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Marché et consommation
par Jean AYEL
Professeur honoraire à l’École nationale supérieure du pétrole et des moteurs
Cette étude concernant les lubrifiants pour moteurs thermiques se compose de trois parties :
— [BM 2 750] Lubrifiants pour moteurs thermiques. Normes générales ;
— [BM 2 751] Lubrifiants pour moteurs thermiques. Spécifications des constructeurs ;
— [BM 2 752] Lubrifiants pour moteurs thermiques. Marché et consommation.
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LUBRIFIANTS POUR MOTEURS THERMIQUES ________________________________________________________________________________________________
Tableau 1 – Marché intérieur français des lubrifiants automobiles et des huiles pour moteurs (en %) (1)
Années 1998 1999 2000 2001 2002
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réussi de percée véritable sur les matériels de génie civil pour les
100 mêmes raisons qu’en agriculture et, notamment, à cause de graves
Pourcentage du marché intérieur français
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(0)
Tableau 2 – Évolution de la consommation intérieure d’huiles pour moteurs (1) dans différents pays européens
et aux États-Unis (en kt et en % par rapport à la consommation totale de lubrifiants).
Années
Pays 1998 1999 2000 2001 (2) Moyenne
(kt) (%) (kt) (%) (kt) (%) (kt) (%) (kt) (%)
France......................................... 407 45,9 395 45,8 385 43,3 382 44,5 392 44,7
Allemagne.................................. 382 34,6 385 34,5 370 34,4 344 33,9 370 34,4
Royaume-Uni............................. 304 37,4 312 39,4 279 34,7 277 34,8 293 36,6
Espagne...................................... 255 51,9 264 52,8 261 49,7 240 47,2 255 50,4
Italie ............................................ 261 39,2 261 39,2 261 38,3 227 36,0 253 38,2
Pays-Bas..................................... 84 52,7 81 50,1 77 50,0 73 46,9 79 52,2
Belgique ..................................... 73 41,0 80 41,0 72 41,5 42 24,5 67 37,0
Portugal...................................... 66 56,9 65 56,9 64 56,9 57 56,9 63 56,9
Suède ......................................... 51 35,5 53 35,9 51 34,6 50 34,3 51 35,2
Danemark................................... 48 59,2 46 59,3 40 56,3 38 54,3 43 57,7
Finlande...................................... 45 47,9 43 47,2 41 45,9 40 45,3 42 46,7
Suisse ......................................... 27 38,0 29 40,5 29 39,1 27 38,1 28 39,3
États-Unis................................... 4 303 49,2 4 323 50,1 4 364 49,1 4 223 50,2 4 303 49,6
(1) Total des huiles pour moteurs (automobiles, avions, bateaux, stationnaires et à gaz).
(2) En 2003, à l’exception de la France, les statistiques « Lubrifiants » des autres pays ne sont connues que jusqu’en 2001.
Source : Centre professionnel des lubrifiants.
