Documentos de Académico
Documentos de Profesional
Documentos de Cultura
Jonathan Dunford
Sainte Colombe, un obscur violiste du XVIIème siècle oublié par la
plupart des adeptes de la viole de gambe et des musicologues, s'est
vu soudainement placé au centre de toutes les préoccupations par la
sortie du film "Tous les matins du monde" (1991), dont le scénario
se base sur un roman éponyme de Pascal Quignard[1].
Le film dépeint un musicien austère, élevant seul ses deux filles,
vivant dans un château isolé et rejetant le faste et la sécurité de la
Cour du Roi Soleil. Le roman comme le film s'appuient sur la
documentation alors peu abondante dont disposaient les musiciens et
musicologues en 1991.
A quel point le véritable Sainte Colombe étaitil proche de son
personnage cinématographique? Aucune certitude ne sera jamais
acquise, mais quelques années d'une patiente recherche[2] ont pu
dévoiler certains jalons sur qui il était et comment il vivait. Cet essai
ne donnera pas de réponses définitives ; actuellement il n'en existe
aucune. Quoi qu'il en soit, la documentation présentée ici permettra
de corriger certaines erreurs et idées fausses qui se sont glissées cette
dernière décennie concernant la biographie et les œuvres de ce génie
trompeur, et servir de base aux futurs chercheurs.
Le film reçut un énorme succès commercial, remportant également
sept Césars. Il apporta une reconnaissance immédiate à la viole de
gambe et à sa musique. Alors que le jusquelà inconnu Sainte
Colombe concentrait toute l'attention, un article prétendant avoir
découvert la véritable identité de Sainte Colombe fut publié sur la
première page du journal Le Monde[3]. Selon le musicologue qui
avait rédigé cet artcile, le véritable nom de Sainte Colombe était
Augustin d'Autrecourt et il vivait à Lyon dans les années 1650. Quoi
qu'il en soit, une meilleure observation des sources permit de
comprendre qu'il s'agissait d'une mauvaise interprétation. En effet,
un professeur de musique qui enseignait également la viole à Lyon a
bien existé dans cette période. Aussi avons nous trouvé dans les
archives de l'Hospice de la Charité à Lyon le texte suivant :
"Acte de reception du Sieur de Ste Colombe, Maitre musicien, pour
la maison.
Sieur Augustin Dandricourt dict Sainte Colombe, maître musicien à
Lyon, a esté recu par la compagnie appres avoir esté informée de ses
bonnes vies mœurs et cappacité pour enseigner et establyr la
musique aux enfans adoptifs de ceste maison au nombre nécessaire
maintenir celle des filles de Sainte Catherine aussi adoptives, et à
ceux qu’il verra les plus proprres leur apprendre la composition et la
viole, et leur fire les leçons tous les jours affin de faire au plus tos
qu’il se pourra ung cœur de musique complet, et venir assister aux
divins offices pour les festes acoustumees, et pour les deffuncts
bienfacteurs, ce qu’il a promis de faire et de s’en aquiter le mieux
qu’il luy sera possible. A remercie lesdits sieurs recteurs qui lui ont
accordé pour ses gages la somme de cent cinquante livres par an,
quartier par quartier." [4]
Le nom D'Autrecourt mentionné dans Le Monde vient d'une erreur
de lecture de l'écriture manuscrite du XVIIème siècle. Mieux encore,
il s'agissait de Monsieur Dandricourt[5] qui, comme il est prouvé
dans ce document, utilisait le pseudonyme de Sainte Colombe ou
Sainte Culumbe. Il existait dans cette région une famille importante
du nom de Sainte Colombe qui était bienfaitrice de l'Hospice de la
Charité[6] et certains liens de famille ont pu exister entre le
professeur de musique et cette famille. Cependant, depuis la parution
de l'article erroné du Monde, le nom mal lu "D'Autrecourt" s'est
répandu et peut être aujourd'hui trouvé dans des articles, ouvrages,
pochettes de disque etc. Il est grand temps d'éliminer toute
association entre le nom D'Autrecourt et celui du musicien Sainte
Colombe.
