patapon,
Elle fit un fromage
D u lait de ses moutons,
R o n , ron,
"a lait de ses moutons.
S i tu y mets la patte,
R o n , ron, ron, petit patapon,
S i tu y mets la patte,
T u auras du b â t o n ,
Ron, ron,
T u auras du b â t o n .
IJ& b e r g è r e en c o l è r e ,
B o n , ron, ron, petit patapon,
L a b e r g è r e en c o l è r e
T u a son p ' t i t c h a t o n ,
B o n , ron,
T u a son p ' t i t c h a t o n .
E l l e fut à c o n f e s s e ,
K o n , ron, ron, petit pataton,
E l l e fut à confesse
P o u r obtenir p a r d o n ,
Ron, ron,
P e u r obtenir pardon.
. P o u r votre p é n i t e n c e ,
Ron, ron, ron, petit patapon,
P o u r votre p é n i t e n c e
Tous mangerez chaton,
Kon, ron,
Von» m a n i è r e s en «ton.
MA BOULE BOULANT.
D e r r i è r ' c h e z BOUS y a - t - u n é t a n g ,
E n r o u l a n t m a boule ;
T r o i s b e a u x c a n a r d s s'en vont « l i g n a n t ,
Rouli, roulant,
M a boule roulant,
E n roulant, ma bonlc roulant,
E n roulant m a boule.
T r o i s b e a u x c a n a r d e s'en vont b a i g n a n t ,
E n roulant ma b o u l e ;
L e fils du roi s'en v a c h a s s a n t ,
Rouli, roulant, &c.
L e fils du r o i s'en v a c h a s s a n t .
E n roulant ma boule ;
N
A v e c son g r a n d fusil d ' a r g e n t ,
R o u l i , r o u l a n t , Sec.
Visa le n o i r , tua le b l a n c ,
E n roulant ma boule ;
O fils du r o i , tu es m é c h a n t !
R o u l i , r o u l a n t , fec.
O fils du r o i , tu es m é c h a n t !
E n roulant M » bouts ;
68
LA M E M E
LA M E M E
M ' e n revenant de la V e n d é e ,
Dans mon chemin j ' a i rencontré . . .
Vous m'amusez toujours.
Jamais je m'en irai chez nous :
J'ai trop grand' peur des loups.
A SAINT M A L O .
L A M A L A D I E OUI-DA.
PIERRE NICOLAS.
E n revenant du Canada,
J'ai rencontré P i e r r ' Nicola».
J'ai c't-épaule qui m'branle, qui m'branle ;
J'ai o't-ell'-là qui ne branl' pas.
LE MEUNIER.
MON M O I N E .
MIC-MIC.
FUIT A L'HUILE.
LA MEME
MAIS ! MAIS ! M A I S !
La moutonne est dans un fossé ;
La pauvre bête est morte !
Son p'tit agneau courant après :
Mais ! raais ! mais ï
Ma mère, êtes-vous morte ?
Mais ! mais ! mais !
Ma mère, êtes-vous morte t
LA RIGAILLE."
LA BICHE.
Il la prend et la mène,
Son berdin berdindaine,
Devant le parlement,
Son berdin berdindents.
E t un boisseau de crottes,
Son berdin berdindaine,
C'est pour Monsieur Mayrand,
Son berdin berdind«nt«.
88
DOUBLE-DOUBLE.
Madame m'envoyait au m a r c h é ,
Pour un tambour lui acheter.
Mon tambour fait : double-double-double-double.
" Je ne suis pas bou marchand, madame î
( i
Je ne suis pas bon marchand, voyez ?
Madame m'envoyait au m a r c h é ,
Pour un p'tit chien lui acheter.
Mon p'tit chien fait : ouak, ouak, ouak, ouak ;
Mon tambour fait double-double-double-double ;
" Je ne suis pas, & c .
Madame m'envoyait au m a r c h é ,
Pour un p'tit coq lui acheter.
Mon p'tit coq fait : coq-coricô . . . coq-coricô , . .
Mon p'tit chien fait : ouak, ouak, ouak, ouak ;
Mon tambour fait : double-double-double-double.
