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Département des Sciences Économiques

Filière des Sciences Économiques et Gestion


Parcours : Sciences Économiques
PROJET TUTORÉ

Une analyse quantitative de la nature des


déterminants du déficit budgétaire au Maroc

Présenté par : Encadré par :


NASHI Rafik Pr. EL ABBASSI Idriss

Soutenu devant le Jury composé de :

Pr. EL ABBASSI Idriss : Professeur de l’Enseignement Supérieur à la Faculté


des Sciences Juridiques, Économiques et Sociales – Agdal
Pr. EL MARHOUM Adil : Professeur de l’Enseignement Supérieur à la Faculté
des Sciences Juridiques, Économiques et Sociales – Agdal

Année Universitaire 2015-2016


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

Remerciements

Avant de commencer la présentation de ce


travail, on tient à exprimer notre profonde
gratitude et nos sincères et vifs
remerciements à notre respectueux et grand
professeur MR. EL ABBASSI Idriss qui n’a
pas cessé de nous encourager pendant la
durée du projet, ainsi pour sa grande
générosité en matière de formation et
d’encadrement.
Nos remerciements vont enfin, à toute
personne qui a contribué de près ou de loin à
l’élaboration de ce travail, à tous nos
professeurs enseignants, nos collègues qui
nous ont soutenu et guider pendant notre
parcours.

‘’ L’éducation a des racines amères, mais ses


fruits sont doux’’ Aristote.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page ii


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

Dédicace

Aucune dédicace ne peut être suffisante pour


exprimer nos gratitudes et notre sincère
remerciement pour toutes les personnes qui
ont été une lumière pour éclairer notre
chemin professionnel, que ce travail témoigne
de nos respects et gratitudes :
 A notre mère, la source de tendresse qui
nous a tenu la main et soutenu pendant
tout notre parcours scolaire;
 A notre père, notre source de force qui a
fait l’impossible pour nous aider;
 Nos frères et sœurs que nous aimant
énormément;
 Nos enseignants et collègues;
 Toutes les personnes qui nous ont
encouragé, aidé de près ou de loin
pendant toute la période de notre étude;

Qu’Allah vous garde et protège.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page iii


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

Sommaire
Remerciements ....................................................................................................................... i

Dédicace ................................................................................................................................ ii

Sommaire ............................................................................................................................. iii

Liste des tables ...................................................................................................................... v

Liste des graphiques et des figures..................................................................................... vii

Introduction générale ........................................................................................................... 1

Chapitre 1 : Finances publiques : cadre conceptuel et théorique. ..................................... 4

I. Les postes budgétaires : concepts fondamentaux. ......................................................................................................... 4

II. Les déterminants de la croissance de dépenses et des déficits publics : principaux fondements théoriques :........... 10
III. La décomposition des postes budgétaires : une revue de littérature théorique et empirique .................................... 18
Conclusion du chapitre 1 : ................................................................................................................................................ 25

Chapitre 2 : Etude analytique de l’évolution des postes budgétaires au Maroc sur la


période 1980 -2014.............................................................................................................. 26

I. Explication de l’évolution des recettes publiques : ...................................................................................................... 26


II. Explication de l’évolution des dépenses publiques : ................................................................................................... 42
III. Explication de l’évolution des soldes publics : .......................................................................................................... 55
Conclusion du chapitre 2 : ................................................................................................................................................ 59

Chapitre 3 : Etude économétrique des déterminants des postes publiques au Maroc. ... 61

I. Présentation des modèles globaux et analyse statistique de variables : ...................................................................... 61


II. Estimation des modèles relatifs au cas marocain : ..................................................................................................... 93

III. Analyse des résultats de l’estimation : la nature des déterminants de l’évolution des postes publiques au
Maroc……………………………………………………………………………………………………………………..102
Conclusion du chapitre 3 : .............................................................................................................................................. 108

Conclusion générale ......................................................................................................... 110

Références Bibliographiques ........................................................................................... 113

Table des matières ............................................................................................................ 114

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Liste des tables


Chapitre 1 : Finances publiques : cadre conceptuel et théorique.
Tableau 1: Synthèse de la structure administrative des postes publiques ......................... 7
Tableau 2 : variables macro-économiques auxquelles les divers postes de recettes
publiques sont supposés être reliés ................................................................................. 23
Tableau 3 : variables macro-économiques auxquelles les divers postes de dépenses
publiques sont supposés être reliés ................................................................................. 23

Chapitre 3 : Etude économétrique des déterminants des postes


publiques au Maroc.
Tableau 1 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série CAB. .................................... 66
Tableau 2 : Estimation du modèle 5 d’ADF pour la série CAB. .................................... 67
Tableau 3 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série CFM. .................................... 68
Tableau 4 : Estimation du modèle 5 d’ADF pour la série CFM. .................................... 69
Tableau 5 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série DCFM. ................................. 69
Tableau 6 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série DEPP. .................................. 71
Tableau 7 : Estimation du modèle 5 d’ADF pour la série DEPP. .................................. 72
Tableau 8 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série DDEPP. ................................ 72
Tableau 9 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série GI. ........................................ 74
Tableau 10 : Estimation du modèle 5 d’ADF pour la série GI. ...................................... 75
Tableau 11 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série DGI. ................................... 75
Tableau 12 : Estimation du modèle 5 d’ADF pour la série DGI. ................................... 76
Tableau 13 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série IMP-BS. ............................. 77
Tableau 14 : Estimation du modèle 5 d’ADF pour la série IMP-BS. ............................. 78
Tableau 15 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série DIMP-BS. .......................... 78
Tableau 16 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série INF. .................................... 80
Tableau 17 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série PIBR. ................................. 82
Tableau 18 : Estimation du modèle 5 d’ADF pour la série PIBR. ................................. 82
Tableau 19 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série PIBR. ................................. 83
Tableau 20 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série PIBR-HAB. ........................ 84
Tableau 21 : Estimation du modèle 5 d’ADF pour la série PIBR-HAB. ........................ 85
Tableau 22 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série DPIBR-HAB. ..................... 85
Tableau 23 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série RECP. ................................ 87
Tableau 24 : Estimation du modèle 5 d’ADF pour la série RECP. ................................ 88
Tableau 25 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série RECP. ................................ 88
Tableau 26 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série SBT. ................................... 90
Tableau 27 : Estimation du modèle 5 d’ADF pour la série SBT. ................................... 90
Tableau 28 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série DSBT. ................................ 91

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page v


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Tableau 29 : Estimation du modèle 5 d’ADF pour la série DSBT. ................................ 92


Tableau 30 : synthèse des tests de racine unitaire. ......................................................... 92
Tableau 31 : Estimation du modèle relatif aux recettes publiques. ................................ 93
Tableau 32 : Réestimation du modèle relatif aux recettes publiques. ............................ 94
Tableau 33 : Test d’autocorrélation des résidus du modèle relatif aux recettes publiques.
........................................................................................................................................ 96
Tableau 34 : Test d’homoscédasticité des résidus du modèle relatif aux recettes
publiques. ........................................................................................................................ 96
Tableau 35 : Estimation du modèle relatif aux dépenses publiques. .............................. 97
Tableau 36 : Réestimation du modèle relatif aux dépenses publiques. .......................... 97
Tableau 37 : Test d’autocorrélation des résidus du modèle relatif aux dépenses
publiques. ........................................................................................................................ 98
Tableau 38 : Test d’homoscédasticité des résidus du modèle relatif aux dépenses
publiques. ........................................................................................................................ 99
Tableau 39 : Estimation du modèle relatif au solde budgétaire global. .......................... 99
Tableau 40 : Réestimation du modèle relatif au solde budgétaire global. .................... 100
Tableau 41 : Test d’autocorrélation des résidus du modèle relatif au solde budgétaire
global. ........................................................................................................................... 101
Tableau 42 : Test d’homoscédasticité des résidus du modèle relatif au solde budgétaire
global. ........................................................................................................................... 101

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page vi


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Liste des graphiques et des figures


Chapitre 1 : Finances publiques : cadre conceptuel et théorique.

Figure 1 : croissance des dépenses publiques sous l’effet de déplacement ......................... 12

Chapitre 2 : Etude analytique de l’évolution des postes budgétaires au Maroc sur la


période 1980 -2014

Graphique 1: Evolution des recettes publiques. .......................................................................... 27


Graphique 2: Evolution de la structure des recettes publiques ............................................... 28
Graphique 3: Evolution de la structure des recettes fiscales ................................................... 29
Graphique 4: Evolution des composantes des recettes fiscales .............................................. 29
Graphique 5 : Evolution des recettes publiques. ......................................................................... 32
Graphique 6: Evolution de la structure des recettes publiques. .............................................. 33
Graphique 7 : Evolution de la structure des recettes fiscales. ................................................. 34
Graphique 8 : Evolution des composantes des recettes fiscales ............................................. 35
Graphique 9 : Evolution de la structure des recettes non fiscales .......................................... 36
Graphique 10 : Evolution des recettes publiques. ...................................................................... 37
Graphique 11 : Evolution de la structure des recettes publiques............................................ 38
Graphique 12: Evolution des composantes des recettes fiscales. ........................................... 38
Graphique 13 : Evolution de la structure des recettes fiscales ................................................ 39
Graphique 14 : Evolution de la structure des recettes non fiscales ....................................... 40
Graphique 15 : Evolution des dépenses publiques. .................................................................... 42
Graphique 16 : Evolution de la structure des dépenses publiques. ........................................ 43
Graphique 17 : Evolution des dépenses en biens et services. ................................................. 44
Graphique 18 : Evolution des dépenses en biens et services. ................................................. 45
Graphique 19 : Evolution des dépenses de compensation. ...................................................... 46
Graphique 20 : Evolution des dépenses d'investissement. ....................................................... 46
Graphique 21 : Evolution des dépenses publiques. .................................................................... 47
Graphique 22 : Evolution de la structure des dépenses publiques. ........................................ 48
Graphique 23 : Evolution des dépenses en biens et services. ................................................. 48
Graphique 24 : Evolution des dépenses d'intérêts de la dette. ................................................ 49
Graphique 25 : Evolution des dépenses de compensation. ...................................................... 50
Graphique 26 : Evolution des dépenses d'investissement. ....................................................... 50
Graphique 27 : Evolution des dépenses publiques. .................................................................... 51
Graphique 28 : Evolution de la structure des dépenses publiques. ........................................ 51
Graphique 29 : Evolution des dépenses en biens et services. ................................................. 52
Graphique 30 : Evolution des dépenses d'intérêts de la dette. ................................................ 53
Graphique 31 : Evolution des dépenses de compensation. ...................................................... 54
Graphique 32 : Evolution des dépenses d'investissement. ....................................................... 54
Graphique 33 : évolution des soldes budgétaires au Maroc. ................................................... 56

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NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

Graphique 34 : évolution des soldes budgétaires au Maroc. ................................................... 57


Graphique 35 : évolution des soldes budgétaires au Maroc. ................................................... 59

Chapitre 3 : Etude économétrique des déterminants des postes


publiques au Maroc.
Figure 1 : Stratégie séquentielle des tests de racine unitaire. .................................................. 65
Graphique 1 : Evolution du processus CAB et son correlogramme. .................................... 66
Graphique 2 : Evolution du processus CFM et son correlogramme. .................................... 68
Graphique 3 : Filtrage de la série DCFM en tendance et cycle à l’aide du filtre HP. ...... 70
Graphique 4 : Evolution du processus DEPP et son correlogramme. ................................... 71
Graphique 5 : Filtrage de la série DDEPP en tendance et cycle à l’aide du filtre HP. .... 73
Graphique 6 : Evolution du processus GI et son correlogramme. ......................................... 74
Graphique 6 : Evolution du processus IMP-BS et son correlogramme. .............................. 77
Graphique 7 : Filtrage de la série DIMP-BS en tendance et cycle à l’aide du filtre HP. 79
Graphique 8 : Evolution du processus INF et son correlogramme. ....................................... 80
Graphique 9 : Filtrage de la série INF en tendance et cycle à l’aide du filtre HP. ............ 81
Graphique 10 : Evolution du processus INF et son correlogramme. .................................... 81
Graphique 11 : Filtrage de la série DPIBR en tendance et cycle à l’aide du filtre HP. ... 83
Graphique 12 : Evolution du processus PIBR-HAB et son correlogramme. ...................... 84
Graphique 13 : Filtrage de la série DPIBR-HAB en tendance et cycle à l’aide du filtre
HP. ............................................................................................................................................................ 86
Graphique 14 : Evolution du processus RECP et son correlogramme. ................................ 87
Graphique 15 : Filtrage de la série DRECP en tendance et cycle à l’aide du filtre HP. .. 89
Graphique 16 : Evolution du processus SBT et son correlogramme. ................................... 89
Graphique 17 : Représentation de la distribution des résidus du modèle des recettes
publiques. ............................................................................................................................................... 95
Graphique 18: Représentation de la distribution des résidus du modèle des dépenses
publiques. ............................................................................................................................................... 98
Graphique 19 : Représentation de la distribution des résidus du modèle du solde
budgétaire global. ............................................................................................................................... 100

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page viii


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Introduction générale
Au cours du 19ème siècle et jusqu’à la première guerre mondiale, l’activité économique et
sociale a été prédominée par la prérogative des mécanismes du marché et l’initiative privée, et
durant cette phase les finances de l’Etat classiques étaient dominées par l’idée de neutralité
budgétaire car pour cette conception, l’Etat gendarme devait se tenir en dehors de l’activité
économique et exerce une action assez légère et neutre que possible.

A partir de la deuxième guerre mondiale et sous l’impulsion de la théorie keynésienne, l’Etat


devient un véritable acteur économique et la politique budgétaire apparait comme un
instrument puissant de la politique économique. Cette politique d’inspiration keynésienne a
joué un rôle important dans la croissance des années des « trente glorieuses » et elle a montré
son efficacité tout au long de cette phase, mais à partir du début des années 70 avec le
ralentissement de la croissance économique, l’accroissement de l’inflation et l’aggravation
des déséquilibres externe. Cette politique a été remise en cause et les finance publiques sont
devenues l’objet de nombreuses critiques non seulement à cause de l’inefficacité de la
politique mais aussi du fait des conséquences vicieuses liées aux modalités de financement
des déficits budgétaires notamment le financement par l’endettement public.

En effet, puisque tout déficit se termine par une dette, il s’agit de en quelque sorte de
confronter les thèses classiques qui fustigent l’existence d’un déficit budgétaire en dehors de
certaines circonstances comme les guerres par exemple, aux prises de position keynésiennes
qui sont plutôt favorables à l’utilisation de ce déficit budgétaire par l’Etat pour négliger la
contrainte d’équilibre intertemporel par le biais de l’endettement.

Pour les économistes classiques, le déficit public est prohibé puisqu’il engendre un
endettement public qui est lui-même un coût pour les générations futures ou présentes d’où la
nécessite d’enlèvement de la pression fiscale afin de rembourser l’endettement qui découle de
ce déficit.

Ainsi, selon J.B Say un déficit budgétaire, utilisé pour financer les travaux publics, offre un
débouché aux capitaux privés qui auraient pu être gaspillés par leurs détenteurs sous forme de
consommations ou de dépenses inutiles.

Dans ce sens, en tant que défendeur de la redistribution, Keynes recommande l’affectation des
fonds du déficit budgétaire même à des dépenses de transfert, quitte à les rembourser sur la
base d’une richesse accrue au travers de l’offre de titres intéressants aux épargnants, ce qui
n’est pas censé obérer tant les générations présentes que futures.

De ce fait, le développement des déficits budgétaires dans les Pays En voie de Développement
(PED) trouve son origine dans les guerres mondiales, les sécheresses et les chocs pétroliers
qui poussèrent les gouvernements de ces pays à épuiser leurs ressources potentielles de
financement et recourir ainsi, à l’endettement extérieur pour financer ces déficits, suite à cette

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situation les pays en voie de développement se sont trouvés enfermés dans cercle vicieux
d’endettement.

Cette situation a obligé la majorité des Pays En voie de Développement de vivre, depuis le
début des années 80, l’heure des programmes d’ajustement structurel dirigés par la Banque
Mondiale (BM) et le Fonds Monétaire International (FMI). Les axes fondamentaux de ces
programmes étaient généralement constitués de la régulation de la demande globale, de la
libéralisation des prix, de la privatisation et de la libéralisation commerciale.

Le Maroc, en tant que Pays En voie de Développement, ne fait pas une exception par rapport
à ses voisins. Dans ce pays, les déficits budgétaires sont graves et ils sont devenus successifs
et structurels, surtout à partir du milieu des années 70. Ni le plan de pause et de réflexion
adopté à la fin des années 70, ni le Plan d’Ajustement Structurel (PAS) entrepris durant la
période 1983-1992 n’ont permis un assainissement durables des finances de l’Etat permettant
une adéquation à long terme entre les recettes et les dépenses publiques.

Le solde budgétaire, étant donné qu’il est un outil qui conditionne la stabilité
macroéconomique du pays, du fait qu’il impact les grandeurs du carré magique de Nicholas
Kaldor à savoir : la croissance économique, la balance des paiements, le niveau général des
prix,… Il est nécessaire de maîtriser son évolution, et cette maîtrise implique la connaissance
des causes qui sont à l’origine de cette évolution.

Parfois, on entend que le déficit budgétaire au Maroc est dû à une mauvaise gestion de
l’argent publique, mais les élus mettent d’importants déficits publics sur le compte des
conditions économiques qui se dégradent, tandis qu’ils attribuent les déficits modestes et les
excédents bien sûr à des politiques publiques efficaces.

Alors, peut-on dire que le déficit budgétaire au Maroc est totalement dû à une mauvaise
conjoncture économique ? Est-il la conséquence directe d’une insuffisance des recettes
publiques ou bien d’une mauvaise gestion des dépenses publiques ?

De manière globale, le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Ou bien encore, quelle
est la nature des déterminants du déficit budgétaire au Maroc ?

Ces questions générales peuvent être subdivisées en sous-questions de recherche de la


manière suivante :

Qu’est-ce que le concept de déficit budgétaire ? Quels sont les concepts liés à ces derniers ?
Quels sont les indicateurs d’appréciation de la position budgétaire d’un pays ?

Pourquoi y-a-il une accumulation des déficits publics dans la majorité des pays ? Quels sont
les déterminants de l’évolution des postes publics dans un pays donné et au Maroc en
particulier ? Quelle est la nature de ces déterminants pour le cas marocain ?

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 2


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Afin de répondre à ces questions, la présente note a pour objectif principal d’étudier
l’évolution des postes publics au Maroc, ainsi que de déterminer les déterminants principaux
de de cette évolution et enfin d’analyser la nature de ces déterminants, c’est-à-dire s’ils sont
endogènes ou exogènes.

En essayant d’atteindre cet objectif, nous adopterons en premier lieu une approche descriptive
d’analyse de l’évolution des postes publiques ainsi que l’analyse des déterminants de cette
évolution. Ensuite nous adopterons une approche empirique basée sur l’estimation d’une
fonction de comportement des soldes publics face à leurs principaux déterminants.

En vertu de ce qui précède et afin d’atteindre l’objectif cité ci-dessus et de répondre aux
questions cités précédemment, notre travail est organisé sous forme de trois chapitres et
chacun de ces chapitres est subdivisé en trois sections.

Dans un premier chapitre, nous présenterons le cadre conceptuel, théorique et empirique


relatif à notre sujet. Dans un second chapitre, nous analyserons l’évolution des postes
publiques au Maroc ainsi que les déterminants principaux de ces évolutions. Et enfin, dans un
dernier chapitre, nous allons essayer d’élaborer un modèle de comportement des postes
publiques face à leurs principaux déterminants ainsi que l’analyse de la nature de ces
variables.

Ainsi, dans le premier chapitre nous tenterons tout d’abord de de définir les concepts
fondamentaux relatifs à la position budgétaire d’un pays. Ensuite nous présenterons les
principaux travaux théoriques qui ont tenté d’expliquer l’évolution des dépenses et des
déficits publics. Et enfin, nous allons présenter également les principaux travaux théoriques et
empiriques relatifs à la décomposition de l’évolution des postes budgétaires et l’analyse de
leurs déterminants.

Dans le second chapitre, nous analyserons en premier lieu l’évolution des recettes publiques
et les déterminants principaux de cette évolution. Ensuite celle des dépenses publiques et ses
déterminants principaux. Et enfin, en combinant les deux évolutions précédentes, nous
analyserons l’évolution des soldes publiques au Maroc ainsi que les déterminants principaux
de cette évolution.

Et enfin, le dernier chapitre sera consacré à l’élaboration d’un modèle de comportement relatif
aux recettes publiques, aux dépenses publiques et au solde budgétaire global face à leurs
principaux déterminants. Dans ce chapitre, nous présenterons, en première section, les
modèles à estimer et les variables choisies. La deuxième section sera consacrée à l’analyse
statistique des variables choisies et l’estimation des modèles présentés précédemment. Et
enfin, la dernière section sera consacrée à l’analyse des résultats obtenus et la nature des
variables jugées pertinentes dans l’explication de l’évolution des soldes budgétaires au Maroc,
ce qui va nous permettre de répondre à la problématique principale de ce travail.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 3


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Chapitre 1 : Finances publiques : cadre conceptuel et


théorique.
Le solde budgétaire, étant donné qu’il est un outil qui conditionne la stabilité
macroéconomique du pays, du fait qu’il impact les grandeurs du carré magique de Nicholas
Kaldor à savoir : la croissance économique, la balance des paiements, le niveau général des
prix,… Il est nécessaire de maîtriser son évolution, et cette maîtrise implique la connaissance
des causes qui sont à l’origine de cette évolution.

Dans ce chapitre nous examinerons en premier lieu, les concepts fondamentaux qui nous
semblent primordiales pour la compréhension de l’intérêt de ce sujet. Ensuite dans une
seconde, section nous présenterons l’ensemble des travaux théoriques qui ont tenté
d’expliquer l’évolution des postes publiques. Et enfin, dans sa troisième section ce chapitre
abordera la problématique de la décomposition des postes budgétaire, cette présentation
traitera l’ensemble des travaux théoriques et empiriques appliquées dans cette optique ainsi
que celles appliquées au cas marocain.

I. Les postes budgétaires : concepts fondamentaux.


En ce qui concerne les soldes budgétaires on distingue ceux qualifiés de soldes effectifs ou
observés et ceux qui seulement théoriques :

1) Les dépenses et les recettes publiques :

1.1) Les recettes publiques :

Le concept de recettes correspond à toutes les transactions qui renforcent les avoirs, et donc la
richesse des administrations publiques. Il s’agit plus simplement des ressources mobilisées
sans contrepartie directe ou équivalente. Ainsi, les recettes d’emprunts ne sont pas des
recettes. De même, les organismes internationaux ne classifient pas les produits de la
privatisation en tant que recettes publiques courantes car ces produits ne constituent en fait
que le remplacement d’un actif réel en un actif financier correspondant aux liquidités perçues.
Dans le même sens d’idées, la vente d’un actif non financier ne constitue pas une ressource.

Dans le du Maroc, au niveau de la situation des charges et ressources du Trésor, les recettes
sont considérées tout en introduisant la notion du solde budgétaire hors recettes de
privatisation qui exclut la vente d’actifs financiers.

L’article 11 de la loi organique des finances 130-13 stipule que : « Les ressources de l'Etat
comprennent:

 les impôts et taxes;


 le produit des amendes;

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 4


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 les rémunérations de services rendus et les redevances;


 les fonds de concours, dons et legs;
 les revenus du domaine de l'Etat;
 le produit de cession des biens meubles et immeubles;
 le produit des exploitations, les redevances et les parts de bénéfices ainsi que les
ressources et les contributions financières provenant des établissements et entreprises
publics;
 les remboursements de prêts et avances et les intérêts y afférents;
 le produit des emprunts;
 les produits divers. »

Ces ressources de l’Etat doivent être prévues et autorisées dans la loi de finances de l’année
où elles sont présentées dans la première de la composante budgétaire concernée : Budget
Général (BGE), Compte Spécial de Trésor (CST) ou Service de l’Etat Gérée de Manière
Autonome (SEGMA).

1.2) Les dépenses publiques :

Les dépenses publiques correspondent à toutes les transactions qui diminuent les avoirs, et
donc la richesse des administrations publiques. Ainsi, le remboursement en principal de la
dette ne constitue pas une dépense alors que les charges d’intérêts de la dette sont des
dépenses effectives occasionnées par l’endettement.

Concernant les investissements directs de l’Etat, ils ne devraient pas être considérés comme
des dépenses (acquisition d’actifs non financiers) qu’à hauteur des charges correspondant à
l’année. Il faudrait pour ce faire, identifier une consommation du capital fixe, comme dans la
pratique privée qui correspondrait à l’amortissement de la valeur des immobilisations. A
défaut de pouvoir identifier cet amortissement, toutes les charges d’investissement sont
considérées comme des dépenses.

L’article 12 de la loi organique des finances 130-13 stipule que : « Les charges de l'Etat
comprennent:

 les dépenses du budget général;


 les dépenses des budgets des services de l'Etat gérés de manière autonome;
 les dépenses des comptes spéciaux du Trésor. »

Cet article est complété par l’article 13 qui stipule que : « Le budget général comporte deux
parties: la première partie concerne les ressources et la seconde est relative aux charges. Les
ressources du budget général comprennent les ressources visées à l'article 11 ci-dessus. Les
charges du budget général comprennent les dépenses de fonctionnement, les dépenses
d'investissement et les dépenses relatives au service de la dette publique. »

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 5


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2) Les soldes budgétaires effectifs :

Parmi les soldes effectifs on distingue le solde budgétaire global, le solde primaire et le solde
ordinaire.

2.1) Le solde budgétaire global :

L’équilibre des finances publiques est décrit par le solde budgétaire de l’Etat, qui est un
solde global consolidé résultant de la somme des recettes globales du trésor diminué de
l’ensemble de ses dépenses y compris les dépenses d’investissement (recettes totales –
dépenses totales). Le Trésor a un solde budgétaire excédentaire si les recettes sont
supérieures aux dépenses (excédent budgétaire ou solde budgétaire positif) et un déficit
budgétaire si les recettes sont inférieures aux dépenses (déficit budgétaire ou solde
budgétaire négatif). Ainsi, le déficit budgétaire est la situation dans laquelle les recettes de
l'Etat (impôts et charges sociales) sont inférieures à ses dépenses (administration, éducation,
dépenses sociales...) au cours d'une année. C'est donc un solde négatif . De même le
solde budgétaire s’écrit comme suite :

2.2) Le besoin de financement :

Le besoin de financement (BDF), ou déficit de caisse, est égal au déficit budgétaire global
auquel s’est ajouté les fonds réservés, appelés aussi les arriérées de paiement. Ces derniers
sont composés des sommes ordonnées dont le paiement a été reporté aux fin d’allègement du
déficit de caisse ou de trésorerie. Le besoin de financement dégagé est égal au déficit
budgétaire global base de paiement, c’est-à-dire par la différence entre les ressources
réellement encaissées et les dépenses réglées.

2.3) Le solde primaire :

Le solde primaire correspond au solde budgétaire à l’exclusion des charges d’intérêts de


la dette publique avec i le taux d’intérêt, b-1 le stock de la dette publique (généralement
le 31 décembre de l’année précédente) et les dépenses primaires (dépenses hors intérêts).
Ainsi le solde primaire est donné par la formule suivante :

Lorsqu’un pays est fortement endetté et qu’il cherche à réduire son déficit budgétaire, il lui
dégager un solde primaire largement excédentaire pour compenser le poids élevée des intérêts
dans le déficit budgétaire.

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2.4) Le solde courant ou ordinaire :

Le solde ordinaire est la différence entre les recettes et les dépenses ordinaires (y
compris les intérêts de la dette). Ainsi le solde ordinaire s’écrit comme suit :

La règle d’or des finances publiques pose la condition que le solde ordinaire soit équilibré de
manière à ce que le déficit ne soit possible que pour financer l’investissement public .

Si le solde ordinaire est équilibré , alors l’emprunt ne couvre que


les dépenses d’investissement . C’est une règle de bonne gestion, selon
laquelle les gouvernements empruntent seulement pour financer des dépenses, qui donneront
lieu à des revenus futurs et qui permettront ainsi de rembourser l’emprunt.

Tableau 1: Synthèse de la structure administrative des postes publiques


LES RECETTES PUBLIQES
1- RECETTES ORDINAIRES
1- RECETTES ORDINAIRES hors Privat.
1.1- Recettes fiscales
Impôts directs
Impôts indirects
Droits de douane
Enregistrement et timbre
1.2- Recettes non fiscales
Monopoles
Autres recettes
Privatisation
1-3- Recettes de certains CST
2- DEPENSES TOTALES
2- DEPENSES ORDINAIRES
2.1- Biens et services
Personnel
Autres biens et services
2.2- Intérêts de la dette
Intérieure
Extérieure
2.3- Compensation
SOLDE ORDINAIRE
3- INVESTISSEMENT
4- Solde des comptes spéciaux du Trésor
DEFICIT/EXCEDENT GLOBAL
6- VARIATION DES ARRIERES
7- BESOIN/EXCEDENT DE FINANCEMENT
Source : Situation des charges et des ressources du Trésor.

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3) Les soldes budgétaires théoriques : le solde conjoncturel


et le solde structurel

Le solde budgétaire de l’Etat peut être décomposé en deux soldes :

 Le solde cyclique ou conjoncturel, qui reflète l’influence du cycle économique sur le


solde budgétaire, c'est-à-dire l’influence des fluctuations de la production autour de
son niveau potentiel ;
 Le solde structurel, qui est le solde corrigé des effets du cycle économique sur le
budget, c'est-à-dire la composante du solde budgétaire qui n’est pas influencée par le
cycle économique, mais par la politique budgétaire discrétionnaire du gouvernement.

Ainsi le solde budgétaire est exprimé comme suit :

( )

Où le terme ( ) est l’output gap (écart de production) exprimé en pourcentage du PIB


potentiel (PIB en plein emploi), qui un indicateur du cycle économique. Si l’output gap est
positif, alors l’économie fonctionne au-dessus de son niveau potentiel (bonne conjoncture
économique), et s’il est négatif, alors l’économie fonctionne en-dessous de son niveau
potentiel (mauvaise conjoncture économique). Le coefficient est l’élasticité du solde
budgétaire à l’output gap. C’est une mesure de la sensibilité du budget au cycle économique.