sont des huiles multigrades. Les huiles de grade 15W-x (15W-40 La part des huiles 0W-x reste (en 2002/2003) marginale en
essentiellement) à base d’huiles minérales conventionnelles repré- France. Des huiles 0W-40 et, quelquefois 0W-30, à base 100 % syn-
sentaient la part la plus importante jusqu’en 2001. En constante thétique, figurent bien aux catalogues des fournisseurs de lubri-
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fiants depuis le milieu des années 1990, mais leurs ventes sont
encore très faibles. La situation est différente dans d’autres pays
européens comme les pays scandinaves et surtout l’Allemagne où
les huiles 0W-30 ont fait une percée significative, sans doute parce Tableau 4 – Répartition (en %) sur le marché intérieur
que certains constructeurs allemands, dont Volkswagen-Audi, utili- français des huiles moteurs pour véhicules légers
sent depuis 1999 ou 2000 des huiles 0W-30 en premier plein. Dans (VT + VUL) en fonction du niveau de performances ACEA (1)
le futur, ce grade va se développer dans le reste de l’Europe. Des
constructeurs comme Ford ou les Japonais envisagent même Années 1998 1999 2000 2001 2002
l’emploi d’huiles de grades 5W-20 ou 0W-20 dans les prochaines
années. Tonnage total .................... (kt) 214,0 216,2 215,6 214,6 216,3
A1/B1 (économie de carbu-
rant).................................... (%) 3,1 3,1 1,3 1,0 0,8
2.1.2 Répartition en fonction
du niveau de performance ACEA A2/B2 (qualité standard)... (%) 32,7 32,6 32,1 24,9 26,1
A3/B3 (qualité supérieure) (%) 40,8 43,0 43,9 42,3 37,8
Le tableau 4 montre que la majorité des huiles pour moteurs de B4 (huiles Diesel injection
véhicules légers répondent aux spécifications ACEA A3 (moteurs à directe) ............................... (%) 1,1 3,0 4,7 6,8 15,3
essence) ou B3 (moteurs Diesel) ou bien A3 + B3 (huiles mixtes) A5/B5 (qualité supérieure,
(cf. article [BM 2 570]). Ces huiles à bases non conventionnelles basse viscosité) ................ (%) – – – – 0,9
(synthétiques, partiellement synthétiques, minérales hydrocra-
Haut de gamme spécifique de
quées ou hydro-isomérisées) sont les huiles 5W-40, 5W-50, 10W-40 constructeurs (2) .............. (%) – – – – 0,8
et 10W-50 précédemment citées. Viennent ensuite les huiles A2 et
Non ACEA.......................... (%) 22,3 18,3 18,0 25,0 18,3
B2, à base minérale classique, le plus souvent de grade 15W-40 et
de qualité standard, qui représentaient un tiers du total jusqu’en (1) ACEA : Association des constructeurs européens d’automobiles.
2000 et qui sont tombées en 2001 à un quart de l’ensemble des A = huiles pour moteurs à essence.
huiles pour moteurs de véhicules légers. Les huiles B4, apparues B = huiles pour moteurs Diesel de véhicules légers.
en 1998, sont des huiles de qualité standard spécialement adaptées (2) Regroupe les spécifications MB page 229-5 ; WV 503-01 et 506-01 ; BMW
à la lubrification des moteurs Diesel à injection directe. À partir de LL-01 ; BMW FE-01 et GM-LL-A 025.
la spécification ACEA de 2002, les huiles B4 deviennent des huiles Source : Centre professionnel des lubrifiants.
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2.2 Cas des huiles pour moteurs Diesel rales et sont soit monogrades, soit 15W-40. Les huiles de qualité
standard E2 (essentiellement de grade 15W-40) étaient les plus utili-
de véhicules utilitaires sées jusqu’en 2001, elles ont même presque atteint la moitié du total
des huiles pour moteurs Diesel de véhicules poids lourds et indus-
triels en 2000, puis elles ont régressé à partir de 2001, avec seule-
2.2.1 Répartition en fonction du grade SAE ment un tiers du marché en 2002, au profit des huiles E3 de qualité
de viscosité supérieure qui, partant du quart du tonnage en 1999 et 2000, en ont
dépassé le tiers en 2002. Ces huiles E3, recommandées pour vidan-
Sur le tableau 5, il apparaît que, si les huiles multigrades sont lar- ges espacées de véhicules aux normes d’émission Euro 1 et Euro 2
gement majoritaires, les huiles monogrades résistent bien et ont (cf. [Doc. BM 2 750] fonctionnant sous conditions sévères, sont
même eu tendance à croître légèrement au début des années 2000. aussi, la plupart du temps, des huiles de grade 15W-40 à base miné-
Ces dernières huiles servent surtout à lubrifier les moteurs Diesel rale. Les huiles E4, qui existent en grades 15W-40 à base minérale,
industriels utilisés pour la production d’électricité, dans les groupes 10W-40 à base partiellement synthétique ou hydrotraitée, 5W-40 à