On sait également que Sainte Colombe a étudié auprès d'Hotman à
Paris[7]. Atil pu faire régulièrement un aussi long voyage entre
Lyon et Paris? D'autant plus que Dandricourt, ce modestement payé
directeur de chœur, qui pour partie de son travail apprenait à
quelques filles à jouer de la viole comme instrument continuo pour
accompagner le chœur, pouvait difficilement être le même Sainte
Colombe qui plus tard, en 1678, fut proclamé par le Mercure de
France, comme étant "si célèbre pour la viole"[8] et qui donnait des
concerts à Paris, des cours aux plus grands violistes tels Marais et
Rousseau[9],
D'autres recherches sur le véritable Sainte Colombe menée dans les
"Insinuations de Châtelet"[10] aux Archives Nationales de France,
m'ont permis d'y découvrir une Françoise de Sainte Colombe s'est
mariée en 1669[11]. Son père était un certain "Jean de Sainte
Colombe bourgeois de Paris" et l'un de ses témoins de contrat de
mariage était un organiste du nom de Nicolas Caron (organiste à
SaintThomas de Louvre et à l'église Sainte Opportune). Plus tard, je
découvris que Jean de Sainte Colombe avait son témoin en 1658.
Cherchant plus loi, je découvrais que dans les années 1650 et 1660,
Jean de Sainte Colombe était le père de deux filles, Brigide et
Françoise, et vivait dans la rue de Betizy (aujourd'hui la rue de
Rivoli) dans le quartier de SaintGermainl'Auxerrois. Cette rue
coupe la rue de la Monnaie et la rue Bertin Poirée; assez
curieusement, ce sont deux des premières adresses du jeune Marin
Marais. Plus encore, dans la rue SaintGermain l'Auxerrois, située
une rue plus haut, vivait le célèbre violiste Du Buisson.
Dans son Parnasse François (1732), Evrard Titon du Tillet nous
donne une description précise de l'homme Sainte Colombe. De lui
nous apprenons le compositeur "donnait des Concerts dans sa
maison au cours desquels deux de ses filles prenaient part, l'une au
dessus de viole, l'autre à la basse, formant avec leur père un Consort
de trois Violes."[12] Ces filles ontelles pu être les filles de Jean
Françoise et Brigide? Là encore de plus amples recherches ont
dévoilé que l'aînée de ses filles, Françoise de Sainte Colombe, s'est
mariée avec Jean Varin, professeur de mathématiques du Roi et
titulaire d'un poste à Belfort, alors que sa sœur, Brigide, s'est mariée
avec Louis Lebé, un des secrétaires du Marquis de Segnelay, qui
était implanté à Versailles. Les Lebé, une famille d'éditeurs de livres
et de partitions, étaient étroitement associés à la fameuse famille
Ballard. Nous savons également que le musicien Sainte Colombe
entretenait des liens très proches avec une famille d'éditeurs appelée
"Allain" (cf. le Concert à deux violes appelé "L'allain")[13]. Il est
intéressant de noter que de nombreux noms liés à Jean de Sainte
Colombe étaient de confession protestante.
Tous ces nombreux documents plaident en faveur de Jean de Sainte
Colombe et pour l'instant, au cours de mes nombreuses années de
recherches aux Archives Françaises, je n'ai jamais trouvé Jean de
Sainte Colombe en tant que musicien mais constamment en tant que
"bourgeois de Paris". Cette connexion protestante plausible est un
élément important; l'antagonisme envers les noncatholiques était
assez répandu après 1685 et la Révocation de l'Edit de Nantes.
SainteColombe atil pu être protestant et, conséquemment, méprisé
par les registres officiels ? Jusqu'à ce que nous trouvions enfin un
document se référant à Jean pour le musicien, ou se référant à Jean
en tant que musicien, nous ne pouvons être certains qu'il s'agit du
musicien Français adulé.
Ensuite il y a la réclamation d'un ou de plusieurs fils, certainement
illégitimes, donc sans inscription dans les registres officiels. Dans
son ouvrage Réflexions sur l'Opéra publié en 1742, Rémond de
SaintMard prétend avoir connu un des fils de Sainte Colombe. Il le
décrit comme "un homme simple qui n'avait pas assez d'imagination
pour mentir[14].".
