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SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2009-2010
RAPPORT D’INFORMATION
FAIT
Sénateur.
(1) Cette mission commune d’information est composée de : M. Dominique Braye, président ; M. Gérard Miquel,
premier vice-président ; M. Charles Guené, Mme Évelyne Didier, vice-présidents ; M. Jean-Marc Pastor, Mme Brigitte Bout,
secrétaires ; M. Daniel Soulage, rapporteur ; MM. Pierre André, Jean-Étienne Antoinette, Bertrand Auban, Mme Béatrice
Descamps, MM. Daniel Dubois, Pierre Hérisson, Jean Milhau, Jacques Muller, Daniel Raoul, Mme Esther Sittler, M. Alain
Vasselle.
-3-
SOMMAIRE
Pages
AVANT-PROPOS ......................................................................................................................... 7
(1) Une amélioration des techniques permettant la production d’un compost normé ........................ 43
(2) Un coût difficile à évaluer .................................................................................................. 45
(3) Des risques à anticiper ....................................................................................................... 46
c) Le compostage individuel, une pratique vertueuse dans certaines conditions ...................... 47
(1) Une pratique ancienne et vertueuse en milieu rural voire pavillonnaire .................................... 47
(2) La distribution systématique de composteurs individuels : une fausse bonne idée ? ................... 47
3. La méthanisation à l’épreuve des faits : un engouement prématuré ? ..................................... 48
a) Un procédé qui fonctionne à condition d’y « mettre le prix ».............................................. 48
(1) Des difficultés techniques .................................................................................................. 48
(2) Des coûts d’investissement et d’exploitation élevés ............................................................... 50
(3) Méthanisation après tri mécanique : un pré-traitement ? ......................................................... 50
b) Une supériorité environnementale à confirmer : quel bilan énergétique ? ........................... 51
(1) Une valorisation énergétique en principe spécifique à la méthanisation .................................... 51
(2) Quel rendement énergétique ? ............................................................................................. 52
c) Des conditions de réussite à réunir...................................................................................... 53
(1) Atteindre une taille critique ? .............................................................................................. 53
(2) S’assurer des débouchés ..................................................................................................... 54
(3) Intégrer l’unité dans une chaîne de traitement dotée d’exutoires finaux d’une capacité
suffisante ......................................................................................................................... 54
ANNEXES......................................................................................................................................105
GLOSSAIRE .................................................................................................................................167
-7-
Mesdames, Messieurs,
1
Résolution tendant à modifier le Règlement du Sénat pour mettre en œuvre la révision
constitutionnelle, conforter le pluralisme sénatorial et rénover les méthodes de travail du Sénat.
-8-
Source : ADEME
1
Ce point est traité dans la partie du présent rapport consacrée à la valorisation des déchets.
- 13 -
1
Le détail de la formule est présenté dans la partie « incinération » du présent rapport.
2
Un Etat Membre (l’Autriche) conteste que l’énergie utilisée par l’incinérateur pour traiter les
déchets et récupérée sur ceux-ci soit comptabilisée comme valorisée.
- 14 -
Déchets de
Déchets
Déchets des Déchets des entreprises (hors l’agriculture Déchets
Déchets des ménages d’activités
collectivités agriculture et BTP) et de la du BTP
de soins
sylviculture
Déchets municipaux
textiles sanitaires 8 %
plastiques 11 %
verre 11%
divers 20 %
papiers cartons 21 %
matières
biodégradables 25 %
1
Selon l’ADEME en 2009.
- 18 -
Source : ADEME
40 000
35 000
30 000
Milliers de tonnes
25 000
20 000
15 000
10 000
5 000
0
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006p
Note : p provisoire ; les déchets municipaux comprennent les déchets des ménages et ceux des artisans et commerçants, collectés en même temps ; les
déchets des ménages sont estimés à partir des déchets municipaux ; Ces données ont été réévaluées en 2008, suivant les résultats d'enquêtes réalisées par
l'Ademe.
Source : ADEME
1
Déchets municipaux en Europe. Vers une société européenne du recyclage. Septembre 2009.
- 20 -
Méthanisation 0,206 Mt 6
- 22 -
450
400
350
Centres de
stockage
300
(décharge)
200
Incinérateurs avec
récupération
150 d'énergie
Centres de
100 compostage ou
méthanisation
50
Incinérateurs sans
récupération
d'énergie
0
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Note : Installations autorisées, recevant au moins en partie des déchets municipaux et non dédiées à une entreprise ou un client particulier.
Source : Ademe, enquêtes "Itom".
- 23 -
1
S’agissant des incinérateurs, la capacité moyenne est de 100 000 t/an en France contre
300 000 t/an en Allemagne.
- 24 -
- Projection 2015 –
- 25 -
1
Rapport du conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et
technologiques, 2006.
- 26 -
1
Les OMR constituent la « poubelle grise », les ordures ménagères totales étant constituées des
OMR et des apports en collecte sélective.
2
Par le groupe de travail sur la valorisation organique des déchets créé au sein du Conseil
national des déchets.
3
Stratégie européenne du 18 mai 2010 relative à l’exploitation des biodéchets.
4
ADEME, Détail de la composition des OMR, données 2007.
5
Les produits alimentaires non consommés sont exclus de la fraction valorisable.
- 27 -
1
A l’horizon de 100 ans retenu par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du
climat (GIEC).
2
D’après le Livre vert de la Commission européenne sur la gestion des biodéchets dans l’Union
européenne [COM(2008) 811 final – Non paru au Journal officiel].
3
D’après le Livre vert précité.
4
Ce qui réduit la consommation énergétique liée au labour.
- 28 -
1
Ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer, Plan d’action
Déchets 2009-2011.
2
Le digestat reste alors statutairement un déchet. La responsabilité du producteur de déchet
reste engagée sur les incidences éventuelles de l’épandage.
3
Le digestat devient alors statutairement un produit, au même titre que tout autre produit cédé
ou commercialisé. La responsabilité du producteur de déchet n’est engagée que jusqu’à la
commercialisation du produit.
- 29 -
Source : « Les centres de traitement mécano-biologique (TMB) : des outils flexibles mais spécifiques en
réponse aux contraintes locales », étude réalisée par le BIPE, mai 2009, FNADE, ADEME
1
Les Avis de l’ADEME, Le traitement mécano-biologique des ordures ménagères, mai 2010.
- 30 -
1
Directive 1999/31/CE du Conseil du 26 avril 1999 concernant la mise en décharge des déchets.
2
D’après l’Association des cités et régions pour le recyclage et la gestion durable des
ressources : Déchets municipaux en Europe, Vers une société européenne du recyclage.
3
Stratégie européenne du 18 mai 2010 relative à l’exploitation des biodéchets.
4
COM (2006) 231.
- 31 -
1
Livre vert précité.
2
Voir plus loin.
3
Loi n° 2009-967 du 3 août 2009 de programmation pour la mise en œuvre du Grenelle de
l’environnement.
4
D’après l’ADEME.
- 32 -
Norme
Cd Cr Cu Hg Ni Pb Zn
(mg/kg MS)
Agriculture
UE biologique 0.7 70 70 0.4 25 45 200
Compost
Pays-Bas 1 50 90 0.3 20 100 290
(2008)
Class A
Autriche 1 70 150 0.7 60 120 500
(agriculture)
Ministère
Belgique 1.5 70 90 1 20 120 300
agriculture
RAL/Biow.
Allemagne 1.5 100 100 1 50 150 400
ord.type II
Class B
Espagne 2 250 300 1.5 90 150 500
(standard)
Déchets/boues
Danemark 0.8 100 60 0.8 30 1000 4000
en agric.
Fertilisants
Lituanie 3 600 2 100 150 1500
organiques
Source : Déchets municipaux en Europe, Vers une société européenne du recyclage, Association des cités et régions
pour le recyclage et la gestion durable des ressources
- 33 -
Certains des chercheurs auditionnés par votre mission ont estimé que
les teneurs en métaux et en inertes de la norme NFU 44-051 sont de nature à
favoriser l’accumulation de ceux-ci dans les sols dans des proportions trop
importantes du point de vue de l’agriculture. Même si ce constat doit être
nuancé par la nécessaire prise en compte du « bruit de fond » pour l’épandage
du compost, il existe aujourd’hui un consensus certain sur l’insuffisance de
la norme NFU 44-051, dans la mesure où les métaux s’accumulent dans les
sols.
Cette norme vient d’ailleurs d’entrer en révision, notamment à la
demande de certains acteurs qui s’interrogent sur les déchets en mélange
(OMR et boues de STEP). Il pourrait être envisagé, dans ce cadre, d’encadrer
plus strictement la pratique des mélanges, aujourd’hui permise, notamment le
mélange avec du compost de déchets verts. Votre rapporteur relève que, si
cette norme doit évoluer, il serait souhaitable que les collectivités territoriales,
qui investissent dans des outils de traitements coûteux, soient fixées une fois
pour toutes sur la qualité exigée pour les composts.
1
D’après « Le traitement bio-mécanique des déchets : avantages, inconvénients, coûts et jeux
d’acteurs », Synthèse de la D4E, Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement
durable et de l’Aménagement du Territoire, juin 2006.
- 34 -
légiférer sur ce point très précis de la gestion des biodéchets dans un avenir
proche ;
– dans sa Stratégie du 18 mai 2010, la Commission constate que, les
différences entre Etats membres étant trop flagrantes, elle va continuer à
travailler sur des objectifs de traitement biologique, d’ici 2014. Dans ce cas,
elle juge probable que de tels objectifs de traitement aillent de pair avec une
collecte séparée pour favoriser un compost et un digestat de bonne qualité.
Elle indique également que des standards pour le compost et le digestat
devraient être établis pour favoriser leur circulation et leur utilisation. Elle
constate enfin qu’une harmonisation totale au niveau de l’UE étant impossible
du fait des différentes situations locales, seules des exigences minimales
pourraient être mises en œuvre notamment lors de la révision de la directive
sur le traitement des eaux usées. Une étude d’impact est prévue pour la fin
2010.
Du côté des Etats membres, la mission relève que la France est l’un
des rares pays en Europe à épandre sur des terres agricoles du compost
issu d’une fraction organique triée mécaniquement. Comme le relève la
Commission européenne dans son Livre vert, « seuls quelques Etats membres
autorisent la production de compost à partir de déchets mixtes. La plupart
exigent une collecte séparée des biodéchets, souvent sous la forme d’une liste
positive des déchets qui peuvent être compostés. Cette approche limite le
risque et réduit le coût des vérifications de conformité parce qu’elle exige une
surveillance moins importante de la production et de l’utilisation du
compost ». En Allemagne, il est interdit d’utiliser un tel compost à des fins
agricoles, le Royaume-Uni recourant quant à lui au TMB pour produire un
sous-compost destiné à la sylviculture ou au réaménagement de sites de
décharge. D’après les informations fournies à votre rapporteur lors de son
déplacement à Bruxelles, des pays comme l’Allemagne, la Belgique, la
République tchèque ou la Hongrie poussent la Commission à légiférer sur les
biodéchets.
En conclusion, si la perspective d’une interdiction européenne
d’épandage sur des terres agricoles de composts issus d’OMR n’est
manifestement pas imminente, elle n’en constitue pas moins une épée de
Damoclès pour les installations de TMB destinées à produire du compost
pour l’agriculture.
- 35 -
d) Un engouement croissant
(1) Une méthanisation aujourd’hui minoritaire par rapport au compostage
direct
• On relèvera tout d’abord que la mise en décharge des biodéchets
reste la méthode d’élimination la plus utilisée dans l’UE 1. Au sein des
traitements biologiques, le compostage est le plus courant (environ 95 % des
opérations de traitement biologique).