de pompage ou de compression, pour la traction ferroviaire, la pro- base synthétique et, plus rarement, en grade 5W-30 à base synthéti-
pulsion des bateaux fluviaux, côtiers et de pêche, etc. Pour les hui- que et/ou hydrotraitée, sont recommandées pour les moteurs à hau-
les multigrades, ce sont les huiles 15W-x (x = pratiquement toujours tes performances aux normes d’émissions Euro 1, Euro 2 et Euro 3
40 et très rarement 30) qui, avec près de 80 % du total, dominent le fonctionnant sous conditions très sévères et permettant des vidan-
marché. Elles sont formulées à base d’huiles minérales convention- ges très espacées. Apparues en 1998, leur part de marché, faible
nelles. Suivent ensuite, mais très loin, avec 8 % en 2002, les huiles mais croissante jusqu’en 2001, a fortement chuté en 2002 suite à la
10W-x. Ce sont des huiles de grade 10W-40 à base partiellement mise sur le marché d’une nouvelle catégorie ACEA d’huiles dési-
synthétique ou hydrotraitée. Les huiles 20W-x, en régression, sont, gnées E5, une partie des utilisateurs d’huiles E4 ont alors adopté les
la plupart du temps des huiles 20W-40 de conception ancienne. huiles E5 dont la part s’élevait à 6,5 % en 2002. Il s’agit d’huiles pour
Représentant moins de 2 % du marché au début des années 2000, vidanges très espacées dont les performances réalisent un compro-
elles devraient disparaître plus ou moins rapidement. La part de mis entre les exigences européennes de l’ACEA E4 et celles, améri-
marché des huiles fluides de grades 0W-x, 5W-x et 10W-30, des- caines, de l’API CH-4 (cf. article [BM 2 750]). Elles sont moins
tinées en principe à économiser le gazole, reste marginale, mais en détergentes à chaud mais plus dispersantes vis-à-vis des suies de
faible croissance (2,4 % en 2002). Les conditions de fonctionnement combustion que les huiles E4. Il est à noter que la part de l’ensemble
des moteurs de camions poids lourds, de traction ferroviaire, de des huiles de haut niveau E4 + E5, qui était de 10,4 % en 2002,
propulsion de bateaux ou des moteurs industriels stationnaires sont devrait continuer à croître de manière significative. Enfin, le volume
très différentes de celles des moteurs de véhicules légers. Les gros des huiles non ACEA, en diminution jusqu’en 2000, a augmenté bru-
moteurs Diesel démarrent moins souvent et fonctionnent surtout à talement en 2001 pour redécroître ensuite. On retrouve dans cette
fortes charges et vitesses stabilisées. Dans ces conditions, il est catégorie une grande partie des huiles monogrades ainsi que certai-
assez difficile de mettre en évidence des gains de consommation de nes huiles multigrades répondant à des classifications de service
carburant significatifs et appréciables par l’utilisateur. Cela explique API souvent anciennes ou bien à des spécifications européennes
que les huiles « économiseuses » de carburant sont encore très peu obsolètes comme celles du CCMC (Comité des constructeurs du
utilisées. Celles qui existent sont toutes des huiles 5W-30 ou 5W-40 marché commun, organisme ayant précédé l’ACEA avant 1991) par
synthétiques. Les grades 0W-x ne sont pas envisagés pour ces exemple : les huiles CCMC D1, D2 ou D3. Ces huiles peuvent lubri-
moteurs. Les huiles de grade 10W-30, très peu répandues, sont des fier des moteurs de véhicules utilitaires anciens mais sont principa-
huiles classiques à base minérale, utilisables à la place des lement utilisées pour le graissage des moteurs industriels
huiles 15W-40 lorsque les conditions climatiques l’exigent (engins stationnaires, des moteurs de groupes électrogènes, de bateaux, de
de travaux publics fonctionnant à basse température, par exemple). matériels ferroviaires et de certains matériels de génie civil. On
(0)
constate, comme d’ailleurs cela a été aussi constaté pour les véhi-
cules légers, qu’un certain nombre d’utilisateurs de gros moteurs
Tableau 5 – Répartition (en %) sur le marché intérieur Diesel ont délaissé les huiles de qualité standard pour choisir des
français des huiles pour moteurs Diesel de véhicules huiles moins onéreuses, mais de moindre qualité, préférant réduire
utilitaires et pour moteurs industriels en fonction du grade les intervalles de vidange. Il est évident que cette attitude, que l’on
ne rencontre pas dans la plupart des pays européens, ne correspond
de viscosité SAE (1) absolument pas à une gestion optimale du matériel.
