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La Marche Verte

LA MARCHE
VERTE **

PRÉSENTÉ PAR : LOUAY RAJA

Contact : louayraja@gmail.com

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RESUME :

Le peuple marocain, de Tanger à Languira, célèbre le 6 novembre de chaque année


l’anniversaire de la Marche Verte, une des étapes les plus marquantes de l'épopée de
l'indépendance et du processus de parachèvement de l'intégrité territoriale du Royaume.

Initiée de main de maître par feu Hassan II, la Marche Verte a suscité un élan patriotique
inégalé et constitue, à juste titre, un événement phare dans l'histoire du Maroc.

En effet, c'est le 6 novembre 1975 que des milliers de volontaires, de différentes couches
sociales représentatives de toutes les régions du Royaume, ont répondu à l'appel lancé par
feu Hassan II et se sont dirigés en toute sérénité vers les provinces du Sud en vue de les
libérer du joug de l'occupation espagnole.

Unique en son genre, cette marche pacifique qui avait frappé les esprits à l'époque, a illustré
la parfaite symbiose entre un roi militant et un peuple valeureux et démontré au monde
entier la ferme volonté des Marocains de défendre leurs valeurs sacrées et à récupérer leur
droit spolié, et leur détermination à concrétiser leurs objectifs en brisant les frontières
artificielles entre les fils de la même patrie.

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PLAN :
I. BIBLIOGRAPHIE

II. MOTS ET DATES CLES

III. INTRODUCTION

IV. LE GRAND MAROC

V. LA MARCHE VERTE

VI. L’ACCORD DE MADRID

VII. LA DIMENSION ALGERIENNE

VIII. CONCLUSION

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BIBLIOGRAPHIE :

 Wikipédia
 saharamarocain.net
 Hassan II Le Défi
 La Mémoire d’un roi
 Histoire du Maroc XXème siècle

MOTS ET DATES CLES :


 Hassan II
 Maroc
 Sahara Occidental
 Espagne
 General Franco
 Mauritanie
 O.N.U
 Algérie
 Mohammed V
 Madrid
 6 Novembre 1975
 18 Novembre 1975

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INTRODUCTION :
"Demain, tu franchiras la frontière. Demain, tu entameras ta Marche. Demain, tu fouleras
une terre qui est tienne. Tu palperas des sables qui sont tiens. Demain, tu embrasseras un
sol qui fait partie intégrante de ton cher pays", avait affirmé feu SM Hassan II dans le
discours de la Marche verte, prononcé le Mercredi 5 novembre 1975 à Agadir

"(...) Je te recommande ton pays bien aimé, ta patrie le Maroc (...). Sauvegarde son
indépendance, défends son unité historique et territoriale. Ne tolère pas qu'il soit porté
atteinte d'un pouce à sa liberté et à son intégrité. Prends garde d'accepter aucun
marchandage quant à sa sécurité et celle de ses habitants. A l'heure du danger, et quand
l'ennemi menacera ton pays, sois à la tête de ses défenseurs (...)".

C’est avec ces paroles qu’Hassan II annonça au monde entier son ingénieux plan pour
récupérer le Sahara marocain.

LE GRAND MAROC :
L'O.N.U. commença à diriger son attention vers le Sahara occidental au début des années
1960. La plupart des colonies britanniques et françaises d’Afrique avaient déjà accédé à
l'indépendance ou étaient sur le point de le faire ; mais l'Espagne, comme le Portugal n'avait
pas l'intention de préparer ses colonies à l'autodétermination.

Le gouvernement marocain embrassa officiellement la cause du Grand Maroc vers la fin de


l'année 1957. Aux Nations Unies, le Maroc revendiqua la Mauritanie, Ifni et le Sahara
espagnol le 14 octobre. Puis, le 12 novembre, un dahir nomma Abdelkebir el-Fassi
responsable des questions concernant le Sahara et les frontières au ministère de l'intérieur.
Quelques jours plus tard, la radio marocaine commençait à diffuser la "Voix du Sahara
marocain" dans les régions du désert.

