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Notre vie quotidienne se passe parmi un ensemble de messages que la société nous fournit :
images, films, dessins, caricatures dans l’ordre visuel ; danses, gestes, mimiques dans l’ordre
gestuel ; bruits, cris, musique dans l’ordre auditif. Ce sont des systèmes extralinguistiques
non verbaux. Nous avons un autre système composé de signes linguistiques verbaux et
vocaux, et de règles. Cette grande combinatoire s’appelle la langue.
La langue nous permet de structurer notre pensée, d’organiser notre vision du monde et
d’identifier les objets et les phénomènes. Mais le rôle le plus important de la langue est de
communiquer quelque chose à quelqu’un dans une certaine situation. Les hommes, dotés de
la faculté de langage, réalisent la communication et créent entre eux des relations psycho-
sociales. « La communication est un échange verbal entre un sujet parlant (émetteur) qui
produit un énoncé destiné à un autre sujet parlant (récepteur). Au cours d’un dialogue, les
rôles alternent : chacun des interlocuteurs devient à son tour locuteur, quand il prend la
parole. (Galisson et Coste, Dictionnaire de didactique des langues, Hachette, 1976 :102). La
communication n’est pas une simple transmission d’information mais un acte intentionnel et
interactionnel.
La théorie de communication a été d’abord élaborée par des ingénieurs qui se préoccupaient
de bâtir des réseaux de télécommunication (téléphone, télégraphe, télévision.). Enfin les
linguistes ont fait des réflexions remarquables sur la communication. Ils voudraient trouver la
réponse de la question « comment la communication linguistique se réalise ? ».
C’est avant tout Roman Jakobson (1896-1982) qui étudie la théorie de communication
humaine. Il fait partie de l’Ecole de Prague. Il quitte son pays natal, la Russie, pour participer
aux travaux de Claude-Levi-Strauss. Critique de poème d’abord, linguiste ensuite, il influence
le structuralisme, la littérature (son étude linguistique sur les poèmes de Baudelaire, les Chats,
par exemple, est encore en vogue). Chomsky, fondateur de la grammaire générative
transformationnelle, est devenu son élève et s’est influencé lui aussi de ses recherches sur la
langue. Ses idées approuvées par tous les linguistes ouvrent la voie aux nouvelles méthodes
dans l’enseignement / l’apprentissage des langues étrangères.
Le destinateur émet (ou encode) un message en utilisant un code particulier (par exemple, le
français ou le turc) ; pour être opérant, ce message abstrait doit être transformé en un contexte
concret. Ce message passe par un canal physique avant de parvenir au destinataire qui va le
décoder.
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Le fameux schéma de la communication élaborée par Roman Jacobson constitue un support
important lors de l’élaboration des dialogues en situation dans la didactique des langues
étrangères. Ce schéma représente la base de la théorie de communication.
CONTEXTE
Il s’agit ici de la représentation d’une communication idéale qui suppose que chaque acte de
communication consiste en un « mécanisme d’encodage et de décodage d’une information
circulant à travers un message limpide entre deux partenaires sur la même longueur d’ondes
et partageant totalement le même code » (Boyer et alii, Nouvelle introduction à la didactique
du français langue étrangère, 1990 : 38).
1. LE DESTINATEUR
C’est le destinateur (l’émetteur) qui fait commencer la communication. Le locuteur d’un texte
écrit s’appelle dans la linguistique le scripteur (celui-ci réalise son message par écrit). Le
destinateur est celui qui encode le message, c’est pourquoi on peut le nommer l’encodeur. Le
locuteur, source de la communication verbale envoie son message à son auditeur.
émetteur récepteur
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indignations surprises, plaisirs, admirations, enthousiasmes) ou ses idées (déclaratives,
impératives, interrogatives, argumentatives…). Les facteurs physiologiques (cris, douleurs,
larmes aux yeux, joie, colère …) accompagnent les facteurs psychologiques.
2. ENCODAGE
L’encodage consiste à associer le contenu de pensée (SE) sur des signes matériels et concrets
(SA). Ce sont les signes linguistiques qui forment le message. Le message peut être transmis
parfois au moyen des signes non-linguistiques (la musique, la caricature, la peinture, les
dessins …) ou paralinguistiques (les gestes, les mimiques, les cris, la tonalité de la voix …).
