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AJL

ASSOCIATION
DES JOURNALISTES
LESBIENNES GAYS BI-E-S
ET TRANS

Informer
sans discriminer

TRAITER LES THÉMATIQUES LGBT


AVEC JUSTESSE
ET DANS LE RESPECT
DES PERSONNES

UN KIT CONÇU
À L'INTENTION DES JOURNALISTES
ET DES PROFESSIONNEL-LE-S
DES MÉDIAS.

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Sommaire
Présentation de l’AJL
Chapitre 1 : Choisir les bons mots :
éviter la discrimination, la hiérarchisation
des sexualités et l’invisibilisation
des personnes LGBT
Chapitre 2 : Le lobby gay et la « théorie du genre »
Chapitre 3 : En finir avec l’invisibilité des lesbiennes
Chapitre 4 : Les représentations stéréotypées des
homosexuels masculins
Chapitre 5 : Affirmer l’existence des bisexuel-le-s.
Chapitre 6 : Respecter les personnes trans
Chapitre 7 : VIH/Sida, comment en parler ?
Annexes : Éléments de droit par Léa Forestier
Contacts utiles

CONTACTS

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Courriel : contact@ajlgbt.info |
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Création graphique : Franck Delaire — fdelaire@gmail.com

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— PRÉSENTATION —

AJL – Association
des journalistes LGBT

QUI SOMMES-NOUS ? POURQUOI CE KIT ?


Aux États-Unis, une association de journalistes Loin de nous l’idée de nous ériger en censeur-se-s :
gays et lesbiennes existe depuis 1990. Les centaines nous-mêmes journalistes, nous connaissons la valeur
de membres de la National Lesbian and Gay de la liberté d’expression. Il s’agit plutôt ici de vous
Journalists Association (NLGJA) se donnent pour mission aider concrètement, chers consœurs et confrères,
d’« améliorer la couverture médiatique des questions à traiter de façon juste, rigoureuse et respectueuse,
LGBT ». En France, il ne nous avait jusqu’alors pas paru des questions souvent perçues comme délicates
nécessaire, à nous, journalistes LGBT (pour Lesbienne, et complexes. N’hésitez pas à le consulter et
Gay, Bi-e, Trans), de créer une telle structure. à y piocher des conseils pratiques. Nous restons
évidemment à votre disposition pour toute
Mais les débats sur l’ouverture du information complémentaire. Bonne lecture ! n
mariage aux couples de même sexe ont
changé la donne.
Le traitement médiatique du projet de loi nous LGBT ? LGBTQ ? LGBTQI ?

P
a en effet fortement interrogé-e-s. Propos caricaturaux
as toujours évident pourtant l’inconvénient de
publiés sous la plume de confrères et consœurs
pour un néophyte ne pas représenter tout
dans leurs éditoriaux, espace et temps disproportionnés
de se retrouver le monde. C’est pourquoi
accordés à des opposant-e-s à la loi sur les plateaux
dans la jungle de sigles sont apparus les sigles :
de télévision ou dans les pages des magazines, etc. :
désignant les membres — LGBTQ, pour
tout s’est passé comme si les propos à caractère des communautés les personnes « en
homophobe n’étaient qu’une simple opinion et non homo et trans. Alors Questionnement »
un délit et comme si les discriminations envers les faisons simple : le terme ou « Queer » (c’est-
homosexuel-le-s étaient plus acceptables que celles le plus couramment à-dire remettant
qui touchent d’autres minorités. Trop souvent, la place employé dans la presse globalement en question
laissée aux opposant-e-s et à leurs propos haineux généraliste est LGBT, pour l’hétéronormativité de la
a trouvé sa justification dans le fait de garantir parler des personnes société).
un « traitement équilibré » du sujet. Lesbiennes, Gays, Bi-e-s — LGBTQI, pour les
et Trans. L’avantage de « Intersexué-e-s »
C’est pourquoi nous avons créé, au printemps 2013,
ce sigle est qu’il est — D’autres sigles sont
l’Association des Journalistes LGBT (AJL). Ses objectifs :
utilisé un peu partout également employés mais
réagir et se mobiliser à chaque fois que des propos
dans le monde. Pratique, pour plus de clarté, nous
injurieux et discriminatoires à l’encontre des homosexuel-le-s
compréhensible par le n’utiliserons que le sigle
et des personnes trans seraient publiés sous couvert plus grand nombre, il a LGBT.
de « débat ». Mais aussi rappeler aux médias que
leurs publics ne sont pas exclusivement composés
d’hétérosexuel-le-s et que cette diversité doit être prise
en compte. Enfin, mener un travail de pédagogie sur le
traitement médiatique des questions spécifiques touchant
les LGBT pour lutter contre les préjugés et les clichés.

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— CHAPITRE 1 —

Choisir les bons mots :


éviter la discrimination, la
hiérarchisation des sexualités
et l’invisibilisation
des personnes LGBT

OÙ EST LE PROBLÈME ? d’utiliser des expressions qui laissent croire qu’il existe
un mariage spécifique pour les couples homos.
Par maladresse ou par manque d’information,
les journalistes emploient ou reprennent des termes « Avouer son homosexualité »
approximatifs, inexacts voire dépréciatifs ou injurieux On avoue un crime, pas une orientation sexuelle.
pour les personnes dont il est question. Or les Dire « avouer son homosexualité » entretient l’idée
mots sont, concernant ces sujets, particulièrement qu’il s’agit d’une faute, de quelque chose de honteux.
importants. Pourquoi ne pas choisir d’utiliser, pour Préférons donc « faire son coming-out ». Ou, pour les
une information plus efficace, des mots précis, clairs plus francophiles, « révéler » ou « annoncer son
et positifs ? Voici quelques pistes. homosexualité ».

« Un-e célibataire endurci-e »,


ATTENTION, PENTE GLISSANTE ! un « fervent amateur de Proust »
Quand il s’agit de leur vie amoureuse, combien
« Mariage gay » de people et d’artistes sont encore décrits comme
Quand les LGBT retirent de l’argent, on ne parle des « célibataires endurci-e-s » ? Combien de
pas de retrait gay. Quand ils-elles refont leurs personnalités « protègent jalousement leur vie privée » ?
passeports, ce n’est pas un passeport gay. Quand Certains sont même de fervents « amateurs du Charlus
ils-elles se marient, ce n’est pas non plus un de Proust » et certaines des « fans de Violette Leduc » !
mariage gay. C’est un mariage, tout simplement Hy-po-cri-sie ! En outre, les initié-es comprendront
(civil, pour ceux-celles qui l’auraient oublié). les allusions mais les autres ne se douteront de rien.
Maintenant que la loi s’applique, plus la peine Quand il s’agit d’évoquer la vie privée d’une personne,

Le coming-out, une info tout sauf anodine

Q
uand le plongeur coming-out, c’est arrêter de Il ne faut pas sous-estimer
Tom Daley annonce jouer la comédie et de se sa dimension politique. Par
qu’il est bisexuel, cacher. C’est aussi rappeler ailleurs, lors d’une interview,
il faut considérer que le que la société est diverse ne présumons pas de
coming-out de ce champion et que la communauté LGBT l’orientation sexuelle de
olympique est une information l’est aussi. C’est également l’interwievé-e. Posons plutôt
importante. Il ne s’agit pas offrir aux jeunes LGBT des des questions ouvertes qui
seulement de sa vie privée. références pour se construire leur permettent d’évoquer
La société (parents, ami-e-s, et ne pas avoir honte de librement leur vie amoureuse.
collègues, administration, leur orientation sexuelle ou A il-elle de voir ensuite s’il
etc.) présuppose souvent que de leur identité de genre. Le a envie d’aller plus loin.
nous sommes tous et toutes coming-out n’est donc pas Quand on y pense, toutes
hétérosexuel-le-s. Pour les forcément une info anodine les comédiennes n’ont pas
personnes LGBT, faire son à reléguer aux pages people. forcément un amoureux !