Le roi Mohammed V lui-même approuva publiquement les revendications sahariennes le 25


février 1958 lorsque, dans un discours qu'il prononça à M'hamid, un village de la vallée du
Draa, il déclara : "Nous continuerons à œuvrer en tout ce qui est notre pouvoir pour
recouvrer notre Sahara et tout ce qui, par le témoignage de l'histoire, et par la volonté des
habitants, revient de droit à notre royaume".

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Cependant, militairement parlant, la lutte contre l'Espagne et la France dans le Sahara


s'épuisait. Au moment du discours à M'hamid, l'opération Ouragan touchait à sa fin : les
forces armées françaises et espagnoles venaient à bout des dernières poches de résistance
de l'Armée de libération dans le Rio de Oro.

Mais le roi ne dit pas un mot au sujet de l'opération Ouragan, et l'on est bien obligé d'en
déduire qu'il n'était pas fâché de voir que les forces françaises et espagnoles réunies avaient
réussi à porter un coup fatal aux forces de la guérilla. Il avait toujours considéré ces
"irréguliers" comme un obstacle à la consolidation du régime monarchique au lendemain de
l'indépendance, et dans les années 1958-1960, le prince héritier Hassan, qui était chef
d'état-major des F.A.R., devait surveiller de près la dissolution des derniers groupes de
résistants dans le sud du Maroc.

Sous les auspices du gouvernement marocain, la lutte contre l'Espagne et la France au


Sahara devait se dérouler uniquement sur le plan diplomatique.

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LA MARCHE VERTE :
La Marche Verte fut un événement historique unique en son genre et dans sa philosophie,
un moyen de libération et d'unité et une référence en matière de « lutte pacifique des
nations et des peuples pour le recouvrement de leurs droits spoliés ». Cette œuvre originale
a réussi grâce à l'ingéniosité de son initiateur, Feu SM Hassan II, et « au talent d'un peuple,
qui a marqué ce rendez-vous historique par une adhésion spontanée à un processus
libérateur dicté par une volonté d'unir les fils d'une même nation ». Le risque majeur tenté
par feu Sa Majesté le Roi Hassan II, lors de la marche verte, provient du fait que ces hommes
et femmes déterminé à reconstituer l’intégrité territoire d’un Maroc démantelé par la
décolonisation et dont seule une négociation pour la paix pouvait arrêter, avançait
inexorablement vers une armée espagnole prête au feu.

Plaçant l'intérêt et l'unité de la nation au-dessus de toute considération, Feu SM Hassan II,
n'a pas hésité, dès qu'il a eu connaissance de l'initiative unilatérale de l'Espagne concernant
l'avenir du Sahara marocain, à transmettre au général Franco, en juillet 1974, un message le
mettant en garde contre toute attitude visant à porter atteinte à l'unité territoriale du
Royaume, avant d'annoncer, en septembre de la même année, sa décision de consulter la
Cour Internationale de Justice (CIJ) de La Haye. Le souverain chérifien entend ainsi libérer le
Sahara marocain de la présence espagnole, comme l'avait promis son père au lendemain de
l'indépendance du Maroc. Le 26 septembre, il a informé les gouverneurs de son projet lors
d'une réunion à huis clos. Près de 700 fonctionnaires sont ensuite mis dans le secret pour
suivre une formation spéciale accélérée. Ils apprennent la raison de cet entraînement
clandestin le 16 octobre à 18 h 30 lors du discours d’Hassan II qui révèle au monde entier
son plan pour la libération du Sahara marocain.

Quelques heures plus tôt, la Cour de justice de La Haye s'est prononcée sur les arguments
présentés par Rabat. Le tribunal international confirme l'existence de liens unissant
certaines tribus sahraouies au royaume marocain avant la conquête espagnole de 1884,
mais affirme que le droit à l'autodétermination doit prévaloir.

Cette "Marche verte", ainsi nommée d'après la couleur sacrée de l'islam, exprimerait "le
vœu unanime" du peuple marocain et imprimerait "en lettres d'or une nouvelle page de
gloire" dans l'histoire de la nation.

Le roi s'engagea à prendre la tête des marcheurs qui auraient pour seule arme le "Livre Sacré
d'Allah".