On ne recensait en 2006, dans l’Union européenne, que
124 installations spécialisées de traitement des biodéchets et/ou des déchets
municipaux par digestion anaérobie, y compris des installations de traitement
biomécanique2. On rappellera que la méthanisation s’est d’abord développée
sur des déchets humides et homogènes : les boues puis les effluents d’élevages
et industriels. En 1988, la création de l’usine d’Amiens de méthanisation sur
ordures ménagères a constitué une première mondiale à l’échelle industrielle,
dont la difficile mise au point a longtemps laissé, en France, une image
négative de cette technologie. Depuis, la filière a poursuivi son développement
sur des biodéchets, principalement en Europe du Nord. Ce n’est que depuis
quelques années qu’est réapparue la méthanisation sur ordures ménagères
après tri mécanique, visant un traitement avant enfouissement (pour quelques
installations en Allemagne) ou une valorisation organique (Espagne et France
principalement).
• On retrouve sensiblement la même proportion
méthanisation/compostage en France. Le nombre d’installations de
compostage en fonctionnement est évalué à 800, avec une capacité de
traitement comprise entre 1000 t/an et 100 000 t/an. Chaque année, 5,5 à
6 millions de tonnes (Mt) de déchets sont traitées par ce procédé et
transformées en environ 1,8 Mt de compost. Le compostage est marqué,
depuis quelques années, par une croissance importante, liée :
– à la hausse du compostage des déchets verts reçus en déchèteries ;
– au développement du co-compostage (en mélange de boues de
station de traitement des eaux résiduaires avec des déchets verts) ou du
compostage de boues.
En dehors de l’épuration d’effluents industriels et du traitement des
boues d’épuration, la méthanisation reste pour l’instant peu présente en
France, puisqu’on compte sept unités de méthanisation de déchets
ménagers en fonctionnement. Trois fonctionnent sur biodéchets collectés
séparément :
1
Livre vert précité de la Commission.
2
Livre vert précité de la Commission..
- 36 -
1
La mention des biodéchets dans la description des unités de méthanisation renvoie ici à des
biodéchets collectés séparément. Les données chiffrées concernent l’année 2009 et sont tirés
d’une enquête d’AMORCE de janvier 2010 réalisée avec le soutien financier de l’ADEME. Les
données pour Lille proviennent des chiffres fournis à la mission lors de son déplacement, Lille-
Métropole n’ayant pas donné de chiffres pour l’enquête, dans laquelle il est indiqué « données
non significatives ».
- 37 -
Source : « Les centres de traitement mécano-biologique (TMB) : des outils flexibles mais spécifiques en
réponse aux contraintes locales », étude réalisée par le BIPE, mai 2009, FNADE, ADEME
Source : « Les centres de traitement mécano-biologique (TMB) : des outils flexibles mais spécifiques en
réponse aux contraintes locales », étude réalisée par le BIPE, mai 2009, FNADE, ADEME
1
Les Avis de l’ADEME, Le traitement mécano-biologique des ordures ménagères, mai 2010.
2
Les Avis de l’ADEME, La méthanisation des déchets ménagers et industriels, mai 2010.
3
Données extraites de l’enquête d’AMORCE précitée.
4
Données sous la responsabilité d’AMORCE non validées par la collectivité.
5
Idem.
6
Directive 1999/31/CE du Conseil du 26 avril 1999 concernant la mise en décharge des déchets.
- 39 -
Différentes variantes des TMB selon leurs objectifs dans les pays étudiés
en 2007 (pondération par rapport aux capacités installées).
Source : « Les centres de traitement mécano-biologique (TMB) : des outils flexibles mais spécifiques en
réponse aux contraintes locales », étude réalisée par le BIPE, mai 2009, FNADE, ADEME
1
Les Avis de l’ADEME, Le traitement mécano-biologique des ordures ménagères, mai 2010.
- 40 -
faiblesse des quantités captées, et donc des composts produits, peut constituer
une solide objection à sa généralisation. Quant au second, si le progrès
technique permet désormais, dans des conditions strictes, de produire un
compost à la norme, de fortes incertitudes réglementaires pèsent sur la
pérennité des investissements qu’il requiert.
1
ADEME, Analyse technico-économique des opérations de gestion biologique des déchets, mai
2008.
2
D’après l’étude précitée.
- 41 -
1
D’après le syndicat Compost Plus.
2
ADEME, Analyse technico-économique des opérations de gestion biologique des déchets,
mai 2008.
- 42 -
1
Référentiel national des coûts de gestion du service public d’élimination des déchets en 2006,
août 2009.
2
Regroupant les associations d’élus.
3
Le compost rendu racine est épandu directement par le producteur des boues ou par un
entrepreneur spécialisé.
4
Comme le prévoit le projet de loi engagement national pour l’environnement.
- 43 -
1
Chiffres donnés par le représentant d’URBASER.
2
D’après ce qui a été indiqué par Compost plus lors de son audition.
3
Plan Déchets précité.
- 44 -
1
Un criblage grossier sépare les indésirables supérieurs à 30 mm de diamètre (barquettes, pots
de yaourt, etc). Les éléments métalliques sont captés par un électro-aimant pour être recyclés.
Vient ensuite un tri balistique par rebond qui sépare les éléments lourds de la matière organique.
Les déchets tombent sur un tapis, comparable à un trampoline : la matière organique, fine et
légère, traverse les mailles et les éléments lourds -cailloux, verre, etc.- rebondissent et sont
éjectés avec le refus. Enfin, le compost subit un dernier criblage à 10 mm.
2
M. Bernard Morvan, chercheur du CEMAGREF et Mme Sabine Houot, directrice de recherches
à l’INRA.
3
Source : site du SMITOM de Launay-Lantic.
- 45 -
1
Information fournie par le représentant de Vinci, qui a précisé que le syndicat avait tenté de
mettre en place une collecte sélective avant d’y renoncer compte tenu de son efficacité médiocre
et de son coût rédhibitoire.
2
Du fait de la présence de papiers.
- 46 -
1
« Le traitement bio-mécanique des déchets : avantages, inconvénients, coûts et jeux d’acteurs »,
Synthèse de la D4E, Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de
l’Aménagement du Territoire, juin 2006.
2
A la suite de l’article 46 de la loi « Grenelle I » demandant l’élaboration d’un cadre de
cohérence national pour assurer la qualité des composts.
- 47 -
1
Une poubelle ou un seau pour sélectionner les déchets de cuisine ou autres déchets organiques,
une fourche pour brasser le compost, une brouette pour transporter les déchets ou le compost,
une serpe, une hache, une cisaille ou un sécateur, pour réduire en petits morceaux les branches
ou briser les déchets durs, voire un broyeur si la quantité à traiter le justifie, un grillage fixé sur
un cadre pour tamiser le compost mûr.
2
Etude citée par le Cercle national du recyclage.
3
Au titre de la loi n° 76-663 du 19 juillet 1976 relative aux installations classées pour la
protection de l’environnement.
- 49 -
1
CNIM.
2
D’après le Livre vert de la Commission européenne.
- 51 -
OMR 4 dig OMR 0-60 – 2 dig OMR 0-20 Exploitation (2009) Objectif (2011)1
le méthane contenu dans le biogaz étant un gaz à effet de serre, son captage
permet d’éviter des émissions polluantes. D’autre part, la valorisation
énergétique du biogaz permet une substitution aux énergies fossiles, un enjeu
important se situant dans les performances de valorisation énergétique.
Il existe cinq modes de valorisation du biogaz :
– production de chaleur : l’efficacité énergétique est intéressante si
le besoin en chaleur est assez important pour permettre de valoriser le
maximum de l’énergie disponible et s’il existe des débouchés à proximité pour
limiter le transport coûteux de la chaleur ou du biogaz ;
– production d’électricité : l’efficacité énergétique est plus faible (-
37 %) du fait du rendement énergétique de l’électricité se limitant, pour des
moteurs, aux environs de 33 % ;
– production combinée d’électricité et chaleur : la chaleur des gaz
chauds, issue de la production d’électricité, peut être récupérée pour produire
de la chaleur ; l’efficacité énergétique est intéressante car cette valorisation
permet de valoriser l’excédent d’énergie éventuel mais, là encore, à condition
de disposer d’un débouché à proximité ; cette technique est encouragée par
une prime à l’efficacité énergétique incluse dans le tarif d’achat d’électricité ;
– utilisation comme carburant Véhicule : pour être utilisé en tant
que carburant Véhicule, le biogaz subit une série d’étapes d’épuration /
compression ; principalement développée en Suède et en Suisse, cette
valorisation peut être envisagée dans le cadre d’une flotte captive de véhicules
(bus, bennes déchets) et fait partie du projet de Lille, qui connaît toutefois un
certain nombre de difficultés (voir plus loin) ;
– injection du biogaz épuré dans le réseau de gaz naturel : en
Suède, en Suisse ou aux Pays-Bas, l’injection du biométhane dans des réseaux
dédiés ou non est plus usuelle qu’en France, où des travaux sont en cours entre
l’ADEME et l’AFSSET pour assurer que « cette injection ne présente pas de
risque pour la santé publique, la protection de l’environnement et la sécurité
des installations »1.
1
Décret du 15 juin 2004.
- 53 -
1
Audition CNIM.
2
Les valeurs prévues étaient respectivement de 85 et 143.
- 54 -
(3) Intégrer l’unité dans une chaîne de traitement dotée d’exutoires finaux
d’une capacité suffisante
L’usine de méthanisation doit impérativement s’intégrer dans une
chaîne de traitement comportant des exutoires finaux (incinération ou
stockage) d’une capacité suffisante pour recevoir les refus. Cette intégration
est particulièrement réussie à Lille où le site répond en fait à deux fonctions
principales : transférer les déchets et valoriser les biodéchets :
– 180 000 tonnes par an de déchets incinérables collectés dans le Sud
de la communauté sont évacués par péniche vers le centre de valorisation
énergétique (CVE) ;
1
La complémentarité des dispositifs de prévention, valorisation, traitements et stockage,
septembre 2005.
- 55 -
Loin d’avoir dissipé les incertitudes pesant sur les impacts sanitaires
et environnementaux de l’incinération, le Grenelle de l’environnement a
contribué à perpétuer le « tabou » qui entoure cette technologie, en dépit
des progrès substantiels qu’elle a accomplis au cours des dernières années et
des potentialités qu’elle offre en matière de développement des énergies
renouvelables.
1
Ainsi de la représentante du CNIID qui, au cours de son audition par votre mission, a assimilé
l’incinération et le stockage à la « peste » et au « choléra ».
- 57 -
1
On compte actuellement 7 projets concernant des usines d’incinération d’ordures ménagères.
4 d’entre eux portent sur des usines existantes ou récemment fermées (remplacement ou
extension de l’usine, ou remplacement de fours) et 3 autres concernent des usines nouvelles.
2
Réalisée par le service « Planification et observation des déchets » de l’ADEME.
3
Pour une capacité réglementaire de 15 millions de tonnes.
- 58 -
Waste-to-Energy in Europe
Ireland
United Kingdom
20 4.4 Netherlands Poland
11 5.8 1 0.05
Germany
Belgium 67 17.8
16 2.6Luxembourg Czech Republic
3 0.4 Slovakia
1 0.1
Data supplied by CEWEP members
2 0.2*
unless specified otherwise Austria
Hungary
France Switzerland 8 1.6 Romania
130 12.3 28 3.6 Slovenia 1 0.4
Italy
51 4 Bulgaria
Portugal Spain
3 1 10 1.8 Greece
* From Eurostat to give an estimate only, as co-incineration plants are included. * Data for 2006 used as data for 2007 are not yet available.