Six suites pour basse de viole seule de "Mr de Sainte Colombe le
fils"[15] sont à découvrir à la bibliothèque de la Cathédrale de
Durham. Elles font partie d'un volume de 300 pages de musique
pour basse de viole seule, conprenant des œuvres de Marais,
Dubuisson, Simpson et de nombreux autres compositeurs. Il a été
entièrement copié par un violiste amateur et pasteur protestant du
nom de Phillip Falle[16]. Curieusement, des notes à l'encre rouge se
trouvent seulement sur la musique de Sainte Colombe le fils. Falle a
til pu être un étudiant de Sainte Colombe le fils, dont nous savons
qu'il a vécu à Edimbourg pas très loin de Durham?[17]
La bibliothèque de Durham abrite également une dissertation
théologique en Latin d'Henri Auger de Sainte Colombe qui était un
pasteur protestant originaire du Béarn[18]. Son acte de naissance
indique qu'il est né près de Pau, en Béarn (France), le 1er juin 1680,
de Monsieur le Baron Jean de Sainte Colome (un "m", aucun "b") et
de Marie de Landorte.
De nombreuses lettres ont été laissées par Henri Auger et,
curieusement, on le retrouve à Londres aux mêmes moments que
Sainte Colombe le fils. En 1713, on retrouve mention de ce dernier
dans le journal Londonien The Daily Courant, dans une annonce
pour un "concert benefice for Mr Sainte Colombe" qui fut donné à
l'Hickford Room de Londres[19]. Ontils pu être liés ? D'après les
dates, ils ont pu être cousins. Un professeur de viole, à Londres en
1716 du nom de "Mr Cynelum,"[20] a également pu être le même
Sainte Colombe le fils, son nom semblant être une version anglicisée
pour faciliter sa prononciation par un anglophone.
Il semblerait qu'il ait existé deux branches de la famille Sainte
Colombe originale, l'une protestante et du Béarn et l'autre catholique
de Lyon. Les archives protestantes de Paris portent mention dans le
"répertoire Haag" d'un Sainte Colombe Parisien (sans prénom) qui
est noté en 1700 comme étant "fort suspect de religion."
Une liste des musiciens Parisiens, établie en 1692 par Abraham du
Pradel, référence un Sainte Colombe mais inscrit une ligne de
pointillés à la place d'une adresse[21] et ce nom de Sainte Colombe
n'apparaît pas du tout dans le registre d'imposition des musiciens en
1696[22].
Le Tombeau de Sainte Colombe est bien sûr dans le second livre de
Pièces de Viole de Marais publié en 1701. Mais le même livre
contient le Tombeau pour Lully qui est mort en 1687. Tout ceci
laisse penser que Sainte Colombe est décédé aux alentours de 1686 –
1700.
Il y a quelques années un correspondant a indiqué un article d'un
certain Claude Astor Musique et Musiciens à Saint Julien au XVIIe
siècle, Un Sainte Colombe à Brioude[23]. Cet article est
accompagné d'un testament et d'un inventaire de Marie d'Estoupe,
veuve du Sieur de Sainte Colombe, qui a été enterré à Brioude le 13
novembre 1688 au cimetière de l'église de SaintJulien[24]. Ce
musicien qui s'est installé à Brioude à une date inconnue emportant
avec lui un nombre impressionnant d'instruments. La liste recense
deux orgues portatifs, deux épinettes, sept violes de gambe (quatre
basses et trois dessus) et un luth. Il est plus que probable qu'il y est
arrivé peu de temps avant sa mort; il n'était en effet peu courant de
voir une femme habiter seule une collégiale. Malheureusement son
prénom n'est jamais mentionné dans aucun des documents.
Avec plus de recherches patientes et méticuleuses il serait possible
d'aboutir à une évidence ferme et conclusive qui donne une date de
naissance et une date de décès et peutêtre même une généalogie à ce
grand maître de la viole. Notre équipe s'est souvent confrontée à des
essais infructueux lorsque les archives sont littéralement parties en
fumée aussi bien à Paris qu'en Province. Peutêtre que des
recherches en GrandeBretagne (où il reste de nombreuses archives
pour la plupart intactes) nous permettront de résoudre le mystère
Sainte Colombe.
Œuvres
Toute la musique de Sainte Colombe tient en quatre livres:
Deux livres pour viole seule (106 pièces) à la Bibliothèque
Nationale d'Ecosse connus sous le nom des manuscrits de Panmure.
Ils ne sont pas signés mais un inventaire de 1685 présente ces deux
livres en tant que "viole lessons of Mr. St. Columbe in two
books"[25].
Un livre pour viole seule (144 pièces) à Tournus (Bourgogne),
connu comme le manuscrit de Tournus. Ce manuscrit n'est lui pas
non plus signé mais environs 70 de ces pièces se trouvent également
dans les manuscrits écossais. Cette concordance et le style d'écriture
de la musique les désigne clairement comme étant des œuvres de
Sainte Colombe.