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— CHAPITRE 1 —

L’outing

L
’outing est le privée. Depuis, peu de Nitkowsky a révélé
fait de révéler journalistes s’y risquent. l’homosexualité de deux
publiquement Pourtant, en 2005, responsables du Front
l’homosexualité d’une la justice a débouté national dont Steve
personne sans son Marc-Olivier Fogiel Briois. La cour d’appel
consentement. Aux et Stéphane Bern de de Paris a décidé que
États-Unis et au leurs plaintes contre l’homosexualité du plus
Royaume-Uni, il a l’Expansion, car les connu pouvait être
été utilisé contre juges ont considéré que mentionnée, vu son rôle
des personnalités les deux personnalités politique. N’est-ce pas
gay ou lesbiennes avaient déjà donné en effet une information
qui soutenaient des des indications sur leur valable que de souligner
tou-te-s hétérosexuel-le-s
politiques homophobes. orientation sexuelle les incohérences d’un
En France, Jean-Luc dans la presse et qu’il homme politique ? mais ce n’est pas le cas !
Romero a fait condamner n’y avait donc pas Pourquoi mentionner Vous voilà chargé d’un
en 2004 un magazine atteinte à la vie privée. spontanément la vie reportage consacré
qui l’avait outé, pour Et dans un livre paru en privée des hétéros et aux conflits au sein du
atteinte à la vie décembre 2013, Octave taire celle des homos ? couple ? Aux meilleurs
endroits pour se dire
« Je t’aime » à Brest ?
ces paraphrases sont, d’une certaine façon, une A la rentrée des classes ? Au stress au travail ?
manière d’’invisibiliser les personnes LGBT, et de faire Pourquoi ne pas demander leur avis aux LGBT ?
comme si, dans la société, ces amours-là n’existaient Dans les sujets société ou lifestyle, la parole est en
pas tant qu’elles ne sont pas vraiment nommées. effet quasiment toujours donnée à des personnes
Pour dire qu’une personne est (ou était) homosexuelle, hétérosexuelles. Pourquoi ne pas diversifier votre panel
évitons donc les allusions et les circonvolutions et « Monsieur et Madame tout-le-monde » ? A éviter
écrivons… eh bien qu’elle est (ou qu’elle était) aussi, autant que possible, les généralisations qui ne
homosexuelle. Ce n’est pas si grave, vous savez... sont valables que pour les personnes hétérosexuelles :
« toutes les femmes » ne rêvent pas forcément « d’un
Une « famille normale » homme qui… » et tous les hommes ne cherchent pas à
Si ce n’est pas pertinent pour le sujet, vous savoir « comment la combler »...
conviendrez qu’il n’est pas utile de donner des
précisions sur l’orientation sexuelle des membres « L’avis du psy »
d’une même famille. Toutefois, si l’on souhaite vraiment Il n’est pas nécessaire d’avoir recours à des
faire la distinction entre les familles, n’opposons pas interventions de médecins, de psychiatres ou de
dans une même phrase la famille « normale » psychanalystes pour traiter de la question de
à la famille « homoparentale » ou bien la famille l’homoparentalité ou de la transidentité. Surtout
« classique » à la famille « atypique ». Parlons tout lorsque l’on traite le sujet d’un point de vue social ou
simplement de familles hétéroparentales et de familles juridique. Cette démarche revient en effet à
homoparentales. En outre, les « parents » qui pathologiser les LGBT. Or, l’homosexualité et la
composent ces dernières ne sont pas à mettre entre transidentité ne sont pas des maladies. n
guillemets (au sens littéral et figuré). Comme les autres,
les personnes LGBT sont des mères, des pères, des
beaux-parents, des épouses, des maris, des divorcé-es,
veufs et veuves, etc. Et en ce qui concerne la famille
normale, qui peut se targuer d’en avoir une ?

« Toutes les femmes rêvent


d’un homme qui… »
Les médias font trop souvent comme si leurs
lecteurs/auditeur-trice-s/téléspectateur-trice-s étaient

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— CHAPITRE 1 —

POUR ALLER PLUS LOIN :


« Petit pédé, grosse gouine,
sale trans » : des insultes passibles
de poursuites
Voici trois des insultes à caractère homophobe et
transphobe les plus élégantes et les plus répandues.
Heureusement, depuis 2004 pour les homophobes et
2013 pour les transphobes, elles sont passibles de
poursuites. Ainsi, si une personne interviewée emploie
des termes injurieux, n’hésitons jamais à la relancer
lors de l’interview par des questions de type
« Êtes-vous conscient-e que ? » ou encore à mettre
ses propos en perspective lors de la rédaction de
l’article ou de l’écriture d’une voix-off.
Il faut également savoir que les populations
stigmatisées peuvent parfois se réapproprier les
injures dont elles sont les victimes. Ainsi, par exemple,
la communauté afro-américaine s’est-elle emparée
du mot « nègre » pour s’autodésigner. De même, les
mots « pédé » et « gouine » sont largement repris
par les homosexuel-le-s. Par cette réappropriation
(« Oui, je suis pédé, », « Oui, je suis gouine »), la
« victime » vide l’insulte de son caractère injurieux et
revendique avec fierté son appartenance à une
minorité stigmatisée. Dans ces cas-là, on peut garder
ces propos tels quels.

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— CHAPITRE 2 —

Le lobby gay
et la « théorie du genre »