Grâce à l’encodage, l’émetteur transforme le message abstrait en un contexte concret ;
c’est dire qu’il transforme le SE en un SA.
Le cerveau commande aux organes phonateurs (poumons, cordes vocales, langue, lèvres,
dents, nez) et les organes scripteurs (mains) pour que le geste moteur nécessaire se mette en
fonction.
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4. TRANSMISSION DU MESSAGE
5. LE RECEPTEUR
Il reçoit le message par l’oreille ou la vue si c’est un texte écrit. Il reçoit les signes
sélectionnés par l’émetteur. Dans la communication, il y a souvent plusieurs récepteurs ; par
exemple, dans une classe, il y a plusieurs étudiants qui écoutent le professeur. Il y a plusieurs
spectateurs qui regardent la télévision, plusieurs participants qui suivent le conférencier.
Rn
R1 R5
E
R2 R4
R3
6. LE DECODAGE
C’est le récepteur qui fait le décodage du message. Le récepteur compare les signes qu’il
reçoit, avec ses propres signes ; parce que le récepteur a sa propre mémoire, son propre dépôt
de signes. Grâce à cette comparaison que le message se réalise et se met en forme de pensée.
Le SA devient le SE dans le cerveau du récepteur.
Le décodage suppose l’existence d’un code commun entre l’émetteur et son récepteur.
Lorsqu’il existe une communauté de code entre le récepteur et son émetteur, la
communication peut s’instaurer mais ce code est généralement partiel.
La transmission du message peut connaitre des perturbations propres à gêner une bonne
intercompréhension. Le récepteur n’arrive pas à comprendre, parfois, ce que son émetteur
vient de dire. Tantôt le récepteur reçoit mal le message parce que l’émetteur a mal prononcé le
mot ou un groupe de mots. C’est peut-être à cause de la différence du code entre les
interlocuteurs (l’émetteur parle chinois alors que son récepteur ne connait aucun mot dans
cette langue) ; il peut exister une grande différence entre leur répertoire, leur mémoire (c’est
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difficile de comprendre le médecin) ; on peut rencontrer des problèmes dans le canal. Si le
récepteur n’est pas attentif ou s’il n’est pas satisfait du dialogue, il y aura sans aucun doute
des altercations dans la communication. C’est pour cette raison que l’on dit : « la
compréhension aussi est partielle ».
E R
Emr Rmr
On peut constater qu’un ou plusieurs signes ne correspondent pas à ceux du destinataire. Dans
ce cas-là, le destinateur réagit de trois façons :
Pour être opérant, le message doit avoir un contexte. Dans la linguistique, on distingue deux
types de contexte :
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b) Contexte textuel (récit):
L’émetteur peut actualiser les événements qui ne sont pas présents, par exemple dans
un roman, un poème, un conte, une nouvelle. En utilisant les indices de
communications (déictiques), des lieux, des personnages absents seront ainsi signifiés
au moment où le message est émis.
message abstrait SE SE
d
e e
n c
c c o
o o
d
d
d a
e
a g
g e
e EMETTEUR RECEPTEUR
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Analyse de la communication linguistique
Tu as soif ?
As-tu soif ?
Est-ce que tu as soif ?
Je te demande si tu as soif ?
On peut résumer cette démarche par le schéma suivant. C’est la démarche qui vise à décrire
les SA à partir des concepts :
L’auditeur suit une démarche inverse qui vise à décrire les SE à partir des SA.
Cette structure de surface a deux structures profondes. Laquelle choisir ? Laquelle comprendre ?
FORMULATION INTERPRETATION
sémantique du locuteur syntaxe du MESSAGE syntaxe de sémantique de l’auditeur
locuteur l’auditeur
UNICITE DE PLURALITE DE LA
L’INTENTION PERCEPTION
Le sens s’exprime à travers des formes entrant dans une hiérarchie syntaxique qui aboutit au
discours : le sens total d’un énoncé est fonction du sens des monèmes qui le composent et des
relations sémantiques qui les unissent.
