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Revue numismatique

F. Rebuffat, Les enseignes sur les monnaies d'Asie Mineure. Des


origines à Sévère Alexandre.
Michel Amandry

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Amandry Michel. F. Rebuffat, Les enseignes sur les monnaies d'Asie Mineure. Des origines à Sévère Alexandre.. In: Revue
numismatique, 6e série - Tome 155, année 2000 pp. 333-335;

http://www.persee.fr/doc/numi_0484-8942_2000_num_6_155_2742_t1_0333_0000_2

Document généré le 08/06/2016


BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE 333

ancien du médaillier du Cabinet des Médailles de la Bibliothèque Royale de


Belgique est enfin livré au public. On doit s'en réjouir, mais déplorer que la
Bibliothèque Royale n'ait pas été en mesure d'en assurer la publication, ce qui
nous vaut un volume en anglais. On admirera enfin la jaquette, due au talent de
Stephen Sack, mais on regrettera que les planches n'aient pas la qualité des
monnaies et qu'elles soient souvent mal montées, les photos ayant tendance à
pencher en avant ou en arrière (ces deux critiques s'appliquant essentiellement aux
monnaies romaines).
M. Amandry

F. Rebuffat, Les enseignes sur les monnaies d'Asie Mineure. Des origines à
Sévère Alexandre, ВСЕ Supplément 31, EFA, 1997, in-8°, 454 p., 31 pi., ISBN
2-86958-096-7

Le sujet de ce livre est la réception ou la création de types à enseignes sur les


monnaies des villes d'Asie Mineure depuis la période pré-augustéenne jusqu'à
la fin du règne de Sévère Alexandre. Cette étude, qui pose le problème général
du fonctionnement des ateliers locaux et du rapport de leurs types avec les types
officiels, est aussi prétexte à vérifier la thèse de C. Bosch (JDAI, 1931, p. 426-
428) pour qui les types à enseignes se trouvent sur les grandes routes militaires.
Cet ouvrage comprend deux parties : la première, p. 13-357, est le catalogue
raisonné des monnaies qui portent des enseignes en Asie Mineure ; la seconde,
p. 361-410, tire la synthèse des enseignements du catalogue. La première aurait
pu être plus ramassée, en utilisant p. ex. un corps différent pour les descriptions
de monnaies (était-il de plus bien besoin de consacrer une ligne entière à la
mention « droit », une autre à celle de « revers » ?).
La lecture du catalogue est souvent irritante, car il fourmille d'erreurs,
d'imprécisions qui ne devraient plus être, après une si longue maturation. Les
quelques exemples ci-dessous ne sont pas limitatifs :
- p. 15, la frappe de cistophores en Asie a été interrompue en 67 et non en 63
av. J.-C. ; seules les émissions éphésiennes portent une date ; la référence à
Magie est obsolète et on s'attendrait à voir cité le travail de G. R. Stumpf,
Numismatische Studien zur Chronologie des Rômischen Statthalter in Kleinasien
(122 v. Chr. - 163 n. Chr), Saarbrucken Studien zur Archàologie und Alten
Geschichte, 4, 1991 ; le revers du cistphore de Tralles (n. 10 et pi. 1,3) ne porte
pas un trépied entre deux serpents dressés, mais bien un goryte ;
- p. 16-25, la pièce d'Apamée de Bithynie portant 3 signa au revers, type RPC
2003 et non 2004, est effectivement datable du début de la fondation de la
colonie ; le type est bien « destiné à célébrer d'autres corps que ceux de la légion »
et le meilleur parallèle à citer était la pièce de Philippes, type RPC 1651, qui
porte clairement la légende COHOR PRAE ; note 54, la référence précise est
Amandry, I, p. 85 ;
- une première version des p. 30-36 a été publiée dans le BSFN 1990,
p. 939-942 (la note 80 est imprécise), avec du reste la même erreur : p. 32, la
légende de revers de la monnaie d'Hortensius (RPC 1510 et non 1509) ne se lit pas
Q HORT XXVIR..., mais XVVIR... ; le trépied associé à cette légende ne
commémore pas « un probable tirage au sort des lots de terre par cléromancie », mais
bien la fonction de quindecemvir d'Hortensius ; la lecture complète de cette
pièce se trouve désormais dans S. Kremydi-Sicilianou, The Coinage of the

