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Bonheur

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Le bonheur se lit sur le visage de cet enfant
Le bonheur est un état durable de plénitude et de satisfaction, état agréable et équilibré
e l'esprit et du corps, d'où la souffrance, le stress, l'inquiétude et le trouble so
nt absents.
Étymologiquement vient de l'expression « bon urû ».
Eür est issu du latin augurium qui signifie « accroissement accordé par les dieux à une
entreprise ». Ce mot latin est lui-même issu d'une racine indo-européenne (reconstituée)
aweg, dont les autres principaux représentants en latin sont :
* augere, auctus : « s'accroître » qui a donné augmenter, ...
* auctor : « qui fait croître », « fondateur », « auteur », qui a donné auteur, autoris
utorité, octroyer,.
Du point de vue de l'étymologie, le bonheur est l'aboutissement d'une construction
, et qu'il ne saurait être confondu avec une joie passagère. Le fait que la création d
'un auteur s'accroisse durablement provoque en lui-même l'accumulation des satisfa
ctions, ce qui le mène au bonheur.
Sommaire
[masquer]
* 1 En philosophie
o 1.1 Épicure (3eme s. av JC)
o 1.2 Blaise Pascal (1623-1662)
o 1.3 Baruch Spinoza (1632-1677)
o 1.4 Emmanuel Kant (1724-1804)
o 1.5 Friedrich Nietzsche (1844-1900)
o 1.6 Philosophie contemporaine
* 2 En psychologie
* 3 En sociologie et politique
o 3.1 Un fait politique ?
o 3.2 Études statistiques
* 4 Citations
* 5 Voir aussi
o 5.1 Articles connexes
o 5.2 Bibliographie
* 6 Notes et références
En philosophie [modifier]
La tradition philosophique occidentale oppose les optimistes, pour qui le bonheu
r comme "état de satisfaction totale" est possible (Spinoza, Montaigne, Diderot),
voire facile (Épicure) et les pessimistes pour qui il est difficile (Rousseau), vo
ire impossible (Pascal, Schopenhauer, Freud). D'autres comme Kant condamnent la
recherche du bonheur (comme s'opposant à la morale) ou comme Nietzsche la critique
nt comme une fuite devant le tragique de la réalité, lui préférant l'expérience de la joie
.
Épicure (3eme s. av JC) [modifier]
Le bonheur est le "plaisir en repos" de l'âme (sérénité) qui naît spontanément de la satisf
ction des désirs naturels et nécessaires, dont les deux plus importants sont, outre
la sécurité et la santé, la sagesse et l'amitié. "Il est impossible d'être heureux sans êtr
sage". C'est en quoi la voie royale vers le bonheur ne peut être que la philosoph
ie, mère de la prudence.
Blaise Pascal (1623-1662) [modifier]
"Tous les hommes recherchent d'être heureux.(...) C'est le motif de toutes les act
ions de tous les hommes. Et cependant, depuis un si grand nombre d'années, jamais
personne, sans la foi, n'est arrivé à ce point où tous visent continuellement" Pensées (
1670)
Baruch Spinoza (1632-1677) [modifier]
Spinoza est sans doute en occident le plus pur philosophe du bonheur, qu'il défini
t de manière très rationnelle et intuitive comme un sentiment de joie active qu'il d
istingue du plaisir et de la joie passive, source des passions qui sont la seule
source du malheur humain (tristesse, peur, colère, haine...)
Toute l'Éthique de Spinoza est une explication de la voie philosophique par laquel
le l'homme peut se libérer de la souffrance due aux passions et à vivre avec toujour
s plus de bonheur en comprenant sa vraie nature par l'usage de la raison. Comme
chez les grecs, épicuriens et stoïciens, le bonheur est inséparable de la vertu : "bie
n agir et être dans la joie". Etre heureux, c'est ressentir la joie de vivre dans
la force d'âme, avec courage et générosité, en réalisant ses désirs raisonnables dans un se
timent de liberté intérieure que les passions ne peuvent troubler.
