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E.T.A. Hoffmann
L’Homme au sable
LIVRET DU PROFESSEUR
établi par
SYLVIE COLY
Professeur de lettres
SOMMAIRE
DOCUMENTATION COMPLÉMENTAIRE
L’inquiétante étrangeté................................................................................. 3
Les progrès scientifiques à la mode.................................................... 4
POUR COMPRENDRE :
quelques réponses, quelques commentaires
Étape 1 Première lettre de Nathanaël :
un conte d’enfance ...................................................................... 6
Étape 2 La mort du père .............................................................................. 9
Étape 3 Deuxième lettre de Nathanaël : Spallanzani .......... 10
Étape 4 Le portrait de Clara ..................................................................... 12
Étape 5 Le bal .................................................................................................... 14
© Éditions Magnard, Classiques&Contemporains, 2011
DOCUMENTATION COMPLÉMENTAIRE
L’inquiétante étrangeté
1. Idem.
2. Idem.
6
3 Nathanaël est présenté grâce à des superlatifs relatifs, « un des plus jolis
garçons et des plus studieux écoliers qui ait jamais brillé à l’université de
Goettingue » (l. 1-3), qui campent d’emblée le caractère excessif du person-
nage, dont la chute ne sera que plus cruelle.
4 On relève le champ lexical de la fatalité, qui installe une atmosphère pro-
pice au développement du fantastique.
5 On peut relever :
– les pronoms personnels de la première et deuxième personne (du singu-
lier et du pluriel) ;
– les adresses au destinataire : « tu me croiras » (l. 10) ;
– les types de phrases, et particulièrement le type interrogatif ;
– les temps verbaux, qui se rapprochent de l’oral : impératif, futur simple ;
– les allusions à la famille du destinataire : « Clara » (l. 8) et sa « pauvre
© Éditions Magnard, Classiques&Contemporains, 2011
21 L’alchimie est une science occulte du Moyen Âge issue d’une tradition
ésotérique. Les alchimistes cherchaient à établir des correspondances entre le
monde sensible et le monde spirituel, visant à créer la pierre philosophale per-
mettant la transmutation des métaux pauvres, comme le plomb, en métaux
nobles, comme l’argent et l’or. Le travail du père du narrateur et de Coppélius
dans L’Homme au sable rappelle le travail des alchimistes d’une part car ils offi-
cient dans une sorte de forge, alliant comme eux des métaux, et d’autre part
car ils cherchent à créer une vie automatique. On sait en effet que l’autre objec-
tif des alchimistes était de trouver la panacée, autrement dit la médecine uni-
9
verselle, pour atteindre la vie éternelle. Ces pratiques, de nos jours volontiers
rapprochées de la magie et de la sorcellerie et nimbées de mystère, incluent des
techniques et des instruments utilisés en physique, chimie et mécanique.
Jusqu’à la fin de la l’âge classique, chimie et alchimie se confondent. Ce n’est
qu’avec l’apparition des travaux scientifiques du XVIIIe siècle, et notamment
ceux de Lavoisier, que la chimie prend le pas et que l’alchimie est ravalée au
rang de pratique magique.
On peut noter que la pierre philosophale est l’objet de la quête du jeune sor-
cier et du méchant Voldemort dans le premier tome d’Harry Potter de J.K.
Rowling. De même, de nombreux symboles alchimiques sont encore présents
dans l’imaginaire, formant des topos de la littérature d’héroïc-fantasy en géné-
ral. Citons par exemple l’ouroboros, le serpent qui se mort la queue, symbole
du cycle éternel et de l’unité de la matière, que l’on trouve sur la couverture du
livre dans lequel entre Bastien dans L’Histoire sans fin de l’allemand Michael
Ende.
« tremble » sous son pas. Aucun signe normal ne précède sa visite : il ne frappe
pas, les domestiques ne l’annoncent pas. Il vient, pourrait-on dire, comme un
oiseau de mauvais augure, comme le hibou de l’homme au sable. Le père du
narrateur est lui-même soulagé que ce soit sa « dernière visite », comme le
montre l’exclamation « Dieu merci ! ». Coppélius est perçu par l’ensemble de la
famille comme un fléau, bien qu’il apparaisse pour le père comme un fléau
« nécessaire », duquel il faut préserver les enfants en les éloignant.
4 Lignes 163-164, Nathanaël décrit une réaction s’apparentant à une crise
d’hystérie ou d’épilepsie. Au XIXe siècle, les recherches en psychologie et en
médecine font des réactions violentes du corps et de l’esprit un sujet à la mode,
auquel E.T.A. Hoffmann s’intéresse, comme les romantiques en général.
5 Les expressions utilisées sont celles d’un enfant : le narrateur évoque un
« bruit plus violent que le tonnerre » (l. 153), par exemple. Le narrateur ne se
défait pas de son point de vue d’enfant, et n’analyse pas ses souvenirs avec sa
conscience d’adulte.
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7 Les lorgnettes sont de petites lunettes grossissantes qui sont encore
quelquefois utilisées au spectacle. Au XIXe siècle, les dames avaient parfois des
lorgnettes incluses dans leurs éventails. Elles leur permettaient de voir sans être
vues.
L’expression « regarder par le bout de la lorgnette » signifie d’une part consi-
dérer quelque chose en s’attachant à un détail qui fait perdre l’ensemble de
vue, et d’autre part faire preuve d’étroitesse d’esprit.
Les lorgnettes rapprochent encore Coppélius de l’homme au sable, puisque
l’on met son œil dans l’appareil, comme on donnerait son œil à l’homme au
sable.
6 Olympia est enfermée comme une princesse de conte de fées. Citons, par
exemple, Raiponse, enfermée dans sa tour, ou bien la Belle au bois dormant,
enfermée dans son château.
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7 On pourra donner aux élèves une banque de mots attribués aux diffé-
rentes parties du visage.
Le front plat, large, ridé, dégarni, bombé, bas, étroit, fuyant, haut, lisse
Les yeux noisettes, noirs, vairons, verts, bridés, bleus, brillants, écar-
quillés, en amande, enfoncés, éteints, étincelants, exorbités,
froids, globuleux, écartés, rapprochés, creux, rouges, injectés de
sang, à la pupille ouverte, à la pupille fendue, fixes, mobiles
Les cheveux auburn, blancs, blonds, châtains, cendrés, gris, poivre et sel,
roux, bouclés, clairsemés, crépus, drus, frisés, frisottés, hérissés,
lisses, ondulés, relevés, attachés, libres, coiffés à la mode, retenus
Les lèvres boudeuses, charnues, fines, gourmandes, minces, ourlées, pin-
cées, carmin, vermeil