1
Selon les représentants de l’entreprise CNIM, auditionnés par votre rapporteur, « En France,
les incinérateurs construits depuis 1998 (…) ont été nécessairement sous dimensionnés par
rapport au gisement attendu de façon à assurer une incitation forte au recyclage matière, de sorte
qu’il n’y a que peu d’incinérateurs en France disposant d’une surcapacité et que celle-ci peut être
utilisée par les départements ne comptant aucun incinérateur ».
- 59 -
et 2004, de sorte que la moitié des tonnages incinérés le sont dans des
installations de plus de 20 ans. A contrario, les installations les plus récentes
sont capables de traiter des quantités de déchets plus importantes que par le
passé ;
3) par des installations anciennes orientées vers la valorisation
thermique, alors que les installations récentes ont favorisé la valorisation
électrique.
1
Texte pris pour transposer en droit national la directive européenne du 4 décembre 2000
relative à l’incinération des déchets.
2
Les gaz issus de la combustion de déchets doivent être portés à 850°C pendant deux secondes
pour détruire les polluants organiques et font l’objet d’une filtration et d’un traitement. Par
ailleurs, des traitements des fumées performants, à plusieurs étages, sont installés dans tous les
incinérateurs. Différents procédés sont utilisés : lavage des fumées, filtre, charbon actif…
L’ensemble de ces techniques permet de traiter avec efficacité différents types de polluants :
- 61 -
2) des valeurs limites d’émissions des gaz dans l’atmosphère pour les
principaux polluants, traduisant les dispositions des directives européennes
(cf. tableau)1 ;
3) un suivi de la présence éventuelle des dioxines et des métaux
lourds dans l’environnement des installations. Ce suivi, unique en Europe,
consiste, pour chaque exploitant, à mettre en œuvre un programme de
surveillance de l’impact de l’installation, dont les résultats font l’objet d’un
rapport annuel et sont présentés aux commissions locales d’information et de
surveillance (CLIS).
Directive Directive
Avant traitement
89/369/EEC 2000/76/EC
Polluant
mg/Nm3 mg/Nm3 mg/Nm3
Poussières 4 000 30 10
HCl 750 50 10
HF 5 – 10 2 1
SO2 250 300 50
CO < 50 100 50
TOC < 10 20 10
NOx 400 - 200
Hg 0,5 0,2 0,05
Cd
2 (Cd) 0,2 (Cd) 0,05
Tl
Source : Association des Cités et Régions pour le recyclage et la gestion durable des ressources,
Déchets municipaux en Europe. Vers une société européenne du recyclage
particules (qui souvent portent les métaux lourds), gaz divers, micro-polluants organiques
comme les dioxines.
1
Sur ce point, votre mission relève que certains contempteurs de l’incinération dénoncent le
nombre insuffisant des substances contrôlées à la sortie des cheminées. Selon le groupe TIRU,
« Les émissions contrôlées au niveau de la cheminée en continu sont les poussières, le monoxyde
de carbone, l’acide chlorhydrique, l’acide sulfurique, les oxydes d’azote et le carbone organique
total et par prélèvement ponctuel pour les dioxines et les métaux lourds. Bientôt les dioxines
feront l’objet d’un prélèvement en continu. Toutes les substances chimiques ne peuvent pas être
mesurées mais comme l’a précisé le Professeur Narbonne qui a été le premier à alerter sur les
dioxines en France, contrôler les dioxines qui sont les composés les plus toxiques et les plus
stables est un bon indicateur de l’ensemble des substances qui pourraient concerner l’exposition
humaine ».
- 62 -
précédée d’une évaluation des risques sur la santé des populations (ERS)
portant sur l’ensemble des rejets de l’installation et estimant leur impact sur la
santé des populations riveraines.
Au total, plusieurs personnalités auditionnées par votre mission ont
insisté sur le caractère drastique de ces normes. Selon les représentants du
groupe TIRU, « Non seulement les normes sanitaires (françaises) sont
comparables (aux autres normes européennes) mais la France est maintenant
en avance en matière de surveillance et de contrôle. La France est le seul pays
à avoir prévu dans sa réglementation une surveillance de l’impact dans
l’environnement autour de l’usine. Elle sera également la seule, avec la
Belgique, à imposer le prélèvement en continu des dioxines sur toutes les
usines ».
Dans le même esprit, les représentants du groupe CNIM confirment
que « les standards français en termes d’incinération sont tout à fait
comparables à ceux des autres pays européens ». Ils indiquent, en outre, que
le projet européen de directive sur les émissions industrielles ne prévoit pas, à
ce stade, de durcir les valeurs d’émissions fixées par la directive sur
l’incinération, et que la volonté de la Commission serait plutôt d’aligner
l’ensemble des normes d’émissions industrielles sur les standards très
élevés applicables aux UIOM.
La sévérisation des normes applicables et la mise en conformité des
installations ont permis de diminuer considérablement les quantités de
polluants émis par les incinérateurs. Ainsi, de 1995 à 2006, « les émissions
de dioxines par les incinérateurs d’ordures ménagères ont été divisées par un
facteur supérieur à 100, passant de 1090 grammes en 1995 à 8,5 grammes en
2006, alors même que la quantité de déchets incinérés a augmenté au cours de
la même période.
« Parallèlement, les émissions de métaux ont également fortement
diminué. Les émissions de mercure ont, par exemple, été divisées par 7 depuis
1995, grâce à l’amélioration du traitement des fumées des incinérateurs, mais
aussi parce que les ordures ménagères contiennent désormais moins de
mercure. En 1995, les émissions de mercure par les incinérateurs d’ordures
ménagères représentaient 37 % des émissions totales de mercure dans
l’atmosphère. Aujourd’hui, elles ne représentent plus que 9 % de ces
émissions, soit 0,7 tonne. (Enfin), les émissions de plomb par les incinérateurs
sont estimées à 5 tonnes en 2006 (soit 4 % des émissions totales) contre
72 tonnes en 1995 »1.
Corrélativement à cette diminution des émissions, l’impact sanitaire
des installations de nouvelle génération a été considérablement réduit :
1) en France, les enquêtes épidémiologiques conduites par l’InVS ont
abouti à la conclusion que, compte tenu des nouvelles normes, les installations
1
Plan d’action déchets 2009-2011.
- 63 -
1
Selon le Bulletin épidémiologique hebdomadaire du 17 février 2009 de l’InVS, « Les résidents
proches d’installations répondant aux normes actuelles d’émission n’ont pas des taux élevés de
dioxine et de plomb dans le sang, ou de cadmium dans les urines ».
2
Impact de l’exposition environnementale aux rejets atmosphériques des incinérateurs d’ordures
ménagères : problématique de santé publique, réponses et perspectives. Pascal Empereur-
Bissonnet, Martine Ledrans, Nadine Fréry, Joëlle Le Moal. InVS, Bulletin épidémiologique
hebdomadaire du 17 février 2009 « Incinération des ordures ménagères en France : effets sur la
santé ».
3
Rapport « Waste incineration, a potential danger ? » - septembre 2005, cité par Muriel Morcet
et Daniel Blain « Incinération de déchets et impacts sanitaire : du passé au présent » (BDEI,
n° 15, mai 2008.
4
Ibidem.
5
La hiérarchie des produits contaminants à l’incinération est la suivante : charbon / fuel / bois /
déchets / gaz.
- 64 -
1
Etude UIOM 2007 – Localconsult.com.
- 65 -
100%
Mis en décharge
80%
Incinérés
Recyclés
60%
40%
20%
0%
Royaume-Uni
Luxembourg
Slovaquie
Slovénie
République Tchèque
Roumanie
Pologne
Finlande
Allemagne
Chypre
Lettonie
Suède
Irlande
Portugal
Lituanie
Espagne
Estonie
Danemark
France
Autriche
Belgique
Italie
Bulgarie
Pays-Bas
Malte
Grèce
UE27
Hongrie
Source : mission commune d’information d’après Eurostat 2007 (la catégorie recyclage inclut le compostage)
Source : CNIM
a) Quelle technologie ?
Plusieurs technologies d’incinération sont actuellement disponibles
ou en cours de développement. Selon le groupe CNIM, « pour la combustion
des ordures ménagères et assimilées, la technique la plus utilisée en Europe
est incontestablement la technique de combustion sur grille. Plus de 95 % de
1
Les déchets et l’effet de serre, éléments de réflexion et d’éclairage ADEME, avril 2009.
2
FNADE : « Le secteur des déchets ménagers et son rôle dans la lutte contre le changement
climatique ».
- 68 -
la capacité installée fonctionne avec l’une ou l’autre des grilles proposées par
les différents constructeurs ».
Votre mission d’information considère que cette technologie est, à ce
jour, la meilleure disponible et la plus propice à la mise en œuvre de la
hiérarchie des modes de traitement. En effet, les fours à grilles sont, en
l’état actuel des techniques, les plus adaptés au traitement des fractions
résiduelles résultant de la valorisation matière recyclage, compostage,
méthanisation ou des filières de production de combustibles dérivés de
déchets.
De surcroît, aucune des techniques alternatives ne paraît pleinement
adaptée au traitement des ordures ménagères ou suffisamment aboutie :
1) la technique du lit fluidisé1 n’est pas immédiatement compatible
avec le caractère hétérogène des déchets ménagers et requiert une préparation
soigneuse2 du gisement, génératrice de surcoûts ;
2) la thermolyse3 des déchets ménagers et assimilés reste, d’après
l’ADEME4, un procédé non validé à l’échelle industrielle. Comparé à
l’incinération, les procédés de thermolyse présentent l’avantage de produire un
combustible stockable et transportable et d’émettre une quantité plus faible de
polluants atmosphériques. En revanche, ce sont des procédés consommateurs
d’énergie, qui produisent un combustible issu de déchets dont les
débouchés commerciaux ne sont pas assurés. Le risque industriel reste
particulièrement important pour le traitement de déchets hétérogènes de
type ménagers ;
3) la gazéification par torche à plasma des déchets consiste à les
chauffer à une température pouvant dépasser 1 000°C, en présence d’une
quantité limitée d’oxygène. Elle conduit à la production d’un gaz combustible
de synthèse, qui peut être soit brûlé directement pour valoriser son énergie,
soit épuré pour une production d’électricité par moteur à gaz, ou pour d’autres
valorisations énergétiques ou chimiques. De récentes évaluations5 démontrent
que la gazéification présente néanmoins l’inconvénient principal de
consommer une quantité importante d’électricité. Toutefois, en
comparaison à une incinération classique de déchets avec production
d’électricité (par turbines à vapeur), le bilan électrique net (c’est-à-dire
déduction faite des consommations) apparaît au plan théorique très favorable à
l’utilisation d’une torche à plasma, grâce au rendement très élevé des moteurs
à gaz. Dans le cas d’utilisation d’une torche à plasma, qui permet de
1
Dans cette technique, les déchets, broyés, alimentent un four où ils entrent en contact avec du
sable porté à 850°C. Les déchets et le sable sont brassés par injection d’air afin d'assurer une
combustion homogène des ordures.
2
Cette technique nécessite en effet de trier et de broyer les déchets avant l’incinération (retrait
des métaux ferreux par électro-aimant, séparation des objets lourds et légers par tri
aéraulique…).
3
Voir glossaire.
4
ADEME, Famille de procédés « Thermolyse et pyrolyse », 2006.
5
ADEME, Traitement des déchets par torche à plasma, mars 2009.
- 69 -
1
Le volet fiscal sera développé dans la suite du présent rapport.
2
Contribution du groupe TIRU.
3
Contribution du groupe CNIM.
- 71 -
De fait, rares sont les exemples français d’UIOM installés au cœur de zones
urbaines, alors même que ce choix a été opéré pour des villes comme
Stockholm, Copenhague ou Monaco. Le cas de l’incinérateur Isséane, à Issy-
les-Moulineaux, ne fait pas exception à la règle, puisque sa localisation en
cœur d’agglomération n’a été rendue possible qu’au prix de coûteux
investissements, notamment destinés à enterrer une partie de l’installation, à
supprimer la cheminée et à traiter le panache de vapeur afin de le faire
disparaître.