" Je ne suis pas, & c -
Madame m'envoyait au m a r c h é ,
Pour un coq-d'Inde lui acheter, [lourlou ;
Mon coq-d'Inde fait : piouc, piouc, tourlour, lour-
Mon p'tit coq fait : coq-coricô . . . coq-coricô . . .
Mon p'tit chien fait : ouak, ouak, ouak, ouak ;
Mon tambour fait : double-double-double-double.
" J e ne suis pas, & c .
On ajoute ainsi tous les noms d'animaux que
l'on veut, et chacun imite à sa façon le cri de ces
animaux en commençant par le dernier. S i l'on
veut, éviter l a confusion, les cris doivent se faire
en cadence.
89
MARIE-PUNIÇON.
I-A-TLA-TÏ.A.
P a r (m d i m a n c h e a p r è s m i d i ,
M a femme s'est laissé m o u r i .
V o i s i n s , v o i s i n s , m a f e m m e est m o r t e ;
A h ! venez donc l'ensevelir.
Q u e les a n g e s l ' e m p o r t e n t î
Ia-tla-tla, ia-tla-tla,
Ia-tla-tla, ia-tla-tla.
J ' a i a r r ê t e c h e z le b e d e a u ,
J ' a i a r r ê t e c h e z le b e d e a u .
B e d e a u , b e d e a u , m a f e m m e est m o r t e î
F a i t e s la d o n c c a r i l l o n n e r .
Q u e les a n g e s l ' e m p o r t e n t !
Ia-tla-tla, &c.
J ' a i a r r ê t é c h e z le c u r é ,
J ' a i a r r ê t é c h e z le c u r é .
C u r é , c u r é , ma femme est morte :
C h a n t e z - l u i d o n c s o n libéra.
Q u e les anges l ' e m p o r t e n t !
Ia-tla-tla, &c.
J ' a i a r r ê l é c h e z le f o s s o y e u r ,
J ' a i a r r ê t é c h e z le fossoyeur.
A h ! fossoyeur, m a f e m m e est m o r t e :
C r e u s e z - l u i d o n c assez a v a n t ,
Qjue j a m a i s e l l ' n ' e n s o r t e .
Ia-tla-tla, &c.
91
E n revenant de l'enterr*mefct,
J'ai vu des gensses qui buvaient
J'en ai_paye cinq ou six pottes :
A h ! c'était pour me rappeler
Q u e ma femme était morte.
Ia-tla-tla^&c.
LA BIBOURNOISE.
M'envoi'-t-à la fontaine,
Pour emplir mon cruchon,
L a glinglanglon.
L a fontaine est profonde ;
Je suis coulée au fond.
L a bibournoise, & c .
92
LA GINGTTE M E P R E N D .
U N TOUR DU D I A B L E .
C A N O N S .
A 4 parties-
Frère Jacques,
Frère Jacques,
Lève-toi,
Lève-toi ;
Sonne les Tnatines,
Sonne les matines.
Dign' ding' don,
Dign' ding' don.
A 5parties.
Bonjour, Pierrot,
Bonjour, Michflt,
Tuons le coq ?
Tuons le coq 1
II ne fera plus :
Coq holà, coq holà ;
XI ne fera plus :
Coq holà, coq holà ;
Il ne fera plus :
Coq holà rieot.
97
A 6 parties*
Bom, bom, bom, bom,
Bom, bom, b o m , bom, bom,
Bom, bom, bom, b o m , bom, bom, bom,
E n t e n d s - t u le carillon ?
L e b o u r d o n , le carillon 1
E n t e n d s - t u le carillou ?
A 4 parties.
ScotUnd* s b u r n i n g ,
Scotland' s burning ;
L o o k ont,
L o o k ont.
F i r e î fire !
F i r e ! lire !
Pour on v/ater,
P o u r o n traler-
A 4 parties.
E n t e n d e z - v o u s aussi la cloche du moulin ?
B o m , jpom, b o m , boni, b o m ,
Bom, bom, bom, bom,
D i g u e d i g u c d i n d i n , diguediguedin*
A 4 parties.
Rataplan-taplan ! rataplan-taplan!
3Le t a m b o u r vous a p p e l l e , entendez-vous ?
L a c l o c h e q u i fait :
Bom, bom, bom, bom,
B o m , b o m , r a t a p l a n , rataplan*
M
9S
A 4 parties.
