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ARTICLES TIRÉS DE L'ECONOMISTE-MAROC.

TRAITEMENT DÉCHETS INDUSTRIELS


UNE BELLE LOI, ET PAS GRAND-CHOSE DERRIÈRE
LE COÛT POUSSE LES ENTREPRISES À SE METTRE HORS LA LOI
SEULE UNE INFIME PARTIE DES DÉCHETS INDUSTRIELS EST TRAITÉE

La gestion «sauvage» des déchets industriels peut avoir de graves conséquences sur l’environnement et la santé publique. Entre autres, la contamination des
eaux et des sols, de l’air par les dioxines et une contamination des populations lorsque ces déchets sont laissés à l’abandon sans étiquetage

LE Maroc produit près de 1,6 million de tonnes de déchets industriels par an. Ils sont répartis en déchets industriels
banals valorisables: ferraille, plastique, bois, carton, papier. Puis, il y a les déchets non valorisables: ordures ménagères,
emballages, résidus de production, gravats, produits périmés et les déchets industriels dangereux tels que les huiles, les
solvants, les hydrocarbures ou les produits chimiques (peintures). Ils sont produits par les industries textiles et de cuir,
de chimie et parachimie, d’agroalimentaire ainsi que par les industries de mécaniques, métallurgiques, électriques et
électroniques (IMME).
Depuis la promulgation de la loi cadre n°28/00 en 2006, réagissant la gestion et l’élimination des déchets industriels,
peu de choses ont changé. Pour diverses raisons, la plupart des sociétés ne sont pas encore engagées dans la valorisation
et l’élimination de leurs déchets alors qu’une poignée de prestataires spécialisés émergent. C’est le cas notamment
d’Ecoval Maroc, filiale du groupe Holcim qui traite aussi bien des déchets dangereux que moins dangereux. «Ecoval
utilise les fours de cimenteries pour une valorisation énergétique et matière des déchets préparés par sa plateforme, et
procède à l’orientation de certains déchets valorisables vers des filières de recyclage spécialisées et conformes», explique,
Hind Baddag, directrice de l’activité traitement déchets chez Ecoval Maroc.
Les quelques entreprises désireuses de se conformer aux normes font également appel à d’autres acteurs privés qui se
sont lancés dans ce créneau. C’est le cas de Sita Maroc qui opère à Casablanca et aux environs, à Tanger (zone franche),
Rabat, El Jadida, Safi et Oujda. La société collecte les déchets avant de les valoriser ou de les évacuer dans une décharge
publique, les incinérer en cimenterie ou encore, les confier à des filières à l’export, selon leur dangerosité. En effet, pour
certains types de déchets dangereux (hydrocarbures et dérivés d’hydrocarbures, solvants non chlorés, charges
minérales…), la société a recours à des filières de valorisation notamment par utilisation de ces déchets en cimenterie.
«Cette valorisation est cependant coûteuse, mais elle est une alternative plus écologique que les autres filières classiques
de traitement des déchets dangereux. Il s’agit de l’incinération en four à déchets industriels ou la mise en décharge
contrôlée dans des sites de classe 3 (selon la norme marocaine) dédiés aux déchets dangereux (…)», explique Brice
Megard, directeur technique de Sita Maroc. Ainsi, traiter convenablement les déchets industriels coûte cher aux
entreprises qui, souvent, prennent le risque de se mettre à la marge de la loi. D’autant plus qu’après des années
d’impunité, il est difficile de faire adhérer les industriels à une gestion plus responsable. Selon Siham El Khaddar,
directrice d’Izdihar (association des opérateurs économiques des zones industrielles de Sidi Bernoussi), cela ne se fera
que grâce à une communication pertinente, la formation des cadres aux méthodes de gestion des déchets dangereux, la
réalisation d’un projet collectif de gestion des déchets qui pourrait contribuer à la baisse du coût de traitement.

