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Université Laghrour Abbes Khenchela

Cours de Mécanique des milieux continus 2015-2016


(Licence & Master)

Dr : O. Chahaoui

1
CHAPITRE I : ELEMENTS DES CALCULS TENSORIELS

I.1. Généralités

Les mathématiques des tenseurs sont très utiles en particulier pour décrire les propriétés des substances qui
varient avec la direction ; ceci n'est qu'un exemple de leurs applications. Pour écrire et traiter les lois
physiques, on utilise le calcul vectoriel qui donne à la forme de ces lois un caractère universel, c'est-à-dire
que cette forme ne doit pas dépendre du système de coordonnées choisi ou encore cette forme doit être
"indépendante" de tous changements de système de coordonnées. Le terme \tenseur" fut introduit par le
physicien W. Voigt ; le mot vient du fait que l'on peut représenter les tensions dans un solide par un tenseur.
Du point de vue mathématique, le concept de tenseur est une généralisation de celui de vecteur.

I.2. Notation Indicielle

On considère un groupe d’élément sous la forme d’une sommation définit par une suite (S) comme suit :
S  a1x1  a2 x2  a3 x3  ....  an xn

Cette suite peut être écrite sous une forme plus compacte utilisant aussi la notation indicielle et la
convention de la sommation comme :
n
S  a
k 1
k xk

I.2. 1. Convention de la Sommation (Convention d'Einstein) :


Pour alléger les notations, on utilise très couramment en calcul tensoriel la convention de notation
d’Einstein, également appelée notation indicielle ou convention de l’indice muet.

Lorsque, dans un produit ou sur un seul terme, le même indice apparaîtra à la fois en position inférieure
et supérieure représente la somme de tous les monômes analogues, avec chacun de ces indices répétés
prenant n valeurs. Un indice répété est appelé indice muet car on peut changer leur nom sans changer la
valeur du résultat. En effet :
.
n
A Bi  A B j  A B   Ai Bi  A1 B1  A2 B2  An Bn
i j 

i 1
n n
aij x i y j  aij x i y j  a11 x1 y 1  a12 x1 y 2  a13 x1 y 3  .....  a1n x1 y n 
i 1 j 1

a 21 x 2 y 1  a 22 x 2 y 2  .....  a 2 n x 2 y n  .....  a n1 x n y 1  a n 2 x n y 2 ...... 


a nn x n y n

Un indice non muet est dit libre. Dans le cadre des espaces vectoriels euclidiens, considérons un groupe
d’éléments constitué de n composants sous la forme x1 , x2 , x3....., xn . Ce groupe d’élément ou s et peut être

écrit utilisant la notation indicielle comme xi  xei , avec i  1 : n ; où i est appelé comme indice libre
(indice réel) dans un monôme, il ne peut apparaître qu’une seule fois.

Toute égalité où figurent certains indices libres, à la même hauteur aux deux membres, s'entendra comme
valables pour toutes les valeurs de 1 à n de ces indices. Une telle équation représentera en réalité un système
de n p égalités si elle comporte p indices libres.
2
 a11 x1 a12 x 2 a31 x 3  y1
n 3

a hj x j  a hj x j  y h  a12 x1 a22 x 2 a32 x 3  y 2
j 1  a 3 x1 a 3 x 2 a 3 x 3  y 3
 1 2 3

I.3. Remarques

* Un monôme reste inchangé lorsqu'on change la lettre qui désigne un indice muet :

ui v i uh v h
 j
 ai x j y  al y xm
i m l


 ijk x y  lmn x y
i j l m

 k i j
ij x v lm x v
n l m
(k : indice n' est pas muet)

j j
* Il est impératif de ne pas tripler les indices muets. En effet, l'écriture ai x j y n'a aucun sens, les écritures
a ij x j y l et a il x j y j ayant chacune un sens différent.

* Dans un calcul tensoriel, on prendra bien soin de vérifier, à chaque ligne, la cohérence des indices libres
et muets dans chaque membre de l'équation (ce qui ne garantit pas nécessairement que l'équation soit juste
!)
Les exemples suivants n'ont aucun sens :
aik  bi cm

aik  bi  d k
a  b
 ik ikj

I.4. Définition du Kronecker Delta (matrice de substitution) :

Ce symbole est appelé "symbole de Kronecker". Il permet avantageusement d'écrire, par exemple, le produit

scalaire de deux vecteurs ei et e j , de norme unité et orthogonaux entre eux, sous la forme :

   
     11  e1 .e1  e1 . e1 cos 0  1

 ij  ei .e j  ei . e j cos      
 12  e1 .e2  e1 . e2 cos 90  0

Le Kronecker Delta, noté par  ij , est défini par :

1, si i  j
 ij  
0 , si i  j

C’est à dire : 11   22   33  1 et 12  13   21   31   23   32  0

En forme matricielle le Kronecker Delta est la matrice identité définit en fonction des indices libres i et j.
Par exemple si (i et j) varient de 1 à 3,  ij est donné par la matrice de la forme :

3
11 12 13  1 0 0
 ij   21  22  23   0 1 0
 31  32  33  0 0 1
Notes:
a)  ii  11   22   33  3, i, j  1  3
b)  ij Pj  Pi on substitue j par i, de même i par j dans :  ij Pi  Pj avec : i, j  1  3
c)  im Pmj  Pij

1.5. Définition du Symbole de Permutation dit de Levi-Civita  ijk :

Le symbole de permutation de Levi-Civita, est un indicateur antisymétrique qui peut être exprimé à en
deux, trois, quatre et n-dimensions. Il est ainsi utilisé plus rarement mais très utile pour le calcul des
déterminants et des produits vectoriels :
1
 ijk  i  j  j  k  k  i 
2
Par exemple le déterminant de la matrice A peut-être écrit en terme de  ijk .

 a11 a12 a13 


det  a21 a23  
3 3 3
a22  
i 1 j 1 j 1
a a2 j a3k   ijk a1i a2 j a3k
ijk 1i

 a31 a32 a33 

Le tenseur  ijk à même sens que le déterminant suivant.

 1i 1 j  1k  1i  3i  3i
 ijk   2i 2 j  2k  1 j 2 j 3 j
 3i 3 j  3k  1k  2k  3k

a-Deux dimensions :

  1; quand (i, j) est (1,2)



 ij   1; quand (i, j) est (2,1)
 0 ; autrement : i  j

Les valeurs peuvent être arrangées en tenseur antisymétrique de 2×2.

    0 1
 ij   11 12    
 21  22   1 0

4
b-Trois dimensions :

  1; quand (i, j, k) est de permutation paire (123, 231, 312)



 ijk   1; quand (i, j, k) est de permutation impaire (132, 321, 213)
 0 ; autrement : i  j ou j  k ou k  i

Fig.I.1 : Visualisation d'un symbole de Levi-Civita en 3 dimensions.(i d'avant en arrière, j de haut en bas et k de gauche à
droite). Source Wikipédia

Voir le sens de permutation ci-dessous :

C’est à dire : 123   231   312  1 132   321   213  1 et 111  112  113  ...  0
D’autre part :  ijk   jki   kij et  ijk   ikj   kji   jki

c-Quatre dimensions :

  1; quand (i, j, k, l) est de permutation paire (1,2,3,4 )



 ijkl   1; quand (i, j, k, l) est de permutation impaire (1,2,3,4 )
 0 ; autrement :

d-Généralisation en n dimensions :

  1; quand (i, j, k, l,..., n) est de permutation paire (1,2,3,...., n )



 ijkl...n   1; quand (i, j, k, l,..., n) est de permutation impaire (1,2,3,...., n )
 0 ; autrement :

La relation du symbole Levi-Civita au symbole de Kronecker :


5
1- En 2D ou chaque indice i, j, m, n prend la valeur1 et 2.

 im  in
 ij mn    im jn   jm in
 jm  jn
 ij  in   jn
 ij  ij  2

2- En 3D ou chaque indice i, j, m, n prend la valeur1, 2 et 3.


 il  im  in
 ijk  lmn   jl  jm  jn   il ( jm kn   jn  km )   im ( jl  kn   jn  kl )   in ( jl  km   jm kl )
 kl  km  kn
  il  jm kn   im jn  kl   in  jl  km   im jl  kn   il  jn  km   in  jm kl

Pour i = l, on a :  ijk imn   jm kn   jn km

 ijk  imn   ii ( jm kn   jn km )   im jn ki   in ji  km   im ji  kn   in jm ki
car :
 3( jm kn   jn km )   km  jn   jn km   jm kn   kn  jm   jm kn   jn km

Pour i = l et j = m, on a :  ijk ijn  2 kn


Pour i = l, j = m, et k = n on a :  ijk  ijk  6

Exemple 1 : Pour i = l=1, j = m=2, et k = n=3 calculer 123123


123123  11 22 33  12 23 31  13 21 32  11 23 32  13 22 31  12 21 33  1

Exemple 2 : En utilisant le symbole de rotation on aura :


   
W  w1i  w2 j  w3 k
En utilisant la notation indicielle l’élément Wi du produit vectoriel est donné par :

wi   ijk u j v k
Où i est un indice libre et j, k sont des indices répétitif.

Explicitement :

Pour i = 1 :
w1   1 jk u j vk   11k u1vk   12 k u 2 vk   13k u3 vk
w1   1 jk u j vk   111u1v1   112u1v2   113u1v3   121u 2 v1   122u 2 v2   123u 2 v3 
  131u3 v1   132u3 v2   133u3 v3
w1  u 2 v3  u3 v2

Pour i = 2:
6
w2   2 jk u j vk   21k u1vk   22 k u 2 vk   23k u3 vk
w2   2 jk u j vk   211u1v1   212u1v2   213u1v3   221u 2 v1   222u 2 v2   223u 2 v3 
  231u 3 v1   232u 3 v2   233u 3 v3
w2  u3 v1  u1v3

Pour i = 3:
w3   3 jk u j vk   31k u1vk   32 k u 2 vk   33k u3vk
w3   3 jk u j vk   311u1v1   312u1v2   313u1v3   321u 2 v1   322u 2 v2   323u 2 v3 
  331u3v1   332u3v2   333u3v3
w3  u1v2  u 2 v1
I.6. Le rang d’un tenseur

Le Rang d’un tenseur caractérise son nombre d’indices

T (0) Tenseur de Rang 0 : Scalaire à (3D) 0 = 1 composante T


T (1) Tenseur de Rang 1 : Vecteur à (3D) 1 = 3 composantes Ti
T ( 2) Tenseur de Rang 2 : Matrice à (3D) 2 = 9 composantes Tij
T (n) Tenseur de Rang n : Matrice à (3D) n = 3 n composantes Tij.....n

Fig.I.2 : Représentation géométrique du tenseur :

I.7. Opérations sur les Tenseurs

7
** Addition tensorielle (+) : Tenseurs de même Rang

C  A B Cij  Aij  Bij


** Produit tensoriel ()
Le produit tensoriel de deux vecteurs est un tenseur d’ordre 2 :
 
A U V Aij  U iV j
Le résultat d’un produit tensoriel est simple à définir. Soit n l’ordre du premier tenseur et m l’ordre du
second (m = 1 pour un vecteur, 2 pour un tenseur d’ordre 2, . . .). Le résultat du produit tensoriel est un
tenseur d’ordre n+m. Par exemple, le produit tensoriel de deux tenseurs l’un d’ordre 1 et l’autre d’ordre 2
est un tenseur d’ordre 3 (33=27 composantes) :

C  A B C ijk  Aij Bk
Le produit tensoriel de deux tenseurs d’ordre 2 est un tenseur d’ordre 4(34=81 composantes) :

C  A B Cijkl  Aij Bkl

** Produit Contracté :
Le produit contracté de deux tenseurs d’ordre 2 est un tenseur d’ordre 2 défini par :

C  AB Cij  Aik Bkj

Le produit doublement contracté de deux tenseurs d’ordre 2 est un scalaire :

T
s  A : B  Aij Bij  Aij BTji  Tr ( A.B )

La contraction peut s’effectuer sur plusieurs indices, chaque contraction diminuant de 2 le rang du tenseur
contracté résultant

I.8. Tenseurs symétriques ou antisymétriques

On remarque, sur un tenseur d'ordre deux, que l'égalité Aij  e A ji avec e  1 est invariante pour tout
changement de base. C'est une propriété intrinsèque à la suite tensorielle. Si e  1 , on dit que le tenseur est
symétrique et si e  1 on dit que le tenseur est antisymétrique.

Ainsi on peut diviser un tenseur en deux parties (symétrique et antisymétrique) :

Aij  ASym  AAnti


-Un tenseur ASymij est dit symétrique si Aij  A ji et ASym ij 
1
2

A  AT 
-Un tenseur A Antiij est dit antisymétrique si Aij   A ji  Aii  0 et A Antiij 
1
2
A  AT 
8
Donc : Aij 
1
2
 1
 
A  AT  A  AT
2

I.9. Tenseur sphérique et tenseur deviatorique


Le tenseur d’ordre deux est peut être décomposé d’après les propriétés générales des tenseurs en deux
composantes l’une est sphérique (diagonal) et l’autre est deviatorique dont la trace est nulle.

 A11 A12 A13 


Aij   A12 A22 A23   AijS  Aijd
 A13 A23 A33 

Un tenseur sphérique : Aij  Am ij


S

 Am 0 0 A11  A22  A33


A   0
S
Am 0  Avec : Am 
ij
3
 0 0 Am 

Un tenseur deviatorique : Aij  Aij  Aij


d S

1.10. Trace d’un tenseur


La trace d’un tenseur d’ordre 2 est la somme de ses termes diagonaux

TrAij  Aii

2. Rotation des Systèmes de Coordonnées :


Lors d’un changement du système des coordonnées, un tenseur obéit à un certain nombre de lois de
transformations. Considérons les deux systèmes de coordonnées représentées à la figure ci-dessous. Les

coordonnées ( x1 , x2 , x3 ) représentent le nouveau système après rotation dans le sens inverse des aiguilles

d’une montre de l’ancien système ( x1 , x 2 , x 3 ). Définissons  ij l’angle entre le nouvel axe i et l’ancien

axe j. Sur la base de cette définition nous obtenons 9 angles  ij .

9
Fig.I.3 : Définition de 02 systèmes

La matrice de rotation entre les 2 systèmes :

x1 x2 x3
x1 11 12 13
x2  21  22  23 xi   ij x j
x3  31  32  33

Le terme  ij est la composante suivant xi du vecteur xj de la nouvelle base et  ij  cos ( xi, x j )  cos lij telle
que :

l11 l12 l13 


lij  l21 l22 l23 
l31 l32 l33 

Et :
 cos(x1 x1 ) cos(x 2 x1 ) cos(x3 x1 ) 
 ij  cos(x1 x 2 ) cos(x 2 x 2 ) cos(x3 x 2 ) 
 cos(x1 x3 ) cos(x 2 x3 ) cos(x3 x3 ) 

2.1. Cas de rotation autour de l’axe 3.



On considère un point P (x1, x2) dans un système de coordonnées bidimensionnel (X1, X2) ; après une
rotation d’un angle  de ce système, les coordonnées de ce point dans le nouveau système (X’1, X’2)
deviennent :

10
Fig.I.4 : Rotation des coordonnées en deux dimensions

  90   90 cos(90   )  sin


lij  90    90 cos(90   )   sin
 90 90 0 

Donc la matrice de transformation des coordonnées cartésienne  ij est définis par :

 cos sin 0
 ij   sin cos 0
 0 0 1
Du point de vue de calcul, il est souvent commode d'effectuer les transformations de la forme matricielle :

 x1'   cos sin 0  x1 


 '   
 x2    sin cos 0  x2 
 '  0 1  
 x3    x3 
0

Dans les coordonnées cartésiennes, la matrice de passage est ainsi une matrice orthogonale  1   
T
.
De l'agencement des cosinus directeurs indiqués ci-dessus, il est évident que :

x1 x2 x3


x1 11  21  31
x2 12  22  32
x3 13  23  33

xi   ij x j  xi   ji xj  x    x  x    x


1 T

La loi de changement de base des matrices carrées se traduit par les relations :

Tij   ki  lj Tkl
Tij   ik  jl Tkl

En notation matricielle : T    T  T


11
T    T T   
Les lois de transformation pour un tenseur cartésien sont :

n Ordre Lois de transformation


0 Zéro (scalaire) T  T
1 Un (vecteur) Ti   ijT j
2 Deux (matrice) Tij   ik jlTkl
3 Trois    ip iq kr Tpqr
Tijk
4 Quatre    ip jq kr lsTpqrs
Tijkl

Et en général un tenseur cartésien d’ordre n possède 3n composantes qui seront liées par la relation :

 .....   ip jq kr ....Tpqr.....


Tijk

Exemple : Le développement de cette équation Tij   ik  jl Tkl se fait sur un indice puis sur l’autre et
l’ordre étant indiffèrent.

Tij   ik j1Tk1   ik j 2Tk 2   ik j 3Tk 3

K est un indice muet dans chaque terme.

Tij   i1 j1T11   i 2 j1T21   i 3 j1T31


  i1 j 2T12   i 2 j 2T22   i 3 j 2T32
  i1 j 3T13   i 2 j 3T23   i 3 j 3T33

2.2 Propriétés de la matrice de transformation   :

La matrice de transformation est orthogonale c’est à dire que  1   T . Ou bien  .    I 


T

Telle que :

 1  adjoint   
 T
det A det  

Ou : l' adjoint de      qui est la matrice transposée des cofacteurs. Cette matrice des cofacteurs est
T

 
donnés par :  ij  (1) det  
i j

 11 13  
12
  23    12 
Telle que pour :     21  22  23  ;  11   (1) 11 det  22  ; … ;  33   (1) 3 3 det  11 
   32  33   21  22 
 31  32  33 

Remarque :  T est la matrice transposée de   et correspond à l’échange des lignes et des colonnes.

12
Exemple :
1 2 5
Soit  A un tenseur d’ordre 2, telle que :  A   1 3
 2   det A  32

 2 8 10

T
 2 3 1 3 1 2 
  
 8 10  2 10 2 8 
  4 20  4
1  2 1 5 1 2 1 
8 
5
A1       16 0
32  8 10  2 10 2 8 32 
 12 8  4
 2 5 1 5 1 2 
 2 
 3 1 3 1 2 

3. Systèmes de coordonnées et bases.

On considère un point M étudié dans un référentiel  . Le repère d’espace lié au solide de référence est
d'origine O et d'axes orthogonaux Ox, Oy, Oz.

 Base cartésienne.

Les coordonnées de M sont x, y, z dans la base cartésienne  u x , u y , u z  . Les vecteurs de cette base sont
fixes par rapport au référentiel  . Le vecteur position s’écrit :

OM  xu x  yu y  zu z

Un déplacement élémentaire du point M s’écrit dM ou dOM :

dOM  dxu x  dyu y  dzu z

Surfaces élémentaires : dS  dxdy , dS  dxdz , dS  dydz


Volume élémentaire : d  dxdydz

Base cylindrique.
Cette base est obtenue par rotation de la base cartésienne  u x , u y , u z  d’un angle  autour de l’axe Oz :

13
Les coordonnées de M sont r , , z dans la base cylindrique  u r , u , u z  . Cette base est associé au point M,
elle est donc en mouvement dans le référentiel d’étude  . Le vecteur position s’écrit :
OM  ru r  zu z
Un déplacement élémentaire du point M s’écrit :

dOM  dru r  rd u   dzu z

Surfaces élémentaires : dS  rdrd , dS  rd dz , dS  drdz


Volume élémentaire : d  rdrd dz

 Base sphérique.

Les coordonnées de M sont r , ,  dans la base cylindrique  u r , u , u  . Cette base est associé au point M,
elle est donc en mouvement dans le référentiel d’étude  . Le vecteur position s’écrit :

OM  ru r

14
Un déplacement élémentaire du point M s’écrit :
dOM  dru r  rd u  r sin  d u

Surfaces élémentaires : dS  r sin  d d , dS  rd dr , dS  rdr sin  d


2

Volume élémentaire : d  r 2dr sin  d d

15
CHAPITRE II : ANALYSE DES CONTRAINTES

II .1. Notion de contrainte :


Un solide est en état de contrainte quand il est soumis à l’action de forces extérieures. Un élément de volume
à l’intérieur d’un corps en état de contrainte est soumis à deux catégories de forces :
1- Les forces de volume : Dues à des champs de force (gravité, électrique, magnétique) qui s’exerce
sur tous les éléments de volume. Les forces de volume sont proportionnelles au volume de
l’élément.
2- Les forces de surface : Exercées sur la surface de l’élément par le milieu qui l’entoure. Elles sont
proportionnelles à la surface externe de l’élément. La force par unité de surface est appelée
contrainte.
Considérons un corps en équilibre soumis à l’action de forces extérieurs F1, F2…. Fi….Sous l’action de ces
forces extérieures, des forces intérieures vont prendre naissance. Pour étudier la grandeur de ces forces en
un point quelconque P, séparons le corps en 02 parties I et II par un plan quelconque 𝜋 passant par le point
P (Voir Figure II.1).

Fig. II.1- Un solide t en état de contrainte

Considérons l’une des parties I. Elle est en équilibre sous l’action des forces extérieures qui lui sont
appliquées et des forces intérieures réparties sur la section transversale (S) du corps par le plan 𝜋 qui
représentent l’action de la partie II sur la partie I. On admet que ces forces intérieures sont réparties d’une
manière continue sur la surface (S). Si on considère un élément de surface dS appartenant à la section (S)
et passant par le point P, les actions exercées par la partie II sur la partie I à travers dS ont pour résultante

dF .

dF
La limite de ( ) quand dS tend vers 0 donne le vecteur contrainte agissant sur la section (S) au point P.
dS

16
𝑑𝐹⃗
⃗⃗
lim ( ) = 𝑇
𝑛→0 𝑑𝑆

𝑑𝐹⃗ est la force agissant sur la facette considérée et 𝑑𝑆 la surface de la même facette. Le solide sera considéré
en traction si le vecteur contrainte pointe dans la direction 𝑛⃗⃗ de la normale à la facette et en compression si
le vecteur contrainte pointe dans la direction opposée à la normale.

II.2. Formule de Cauchy (1822) : Tenseur des contraintes


Considérons un solide en équilibre soumis à des contraintes. Soit à l’intérieure d’un tel solide un tétraèdre
élémentaire PABC et plaçons un système d’axe perpendiculaire d’origine P et tel que Ox1 soit parallèle à
l’arête PA, Ox2 parallèle à l’arête PB et Ox3 parallèle à l’arête PC . L’orientation de la face ABC du tétraèdre

est définie par sa normale n (vecteur unitaire dirigé de l’intérieur vers l’extérieur). Notons n1 , n2 , n3 les

composantes du vecteur unitaire n telle que :
   
n  n1i  n2 j  n3 k
Dont les cosinus directeurs sont :

n1  n cos
  
n2  n cos  avec : n  1  n12  n22  n32  1
 
n3  n cos

T 
  1
T T2 
T 
 3


Fig. II.2- Tétraèdre pour décomposer T .

NB 1 : Le tétraèdre (du grec tétra : quatre), est un polyèdre composé de quatre triangles, de la famille des
pyramides.
    
NB 2 : Si A  A1i  A2 j  A3k vecteur dans les coordonnes cartésiennes dont le module A  A12  A22  A32
    
Et si C  A.B  A1B1  A2 B2  A3 B33  A . B cos AB = quantité scalaire

17
  
A1  Ai  A1.1  A2 0  A3 0  A cos A  A cos0  A1 : Telle que : A1 Projection du vecteur A sur l'axe

x.


Sur la facette ABC s’exerce une force égale à T .dS (force exercée par la matrice située du côté positif sur
la matière située du côté négatif). Soit dS1, dS2 , dS3 les projections de l’élément de surface dS  (ABC ) sur
les plans de coordonnées :
ds1  n1ds
ds2  n2 ds
ds3  n3ds
La condition d’équilibre du tétraèdre est simplement :
   
T ds  T1ds1  T2 ds2  T3ds3
En utilisant les relations précédentes on déduit que :
   
T  T1n1  T2n2  T3n3
  
Décomposons T1 , T2 , T3 par rapport au système d’axes déjà défini on peut écrire donc la relation
précédente comme :
T1   11n1   12 n2   13n3
T2   21n1   22 n2   23n3
T3   31n1   32 n2   33n3

Introduisons la notation  ij du tenseur d’ordre 2 des contraintes, la relation d’Augustin- Louis Cauchy

s’écrit simplement comme :


Ti   ij n j

Où  ij est le tenseur des contraintes en P.

18
Fig. II.3- Vecteur contrainte sur les 3 facettes
  
Les composantes du tenseur des contraintes  ij (Figure II.3) dans le repère { x1 , x2 , x3 } sont :

  11  12  13 
 
   ij   21  22  23 
 
 31  32  33 
II .3. Remarque :
-Le premier indice indique la direction de la projection.
- Le second indice indique la facette sur laquelle agit la force.

II.4. Symétrie de tenseur des contraintes


Les matériaux peuvent subir des forces massiques de gravité ou les forces électromagnétiques, cependant
il n’y’a pas de couples ou moments massiques en chaque point d’un solide. Les moments engendrés par les
contraintes doivent être nuls. L’équilibre en rotation implique la symétrie d’un tenseur de contrainte.