Le terme ( ) est donc le solde cyclique. Ce dernier est fortement dépendant de manière
positive de la position de l’output gap et donc le coefficient est positif.

Le solde structurel est généralement utilisé pour apprécier l’orientation de la politique


budgétaire, c'est-à-dire évaluer le caractère expansionniste ou restrictif d’un déficit budgétaire
selon les conditions cycliques, qui résultent de mesures prises par les pouvoirs publics. Il
permet également de mesurer l’effort accompli par les pouvoirs publics au cours d’une phase
de réduction des déficits publics (de consolidation budgétaire).

4) Les stabilisateurs automatiques : outils de renforcement


de la dépendance du solde budgétaire de l’activité
économique

Les stabilisateurs automatiques sont des recettes ou des dépenses qui varient au cours du cycle
économique, et ont ainsi des effets contra-cycliques sur les recettes et les dépenses publiques
sans intervention des autorités. Ils ont pour effet d’amortir les chocs économiques.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 8


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Au contraire d’une politique budgétaire volontariste, qui amène les autorités à choisir
d’accroître ou de diminuer le déficit budgétaire, les stabilisateurs automatiques amorcent les
changements souhaités au budget sans intervention humaine.

En effet, il y a deux notions de stabilisateurs automatiques :

 La réaction spontanée des composantes du budget (dépenses et recettes) aux variations


du PIB et de ses composantes; il s’agit là de la sensibilité cyclique du budget, qu’on
appelle parfois taille des stabilisateurs automatiques.
 L’impact de cette variation du budget sur les variations du PIB et de ses composantes ;
il s’agit là du jeu des stabilisateurs automatiques.

3.1) La taille des stabilisateurs automatiques :

Lorsqu’une diminution de la croissance du PIB provoque une moindre augmentation des


revenus, voir du chômage, certaines dépenses publiques augmentent et certaines recettes
publiques diminuent, et ce automatiquement sans que l’Etat ait modifié ses décisions de
dépenses ou de recettes. Du côté des dépenses il s’agit essentiellement des allocations de
chômage1 et dépenses des caisses de stabilisation des prix. Du côté des recettes, il s’agit de
certaines recettes fiscales dont l’assiette et le rendement varient automatiquement avec
l’activité économique, telles que les recettes de la TVA qui dépendent de la consommation,
les recettes d’impôt sur le revenu2 et de cotisations sociales qui dépendent des rémunérations
versées, ou les recettes d’impôt sur les sociétés qui dépendent des bénéfices des entreprises.
Le ralentissement de la croissance économique provoque ainsi une détérioration automatique
d’une partie du solde budgétaire à politique budgétaire discrétionnaire donnée. A l’inverse,
une accélération de l’activité économique se traduit par une amélioration d’une partie du solde
budgétaire. Cet impact de l’activité économique sur le budget se fait essentiellement du côté
des recettes.

L’inflation a également un impact sur le budget, en se traduisant par une hausse des recettes
de TVA ou d’IS, qui est plus forte que celle des dépenses de consommations intermédiaires,
de rémunérations de personnel et de prestations sociales, si ces dernières ne sont pas indexées
sur l’inflation anticipée. Si non, un taux d’inflation est élevé engendre une augmentation
proportionnelle des dépenses publiques indexées sur l’inflation. C’est parfois le cas des
salaires et des prix des biens et services. En général, les salaires et les prestations sociales sont

1
Les décaissements de l’assurance chômage augmentent lorsque l’économie ralentit, ce qui amortit la baisse du
revenu disponible de la population.

2
En vertu d’un système d’impôt progressif, à savoir un système dans lequel l’élasticité de l’impôt au revenu est
supérieure à l’unité, la hausse des recettes fiscales est supérieure à celle du PIB, et il suit que le revenu après
impôt progresse à un rythme inférieur à celui du PIB. Cela a pour effet de freiner la hausse de la demande des
consommateurs. Un tel régime fiscal a l’effet d’un stabilisateur automatique en ce sens qu’il ralentit
systématiquement une économie menacée de surchauffe. Un système d’impôt progressif a l’effet contraire en
période de récession : lorsque le revenu chute, les recettes fiscales diminuent relativement plus, laissant aux
contribuables un revenu disponible après impôts supérieur.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 9


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indexés sur l’inflation anticipée, de sorte que dans le cas d’un choc inflationniste non anticipé,
les recettes augmentent automatiquement mais pas les dépenses, et le solde budgétaire
s’améliore.

3.2) Le jeu des stabilisateurs automatiques :

La variation spontanée du solde budgétaire à l’activité économique amortit elle-même, en


retour, les fluctuations de l’activité économique. Dans le cas d’un ralentissement de l’activité
économique, qui se traduit par une baisse de la production , de la consommation , et de
l’investissement , la hausse des dépenses publiques et la baisse des prélèvements
obligatoires atténuent la baisse de la consommation et des revenus d’activité parce
qu’elles atténuent la diminution des revenus disponibles , ou sans elles, ces
derniers diminueraient. Ces stabilisateurs budgétaires automatiques ont donc bien un rôle
conta-cyclique (ils fonctionnent à l’inverse dans une période d’expansion de l’économie) :

⇒ ⇒ ⇒ ⇒ ⇒

Les stabilisateurs automatiques ont ainsi tendance à accroître les déficits budgétaires ou à
diminuer les excédents budgétaires pendant les récessions et, inversement, à réduire les
déficits budgétaires ou à accroître les excédents budgétaires en cas de croissance économique
plus forte que prévu, sans que le gouvernement intervienne.

II. Les déterminants de la croissance de dépenses et


des déficits publics : principaux fondements
théoriques :

1) Des explications non keynésiennes des déficits


budgétaires basées sur la demande :

1.1) La loi de Wagner :

L’analyse de Wagner part du constat que dans les pays en voie de développement (PED)
occidentales du XIXe siècle, marqués par une croissance de la population et du revenu par
habitant , les dépenses publiques croissent plus vite que l’activité économique
globale. La régularité de cette tendance en Europe l’amène à qualifier cette observation
empirique de loi : l’élasticité des dépenses publiques par rapport au PIB par habitant est
supérieure à l’unité pour les principaux pays de ce continent.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 10


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De manière formalisée, cette loi s’écrit comme suit :


Avec ⁄ l’élasticité des dépenses publiques par rapport au PIB par habitant.

Trois explications ont été fournies pour la valeur de cette élasticité :

 La première repose sur l’importance croissante des dépenses de fonctionnement :


l’industrialisation conduit à une complexité de l’activité économique exigeant des
formes nouvelles d’organisation de la vie collective provoquant des dépenses accrues
pour l’administration générale, la police, l’armée, les renseignements généraux, les
services secrets… bref pour les activités régaliennes de l’Etat-gendarme.
 La deuxième justification invoque le besoin de services collectifs nécessaires à la
formation du capital humain (culture, éducation de base, formation des travailleurs,
action sociale, santé) indispensables au renforcement de l’industrialisation et de la
croissance.
 Enfin, l’industrialisation nécessite des changements technologiques et demande des
investissements d’une grande importance telle que seule l’Etat est en mesure de les
effectuer (infrastructures, réseaux ferroviaires...).

1.2) L’effet de déplacement de PEACOCK et WEISEMEN:

Au-delà de l’aspect normatif et de la question de la mesure des services publics, PEACOCK


et WEISEMEN, en s’intéressant au cas de la Grande-Bretagne, pour expliquer la relation
dépenses publiques et PIB. Ils ont souligné que l’analyse de Wagner néglige l’influence
exercée sur les dépenses publiques par les risques de guerre, les conflits sociaux, les crises
politiques, les chocs durables (de productivité, de chômage…) ; leur contribution
complémentaire met en lumière le concept d’effet de déplacement. Pour eux, lorsque ces
événements historiques se produisent, il est remarqué une augmentation considérable du
rapport des dépenses publiques au PIB et à l’avenir il ne faut pas s’attendre une basse
significative d’un tel rapport permettant de revenir à la situation initiale.

Leur analyse est basée sur trois arguments :


 Tout d’abord, toute dépense publique est assortie d’une contrainte de financement
associée aujourd’hui ou demain à l’impôt et elle ne peut être illimité en montant : il
existe une charge fiscale maximale tolérable par les contribuables.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 11


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 Ensuite, il est acceptable que les projets d’augmentation notable des dépenses
publiques en période d’absence de crise se heurtent à la résistance de la population à
l’égard l’accroissement de la charge fiscale correspondante. Par contre, les pouvoirs
publics arrivent à convaincre les citoyens de l’utilité d’une augmentation des dépenses
publiques en période excessivement troublée et l’effet de déplacement est constaté :
les modalités diverses de financement y compris la taxe inflationniste sont mobilisées
et les montants des dépenses, de l’impôt, de l’emprunt augmentent sensiblement.
 Enfin le calme revenu, les dépenses publiques se réduisent peut et ne rejoignent plus
leur niveau initial.

BIRD complète la théorie de l'effet de déplacement, en annonçant une évolution contrainte


par un effet de Cliquet. L'effet de cliquet impliquerait le maintien des dépenses publiques
inhabituelles caractérisant l'effet de déplacement en périodes de crises ou de guerre. Le
rythme de dépenses inhabituelles se maintient même après le retour à une période économique
stable ; les dépenses stratégiques militaires ou spécifiques de relance se transformant dès lors
en nouvelles dépenses sous forme de transferts supplémentaires.

Sur le plan graphique, la thèse se résume comme suite :

Figure 1 : croissance des dépenses publiques sous l’effet de déplacement


Dépenses
publiques Choc

Choc

Stabilisation

Temps

Source : G.Semedo, M.Besnafa, L.Gautier, « Economie des finances publiques », Edition


Ellipses , 2010, page 268.

1.3) La thèse de l’électeur médian :

Pour expliquer la croissance des dépenses publiques, la thèse de l'électeur médian peut être
vue selon deux formes :

1.3.1) Demande de bien public par l’électeur médian :

Il est communément admis que le gouvernement a le rôle de fournir les biens publics et de
participer à évincer les économies externes et que chaque citoyen a une demande pour le bien
public. Selon la théorie du votant médian qui revient à Black, c'est la demande des électeurs

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 12


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possédant le revenu médian (revenu divisant la population en deux groupes égaux) qui
détermine le niveau des dépenses publiques.

PELTZMAN, quant à lui appuie sur l'importance du votant médian, c'est-à-dire les classes
moyennes qui ont tendance à utiliser des mécanismes politiques en vue d'augmenter la
production des biens publics collectifs, puisque ceux-ci les favorisent plus que ne les frappent
leurs contreparties fiscales3. Dans cette situation, la diminution des inégalités sociales et la
croissance des classes moyennes forment une source importante de progression des dépenses
publiques, ce qui confère un rôle décisif au votant médian. Néanmoins, le gouvernement
n'existe pas seulement pour la fourniture des biens publics mais aussi pour la redistribution du
revenu.

1.3.2) Redistribution de revenu à l’électeur médian :

L'application la plus connue du théorème de l’électeur médian pour l'analyse de la croissance


des dépenses publiques est celle de Meltzer et Richard. Ils suggèrent que c'est l’électeur
médian qui détermine le degré des dépenses publiques. Leur explication principale pour la
progression de la part publique dans le temps vient au renforcement du droit de vote, ceux qui
se sont additionnés à la liste électorale ont un revenu inférieur à la médiane. Pour eux, tous les
revenus des électeurs qui sont inférieurs au revenu médian vont préférer voter au profit de
l'élévation des transferts publics (bien-être social, pensions). De même, si le votant médian a
une productivité inférieure à la moyenne, il a avantage à acquérir des revenus de transferts et
donc à décider une redistribution, alors qu'il en va à l'inverse, si sa propre productivité tend
vers la moyenne. On peut penser que le changement des dépenses publiques du dernier siècle
a résulté de la prépondérance des votants médians aux productivités propres inférieures à la
moyenne appuyée par l'accroissement relatif du nombre des citoyens non actifs.

1.4) La contribution de DIAMOND et la théorie du lissage


fiscale :

L’analyse de PEACOCK et WEISEMEN laisse entrevoir que l’Etat serait opportuniste et


adapterait ses dépenses en fonction de la situation politique. L’Etat serait incité à respecter la
norme de lissage fiscale4 de MYRDALL et prendrait en compte à son profit l’existence de
cycles d’activité identifiés par les économistes institutionnalistes comme BURNS et
MITCHELL.

3
En effet, la charge des prélèvements pèse proportionnellement plus sur les catégories aisées du fait de la
progressivité de l'impôt sur le revenu et sur celles des plus défavorisées (du fait du mode de prélèvement des
cotisations sociales et de l'importance de l'imposition sur la dépense).

4
La norme de lissage fiscal voudrait que l’Etat épargne en période de croissance pour être en mesure de soutenir
la demande en période de récession. C’est donc l’application du principe d’équivalence néoclassique en tenant
compte des diverses configurations conjoncturelles; l’équilibre budgétaire est conçu sur un plan intertemporel.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 13


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Ce comportement optimal de l’Etat a été repris par DIAMOND pour établir des liens avec les
contributions précédentes. Il souligne la négligence de certains de certains aspects dans la
thèse de l’effet de déplacement :

 En période de stabilité, les pouvoirs publics sont contraints par le marché politique qui
délimite l’essor des dépenses publiques. Tout gouvernement sensé est prudent dans ses
conditions. Des dépenses accrues sans nul doute liées à des espoirs de réélection,
encore que les élections doivent être proches, sinon, en période de stabilité, les
dépenses publiques ne sont pas augmentées de manière inconsidérée.
 S’il se produit un écart important entre le niveau actuel des dépenses et leur niveau
passé, c’est qu’il s’est produit une crise.

En période de crise, les gouvernements s’empressent donc d’augmenter sensiblement les


dépenses. Cette hausse peut néanmoins être indépendante de la volonté des gouvernements.
Elle est malgré tout l’occasion pour ces derniers d’amener les dépenses publiques à un niveau
désiré dans un contexte où le coût électoral de l’alourdissement de la charge fiscale est faible.

1.5) La Nouvelle Economie Politique (NEP) et la dette


publique :

En s’inspirant des contributions précédentes pour interpréter les politiques budgétaires et la


croissance du secteur public, et en critiquant les comportements des bureaucrates et des
politiciens à la recherche des rentes, des réélections faciles, ou de pouvoir au travers des
monopoles publics, l’école des choix publics explique en quoi les dérives des finances
publiques sont possibles. Son objectif également est de critiquer la théorie d’efficacité de la
politique budgétaire keynésienne, souvent mobilisée par les politiciens pour légitimer leurs
actions loin de répondre à l’intérêt général. Dans cette approche deux concepts sont retenus
par ces théoriciens pour appuyer leur thèse : l’illusion budgétaire et les politiques budgétaires
asymétriques.

1.5.1) L’illusion budgétaire (myopie inter-temporelle) des agents:

Ce concept renvoie à l’irrationalité des électeurs, leur incapacité à anticiper les événements
futurs. Lorsqu’ils reçoivent un programme de dépenses financé par un emprunt venant
augmenter le déficit, ils surestiment les avantages reçus aujourd’hui sous forme de transferts
divers, et sous-estiment le poids et l’ampleur des impôts à venir. Egalement les allégements
fiscaux et l’usage de la taxe inflationniste ne sont pas interprétés comme une augmentation
future des impôts : l’illusion budgétaire et fiscale serait doublée d’une illusion monétaire.

Les hommes politiques dont l’objectif est leur propre réélection, profitent de cette confusion
pour accroître davantage les dépenses publiques par rapport aux recettes fiscales, afin de
plaire à des électeurs fiscalement abusés. De ce point de vue, ils se plient aux préférences des
électeurs et sont opportunistes.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 14


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1.5.2) Les politiques de stabilisation asymétriques :

Ces politiques sont tout le contraire de la norme de lissage fiscal : les politiciens ne se
comportent pas en responsables des finances publiques. Si les autorités s’empressent
d’augmenter les dépenses, elles sont peu disposées à les diminuer ou à créer des excédents à
la fin des difficultés économiques comme les récessions, d’où leur choix de politique
asymétrique. L’épargne publique n’est pas un choix volontaire en période de croissance et les
déficits budgétaires sont justifiés aisément par les politiciens en période troublée ou de
récession, ne trouvant pas une contestation vigoureuse auprès des électeurs.

2) Déficits publics, stratégies électorales et cycles


politiques :

Les modèles politico-économiques que nous allons maintenant présenter ont commencé à
prendre corps vers 1985, et ont connu un réel sucées après le milieu des années 90. En
introduisant l’idée des cycles électoraux, ils essaient de rendre compte des fluctuations de
court terme de la dépense publique et des impôts, avant et après élection. De même il se peut
que les déficits soient liés à la formation d’un gouvernement de coalition ; les divers partis au
pouvoir sont un frein à l’action ou à l’ajustement budgétaire nécessaire.

2.1) Le problème de myopie des gouvernements :

Le problème de myopie des gouvernements constitue une des justifications politiques de la


progression des dépenses et des déficits budgétaires, dans le sens où les gouvernements,
accordant une grande importance à la probabilité d’être réélus, ont tendance à réduire les
impôts et taxes ou à augmenter les dépenses négligeant ainsi, dans une certaine mesure, les
effets négatifs sur la stabilité macroéconomique à moyen et long termes. En d’autres termes,
en fonction du calendrier électoral, des gouvernements en pouvoir tentent par les dépenses
publiques au mieux de se maintenir au pouvoir et au pire de ne pas faciliter la vie à leurs
adversaires et successeurs potentiels, d’où l’idée des stratégies au travers de la dette.

2.2) Le modèle théorique d’ALESINA & TABELLINI :

Un parti au pouvoir, en tant que décideur aujourd’hui, peut influer sur la situation budgétaire
dont hériteront ses successeurs ; il dispose de possibilités stratégiques. Le mécanisme invoqué
part de l’hypothèse que deux partis sont potentiellement en position d’accéder fréquemment
au pouvoir, ces partis ont des préférences différentes quant à la nature des dépenses publiques
à engager : des dépenses sociales et de fonctionnement ou des dépenses d’investissement.
L’idéologie est présente dans le désir dans le désir d’accéder au pouvoir pour la mise en
œuvre de politiques partisanes désirées par les électeurs de chaque champ.

Supposons que l’un des partis soit au pouvoir et soit suffisamment informé quant à l’issue
incertaine pour lui-même des prochaines élections, parce que l’électeur médian oscille entre
tous les types de dépenses. Etant au pouvoir, il peut décider une loi de programmation

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 15


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dépassant son mandat afin de satisfaire l’ensemble de l’électorat et il émet en conséquence


des emprunts pour la financer, tout en créant également des conditions de gêner
ultérieurement son adversaire politique en matière de la gestion du budget, si ce dernier venait
à conquérir le pouvoir. Il engage aujourd’hui des recettes futures et donc diminue les
possibilités futures de dépenses publiques de son adversaire surtout si la dette venait à être
importante.

En effet, le deuxième parti, dès qu’il arrivera au pouvoir, il sera tenu de rembourser à un
moment le service de la dette de l’emprunt, et sera obligé de réviser ses promesses électorales
en diminuant certaines dépenses intéressantes et au risque de mécontenter son électorat.

2.3) La coalition5 au sens DRAZEN & ALESINA :

Ce modèle explique les déficits publics par le report des réformes fiscales nécessaires à
l’ajustement budgétaire dans un contexte où deux ou plusieurs partis d’un gouvernement au
pouvoir ne s’entendent pas sur la répartition de la charge fiscale pouvant compenser les
déficits budgétaires. En effet, dans cette situation, chaque parti essaie de préserver son
électorat et de faire payer les autres franges de la population réservées par rapport à son
idéologie : un tel comportement est celui d’un passager clandestin.

En laissant les taux d’imposition inchangés, au regard du comportement de chaque parti


coalisé ou en laissant croître les dépenses publiques, le déficit budgétaire apparaît et devient
structurel si les conflits entre groupes au pouvoir persistent. Ainsi, en l’absence du respect de
la norme du lissage fiscal, le rapport augmente et le gouvernement
serait tenté de :

 Monétiser la dette (technique de la planche à billets au profit du trésor royal), si la


Banque Centrale est dépendante du Trésor ; cette taxe inflationniste est distorsive par
rapport à l’allocation optimale des ressources ;
 Recourir à l’endettement extérieur si le taux de d’épargne nationale est faible et en
l’absence de marchés de capitaux.

En effet, plus il coûte de rester dans une économie instable, plus les groupes politiques seront
amenés à négocier rapidement. Inversement moins il coûte de vivre dans une économie
instable, plus il sera retardée la stabilisation. Il existe donc des économies instables (variation
de la production, niveau élevé de chômage…) où il fait bon vivre, et l’agent représentatif
bénéficie de reports d’ajustement. En général les reports d’ajustement amplifient les déficits,
en raison :
5
SPALAORE a défini deux types de gouvernements :

 le gouvernement unitaire où tous les membres (ou une bonne majorité) appartiennent à un même parti et ce parti
est largement majoritaire au Parlement ;
 le gouvernement de coalition où aucun parti ne se suffit à lui-même pour gouverner car au Parlement, ce
gouvernement a besoin d’addition de voix pour faire passer des projets, des lois, des règlements…

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 16


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 de la persistance des phénomènes d’indexation ;


 de la couverture sociale organisée ou non ;
 des armes politiques données aux divers groupes, comme le droit de veto signifiant le
blocage des plans de stabilisation.

Dans ces conditions de concessions pouvant être retardées à l’infini, seule une crise
économique sérieuse pourra faire avancer le moment de la stabilisation.

3) Les explications de la croissance des dépenses et des


déficits budgétaires basées sur l’offre :
3.1) La thèse de BAUMOL ou thèse de différence de productivité:

Si certaines branches d’activité ne peuvent économiser du travail autant que d'autres, et s'il est
essentiel de payer ce travail à peu près de la même manière quel que soit le secteur où il est
mobilisé, le coût de certaines activités accroîtra plus vite que d'autres, ces activités épuisent
alors une part croissante du revenu national. La production des services publics non
marchands souffre en effet, de faibles gains de productivité et c'est aussi ce qui peut expliquer
l’accroissement des dépenses publiques. Même à activité publique fixe, son coût relatif
accroîtrait.

Cette thèse renvoie aux travaux de BAUMOL, dont l'objectif préliminaire n'était pas
d'expliquer le développement des dépenses publiques mais les obstacles d’administration de
certains secteurs. Dans la société, il subsiste deux grands types d'activité : celles où il est
possible de prélever en permanence d'importants gains de productivité, par exemple les
industries automobiles ou chimiques ; et celles où il est quasiment impossible d'économiser le
travail usé au cours du temps. L'exemple de référence est celui de l'éducation où le maître
peut voir son nombre d'élèves agrandir, mais il lui faudra à peu près le même temps, à nombre
d'élèves donné, pour enseigner des fondements mathématiques qu'il y a vingt ou trente ans. Il
subsiste donc des activités où on ne peut pas économiser du travail et dégager des gains de
productivité correspondants, alors que c'est le cas dans le reste de l'économie. Le secteur de
l'économie qui capte des bonis de productivité en fera profiter à ses salariés qui verront leurs
rémunérations croissantes, la limite maximale de cette élévation étant donné par la
récupération maximale de ces gains de rendement. Et BAUMOL a remarqué qu'une part
essentielle des interventions progressives de l'Etat a porté sur des activités telles que
l'éducation, la santé, le bien-être, la culture, autant d'activités où les gains de productivité sont
faibles sinon nuls. Ceci explique donc l'influence croissante de l'intervention publique sur un
certain nombre d'activité, celles où les gains de productivité sont systématiquement plus
faibles que dans d'autres, et le coût progressif de ces activités.

3.2) La théorie de la capacité fiscale :

Il y a très peu de tentatives dans la littérature pour expliquer le développement des dépenses
publiques à l'aide du modèle de revenu, plus précisément la capacité du système fiscal.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 17


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Certains économistes comme MUSGRAVE et KAU et RAUBIN voient plutôt les facteurs
influençant l'offre des fonds publics comme déterminants du degré des dépenses publiques.
D'après ces auteurs, le niveau de développement d'un pays a une conséquence sur la capacité
de prélever des taxes. Si tel est le cas, on devrait s'espérer à ce que dans les pays à faible
revenu par habitant, les électeurs soient contraints par la capacité du système fiscal d'extraire
des revenus provenant des taxes. MUSGRAVE préconise, par exemple que la contrainte
exigée par la capacité de taxation est une variable qui détermine immédiatement le niveau
total des dépenses publiques. Leur théorie est construite autour de l’argument de
FRIEDMAN qui annonce que la possibilité d’optimiser les revenus découlant des taxes est
déterminée par la taille et par la forme d'une nation, et cela conduit à un développement des
dépenses publiques. Leur principal argument, pour expliquer la croissance de la part du
secteur public, est la transformation de la technologie qui a conduit à une simplification dans
les coûts de collecte d'impôts. Donc, s'il est moins coûteux de taxer et que le gouvernement
réussit à étouffer l'évasion fiscale, les dépenses publiques seront d'autant plus importantes. Ils
posent comme hypothèse que le revenu du gouvernement provenant des taxes dépend de
quatre paramètres suivants : la proportion de travailleurs autonomes, des économies
d'échelles, du taux de contribution féminine et de l'urbanisation.

III. La décomposition des postes budgétaires : une


revue de littérature théorique et empirique
Dans cette section nous présenterons les travaux théoriques et empiriques qui avaient pour
objectif de distinguer dans l’évolution des soldes budgétaires, les variations dues à des actions
discrétionnaires et celles qui s’expliquent par des changements survenus dans
l’environnement économique.

La première sous-section nous examinerons les principales études théoriques relatives à la


décomposition des soldes budgétaires, et dans la seconde section nous présenterons les
applications empiriques de ces travaux, ainsi que leurs principales conclusions et enfin dans la
troisième sous-section nous allons basculer sur les anciens travaux appliqués au cas marocain.

1) La revue de littérature théorique relative à la


décomposition des postes budgétaires :

Sur le plan théorique, les travaux les plus connus sont ceux de Marshall, Rodriguez et
Schmidt-Hebbel (1989), de Ziller (1989) et de Blanchard (1990).

1.1) Les travaux de Ziller (1989) :

Ziller propose une méthodologie de quantification des variations budgétaires discrétionnaires


et induites en identifiant à chaque poste du budget public, une variable macro-économique à
laquelle il est intimement lié ainsi qu’une formule les associant. L’application de cette

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 18


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formule aux données historiques des variables macro-économiques identifiées permet


d’obtenir une évolution théorique des postes budgétaires.

1.2) Les travaux de Marshall, Rodriguez et Schmidt-


Hebbel (1989) :

Quant à la méthode de décomposition développée par Marshall, Rodriguez et Schmidt-


Hebbel, elle se base sur une structure comptable détaillée des entités du secteur public. Grâce
à la manipulation de la contrainte budgétaire de ce dernier. Les auteurs décomposent les
déterminants du déficit budgétaire en trois composantes distinctes :

 les chocs des variables extérieures ;


 les chocs des variables intérieurs ;
 les changements des variables budgétaires.

Contrairement à la troisième composante, les deux premières composantes sont hors du


contrôle des pouvoirs publics.

Les chocs extérieurs résident principalement dans les fluctuations des prix des biens primaires
exportés ou importés ainsi que celles des taux d’intérêt de la dette extérieure. Quant aux
macro-économiques internes, ils comportent des variables comme l’inflation, le taux d’intérêt
domestique. Et enfin les variables budgétaires se présentent sous forme d’investissement
public et des salaires du secteur public.

1.3) Les travaux de Blanchard (1990) :

D’après Blanchard, les indicateurs des variations discrétionnaires de la politique budgétaire


tentent de déterminer parmi les changements intervenus dans la situation budgétaire, la part
qui revient aux variations de la politique budgétaire (variations discrétionnaires) et celle qui
incombe aux changements intervenus dans la conjoncture économique (variations induites).

En vue de quantifier les composantes discrétionnaires et induites des variations du déficit


budgétaire, des indicateurs ont été proposés par certains auteurs. Parmi ces indicateurs, on
peut citer le solde budgétaire cycliquement ajusté (cyclically adjusted fiscal surplus) qui est
un solde corrigé pour refléter les variations de la production et de l’emploi.

Cet indicateur est toutefois très controversé dans la mesure où il ne reflète pas les variations
de l’inflation et des taux d’intérêts réels. Blanchard propose alors d’identifier des variables
autres que celle du chômage et qui constituent des déterminants importants du budget.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 19


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

2) La revue de littérature empirique relative à la


décomposition des postes budgétaires :

La méthodologie de décomposition du déficit budgétaire telle qu’elle a été développée par


Marshall, Rodriguez et Schmidt-Hebbel (1989) a été appliquée aux cas du Chili (Marshall et
Schmidt-Hebbel, 1991-1994), du Ghana (Islam et Wetzel, 1991-1994) et de Zimbabwe
(Morandé et Schmidt-Hebbel, 1991-1994). De même Easterly et Schmidt-Hebbel ont effectué
une synthèse de ces trois études de cas.

2.1) L’étude de Marshall et Schmidt-Hebbel (1989):

Marshall et Schmidt-Hebbel annoncent que les déficits budgétaires sont affectés par les
politiques budgétaires et les variables exogènes : les premiers sont contrôlés directement par
les décideurs publics, tandis que les deuxièmes ne le sont pas. Ainsi, une évaluation de la
contribution relative de ces deux types de variables à l’évolution des déficits budgétaires aide
à comprendre le signe et l’effet net des actions de la politique budgétaire.