L'organisation que supposait le transport à travers le désert de 350.000 personnes venues


des quatre coins du Maroc, le ravitaillement en nourriture, en eau et en fuel, et la fourniture

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de tentes semblait une gageure, mais le roi Hassan révéla que les préparatifs avaient
commencé deux mois auparavant. Vraisemblablement, la marche aurait eu lieu quelle que
fût la conclusion de la Cour.

Politiquement, c'était un coup de maître. Non seulement cette décision précipitait les
événements, avant que l'Assemblée générale des Nations Unies ait eu le temps d'examiner
les recommandations de la C.I.J. ou de la Mission de l'O.N.U., mais elle exerçait une pression
déterminante sur l'Espagne. Au sein même du Maroc, elle ravivait l'atmosphère de djihad
que le roi faisait régner sur son peuple depuis l'été 1974. Le peuple marocain fut
littéralement séduit pas l'idée, et dans les trois jours qui suivirent le discours du roi, 362.000
Marocains se présentèrent pour s'inscrire à la Marche. Vers le 21 octobre, ils étaient
524.000.

A Madrid, le gouvernement espagnol fut consterné par le discours du roi Hassan, mais ne se
détourna pas, du moins dans un premier temps, de son projet de référendum et de
délégation de pouvoirs à un gouvernement sahraoui dirigé par le Front Polisario. Le Conseil
des Ministres se réunit, sous la présidence du général Franco, le 17 octobre, pour examiner
le nouveau défi lancé par le Maroc, et décida de demander la réunion du Conseil de Sécurité
de l'O.N.U. Cette requête fut déposée le lendemain à New York par l'ambassadeur de
l'Espagne à l'O.N.U., Jaime de Piniés.

Le lendemain, le gouverneur général en personne vint à Mahbes et conclut avec El-Ouali un


accord stipulant que l'indépendance serait accordée dans 6 mois, après une période
transitoire pendant laquelle les pouvoirs seraient progressivement transférés au Front
Polisario. Dans un premier temps, les leaders du Front Polisario furent invités à entrer dans
les villes ; Mahfoud Ah Beiba et Ibrahim Ghali se rendirent aussitôt à El-Aïoun.

Là, le 26 octobre, ils eurent d'autres discussions avec le général Gomez de Salazar, tandis
que plusieurs milliers de Sahraouis venus du quartier populaire de Colominas se massaient
dans le centre de la ville en arborant des drapeaux du Front Polisario. Les manifestations se
poursuivirent pendant deux jours. "A la fin", dira Gómez de Salazar en évoquant ces
dernières semaines de gouvernement espagnol, "le Front Polisario représentait le peuple
sahraoui. La Djemaa avait perdu de son prestige, et c'était le Front Polisario qui façonnait la
politique du peuple sahraoui".

Quant au Roi Hassan, il fut consterné par le concert de protestations émanant du Sahara
occidental contre son projet de Marche. Donc, le 23 octobre, il lança à la radio un appel à
"ses fidèles sujets du Sahara", en leur promettant de leur pardonner leurs erreurs passées.
"Tous ceux qui se sont rangés du côté de l'Espagne ou ceux qui ont pris le parti du soi-disant
"Front de libération" ont été tout simplement leurrés", déclara-t-il. "Revenez donc sur le bon
chemin".

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Plus de 500.000 Marocains se déclarèrent volontaires pour participer à la Marche verte, de


sorte que les autorités de Rabat résolurent finalement de tirer au sort les marcheurs. Le 21
octobre, un premier contingent de 20.000 personnes partit en un convoi d'autocars et de
camions de Ksar es-Souk, province pauvre de l'est du Maroc. Il arriva deux jours plus tard à
Tarfaya, où un immense campement se formait peu à peu, à environ 25 kilomètres de la
frontière du Sahara occidental, à mesure que les groupes de marcheurs arrivaient de toutes
les provinces du Maroc.

