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Fiscalité approfondie Master sciences de gestion

Université Mohammed V-Agdal

Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales Rabat

Sujet :

Préparé par : Encadré par :


 El GUEDDARI Mohamed Amine Mr BOUSSETTA
 EL JAZOULI Sarah
 KNIFIDA Mohammed
 SADELLAH Ouiam
Fiscalité approfondie Master sciences de gestion

Sommaire

INTRODUCTION.....................................................................................................................................................................1
CHAPITRE I LES OPTIONS FISCALES...........................................................................................................................4
SECTION 1 LES CHOIX FISCAUX..........................................................................................................4
SECTION 2 LES OPTIONS FISCALES PRÉVUES PAR LA LOI MAROCAINE................................................5
CHAPITRE II OPTIONS FISCALES ET OPTIMISATION FISCALES DE L'IMPÔT SUR LE RÉSULTAT ...........6
SECTION 1 OPTIMISATION DU CHOIX DU RÉGIME D’IMPOSITION DES REVENUS..................................6
I. Le régime du résultat net réel..................................................................................................6
II. Le régime du résultat net simplifié..........................................................................................8
III. Le régime du bénéfice forfaitaire............................................................................................ 8
SECTION 2 OPTIONS FISCALES ET OPTIMISATION DU RÉSULTAT IMPOSABLE.......................................8
I. L‘augmentation des charges déductibles................................................................................ 8
1) Les provisions pour investissement................................................................................................... 9
2) Les provisions pour logement............................................................................................................ 9
3) Les amortissements dégressifs........................................................................................................... 9
II. Abattements ou imposition différée de certains produits et profits.......................................10
1) Subventions d’investissement.......................................................................................................... 10
2) Abattements ou exonérations sur les plus-values............................................................................. 10
3) Imposition différée des plus-values d’apports.................................................................................. 11
4) L’imputation des déficits fiscaux..................................................................................................... 11
SECTION 3 IR/IS, QUEL EST LE RÉGIME FISCAL À RETENIR ?............................................................12
I. Traitement des rémunérations des dirigeants et des intérêts qui leurs sont servis...............12
II. Taux d’imposition..................................................................................................................13
III. Modes de paiement de l‘impôt...............................................................................................14
CHAPITRE III OPTIONS FISCALES ET OPTIMISATION DE LA TAXE SUR LA VALEUR AJOUTÉE.............15
SECTION 1 L'OPTION POUR L'IMPOSITION À LA TVA........................................................................ 17
I. Les modalités pratiques de l'option.......................................................................................18
II. L'intérêt de l'option pour l'imposition à la TVA....................................................................18
SECTION 2 LE CHOIX DU RÉGIME D'IMPOSITION...............................................................................19
I. Le régime des encaissements.................................................................................................20
II. Le régime des débits..............................................................................................................20
III. Quel régime d'imposition choisir, encaissement ou débits ?.................................................21
SECTION 3 CHOIX DE LA PÉRIODICITÉ DE PAIEMENT........................................................................22
I. Le régime de la déclaration mensuelle..................................................................................22
II. Le régime de la déclaration trimestrielle..............................................................................23
CHAPITRE IV OPTIMISATION DES DROITS D’ENREGISTREMENT...................................................................24
SECTION 1 L’OPTIMISATION DU COÛT FISCAL LORS DE LA CONSTITUTION.......................................24
SECTION 2 L’OPTIMISATION DU COÛT FISCAL SELON LA FORME JURIDIQUE.....................................27
CONCLUSION........................................................................................................................................................................28
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INTRODUCTION

Chacun reconnaît l’importance de la gestion financière, de la gestion commerciale, de la


gestion sociale…elles conditionnent le développement voire la survie des entreprises. L’influence
de la gestion fiscale ; quant à elle; n’est pas négligeable dans l’organisation, quel qu’en soit le
stade de développement, dans la mesure où la fiscalité constitue, à la fois, une charge financière
et une contrainte d’ordre administratif.

L’optimisation fiscale consiste à gérer la fiscalité à laquelle l’entreprise est soumise de la


meilleure façon possible, ceci suppose donc a priori l’existence d’options ouvertes au chef
d’entreprise. Dans l’optique de d’augmenter son profit et minimiser sa charge d’impôts, ce
dernier va devoir choisir la meilleur option offertes par la loi.
Opter, au sens juridique, c’est exercer la faculté, le droit de choisir librement entre
plusieurs situations légales, le chef d’entreprise dispose donc d’une liberté de gestion fiscale
reconnue par la doctrine et la jurisprudence. Ceci signifie que l'administration fiscale ne peut
intervenir dans la gestion ; il ne lui appartient pas d'apprécier l'opportunité ou le bien-fondé des
mesures prises par le chef d'entreprise. L’administration ne peut ainsi remettre en cause les
décisions de gestion prises par le chef d'entreprise, dès lors qu'elles sont conformes aux
dispositions édictées par la loi fiscale.

Quelles sont les différentes options fiscales qui s’offrent à l’entreprise en matière
d’optimisation de sa charge d’impôt ?

Pour tenter de répondre à cette problématique, le présent travail se propose de traiter


dans un chapitre préliminaire les différentes options fiscales en matière d’impôt sur les sociétés,
d’impôt sur les revenus, de taxe sur la valeur ajoutée et de droits d’enregistrement, dans un
chapitre suivant l’optimisation du résultat imposable, ensuite l’optimisation de la taxe sur la
valeur ajoutée et en guise de troisième chapitre l’optimisation des droits d’enregistrement.
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Chapitre I Les options fiscales


L’entreprise, dans une optique de gestion optimale de sa fiscalité, cherche à minimiser
dans le cadre légal, sa charge d’impôts, ainsi, elle est amenée à décider du choix de l’option la
plus intéressante

Section 1 Les choix fiscaux

.A ce titre, on distingue entre les choix fiscaux stratégiques et les choix fiscaux tactiques
Choix fiscaux stratégiques : les choix stratégiques sont des orientations
fiscales qui se projettent sur le moyen voire le long terme et qui ont des
incidences fiscales non négligeables : Le choix envisagé est-il irrévocable ?
L’entreprise conserve-t-elle la possibilité de rétablir la situation antérieure ?
Ce sont des orientations majeures qui s’exercent occasionnellement par les
hauts responsables de l’entreprise, on cite le choix du mode d’imposition des
résultats, le choix du régime fiscal sous lequel sont placées certaines
opérations exceptionnelles telles que les scissions, fusions…

