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Séquences

Les ancêtres du cinéma-vérité


Claude Beylie

Cinéma-vérité
Numéro 34, octobre 1963

URI : id.erudit.org/iderudit/51908ac

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Éditeur(s)

La revue Séquences Inc.

ISSN 0037-2412 (imprimé)


1923-5100 (numérique)

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Citer cet article

Beylie, C. (1963). Les ancêtres du cinéma-vérité. Séquences,


(34), 10–17.

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La Sortie des usines Lumière à Lyon (1895)

DE LUMIERE A ROSSELLINI

les ancêtres du cinéma-vérité


Claude Beylie sont les méthodes d'approche, com-
plexe l'attitude profonde qui carac-
"La vie telle qu'elle est", "la vie térise chacun, inégales les réussi-
à l'improviste", "point de vue do- tes ; mais c'est, chez les uns et les
cumenté", "Kino-Glaz", "néo-réalis- autres, la même ténacité à pénétrer
me", "prise directe sur le réel" : "au coeur de la vie" (du titre d'un
autant d'étiquettes maintes fois uti- film récent de Robert Enrico), le
lisées par les auteurs de films, de- même amour de la réalité toute
puis que se pratique le maniement
nue. C'est dire que les ancêtres, ou
de la caméra, et qui témoignent,
par delà la diversité de leur for- les précurseurs, de ce que l'on ap-
mulation, de préoccupations com- pelle cinéma-vérité — à prendre
munes. Aussi loin en effet que l'on le terme au sens large — sont
remonte dans l'histoire du septiè- nombreux, et que leur voisinage
me art, on découvre des amateurs pourra paraître, au premier abord,
de vrai à tout prix : différentes assez hétéroclite.

10 SÉQUENCES
Lumière Ainsi André Bazin pouvait-il sou-
tenir que le plan fixe de l'arrivée
J'en ai dénombré onze. Le pre- du train en gare de la Ciotat con-
mier est tout simplement Louis Lu- tenait en germe toutes les théories
mière. On aurait grand tort de ne futures de la profondeur de champ.
le considérer, avec une nuance d'i- J'y vois davantage le souci (in-
ronie bien française, que comme conscient, certes) de nous faire
le "père du cinématographe", sous- pénétrer de plain-pied dans le
entendant par là un bricoleur, un bouillonnement de la réalité, l'ef-
savant à la rigueur (tel Marey ou fervescence de la vie urbaine. De
Edison), non un artiste : qu'il fut ce point de vue, le "style" de Lu-
pourtant, et cela dès son Arrivée mière (car c'en est un) doit de-
d'un train, sa Sortie des Usines à meurer pour tous une grande le-
Lyon, ses Faneurs, son Débarque- çon.
ment d'un bateau-mouche, voire ce
célèbre Arroseur arrosé où, bien Feuillade
sûr, l'expressionnisme burlesque
pointait déjà l'oreille, reléguant à
Après Lumière, l'autre grand
l'arrière-plan le souci de réalisme.
nom du cinéma français muet,
Mais Lumière est un ancêtre du
Louis Feuillade, me paraît s'impo-
cinéma tel que nous le concevons
ser : moins pour ses Vampires ou
aujourd'hui dans la mesure où —
son Judex (que l'on sera probable-
nécessité faisant loi — il ne tri- ment surpris de voir figurer ici,
cha jamais avec sa matière premiè- même allusivement) que pour ses
re : dans ces films d'une ou deux courts métrages d'avant 1915, réu-
minutes, "les feuilles bougent", nis sous le titre-manifeste de "La
comme on disait alors avec éton- Vie telle qu'elle est". Je sais bien
nement, c'est-à-dire que le décor que la poésie, le dépaysement, le
y vit de sa vie propre, et surtout surréalisme ne sont pas loin, et
que le spectateur englobe immé- qu'il faut se garder de traiter a-
diatement la totalité du champ vi- vec une objectivité rétrospective,
suel, sans morcellement d'aucune et par là-même, fallacieuse, ce qui
sorte. Bienheureuse infirmité de la relevait à l'origine de la fantaisie
caméra de l'âge héroïque ! La lo- la moins contrôlée, ou de préjugés
comotive de Lumière est à coup mélodramatiques. Mais, si l'on peut
sûr moins "expressive" que celle, dire, le vrai souffle où il veut. Et
disons, d'Abel Gance (dans La il souffle chez Feuillade, avec une
Roue), mais elle est plus vraie. intensité parfois poignante. Par-