Vers le 28 octobre, 145.000 d'entre eux étaient déjà arrivés. Sur le plan logistique, c'était
une opération gigantesque. L'Office National de Chemins de Fer dut interrompre son service
normal et affréter des trains spéciaux pour transporter les marcheurs jusqu'à Marrakech ; de
là, on les emmenait vers le sud par la route. 7.813 camions et autocars, appartenant en
majeure partie à des compagnies privées, furent mobilisés, ainsi que 230 ambulances et 470
médecins.

L'armée de l'air marocaine parachuta aux marcheurs des sacs de blé à Tarfaya, à l'aide des
avions de transport C-130 que les Etats-Unis venaient juste de lui livrer, et comme il n'y avait
pas de source d'eau fraîche à Tarfaya, il fallut apporter du nord, 23.000 tonnes d'eau, ainsi
que 17.000 tonnes de victuailles et 2.590 tonnes de fuel. D'après le ministère des finances
marocain, l'opération coûta 80 millions de francs français, mais les frais indirects furent
probablement beaucoup plus élevés.

A Tarfaya, les marcheurs étaient soumis à une discipline militaire et se nourrissaient de pain
et de sardines en boîtes.

Mais malgré ces conditions difficiles et les tempêtes de sable qui balayaient fréquemment le
camp, il y régnait une atmosphère de vacances.

La plupart des marcheurs étaient des gens très pauvres. Nombre d'entre eux étaient des
ouvriers agricoles saisonniers venus de la campagne, ou des jeunes chômeurs des villes. Là,
on leur fournissait gratuitement de la nourriture et des cigarettes, et beaucoup d'entre eux
vivaient bien mieux ici que chez eux. Certains, croyant qu'ils faisaient route vers une terre
promise, étaient arrivés à Tarfaya avec toutes leurs modestes richesses, dans l'espoir de
pouvoir s'installer au Sahara occidental à l'issue de la marche.

Pour Madrid, ce défi ne pouvait pas tomber à un plus mauvais moment. Le général Franco,
qui était maintenant âgé de 82 ans, tomba malade pendant le conseil des ministres du 17
octobre, et il fut victime de plusieurs crises cardiaques entre le 21 et le 24 octobre. Bien qu'il
eût condamné la marche marocaine et demandé à l'O.N.U. de l'empêcher, le gouvernement
commença à perdre son sang-froid en voyant approcher le jour J qui devait voir les
marcheurs franchir la frontière. Cahoté par des pressions contradictoires et divisé sur
l'attitude à adopter, le gouvernement de Carlos Arias Navarro s'empêtra dans cette crise qui

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s'aggravait de plus en plus, en l'absence du vieux caudillo qui gisait dans le coma à l'hôpital
La Paz de Madrid, luttant contre la maladie qui devait lui être fatale.

Les officiers de l'armée espagnole en poste au Sahara qui, comme le général Franco, étaient
attachés à la notion paternaliste de mission coloniale de l'Espagne, furent scandalisés à l'idée
que l'on puisse céder au Maroc.

Le général Franco aurait probablement émis lui aussi des doutes sur l'opportunité de céder à
la pression du Maroc, mais puisqu'il était maintenant dans le coma, il ne jouait plus aucun
rôle sur le plan politique.

Les officiels espagnols savaient que, si le conflit avec le Maroc dégénérait en guerre, les
forces marocaines ne feraient pas le poids face à la force aérienne et à l'armée espagnole,
nettement plus nombreuse et mieux équipée. Les forces armées espagnoles comptaient
302.000 hommes, soit cinq fois plus que les F.A.R. qui n'en avaient que 61.000, et l'armée de
l'air de l'Espagne possédaient deux fois plus d'avions de combat.

Quelque 20.000 soldats espagnols, y compris les régiments d'élite de la Légion Etrangère,
étaient postés au Sahara occidental, sans parler des milliers de troupes aux Iles Canaries.
Mais les conséquences d'un affrontement militaire avec le Maroc sur le plan de la politique
espagnole intérieure, pendant que le général Franco était sur son lit de mort, seraient
incalculables, estimaient les membres du gouvernement d'Arias Navarro. La population
espagnole n'était pas disposée à accepter une guerre, et si un conflit éclatait, l'Espagne se
verrait exposée aux représailles diplomatiques et économiques du monde arabe.

