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SAMEDI 17 FÉVRIER 2018 - 2 ADAR 5778

MAYAN HAIM
MAYAN HAIM MAYAN HAIM MAYAN HAIM MAYAN HAIM MAYAN HAIM MAYAN HAIM

LA SYMBOLIQUE COMPLEXE DU MICHKAN


Rav Elie LELLOUCHE
Au-delà de sa dimension ésotérique, le Michkan construit par les Béné Israël dans le
désert, recelait de multiples allusions quant au regard que l’homme devait poser sur le
monde et la diversité des choix que ce dernier lui proposait. Ainsi à la centralité de la To-
rah, émanation de la Sagesse Divine incarnée par l’Arche Sainte (le Aron), répondaient
la Table (le Choul’han), symbole de la réussite matérielle, l’Autel des sacrifices (le Miz-
Hhmvrt tsrp béa’h), représentant la capacité de réparation de l’humanité consciente de son imperfec-
tion originelle, et la Ménora, incarnation des sept sciences en même temps que symbole
des aspirations spirituelles universelles de l’homme.
La symbolique du michkan
Page 1 Pour le Kéli Yakar, chacun de ces ustensiles était porteur d’une multitude de messages de
Divine colère par sa configuration même et la précision de ses mesures.Arrêtons-nous aux dimensions
du Aron et du Choul’han. Le premier, nous enseigne la Torah, présentait uniquement des
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mesures «brisées»; deux coudées et demi sa longueur, une coudée et demi sa largeur, une
De la confiance & de la vérité, ... coudée et demi sa hauteur. Le Choul’han, par-contre, comportait aussi bien des mesures
Page 3 entières que certaines autres «brisées». En effet alors que sa longueur et sa largeur étaient
Que peut on faire avant avdala?. respectivement de deux coudées pour la première et une coudée pour la seconde, sa hau-
teur, en revanche, atteignait une coudée et demie.
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La raison de ces différences entre le Aron et le Choul’han, explique le Kéli Yakar, tient
à la manière dont nous devons appréhender notre relation à la Torah, d’une part, et
notre rapport aux richesses matérielles d’autre part. Lorsqu’il s’agit de l’acquisition de
la Sagesse Divine, nous devons toujours regarder vers le haut, être conscient du chemin
qui nous sépare de la connaissance. Plus encore notre frustration doit trouver matière à
s’amplifier par le biais d’une comparaison entre notre propre niveau en Torah et celui
d’autres plus avancés. Ainsi les mesures incomplètes du Aron doivent éveiller en nous ce
sentiment d’imperfection et à sa suite nourrir notre désir d’y remédier.
ENTRÉE: 17H54
À l’inverse, relativement au richesses matérielles, l’on doit apprécier sa situation en la
comparant constamment à celle que connaissent ceux qui se trouvent à un niveau infé-
SORTIE: 19H03 rieur au notre. Cette approche, en apaisant nos appétits en matière de biens matériels,
nous permettra d’éprouver un sentiment de plénitude, sentiment comparable à celui
éprouvé par Yaacov Avinou qui avait affirmé à Éssav, lors de leurs retrouvailles, qu’il avait
tout ce dont il avait besoin sur le plan matériel. C’est aussi le sens de l’enseignement de
nos Sages qui affirment que le riche est celui qui sait se réjouir de sa part (Pirké Avot 4,1).
C’est pourquoi le Choul’han présentait des mesures «pleines» quant à sa longueur et sa
largeur en référence à ce sentiment de plénitude. Pour ce qui est de la mesure «brisée» de
sa hauteur, mesure qui était d’une coudée et demi, le Kéli Yakar y décèle un autre mes-

aim Vec
sage éthique. La brisure fait ici écho au devoir qui nous incombe quant au fait d’arriver
à «brider nos passions», à savoir mettre un frein aux exigences du corps. C’est la raison
H pour laquelle l’achat du pain dans la Torah est exprimé par le terme «Chéver» qui signifie
ha l

également briser.
Torat

om

À travers ces exemples nous voyons à quel point la construction du Michkan répondait,
au-delà de ses aspects plus profonds, à des exigences symboliques extrêmement précises.
Beth Hamidrach Ainsi en conjuguant ces symboles et ces allusions évocatrices, le Michkan entretenait au
sein des Béné Israël une réflexion morale permanente qui permettait à la Ché’khina de
résider constamment au milieu d’eux.