Fig. II.4- Symétrie du tenseur des contraintes

Considérons un élément de volume construit sur les axes pour lesquelles  ij ont été définies. L’équilibre

autour de l’axe x1 donne :

19
  
 M ( F ) / x1  0  F * d  (force ) * ( bras de levier )  0


bras de levier

bras de levier

  23 . a .b .
 c   . c
.b . a 0
   Section  32
Contra int e Section

Contra int e 
force force

  23   32  0   23   32
La même chose sur les autres axes :

 12   21 et 13   31
D’où la symétrie du tenseur de contrainte :
 ij   ji

Donc la relation de Cauchy devient : Ti   ij n j

T1    11  12  13  n1  T1   11 n1   12 n 2   13 n3


     
T2    21  22  23  n 2  T2   21 n1   22 n 2   23 n3
T    32  33    T   n   n   n
 3   31 n 3   3 31 1 32 2 33 3

II.5. Calcul des contraintes normales et tangentielles.


Une contrainte est une grandeur vectorielle. On a l’habitude de décomposer la contrainte en deux
composante Figure II.5.

Fig. II.5- Contrainte normale et tangentielle

n : Composante normale de la contrainte ou contrainte normale (  n  0 correspond à une traction,


n  0 à une compression)

On a :  n T .n  Ti ni   ij ni n j , on remarque que i et j sont deux indices répétés donc :

20

 n T .n  Ti ni   ij ni n j   11n12   22n22   33n32  2 12 n1n2  2 23 n2 n3  2 13n1n3

 : Composante tangentielle de la contrainte ou contrainte de cisaillement ou cission.

2 2
T  T12  T22  T32   2   n2   2  T   n2

L’unité de contrainte du système international est le pascal (symbole Pa) :


1N
1Pa 
1m 2
On utilise couramment comme unité : bar et hectobar :
daN daN
1bar  2
 105 Pa et 1hbar  2
 107 Pa
cm mm
On exprime encore les contraintes en kgf/mm2 :

g  9.81m s 2 et 1kgf / mm2  9.81.106 Pa

Soit sensiblement 1kgf / mm2  1 hbar

II.6. Les contraintes principales (valeurs propres) et directions principales (vecteurs propres)
Soit  ij le tenseur caractérisant l’état de contrainte en un point P. Existe-t-il en ce point certaines facettes

auxquelles le vecteur contrainte T serait purement normal ?

Fig. II.6- Repère principal

 
Pour répondre à cette question, il suffit d’exprimer que T est parallèle à n , autrement dit et
mathématiquement parlant la relation suivante doit être vérifiée :

Ti   n i Où Ti   ij n j

Où  est une constante et d’autre part : Ti   ij n j   ij n j    ij n j

21
( ij    ij ) n j  0
Explicitement cette relation représente un système d’équation avec deux types d’inconnues, la constante

 et le vecteur n , c'est-à-dire :
( 11   )  12  13  n1 
   
 21 ( 22   )  23  n 2   0
  31  32 ( 33   ) n 
 3
Pour une solution non trivial de ce système d’équation le déterminant de la matrice doit être nul
 ij   ij  0 et qui est représenté par une fonction du troisième ordre en  ; et qui la suivante :

 3  I12  I 22  I 3  0
Où I1, I2 et I3 sont les invariants de contrainte définis par :

 I 1   11   22   33  trace  ij




 1  11  12    11 
 I 2  ( ii  jj   ij  ji )   22 
23 31

 2  12  22  23  33  31  33


  11  12  13

 I 3  det  ij   21  22  23
  31  32  33

On obtient ainsi une équation caractéristique du troisième degré en  dont les trois racines donnent les
valeurs des contraintes principales recherchées :

1   1

 2   2
  
 3 3

Dans la base des vecteurs propres ei , i  1,2,3 , la matrice représentant l'état des contraintes est diagonale

 1 0 0 
 
  0 2 0 
 0 
 0  3  ei , i  1,2,3
Dans le repère principal :

22
 I1  ii  1  2  3
 1
 I 2  ( ii jj  ij ij )  1 2  2 3  3 1
 2
I
 3 det  ij  1 2 3

Ainsi, dans cette base, les contraintes tangentielles sont nulles et le vecteur total T des contrainte dans le
repère principal.

T1    1 0 0  n 1  T1    1 n 1 
        
T2  0 2 0 n 2   T2    2 n 2 
T   0  3   T   n 
 3  0 n 3   3  3 3
2
T  T12  T22  T32   12 n12   22 n22   32 n32   2   n2

  n  1n12   2 n22   3 n32

Fig. II.7- Faces et contraintes principales en P

Pour les directions principales et à chaque contrainte principale, on fait correspondre une facette principale
par exemple :
( ij   k ij ) n j  0 Telle que k  1,2,3

Permet de trouver les cosinus directeurs n j (direction principales= vecteurs principaux) des normales aux

facettes principales sur lesquelles les modules du vecteurs contraintes sont  k .

( 11   k ) n1   12n2   13n3  0



( ij   k ij ) n j  0   21n1  ( 22   k ) n2   23n3  0 avec : n1  n2  n3  1
2 2 2

 n   n  (   ) n  0
 31 1 32 2 33 k 3

23
II .7. Recherche des éléments principaux quand on connait à priori une direction principale  3 .

Fig. II.8- Etat de contrainte pseudo plan (a : Compression, b : Traction)

Par rapport aux axes x1 , x2 ,  3 le tenseur  à la forme :


ij

 11  12 0 
 ij   12  22 0 
 0 0  3 

Soit par exemple, une rotation d’angle  autour de l’axe x3.

 cos sin 0
 
P    sin cos 0
 0 1 
 0

Donc pour [ ]  [ P][ ][ P]T

 '11  '12  '13   cos sin 0   11  12 0   cos  sin


T
0
   
 
 ij '   '12 
 ' 22  ' 23     sin cos 0   12  22 0   sin cos 0
 '13  ' 23  ' 33   0 0 1   0 0  III   0 0 1 

Comme  III est à priori connue, on peut ainsi écrire :

 '  '12   cos sin   11  12  cos  sin 


T

 
 ij '   11 
 '22   sin cos   12  22   sin cos 
 '12

Qui conduit à :

24
 '11   11 cos2    22 sin 2   2 12 cos sin 

 ' 22   11 sin    22 cos   2 12 cos sin 
2 2


 '12  ( 11   22 ) cos sin    12 (cos   sin  )
2 2

Utilisons les propriétés trigonométriques suivantes et déduisons les contraintes dans les plans inclinés
2 cos  sin   sin 2 ; cos2   sin2   cos 2

1  cos 2 1  cos 2
 cos2  ;  sin2 
2 2

   11   22    11   22 
 '11     cos 2   12 sin 2
  2   2 

   11   22    11   22 
 ' 22     cos 2   12 sin 2
  2   2 
  11   22
 '12  ( ) sin 2   12 cos 2

 2

On obtient la valeur de  qui rend  11 ou ( 22 ) maximal en posant égale à (0) le dérivée de  11
 ou

( 22 ) par rapport à  .

 11
 0  ( 11   22 ) sin 2  2 12 cos 2  0


sin 2  12
On pose :  tan( 2 ) 
cos 2    22
( 11 )
2
Ceci est peut être schématisé géométriquement par deux cas de figures :

En partant de l’équation  11
 .

25
  11   22 
 
    22    11   22   2   122
  1   '11   11   
 2   2    11   22  2   11   22 
2

    12     12
2 2

 2   2 

     
2

 1   11 22    11 22    122
 2   2 

La même chose pour l’équation  22


    22      22 
2

 2   11    11    12
2

 2   2 
Donc les contraintes principales sont :

    22    11   22 
2

 1, 2   11      12
2

 2   2 

et les directions principales associées :


cos    sin  
     I   11
n1  sin   ; n2  cos  avec tan  
0  0   12
   

II.8. Représentations géométriques des contraintes


II.8.1. Quadrique des contraintes en un point
 
Soit une facette de normale n , sur cette facette, le vecteur contrainte T de composante normale  n

Fig. II.9- Quadrique des contraintes

On construit 𝑝𝑞
⃗⃗⃗⃗⃗ telle que :
26
⃗⃗⃗⃗⃗ = 𝑥⃗ = 𝑟𝑛⃗⃗
𝑝𝑞

Soit xi les composantes de 𝑝𝑞


⃗⃗⃗⃗⃗: xi  rni …..(*)
D’autre part on a : Ti   ij n j

Et  n  Ti ni   ij ni n j   11n12   22n22   33n32  2 12 n1n2  2 23 n2 n3  2 13n1n3

 x
 n1  1
 xi r
 n  
 
i
r x
En vertu de (*) on aura :   n2  2
n  x j  r


j
r  x3
n3  r

xi x j 1 1
Or :  n   ij  r
r 2
r2 n

Ce qui conduit :  ij xi x j  r 2 n  1

Soit :  ij xi x j  11x12   22 x22   33 x32  212 x1x2  2 23 x2 x3  213 x1x3  1


C’est l’équation de la quadrique des contraintes en P. Rapportée à leurs axes principaux, l’équation de la
quadrique s’écrit :

 ij xi x j  1 x12   2 x22   3 x32  1

telle que  1 ,  2 ,  3 pouvant être supérieurs ou


1 1 1
Les demi-axes ont pour longueur , et
1 2 3
inférieurs à zéro (0).

II.8.2. Ellipsoïde de Lamé


 
C’est le lieu de l’extrémité du vecteur des contraintes T lorsque n varie. Si nous nous plaçons dans un
repère principal donc :
 T1
T1   I n 1 n 1 
 1
 T2
T2   2 n 2  n 2  avec : n1  n2  n3  1
2 2 2

 2
 T3
T3   3 n 3 n 3 
 3

27
2 2 2
 T1  T  T 
D’où :     2    3   1
 1  2  3 

C’est une équation d’un ellipsoïde dans les axes principaux pour, dont les demi-axes sont  1 ,  2 et  3 .

Fig. II.10- Ellipsoïde des contraintes

II .9. États de contraintes particuliers : Nous allons envisager divers cas particuliers correspondant à des
états de contraintes remarquables.

a- État de traction ou compression uniaxiale

Plus facile à réaliser expérimentalement : il suffit d’exercer une force longitudinale sur un barreau (essai de
traction).
 0 0
 ij   0 0 0
 0 0 0

Traction   0
Compression   0 .

b- État de traction biaxiale :


 11 0 0
 ij   0  22 0
 0 0 0

Nous retrouverons un tel tenseur dans le cas d’une plaque mince.

c- État de traction Triaxiale


 11 0 0 
 ij   0  22 0 

 0 0  33 

d- État de tension ou compression hydrostatique


28
Les trois contraintes principales sont égales, le déviateur est nul, et toutes les directions sont principales,
soit :
 0 0 
 ij   0  0 
 0 0  
qui représente un état de tension si   0 et un état de compression si   0 . Sur toute facette s’exerce donc
une contrainte purement normale.

C’est l’état de contraintes qui existe dans les fluides à l’équilibre, d’où la terminologie hydrostatique.
C’est l’état de contrainte le plus général, présentant trois contraintes principales différents de 0.

e- État de cisaillement pur


C’est un état de contrainte purement déviatoire. Les directions principales sont l’axe x3 (  I  0 ) et les
bissectrices des axes x1, x2 (contraintes principales   et   ).

0  0 
 ij   0 0
0 0 0

f- État plan de contraintes



Les directions principales sont la direction x3 et deux directions perpendiculaires du plan x1, x2. Lorsque n
varie dans le plan (x1, x2). Le vecteur contrainte reste dans le plan et il est possible de se limiter au plan (x1,
x2).

 11  12 0  11  12 0 
 ij   12  22 0 ou  12  22 0 
 
 0 0 0  0 0  33 

II.10. Tenseur sphérique et tenseur deviatorique


Le tenseur des contraintes définit l’état de contrainte autour d’un point est peut être décomposé d’après les

propriétés générales des tenseurs en deux composantes l’une est sphérique (diagonal)  ij   m ij et l’autre
S

est deviatorique dont la trace est nulle.


 11  12  13 
 ij   12  22  23    ijS   ijd
 13  23  33 

Un tenseur sphérique : avec et les cissions sont nulles (  12   23   31  0 ) :

29
 p 0 0   m 0 0
S
ij
 
   0  p 0    0  m 0 
 0 0  p   0 0  m 

Trace ij  11   22   33
Avec : p   m  
3 3

Un tenseur et deviatorique.  ij   ij   ij
d S

 2 11   22   33 
S11  
 3

 2 22   11   33 
S 22    trace S ij  0  S11  S 22  S 33  0
 S11 S12 S13  3 


 d
ij   S12 S 22 S 23   S 
2 33   11   22 
 33 
 S13 S 23 S 33  3 

S12   12
S13   13


S 23   23

Les invariants du tenseur déviateur sont :

 J1  trace Sij  0  S11  S 22  S33  0




 J 2   S11S22 S22 S33 S33 S11  (S12  S13  S23 )
2 2 2

 d
 
 J 3 det  ij S11S22 S33  (S13S11  S12S33  S23 S33 )
2 2 2

Dans la base principale S12  S23  S13  0 et les invariant deviennent :

 J 1  trace S ij  0  S1  S 2  S 3  0

 1
6

 J 2 S1 S 2 S 2 S3 S3 S1  S1  S 2  S 2  S 3  S 3  S1 
2 2 2


  
 J 3 det  ij S1 S 2 S3
d

30
Pour un essai de traction uniaxial (Tensile test) dans la direction une (1), on peut expliquer géométriquement
le tenseur de contrainte en fonction de ses composantes hydrostatique te deviatorique.

 1 0 0
 0 0
Pour un essai de traction uniaxial dans un repère principal :  ij   0
 0 0 0

 2 1
S1   1   m  3
 1   2   3 1
 
Nous avons : Sij   ij   ij  S2   2   m   1
S
avec  m  
 3 3 3
 1
 S3   3   m   3

Fig : Représentation géométrique d’un tenseur de contrainte

II .11. Représentation de Mohr


Comment le vecteur–contrainte en un point matériel donné varie–t–il lorsque l’on change l’orientation de
la facette ? Pour répondre à cette question, on adopte la représentation proposée par Otto Mohr qui consiste
à travailler dans le plan (  n , ) des contraintes normales et tangentielles. Plaçons-nous dans le repère
principal :

Une facette de normale : n12  n22  n32  1

La contrainte normale :  1 n12   2 n22   3 n32   n


2
Et d’après :  12 n12   22 n22   32 n32   n2   2  T
2
On peut interpréter les trois équations obtenues comme un système linéaire d’inconnues ni :

31
1  n1  1 
2
1 1
   2  
 1 2  3  n2    n 
2  2  2
 12  22  3  n3   n   
 2

La résolution du système fournit.


 2  2  ( n   2 )( n   3 )
n1 
 ( 1   2 )( 2   3 )

 2   ( n   3 )( n   1 )
2

 2
n 
 ( 2   3 )( 2   1 )
   ( n   1 )( n   2 )
2
n32 

 ( 3   1 )( 3   2 )

2
On remarque alors que la positivité des ni implique les inégalités suivantes sur  n et  pour
1   2   3 :
 2  2  ( n   2 )( n   3 )  
n1    0   2  ( n   2 )( n   3 )  0
 ( 1   2 )( 2   3 )  


 2   ( n   3 )( n   1 )  
2

n 2    0   2  ( n   3 )( n   1 )  0 (a)
 ( 2   3 )( 2   1 )  


 2   ( n   1 )( n   2 )  
2

n3  (   )(   )     0    ( n   1 )( n   2 )  0


2

 3 1 3 2

Que l’on peut mettre sous la forme :


 2 3 
2
 2 3 
2


 n     2
  
 2   2 



  3  1 
2
 3  1 
2

  n       (b)
2

 2   2 


 1   2  1   2 
2 2

  n      
2


 2   2 

1   2    2   3   1   3 
Figure II.11 représente les trois cercles de centres respectifs  ,0  ,  ,0  ,  ,0  et de rayons
 2   2   2 
     
respectifs  1 2  ,  2 3  ,  1 3  dans le plan de Mohr (  n , ). Les inégalités (b) signifient que
 2   2   2 

32

l’extrémité du vecteur–contrainte de T coordonnées (  n , ) dans le plan de Mohr se situe à l’extérieur
des deux premiers cercles mentionnes et à l’intérieur du plus grand cercle. La zone contenant a priori

l’extrémité de T est bleue sur la figure II.11-a. Ce domaine est d´limite par les cercles de Mohr.
Réciproquement, on peut ´établir que tout point (  n , ) donne de la zone bleue est atteint pour une

direction n donnée par les formules (a). En particulier les frontières du domaine constituées par les cercles
de Mohr sont atteints respectivement pour n1  n2  n3  0 , les points représentatifs des contraintes normale et

tangentielle T ( n , ) à la facette considérée se trouvent donc à l'intérieur de la zone bleu. On en déduit
que la contrainte tangentielle maximale est représentée par le rayon du plus grand des trois cercles, soit
 3 .
 max  1
2

Fig. II.11- Représentation de Mohr : (a) les cercles principaux, (b) vecteur contrainte pour une facette

contenant la direction principale des contraintes n2 .

Nota Beni :
1- les relations (b) représentent une équation de cercle sous forme :
1   2 1   2
( x  x0 ) 2  ( y  y0 ) 2  R 2 Avec x   n , x0  , y   , y0  0, R 
2 2
2- les relations (b) ont été obtenues à partir des numérateurs de (a) comme par exemple :
33
 2  ( n   I 2 )( n   3 )  0   2   n2   n 3   n 2   2 3  0
1 1
  2   n2   n ( 3   2 )  ( 3   2 ) 2  ( 3   2 ) 2   3 2  0
4 4
2
 1  1
     n  ( 3   2 )   ( 3   2 ) 2   3 2
2

 2  4

 3   3 
2 2

 n  2   2   2 
 2   2 

Remarque :

** Tous ces cercles (ou demi cercles) sont limités par l’axe O  n

** Ainsi le point T ( n , ) ne peut décrire, dans le plan  n , (ou demi plan), que la zone bleu comprise
entre les trois cercles.
On voit immédiatement sur la Figure II.11 :
- Les contraintes normales sont toutes comprises entre  1 ,  3 .

- Le cisaillement a pour valeur maximale  max 


1   3
2
- L’addition d’un état de contraintes sphérique, se traduit simplement par une translation d’ensemble du

diagramme de Mohr de  suivant l’axe de  n .
- Lorsque deux contrainte principales deux contraintes principales sont égales, un des cercles se réduit à un
point et les autres cercles sont confondus.

- Dans les le plan de coordonnées n et  (Figure II.12), le point figuratif de contraintes doit donc se
trouver à l’extérieur du cercle sur l’axe O  n et coupant cet axe aux points  2 ,  3 . Le point  2 ,0  est relatif

à la facette située dans le plan Ox1 , x3  , Quand le point se déplace le long du cercle  2 3 le cosinus directeur

n1 reste nul et la facette correspondante tourne de l’axe Ox 1 pour venir dans le plan Ox1 , x2  où la

contrainte normale est  3 . Entre ces positions extrêmes, le cisaillement  n’est pas nulle, car la facette
n’est plus normale à une direction principale, et elle passe par une valeur maximale égale à :
2 3
1 
2
Quand la facette tourne d’un angle  , le point figuratif tourne sur le cercle d’un angle 2 , le cisaillement
maximal correspond donc à la facette inclinée à 45° sur les deux plans principaux.

34
Fig. II.12- Le point figuratif de la contrainte tourne autour du cercle de diamètre  II  III

II .12. Contraintes octaédriques :


On appelle facette octaédrique les facettes également inclinées sur les trois axes principaux des contraintes
(Figure II.13).

Fig. II.13- Contraintes octaédriques

1
 1 ,  2 ,  3 sont données et n1  n2  n3  ainsi on a,  n  1 n1   2 n2   3 n3 et
2 2 2

3
 n2   2  T 2  T12  T22  T32  12 n12   22 n22   32 n32 Soit :

1   2   3 I1
n     m   Oct
3 3

 12   22   32   2  3 
2

Et la cission sera égale :  


2
 1 
3  3 

35
 2 
1
9

2 12  2 22  2 32  2 1  2  2 2  3  2 1  3 
 Oct
2
 2 
1
9
  9

 1   2 2   1   3 2   2   3 2  1 2I12  6 I 2 

Dans la base quelconque, la contrainte octaédrique sur ces mêmes facettes est :

 Oct
2

1
9

11   22 2  11   33 2  11   33 2  6(122  132   232 ) 
2
 Oct
2
 J2
3
Avec :

J2 
1
6

11   22 2  11   33 2  11   33 2  6(122  132   232 ) 

On remarque que  Oct et  Oct s’expriment uniquement en fonction des invariants du tenseur des contraintes.
Ces valeurs sont les mêmes pour les huit plans à ABC entourant le point P et formant un octaèdre. C’est
pour cette raison qu’on les appelle contraintes octaédriques.
On peut ainsi utiliser le développement suivant :

Dans le repère principal


 1 0 0 
 ij   0  2 0 
 0 0  3 

1
Et la facette correspondant, par exemple, au premier quadrant est définie par ( n1  n2  n3  ). Le
3
vecteur contrainte est alors :

 1 0 0  1 3   1 3
   
Ti oct   ij n j   0 2 0  1 3    2 3
 0  3  1   
0
 3   3 3 

La contrainte normale s'obtient en projetant sur n.

36
 1 3  1 3
      2  3
 noct T .n  Ti oct n i   2 3 .1 3   11 m
   3
 3 3  1 3 

Ainsi la contrainte normale octaédrique est égale à la contrainte moyenne  m .

La contrainte tangentielle s'obtient de même comme :

 2 1   2   3
  S1
3

  oct  1  2 2   1   3
T   n .n     oct  T oct   n .n    S2
3 3
 2 3   1   2
  S3
 3

Et l'on reconnaît les composantes principales S1, S2 et S3 du déviateur. Sa norme est bien sûr.

1 1
 oct  S12  S22  S32  Sij Sij
3 3

Finalement, on peut représenter la contrainte normale par la contrainte moyenne du tenseur sphérique et la
contrainte tangentielle par celle deviatorique.

Comparaison entre  Oct et  max :

Supposons que les axes principaux soient choisis pour que :

1   2   3
La plus grande des cissions maximales vaut donc :
1   3
 max 
2
Appelons :

37
 3  2
 1 
2

 1  3
 2    1   2   3  0   1  ( max   3 )
 2
  2 1
 3 
 2
Comme :

 Oct
2

1
9
 
 1   2 2   1   3 2   2   3 2  4  32   12   22 
9

  Oct
2

4 2
9

 3  ( 3   max )2   max
2

Considérons la différence : R   max   Oct

 
1
2 2 2
R   max   3   3 max   max
2 2
3
 2  1
Cette différence sera minimale pour la plus grande valeur de  3 . Or  3  0
2
2 2
Donc : Rmini   max (1  )
3
On obtiendra son maximum pour :
R
  2
1
  max 
2 2 1 2 
0 ( )  3   3 max   max
2 2
 3
3
3 2
Soit pour :
 max
3  
2
D’où :

2
Rmaxi   max (1  )
3
Finalement :

2  2 2 
 Oct   0.816  Oct  0.943
3  max 3  max

Suivant la valeur de  3 . On en déduit la plus grande des cissions maximales ne sera jamais obtenus sur
une facette octaédrique.
On remarque, de plus, que la composante normale du vecteur contrainte sur une facette octaédrique à pour
module  m   n   m   Oct .

38
Cas d’une barre en traction :

F
1   2  3  0
S
 1
 max  2  0.5 1

 2 
 Oct   1  0.47 1  Oct  0.943
 3  Max
 
 n  1
 3

Les trois cercles de Mohr correspondant à un tel état de contrainte sont constitués de deux cercles confondus

de diamètre ( 0   1 ) et du point 0. On voit sur la figure les points correspondant à une facette octaédrique
(M’) et une facette de cisaillement maximale (M’’).

Conclusion :

Donc comme conclusion on aura que :  Oct  0.943 Max la contrainte octaédrique est un petit peut
inferieur à la contrainte de cisaillement maximale.

II .13. Equations d’équilibre :


Soit un volume parallélépipédique élémentaires de côté dx1, dx2, dx3 isolé à l’intérieur d’un corps solide
soumis à diverses sollicitations. Ceci implique qu’il existe des variations dans les valeurs des contraintes
d’une face à la face opposée (Figure II.14).

39
Fig. II.14- (a) Solide sollicité par des forces extérieures. (b) Elément de volume infinitésimal soumis à
un champ de contraintes.

Les variations sont donc des fonctions des coordonnées du point telle que :

 11   ( x1 , x2 , x3 ) ,  22   ( x1 , x2 , x3 ) ,  33   ( x1 , x2 , x3 )
Nous supposons que les fonctions sont continués et développable en série de Taylor. Ce qui est justifié par
les hypothèses du milieu continu. Dans ce cas, en un point les coordonnées (x1+dx1, x2+ dx2, x3+dx3), nous

aurons pour la contrainte  x1 par exemple.

 11 ( x1 , x2 , x3 )  ( x , x , x )  ( x , x , x )
 11 ( x1  dx1 , x2  dx2 , x3  dx3 )   11 ( x1 , x2 , x3 )  dx1  11 1 2 3 dx2  11 1 2 3 dx3
x1 x2 x3
Ce qui signifie que nous avons décomposé la contrainte  11 en série de Taylor et on a négligé les infiniment
petits d’ordre supérieur aux accroissements finies dx1, dx2, dx3 des coordonnées x1, x2, x3. En particulier en

un point des coordonnées ( x1  dx1 , x2 , x3 ) .