Les Concerts à Deux Violes Esgales, une collection de 67 duos
sont maintenant conservés à la Bibliothèque Nationale de France à
Paris. Environ 4à de ces pièces se trouvent en version solo dans les
manuscrits mentionnés cidessus.
L'hypothèse qu'il manque la partie d'une seconde viole dans les
manuscrits pour viole seule a été avancée. Néanmoins, il y a de
bonnes raisons de penser que ces œuvres faisaient plutôt parties
d'une longue tradition d'un répertoire pour viole seule dominant dans
l'Europe du XVIIème siècle. Rien qu'en France nous connaissons
l'important répertoire pour viole seule d'Hotman, qui nous a laissé
approximativement 45 pièces pour basse de viole seule et de
Dubuisson dont les œuvres qui nous sont parvenues sont au nombre
de plus de cent pièces [note de bas de page pour renvoyer le lecteur à
l'article de Stuart du même volume]. Cette tradition s'est continuée
avec la musique soliste de Demachy puis de Marin Marais et du
propre fils de Sainte Colombe. La première parution de la musique
de Marais date de 1686 et était un ensemble de pièces pour viole
solo. En 1688, le violiste Jean Rousseau rapporte dans une lettre que
"tout le monde joue la musique de [Marais]". Ce n'est que l'année
suivante, en 1689, que Marais franchit une nouvelle étape et édita
une partie de "basso continuo" pour son premier livre. C'était la
première fois en France qu'un accompagnement est publié pour la
viole ou pour n'importe quelle autre musique instrumentale, jusqu'au
commencement d'une nouvelle vague qui devait se perpétuer au
XVIIIème siècle.
Je pense que dans la société française du XVIIème siècle, la basse de
viole jouait un rôle comparable à celui de son proche cousin le luth,
en tant qu'instrument soliste sans accompagnement [26] et que dès
lors, la musique de Sainte Colombe s'inscrit beaucoup plus dans la
tradition continue du XVIIème siècle d'une musique pour viole sans
accompagnement. Au moment où ce siècle s'achève, il commença à
exploiter et à développer une nouvelle forme qui lui est propre, les
duos pour deux violes.
Cette tradition de transformer une pièce soliste en un duo pour deux
basses de violes commence en France avec Nicolas Hotman[27],
pour autant il existe de nombreux exemples en Angleterre de pièces
pour solo ou duo de violes écrites par Hume, Corkine et Ferrabosco
entre autres. En fait, il existe peu de pièces solo de Sainte Colombe
que l'on trouve réécrite en duos dans ses Concerts à Deux Violes
Egales. La partie de seconde viole des Concerts à Deux Violes
Esgales est souvent beaucoup plus exigeante. On peut imaginer que
la partie soliste était donnée à un élève avec lequel Sainte Colombe
devait improviser une seconde partie plus virtuose[28].
On attribue à Sainte Colombe l'ajout d'une septième corde à la basse
de viole et l'invention des [wound bass strings] "... we owe to him
this beautiful left hand position which brought viol playing to
perfection [et] allowed him to imitate the greatest qualities of the
human voice ... ; we also owe to M. de Sainte Colombe the 7th string
which he added to the viol. Finally, he ... introduced the use of
silverspun strings in France, and he continually works to find
anything to improve this instrument, if it were possible."[29] Que ce
soit vrai ou faux, peu importe. La musique de Sainte Colombe parle
d'ellemême. C'est la première musique en France qui utilise la
septième corde, ce qui ressort du tout premier prélude pour viole
seule du manuscrit de Tournus. La virtuosité nécessaire pour jouer
cette musique dépasse de loin celle de ses prédécesseurs comme
Hotman et de ses contemporains tel Dubuisson. Les solos tout autant
que les duos montrent l'intuition de Sainte Colombe dans
l'improvisation et un coup d'archet "diaboliquement" agile qui faisait
l'admiration de ses disciples parmi lesquels Marin Marais[30].