Article et contenu réalisés par TORAT HAIM VECHALOM - 35, rue Emile Lepeu 75011 PARIS - 01.44.93.51.50
Association reconnue d’utilité générale habilitée à recevoir les DONS et les LEGS. Directeur : Rav Elie LELLOUCHE
ET TU L’ENTOURERAS D’UNE BORDURE D’OR
Raphaël ATTIAS

La Paracha Térouma, que nous li- malkhout (royauté).


rons ce Shabbat, traite de l’ordre de Le Midrach Bémidbar Rabba (XIV, De même, le kohen inspire une attitude
construire le Michkan (Tabernacle) et 10) nous apprend que la Ménora, qui de grand respect dans la communauté,
ses ustensiles. n’avait pas de couronne, correspond à car l’expiation, l’étude de la Torah, et
la couronne de la bonne renommée. En beaucoup d’autres facteurs dépendent
Les quatre principaux éléments se effet, de la même manière que la Mé- de lui. Il doit être vigilant et éviter
trouvant dans la partie la plus sainte nora éclaire le monde en diffusant sa d’exploiter sa fonction.
du Michkan étaient : l’Arche de l’Al- lumière, la bonne réputation, résultant
liance (Aron), la Table d’Or (Choul’han des bonnes actions, est source d’édifi- Les couronnes de l’Arche, de la Table
Hazahav), l’Autel d’Or (Mizba’h Ha- cation pour l’humanité et de l’Autel, nous rappellent qu’une
kétoret) et la Ménora. vigilance particulière est indispensable
Comment a-t-on fait le lien entre bor- pour n’utiliser ces privilèges que « lé-
Trois de ces objets avaient la particu- dures dorées et couronnes ? chem chamayim » (de manière désin-
larité de posséder une corniche dorée La Torah désigne les bordures des ob- téressée).
(Zer Zahav) : jets sacrés du Michkan par le terme
- L’Arche de l’Alliance, au sujet de Zér. Nous remarquons la proximité Cependant, la Ménora, qui symbolise
laquelle il est dit « Tu la revêtiras d’or de Zér avec le mot Nazir qui repré- la bonne renommée, ne possède pas de
pur intérieurement et extérieurement sente une personne qui prend sur elle, bordure. En effet, la lumière de D.ieu
et tu l’entoureras d’une bordure d’or » d’éviter le contact avec des morts, de qu’elle dégage peut être intériorisée
(Chémot XXV, 11) s’abstenir de vin ainsi que de certaines par tous ceux qui veulent s’en inspirer
Rachi (1040-1105) explique : une bor- autres choses pendant une période pour améliorer leur comportement.
dure d’or – comme une sorte de cou- donnée de sa vie afin de se sanctifier. Aucun élément nocif ne peut être atta-
ronne l’entourant au dessus de son La Torah dit à son sujet : « car la cou- ché à cette influence Divine qui ne gé-
pourtour… C’est le symbole de la cou- ronne (Nézer) de D. est sur sa tête » nère que du bien.
ronne de la Torah (Yoma 72b) (Bamidbar VI, 7)
- La Table d’Or, comme il est dit « Tu la Le Chém Michémouel ajoute que l’on
recouvriras d’or pur et tu lui feras une Ibn Ezra (1089-1164) remarque que le peut relier les trois fêtes de pèlerinage
bordure d’or autour » Nazir porte la couronne de D.ieu sur aux trois couronnes :
(Chémot XXV, 24) sa tête car il a été en mesure de domi- - Pessa’h correspond à la couronne de
Rachi commente : une bordure d’or – ner ses désirs. Il ajoute que tous les royauté car c’est à la sortie qu’Israël est
symbole de la couronne royale car la humains se soumettent aux tentations devenue une nation royale, choisie par
