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LINGUISTIQUES DE L’ÉNONCIATION
Logique des genres littéraires
Fiction et non-fiction
Benveniste et les « plans d’énonciation » : « Histoire » et « Discours »
Weinrich et les « attitudes de locution » : « Récit » et « Commentaire »
Genette et l’architexte
PRAGMATIQUE DES GENRES
Genres du discours
Actes de langage et genres du discours
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INTRODUCTION
Notion de genre littéraire : combattue par littérature et critique des 60’s (Barthes et
textualisme, Sollers et Tel Quel), ancienne distinction des genres déclarée périmée.
notion de texte, censée mieux rendre compte de l’originalité radicale de certains textes
modernes rebelles aux catégories (Chants de Maldoror, la Recherche, Ulysse). Auteur
rebaptisé producteur ou scripteur, tentent d’abolir également distinction entre
producteur et interprète.
S’inscrivent dans la tradition de la « terreur des lettres » (Paulhan, Les Fleurs de
Tarbes, 1941) : terreur surréaliste, Breton hostile à l’idée même de littérature préfère le
terme de « texte surréaliste ». Mais déjà avant, romantiques avaient fait de la
rhétorique leur cheval de bataille : cf. préface de Cromwell (1827) : définit le drame
contre distinction classique entre comédie et tragédie > vocation à l’universel du
théâtre. Mais rhétorique en remplace une autre, car substitue de nouvelles catégories
(drame).
Aujourd’hui, genres se portent toujours bien, même si œuvres « ouvertes »
inclassables. Non-classification n’a de sens que parce que les catégories persistent. De
plus, retour en force des genres provenant de la Nouvelle Critique : réhabilitation de la
rhétorique revisitée par Todorov et Genette. Genre est devenu thème de réflexion :
poétique des genres, ressourcée dans la poétique d’Aristote. Cf également Ph. Hamon
sur le descriptif, Ricoeur sur le narratif, J. Cohen sur le poétique.
Textes : Hugo et le refus nominaliste des genres dans la préface aux Odes et Ballades
(1826) : désinvolture provocatrice à l’égard de la notion, significative de l’esthétique moderne
hostile à la rhétorique, au nom de la liberté du génie créateur.
Paulhan et la Terreur, Les Fleurs de Tarbes (1941).
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1. APPROCHE IMMÉDIATE DES GENRES
présentation formelle du livre, indices paratextuels qui permettent son identification. Surtout
quand le titre remplit une fonction métalinguistique : Essais,... Mais parfois trompeur, cf. Le
roman inachevé, Aragon, est un recueil poétique autobiographique.
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Avant tout, pb sémantique : à quels termes recourt le lecteur non spécialiste pour caractériser
un texte ? [H. Morier, Psychologie des styles] > catégories a priori renvoient à des
impressions affectives et subjectives, tonalité.
[jugements de valeur sur la réussite d’un texte : beau, ennuyeux, ....] [Pierre Larthomas : le
langage dramatique ] [unité d’impression suscitée par le texte : « la forme-sens », H.
Meschonnic, Pour la Poétique]
Critères ordinaires de regroupement de ces tonalités sont à la fois thématiques et
stylistiques :
- poétique : analogue à l’émotion indéfinissable (le « je-ne-sais-quoi » de V.
Jankélévitch) suscitée par la poésie : Grand Meaulnes = roman poétique, Ondine
(Giraudoux) = théâtre poétique)
- lyrique : qui chante, cad suscite une vive émotion / pathétique : émotion intense et
extravertie ; élégiaque : lyrisme en mineur de l’émotion du deuil, mélancolie.
- Dramatique : exprime une forte tension / tragique : fatalité de la destinée
- Comique : suscite le rire / humoristique : plus sourire que rire ; ironique : critique et
agressivité
- Epique :exprime l’ampleur d’une fresque historique ou mythique, idée de grandeur.
- Didactique :vise à instruire le lecteur, lui adresse un message.
Classification de l’opinion commune qui rencontre sur de nombreux points l’ancienne
rhétorique. Traits distinctifs mais non exclusifs.
2. Le processus herméneutique
Moindre extension du genre par rapport à celle de la catégorie générique (comique est plus
général que comédie, poétique englobe poésie). Ordre d’importance ?
!!! phénoménologie de la lecture est celle d’un apprentissage (la lecture est une pratique, une
expérience), donc différente de celle de la perception ordinaire.
Le lecteur saisit genres et tonalités affectives ensemble : à la fois le poétique et la poésie.