On discutait donc âprement sur la question de parvenir au meilleur compromis possible avec
le roi Hassan, en tirant parti des concessions qu'il semblait prêt à faire au sujet des intérêts
de l'Espagne dans les ressources halieutiques et phosphatées du Sahara occidental, ainsi que
de l'occupation espagnole de Ceuta et Melilla. Mais d'autres, comme Piniés, étaient d'avis
que la conciliation ne ferait qu'encourager le roi à tenter à nouveau sa chance plus tard à
Ceuta et Melilla, en faisant fi des concessions promises. Il saurait ainsi que "l'intimidation
paye", écrivit-il dans une lettre adressée le 27 octobre à Arias Navarro.

Cependant, les soldats espagnols avaient déjà commencé à se retirer des petits avant-postes
isolés du territoire. Le 30 octobre, on apprit de source militaire à El-Aïoun que des troupes
s'étaient retirées des zones de Mahbes, Jdiriya et Haousa, ne laissant aucune présence
espagnole à l'est de Smara. Simultanément, la garnison espagnole du petit port de pêche de
La Guëra sur la péninsule du Cap Blanc fut évacuée, et début novembre, les forces militaires
espagnoles étaient concentrées dans un triangle stratégique proche de la côte, délimité au
nord par Daora, à l'est par Smara et au sud par Villa Cisneros.

Les guérilleros du Front Polisario prirent très vite le contrôle des avant-postes évacués par
les Espagnols. Ainsi, ils occupèrent La Guëra le 2 novembre. Mais le colonel Dlimi avait

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également trouvé là une opportunité de pénétrer avec des troupes sur le territoire, sans
risquer d'affrontements avec l'armée espagnole, dans le but de détourner l'attention du
Front Polisario de la Marche verte.

A l'insu des journalistes du monde entier qui arrivaient en masse à Tarfaya, des unités des
F.A.R. franchirent la frontière à environ 160 kilomètres à l'est le 31 octobre, et se dirigèrent
vers Jdiriya, Haousa et Farsia, trois des avant-postes évacués par l'armée espagnole.

Les guérilleros du Front Polisario opposèrent une résistance farouche mais finalement vaine
aux troupes marocaines envahissant le territoire. Les premiers coups de feu de la longue
guerre entre le Front Polisario et le Maroc venaient d'être tirés.

Les forces armées espagnoles ne firent aucune tentative pour arrêter les combats et le
gouvernement de Madrid ne protesta même pas, tout au moins publiquement, auprès de
Rabat contre la violation de la frontière du Sahara occidental par les troupes marocaines.

Carro Martinez prit l'avion pour Agadir où il rencontra le roi Hassan, qui accepta d'ordonner
aux marcheurs de revenir au Maroc, à condition que toutes dispositions soient
immédiatement négociées à Madrid pour la cession du Sahara occidental.

"Notre Marche a réalisé ce que nous-mêmes et nos amis attendions d'elle. C'est pourquoi,
Cher Peuple, nous nous devons de revenir à notre point de départ pour traiter les affaires
avec d'autres méthodes et des procédés nouveaux". Tel fut le message que le roi adressa le
lendemain par radio au peuple marocain. Ces instructions furent un véritable choc pour les
marcheurs campant à Oum Deboaa, qui avaient espéré marcher jusqu'à El-Aïoun.

Mais le choc fut plus grand encore pour les 150.000 volontaires qui attendaient encore à
Tarfaya le moment de franchir la frontière. Le retrait des marcheurs d'Oum Deboaa
commença le 10 novembre, tandis que le roi Hassan quittait Agadir pour retourner à
Marrakech. "Il y a entente et un accord est en vue", annonça Benhima aux centaines de
journalistes venus "couvrir" la Marche verte.

Une délégation marocaine partirait pour Madrid "dans 24 ou 48 h" et, pendant ce temps,
"les marcheurs resteraient à Tarfaya", de sorte que si les négociations échouaient, " les
350.000 Marocains traverseraient à nouveau la frontière. Il vaut mieux" ajouta-t-il d'un ton
railleur, "avoir une délégation de 350.000 personnes dans le Sahara qu'une délégation de 40
personnes aux Nations Unies".