 11 ( x1 , x2 , x3 )
 11 ( x1  dx1 , x2 , x3 )   11 ( x1 , x2 , x3 )  dx1
x1
On fait le même raisonnement pour les autres composantes sur chaque facette x1, x2, x3 respectivement :
  11
 11 ( x1  dx1 , x2 , x3 )   11  dx1
 x1
  12
 12 ( x1  dx1 , x2 , x3 )   12  dx1
 x1
 
 13 ( x1  dx1 , x2 , x3 )   13  13 dx1
 x1

40
  22
 22 ( x1 , x2  dx2 , x3 )   22  dx2
 x 2

  21
 21 ( x1 , x2  dx2 , x3 )   21  dx2
 x2
  23
 23 ( x1 , x2  dx2 , x3 )   23  dx2

 x2

  33
 33 ( x1 , x2 , x3  dx3 )   33  dx3
 x 3
  31
 31 x1 , x2 , x3  dx3 )   31  dx3
 x3
  32
 32 x1 , x2 , x3  dx3 )   32  dx3
 x3

L’élément de volume est en équilibre lorsque la résultante de projection de toutes les forces sur chaque axe,
sont nulles, y compris les forces volumiques. Ecrivons la première équation d’équilibre par rapport à O x1
de toutes les forces qui agissent dans sa direction.

        
  11  11 dx1 dx2 dx3   11dx2 dx3    21  21 dx2 dx1dx3   21dx1dx3    31  31 dx3 dx1dx2 
 x1   x2   x3  Ce
  31dx1dx2  f x1dx1dx2 dx3  0

qui donne après simplification en divisant sur le volume V  dx1dx2 dx3


 11  21  31
   f x1  0
x1 x2 x3
On obtient encore 2 équations analogues pour les directions O x2 et O x3 de quoi constitué le système
différentiel suivant :
  11  21  31
    f x1  0
 x1  x 2  x3

  ij 
   22  32
Div ( ij )   0   12    f x2  0
x j  x1 x2 x3
  13  23  33
    f x3  0

 x1 x2 x3

Qui constituent les équations d’équilibre décrivant le comportement statique d’un corps solide.

41
CHAPITRE III : DEFORMATION D'UN MILIEU CONTINU

III.1. Introduction :
On appelle une déformation un changement de distance entre deux points matériels d’un milieu. Elle s’accompagne
donc d’un déplacement ainsi que d’un changement de forme.
Les déformations avec lesquelles on est généralement familiers sont celles résultant de sollicitations de compression
et/ou de traction entrainant respectivement une compression ou une dilatation du milieu.
Nous nous intéressons dans ce chapitre aux aspects géométrique de la déformation d’un milieu continu. Ces
déformations varient en général avec la position et nécessitent donc une description locale. Nous considérons la
déformation d’un milieu au voisinage d’une particule localisée par le vecteur position xi  xi ( X j , t ) .

III.2. Tenseurs de déformation :


Soit un référentiel R constitué d’une origine O et de la base cartésienne orthonormée. Considérant deux points
matériels P et Q occupants à l’instant t0 la configuration initiale.

X 
 1 
Le vecteur de position initiale : X  X 2 
X 
 3

 x1 
 
Le vecteur de position finale : x  x2 
x 
 3

 dX1 
 
La longueur : dX  dL  PQ  dX 2 
 dX 
 3

 dx1 
 
La longueur : dx  dl  PQ dx2 
 dx 
III.1. Champ de déplacement  3

U1 ( X 1 , X 2 , X 3 ) 
  
Le vecteur de déplacement U  PPU 2 ( X 1 , X 2 , X 3 ) 
U ( X , X , X ) 
 3 1 2 3 

Lorsque le corps est déformé, il prend une nouvelle configuration et à l’instant t les positions des deux points
matériels deviennent P et Q  à la configuration finale dont les cordonnées valent.

42
 x1  X 1  U 1
   
x  X  U  x2  X 2  U 2 (III.1)
x  X  U
 3 3 3


Ou les fonctions U1 ,U 2 ,U 3 sont les composantes du vecteur de déplacement U . Ces fonctions ainsi que leurs
dérivées sont admises continues. Soit Q un point situé dans le voisinage infiniment proche de P dont les
coordonnées sont : X 1  dX 1 , X 2  dX 2 , X 3  dX 3 et suite à la déformation le point Q devient Q  avec les
conditions suivantes :

 x  dx1  X 1  dX1  U1  dU1


     1
x  PQ  X  PQ  U  dU   x2  dx2  X 2  dX 2  U 2  dU 2 (III.2)
 x  dx  X  dX  U  dU
 3 3 3 3 3 3

Ecrivons la formes développée de U (U1,U 2 ,U 3 ) où bien sûr chaque composantes dépend des variables
( X1, X 2 , X 3 ) et explicitons cette différentielle dU comme suit.

 U1 U1 U1


dU1  dX1  dX 2  dX 3
 X 1 X 2 X 3

 U 2 U 2 U 2
dU 2  dX1  dX 2  dX 3 (III.3)
 X 1 X 2 X 3
 U 3 U 3 U 3
dU3  dX1  dX 2  dX 3

 X 1 X 2 X 3

Utilisons les propriétés (III.1) en remplaçant dans (III.2) on aura :

 U1 U1 U1


 X 1  U1  dx1  X 1  dX1  U1  dX1  dX 2  dX
  X 1 X 2 X 3
 U 2 U 2 U 2
  X 2  U 2  dx2  X 2  dX 2  U 2  dX1  dX 2  dX 3 (III.4)
  X 1 X 2  X 3
 U 3 U 3 U 3
 X 3  U 3  dX 3  X 3  dX 3  U 3  dX1  dX 2  dX 3
 X 1 X 2 X 3

Après élimination des termes semblables, la relation entre les coordonnées de positions des deux configurations
devient.

 U1 U1 U1


dx1  dX1  dX1  dX 2  dX
 X 1  X 2 X 3
 U 2 U 2 U 2
 dx2  dX 2  dX1  dX 2  dX 3  dx i  dX i  H ij dX j (III.5)
 X 1  X 2 X 3
 U 3 U 3 U 3
dx3  dX 3  dX1  dX 2  dX 3
 X 1 X 2 X 3

Soit :

43
 U1 U1 U1 
 
 X 1 X 2 X 3 
  U i  U 2 U 2 U 2 
H ij  grad (U )    (III.6)
X j  X 1 X 2 X 3 
 U 3 U 3 U 3 
 X X 2 X 3 
 1
Dans l’étude de la déformation on s’intéresse avant tout au changement de longueur et d’orientation d’un élément
linéaire.
2 2
PQ  dL2  dX 12  dX 22  dX 32 et PQ  dl 2  dx12  dx22  dx32 , les longueurs infinitésimales.

2 2
 U1 U1 U1   U 2 U 2 U 2 
dl  dX1 
2
dX1  dX 2  dX 3   dX 2  dX1  dX 2  dX 3  
 X 1 X 2 X 3   X 1 X 2 X 3 
2
 U 3 U 3 U 3 
 dX 3  dX1  dX 2  dX 3  (III.7)
 X 1 X 2 X 3 
On peut utiliser cette propriété :

a  b  c  d 2  a 2  b 2  c 2  d 2  2a (b  c  d )  2b(c  d )  2cd

 U  2  U  2  U  2   U  2  U  2  U  2 
dl  dX  dX  dX  
2 2 2 2
1
   2
   3
  dX1   1    2    3   dX 22 
2

 X 1   X 1   X 1    X 2   X 2   X 2  
1 2 3

 U  2  U  2  U  2   U U1 U1 
  1    2    3   dX 32  2  1 dX1  dX 2  dX 3  dX1 
 X 3   X 3   X 3    X 1 X 2 X 3 
 U U 2 U 2   U U 3 U 3 
 2  2 dX1  dX 2  dX 3  dX 2  2  3 dX1  dX 2  dX 3  dX 3 
 X 1 X 2 X 3   X 1 X 2 X 3 
 U U1  U  U U 2  U
 2  1 dX 2  dX 3  1 dX1  2  2 dX 2  dX 3  2 dX1 
 X 2 X 3  X 1  X 2 X 3  X 1
 U U 3  U U U U U 2
 2  3 dX 2  dX 3  3 dX1  2 1 dX 2 1 dX 3  2 2 dX 2 dX 3 
 X 2  X 3  X 1 X 2 X 3 X 2 X 3

U 3 U 3
2 dX 2 dX (III.8)
X 2 X 3

44
 U  2  U  2  U  2 U1  2  U1   U 2   U 3 
2 2 2
U 
dl  dL  
2 2 1
   2
   3
  2  dX1           2 2  dX 22  (III.9)
 X 1   X 1   X 1  X 1 
  X 2   X 2   X 2  X 2 

 U  2  U  2  U  2 U 3  2  U1 U 2 U1 U1 U 2 U 2 U 3 U 3 

  1
 
 2
 
 3
 2  dX 3  2      dX1dX 2 
  
 3   3   3     X 2 X 1 X 1 X 2 X 1 X 2 X 1 X 2 
X X X X 3 

 U U U U U U U U   U U U U U U U U 
 2 1  3  1 1  2 3  3 3  dX1dX 3  2 2  3  1 1  2 2  3 3  dX 2 dX 3
 X 3 X 1 X 1 X 3 X 1 X 3 X 1 X 3   X 3 X 2 X 2 X 3 X 2 X 3 X 2 X 3 

Qui peut s’écrire sous la forme suivante :

dl 2  dL2  2 L11dX 12  2 L22 dX 22  2 L33 dX 32  4 L12 dX 1 dX 2  4 L13 dX 1 dX 3  4 L23 dX 2 dX 3 (III.10)

D’où :

U 1  U   U   U  
2 2 2

L11  1   1    2    3  
X 1 2  X 1   X 1   X 1  

U 2 1  U1   U 2   U 3  
2 2 2

L22        
X 2 2  X 2   X 2   X 2  
 

U 3 1  U1   U 2   U 3  
2 2 2

L33        
X 3 2  X 3   X 3   X 3  
(III.11)
 

1  U U U U U U U U 
L12  L21   1  2  1 1  2 2  3 3 
2  X 2 X 1 X 1 X 2 X 1 X 2 X 1 X 2 

1  U U U U U U U U 
L13  L31   1  3  1 1  2 2  3 3 
2  X 3 X 1 X 1 X 3 X 1 X 3 X 1 X 3 

1  U U U U U U U U 
L23  L32   2  3  1 1  2 2  3 3 
2  X 3 X 2 X 2 X 3 X 2 X 3 X 2 X 3 

Cette dernière expression est exprimée en coordonnées initiales ce qui donne un tenseur de Green –Lagrange et la
forme indicielle vaut :

1  U U j   U K U K 
Lij   i    Telle que : k =1...3.
2  X j X i   X i X j 

45
1  U U j   U1 U1 U 2 U 2 U 3 U 3 
Lij   i     
2  X j X i   X i X j X i X j X i X j 
(III.12)

Ce tenseur est divisé en deux parties : partie linéaire (homogène) et partie non linéaire (non homogène).
Si on fait un changement de variable dans (III.1) tout en suivant le même chemin de développement précédent on
trouve en coordonnées finales (actuelles) le tenseur d’Euler-Almansi.

1  U U j   U K U K 
Eij   i    Telle que : k =1...3.
2  x j xi   xi x j 

1  U U j   U1 U1 U 2 U 2 U 3 U 3 


Eij   i     
2  x j xi   xi x j xi x j xi x j 
(III.13)

III.3. Déformations en petites perturbations (l’hypothèse des petites perturbations (HPP)).


Les déplacements entre la configuration de référence et la configuration actuelle sont très petits et le gradient des
déplacements est également petit. Voici un certain nombre d’exemples pour lesquels l’hypothèse HPP est justifiée :
– Un immeuble se déplace peu entre sa position non chargée (absence de gravité et de vent) et chargée (on applique
la gravité et le vent) ;
– Les ondes sismiques font intervenir des déplacements de faible amplitude par rapport à la taille des immeubles
touchés (malgré cette faible amplitude, elles restent néanmoins très néfastes !)

Simplification des résultats dans l’hypothèse HPP


Déduisons maintenant les conséquences de l’hypothèse HPP sur la description de la cinématique. L’hypothèse HPP
(faible gradient des déplacements) permet de négliger le terme quadratique dans l’expression dans la déformation
Lij et Eij . Comme on se limite en général aux petites déformations, les déplacements ont des dérivées petites et donc
les produits de celles-ci peuvent être négligés (la partie non homogène est nulle).

 Ui 
Ui  xi  X i  xi  X i  Ui donc : xi  X i 
1  X   Xi .
 i 

1  U i U j  1  U i U j  (III.14)
Les deux tenseurs se superposent parfaitement : Lij  Eij   ij       
2  X j X i  2  x j xi 

III.4. Tenseur gradient de transformation :


Une quantité clef dans la description de la déformation d’un corps est le gradient de la transformation noté F. Ce
tenseur d’ordre 2 permet de relier la position relative de deux particules voisines avant et après déformation. C’est
donc l’ingrédient de base pour définir la déformation d’un corps. Dans un premier temps, intéressons-nous au sort
   
subi par un vecteur infiniment petit de la configuration initiale dL  dl (que l’on note aussi dX  dx ). Puisque
xi
xi  xi ( X j , t ) , il vient dxi   X j . Soit en composantes cartésiennes :
X j

46
 x1 x x
dx1  dX1  1 dX 2  1 dX 3
 X 1 X 2 X 3
 x x x  xI  
 dx2  2 dX1  2 dX 2  2 dX 3  dx  dX  F dX (III.15)
 X 1 X 2 X 3 X J
 x x x
dx3  3 dX1  3 dX 2  3 dX 3
 X 1 X 2 X 3

On introduit ainsi le tenseur gradient F qui est un opérateur 3x3 dont les composantes sont :
 x1 x1 x1 
 
 X 1 X 2 X 3 
   x  x x2 x2 
dx  F dX  F  grad x  I   2 
X J  X 1 X 2 X 3 
 x3 x3 x3 
 X X 2 X 3 
 1

x1  F11 F12 F13 X 1 


     
dx  F dX  x 2  F21 F22 F23 X 2  (III.16)
x  F F33  
 3  31 F32 X 3 
 1

Et donc : dX F dx

On note que le tenseur F transforme un vecteur de la configuration de référence dX en un vecteur dx de la


configuration actuelle. Notons que comme dX est infinitésimal, il en sera de même pour dx . Ce type de tenseur est
 
appelé un tenseur deux-points. Imaginons deux vecteurs "matériels" dX 1 et dX 2 . Après transformation, nous obtenons
 
les vecteurs dx1 et dx2 .

Exprimons le produit scalaire des vecteurs après déformation en fonction des vecteurs avant déformation :
           
dx1T .dx2  ( F .dX 1 )T .( F .dX 2 )  dX 1T ( F .T .F ).dX 2  dX 1T CdX 2 , ainsi : dx1.dx2  dX 1 CdX 2 (III.17)
T
Le Tenseur C  C IK  FIJ FIK  FJIT FIK  F F est appelé tenseur de dilatation (déformation) ou tenseur de Cauchy-
Green droit. Ce tenseur dépend de la configuration initiale et permet de calculer le produit scalaire de deux vecteurs
47
dans la position actuelle en fonction du produit scalaire des vecteurs correspondants dans la configuration initiale.

Comme, en tant que forme linéaire, il s’applique sur deux vecteurs relatifs à la configuration initiale, on dira que C

est un tenseur lagrangien. Les composantes de tenseur C sont adimensionnelles. Le gradient de la transformation, F,
peut s’exprimer en termes de gradient des déplacements en utilisant :

 x ( X i  U i ) U
F  grad x  I  xi  X i  U i  F  I i (III.18)
X J X J X J

Moyennant la propriété des matrices suivante : A  B   A  B


T T T

T T T
T  U i  T  U i   U i 
F  I    I     I   
 X J   X J   X J 
Donc ce tenseur permet de calculer un produit scalaire transporté :

      
T
       U i  .  I   U i
dx1 .dx 2  dX 1 CdX 2  dX 1 F F dX 2  dX 1  I  
T
  X   dX 2
  X J    

 
   J

   U i   U i   U i   U i   
T T
 
 dx1.dx2  dX 1  I         .   dX 2
  X J   X J   X J   X J  

           
 dx1.dx2  dX 1dX 2  2 LdX 1dX 2  dx1.dx2  dX 1dX 2  2 LdX 1dX 2

 U   U i
T
  U i   U i 
T

Telle que : 2 L   i       .  
 X J   X J   X J   X J
ij
 

Donc de nouveau on trouve le tenseur de Lagrange -Green.

 1  U i   U i  
T T
1 T  U   U 
Lij   F F  I          i . i   (III.19)
2  2 
 J   J 
X X  X J   X J  

1 T  1  U U j   U1 U1 U 2 U 2 U 3 U 3 


Lij   F F  I    i     
2  2  X j X i   X i X j X i X j X i X j 

Et le tenseur d’Euler-Almansi par :

1 1  U U j   U1 U1 U 2 U 2 U 3 U 3 


Eij  I  G    i    

(III.20)
2   2  x j x   x x x x x x
 i   i j i j i j 
1
Avec : G  F T F

1
F : L’inverse F .

48
T
F : L’inverse de transposé de F .

 1
Remarque 2 : Le mouvement n’est pas déformant autour de x  G  F T F  I  Eij  0

Décomposition du vecteur déplacement :


 
Les composantes du vecteur déplacement QQ  U  dU moyennant la relation (III.3) sont :

 U1 U1 U
U1  dU1  U1  dX1  dX 2  1 dX
 X 1 X 2 X 3
 U 2 U 2 U 2
 QQ  U 2  dU 2  U 2  dX1  dX 2  dX 3 (III.21)
  X 1  X 2  X 3
 U 3 U 3 U 3
U 3  dU3  U 3  dX1  dX 2  dX 3
 X 1 X 2 X 3

U1  dU1  U1   U1 U1 U1  dX1 


     X 1 X 2 X 3   
   
      U U 2 U 2   

 U 2  dU 2   U 2    2  dX 2 
 X  (III.22)
     1 X 2 X 3   
     U 3 U 3 U 3   

 3
U  dU 3 U  
 3   X 1 X 2 X 3   3 
dX 
 

grad (U )

Telle que le tenseur de déplacement H ij est exprimé en utilisant (III.19) sous cette forme :

  U i x i X i
H ij  grad (U )     F I
X j X j X j

 U1 U1 U1 


 
 X 1 X 2 X 3 
U U 2 U 2 
H ij  F  I   2 (III.23)
 X X 2 X 3 
 1 
 U 3 U 3 U 3 
 X 1 X 2 X 3 
 
Où H ij  grad (U ) est le gradient du champ de déplacement qui peut être décomposé en deux parties (partie
symétrique et partie antisymétrique) en tenant en considération l’hypothèse de petite perturbation :

-une partie symétrique qui correspond au tenseur de déformation pure :

1  U i U j 
 ij     (III.24)
2  x j xi 

Ou sous forme matricielle :


49
 U1 1  U1 U 2  1  U1 U 3  
      
 x1 2  x2 x1  2  x3 x1  
 1  U U 2  U 2 1  U 2 U 3  
 ij    1     
 2  x2 x1  x2 2  x3 x2  
 1  U1 U 3  1  U 2 U 3  U 3 
       
 2  x3 x1  2  x3 x2  x3 

Une partie antisymétrique qui correspond au tenseur de rotation :

1  U i U j  (III.25)
wij    
2  x j xi 

Ou sous forme matricielle :

 1  U 1 U 2  1  U 1 U 3  
 0      
 2  x2 x1  2  x3 x1  
 1  U U  1  U 2 U 3  
wij    2  1  0   
 2  x1 x2  2  x3 x2  
 1  U U  1  U 3 U 2  
  3  1    0 
 2  x1 x3  2  x2 x3  

Dans l’hypothèse des petites perturbations, le tenseur gradient des d´déplacements caractérisé complètement le
changement de forme du solide, qui se d´décompose en un changement de forme (une déformation) et une rotation
(de corps solide). En particulier, ce tenseur permet d’´écrire :
        
d x  F d X  dx  ( H  I ) d X , soit dU  H dX  gra d (U )dX

Donc :
  1
H ij  grad (U )   ij  ij avec :  ij  H  H
2
T
  et wij 
1
H  HT 
2

III.5. Conclusion : au cours de la transformation du domaine matériel, celui-ci peut subir (voir figure III.2)

- Une translation rigide U du corps solide,

- Une rotation rigide wij autour de M0 du corps solide,

- Une déformation pure caractérisée par le tenseur  ij

50
III.2. Trois mouvements possibles de transformation

III.6.1. Déformation uniaxiale d’un segment : Interprétation


des termes diagonaux du tenseur de déformation.

Nous calculons la variation de longueur d’un segment entre la


configuration initiale et actuelle. Etudions un élément de longueur
dX 1 situé dans un plan OX 1 X 2 est parallèle à l’axe X, qui subit
une déformation axiale, sa longueur avant déformation vaut
dL  dX 1 . Nous avons la relation (III.10) :

dl 2  dL2  2 L11dX 12  2 L22dX 22  2 L33dX 32  4 L12dX 1dX 2  4 L13dX 1dX 3  4 L23dX 2dX 3

La déformation suivant x donne: dl


2
 dL2  2L11dX12 . Pour l’hypothèse de petite déformation :

dL  dX 1 et L11   11  dl 2  dL2 (1  2 11 )  dl  dL (1  2 11 )

Utilisant le développement limité en série de Taylor au voisinage de x0  0 , en se limitant au premier ordre :


dl dl  dL
(1  2 11 )  1   11  dl  dL (1   11 )   1   11   11  (III.26)
dL dL
On déduit par extension dans les autres directions la variation relative de longueur  11 et  22 .

51
La formule de Taylor assure qu'une fonction f(x), dérivable n fois au point x0, admet un développement limité jusqu'à
n en ce point :

f ( x0 ) f n ( x0 )
f ( x)  f ( x0 )  f ( x0 )(x  x0 )  ( x  x0 )2  ...  ( x  x0 )n  R( x)
2! n!
1
f ( x)  1  x et f ( x)  pour x0  0 et x  2 11
2 1 x
1 x x
f ( x)  1  x  1  x0  ( x  x0 )  ....  1   1   1  11
2 1 x0 2 2
On peut aussi utiliser la relation pour la variation de longueur : Tout d’abord, considérons que les deux vecteurs
  
dX 1 et dX 2 sont identiques et notés dX . Après déformation, ce vecteur se trouvera en dx1  dx2 
 dx .
   
Soit dX  dL.ex et dx  dl.ex

     
Et dx1 .dx 2  dX 1 dX 2  2 LdX 1 dX 2

     
 dx.dx  dXdX  dl 2  dL2  2L.dX .dX  2.dL2 .L xx  2.dL2 . xx

Ou encore, si les déformations sont petites :

dl dl  dL
 1  2 xx  1   xx   xx 
dL dL
III.6.2. Pour la variation d’angle.

Cette entité correspond à la variation d'un angle


choisi initialement droit. Pour la calculer, on
utilise les propriétés du produit scalaire entre
deux vecteurs, qui dans la géométrie euclidienne
fait apparaître le cosinus de l'angle formé entre ces
deux vecteurs. On a ainsi :
dx' (N,M)  
 
dx dx'
dX' cos(dx,dx' ) si n
dxdx'
dx
dX
D'où :

     
   Arc sin 
 
 M 0 ; N , M  Arc sin
N CM 2 N EM

  
    
 1 ( N 
 N C N M CM   ) 1 ( M ) 
 
 
Par exemple, pour les deux directions orthogonales E1 et E2 , on aura :

52
   212 
 E1 , E2  Arc sin
  C12  Arc sin 
   1 2 
 C11 C22   11 1 2 22 

Donc :

2 12
sin   (III.27)
1 2 11 1 2 22

III.6.3. Variation de longueur d’un segment incliné :

Soit un élément PQ de longueur dl choisi dans le plan


Ox1 x2 et qui se déforme en PQ (de longueur dl  ) tout en
respectant le même plan. En appelant dX 1 et dX 2 les
composantes de segment PQ , on peut exprimer son
orientation par :

dX1 dX 2
 cos  sin
dL dL
Où  dénote l’angle d’inclinaison du segment initial. Par la
relation (III.10) :

dl 2  dL2  2 L11dX 12  2 L22dX 22  2 L33dX 32  4 L12dX 1dX 2  4 L13dX 1dX 3  4 L23dX 2dX 3
Pour l’hypothèse de petite déformation :

dl 2  dL2  211dX12  2 22dX 22  412dX1dX 2


On peut donc écrire :

dl 2  dL2 dX12 dX 22 dX1dX 2


 2 11  2 22  4 12
dL2 dL2 dL2 dL2

Si l’on dénote  n la déformation dans la direction n du segment initial et en vertu de la relation (III.26) pour  n  11
.
2
 dl  dl 2  dL2
dl  dL (1   11 )     ( 11  1) 2  2
  11
2
 2 11   n2  2 n
 dL  dL

dl 2  dL2
2
 (1   n ) 2  1   n2  2 n
dL

En petite déformation, on peut admettre  n  1 et par conséquent  n2  0 , de sorte que :

dl 2  dL2 dX12 dX 22 dX1dX 2


2 n   2 11  2 22  4 12
dL2 dL2 dL2 dL2
 n   11 cos 2    22 sin 2   2 12 cos  sin  (III.28)

53
Pour les relations : 2 cos2   1  cos2 , 2 sin2   1  cos2 et sin 2  2 sin  cos  , la déformation peut être
exprimée sous la forme :

11   22 11   22
n   cos 2  12 sin 2
2 2
La déformation  n représente donc le changement de longueur de segment PQ en fonction des déformations
exprimées dans le système de coordonnées Ox1 x2 .