table implique la richesse et la gran- terrestres, mais que le vrai roi est celui D.ieu.
deur comme on dit : « une table de rois qui s’est affranchi des désirs matériels. - Chavou’ot correspond de toute
» évidence à la couronne de la Torah
- L’Autel d’Or, comme il est dit « Tu le Le Chem Michémouel (1855-1926) puisqu’elle célèbre le Don de la Torah
recouvriras d’or pur, son toit, ses murs considère que le zér (bordure) sym- au peuple d’Israël.
tout autour et ses cornes. Tu lui feras bolise l’élévation au-dessus des désirs - Soukot représente la couronne de
une bordure d’or tout autour » ordinaires de l’homme et l’entrée dans la kéhouna, car Soukot et Aharon le
(Chémot XXX, 3) un domaine plus saint et plus spirituel. kohen par excellence, sont intimement
Rachi note : une bordure d’or – sym- A l’instar de la couronne posée sur la liés. En effet, la Souka commémore les
bole de la couronne de la prêtrise (ké- tête du roi qui le place au-dessus de Nuées de Gloire que le peuple d’Israël
houna) ses sujets, la couronne spirituelle place a reçues par le mérite d’Aharon.
La Ménora quant à elle ne possédait l’individu au dessus des normes du
pas de bordure d’or. monde matériel. Chacune de ces trois fêtes est dotée
Chacun des trois éléments du Mi- d’un fort potentiel spirituel, mais com-
Ces commentaires de Rachi nous font chkan, qui représentent la Torah, la porte un élément de jugement qui lui
penser à la Michna suivante : malkhout et la kéhouna, indique une est associé :
Rabbi Chim’on a dit : « Il existe trois nécessité de s’élever au-dessus des élé- A quatre reprises dans l’année, le
couronnes : la couronne de la Torah, ments potentiellement nocifs attachés monde est jugé : à Pessa’h pour les cé-
celle de la kéhouna (la pêtrise) et celle à chaque concept. réales, à Chavou’ot pour les fruits, à
de la malkhout (royauté). Mais la cou- En ce qui concerne l’étude de la To- Soukot pour l’eau… (Roch HaChana I,
ronne de la bonne renommée surpasse rah, il faut éviter l’écueil de l’orgueil. Michna 2)
toutes les autres. » (Avot IV, Michna En effet, l’excellence dans l’étude de la
13) Torah peut générer un faux sentiment - Le Shabbat, quant à lui, est associé à
de supériorité par rapport à ses cama- la Ménora qui ne comporte pas de bor-
Comme le dit Rachi, l’Arche de l’Al- rades. dure en or, et à la couronne de la bonne
liance, contenant les Tables de la Loi, réputation. Aucun élément de juge-
correspond de toute évidence à la cou- Le roi, qui est automatiquement cou- ment ne lui est associé
ronne de la Torah ; l’Autel sur lequel vert d’honneurs et de respect, doit D’après la pensée du Arizal, il n’existe
les kohanim offraient la kétoret (en- bien évidemment éviter de traiter avec aucune possibilité d’abus dans l’atmos-
cens), représente la couronne de la ké- arrogance ses sujets. Les restrictions phère régnant le Shabbat : ce jour là,
houna (prêtrise) et la Table d’Or, sur la- supplémentaires applicables au roi tout peut être mis à profit pour l’éléva-
quelle les pains de proposition étaient témoignent de la nécessité d’attention tion spirituelle !
offerts, correspond à la couronne de la particulière dans ce domaine.
DE LA CONFIANCE ET DE LA VÉRITÉ
Yo’hanan NATANSON