OÙ EST LE PROBLÈME ? Ce qui existe en revanche depuis des dizaines


années dans beaucoup d’universités, c’est un champ
On entend dire ça et là, en particulier dans le d’études pluridisciplinaire, les gender studies ou
camp des opposant-e-s à l’égalité, que les LGBT « études de genre », qui explorent de manière
bénéficieraient de la protection d’un puissant lobby. transversale la construction sociale des genres et
Lobby qui défendrait leusr intérêts - et uniquement les leurs représentations. L’expression « théorie du genre »
leurs - et chercherait à détruire un « ordre naturel » est utilisée par celles et ceux qui refusent de prendre
établi depuis toujours. Ce lobby aurait en outre le but en compte les conclusions des chercheur-se-s en
secret de détruire l’humanité en transformant les sciences sociales sur les distinctions qu’on peut établir
petites filles et les petits garçons en escargots via la entre sexe biologique ou de naissance, identité
« théorie du genre »… Quelques conseils pour éviter de genre et orientation sexuelle.
de nourrir les fantasmes et rester rigoureux-se. Ils-elles réfutent — sincèrement ou par stratégie
politique — ces avancées qui mettent en péril le
soi-disant « ordre naturel » dont nous parlions plus
haut. Or, dissocier le sexe de naissance d’une
ATTENTION, PENTE GLISSANTE ! personne de son genre est précisément ce qui
permet de combattre les stéréotypes conduisant
Le « lobby gay ». aux inégalités entre hommes et femmes. Notons
Ah, le fameux lobby gay ! Celui qui contrôle enfin que réunir volontairement ces questions
la presse, qui place ses membres aux postes de complexes sous un terme générique peu clair,
pouvoir, qui met les politiques à sa botte, etc. Soyons voire mystérieux, laisse penser qu’il s’agit d’une
sérieux... Le lobby gay n’existe pas. Il existe bien un construction idéologique basée sur de simples
syndicat des commerçants gay (SNEG) mais la cause croyances (qu’on est libre d’embrasser ou pas)
LGBT n’est globalement défendue que par un tissu et non sur des faits scientifiques.
d’associations, parfois solidaires entre elles, mais
indépendantes les unes des autres dans leur objet Mariage, PMA et GPA :
(LGBT, féministes, lutte contre le sida, etc.). Il s’agit des revendications différenciées
d’un tissu associatif qui n’a ni loge, ni structure Lors des débats à l'Assemblée, PMA (Procréation
occulte, ni grand maître. Il convient donc de parler Médicalement Assistée) et GPA (Gestation Pour Autrui)
tout simplement d’« associations LGBT », ou ont souvent été sciemment amalgamées par
d’« associations de défense des droits des l’opposition pour tenter d’empêcher l’ouverture du
personnes homosexuelles ». mariage aux couples de même sexe. Les opposant-e-s
se sont servi des questions complexes soulevées par
La « théorie du genre » la GPA pour discréditer la PMA et l’ouverture du
Les anti-« mariage pour tous » se sont trouvé un mariage. Or, de GPA, il n’a jamais été question dans
nouveau cheval de bataille : lutter contre la « théorie le projet législatif initial.
du genre » et éviter sa propagation, en particulier Aujourd’hui autorisée pour les couples
dans les écoles. Mais, tout comme les licornes, cette hétérosexuels mariés ou en concubinage depuis au
fameuse théorie n’existe pas. moins deux ans, l’ouverture de la PMA aux couples

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— CHAPITRE 2 —

de lesbiennes faisait partie des engagements familles homoparentales. Or, cette loi, dans ses
de campagne de François Hollande, avant d’être insuffisances, s’avère discriminante puisque la décision
écartée du projet de loi sur le mariage puis de l’adoption est confiée au bon vouloir des juges
repoussée au calendes grecques le 27 avril 2014 par qui sont libres d’interpréter les textes selon leurs
le gouvernement socialiste de Manuel Valls. Notons convictions personnelles (décision du TGI de Versailles
que l’éventuel élargissement des conditions d’accès en avril 2014).
à la PMA dépasse les questions LGBT puisqu’elle
pourrait également concerner les femmes célibataires. Encore une fois, la loi n’est pas la même
D’ailleurs, le 2 mai 2014, le Planning familial qui « milite pour tout le monde…
et se bat depuis plus de cinquante ans pour que Quant à la GPA, rappelons qu’elle est totalement
toutes les femmes puissent disposer de leur corps interdite en France et que son autorisation relèverait
librement (...) sans entrave religieuse, politique ou nécessairement d’une modification des lois
juridique », s’est engagé en faveur de l’accès bioéthiques. A l’étranger, la GPA est, en outre, très
à la PMA pour toutes. différente selon les pays qui l’autorisent : elle peut être
La loi sur le mariage devait aussi permettre très encadrée par certains États comme le Canada,
à l’épouse ou à l’époux d’adopter plus facilement les États-Unis ou la Grande-Bretagne, et beaucoup
les enfants de son conjoint (quel que soit le mode moins par d’autres, comme l’Ukraine ou l’Inde.
de conception) et d’avoir un statut légal, utile au bon Par ailleurs, la GPA ne fait pas l’unanimité au sein des
fonctionnement et à la reconnaissance sociale des associations LGBT et féministes. n

POUR ALLER PLUS LOIN...


Communautaire ou communautariste ?
Souvent confondu avec le très péjoratif
« communautariste », l’adjectif « communautaire » est
souvent associé, en France, à l’idée d’une grave mise
en danger de la République et de son unité. Comme
les autres groupes sociaux, les personnes
homosexuelles se regroupent selon leurs affinités, de
façon d’autant plus importante que la plupart du
temps, elles ne bénéficient pas de l’aide et du
soutien familial. En réalité, parler de « communauté
homosexuelle » n’est pas négatif. La revendication du
mariage pour tous était bien communautaire : elle
émanait de la communauté homosexuelle. Pour
autant, elle n’était pas communautariste, comme on
l’a souvent entendu dans les médias. En effet, il ne
s’agissait pas ici de diviser la République mais au
contraire d’inclure en son sein un groupe de
personnes ; il s’agissait d’étendre un droit déjà existant
à l’ensemble de la population, pas d’en attribuer un
nouveau à un groupe de pression.

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— CHAPITRE 3 —

En finir avec
l’invisibilité des lesbiennes

OÙ EST LE PROBLÈME ? femmes et pas les hommes. Cette expression est


d’ailleurs particulièrement savoureuse puisqu’elle laisse
Sexisme et lesbophobie : double peine pour gentiment aux femmes, ces créatures capricieuses et
les lesbiennes. Déjà sous-représentées en tant que changeantes, le droit de choisir ce qu’elles préfèrent.
femmes dans les médias (seulement 24 % des Quelle largesse !
interviewé-e-s ou des personnes dont on parle, tous
supports confondus selon l’enquête Global Media « Entre deux femmes,
Monitoring Project-GMMP 2010), elles le sont encore ce n’est pas vraiment du sexe »
davantage en tant qu’homosexuelles. Résultat, les Dans l’imaginaire collectif hétérosexuel, pas de
lesbiennes sont quasi absentes des médias, même rapport sexuel sans pénis ! Globalement, on n’a
sur des sujets qui les concernent directement, comme « couché » qu’à partir du moment où il y a eu
la Procréation Médicale Assistée. pénétration masculine et de ce fait, pour beaucoup,
Pour évoquer les thématiques LGBT, ce sont les le plaisir lesbien ne serait qu’une forme d’affection
hommes gays qui sont invités à s’exprimer. Et quand, très prononcée. Mais entre femmes on peut aussi
par bonheur, on finit par apercevoir les lesbiennes « faire l’amour », « jouir » et même se « pénétrer » et
au détour d’un reportage, difficile d’échapper aux pas juste se « fouiller le sexe » comme on a pu le lire
poncifs et aux représentations qui les enferment dans une critique du film La Vie d’Adèle. Sachez
dans un stéréotype : ceux de la « camionneuse aussi que le couple lesbien tel qu’il est représenté
hommasse » ou de la « mal baisée hystérique et dans le porno hétérosexuel - ce duo érotisé qui
agressive » ou celui, tout aussi sexiste, d’une femme patiente en jouant à des jeux coquins - n’est pas
« sans sexualité ». Si la sexualité des gays est vue toujours fidèle à la réalité des pratiques.
comme débridée, celles des lesbiennes est tout
simplement niée. « Lesbienne mais féminine ! »
Être lesbienne, c’est une orientation sexuelle, pas
un look vestimentaire ! Du coup, pas besoin de dire

ATTENTION, PENTE GLISSANTE !