On déduit qu’avec l’hypothèse des petites perturbations, la dilatation linéique dans la direction n est donnée par :

 n  n12  11  n22  22  n32  33  2n1 n2  12  2n2 n3 23  2n1 n3 13   ij ni n j


Elle s’exprime donc en fonction des six composantes de la matrice des déformations et des cosinus directeurs de la

direction n . Les  ii sont les dilatations linéiques dans chacune des directions des axes du référentiel.
III.6.4. Transformation des angles : glissement de deux directions orthogonales
La figure carrée initialement présentée par des pointiers est subit un glissement
d’un angle  sous l’action d’une contrainte de cisaillement  12 dans le plan
Ox1 x2 .
U1
De la figure on voit que : tg 12  , comme  12  1  tg   12
x2
U 1  x 2  12
 1  U 1 U 2  1  12
U 2  0   12       12  0 
U  0 2  x 2 x1  2 2
 3

U2
tg 21  comme  21  1  tg   21
x1
U 1  0
 1  U1 U 2  1  21
U 2  x1 21   21      0   21  
U  0 2  x2 x1  2 2
 3

U 1  x 2  1
 1  U1 U 2  1 
U 2  x1 2  12      
 2   1   12
U  0 2  x2 x1  2   2
 3  12

 13  23
La même chose dans les deux autres plans restant : 13  ,  23 
2 2
Donc le tenseur de déformation devient :

54
 1 1 
 11  12  13 
 11  12  13   2 2

  21  23     21
1 1
 ij  22  22  23  (III.29)
2 2 
 31  32  33   1
 33 
1

 2 31
 32
2 

III.7. Directions principales ; déformations principales


La matrice représentant l'état de déformation linéarisé étant une matrice réelle symétrique, on peut définir ses
directions principales (vecteurs propres) et les valeurs des déformations principales (valeurs propres). Du fait de la
forte dépendance entre le tenseur des déformations de Green Lagrange et le tenseur des déformations linéarisé, il y a
identification totale entre les vecteurs propres des matrices associées à ces deux tenseurs.

Pour le tenseur ε , les relations sont les suivantes : ε.N I  I N I

Avec comme représentation dans la base principale :

 I 0 0 
 
ε  0  II 0 
 
(III.30)
0  III  N I
 0

Comme le tenseur des déformations linéarisé est symétrique, si les trois déformations principales sont différentes, il
existe trois directions principales orthogonales deux à deux.
Si deux déformations principales sont distinctes, il y a alors une direction principale associée à la troisième
déformation principale. Toute direction orthogonale à cette direction principale est principale. Si les trois directions
principales sont identiques, toute direction est principale. On dit alors que le tenseur est sphérique.
La détermination des valeurs des directions principales de déformation conduit aussi à la détermination de trois
invariants scalaires du tenseur. En effet, comme pour tout tenseur du second ordre  ij , le calcul des valeurs propres

passe par l'annulation du polynôme caractéristique T(  ) . Ce polynôme est obtenu par le déterminant de ( ij -  I) .

On a donc :

PT ( )det( ij -  I)= - 3  I I 2  I II   I III

Les termes I I , I II , I III représentant les invariants fondamentaux du tenseur  ij :


 I I tr ij

1
2

 I II  tr ij  tr ij
 2 2
 (III.31)

 I III det ij

55
III.8. Etat deviatorique :
Pour un tenseur du second ordre quelconque, il est toujours possible de le décomposer sous forme d’une somme de
deux tenseurs de tel sorte que l’un soit sphérique et que l’autre ait une trace nulle. Les formules sont les suivantes :

 S  D S  tr( ) I / 3 Tii I / 3 D  S

Dans le cas du tenseur de déformation, le tenseur


sphérique associé change le volume sans changer la forme
alors que le tenseur déviateur change la forme à volume
constant (la trace est nulle donc pas de variation relative
de volume).

Représentations graphiques
La notion de tenseur étant relativement délicate à appréhender, on recherche souvent des solutions plus parlantes
pour représenter un état tensoriel. Il existe, pour des tenseurs de second ordre d’un espace vectoriel de dimension
trois, des représentations graphiques, soit tridimensionnelle, soit plane, qui permettent de tirer quelques
enseignements.

Imaginons que l’on connaisse un tenseur symétrique, à coefficients réels, T par ses composantes dans la base
principale :

 TI 0 0 
 
T 0 TII 0  (III.32)
0
 0  
TIII  N i

Considérons un vecteur unitaire quelconque : n  ni Ni

On peut alors calculer le vecteur obtenu dans la direction n :
 
A(n)  T n
Dans la base principale, les composantes de ce vecteur sont :

 A1  TI n1
 
An  Ai Ni avec  A2  TII n2 (III.33)
 A T n
 3 III 3

D’autre part, comme le vecteur n est unitaire nous avons :
2 2 2
A1 A2 A3
n1  n2  n3 1   
2 2 2
2 2 2
(III.34)
TI TII TIII

Nous constatons ainsi que les composantes du vecteur A peuvent très bien représenter les coordonnées d’un point A
dans l’espace des vecteurs propres. Avec l’équation précédente, on peut dire que le lieu décrit dans l’espace des
vecteurs propres est un ellipsoïde, appelé ellipsoïde de Lamé.

56
Cette première représentation graphique tridimensionnelle permet de constater que les valeurs propres représentent
N les valeurs extrêmales de l’état tensoriel.
II


An  Ainsi dans le cas du tenseur de déformation, la
plus grande dilatation linéaire et la plus petite
en un point sont données par deux des
déformations principales  I ,  II et  III .
NI

N III III.3. Conditions de compatibilité (Equations de


Saint Venant)

Il est à remarquer que les équations du  ij donnent les six composantes indépendantes de déformation en fonction
des dérivées des trois composantes de déplacement U 1 , U 2 et U 3 . De cette manière, si les déplacements sont
spécifiés, les déformations sont obtenues en utilisant les équations :


1 u uj 
 ij   i  
2  x j xi 

Par contre la démarche inverse n’est pas immédiate. Lorsque l’on cherche les composantes de déplacements à partir
des composantes de déformations, connues en tant que des fonctions de x1, x2, x3 on a un système de six (06) équations
pour trois inconnues. Pour résoudre ce système il faut alors satisfaire les six relations. Ces relations s’appelle les
conditions de compatibilité et elles ne sont en fait que les conditions d’intégrabilité au sens de Cauchy pour un
système d’équations différentielles. Donc il s’agit généralement de trouver 03 fonctions U 1 , U 2 et U 3 des x j à partir
des 06 fonctions  ij avec :

En déformation infinitésimales, il existe deux types de relations :


a) Premier type : Dans le plan Ox1 x2 , on calcul les dérivées secondes, le premier par rapport à x2 et le seconde par
rapport à x1 .

 u1  2 11  3u1

 11   
 x1 x22 x1x22  2 11  2 22  3u1  3u2  212
      2 (III.35)
  u2    22   u2
2 3
x22 x12 x1x22 x2x12 x1x2
 22 x2  2 x12 x2x12

Car nous avons :

 3u1  3u2  2  u1 u2   2 12  212 1 u2 u1


       2 avec  12 (  )
x1x22 x2x12 x1x2  x2 x1  x1x2 x1x2 2 x1 x2

D’où :

 2 11  2 22  212
  2 (i)
x22 x12 x1x2
57
 2 22  2 33  2 23
  2 (ii)
x32 x22 x2x3

 2 33  2 11  2 31
  2 (iii)
x12 x32 x3x1

b) Deuxième type :

1  U1 U 2  12 1   2U1  2U 2 


12          (a)
2  x2 x1  x3 2  x2x3 x1x3 

1  U 2 U 3   23 1   2U 2  2U 3 
 23         (b)
2  x3 x2  x1 2  x3x1 x2x1 

1  U1 U 3  13 1   2U1  2U 3 


13         (c)
2  x3 x1  x2 2  x3x2 x1x2 

u1  2 11     31  12   23 


Pour : (a + c - b) et  11  )      (iv)
x1 x2 x3 x1  x2 x3 x1 

u2  2  22     12   23   31 
Pour : (a + b- c) et  22  )      (v)
x2 x3 x1 x2  x3 x1 x2 

u3  2  33     23   31  12 
Pour : (b+ c- a) et  33  )       (vi)
x3 x1 x2 x3  x1 x2 x3 

 uj 
Donc les relations représentant les conditions d’intégralité des équations  ij  1   ui   sont :
2  x j xi 

58
  2 11  2 22  2 12
  2
 2 x 2
 x1
2
x1x2
  2  2 33  2 23
 22
 2
 3 x 2
 x 2
2 x2x3
  2  2
  2
 31
 33
 11
2
 x1
 x3 x3x1
2 2

 2
  11      31    12    23 
 x2 x3 x1  x2 x3 x1 
 2
   22    12   23   31 
 x x x  x  x  x 

 3 1 2  3 1 2 

 2      23   31  12 
 33
    
 x
 1 2  x  x 3  x1  x 2 x 3 
III.4. Interprétation physique des conditions de
comptabilité

59
CHAPITRE IV : THEORIE DE L’ELASTICITE LINEAIRE

IV.1.Historique
Il semble que les premières analyses mathématiques de la résistance des solides à la rupture aient été faites
par Galilée (Galileo Galilei de 1564 à1642) dans son ouvrage «Discorsi e dimostrazioni matematiche,
intorno à due nuove scienze= Discours et démonstrations mathématiques concernant les deux nouvelles
sciences » publié en 1534.
En Angleterre et en France, à la fin du 17ème siècle, Hooke et Mariotte découvraient presque
simultanément la relation entre déformations et contraintes en élasticité. Vers 1660, Hooke découvrit la loi
entre l’allongement d’un ressort et la force qui lui est appliquée. En fait, Hooke n’appliqua pas ses idées au
problème de la flexion des poutres entrevu par Galilée. C’est Mariotte (Edme Mariotte de 1620 à 1684)
qui, en 1680, publia la même loi et expliqua la différence entre fibres tendues et fibres comprimées dans
une poutre en flexion. Ce n’est qu’en 1807 que Young (1773-1829) introduisit la notion de module
d’élasticité.

IV.2. Introduction
Lorsqu'un corps est soumis à des contraintes externes, celui-ci subit des déformations qui dépendent de
l'intensité de ces contraintes. Si ces dernières sont faibles, on observe expérimentalement que les
déformations sont proportionnelles aux tensions appliquées. La constante de proportionnalité est une
caractéristique du matériau et du type de déformation subi par celui-ci.

La théorie de l'élasticité classique repose sur trois hypothèses : la réversibilité des déformations en fonction
des contraintes dans un domaine de contrainte : les corps sont supposés parfaitement élastiques ; l'isotropie
du corps considéré : les propriétés élastiques sont les mêmes dans toutes les directions de l'espace; la
linéarité: les corps sont supposés élastiques linéaires; les déformations sont proportionnelles aux forces
appliquées; ces corps satisfont à la loi expérimentale de HOOKE   E  . Avec ces trois hypothèses, la
déformation d'un élément de volume ΔV sous un état de tension quelconque, est la superposition de deux
déformations fondamentales : l'allongement (Traction) et le cisaillement.

60
IV.3. Courbe contrainte- déformation (   )
Lors d'un essai de traction (Fig. IV.1) la plupart des matériaux présentent un domaine élastique caractérisé
par une relation de proportionnalité entre la contrainte et la déformation. Si la contrainte est supprimée le
matériau reIVent à son état naturel non déformé.

Fig. IV.1 -Courbe de traction

Il n'y a pas de déformation résiduelle (constante) dans le domaine élastique : le système revient à sa forme
d'origine.

 La courbe dans le domaine élastique est une droite, dont la pente E est appelé Module d'Young. Ce
coefficient est propre à chaque matériau.
 Au-delà de  eT , la courbe n'est plus linéaire, et le matériau passe dans le domaine plastique : si on
décharge l'éprouvette, le point M' suit un chemin parallèle à la pente du domaine élastique pour
arriver en M''. Il existe une déformation résiduelle, on est donc dans le domaine de plasticité du
matériau.
 De plus, si on augmente F, on arrive à la limite à la rupture du matériau  rT .
 Au-delà de cette limite, le matériau subit une striction jusqu'à ce qu'il casse.
 Les mêmes essais en compression donnent des résultats similaires (  X et  X sont <0).

IV.4. Coefficient de poisson ν.

Mis en évidence (analytiquement) par Siméon Denis Poisson, le coefficient de Poisson permet de
caractériser la contraction de la matière perpendiculairement à la direction de l'effort appliqué.

61
L1  L0 L
 11  
L0 L0
C1  C 0 C
 22  
C0 C0
b1  b0 b
 33  
b0 b0

Contractio n Transversa le

Allogement Axial
  22
   

  22   33 ( Isotrope)
11
 C  b car : C  (11 )C0 et b  (11 )b0
    33
 11  C  b Par contre les allongements sont différents.

1
D'un point de vue physique, quand  1    donne des bornes pour le rétrécissement ou la délation
2
d'une éprouvette en traction simple. Si :

1
   la déformation volumique est nulle, le corps est incompressible et son volume ne change
2
pas, le matériau est donc déformé plastiquement.
1
 0    signifie qu'une éprouvette en traction simple diminue sa section (se rétrécit), c'est le cas
2
couramment observé dans les expériences.

   0 signifie qu'une éprouvette en traction simple garde son rayon, c'est un cas exceptionnel. En
réalité, seul le béryllium est connu pour présenter une telle propriété.
  1    0 signifie qu'une éprouvette en traction simple augmente sa section, il se gonfle ! Ce
phénomène n'est pas observé pour des matériaux naturels, mais des matériaux synthétiques avec
une microstructure particulière peuvent avoir cette propriété. Ils sont généralement fabriqués en
silice et leurs propriétés sont exploitées pour les micro-robots.

62
Quelques valeurs numériques de coefficients de Poisson

Métaux purs Alliages Verres, céramiques, oxydes,


carbures métalliques, minéraux
Matériaux Coef Matériaux Coef Matériaux Coef
Aluminium (Al) 0,346 Acier de Argile humide 0,40 - 0,50
0,27 - 0,30
Béryllium (Be) 0,032 construction Béton 0,20
Bore (B) 0,21 Acier inoxydable 0,30 - 0,31 Sable 0,20 - 0,45
Cuivre (Cu) 0,33 Fontes 0,21 - 0,26 Carbure de
0,17
Fer (Fe) 0,21 - 0,259 Laiton 0,37 silicium (SiC)
Magnésium (Mg) 0,35 Si3N4 0,25
Or (Au) 0,42 Verre 0,18 - 0,3
Plomb (Pb) 0,44
Titane (Ti) 0,34
Polymères, fibres

Matériaux Coef
Caoutchouc 0,5
Liège 0,0
Mousse 0,10 - 0,40
Plexiglas (Polyméthacrylate de
0,40 - 0,43
méthyle)

IV.5. Changement de volume :


Dans le modèle élastique linéaire, les déformations impliquent généralement un changement de volume et
une constance de forme (matériau fragile ou endommageable).

V L .C .b  L0 .C 0 .b0 L C b
   1 1 1  1 . 1 . 1 1 (IV.1)
V0 L0 .C 0 .b0 L0 C 0 b0

  (11  1)( 22  1)( 33  1)  1  11 22 33  11 33  11 22   22 33  11   22   33 (IV.2)

Pour l’hypothèse petite déformation on aura :   11   22   33  trace  ij . La relation du Poisson pour

une sollicitation uniaxiale selon x1 donne :  22   11 et  33   11 . Donc le changement du volume
uniaxial (en traction uniaxiale) est :

  (1  2 )11 (IV.3)

IV.6. Matériau isotrope élastique linéaire


Le matériau est dit isotrope, si le comportement considéré (mécanique, électrique, magnétique) ne dépend
pas de la direction de sollicitation. L’isotropie du matériau est une hypothèse très forte. Le comportement
du matériau dépend de sa microstructure. Or cette microstructure est formée au cours de l’élaboration du
matériau. Ainsi peut révéler un comportement isotrope ou fortement anisotrope suivant l’élaboration qu’il
a subit.

63
IV.6.1. Relation contraintes- déformations

a-Traction Uniaxiale

a b c
 xx  yy  zz
 1xx   xx2   yy    xx3   zz  
E E E
  yy 
 1yy   xx   xx  yy2   yy3   zz   zz
E E E
 xx  yy 
 1zz   xx    zz3  zz
E  zz2   yy   E
E
Fig. IV. 2 -Traction uniaxiale suivant l’axe des x(a), l’axe des y(b) et l’axe des z(c)

b- Cisaillement simple

U 1  x 2  12

U 2  0
U  0
 3
1  U U 2   12  xy
 12   1   
2  x2 x1  2 2
D’où :
 xy  xy
 xy    xy 
G 2G
 xz  xz
 xz    xz 
G 2G
 yz  yz
 yz    yz 
G 2G
Fig. IV. 3 -Cisaillement le long de l’axe x1

64
IV.6.2. Principe de superposition
Dans le régime linéaire, dans le cas de petits déplacements, la superposition de plusieurs jeux de contraintes
normales conduit à des allongements qui s’ajoutent algébriquement entre eux. De part son principe même,
cette approche se réfère toujours à la géométrie initiale et n'est donc applicable qu'en petites déformations.

f ( x)  ax  f ( x1  x2 )  a( x1  x2 )
f ( x1  x2 )  f ( x1 )  f ( x2 )

Pour déterminer les déformations sous sollicitations triaxiales (loi de comportement mécanique) on
applique le principe de superposition

  xx  yy 
 xx   x   x   x 
1 2 3

E

E E
1
E

  zz   xx   ( yy   zz ) 

   xx  zz 1
1 2 3 yy

 yy   y   y   y  E   E   E  E  yy   ( xx   zz ) 

  


 E E E
1
E

 zz   1z   z2   z3  zz   xx   yy   zz   ( xx   yy ) 
 (IV.4)
   yz
 yz 2G

   xz
 xz 2G
 
  xy


xy
2G

Cette dernière équation peut encore s’écrire :

1  

 xx 
E

 xx   xx   yy   zz
E


1  

 yy

E E

 yy   xx   yy   zz 
 1  
 zz


E E

 zz   xx   yy   zz  E
 D’où : G (IV.5)
 1  2(1   )
  yz
 yz E
 1 
 xz   xz
 E
 1 
 xy   xy
 E

C’est la loi de Hooke complète ou généralisée   f ( ) pour un matériau isotrope élastique linéaire.
Son écriture indicielle dans n’importe quelle base (isotropie du comportement) est donnée sous la forme
suivante :

65
1  1 
 ij   ij  tr ij ij   ij   kk  ij
E E 2G E
1  
Ou bien :     tr  
 I
E E  

La loi de Hooke généralisée en écriture tensorielle :

11   1     11 
       
  E E E
  
 22    1    22 
   E E

E
Sym
  
     
 33    
 1   33 
   E E E   
    (IV.6)
  0 1
0 0   23 
 23   2G   
   1   
  0 0 0 0   
13   2G   13 
   1   
  0  
2G   12 
0 0 0 0
12  

La loi de Hooke permet aussi d’écrire :  ij  M ijkl kl telle que : M ijkl Tenseur de 4eme ordre représente le
tenseur de raideur.

Les expressions inverses des contraintes   f ( ) (loi de comportement élastique inverse) s’obtiennent

comme suit : à partir de (IV.4), on détermine successivement  xx ,  yy et  zz telle que :

 xx 
E
(1   )(1  2 )

(1   ) xx   ( yy   zz )   E
(1   )(1  2 )

 xx   ( yy   zz   xx   xx   xx ) 

E
 xx 
E
(1   )(1  2 )

(1  2 ) xx   ( xx   yy   zz ) 
E

(1   )
 xx 
(1   )(1  2 )
( xx   yy   zz )

La même chose :

E E
 yy   yy  ( xx   yy   zz )
(1   ) (1   )(1  2 )

E E E
 zz   zz  ( xx   yy   zz ) On pose :  
(1   ) (1   )(1  2 ) (1   )(1  2 )

En écriture indicielle on a :

66
E E
 ij   ij  ( xx   yy   zz ) ij  2G ij   kk  ij
(1   ) (1   )(1  2 )

Dans le cas d’une transformation isotherme à partir d’un état initial naturel (sans contraintes initiales), les
formules prennent les expressions suivantes :

 ij  2G ij   kk  ij
Ou bien :   2G   tr  I (IV.7)

La loi de Hooke généralisée en écriture tensorielle :

 11    2G    11 
     
 22     2G  Sym   22 

 33 
     2G   33 

    (IV.8)
 23  0 0 0 2G   23 
 13  0 0 0 0 2G  13 
     
 12 
  0 0 0 0 0 12 
2G   

On peut même aussi d’écrire :  ij  C ijkl  kl telle que : C ijkl Tenseur de 4eme ordre représente le tenseur de
raideur. La loi de comportement n’est caractérisée que par deux grandeurs indépendantes, par exemple
les coefficients de Lamé ou le module d’Young et le coefficient de Poisson. Généralement on préfère
employer ces deux dernières grandeurs que l’on peut facilement déterminer par un simple essai de traction.

Avec Cijkl le tenseur des constantes élastiques pour le comportement isotrope dépend du module de Young
E et le coefficient de Poisson ν et prend la forme générale.

Cijkl   ij kl  G ( ik jl   il jk )

IV.6.3. État de contraintes et de déformations sphériques isotrope (Le module de compressibilité K


en anglais bulk modulus) :
1
Le module de compressibilité K est le rapport de la contrainte hydrostatique  H   m  tr ij sur la variation
3
v
relative de volume    11   22   33 :
v
 m 1 tr ij
K   (IV.9)
 3 tr ij

Les tenseurs de contrainte et de déformation hydrostatique sont :

67
  11     11   
   
 0 0    22      22   
   0 0         
 
On a :    0  0  et   0  0 ou    33 ,    33 
0 0  0 0     23  0    23 0 
      0   0 
 13   13 
  0    0 
 12   12 
En utilisant la loi d’élasticité linéaire :

    2G     
     2G  Sym   
     
      2G   
   
0  0 0 0 2G  0 
0  0 0 0 0 2G  0 
     
0  0 0 0 0 0 2G  0 

On obtient une relation entre les deux scalaires  et  :

 11   22   33  3  2G
La contrainte sphérique :  m     (3  2G)   3K K 
3 3 3
E E E
Avec :   et G K (IV.10)
(1   )(1  2 ) 2(1   ) 3(1  2 )

K : est le module de rigidité à la dilatation uniforme (cas de la dilatation d’une sphère sous pression).
Donc pour le comportement linéaire élastique, les matériaux changent du volume le module :

m E
K  Avec   11   22   33  constante
 3(1  2 )
Toutes les grandeurs qui viennent d’être examinées sont indépendantes du temps ; elles caractérisent un
solide purement élastique Hookien.

Si on suppose qu’on est devant un comportement conservatif (c.à.d. incompressible    11   22   33  0 )

1
  3(1  2 )  0    , pour un matériau incompressible à volume constant. La relation entre les
2
modules de traction E et de cisaillement G est donné dans ce cas par :

68
E E E
G    E  3G (IV.11)
2(1   ) 2(1  1 ) 3
2

Dans certains cas, le comportement du matériau considéré est isochore, c’est-à-dire que la déformation qu’il
subit se fait à volume constant. Dans le cadre des petites déformations, cela revient à imposer que la trace
de la déformation est nulle et le tenseur des déformations est alors uniquement déviatorique et il ne sera
possible d’exprimer que la partie déviatorique du tenseur des contraintes, et non le tenseur entier. Dans le
cas de l’élasticité isotrope linéaire, un matériau est incompressible si son coefficient de Poisson est ν = 0,
5. La loi d’élasticité de Hooke s’écrit :

E E
 ij  2G ij   kk  ij   ij   kk  ij
(1   ) (1   )(1  2 )

Où E est le module de Young, et ε le tenseur des déformations élastiques. Il apparait clairement que pour ν
→ 0, 5, on a λ→ ∞ et donc σ → ∞ ce qui n’a pas de sens physique.