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LES FONCTIONS DU LANGAGE
La fonction référentielle ou dénotative est centrée sur le contexte et le message. Elle a pour
but de donner des informations vraies, objectives acceptées par tout le monde. C’est pourquoi
certains linguistes l’appellent comme la fonction cognitive. Il y a un rapport d’objectivité et
de vérité entre le message et la réalité codée. La fonction référentielle repose sur la
connaissance par 5 sens.
Cette fonction est représentée par un contexte qui est en relation avec le fait de
transmettre une information se référant à une réalité extralinguistique.
Dans les nouvelles, les essais, les ouvrages techniques et scientifiques, les livres
d’histoire, les romans, les contes, un bon nombre d’énoncés sont écrits ou prononcés
le plus souvent à la troisième personne. (IL, ELLE, ILS, ELLES).
Lorsque l’émetteur (JE) fait référence à une autre personne que lui-même ou à son
interlocuteur (TU) ou lorsqu’il fait référence à un objet, il emploie un nom, un groupe
nominal ou un pronom « il, elle, ils, elles, ceci, cela, son, sa, ses, leur, leurs »
1. Les inscriptions auront lieu dans la salle Z06. 1. La terre est ronde.
2. Le vernissage de l’exposition se fera demain. 2. Les êtres vivants se constituent d’eau et de sels
3. Le chien a accouché de 5 petits bébés en mars. minéraux.
4. Il viendra à 5 heures du matin. 3. Deux et deux font quatre.
5. Elle travaille dans une banque. 4. Ils n’ont pas compris la question.
6. Yağmur yağıyor. 5. Gelecek hafta tatile geliyorlar.
Dans les énoncés ci-dessus, la fonction référentielle est dominante. Ils ont pour but de donner
un renseignement sur des phénomènes objectifs acceptés par tout le monde.
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2. LA FONCTION EMOTIVE (duygu ve anlatım işlevi)
Cette fonction est centrée sur le destinateur (JE). Elle peut être nommée « fonction
expressive » puisqu’elle témoigne les sentiments, les émotions de son émetteur. Toute marque
énonciative montrant la présence ou la subjectivité du destinateur appartient à la fonction
émotive. Si le destinateur révèle son attitude à l’égard du message qu’il renvoie, il utilise la
fonction expressive. L’expression des sentiments et celle de la subjectivité au moyen des
interjections et des exclamations exploitent cette fonction.
Lorsque l’énoncé a pour but essentiel d’exprimer des réactions affectives du locuteur
(douleur, inquiétude, colère, indignation ou au contraire joie, surprise, plaisir,
admiration, enthousiasme …), on dit que c’est un énoncé expressif.
C'est la fonction relative au destinataire. Elle est utilisée par l'émetteur pour que le récepteur
agisse sur lui-même et s'influence. C'est évidemment une fonction privilégiée par la publicité.
Elle se manifeste à l’aide des éléments verbaux orientés directement vers le destinataire,
autrement dit, vers le « TU ».
Les marques de la deuxième personne au singulier ou au pluriel (tu, te, toi, le tien,
vous, votre, la vôtre), ou les verbes au mode impératif remplissent cette fonction.
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Dans l’énoncé ci-dessous, le mode impératif du verbe « enlever » renvoie à la fonction
conative puisqu’il impose une certaine attitude à l’interlocuteur.
Lorsque l’énoncé a pour rôle essentiel d’attirer l’attention de l’interlocuteur ou, mieux
encore, de déclencher chez lui une réaction, un comportement donné, de l’inciter à
agir d’une certaine manière, on dit que c’est un énoncé impressif ou injonctif.
Elle est en rapport avec le canal ou le contact. Elle a pour but d’établir la communication, de
la maintenir et enfin de terminer le contact physique et psychologique avec le récepteur. Par
exemple, le terme « allô ! » que nous utilisons pour commencer la communication,
« bonjour », « salut », « n’est-ce pas », « eh bien », « bon », « vous m’entendez ? », « au
revoir », «à demain » sont des marques de la fonction phatique servant à faire débuter,
maintenir ou interrompre la conversation. Cette fonction nous permet de « parler de la pluie
et du beau temps » lorsque, n’ayant rien à dire à notre interlocuteur, nous nous sentons
néanmoins tenus de meubles ce vide communicatif.