Au total, le développement de la valorisation énergétique dépend
donc de la réappropriation de l’incinération par l’opinion publique, de sorte
que les UIOM cessent d’être implantées en zones peu denses et, par
conséquent, privées de débouchés. Pour votre rapporteur, cette réappropriation
passe par le développement de la démocratie participative en cas de
création ou de réhabilitation des unités existantes.
1
Selon le SYCTOM, dans le cadre de la modernisation de l’installation d’Ivry-sur-Seine, « si la
place réservée à l’incinération dans la hiérarchie des modes de traitement fait l’objet de
contestations, aucune proposition alternative n’a été formulée pour les déchets qui ne sont ni
recyclables ni méthanisables ».
- 72 -
1
19 de l’article 3.
- 73 -
1
« Le traitement des déchets résiduels doit être réalisé prioritairement par la valorisation
énergétique dans des installations dont les performances environnementales seront renforcées et,
à défaut, pour les déchets ultimes non valorisables, par l'enfouissement ».
2
« Les installations correspondantes devront justifier strictement leur dimensionnement.
Parallèlement, les quantités de déchets partant en incinération ou en stockage seront globalement
réduites avec pour objectif, afin de préserver les ressources et de prévenir les pollutions, une
diminution de 15 % d'ici à 2012 ».
- 74 -
1
Source Eurostat 2007.
- 75 -
99 100
100 96
93
90
86 87
90 84 84
82
77
80
70 64 64 66
63
60
57
60 53
50 46
42
40 34
30 25
20 13
10 3 4 4 5
1
0
Fr g
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Ré ova
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U
m
lle
A
Sur ce site, des zones protégées ont été instaurées formant de véritables réserves de
biodiversité en particulier pour les amphibiens, batraciens, urodèles, ainsi que pour l’avifaune.
Ces amphibiens, choisis pour leur sensibilité à la qualité des milieux aquatiques, eux même
dépendant de la bonne maîtrise des rejets liés à l’activité du site, font l’objet d’un suivi
scientifique depuis l’ouverture du site. Ce groupe faunistique des amphibiens, lié aux
écosystèmes des mares, a subi ces dernières années un préjudice important localement à cause de
l’évolution des pratiques agricoles. Aujourd’hui la trame verte des zones écologiques protégée de
ce site est devenue une véritable opportunité de sauvegarde de ces espèces dont on connaît
aujourd’hui la vulnérabilité à l’échelle mondiale.
1
Selon l’article 9 de l’arrêté, la zone à exploiter « doit être à plus de 200 mètres de la limite de
propriété du site, sauf si l'exploitant apporte des garanties équivalentes en termes d'isolement par
rapport aux tiers sous forme de contrats, de conventions ou servitudes couvrant la totalité de la
durée de l'exploitation et de la période de suivi du site ».
2
Cette intégration est souvent réalisée par des programmes de plantations soutenus et des
engazonnements des zones réhabilitées. La stratégie de renaturation est associée à une démarche
d’éco-compatibilité des végétaux qui sont choisis parmi les espèces indigènes relevée lors de
l’étude de l’état initial faunistique et floristique.
- 77 -
1
Stockage des déchets et santé publique, page 21 : « La situation générale du risque lié au
stockage des déchets, aujourd’hui en France, n’apparaît pas particulièrement préoccupante, au vu
des résultats présentés ici, sous réserve de la validité et de la représentativité des scénarios
retenus qui englobent des scénarios volontairement majorants. Globalement, on peut donc
considérer que ces estimations du risque sont de nature à rassurer les parties concernées,
s’agissant des conséquences d’expositions au long cours, aux différents effluents des sites de
stockage des déchets ménagers et assimilés conformes à la réglementation actuelle, pour cette
catégorie de déchets. »
2
Ces derniers pouvant générer du biogaz.
- 78 -
1
ADEME : « Les déchets et l’effet de serre » - Avril 2009.
2
FNADE : Le secteur des déchets ménagers et son rôle dans la lutte contre le changement
climatique.
3
ADEME : « Quelques éléments sur la limitation des émissions de CH4 liés aux déchets »,
30 juin 2008.
- 79 -
biomasse contenue dans les déchets enfouis n’est pas émise durant les
premières décennies après enfouissement. Selon la reconnaissance ou non de
cette séquestration comme un enjeu, le rôle du stockage dans une politique
ambitieuse du point de vue du changement climatique, pour autant que les
fuites de méthane soient correctement évitées, pourrait être considéré
différemment ».
Concernant les vertus comparées du stockage et du compostage,
l’ADEME1 indique que « si l’on considère que seuls 40 à 60 % du carbone
issu de la biomasse est émis à terme à l’atmosphère, la mise en décharge des
11 millions de tonnes de déchets non dangereux du service public des déchets
conduit à la séquestration d’environ 1,8 à 2,5 millions de tonnes équivalent
CO2. Pour la valorisation organique, la nature des déchets orientés vers le
compostage et les processus de dégradation qui interviennent semblent
conduire à des niveaux de séquestration moindres (plus de 90 % du carbone
se minéraliserait sous forme de CO2 sur 100 ans). Les enjeux séquestration
associés au compostage des 4 millions de tonnes de déchets organiques du
service public apparaissent de l’ordre de 0,06 million de tonnes équivalent
CO2 ».
De la même manière, et selon les représentants du groupe Séché, la
prise en compte de la séquestration du carbone permet aux centres de stockage
d’afficher des bilans carbone globaux meilleurs que les unités d’incinération
les plus performantes. Sur la base d’une hypothèse de 63 kilogrammes
équivalent carbone séquestrés par tonne d’ordures ménagères, et en prenant en
compte l’ensemble des postes de consommations énergétiques et d’émissions
de gaz à effet de serre, un centre de stockage valorisant son biogaz à 20 %
sous forme électrique et à 35 % sous forme thermique2 présente un bilan net de
– 60 kilogrammes équivalent carbone, contre - 44 kilogrammes pour une unité
d’incinération (cf. tableau page suivante).
Enfin, une récente étude du CEMAGREF3 a établi qu’une tonne de
déchets enfouie dans un centre de stockage captant 80 % du biogaz produirait
sur l’effet de serre des effets résiduels trois fois moins importants qu’une
tonne incinérée sur un horizon de 500 ans.
1
ADEME : « Les déchets et l’effet de serre » - Avril 2009.
2
Cas du centre de Changé, dans la Mayenne, sur le site duquel les membres de votre mission
d’information se sont rendus.
3
Cette étude, intitulée « Stockage, incinération et effet de serre – Séquestration de carbone et
temporalité des effets », considère les effets sur le réchauffement climatique des rejets des deux
filières de traitement des déchets (incinération et stockage) sur la base d’échelle de temps
différentes. De fait, en fonction des substances considérées, ces effets peuvent être très
différents : le pouvoir de réchauffement global du méthane (PRG) est beaucoup plus important si
on l’observe sur une échelle de 20 ans que sur une échelle de 100 ou 200 ans. En d’autres
termes, un rejet de méthane sera fortement impactant sur les 20 premières années, mais au bout
d’une soixantaine d’année, cet effet aura totalement disparu (absence de rémanence). Pour ce
qui concerne le CO2, le PRG est bien moins important sur une échelle de 20 ans, mais l’effet est
beaucoup stable sur le long terme (l’effet résiduel à 100 ans est encore de l’ordre de 30 à 40 %
de l’effet au moment de l’émission et l’effet à 500 ans sera encore de l’ordre de 15 à 20%).
- 80 -
Bilan carbone comparé de l’incinération et de l’enfouissement, avec prise en compte de la séquestration du carbone
INCINERATION ENFOUISSEMENT
g eq.C/t OM
UIOM 100 % UIOM UIOM 100 % g éq.C/t OM g éq.C/t OM
Postes considérés CDSU
électrique cogénération thermique CDSU SVO CSDU Local
changé
21 % élec et 20 % élec et
Hypothèses énergies Rendement 25 % Rendement 80 % 34 % élec 34 % élec
45 % therm 35 % therm
Transports déchets 1 215 1 215 1 215 3 860 3 121 486
Transports matières premières 518 518 518 65 98 65
TOTAL TRANSPORTS 1 733 1 733 1 733 3 925 3 219 551
Consommation construction 0 0 0 186 156 186
Consommation exploitation 2 061 2 061 2 061 929 831 929
Valorisation -14 067 -94 400 -146 800 -20 180 -4 640 -3 800
- 81 -
TOTAL ENERGIE -12 006 -92 339 -144 739 -19 065 -3 653 -2 685
Méthane diffus 0 0 0 17 485 44 560 93 280
Traitement REFIOM 1 514 1 514 1 514 0 0 0
CO2 fossile en cheminée 99 220 99 220 99 220 0 0 0
N2O 2 502 2 502 2 502 15 15 15
TOTAL PROCESS 103 236 103 236 103 236 17 500 44 575 93 295
Construction site 646 646 646 200 438 200
Exploitation 3 263 3 263 3 263 252 322 252
Valorisation matière (mâchefers, métaux -8 319 -8 319 -8 319 0 0 0
TOTAL MATIERE PREMIERE -4 410 -4 410 -4 410 452 760 452
Séquestration de carbone 0 0 0 -63 000 -63 000 -63 000
BILAN 88 553 8 220 -44 180 2 812 44 901 91 613
BILAN AVEC SEQUESTRATION 88 553 8 220 -44 180 -60 188 -18 099 28 613
Source : Groupe Séché
- 82 -
1
A titre d’exemple, 1 tonne de déchets incinérés génère 275 à 300 kg de mâchefers et 2 à 5 kg de
résidus de l'épuration des fumées de l'incinération des ordures ménagères (REFIOM).
- 83 -
40 37
35
30
30
25
% 20
15 12
10
10
4 4
5 1 2
0
20 20 à 30 30 à 40 40 à 50 50 à 60 60 à 70 70 à 80 80
Tranches de prix en euros par tonne
Source : ADEME – Le prix de la mise en décharge des déchets non dangereux gérés par les collectivités en
2005 (mars2008)
1
Voir carte au I, B, 2, b du présent rapport.
2
Selon l’étude ADEME « Le prix de la mise en décharge des déchets non dangereux gérés par
les collectivités en 2005 » de mars 2008, les facteurs de dispersion des coûts sont
essentiellement : 1) les standards techniques des équipements (en matière de récupération du
biogaz et de traitement des lixiviats notamment) ; 2) la capacité globale du site (plus celui-ci est
important, plus les coûts apparaissent maîtrisés) ; 3) l’ancienneté du site, les sites les plus
récents affichant des coûts globalement plus élevés.
- 84 -
1
Coût net des reventes, incluant l’impact de la TGAP.
2
Les chiffrages transmis par Veolia et Séché ne reposent pas sur les mêmes hypothèses et ne
sauraient être comparés.
3
ADEME : « Quelques éléments sur la limitation des émissions de CH4 lié aux déchets »,
30 juin 2008.
- 85 -
Source : FNADE & ADEME « Etat des connaissances techniques et recommandations de mise en œuvre
pour une gestion des installations de stockage de déchets non dangereux en mode bioréacteur », décembre
2007
1
FNADE & ADEME : « Etat des connaissances techniques et recommandations de mise en
œuvre pour une gestion des installations de stockage de déchets non dangereux en mode
bioréacteur », décembre 2007.
- 86 -
1
A l’exception de la valorisation des déchets organiques, qui forment la « matière première » du
bioréacteur.
- 87 -
Votre rapporteur relève que les élus locaux sont bien trop souvent
démunis pour effectuer les choix de modes de traitement des déchets.