Le tableau IV.1 : suivant donne certaines de ces valeurs pour une température de 20°C :
Matériaux Module d’Young Masse Volumique
E (GPa) (kg/dm 3)

Acier de construction 210 7,8

Acier Inox 18-12 203 7,9

Fonte grise 90 à 120 7,1 à 7,2

Alliage TA6V 105 7,8

Aluminium 71 2,6

Zinc 78 7,15

Titane 105 4,5

Verre 60 2,8

Béton en compression 10 à 13 2 à 2,4

Caoutchouc 0,2 1,8

Bois (pin) 7 0,4

Marbre 26 2,8

Graphite 250 à 350 1,75 à 1,92

Elastomère 0,2 1

69
Le tableau IV.2 Module de rigidité à la dilatation uniforme K de quelques matériaux (source Wikipidia)

101 kPa (isotherme)


Air
(142 kPa en adiabatique)

Eau 2,2 GPa (augmente avec la pression)

Verre 35 à 55 GPa

Acier 160 GPa

Diamant 442 GPa

IV.7.1. L’énergie de déformation élastique

L’expression de l’énergie en fonction des contraintes et de déformations est très grande importance
mécanique des matériaux. C’est l’énergie qui permet de définir la partie réversible et la partie irréversible
d’une déformation. C’est à partir de l’expression de l’énergie que les relations contrainte-déformation pour
un matériau non linéaire sont élaborées. Pour les matériaux élasto-plastique une extension du concept
d’énergie appelé potentiel des contraintes permet de définir la relation entre les IVtesses de déformation et
les contraintes. Dans ce paragraphe, nous calculons l’énergie stockée dans un matériau élastique isotrope
soumis à un chargement externe.

Considérerons une barre ou un ressort en traction uniaxial, le travail nécessaire pour déformer la barre est
Ufinal
donnée par : W   F (u ) du
0

Où u est le déplacement imposé à la barre à partir de la position d’équilibre et F la force correspondante.


En traction uniaxiale, le passage du couple force, déplacement au couple contrainte déformation se fait
simplement en remplaçant dans l’expression précédente, F par S , u par l 

u l
(   ) et du par l d , (S est la section actuelle de la barre et l la longueur correspondante) nous
l l
final
obtenons : W    ( ) .S ld 
0

Pour des petites déformations élastiques, nous supposons que la section S et la longueur l peuvent être
remplacées par les valeurs initiales S0 et l0 correspondantes. La loi de Hooke en traction uniaxiale, permet
final final
E 2 2
alors d’écrire : W  S0l0 
0
Ed  S 0l0 E  d  V0
0
2
V0
2E

70
Fig. IV.4 -Essai de traction uniaxiale. (a) ressort en déformation uniaxiale (b) relation entre
force et déplacement.

La figure IV.4b représente la relation linéaire entre la force F et le déplacement u = l-l0 = Δl. L’énergie
élastique stockée dans la barre correspond à l’aire sous la courbe F-u. L’énergie dépend de façon
quadratique des déformations ε et des contraintes σ.

IV.7.2. Densité d’énergie ou énergie par unité de volume


L’énergie élastique emmagasinée par unité de volume est donc :

W  2 1 1
WU    E 2      ij d ij
V0 2 E 2 2 0

1
dWU  ij d ij or WU   ij ij
2
1 1
La loi de Hooke : WU   ij  ij   ij Cijkl  kl (IV.12)
2 2

L’énergie de déformation Wu est positive ou nulle. Elle est nulle si seulement si toutes les déformations
sont nulles. Les tenseurs de 4eme ordre Mijkl et Cijkl sont définies positives. On vertu de la notation de Voigt
et en tenant on considération des symétries (majeurs et mineurs) on peut présenter ainsi la loi de
comportement comme suit :

 ij  Cijkl kl   i  Cij i   j  Cij j     C  

1 1
WU   ij Cijkl  kl   i Cij  j
2 2
dWU   WU 
dWU   i d i  Cij j d i   Cij j     Cij
d i  j   i 

71
 2WU
  Cij (IV.13)
 j  i

Et :

dWU   WU 
dWU  j d j  C ji  i d j   C ji  i     C ji
d j  i   
 j 
 2WU
  C ji (IV.14)
 i  j

On montre ici (IV.12-13) que la symétrie matérielle du tenseur d'ordre 4 :

Cij  C ji  Cijkl  C jikl  Cijlk  C jilkl

Donc sur les 36 coefficients Cij seulement 21 sont indépendants ainsi que le corps le plus généralement
anisotrope sera défini par 21 coefficients élastique.

IV.8. La loi de Hooke pour un solide anisotrope


IV.8.1 Convention d'écriture
Le tenseur de raideur est un tenseur d'ordre 4. Il est donc particulièrement délicat à expliciter. Les formules
développées sont relativement lourdes. Il convient donc de trouver une méthode qui permette une
simplification d'écriture.

La solution réside en des applications linéaires. L'une va nous permettre de passer de l'espace vectoriel de
dimension 2 associé aux tenseurs d'ordre 2 vers un espace vectoriel de dimension 1 (IV.14) auquel on
associera des tenseurs d'ordre 1. Pour les tenseurs des contraintes et des déformations, cette application se
présente sous la forme suivante :

   
  11    11 
   
   
  22    22 
   
   
  11  12  13    33    11  12  13    33 
   
  21  22  23   ˆ    et     21  22  23   ˆ    (IV.15)
      23        23 
 31 32 33     31 32 33   
 32   32 
  31    31 
  13    13 
   
 12   12 
   
 21   21 

72
Ces transformations sur les tenseurs des contraintes et des déformations induisent l'existence d'une
application linéaire de l'espace vectoriel de dimension 4 (associé au tenseur de raideur) vers un espace
vectoriel de dimension 2 :

 ij Cijkl  kl

Ceci fait intervenir 81 coefficients du tenseur Cijkl et peut être écrite sous forme matricielle (IV.16) :

 11  C1111 C1122 C1133 C1123 C1113 C1112 C1132 C1131 C1121   11 


  C C 2222 C 2233 C 2223 C 2213 C 2212 C 2232 C 2231 C 2221   22 
 22   2211
 33  C 3311 C 3322 C 3333 C 3323 C 3313 C 3312 C 3332 C 3331 C 3321   33 
     
 23  C 2311 C 2322 C 2333 C 2323 C 2313 C 2312 C 2332 C 2331 C 2321   23 
    
 13   C1311 C1322 C1333 C1323 C1313 C1312 C1332 C1331 C1321    13 
  C 
C1222 C1233 C1223 C1213 C1212 C1232 C1231 C1221   12  (IV.16)
 12   1211  
 32  C 3211 C 3222 C 3233 C 3223 C 3213 C 3212 C 3232 C 3231 C 3221   32 
     
 31  C1311 C 3122 C 3133 C 3123 C 3113 C 3112 C 3132 C 3131 C 3121   31 
 21  C 2111 
C 2122 C 2133 C 2123 C 2113 C 2112 C 2132 C 2131 C 2121   21 
Compte tenu des propriétés de la loi de Hooke qui nous donne une symétrie des contraintes :  ij   ji et

des déformations  kl   lk , on peut trouver que : Cijkl  C jikl  Cijlk  C jilk

Cette notation est générale mais présente l’inconvénient de ne pas pouvoir s’exprimer dans un repère
quelconque. Il est nécessaire pour cela de donner une représentation fractale de la matrice de rigidité.

73
IV.8.2 Notation de Voigt
La notation de Voigt emploie la forme suivante des indices pour représenter les composantes de
contraintes, de déformations et les modules élastiques
11 1 22  2 33  3 13 4 13 5 12 6

Donc, les deux tenseurs peuvent être écrits sous forme d’une matrice colonne :

  11    1   11   1 
       
  22    2    22   2 
  11  12  13               
   11 12 13   33
  21  22  23   ˆ   33
   3
         
ˆ   3
 23  23    4  et   23  2 23  2 23    4 
21 22 23
       
 31 32 33          31 32 33     2  2    
 31 13   5   31 31 13   5 
          2  2    
 12 12   6   12 12 12   6 

La nouvelle forme du tenseur de raideur permet alors de lui associer une matrice carrée (6,6) et  23  2 23
 13  213  12  2 12

74
  1   c11 c12 c13 c14 c15 c16   1 
    
  2   c21 c22 c23 c24 c25 c26   2 
   c c32 c33 c34 c35 c36   3 
 3  31  
  4   c41 c42 c43 c44 c45 c46   4  (IV.17)
   c c52 c53 c54 c55 c56   5 
 5   51
   c c66   6 
 6   61 c62 c63 c64 c65
Ceci nous permet de réduire la matrice de rigidité seulement à (6x6) constantes, c’est à dire à 36
constantes indépendantes seulement.
 ij  Cij  kl     C  
L’inverse de cette expression matricielle nous permet d’écrire les déformations en fonction des

contraintes (  ij ) :

 ij  Sij j

Avec S ij la matrice souplesse ou complaisance

  11   S11 S12 S13 S14 S15 S16   11 


    

 22   S 21 S 22 S 23 S 24 S 25 S 26   22 
   S S 32 S 33 S 34 S 35 S 36   33 
 33  31  
  12   S 41 S 42 S 43 S 44 S 45 S 46   12  (IV.18)
   S S 52 S 53 S 54 S 55 S 56   13 
 13   51
   S S 66   23 
 23   61 S 62 S 63 S 64 S 65
Compte tenu des conditions d'intégrabilité de Cauchy sur le travail de déformation, nous avons les relations
suivantes :

c12 c21 c14 2c41 c24 2c42 c34 2c43 c45 c54
c13 c31 c15 2c51 c25 2c52 c35 2c53 c46 c64
c23 c32 c16 2c61 c26 2c62 c36 2c63 c56 c65

Ces relations étant au nombre de 15, nous nous retrouvons bien avec 21 coefficients indépendants. La
structure de la matrice Cij devient alors :

75
 X ij  2Z ij 
 
cij     
Z  Yij 
 ij
Les sous-matrices X, Y et Z étant des matrices (3,3), les matrices X et Y étant symétriques.
Les hypothèses supplémentaires portant sur le degré d'anisotropie du matériau vont nous permettent de
diminuer le nombre des coefficients indépendants.

Fig. IV.5 -Significations physiques des composantes de la matrice de rigidités

76
IV.9. Effet des propriétés mécaniques sur la loi de Hooke généralisée
Les propriétés mécaniques du matériau considéré jouent un rôle très important sur la matrice de rigidité du
corps. En fait, il existe plusieurs types de matériaux dont leurs propriétés sont en fonction de leur axe et
leur plan de symétrie.

IV.9.1. Les huit classes de symétrie des tenseurs d'élasticité


Les propriétés mécaniques macroscopiques des matériaux dépendent de leurs microstructures. Le tenseur
d'élasticité, par sa structure, ne peux posséder que huit groupes de symétries distincts voir le tableau ci-
dessous.

Nombre
Système Côte de la maille Angles Cij
des plans
Triclinique 0 abc       90 21
Monoclinique 1 abc     90   13
Orthorhombique abc       90 9
Rhomboédrique abc       90 6-7
(Trigonale)
2
Tétragonale abc       90 6-7
Hexagonale abc     90;   120 5
(Isotropie transverse)
Cubique
3
abc       90 3
Isotrope - - 2

IV.9.2 Les différentes symétries élastiques


Considérons à présent les différentes symétries élastiques possibles ; elles sont :
 Symétrie monoclinique par rapport à un plan ;
 Symétrie orthotrope par rapport à trois plans orthogonaux ;
 Symétrie cubique.
 Symétrie isotrope ;

77
IV.9.2. a. Matériau monoclinique (Symétrie par rapport à un plan)
Par définition, un matériau monoclinique possède un plan de symétrie matériel. Dans ce cas, la matrice de
comportement doit être telle qu’un changement de base effectué par rapport à ce plan ne modifie pas la
matrice. On montre dans cette partie que lorsque des symétries matérielles existent le nombre de
composantes nécessaires à décrire le comportement élastique linéaire est inférieur à 21.
Donc c’est un matériau qui possède un plan de symétrie : x1 // x1’ ; x2 // x2’ et x3 = -x3’ (voir figure IV.6).
Dans le premier plan (x1x2x3) on a :

Fig. IV.6 -Corps ayant un plan de symétrie

78
On calcul les contraintes et les déformations dans la nouvelle base au moyen de la relation suivante :

[ ]  [ ]T [ ][ ]

[ ]  [ ]T [ ][ ]

Avec la matrice de passage α correspond à cet de état de symétrie :

1 0 0 
[ ]  0 1 0 
0 0  1

Donc pour [ ]  [ ]T [ ][ ]

 '11  '12  '13  1 0 0   11  12  13  1 0 0 


 '   ' 21  ' 22  ' 23   0 1 0   21  22  23  0 1 0 
 ' 31  ' 32  ' 33  0 0  1  31  32  33  0 0  1

 '11  '12  '13   11  12   13 


 '   '21  '22  '23    21  22   23  (IV.19)
 '31  '32  '33    31   32  33 

Et pour [ ]  [ ]T [ ][ ]

 '11  '12  '13  1 0 0   11  12  13  1 0 0 


 '   ' 21  ' 22  ' 23   0 1 0   21  22  23  0 1 0 
 ' 31  ' 32  ' 33  0 0  1  31  32  33  0 0  1

 '11  '12  '13   11  12   13 


 '   ' 21  ' 22  ' 23    21  22   23  (IV.20)
 ' 31  ' 32  ' 33    31   32  33 

On adopte la notation de Voigt :

79
 11   1  11   1
     
 22 2  22 2

 33   3  33   3
 
 23   4  23   4
;
 13   5  13   5
 
 12   6  12   6

Dans le système initial (O x1x2x3) :

 1  C11 C12 C13 C14 C15 C16  1 


  C C22 C23 C24 C25 C26   2 
 2   21
 3  C31 C32 C33 C34 C35 C36   3 
   
 4  C41 C46   4 
C42 C43 C44 C45 (IV.21)
  C C52 C53 C54 C55 C56   5 
 5   51   
 6  C61 C62 C63 C64 C65 C66   6 
Dans le nouveau système (O x’1, x’2, x’3) :

 1  C11  
C12  C14
C13  C15
 C16
   1 
   C  
C 22  C 24
C 23  C 25    2 
 C 26
 2   21   
 3  C 31  
C 32  C 34
C 33  C 35    3 
 C 36
   
 4  C 41    C 44
 C 45    4 
 C 46
C 42 C 43 (IV.22)
   C  
C 52  C 54
C 53  C 55    5 
 C 56
 5   51   
 6  C 61
 
C 62  C 64
C 63  C 65    6 
 C 66

Selon (IV.19) et (IV.20) cette dernière relation sera écrite :

 1   C11  
C12 
C13  C14   C15  C16
   1 
   C  
C 22 
C 23 
 C 24  C 26
 C 25    2 
 2   21   
 3   C 31  
C 32 
C 33   C 35
 C 34  C 36    3 
     

 4   C 
41  C 
42  C 
43 C 
44 C 
45  C 46   4 
 (IV.23)
   C   C   C  
C 54   C 56
C 55    5 
 5  51 52 53
  
 6  C 61
 
C 62   C 64
C 63   C 65
 C 66    6 

Le matériau est supposé invariant par symétrie par rapport au plan (x1, x2) c.à.d. que les deux tenseurs des
 ce qui donne :
constantes élastiques dans l’initiale et la nouvelle base sont égale C ijkl  C ijkl

80
  1   C11 C12 C13 0 0 C16   1 
    

 2   C21 C22 C23 0 0 C26   2 
   C C32 C33 0 0 C36   3 
 3  31  
 4   0 0 0 C44 C45 0   4  (IV.24)
   0 0 0 C54 C55 0   5 
 5 
   C C66   6 
 6   61 C62 C63 0 0
Pour cela, il faut avoir les relations suivantes :

c14  c24  c34  c64  0


c15  c25  c35  c65  0
Donc la symétrie par rapport à un seul plan annule 8 de 21 coefficients élastiques, il nous reste seulement
à définir 13 constantes non nulles pour caractériser le comportement élastique du solide dit monoclinique.

IV.9.2. b. Matériau orthotrope

En réalité, le matériau orthotrope possède au moins deux plans de symétries mutuellement orthogonaux
et le troisième plan est une conséquence des deux autres plans , c’est à dire que n’importe quel point dans
le plan suivant les coordonnées (O x1 x2 x3) est le même dans l’autre plan suivant les coordonnées x’1, x’2,
x’3 . Autrement dit : x // x’1 ; x2 // x’2 et x3 // x’3 (voir figure ci-dessous).

Fig. IV.7 -Corps ayant trois axes de symétrie

La même chose que le cas monoclinique, on calcul les contraintes et les déformations dans la nouvelle base
au moyen des mêmes relations, et avec la matrice de passage α correspond à cet de état de symétrie :
1 0 0
[ ]  0  1 0 (IV.25)
0 0 1 

81
Donc pour [ ]  [ ]T [ ][ ]

 '1  '6  '5  1 0 0  1  6  5  1 0 0


 '   '4  '2  '4   0  1 0  6  2  4  0  1 0
 '5  '6  '3  0 0 1  5  4  3  0 0 1

 '1  '6  '5   1   6  5 


 '   '6  '2  '4     6  2   4 
 '5  '4  '3   5   4  3 

Et pour [ ]  [ ]T [ ][ ]

 '1  ' 6  ' 5  1 0 0  1  6  5  1 0 0


 '   ' 4  ' 2  ' 4   0  1 0  4  2  4  0  1 0
 ' 5  ' 6  ' 3  0 0 1  5  6  3  0 0 1

 '1  '6  '5  1   6  5 


 '   '6  '2  '4     6  2   4 
 '5  '4  '3   5   4  3 

Dans le système initial (O x1x2 x3) on prend le cas monoclinique comme base initiale et on rajoutant un
deuxième plan de symétrie :

  1   C11 C12 C13 0 0 C16   1 


    
  2   C21 C22 C23 0 0 C26   2 
   C C32 C33 0 0 C36   3 
 3  31  
 4   0 0 0 C44 C45 0   4 
   0 0 0 C54 C55 0   5 
 5 
   C C66   6 
 6   61 C62 C63 0 0

Dans le nouveau système (O x’1, x’2, x’3) :

82
 1   C11  
C12 
C13 0 0    1 
C16
    
 2   C 21  
C 22 
C 23 0 0    2 
C 26
 3   C 31 
C 32 
C 33 0 0 C 36   3 
    
 4   0 0 0 
C 44 
C 45 0   4 
    0 0 0 
C 54 
C 55 0   5 
 5    

 6   C 61 
C 62 
C 63 0 0    6 
C 66
Donc :

 1   C11  
C12 
C13 0 0    1 
 C16
   
 2   C 21  
C 22 
C 23 0 0    2 
 C 26
 3   C31  
C32 
C33 0 0    3 
 C36
    
 4   0 0 0 
C 44 
 C 45 0   4 
   0 0 0 
 C54 
C55 0   5 
 5    

 6    C 61 
 C 62 
 C 63 0 0    6 
C 66

Par identification des matrices de rigidité on à C   C ' mathématiquement –x = x seulement quand x =


o → -0 = 0 finalement on obtient en plus de 8 constantes de cas monoclinique 4 constantes aussi : C16 =
C26 = C36 = C54 = 0

 C11 C12 C13 0 0 0 


 
 C 21 C 22 C 23 0 0 0 
C C32 C33 0 0 0 
[C ]   31 
 0 0 0 C 44 0 0  (IV.26)
 0 0 0 0 C55 0 

 0 C66 
 0 0 0 0
Connaissant la matrice de rigidité C  , on déduit la matrice inverse C 1 , d’où on peut en déduire le

tenseur de déformation  ij :

   C         C 1   
Donc :

83
  11   1  12  13   11 
     0 0 0 
   E1 E1 E1  
    1  23 
  
 22    21  0 0 0  22 
   E2 E2 E2  
     31  32  
0   33 
1
 33    E 
E3 E3
0 0

  3
 
   0 1 
0   23  (IV.27)
  23  
0 0 0
2G 23  
   1  
   0 0 0 0 0  
  31   2G31    31 
   1   
   0 0 0 0 0  
 2G12   
 12    12 

Les conditions de symétrie se traduisent par les relations :

 12  21  13  31  23  32
 ;  ; 
E1 E2 E1 E3 E2 E3

Le matériau est donc caractérisé par 9 coefficients indépendants :

* 3 modules d'élasticité longitudinal E1 , E2 et E3 dans les directions de l'orthotropie.

* 3 modules de cisaillement G12 ,G23 et G31 .

* 3 coefficients de contraction  12 , 23 et 31 .

Les méthodes d’élaboration des matériaux composites (stratifiés...) conduisent fréquemment à des
propriétés d’emploi orthotropes.

IV.9.2. c. Matériau cubiques

Les corps cubiques sont des corps orthotropes pour lesquelles les directions (O x 1x2 x3) jouent un rôle
identique. C’est ainsi que la loi de comportement élastique d’un cristal cubique est la même lorsqu’on
exerce un effort dans la direction d’une arête, quelle que soit l’arête considérée. Cette propriété se traduit
par l’invariance des coefficients élastiques dans la permutation des axes. Choisissons par exemple les axes
de la nouvelle base de manière que O x1 et O x’1 soient confondus et que O x’2 et Ox’3 se déduisent de O x2

et Ox3 par une rotation de autour de O x1. La matrice de passage alors :
2

1 0 0 
[ ]  0 0  1
0 1 0 

84
Fig. IV.8-Corps ayant une symétrie cubique

Donc pour [ ]  [ ]T [ ][ ]

 '1  '6  '5  1 0 0  1  6  5  1 0 0 


 '   '4  '2  '4   0 0 1  4  2  4  0 0  1
 '5  '6  '3  0  1 0  5  6  3  0 1 0 

Qui conduit à :

 '1   1  '4   4
 
 '2   3 ;  '5   6
 '    '  
 3 2  6 5

Le tenseur de déformation :

 '1  ' 6  ' 5  1 0 0  1  6  5  1 0 0 


 '   ' 4  ' 2  ' 4   0 0 1  4  2  4  0 0  1
 ' 5  ' 6  ' 3  0  1 0  5  6  3  0 1 0 

Ce qui donne :

 '1  1  '4   4
 
 '2   3 ;  '5   6
 '    '  
 3 2  6 5

Donc :

85
 1   C11 
C12 
C13 0 0 0   1 
     
 2   C12  
C 22 
C 23 0 0 0   2 
 3   C13 
C 23 
C 33 0 0 0   3 
    
 4   0 0 0 
C 44 0 0   4 
    0 0 0 0 
C 55 0   5 
 5    
 6   0 0 0 0 0    6 
C 66
D’où :

 1   C11  
C12 
C13 0 0 0   1 
    
 3   C12  
C 22 
C 23 0 0 0   3 
 2   C13  
C 23 
C 33 0 0 0   2 
    
  4   0 0 0 
C 44 0 0    4 
    0 0 0 0 
C 55 0    6 
 6
   
 5   0 0 0 0 0    5 
C 66

Le développement linéaire du tenseur permet d’annuler le signe (-) :

 1   C11 
C12 
C13 0 0 0   1 
    
 3   C12  
C 22 
C 23 0 0 0   3 
 2   C13 
C 23 
C 33 0 0 0   2 
    
 4   0 0 0 
C 44 0 0   4 
   0 0 0 0 
C 55 0   6 
 6    
 5   0 0 0 0 0    5 
C 66

On assure l’invariance du tenseur des constantes élastique telle que : [C ]  [C ]

 1   C11 C12 C13 0 0 0   1 


    
 2   C 21 C 22 C 23 0 0 0   2 
 3   C31 C32 C33 0 0 0   3 
    
 4   0 0   4 
0 0 C 44 0 (IV.28)
   0 0 0 0 C55 0   5 
 5    
 6   0 0 0 0 0 C66   6 

On respecte les règles du changement algébrique, si on permute les 2 lignes ( 2ime  3ime , et 5ime  6 ime ),
comme il faut faire la même permutation pour les 2 colonnes correspondantes :

86
 1   C11 C13 C12 0 0 0   1 
    
 2   C13 C 33 C 23 0 0 0   2 
 3   C12 C 23 C 22 0 0 0   3 
    
 4   0 0 0 C 44 0 0   4  (IV.29)
   0 0 0 0 C 66 0   5 
 5    
 6   0 0 0 0 0 C 55   6 

Après permutation, on faisant égaliser (IV.28) avec cette dernière relation (IV.29) exprimée dans la base
initiale. Ce qui donne :

C12  C13 C11  C22


 
C 22  C 33 et C23  C13
C  C C  C
 55 66  44 55

Ces relations entre les 9 coefficients indépendants non nuls cités précédemment, indiquent, que les
propriétés élastiques d’un corps seraient caractérisées par les 3 coefficients indépendants non nuls et le
tenseur des constantes élastique C ij est le suivant :

 C11 C12 C12 0 0 0 


 
 C12 C11 C12 0 0 0 
C C12 C11 0 0 0 
Cij   12 
 0 0 0 C 44 0 0  (IV.30)
 0 0 0 0 C 44 0 

 0 C 44 
 0 0 0 0

IV.9.2. d. Matériau isotrope

Les matériaux isotropes du point de vue de l’élasticité sont des corps qui ont le même comportement
élastique dans toutes les directions. On trouvera les coefficients élastiques de ces corps, à partir de ceux des
matériaux cubiques, en écrivant l’invariance des dans n’importe quelle rotation du système d’axes.