A l'extrême de la libération des passions par la connaissance de la vérité, qui est la c
ompréhension intuitive que tout ce qui existe est en réalité Dieu, c'est-à-dire la natur
e, le bonheur devient parfait et prend le nom de béatitude, c'est-à-dire joie vécue av
ec un sentiment d'éternité et s'accompagnant d'un amour de toute chose.
Emmanuel Kant (1724-1804) [modifier]
Le bonheur est un thème que Kant a traité de manière secondaire dans son œuvre, car cont
rairement à Epicure ou Spinoza il ne doit pas constituer le but de l'existence hum
aine, mais bien que son approche soit peu pertinente il est possible de dégager un
e doctrine kantienne du bonheur.
1 Qu’est-ce que le bonheur ? Selon Kant la notion même de bonheur pose d’abord un prob
lème, car le contenu concret (empirique) en est impossible à cerner.
« Le concept de bonheur n’est pas un concept que l’homme abstrait de ses instincts et
qu’il extrait en lui-même de son animalité, mais c’est une simple Idée d’un état, à laquell
veut rendre adéquat cet état sous des conditions simplement empiriques (ce qui est i
mpossible) » [1]
Kant ne voit donc pas que le bonheur n est pas une "simple idée" mais bien la réalité
d un sentiment que la conscience reconnait spontanément comme joie accompagnée de plén
itude.
De même il pense, à tort, que le bonheur supposerait que nous puissions satisfaire t
ous nos désirs, pleinement et sans interruption :
« Le bonheur est la satisfaction de toutes nos inclinations (tant extensive, quant
à leur variété, qu’intensive, quant au degré, et aussi protensive, quant à la durée) » [2]
emment ce programme est irréalisable ! Mais le bonheur ne demande en réalité que de sa
tisfaire nos besoins, c est-à-dire nos seuls désirs naturels et nécessaires.
Chacun, sous l’impulsion de sa nature, est cependant porté à rechercher son propre bon
heur. Mais du fait de l’irréalisme du contenu du concept, quiconque veut se donner c
omme impératif dans la vie de se consacrer effectivement à cette recherche sera bien
embarrassé :
« Le concept de bonheur est un concept si indéterminé, que, malgré le désir qu’a tout homme
d’arriver à être heureux, personne ne peut jamais dire en termes précis et cohérents ce qu
e véritablement il désire et veut. La raison en est que tous les éléments qui font parti
e du concept de bonheur sont dans leur ensemble empiriques, c’est-à-dire doivent être
empruntés à l’expérience, et que cependant pour l’idée du bonheur, un tout absolu, un maxim
m de bien-être dans mon état présent et dans toute ma condition future est nécessaire. O
r il est impossible qu’un être fini si perspicace et en même temps si puissant qu’on le
suppose se fasse un concept déterminé de ce qu’il veut véritablement. .. Richesse ? ….Conn
aissances ? … Longue vie ? .. Santé ? … Il n’y a donc pas à cet égard d’impératif qui puiss
mander au sens strict du mot de faire ce qui rend heureux, par ce que le bonheur
est un idéal non de la raison mais de l’imagination. » [3]
Tout cela n’empêche pas bien sûr que chacun ait pour premier mouvement naturel de se m
ettre à la poursuite de son bonheur propre, et que beaucoup parviennent à le trouver
et à le comprendre de manière tout à fait déterminée !
Kant est en fait un moraliste qui veut critiquer l idée - et la recherche - de bon
heur pour y substituer la suprématie du devoir.