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delà le mélodrame (qui n'est, du te : "Je suis le Ciné-Oeil". Le ly-
reste, pas une si mauvaise école), risme n'a jamais été, bien au con-
le "coeur de la vie", et tout spécia- traire, ennemi de la vérité.
lement celui de la vie des banlieues
parisiennes, si chères à l'auteur, y
bat avec la parfaite régularité d'un Flaherty
métronome.
Dziga Vertov fut surtout, disais-
Dziga Vertov je, un théoricien. Robert Flaher-
ty, sans se prévaloir d'aucun ma-
nifeste, sans jamais se soucier (hé-
Dziga Vertov prend le relais —
las ! ) d'exprimer par écrit sa con-
sous l'influence probable des ci-
ception de l'art des images mou-
néastes français, justement — et
peut être considéré comme le théo- vantes, sut mettre en pratique, dès
ricien du mouvement, le Malherbe ses premiers films, les plus folles
ou le Boileau du cinéma-vérité initiatives du grand auteur russe.
(mais l'originalité de son "art poé- D'emblée, il comprit que le seul
tique" mettra longtemps à être re- cinéma qui vaille une heure de
connue). "Avec h montage, procla- peine, et des milliers de mètres de
mait Vertov, je crée un nouvel pellicule, était celui qui s'installe-
homme, un homme parfait." C'est rait dans l'intimité la plus crue, la
dire qu'il ne dédaigne point les plus nue — et non point l'intimi-
ressources les plus mensongères de té du civilisé, épaissie de tant de
l'art encore tout neuf qu'était à masques, éloignée de toute vérité
son époque le cinéma. On sait et pour cela même si complaisam-
d'ailleurs à quels excès les théo- ment visitée par la caméra de ses
ries du montage ont conduit les confrères, ces incorrigibles phra-
Soviétiques : grandiloquence épi- seurs, mais de préférence celle du
que d'Eisenstein, didactisme pe- primitif, ou de l'insulaire, lequel
sant et proprement réactionnaire ne triche pas avec la vie, et pour
de certains tenants du "réalisme qui l'acte quotidien le plus hum-
socialiste" (bien mal nommé), tels ble est d'abord un combat : qu'il
Youtkevitch ou Tchiaourelli. Ver- soit esquimau, américain, tahitien,
tov, Dieu merci, n'est pas leur par-
des îles d'Aran ou de Louisiane.
rain : le réalisme de l'auteur de
Du même coup, Flaherty nous don-
L'Homme à la caméra est irrépro-
nait quelques aperçus vertigineux
chable, parce que lyrique. Qu'on
relise à ce propos le fameux tex- sur un cinéma touchant au cosmos,

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situait tout naturellement l'être hu- Ivens
main dans son cadre universel.
Murnau (avec lequel il collabora L'œuvre de Joris Ivens s'étale
pour Tabou), Mizoguchi, Renoir, sur un plus grand nombre d'années
dont les perspectives sont assez puisqu'il tourna son premier film
voisines, allèrenr sans doute plus ( le sait-on ? ) à l'âge de . . . treize
loin que lui, furent si l'on veut ans, avec une vieille caméra Debrie
plus profondément "artistes" : 1908, et n'a cessé depuis lors de
mais au fait, l'art est-il suffisant ? sillonner le monde à la recherche
de nouveaux visages, de terres vier-
ges. Aujourd'hui alerte sexagénai-
Vigo re, Ivens a conservé toute la fraî-
cheur de sa jeunesse. Il a "opéré"
Puis c'est, coup sur coup, et en Hollande, en Espagne, en Chi-
nous donnant le meilleur d'eux-mê- ne, en Pologne, en Allemagne de
mes dès leur jeunesse, deux grands l'Est et tout récemment, dans le
Haut Niger (Demain à Nanguila).
noms : Vigo et Ivens. L'un dispa-
Ce globe-trotter de génie est peut-
rut en nous laissant quelques su-
être bien le seul cinéaste qui puis-
blimes témoignages, de réalité bru-
se reprendre à son compte la for-
te, de sensibilité écorchée, de chair
mule classique : "Je suis homme
vive — ces charbons ardents que
(de cinéma), et rien de ce qui est
sont "Zéro de conduite, A propos
humain ne m'est étranger!'
de Nice et L'Atalante. Ce dernier
film surtout me paraît constituer
l'exemple le plus pur de mélange Epstein
du réel et du fictif, de l'objectif
et du subjectif — jusqu'à Rosselli- J'aimerais inclure ici un nom
ni. La vérité des paysages, du mon- que l'on oublie presque toujours :
de ambiant, d'un couple de mari- celui de Jean Epstein. Il est vrai
niers, y est montrée saignante, pan- que lorsqu'on évoque ce cinéaste,
telante, parce que passée au crible c'est presque toujours à l'auteur de
d'une sincérité à fleur de peau. De La Chute de la maison Usher, ayant
Jean Vigo, Lydou, sa femme, pou- cultivé avec une fougue naïve les
vait dire : "Il voulait tant vivre, il procédés vieillots de l'école im-
croyait tant à notre vie" Croire à pressionniste, que l'on songe, plu-
la vie : n'est-ce pas là le critère tôt qu'à celui, combien plus ac-
décisif ? tuel, de Finis terrae, de Mor Vran,