«Parle aux enfants d’Israël, ils pren- comme un sublime couronnement. D.ieu. Cette perspective se trouve
dront pour Moi une offrande préle- Ashrénou ! renforcée par le Emet, lorsque la
vée» personne peut percevoir l’Omnipré-
Shemot 25,2 La Torah, poursuit le Sfat Emeth, sence de Hashem. Plus grande est la
nous est donnée à raison de la fa- foi, plus grande la perception de la
«Ils feront pour moi un Miqdash, Je çon dont nous nous sommes prépa- Vérité. Reconnaissant D.ieu comme
résiderai au milieu d’eux» rés à la recevoir. Et malgré la crainte la source de toute existence, elle
Shemot 25,8
que nous inspire la majesté divine, perçoit la Sainteté de la Création, et
Le Midrash Rabba demande quelle la relation que nous avons avec dans le même mouvement, elle fait
commission a reçu celui a négocié Lui dépend entièrement de nous. à la Présence divine une plus grande
la transaction qui nous a conduits à Cette idée ne va certainement pas place dans le monde : « Je résiderai
accepter la Torah. Le visage (panim) de soi. Pour vivre avec une telle au milieu d’eux » !
de Moshé Rabbenou se mit à rayon- réalité, il faut cultiver un puissant
ner (Shemot 34,29), au point qu’il ‘bita’hon’ (confiance). Comme le dit Il peut exister aussi, D.ieu nous en
dut le voiler, répond le Midrash. le Psaume (37,3) : « Aie confiance préserve, une interaction négative.
en Hashem et fais le bien. » Rashi Si une personne refuse a priori l’idée
Que signifie cette brillance du vi- rattache ce verset à la Parnassa que Hashem est la source de toute
sage ? Un tel rayonnement peut (Ne dis pas : « Si je ne vole pas et existence, sa vision de la vie s’en
manifester une joie spirituelle pro- n’extorque pas, ou si je fais des trouvera obscurcie, son accès à la
fonde. Plus encore, le mot « panim dons aux pauvres, de quoi pour- Vérité fermé (même s’il étudie la To-
» ayant le double sens de visage rai-je vivre ? ») Mais le Sfat Emeth rah, qui est Emeth par excellence,
(apparence extérieure) et d’inté- cite le Zohar pour qui le principal car il est vain d’étudier avec un tel
riorité (essence), la « commission » domaine dans lequel s’exerce cette a priori).
accordée à Moshé témoigne de ce confiance, c’est l’Avodat Hashem ! C’est une relation analogue, poursuit
que nous avons acquis en recevant Cela signifie que nous devons avoir le Sfat Emeth, qui lie le Shabbat aux
la Torah : l’accès à une dimension confiance en cela que D.ieu nous ai- autres jours. Pendant la semaine,
spirituelle supérieure, intérieure dera à Le servir. nous avons besoin de la Emouna.
aussi bien qu’extérieure. Et à raison de l’intensité de notre
Le Sfat Emeth semble ici se contre- Emouna pendant les jours de la se-
Le Midrash continue : Parfois, un dire : il nous enseigne en premier maine, Hashem nous donne accès au
objet est vendu et le vendeur lui- lieu que notre relation avec Ha- Emeth le Shabbat ! La Emouna est au
même est inclus comme objet de shem dépend entièrement de nous. Emeth ce que les jours de la semaine
la vente. Dans ce cas, Hashem a dit À présent, il dit que c’est sur Ha- sont au Shabbat...
au Bnei Israël : « Je vous ai trans- shem que nous devons compter,
féré la propriété de Ma Torah. Je car c’est Lui qui nous aidera à Le Nous savons que le Shabbat est dé-
viens avec elle, comme une part servir comme il convient ! signé comme « Me’en ‘Olam haba »,
de la transaction comme il est écrit une ressemblance du monde à ve-
‘Weyiq’hou li’ (que le Midrash com- En vérité, à l’instar des Sages de nir. Cela signifie que le Emet auquel
prend : ‘et ils M’acquerront’. » toutes les générations, il ne craint nous avons accès le Shabbat est un
pas les paradoxes et les contradic- avant-goût de la Vérité qui nous sera
Ce que dit ce Midrash, enseigne le tions apparentes. Il en propose im- révélée, avec l’aide de D.ieu, dans le
Sfat Emeth, c’est que lorsque nous médiatement d’autres : Emeth (la Monde à venir.
avons accepté la Torah, Hashem vérité, ce qui est apparent et révélé D’où l’importance capitale de
Lui-même a fait également partie de manière explicite), est associé à l’étude de la Torah le Shabbat. Le
de la transaction. Cette idée met en Emouna (la foi, ce que nous accep- Nefesh ha’Haïm écrit (4,21) : ‘Hazal
évidence un grave problème et une tons en confiance). Et encore : « Ils enseignent : Heureux l’homme qui a
merveilleuse opportunité. feront pour moi un Miqdash ». Le des paroles de Torah, qui s’assoit et
Le problème, c’est qu’un Juif qui mot Miqdash vient de Qadosh, qui lit, et révise d’une manière humble
s’efforce d’accomplir la Torah et indique la séparation radicale entre et tranquille.
les Mitsvot peut facilement oublier D.ieu et l’homme. Et cependant, le
que Hashem Lui-même est une part verset continue ; « Et Je résiderai Où cette personne doit-elle résider?
de la transaction. Il manque alors au milieu d’eux » ! Avec D.ieu comme il est dit :
la relation personnelle qu’il devrait «Il demeure sous la sauvegarde du
entretenir avec son Créateur. In- En réalité, Emet et Emouna ne Très-Haut, et s’abrite à l’ombre du
versement, l’opportunité consiste s’excluent pas mutuellement, et Tout-Puissant ».
en un approfondissement de cette forment au contraire, en se com-
relation : Hashem nous a fait savoir binant, une sorte de spirale as- De la même manière qu’ils se font
qu’il est disponible, et qu’en ac- cendante. Une personne initie ce uniques et solitaires dans ce monde-
ceptant la Torah, Il vient avec elle, processus par la foi. Elle accepte ci, ils séjournent seuls avec D.ieu
que toute existence provient de [dans le monde futur].
QUE PEUT ON FAIRE AVANT LA AVDALA?
Michael OUAKNINE