La réputation de Sainte Colombe et son sens de l'innovation ont
sûrement conduit la viole à une place prédominante comme
instrument soliste en France sous l'Ancien Régime. Il a dû avoir un
rôle influant dans l'évolution du répertoire de la viole française du
XVIIème siècle passant d'une musique pour basse de viole seule non
accompagnée à, à la fin du siècle, une musique pour basse de viole
soliste accompagnée par un continuo à la basse de viole. Le nombre
imposant de duos, ainsi que leur extraordinaire durée et beauté,
écrits par Sainte Colombe sont cruciaux dans ce développement,
mais ne doit pas laisser dans l'ombre le fabuleux répertoire pour
viole seule qui l'a précédé.
Il reste seulement à espérer que nous découvrirons de plus en plus ce
compositeur exceptionnel pour la viole de gambe.
Editions Modernes
Jean (?) de Sainte Colombe, Recueil de Pièces pour Basse de Viole
Seule,
Facsimile des manuscrits MS 9469 et MS 9469 (manuscrits
Panmure) à la National Library of Scotland, Edimbourg, Genève :
Editions Minkoff, 2003.
Jean (?) de Sainte Colombe, Recueil de Pièces pour Basse de Viole
Seule
Facsimile du manuscrit M.3 de la Bibliothèque municipale de
Tournus
(manuscrit Tournus), Genève : Editions Minkoff, 1998.
Concerts à Deux Violes Esgales du Sieur de Sainte Colombe,
Société Française de Musicologie, 1998.
Sainte Colombe le jeune, Five suites for solo bass viol, ed. Jonathan
Dunford, Strasbourg: Les Cahiers du Tourdion, 1998.
Articles
Claude Astor, ‘Musique et Musiciens à Saint Julien au XVIIe siècle,
Un SainteColombe à Brioude’, Almanach de Brioude et de son
arrondissement, 1993, pp. 89 – 107.
Jonathan Dunford, ‘Le point sur Sainte Colombe’, L’Écho de la
viole (bulletin de la Société Française de Viole), vol. 2, 1999, p. 24.
Jonathan Dunford, ‘Les musiciens français antérieurs à Marin
Marais’,
L’Écho de la viole (bulletin de la Société Française de Viole), vol. 4,
2000, p. 23.
FrancoisPierre Goy, préface pour Jean ( ?) de Sainte Colombe,
Recueil de Pièces pour Basse de Viole Seule, Genève : Editions
Minkoff, 2003.
FrancoisPierre Goy, préface pour Jean ( ?) de Sainte Colombe,
Recueil de Pièces pour Basse de Viole Seule, Genève : Editions
Minkoff, 1998.
FrancoisPierre Goy, préface pour les Concerts à Deux Violes
Esgales du Sieur de Sainte Colombe, Société Française de
Musicologie, 1998.
FrancoisPierre Goy, ‘Jean de SainteColombe et le Manuscrit de
Tournus dans l’histoire de la musique pour viole seule en France’ in
Société des Amis des Arts et des Sciènces de Tournus, Tome XCIV,
Tournus, 1995, p. 6176.
Corine Vaast, préface pour les Concerts à Deux Violes Esgales du
Sieur de Sainte Colombe, Société Française de Musicologie, 1998.
Corine Vaast, ‘M. de Sainte Colombe Protestant?’ in Bulletin de la
société de l’histoire du Protestantisme Français, vol. 144, 1998, pp.
591601
Corine Vaast, ‘A propos de M. de SainteColombe’ in Bulletin de la
société de l’histoire du Protestantisme Français, vol. 145, 1999, pp.
189191
[1] Pascal Quignard, Tous les Matins du Monde, Gallimard, ISBN
2070724743.
[2] Depuis 1992 un groupe de musicologues (Stuart Cheney,
FrançoisPierre Goy, Corinne Vaast et moimême) a mené des
recherches sur Sainte Colombe.
[3] Pierre Guillot, "L'envol de Sainte Colombe", Le Monde, 18
janvier 1992, pages 1 et 13. Suivi de la correction de cet article :
Renaud Marchart, "Enfin, des nouvelles du sieur de Sainte
Colombe", Le Monde, 5 janvier 1996, p. 19.
[4] Archives de la Charité, Lyon, E41, p. 431, juillet (environ) 1657.
[5] Pour plus d'information voir JeanMarc Baffert, "Les orgues de
Lyons du XVIe au XVIIe siècle", Cahiers et mémoire de l'orgue,
vol.11, 1974, p. 51.
[6] Paul de Rivérieulx, Vicomte de Varax, Généalogie de la Maison
de Sainte Colombe, Lyon : Imp. Générale, 1881.