La fonction orientée vers le code est appelée « métalinguistique ». Elle est représentée par
tout ce qui est relatif à donner des explications sur le code utilisé, c’est-à-dire sur la langue.
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Par exemple, lorsque nous donnons la définition d’un terme que nous utilisons dans notre
message, nous nous servons de la fonction métalinguistique. D’autre part, les reformulations,
les paraphrases, les synonymes explicitant le sens des mots utilisent la fonction
métalinguistique. Cette fonction a pour but de définir le sens des signes qui risque de ne pas
être compris. La fonction métalinguistique trouve sa place surtout dans les exposés
scientifique et techniques. Dans cette fonction, on rencontre le plus souvent les expressions
comme « c’est-à-dire », « je veux dire que », « autrement dit »
Cette fonction est centrée sur le message et le message lui-même. Elle est représentée par tout
ce qui « apporte un supplément de sens au message par le jeu de sa structure, de sa tonalité,
de son rythme » (Francis Vanoye, Expression-communication, Armand Colin, 1990 :53). Les
jeux de mots, l’utilisation des figures de style (comparaison, métaphore, métonymie,
euphémisme …) sont des procédés qui se rapportent à la fonction poétique du langage. Dans
cette fonction esthétique, le langage joue sur son propre code. Dans l’exemple ci-dessous, la
redondance (la répétition) crée l’esthétique de l’énoncé.
« Pour moi, il n’y a que deux catégories de Français : les amis actuels de la Turquie
et les amis futurs de la Turquie. »
« Toute l’Espagne admire mon bras. »
« La montagne est couverte d’un manteau tout blanc. »
« Il vit le matin de sa vie. »
La fonction poétique nous permet de dire plus de choses avec moins de mots. Elle fait dire
aux mots ce qu’ils ne veulent jamais dire. Dans la fonction poétique, nous avons un référent à
l’extérieur du texte comme dans l’exemple suivant :
1 2
dénotation güneş connotation
RE1 SA RE2
[ sɔl ɛj ]
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EXERCICE
Phrases Fonction
1 Dominique, salut ! phatique
2 Assieds-toi, Pierre. conative
3 Je crois que tu n’es pas seule, référentielle,
mais je suis très content de te voir expressive
4 Tu es bronzé Pierrot et beau comme l’été. poétique
5 Ce que tu appelles bronzé, c’est la couleur du pain bien cuit. métalinguistique
6 Venez en Turquie, flirtez avec la nature.
7 Bonjour Monsieur.
8 Les petits enfants ont été vaccinés contre la rougeole.
9 La fonction métalinguistique consiste à utiliser le langage pour analyser le code
10 N’oubliez pas d’attacher vos ceintures de sécurité !
11 Je voudrais vous inviter à mon anniversaire.
12 Le désert a dévoré la brigade.
13 Il est beau comme un sou neuf.
14 L’hiver est venu. La terre est de granit, les ruisseaux de marbre.
15 Les prix se sont envolés.
16 Le jardin m’a souri.
17 Ma biche ! Mon trésor ! Mon cygne ! Ma tourterelle !
18 Il a bu trois verres.
19 Où est-ce que tu es garé ?
20 Tous ces tableaux sont de la même main.
21 Hollywood a perdu sa meilleure star.
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23
24
25
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LES REGISTRES DE LANGUE / LES NIVEAUX DE LANGUE
Les mots ou les expressions désignant une même réalité varient selon les groupes sociaux et
les situations de communication. Dans une langue donnée, on constate que certains usages
apparaissent uniquement dans des milieux déterminés et d’autres dans d’autres milieux
déterminés ou par référence à eux. Toutefois, quelques soient les situations linguistiques, on
retrouve toujours au moins les trois niveaux suivants :
1. Une langue soutenue, qui tend à ressembler au parler cultivé, utilisé dans la couche
qui jouit du prestige intellectuelle. Utilisé surtout dans la langue littéraire, elle préfère
un vocabulaire soutenu riche de figures de style, une syntaxe correcte, des phrases
longues.
2. Une langue courante, qui tend à suivre les usages du parler standard. Utilisé dans les
langues parlée et écrite, ce registre de langue est accepté par toutes les couches de la
société.