Choix fiscaux tactiques : ces choix, à l’inverse des précédents, s’exercent


de façon régulière et non occasionnelle, ils sont de moindre portée fiscale,
cependant les choix fiscaux ne doivent pas être négligés car leur exercice
réfléchi peut à terme procurer un avantage distinctif à l’entreprise concernée.
On peut évoquer le choix d’un mode d’amortissement, d’une technique de
valorisation, d’un mode de calcul d’une plus-value, d’une technique
d’imputation d’un déficit,...
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Section 2 Les options fiscales prévues par la loi marocaine

Les choix fiscaux sont multiples et diffèrent d’un impôt à un autre, dans ce
point, on présentera les importantes options prévues par la loi marocaine en matière
d’impôt sur les sociétés, d’impôt sur les revenus, de la taxe sur la valeur ajoutée et des
droits d’enregistrement.
Les options fiscales en matière d’impôt sur les sociétés : dans ce
point, l’entreprise a plusieurs possibilités : elle peut opter pour l’IS si
elle est soumise à l’IR, elle peut également opter pour le non paiement
de certains acomptes sur l’IS, elle peut opter pour le régime de faveur
en cas de fusion de sociétés, opter pour l’imposition forfaitaire au taux
réduit de 8% des sociétés étrangères (non résidentes), ou choisir la
zone de localisation pour bénéficier de taux d’impositions réduits.

Les options fiscales en matière d’impôt sur les revenus : dans ce


cadre, l’entreprise peut également choisir la zone de localisation pour
bénéficier de taux d’impositions réduits, elle a la possibilité de choisir
entre les régimes d’imposition à savoir le régime du résultat net
simplifié, le régime du résultat net réel et régime du bénéfice
forfaitaire, l’entreprise soumise à l’IR peut opter aussi au choix entre
inscrire au bilan ou maintenir au patrimoine privé les éléments tels que
les terrains, les titres, les dettes…et opter pour l’IS au lieu de l’IR.

Les options en matière de la taxe sur la valeur ajoutée :


l’entreprise peut choisir ou non l’assujettissement total ou partiel à la
TVA, opter pour l’un des régimes d’imposition à la TVA : régime des
débits ou régime des encaissements, choisir la périodicité de paiement
de la TVA : régime mensuel ou régime trimestriel, l’option ou non pour
l’achat en exonération de la TVA, le choix entre la séparation des
activités (taxables et celles non taxables).

Les options en matière de droits d’enregistrement : dans ce cadre,


l’entreprise peut choisir les modalités d’imputation du passif en cas

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d’apports à titre onéreux, elle peut opter aussi pour le régime de faveur
encas de fusion des sociétés.

Chapitre II Options fiscales et optimisation fiscales de l'impôt sur le résultat

Section 1 Optimisation du choix du régime d’imposition des


revenus

L’IR est un impôt direct qui frappe les revenus et profits des personnes
physiques et des personnes morales n’ayant pas opté pour l’IS.
Il s’agit donc d’un prélèvement sur es revenus et es profits réalisés par les
entreprises individuelles, les sociétés de fait et les sociétés de personnes (sociétés en
commandite simple et les sociétés en nom collectif) ne comprenant que des personnes
physiques.
Ce prélèvement touche les revenus et profits suivant ;
 Les revenus provenant des exploitations agricoles ;
 Les revenus salariaux et revenus assimilés ;
 Les revenus et profits fonciers ;
 Les revenus et profits immobiliers ;
 Et les revenus professionnels.
C’est cette dernière catégorie de revenus qui sera développée dans ce travail.
Le législateur marocain distingue trois régimes d’imposition des revenus
professionnels : Il s’agit notamment du régime du résultat net réel, qui constitue le
régime du droit commun, du régime du résultat net simplifié et du régime du bénéfice
forfaitaire qui constituent les régimes optionnels.
L’option pour l’un de ces deux derniers régimes d’imposition, au cas où il est
possible, est subordonnée à des seuils de chiffre d’affaires par activité.
Les conditions de soumission et de possibilité d’option prévues par la loi sont
résumées dans le tableau ci-après :

Résultat Résultat Bénéfice


Net réel net simplifié forfaitaire
Activités de fabrication et
de vente de produits CA>4.000.000 2.000.000<CA<4.000.000 CA<2.000.000
artisanaux et la vente en
gros des denrées
alimentaires dont es prix
sont réglementés

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Pour les professions


commerciales, CA>2.000.000 1.000.000<CA<2.000.000 CA<1.000.000
industrielles ou
artisanales
Professions libérales et
autres activités (sauf CA>500.000 250.000<CA<500.000 CA<250.000
exclusion)

Le choix d’un régime optionnel peut constituer une véritable source d’optimisation
fiscale ou au contraire générer une surcharge fiscale. Il est donc indispensable pour
une entreprise d’évaluer au préalable les conséquences d’un tel choix.

I. Le régime du résultat net réel


C’est le régime de droit commun. Il est de ce fait, et à défaut d’option pour un
autre régime d’imposition pour les entreprises qui ont cette possibilité, appliqué aux
résultats générés par toute entreprises quelle que soit sa forme, exception faite des
sociétés de capitaux et des sociétés de personnes comprenant au moins une personne
morale ; sont donc soumises à ce régime d’imposition les entreprises individuelles, les
sociétés de fait et les sociétés à commandite simple, les sociétés en participation et les
sociétés en nom collectif dont tous les associés sont des personnes physiques.
Le résultat net réel (revenu professionnel imposable) est déterminé d’après
l’excédent des produits sur les charges de l’exercice, engagés ou supportées pour les
besoins de l’activité imposable, en application de la législation et de la réglementation
comptable en vigueur, modifié, le cas échéant, conformément à la législation et à la
réglementation fiscale en vigueur (passage du résultat comptable au résultat fiscal.

Comparé au régime du résultat net simplifié, ce régime offre la possibilité de


déduire les provisions et es déficits reportables du résultat d’un exercice donné dans
les limites prévues par la loi.
En pus de la possibilité de déduction des provisions et du report des déficits fiscaux, il
permet à l’entreprise de déterminer sa base imposable à l’IR d’après la comptabilité
au lieu d’un forfait approximatif, ce qui est e cas dans le régime du bénéfice
forfaitaire.