« Des femmes qui préfèrent
Homophobie ou lesbophobie ?

D
les femmes » ans l’inconscient que celles des gays.
Utliser le mot « lesbienne » n’est vraiment pas un collectif, les Pour parler d’un groupe
problème surtout s’il permet d’éviter le très abstrait termes « gay » et mixte, parlons donc
« un relation forte entre deux femmes », le poétique « homo » renvoient aux plutôt de « gays et de
mais inexact « chère amie » ou l’hétérocentré, long
hommes. Soyons précis, lesbiennes », pas juste
donc, lorsqu’ils s’agit de d’« homosexuels ». De la
et ringard « une femme qui préfère les femmes ».
lesbiennes, d’autant que même façon, n’hésitons
Préférer suggère, en effet, qu’on aime deux choses
leurs problématiques (voir pas à parler de
dont l’une plus que l’autre. Ici, il s’agit de femmes qui
ci-dessus) ne sont pas « lesbophobie » et pas
couchent avec d’autres femmes, il n’est pas question forcément les mêmes juste d’« homophobie ».
d’autre chose. Une femme peut très bien aimer les

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— CHAPITRE 3 —

Le poids des mots, le choc des photos

D
ifficile de rendre la communauté LGBT, les personnes LGBT.
compte de toute mais essayons d’être N’oublions donc pas
la diversité attentif-ve à varier les de dater ces documents
d’une communauté représentations. Dans ce (et de les sourcer) et
en une seule photo ! genre de manifestations, de toujours se poser
Ainsi, chaque année, on trouve aussi des la question de la
de nombreux médias femmes, des jeunes, pertinence de cette
choisissent d’illustrer des vieux, maquillés, réutilisation. Pour ce
la Marche des fiertés à barbe, à talons ou qui est des légendes
(ex-Gay Pride) avec des en sandales, en tee- (ou de la voix off), il est
images de personnes shirt ou en chemise. important de respecter
« Le dégoût des
très maquillées Attention également si le souhait des personnes
hommes »
(généralement des vous réutilisez plus tard interrogées sur leur
hommes), vêtues de ces photos (ou vidéos). anonymat et/ou sur Des phrases comme
tenues exotiques ou Les images de La la manière dont elles « Son précédent
presque dévêtues... Marche des fiertés sont veulent être désignées. compagnon, violent, l’a
Pourquoi pas, c’est souvent resservies pour dégoûtée des hommes »
joyeux, coloré et c'est illustrer n’importe quelle ou « Elle a sûrement eu
une des facettes de actualité concernant une mauvaise
expérience avec les
hommes », ou « Elle n’a
avec surprise qu’une femme est « lesbienne mais pas trouvé celui qu’il lui fallait » ou encore « Avec
féminine ». S’en étonner, c’est maintenir les lesbiennes son physique, pas étonnant » résument à elles
dans des stéréotypes de genre d’un autre âge. seules les pires clichés qu’on puisse entendre sur les
D’autant que les journalistes ont déjà tendance lesbiennes . Être lesbienne n’est pas une orientation
lorsqu’ils présentent une femme hétéro à insister sur sexuelle par défaut. On n’est pas lesbienne faute
ses caractéristiques physiques (« Cette jolie brune », d’avoir trouvé mieux. Notons aussi que dans les
« Cette charmante cinéaste aux yeux bleus », « Cette exemples précédents, il est toujours question des
musicienne qui nous prouve que talent et beauté hommes. Et si, justement, pour une fois, il ne
peuvent faire bon ménage »), beaucoup plus que s’agissait pas d’eux ? n
pour un homme. En outre, il existe autant de sortes
de lesbiennes que de sortes de femmes.

POUR ALLER PLUS LOIN...


Une grammaire non sexiste :
Le masculin l’emporte toujours sur le féminin. Cette
règle de grammaire toute simple structure nos esprits
et exclut implicitement les femmes. Pourquoi ne pas
parler d’« homosexuel-le-s » ? Ou de l’élection « du
ou de la futur-e président-e de la République » ?
– on préférera un « tiret » ou un « point » : ne
mettons pas les femmes entre parenthèses.

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— CHAPITRE 4 —

Les représentations
stéréotypées des homosexuels
masculins

OÙ EST LE PROBLÈME ? « C’est pas un truc de pédé »


Cette expression fonctionne selon le même
L’insulte la plus populaire des cours d’école reste mécanisme sexiste que nous venons de décrire.
« pédé », suivie de près par « enculé ». Des insultes L’utilisation de cette expression n’est ni anodine, ni
qui sont encore aujourd’hui trop largement présentes cool. C’est une insulte, qui assimile les homosexuels à
sur les plateaux télé ou dans les « blagues » des êtres faibles (donc féminins).
d’interview. Aujourd’hui encore, la représentation des
homosexuels masculins reste problématique et la « Il aime les jeunes garçons »
« folle » continue d’être l’objet d’un traitement L’homosexualité n’est pas la pédophilie. C’est triste
moqueur. Il appartient aux médias de garder une de devoir le préciser en 2014. Un flou nauséabond
certaine neutralité quand ils donnent des informations est encore entretenu de nos jours, soit par ignorance,
sur cette population en réalité protéiforme. soit par gayphobie, souvent pour fragiliser les
revendications des associations LGBT. Il faut bien faire
attention à ne pas mélanger les deux dans le
traitement des sujets.
ATTENTION, PENTE GLISSANTE !
« Les gays, ils savent faire la fête »
« La cage aux folles » Encore une fois, la représentation des
La folle est une des représentations classiques homosexuels masculins a souvent été limitée au
des homosexuels masculins mais s’assumer en tant monde de la fête, de l’art. D’espaces de libertés que
que folle n’est qu’une des façons de vivre son les homosexuels s’étaient créés, on a fait la
homosexualité. Personnage tragi-comique dans les démonstration qu’ils étaient fait pour vivre une vie
médias, elle n’est la plupart du temps utilisée que dissolue, différente. Entretenir cette contre-vérité, c’est
comme faire-valoir, pour démontrer que renforcer une injonction à rester en marge, et
l’homosexuel n’est pas « un homme, un vrai ». En discréditer toutes les personnes qui vivent leur vie de
effet, on reproche aux gays de perdre leur virilité manière plus traditionnelle.
en se faisant pénétrer, l’insulte utilisée est toujours
« enculé » et non « enculeur », comme si la « Ils ne pensent qu’à ça »
position dite « passive », assimilée à celle de la Si la communauté homosexuelle s’est aussi
femme, était inférieure. Dans l’imaginaire collectif construite autour de pratiques sexuelles, elle n’est pas
hétéronormé, le gay n’est pas un homme puisqu’il réductible à celles-ci. La liberté sexuelle s’exprime
se fait pénétrer ou enculer. Et comme il n’est pas également chez les hétérosexuel-le-s et sous-entendre
un homme, c’est une femme et il vaut moins. C’est que la surconsommation sexuelle est l’apanage des
du sexisme, encore une fois. homosexuels participe de la déshumanisation de
Difficile de dérouler tout ce raisonnement dans cette population, qui se comporterait « comme des
chaque article, mais c’est utile de le garder en tête, animaux ».
comme il faut se rappeler qu’il est important de
donner à voir des représentations variées de « Ils ont bon goût »
l’homosexualité masculine dans sa complexité. C’est vrai. Et ils sont toujours bien habillés. n