2 Bonheur et devoir :
2a Le bonheur comme fin :
Le devoir découle de l’impératif catégorique :
« Il n’y a qu’un impératif catégorique et c’est celui-ci : Agis uniquement d’après la maxim
fait que tu puisses vouloir en même temps qu’elle devienne une loi universelle. » [4]
Leur nature propre pousse les hommes à rechercher chacun son propre bonheur, mais
cela ne correspond pas à l’essence du devoir moral :
« Le devoir doit être une nécessité pratique inconditionnée de l action : il doit donc val
oir pour tous les êtres raisonnables (les seuls auxquels peut s appliquer absolume
nt un impératif) et c est seulement à ce titre qu il est aussi une loi pour toute vo
lonté humaine. Au contraire, ce qui est dérivé de la nature propre de l humanité, ce qui
est dérivé de certains sentiments et de certains penchants et même, si c était possible
, d une direction qui serait particulière à la raison humaine et ne devrait pas nécess
airement valoir pour la volonté de tout être raisonnable, tout cela peut bien nous f
ournir une maxime à notre usage mais non une loi...non un principe objectif d après
lequel nous aurions l ordre d agir, alors même que tous nos penchants, nos inclina
tions et les dispositions de notre nature y seraient contraires. » [5]
Poursuivre son propre bonheur n’est donc pas un devoir, c’est un point sur lequel Ka
nt revient très souvent. La dissociation rigoureuse entre devoir et recherche du b
onheur repose d’abord sur un argument purement logique :
« Le bonheur personnel est en effet une fin qu ont certes tous les hommes (en rais
on de l impulsion de leur nature) mais cette fin ne peut jamais être envisagée comme
un devoir sans que l on se contredise. Ce que chacun inévitablement veut déjà de soi-
même, cela n appartient pas au concept de devoir.. Il est contradictoire de dire q
u on est obligé de concourir de toutes ses forces à son propre bonheur. » [6]
A cela s’ajoute un obstacle pratique, c’est que les attentes et les désirs des uns et
des autres étant contradictoires, si chacun ne recherchait que son propre bonheur,
il en résulterait des conflits permanents, ce qui anéantirait toute chance de bonhe
ur :
« Il est donc étrange, alors que le désir du bonheur est universel et par suite aussi
la maxime en vertu de laquelle chacun pose ce désir comme principe déterminant de sa
volonté, qu’il ait pu venir à l’esprit d’hommes sensés d’en faire pour cela une loi pratiq
universelle. En effet, alors que d’ordinaire une loi universelle de la nature fait
que tout concorde, en ce cas, si l’on voulait attribuer à la maxime la généralité d’une lo
, il s’en suivrait exactement le contraire même de l’accord, le pire des conflits et l
e complet anéantissement de la maxime elle-même et de sa fin…. Découvrir une loi régissant
l’ensemble des inclinations tout en satisfaisant à la condition de les accorder com
plètement, voilà qui est parfaitement impossible. » [7]
Mais le fait qu’il souligne ces difficultés ne signifie pas que Kant soit un ennemi
du bonheur. Au contraire, le devoir envers autrui consiste à contribuer à son bonheu
r :
« Que sont les fins qui sont en même temps des devoirs? Ce sont : ma perfection prop
re et le bonheur d autrui. On ne peut pas intervertir les termes... Quand il est
question d un bonheur auquel ce doit être pour moi un devoir de travailler comme à
ma fin, il s agit nécessairement du bonheur d autres hommes, de la fin (légitime) de
squels je fais par là aussi ma propre fin. » [8]
Kant démontre que le devoir de travailler au bonheur d’autrui correspond bien au cri
tère de l’impératif catégorique par le raisonnement suivant :
« Comme notre amour de nous-mêmes ne peut être séparé du besoin d’être aussi aimé par d’aut
d’en être aidé en cas de danger), comme nous faisons ainsi de nous-mêmes une fin pour l
es autres et que cette maxime ne peut jamais obliger autrement que parce qu’elle e
st qualifiée pour former une loi universelle, par suite, par le biais de la volonté
de faire aussi des autres une fin pour nous, le bonheur d’autrui est une fin qui e
st aussi un devoir. » [9]
Si donc le devoir envers soi-même consiste à travailler à sa perfection morale personn
elle et non à rechercher son propre bonheur, la dite recherche n’est pas pour autant