Herméneutique montre que la compréhension d’un texte procède d’un va-et-vient incessant
entre le détail et le tout par lequel la signification se dégage progressivement. Mouvement
spiralaire d’anticipations et de retours en arrière.
Cf. Goethe, Notes et dissertations pour servir à l’intelligence du « divan occidental-oriental »
n’emploie pas la dénomination de « genre » (Gattung) mais celle d’espèces poétiques
( Dichtarten) :ballade, récit, satire, ... / formes naturelles (Naturformen) : épopée, poésie
lyrique et drame qui sont des attitudes fondamentales.
Texte : K. Vietör et « l’histoire des genres littéraires ».
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2. RHÉTORIQUE DES GENRES
Les genres et le narratif : tragédie comme imitation d’action > histoire prime, caractères sont
secondaires. Importance de l’objet thématique > valorisation en Occident j>XIX des genres
qui racontent une histoire : poésie épique, tragédie, puis roman.
Privilège du narratif > oubli du lyrisme, et des genres comme ode, hymne, élégie.
Triade épique, dramatique, lyrique se réduit à une dyade et monisme du récit, structure
dominante à laquelle tous les genres sont subordonnés, clé de voûte de l’édifice des genres.
- Poétiques classiques : action y devient donc critère définitoire des genres littéraire.
Epopée est une tragédie dont l’action se passe dans l’imaginaire du lecteur.
- Structuralisme : analyse structurale du récit et narratologie se réfèrent à la Poétique
d’Aristote, primat de l’action sur les caractères car s’efforcent de dégager les
invariants des structures narratives (fonctions, structures actantielles, mythèmes).
- Action et temps narratif : Ricoeur part de ce privilège accordé à l’action pour montrer
que le récit, loin d’être un genre de disc comme les autres, est bien l’expression par
excellence de la temporalité humaine. Révolution dans la conception du tps : le tps
n’est pas tant l’expression du tps constitué mais le mode par lequel la temporalité se
constitue pour la conscience selon les 3 époques. La double composante logique et
chronologique nécessaire au récit (action successive ET finalisée) est la manière que
nous avons de nous référer au temps. La mimèsis d’action décrite par Aristote à
propos de la tragédie (préparation-noeud-dénouement) est la structure constitutive du
temps. Récit n’est jamais que l’expression verbale de cette structure fondamentale de
la conscience > 3 niveaux de mimèsis : mimèsis II renvoie en amont à une pré-
compréhension narrative de l’expérience humaine (I), qui permet III en aval une
restructuration narrative de cette expérience à travers la connaissance que nous avons
des récits littéraires. Si nous comprenons une histoire, c’est parce que notre
perception du monde est déjà pré-structurée par une temporalité narrative, que nous
projetons sur le monde les 3 grandes phases du récit (préparation-noeud-
dénouement) ; symétriquement, notre vision du monde est restructurée par la
médiation des oeuvres narratives que nous avons lues.
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TRAGEDIE ET EPOPEE
La tragédie selon Aristote : la tragédie se distingue de la comédie par l’objet (noble ou
bas) et de l’épopée par le mode (récit ou imitation). Elle se fonde sur 2 éléments :
- Le mythos tragique : « la tragédie est l’imitation d’une action noble, conduite
jusqu’à sa fin et ayant une certaine étendue » : l’essence de la tragédie vient du
mythe, de l’histoire. Fin : achèvement et finalité cad dénouement (>unité d’action du
théâtre classique) ; totalité cohérente : nœud, progression de l’action par la succession
des péripéties : logique, le nécessaire (interne à la logique de l’action) et le
vraisemblable (externe car tient compte des attentes du public, société de l’époque,
etc. Théâtre classique ne garde que la notion de vraisemblance, distinguée de celle de
bienséance.. Découpage rhétorique en partie <=> description canonique du discours
oratoire (exorde>péroraison) > modèle de description rhétorique.
- La catharsis : « c’est une imitation faite par des personnages en action et non par le
moyen d’une narration, et qui par l’entreprise de la pitié et de la crainte, accomplit la
purgation des émotions de ce genre. » Donc définition par son effet, non pas tant
moral (classiques) que thérapeutique >anticipe sur l’esthétique de la réception
L’épopée selon Aristote : définie en référence p/ tragédie, changent le mode et les moyens de
sa versification. Idée que la densité procure plus de plaisir que la dispersion sur la durée =>
discrédit qui frappe l’épopée (au XIX ?)