Confrontés aux propositions des acteurs privés et aux pressions des
associations, ils manquent d’éléments techniques, juridiques, financiers pour
choisir avec sérénité et pertinence les options à prendre. C’est pourquoi il
estime indispensable, d’une part, de remettre l’expertise au centre des débats
et, d’autre part, de renforcer le rôle de conseil de l’ADEME.
1
Décret n° 2010-370 du 13 avril 2010 portant création du Comité national du développement
durable et du Grenelle de l'environnement.
2 Décret n° 2009-1043 du 27 août 2009 relatif au Conseil national des déchets et à la
commission d'harmonisation et de médiation des filières de collecte sélective et de traitement des
déchets.
- 88 -
1
Propos des représentants de l’Association des départements de France lors de leur audition.
- 89 -
1
Les autres sont : les plans régionaux d'élimination des déchets industriels spéciaux, les plans
régionaux d'élimination des déchets de soins à risque infectieux et les schémas de gestion des
déchets du BTP.
2
En application de l’article L. 2224-13 du code général d es collectivités territoriales.
- 90 -
1
Lettre ADEME & Vous – Stratégie et études n° 16, 27 novembre 2008.
- 92 -
Source : ADEME
1
A l’exception des bioréacteurs, totalement exonérés.
2
Ecomanagement and Audit Scheme
3
Amendement de votre rapporteur.
4
Initialement prévue jusque 2011, la hausse a été lissée jusqu’en 2013 à l’initiative du Sénat.
- 94 -
Le plan de soutien de l'ADEME à (la) politique (des déchets) est articulé autour des
axes suivants :
- la prévention avec notamment le soutien : aux plans et programmes locaux de
prévention mis en œuvre par les collectivités territoriales, au compostage domestique, aux
investissements de type « recyclerie », à la mise en place d’une tarification incitative du service
déchets auprès des particuliers et au développement de l'éco-conception au sein des entreprises ;
- le développement des filières de responsabilité élargie des producteurs (REP), en
contribuant à la création de nouvelles filières (déchets dangereux diffus, mobilier,…) et à
l'amélioration des performances et de la régulation par l'État des filières existantes ;
- le recyclage des déchets ménagers, industriels et du BTP, avec des soutiens aux
investissements publics et privés ;
- la valorisation des déchets organiques, avec des aides aux opérations de compostage
ou méthanisation ;
- le développement d’actions d’accompagnement et de structuration allant de la
recherche (nouvelles technologies, amélioration des connaissances notamment quant aux
impacts,…) à la sensibilisation du grand public (poursuite de la campagne "Réduisons vite nos
déchets, ça déborde!"), en passant par le renforcement des dispositifs locaux et nationaux
d’observation.
Source : projet annuel de performances annexé au projet de loi de finances pour 2010
1
Ce montant est vraisemblablement surestimé, le produit de la TGAP « incinération » devant
avoisiner 35 millions d’euros et celui de la TGAP « poussières » 5 millions d’euros.
- 97 -
1
Le projet de loi précise que « cette part variable (pourra) également tenir compte des
caractéristiques de l’habitat ou du nombre des résidents » et que « dans le cas d’une habitation
collective, la personne chargée de sa gestion est considérée comme l’usager du service public des
déchets ménagers et procède à la répartition de la part variable entre ses occupants ».
2
Mettre en œuvre une tarification incitative sur les déchets ménagers (Notes techniques de
l’intercommunalité).
- 100 -
1
Dont Suez-SITA.
2
Selon l’ADCF, le Syndicat mixte Montaigu-Rocheservière a vu son taux de présentation des
bacs passer à 25 % contre les 43 % prévus, en fixant sa part variable à 65 %.
3
Mettre en œuvre une tarification incitative sur les déchets ménagers (Notes techniques de
l’intercommunalité).
4
Néanmoins, l’étude de l’ADCF indique que cette augmentation apparaît « souvent faible
comparativement à la forte augmentation qui aurait pu être subie par les collectivités si elles
n’avaient pas mis en place la tarification incitative alors que le coût de traitement des OM
augmentait très fortement ».
- 101 -
Une part variable trop élevée peut, en second lieu, poser des
problèmes d’acceptabilité pour les ménages, à plus forte raison lorsque leurs
ressources sont modestes, et entraîner des comportements inciviques1 tels
que :
1) les dépôts et brûlages sauvages ou le « tourisme » des déchets,
constatés dans d’autres Etats où cette tarification est en vigueur. Ainsi, le
ministère suisse de l’environnement estimait entre 1 et 2 % les quantités de
déchets ménagers éliminées de façon inappropriée au sein de la Confédération,
ce taux étant plus important dans les communes ayant instauré la « taxe au
sac ». Le même ministère considérait que les déchets brûlés sauvagement en
Suisse généraient davantage de dioxines que l’ensemble des incinérateurs du
pays. Par ailleurs, les représentants des PME du déchet et de l’environnement
ont indiqué à votre mission que dans la région de Maroilles, la TI avait fait
passer le gisement d’ordures ménagères de 4.000 à 2.400 tonnes, mais que les
usagers s’étaient mis à brûler leurs déchets ou les avaient déposés
sauvagement ou exportés en Belgique, conduisant à l’abandon de l’expérience
et au retour au tonnage antérieur ;
2) le « sur-tri », qui consiste à jeter dans les bacs recyclables non
taxés des produits qui n’y sont pas admis, diminuant ainsi la performance
globale de tri de la collectivité. Ainsi, selon l’ADCF, « lors de la mise en
place de la tarification incitative, on constate souvent une augmentation des
refus de tri (…) », résultant soit d’erreurs de bonne foi, soit de dépôts
volontaires de sacs d’ordures ménagères dans les bacs de recyclables.
En lien avec le coût global du service, le choix du mode de
tarification doit donc faire l’objet d’une réflexion approfondie. Si nul
système n’est exempt de défauts (cf. tableau ci-après), votre rapporteur a
acquis, au cours de ses auditions, la conviction qu’une tarification assise sur la
levée du bac constituait, à ce stade, la « moins mauvaise » solution, en ce
qu’elle permet de rationaliser les tournées en incitant les usagers à ne sortir
leurs bacs que lorsqu’ils sont pleins. A contrario, la tarification au volume du
bac, pour simple qu’elle soit, apparaît moins incitative et la tarification au
poids nécessite un coûteux système de pesée embarquée.
1
Les exemples qui suivent sont tirés de l’article de M. Olivier Guichardaz : « Facturation
incitative : incitative à quoi ? ». Environnement & Technique (novembre 2007), n° 271.
- 102 -
b) Une tarification qui réoriente les flux de déchets sans les diminuer
Le bilan des premières expériences de tarification incitative comme
les propos tenus par les interlocuteurs de votre mission d’information attestent
que cette fiscalité ne joue pas de rôle préventif : elle réoriente les flux de
déchets sans les réduire. Ainsi, selon Suez-SITA, on observe en général une
baisse de 50 % des OMR collectées et une hausse concomitante de 50 % des
recyclables captés au porte à porte et des apports en déchetterie.
- 103 -
ANNEXES
LISTE DES PERSONNES AUDITIONNÉES
ET DES DÉPLACEMENTS
Constitution du bureau
La mission, créée à l'initiative du groupe de l'Union centriste en
application du premier alinéa de l'article 6 bis du Règlement, a désigné son
bureau qui est ainsi constitué :
– Président : M. Dominique Braye ;
– 1er vice-président : M. Gérard Miquel ;
– Vice-présidents : M. Charles Guené, Mme Evelyne Didier ;
– Secrétaires : M. Jean-Marc Pastor, Mme Brigitte Bout ;
– Rapporteur : M. Daniel Soulage.
– La mission a ensuite procédé à un échange de vues sur
l'organisation de ses travaux.
la décision des élus locaux pour qui les débats du Grenelle n’ont pas
nécessairement été très éclairants, voire ont fait naître des doutes et des
inquiétudes supplémentaires. Ce document aura donc comme but principal
d’aider les élus, en mettant en évidence les conséquences qui résultent du
choix de telle ou telle technique de traitement et en présentant les informations
recueillies sur chacune d’entre elles et les questions qui restent non résolues.
M. Daniel Soulage, rapporteur, a ensuite indiqué les points sur
lesquels il souhaitait orienter les travaux de la mission :
– les moyens que l’Etat et ses services sont capables de mettre à la
disposition des élus pour les aider dans leurs choix ;
– l’argumentaire dont les élus peuvent disposer pour convaincre les
citoyens et les associations du bien-fondé de leurs choix. Cela rejoint une autre
question : la particularité de la France où existent une forte opposition à
certaines techniques et des inquiétudes parfois infondées ;
– le lien entre traitement des déchets et pollution des sols, qui pose la
question de la qualité du compost produit et de son acceptabilité par la filière
agricole comme un produit utilisable dans la chaîne alimentaire ;
– le lien entre le choix de la technique de traitement et celui des
procédés de collecte et leur adaptation au type d’habitat, rural et dispersé, ou
urbain et collectif.
M. Philippe Van de Maele, président, a tout d’abord insisté sur la
priorité de l’objectif de réduction des déchets, notamment par le
développement de l’éco-conception, et a rappelé l’existence d’un fonds
d’intervention destiné à accompagner les collectivités dans leurs actions de
prévention. Après avoir évoqué le tri et le recyclage, il a estimé que
l’incinération posait un double problème : son rejet par les populations et le
fait que « plus on incinère, moins on trie ». Après avoir souligné la nécessité
d’un tri efficace des déchets ménagers fermentescibles pour aboutir à un
digestat de bonne qualité, il a jugé que la qualité du compost issu du tri
mécano-biologique n’était pas suffisante.
M. Dominique Braye, président, a relevé qu’au niveau européen, les
pays qui incinèrent le plus sont ceux qui trient le plus.
M. Daniel Béguin, directeur « Déchets et sols », a insisté sur
l’importance de la prévention et de la complémentarité des filières, celles-ci
devant être adaptées aux types de déchets. S’agissant de l’amélioration du
recyclage, il a précisé qu’un travail avec « Eco-emballages » était en cours
pour augmenter la collecte de plastique et que, pour atteindre les objectifs du
Grenelle en matière de recyclage, de réels progrès devaient être effectués sur
la matière organique.
Jugeant que l’incinération avait toute sa place, notamment pour ce qui
concerne les grandes agglomérations, il a expliqué qu’une forte taxation de
cette filière avait été décidée dans le cadre du Grenelle au terme d’un
- 115 -
cette incertitude ; c’est notamment à cause d’elle que la directive sur les sols
n’est pas sortie à temps. Si nous en disposions, les règles du jeu seraient
claires, alors que, actuellement, les élus sont contraints de prendre, avec
l’argent du contribuable, des paris osés qui engagent pour des décennies.
Je donne la parole à notre rapporteur Daniel Soulage qui est à
l’origine de cette mission commune.
M. Daniel Soulage, rapporteur. – Nous voudrions en effet que le
Sénat puisse éclairer les élus sur la conduite à tenir.
Ma première série de questions porte sur le compostage. La France
doit favoriser le retour au sol de la matière organique, en raison de
l’appauvrissement de ses sols. Toutefois, la norme NFU 44-051 est
insuffisamment sévère, en particulier pour les métaux lourds. Comment cette
norme a-t-elle été élaborée, pourquoi avoir retenu des seuils inférieurs à ceux
des autres pays européens et des projets de directive en matière de protection
des sols et de biodéchets ? Dans ces conditions, peut-on fonder sur le respect
de cette norme un choix de mode de traitement ?
Le ministère semble défavorable au tri mécano-biologique (TMB) sur
les ordures ménagères résiduelles (OMR). Est-ce dû au fait que ce procédé ne
permet pas de respecter la norme ?
La prochaine réglementation européenne risque-t-elle d’imposer, en
matière d’épandage des composts, non pas une obligation de résultat mais une
obligation de moyens, ce qui pourrait aboutir, à terme, à l’interdiction du
TMB ?