87
Fig. IV.9 -Corps ayant une symétrie isotrope

Soit par exemple, une rotation d’angle  autour de l’axe x3.

 cos  sin 0
 
   sin cos 0
 0 1 
 0

Donc pour [ ]  [ ]T [ ][ ]

 '1  '6  '5   cos sin 0   1  6  5  cos  sin 0


   
 '   '4  '2  '4     sin cos 0   4  2  4  sin cos 0
 '5  '6  '3   0 0 1   5  6  3  0 0 1 

Qui conduit à :

 '1   1 cos2    2 (1  cos2  )   6 sin 2



 '2   1 (1  cos  )   2 cos    6 sin 2
2 2


 '3   3

 '4   4 cos    5 sin 
 '   sin    cos 
 5 4 5

 '6  ( 2   1 ) cos  sin    6 cos 2


Le tenseur de déformation :

88
 '1  1 cos2    2 (1  cos2  )   6 sin 2

 '2  1 (1  cos  )   2 cos    6 sin 2
2 2


 '3   3

 '4   4 cos    5 sin 
 '   sin    cos 
 5 4 5

 '6  ( 2  1 ) cos  sin    6 cos 2


On conçoit facilement qu'en plus des relations du cas cubique précédent, on obtient de nouvelles relations
entre les coefficients élastiques du tenseur de raideur.

 1   C11 C12 C12 0 0 0   1 


     
 2   C12 C11 C12 0 0 0   2 
 3   C12 C12 C11 0 0 0   3 
    
 4   0 0 0 C 44 0 0   4 
    0 0 0 0 C 44 0   5 
 5    
 6   0 0 0 0 0 C 44   6 

Or ;

 1   11
  C111  C12 ( 2   3 )
      C (     )  C  
 2 22 12 1 3 11 2


 3   33
  C11 3  C12 ( 2   2 )

 4   23
  C44 4
 5   13
  C44 5

 6   12
   C44 6

Et d’autre part :

 1   C11 C12 C12 0 0 0   1 


    
 2   C12 C11 C12 0 0 0   2 
 3   C12 C12 C11 0 0 0   3 
    
 4   0 0 0 C 44 0 0   4 
   0 0 0 0 C 44 0   5 
 5    
 6   0 0 0 0 0 C 44   6 

Aussi ;

89
 1   11  C111  C12 ( 2   3 )
    C (   )  C 
 2 22 12 1 3 11 2

 3   33  C11 3  C12 ( 2   2 )


  ( 2   1 )  ( 22   11 )  (C11  C12 )( 2  1 )
  4   23  C 44 4
 5   13  C44 5

 6   12  C44 6

Si on prend la valeur :

 '6   12
  ( 2   1 ) cos sin   6 cos 2

Avec :

( 2   1 )  ( 22   11 )  (C11  C12 )( 2   1 )

Donc :

 ' 6   12  (C11  C12 )( 2   1 ) cos sin   C 44 6 cos 2 (IV.31)

Mais :

 6  12  C44 6  2 C44 6 (Voir la notation de Voigt)

 1 
 6   12
  C44 6  2 C44 6  2 C44 ( 2  1 ) cos sin    6 cos 2  (IV.32)
 2 

Si deux expressions (IV.31) et (IV.33) de  ' 6 sont identiques si :

2C44  C11  C12

Le tenseur des constantes est donc sous la forme :

 
 C11 C12 C12 0 0 0 
 
 C12 C11 C12 0 0 0 
 
 
 C12 C12 C11 0 0 0 
C    C11  C12
 (IV.33)
 0 0 0 0 0 
 2 
 C11  C12 
 0 0 0 0 0 
 2 
 C11  C12 
0 0 0 0 0 
 2 

90
Cette relation entre les C ij montre que les corps isotrope seront caractérisés, du point de l’élasticité, par 2

coefficients élastiques indépendants, non nuls. On peut par exemple prendre :

C12  
C44  G

 et G sont appelés coefficients de Lamé (1795-1870). On en déduit :

C11    2 G

D’où :

 1  C111  C12 ( 2   3 ) ;  kk  (1   2   3 )

Qu’on peut écrire :

 1  (C11  C12 )1  C12 kk  2G1   kk

D’autre part :

 6  C 44 6  G 6

Revenant aux notations à deux indices on peut écrire :

 11  2G 11   kk

Et

 12  2G 12

Plus généralement, la loi de Hooke s’écrit, pour les corps isotrope :

 ij  2G ij   kk  ij (IV.34)

IV.10. Relations entre les Constantes élastiques en Ingénierie


En pratique, pour un matériel isotrope on rencontre principalement quatre (5) constantes : G ,  , E, , K et
qui sont respectivement, le module de cisaillement, Deuxième coefficient de Lamé, le module d’Young, le
coefficient de Poisson, et le changement de volume (ou la dilation volumique – Bulk Modulas). Ces quatre
coefficients peuvent être mesuré et trouver expérimentalement et ils sont liés par les relations théoriques
suivantes :

91
E Module de cisaillement= Premier
G coefficient de Lamé = Module de
2(1   ) Coulomb
E
 Deuxième coefficient de Lamé
(1  )(1  2 )
G(3 2G ) Module d'Young
E
 G

 Coefficient de Poisson
2( G)
E 3  2G
K  Coefficient de compressibilité
3(1  2 ) 3

92
CHAPITRE V : THEORIE DE PLASTICITE

V.1. Introduction
Tous les matériaux possèdent une limite d’´élasticité, qui correspond à un chargement critique à partir
duquel le comportement du matériau n’est plus réversible. Il peut y avoir rupture brutale (cas du verre),
rupture progressive (cas du béton), mais dans la plupart des cas il y a plastification du matériau. Ceci signifie
que sa forme est changée de façon irréversible, contrairement au domaine d’´élasticité où le solide reprend
sa forme initiale lorsque l’on relâche les efforts. Un paramètre d’état particulièrement important est la
température d’essai T (en Kelvin ou absolue) qui permet de distinguer la plasticité à chaud et la plasticité
à froid.

1. Plasticité à chaud
Il s’agit du domaine de température supérieure à 0,5TF (température de fusion) où la structure métallurgique
de l’alliage métallique évolue notablement pendant et entre les séquences de déformation, du fait de
phénomènes de restauration et de recristallisation, phénomènes thermiquement activés. C’est le cas de la
mise en forme à chaud des aciers (vers 1 200 °C), des alliages de cuivre (vers 800 °C) et des alliages
d’aluminium (au-dessus de 400 °C).

2. Plasticité à froid
Entre 0,15 et 0,3TF, où la température T et Vitesse de déformation  ont peu d’influence sur la contrainte
de déformation. La structure métallurgique n’évolue que durant la déformation, avec une multiplication des
dislocations produisant un écrouissage marqué et une diminution de la ductilité. C’est le cas de la
déformation à 20 °C des aciers et des alliages d’aluminium et de cuivre.

V.2. Comportements observés et schématisations usuelles

V.2. 1. Limite d’´élasticité

La figure IV.1 représente une courbe de traction nominale obtenue sur un matériau solide. Cette courbe
F
relie la contrainte nominale   , où F est la force mesurée et S0 la section initiale de l’´éprouvette, à la
S0
l
déformation nominale   , où l est l’allongement de l’´éprouvette et l0 sa longueur initiale. Les points
l0
caractéristiques de cette courbe sont :

– la limite d’´élasticité  e   0   y , marquant le début de la déformation plastique (irréversible) du matériau


(Initial yield surface  y ).

– la limite d’´élasticité conventionnelle  0.2 , donnant la contrainte nominale nécessaire pour une
déformation plastique de 0,2% (on utilise également avec la même convention la quantité  0.1 pour des
matériaux. peu ductiles, c’est-à-dire dont la déformation plastique est faible avant la rupture).

93
Fig. V.1 – Courbe expérimentale de traction nominale

– la résistance à la traction  m , contrainte nominale maximale observée avant la striction (l’instabilité


plastique).

– l’allongement à la rupture AR, déformation nominale maximale admissible par le matériau avant
rupture.

L’analyse d’une telle expérience fait apparaitre les caractéristiques suivantes :

 La réversibilité de la réponse en allongement de l’éprouvette dans la partie OA du diagramme, c’est


à dire tant que l’effort F demeure inferieur à un seuil correspondant à l’ordonnée du point A, appelé
seuil d’élasticité (première valeur mesurée de la limite élastique). Cette relation traduit par une
relation de proportionnalité entre l’effort de l’allongement, caractéristique du comportement
(linéaire) du matériau.

 L’irréversibilité de la réponse de l’éprouvette apparait dès que l’on poursuit le chargement au-delà
du seuil d’élasticité initial jusqu’à un point B, puisque l’on effectue une décharge complète (F=0)
jusqu’au point C. La courbe BC de décharge est différente de la courbe OAB de première charge,
de sorte qu’au point C subsiste un allongement rémanent (permanent). C’est la manifestation du
comportement du matériau.

 Rechargeant l’éprouvette à partir de ce nouvel état déchargé, on constate que le point représentatif
dans le diagramme parcourt en sens inverse le segment BC de décharge. L’ordonnée du point B
représente le nouveau seuil d’élasticité, appelé seuil d’élasticité actuelle, au-delà duquel apparait
de nouveau la plasticité. L’augmentation du seuil d’élasticité constitue le phénomène
d’écrouissage.

V.2.2. Phénomène d’écrouissage (Evolution du seuil)

L'écrouissage d'un métal est le durcissement d'un métal sous l'effet de sa déformation plastique (définitive).
Il correspond aux modifications qu'il subit lorsque les contraintes qui lui sont appliquées sont suffisamment
fortes pour provoquer des déformations plastiques, permanentes. L'écrouissage ne se produit que sur les
matériaux ductiles et dans le domaine plastique. Dans le cas contraire, on parle d’adoucissement.

Ecrouissage isotrope / cinématique et effet Bauschinger.

94
Fig. V.2 –: a- Écrouissage isotrope b- Écrouissage cinématique

 Écrouissage isotrope : l’écrouissage acquis en traction reste valable en compression (satisfaisant


dans les calculs à chargement monotone). L'écrouissage isotrope décrit une expansion de la
surface de charge sans modification de sa forme et sans déplacement de son centre.

Fig. V.3 – Evolution homothétique (symétrique) de la surface d’écoulement

- Écrouissage cinématique : l’écrouissage cinématique linéaire représente assez bien l’effet


Bauschinger. L’écrouissage cinématique décrit une translation de la surface de charge, sans
modification de taille ni de forme.

95
Fig. V.4 – Evolution dissymétrique de la surface d’écoulement

V.2.3. Les principales hypothèses de base utilisées en plasticité des métaux :


1- Indépendance au temps : la Vitesse ne change rien en plasticité contrairement au cas Viscoplastique.
Une Vitesse faible permettra, à température constante, une déformation macroscopique plus facile
qu'à Vitesse rapide. L'expérience montre qu'une augmentation de la Vitesse de déformation a le
même effet qu'une diminution de la température. Donc aux Vitesses élevées, on tend vers un
comportement fragile.

2- L’incompressibilité plastique de la matière (la loi de constance du volume 11   22   33  0 )


3- Le non influence de la pression hydrostatique (le tenseur sphérique) sur le comportement global du
matériau (c.à.d. c’est la partie Devatorique du tenseur de contrainte qu’est responsable de cette
déformation). Cependant influence de la pression hydrostatique est remarquable pour les sols et les
roches.

4- Le non influence de l’effet Bauschinger (le phénomène de l’écrouissage est isotrope)

III.8. Etat de déformation général.

 L’application d’une charge / force sur un matériau donnée provoque un développement des
contraintes et des déformations à l’intérieur de celui-ci.

 Le tenseur de contrainte (ij) et de déformation (ij) sont de second ordre, nécessitant 9 composantes
en 3D (4 en 2D).

 A l’échelle fondamentale la contrainte et la déformation peuvent être de Traction/Compression ou


bien de cisaillement.

 Les contraintes de Traction/Compression conduisent aux changements de volume.

 Les contraintes de cisaillements conduisent aux changements de forme. En général le corps soumis
aux sollicitations du chargement va subir deux changements de volume et la forme
Déformation = Changement homogène de volume + Changement de forme

96
Shape change
Deformatio
n  
 1 1  Volume   
change 1 1   
  11 2  12 2  13    12  13 
Rotation
 1
1  m 0 0  2 2  0 W12 W13 
1    1   W23 
1
 ij    21  22  23    0  m 0     21  2  23   wij   W21 0
2 2  2 2 
 1 1   0 0  m   1 1   W31  W32 0 
 2 31  32  33   2
 31  32  3 
2 2
 11   22   33
 ij   ijS   ijd m  Trace  ijd  0   1   2   3  0
3
Volume change Shape change
   
 11  12  13   m 0 0   S11 S12 S13 
 ij   12  22  23    0  m 0    S12 S 22 S 23 
 13  23  33   0 0  m   S13 S 23 S 33 
 11   22   33
 ij   ijS   ijd m  Trace S ijd  0  S11  S 22  S 33  0
3

L’énergie de déformation correspondante pour les deux types de déformation (élastique et plastique) peut
être donnée par les relations ci-dessous pour le cas monodirectionnel.

97
V.2.4. Matériaux écrouissables

La prise en compte de l’écrouissage s’effectue par l’intermédiaire d’un coefficient n, qui traduit
l’augmentation de la contrainte avec la déformation plastique. Une des lois les plus simples est la loi de
HOLLOMON ou loi puissance. Cette loi ne s’appuie que sur deux paramètres Ket n, et n’apporte aucune
information sur la limite d’élasticité 𝛔0, est donnée sous la forme :

𝜎 = 𝐾𝜀 𝑛 (V.1)

Fig. V.5 – Loi de Hollomon

Pour identifier les paramètres K et n, on transforme la courbe en : 𝑙𝑛(𝜎 ) − ln(𝜀), qui devient linéaire. La
𝑑𝑙𝑛(𝜎)
pente de cette courbe donne le coefficient : 𝑛 = , appelé coefficient d’´écrouissage.
𝑑𝑙𝑛(𝜀)

Coefficient
Matériaux K [MPa] Exposant, n

Acier austénitique 400 - 500 0.40 - 0.55


Acier à faible teneur en C 525 - 575 0.20 - 0.23
Acier HSLA (high strenght
650 - 900 0.15 - 0.18
low-alloy)
Cuivre 420 - 480 0.35 - 0.35
Laiton 70/30 525 - 750 0.45 - 0.60
Alliages aluminium 400 - 550 0.20 - 0.30

 La loi de Ludwik, d´écrite sur la Figure. V.6, qui a la forme (𝜎, K et n sont des paramètres) :
𝜎 = 𝜎 + 𝐾 𝜀𝑛 (V.2)

Pour obtenir les paramètres 𝜎, K et n, il faut dans ce cas tout d’abord identifier, qui est en fait la
limite d’élasticité du matériau, puis transformer la courbe en 𝑙𝑛(𝜎 − 𝜎) − 𝑙 𝑛(𝜀) pour obtenir les
deux autres paramètres.

98
Fig. V.6 –. Loi de Ludwik

 La loi de Swift ou loi de Krupkowski, représentée sur la Figure.V.7, qui s’écrit (K, ε0 et n sont des
paramètres) :
𝜎 = 𝐾(𝜀0 + 𝜀)𝑛 (V.3)

On remarque qu’avec cette loi, la limite d’´élasticité du matériau vaut 𝜎 = 𝐾𝜀0𝑛

Fig. V.7 – Loi de Swift

Loi de voce : La loi d’écrouissage utilisée est celle de Voce 1955. Ce modèle a été choisi après observation
de la réponse du matériau lors des essais de traction uniaxiale.

   s  ( s   e ) exp(  p )     s  Q exp(  p ) (V.4)

s : Contrainte de sursaturation

 e : Contrainte de limite élastique


p : Déformation plastique cumulée

Fig. V.8 – Loi de Voce


99
V.4.2.2. Convexité et Règle d’écoulement plastique (Potentiel des contraintes)

Dans le cas d’un chargement plus complexe, il faudra que la Vitesse de déformation du matériau
satisfasse la condition d’incompressibilité. En plus de l’incompressibilité du matériau, il faut assurer
que la puissance dissipée pour déformé le matériau soit positive (postulat de Drucker). Ce postulat
s'énonce comme suit : " Le travail effectué pendant un cycle de charge quelconque formé dans l'espace des
contraintes est non négatif ". :

W P     0
ij ij

Fig. V.17– Potentiel des contraintes (a) non admissible, Fig. V.17–. Condition de stabilité dans le
(b) admissible cas unidimensionnel.

L’inégalité ci- dessus est appelée le postulat de Drucker. Pour assurer la positivité de la puissance dissipée
lors d’une déformation plastique, le vecteur Vitesse de déformation doit être perpendiculaire à une surface
convexe appelée potentiel des contraintes. La figure 17 a, montre un potentiel des contraintes non convexe.
  (b )
Les vecteurs  (b) et  forment un angle supérieur à  / 2 et le produit scalaire de ces deux vecteurs est

négatif. La figure 17 b, montre un potentiel convexe. Pour tout point considéré sur cette surface, le produit
 
scalaire entre le vecteur contrainte  (vecteur position) et le vecteur Vitesse de déformation 
(normale à la surface) est positif ou nul.

 ij .ij   ij . ij cos   0  0    90 (V.27)

Le postulat de Drucker (positivité de la puissance dissipée) conduit donc tout naturellement à la loi
de normalité :
f ( ij )
ijP   (V.28)
 ij
f : est un potentiel convexe et  : est un facteur indéterminé positif ou nul (multiplicateur plastique). Cette
dernière relation assure la positivité de la puissance dissipée. Cependant, elle ne permet pas de décider si le
matériau subit un chargement plastique ou une décharge élastique. Pour décider si le matériau subit un
chargement plastique ou une décharge élastique, il faut savoir si le vecteur contrainte reste sur la surface
d’écoulement ou rentre vers l’intérieur du domaine élastique.

100
Principe du Travail Plastique Maximal :
le principe du travail plastique maximal peut s’énoncer : « Lorsqu’un élément d’une structure
élastoplastique parfaite subit une déformation plastique donnée, l’état de contrainte qui e réalise
rend maximale la puissance de dissipation spécifique ».

A chaque instant ou la vitesse de déformation plastique est définie, la puissance réellement dissipée est
supérieure ou égale à la puissance qui serait dissipée par toute contrainte admissible avec la même vitesse
de déformation plastique :

(   * )  0   c , c : fonction seuil

Vectoriellement cela signifie que, dans l'espace vectoriel de dimension 6 des tenseurs symétriques, le
vecteur (    * ) fait un angle aigu avec le vecteur  pour tout σ* admissible.

Fig. V.14– Principe du Travail Plastique Maximal

Le principe du travail plastique maximal a des conséquences importantes puisqu'il impose que le domaine
de fonction seuil soit convexe et que la vitesse d'écoulement plastique soit orientée suivant la normale
extérieure au domaine. Ses conséquences sont donc la convexité de la fonction seuil et la normalité du
vecteur de déformation par rapport à la courbe de cette même fonction.

V.4. Critères de plasticité


La plasticité fait référence à un état de déformation irréversible et indépendantes du temps, que la matière
est susceptible d’atteindre une fois qu’il a franchi un état de contrainte seuil. Cet état seuil est décrit par la
surface de charge f (fonction de charge).

f ( ij , 0 )  0  f ( ij )   0  0 (V.5)

Où  0   est appelée la contrainte équivalente ou contrainte seuil, et la fonction f ( ij ) est homogène


de degré 1 des contraintes. La contrainte équivalente constitue une mesure de la contrainte dans un essai de
𝑝 𝑝
référence, souvent pris comme étant la traction uniaxiale et peut être exprime par 𝜎 = 𝜎(𝜀 ), ou 𝜀 est la
déformation équivalente correspondant à l’essai de référence.

Cette fonction divise l’espace des contraintes en trois zone distinctes : la zone de comportement élastique
(telle que f ( ij , 0 )  0 ) la zone de comportement plastique (telle que f ( ij ,  0 )  0 ) et une zone dont
l’accès est inaccessible (telle que f ( ij ,  0 )  0 ).

101
Fig. V.14–Surface de plasticité

V.4.1. Critères de plasticité isotrope.

On dit d'un matériau qu'il est isotrope lorsqu'il a les mêmes propriétés mécaniques, en l'occurrence le même
comportement dans toutes les directions. Cette condition permet certaines hypothèses qui rendent le critère
plus simple à utiliser.

V.4.1. V.4.1. Critère de Tresca (critère de cisaillement maximal) (1864).

Le premier critère d’écoulement plastique des métaux métallique est celui de Tresca (1864). Conformément
à cette condition le matériau passe de l’état élastique à l’état plastique quand la contrainte tangentielle
maximum,𝜏𝑚𝑎𝑥 atteint une certaine valeur critique. Cette contrainte correspond à la semi-différence entre
les contraintes principales extrêmes, conformément au cercle de Mohr.
   min  1   3  0
 max  max   k avec : 1   2   3 (V.6)
2 2 2
Où k représente la limite élastique dans le cas de la sollicitation de cisaillement pur. Cette valeur peut être
déterminée en partant de l’essai de traction, pour lequel 𝜎𝑦 = 𝜎0 = 2𝑘. Dans l'hypothèse où l'on omet de
définir l'ordre de grandeur des contraintes, les sollicitations  max (  ij ) sont données par une des trois
relations :

 1   2
 1   2

 2 3
 2  
 2
 1   3
 3  
 2

Fig. V.13– Cercles de Mohr dans le plan  n , .

Dans le plan ( , ) du diagramme de Mohr le domaine d’élasticité ou du domaine plastique est constitué
par une bande limitée par les droites parallèles    k des que le cercle de Mohr vient de tangenter ces
droites (Fig. V.13).

Dans l’espace des contraintes principales 1 ,  2 ,  3 ce critère est représenté sous la forme d’un prisme
ayant comme base un hexagone. Le critère est très facile à évaluer expérimentalement. Selon la Figure
102
V.13, on note que dans le plan, le déviateur de contraintes est sur le plan p formant une surface d'écoulement
de forme hexagonale (la contrainte hydrostatique étant nulle).

Fig. V.13– Critère de Tresca dans l’espace des contraintes principales


Critique : Les six (06) arrêtes de l’hexagone de la surfaces d’écoulements représentent des singularités
pour les vecteurs de tenseur de déformation qui doit être compris dans le cône délimité par les normales
de chaque côté de l'angle.

Fig. V.14– Cône de Tresca

IV.4.2. Critère de Von Mises (1913)


Les conditions d'écoulement de Tresca, appliquées aux problèmes tridimensionnels, présentent certaines
difficultés mathématiques. Ce fait a conduit von Mises (1913) à l'idée de remplacer le prisme hexagonal
par le cylindre circonscrit et dont l’équation est le deuxième invariant du tenseur déviateur des contraintes
(car comme Tresca le critère est indépendant de la contrainte isotrope sphérique ou hydrostatique) :

Développement 1 :

Dans les matériaux métalliques on observe généralement l’incompressibilité plastique (  ii  0 ) et


indépendance du comportement Vis-à-vis de la pression hydrostatique. Ceci amène à considérer comme
variable critique à faire figurer dans la définition du critère non plus le tenseur de contraintes lui-même,
mais son déviateur S ij défini en enlevant à  ij la pression hydrostatique  ij . Donc nous avons : Sij   ij   ij
S S

avec :

103
 S 11 S 12 S 13   11  12  13   m 0 0
S    22   33
 21 S 22    
S 23    12  22  23    0  m 0  avec  m  11
3
 S 31 S 32 S 33   13  23  33   0 0  m 

Les valeurs propres du tenseurs Devatorique donnés par : S ij   ij  0

( S 11   ) S 12 S 13 
 S ( S   ) S  0
 21 22 23 
 S 31 S 32 ( S 33   )

Le calcul présente une fonction du troisième ordre en  :

 3  J 12  J 2 2  J 3  0

Où J1, J2 et J3 sont les invariants de contrainte définis par :

 J 1  S11  S 22  S 33  trace S ij  0

 J 2  [ S11 S 22  S11 S 33  S 22 S 33  S12  S13  S 23 ]
2 2 2 (V.7)

 J 3  det S ij  S11 S 22 S 33  2S12 S 23 S13  ( S 23 S11  S12 S 33  S13 S 22 )
2 2 2

Le premier invariant (J1 = 0) est nul ainsi le critère ne dépend que de deux invariants (J2 et J3) en plus
l’isotropie du critère implique sa symétrie (c.à.d. qu’une fonction doit prendre la même valeur pour S et -
S). Donc J2 étant une fonction paire de S (J2 (-S) = J2 (S)) et le 3 ieme invariant J3 est une fonction impaire (J3

(-S) = - J3 (S)) donc f  F ( Sij )   0  0  f ( J 2 , J 3 ) pour l’hypothèse de la symétrie de la matière, le critère

de Von Mises est indépendant du 3 ieme invariant J3 et il reste d’écrire f (J2 = 0).