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loue ou blâme les qualités du sujet traité) et le judiciaire (trancher juste/injuste à propos d’une
action déjà faite). Cf époque classique, tragédie représente souvent la situation de l’éloquence
judiciaire (2 pers plaidant cause devant 3ème) ; sermons de Bossuet ou Bourdaloue et
Consolation à M. Du Périer de Malherbe s’apparentent au délibératif ; poésie lyrique en
général se confond souvent avec l’éloquence démonstrative ; c’est avec cette dernière
catégorie que la littérature moderne a le plus d’affinités (description).
Les genres et les styles : œuvres majeures de Virgile Enéïde, Bucoliques, Géorgiques, sont
associées à deux genres (épique, lyrique)et à trois niveaux de style (haut :grave,
moyen :médium, bas :tenue). Cicéron en distingue 3 : élevé, médiocre, simple. Style alors
étroitement dépendant de la thématique, et du niveau de langue (plan lexical, syntaxique, et
prosodique/métrique et rhétorique :figures). Style = harmonie entre forme et contenu, auteur
et public (aptus cicéronien). > notion de style est d’origine rhétorique (contrairement à ce
qu’on pense).
Pureté des genres : critiques de la notion de genre visent en fait la rhétorique en général.
Horreur du mélange et nécessité de cloisonner les genres pour éviter décadence. Notion même
de genre suppose qu’il existe des formes a priori, théorie qui obéit donc à une logique
essentialiste, idéaliste. Souci taxinomique de la rhétorique privilégie les genres purs aux
mixtes (de même rêve de la poésie pure de Mallarmé et Valéry, du roman pur de Gide).
Les règles : dans esthétique classique, les genres se définissent par des règles, contraintes
thématiques et formelles qui les codifient. Chez Aristote, sens plutôt descriptif que normatif ;
fait état de la littérature : tragédie se confond avec Sophocle et épopée avec Homère.
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3. ESTHÉTIQUE DES GENRES
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épique/lyrique. Thèse de l’œuvre : montrer que le succès de la tragédie antique provient de
l’union de l’apollinien et du dionysiaque.
Idée que l’absolu de l’art est atteint par le mélange, la synthèse : éminemment romantique.
Le « Livre », l’ « Œuvre total » et la transgression des genres : esthétique romantique
portée à son comble avec poétique de l’œuvre total qui se développe dans le contexte
symboliste et décadent (fin XIXe : 1880-90). Vs tradition rhétorique qui classe, aspiration à
l’unité et sont privilégiées toutes les formes qui permettent de transgresser les frontières entre
genres et arts.
- « La Musique et les Lettres » (Conférence de Mallarmé): littérature classique avait
pour modèle la peinture (dogme horacien :Ut pictura poesis), puis littérature décadente
est hantée par le rêve d’égaler la musique, cf. Verlaine, Romances sans paroles, 1874 ;
Baudelaire souligne le pouvoir de la musique (Wagner et Tannhäuser) ; Mallarmé et
fréquentes comparaisons avec la musique : utilise l’image de la partition pour définir
son entreprise (préface à Un coup de dé, 1897) : par l’espace imprimé du texte sur la
page, qui se présente comme une constellation typographique où les blancs comptent
autant que les mots imprimés, il suscite un rythme : le modèle musical l’emporte ;
musique a la possibilité de combiner différentes voix en même temps > affranchir la
poésie de la linéarité du langage.
- Le « Livre » : Mallarmé le pense en termes musicaux : volume impersonnifié,
constitué de feuillets que le lecteur peut compulser à sa guise, recréant à chaque
lecture une œuvre nouvelle. Le Livre pourrait ainsi contenir tous les livres, cad
transgresser et résumer tous les genres.
- Le roman poétique : forme hybride réunissant les 2 genres, époque symboliste. Tadié
place récits symbolistes comme romans de Alain-Fournier, Pierre Jean Jouve, Gracq,
sous le signe du récit poétique : « Le récit poétique en prose est la forme du récit qui
emprunte au poème ses moyens d’action et ses effets, si bien que son analyse doit
tenir compte à la fois des techniques de destruction du roman et de celles du poème »
in Le Récit poétique. Fusion pas tant des modes (restent des romans) que des sujets.
Le NR, par son travail sur le signifiant, reprend ce projet de transgression des limites :
butor parle de son œuvre comme « poésie romanesque ».
privilège accordé au poétique dans la hiérarchie des genres, et extension de l’idée
de poésie (pas limitée au vers) détermine l’émergence d’une nouvelle rhétorique
des genres, dont le fondement est encore romantique.