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— CHAPITRE 4 —

POUR ALLER PLUS LOIN :


Pourquoi tant de -phobies ?
L’homophobie est l’hostilité envers les personnes
homosexuelles, manifestée de manière implicite ou
explicite. Les gays, les lesbiennes, les bisexuel-le-s et
les trans ne sont pas victimes des mêmes préjugés et
violences. La lesbophobie, la gayphobie, la biphobie
et la transphobie sont parfois regroupées sous
l’acronyme LGBTphobies. La transphobie concerne
l’identité de genre des personnes trans et n’a rien
à voir avec leur orientation sexuelle. Pensez à utilisez
l’ensemble de ces termes, ils traduiront mieux les
situations que vit chaque groupe de personnes.

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— CHAPITRE 5 —

Affirmer l’existence des


bisexuel-le-s

OÙ EST LE PROBLÈME ? comme on a pu le lire dans un article décrivant le


procès d’un étudiant des Hauts-de-Seine, jugé pour
Si le traitement médiatique de l’homosexualité détention d’images pédophiles. La plaidoirie de son
laisse encore à désirer, celui de la bisexualité est avocat était retranscrite dans un quotidien national
quasi-inexistant. L’idée reçue selon laquelle il n’y sans aucune analyse : « Sa mère, qu’il voit rarement,
a que deux orientations sexuelles est tenace. est bisexuelle. Ça ne justifie pas sa conduite, mais
La possibilité d’être attiré sexuellement et/ou chez un garçon plus fragile qu’un autre, toutes ces
affectivement par les hommes et les femmes semble choses peuvent avoir des répercussions. »
toujours suspecte et caractéristique d’une frénésie
sexuelle ou d’une immaturité. Pourtant, être bi-e, c’est « Les bi-e-s sont tou-te-s libertin-e-s »
une question de désir, pas de mode de vie. Libéré des normes sociales, le ou la bi.e évoluerait
forcément dans les clubs échangistes, ne supporterait
pas la monogamie, etc. Nous attendons encore les
études qui nous prouveraient que les relations
ATTENTION, PENTE GLISSANTE ! extra-conjugales sont plus fréquentes chez les
couples de bi-e-s que chez les hétéros. En attendant,
« La tendance bisexuelle » évitons de les interroger uniquement dans le cadre
Être bi-e n’est pas une tendance, ni un effet de d’émissions consacrées au libertinage. n
mode, malgré ce que voudraient essayer de nous faire
croire les hebdomadaires périodiquement. C’est une
identité, comme l’homosexualité ou l’hétérosexualité. A
ce titre, essayons de ne pas la réduire à un marronnier
journalistique pour faire frissonner le bourgeois.

« Les bi-e-s sont des homos refoulé-e-s »


Quand le chanteur Mika a annoncé qu’il était
gay, certains médias ont affirmé qu’il faisait son « vrai
coming-out ». C’est oublier qu’il s’est longtemps défini
comme bisexuel. Il arrive aussi qu’on reste bisexuel-le
toute sa vie mais l’orientation sexuelle n’est pas
toujours immuable. La bisexualité n’est pas forcément
une première étape vers l’homosexualité. Si quelqu’un
déclare qu’il-elle est bisexuel-le, décrivons-le-la ainsi.
Pourquoi décider pour lui-elle ou le soupçonner de
manquer de franchise ?

« Un signe d’instabilité »


La bisexualité n’est pas synonyme d’instabilité. Pas
la peine de faire des rapprochements absurdes

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— CHAPITRE 6 —

Respecter
les personnes trans

OÙ EST LE PROBLÈME ? compter que les personnes trans sont aussi les
victimes régulières de graves, agressions sans
Si les sujets concernant les gays et lesbiennes sont qu’aucun média ne s’émeuve vraiment de la
parfois truffés de clichés ou d’approximations, que fréquence et de la barbarie de ces violences.
dire de ceux concernant la transidentité ! Elle est
souvent confondue avec l’homosexualité et son
traitement journalistique se limite généralement aux
personnes travesties interviewées à la Marche des ATTENTION, PENTE GLISSANTE !
fiertés LGBT ou au sensationnaliste « Quand Gaston
devient Marguerite » avec les inévitables photos « C’est un homme ou une femme ? »
avant/après à l’appui. D’abord, respectons le genre vécu de la personne
Or cette façon de traiter le sujet a tendance à interwievée c’est-à-dire la façon dont elle se définit.
invisibiliser les vraies difficultés des trans : précarité, Ce qui signifie, entre autres, de la nommer ou de
fort taux de prévalence au VIH, psychiatrisation, s’adresser à elle avec le pronom adéquat. « Il/un »
parcours du combattant pour entamer une transition dans le cas d’une transition « femme vers homme »
dans les hôpitaux publics, difficulté à obtenir des (les anglo-saxons disent FtoM pour Female to Male) ;
papiers en adéquation avec son genre vécu. Sans « Elle/une » dans le cas d’une transition « homme

S’y retrouver dans un vocabulaire complexe.


— Identité sexuelle ou une prédisposition biologique, bien d’une question d’identité
identité de genre ? imposée par les attributs et non d’un trouble sexuel.
La loi contre le sexuels de naissance. On
harcèlement sexuel d’août préférera donc identité de — Transsexuel-le-s,
2013 a intégré l’« identité genre. Bien sûr si l’on cite la transgenres ou trans ?
sexuelle » comme motif de loi, « identité sexuelle » reste Le terme transsexuel-le est
discrimination. Ce texte est correcte. parfois utilisé pour désigner
censé protéger les transgenres — Transsexualisme ou plus spécifiquement les
et les transsexuel-le-s. Mais transidentité ? personnes trans opéré-e-s.
plusieurs associations, ainsi Le terme transsexualisme Les personnes non-opéré-
qu’un avis de la CNCDH est celui utilisé à l’origine par e-s peuvent être appelé-
(Commission Nationale le corps médical. Il sous- e-s trangenres. Pour éviter
Consultative des Droits de entend que les personnes d’instaurer une hiérarchie, on
l’Homme), mettent en garde trans sont atteintes d’un préférera le terme personnes
contre l’utilisation du terme trouble psychiatrique appelé trans, qui permet d’inclure la
« identité sexuelle » qui « dysphorie de genre », donc multiplicité des parcours et
entretient l’idée que se sentir d’une pathologie. Préférons des identités.
homme ou femme est liée à donc transidentité car il s’agit

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— CHAPITRE 6 —

vers femme » (ou MtoF pour Male to Female).