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3
Litres d'huile/hectolitre de carburant (essence et gazole)
3. Consommations comparées
d’huiles moteurs 1,5
Litres d'huile/hectolitre de carburant
Moteursdiesel
Moteur Diesel
et de carburant
La figure 2 donne l’évolution, entre 1955 et 2001, de la consom- 1
mation moyenne d’huiles moteurs comparée à la consommation
correspondante de carburants automobiles (essence + gazole) pour
le marché intérieur français. Les quantités d’huiles moteurs
consommées comprennent les premiers pleins, les vidanges, les Moteursààessence
Moteur essence
appoints, les fuites et les pertes diverses. Malgré une diminution
notable de la consommation en carburant des véhicules, la 0,5
Moteurs
Moteur àà essence
essence ++ diesel
Diesel
consommation relative d’huiles a été divisée par 4 en 45 ans. Les
gains obtenus sont dus, à la fois, aux améliorations technologiques
apportées aux moteurs (métallurgie, géométrie, précision dimen-
sionnelle, états de surface, etc.) et aux progrès réalisés en matière
de formulation et de qualité rhéologique des lubrifiants pour 0
moteurs. À ce propos les différentes ruptures de la courbe de la 1990 1995 2000
figure 2 correspondent à des évolutions sensibles de constitution Années
ou de performances des huiles moteurs.
Si l’on considère maintenant les évolutions séparées des Figure 3 – Consommation d’huiles pour moteurs à essence et Diesel
consommations d’huiles des moteurs à essence et des moteurs comparée à la consommation de carburants sur le marché intérieur
Diesel sur une période plus courte, entre 1985 et 2001 (figure 3), français entre 1987 et 2001 (source : Centre professionnel des lubrifiants)
on constate que, après une période de stabilité vers 0,7 litre
d’huile/hectolitre de carburant, la consommation des huiles pour
moteurs à essence remonte sensiblement depuis 1996 pour se valles de vidange de tous les véhicules Diesel ainsi que de la
rapprocher de 1 litre/hectolitre en 2001. Cette remontée peut diminution sensible des consommations d’huile des nouveaux
s’expliquer par le fait que, d’une part, les véhicules à essence moteurs Diesel.
sont majoritairement des véhicules de faible cylindrée
consommant peu de carburant et qui, généralement, effectuent
un faible kilométrage annuel (seconde voiture, voiture de ville...).