Le Samedi soir, à partir de la chekia (couché berakha avant puisque le birkat hamazon les haite, celui qui a fait la dernière berakha pour-
du soleil), il nous est interdit de commencer acquittera (Techouvot Vehanhagot, livre 4, ra lui aussi boire. Rav Eliashiv dit que c’est au
un repas jusqu’à ce que nous ayons fait la av- chapitre 75 ; Choulkan Aroukh Harav, alinéa Hatan de faire zimoun pour qu’il puisse boire.
dalah. La sortie de Chabbat est mentionnée 3). Rav Ovadia Yossef dit que tous ceux qui ont
deux fois : une première fois pendant Arvit Si nous n’avons pas fait motsi, mais seulement pensé à s’acquitter de la berakha pourront
(ata khonantanou ...) et une seconde fois lors mézonot, il s’agit alors d’une divergence boire. Chacun suivra son minhag et surtout le
de la Avdalah. Le Choulkhan Aroukh (294, 1) d’opinion dans les décisionnaires. Le Aroukh Rav de la Choule.
nous apprend que si quelqu’un n’a ni men- Hachoukhan et le Kstot Hachoukhan pensent
tionné la sortie de Chabbat dans Arvit, ni fait qu’il faut s’interrompre à l’heure de la chékia. Comment agir si on a oublié de faire la Av-
la avdalah, et qu’il a mangé, il devra refaire Par contre, Rav Wozner (Chevet Halévi, livre dalah ?
Arvit. Cet interdit concerne aussi bien les ali- 8, chapitre 36) et le Rav ben Tsion Aba Chaoul Il est possible de «rattraper» la avdalah
ments solides qui les boissons, à l’exception (livre 2, chapitre 22, question 8) permettent jusqu’au mardi suivant. Cependant, nous ne
de l’eau. Le Rav Chlomo Zalman Auerbach de continuer le repas sur du mézonot. ferrons que la berakha sur le vin et celle de
(Choulkhan Chelomo, sous-chapitre 1, note 2) Sur les fruits, l’opinion de tous les décision- hamavdil. En effet, la berakha de boré méoré
autorise aussi le café ou le thé sans sucre mais naires est qu’il faut s’interrompre à la chekia. haech (le feu a été donné à Adam Harichon à
le Rav Ben Tsion Aba Chaoul (Or Letsion, livre la sortie du premier Chabbat) et celle sur les
2, chapitre 22, réponse 7) l’interdit sauf pour Si on termine Séouda Chelichit après la bessamim (pour nous apaiser de la sortie de
un malade ou une personne âgée. sortie de Chabbat, est-il permis de faire le la nechama yetera) ne peuvent être pronon-
birkat hamazon sur un verre de vin ? cées pendant la avdalah que le samedi soir.
Il nous faut donc faire attention quand Pourim Le Michna Beroura fait une distinction entre Peut-on faire des melakhot dès que Chabbat
tombe dimanche et que nous lisons la Mé- une personne qui a l’habitude de toujours est sorti ?
guilah samedi soir de ne rien manger avant faire le birkat hamazon sur un verre de vin,
la avdalah. De même, quand le jeûne du 9 qui pourra le boire et une personne qui n’a Il est interdit de faire des melakhot tan que
Av tombe un dimanche et que la avdalah ne pas cette habitude qui ne pourra pas le boire. nous n’avons pas fait de avdalah car la sain-
sera faite que le dimanche soir, il ne faut pas La coutume répandue chez les Sefaradim teté de Chabbat reste encore présente et
oublier de faire la avdalah avant de manger. (Ben ich Haï et Kaf Hakhaïm) est de faire tout qu’il faut montrer que nous raccompagnons