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II. Le régime du résultat net simplifié

L’option pour ce régime est offerte aux contribuables qui exercent leur activité
à titre individuel ou dans le cadre d’une société de fait et dont le chiffre d’affaire par
activité est située dans les tranches prévues.
Comme son nom l‘indique, il s’agit d’un régime simplifié pour lequel les
obligations comptables sont allégées et la base imposable est déterminée sur la base
d’une comptabilité de caisse (ou de trésorerie) ne tenant en compte que des
encaissements et des décaissements réalisés.
Comparé au régime du résultat net réel, les entreprises qui optent pour ce
régime bénéficient d’un allégement des obligations comptables mais elles perdent le
droit de déduire les provisions et de reporter leurs déficits fiscaux.
Confronté au régime du bénéfice forfaitaire et à l’instar du régime de résultat net réel,
il donne à l’entreprise la possibilité de déterminer d’une manière plus ou moins
précise son résultat imposable et de constater des résultats fiscaux déficitaires.

III.Le régime du bénéfice forfaitaire

Comme pour e régime du bénéfice net simplifié, i s’agit d’un régime forfaitaire
offert aux entreprises individuelles et aux sociétés de fait dont le chiffre d’affaires par
activité ne franchit pas es limites mentionnées dans le tableau ci-dessus.
L’intérêt d’opter pour ce régime réside dans le fait que l’entreprise n’est pas
obligée, du moins selon la loi fiscale, à tenir une comptabilité en bonne et due forme
si l’entreprise n’est pas assujettie à la TVA. Néanmoins, les entreprises réalisant
fréquemment des déficits, n’auront pas intérêt à opter pour ce régime.

Section 2 Options fiscales et optimisation du résultat


imposable
I. L‘augmentation des charges déductibles

L‘augmentation des charges déductibles est une opération possible pour les
sociétés soumises obligatoirement ou sur option à l’IS, les entreprises soumises au
régime du résultat net réel et dans certaines mesures pour les autres entreprises
soumises à l’IR professionnel( déductibilité non admise des provisions).

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1) Les provisions pour investissement

La provision pour investissement peut être constituée dans la limite de 20% du


bénéfice fiscal après report déficitaire et avant impôt, et ne doit pas dépasser 30% du
montant de l’investissement.
Cette provision doit être affectée à la réalisation d’investissements en biens
d’équipement, matériel et outillage ou à l‘acquisition des terrains et constructions à
usage professionnel, à l’exclusion des véhicules de tourisme. Elle peut être ainsi
utilisée pour des fins de restructuration ou de recherche et de développement.
Ainsi constituée, la provision pour investissement doit être utilisée dans l’un
des projets susvisés avant l’expiration de la troisième année suivant celle de sa
formation.
Toutefois, la part de la provision non utilisée conformément à son objet ou
hors délai doit être rapportée par l’entreprise, ou à défaut d’office par l’administration
fiscale.

2) Les provisions pour logement

Ces provisions peuvent être constituées pour aimanter un fonds destiné :


à l’acquisition ou la construction par l’employeur de logements affectés aux
salariés de l’entreprise à titre d’habitation principale ou la constitution d’un fonds
destiné à l’octroi aux dits salariés de prêts en vue de la constitution ou l’acquisition
des logements d’habitation principale.
Ces provisions sont constituées dans la limite de 3% du bénéfice fiscal après
report déficitaire et avant impôt et doivent être utilisées conformément à leur objet
avant l’expiration de la troisième année suivant celle de leur constitution ou celle du
remboursement du prêt.

3) Les amortissements dégressifs

L’amortissement dégressif est une option irrévocable qui consiste pour une
entreprise à amortir ses biens d’équipement acquis, à l’exclusion des immeubles
quelle que soit leur destination et des véhicules de transport de personnes, non pas
selon un rythme linéaire mais suivant un rythme décroissant. Il permet à l’entreprise
de récupérer le plus rapidement possible la valeur de l’immobilisation.

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La pratique des amortissements dégressifs engendra ainsi des incidences


sur la trésorerie de l’entreprise vu les décalages qu’elle met en jeu en matière de
recouvrement de l’impôt.
Cet amortissement doit être pratiqué dés la première année d’acquisition
dés bien concernés et non celle de leur utilisation.

II. Abattements ou imposition différée de certains produits et


profits

1) Subventions d’investissement

Les subventions d’investissement correspondent à des sommes reçues de


l’Etat, des collectivités locales ou des tiers. Ces produits doivent être, en principe,
rapportés à l’exercice au cours duquel ils ont été perçus. Toutefois, une possibilité de
l’étalement de leur réintégration sur la durée d’amortissement des biens financés par
ladite subvention, est accordée aux entreprises bénéficiaires.
Il s’agit là d’une simple imposition différée, car l’impôt est certain quant à son
exigibilité et à son montant ; avec un étalement de la matière imposable sur plusieurs
années, au lieu de faire subir la charge d’impôt par un seul exercice.

2) Abattements ou exonérations sur les plus-values

C’est le cas, notamment, des plus-values nettes globales constatés ou réalisées


par les entreprises en cours ou en fin d’exploitation suite à la cession ou le retrait
d’éléments d’actif incorporel ou corporel. Ces plus-values bénéficient sur option soit :
 d’un abattement sur la plus-value nette globale dont le taux est
fonction de la durée de détention des éléments d’actif (25% si la
durée est supérieure à 2 ans et inférieure ou égale à 4 ans ; 50%
si cette durée est supérieure à 4 ans) ;
 d’une exonération totale de la plus-value réalisée en cours
d’exploitation si l’entreprise s’engage à réinvestir le produit
global de la cession dans un délai maximum de trois ans suivant
la date de clôture dudit exercice et de conserver es biens objet
de l’investissement pendant un délai de cinq ans minimum.

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3) Imposition différée des plus-values d’apports

Il s’agit ici de la plus-value nette réalisée à la suite de l’apport ou de la cession


de l’ensemble des éléments de l’actif immobilisé et des titres de participation par des
sociétés fusionnées. Cette plus-value ne sera pas imposée entre les mains de ces
dernières à condition que la société absorbante ou née de la fusion s’engage à :
 reprendre, pour leur montant intégral, les provisions dont l’imposition
est différée ;
 réintégrer dans ses bénéfices imposables, la plus-value nette réalisée
par chacune des sociétés fusionnées sur l’apport.
Dans ce cas, il y a lieu de distinguer deux situations :
 la première situation est celle où la valeur d’apport des terrains,
construits ou non, est supérieure ou égale à 75% de la valeur globale de
l’actif net immobilisé apporté ;
 la seconde est celle où la valeur d’apport des terrains, construits ou
non, est inférieure à 75% de la valeur globale de l’actif net immobilisé
apporté.
Dans la première situation, la plus-value réalisée sur l’ensemble des éléments
de l’actif immobilisé, compte tenu des abattements prévus, est réintégrée au résultat
du premier exercice clos après la fusion.
Dans la seconde situation, uniquement la plus-value réalisée sur les titres de
participation et les éléments amortissables sera réintégrée et ce sur une période de dix
ans au maximum. La plus-value réalisée sur les éléments non amortissables s’ajoutera
aux plus-values constatées ou réalisées ultérieurement sur ces éléments.