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L’ACCORD DE MADRID :
Les volontaires de la Marche verte reçurent finalement l'ordre de quitter Tarfaya pour
rentrer chez eux le 18 novembre, et le projet de loi sur la "décolonisation" fut approuvé aux
Cortès le même jour. "Nous avons couru un risque énorme, y compris celui d'une guerre
ouverte, mais le Sahara ne vaut pas une seule vie espagnole", dit Carro Martinez aux
procuradores, au cours du débat. Quatre députés seulement votèrent contre le projet de loi,
contre 345 voix pour et quatre abstentions. Les représentants officiels de l'Espagne à
l'O.N.U. et à El-Aïoun furent choqués par ce qui leur apparaissait comme une vente au
Maroc.

Le général Gomez de Salazar qui plus tard, en 1978, se plaignit de ne pas avoir été consulté
avant la signature des accords, savait que " le désir d'indépendance du peuple sahraoui était
unanime " et était persuadé que " si nous avions été attaqués par le Maroc nous étions à
même d'anéantir l'armée alaouite en 48 h ".

Lors de sa conférence de presse du 25 novembre, le roi Hassan annonça que le "dossier" du


Sahara était clos, mais il s'était trompé sur deux points importants.

Il avait sous-estimé la détermination des Sahraouis à résister à l'annexion, et ne s'attendait


pas à ce que l'Algérie leur apporte tout son soutien dans leurs tentatives pour déjouer ce
projet. "Notre peuple, qui fait face actuellement à l'invasion marocaine, considère l'accord
conclu à Madrid entre l'Espagne, le Maroc et la Mauritanie comme nul et non avenu et
comme un acte d'agression et de brigandage", déclara El Ouali à Alger, le 15 novembre.

La réaction du gouvernement algérien à l'accord de Madrid, allait dans le même sens. "Le
gouvernement algérien ne reconnaît pas aux gouvernements de l'Espagne, du Maroc et de la
Mauritanie, le droit de disposer du Territoire du Sahara occidental et des destinées de sa
population", affirmait-il dans un mémorandum adressé au secrétaire général de l'O.N.U. le
19 novembre." Il considère donc comme nulle et non avenue la "déclaration de principes"
présentée par l'Espagne et n'accorde aucune validité aux dispositions qu'elle renferme".

Au Sahara occidental, les troupes marocaines et mauritaniennes se heurtaient déjà à une


résistance farouche du Front Polisario. La tension montait entre le Maroc et l'Algérie, et le
roi Hassan dut décliner l'invitation au couronnement du roi Juan Carlos à Madrid le 27
novembre. "Je ne suis pas comme le Christ", déclara le président Boumediene "Je ne tendrai
pas la joue pour la seconde gifle. Je riposterai dans la pleine mesure de mes moyens".

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LA DIMENSION ALGERIENNE :
L'Algérie, qui a une frontière commune de 30 kilomètres avec le Sahara occidental, à environ
5o kilomètres à l'ouest de Tindouf dans la Hammada, n'avait jamais exprimé de
revendication sur le territoire comme le firent le Maroc et la Mauritanie. Au contraire, elle
avait expressément soutenu le droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental et
voté pour toutes les résolutions de l'O.N.U. favorables à un référendum.

Cependant, le gouvernement du président Houari Boumediene refusa tout d'abord de


soutenir le Front Polisario, apparemment parce qu'il doutait que le mouvement fût
politiquement mûr et qu'il bénéficiât d'un soutien populaire ; et lorsque le roi Hassan lança
sa croisade saharienne au cours de l'été 1974, l'Algérie hésita, dans un premier temps à
réagir, ne voulant pas risquer de mettre en danger la détente soigneusement élaborée avec
le Maroc depuis 1968-69.