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difficilement du conte, cf ex rimbaldiens ou baudelairiens]. A défaut de critère stable, la
poésie récupère la définition d’un de ses modes, le lyrique : marginalisé chez Aristote,
assimilé aux « petits genres » dans les poétiques classiques, le mode lyrique valorisé depuis le
romantisme est devenu mode dominant, creuset et aune de la littérature.
Critère dominant demeure cpdt le récit, condition négative ; non plus : tragédie-épopée /
lyrisme, mais : poésie (assimilée au lyrisme) / histoire (fiction narrative ou théâtre).
Cad ancienne opposition : prose / poésie
Nouvelle bipartition : fiction / lyrisme (sur la base du narratif).
Poésie à partir de Mallarmé tend à être perçue comme incompatible avec le récit, « universel
reportage » (comme avec tout discours référentiel, didactique, descriptif) .
Proclamation de l’exclusion du récit hors de la poésie dans Crise de vers : « Narrer, enseigner,
même décrire, cela va et encore qu’à chacun suffirait peut-être pour échanger la pensée
humaine, de prendre ou de mettre dans la main d’autrui en silence une pièce de monnaie,
l’emploi élémentaire du discours dessert l’universel reportage dont, la littérature exceptée,
participe tout entre les genres d’écrits contemporains. »
Littérature (identifiée par Mallarmé à la poésie) exclut par nature le récit, la description, le
didactisme. Formule utilisée par Mallarmé, Valéry et Abbé Brémond : la poésie doit être
pure : elle doit être lyrique ou ne pas être.
Critères formels : poésie, prose // critères modaux : épique, dramatique, lyrique
Textes : *Hugo et la genèse des genres, Préface de Cromwell (1827): tripartition lyrique,
épique, dramatique correspond aux « âges » de l’humanité. Drame, genre moderne qui
opère la synthèse : « Nous voici parvenus à la sommité des temps modernes : Shakespeare,
c’est le drame ; et le drame, qui fond sous un même souffle le grotesque et le sublime, le
terrible et le bouffon, la tragédie et la comédie, le drame est le caractère propre de la
troisième époque de poésie, la littérature actuelle. (…) Il y a tout dans tout (…) Le drame est
la poésie complète. (…) c’est donc au drame que tout vient aboutir dans la poésie moderne. »
*Valéry et l’opposition entre la poésie et le roman, Œuvres I (1957) : perpétue l’esthétique
mallarméenne en opposant la poésie au roman, genre honni, au plan des conduites de lecture.
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« La poésie (…) est radicalement distincte de toute prose : en particulier elle s’oppose
nettement à la description et à la narration d’événements qui tendent à donner l’illusion de la
réalité (…) Considérez les attitudes comparées du lecteur de romans et du lecteur de poèmes
(…) Voyez le lecteur de roman quand il se plonge dans la vie imaginaire que lui intime sa
lecture. Son corps n’existe pus (…) Il est absorbé par ce qu’il dévore [aliénation] Il n’est plus
qu’un cerveau (…) livré à ses images, traversant une sorte de crise de crédulité.
Tout autre est le lecteur de poèmes…………………………………….
Edmond Jabès et la question du « Livre »
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4.LINGUISTIQUE DES GENRES
LINGUISTIQUES DE L’ÉNONCIATION
Logique des genres littéraires
K. Hamburger distingue 3 sujets d’énonciation : historique (la pers qui parle est mise en jeu
individuellement), théorique (au contraire, l’individualité de la pers qui énonce n’est pas
mise en cause), pragmatique (le sujet veut dire qqch, pas seulement constatation).
La logique des genres combine cette distinction entre les sujetsde l’énonciation avec
l’opposition fiction/non-fiction.
Fiction et non-fiction
La tripartition est maintenue :
la fiction épique et dramatique : le sujet d’énonciation est représenté de manière fictive,
épique ou dramatique. P3 et emploi du passé simple comme indices de fictionnalité.
le lyrique : genre non fictionnel car le je est historique et référentiel
genres mixtes, associant fiction et lyrisme.
Genette et l’architexte
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5. POÉTIQUE DES GENRES
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romantisme. Dominante peut être appliquée aux 6 fonctions de la communication
linguistique, selon qu’est privilégié le référent, l’émetteur, …
Les fonctions du langage et la triade aristotélicienne : chacun des 3 grands genres est lié
à la dominante des fonctions référentielle, émotive et conative, elles-mêmes
subordonnées à la fonction poétique :
Poésie épique, centrée sur 3ème pers > référentielle
Poésie lyrique, 1ère pers > émotive
Poésie de la 2de pers supplicatoire ou conative, selon subordination 1ère/2ème
Œuvre dramatique conative, car centrée sur l’effet à produire sur le public
Emotive Conative Référentielle
JE Lyrique
TU Dramatique /
Lyrique
IL Epique
Donc perpétue les postulats de l’esthétique nouvelle des genres née des ruines de la triade
rhétorique (chap. 3). Critères à la fois formels et thématiques (subjectivité ou objectivité de la
représentation).