1,6 million de tonnes/an


AU Maroc, l’industrie génère près de 1,6 million de tonnes de déchets industriels chaque année. Cette quantité est
constituée de 256.000 tonnes/an de déchets dangereux, de 1.319.000 t/an de déchets spéciaux et de 6.565 tonnes de
déchets médicaux et pharmaceutiques. Seule une infime partie de ces déchets est traitée d’une manière légale et
écologique soit en fours de cimenteries, ou en stations d’épuration. Le reste s’inscrit dans la continuité des pratiques
informelles. «C’est-à-dire, dans de pseudo-incinérateurs sans traitement de fumées, enfouissement dans des tranchées,
décharges sauvages, égouts, régénération informelle, chaudières, carrières en fin de vie, rivières et eau de mer sans
traitement préalable…», selon Hind Baddag, directrice activité traitement déchets d’Ecoval Maroc.
Maimouna DIA

DÉCHETS INDUSTRIELS<BR
COLLECTE ET MISE EN DÉCHARGES: 1,4 MILLIARD DE DH/AN
UNE DOUZAINE D’OPÉRATEURS PRIVÉS DANS LE SECTEUR
LES FILIÈRES INFORMELLES S’EN TIRENT À BON COMPTE
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Le contexte fait froid dans le dos. Une quasi-absence de structures appropriées de prise en charge, de traitement et
d’élimination des déchets industriels. Les deux ateliers d’Ecoval (filiale de Holcim) qui traitent aussi bien les déchets
solides que liquides font figure de curiosité. Cette situation a favorisé la prolifération de dizaines de sites illégaux de
stockage et/ou d’enfouissement de déchets pour lesquels les promoteurs profitent du cadre réglementaire encore
incomplet, y compris le contrôle et la surveillance. Preuve, ces sites, à ciel ouvert, se situent autour de zones d’activités
industrielles ou près des quartiers périphériques des grandes villes, notamment à Casablanca.
Au-delà, le secteur croule sous des dysfonctionnements -défaillance de l’inspection de la protection de l’environnement,
absence de sites classés, non-application de la loi…-. Résultat: l’enfouissement et l’incinération sont les deux seuls
maillons de la chaîne vraiment opérationnels. Or, bien que coûteuse, la valorisation reste la solution structurelle, et aussi
écologique que le traitement des déchets dangereux (incinération en four à déchets industriels ou mise en décharge
contrôlée). Elle s’est d’ailleurs beaucoup améliorée ces deux dernières années, en termes de production de chaleur et/ou
d’électricité. Toutefois, la qualité de la collecte n’est pas encore satisfaisante, particulièrement dans les centres-villes. La
faute au défaut d’information, voire de la sensibilisation des citoyens en matière de tri ou de prévention. Il y a aussi
l’incohérence de l’organisation territoriale de la gestion des déchets. On note ainsi une carence en exutoires
(équipements de stockage ou de traitement destinés à accueillir au final les déchets). Une chose est sûre. Les filières de
récupération et recyclage des déchets restent largement dominées par l’informel. Une douzaine d’opérateurs privés dont
dix sont présents sur la filière de la collecte et dix sur celui du transfert et de la mise en décharge. C’est un marché à cash.
Le chiffre d’affaires pour les activités de collecte, de transfert et de mise en décharge est de 1,38 milliard de DH dont 1,2
milliard, soit près de 88%, pour la seule collecte. Les principaux opérateurs sont des filiales marocaines de sociétés et de
grands groupes européens. Selon une enquête de GIZ (coopération allemande), près de 80% du marché (collecte et mise
en décharge) est détenu par quatre filiales de groupes internationaux. Et que sept entreprises détiennent près 96% du
marché total. Plusieurs stratégies politiques visent tant bien que mal (avec plus de mal) à réduire la production des
déchets. Et la recommandation dans ce cadre du département de l’Environnement sonne comme une évidence: «Les
déchets dangereux ne devraient pas aller à la poubelle après leur usage mais mis à l’écart». Il ne dit pas où. En tout cas,
réduire les coûts de gestion des déchets, les risques liés aux déchets dans l’entreprise et les impacts sur l’environnement
reste un gros défi. Mais ceux qui baignent dans ce monde d’immondices vous le diront: le meilleur déchet est celui qui
n’est pas produit.

Bachir THIAM

DÉCHETS INDUSTRIELS
240.000 TONNES DANS LA NATURE!
POURTANT 58% DE NOS DÉCHETS SONT VALORISABLES OU RECYCLABLES
COÛT DE DÉGRADATION DE L’ENVIRONNEMENT: 8,2% DU PIB