[7] Jean Rousseau, Traité de la Viole (1687) : ‘ De tous ceux qui ont
appris à joüer de la Viole de Monsieur Hotman, on peut dire que
Monsieur de Sainte COLOMBE a esté son Ecolier par exellence, &
que mesme il l’a beaucoup surpassé..’ et Jean Rousseau, Réponse de
Monsieur Rousseau, (Paris : 1688), ‘…car Monsieur de Sainte
Colombe & tous ceux qui ont appris de Monsieur Hotteman…’.
[8] Mercure de France, février 1678
"Il y a eu icy ce Carnaval plusieurs sortes de Divertissements mais
un des plus grands que nous ayons eus a esté un petit Opéra intitulé
Les Amours d'Acis et de Galatée, dont M. de Rians, Procureur du
Roy de l'ancient Chastelet, a donné plusieurs représentations dans
son Hostel avec sa magnificence ordinaire. L'Assemblée a esté
chaque fois de plus de quatre cens Auditeurs, parmy lesquels
plusieurs Personnes de la plus haute qualité ont quelquefois eu peine
à trouver place. Tous ceux qui chanterent et joüerent des Instrumens
furent extrêmement applaudis. La Musique estoit de la composition
de M. Charpentier dont je vous ay déjà fait voir deux Airs. Ainsi
vous en connoissez l'heureux talent par vousmesme. Madame de
Beauvais, Madame de Boucherat, Messieurs les Marquis de Sablé et
de Biron, M. Deniel, Monsieur de Sainte Colombe, si celebre pour la
Viole et quantité d'autres qui entendent parfaitement toute la finesse
du Chant ont esté des admirateurs de cet Opéra." (pp. 131132).
[9] Une autre date clé est la publication d'une Sarabande de Mr de
Sainte Colombe, publiée à Paris par Bénigne de Bacilly in Recueil
des plus beaux vers qui ont esté mis en chant, Troisième partie,
(Paris : ca. 1665), p. 139 (Malheureusement les paroles de la
chanson sont publiées sans la musique).
[10] Archives Nationales, Série Y.
[11] Archives Nationales, Minutier Central XCI (365), 22 septembre
1669.
[12] Evrard Titon du Tillet Vies des Musiciens et autre Jouers
d'Instruments du règne de Louis le Grand, édition Le Promeneur,
Gallimard, 1991, p. 84 85.
[13] Concerts à Deux Violes Esgales, édition revue, Société
Française de Musicologie, 1998.
[14] Rémond de SaintMard, Réflexions sur l'Opéra (oeuvres
mêlées, 1742).
[15] Voir l'édition des Five suites for solo bass viol, éd. Jonathan
Dunford, Les Cahiers du Tourdion, Strasbourg, 1998.
[16] Margaret Urquhart, Prebendary Philip Falle (1656 –1742) and
the Durham Bass Viol Manuscript A. 27, Chelys, Journal of the
Viola da Gamba Society, vol 5, pp. 7–20.
[17] Ian Woodfield ‘The Younger SainteColombe in Edinburg’,
Chelys Journal of the Viola da Gamba Society, vol. 14, 1985, pp.
43 44.
[18] Exercitatio Theologica de Lege et Evangelio Ad Elucidationem
Loci Evangelii Johannis Cap 1 vers 17….Respondente H. Auger de
Ste Colome, Bearnis Gallo.
[19] "For the benefit of Mr. Ste Columbe : a consort of vocal and
instrumental musik will be performed on Thursday, being the 14th of
May, at the Hickford dancing room over the tennis court on James
street, HayMarket to begin exactly at 7 o'clock. Tickets may be had
at St James Coffee house.’
[20] Ian Woodfield, ‘Dudley Ryder 17151716: Extracts from the
Diary of a Student Viol Player’ Journal of the Viola da Gamba
Society of America, vol. XXI, 1984, pp. 64 68.
[21] Abraham du Pradel, Le livre commode des adresses de Paris
pour 1692.
[22] Archives Nationales Z1H657, Capitation 13, Janvier 1696,
Musiciens Simphonistes. Y sont listés entre autres :
"De La Grauveuse – Violes, Forcroy père, Forcroy fils, Machy,
Rousseau, Le Moyne".
[23] Almanach de Brioude et de son arrondissement 1993, pp. 89
107.