Les deux auteurs ont étudiés pour le cas chilien, l’impact net de la politique budgétaire et des
variables internes et externes sur le déficit budgétaire. Ainsi, nous présentons dans ce qui suit
les principales conclusions de ces auteurs, et elles se subdivisent en quatre sous-périodes :

 La chute du déficit budgétaire en 1973-1975 est largement expliquée par les variables
de la politique budgétaire ; les principaux changements de la politique budgétaire qui
ont conduit au massif ajustement durant cette sous-période ont été les réformes
fiscales qui ont entrainé une augmentation des taux effectifs d’imposition au niveau
bien de la fiscalité directe que de la fiscalité indirecte, le déclin de l’emploi dans le
secteur public et l’amélioration des surplus des entreprises publiques.
 La stabilité relative du secteur public durant la sous-période 1976-1981 a été le résultat
de deux forces opposées. D’un côté, les variables de la politique budgétaire et le déclin
de l’inflation ont entrainé une hausse du déficit. De l’autre côté, l’importante
amélioration du revenu national et la reprise des prix du cuivre ont réduit le déficit.
 L’augmentation du déficit public durant la sous-période 1982-1986 était le résultat
d’actions de la politique budgétaire, y compris des taux d’impositions réduits, la
diminution du nombre d’affiliés au système de sécurité sociale et l’augmentation du
stock de la dette publique.
 La reprise du secteur public durant la sous période 1987-1988 a été associée à des
changements favorables des variables macro-économiques domestiques (amélioration
du revenu réel) et externes (hausse des prix du cuivre). Toutefois, les changements
intervenus dans les variables de la politique budgétaire comme la réduction du taux de
la TVA et la diminution continue du nombre d’affiliés au système de sécurité sociale
ont influé négativement sur les finances publiques.

En vue de comparer le rôle des variables de la politique budgétaire à celui des variables qui
sont hors du contrôle direct des pouvoirs publics. Marshall et Schmidt-Hebbel (1994) ont

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 20


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

procédé au calcul de la contribution relative moyenne à la variation expliquée du déficit sur la


période 1974-1988 de trois facteurs :

 la politique budgétaire (142%) ;


 les variables macro-économiques domestiques (-41%) ;
 et les variables externes (-1%).

Ils concluent que ces résultats confirment la grande prédominance des changements de la
politique budgétaire dans l’évolution aussi bien cyclique que tendancielle du déficit
budgétaire. Même si les chocs externes et domestiques sont importants dans la formation des
déficits budgétaires, ils sont compensés par de larges variations de la politique budgétaire.
Ainsi, il convient de mentionner que même si dans une économie comme la Chili où le budget
est soumis à des forts chocs, les décideurs publics sont les premiers responsables de la
situation budgétaire du pays.

2.2) Les études d’Islam et Wetzel (1994) :

Pour le cas particulier du Ghana, Islam et Wetzel annoncent que presque chaque année, la
variation totale du déficit est à peu près expliquée par les variables de la politique budgétaire.

De même, ils insistent sur le rôle important des dépenses salariales au sein du secteur public
ghanéen dans la formation de déficits budgétaires : par exemple durant la deuxième moitié
des années 70 et les 80, la facture salariale a entrainé une aggravation du déficit budgétaire de
2,5 de pourcentage du PIB.

Parfois, les dépenses publiques en biens et services ont également d’importants effets sur le
déficit budgétaire. A titre d’exemple en 1984, les dépenses publiques en biens et services
avaient leur effet le plus important, année où elles ont entrainé une augmentation de l’ordre de
2% du PIB.

2.3) Les études de Morandé et Schmidt-Hebbel (1994) :

Morandé et Schmidt-Hebbel ont appliqué de décomposition du déficit budgétaire


développée par Marshall, Rodriguez et Schmidt-Hebbel pour le cas zimbabwéen. Nous
présentons ainsi les principales conclusions de ces deux auteurs :

 La croissance du PIB est la principale variable qui a contribué à la réduction du déficit


durant la période 1987-1989, son effet positif sur la base imposable (effet
économique) a réduit le déficit budgétaire de 0,5 à 1,2 points de pourcentage du PIB,
en plus d’une réduction du déficit budgétaire de l’ordre de 0,4 à 0,9 point de
pourcentage du PIB résultant du simple effet que le déficit budgétaire et tous les autres
éléments du budget sont exprimés en pourcentage du PIB (effet du dénominateur).
 L’effort de stabilisation budgétaire a été soutenu en partie par des niveaux faibles de
subventions et transferts publics en 1987-1988 et des recettes publiques croissantes

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 21


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

dues à une augmentation des droits de douane. Cependant, d’autres variables sous le
contrôle des pouvoirs publics ont contribué à l’aggravation du déficit : la facture
salariale du secteur public a considérablement augmenté et, dans une moindre mesure,
des dépenses en biens et services croissantes ainsi qu’un déficit élevé des entreprises
publiques et des gouvernements locaux ont entrainé une augmentation du déficit
budgétaire. En plus l’augmentation continue du stock de la dette publique domestique
tend à élever les paiements d’intérêts intérieurs.
 Le calcul de la contribution moyenne de différentes variables à la variation du déficit
budgétaire sur la période 1981-1989 a donné les résultats suivants : variables exogènes
internes (7%) ; variables exogènes externes (-11%) ; variables de la politique
budgétaire (110%).

2.4) Les synthèses d’Easterly et Schmidt-Hebbel (1994) :

Une synthèse des trois études de cas cités précédemment a été effectuée par Easterly et
Schmidt-Hebbel, ces auteurs estiment que les chocs exogènes extérieurs sont une source
d’instabilité budgétaire dans la majorité des pays en développement, les fluctuations des prix
des exportations, et des taux d’intérêts extérieurs impliquent que les pays exportateurs de
biens primaires et les pays lourdement endettés risquent une instabilité évidente qui évidente
qui entravent souvent les efforts d’ajustement budgétaire. Par ailleurs ils affirment qu’en plus
de la mesure de l’impact des chocs extérieurs, il est nécessaire d’évaluer la contribution des
chocs aux déficits budgétaires. D’après ces auteurs, il existe un second groupe de variables
qui affectent les déficits budgétaires et qui sont en dehors du contrôle direct des décideurs
budgétaires, ce réside dans les variables macro-économiques externes. Dans ce cadre, quatre
variables sont considérées comme ayant des effets importants sur les soldes publics, à savoir
l’inflation, le taux d’intérêt, le taux d’intérêt réel, le taux de change réel et le revenu national.

3) Les principaux travaux empiriques appliqués au cas


marocain :

Dans cette sous-section nous présentons les principaux travaux empiriques appliqués au cas
marocain, à savoir le travail de Brahim Mansouri6 (2003), le travail de Mohamed Karim7
(2009), le travail de Douira8 (2014) et le travail d’Akboul et Ragbi9 (2O15)

6
B. Mansouri, « Soutenabilité, déterminants et implications macro-économiques des déficits publics dans les
pays en développements : cas du Maroc », Thèse de Doctorat d’Etat, janvier 2003, pages 55-113.

7
Mohamed Karim, « Viabilité budgétaire et financière au Maroc », 2009, UM5S-R et CNRST, pages 89-99.

8
Douira Tarik (2014), « Evaluation de l’orientation de la politique budgétaire au Maroc », Cité dans : k. El
Mokri, A. Ragbi et S. Tounsi, « Politique budgétaire et activité économique au Maroc : une analyse
quantitative », 2015, OCP Policy Center et FSJES-Rabat-Agdal, pages 69-77.

9
Akboul Naima et Ragbi Bouamour (2015), « Evaluation de l’orientation de la politique budgétaire au Maroc »,
Direction des Etudes et des Prévisions Financières, Ministère de l’Economie et des Finances – Maroc, Cité

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 22


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

3.1) Le travail de Brahim Mansouri :

Dans sa thèse de doctorat d’Etat, Brahim Mansouri a développé une nouvelle méthodologie
de décomposition des postes budgétaires en se basant sur les travaux de Ziller (1989) et les
recommandations de Blanchard (1990).

Cette méthodologie part du cas simple d’un poste d’impôt, elle identifie dans la variation de
chaque poste budgétaire, les variations induites et les variations discrétionnaires. Tout en liant
chaque poste budgétaire à une variable macro-économique à laquelle il est intimement lié.

Les tableaux 1 et 2 illustrent les principales variables macro-économiques prises en


considération :

Tableau 2 : variables macro-économiques auxquelles les divers postes de recettes publiques


sont supposés être reliés
Postes de recettes publiques Variable macro-économique
Impôt agricole PIB agricole
Impôts sur les salaires publics et privés PIB non agricole
IBP, IS et autres impôts directs PIB non agricole
Taxe intérieure de consommation, taxe sur les Consommation privée
produits et services et TVA
Prélèvement fiscal à l’importation Valeur des importations
Patente PIB non agricole
Taxes sur les Exportations Valeur des exportations de phosphates
Contribution de l’OCP Valeur des exportations de phosphates
Droits d’enregistrement PIB non agricole
Timbre importations
Autres recettes fiscales PIB non agricole
Tableau 3 : variables macro-économiques auxquelles les divers postes de dépenses publiques
sont supposés être reliés
Postes de dépenses publiques Variable macro-économique
Salaires et traitements publics Indice des prix à la consommation
Intérêts de la dette publique Stock décalé de la dette publique agrégée
Subventions et autres transferts publics courants Indice des prix à la consommation
Autres dépenses courantes Indice des prix à la consommation
Source des deux tableaux : B. Mansouri, « Soutenabilité, déterminants et implications macro-
économiques des déficits publics dans les pays en développements : cas du Maroc », Thèse de
Doctorat d’Etat, janvier 2003, pages 64 et 65.

En appliquant cette méthodologie au cas marocain, l’auteur conclu que les décideurs
budgétaires se trouvent responsables de toutes les aggravations du déficit budgétaire au

dans : k. El Mokri, A. Ragbi et S. Tounsi, « Politique budgétaire et activité économique au Maroc : une analyse
quantitative », 2015, OCP Policy Center et FSJES-Rabat-Agdal, pages 69-77.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 23


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

Maroc, en d’autres termes l’impact des fluctuations de la conjoncture économique sur le


déficit budgétaire reste minime.

3.2) Les travaux de Mohamed Karim, de Douira, d’Akboul et Ragbi :

En appliquant la méthodologie du département des finances publiques du FMI et du Centre de


Recherches Economiques de l’Organisation de l’organisation de la Coopération et du
Développement Economique (OCDE) qui consiste à calculer le solde structurel (solde
budgétaire en plein emploi) afin d’éliminer l’impact de la conjoncture économique sur la
variation des postes budgétaires, les trois travaux ont donné les conclusions suivantes :

 Mohamed Karim (2009) précise que pour le cas du Maroc, sur la période 1993-2009,
l’impact de la conjoncture économique sur le budget est faible ; le déficit budgétaire
cyclique moyen est de 0,2% du PIB soit 5% du déficit budgétaire total, alors que le
déficit budgétaire structurel moyen est de 4,3% du PIB soit 95% du déficit budgétaire
total. Toutefois, il annonce que dans certaines périodes (2001, 2003, 2004) et (2006-
2009), la conjoncture économique a été favorable engendrant ainsi des excédents
budgétaires. Par contre, pour les années 2002 et 2005, années de fortes sécheresses, les
déficits budgétaires étaient élevés.
 Douira Tarik (2014), a identifié deux cycles, celui de 1995 à 2002 et de 2003 à 2011.
Le premier a connu des conditions économiques défavorables, soit un output gap
négatif. Le déficit budgétaire a été constitué des deux tiers par une composante
conjoncturelle et pour un tiers de celle structurelle. Le deuxième cycle a de son côté,
été assorti de conditions économiques favorables avec un output gap positif et un
déficit budgétaire constitué majoritairement de la composante structurelle. Il semble
évident que durant ces années, le Trésor a pu réduire certaines vulnérabilités
budgétaires tout en enregistrant un déficit structurel plus élevé. Cette situation révèle
donc une aggravation de la situation sous-jacente des finances publiques.
 Akboul Naima et Ragbi Bouamour (2015) précisent que pour le cas du Maroc, la
composante structurelle explique largement l’évolution du solde budgétaire.
L’assainissement budgétaire est imputable, en grande partie, à la composante
structurelle du solde budgétaire qui est passée de -11,9% à +0,9% du PIB potentiel
entre 1981 et 1999. Hors éléments exceptionnels, la décomposition du solde
budgétaire indique une dégradation du solde structurel sur la période 2000-2004 et une
amélioration entre 2005 et 2008 vu l’exclusion des éléments qui ont caractérisé ces
deux périodes (35,5 milliards de dirhams de recettes de privatisation et 21,4 milliards
de dirhams au titre des charges exceptionnelles précitées). La prise en considération de
la réponse cyclique des différentes recettes fiscales à l’écart de production et de l’effet
de décalage entre la base taxable et la recette effective n’affecte que légèrement
l’évaluation du solde structurel.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 24


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

Conclusion du chapitre 1 :
Dans ce chapitre nous avons essayé, en premier lieu, de cibler et définir les principaux
concepts qui nous semblent les plus essentiels pour notre sujet.

Ensuite, dans une seconde section, on a présenté les principales théories relatives à la
description du rôle du budget public dans l’activité économique, ainsi que celles explicatives
de la progression des dépenses et des déficits publics.

Enfin, nous avons examiné, dans une troisième section, les principaux travaux théoriques et
empiriques relatifs à la décomposition des postes budgétaires, ainsi que ceux appliqués au cas
marocain.

En ce qui concerne la suite de ce travail et la méthode que nous allons adopter ; en se basant
sur le travail de Brahim Mansouri, on va analyser l’évolution des postes publics et du déficit
budgétaire par la description de l’évolution des variables macro-économiques auxquelles ces
postes sont intimement liés.

Ainsi dans le second chapitre, nous allons décrire l’évolution des postes budgétaire à partir de
l’analyse de la corrélation entre chaque poste budgétaire et les variables macro-économiques
que nous allons supposer qu’il est lié avec elles.

Par la suite, en se basant sur les principales théories et travaux théoriques et empiriques, on va
essayer d’élaborer un modèle économétrique de comportement des dépenses publiques, des
recettes publiques et du solde budgétaire global.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 25


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

Chapitre 2 : Etude analytique de l’évolution des postes


budgétaires au Maroc sur la période 1980 -2014.
L’évolution des soldes budgétaires au Maroc se caractérise par la continuité des déficits
depuis les années 60, ils sont connus une croissance rapide dans certaines années et dans
d’autres un ralentissement pour se stabiliser autour de 4% du PIB durant ces dernières
décennies.

Plusieurs facteurs expliquent ces déficits ; parmi eux, on peut citer la faible mobilisation des
recettes fiscales, le poids de la dette intérieure et extérieure, la faible croissance économique
et en plus de tous ces facteurs on trouve la croissance des dépenses publiques.

Dans ce chapitre nous examinons en premier lieu les recettes publiques, ensuite en deuxième
section les dépenses auxquelles elles sont affectées et enfin en troisième section nous
traiterons les déficits budgétaires qui en résultent.

L’examen de l’histoire des finances publiques au Maroc, nous permet de subdiviser la période
étudiée en trois principales sous-périodes à savoir :

 la sous-période 1980-1992 : les problèmes des finances publiques et l’application du


PAS ;
 la sous-période 1993-2004 : la fin du PAS et le retour aux équilibres fondamentaux ;
 la sous-période 2005-2014 : le soutien des finances publiques et la relance de la
croissance.

La raison derrière ce choix est que les évènements relatifs à chacune de ces phases avaient des
implications, négatives ou positives, sur la variation globale des finances de l’Etat tout en
ayant à chaque fois un impact sur la modification de leurs composition.

I. Explication de l’évolution des recettes publiques :


L’évolution des recettes publiques différait selon les trois grandes périodes qui l’ont marqué,
dans la mesure où les évènements relatifs à chacune d’entre elles avaient des implications
différentes sur la variation globales des recettes de l’Etat tout en ayant à chaque fois un
impact sur la modification de leur composition.

1) La sous-période 1980-1992 : les problèmes des


finances publiques et l’application du PAS.

Entre 1980 et 1982, le Maroc a connu un grand problème en termes de mobilisation des
ressources financières permettant au gouvernement de continuer son activité économique et
sociale, et répondre ainsi aux besoins de la population.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 26


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Cette mauvaise situation des finances publiques, due essentiellement à l’insuffisance des
recettes publiques au financement des plans adoptés par le gouvernement et à l’échec des
deux plans de stabilisations (plan quinquennal), a conduit le Maroc à adopter un Plan
d’Ajustement Structurel (PAS) établi en collaboration avec la Banque Mondiale et le Fonds
Monétaire International. Ce plan a été mis en œuvre de 1983 à 1992.

Comme le montre le graphique 1, au début des années 80, il y avait une faible couverture des
dépenses publiques par les recettes que ça soit globales ou seulement fiscales, ce qu’on
appelle couramment par le ratio d’autosuffisance fiscale (recettes fiscales/dépenses totales).
Sur les deux premières années 81 et 82, ce ratio n’était que d’environ les 50%, ce qui signifie
l’étroitesse des ressources fiscales par rapport aux dépenses engagées.

Après l’application du PAS, on remarque un retour lent vers l’égalisation entre les recettes et
les dépenses publiques, ceci était parmi les objectifs fondamentaux de ce programme. Durant
cette période, les recettes publiques et les recettes fiscales couvrent les dépenses publiques
respectivement jusqu’à 76% et 69%.

Graphique 1: Evolution des recettes publiques.


30,0 100,0
25,0
50,0
20,0
15,0 0,0
10,0
-50,0
5,0
0,0 -100,0
1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 moy
recettes publiques recettes fiscales recettes non fiscales

Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.

En termes de structure des recettes publiques, le graphique 2, montre la prédominance des


recettes fiscales avant l’application du PAS et après elles commencent à être très importantes
pour le financement public. Cette prédominance a été durant cette sous-période en moyenne
jusqu’à 91% ce qui signifie que les recettes publiques sont globalement constituées des
recettes courantes, stables et dépendantes de l’activité économique.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 27


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

Graphique 2: Evolution de la structure des recettes publiques


100%

80%

60%

40%

20%

0%
1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 moy

recettes non fiscales (%) recettes fiscales (%)

Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.

Pour mieux cerner l’évolution des ressources publiques, nous optons ainsi à l’analyse de
chacune de leurs composantes. Ainsi, nous analyserons en premier lieu les recettes fiscales,
ensuite les recettes non fiscales et en enfin l’élasticité du système fiscal par rapport à l’activité
économique.

1.1) Les recettes fiscales :

L’évolution des recettes fiscales (graphique 1) durant la phase considérée est caractérisée par
une tendance haussière de ces dernières poursuivant ainsi un taux de croissance moyen de
13%. Cette évolution est expliquée par le souci permanent des pouvoirs publics d’augmenter
les recettes fiscales pour réduire le déficit budgétaire qui a nécessité l’application d’une
réforme fiscale dont les ramifications proviennent de la loi cadre de 1984. Les principaux
objectifs de cette réforme visaient d’une part la simplification et l’harmonisation du système
fiscal, et d’autre part l’accroissement de son degré de rendement financier et d’équité sociale.
Cette tendance est comparable à celle des recettes globales ce qui confirme la prédominance
de ces recettes dans le finances publiques marocaines.

En effet la réforme fiscales mise en place a donné lieu à l’introduction de la TVA en 1986, de
l’IS en 1987 et de l’IGR (connu actuellement par l’IR), et ceci afin de réaliser des recettes
fiscales permettant de couvrir les dépenses publiques.

En termes de structure (graphique 3), les recettes fiscales au Maroc comme dans le cas de la
majorité des pays en développement elles sont essentiellement des impôts indirects, qui en
moyenne constituent durant la période considérée 39% des recettes fiscales. Mais
l’importance des recettes d’impôts indirects connait une baisse tendancielle au profit de celles
d’impôts directs et ceci est dû essentiellement aux mesures de réformes appliquées à
l’imposition du revenu et du capital à savoir l’introduction de l’IS et de l’IR cités
précédemment.

Les composantes des recettes fiscales ont connu une évolution modérée et presque dans la
même tendance qui globalement haussière (graphique 5). En effet, les impôts directs ont

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 28


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

connu un de croissance moyen de 15% représentant ainsi 25% des recettes fiscales. Cette
évolution est expliquée par la surimposition des salaires, et des traitements qui ont connu une
hausse entre 1990 et 1992. En d’autres termes, l’essentiel de ces recettes provenait de l’IS et
de l’IR qui constituait, d’ailleurs plus des trois quarts des recettes fiscales directes.

Graphique 3: Evolution de la structure des recettes fiscales


100%

80%

60%

40%

20%

0%
1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 moy

impôts indirests (%) impôts directs (%) droits de douane (%) autres recettes fiscales (%)

Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.

Quant aux impôts indirects, ils ont évolué à un taux moyen de 12% représentant ainsi 39% des
recettes fiscales.

En ce qui les droits de douane, en raison de l’application du PAS et des accords du GATT
visant à réduire les barrières douanières à la libre circulation des biens et services, leur
croissance moyenne a été de 18%. En effet cette évolution a été irrégulière, d’un côté à cause
des aménagements apportés aux tarifs douaniers qui ont passé de 400% à 45% en 1986 et,
d’un autre côté, à la suppression de la taxe spéciale à l’importation et le droit de timbre
douanier. Les différentes mesures adoptées dans ce cadre ont eu pour effet un ralentissement
du rythme de croissance de ces dernières par rapport à ce qui devrait être, mais à la fin de la
période considérée, les droits de douane ont connu un taux d’évolution moyen de 22,6% grâce
à l’accroissement considérable du volume et de la valeur des échanges.

Graphique 4: Evolution des composantes des recettes fiscales


80,0

60,0

40,0

20,0

0,0
1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 moy
-20,0

-40,0
impôts directs impôts indirests droits de douane autres recettes fiscales

Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 29


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

L’introduction de la TVA n’a pas apporté les résultats escomptés et ce à cause de nombreuses
lacunes observées dans sa mise en œuvre, notamment la multiplication des taux qui augmente
son coût de gestion, la non couverture de la totalité de l’activité économique et l’importance
des exonérations.

Enfin, les autres recettes fiscales, constituées principalement par les droits d’enregistrement et
de timbres, ont évolué à un taux annuel moyen de 9%. Toutefois, ils ont connu une baisse
importante (-18% par rapport années précédentes), due à la fusion du droit de timbre au taux
de 2,5 avec le Prélèvement Fiscal à L’importation (PFI). Ces recettes ont enregistré une
participation non négligeable dans le total des recettes fiscales avec une part de 18%.

L’analyse de l’évolution des recettes totales, au cours de cette période, laisse apparaître la
croissance des recettes des impôts directs durant les années 1990 et 1992, soit respectivement
34% et 25%. En réalité, cette évolution est le résultat des mesures ponctuelles entreprises pour
se procurer des recettes additionnelles durant ces années.

En ce qui concerne l’équité du système fiscal, ce dernier reste largement concentré sur les
revenus salariaux et les dépenses de consommation surtout de base. Ainsi, « l’assiette fiscale
sur laquelle repose ce système et sur laquelle il cherche à prélever ses ressources est
précisément l’assiette qui est comprimée par le modèle économique, c'est-à-dire les dépenses
de consommation »10.

A cela s’ajoute le phénomène d’exonération et de la quasi-défiscalisation dont bénéfices


certains secteurs (agriculture, immobilier…), ce qui rétrécit davantage l’assiette fiscale. La
fraude, à son tour, est largement répandue sans que l’administration fiscale puisse introduire
aptes à juguler sa croissance.

Pour résoudre la grande crise des finances publiques, la réforme fiscale n’a cherché à élargir
véritablement la matière imposable là où c’est possible, ni à offrir les moyens nécessaires à
une lutte efficace contre la fraude et l’évasion fiscales.

1.2) Les recettes non fiscales :

Au cours de cette période (1980-1992), les recettes non fiscales ne sont accrues qu’à un taux
annuel moyen de 19%. Les recettes de monopoles ont participé par 43% des recettes non
fiscales et 5% des recettes totales du Trésor.

10
N. AKESBI et M. ELKTIRI, « La réforme de la fiscalité marocaine à l’heure de l’ajustement », Edition
Toubkal, 1987, p.44.

Cité par : T.RACHIDI, « Dépenses d’intérêts de la dette du trésor et déficit budgétaire au Maroc : une analyse à
l’aide d’un modèle de cointégration et à correction d’erreurs », mémoire DESA, FSJES-Rabat-Agdal, 2007,
p.13.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 30


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

Quant aux recettes du domaine de l’Etat, sa participation reste faible enregistrant 4% des
recettes non fiscales et 0,5% de l’ensemble des recettes. Les autres recettes ont rapportés au
Trésor presque la moitié des recettes autres que fiscales et 4,5% des recettes courantes du
Trésor.

1.3) L’élasticité du système fiscal par rapport à l’activité


économique :

L’élasticité des recettes fiscales (RF) à l’activité économique est exprimée par le rapport entre
la variation des recettes fiscales en pourcentage et la variation du PIB en pourcentage.


Nous étudierons l’élasticité du système fiscal marocain en appliquant la simple régression


suivante en utilisant la méthode des moindres carrées ordinaires (MCO) sur la période (1980-
1992) :

Les résultats obtenus sont :

Dependent Variable: LOGRF


Method: Least Squares
Sample: 1980 1992
Included observations: 13

Coefficien
Variable t Std. Error t-Statistic Prob.

LOGPIB 1.141205 0.041090 27.77301 0.0000


C -3.292633 0.487358 -6.756080 0.0000

R-squared 0.985940 Mean dependent var 10.23518


Adjusted R-squared 0.984661 S.D. dependent var 0.475283
S.E. of regression 0.058863 Akaike info criterion -2.686559
Sum squared resid 0.038114 Schwarz criterion -2.599644
Hannan-Quinn
Log likelihood 19.46263 criter. -2.704424
F-statistic 771.3402 Durbin-Watson stat 1.022212
Prob(F-statistic) 0.000000
Source : élaboré par nos propres soins à l’aide d’Eviews v8.

Ainsi, l’équation de régression s’écrit comme suite :

Donc

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 31


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

L’examen de l’élasticité de la fiscalité à l’activité économique montre une faible élasticité des
recettes fiscales par rapport au PIB. Ce constitue l’un des facteurs explicatifs de la faiblesse
des recettes fiscales et donc l’aggravation des déficits budgétaires.

2) La sous-période 1993-2004 : fin du PAS et le retour


aux équilibres fondamentaux.

Après 10 ans d’application au Maroc, le PAS a réussi à rétablir les équilibres


macroéconomiques fondamentaux et surtout dans le domaine des finances publiques. Cet
équilibre réside dans le renforcement de la compatibilité entre les recettes et les dépenses
publiques.

Comme le montre le graphique 5, en moyen dans cette période les recettes publiques arrivent
à couvrir jusqu’à 89% des dépenses publiques avec une amélioration de 13 points par rapport
à la période précédente. De même, il est nécessaire de signaler que ces recettes arrivent à
dégager un excédent de 3% en 1999 ce qui confirme que l’objectif permanent des autorités
publiques à cette époque est d’assurer un équilibre entre les postes publiques.

Graphique 5 : Evolution des recettes publiques.


40,0 200,0

30,0 150,0

20,0 100,0

10,0 50,0

0,0 0,0
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 moy
-10,0 -50,0

-20,0 -100,0
recettes publiques recettes fiscales recettes non fiscales

Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.

En termes d’évolution, les recettes publiques ont progressé durant la période considérée de
6% en moyenne, enregistrant ainsi une progression plus faible de 12 points par rapport à la
période d’ajustement structurel.

En ce qui concerne l’autosuffisance fiscale, ce ratio a atteint dans cette période les 75%, avec
une amélioration de 6% par rapport à la période précédente.

En termes de structure, les recettes fiscales détiennent toujours la part du lion dans les
ressources publiques avec une part moyenne de 84%, mais avec une baisse par rapport à la
période précédente de 6 points au profit des recettes non fiscales.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 32


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

Graphique 6: Evolution de la structure des recettes publiques.


100%

80%

60%

40%

20%

0%
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 moy

recettes non fiscales (%) recettes fiscales (%)

Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.

Comme d’habitude nous procédons à l’analyse des deux catégories des recettes publiques, une
par une, pour mieux cerner l’évolution des ressources publiques.

2.1) Les recettes fiscales :

A leur part, les recettes fiscales ont évolué en moyen dans cette période de 4,5% (graphique
5), comparativement à la période précédente où il s’est appliqué le PAS, ces dernières ont
connu une nette réduction de leur taux de progression de 10%, ceci peut être expliqué par le
désir des pouvoirs publics d’alléger un peu la progression de la pression fiscale.

En effet, plusieurs mesures ont été prises, pour réduire progressivement les taux en vue de
réduire la charge fiscale sur les entreprises et les particuliers, appuyés par l’élargissement de
l’assiette. Il en est ainsi de l’institution de la prescription anticipée 51997-1998), la réduction
des taux de l’IR et de l’IS et l’harmonisation de ceux de la TVA et l’institution de la
contribution libératoire…

Malgré ces réductions, les recettes en provenance de ces impôts ont connu une hausse année
par année11, faisant ainsi augmenter la part des impôts directs dans le produit fiscal qui est
devenu dans cette période en moyenne de 41%, c'est-à-dire une amélioration de 16 points par
rapport à la période précédente.

Au niveau de la structure des recettes fiscales (graphique 7), les impôts indirects (y inclus les
droits de douane) restent les participants majeurs dans les recettes fiscales avec un taux plus
de 50% dans cette période. Or, la part de ces impôts a connu une tendance baissière au profit
des impôts indirects.

11
Les économistes de la fiscalité annoncent que plus le système fiscal, plus ses taux sont acceptés par les
contribuables, plus l’assiette fiscale est élargie et plus son rendement financier est important. Ceci est connu
théoriquement par la fameuse courbe de Laffer qui montre que la relation positive entre croissance des taux
d’imposition et croissance des recettes s’inverse lorsque ces taux deviennent insupportables.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 33


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

Ceci s’explique par la baisse des recettes provenant des droits de douane suite au
démantèlement tarifaire, en contrepartie de la hausse des recettes de l’IR et de l’IS. Même
avec un taux de croissance de 10%, moins important que celui enregistré au cours de la
période d’ajustement de 5 points, les impôts directs ont vu leur part dans les recettes fiscales
s’améliorer, grâce à l’évolution des recettes des impôts frappant les salaires et les entreprises,
et ce malgré les aménagements apportés aux taux de l’IS 12 et de l’IR13. Les recettes provenant
de ces impôts, qui représentent d’ailleurs plus de 75% des impôts directs se sont améliorées,
suite à l’augmentation des salaires et des traitements opérés, surtout dans les dernières années
de cette période caractérisées par le fameux dialogue social.

