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L’ALENA : un mariage de raison ?

Dès Les années 1960, l’intégration régionale se développe dans le monde. Dès 1957
avec la CEE, en Amérique latine, dès le Pacte andin est lancé en 1969 (il sera relancé en 1996
pour de venir la Communauté andine des nations).En 1989, l’APEC voit le jour (Asian Pacific
Economic Cooperation). Enfin les pays d’Amériques du Sud forment le Mercosur en
1991(Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay et Venezuela, Colombie, Equateur, Pérou, Bolivie
sont membres associés), prévoyant une union douanière puis un marché commun. Cette
vague d’intégration régionale incite les Etats-Unis à faire de même. En 1988, un accord de
libre –échange est signé avec le Canada. Il s’élargit au Mexique en 1992 et entre en vigueur
sous le nom dl’ALENA (Accord de libre échange nord-américain) en 1994. (TLC au Mexique et
NAFTA aux Etats-Unis). C’est ainsi le premier ensemble alliant deux pays du Sud et un pays
du Nord.

Pourquoi inclure le Mexique ? A qui cela profite-t-il ? L’ALENA est-il un mariage de raison ou un
simple mariage d’intérêts ?

I. L’ALENA : Un mariage de raison (parce qu’il fallait que cela se fasse)

A) Des points communs qui mènent au mariage : qui se ressemblent s’assemblent


Les Etats-Unis, le Mexique et le Canada sont les trois pays de l’Amérique du Nord,
séparés de l’Amérique latine par la Mésoamérique. Ils ont vécu une histoire
commune : colonisation par les Européens, guerre États-Unis Mexique (déclenchée
en 1845 après l’annexion du Texas par les USA). Le Canada n’a pas subi
l’expansionnisme américain mais a été l’objet du continentalisme, c'est-à-dire la
dépendance envers les Etats-Unis pour les matières premières.

B) Ce mariage était dans l’air du temps


La CEE en Europe, le Pacte andin puis le Mercosur en Amérique latine, il était temps
pour les pays d’Amérique du Nord de former leur propre union régionale.

C) Un accord minimaliste
Ni tarif extérieur commun, ni libre circulation des personnes, ni mécanismes de
redistribution interne et n’a aucun objectif politique. L’ALENA est un accord de
libre échange mais ce n’est pas un marché commun.
Contrairement à d’autres organisations régionales, à l’instar de L’UE, les échanges
entre les membres de l’ALENA sont encore faibles. Le Canada ne représente que
30% des échanges commerciaux des Etats-Unis, le Mexique seulement 12%.

II. Plus qu’un mariage de raison, une véritable union

A) Les intérêts américains sont profonds


Mexique = 1er producteur d’argent, 5e producteur de pétrole du monde, 10ème
producteur de gaz
Pour les USA, Le Mexique est un tampon migratoire (de nombreux migrants venant de
l’Amérique du Sud s’arrêtent au Mexique) et permet aux entreprises de bénéficier de la
proximité de la main d’œuvre bon marché des maquiladoras.
Mexique = une colonie balnéaire (Cancun, Acapulco …)
Mexique= un pont vers l’arrière cour
B) Les intérêts mexicains sont profonds
L’ALENA donne du corps à la Mexamerica (une « nation» à cheval sur la frontière
Mexique/Etats-Unis, faite d’un mélange culturel et d’une interdépendance
économique )
La création des maquiladoras depuis 1985 permet un rééquilibrage du territoire
mexicain (Mexico n’est plus le seul pôle attractif)
L’ALENA permet une croissance des IDE au Mexique
Le Mexique tire parti de la proximité de la puissance américaine

C) Un approfondissement de l’ALENA depuis 2006 montre que cette union est véritable
Le 1er juillet 2006, le Canada et les États-Unis ont mis en œuvre des mesures pour libéraliser
certaines des règles d’origine spécifiques de l’ALENA. Le 5 juillet 2006, le Mexique a mis en œuvre
des mesures semblables. Ces règles servent à déterminer si un produit peut faire l’objet d’un
traitement préférentiel au titre de l’ALENA. Les modifications ont pour objet la libéralisation des
règles d’origine visant les préparations de cacao, le jus de canneberges, les minerais, les scories et
les cendres, le cuir, le liège, certains produits textiles, les plumes d’oiseaux, le verre et les ouvrages
de verre, le cuivre et autres métaux et les téléviseurs et les instruments pour la régulation ou le
contrôle automatique.
Le 1er octobre 2009, de nouvelles modifications du même ordre ont été effectuées. Elles visent les
produits agricoles, les produits industriels, les biens de consommations et les produits de
combustible minéraux et d'huiles minérales, représentant plus de 140 milliards de dollars américains
en commerce trilatéral.

III. Peut-on aller plus loin qu’une communauté réduite aux acquêts ?
(Quand une union se fait sans contrat de mariage, on parle « communauté réduite aux
acquêts » : Chaque époux reste propriétaire de ses biens propres ; ce qui est acquis pendant
le mariage est en commun)

A) Une somme de conflits


Les hispaniques souffrent de discriminations aux USA
Le libéralisme américain connait des excès au Mexique (nombreuses privatisations,
tendance à la suppression totale des subventions agricoles)
Conflits Canada/USA sur les eaux du fleuve Saint Laurent et sur la souveraineté des
eaux de l’Arctique
Conflits concernant les cours céréaliers
Tensions concernant les migrations Canada/USA (les USA ont imposé l’obligation du
passeport pour le franchissement de la frontière commune, l’une des plus fréquentées
au monde, contre l’usage traditionnel de la simple pièce d’identité, et les Canadiens
craignent que cette obligation freine les échanges frontaliers et surtout le tourisme)
Le Canada a ratifié le Protocole de Kyoto et est sensible aux questions d’environnement
alors que jusqu’à Obama, les Etats-Unis y accordaient peu d’importance.

B) Des opposants à l’ALENA


2 des partis dominants au Mexique ont des visons différentes concernant l’ALENA. La
droite de Calderon veut consolider les termes du traité de L’ALENA et est favorable à
une ouverture du secteur des hydrocarbures, alors la gauche souhaite réviser les
termes du traité.
Les paysans indiens du Chiapas se sont révoltés plusieurs fois contre l’ALENA
En 2005, mouvement de mobilisation anti ALENA au Mexique
C) Un avenir hors de l’ALENA
Partenariats à l’extérieur (avec la Chine et l’Europe notamment)
Le Mercosur est une autre alternative pour le Mexique : depuis 2004, le Mexique
cherche à se rapprocher du Mercosur pour se défaire de l’ombre nord-américaine.
L’Asie et l’Afrique sont aujourd’hui pour les Etats-Unis des plus gros marchés que
l’Amérique latine.
L’avenir est aussi au renforcement du marché intérieur de chaque membre. (vague de
protectionnisme aux USA)

Conclusion :

L’initiative est née d’une volonté de rattraper la vague d’intégrations régionales, mais
elle s’avère être un moyen pour les Etats-Unis d’avoir une main mise sur le Mexique, si
bien que John Saxe Fernandez (auteur mexicain de "Terreur et Empire", 2006) définit
l’ALENA comme étant la « doctrine Monroe du XXI siècle »

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