III. L’imputation des déficits fiscaux

L’adoption du régime du résultat net réel ou celui de l’IS confère à l’entreprise


le droit d’imputer sur les résultats postérieurs positifs le déficit fiscal constaté au titre
d’un exercice déterminé. Cependant, les déficits fiscaux réalisés par les entreprises
soumises au régime du résultat net réel ne peuvent être que constatés et ne sont donc
pas reportables.
Il s’agit ici d’un différé d’imposition puisque la déductibilité du déficit, qui
réduit le résultat imposable est différé sur autant d’exercices qui permettent
l’absorption d’un tel déficit.

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Toutefois, l’entreprise qui dégage des déficits fiscaux a intérêt à distinguer


entre lés déficits hors amortissements qui ne sont que sur quatre exercices comptables
et la partie des déficits liée aux amortissements qui peut être reportée sans limitation
dans le temps et qui constituera une véritable source d’optimisation fiscale du fait que
l’entreprise pourra utiliser cette partie des déficits au moment qu’elle juge utile.

Section 3 IR/IS, quel est le régime fiscal à retenir ?

Comme il a été précisé précédemment, les sociétés de personnes ne


comprenant que des personnes morales peuvent, à leur demande, opter pour
l’imposition sous le régime de l’impôt sur les sociétés et bénéficier ainsi des mêmes
règles applicables aux sociétés soumises à cet impôt.
L’option pour l’imposition des résultats sous le régime de l’impôt sur les
sociétés, pouvant constituer une source d’optimisation fiscale, est une question pour
laquelle il n’est pas aisé de donner une réponse catégorique et absolue.
En effet, malgré la grande similitude des règles de détermination du résultat
fiscal sous les régimes de l‘impôt sur le revenu et le régime de l’impôt sur les
sociétés, notamment entre le régime du résultat net réel et celui de l’impôt sur les
sociétés, on peut relever trois différences marquantes pouvant influencer la décision
de lever ou non l’option. Il s’agit du traitement fiscal de la rémunération des
dirigeants des sociétés de personnes et des intérêts qui leurs sont servis, des
différences des taux d’imposition et des modes de paiement de l’impôt.

I. Traitement des rémunérations des dirigeants et des


intérêts qui leurs sont servis

Les prélèvements effectués par l’exploitant d’une entreprise individuelle, ou


les membres dirigeants des sociétés de personnes ne comprenant que des personnes
physiques et n’ayant pas opté pour l’IS ne peuvent être assimilées à des salaires et ne
sont donc pas déductibles de la base imposable.
En effet, l’exploitant d’une entreprise individuelle et les dirigeants d’une
société de personnes sont propriétaires de leur entreprise qui ne constitue d’ailleurs
qu’un élément de leur patrimoine. Toute rémunération est donc considérée comme un
simple prélèvement sur les bénéfices.

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Cependant, en optant pour l‘IS, ces sociétés peuvent déduire de leur base
imposable les rémunérations versées aux dirigeants si celles-ci correspondent à un
travail effectif.
Ainsi que les intérêts servis au principal associé d’une société de personnes ne sont
pas déductibles du résultat imposable

II. Taux d’imposition

L’un des principaux traits distinctifs entre l’IS et l’IR est que le premier est un
impôt proportionnel alors que le second est progressif. En effet, l‘IS est un impôt dont
le taux est fixe quelle que soit l’importance du résultat fiscal alors que le taux de l’IR
augmente au fur et à mesure que la base imposable augmente.
Il appartient donc aux entreprises, qui ont la possibilité de choisir, d’évaluer le
coût fiscal des deux modalités d’imposition avant de décider de lever ou de ne pas
lever l’option.

En ignorant les abattements dont peut bénéficier un redevable à l’IR dont le


revenu professionnel imposable est supposé dépassant la tranche supérieure, essayons
de comparer le coût fiscal des de régimes d’imposition.
Dans une première situation on supposera qu’aucune distribution des
bénéfices ne sera effectuée et dans la seconde on supposera que la totalité du bénéfice
net réalisé par une société soumise à l’IS (supposé égal à la capacité
d’autofinancement) sera distribuée.

Cas de non distribution des bénéfices


Dans cette situation on aura :
T = 0,42R 16500 et T’=03R (avec : T est l’impôt à payer si l’entreprise opte pour l’IR
et T’est l’impôt à payer si l’entreprise opte pour l’IS)
Si on pose T= T’
On aura R =137500
On en conclu que l’entreprise aura intérêt à être imposée sous le régime de l’impôt sur
les sociétés dés que son résultat dépassera137500DH

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Cas où la totalité des bénéfices sera distribuée


Dans cette situation l’impôt que doit payer une société soumise à l’Is est :
T’= 0,3R – 0,2 (1 – 0,3) R = 0,44R
L’entreprise aura donc intérêt à opter pour l’IR quel que soit l’importance de son
résultat

III. Modes de paiement de l‘impôt

Là aussi, une autre opportunité s’ouvre aux entreprises soumises à l’IR ; en


optent pour l’IS, ces entreprises pourraient bénéficier d’un système de paiement de
l’impôt beaucoup moins lourd que celui de la cotisation minimale ; il s’agit du
système des acomptes provisionnels dont l’intérêt se manifeste à deux niveaux :
Le système des acomptes provisionnels permet à l’entreprise de payer par
anticipation son impôt sur plusieurs fois au lieu de le faire en une seule. Le montant
ainsi payé par anticipation fera l’objet d’une régularisation dés que les résultats de
l’exercice soient définitivement connus.
Cette régularisation affectera différemment la trésorerie de l’entreprise, selon
que ses résultats accuseront une progression ou une baisse. Dans la première situation,
l’entreprise bénéficiera d’un étalement du paiement de son impôt sur cinq périodicités
alors que dans la deuxième situation, l’impact sur la trésorerie de l’entreprise est
négatif du fait que l’entreprise avait payé plus d’impôt qu’il ne le faudrait.