Ils sont cependant vidangés en moyenne une fois par an. D’autre
part, comme il a été vu précédemment, les huiles mixtes
essence-Diesel sont comptabilisées dans les statistiques avec les
4. Conclusion
huiles pour moteurs à essence. Or, une partie importante d’entre
elles servent à lubrifier les moteurs Diesel. Cela peut aussi expli- Dans tous les pays où existent des statistiques fiables concer-
quer la diminution importante du rapport entre la consommation nant les lubrifiants, la part de la consommation d’huiles pour
d’huile et la consommation de gazole des moteurs Diesel durant moteurs est, de loin, la plus importante puisqu’elle varie entre le
la même période. Celui-ci, en effet, parti de haut en 1985 avec tiers et plus de la moitié de l’ensemble des lubrifiants. Cependant,
1,35 L/hL, n’a cessé de décroître pour atteindre 0,6 litre d’huile dans les pays industrialisés d’Europe occidentale et d’Amérique du
par hectolitre de carburant Diesel en 2001. Cette chute est égale- Nord, on a constaté que non seulement le tonnage mais aussi la
ment la conséquence des allongements très importants des inter- part relative des huiles pour moteurs diminuaient depuis 1999, ce
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que traduit le tableau 2. Cette évolution n’est pas due à celle du des vidanges plus espacées, contribuer à la réduction des émis-
parc automobile qui continue d’augmenter, ni à celle des distances sions de polluants et économiser un peu de carburant. La percée
moyennes parcourues qui augmentent aussi, comme en témoigne des huiles de synthèse et hydrotraitées ainsi que les progrès
l’augmentation de la consommation de carburant. Elle est à mettre constants des additifs constituent la réponse des fournisseurs de
au compte des allongements considérables des intervalles de lubrifiants à ces nouvelles exigences. Il est en effet constaté deux
vidange des moteurs modernes (20 000 à 50 000 km sur véhicules grandes tendances dans la formulation des huiles pour moteurs. La
de tourisme et jusqu’à 100 000 km, et quelquefois plus sur véhi- première, qui apparaît dans les tableaux 3 et 5 est l’émergence
cules poids lourds) ainsi qu’à la diminution de la consommation d’huiles plus fluides à froid et plutôt moins visqueuses à chaud
d’huile des moteurs (segmentations et joints plus étanches, huiles (grades 5W-30 ou 40 et même 0W-30) ainsi que le glissement du
moins volatiles…) en vue, notamment, de réduire les émissions de grade classique 15W-40 vers le grade 10W-40). La deuxième évolu-
polluants dues au lubrifiant brûlé dans la chambre de combustion tion est l’amélioration des performances des huiles en matière de
et de ne pas empoisonner le catalyseur de post-traitement des gaz tenue à l’oxydation, de détergence, de pouvoir dispersif vis-à-vis
d’échappement par certains éléments contenus dans les huiles, des suies, de propriétés antiusure, de stabilité au cisaillement, de
comme le phosphore par exemple. Alors que, naguère, on admet- faible volatilité, etc., comme l’imposent aux utilisateurs les
tait comme normale une consommation d’huile de 0,5 à 1 litre aux constructeurs de moteurs au travers de leurs spécifications d’huiles
1 000 kilomètres sur moteurs de véhicules légers, aujourd’hui on de premier plein et leurs préconisations d’huiles de service.
ne fait pratiquement plus d’appoint d’huile entre les vidanges et Ces évolutions vers des huiles plus fluides et plus performantes
l’on n’admet guère des consommations excédant 0,1 L/1 000 km. sont irréversibles. Si elles sont aujourd’hui (en 2003) plus mar-
Pour les mêmes raisons, les constructeurs de gros moteurs Diesel quées dans les pays de l’Europe du Nord, elles vont rapidement se
visent à ne pas dépasser 0,1 g d’huile par kWh, soit moins de 20 g développer dans tous les pays industrialisés et dans certains pays
d’huile par heure pour un moteur développant 200 kW de puis- émergents (Europe centrale et de l’Est, Sud-Est asiatique…) utilisa-
sance. teurs croissants de véhicules modernes. Dans les prochaines
Mais, si le tonnage des huiles pour moteurs décroît, la qualité années, le marché des huiles moteurs sera de plus en plus réduit
s’améliore sans cesse pour satisfaire les nouvelles technologies de en tonnage mais portera sur des produits de plus en plus sophis-
moteurs, conserver leurs propriétés plus longtemps pour permettre tiqués, par conséquent notablement plus chers.
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