Graphique 7 : Evolution de la structure des recettes fiscales.


100%

80%

60%

40%

20%

0%
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 moy

impôts indirests (%) impôts directs (%) droits de douane (%) autres recettes fiscales (%)

Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.

Quant aux impôts indirects (graphique 7), on a déjà monsionné qu’il ont connus une baisse en
terme de progression et en termes de structure. Au sein de ces prélèvements, les impôts
touchants les transactions (TVA et TIC) ont représenté plus 65% au cours de cette période,
marquant ainsi une amélioration imporatante par rapport à la phase d’ajustement strucuturel
(46%), bien que bienque leur taux de croissance n’ait été que de 6% contre 10% dans la
période précédente.

En ce qui concerne les droits de douane, leur progression a subi une légère baisse par rapport
à la période précédente de même elle a devenu négative en moyenne, soit 0,5% contre 17%
dans la période du PAS. Cette situation s’explique par le démantèlement tarifaire prévu dans
le cadre de l’accord de libre-échange avec l’Union Européenne. Par ailleurs, la quasi-
stagnation de ces recettes est inhérente à l’institution d’un droit minimum de 2,5% sur presque
la totalité des produits importés14.

12
Le taux de l’IS a passé de 49,5 en 1987 à 44% en 1988, à 41,8% en 1993, à 39,6% en 1994 et 35% en 1996.

13
Le taux de l’IR est passé de 52% en 1990 à 48% en 1993, à 46% en 1944, à 44% en 1998 et à 42% en 2007.

14
J.BOUARFA, « Déficit budgétaire et effet d’éviction de l’entreprise au Maroc », Thèse de Doctorat, FSJES-
Rabat-Agdal, 2004-2005, page 98.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 34


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

Graphique 8 : Evolution des composantes des recettes fiscales


150,0

100,0

50,0

0,0
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 moy
-50,0

-100,0
impôts directs impôts indirests droits de douane autres recettes fiscales

Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.

Toutefois, leur contribution aux recettes fiscales reste inchangée en moyenne durant les deux
périodes, soit presque 16% du total des recettes fiscales.

Et enfin, les autres recettes fiscales représentés principalement par les droits d’enregistrement
et timbres comme on a déjà mentionné, ils ont connu une faible progression par rapport à la
période précédente en passant de 9% de croissance annuel à 1% durant la période étudiée. De
même leur contribution aux recettes fiscales a considérablement diminué passant de 18% à
7% en moyenne annuelle, et ceci peut être expliqué par la progression importante des recettes
fiscales précédentes.

2.2) Les recettes non fiscales :

En général, les recettes non fiscales ont connu une évolution importante de 33% par rapport à
la période précédente qui n’a été que de 19%, mais également leur participation aux recettes
totales a passé de 9% durant la phase d’ajustement structurel à 15% durant la période après
PAS. Cette amélioration est due aux recettes de privatisation et aux autres recettes15.

En effet, les recettes de privatisation sont évaluées, jusqu’en 1993 à 54.212 MDH en réalisant
d’importantes opérations sans précédent :

 23,34 MMDH à titre de la cession de 33% du capital d’IAM en 2000 ;


 14,08 MMDH à titre de la vente de 80% du capital de la régie des tabacs en 2003.

La structure des recettes non fiscales montre la forte participation des produits de monopoles
et exploitations de l’ordre de 38% en moyenne durant cette période et des produits domaniaux
(autres recettes non fiscales) de l’ordre de 36% du total des recettes non fiscales.

15
Notamment les redevances de la pêche jusqu’en 1999 et du gazodue Maghreb-Europe.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 35


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

Graphique 9 : Evolution de la structure des recettes non fiscales


100%

80%

60%

40%

20%

0%
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 moy

monopoles (%) privatisations (%) autres recettes non fiscales (%)

Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.

En ce qui concerne les recettes de privatisation, ils progressé d’une manière significative
durant cette période par rapport à la période précédente. Contribuant ainsi aux recettes autres
que fiscales à hauteur de 25% ce qui a amélioré de manière significative les recettes
publiques.

2.3) L’élasticité du système fiscal par rapport à l’activité économique :

De la même manière que la période précédente nous procédons au calcul de l’élasticité des
recettes fiscales au PIB, ainsi les résultats de l’estimation sont :

Dependent Variable: LOGRF


Method: Least Squares
Sample: 1993 2004
Included observations: 12

Coefficien
Variable t Std. Error t-Statistic Prob.

LOGPIB 0.880845 0.000939 938.3564 0.0000

R-squared 0.945165 Mean dependent var 11.22417


Adjusted R-squared 0.945165 S.D. dependent var 0.176969
S.E. of regression 0.041440 Akaike info criterion -3.449467
Sum squared resid 0.018890 Schwarz criterion -3.409058
Hannan-Quinn
Log likelihood 21.69680 criter. -3.464428
Durbin-Watson stat 1.103762
Source : élaboré par nos propres soins à l’aide d’Eviews v8

D’où on déduit que :

Donc

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 36


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

On a procédé à l’élimination de la constante à cause de non significativité de son coefficient


au seuil de 5%.

En ce qui concerne l’élasticité des recettes fiscales à l’activité économique, elle reste faible
malgré les changements opérés dans la fiscalité marocaine, de même elle a devenu plus faible
que celle dégagée dans la période du PAS

3) La sous-période 2005-2014 : le soutien des finances


publiques et la relance de la croissance.

A partir de 2005, les recettes publiques commencent à enregistrer des évolutions intéressantes
(graphique 12), ces évolutions étaient en moyenne de 12% entre 2OO5 et 2008. Cette
amélioration continue des recettes publiques s’explique largement par l’évolution stable et
continue des recettes fiscales.

Toutefois, ces recettes ont connu une énorme chute de 7% en 2009, sous l’effet de la crise
financière de 2008 et du fait qu’il existe un retard d’une année entre l’évolution de la base
imposable et les recettes qui en découlent. Après la disparition des effets de cette crise, les
recettes publiques commencent à retourner à leur trajectoire habituelle grâce à l’évolution des
recettes fiscales et le soutien des recettes non fiscales.

Graphique 10 : Evolution des recettes publiques.


30,0 60,0
25,0 50,0
20,0 40,0
15,0
30,0
10,0
20,0
5,0
10,0
0,0
-5,0 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 moy 0,0
-10,0 -10,0
-15,0 -20,0
recettes publiques recettes fiscales recettes non fiscales

Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.

En termes de structure (graphique 13), les recettes fiscales restent les principales ressources
publiques avec une amélioration de 2 points par rapport à la période précédente. Les recettes
non fiscales vue que leur caractère d’instabilité, elles voient leur part dans les recettes
publiques se dégrade au profit des recettes fiscales.

Cette évolution croissante des recettes publiques au début de cette période jusqu’à 2008, a
permet une couverture importante des dépenses publiques, même à dégager un excèdent en
2007 et 2008. Ceci est attribuable en grande partie à l’amélioration des recettes fiscales.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 37


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

Graphique 11 : Evolution de la structure des recettes publiques


100%

80%

60%

40%

20%

0%
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 moy

recettes non fiscales (%) recettes fiscales (%)

Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.

Juste après, au moment de la crise financière de 2008, les recettes publiques perdent leur
capacité à couvrir les dépenses publique et le pays revient aux situations de déséquilibres
budgétaires.

Comme d’habitude nous procédons à l’analyse des deux catégories des recettes publiques, une
par une, pour mieux cerner l’évolution des ressources publiques.

3.1) Les recettes fiscales :

L’évolution des finances publiques a été caractérisée par une phase de consolidation des
recettes fiscales atteignant une progression de 24% en 2008 permettant ainsi une couverture
des dépenses publiques de l’ordre de 91%, c'est-à-dire un ratio d’autosuffisance fiscales de
91%. Atout cela était bon pour les finances publiques, avant que ces dernières recettes ne
connaissent une instabilité en termes d’évolution engendrant ainsi une dégradation continue
du ratio d’autosuffisance fiscale qui n’arrive pas à atteindre les 65% en 2014.

Graphique 12: Evolution des composantes des recettes fiscales.


40,00
30,00
20,00
10,00
0,00
-10,00 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 moy
-20,00

impôts directs impôts indirests droits de douane autres recettes fiscales

Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.

En ce qui concerne les composantes des recettes fiscales (graphique 15), en général tous
impôts et taxes ont connu une progression stable entre 2005 et 2007 atteignant 11%, 12%, 5%

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 38


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

et 18% respectivement pour les impôts directs, les impôts indirects, les droits de douane et les
autres recettes fiscales composées généralement par les droits d’enregistrement et timbres.

L’année 2008 a été caractérisée par une progression importante des recettes d’impôts directs
arrivant jusqu’à les 36%, cette évolution est liée au changement de la structure du PIB marqué
par l’émergence des secteurs dynamiques comme le secteur des bâtiments et travaux publics,
postes et télécommunications et activités financières et assurances.

Le développement des recettes fiscales a été accompagné par des transformations profondes
au niveau de leur structure au profit des impôts directs, ces derniers ont arrivé à atteindre en
2008 jusqu’à 49% des recettes fiscales. Cette évolution est imputable en grande partie par
l’accroissement des recettes de l’IS. Plusieurs facteurs expliquent ces changements,
notamment, la croissance économique, l’amélioration des bénéfices des grandes entreprises,
ainsi que l’accroissement du nombre d’entreprises s’acquittant de leurs obligations fiscales,
fruit des efforts de modernisation de l’Administration fiscale dans la collecte de l’impôt et du
renforcement du contrôle16.

Cette évolution positive des impôts directs a été suffisante pour compenser la tendance
baissière des droits de douane sur la même période.

Au moment de la crise financière, l’ensemble des recettes fiscales a connu une chute très
importante commençant de 5% pour les impôts indirects jusqu’à 13% au niveau des droits de
douane.

Graphique 13 : Evolution de la structure des recettes fiscales


100%

80%

60%

40%

20%

0%
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 moy

impôts directs (%) impôts indirests (%) droits de douane (%) autres recettes fiscales (%)

Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.

16
N. Akboul et B. Ragbi, « Evaluation de l’orientation de la politique budgétaire au Maroc », 2015, Direction
des Etudes et des Prévisions Financières, Ministère de l’Economie et des Finances – Maroc.

Cité par : k. El Mokri, A. Ragbi et S. Tounsi, « Politique budgétaire et activité économique au Maroc : une
analyse quantitative », 2015, OCP Policy Center et FSJES-Rabat-Agdal, pages 69-77.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 39


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

Au lendemain de la crise financière et les problèmes financiers qu’ont connu les principaux
partenaires du Maroc, notamment la France et l’Espagne, les recettes fiscales du Maroc voient
leur importance se dégrade ainsi que leur structure revient à être de prédominance des impôts
indirects.

De même, il convient de signaler que les droits de douane continuent à se dégrader


enregistrant ainsi une décroissance moyenne durant cette période étudiée de 3,5%, et cette
dégradation n’a pas été compensée par les autres recettes qui eux-mêmes enregistrent une
faible croissance voir une stabilité durant la période post-crise.

En ce qui concerne les impôts indirects, ils ont connu une chute de 1% en moyenne en 2013 et
2014 après avoir enregistré un pic de 8% en 2012.

3.2) Les recettes non fiscales :

En général, les recettes autres que fiscales ont connu une évolution moins importante que
celle de la période précédente enregistrant ainsi une évolution de 7% contre 33%. Toutefois
en 2011, ces recettes ont enregistré un pic de 55% garce à l’accroissement des recettes de
privatisations.

Graphique 14 : Evolution de la structure des recettes non fiscales


100%

80%

60%

40%

20%

0%
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 moy

monopoles (%) privatisations (%) autres recettes non fiscales (%)

Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.

En termes de structure (graphique 14), ces dernières ont devenu prédominées par les recettes
domaniaux et autres recettes non fiscales.

Toutefois, cette importance des recettes de domaine de l’Etat est très récente puisque juste
avant il y avait une importante contribution des recettes de monopoles depuis 2005 jusqu’à
2012.

En ce qui concerne les recettes de privatisations, leur contribution n’est observable que dans
la période avant crise qui était en moyenne de 17% et en 2011 et 2012 où ils ont enregistré
une contribution respectivement de 21% et 15%.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 40


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

3.3) L’élasticité du système fiscal par rapport à l’activité économique:

De la même manière que la période précédente nous procédons au calcul de l’élasticité des
recettes fiscales au PIB, ainsi les résultats de l’estimation sont :

Dependent Variable: LOGRF


Method: Least Squares
Sample: 2005 2014
Included observations: 10

Coefficien
Variable t Std. Error t-Statistic Prob.

LOGPIB 0.886148 0.002218 399.4591 0.0000

R-squared 0.654678 Mean dependent var 11.92984


Adjusted R-squared 0.654678 S.D. dependent var 0.160721
S.E. of regression 0.094446 Akaike info criterion -1.786928
Sum squared resid 0.080281 Schwarz criterion -1.756670
Hannan-Quinn
Log likelihood 9.934641 criter. -1.820122
Durbin-Watson stat 1.085177
Source : élaboré par nos propres soins à l’aide d’Eviews v8

D’où on déduit que :

Donc

On a procédé à l’élimination de la constante à cause de non significativité de son coefficient


au seuil de 5%.

En ce qui concerne l’élasticité des recettes fiscales à l’activité économique, elle a connu un
faible changement positif par rapport à la période précédente, mais comparativement à la
période du PAS elle reste très faible.

En effet, plusieurs facteurs expliquent cette faible élasticité17 :

 L’étroitesse de la base imposable du fait du poids important des exonérations fiscales


de manière à ce que l’exonération devienne la règle et l’imposition devient
l’exception ;
 L’importance de la fraude et de l’évasion fiscales dues notamment à la mentalité du
redevable qui cherche à éviter l’impôt dû, d’un côté, et de la nature des vérifications

17
T.RACHIDI, « Dépenses d’intérêts de la dette du trésor et déficit budgétaire au Maroc : une analyse à l’aide
d’un modèle de cointégration et à correction d’erreurs », mémoire DESA, FSJES-Rabat-Agdal, 2007, p.19-20.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 41


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

fiscales18 qui reste sélective et ne peuvent pas être généralisées vu le nombre


insuffisant des vérificateurs fiscaux ;
 Le décalage entre le fait générateur de l’impôt et son recouvrement ce qui altère la
valeur des recettes fiscale.

II. Explication de l’évolution des dépenses publiques :


L’évolution des dépenses publiques différait selon les trois grandes périodes qui l’ont marqué,
dans la mesure où les évènements relatifs à chacune d’entre elles avaient des implications
différentes sur la variation globales des dépenses de l’Etat tout en ayant à chaque fois un
impact sur la modification de leur composition.

1) La sous-période 1980-1992 : les problèmes des


finances publiques et l’application du PAS.

Au début des années 80, le Maroc a souffert du gonflement inconsidéré des dépenses
publiques et une mauvaise qualité de leur gestion qui ont conduit à une progression de ces
derniers de l’ordre de 20% en moyenne atteignant 36% du PIB en moyenne durant la période
1980-1982 (graphique 18). La progression des dépenses publiques de l’ordre de 26% en 1981
s’explique par l’approbation des dépenses effectives très expansionnistes dans le cadre du
plan quinquennal19.

De même l’ensemble des agrégats macroéconomiques du pays ont connu une dégradation
passant au rouge durant les années 80,81 et 82.

Graphique 15 : Evolution des dépenses publiques.


50,0 30,0

40,0 20,0

30,0 10,0

20,0 0,0

10,0 -10,0

0,0 -20,0
1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 moy

dépenses publiques (pib) dépenses publiques (%)

Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.

18
La vérification fiscale est la contrepartie normale d’un système fiscale déclaratif et sans une vérification fiscale
généralisée l’équité fiscale ne peut être atteinte.

19
Le plan quinquennal est plan de développement économique qui a pour objectif, entre autres l’accélération du
niveau d’industrialisation du pays.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 42


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

Cette situation a poussé le Maroc à abandonner le plan quinquennal dans sa deuxième année
au profit d’un programme d’ajustement structurel (PAS) établit en collaboration avec la
Banque Mondiale (BM) et le Fonds Monétaire International (FMI) et appliqué entre 1983 et
1992.

Il est nécessaire de noter que ce plan a été conditionné par deux normes :

 Une norme quantitative qui avait pour objectif la rationalisation des dépenses
publiques à travers la sélection des dépenses rentables et indispensables au
fonctionnement des rouages de l’Etat.
 Une norme qualitative qui impose l’argument de la compatibilité entre les ressources
et les charges de l’Etat.

En effet, les règles du PAS avaient une incidence importante sur les dépenses de l’Etat que sur
ces recettes20, ceci est observable dans la contraction important qu’ont connu ces derniers de
l’ordre de 16% en 1983, réduisant ainsi leur part dans le PIB jusqu’à 29%.

Ensuite, jusqu’à la fin de cette période les dépenses publiques ont continué à se dégrader en
termes de croissance et en termes de part dans le PIB atteignant respectivement en moyenne
durant la période considérée 9% de variance annuelle moyenne et 29% du PIB.

En termes de structure (graphique 16), les dépenses publiques restent de prédominées par les
en biens et services, ces derniers constituent plus que la moitié des dépenses de l’Etat.

Graphique 16 : Evolution de la structure des dépenses publiques.


100%

80%

60%

40%

20%

0%
1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 moy

dépenses en B & S (%) dépenses d'investissement(%)


dépenses d'intérêts (%) dépenses de compensation (%)

Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.

Pour mieux cerner l’évolution des dépenses publiques nous proposons d’analyser, une par
une, chacune de leurs composantes.

20
Dans cette phase de stabilisation, les experts du FMI considèrent qu’il faudrait privilégier l’action sur les
dépenses aux mesures fiscales dans la mesure où les délais nécessaires pour que la politique fiscale produise tous
ses effets sont assez longs, sans parler de l’impact d’une hausse d’impôts.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 43


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

1.1) Les dépenses en biens et services :

Pour leur part, les dépenses publiques en biens et services ont connu une large progression au
début des années 80 atteignant jusqu’à 32% de croissance, soit 19% du PIB et 52% des
dépenses publiques.

Lors de l’application du PAS, les pouvoirs publics avaient pour objectif de réduire les
dépenses publiques afin de rétablir l’équilibre des finances publiques, les dépenses en biens et
services ont connu une faible réduction vue leur caractère incompressible. En effet, en 1983
ces dépenses se sont évolués de -7%, pour revenir ensuite à leur situation initiale en
progressant en moyenne durant cette période du PAS de 11%, en atteignant ainsi 15% et 52%
respectivement du PIB et des dépenses publiques totales. Mais en termes de progression, ils
ont évolué dans un rythme assez faible par rapport aux années avant le PAS.

Les principales mesures entreprises pour la réduction de ces dépenses étaient : le gel des
salaires, la contraction des dépenses en matériel, la réduction des recrutements dans la
fonction publique... Certes, l’application de ces mesures a eu pour effet la réduction de la
croissance des dépenses publiques en biens et services, mais au prix d’un sous équipement de
l’administration de l’Etat, l’accroissement du chômage et la dégradation du pouvoir d’achat
de la majorité de la population.

Graphique 17 : Evolution des dépenses en biens et services.


25,0 80,0

20,0 60,0
40,0
15,0
20,0
10,0
0,0
5,0 -20,0
0,0 -40,0
1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 moy

dépenses en B & S (pib) dépenses en B & S (%)

Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.

Par ailleurs, la progression positive constatée entre 1986 et 1990 est due à l’amélioration du
régime indemnitaire des fonctionnaires ainsi qu’un relèvement des traitements des agents
temporaires afin d’atténuer les effets négatifs des politiques poursuivies.

1.2) Les dépenses en intérêts de la dette publique :

En ce qui concerne les dépenses d’intérêts de la dette publique, ils ont connu une évolution
considérable au début des années 80 vue que l’importance de l’endettement public conjugué

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 44


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

de la hausse des taux d’intérêts internationaux, ces dépenses ont progressé en 1982 de 80%
atteignant ainsi 5% et 14% respectivement du PIB et des dépenses publiques totales.

Lors de l’application du PAS, les dépenses d’intérêts de la dette ont progressé faiblement au
début du programme, mais continuant ensuite à se progresser et à peser lourdement sur le
budget de l’Etat. Le caractère incompressible de ces dépenses les rend difficilement
contrôlables vue qu’ils sont soumis aux contraintes des créanciers.

Graphique 18 : Evolution des dépenses en biens et services.


8,0 100,0

6,0
50,0
4,0
0,0
2,0

0,0 -50,0
1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 moy
dépenses d'intérêts (pib) dépenses d'intérêts (%)

Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.

Durant cette phase du PAS les dépenses d’intérêts de la dette publique ont progressé en
moyenne de 21% atteignant ainsi en pourcentage du PIB et des dépenses publiques
respectivement 5% et 16%.

Ceci montre le caractère pénible de l’endettement aussi bien externe qu’interne sur le budget
de l’Etat. Or, si le recours à la dette est devenu un phénomène irréversible, le caractère
nouveau durant cette phase d’ajustement est le recours massif à l’endettement intérieur surtout
à partir du milieu des 80. En effet, la situation que vivait le Maroc durant cette période, la
rareté des capitaux et l’accroissement des taux d’intérêts internationaux la rendu incapable
d’avoir des emprunts extérieur ce qu’il a poussé à se diriger vers le financement intérieur du
déficit budgétaire.

1.3) Les dépenses de compensation :

Au début des années 80, les dépenses de compensation avaient leur importance dans le budget
de l’Etat, cette part a été de l’ordre de 6% des dépenses publiques, enregistrant un taux de
croissance moyen durant la période avant PAS de 22% atteignant ainsi 2% du PIB en
moyenne durant cette phase.

Durant la période du PAS et au moment où l’intervention de l’Etat a été nécessaire, surtout


après les révolutions de 1981, 1984 et 1990 qui ont secoué tout le pays, pour amortir les effets
négatifs de l’ajustement sur les couches sociales les plus démunies ; et comme l’Etat a été
emprisonné par le PAS ; les dépenses de compensation ont connu une tendance baissière

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 45


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

rigoureuse. Les raisons de cette baisse sont liées aux réductions touchant les subventions
accordées à la caisse de compensation, ce qui a réduit le nombre de produits subventionnés.

Graphique 19 : Evolution des dépenses de compensation.


7,0 300,0
6,0 250,0
5,0 200,0
150,0
4,0
100,0
3,0
50,0
2,0 0,0
1,0 -50,0
0,0 -100,0
1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 moy
dépenses de compensation (pib) dépenses de compensation (%)

Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.

En effet, durant la période du PAS et vue leur caractère compressible, les dépenses de
subvention ont connu une chute importante, ce qui a passé leur part dans les dépenses
publiques de 6% en 1982 à 2% en 1992, soit de 2,2% à 0,7% en pourcentage du PIB.

1.4) Les dépenses d’investissement :

A côté des dépenses publiques en biens et services, les dépenses d’investissement constituent
part importante des dépenses de l’Etat mais également sont les plus importants entre eux vue
leur importance économique. Ces derniers ont connu une progression moyenne de 18% au
début des années 80, leur permettant d’atteindre 36% et 14% respectivement en pourcentage
des dépenses publiques totales et du PIB.

Graphique 20 : Evolution des dépenses d'investissement.


15,0 60,0
40,0
10,0 20,0
0,0
5,0 -20,0
-40,0
0,0 -60,0
1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 moy

dépenses d'investissement(pib) dépenses d'investissement(%)

Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.

Durant la phase d’ajustement, les dépenses publiques d’investissement ont été les plus touchés
par les mesures d’austérité du programme adopté durant cette phase. La difficulté de

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 46


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l’incompressibilité des dépenses publiques en biens et services et les dépenses en intérêts de


la dette publique a rendu la tâche encore plus facile pour les dépenses d’investissement. Ces
derniers ont subi des coupes importantes, surtout au niveau des rubriques jugées essentielles
pour la croissance économique.

En effet, durant la période du PAS et vue leur caractère compressible, les dépenses
d’investissement ont connu une chute importante, ce qui a passé leur part dans les dépenses
publiques de 37% en 1982 à 22% en 1992, soit de 14% à 6% en pourcentage du PIB.

2) La sous-période 1993-2004 : la fin du PAS et le retour


aux équilibres fondamentaux.

En 1993, une nouvelle phase pour les finances publiques marocaines puisque le PAS s’est
disparu et les autorités publiques commencent à prendre conscience des effets néfastes de ce
programme sur la situation économique du pays.

En effet, les dépenses publiques ont vu leur rythme de progression continue à se dégrader,
atteignant en moyenne durant la période du post-PAS 6%, soit une chute de 3 points par
rapport à la période précédente ce qui montre la volonté des pouvoirs publiques de stabiliser
cette progression. En termes de pourcentage du PIB, les dépenses publiques voient leur poids
progressant un peu atteignant jusqu’à 34% en 2001 et 30 en moyenne comme la période
précédente.

Graphique 21 : Evolution des dépenses publiques.


40,0 15,0
10,0
30,0
5,0
20,0 0,0
-5,0
10,0
-10,0
0,0 -15,0
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 moy

dépenses publiques (pib) dépenses publiques (%)

Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.

En termes de structure, ces dernières restent dominées par les dépenses publiques en bien et
services qui voient leur part s’améliore, et ceci est attribuable à leur caractère incompressible.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 47


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

Graphique 22 : Evolution de la structure des dépenses publiques.


100%
80%
60%
40%
20%
0%
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 moy

dépenses en biens et services (%) dépenses d'investissement(%)


dépenses d'intérêts (%) dépenses de compensation (%)

Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.
Comme dans la sous-section précédente, nous procéderons dans le cadre de cette sous-section
à l’analyse des composantes des dépenses publiques, une par une, pour mieux cerner leur
évolution.

2.1) Les dépenses en biens et services :

Durant cette phase, les dépenses en biens et services ont représentés 60% des dépenses
publiques contre 52% durant la phase du PAS, ceci confirme leur caractère incompressible
malgré les efforts de stabilisation de ces dépenses adoptés par les pouvoirs publics.

Graphique 23 : Evolution des dépenses en biens et services.


20,0 30,0

15,0 20,0
10,0
10,0
0,0
5,0 -10,0
0,0 -20,0
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 moy
dépenses en biens et services (pib) dépenses en biens et services (%)

Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.

En termes d’évolution (graphique 23), ces derniers ont vu leur progression se dégrade en
passant de 11% durant la période précédente à 7% durant la période étudiée.

Néanmoins, ce recul doit être analysé avec prudence dans la mesure où les dépenses de
personnel ont connu une amélioration importante, et ce en application des accords conclus
dans le cadre des dialogues sociaux. Cette baisse au niveau de croissance peut être aussi

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 48


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expliquée par la contraction des dépenses de matériels, ce qui se répercute directement sur le
niveau d’équipement des administrations publiques21.

En fait, même si le rythme d’évolution de ces dépenses a fléchi par rapport à la phase
précédente, ils ont connu une bonne amélioration en termes de points du PIB de 2 points
passant de 15% à 17% du PIB entre les deux périodes.

2.2) Les dépenses en intérêts de la dette publique :

L’évolution des charges d’intérêts de la dette publique (graphique 27) a diminué de 22% entre
1980 et 1992 à 3% durant la période 1993-2004 soit une chute en termes de progression de
l’ordre de 19 points, mais leur poids dans le PIB a été amélioré de deux points du PIB passant
de 4% à 5% en moyenne durant les deux périodes.

Graphique 24 : Evolution des dépenses d'intérêts de la dette.


8,0 20,0
15,0
6,0
10,0
4,0 5,0
0,0
2,0
-5,0
0,0 -10,0
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 moy

dépenses d'intérêts (pib) dépenses d'intérêts (%)

Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.

En termes de poids dans les dépenses publiques, les intérêts de la dette publique ont vu leurs
part se dégrade également durant cette phase par rapport à la phase du PAS, cette part a été de
16% et elle a devenu de 13% en 2009. Mais en moyenne leur poids dans les dépenses totales
reste stable d’environ 16%.

Cette progression relative de ces dépenses peut être attribuée à la baisse générale des taux
d’intérêts, observée lors de cette période sur le marché marocain de la dette intérieure et
surtout sur le marché international.

2.3) Les dépenses de compensation :

Malgré leur fluctuation continue, ce sont les dépenses de compensation qui ont connu
l’évolution la plus importante parmi les autres dépenses publiques, soit une progression
moyenne de 18% durant cette période et arrivant jusqu’à se doubler en 2004. Mais
comparativement à la période précédente, leur progression est plus faible de 8 points, faisant

21
J.BOUARFA, « Déficit budgétaire et effet d’éviction de l’entreprise au Maroc », Thèse de Doctorat, FSJES-
Rabat-Agdal, 2004-2005, page 1O2.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 49


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ainsi passer leur poids dans les dépenses publiques et le PIB respectivement de 5% à 3% et
de 1,5% à 1% entre les deux phases.

Graphique 25 : Evolution des dépenses de compensation.


1,5 150,0
100,0
1,0
50,0
0,0
0,5
-50,0
0,0 -100,0
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 moy
dépenses de compensation (pib) dépenses de compensation (%)

Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.

Pendant cette période les dépenses de compensation ont connu des évolutions importantes qui
ne peuvent pas se décrire en utilisant les moyennes, soit un pic en 2003 et 2004
respectivement de 23% et 96%. L’origine de cette hausse est attribuée à l’accroissement des
prix des biens importés subventionnés, surtout le prix du pétrole qui a atteint des niveaux
record depuis la dernière guerre contre l’Iraq.

2.4) Les dépenses d’investissement :

Comme dans la période précédente, et depuis la mise en œuvre du PAS, les dépenses
d’investissement ont été les plus touchées par les mesures d’économie. C’est ainsi, que leur
taux de croissance a fortement régressé en passant de 7% dans la phase précédente à 3%
durant la phase post-ajustement. Cette faible croissance est attribué au fait que ces dépenses
sont les plus faciles à contrôler afin de compenser l’accroissement des dépenses publiques en
biens et services.