L’autre avantage donné par ce système est la possibilité, pour toute société qui
estime que le montant qui sera payé au titre de l’année n’atteindra pas celui acquitté
au titre de l’année précédente suite à une baisse de l’activité, de s’abstenir à verser les
acomptes au moment où elle estime que le montant versé est suffisant pour couvrir
l’impôt dont elle sera redevable. Toutefois, s’il s’avère que les prévisions sont
inexactes et que le montant de l’impôt effectivement dû est supérieur de plus de 10%
à celui des acomptes versés, des majorations et intérêts seront infligées à la société en
question.

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Pour se prémunir contre cette situation, il faut que :


IS effectivement dû pour un exercice N < Acomptes versés en (N) + 0,1Acomptes
versés en (N)
Or l’IS effectivement dû pour l’exercice (N) = 0,3 Résultat (N)
 0,3 Résultat (N) < 1,1 Acomptes versés (N)
Acomptes versés (N) > (0,3/1,1) Résultat (N)
Ainsi, pour qu’elle ne soit pas sanctionnée, l’entreprise ne doit pas s’abstenir de payer
les acomptes prévisionnels que lorsque le montant déjà décaisser dépassera 28% du
résultat prévisionnel de l’exercice en cours. Il faut, toutefois que le montant des
acomptes payés ne soit pas inférieur à la cotisation minimale.
Les adhérents à ces centres de gestion agréés bénéficient d’un abattement de
15% appliqué à leur base d’imposition à l’IR.

Chapitre III Options fiscales et optimisation de la taxe sur la valeur ajoutée

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La taxe sur la valeur ajoutée, est, avec l’impôt sur les sociétés et l’impôt sur le
revenu, l’un des trois grands impôts qui forment l’ossature du système fiscal marocain
Elle fait l’objet de la loi 30-85 qui a été promulguée par le dahir n°1-85.347 du
20 décembre 1985, elle est entrée en vigueur à compter du 1er Avril 1986.
En fait, la T.V.A est un impôt réel, déclaratif, unique et dont le rendement est
important parmi les recettes fiscales.
C’est un impôt réel, dans le sens qu’il est classé parmi les impôts indirects, qui
sont liés à la matérialité de l’opération taxable, qui frappent le chiffre d’affaires de
l’entreprise, quelle que soit sa forme juridique.
La T.V.A est, en outre, un impôt déclaratif, dans la mesure où c’est le
redevable qui fait la déclaration de son chiffre d’affaires, collecte l’impôt et le paie au
trésor, le tout, sous le contrôle de l’administration.
C’est aussi un impôt unique, en ce sens que la T.V.A ne grève qu’une seule
fois la valeur finale du produit et ce, quel que soit le nombre d’agents économiques
ayant contribué à la formation de cette valeur.
Et enfin, c'est un impôt indirect sur la consommation qui est directement
facturé aux clients sur les biens qu'ils consomment ou les services qu'ils utilisent.
Cette charge ne touche pas les entreprises, elles jouent seulement un rôle
d'intermédiaire entre l'État et le client.

Pour qu’il y ait imposition de la T.V.A, trois conditions doivent être remplies :
 Il faut qu’il y ait une opération taxable, c’est-à-dire qui ne soit
ni exonérée, ni en dehors du champ d’application de la T.V.A ;
 Il faut que l’opération soit réalisée par une personne imposable
dans le cadre de cette opération ;
 Il faut que l’opération soit réalisée au Maroc (principe de la
territorialité).

L'entreprise, considérée, comme intermédiaire entre l'Etat et les


consommateurs qui apportent cette taxe, a pour tache de calculer et de verser les
montants dus à la fin de chaque mois.
o Elle est d'une part vendeuse et collecte la TVA sur les
biens et service;

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o Elle est consommateur, puisqu'elle achète des biens et


services qui entrent dans son cycle d'exploitation et paie par la suite
une taxe sur ses achats.
o Par conséquent, à la fin de chaque période d'imposition,
l'entreprise doit procéder à une régularisation de sa situation vis-à-vis
du trésor en lui acquittant la différence entre le montant qu'elle a
collecté et celui qu'elle a réglé à ses fournisseurs. En général :

TVA due = TVA sur ventes – TVA sur achats

Donc en principe, la TVA ne représente pas une véritable charge pour


l'entreprise exceptée par les coûts administratifs que sa gestion engendre. Dans le
cadre des opérations d'exploitation d'une entreprise, le dirigeant se trouve amené à
opter ou non pour l'assujettissement à la TVA, à choisir ou réexaminer le régime
d'imposition en matière de TVA et aussi à choisir la périodicité de paiement.
La trésorerie revêt un rôle central pour l'entreprise, puisqu'elle lui permet de
financer son activité et d'assurer, par la suite sa pérennité. Normalement, tous les
impôts, payés par l'entreprise, influence sa trésorerie, on s'intéressera particulièrement
à la taxe sur la valeur ajoutée et son impact sur la trésorerie de l'entreprise, et les
possibilités offertes par les règles fiscales marocaines afin d'optimiser le traitement de
cet impôt.

Section 1 L'option pour l'imposition à la TVA

Les articles 90 et 91 de la loi relative à la TVA du dahir N° 1-06-232 du 31


décembre 2006 ont donné la possibilité à certains contribuables non assujettis à la
TVA d'opter pour l'imposition à cette taxe. Selon ces deux article :
Peuvent sur leur demande, prendre la qualité d'assujettis à la taxe sur la
valeur ajoutée :
- Les commerçants et les prestataires de services qui
exportent directement les produits, objets, marchandises ou services
pour leur chiffre d'affaires à l'exploitation;

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- Les ventes et prestations réalisées par les petits


fabricants et les petits prestataires qui réalisent un chiffre d'affaire
annuel égal ou inférieur à cent quatre vingt mille (180000) dirhams;
- Les revendeurs en l'état de produits autre que ceux
énumérés à l'article 91(I-A-1°,2°,3° et 4°1);

I. Les modalités pratiques de l'option

-La portée de l'option : L'option est en principe globale. Toutefois, elle peut
porter uniquement sur une partie des ventes de produits ou des prestations dans
la mesure où une entreprise exerce deux ou plusieurs activités exonérées ou non
soumises à la taxe. De même, l'option peut concerner un seul client.
-Délai et forme de l'option : Selon l'article 90 de la loi relative à la TVA, la
demande d'option doit être adressé sous pli recommandé au service local des
impôts dont le redevable dépend et prend effet 30 jours à compter de la date
d'envoi de la déclaration de l'entreprise concernée. La dénonciation de l'option
(ou la déclaration de cessation d'activité) doit être produite dans le mois qui suit
la date de cession ou de cessation de l'activité.