Mme Chantal Jouanno, secrétaire d’État. – Je vous remercie de
m’avoir sollicitée pour traiter d’un sujet mal connu de nos concitoyens, même
s’il affecte leur vie quotidienne et si nos collectivités sont obligées d’y
consacrer des budgets considérables. Les Grenelle ont permis d’établir une
hiérarchie dans les priorités, en fonction desquelles nous avons sorti une
feuille de route pour les trois ans à venir, ainsi que, il y a six mois, un « Plan
d’action déchets ». La feuille de route donne la priorité à la prévention :
production de déchets en diminution de 7 % en cinq ans -soit 5 kilos en moins
par habitant et par an. Ensuite elle vise l’augmentation du taux de recyclage et
de valorisation - 45 % en 2012 - puis la diminution de 15 % de la masse des
déchets incinérés ou stockés.
Le sujet est délicat car, lors de la campagne présidentielle, un
moratoire avait été demandé pour la construction d’incinérateurs. Accepter ce
moratoire, c’était se heurter à une impasse physique ; déjà 31 territoires sont
menacés par cette impasse. On a donc tenté de parvenir à un compromis visant
à diminuer in fine la masse de déchets enfouis ou incinérés.
Sur le traitement des déchets, il faut en finir avec l’idée qu’il y aurait
une solution miracle ; il n’existe qu’un ensemble de solutions
complémentaires, à adapter en fonction des divers territoires.
- 122 -
être en cohérence avec les initiatives des communes, qui engagent de très
lourds investissements. Nous comptons sur vous, madame la ministre.
M. Jean Milhau. – La facturation incitative, madame la ministre, est
bien difficile à mettre en place en zone rurale, je puis vous le dire
d’expérience, comme président du syndicat du Pays de Gourdon.
M. Dominique Braye, président. – Et c’est encore plus difficile en
milieu urbain. Il y a là un vrai problème. La part variable ne peut en aucun cas
dépasser 30 % : cela vaut-il la peine de créer une usine à gaz qui, en dernière
instance, revient très cher à l’usager ?
Mme Évelyne Didier. – Tarification, facturation, redevance : que
recouvrent ces termes ? J’aimerais savoir comment le gouvernement évalue
ces dispositifs.
Mme Chantal Jouanno, secrétaire d’État. – La redevance
incitative, expérimentée de préférence dans les communes rurales, consiste à
moduler la redevance en fonction du service rendu. Le principe de la
tarification consiste, quant à lui, à introduire une part variable dont nous
n’avons pas fixé le montant : elle ne doit cependant pas être trop importante,
faute de quoi on ne pourrait pas gérer le système. Nous avons prévu cinq ans
pour mettre en place le dispositif, qui requiert un travail conjoint avec le
ministère des Finances et le ministère de l’Intérieur, dans la mesure où se
posent les questions de l’équilibre des budgets annexes et du recouvrement.
M. Dominique Braye, président. – Quel est le sens d’une tarification
incitative dès lors qu’une part importante du coût est financée par le budget
général ? Là est le problème.
Mme Chantal Jouanno, secrétaire d’État. – La difficulté vient
plutôt des règles comptables et fiscales. Se posent la question des budgets
annexes, qui doivent obligatoirement être en équilibre, et celle du
recouvrement par les services fiscaux : il faut que les collectivités aient
l’assurance d’encaisser un produit.
M. Dominique Braye, président. – Les services fiscaux nous
facturent 8 %, pour le recouvrement, c’est énorme. Nous pourrions le faire
nous-mêmes à moindre coût. Et comment inciter quand une bonne partie du
financement est assuré par le budget général ?
Mme Chantal Jouanno, secrétaire d’État. – La part variable restera
toujours minoritaire.
M. Dominique Braye, président. – Il peut arriver que le citoyen ne
paye que 40 % du service. Que reste-t-il à l’incitation ?
M. Daniel Dubois. – En milieu rural, la variation de la TGAP est
fonction des méthodes de traitement et de stockage. Cela est bien plus efficace
que l’incitation par la tarification, qui est une véritable usine à gaz. Je suis
président d’un syndicat qui compte un centre d’enfouissement technique, géré
par une société privée. Nous avons tout intérêt à ce que de moins en moins de
- 132 -
déchets y soient acheminés. L’incitation par la TGAP est efficace pour tuer les
circuits non vertueux.
Nous pourrions aller plus loin dans la modulation, pour la rendre plus
équitable : ce n’est pas parce que l’on a une grande maison que l’on produit
plus d’ordures, pour peu que l’on y vive seul.
M. Dominique Braye, président. – Les plus fervents partisans de la
tarification incitative sont les opérateurs. Les grands groupes ont bien compris
la manne que pouvait représenter le système.
Je remercie Mme la ministre d’avoir répondu à l’invitation de notre
mission commune d’information et j’espère qu’elle ne m’en voudra pas de la
véhémence de son président. Qu’elle ne voie là que souci de l’intérêt général :
je regrette que les gouvernements successifs n’aient pas fait en temps utile ce
qu’ils auraient dû faire. Nous avons une ministre efficace : accompagnons-la !
devrait être davantage centré sur les incertitudes de cette technique pour les
élus.
M. Gérard Miquel. – Sans parler même de valorisation, il est déjà
bon de pouvoir écouler le produit…
M. Jean-Marc Pastor. – C’est, en effet, déjà beaucoup que de
pouvoir s’en débarrasser pour rien.
M. Dominique Braye, président. – Certains le mettent en décharge,
mais nous savons tous que la norme va se durcir. Un compost à la norme sera
d’autant plus facile à écouler.
M. Gérard Miquel. – Si les déchets toxiques sont collectés en amont,
on obtient des produits à peu près équivalents à ce que l’on obtient avec la
collecte séparée.
M. Dominique Braye, président. – Ce n’est pas exactement ce que
nous avons entendu au cours des auditions : tout dépend du produit entrant.
M. Gérard Miquel. – Il y a de bons composts issus des stations
d’épuration. Le tri mécano-biologique permet de récupérer les produits
recyclables, comme l’acier ou l’aluminium, qui ne méritent pas d’aller en
bioréacteurs.
M. Jean-Marc Pastor. – Où l’on n’en veut pas, en principe.
M. Gérard Miquel. – En ne conservant que ce qui reste, on accroît le
taux de valorisation active.
M. Dominique Braye, président. – L’espoir est que l’opération de tri
puisse se faire plus en amont, sur les déchets ménagers, pour éliminer les
toxiques mais nous en sommes encore loin.
L’intérêt du tri mécano-biologique, nous a dit une chercheuse de
l’INRA, est qu’il permet d’éliminer la contamination des sols par les inertes –
comme les plastiques ou le verre –, qui, à quinze ans, remontent en surface.
C’est un point important à considérer quand on répand beaucoup de compost
sur le terrain.
M. Gérard Miquel. – Le tri mécano-biologique a mauvaise presse
parce que l’on a commencé, il y a dix ans, sur les ordures brutes. Les choses
ont bien progressé depuis.
M. Dominique Braye, président. – A Angers, Daniel Raoul a mis en
place un système de collecte sélective poussée. Reste que si l’ADEME ne
subventionne pas le tri mécano-biologique, c’est qu’elle estime que pèse
encore sur lui une véritable incertitude.
Mme Évelyne Didier. – Je vais assister à l’inauguration, cette
semaine, d’un « bioréacteur stabilisateur » à Villers-la-Montagne. Il semble
que soit utilisé, en amont, un système élaboré de tri mécano-biologique, avec
une sorte de prémacération utilisant les bactéries et la chaleur. Je vous dirai ce
qu’il en est.
- 139 -
que tous les sites devront répondre aux nouvelles normes, depuis la
récupération jusqu’à la couverture en passant par le traitement des lixiviats et
la récupération des gaz.
M. Jean-Marc Pastor. – D’accord sur la méthanisation, d’accord sur
le stockage, mais reste la question des bioréacteurs, qui devrait, elle aussi,
faire l’objet d’une entrée dans le rapport. Je vous ai tous invités à venir voir le
fonctionnement du procédé dans mon département, non pas parce que je tiens
à tout prix à vendre cette technique, mais afin que tout le monde comprenne
qu’il s’agit là d’une troisième voie.
M. Dominique Braye, président. – Le procédé, on le connaît. Il
s’agit de réunir les ordures ménagères résiduelles, de fermer les alvéoles, de
récupérer un peu de biogaz…
M. Jean-Marc Pastor. – C’est un peu plus que cela. Venez donc
voir. J’insiste. Nous sommes en phase d’orientation : je souhaite qu’une partie
du rapport soit consacrée à cette technique.
M. Dominique Braye, président. – Nous savons tous combien elle
vous est chère. Pour nous, c’est simplement une forme améliorée de stockage.
M. Jean-Marc Pastor. – C’est plus que cela. Les OMR sont reprises
au terme de douze ans. Elles sont passées au tamis. On produit deux tiers de
compost et un tiers de déchets ultimes. Je l’ai vu faire aux États-Unis, où la
technique est utilisée depuis trente ans. Je sais bien qu’elle ne plaît pas à
beaucoup de gens…
M. Dominique Braye, président. – C’est que l’on sait bien qu’une
bonne partie du biogaz part dans la nature.
Mme Évelyne Didier. – Si c’est le cas, cela doit se sentir tout de
suite : l’odeur du méthane est très caractéristique.
M. Jean-Marc Pastor. – Venez voir, et vous constaterez que tel n’est
pas le cas. Le siège de la société se trouve juste à côté de l’installation.
Personne ne se plaint des odeurs.
M. Daniel Soulage, rapporteur. – Les centres techniques qui ne
produisent pas d’électricité collectent le méthane et le brûlent.
M. Dominique Braye, président. – Ils ont des torchères.
M. Jean-Marc Pastor. – Une technique comme la méthanisation
exige de recourir à des opérateurs privés. Les bioréacteurs, au contraire,
peuvent être gérés directement par les collectivités locales. L’autre avantage
est que c’est une technique modeste, qui permet de changer son fusil
d’épaule : les investissements n’ont rien à voir avec ceux qu’exige une usine
de méthanisation, que l’on n’amortit qu’en 25 ans, ou un incinérateur, que l’on
ne va pas changer au bout de trois ans.
M. Dominique Braye, président. – Pourquoi vouloir en changer, si
c’est une technique aussi excellente que vous le dites ?
- 145 -
Enfin, sur la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP), nos
propositions sont légères. Ce prélèvement est pénalisant pour les zones
rurales, et pour le stockage par rapport à l’incinération. Le barème devrait
tenir compte de l’effort de recyclage accompli par les collectivités, cela serait
incitatif ! Je proposerai des amendements en ce sens lors du prochain débat
budgétaire.
Mme Évelyne Didier. – Je vous ai remis une contribution
personnelle, modeste, mais qui m’a permis de mettre en ordre ma pensée. J’ai
lu le rapport et l’emploi répété de certaines expressions, telles que
l’« innocuité sanitaire garantie » de l’incinération, ou encore son caractère
« vertueux », me semble inapproprié.
Je ne souscris pas à cette analyse, même si je pense qu’un travail très
fin a été accompli par le rapporteur et le président, retraduisant en toute
transparence l’ensemble des nuances des avis exprimés au cours des auditions.
M. Jacques Muller. – Ce rapport apportera beaucoup aux élus qui ne
disposent pas d’une culture approfondie sur les déchets. Il repose sur un vrai
travail de terrain, même si je regrette que la mission ne se soit pas déplacée
dans le Haut-Rhin, où nous avons acquis une réelle expérience en matière de
collecte sélective des biodéchets. Vous avez travaillé de manière ouverte et
transparente, mais trois points me posent problème.