Graphique 26 : Evolution des dépenses d'investissement.


8,0 20,0

6,0 10,0

4,0 0,0

2,0 -10,0

0,0 -20,0
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 moy

dépenses d'investissement(pib) dépenses d'investissement(%)

Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 50


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En termes de pourcentage du PIB et des dépenses publiques, ces dépenses ont connu une
dégradation de 4 points du PIB passant de 8% durant la période précédente à 6% durant la
phase post-PAS, pour leur part dans les dépenses totales, elle a passé de 26% à 19% soit une
dégradation de 7 points de pourcentage des dépenses totales.

3) La sous-période 2005-2014 : le soutien des finances


publiques et la relance de la croissance.

Depuis 2005, les dépenses publiques ont connu des évolutions différées, mais en général, ces
derniers ont connu une progression moyenne de 3% durant la période considérée contre 6%
dans la période précédente et 10% dans la phase du PAS. Ce qui traduit une grande maîtrise
de l’évolution de ces dépenses par rapport aux années antérieures, et aussi leur rythme
d’évolution traduit une tendance baissière pendant ces dernières années.

Graphique 27 : Evolution des dépenses publiques.


40,0 25,0
20,0
30,0
15,0
20,0 10,0
5,0
10,0
0,0
0,0 -5,0
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 moy

dépenses publiques (pib) dépenses publiques (%)

Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.

En termes de structure des dépenses publiques, les dépenses en biens et services restent les
détenteurs de la part du lion dans les charges publiques poursuivis par les dépenses
d’investissement.

Graphique 28 : Evolution de la structure des dépenses publiques.


100%
80%
60%
40%
20%
0%
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 moy

dépenses en biens et services (%) dépenses d'investissement(%)


dépenses de compensation (%) dépenses d'intérêts (%)

Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 51


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Comme dans les sous-sections précédentes, nous procéderons dans le cadre de cette sous-
section à l’analyse des composantes des dépenses publiques, une par une, pour mieux cerner
leur évolution.

3.1) Les dépenses en biens et services :

Durant cette période, les dépenses publiques en biens et services ont connu une progression
annuelle moyenne de 7% contre 7,5% durant la période post-PAS et 11% durant la période du
PAS. Ce qui traduit une stabilisation de la progression moyenne de ces dépenses entre les
deux dernières périodes.

En termes de pourcentage des dépenses totales et du PIB, ces dépenses ont arrivé à atteindre
jusqu’à 60,5% en 2014 et 58,6% en moyenne durant cette période contre 60,3% durant la
période précédente et 52,5% durant la phase du PAS. Alors que pour leur poids dans le PIB
elles atteignent jusqu’à 19% en moyenne durant cette période contre 16% durant la période
précédente et 15% durant la période du PAS.

Graphique 29 : Evolution des dépenses en biens et services.


21,0 20,0
20,0
10,0
19,0
18,0 0,0
17,0
-10,0
16,0
15,0 -20,0
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 moy
dépenses en biens et services (pib) dépenses en biens et services (%)

Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.

Toutefois, l’évolution de ces dépenses durant la période considérée. Au début de cette période
on remarque qu’ils ont connu une chute considérable passant de 5,4% en 2006 à -11,8% en
2007 en termes de croissance annuelle, ceci est attribuable à l’Opération du Départ Volontaire
à la Retraite menée en 2005 qui a permis de réduire une part importante des dépenses
salariales.

En 2008, les dépenses publiques en biens et services ont vu leur croissance s’améliore
atteignant 6,4%, et ce en lien avec la progression des dépenses du personnel à cause des
revalorisations des salaires dans le cadre du dialogue social. Et cette opération a pesé
lourdement sur le budget de l’Etat puisque elle a engendré une croissance moyenne des
dépenses publiques en biens et services de 14% entre 2009 et 2011 avant de se stabiliser aux
alentours d’une progression moyenne de 5% pour les années suivantes.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 52


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3.2) Les dépenses en intérêts de la dette publique :

Quant aux dépenses d’intérêts de la dette publique, ils ont connu une tendance baissière au
début de cette période atteignant jusqu’à 2% du PIB en 2011 soit une réduction de l’ordre de 3
points du PIB ceci est fortement et attribuable aux améliorations des conditions de
financement du trésor public.

Graphique 30 : Evolution des dépenses d'intérêts de la dette.


4,0 15,0

10,0
3,0
5,0
2,0
0,0
1,0
-5,0

0,0 -10,0
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 moy
dépenses d'intérêts (pib) dépenses d'intérêts (%)

Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.

Mais juste après, ces derniers ont pu revenir à leur tendance haussière depuis 2012 attribuable
en grande partie à la hausse de l’endettement du pays, atteignant ainsi 3% du PIB qui est la
moyenne du poids de ces dépenses durant cette phase.

En termes de croissance, ces dépenses ont progressé en moyenne durant cette période de 4%
soit une amélioration de 2 points de croissance par rapport à la période précédente ce qui
traduit l’incompressibilité de ces dépenses.

3.3) Les dépenses de compensation :

Durant cette période, les dépenses de compensation ont évolué d’une façon instable.
Globalement elles ont progressé en moyenne de 31% durant cette phase contre 17% durant la
phase antérieure. Atteignant ainsi 13% et 3,8% respectivement dépenses globales et du PIB
contre 3% et 1% respectivement dans la phase poste-PAS. Ce qui traduit une amélioration
considérable de ces dépenses qui pèsent lourdement sur le budget de l’Etat et qui ont arrivé à
dépasser les dépenses d’intérêts de la dette, ce qui est d’un côté pour l’économie marocaine
puisque les dépenses de compensation améliorent le pouvoir d’achat de la majorité de la
population du pays.

A partir de 2013, on remarque que ces dépenses connaissent une tendance à la baisse, ceci est
fortement dû à la mise en œuvre d’un système d’indexation partielle des produits pétroliers. Il
y a lieu de rappeler qu’avant, en juin 2012, il a été procédé au relèvement des prix à la pompe,
en répercutant partiellement l’augmentation du prix de pétrole sur les prix intérieurs de
certains produits énergétiques (essence, gasoil et fuel). Et au début de l’année 2014, il a été

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 53


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

décidé de diminuer régulièrement la subvention du gasoil et de procéder à la décompensation


totale du super et du fuel industriel.

Graphique 31 : Evolution des dépenses de compensation.


150,0 8,0

100,0
6,0
50,0
4,0
0,0
2,0
-50,0

-100,0 0,0
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 moy
dépenses de compensation (pib) dépenses de compensation (%)

Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.

Grâce à ces mesures, la charge de compensation a été réduite de 24% entre 2012 et 2013 puis
de 21% entre 2013 et 2014. Cet effort budgétaire de l’ordre de 1,9 et 1,2 points du PIB,
respectivement en 2013 et 2014, explique en grande partie la réduction des dépenses
publiques au cours de ces deux dernières années.

3.4) Les dépenses d’investissement :

Au niveau des dépenses d’investissement, on remarque qu’ils ont connu un retour à la hausse
traduisant l’effort d’investissement engagé par les autorités publiques. En effet ces dépenses
ont progressé en moyenne de 11% durant cette période contre 3% au cours de la période
précédente, soit une amélioration de 8 points de croissance, mais leur poids moyenne rapporté
au PIB reste stable entre les deux périodes, il en est de même pour leur poids dans les
dépenses totales qui a resté également stable.

Graphique 32 : Evolution des dépenses d'investissement.


8,0 50,0
40,0
6,0 30,0
20,0
4,0 10,0
0,0
2,0 -10,0
-20,0
0,0 -30,0
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 moy
dépenses d'investissement(pib) dépenses d'investissement(%)

Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 54


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III. Explication de l’évolution des soldes publics :


L’évolution des soldes publics différait selon les trois grandes périodes qui l’ont marqué, dans
la mesure où les évènements relatifs à chacune d’entre elles avaient des implications
différentes sur la variation globales des soldes de l’Etat tout en ayant à chaque fois un impact
sur la modification de leur composition.

1) La sous-période 1980-1992 : les problèmes des


finances publiques et l’application du PAS.

Au début des années 80, le Maroc a souffert d’un gonflement inconsidéré des dépenses
publiques dues essentiellement à la réalisation du plan ambitieux 73-77, qui a exigé la
mobilisation de ressources importantes dépassant largement les recettes ordinaires et une
qualité médiocre de leur gestion qui ont conduit à un déficit budgétaire atteignant jusqu’à
12% du PIB en moyenne entre 1980 et 1982.

Sous les mêmes conditions, le déficit de caisse a atteint environ 10% en moyenne durant cette
période. Une telle situation a poussé l’Etat à solliciter le recours à l’emprunt externe conjugué
par une aggravation du service de la dette due à l’augmentation des taux intérêt sur les
marchés internationaux et de son niveau d’endettement devenu préoccupant et insoutenable.

Quant au solde primaire, il est de la même situation que les soldes précédent, ce qui montre
que les pouvoirs publics s’endettent pour payer les intérêts des dettes antérieures. Ce solde a
atteint au début des années 80, en moyenne -8,5% du PIB, soit un poids comparable à celui du
déficit global ce qui montre l’influence considérable des intérêts de la dette publique sur le
déficit budgétaire au Maroc.

Pour sa part, le solde ordinaire reste en moyenne presque équilibré, en réalisant un excédent
en 1980 et 1982 de 2% du PIB en moyenne pour ces deux années. Mais en 1981, ce solde est
devenu déficitaire ce qui signifie que les recettes de l’Etat ne permettent même pas de
financer ses dépenses courantes.

Au lendemain de l’application du PAS, caractérisé par le gel des dépenses publiques et


l’amélioration des ressources publiques, les soldes budgétaires avaient une tendance à
l’amélioration. En effet le solde ordinaire a devenu positif depuis 1987 atteignant en moyenne
durant cette période 2% du PIB, ce qui signifie que les recettes de l’Etat permettent de
financer la totalité de ses dépenses courantes et une partie des dépenses d’investissement vue
que le solde budgétaire global reste déficitaire. Ce dernier arrive à se stabiliser autour de -6%
du PIB durant la période considérée, ce qui montre l’effort de consolidation des finances
publiques réalisé durant la phase du PAS et il en est de même pour le besoin de financement.
Quant au solde primaire, il a devenu excédentaire lui-même à partir des années 87 atteignant
ainsi 3,5% du PIB en 1992.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 55


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

Graphique 33 : évolution des soldes budgétaires au Maroc.


10,0

5,0

0,0
1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 moy
-5,0

-10,0

-15,0
solde budgétaire global (pib) besoin de financement (pib)
-20,0 solde primaire (pib) solde ordinaire (pib)

Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.

Les résultats du PAS ont été acceptables au niveau de la réduction des déficits budgétaires.
Toutefois, ce résultat demeure peu convaincant si l’on considère les éléments qui ont été à
l’origine de cette baisse. Ainsi, à côté des recettes, l’évolution constatée au cours de cette
période provenait, principalement, de deux mesures :

 La première concerne l’utilisation à partir des années 86 de la taxe sur la


consommation des produits pétroliers dont la participation totale aux recettes a été de
11%.
 La deuxième est liée à l’introduction entre 1990 et 1992 de mesures ponctuelles telles
que la prescription anticipée et le système d’acomptes provisionnels pour faire
augmenter le niveau des recettes fiscales.

Du côté des dépenses, la mise en œuvre d’une austérité budgétaire sévère touchant aussi bien
les dépenses ordinaires que les dépenses d’investissement mais avec un niveau plus élevé, la
prise en compte des seuls intérêts de la dette dans la comptabilisation des dépenses de la dette
et l’utilisation des arriérés de paiement comme outil d’atténuation du déficit ont participé
considérablement à sa réduction au cours de cette période22.

Certes, l’application du PAS a eu des effets positifs sur les soldes budgétaires au Maroc, mais
au prix d’une dégradation du niveau de vie de la population de ce pays, du tarissement du
niveau de la croissance économique et l’augmentation du poids de la dette, et sa
concrétisation comme donnée structurelle des finances publiques de ce pays23.

22
T.RACHIDI, « Dépenses d’intérêts de la dette du trésor et déficit budgétaire au Maroc : une analyse à l’aide
d’un modèle de cointégration et à correction d’erreurs », mémoire DESA, FSJES-Rabat-Agdal, 2007, p.36-37.

23
J.BOUARFA, « Déficit budgétaire et effet d’éviction de l’entreprise au Maroc », Thèse de Doctorat, FSJES-
Rabat-Agdal, 2004-2005, page 93.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 56


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2) La sous-période 1993-2004 : la fin du PAS et le retour


aux équilibres fondamentaux.

Comparativement à la phase du PAS où le déficit budgétaire a été caractérisé par la baisse, la


phase post-PAS, quant à elle, a été caractérisé par une certaine tendance à la hausse du dit
déficit, surtout à partir de l’année 2000, atteignant ainsi en moyenne durant cette période 3%
du PIB contre 2% du PIB à la fin de la période précédente. Et il en est de même pour le besoin
de financement, notant que ce dernier a atteint 5% du PIB en 2001 due essentiellement à
l’accumulation des arriérés de paiements des années antérieures.

Graphique 34 : évolution des soldes budgétaires au Maroc.


10,0

5,0

0,0
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 moy

-5,0

solde budgétaire global (pib) besoin de financement (pib)


-10,0
solde primaire (pib) solde ordinaire (pib)

Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.

Quant au solde primaire, il reste positif comme dans la période précédente atteignant en
moyenne 2% du PIB durant cette phase contre 3% en 1992. Toutefois, ce solde voie son
poids se dégrade voir devenir négatif en 2000. De sa part les solde ordinaire, il reste lui-même
positif atteignant jusqu’à 7% du PIB en 1999 et par la suite il voie sa valeur se dégrade à
partir de 2000.

L’amélioration des soldes budgétaires à la fin des années 90 est attribuée à la présence des
recettes exceptionnelles de la privatisation qui ont contribué à hauteur de 4,5% en moyenne
dans les recettes publiques.

De même, la dégradation qu’ont connue ces derniers à partir de 2000 est attribuable à la prise
en compte des dépenses du Fonds Hassan II dans les dépenses publiques et aussi
l’augmentation des dépenses publiques en biens et services surtout celles du personnel.

L’utilisation des arriérés de paiement pour maîtriser le déficit de caisse dans des limites biens
définies semble être le principal outil dont usent les pouvoirs publics au cours de cette
période. Ainsi, dans les années où les déficits publics ont été élevés comme 1995, 1998 et
2000, les arriérés de paiement ont été fortement accumulés pour consoler la trésorerie
publique. En revanche, dans les périodes où le déficit budgétaire a été maîtrisé, elles ont été
ont usées pour réduire le déficit de caisse. Toutefois, le recours à cet outil ne se fait pas sans

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 57


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

inconvénients sur le plan macro-économique, dans la mesure où il constitue un signe


d’absence de crédibilité de l’Etat vis-à-vis de ses créanciers, ce qui impact négativement les
opportunités de croissance économique.

3) La sous-période 2005-2014 : le soutien des finances


publiques et la relance de la croissance.

Au début de cette période, les soldes budgétaires connaissent une nette amélioration voir
devenir positifs. En effet, le solde budgétaire global et le besoin de financement ont progressé
d’une manière rapide atteignant en 2007 et 2008 en moyenne 0,5% du PIB.

Quant aux soldes ordinaires et primaires, le premier continue son rythme d’évolution de la
période précédente atteignant ainsi jusqu’à 4,7% du PIB en 2008. Alors que le deuxième
commence à devenir positif à partir de 2006 et en réalisant jusqu’à 3,5% du PIB d’excédent
en 2008.

Cette amélioration des soldes budgétaires s’explique en grande partie par les mesures prises
au niveau des dépenses (cf. chapitre 2, section 2) et les changements opérés au niveau des
recettes publiques (cf. chapitre 2, section 1). En effet, les recettes fiscales ont connu une nette
amélioration contribuant ainsi positivement à l’amélioration des soldes budgétaires. Quant
aux dépenses publiques, leur réduction réside dans la mise en œuvre de l’opération de Départ
Volontaire à la retraite.

Une année après, tous les soldes budgétaires voient leurs valeurs se dégradent, sous l’effet de
la crise financière, l’augmentation des cours des matières premières et la hausse considérable
des charges de compensation. En effet, le solde budgétaire global et le besoin de financement
ont devenu négatifs atteignant respectivement -6,8% et -7,8% en points du PIB. Quant au
solde ordinaire, lui-même il a devenu négatif atteignant -1,7% du PIB, ce qui montre la
mauvaise situation dont vivent ces soldes, sous l’effet de l’alourdissement des charges
ordinaires, notamment celles de subventions. Le solde primaire, lui-même n’a pas fait
l’exception de la situation, il a devenu négatif à partir de 2009 atteignant ainsi jusqu’à 6,8%
du PIB de déficit. Ce qui montre que le problème n’est pas fortement lié aux intérêts de la
dette publique.

Cette mauvaise situation dont connaissent les postes publiques a poussé les pouvoirs publics à
penser à réduire leurs dépenses, cette réduction provient essentiellement des mesures prises au
niveau des charges de compensation et des mesures prises au niveau des recettes.
S’agissant des recettes, des mesures fiscales ont été introduites et portent essentiellement sur
la création de nouveaux impôts et taxes ou sur l’augmentation des taux de ceux déjà existants.
La maîtrise du rythme de croissance des dépenses publiques à partir de 2013 est imputable
aux décisions prises au niveau de la compensation et des transferts aux EEP. En effet, face à
la hausse conséquente de la charge de compensation et l’accumulation d’arriérés qui en

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 58


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découle, le Gouvernement a mis en place, à partir du 16 octobre 2013, un système


d’indexation partielle des prix des produits pétroliers.

Graphique 35 : évolution des soldes budgétaires au Maroc.


10,0

5,0

0,0
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 moy

-5,0

solde budgétaire global (pib) besoin de financement (pib)


-10,0
solde primaire (pib) solde ordinaire (pib)

Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.

En effet, l’ensemble des soldes budgétaire ont connu une nette amélioration, commençant du
solde ordinaire, le principal bénéficiaire des mesures entreprises, il devenu positif en 2014.
Quant aux autres soldes, ils ont connu une amélioration s’approchant de l’équilibre et
atteignant ainsi -4,1%, -4,6% et -5,1% du PIB respectivement pour le solde primaire, le solde
budgétaire global et le besoin de financement.

Conclusion du chapitre 2 :
L’Etude analytique de l’évolution des postes budgétaires au Maroc depuis 1980, nous a
permis de montrer que l’ampleur des déficits de ces derniers n’a cessé de s’accroître depuis le
début des années 80 pour commencer à se fléchir à partir de la phase du PAS et en réalisant
des excédents au milieu de la première décennie du 21ème siècle.

On peut tirer les remarques suivantes de l’analyse de l’évolution des postes budgétaires durant
cette période :

 Les recettes publiques n’ont jamais couvert les dépenses publiques depuis 1980 qu’en
2007 et 2008, c’est à partir des recettes exceptionnelles résultantes des grandes
opérations de privatisations, des dons provenant d’autres pays et enfin des mesures
entreprises au niveau des recettes et des dépenses.
 Les recettes publiques n’ont commencé à financer les dépenses primaires qu’à partir
de 1987, mais elles ont, presque toujours, permis de financer les dépenses ordinaires,
sauf pour le début des années 80 et l’année 2011.
 L’évolution des dépenses publiques était plus rapide que celle des recettes publiques,
ce qui a aggravé les déficits budgétaires de toute la période étudiée.
 Les dépenses publiques ont atteint un niveau record au début des années 80, elles ont
représenté jusqu’à 39% du PIB en 1981.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 59


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

 Le rythme de croissance des charges en intérêts de la dette du Trésor a commencé à se


fléchir à partir des années 90.

En ce qui concerne l’étude de la nature des déterminants du déficit budgétaire, cette analyse
historique, empirique et descriptive nous a permet de dire au préalable que le déficit
budgétaire au Maroc est globalement endogène. Ceci se justifie par que les déficits dégagées
durant la période étudiée ont été essentiellement d’origine des mesures prises par les pouvoirs
publics au niveau des dépenses qu’au niveau des recettes. Quant aux améliorations des soldes
publiques, elles sont dues essentiellement à des restrictions au niveau des dépenses et des
accroissements des recettes publiques en augmentant les taux d’impositions, la création de
nouveaux impôts et enfin la privatisation des actifs publics. Toutefois, il y a des périodes où la
conjoncture économique a été favorable ou défavorable aux finances publiques marocaines, et
parmi les principaux facteurs conjoncturels on peut citer : la bonne année agriculture ou la
sécheresse et la variation des cours des matières premières importées ou exportées.

Cette situation critique nous pousse à poser plusieurs questions sur l’avenir des finances
publiques au Maroc surtout après la disparition des recettes de privatisation, l’accroissement
des cours du pétrole, le démantèlement tarifaire,…

Dans ce qui suit, nous procédons à une analyse plus pratique et plus empirique des
déterminants des soldes publiques, cette analyse réside dans l’estimation d’une fonction de
comportement des principaux postes publiques (les recettes publiques, les dépenses publiques
et le solde budgétaire global) face à leurs principaux déterminants.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 60


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Chapitre 3 : Etude économétrique des déterminants


des postes publiques au Maroc.
L’objectif principal de l‘analyse empirique suivante n’est pas seulement d’établir une
spécification optimale des déterminants du déficit budgétaire au Maroc, mais aussi
d’examiner la nature de ces déterminants et de leur impact sur les soldes publiques.

Nous nous proposons dans ce qui suit :

 L’analyse de l’impact des variables choisies en se basant sur les travaux théoriques
antérieurs sur les recettes publiques, ainsi que d’analyser la nature de ces variables.
 L’analyse de l’impact des variables choisies en se basant sur les travaux théoriques
antérieurs sur les dépenses publiques, ainsi que d’analyser la nature de ces variables.
 L’analyse de l’impact des variables choisies en se basant sur les travaux théoriques
antérieurs sur le solde budgétaire global, ainsi que d’analyser la nature de ces
variables.

I. Présentation des modèles globaux et analyse


statistique de variables :
Dans cette section, nous procéderons à la présentation des modèles qui vont nous permettre
d’analyser le comportement des postes publics face à leurs déterminants principaux, ensuite
nous analyserons d’un point de vue statistique les variables choisies.

1) Présentation des modèles :

Un modèle économétrique est une représentation schématique et structurée, mais qui reste
approximative et incomplète de la réalité. Autrement dit, il illustre le rapprochement de la
théorie à la réalité afin de dégager des conclusions et des enseignements permettant de
comprendre la réalité.

1.1) Les recettes publiques :

Le modèle sur lequel on va se baser pour analyser le comportement des recettes publiques
s’écrit comme suit :

𝑹𝑬𝑪𝑷𝒕 𝒄 𝒂𝟏 𝑹𝑬𝑪𝑷𝒕 𝒅 𝒂𝟐 𝑺𝑩𝑻𝒕 𝒅 𝒂𝟑 𝑫𝑬𝑷𝑷𝒕 𝒅 𝒂𝟒 𝑷𝑰𝑩𝑹_𝑯𝑨𝑩𝒕 𝒅


𝒂𝟓 𝑪𝑭𝑴𝒕 𝒅 𝒂𝟔 𝑰𝑴𝑷𝒕 𝒅 𝜺𝒕

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 61


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

Avec :

Variable dépendante :

 : les recettes publiques, la variable que nous tenterons d’expliquer par le


modèle.

Variables explicatives :

 : les recettes publiques des années antérieures, l’indice (d) signifie le


nombre de retards appliqués à la variable que nous allons déterminer en se basant sur
les critères de Akaike (AIC) et de Schwarz (SC). L’utilisation de cette variable
retardée va nous permettre de savoir l’impact des recettes antérieures dégagées sur les
recettes contemporaines de l’Etat.
 : le solde budgétaire global décalé de (d) périodes, l’intérêt de l’utilisation de
cette variable est de savoir, si les soldes budgétaires antérieurs dégagés influencent les
décisions de recettes des pouvoirs publiques.
 : les dépenses publiques décalées de (d) périodes, l’intérêt de l’utilisation
de cette variable est de savoir, si les pouvoirs publics recourent à la variation des
recettes publiques s’ils ont décidé de varier les dépenses publiques contemporaines ou
antérieures.
 _ : les PIB réel par habitant décalé de (d) périodes, l’intérêt de
l’utilisation de cette variable est de savoir dans quel ordre les revenus dégagés par les
autres agents économiques influencent les recettes publiques étant donné qu’ils sont la
base imposable de ces dernières (IR et IS).
 : la consommation finale des ménages décalée de (d) périodes, l’intérêt de
l’utilisation de cette variable est de savoir, si l’évolution de la consommation finale
des ménages influe sur les recettes publiques étant donné qu’elle est la base imposable
de ces dernières (TCI et TVA).
 _ : les importations de biens et services décalées de (d) périodes, l’intérêt
de l’utilisation de cette variable est d’analyser l’impact de l’évolution des importations
de biens et services sur les recettes publiques étant données qu’elles sont la base
imposable de ces dernières (Droits de Douane, TVA à l’importation).

1.2) Les dépenses publiques :

Le modèle sur lequel on va se baser pour analyser le comportement des dépenses publiques
s’écrit comme suit :

𝑫𝑬𝑷𝑷𝒕 𝒄 𝒂𝟏 𝑹𝑬𝑪𝑷𝒕 𝒅 𝒂𝟐 𝑺𝑩𝑻𝒕 𝒅 𝒂𝟑 𝑮𝑰𝒕 𝒅 𝒂𝟒 𝑷𝑰𝑩𝑹𝒕 𝒅 𝒂𝟓 𝑰𝑵𝑭𝒕 𝒅


𝒂𝟔 𝑰𝑴𝑷𝒕 𝒅 𝜺𝒕

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 62


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Avec :

Variable dépendante :

 : les dépenses publiques, la variable que nous tenterons d’expliquer par le


modèle.

Variables explicatives :

 : l’utilisation de cette variable va nous permettre de savoir l’impact des


recettes antérieures ou contemporaines dégagées sur les dépenses contemporaines de
l’Etat. Autrement dit, on s’intéresse à savoir si une amélioration des recettes publiques
s’accompagne par un accroissement des dépenses publiques ou bien une restriction de
ces dernières afin d’améliorer le solde budgétaire.
 : l’intérêt de l’utilisation de cette variable est de savoir, si les soldes
budgétaires antérieurs dégagés influencent les décisions de dépenses actuelles des
pouvoirs publiques.
 : les dépenses d’investissement public décalées de (d) périodes, l’intérêt de
l’utilisation de cette variable est de savoir si ces dépenses ont un poids important dans
les dépenses de l’Etat, ainsi que cette variable va nous permettre de décrire la
composante la plus discrétionnaire dans les dépenses publiques.
 : l’intérêt de l’utilisation de cette variable est de savoir dans quel ordre les
dépenses publiques varient avec l’évolution de l’activité économique.
 : l’inflation des prix décalée de (d) périodes, l’intérêt de l’utilisation de cette
variable est de savoir si l’évolution du niveau général des prix influe sur les recettes
publiques étant donné que certaines dépenses publiques ont pour objectifs de stabiliser
le pouvoir d’achat des ménages (les dépenses de subvention et de compensation).
 _ : les importations de biens et services décalées de (d) périodes, l’intérêt
de l’utilisation de cette variable est d’analyser l’impact de l’évolution des importations
de biens et services sur les dépenses publiques étant donné qu’elles peuvent décrire les
importations de biens pour la consommation publique et aussi les importations des
matières premières.

1.3) Le solde budgétaire global :

Le modèle sur lequel on va se baser pour analyser le comportement du solde budgétaire global
s’écrit comme suit :

𝑺𝑩𝑻𝒕 𝒄 𝒂𝟏 𝑺𝑩𝑻𝒕 𝒅 𝒂𝟐 𝑹𝑬𝑪𝑷𝒕 𝒅 𝒂𝟑 𝑮𝑰𝒕 𝒅 𝒂𝟒 𝑷𝑰𝑩𝑹_𝑯𝑨𝑩𝒕 𝒅 𝒂𝟓 𝑪𝑨𝑩𝒕 𝒅


𝒂𝟔 𝑰𝑵𝑭𝒕 𝒅 𝜺𝒕

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 63


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Avec :

Variable dépendante :

 : le solde budgétaire global, la variable que nous tenterons d’expliquer par le


modèle.

Variables explicatives :

 : L’utilisation de cette variable retardée va nous permettre de savoir l’impact


des soldes antérieurs dégagés sur le solde budgétaire contemporain. Autrement dit, on
s’intéresse à savoir si les pouvoirs publics ont intérêt à améliorer le solde budgétaire
actuelle sachant qu’ils ont dégagé des soldes antérieurs déficitaires.
 : l’intérêt de l’utilisation de cette variable est de savoir si les recettes
publiques contemporaines ou antérieures dégagées permettent d’améliorer ou non les
soldes publiques compte tenu des dépenses publiques engagées.
 : les dépenses d’investissement public décalées de (d) périodes, l’intérêt de
l’utilisation de cette variable est de savoir si ces dépenses ont un poids important dans
les dépenses de l’Etat, ainsi que cette variable va nous permettre de décrire la
composante la plus discrétionnaire dans les dépenses publiques.
 _ : les PIB réel par habitant décalé de (d) périodes, l’intérêt de
l’utilisation de cette variable est de savoir dans quel ordre les revenus dégagés par les
autres agents économiques influencent les soldes publiques étant donné qu’ils sont la
base imposable de leurs ressources (IR et IS).
 : le solde du compte courant décalé de (d) périodes, l’intérêt de l’utilisation
de cette variable est de décrire la relation existante entre les deux soldes (déficits
jumeaux).
 : l’inflation des prix décalée de (d) périodes, l’intérêt de l’utilisation de cette
variable est de savoir si l’évolution du niveau général des prix influe sur les recettes
publiques étant donné que certaines dépenses publiques ont pour objectifs de stabiliser
le pouvoir d’achat des ménages (les dépenses de subvention et de compensation). De
même l’inflation peut influer la valeur des recettes.