contraire à la morale, car elle peut contribuer à entretenir la moralité :
« L adversité, la douleur, l indigence sont de grandes tentations d enfreindre son d
evoir ; l aisance, la force, la santé et la prospérité en général, qui s opposent à cette i
fluence, peuvent donc aussi semble-t-il être regardées comme des fins qui sont en même
temps des devoirs, à savoir celui de travailler à son propre bonheur et non pas seu
lement à celui d autrui. Mais alors ce n est pas le bonheur qui est la fin mais la
moralité du sujet. » [10]
Parvenus à ce stade, nous voyons apparaître une question : si je dois travailler au
bonheur d’autrui, mais que je peux aussi travailler au mien propre, comment répartir
mes efforts entre ceux qui ont un but égoïste et ceux qui ont un but altruiste ? La
réponse de Kant est à la fois imprécise et nuancée :
« Je dois faire aux autres le sacrifice d’une partie de mon bien-être sans espérer de c
ompensation, parce que c’est un devoir, mais il est impossible de déterminer avec préc
ision jusqu’à quelles limites cela peut aller. Il importe beaucoup de savoir ce qui
est vraiment un besoin pour chacun suivant sa manière de sentir, et il faut laisse
r à chacun le soin de le déterminer par lui-même. En effet, exiger le sacrifice de son
propre bonheur, de ses vrais besoins, deviendrait une maxime contradictoire en
soi si on l’érigeait en loi universelle. Ainsi ce devoir n’est qu’un devoir large, il of
fre la latitude de faire plus ou moins sans qu’il soit possible d’en indiquer précisémen
t les limites. La loi vaut seulement pour les maximes, non pour les actions déterm
inées. » [11]
Cependant il ne peut pas tout à fait abandonner l exigence du bonheur...
2b Le bonheur comme conséquence :
Faire son devoir est la source d’un certain contentement :
« L’homme pensant, lorsqu’il a triomphé de l’incitation au vice et qu’il est conscient d’av
accompli son devoir souvent amer, se trouve dans un état de paix intérieure et de c
ontentement que l’on peut très bien appeler bonheur, où la vertu est à elle-même sa propre
gratification. ….Cependant il est clair que, puisqu’il ne peut se promettre cette g
ratification de la vertu que de la conscience d’avoir fait son devoir, celle qu’on n
omme en dernier doit pourtant venir en premier ; c’est-à-dire qu’il doit se trouver ob
ligé de faire son devoir avant même et sans même qu’il pense que le bonheur sera la conséq
uence de l’observation du devoir. » [12]
Mais le contentement dont il est ici question ne constitue pas un bonheur comple
t et, dans le monde tel qu’il est, on ne peut espérer que le bonheur de chacun soit
proportionné à sa vertu :
« Le bonheur est l’état dans le monde d’un être raisonnable, pour qui, dans toute son exis
tence, tout va selon son désir et sa volonté, et il repose par conséquent sur l’accord d
e la nature avec le but tout entier poursuivi par cet être, de même qu’avec le princip
e déterminant essentiel de sa volonté. Or la loi morale, comme loi de la liberté, ordo
nne par des principes déterminants qui doivent être tout à fait indépendants de la natur
e et de l’accord de celle-ci avec notre faculté de désirer (comme mobiles) ; d’un autre
côté, l’être raisonnable qui agit dans le monde n’est assurément pas en même temps cause du
nde et de la nature elle-même. Donc, dans la loi morale, il n’y a pas le moindre pri
ncipe pour une connexion nécessaire entre la moralité et le bonheur proportionné d’un être
qui, faisant partie du monde, en dépend, et qui justement pour cela ne peut, par
sa volonté, être cause de cette nature et, pour ce qui est de son bonheur, la mettre
par ses propres forces complètement d’accord avec ses principes pratiques. » [13]
Et pourtant, c’est la vertu qui rend digne d’être heureux, et « Pour que le bien soit co
mplet, il faut que celui qui ne s’est pas conduit de façon à se rendre indigne du bonh
eur puisse espérer d’y participer. »
On se trouve ici devant l’antinomie de la raison pratique : Seule la pratique de l
a vertu fait mériter le bonheur, mais en fait, selon les mécanismes de la nature, ri
en ne garantit qu’elle l’obtienne effectivement. Pour résoudre cette antinomie, la rai
son pratique est conduite à postuler l’immortalité de l’âme et l’existence de Dieu. Celui-c
, dans l’au-delà de la mort, récompense la vertu par le bonheur.