En utilisant les propriétés suivantes :

Comme : J1  S11  S22  S33  0

S112   ( S 22  S33 )2  2 S 22 S33  S33


2
 S112  S 22
2
S 11  ( S 22  S 33 ) 
 2
  S 22   ( S11  S33 )  2 S11S33  S 22  S33  S112
2 2 2
 S 22  ( S 11  S 33 )
S  ( S  S )  2
S33   ( S 22  S11 )  2 S 22 S11  S11  S 22  S33
2 2 2 2
 33 22 11 

Remplaçons par ces nouvelles propriétés dans J2


1 1
J2  2
[ S11  S 22
2
 S 33
2
 2( S12
2
 S13
2
 S 23
2
)]  J 2  S ij S ij
2 2
2 11   22   33 2 22   11   33 2 33   11   22
Avec : S11  , S22  et S33 
3 3 3

104
 2 1

S 11  9 4 11   22   33  2 22 33  4( 22 11   11 33 )
2 2 2

 S122   122
 2
 2 1

S 22  4 22   11   33  2 11 33  4( 22 11   22 33 )
2 2 2
 et S13   13
2

 9  2
S 23   23
2
 2 1

S 33  9 4 33   11   22  2 11 22  4( 11 33   22 33 )
2 2 2

2
S11  S22
2
 S33
2

1
3

2 11
2
 2 22
2
 2 33
2
 2 22 33  2 22 11  2 11 33 ) 

 S11
2
 S22
2
 S33
2

1
3

 33  11 2   22   33 2  11   22 2 
1 1 1
2 3
 2 2 2
 
J 2  [ S112  S 222  S332  2( S122  S132  S 232 )]    33   11    22   33    11   22   2( 122   132   232 )
2 
J2 
1  3 1

2  3 3
  2 
 33   11 2   22   33 2   11   22 2  2( 122   132   23 )

J2 
1
6
 
 33   11 2   22   33 2   11   22 2  6( 122   132   232 )  (V.8)

L'état de contrainte équivalent étant un état de traction, le tenseur des contraintes associé est de la forme :

  11 0 0    0 0 0 
   
  0 0 0   0 0 0 
 0 0 0  0 0 0
   
Par la fonction de charge, on peut calculer la contrainte équivalente d’écoulement dans une traction
uniaxiale suivant la direction 1 :
1 1
f ( J 2 )  F ( S ij )    0  J 2  K 2  0  2 11  K 2  0  2 0  K 2  0   0  3J 2
2 2 2

6 6

 0 2 3J 2 
1
2
 
 11  22 2  22  33 2  33  11 2 6  12 2  23 2  31 2 
Finalement le critère peut s’écrire en termes de contrainte équivalente    0  3J 2  3 S ij S ij .
2

[ 33   11    22   33    11   22  ]  6( 122   312   232 )


1
  0  2 2 2
(V.9)
2
Dans le repère principal des contraintes :

0 
1
 III   I    II   III    I   II 
2 2 2
(V.10)
2
On peut écrire aussi.

0 
1
 3   1 2   2   3 2   1   2 2 (V.11)
2

105
Dans le repère des de déviateur des contraintes :

3 2
0  [ S11  S 22
2
 S 33
2
 2( S12
2
 S13
2
 S 23
2
)] (V.12)
2
Dans le repère principal des de déviateur des contraintes :

3 2
0  [ S1  S 22  S 32 ] (V.13)
2
K est une constante des matériaux pour tenir compte du phénomène de l’écrouissage et il peut s’identifier
dans un essai de traction uniaxiale ou de cisaillement (simple) à la limite d’écoulement  0 telle que :
1 1
J 2  K 2   02  K 2  K    0
3 3
-Traction uniaxiale suivant la direction 1 :

1 1
 02   11 2  K   0    11 (V.14)
3 3
-Cisaillement pur dans le plan (1,2) :

1
 0   3 12  K    0   12   (V.15)
3
Développement 2 :
Les données expérimentales montrent que la déformation plastique des matériaux polycristallins est
intimement liée aux contraintes de cisaillement.

Fig. IV.15– les contraintes de cisaillements maximales

Ainsi, il est logique de rechercher un critère d'écoulement basé sur ces contraintes. Cette relation est
proportionnelle à J 2 et montre que le critère de Von Mises est équivalent au postulat suivant : « L'écoulement

plastique débute quand  moy dépasse une valeur critique. »


2

106
 K  2 1   1   2  K 2  (2 1 ) 2  ( 1   2 ) 2
  2
 K  2 2   2   3   K  (2 2 )  ( 2   3 )
2 2

 K  2      2
  K  (2 3 )  ( 1   3 )
2 2
3 1 3

1
3
1
3
1
3
2

( K 2  K 2  K 2 )  (412  4 22  4 32 )   1   2    2   3    1   3 
2 2

K
1
3

 1   2 2   2   3 2  1   3 2  (V.16)

Puisque on a mis chaque terme au carré, la convention  1   2   3 n’est pas nécessaire et la constante K
est peut être évaluée à partir d’un essai de traction uniaxiale telle que :
1   0   2   3  0

K
1
3
 3

 1  02  0  02   1  02  2 1  2 0
3
(V.17)

Remplaçant dans la relation (V.16) :

0 
1
 3   1 2   2   3 2   1   2 2
2
La constante K est aussi calculer à partir d’un essai de cisaillement pur (simple) telle que :
0  0
1   3  k   2  0 , Car  ij   0 0 et Les contraintes principales sont :

0 0 0

 1  
  11   22    11   22 
2

 1, 2       12   2  0
2

 2   2    
 3

0 
1
 K  K 2  0  K 2  K  02 K 
1
 0  0.577 0 (V.18)
2 3

Développement 3 :
Les ruptures ont tendances à se produire suivant des plans également inclinés sur les 3 axes principaux des
contraintes (Figure II.13 en chapitre 2). En plasticité la contrainte du cisaillement agit sur ces facettes joue
un rôle joué primordial. La cission octaédrique interviendra dans l’expression du critère de Von Mises. On
la comparera à la valeur supérieure des cission maximales qui est, elle, est l’origine du critère de Tresca.

Dans le repère principal :

 n2   2  T 2  T12  T22  T32   12 n12   22 n 22   32 n32

107
 1   2   3 I1 1
 n  1n12   2n22   3n32   n     m   Oct Pour n1  n2  n3  ainsi
3 3 3

 12   22   32   2  3 
2

Et la cission sera égale :  oct  2


 1 
3  3 

  oct 
2 1
9
2 12  2 22  2 32  2 1  2  2 2  3  2 1  3 

 Oct
2
 2 
1
9
 9
 
 1   2 2   1   3 2   2   3 2  1 2I12  6I 2 
Dans la base quelconque, la contrainte octaédrique sur ces mêmes facettes est :

 Oct
2

1
9

11   22 2  11   33 2  11   33 2  6(122  132   232 )  (V.19)

2
 Oct
2
 J2
3

Avec :

J2 
1
6

11   22 2  11   33 2  11   33 2  6(122  132   232 ) 
1 1 2 21 2 2 2
-Traction uniaxiale suivant la direction 1 : J 2   112   02 et  Oct  J 2  0  0
2

3 3 3 33 9

[ 33   11    22   33    11   22  ]  6( 122   31


3 1
0   Oct    23
2 2 2 2 2
)
2 2
Dans le repère principal des contraintes :

0 
1
 3   1 2   2   3 2   1   2 2 (V.20)
2

108
Développement 4 :
La densité d’énergie de déformation élastique par unité du volume
W   ( x, y, z )dv Sur tout le volume du solide. Dans le cas d’une
déformation uniaxiale, la densité d’énergie est délimitée par la surface
(aire) enregistrée sur la courbe ci-contre. Le système est non dissipatif (ou
conservatif) On peut en déduire un potentiel :

1
  f ( )  W   (V.21)
2
qui représente l’énergie élastique stockée dans partie élastique.

En 3D :
1 1
 W   ij ij  ( 1111   22 22   33 33  2 1212  2 1313  2 23 23 )
2 2

1
Dans un système d’axes principaux : W  (11   2 2   3 3 ) et les déformations élastiques linéaires selon
2
Hooke :


 1  E  1  ( 2   3 )
1


 2   2  ( 1   3 )
1
 E

 3  E  3  ( 1   2 )
1

En remplaçant par cette dernière équation dans la relation densité d’énergie on a :

1
W  [ 12   22   32  2 ( 1 2   2 3   1 3 )] (V.22)
2E
Décomposition de l’énergie de déformation en énergie hydrostatique et énergie deviatorique :

La densité d’énergie de déformation totale  W  Wh  Wd est décomposée en deux parties : l’énergie de
déformation de dilatation due aux changements de volume (énergie de déformation hydrostatique = énergie
de déformation sphérique Wh  Ws ) et l’énergie de distorsion W d (= énergie de déformation deviatorique)
due aux changements de forme. Dans le but de déterminer les deux composantes, on divise ainsi le tenseur
de contrainte en deux parties (Hydrostatique  ij et Devatorique  ij ).
S d

 1 0 0   m 0 0   S1 0 0
 ij   ijS   ijd   0  2 0    0 m 0    0 S2 0  Avec :  m   1   2   3
 3
 0 0  3   0 0  m   0 0 S3 

On pose :  1   2   3   m ce qui donne l’énergie de déformation hydrostatique :

1 3 (1  2 ) 2
W h  [ m2   m2   m2  2 ( m m   m m   m m )]  m
2E 2 E

109
L’énergie de déformation Devatorique (l’énergie de distorsion) :

(1   ) 2
W d  W  W h  [ 1   22   32  ( 1 2   2 3   1 3 )]
3E

(1   )   1   2    1   3    2   3   (1   ) 2
2 2 2

Wd     VM
3E  2  3 E

Pour un état hydrostatique 1   2   3   m  Wd  0 (pas d’énergie de distorsion)

(1   )   1   2    1   3    2   3   (1   ) 2
2 2 2
Wd     VM
3E  2  3E

  1   2 2   1   3 2   2   3 2 
[ 33   11    22   33    11   22  ]  6( 122   312   232 )
1
 VM   
2 2 2

 2  2
(V.23)

Selon la théorie de Von Mises les matériaux ductiles se plastifie quand la densité d’énergie de distorsion
atteint une certaine valeur critique de contrainte. Cette valeur est peut être évaluée à partir d’un essai de
traction uniaxiale1   0 (  2   3  0) et la densité d’énergie de distorsion est associée à la contrainte

d’écoulement telle que : W   (1   )  2


d 0
3E
La plastification le matériau sous chargement multiaxial est atteinte lorsque l'énergie de distorsion est
égale ou supérieure à la valeur critique :

(1   ) 2 (1   ) 2
 VM   0   VM   0 (V.24)
3E 3E
V.4.2.1. Frontière de plastification du critère :
Nous avons la forme du critère dans l’espace contraintes Deviatorique principales

3 2 2
0  [ S1  S 22  S 32 ]  [ S12  S 22  S 32 ]   02 (V.25)
2 3
Équation d’une sphère en coordonnées cartésiennes car :
2
((S1  0)2  (S2  0)2  (S3  0)2   02  R 2
3

110
Dans l’espace des contraintes principales (𝜎𝐼 , 𝜎𝐼𝐼 , 𝜎𝐼𝐼𝐼 )𝑜𝑢 (𝜎1 , 𝜎2 , 𝜎3 ) ce critère est représenté sous la
forme d’un cylindre à base circulaire.

Fig. V.16– Critère de Von mises dans l’espace des contraintes principales (Source : Wikipedia)

IL faut noter que le critère de Tresca est un hexagone inscrit à l’intérieur de l’ellipse de Von Mises. Les
deux critères d’écoulement prévoient la même contrainte d’écoulement pour les conditions de traction
uniaxiale et biaxiale (  1   3 ). Le plus grand écart est de 15.5% entre les deux critères et il se produit
1
pour le cisaillement pur (  1   3 ) ou la contrainte d’écoulement de Von Mises (  0 ) est
3
1
plus grand que le critère de Tresca (  0 ).
2

En cisaillement pur (  1   3 et  2  0 ) on a :
 Von Mises :

0 
1
 3   1 2   2   3 2   1   2 2   VonMises  KV 
1
0
2 3

111
0 1   3 0
 Tresca :  max     Tresca  K T 
2 2 2
1 1
0  0
KV  KT 2
Calcul de l’écart E entre les deux critères : E   3  15.5% (V.26)
KT 1
0
2

 Les deux critères sont équivalents pour les sollicitations uniaxiales et équibiaxiales.
 Pour d'autres états de contrainte, la plasticité se produit à des contraintes plus basses pour Tresca ;
dans des conditions de sollicitation égales, le critère de Tresca prédit une plus grande déformation
plastique que celui de von Mises.
 -Le critère de Tresca ignore l’effet de la contrainte intermédiaire σ2, alors que von Mises la prenne
en considération dans un repère principal.
 Un écart maximum entre les deux fonctions se produit pour l'état de cisaillement pur jusqu’ à 15.5%
d’écart.

IV.4.2.3. Plasticité associée au critère von Mises


f ( ij )
La loi d’évolution associée au critère de Von Mises s’écrit : ijP   , Cette loi constitue une relation
 ij
entre le tenseur des Vitesses de déformation (6 composantes) et le tenseur déviateur des contraintes (6
composantes) et dans le repère principal le nombre des composantes se réduit à 3 :

  2 1   2   3
1   2

 2  1   3
2   (V.29)
2

 2
  2  1   2
3  
3

 2

La loi de constance de volume donne 1   2   3  0 . Ceci est conformément à la théorie, on a la


déformation équivalente 

3 2 2
12   22   32  2     P  (1   22   32 )
2 3

 P 
2
9
(1   2 ) 2  ( 2   3 ) 2  (1  1 ) 2  (V.30)

Le facteur indéterminé  s’identifie à la norme du tenseur Vitesse de déformation  P .

V.4.2.4. Déformation d’une tôle (Contrainte plane) :

Contrairement à l'essai de traction uniaxiale dans lequel les deux principales contraintes sont nulles, le
processus du laminage des tôles impose deux contraintes non nulles telles que σ1 et σ2. La troisième
contrainte σ3, perpendiculaire à la surface de la tôle est généralement assez
faible que la pression de contact entre la tôle et le cylindre de travail et généralement beaucoup
inférieure à la limite d'élasticité du matériau.
112
Nous pouvons illustrer ces processus pour un élément comme indiqué dans
figure V.18 (a) pour la traction uniaxiale et la figure V.18 (b) pour un état plan de contrainte dans une tôle.

V.4.2.5. Rapport des contraintes et des déformations :

Il est commode de décrire la déformation d'un élément comme dans la figure V.18(b), par les rapports
suivants :

2
- Rapport des déformations β :     3  (1   )  1 : le volume est constant.
1
2
- Rapport des contraintes α :   3  0
1
Pour l’essai de traction uniaxiale, les rapports sont :   
1
et  0
2

Fig. V.18– Contrainte et déformations principales pour un échantillon déformé dans (a) traction
uniaxiale et (b) état plan de contrainte dans une tôle

Le critère Von Mises dans le repère principal des contraintes est :

0 
1
 3   1 2   2   3 2   1   2 2
2

Pour un état de contraintes plane 3  0 on a :

 0   1 2   2 2   1 2   1  2    1 (V.31)
La déformation équivalente  P

4
 P
 1 (  2    1) (V.32)
3
f ( ij )
Utilisant la loi d’évolution (loi de normalité) : ij  
 ij

113
 2 1   2 2 
 1  2 0

2 0
  2  1  1  2
   2    2 
  2 2   1  2  1 1 2  1  2


2
2 0 2 0
(V.33)

a- Traction uniaxiale   0,   1/ 2


b- Traction éqibiaxiale  1   2      1
c- Cisaillement pur     1
d- Déformation plane  1  2 2    1 / 2,   0
e- Compression uniaxiale   ,   2

V.4.2.6. Relation entre les rapports des contraintes et des déformations

114
Fig. V.19– Increment de déformation pour differents etats de contraintes pour le critere de von Mises

V.5. Critères anisotropes

V.5.1. Critère de Hill quadratique (1948) :


Le comportement de certains matériaux peut varier en fonction de la direction de sollicitation, dans ces
conditions, le matériau est dit anisotrope. L’orthotropie est une anisotropie particulière qui se caractérise
par trois plans de symétries orthogonaux dont les intersections définissent les trois axes d’orthotropie (x, y,
z). Compte tenu des conditions d’élaboration, le comportement des tôles laminées s’inscrit dans le cadre
d’une anisotropie orthotrope pour laquelle le repère (x, y, z) s’identifie par :

 x : direction de laminage (DL),


 y : direction perpendiculaire à la direction de laminage dans le plan de la tôle (DT),
 z : direction normale au plan de la tôle (DN).

Le premier critère décrivant une tôle homogène, insensible à l’effet Bauschinger et tenant compte de
l’anisotropie initiale du matériau, fut proposé par Hill. Mathématiquement, ce critère de plasticité se
présente comme une fonction convexe dans l’espace des contraintes. Ainsi, la fonction de charge f ( ij )
doit être convexe si elle est deux fois différenciables et sa matrice Hessienne H est semi-définie
positivement, ce qui implique que ses valeurs propres doivent être positives ou nulles.
La matrice Hessienne H s’écrit :

115
2 f
H ij   C ij (V.34)
 i  j

Le critère proposé est un critère quadratique qui s’exprime dans le repère orthotrope sous la forme suivante :

f(σ ij )  F(σ 22 σ 33 )2 G(σ 33 σ11 )2 H(σ11 σ 22 )2 2Lσ 23


2
2M σ132  2N σ122  σ 02 (V.35)

L’écriture abrégée de la fonction d’écoulement précédente (V.35) peut être transcrite sous forme tensorielle :

f ( ij )   : C :   C ijkl  ij kl (V.36)

Les indices de sommation tensorielle sont i, j, k , l  1,2,3 et C représente le tenseur d’élasticité d’ordre 4 et
de dimension 3. Il est courant de représenter les tenseurs de ce type sous forme d’une matrice 6 x 6
symétriques. La forme matricielle s’écrit pour une symétrie orthotrope :

 11  G  H  11 
T
 H G 0 0 0 
  22    H FH F 0 0 0    22 
 
  33    G F F G 0 0 0   33 
f ( ij )       (V.37)
 2 23   0 0 0 L 0 0  2 23 
 2 13   0 0 0 0 M 0  2 13 
    
 2 12   0 0 0 0 0 N   2 12 

Tels que F, G, H, L, M et N sont les paramètres d’anisotropie de Hill, déterminant la forme de la surface
d’écoulement et son degré d'anisotropie. Pour assurer l’indépendance à la pression hydrostatique
(l’incompressibilité plastique) il faut respecter la trois conditions de Karafillis et Boyce (1993) :
C1K  C 2 K  C3K  0 pour k = 1, 2,3.
Il faut noter que un des paramètres F, G, H peut être négatif, par contre L, M, N sont toujours positifs (Hill,
1998 ; Liu et al. 1997).
Si:  01 ,  02 et  03 sont des contraintes d’écoulement en traction uniaxiale suivant les directions principales
d’anisotropie, on voit que:

0 0 0
GH  , FH  , F G 
( 01 )2 ( 02 )2 ( 03 )2

Si:  0 ,  0 et  0 sont des contraintes en cisaillement simples par rapport aux axes principaux
23 13 12

d’anisotropie, on obtient :

0 0 0
2L  , 2M  , 2N 
( 023 ) 2 ( 013 ) 2 ( 012 ) 2

Les coefficients F , G, H , L, M et N doivent satisfaire les conditions de convexité du critère en auquel lui est
associé la matrice hessienne: H ij   f  i  j qui est définie semi positive ( det H ij  0 et la diagonale
2

positives ou nulles).

116
G  H H G 0 0 0
 H FH F 0 0 0 

 G F F G 0 0 0
H ij   
 0 0 0 L 0 0
 0 0 0 0 M 0
 
 0 0 0 0 0 N 

Les valeurs propres sont déterminées selon la relation caractéristique suivante :

det ( H ij  KI )  0

Pour K5, on trouve:


F G H  L M  N  0

Pour K4, on trouve:


3( FG  FH  GH )  4 LM  2( F  G  H )  2( L  M  N )  4( L  M ) N

Pour K3, on trouve:


8 N ( F  G  H )(LM  ( L  M ))  6( FG  FH  GH )(L  M  N )  8LMN

Pour K2, on trouve:


12( FG  FH  GH )(LM  ( L  M ))  16LMN ( F  G  H )  0

Pour K1, on trouve:


24( FH  FG  HG)(LMN )  0

Selon l’hypothèse de contraintes planes, consistant à négliger toutes les composantes du tenseur des
contraintes hors plan de la tôle (  33   13   23  0 ), ce critère peut se réduire à l’expression suivante :

f ( ij ) (G  H )  11  2H 11 22 ( H  F ) 22


2
 2N 12
2
  02 (V.38)

Si l’on pose F = G = H = 1/2, L = M = N = 3/2, le critère de Hill se réduit au critère de Von Mises
correspondant à un matériau incompressible isotrope.
La détermination complète de la surface de charge en contraintes planes d’un matériau supposé obéir au
critère de Hill passe par l’identification de l’ensemble de ses paramètres. L'identification de ces derniers
requiert l'expression de la contrainte équivalente par un essai de traction sur des éprouvettes orientées d’un
angle (ө) par rapport à la direction de laminage.

0
    1 (V.39)
( F sin   G cos   H cos 2  2 N sin  cos  )
4 4 2 2 2 2

117
V.5.1.1. Loi d'écoulement associée au critère de Hill :

f(σ ij )  F (σ 22 σ 33 ) 2 G(σ 33 σ11 ) 2  H (σ11 σ 22 ) 2 2Lσ 23


2
2M σ132  2N σ122  σ 02

f ( ij )
La loi d’évolution associée au critère de Hill s’écrit : ij  
 ij

11  2[ H ( 11   22 )  G( 33   11 )]  F  23  2L 23


 
22  2[ F ( 22   33 )  H ( 11   22 )]  G et 13  2M 13
 
 12  2N 12
 
 33  2[G ( 33   11 )  F ( 22   33 )]  H

 F11  G22
  ( FG  GH  HF )( 11   22 )
2

 F  H33
  11  ( FG  GH  HF )( 11   33 ) (V.40)
2 

 H33  G22
  ( FG  GH  HF )( 33   22 )
 2

D’où, en reportant ces valeurs dans le critère de Hill, on obtient après quelques calculs.
12
  H33  G22  2  F11  H33 
2
 F11  G22 
2

 
F   G    H   
1   FG  GH  HF   FG  GH  HF   FG  GH  HF  
 
2 0  223 213 212
2 2 2 
    
 L M N 
(V.41)

V.5.1.2. Coefficient d'anisotropie (Lankford) R( )

Après les brèves présentations des critères de plasticité anisotropes les plus courants, il convient d'introduire
le coefficient d’anisotropie R( ) , appelé coefficient de Lankford qui caractérise l'anisotropie plastique
d'une tôle. Ce paramètre est mesurable à l'aide d'un essai de traction uniaxiale en déterminant le rapport des
déformations de la largeur  yy sur celle de l’épaisseur  zz :
yy
R( )  (V.42)
zz
Une grande valeur de ce coefficient indique la tendance d'une tôle à se déformer plastiquement en largeur
plutôt qu'en épaisseur, ce qui peut favoriser certains états de contrainte où l'écoulement sur la largeur peut
se produire plus facilement que sur l'épaisseur.

118
Fig. V.20– Évolution de la surface d'écoulement issue du critère de Hill (1948) en fonction du coefficient de Lankford.

L'anisotropie plastique des tôles est généralement caractérisée par le coefficient de Lankford R( ) , au
moyen d'essais de traction uniaxiale effectués dans le plan de laminage suivant diverses directions faisant
un angle  par rapport à la direction du laminage.

 yy H cos2 2  ( F  G  2 N ) cos2  sin 2  


R( )   (V.43)
 zz F sin 2   G cos2 

Les paramètres d’anisotropies de Hill48 peuvent ainsi calculer à partir des valeurs expérimentales des
valeurs des coefficients de Lankford ou à partir des contraintes d’écoulement. Les possibilités suivantes ont
été considérées :

i) Soit à partir des coefficients de Lankford r0 , r45 , r90 (Kawka and Makinouchi, 1996)

R0 1
F G
R90 (1  R0 ) (1  R0 )
R0 (1  2 R45 )( R0  R90 )
H N
(1  R0 ) 2 R90 (1  R0 )

ii) Soit à partir des coefficients de Lankford  0 ,  45 ,  90 ,  b (Cazacu and Barlat, 2001)

 02  02  02  02
F  1  G  1 
 902  b2  902  b2
 02  02 4 02  02
H  1  N 
 902  b2  452  b2

119
iii) Soit à partir des coefficients de Lankford  0 ,  45 ,  90 , r90 (Cazacu and Barlat, 2001)

2 02 2 02 R90
F G2
 902 (1  R90 )  902 (1  R90 )
2 02 R90 4 02  02 ( R90  1)
H N 1
 902 (1  R90 )  452  902 (1  R90 )

Notant que la contrainte de référence pour toutes les variantes est  ref   0

Kawka, M., Makinouchi, A., 1996. Plastic anisotropy in FEM analysis using degenerated solid element.
Journal of Materials Processing Technology 60, 239–242.

Cazacu, O., Barlat, F., 2001. Generalization of Drucker’s yield criterion to orthotropy. Mathematics and
Mechanics of Solids 6, 613–630.