2) Analyse statistique des variables :

L’analyse commence par l’étude de stationnarité des variables qui est préalable à toute
analyse de régression, il est nécessaire de préciser qu’une série chronologique est stationnaire
elle possède d’une moyenne constante et d’une variance finie et si ces deux propriétés sont
indépendantes du temps durant la période étudiée. Si les séries sont non stationnaires, les
résultats sont invalides et on doit les remplacer par leurs différentielles dans l’estimation.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 64


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Nous utiliserons ainsi la technique de la racine unitaire (Unit Root) pour examiner cette
stationnarité puisque son absence permet d’accepter la stationnarité de la variable étudiée. En
effet, si le coefficient de la variable explicative est sensiblement différent de zéro, alors la
variable ne contient pas de racine unité.

Nous utiliserons ici le test de Dickey-Fuller-Augmenté (ADF), ce test est fondé, sous
l’hypothèse alternative | | , sur l’estimation des trois modèles suivants :

En utilisant une stratégie simplifiée (schéma 1) basée sur l’étude des trois modèles, on peut
analyser la stationnarité des variables étudiées.

Figure 1 : Stratégie séquentielle des tests de racine unitaire.

Source : R. Bourbonnais, « Econométrie », DUNOD, 9ème édition, 2015, page 251

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 65


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2.1) Le compte courant (CAB) :


Graphique 1 : Evolution du processus CAB et son correlogramme.

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

L’analyse du graphique et du corrélogramme de la série du compte courant nous montre


qu’elle n’est pas un bruit blanc et par conséquent on doit mettre en cause sa stationnarité.
Mais cette non stationnarité est douteuse, c’est pour cela nous allons ensuite confirmer cette
conclusion par l’un des tests de racine unitaire, ainsi que de quel type de non stationnarité
s’agit-il ?

En poursuivant la stratégie des tests de racine unitaire présentée au schéma 1, on élabore les
tests suivants :

 Tests ADF :

Tableau 1 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série CAB.


Null Hypothesis: CAB has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 6 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -4.305263 0.0088


Test critical values: 1% level -4.252879
5% level -3.548490
10% level -3.207094

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(CAB)
Method: Least Squares
Sample (adjusted): 1981 2014
Included observations: 34 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

CAB(-1) -1.350121 0.313598 -4.305263 0.0002


D(CAB(-1)) 0.998023 0.254619 3.919678 0.0006
D(CAB(-2)) 0.926367 0.318048 2.912664 0.0074

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 66


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D(CAB(-3)) 1.546271 0.334602 4.621227 0.0001


D(CAB(-4)) 1.579029 0.339357 4.653000 0.0001
D(CAB(-5)) 1.295004 0.362688 3.570571 0.0015
D(CAB(-6)) 0.657395 0.332021 1.979977 0.0588
C -8118.157 4365.459 -1.859634 0.0747
@TREND("1974") 146.3508 172.0814 0.850475 0.4031

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

On rejette l’hypothèse nulle de racine unitaire, nous pouvons donc interpréter directement les
probabilités critiques calculées selon la loi de Student, selon ses probabilités il apparaît que le
terme de la tendance est nul, c’est-à-dire on accepte l’hypothèse b=0.

Donc, on passe à l’estimation du modèle sans tendance et avec consatante (M5) :

Tableau 2 : Estimation du modèle 5 d’ADF pour la série CAB.


Null Hypothesis: CAB has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 6 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -4.408686 0.0013


Test critical values: 1% level -3.639407
5% level -2.951125
10% level -2.614300

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(CAB)
Method: Least Squares
Sample (adjusted): 1981 2014
Included observations: 34 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

CAB(-1) -1.231387 0.279309 -4.408686 0.0002


D(CAB(-1)) 0.888081 0.218191 4.070197 0.0004
D(CAB(-2)) 0.783077 0.268316 2.918485 0.0072
D(CAB(-3)) 1.389257 0.277571 5.005055 0.0000
D(CAB(-4)) 1.454598 0.304564 4.775992 0.0001
D(CAB(-5)) 1.174539 0.332104 3.536657 0.0015
D(CAB(-6)) 0.564249 0.311765 1.809852 0.0819
C -4633.030 1496.882 -3.095120 0.0047

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

On rejette l’hypothèse nulle de racine unitaire, nous pouvons donc interpréter directement les
probabilités critiques calculées selon la loi de Student, selon ses probabilités il apparaît que le
terme de constant est différent de zéro, c’est-à-dire on refuse l’hypothèse c=0. Donc, la série
du compte courant est stationnaire.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 67


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2.2) Consommation finale des ménages (CFM) :


Graphique 2 : Evolution du processus CFM et son correlogramme.

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

L’analyse du graphique et du corrélogramme de la série de la consommation finale des


ménages nous montre son non stationnarité. Mais cette non stationnarité est douteuse, c’est
pour cela nous allons ensuite confirmer cette conclusion par l’un des tests de racine unitaire,
ainsi que de quel type de non stationnarité s’agit-il ?

En poursuivant la stratégie des tests de racine unitaire présentée au schéma 1, on élabore les
tests suivants :

 Tests ADF :

Tableau 3 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série CFM.


Null Hypothesis: CFM has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic 0.941520 0.9998


Test critical values: 1% level -4.205004
5% level -3.526609
10% level -3.194611

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(CFM)
Method: Least Squares
Sample (adjusted): 1975 2014
Included observations: 40 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

CFM(-1) 0.035516 0.037722 0.941520 0.3525


C 769.7711 3894.253 0.197668 0.8444
@TREND("1974") 284.9903 464.4240 0.613642 0.5432

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 68


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

Nous acceptons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous ne pouvons pas interpréter les
probabilités critiques calculées directement selon les lois de Student : ̂ ̂
(valeur lue à 5%, modèle [3]), nous acceptons l’hypothèse b = 0. Donc, on doit passer à
l’estimation du modèle sans tendance et avec constante (M5) :

Tableau 4 : Estimation du modèle 5 d’ADF pour la série CFM.


Null Hypothesis: CFM has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic 4.915995 1.0000


Test critical values: 1% level -3.605593
5% level -2.936942
10% level -2.606857

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(CFM)
Method: Least Squares
Sample (adjusted): 1975 2014
Included observations: 40 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

CFM(-1) 0.057503 0.011697 4.915995 0.0000


C 2430.485 2777.119 0.875182 0.3870

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Nous acceptons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous ne pouvons pas interpréter les
probabilités critiques calculées directement selon les lois de Student : ̂ ̂
(valeur lue à 5%, modèle [2]), nous acceptons l’hypothèse c = 0. Donc, Il s’agit donc
d’un processus DS sans dérive : Nous le stationarisons par le passage aux différences
premières.

 Analyse du processus DCFM (CFM en différences premières) :


o Test ADF sur la série en différences premières :

Tableau 5 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série DCFM.


Null Hypothesis: D(CFM) has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -5.215119 0.0007


Test critical values: 1% level -4.211868
5% level -3.529758
10% level -3.196411

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.


Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(CFM,2)

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 69


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Method: Least Squares


Sample (adjusted): 1976 2014
Included observations: 39 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

D(CFM(-1)) -0.871888 0.167185 -5.215119 0.0000


C -999.5084 3672.972 -0.272125 0.7871
@TREND("1974") 616.5651 196.9454 3.130639 0.0035

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Nous refusons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous pouvons donc interpréter directement
les probabilités critiques calculées selon les lois de Student, refus aussi de l’hypothèse b = 0.
Le processus DCFM est un TS (Trend Stationnary), la bonne méthode de stationnarisation
consiste donc à enlever la tendance du processus. La méthode la plus utilisées est celle du
filtre de Hodrick-Prescott.

Graphique 3 : Filtrage de la série DCFM en tendance et cycle à l’aide du filtre HP.

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

On enlève la tendance et on obtient la série stationnaire (cycle), ce processus on le notera par


la suite CCFM.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 70


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2.3) Dépenses publiques (DEPP) :

Graphique 4 : Evolution du processus DEPP et son correlogramme.

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

L’analyse du graphique et du corrélogramme de la série des dépenses publiques nous montre


son non stationnarité. Mais cette non stationnarité est douteuse, c’est pour cela nous allons
ensuite confirmer cette conclusion par l’un des tests de racine unitaire, ainsi que de quel type
de non stationnarité s’agit-il ?

En poursuivant la stratégie des tests de racine unitaire présentée au schéma 1, on élabore les
tests suivants :

 Tests ADF :

Tableau 6 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série DEPP.


Null Hypothesis: DEPP has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -0.331304 0.9869


Test critical values: 1% level -4.205004
5% level -3.526609
10% level -3.194611

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(DEPP)
Method: Least Squares
Sample (adjusted): 1975 2014
Included observations: 40 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

DEPP(-1) -0.018804 0.056759 -0.331304 0.7423


C -1140.991 3371.909 -0.338381 0.7370
@TREND("1974") 468.0304 360.0880 1.299767 0.2017

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 71


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

Nous acceptons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous ne pouvons pas interpréter les
probabilités critiques calculées directement selon les lois de Student : ̂ ̂
(valeur lue à 5%, modèle [3]), nous acceptons l’hypothèse b = 0. Donc, on doit passer à
l’estimation du modèle sans tendance et avec constante (M5) :

Tableau 7 : Estimation du modèle 5 d’ADF pour la série DEPP.


Null Hypothesis: DEPP has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic 2.498558 1.0000


Test critical values: 1% level -3.605593
5% level -2.936942
10% level -2.606857

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.


Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(DEPP)
Method: Least Squares
Sample (adjusted): 1975 2014
Included observations: 40 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

DEPP(-1) 0.050267 0.020118 2.498558 0.0169


C 1972.315 2394.699 0.823617 0.4153

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Nous acceptons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous ne pouvons pas interpréter les
probabilités critiques calculées directement selon les lois de Student : ̂ ̂
(valeur lue à 5%, modèle [2]), nous acceptons l’hypothèse c = 0. Donc, Il s’agit donc
d’un processus DS sans dérive : Nous le stationarisons par le passage aux différences
premières.

 Analyse du processus DDEPP (DEPP en différences premières) :


o Test ADF sur la série en différences premières :

Tableau 8 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série DDEPP.


Null Hypothesis: D(DEPP) has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -5.552941 0.0003


Test critical values: 1% level -4.211868
5% level -3.529758
10% level -3.196411

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.


Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(DEPP,2)

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 72


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Method: Least Squares


Sample (adjusted): 1976 2014
Included observations: 39 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

D(DEPP(-1)) -0.931379 0.167727 -5.552941 0.0000


C -716.3901 3177.966 -0.225424 0.8229
@TREND("1974") 337.0750 147.9076 2.278956 0.0287

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Nous refusons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous pouvons donc interpréter directement
les probabilités critiques calculées selon les lois de Student, refus aussi de l’hypothèse b = 0.
Le processus DCFM est un TS (Trend Stationnary), la bonne méthode de stationnarisation
consiste donc à enlever la tendance du processus. La méthode la plus utilisées est celle du
filtre de Hodrick-Prescott.

Graphique 5 : Filtrage de la série DDEPP en tendance et cycle à l’aide du filtre HP.

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

On enlève la tendance et on obtient la série stationnaire (cycle), ce processus on le notera par


la suite CDEPP.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 73


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2.4) Dépenses d’investissement (GI) :

Graphique 6 : Evolution du processus GI et son correlogramme.

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

L’analyse du graphique et du corrélogramme de la série des dépenses d’investissement nous


montre son non stationnarité. Mais cette non stationnarité est douteuse, c’est pour cela nous
allons ensuite confirmer cette conclusion par l’un des tests de racine unitaire, ainsi que de
quel type de non stationnarité s’agit-il ?

En poursuivant la stratégie des tests de racine unitaire présentée au schéma 1, on élabore les
tests suivants :

 Tests ADF :

Tableau 9 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série GI.


Null Hypothesis: GI has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -1.044597 0.9258


Test critical values: 1% level -4.205004
5% level -3.526609
10% level -3.194611

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(GI)
Method: Least Squares
Sample (adjusted): 1975 2014
Included observations: 40 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

GI(-1) -0.086495 0.082802 -1.044597 0.3030


C -37.06601 1037.075 -0.035741 0.9717
@TREND("1974") 144.1045 94.38360 1.526796 0.1353

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 74


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

Nous acceptons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous ne pouvons pas interpréter les
probabilités critiques calculées directement selon les lois de Student : ̂ ̂
(valeur lue à 5%, modèle [3]), nous acceptons l’hypothèse b = 0. Donc, on doit passer à
l’estimation du modèle sans tendance et avec constante (M5) :

Tableau 10 : Estimation du modèle 5 d’ADF pour la série GI.


Null Hypothesis: GI has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic 0.653102 0.9895


Test critical values: 1% level -3.605593
5% level -2.936942
10% level -2.606857

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(GI)
Method: Least Squares
Sample (adjusted): 1975 2014
Included observations: 40 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

GI(-1) 0.025513 0.039064 0.653102 0.5176


C 765.1566 909.6443 0.841160 0.4055

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Nous acceptons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous ne pouvons pas interpréter les
probabilités critiques calculées directement selon les lois de Student : ̂ ̂
(valeur lue à 5%, modèle [2]), nous acceptons l’hypothèse c = 0. Donc, Il s’agit donc
d’un processus DS sans dérive : Nous le stationarisons par le passage aux différences
premières.

 Analyse du processus DGI (GI en différences premières) :


o Test ADF sur la série en différences premières :

Tableau 11 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série DGI.


Null Hypothesis: DGI has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -6.626788 0.0000


Test critical values: 1% level -4.211868
5% level -3.529758
10% level -3.196411

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(DGI)
Method: Least Squares
Sample (adjusted): 1976 2014

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 75


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

Included observations: 39 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

DGI(-1) -1.099217 0.165875 -6.626788 0.0000


C -106.5894 1103.098 -0.096627 0.9236
@TREND("1974") 69.40711 46.98929 1.477084 0.1483

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Nous refusons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous pouvons donc interpréter directement
les probabilités critiques calculées selon les lois de Student, refus aussi l’hypothèse de TS
(b≠0). On passe à l’estimation du modèle sans tendance et avec constante (M5) :

Tableau 12 : Estimation du modèle 5 d’ADF pour la série DGI.


Null Hypothesis: D(GI) has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -6.368134 0.0000


Test critical values: 1% level -3.610453
5% level -2.938987
10% level -2.607932

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(GI,2)
Method: Least Squares
Sample (adjusted): 1976 2014
Included observations: 39 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

D(GI(-1)) -1.057001 0.165983 -6.368134 0.0000


C 1301.287 564.0798 2.306921 0.0268

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Nous refusons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous pouvons donc interpréter directement
les probabilités critiques calculées selon les lois de Student, refus aussi de l’hypothèse c = 0.
Donc la série DGI est stationnaire, c’est-à-dire que la série GI est intégrée d’ordre 1.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 76


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2.5) Importation de biens et services (IMP-BS) :

Graphique 6 : Evolution du processus IMP-BS et son correlogramme.

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

L’analyse du graphique et du corrélogramme de la série des importations de biens et services


nous montre son non stationnarité. Mais cette non stationnarité est douteuse, c’est pour cela
nous allons ensuite confirmer cette conclusion par l’un des tests de racine unitaire, ainsi que
de quel type de non stationnarité s’agit-il ?

En poursuivant la stratégie des tests de racine unitaire présentée au schéma 1, on élabore les
tests suivants :
 Tests ADF :
Tableau 13 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série IMP-BS.
Null Hypothesis: IMP_BS has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -0.093503 0.9933


Test critical values: 1% level -4.205004
5% level -3.526609
10% level -3.194611

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(IMP_BS)
Method: Least Squares
Sample (adjusted): 1975 2014
Included observations: 40 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

IMP_BS(-1) -0.004453 0.047622 -0.093503 0.9260


C -4478.315 6221.944 -0.719761 0.4762
@TREND("1974") 758.6034 484.9474 1.564301 0.1263

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 77


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

Nous acceptons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous ne pouvons pas interpréter les
probabilités critiques calculées directement selon les lois de Student : ̂ ̂
(valeur lue à 5%, modèle [3]), nous acceptons l’hypothèse b = 0. Donc, on doit passer à
l’estimation du modèle sans tendance et avec constante (M5) :

Tableau 14 : Estimation du modèle 5 d’ADF pour la série IMP-BS.


Null Hypothesis: IMP_BS has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic 2.657231 1.0000


Test critical values: 1% level -3.605593
5% level -2.936942
10% level -2.606857

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(IMP_BS)
Method: Least Squares
Sample (adjusted): 1975 2014
Included observations: 40 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

IMP_BS(-1) 0.061135 0.023007 2.657231 0.0115


C 3251.032 3852.624 0.843849 0.4040

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Nous acceptons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous ne pouvons pas interpréter les
probabilités critiques calculées directement selon les lois de Student : ̂ ̂
(valeur lue à 5%, modèle [2]), nous acceptons l’hypothèse c = 0. Donc, Il s’agit donc
d’un processus DS sans dérive : Nous le stationarisons par le passage aux différences
premières.

 Analyse du processus DIMP-BS (IMP-BS en différences


premières) :
o Test ADF sur la série en différences premières :

Tableau 15 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série DIMP-BS.


Null Hypothesis: D(IMP_BS) has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 1 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -5.431910 0.0004


Test critical values: 1% level -4.219126
5% level -3.533083
10% level -3.198312

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(IMP_BS,2)

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 78


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

Method: Least Squares


Sample (adjusted): 1977 2014
Included observations: 38 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

D(IMP_BS(-1)) -1.386671 0.255282 -5.431910 0.0000


D(IMP_BS(-1),2) 0.296836 0.174599 1.700101 0.0982
C -8812.976 6283.954 -1.402457 0.1698
@TREND("1974") 1115.074 331.5067 3.363656 0.0019

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Nous refusons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous pouvons donc interpréter directement
les probabilités critiques calculées selon les lois de Student, refus aussi de l’hypothèse b = 0.
Le processus DCFM est un TS (Trend Stationnary), la bonne méthode de stationnarisation
consiste donc à enlever la tendance du processus. La méthode la plus utilisée est celle du filtre
de Hodrick-Prescott.

Graphique 7 : Filtrage de la série DIMP-BS en tendance et cycle à l’aide du filtre HP.

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

On enlève la tendance et on obtient la série stationnaire (cycle), ce processus on le notera par


la suite CIMP_BS.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 79


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2.6) L’inflation (INF) :


Graphique 8 : Evolution du processus INF et son correlogramme.

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

L’analyse du graphique et du corrélogramme de la série de l’inflation nous montre son non


stationnarité. Mais cette non stationnarité est douteuse, c’est pour cela nous allons ensuite
confirmer cette conclusion par l’un des tests de racine unitaire, ainsi que de quel type de non
stationnarité s’agit-il ?

En poursuivant la stratégie des tests de racine unitaire présentée au schéma 1, on élabore les
tests suivants :

 Tests ADF :

Tableau 16 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série INF.


Null Hypothesis: INF has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -5.848878 0.0001


Test critical values: 1% level -4.205004
5% level -3.526609
10% level -3.194611

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(INF)
Method: Least Squares
Sample (adjusted): 1975 2014
Included observations: 40 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

INF(-1) -0.836789 0.143068 -5.848878 0.0000


C 8.439363 1.755806 4.806548 0.0000
@TREND("1974") -0.219302 0.051365 -4.269474 0.0001

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 80


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

Nous refusons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous pouvons donc interpréter directement
les probabilités critiques calculées selon les lois de Student, refus aussi de l’hypothèse b = 0.
Le processus INF est un TS (Trend Stationnary), la bonne méthode de stationnarisation
consiste donc à enlever la tendance du processus. La méthode la plus utilisée est celle du filtre
de Hodrick-Prescott.

Graphique 9 : Filtrage de la série INF en tendance et cycle à l’aide du filtre HP.

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

On enlève la tendance et on obtient la série stationnaire (cycle), ce processus on le notera par


la suite CINF.

2.7) Le produit intérieur brut réel (PIBR) :


Graphique 10 : Evolution du processus INF et son correlogramme.

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

L’analyse du graphique et du corrélogramme de la série du PIB réel nous montre son non
stationnarité. Mais cette non stationnarité est douteuse, c’est pour cela nous allons ensuite
confirmer cette conclusion par l’un des tests de racine unitaire, ainsi que de quel type de non
stationnarité s’agit-il ?

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 81


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

En poursuivant la stratégie des tests de racine unitaire présentée au schéma 1, on élabore les
tests suivants :
 Tests ADF :
Tableau 17 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série PIBR.
Null Hypothesis: PIBR has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic 0.629199 0.9993


Test critical values: 1% level -4.205004
5% level -3.526609
10% level -3.194611

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(PIBR)
Method: Least Squares
Sample (adjusted): 1975 2014
Included observations: 40 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

PIBR(-1) 0.022502 0.035762 0.629199 0.5331


C 1161.155 6326.001 0.183553 0.8554
@TREND("1974") 682.3117 752.4777 0.906753 0.3704

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.


Nous acceptons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous ne pouvons pas interpréter les
probabilités critiques calculées directement selon les lois de Student : ̂ ̂
(valeur lue à 5%, modèle [3]), nous acceptons l’hypothèse b = 0. Donc, on doit passer à
l’estimation du modèle sans tendance et avec constante (M5) :
Tableau 18 : Estimation du modèle 5 d’ADF pour la série PIBR.
Null Hypothesis: PIBR has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic 4.948872 1.0000


Test critical values: 1% level -3.605593
5% level -2.936942
10% level -2.606857

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(PIBR)
Sample (adjusted): 1975 2014
Included observations: 40 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

PIBR(-1) 0.053410 0.010792 4.948872 0.0000


C 5351.677 4309.653 1.241788 0.2219

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 82


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

Nous acceptons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous ne pouvons pas interpréter les
probabilités critiques calculées directement selon les lois de Student : ̂ ̂
(valeur lue à 5%, modèle [2]), nous acceptons l’hypothèse c = 0. Donc, Il s’agit donc
d’un processus DS sans dérive : Nous le stationarisons par le passage aux différences
premières.

 Analyse du processus DPIBR (PIBR en différences premières) :


o Test ADF sur la série en différences premières :

Tableau 19 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série PIBR.


Null Hypothesis: D(PIBR) has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -5.556075 0.0003


Test critical values: 1% level -4.211868
5% level -3.529758
10% level -3.196411

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(PIBR,2)
Method: Least Squares
Sample (adjusted): 1976 2014
Included observations: 39 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

D(PIBR(-1)) -0.947023 0.170448 -5.556075 0.0000


C -1079.303 5759.550 -0.187394 0.8524
@TREND("1974") 1079.947 317.8126 3.398063 0.0017

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.


Nous refusons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous pouvons donc interpréter directement les
probabilités critiques calculées selon les lois de Student, refus aussi de l’hypothèse b = 0. Le
processus DPIBR est un TS (Trend Stationnary), la bonne méthode de stationnarisation consiste
donc à enlever la tendance du processus. La méthode la plus utilisée est celle du filtre de Hodrick-
Prescott.
Graphique 11 : Filtrage de la série DPIBR en tendance et cycle à l’aide du filtre HP.

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 83


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On enlève la tendance et on obtient la série stationnaire (cycle), ce processus on le notera par


la suite CPIBR.

2.8) Le produit intérieur brut réel par habitant (PIBR-HAB) :

Graphique 12 : Evolution du processus PIBR-HAB et son correlogramme.

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

L’analyse du graphique et du corrélogramme de la série du PIB réel par habitant nous montre
son non stationnarité. Mais cette non stationnarité est douteuse, c’est pour cela nous allons
ensuite confirmer cette conclusion par l’un des tests de racine unitaire, ainsi que de quel type
de non stationnarité s’agit-il ?

En poursuivant la stratégie des tests de racine unitaire présentée au schéma 1, on élabore les
tests suivants :

 Tests ADF :
Tableau 20 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série PIBR-HAB.
Null Hypothesis: PIBR_HAB has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -0.561165 0.9760


Test critical values: 1% level -4.205004
5% level -3.526609
10% level -3.194611

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(PIBR_HAB)
Method: Least Squares
Sample (adjusted): 1975 2014
Included observations: 40 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 84


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PIBR_HAB(-1) -0.037278 0.066429 -0.561165 0.5781


C 249.6755 520.8926 0.479322 0.6345
@TREND("1974") 33.05459 24.82361 1.331579 0.1911

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Nous acceptons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous ne pouvons pas interpréter les
probabilités critiques calculées directement selon les lois de Student : ̂ ̂
(valeur lue à 5%, modèle [3]), nous acceptons l’hypothèse b = 0. Donc, on doit passer à
l’estimation du modèle sans tendance et avec constante (M5) :

Tableau 21 : Estimation du modèle 5 d’ADF pour la série PIBR-HAB.


Null Hypothesis: PIBR_HAB has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic 1.686288 0.9995


Test critical values: 1% level -3.605593
5% level -2.936942
10% level -2.606857

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(PIBR_HAB)
Method: Least Squares
Sample (adjusted): 1975 2014
Included observations: 40 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

PIBR_HAB(-1) 0.044162 0.026189 1.686288 0.0999


C -221.3170 386.2554 -0.572981 0.5700

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Nous acceptons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous ne pouvons pas interpréter les
probabilités critiques calculées directement selon les lois de Student : ̂ ̂
(valeur lue à 5%, modèle [2]), nous acceptons l’hypothèse c = 0. Donc, Il s’agit donc
d’un processus DS sans dérive : Nous le stationarisons par le passage aux différences
premières.

 Analyse du processus DPIBR-HAB (PIBR-HAB en différences


premières) :
o Test ADF sur la série en différences premières :

Tableau 22 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série DPIBR-HAB.


Null Hypothesis: D(PIBR_HAB) has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 85


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Augmented Dickey-Fuller test statistic -7.063871 0.0000


Test critical values: 1% level -4.211868
5% level -3.529758
10% level -3.196411

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(PIBR_HAB,2)
Method: Least Squares
Sample (adjusted): 1976 2014
Included observations: 39 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

D(PIBR_HAB(-1)) -1.164558 0.164861 -7.063871 0.0000


C -74.88477 239.5401 -0.312619 0.7564
@TREND("1974") 25.78527 10.70410 2.408917 0.0212

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Nous refusons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous pouvons donc interpréter directement
les probabilités critiques calculées selon les lois de Student, refus aussi de l’hypothèse b = 0.
Le processus DPIBR_HAB est un TS (Trend Stationnary), la bonne méthode de
stationnarisation consiste donc à enlever la tendance du processus. La méthode la plus utilisée
est celle du filtre de Hodrick-Prescott.

Graphique 13 : Filtrage de la série DPIBR-HAB en tendance et cycle à l’aide du filtre HP.

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

On enlève la tendance et on obtient la série stationnaire (cycle), ce processus on le notera par


la suite CPIBR_HAB.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 86


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2.9) Les recettes publiques (RECP) :


Graphique 14 : Evolution du processus RECP et son correlogramme.

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

L’analyse du graphique et du corrélogramme de la série des recettes publiques nous montre


son non stationnarité. Mais cette non stationnarité est douteuse, c’est pour cela nous allons
ensuite confirmer cette conclusion par l’un des tests de racine unitaire, ainsi que de quel type
de non stationnarité s’agit-il ?

En poursuivant la stratégie des tests de racine unitaire présentée au schéma 1, on élabore les
tests suivants :

 Tests ADF :
Tableau 23 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série RECP.
Null Hypothesis: RECP has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 1 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -1.139073 0.9089


Test critical values: 1% level -4.211868
5% level -3.529758
10% level -3.196411

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(RECP)
Method: Least Squares
Sample (adjusted): 1976 2014
Included observations: 39 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

RECP(-1) -0.100168 0.087938 -1.139073 0.2624


D(RECP(-1)) -0.482867 0.146908 -3.286877 0.0023
C -2107.957 3745.177 -0.562846 0.5771
@TREND("1974") 857.2609 467.8409 1.832377 0.0754

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 87


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

Nous acceptons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous ne pouvons pas interpréter les
probabilités critiques calculées directement selon les lois de Student : ̂ ̂
(valeur lue à 5%, modèle [3]), nous acceptons l’hypothèse b = 0. Donc, on doit passer à
l’estimation du modèle sans tendance et avec constante (M5) :
Tableau 24 : Estimation du modèle 5 d’ADF pour la série RECP.
Null Hypothesis: RECP has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 1 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic 2.474499 1.0000


Test critical values: 1% level -3.610453
5% level -2.938987
10% level -2.607932

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(RECP)
Method: Least Squares
Sample (adjusted): 1976 2014
Included observations: 39 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

RECP(-1) 0.055898 0.022590 2.474499 0.0182


D(RECP(-1)) -0.541035 0.148059 -3.654181 0.0008
C 3577.708 2164.826 1.652654 0.1071

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Nous acceptons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous ne pouvons pas interpréter les
probabilités critiques calculées directement selon les lois de Student : ̂ ̂
(valeur lue à 5%, modèle [2]), nous acceptons l’hypothèse c = 0. Donc, Il s’agit donc
d’un processus DS sans dérive : Nous le stationarisons par le passage aux différences
premières.

 Analyse du processus DRECP (RECP en différences premières) :


o Test ADF sur la série en différences premières :

Tableau 25 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série RECP.


Null Hypothesis: D(RECP) has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -10.84621 0.0000


Test critical values: 1% level -4.211868
5% level -3.529758
10% level -3.196411

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(RECP,2)
Method: Least Squares

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 88


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

Sample (adjusted): 1976 2014


Included observations: 39 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

D(RECP(-1)) -1.531346 0.141187 -10.84621 0.0000


C 882.5523 2681.909 0.329076 0.7440
@TREND("1974") 341.1217 116.9082 2.917860 0.0060

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Nous refusons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous pouvons donc interpréter directement
les probabilités critiques calculées selon les lois de Student, refus aussi de l’hypothèse b = 0.
Le processus DRECP est un TS (Trend Stationnary), la bonne méthode de stationnarisation
consiste donc à enlever la tendance du processus. La méthode la plus utilisée est celle du filtre
de Hodrick-Prescott.
Graphique 15 : Filtrage de la série DRECP en tendance et cycle à l’aide du filtre HP.