Kant est ainsi un philosophe, non du bonheur et de l éthique, mais de la croyance
et de la morale.
Friedrich Nietzsche (1844-1900) [modifier]
« Pour le plus petit comme pour le plus grand bonheur, il y a toujours une chose q
ui le crée : le pouvoir d oublier, ou, pour m exprimer en savant, la faculté de sent
ir, pendant que dure le bonheur, d une façon non-historique. Celui qui ne sait pas
se reposer sur le seuil du moment pour oublier tout le passé, celui qui ne se dre
sse point, comme un génie de victoire, sans vertige et sans crainte, ne saura jama
is ce que c est que le bonheur, et, ce qui est pire encore, il ne fera jamais ri
en qui puisse rendre heureux les autres. Imaginez l exemple extrême : un homme qui
ne posséderait pas du tout la faculté d oublier, qui serait condamné à voir en toutes c
hoses le devenir. Un tel homme ne croirait plus à sa propre essence, ne croirait p
lus en lui-même; tout s écoulerait pour lui en points mouvants pour se perdre dans c
ette mer du devenir; en véritable élève d Héraclite il finirait par ne plus oser lever u
n doigt. Toute action exige l oubli, comme tout organisme a besoin, non seulemen
t de lumière, mais encore d obscurité. Un homme qui voudrait sentir d une façon tout à f
ait historique ressemblerait à celui qui serait forcé de se priver de sommeil, ou bi
en à l animal qui devrait continuer à vivre en ne faisant que ruminer, et ruminer to
ujours à nouveau. Donc il est possible de vivre sans se souvenir, de vivre même heur
eux, à l exemple de la bête, mais il est absolument impossible de vivre sans oublier
. Ou bien, pour m expliquer sur ce sujet d une façon plus simple encore, il y a un
degré d insomnie, de rumination, de sens historique qui nuit à l être vivant et finit
par l anéantir, qu il s agisse d un homme, d un peuple ou d une civilisation. » (Ni
etzsche, Considérations inactuelles, II, 1874)
Philosophie contemporaine [modifier]
Longtemps méprisé par les philosophes au profit de la recherche de la vérité ou de la réfl
exion sur la science, le bonheur est redevenu récemment le centre de la réflexion de
certains philosophes dans la lignée d Épicure et Spinoza, comme André Comte Sponville
("Le bonheur, désespérément"), Clément Rosset("La force majeure"), Robert Misrahi ("Tra
ité du bonheur"), Bruno Giuliani ("Le bonheur avec Spinoza"), Michel Onfray ("L ar
t de jouir") ou Vincent Cespedes (Magique étude du Bonheur, Larousse, coll. « Philos
opher »). Définie comme une "Approbation inconditionnelle de l existence" (Cl. Rosse
t), un "Gai désespoir" (Comte Sponville) ou encore "Une addiction à la vie" (Cespede
s), la notion de bonheur recouvre le sentiment de "joie sereine associée à la consci
ence de la bonté de la vie" (Giuliani) et s enrichit des approches psychologiques
comme Csikszentmihalyi("Vivre, psychologie du bonheur) et Christophe André ("Impar
faits, libres et heureux"). La philosophie contemporaine revient donc à l Éthique co
mme recherche d une sagesse pratique au quotidien (Pierre Hadot), ce qui expliqu
e sans doute le regain du grand public pour la philosophie.
En psychologie [modifier]
L approche de la psychanalyse invite à penser la maladie mentale comme manifestati
on de la sexualité infantile présente en chacun et des traumatismes qu elle a pu pro
voquer. Mais cette psychologie s étend au normal et s efforce alors de révéler la puls
ion, le désir constant, en chacun.