Sur l’incinération, le Grenelle affirme clairement une hiérarchie qui
privilégie la valorisation matière. Le rapport réhabilite l’incinération, d’abord
au plan sanitaire. Il faut être prudent : les normes résultent d’un compromis et
peuvent être éternellement débattues. Aux Etats-Unis, les normes sur les
dioxines sont cent fois plus sévères ! Ensuite, la question du coût de traitement
des fumées n’est pas abordée en détail, alors qu’il pourrait augmenter
significativement les prix de traitement. Mulhouse a récemment investi
14 millions d'euros pour remettre à niveau ses systèmes de traitement.
Sur l’antithèse entre le tri et l’incinération, je veux préciser que si,
dans le Haut-Rhin, nous n’avions pas lutté contre la création d’un troisième
incinérateur, nous n’aurions jamais atteint les performances actuelles en
matière de collecte sélective de biodéchets. A Thann, au terme de six mois
d’expérience, 80 kilogrammes par an et par habitant sont récupérés. Je
terminerai, pour l’incinération, sur les refus qu’elle génère, et notamment les
mâchefers et les REFIOM. Il ne faut pas occulter cette dimension. Certes,
l’incinération couplée à la valorisation énergétique est infiniment préférable au
stockage, mais la valorisation matière doit primer.
Sur les biodéchets, notre manière d’aborder la question de la collecte
sélective est un peu pessimiste, et consiste notamment à dire qu’on ne
récupère jamais plus de 50 % du gisement. Dans le Haut-Rhin, nous y
parvenons. Thann atteint une performance de 80 %. Les moyens utilisés sont
essentiels : il faut des outils techniques adaptés et une offre de services. En
outre, la collecte sélective n’est pas forcément plus chère, car elle remplace
une autre collecte.
- 157 -
sur la qualité plutôt que sur la quantité, que l’objet ait plus d’importance que
la marque qu’il porte.
Penser dès leur conception au recyclage des objets manufacturés,
utiliser pour leur fabrication des matières revalorisables, promouvoir des
contenants réutilisables ; tout cela permettrait de maîtriser à la source la
production des déchets.
GLOSSAIRE
Alvéole
Fosse aménagée pour être étanche et recevoir les déchets dans les installations
de stockage des déchets.
Amendement organique
Produit à haute valeur agronomique issu du compostage des déchets
organiques (déchets alimentaires, déchets verts, boues de stations d’épuration).
Riche en humus, il est utilisé en épandage pour améliorer les propriétés des
sols :
x physiques : stabilisation, aération et lutte contre l'érosion ;
x chimiques : fertilisation et enrichissement en oligo-éléments ;
x biologiques : renforcement de la résistance des plantes et de l’activité
biologique des sols.
Andain
Mise en tas longs et hauts des déchets afin de faciliter leur retournement donc
leur décomposition dans un processus de compostage.
Biogaz
Gaz résultant du processus de dégradation biologique des matières organiques
en l’absence d’oxygène. Il est produit dans les installations de stockage des
déchets ou dans les méthaniseurs. Afin d’éviter de contribuer à l’effet de serre
et au dégagement de nuisances olfactives, il est souvent brûlé au moyen d’une
torchère. Il peut également être valorisé sous forme d’énergie de substitution à
l’énergie fossile.
Bioréacteur
La bioréaction consiste à récupérer les lixiviats pour les réinjecter dans la
masse des déchets. Cette opération vise à accélérer le processus de dégradation
des déchets et faciliter la récupération du méthane utilisable à des fins
énergétiques. Le casier de décharge, rendu totalement étanche, dans lequel
cette technique est mise en œuvre prend le nom de bioréacteur.
Boue d’épuration
Matière provenant des eaux usées recueillies dans les fosses septiques ou
provenant des stations de traitement de l’eau et des eaux usées.
- 168 -
Casier
Fosse étanche contenant les alvéoles destinées à recevoir les déchets dans une
installation de stockage de déchets. Celle-ci est constituée de plusieurs casiers.
Chaque casier est conçu pour permettre la collecte du biogaz et le drainage des
lixiviats. Son étanchéité est assurée par la superposition d’une géomembrane
et de matériaux drainants.
Cendres volantes
Résidus des usines d’incinération comprenant les fines sous-chaudières, les
résidus de dépoussiérage et les résidus de la neutralisation des fumées (sauf
pour les procédés humides). Ils doivent subir un traitement (ou une
stabilisation) avant mise en décharge.
Centre de stockage
Voir Décharge.
Centre de transfert
Les déchets collectés par les camions bennes sont regroupés sur cette
installation de transit pour être ensuite acheminés par camions semi-remorques
vers les unités de traitement afin d’optimiser le transport des déchets.
Centre de tri
Installation industrielle où les emballages (flaconnages plastiques, boîtes et
barquettes en métal, boîtes en carton et briques alimentaires) et les journaux-
magazines collectés sélectivement sont triés et conditionnés en vue de leur
recyclage.
CET
Co-génération
- Applications
La gamme d’application de la cogénération est très vaste puisqu’on peut
l’utiliser dès qu’il est possible de valoriser conjointement l’énergie thermique
et l’électricité (en autoconsommation ou pour revente au réseau). A titre
d’exemple, on peut citer les industries, les serres, les réseaux de chaleur, les
établissements de santé, les piscines, les centres commerciaux et l’habitat
collectif. Il existe des systèmes de cogénération couvrant l’ensemble des
gammes de puissance, de quelques dizaines de kW (microcogénération) à
plusieurs dizaines de MW. L’électricité est produite par un alternateur qui peut
être actionné soit par la vapeur, soit par une turbine à gaz ou à fuel, soit par un
- 169 -
- Sources d'énergies
Tous les types de combustibles peuvent être utilisés, en fonction des
possibilités locales d’approvisionnement. La très grande majorité des
cogénérations fonctionne au gaz naturel, mais il est possible de développer un
approvisionnement à partir de ressources renouvelables (incinération de
déchets ménagers ou industriels, biogaz, bois-énergie).
Coincinération
Incinération de déchets dans des installations non dédiées initialement au
traitement des déchets, telles que les cimenteries ou les chaufourneries. Le
principal intérêt est de substituer des déchets énergétiques aux combustibles
fossiles utilisés pour produire l’énergie nécessaire à la fabrication du ciment
ou de la chaux.
Collecte
Ensemble des opérations consistant à enlever les déchets et à les acheminer
vers un lieu de transfert, de tri, de traitement ou une installation de stockage
des déchets.
Collecte sélective
Collecte de certains flux de déchets, préalablement séparés par les
producteurs, en vue d’une valorisation ou d’un traitement spécifique.
Collecte simultanée
Enlèvement de plusieurs flux en même temps en respectant la séparation
préalable. Il s'agit soit de flux de collecte sélective, soit de collecte avec des
ordures ménagères d'un ou de plusieurs flux de collecte sélective.
Compost
Produit organique issu du compostage.
Compostage
Transformation, en présence d’eau et d’oxygène, de déchets organiques par
des micro-organismes en un produit comparable à l’humus utile en agriculture
et en jardinage, le compost. On distingue :
x le compostage individuel réalisé par les ménages ;
x le compostage de proximité dans des installations simples ;
x le compostage industriel dans des installations de moyenne ou grande
capacité.
CSDUS
Centre de Stockage de Déchets Ultimes Stabilisés. Voir Décharge.
Décharge
Une décharge est un lieu aménagé pour le stockage de déchets sur le sol ou par
enfouissement. Voir centre d'enfouissement technique (CET), centre de
stockage, centre de stockage de déchets ultimes et stabilisés (CSDUS) (pour
les déchets dangereux), installation de stockage des déchets (ISD) dangereux
(ISDD).
- 171 -
Déchet
Tout résidu d'un processus de production, de transformation ou d’utilisation,
toute substance, matériau, produit ou plus généralement tout bien meuble
abandonné ou que son détenteur destine à l'abandon.
Déchet dangereux
Un déchet est classé dangereux si ce déchet présente une ou plusieurs
propriétés de danger énumérées à l’annexe I du décret du 18 avril 2002 (14
propriétés de danger sont énumérées : explosif, nocif, cancérogène, mutagène).
écoles, services publics, hôpitaux, services tertiaires et les déchets produits par
les particuliers hors de leurs domiciles.
Déchèterie
Espace aménagé, gardienné, clôturé, où le public peut apporter ses déchets
encombrants et éventuellement d'autres déchets triés en les répartissant dans
des contenants distincts en vue de valoriser, traiter (ou stocker) au mieux les
matériaux qui les constituent. Les ordures ménagères ne sont pas admises en
déchèterie. Les collectivités locales peuvent également accepter les déchets
des artisans et commerçants.
Il existe deux types de déchèteries selon leur taille : celles soumises à
autorisation et celles soumises à déclaration.
Déchet fermentescible
Déchets composés de matières organiques biodégradables.
Déchet inerte
Déchets qui ne subissent aucune modification physique, chimique ou
biologique importante. Les déchets inertes ne se décomposent pas, ne brûlent
pas et ne produisent aucune autre réaction physique ou chimique, ne sont pas
biodégradables et ne détériorent pas d’autres matières avec lesquelles ils
- 173 -
Déchets municipaux
Ensemble des déchets dont l’élimination relève de la compétence de la
collectivité.
Déchet stabilisé
Un déchet est considéré comme stabilisé quand sa perméabilité à l’eau et sa
fraction lixiviable ont été réduites (...) et que ses caractéristiques satisfont aux
critères d’acceptation des déchets stabilisés fixés par les arrêtés du 18
décembre 1992 modifiés1. L'amélioration de la tenue mécanique n’est pas
reprise dans cette définition car un déchet stabilisé n’a pas forcément besoin
de subir un traitement de solidification.
Déchet ultime
Déchet, résultant ou non du traitement d’un déchet, qui n’est plus susceptible
d’être traité dans les conditions techniques et économiques du moment,
notamment par extraction de la part valorisable ou par la réduction de son
caractère polluant ou dangereux. L’interprétation de cette définition a été
précisée pour les déchets ménagers par la circulaire du 28/04/98 relative à la
réorientation des plans départementaux : les déchets ultimes sont les déchets
dont on a extrait la part récupérable ainsi que divers éléments polluants : piles
et accumulateurs, etc. Ils sont la conséquence des objectifs définis en
concertation par les concepteurs de plans « avec une forte implication des
1
Arrêtés du 18-02-94 modifiant les arrêtés du 18-12-92.
- 174 -
Déchet vert
Matières végétales issues de l'exploitation, de l’entretien ou de la création de
jardins ou d’espaces verts publics et privés ainsi que les déchets organiques
des activités horticoles professionnelles ou municipales, à l’exception des
supports de culture.
Digestat
Résidus ou déchets « digérés », issus de la méthanisation des déchets
organiques. Le digestat est constitué de bactéries excédentaires, matières
organiques non dégradées et matières minéralisées. Après traitement, il peut
être utilisé comme compost.
Dioxine
Le terme dioxine est un nom générique qui regroupe deux grandes catégories
de composés organiques chlorés : les dioxines et les furannes. Parmi les 210
combinaisons possibles de ces composés, 17 ont été retenues par l’OMS et
font l’objet d'un suivi environnemental ; la dioxine la plus toxique est la
2,3,7,8 TCDD, dite dioxine de Seveso. Toutes les dioxines ont en commun une
grande stabilité chimique et physique. Très peu solubles dans l'eau, elles le
sont en revanche dans les graisses (liposolubilité).
DJA
Ce sigle signifie la Dose Journalière maximum Admissible qui représente la
dose d'une substance que l’on peut ingérer quotidiennement pendant toute une
vie, sans risque d’effets nuisibles.