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de L'Or des mers. Rendons donc, nées plus tard les U.S.A., ne pro-
pour une fois, l'hommage qu'il mé- cédera pas autrement. Mais Fejos
rite au Jean Epstein méconnu de est également le signataire d'un
ces films-ci : sobre, net, sans fiori- beau film, par trop ignoré : Une
tures, ayant abandonné sans regret Poignée de riz, tourné au Siam en
au magasin des accessoires toute 1939-40 (en collaboration avec le
virtuosité gratuite pour s'en aller Suédois Gunnar Skoglund). Sur un
vivre la vie des pêcheurs, des filles sujet voisin, ce film est infiniment
d'auberge et des goémoniers. L'ap- supérieur à L'Ile nue, par exemple.
port capital d'Epstein, sur le plan Nul truquage ici, nulle apologie de
qui nous occupe, concerne le réa- la résignation : rien que la vie d'un
lisme de la bande sonore. Que l'on couple pauvre, décrite au jour le
médite, à cet égard, sur la phrase jour.
sybilline prononcée un jour par le
cinéaste du Tempestaire : "Nous
Grémillon
savons déjà voir, nous allons main-
tenant entendre l'herbe pousser!'
Revenons en France pour van-
ter les mérites du grand cinéaste,
Fejos maudit lui aussi dans une certaine
mesure, que fut Jean Grémillon.
L'auteur du Ciel est à vous et de
Un mot de Paul Fejos : malgré
L'Amour d'une femme, précurseur
Lonesome (Solitude, 1928), lui
du cinéma-vérité ? Oui : et d'a-
aussi est un grand oublié des his- bord dans ses courts métrages de
toires du cinéma. Ce fut pourtant, l'époque muette ( Chartres, La Croi-
ainsi que le décrit Yves Kovacs, sière de "L'Atalante", L'Electrifica-
"un esprit curieux et aventureux, tion de la ligne Paris-Vierzon,
ayant retenu tes meilleures leçons etc.), culminant avec le merveil-
de l'expérience de Dziga Vertov". leux Gardiens d? phare (1928) ;
Le gigantisme de la cité moderne puis dans sa manière authentique-
est exprimé par Fejos avec une ment réaliste — combien plus que
précision dans l'énoncé des rap- celle d'un Duvivier ou d'un Car-
ports sociologiques et un sens de né — d'aborder, au début du par-
la synthèse extrêmement aigus. lant, les sujets les plus divers, par
Reichenbach, visitant bien des an- exemple La petite Lise, émouvante

14 SÉQUENCES
"goualante filmée", digne de figu- ler, sans exagération, à'éminente
rer aux côtés de L'Atalante de Vi- dignité : que celle-ci du moins ne
go ; enfin, dans l'exploration qu'il leur soit pas contestée, si le suc-
tentera au cours de ses dernières cès public leur échappe), Georges
années de ces "forces essentielles Rouquier, le chantre des petits mé-
qui sommeillent au fond de l'être" tiers, de la terre du Rouergue, de
et dont les jalons les plus remar- la Camargue, des foules de Lour-
quables sont Les Désastres de la des, de l'aéropostale, partout où se
guerre, Les Charmes de l'existence, fait un travail ingrat, au fond as-
Haute-Lisse, André Masson et les sez misérable. Farrebique demeu-
quatre éléments. La grandeur de re à ce jour son chef-d'oeuvre, et
Grémillon vient peut-être de ce l'on sait en quelle estime les ac-
qu'il voulut toujours rester, à l'in- tuels adeptes du cinéma-vérité ( par
verse de nombre de ses confrères, exemple Mario Ruspoli, qui doit
un artisan, plutôt qu'un artiste. Or, tant à Rouquier) tiennent ce film.
la patience infinie de l'artisan, Ils y voient — à juste titre — l'u-
n'est-ce pas une sorte de Sésame ne des tentatives les plus fortes, les
du cinéma-vérité ? pLus drues, pour échapper à l'em-
prise paralysante des studios, faire
Rouquier passer un souffle nouveau dans un
cinéma qui était alors bien près
Autre artisan irréductible de no- de la sclérose, tentative non exemp-
tre cinéma, et à la fierté non moins te de gaucherie sans doute mais
hautaine (on pourrait même par- d'une loyauté peu commune. Rou-