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Roman Colony of Dion, Biblioteca of the Hellenic Numismatic Society 4,


Athènes, 1996, p. 258-259, n° 1-6 et l'attribution à Cassandrea privilégiée ;
p. 33, la monnaie de Claude frappée par Caius Sertorius Brocchus, simplement
mentionnée dans RPC I, p. 402, a depuis été publiée par A. Burnett, « Two
missing governors », Character. Aphieroma sté Mando Oeconomidou, Athènes,
1996, p. 61-62 (elle figure dans RPC Supplément I, S-2101-A) ; son attribution
à la Bithynie est fondée sur des arguments sérieux ;
- le monnayage flavien de Laodicée, au nom de Claudia Zenonis, p. 37-40,
date évidemment du règne de Titus ; on cherche en vain la référence à M. Drâger,
Die Stâdte der Provinz Asia in der Flavierzeit, 1993, p. 87-89, 99 ;
- à propos de la mention du titre de Germanicus dans la titulature de Domitien,
p. 41, on est surpris de voir une référence à Bosch 1935, mais pas à T. V. Buttrey,
Documentary Evidence for the Chronology of the Flavian Titulature, Beitráge
zur Klassischen Philologie, Heft 112, 1980, qui consacre les p. 52-56 à
démontrer que ce titre date de l'été 83, non de 84 :
- la monnaie d'Hadrien Paris 388 frappée à Césarée, p.71-72, est
effectivement étrange ; la légende de droit se lit même HADRIANVS AVGVSTV et non
AVGVSTVS ; mais les arguments invoqués pour douter de son authenticité ne
sont pas contraignants ; l'A. prétend que le caractère hybride de la monnaie (latin
au droit, grec au revers) en fait un cas unique à Césarée ; il semble ne pas
connaitre les didrachmes hybrides de Trajan publiées par W. Metcalf, ANS
Annual Report 1983, p. 14 ou M. Amandry, BSFN 1986/3, p. 36-39 et qui
figurent dans W. Metcalf, The Silver Coinage of Cappadocia, Vespasian-Commodus,
NNM 1 66, New York, 1 996, p. 110, Conspectus 68 ; quant à la légende de revers,
elle figure sur des didrachmes et drachmes d'Hadrien à Césarée, Sydenham 261-
262, Metcalf, op. cit., Conspectus 90-91 ;
- sous Antonin, Cyzique a fait frapper deux séries portant au revers un
vaisseau, dont le modèle se rencontre sous Hadrien (p. 89-90, où il est dit que les
deux sesterces illustrés pi. V, 7 et 8, sont de même droit, ce qui est faux, l'un
présentant un buste lauré, drapé et cuirassé vu de trois quarts en arrière, l'autre un
buste lauré et cuirassé !) ; en fait, ce revers se trouvait déjà sur deux monnaies
d'Hadrien frappés à Cyzique inconnues de l'A. (voir F. Jodin, Le monnayage
hellénistique et impérial de Cyzique, d'Alexandre à Hadrien, thèse de
l'Universi-té p.
de 99,
Paris-Sorbonne
la monnaie ď[Paris
Antonin
IV],
frappée
1998 [cat.
à Périnthe
n° 175-176])
portant au
; revers un vaisseau
avec huit rameurs est illustrée pi. VI, 6 et non VI, 5 ;
- p. 125, les deux monnaies de Commode frappées à Cyzique illustrées pi.
VIII, 6 et 7 sont de même coin de droit : le droit de Paris 422 se décrit donc de
la même manière que celui de Paris 43 1 ;
- p. 153, la référence à la pièce de Commode frappée à Silandos est Kraft 87, 9 et
non 94 ; l'une des deux monnaies censées être de Crispine, pi. XI, 7, est en fait une
monnaie de Tralles de Commode, de même coin de droit que la pièce de Silandos ;
- p. 183-184, les monnaies de Nicée illustrées pi. XVI, 4 et XVI, 5 sont de
même coin de droit : la légende de droit des 2 pièces illustrées se lit A К M AT
KO-ANTQNIN ; la pièce illustrée pi. XVI, 4 n'est pas Paris 943 ; il se peut que
ce soit la pièce de Londres, BMC Bithynie (et non Mysie), p. 159, n° 49 ;
- p. 276-278, sont cataloguées des monnaies frappées à l'effigie de Julia
Domna à Tyane : celles qui sont illustrées pi. XXIV, 3 et 7 sont de même coin de
droit, ce qui n'a pas été vu, puisque la description des droits est différente ;