II. L'intérêt de l'option pour l'imposition à la TVA

IL y a lieu à distinguer deux cas : cas des exportateurs et celui de certains


petits fabricants et prestataires.

Cas des exportateurs


Les entreprises exportatrices sont exonérées de la TVA pour leur chiffre
d'affaires à l'exploitation. C'est d'ailleurs le cas dans la plupart des pays ayant adopté
la TVA, le principal argument d'une telle mesure est la promotion des produits
nationaux sur les marchés internationaux.
Cependant, malgré qu'exonérées, les entreprises exportatrices peuvent déduire
la TVA ayant grevé leurs achats destinées à l'exportation. Ainsi les entreprises
exportatrices sont obliger de débourser une TVA au niveau de l'approvisionnement
sans pouvoir la collecter au stade de la vente, de plus la TVA n'est pas rémanente sur

1
Pain, couscous, semoules, farines, lait, sucre et dattes conditionnées;

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les exportations, mais récupérable. La loi permet dans ce cas aux exportateurs d'opter
pour l'assujettissement au titre de leur chiffre d'affaires à l'export.
Cet assujettissement à la TVA offre aux contribuables deux possibilités, en
l'occurrence : la récupération des taxes payées en amont sur le montant du crédit de
TVA, par voie de demande de remboursement, et l'achat en suspension de taxes
auprès des fournisseurs assujettis en adoptant un régime dit suspensif, (article 94 de la
loi relative à la TVA).
C'est une solution plus pratique et moins coûteuse qui permet aux entreprises
exportatrices d'économiser la TVA qu'elles devraient normalement débourser à
l'approvisionnement, ce qui leur créera un besoin de financement en instance d'être
remboursées par le trésor. D’où un avantage considérable sur le plan de trésorerie.

Cas des petits fabricants et prestataires

L'intérêt d'opter pour la TVA pour ces personnes peut se justifier, à ce niveau,
par deux avantages et qui concernent respectivement :
- La possibilité de déduire de la TVA ayant grevé les
charges d'exploitations et les biens d'investissement. Ainsi, la déduction
de la TVA concerne aussi bien l'achat des biens que des services. Pour
cela, la TVA n'est plus considéré comme un élément de charge mais
devient sans incidence sur le compte de produits et charges des
contribuables ayant opté pour la taxation;
- La possibilité de permettre à leurs clients de déduire la
TVA facturée. En effet si les clients de ces personnes sont
majoritairement assujettis à la TVA, il est plus intéressant pour eux de
recevoir une facture toutes taxes comprises (TTC) comprenant une TVA
déductible.

Section 2 Le choix du régime d'imposition

Le régime d'imposition à la TVA concerne le fait générateur, par fait


générateur, il faut entendre la réalisation des conditions légales qui entraînent
l'exigibilité de la taxe.

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L'exigibilité est "" le droit que le trésor public peut faire valoir, à partir d'un
moment donné, auprès du redevable pour obtenir le paiement de la taxe".
Ainsi au Maroc, le droit commun institue l'encaissement comme fait générateur.
Toutefois les entreprises si elles le désirent, et, s'il coïncide avec leurs besoins de
gestion, peuvent opter pour le régime de facturation ou des débits.

I. Le régime des encaissements

Ce régime est connu aussi sous le nom du régime de droit commun. C'est-à-
dire, en l'absence de formalisation de l'option pour le régime des débits, ce régime est
retenu d'office par l'administration fiscale comme régime adopté par le contribuable.
Il y a encaissent lorsque l'entreprise procède à la perception des sommes à
quelque titre que ce soit (prix de marchandises, avances, acomptes, arhes…), les
avances et les acomptes représentent des paiements partiels, ils entraînent, par
conséquent l'exigibilité de la taxe, de même pour les arrhes, sauf en cas de leur
abandon ou s'ils revêtent le caractère de dommages- intérêts non taxables.
Lorsque des opérations à terme sont payées par effet de commerce,
l'encaissement est considéré comme effectif à l'expiration du terme. En cas de
compensation ou d'échange, le fait générateur coïncide avec la livraison des
marchandises, l'exécution du service ou le règlement du compte client.
Pour la livraison à soi même, le fait générateur est constitué, soit par la date de
livraison (biens meubles), soit par al date de l'achèvement des travaux (biens
immeubles). Peu importe que le règlement ait lieu ou non.
Le fait générateur de la taxe sur la valeur ajoutée est constitué par
l'encaissement total ou partiel du prix des marchandises, des travaux ou des services.
Ainsi, par encaissement, il faut entendre l'ensemble des flux ayant une incidence sur
les comptes de trésorerie (Caisse, Banque, CCP, etc.).

II. Le régime des débits

Les entreprises qui effectuent des opérations dont l'exigibilité est constituée
par l'encaissement peuvent être autorisées à acquitter la taxe d'après leurs débits. Ainsi
les entreprises désirant opter pour le régime des débits doivent présenter une
déclaration au service des impôts dont elles relèvent avant le 1er janvier, ou pour les

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nouvelles entreprises dans les trente jours qui suivent la date de leur début d'activité.
Une liste des clients débiteurs doit être jointe à ladite déclaration.
Au Maroc, ce régime est institué comme un régime d'option, le fait générateur
coïncide avec l'inscription de la créance au débit du compte client, c'est-à-dire, en
général, à la date de la facturation, c'est en quelque sorte un avancement de
l'exigibilité de la TVA qui peut paraître défavorable pour la trésorerie de l'entreprise.
C'est souvent pour des raisons de commodités comptables et d'unité de règle
d'exigibilité de la taxe que les entreprises optent pour le régime des débits. Cette
exigibilité permet, entre autre, à l'entreprise de récupérer à la TVA sur les achats,
même avant le règlement effectif à condition que ce règlement soit prévu par effet de
commerce. C'est une dérogation à la règle principale de l'exercice de droit à déduction
qui est le déboursement effectif des sommes dues aux fournisseurs.

III. Quel régime d'imposition choisir, encaissement ou


débits ?