Évidemment, on évite de l’interroger d’emblée sur une
éventuelle « opération » et on ne dévoile pas non
plus la transition d’une personne ou son prénom
de naissance si elle ne le souhaite pas. Par exemple,
quand à l’été 2013, une artiste et travailleuse du sexe,
Mylène, a été assassinée à Limoges à coups de
marteau, des quotidiens locaux ont parlé d’elle au L’affaire Chelsea Manning et le
masculin. bon comportement des médias
américains
« Il-Elle a changé de sexe » Quand Chelsea sexe de naissance ».
Les personnes trans ne « changent pas de sexe » : Manning, soldat La radio de référence
elles mettent leur corps en adéquation avec ce américaine à l’origine NPR aussi. Le manuel de
qu’elles sont. D’ailleurs, toutes ne souhaitent pas subir des révélations Wilkileaks, style du New York Times
d’opérations de réassignation sexuelle. Certaines demande en août 2013 contient également un
choisissent juste de prendre des hormones pour se qu’on cesse de l’appeler article « transgenre »,
viriliser ou se féminiser. D’autres n’en prennent pas. Bradley, certains médias que le quotidien applique
Utilisons donc transition de genre ou changement contournent la question scrupuleusement :
en désignant Chelsea « à moins qu’un ancien
de genre.
uniquement par son nom nom soit pertinent ou
de famille « Manning », ait valeur d’information,
« C’est un travesti »
sans utiliser le pronom utilisez le nom et
Attention, « travesti » n’est pas synonyme de
« il » ou « elle ». les pronoms (il, elle)
« trans ». Se travestir, c’est adopter temporairement Mais la plupart préférés par la personne
les codes vestimentaires et sociaux d’un autre genre. des grands médias transgenre ». Les médias
Pas tout à fait la même chose que d’avoir le américains finissent par qui respectent le féminin
sentiment profond que son genre ne correspond pas respecter son souhait. signalent généralement
à son sexe biologique. L’agence Associated la transition de Chelsea,
Press adopte ainsi par exemple : « Elle
« Elle-il est trans donc elle-il est homo ! » la ligne édictée dans était auparavant connue
Et non… comme expliqué plus haut, l’identité de son Stylebook, qui sous le nom de Bradley
recommande d’utiliser Manning mais a depuis
genre (le sentiment profond d’être un homme ou une
« le pronom préféré changé son nom et
femme) et l’orientation sexuelle sont deux choses
par les individus déclaré son désir de
différentes. Les personnes trans peuvent être hétéro,
qui ont acquis les vivre en tant que
bi-e, homo ou asexuel-le.
caractéristiques femme » (NBC News),
physiques du sexe une formule destinée
« C’est une-un trans réussi-e » opposé ou se présentent à orienter les lecteurs,
Une transition n’est pas une opération de chirurgie d’une façon qui ne habitués à suivre l’affaire
esthétique. Ce qui compte ce n’est pas l’apparence correspond pas à leur « Bradley Manning ».
plus ou moins féminine/masculine d’une personne
mais bien le genre auquel elle a le sentiment
d’appartenir. Une MtoF (« homme vers femme ») n’est précarité. Chez les personnes trans, cette précarité
pas obligée d’adopter une apparence très féminine est due, en grande partie, à la difficulté qu’ils-elles
( jupe, maquillage, etc.) pour être considérée comme rencontrent pour changer d’état civil. Cela leur ferme
une femme. D’ailleurs, une « vraie femme » ou un la porte de nombreux milieux professionnels.
« vrai homme » ça n’existe pas (et, entre nous, ces Néanmoins, attention aux amalgames, la prostitution
expressions sont vraiment sexistes). n’est pas une activité inhérente à leur transidentité.

« Toutes les personnes trans se « Les trans, ces héros-héroïnes


prostituent » de la subversion du genre »
La prostitution, par choix ou nécessité, est plus Depuis quelques années, il arrive que dans
fréquente chez les personnes touchées par la certaines émissions, chercheur-se-s en sciences

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— CHAPITRE 6 —

sociales et autres spécialistes s’extasient devant la ne doivent pas se laisser aller au sensationnalisme et
détermination des personnes trans à braver les véhiculer sans réfléchir, comme nous l’avons vu lors
normes de genre. Les personnes trans ne cherchent des manifestations contre l’ouverture du mariage aux
pas forcément toutes à « troubler le genre » et à couples de même sexe, des slogans transphobes
démontrer à quel point tout cela est subversif au assimilant les personnes trans à des monstres qui
sens théorique du terme, elles cherchent à vivre leur sèmeraient la confusion chez les enfants. n
vie le mieux possible, comme tout le monde.

« Ma maman s’appelle Robert »


Les personnes trans ont des enfants et sont
capables de s’en occuper, c’est un fait. Les médias

POUR ALLER PLUS LOIN


Certaines personnes ne se définissent ni comme
homme, ni comme femme ou alors comme homme
et femme à la fois. On peut alors parler de MtoX ou
MtU (pour Male to X ou Male to Unknown), d’autres
personnes se définissent aussi comme queer (en
référence à un courant des gender studies qui remet
en question la dichotomie femme/homme et
revendique une multiplicité d’identités de genre et de
sexes possibles).

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— CHAPITRE 7 —

VIH/sida,
comment en parler ?

OÙ EST LE PROBLÈME ? ATTENTION, PENTE GLISSANTE !


Si aujourd’hui, l’infection à VIH n’est heureusement « C’est un-e sidéen-ne »
plus considérée comme une « maladie de pédé », Si la maladie est déclarée et en contexte
la communauté homo a payé et continue de payer médical, on parle alors de malades du sida,
un lourd tribut à l’épidémie. En France, plus de 2 600 et pas de sidéen-ne-s. « Sidaïque » est un terme
gays ont découvert leur séropositivité en 2012. A forgé par l’extrême droite française pour stigmatiser
Paris, selon l’étude Prévagay, 18 % des personnes les personnes vivant avec le VIH. A proscrire.
homos fréquentant les lieux de convivialité vivent
avec le VIH (soit près de 1 sur 5). « La maladie des gays »
Les homosexuels masculins et les hommes
ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes
représentent une population exposée, et non un
LE VOCABULAIRE DE BASE « groupe à risque », une formulation qui alimente
la stigmatisation de certaines populations. Aucun
VIH ou sida ? On parle de personnes séropositives groupe n’est à risque par essence.
ou mieux, de personnes vivant avec le VIH. Être
séropositif-ve n’est pas « avoir le sida », les deux mots « Une punition »
ne sont pas interchangeables. Le VIH est le virus de Le VIH n’est ni une punition, ni une arme. Les
l’immunodéficience humaine. Le sida, le syndrome de personnes séropositives ne sont pas des dangers
l’immunodéficience acquise — sans majuscules —, est publics. Ce n’est pas, comme on a pu l’entendre dans
le dernier stade de l’infection par le VIH. Il se définit un documentaire sur Freddy Mercury, « le résultat d’une
par l’apparition d’au moins une maladie opportuniste. vie d’excès ». C’est une maladie. La culpabilisation, les
Les expressions « virus du sida » ou « virus du VIH » jugements de valeur sont à proscrire ; Ils ne font que
sont incorrectes. renforcer la difficulté de vivre avec le virus et restent
Un « couple sérodifférent » (préféré à sans effet sur la prévention.
sérodiscordant) est constitué d’une personne
séronégative et d’une personne séropositive. La « fin du sida »
La sérophobie est une manifestation de peur et Les effets d’annonces, les gros titres proclamant
d’aversion de certain-ne-s individu-e-s à l’égard des « la fin du sida », sont mensongers et contre-
personnes vivant avec le VIH. Comme l’homophobie, productifs. Plus de 34 millions de personnes vivent
elle se manifeste par des actes d’exclusion ou de avec la maladie et valent mieux qu’un titre rapide
discrimination, explicites ou implicites. qui leur donnera un espoir illusoire, sans parler des
conséquences sur la prévention chez les lecteur-
trice-s les moins informé-e-s.
Maladie devenue presque « chronique » dans
l’hémisphère Nord, elle reste l’une des principales
causes de mortalité dans les pays en voie de
développement. n