3. Une langue familière, qui tend à noter une conversation familière. Généralement
utilisé dans la langue parlée, ce registre s’emploie entre amis. On rencontre ce niveau
de langue tant au niveau lexical qu’au niveau grammatical.
4. Une langue argotique / vulgaire, qui tend à être utilisée dans la rue pour donner au
mot une valeur péjorative.
On utilise, par exemple, l’adjectif « assoiffé » dans la langue courante alors que son
synonyme « altéré » dans la langue littéraire / soutenue. De même, « céder, reculer devant
une difficulté » s’emploie dans la langue courante tandis que « caler devant une difficulté »
dans la langue familière ; «favori, préféré » dans la langue courante, « chouchou » dans la
langue familière. « Dormir » de la langue courante peut avoir une valeur péjorative avec
« pioncer », et une valeur soutenue avec « s’assoupir ». La phrase « une nounou pour mes
toutous » de la langue enfantine correspond à « je cherche une nourrice pour mes chiens »
de la langue standard. « Manger » a plusieurs utilisations argotiques : « bouffer, boulotter,
briffer, casser la croûte, casser la graine, claper, craquer, croûter, grailler, jaffer ».
Le niveau de langue n’intéresse pas seulement le lexique mais aussi la syntaxe grammaticale :
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FAMILIER COURANT SOUTENU ARGO
bagnole auto, voiture automobile un tacot, une guimbarde
copain camarade ami
gosse, môme jeune garçon
se marrer, rigoler rire pouffer, s’amuser
carrément franchement délibérément
faire pousser cultiver
papa / maman le père / la mère le père / la mère
machin plante légume
rigoler rire, s’amuser badiner
tapoter pianoter
une jolie petite bouille un joli visage un joli minois
faire la bamboula faire la fête donner une soirée
dire de ordonner enjoindre
se tirer partir se retirer
qui a le cœur sur la main généreux magnanime
garer sa tire garer sa voiture garer son automobile
fort en autodidacte instruit
calé compétent versé dans
trapu savant expert en
bille figure
binette masque
boille mine
LEXIQUE
mufle visage
un chapeau un galurin
des chaussures des grolles
un cheval un rosse, un canasson
un pur-sang un toquard
une maison une baraque
des vêtements des nippes, des grolles
écouter ausculter
classer classifier
demi semi
imbécile, maladroit salopard, fumier
un avion un zinc
sou, fric argent
flic police aubergine, un cogne
se promener balader
boulot travail
dodo sommeil
pour / pour que afin de / afin que
malgré en dépit de
monter gravir
autrefois jadis
jacasser crier
chauffeur conducteur
mourir décéder
cacher dissimuler
il est 4 h. et demi il est 16 h. trente
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LES FONCTIONS DU LANGAGE DANS LA LINGUISTIQUE D’AUJOURD’HUI
Jacobson précise que, « la diversité des messages réside non dans le monopole de l’une ou de
l’autre fonction, mais dans les différences de hiérarchie entre celles-ci » (Essais de
linguistique générale, 1994 :214), ce qui fait que plusieurs fonctions peuvent être utilisées
dans un même message, mais que le message est marqué, à chaque fois, par la fonction
dominante.
La conception de ces six fonctions est utilisée comme une référence dans le domaine de la
linguistique. Mais nous savons aujourd’hui qu’une telle représentation de la communication
n’est pas tout à fait réaliste, parce qu’il y a d’autres composantes qui entrent en jeu et que la
transmission du message du locuteur au destinataire est liée non pas à une simple réalisation
linguistique, mais à toute une série d’éléments qui doivent être pris en compte. Ces facteurs
peuvent être liés, suivant le cas, à la situation de communication, à la personnalité, à
l’intention de communication, au système de valeurs, aux acquis du locuteur et de
l’interlocuteur ainsi qu’aux conditions sociales et psychologiques dans lesquelles ils se
trouvent.