de même le birkat hamazon sur le verre de le Roi. Si l’on a déjà prononcé dans Arvit «ata
Séouda Chelichit : vin mais le Or Letsion (chapitre 22, question khonantanou ...», il est alors permis de faire
Il faudra donc faire attention de commencer 9) précise que seul celui qui a fait le zimoun des melakhot. Avant, toutes les melakhot
Séouda Chelichit avant l’heure de la chekia. pourra boire. sont concernées (interdits de la Torah ou de
Le Michna Beroura (chapitre 298, alinéa 1, Le Echel Avraham dit que pour ceux qui ne nos Sages) même les halakhot de mouqtsé
sous-alinéa 1) indique que si l’on n’a pas eu le boivent pas, il convient d’utiliser ce verre ou de sortie du thkoum. Par contre, les inter-
temps de commencer Séouda Chelichit avant, pour faire la Avdalah après Arvit (biour Ha- dits liés à la parole (projets, demande à un
on peut s’appuyer sur l’opinion du Maor et la lakha). non-juif ou à un juif qui a déjà fait la avdalah
commencer jusqu’à une demi-heure avant la ...), au guezerot de nos Sages (danser, sonner
sortie des étoiles. Cependant, il indique dans Comment faire les Chéva Berakhot si on du choffar ...) ou aux actions profanes (effort
le Biour Halakha qu’à priori, il ne faut pas termine Séouda Chelichit après la sortie de superflu, préparation pour la semaine ...) ne
agir ainsi car quasiment tous les autres avis Chabbat ? sont plus de vigueur. De plus, si une melakha
lui sont opposés. Le Hazon Ich (Dinim Vehan- Il s’agit là d’une grande diversité dans les a été faite par un juif qui n’a pas encore fait la
hagot, chapitre 10, note 13) enseigne qu’il coutumes et dans les décisions de nos Rab- avdalah, son profit ne sera pas interdit. Si l’on
est interdit de commencer Séouda Chelichit banims. Le Maharil Diskin et le Rav Haïm de a besoin de faire une melakha avant la avda-
après la chekia. Brisk disent de ne pas boire de vin du tout lah, on dira «Baroukh Hamavdil ben Kodesh
Si par contre, on a commencé Séouda Che- avant la avdalah. Le Or Letsion dit que seul Lekhol». Cette phrase nous permet seule-
lichit avant la chekia, il nous est permis de celui qui a fait le zimoun et celui qui a fait la ment de faire des melakhot mais aucunement
poursuivre notre repas sans limite de temps dernière berakha boiront leurs propres verres de manger ou de boire comme nous l’avons
puisque le repas est fixé sur du motsi. Il nous mais pas les invités ni même le Hatan et la vu précédemment. Il est donc très important
est même permis, après la chekia dépassée, Kala. Rav Moshé Feinstein dit que seuls le d’apprendre à nos femmes et à nos filles de
de manger un aliment qui n’a pas été acquit- Hatan et la Kala boiront puisque c’est sur eux dire cette phrase avant de faire des melakhot
té par le motsi (dessert, fruit ...) en faisant la qu’incombe l’obligation mais que s’il le sou- à la sortie de Chabbat.

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Anniversaire
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Bar Mitsva

Ce feuillet d’étude est offert pour l’élévation de l’âme de Redoua Bat Fre’ha RAGONEZ SISSO

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