[24] Testament de Marie d’Estoupe, veuve du Sieur de Sainte
Colombe 13 novembre 1688 :
"A esté présente honeste femme Marie d’Estoupe, veuve de feu M
(en blanc) SaincteColombe, vivant maistre de musique de l’esglise
Sainct Julien de ceste ville de Brioude,…
Prie et supplie humblement Madame de Brinai vouloir faire enterrer
sondict corps au tumbeau où est enterré ledict feu sieur de Saincte
Colombe dans le cimetiere de ladicte esglise SainctJulien…
Donne et lègue à nos seigneurs les comptes et chapitre de ladicte
eglise Sainct Julien pour l’entretien de leur maistrise et instruction
des enfans de chœur, tous les instrumens de musique qu’elle a en
ladicte mestrise, consistans en deux orgues, trois basses et trois
dessus et d’un autre.
Donne aussi à Messire Louis Eyssamas, prebstre semiprébandé de
ladicte esglise, à présent maistre de ladicte mestrise, pour les
agréables services qu’elle a reçus et reçoit journellement de luy,
d’une paire d’espinettes, autre basse de violon qu’il pourra choisir
entre touttes celles qu’elle a en ladicte mestrise… et le travail de
musique dudict feu de Saincte Colombe."
Inventaire avant décès de Marie d’Estoupe 14 novembre 1688
"…2 paires d’orgues
…une paire d’espinettes, 4 violes
3 dessus, un luc [luth]"
[25] Voir Patrick Cadell, La musique française classique dans la
collection des comtes de Panmure, Recherches sur la musique
française classique, XXII (1984), pp. 5152 et 5658.
[26] Il faut se rappeler que le professeur de Sainte Colombe, Nicolas
Hotman, était à la fois luthiste et violiste. Sainte Colombe persista
également dans sa prédilection des instruments à plectre comme le
décrit Rousseau dans sa Réponse de Monsieur Rousseau, Paris,
1688, p. 9 : « Il dit que je n’ay point parlé de pincer la Viole, je n’ay
pas cru le devoir faire, parce que ce n’est pas un jeu de la Viole qui
soit en usage & qui n’y doit pas estre, j’avoue que Monsieur de
Sainte Colombe s’y fait admirer, mais c’est un divertissement
particulier qu’il se donne par l’usage qu’il a des Instruments à pincer
».
[27] Voir, par exemple la Courante soliste par Hotman, VDGS 9
(solo en AET Goëss B) (folio 63 (A)), partie de seconde viole
VDGS 27 in FPc MS Rés 1111, 267.
[28] Voir, par exemple la Gigue de Saint Colombe L’aisé, le concert
La Conférence (VIII), ou les concerts Pierotine (XV), ou Les
Couplets (X).
[29] Jean Rousseau, Traité de la Viole, 1687, p. 24.
[30] Vies des musiciens et autres Joueurs d'Instruments du règne de
Louis le Grand, Evrard du Titon du Tillet, 1732: "Sainte Colombe
fut même le Maître de Marais ; mais s'étant aperçu au bout de six
mois que son élève pouvoit le surpasser, il lui dit qu'il n'avoit plus
rien à lui montrer. Marais qui aimoit passionnément la Viole, voulut
cependant profiter encore du sçavoir de son Maître pour se
perfectionner dans cet Instrument ; et comme il avoit quelque accès
dans sa maison, il prenoit le temps en été que Sainte Colombe étoit
dans son jardin enfermé dans un petit cabinet de planches, qu'il avoit
pratiqué sur les branches d'un Mûrier, afin d'y jouer plus
tranquillement et plus délicieusement de la Viole. Marais se glissoit
sous ce cabinet ; il y entendoit son Maître, et profitoit de quelques
passages et de quelques coups d'archets particuliers que les Maîtres
de l'Art aiment à se conserver ; mais cela ne dura pas longtemps,
Sainte Colombe s’en étant aperçu et s’étant mis sur ses gardes pour
n’être plus entendu par son Elève : cependant, il lui rendoit toujours
justice sur le progrès étonnant qu’il avoit fait sur la Viole ; et étant
un jour dans une compagnie où Marais jouoit de la Viole, ayant été
interrogé par des personnes de distinction sur ce qu’il pensoit de sa
manière de jouer, il leur répondit qu’il y avoit des Elèves qui
pouvoient surpasser leur Maître, mais que le jeune Marais n’en
trouveroit jamais qui le surpassât."
temblores al verlo…
Serias reflexiones…
del paciente.
La sangre fluye…