Un précurseur
du cinéma-vérité :
Georges Rouquier
quier s'en alla vivre une année en- Brault oseront-ils me contredire ?
tière, avec son équipe, dans une Comment résumer, en quelques li-
ferme du Rouergue, enregistrant gnes, l'apport de Rossellini au ci-
scrupuleusement les moindres faits néma-vérité ? Plutôt que de répé-
et gestes de ses habitants. J'ai déjà ter ce qui a été dit cent fois (no-
dit ailleurs, que s'il me fallait résu- tamment par Bazin, dans u n ad-
mer en un mot le style de Rouquier, mirable texte), je préférerai m'at-
j'emploierais, en songeant aux ori- tacher à un aspect secondaire, et
gines vigneronnes de l'auteur, celui combien révolutionnaire pourtant,
de vermeil. Regrettons en passant de son art : la direction d'acteurs.
que ce réalisateur talentueux, et C'est peut-être là que l'auteur de
mille fois plus "d'avant-garde" que Voyage en Italie innove le plus.
je ne sais quels littérateurs de la On sait que ses interprètes, pres-
pellicule, ait dû pratiquement a- que tous occasionnels, Rossellini
bandonner le cinéma depuis l'échec les recrute parmi ses amis, ses scé-
de S.O.S. Noronha en 1956. naristes ou encore celles auxquel-
les l'attache le lien le plus intime.
S'il s'agit de professionnels, tout
Rossellini son effort va à les "remettre dans
leur vraie nature, leur rapprendre
Nous voici parvenus au terme les gestes habituels" (selon ses pro-
de notre périple. Il nous reste à pres termes), c'est-à-dire en fin de
citer le dernier en date, et le plus compte à les plonger tous dans un
grand sans doute, de tous ces ser- bain de vérité — ce qui ne va pas
viteurs de la vérité, celui dont on toujours sans quelque cruauté, le
ne dira jamais assez le génie rayon- comédien étant rebelle à ce dénu-
nant, et dont tout le cinéma actuel dement. A ce niveau, comme dirait
qui compte est redevable j'ai Jean-Luc Godard, "la vérité aveu-
nommé Roberto Rossellini. S'il n'y gle", ou plutôt illumine nos con-
avait pas eu Pa'isa, Les Fioretti, Eu- sciences de spectateurs accoutumés
rope 51, India, le cinéma d'aujour- au cabotinage, en sorte que cette
d'hui serait-il exactement ce qu'il soudaine révélation du visage hu-
est ? Je ne le pense pas. Je pense main nous déconcerte. Nul cinéas-
au contraire que, privé de ces films- te au monde, même pas Robert
phares, il serait encore à l'âge des Bresson dans Pickpocket, n'est, me
balbutiements. Jean Rouch, Chris semble-t-il, allé plus loin dans ce
Marker, Pierre Perrault ou Michel sens.

16 SÉQUENCES
Une
recherche
de la
vérité :
le tournage
de Païsa

Qu'est-ce q u e le cinéma ? trophes, ne me semblent pas méri-


ter le titre de cinéastes-vérité à part
De Lumière à Rossellini, de la entière. Chez eux l'amour du spec-
vérité quasi involontaire à la vé- tacle, bien légitime, l'emporte. In-
rité toute nue (qui porte un au- versement, l'on ne manquera pas
tre nom : celui de beauté), la bou- de contester le choix de tel ou tel.
cle est fermée. On me reprochera, J'espère du moins qu'une concep-
j'imagine, plus d'une omission : il tion commune du cinéma se sera
aurait fallu inclure dans ce tour dégagée de cette rétrospective. Et
d'horizon, entre autres, Dovjenko qu'on aura mesuré à quel point el-
(La Terre), Paul Strand (Les Ré- le s'avéra féconde.
voltés d'Alvarado), Humphrey Jen-
nings (Diary for Timothy), Kline Faut-il conclure en posant, une
et Steinbeck (Forgotten Village), fois de plus, la question : qu'est-
Sydney Meyers (The Quiet One), ce que le cinéma ? Je répondrai, en
voire André Malraux (Espoir), m'inspirant de l'oeuvre de ces pion-
Visconti (celui de La Terre trem- niers : le moyen, unique au mon-
ble et Renoir (pour Toni en par- de, de rassembler en une synthèse
ticulier). Mais ces derniers, bien grandiose tous les mensonges de
qu'ayant oeuvré — la plupart avec l'art, pour proclamer que seule est
génie — dans des domaines limi- reine la vérité.

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