Où va le reste des déchets industriels dangereux, estimés à 250.000 tonnes sur les 2 millions produits chaque année
principalement par la chimie-parachimie (60%) et l’agroalimentaire (25%)?
L’unique plateforme de traitement de déchets au Maroc, Ecoval, filiale du cimentier Holcim, n’en traite qu’à peine
10.000 tonnes chaque année. Car, selon sa patronne, Hind Baddag, «la démarche commerciale de l’entreprise procède
par échantillonnage des déchets via des analyses de laboratoire pour déterminer la nature des déchets avant leur prise en
charge pour traitement». Suite à quoi, Ecoval délivre un certificat d’acceptation préalable pour les déchets éligibles. Les
autres, inéligibles, beaucoup plus nombreux, sont consignés, selon la volonté de la maison mère, dans une liste noire. Il
s’agit globalement les déchets hospitaliers dont la production est estimée à 40.000 tonnes par an, les déchets explosifs,
les déchets à forte teneur de cyanure et les cadavres d’animaux.
Le catalogue de la nomenclature des déchets, dressée par le département de l’Environnement, répertorie 808 types de
déchets dont 407 considérés comme dangereux. Pourtant, le déploiement du concept dit des 3RV (réduction, réemploi,
recyclage, valorisation) des déchets, notamment industriels, est encore une vue de l’esprit. La mauvaise gestion des
détritus de manière générale est responsable d’une pollution de l’atmosphère, du dégagement d’odeurs nauséabondes,
d’une pollution chimique et biologique des ressources en eau, d’une dégradation de la qualité de la vie dans les zones
urbaines, d’une contamination des sols par des produits dangereux (pesticides, métaux lourds), et d’une pollution du
littoral et du milieu marin… Le coût de la dégradation de l’environnement en 2010 est évalué par le secrétariat d’Etat à
l’Environnement à 8,2 % du PIB. Ce qui est désolant, selon la jeune patronne d’Ecoval. Sachant, rappelle-t-elle, que
«58% de nos déchets son recyclables ou valorisables».
Pourtant, l’application de la loi sur les déchets ménagers et dangereux, votée depuis 2006, tarde à sortir. Pendant ce
temps aussi, les 350 décharges non contrôlées grossissent et cèdent sous la pression de la croissance démographique et
l’urbanisation. Le manque de profil qualifié pour une meilleure gestion des décharges rend encore plus difficile la tâche.
Les derniers chiffres disponibles font état d’une production annuelle de 2 millions de tonnes de déchets industriels dont
250.000 classés déchets dangereux.

Durée de vie des déchets


La biodégradabilité des objets que nous utilisons est très variable. C’est ainsi que le mouchoir en papier survit 3 mois
avant de se désagréger complètement. Pour le trognon de pomme et une allumette, il leur faut 6 mois. Le filtre de
cigarette 1 à 2 ans, le chewing-gum 5 ans, la canette en acier 10 ans, celle en aluminium, un briquet ou un sac plastique, il
leur faut 100 ans. Le pneu en caoutchouc, c’est plus de 100 ans et la bouteille en verre, 4.000 ans avant de se
biodégrader.

Bachir THIAM
DÉCHETS INDUSTRIELS ET HOSPITALIERS, L’AUTRE PLAIE

. Comme les déchets ménagers, la plupart finissent dans les décharges publiques La production des déchets industriels

avoisine le million de tonnes par an, dont 12% sont dangereux. Plus de la moitié est produite sur l’axe Casablanca-

Mohammédia. Et pour l’instant, ces déchets (même les dangereux) ne sont pas traités. Le Centre national d’élimination

des déchets spéciaux (CNED), actuellement en projet, devrait résoudre ce problème. “90% des déchets industriels seront

traités par ce centre, qui verra le jour fin 2006 début 2007”, promet-on à l’Environnement. En attendant, les déchets

solides dangereux provenant de l’industrie et chargés en métaux lourds notamment, sont jetés dans les décharges

publiques ou dans les cours d’eau, sans neutralisation, ni stabilisation appropriée.Les déchets hospitaliers représentent

eux, 3 kg/lit/jour (4,5 pour les hôpitaux de plus de 1.000 lits), soit 38.325 tonnes par an. Ces déchets constituent moins

de 1% de la quantité globale produite au niveau national. Ils se composent de déchets à risques (5 à 10%), de déchets

spécifiques (25 à 30%) et de déchets ménagers ou assimilables (60 à 65%). De l’avis du ministère lui-même, ces déchets,

surtout infectieux (à risques spécifiques), sont “très mal gérés”. Leur traitement est effectué dans quelques rares

installations d’incinération in situ encore en état de marche, est-il indiqué. Ces installations sont plus des fours de

destruction que des incinérateurs et par conséquent leur impact sur la qualité de l’air est néfaste”, souligne la direction

de Surveillance et de Prévention des risques. Dans des hôpitaux, les incinérateurs sont généralement inexistants ou en

panne depuis longtemps. Du coup, les déchets hospitaliers finissent de la même manière que les ordures ménagères et

les déchets industriels.

. dans des décharges publiques. N.B

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