On peut également proposer le critère seulement en fonction de des coefficients de Lankford, comme ce
qui suit :

f(σ ij )  (G H )σ11  ( F  H )σ 22  2 H σ11 σ 22  2 Nσ12  σ 02


2 2 2

R0 R0 1 (1  2 R45 )( R0  R90 )
H , F , G , N
(1  R0 ) R90 (1  R0 ) (1  R0 ) 2 R90 (1  R0 )

La contrainte équivalente de Hill sera donc :

R0 (1  R90 ) 2 2 R0 (1  2 R45 )( R0  R90 ) 2


σ Hill  σ 0  σ11  σ 22  σ11 σ 22 
2
σ12
R90 (1  R0 ) (1  R0 ) R90 (1  R0 )

La déformation équivalente dans le plan de la tôle est :


12
  H33  G22 2  F11  H33 
2
 F11  G22 
2
2 2 
 Hill  F    G   H   12 
  FG  GH  HF   FG  GH  HF   FG  GH  HF  N 

Après certains développements on trouve la forme simplifiée :


12
 F 2  G22
2
 H33
2
2 2 
 Hill   11  12 
 FG  GH  HF N 

120
12
 (1  R0 )(R011
2
 R9022
2
 R0 R9033
2
) 2 R90 (1  R0 ) 
 Hill   122 
 R0 ( R0  R90  1) (1  2 R45 )(R0  R90 ) 

Pour la déformation isotrope R0  R90  R  1 , on trouve la déformation équivalente de Von Mises :

2
  (12  22  32 )
3

V.5.2. Critère de Hill non-quadratique (1979):


Le critère de Hill quadratique exprime une certaine anomalie de comportement pour certains nombre
d’alliages d’aluminium et surtout pour ceux qui possèdent des coefficients d’anisotropie R ≤1. Hill a
proposé des critères plus généralisés que le critère quadratique classique. Ces critères sont généralement
plus complexes et non quadratiques avec des paramètres d’anisotropie supplémentaires.
Le critère proposé par Hill (1979) correspond à un critère orthotrope applicable uniquement dans le cas où
les axes principaux (directions principales) des contraintes coïncident avec les directions d’orthotropie du
matériau. Dans ce cas, le critère s’écrit sous la forme suivante :

f ( ij )  f  2  3 g 3  1 h  1  2  a 2 1   2   3
m m m m

(V.44)
 b 2 2   3   1  c 2 3   1   2  2 0m
m m

Ou les paramètres (f, g, h, a, b et c) caractérisent l’anisotropie du matériau. Le coefficient m est aussi un


paramètre du modèle dont l’identification nécessite de disposer d’un essai combiné (traction éqibiaxiale ou
autres...). Ce coefficient doit être supérieur à l’unité pour assurer la convexité du critère. Tous ces
paramètres sont déterminés à partir des essais expérimentaux.

A partir de cette expression généralisée, cinq cas sont à distinguer pour permettre avec certaines valeurs de
ces coefficients d’anisotropie, de bien prédire le comportement anisotrope des matériaux. Si nous
considérons un essai de traction uniaxiale, Hill a montré que dans le cas isotrope transverse, le coefficient
d’anisotropie r s’écrit d’une façon générale à partir du critère sous la forme suivante :
( 2𝑚−1 +2)𝑎−𝑐+ℎ
𝑅= (2𝑚−1 −1)𝑎+2𝑐+𝑓
(V.45)

Tous ces cas sont écrits sous l’hypothèse de l’isotropie transverse, ou (a = b, f = g) et ils sont exprimés
pour un état de contraintes planes sous les formes suivantes :

Cas (1) : 𝑎 = 𝑏 = ℎ = 0 , 𝑓 = 𝑔
𝑚
𝑐 |𝜎1 + 𝜎2 |𝑚 + 𝑓 (|𝜎1 |𝑚 + |𝜎2 |𝑚 ) = 𝜎
Cas (2) : 𝑎 = 𝑏 , 𝑐 = 𝑓 = 𝑔 = 0

121
𝑚
𝑎(|2𝜎1 − 𝜎2 |𝑚 + |2𝜎2 − 𝜎1 |𝑚 ) + ℎ|𝜎1 − 𝜎2 |𝑚 = 𝜎 (V.46)

Cas (3) : 𝑎 = 𝑏 , 𝑓 = 𝑔 , 𝑐 = ℎ = 0
𝑚
𝑎(|2𝜎1 − 𝜎2 |𝑚 + |2𝜎2 − 𝜎1 |𝑚 ) + 𝑓 (|𝜎1 |𝑚 + |𝜎2 |𝑚 ) = 𝜎
Cas (4) : a = b = f = g = 0
𝑚
𝑐 |𝜎1 + 𝜎2 |𝑚 + ℎ|𝜎1 − 𝜎2 |𝑚 = 𝜎

Les quatre premiers cas sont originalement proposés par Hill (Hill 1979). Pour la condition de convexité.
Zhu et Lian (Lian et al 1989) ont montré que les cas (1), (2), et (3) conduisent à des fonctions non convexes,
pour plusieurs combinaisons de paramètres r et m alors que les cas(4) est convexes à condition que le
coefficient m > 1. Le cas (4) satisfaisant la condition de convexité à plusieurs applications industrielles pour
l’analyse des processus de la mise en forme des tôles.
Avec :
Cas (1) :
1 + 2𝑅 𝑅
𝑐= ; 𝑓=
1+𝑅 1+𝑅
Cas (2) :
1 2𝑚 + 1
𝑎= ; ℎ=1−
(1 + 𝑅)(2𝑚−1 − 1) (1 + 𝑅)(2𝑚−1 − 1)
Cas (3) :
𝑅 𝑅∙2𝑚+1
𝑎= (1+𝑅)(2𝑚−2 +2)
, 𝑓 =1− (1+𝑅)(2𝑚−2 +2)
(V.47)

Cas (4) :
𝑅 1+2∙𝑅
𝑐= ; ℎ=
2(1 + 𝑅) 2(1 + 𝑅)

II. Critère de F. Barlat (Yld2000-2d) :

Le critère Yld2000-2D est largement accepté comme l'un des plus approprié critères pour décrire le
comportement plastique de tôles d'aluminium (matériaux orthotropes). Barlat a introduit l’anisotropie en
utilisant deux transformations linéaires, la première transformation utilise le 1er terme 𝜙 ′ et la seconde 𝜙 ′′
l’équation avec l’exposant K du critère telle que k=8 pour les métaux CFC et que k=6 pour les métaux CC :

Φ  Φ  Φ  2 0
K
(1)

Φ   S1  S 2
K
(2)

Φ   2 S 2  S1  2 S1  S 2


K K
(3)

122
Ou : ( 𝑆 ′1 , 𝑆 ′ 2 )𝑒𝑡 (𝑆′′1 + 𝑆′′2 ) sont des valeurs principale des tenseurs des contraintes planes, transformés
linéairement qui sont obtenus à partir de déviateur des contraintes S et de tenseur de Cauchy de contrainte
𝜎 par :
  C11
 S11  
C12 0   s11    C11
 S11  
C12 0   s11 
 S    C  
C 22 0   s 22  ;  S    C  
C 22 0   s 22  (4)
 22   21  22   21
   0
 S12 0    s12 
C 66    0
 S12 0    s12 
C 66

On peut aussi utiliser :

S   C S  C T  L

S   C S  C T  L
La matrice T est introduite pour traduire le caractère déviatorique des tenseurs des vitesses de déformation
plastique :
 S11   2  1  1 0 0 0  11 
S   1  
 22   2  1 0 0 0   22 
 S 33  1  1  1 2 0 0 0  33 
    
 S13  3  0 0 0 3 0 0  13 
S  0 0 0 0 3 0  23 
 23    

 S12  
0 0 0 0 0 3   12 

Avec :

 2 1 1 0 0 0
 1 2 1 0 0 0
   2 3 1 3 0 
1  1 1 0 Plan 
0 
2 0 0
T      1 3 2 3 
tenseur isotrope (5)
3 0 0 0 3 0 0

 0 0 1 3

0 0 0 0 3 0
 

0 0 0 0 0 3

T permet de transformer le tenseur des contraintes  au tenseur deviatorique S. Dans le cas e orthotrope
des matériaux, la matrice de transformation linéaire L s’écrit :

 L11 L12 L13 0 0 0 


L L22 L23 0 0 0 
 21  L11 L12 0 
L 0  Plan 
0 
L32 L33 0 0
Lij   31    L21 L22
 0 0 0 L44 0 0 
 0 0 L66 
 0 0 0 0 L55 0 
 
 0 0 0 0 0 L66 

Avec : L1K  L2 K  L3K  0 pour k = 1, 2,3.

123
C11 C12 0   2 3  1 3 0   2C11 3  C11 3 0   L11 L12 0

 L  C T  C21 C22
      3 2C22
0 . 1 3 2 3 0    C22 
 3 0  L21   L22
 0 
  (6)
 0 0 C66   0 0 1 3  0 0    0
C66  
0 L66

  C 21
Avec : C12  0

   L11
 S11  
L12 0   xx 
    
S   L   S22
 L21

 
L22 0   yy 
 S12
   0 0    xy 
L66
 

C11 C12 0   2 3  1 3 0   2C11  C12  3 2C12  C11  3 0   L11 L12 0 


 L  C T  C21  0 . 1 3 2 3 0   2C21
 C22
  
  C22  3 2C22  C21  3 0    L21  0 
 L22

 0 0 C66   0 0 1 3  0 0    0
C66  
0 L66

S11   L11 L12 0   xx 


 
S   L  S22
   L21

 L22
 0   yy  (7)
S12   0 0    xy 
L66
 

Ou :  ij sont des contraintes et C , C , T , L, L sont des tenseurs déviateurs appropries (constantes de
matériau) appliqués dans le plan de la tôle (2D). On peut calculer les constantes des matériaux C11 , C 22  ,
C66  , C 22
 , C11 , C12 , C 21  et C66
 à partir des contraintes  0 ,  45 ,  90 , et  b plus les paramètres d’anisotropies
R0 , R45 , R90 et le coefficient d’anisotropie la traction biaxiale (  xx   yy ) dans le plan de la tôle du
laminage Rb   22  11 .

1 1
Les contraintes principales deviatoriques planes sont : S1, 2  ( S11  S22 )  ( S11  S22 )2  4S122
2 2

Donc pour les deux termes Φ , Φ  on peut donner les contraintes deviatoriques principales planes :

1 1
S1, 2    S22
( S11  )   S22
( S11  )2  4S12
2 (8)
2 2
1 1
S1,2    S22
( S11  )    S22
( S11  )2  4S12
2
2 2

Pour 𝑆 ′ Pour 𝑆 ′ ′
  C11
S11  S11  C12
 S 22   C11
S11  S11  C12
 S 22
 
  C 21
S 22  S11  C 22
 S 22   C 21
S 22  S11  C 22
 S 22 (9)
S   C  S S   C  S
 12 66 12  12 66 12

Il se réduit à une expression isotrope si les deux matrices C  et C  vont être égales au matrice d’identité I
pour que S   S   S (on retrouve le critère isotrope de Hershey). Parce que Φ dépend de S1  S 2
uniquement 3 coefficients dans C  . Il faut noter qu’il y’avait 10 coefficients d’anisotropie pour S’ et S’’ mais
124
seulement 3 sont indépendants dans S’ (donc, dans l’ensemble, on a seulement 8 coefficient indépendants,
puisque les deux constatantes C12  sont dépendamment liés aux coefficients C 11
 et C 21  . On pose donc
 et C 22
er ′
que C12  C 21
  0 , avec une nouvelle écriture du 1 terme𝜙 .

Le 1er terme 𝜙 ′ s’écrit :


K

 (C   C21
 ) S11  (C12
  C22
 ) S 22 
2
K
S1  S 2   S 22
 )  4S   2 S12
K
 ( S11 2 2
12  2  11   C66 2

 2 

On pose : C12  C 21
  0.

 C  S  C22
 S 22 
2
K
S1  S 2   S 22
 ) 2  4S12
2  2 S12
K
 ( S11  2  11 11   C66 2

 2 

La fonction Φ   S1  S 2
K
est :

 C  S  C22
 S 22 
2

Φ  S1  S 2  2 S122
K
 2  11 11   C66 (10)
 2 

Le 2eme terme 𝜙 ′′ s’écrit :

Φ   2 S 2  S1  2 S1  S 2


K K

K
1 1
2S 2  S1  ( S11
  S 22
 )  ( S11
  S 22
 ) 2  4S12
 2    S 22
 )    S 22
 ) 2  4S12
 2
K
 ( S11 ( S11
2 2

Utilisant les propriétés de la relation (4) :

2S1 S 2 
K 3
(C11  C 21 )S11  (C12  C 22 )S 22   1 (C11  C 21 )S11  (C 22  C12 )S 22 2  C 66 2 S122 (11)
2 2

Et
K
1 1
2S1 S 2   S 22
 )  ( S11
  S 22
 ) 2  4S12
 2    S 22
 )    S 22
 ) 2  4S12
 2
K
  ( S11 ( S11 ( S11
2 2

Utilisant les mêmes propriétés (4) :

2S1 S 2  (C11  C 21  ) S 22   (C11  C 21 )S11  (C 22  C12 )S 22 


3 1
 ) S11  (C12  C 22  S
K
 C 66
2 2 2
12 (12)
2 2

125
Φ  Φ  Φ  2 0 devient :
K
La fonction

K
K 3
(C11  C 21 ) S11  (C12  C 22 ) S 22  
 C  S  C 22
 S 22 
2

 2 S122 2
Φ  2  11 11   C 66  
 2  
1
(C11  C 21 ) S11  (C 22  C12 ) S 22 2  C 66 2 S122 (13)
2
K

 (C11  C 21  ) S 22   (C11  C 21 ) S11  (C 22  C12 ) S 22 2  C 66 2 S122


3 1
 ) S11  (C12  C 22
2 2

On pose :
  1
C11
C   
 1  C11  22 2


  4 5   3 
  C  1
 2 22 C11
 3
 3  2C 21  C11

  1

C  4 4   6 
2 4  2C 22   C12  22 3
  (14)
 2 5  2 C 
11  C 
21 C   2    
 6  2C12   C 22
  12 3 6 4

 
 7  C66    3   5 
2
C 21
  C   3
 8 66
C66
  7

    8
C66

Donc pour :

Φ  1S11   2 S 22   3 S11  2 4 S 22  2 5 S11   6 S 22 quand :  12  S12  0


K K K
(15)

Φ  2 7 S12   8 S12
K K
quand :  11   22  0

Les coefficients  1 ,  2 ....et  8 peuvent être identifiés à partir des caractérisations mécaniques de huit essais
tractions uniaxiales et biaxiales. Pour le cas isotrope : 1   2   3 .......... ....   8  1 et les matrices des
coefficients C  et C  ci-dessous, deviennent des matrices d’identité et par conséquent les transformations
linéaires des tenseurs deviatoriques sont ainsi égales S   S   S .

 1 0 0  4 5   3 2 6  2 4 0 

C    0  2 0 
1
; C   2 3  2 5 4 4   6 0 
3
 0 0  7   0 0 3 8 

Pour plus de commodité dans le calcul des paramètres de l'anisotropie, les coefficients de L et L
peuvent être exprimés comme suit :
.
126
2 
 0 0  L11   2 2 8 2 0  3 
 L11   3  L    0  4 

 L    1 0 0  1   12  1  1  4  4 4
 12   3 
  
L   L21  1   2  ; L    L21
    4  4  4 1 0  5 
  0 0   9  
  3    
 L22  2 8 2 2 0  6 
 L22   7 
 L66
   0
2
0  L66
   0 0 0 0 9  8 
 3 
0 0 1

Avec les expressions des contraintes deviatoriques en fonction de  11 ,  22 et  12 .

 2 11   22   33 2 1
S11    11   22
3 3 3

S  2 22   11   33  2   1 
 22 3 3
22
3
11


S  2 33   11   22  ( S  S )  trace S  0  S  S  S  0
 33 3
11 22 ij 11 22 33

S  
 12 12

S13   13

S 23   23

Identification des paramètres d’anisotropie


Système d’identification des coefficients du critère Yld2000-2d

Les coefficients  1 ,  2 ....et  8 peuvent être identifiés à partir des caractérisations mécaniques de huit essais
tractions uniaxiales et biaxiales. Le système de 8 équations qui donnent les 8 inconnues avec les
informations complémentaires sont citées dans le tableau 1.
K
 
f i   1 i   2  i   3  i  2 4  i  2 5  i   6  i  2 0   0
K K K
(16)
i 
K K K
M 2 2  4 72 3M 1  M 2 2  4 82 3M 1  M 2 2  4 82
K
 
f4     2 0   0 (17)
2 4 4   45 

K 2 K 2
g i  ( 1 q xi   2 q yi )( 1 i   2  i )  1 i   2  i  ( 3 q xi  2 4 q yi )( 3  i  2 4  i )  3  i  2 4  i
K 2
(18)
 (2 5 q xi   6 q yi )( 2 5  i   6  i ) 2 5  i   6  i 0

K
M 2 2 3 1 M 2 2 2K   0 
g 4  H1  M 1( H 2  L)  (L  H 2 )     0 (19)
M 2 2  4 72 2 2 M 2 2  4 82 (1  r 45)   45 

Donc on a trois équations pour chaque fi et gi correspond à i=1, 2, 3. Dans chaque équation, les valeurs
 i ,  i , q xi , q yi ,  i sont données dans le tableau 1 pour chaque valeur de l’indice i. les autres expressions
citées en f4 et g4 sont comme suit :

127
 1   2
M 2  3

Avec : M 1   3  2 4  2 5   6
 9
 2 5   6   3  2 4
M 2 
 3

et

  M  2  4 2 
K 1

H  K  2 7 
 1  2 
  
 K 2
  3M   M  2  4 2  3M   M  2  4 2
 
H 2  K 
1 2 8 1 2 8

4  4
  
 K 2
  3M   M  2  4 2  3M   M  2  4 2
L  K  1 2 8  1 2 8

  4  4
  

Mode Index i i i i qxi q yi


0° tension 1 2/3 -1/3 0 1  r0 2  r0
90° tension 2 -1/3 2/3  90 2  r90 1  r90
Balanced biaxial tension 3 -1/3 -1/3 b 2  rb 2  rb
Table 1: Input data needed to compute Yld2000-2d coefficients

Donc, nous avons huit équations pours huit inconnus 𝛼1 , 𝛼2 , 𝛼3 … … , 𝑒𝑡 𝛼8 , utilisant l’algorithme
numérique de type Newton-Raphson ou autre (la commande fsolve du matlab par exemple) pour résoudre
un système non linaire de huit équations avec une solution de initiale 𝛼0 de convergence à fin d’identifier
paramètres anisotrope 𝛼 du critère, puis pour récurrence on trouve 𝐶’ et𝐶’’.

128
Calcul des paramètres mécaniques 𝝈(𝜽) et 𝒓(𝜽) :

Cadre général
Le tenseur de contrainte dans le plan de la tôle est peut être présenté comme suit :

 xx  0
 E     yy 0 (20)
 0 0 0

L’étude du comportement mécanique de telles tôles se fait strictement dans le repère orthotrope du
matériau. La détermination des grandeurs mécaniques est effectuée à l'aide d’une matrice de passage,
présentant une invariance par une rotation quelconque autour d’un axe particulier, par exemple X3 (isotropie
transverse), selon le raisonnement suivant, soit P la matrice de passage du repère ‘échantillon’ au repère
‘orthotrope’ et P T sa matrice transposée :

cos  sin  0  cos sin 0


P   sin  cos 0 P   sin
T
cos 0 (21)
 0 0 1  0 0 1

On peut exprimer le tenseur des contraintes dans le repère orthotrope comme suit :

 cos sin 0  xx  0 cos  sin  0


 T  P  E P   sin
T
cos 0 
  yy 0  sin 
 cos 0
 0 0 1  0 0 0  0 0 1

  xx cos2    yy sin 2    sin 2  xx cos sin    yy sin  cos   cos 2 0  11  12 0


 
  xx cos sin    yy sin  cos   cos 2  xx sin 2    yy cos2    sin 2 0   12  22 0
 0 0 0  0 0 0

Le tenseur de contraintes dans le nouveau repère orthotrope s’écrit :

129
 11   x cos2    y sin 2    sin 2


 22   x sin    y cos    sin 2
2 2
(22)

  ( x   y ) sin cos   cos 2
 12

Le remplacement de ces valeurs dans le critère de Barlat Φ  Φ  Φ  2 0


K
aboutit à la nouvelle
expression :

K
K 3
(C11  C 21 ) S11  (C12  C 22 ) S 22  
 C  S  C 22
 S 22 
2

 2 S122 2
Φ  2  11 11   C 66  
 2  
1
(C11  C 21 ) S11  (C 22  C12 ) S 22 2  C 66 2 S122 (23)
2
K

 (C11  C 21  ) S 22   (C11  C 21 ) S11  (C 22  C12 ) S 22 2  C 66 2 S122


3 1
 ) S11  (C12  C 22
2 2

 Φ  Φ 
1/ K 1/ K
Φ 
Avec de nouveau le critère aura la forme suivante : f ( ij )   0      (24)
2  2 

Sollicitation uniaxiale du critère Yld2000-2d


Dans ce cas, les deux tenseurs de contraintes et de vitesse de déformations s’expriment par :

 xx 0 0  ( ) 0 0    xy 0
E   0 0 0   0 0 0 ( yy    0)  E   xy  yy 0  (25)
 0 0 0  0 0 0  0 0  zz 

On peut déduire la contrainte d’écoulement  ( ) par remplacement des équations (22) dans (23) tout en
tenant en considération du tenseur uniaxial (25) qui contient l’unique contrainte non nulle de traction
simple.

Calcul du r (𝜽) :
Du fait que la déformation plastique correspond à une transformation irréversible du matériau,
l'identification des lois de comportement associées introduit les principes de la thermodynamique postulant
l’existence d’un potentiel dissipatif f ( ij ) à partir duquel dérive une relation entre le tenseur taux de
déformation et le tenseur des contraintes, appelée loi d’écoulement :

f  ij 
ij     0 : Scalaire positif isotrope (26)
 ij

𝜀̇𝑦𝑦 𝜀̇𝑦𝑦
𝑟(𝜃) = =
𝜀̇𝑧𝑧 −(𝜀̇𝑥𝑥 + 𝜀̇𝑦𝑦 )

130
5. Références bibliographique :
- Tenseurs, Michel Maya centre d'étude et de recherche de l'Ecole nationale supérieure d'Arts et Métiers
de Cluny.
- Théorie générale Mécanique des Milieux Continus, B. NECIB Université MENTOURI Constantine
(2008- 2009)
-Introduction Mécanique des Milieux Continus (partie 1) Guilhem MOLLON, Université Joseph
Fourier –Grenoble
-Mécanique des milieux continus Nicolas MOËS. Ecole centrale de Nantes

- Mécanique des Milieux Continus déformables M. BOVIN, G.FANTOZZI, INSA de Lyon.


- Mécanique des Milieux Continus .Elasticité, J. RIEU, Ecole nationales supérieure des mines de Saint
Etienne 1980.
- Mécanique des Milieux Continus, F. Sidoroff, Ecole centrale de Lyon
-Etude de la plasticité et application aux métaux, B. Jaoul, Dunod -1965
- Mécanique des Milieux Continus, Samuel Forest, Michel Amestoy, Sabine Cantournet, Gilles
Damamme, Serge Kruch, Vincent Maurel, ECOLE DES MINES DE PARIS Année 2007–2008
- Cours de Mécanique des Milieux Continus, M. MAYA , Centre d'Enseignement et de Recherche de
CLUNY, Arts et Métiers ParisTech
- Théorie générale Mécanique des Milieux Continus, B. NECIB Université MENTOURI Constantine
(2008- 2009)

- Mécanique des Milieux Continus .Elasticité, H. KLÖCKER, Ecole nationales supérieure des mines
de Saint Etienne.ECANIQUE DES SOLIDESASTICITE
- Cours de Mécanique des Milieux Continus, M. MAYA , Centre d'Enseignement et de Recherche de
CLUNY, Arts et Métiers ParisTech
-Note de cours sur les Lois de comportment des matériaux. Christophe desrayaud. ENSM de Saint
Etienne.
- A treatise on the Mathematical Theory of Elasticity, A.E.H. Love, Dover, 1944
Comportement Mécanique des Matériaux, R. FORTUNIER, Ecole Nationale Supérieure des Mines
Saint-Etienne

Plasticité en mise en forme - Rappels de base, faits expérimentaux, Eric FELDER


École des Mines de Paris, technique de l’ingenoeur.M3002

Plasticité –Mise en forme, M. MAYA, Arts et metiers-Paristech- Centre d’enseignement et de recherche


Cluny (2008)

Introduction à la plasticité, Hervé Oudin, École Centrale de Nantes 2009

Plasticité et calcul à la rupture, Patrick de Buhan. 2007

Comportement Mécanique des Matériaux, Helmut KLÖCKER, Ecole des mines de Saint Etienne

Éléments de base des modèles rhéologiques, Mohssine MOUTEE, 2006, Université de LAVAL

131
De l’Elasto-plasticité au Calcul à la rupture, Jean SALENCON, Editions de l’école polytechnique

Caractérisation de l'alliage AA5754 pour la détermination d'un critère d'écoulement : OLIVIER


DION-MARTIN « Mémoire présenté à la Faculté des études supérieures de l'Université Laval dans le
cadre du programme de maîtrise en génie civil pour l'obtention du grade de maître h sciences (M.Sc.) »

Mechanics of Sheet Metal Forming Z. Marciniak The Technical University of Warsaw, Poland J.L.
Duncan, The University of Auckland, New Zealand S.J. Hu, The University of Michigan, USA, First
published by Edward Arnold, London, 1992 Second edition published by Butterworth-Heinemann 2002

132

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