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Genette privilégie les modes aux genres, cf. notion d’architexte, qui s’élève justement au-
dessus des genres historiques. Souci d’exclure de la théorie littéraire les critères thématiques,
se limitant aux critères pragmatiques (situation d’énonciation)
Limitation progressive du champ d’investigation (Todorov) > on aboutit aux catégories
fondamentales de mimèsis et de diégèsis > narration et description se posent comme archi-
genres ultimes > narratologie, fondée par Propp et développée par Barthes, Greimas,
Brémond, Genette et Todorov.
Le narratif et le descriptif
- Genette et l’empire du narratif : « Frontières du récit » propose théorie des genres à
parir de mimèsis/diégèsis : « les deux modes purs et hétérogènes du récit et de
l’imitation ». question du rapport entre narration et description > distinction récente,
description n’est qu’une variante de la diégèse à laquelle elle est toujours plus ou
moins soumise (ancilla narrationis). Tout récit comporte toujours élément descriptif,
seule différence entre ces 2 catégories modales porte sur le contenu (narration = procès
temporel / description = êtres et objets coprésents dans l’espace, même si c’est pour
les soumettre à la linéarité du langage (cf.cit)
- Ph. Hamon et l’autonomie du descriptif : soumission du descriptif au narratif dans
théorie de littérature, légitimation du descriptif est difficile. Genette : comme tradition
qui va j> Valéry, descriptif considéré uniquement à travers le narratif, pas d’autonomie
épistémologique. Hamon : reconnaissance d’une autonomie
dépassent la pbatique des genres, pour se vouer à l’architexte.
Valéry : description (comme récit) = antithèse de la poésie.
Hamon montre affinités de la description avec l’imagination poétique, à preuve du poème
en prose.
- Todorov et la mimèsis : combine couple vers/prose avec celui de
présentation/représentation. Cf Reverdy : poésie lyrique = art présentatif qui montre la
réalité sans la représenter. Originalité absolue des Illuminations est ainsi rapportée non
pas à la fonction représentative (qui suppose acte de référence) mais « présentative »,
cad monde créé de toute pièce comme une fiction non référentielle.
Vers Prose
Présentation Poésie Poème en prose
Représentation Epopée, narration et Fiction (roman, …)
description versifiées
Permet d’inclure la poésie lyrique qui échappait à la Poétique d’Aristote car elle échappe à
la mimèsis (or chez Aristote, poésie était rapportée à la mimèsis cad représentation).
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CONCLUSION
DE LA THÉORIE À LA PRATIQUE
La théorie des genres ne peut être que purement descriptive ; elle impose des normes,
donc légifère et prescrit.
La théorie des genres et la littérature contemporaine :
Conception normative inadéquate pour rendre compte de la littérature contemporaine : En
attendant Godot : tragédie ou comédie ? La recherche : roman au sens du XVII ?
Les traits génériques ou modaux se combinent dans des proportions variables qui rendent
l’œuvre intrinsèquement impure. Déjà, polyphonie des romans de Rabelais (Bakhtine)
(farce, chronique, genre savant).
la pureté des genres est un mythe. La transgression des genres est + fréquente et +
systématique dans la modernité qu’avant ; elle devient même un principe poétique.
à partir de 1850, après Baudelaire, la transgression et la synthèse des genres sont élevés
au rang de principe de création, avec le thème symboliste de « l’œuvre total », le Livre et
le développement de formes hybrides : poème en prose, roman poétique, ou œuvres
inclassables comme Les chants de Maldoror. Comment rendre compte d’Ulysse ?
Les textes contemporains sont essentiellement polyphoniques, pluriels, et n’ont pas pour
but l’appartenance à un genre unique. Le mélange, l’intertextualité, le métissage sont
valorisés.
Les apories suscitées par les œuvres modernes dénoncent le concept même de genre.
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LA POLYPHONIE DES CRITÈRES
Difficulté d’identifier un texte : indices paratextuels, faisceaux d’indices combinant la
sémantique et la forme. La notion de genre est en effet à la croisée de critères sémantiques
(le sujet) et formels (oral/écrit ; modes d’énonciation ; vers et prose ; niveaux de style).
idée de dominante.
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