Elimination
L’élimination des déchets comporte les opérations de collecte, transport,
stockage, tri et traitement nécessaires à la récupération des éléments et
matériaux réutilisables ou de l’énergie, ainsi qu’au dépôt ou au rejet dans le
milieu naturel de tous autres produits dans des conditions propres à éviter les
nuisances.
Eluat
Voir Lixiviation.
- 175 -
Evapo-incinération
Séparation par évaporation de la phase aqueuse d’un déchet et d'une phase en
général huileuse (mais aussi dans certains cas minérale), les vapeurs dégagées
sont oxydées thermiquement et le concentrat huileux peut être utilisé comme
combustible d’appoint dans les incinérateurs.
Filière dédiée
Filières spécifiques de récupération, de valorisation et d’élimination de
certains produits en fin de vie organisées et financées en tout ou partie par les
responsables de la mise sur le marché desdits produits. C’est le principe de
responsabilité élargie au producteur (REP). Il existe une filière dédiée pour les
emballages, une autre pour les piles et accumulateurs, une troisième pour les
déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE), etc.
Gazéification
Incinération
Traitement basé sur la combustion avec excès d’air. Ce traitement se fait avec
ou sans valorisation énergétique. La directive européenne sur l’incinération,
du 4 décembre 2000, définit l’installation d’incinération comme toute
installation de traitement thermique, y compris l’incinération par oxydation,
pyrolyse, gazéification ou traitement plasmatique.
- 176 -
ISD
Installation de Stockage des Déchets
ISDD
Installation de Stockage des Déchets Dangereux
Lit fluidisé
Lixiviat
Liquide chargé bactériologiquement et chimiquement par la dégradation des
déchets lors de la circulation des eaux dans les déchets, contenu dans une
décharge et/ou extrait.
Lixiviation
Sens littéral : extraction d’un ou plusieurs éléments sous l’action d'un solvant.
Usage courant : par extension on appelle lixiviation toute opération consistant
à soumettre une matrice (solide, pâteuse, pulvérulente, etc.) à l’action d'un
solvant, en général de l’eau. On appelle lixiviat la solution obtenue par
lixiviation dans le milieu réel (ex : une décharge). La solution obtenue après
lixiviation d’un déchet ou d’un matériau au laboratoire est appelée un
« éluat ».
Mâchefer
Résidus solides relativement grossiers issus de l’incinération de déchets que
l’on extrait à la base du four et qui subissent différentes étapes de
refroidissement et de traitement (filtration et/ou neutralisation). Une fois
stabilisés, les mâchefers peuvent être utilisés en sous-couche routière
notamment.
Métaux lourds
Métaux dont la densité est supérieure à 4,5. Ce sont des éléments polluants et
toxiques surtout sous forme de composés organiques se concentrant dans la
chaîne alimentaire. Il s’agit du plomb, du mercure, de l’arsenic, du cadmium,
du zinc, du cuivre, du chrome et du nickel.
- 177 -
Méthane (CH4)
Gaz contribuant à l’effet de serre. Voir biogaz.
Méthanisation
Transformation des matières organiques par fermentation anaérobie
(raréfaction d’air) et digestion. Elle conduit à la production :
x de biogaz essentiellement constitué de méthane ;
x d’un digestat utilisable brut, ou après traitement, comme compost. La
méthanisation concerne plus particulièrement les déchets organiques riches en
eau et à fort pouvoir fermentescible : fraction fermentescible des ordures
ménagères, boues de station d'épuration, graisses et matières de vidange,
certains déchets des industries agroalimentaires, certains déchets agricoles.
NO2
Dioxyde d'azote
Non-mélange
Le non-mélange consiste à isoler les déchets par catégorie dès leur production.
Le non-mélange évite le tri.
NOx
NO et NO2, monoxyde et dioxyde d'azote.
OM
Ordure Ménagère. Déchets issus de l’activité domestique des ménages et pris
en compte par les collectes usuelles ou séparatives. Toutefois l’usage actuel
répond encore souvent à la définition suivante : déchets pris en compte par la
collecte traditionnelle des déchets. Ils comprennent les déchets de l’activité
domestique quotidienne des ménages et les déchets non ménagers collectés
dans les mêmes conditions que ceux-ci. Voir déchet ménager.
Déchets restant après collectes sélectives. Cette fraction de déchets est parfois
appelée « poubelle grise ».
- 178 -
PCB
Point de regroupement
Emplacement pour la collecte en porte-à-porte équipé d’un ou de plusieurs
conteneurs affecté à un groupe d’usagers nommément identifiables. Cet
emplacement, souvent aménagé, permet de répondre à des contraintes
économiques (en limitant le nombre d’arrêts et la durée d’une tournée de
collecte) ou à des difficultés d’accès (chemins non carrossables en campagne).
Prétraitement
Opération qui conduit à la modification de la composition chimique ou des
caractéristiques physiques du déchet et qui nécessite un traitement
complémentaire ou une mise en décharge contrôlée. Le but principal est de
diriger, par le jeu de mélanges et de séparations de phases, chaque fraction du
déchet vers sa destination économique optimale.
Pyrolyse ou thermolyse
La thermolyse est une réaction thermique en absence d’oxygène et à
température modérée (entre 350 et 750°C), conduisant à une décomposition
des matières organiques qui sont transformées en :
- un composant combustible solide qui, s’il est séparé des inertes et des
métaux et ensuite lavé, refroidi et déchloré, peut être utilisé pour produire de
l’énergie ;
- un mélange gazeux, constitué d’une fraction condensable (huile :
hydrocarbures lourds et eau) et d’une fraction non condensable (H2, CH4, CO,
hydrocarbures légers), qui est ensuite valorisée énergétiquement par
combustion.
Les domaines d’application de la thermolyse sont en théorie tous types de
déchets solides organiques et dans la pratique et à ce jour de préférence des
déchets homogènes, non pollués, de type biomasse.
- 179 -
Pyrométallurgique
Se dit d’un traitement thermique, permettant la récupération des métaux après
incinération.
Récupération
Opération qui consiste à collecter et/ou trier des déchets en vue d'une
valorisation des biens et matières les constituant.
Recyclage
Opération visant à introduire des déchets dans un cycle de production en
remplacement total ou partiel d’une matière première vierge. Il existe le
recyclage matière (ou valorisation matière) et le recyclage organique
(également appelé compostage).
Réemploi
REFIDI
Résidus d'Epuration des Fumées d'Incinération des Déchets Industriels
REFIOM
Résidus d'Epuration des Fumées d'Incinération des Ordures Ménagères.
Résidus solides obtenus après traitement chimique des fumées d'incinération
de déchets ménagers. Il s’agit de piéger les gaz acides, poussières, métaux
lourds, oxydes d’azote et dioxines, afin d’épurer les fumées à plus de 99 %
avant leur rejet à l’atmosphère. Composés essentiellement de cendres volantes
(poussières), les REFIOM sont stabilisés et conditionnés avant d’être éliminés
en installation de stockage de déchets dangereux.
Refus de compostage
Partie des déchets sortant d'une installation de compostage qui n’est pas
destinée à une valorisation organique.
Refus de tri
Déchets non récupérés à l’issue du tri industriel. Ils font l’objet d’un
traitement ultérieur.
- 180 -
Réutilisation
Toute opération par laquelle les composants de véhicules hors d’usage servent
au même usage que celui pour lequel ils ont été conçus. La réutilisation couvre
donc la remise sur le marché des pièces démontées par les démolisseurs et la
rénovation de pièces.
Ripeur
Éboueur ou agent de salubrité publique qui assure la collecte des déchets.
RS
Redevance spéciale. Elle est destinée à couvrir les charges supportées par la
collectivité pour l’élimination des déchets non-ménagers, c’est-à-dire ceux
produits par les entreprises ou les administrations. Elle est obligatoire lorsque
la collectivité finance son service d'élimination des déchets au moyen de la
taxe d'enlèvement des ordures ménagères (TEOM).
Solidification
La solidification est la transformation du déchet en un solide compact
(structure physique solide massive), sans modification du potentiel dangereux
du déchet. Le but est de conférer au déchet une structure physique, durable
dans le temps, afin de limiter au maximum les contacts déchet - milieu
d’accueil. Un déchet solidifié n'est donc pas forcément un déchet stabilisé.
Stabilisation
Au niveau réglementaire, le terme stabilisation désigne l’ensemble des
techniques et opérations permettant d’obtenir un déchet stabilisé. Du point de
vue technique, la stabilisation consiste à améliorer la rétention chimique des
polluants, afin de limiter leur solubilité et par conséquent leur rejet dans
l'environnement (immobilisation chimique des polluants par formation de
composés moins solubles).
Stockage de surface
Voir Décharge.
Stockage souterrain
Stockage en cavité géologique souterraine, en général mines anciennes ou en
activité, le plus souvent dans des niveaux de sels caractérisés par l’absence
d’eau.
- 181 -
Thermolyse
Voir pyrolyse
Torche à plasma
Torchère
Installation en forme de haute cheminée qui assure la combustion permanente
du biogaz de décharge, quand il n’est pas valorisé, afin de limiter les rejets à
l’atmosphère de gaz à effet de serre, ainsi que la propagation d’odeurs
désagréables.
Traitement
Processus physiques, thermiques, chimiques ou biologiques, y compris le tri,
qui modifient les caractéristiques des déchets de manière à en réduire le
volume ou le caractère dangereux, à en faciliter la manipulation ou à en
favoriser les valorisations.
Traitement biologique
Procédé contrôlé de transformation par des micro-organismes, des déchets
fermentescibles en un résidu organique à évolution lente. Pour la dépollution
des sols, on utilise aussi des procédés biologiques mais ils ne concernent pas
le domaine des déchets.
Traitement physico-chimique
Ces traitements regroupent entre autres les opérations de cassage d’émulsions,
de neutralisation, de déchromatation, de décyanuration, de déshydratation, de
régénération de résines, de déchloration
Traitement thermique
Traitement des déchets par l’action de la chaleur. Ceci inclut notamment
l’incinération, la pyrolyse et la thermolyse.
- 182 -
Transfert
La station de transfert est une installation intermédiaire entre la collecte et le
transport vers un centre de traitement. Le transfert, mode de regroupement des
déchets selon leur nature est nécessaire dès que les centres de traitement sont
éloignés des sources de production de déchets.
Tri
Opération visant à séparer des déchets mélangés en différentes catégories
(cartons, plastiques, palettes en bois) en vue d’en faciliter l'élimination dans
des processus spécifiques à chaque catégorie. Le non-mélange évite le tri.
Tri à la source
Tri industriel
Ensemble des opérations réalisées pour séparer des flux de déchets solides par
catégories (en vue d'une valorisation ou d'un traitement) dans une installation
spécifique.
UIOM
Usine d’Incinération d’Ordures Ménagères. Unités d’incinération des déchets
permettant de produire de l’électricité et/ ou d’alimenter un réseau de chaleur.
Valorisation
Terme générique recouvrant le réemploi, la réutilisation, la régénération, le
recyclage, la valorisation organique ou la valorisation énergétique des déchets.
- 183 -
Valorisation énergétique
Utilisation d’une source d’énergie résultant du traitement des déchets.
Valorisation matière
Utilisation de tout ou partie d’un déchet en remplacement d’un élément ou
d’un matériau.
Vitrifiat
Un vitrifiat est un solide obtenu par refroidissement d'un liquide surfondu, et
pouvant contenir une proportion plus ou moins importante de phases
cristallisées. La proportion entre phases vitreuses et phases cristallisées
dépend de la composition et du mode de refroidissement du liquide.
Vitrification
Son principe consiste en une rétention physico-chimique des polluants d'un
déchet dans une matrice vitreuse, obtenue par un traitement à haute
température ou non (procédés sol-gel), issue des composants propres du déchet
ainsi que d’éventuels ajouts (autres déchets ou matières nobles).