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BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE 335

- p. 331-332, les monnaies de Nicée illustrées pi. XXIX, 5, 6 et 8 sont de


même coin de droit : la légende de droit de ces 3 monnaies est donc M AYRH
ANTQNINOC АТГОТ (ce qui est lu comme un С pour les exemplaires illustrés
pi. XXIX, 5 et 6 est en fait un pan de draperie recouvrant l'épaule gauche).

En fait ce texte date, et il en va de même de la bibliographie.


Car même si le texte est millésimé 1991-1997, p. 415, il ne comporte aucune
référence à des ouvrages parus après 1990, à l'exception du RPC, daté de 1991
(en réalité 1992). Mais peut-être des lenteurs d'impression sont-elles
responsables de ces carences. La bibliographie est en outre émaillée de nombreuses
petites erreurs de graphies (Eckel pour Eckhel, la collection Mac Lean et non Mac
Clean, Hirsh et non Hirsch), de dates (Babelon, Rois de Syrie, daté de 1980 et
non 1890, Giard BNCMER I daté de 1968 et non 1976), d'imprécisions (article
de Barnes sans pages, article de Svoronos sur les médaillons de Tarse, paginé
ooo-ooo), même de faux titres (Crawford, RRC, développé, aussi bien dans les
abréviations, p. 418, que dans la bibliographie, p. 428, Coinage of the Roman
Republic ! Le vrai titre est évidemment Roman Republican Coinage). Si l'on
tient à citer le tome d'une revue qui ne pratique pas la tomaison continue, il
convient d'indiquer la série: sinon l'on se retrouve avec deux articles d'E.
Babelon publiés dans la RNum 11 : l'un en 1893, l'autre en 1907. Pour Miinsterberg,
il est curieux de ne citer que son quatrième article du NZ 1927, alors que l'on se
réfère à la réimpression de 1973 due à H. Engelmann et R. Merkelbach.
Les planches sont à l'unisson du texte : numérotées en chiffres arabes, alors
que, dans le catalogue, le renvoi se fait en chiffres romains, elles ont été
composées sans art. Beaucoup de pièces, qui se détachent sur un fond grisâtre, penchent
en avant ou en arrière. Le revers de l'exemplaire pi. 1,2 est tête bêche ; les
moulages de l'exemplaire pi. 14, 1 ne sont pas détourés.
Tous ces défauts ont tendance à masquer les acquis de cette étude. Les types à
enseignes (vexillum, signum ou aquild) ne se font pas l'écho d'événements locaux ;
ils évoquent banalement, sous des formes variées, l'empereur et l'armée romaine
avec ses diverses composantes, mettant en avant certains thèmes de la propagande
impériale (plus particulièrement le type du vaisseau avec des enseignes, ou parfois
l'empereur en personne entre deux étendards). Ils ne représentent qu'un faible
pourcentage des thèmes choisis par les cités pour leur monnayage. Ils apparaissent
en plus grand nombre dans les provinces impériales que sénatoriales.
Jusque sous Hadrien, les enseignes apparaissent surtout dans les colonies
romaines ; d'Antonin à Elagabale, l'usage de ces types se répand plus largement,
avec le souci des cités de se démarquer des types romains ; à partir de Sévère
Alexandre, ce monnayage se concentre dans quelques grands ateliers et il est
évidemment dommage que cette étude n'ait pas été poursuivie jusqu'à
l'extinction des provinciales romaines sous Tacite.
Il est peu vraisemblable que les séries aux enseignes aient pu être émises pour
payer la solde des légionnaires, tant leur production a été, dans l'ensemble,
relativement faible. On ne peut qu'approuver l'A. dans cette conclusion (p. 413),
même si celle-ci semble en contradiction avec ce qui a été dit auparavant (p. 41 1)
sur un « monnayage de masse destiné à fournir en numéraire les caisses de
l'Empire et à entretenir les armées ». La réfutation de la thèse de C. Bosch est
donc solidement étayée.
M. Amandry

RN 2000, p. 321-367

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