Dans le cas d'une entreprise assujettie à la TVA en amont ou en aval, la


réponse parait évidente, puisque le régime de l'encaissement offre l'avantage
indéniable matérialisé dans le fait que la TVA sur le chiffre d'affaire n'est déclarée
qu'au titre du mois ou elle est collectée. L'entreprise bénéficiera de ces ressources
pendant tout le temps nécessaire à la déclaration et au déboursement effectif de la
taxe. L'entreprise ne souffre donc que du décalage d'un mois et du temps nécessaire
pour récupère la TVA déductible.
Toutefois l'entreprise peut s'approprier une ressources nette dans le cas où la
TVA collectée sera d'un montant important susceptible de compenser le coût financier
du au décalage d'un mois nécessaire à la récupération de la TVA sur les charges.
L'option pour les débits a pour conséquence d'avancer la date du paiement de
la TVA, ce qui peut paraître défavorable pour l'entreprise. Mais à coté de cet
inconvénient, l'option pour les débits présente d'autres avantages. En général le
régime des débits n'est intéressant que si l'entreprise procède aux règlements de ses
dépenses par effets de commerce acceptables, ce qui lui permettra de récupérer
immédiatement la TVA sans attendre le décaissement effectif au fournisseur ce qui
constitue une ressource nette pour la trésorerie de l'entreprise. Toutefois le régime du

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débit peut s'avérer intéressant pour certaines activités, les principaux avantages qu'il
présente sont :
- Le coût moins élevé de gestion par rapport à celui engendré par
l'adoption du régime des encaissements (notamment pour les
banques…)
- Une gestion plus facile des comptes et déclarations de TVA
- Il favorise la trésorerie de l'entreprise dans deux cas : si l'entreprise ne
souffre pas de credits-clients, c'est le cas des grandes surfaces
commerciales qui vendent, généralement, au comptant, et
s'approvisionnent à crédit, ou si l'entreprise exportatrice n'a pas opté
pour le régime suspensif, ce qui lui permettra de récupérer le crédit de
TVA le plus vite possible en déclarant la TVA déductible dès le
règlement des fournisseurs par effets acceptables.

Section 3 Choix de la périodicité de paiement

L'article 107 de la loi relative à la TVA énonce que la taxe sur la valeur ajoutée
est due par les personnes qui réalisent les opérations situées, obligatoirement ou par
option, dans le champ d'application de la taxe.
A cet effet, tout assujetti est tenu d'établir, mensuellement ou trimestriellement
selon le régime d'imposition auquel il est soumis des déclarations de chiffre d'affaire à
déposer à la perception et verser en même temps le montant de la taxe due.
Les déclarations mensuelles ou trimestrielles souscrites pour le versement de
la taxe ou pour la constatation du crédit de la taxe doivent comprendre l'ensemble des
opérations réalisées par un même redevable.
Les montants à porter sur la déclaration sont, soi ceux correspondant aux
encaissements et décaissements, soit ceux résultant des écritures comptables dans le
cas de l'option pour le régime des débits.

I. Le régime de la déclaration mensuelle

Selon l'article 108 de la loi relative à la TVA :


"Sont obligatoirement imposés sous le régime de la déclaration mensuelle :

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- Les contribuables dont le chiffre d'affaire taxable réalisé au cours de


l'année écoulée atteint ou dépasse un million (1.000.000) de dirhams;
- Toute personne n'ayant pas d'établissement au Maroc et y effectuant
des opérations imposable;"
Les redevables imposés sous le régime de la déclaration mensuelle doivent déposer
avant l'expiration de chaque mois, auprès du bureau du percepteur compétent, une déclaration
du chiffre d'affaire réalisé au cours du mois précédent et verser en même temps ta taxe
correspondante.
Cette déclaration comporte :
 Au recto : les renseignements concernant l'identification de l'entreprise, le détail du
chiffre d'affaire réalisé par taux et le total de la TVA exigible.
 Au verso : les déductions opérées et la différence entre la taxe exigible et la taxe
déductible, autrement dit la taxe à verser ou le crédit reportable.

II. Le régime de la déclaration trimestrielle

Selon l'article 108 de la loi relative à la TVA :


"Sont imposés sous le régime de la déclaration trimestrielle :
- Les contribuables dont le chiffre d'affaires taxable réalisé au cours de
l'année écoulée est inférieur à (1.000.000) de dirhams;
- Les contribuables exploitant des établissements saisonniers, ainsi que
ceux exerçant une activité périodique ou effectuant des opérations
occasionnelles;
- Les nouveaux contribuables pour la période de l'année civile en cour.

Concernant l'option pour les déclarations mensuelles, celle-ci est ouverte aux
redevables qui en font la demande avant le 31 janvier de l'année.
Il est plus intéressant pour les entreprises qui ont la possibilité d'opter pour la
déclaration trimestrielle au lieu de la déclaration mensuelle, puisque elle va être
amenée à tarder la date de paiement de la TVA. Ce qui est favorable pour l'entreprise
sur le plan financier, ainsi cette entreprise disposera d'une ressource financière
gratuite à court terme en instance de la verser au trésor, ce qui réduira le recours aux
dettes bancaires à court terme génératrices des frais financiers.

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Chapitre IV Optimisation des droits d’enregistrement

Rappelons que l’optimisation fiscale est le fait de profiter des options offertes
par la loi en matière d’impôt et cela pour réaliser des économies fiscales. Ainsi, et
après avoir vu qu’elles sont les choix offerts à toute entreprise en matière d’IS, d’IR et
de TVA, il est moment de voir qu’elles sont les options qu’ils lui sont offerts en
matière de droit d’enregistrement.

Section 1 L’optimisation du coût fiscal lors de la constitution

La constitution de la société implique un certain nombre de charges fiscales et


administratives. Dans cette partie nous évoquerons celles liées à la fiscalité des
apports.
Ainsi, lors de la constitution d’une société, les associés réalisent des apports
qui peuvent revêtir plusieurs formes :

Les apports en nature : il s’agit d’apport de bien corporel (terrains,


matériels…) ou incorporel (créance, brevet d’invention…);
Les apports en numéraires : les associés apportent de l’argent
(espèces, chèques, virement) ;
Les apports en industrie : les associés mettent à la disposition de la
société leur savoir faire, leur connaissances…

Sur le plan fiscal, ces apports peuvent être classé selon 3 catégories :

Les apports purs et simples :

Ces apports sont rémunérés par des droits sociaux (actions ou parts sociales)
représentatifs du capital social. Ces apports consistent soit en des espèces, soit en des
biens en nature : fond de commerce, matériels…

Pour ce type d’apports, le taux des droits d’enregistrement fixé par la loi est de
0.5% de la valeur du capital social sans autant que le montant soit inférieurs à 1.000
DH.