L idée d un pessimisme freudien est liée à la théorie d une pulsion de mort. Sigmund Fre
ud considère à partir de 1920 qu à la sexualité psychique insatiable s ajoute une tendan
ce à l autodestruction, à l anéantissement. Si la psychanalyse des débuts présente un être
rustré, blessé, éventuellement choqué par ses désirs sexuels, incapable qu il est de se le
s avouer et les tolérer, la psychanalyse d après 1920 propose donc une vue pessimist
e dans laquelle le bonheur est définitivement inaccessible.
Le psychanalyste Jacques Lacan mit un soin particulier à étudier le manque : manque
de l autre, sous toutes ses formes ; si Lacan n est pas particulièrement pessimist
e, il a par contre formalisé cet aspect de l étude de la vie psychique.
Des psychologues comme Reich, Jung, Perls, Fromm ou Maslow affirment au contrair
e que le bonheur est le sentiment naturel qu éprouve la psyché humaine lorsqu elle s
épanouit d une manière intégrée, ce qui suppose une forme de culture fondée sur l amour e
t l être plutôt que sur la peur et l avoir.
En sociologie et politique [modifier]
La sociologie ne théorise pas le bonheur, puisqu elle a pour seul et unique but d ét
udier les comportements des individus les uns envers les autres. Néanmoins, elle c
onstate que la recherche du bonheur est l un des éléments essentiels de certaines so
ciétés. Le bonheur n a cependant pas été défini selon un terme précis en sociologie ; de pl
s, cette notion étant extrêmement variante entre les individus et les sociétés différentes
, une telle définition devrait forcément être relativisée.
Un fait politique ? [modifier]
L idée que le bonheur soit un objectif politique semble apparaître à la fin du XVIIIe
siècle. Elle semble émerger sous une forme institutionnelle aux États-Unis. En 1776, l
article 1 de la Déclaration des droits de l État de Virginie affirme ainsi que "all
men are by nature equally free and independent, and have certain inherent right
s of which...[they cannot divest;] namely, the enjoyment of life and liberty, wi
th the means of acquiring and possessing property, and pursuing and obtaining ha
ppiness and safety". La formule est reprise dans la Déclaration d indépendance des Éta
ts-Unis d Amérique (1776 également) qui pose : "Nous tenons pour évidentes pour elles-
mêmes les vérités suivantes : tous les hommes sont créés égaux ; ils sont doués par le Créa
de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et
la recherche du bonheur. Les gouvernements sont établis parmi les hommes pour gar
antir ces droits, et leur juste pouvoir émane du consentement des gouvernés. Toutes
les fois qu une forme de gouvernement devient destructive de ce but, le peuple a
le droit de la changer ou de l abolir et d établir un nouveau gouvernement, en le
fondant sur les principes et en l organisant en la forme qui lui paraîtront les p
lus propres à lui donner la sûreté et le bonheur."
En Europe, la notion semble avoir été exprimée pour la première fois sous la Révolution fr
ançaise par Saint-Just avec sa célèbre phrase de 1794, "le bonheur est une idée neuve en
Europe." [14].
L idée de bonheur est revenue sur le devant de la scène politique dans les pays dévelo
ppés à la fin des années 1960, alors que la croissance économique, l équipement des foyers
, l apparition de la société de loisirs semblait devoir répondre aux attentes de tous
les citoyens. Un courant politique critique s est développé autour de cette question
, affirmant que la croissance économique et matérielle ne pouvait suffire à elle seule
à apporter le bonheur. Un courant encore plus critique a développé l idée que la société d
consommation, en créant sans cesse de nouveaux désirs dès que les anciens étaient satis
faits, ne pouvait permettre l accès au bonheur. La mouvance "soixante-huitarde" a
ainsi cherché d autres formes de bonheur, à travers les rencontres humaines, un mode
de vie collectif, le retour à la nature, une vie plus simple et dégagée de contrainte
s, la pratique des arts, etc.