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

On enlève la tendance et on obtient la série stationnaire (cycle), ce processus on le notera par


la suite CRECP.

2.10) Le solde budgétaire global (SBT) :


Graphique 16 : Evolution du processus SBT et son correlogramme.

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 89


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

L’analyse du graphique et du corrélogramme de la série du solde budgétaire global nous


montre son non stationnarité. Mais cette non stationnarité est douteuse, c’est pour cela nous
allons ensuite confirmer cette conclusion par l’un des tests de racine unitaire, ainsi que de
quel type de non stationnarité s’agit-il ?

En poursuivant la stratégie des tests de racine unitaire présentée au schéma 1, on élabore les
tests suivants :

 Tests ADF :

Tableau 26 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série SBT.


Null Hypothesis: SBT has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -2.035931 0.5644


Test critical values: 1% level -4.205004
5% level -3.526609
10% level -3.194611

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(SBT)
Method: Least Squares
Sample (adjusted): 1975 2014
Included observations: 40 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

SBT(-1) -0.228831 0.112396 -2.035931 0.0490


C 373.9531 2384.183 0.156848 0.8762
@TREND("1974") -210.0552 123.4060 -1.702147 0.0971

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Nous acceptons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous ne pouvons pas interpréter les
probabilités critiques calculées directement selon les lois de Student : ̂ ̂
(valeur lue à 5%, modèle [3]), nous acceptons l’hypothèse b = 0. Donc, on doit passer à
l’estimation du modèle sans tendance et avec constante (M5).

Tableau 27 : Estimation du modèle 5 d’ADF pour la série SBT.


Null Hypothesis: SBT has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -1.265153 0.6363


Test critical values: 1% level -3.605593
5% level -2.936942
10% level -2.606857

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 90


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Dependent Variable: D(SBT)


Method: Least Squares
Sample (adjusted): 1975 2014
Included observations: 40 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

SBT(-1) -0.119647 0.094571 -1.265153 0.2135


C -2551.560 1693.119 -1.507018 0.1401

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Nous acceptons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous ne pouvons pas interpréter les
probabilités critiques calculées directement selon les lois de Student : ̂ ̂
(valeur lue à 5%, modèle [2]), nous acceptons l’hypothèse c = 0. Donc, Il s’agit donc
d’un processus DS sans dérive : Nous le stationarisons par le passage aux différences
premières.

 Analyse du processus DSBT (SBT en différences premières) :


o Test ADF sur la série en différences premières :

Tableau 28 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série DSBT.


Null Hypothesis: D(SBT) has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 3 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -5.052304 0.0012


Test critical values: 1% level -4.234972
5% level -3.540328
10% level -3.202445

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(SBT,2)
Method: Least Squares
Sample (adjusted): 1979 2014
Included observations: 36 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

D(SBT(-1)) -1.777414 0.351803 -5.052304 0.0000


D(SBT(-1),2) 0.693737 0.278015 2.495323 0.0183
D(SBT(-2),2) 0.812209 0.245180 3.312705 0.0024
D(SBT(-3),2) 0.403178 0.186565 2.161060 0.0388
C 2045.311 2992.330 0.683518 0.4995
@TREND("1974") -173.4614 126.6552 -1.369556 0.1810

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Nous refusons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous pouvons donc interpréter directement
les probabilités critiques calculées selon les lois de Student, refus aussi l’hypothèse d’un TS
(b≠0). On passe à l’estimation du modèle sans tendance et avec constante (M5) :

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 91


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Tableau 29 : Estimation du modèle 5 d’ADF pour la série DSBT.


Null Hypothesis: D(SBT) has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -5.742656 0.0000


Test critical values: 1% level -3.610453
5% level -2.938987
10% level -2.607932

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.


Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(SBT,2)
Method: Least Squares
Sample (adjusted): 1976 2014
Included observations: 39 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

D(SBT(-1)) -0.944913 0.164543 -5.742656 0.0000


C -954.7795 1267.290 -0.753402 0.4560

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Nous refusons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous pouvons donc interpréter directement
les probabilités critiques calculées selon les lois de Student, refus aussi de l’hypothèse c = 0.
Donc la série DSBT est stationnaire, c’est-à-dire que la série SBT est intégrée d’ordre 1.

Après avoir stationnariser l’ensemble des variables, il est maintenant possible d’élaborer des
modèles de régression en utilisant ces variables stationnaires.

En conclusion, le tableau ci-après synthétise les résultats des tests de racine unitaire :

Tableau 30 : synthèse des tests de racine unitaire.


variable INF PIBR PIBR_HAB CAB RECP DEPP SBT GI CFM IMP
Type de TS DS DS ST DS DS DS DS non DS
processus
Stationnaire oui ____ _____ ______ _____ ____ ____ ___ ___ ___
sans tendance _
en niveau
Stationnaire en ____ non non oui non non non non non non
niveau
Stationnaire en ____ TS TS ___ TS TS oui oui TS TS
différences
premières

Stationnaire ___ oui oui ___ oui oui ___ ___ oui oui
sans tendance
en différences
premières

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 92


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En vertu de ces conclusions, nous allons prendre l’ensemble des variables vont être prises à
leur état stationnaire et les modèles présentés précédemment vont devenir comme suite :

 Le modèle des recettes :

𝑹𝑬𝑪𝑷𝒕 𝒄 𝒂𝟏 𝑹𝑬𝑪𝑷𝒕 𝒅 𝒂𝟐 𝑺𝑩𝑻𝒕 𝒅 𝒂𝟑 𝑫𝑬𝑷𝑷𝒕 𝒅 𝒂𝟒 𝑷𝑰𝑩𝑹_𝑯𝑨𝑩𝒕 𝒅


𝒂𝟓 𝑪𝑭𝑴𝒕 𝒅 𝒂𝟔 𝑰𝑴𝑷𝒕 𝒅 𝜺𝒕

 Le modèle des dépenses :

𝑫𝑬𝑷𝑷𝒕 𝒄 𝒂𝟏 𝑹𝑬𝑪𝑷𝒕 𝒅 𝒂𝟐 𝑺𝑩𝑻𝒕 𝒅 𝒂𝟑 𝑮𝑰𝒕 𝒅 𝒂𝟒 𝑷𝑰𝑩𝑹𝒕 𝒅 𝒂𝟓 𝑰𝑵𝑭𝒕 𝒅


𝒂𝟔 𝑰𝑴𝑷𝒕 𝒅 𝜺𝒕

 Le modèle du solde budgétaire :

𝑺𝑩𝑻𝒕 𝒄 𝒂𝟏 𝑺𝑩𝑻𝒕 𝒅 𝒂𝟐 𝑹𝑬𝑪𝑷𝒕 𝒅 𝒂𝟑 𝑮𝑰𝒕 𝒅 𝒂𝟒 𝑷𝑰𝑩𝑹_𝑯𝑨𝑩𝒕 𝒅


𝒂𝟓 𝑪𝑨𝑩𝒕 𝒅 𝒂𝟔 𝑰𝑵𝑭𝒕 𝒅 𝜺𝒕

Après avoir validé la structure globale des modèles à estimer, l’estimation de ces modèles et
l’analyse de leur validité économétrique fera l’objet de la prochaine section, ainsi que la
discussion des résultats dégagés.

II. Estimation des modèles relatifs au cas marocain :


En utilisant la méthode des Moindres Carrées Ordinaires (MCO), nous allons estimons dans le
cadre de cette section les trois modèles cités précédemment, ainsi que l’analyse des résultats
de l’estimation.

1) Les recettes publiques :


Résultats de l’estimation :

Tableau 31 : Estimation du modèle relatif aux recettes publiques.


Dependent Variable: CRECP
Method: Least Squares
Sample (adjusted): 1978 2014
Included observations: 37 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

CCFM -0.336558 0.107684 -3.125425 0.0039


CDEPP 0.274563 0.157727 1.740745 0.0920
DSBT(-2) 0.322912 0.154373 2.091773 0.0450
CIMP_BS 0.140860 0.089432 1.575057 0.1257
CPIBR_HAB(-3) 5.326994 1.493569 3.566622 0.0012
CRECP(-1) -0.326435 0.122607 -2.662444 0.0123
C 340.8594 976.7924 0.348958 0.7296

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 93


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R-squared 0.674344 Mean dependent var -1.762650


Adjusted R-squared 0.609212 S.D. dependent var 9245.219
S.E. of regression 5779.466 Akaike info criterion 20.33067
Sum squared resid 1.00E+09 Schwarz criterion 20.63544
Log likelihood -369.1174 Hannan-Quinn criter. 20.43811
F-statistic 10.35360 Durbin-Watson stat 2.512704
Prob(F-statistic) 0.000003

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Analyse de la validité du modèle :


 Tests de Student :

Le test de Student a pour objectif de vérifier la significativité individuelle des coefficients des
variables, permettant ainsi de valider la contribution des variables explicatives à l’explication
de la variable dépendante. Soit les hypothèses du test :

Sur la sortie Eviews, ce test est facilement interprétable, puisqu’elle donne les probabilités
critiques (prob.), ces dernières sont à comparer avec le seuil α choisi, dans notre étude nous
allons prendre le seuil de 5% qui le plus utilisé. Ainsi si la p-valeur est supérieure au seuil
choisi donc on accepte l’hypothèse nulle et par conséquent la variable considérée n’est pas
contributive à l’explication de la variable dépendante.

Pour notre modèle, il apparait que la constante n’est pas significative, ainsi que après une
manipulation des variables et leurs nombre de retards, il est remarquable que la
consommation finale des ménages n’est significative également. Et enfin nous obtenons le
modèle suivant :

Tableau 32 : Réestimation du modèle relatif aux recettes publiques.


Dependent Variable: CRECP
Method: Least Squares
Sample (adjusted): 1978 2014
Included observations: 37 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

CDEPP 0.300653 0.128535 2.339077 0.0257


DSBT(-1) 0.392039 0.152435 2.571837 0.0150
CIMP_BS(-1) 0.269755 0.074166 3.637180 0.0010
CPIBR_HAB(-3) 5.042904 1.427924 3.531634 0.0013
CRECP(-1) -0.816609 0.154032 -5.301544 0.0000

R-squared 0.684698 Mean dependent var -1.762650


Adjusted R-squared 0.645286 S.D. dependent var 9245.219
S.E. of regression 5506.257 Akaike info criterion 20.19025
Sum squared resid 9.70E+08 Schwarz criterion 20.40794
Log likelihood -368.5196 Hannan-Quinn criter. 20.26699
Durbin-Watson stat 2.205784

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

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Ainsi, l’équation du modèle de régression s’écrit comme suit :

𝑹𝑬𝑪𝑷𝒕 𝟎 𝟖𝟐 𝑹𝑬𝑪𝑷𝒕 𝟏 𝟎 𝟑𝟗 𝑺𝑩𝑻𝒕 𝟐 𝟎 𝟑 𝑫𝑬𝑷𝑷𝒕 𝟓 𝟎𝟒 𝑷𝑰𝑩𝑹_𝑯𝑨𝑩𝒕 𝟑


𝟎 𝟐𝟕 𝑰𝑴𝑷𝒕 𝟏 𝒆𝒕

 Tests de validation des hypothèses des MCO :


o Test de normalité des erreurs ( Jarque-Bera) :

Pour calculer des intervalles de confiance prévisionnels et aussi pour effectuer les tests de
Student sur les paramètres, il convient de vérifier la normalité des erreurs. Le test de Jarque et
Bera, fondé sur la notion de Skewness (asymétrie) et de Kurtosis (aplatissement), permet de
vérifier la normalité d’une distribution statistique. Ce test est basé sur l’hypothèse nulle de
normalité des résidus.

Pour notre modèle on a :

Graphique 17 : Représentation de la distribution des résidus du modèle des recettes publiques.

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Dès que la probabilité de Jarque-Bera est supérieure à 5% donc on accepte l’hypothèse nulle
de normalité des résidus.

o Test d’autocorrélation des erreurs ( Breush-Godfrey) :

Ce test, fondé sur un test de Fisher de nullité de coefficients ou de Multiplicateur de Lagrange


(LM test), permet de tester une autocorrélation d’un ordre supérieur à 1 et reste valide en
présence de la variable dépendante décalée en tant que variable explicative. L’idée générale
de ce test réside dans la recherche d’une relation significative entre le résidu et ce même
résidu décalé.

Test d’hypothèses sur l’équation intermédiaire ; l’hypothèse H0 d’absence d’autocorrélation


des erreurs à tester est : . Si on refuse l’hypothèse nulle, alors il
existe un risque d’autocorrélation des erreurs à l’ordre p.

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Tableau 33 : Test d’autocorrélation des résidus du modèle relatif aux recettes publiques.
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

F-statistic 0.371427 Prob. F(2,30) 0.6929


Obs*R-squared 0.841230 Prob. Chi-Square(2) 0.6566
Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Ce test est facilement interprétable sur la sortie Eviews en utilisant les probabilités critiques
(prob.), en effet puisque las probabilités associées à la statistique de Fisher (Prob. F(2,30)) et
au Multiplicateur de Lagrange (Prob. F(2,30)) sont supérieures à 5% donc on accepte
l’hypothèse nulle d’indépendance des erreurs.

o Test d’homoscédasticité ( ARCH) :

Ce test, fondé sur un test de Fisher de nullité de coefficients ou de Multiplicateur de Lagrange


(LM test), permet de tester l’hétéroscédasticité des erreurs. L’idée générale de ce test réside
dans la recherche d’une relation significative entre le résidu au carré et ce même résidu au
carré décalé de p périodes. En effet la significativité des statistiques de LM et de Fisher, ainsi
que le coefficient des résidus au carré décalés permet d’accepter l’hypothèse
d’hétéroscédasticité, c’est-à-dire que la variance de l’erreur n’est pas constante et elle dépend
du temps.

Dans notre cas on a :

Tableau 34 : Test d’homoscédasticité des résidus du modèle relatif aux recettes publiques.
Heteroskedasticity Test: ARCH

F-statistic 0.145869 Prob. F(1,34) 0.7049


Obs*R-squared 0.153790 Prob. Chi-Square(1) 0.6949

Test Equation:
Dependent Variable: RESID^2
Sample (adjusted): 1979 2014
Included observations: 36 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

C 28682772 9300535. 3.083992 0.0040


RESID^2(-1) -0.065338 0.171074 -0.381928 0.7049

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Le fait que les probabilités associées aux éléments cités précédemment sont supérieures à 5%
donc on accepte l’hypothèse d’homoscédasticité.

 Et donc nos résidus sont des bruits blancs gaussiens, ce qui confirme la validité des
estimations établis.

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2) Les dépenses publiques :


Résultats de l’estimation :

Tableau 35 : Estimation du modèle relatif aux dépenses publiques.


Dependent Variable: CDEPP
Method: Least Squares
Sample (adjusted): 1978 2014
Included observations: 37 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

CPIBR(-3) -0.232289 0.062344 -3.725922 0.0008


DSBT(-1) -0.469330 0.111623 -4.204616 0.0002
DGI 0.776901 0.258551 3.004831 0.0053
CIMP_BS 0.292867 0.056226 5.208784 0.0000
CRECP 0.183176 0.102294 1.790679 0.0834
CINF -737.5600 471.5274 -1.564193 0.1283
C -1201.996 869.3246 -1.382677 0.1770

R-squared 0.749978 Mean dependent var -46.87713


Adjusted R-squared 0.699973 S.D. dependent var 8843.007
S.E. of regression 4843.731 Akaike info criterion 19.97742
Sum squared resid 7.04E+08 Schwarz criterion 20.28218
Log likelihood -362.5822 Hannan-Quinn criter. 20.08486
F-statistic 14.99821 Durbin-Watson stat 1.928530
Prob(F-statistic) 0.000000

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Analyse de la validité du modèle :


 Tests de Student :
Pour notre modèle, il apparait que la constante n’est pas significative, ainsi que après une
manipulation des variables et leurs nombre de retards, il est remarquable que le coefficient de
la série de l’inflation n’est significatif également. Et enfin nous obtenons le modèle suivant :

Tableau 36 : Réestimation du modèle relatif aux dépenses publiques.


Dependent Variable: CDEPP
Method: Least Squares
Sample (adjusted): 1978 2014
Included observations: 37 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

CPIBR(-3) -0.228720 0.063718 -3.589553 0.0011


DSBT(-1) -0.443759 0.113419 -3.912557 0.0004
DGI 0.601721 0.246145 2.444576 0.0202
CIMP_BS 0.278894 0.057381 4.860422 0.0000
CRECP 0.218416 0.104354 2.093036 0.0444

R-squared 0.714426 Mean dependent var -46.87713


Adjusted R-squared 0.678729 S.D. dependent var 8843.007
S.E. of regression 5012.286 Akaike info criterion 20.00226
Sum squared resid 8.04E+08 Schwarz criterion 20.21995
Log likelihood -365.0418 Hannan-Quinn criter. 20.07901
Durbin-Watson stat 1.703852

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

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Ainsi, l’équation du modèle de régression s’écrit comme suit :

𝑫𝑬𝑷𝑷𝒕 𝟎 𝟐𝟐 𝑹𝑬𝑪𝑷𝒕 𝟏 𝟎 𝟒𝟒 𝑺𝑩𝑻𝒕 𝟏 𝟎 𝟔 𝑮𝑰𝒕 𝟎 𝟐𝟑 𝑷𝑰𝑩𝑹𝒕 𝟑


𝟎 𝟐𝟖 𝑰𝑴𝑷𝒕 𝒆𝒕

 Tests de validation des hypothèses des MCO :


o Test de normalité des erreurs ( Jarque-Bera) :

Pour notre modèle on a :

Graphique 18: Représentation de la distribution des résidus du modèle des dépenses


publiques.

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Dès que la probabilité de Jarque-Bera est supérieure à 5% donc on accepte l’hypothèse nulle
de normalité des résidus.

o Test d’autocorrélation des erreurs ( Breush-Godfrey) :

Pour notre modèle on a :

Tableau 37 : Test d’autocorrélation des résidus du modèle relatif aux dépenses publiques.
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

F-statistic 1.973786 Prob. F(2,30) 0.1566


Obs*R-squared 2.777327 Prob. Chi-Square(2) 0.2494

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Ce test est facilement interprétable sur la sortie Eviews en utilisant les probabilités critiques
(prob.), en effet puisque las probabilités associées à la statistique de Fisher (Prob. F(2,30)) et
au Multiplicateur de Lagrange (Prob. F(2,30)) sont supérieures à 5% donc on accepte
l’hypothèse nulle d’indépendance des erreurs.

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o Test d’homoscédasticité ( ARCH) :

Dans notre cas on a :

Tableau 38 : Test d’homoscédasticité des résidus du modèle relatif aux dépenses publiques.
Heteroskedasticity Test: ARCH

F-statistic 0.081318 Prob. F(1,34) 0.7772


Obs*R-squared 0.085896 Prob. Chi-Square(1) 0.7695

Test Equation:
Dependent Variable: RESID^2
Sample (adjusted): 1979 2014
Included observations: 36 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

C 21216718 7433528. 2.854192 0.0073


RESID^2(-1) 0.048724 0.170865 0.285163 0.7772

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Le fait que les probabilités associées aux éléments cités précédemment sont supérieures à 5%
donc on accepte l’hypothèse d’homoscédasticité.

 Et donc nos résidus sont des bruits blancs gaussiens, ce qui confirme la validité des
estimations établis.

3) Le solde budgétaire global :


Résultats de l’estimation :

Tableau 39 : Estimation du modèle relatif au solde budgétaire global.


Dependent Variable: DSBT
Method: Least Squares
Sample (adjusted): 1978 2014
Included observations: 37 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

DSBT(-1) 0.349174 0.094608 3.690737 0.0009


DCAB 0.254136 0.075915 3.347652 0.0022
CRECP 0.559650 0.083823 6.676562 0.0000
CPIBR_HAB(-3) 3.472941 1.081885 3.210083 0.0032
DGI -0.832728 0.236099 -3.527033 0.0014
CINF(-1) 616.8372 397.4193 1.552107 0.1311
C 535.0733 743.1695 0.719988 0.4771

R-squared 0.771426 Mean dependent var -960.9603


Adjusted R-squared 0.725712 S.D. dependent var 7936.467
S.E. of regression 4156.531 Akaike info criterion 19.67141
Sum squared resid 5.18E+08 Schwarz criterion 19.97618
Log likelihood -356.9210 Hannan-Quinn criter. 19.77885
F-statistic 16.87478 Durbin-Watson stat 2.187647
Prob(F-statistic) 0.000000

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

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Analyse de la validité du modèle :

Pour notre modèle, il apparait que la constante n’est pas significative, ainsi que après une
manipulation des variables et leurs nombre de retards, il est remarquable que la
consommation finale des ménages n’est significative également. Et enfin nous obtenons le
modèle suivant :

Tableau 40 : Réestimation du modèle relatif au solde budgétaire global.


Dependent Variable: DSBT
Method: Least Squares
Sample (adjusted): 1978 2014
Included observations: 37 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

DSBT(-1) 0.325494 0.093423 3.484082 0.0015


DCAB 0.268332 0.076348 3.514587 0.0013
CRECP 0.547866 0.084224 6.504838 0.0000
CPIBR_HAB(-3) 3.677564 1.089500 3.375461 0.0019
DGI -0.709619 0.220710 -3.215170 0.0030

R-squared 0.749615 Mean dependent var -960.9603


Adjusted R-squared 0.718317 S.D. dependent var 7936.467
S.E. of regression 4212.187 Akaike info criterion 19.65444
Sum squared resid 5.68E+08 Schwarz criterion 19.87213
Log likelihood -358.6071 Hannan-Quinn criter. 19.73119
Durbin-Watson stat 2.009379

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Ainsi, l’équation du modèle de régression s’écrit comme suit :

𝑺𝑩𝑻𝒕 𝟎 𝟑𝟑 𝑺𝑩𝑻𝒕 𝟏 𝟎 𝟓𝟓 𝑹𝑬𝑪𝑷𝒕 𝟎 𝟕𝟏 𝑮𝑰𝒕 𝟑 𝟔𝟖 𝑷𝑰𝑩𝑹_𝑯𝑨𝑩𝒕 𝟑


𝟎 𝟐𝟕 𝑪𝑨𝑩𝒕 𝒆𝒕

 Tests de validation des hypothèses des MCO :


o Test de normalité des erreurs ( Jarque-Bera) :

Pour notre modèle on a :


Graphique 19 : Représentation de la distribution des résidus du modèle du SBT.

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 100


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Dès que la probabilité de Jarque-Bera est supérieure à 5% donc on accepte l’hypothèse nulle
de normalité des résidus.

o Test d’autocorrélation des erreurs ( Breush-Godfrey) :

Pour notre modèle on a :

Tableau 41 : Test d’autocorrélation des résidus du modèle relatif au solde budgétaire global.
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

F-statistic 0.319332 Prob. F(2,30) 0.7291


Obs*R-squared 0.343052 Prob. Chi-Square(2) 0.8424

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Ce test est facilement interprétable sur la sortie Eviews en utilisant les probabilités critiques
(prob.), en effet puisque les probabilités associées à la statistique de Fisher (Prob. F(2,30)) et
au Multiplicateur de Lagrange (Prob. Chi-Square(2)) sont supérieures à 5% donc on accepte
l’hypothèse nulle d’indépendance des erreurs.

o Test d’homoscédasticité (ARCH) :


Dans notre cas on a :
Tableau 42 : Test d’homoscédasticité des résidus du modèle relatif au solde budgétaire global.
Heteroskedasticity Test: ARCH

F-statistic 0.276433 Prob. F(1,34) 0.6025


Obs*R-squared 0.290333 Prob. Chi-Square(1) 0.5900

Test Equation:
Dependent Variable: RESID^2
Sample (adjusted): 1979 2014
Included observations: 36 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

C 17106393 4751708. 3.600051 0.0010


RESID^2(-1) -0.089507 0.170240 -0.525769 0.6025

Source : Elaboré par nos propres soins à l’aide du logiciel Eviews.

Le fait que les probabilités associées aux éléments cités précédemment sont supérieures à 5%
donc on accepte l’hypothèse d’homoscédasticité.

 Et donc nos résidus sont des bruits blancs gaussiens, ce qui confirme la validité des
estimations établis.

Après avoir validé les modèles estimés d’un point de vue économétrique, maintenant il
convient de les utiliser pour des interprétations économiques. Cette analyse fera l’objet de la
prochaine sous-section.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 101


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III. Analyse des résultats de l’estimation : la nature des


déterminants de l’évolution des postes publiques
au Maroc.
Après avoir validé l’ensemble des modèles d’un point de vue économétrique, il convient
maintenant de l’utiliser pour des fins d’analyse économique.

1) Analyse des déterminants des recettes publiques :

L’analyse économétrique nous a permis d’élaborer le modèle de comportement des dépenses


de l’Etat suivant :

𝑹𝑬𝑪𝑷𝒕 𝟎 𝟖𝟐 𝑹𝑬𝑪𝑷𝒕 𝟏 𝟎 𝟑𝟗 𝑺𝑩𝑻𝒕 𝟐 𝟎 𝟑 𝑫𝑬𝑷𝑷𝒕 𝟓 𝟎𝟒 𝑷𝑰𝑩𝑹_𝑯𝑨𝑩𝒕 𝟑


𝟎 𝟐𝟕 𝑰𝑴𝑷𝒕 𝟏 𝒆𝒕

Ainsi, ce modèle peut être interprété économiquement de la manière suivante :

1.1) Les recettes publiques antérieures : premiers


déterminants des recettes actuelles.

Les recettes publiques de l’année précédente sont liées négativement à celles de l’année en
cours, ce qui signifie que si les pouvoirs publics ont vu leurs ressources croissantes en termes
de variation ceci va les pousser à voir leurs recettes actuelles se réduisent en termes de
croissance. Dans le cas inverse, c’est-à-dire que si les recettes antérieures étaient plus faibles
en termes de croissance, les pouvoirs publics auront intérêt à les augmenter dans la période
actuelle.

De façon chiffrée, une croissance des recettes de l’année précédente de 10% (engendre une
réduction), pousse les pouvoirs publics à réduire leurs recettes actuelles de 8,2%, et
inversement une décroissance des recettes publiques antérieures de 10% incite les pouvoirs
publics à augmenter leurs recettes actuelles de 8,2%.

Cette situation est vraiment conforme à la réalité des finances publiques au Maroc. En effet,
les pouvoirs publics ont toujours intérêt à stabiliser les recettes publiques, à chaque fois
qu’elles se dégradent, ils commencent à effectuer des réformes et instituent de nouveaux
impôts et ce afin de réduire l’écart entre les recettes et les dépenses publiques.

A notre sens, ce déterminant reste endogène de l’évolution des recettes publiques puisqu’il
dépend en grande partie des décisions des pouvoirs publics.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 102


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1.2) Les soldes budgétaires antérieurs et les recettes


publiques :

La croissance solde budgétaire global des années antérieures est positivement lié à celle des
recettes publiques actuelles. En effet, une amélioration du solde budgétaire des années
précédentes entraine une amélioration des recettes publiques actuelles.

De manière chiffrée, une croissance de 10% du solde budgétaire de l’année avant la


précédente entraine une hausse des recettes publiques de 3,9%.

Ces résultats montrent le désir de l’ajustement budgétaire qu’ont les pouvoirs publics, puisque
une amélioration du solde budgétaire conduit à une amélioration des recettes et par
conséquent une autre amélioration du solde budgétaire.

A notre sens, ce déterminant est endogène puisqu’il fortement dépendant des décisions
budgétaires.

1.3) Les dépenses publiques et les recettes publiques :

Quant aux dépenses publiques, ces dernières restent positivement liées aux recettes
publiques ; en effet, une forte croissance des dépenses publiques engendre également une
forte croissance des recettes publiques et inversement en cas de décroissance des dépenses
publiques.

En termes de chiffres, une croissance des dépenses publiques de 10% nécessite une croissance
des recettes publiques de 3% et inversement en cas de décroissance.

Ces résultats montrent que les pouvoirs publics recourent à l’accroissement des recettes
publiques lorsqu’ils ont intérêt à accroitre les recettes publiques, mais cette croissance n’est
pas suffisante pour compenser la hausse des recettes, ce qui est l’une des explications de
l’aggravation des déficits budgétaires au Maroc.

A notre sens, ce déterminant est endogène de la croissance des recettes publiques vue qu’il est
lié aux décisions des pouvoirs publics.

1.4) Les recettes publiques et le développement


économique :

Le développement économique et social contribue positivement à l’amélioration des recettes


publiques. Autrement dit, une croissance positive du PIB par habitant engendre une
amélioration des recettes publiques ce qui montre la forte dépendance de ces dernières de
l’activité économiques.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 103


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En termes de chiffres, une croissance du PIB par habitant de 1% permet d’avoir une
croissance de 5% des recettes publiques, et inversement en cas de décroissance de cet agrégat.

Ces résultats montrent la forte dépendance des recettes publiques de l’activité économique,
mais le problème qui existe est que cet impact ne se réalise qu’après 2 ans, et ceci est dû aux
décalages qui existent entre la base imposable et les recettes prélevées sur ces agrégats.

A notre sens, ce déterminant est exogène puisque les pouvoirs publics ne contrôlent pas
directement le niveau de la croissance économique et par conséquent celui du développement
économique.

1.5) Les importations en biens et services et les recettes


publiques :

Les importations en biens et services des années antérieures sont liées positivement, en termes
de croissance, aux recettes publiques. Et ceci reste normal puisque les importations sont la
base imposable des recettes des droits de douane qui sont parmi les principales recettes
publiques au Maroc.

En termes de chiffres, les recettes publiques croissent de 2,7% quand les importations de
l’année précédente ont augmenté de 10% et inversement en cas de décroissance.

A notre sens, ce déterminant est exogène puisqu’il n’est pas directement contrôlé par les
pouvoirs publics.