Après les recherches faites sur l’analyse du texte, il a été critiqué pour son caractère « à la fois
trop général pour permettre une taxinomie et une syntaxe appropriées, et, en même temps,
trop particulier du fait qu’il ne porte que sur la seule communication verbale » (cité par
Greimas et Courtès, dans Dictionnaire d’analyse du discours, 2002 :110). Il est vrai que
certains types d’énoncé ou de texte peuvent être analysés selon les fonctions du langage de
Jakobson ; par exemple, un texte informatif a un fonctionnement référentiel ; un texte lyrique
a un caractère expressif (ou émotif) et même parfois poétique ; un texte injonctif est impressif
(ou conatif). Pourtant, les analyses faites en s’appuyant sur les fonctions expressives,
métalinguistiques et impressives ne seront pas suffisantes pour un texte autobiographique, un
essai critique ou un discours de polémique car certains textes sont le produit d’un procédé
complexe, il peut s’agir des paramètres complémentaires chez l’émetteur et le récepteur pour
assurer la communication.
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Dans l’exemple ci-dessus, la compétence linguistique et paralinguistique du récepteur (enfant)
ne coïncide pas avec celle de l’émetteur. L’enfant reçoit comme « pêcheur » (personne qui
s’adonne à la pêche) le mot du vieil homme (émetteur) tandis que ce dernier dit « pécheur »
(personne qui est dans l’état de péché). La position sociologique et psychologique du
récepteur empêche ainsi la bonne communication, outre l’ambigüité (pêcheur / pécheur)
provenant de l’homonymie en français.
La femme reçoit le mot « les hommes » en tant que « les gens ». L’appréhension
paralinguistique du récepteur empêche le fonctionnement et le succès de la communication, à
moins qu’il ne s’agisse d’un malentendu volontaire.
Donc à part des fonctions du langage de Jakobson, il est nécessaire de considérer une série de
paramètres pour le fonctionnement de la communication. Car ce dont le locuteur parle est
limité per ce que l’allocutaire comprend. Cette nécessité va ouvrir la voie à la naissance de la
théorie de l’énonciation et celle de la pragmatique.
BIBLIOGRAPHIE
Ayşe Kıran, Zeynel Kıran, Dilbilime Giriş, Seçkin Yayınları, Ankara : 2001.
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EXERCICE
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MIEUX LIRE EN CLASSE, MIEUX LIRE DANS LA VIE
Un outil pour lire (Le français dans le monde, no : 103 / Février mars 1986)
Objet et objectif
Mettre au point une grille dont la fonction serait d’orienter la lecture des élèves vers le repérage
d’indices leur permettant de formuler des hypothèses
Utiliser cette première lecture ou pré lecture pour les amener à reconstruire cet implicite qui préexiste à
toute lecture naturelle.
Public et niveau : A2 / B1
Matériel
Grille de pré lecture. En tant qu’instrument de compréhension, la grille doit être évidemment
totalement compréhensible pour les élèves, même faibles. La formulation doit être la plus simple
possible et éviter tout recours à une métalangue.
NATURE DU CODE
Niveaux de langage : vocabulaire recherché, précieux, tournures sophistiquées, emphatiques
Structures des phrases, termes péjoratifs, familiers, argotiques, incorrections grammaticales
Spécificité du langage : terminologie scientifico-technique ; figures de style (métaphores, …)
Temporalité du langage : termes, désuets, langue d’une époque historique particulière (Moyen-âge)
Langage poétique : versification, rimes
Autres codes : petites annonces, télégrammes, poèmes, prise de notes …
NATURE DU RECEPTEUR
Nationalité, nom connu, groupe politique, professionnel, social ; contemporain, ancien …
NATURE DE L’EMETTEUR
Nom, fonction, nationalité, repères biographiques
Définition et rôle de l’institution
Marques de présence de l’émetteur : je, on, nous, monsieur x à
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Purée de pommes de terre
Avant de faire cuire, couper les pommes de terre en morceaux un peu plus petits que d’habitude. Choisir une
marmite assez grande ! Lorsque les pommes de terre sont cuites, égoutter leur eau de cuisson et laisser
évaporer. Broyer les pommes de terre avec les fouets sur la position II et incorporer alors le lait chaud et le
beurre peu à peu, battre la purée pas trop longtemps sur la position III jusqu’à ce qu’elle soit crémeuse.
1 kg de pommes de terre venant d’être cuites env. 1/8 de litre de lait chaud
1 noix de beurre
NATURE DU CODE
NATURE DU RECEPTEUR
NATURE DE L’EMETTEUR
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