El-Ouali avait sollicité l'aide du gouvernement algérien pour la première fois lors d'une visite
à Tindouf au cours de l'été 1972. Comme on lui avait tourné le dos, il avait choisi de
rassembler son noyau de militants dans le Nord mauritanien. En février 1973, il était
retourné en Algérie où il avait rencontré des officiers algériens et des membres de l'U.N.F.P.
en exil.

Il fallut attendre l'été 1974 pour qu'Alger fasse preuve d'un peu plus de sympathie. Le
gouvernement algérien était troublé par le fait que, début juillet, c'est-à-dire juste après
l'annonce du plan espagnol d'autonomie interne au Sahara occidental, le roi Hassan décide
brusquement de lancer sa croisade ardente en vue de récupérer les "provinces sahariennes
amputées" du Maroc.

Le gouvernement algérien n'avait pas seulement l'impression que le roi avait renoncé à
défendre, comme auparavant, le principe de l'autodétermination et qu'il ramenait
délibérément à la vie les vieux fantômes du Grand Maroc, mais qu'il avait aussi tourné le dos
à la coordination tripartite inaugurée lors du sommet de Nouadhibou de 1970.
Manifestement, le roi agissait désormais unilatéralement. Il jouait dangereusement avec la
sensibilité de ses sujets, afin d'assurer sa réussite personnelle sur le plan politique, et,
comme il avait refusé, jusqu'à présent, de ratifier l'accord frontalier de 1972 que l'Algérie
avait ratifié le 17 mai 1973, le président Boumediene pensait qu'il y avait lieu de s'alarmer.

Pour tenter de saper la campagne du roi Hassan, le F.L.N. invita, le 16 juin, les deux
principaux partis d'opposition marocains, l'U.N.F.P. et l'Istiqlal, ainsi que le P.P.M. d'Ould
Daddah, à une conférence interpartis sur la crise saharienne, mais ils refusèrent d'y
participer.

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Dans le même temps, l'ambassadeur d'Algérie en Espagne, qui fut rappelé à Alger le 18 juin
pour des consultations avec le président Boumediene, commença à faire pression sur le
gouvernement espagnol pour qu'il reste fidèle à ses engagements relatifs à
l'autodétermination.

Du point de vue démocratique, la position du gouvernement algérien sur la question du


Sahara occidental était incontestablement juste, même si elle était dictée par un intérêt
stratégique, ou si l'on pouvait trouver des failles dans les convictions démocratiques du
gouvernement algérien sur d'autres problèmes, tels que les droits linguistiques des Kabyles
ou d'autres minorités berbères d'Algérie. Pourquoi, demandait le gouvernement algérien, le
Maroc et la Mauritanie étaient-ils revenus sur les engagements relatifs à
l'autodétermination, pris lors des sommets tripartites de Nouadhibou et Agadir ?

Si les Sahraouis étaient réellement marocains ou mauritaniens, pourquoi les gouvernements


de Rabat et Nouakchott étaient-ils si réticents à les laisser se déclarer tels dans un
référendum ?" Le refus d'un référendum provient d'un doute sur les résultats", accusa le
ministre algérien de la justice, Boualem Ben Hammouda, au mois de décembre 1975. "Si le
peuple sahraoui dépendait vraiment du Maroc ou de la Mauritanie, comment refuserait-il de
réintégrer la mère-patrie ?

CONCLUSION :
Aujourd’hui , malgré les effort faite par le Maroc depuis son indépendance la situation du
Sahara n’est toujours pas régulé et c’est donc de manière politique que le Maroc envisage de
récupérer son territoire avec le plan d’autonomie qui s’inscrit dans le cadre de l’édification
d’une société démocratique et moderne, fondée sur l’Etat de droit, les libertés individuelles
et collectives et le développement économique et social. Comme tel, il apporte la promesse
d’un avenir meilleur pour les populations de la région, met fin à la séparation et à l’exil et
favorise la réconciliation. Ainsi, le Maroc garantit à tous les Sahraouis à l’extérieur comme à
l’intérieur, toute leur place et tout leur rôle, sans discrimination ni exclusive, dans les
instances et institutions de la région, reste à convaincre les instances international travaillant
sur ce conflit ce qui ne sera guère facile pour le Royaume.

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