Cette notion d un "autre bonheur", alternatif à celui proposé par la société de consomma
tion et montré dans les images de publicité, s est imposé depuis lors. Elle-même d aille
urs parfois réintégrée dans la société de consommation. Avec notamment le vieil idéal du re
our à la nature (comme le montre par exemple le succès en France en 1995 du film "Le
bonheur est dans le pré").
En 1972, le roi du Bhoutan a tenté d imposer la notion du "bonheur national brut",
par opposition au plus restrictif "produit national brut" qui ne considère que la
richesse matérielle d un pays.
Études statistiques [modifier]
Plusieurs équipes de chercheurs ont tenté de rationaliser et de quantifier le bonheu
r à l échelle des nations, à des fins de comparaisons internationales.
* Des chercheurs de l université de Rotterdam ont établi un classement mondial d
u bonheur, établi pour la période 1995-2005 à partir de 953 indicateurs. Les cinq pays
les mieux classés sont le Danemark, la Suisse, l Autriche, l Islande, la Finlande
[15]. Les Français arrivent en 39e position de ce classement[16].
* Le psychologue britannique Adrian White, de l université de Leicester, a établ
i en 2007 une carte mondiale du bonheur basée sur cinq critères : santé, richesse, éduca
tion, identité nationale, beauté des paysages. En 2008, c est le Danemark qui arrive
en tête du classement. Selon le quotidien français Libération, « La France a beau affic
her d excellents résultats dans toutes les catégories, elle ne se classe qu en 62e p
osition[16]. »
Parmi les facteurs attribués au bonheur par les chercheurs ou à l occasion de la pub
lication de ces études, les chercheurs sont unanimes :
- une hausse des revenus n augmente pas nécessairement le bonheur[16]. Des che
rcheurs dirigée par Daniel Kahneman, de l Université de Princeton, ont montré par une
enquête auprès de plus de 1 100 Américains qu à une augmentation de salaire ne correspon
d pas d augmentation significative du bonheur. « Toutes les études montrent à quel poi
nt les inégalités (ou sentiment d injustice ?) sont un facteur d insatisfaction », relèv
e en 2008 Toger Seidenfaden, rédacteur en chef du quotidien danois Politiken. Le D
anemark, premier du classement 2008, est ainsi l une des sociétés les plus égalitaires
du monde[16].
- Les auteurs d un rapport français (de 2009) sur les TIC et l école notent auss
i que le Danemark, comme d autres pays nordiques fait partie des pays qui ont le
plus investit dans les NTIC [17].
- Le sociologue danois Peter Gundelach estime en 2008 que la petite taille e
t l homogénéité de la société compte beaucoup pour le bonheur. Ce qui aiderait à constituer
une « société de confiance », source de bonheur selon l économiste danois Christian Bjorns
kov en 2008[16]. La Suisse arrive ainsi en deuxième position du classement du bonh
eur mondial 1995-2005.
- Le maire de Ringkjøbing, la ville supposée être la plus heureuse du Danemark (se
lon une étude de l université de Cambridge), attribue le bonheur de ses élus au lien s
ocial : « Ici tout le monde se parle, peu importe son statut social. Ce qui est im
portant, c est le temps passé avec sa famille et ses amis.[16] » De même, la présence d « î
ots de bonheur » au sein d une population semble démontrer qu il s agit d un « phénomène c
ollectif »[18].
Citations [modifier]
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Voir aussi sur Wikiquote les citations « Bonheur ».
* Le bonheur est un papillon qui, poursuivi, ne se laisse jamais attraper, m
ais qui, si vous savez vous asseoir sans bouger, sur votre épaule viendra peut-être
un jour se poser. (Nathaniel Hawthorne)
* Il n y a point de chemin vers le bonheur : le bonheur c est le chemin (Lao
-Tseu)
* Le bonheur est tout simplement un état d esprit dans lequel nos pensées sont a
gréables de façon quasi-permanente. – Maxwell Maltz

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