2) Analyse des déterminants des dépenses publiques :

L’analyse économétrique nous a permis d’élaborer le modèle de comportement des dépenses


de l’Etat suivant :

𝑫𝑬𝑷𝑷𝒕 𝟎 𝟐𝟐 𝑹𝑬𝑪𝑷𝒕 𝟏 𝟎 𝟒𝟒 𝑺𝑩𝑻𝒕 𝟏 𝟎 𝟔 𝑮𝑰𝒕 𝟎 𝟐𝟑 𝑷𝑰𝑩𝑹𝒕 𝟑


𝟎 𝟐𝟖 𝑰𝑴𝑷_𝑩𝑺𝒕 𝒆𝒕

Ainsi, ce modèle peut être interprété économiquement de la manière suivante :

2.1) Les recettes publiques : premiers déterminants de la croissance


des dépenses publiques.

Les recettes publiques de l’année précédente sont positivement liées aux dépenses publiques
actuelles. En effet une forte croissance des recettes publiques de l’année précédente entraine
une forte croissance des dépenses publiques.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 104


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En termes de chiffres, une croissance des recettes publiques de l’année de 10% permet
l’augmentation des dépenses de 2,2% et inversement en cas de décroissance.

Ces résultats montrent que, au Maroc, la croissance des dépenses publiques est liée à celle des
recettes publiques antérieures. En d’autres termes, lorsque les pouvoirs publics voient leurs
recettes antérieures s’accroissant, ils attribuent une estimation de la même croissance pour les
recettes actuelles, ceci les encourage à dépenser plus. Et inversement en cas de décroissance.

A notre sens, ce déterminant est endogène puisqu’elle est fortement dépendante des pouvoirs
publics.

2.2) Les soldes budgétaires antérieurs : facteurs de réduction des


dépenses publiques.

Le solde budgétaire de l’année précédente est lié négativement aux dépenses publiques en
termes de croissance. En effet, une croissance positive su solde budgétaire de l’année
précédente engendre une réduction de la croissance des dépenses publiques de l’année en
cours.

En termes de chiffres, une amélioration du solde budgétaire de l’année précédente de 10%


réduit de 4,4% les dépenses publiques et inversement en cas de décroissance.

Ces résultats montrent que les efforts d’ajustement budgétaire continuent en baissant les
dépenses suite à une réduction du déficit budgétaire.

Or, ce résultat peut être interprété d’une autre façon en disant qu’un déficit budgétaire
croissant s’accompagne d’une augmentation des dépenses publiques ce qui se traduit par une
aggravation du solde budgétaire.

Ce déterminant est à notre sens endogène, puisqu’il dépend en grande partie des décisions des
pouvoirs publics.

2.3) Les dépenses d’investissement : facteur d’aggravation des


dépenses publiques.

Les dépenses d’investissement contribuent positivement à l’accroissement des dépenses


publiques en termes de croissance. En effet, ces dépenses sont la catégorie par laquelle le
gouvernement intervient dans l’activité économique, ceci les rendent nécessaires pour la
croissance du pays.

En termes de chiffres, une augmentation des dépenses d’investissement de 10% engendre un


accroissement des dépenses publiques de 6% et inversement en cas de décroissance.

Ces résultats montrent la prédominance des dépenses d’investissement dans les dépenses
publiques.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 105


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2.4) Développement économique et croissance des dépenses


publiques :

La croissance économique est négativement liée aux dépenses publiques. En effet une forte
croissance économique permet la réduction du rythme de croissance des dépenses publiques.

En termes de chiffres, une croissance économique de 10% permet une réduction de 2,3% des
dépenses publiques et inversement en cas de dépression.

On remarque la non validité de la loi de Wagner pour le cas marocain, puisque les dépenses se
décroissent en cas de croissance de l’activité économique. Cette loi n’est valable que dans un
contexte qui débouche sur une amélioration du niveau de vie de la population, et qui nécessite
une augmentation des biens et services publics ; une telle condition n’est pas satisfaite au
Maroc.

Ce déterminant est à notre sens exogène, puisqu’il est difficile à le contrôler directement par
les pouvoirs publics.

2.5) Importations en biens et services et croissance des dépenses


publiques :

Les importations en biens et services sont positivement liées aux dépenses publiques en
termes de croissance. En effet, une amélioration de la croissance de ces importations
provoque une croissance des dépenses publiques positive.

En termes de chiffres, une croissance des importations en biens et services de 10% engendre
2,7% de croissance des dépenses publiques et inversement en cas de décroissance.

Ces résultats s’expliquent par le fait que ces importations peuvent représenter les importations
publiques en matières premières et aussi en biens et services nécessaires au fonctionnement
des administrations publiques.

Ce déterminant est à notre sens exogène, puisque les fluctuations des prix des matières
premières et des biens et services sont hors contrôle des pouvoirs publics.

3) Analyse des déterminants du déficit budgétaire :

L’analyse économétrique nous a permis d’élaborer le modèle de comportement du solde


budgétaire de l’Etat suivant :

𝑺𝑩𝑻𝒕 𝟎 𝟑𝟑 𝑺𝑩𝑻𝒕 𝟏 𝟎 𝟓𝟓 𝑹𝑬𝑪𝑷𝒕 𝟎 𝟕𝟏 𝑮𝑰𝒕 𝟑 𝟔𝟖 𝑷𝑰𝑩𝑹_𝑯𝑨𝑩𝒕 𝟑


𝟎 𝟐𝟕 𝑪𝑨𝑩𝒕 𝒆𝒕

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 106


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Ainsi, ce modèle peut être interprété économiquement de la manière suivante :

3.1) Solde budgétaire antérieur et rationalité des pouvoirs publics :

Le solde budgétaire antérieur est positivement lié au solde budgétaire actuel, c’est-à-dire que
si le premier est en croissance positive le deuxième va avoir la même situation.

En termes de chiffres une croissance du solde budgétaire antérieur de 10% se traduit par une
amélioration du solde actuel de 3,3%.

Ces résultats montrent que s’il existe un effort d’ajustement budgétaire, il va se poursuivre
vers une réduction du déficit budgétaire et inversement si les déficits budgétaires s’aggravent.

A notre sens, ce déterminant est endogène puisqu’il est sous le contrôle des pouvoirs publics.

3.2) Recettes publiques : effet minime dans l’amélioration du déficit


budgétaire.

Les recettes publiques contribuent positivement à l’amélioration des soldes budgétaires au


Maroc, et ce qui est normal puisqu’elles sont leur source de financement.

En termes de chiffres, une croissance des recettes fiscales de 10% permet une amélioration du
solde budgétaire de 5,5% et inversement en cas de décroissance.

Il est à noter que la contribution des recettes publiques reste minime ce qui explique la
persistance des déficits budgétaires au Maroc.

3.3) Dépenses d’investissements : facteurs d’aggravation du déficit


budgétaire.

Les dépenses d’investissement ont une relation négative avec le solde budgétaire global en
termes de croissance. En effet, une croissance des dépenses d’investissement engendre une
aggravation du solde budgétaire et inversement en cas de décroissement

En termes de chiffres, une croissance des dépenses d’investissement de 10% engendre une
décroissance du solde budgétaire de l’ordre de 7,1% et inversement en cas de décroissance.

Les dépenses d’investissement, vue leur importance économique, il est nécessaire de les
augmenter afin de soutenir l’activité économiques mais pas à des niveaux engendrant des
déficits budgétaires insoutenables.

Ce déterminant est, à notre sens, endogène puisque il découle des décisions discrétionnaires
de la politique budgétaire.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 107


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3.4) Développement économique et déficit budgétaire au Maroc :

Le développement économique et la croissance du solde budgétaire au Maroc sont liés


positivement. En effet, un accroissement positif du PIB permet d’avoir une amélioration
positive du solde budgétaire global.

En termes de chiffres, une croissance du PIB par habitant de 1% engendre une amélioration
de 3,68% du solde budgétaire global et inversement en cas de décroissance.

Ces résultats montrent la contribution positive du PIB par habitant, qui représente le
développement économique et social, à l’amélioration du solde budgétaire et donc un facteur
essentiel pour les finances publiques.

Comme on a déjà mentionné, ce facteur est à notre sens endogène puisqu’il n’est pas sous le
contrôle direct des pouvoirs publics.

3.5) Compte courant et déficit budgétaire au Maroc :

Quant au compte courant, sa relation en termes de croissance avec le solde budgétaire global
est positive. En effet, un accroissement de la croissance du compte courant engendre une
amélioration du solde budgétaire global.

En termes de chiffres, une croissance du solde du compte courant de 10% permet d’avoir une
croissance du solde budgétaire global de 2,7% et inversement en cas de décroissance.

Ces résultats montrent l’importante influence des transactions avec le Reste Du Monde sur les
soldes budgétaires au Maroc. Et donc il est nécessaire de développer ces relations pour
conduire les finances publiques vers une meilleure situation.

Cet agrégat est, à notre sens exogène, puisque les pouvoirs publics n’ont pas un contrôle
direct sur ce dernier.

Conclusion du chapitre 3 :
L’analyse économétrique des déterminants de l’évolution des postes budgétaires au Maroc
nous a permis d’apprécier cette évolution ainsi que de savoir la nature de chaque déterminant
et la nature de son impact sur les postes budgétaires.

En ce qui concerne les recettes publiques, il apparait que leurs déterminants principaux sont
endogènes à savoir les recettes antérieures, le solde budgétaire antérieur et les dépenses
publiques actuelles. Mais n’oublions pas l’impact positif du PIB par habitant et des
importations en biens et services qui sont à notre sens exogènes. Finalement nous pouvons
dire que les recettes publiques au Maroc sont, de majorité, endogènes.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 108


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Quant aux dépenses publiques, ces dernières sont initialement d’un caractère endogène
puisqu’elles sont dans la majorité des cas contrôlées par les pouvoirs publics. En effet, les
dépenses publiques sont influées négativement par les soldes budgétaires antérieurs et la
croissance économique, tandis que les autres variables ont contribué à l’accroissement de ces
dépenses à savoir : les recettes publiques antérieures, soldes budgétaires antérieurs et les
dépenses d’investissement actuelles.

Et enfin, l’objectif principal de notre étude qui est le déficit budgétaire, par déduction il
apparait que ce dernier est endogène puisqu’il est à des recettes et dépenses endogènes. Et
directement l’analyse de sa fonction de comportement en fonction de ces déterminants montre
qu’il est déterminé en majorité par des variables endogènes à savoir le solde budgétaire
antérieur, les recettes publiques et les dépenses d’investissement. Mais n’oublions pas
l’impact des autres agrégats économiques exogènes, à savoir le PIB par habitant et le compte
courant, qui a été positif sur le solde budgétaire.

En conclusion de ce travail, on peut dire que le déficit budgétaire au Maroc est endogène.
C’est-à-dire que ce sont les pouvoirs publics qui se trouvent responsables de la situation des
finances publiques au Maroc, et l’impact de la conjoncture économique reste minime et
ajustable en cas de retournement de la conjoncture économique.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 109


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Conclusion générale
Le débat sur les déterminants de l’évolution des soldes publiques n’est pas récent dans la
littérature économique, c’est plutôt l’un des sujets les plus abordés, les économistes et les
politiciens l’accordent une valeur importante suite à leur grande importance et leurs
conséquences néfaste.

Les dépenses publiques constituent un instrument pour financer à la fois les objectifs de
croissance et de redistribution de richesse, toutefois le débat sur l’efficacité des dépenses
publiques comme instrument de régulation conjoncturelle a connu une ampleur considérable,
tant par le nombre élevé d’analyses théoriques et d’études empiriques.

Notre analyse descriptive de l’évolution des postes publiques depuis 1980 nous a permis de
dire ce qui suit :

L’ampleur des déficits de ces derniers n’a cessé de s’accroître depuis le début des années 80
pour commencer à se fléchir à partir de la phase du PAS et en réalisant des excédents au
milieu de la première décennie du 21ème siècle.

On peut tirer les remarques suivantes de l’analyse de l’évolution des postes budgétaires durant
cette période :

 Les recettes publiques n’ont jamais couvert les dépenses publiques depuis 1980 qu’en
2007 et 2008, c’est à partir des recettes exceptionnelles résultantes des grandes
opérations de privatisations, des dons provenant d’autres pays et enfin des mesures
entreprises au niveau des recettes et des dépenses.
 Les recettes publiques n’ont commencé à financer les dépenses primaires qu’à partir
de 1987, mais elles ont, presque toujours, permis de financer les dépenses ordinaires,
sauf pour le début des années 80 et l’année 2011.
 L’évolution des dépenses publiques était plus rapide que celle des recettes publiques,
ce qui a aggravé les déficits budgétaires de toute la période étudiée.
 Les dépenses publiques ont atteint un niveau record au début des années 80, elles ont
représenté jusqu’à 39% du PIB en 1981.
 Le rythme de croissance des charges en intérêts de la dette du Trésor a commencé à se
fléchir à partir des années 90.

En ce qui concerne l’étude de la nature des déterminants du déficit budgétaire, cette analyse
historique, empirique et descriptive nous a permet de dire au préalable que le déficit
budgétaire au Maroc est globalement endogène. Ceci se justifie par que les déficits dégagées
durant la période étudiée ont été essentiellement d’origine des mesures prises par les pouvoirs
publics au niveau des dépenses qu’au niveau des recettes. Quant aux améliorations des soldes
publiques, elles sont dues essentiellement à des restrictions au niveau des dépenses et des
accroissements des recettes publiques en augmentant les taux d’impositions, la création de

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 110


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nouveaux impôts et enfin la privatisation des actifs publics. Toutefois, il y a des périodes où la
conjoncture économique a été favorable ou défavorable aux finances publiques marocaines, et
parmi les principaux facteurs conjoncturels on peut citer : la bonne année agriculture ou la
sécheresse et la variation des cours des matières premières importées ou exportées.

Notre étude économétrique est basée sur une série chronologique relative au cas du Maroc
pendant la période 1974-2014, en élaborant un modèle relatif aux dépenses, aux recettes et au
solde budgétaire global, on a déduit ce qui suit :

En ce qui concerne les recettes publiques, il apparait que leurs déterminants principaux sont
endogènes à savoir les recettes antérieures, le solde budgétaire antérieur et les dépenses
publiques actuelles. Mais n’oublions pas l’impact positif du PIB par habitant et des
importations en biens et services qui sont à notre sens exogènes. Finalement nous pouvons
dire que les recettes publiques au Maroc sont, de majorité, endogènes.

Quant aux dépenses publiques, ces dernières sont initialement d’un caractère endogène
puisqu’elles sont dans la majorité des cas contrôlées par les pouvoirs publics. En effet, les
dépenses publiques sont influées négativement par les soldes budgétaires antérieurs et la
croissance économique, tandis que les autres variables ont contribué à l’accroissement de ces
dépenses à savoir : les recettes publiques antérieures, soldes budgétaires antérieurs et les
dépenses d’investissement actuelles.

Et enfin, l’objectif principal de notre étude qui est le déficit budgétaire, par déduction il
apparait que ce dernier est endogène puisqu’il est à des recettes et dépenses endogènes. Et
directement l’analyse de sa fonction de comportement en fonction de ces déterminants montre
qu’il est déterminé en majorité par des variables endogènes à savoir le solde budgétaire
antérieur, les recettes publiques et les dépenses d’investissement. Mais n’oublions pas
l’impact des autres agrégats économiques exogènes, à savoir le PIB par habitant et le compte
courant, qui a été positif sur le solde budgétaire.

En conclusion de ce travail, on peut dire que le déficit budgétaire au Maroc est endogène.
C’est-à-dire que ce sont les pouvoirs publics qui se trouvent responsables de la situation des
finances publiques au Maroc, et l’impact de la conjoncture économique reste minime et
ajustable en cas de retournement de la conjoncture économique.

Notre recherche a été partiellement limitée du côté économétrique suite à une insuffisance du
temps, manque des données qui peuvent mieux représenter l’évolution des postes budgétaires
et nos modestes connaissances en économétrie. En effet, ce travail pourrait être plus pertinent
dans son analyse empirique si nous utiliserons une analyse basée sur les données de panel, ce
qui va nous permettre de faire des comparaisons entre pays développés et pays en
développement par exemple.

Une autre limite qu’on peut citer est celle qui est relative au calcul du solde structurel et
conjoncturel. En effet, le calcul de ce solde va être plus utile dans l’analyse descriptive, il va
renforcer cette dernière en distinguons dans l’évolution des postes publiques celle qui

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 111


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incombe aux décisions discrétionnaires et celle qui est dû à la conjoncture économique, et ceci
est très intéressant pour répondre à la question principale du sujet.

En dépit des résultats obtenus, l’avenir des finances publiques au Maroc se voit incertain et
plein de surprise. Cette situation critique nous pousse à poser plusieurs questions sur l’avenir
des finances publiques au Maroc surtout après la disparition des recettes de privatisation,
l’accroissement des cours du pétrole, le démantèlement tarifaire,…

Les pouvoirs publics continuent à gaspiller leurs ressources et essayent de stabiliser leur
position politique en augmentant les dépenses publiques et en réduisant les recettes publiques,
ce rend grave la situation budgétaire. Donc, dans quel niveau la thèse de myopie des
gouvernements et leur irrationalité va rester applicable au cas marocain ?

Ce travail, comme il a été appliqué au ca du Maroc, peut être appliqué à d’autres pays, ce qui
peut être un peu différent c’est la structure des comptes publics et donc une forme de
l’analyse descriptive.

De même ce travail n’est qu’une initiation simple à d’autres recherches très approfondies en
la matière.

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 112


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Références Bibliographiques
Ouvrages :
 Bourbonnais R., « Econométrie », 9ème édition, 2015, Dunod, pages 1-274.
 El MOKRI K., RAGBI A., et TOUNSI S., « Politique budgétaire et activité
économique au Maroc : une analyse quantitative », 2015, OCP Policy Center et
FSJES-Rabat-Agdal, pages 1-112.
 FLORENCE H., « Economie des finances publiques », 2010, Dunod, pages 77-
92 et 149-204.
 MOHAMED K., « Viabilité budgétaire et financière au Maroc », 2009, UM5S-R
et CNRST, pages 89-99 et 197-204.
 MUELLER D.C., « Choix publics : analyse économique des décisions
publiques », Ouvertures Economiques, pages 497-541 et 575-610.
 SEMEDO G., BENSAFA M., GAUTIER L., « Economie des finances publiques
», 2010, Edition Ellipses, pages 240-323.
Mémoires et thèses :
 BOUARFA J., « Déficit budgétaire et effet d’éviction de l’entreprise au Maroc »,
Thèse de Doctorat, FSJES-Rabat-Agdal, 2004-2005, page 60-101.
 MANSOURI B., « Soutenabilité, déterminants et implications macro-
économiques des déficits publics dans les pays en développements : cas du
Maroc », Thèse de Doctorat d’Etat, janvier 2003, pages 55-113.
 QACHAR A., « Causalité entre dépenses publiques et croissance économique :
Cas du Maroc », Thèse du doctorat, FSJESA-RABAT, 2012, pages 39-49 et 106-
123.
 T.RACHIDI, « Dépenses d’intérêts de la dette du trésor et déficit budgétaire au
Maroc : une analyse à l’aide d’un modèle de cointégration et à correction
d’erreurs », mémoire DESA, FSJES-Rabat-Agdal, 2007, pages 6-41.
 HAHOU J., « Les déficits financiers Publics au Maroc : analyse et étude
d’impact », mémoire DESA, année universitaire 2006-2007, FSJESR- AGDAL,
pages 31-28.
 EL YAALAOUI H., « Le financement du déficit budgétaire au Maroc »,
mémoire DESA, FSJESR- AGDAL, pages 6-54.
Sites Web (bases de données):
 http://www.banquemondiale.org (site de la BANQUE MONDIALE)
 http://www.bkam.ma (site de BANQUE AL MAGHRIB)
 http://www.hcp.ma (site du Haut-Commissariat au Plan marocaine)
 http://www.finance.gov.ma (site du ministère de l’économie et de finances
marocaine)

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 113


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Table des matières


Remerciements ....................................................................................................................... i

Dédicace ............................................................................................................................... iii

Sommaire ............................................................................................................................. iv

Liste des tables ...................................................................................................................... v

Liste des graphiques et des figures..................................................................................... vii

Introduction générale ........................................................................................................... 1

Chapitre 1 : Finances publiques : cadre conceptuel et théorique. ..................................... 4

I. Les postes budgétaires : concepts fondamentaux. .......................................................................................................... 4

1) Les dépenses et les recettes publiques : .............................................................................................. 4


1.1) Les recettes publiques : ......................................................................................................... 4
1.2) Les dépenses publiques : ....................................................................................................... 5
2) Les soldes budgétaires effectifs : ......................................................................................................... 6
2.1) Le solde budgétaire global : ................................................................................................... 6
2.2) Le besoin de financement : .................................................................................................... 6
2.3) Le solde primaire : ................................................................................................................. 6
2.4) Le solde courant ou ordinaire : .............................................................................................. 7
3) Les soldes budgétaires théoriques : le solde conjoncturel et le solde structurel ................................ 8
4) Les stabilisateurs automatiques : outils de renforcement de la dépendance du solde budgétaire de
l’activité économique .................................................................................................................................... 8
3.1) La taille des stabilisateurs automatiques : ............................................................................. 9
3.2) Le jeu des stabilisateurs automatiques :.............................................................................. 10
II. Les déterminants de la croissance de dépenses et des déficits publics : principaux fondements théoriques :........... 10

1) Des explications non keynésiennes des déficits budgétaires basées sur la demande : ..................... 10
1.1) La loi de Wagner : ................................................................................................................ 10
1.2) L’effet de déplacement de PEACOCK et WEISEMEN: .......................................................... 11
1.3) La thèse de l’électeur médian : ............................................................................................ 12
1.3.1) Demande de bien public par l’électeur médian : ................................................................. 12
1.3.2) Redistribution de revenu à l’électeur médian : ................................................................... 13
1.4) La contribution de DIAMOND et la théorie du lissage fiscale : ............................................ 13
1.5) La Nouvelle Economie Politique (NEP) et la dette publique : ............................................. 14
1.5.1) L’illusion budgétaire (myopie inter-temporelle) des agents: .............................................. 14
1.5.2) Les politiques de stabilisation asymétriques : ..................................................................... 15
2) Déficits publics, stratégies électorales et cycles politiques : ............................................................. 15
2.1) Le problème de myopie des gouvernements : .................................................................... 15
2.2) Le modèle théorique d’ALESINA & TABELLINI : ................................................................... 15
2.3) La coalition au sens DRAZEN & ALESINA :............................................................................ 16

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3) Les explications de la croissance des dépenses et des déficits budgétaires basées sur l’offre : ....... 17
3.1) La thèse de BAUMOL ou thèse de différence de productivité: ........................................... 17
3.2) La théorie de la capacité fiscale : ......................................................................................... 17
III. La décomposition des postes budgétaires : une revue de littérature théorique et empirique .................................... 18

1) La revue de littérature théorique relative à la décomposition des postes budgétaires : .................. 18


1.1) Les travaux de Ziller (1989) : ................................................................................................ 18
1.2) Les travaux de Marshall, Rodriguez et Schmidt-Hebbel (1989) : ......................................... 19
1.3) Les travaux de Blanchard (1990) :........................................................................................ 19
2) La revue de littérature empirique relative à la décomposition des postes budgétaires : ................. 20
2.1) L’étude de Marshall et Schmidt-Hebbel (1989): .................................................................. 20
2.2) Les études d’Islam et Wetzel (1994) : .................................................................................. 21
2.3) Les études de Morandé et Schmidt-Hebbel (1994) : ........................................................... 21
2.4) Les synthèses d’Easterly et Schmidt-Hebbel (1994) : .......................................................... 22
3) Les principaux travaux empiriques appliqués au cas marocain : ....................................................... 22
3.1) Le travail de Brahim Mansouri : ........................................................................................... 23
3.2) Les travaux de Mohamed Karim, de Douira, d’Akboul et Ragbi : ........................................ 24
Conclusion du chapitre 1 : ................................................................................................................................................ 25

Chapitre 2 : Etude analytique de l’évolution des postes budgétaires au Maroc sur la


période 1980 -2014.............................................................................................................. 26

I. Explication de l’évolution des recettes publiques : ...................................................................................................... 26

1) La sous-période 1980-1992 : les problèmes des finances publiques et l’application du PAS. ........... 26
1.1) Les recettes fiscales : ........................................................................................................... 28
1.2) Les recettes non fiscales : .................................................................................................... 30
1.3) L’élasticité du système fiscal par rapport à l’activité économique : .................................... 31
2) La sous-période 1993-2004 : fin du PAS et le retour aux équilibres fondamentaux. ........................ 32
2.1) Les recettes fiscales : ........................................................................................................... 33
2.2) Les recettes non fiscales : .................................................................................................... 35
2.3) L’élasticité du système fiscal par rapport à l’activité économique : .................................... 36
3) La sous-période 2005-2014 : le soutien des finances publiques et la relance de la croissance. ....... 37
3.1) Les recettes fiscales : ........................................................................................................... 38
3.2) Les recettes non fiscales : .................................................................................................... 40
3.3) L’élasticité du système fiscal par rapport à l’activité économique: ..................................... 41
II. Explication de l’évolution des dépenses publiques : ................................................................................................... 42

1) La sous-période 1980-1992 : les problèmes des finances publiques et l’application du PAS. ........... 42
1.1) Les dépenses en biens et services : ..................................................................................... 44
1.2) Les dépenses en intérêts de la dette publique : .................................................................. 44
1.3) Les dépenses de compensation : ......................................................................................... 45
1.4) Les dépenses d’investissement :.......................................................................................... 46
2) La sous-période 1993-2004 : la fin du PAS et le retour aux équilibres fondamentaux. ..................... 47
2.1) Les dépenses en biens et services : ..................................................................................... 48
2.2) Les dépenses en intérêts de la dette publique : .................................................................. 49
2.3) Les dépenses de compensation : ......................................................................................... 49
2.4) Les dépenses d’investissement :.......................................................................................... 50
3) La sous-période 2005-2014 : le soutien des finances publiques et la relance de la croissance. ....... 51
3.1) Les dépenses en biens et services : ..................................................................................... 52

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 115


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3.2) Les dépenses en intérêts de la dette publique : .................................................................. 53


3.3) Les dépenses de compensation : ......................................................................................... 53
3.4) Les dépenses d’investissement :.......................................................................................... 54
III. Explication de l’évolution des soldes publics : .......................................................................................................... 55

1) La sous-période 1980-1992 : les problèmes des finances publiques et l’application du PAS. ........... 55
2) La sous-période 1993-2004 : la fin du PAS et le retour aux équilibres fondamentaux. ..................... 57
3) La sous-période 2005-2014 : le soutien des finances publiques et la relance de la croissance. ....... 58
Conclusion du chapitre 2 : ................................................................................................................................................ 59

Chapitre 3 : Etude économétrique des déterminants des postes publiques au Maroc. ... 61

I. Présentation des modèles globaux et analyse statistique de variables : ...................................................................... 61

1) Présentation des modèles :................................................................................................................ 61


1.1) Les recettes publiques : ....................................................................................................... 61
1.2) Les dépenses publiques : ..................................................................................................... 62
1.3) Le solde budgétaire global : ................................................................................................. 63
2) Analyse statistique des variables : ..................................................................................................... 64
2.1) Le compte courant (CAB) : ................................................................................................... 66
2.2) Consommation finale des ménages (CFM) : ....................................................................... 68
2.3) Dépenses publiques (DEPP) : .............................................................................................. 71
2.4) Dépenses d’investissement (GI) :......................................................................................... 74
2.5) Importation de biens et services (IMP-BS) : ........................................................................ 77
2.6) L’inflation (INF) : .................................................................................................................. 80
2.7) Le produit intérieur brut réel (PIBR) : .................................................................................. 81
2.8) Le produit intérieur brut réel par habitant (PIBR-HAB) : ..................................................... 84
2.9) Les recettes publiques (RECP) :............................................................................................ 87
2.10) Le solde budgétaire global (SBT) : ........................................................................................ 89
II. Estimation des modèles relatifs au cas marocain : ..................................................................................................... 93

1) Les recettes publiques : ..................................................................................................................... 93


2) Les dépenses publiques : ................................................................................................................... 97
3) Le solde budgétaire global : ............................................................................................................... 99
III. Analyse des résultats de l’estimation : la nature des déterminants de l’évolution des postes publiques au
Maroc……………………………………………………………………………………………………………………..102

1) Analyse des déterminants des recettes publiques : ........................................................................ 102


1.1) Les recettes publiques antérieures : premiers déterminants des recettes actuelles. ....... 102
1.2) Les soldes budgétaires antérieurs et les recettes publiques : ........................................... 103
1.3) Les dépenses publiques et les recettes publiques : ........................................................... 103
1.4) Les recettes publiques et le développement économique : .............................................. 103
1.5) Les importations en biens et services et les recettes publiques :...................................... 104
2) Analyse des déterminants des dépenses publiques : ...................................................................... 104
2.1) Les recettes publiques : premiers déterminants de la croissance des dépenses publiques.
104
2.2) Les soldes budgétaires antérieurs : facteurs de réduction des dépenses publiques. ....... 105
2.3) Les dépenses d’investissement : facteur d’aggravation des dépenses publiques. ............ 105
2.4) Développement économique et croissance des dépenses publiques : ............................. 106
2.5) Importations en biens et services et croissance des dépenses publiques :....................... 106
3) Analyse des déterminants du déficit budgétaire : ........................................................................... 106

Le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Page 116


NASHI Rafik Projet de Fin d’Etudes

3.1) Solde budgétaire antérieur et rationalité des pouvoirs publics : ...................................... 107
3.2) Recettes publiques : effet minime dans l’amélioration du déficit budgétaire. ................. 107
3.3) Dépenses d’investissements : facteurs d’aggravation du déficit budgétaire. ................... 107
3.4) Développement économique et déficit budgétaire au Maroc : ........................................ 108
3.5) Compte courant et déficit budgétaire au Maroc : ............................................................. 108
Conclusion du chapitre 3 : .............................................................................................................................................. 108

Conclusion générale ......................................................................................................... 110

Références Bibliographiques ........................................................................................... 113

Table des matières ............................................................................................................ 114

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