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— CHAPITRE 7 —

POUR ALLER PLUS LOIN


Une stigmatisation profonde reste attachée à la
séropositivité, entravant la lutte contre l’épidémie. Le
rôle des journalistes est de s’assurer qu’ils-elles ne
participent pas à la propagation de ces idées
reçues. Ainsi, quand une personne séropositive
souhaite garder l’anonymat, respectons sa demande :
certain-e-s séropositif-ve-s ont perdu leur emploi
parce que leur statut sérologique avait été révélé.
Oui, le sujet reste grave. Mais nous ne sommes
plus à la fin des années 80. Il y a d’autres traitements
possibles que le misérabilisme ou la victimisation, que
ce soit dans les angles, la titraille, le choix des mots
(vocabulaire de la peur, du danger, etc.)
(Source : Sidaction.org)

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— ANNEXE —

« L'homosexualité
n'est pas forcément qu'un
élément de la vie privée »
Lea Forestier, avocate spécialiste
du droit de la presse

Dans quels cas l’homophobie peut-elle être février 2014, le sénateur PS Jean-Pierre Michel,
condamnée par les tribunaux ? poursuivi pour diffamation par « La Manif pour
tous » après avoir affirmé que ce mouvement
La loi sur la liberté de presse de 1881 a été faisait preuve de « déni d’homophobie » n’a pas
enrichie en 2004 de sanctions pénales contre les été condamné par la cour d’appel de Paris, car
personnes provoquant à la haine, à la violence, à la le tribunal a estimé qu’il s’agissait plutôt d’une
discrimination à l’égard d’une personne, ou d’un injure.
groupe de personnes, en raison de leur sexe ou de La 17e chambre du tribunal de Paris, chargée
leur orientation sexuelle. Les sanctions peuvent aller des affaires de presse, a ainsi jugé le 10 février
jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 45 000 € 2012 que le sénateur écologiste Jean-Vincent Placé
d’amende. L’hebdomadaire Minute a été condamné avait le droit d’évoquer les « propos
en mai 2014 à 4000 € d’amende et 3000 € de homophobes » de l’ancien député UMP Christian
dommages et intérêts pour une couverture jugée Vanneste, car celui-ci est connu pour plusieurs
homophobe par le tribunal correctionnel de Paris. En déclarations dénigrant l’homosexualité. « Jean-
cause : son caractère « réducteur, clairement Vincent Placé disposait ainsi d’une base factuelle
méprisant et outrageant ». suffisante pour s’exprimer comme il l’a fait », a
Pour autant, il demeure très délicat de tracer jugé le tribunal. Il a en revanche été condamné
une ligne claire entre les propos susceptibles pour avoir affirmé dans la même phrase que
d’être condamnés pour homophobie et ceux ne Christian Vanneste tenait des « propos racistes »,
dépassant pas les limites de la liberté d’opinion et faute de base factuelle.
d’expression. Ainsi, Christian Vanneste a été Qualifier dans un article ou un sujet une
condamné en première instance puis en appel pour personne (ou ses propos) d’« homophobe » est
injures homophobes en raison de propos dans donc possible, mais à condition, soit de disposer
lesquels il jugeait l’homosexualité « inférieure d’une base factuelle suffisante permettant d’étayer
moralement » et « dangereuse pour l’humanité », son propos, soit de satisfaire aux quatre critères
avant que la Cour de cassation ne considère ces de la bonne foi : l’absence d’animosité personnelle,
propos comme licites, quand bien même ils auraient la légitimité du but poursuivi, la qualité de
pu « heurter la sensibilité de certaines personnes l’enquête, la mesure et la prudence des propos
homosexuelles », les infractions prévues par la loi de tenus. A vous, journalistes, de mesurer les risques
2004 devant, selon elle, être entendues de façon avec votre directeur de la publication. Dans
restrictive afin de ne pas porter une atteinte trop tous les cas, il est toujours possible d’écrire, par
importante à la liberté d’opinion. exemple, qu’un propos « peut être ressenti comme
homophobe ». Le risque d’être poursuivi dans ce
En tant que journaliste, puis-je écrire dans un cas-là est faible.
article ou dire dans un sujet que telle personnalité Si aucun journaliste n’a semble-t-il été, à ce
(ou ses propos) sont « homophobe(s) » ? jour, condamné pour diffamation pour avoir estimé
que telle personnalité, ou ses propos, étaient
Ce genre d’affirmation peut tomber sous le coup homophobes, le rédacteur en chef de la Voix du
de la diffamation. Mais tout dépend du contexte. En Midi fait actuellement l’objet de poursuites pour

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— ANNEXE —

complicité de diffamation contre le FN pour avoir Journaliste, je relaie un « outing ». Quels sont les
rapporté les propos de deux ex-militants dénonçant risques encourus ?
notamment l’homophobie au sein du parti.
Le fait pour un-e journaliste de relayer un
Un-e journaliste risque-t-il quelque chose à révéler « outing » révélé par la presse ou tout autre média
qu’une personne est lesbienne, gay, bi-e ou trans ? l’expose théoriquement à des poursuites pour
violation de la vie privée au même titre que l’auteur
D’abord, il faut distinguer deux notions souvent de l’« outing » en question. Pour autant en pratique,
confondues : le « coming-out » et l’« outing ». l’information devient, suite à sa première divulgation,
Le « coming-out » est le fait de révéler un sujet d’actualité susceptible de faire l’objet de
volontairement son homosexualité ou sa transition de commentaires dans les médias. Ainsi, le droit ne
genre. Le journaliste peut l’encourager, en posant la sanctionne que la révélation au public d’un élément
question à la personne qu’il interviewe. Libre à de la vie privée, non sa stricte reprise après
celle-ci de le dire, ou pas. divulgation.
L’« outing » est le fait de révéler publiquement L’on pourrait se questionner toutefois sur les
l’homosexualité ou la transition d’une personne raisons qui font qu’encore aujourd’hui l’homosexualité,
contre sa volonté. Il peut constituer une atteinte à la qui n’indique pourtant rien d’autre que l’orientation
vie privée, très protégée en droit français. En cas sexuelle, demeure un élément de la vie privée alors
de poursuites pour atteinte à la vie privée (le délai que l’hétérosexualité n’a jamais fait débat
de prescription est de trois mois), le juge cherchera judiciairement. Finalement ce n’est que parce que
à répondre à deux questions : l’atteinte à la vie notre société est encore homophobe que l’évocation
privée est-elle constituée ? Et si oui, cette atteinte de l’homosexualité peut porter préjudice. n
est-elle justifiée par un débat d’intérêt général et le
droit à l’information du public ? Plus une personne
est présente, visible ou influente dans la vie
publique, plus la sphère de sa vie privée se réduit.
Jean-Luc Romero a obtenu en 2004 la
condamnation d’un magazine qui l’avait « outé »,
pour atteinte à la vie privée. Depuis, peu de
journalistes s’y risquent. Pourtant, en 2005, la justice
a débouté Marc-Olivier Fogiel et Stéphane Bern de
leurs plaintes contre l’Expansion car les juges ont
considéré que les deux personnalités avaient déjà
donné des indications sur leur orientation sexuelle
dans la presse et que la divulgation publique ne
constituait pas dans ces conditions une atteinte à
la vie privée. En décembre 2013, la cour d’appel de
Paris a jugé légitime l’évocation dans un livre de
l’homosexualité du secrétaire général du Front
national Steeve Briois, un proche de Marine Le Pen,
au motif qu’il s’agit d’une « personnalité politique de
premier plan » et que cette information « est de
nature à apporter une contribution à un débat
d›intérêt général ». L’homosexualité de Steeve Briois
avait en effet été évoquée qu’en ce qu’elle a pu
avoir un impact dans l’infléchissement de la ligne
idéologique du FN sur la question homosexuelle. En
revanche, les juges ont estimé que révéler l’identité
de son compagnon n’était pas d’intérêt public en
raison du caractère moins public de son implication
dans la vie politique, ce qui est à mon sens très
contestable.