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A ce niveau les sociétés holding, et les sociétés dont l’activité et la gestion de


valeurs mobilières peuvent économisent leur impôt à titre de 25 %. Ainsi nous
pouvons dire que les sociétés peuvent optimiser leur impôt si elle opte pour ces
formes d’entreprises. Mais cela reste relatif, encore faut il avoir la possibilité de
choisir ces formes de sociétés.

Exemple :

Création d’une S.A au capital de 1000000 divisé en 10.000 actions de 100 DH.
Les apports effectués sont comme suit :
Apport en argent : 120.000 DH,
Apport en nature : Matériel et outillage : 100.000 DH,
Terrain nu : 300.000 DH,
Terrain bâti : 200.000 DH,
Bâtiment : 150.000 DH,
Construction : 90.000 DH.

Agencement et aménagement : 40.000 DH.

Solution :

L’apport pur et simple est de :


120.000+100.000+300.000+200.000+150.000+90.000+40.000 =1.000.000
DH.

Les droits d’enregistrement correspondant à ces apports :


1.000x 0.5 % = 5.000 DH.

 Les apports à titre onéreux :


Il s’agit d’apports accompagnés d’une dette du montant équivalent. Donc ces
apports ne donnent pas droits à des parts sociales. Ils sont imposés selon la nature du
bien apporté et l’affectation donnée au passif pris en charge par la société.

A ce niveau l’entreprise peut optimiser son impôt et cela en imputant le passif


pris en charge sur les biens qui dégagent les droits d’apports les plus avantageux,
c'est-à-dire les biens qui sont imposés aux taux les plus faibles dans l’ordre suivant :

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- les marchandises et les créances : 1%.


- les meubles et objets mobiliers : 3.5%.
- les immeubles, le fonds commercial ordinaire : 5%.
- les autres fonds commerciaux (Hôtels, restaurants, spectacles, :10%.
cinéma, etc.),
- droit au bail : 10%.

 On observe ainsi le caractère libéral du droit fiscal à ce sujet,


puisque les associés peuvent librement choisir les biens sur
lesquels ils imputent le passif pris en charge par la société.

 Les apports mixtes :

Ce sont des apports pour partie à titre pur et simple et pour partie à titre
onéreux.
Ces apports supportent les droits d’enregistrement correspondant aux deux
types d’apports précédemment indiqués.

Exemple :

Cinq associés créent une SA au capital de 430.000 DH. A et B apportent en


numéraire 200.000 DH. C apporte 5 camions d’une valeur de 160.000 DH. D et E
apportent une villa DE 70.000 DH et des matières premières de 70.000 DH.
a- Aucun associé n’a apporté de passif
b- L’apport est grevé de dettes fournisseurs d’une valeur de 70.000 DH.

 Dans le premier cas, les droits d’enregistrement sont de 2500 DH.


(0,5% de la somme des apports).
 Dans le second cas, on a :
i- Les associés précisent dans l’acte que le passif est imputé sur les créances :
APS = (500.000 – 70.000) x 0,5% = 2150 DH.
ATO = 70.000 x 1 % = 700 DH.
 D.E = 2850 DH.
ii- Les associés ne précisent rien, on a :

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Droits dus au titre de Droits dus au titre de


Eléments
l’apport pur et simple l’apport à titre onéreux
Espèces (200000 – 80.0002) x 80.000 x 0% = 0 DH
0,5% = 600 DH3
Biens immobiliers (160.000 – 51.200) x 51200 x 5 % = 2560 DH
0,5% = 544 DH
Biens immobiliers (70.000 – 9.800) x 0,5% 9800 x 5% = 490 DH
= 301 DH
MP (70.000- 9800) x 0,5% = 9800 x 1 %= 98DH
301 DH
Total 1746 DH 3148 DH

La somme totale des droits d’enregistrement est de 4894dhs.

 D’après cet exemple, il est clair que le meilleur moyen


d’optimiser fiscalement le coût de création est de faire des
apports à titre pur et simple. Et dans le cas ou il y aurait des
apports à titre onéreux, il faudrait préciser l’imputation du
passif sur l’élément de l’actif qui présente le taux le plus bas.

Section 2 L’optimisation du coût fiscal selon la forme


juridique

Seules les entreprises individuelles ne sont pas soumises aux droits


d’enregistrement. Cela peut s’expliquer par le fait que les biens personnels utilisés
pour la demande de l’activité commerciale ou professionnelle ne sont pas transmis
d’une entité ou d’une personne à autre.

Cependant une entreprise individuelle peut être transformée ultérieurement en


société. Donc l’investisseur devra tenir compte également de l’impact des décision de
gestion qu’il aura à prendre dans le future, et s’assurer que le structure retenue n’est
pas trop pénalisante compte tenu de ses projet à moyen terme.

Ainsi, lors de la transformation d’une entreprise individuelle en société,


l’entrepreneur dispose de deux issues :

- cession de sont activité à une société dont il détient le capital ;


2
80.000 = (200.000/500000) X 200.000
3

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- l’apport de ses actifs et passifs à une autre entité en contrepartie des titres.

Les conséquences fiscales engendrées par ces manœuvres sont :

 L’apport d’une entreprise individuelle à une société rend exigibles les


droits d’enregistrement. Donc si l’apport est à titre onéreux ou s’il porte sur un fond
de commerce et que l’entité bénéficiaire est assujettie à l’impôt sur les sociétés la
démarche pourrait s’avérer coûteuse.

 L’apport donne lieu à une imposition immédiate des profits dégagés.


Toutefois, cette imposition immédiate permet de bénéficier du régime d’imposition
des plus-values avec application d’un certain nombre d’abattements.

Conclusion

L’optimisation fiscale suppose à l’avance l’existence de choix et


d’options ouverts dont la préférence est reliée à l’impact que subira le
coût de la charge de l’impôt pour l’entreprise. Ainsi que cela soit pour

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l’IS, pour l’IR, pour la TVA que pour les droits d’enregistrement, le
contribuable en bénéficie du caractère libéral du droit fiscal, qui attribue
une certaine liberté afin de tirer au maximum les avantages liés à
l’optimisation de la charge de l’impôt.
Cependant cette liberté doit se limiter aux impositions du droit
fiscal, car tout abus est en fait un non respect de la loi.
A cet effet, nous pouvons juger l’optimisation fiscale comme étant,
non seulement la possibilité de supporter une moindre charge fiscale,
mais aussi la clé pour l’entreprise de se rendre compétitive dans un
environnement de plus en plus concurrentiel.

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