Ah ! la joli moulinet,
Qui fait tique-tique
Tique-tac, tic-taque, nuit et jour
Qui fait tique-tique-tique-tique-taque nuit et jour.
A 5 parties.
Kihil sub Sole, stib Sole Novum, nihil, Nihil.
A 4 parties.
Si l'on ose attaquer Mon pays et ses droits,
Je suis à la patrie, E t je défends ses lois.
A 3 parties. A 3 parties.
Grégoire est mort, Qui toujours dort
Ou bien il doi-îj A bien grand tort :
Dans son caveau, gai refrain
Près d'un tonneau ; Doit mettre en train,
XI a pris fin Par ses accents,
Cuvant son vin. Le fainéant. '
L E R E V E I L DU L A B O U R E U R .
Canon à 3 parties.
Debout, camarades :
L e coq a chanté,
Et sur nos bourgade»
Brille un ciel d'été.
99
Joyeuse l'aurore
Luit sur nos coteaux.
E t !e soleil dore
L'azur des ruisseaux*
Que l'on se dépêche ;
Au front les chapeaux;
En main pioche, pêche,
Corbeille et râteaux.
Au jardin les filles,
Au champ les garçons ; ^
Armes de faucilles,
Courons aux moissons.
Travaillons, mes frères,
Nous aurons gaîté,
Jours longs et prospères,
Vigueur et santé-
Bravant la tristesse,
Purs de tout remord,
Jusqu'à la vieillesse
Nous fuirons la mort.
TELALL1TA,
Lita-télallita, télallita,
Lita-télalUta.
100
Dans mon chemin rencontre
L a bonn' femm' Jean C a y e r -
E l l e m'a dit : Monsieur,
E n t r e z donc vous chauffer-
Son petit télallita, &c-
E l l e m'a d i t : M o n s i e u r ,
B n t r e z donc vous chauffer.
— C e n'est point votre feu
Que nous venons chercher.
Son petit télallita, &c.
l i a rigailte _ S5
Le diabî' s'en va dans la vill'de Poquier 94
I J C pri-mier jourde mai, labouré, 85
Ma boule roulant 67
. Madame m'envoyait au marché 88
Mais ! mais ! mais ! 84
Maladie oui-da (la) 73
Malbi'otiirh s'en va-t-en guerre 55
Ma m e t ' m'a donné quat'sous * 33
Mario Pnniçon 89
Ma vieille tante opportune 32
Ménage (le) d'une vieille fille 12
M'en revenant de la Vendée 70
Mère Jocrisse (la) 30
Métempsycose (la) 4
Meunier (le) 76
Mic-mie 78
Mine d'or (la) 8
Mon mari est ben malade 93
Mon moine 77
Mon pauv'Blugeon, i faut que j ' t e dise 4
Mon père a fait bâtir maison 79-81
Nïhil snb sole, canon, 98
Nous irons sur l'eau, refrain, 71
Où'c'rtu'est l'bon temps 18
Oui, j ' t ' e n goutt' 86
Pardon, excus', capitaine, 28
P a r un dimanche après midi 90
Par un dimanche au soir , 99
Pétition du père Trafaigar ''. • 23
Petit Jean l'ête-dure 18
Petit volontaire (le) 7
Pierre Nicolas 75
10-4
Quand c'est lundi soir
Quand j'étais ch«z mon père
Quand la boiteus' s'en va-t-au bois
Quand le mari s'en riut du bois
Quand le meunier revint du marché
Quat' sous (les) du p'tit Nicolie
Qui toujours dort, canon,
Kan-plan-plan-plan, plan, plan,
Rataplan-taplan, canon,
Iléreil (le) du laboureur, canon,
Rigaille (la)
Ron-ron-ron, petit patapon
Scotland' s buraing, canon anglais,
Si l'on ose attaquer, canon,
Son petit télallita, refrain,
Sur Je coin d'un coin, refrain,
Sur le haut, sur le bas, refrain,
Télallita
Tout meurt dans le siècl' de la lumière
Trépas du chat
Tribulations (les) d'un anglais
Trompette (la)
Un tour du diable
Vapeur (la)
Vive le roi-z-et la reine, refrain,
Vogue, beau marinier, vogue, refrain
7
Voui, contre nous tout l'mond conspir
Vous m'amusez toujours, refrain,