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— ANNEXE —

Contacts
utiles

JOURNALISME Lesbian and gay pride de Lyon


Fierte.net | 04 78 39 97 72
Prenons la Une – Collectif de femmes journalistes
Prenons-la-une.tumblr.com | prenonslaune@gmail.com Lesbian and gay pride de Marseille
Lgbt-paca.org/annuaire/lgp-marseille |
NLGJA – National Lesbian and Gay Journalists 09 51 39 81 11 | contact@lgbt-paca.org
Association (États-Unis)
Nlgja.org | (+1) 202 588 9888 | Info@nlgja.org ARDHIS - Association pour la reconnaissance des
droits des personnes homosexuelles et transsexuelles
BLSJ – Bund Lesbischer und Schwuler JournalistInnen à l’immigration et au séjour
(Allemagne) Ardhis.org | contact@ardhis.org
Blsj.de | Gerhard Konstanze : presse@blsj.de
Bi’cause
bicause.webou.net | association_bicause@yahoo.fr

MOBILISATION DurEs à Queer (Nantes)


Dures-a-queer.tumblr.com | dure.a.queer@gmail.com
ADHEOS - Centre LGBT Poitou-Charente
Adheos.org | 05 46 92 98 55 Le Refuge – Soutien aux jeunes homosexuels en
rupture familiale
Centre LGBT de Nantes Le-refuge.org | Karine Baudoin : 06 30 08 42 14 |
Clgbt-nantes.fr | 02 40 37 96 37 contact@karinebaudoin.com

Centre LGBT Paris – Île-de-France SOS Homophobie


Centrelgbtparis.org | 01 43 57 75 95 | Sos-homophobie.org | 06 28 32 02 50 | sos@
copresidence@centrelgbtparis.org sos-homophobie.org

J’en suis j’en reste Centre LGBTQIF de Lille


Jensuisjyreste.org | 03 20 52 28 68 |
centrelgbt@jensuisjyreste.org TRANSIDENTITÉS
La station centre LGBTI Strasbourg – Alsace Acceptess Transgenres
Lastation-lgbti.eu | Lydia : 09 50 51 13 29 | Facebook.com/acceptess.transgenres |
contact@lastation-lgbti.eu Giovanna Rincon : 01 42 29 23 67 |
acceptess-t@hotmail.fr
Inter LGBT 
Inter-lgbt.org | Aurore Foursy : 07 71 08 68 45 | Chrysalide – Association militante de support
presse@inter-lgbt.org   et de diffusion d'informations sur les transidentités (Lyon)
Chrysalidelyon.free.fr | chrysalidelyon@yahoo.fr

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— ANNEXE —

Collectif existrans FAMILLE


Existrans.org | existrans@gmail.com
AFDH – Association Française des familles
homoparentales
Adfh.net | presse@adfh.net
LESBIENNES
APGL – Association des parents gays et lesbiens
Collectif Oui Oui Oui – pour l'ouverture à toutes et Apgl.fr | presse@apgl.fr
tous du mariage, de l'adoption et de la PMA
Ouiouioui.org | Alix : 06 78 10 74 52 | Association Contact
collectifooo@gmail.com Asso-contact.org | idf@asso-contact.org

Coordination lesbienne en France Les enfants d’arc en ciel


Coordinationlesbienne.org | celmrs@gmail.com Enfants-arcenciel.net/forum/

FièrEs
Fieres.wordpress.com
SANTÉ / VIH
Gouines comme un camion
Gouinecommeuncamion.tumblr.com | AIDES
jesuis@gouinecommeuncamion.com Aides.org | Antoine Henry : 01 41 83 46 63
06 10 41 23 86 | contact : presse@aides.org

Association de médecine gay-friendly


VIE PROFESSIONNELLE Asso.medecinegayfriendly.fr | Nicolas Foureur :
01 44 61 99 17 | contact@medecinegayfriendly.fr
Homoboulot
Homoboulot.blogspot.fr | contact@homoboulot.org Le 190 centre de santé sexuelle
Le190.fr | 01 55 25 32 72
L’autre cercle
Autrecercle.org | ctripon.asso@gmail.com Sida Info Service
Sida-info-service.org | 01 44 93 16 52 |
SNEG – Syndicat national des entreprises gaies amiguet@sis-association.org
Snegandco.fr | 01 44 59 81 01 |
contact@snegandco.fr

RELIGION
Beit Haverim – Goupe juif gay et lesbien de France
JEUNESSE Beit-haverim.com |
porteparole@beit-haverim.com
CAELIF – Collectif des Associations Étudiantes LGBT
d’Ile-de-France David et Jonathan – Mouvement homosexuel chrétien
Caelif.weebly.com | contact@caelif.fr Davidetjonathan.com |
communication@davidetjonathan.com
Le MAG jeunes lesbiennes, gais, bis et trans
Mag-paris.fr | 01 43 73 31 63 H2MF – Homosexuels musulmans 2 France
Homosexuels-musulmans.org |
homomusulmans@gmail.com

| AJL - Association des journalistes LGBT | ajlgbt.info | contact@ajlgbt.info | facebook.com/ajlgbt | @ajlgbt |


— ANNEXE —

SPORT
FSGL – Fédération sportive gaie et lesbienne
Fsgl.org | 06 22 27 80 09 | presidente@fsgl.org

Les dégommeuses (football)


Lesdegommeuses.org |
lesdegommeuses@gmail.com

| AJL - Association des journalistes LGBT | ajlgbt.info | contact@ajlgbt.info | facebook.com/ajlgbt | @ajlgbt |


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ASSOCIATION
DES JOURNALISTES
LESBIENNES GAYS BI-E-S
ET TRANS

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